L'Humanité
La mort et le vieux fond identitaire de l’extrême droite
TribuneJean Jacob Enseignant-chercheur en science politique à l’université de Perpignan
Face à Éric Zemmour, c’est finalement Marine Le Pen qui a réussi à rallier une grande partie de l’électorat d’extrême droite, tout en tenant un discours faussement compassionnel.
La portée de l’entretien que Marine Le Pen avait accordé à la revue Éléments (février-mars 2021) a été mésestimée par les spécialistes de l’extrême droite. Jusqu’alors, c’est en effet avec circonspection et un zeste d’indifférence hautaine que cette revue élitiste traitait le FN. Dans le giron de la fameuse Nouvelle Droite d’Alain de Benoist, cette publication campe de longue date sur une position europhile affirmée, souvent nappée de nostalgies indo-européennes et d’équivoques brumes germaniques. On y vomit à foison le nivellement des sociétés contemporaines, déplore la bassesse des revendications consuméristes, et cultive un élitisme guerrier, conquérant.
Peu à voir, donc, avec le national-populisme de Jean-Marie Le Pen, qui mariait son vieux fond d’extrême droite avec un culte aveugle d’une France rance, familialiste, un zeste de catholicisme intégriste, des breloques d’antiquaires et quelques saillies médiatiques inopportunes et scandaleuses, parfois condamnées par les tribunaux. Il en reste toutefois quelque chose chez sa fille. Dans son discours de Perpignan du 7 avril 2022, Marine Le Pen estimait, par exemple, que la nation constitue une « communauté naturelle », alors que tout républicain conséquent la définirait comme une « volonté de vivre ensemble » ou, pour reprendre ErnestRenan, un « plébiscite de tous les jours ». Mais, aujourd’hui, Marine Le Pen maquille adroitement son vieux fond identitaire en le parant d’atours républicains et sociaux. Elle s’est également assagie. Dans le numéro 188 d’ Éléments, elle s’est même livrée à des considérations philosophiques sur le statut des animaux et la singularité de l’espèce humaine. Non, elle n’assimile pas l’homme à l’animal et se tient prudente à l’écart de la sociobiologie. Que s’est-il passé ?
En mal de conseiller écologiste et d’experts autoproclamés, Marine Le Pen s’est, il y a quelques années, entouré d’Hervé Juvin, entrepreneur cravaté, expert en réseautage, et surtout en esbroufe théorique (dénonciation du terrorisme du développement…) pour lieux mondains. Dans un entretien accordé au Figaro du 6 avril 2022, Marine Le Pen annonçait même vouloir « très certainement » en faire un ministre de son éventuel futur gouvernement. Publié avec mansuétude, Juvin n’a pourtant pas été avare de propos frontaux. Chroniqueur régulier à Éléments, il figure donc aussi, par la force des choses, dans le même numéro de la revue qui avait ouvert ses colonnes à Marine Le Pen. Mais la présence de cette dernière a malheureusement évincé les propos du premier. Ils méritent d’être relus. Brassant comme à l’accoutumée beaucoup d’air, « Le carnet géopolitique » d’Hervé Juvin portait alors sur « ces menaces qui servent si bien nos ennemis ». Le député européen partisan du localisme y paraissait affligé par les ravages du capitalisme.
C’est pourquoi il plaidait pour un nouveau mot d’ordre, « conserver et demeurer ». Mais Juvin s’y montrait tout autant consterné par l’anomie contemporaine, le repli sur le bonheur individuel aux dépens de tout esprit de défense, de tout sacrifice collectif. Ainsi, pour lui, « reste la pire menace. Celle de sociétés où la préférence pour la vie, la longue vie, la vie sans accident, sans souffrance et sans risque, emporte tout ». Puis, concluant sa tribune exaltée, Hervé Juvin avait laissé éclater sa colère. Pour lui nous serions en fait dans des « sociétés où la mort ne fait plus son travail ».
Si une telle assertion a sans doute fait fureur à l’extrême droite, on souhaiterait pour notre part qu’Hervé Juvin nous éclaire désormais sur les modalités pratiques qui permettraient à la « mort » de refaire son travail. Par exemple en Ukraine, sur la réforme des retraites, dans les Ehpad, les cliniques, les hôpitaux, le marché du travail, sur les chantiers…
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Lilibet s’en va-t-en guerre
Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.
Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.
Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.
Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »
À Buckingham, c’est spartiate
C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »
À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.
C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu
À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».
Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »
Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.
En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.
Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue
« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.
Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.
Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.
Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »
France24 - World
'Filled with garbage': Kathmandu chokes as trash piles up
Issued on: 09/06/2022 - 17:34
Sam BALL
For weeks, rubbish has been left to rot in the streets of Nepal's capital Kathmandu and now the stench of garbage is getting too much to bear for some locals and tourists. The problem comes after protests by villagers living next to a nearby landfill, who have barricaded roads to prevent garbage trucks getting through.
Opex 360
Les forces russes et l’Otan ont lancé des manoeuvres navales dans la région de la Baltique
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
Le 5 juin, et comme tous les ans depuis 1972, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’exercice Baltic Operations [BALTOPS] qui, en raison des tensions provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, prendra une dimension particulière. Organisées en Suède, qui, comme la Finlande, a décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, ces manoeuvres navales vont mobiliser 45 navires, 75 aéronefs et 7500 militaires durant près de deux semaines.
« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».
En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.
Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].
Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.
Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.
D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.
« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.
Au total, la mer Baltique [dont la superficie est de 365’000 km²] sera donc sillonnée par environ une centaine de navires et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours. Ce qui peut donner lieu à quelques frictions entre l’Otan et la Russie.
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Un rapport sénatorial propose de dynamiter l’audiovisuel public
ActuLe financement de la télévision et de la radio publiques subit des attaques inquiétantes. La dernière en date émane d’une mission de contrôle conjointe des commissions sénatoriales des Finances, de la Culture, de l’Éducation. Présentée jeudi 9 juin, elle représente un danger sur ce bien public.
Caroline ConstantC’est une vraie bombe qu’ont lancée jeudi 9 juin les deux sénateurs LR Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet, avec leur rapport sur le financement de l’audiovisuel. Ils proposent, ni plus ni moins, d’exploser l’audiovisuel public, et de remettre aussi, politiquement, la main dessus. Leurs dix préconisations n’ont qu’un seul but : les économies, à tous les niveaux, sous prétexte de redonner de la cohérence et des contenus, jugé «pas particulièrement innovants ou originaux», voire «insuffisants sur le numérique».
Ce rapport tombe alors que le candidat à la présidentielle, depuis réélu, Emmanuel Macron, a promis de supprimer la redevance qui finance, à hauteur de 3,14 milliards, France Télévisions, Radio France, L’INA, Arte et France Médias Monde. La raison essentielle : cet impôt était adossé à la taxe d’habitation, elle aussi supprimée, et sa collecte, selon les deux rapporteurs, reviendrait trop cher : elle demanderait à conserver l’équivalent aux impôts de 200 emplois équivalent temps plein. Ils proposent donc d’intégrer à la loi de finances, dès l’exercice 2022, un financement de ces sociétés, avec un plan pluriannuel, révisable entre deux exercices, et piloté par une nouvelle structure, de cinq membres, présidée par un magistrat de la Cour des comptes. Exit aussi la publicité, pour eux : à «services publics, ressources publiques, et secteur privé, ressources privées», écrivent-ils. Seule petite épine dans leur pied : les ressources induites par la publicité rapportent 400 millions d’euros, à porter donc sur le budget de l’État. Ils réclament aussi, tout de suite, la fin des parrainages des émissions, notamment sur la télévision publique.
Le credo des deux sénateurs est donc de réduire la voilure. Même s’ils se cachent derrière des volontés de «vrai projet de l’actionnaire (l’État)» pour justifier cette position. La première de leur préconisation est d’ailleurs de remettre au goût du jour, d’ici 2025, soit la fin du mandat de la présidente de France Télévision, Delphine Ernotte-Cunci, la fameuse holding, suggérée par l’ancien ministre de la Culture Franck Riester. Le projet avait été abandonné en 2020. Cette holding regrouperait toutes les entités de l’audiovisuel public, ce qui permettrait, selon les sénateurs, de «prioriser» les projets. Lionel Thompson, syndicaliste SNJ-CGT à Radio-France, ne se fait guère d’illusions : «Partout où cela a été réalisé dans le monde, c’est la télévision qui a fini par être prioritaire». Pour lui, «leur vision, c’est que nous serons meilleurs si nous nous regroupons tous, alors que c’est exactement l’inverse qui se produit». Il est inquiet : « Sibyle Veil, la présidente de Radio France, ne cache pas que s’il devait y avoir un nouveau plan d’économies, c’est le périmètre même de Radio France qui serait atteint. On pourrait revenir à des propositions de l’ancien président, Matthieu Gallet, massivement rejetées par les salariés, comme le passage de France Musique sur le web ou la suppression d’une des formations musicales».
Les deux sénateurs visent aussi, et ce n’est pas un hasard, les rédactions : ils appellent de leurs vœux une newsroom, qui regrouperait toutes les entités de la radio et de la télévision publiques, au mépris de l’identité et de l’indépendance de chacune des rédactions. «Ce qu’ils refusent de comprendre, c’est qu’on ne peut pas tout mélanger : chacun de ces médias a une logique et une écriture différentes», s’agace Lionel Thompson, journaliste à France Inter. Les amateurs de journaux télévisés peuvent d’ailleurs le constater : loin d’enrichir l’information, la fusion des rédactions de France 2 et France 3 contraint à diffuser exactement les mêmes sujets, d’une chaîne à l’autre, à moins d’une heure d’intervalle. Le Monde, sur son site internet, chiffre les pertes d’emplois possibles entre 1 500 et 3 300.
Les grands gagnants de ce massacre annoncé ? Les chaînes et radios privées, qui vont ramasser un joli pactole de plus, comme les dirigeants de TF1 et de M6 le réclament depuis des années. On n’est jamais mieux servi que par ses amis.
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Télévision. Pour le réalisateur Rodolphe Tissot, « régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade »
EntretienElle s’appelle Solange, a 15 ans et explore sa sexualité. L’héroïne de Clèves, roman de Marie Darrieussecq, prend vie à l’écran grâce à Rodolphe Tissot. Entretien
Caroline ConstantClèves, vendredi, Arte, 20 h 55
Clèves, village imaginaire du roman de Marie Darrieussecq (2011), fait évidemment référence à la princesse du même nom de madame de La Fayette. Mais, quand l’héroïne de cette dernière dit non tout le temps à celui qu’elle aime, Solange se précipite dans les bras de ses amants. Avec curiosité, et gourmandise, elle commence à explorer le champ de la sexualité, à 15 ans tout juste. Quitte à s’y brûler les ailes, et à éprouver à ses dépens quelques violences et la notion de consentement. Solange (lumineuse Louisiane Gouverneur) grandit, aussi, au fil de ses expériences. Le roman de Marie Darrieussecq est merveilleusement transposé à l’écran par Rodolphe Tissot, auteur déjà des séries Ainsi soient-ils, sur Arte, et Ce que Pauline ne vous dit pas, sur France 2.
D’où vous est venue l’envie d’adapter ce roman de Marie Darrieussecq ?
Ce roman a été un vrai choc. L’adolescence est pour moi une période de la vie importante, fondatrice. Tous mes courts métrages en parlent. Dans le livre de Marie, toute l’adolescence est là et même encore plus. Et d’une manière un peu étrange, je me suis vraiment reconnu dans Solange. Je n’ai évidemment pas vécu son expérience de la toxicité masculine. Mais j’y ai retrouvé des sentiments douloureux et violents que j’ai alors éprouvés. Et puis, au-delà de la sexualité, le roman explore la vie en province, dont on veut partir tant on s’y sent étriqué. J’aime aussi le fait que le coup de fil d’Arnaud, son petit ami (Aymeric Fougeron), est mille fois plus important que la santé de sa mère. Parce que c’est ainsi qu’on vit à cet âge-là. Et il y a une manière très crue, sans tabou, d’aborder la sexualité, sans être jamais glauque ni sombre. Je voulais que ce film soit solaire, et qu’il ressemble à la pulsation de vie de l’adolescence et de Solange.
Vous transposez le roman aujourd’hui, alors qu’il se déroule dans les années 1980, et à la montagne plutôt que dans les Landes…
Je trouvais que la montagne raconte quelque chose de visuellement très fort, à la foi cocon et prison. Et puis, c’était chez moi : j’habitais à la campagne, adolescent, près d’Annecy. Sans mobylette, tu étais mort. Je n’ai pas voulu non plus situer l’action du film dans les années 1980, parce que je n’avais pas envie de réaliser un film nostalgique. Et que, pour une jeune fille de 15 ans, la question du consentement a un peu changé depuis. Mon empathie va aussi à Arnaud. Même si c’est un abruti, il change un peu pendant le film, ce qui le rattrape un peu. Et ce n’est pas évident de se construire quand on a 17-18 ans et que les seules images à disposition, c’est le porno, qui ne renvoie pas forcément à la réalité.
Vous avez engagé une coordinatrice d’intimité ?
Ça m’a paru indispensable et nécessaire. Parce que, jouer la comédie, ce n’est pas se faire du mal. J’en avais l’envie et le besoin. Je voulais que les comédiens, et la comédienne en particulier, n’aient pas de problème de communication. En cas de situation de malaise, sur le tournage, ils avaient une interlocutrice. Et inversement : pour moi, il n’était pas toujours évident de parler fellation ou sodomie à de si jeunes gens. Maryam Muradian, la coach, est très décomplexée vis-à-vis de la sexualité. Elle arrivait à aborder de façon joyeuse même les scènes les plus difficiles. Elle a réalisé un travail basé sur la danse, et des exercices pour appréhender le corps de l’autre, comme d’aller à la piscine avec les trois interprètes principaux (dont Vincent Deniard). Pour le reste, tout était chorégraphié au millimètre, pour que les comédiens soient en accord avec chaque geste, et que ça corresponde au scénario. Régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade, sur le fond.
Solange subit une forme de violence très masculine, mais elle ne se voit jamais comme une victime. Elle est même actrice de tout ce qu’elle entreprend. Ce qui fait de Clèves presque un récit d’apprentissage…
C’est ce que j’aimais beaucoup dans le roman. Le livre s’est fait pas mal attaquer sur le sujet, d’abord. Car Solange accepte certaines pratiques sans le vouloir. Elle a soif d’apprendre et elle aime les sensations que la sexualité lui apporte. À notre époque, raconter l’histoire de Solange peut s’avérer périlleux. D’autant que, dans la seconde partie du film, elle prend aussi conscience que son corps peut représenter une forme de pouvoir. La sexualité fait partie de son apprentissage et de son émancipation. Elle comprend qu’elle ne peut pas vraiment compter sur les adultes. Elle grandit.
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L’US Air Force lance le développement d’un nouveau missile pour le F-35 afin de contrer les capacités de déni d’accès
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
En janvier 2020, le Pentagone publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de lancer le développement du « Stand In Attack Weapon » [SiAW], un nouveau missile destiné à permettre au chasseur-bombardier de 5e génération F-35A de contrer les capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD] en ciblant non seulement les défenses aériennes mais aussi les lanceurs de missiles balistique de théâtre, les batteries de défense côtière, les système anti-satellite et les brouilleurs de signaux GPS. L’objectif était alors d’en doter l’US Air Force à partir de l’exercice 2025/26.
A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.
Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.
Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.
D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.
Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».
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Les forces norvégiennes vont rendre leurs hélicoptères NH-90 NFH à NHIndustries et exiger leur remboursement
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
En janvier, et alors qu’elle était encore ministre des Armées, Florence Parly avait mis Airbus Helicopters devant ses responsabilités au sujet de la disponibilité des hélicoptères NH-90 NFH. En effet, à l’époque, seulement sept appareils étaient opérationnels sur les 27 en dotation au sein de la Marine nationale.
« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens. Il en va de notre capacité à agir, mais aussi de l’image d’Airbus Helicopters dans un environnement que nous savons tous très concurrentiel », avait affirmé Mme Parly.
Selon la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé], cette situation était notamment due à des retours chez l’industriel pour des mises à jour importantes des hélicoptères les plus anciens et à une « corrosion très importante ». Un problème connu de longue date pour avoir été fréquemment souligné par les chefs d’état-major de la Marine nationale lors de leurs auditions parlementaires.
Comme la Marine nationale, les forces norvégiennes ont aussi régulièrement déploré la faible disponibilité de leurs NH-90 NFH, utilisés pour la lutte anti-sous-marine et des missions relevant de la garde-côtière.
Selon un rapport publié en 2018, les NH-90 norvégiens ne pouvaient alors assurer qu’environ 40% des heures de vol prévues dans leur contrat opérationnel. « L’analyse montre que [cet hélicoptère] ne sera pas en mesure de répondre aux besoins des frégates et des garde-côtes », avait-il conclu. Et cette situation risquait même de s’aggraver. « Les six NH-90 que nous avons aujourd’hui doivent être renvoyés à l’usine pour des mises à niveau opérationnelles. Combiné avec d’autres défis d’entretien, cela réduira le temps de vol disponible dans les prochaines années », avait en effet avancé l’état-major norvégien.
Depuis, ce pronostic s’est vérifié. Et le ministère norvégien de la Défense vient de prendre une mesure radicale, en décidant de renvoyer les NH-90 NFH au consortium NHIndustries [formé par Airbus Helicopters, Leonardo et Fokker], tout en demandant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros].
« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », a justifié Bjørn Arild Gram lors d’une conférence de presse donnée ce 10 juin.
« Nous avons tenté à plusieurs reprises de résoudre les problèmes liés au NH90 en coopération avec NHI, mais plus de 20 ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que NHI soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », a déploré Gro Jære, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr].
Le ministère norvégien de la Défense avait signé, en 2001, une commande de 14 NH-90 NFH pour les missions de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine, avec des premières livraisons prévues en 2008. Or, à ce jour, précise-t-il, « seuls huit été livrés dans une configuration pleinement opérationnelle ». Et, ces dernières années, ajoute-t-il, ces appareils n’ont effectué, en moyenne, que 700 heures de vol par an contre les 3900 heures attendues.
Cette décision concernant les NH-90 NFH a été prise après un examen capacité assuré par la FMA et l’état-major norvégien. Examen qui a conclu qu’il ne serait « pas possible d’amener les performances et la disponibilité » de cet hélicoptère « à un niveau pouvant repondre aux exigences norvégiennes ». Et cela, « même avec des investissements financiers supplémentaires ».
La première conséquence de cette résiliation du contrat est que toutes les opétations impliquant des NH-90 norvégiens sont annulées… Alors que les besoins en matière de lutte anti-sous-marine n’ont sans doute jamais été aussi importants au regard du contexte actuel. Cela étant, il pourront été comblé en partie par les cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon récemment livrés aux forces norvégiennes [la Luftforsvaret a reçu le cinquième exemplaire le 27 mai dernier, ndlr].
La seconde est qu’Oslo est désormais en quête d’un remplaçant. « La Norvège a toujours besoin d’hélicoptères maritimes et il est donc essentiel que nous commencions rapidement les préparatifs pour combler le vide capacitaire laissé par le NH90. Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », a déclaré le ministre norvégien de la Défense.
Outre la Norvège, l’Australie a également l’intention de retirer du service les six NH-90 Taipan de la Royal Australian Navy. Ceux-ci devraient en principe être remplacés par 12 hélicoptères américains de type MH-60R « Seahawk », pour un montant évalué à environ 850 millions d’euros.
L'Humanité
La vérité plus forte que les fantômes du IIIe Reich
Nos recommandations culturellesTélévision En exhumant cette histoire vraie des faux carnets du Führer, la minisérie Faking Hitler interroge sur la fascination pour les artefacts nazis et la recherche du scoop à tout prix.
Grégory MarinGert Heidemann (Lars Eidinger) est le « plus grand journaliste » du pays, selon le rédacteur en chef du Stern, qui l’emploie depuis vingt-cinq ans. Ce fin « Limier » (son surnom dans la profession) est pourtant controversé, y compris parmi ses collègues : collectionneur d’objets ayant appartenu aux cadres du régime nazi, il passe son temps sur l’ancien yacht de Hermann Göring et couche même avec sa fille, Edda. Autant dire que, lorsqu’il apprend l’existence de carnets intimes rédigés par Adolf Hitler, il imagine tenir le scoop du siècle ! Ce sera plutôt une énorme déception : les écrits sont des faux. On les doit à Konrad Kujau (impeccable Moritz Bleibtreu), antiquaire faussaire qui va berner tout le monde, experts compris, en les revendant au Stern.
Les réseaux d’admirateurs
L’histoire est vraie et a provoqué l’un des plus gros scandales médiatiques des années 1980 en Allemagne. Parce qu’elle touche un magazine à gros tirage, mais surtout parce que, en pleine traque d’anciens SS, elle interroge sur la fascination d’une partie de la population allemande pour le IIIe Reich et ses fantômes. Le pays cherche alors à se purger de ses démons. C’est le rôle attribué au personnage inventé d’Elisabeth Stöckel (Sinje Irslinger), jeune rédactrice au Stern qui mène une enquête qui lui dessillera les yeux au contact de Léo, un jeune juif : « Quand ton voisin éradique toute ta famille, t’as pas envie de lire qu’il était gentil avec ses chats ou qu’il faisait une collection de timbres. Tu as envie de lire que c’était un monstre. »
La série montre bien les réseaux souterrains d’admirateurs du Führer qui perduraient, collectant les artefacts pour mieux honorer sa mémoire. Pour Konrad Kujau, établissant ici un faux certificat d’authenticité pour un casque soi-disant porté par Hitler à la bataille d’Ypres ; là, un faux tableau représentant sa nièce, ce n’était qu’une manière facile de gagner de l’argent grâce à son talent.
Un culte tourné en ridicule
Pour ces nostalgiques, il s’agissait d’un culte, tourné en ridicule par les auteurs, Tobi Baumann et Wolfgang Groos. Car, dans la réalité, la « patte » de Kujau, examinée a posteriori par des experts, est assez grossière. On se demande comment il a pu flouer son monde. À commencer par le journal.
Le Stern avait déjà fait face à des scandales, mais jamais d’une telle ampleur : le 25 avril 1983, lors de l’annonce de la publication des fameux carnets, l’expert qui les avait authentifiés se dédit. Et la police fédérale confirme la supercherie. Dans la scène d’ouverture de la série, Heidemann, qui entend la nouvelle à la radio, en perd le contrôle de sa voiture ! Il faut dire qu’il a fait payer ces écrits 9,3 millions de Deutsche Marks par le propriétaire du journal, contre l’avis de la rédaction… L’affaire a provoqué la démission des rédacteurs en chef, et une grève du personnel contre « le contournement par la direction des canaux éditoriaux traditionnels et des garanties ». Le Stern, « autrefois reconnu pour ses reportages d’investigation », était devenu pour longtemps le symbole du « journalisme de chéquier à la recherche de sensations ».
Séries téléviséesHistoirenazismeAllemagne Opex 360
L’Otan et le Japon vont intensifier leur coopération politique et militaire
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
Avant de faire une escale à Toulon [ce qui ne s’était plus vu depuis 1983], deux bâtiments japonais, dont le navire-école JS Kashima et le « destroyer » JS Shimakaze ont participé à un exercice avec les frégates ITS Margottini [Italie] et TCG Salihreis [Turquie], actuellement engagées dans le Groupe maritime permanent 2 de l’Otan [SNMG2].
Ce type d’interaction est « une excellente occasion de renforcer notre coopération et notre partenariat. […] Nous partageons bon nombre des valeurs fondamentales de votre marine, c’est pourquoi notre coopération est mutuellement bénéfique. Le Japon est l’un des nombreux pays au-delà de la zone euro-atlantique avec lesquels l’Otan développe des relations », a déclaré le contre-amiral italien Mauro Panebianco, actuellement à la tête du SNMG2, à l’adresse du contre-amiral Shukaku Komuta, le commandant de la formation japonaise.
Et cette coopération est appelée à s’accroître. En effet, dans le même temps, l’amiral néerlandais Rob Bauer, le chef du comité militaire de l’Otan, dont le rôle est de définir les orientations militaires de l’Aliance et de conseiller le Conseil de l’Atlantique nord, s’est rendu à Tokyo, où il a notamment rencontré le général Kôji Yamazaki, chef d’état-major interarmées des Forces japonaises d’autodéfense ainsi que Nobuo Kishi, le ministre nippon de la Défense.
À l’issue de son entretien avec l’amiral Bauer, au cours duquel l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’intensification des activités navales chinoises dans la région Indo-Pacifique ont été largement évoquées, le général Yamazaki a déclaré à la presse que Tokyo « renforcerait sa coopération avec l’Otan », après avoir assuré que les « tentatives unilatérales de changer le statu quo par la force ne devaient être tolérées dans aucune partie du monde » et que le Japon restait « déterminé à maintenir un ordre international ouvert et libre fondé sur le droit ».
Today I spoke with 🇯🇵 Chief of Staff General Yamazaki & 🇯🇵 Defence Minister Kishi during my visit to #Japan. #NATO’s Asia-Pacific Partners play a decisive & strategic role in regional security & stability. pic.twitter.com/NTND1F1lGq
— Admiral Rob Bauer (@CMC_NATO) June 7, 2022
Quant à M. Kishi, il a déclaré que le Japon espérait « renforcer ses liens avec les pays européens », avant de se féliciter de « l’implication plus large de l’Otan dans la région Indo-Pacifique. La « sécurité de l’Europe et de l’Asie sont étroitement liées, surtout maintenant, avec les sérieux défis auxquels est confrontée la communauté internationale », a-t-il dit.
Pour rappel, l’an passé, l’Otan avait estimé que les « ambitions » de la Chine « présentaient des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance ». Un constat partagé à Tokyo, en raison de ses conflits territoriaux avec Pékin [comme celui des îles Senkaku], de la question de Taïwan et des revendications chinoises en mer de Chine méridionale, dont l’accès est crucial pour les échanges commerciaux japonais.
Quoi qu’il en soit, ce renforcement de la coopération entre l’Otan et le Japon pourrait se traduire par davantage d’exercices militaires conjoints. En attendant, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a été convié au prochain sommet de l’Alliance, qui se tiendra à Madrid, les 28, 29 et 30 juin prochains.
L'Humanité
Boycott Amazon forever (1)
ChroniqueAudrey VernonIl y a quelques jours, un ami réalisateur m’envoie un message, il voudrait que je fasse un post sur son film qui vient de sortir et qui va dégager faute d’entrées. Il est paniqué, il n’y a personne dans les salles. Depuis juillet, le passe sanitaire, les nouvelles habitudes, les plateformes, les salles sont vides. Je repense à tous ces films que j’ai vus seule ou presque dans des multiplexes déserts, des salles art et essai abandonnées.
« Notre-Dame brûle », « Goliath », « les Illusions perdues », « Greta », « Aline », « Bojangles », « Mes frères et moi », « Coda », « Vaillante », « Eiffel »…
J’aime tellement aller au cinéma, il n’y a que là que je me souviens des films, je sais dans quel cinéma j’ai vu « Ghostbusters » enfant. Puis chaque film depuis est associé à un lieu… Je vois bien qu’il n’y a plus que quelques vieilles et moi, sans smartphone pour aller au cinéma.
Je n’arrive pas à regarder les films sur écran dans une maison : ça me donne tout de suite envie d’aller lancer une machine ou d’aller vider le lave… Je ne pleure qu’au cinéma.
Amazon est en train de tuer l’industrie du film et la littérature, sans oublier le théâtre. Sans coup férir. Un coup de maître.
Putain de milliardaire de mes deux qui avec les sous qu’on lui donne n’a qu’une idée en tête : envoyer une vieille dans l’espace et brûler en dix minutes le PIB d’un petit pays d’Afrique.
Je repense à une scène vécue dans un festival de théâtre, à table, avec quelques comédiens d’ultragauche. J’entends un de mes copains me dire : « Tu devrais le voir, c’est sur Amazon Prime. » Je me retourne vers lui : « – Pardon ? Toi, tu as Amazon Prime ? – Oui, je sais, mais c’est à cause de la Ligue 1… – Tu rigoles, tu donnes de l’argent à Jeff Bezos en connaissance de cause ? Tu sais que pour moi c’est comme travailler pour les Allemands en 40… – Tout de suite, t’exagères ! – J’exagère de quoi ? C’est un monstre, tu le sais, je le sais, donc y a pas à réfléchir, tu lui donnes pas d’argent ! – Oui mais… – Oui mais rien du tout ! »
Quelques minutes plus tard, une réalisatrice écolo engagée que j’adore parle du partenariat qu’elle a trouvé avec Amazon Prime pour la diffusion de son film et vante le nombre d’emplois qu’Amazon crée. Mon copain me dit : « Et à elle tu ne dis rien ? » Mais elle me semble tellement convaincue que tout à coup, la flemme me prend. Bon d’accord, donc on peut faire n’importe quoi, être féministe, écolo et travailler avec Amazon ? Servez-moi une coupe de glyphosate, s’il vous plaît.
La bataille est perdue, je repense aux discours de Cannes demandant aux gens d’arrêter le streaming et de retourner dans les salles. Mais c’est trop tard. Pourtant la résistance n’aurait pas été très difficile. Il ne s’agissait pas de faire sauter des trains, juste de ne pas pactiser et refuser, refuser, refuser. Ne pas cliquer, ne pas s’abonner.
Tant pis pour les films, tant pis pour les livres. On aurait trouvé d’autres moyens. Maintenant qu’ils sont si puissants, il est un peu tard. Dommage pour le cinéma, mais tant pis pour nous. On n’a pas été assez courageux. Mais un jour Jeff, tu me le paieras… Ou pas.
(1) Je t’aurai Jeff, je t’aurai !
Carte blanche à Audrey Vernon Opex 360
AUKUS : L’ex-gouvernement australien avait envisagé l’achat de deux sous-marins nucléaires américains
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
En mai, Jean-Yves Le Drian, désormais ancien ministre des Affaires étrangères, s’était réjoui de la défaite du Premier ministre libéral-conservateur Scott Morrison lors des dernières élections législatices australiennes, remportées par le Parti travailliste local. Et cela en raison du rôle joué par celui-ci dans la rupture du contrat qui avait été attribué par Canberra au français Naval Group pour la livraison de douze sous-marins Shortfin Barracuda [ou classe Attack].
« Ses actes posés à l’égard de la France […] étaient d’une brutalité, d’un cynisme et, je serais quand même tenté de dire, d’une forme d’incompétence notoires, et ça me fait plaisir de vous le dire ce soir », avait en effet affirmé M. Le Drian, le 21 mai, au moment de céder ses fonctions à Catherine Colonna. Et d’ajouter : « J’espère que nous pourrons renouer avec l’Australie un dialogue franc et constructif dans l’avenir ».
Cependant, les chances pour que le nouveau gouvernement australien, emmené par Anthony Albanese, revienne sur la décision de son prédécesseur sont infimes. Car, a priori, il n’est pas dans ses intentions de remettre en cause l’alliance AUKUS que son prédécesseur avait nouée avec les États-Unis et le Royaume-Uni. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette dernière qu’il avait décidé de dénoncer le contrat notifié à Naval Group pour acquérir des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
Ce 9 juin, l’ex-ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait quelques révélations au sujet des intentions du gouvernement dont il a été membre. Ainsi, dans les colonnes du journal The Australian, il a affirmé que plans consistaient acquérir deux SNA de type Virginia aux États-Unis d’ici 2030 et d’en construire huit autres en Australie. Jusqu’à présent, aucun détail sur le modèle envisagé n’avait été officiellement dévoilé. Qui plus est, une étude lancée dans le cadre de l’alliance AUKUS pour préciser les besoins australiens est toujours en cours…
Pour M. Dutton, un tel choix était une « évidence » au regard de la conception « éprouvée » des SNA américains, contrairement à leurs homologues britanniques de la classe Astute, dont la « conception est plus récente », avec des « coûts et des défauts inévitables ». BAE Systems Submarines appréciera… alors que la Royal Navy a admis au service le HMS Astute en 2010. Cela étant, et à titre de compensation il était prévu d’acquérir plus de frégates de Type 26 [ou classe Hunter] auprès du Royaume-Uni. Actuellement, neuf ont été commandées pour 35 milliards de dollars australiens.
Les propos de M. Dutton, qui est désormais le chef de l’opposition, ont déclenché une polémique en Australie. « De toute évidence, il a fait état de discussions confidentielles avec les Américains qu’il n’était pas prêt à divulguer pendant qu’il était en fonction. Et pourtant il vient de le faire. C’est très inhabituel », a commenté Sam Roggeveen, directeur du programme « Sécurité internationale » au Lowy Institute, auprès de l’AFP.
Le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a fustigé les propos de son prédécesseur. Ses « commentaires sapent l’accord AUKUS » et « portent atteinte à l’intérêt national de l’Australie », a-t-il fustigé. « Le gouvernement n’a pris aucune décision sur le choix du sous-marin. Toutes les options sont sur la table », a-t-il ajouté, dans un communiqué.
En attendant, la décision prise par le gouvernement de Scott Morrison fait craindre un déficit capacitaire qu’il sera difficile de combler entre la fin de vie des six sous-marins de type Collins [à propulsion diésel-électrique] et l’arrivée des SNA. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que M. Dutton avait l’intention d’en acquérir deux auprès des États-Unis avant 2030.
Considérant que le sous-marin est « la forme la plus importante dont nous disposons pour façonner notre espace stratégique », M. Marles en a fait sa première priorité. Dans une tribune qu’ils ont récemment publiée dans la presse, d’anciens sous-mariniers de la Royal Australian Navy [RAN] ont estimé qu’il n’y avait que deux possibilités pour éviter une rupture capacitaire : maintenir les actuels sous-marins en service ou en acquérir de nouveaux, à propulsion diesel-électrique à titre provisoire. Le suédois Kockums, le constructeur des Collins, a d’ailleurs fait savoir qu’il était prêt à répondre aux besoins australiens, estimant que son nouveau sous-marins A-26 pourrait convenir.
Cependant, le chef d’état-major de la RAN, l’amiral Mike Noonan, a catégoriquement exclu une « flotte intérimaire », qui « apporterait plus de défis que de capacités ». « Je reste très confiant sur le fait que les sous-marins de la classe Collins resteront très performants jusqu’à l’arrivée des SNA », a-t-il fait valoir.
Le Figaro
Pourquoi le melon est-il si cher actuellement ?
Emma ConfrereFOCUS - Dans certains supermarchés, il dépasse les sept euros. La filière dans son ensemble fait face à plusieurs difficultés.
En ce début de saison, les prix du melon s'envolent sur les étals des supermarchés. Sur Twitter, certains consommateurs signalent des affiches allant de 3,45 euros la pièce à 7,49 euros dans un Intermarché en banlieue parisienne. Pourquoi une telle hausse ?
La conjoncture est l'une des premières explications. L'inflation record de 5,2% au mois de mai a fait bondir les prix de 3,81% dans les grandes surfaces, tous circuits et produits confondus. Un niveau jamais atteint depuis 14 ans, selon l'Iri. Pour les producteurs, s'ajoutent aussi la guerre en Ukraine et la flambée des matières premières. «Absolument tout a augmenté, du gasoil aux produits phytosanitaires», déplore Jessica Régulier, productrice de melons au Domaine de la Roche en Nouvelle-Aquitaine. «Le plastique représente une hausse de 58% de nos coûts de conditionnement», indique-t-elle.
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En plus de ces éléments, la météo a également déréglé les plantations. Depuis le début de l'année, la France est en déficit hydrique, tandis que l'Espagne a reçu énormément de pluie. Antoine Franchineau, producteur de melons au Val de Serigny, explique ainsi qu'en temps normal, «les melons espagnols arrivent aux alentours du 15 mai, mais, cette année, ils sont apparus seulement à partir de début juin». «En même temps que les premiers melons produits dans le sud de la France», complète-t-il. D'ici la fin du mois de juin, les productions française et espagnole vont donc entrer en concurrence, faisant baisser les prix pour les consommateurs.
Une production française en déclin
«On prie pour avoir de la pluie et tenir encore deux semaines», espère Jessica Régulier. Pour l'heure, les plantations sont encore saines, car aucune maladie n'a attaqué les cultures. Cependant les producteurs craignent le même scénario que l'année dernière : un temps maussade, entre froid et précipitations, avait entraîné une crise conjoncturelle du melon du 28 juin au 19 juillet.
Résultat, certains acteurs ont été obligés de fermer leur exploitation, comme Soldive. En décembre, le leader national a stoppé ses activités à l'usine de Brie, qui produisait jusqu'à 10.000 tonnes de melons chaque année. Un an plus tôt, c'était le groupe Rouge-Gorge qui avait dû mettre la clé sous la porte. L'usine de Taizé, en Bourgogne-Franche-Comté, produisait 30.000 tonnes par an, soit 10% de la consommation française. Quelques mois après la fermeture, le groupement Force Sud avait racheté la marque pour se concentrer sur la production de pommes. En dix ans, la filière française du melon a perdu plus de 4000 hectares, passant de 14.750 en 2012 à 10.400 hectares cette année, d'après les prévisions de l'Association interprofessionnelle du melon (AIM).
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Mais si la production de melons diminue, c'est aussi à cause de la difficulté à recruter des saisonniers. Sur une centaine de personnes, seulement trente ont répondu à l'appel de Jessica Régulier : «Pour compenser le manque de personnel, je travaille tous les jours de la semaine et les week-ends. Je ne compte plus mes heures.»
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Le pouvoir d'achat pourrait reculer de 0,8% cette année, selon l'OFCE
Cette baisse pourrait avoir lieu malgré les mesures de soutien déjà déployées ou annoncées par le gouvernement.
Pourquoi le prix des fournitures scolaires devrait augmenter à la rentrée
La hausse du coût des matières premières se répercutera sur les prix en rayon, en particulier pour les produits en papier. La marque Oxford prévoit jusqu'à 25% de hausse sur le prix de ses cahiers scolaires.
L'Humanité
Vendée Arctique : une course bien agitée, servie avec de la glace
ActuVoile Vingt-cinq navigateurs s’élancent ce dimanche des Sables-d’Olonne pour un périple de 3 500 milles nautiques autour de l’Islande, avant de revenir au port vendéen. Un parcours atypique et inédit.
Nicolas GuillerminCe n’est que la deuxième édition mais elle s’est déjà installée durablement dans le calendrier comme une course de référence. Née de la crise sanitaire et de l’annulation de deux épreuves prévues au printemps 2020, la Vendée Arctique–Les Sables-d’Olonne revient avec un plateau de skippeurs encore plus fourni qu’il y a deux ans. Cette fois, ce ne sont pas 20 mais 25 solitaires de 10 nationalités qui s’élancent, ce dimanche 12 juin, à 17 heures, du port vendéen à bord de leur Imoca (18,28 m) sur une route atypique et surtout inédite.
Parmi les nombreuses raisons qui séduisent les skippeurs, il y a le fait que cette course est qualificative au Vendée Globe, mais aussi son parcours : 3 500 milles théoriques (6 482 km) en direction du nord, soit 700 milles de plus qu’en 2020, avec cette fois le contournement de l’Islande avant de revenir aux Sables-d’Olonne. « 3 500 milles, c’est un peu plus long que la Route du rhum, nous explique Francis Le Goff, directeur de la course et aux commandes de la fameuse transatlantique qui s’élancera de Saint-Malo au mois de novembre. La Vendée Arctique, c’est l’équivalent d’une transat mais avec des systèmes météo bien différents de ceux que les marins ont l’habitude de côtoyer. Quand ils partent du Havre ou de Saint-Malo, une fois passé la Manche et le golfe de Gascogne, c’est l’autoroute des alizés avec des conditions plus établies, mis à part le Pot-au-Noir. Là, il y a une partie découverte, car les skippeurs n’avaient jus qu’à présent aucune raison de s’entraîner dans ces parages, et les conditions météo sont beaucoup plus aléatoires. »
« À cette latitude, les vents sont beaucoup plus lourds »
Tellement aléatoires que le tour de l’Islande se fera soit par l’est soit par l’ouest. « Le sens sera annoncé officiellement samedi 11 juin, mais je le dirai aux skippeurs la veille au soir, précise celui qui a également supervisé la dernière Transat Jacques-Vabre en novembre 2021. En compilant les fichiers de vents, on a fait tourner les logiciels de routage et on s’est rendu compte que, si l’on passait d’un côté ou de l’autre de l’Islande, on avait la possibilité de diminuer le facteur risques, en termes de vent fort, au-delà de 35 nœuds. À cette latitude, les vents sont beaucoup plus lourds, leur structure est plus puissante en raison de la forte humidité. En temps normal , on dit toujours d’un fichier de vents qu’il est “hors taxe”, c’est-à-dire qu’il y en a toujours un peu plus, de l’ordre de 7-8 nœuds, que ce qui est prévu. Mais là, c’est encore plus vrai… »
En s’aventurant dans le nord de l’Islande, les 25 solitaires entreront dans une région inconnue et franchiront pour la première fois le cercle polaire arctique. Pour leur sécurité, une zone d’exclusion arctique, à ne pas franchir, a été délimitée à la latitude 69°45,00 Nord, le point le plus septentrional de l’Islande se situant à 66°46 Nord. « Les glaces dérivent vers le sud, le long du Groenland. La zone est suffisamment large pour que les skippeurs ne les rencontrent pas, souligne Francis Le Goff . Le seul risque, ce sont des vents de sud-ouest forts qui ramèneraient des petits growlers (morceaux d’icebergs) vers l’Islande, c’est ça qu’il faut surveiller, sinon c’est la bonne période pour contourner l’île, l’eau doit être à 8 degrés, la glace qui se détache fond assez vite. »
« Le contournement de l’Islande va durer plus d’une journée »
Au cours de leur périple, les navigateurs ne connaîtront pas le repos avec des systèmes météo multiples et changeants qui vont limiter leurs options stratégiques. « Contrairement à une transat classique, où une fois qu’on est au milieu de l’Atlantique, il n’y a plus de terre, le contournement de l’Islande, au bout de 3,5 jours de course environ, va durer plus d’une journée et leur demander beaucoup d’attention pour ne pas heurter de cailloux, mais aussi en raison des nombreux bateaux de pêche et de la zone de glaces. Ils ne vont pas beaucoup dormir au départ et devront ensuite se reposer avant le contournement pour être le plus lucides possible. »
Les premiers skippeurs sont attendus aux Sables-d’Olonne après dix jours de mer. Les bateaux à foils sont favoris, à l’image de celui de Jérémie Beyou (Charal), vainqueur en 2020, qui remet son titre en jeu et aura fort à faire avec notamment Charlie Dalin (Apivia) ou encore Thomas Ruyant (LinkedOut).
voilevendéearctiqueislande Opex 360
La Direction générale de l’armement va lancer un nouveau pôle d’innovation dédié à la mobilité terrestre
par Laurent Lagneau · 11 juin 2022
La ville d’Angers est, en quelque sorte, la « capitale » des sapeurs de l’armée de Terre puisqu’elle abrite leur « maison mère », c’est à dire l’École du Génie, leur musée et le 6e Régiment de Génie [RG]. Et elle accueillera, l’été prochain, un nouveau pôle d’innovation de la Direction générale de l’armement [DGA].
En effet, à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory, DGA « Techniques Terrestres » et l’armée de Terre signeront une lettre d’intention concernant la création du « Pôle d’Innovation Ligérien pour la mObilité Terrestre » [PILOTE].
La mission de cette future structure sera d’identifier, d’accompagner et de développer des concepts innovants portés par des industriels ou des « acteurs académiques » dans les domaines de la mobilité terrestre et aquatique, des moyens de combat et d’appui du Génie ainsi que celui des plateformes et systèmes de combat terrestre.
Pour cela, des partenariats vont être noués avec le pôle de compétitivité ID4CAR, qui accompagne les acteurs de la filière « Véhicules et Mobilités » du Grand Ouest, ainsi qu’avec la Société d’Accélération du Transfert de Technologie [SATT] Ouest Valorisation, qui s’attache à « valoriser les résultats issus des laboratoires de recherche publique » de 28 établissements établis en Bretagne et dans les Pays de la Loire.
Selon la DGA, PILOTE oeuvrera « au profit des systèmes de défense, des opérations d’armement, des forces armées, des directions et services du ministère des Armées, en prenant appui sur l’Agence de l’innovation de défense [AID] ».
L’implantation de ce pôle d’innovation à Angers s’explique aussi par le fait que DGA « Techniques Terrestres » y dipose de pistes de roulages et différents autres moyens pour les essais de mobilité des véhicules destinés notamment à l’armée de Terre.
Pour rappel, huit pôles d’innovation de ce type ont déjà été créés par la DGA depuis 2018, dont GIMNOTE et Orion [techniques navales], GINCO [NRBC], LAHITOLLE [armement terrestre], IDEA3 [aéromobilité], BINGO [Cyber], GAI4A [robotique], ALIENOR et NOVAERO [aérospatial].
L’objectif de telles structures est de capter et de soutenir les innovations en matière de défense afin d’en faire bénéficier les armées dans des délais courts.
Le Figaro
Le PSG ciblerait Lewandowski
TERMINÉ : Fin du direct le 11 juin 2022 à 20:04
Annoncé proche du FC Barcelone depuis plusieurs mois, l’international polonais Robert Lewandowski pourrait finalement prendre une toute autre direction et atterrir en France. C’est en tout cas ce que révèle L’Equipe qui annonce que le Paris Saint-Germain où Luis Campos vient tout juste d’être nommé directeur du football, s’intéresse de près à l’ancien joueur du Borussia Dortmund. «Aux yeux de Campos en tout cas, ce choix obéit à une réflexion strictement sportive. L'ancien de Monaco et Lille estime que l'attaquant du Bayern Munich apporterait une réelle plus-value à l'effectif», écrit le quotidien sportif.
Un départ du Bayern Munich semble inévitable pour l’homme aux 50 buts cette saison, qui a annoncé vouloir «davantage d’émotions dans la vie». Le Barça semblait tenir la corde mais l’arrivée du PSG dans la danse pourrait rebattre les cartes. Agé de 33 ans, Lewandowski est sous contrat au Bayern jusqu’en 2023.
Tchouaméni, Núñez, Lewandowski… Les infos mercato à retenir ce samedi
Aurélien Tchouameni au Real Madrid c’est officiel
C’est fait ! Aurélien Tchouaméni (22 ans) va désormais défendre les couleurs du Real Madrid. Dans un communiqué publié ce samedi, la Maison Blanche a annoncé avoir trouvé un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain. Si le document n’en précise pas les contours, Fabrizio Romano évoque pour sa part une opération d’un montant de 80 M€, ainsi que 20 M€ de bonus. L’international français sera lié aux Merengue jusqu’en juin 2028. Il sera présenté officiellement ce mardi, une fois la dernière partie des examens médicaux terminées.
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Darwin Núñez va bien rejoindre Liverpool
Ce serait quasiment acté. D’après les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, Liverpool et Benfica auraient trouvé un accord verbal ce samedi pour le transfert de Darwin Núñez. L’opération devrait atteindre les 100 M€, dont 20 M€ de bonus. Les Reds prépareraient les documents administratifs en vue du bouclage du dossier. L’Uruguayen âgé de 22 ans, et auteur d’une magnifique saison avec la formation lisboète, devrait s’engager avec sa nouvelle équipe pour les cinq prochaines saison. C’est un grand coup pour le club du Merseyside qui est en passe de s’offrir ni plus ni moins que l’un des buteurs les plus prometteurs du football mondial.
Le PSG ciblerait Lewandowski
Selon les informations de L'Equipe, Robert Lewandowski serait sur les tablettes du Paris Saint-Germain, qui aimerait profiter du clash interne entre le Polonais et la direction du Bayern Munich, pour renforcer son attaque. La transaction reste néanmoins difficile à réaliser : le club bavarois ne serait pas vendeur malgré les multiples déclarations du joueur, désireux de quitter Munich. La concurrence s'annonce qui plus est, tendue : le FC Barcelone fait de Robert Lewandowski sa priorité estivale absolue. Un contrat avec un salaire de 12 millions d'euros, attendrait déjà le joueur en Catalogne.
Et aussi :
Raphinha affole l’Europe puisque des clubs comme Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester United ou encore Barcelone se sont renseignés sur le Brésilien (The Telegraph)
Gerard Piqué agace les dirigeants du FC Barcelone avec ses nombreuses affaires extra-sportives mais aussi de ses performances déclinantes et ses blessures récurrentes. Il pourrait partir cet été (Sport)
Le gardien des Chicago Fire, Gabriel Slonina pourrait quitter la MLS. Le Real Madrid a fait une première offre qui a été refusée et Chelsea déjà sur les rangs en janvier et revenu à la charge (Fabrizio Romano)
Manchester United veut prolonger sa jeune pépite argentine, Alejandro Garnacho, pour un contrat de 5 ans (Fabrizio Romano)
Le FC Barcelone est tombé d’accord avec Marcos Alonso. Le club catalan doit maintenant trouver un accord avec Chelsea (Fabrizio Romano)
Kita confirme qu’il veut Milik à Nantes
L’attaquant de l’Olympique de Marseille, Arkadiusz Milik a été annoncé dans les petits papiers du FC Nantes pour la saison prochaine. L’international polonais a qui on prête des relations assez fraiches avec son entraîneur Jorge Sampaoli, pourrait quitter la cité phocéenne cet été même s’il souhaiterait rester du côté du Vélodrome.
Le FC Nantes qui a remporté la Coupe de France et s’est ainsi qualifié pour la Ligue Europa la saison prochaine cherche à renforcer son effectif, d’autant plus que l’attaquant Randal Kolo Muani a rejoint l'Eintracht Francfort libre. Pour nos confrères du Quotidien du Sport, le présidents des Canaris, Waldemar Kita a confirmé la piste menant à Milik «Non, ce n'est absolument pas un coup de com' ! C'est un buteur, un très bon joueur et à ce titre, il nous intéresse. Mais avant toute chose, nous devons parler avec le club. C'est une idée, je ne sais pas d'ailleurs comment elle est sortie…».
Mané se dirige bien vers le Bayern Munich
L’attaquant de Liverpool, Sadio Mané serait en passe de rejoindre le Bayern Munich. À un an du terme de son contrat, le Sénégalais se serait entretenu au téléphone avec l’entraîneur Julian Nagelsmann d’après Sky. Les deux hommes se seraient très bien entendus et le récet vainqueur de la CAN aurait choisi de rejoindre la Bavière cet été. Il ne resterait plus qu’un accord financier mais pour le moment le champion d’Allemagne propose 35 millions d’euros là où les Reds en réclame 45 millions.
C’est un véritable jeu des chaises musicales qui se met en place puisque Robert Lewandowski pourrait lui quitter e Bayern pour rejoindre le Barça, tandis que Mané serait remplacé par Darwin Nunez du côté d’Anfield.
Manchester City veut signer Kalvin Phillips
Leeds pourrait se faire dépouiller cet été. Alors qu’Arsenal songe à faire signer Raphinha, également sur les tablettes de Barcelone, le club du Yorkshire voit Manchester City se présenter à sa porte. En quête d’un milieu de terrain pour la saison prochaine, les Cityzens aimeraient obtenir la signature de l’international anglais, Kalvin Phillips d’après The Telegraph.
Pour cela, le champion d’Angleterre serait prêt à investir 60 à 70 millions d’euros. Les Skyblues attendent la fin des matchs internationaux des Three Lions face à l’Italie et la Hongrie pour lancer les grandes manœuvres. A contrario, Bernardo Silva aurait obtenu un bon de sortie de la part de Pep Guardiola selon Mundo Deportivo et serait apprécié par Xavi au Barça.
Raphinha dans le viseur d’Arsenal
Arsenal a décidé de frapper un grand coup sur le marché des transferts. Les Gunners qui ont échoué à se qualifier pour la prochaine Ligue des champions, au profit de leur rival de Tottenham, souhaitent se renforcer considérablement à l’intersaison. Dans cette optique, Mikel Arteta apprécierait beaucoup le profil de l’ailier de Leeds, Raphinha comme l’explique le très fiable journaliste italien Fabrizio Romano. Cependant, le journaliste précise qu’aucune négociation n’a été entamée avec le Brésilien également suivit par le Barça. Le club de Leeds ne négociera pas un départ de son joueur star à moins de 55 millions d’euros.
Les Gunners préfèrent avancer sur la signature d’un milieu de terrain qui pourrait être Youri Tielemans et d’un attaquant de pointe en la personne de Gabriel Jesus dont le profil plaît énormément à Mikel Arteta.
Le Barça encore dans l’attente pour Ousmane Dembélé
Quel avenir pour Ousmane Dembélé (25 ans) ? Alors que son contrat arrive à expiration, l’attaquant français figure sur les tablettes de plusieurs formations, comme le Paris Saint-Germain. Le FC Barcelone, qui espère bien le garder, lui a formulé une offre de prolongation. Proposition à laquelle l’entourage de l’ailier ambidextre n’a toujours pas répondu : «Nous avons fait notre offre - il a une proposition sur la table, mais il ne l'a pas acceptée. Pas encore de réponse», a confié Juan Laporta, le président des Blaugrana, dans des propos rapportés par Fabrizio Romano. Pour rappel, après avoir été mis à l’écart cet hiver, Ousmane Dembélé s’est imposé comme l’un des éléments majeurs de l’effectif de Xavi Hernandez sur la deuxième partie de saison.
Arsenal vise Youri Tielemans
En quête d’un renfort dans l’entrejeu, Arsenal aurait jeté son dévolu sur Youri Tielemans (25 ans), rapporte Fabrizio Romano ce samedi. Le milieu de terrain belge est annoncé partant de Leicester City cet été, après trois belles saisons passées chez les Foxes. Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirmaient certaines rumeurs, les Gunners n’auraient pas entamé de pourparlers avec le Bayer Leverkusen pour le transfert de Granit Xhaka. Le Suisse, âgé de 29 ans, n’est pas certain de rester au sein du club londonien.
Darwin Núñez va bien rejoindre Liverpool
Ce serait quasiment acté. D’après les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, Liverpool et Benfica auraient trouvé un accord verbal ce samedi pour le transfert de Darwin Núñez. L’opération devrait atteindre les 100 M€, dont 20 M€ de bonus. Les Reds prépareraient les documents administratifs en vue du bouclage du dossier. L’Uruguayen âgé de 22 ans, et auteur d’une magnifique saison avec la formation lisboète, devrait s’engager avec sa nouvelle équipe pour les cinq prochaines saison. C’est un grand coup pour le club du Merseyside qui est en passe de s’offrir ni plus ni moins que l’un des buteurs les plus prometteurs du football mondial.
Paulo Fonseca à Lille, ça brûle
Le LOSC serait sur le point de trouver le successeur de Jocelyn Gourvennec. Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, les négociations entre les Dogues et Paulo Fonseca seraient très bien avancées. Il ne manquerait plus que quelques détails avant de conclure un accord qui est annoncé comme «imminent». Âgé de 49 ans, le Portugais est sans club depuis un an et son départ de l’AS Rome. Un problème subsiste toutefois pour les Lillois : Jocelyn Gourvennec est encore sous contrat jusqu’en juin 2023.
Ryan Gravenberch rejoint le FC Bayern Munich
Ce n’est pas officiel, mais c’est tout comme. Ryan Gravenberch (20 ans) s’est engagé avec le FC Bayern Munich jusqu’en juin 2027, avance BILD Sport ce samedi. Le milieu de terrain néerlandais, qui arrive en provenance de l’Ajax Amsterdam, s’est exprimé sur son transfert au micro du média allemand : «Le Bayern est un grand club. Je pense que vous devez gagner de gros titres ici. Et c'est aussi ce que j'attends. Je suis heureux d'être ici à Munich maintenant», a-t-il déclaré. C’est une excellente pioche pour le club bavarois. En effet, Ryan Gravenberch est considéré comme l’un des jeunes les plus prometteurs au milieu de terrain. Reste à voir quelle sera son adaptation.
Le Barça proche d’un accord pour la prolongation de Gavi ?
C’est l’un des enjeux majeurs du marché des transferts du FC Barcelone. Depuis plusieurs mois, les Blaugrana négocient avec l’entourage de Gavi (17 ans) pour prolonger son contrat, qui expire dans un an. Et si les discussions ont longtemps patiné, les choses se seraient accélérées ces derniers jours. C’est du moins ce qu’a affirmé Juan Laporta, le président barcelonais : «Nous sommes très proches d'un accord avec Gavi pour prolonger son contrat. Nous sommes optimistes quant au renouvellement de Gavi. On veut qu'il continue au Barça», a-t-il confié dans des propos rapportés par Relevo et Fabrizio Romano. Cette saison, Gavi s’est imposé comme l’un des éléments importants de l’effectif de Xavi Hernandez.
Renatos Sanches bientôt à l’AC Milan ?
L’AC Milan s’active pour boucler l’arrivée de Renato Sanches (24 ans). Le milieu de terrain portugais serait la priorité du directeur technique Paoli Maldini. Un accord verbal aurait d’ores et déjà été trouvé avec le joueur mais les Rossoneri doivent désormais s’entendre avec le LOSC, qui n’a pas l’intention de brader l’une de ses plus belles valeurs marchandes. Si jamais les deux clubs parvenaient à conclure l’opération, l’ex-joueur du Bayern Munich devrait s’engager pour les cinq prochaines années avec le champion d’Italie.
Inter Milan : un contrat de 4 ans proposé à Paulo Dybala ?
En fin de contrat, Paulo Dybala (28 ans) va quitter la Juventus Turin à l’intersaison sept ans après son arrivée en provenance de Palerme. L’Argentin est annoncé avec insistance du côté de l’Inter Milan. Si aucun accord n’aurait été trouvé jusqu’à présent, les Nerazzurri s’activent pour enregistrer rapidement l’arrivée de l’attaquant. Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, le club lombard lui proposerait un contrat de 4 ans avec un salaire annuel de 6 M€, hors bonus. Les discussions devraient se poursuivre dans les prochains jours. Avec un accord à la clef ?
Aurélien Tchouaméni au Real Madrid, c’est officiel
C’est fait ! Aurélien Tchouaméni (22 ans) va désormais défendre les couleurs du Real Madrid. Dans un communiqué publié ce samedi, la Maison Blanche a annoncé avoir trouvé un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain. Si le document n’en précise pas les contours, Fabrizio Romano évoque pour sa part une opération d’un montant de 80 M€, ainsi que 20 M€ de bonus. L’international français sera lié aux Merengue jusqu’en juin 2028. Il sera présenté officiellement ce mardi, une fois la dernière partie des examens médicaux terminées.
À VOIR AUSSI - Le meilleur d’Aurélien Tchouaméni avec l’AS Monaco
Omar Daf à Dijon, ce serait fait
C’est attendu depuis plusieurs jours. Désormais, ce serait (pratiquement) acté. D’après les dernières informations publiées par RMC Sport, Omar Daf aurait trouvé un accord avec le FC Sochaux Montbéliard afin de pouvoir rejoindre le Dijon FCO dans les prochains jours. Il devrait ainsi remplacer Patrice Garande sur le banc dijonnais. Âgé de 45 ans, le Sénégalais a pris en main l’équipe première des Lionceaux en novembre 2018.
Le Barça s’active pour Marcos Alonso
C’est l’un des objectifs du FC Barcelone à l’intersaison. Les Blaugrana veulent s’attacher les services de Marcos Alonso (31 ans) afin de renforcer le côté gauche de leur défense. L’Espagnol, sous contrat avec Chelsea jusqu’en juin 2023, serait intéressé à l’idée de rejoindre la Catalogne. Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, il aurait même déjà quasiment trouvé un accord avec les dirigeants barcelonais. Reste un obstacle, et pas des moindres : le Barça doit en effet encore s’entendre avec les Blues. Ces derniers, qui viennent de perdre Antonio Rüdiger et Andreas Christensen dans leur secteur défensif, accepteront-ils de laisser partir leur piston ?
Romain Saïss vers Besiktas
Romain Saïss (32 ans) devrait découvrir la Turquie. En fin de contrat avec Wolverhampton, le polyvalent marocain - capable de jouer en défense centrale et au milieu de terrain - serait en passe de s’engager pour les trois prochaines saisons avec Besiktas, annonce RMC Sport ce samedi. Cette saison, l’ex-Angevin a participé à 31 rencontres de Premier League avec les Wolves. Il a inscrit 2 buts.
L’Europe s’arrache Raphinha
Auteur d'une saison pleine avec Leeds - 11 buts et 3 passes décisives en Premier League - Raphinha ne manque pas de prétendants. À en croire les informations du quotidien britannique The Telegraph, le Brésilien âgé de 25 ans serait dans les petits papiers de nombreux cadors européens, en l’occurrence d’Arsenal, de Chelsea, de Liverpool, de Manchester United ou encore du FC Barcelone. La lutte s’annonce féroce.
Arsenal pense à Sergej Milinković-Savić
Arsenal veut se renforcer dans l’entrejeu. D’après les informations du Corriere dello Sport, les Gunners courtiseraient Sergej Milinković-Savić (27 ans). Mais pour s’attacher ses services, ils devront mettre la main à la poche. En effet, le Serbe pourrait quitter la Lazio Rome pour un montant avoisinant les 50 M€. Cependant, le club londonien n’est pas seul à s’intéresser à son profil : Newcastle, et ses nouveaux richissimes propriétaires, serait aussi sur les rangs.
Le Paris Saint-Germain aurait signifié son départ à Mauricio Pochettino
C’était un secret de polichinelle. Mauricio Pochettino (50 ans) ne devrait pas rester sur le banc du Paris Saint-Germain. Mais si depuis plusieurs semaines, plusieurs noms - dont ceux de Zinédine Zidane et de Christophe Galtier - sont annoncés avec insistance pour le remplacer, les dirigeants parisiens ne lui avaient pas encore officiellement signifié la fin de leur collaboration. Ce serait désormais chose faite, comme vient de le révéler ce samedi RMC Sport. Son passage chez les Rouge et Bleu n’a pas été à la hauteur des attentes, avec notamment la perte du titre de champion de France en 2020-2021 et une élimination dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions cette saison. Le dossier de son successeur devrait bientôt être bouclé.À VOIR AUSSI - Quand Mauricio Pochettino évoquait son avenir
Les infos à retenir de la veille
Zidane, Campos, Tchouaméni…Les infos à retenir ce vendredi
Le conseiller historique de Zinédine Zidane dément des contacts avec le Paris Saint-GermainNouveau rebondissement dans le feuilleton Zinédine Zidane. Alors qu’Europe 1 annonce que le technicien français a trouvé un accord de principe avec le Paris Saint-Germain pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, Alain Migliaccio, conseiller historique de «Zizou» dément tout contact avec le club de la capitale : «Tous ces bruits qui circulent sont infondés, tranche sèchement le conseiller de ZZ depuis presque trente ans. A ce jour, je suis la seule personne admise à représenter et conseiller Zinédine Zidane. Ni Zinédine Zidane, ni moi-même n'avons été contactés directement par le propriétaire du PSG», a-t-il déclaré à L’Équipe. Avant d’ajouter qu’il n’était pas sûr que l’Émir du Qatar «soit vraiment intéressé par la venue» de «ZZ». Seul le temps permettra d'y voir plus clair dans ce dossier.À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid
Luis Campos au Paris Saint-Germain, c’est officiel C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel : Luis Campos est désormais le nouveau Conseiller Football du Paris Saint-Germain, a annoncé le club de la capitale ce vendredi dans un communiqué. Il vient pour remplacer Leonardo. La durée de son contrat n’a pas été dévoilée : «Je suis très heureux de rejoindre le Paris Saint-Germain, que je considère comme le club le plus ambitieux et passionnant dans le monde du football. Nous partageons la même vision, une vision en laquelle je crois fermement, et je suis impatient de commencer à travailler pour développer le potentiel exceptionnel du Club», a déclaré le Portugais. Luis Campos, 57 ans, a été l’un des grands artisans des belles années de l’AS Monaco mais aussi du titre du LOSC la saison dernière. À noter qu’en devenant «Conseiller Football» et non directeur sportif, il pourra conserver ses responsabilités de conseiller stratégique au Celta Vigo.
Aurélien Tchouaméni devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaineCe n’est plus qu’une question de jours. Aurélien Tchouaméni (22 ans), pisté un temps par le Paris Saint-Germain, devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine. Les Merengue auraient d’ores et déjà conclu un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain ; accord qui s’élèverait à environ 100 M€. Avant de signer officiellement avec sa nouvelle formation, l’international français doit encore passer la dernière partie de ses examens médicaux. D’après Fabrizio Romano, il devrait s’y atteler la semaine prochaine, après le match entre la France et la Croatie ce lundi (20h45).
Et aussi :
- Paulo Fonseca tout proche du LOSC (Fabrizio Romano)- Manchester United annonce six départs dont celui de Paul Pogba (officiel)- Eddie Nketiah devrait prolonger avec Arsenal (Fabrizio Romano)- Chelsea : le départ d’Andreas Christensen confirmé (officiel)- Liverpool a fait une offre à Benfica pour Darwin Núñez (Fabrizio Romano)- Sergi Roberto prolonge avec le FC Barcelone (officiel)- Paul Pogba prêt à rejoindre Zinédine Zidane au Paris SG ? (RMC Sport)- OGC Nice : Julien Fournier ouvre la porte à un départ de Christophe Galtier au Paris Saint-Germain
Bonjour à toutes et à tous
Bienvenue sur Le Figaro pour suivre cette deuxième journée du marché des transferts en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !
Le PSG ciblerait Lewandowski
Annoncé proche du FC Barcelone depuis plusieurs mois, l’international polonais Robert Lewandowski pourrait finalement prendre une toute autre direction et atterrir en France. C’est en tout cas ce que révèle L’Equipe qui annonce que le Paris Saint-Germain où Luis Campos vient tout juste d’être nommé directeur du football, s’intéresse de près à l’ancien joueur du Borussia Dortmund. «Aux yeux de Campos en tout cas, ce choix obéit à une réflexion strictement sportive. L'ancien de Monaco et Lille estime que l'attaquant du Bayern Munich apporterait une réelle plus-value à l'effectif», écrit le quotidien sportif.
Un départ du Bayern Munich semble inévitable pour l’homme aux 50 buts cette saison, qui a annoncé vouloir «davantage d’émotions dans la vie». Le Barça semblait tenir la corde mais l’arrivée du PSG dans la danse pourrait rebattre les cartes. Agé de 33 ans, Lewandowski est sous contrat au Bayern jusqu’en 2023.
Tchouaméni, Núñez, Lewandowski… Les infos mercato à retenir ce samedi
Aurélien Tchouameni au Real Madrid c’est officiel
C’est fait ! Aurélien Tchouaméni (22 ans) va désormais défendre les couleurs du Real Madrid. Dans un communiqué publié ce samedi, la Maison Blanche a annoncé avoir trouvé un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain. Si le document n’en précise pas les contours, Fabrizio Romano évoque pour sa part une opération d’un montant de 80 M€, ainsi que 20 M€ de bonus. L’international français sera lié aux Merengue jusqu’en juin 2028. Il sera présenté officiellement ce mardi, une fois la dernière partie des examens médicaux terminées.
À VOIR AUSSI - Le meilleur d’Aurélien Tchouaméni avec l’AS Monaco
Darwin Núñez va bien rejoindre Liverpool
Ce serait quasiment acté. D’après les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, Liverpool et Benfica auraient trouvé un accord verbal ce samedi pour le transfert de Darwin Núñez. L’opération devrait atteindre les 100 M€, dont 20 M€ de bonus. Les Reds prépareraient les documents administratifs en vue du bouclage du dossier. L’Uruguayen âgé de 22 ans, et auteur d’une magnifique saison avec la formation lisboète, devrait s’engager avec sa nouvelle équipe pour les cinq prochaines saison. C’est un grand coup pour le club du Merseyside qui est en passe de s’offrir ni plus ni moins que l’un des buteurs les plus prometteurs du football mondial.
Le PSG ciblerait Lewandowski
Selon les informations de L'Equipe, Robert Lewandowski serait sur les tablettes du Paris Saint-Germain, qui aimerait profiter du clash interne entre le Polonais et la direction du Bayern Munich, pour renforcer son attaque. La transaction reste néanmoins difficile à réaliser : le club bavarois ne serait pas vendeur malgré les multiples déclarations du joueur, désireux de quitter Munich. La concurrence s'annonce qui plus est, tendue : le FC Barcelone fait de Robert Lewandowski sa priorité estivale absolue. Un contrat avec un salaire de 12 millions d'euros, attendrait déjà le joueur en Catalogne.
Et aussi :
Raphinha affole l’Europe puisque des clubs comme Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester United ou encore Barcelone se sont renseignés sur le Brésilien (The Telegraph)
Gerard Piqué agace les dirigeants du FC Barcelone avec ses nombreuses affaires extra-sportives mais aussi de ses performances déclinantes et ses blessures récurrentes. Il pourrait partir cet été (Sport)
Le gardien des Chicago Fire, Gabriel Slonina pourrait quitter la MLS. Le Real Madrid a fait une première offre qui a été refusée et Chelsea déjà sur les rangs en janvier et revenu à la charge (Fabrizio Romano)
Manchester United veut prolonger sa jeune pépite argentine, Alejandro Garnacho, pour un contrat de 5 ans (Fabrizio Romano)
Le FC Barcelone est tombé d’accord avec Marcos Alonso. Le club catalan doit maintenant trouver un accord avec Chelsea (Fabrizio Romano)
Kita confirme qu’il veut Milik à Nantes
L’attaquant de l’Olympique de Marseille, Arkadiusz Milik a été annoncé dans les petits papiers du FC Nantes pour la saison prochaine. L’international polonais a qui on prête des relations assez fraiches avec son entraîneur Jorge Sampaoli, pourrait quitter la cité phocéenne cet été même s’il souhaiterait rester du côté du Vélodrome.
Le FC Nantes qui a remporté la Coupe de France et s’est ainsi qualifié pour la Ligue Europa la saison prochaine cherche à renforcer son effectif, d’autant plus que l’attaquant Randal Kolo Muani a rejoint l'Eintracht Francfort libre. Pour nos confrères du Quotidien du Sport, le présidents des Canaris, Waldemar Kita a confirmé la piste menant à Milik «Non, ce n'est absolument pas un coup de com' ! C'est un buteur, un très bon joueur et à ce titre, il nous intéresse. Mais avant toute chose, nous devons parler avec le club. C'est une idée, je ne sais pas d'ailleurs comment elle est sortie…».
Mané se dirige bien vers le Bayern Munich
L’attaquant de Liverpool, Sadio Mané serait en passe de rejoindre le Bayern Munich. À un an du terme de son contrat, le Sénégalais se serait entretenu au téléphone avec l’entraîneur Julian Nagelsmann d’après Sky. Les deux hommes se seraient très bien entendus et le récet vainqueur de la CAN aurait choisi de rejoindre la Bavière cet été. Il ne resterait plus qu’un accord financier mais pour le moment le champion d’Allemagne propose 35 millions d’euros là où les Reds en réclame 45 millions.
C’est un véritable jeu des chaises musicales qui se met en place puisque Robert Lewandowski pourrait lui quitter e Bayern pour rejoindre le Barça, tandis que Mané serait remplacé par Darwin Nunez du côté d’Anfield.
Manchester City veut signer Kalvin Phillips
Leeds pourrait se faire dépouiller cet été. Alors qu’Arsenal songe à faire signer Raphinha, également sur les tablettes de Barcelone, le club du Yorkshire voit Manchester City se présenter à sa porte. En quête d’un milieu de terrain pour la saison prochaine, les Cityzens aimeraient obtenir la signature de l’international anglais, Kalvin Phillips d’après The Telegraph.
Pour cela, le champion d’Angleterre serait prêt à investir 60 à 70 millions d’euros. Les Skyblues attendent la fin des matchs internationaux des Three Lions face à l’Italie et la Hongrie pour lancer les grandes manœuvres. A contrario, Bernardo Silva aurait obtenu un bon de sortie de la part de Pep Guardiola selon Mundo Deportivo et serait apprécié par Xavi au Barça.
Raphinha dans le viseur d’Arsenal
Arsenal a décidé de frapper un grand coup sur le marché des transferts. Les Gunners qui ont échoué à se qualifier pour la prochaine Ligue des champions, au profit de leur rival de Tottenham, souhaitent se renforcer considérablement à l’intersaison. Dans cette optique, Mikel Arteta apprécierait beaucoup le profil de l’ailier de Leeds, Raphinha comme l’explique le très fiable journaliste italien Fabrizio Romano. Cependant, le journaliste précise qu’aucune négociation n’a été entamée avec le Brésilien également suivit par le Barça. Le club de Leeds ne négociera pas un départ de son joueur star à moins de 55 millions d’euros.
Les Gunners préfèrent avancer sur la signature d’un milieu de terrain qui pourrait être Youri Tielemans et d’un attaquant de pointe en la personne de Gabriel Jesus dont le profil plaît énormément à Mikel Arteta.
Le Barça encore dans l’attente pour Ousmane Dembélé
Quel avenir pour Ousmane Dembélé (25 ans) ? Alors que son contrat arrive à expiration, l’attaquant français figure sur les tablettes de plusieurs formations, comme le Paris Saint-Germain. Le FC Barcelone, qui espère bien le garder, lui a formulé une offre de prolongation. Proposition à laquelle l’entourage de l’ailier ambidextre n’a toujours pas répondu : «Nous avons fait notre offre - il a une proposition sur la table, mais il ne l'a pas acceptée. Pas encore de réponse», a confié Juan Laporta, le président des Blaugrana, dans des propos rapportés par Fabrizio Romano. Pour rappel, après avoir été mis à l’écart cet hiver, Ousmane Dembélé s’est imposé comme l’un des éléments majeurs de l’effectif de Xavi Hernandez sur la deuxième partie de saison.
Arsenal vise Youri Tielemans
En quête d’un renfort dans l’entrejeu, Arsenal aurait jeté son dévolu sur Youri Tielemans (25 ans), rapporte Fabrizio Romano ce samedi. Le milieu de terrain belge est annoncé partant de Leicester City cet été, après trois belles saisons passées chez les Foxes. Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirmaient certaines rumeurs, les Gunners n’auraient pas entamé de pourparlers avec le Bayer Leverkusen pour le transfert de Granit Xhaka. Le Suisse, âgé de 29 ans, n’est pas certain de rester au sein du club londonien.
Darwin Núñez va bien rejoindre Liverpool
Ce serait quasiment acté. D’après les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, Liverpool et Benfica auraient trouvé un accord verbal ce samedi pour le transfert de Darwin Núñez. L’opération devrait atteindre les 100 M€, dont 20 M€ de bonus. Les Reds prépareraient les documents administratifs en vue du bouclage du dossier. L’Uruguayen âgé de 22 ans, et auteur d’une magnifique saison avec la formation lisboète, devrait s’engager avec sa nouvelle équipe pour les cinq prochaines saison. C’est un grand coup pour le club du Merseyside qui est en passe de s’offrir ni plus ni moins que l’un des buteurs les plus prometteurs du football mondial.
Paulo Fonseca à Lille, ça brûle
Le LOSC serait sur le point de trouver le successeur de Jocelyn Gourvennec. Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, les négociations entre les Dogues et Paulo Fonseca seraient très bien avancées. Il ne manquerait plus que quelques détails avant de conclure un accord qui est annoncé comme «imminent». Âgé de 49 ans, le Portugais est sans club depuis un an et son départ de l’AS Rome. Un problème subsiste toutefois pour les Lillois : Jocelyn Gourvennec est encore sous contrat jusqu’en juin 2023.
Ryan Gravenberch rejoint le FC Bayern Munich
Ce n’est pas officiel, mais c’est tout comme. Ryan Gravenberch (20 ans) s’est engagé avec le FC Bayern Munich jusqu’en juin 2027, avance BILD Sport ce samedi. Le milieu de terrain néerlandais, qui arrive en provenance de l’Ajax Amsterdam, s’est exprimé sur son transfert au micro du média allemand : «Le Bayern est un grand club. Je pense que vous devez gagner de gros titres ici. Et c'est aussi ce que j'attends. Je suis heureux d'être ici à Munich maintenant», a-t-il déclaré. C’est une excellente pioche pour le club bavarois. En effet, Ryan Gravenberch est considéré comme l’un des jeunes les plus prometteurs au milieu de terrain. Reste à voir quelle sera son adaptation.
Le Barça proche d’un accord pour la prolongation de Gavi ?
C’est l’un des enjeux majeurs du marché des transferts du FC Barcelone. Depuis plusieurs mois, les Blaugrana négocient avec l’entourage de Gavi (17 ans) pour prolonger son contrat, qui expire dans un an. Et si les discussions ont longtemps patiné, les choses se seraient accélérées ces derniers jours. C’est du moins ce qu’a affirmé Juan Laporta, le président barcelonais : «Nous sommes très proches d'un accord avec Gavi pour prolonger son contrat. Nous sommes optimistes quant au renouvellement de Gavi. On veut qu'il continue au Barça», a-t-il confié dans des propos rapportés par Relevo et Fabrizio Romano. Cette saison, Gavi s’est imposé comme l’un des éléments importants de l’effectif de Xavi Hernandez.
Renatos Sanches bientôt à l’AC Milan ?
L’AC Milan s’active pour boucler l’arrivée de Renato Sanches (24 ans). Le milieu de terrain portugais serait la priorité du directeur technique Paoli Maldini. Un accord verbal aurait d’ores et déjà été trouvé avec le joueur mais les Rossoneri doivent désormais s’entendre avec le LOSC, qui n’a pas l’intention de brader l’une de ses plus belles valeurs marchandes. Si jamais les deux clubs parvenaient à conclure l’opération, l’ex-joueur du Bayern Munich devrait s’engager pour les cinq prochaines années avec le champion d’Italie.
Inter Milan : un contrat de 4 ans proposé à Paulo Dybala ?
En fin de contrat, Paulo Dybala (28 ans) va quitter la Juventus Turin à l’intersaison sept ans après son arrivée en provenance de Palerme. L’Argentin est annoncé avec insistance du côté de l’Inter Milan. Si aucun accord n’aurait été trouvé jusqu’à présent, les Nerazzurri s’activent pour enregistrer rapidement l’arrivée de l’attaquant. Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, le club lombard lui proposerait un contrat de 4 ans avec un salaire annuel de 6 M€, hors bonus. Les discussions devraient se poursuivre dans les prochains jours. Avec un accord à la clef ?
Aurélien Tchouaméni au Real Madrid, c’est officiel
C’est fait ! Aurélien Tchouaméni (22 ans) va désormais défendre les couleurs du Real Madrid. Dans un communiqué publié ce samedi, la Maison Blanche a annoncé avoir trouvé un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain. Si le document n’en précise pas les contours, Fabrizio Romano évoque pour sa part une opération d’un montant de 80 M€, ainsi que 20 M€ de bonus. L’international français sera lié aux Merengue jusqu’en juin 2028. Il sera présenté officiellement ce mardi, une fois la dernière partie des examens médicaux terminées.
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Omar Daf à Dijon, ce serait fait
C’est attendu depuis plusieurs jours. Désormais, ce serait (pratiquement) acté. D’après les dernières informations publiées par RMC Sport, Omar Daf aurait trouvé un accord avec le FC Sochaux Montbéliard afin de pouvoir rejoindre le Dijon FCO dans les prochains jours. Il devrait ainsi remplacer Patrice Garande sur le banc dijonnais. Âgé de 45 ans, le Sénégalais a pris en main l’équipe première des Lionceaux en novembre 2018.
Le Barça s’active pour Marcos Alonso
C’est l’un des objectifs du FC Barcelone à l’intersaison. Les Blaugrana veulent s’attacher les services de Marcos Alonso (31 ans) afin de renforcer le côté gauche de leur défense. L’Espagnol, sous contrat avec Chelsea jusqu’en juin 2023, serait intéressé à l’idée de rejoindre la Catalogne. Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, il aurait même déjà quasiment trouvé un accord avec les dirigeants barcelonais. Reste un obstacle, et pas des moindres : le Barça doit en effet encore s’entendre avec les Blues. Ces derniers, qui viennent de perdre Antonio Rüdiger et Andreas Christensen dans leur secteur défensif, accepteront-ils de laisser partir leur piston ?
Romain Saïss vers Besiktas
Romain Saïss (32 ans) devrait découvrir la Turquie. En fin de contrat avec Wolverhampton, le polyvalent marocain - capable de jouer en défense centrale et au milieu de terrain - serait en passe de s’engager pour les trois prochaines saisons avec Besiktas, annonce RMC Sport ce samedi. Cette saison, l’ex-Angevin a participé à 31 rencontres de Premier League avec les Wolves. Il a inscrit 2 buts.
L’Europe s’arrache Raphinha
Auteur d'une saison pleine avec Leeds - 11 buts et 3 passes décisives en Premier League - Raphinha ne manque pas de prétendants. À en croire les informations du quotidien britannique The Telegraph, le Brésilien âgé de 25 ans serait dans les petits papiers de nombreux cadors européens, en l’occurrence d’Arsenal, de Chelsea, de Liverpool, de Manchester United ou encore du FC Barcelone. La lutte s’annonce féroce.
Arsenal pense à Sergej Milinković-Savić
Arsenal veut se renforcer dans l’entrejeu. D’après les informations du Corriere dello Sport, les Gunners courtiseraient Sergej Milinković-Savić (27 ans). Mais pour s’attacher ses services, ils devront mettre la main à la poche. En effet, le Serbe pourrait quitter la Lazio Rome pour un montant avoisinant les 50 M€. Cependant, le club londonien n’est pas seul à s’intéresser à son profil : Newcastle, et ses nouveaux richissimes propriétaires, serait aussi sur les rangs.
Le Paris Saint-Germain aurait signifié son départ à Mauricio Pochettino
C’était un secret de polichinelle. Mauricio Pochettino (50 ans) ne devrait pas rester sur le banc du Paris Saint-Germain. Mais si depuis plusieurs semaines, plusieurs noms - dont ceux de Zinédine Zidane et de Christophe Galtier - sont annoncés avec insistance pour le remplacer, les dirigeants parisiens ne lui avaient pas encore officiellement signifié la fin de leur collaboration. Ce serait désormais chose faite, comme vient de le révéler ce samedi RMC Sport. Son passage chez les Rouge et Bleu n’a pas été à la hauteur des attentes, avec notamment la perte du titre de champion de France en 2020-2021 et une élimination dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions cette saison. Le dossier de son successeur devrait bientôt être bouclé.À VOIR AUSSI - Quand Mauricio Pochettino évoquait son avenir
Les infos à retenir de la veille
Zidane, Campos, Tchouaméni…Les infos à retenir ce vendredi
Le conseiller historique de Zinédine Zidane dément des contacts avec le Paris Saint-GermainNouveau rebondissement dans le feuilleton Zinédine Zidane. Alors qu’Europe 1 annonce que le technicien français a trouvé un accord de principe avec le Paris Saint-Germain pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, Alain Migliaccio, conseiller historique de «Zizou» dément tout contact avec le club de la capitale : «Tous ces bruits qui circulent sont infondés, tranche sèchement le conseiller de ZZ depuis presque trente ans. A ce jour, je suis la seule personne admise à représenter et conseiller Zinédine Zidane. Ni Zinédine Zidane, ni moi-même n'avons été contactés directement par le propriétaire du PSG», a-t-il déclaré à L’Équipe. Avant d’ajouter qu’il n’était pas sûr que l’Émir du Qatar «soit vraiment intéressé par la venue» de «ZZ». Seul le temps permettra d'y voir plus clair dans ce dossier.À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid
Luis Campos au Paris Saint-Germain, c’est officiel C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel : Luis Campos est désormais le nouveau Conseiller Football du Paris Saint-Germain, a annoncé le club de la capitale ce vendredi dans un communiqué. Il vient pour remplacer Leonardo. La durée de son contrat n’a pas été dévoilée : «Je suis très heureux de rejoindre le Paris Saint-Germain, que je considère comme le club le plus ambitieux et passionnant dans le monde du football. Nous partageons la même vision, une vision en laquelle je crois fermement, et je suis impatient de commencer à travailler pour développer le potentiel exceptionnel du Club», a déclaré le Portugais. Luis Campos, 57 ans, a été l’un des grands artisans des belles années de l’AS Monaco mais aussi du titre du LOSC la saison dernière. À noter qu’en devenant «Conseiller Football» et non directeur sportif, il pourra conserver ses responsabilités de conseiller stratégique au Celta Vigo.
Aurélien Tchouaméni devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaineCe n’est plus qu’une question de jours. Aurélien Tchouaméni (22 ans), pisté un temps par le Paris Saint-Germain, devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine. Les Merengue auraient d’ores et déjà conclu un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain ; accord qui s’élèverait à environ 100 M€. Avant de signer officiellement avec sa nouvelle formation, l’international français doit encore passer la dernière partie de ses examens médicaux. D’après Fabrizio Romano, il devrait s’y atteler la semaine prochaine, après le match entre la France et la Croatie ce lundi (20h45).
Et aussi :
- Paulo Fonseca tout proche du LOSC (Fabrizio Romano)- Manchester United annonce six départs dont celui de Paul Pogba (officiel)- Eddie Nketiah devrait prolonger avec Arsenal (Fabrizio Romano)- Chelsea : le départ d’Andreas Christensen confirmé (officiel)- Liverpool a fait une offre à Benfica pour Darwin Núñez (Fabrizio Romano)- Sergi Roberto prolonge avec le FC Barcelone (officiel)- Paul Pogba prêt à rejoindre Zinédine Zidane au Paris SG ? (RMC Sport)- OGC Nice : Julien Fournier ouvre la porte à un départ de Christophe Galtier au Paris Saint-Germain
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L'Humanité
Football. Pourquoi la Ligue des nations fait hurler dans les vestiaires
ActuLucrative pour les fédérations, la compétition censée remplacer les matchs amicaux est loin de faire l’unanimité auprès des acteurs du jeu.
Éric SerresSans Raphaël Varane ni Kylian Mbappé, blessés tous les deux à l’issue de la première rencontre de la Ligue des nations contre le Danemark, l’équipe de France qui se déplaçait en Croatie a obtenu un match nul (1-1), lundi soir, avec un effectif totalement remodelé. Au-delà de ce match, cette Ligue des nations, instaurée en 2018 et organisée par l’UEFA sur une idée de son ancien président Michel Platini –, qui voulait redonner de la saveur aux rencontres amicales –, pose aujourd’hui problème.
Un calendrier surchargé et ingérable
Joueurs et entraîneurs se plaignent d’un calendrier surchargé et ingérable pour les organismes. Bernardo Silva, le milieu de terrain portugais de Manchester City, résume ainsi la situation : « C’est très dur pour les joueurs, lors d’une saison où nous avons joué 60 matchs, de venir ici et en jouer quatre de plus. Beaucoup de gens parlent de ça, trop de matchs avec, au final, plusieurs blessures. Nous allons commencer la nouvelle saison dans un mois et c’est sûr que nous ne serons pas à 100 % préparés. »
« L’une des idées les plus ridicules »
Mais il est loin d’être le seul à se plaindre de ces quatre matchs en à peine dix jours pour sa sélection. Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, ne dit rien d’autre : « La Ligue des nations est l’une des idées les plus ridicules du monde du football. Les joueurs ont joué plus de 70 matchs. Quatre, cinq, six matchs avec les équipes nationales, c’est n’importe quoi. Je préférerais que l’UEFA prenne plus d’argent sur les finales de la Ligue des champions et se débarrasse de la Ligue des nations. C’est n’importe quoi ! » Propos soutenus par le sélectionneur des Pays-Bas, Louis Van Gaal : « C’était une saison très difficile avec beaucoup de matchs, sans oublier le stress lié aux infections au coronavirus. Jouer quatre autres matchs en onze jours, c’est fou. »
Une réforme urgente réclamée
N’importe quoi, donc, et ce d’autant plus que cette compétition, installée après les championnats domestiques et les coupes d’Europe, va obliger les footballeurs à jouer un match tous les trois jours dès le début de la saison pour être dans les temps de préparation de la Coupe du monde 2022, organisée au Qatar en novembre et décembre. La publication d’une enquête réalisée par le syndicat international des footballeurs (Fifpro) tire depuis des années la sonnette d’alarme au sujet de cette surcharge de travail et réclame une réforme urgente : « Les footballeurs professionnels dans leur grande majorité sont en faveur d’une nouvelle réglementation pour faire face à la congestion croissante des matchs et à la charge des déplacements qui viennent écraser leur sport. » Ainsi Mohamed Salah, l’attaquant vedette de Liverpool, aura effectué cette saison 70 matchs – finale de la Ligue des champions comprise –, pour 86,5 minutes en moyenne par match et près de 86 000 kilomètres dans les transports aériens.
L’argent fausse toute logique
Outre l’impact sur le physique, celui sur la santé mentale des footballeurs. Les données compilées à partir d’un logiciel de surveillance ( Player Workload Monitoring) de la charge de travail des joueurs font peur. Pas moins de 82 % des experts interrogés expliquent « avoir été témoins d’une surcharge causant aux joueurs des problèmes de santé mentale ». En conclusion, le rapporte insiste sur le fait que, au-delà de 55 matchs par saison, les conséquences physiques et mentales deviennent considérables.
Temps trop courts de récupération entre deux matchs, coupure estivale beaucoup trop petite, le constat est cinglant. Mais les retombées financières sonnantes et trébuchantes pour les fédérations européennes faussent toute logique. Ainsi, les douze équipes de la Ligue A recevront une même « prime de solidarité » de 1,5 million d’euros (1 million pour celles de la B, 0,75 million pour la C et 0,5 million pour la D). Chaque vainqueur de groupe percevra, ensuite, 1,5 million d’euros et le vainqueur final du tournoi, 4,5 millions d’euros. Au cumul, une équipe de la Ligue A pourra gagner jusqu’à 7,5 millions d’euros. Un pactole difficile à refuser pour les fédérations nationales qui ont pris de plein fouet la crise du Covid et s’accrochent, aujourd’hui, à toutes les branches qui peuvent faire tomber du « cash » dans leur escarcelle. On achève bien les chevaux alors pourquoi pas les footballeurs.
footballKylian Mbappé Opex 360
Les chasseurs-bombardiers F-35I israéliens seraient maintenant capables d’atteindre l’Iran sans ravitaillement en vol
par Laurent Lagneau · 11 juin 2022
Depuis que, à l’initiative de Donald Trump, les États-Unis sont sortis de l’accord sur le nucléaire iranien [PAGC pour Plan d’action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action – JCPoA] et ont rétabli leurs sanctions contre l’économie iranienne, l’Iran s’affranchit progressivement des engagements qu’il avait pris à Vienne, en juillet 2015.
Pourtant, des négociations sont en cours afin de permettre aux États-Unis de revenir dans l’accord. Seulement, et alors qu’elles avaient été décrites comme « encourageantes » à un moment, elles sont encore loin d’aboutir.
D’autant plus que l’Iran a augmenté ses capacités d’enrichissement de l’uranium et qu’il est désormais proche de disposer d’un stock de matières fissiles de qualité militaire. En outre, ces derniers jours, Téhéran a retiré 27 caméras installées par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] sur certains de ses sites nucléaires. Et cela afin de protester contre le vote, au Conseil des gouverneurs de cette dernière, d’une résolution rappelant fermement le gouvernement iraniens à l’ordre et condamnant ses violations répétées du PAGC.
En clair, les négociations sont au point mort. Et pour l’AIEA, la dernière décision de Téhéran est de nature à porter un « coup fatal » au PAGC dans la mesure où elle ne sera plus en mesure d’assurer le suivi du programme nucléaire iranien.
De leur côté, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé Téhéran « à mettre fin à l’escalade nucléaire » et « à accepter maintenant de toute urgence l’accord sur la table » depuis mars afin de rétablir le PAGC, dont l’objectif, pour rappel, était d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires [ou du moins, de reculer le moment où il pourrait en obtenir] en échange d’une levée des sanctions frappant son économie.
Cela étant, Israël a régulièrement dénoncé le PAGC, accusant Téhéran de continuer ses activités nucléaires de manière clandestine. En tout cas, c’est ce que ne cessait d’affirmer Benjamin Netahyahu, l’ex-Premier ministre israélien. Son successeur, Naftali Bennett ne se situe pas exactement dans la même ligne. Toutefois, a-t-il fait savoir, si l’État hébreu « préfère la diplomatie afin de priver l’Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l’autodéfense et à l’action contre l’Iran afin de bloquer son programme nucléaire. »
Aussi, les forces israéliennes poursuivent leur entraînement en vue de possibles raids contre les installations nucléaires iraniennes, à l’image de celui effectué contre la centrale irakienne d’Osirak, en 1981 [opération Opéra, ndlr]. Tel est d’ailleurs le thème des manoeuvres « Chariots de feu », lancées le 29 mai et devant durer un mois. À noter qu’une partie se déroule à Chypre. D’ailleurs, selon le plan stratégique de Tsahal pour 2022, l’Iran est décrit comme étant la principale menace, en raison de ses activités nucléaires, du développement de ses capacités en matière de drones et de missiles ainsi que de sa présence militaire en Syrie.
Seulement, un raid contre les sites nucléaires iraniens serait extrêmement compliqué à planifier. Déjà, il supposerait la mobilisation d’une centaine d’appareils [dont, évidemment, des chasseurs-bombardiers, mais aussi des avions ravitailleurs] et de capacités de guerre électronique pour neutraliser la défense aérienne iranienne qui, par ailleurs, ne cesse de se développer.
Le problème principal est la route qu’il faudrait emprunter pour se rendre en Iran. Israël pourrait compter sur l’appui de l’Azerbaïdjan… mais cela supposerait un survol de la Turquie, ce qui n’est pas envisageable pour le moment. La voie la plus directe passerait par l’Irak… à conditions que les forces aériennes irakiennes restent muettes. Ou on peut encore imaginer un passage par l’Arabie Saoudite [d’où l’enjeu de la normalisation des relations israélo-saoudienne…].
Quoi qu’il en soit, une telle opération reposerait sur la furtivité des chasseurs-bombardiers F-35I « Adir », la version israélienne de l’appareil développé par Lockheed-Martin. Seulement, son autonomie n’est que d’environ 1200 km. Ce qui est trop court pour envisager des frappes en Iran, à moins d’avoir recours à des avions-ravitailleurs pouvant voler dans des espaces aériens de pays non alliés d’Israël.
Aussi, une solution passerait par une autonomie plus grande des F-35I. Du moins suffisante pour se passer d’avions ravitailleurs. Et, selon le Jerusalem Post, Tsahal aurait trouvé un moyen pour cela. Moyen que le quotidien n’a pas précisé. Cela étant, il n’y a que deux possibilités : soit les ingénieurs israéliens ont fait en sorte que le moteur F-135 soit moins gourmand, soit ils ont mis au point des réservoirs externes susceptibles de ne pas dégrader d’une manière excessive la furtivité du F-35I.
Si la première option est improbable, la seconde est en revanche plausible étant donné que Lockheed-Martin s’était penché sur la question et avait envisagé de concevoir des réservoirs externes pouvant contenir entre 2000 et 2700 litres de carburant. De quoi augmenter la capacité totale d’emport en kérosène de 40%. Or, en 2021, le journal Walla avait rapporté que le centre d’essais en vol de la force aérienne israélienne travaillait sur une telle solution, en partenariat avec l’industrie locale [dont Israel Aerospace Industries et Cyclone]. Cependant, elle ne devait pas être opérationnelle d’ici 2023.
Par ailleurs, le Jerusalem Post a également révélé que Rafael Advanced Weapons Systems avait mis au point une nouvelle bombe de plus de 2200 livres destinée à être emportée par le F-35I. Cette munition, qui appartient à la même catégorie que les GBU-24, GBU-28 et autres GBU-31, serait « protégée contre les systèmes de brouillage et de guerre électronique ». Enfin, a précisé le quotidien, elle a été « récemment utilisée dans une série de tests de la force aérienne israélienne, dont les résultats ont été présentés au ministre de la Défense Benny Gantz ».
Note : Tout commentaire de nature autre que technique ne sera pas validé.
L'Humanité
Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?
- Grâce à cette carte, retrouvez l'ensemble des candidats qui se présentent aux couleurs de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), par circonscriptions, suite à l'accord national adopté après l'élection présidentielle par les différentes partis de gauche qui ont décidé de s'unir pour les législatives 2022.
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Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.
Mode d'emploi
Dans le moteur de recherche, vous pouvez :
- taper le nom de votre département pour retrouver les circonscriptions près de chez vous,
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Vous pouvez aussi vous géolocaliser pour trouver le candidat de votre circonscription.
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La liste de tous les candidats de la Nupes
CirconscriptionCandidatParti d'origineLégislatives 2022NupesÉlections 2022 L'Humanité
Direct. Législatives 2022, fin de campagne du 1er tour
La campagne officielle pour le premier tour s'achève à minuit avant une période de réserve d'ici dimanche 20 heures. Retrouvez ici, chaque jour, les dernières actualités sur les 577 élections locales qui composeront la future Assemblée nationale à l'issue du second tour des législatives, le 19 juin.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de cette échéance électorale qui pourrait avoir un dénouement inédit.
L'Humanité
La lettre ouverte de la société civile congolaise au roi des Belges
TribuneDans une lettre ouverte, des intellectuels, des militants syndicaux et associatifs congolais pointent les limites des "regrets" exprimés par le roi des Belges en visite au Congo. Pour eux " exprimer des regrets, c’est également annihiler toute chance de questionner certes la Belgique d’hier, mais également la Belgique d’aujourd’hui qui s’est installée dans une relation néocoloniale avec le Congo depuis son indépendance et qui a travaillé à rigoureusement miner toute possibilité d’éclosion d’une réelle démocratie au cœur de l’Afrique en mettant à mal sa souveraineté comme à l’époque". Ils demandent au roi des Belges d'avoir "ce courage que n’ont pas eu (ses) prédécesseurs et qui permettra à votre Nation de construire son avenir en se regardant dans le miroir de l'Histoire. Faire une déclaration publique en faveur de la justice et des réparations pour les conséquences de la terreur initiée par votre famille sur nos terres".
CollectifLettre au Roi des Belges
Monsieur,
Nous vous écrivons au moment où vous vous trouvez sur le sol congolais depuis le mardi 7 juin 2022. Nous savons que le Congo a toujours eu une place spéciale pour le royaume de Belgique, car il a d’abord été la possession privée du Roi Léopold II, de 1885 à 1908, puis après payement compensatoire par l’Etat belge au roi, est devenu colonie belge de 1908 à 1960. Alors que ces tractations avaient lieu entre les sujets belges et leur roi, nombre de Congolais avaient déjà et allaient encore perdre la vie du fait de la férocité de l’ordre colonial.
Nous souhaiterions rappeler ici que l’entreprise coloniale belge a commencé par un mensonge. En effet, afin de pouvoir avoir une colonie comme d’autres pays européens de l’époque, lorsque Léopold II a arrêté son choix sur le Congo, celui-ci s’est présenté comme un « humanitaire » ayant à cœur de libérer le Congo de l’esclavage. Cependant, la solution qu’il entendait proposer pour remédier à l’économie esclavagiste qui s’était installée sur le continent grâce à des hommes comme Tippo Tip, était la colonisation.
S’associant à ce marchand d’esclaves à certains endroits, et par l’entremise de son envoyé Stanley, il fera signer des documents particuliers aux chefs locaux. Ces derniers, en apposant un X à la fin du document, et en échange d’un morceau de tissu, promettaient en leur nom et au nom de leur descendance, de librement lui céder pour l’éternité́ la souveraineté et tous les droits souverains liés à leurs territoires. Ainsi, les routes qui seraient développées, le gibier, la pêche, les minerais ou encore les forêts de ces territoires devenaient l’absolue propriété du roi des Belges représenté par son association de l’État Indépendant du Congo (EIC). Quant aux autres terres, elles seront déclarées vacantes et deviendront également propriété de l’EIC.
Le vol des terres et de la souveraineté des peuples du Congo ne sera que la première étape dans son entreprise d’assujettissement. Leopold II instaurera le travail forcé pour mettre en valeur « sa colonie ». Récolte de latex, dont a besoin l’industrie automobile européenne naissante, collecte d’ivoire, mise à disposition de nourriture pour les colons sera le lot quotidien de millions de Congolais. La Force publique, qu’il crée aussi, est chargée de contrôler les rendements, vérifier que les nombres assignés soient respectés. Elle est invitée à brutaliser ceux qui ne peuvent faire face à ces obligations. Pour s’assurer de la coopération des populations, on n’hésite pas à emprisonner les femmes et les enfants dans des camps de concentration où les sévices sexuels sont monnaie courante. Il arrive également que des individus soient chicotés ou tués pour l’exemple et les mains coupées étaient la preuve que chaque cartouche donnée à un soldat avait été utilisée à bon escient. Cette exploitation sauvage du Congo va rapporter des bénéfices énormes aux différentes sociétés que Leopold II va créer, donc à lui-même et par la suite à sa descendance.
Ce n’est que forcé par des actes et des mouvements de résistance congolaise générant une campagne internationale initiée par ED Morel sur les crimes commis au Congo et le pillage systématique de ce territoire que Léopold II cédera le Congo à l’État belge. Rappelons également que 38 % à 49 % du budget de l’EIC était consacré aux dépenses militaires, c’est-à-dire à la brutalisation des peuples du Congo qui furent, rien qu’à cette époque, réduits de moitié par la sauvagerie belge massacrant par millions et réprimant toute forme de résistance.
La période allant de 1908 à 1960 sera également caractérisée par une économie de prédation de la part de la Belgique qui tirera d’immenses profits de l’exploitation minière au Congo. Le travail forcé ne sera nullement aboli. Ainsi, 11 % de la population recrutée au Kasaï pour travailler dans les mines mourront en chemin du fait des mauvais traitements et les cadavres de ces Congolais seront appelés déchets. Les Congolais construiront des villas afin que les colons puissent vivre agréablement. Ils construiront également des routes, des chemins de fer et des hôpitaux, non pas pour « développer » ou rehausser le niveau de vie et le bien-être de la population, mais pour pouvoir acheminer les ressources pillées et ces marchandises qui feront les bénéfices de la colonie. Les dispensaires de santé étaient destinés à conserver une main d’œuvre en santé suffisante que pour pouvoir effectuer toute la besogne. Quant aux écoles, elles servaient à formater les Congolais à l’administration coloniale, non pas pour devenir de brillants sujets, mais pour accomplir des actes typiquement bureaucratiques administrant les bénéfices coloniaux.
C’est également durant cette période que l’État belge qui avait accepté de prendre en charge les dettes contractées par Léopold II, contractera lui-même des dettes pour ses investissements dont il gardera les bénéfices générés mais dont il transfèrera les dettes à l’État congolais en 1965 en toute illégalité ! Tout ça pour services rendus, oubliant que les Congolais appelés pour se battre lors des Guerres mondiales européennes qui ne les concernaient pas, sont morts par milliers et ont permis à la Belgique de s’asseoir à la table des vainqueurs. Oubliant également que l’annulation de la dette belge auprès des Etats-Unis avait été rendue possible grâce à l’uranium du Congo que la Belgique avait généreusement pourvu les Etats-Unis qui allaient ensuite fabriquer la bombe qui détruira Hiroshima et Nagasaki.
Qu’en ont tiré les peuples du Congo de tout ceci ? Ceux-ci ont vécu dans un système d’apartheid qui fera dire à Patrice Emery Lumumba au moment de l’indépendance : « Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un noir on disait « Tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « Vous » honorable était réservé aux seuls blancs ?». Pour ces mots qui traduisaient le calvaire qu’ont eu à vivre les Congolais durant septante-six ans, pour son désir de voir un Congo réellement libre naître, Patrice Lumumba, Premier ministre démocratiquement élu sera condamné à mort et exécuté par la Belgique et son roi Baudouin, aidés par les Américains. Son corps, celui de Maurice Mpolo et Joseph Okito seront taillés en morceaux et trempés dans de l’acide. Pour la Belgique, cette indépendance de vitrine devait constituer une transition vers la néo-colonisation car dans les faits, rien ne devait changer.
Ceci explique le soutien que la Belgique accordera au président Mobutu car c’était l’homme qui avait su préserver ses intérêts et avait montré en apportant aucun soutien à Lumumba qu’il était de son côté. Conseillers économiques, militaires belges défileront au Congo-Zaïre alors que le régime montrait des signes non démocratiques clairs. Ce n’est qu’au moment où les Etats-Unis voudront reconfigurer le pouvoir en Afrique centrale, qu’ils décideront que Paul Kagame et Yoweri Museveni étaient leurs nouveaux types de leaders, ostracisant ainsi Mobutu, que la Belgique s’autorisera des critiques à l’endroit du dictateur en perte de vitesse. Le roi Baudouin et la reine Fabiola ne manqueront pas, eux non plus, de visiter le Zaïre alors que les Zaïrois vivaient sous une dictature féroce.
Aujourd’hui alors que le Congo vit à nouveau des temps troublés, alors qu’il se débat face à un président issu d’une nouvelle fraude électorale et en quête de légitimité, la Belgique par l’entremise de votre visite lui apporte du soutien.
Au vu de tout ceci, Monsieur, que devons-nous, nous Congolais, entendre des regrets que vous avez exprimés au sujet des relations hautement questionnables que votre pays a entretenu et entretient avec le Congo et son peuple ? Le regret nous renvoie à l’idée d’impuissance, l’impératif de l’action en est complètement absent. Ceci suppose également que l’on fasse le choix de ne pas agir. La Belgique s’est beaucoup émue du fait que le gouvernement allemand ait reconnu avoir commis un génocide contre les peuples Hereros et Namas de Namibie et ait présenté ses excuses à ces populations pour les crimes commis. Des journaux belges se sont même demandé si ce n’était pas un dangereux précédent car bien entendu la question de savoir si un génocide avait été commis au Congo était sur toutes les lèvres. Le spectre qu’ouvre cette question est nécessairement celle de la justice et subséquemment celle des réparations. Or en exprimant des regrets face à ce passé tragique des Congolais cela permet d’enterrer celui-ci, de le rendre aphone pour transformer notre présent. Exprimer des regrets, c’est également annihiler toute chance de questionner certes la Belgique d’hier, mais également la Belgique d’aujourd’hui qui s’est installée dans une relation néocoloniale avec le Congo depuis son indépendance et qui a travaillé à rigoureusement miner toute possibilité d’éclosion d’une réelle démocratie au cœur de l’Afrique en mettant à mal sa souveraineté comme à l’époque.
Au vu de tout ceci, et contrairement à ce qu’ont exprimé les politiques congolais à ce sujet, nous refusons de faire silence sur les pillages, les viols, la chicote, les humiliations, les massacres ainsi que les « génocides » culturels, spirituels et identitaires qu’ont subi nos ancêtres. Nous refusons que l’assassinat de Patrice Emery Lumumba soit évacué́ au moyen de la rétrocession de sa dent alors que pendant soixante-et-un an elle a été gardée comme une relique d’autosatisfaction de la barbarie commise par l’État belge. Nous avons tiré de notre passé des convictions qui nous ont permis de développer un certain nombre de valeurs qui dérivent toutes de l’idée de la sacralité de la vie.
Quels Congolais serions-nous aujourd’hui si nous nous contentions de regrets alors que les crimes qui ont été commis contre le Congo et les Congolais commandent avant tout la justice ? Quels Congolais serions-nous si nous acceptions d’aller de l’avant alors que les relations futures qui nous sont proposées, comme celles de hier, ne s’inscrivent que dans la vassalité engendrant une mise sous silence de notre volonté de nous instituer comme peuple politique en prenant comme ferment de notre nation les souffrances immenses que notre peuple a subi aux mains du colonisateur ? La mémoire ne saurait se négocier car elle est notre boussole pour l’avenir, c’est elle qui nous dit le peuple libre que nous voulons être, l’engagement que nous prenons face à notre destin.
Dans une de nos langues, le lingala, nous utilisons le même mot pour dire hier et demain, lobi. Nos ancêtres ont montré par là le lien fondamental qu’il existait entre le passé et l’avenir, comment le second se nourrissait du premier. Donner une chance à cet avenir c’est avoir un regard réflexif et critique sur ce qui nous est tous arrivé, en Belgique, au Congo. Les regrets, outre le fait de produire de l’émotion en celui qui les exprime, ne permettent ni la transmission, ni une réconciliation réelle, ni sans doute l’impératif de justice.
Nous espérons, Monsieur, que vous aurez ce courage que n’ont pas eu vos prédécesseurs et qui permettra à votre Nation de construire son avenir en se regardant dans le miroir de l'Histoire. Faire une déclaration publique en faveur de la justice et des réparations pour les conséquences de la terreur initiée par votre famille sur nos terres ainsi que des excuses au nom de votre Royaume sont un minimum symbolique qui vous permettront à vous aussi de vous reconstruire sans porter le poids transgénérationnel de cette barbarie humaine.
Seules ces actions pourront constituer le point de départ d’une nouvelle relation entre nos deux pays.
Cher Philippe, nous vous remercions de l’attention que vous voudrez bien porter à notre lettre.
Respectueusement,
Les signataires :
- Armand Bukula, citoyen congolais,
- Ben Kamuntu, artiste et Militant de Lucha,
- Bénédicte Kumbu, militante de droits de l’homme,
- Bienvenu Matumo, militant de Lucha,
- Bopomi Bolapa Mino, militant de Filimbi
- Claude Kinyunyi, citoyen congolais,
- Claude Shokano, militant politique,
- Copernic Disanka, militant de Lucha,
- Dr Richard Ndambo, médecin,
- Guy Shungu Lama, citoyen congolais,
- Henry Mikiti Panda, citoyen congolais,
- Henry Pacifique Mayala, chercheur en sciences sociales,
- Jeanine Zenobita, citoyenne congolaise,
- Joel Mputu, citoyen congolais,
- Justin Murhula, journaliste engagé,
- Laetitia Munzadi, citoyenne congolaise,
- Nino Susu, citoyen congolais,
- Palmer Kabeya, militant de Filimbi,
- Salomon Zahiga, membre des ateliers de la République,
- Steward Muhindo, défenseur des droits humains,
- Valériane Ndena, citoyenne congolaise,
- Victor Tesongo, activiste de droits humains,
- Yves Diabikulwa Watumu, militant de Lucha
- Maguy Ndona Mavakala, citoyenne congolaise,
- Jean Paul Mualaba, militant de Lucha,
- Emmanuel Mabunguta, militant Mouvement Justice en Action
L'Humanité
Ukraine : « gagner la guerre » ou faire taire les armes ?
ChroniqueFrancis WurtzLes Ukrainiens « peuvent gagner s’ils ont les bons équipements » : on se souvient de cette sortie du chef du Pentagone, dépêché à Kiev le 24 avril dernier. Six semaines plus tard, marquées par des livraisons massives d’armements de plus en plus performants pour une pluie de milliards de dollars, la barbarie continue. Le courage des combattants ukrainiens impressionne, mais les faits sont là : malgré le soutien militaire spectaculaire de l’Occident, les embargos économiques sans précédent censés tarir les recettes du Kremlin et les lourdes pertes subies par l’agresseur, aucune issue du conflit n’est en vue et son bilan humain et matériel donne le tournis. Un constat s’impose : cette guerre « n’aura pas de vainqueur. (Elle) doit cesser », vient de rappeler le coordinateur de l’ONU dans le pays.
Que les Ukrainiens décident de tenter à tout prix de vaincre militairement l’envahisseur relève de leur choix souverain que nul d’entre nous n’a le droit de discuter. Que, par ailleurs, une partie de l’opinion publique européenne estime que la solidarité avec le peuple ukrainien exige que « les bons équipements » lui soient, dès lors, livrés jusqu’à la victoire finale, peut s’expliquer. Rien de plus insupportable, en effet, que de se sentir confortablement installé et impuissant face aux images du calvaire subi par les victimes d’une impitoyable machine de guerre ennemie – et, qui plus est, des victimes proches de nous et qui nous ressemblent. Le problème est qu’il n’est, jour après jour, que trop évident que les sacrifices indicibles consentis par la population ukrainienne ne nous rapprochent pas d’un pouce de la paix.
Pourquoi alors un certain nombre de dirigeants du monde occidental, à commencer, bien sûr, par Washington, persévèrent-ils dans leurs encouragements à « gagner la guerre » contre la Russie plutôt qu’à favoriser l’option, fût-elle très complexe, de la négociation ? Pour le secrétaire à la Défense américain, la raison de cette stratégie est claire : « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine. » Un pari hasardeux, dans la mesure où les six trains de sanctions européennes n’ont jusqu’ici entamé ni la détermination de Poutine, ni même le soutien massif des Russes à son offensive, et surtout un choix cynique, car il revient à faire une guerre à la Russie par procuration, les bénéfices stratégiques escomptés se payant en vies humaines ukrainiennes, sans oublier les victimes « collatérales » dans les pays du Sud.
Il faut saluer à cet égard l’initiative originale du président de l’Union africaine, Macky Sall. Il a condamné l’invasion russe, mais a fait le choix de tenter d’obtenir par la voie diplomatique ce que les Occidentaux ont échoué à réaliser par la confrontation : en l’occurrence, la libération des stocks de céréales et d’engrais dont les Africains ont un besoin vital. Souhaitons qu’il réussisse et qu’il inspire d’autres acteurs conscients que cette guerre « n’aura pas de vainqueur ».
chronique de francis wurtz L'Humanité
Mobilisations pour éviter un été meurtrier
ActuHôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.
Cécile RousseauLa saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »
Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »
« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible
Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »
Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale : « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »
Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »
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Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron
ActuLe gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.
Lola RuscioDepuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.
Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.
En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.
déprime, rien que des primes...
Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.
Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.
Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.
Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt L'Humanité
Comment la Nupes peut-elle réussir face au pouvoir de l’argent ?
AgorasLégislatives En cas de victoire, la coalition de gauche mise sur la mobilisation populaire pour mettre en œuvre son programme et vaincre les résistances de la finance et du patronat.
Pierre-Henri LabImpôts à la source pour les entreprises, rétablissement de l’ISF, retraite à 60 ans, Smic à 1 500 euros, le programme de la Nupes est fortement décrié à droite et dans les rangs macronistes. Accusé d’« irréalisme » ou d’être trop coûteux, il fait l’objet d’une vive opposition, en particulier du patronat, qui laisse entrevoir de forts blocages en cas de majorité de gauche. Nous avons rencontré les responsables de trois des formations engagées dans la nouvelle alliance.
Comment surmonter les résistances en cas de victoire aux législatives ?
Éric Bocquet Le programme de la Nupes est ambitieux et à la hauteur des défis de notre temps, tous les libéraux s’époumonent et s’agitent pour le déclarer irréaliste et utopique. Il nécessitera la mobilisation de capitaux nouveaux. La doxa relayée de manière incessante depuis plusieurs décennies a toujours eu comme objectif suprême de convaincre l’opinion qu’il n’y a plus d’argent dans notre pays, qu’il n’y a pas d’alternative à la réduction de la dépense publique et, enfin, que, quoi qu’il arrive, la France ne pourrait seule mener une politique à contre-courant des dogmes de l’Union européenne (UE). Même la pandémie que nous avons traversée a démontré que l’argent d’une autre politique existe ; malgré une économie au ralenti, les bénéfices et les profits ont continué d’exploser – ce sont ainsi, en 2021, plus de 80 milliards d’euros qui ont été distribués aux actionnaires. Appuyons-nous sur ces constats pour faire sauter le verrou de la résignation.
Corinne Narassiguin Si nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale, ce sera parce que les Françaises et Français nous aurons donné mandat pour appliquer notre programme. Nous ferons voter les réformes par le Parlement, tout simplement. Le patronat ne veut pas augmenter le Smic ? Ni rétablir l’ISF ? Par contre, il veut reculer l’âge de la retraite ? Comme toujours ! Mais c’est le peuple qui donne mandat à ses représentants pour mettre en œuvre un programme, pas le conseil exécutif du Medef. Pour réussir les réformes, nous devrons faire un travail en amont avec tous les syndicats, patronaux et de salariés. En effet, nous redonnerons toute sa place à la démocratie sociale. Le pouvoir de lobbying du patronat sera bien plus réduit avec notre majorité qu’avec la Macronie. Les syndicats patronaux devront de nouveau s’habituer à négocier avec les syndicats de salariés.
Comment construire un rapport de forces pour imposer ces mesures ?
Alain Coulombel La question centrale est de nature politique. Nous défendons une option volontariste de l’action politique capable de remettre en question l’ordre social existant, qui n’a fait qu’approfondir les crises de toute nature. Mais, si nous voulons réussir, le gouvernement issu de la nouvelle majorité de gauche et écologiste devra s’appuyer sur les mobilisations sociales et citoyennes.
Éric Bocquet La victoire de la Nupes aux élections législatives serait la première étape d’une nouvelle période politique. Ne nous leurrons pas et soyons très lucides, c’est un bras de fer terrible qui s’engagerait pour notre pays. Dès le lendemain du 19 juin, les marchés financiers et tous leurs fondés de pouvoir politiques se mobiliseraient pour empêcher la mise en œuvre des mesures portées par cette nouvelle majorité. Ils actionneraient l’arme de la dette, qu’ils détiennent, et n’auraient aucun état d’âme à s’opposer à l’expression démocratique du peuple de France. Ils joueraient également des blocages institutionnels à leur disposition. C’est un combat rude qui s’engagerait. La première étape, c’est le vote de nos concitoyens et concitoyennes, et ensuite viendrait le temps de l’indispensable mobilisation de tout le monde, dans les entreprises, les assemblées élues, les localités… Dès lors qu’aurait sauté le verrou psychologique, le champ des possibles s’ouvrirait, rien ne se fera sans l’engagement de la population – 1936 et 1968, deux grandes dates de notre histoire qui nous ont instruits.
Corinne Narassiguin Le programme partagé de la Nupes s’appuie sur de nombreuses revendications des mouvements syndicaux, des ONG, des mouvements associatifs et citoyens. La gauche et l’écologie, ce ne sont pas que les partis politiques. Nous nous appuierons sur toute la diversité des forces de la gauche et de l’écologie. Et nous leur demanderons d’être exigeants avec nous, pour aller au bout des réformes nécessaires. Nous savons que nous rencontrerons des résistances. Comme toujours, la droite nous contestera notre légitimité à exercer le pouvoir. Ils nous font le coup à chaque fois. Nous y sommes prêts. Des congés payés aux 35 heures, en passant par la création de l’ISF, la gauche a su mettre en œuvre des réformes sociales et fiscales radicales en alliant volonté politique et mouvement populaire. Il n’y a aucune raison qu’on ne sache pas le faire aujourd’hui. Quoi qu’en diront certains, nous aurons la légitimité démocratique pour le faire.
Le gouvernement peut imposer une hausse du Smic mais pas des autres salaires. Comment faire pour qu’ils augmentent également ?
Corinne Narassiguin En effet, la hausse du Smic sera décidée par le gouvernement Nupes. La hausse des salaires doit également intervenir le plus rapidement possible pour toutes les catégories populaires et les classes moyennes, toutes celles et tous ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois dès le 10. Pour cela, nous tiendrons une grande conférence sociale avec tous les corps intermédiaires concernés, dont l’objectif principal sera la revalorisation salariale. Le gouvernement fixera des objectifs chiffrés clairs, la méthode sera celle de la négociation sociale. Le Parti socialiste a été vigilant sur ces points lors de l’élaboration du programme partagé Nupes. La revalorisation des salaires ne peut pas s’arrêter à l’augmentation du Smic. Les syndicats doivent retrouver toute leur place pour négocier des augmentations salariales sur le principe de la juste rémunération et de la reconnaissance de l’utilité sociale des métiers.
Dans ce cadre, la question de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes sera primordiale.
Alain Coulombel Le nombre de Français vivant en dessous du seuil de pauvreté est estimé en 2022 à près de 12 millions, soit plus de 18 % de la population. Ce nombre n’a cessé d’augmenter, touchant en particulier les jeunes, les familles monoparentales, les retraités ou encore les travailleurs précaires. C’est pourquoi la question du pouvoir d’achat (ou du pouvoir de vivre) est une question vitale pour bon nombre de nos concitoyens. Nous savons que, depuis le début des années 1980 et le tournant néolibéral, la répartition de la richesse créée s’est faite en faveur de la distribution des dividendes, au détriment des salaires. Il est temps d’inverser la tendance et de faire en sorte que les revenus du travail permettent à chacun et chacune de vivre dignement. Et comment vivre dignement, avoir une alimentation saine, un logement décent, le droit de se chauffer, avec un salaire médian en 2019 de 1 837 euros par mois ? D’autant qu’avec une inflation galopante, dépassant la barre des 5 % pour la première fois depuis septembre 1985, la pression sur le pouvoir d’achat des ménages se fait encore plus forte. À cela s’ajoutent les faiblesses récurrentes en matière de rémunération dans bon nombre de secteurs : hôtellerie, restauration, aide à domicile, santé, éducation… Alors, oui, pour les bas et moyens revenus, la hausse des salaires est une nécessité, mais qui doit tenir compte de la diversité du tissu économique. L’impact d’une augmentation des salaires n’est pas le même dans la petite entreprise artisanale ou de services que dans la grande entreprise. C’est pourquoi la mise en place d’une politique ambitieuse des revenus passe par la revalorisation des accords de branche comme du rôle des partenaires sociaux, qui ont été très largement ignorés, voire méprisés, durant la mandature précédente. Pour autant, face au défi climatique, nous ne pouvons nous contenter d’une politique économique reposant sur une logique « post-keynésienne » de relance de la demande et de la croissance. Si l’augmentation des bas revenus est nécessaire, elle doit se faire en tenant compte de l’impact de nos activités sur la planète. En ce sens, la question de la décroissance ou de la post-croissance, de la sobriété dans nos modes de production et de consommation, ne peut être évacuée.
Éric Bocquet Nous vivons une période très difficile. Pour des millions de familles, la question du pouvoir d’achat est devenue la première préoccupation. Du côté des gouvernants successifs, on nous explique qu’une hausse des salaires est absolument inenvisageable. La question fondamentale que ce sujet pose est bien celle du partage de la valeur ajoutée. En effet, la part de la valeur ajoutée consacrée aux dividendes a presque triplé en vingt ans. À l’inverse, celle qui était destinée à la rémunération du travail a diminué. Concrètement, les salaires et les cotisations qui y sont rattachées n’ont pas suivi la courbe des profits. La France est devenue la championne du monde du versement de dividendes. Si la part des dividendes versés aux actionnaires du CAC 40, ces dernières années, avait été maintenue au taux de 2009, les entreprises auraient pu accorder plus de 2 000 euros à chaque salarié et salariée. Il y a donc urgence à augmenter le Smic pour lancer une grande conférence interprofessionnelle sur les salaires mettant au cœur des débats la question de la répartition de la valeur ajoutée.
Énergie, transports, « discipline budgétaire ». Certaines politiques sont, en grande partie, du ressort de l’Union européenne. Comment la Nupes entend-elle désobéir ?
Éric Bocquet On ne peut en effet faire l’économie d’un débat de fond sur le fonctionnement de l’UE. Ce projet politique né en 1957 fut d’abord et avant tout conçu comme un « marché commun ». Le marché au cœur, sans objectif d’harmonisation sociale par le haut, ni d’harmonisation fiscale. Cette union est un espace libéral de « concurrence libre et non faussée » selon les termes des traités européens. Il est incontestable que les critères européens constituent un carcan pour la souveraineté économique des États. Or, la pandémie a fait exploser les règles budgétaires en vigueur, les 3 % de déficit et les 60 % d’endettement, c’est de fait fini ! L’interdiction faite à la Banque centrale européenne (BCE) de financer directement les États (article 123 du traité de fonctionnement de l’UE), voilà un principe qui a été sérieusement ébranlé. En effet, la BCE, au sortir de cette crise, se trouve détenir 3 000 milliards d’euros de dette publique des États membres par sa politique de rachat sur le marché secondaire. Alors, oui, le moment est venu de remettre à plat les règles budgétaires et financières de l’UE.
Corinne Narassiguin Ce ne sera pas la première fois que la France dérogera transitoirement à certains traités ou règlements européens. D’autres pays le font également. Nous nous en expliquerons auprès de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe, après avoir recherché des soutiens dans d’autres gouvernements européens, qui eux aussi défendent une évolution de l’Europe vers le mieux-disant social et écologique. Rappelons que le Parti socialiste européen a salué l’accord Nupes. Nous ne dérogerons jamais aux principes fondamentaux qui garantissent l’État de droit et le respect des droits humains. Mais, en matière économique, sociale et écologique, le fonctionnement de l’UE a trop souvent été un frein à l’ambition de gouvernements de la gauche et de l’écologie en Europe. Si nous voulons que nos concitoyennes et concitoyens voient de nouveau l’Europe comme un espoir, un cadre politique qui améliore aussi leur quotidien et garantit l’avenir de leurs enfants, il faut faire évoluer l’UE.
Alain Coulombel Le programme est clair : constituer des alliances pour obtenir des majorités sur des textes favorisant le progrès social et écologique, opposer notre droit de veto aux accords de libre-échange, avancer à quelques-uns s’il y a un blocage à 27, s’appuyer sur les forces citoyennes ou syndicales qui partagent nos objectifs, et enfin opérer un choc de démocratie en convoquant une Convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens. Si, comme écologistes, nous considérons qu’aucun gouvernement n’est en capacité de faire face seul aux défis du présent (défis sociaux, climatiques, démocratiques), reste que nous avons besoin d’une autre Europe, une Europe insensible au poids des lobbies financiers ou de l’agro-industrie. Quand l’UE ouvre la voie à une nouvelle législation sur les nouveaux OGM ou sur le glyphosate, nous devons être capables de dire non. Quand l’UE nous empêche de constituer un pôle public de l’énergie, nous devons résister. Quand l’UE cherche à imposer son modèle de « concurrence pure et parfaite », nous devons nous mobiliser contre l’ouverture indifférenciée à la concurrence. Par ailleurs, le débat sur la désobéissance a quelque chose de purement factice, dans la mesure où les institutions et les gouvernements européens sont les premiers à ne pas respecter leurs propres règles. L’Europe est avant tout un projet politique en construction qui doit évoluer pour être à la hauteur de l’urgence écologique et sociale.
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Sondage exclusif. La Nupes a déjà la majorité de l’opinion
ActuVilipendées par les libéraux, plébiscitées par les Français ! Les mesures de justice sociale, climatique et fiscale de la Nupes, qui réunit FI, PCF, PS et EELV aux législatives des 12 et 19 juin, remportent une nette et large adhésion, indique notre sondage Ifop. Enquête
Julia HamlaouiPlus la date du scrutin se rapproche, plus se multiplient les cris d’orfraie des libéraux et conservateurs sur les conséquences d’une victoire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). « Un désastre prévisible », pour le think tank Terra Nova. Une gauche qui « propose n’importe quoi » et veut « bloquer le pays », accuse la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. Un Jean-Luc Mélenchon « prêt à mener la France dans le chaos », selon le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. En cause ? Le programme de la coalition de gauche, dont le moteur est la « justice sociale, climatique et fiscale ».
Législative. Après la présidentielle, un « troisième tour » qui peut tout changerPourtant, ses mesures phares ne soulèvent pas le même effroi parmi les Français. Loin s’en faut. De la hausse du Smic au retour de l’ISF ou de la retraite à 60 ans, notre sondage Ifop que nous publions montre au contraire une large adhésion. « Quand la proposition concerne tout le monde, le soutien est très massif – c’est le cas de l’ambition climatique ou du blocage immédiat des prix, voire de l’attente de redistribution. Quand la mesure est plus idéologique ou catégorielle – comme les renationalisations ou l’augmentation du Smic –, il l’est moins », résume le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi. C’est ainsi celle qui porte sur le pouvoir d’achat – devenu « une sorte d’obsession pour beaucoup de Français », selon le politologue – qui arrive en tête de classement.
Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?
« Le sujet, c’est l’urgence »
Face à l’inflation qui grignote le budget des ménages, le gouvernement tergiverse depuis des semaines et promet une loi pour après les législatives, dont un chèque alimentaire au montant inconnu. La Nupes, elle, propose de bloquer immédiatement les prix de l’essence et d’encadrer durablement les tarifs des produits alimentaires de première nécessité.
Des propositions approuvées par 89 % des sondés de notre enquête Ifop. Une majorité de 55 % y est même « tout à fait favorable ». « C’est le reflet du fait que son inaction est reprochée au gouvernement », commente le politologue de l’Ifop. Avec 95 %, ce sont les catégories modestes (900 à 1 300 euros de revenus) qui s’y montrent le plus favorables. « Le sujet aujourd’hui, c’est l’urgence : il faut que les gens mangent », a insisté durant la campagne Jean-Luc Mélenchon. Il faut aussi qu’ils puissent se déplacer.
Résultats du 1er tour Dès ce dimanche 12 juin dans la soirée, découvrez les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.
L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS DE LA NUPESQuestion : Pour chacune des propositions suivantes, y êtes-vous favorable ou pas favorable ?
Source : Enquête Ifop pour « L’Humanité Magazine » menée auprès d’un échantillonde 1 008 personnes, du 31 mai au 1er juin 2022, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
Davantage impactés par le niveau des factures d’essence, qui en 2018 avait déjà été le déclic du mouvement des gilets jaunes, les sondés résidant en province plébiscitent davantage le blocage des prix (91 %) qu’en Île-de-France (82 %). Quant aux autoroutes, détenues par de grands groupes qui ont cumulé 2,5 milliards d’euros de dividendes en 2020 selon le Sénat, 78 % des interrogés se disent favorables à leur renationalisation.
L’UN DES LEVIERS DU SUCCÈS DE LA NUPES, C’EST SON OFFRE PROGRAMMATIQUE, QUI RESTE LA PLUS VISIBLE. FRÉDÉRIC DABI, IFOP
L’augmentation du Smic à 1 500 euros reçoit, pour sa part, le soutien de 76 % des Français. « Ni Macron ni Le Pen ne le proposent, c’est pourtant la seule loi efficace contre la vie chère », remarque le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. En la matière, l’approbation la plus forte se retrouve parmi les classes populaires (85 % des employés et ouvriers sont pour), les moins diplômés (84 % des détenteurs de CAP et BEP et 82 % de non-diplômés) et les plus pauvres (89 % parmi ceux qui gagnent moins de 900 euros par mois). Seuls les sympathisants LR sont une courte majorité de 52 % à ne pas vouloir en entendre parler. Car même les sympathisants de la Macronie sont 67 % à se dire que ce ne serait pas une mauvaise idée… Et 60 % des dirigeants d’entreprise y sont favorables. Dont acte.
L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS PAR CATÉGORIES
L’inaction de la majorité sortante sur la question du pouvoir d’achat se retrouve au plan environnemental. « Élisabeth Borne, c’est la continuité d’un quinquennat d’inaction climatique », pour laquelle l’État a été condamné par deux fois, résume le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou. Et ce, à rebours d’objectifs largement partagés par les Français : 81 % sont favorables à une baisse de 65 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, que prévoit la gauche. C’est l’électorat de Yannick Jadot à la présidentielle qui s’y montre le plus sensible, avec 94 % d’opinions favorables, contre 65 % parmi les électeurs de Valérie Pécresse (LR) où elle est au plus bas.
77 % DES FRANÇAIS SOUTIENNENT LE RETOUR DE LA RETRAITE À 60 ANS. IL N’Y A QUE L’ÉLECTORAT MACRONIEN POUR S’Y OPPOSER, À SEULEMENT 51 % !
Jeunes et retraite à 60 ans
Sur l’âge de départ à la retraite, le président, Emmanuel Macron, est loin d’être inactif : il a fait de son report à 65 ans l’une des réformes phares de sa campagne. On savait la mesure rejetée par une majorité de Français, à 69 % selon un sondage Elabe de mars. Mais, loin de se contenter du statu quo, 77 % d’entre eux soutiennent le retour à un âge légal de 60 ans, à taux plein, après 40 annuités de cotisation. « Revenir à 60 ans, à commencer par les carrières longues et les métiers pénibles, c’est la justice sociale », juge le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Dans le détail, seuls les électeurs du chef de l’État ne sont pas d’accord, s’y opposant à seulement… 51 %. « Cela en dit long sur les marges de manœuvre compliquées du gouvernement », note Frédéric Dabi.
LE BLOCAGE DES PRIX, QUE LA NUPES EST SEULE À PROPOSER, REÇOIT L’ADHÉSION DE TOUS, MÊME DES SYMPATHISANTS DE MACRON !
En revanche, 84 % des sympathisants de gauche (jusqu’à 95 % parmi ceux qui ont voté Fabien Roussel) sont pour. Le clivage est aussi générationnel. Les plus âgés, non concernés, sont ceux qui soutiennent le moins la disposition (65 % chez les 65 ans et plus). À l’inverse, les plus jeunes l’approuvent à 84 %. De même, « seuls » 54 % des plus aisés (plus de 2 500 euros par mois) regardent avec bienveillance la mesure, contre 90 % des catégories modestes. Cette préoccupation est aussi partagée par 88 % des électeurs de Marine Le Pen, qui a abandonné l’idée en rase campagne.
QUI SOUTIENT QUELLE MESURE ?
* De 900 à 1 300 euros de revenu mensuel par personne au foyer ** Ouvriers et employés *** Plus de 2 500 euros de revenu mensuel par personne au foyer
79 % pour le retour de l’ISF
N’en déplaise aux libéraux de tout poil, même sur la fiscalité, la Nupes ne tombe pas dans des abysses de désapprobation. Après cinq ans, le mythe du ruissellement, selon lequel les cadeaux aux plus riches et aux grands groupes finissent par atterrir dans la poche des plus modestes, a fait long feu. 79 % des sondés se prononcent pour le rétablissement de l’ISF. C’est parmi les catégories populaires que ce retour est le plus attendu, avec 84 % d’opinions favorables (jusqu’à 87 % parmi les ouvriers, contre 75 % pour les catégories supérieures). L’idée fait même son chemin chez les électeurs de Macron, avec 68 % de soutiens.
L’injuste répartition de la richesse produite entre capital et travail ne laisse pas non plus de marbre dans un contexte d’explosion des profits. « Au cours des dix dernières années, les versements de dividendes ont augmenté de 70 % et les investissements ont baissé de 5 % », a rappelé Jean-Luc Mélenchon au meeting parisien de la Nupes. La suppression de la flat tax que propose la coalition est ainsi approuvée par 63 % des Français.
« C’est l’un des leviers du succès de la Nupes : pour l’instant, son offre électorale et programmatique est la plus visible », assure Frédéric Dabi. Reste à transformer l’essai dans les urnes…
NupesLégislatives 2022sondage ifop L'Humanité
VIDÉO. Hôpital. Les soignants dégustent, les patients trinquent
ReportageLors de cette nouvelle journée d’action de la santé, les paramédicaux et médicaux ont rappelé les conséquences concrètes du manque de moyens généralisé sur les malades.
« Macron et McKinsey, coupables de mise en danger des patients et des soignants. » Transformé en homme-sandwich, Michael Fonseca, représentant de la CGT à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), avait de multiples messages à faire passer au gouvernement sur ses panneaux. En cette nouvelle journée d’action de la santé un peu partout en France, les centaines de soignants rassemblés devant le ministère, à Paris, avaient à cœur de défendre une qualité des soins en pleine déliquescence. Aide-soignant en service de soins de suite et de réadaptation, Michael Fonseca fait l’inventaire des dysfonctionnements dans sa structure : « Les urgences de nuit sont menacées de fermeture. Il y a treize postes de cadres vacants sur l’hôpital : la plupart sont partis à cause de la charge de travail. Il y a aussi une pénurie de médecins. Avant, ils alternaient entre les consultations dans le privé et l’hôpital. Désormais, une dizaine d’entre eux ont basculé uniquement sur leur cabinet. »
Les patients trinquent
Dans cette improvisation quotidienne, les patients trinquent. Aide-soignante dans un établissement gériatrique des Vosges et élue CGT, Stéphanie Andrique, qui vient pour la première fois manifester à Paris sur son jour de congé, ne supporte plus de voir les personnes âgées maltraitées. « Je ne bosse pas dans une usine ! tranche-t-elle. On nous rappelle constamment sur nos jours de congés en nous disant que, sinon, le service va fermer. Mais ce sont les patients qui en pâtiraient. Déjà qu’on les fait attendre pour aller aux toilettes et pour se laver, ils n’ont jamais aussi bien porté ce nom ! Aujourd’hui, je pense avant tout à ces gens dans leur lit. »
En ce moment, à l’hôpital Tenon (20e arrondissement de Paris), les urgences psychiatriques sont débordées, notamment parce que celles de l’Hôpital intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont fermé leurs portes. Nicolas, aide-soignant et membre du collectif Inter Urgences, ne supporte plus de travailler dans ces conditions. « Faute de places en service de psychiatrie, nous avons gardé cinq jours une personne de 21 ans contentionnée. Elle nous suppliait de la détacher, mais nous ne pouvions pas… c’était horrible. » Du côté des urgences « généralistes », la situation n’est pas meilleure. « Nous allons partir en grève dans pas longtemps, confie-t-il. Les brancards sont cassés. On n’a plus de fauteuils roulants. Je me retrouve à envoyer des patients passer des radios à cloche-pied. L’été dernier, dans une zone où normalement il doit y avoir quatre infirmiers, il n’y en avait plus qu’un. Du coup, il ne se rappelait plus du prénom des personnes, c’était n’importe quoi. On veut donc des garanties pour lex mois de juillet et d’août. »
Les moyens humains
Même si les salaires sont un des nerfs de la guerre, Blandine Depta, infirmière au Smur de l’hôpital de Péronne (Somme), veut mettre l’accent sur « les moyens humains. Notre zone géographique, située entre Amiens et Saint-Quentin, se désertifie de plus en plus. Le champ d’intervention du Smur a été élargi de 30 à 45 kilomètres. À l’hôpital, un cardiologue est sur le départ, si personne ne le remplace, les malades devront parcourir jusqu’à 80 kilomètres pour consulter. »
Cécile Rousseau
L'Humanité
VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa
ReportageLes salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.
Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.
Climat de tensions
Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.
Le fonctionnement des Ehpad
Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.
La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ».
Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros
Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an.
« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».
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Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?
EmissionDepuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
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Nicolas Cadène, défenseur de la laïcité de Jaurès et candidat Nupes dans le Gard
ActuL’ancien secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité porte les couleurs de la gauche unie dans la 6e circonscription du Gard. Ses positions pro-corrida ont créé quelques frictions avec les écologistes, qui l’ont pourtant investi.
Emilio MesletDimanche dernier, Nicolas Cadène a probablement esquissé un petit sourire à la lecture des résultats des législatives, dans les circonscriptions des Français de l’étranger. Il en est maintenant certain : il ne croisera pas Manuel Valls, éliminé dès le premier tour dans la circonscription Espagne-Portugal, sur les bancs de l’Assemblée nationale. L’un de ses meilleurs ennemis vient de tomber.
Lorsqu’il était à Matignon, l’ancien premier ministre voulait abosluement la tête de Nicolas Cadène, alors secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité, nommé par François Hollande en 2013. Son interprétation de la loi de 1905 était jugée trop molle au goût l’ex-conseiller municipal de Barcelone, qui lui ne se prive jamais de la dévoyer. Mais Nicolas Cadène a finalement survécu à Manuel Valls. Pas à la Macronie qui, en avril 2021, a eu sa peau via la dissolution de l’Observatoire. « Ils ont voulu reprendre politiquement la main sur la laïcité », constate, amer, le Nîmois de 40 ans. Lui dit défendre « une laïcité fidèle au droit », telle que pensée par Aristide Briand et Jean Jaurès. Une position qui lui a valu d’être harcelé et de subir un tombereau de menaces de mort en provenance de l’extrême droite notamment. « Ce n’était pas très agréable », euphémise-t-il aujourd’hui, fustigeant ceux qui « ont manqué de courage » pour le défendre. À commencer par les gouvernements Philippe et Castex, qui comptaient dans leurs rangs les réactionnaires Jean-Michel Blanquer et Marlène Schiappa, avec qui les passes d’armes médiatiques furent nombreuses et violentes.
C’est désormais contre le parti présidentiel et son candidat sortant qui avait promis de ne faire qu’un mandat, Philippe Berta, que Nicolas Cadène se présente avec la Nupes dans la 6e circonscription du Gard, où il peut contrer, à son échelle, « les instrumentalisations de la laïcité ». Et elles sont nombreuses. Après huit ans passés aux côtés de son mentor et ex-ministre socialiste Jean-Louis Bianco à l’Observatoire de la laïcité, le juriste veut surtout garder le positif. Il est fier d’avoir « formé des centaines de milliers de personnes » à la laïcité.
Aujourd’hui, il est passé à autre chose, même s’il « n’a pas été facile de retomber sur (ses) pattes ». Il lui aura fallu plusieurs mois de recherche pour décrocher à l’automne dernier, bien qu’il vive, avec sa femme et ses filles à Nîmes, un nouveau job à Montpellier : directeur adjoint de l’Emploi, du Travail et des Solidarités à la préfecture de l’Hérault. Au même moment et bien avant l’union de la gauche, Europe Écologie - Les Verts sollicite l’ancien militant socialiste pour l’investir aux législatives. « Je n’ai pas dit non mais c’était compliqué avec une écologiste qui voulait être candidate et puis je venais de commencer mon nouveau travail », raconte-t-il. Le temps passe jusqu’à la conclusion de l’accord à gauche. Et son nom revient dans les tuyaux chez EELV. Sans prendre sa carte et aux dépens de la militante verte Sibylle Jannekeyn, il accepte d’être « candidat d’ouverture » à la députation dans cette circonscription qui comprend notamment la moitié de Nîmes et Uzès. « C’est un territoire divers avec des zones populaires, des zones rurales et des quartiers résidentiels assez aisés », résume-t-il. Une terre qu’il connaît bien pour y être né avant de monter à Paris, puis d’y revenir.
Fils d’un vigneron et d’une orthophoniste, Nicolas Cadène est un pur produit nîmois. Adolescent, il s’engage dans le milieu associatif. Ligue des droits de l’Homme, Amnesty International, Croix Rouge et Greenpeace : le lycéen donne de son temps. Avant de passer la porte de la section du Parti socialiste, au moment de la présidentielle de 2002. « Je pensais que c’était la politique qui pouvait changer la cause des maux alors que dans l’associatif, on corrige les problèmes », justifie-t-il. Un temps membre du conseil national, il y restera près de vingt ans. Il y a tout connu : le poste d’assistant parlementaire du député Jean-Louis Bianco et du sénateur Simon Sutour, conseiller de Ségolène Royal pendant la campagne de 2007 puis de François Hollande en 2012, membre du cabinet de Guillaume Garot au ministère de l’Agriculture. « Je suis parti en 2019 car j’en avais ras le bol des histoires d’appareil qui prennent le pas sur les idées », tacle-t-il.
Aujourd’hui, il veut apporter des réponses à « l’urgence climatique et sociale ». « Dans notre région, le dérèglement climatique a des conséquences très concrètes avec des épisodes caniculaires, des sécheresses, le gel, explique Nicolas Cadène. La semaine dernière, avec la grêle, mon père a perdu la moitié de sa récolte. » Plutôt habitué à être dans l’ombre que sur le terrain et les marchés, le voici maintenant avec sa trombine collée sur les panneaux électoraux. « La campagne est très prenante et enthousiasmante. Toutes les couleurs de la Nupes sont derrière nous », assure-t-il. Un seul accroc - et pas des moindres - qui aurait pu lui coûter sa place : ses positions pro-corrida. Car le programme d’EELV voudrait interdire cette pratique. Pour lui, rien d’incompatible : « Ce n’est pas un sujet national mais local, passionnel épidermique. Je suis respectueux des règles parlementaires alors je suivrai la ligne. » Une position qui ne convainc pas tout le monde chez les Verts. Nicolas Cadène préfère mettre en avant son engagement pour le droit à mourir dans la dignité, combat hérité de ses grands-parents, des anciens résistants. « Mon grand-père s’est suicidé car il sentait que sa santé diminuait et qu’il allait devenir dépendant des autres, confie-t-il, ému. Il ne voulait pas être un poids, il voulait choisir sa mort. Et c’est moi qui l’ai trouvé avec sa tête sous un sac plastique… »
C’est aussi la question du pouvoir d’achat qu’il met en avant, dans cette circonscription où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle (25,8 %), devant Emmanuel Macron (22,9 %) et Jean-Luc Mélenchon (22,5 %). Au second tour, le chef de l’État a récolté 52,3 % des suffrages. Des résultats qui rendent les pronostics bien difficiles dans ce territoire, où les jeux semblent donc ouverts.
nicolas cadèneLégislatives 2022gardNupes L'Humanité
La Nupes joue sa victoire sur un sursaut de mobilisation
Premier planLégislatives En tête dans les dernières enquêtes d’opinion, la coalition qui réunit des candidats FI, PCF, PS et EELV peut s’imposer dans de nombreuses circonscriptions et disputer le pouvoir à LaREM et ses alliés. Mais le succès est à une condition : une participation massive.
Julia HamlaouiC e qui, au soir de sa disqualification de la présidentielle le 10 avril, apparaissait comme un pari un peu fou, se révèle à l’approche du scrutin comme une possibilité bien réelle. La victoire d’une gauche rassemblée au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux élections législatives s’est éloignée de la chimère au point de donner des sueurs froides à la Macronie. « Si vous votez massivement, vous renversez la table », a martelé, mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon, lors d’un meeting à Caen, à quelques kilomètres de la circonscription d’Élisabeth Borne, dont il espère ravir le poste à Matignon.
Le vent de panique qui souffle sur les ministres et prétendants de la majorité sortante s’est transformé au fil des jours en une diabolisation tous azimuts. Quand le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, évoque un « Chavez gaulois », le chef de file des députés LaREM, Christophe Castaner, renvoie le programme commun de la Nupes à « tous les clichés du monde soviétique ». Quand la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, dénonce une volonté de « bloquer le pays », son prédécesseur, Gabriel Attal, agite la menace de la « guillotine fiscale », tandis que son nouveau collègue et délégué général de LaREM, Stanislas Guerini, s’offusque « qu’on ne pourra plus manger trop gras ou trop sucré ». Le président de la République a lui-même pris la peine de monter à son tour au créneau : « Leur projet explique aux gens qu’on va leur interdire de couper les arbres chez eux. Il y a 20 taxations nouvelles. Ce n’est pas un bon projet pour le pays », a lancé Emmanuel Macron, en Seine-Saint-Denis, déroulant les éléments de langage servis depuis des jours.
une dynamique de campagne du côté du rassemblement de la gauche
« Quelque chose se passe. Ça n’a pas échappé à nos adversaires, alors ils ont choisi de faire campagne contre nous. Rien n’est trop gros », résume le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Un « There is no alternative » à la Margaret Thatcher derrière lequel se réfugie en catastrophe un camp présidentiel bousculé. Il faut dire que leurs habitudes sont bouleversées car, depuis le début des années 2000, le quinquennat combiné à l’inversion du calendrier électoral avait renvoyé les législatives au rang de confirmation presque automatique du vote de la présidentielle. Pas l’ombre d’une cohabitation depuis lors. « Le différentiel de mobilisation entre les deux scrutins profitait depuis 2002 au parti présidentiel du fait de l’effet de souffle de la présidentielle, qui remobilise cet électorat et démobilise les autres », explique le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi.
Mais, cette fois, « rien n’est moins sûr », note le politologue. Le scénario est bien différent avec trois blocs (LaREM et ses alliés, extrême droite, et gauche) dans le même étiage à l’issue du premier tour du 10 avril, un président élu par défaut face au RN le 24 avril, et, depuis, une dynamique de campagne du côté du rassemblement de la gauche. La Nupes fait même la course en tête selon un sondage Ipsos réalisé cette semaine, avec 28 % des intentions de vote contre 27 % pour Ensemble (la coalition autour de LaREM) et 19,5 % pour le Rassemblement national. De même, selon la dernière enquête Ifop, avec respectivement 26 %, 25 % et 21 %. Le parti présidentiel et ses alliés voient aussi leur espoir – fondé sur un mode de scrutin sans proportionnelle – de maintenir, malgré tout, leur majorité absolue (289 sièges) s’amenuiser. Tandis que les projections de l’Ifop leur pronostiquaient, fin mai, de 275 à 310 sièges, elles en envisagent désormais de 250 à 290.
Reste un facteur clé : la mobilisation. « L’abstention est notre principale adversaire », résume le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui appelle les « 32 % d’électeurs qui ont choisi l’un des candidats de gauche à la présidentielle » à se rendre sans faute aux urnes. Un enjeu de taille quand, selon Ipsos, 51 % des sympathisants de gauche sont sûrs de voter dimanche contre 60 % de ceux de LaREM. En 2017, déjà, la participation était passée de 77,8 % à la présidentielle à 48,7 % quelques semaines plus tard, s’effondrant notamment parmi les jeunes et les classes populaires. Les enquêtes des instituts de sondage ne démentent pas, pour l’heure, le phénomène : entre 44 % et 48 % des sondés ont fermement l’intention d’aller voter. Parmi les moins de 35 ans, la proportion s’élève à 37 %, et elle est de 36 % parmi les ouvriers et 35 % chez les employés, selon l’Ipsos. Or, 51 % des 18-24 ans auraient l’intention de choisir un bulletin Nupes. La coalition « est sous la menace d’une abstention plus sociologique, liée à la jeunesse de son électorat potentiel. On sait, en effet, que lors des deux dernières élections législatives (2012 et 2017), les écarts de participation entre jeunes et seniors ont approché les 40 points », mesure l’institut Cluster17. Des différences qui laissent une place disproportionnée, au regard de ce qu’il pèse dans la société, à un électorat plus favorable à la droite. En particulier les plus âgés (65 % des plus de 70 ans entendent se rendre aux urnes), qui se sont massivement prononcés pour Emmanuel Macron à la présidentielle.
« le chef de l’état a prévu de nous imposer la pire des crises d’austérité »
Ce sont également eux qui sont le moins hostiles, par exemple, à la retraite à 65 ans – et pour cause, ils ne sont pas concernés. Alors que 57 % des retraités y sont favorables, selon un sondage Elabe de fin avril, 64 % des Français s’y opposent (79 % parmi les catégories populaires). Or, derrière la mise en avant de vagues mesures pour le pouvoir d’achat promises pour juillet, tel est bien le projet du chef de l’État : retraite à 65 ans, RSA conditionné à des heures de travail, nouveau durcissement de l’assurance-chômage… « Et Emmanuel Macron s’est engagé auprès de la Commission européenne à ramener le déficit du budget de l’État à 3 %. À budget constant, il faut enlever 80 milliards d’euros, c’est l’équivalent du budget actuel du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Santé. Il a prévu la pire crise d’austérité dont on n’a jamais entendu parler », a rappelé le chef de file de la Nupes, à Caen. Soit le strict négatif du projet de la gauche unie, qui vise la relance par l’augmentation des salaires, à commencer par le Smic à 1 500 euros, le partage du travail avec la retraite à 60 ans, une répartition des richesses plus juste avec une vaste réforme fiscale, la relocalisation de la production combinée à la planification écologique, ou encore le réarmement des services publics… De nombreuses mesures largement approuvées, selon notre sondage Ifop (lire page 5).
S’il est encore temps de faire échec à la politique Macron pour les cinq années à venir et d’ouvrir la voie à des réformes de justice sociale et climatique, un seul moyen est à disposition : voter dimanche.
NupesLaREMLégislatives 2022abstention L'Humanité
Aurélie Trouvé : « Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société »
EntretienAncienne d’Attac et candidate de la Nupes aux législatives, Aurélie Trouvé souhaite que la gauche puisse représenter un débouché pour les mouvements sociaux.
Emilio MesletÉconomiste, agronome, figure du mouvement altermondialiste, présidente du parlement de la Nupes… Aurélie Trouvé a bien des casquettes et pourrait bientôt être élue députée en Seine-Saint-Denis. Un territoire où vivent les premières victimes des crises sociale, climatique et démocratique. Celles qu’il faut convaincre de voter les 12 et 19 juin.
Le gouvernement promet un chèque alimentaire à la rentrée pour faire face à l’inflation. Quelle alternative offrez-vous ?
Ce que propose la Macronie est purement conjoncturel. La priorité est de garantir un revenu correct avec l’augmentation du Smic à 1 500 euros. Les gens ne doivent pas choisir entre se chauffer, s’alimenter ou payer les études des enfants. La deuxième mesure concerne le blocage des prix des produits de première nécessité, qui va de pair avec la régulation des prix agricoles. C’est-à-dire que nous contrôlerons le prix du blé dur et celui des pâtes. Le marché, c’est le chaos : nous voulons stabiliser les prix. Enfin, nous proposons les cantines 100 % bio, locales et remunicipalisées.
Les adversaires de la Nupes disent que votre projet n’est pas finançable…
Notre programme est inspiré du projet présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, que nous avions intégralement chiffré. Nous finançons nos mesures par une large transformation de la fiscalité, qui remet en cause les cadeaux faits aux ultra-riches, comme la flat tax. C’est le retour de l’ISF. Mais le plus gros viendra de la lutte contre l’évasion fiscale, avec une taxation unitaire sur les multinationales et une taxe plus robuste sur les transactions financières. Deuxièmement, notre projet va créer plus d’emplois et il y aura donc moins de dépenses de chômage. De même, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes va générer des cotisations sociales.
Comment expliquer le procès permanent en incompétence intenté à la gauche ?
Pour les libéraux, c’est une façon de cacher leur conservatisme exacerbé et leur échec en matière économique. Depuis trente ans, ils nous ressortent les mêmes recettes. À nous de prouver qu’ils sont mauvais, de ramener de l’ordre dans l’économie au service des besoins et de montrer que nous sommes prêts à gouverner. On combat des dizaines d’années de libéralisme, des forces incroyablement puissantes. Il y a un récit à imposer, une bataille culturelle à mener. D’où la création du parlement de la Nupes, composé d’artistes, d’intellectuels, d’universitaires, de syndicalistes qui irriguent la société d’idées.
Le mouvement social, dont vous venez, est aujourd’hui plutôt atone. Mais qu’elle soit au pouvoir ou non, la gauche aura besoin qu’il soit fort pour tenir face aux puissances de l’argent. Comment lui redonner du souffle ?
Le mouvement social est toujours atone lors d’une année présidentielle. Sous Macron, il ne l’a pas été pendant cinq ans : il y a eu les gilets jaunes, le mouvement contre les retraites, les mobilisations contre les violences policières, la lutte contre la loi « sécurité globale »… Mais le Covid lui a fait mal. Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société. LaREM a le Medef en appui, nous devrons avoir les syndicats et les couches populaires pour nous rappeler à l’ordre. Si nous ne sommes pas majoritaires, la violence du projet de Macron provoquera le chaos social : il y a aura des mouvements sociaux. Quand les gens ne peuvent plus nourrir leurs enfants, ça finit par exploser. Il faudra alors que nous puissions représenter une alternative tout en faisant attention à laisser au mouvement social son autonomie.
Le vote des jeunes sera l’une des clés. Comment faire pour les mobiliser ?
Cela fait partie de la bataille culturelle : nous devons faire passer le message que nous pouvons gouverner dans dix jours. Récemment, lors d’un porte-à-porte dans un quartier populaire, j’ai croisé un groupe d’une dizaine de jeunes qui ont voté Mélenchon à la présidentielle. Mais ils ne savaient pas qu’on vote les 12 et 19 juin. Nous avons prévu de cibler davantage les jeunes dans la dernière ligne droite en allant aux matchs de foot, de faire du tractage de rue, d’augmenter notre présence sur les réseaux sociaux.
Que mettez-vous en avant pour faire campagne dans votre circonscription ?
Le Smic à 1 500 euros et la garantie de l’emploi. Quand on dit aux jeunes qu’ils ne seront pas obligés d’aller travailler chez McDo parce que l’État devra leur fournir un emploi digne, ça leur parle. De même que l’on veut mettre les moyens dans l’enseignement supérieur. La plupart des jeunes de ces quartiers ont besoin de bosser tout de suite et ils pourront vivre dignement de leurs études avec la garantie jeunes, sans avoir à ponctionner leur famille précarisée. Ils vivent dans des logements sociaux délabrés, les transports en commun ne sont pas assez fréquents, la spéculation immobilière fait flamber les prix et saccage les derniers espaces verts… On leur parle de leurs problèmes quotidiens.
Législatives 2022aurélie trouvéNupesseine-saint-denis Le Figaro
La Russie maintient ses assauts sur Sieverodonetsk
EN COURS : Mis à jour le 11 juin 2022 à 18:28
L'armée russe a continué samedi de pilonner la ville clef de Severodonetsk, dans l'Est de l'Ukraine, pour en arracher le contrôle total, mais l'épuisement des munitions se fait de plus en plus sentir, surtout du côté ukrainien, très dépendant de l'aide militaire occidentale.
Dans le bassin houiller du Donbass, limitrophe de la Russie et déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, «l'ennemi continue de mener des assauts dans la ville de Severodonetsk», a indiqué samedi le chef d'état-major des armées ukrainiennes. Il a fait état de 14 attaques repoussées en 24 heures dans les régions de Donetsk et Lougansk, qui constituent le Donbass, mais reconnu un «succès partiel» russe aux abords du village d'Orikhovo.
«Au 10 juin les forces russes autour de Severodonetsk n'avaient pas progressé vers le sud de la ville. D'intenses combats de rue se déroulent et les deux camps subissent probablement de lourdes pertes», indique le ministère britannique de la Défense. «La Russie concentre les tirs de son artillerie et de ses capacités aériennes pour emporter les défenses ukrainiennes», ajoute-t-il.
«Les militaires ukrainiens font tout pour arrêter les attaques des occupants, autant que possible avec autant d'armes lourdes et de l'artillerie moderne» que l'Ukraine possède, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son message vidéo quotidien vendredi soir, réitérant sa demande de livraisons massives.
Ne pas vouloir «humilier la Russie, très franchement, cela me semble un peu dépassé», juge Hillary Clinton
«Quand on dit qu'on ne veut pas humilier la Russie, très franchement, cela me semble un peu dépassé» : c’est ce qu’a déclaré ce samedi Hillary Clinton dans Affaires étrangères, l'émission géopolitique de France Culture, en référence aux propos du président de la République Emmanuel Macron depuis le début de l’invasion militaire russe en Ukraine. Des propos qui avaient agacé le président ukrainien Volodymyr Zelensky et certains pays de l'Union européenne, comme la Pologne et les Pays baltes.
>> LIRE AUSSI - La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche
«Poutine a franchi la ligne rouge depuis longtemps», affirme encore l'ex-secrétaire d’État des États-Unis et candidate à présidentielle américaine de 2016. Selon elle, l'époque de la fin de la Guerre froide au moment de la chute de l’Union soviétique, où on tentait «de nouer une relation plus étroite avec la nouvelle Russie», est révolue. Aujourd'hui, Vladimir Poutine «se voit comme Pierre le Grand» et «a mené une guerre incessante contre la Suède, contre les Pays baltes, scandinaves et les pays du Nord pendant plus de 20 ans»? argue-telle.
«Il est probable que ceux qui sont sur la ligne de front, la première ligne de l'agression russe, comme les dirigeants baltes ou polonais, ont une vision beaucoup plus claire de qui Poutine est réellement et de ses objectifs», a-t-elle encore souligné.
À VOIR AUSSI - Ukraine: la paix ne se construira pas dans «l'humiliation» de la Russie, affirme Emmanuel Macron
L’Ukraine rétablit la liaison Internet entre la centrale de Zaporijjia et l’AIEA
L’entreprise nucléaire nationale ukrainienne Energoatom a déclaré samedi avoir aidé à restaurer une connexion Internet entre l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA) et les serveurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces russes.
Dans une déclaragion, Energoatom a déclaré que la connexion Internet avait été perdue le 30 mai, mais restaurée le 10 juin, permettant ainsi à l’AIEA de reprendre la surveillance des données de la centrale.
À Kiev, von der Leyen promet une réponse «la semaine prochaine» aux ambitions européennes de l'Ukraine
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en visite surprise à Kiev samedi, a promis une réponse «la semaine prochaine» aux ambitions de l'Ukraine de se porter candidate à l'adhésion à l'UE.
«Nous voulons soutenir l'Ukraine dans son parcours européen», a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une courte conférence de presse suivant son entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les combats se poursuivent dans l'Est avec les soldats russes qui ont envahi le pays le 24 février.
«Les discussions d'aujourd'hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation d'ici la fin de la semaine prochaine», a-t-elle ajouté, soulignant que les autorités ukrainiennes ont «fait beaucoup» en vue d'une candidature, mais qu'il y a «encore beaucoup à faire», notamment dans la lutte anticorruption.
La cheffe de la Commission européenne doit encore s'entretenir avec le premier ministre ukrainien Denys Chmygal pour cette visite à Kiev, sa deuxième depuis le début de la guerre, la précédente ayant eu lieu le 8 avril.
À VOIR AUSSI - Zelensky affirme que «l'avenir de l'Europe unie» se joue sur la candidature de l'Ukraine à l'UE
La Commission européenne finalisera son avis «la semaine prochaine» sur les ambitions de Kiev
La Commission européenne finalisera son avis «la semaine prochaine» sur les ambitions de l'Ukraine de se porter candidate à l'adhésion à l'UE, a annoncé samedi sa présidente, Ursula von der Leyen, en visite à Kiev. «Les discussions d'aujourd'hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation d'ici la fin de la semaine prochaine», a déclaré Ursula von der Leyen après une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
À VOIR AUSSI - Adhésion à l'UE: la Commission européenne finalisera son avis «la semaine prochaine» sur les ambitions de l'Ukraine
Prague annonce la mort d'un Tchèque dans l'est de l'Ukraine
Un ressortissant tchèque a été tué dans l'est de l'Ukraine occupé par la Russie, a déclaré samedi à Prague le ministre des Affaires étrangères tchèque Jan Lipavsky. «Le corps de cet homme devrait être acheminé demain jusqu'à la région de Kharkiv», deuxième ville d'Ukraine, sur la ligne de front entre armée ukrainienne et forces russes, a indiqué le ministre à des journalistes après avoir rencontré son homologue turc Mevlut Cavusoglu.
Selon la journaliste tchèque Lenka Klicperova, qui avait publié vendredi la première information sur la mort de cet homme, il s'agit d'un combattant volontaire, identifié comme Michal J. Il s'agit de la deuxième victime tchèque de la guerre lancée en Ukraine par la Russie le 24 février. En mai, Prague avait confirmé la mort d'un chauffeur de camion tchèque porté disparu depuis le début du mois de mars. Touché par une balle, il avait été enterré au bord de la route.
Zelensky demande qu'on mette fin au blocus russe des ports de la Mer Noire
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel samedi à une pression internationale pour obtenir que la Russie mette fin au blocus des ports ukrainiens de la Mer Noire, permettant ainsi des exportations nécessaires pour éviter une crise alimentaire mondiale. S'adressant, par vidéo, au forum sur la sécurité en Asie-Pacifique, le Shangri-La Dialogue, il a prévenu que, faute d'une reprise des exportations ukrainiennes, «le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire, et même des famines, dans de nombreux pays en Asie et en Afrique».
L'Ukraine était, avant l'invasion russe, le plus important producteur mondial d'huile de tournesol et l'un des principaux exportateurs de blé, et des millions de tonnes de céréales sont actuellement bloquées, faute de pouvoir les exporter en raison du blocus russe. Les Nations unies et certains pays poussent pour que soit ouvert un corridor maritime permettant aux exportations ukrainiennes de reprendre.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky demande la fin du blocus russe des ports en mer Noire
Les premiers passeports russes remis aux habitants du sud de l'Ukraine
La Russie a remis samedi ses premiers passeports à des habitants de Kherson, ville occupée par les troupes de Moscou dans le sud de l'Ukraine, ont rapporté les agences de presse russes.
Selon l'agence officielle TASS, 23 habitants de Kherson ont reçu au cours d'une cérémonie un passeport russe, une «procédure simplifiée» permise grâce à un décret signé fin mai par le président russe Vladimir Poutine.
Von der Leyen en visite à Kiev pour parler d'intégration européenne
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est arrivée samedi à Kiev pour une nouvelle visite consacrée aux ambitions de l'Ukraine de rejoindre l'UE et à la reconstruction. «Je suis de retour à Kiev pour rencontrer le président (Volodymyr) Zelensky et le premier ministre (Denys) Chmygal. Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l'Ukraine sur la voie de l'Europe», a-t-elle indiqué aux journalistes, dont l'AFP, l'accompagnant dans sa visite.
Selon les britanniques, les forces russes ne progressent plus au sud de Sievierodonetsk
Les forces russes autour de Sievierodonetsk n’ont pas progressé vendredi dans le sud de la ville, a affirmé le ministre britannique de la Défense samedi. «Des combats de ville intenses sont en cours et les deux parties ont subi de lourdes pertes», a poursuivi le ministre.
Frappes constantes sur Sieverodonetsk
Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Sieverodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière. «Sieverodonetsk, Lyssytchansk et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une allocution jeudi soir.
Un peu plus tard, dans son habituel message quotidien du soir, il a fait état «de très violents combats» dans le Donbass. «La Russie veut dévaster chaque ville du Donbass, chacune, sans exagération. Comme Volnovakha, comme Marioupol», a-t-il relevé. «Les militaires ukrainiens font tout pour arrêter les attaques des occupants», a-t-il lancé. Mais les combats se poursuivent dans Sieverodonetsk et les bombardements sont constants, a indiqué vendredi Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région. Il a souligné notamment que le Palais des glaces, un des symboles de la ville, avait été détruit dans un incendie résultant d'un bombardement russe.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le sort du Donbass se joue à Sieverodonetsk, selon Zelensky
Statut de candidat de l'Ukraine à l'UE: Zelensky réitère sa demande
Kiev réclame un «engagement juridique» concret et un signal fort; les Européens, divisés, tergiversent. Le statut officiel de candidat à l'UE que l'Ukraine souhaite obtenir d'ici fin juin est tout sauf acquis, en dépit des assurances répétées sur l'appartenance ukrainienne à «la famille européenne».
Vendredi encore, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les 27 à ne pas laisser son pays dans une «zone grise», à quelques jours de l'avis que doit rendre la Commission européenne sur le statut de candidat, et avant un sommet fin juin des chefs d'États appelés à se prononcer. Leur vote doit être unanime. «Dans les semaines à venir, l'Union européenne pourrait franchir une étape historique qui prouvera que les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains», a déclaré Volodymyr Zelensky par visioconférence, lors d'une conférence internationale à Copenhague. «Pourquoi, si les sondages montrent que 71% des Européens considèrent l'Ukraine comme faisant partie de la famille européenne, y a-t-il encore des sceptiques politiques qui hésitent à nous permettre de rejoindre l'Union européenne ?», a lancé le président ukrainien, très applaudi.
Les 27 sont très divisés sur la question de la candidature de l'Ukraine à l'UE. Outre Kiev, la Commission doit également rendre un avis la semaine prochaine sur le statut de candidat de la Géorgie et de la Moldavie.
»LIRE AUSSI - L’Ukraine, si près, si loin, de l’adhésion à l’Union européenne
À VOIR AUSSI - Volodymyr Zelensky plaide pour la candidature de l'Ukraine à l'Union européenne
Biden assure que Zelensky «ne voulait pas entendre» ses avertissements sur une invasion russe
Joe Biden a assuré vendredi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky «ne voulait pas entendre» les mises en garde américaines avant l'invasion de son pays par la Russie.
«Beaucoup de gens pensaient que j'exagérais» en évoquant une attaque russe contre l'Ukraine avant qu'elle ne débute, a déclaré le président américain lors d'une réception à Los Angeles, destinée à lever des fonds pour le parti démocrate. «Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. (Le président russe Vladimir Poutine) allait traverser la frontière. Il n'y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l'entendre», a-t-il ajouté devant des journalistes.
Les États-Unis avaient commencé à alerter sur les préparatifs d'une invasion de l'Ukraine bien avant que le président russe n'annonce le 24 février une «opération spéciale» contre le pays. Ces avertissements avaient suscité l'incrédulité voire des critiques plus ou moins voilées de certains alliés européens, qui jugeaient à l'époque les États-Unis trop alarmistes.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.
Retrouvez toutes les informations relatives à la journée d’hier ici.
La Russie maintient ses assauts sur Sieverodonetsk
L'armée russe a continué samedi de pilonner la ville clef de Severodonetsk, dans l'Est de l'Ukraine, pour en arracher le contrôle total, mais l'épuisement des munitions se fait de plus en plus sentir, surtout du côté ukrainien, très dépendant de l'aide militaire occidentale.
Dans le bassin houiller du Donbass, limitrophe de la Russie et déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, «l'ennemi continue de mener des assauts dans la ville de Severodonetsk», a indiqué samedi le chef d'état-major des armées ukrainiennes. Il a fait état de 14 attaques repoussées en 24 heures dans les régions de Donetsk et Lougansk, qui constituent le Donbass, mais reconnu un «succès partiel» russe aux abords du village d'Orikhovo.
«Au 10 juin les forces russes autour de Severodonetsk n'avaient pas progressé vers le sud de la ville. D'intenses combats de rue se déroulent et les deux camps subissent probablement de lourdes pertes», indique le ministère britannique de la Défense. «La Russie concentre les tirs de son artillerie et de ses capacités aériennes pour emporter les défenses ukrainiennes», ajoute-t-il.
«Les militaires ukrainiens font tout pour arrêter les attaques des occupants, autant que possible avec autant d'armes lourdes et de l'artillerie moderne» que l'Ukraine possède, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son message vidéo quotidien vendredi soir, réitérant sa demande de livraisons massives.
Ne pas vouloir «humilier la Russie, très franchement, cela me semble un peu dépassé», juge Hillary Clinton
«Quand on dit qu'on ne veut pas humilier la Russie, très franchement, cela me semble un peu dépassé» : c’est ce qu’a déclaré ce samedi Hillary Clinton dans Affaires étrangères, l'émission géopolitique de France Culture, en référence aux propos du président de la République Emmanuel Macron depuis le début de l’invasion militaire russe en Ukraine. Des propos qui avaient agacé le président ukrainien Volodymyr Zelensky et certains pays de l'Union européenne, comme la Pologne et les Pays baltes.
>> LIRE AUSSI - La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche
«Poutine a franchi la ligne rouge depuis longtemps», affirme encore l'ex-secrétaire d’État des États-Unis et candidate à présidentielle américaine de 2016. Selon elle, l'époque de la fin de la Guerre froide au moment de la chute de l’Union soviétique, où on tentait «de nouer une relation plus étroite avec la nouvelle Russie», est révolue. Aujourd'hui, Vladimir Poutine «se voit comme Pierre le Grand» et «a mené une guerre incessante contre la Suède, contre les Pays baltes, scandinaves et les pays du Nord pendant plus de 20 ans»? argue-telle.
«Il est probable que ceux qui sont sur la ligne de front, la première ligne de l'agression russe, comme les dirigeants baltes ou polonais, ont une vision beaucoup plus claire de qui Poutine est réellement et de ses objectifs», a-t-elle encore souligné.
À VOIR AUSSI - Ukraine: la paix ne se construira pas dans «l'humiliation» de la Russie, affirme Emmanuel Macron
L’Ukraine rétablit la liaison Internet entre la centrale de Zaporijjia et l’AIEA
L’entreprise nucléaire nationale ukrainienne Energoatom a déclaré samedi avoir aidé à restaurer une connexion Internet entre l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA) et les serveurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces russes.
Dans une déclaragion, Energoatom a déclaré que la connexion Internet avait été perdue le 30 mai, mais restaurée le 10 juin, permettant ainsi à l’AIEA de reprendre la surveillance des données de la centrale.
À Kiev, von der Leyen promet une réponse «la semaine prochaine» aux ambitions européennes de l'Ukraine
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en visite surprise à Kiev samedi, a promis une réponse «la semaine prochaine» aux ambitions de l'Ukraine de se porter candidate à l'adhésion à l'UE.
«Nous voulons soutenir l'Ukraine dans son parcours européen», a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une courte conférence de presse suivant son entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les combats se poursuivent dans l'Est avec les soldats russes qui ont envahi le pays le 24 février.
«Les discussions d'aujourd'hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation d'ici la fin de la semaine prochaine», a-t-elle ajouté, soulignant que les autorités ukrainiennes ont «fait beaucoup» en vue d'une candidature, mais qu'il y a «encore beaucoup à faire», notamment dans la lutte anticorruption.
La cheffe de la Commission européenne doit encore s'entretenir avec le premier ministre ukrainien Denys Chmygal pour cette visite à Kiev, sa deuxième depuis le début de la guerre, la précédente ayant eu lieu le 8 avril.
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La Commission européenne finalisera son avis «la semaine prochaine» sur les ambitions de Kiev
La Commission européenne finalisera son avis «la semaine prochaine» sur les ambitions de l'Ukraine de se porter candidate à l'adhésion à l'UE, a annoncé samedi sa présidente, Ursula von der Leyen, en visite à Kiev. «Les discussions d'aujourd'hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation d'ici la fin de la semaine prochaine», a déclaré Ursula von der Leyen après une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
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Prague annonce la mort d'un Tchèque dans l'est de l'Ukraine
Un ressortissant tchèque a été tué dans l'est de l'Ukraine occupé par la Russie, a déclaré samedi à Prague le ministre des Affaires étrangères tchèque Jan Lipavsky. «Le corps de cet homme devrait être acheminé demain jusqu'à la région de Kharkiv», deuxième ville d'Ukraine, sur la ligne de front entre armée ukrainienne et forces russes, a indiqué le ministre à des journalistes après avoir rencontré son homologue turc Mevlut Cavusoglu.
Selon la journaliste tchèque Lenka Klicperova, qui avait publié vendredi la première information sur la mort de cet homme, il s'agit d'un combattant volontaire, identifié comme Michal J. Il s'agit de la deuxième victime tchèque de la guerre lancée en Ukraine par la Russie le 24 février. En mai, Prague avait confirmé la mort d'un chauffeur de camion tchèque porté disparu depuis le début du mois de mars. Touché par une balle, il avait été enterré au bord de la route.
Zelensky demande qu'on mette fin au blocus russe des ports de la Mer Noire
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel samedi à une pression internationale pour obtenir que la Russie mette fin au blocus des ports ukrainiens de la Mer Noire, permettant ainsi des exportations nécessaires pour éviter une crise alimentaire mondiale. S'adressant, par vidéo, au forum sur la sécurité en Asie-Pacifique, le Shangri-La Dialogue, il a prévenu que, faute d'une reprise des exportations ukrainiennes, «le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire, et même des famines, dans de nombreux pays en Asie et en Afrique».
L'Ukraine était, avant l'invasion russe, le plus important producteur mondial d'huile de tournesol et l'un des principaux exportateurs de blé, et des millions de tonnes de céréales sont actuellement bloquées, faute de pouvoir les exporter en raison du blocus russe. Les Nations unies et certains pays poussent pour que soit ouvert un corridor maritime permettant aux exportations ukrainiennes de reprendre.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky demande la fin du blocus russe des ports en mer Noire
Les premiers passeports russes remis aux habitants du sud de l'Ukraine
La Russie a remis samedi ses premiers passeports à des habitants de Kherson, ville occupée par les troupes de Moscou dans le sud de l'Ukraine, ont rapporté les agences de presse russes.
Selon l'agence officielle TASS, 23 habitants de Kherson ont reçu au cours d'une cérémonie un passeport russe, une «procédure simplifiée» permise grâce à un décret signé fin mai par le président russe Vladimir Poutine.
Von der Leyen en visite à Kiev pour parler d'intégration européenne
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est arrivée samedi à Kiev pour une nouvelle visite consacrée aux ambitions de l'Ukraine de rejoindre l'UE et à la reconstruction. «Je suis de retour à Kiev pour rencontrer le président (Volodymyr) Zelensky et le premier ministre (Denys) Chmygal. Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l'Ukraine sur la voie de l'Europe», a-t-elle indiqué aux journalistes, dont l'AFP, l'accompagnant dans sa visite.
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Les forces russes autour de Sievierodonetsk n’ont pas progressé vendredi dans le sud de la ville, a affirmé le ministre britannique de la Défense samedi. «Des combats de ville intenses sont en cours et les deux parties ont subi de lourdes pertes», a poursuivi le ministre.
Frappes constantes sur Sieverodonetsk
Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Sieverodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière. «Sieverodonetsk, Lyssytchansk et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une allocution jeudi soir.
Un peu plus tard, dans son habituel message quotidien du soir, il a fait état «de très violents combats» dans le Donbass. «La Russie veut dévaster chaque ville du Donbass, chacune, sans exagération. Comme Volnovakha, comme Marioupol», a-t-il relevé. «Les militaires ukrainiens font tout pour arrêter les attaques des occupants», a-t-il lancé. Mais les combats se poursuivent dans Sieverodonetsk et les bombardements sont constants, a indiqué vendredi Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région. Il a souligné notamment que le Palais des glaces, un des symboles de la ville, avait été détruit dans un incendie résultant d'un bombardement russe.
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Statut de candidat de l'Ukraine à l'UE: Zelensky réitère sa demande
Kiev réclame un «engagement juridique» concret et un signal fort; les Européens, divisés, tergiversent. Le statut officiel de candidat à l'UE que l'Ukraine souhaite obtenir d'ici fin juin est tout sauf acquis, en dépit des assurances répétées sur l'appartenance ukrainienne à «la famille européenne».
Vendredi encore, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les 27 à ne pas laisser son pays dans une «zone grise», à quelques jours de l'avis que doit rendre la Commission européenne sur le statut de candidat, et avant un sommet fin juin des chefs d'États appelés à se prononcer. Leur vote doit être unanime. «Dans les semaines à venir, l'Union européenne pourrait franchir une étape historique qui prouvera que les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains», a déclaré Volodymyr Zelensky par visioconférence, lors d'une conférence internationale à Copenhague. «Pourquoi, si les sondages montrent que 71% des Européens considèrent l'Ukraine comme faisant partie de la famille européenne, y a-t-il encore des sceptiques politiques qui hésitent à nous permettre de rejoindre l'Union européenne ?», a lancé le président ukrainien, très applaudi.
Les 27 sont très divisés sur la question de la candidature de l'Ukraine à l'UE. Outre Kiev, la Commission doit également rendre un avis la semaine prochaine sur le statut de candidat de la Géorgie et de la Moldavie.
»LIRE AUSSI - L’Ukraine, si près, si loin, de l’adhésion à l’Union européenne
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Biden assure que Zelensky «ne voulait pas entendre» ses avertissements sur une invasion russe
Joe Biden a assuré vendredi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky «ne voulait pas entendre» les mises en garde américaines avant l'invasion de son pays par la Russie.
«Beaucoup de gens pensaient que j'exagérais» en évoquant une attaque russe contre l'Ukraine avant qu'elle ne débute, a déclaré le président américain lors d'une réception à Los Angeles, destinée à lever des fonds pour le parti démocrate. «Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. (Le président russe Vladimir Poutine) allait traverser la frontière. Il n'y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l'entendre», a-t-il ajouté devant des journalistes.
Les États-Unis avaient commencé à alerter sur les préparatifs d'une invasion de l'Ukraine bien avant que le président russe n'annonce le 24 février une «opération spéciale» contre le pays. Ces avertissements avaient suscité l'incrédulité voire des critiques plus ou moins voilées de certains alliés européens, qui jugeaient à l'époque les États-Unis trop alarmistes.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.
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«Bébé Holly» retrouvée vivante 41 ans après sa disparition aux États-Unis
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À Marseille, la Nupes tente le Petit Chelem
ReportageDans la deuxième ville de France, le vote des cités populaires et des jeunes sera déterminant pour l’alliance de la gauche qui veut décrocher quatre des sept circonscriptions en jeu.
Christophe DeroubaixMarseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.
Un porte-à-porte dans les cités des quartiers Nord de Marseille, c’est la dynamique exactement inverse de celle d’une campagne électorale idéale : on commence tout en haut et on descend. En l’occurrence, ce vendredi, en fin d’après-midi, au 20e étage de la tour F de la cité Frais-Vallon. Cette initiative de campagne, prévue au calendrier, tient à un ascenseur, le seul des trois en fonctionnement, mal récurrent des logements HLM dans cette partie de la ville. Les candidats sont ceux qui portent les couleurs de la Nupes : Mohamed Bensaada, technicien radio et militant de longue date des quartiers populaires, et Bénédicte Gomis, technicienne de laboratoire spécialisée dans la PMA et militante associative au long cours. Les deux sont en congés ce soir : deux semaines posées pour la dernière ligne droite. Et des congés qui commencent donc au 20e étage d’une tour. C’est parti.
Au 17e étage, après plusieurs étages de toc-toc-toc restés sans réponse, une dame ouvre, prend le tract, écoute le candidat résumer l’enjeu du 12 juin. « Ah, oui, si Mélenchon passe… », souffle-t-elle. « Mélenchon passe si vous allez voter. » « Oui, mais la dernière fois, il n’est pas passé. » Un fumet épicé se dégage de l’appartement. Mohamed en plaisante : « L’une des choses les plus difficiles dans le porte-à-porte, ce sont les odeurs qui vous donnent de l’appétit. Souvent, les gens nous proposent de rentrer, de prendre un thé, voire de manger quelque chose. »
Entre les 16e et 14e étages, Médina, une jeune étudiante en deuxième année de droit, explique son engagement dans la campagne : « J’ai regardé le programme de Jean-Luc Mélenchon, il y a des mesures qui me convenaient comme l’allocation jeunesse. Je n’ai pas fait la campagne pour la présidentielle, mais après, je suis allé sur le site de la Nupes, j’ai envoyé un mail. » Et la voilà embarquée dans l’équipe de campagne. Aujourd’hui, elle fait binôme avec Christine, militante aguerrie, qui nous rejoint dans l’escalier : « J’ai discuté pendant quinze minutes avec un communiste mélenchoniste, si, ça existe. »
Au 11e étage, un habitant prend le tract et lâche juste un « bon courage ». Au 10e étage, sa voisine du dessous avoue : « Je ne vote pas. » « Par choix ? » lui demande le candidat. Elle hésite : « On ne vous embête pas plus. » Au 5e étage, le candidat croise dans le hall un senior, lunettes de soleil et masque de protection, ancien salarié dans une usine de confitures. « J’ai voté Macron en 2017 et je ne veux plus, c’est clair », engage-t-il avant de faire l’éloge des années où les communistes étaient dominants dans les quartiers Nord. Mohamed : « On doit beaucoup aux communistes, c’est une évidence, les acquis et les conquis sociaux. On est tous rassemblés là, toute la gauche. »
« il faut aller chercher les voix une à une »
Au 2e étage, une femme trentenaire prend le tract, écoute les explications et dit « ça va », formule générique marseillaise suffisamment vague pour que l’on ne sache pas vraiment de quoi il s’agit. Elle ferme la porte. La rouvre trente secondes plus tard et tend trois petites bouteilles d’eau : « Vous devez avoir soif avec cette chaleur. » Au 1er étage, la porte s’ouvre doucement et pas complètement. Le visage de l’homme est craintif. « Bonjour Monsieur, c’est pour l’élection législative. Je suis le candidat, Mohamed Bensaada. Nous sommes avec Jean-Luc Mélenchon. » La porte s’ouvre, le visage aussi : « J’ai cru que vous étiez des témoins de Jéhovah. » Éclats de rire. « Mais j’ai déjà voté pour Mélenchon. » Nouvelle explication de texte des candidats. Retour dans le hall. Six personnes attendent l’ascenseur. Six tracts donnés. Et une question qui surgit : « Vous allez faire quelque chose si vous êtes élus ? »
Bilan ? « Beaucoup de portes fermées. Un bon accueil. De la reconnaissance du nom de Mélenchon. On en rigole parfois entre nous, mais c’est un peu le mot magique. De toute façon, on sait en tout cas qu’il faut aller chercher les voix une à une », débriefe Mohamed Bensaada. Le 12 juin, il arrivera sans aucun doute en tête dans cette circonscription où le total des voix de gauche à l’élection présidentielle a atteint 35 %. La députée LaREM peut compter sur son statut de sortante afin d’améliorer le score d’Emmanuel Macron (17 %). Enfin, l’extrême droite puissante (26 % à la présidentielle), grâce à l’électorat des classes moyennes des secteurs résidentiels, est divisée dans cette partie de la ville où le RN et néo-zemmouriste Stéphane Ravier avait remporté la mairie de secteur en 2014. Toutes les projections classent cette 3e circonscription comme « indécise ».
« c’est vraiment maintenant ou rien pendant cinq ans »
La 5e, en revanche, est donnée en bascule : de LaREM vers Nupes. On redescend vers le centre-ville de Marseille, juste à côté de celle où Jean-Luc Mélenchon a cédé sa place à Manuel Bompard. En 2017, Hendrik Davi (FI) avait échoué d’un cheveu au second tour (48,5 %). Pour Myriam, 20 ans, c’est même « gagné à coup sûr ». La fougue de l’affirmation n’exclut pas l’engagement pour assurer le coup. Elle en est à sa deuxième campagne de suite, après celle de la présidentielle. « Je voulais montrer qu’en venant des classes populaires (mère, gouvernante dans un hôtel, et père, conseiller d’orientation), on pouvait aussi s’intégrer à la politique », explique-t-elle. À la fac de droit, où elle est en deuxième année, cela ressemble à une terre de mission « avec des jeunes qui se droitisent ». Avec les moins droitiers ? « Je suis clairement une forceuse », sourit-elle.
Dans le « groupe d’action » du centre-ville, elle retrouve deux jeunes femmes novices. Milena, 28 ans, libraire, dont la famille illustre l’explosion du PS ( « J’ai quatre grands-parents plutôt de gauche catho PS : deux sont mélenchonistes, deux sont macronistes »), a décidé de se lancer dans la campagne législative « par un sentiment d’urgence ». « Je me suis dit : c’est vraiment maintenant ou rien pendant cinq ans », glisse-t-elle avant d’aller rejoindre, en ce mardi soir, la réunion du noyau militant de la campagne. Mathilde, 21 ans, arrive. Venue à Marseille depuis Montpellier pour suivre des études d’assistante sociale, elle aussi est passée du partage sur les réseaux sociaux lors de la présidentielle au triptyque militant réunion-collage-tractage pour cette législative. « C’est tellement passé près qu’en fait, plutôt que d’être abattus, on est restés mobilisés après cette défaite de peu. » Du partage de ce sentiment par les jeunes électeurs dépend une partie de l’enjeu pour la gauche rassemblée de réaliser un « Petit Chelem » à Marseille.
marseilleLégislatives 2022Nupes Le Figaro
Législatives 2022: un premier tour incertain à l’issue d’une campagne atone
Dinah CohenINFOGRAPHIE - Les sondages donnent le camp Macron et la Nupes au coude-à-coude à la veille du scrutin législatif.
Voilà vingt ans que le cours des choses est le même. Des candidats à la présidentielle se livrent une ardente bataille, l’un d’entre eux accède à la fonction suprême et, quatre semaines plus tard, les Français confirment leur choix en mettant à la disposition du chef de l’État une majorité de députés. Le locataire de l’Élysée est alors porté par ses troupes et tente de profiter de cet élan pour réformer le pays.
Ces élections législatives pourraient-elles déroger à la règle? En 2017, Emmanuel Macron a, comme ses prédécesseurs, bénéficié d’une très large majorité à l’Assemblée nationale. Désormais en poste pour un second mandat, il a, aujourd’hui encore, de grandes réformes en tête. À commencer par celle de la retraite à 65 ans, qui nécessitera de disposer de solides troupes au Palais Bourbon. Mais le contexte semble, cette fois-ci, différent. Dans la lignée de la présidentielle, la campagne des législatives qui s’achève a été des plus particulières. Durant cinquante jours, les oppositions ont appelé à profiter de ce scrutin pour «rectifier le tir» face à un président réélu «par défaut». Faisant ainsi planer l’incertitude sur les résultats à venir.
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Quand Emmanuel Macron est réélu le 24 avril dernier, il tourne la page d’une intense période. Les derniers mois ont été marqués à la fois par la crise sanitaire, le retour de la guerre en Europe et une entrée tardive dans l’arène. Les Français sont fatigués, et il est peu probable qu’il y ait pour ce début de mandat un «état de grâce». Au lendemain de sa victoire, le chef de l’État sait aussi qu’une nouvelle séquence capitale arrive. Celle des législatives qui, pour la première fois, va s’étendre sur une durée exceptionnellement longue, laissant le temps aux électeurs de changer d’avis, et à l’exécutif de commettre des erreurs. Le président veut donc en retarder au maximum le démarrage, et ne prend pas moins de trois semaines pour nommer son nouveau gouvernement. Mais il laisse là un vide, que Jean-Luc Mélenchon va s’empresser de remplir.
Première force d’opposition
Car pendant ce temps-là, le candidat malheureux s’active. Après avoir manqué la marche du second tour à 400.000 voix près, le leader de La France insoumise ne veut pas s’avouer vaincu. Et le silence d’Emmanuel Macron s’avère être la parfaite occasion pour exister. D’abord en proposant aux Français de l’«élire» premier ministre. Ensuite en réussissant le pari de l’union de la gauche. Cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) qui naît le 6 mai, et rassemble sous une même bannière Insoumis, écologistes, socialistes et communistes.
Rapidement, la Nupes sature les ondes. Les négociations se sont certes menées dans la douleur, mais un accord est suffisamment rare pour devenir un événement. D’autant plus que cette entente pourrait bien être une planche de salut pour les socialistes et communistes qui espèrent maintenir un groupe au Parlement, et pour les écologistes qui y feraient leur retour après six ans d’absence. Rares sont ceux à penser que Jean-Luc Mélenchon peut véritablement s’installer à Matignon, mais quelque chose semble se passer. Et si la Nupes devenait la première force d’opposition? L’équation semble d’autant plus plausible que Marine Le Pen, pourtant finaliste de la présidentielle, a opté pour un discours réaliste aux airs presque défaitistes, consistant à dire qu’il n’est pas possible pour son mouvement de devenir la force majoritaire. «Le Rassemblement national a désormais un rôle de figuration. Je crois que nous avons réussi à politiser cette campagne et lui donner de l’enjeu. Nous l’avons rythmée, aussi bien sur la forme que sur le fond. On a été central», se félicite ainsi Manon Aubry, eurodéputée LFI.
Devant la dynamique engendrée par cette union, la majorité présidentielle s’interroge. Était-il si judicieux de laisser la gauche s’installer dans le paysage? Emmanuel Macron pourrait-il ne pas obtenir une majorité absolue, fixée à 289 sièges? C’est ce que laissent entendre certains sondages. Dernier en date: une étude Ifop-Fiducial pour LCI publiée vendredi et prévoyant des scores particulièrement serrés, avec 26,5 % des intentions de vote pour l’union de la gauche, contre 26 % pour la majorité. Les projections prévoient également 180 à 210 sièges pour la Nupes, et 270 à 305 pour Renaissance. «Il y a des chances pour qu’on arrive en tête dimanche. Il faudra alors tenter de mobiliser encore plus dans l’entre-deux-tours, tout en affrontant les tirs tous azimuts de nos concurrents», prévoit d’ores et déjà Manon Aubry.
«On a pris trop de temps», déplore de son côté un membre du gouvernement, inquiet de ne pas avoir suffisamment vu son camp mener bataille. Il a en effet fallu attendre les derniers jours pour que les troupes se mettent enfin en marche. Tour à tour, les lieutenants macronistes se sont ainsi succédé sur les plateaux pour pointer la radicalité du projet mélenchoniste, décrédibiliser ses projections économiques et fustiger ses incohérences.
Une droite «raisonnable»
Un spectacle attentivement observé par Les Républicains, lesquels ont privilégié une certaine discrétion médiatique. Il faut dire qu’avec les 4,78 % de leur candidate, Valérie Pécresse, les cadres du parti ont vite compris qu’ils ne pourraient pas compter sur un quelconque élan national. Ils ont à la place misé sur une campagne locale, censée montrer à quel point LR est un parti enraciné, aux antipodes d’une majorité constituée de «technos» et de «parachutés». Plus récemment, ils ont également vu dans la Nupes un possible atout dans leur opération survie. Car s’il devait se contenter d’une majorité relative, le camp présidentiel serait bien obligé d’aller chercher des soutiens… sur sa droite. Il n’y trouverait alors ni alliés, ni partenaires, mais bien un groupe de députés prêt à prouver qu’il existe une droite «raisonnable», capable de constituer une alternative.
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Des ambitions multiples, qui ne sont à la veille du scrutin que des plans sur la comète. Car ces législatives restent suspendues à l’inconnue de l’abstention, qui s’annonce record, et pourrait bien créer des surprises tant elle pénalise régulièrement LFI et le Rassemblement national. Sur le terrain, les candidats font d’ailleurs le même constat. Après une année éprouvante, des campagnes souvent atones et une lassitude palpable, il est plus que jamais difficile de «sentir les choses». Qui sait si l’Assemblée nationale changera véritablement de visage? Premiers éléments de réponse dimanche dans les urnes.
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L'Humanité
Les mesures phares de l’union de la gauche plébiscitées par les Français
ActuNotre sondage Ifop pour l’Humanité Magazine indique que les citoyens soutiennent largement la hausse du Smic, la retraite à 60 ans, le blocage des prix, la taxation du capital et les objectifs climatiques ambitieux proposés par la Nupes. En particulier les jeunes et les milieux modestes.
Aurélien SoucheyreLes Français voteront-ils selon leurs idées lors des législatives ? Ils soutiennent en tout cas très largement le programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), selon un sondage Ifop pour l’Humanité Magazine. Porter le Smic à 1 500 euros net mensuels ? 76 % des Français sont pour (le score monte à 80 % chez les moins de 35 ans, et même 85 % chez les ouvriers), preuve que nos concitoyens veulent des salaires dignes et un autre partage des richesses produites. Restaurer le droit à la retraite à 60 ans ? 77 % des Français s’y disent favorables (dont 80 % chez les actifs, et même 84 % chez les moins de 35 ans). Comme quoi les arguments de la Macronie visant à repousser à 65 ans l’âge de départ à la retraite ne les convainquent pas. Bloquer immédiatement les prix de l’essence et encadrer durablement les prix des produits alimentaires de première nécessité ? 89 % des Français l’approuvent (dont 90 % chez les classes populaires et 95 % chez les plus modestes). Ce qui indique que les citoyens attendent bien plus que les quelques mesurettes concédées par le gouvernement.
Les Français veulent également abolir deux des réformes fiscales les plus importantes du quinquennat Macron. Ils sont ainsi, comme le propose la Nupes, 79 % à vouloir rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Une mesure qui rencontre un écho très favorable dans plusieurs milieux puisque 63 % des catégories aisées sont pour, tout comme 74 % des dirigeants d’entreprise et 87 % des ouvriers. Toujours sur les questions fiscales, nos concitoyens sont également 63 % à attendre la suppression de la flat tax qui limite l’imposition du capital. C’est le cas de 58 % des sympathisants RN, de 66 % des retraités et de 75 % des sondés de gauche, preuve que, pour les Français, le capital doit lui aussi être taxé (en l’occurrence bien au-delà du plafond de 30 % fixé par Macron).
Les citoyens ont aussi un avis sur la question de la propriété des grandes infrastructures du pays. Ils sont 78 % à vouloir renationaliser les aéroports stratégiques et les autoroutes. Une mesure de la Nupes soutenue par 68 % des électeurs de Macron, 85 % des ouvriers et même 87 % des dirigeants d’entreprise. Enfin, les ambitions de la coalition de gauche concernant la question climatique, l’une des principales préoccupations des Français, sont également plébiscitées. 81 % des sondés sont ainsi favorables à relever les ambitions climatiques de la France avec, pour objectif, une baisse de 65 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030. À droite, 65% des électeurs de Valérie Pécresse soutiennent cette volonté. C’est également le cas pour 81 % des ouvriers et 82 % des 18-24 ans.
Il ressort, au final, que ces mesures phares de la Nupes rencontrent une très large adhésion dans le pays. Reste à savoir si les Français feront le lien entre cette offre politique et leur demande, notamment chez les ouvriers et les jeunes, qui soutiennent tout particulièrement les objectifs de la Nupes.
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Le général François Meyer, qui avait aidé des harkis à fuir l'Algérie, est mort
L'officier français, dont l'Élysée a annoncé la mort ce samedi et salué la mémoire, avait exfiltré par ses propres moyens plusieurs centaines de musulmans algériens ayant servi la France.
Emmanuel Macron a fait part samedi du décès du général François Meyer, un officier qui avait pris fait et cause pour la défense des harkis, ces musulmans ayant servi l'armée française pendant la guerre d'Algérie. À la fin de cette guerre (1954-1962), rappelle le président dans un communiqué d'hommage, François Meyer avait décidé «d'exfiltrer par ses propres moyens ses hommes et leurs familles vers la métropole, en contradiction flagrante avec les directives officielles». Alors que des milliers de harkis étaient pourchassés et tués en Algérie, il avait fait embarquer 350 personnes vers la France.
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«Après avoir sauvé ses hommes et leurs familles», écrit le président, «il consacre son énergie à chercher des villages français pour les accueillir, qu'il trouve finalement en Lozère. Les harkis qui s'y installent deviennent agriculteurs. Pendant des années, il y passe toutes ses permissions et déploie des efforts inlassables pour aider à leur intégration. Il s'emploie aussi à entretenir la mémoire de ses anciens compagnons d'armes, dans la presse et dans des colloques, publiant un livre à leur sujet en 2005».
En septembre 2021, Emmanuel Macron avait remis à François Meyer la grand-croix de la Légion d'honneur, à l'occasion d'une réception à l'Élysée consacrée aux harkis. Ce jour-là, le chef de l'État avait demandé «pardon» aux harkis au nom de la France pour leur tragédie.
Le Figaro avait rencontré le général François Meyer en février 2021. «En réalité, je n'ai fait que respecter la parole que j'avais donnée à mes hommes, avait assuré le général, en revenant sur son histoire. C'était une question d'honneur et de responsabilité morale. Car je crois avoir connu une guerre dont la réalité échappe encore à de nombreux Français, une guerre civile d'une violence extrême entre Algériens au moment de la décolonisation. Je précise que je n'ai jamais promis à mes soldats que la France resterait en Algérie. J'ai simplement assuré à mes harkis que je resterais avec eux jusqu'au dénouement. Comme l'a peut-être dit Christophe Colomb: «Il est de tradition, chez les amiraux de Castille, de choisir la mort plutôt que d'abandonner un seul de ses hommes.»
Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé
INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.
Stade de France : les images de vidéosurveillance de la RATP ont également été détruites
À l’inverse, la SNCF a annoncé avoir «bloqué l'effacement» et conservé les images. La justice les a réquisitionnées ce vendredi, selon l'entreprise ferroviaire.
Métropole de Lyon : les Verts veulent créer des pistes cyclables non genrées
En charge de la voirie et des mobilités actives pour le Grand Lyon, Fabien Bagnon veut concevoir des pistes «inclusives».
L'Humanité
Soumya Bourouaha, candidate féministe
Un jour avecJusque-là suppléante de Marie-George Buffet, la communiste prend le relais pour être à son tour élue députée. Elle est en campagne dans la 4 e circonscription de Seine-Saint-Denis, avec l’investiture de la Nupes.
Diego Chauvet« Être suppléante, ça veut dire qu’on continuera à travailler ensemble. » Ce 8 juin, Marie-George Buffet rassure les mères de famille venues la rencontrer avec Soumya Bourouaha dans un square de la cité-jardin de Stains (Seine-Saint-Denis). La députée sortante de la circonscription, élue depuis 1997, passe la main à celle qui est actuellement sa suppléante. « Si je suis élue le 19 juin, on va juste inverser », confirme Soumya Bourouaha. « Imaginons que la Nupes soit majoritaire, et que Jean-Luc Mélenchon soit premier ministre, ajoute Marie-George Buffet. S’il a besoin d’une secrétaire d’État à l’Enseignement professionnel, Soumya est quelqu’un de très qualifié ! » Et c’est une ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports qui le dit.
Un vrai concert à deux voix
Les femmes venues à la rencontre des deux candidates ont beaucoup de questions à leur poser. « Que comptez-vous défendre si vous êtes à l’Assemblée ? » demande l’une d’elles. « Et vis-à-vis des expulsions locatives ? Sur cette rue, la moitié des logements sont vides ! » fait remarquer une autre, avant qu’une troisième n’enchaîne sur le droit de vote des étrangers… À chaque fois, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet apportent des réponses. Un vrai concert à deux voix. « Les étrangers travaillent et paient des impôts, il faudrait qu’ils puissent voter au moins pour les élections municipales », assure la candidate titulaire. « Quand on organise une réunion de parents d’élèves, on ne leur demande pas leur nationalité », abonde sa suppléante. Quant aux expulsions locatives, Soumya Bourouaha rappelle aux mères de famille qu’elles ont toujours « fait en sorte d’y aller pour les empêcher », tandis que Marie-George Buffet explique que son groupe a déposé à l’Assemblée une propositon de loi pour les interdire. « Parce qu’elles ne règlent rien », en plus d’être inhumaines pour les familles concernées. Un combat à poursuivre et qui en appelle d’autres, comme sur les frais bancaires, qui frappent, eux aussi, particulièrement les familles en difficulté financière et qu’il s’agit de « plafonner davantage », martèle la candidate.
Les droits des femmes
Mais, ce jour-là, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet insistent sur ce qui sera leur cheval de bataille à l’Assemblée : les droits des femmes. Le matin même, après une distribution de tracts sur le marché Danielle-Casanova, au Blanc-Mesnil, une conférence de presse est organisée pour le faire savoir. Et le duo monte au créneau. « Je passe la main à quelqu’un qui partage mes valeurs, affirme la députée sortante. La résistance aux conquêtes des femmes est encore présente. » Soumya Bourouaha s’engage, elle, à soutenir à l’Assemblée nationale « 10 mesures à mettre en place dans les cent premiers jours du quinquennat ». Elles vont des « un milliard d’euros par an pour mettre fin aux violences conjugales », à la constitutionnalisation du droit à l’IVG, en passant par l’allongement du congé paternité obligatoire ou l’adoption d’une « réelle diplomatie féministe » en augmentant les financements de la solidarité internationale vers les droits des femmes.
« Une majorité Nupes est possible »
Pour toutes ces luttes et bien d’autres, l’alliance des forces de gauche au sein de la Nupes, affirme Soumya Bourouaha, « donne un véritable espoir, une bouffée d’air pur à tous les habitants ici ». Surtout lorsqu’il s’agit de faire face au violent mépris du gouvernement. À l’instar des propos de la première ministre en réponse à une femme handicapée. « Macron a fait une promesse sur la déconjugalisation de l’AAH, et aussitôt, Élisabeth Borne la balaie d’un revers de main », dénonce l’ancienne ministre communiste, rappelant au passage le « vote bloqué » par le gouvernement pour empêcher son adoption lors du précédent mandat. Face à de telles attitudes, toutes deux en sont certaines : « Une majorité Nupes est possible. » Mais même dans l’opposition, la candidate est prête au combat. « Si l’on est en mesure de déposer 1 000 ou 2 000 amendements sur certains projets de loi, il y aura de belles batailles parlementaires. »
L’éducation un autre de ses combats
Des batailles que Marie-George Buffet a toujours pris soin de « nourrir de situations réelles et par du vécu ». « Issue de la Seine-Saint-Denis », c’est aussi là que Soumya Bourouaha entend puiser sa force. « Et les violences faites aux femmes, je connais », confie-t-elle dans l’après-midi à la cité-jardin. Elle déplore « l’invisibilité des femmes dans les manuels scolaires », elle qui fera de l’éducation un autre de ses combats d’élue. Elle a été enseignante en Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté), travaille toujours dans un lycée d’enseignement général et technologique. Le réel, elle connaît, surtout lorsqu’il vient la rattraper cruellement : « J’entends être très vigilante et faire des propositions de loi sur la question de la dépendance, du grand âge et de l’isolement des personnes âgées. Mon père est mort tout seul pendant le Covid, sans que nous puissions aller le voir. Pour les familles, c’est insupportable. »
Législatives 2022marie-george buffetNupespcf L'Humanité
Législatives 2022. Les résultats du 1er tour dans votre circonscription et votre département
- Découvrez dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.
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Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ? Retrouvez ici, en attendant les résultats, notre carte des candidats de l'Union populaire.
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Avant même le 1er tour, le programme de la Nupes a déjà conquis la majorité de l’opinion. La preuve avec notre sondage exclusif !
- Suivez l'actu de ces législatives dans notre direct.
Découvrez sur cette carte dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région.
Ces élections législatives permettront d'élire les 577 députés de la XVIe législature, à l'issue du second tour qui aura lieu le 19 juin 2022.
Pour ces élections, les principaux partis de gauche se sont unis dans le cadre de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Résultats Législatives 2022Législatives 2022Nupes L'Humanité
Législatives. Marylène Faure : « Avec la Nupes, quelque chose de nouveau émerge »
ActuMilitante communiste depuis ses plus jeunes années, Marylène Faure représentera la Nupes dans la 8 e circonscription de Gironde. Salariée d’EDF depuis 1998 et syndicaliste, elle entend faire valoir son expérience dans le secteur énergétique face à la flambée des prix et aux politiques menées ces dernières années. Entretien.
Titouan ThonierSeule candidate communiste investie dans le département, Marylène Faure entend disputer son siège à la députée sortante, Sophie Panonacle (LaREM), dans une circonscription plutôt à droite. Elle propose une refonte de notre modèle énergétique, depuis trop longtemps éloigné des besoins de la population.
En 2017, LaREM l’a emporté dans 9 des 12 circonscriptions de votre département autrefois dominé par le PS. La Nupes peut-elle permettre à la gauche de reconquérir ce territoire ?
L’union était une volonté du peuple de gauche dans son ensemble. Même si elle a été actée tardivement, tout le monde se mobilise pour remporter un maximum de circonscriptions, et l’on sent dans cette campagne quelque chose de nouveau qui émerge. J’espère que la Nupes va redonner espoir au peuple de gauche et le ramener aux urnes, pour qu’enfin ce monde change.
Vous héritez d’une circonscription difficile pour la gauche. Comment espérez-vous renverser la situation ?
J’ai toujours été positive. Il est vrai qu’avant 2017, cette « circo » était la seule du département aux mains de la droite. Beaucoup m’ont dit que ce serait difficile d’inverser la tendance. En réalité, selon l’INSEE, nous comptons 40 % de gens riches ou très riches. Cela veut dire qu’il y a 60 % de classes moyennes ou populaires. Notre bastion, il existe, mais ce sont principalement des abstentionnistes. Il faut leur montrer que la Nupes peut réellement changer leur quotidien.
Vous êtes syndicaliste à la CGT depuis plus de 30 ans. Que représente pour vous cette candidature aux élections législatives ?
Je suis la seule communiste à être investie dans ce département. Mon père était syndicaliste et militant au PCF. J’ai été éduquée dans des valeurs de solidarité et de fraternité. En rentrant dans la vie professionnelle, je me suis naturellement engagée dans le syndicalisme. J’ai débuté dans la grande distribution, un secteur où les femmes sont fortement représentées. Nous nous sommes battus pour l’égalité salariale et des conditions de travail. J’ai ensuite eu la chance d’entrer chez EDF à Arcachon, en 1998, où j’ai peut-être eu tous les mandats possibles ! Je suis également investie dans l’association Drop de Béton, qui, à travers le rugby, œuvre pour l’insertion sociale, notamment des jeunes filles et des personnes en situation de handicap. Ce sont autant d’engagements qui me permettent de faire vivre mes valeurs.
Que reprochez-vous à LaREM en matière d’énergie ?
Le problème remonte à la privatisation en 2004 et précède donc la Macronie. Mais avec celle-ci, nous sommes dans la continuité de politiques publiques qui privilégient une logique de marché en délaissant le bien public. Le projet Hercule illustre parfaitement cette volonté politique. On détricote les conditions de travail des salariés, certaines activités sont externalisées, nous manquons de matériel et faisons face à un cruel manque de reconnaissance… C’était le cas avec la SNCF, c’est pareil avec l’hôpital en ce moment. L’humain n’est pas pris en compte dans ces réorganisations et les salariés en ressentent un profond mal-être.
Que proposerez-vous à ce sujet si vous êtes élue à l’Assemblée ?
Une stratégie qui repose sur un mix nucléaire/renouvelable est nécessaire. La seule ressource aujourd’hui capable de répondre à nos besoins, c’est le nucléaire. Mais il faut prendre en compte le débat sur le traitement des déchets radioactifs. En ce sens, il faut investir dans la recherche et développer les énergies renouvelables, pour pouvoir, à terme, définir une nouvelle politique énergétique sur les prochaines décennies, ce qui n’a pas été fait depuis 1946.
Le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure des Français. Quelles mesures défendriez-vous dans l’hémicycle pour faire baisser la facture énergétique ?
Nous proposons une diminution de la TVA à 5,5 % sur le gaz et l’électricité, cela devrait permettre de diminuer la facture des ménages d’environ 30 %. Et cette mesure sera combinée à la revalorisation du SMIC à 1 500 euros et des minima sociaux. Nous défendrons ensuite la renationalisation d’EDF et d’Engie, qui permettra de pérenniser notre modèle. Nous souhaitons également porter la question de la souveraineté énergétique sur la scène européenne. L’augmentation des prix n’est pas uniquement liée à l’invasion russe en Ukraine. La demande mondiale s’accentue, ce qui favorise l’explosion des prix.
Législatives 2022NupespcfÉnergie Le Figaro
Tops/Flops Toulouse-La Rochelle : Dupont en détonateur, les Rochelais impuissants
Maxime DubernetRetrouvez les Tops et les Flops du barrage de Top 14 Toulouse-La Rochelle (33-28).
Tops
Toulouse pose sa candidature pour sa réélection
En écartant le vainqueur de la dernière Coupe d’Europe, le Stade Toulousain a marqué un grand coup ce samedi soir. Les Rochelais montaient en puissance ces dernières semaines, et pourtant, les champions de France ont dominé les débats dans l'intensité et les intentions de jeu. Ils feront face à Castres vendredi prochain en demi-finale à Nice, pour décrocher un billet pour le Stade de France. Seule ombre au tableau, la sortie prématurée de Cros, touché au genou gauche.
Les Toulousains sont vraiment frais
Défaits dans les grandes largeurs en Irlande par le Leinster (40-17), le spectre de la saison blanche s’est agité devant les hommes d’Ugo Mola. Leur fatigue avait été pointée du doigt… Mais étonnamment, l’entraîneur haut-garonnais déclarait hier avoir vu l’inverse à l’entraînement. «Tu penses qu'ils vont être émoussés et ils sont au contraire plus frais que jamais. C'est là que j'ai été surpris par la fraîcheur des gars et leur capacité à répéter les efforts de bon niveau, voire de très bon niveau.» Ce sentiment s’est matérialisé sur la pelouse d’Ernest-Wallon. Ces Toulousains, dans cet état de forme, seront difficiles à battre…
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Dupont, le boss est de retour
Depuis la fin du Tournoi des six nations, on le disait usé par la cadence des matchs, moins performant, trop surveillé. Il y avait une part de vérité, sûrement exagérée. Samedi soir, Dupont a remis les pendules à l’heure. Au-delà de sa distribution et de son jeu au pied parfaits, il a été déterminant pour lancer son équipe. Il a pris un intervalle, parcouru 50 mètres sur le premier essai de Fouyssac (8e). Puis, dans son style caractéristique, il est venu au soutien d'Arnold pour marquer son 4e essai sur les quatre derniers matchs (13e).
La bataille des collisions est toulousaine
C’était annoncé avant le match, et c’est régulièrement le thème décisif de ces confrontations entre Haut-Garonnais et Charentais : les duels physiques sont la clé pour dominer son adversaire. Plusieurs duels ont eu lieu : Baille et Atonio ont rivalisé en première ligne, le premier prenant peu à peu le meilleur sur son coéquipier en bleu. L’influence d’Alldritt a été réduite par les bons plaquages de Elstadt et de Jelonch. Enfin, Botia et Akhi se sont livré un concours de percussions.
Flops
La Rochelle n’y arrive pas contre Toulouse
En remportant la Champions Cup il y a deux semaines contre les Irlandais du Leinster, le Stade Rochelais voulait prouver qu’il avait rejoint la table des très grandes équipes face aux Rouge et Noir. Las, il a concédé une septième défaite consécutive, y compris les deux finales de coupe d'Europe et de championnat de France la saison dernière. Pis, sur les onze derniers matchs joués, les Maritimes avaient remporté dix matchs pour un revers contre... Toulouse. Bête noire.
O’Gara s’est trompé
L’entraîneur irlandais du club de Charente-Maritime s’est trompé au moment d’analyser ce match. «C'est le moment, affirmait-il avant la rencontre. Le timing est parfait. On a besoin de montrer ce que nous sommes capables de faire. C'est l'opportunité de montrer notre niveau.» Une déclaration un peu présomptueuse : pris à la gorge par les Toulousains, il n’a su trouver les bons leviers pour remotiver ses troupes à la pause. Sa volonté de ne pas taper au pied et de se cantonner à un jeu restrictif a provoqué sa chute.
Top 14 : quand un avant toulousain tente, et réussit, une transformation du bord du terrain (en vidéo)
C'est une image récurrente en fin de saison, mais toujours amusante. Les joueurs en fin carrière ont…
Bordeaux-Bègles : les coups de gueule d'Urios se multiplient, pour quel effet ?
Depuis son arrivée en Gironde, le manager de l'UBB a multiplié les saillies musclées contre son équipe, qui a connu cette année une deuxième partie d'exercice chaotique, avant de défier le Racing 92 dimanche en barrage du Top 14.
Top 14 : Urios, manager de l'UBB, «ne regrette absolument pas» ses critiques envers Jalibert et Woki
Le technicien girondin a confirmé les propos qu'il avait tenus après la défaite de son équipe à Perpignan.
L'Humanité
Les invisibles
ChroniqueArthur HayDans le cadre du scandale du développement de l’ubérisation, les livreurs et les VTC ont finalement une chance que les autres n’ont pas : la visibilité. Au lancement des plateformes de livraison à Bordeaux, beaucoup de gens nous demandaient qui nous étions, et pourquoi on se trimballait toute la journée dans le centre-ville avec un gros sac cubique dans le dos. « Les types avec les gros sacs font une grève ! » C’est grosso modo ce qu’ont dû se dire les médias qui ont décidé de couvrir nos premières actions. Cette visibilité qu’implique notre travail nous a sauvés du déni quant à la précarisation imposée à notre métier.
Les élections de représentants chez les travailleurs de plateformes sont le reflet de la situation médiatique et politique, pas celle de la réalité du travail. Pourquoi le gouvernement a-t-il fait le choix de mettre en scène une élection pour seulement deux métiers touchés par cette gangrène ? Par obligation politique certainement, car l’opposition et les médias concentrent leur intérêt sur les VTC et les livreurs, qui sont les plus à même de toucher les consommateurs de médias et les électeurs. Je ne renie pas le travail qu’a fait mon syndicat pour peser dans le rapport de forces, mais il faut reconnaître le coup de fouet que représente le monde lorsqu’il commence à nous regarder et à nous soutenir.
Pourtant, quels domaines d’activité, quels métiers peuvent aujourd’hui se vanter d’être immunisés dans cette nouvelle étape de l’exploitation capitaliste ? Hormis les livreurs et les VTC, combien de métiers sont-ils déjà touchés ? J’ai parfois peur d’avoir été embarqué dans un piège qui nous place comme l’arbre cachant la forêt. Pendant que le monde nous regarde résister à l’assaut des plateformes qui veulent nous abattre, derrière, c’est toute la faune et la flore du travail qui se fait ravager par des machines de guerre antisociales. La responsabilité devient énorme, car elle comprend aussi le combat de l’acceptation sociale ou non de ce nouveau système d’exploitation. Si nous venions à nous résigner, à lâcher prise, alors le message serait finalement l’acceptabilité des pires situations. La responsabilité est assez énorme pour des travailleurs précaires qui, en plus de leurs 50 heures minimum de travail par semaine, doivent assumer un rôle de dernier rempart du droit du travail.
Le travail des centrales syndicales est essentiel pour sortir de ce piège dangereux. Il faut aider à organiser, à rendre visible, les autres métiers sous le joug des plateformes. Elles doivent compenser l’absence de visibilité qui s’ajoute à l’absence de droit, de temps, de moyens. Par exemple, les femmes de ménages, isolées dans leur travail et loin des regards car cachées entre quatre murs. Ou encore toutes les personnes « indépendantes » qui vendent leur force de travail sur des plateformes diverses via leur ordinateur personnel installé dans leur salon, bien à l’abri de la curiosité du monde. Éducation, marketing, santé, services à domicile, etc. Tout le monde est concerné. Quand on parle d’Uber, tendez l’oreille, on parle de vous.
la chronique d'arthur hay Le Figaro
«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis
Madeleine MeteyerILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.
Pour y comprendre quelque chose, il faut tracer une droite. Puis y placer quatre points. Celui de l’extrême gauche représente Samantha. Le point à côté du sien, Sylvain. À droite de Sylvain se trouve Laurianne*. Et enfin, à l’autre bout, il faut placer «Nounours».
Face à une part de tarte kiwi framboises, on passe bêtement le doigt sur la ligne en faisant mine d’être frappé par l’évidence. «Ceux qui sont reliés par la droite sortent ensemble», explique gentiment Laurianne, 35 ans, visage large et pâle, cheveux noirs, directrice d'école. Samantha, 28 ans, ébéniste, est donc la compagne de Sylvain, un échalas aux longues boucles, vendeur dans un magasin de jeux de rôle… lui-même est le fiancé depuis 15 ans de Laurianne… qui est aussi la compagne de Nounours, fonctionnaire de son état. En revanche Samantha et Nounours, situés aux deux extrémités, sont seulement amis. Tout comme Samantha et Laurianne. Et Sylvain et Nounours. Vous suivez ?
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La drôle de bouillabaisse qu’ils forment s’appelle «polycule», un mot-valise composé du néologisme américain «polyamory» , lui-même issu du grec et du latin. Être membre d’une polycule signifie, selon la définition de la réalisatrice Isabelle Broué, à l'origine du terme : «vivre des relations plurielles éthiques dans lesquelles l’amour (...) est libre de se développer».
Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances.
Depuis trois ans Samantha, Sylvain, Laurianne et Nounours vivent ensemble à Brignais, une commune de la couronne lyonnaise, dans la jolie maison aux volets gris où, cet après-midi de juin, ils dégustent donc cette tarte kiwi-framboises. Avec eux habitent aussi les filles de Sylvain et Laurianne : Élodie, 11 ans et Maylis, 9 ans.
En 2014, Sylvain et Laurianne formaient un couple monogame classique. Ils étaient parents, ensemble depuis 7 ans. «Et puis j’ai fait une sortie de route», raconte la jeune femme. Elle s’est mise à aimer passer du temps avec un autre homme, «je n’ai pas trompé Sylvain mais j’ai eu... un crush.» S'ensuivit une culpabilité terrible. Que devait-elle faire vis-à-vis du père de ses filles ? (Sylvain donc).
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Sylvain et Laurianne ne sont pas abonnés à Elle mais ils ont pleinement intégré la valeur des valeurs conjugales contemporaines : la communication. «Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances et à les remettre en question, continue Laurianne de sa voix grave. On a parlé de ce que je ressentais pour l'autre homme, de cette croyance qu'on avait que si on allait voir ailleurs, ça voulait dire qu’on ne se respectait pas.» Et ils l'ont «revisitée». Jusqu’à décider d’ouvrir leur couple selon un contrat - écrit même au départ. Lequel stipulait «on ne pioche pas parmi les amis, on en parle à l’autre».
Huit ans après, ils vivent avec Samantha et Nounours. Et s’en trouvent heureux. Quand Sylvain est entré dans la pièce, il a embrassé Samantha puis Laurianne sur les lèvres. Aucune n’a cillé lors du tour de l’autre. Pour ce qui est des nuits, habituellement les couples alternent d’une semaine à l’autre. «Mais on peut se montrer souple si l'un d'entre nous a absolument besoin de ne pas dormir seul un soir», détaille Laurianne. Ils déménageront bientôt dans une maison d'un village voisin où chacun disposera de sa chambre. Pour la louer, ils ont dû cesser de se présenter comme «deux couples avec deux enfants qui cherchent un logement». «Les propriétaires refusaient. L'un d'eux a même dit “je ne veux pas de ça chez moi”», raconte Nounours.
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Comment les membres de notre polycule font-ils pour ne pas avoir de temps en temps envie de coller leur poing dans le nez de celui ou de celle avec qui ils partagent leur conjoint, conjointe ? Ont-ils grandi parmi des hippies ? Sont-ils immunisés contre la jalousie, partisans de l'infidélité ? Les questions se bousculent ; les cuillères raclent les bouts de tarte ; Laurianne se penche vers la table.
«Mais c’est quoi la fidélité ? C’est une question qu’on se pose constamment dans un couple. Est-ce que penser à quelqu’un, c’est tromper son conjoint ? Est-ce qu’être amoureux, c’est de l’infidélité ?» La Princesse de Clèves, qui reste chaste pour son mari mais ne pense qu’au duc de Nemours était-elle infidèle ? Pour les polyamoureux, ou les «polyacceptants» comme Nounours - il ne fréquente que Laurianne -, avoir plusieurs conjoints revient à avoir plusieurs amis. «On partage notre temps».
Tout le monde sait
Reste la question des enfants. Alors que la conversation court sur la différence entre le polyamour et le libertinage («uniquement du sexe»), entre le polyamour et la polygamie («le couple n’est ouvert que pour l’un des deux : le mec») une gamine auburn, Maylis, vient se couler dans les bras de Sylvain. Sa sœur Élodie la suit. Et la conversation continue de rouler. Laurianne et Sylvain ne sont pas gênés d’évoquer leur vie sentimentale devant leurs enfants.
Tout le monde est au courant à l'école.
«Elles sont au courant. Elles avaient quoi, 4 et 6 ans quand on leur a dit ?» Quand ils leur ont expliqué que «papa et maman étaient amoureux. Et que papa était aussi amoureux de Samantha et que maman était aussi amoureuse de Nounours.» Élodie s’est largement épanchée en répondant «ok». Maylis, elle, a posé deux questions. «La première était : “c’est quoi la finalité de tout ça ? rit Laurianne. On lui a dit que c’était d’être honnête envers nous-mêmes. Et la deuxième “quand est-ce que vous m'achèterez des figurines ?”» Bref, pas de vague.
Scolarisées dans l’établissement que dirige Laurianne, les petites ne cachent pas leur mode de vie à leurs camarades. Et elles ne sont jamais revenues à la maison blessées par une remarque. «Tout le monde est au courant à l’école, même les parents d’élèves alors qu’il y a des musulmans, des chrétiens. Les filles n’ont jamais été embêtées. Finalement, on a eu très peu de jugement, réfléchit Sylvain. Même nos amis cathos, quand on leur explique que tout le monde est au courant, ils répondent “ah, ok, très bien”.»
À ne pas forcément reproduire chez soi
En écoutant ces gens sympathiques louer l'honnêteté, le respect, on se demande si une partie des couples ne fait pas fausse route à se cramponner aux valeurs judéo-chrétiennes en se battant la coulpe lorsqu’il y a incartade avant de recommencer… Sylvain parle alors : «Attention, on ne défend pas le polyamour. Ce n’est pas fait pour tout le monde et c’est un coup à se perdre.»
«Et surtout, ça ne s’impose pas, précise Samantha, si ça blesse le conjoint, c'est de l'infidélité. Y’a d'ailleurs des gens qui s’en servent comme d’une excuse pour baiser à droite, à gauche. Y’a un ami de Nounours qui l’a plus ou moins imposé à sa compagne après qu’elle avait été infidèle sous l’emprise de l’alcool. Un jour, il nous a raconté toutes ses conquêtes et la damoiselle s'est décomposée. Il utilisait le polyamour comme un masque pour dire “je suis tellement woke” et tromper sa compagne.» s’indigne la jeune femme.
Tous les quatre ne trouvent-ils pas les monogames rigides, hypocrites avec leurs restrictions, leur frustration, leur jalousie et leur routine ? «Pas du tout, répond Sylvain, de sa voix très calme. On a des tas d’amis très heureux en couple. Tout ça, c’est un chemin. On a trouvé le nôtre…» Il n’est pas sans ornière.
Il arrive fréquemment à Nounours d’être jaloux. À Samantha d’être impatiente quand elle doit s’occuper d’enfants dont elle n'a pas choisi l'éducation - positive, bien sûr. Il faut vivre avec, posé sur soi, le regard éventuellement curieux, voire désapprobateur des voisins. Et se justifier auprès des lecteurs d'un journal conservateur.
*Laurianne est directrice d'école, elle préfère être très discrète. Son prénom n'est donc pas vraiment Laurianne.
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Le Figaro
La France s'apprête à vivre une canicule précoce dès la mi-juin
Le FigaroUne vague de chaleur est attendue dès la fin de semaine prochaine, et atteindra peut-être les seuils de canicule dans certaines régions. De tels phénomènes ne surviennent d'ordinaire qu'en plein été.
De jeudi à samedi prochain, un épisode de très forte chaleur proche des seuils caniculaires est attendu sur une grande partie du pays, annonce La chaîne météo*. Pour l'instant, les régions les plus exposées à un risque élevé de canicule concerneraient le sud-ouest et le centre du pays avec des températures maximales parfois voisines de 34 à 38 °C, voire localement 40 °C sur le bassin aquitain et l'arrière-pays méditerranéen.
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Comme nous arrivons à une période de l'année où les journées sont les plus longues, la chaleur accumulée le jour aura de mal à s'évacuer la nuit. En conséquence, les nuits seront lourdes, surtout dans les grandes agglomérations, avec des températures ayant du mal à descendre sous la barre des 20 °C, accroissant la sensation d'inconfort. Les régions au nord de la Seine et près de la Manche semblent moins touchées, grâce au vent de Nord-Est assez sensible qui limiterait l'intensité de cette chaleur.
D'une manière plus générale, localement, des records de chaleur pour une deuxième décade de juin pourraient être enregistrés dans le sud et sur le centre du pays avec près de 40 °C entre Bordeaux, Nantes, Toulouse Carcassonne et Albi et 35 à 39 °C en remontant vers le centre du pays.
Une des canicule les plus précoces jamais vues en France ?
Depuis le début des années 2000, nous assistons à une augmentation de la fréquence des canicules précoces en juin. Les plus importantes d'entre elles se sont produites en 2003, précédant un été historiquement chaud. Plus près de nous, la canicule du 18 au 22 juin 2017 a été exceptionnelle, avec 37 °C à Paris. Mais c'est bien la canicule de la fin juin et début juillet 2019 qui pour l'instant a été la plus intense jamais observée, avec des températures qui avaient atteint 41 °C dans le centre du pays, jusqu'à 45 °C en Languedoc ! La vague de chaleur qui s'annonce la semaine prochaine sera donc exceptionnelle par sa précocité, survenant alors que l'été n'a pas encore débuté.
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Il existe quelques incertitudes concernant la durée et l'intensité de cet épisode de chaleurs caniculaires. Cette incertitude est liée à la présence d'une goutte froide au large du Portugal. Si cette goutte froide (ou dépression) remonte rapidement vers le golfe de Gascogne, ces fortes chaleurs commenceront à s'estomper dès samedi prochain, mais de violents orages d'une intensité peut-être comparable à ceux qui ont balayé la France le premier week-end de juin pourraient alors se produire. En revanche, si cette dépression vient à se bloquer au large du Portugal, elle agirait comme une pompe à chaleur et cet épisode de très fortes chaleurs pourrait se transformer en canicule durable sur de nombreuses régions. À cette échéance, il semble cependant que l'épisode de forte chaleur caniculaire prenne fin au cours du week-end prochain.
Cet épisode arrive en France alors qu'en fin de semaine dernière, la Californie du Sud était en état d'alerte avant l'arrivée d'une vague de chaleur qui risque de faire monter les températures à des niveaux potentiellement mortels dans certaines zones, avec des pointes attendues au-delà de 47°C. De son côté, le Portugal a enregistré le mois de mai le plus chaud depuis 1931 et la quasi-totalité de son territoire souffre d'une «sécheresse sévère», a annoncé jeudi l'institut météorologique national dans son bulletin climatique mensuel. Plus tôt au printemps, une vague de chaleur s'était abattue en mars-avril sur l'Inde et le Pakistan ; un phénomène rendu 30 fois plus probable par le changement climatique causé par l'homme, ont estimé des scientifiques spécialisés du World Weather Attribution (WWA), le réseau de scientifiques pionniers en matière d'attribution des événements extrêmes au changement climatique.
*La chaîne météo est une propriété du groupe Figaro.
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La météo du mercredi 8 juin : orages et pluies copieuses
À l’exception des régions méditerranéennes, d'importantes pluies tombent sur une majeure partie du territoire, accompagnées de quelques orages dans l'après-midi.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 10 juin : du soleil et quelques averses
À l’exception du Nord-Ouest, le soleil brille sur les trois quarts du pays, accompagné de températures estivales sur la moitié sud.
Regarder la vidéo L'Humanité
Manifeste européen
ChroniqueCynthia FleuryLes derniers événements de la pandémie et de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la première attaquant la seconde, auront redonné – c’est le versant vertueux mais dangereux des grandes crises – quelques couleurs lumineuses à l’idéal et à l’espérance européens.
Certes, l’Europe sortait d’un Brexit sonnant le désamour anglais, mais aussi populaire, de l’Union européenne… Mais chacun craignait que s’enchaîne une escalade d’exit (Grexit, Frexit, Polexit, Italexit, etc.), et tel ne fut pas le cas. « Kairos » dès lors à saisir pour publier un manifeste à l’attention de la Fierté européenne (éditions Télémaque) et permettre à son auteur, Guillaume Klossa, de redire à quel point les succès de l’Europe existent et représentent des modèles pour l’avenir. Face aux « quatre grands récits civilisationnels en concurrence », tels le récit américain se définissant comme le camp du bien, l’offensive chinoise des nouvelles routes de la soie, le récit générationnel de l’effondrement, les nostalgie et vigueur autocratiques (Russie, Turquie, etc.), l’Europe est de loin la plus inspirante fiction, et la moins impérialiste. Dans le sillage du New Bauhaus pour l’Europe, défendu par l’actuelle présidente de la Commission européenne, Klossa en appelle non pas à l’inénarrable « refondation » européenne, illusoire et pleine d’ingratitude pour la réalité factuelle européenne, mais à la consolidation d’un plan de relance européen, déjà bien commencé avec cette prise de conscience collective lors de la crise du Covid. Dès lors, les lignes du grand projet sont simples et à investir sans réserve : la mise en place d’un « moment conventionnel continental pour faire de l’Union européenne la première puissance citoyenne multinationale et multilingue moderne ». Autrement dit, faire de l’Union un coproducteur, avec les États, de nouveaux biens communs (défense, santé, protection de l’environnement, politique fiscale, etc.). Renforcer deux volets de stabilisation européenne, le premier concernant la cohésion interne (éducation et culture), l’autre à destination du voisinage européen (défense, régulation de l’immigration, aide au développement). Si la fierté européenne est à investir à nouveau, c’est parce qu’il est nécessaire, dans les temps incertains qui sont les nôtres, que les 450 millions de citoyens soient solidaires pour précisément faire face aux menaces toujours plus chaotiques que charrient le réchauffement climatique ou la géopolitique de l’anthropocène.
Dans le repli, les nations ne pourront pas résister à la compétition pour la survie. Klossa, en amoureux non candide de l’Europe, défend ce programme régénérant et pragmatique, seul susceptible de poursuivre la mise en place d’un contrat social digne de ce nom.
europeLa chronique de Cynthia Fleury L'Humanité
Songerie(s)
ChroniqueUne véritable révolution citoyenne démocratique ?
Jean-Emmanuel DucoinLignée La politique, en République, vomit les tièdes et les demi-mesures. Ceux qui vécurent de près la dissolution de 1997, l’accord de gouvernement à gauche scellé en quelques jours, puis la victoire surprise face à la droite chiraquienne, en savent quelque chose. Jadis, nos prophètes de légende, sans prise sur l’événement, sublimaient le malheur passé ou à venir par le merveilleux et l’étalement du mystère dans le temps – souvent le temps-long. Là, nous avons prise sur l’événement ! Ce dimanche 12 juin, nous y serons donc, à ce premier tour tant attendu des législatives qui, en quelque sorte, ne ressemble à aucun autre.
Oublions un instant la disparition des arrière-mondes (encore que) et de la perception des longues durées (à voir), sans perdre de vue néanmoins que l’aventure de la Nupes ne vient pas de nulle part. Le bloc- noteur le rappelle souvent : nous avons de qui tenir et de quoi nous réjouir, puisque qu’une belle lignée nous pousse dans le dos ! Pour le dire autrement, et aussi incroyable que cela puisse paraître : une majorité de gauche est bel et bien à portée de vote, accessible. Et nous ne rêvons pas…
Caricature Dans nos songeries référencées et par mégarde altruistes – les flâneries des expérimentés sont parfois à contresens –, nous imaginons encore et encore : que celles et ceux qui décident dans les urnes soient saisis d’un retour sur image digne de l’Histoire et se mettent à reconsidérer le pouvoir qu’ils possèdent en vérité. Celui de renverser la table, ni plus ni moins. Et c’est le moment. Chacun est fils de son temps ; contemporains nous sommes.
Et ce que réclame l’ici-et-maintenant nous dépasse. Parvenu à ce point de crise démocratique et institutionnelle, le peuple français doit regarder la vérité en face. Notre régime du monarque-élu se trouve à bout de souffle et, depuis l’arrivée par effraction de Mac Macron, puis l’élection de Mac Macron II, du haut de sa verticalité jupitérienne poussée jusqu’à la caricature, le sentiment de grave fracture entre le chef de l’État et les citoyens connaît une aggravation si inquiétante que tout retour en arrière semble impossible.
La défiance croissante n’atteint plus seulement la posture de l’Élu, mais bel et bien « la » politique en général. D’où la question lancinante : la Ve République a-t-elle vécu ? Nous connaissons la réponse. Dès lors, s’il ne fallait retenir qu’un seul argument pour élire un Parlement de gauche, imaginons un peu le scénario improbable. Le 19 juin au soir, Mac Macron II ne possède pas de majorité. De quoi s’agirait-il, sinon du coup de grâce précipité du cadre institutionnel actuel ? Nous aurions à l’Élysée un roi sans tête. Et à l’Assemblée nationale un pouvoir capable de changer profondément la République… et la vie des gens. Le début d’une véritable révolution citoyenne démocratique.
Chimères En sortant du chapeau son soi-disant « Conseil national de la refondation » (honte à la référence au CNR), censé revivifier la démocratie, Mac Macron II est comme passé aux aveux. Il reconnaît explicitement l’ampleur du problème. Car les Français veulent s’en mêler, participer, être des acteurs. Et, sans forcément en avoir pleine conscience, ils aspirent même à une nouvelle République sans laquelle rien – ou pas grand-chose – ne se réorganisera de fond en comble. Une victoire de la gauche et tout bascule.
Primo : retour à la primauté du Parlement. Secundo : fin progressive du présidentialisme, au processus inévitable désormais. Deux tours de scrutin et tout devient possible. Espérer n’est pas toujours délirer. Quant aux chimères éventuelles, elles émergent et se concrétisent dans grandes heures à la Jean-Jacques Rousseau où « on laisse sa tête entièrement libre, et ses idées suivre leur pente sans résistance et sans gêne ».
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinLégislatives 2022NupesÉlections 2022 Le Figaro
Crise de la quarantaine : ces signes à ne pas ignorer
Tiphaine HonnetDÉCRYPTAGE - Quand sonnent les 40 ans, d'aucuns ressentent le besoin de faire le bilan. C'est un des signes parmi d'autres, plus insidieux, à prendre en compte pour aborder cette étape avec sérénité et de manière constructive.
Il est difficile de déterminer avec précision quand commence la crise de la quarantaine. Celle qu’on appelle aussi «crise de milieu de vie» ou encore «crise de la culture de la jeunesse», survient en moyenne entre 35 et 45 ans mais n’est en aucun cas systématique ni dramatique, souligne d’emblée Merette Fard, psychologue clinicienne, auteure de Chic, j’ai 40 ans ! (1). Lorsque la crise sonne à la porte, elle affecte les individus de façon variable. Elle peut être soudaine et spectaculaire, graduelle et sans heurts, ou encore, silencieuse et inconfortable.
Bien négocié, le virage de la quarantaine est «une aubaine pour se reconnecter à soi», assure la spécialiste. Pour mieux l’appréhender et reconnaître celle qui a posé (ou non) ses bagages chez vous, passage en revue des signes avant-coureurs et des ressentis les plus communs.
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Une angoisse de l’image corporelle
L’apparition du premier cheveu blanc peut être un élément déclencheur. Avec lui, on perçoit le début du processus du vieillissement avec au bout du spectre, la fin de vie. «Quand on commence à compter ses cheveux blancs, ses rides et tout signe extérieur de l'âge, quand on y accorde une importance telle, il y a un risque que cette habitude tourne à l’obsession. Il arrive que certains quadragénaires se torturent l’esprit sur les façons dont ils vont pouvoir lutter contre les effets du temps. Tout ceci va générer une forte angoisse et par ricochet, une fatigue mentale», constate Merette Fard.
Une prise de recul vertigineuse
Vient ensuite le premier marqueur incontestable et caractéristique de cette crise : l’appel du bilan. Vers 40 ans, on cherche généralement à savoir si les planètes se sont bel et bien alignées comme on l’entendait. La situation professionnelle, la santé, le couple, figurent bien évidemment dans cette équation. «Certaines personnes prennent conscience qu’il existe un décalage entre la réalité fantasmée et celle, bien réelle, de son environnement. Plus le décalage est grand, plus c’est vertigineux, explique Merette Fard. Selon la psychologue, cette crise de la quarantaine implique une crise de sens : «Elle fait naître en nous un sentiment d’urgence, un impératif à être heureux et à être en accord avec soi-même».
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Une crise d’adolescence discrète
Ce désir de transformation, de remaniement de soi, actionne une quête d’autonomie. Par le passé, la crise d’adolescence y a contribué fortement. Cette période est celle où l’on commence à faire un tri entre toutes les valeurs inculquées par notre éducation parentale et celles de la société, où l’on tente de s'affirmer, où l’on essaie de se diriger vers ce qui nous ressemble le plus. Mais d’après Merette Fard, sur le moment, tout le monde ne s’en saisit pas forcément. «Plus la crise a été discrète dans la jeunesse, plus elle sera fulgurante à la quarantaine, indique la psychologue. Et quand on est concerné(e) par cette situation, la crise de la quarantaine se présente comme une étape clef où l’on va décomposer tout ce conditionnement social, avec l’espoir profond de révéler notre vraie nature».
Plus la crise a été discrète dans la jeunesse, plus elle sera fulgurante à la quarantaine
Rompre avec la routine
Cette longue période de doute et d’intense remise en question va de pair parfois avec la prise de décisions importantes, voire radicales. «En amour, certains vont remettre en cause le conjoint et leurs sentiments associés. Au travail, d’autres réalisent qu’ils ne se reconnaissent plus dans les valeurs de leur entreprise ou encore refusent d’attendre une reconnaissance qui tarde un peu trop», illustre Merette Fard. Pour retrouver un sentiment d’utilité dans ce monde, la rupture est envisagée. «Elle peut être physique ; démissionner, divorcer, partir faire un voyage initiatique, ou bien plus profonde, avec une volonté de rompre avec un présent, une routine plutôt qu’avec une personne, pour se refonder derrière», résume la psychologue.
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Faire un tri social
Le partenaire n’est pas le seul impacté par cette crise, le cercle proche également. Avec le temps, l’envie de se détacher du regard des autres, de faire passer son désir avant celui d'autrui se fait de plus en plus prégnante, observe Merette Fard. «Le tournant de la quarantaine conduit à un tri, conscient ou non, des liens sociaux. On se sent plus à l’aise de dire non aux invitations, quitte à fragiliser ou perdre certaines amitiés au passage, relève la psychologue. Nos priorités se tournent vers l’approfondissement des liens et des activités qui comptent le plus à nos yeux.»
Attention toutefois à ne pas tomber dans les extrêmes et à ne pas s’isoler complètement, signale la spécialiste, qui insiste par ailleurs sur l'importance de la communication de ses ressentis, et si besoin d’un accompagnement psychologique pour accompagner cette transition complexe.
Pourquoi tout le monde voudrait «réussir ses vacances» ?
Rencontres philosophiques de Monaco 5/5. - Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Raphaël Zagury-Orly, on s'interroge sur l'obsession des «vacances réussies». Comment y mettre du jeu, et de l'improvisation ? Le philosophe et professeur invité de philosophie à l'Institut catholique de Paris nous répond.
Faire le vide, pourquoi cela ferait-il tant de bien ?
Rencontres philosophiques de Monaco 3/5. - Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Elsa Godart on caresse une très haute ambition : faire le vide ! Est-ce qu'on risque l'ennui, ou un possible nirvana ? La philosophe et directrice de recherche à l'Université Gustave Eiffel nous répond.
L'Humanité
Vitamine D, tomate, génétique
ChroniqueSylvestre HuetSoyons taquin. J’ai une bonne nouvelle pour les végans… s’ils acceptent des tomates dont le génome a été, très légèrement, modifié en laboratoire : l’information provient de la revue Nature Plants, où une équipe (1) explique comment faire de la tomate une source de vitamine D 3. Cette vitamine est nécessaire à la santé. Sa carence provoque des troubles musculaires et osseux, voire pire si elle est profonde. Sa fabrication par le corps humain semble aisée, l’exposition au Soleil le permet. Pourtant, « environ un milliard de personnes dans le monde sont carencées », affirme Nature Plants (2). Souvent des nourrissons, des femmes enceintes, des personnes âgées. Nos aliments les plus favorables à la vitamine D 3 ? L’huile de foie de morue, les poissons gras, les huîtres. Pas très végan.
Les tomates vertes contiennent bien la pro-vitamine D 3, mais pas la tomate mûre. Cela pourrait changer grâce à ces chercheurs qui ont « édité » son génome. Une manipulation opérée avec la technique Crispr-cas9, nobélisée en 2020. Elle n’introduit aucun gène étranger dans la tomate. Les généticiens ont simplement mis à profit le double gène qui la protège contre des agresseurs. Or, ont-ils découvert, il suffit d’éteindre un des deux gènes pour que la tomate mûre soit bien gorgée du précurseur de la D 3, le second suffisant à maintenir la protection et la croissance de la plante. En outre, manger la tomate ainsi modifiée n’est pas le seul moyen d’en bénéficier. Ses feuilles peuvent fournir une supplémentation « utilisable pour les végans », souligne le commentaire de la revue (2) lui aussi très taquin.
Utiliserons-nous cette découverte ? Boris Johnson, profitant du brexit, vient de proposer une loi autorisant les plantes au génome édité. L’Union européenne y demeure hostile, les enfermant avec les technologies de modification génétique permettant l’ajout de gènes étrangers. Lesquelles ont été interdites pour l’agriculture de manière générale, sans étude des avantages et inconvénients des différentes plantes et modifications possibles. Un très mauvais exemple de débat sociétal sur le contrôle démocratique des technologies, mené à coups d’anathèmes, de slogans et d’objectifs politiciens, au détriment de la nuance et de la précision nécessaires à des décisions instruites et efficaces pour la santé humaine et l’environnement.
(1) Li, J. et al. Biofortified tomatoes provide a new route to vitamin D sufficiency. Nat. Plants (2022). L’équipe comprend des chercheurs de Grande-Bretagne, Italie, Chili et Cuba.
(2) Van Der Straeten, D., Strobbe, S. Tomatoes supply the sunshine vitamin. Nat. Plants (2022).
la chronique scientifique de sylvestre huet Le Figaro
«On avait un moral du tonnerre» : Paul Leterrier, dernier Français libre de Bir Hakeim
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RÉCIT - Il y a 80 ans, la France remportait une importante victoire en Afrique du Nord contre les forces de l'Axe. Au soir de sa vie, le dernier survivant de la bataille se souvient de ses frères d'armes morts au combat.
Mayeul AldebertÀ cent ans, l’ancien fusilier marin de la 1ère Brigade française libre n’a pas perdu sa langue. C’est même tout l’inverse, soupire affectueusement son épouse Marguerite. «Plus le temps a passé, plus il est sorti de sa réserve», assure-t-elle tout en le réprimandant à chaque trop longue digression qui parsème son récit passionné. «Quand j’étais jeune, j’étais un garçon timide», ajoute l’intéressé. Comment le croire, lui, Paul Leterrier, fusilier marin qui déserta en 1940 pour rejoindre la France libre et dernier survivant de la retentissante victoire française de Bir Hakeim ?
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«J’ai seulement fait mon devoir», évacue l’ancien combattant, «et je ne voulais pas servir les boches», complète-t-il comme une évidence. Bien sûr, à l’époque, le désir d’aventure et de «baroude» palpite dans le cœur de l’adolescent. À 15 ans à peine, cet enfant d’une famille de marins du Havre s’engage dans l’équipage d’un paquebot de la Compagnie générale transatlantique.
Après la défaite française de juin 1940, Paul passe «en douce» en zone libre où il s'engage dans la marine du nouveau régime collaborateur dans l'espoir de déserter pour rejoindre les combattants de la France libre. «Lors d'une permission, je suis allé à Lourdes où j'ai demandé à la Sainte Vierge de m'aider», se rappelle Paul Leterrier. Prière exaucée puisque en escale à Beyrouth, le tout jeune homme échappe à la surveillance de son équipage et se glisse en dehors du navire pour rejoindre les troupes anglaises qui lui permettront de s'engager dans la 1ère BFL. Quelques mois plus tard, le normand se bat en soldat du rang dans la guerre du désert, aux côtés des Britanniques retranchés en Égypte, contre l’Africakorps, ce corps expéditionnaire allemand dirigé par le célèbre général Erwin Rommel.
Blessé pendant le siège
Plongé dans ses tumultueux souvenirs qui se révèlent à lui en désordre, fragments d’Histoire mélangés à des émotions lointaines, et parfois images très précises, comme des tableaux figés à jamais dans sa mémoire, le centenaire bondit soudainement dans son récit.
«Un éclat a jailli et s'est enfoncé dans ma cuisse, il grésillait, j'ai dû l'extraire moi-même, c'était intenable».
«J’ai été blessé pendant le siège de Bir Hakeim !» Ses mains osseuses encore pleines de force accrochent sa canne en peignant ce tableau qu’il a déjà montré de nombreuses fois à ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. «On était assis sous une bâche, au milieu d'un trou, protégés par des sacs de sable et on s'apprêtait à déjeuner quand un obus d’artillerie est tombé à proximité», expose-t-il. «Un éclat a jailli et s’est enfoncé dans ma cuisse». «Il grésillait, j’ai dû l’extraire moi-même, c’était intenable». «Je me suis brûlé les doigts car il était chauffé à blanc, mais quand il a refroidi, je l’ai récupéré dans ma poche», termine-t-il, satisfait.
Bir Hakeim, le puits du sage en arabe, est le lieu en Libye où près de 3700 Français de la 1ère BFL se retranchent pendant 15 jours à partir du 27 mai 1942, pilonnés par l’artillerie italienne et l’aviation allemande. Les forces de l’Axe cherchent à contourner les lignes britanniques par le Sud en prenant la position française, dernier point de passage avant le désert. «On s’est retrouvé encerclé de partout, se rappelle Paul, sans aucun ravitaillement». «On a tous eu peur, mais on avait un moral du tonnerre». À un contre dix, la 1ère BFL repousse un à un les assauts italiens et allemands en leur infligeant de lourdes pertes. Au dernier jour de siège, et alors que les Allemands s’apprêtent à donner l’assaut ultime, les Français reçoivent l’ordre britannique de se retirer. Les militaires de la 1ère BFL échafaudent une exfiltration improbable et spectaculaire, en pleine nuit, au milieu d’un barrage de 130.000 mines conçu par leurs soins avant la bataille.
Exfiltration spectaculaire
«Le génie nous avait tracé un passage très étroit à travers les mines», raconte Paul Leterrier. «On a détruit tout le matériel qu’on ne pouvait pas prendre et on est sorti». Le brouillard est dense et permet aux soldats français de se faufiler au cœur des lignes de siège allemandes. «Le canon que l’on emportait avec nous a sauté sur une mine, mais par chance on n’a pas été blessé», continue le vétéran. Les Français se retrouvent complètement éparpillés, mais doivent à tout prix parcourir les 7 km qui les séparent des lignes anglaises. Le fusilier marin, avec deux de ses compagnons, aperçoit un véhicule militaire qui se dirige vers eux. «J’ai dégrafé mon révolver, mais on a vite vu que le soldat qui en descendait était en short et chemise kaki, l'uniforme des Britanniques».
Après 15 jours de bataille, les deux tiers de la brigade sont saufs. Les hommes de la 1ère BFL ont-ils conscience de l’exploit qu’ils viennent d'accomplir ? «Bir Hakeim a été un vrai caillou dans la chaussure de Rommel», explique l’historien et spécialiste de la Deuxième guerre mondiale Nicolas Aubin. «À la fin de la bataille de Gazala, dans laquelle intervient l'épisode de Bir Halkeim, les Allemands ont perdu 50% de leurs chars, et sont sur les rotules». L’épuisement des troupes de Rommel sera un élément décisif dans la victoire définitive des Alliés en Afrique. Politiquement, Bir Hakeim renforce aussi la légitimité de De Gaulle et rehausse le blason de l’armée française humiliée en 1940. «Bir Hakeim a été la preuve que la France n'était pas morte», dira André Malraux.
«Sur le coup, c’était une bataille comme une autre», explique Paul Leterrier. Les militaires n’ont pas accès immédiatement à la presse britannique qui loue l’exploit et le courage des Français. Toujours blessé et atteint de dysenterie, le normand est soigné, mais repart rapidement se battre. Tunisie, Italie, débarquement en Provence... il participe à toutes les batailles et continuera après la guerre à servir la France dans le contre-espionnage jusqu'à sa retraite.
«Nous nous retrouverons au paradis»
Qu’évoque pour lui maintenant le nom de Bir Hakeim ? «Des amis morts au combat», répond le centenaire. «Nous nous retrouverons au paradis, si Dieu veut !», a-t-il écrit au crayon au début de sa biographie éditée en 2018. Au-delà de la fierté avec laquelle il arbore sa cravate bariolée d'anciens combattants de la France libre et de son insigne de la Légion d’honneur auquel il a été élevé au grade de commandeur en décembre dernier, le souvenir de cette camaraderie résonne encore. Celle qui donna «un moral du tonnerre» aux Français, élément essentiel de la victoire. Celle aussi marquée par des amitiés perdues, «des sacrifices offerts par la jeunesse».
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«Et ces sacrifices, brusquement apparaissent disproportionnés…», écrivait avant de mourir en septembre 1944 l'un de ses frères d’armes, Charles Régereau, un fusilier marin comme lui, mort pour la France. «Quand je suis rentré en Normandie après la guerre, je suis allé rencontrer sa mère, et sa sœur… Que j’ai épousée !», témoigne-t-il. «75 ans, c’est sa plus belle mission», conclut son épouse dans un sourire.
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Le Figaro
La police démantèle un trafic de faux billets du Louvre, 14 revendeurs arrêtés
Les revendeurs récupéraient des billets usagés auprès de touristes ayant achevé leur visite, et arnaquaient des personnes faisant la queue pour entrer, révèle Le Parisien.
Un trafic de faux billets d'entrée au musée du Louvre a été démantelé à Paris mercredi et quatorze personnes ont été arrêtées, a-t-on appris samedi de source policière, confirmant une information du Parisien.
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Les policiers de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) «ont mené une vaste opération visant à démanteler un trafic de faux billets» qui étaient vendus aux touristes dans la file d'attente devant les portes du musée parisien, a-t-on appris de source policière.
«Cette opération a permis d'interpeller 14 individus, dont huit ont été placés en garde à vue», précise la même source. «Les six autres, en situation irrégulière, ont été placés en rétention dans le cadre de l'enquête en cours».
Selon Le Parisien, les membres du réseau récupéraient les tickets papier ou électroniques auprès des visiteurs qui venaient d'achever le tour du musée, avant de les revendre plus cher que le prix d'achat à d'autres personnes.
Le musée du Louvre, qui a accueilli 2,8 millions de visiteurs en 2021, accueillait aux alentours de 10 millions de visiteurs par an avant la pandémie de Covid-19.
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Le Figaro
Notre sélection de six hôtels pour se détendre près de chez soi
Amélie ComFlorence VierronAnthony PalouSophie De SantisLA SÉLECTION DU FIGARO - Adieu les bouchons, le casse-tête des retards de train et d’avion, le vrai plaisir ne serait-il pas de s’offrir un séjour à l’hôtel… en restant à Paris?
Au Saint James
L’esprit du lieu: la porte Dauphine et l’avenue Foch peuvent bien crépiter, le Saint James, place Adenauer, reste épargné dans sa bulle de calme verdoyante. Au cœur du 16e arrondissement, cet hôtel particulier de style néoclassique qui a abrité la Fondation Thiers est enveloppé par 5000 m2 de verdure. Une fois le porche passé, Paris s’efface et cette délicieuse sensation d’être ailleurs se poursuit dans le hall. Majestueux, il s’élève vers les étages. Tapissé d’une moquette épaisse, son escalier respire le romantisme.
La chambre, d’une belle hauteur sous plafond, bénéficie d’une large luminosité avec ses grandes fenêtres. Et la douceur de l’éclairage accentue son élégance toute en simplicité. La salle de bains, avec sa petite touche de marbre, allie charme de l’ancien et confort moderne. Quant aux espaces communs, la bibliothèque-bar s’apparente à un refuge douillet qui invite à engager la conversation ou à se perdre dans la lecture. Quant à la salle à manger, elle s’ouvre sur le jardin et offre de beaux espaces pour préserver l’intimité de chaque convive. Au sous-sol un spa et une piscine permettent de se détendre.
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On y va pour: en ces jours printaniers, le véritable bonus du Saint James réside dans son jardin, plus particulièrement dans son restaurant, qui s’y installe. Assis dans de larges fauteuils en osier sous une pergola vert Versailles, chacun peut à loisir admirer l’architecture des lieux. Le chef Julien Dumas a imaginé une carte estivale dont les mets sont cuisinés au brasero devant les convives. Les légumes viennent d’un potager de l’hôtel situé à Fontainebleau. Cuisine fondante et légèrement braisée, un délice.
Le +: le jardin, son calme précieux en plein Paris et son atmosphère magique la nuit, grâce aux lumières qui mettent en valeur la somptuosité de l’hôtel.
Le -: la musique, trop forte en début de soirée, pour accompagner le dîner. On préférerait s’en passer pour profiter du chant des oiseaux.
Saint James Paris, 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Chambre double à partir de 570 €. Pour dîner à la Terrasse, comptez 80 € à la carte. saint-james-paris.com
Au Pavillon Faubourg Saint-Germain
L’esprit du lieu: le 8 juillet 1920, sur les conseils du poète américain Ezra Pound, l’écrivain irlandais James Joyce pose sa valise au 9, rue de l’Université, Paris (6e). À l’époque, l’immeuble abritait des meublés. Il loge à cette adresse avec sa famille jusqu’au 19 octobre 1922. À l’angle du 9, il y a la menue rue du Pré-aux-Clercs, où du 3 au 5 s’étend désormais le Pavillon Faubourg Saint-Germain, propriété du groupe Chevalier. Dès l’entrée, carrelée de noir, du 5, c’est l’ailleurs. La chambre réservée est la suite James Joyce. Seule à l’étage, elle se compose d’un salon mansardé ensoleillé grâce à quatre fenêtres et un large vasistas. Bref, le ciel par-dessus les toits ouvre ses portes d’or de tous côtés. D’ici, la voix des habitants célestes est mieux perçue. On rêve? Non. Un long canapé, une table ronde, un élégant fauteuil prune, un bureau, une salle de bains avec douche et baignoire à l’ancienne. Passons de l’autre côté de la cloison, voilà la chambre. Envie de se jeter sur le sublime lit king size, mais le bar James Joyce nous attend.
On y va pour: outre la carte de gins à faire blêmir F. Scott Fitzgerald, le bar James Joyce, à la douce atmosphère, vous propose neuf «cocktails créations» dont le Pré n° 5, servi dans une coupe à champagne avec vodka 42 Below/piment anneaux de feu/litchi/cordial rose et framboise. Délicieux effluves de roses épicées (18 €). Pour les amateurs de cocktail sans alcool, optez pour l’Ulysse: ah!, son raisin blanc sauvignon/citron jaune/cordial passion et basilic arrosé d’eau gazeuse (11 €). Le plus renversant? Le Lucia avec son Martini Floreale infusé verveine/framboise/citron jaune et baies de Timur qui fait toute la différence. On se signe. Cela vaut mieux qu’un mot juste (11 €). On attend le cocktail Finnegans Wake, un truc à réveiller un mort!
Le +: au sous-sol, ces caves voûtées. Dans les années 1950, elles abritaient le Quod Libet, cabaret mythique. Aujourd’hui, un spa avec bassin profond et jets d’eau, cabines de soin, salle de méditation, hammam. Ce lieu n’a de grandiose que son extrême intimité.
Le -: la carte des desserts, qui mériterait juste un petit effort de la part du restaurant néobistronomique Les Parisiens, appelé à devenir une excellente adresse. La carte, accessible, est supervisée par un ancien finaliste de «Top Chef» Thibault Sombardier. Goûtez le vol-au-vent Paris-Deauville, une merveille.
Pavillon Faubourg Saint-Germain, 5, rue du Pré-aux-Clercs, Paris (7e). 47 chambres à partir de 350 €. De 1050 à 2000 € (la suite) selon la saison. pavillon-faubourg-saint-germain.com
Au Drawing
L’esprit du lieu: à chaque étage un artiste. Ici, l’art est à l’honneur. Dans chaque couloir, des œuvres ornent les murs de cet hôtel 4-étoiles de 48 chambres. Chacune d’entre elles en dévoile un rappel en tête de lit. De quoi s’offrir, dans ses rêves, d’autres horizons picturaux. Situé à deux pas du Louvre et du Musée des arts décoratifs, le Drawing Hôtel a été imaginé par Christine Phal et Carine Tissot, les deux instigatrices de la foire Drawing Now, grand-messe printanière du dessin contemporain qui investit chaque année le Carreau du Temple. Au premier étage, le duo de graffeurs Lek et Sowat, les premiers du genre à avoir intégré la Villa Médicis, de 2015 à 2016, ont créé un univers géométrique aux couleurs froides.
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Dans un tout autre style, l’univers du deuxième a été imaginé par Abdelkader Benchamma. Avec une grande minutie, il trace des lignes vouées à disparaître, rendant le sujet insaisissable. Le couloir de l’étage suivant est quant à lui beaucoup plus sombre. Sur des murs complètement noirs, Clément Bagot a posé ses œuvres colorées inspirées de l’imagerie satellitaire et de la cartographie invitant au voyage, à la découverte et à la contemplation. Au quatrième, sur les murs vert foncé, les œuvres de Françoise Pétrovitch donnent à l’endroit une atmosphère singulière. Pour un peu on se croirait dans Shining… Au cinquième, l’ambiance est plus légère. Sur un fond bleu clair, le couloir est tapissé par les mots Door ou encore Wallde Thomas Broomé La Drawing Society, la maison mère, s’apprête à ouvrir un nouvel hôtel dans le quartier de la Gaîté-Montparnasse.
On y va pour: comme son nom l’indique, le dessin. Allez voir absolument les expositions du Drawing Lab, qui se trouve au sous-sol.
Le +: le rooftop, d’un calme absolu, où l’on peut grignoter une planche de charcuterie accompagnée d’un spritz, d’une bière ou d’un cocktail. Peut-être aurez-vous l’occasion de discuter avec Juliano, le serveur cartophile à l’accent latin.
Le -: la carte un peu réduite pour manger, quand bien même il s’agit d’un parti pris.
Drawing Hôtel, 17, rue de Richelieu (1er). Chambre double à partir de 320 €. drawinghotel.com
Au Wallace
L’esprit du lieu: au bout de la petite rue Fondary, dont le calme contraste avec celle du Commerce. La discrète façade abrite un 4-étoiles de 48 chambres. Dans les étages les plus hauts, les chanceux pourront admirer la vue sur la tour Eiffel, visible depuis les chambres sur cour, qui scintille toutes les heures jusqu’à 1 heure du matin ; le rooftop appelle à venir s’y poser. La terrasse en bois végétalisée se veut dépaysante. Bien qu’il y fasse un peu frais ce soir-là, quelques téméraires s’y attablent pour boire un cocktail avant de descendre déguster les antipastis de la maison.
On y va pour: son rooftop avec sauna, bain scandinave et vue. Et pas n’importe laquelle! C’est toute la partie supérieure de la «Dame de fer», que l’on peut admirer depuis les hauteurs de cet hôtel.
Le +: la décoration italienne, rétro et très chic signée par le duo Hauvette & Madani. Chaises B32 de Marcel Breuer, téléphone à cadran, tête de lit en bois laqué et terrazzo dans la salle de bains.
Le -: l’accueil un peu «light» pour un 4-étoiles.
Wallace Hôtel & Bar, 89, rue Fondary (15e). Chambre double à partir de 250 € petit déjeuner inclus. hotelwallaceparis.com
À la Finca
L’esprit du lieu: si le site internet laisse volontairement planer une certaine… ambiguïté, rassurez-vous, l’endroit est parfaitement fréquentable. Cet hôtel 3-étoiles de 21 chambres a ouvert début 2021. On y entre par le restaurant qui annonce la couleur. Sur les murs azur, des photographies de femmes au bord de piscines ensoleillées. Coussins berbères, bois flotté et sièges en osier, tout rappelle les îles de l’archipel des Baléares. «Vacances» doit être le leitmotiv du patron, qui, avec son air décontracté et des bracelets plein les poignets, nous invite à nous asseoir en terrasse pour déguster tapas et cocktails.
Jérôme œuvre derrière le bar et au service. Miracle, le chien de l’hôtel, traîne sous les tables de la terrasse, se laissant volontiers caresser pour peu qu’il puisse jeter un œil dans votre assiette. Après un dîner sous les «cocotiers» du boulevard Richard-Lenoir, le spa est bien mérité. Le maillot (ce soir-là nous n’oserons pas la nudité…) et le peignoir enfilés, direction le sous-sol pour se prélasser dans le hammam et le bain à bulles. Retour dans la chambre après une heure de détente. Bien que donnant sur la rue, il n’y a pas un bruit. Preuve s’il en est que l’insonorisation a été bien faite!
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On y va pour: l’ambiance des îles d’Ibiza et de Formentera qui se cache dans les moindres détails de l’hôtel. De la décoration des chambres au spa hammam accessible 24 heures sur 24.
Le +: la carte des tapas avec des produits tout droit venus de la péninsule Ibérique. Mention spéciale pour le queso de oveja trufado curado. Traduisez «fromage de brebis à la truffe» (13 € l’assiette): un délice!
Le -: pourquoi avoir fait des économies sur le revêtement des sols dans les chambres?
Hôtel Casa La Finca, 44, boulevard Richard-Lenoir (11e). Formule Day Break: chambre double et accès illimité au spa à 149 €. casalafinca.com
Au Kimpton
L’esprit des lieux: le concept du Kimpton, créé dans les années 1980 à San Francisco, a été un modèle de modernité à la californienne. Aujourd’hui, sa première adresse parisienne, dans le quartier Opéra, est tout en contraste. On est certes bluffé par la façade Art nouveau, qui en impose avec ses ferronneries bleu électrique, son marbre blanc, son escalier majestueux d’ancien grand magasin des années 1920 et ses espaces à vivre conviviaux. Mais les 149 chambres, dont 26 suites, sont au carré. Le chic d’un 5-étoiles sans la fantaisie.
On y va pour: indéniablement son spa. Une oasis rose poudrée en plein cœur de Paris. Avec un bassin de 11 mètres, la piscine offre un moment de détente avant d’entrer en cabine pour se faire chouchouter. Le protocole proposé par la marque française Codage, fondée en 2010 par Amandine et Julien Azencott, est court et précis (16 soins seulement). Très ciblé et sobrement dosé. Pas de formules interminables ni d’huiles essentielles exotiques. Les flacons sont numérotés comme des produits d’apothicaire. Leur formulation, leur texture et l’absence de parfum rendent l’expérience d’autant plus agréable. La main experte de la thérapeute et directrice du spa, Michaella Mamode, n’y est pas pour rien. Cette Française internationale, de Londres à l’île Maurice, connaît les techniques de massage visage et corps sur le bout des doigts. Les quatre soins visage, d’une durée de 45 à 60 minutes (de 125 à 160 €) sont à recommander. codageparis.com
Le +: son superbe rooftop, le Sequoia, au 10e étage avec la vue à 180 degrés, à couper le souffle, de la tour Eiffel au Palais Garnier et jusqu’au Sacré-Cœur. On peut être surpris par son unique formule de tacos (poulet, poisson ou végétarien) au déjeuner (35 €). Un clin d’œil aux origines californiennes du Kimpton. Mais elle a le mérite d’être légère et efficace. On peut préférer venir à l’heure de l’apéro pour admirer le coucher du soleil autour d’un cocktail et de tapas.
Le -: la froideur du décor dans certaines chambres où la sobriété confine à la rigueur. Charles Zana, architecte d’intérieur émérite, nous a habitués à un style plus chaleureux et personnel. Le léger fond sonore du boulevard malgré le double vitrage.
Kimpton St Honoré Paris, 27-29, boulevard des Capucines (2e). Tél.: 01 80 40 76 10. À partir de 450 € la chambre double. kimptonsthonoreparis.com
Les cinq adresses secrètes de Melody Gardot à Paris
La chanteuse de jazz présente des photographies, issues de sa collection personnelle, à la galerie parisienne La Hune.
Sur l’Île des Impressionnistes, à Chatou, le restaurant Maison Fournaise enfin à son aise
CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Le lieu reste d’une nostalgie rieuse, mais en carte légère et touche saisonnière, le plat du dimanche bourgeois et la recette guinguette reprennent du service.
Le Figaro
Le Top 10 à 1h du matin
EN COURS : Mis à jour le 12 juin 2022 à 01:11
Les mécanos Toyota professionnels jusqu’au bout des ongles
Nicolas Lapierre dans l’Alpine pour remonter au classement
Le très expérimenté Nicolas Lapierre bataille dans le trafic pour tenter de remonter au classement. La remontée de l’Alpine est lente : 27e position pour le moment.
La Toyota n°8 a creusé l’écart sur la n°7
Nouveaux pilotes dans les voitures et nouveaux chronos. Brendon Hartley (n°8) s’envole en tête de la course avec une petite trentaine de seconde d’avance sur José Maria Lopez dans la n°7.
Toyota met fin au débat entre Buemi et Conway
A défaut de s’expliquer en piste, Sebastian Buemi et Mike Conway pourront discuter dans le box. Mis sous pression en tête de la course, Buemi (Toyota N.8) a cédé sa place au poleman Brendon Hartley tandis que Jose Maria Lopez a pris la place du Britannique dans la N.7. 30 secondes séparent les deux hommes.
Buemi insiste pour que Conway «reste calme»
Toujours sous la pression de Mike Conway avec la Toyota n°8, Sébastien Buemi s’est une nouvelle fois adressé à son équipe par la radio pour demander à ce que l’Américain lève un peu le pied derrière lui. Le Suisse estime que le rythme des deux pilotes est trop élevé alors que le clan japonais domine les débats avec deux tours d’avance sur la Glickenhaus.
La Porsche de Fassbender de retour en course
Michael Fassbender est de nouveau en piste après son petit passage dans le bac à graviers juste avant le virage Dunlop.
Matt Campbell, coéquipier de Fassbender : «L’objectif est d'amener la voiture au bout»
Suite au deuxième accident de Michael Fassbender en moins de deux heures, Matt Campbell, unique pilote expérimenté du team Proton Competition, n’a pas accablé son bizuth de co-pilote. «Par chance, il a pu ramener la voiture et elle est toujours en état, a convenu le double vainqueur du Mans, interrogé dans le paddock par Eurosport. Tout va plus ou moins bien en piste, il va nous falloir finir cette course. Il progresse et prend du plaisir, j’espère qu’il va pouvoir rouler un peu plus dans les heures à venir. Notre objectif est d’amener la voiture au bout.»
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Séquence sensation avec les deux Toyota menant un train d’enfer
Les superbes images dans les Hunaudières à la tombée de la nuit
La Porsche de Michael Fassbender évacuée
Au niveau de la passerelle Dunlop un véhicule de service vient enlever la Porsche de l’acteur irlandais victime d’un tête-à-queue.
Norman Nato en tête à queue au virage Porsche
Ralentissement de la course suite aux drapeaux jaunes causés par Fassbender et Norman Nato. Parti en tête à queue dans les «S» de Porsche, le Français, qui présentait le meilleur rythme de l’équipage numéro 41 (Realteam by WRT), est à l’arrêt et abandonne sa provisoirement sa 21e place (19e chez les LMP2).
Et pendant ce temps là, les Toyota roulent dans la même seconde !
Incroyable rythme des deux Toyota en tête de la course avec la n°7 devant la n°8 mais avec 0''7 d’avance seulement. Sebastien Buemi résiste pour le moment à Mike Conway très pressant.
Michael Fassbender dans le bac à graviers !
Michael Fassbender est parti en tête-à-queue dans avant la passerelle Dunlop. La Porsche reste immobilisée et les drapeaux jaunes sont agités. L’acteur a expliqué à son équipe que les roues fumaient.
La Glickenhaus n°708 remonte petit à petit
La Glickenhaus n°708 a bien entamé sa remontée dans le classement après avoir été immobilisée dans le box pendant un bon moment. L’Hypercar d’Olivier Pla occupe la 15e position.
Les images de la Corvette n°63 qui retrouve la piste
Le Mans by night
Buemi demande à son coéquipier de ralentir
«Pouvez-vous demander à Conway de ralentir un peu ? Je ne suis pas sûr que c’est tenable sur le long terme.» Mis sous pression par la Toyota N.7 de Mike Conway, Sebastian Buemi a demandé via radio de relâcher un peu l’accélérateur pour gérer la tête de course. Le Suisse possède toujours une petite seconde d’avance au volant de la N.8.
Toyota seul au monde après un tiers de course
Avec deux tours d’avance sur la Glickenhaus 709 de Franck Mailleux, les deux équipages Toyota ont le temps de se concentrer sur leur bataille fratricide. Revenus au volant de leur monoplace peu après 22h30, Sebastian Buemi et Mike Conway sont au coeur d’un joli duel. A minuit, c’est le premier cité, au volant de la numéro 8, qui mène la danse pour… une petite seconde.
Les leaders dans chaque catégorie
Michael Fassbender a pu repartir
L’acteur irlandais est resté immobilisé avec sa Porsche un petit moment dans le box mais il vient de rependre le chemin de la piste. L’équipage de la n°93 occupe la 59e place du classement.
L'Alpine toujours coincée au 28e rang
Alpine toujours empêtrée dans son début de course chaotique. Reléguée derrière la grande majorité des LMP2, l’A480 ne parvient pas à progresser dans le trafic et reste engluée au 28e rang depuis plus d’une heure. Seule (infime) éclaircie, Nicolas Lapierre, qui a suppléé André Negrao, n’accuse plus un tour de débours derrière la Nielsen numéro 24, mais 3 minutes. Concernant la tête de course, elle se situe à neuf tours devant.
La Toyota n°7 reprend la tête de la course
Sébastien Buemi se range pour laisser passer Mike Conway désormais aux commandes du classement, mais avec le Suisse juste derrière lui, à une seconde environ.
La Porsche de Fassbender est au box
La Porsche de l’acteur est toujours entre les mains des mécaniciens en dernière position du classement général.
Retour sur la sortie de piste de Michael Fassbender
Vincent Abril, le pilote de la Ferrari n°61 qui a percuté la Porche de Michael Fassbender, a été sanctionné d’un stop and go d’une minute. Il est donc considéré comme le fautif dans cet accrochage à Indianapolis.
La Glickenhaus a pu repartir !
La Glickenhaus n°708 retrouve le chemin de la piste mais la voiture, qui occupait la 3e place, est désormais à cinq tours du leader et pointe au 17e rang au général. Olivier Pla est au volant.
Sébastien Ogier de retour derrière le volant
L’octuple champion du monde de rallyes est de nouveau en piste au volant de l’Oreca Gibson de l’équipe Richard Mille Racing. Le Gapençais a pris la place de la jeune Lilou Wadoux, auteur d’une belle prestation avec 27 tours à son compteur.
La Corvette n°63 toujours immobilisée dans son box
C’est la catastrophe pour la Corvette n°63 qui était en tête et qui, victime probablement d’une casse de suspension, est immobilisée dans le stand. La voilà dernière de la catégorie GTE Pro désormais.
La Glickenhaus 708 passée au peigne fin
Une fois arrivé aux stands, Olivier Pla est contraint de retirer sa voiture afin que ses ingénieurs réalisent un examen plus profond de sa monoplace. Celle-ci semble touchée sur le train arrière gauche.
La Glickenhaus d’Olivier Pla en tête à queue !
Solidement installé au troisième rang à bord de la Glickenhaus 708, le Français est parti en tête à queue à la sortie du virage du Tertre Rouge. Après un bref drapeau jaune, Pla a pu finalement repartir… derrière son compatriote Franck Mailleux dans la 709, qui bénéficie désormais de 2.40'' d’avance.
Le contact avec la Porsche de Michael Fassbender
Michael Fassbender dans le décor !
Spectaculaire sortie de piste pour la Porsche n°93 de l’équipe Proton Competition entre les mains de Michael Fassbender. Le bolide est dans le bac à graviers à Indianapolis. La voiture semble bien endommagée suite à un contact avec la Ferrari n°61.
Premier abandon pour le team Project 1
La Porsche de l’équipe Team Project 1 vient d’officialiser son abandon dans la catégorie LMGTE Am.
La Corvette poussée dans le box, c’est mauvais signe
La Corvette n°63 a visiblement la suspension endommagée. On a rentré la voiture dans le box et les mécanos s’affairent autour.
Grosse alerte pour la Corvette n°63 au ralenti
La Corvette, qui occupait la tête de la course en GTE Pro est au ralenti et va rentrer au stand. C’est inquiétant car la voiture semble affaissée, des étincelles jaillissent sur son passage.
Alpine rame pour remonter dans le classement
André Negrao est au volant de l’Alpine depuis près de 2h40 et la remontée du pilote brésilien est toujours aussi compliquée. L’A480 est 28e du classement général et évidemment dernière de la catégorie Hypercar.
Retour de Michael Fassbender dans la Porsche
Michael Fassbender est de nouveau en piste avec la Porsche n°93 de Proton Compétition, actuellement 54e du classement général. L’acteur irlandais va essayer d’améliorer son chrono de référence, pour le moment en 4'03''632, soit bien plus que ses équipiers : 3'51''745 pour Matt Campbell et 3'53''791 pour Zacharie Robichon.
Le palmarès constructeurs des 24 Heures du Mans
19 victoires Porsche13 victoires Audi9 victoires Ferrari 7 victoires Jaguar 6 victoires Bentley 4 victoires Alfa Romeo Ford3 victoires Matra Simca Peugeot Toyota 2 victoires Bugatti Lorraine-Dietrich 1 victoire Aston Martin, BMW Chenard & Walcker, Delahaye, Lagonda, Mazda, McLaren, Mercedes-Benz, Mirage, Renault-Alpine, Rondeau, Sauber Mercedes Talbot-Lago
Toujours aucun abandon après quasiment è heures de course
Les 62 bolides engagés sont toujours sur la piste alors que la nuit est tombée sur le circuit manceau.
Buemi retrouve le volant de la N.8
Parti en pole position à 16h, le pilote suisse récupère les clés de la Toyota N.8 derrière Hirakawa… en tête de la course. Derrière, Mike Conway n’est pas parvenu à faire la jonction à temps pour reprendre les commandes. 5 secondes séparent les deux Hypercars nippones.
Mike Conway prend en main la Toyota N.7, Olivier Pla en piste avec Glickenhaus
Le Britannique remplace le leader Kamui Kobayashi, dont le long relais s’est soldé par un retour de Ryo Hirakawa, nouveau leader en attendant le prochain arrêt de la N.8. Juste derrière, le Français Olivier Pla prend la place de Luiz Felipe Durani dans le baquet de la Glickenhaus 708, troisième mais reléguée à un tour de la tête.
Voilà le circuit plongé dans la nuit pour quelques heures
Les Toyota de nouveau au coude à coude
Après avoir fait cavalier seul en tête pendant une quinzaine de tours, Kamui Kobayashi (numéro 7) a vu son compatriote Ryo Hirakawa (8) revenir dans ses échappements (+2''). La faute notamment au trafic et une touchette évitée avec une GT pour le leader de la course.
Ferrari en difficulté chez les GTE Pro, la Corvette 64 examinée
Les trois monoplaces Ferrari manquent clairement de rythme et trustent les trois dernières places (sur 7) en catégorie GTE Pro, pour l’heure dominée par la Corvette numéro 63. A noter que l’autre Corvette (64) vient d’être immobilisée aux stands, laissant le champ libre au duo de Porsche derrière.
Une caméra embarquée impressionnante chez Glickenhaus
Franck Mailleux de retour en piste chez Glickenhaus
Le Français entame son deuxième relais au volant de la Glickenhaus numéro 709, solidement installée à la 4e place du général, à un peu moins d’une minute de la 708, actuellement pilotée par le Brésilien Luiz Felipe Durani.
Alpine coincée dans le trafic
André Negrao et son Alpine A480 n’opèrent pas la remontée espérée. Coincé au 28e rang, le Brésilien ne parvient pas à déjouer le trafic et reste un tour derrière la Nielsen de Rodrigo Sales (numéro 24), qui ferme la marche derrière 22 LMP2.
Pour le plaisir, le superbe duel entre l’Alpine et la Glickenhaus en fin d’après-midi
Drapeau jaune à Mulsanne
Un morceau de carrosserie neutralise temporairement la course. Les monoplaces ne peuvent excéder les 80 km/h.
Premiers tours de roue pour Lilou Wadoux
Après deux relais de Charles Milesi (61 tours) et un autre de Sébastien Ogier (27 tours), c’est l’espoir féminin Lilou Wadoux (21 ans) qui prend la piste, pour sa toute première sur la mythique piste du Mans. Avec du pain sur la planche, puisque l’écurie Richard Mille Racing est tombée au 12e rang, à 3.13'' de la tête chez les LMP2.
Une séquence embarquée dans la Toyota
Kobayashi creuse l’écart devant
Après 93 tours, le pilote japonais a pris neuf secondes d’avance sur son compatriote Ryo Hirakawa, qui ne cesse de perdre du terrain depuis son arrêt aux stands.
La nuit tombe sur Le Mans
Belle remontée de la Penske en LMP2
Immobilisée plusieurs secondes pour procéder à un changement de capot, la Penske numéro 5 a retrouvé sa deuxième place en catégorie LMP2. Toutefois, l’ancien pilote de Formule 1 Felipe Nasr reste à bonne distance de la Jota numéro 38, qui possède 2'11" d’avance.
Domination stable dans toutes les catégories
Outre les dominantes Toyota en Hypercar, l’écurie Jota garde les commandes en LMP2 avec plus d’1'30'' d’avance sur une autre Oreca 07, celle du team Prema Orlen, conduite par Louis Deletraz. Dans les catégories inférieures, un duo de Corvette domine toujours en GTE Pro, tandis que WeatherTech garde les commandes en amateurs.
Le point sur les leaders par catégorie
Nouvelle frayeur pour Alpine
André Negrao tire tout droit au niveau du «S» de Porsche avant de regagner la piste au ralenti. Déboulant à pleine vitesse, la Toyota N.7 de Kobayashi a évité la monoplace tricolore de justesse. Par ailleurs, l’écurie (29e) a écopé d’un premier avertissement pour avoir dépassé les limites de la piste.
La Toyota N.7 reprend les commandes à la N.8, nouveau duel en perspective
Le chassé-croisé se poursuit entre les deux Toyota en tête de course. Rentré aux stands avant son compatriote, Kamui Kobayashi (N.7) a pu prendre la tête de la course à Ryo Hirakawa, devant d’effectuer son pit stop. Ce dernier commencer à perdre du terrain à la sortie du Dunlop, où il est pointé à 2 secondes.
Grosse touchette entre une LMP2 et une GT
Les commissaires étudient le léger choc entre la LMP2 numéro 24 de Rodrigo Sales (Nielsen Racing) et la GT Am de Sarah Bovy, du team Iron Dames, dans le «S» de la forêt. Une touchette heureusement sans gravité.
Alpine 33e au moment d’entamer la sixième heure de course
Premier quart de course cauchemardesque pour l’écurie française, reléguée à six tours du podium après deux longs arrêts. La remontée au milieu du trafic s’annonce des plus compliquées…
L’Alpine a pu reprendre la piste
L’intervention sur l’Alpine a pris fin mais André Negrao pointe désormais au 35e rang au classement général, à sept tours des Toyota. Dur dur…
Les Glickenhaus toujours dans le coup
Les deux bolides américains tournent comme des horloges depuis le départ de la course avec la troisième (la n°708) et quatrième (la n°709) places. Actuellement, les deux voitures semblent incapables d’aller chercher les Toyota mais l’écart reste faible (1'05) pour la 708 sur le leader. Le clan du constructeur japonais n’a donc pas le droit à l’erreur.
La tuile pour l’Alpine rangée dans le box !
Les ennuis continuent chez Alpine qui avait dégringolé au 26e rang. La voiture est une nouvelle fois rangée dans son box. Mathieu Vaxivière semblait pourtant optimise après la première intervention sur l’embrayage. Les mécanos travaillent sur la voiture. Le capot avant et le capot arrière ont été enlevés.
Trois secondes d’écart entre les deux Toyota
Le changement de pilote n’a rien changé en tête de la course, la n°8 est toujours devant mais ne compte que trois secondes d’avance sur sa soeur jumelle.
Changement de pilote chez le leader
Brendon Hartley est au stand et cède son volant à Ryo Hirakawa avec un relais de 10 tours. Le Japonais s’élance à l’assaut de la 70e boucle avec l’Hypercar.
L’équipage de Sébastien Ogier au pied du podium en LMP2
Après un début de course un peu difficile, belle remontée de l’équipage de la Richard Mille Racing n°1 qui pointe au pied du podium, à 3 secondes seulement de la troisième place. C’est le jeune Charles Milesi qui est au volant après avoir succédé à Sébastien Ogier.
Ecart stable en tête de la course
La Toyota n°8 entre les mains du poleman Brendon Hartley est toujours en tête mais juste derrière, la n°7 a un peu stoppé l’hémorragie et pointe à cinq secondes.
Bonne nouvelle, l’Alpine repart ! Mais en 24e position…
Les soucis de transmission sur l’Alpine semble réglés. André Negrao a repris le chemin de la piste mais la n°36 accuse désormais 4 tours de retard sur la tête de la course après seulement quatre heures de course.
La Toyota n°8 creuse l’écart
Après avoir repris les commandes de la course, la Toyota n°8 a creusé un petit écart sur la n°7, désormais à un peu moins de quatre secondes.
L’Alpine dégringole au classement
L’Alpine est toujours dans son box entre les mains des mécaniciens qui travaillent peut-être sur la boîte de vitesses après les ennuis rencontrés par Mathieu Vaxivière pour repartir. L’équipe est désormais 22e…
Grosse bataille pour la première place entre les Toyota
Quel bras de fer entamé entre les deux Toyota. On pensait que la n°7 avait pris le dessus sur la n°8 mais cette dernière est revenue comme une balle sur sa soeur jumelle avant de prendre le pouvoir ! Une demi-seconde sépare les deux Hypercars.
Mathieu Vaxivière cède son volant
Le pilote français va céder sa place à un coéquipier. On change les pneus sur l’Alpine, toujours entre les mains des mécaniciens.
L’Alpine cale au démarrage avant d’être mise au garage
Mauvaise nouvelle pour l’Alpine qui est entrée au garage. Mathieu Vaxivière a calé plusieurs fois au moment de reprendre le chemin de la piste. La voiture est immédiatement rentrée dans le stand. Les mécanos s’affairent sur la voiture.
Qu’est-ce que la catégorie Hypercar ?
Corvette toujours devant en GT
Corvette est toujours en tête du classement dans la catégorie LMGTE Pro. Jordan Taylor et la n°63 a fait le trou devant la Porsche n°91 à plus de 48''.
L’Oreca n°10 de Vector Sport dans le bac à graviers
Ryan Cullen va à la faute au niveau d’Indianapolis, obligeant les commissaires à agiter les drapeaux jaunes pour imposer une slow zone. Le coéquipier de Sébastien Bourdais a pu repartir mais il a perdu beaucoup de temps, 25e sur 27 dans la catégorie LMP2.
Qu’est ce que la balance de performance ?
La balance de performance est un règlement qui permet à des voitures aux spécificités techniques différentes de courir dans la même catégorie. C’est le cas, par exemple avec les Hypercar Toyota, voitures de dernière génération et l’Alpine, qui est une ancienne LMP1 autorisée dans la catégorie Hypercar pour permettre d’étoffer le plateau et relever l’intérêt de l’épreuve. Pour équilibrer les performances, on ralentit artificiellement certaines voitures en les lestant par exemple ou en diminuant la puissance délivrée aux roues grâce à des simulateurs. Ce fut le cas vendredi avec un nouveau calcul qui semble clairement défavorable à Alpine. Les organisateurs affirment que l’équité est respectée mais ces ajustements sont souvent très commentés et font l’objet de nombreux débats.
La Toyota leader a pris un tour à l’Alpine
Après 4h30 de course, la Toyota n°7 a déjà avalé l’Alpine en lui prenant un tour. C’est dur pour le clan français.
Meilleur tour en course pour la Toyota n°8
Brendon Hartley, auteur de la pole avec la Toyota n°8, sonne la charge. Le Néo-Zélandais vient de signer le meilleur tour en course en 3'27''906. La n°7, devant, a toujours de la marge avec 18'185 d’avance.
Mathieu Vaxivière semble dépité dans l’Alpine
Mathieu Vaxivière s’est arrêté au stand avant de reprendre le chemin de la piste mais on aperçu le pilote français faire des signes de la tête comme pour marquer sa déception. La n°36 ne peut, pour le moment, clairement pas jouer le podium avec les Glickenhaus. C’est une surprise qui pose question car la balance de performance qui permet d’équilibrer les performances entre les voitures qui ne sont pas de la même génération, a été modifiée vendredi. Et cette modification semble clairement en défaveur du clan français.
Le belle passe d’armes entre Alpine et Glickenhaus
Alpine récupère provisoirement la 4e place
Richard Westbrook s’arrête au stand après avoir récupéré la 4e place, ce qui permet à Alpine de remonter au pied du podium provisoirement. La supériorité des Glickenhaus est incontestable sur la voiture française depuis le début de l’épreuve.
Alpine cède la 4e place à Glickenhaus
Les affaires ne s’arrangent pas pour Alpine qui doit céder sa 4e place. Mathieu Vaxivière a bien tenté de résister à la Glickenhaus n°709 mais en vain. L’hypercar américaine est clairement plus performante et Richard Westbrook n’a eu aucun mal à prendre le dessus après une belle passe d’armes.
La part du carburant et des pneus dans le carbone ne pèse que 1,4%
Le saviez-vous ? Le bilan carbone des 24 Heures du Mans est essentiellement dû au transport du public (250.000 spectateurs) sur le site, comme la plupart des grands événements sportifs. La part du carburant et des pneumatiques dans ce bilan est finalement assez faible. il ne représente que 1,4%. L'introduction d'un carburant 100% renouvelable cette année permet de réduire considérablement l'impact de la piste : il était de 2,5% auparavant. L’Automobile Club de l’Ouest a mis en place un plan ambitieux pour parvenir en 2030 à un bilan carbone neutre.
Jean Glorieux proche de la correctionnelle
Le Belge est contraint de rentrer aux stands après avoir percuté les barrières avec sa DKR Engineering (numéro 3). Ses dégâts à l’avant réparés, il a pu repartir, actuel 22e chez les LMP2.
Le cap des trois heures de course dépassé
Cela fait trois heures que l’épreuve a débuté. Le soleil règne toujours en maître dans le ciel manceau. Les risques de pluie pour cette 90e édition sont infimes.
Les conditions météorologiques restent inchangées au Mans
Pas l’ombre d’une goutte de pluie ne ferait transpirer les ingénieurs présents au Mans, où les conditions météo demeurent au beau fixe. Au 26 degrés dans l’air, la température de la piste (45 degrés) reste exigeante pour les pneumatiques.
Nouveau chassé-croisé en tête
Tour à tour, José Maria Lopez (Toyota N.7) et Brandon Hartley (Toyota N.8) passent par la voie des stands. Le Néo-Zélandais occupe brièvement la tête de course avant de la céder dans la foulée au premier cité.
Alpine pénalisée
Au volant de l’hypercar Alpine, Matthieu Vaxivière peine à tirer le meilleur de sa monoplace. Pire, le Français voit le podium s’éloigner un peu plus au fil des tours, avec désormais près de deux minutes de retard sur la Glickenhaus 708 de Romain Dumas, solide troisième. La faute à un passage aux stands imposé par les commissaires en raison d’une vitesse excessive dans les stands.
Nouveau meilleur tour en course pour Glickenhaus et Romain Dumas
Quelques secondes après Brandon Hartley, Romain Dumas a amélioré à son tour le meilleur tour en course. Au volant de la Glickenhaus 708, le Français a complété les 13,626 km en 3:28.110 au tour 44. Il reste toutefois à bonne distance du duo de tête (55 secondes).
Les Toyota impriment le rythme à l’avant
Les deux Toyota se rendent coup pour coup. Au volant de la N.8, Brandon Hartley a signé un tour en 3:28.232 pour se grappiller quelques centièmes sur le leader argentin José Maria Lopez, au volant de la N.7, qui venait d’améliorer le meilleur tour en course.
Josh Pierson plus jeune pilote de l’histoire des 24 Heures du Mans
Le moment était attendu. A 16 ans, 3 mois et 25 jours, l’Américain Josh Pierson est devenu le pilote le plus jeune de l’histoire des 24 Heures du Mans en prenant son premier relais à bord de l’Oreca N. 23 du team United Autosport. Celui qui a commencé le karting à deux ans a connu un début compliqué en sortant de la piste à Indianapolis, avant de rentrer aux stands.
Changement de pilotes à l’avant
En tête de course, José Maria Lopez a pris le relais de Mike Conway dans la Toyota N.7 tandis que Brandon Hartley, auteur de la pole jeudi, a remplacé Sebastian Buemi dans le baquet de la N.8. Derrière, le Français Romain Dumas a pris le volant de la Glickenhaus à son compatriote Olivier Pla.
La Glickenhaus 709 de retour dans le top 5
Richard Westbrook a fait son retard, causé par un capteur défaillant, pour revenir dans le top 5, chasse gardée des Hypercars. Le Britannique reste tout de même 50 secondes derrière l’Alpine de Mathieu Vaxivière, quatrième à près de 30 secondes de son compatriote Romain Dumas dans l’autre Glickenhaus (708).
Joli dépassement de Julien Andlauer pour prendre la tête chez les GTE Am
Weather Tech aux commandes de la catégorie GTE Am, grâce à un dépassement bien senti du pilote français Julien Andlauer sur la Hardpoint d’Alessio Picariello à Indianapolis.
Toyota solide leader après deux heures de course
Sans surprise, le constructeur japonais mène la danse au Mans. Et devant, Mike Conway creuse l’écart devant Sebastian Buemi, relégué à 18 secondes. Derrière, la Glickenhaus numéro 708 d’Olivier Pla est pointée à 50 secondes, 8 secondes devant l’Alpine de Nicolas Lapierre, qui peine à faire son retard.
Problème technique chez Glickenhaus
La 709 du team américain est mobilisée plusieurs secondes aux stands, en raison d’un «capteur défaillant», a fait savoir le patron Jim Glickenhaus. Le Britannique Richard Westbrook est contraint de repartir dans le trafic, à la 10e position, derrière cinq monoplaces LMP2.
Ogier, autre attraction de cette 90e édition
Semi-retraité des rallyes WRC, Ogier effectue ses premiers pas aux 24 Heures du Mans. L’octuple champion du monde des rallyes va découvrir une course dont il «ne connaît pas grand-chose, je ne l’ai jamais trop suivie ou regardée». Pour ce tout nouveau défi en carrière, le pilote de 38 ans prendra place dans un baquet de l’écurie Richard Mille Racing, où il fera équipe avec deux espoirs tricolores, le Haut-Marnais Charles Milesi, vainqueur chez les LMP2 en 2021 et sa compère Lilou Wadoux, tous deux âgés de 21 ans.
LIRE AUSSI - Sébastien Ogier, un bizut à l’assaut des 24 Heures du Mans (premium)
Sébastien Ogier en piste pour ses débuts au Mans
L’octuple champion du monde des rallyes prend la place de Charles Milesi au volant de la LMP2 de l’écurie Richard Mille pour signer ses grands débuts aux 24 Heures. Il prend le volant en 10e position de la catégorie.
Une Ferrari à la faute
Claudio Schiavoni se retrouve dernier de la course au volant de sa Ferrari 488. Le pilote du team Iron Lynx est parti en tête à queue à Mulsanne avant de repartir sans gravité.
Conway et la Toyota N.7 de retour en tête
Au tour de Sebastian Buemi (Toyota N.8) de passer par la voie des stands pour préparer son troisième relais. Mike Conway en profite pour récupérer les commandes de la course, avec 12 secondes d’avance. Les deux Glickenhaus sont plus loin, sans parler de l’Alpine, pointée à 50 secondes de la tête.
L’entrée de Michael Fassbender dans la Porsche
Buemi reprend les commandes
Le Suisse retrouve la tête de course suite à l’arrêt aux stands de Mike Conway dans l’autre Toyota. La Glickenhaus N. 709 passe aussi por la voie des stands
Les Corvette impriment le rythme chez les GTE Pro
Deux Corvette, deux Porsche, deux Ferrari. L’ordre est parfaitement respecté en tête de la course dans la catégorie GTE Pro. Le constructeur américain possède 10 secondes d’avances sur le constructeur allemand, tandis que les Ferrari sont reléguées bien plus loin, à 37 secondes.
Kubica a abandonné la tête chez les LMP2
Longtemps en tête chez les LMP2, le pilote polonais du team Prema Orlen est relégué à 7 secondes de la JOTA d’Antonio Felix da Costa. Plus loin, Charles Milesi reste 5e chez de la catégorie au volant de sa Richard Mille, après avoir pourtant pris un excellent départ.
Comment l’Alpine s’est fait prendre en sandwich au départ
Buemi, seul pilote à avoir dépassé les 342 km/h
Deuxième, Sébastien Buemi est le seul des 2 pilotes en course à avoir dépassé la barre des 342 km/h avec une pointe à 342,34 km/h. Le Suisse a par ailleurs établi le meilleur tour en course d’entrée, à l’issue du troisième tour de piste (3:28.923).
Le départ vu de derrière les Corvette
La Toyota n°7 creuse l’écart
Près de quatre secondes d’avance désormais pour la Toyota entre les mains de Mike Conway devant la n°8 de Sébastien Buemi. Les deux Glickenhauss pointent à 20 secondes derrière le leader. En cinquième position, l’Alpine ne parvient pas à faire son retard pour le moment, à 27 secondes de l’Hypercar de tête.
Michael Fassbender au volant pour ses grands débuts au Mans !
L’acteur irlandais vient de prendre le volant de la Porsche n°93 qui occupe la 14e place de sa catégorie. Il s’agit des tous premiers tours de roues du célèbre «Magneto», le personnage des X-Men, au Mans. Rappelons que l’équipage de l’Aston Martin est engagé en LMGTE Am.
Corvette devant Porsche en GTE Pro
Pour le moment, domination des deux Corvette dans la catégorie GT devant Porsche et Ferrari.
La n°7 prend les commandes du classement
Le leader est au stand pour ravitailler après avoir couvert un tour de plus que la soeur jumelle, la n°7 qui s’empare de la tête du classement. Changement aux commandes de l’épreuve !
Conway s’arrête pour un premier ravitaillement
La Toyota n°7 s’arrête au stand mais le leader continue sur la n°8. La Glickenhaus n°708 continue aussi un tour de plus alors que l’Alpine, elle, est au stand pour reprendre du carburant.
Mike Conway attaque Sebastien Buemi en tête
Mike Conway menace sérieusement le leader Sébastien Buemi, qu’il talonne désormais moins d’une demi-seconde. La n°7 semble plus rapide que la n°8 juste avant la première salve des retours au stand pour les Hypercars.
Erreur du leader Buemi avec la Toyota !
Buemi met deux roues de la Toyota dans les graviers aux virages Porsche et Mike Conway, juste derrière, en profite pour revenir à trois dixièmes. Mais l’écart s’est de nouveau creusé dans la foulée. Première alerte pour le leader malgré tout.
Premiers arrêts au stand pour les LMP2
C’est parti pour les premiers arrêts au stand des LMP2 après une demi-heure de course. Les réservoirs doivent permettre de tenir environ 35 minutes en piste.
L’United Autosport n°22 a pu repartir
Ramenée au stand après son tour dans le bac à graviers en début de course, l’United Autosport a pu retrouver la piste après un passage au stand, mais avec deux tours de retard sur l’avant-dernier.
L’Alpine et Lapierre à l’attaque
Nicolas Lapierre doit se racheter après un début de course décevant. Au volant de l’Alpine, le pilote français vient de signer son meilleur tour en course et tente de revenir sur la Glickenhauss devant lui. La n°709 compte deux petites secondes d’avance.
La sortie de piste de la n°22 d’United Autosport
Toyota creuse déjà l’écart
Pas de round d’observation pour le tenant du titre qui a d’entrée de jeu placé ses deux Hypercar aux commandes du classement. La n°8 dispose déjà de 2''5 d’avance sur la n°7. Les deux Glickenhauss suivent à 7 et 10 secondes du leader. Pour l’Alpine, le début de course est clairement décevant, à 13'' de la voiture de tête.
L’Alpine reprend la 5e place
Après un début de course assez difficile, l’Alpine n°36 a finalement pu reprendre la 5e place devant la n°9 pilotée par Robert Kubica. Mais Toyota imprime un rythme d’enfer devant avec la n°8 et la n°7 suivies par les deux Glickenhauss.
Le départ de l’accrochage impliquant la n°22 de United Autosport
Une slow zone en place au niveau de la ligne droite des stands
Un début d’édition très mouvementé avec un accrochage et la n°22 United Autosport dans le bac à gravier juste après la ligne droite des stands. Il faut évacuer la LMP2 et une zone de ralentissement impose à tous les concurrents de ralentir jusqu’à l’entrée de la ligne droite des Hunaudières.
Les Toyota en tête, l'Alpine mal partie
La Toyota n°8 a pris les commandes de l’épreuve devant la n°7 mais juste derrière, l’Alpine s’est fait doubler par les deux Glickenhauss mais aussi par une LMP2 sous la passerelle Dunlop.
Une voiture dans le décor !
Une première LMP2 part dans le décor dès les premiers virages, c’est la n°22, une des favorites de sa catégorie.
C’est parti pour la 90e édition
A 16h00 le départ de la 90e édition a été donné ! 62 bolides aux moteurs hurlants viennent de passer dans la ligne droite des stands ! Bonne course à toutes et tous.
Les pilotes dans les virages Porsche
Départ imminent ! Les voitures s’approchent des stands derrière la voiture ouvreuse.
Le drapeau apporté il y a quelques minutes par l’armée de l’air
Les voitures se sont élancées !
C’est parti pour ce tour de formation ! Les bolides sont actuellement dans la longue ligne droite des Hunaudières.
Les moteurs viennent de s’allumer !
Les moteurs des 62 concurrents sur la grille viennent de s’allumer et dans le ciel la patrouille de France vient de passer en dessinant un drapeau bleu blanc rouge dans le ciel.
Comment se répartissent les catégories au Mans ?
-La première, l'Hypercar, met en piste des prototypes à carrosserie fermée (avec des équipages de pilotes professionnels) propulsés par des motorisation hybride ou non hybride. Ces voitures, qui flirtent avec les 340 km/h en vitesse de pointe dans la ligne droite des Hunaudières, devraient boucler un tour de circuit en 3'30'' environ. Cinq équipages composent le plateau en 2022.
-Juste en dessous en terme de performance, on retrouve la catégorie LMP2, des prototypes à carrosserie fermée, réservée aux écuries privées. Les 27 voitures au départ sont toutes équipées du même moteur fourni par Gibson. Dallara (P217), Onroak Automotive (Ligier JS P217), Oreca (07) et Riley (MK30) se chargent de mettre à disposition des châssis. C'est dans cette catégorie que Sébastien Ogier est engagé cette année, avec le Richard Mille Racing.
-La catégorie GT se divise en deux groupes : LMGTE Pro avec des voitures de séries améliorées et préparées par des constructeurs (Porsche, Corvette, Ferrari, Aston Martin). Ces sept bolides sont beaucoup moins rapides que les deux précédentes classes, autour de 3'50'' au tour. Enfin, à l'échelon inférieur, on retrouve les LMGTE Am, présentant des caractéristiques similaires mais avec des équipages amateurs. 23 trios composent cette classe.
L’armée de l’air apporte le drapeau officiel
Comme le veut la tradition c’est l’armée de l’air qui apporte le drapeau officiel de l’édition 2022 quelques minutes après la Marseillaise. Deux militaires descendent d’un hélicoptère de l’armée. L’étendard est ensuite confié à Patrick Pouyanné, le patron du groupe TotalEnergies, starter de la course. Cette année, le géant pétrolier français fournit un carburant 100% renouvelable au Championnat du monde d’Endurance.
Fassbender est «malade de stress»
Interrogé rapidement sur la grille de départ à quelques minutes du coup d’envoi de la 90e édition, l’acteur irlandais Michael Fassbender a confié dans un grand sourire être «malade de stress.»
La course la plus prestigieuse au monde
Un tracé à la longueur démesurée (13,626 km), une ligne droite (Hunaudières) et des virages mythiques (Indianapolis, Mulsanne), un format historique… les 24 Heures du Mans représentent le pinacle de la course automobile. Bientôt centenaire (1923-2023), la course va connaître ce week-end sa 90e édition, où la magie devrait à nouveau opérer devant un public revenu en nombre après deux années perturbées par la pandémie de Covid-19.LIRE AUSSI - Pourquoi les 24 Heures du Mans restent la course la plus prestigieuse au monde (prenium)
La pole position sans surprise pour Toyota
Toyota a sécurisé jeudi soir le meilleur chrono des qualifications. La n°8 a devancé la n°7. C'est au dernier tour qu'Hartley est parvenu à boucler le circuit de la Sarthe avec le meilleur temps, en 3 min 24 sec 408/1000, devant sa voiture sœur pilotée par le Japonais Kamui Kobayashi (3 min 24 sec 828/1000), poleman l'an passé. Alpine, décevant jusque là aux essais, a signé le troisième temps, confirmant son statut d’outsider.
Plus d’informations sur la pole en suivant ce lien.
Une star d’Hollywood en piste
En bout de grille (57e), Michael Fassbender va effectuer ses grands débuts aux 24 Heures du Mans. Après quatre ans de préparation studieuse loin du Mans, où il était venu en invité d’honneur en 2018, l’acteur deux fois nominé aux Oscars va découvrir la mythique course d’endurance. Il est engagé en catégorie GT Amateurs au sein du team Proton Competition, au côté de Mike Camobelle et Zack Robinchon.LIRE AUSSI - Des X-Men aux 24 Heures du Mans, Michael Fassbender perpétue la tradition hollywoodienne de la course
Une cinquième victoire de suite pour Toyota ?
Vainqueur des quatre dernières éditions, Toyota visera un cinquième succès dans la catégorie reine, l'Hypercar, pour dépasser Alfa Romeo et Ford au nombre de succès et s'approcher de Bentley (6). Porsche reste de très loin la marque détenant le record de victoires (19). Alpine rêve de contrarier les plans du tenant du titre avec une voiture engagée (Toyota aligne deux Hypercar). Le constructeur français a créé la sensation en remportant la manche d'ouverture du Championnat du monde d'Endurance 2022, aux 1000 miles de Sebring. Une surprise à laquelle Toyota a su apporter une réponse aux 6 Heures de Spa Francorchamps avec une victoire à la clé. Mais une avarie sur le système hybride de l'une des deux Toyota en Belgique a montré que l'équipe n'avait pas totalement résolu ses problèmes de fiabilité alors que l'Alpine, elle, fonctionne comme une horloge, tout en étant moins performante. Un duel auquel les deux Glickenhauss aimeraient se mêler après une prometteuse première participation en 2021 (4e et 5e).
Deux légendes sur la piste, Henri Pescarolo et Gérard Larousse
Gérard Larousse, double vainqueur des 24 Heures du Mans et Henri Pescarolo, quadruple vainqueur, ont offert au public un tour d’honneur au volant des mythiques Matra Simca, en piste au début des années 70.
C’est l’heure du grid walk
La procédure de départ n’a pas encore débuté et une partie du public est autorisée à déambuler devant les stands pour observer la soixantaine de bolides au départ.
Un jeune retraité sur la piste ! Le Manceau Jo-Wilfried Tsonga en visite
Retour du public en masse autour du circuit
Après deux saisons marquées par les restrictions sanitaires et des jauges pour le public (huis clos en 2020 et 50.000 spectateurs en 2021), la foule est de nouveau autorisée autour du tracé. L’Automobile club de l’Ouest attend entre 230.000 et 250.000 spectateurs ce week-end.
Départ programmé à 16h00
Le départ de l’épreuve est prévu à 16h00. Les voitures ont toutes été disposés sur la piste, devant les stands. Le soleil règne en maître sur le circuit et les tribunes sont déjà quasiment toutes pleines.
Bonjour à toutes et à tous
Bienvenue sur le Figaro.fr et Sport24.com pour suivre la 90e édition des 24 Heures du Mans et un direct commenté en intégralité de l’épreuve.
Le Top 10 à 1h du matin
Les mécanos Toyota professionnels jusqu’au bout des ongles
Nicolas Lapierre dans l’Alpine pour remonter au classement
Le très expérimenté Nicolas Lapierre bataille dans le trafic pour tenter de remonter au classement. La remontée de l’Alpine est lente : 27e position pour le moment.
La Toyota n°8 a creusé l’écart sur la n°7
Nouveaux pilotes dans les voitures et nouveaux chronos. Brendon Hartley (n°8) s’envole en tête de la course avec une petite trentaine de seconde d’avance sur José Maria Lopez dans la n°7.
Toyota met fin au débat entre Buemi et Conway
A défaut de s’expliquer en piste, Sebastian Buemi et Mike Conway pourront discuter dans le box. Mis sous pression en tête de la course, Buemi (Toyota N.8) a cédé sa place au poleman Brendon Hartley tandis que Jose Maria Lopez a pris la place du Britannique dans la N.7. 30 secondes séparent les deux hommes.
Buemi insiste pour que Conway «reste calme»
Toujours sous la pression de Mike Conway avec la Toyota n°8, Sébastien Buemi s’est une nouvelle fois adressé à son équipe par la radio pour demander à ce que l’Américain lève un peu le pied derrière lui. Le Suisse estime que le rythme des deux pilotes est trop élevé alors que le clan japonais domine les débats avec deux tours d’avance sur la Glickenhaus.
La Porsche de Fassbender de retour en course
Michael Fassbender est de nouveau en piste après son petit passage dans le bac à graviers juste avant le virage Dunlop.
Matt Campbell, coéquipier de Fassbender : «L’objectif est d'amener la voiture au bout»
Suite au deuxième accident de Michael Fassbender en moins de deux heures, Matt Campbell, unique pilote expérimenté du team Proton Competition, n’a pas accablé son bizuth de co-pilote. «Par chance, il a pu ramener la voiture et elle est toujours en état, a convenu le double vainqueur du Mans, interrogé dans le paddock par Eurosport. Tout va plus ou moins bien en piste, il va nous falloir finir cette course. Il progresse et prend du plaisir, j’espère qu’il va pouvoir rouler un peu plus dans les heures à venir. Notre objectif est d’amener la voiture au bout.»
VOIR AUSSI - 24 Heures du Mans : l'accident de l'acteur Michael Fassbender en vidéo
Séquence sensation avec les deux Toyota menant un train d’enfer
Les superbes images dans les Hunaudières à la tombée de la nuit
La Porsche de Michael Fassbender évacuée
Au niveau de la passerelle Dunlop un véhicule de service vient enlever la Porsche de l’acteur irlandais victime d’un tête-à-queue.
Norman Nato en tête à queue au virage Porsche
Ralentissement de la course suite aux drapeaux jaunes causés par Fassbender et Norman Nato. Parti en tête à queue dans les «S» de Porsche, le Français, qui présentait le meilleur rythme de l’équipage numéro 41 (Realteam by WRT), est à l’arrêt et abandonne sa provisoirement sa 21e place (19e chez les LMP2).
Et pendant ce temps là, les Toyota roulent dans la même seconde !
Incroyable rythme des deux Toyota en tête de la course avec la n°7 devant la n°8 mais avec 0''7 d’avance seulement. Sebastien Buemi résiste pour le moment à Mike Conway très pressant.
Michael Fassbender dans le bac à graviers !
Michael Fassbender est parti en tête-à-queue dans avant la passerelle Dunlop. La Porsche reste immobilisée et les drapeaux jaunes sont agités. L’acteur a expliqué à son équipe que les roues fumaient.
La Glickenhaus n°708 remonte petit à petit
La Glickenhaus n°708 a bien entamé sa remontée dans le classement après avoir été immobilisée dans le box pendant un bon moment. L’Hypercar d’Olivier Pla occupe la 15e position.
Les images de la Corvette n°63 qui retrouve la piste
Le Mans by night
Buemi demande à son coéquipier de ralentir
«Pouvez-vous demander à Conway de ralentir un peu ? Je ne suis pas sûr que c’est tenable sur le long terme.» Mis sous pression par la Toyota N.7 de Mike Conway, Sebastian Buemi a demandé via radio de relâcher un peu l’accélérateur pour gérer la tête de course. Le Suisse possède toujours une petite seconde d’avance au volant de la N.8.
Toyota seul au monde après un tiers de course
Avec deux tours d’avance sur la Glickenhaus 709 de Franck Mailleux, les deux équipages Toyota ont le temps de se concentrer sur leur bataille fratricide. Revenus au volant de leur monoplace peu après 22h30, Sebastian Buemi et Mike Conway sont au coeur d’un joli duel. A minuit, c’est le premier cité, au volant de la numéro 8, qui mène la danse pour… une petite seconde.
Les leaders dans chaque catégorie
Michael Fassbender a pu repartir
L’acteur irlandais est resté immobilisé avec sa Porsche un petit moment dans le box mais il vient de rependre le chemin de la piste. L’équipage de la n°93 occupe la 59e place du classement.
L'Alpine toujours coincée au 28e rang
Alpine toujours empêtrée dans son début de course chaotique. Reléguée derrière la grande majorité des LMP2, l’A480 ne parvient pas à progresser dans le trafic et reste engluée au 28e rang depuis plus d’une heure. Seule (infime) éclaircie, Nicolas Lapierre, qui a suppléé André Negrao, n’accuse plus un tour de débours derrière la Nielsen numéro 24, mais 3 minutes. Concernant la tête de course, elle se situe à neuf tours devant.
La Toyota n°7 reprend la tête de la course
Sébastien Buemi se range pour laisser passer Mike Conway désormais aux commandes du classement, mais avec le Suisse juste derrière lui, à une seconde environ.
La Porsche de Fassbender est au box
La Porsche de l’acteur est toujours entre les mains des mécaniciens en dernière position du classement général.
Retour sur la sortie de piste de Michael Fassbender
Vincent Abril, le pilote de la Ferrari n°61 qui a percuté la Porche de Michael Fassbender, a été sanctionné d’un stop and go d’une minute. Il est donc considéré comme le fautif dans cet accrochage à Indianapolis.
La Glickenhaus a pu repartir !
La Glickenhaus n°708 retrouve le chemin de la piste mais la voiture, qui occupait la 3e place, est désormais à cinq tours du leader et pointe au 17e rang au général. Olivier Pla est au volant.
Sébastien Ogier de retour derrière le volant
L’octuple champion du monde de rallyes est de nouveau en piste au volant de l’Oreca Gibson de l’équipe Richard Mille Racing. Le Gapençais a pris la place de la jeune Lilou Wadoux, auteur d’une belle prestation avec 27 tours à son compteur.
La Corvette n°63 toujours immobilisée dans son box
C’est la catastrophe pour la Corvette n°63 qui était en tête et qui, victime probablement d’une casse de suspension, est immobilisée dans le stand. La voilà dernière de la catégorie GTE Pro désormais.
La Glickenhaus 708 passée au peigne fin
Une fois arrivé aux stands, Olivier Pla est contraint de retirer sa voiture afin que ses ingénieurs réalisent un examen plus profond de sa monoplace. Celle-ci semble touchée sur le train arrière gauche.
La Glickenhaus d’Olivier Pla en tête à queue !
Solidement installé au troisième rang à bord de la Glickenhaus 708, le Français est parti en tête à queue à la sortie du virage du Tertre Rouge. Après un bref drapeau jaune, Pla a pu finalement repartir… derrière son compatriote Franck Mailleux dans la 709, qui bénéficie désormais de 2.40'' d’avance.
Le contact avec la Porsche de Michael Fassbender
Michael Fassbender dans le décor !
Spectaculaire sortie de piste pour la Porsche n°93 de l’équipe Proton Competition entre les mains de Michael Fassbender. Le bolide est dans le bac à graviers à Indianapolis. La voiture semble bien endommagée suite à un contact avec la Ferrari n°61.
Premier abandon pour le team Project 1
La Porsche de l’équipe Team Project 1 vient d’officialiser son abandon dans la catégorie LMGTE Am.
La Corvette poussée dans le box, c’est mauvais signe
La Corvette n°63 a visiblement la suspension endommagée. On a rentré la voiture dans le box et les mécanos s’affairent autour.
Grosse alerte pour la Corvette n°63 au ralenti
La Corvette, qui occupait la tête de la course en GTE Pro est au ralenti et va rentrer au stand. C’est inquiétant car la voiture semble affaissée, des étincelles jaillissent sur son passage.
Alpine rame pour remonter dans le classement
André Negrao est au volant de l’Alpine depuis près de 2h40 et la remontée du pilote brésilien est toujours aussi compliquée. L’A480 est 28e du classement général et évidemment dernière de la catégorie Hypercar.
Retour de Michael Fassbender dans la Porsche
Michael Fassbender est de nouveau en piste avec la Porsche n°93 de Proton Compétition, actuellement 54e du classement général. L’acteur irlandais va essayer d’améliorer son chrono de référence, pour le moment en 4'03''632, soit bien plus que ses équipiers : 3'51''745 pour Matt Campbell et 3'53''791 pour Zacharie Robichon.
Le palmarès constructeurs des 24 Heures du Mans
19 victoires Porsche13 victoires Audi9 victoires Ferrari 7 victoires Jaguar 6 victoires Bentley 4 victoires Alfa Romeo Ford3 victoires Matra Simca Peugeot Toyota 2 victoires Bugatti Lorraine-Dietrich 1 victoire Aston Martin, BMW Chenard & Walcker, Delahaye, Lagonda, Mazda, McLaren, Mercedes-Benz, Mirage, Renault-Alpine, Rondeau, Sauber Mercedes Talbot-Lago
Toujours aucun abandon après quasiment è heures de course
Les 62 bolides engagés sont toujours sur la piste alors que la nuit est tombée sur le circuit manceau.
Buemi retrouve le volant de la N.8
Parti en pole position à 16h, le pilote suisse récupère les clés de la Toyota N.8 derrière Hirakawa… en tête de la course. Derrière, Mike Conway n’est pas parvenu à faire la jonction à temps pour reprendre les commandes. 5 secondes séparent les deux Hypercars nippones.
Mike Conway prend en main la Toyota N.7, Olivier Pla en piste avec Glickenhaus
Le Britannique remplace le leader Kamui Kobayashi, dont le long relais s’est soldé par un retour de Ryo Hirakawa, nouveau leader en attendant le prochain arrêt de la N.8. Juste derrière, le Français Olivier Pla prend la place de Luiz Felipe Durani dans le baquet de la Glickenhaus 708, troisième mais reléguée à un tour de la tête.
Voilà le circuit plongé dans la nuit pour quelques heures
Les Toyota de nouveau au coude à coude
Après avoir fait cavalier seul en tête pendant une quinzaine de tours, Kamui Kobayashi (numéro 7) a vu son compatriote Ryo Hirakawa (8) revenir dans ses échappements (+2''). La faute notamment au trafic et une touchette évitée avec une GT pour le leader de la course.
Ferrari en difficulté chez les GTE Pro, la Corvette 64 examinée
Les trois monoplaces Ferrari manquent clairement de rythme et trustent les trois dernières places (sur 7) en catégorie GTE Pro, pour l’heure dominée par la Corvette numéro 63. A noter que l’autre Corvette (64) vient d’être immobilisée aux stands, laissant le champ libre au duo de Porsche derrière.
Une caméra embarquée impressionnante chez Glickenhaus
Franck Mailleux de retour en piste chez Glickenhaus
Le Français entame son deuxième relais au volant de la Glickenhaus numéro 709, solidement installée à la 4e place du général, à un peu moins d’une minute de la 708, actuellement pilotée par le Brésilien Luiz Felipe Durani.
Alpine coincée dans le trafic
André Negrao et son Alpine A480 n’opèrent pas la remontée espérée. Coincé au 28e rang, le Brésilien ne parvient pas à déjouer le trafic et reste un tour derrière la Nielsen de Rodrigo Sales (numéro 24), qui ferme la marche derrière 22 LMP2.
Pour le plaisir, le superbe duel entre l’Alpine et la Glickenhaus en fin d’après-midi
Drapeau jaune à Mulsanne
Un morceau de carrosserie neutralise temporairement la course. Les monoplaces ne peuvent excéder les 80 km/h.
Premiers tours de roue pour Lilou Wadoux
Après deux relais de Charles Milesi (61 tours) et un autre de Sébastien Ogier (27 tours), c’est l’espoir féminin Lilou Wadoux (21 ans) qui prend la piste, pour sa toute première sur la mythique piste du Mans. Avec du pain sur la planche, puisque l’écurie Richard Mille Racing est tombée au 12e rang, à 3.13'' de la tête chez les LMP2.
Une séquence embarquée dans la Toyota
Kobayashi creuse l’écart devant
Après 93 tours, le pilote japonais a pris neuf secondes d’avance sur son compatriote Ryo Hirakawa, qui ne cesse de perdre du terrain depuis son arrêt aux stands.
La nuit tombe sur Le Mans
Belle remontée de la Penske en LMP2
Immobilisée plusieurs secondes pour procéder à un changement de capot, la Penske numéro 5 a retrouvé sa deuxième place en catégorie LMP2. Toutefois, l’ancien pilote de Formule 1 Felipe Nasr reste à bonne distance de la Jota numéro 38, qui possède 2'11" d’avance.
Domination stable dans toutes les catégories
Outre les dominantes Toyota en Hypercar, l’écurie Jota garde les commandes en LMP2 avec plus d’1'30'' d’avance sur une autre Oreca 07, celle du team Prema Orlen, conduite par Louis Deletraz. Dans les catégories inférieures, un duo de Corvette domine toujours en GTE Pro, tandis que WeatherTech garde les commandes en amateurs.
Le point sur les leaders par catégorie
Nouvelle frayeur pour Alpine
André Negrao tire tout droit au niveau du «S» de Porsche avant de regagner la piste au ralenti. Déboulant à pleine vitesse, la Toyota N.7 de Kobayashi a évité la monoplace tricolore de justesse. Par ailleurs, l’écurie (29e) a écopé d’un premier avertissement pour avoir dépassé les limites de la piste.
La Toyota N.7 reprend les commandes à la N.8, nouveau duel en perspective
Le chassé-croisé se poursuit entre les deux Toyota en tête de course. Rentré aux stands avant son compatriote, Kamui Kobayashi (N.7) a pu prendre la tête de la course à Ryo Hirakawa, devant d’effectuer son pit stop. Ce dernier commencer à perdre du terrain à la sortie du Dunlop, où il est pointé à 2 secondes.
Grosse touchette entre une LMP2 et une GT
Les commissaires étudient le léger choc entre la LMP2 numéro 24 de Rodrigo Sales (Nielsen Racing) et la GT Am de Sarah Bovy, du team Iron Dames, dans le «S» de la forêt. Une touchette heureusement sans gravité.
Alpine 33e au moment d’entamer la sixième heure de course
Premier quart de course cauchemardesque pour l’écurie française, reléguée à six tours du podium après deux longs arrêts. La remontée au milieu du trafic s’annonce des plus compliquées…
L’Alpine a pu reprendre la piste
L’intervention sur l’Alpine a pris fin mais André Negrao pointe désormais au 35e rang au classement général, à sept tours des Toyota. Dur dur…
Les Glickenhaus toujours dans le coup
Les deux bolides américains tournent comme des horloges depuis le départ de la course avec la troisième (la n°708) et quatrième (la n°709) places. Actuellement, les deux voitures semblent incapables d’aller chercher les Toyota mais l’écart reste faible (1'05) pour la 708 sur le leader. Le clan du constructeur japonais n’a donc pas le droit à l’erreur.
La tuile pour l’Alpine rangée dans le box !
Les ennuis continuent chez Alpine qui avait dégringolé au 26e rang. La voiture est une nouvelle fois rangée dans son box. Mathieu Vaxivière semblait pourtant optimise après la première intervention sur l’embrayage. Les mécanos travaillent sur la voiture. Le capot avant et le capot arrière ont été enlevés.
Trois secondes d’écart entre les deux Toyota
Le changement de pilote n’a rien changé en tête de la course, la n°8 est toujours devant mais ne compte que trois secondes d’avance sur sa soeur jumelle.
Changement de pilote chez le leader
Brendon Hartley est au stand et cède son volant à Ryo Hirakawa avec un relais de 10 tours. Le Japonais s’élance à l’assaut de la 70e boucle avec l’Hypercar.
L’équipage de Sébastien Ogier au pied du podium en LMP2
Après un début de course un peu difficile, belle remontée de l’équipage de la Richard Mille Racing n°1 qui pointe au pied du podium, à 3 secondes seulement de la troisième place. C’est le jeune Charles Milesi qui est au volant après avoir succédé à Sébastien Ogier.
Ecart stable en tête de la course
La Toyota n°8 entre les mains du poleman Brendon Hartley est toujours en tête mais juste derrière, la n°7 a un peu stoppé l’hémorragie et pointe à cinq secondes.
Bonne nouvelle, l’Alpine repart ! Mais en 24e position…
Les soucis de transmission sur l’Alpine semble réglés. André Negrao a repris le chemin de la piste mais la n°36 accuse désormais 4 tours de retard sur la tête de la course après seulement quatre heures de course.
La Toyota n°8 creuse l’écart
Après avoir repris les commandes de la course, la Toyota n°8 a creusé un petit écart sur la n°7, désormais à un peu moins de quatre secondes.
L’Alpine dégringole au classement
L’Alpine est toujours dans son box entre les mains des mécaniciens qui travaillent peut-être sur la boîte de vitesses après les ennuis rencontrés par Mathieu Vaxivière pour repartir. L’équipe est désormais 22e…
Grosse bataille pour la première place entre les Toyota
Quel bras de fer entamé entre les deux Toyota. On pensait que la n°7 avait pris le dessus sur la n°8 mais cette dernière est revenue comme une balle sur sa soeur jumelle avant de prendre le pouvoir ! Une demi-seconde sépare les deux Hypercars.
Mathieu Vaxivière cède son volant
Le pilote français va céder sa place à un coéquipier. On change les pneus sur l’Alpine, toujours entre les mains des mécaniciens.
L’Alpine cale au démarrage avant d’être mise au garage
Mauvaise nouvelle pour l’Alpine qui est entrée au garage. Mathieu Vaxivière a calé plusieurs fois au moment de reprendre le chemin de la piste. La voiture est immédiatement rentrée dans le stand. Les mécanos s’affairent sur la voiture.
Qu’est-ce que la catégorie Hypercar ?
Corvette toujours devant en GT
Corvette est toujours en tête du classement dans la catégorie LMGTE Pro. Jordan Taylor et la n°63 a fait le trou devant la Porsche n°91 à plus de 48''.
L’Oreca n°10 de Vector Sport dans le bac à graviers
Ryan Cullen va à la faute au niveau d’Indianapolis, obligeant les commissaires à agiter les drapeaux jaunes pour imposer une slow zone. Le coéquipier de Sébastien Bourdais a pu repartir mais il a perdu beaucoup de temps, 25e sur 27 dans la catégorie LMP2.
Qu’est ce que la balance de performance ?
La balance de performance est un règlement qui permet à des voitures aux spécificités techniques différentes de courir dans la même catégorie. C’est le cas, par exemple avec les Hypercar Toyota, voitures de dernière génération et l’Alpine, qui est une ancienne LMP1 autorisée dans la catégorie Hypercar pour permettre d’étoffer le plateau et relever l’intérêt de l’épreuve. Pour équilibrer les performances, on ralentit artificiellement certaines voitures en les lestant par exemple ou en diminuant la puissance délivrée aux roues grâce à des simulateurs. Ce fut le cas vendredi avec un nouveau calcul qui semble clairement défavorable à Alpine. Les organisateurs affirment que l’équité est respectée mais ces ajustements sont souvent très commentés et font l’objet de nombreux débats.
La Toyota leader a pris un tour à l’Alpine
Après 4h30 de course, la Toyota n°7 a déjà avalé l’Alpine en lui prenant un tour. C’est dur pour le clan français.
Meilleur tour en course pour la Toyota n°8
Brendon Hartley, auteur de la pole avec la Toyota n°8, sonne la charge. Le Néo-Zélandais vient de signer le meilleur tour en course en 3'27''906. La n°7, devant, a toujours de la marge avec 18'185 d’avance.
Mathieu Vaxivière semble dépité dans l’Alpine
Mathieu Vaxivière s’est arrêté au stand avant de reprendre le chemin de la piste mais on aperçu le pilote français faire des signes de la tête comme pour marquer sa déception. La n°36 ne peut, pour le moment, clairement pas jouer le podium avec les Glickenhaus. C’est une surprise qui pose question car la balance de performance qui permet d’équilibrer les performances entre les voitures qui ne sont pas de la même génération, a été modifiée vendredi. Et cette modification semble clairement en défaveur du clan français.
Le belle passe d’armes entre Alpine et Glickenhaus
Alpine récupère provisoirement la 4e place
Richard Westbrook s’arrête au stand après avoir récupéré la 4e place, ce qui permet à Alpine de remonter au pied du podium provisoirement. La supériorité des Glickenhaus est incontestable sur la voiture française depuis le début de l’épreuve.
Alpine cède la 4e place à Glickenhaus
Les affaires ne s’arrangent pas pour Alpine qui doit céder sa 4e place. Mathieu Vaxivière a bien tenté de résister à la Glickenhaus n°709 mais en vain. L’hypercar américaine est clairement plus performante et Richard Westbrook n’a eu aucun mal à prendre le dessus après une belle passe d’armes.
La part du carburant et des pneus dans le carbone ne pèse que 1,4%
Le saviez-vous ? Le bilan carbone des 24 Heures du Mans est essentiellement dû au transport du public (250.000 spectateurs) sur le site, comme la plupart des grands événements sportifs. La part du carburant et des pneumatiques dans ce bilan est finalement assez faible. il ne représente que 1,4%. L'introduction d'un carburant 100% renouvelable cette année permet de réduire considérablement l'impact de la piste : il était de 2,5% auparavant. L’Automobile Club de l’Ouest a mis en place un plan ambitieux pour parvenir en 2030 à un bilan carbone neutre.
Jean Glorieux proche de la correctionnelle
Le Belge est contraint de rentrer aux stands après avoir percuté les barrières avec sa DKR Engineering (numéro 3). Ses dégâts à l’avant réparés, il a pu repartir, actuel 22e chez les LMP2.
Le cap des trois heures de course dépassé
Cela fait trois heures que l’épreuve a débuté. Le soleil règne toujours en maître dans le ciel manceau. Les risques de pluie pour cette 90e édition sont infimes.
Les conditions météorologiques restent inchangées au Mans
Pas l’ombre d’une goutte de pluie ne ferait transpirer les ingénieurs présents au Mans, où les conditions météo demeurent au beau fixe. Au 26 degrés dans l’air, la température de la piste (45 degrés) reste exigeante pour les pneumatiques.
Nouveau chassé-croisé en tête
Tour à tour, José Maria Lopez (Toyota N.7) et Brandon Hartley (Toyota N.8) passent par la voie des stands. Le Néo-Zélandais occupe brièvement la tête de course avant de la céder dans la foulée au premier cité.
Alpine pénalisée
Au volant de l’hypercar Alpine, Matthieu Vaxivière peine à tirer le meilleur de sa monoplace. Pire, le Français voit le podium s’éloigner un peu plus au fil des tours, avec désormais près de deux minutes de retard sur la Glickenhaus 708 de Romain Dumas, solide troisième. La faute à un passage aux stands imposé par les commissaires en raison d’une vitesse excessive dans les stands.
Nouveau meilleur tour en course pour Glickenhaus et Romain Dumas
Quelques secondes après Brandon Hartley, Romain Dumas a amélioré à son tour le meilleur tour en course. Au volant de la Glickenhaus 708, le Français a complété les 13,626 km en 3:28.110 au tour 44. Il reste toutefois à bonne distance du duo de tête (55 secondes).
Les Toyota impriment le rythme à l’avant
Les deux Toyota se rendent coup pour coup. Au volant de la N.8, Brandon Hartley a signé un tour en 3:28.232 pour se grappiller quelques centièmes sur le leader argentin José Maria Lopez, au volant de la N.7, qui venait d’améliorer le meilleur tour en course.
Josh Pierson plus jeune pilote de l’histoire des 24 Heures du Mans
Le moment était attendu. A 16 ans, 3 mois et 25 jours, l’Américain Josh Pierson est devenu le pilote le plus jeune de l’histoire des 24 Heures du Mans en prenant son premier relais à bord de l’Oreca N. 23 du team United Autosport. Celui qui a commencé le karting à deux ans a connu un début compliqué en sortant de la piste à Indianapolis, avant de rentrer aux stands.
Changement de pilotes à l’avant
En tête de course, José Maria Lopez a pris le relais de Mike Conway dans la Toyota N.7 tandis que Brandon Hartley, auteur de la pole jeudi, a remplacé Sebastian Buemi dans le baquet de la N.8. Derrière, le Français Romain Dumas a pris le volant de la Glickenhaus à son compatriote Olivier Pla.
La Glickenhaus 709 de retour dans le top 5
Richard Westbrook a fait son retard, causé par un capteur défaillant, pour revenir dans le top 5, chasse gardée des Hypercars. Le Britannique reste tout de même 50 secondes derrière l’Alpine de Mathieu Vaxivière, quatrième à près de 30 secondes de son compatriote Romain Dumas dans l’autre Glickenhaus (708).
Joli dépassement de Julien Andlauer pour prendre la tête chez les GTE Am
Weather Tech aux commandes de la catégorie GTE Am, grâce à un dépassement bien senti du pilote français Julien Andlauer sur la Hardpoint d’Alessio Picariello à Indianapolis.
Toyota solide leader après deux heures de course
Sans surprise, le constructeur japonais mène la danse au Mans. Et devant, Mike Conway creuse l’écart devant Sebastian Buemi, relégué à 18 secondes. Derrière, la Glickenhaus numéro 708 d’Olivier Pla est pointée à 50 secondes, 8 secondes devant l’Alpine de Nicolas Lapierre, qui peine à faire son retard.
Problème technique chez Glickenhaus
La 709 du team américain est mobilisée plusieurs secondes aux stands, en raison d’un «capteur défaillant», a fait savoir le patron Jim Glickenhaus. Le Britannique Richard Westbrook est contraint de repartir dans le trafic, à la 10e position, derrière cinq monoplaces LMP2.
Ogier, autre attraction de cette 90e édition
Semi-retraité des rallyes WRC, Ogier effectue ses premiers pas aux 24 Heures du Mans. L’octuple champion du monde des rallyes va découvrir une course dont il «ne connaît pas grand-chose, je ne l’ai jamais trop suivie ou regardée». Pour ce tout nouveau défi en carrière, le pilote de 38 ans prendra place dans un baquet de l’écurie Richard Mille Racing, où il fera équipe avec deux espoirs tricolores, le Haut-Marnais Charles Milesi, vainqueur chez les LMP2 en 2021 et sa compère Lilou Wadoux, tous deux âgés de 21 ans.
LIRE AUSSI - Sébastien Ogier, un bizut à l’assaut des 24 Heures du Mans (premium)
Sébastien Ogier en piste pour ses débuts au Mans
L’octuple champion du monde des rallyes prend la place de Charles Milesi au volant de la LMP2 de l’écurie Richard Mille pour signer ses grands débuts aux 24 Heures. Il prend le volant en 10e position de la catégorie.
Une Ferrari à la faute
Claudio Schiavoni se retrouve dernier de la course au volant de sa Ferrari 488. Le pilote du team Iron Lynx est parti en tête à queue à Mulsanne avant de repartir sans gravité.
Conway et la Toyota N.7 de retour en tête
Au tour de Sebastian Buemi (Toyota N.8) de passer par la voie des stands pour préparer son troisième relais. Mike Conway en profite pour récupérer les commandes de la course, avec 12 secondes d’avance. Les deux Glickenhaus sont plus loin, sans parler de l’Alpine, pointée à 50 secondes de la tête.
L’entrée de Michael Fassbender dans la Porsche
Buemi reprend les commandes
Le Suisse retrouve la tête de course suite à l’arrêt aux stands de Mike Conway dans l’autre Toyota. La Glickenhaus N. 709 passe aussi por la voie des stands
Les Corvette impriment le rythme chez les GTE Pro
Deux Corvette, deux Porsche, deux Ferrari. L’ordre est parfaitement respecté en tête de la course dans la catégorie GTE Pro. Le constructeur américain possède 10 secondes d’avances sur le constructeur allemand, tandis que les Ferrari sont reléguées bien plus loin, à 37 secondes.
Kubica a abandonné la tête chez les LMP2
Longtemps en tête chez les LMP2, le pilote polonais du team Prema Orlen est relégué à 7 secondes de la JOTA d’Antonio Felix da Costa. Plus loin, Charles Milesi reste 5e chez de la catégorie au volant de sa Richard Mille, après avoir pourtant pris un excellent départ.
Comment l’Alpine s’est fait prendre en sandwich au départ
Buemi, seul pilote à avoir dépassé les 342 km/h
Deuxième, Sébastien Buemi est le seul des 2 pilotes en course à avoir dépassé la barre des 342 km/h avec une pointe à 342,34 km/h. Le Suisse a par ailleurs établi le meilleur tour en course d’entrée, à l’issue du troisième tour de piste (3:28.923).
Le départ vu de derrière les Corvette
La Toyota n°7 creuse l’écart
Près de quatre secondes d’avance désormais pour la Toyota entre les mains de Mike Conway devant la n°8 de Sébastien Buemi. Les deux Glickenhauss pointent à 20 secondes derrière le leader. En cinquième position, l’Alpine ne parvient pas à faire son retard pour le moment, à 27 secondes de l’Hypercar de tête.
Michael Fassbender au volant pour ses grands débuts au Mans !
L’acteur irlandais vient de prendre le volant de la Porsche n°93 qui occupe la 14e place de sa catégorie. Il s’agit des tous premiers tours de roues du célèbre «Magneto», le personnage des X-Men, au Mans. Rappelons que l’équipage de l’Aston Martin est engagé en LMGTE Am.
Corvette devant Porsche en GTE Pro
Pour le moment, domination des deux Corvette dans la catégorie GT devant Porsche et Ferrari.
La n°7 prend les commandes du classement
Le leader est au stand pour ravitailler après avoir couvert un tour de plus que la soeur jumelle, la n°7 qui s’empare de la tête du classement. Changement aux commandes de l’épreuve !
Conway s’arrête pour un premier ravitaillement
La Toyota n°7 s’arrête au stand mais le leader continue sur la n°8. La Glickenhaus n°708 continue aussi un tour de plus alors que l’Alpine, elle, est au stand pour reprendre du carburant.
Mike Conway attaque Sebastien Buemi en tête
Mike Conway menace sérieusement le leader Sébastien Buemi, qu’il talonne désormais moins d’une demi-seconde. La n°7 semble plus rapide que la n°8 juste avant la première salve des retours au stand pour les Hypercars.
Erreur du leader Buemi avec la Toyota !
Buemi met deux roues de la Toyota dans les graviers aux virages Porsche et Mike Conway, juste derrière, en profite pour revenir à trois dixièmes. Mais l’écart s’est de nouveau creusé dans la foulée. Première alerte pour le leader malgré tout.
Premiers arrêts au stand pour les LMP2
C’est parti pour les premiers arrêts au stand des LMP2 après une demi-heure de course. Les réservoirs doivent permettre de tenir environ 35 minutes en piste.
L’United Autosport n°22 a pu repartir
Ramenée au stand après son tour dans le bac à graviers en début de course, l’United Autosport a pu retrouver la piste après un passage au stand, mais avec deux tours de retard sur l’avant-dernier.
L’Alpine et Lapierre à l’attaque
Nicolas Lapierre doit se racheter après un début de course décevant. Au volant de l’Alpine, le pilote français vient de signer son meilleur tour en course et tente de revenir sur la Glickenhauss devant lui. La n°709 compte deux petites secondes d’avance.
La sortie de piste de la n°22 d’United Autosport
Toyota creuse déjà l’écart
Pas de round d’observation pour le tenant du titre qui a d’entrée de jeu placé ses deux Hypercar aux commandes du classement. La n°8 dispose déjà de 2''5 d’avance sur la n°7. Les deux Glickenhauss suivent à 7 et 10 secondes du leader. Pour l’Alpine, le début de course est clairement décevant, à 13'' de la voiture de tête.
L’Alpine reprend la 5e place
Après un début de course assez difficile, l’Alpine n°36 a finalement pu reprendre la 5e place devant la n°9 pilotée par Robert Kubica. Mais Toyota imprime un rythme d’enfer devant avec la n°8 et la n°7 suivies par les deux Glickenhauss.
Le départ de l’accrochage impliquant la n°22 de United Autosport
Une slow zone en place au niveau de la ligne droite des stands
Un début d’édition très mouvementé avec un accrochage et la n°22 United Autosport dans le bac à gravier juste après la ligne droite des stands. Il faut évacuer la LMP2 et une zone de ralentissement impose à tous les concurrents de ralentir jusqu’à l’entrée de la ligne droite des Hunaudières.
Les Toyota en tête, l'Alpine mal partie
La Toyota n°8 a pris les commandes de l’épreuve devant la n°7 mais juste derrière, l’Alpine s’est fait doubler par les deux Glickenhauss mais aussi par une LMP2 sous la passerelle Dunlop.
Une voiture dans le décor !
Une première LMP2 part dans le décor dès les premiers virages, c’est la n°22, une des favorites de sa catégorie.
C’est parti pour la 90e édition
A 16h00 le départ de la 90e édition a été donné ! 62 bolides aux moteurs hurlants viennent de passer dans la ligne droite des stands ! Bonne course à toutes et tous.
Les pilotes dans les virages Porsche
Départ imminent ! Les voitures s’approchent des stands derrière la voiture ouvreuse.
Le drapeau apporté il y a quelques minutes par l’armée de l’air
Les voitures se sont élancées !
C’est parti pour ce tour de formation ! Les bolides sont actuellement dans la longue ligne droite des Hunaudières.
Les moteurs viennent de s’allumer !
Les moteurs des 62 concurrents sur la grille viennent de s’allumer et dans le ciel la patrouille de France vient de passer en dessinant un drapeau bleu blanc rouge dans le ciel.
Comment se répartissent les catégories au Mans ?
-La première, l'Hypercar, met en piste des prototypes à carrosserie fermée (avec des équipages de pilotes professionnels) propulsés par des motorisation hybride ou non hybride. Ces voitures, qui flirtent avec les 340 km/h en vitesse de pointe dans la ligne droite des Hunaudières, devraient boucler un tour de circuit en 3'30'' environ. Cinq équipages composent le plateau en 2022.
-Juste en dessous en terme de performance, on retrouve la catégorie LMP2, des prototypes à carrosserie fermée, réservée aux écuries privées. Les 27 voitures au départ sont toutes équipées du même moteur fourni par Gibson. Dallara (P217), Onroak Automotive (Ligier JS P217), Oreca (07) et Riley (MK30) se chargent de mettre à disposition des châssis. C'est dans cette catégorie que Sébastien Ogier est engagé cette année, avec le Richard Mille Racing.
-La catégorie GT se divise en deux groupes : LMGTE Pro avec des voitures de séries améliorées et préparées par des constructeurs (Porsche, Corvette, Ferrari, Aston Martin). Ces sept bolides sont beaucoup moins rapides que les deux précédentes classes, autour de 3'50'' au tour. Enfin, à l'échelon inférieur, on retrouve les LMGTE Am, présentant des caractéristiques similaires mais avec des équipages amateurs. 23 trios composent cette classe.
L’armée de l’air apporte le drapeau officiel
Comme le veut la tradition c’est l’armée de l’air qui apporte le drapeau officiel de l’édition 2022 quelques minutes après la Marseillaise. Deux militaires descendent d’un hélicoptère de l’armée. L’étendard est ensuite confié à Patrick Pouyanné, le patron du groupe TotalEnergies, starter de la course. Cette année, le géant pétrolier français fournit un carburant 100% renouvelable au Championnat du monde d’Endurance.
Fassbender est «malade de stress»
Interrogé rapidement sur la grille de départ à quelques minutes du coup d’envoi de la 90e édition, l’acteur irlandais Michael Fassbender a confié dans un grand sourire être «malade de stress.»
La course la plus prestigieuse au monde
Un tracé à la longueur démesurée (13,626 km), une ligne droite (Hunaudières) et des virages mythiques (Indianapolis, Mulsanne), un format historique… les 24 Heures du Mans représentent le pinacle de la course automobile. Bientôt centenaire (1923-2023), la course va connaître ce week-end sa 90e édition, où la magie devrait à nouveau opérer devant un public revenu en nombre après deux années perturbées par la pandémie de Covid-19.LIRE AUSSI - Pourquoi les 24 Heures du Mans restent la course la plus prestigieuse au monde (prenium)
La pole position sans surprise pour Toyota
Toyota a sécurisé jeudi soir le meilleur chrono des qualifications. La n°8 a devancé la n°7. C'est au dernier tour qu'Hartley est parvenu à boucler le circuit de la Sarthe avec le meilleur temps, en 3 min 24 sec 408/1000, devant sa voiture sœur pilotée par le Japonais Kamui Kobayashi (3 min 24 sec 828/1000), poleman l'an passé. Alpine, décevant jusque là aux essais, a signé le troisième temps, confirmant son statut d’outsider.
Plus d’informations sur la pole en suivant ce lien.
Une star d’Hollywood en piste
En bout de grille (57e), Michael Fassbender va effectuer ses grands débuts aux 24 Heures du Mans. Après quatre ans de préparation studieuse loin du Mans, où il était venu en invité d’honneur en 2018, l’acteur deux fois nominé aux Oscars va découvrir la mythique course d’endurance. Il est engagé en catégorie GT Amateurs au sein du team Proton Competition, au côté de Mike Camobelle et Zack Robinchon.LIRE AUSSI - Des X-Men aux 24 Heures du Mans, Michael Fassbender perpétue la tradition hollywoodienne de la course
Une cinquième victoire de suite pour Toyota ?
Vainqueur des quatre dernières éditions, Toyota visera un cinquième succès dans la catégorie reine, l'Hypercar, pour dépasser Alfa Romeo et Ford au nombre de succès et s'approcher de Bentley (6). Porsche reste de très loin la marque détenant le record de victoires (19). Alpine rêve de contrarier les plans du tenant du titre avec une voiture engagée (Toyota aligne deux Hypercar). Le constructeur français a créé la sensation en remportant la manche d'ouverture du Championnat du monde d'Endurance 2022, aux 1000 miles de Sebring. Une surprise à laquelle Toyota a su apporter une réponse aux 6 Heures de Spa Francorchamps avec une victoire à la clé. Mais une avarie sur le système hybride de l'une des deux Toyota en Belgique a montré que l'équipe n'avait pas totalement résolu ses problèmes de fiabilité alors que l'Alpine, elle, fonctionne comme une horloge, tout en étant moins performante. Un duel auquel les deux Glickenhauss aimeraient se mêler après une prometteuse première participation en 2021 (4e et 5e).
Deux légendes sur la piste, Henri Pescarolo et Gérard Larousse
Gérard Larousse, double vainqueur des 24 Heures du Mans et Henri Pescarolo, quadruple vainqueur, ont offert au public un tour d’honneur au volant des mythiques Matra Simca, en piste au début des années 70.
C’est l’heure du grid walk
La procédure de départ n’a pas encore débuté et une partie du public est autorisée à déambuler devant les stands pour observer la soixantaine de bolides au départ.
Un jeune retraité sur la piste ! Le Manceau Jo-Wilfried Tsonga en visite
Retour du public en masse autour du circuit
Après deux saisons marquées par les restrictions sanitaires et des jauges pour le public (huis clos en 2020 et 50.000 spectateurs en 2021), la foule est de nouveau autorisée autour du tracé. L’Automobile club de l’Ouest attend entre 230.000 et 250.000 spectateurs ce week-end.
Départ programmé à 16h00
Le départ de l’épreuve est prévu à 16h00. Les voitures ont toutes été disposés sur la piste, devant les stands. Le soleil règne en maître sur le circuit et les tribunes sont déjà quasiment toutes pleines.
Bonjour à toutes et à tous
Bienvenue sur le Figaro.fr et Sport24.com pour suivre la 90e édition des 24 Heures du Mans et un direct commenté en intégralité de l’épreuve.
Horaires, participants, retransmission TV, tout ce qu'il faut savoir sur les 24 Heures du Mans 2022
La mythique course mancelle est programmée ce week-end. Voici ce qu'il faut savoir sur la 90e édition.
Volley - Ligue des nations: la France étrille l'Italie pour son premier match
Pour l'ouverture de son tournoi en Ligue des nations, l'équipe de France s'est facilement imposée face à l'Italie (3-0).
Pourquoi Peugeot ne participe pas aux 24 Heures du Mans cette année
Le constructeur français a préféré repousser son grand retour en Endurance aux 6 Heures de Monza le 11 juillet prochain. Un choix mûrement réfléchi.
L'Humanité
Retraites, ce que cache la stratégie gouvernementale
ChroniqueJean-Christophe le DuigouLe système de retraite est-il en déficit ? Et si c’est le cas de combien ? Il faudra attendre le mois de septembre pour avoir en main le nouveau rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). La copie était attendue pour juin. Le Conseil qui réunit partenaires sociaux, administrations et élus s’appuie, pour établir ses conclusions, sur les prévisions macroéconomiques actualisées du gouvernement. Mais l’exercice traditionnel qui consiste à intégrer les données officielles sur la croissance attendue, l’évolution de la masse salariale, le montant de l’inflation a pris du retard en raison des échéances électorales.
Pas moyen de faire tourner les modèles de prévision du COR sans ce cadrage économique. Ces prévisions servent à établir les projections financières du COR pour les années les plus proches, le Conseil s’appuyant ensuite sur des hypothèses à long terme comme la démographie, le chômage, la productivité pour éclairer l’horizon 2040 et au-delà. Quand les données gouvernementales de référence auront été transmises, les différents régimes de retraites établiront leurs prévisions avant que le COR ne les centralise. Ce qui renvoie les résultats à septembre. Ce n’est qu’ensuite que le Comité de suivi des retraites (CSR) cette autre instance chargée d’indiquer si elle considère que le système de retraite s’éloigne de façon significative ou non de l’équilibre rendra son avis. Situation qui ne peut qu’enchanter le Gouvernement qui n’imagine pas sa campagne des législatives parasitée par une réouverture trop précoce du dossier de la réforme des retraites. Et délai supplémentaire qui va être mis à profit par Bercy pour noircir le tableau, juste ce qu’il faut pour inquiéter les assurés.
Le rapport 2022 du COR est d’autant plus attendu que l’ensemble des syndicats au vu des besoins de financement des régimes, estime qu’il n’y a pas d’urgence à mener une réforme des retraites qui retarderait une fois de plus l’âge légal de départ. Certes le rapport du Conseil de juin 2017 avait quelque peu noirci le tableau, mais à ce stade rien n’indique que le système de retraite soit au bord de la faillite. Au contraire ! Les besoins de financement des régimes semblent contenus malgré la pandémie et l’équilibre financier serait assuré dès la prochaine décennie.
Force est de constater une nouvelle fois que les tenants de la retraite à 65 ans utilisent de faux arguments. La France n’a pas le système de retraite le plus favorable. La mise en avant des comparaisons de l’âge légal servent à dissimuler le fait que notre pays a l’une des durées de cotisation les plus longues d’Europe. Bientôt 43 ans pour obtenir une retraite à taux plein chez nous. Certes 45 ans en Allemagne, mais 35 ans en Espagne, 40 ans au Portugal, moins de 40 ans en Italie ou en Grèce. Contrairement à ce qui est généralement mis en avant la France n’a pas un niveau de pension extraordinaire. L’OCDE qui classe les systèmes de retraite en fonction du taux de remplacement du salaire par la retraite, situe notre pays dans la moyenne des pays européens mais plus bas que le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie… Ce qui semble guetter nos retraités c’est une chute de leur niveau de vie. Certaines analyses évoquant une « paupérisation relative » de cette catégorie [1].
La stratégie du gouvernement qui subordonne tous ses choix à sa vision de la compétitivité apparaît clairement. Il lui faut trouver de nouvelles marges de manœuvre pour octroyer de nouveaux cadeaux aux entreprises notamment en allant plus loin dans le désengagement de celles-ci du financement de la protection sociale [2]. Dans cette optique le financement de la retraite apparaît comme le dernier réservoir d’allègement du « coût du travail ». Les dépenses de retraites passeraient d’un peu plus de 14,8 % du PIB à 12 ou 13 %, une marge de jeu de plus de 60 milliards d’euros. Tel est l’enjeu de la bataille qui va reprendre.
« 60 ou 65 ans : le débat tronqué sur les retraitesréforme des retraitesGouvernement Borne L'Humanité
Inflation. Loyers, l’autre bombe à retardement pour les familles
ActuLes prix des locations pourraient augmenter de 5 % cette année. Une hausse à laquelle le gouvernement refuse de répondre par le gel des loyers, alors que les charges de logement représentent déjà plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.
Camille BauerC’est une hausse dramatique pour le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres. Avec le retour de l’inflation, l’indice de référence des loyers (IRL), qui sert de base à leur révision annuelle, s’échauffe. Calculé sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac et loyers), il a bondi de 2,48 % au premier trimestre 2022, une première depuis 2008.
Dopé par la hausse des prix de l’énergie, il devrait continuer d’augmenter en 2022 de plus de 5 %. Ajouté à la hausse du prix du gaz et de l’électricité, cela va faire grimper les charges de logement, qui représentent déjà 32 % des dépenses contraintes des locataires, et même plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.
Douche froide
Que faire pour éviter cette catastrophe ? Les organisations de locataires, comme la Confédération nationale du logement (CNL), réclament un gel des loyers. Le 17 mai, à la suite d’une rencontre avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’association de consommateurs CLCV pensait avoir été entendue sur ce point.
Logement. Quinze ans après, pourquoi le Dalo toujours à la peineMais, dès le 22, c’était la douche froide. Dans le Journal du dimanche, la première ministre, Élisabeth Borne, estimait qu’il fallait « se méfier des fausses bonnes idées ». Les représentants des bailleurs, publics comme privés, ainsi que des promoteurs et administrateurs de biens, reçus le 1er juin, semblent, eux, avoir été entendus. Matignon s’est montré plus sensible à leurs arguments sur les risques de perte de revenus pour les petits propriétaires et de chute de la construction qu’au sort des locataires.
Malgré l’arrangement proposé par les associations d’une compensation par l’État des pertes pour le secteur HLM, l’option du gel, qui sera défendue aujourd’hui dans une proposition de loi du groupe des sénateurs communistes, a été enterrée.
L’excès d’attention accordé aux bailleurs
Des différents scénarios sur la table, le ministre de l’Économie semble désormais pencher en faveur de celui qui propose de retirer les prix de l’énergie du calcul de l’IRL. On aboutirait ainsi à une hausse de 3,2 %. Un chiffre jugé inacceptable par les associations, qui dénoncent l’excès d’attention accordé aux bailleurs.
À Reims, on imprime désormais les logements sociaux en 3D !Autre piste qui semble avoir été négligée par le gouvernement, celle d’une hausse des APL, demandée par la Fondation Abbé-Pierre. Elle aurait pourtant l’avantage de cibler les ménages les plus fragiles, après un quinquennat marqué par des baisses multiples de cette aide. Les sénateurs PCF l’intègrent d’ailleurs dans leur proposition de loi, qui demande aussi de généraliser et de durcir l’application des règles sur l’encadrement des loyers.
VIDÉO. Le forum de l'Humanité relance le débat sur le logement
Pour remettre le sujet du logement au cœur des débats poitiques, l'Humanité a organisé un colloque au pavillon de l'Arsenal début 2022. Un forum auquel plus de 200 personnes ont participé et qui a été l'occasion de faire dialoguer les acteurs du secteur : constructeurs, bailleurs, salariés et décideurs politiques.
Les échanges ont été organisés autour de trois thèmes :
- Crise du logement : peut-on encore construire ?
- Bâtiment : le mur des conditions de travail
- Comment développer l'écoconstruction à grande échelle ?
Vous pouvez accéder ici aux vidéos de ces trois tables rondes.
loyersinflationsénateurs communistesGouvernement Borne Le Figaro
Législatives : Macron, sortir du grand flou
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ENQUÊTE - En anesthésiant la campagne des élections législatives, Emmanuel Macron a pris le risque d'anesthésier aussi ses électeurs et de se retrouver avec une majorité étriquée au soir du 19 juin.
Carl Meeus« Ce n'est pas comme d'habitude. » Ce politique qui a suivi et vécu nombre de campagnes électorales ces trente dernières années, reconnaît que celle des législatives de 2022 sort de l'ordinaire. Et s'inscrit dans une certaine logique : « Il n'y a pas eu de campagne présidentielle, pas eu de véritable victoire, pas eu d'état de grâce, donc il n'y a pas de campagne des législatives. »
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Emmanuel Macron en porte, bien sûr, une forte responsabilité. Entré tard dans la présidentielle, il a constamment évité le débat avec ses concurrents, évitant de se lancer dans un programme trop précis, modifiant entre les deux tours l'axe de sa campagne. Le président réélu a ensuite fait durer la nomination de son premier ministre puis de son gouvernement pour éviter d'entrer trop vite dans celle des législatives. Mais ce n'est pas le seul responsable. Le rebond de l'épidémie de Covid en début d'année et la guerre en Ukraine ont inquiété des Français plus préoccupés par leur santé et par le risque d'extension du conflit que par les promesses des candidats.
Démobilisation générale
« Personne ne me parle des législatives », constatait ainsi, la semaine dernière, Christelle Morançais. La présidente LR des Pays de la Loire a pourtant sillonné les cinq départements de sa région depuis un mois. Son constat est imparable : « Les gens se disent que ça ne va rien changer pour eux. » Impression d'autant plus forte que les études donnent la majorité aux candidats d'Emmanuel Macron, sans qu'il y ait eu des annonces fortes du gouvernement depuis sa nomination ! « Sur quoi les candidats de la majorité font-ils campagne ? se demande un observateur. Emmanuel Macron a atteint son objectif de la présidentielle : gagner en prenant le moins d'engagements possibles ! » L'exploit est en passe d'être réédité pour les législatives. Les seules annonces ont concerné un « conseil national de la refondation » aux contours et aux missions flous,provoquant des réactions plus que mitigées, notamment celle de Xavier Bertrand, mardi dernier sur RTL : « C'est insensé ! Il est en train de dévitaliser les élections législatives avant même qu'elles aient lieu ! On n'a jamais vu cela… »
Car tout a été fait pour ne pas mobiliser les électeurs ! La première ministre, Élisabeth Borne, n'a pas été choisie pour mener la campagne. Elle n'a pas l'expérience – elle n'a jamais été élue – ni la surface politique pour prétendre prendre la tête des troupes. Le patron du parti majoritaire, La République en marche, a été nommé ministre. Décapitée, LREM a perdu sa tête en plein milieu de la bataille électorale. Les principaux généraux d'Emmanuel Macron sont étonnamment discrets. De François Bayrou à Édouard Philippe, chacun fait campagne localement pour défendre ses candidats, mais s'exprime peu dans les médias nationaux.
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Quelle majorité le 19 juin prochain ?
Mais en anesthésiant la campagne, le chef de l'État a pris le risque d'anesthésier aussi ses électeurs. Les études d'intentions de vote ont montré qu'à l'approche du scrutin des 12 et 19 juin, la marge se réduisait dangereusement. Partis avec l'assurance d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, les dirigeants d'Ensemble ! ont vu leur avance fondre, au point que la question de cette majorité absolue se pose à quelques jours du premier tour. Emmanuel Macron peut se retrouver comme François Mitterrand en 1988. Au lendemain de sa réélection, à l'issue de la dissolution de l'Assemblée nationale, le président socialiste a perdu la majorité absolue. La différence entre les deux hommes tient au fait que François Mitterrand avait explicitement demandé aux électeurs de ne pas lui donner cette majorité absolue, en disant qu'il n'était « pas sain que la France soit gouvernée par un seul parti ». Emmanuel Macron n'a rien dit de tel, qui sait pertinemment qu'une absence de majorité absolue lui compliquerait la tâche.
Le président de la République qui adore ses dialogues pourra méditer cette phrase de Michel Audiard : « Une habitude bien française consiste à confier un mandat aux gens et de leur contester le droit d'en user. » Au soir du 19 juin, Emmanuel Macron risque de se retrouver dans une situation compliquée. Au mieux, il aura une majorité absolue, mais au sein de celle-ci, ses députés LREM n'auront qu'une majorité relative. Il devra alors composer avec le MoDem de François Bayrou, voire Horizons d'Édouard Philippe. Deux alliés dont le regard est déjà tourné vers la présidentielle de 2027 ! Au pire, il n'aura qu'une simple majorité relative, l'obligeant à chercher des alliances soit avec des élus Républicains, soit avec des élus socialistes. De quoi compliquer singulièrement son second quinquennat. A-t-il senti le danger ? Avait-il prévu depuis longtemps d'intervenir en fin de campagne, sachant que l'électorat s'intéresse de plus en plus tard au scrutin ? Le président de la République a fait la semaine dernière deux déplacements importants (Cherbourg et Marseille) et un entretien dans la presse de province pour recentrer le débat autour de ses propositions. Le chef de campagne, c'est lui. Comme ses prédécesseurs, il monte en première ligne pour fixer les enjeux. Avec une participation annoncée faible (moins de 50 %), il faut mobiliser ses soutiens. Comme l'explique un spécialiste, « c'est une campagne de mobilisation, pas de conviction ». La différence se fera entre ceux qui ont davantage su convaincre leur électorat et les autres. Il faut donc leur donner des raisons de se rendre aux urnes.
Cela va des promesses (loi sur le pouvoir d'achat en juillet, augmentation de l'indice des fonctionnaires…) à la peur d'une victoire de l'extrême gauche regroupée sous la Nupes, tirée par Jean-Luc Mélenchon. Les macronistes comptent sur le réflexe de vote utile qui a si bien fonctionné le 10 avril au premier tour de la présidentielle. Ils ont fait du leader de La France insoumise leur premier opposant, aidé par une Marine Le Pen peu concernée par les législatives et des Républicains absents au niveau national. Ils laissent Mélenchon s'imaginer, contre toute logique, en futur premier ministre, tel Louis de Funès dans La Folie des grandeurs, qui échafaude des plans délirants : « Nous rentrons à Madrid, nous conspirons, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, je l'épouse et me voilà reine. »
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Malgré tout, Jean-Luc Mélenchon a réussi deux paris : faire l'union de la gauche autour de son mouvement et de ses idées. Une union qui peut lui permettre une forte présence au second tour, comme l'ont montré les scrutins des Français de l'étranger. Il a réussi également à se remettre au centre de la campagne le week-end dernier avec un message sur Twitter sans ambiguïté : « La police tue. » Une provocation assumée pour gommer les interventions d'Emmanuel Macron et remettre la Nupes au cœur de la campagne à une semaine du scrutin.
Alerte rouge sur la santé
Chaque scrutin législatif postprésidentielle a connu son puissant correctif. En 2007, alors que les études promettaient un raz-de-marée à droite au soir du premier tour, la mobilisation de la gauche et une démobilisation de la droite ont permis de rééquilibrer les résultats. Mis sur le dos de Jean-Louis Borloo qui avait évoqué la possibilité d'une TVA sociale, ce correctif avait coûté leur élection à des dizaines de candidats UMP. En 2017, la majorité macroniste a connu pareille mésaventure. Certains sondages accordaient entre 395 et 425 sièges à LREM (Ipsos en juin 2017). Ils arriveront au final à 308 députés. Quel sera le correctif cette année ? Sera-t-il puissant au point de priver Emmanuel Macron d'une majorité absolue ? Pas sûr, selon un spécialiste qui anticipe « un mauvais premier tour et un bon second tour ». S'il ne reste plus qu'un candidat LREM face à un candidat Nupes ou RN, il pourra espérer bénéficier du report des voix LR. Et permettre d'accroître sensiblement le nombre d'élus. À condition que les candidats LREM arrivent au premier tour devant leurs concurrents LR. En 2017, beaucoup de circonscriptions se sont jouées à un ou deux points. « Comme disait le chancelier allemand Bismarck, dans une relation à trois, il faut être l'un des deux. » Autrement dit, il faut être dans les deux qualifiés au second tour, sachant qu'avec le faible taux de participation, il ne devrait pas y avoir de triangulaires.
« Ça va être dur », avait confié Jean Castex à la veille de son départ de Matignon, évoquant le second mandat. L'ancien premier ministre redoutait plus que tout le changement qu'il avait senti chez les Français dans leur rapport au travail. Conséquence du confinement, du télétravail, du quoi qu'il en coûte… Ce rapport a tellement changé que même sur l'âge du départ à la retraite, le projet d'Emmanuel Macron, de le repousser à 65 ans, était contesté. « Je connais des gens qui ont voté Marine Le Pen à la présidentielle et vont voter Nupes aux législatives, sur cette question des retraites », s'inquiétait Jean Castex. Pour Christelle Morançais, c'est la santé, le problème numéro un des Français : « Je suis en alerte rouge. » Comme le président du Sénat. Avant chaque déplacement, Gérard Larcher demande à connaître la situation locale en matière de santé. Il est souvent effaré des informations obtenues. « Il faut un plan d'urgence. Il va y avoir de très grandes tensions cet été. J'ai prévenu Élisabeth Borne, je lui ai dit que l'affaire de la gestion de la permanence des soins serait un sujet. » Il a gardé en mémoire ce témoignage d'un médecin du Cher : « Je ne vous conseille pas de vous casser la jambe cet été dans notre département ! »
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L'Humanité
Éducation. Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture
ActuDe ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.
Olivier ChartrainC’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.
Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »
Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.
Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.
Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…
Une fin de non-recevoir pour les réformes du bac
« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».
Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.
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«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»
EntretienLes associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.
Stéphane GuérardBaisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.
En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?
Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.
Comment les associations s’adaptent-elles ?
On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.
Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?
Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.
Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?
Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…
Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?
Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.
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Guerre en Ukraine : peut-on condamner à mort des combattants ?
Alexis FeertchakLA VÉRIFICATION - Deux combattants britanniques et un marocain ont été condamnés à mort pour «mercenariat» par les séparatistes prorusses. Selon Londres, cette décision viole la convention de Genève qui protège les prisonniers de guerre.
LA QUESTION. Aiden Aslin, Shaun Pinner et Brahim Saadoun risquent d'être exécutés. Capturés en Ukraine alors qu'ils combattaient pour Kiev, les deux Britanniques et le Marocain ont été condamnés pour «mercenariat» à la peine de mort par la «cour suprême» de la République populaire de Donetsk, entité créée en 2014 par les séparatistes prorusses dans l'oblast ukrainien du même nom, de facto contrôlée par Moscou, mais non reconnue par la communauté internationale.
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«Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre», a expliqué ce vendredi le porte-parole du premier ministre britannique Boris Johnson, reprenant l'argument avancé dès jeudi par le Foreign Office. «Le jugement à leur encontre est une infraction flagrante à la convention de Genève», a réagi sur Twitter la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss , qui s'est entretenue ce vendredi avec son homologue ukrainien. Les arguments outre-Manche divergent nettement avec le discours tenu à Moscou. «Les mercenaires envoyés par l'Occident pour aider le régime nationaliste de Kiev ne sont pas des combattants au regard du droit international humanitaire et n'ont pas droit au statut de prisonnier de guerre», a déclaré ce vendredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Juridiquement, qu'en est-il? Que dit le droit international humanitaire, aussi appelé droit des conflits armés? Un combattant, en particulier étranger, peut-il être condamné à mort?
VÉRIFIONS. Et détaillons ce que dit la fameuse «convention de Genève» mentionnée par la ministre britannique des Affaires étrangères. Il en existe en réalité quatre, signées en 1949 et ratifiées par l'ensemble des pays du monde, auxquelles il faut ajouter trois protocoles additionnels. C'est ce corpus de textes qui sert de fondement au droit des conflits armés.
«La troisième convention porte sur les prisonniers de guerre, et la quatrième sur les civils», explique au Figaro Julia Grignon, professeur de droit à l'université Laval au Québec et chercheur à l'Irsem, le centre de recherche stratégique de l'École militaire. On pourrait résumer cette grande distinction qui traverse le droit international humanitaire en expliquant que ceux qui combattent régulièrement ont droit au statut de prisonnier de guerre et, à ce titre, ne peuvent être poursuivis en justice pour avoir combattu. Les civils, eux, n'ont pas le droit de combattre et peuvent être jugés s'ils violent cette interdiction. «Mais il y a des subtilités», observe Julia Grignon.
Des combattants, des mercenaires ou des terroristes?
Il faut pour le comprendre se rapporter à l'article 4 de la troisième convention. Le cas le plus simple est celui «des membres des forces armées d'une Partie au conflit». En l'espèce, les membres capturés de l'armée ukrainienne sont bien sûr des «prisonniers de guerre» et ne peuvent être poursuivis pour avoir combattu. Mais c'est également le cas «des corps de volontaires faisant partie de ces forces armées». Par exemple, les membres du «régiment Azov» peuvent prétendre au statut de prisonnier de guerre depuis que l'unité a été intégrée, en novembre 2014, au sein de la Garde nationale d'Ukraine. Ce groupe paramilitaire de volontaires, aux origines ultranationalistes voire néonazies, avait été créé en mai de la même année au moment du conflit qui opposa l'Ukraine aux séparatistes prorusses soutenus par Moscou.
Les entités séparatistes de Donetsk et de Lougansk, pourtant, ont annoncé qu'elles ne traiteraient pas les combattants d'Azov capturés comme des prisonniers de guerre car le régiment est considéré comme «une organisation terroriste». Tous ses combattants capturés «feront l'objet d'enquêtes criminelles» en vue d'un procès. «De tels crimes sont passibles chez nous de la peine capitale, la peine de mort», expliquait le 30 mai le ministre de la Justice de la République populaire de Donetsk. Mais tout automatisme en la matière serait contraire au droit international: pour être poursuivi pour terrorisme, «il faut personnellement être jugé pour des faits précis», note Julia Grignon.
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La guerre en Ukraine draine par ailleurs des milliers de combattants volontaires provenant de pays extérieurs à l'Ukraine. Sont-ils des «civils» qui se battraient donc illégalement? Toujours aux termes de l'article 4 de la troisième convention, les membres de milices ou de corps de volontaires qui appartiennent aux forces armées peuvent recevoir le statut de prisonniers de guerre à quatre conditions: «Avoir à leur tête une personne responsable pour ses subordonnés ; avoir un signe distinctif fixe et reconnaissable à distance ; porter ouvertement les armes ; se conformer, dans leurs opérations, aux lois et coutumes de la guerre».
Dans un conflit, certaines personnes sont donc spécifiquement exclues du statut de prisonnier de guerre. «C'est le cas, par exemple, des mercenaires», note Julia Grignon, qui mentionne là le qualificatif pour lequel les deux Britanniques et le Marocain ont justement été condamnés par les autorités de Donetsk. Cette notion est définie en droit international par l'article 47 du premier protocole qui dispose qu'est mercenaire tout combattant «qui prend part aux hostilités essentiellement en vue d'obtenir un avantage personnel et à laquelle est effectivement promise [...] une rémunération matérielle nettement supérieure à celle qui est promise ou payée à des combattants [...] dans les forces armées». Il doit en prime ne pas être «ressortissant d'une Partie au conflit ou résident du territoire contrôlé par une Partie au conflit».
«Des contrats avec les forces armées ukrainiennes»
Dans ce cadre général posé par le droit des conflits armés, qu'en est-il de la situation personnelle d'Aiden Aslin, de Shaun Pinner et de Brahim Saadoun? Ont-ils le droit au statut de «prisonnier de guerre» et, à cet égard, ne peuvent-ils pas être poursuivis pour avoir combattu en Ukraine? Pour les Ukrainiens et leurs alliés, la question ne fait pas de doute, au moins pour les deux Britanniques capturés dans le site métallurgique d'Azovstal à Marioupol, la ville portuaire assiégée puis conquise par les Russes en mai. Interrogé sur la BBC, l'ambassadeur d'Ukraine à Londres, Vadym Prystaïko, a expliqué que ces combattants britanniques avaient «des contrats avec les forces armées» ukrainiennes et qu'«ils vivaient en Ukraine avant».
Dès le mois d'avril, la famille d'Aiden Aslin avait expliqué que le Britannique avait déménagé en 2018 en Ukraine. Il y avait rencontré sa compagne et s'était installé dans la ville de Mykolaïv, avant de rejoindre le corps d'infanterie de la marine ukrainienne. L'on sait en particulier que les soldats de la 36e brigade d'infanterie navale étaient notamment présents à Azovstal. La famille de Shaun Pinner avait quant à elle indiqué que celui-ci n'était «ni un volontaire ni un mercenaire, mais sert officiellement dans l'armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne», rapporte l'AFP qui précise qu'il s'était lui aussi installé en 2018 en Ukraine et a épousé une Ukrainienne.
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Par ailleurs, le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a exprimé sa «préoccupation» après la condamnation à mort de ceux qu'il a bien qualifiés de «trois militaires». «Selon le commandant en chef de l'Ukraine, tous ces hommes faisaient partie des forces armées ukrainiennes. Si c'est le cas, ils ne devraient pas être considérés comme des mercenaires», a indiqué une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.
Et même si les trois combattants ukrainiens faisaient partie des volontaires internationaux, cela n'en ferait pas automatiquement des «mercenaires» car la «Légion internationale pour la défense territoriale de l'Ukraine» qui les regroupe fait officiellement partie de la Force de défense territoriale ukrainienne, autrement dit les réservistes de l'Armée ukrainienne. Là encore, le lien est bien établi avec «les forces armées d'une Partie» au conflit armé.
Moratoire russe sur la peine de mort
Cette question du titre de «prisonnier de guerre» n'est par ailleurs pas la seule qui se pose. «Les conditions d'un procès équitable ont-elles été garanties aux trois combattants?», s'interroge, sceptique, Julia Grignon. La justice de Donetsk est-elle indépendante? Avaient-ils le droit à un avocat? Le principe du contradictoire était-il respecté? La juriste de noter pudiquement que «la communauté internationale a des doutes à cet égard», étant donné notamment qu'il s'agit de la «cour suprême» d'un État qui n'est pas reconnu internationalement.
Et, surtout, qu'en est-il de la peine de mort elle-même? «C'est disproportionné, cette fois-ci au regard du droit international des droits de l'homme», affirme Julia Grignon. Certes, tous les États n'ont pas signé le deuxième protocole du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1989, qui prévoit l'abolition définitive de la peine capitale. En particulier, la Russie ne l'a pas abolie, mais elle applique en la matière un moratoire. Il n'y a donc de peine de mort à Moscou, mais quid des républiques séparatistes du Donbass qui, officiellement, ne font pas partie de la Fédération de Russie ? «Il existe en droit international un principe de 'contrôle global' qui s'applique dès lors qu'on peut considérer qu'un État agit en se cachant derrière un groupe armé», précise la professeur de l'Université de Laval, qui estime que les relations entre Moscou, Donetsk et Lougansk entrent clairement dans ce cadre. En théorie, le moratoire russe sur la peine de mort devrait donc s'appliquer pour les trois combattants, ce que la Russie ne reconnaîtra jamais puisqu'elle estime que les deux républiques séparatistes sont «souveraines».
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En résumé, il semble bien, à première vue, que les trois combattants capturés puissent disposer du statut de «prisonnier de guerre» consacré par la troisième convention de Genève puisque, selon Kiev et ses alliés, ils étaient bien intégrés directement au sein des forces armées ukrainiennes - au moins pour les deux Britanniques. À cet égard, ils ne devraient pas pouvoir être condamnés pour avoir combattu en Ukraine. Au-delà de leurs cas personnels, les «volontaires étrangers» sont eux aussi liés à la réserve de l'Armée ukrainienne. Rien n'indique donc qu'ils étaient des «mercenaires», au regard du droit international des conflits armés. Par ailleurs, outre que rien ne garantit qu'ils ont bénéficié d'un procès équitable, la peine de mort apparaît comme disproportionnée, et ce d'autant plus que la Russie, qui exerce un «contrôle global» sur les séparatistes du Donbass, respecte en la matière un moratoire.
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REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
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La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.
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INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.
L'Humanité
Ce que redoute Emmanuel Macron
ÉditorialSébastien CrépelQuelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.
Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.
Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.
Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.
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Damien Chouly (Perpignan) : «la fin approche, ça rend nostalgique...»
ENTRETIEN. Clap de fin sur une carrière de longue haleine. Le troisième-ligne de Perpignan raccrochera ses crampons dimanche à l'issue du barrage face au Stade montois. Importance de ce match, souvenirs et projet d'après carrière : l'ex-Bleu s'est livré au Figaro.
Une aventure de plus de seize années prendra fin ce dimanche 12 juin au stade Boniface. Face à Mont-de-Marsan (match de barrage pour l'accession en Top 14), Damien Chouly, 36 ans, va clôturer sa carrière de joueur de rugby professionnel. Non sans émotion…
Le Figaro. Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous avant ce match ô combien important ? Damien Chouly : Nous sommes tout simplement surmotivés. On prépare ce match depuis un petit moment maintenant car on savait qu'on avait pas mal de chance de se retrouver à jouer cette rencontre d'accession. Dès qu'on a su qu'on était 13e, on s'est rapidement projeté sur Bayonne et Mont-de-Marsan (qui s'affrontaient en finale de barrage Pro D2, NDLR). On y est, il faut tout lâcher pour ne pas avoir de regrets.
Une victoire face à Bordeaux Bègles pour vous, une défaite écrasante face à Bayonne pour le Stade montois… La dynamique semble jouer en votre faveur ? Elle est pour nous si on regarde juste le dernier match... Après si on regarde la saison complète, c'est différent. Mont-de-Marsan a quand même survolé cette Pro D2. Ils auront à cœur de se racheter. Donc, on s'attend à une rencontre face à un grand Stade montois.
L'USAP est quand même favori ?Oui, si on regarde un petit peu autour, on a l'impression d'être favoris. Par contre, il ne va pas falloir tomber dans le relâchement que peut créer ce statut. Ce match va être très difficile. Il ne faut pas y aller pour les faire déjouer, mais pour essayer de mettre en place notre jeu. On peut s'appuyer sur notre jeu de mouvement et sur notre faculté à faire vivre le ballon.
Depuis la création des barrages il y a 3 saisons, les clubs de Pro D2 ont toujours gagné. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Il faut redoubler de vigilance et d'humilité parce que tout peut basculer. La saison va se jouer sur un match où rien n'est acquis. Il n'y a plus de Pro D2 ni de Top 14, c'est un match de rugby qu'il faut gagner. C'est comme ça qu'il faut l'appréhender.
Sur le plan personnel, quelle est l'importance de ces 80 dernières minutes en carrière ?Je ne sais pas encore si je vais jouer (douleur au cou, NDLR) mais c'est essentiel d'apporter mon expérience, que je sois sur le terrain ou non. Il faut mettre des mecs frais sur le terrain.
Vous n'êtes pas assez frais ?On va encore attendre un peu de temps mais ça va aller je pense.
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Ce dernier match en carrière n'est pas à Aimé-Giral, l'émotion sera tout de même de la partie ?Bien sûr, mais il faudra la laisser de côté. On verra à la fin pour ça. Dans un premier temps il faut laisser le club en Top 14, et on a 80 minutes pour le faire. Je ne veux pas finir sur une défaite. Maintenir l'USAP serait une belle fin pour moi.
Cette belle fin, depuis quand est-elle réfléchie ?J'y ai pensé tout au long de la saison. J'ai mis du temps, mais j'en suis arrivé au point où j'ai pensé que c'était le bon moment. J'ai vraiment pris la décision il y a un peu près un mois...
À quoi pensez-vous quand on vous parle (déjà) de votre après carrière ?(Réflexion de quelques instants) Pour le moment, je ne me projette pas trop. J'ai vraiment envie de bien finir cette saison avec Perpignan. Après on verra. Je n'arrive pas à basculer, je suis dans le moment présent. Mes proches m'en parlent mais je leur ai dit la même chose. Il y a des projets dans les tuyaux mais je n'ai pas encore pris de décision.
Avez-vous peur de cette après carrière ?Oui et non. C'est un mélange de peur et d'excitation car c'est une nouvelle vie qui va commencer. La page de la carrière de joueur doit être tournée afin de se lancer dans autre chose. Dans un autre environnement ou en gardant un pied dans le rugby, à voir...
Après toutes ces années de rugby, quel souvenir vous rend le plus fier ?(Sans hésitation) C'est le titre en 2017 avec Clermont ! D'avoir gagné ce bouclier de Brennus en ayant échoué plusieurs fois en finale (2013, 2015 et 2017 en coupe d'Europe et 2015 en Top 14) est vraiment un bon souvenir. Ça a demandé un investissement de tous les instants durant plusieurs années et, en tant que capitaine de l'ASM, c'était une très grande fierté. L'apogée de ma carrière en club. Ça n'enlève rien à la beauté du sacre avec Perpignan en 2009, mais j'étais jeune, un peu insouciant, et il n'y avait pas le même travail derrière. En 2017, on s'est vraiment rendu compte de ce qu'il fallait faire pour remporter un titre.
A contrario, qu'est-ce qui vous aura laissé le plus de regrets ?Certainement la finale de coupe d'Europe perdue en 2013 (contre Toulon, 16-15, en Champions Cup avec l'ASM). Une mauvaise sortie de camp, un mauvais rebond et... Parmi toutes les finales où on a échoué, c'est celle-ci qu'on aurait pu remporter. Ça reste un regret, tout comme les mauvais résultats en équipe de France. C'est une fierté de porter ce maillot bleu, et on a envie de faire briller notre pays. Malheureusement on n'a pas beaucoup gagné. C'est vrai que ça aussi c'est un petit regret.
Vous auriez aimé jouer dans l'équipe de France de l'ère Galthié ? Oui. Après le contexte est différent. Aujourd'hui il y a un bien meilleur travail de fait au niveau de la formation, avec de jeunes joueurs qui peuvent jouer en équipes professionnelles. Ce travail de fond n'était pas forcément le même auparavant. On peut qu'en être content, je me régale de les voir jouer.
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Qu'est-ce qui vous manquera le plus dans le rugby ?Je pense que c'est le fait d'être ensemble, la vie d'équipe au quotidien. Le manque du groupe dans lequel on évolue, c'est ça qui sera le plus difficile pour moi.
En plus de 16 ans de carrière, quelle équipe vous aura le plus impressionné ?(Après une longue réflexion) C'est quand je suis arrivé à Clermont. Il y avait un niveau professionnel très élevé - qualités techniques et préparation - des joueurs qui m'entouraient. C'est vraiment ça qui m'a marqué et qui m'a donné envie de progresser pour aller chercher des titres et m'améliorer sur le plan personnel pour accéder à l'équipe de France.
Avez-vous conscience que votre carrière a pu inspirer des jeunes joueurs qui sont à leur tour dans des grands clubs et en sélection ?Oui je commence un peu. Je n'ai jamais eu l'habitude de me retourner, mais, avec la fin qui approche, je commence un petit peu à me rendre compte de tout cela. Ça rend nostalgique. C'est touchant d'avoir des retours comme ceux-là.
Vous êtes fier de ce que vous avez accompli ?Oui je pense. Si je dois me retourner deux secondes, je suis content d'avoir tout donné partout où je suis passé. Je me suis investi à 100% de partout et c'est ce que j'aimerais que l'on retienne de moi. Je pense donc que c'est le bon moment pour me retirer...
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L'Humanité
Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron Le Figaro
Législatives 2022: la chasse aux «félons», un pari ardu et symbolique pour LR
Emmanuel GalieroRÉCIT - Christian Jacob a investi des candidats Les Républicains de manière systématique face aux déserteurs.
Quand des élus tournent casaque, Les Républicains se fâchent. Et leur président, Christian Jacob, n’aura pas eu la «main qui tremble» pour investir des candidats de manière systématique face aux «félons». L’entreprise ne garantit pas le succès, mais, pour LR, il était surtout important d’envoyer un message symbolique tout en essayant de compliquer la vie de cinq déserteurs. Éric Woerth, parti en février vers la macronie, a été rejoint récemment par Damien Abad, Marine Brenier, Constance Le Grip et Robin Réda. Quant à Guillaume Peltier, il s’était rallié à Éric Zemmour en janvier.
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Dans l’Oise (4e circonscription), Éric Woerth, député sortant en quête d’un cinquième mandat, se retrouve avec Arnaud Dumontier dans les pattes. Le maire de Pont-Saint-Maxence a accepté le challenge, même si son ami de longue date est bien implanté. Ce fut d’ailleurs le seul point du département où Emmanuel Macron avait devancé Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Si Éric Woerth avait déçu de nombreux soutiens locaux en annonçant son ralliement à Emmanuel Macron, il est difficile de mesurer l’impact de son choix sur le plan local. Chez LR, on préfère rester lucide tout en se réjouissant de «marquer le coup» face à la «trahison» de l’ex-ministre.
La situation est un peu comparable dans l’Ain (5e), où la droite subit le départ spectaculaire de Damien Abad, même si le nouveau ministre des Solidarités a été contraint de faire une campagne plombée par deux affaires (des accusations de viol et une citation dans des écoutes policières). L’ex-président du groupe LR à l’Assemblée enregistre de bons sondages et compte sur la force de son implantation pour ne pas être trop inquiété par Julien Martinez. «Les gens n’aiment pas les changements de casquettes», nuance-t-on chez LR, où un retournement de tendance ferait des heureux.
Miser sur les déceptions
Dans l’Essonne (7e), le départ de Robin Réda a déclenché la candidature de Julien Dumaine, conseiller municipal d’Athis-Mons, qui fait campagne sur les grands projets locaux et l’indépendance parlementaire à l’égard du pouvoir. «Réda veut sans doute être ministre, mais il risque de se retrouver très vite isolé dans son département face à quatre élus LREM», commente un élu qui n’exclut pas totalement une sanction par les électeurs qui lui avaient accordé un mandat LR «avec l’argent public lié à la fonction».
Dans le fief sarkozyste des Hauts-de-Seine, le choc Constance Le Grip-Patrick Pessis sera regardé de près. On imagine une probable réélection, mais on signale que son arrivée dans la majorité présidentielle n’a pas fait que des heureux dans la macronie départementale, où quatre candidats de la droite et du centre sont annoncés. «À qui profiteront les divisions?», s’interroge-t-on à droite alors que le rival de Le Grip compte sur la déception des jeunes militants LR pour capter des voix.
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Du côté des Alpes-Maritimes (5e), Éric Ciotti avait perçu très tôt le «danger» Marine Brenier. Pour lui, la députée sortante était une torpille estrosiste avant qu’elle annonce son entrée dans la majorité présidentielle via le parti d’Édouard Philippe (Horizons). Face à elle, le patron de la puissante fédération départementale LR soutient la maire de Rimplas et avocate Christelle d’Intorni. Ciotti mène une campagne énergique à ses côtés dans un département où la droite LR est défendue par plusieurs figures jugées solides. Le parlementaire compte sur cet environnement porteur pour conserver la circonscription.
Enfin, Guillaume Peltier joue son mandat dans le Loir-et-Cher (2e) face au candidat des Républicains Pascal Bioulac. Les LR veulent croire à une dynamique Bioulac pour faire tomber leur ex-numéro deux, devenu vice-président exécutif d’Éric Zemmour. La droite n’exclut rien, mais, en cas de victoire dans cette «belle circo», le parti LR ne manquera pas de pointer la vanité des ambitions déloyales.
Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille
En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
Élections législatives : les ministres battus devront démissionner
INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.
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À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme L'Humanité
Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
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Comment Jean-Luc Mélenchon a installé son match face à Emmanuel Macron
Guillaume TabardANALYSE - Au moins durant la campagne, l’éliminé du premier tour de la présidentielle est devenu l’homme central des législatives.
La troisième place est en général celle du «mort». Le disqualifié de la présidentielle s’est souvent retrouvé relégué aux législatives qui l’ont suivie. En 2002, personne n’aurait imaginé Lionel Jospin faire crânement campagne pour rester premier ministre. En 2007, après avoir joué au «troisième homme» entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, François Bayrou a vu ses troupes s’éparpiller et son MoDem se contenter de cinq sièges à l’Assemblée. En 2012, Marine Le Pen, plus forte que prévu à la présidentielle, ne fait élire que deux des siens. En 2017, enfin, la troisième place de François Fillon conduit à l’effondrement de la droite, LR perdant la moitié de ses députés.
Cette loi s’apprête à être démentie. Au moins durant la campagne, l’éliminé du premier tour est devenu l’homme central des législatives. C’est Jean-Luc Mélenchon qui a donné le ton. C’est Mélenchon qui a accaparé une écrasante majorité du temps médiatique - sans que s’en émeuvent autorités et déontologues en général soucieux d’équité jusqu’à la rigidité. C’est Mélenchon qui a suscité les rares enthousiasmes militants, les inquiétudes d’une majorité soudain apeurée et la jalousie des autres oppositions ignorées. Il faut mesurer l’incroyable retournement opéré avec ces élections. En général, un scrutin est principalement un référendum sur le sortant ou sur l’équipe sortante: stop ou encore. Cette fois le référendum a porté sur le challenger: «élire» Jean-Luc Mélenchon ou l’empêcher?
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Cette focalisation est due à l’ensemble des acteurs du jeu politique. Mais en premier à l’habileté et au sens politique du leader Insoumis. De sa faiblesse il a fait une force sur le plan du calendrier. «Libéré» du second tour de la présidentielle, il s’est lancé dans la bataille des législatives dès le mardi 12 avril. Bien avant tout le monde, s’appropriant ainsi, d’autorité et sans concurrence, le titre de premier opposant à Macron. Son slogan «Élisez moi premier ministre» est une aberration constitutionnelle, mais une trouvaille de communication. Il a installé l’idée que la séquence de la présidentielle n’était pas achevée et que la victoire était possible.
Il savait qu’il serait dénoncé pour ce détournement de l’article 8 - qui précise que le chef du gouvernement est choisi par le président de la République et pas élu par les Français. Il énonçait pourtant une réalité politique: en cas de cohabitation forcée, le chef de l’État est malgré tout contraint de composer avec le verdict des urnes. Chirac en 1986 et Jospin en 1997 n’ont pas été véritablement choisis par Mitterrand et Chirac. Ils ont été appelés parce qu’ils exerçaient une autorité reconnue sur le camp vainqueur. Même en 1993, Balladur va à Matignon parce que c’est alors la décision de Chirac patron du RPR. Or, à gauche, le patron, c’est aujourd’hui Mélenchon.
Mais au-delà de cette habileté sémantique, le député sortant des Bouches-du-Rhône a réussi une opération politique que personne, y compris à gauche, n’aurait imaginée possible il y a quelques semaines encore: le rassemblement au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Et ce rassemblement a un caractère historique. Tous les cartels de gauche, du «bloc des gauches» de 1902 à la «gauche plurielle» de 1997, se sont toujours faits sur la base de candidatures séparées au premier tour avec un accord de désistement au second. Là, il y a des candidatures communes partout. Et c’est cela qui change tout car c’est cela qui permet un nombre écrasant de présences au second tour. C’est cette configuration qui a permis d’anticiper une affiche du 19 juin où les duels entre la coalition macroniste Ensemble! et la coalition mélenchoniste Nupes seraient ultramajoritaire par rapport aux autres types de duels (Ensemble!-RN, gauche-RN, Ensemble!-droite ou gauche-droite).
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C’est pour cela qu’il n’est pas erroné de dire que ces législatives sont un match Macron-Mélenchon. Et non un match retour Macron-Le Pen. Si le RN obtient autour de 20 %, comme le lui promettent les sondages, ce sera pourtant un record historique pour des législatives. Ce sera aussi le plus faible tassement par rapport au score de la présidentielle. Mais Marine Le Pen, contrairement à Mélenchon, restera la plus grande victime du scrutin uninominal majoritaire ; faute d’alliés. Et surtout, l’absence d’accord avec Reconquête! - qui peut prétendre à quelques beaux scores, avec Éric Zemmour dans le Var ou Sébastien Pilard dans le 16e arrondissement de Paris par exemple - prive le «bloc national» de scores de premier tour lui donnant accès au second. Avec une même capacité d’union qu’à gauche, ces législatives ne se seraient pas jouées à deux mais à trois. Tout pourfendeur de l’extrême droite qu’il soit, Emmanuel Macron aurait été moins menacé dans une telle configuration.
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Les candidats macronistes sont devant dans neuf des onze circonscriptions concernées.
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ANALYSE - Le chef de l’État dénonce le programme de Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, pour mobiliser son camp aux élections législatives.
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
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La météo du dimanche 12 juin : un temps ensoleillé mais lourd, des risques d'orage
Le FigaroCe dimanche 12 juin, le soleil réchauffera tout le pays, au risque d'alourdir l'atmosphère. Quelques orages traverseront les régions du sud-ouest à l'est de la France.
Le temps restera plutôt ensoleillé ce dimanche 12 juin, même si quelques nuages couvriront par endroits le pays, et que des risques d'orage sont à attendre en fin de journée, prévoit La Chaîne Météo *.
À lire aussiParlez-vous météo?
Le matin, alors que le soleil s'imposera sur les trois quarts du pays avec un peu de fraîcheur en bord de Manche, l'ambiance sera déjà lourde dans le Sud-Ouest avec un ciel un peu menaçant près des Pyrénées. Puis l'après-midi, du Sud-Ouest à l'Est, le ressenti sera lourd sous des nuages qui pourront prendre un aspect menaçant : attention, car un risque d'averses orageuses peut vous concerner, même s'il reste ponctuel. Au Nord, vous profiterez d'une belle après-midi. Enfin le soir, le risque d'ondées orageuses s'étendra du Sud-Ouest au Nord-Est, au nord de la région Rhône-Alpes. À cette heure, il n'est pas prévu de phénomènes aggravants, mais la situation reste sous surveillance. Au Nord et en Méditerranée, le temps restera calme.
La météo dans votre région
Près de la Manche, les brumes et nuages bas côtiers du matin laissent la place à de larges éclaircies dans l'après-midi. Il fait un peu frais avec 8 à 10 °C le matin et 18 à 21 °C l'après-midi.
Au nord de la Loire, vous passez la journée sous un soleil généreux, avec seulement quelques cumulus de beau temps l'après-midi. Profitez de cette journée pour randonner, aller à la mer où faire des activités de loisir ! De 7 à 15 °C des Ardennes au pays nantais le matin, vous avez 20 à 27 °C des côtes de la Manche à l'Orléanais.
À lire aussiLe soleil, mon grand copain?
Dans le Sud-Ouest, le temps est déjà lourd et nuageux le matin des Pyrénées au bassin aquitain. En cours d'après-midi, une tendance orageuse se met en place. Elle est plus marquée en montagne qu'en plaine et doit nécessiter votre vigilance si vous êtes à l'extérieur, d'autant qu'au passage de ces orages, de brutales rafales à près de 90 km/h et un risque de grêle sont possibles, notamment de l'Ariège aux Pyrénées-Orientales. De 13 à 18 °C le matin, vous avez 30 °C de moyenne l'après-midi.
De l'Auvergne et du Rhône-Alpes au Jura, le soleil matinal laisse la place à de gros cumulus l'après-midi, avec la menace d'un orage isolé qui peut vous surprendre en fin de journée. Malgré cela, c'est bien une impression de beau temps qui l'emporte. De 10 à 15 °C le matin, vous avez 26 à 31 °C l'après-midi.
À lire aussiQu'est ce que la température ressentie ?
Sur les régions les plus méridionales, le ciel prend un aspect par moment laiteux dans une ambiance lourde. En Languedoc, un orage isolé est possible, débordant très ponctuellement vers le littoral l'après-midi. De 16 à 22 °C le matin, il fait 30 à 35 °C l'après-midi.
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La météo du vendredi 10 juin : du soleil et quelques averses
À l’exception du Nord-Ouest, le soleil brille sur les trois quarts du pays, accompagné de températures estivales sur la moitié sud.
Regarder la vidéoLa météo du jeudi 9 juin : grand soleil et belles éclaircies
De belles éclaircies se forment sur une majeure partie du territoire, accompagnées de températures plus ou moins de saison.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 8 juin : orages et pluies copieuses
À l’exception des régions méditerranéennes, d'importantes pluies tombent sur une majeure partie du territoire, accompagnées de quelques orages dans l'après-midi.
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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.
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Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.
Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.
La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.
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Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.
Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.
Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...
Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.
Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.
Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.
... et dans le Sud, à Kherson
Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.
Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.
Le contrôle russe du sud de l'Ukraine
Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.
L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.
La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.
De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.
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Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.
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Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.
Échec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.
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Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.
Un recours croissant à l'artillerie
Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.
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Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.
À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.
Une forte résistance ukrainienne
Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.
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Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.
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Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine
ActuAsie Washington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.
Lina SankariLa guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.
La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque. Des discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan. Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.
Taipei reprend la dialectique de washington
Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.
Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.
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REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Le Figaro
Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?
Le FigaroCertains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.
Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.
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À VOIR AUSSI - Législatives: une campagne sans débats?
Comment donner sa procuration ?
Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.
Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.
L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.
Comment choisir son mandataire ?
Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.
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Où trouver votre numéro d'électeur ?
Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.
Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?
Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.
Comment faire si vous êtes à l'étranger ?
Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.
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Législatives : la majorité en tête chez les Français de l'étranger, la Nupes progresse
Les candidats macronistes sont devant dans neuf des onze circonscriptions concernées.
Élections législatives : les ministres battus devront démissionner
INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.
Législatives 2022 : le mouvement de Clémentine Autain condamné à indemniser LREM
La députée Insoumise de Seine-Saint-Denis, avait accusé la majorité présidentielle de s'approprier indûment le nom de son courant «Ensemble».
L'Humanité
Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine
ReportageDans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage
Vadim KamenkaMoscou (Russie), envoyé spécial.
Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »
Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».
Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».
Le retour du concept de guerre préventive
Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.
Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.
Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète
Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).
Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.
Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.
Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).
Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre
Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.
Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).
Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue
Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »
Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.
Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.
Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoireSur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.
Guerre en UkraineRussiesanctions économiquesmoscou Le Figaro
«La question de Laura» à Emmanuel Macron, la polémique qui enfle sur les réseaux sociaux
Léa Mabilon«Pourquoi mettez-vous des hommes accusés de viol à la tête de l'État ?». Cette question, posée le 9 juin par une lycéenne au président de la République, a été reprise des milliers de fois sur les réseaux sociaux.
Elle a osé apostropher le président de la République lors d'une visite dans le Tarn (Occitanie), le jeudi 9 juin. Laura, une lycéenne de 18 ans, avait interpellé Emmanuel Macron sur la «grande cause de son quinquennat», à savoir les violences faites aux femmes et l'égalité des sexes. «Vous mettez à la tête de l'État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ? S'il vous plaît répondez-moi», l'avait-elle alors questionné, en référence au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et au membre du conseil départemental de l'Ain, Damien Abad. Une question que le Chef d'État s'était empressé de balayer d'un revers de main.
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Depuis, la séquence, captée par un téléphone portable, est devenue virale sur les réseaux sociaux. En cause notamment, le fait qu'une dizaine de gendarmes se soient déplacés au lendemain de la confrontation dans le lycée de Gaillac où étudie la jeune femme. Contactés par nos confrères du Parisien , les policiers se sont justifiés de cette visite, affirmant avoir «simplement voulu prendre en compte cette personne, qui s'était présentée comme victime, pour lui proposer de recueillir une éventuelle plainte». Une justification qui n'a pas réussi à convaincre Laura, qualifiant cette intervention d'«ambiguë» tant elle ressemblait à une forme d'«intimidation», ni les internautes.
26.000 hashtags
En effet, ce samedi 11 juin, au lendemain de l'intervention, de nombreux utilisateurs ont affiché leur soutien à la jeune femme sur les réseaux sociaux, s'appropriant mot pour mot son interrogation, suivi du hashtag #LaQuestiondeLaura. Près de 22.300 hashtags abondent à l'heure actuelle sur Twitter. De nombreuses personnalités féministes ont également interpellé le chef d'État, telles que la fondatrice de l'association «Osez le féminisme» ou encore la journaliste et écrivaine Florence Porcel.
L'influenceuse Anna Toumazoff s'est également fendue d'un message. «Bonjour @Emmanuel Macron, vous mettez à la tête de l'État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ?». On doit notamment à la militante féministe française la création du compte «Memespourcoolkidsfeministes», suivi par 158 millions d'abonnés, à l'origine du mouvement UberCestOver.
Week-end d'élections législatives
Pour l'instant, en revanche, très peu de personnalités politiques se sont exprimées sur ce début de polémique. Parmi les rares, Jean-Luc Mélenchon, qui a osé une publication sur Twitter, le 10 juin. «#Macron a envoyé la gendarmerie au lycée pour sermonner la jeune femme qui l'a interpellé. Ça promet pour son grand bla-bla. Tu dis oui ou les gendarmes arrivent», a écrit le chef de file du parti de gauche Les Insoumis.
Ce dernier fait référence au premier tour des élections législatives, dont les résultats seront révélés ce dimanche 12 juin, donnant, au passage, un indice sur la réserve de ses confrères.
De la virée en scooter au mariage à Tulle, Julie Gayet et François Hollande, un couple si secret
De la révélation de leur idylle dans Closer à leur union discrète à la mairie de Tulle le 4 juin : retour sur la chronologie du couple atypique formé par l'ex-président de la République de 63 ans, et l'actrice productrice de 45 ans.
Racha Belmehdi : «Les femmes sont conditionnées à penser qu'une seule montera sur le podium»
Dans son premier ouvrage Rivalité, nom féminin (1), paru le 3 mars, l'autrice et journaliste aborde une thématique peu explorée, et souvent taboue : les rivalités féminines. Entretien.
L'Humanité
Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »
EntretienPour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.
Vadim KamenkaPeut-on encore espérer un cessez-le-feu ?
Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.
Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.
Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?
Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.
Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?
La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.
Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?
Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.
Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.
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Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha
Histoire de la semainePlus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.
Vadim KamenkaVolnovakha, envoyé spécial.
Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.
« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.
Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »
Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité
L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.
À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk
L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.
Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.
Tenir jusqu’au dernier patient soigné
Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.
Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »
Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR
L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.
En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.
Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.
Les ombres de 2014
Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).
Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.
« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »
Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.
Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.
À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.
Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».
« On craint une crise sanitaire »
En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.
Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.
Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk Le Figaro
Singapour, nouveau refuge des expatriés en Asie
ENQUÊTE - Depuis la reprise en main de Hongkong par le régime de Pékin, la cité-État a perdu sa vieille rivale à l’attractivité en chute libre. La dérive autoritaire de la Chine de Xi Jinping a précipité à Singapour des hordes d’étrangers, qui paient le prix fort pour s’y installer.
Envoyé spécial à Singapour
Au bout du quai Clarke, bordé de restaurants, Gerald Singham, vice-président du méga-cabinet d’avocats Dentons Rodyk & Davidson, embrasse, de son bureau, Singapour avec sérénité. Issue d’une famille modeste, son ascension reflète celle de la cité-État, stupéfiante d’opulence pour le néophyte qui la découvre aujourd’hui: gratte-ciel aux formes audacieuses, restaurants bondés, grands magasins pris d’assaut… Son PIB par habitant est 2,3 fois supérieur à celui de la France. Et son avenir s’annonce radieux. Le cabinet de Gerald Singham croule sous les dossiers d’implantation d’entreprises venus d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Afrique, de Chine ; bref, de partout. Un véritable assaut de prospérité sur la ville, dont le principal problème semble être de gérer l’abondance. «Il n’y a plus de serveurs, il n’y a plus de service!», se lamente une expatriée de très longue date.
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L’attractivité est un vieux souci pour ce pays grand comme 0,13 % du territoire français, fiché comme une épine dans le pied de nations géantes (Indonésie, Inde, Chine…) et moyennes (Malaisie, Thaïlande…). Pour se distinguer, Singapour s’est positionné depuis son indépendance, en 1965, avec succès comme un centre régional pour multinationales. Amazon y a ses data centers. Sanofi vient d’y inaugurer une de ses deux usines «évolutives» ultramodernes de vaccins (l’autre est en France). Ada Wong, porte-parole de Sanofi, évoque «un vaste écosystème d’entreprises, de fournisseurs, de start-up et d’innovateurs» pour expliquer pourquoi le groupe a succombé aux charmes redoutables de la ville. «En France, quand je discute d’investissements, c’est à qui brillera le plus fort dans la salle, sans grand souci du résultat. À Singapour, mes interlocuteurs ont toujours devancé mes questions et répondent avec une précision chirurgicale. Le contraste est fascinant», raconte le représentant à Singapour d’un fonds canadien.
Régime fiscal très attractif
International SOS est emblématique de la force d’attraction de la cité-État. Fondée par deux jeunes Français en 1985, cette société spécialisée dans les services de soins et de sécurité dans des contextes délicats (plateformes pétrolières, mines…) et de crise (attentat, catastrophe naturelle) rayonne, à partir de son siège situé dans la zone industrielle de Changi Park, sur une galaxie de 78 bureaux de par le monde. «J’étais en coopération à Djakarta et, avec quelques amis, nous avons réalisé que Singapour investissait dans la médecine. C’était le seul endroit en Asie qui n’exigeait pas de partenaire local, avec des talents sur place et un excellent aéroport», se souvient son cofondateur, Pascal Rey-Herme. De la salle de contrôle du siège, les cadres forment les médecins en ligne, parfois les assistent en direct, mènent des veilles sanitaires et sécuritaires, coordonnent des opérations d’évacuation. «Les fondamentaux de Singapour sont toujours là. Si vous recherchez l’intégrité, l’excellence médicale, le soutien de l’État, vous êtes au bon endroit», assure Pascal Rey-Herme.
À cette force ancienne s’est ajoutée la crise du Covid-19 et les fléaux des pays avoisinants (corruption, autoritarisme…) qui ont accru son attractivité, du haut en bas de l’échelle expatriée. En haut: l’industrie financière, dont les postes sont pris d’assaut par les cadres qui fuient la Chine, échaudés par le tour de vis sécuritaire donné par Xi Jinping et la gestion totalitaire de l’épidémie. La finance a elle-même son aristocratie: les family offices, chargés de gérer au mieux les fortunes privées (indonésiennes, chinoises, thaïlandaises…), dans le cadre d’un régime fiscal très attractif. La demande est telle que le tout-puissant MAS, l’autorité monétaire de la ville, a durci les conditions d’ouverture: 10 millions de dollars singapouriens (7 millions d’euros) d’actifs en premier dépôt, 20 millions au bout de deux ans, et 200.000 dollars de dépenses par an.
Au milieu de l’échelle, Singapour aspire la dynamique ingénierie expatriée de la région, une fois encore repoussée par la Chine. À une table du chic Violet Oon, une des bonnes adresses de la cuisine peranakan de Singapour, Marie (nom d’emprunt) raconte. Elle est arrivée il y a deux ans de Shanghaï après avoir vu, médusée, un de ses collègues chinois disparaître trois semaines sans nouvelles pour revenir vieilli, amaigri et sans joie, sans doute après avoir subi une cure de propagande du Parti communiste. «Le soir même, j’ai dit à mon mari qu’on partait. Depuis, mes amis de Hongkong et de Shanghaï affluent», raconte-t-elle. Cette immigration pour happy few de la planète singe celle, de masse, des soutiers du «modèle» singapourien. Ouvriers, serveurs, chauffeurs, nettoyeurs à la présence fantomatique s’agitent frénétiquement derrière cet univers en apparence lisse. «Le Covid-19 n’est pas terminé pour les ouvriers. Ils sont logés par dizaines dans des dortoirs, ballottés de leur lit à leur lieu de travail, sans voir personne», dénonce la journaliste et activiste Kirsten Han. En bas de la pile: les 260.000 helpers, ces bonnes souvent philippines privées de passeport à leur arrivée et soumises à des tests semestriels de grossesse et de séropositivité - avec renvoi au pays dans les deux cas si le test est positif.
Singapour revient pourtant de loin. Il y a un an, elle était l’objet de l’ire incandescente de ses expatriés. Les autorités, mobilisées contre le virus avec toute la force de leur implacable administration, enchevêtraient les règles picrocholines: interdiction de recevoir plus de deux personnes, quarantaine strictes de retour de l’étranger… À ce régime sec s’ajoutait le penchant des Singapouriens pour la délation. «Si nous étions sans masque sur la terrasse de l’appartement, ils nous prenaient en photo et l’envoyaient à la police!», fulmine encore une expatriée. Le climat malsain fit fuir des milliers de résidents aisés. Mais les autorités ont brusquement changé leur fusil d’épaule, mi-mars, en levant toutes les restrictions de circulation, plaçant Singapour en tête de l’ère post-Covid en Asie. Gerald Singham explique: «Il y a un an, l’avenir de Singapour était en suspens. Nous avons pris deux décisions clés: nous n’avons pas suivi le modèle zéro Covid et nous avons vacciné tambour battant avec des lots Moderna et Pfizer. L’épreuve du Covid-19 a renforcé la réputation de fiabilité et de sécurité de Singapour. Notre système de santé a tenu. Et, surtout, l’économie de Singapour n’a jamais fait de pause. C’était essentiel: le commerce représente trois fois notre PIB.»
Visas de travail plus difficiles à obtenir
Qu’est-ce qui pourrait arrêter Singapour? Son succès pourrait la griser, d’autant qu’elle a perdu sa vieille rivale Hongkong, à l’attractivité en chute libre. Son attractivité se paie au prix fort. «Même les moustiques sont chers ici. Si on trouve des larves dans le bac à fleurs, il faut les nettoyer pour 200 dollars!», se lamente Patrick (nom d’emprunt). Avec son épouse et leur fils, cet expatrié quitte Singapour pour Bali. Un autre, ex-résident du Japon, songe à l’imiter: «Ici, un sushi coûte 30 dollars. Pas le menu: le sushi!» Les loyers explosent. Les étrangers sont exclus de 80 % du parc locatif, constitué de logements publics réservés aux locaux. Reste une portion des 20 % sur laquelle se battent les expatriés, contraignant beaucoup au départ sous des cieux moins coûteux: Dubaï, le Portugal… Mais surtout, une part minoritaire mais croissante des Singapouriens en a soupé d’être un «modèle».
En vingt ans, la population est passée de 4,2 à 5,5 millions d’habitants, principalement grâce à l’afflux d’étrangers. Aujourd’hui, la cité-État ne compte que 3,5 millions de citoyens, auxquels s’ajoutent 500.000 résidents permanents et 1,5 million de non-résidents entre lesquels existent des digues administratives et mentales infranchissables. Fait extraordinaire: sauf dérogation, les enfants singapouriens n’ont pas le droit de s’inscrire à une école internationale locale. Conséquence: cité-État parangon de la mondialisation, Singapour n’a pas vraiment de diaspora. «Singapour étant un pays riche, il n’y a pas de raison de la quitter», résume l’économiste Donald Low. Reste que les Singapouriens voient dans l’immigration par le haut et le bas la racine d’une société à deux vitesses. C’est la thèse de l’économiste du fonds singapourien GIC, Yeoh Lam Keong: «Aux États-Unis, pays d’immigrés s’il en est, le flux annuel d’immigrés n’a jamais dépassé plus de 5 % du nombre des diplômés. À Singapour, le ratio immigrés/diplômés est monté jusqu’à 200 % certaines années! C’est la cause des bas salaires des Singapouriens les moins qualifiés, concurrencés par une immigration de faible qualité», estime-t-il.
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Conscient du mécontentement populaire, Singapour durcit les conditions d’obtention des visas de travail. Sans remettre en cause son modèle. «Nous ne devons jamais laisser les sentiments xénophobes prendre racine ici ou donner l’impression que nous nous replions sur nous-mêmes. Sans quoi Singapour deviendra moins attrayant pour les investisseurs étrangers. Et ce sont les Singapouriens qui souffriront d’abord», a martelé fin mars devant le Parlement Lawrence Wong, tout juste désigné par le parti majoritaire PAP comme futur premier ministre.
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Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
«J'ai interrompu le journal télévisé de Vladimir Poutine, mais maintenant ils pensent que je suis une espionne à la solde des Russes»
VU D'AILLEURS - Le 14 mars, la journaliste Marina Ovsiannikova a brandi une pancarte pendant un journal télévisé, dénonçant la «propagande» des médias contrôlés par le Kremlin. Moscou et Kiev l'accusent d'être une espionne.
«Bébé Holly» retrouvée vivante 41 ans après sa disparition aux États-Unis
Les corps de ses parents avaient été découverts en 1981 au Texas, apparemment victimes d'un homicide. Ils étaient restés sans identité pendant tout ce temps.
L'Humanité
Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire
DécryptageDéclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.
Vadim KamenkaLe 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.
Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.
Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.
Les objectifs ont-ils évolué ?
Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.
Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.
Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »
Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».
La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »
Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.
Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.
Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».
Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».
Une issue diplomatique est-elle encore possible ?
« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.
À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.
Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».
Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains
Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.
Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.
En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.
Guerre en UkraineUkraineRussieÉtats-Unis Le Figaro
L’éditorial du Figaro: «Législatives, retrouver la politique»
Vincent Trémolet de VillersPar Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
Au lendemain de l’annonce du gouvernement Borne, quelques mots de Kylian Mbappé avaient suffi à effacer médiatiquement le nom des nouveaux ministres. La rumeur «Zidane au PSG» occupe aujourd’hui plus d’esprits que le premier tour des élections législatives. Panem et circenses… Trop facile! Ce transfert des affects, cette désertion mentale de la vie civique n’est pas seulement le fruit de la puissance des divertissements de masse, elle est surtout la conséquence de la dévitalisation de la politique.
À quoi ressemble-t-elle? Une incarnation au sommet, une technostructure en soutien, des opposants qui s’acharnent à donner un tour carnavalesque au débat et, pour finir, la victoire par défaut du bloc central. Le problème est que, pour être large (elle pourrait encore l’être au terme des deux tours), cette victoire est de plus en plus essoufflée. Comme si l’élan, la vigueur, l’enthousiasme qui accompagnent habituellement les succès électoraux laissaient place à une forme d’embarras teinté de mélancolie: le pouvoir, mais pour quoi faire? Cette interrogation qui semble habiter le chef de l’État depuis le soir du 24 avril s’exprime à l’échelle nationale en cette variante: «La politique, oui, mais à quoi sert-elle?»
Plus encore que l’inflation dévorante, l’insécurité quotidienne, la pression fiscale, le délire normatif, l’islamisation de l’espace public, l’affaissement de l’hôpital, la déchéance de l’école, la crise profonde qui entretient tous les autres, c’est cette acédie démocratique que l’on retrouve autant chez les électeurs que chez les élus: mon vote est impuissant, comme le sont ceux que désignent les suffrages. Puisque le bien public n’est qu’une illusion, la sphère privée emporte avec elle toutes les dimensions de l’existence. On ne répondra pas à cette grande démission par des discours grandiloquents, des conventions citoyennes, des assises de l’inclusion, mais par des preuves édifiantes de la performance publique. La grande refondation à venir est celle de la politique. Elle exige un réarmement culturel et moral, des candidats à la hauteur, mais aussi des citoyens responsables, dont le premier des devoirs est de se rendre, dimanche, au bureau de vote.
Gilles William Goldnadel - Renaud Dély: «Sommes-nous trop indulgents avec Jean-Luc Mélenchon et l’extrême gauche?»
GRAND ENTRETIEN - Dans son Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche, l’avocat dénonce la complaisance de la gauche, mais aussi de la droite, avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. S’il ne reprend pas à son compte le terme d’«extrême gauche», le journaliste Renaud Dély, auteur d’Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès s’inquiète, lui aussi, de la dérive d’une certaine gauche radicale.
«Pourquoi les circonscriptions des Français de l'étranger sont le principal fief d'Emmanuel Macron»
ENTRETIEN - Au premier tour des élections législatives, les candidats «Ensemble» sont arrivés en tête dans la plupart des circonscriptions des Français de l'étranger. Pour le géographe Laurent Chalard, ces résultats reflètent davantage les spécificités de cet électorat qu'une tendance nationale.
«Les principes du Conseil national de la résistance étaient à l'opposé de l'idéologie dominante actuelle»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, auteur d'un ouvrage lumineux sur Georges Bidault, une figure de la résistance, le CNR créé en 1943 était motivé par le seul patriotisme. Il se caractérisait par son héroïsme et son désintérêt partisan, écrit l'historien.
Le Figaro
Législatives : les 100 points chauds du premier tour
Service politique du FigaroService InfographieCARTE INTERACTIVE - Ministres candidats, espoirs de conquête, dissidents... Le Figaro a sélectionné les 100 circonscriptions à suivre dimanche, à l'occasion du premier tour des législatives.
Survolez les circonscriptions à l'aide de votre souris pour en découvrir les enjeux. Il est également possible de zoomer sur un point précis grâce à l'outil situé en bas à droite de la carte.
À VOIR AUSSI - Nupes, RN, LREM... qui sera pénalisé par la forte abstention prévue aux législatives?
Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée
ANALYSE - Le chef de l’État dénonce le programme de Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, pour mobiliser son camp aux élections législatives.
Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille
En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas
À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.
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Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne
ActuCopenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.
Gaël De SantisLes Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.
Les dépenses d’armements, un argument pour le non
On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».
UE-Russie. La grande déconnexionLa politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.
Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’EuropeDe plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.
Principale voie d’accès russe à la mer du Nord
La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...
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Jardinier, bricoleur, astronome : selon son profil et ses passions, voici une série d'idées pour le combler le dimanche 19 juin 2022.
Fête des pères: un homme, un parfum
Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.
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Ce dimanche 19 juin 2022, les papas seront à l'honneur. Mais qui a inventé la Fête des pères? Cette fête remonte aux années 50 et nous vient d'une opération commerciale.
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Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute
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UE-Russie. La grande déconnexion
ActuLe Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.
Gaël De SantisLes dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.
La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs.
Guerre en Ukrainesanctions économiquessanctions européennesRussie Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLe rapport de Jean-Luc Mélenchon aux forces de l'ordre, la campagne législative de Marine Le Pen, et les mauvaises prévisions pour la majorité étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Emilie Zapalski, communicante politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Guillaume Tabard, rédacteur en chef et éditorialiste politique au Figaro, de Marie-Cécile Renault, journaliste au service Économie du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?», «Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?» et «Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?»
Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?
Les mots marquent la première polémique de la campagne côté Nupes. Dans un tweet ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que «la police tue» après la mort d'une jeune femme samedi à Paris. Mardi matin, sur France Inter, le leader Insoumis, malgré les critiques de l'opposition, s'est défendu d'avoir «monté le ton» pour fustiger «l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande». À cinq jours du premier tour des législatives, cette phrase a-t-elle été utilisée d'une manière inopinée ou relève-t-elle de la stratégie électorale?
Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?
Alors que Jean-Luc Mélenchon mène une campagne tambour battant, l'autre pôle de radicalité de l'échiquier politique, lui, livre une bataille atone et sans fracas. Depuis plusieurs semaines, le parti à la flamme l'a indiqué : il n'aura pas la majorité absolue et Emmanuel Macron disposera très probablement d'une assise parlementaire. Comment peut-on expliquer cette stratégie alors que Marine Le Pen a rassemblé 41,45% des voix au second tour ? A-t-elle laissé involontairement le monopole de l'opposition à Jean-Luc Mélenchon ?
Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?
C'est la grande question qui agite l'Élysée depuis quelques jours : et si le président de la République n'avait pas de majorité sur laquelle il s'appuierait pour faire appliquer son programme ? Dans les dernières études d'opinion, la coalition «Ensemble» ne pourrait obtenir qu'une majorité relative face à la poussée électorale de la Nupes, promise à environ 200 députés. Voire plus. Un scénario pas impossible et qui ferait prendre au deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron un tournant inédit.
» Voir l'émission du mardi 7 juin :
Communautarisme, insécurité, immigration: mais où va Macron?
DÉCRYPTAGE - Sur au moins trois sujets majeurs, le chef de l’État et ses ministres font preuve d’un refus de regarder la réalité en face. Exemples.
«La police tue» : Mélenchon s'attaque aux forces de l'ordre, Darmanin lui répond
Le chef de l'alliance de gauche, coutumier du fait, a multiplié les déclarations contre les forces de l'ordre ces derniers jours. «Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner», a réagi le ministre de l'Intérieur.
Impôts, dépenses... Le projet inquiétant de Mélenchon
DÉCRYPTAGE - Explosion des impôts, retraite à 60 ans, blocage des prix… S’il arrive à Matignon, le patron de la Nupes mettra le pays à genoux.
L'Humanité
Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2
ActuPour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.
Bruno OdentL’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.
Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».
Un risque accru de black-out
Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.
Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.
Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement « à l’horizon 2030 ».
La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.
Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.
AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine Le Figaro
Législatives 2022: les Républicains espèrent surprendre
Wally BordasEmmanuel GalieroDÉCRYPTAGE - Pour la droite, ces législatives doivent préparer la reconstruction en faisant oublier le fiasco de la présidentielle.
À la veille des élections législatives, Les Républicains espèrent faire mentir les pronostics dès dimanche en créant la «surprise». Le président du parti de Christian Jacob l’a dit cette semaine, entouré de plusieurs figures du parti, à l’issue d’un dernier conseil stratégique concentré sur cette étape primordiale du premier tour. L’estimation qui circule en coulisses et sur laquelle plusieurs élus fondent leur espoir d’un rebond est la suivante: une qualification pour 150 duels au second tour et 50 % de victoires à la clef, soit environ 70 sièges. Cet objectif officieux se situe en deçà des calculs militants les plus optimistes mais au-dessus des diverses projections avancées par les sondages qui n’estiment pas le nouveau groupe LR au-delà de 60 députés.
Mais chez LR, beaucoup pensent que les oiseaux de mauvais augure ne tiennent pas compte de la solidité de leurs candidats sortants, ancrés dans des territoires électoraux où il existe encore des réflexes très éloignés des calculs parisiens. Autrement dit, après la déroute du premier tour de la présidentielle, Les Républicains veulent croire, sur la base des «remontées de terrain» que l’extrême faiblesse du score enregistré par Valérie Pécresse (4,78 %) ne correspond pas à la réalité de leur poids politique dans le pays. Au-delà des fragilités de sa campagne, la candidate de la droite aurait souffert d’un contexte défavorable (poussée du vote radical, guerre en Ukraine, atonie du débat présidentiel…) dans lequel elle n’aurait jamais réussi à imposer le duel qu’elle souhaitait avec Emmanuel Macron. «Les électeurs n’ont pas perçu l’utilité de sa candidature», regrette encore un cadre du parti.
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Tout en prenant acte du tremblement de terre du 10 avril, les LR ont assumé collectivement leur échec et sont restés soudés jusqu’au bout. L’éclatement que certains leur avaient promis n’a pas eu lieu et, jusqu’à la veille du premier tour de ces législatives, les troupes auront au moins réussi à faire corps en plaidant de concert pour une droite «indépendante». Le groupe LR de l’Assemblée n’a pas échappé à quelques défections mais le parti, convaincu de jouer sa survie en jouant l’unité, s’est fixé un cap. Il a même réussi à résister à la pression de ceux qui, comme Nicolas Sarkozy, avaient envisagé le salut des Républicains dans un rapprochement avec la macronie. On se souvient qu’entre les deux tours de la présidentielle, l’ex-président de la République était sorti de sa réserve en publiant un message sur les réseaux sociaux dans lequel il invitait à «sortir des habitudes et des réflexes partisans», puis à «répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron» .
L’appel, peu suivi, a surtout provoqué des oppositions chez LR, que ce soit à la présidence du parti ou à celle du Sénat. Le conseil national du mouvement s’est même doté d’une charte le 7 mai, préparée par le sénateur Bruno Retailleau et votée à l’unanimité, stipulant que chaque candidat investi s’engageait à respecter trois conditions: la clarté, la cohérence et l’indépendance. Jeudi, le soutien apporté par Nicolas Sarkozy à l’ex-LR Marine Brenier dans le fief LR des Alpes-Maritimes, a été vécu comme un «coup bas» par la droite locale.
Campagne trop discrète
En abordant ces scrutins législatifs, Les Républicains savent que pour avoir une chance de rebondir ou de sauver les meubles, il leur faudra d’abord passer le cap du premier tour, c’est-à-dire se trouver un espace entre les trois blocs solides annoncés (Nupes, Ensemble et le RN). Même si beaucoup d’électeurs leur promettent de revenir à droite pour ce scrutin après avoir voté Macron à la présidentielle, les LR s’interrogent sur le comportement final dans l’isoloir si «le bourgeois venait à paniquer» face à la poussée mélenchoniste, comme le craint un parlementaire.
La droite cherche à s’imposer comme le seul vote utile dans ces élections mais personne ne peut assurer que le message sera reçu 5 sur 5 à la veille d’un scrutin menacé par une forte abstention. D’autant qu’au niveau national, la campagne de LR a été perçue, au mieux comme discrète, au pire comme inexistante. «La stratégie d’ancrage local est très bonne, mais pourquoi ne pas avoir ajouté à cela un récit médiatique national? Sauf à acter d’avance notre déroute», peste un élu francilien. «En 2017, nous avions sauvé les meubles car l’élection avait été nationalisée par François Baroin. Là, on laisse la Nupes prendre toute la place», regrette également un député candidat à sa réélection.
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Malgré tout, Les Républicains ne baissent pas les bras. Ils comptent récolter les fruits du travail de leurs députés sortants, profiter des contradictions du nouveau gouvernement et espèrent même engranger quelques conquêtes dans certaines circonscriptions gagnables. Depuis quelques jours, ils s’imaginent également prendre une revanche à l’Assemblée nationale, car si le président de la République ne parvenait pas à décrocher une majorité absolue, ils pourraient alors s’imposer comme une force politique incontournable, une opposition «responsable» que l’on sera enfin contraint «d’écouter». «Ce serait inespéré, et surtout, passionnant, car nous pourrions imposer nos idées et parler de fond. On pourrait enfin refaire de la belle politique», s’enthousiasme d’avance un cadre LR. Un combat qui n’est pas encore gagné.
Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille
En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
Législatives : la majorité en tête chez les Français de l'étranger, la Nupes progresse
Les candidats macronistes sont devant dans neuf des onze circonscriptions concernées.
Législatives 2022 : le mouvement de Clémentine Autain condamné à indemniser LREM
La députée Insoumise de Seine-Saint-Denis, avait accusé la majorité présidentielle de s'approprier indûment le nom de son courant «Ensemble».
Le Figaro
Tops/Flops Angleterre-Italie : Sterling se rate, Frattesi et Pessina se montrent
Sterling continue de gâcher, Ramsdale rassure son monde et Frattesi et Pessina travaillent leur relation... Retrouvez les Tops et Flops du nul entre l'Angleterre et l'Italie (0-0).
TOPS
La naissance du duo Frattesi-Pessina
Les Italiens se sont créé de belles opportunités et le duo Frattesi-Pessina n'y est pas étranger. Le milieu de terrain de Sassuolo et l'ailier de l'Atalanta ont créé une connexion qui s'est accrue tout au long du match et qui a permis à la Squadra Azzurra de se montrer dangereuse. Frattesi a la première occasion franche du match sur une passe de Pessina mais croise trop son tir (2e). En fin de première période, Frattesi se mue cette fois en passeur et la frappe de Pessina est claquée en corner par Ramsdale (44e). En seconde période, les deux joueurs ont eu plus de mal à l'image de leur équipe mais Pessina a continué d'apporter sur le plan offensif dès qu'il a pu.
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Ramsdale marque des points
Le gardien anglais, habituel remplaçant de Pickford avait l'occasion de se montrer samedi soir et il ne l'a pas manqué. Ramsdale a brillé sur la pelouse de Wolverhampton. Auteur de plusieurs parades décisive, le gardien d'Arsenal a marqué des points. Il est impeccable sur la ligne et dévie du pied un tir de Tonali pourtant dans une position idéale à quelques mètres du but (24e). En fin de première période, il sort en corner d'une belle claquette, une frappe de Pessina déviée qui partait sous sa barre (44e). Le portier de 24 ans a été très rassurant pour ses défenseurs.
FLOPS
Raheem Sterling abonné aux ratés
L'attaquant de Manchester City a été désigné capitaine par Southgate sur ce match. Si son investissement sur le terrain ne souffre d'aucune contestation, son jeu, lui, est très perfectible et critiquable. À 27 ans, l'ancien de Liverpool ne progresse toujours pas dans le dernier geste et se précipite dans certaines situations avec un gros déchet dans son jeu. Il manque une énorme occasion à 3 mètres du but en manquant son tir qui passe au-dessus du but de Donnarumma (52e) et rappelle son gros raté face à Lyon en Ligue des champions durant le Final Four 2020. Dans la foulée son tir trop écrasé est facilement capté (54e). 39 ballons touchés, 1 duel remporté sur 5 et 8 ballons perdus, Raheem Sterling doit mieux faire.
Abraham et Scamacca manquent le coche
Les deux attaquants n'ont pas réussi à se mettre en évidence. Tammy Abraham a eu très peu d'occasions de se montrer et a été très bien tenu par la défense centrale italienne composée de Gatti et Acerbi. Il a une occasion dès la 4e minute sur une mauvaise relance de Donnarumma mais il est gêné par un bon retour italien et son tir passe à côté. Au total, l'attaquant de la Roma n'aura touché que 24 ballons et remporté 3 duels sur 9. Le constat est le même pour Scamacca. L'attaquant italien a touché 30 ballons et en a perdu 13. Son tir dans la surface à la 42e minute est mal ajusté et passe au-dessus du but de Ramsdale. Peu d'occasions à se mettre sous la dent. Un match délicat pour les deux avants-centres.
Ligue des Nations : Mbappé sort (vraiment) les Bleus du trou en Autriche
Décevants et sans idées, les champions du monde ont arraché le nul à Vienne vendredi soir (1-1) grâce à leur attaquant star, entré en seconde période.
Konaté première, retour des frères Hernandez, Benzema-Griezmann devant... La compo probable des Bleus contre l'Autriche
Didier Deschamps devrait rester à quatre en défense mais opérer un certain nombre de changements pour affronter l'Autriche, vendredi soir, à Vienne.
Autriche-France : le but de la fusée Mbappé qui sauve les Bleus en vidéo
VIDÉO – Entré en jeu à la 63e minute, le Parisien a permis à la France de ramener un point de Vienne (1-1) ce vendredi.
Le Figaro
«La vague bleue Tiffany arrive»
Ivan LetessierRÉCIT - Le joaillier américain, acquis par LVMH début 2021, redouble d’ambitions pour rivaliser avec le français Cartier.
À Londres
Joue-la comme Beyoncé! Depuis vendredi, à Londres, les visiteurs de la Saatchi Gallery peuvent passer à leur cou le Tiffany Diamond, un joyau jaune de 128 carats porté par Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s et par Beyoncé dans la dernière pub du joaillier américain. Tiffany organise une exposition avec une partie des joyaux de la Couronne de France acquis par Charles Tiffany en 1887, des esquisses dessinées par les créateurs maison (Jean Schlumberger, Elsa Peretti, Paloma Picasso) et la robe noire Givenchy portée par Audrey Hepburn dans le film de Blake Edwards. Dans la dernière salle, où est exposé le Tiffany Diamond, l’appli mobile développée pour l’expo permet aux visiteurs d’arborer virtuellement ce collier sur leur smartphone. De quoi réaliser un selfie et se garantir un succès sur Instagram.
Avec cette exposition, qui devrait attirer plus de 150.000 visiteurs d’ici le 19 août, Tiffany réalise un nouveau coup de com. On ne les compte plus depuis que LVMH a acquis le deuxième joaillier au monde pour 15,78 milliards de dollars, le 6 janvier 2021.
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Dès le lendemain, les principaux dirigeants nommés par le nouveau propriétaire prenaient leurs fonctions à New York: Anthony Ledru, directeur général, et Alexandre Arnault, directeur exécutif produits et communication. «Nous avions un coup d’avance, car nous connaissions déjà les équipes de Tiffany, assure Anthony Ledru, qui fut patron des activités nord-américaines et membre du comex du joaillier de 2013 à 2014, avant d’être recruté par Louis Vuitton. Certains sont dans l’entreprise depuis vingt, vingt-cinq et même trente ans, ce qui est exceptionnel.» De quoi favoriser la prise de fonction dans un contexte compliqué par le télétravail.
«Les boutiques, les produits et la communication»
Les deux n’ont pas tardé à refaire parler de Tiffany, signalant un changement d’époque. Au début, c’est sur les réseaux sociaux et dans les pages de pub des magazines que la différence s’est fait sentir. Avec le cocktail préféré de LVMH: une dose de stars (Beyoncé, Jay-Z et Hailey Bieber ont signé des partenariats), une dose d’art (le groupe a acheté un tableau de Jean-Michel Basquiat utilisant le bleu Tiffany, couleur emblématique du joaillier), une dose de références à l’histoire de la maison fondée en 1837, une dose de collab (des séries limitées créées avec Patek Philippe, Daniel Arsham, Supreme et, bientôt, Pharrell Williams) et une pincée d’humour: le 1er avril 2021, Alexandre Arnault a annoncé que Tiffany troquait son célèbre bleu pour adopter le jaune…
«Chez LVMH, nous avons trois piliers pour faire croître nos maisons: les boutiques, les produits et la communication, résume Alexandre Arnault. La rénovation du parc de 350 magasins va prendre cinq ans, et lancer une nouvelle gamme de produits est un processus très long, qui prend vingt-quatre mois minimum. Le seul levier que l’on peut activer dès le premier jour, c’est la communication.»
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Parmi les campagnes les plus marquantes, celle lancée mi-septembre, avec d’une part une photo rassemblant Jay-Z, Beyoncé arborant le Tiffany Diamond et le tableau de Basquiat, d’autre part un film où Beyoncé reprend Moon River, la chanson entonnée par Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s. Signature de la pub: «About Love». Une référence à Love, l’une des collections phares de Cartier, le leader mondial de la joaillerie? «L’amour est une des valeurs de Tiffany, qui a inventé le concept de la bague de fiançailles en 1886, rappelle Anthony Ledru. Personne n’a le monopole de l’amour.»
Nouvelle collection en vue
Un peu plus tôt, le joaillier avait osé un slogan provocateur pour faire la promotion de ses bijoux en argent: «Not your mother’s Tiffany». De quoi susciter quelques réactions outrées. «C’est la première fois que Tiffany adoptait un discours aussi direct, souligne Alexandre Arnault. Nous voulions nous démarquer de l’univers telle mère, telle fille. Les clientes ne veulent pas ressembler à leur mère. Certains ont mal réagi sur les réseaux sociaux, mais cette campagne, qui nous a coûté très peu cher, a été triplement efficace: elle a fait bondir de 30 % les ventes de nos bijoux en argent, du jamais vu, elle a fait parler de Tiffany et elle a suscité l’intérêt des mères pour les bijoux que nous proposions à leurs filles.»
L’équipe dirigeante, entièrement renouvelée à coups de promotions internes et de recrutements externes (surtout d’anciens de Cartier, dont Nathalie Verdeille, directrice artistique, Thierry Vasseur, patron de la joaillerie, et Gavin Haig, directeur commercial), s’est penchée sur les lignes de joaillerie. «Avec les trois piliers Schlumberger, T et Hardwear, Tiffany a une offre produits très forte, souligne Alexandre Arnault. On ne s’en rendait pas compte à ce point avant de rentrer dans l’entreprise.»
La collection Knot, lancée l’été dernier, était dans les tiroirs avant l’acquisition. En quelques mois, la nouvelle équipe a apporté bien plus que sa touche. «Nous avons fait évoluer la collection, résume le directeur exécutif. Au départ, elle proposait à la fois des bijoux en argent et en or. Nous l’avons concentrée sur l’or.» Chainlink, le nom prévu, a été changé. «C’est le plus fort démarrage de l’histoire de Tiffany, poursuit le dirigeant. Les ventes de Knot sont au niveau de Hardwear. Son chiffre d’affaires est trois fois plus gros que ce que les équipes avaient anticipé avant notre arrivée.»
Nous voulons à la fois monter en gamme, avec nos collections en or et notre haute joaillerie, et garderune offre accessible
L’évolution de l’offre se poursuit. «Dans trois mois, nous lancerons une collection de bijoux en or à prix élevé, avec un design très puissant, unisexe, qui sonne comme une évidence, confie Anthony Ledru. Cela devrait être le plus grand lancement de la décennie pour Tiffany. Nous voulons à la fois monter en gamme avec nos collections en or et notre haute joaillerie et garder une offre accessible. C’est l’ADN de Tiffany.»
Le dernier pilier de la relance de Tiffany sera immobilier. Si la rénovation de l’ensemble du parc (350 boutiques) prendra plusieurs années, la plus rapide à se concrétiser sera celle du vaisseau amiral new-yorkais de la marque, installé sur la Ve Avenue, face à Louis Vuitton. Ce magasin, qui réalisait plus de 10 % du chiffre d’affaires mondial de Tiffany, est en travaux. Un chantier décidé par l’ex-direction, entamé début 2020 et repris en main par le nouveau propriétaire. «C’est un chantier pharaonique sur 10.000 mètres carrés, le plus grand jamais mené par une maison de luxe, assure Anthony Ledru. Nous avons tout revu de fond en comble: la décoration, l’imaginaire, tout a changé. Avant d’intégrer LVMH, Tiffany était piloté au trimestre, et le brief de la direction était d’ouvrir le plus tôt possible.» Bernard Arnault s’est personnellement impliqué dans ce dossier, confié à l’architecte Peter Marino. L’inauguration devrait se faire avant les fêtes de fin d’année.
Rénovation des magasins
Un nouveau concept a été testé à Paris au Bon Marché depuis décembre 2021. Le ticket moyen est deux fois plus élevé qu’ailleurs. «Ce sera la ligne directrice pour nos prochains magasins, confie Anthony Ledru. Ils seront plus modernes, plus féminins et plus raffinés. Ils permettront d’accompagner notre montée en gamme en racontant l’histoire unique de Tiffany. Nous avons un plan agressif mais réaliste de rénovation. En dehors des États-Unis, nous voulons plutôt des ambassades que des consulats. Les prochaines ouvertures sont prévues à Milan, Tokyo, Shanghaï et Pékin. Grâce à LVMH, Tiffany aura les moyens de rénover son parc: les capex pourraient tripler.»
Nos performances de 2021 sont un véritable renversement de tendance
Fort de cette relance amorcée alors que le secteur était porté par une franche reprise, 2021 a été record pour Tiffany. Selon les analystes, la marque a réalisé 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (3 milliards en 2020) et un résultat opérationnel de 778 millions. «Le marché américain a certes été porteur, mais cela n’explique pas tout, souligne Alexandre Arnault. Entre 2014 et 2019, les ventes de Tiffany ont été stables alors que le marché augmentait, et la maison a contre-performé en 2020. Nos performances de 2021 sont un véritable renversement de tendance. Nous avons créé un gap. La progression des ventes a été mondiale, avec une bonne performance au Japon et une croissance supérieure à la moyenne en Europe.»
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Le groupe ne compte pas s’arrêter là. Selon HSBC, Tiffany devrait enregistrer dans les années à venir une croissance plus forte que Cartier et réaliser un chiffre d’affaires de 6,4 milliards en 2024, contre 9,7 milliards pour le français. «La vague bleue Tiffany arrive, prévient Anthony Ledru. C’est une opportunité phénoménale pour les clients d’avoir un choix. Il n’y a plus de monopole et il y a de la place pour plusieurs acteurs. Nous sommes désormais, avec Cartier, dans la co-conquête.»
C’est dans la zone Amérique que Tiffany a le plus fort potentiel de croissance, selon son patron. «La réouverture du flagship de la Ve Avenue va rejaillir sur tous les États-Unis et dans le monde entier, assure-t-il. Nous avons de nombreuses poches de croissance en Chine, en Asie du Sud-Est (Malaisie, Indonésie, Singapour, Vietnam) et dans toutes les capitales européennes. Nous cherchons un flagship à Paris. Tiffany est une icône culturelle américaine, nous voulons en faire un pont entre les États-Unis et l’Europe.»
La France produit pour la première fois de l'électricité éolienne en mer
L'annonce a été faite ce vendredi par le consortium détenant le parc, qui comptera à terme 80 éoliennes, et RTE.
Porsche lance le forfait à 2899 euros pour changer tous les jours de voiture
Le constructeur automobile lance un forfait mensuel à Hambourg et Berlin qui permet à ses clients de profiter d'une gamme toujours plus diverse de voitures Porsche.
Les opérateurs de VTC veulent désormais prendre le taxi
FreeNow propose de réserver des taxis à Paris depuis quelques jours. Uber va le faire d’ici à fin juin à New York.
Le Figaro
Législatives 2022: Macron face aux enjeux à tiroirs d’une élection décisive
Arthur BerdahFrançois-Xavier BourmaudRÉCIT - Entré tardivement en campagne, le président redoute une majorité en trompe-l’œil, voire une majorité relative.
Le contrat est rédigé, il ne manque plus que la signature. Celle que les Français décideront d’apposer ou pas au soir du second tour des élections législatives. Car, si le président de la République a réalisé une performance inédite en étant réélu pour un second mandat, rien n’est encore vraiment joué pour lui. Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, impossible d’appliquer son programme. Pire, c’est même celui de la Nupes qu’il se verrait imposer en cas de cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon. Scénario rêvé d’un côté, scénario cauchemar de l’autre… Et, entre les deux, de multiples alternatives.
Autant d’hypothèses pour un scrutin à tiroirs, qu’Emmanuel Macron s’est donné un mois pour ouvrir les uns après les autres. En retrait depuis la fin avril, le chef de l’État a pris «quelques pas de recul» pour observer le paysage politique et assister à l’alliance inattendue de toutes les gauches contre lui. C’est le risque principal, l’alerte rouge. La dynamique est là. Elle fait planer une triple menace sur Emmanuel Macron.
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D’abord, celle de voir Jean-Luc Mélenchon remporter la majorité absolue en envoyant 289 députés dans l’hémicycle - de quoi permettre au leader des Insoumis de revendiquer Matignon. Ensuite, celle de n’obtenir qu’une majorité relative, façon IVe République, contraignant le chef de l’État à bâtir des coalitions de projet avec Les Républicains pour faire adopter le moindre texte - comme l’avait appelé de ses vœux Nicolas Sarkozy. Dernière menace, enfin, celle d’obtenir une majorité absolue en trompe-l’œil, où La République en marche (LREM) serait obligée de composer avec le MoDem et surtout Horizons pour gouverner. Deux alliés sur le papier.
Si, durant le premier quinquennat, le travail main dans la main a fonctionné avec les troupes de François Bayrou, l’entrée en scène d’Édouard Philippe promet de compliquer drastiquement les équilibres dans les prochains mois. «Loyal mais libre» depuis son départ de Matignon, le maire ex-LR du Havre veut désormais peser sur les décisions de l’exécutif. Avec la prochaine élection présidentielle en ligne de mire. Celle de 2027. Celle à laquelle, Constitution oblige, Emmanuel Macron ne pourra pas se présenter, interdit de briguer un troisième mandat consécutif.
577 circonscriptions
Pour Édouard Philippe, cela suppose d’obtenir un groupe qui le rende incontournable au vote de chaque texte de loi. Pour Emmanuel Macron, cela suppose à l’inverse de tout faire pour obtenir une majorité LREM à lui tout seul, histoire d’avoir les mains le plus libre possible pour agir. «Ce que Macron redoute, c’est que le maire du Havre lui pourrisse la vie après la présidentielle. Qu’il l’empêche, comme il l’a empêché en freinant ses ardeurs depuis Matignon. Qu’il règne sur un groupe à l’Assemblée, un bataillon qui pourrait se transformer en frondeurs», écrivent Agathe Lambret et Louis Hausalter dans L’Étrange Victoire (Éditions de l’Observatoire), livre qui décrit par le menu les atermoiements autour du chef de l’État durant la campagne présidentielle.
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D’où l’attention portée par le président de la République aux investitures de son camp pour les élections législatives. Une carte de France dont il a analysé les 577 circonscriptions et validé les candidatures une par une. Bien aidé en cela par le grognard en chef et manœuvrier breton Richard Ferrand. Objectif, donc, obtenir «une majorité forte et claire», comme l’a revendiqué Emmanuel Macron jeudi, en marge de son déplacement dans le Tarn. Où le thème de la sécurité dans les zones rurales a été rapidement abordé, pour laisser place à un discours de campagne en bonne et due forme. Notamment pour dénoncer les extrêmes qui «proposent d’ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre nation». Comme pour les élections européennes de 2019 et pour la dernière présidentielle, c’est dans la dernière ligne droite de la campagne que le chef de l’État est entré en piste. Mais dans l’urgence cette fois.
Brouiller davantage la ligne du président
Pensant avoir réussi le tour de force de réduire artificiellement le délai inédit de deux mois entre la présidentielle et les législatives, en faisant traîner en longueur l’annonce de son remaniement gouvernemental, Emmanuel Macron a réalisé tardivement qu’il avait laissé retomber l’effet de souffle de sa réélection. Si tant est qu’il y en ait eu un. Habitué jusqu’ici à ce que ses adversaires s’embourbent dans d’interminables luttes intestines et autres guerres fratricides, davantage préoccupés par leurs affaires de parti plutôt que par celles du pays, il s’est retrouvé pris de court par la constitution de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale sous le haut patronage de Jean-Luc Mélenchon. Une première. Jamais un tel rassemblement ne s’était jusqu’alors opéré derrière la frange la plus radicale de la gauche. La France insoumise en l’occurrence qui a su tirer profit du score dérisoire du PS (1,75 %) et de la contre-performance des Verts (4,63 %).
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Certes, Emmanuel Macron avait vu poindre le danger dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, opérant un virage à 180 degrés sur la gauche après avoir navigué cinq ans durant à droite. Face à Marine Le Pen, les réserves de voix étaient chez les Insoumis. Et c’est donc sans vergogne que le président de la République s’est tournée vers eux, allant jusqu’à reprendre l’idée de Jean-Luc Mélenchon sur la planification écologique. Il croyait avoir lancé un appât, c’était un boomerang. Qui lui revient en pleine face pour les élections législatives. Loin de s’accompagner de la fracturation tant attendue, sa tentative de triangulation a eu l’effet inverse: elle a replacé la gauche au centre du jeu. Et elle a contribué à brouiller encore davantage la ligne du président. Pour lui, il s’agit désormais de reproduire avec Jean-Luc Mélenchon aux législatives la stratégie qu’il avait adoptée avec Marine Le Pen à la présidentielle. La diabolisation.
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L'Humanité
Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk
ActuEngagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.
Vadim KamenkaDans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.
Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.
Des défaites successives
Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.
L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.
Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».
Ukraineliberté de la pressejournalistesGuerre en Ukraine Le Figaro
Atos: tensions au sommet sur l’avenir stratégique de la pépite technologique
Ingrid VergaraRÉCIT - Le directeur général et le président du conseil d’administration divergent sur le meilleur scénario à adopter.
À quatre jours de la présentation du très attendu nouveau plan stratégique d’Atos, les tensions qui divisent son plus haut niveau hiérarchique depuis plusieurs mois peinent à rester une affaire interne. Rodolphe Bellmer, son directeur général, et Bertrand Meunier, le président du conseil d’administration, sont à couteaux tirés sur l’avenir à dessiner pour la société technologique française, très fragilisée depuis deux ans. Au cœur de ce bras de fer, la très sensible division Big Data & Security (BDS), qui regroupe les activités calcul de haute performance, cybersécurité et intelligence artificielle. C’est sur elle que reposent les perspectives de croissance et de rentabilité du groupe, par ailleurs plombé par le déclin de ses activités historiques d’infogérance. Ces dernières représentent encore presque la moitié du chiffre d’affaires global, malgré les efforts d’Atos pour accélérer sa transformation.
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Pour donner à la branche BDS les moyens nécessaires à son développement, Rodolphe Bellmer a examiné toutes les options à sa disposition: une introduction en Bourse de ces activités afin de mieux refléter leur valeur mais compliquée par les conditions de marché très dégradées depuis quelques mois, une scission du groupe à la manière d’un IBM ou une alliance avec un autre partenaire industriel.
Mais le conseil d’administration a retoqué un premier plan stratégique, présenté par le patron d’Atos, le contraignant à décaler la promesse faite en début d’année aux investisseurs d’annonces pour le mois de mai. Bertrand Meunier, qui a pourtant piloté l’arrivée de Rodolphe Bellmer à la tête d’Atos, à l’automne dernier, en remplacement d’Elie Girard, aurait posé pour principes de conserver «l’intégrité et l’indépendance» du groupe, écartant de fait certaines options privilégiées par la direction générale. «Arriver à garder les deux est impossible», souffle un bon connaisseur du dossier. Du côté d’Atos, on reconnaît l’existence de certaines divergences au sommet, tout en les replaçant dans un contexte de discussions autour de tous les scenarios posés sur la table.
La pression sur Atos est forte de tous côtés. Les candidats intéressés par les activités d’Atos en matière de cybersécurité ne manquent pas.
Candidats sur les rangs
Thalès le répète ouvertement depuis plusieurs mois: il est intéressé par tout actif de cybersécurité disponible à la vente. Ses ambitions dans ce domaine sont très fortes. «Nous avons fait une croissance de 1 milliard d’euros en 2021. Notre objectif est une croissance de 50 % d’ici à 2024», réaffirmait son PDG, Patrice Caine, le 31 mai dernier. Ouvert à toute forme de structure, il exclut en revanche de reprendre d’autres activités que celles de BDS et ne lancera aucune opération hostile. Officiellement, aucune discussion n’a eu lieu, assure chacun des deux groupes.
Orange, lui-même en pleine réflexion sur sa filiale Orange Cyberdefense, est aussi intéressé mais seulement par une partie des activités de BDS. Et le groupe télécoms, qui vient de changer de gouvernance, planche sur son propre plan stratégique à présenter d’ici à la fin de l’année. Plus discret, Airbus, à travers sa filiale cybersécurité, serait aussi prêt à des coopérations. «Le découpage des activités stratégiques d’Atos est strictement impossible. C’est méconnaître l’imbrication étroite entre nos technologies de calculs et la cybersécurité avec le reste de l’activité», rappelait de son côté Bertrand Meunier dans une interview au Figaro en octobre dernier.
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Seule certitude à ce stade: rien ne se fera sans l’aval de l’État français, à la fois client d’Atos et actionnaire des trois autres groupes cités. Il veut une solution française et pérenne. À plusieurs titres, l’avenir d’Atos est hautement stratégique pour la France. Acteur majeur dans le domaine du calcul haute performance et du quantique en Europe, Atos gère - entre autres - les supercalculateurs de l’Otan. Il fournit aussi plusieurs solutions technologiques pour le ministère de la Défense et est aussi l’architecte de la cybersécurité pour les Jeux olympiques de Paris 2024. La séquence électorale prolongée n’aide pas à la décision.
Cette attente d’un cap clairement fixé et cette mésentente au sommet n’aident pas non plus le groupe, comme en témoignent plusieurs départs en interne, ni sa valorisation boursière, dont la baisse continue le fragilise toujours davantage. Le titre a encore perdu 45 % depuis le 1er janvier, sa capitalisation est tombée à 2,2 milliards d’euros vendredi. «Atos fait l’objet d’une attente croissance de la part du marché en vue d’annonce à la fois sur un changement de périmètres et ses perspectives de redressement des performances opérationnelles», estime un analyste financier d’Oddo BHF dans une note publiée jeudi. Plusieurs voix se demandent qui décide aujourd’hui de la stratégie au sein d’Atos. Réponse le 14 juin.
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Les possesseurs de télés Samsung pourront jouer aux derniers jeux vidéo de Microsoft sans acheter de console
Le service Xbox Game Pass sera directement accessible sur ces télévisions connectées à partir du 30 juin. Une connexion fibrée est recommandée pour profiter de ce «Netflix du jeu vidéo».
L'Europe impose enfin le chargeur universel d'ici 2024
Les petits équipements électroniques devront tous avoir le même type de branchement USB-C.
Regarder la vidéoBeaugrenelle, premier centre commercial français à accepter les paiements en cryptomonnaies ce mercredi
À partir de mercredi, il sera possible de régler ses achats en cryptomonnaies dans le centre Beaugrenelle à Paris.
L'Humanité
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe
DécryptageDepuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage
Gaël De SantisLes guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.
8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP
1 Une accélération de l’Europe de la défense
L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentPar ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine2 L'affirmation du rôle des États-Unis
Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.
Guerre en Ukraine. Biden, « roi » d’Europe, pense à PékinCe sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.
9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP
3 Une politique de souveraineté énergétique
Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.
Ukraine. Berlin suspend Nord Stream 2. Les conséquences ?Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités4 Un groupe de Visegrad désormais divisé
La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.
Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs5 Un renouveau de la politique d’asile
Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne El País (ESP)
Viajar a Yucatán siempre es una gran idea: playas caribeñas, gastronomía y patrimonio
MÉXICOHacienda, queso de bola, cenote o 'cuatrimoto' son conceptos con los que aquí el viajero se familiariza. Recorremos el Estado mexicano al encuentro de fascinantes experiencias más allá de Chichen Itzá y la cochinita pibil
Un artículo que pretenda hablar de las cualidades de Yucatán bien podría empezar a la sombra de un paraguas en la cola de entrada al yacimiento maya de Chichen Itzá, a la sombra de una ceiba —árbol sagrado de los mayas— o a la de una palapa improvisada en una playa de Progreso. También podría hacerlo sobre una barca ante esa mancha rosa que trazan los flamencos sobre el agua de Ría Lagartos. Incluso podría comenzar en la mesa del delicado restaurante Picheta o en el mercado de Mérida, o comiendo una marquesita en el paseo de Montejo de la ciudad o en uno de los tantísimos cenotes. O cientos de años atrás cuando el mundo maya ordenaba el caos, o en cualquiera de sus reservas ecológicas. O rezando el credo yucateco que dice: “Creo en el salbute y en el panucho, en el poc chuc de Ticul, los huevos motuleños y los lomitos de Valladolid. Creo en el frijol con puerco, en la cochinita pibil, el siquilpac, los papadzules y en el dulce de papaya con queso de bola…”. A nadie le extrañaría, seguro. Pero en esta ocasión el viaje va a empezar sobre el asiento de un cuatrimoto, como llaman a los quads en el pueblo de Izamal, con las manos al volante, a punto para arrancar, dispuestos a recorrer la primera de nuestras apuestas de una posible ruta por los lugares menos conocidos de uno de los Estados más turísticos de México.
01 Un pueblo mágico
Entre los muchos pueblos mágicos de Yucatán, Izamal es de los que más se acercan a esa distinción. La posibilidad de descubrirlo en cuatrimoto no debe pasarse por alto. La llaman la ciudad de las tres culturas. Su color es el amarillo por voluntad de autoridades y vecinos. En cuanto se pone un pie en el acelerador del vehículo y se desprecinta el paseo, se entiende por qué. Sus orígenes son más antiguos que los de Chichen Itzá y Uxmal (otra gran joya arqueológica), de ahí que algunos aún la conozcan como la ciudad de los cerros por la monumentalidad (entonces) de sus pirámides (hoy restos visibles). Los primeros asentamientos mayas de Izamal (que significa rocío que desciende del cielo) se remontan al siglo III y fue un gran centro de poder político y religioso, pero antes de la llegada de los españoles ya estaba abandonada. Sobre sus ruinas se construyó su mayor atracción. Todo gira (incluso el viajero en su cuatrimoto) alrededor del convento de San Antonio de Padua, especial por varios motivos: tiene el segundo atrio más grande del mundo y su superficie (unos 7.800 metros cuadrados) resulta ciertamente impactante. Cuando se piensa en esa preferencia por el espacio al aire libre se descubre que tenía una finalidad evangelizadora.
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En cualquier caso, qué bien queda el amarillo intenso del convento entre el cielo, tan azul, y el manto verde del jardín en el que las parejas se van describiendo mutuamente su mundo propio. Por supuesto el señor de la estatua es fray Diego de Landa, obispo que inició la construcción del convento en 1553. Cuando cae el día y afloja el sol, los visitantes estirados sobre el césped despiden la tarde tratando de ralentizar el tiempo y la permeabilidad de la belleza del cielo. Es entonces cuando resulta más asombroso entrar en la plaza vecina, a la que acuden en masa los pájaros que durante el día han evitado el calor. La línea melódica de sus cantos de alegría no resulta lírica, sino más bien estridente, pero igualmente es un espectáculo de esos que uno sabe que guardará en el recuerdo: podrá olvidar la plaza, pero no ese concierto.
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02 Un festival de sabores
Si se ha de elegir un restaurante estratégico, sin duda hay que decantarse por el Picheta, en Mérida, en el mismo corazón de la capital de Yucatán, con una terraza que guarda las mejores vistas de la plaza Grande y la catedral de San Ildefonso. El festival de sabores que poetiza la mesa concentra lo prehispánico, lo colonial y lo actual, y es ideal para descubrir (o volver) la cocina yucateca en su máxima expresión. Por supuesto, uno puede beber cerveza artesanal Ceiba (más yucateco, imposible), en cuya etiqueta se leen estos versos: “Quisiera ser mosquito / y entrar en tu mosquitero / para cantarte, bajito / canciones de Manzanero”, en recuerdo del gran cantante de boleros, cuyo nuevo museo Casa Manzanero, situado en el número 60 del paseo de Montejo, es una visita obligada; una cita con la sensibilidad hecha música y con la conciencia cultural de un yucateco carismático, alegre y solidario.
Tras el paréntesis melódico, atención al taco de cerdo pelón servido en tortilla de maíz azul, con aguacate, cebolla morada, cilantro y salsa habanera. Irresistible. Estamos en un edificio de más de 350 años, en el corazón del centro de Mérida, degustando gastronomía de origen, de evolución (de la tradición) y de autor.
03 Una hacienda
En Yucatán uno se familiariza rápido con conceptos como cenote, banco confidencia o queso de bola, y el concepto hacienda es muy digno de tener en cuenta. Muchas de ellas han sido reconvertidas en restaurantes y hoteles. Eran lugares en los que, en la época de la colonia, los conquistadores se instalaron en grandes terrenos donde se dedicaban principalmente a la agricultura y ganadería. En el siglo XIX muchas de ellas produjeron el henequén, el oro verde con el que se fabricaban las sogas. Hay incontables haciendas, para todos los gustos y de todas las medidas. Un ejemplo de hacienda bien conservada y reconvertida en hotel con muy buen gusto es la Hacienda Xcanatun. Se cree que fue construida alrededor del año 1800 sobre ruinas mayas de la época precolombina. Su arquitectura colonial se ha modernizado de manera armónica y consecuente. Casa de Piedra es el nombre de su restaurante y un punto de referencia en la ciudad de Mérida. La cocina de la chef zacatecana Reyna García se define como regional y espontánea, inesperada y sorprendente. Reinventa la tradición introduciendo contemporaneidad y jugando con pastas o risottos, algo muy atrevido en la cocina mexicana. Un viaje a los orígenes que por supuesto incluye platos míticos yucatecos como la sopa de lima y la cochinita pibil, pero diferentes a los que irremediablemente el viajero probará en otros lugares.
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04 Un sitio arqueológico
La mayoría de los viajeros que llegan a Yucatán tienen una primera cita con la arqueología en Chichen Itzá y una segunda en Mayapán. Sin embargo, hay otros sitios arqueológicos a tener en cuenta. Uxmal es el centro religioso más grande de la zona, floreció entre los años que van del 600 al 900 de nuestra era. Evidentemente, la Unesco lo declaró patrimonio mundial. Es ideal para entender la capacidad constructiva de los mayas, conocedores de las estrategias para el abastecimiento y almacenamiento de agua.
La presencia de iguanas caminando cerca de nuestros pies o tostándose al sol sorprende solo al inicio de la visita. La interpretación tradicional del significado de Uxmal es “tres veces construida”, lo que podría deberse a las ocupaciones sucesivas del lugar. También es posible que el vocablo ux (“cosechar”, en el maya yucateco) transmita la idea de las abundantes cosechas propias de la región Puuc, que conserva aquí el asentamiento más representativo de su arquitectura. Las fachadas están decoradas con mascarones de Chaac, el dios de la lluvia, paneles con jeroglíficos y altas cresterías. Entre los edificios más impactantes están la Pirámide del Adivino, la Casa de las Palomas y el Cuadrángulo de las Monjas.
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05 Una ciudad
Esta es una de las ciudades coloniales que mejor mezclan la conservación de la identidad y la del paisaje, estructurada, como es lógico, de manera cuadriculada a partir de su parque de la Mestiza o Zócalo, por lo que es imposible perderse (y cansarse, todo está cerca). En su ayuntamiento conviene prestar atención a los murales del yucateco Manuel Lizama sobre la historia de Valladolid. Más arte popular espera en la vecina Casa de los Venados y en el Museo de San Roque. Pero más interesante aún es la Calza da de los Frailes, una calle que conduce al parque de Sisal y a la iglesia y exconvento de San Bernardino de Siena, primera sede de los franciscanos aquí, un tesoro arquitectónico que con su imponente estructura y su discreto estilo franciscano se ha convertido es un ejemplo de conservación de patrimonio. En la calzada se entiende por qué Valladolid atrae a mochileros sofisticados y a extranjeros sin prisa alguna que se adaptan enseguida al ritmo de la ciudad y sueñan con quedarse. Los estudios creativos, las concept stores y los cafés con wifi y aire de coworking dan una alegría al viajero, pues a nadie le gusta más que le sorprendan.
06 Una comunidad maya
A apenas 30 minutos en coche de Chichen Itzá se encuentra el pueblo de Yaxunah, gestionado como una comunidad maya. La experiencia incluye una inmersión en el mundo del maíz, baños en el cenote de Lol-Ha (sin duda, de los mejores al aire libre) y, por supuesto, la comida: la cochinita pibil cocinada enterrada bajo la tierra, de la manera más auténtica. Se ofrece también la posibilidad de un taller de tejido y artesanía. El objetivo de la comunidad es compartir su cultura y tradiciones y mejorar a un mismo tiempo el entorno del pueblo.
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07 Una playa
Una opción de playa popular e insuperable por su autenticidad y capacidad de transportación a un mundo más primitivo, tan necesario en nuestro mundo globalizado, es Celestún. Al lado guarda una de las reservas naturales de flamencos más pictóricas del planeta, y sigue siendo inexplorada y hecha de elementos básicos: mar, arena y palapas (esas sombrillas creadas con ramas y troncos). Estamos en una península frente al golfo de México y solo sobra sol. Si se necesita algo más para pasar el día, en La Palapa de la Tía Candi se ofrecen ceviches hechos en casa. Nunca mejor dicho porque salen de la misma casa de Candi. Este tipo de pueblos y de playas (aún vírgenes; así era Tulum hace 20 años) inspiran el deseo de rebelarse contra la fugacidad de los viajes, que, como la vida, pasan más deprisa de lo que debieran.
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08 Ocho cenotes semivírgenes
Los cenotes son un reclamo constante e inevitable en cualquier ruta por Yucatán. Por más que al inicio puedan generar dudas, acaban generando adicción. Los hay cubiertos y los hay al aire libre, también subterráneos y kilométricos. Son tan fotogénicos, ay, que parecen puestos ahí como de encargo, para alargar el momento, pues no son lugares para decisiones precipitadas. Se observan con la mente y con los ojos, y se disfrutan con los cinco sentidos. Aunque hay parques temáticos con ellos como protagonistas como Tsukán o Chichikan, los más atractivos para aventureros e igualmente seguros son los cenotes semivírgenes.
Elegir uno, dos, tres o cuatro es tarea difícil que generará competencia; aun así, cuesta poco reconocer la belleza natural (y a menudo indecente) de cenotes paradisiacos como Kikil, en el municipio de Tizimín, cuyo baño en su manantial de agua dulce entre árboles, senderos, palapas y cantos de pájaros es a todas luces revelador. Si se visita Río Lagartos o San Felipe, Kikil es, claramente, digno de marcar en el mapa. Más cerca de Mérida y para amantes del buceo: Noh Mozón, “gran remolino” en lengua maya. Es un cenote semisecreto y semiabierto con bóveda, con una altura de 9 metros sobre la superficie del agua, un diámetro de 30 metros y 45 metros de profundidad. Como en otros tantos, se desciende mediante escalera de madera que deja en la plataforma desde la que conviene deshacerse del miedo cuanto antes. El cenote Nah Yah, a unos 45 minutos de Mérida, es una obra de arte de la naturaleza, empeñada en trazar en sus aguas azules unos juegos de luces que explican muy bien aquello de que el color es una circunstancia. Ejemplo digno de cenote caverna resulta Aka’ab Che’en, ideal para quienes no se resistan a la mezcla de aguas cristalinas y una bóveda con formaciones naturales de estalactitas, estalagmitas y oolitos. La espiritualidad convertida en agua y viceversa.
Desde el agua, con el pelo kixpol (rebelde), es una buena forma de despedirnos de Yucatán. Ahora que ya nos sabemos casi de memoria el diccionario yucateco, aún con el agradable dolor de las despedidas, es el momento de decir adiós al aire con el clásico autóctono “¡Vaya bien!”.
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Le Figaro
Nicolas Sarkozy: «Je suis libre comme quelqu’un qui s’est fait seul»
Charles JaiguEXCLUSIF - Il n’a pas soutenu Valérie Pécresse, et il a défendu une alliance de désistement avec LREM. Ceux qui se battent encore sous les couleurs de LR lui reprochent de les passer par pertes et profits. En exclusivité, l’ancien président a répondu au Figaro Magazine.
A-t-il perdu la main? En s’abstenant de soutenir Valérie Pécresse, puis en défendant l’idée d’une alliance entre LR et LREM, Nicolas Sarkozy a ulcéré ce qu’il reste des électeurs du parti qu’il a dirigé à deux reprises, entre 2004 et 2007 et entre 2014 et 2016. Dans les réunions publiques, les militants déçus ou en colère rappellent qu’ils contribuèrent au remboursement du «Sarkothon» après le dépassement des comptes de la présidentielle de 2012 - soit 11 millions d’euros. Ils ne lui pardonnent pas le rapprochement avec ce président à l’ubiquité idéologique suspecte, dont le slogan «et de droite et de gauche» est aujourd’hui augmenté d’une deuxième tentative de synthèse entre la verticale du pouvoir jupitérien et la consultation permanente, au détriment de l’Assemblée nationale, fort mal traitée pendant ce quinquennat.
Nicolas Sarkozy entend ces critiques. Il a connu, déjà, la haine des militants, et les accusations de traîtrise. C’était après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995. Sa traversée du désert d’alors dura jusqu’en 2002 et son arrivée au ministère de l’Intérieur n’advint qu’après la réélection de Jacques Chirac. À l’époque, il avait écrit un livre qui devait préparer son retour: Libre. Aujourd’hui, l’ancien président a retrouvé l’état d’esprit du non conformiste qu’il a toujours été.
«Pas de calculs d’apothicaire»
La teneur de la conversation que nous avons eue avec lui confirme qu’il ne regrette rien. Il était pourtant facile de maintenir une loyauté à l’égard de sa famille politique. Il pouvait le faire juste après la victoire de Valérie Pécresse, en décembre, et ensuite, quand il est devenu clair qu’elle ne pourrait pas se qualifier au second tour. Ses plus proches le pensent encore.
Mais il ne l’a pas fait. Et il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a aussi œuvré, en vain, pour que LR s’associe à LREM. Il a plaidé pour une alliance de gouvernement qui apporterait à LR des places dans le futur gouvernement. Il rappelle que le parti de Christian Jacob a finalement voté, entre 2017 et 2022, 70 % des textes présentés par LREM. Ces arguments n’ont pas convaincu, hormis quelques défections. Emmanuel Macron n’a pas droitisé son gouvernement, et LR a choisi de continuer sa route, en rappelant que rien ne l’empêche de soutenir, en temps utile, une éventuelle majorité macronienne.
À ces reproches fondés, il répond en avançant plusieurs arguments: «Je ne suis plus dans la politique. Je fais ce en quoi je crois. Je ne fais pas de calculs d’apothicaire. Il a été réélu, moi je n’y suis pas arrivé, même si c’était de peu. Il convient de mettre cela à son crédit.» Il y a bien sûr, dans tout cela, une part d’agacement à l’égard de Valérie Pécresse. Indéniablement, la dégradation de ses relations avec la candidate LR lui a ôté toute envie de la soutenir. Car dans les histoires politiques, se mêlent autant les considérations stratégiques que les relations humaines. Or, la brouille entre «Valérie et Nicolas» s’est transformée, à la surprise de tous, en la renaissance de la très ancienne querelle entre chiraquiens et sarkozystes. La maladresse de Valérie Pécresse décidée à ne se revendiquer que de Jacques Chirac s’est ajoutée à la susceptibilité de Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’a pas digéré que la gagnante de la primaire, qui lui devait beaucoup, ait dit à plusieurs députés qu’il vaut mieux que «Sarkozy ne se montre pas trop à cause des affaires». «Les affaires? Et Chirac, dont elle se réclame à tout propos, n’a-t-il pas été condamné?» ont fait observer ses proches.
À rebours, une entente s’est nouée entre les deux présidents. Ont-ils signé un pacte faustien, comme en étaient persuadés Valérie Pécresse, de nombreux dirigeants de LR ou Olivier Beaumont et Nathalie Schuk, auteurs du livre Chérie, j’ai rétréci la droite! (Ed. Robert Laffont), paru cet automne?
«J’ai voté pour vous!»
Nicolas Sarkozy lève les yeux au ciel. «Donnez-moi une raison pour ne pas lui parler. Je ne fais plus de politique, je n’ai plus d’obligation vis-à-vis de mon parti, mais j’ai une obligation vis-à-vis du pays. Si le président élu me demande de l’aider, je le fais. Je l’aurais même fait avec Hollande s’il n’avait pas voulu me détruire.» Lors d’un rendez-vous avec Christian Jacob, dont le bilan discutable à la présidence de LR comporte l’organisation tardive des primaires, Nicolas Sarkozy s’est moqué de ceux qui, comme Jacob, reprochent à Emmanuel Macron d’être trop à gauche: «Ah, parce que Chirac était de droite?», a-t-il lancé à ce chiraquien de toujours.
À ceux qui pensent que Nicolas Sarkozy a besoin d’une aide élyséenne pour adoucir les peines encourues dans ses divers procès, ses proches rappellent que la séparation des pouvoirs n’est plus une blague, et ils pointent le maigre résultat ; les sentences des juges, il est vrai, ont surpris par leur dureté. D’autres, y compris chez les amis de longue date, soupçonnent que la complicité élyséenne facilite la multiplication des contacts internationaux. L’ancien président juge la remarque dérisoire, lui qui vivait autant de ses voyages à l’étranger pendant le quinquennat Hollande.
En revanche, il admet ne pas être insensible à la manière dont Emmanuel Macron se réclame de lui depuis le début du premier quinquennat - par exemple sur la valeur travail. Lors de leur premier déjeuner avec Brigitte Macron, en juillet 2017, la nouvelle première dame ouvrit ainsi la conversation: «Que ce soit clair: j’ai voté pour vous en 2007 et en 2012, et j’en suis fière!» Il apprécie.
Toute cette complicité lui a-t-elle permis de tirer Emmanuel Macron vers la droite? Par intermittence, oui. Mais ces derniers temps, le président en exercice n’en fait qu’à sa tête. Qu’il s’agisse de la réforme promise des retraites, de la récente composition du gouvernement, ou de la décision de créer «un conseil national de la refondation», lequel ne servira qu’à introduire plus de confusion «participative» dans une démocratie représentative fragile.
Au gouvernement, Emmanuel Macron a nommé une première ministre marquée à gauche, un nouveau ministre de l’Éducation qui pratique le «wokisme de salon»,comme l’a dit la semaine dernière dans Le Figaro Magazine Pierre-André Taguieff, une ministre de la Culture qui jure par le rapport Sarr-Savoye sur la restitution des œuvres africaines installées dans nos musées au temps des colonies. Nicolas Sarkozy, pourtant, n’a cessé de pourfendre la «déconstruction» de l’histoire de France. De tout cela, il ne s’alarme pas.
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LR n’est plus «la droite populaire»
Car il y a aussi la stratégie. Et sur ce point, l’ancien avocat d’affaires et l’ancien banquier d’affaires sont comme des frères jumeaux. Ce sont des pragmatiques, qui déplacent les lignes partisanes en fonction des objectifs à atteindre. Pour l’un comme pour l’autre, la «triangulation» est le b.a.-ba de la politique. Aller chercher les électeurs du camp d’en face a été l’un des axes de conquête mais aussi d’exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy, qui a toujours revendiqué de «marcher sur les deux jambes».
Seule différence, mais de taille: Nicolas Sarkozy triangulait depuis la droite ; Emmanuel Macron triangule au carré, depuis le centre. De son côté, la droite s’est repliée. Nicolas Sarkozy pense que cette gymnastique de «l’élongation du muscle politique» lui manque. Il regrette le rétrécissement idéologique, qui ne peut mener, selon lui, qu’à l’échec électoral. «Il n’y a qu’une seule chose qui peut marcher: la droite populaire», nous dit-il. «Quand j’étais à la tête de l’UMP, puis de LR, tout le monde se côtoyait, nous prenions en permanence le risque du rassemblement, de Jean-Pierre Raffarin à Christine Boutin, de Nathalie Kosciusko-Morizet à Laurent Wauquiez.»
Ce dernier n’en a pas fait autant quand il a pris la tête de LR. Il a nommé François-Xavier Bellamy en tête de liste des européennes, un choix trop «sectaire» selon Nicolas Sarkozy. De même, il avait suggéré à Valérie Pécresse d’annoncer que Xavier Bertrand serait son premier ministre, et de prendre Guillaume Peltier en porte-parole. Elle ne l’a pas écouté.
La rupture, toujours
Enfin, l’ancien président prend sur la vie des partis une vue distante. Ils sont pour lui des nuages changeants sous le ciel hexagonal. Il rappelle que le chef de gouvernement n’est pas désigné par les partis. «Dans notre tradition politique, ce qui compte, c’est l’incarnation», conclut-il.
Or, il n’a été convaincu par aucune des tentatives de faire émerger un nouveau chef de LR. «J’ai toujours pensé que Laurent Wauquiez était celui qui avait le plus de talent. C’est à lui de savoir le concrétiser au service du collectif», nous dit-il. Il s’étonne que celui-ci n’ait pas pris son risque dans la bataille des législatives. Nicolas Sarkozy se souvient de l’avoir fait en 1999, lors d’un scrutin européen qui fut catastrophique pour la droite.
Ainsi en va-t-il de la vie des mouvements politiques: on s’essuie dessus ou on les porte au pinacle, en fonction des besoins. N’en a-t-il pas eu besoin pour gagner en 2007? Bien sûr. Il estime néanmoins que ce n’est pas le parti qui fait le destin présidentiel, mais l’expérience ministérielle. Que Giscard est devenu président par son appartenance au gouvernement, et non parce qu’il dirigeait les Républicains indépendants.
«Nous sommes un parti d’alternance, nous avons vocation à gouverner, et non à nous installer dans l’opposition stérile, et encore moins dans la démolition», prévient-il. Cet effort en vue de bâtir des passerelles n’est pas toujours récompensé. Son ancienne porte-parole, Catherine Vautrin, n’est pas devenue première ministre. Il avait aussi suggéré le nom de Christine Lagarde. Nicolas Sarkozy ne dit pas qu’il a eu raison à chaque fois. En 1994, son choix pour Édouard Balladur a été démenti par les électeurs.
«Je n’aime pas être enfermé»
Mais il tient avant tout à affirmer sa différence avec son camp, avec les siens, si telle est sa conviction. «J’aime les liens et la liberté, j’ai cette tension. Je n’aime pas être enfermé. Tout ça ne peut fonctionner que si c’est authentique. On m’a pardonné mon divorce, mon mariage, parce qu’à chaque fois, c’était sincère», nous dit-il, avant de nous rappeler, en reprenant les accents du tribun, tous les choix qu’il fit depuis qu’il est entré en politique: «Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait quand la majorité de mes amis pensaient le contraire. Quand je me suis présenté à la mairie de Neuilly, tout le monde était contre ; quand je me suis présenté au conseil général, tout le monde était contre ; quand j’ai accepté le ministère de l’Intérieur en 2002, tout le monde était contre ; quand je suis parti pour Bercy, tout le monde était contre ; quand j’ai quitté Bercy pour prendre l’UMP, tout le monde était contre ; quand j’ai voulu revenir au gouvernement, tout le monde était contre ; quand j’ai dit je ne serai candidat qu’au dernier moment, tout le monde était contre!»
Enfin, il ajoute: «Quand je suis revenu en politique en 2014, mes proches étaient d’accord, et ce n’est pas la meilleure décision que j’ai prise. Je ne suis pas plus intelligent que les autres, mais je ne raisonne pas comme les autres, vous savez pourquoi? Parce que je suis libre comme quelqu’un qui s’est fait seul. Quand je pense que Macron c’est la meilleure solution du moment, je le dis.»
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Le Figaro
Natacha Polony met fin à «Polonews», son émission quotidienne sur BFMTV
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 11/06/2022 à 18:17
- Publié
le 11/06/2022 à 17:46
Lancé en août 2021, le programme diffusé sur la chaîne du lundi au jeudi ne reviendra pas à la rentrée.
Natacha Polony, révèlent nos confrères du Parisien , abandonne «Polonews», l’émission qu’elle animait avec la journaliste Aurélie Casse du lundi au jeudi entre 20 heures et 21 heures, depuis août 2021. Pour des raisons d’emploi du temps. «Je l’ai fait pour Marianne, parce que l’émission nous assurait une visibilité, mais ce sont des horaires de dingues…», explique celle qui a pris la direction de l’hebdomadaire en 2018. Après y avoir écrit entre 2002 et 2009.
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«J’ai eu un plaisir immense à travailler avec Aurélie Casse qui est une excellente journaliste, en plus d’être drôle et sympathique», poursuit Natacha Polony. Dans «Polonews», Aurélie Casse et la chroniqueuse d’«On n’est pas couché» des années 2010 décryptaient l’actualité en cherchant, confiait Polony, à «y introduire en permanence du temps long, des références, et des sujets de fond.»
Toujours un billet sur France Inter
«Nous réfléchissons à poursuivre la collaboration avec Natacha Polony de façon plus souple», précise BFMTV au Parisien, qui rappelle que l’émission était avant tout destinée à couvrir l’année électorale. Ses audiences, quoique bien plus basses que celles de «L’Heure des pros 2» de CNews, n’étaient pas mauvaises, avec 200.000 à 300.000 téléspectateurs réunis chaque soir. Par quoi le programme sera-t-il remplacé? Yves Calvi, qui anime «Calvi 3D» depuis septembre 2021 entre 18h50 et 20 heures - juste avant «Polonews» donc - pourrait récupérer cette case.
Natacha Polony ne devrait en revanche pas quitter France Inter, où elle propose un billet tous les lundis, intitulé «En toute subjectivité», dans la matinale de Nicolas Demorand et Léa Salamé. De cette matinale partiront d’ailleurs à la rentrée Thomas Legrand et Charline Vanhoenacker. L’éditorialiste politique maison a décidé d’arrêter l’exercice qu’il poursuit depuis maintenant treize saisons. L’humoriste, elle, s’est vu signifier l’arrêt de sa chronique, qu’elle tenait depuis huit ans, par France Inter.
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Le Figaro
Sarah Knafo, «l’intrigante» conseillère d’Éric Zemmour... Les indiscrétions du Figaro Magazine
Carl MeeusCHRONIQUE - Petites phrases et coulisses de la semaine politique, par Carl Meeus.
Faire l’objet d’un livre à 28 ans n’est pas donné à tout le monde! Être au centre d’un récit politique, qui s’achève par l’évocation d’une ambition présidentielle, n’est pas banal non plus. C’est ce qui arrive à Sarah Knafo, jeune conseillère, confidente et bras droit d’Éric Zemmour, héroïne d’une enquête de deux journalistes, Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage pour leur livre intitulé L’Intrigante (Robert Laffont).
Sarah Knafo était inconnue du grand public il y a à peine un an! Même le petit milieu politique connaissait peu cette jeune énarque ambitieuse. Les Français l’ont découverte quand elle a fait, à son corps défendant, la une de la presse people aux côtés d’Éric Zemmour. Son rôle ne s’est évidemment pas résumé à être la compagne du candidat à l’élection présidentielle. Les auteurs montrent à quel point elle en a été au centre,voire l’inspiratrice. Une amie de la jeune femme témoigne: «C’est une histoire d’amour qui aurait pu changer l’histoire de France. Elle l’aime au point de lui faire croire qu’il peut être président. Peut-être même qu’elle y croit un peu.»
En tout cas, elle réussit l’exploit de le faire croire à des politiques aussi madrés que Philippe de Villiers ou Gilbert Collard. L’ancien candidat à la présidentielle et l’avocat qui a quitté le Rassemblement national pour rejoindre l’aventure présidentielle semblent accepter la prédominance de la jeune femme. Ils voient bien Éric Zemmour chercher son regard, attendre son avis, guetter son approbation. «Il faut demander à Sarah» est un refrain qui revient souvent. Comme l’écrivent les journalistes qui ont suivi la campagne, pour leurs rédactions, (Elle et TF1), «une forme d’osmose intellectuelle explique sans doute pourquoi cet homme sans expérience électorale a confié à une énarque de 28 ans la gestion de sa campagne. Logistique, déplacements, parrainages, financement… Tout passe par elle.»
«Où est Sarah?» Combien de gens ont posé cette question, montrant à quel point Sarah Knafo avait su se rendre indispensable? Pas seulement dans cette campagne. L’enquête des deux auteurs montre que dans son parcours, elle a toujours su se rendre indispensable. Notamment lors de son stage de l’ENA à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, à Pau,en 2018. Le préfet lui aurait mis l’évaluation maximale «pour récompenser son brio». Fait rarissime, elle aurait eu droit à une cérémonie de départ avec une centaine de convives, là où généralement les fins de stage se font de manière plus sobre.
Comme dans toute ascension fulgurante, il y a ceux qui voient les aspects positifs et ceux qui retiennent les côtés négatifs. «C’est la bonne vivante avec qui c’est sympa de passer du temps. Cela explique en partie l’importance de sa surface sociale. Elle est extrêmement agréable», loue un proche qui ne partage pas ses idées. Mais «il y a une part d’ombre chez elle, écrivent les auteurs. Est-ce que tout n’est pas calculé? Une forme de froideur par rapport à son ambition, un aspect glaçant. Toute personne est un moyen. Tout sert une cause.»
D’autant que la défaite d’Éric Zemmour n’est pas vue par elle comme un échec stratégique, mais une défaite sociologique. La guerre en Ukraine a modifié les équilibres. Les catégories socioprofessionnelles supérieures qui avaient apprécié le discours du candidat ont placé «les enjeux diplomatiques et militaires avant les considérations internes». Autrement dit, une partie de son électorat n’a pas voulu d’un changement de capitaine en pleine guerre en Europe. De quoi relativiser la défaite du 10 avril et espérer pour les années à venir.
De là à lui prêter à elle une ambition présidentielle? «Elle n’écarte aucune piste», assurent les auteurs. Et quand une femme, une semaine après le premier tour, lui lance «Sarah présidente», elle ne dénie pas et son visage s’éclaire. Celle qui a toujours été fascinée par le rôle joué par Marie-France Garaud auprès, notamment, de Jacques Chirac, n’a peut-être plus envie de rester «cantonnée dans l’ombre, sans jamais parvenir à happer la lumière».
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«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»
Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».
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LA VÉRIFICATION - «Si bonhomme tu vas le nommer !», a lâché l'insoumis Manuel Bompard en réponse à Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président».
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C'est le premier mariage de François Hollande, déjà père de 4 enfants qu'il a eus avec son ancienne compagne, Ségolène Royal.
Le Figaro
Un incendie maîtrisé dans l'Aude, un autre toujours en cours dans les Alpes-Maritimes
Le FigaroPrès de Narbonne, le feu a détruit une centaine d'hectares de végétation, malgré les efforts de centaines de pompiers. Un autre incendie sévit toujours près de Grasse.
Les incendies n'auront pas attendu l'été. Un feu s'est déclaré vendredi 10 juin à Ornaisons (Aude), brûlant une centaine d'hectares selon différents médias locaux, avant d'être maîtrisé. À des centaines de kilomètres de là, un autre feu sévissait toujours samedi en fin de journée près de Grasse (Alpes-Maritimes).
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À Ornaisons, le feu s'est déclaré vers 16h30, selon France 3 Occitanie, dans une zone décrite comme boisée et exposée au vent. Il aurait cessé de progresser aux environs de 21h45, grâce au travail de quelque 300 sapeurs pompiers, neuf avions et un hélicoptère qui ont été engagés sur la lutte. «On doit tous considérer qu'on est déjà en plein été, que le risque incendie est déjà fort, et que l'on doit redoubler de vigilance», détaille ainsi le colonel Jean-Luc Beccari, du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Aude. Toute la nuit a été consacrée à la maîtrise du feu et ce samedi, des fumerolles continuent d'occuper les pompiers pour éviter toute reprise.
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Dans les Alpes-Maritimes, un autre feu s'est déclenché à la mi-journée ce samedi, dans une forêt proche de Grasse à Spéracèdes. Un feu de broussailles en serait responsable. Selon France 3 PACA, 150 pompiers ont été déployés, la zone étant escarpée et difficile d'accès. Des habitations et une usine de parfum ont été protégés.
Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police
La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
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ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.
Le tueur schizophrène de deux soignantes à Pau autorisé à quitter une unité pour malades difficiles
Romain Dupuy avait été reconnu pénalement non responsable de ses actes et placé en hospitalisation complète sans consentement à l'UMD de Cadillac, en Gironde.
Le Figaro
Procès Depp vs Heard : «Aux yeux de la société, une femme victime se doit d'être parfaitement irréprochable»
Léa MabilonINTERVIEW -. Johnny Depp est sorti victorieux du procès en diffamation contre Amber Heard, condamnée à lui verser 10,4 millions de dollars. Une affaire sur fond de violences conjugales qui interroge, en filigrane, sur la parole des femmes. Entretien avec la sociologue Valérie Gorin.
«Un retour en arrière». C'est en ces termes que s'est exprimée Amber Heard, mercredi 1er juin, à la suite de l'annonce du verdict. Après six semaines d'un duel intensif et ultra-médiatisé, suivi par des millions de spectateurs à travers le monde, son ancien époux Johnny Depp est sorti grand gagnant du procès en diffamation qui les opposait, condamnant cette dernière à lui verser 10,4 millions de dollars. Ce procès faisait suite à une tribune publiée par l'actrice dans le Washington Post en 2018, dans laquelle elle se déclarait victime de violences conjugales. Un texte signé en plein cœur du mouvement Me Too, qui a fait d'Amber Heard une porte-parole.
«Je suis encore plus déçue quant à ce que ce verdict signifie pour les autres femmes. C'est un retour en arrière vers une époque où une femme qui parle publiquement est culpabilisée et humiliée», a ainsi regretté l'actrice d'Aquaman par le biais d'une publication sur Instagram, le mercredi 1er juin. Un message faisant écho aux craintes de nombreuses associations féministes, experts et sociologues, quant aux répercussions de cette affaire sur la libération de la parole des femmes. Interrogée par Madame Figaro, Valérie Gorin, sociologue à l'université de Genève ayant travaillé pendant six ans sur les enjeux de la célébrité, revient sur les retombées d'un tel procès.
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Madame Figaro . - Pourquoi le procès Amber Heard-Johnny Depp a-t-il été si polarisé ?Valérie Gorin. - Cette confrontation a été dévoilée au grand public, le juge ayant considéré qu'il était d'intérêt général de par la notoriété des deux acteurs et le sujet des violences conjugales. Cependant, le fait qu’il soit retranscrit à la télévision a permis aux gens de s’approprier le récit, de prendre possession de ce qu’il se passait à l'intérieur du tribunal et de se faire une opinion dessus. Or, la polarisation est surtout née du fait que dans les deux cas, les preuves fournies par les avocats ont laissé entendre que les deux étaient coupables de violences. Le fait que la culpabilité de l'un ou de l'autre n'ait pas été établie a engendré toute cette ébullition, car les gens ont besoin d'un coupable et d'un innocent.
« Les gens ont besoin d'un coupable et d'un innocent »
Pourquoi ce procès est-il devenu celui des «violences conjugales», alors qu'il s'agit, dans les faits, d'une histoire de diffamation ?En attaquant Amber Heard, Johnny Depp a voulu prouver qu’il était encore une célébrité bankable, mais surtout que son ex-femme mentait. En vérité, c’est un procès qui a posé principalement la question de la malveillance et de la médisance contre une personnalité publique. C'est plutôt le fait que Johnny Depp ait gagné si facilement le cœur de l’opinion, alors même que des preuves l'accablent également, qui a ravivé le débat des violences conjugales et des stéréotypes de genre.
En vidéo, le verdict contre Amber Heard risque de dissuader les victimes de violences de s'exprimer
C'est-à-dire ?Dans cette affaire, il n'y a pas un seul coupable. Et cela montre aussi que parfois la réalité est plus compliquée, qu'une victime n'est pas forcément celle qui reçoit des coups en pleurant, sans se défendre. Or, l'imaginaire collectif tend vers cela. Celui, d'un côté, de la femme tentatrice, manipulatrice, profiteuse, vénale, et de l'autre, de la femme victime qui doit être parfaitement irréprochable et innocente.
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Sur les réseaux sociaux, on parle effectivement de Johnny Depp comme martyr et d’Amber Heard comme une «mauvaise victime»...Amber Heard a pris des photos, des enregistrements, a filmé des scènes… Si l'on reprend ce vieil imaginaire, on va alors penser qu’elle avait fomenté tout ça dès leur mariage pour nuire à Johnny Depp, alors même que lui aussi l’a enregistrée. Or, une fois de plus, la femme victime se doit, aux yeux d'une partie de la société, d'être irréprochable, «complète». On la voit inévitablement comme celle qui subit, est terrorisée, se cache et évite les coups. Mais on doit à tout prix se séparer de cette vision, qui est très binaire. Il n'y a pas de mauvaise victime, il y a une victime, c'est tout.
À écouter, le podcast de la rédaction
Pourquoi les associations féministes parlent de «revers» pour le mouvement Me too… Qu'est-ce que cela signifie ? Parce que si on a blâmé Amber Heard pour avoir tout documenté durant son mariage avec Johnny Depp, on lui a aussi reproché de ne pas avoir eu assez de preuves à apporter pour le viol qu’elle décrivait (avec une bouteille, NDLR). Selon moi, nous sommes ici au cœur de la problématique de ce procès. La question de la preuve est très dérangeante et peut avoir de réelles répercussions pour la libération de la parole des femmes. Car, d'une certaine manière, cela laisse entendre que pour être une victime entendue, pour être jugée «fiable», il faut amener des preuves au-delà de sa parole. Et cela peut laisser penser que sans preuves très solides, traçables, enregistrées, votre parole, à l’avenir, n'existera plus.
Selon vous, ce procès peut-il menacer le mouvement ?Je ne pense pas, mais il laisse perplexe. Avec Me too on se disait que les mentalités allaient changer, que la suspicion allait être plus focalisée sur l'homme que sur la femme, mais c’est le contraire qu’il s’est passé. La réalité, c'est que les avocats de Johnny Depp n'ont pas eu beaucoup d'efforts à fournir pour faire renaître les vieux narratifs de genre, où les femmes sont toujours, d’abord, considérées comme suspectes.
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Le Figaro
La France métropolitaine gagne 3000 km de côtes
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INFOGRAPHIE - La limite entre la terre et la mer vient d’être recalculée. Des mesures plus précises allongent le littoral de plus de 3000 km.
Charles LescurierService InfographieDes côtes infinies. Quelle est la longueur de la côte française ? Si l’on en croit le mathématicien Benoît Mandelbrot, elle est infinie, comme les contours des nuages, les villosités intestinales ou le périmètre d’une feuille de fougère. Car ces structures sont fractales, elles se répètent quelle que soit l’échelle. Le chaos des baies, des criques, des pointes se redessine de la même façon, si l’on s'en approche ou si l'on s'en éloigne, si l'on zoome ou dézoome. Ainsi, plus l'unité minimale de mesure est petite, plus la longueur mesurée est grande.
Une limite dictée par la marée
C’est avec une précision de l’ordre de 5 m que la limite terre-mer vient d’être recalculée par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) et le Shom (Service hydrographique et océanographique de la marine). Elle se définit par la hauteur du niveau de la mer lors des grandes marées de coefficient 120, dans des conditions météorologiques normales, sans vent ni dépression. C’est la limite haute du rivage. Elle remplace l’ancien référentiel Histolitt devenu obsolète. Cette avancée s'est faite grâce aux développements des levés laser topographiques et bathymétriques et aux progrès dans l’analyse des données géographiques.
Un gain de 3 000 km
Ce détourage rigoureux jusqu’au fond des baies, des estuaires et des lagunes fait gagner 3 083 km aux côtes métropolitaines qui passent de 14 576 km à 17 659 km. Le pourtour Manche-Atlantique s’étend maintenant sur plus 11 000 km et le bord méditerranéen sur plus de 6 000 km. Le Finistère, avec son littoral très découpé, reste le département dont le linéaire côtier est le plus long, augmentant de 319 km. Dans le même temps, environ 33 000 îles ou îlots de plus de 10 m2 ont été comptabilisés.
La longueur côtière gagnée par les départements
Des impacts réglementaires
Ce relevé de meilleure résolution redessine les contours administratifs du bord de mer puisqu’il sert de référentiel à l’État pour la prise d’arrêtés, la matérialisation du domaine public maritime ou l’établissement de règles de navigation, avec des conséquences en matière de normes de sécurité, de qualification et de régime social des personnels… La limite terre-mer est aussi utile pour délimiter les aires marines protégées.
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Le Figaro
Retour en grâce ou tour de passe-passe : qu'advient-il réellement de Charlene de Monaco ?
La princesse a assuré son premier engagement officiel depuis quinze mois, le 30 avril. Un retour en grâce très attendu des Monégasques, après les multiples rumeurs de divorce et de fuite. Certains crient pourtant à la grande illusion.
Il s'est longtemps murmuré que la princesse ne «rentrerait pas» à Monaco. Qu'elle demeurerait pour toujours en Afrique du Sud. Officiellement, en raison d'une grave infection ORL, l'empêchant de prendre l'avion. Officieusement, par besoin de prendre ses distances avec le Rocher, loin de ses présumées relations tendues avec son époux, et de son supposé couple au bord de la rupture.
Des rumeurs que Charlene de Monaco a tôt fait de déjouer, en novembre 2021. Elle opère ainsi son grand retour dans la Principauté, après dix mois d'absence. Le soulagement sera de courte durée. Quelque temps après son arrivée sur le Rocher, le prince Albert II annonce que son épouse, «épuisée, physiquement et émotionnellement», a été admise dans un établissement spécialisé.
L'énigmatique vidéo de Charlene de Monaco
Une réapparition discrète
Après une longue période de convalescence - quatre mois - dans une clinique suisse, où elle aurait été soignée pour «une dépendance aux médicaments et aux somnifères», précisait la directrice de la rédaction de Voici, Marion Alombert, dans les colonnes du Point, Charlene regagne le palais le 12 mars. Puis accepte de réapparaître en public.
Quinze mois après son dernier engagement officiel, en janvier 2021, lors des célébrations de la Saint Dévote à la cathédrale de Monaco, la quadragénaire assiste au Grand Prix de Formule-E, le 30 avril. Oubliés le «half-hawk», cette coiffure inspirée des indiens Mohawks, et le look rock'n'roll qu'arborait la princesse en décembre 2020, qui avait étonné, voire choqué, dans leur entourage et le grand public. Elle opte cette fois pour une sage coupe de cheveux courte d'un blond platine, et une tenue grise des plus discrètes.
À cette occasion, Charlene de Monaco échange même quelques rires et sourires avec son époux. La mère des jumeaux Jacques et Gabriella, 7 ans, multiplie par la suite les événements officiels, du tournoi de rugby Sainte Dévote à la Fashion Week de Monte-Carlo, en passant par le Grand Prix de Formule 1. Elle y arbore une combinaison bleu pâle, imaginée par le styliste Terrence Bray, qui l'a également habillée durant ses festivités de mariage.
Un contrat à 12 millions d'euros
Pourtant, certains peinent à croire au scénario d'une félicité soudain retrouvée. Dans les colonnes du Daily Mail, Judi James, spécialiste du langage corporel, affirme ainsi que la princesse n'a montré «aucun signe de bonheur sincère» durant la course automobile. Elle ajoute que Charlene de Monaco a évité les «poses forcées» et «tactiles» avec son époux.
Une nouvelle preuve, s'il en fallait, que les spéculations autour d'un divorce imminent ne se sont pas essoufflées. Au point qu'une source anonyme évoquait dans les colonnes de Voici, début mai, l'existence d'un prétendu accord financier entre les deux époux. Selon le magazine, Charlene de Monaco aurait accepté de regagner la Principauté, à condition que son mari lui verse «12 millions d'euros par an».
Des rumeurs «malveillantes»
Une rumeur que le tabloïd Page Six s'était empressé de démentir. «Bien sûr, elle a signé un contrat prénuptial d'un montant généreux, mais Albert n'a pas besoin de la payer pour qu'elle reste», expliquait une source anonyme au média, le 11 mai. Avant d'ajouter : «Après une si longue absence, durant sa maladie, Charlene est vraiment heureuse d'être de retour auprès d'Albert et des enfants. Ils passent chaque fin de semaine dans leur maison de campagne. Albert soutient totalement Charlene et l'aide à composer avec ses œuvres de charité.»
En témoigne une interview accordée par le prince au Journal du Dimanche, le samedi 4 juin, au sujet de la période douloureuse traversée par son épouse et leur famille. «Nous avons évidemment été blessés par les rumeurs malveillantes qui ont été colportées, a-t-il déclaré. Mais nous avons su rester unis malgré la distance, nous nous parlions beaucoup.» Avant de poursuivre : «Aujourd'hui, Charlene est de retour parmi nous et c'est ce qui pouvait arriver de plus beau. Elle va mieux, nous pouvons enfin passer du temps ensemble. C'est un soulagement et une joie pour nous tous.»
Une survivante
Le message est clair : Charlene de Monaco est une survivante. La princesse a pansé ses blessures, et elle est bel et bien de retour. Ce que confirme la principale intéressée à Monaco-Matin, le 24 mai. «Mon état de santé est encore fragile et je ne veux pas aller trop vite, nuance-t-elle. Le chemin a été long, difficile et si douloureux. Mais aujourd'hui, je me sens plus sereine.» Quant aux rumeurs autour de «divorce» ou d'une «nouvelle demeure en Suisse», la quadragénaire les qualifie de «regrettable».
«Comme tout un chacun, nous sommes des êtres humains et comme tout être humain nous avons des émotions, des fragilités, seulement notre famille est médiatiquement exposée et la moindre faiblesse est relayée», explique-t-elle. La quadragénaire rappelle tout le «soutien» que lui a témoigné le prince Albert durant sa convalescence. Ce dernier ayant fait tout son possible «pour (la) protéger et protéger (leurs) enfants». «Je suis très heureuse d'être de retour chez moi à Monaco et auprès de ma famille», souligne-t-elle.
Une nouvelle absence
Pourtant, le 5 juin, le prince Albert II apparaît de nouveau seul à l'édition 2022 du Riviera Water Bike Challenge, une course au départ du Yacht Club local. La veille, le palais de Monaco annonçait que la quadragénaire avait contracté le Covid-19. «Se conformant aux règles sanitaires en vigueur, la princesse Charlene observera une période d'isolement de plusieurs jours», peut-on lire dans le message officiel. Le communiqué assurait que son état de santé n'inspirait «aucune inquiétude». Les Monégasques n'en demeureront pas moins aux aguets, dans l'attente de la prochaine apparition de cette princesse au destin troublé.
Procès Depp vs Heard : «Aux yeux de la société, une femme victime se doit d'être parfaitement irréprochable»
INTERVIEW -. Johnny Depp est sorti victorieux du procès en diffamation contre Amber Heard, condamnée à lui verser 10,4 millions de dollars. Une affaire sur fond de violences conjugales qui interroge, en filigrane, sur la parole des femmes. Entretien avec la sociologue Valérie Gorin.
Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp
L'acteur a remporté, le mercredi 1er juin, son procès en diffamation contre Amber Heard. Et ce, en partie grâce à Camille Vasquez, membre essentielle de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.
Le Figaro
Lyon : une figure de l'ultradroite locale en garde à vue, soupçonnée d'agression au couteau
Cet ancien membre de Génération identitaire aurait été reconnu et interpellé «par des jeunes hommes», «peu de temps après un collage organisé là par le candidat Nupes» aux législatives, selon Libération.
Une figure de l'ultradroite lyonnaise a été placée en garde à vue dans la nuit de jeudi à vendredi pour des faits de violence avec arme à Lyon, a-t-on appris samedi de source judiciaire, un acte dénoncé par le candidat Nupes de la circonscription.
L'auteur présumé des faits est un ancien membre de Génération identitaire, association dissoute en mars 2021 qui avait notamment défrayé la chronique au printemps 2018 en menant des patrouilles anti-migrants dans les Alpes.
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Il est en garde à vue pour «violence avec arme au préjudice de deux victimes» et «violences sur personne dépositaire de l'autorité publique», a indiqué le parquet de Lyon à l'AFP, confirmant une information du journal Libération .
«L'enquête se poursuit pour déterminer les motifs et les circonstances exactes de la commission des faits», poursuit le parquet, qui ne donne pas plus d'information à ce stade sur les victimes.
Opération de collage
Selon Libération, les faits se seraient déroulés dans le quartier des pentes de la Croix-Rousse, «peu de temps après un collage organisé là par le candidat Nupes» aux législatives dans cette circonscription, Raphaël Arnault, ancien porte-parole du collectif «antifa» Jeune Garde de Lyon.
Le membre de l'ultradroite aurait alors été reconnu et interpellé «par des jeunes hommes», et en aurait agressé deux à coups de couteau, selon Libération, l'un à la gorge, l'autre au bras.
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Sur son compte Twitter, Raphaël Arnault a dénoncé une «attaque raciste au couteau par un des leaders identitaires (que nous connaissons bien à Lyon)», publiant une photo d'une des deux victimes présumées, atteinte au cou.
«Aucun élément» de l'enquête «ne permet d'affirmer que les victimes puissent être des militants oeuvrant au soutien d'un candidat à la députation», a cependant précisé dans l'après-midi le parquet.
Ce dernier a requis le placement en détention provisoire du suspect, qui devrait être jugé en comparution immédiate lundi.
«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018
ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.
Ligue des Champions : les images de la police conservées, pas celles du Stade de France
Le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), a indiqué que les images filmées autour du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.
Regarder la vidéoSaône-et-Loire : une adolescente retrouvée morte poignardée, son petit ami de 14 ans a avoué les faits
La dépouille de la jeune fille a été retrouvée jeudi matin derrière l'école de Clessé. Une information judiciaire a été ouverte.
Regarder la vidéo Le Figaro
Mercato : Aurélien Tchouaméni signe au Real Madrid (officiel)
Le milieu de terrain français s'est engagé avec les Merengue pour les six prochaines saisons.
C'est déjà la fin d'un suspense qui n'aura finalement pas été très long. Ce samedi, à travers un communiqué, le Real Madrid a officialisé l'arrivée d'Aurélien Tchouaméni pour les six prochaines saisons, soit jusqu'en juin 2028. Si le texte de la Maison Blanche n'indique pas les modalités de l'accord trouvé avec l'AS Monaco, le très informé Fabrizio Romano, pour sa part, évoque une opération d'un montant de 100 M€, dont 20 M€ de bonus. L'international tricolore, un temps pisté par le Paris Saint-Germain, sera présenté ce mardi midi.
À VOIR AUSSI - Le meilleur d'Aurélien Tchouaméni avec l'AS Monaco
Un Français de plus au Real Madrid
Arrivé sur le Rocher à l'hiver 2020 en provenance des Girondins de Bordeaux contre un chèque de 18 M€, le milieu de terrain s'est rapidement imposé comme l'un des meilleurs joueurs de Ligue 1 à son poste. Ses très bonnes performances avec le club de la Principauté lui ont ouvert les portes de l'équipe de France, avec qui il s'est également distingué depuis septembre 2021. Chez les Merengue, Aurélien Tchouaméni ne devrait pas être trop dépaysé. En effet, il va retrouver plusieurs de ses compatriotes, en l'occurrence Ferland Mendy, Eduardo Camavinga et Karim Benzema. La question qui se pose désormais pour lui est de savoir quelle sera son adaptation dans une équipe qui vient de remporter la Ligue des champions.
Mercato : «Si le PSG veut Galtier, il ne faut pas trop qu'il tarde», glisse Fournier, directeur du football de Nice
Interrogé par nos confrères de L'Équipe, Julien Fournier met les points sur les i concernant un potentiel départ de son entraîneur dans la capitale.
Ligue 2 : Costil quitte les Girondins de Bordeaux (officiel)
Une fin d'aventure au goût amer. Les Girondins de Bordeaux ont annoncé que Benoît Costil ne prolongera…
Dates, horaire décalé, montants à la hausse : cinq questions sur le mercato estival 2022
L'édition 2022 du mercato estival de football ouvre ses portes ce 10 juin. Ses chiffres vertigineux devraient se rapprocher de ceux de l'ère pré-Covid.
Le Figaro
La semaine du FigaroVox - «Législatives: abstention ou désertion ?»
Alexandre DevecchioRetrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.
Chers abonnés,
Si Jean-Luc Mélenchon se voit déjà premier ministre, le grand vainqueur de ces législatives pourrait bien être l'abstention. Après des niveaux de participation historiquement faibles enregistrés lors des municipales de 2020, des régionales et départementales de 2021, et dans une moindre mesure lors de la présidentielle, la grève des urnes s'annonce encore une fois massive, en particulier dans les catégories populaires et chez les jeunes.
Dans la grande enquête Ipsos réalisée fin mai auprès de près de 12.000 personnes, on mesurait un potentiel de participation de 66% chez les 70 ans et plus (soit 11 points de moins que lors de l'élection présidentielle), et de 32% chez les moins de 25 ans (26 points de moins qu'à la présidentielle), rappelle le sondeur Mathieu Gallard dans nos colonnes. De la même façon, les catégories populaires votent systématiquement moins que les seniors et les catégories moyennes/supérieures. Une tendance qui, selon Gallard, avantage la majorité présidentielle, le vote en faveur d'Emmanuel Macron s'étant caractérisé par une forte surreprésentation des seniors et des inclus, explique-t-il.
Dans ce contexte, «la révolution par les urnes» promise par Mélenchon n'est sans doute pas pour demain. La non-représentation de toute une partie des Français à l'Assemblée nationale n'en demeure pas moins un grave problème démocratique, laissant augurer un quinquennat riche en turbulences politiques et sociales. Les facteurs d'explication de cette fracture démocratique sont multiples: incompréhension des enjeux, désaffiliation d'une partie des Français, crise de la représentation. Le début de réponse apporté par le président de la République, à travers son Conseil national de la refondation, inspiré du Conseil national de la résistance, ne pourrait faire qu'ajouter à la confusion politique et institutionnelle. «Les principes du CNR étaient précisément à l'opposé de l'idéologie dominante actuelle et des politiques qui en émanent en particulier l'affaiblissement des services publics, notamment scolaires et hospitaliers, le démantèlement des structures de l'État (suppression des corps préfectoral et diplomatique) et le déclin de la solidarité nationale, au profit d'une start-up nation», constate Maxime Tandonnet, rejoignant les analyses d'Arnaud Teyssier.
En outre, les acteurs du CNR étaient forts d'une légitimité historique incontestable et sa composition couvrait une large partie du spectre politique de l'avant-guerre, y compris les communistes et certains nationalistes. Le Conseil national de la refondation version Emmanuel Macron devrait réunir des «forces politiques, sociales, associatives ainsi que des citoyens», c'est-à-dire des personnalités pour la plupart non élues dont la légitimité démocratique sera faible. Au risque d'achever la dévitalisation du Parlement et de déposséder encore davantage les Français de leur souveraineté…
Bonne lecture et bon week-end,
Alexandre Devecchio
Le grand entretien du Figaro Magazine
Dans son Manuel de résistance au fascisme d'extrême gauche, l'avocat Gilles-William Goldnadel dénonce la complaisance de la gauche, mais aussi de la droite, avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. S'il ne reprend pas à son compte le terme d'«extrême gauche», le journaliste Renaud Dély, auteur d'Anatomie d'une trahison. La gauche contre le progrès s'inquiète, lui aussi, de la dérive d'une certaine gauche radicale.
À lire sur FigaroVox.
Les débats de la semaine
Quelles seront les conséquences, à long terme, de l'inflation? La guerre en Ukraine et la reprise concomitante sur tous les continents ont contribué à la hausse des prix, mais celle-ci a aussi des causes de fond, explique François Lenglet. Selon le journaliste économique et essayiste, «on voit déjà poindre, avec le retour de l'inflation, l'inversion de rapports de force qu'on croyait établis. Voilà trente ans que le consommateur imposait sa loi au producteur, le pouvoir est en train de changer de main».
Pourquoi la Nupes ne représente pas le «bloc populaire» dont elle se revendique : Pour le politologue Jérôme Sainte-Marie qui a théorisé l'existence d'un nouveau clivage politique opposant un «bloc populaire» à un «bloc élitaire», la Nupes ne répond pas aux aspirations des catégories populaires. En troquant l'assimilation pour la créolisation, elle renonce à l'ambition de porter leur voix, argumente-t-il.
La France entre la condamnation des crimes de guerre de l'armée russe et la realpolitik : Sur un plan strictement géopolitique, la volonté répétée d'Emmanuel Macron de ne pas «humilier la Russie» est compréhensible. Mais cette position est intenable, car elle revient - au nom de la realpolitik - à donner un blanc-seing aux exactions passées et à venir de l'armée russe, argumente l'historien Thierry Wolton.
Créolisation, inclusion, assimilation: comment réussir l'intégration culturelle des populations immigrées? L'essayiste Max-Erwann Gastineau analyse la «tripartition» partisane qui structure le débat autour de l'intégration culturelle des populations immigrées. L'apparition des termes «créolisation» et «inclusion», outre celui, traditionnel, d'«assimilation», révèle le poids pris par la question de l'immigration.
En ne faisant pas campagne, la droite a-t-elle perdu la bataille culturelle? Après leur défaite à l'élection présidentielle, les leaders de droite semblent avoir renoncé à mener un combat politique aux législatives, analyse le politologue Arnaud Benedetti. Ce faisant, ils ont laissé le champ libre à la gauche, juge-t-il.
De quoi la grève des soignants est-elle le nom? Pour le médecin Gérald Kierzek, «on assiste à la tiers-mondisation du "meilleur système de santé au monde"». Une vraie réponse doit être apportée, enfin, à la crise qui frappe les urgences et l'hôpital, argumente-t-il.
L'essai de la semaine
Pour l'auteur de La parenthèse boomers, François de Closets, tous les choix collectifs de la France depuis des décennies portent préjudice à la jeunesse. À la logique individualiste de cette génération doit succéder une nouvelle cohésion sociale qui permettra de répondre au défi du vieillissement, plaide l'auteur.
À découvrir sur FigaroVox.
Le Figaro
Alimentation, drainage, cryolipolyse… Tout ce qui marche pour dégonfler et raffermir
Laurence Negroni-NikitineOn oublie les diktats sur la minceur. En 2022, on mise sur la fermeté, la densité de la peau et l'harmonie de la silhouette. Massages, soins, nouvelles techniques, alimentation... Toutes les méthodes pour sculpter ses formes sans ramollir son moral.
L'âge, les grossesses, les régimes à répétition, l'abus de soleil… Le corps a de quoi flancher. Mais, aujourd'hui, une jolie silhouette, ce n'est plus une question d'âge ou de poids, mais d'harmonie, de fermeté et de bien-être. À tous les niveaux : en surface, avec une peau lisse et bien hydratée, dessous, avec des muscles toniques, entre les deux, avec un matelas dermique bien rebondi, des fibres de collagène et d'élastine pleines de ressort. Ça se joue même plus en profondeur, au niveau de l'hypoderme… La graisse honnie aurait en fait pas mal de qualités, en particulier celle de maintenir le tissu conjonctif en tension et de libérer des hormones bienfaisantes. Il ne faut évidemment pas oublier la posture, sans laquelle les plus «canons» perdent toute grâce et toute allure, ni l'équilibre intérieur, à la base de tout.
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Une symphonie qui s'orchestre au quotidien : avec une bonne hygiène de vie, de l'activité physique, des automassages et des soins adaptés, plus une bonne dose de confiance en soi et de zénitude. Pas besoin de se torturer, seule compte la régularité. Et quand on a un peu trop «lâché l'affaire», on n'hésite pas à se faire aider. Le «bodybuilding» se travaille à tous les étages. À chacune sa méthode… Et son budget.
En vidéo, ce qu'il se passe dans votre corps quand vous arrêtez le sucre
Boostée sous infrarouges
Avec Astra Body
L'accueil chaleureux dans cet appartement haussmannien nous donne presque l'impression d'être à la maison. Dans une salle de bains, on applique une crème anticellulite sur les jambes et on enfile un pantalon souple et protecteur. C'est le moment de s'allonger dans la capsule pour pédaler sous 50°C pendant 40 minutes. Des rayons infrarouges sont diffusés en parallèle pour améliorer la circulation des jambes et les rendre plus légères. À l'arrivée, on a bien transpiré et on a dégonflé.
45 € la séance. planity.com
Avec RIISE et Belleyme Paris
Ils se sont associés pour proposer une nouvelle expérience anticellulite. Dans le noir, on commence par une session de 50 minutes de RIISE yoga vinyasa et de renforcement musculaire pour transpirer en musique. Suivent 50 minutes de sauna Belleyme pour se détoxifier, détendre les muscles et finir le travail «brûle-graisses» grâce à un système de chauffage par rayonnement infrarouge. Un duo motivant pour se débarrasser de la peau d'orange.
55 € le pack de 2 fois 50 minutes. riise-yoga.com et belleyme-paris.com
Coup de froid bénéfique
Avec la cryolipolyse
«Cette technique intéresse toute personne souhaitant se débarrasser de la graisse localisée tenace et redessiner sa silhouette durablement, sans chirurgie», précise la docteure Nadine Pomarède, dermatologue. Elle élimine les cellules adipeuses inesthétiques, amassées sur certaines zones du corps (ventre, cuisses, fessiers, poignées d'amour, face interne des bras…) et qui sont difficiles à effacer, malgré les régimes et le sport. Grâce à un système de refroidissement contrôlé, le procédé cristallise les cellules graisseuses pour les détruire. L'organisme se charge ensuite de les éliminer naturellement et progressivement. Les résultats définitifs de la séance sont obtenus au bout de trois mois. En fonction de l'importance de la zone à traiter et de l'effet souhaité, 1 ou 2 séances sont nécessaires, avec un intervalle d'un mois entre chaque. Les tarifs varient entre 450 € et 1000 €, allant jusqu'à 2000 € si plusieurs zones sont traitées.
À partir de 450 € la séance. dermomedicalcenter.fr
Avec le Cryo-Stick My LD Body
Cet objet a été imaginé par Céline Aharoni, ambassadrice de la marque Biologique Recherche réputée pour ses soins du visage. Fondé sur le principe de la cryolipolyse, ce stick est à conserver au frigo, avant de masser chaque jour les jambes, les bras ou le ventre. En inox, ultraléger et ergonomique, il se manipule aisément. À la clé, une peau plus lisse, plus ferme, et un retour veineux relancé. Autre option : le soin en cabine. Dans l'idéal, comptez une cure de 5 séances de 1 heure, à raison d'une par semaine (120 € la séance).
90 € le Cryo-Stick. facialiste.com
Quoi de neuf, Docteur?
Les injections de SkinboostersLe microneedlingLes ultrasons : Bonnes vibrations
Chez Endosphères
«C'est un peu comme si cinq personnes vous pétrissaient la peau en même temps, explique Laura, la thérapeute qui officie. Grâce à un appareil vibrant aux cinquante-cinq sphères en silicone, on agit sur les trois types de cellulite, aqueuse, adipeuse ou fibreuse, la plus difficile à faire disparaître.» Pendant que les vibrations stimulent la production de collagène et l'élastine, les muscles travaillent en résistance, la circulation sanguine est activée et le système lymphatique relancé. Le résultat se voit dès la première séance, la peau est repulpée, lissée et plus ferme. Il faut compter en moyenne 12 séances, à raison de deux par semaine, puis une par mois en entretien.
120 € la séance de 45 minutes, prix dégressif en cure. endosphères.fr
Avec la gym tissulaire
Pas de corps d'été sans Cellu M6 qui, lui aussi, ne cesse de s'améliorer. Le nouveau protocole associe stimulation cellulaire mécanique et manœuvres manuelles pour défibroser les tissus, déstocker les graisses, relancer les échanges circulatoires, raffermir et relaxer. Aqueuse, adipeuse ou fibreuse, vade retro, cellulite !
65 € la séance de 45 minutes. endermologie.com
Avec un stimulateur de poche
L'électrostimulation est un très bon complément, qui s'utilise facilement sur le ventre, les cuisses, les bras ou les fessiers. Au bout de 5 à 6 semaines, les résultats se font sentir. Réputée, la marque Compex a mis sur le marché un appareil de taille mini, qui vous suit partout dans son étui bleu.
270 €. compex.com
Neuf huiles essentielles à avoir avec soi cet été
Musclée où on veut…
Le meilleur sport pour raffermir le corps entier, c'est la natation (et sa variante, l'aquagym) avec, en complément à la maison, un peu de gainage et de squats. Mais en groupe, c'est plus encourageant. Neoness vient d'inaugurer une nouvelle salle de sport en face de la BNF (Bibliothèque François-Mitterrand), dans le XIIIe arrondissement de Paris, avec un espace «booty factory» dédié au bas du corps : il réunit les quatre machines que les femmes affectionnent pour leurs cuisses et leurs fessiers. Plus besoin de chercher votre bonheur entre les barres de traction et les vélos elliptiques. «Tout est regroupé au même endroit, explique Sheraz, coach Neoness : la machine pour faire des relevés de bassin et activer l'arrière des cuisses ; le tapis- escalier, qui fait monter des marches pour éliminer la graisse en préservant la masse musculaire ; et la Smith Machine, qui permet de faire des squats et des fentes en s'aidant de la barre guidée, et donc accessible aux débutantes.»
neoness.fr
… Et dégonflée partout
Une silhouette redessinée, un corps tonique et une peau lissée, c'est la promesse du nouveau protocole GAD Detox Plus, d'Anne Cali. Le principe ? Un drainage lymphatique profond associé à sa technique GAD (Glisser, Appuyer, Décoller). Le premier assure un résultat instantané qui dure 24 à 48 heures, tandis que le second montre ses premiers effets au bout d'un à deux jours et dure plusieurs semaines. Enveloppée dans des serviettes chaudes et humides, vous profitez du massage dans un cocon à la fois efficace et relaxant. La perte en centimètres et le lissage de la peau se mesurent dès la première séance. En complément, Anne Cali propose un programme alimentaire riche en fibres et pauvre en sucres comme en gras, ainsi que des conseils sur mesure d'activité physique et de temps de marche quotidienne.
200 € la séance d'une heure ou 1 148 € la cure de 7 séances. annecali.com
Plus on mincit vite, plus on perd ses muscles en même temps
Oui au régime protéiné !
«Les amis du muscle et des tissus de soutien sont les protéines, rappelle Géraldine Lizard, coach sportive, d'où l'intérêt de garder une part de viande, d'œufs, de poisson et de laitages dans son alimentation. Les véganes et les végétariennes doivent bien équilibrer les apports en protéines végétales. Le sel et les sucres rapides, eux, stockent l'eau et le gras. Mais on fuit les régimes trop stricts. Plus on mincit vite, plus on perd ses muscles en même temps. Quand on reprend une alimentation classique, le gras remplace le muscle fondu, et la peau est encore plus molle qu'avant. »
Et les massages maison ?
Se masser cinq minutes tous les jours est un excellent moyen d'entretenir la souplesse de la peau, relancer les cellules endormies, stimuler la microcirculation, désengorger la lymphe et favoriser la pénétration des soins. Comment ? Des pieds vers le cœur, en mouvements circulaires sur le ventre ou en mimant la technique du palper-rouler : attrapez le pli de votre peau entre le pouce et l'index et faites-le rouler vers le haut, toujours en douceur pour ne pas «casser» les tissus.
Les sept erreurs à ne pas commettre avec les huiles essentielles
Soleil, grossesse, conservation, automédication... Avec les huiles essentielles, on ne sait jamais trop sur quel pied danser et les utiliser n'est pas sans risque. Guide des erreurs à éviter avec un spécialiste.
9 conseils tennis (et au-delà) de Patrick Mouratoglou, coach de Serena Williams
Le tennis, c'est le nouveau yoga ! Alors que Roland-Garros est à la fête, on se challenge comme une championne. Échanges avec Patrick Mouratoglou, le coach de Serena Williams.
L'Humanité
Madame Tout le Monde, anthologie de toutes pour tous
Nos recommandations culturellesPoésie La réinvention contemporaine des formes et des outils poétiques est en grande partie le fait des femmes. Marie de Quatrebarbes a demandé à 18 d’entre elles de contribuer à son ouvrage et d’en présenter 20 autres. Convaincant et passionnant.
Alain NicolasUne « pince temporelle » de douze ans, de 2008 à 2020. Tel est l’outil que se donne Marie de Quatrebarbes pour le « geste anthologique » qu’elle propose. Geste toujours périlleux : composer une anthologie est par définition faire des choix, laisser de côté tel ou tel texte, et devoir forcément en assumer les critères. Ce qu’elle fait clairement. L’ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité, ni même à la représentativité. Il n’est pas un utilitaire, moins encore un palmarès.
Madame Tout le Monde est aussi une autre formulation de Tout le monde se ressemble, titre d’une anthologie publiée par Emmanuel Hocquard en 1995, qui faisait litière de l’hypertrophie du moi poétique tout en mettant au premier plan la singularité du langage de chacun. Mise au féminin ironique, Madame Tout le Monde insiste tout autant sur le refus de la survalorisation de la figure du poète, risque qui ne guette guère, il faut le reconnaître, les femmes qui écrivent de la poésie. Le livre se présente comme la trace d’une « trajectoire personnelle » qui a mené l’initiatrice vers d’autres femmes, à qui l’ont liée des rencontres, des collaborations, des lectures, et qui ont publié leur première œuvre entre 2008 et 2020. Elle leur a demandé de produire deux textes, un inédit d’elles, et un second né de leurs pratiques de créatrices de revues, de traductrices, de leurs rencontres avec des domaines différents, arts visuels, musique, spectacle vivant. Madame Tout le Monde est donc une anthologie à deux degrés, les autrices choisies en composant, en fin de compte, la moitié du texte.
Madame Tout le Monde se construit ainsi sur le compagnonnage, la confiance, l’inattendu. Dans cette pincée temporelle saisie par Marie de Quatrebarbes se lit une « archive récente » du champ poétique contemporain. Elle est marquée par deux traits majeurs. L’un est la réinvention permanente des formes, le réinvestissement des terrains nouveaux par la poésie. Christophe Tarkos rappelait qu’il avait « cherché des emmerdes en employant le mot poésie ». Emmanuel Hocquard, plus sobrement, insiste sur le « malentendu sur le mot poésie ». Malentendu qui vient, poursuit Marie de Quatrebarbes, du fait que l’on attend d’elle des « formes identifiables (…) codifiées et convoyées par la tradition », alors que la poésie, au contraire, n’est qu’invention de formes.
L’autre est que cette réinvention est, depuis ces dernières années, massivement le fait de femmes. Madame Tout-le-Monde, puisque c’est le nom de la poète contemporaine, crée ses propres outils, sans l’ « emporte-pièce verbal » ni les « moules en silicone » de la panoplie pâtissière poétique, « faits pour supporter la cuisson et faciliter le démoulage ». Madame sort de sa cuisine, fabrique ses instruments, quitte à les détruire et à travailler à moule perdu. L’anthologie, loin de s’enliser dans les pièges de l’« écriture féminine », montre que cette liberté nouvelle est donnée à la poésie tout entière. Son caractère collectif en est à la fois la manifestation et le gage.
C’est ce travail de passeuses qui rend passionnant ce livre. On trouvera ainsi de petites anthologies d’Amandine André de la revue la Vie manifeste, Laura Vazquez de Muscle, A.C. Hello de Frappa, Cléa Chopard de l’Ours Blanc, qu’elles animent. Le choix est éclectique, Laura Vazquez proposant d’émouvants extraits de Voyage au centre d’un cerveau d’autiste, de Babouillec, et une magnifique traduction personnelle d’ Éliduc, de Marie de France. Muriel Pic dialogue avec le philosophe Maurice Merleau-Ponty. Carla Demierre propose Pauline Allié et Julie Sas ; Laure Gauthier, Rim Battal et Katia Bouchoueva ; Anne Kawala, Angéline Neveu ; Emmanuèle Jawad s’entretient avec Michèle Métail ; Marina Skalova traduit Galina Rymbu ; et Lucie Taïeb, Konrad Bayer.
On n’en finirait pas, entre retrouvailles et découvertes, de décliner le sommaire de ce passionnant ouvrage qui, même s’il ne se veut pas exhaustif, donne de belles vues sur ce nouveau paysage. Le lecteur curieux ne sortira de ce livre que pour se lancer sur l’une des nombreuses pistes qu’il ouvre. Au moment où la poésie s’expose en son marché, pourquoi ne pas faire le vôtre en prenant pour guide Madame Tout le Monde ?
www.marche-poesie.compoésieMarie de QuatrebarbesLittératureFéminisme Le Figaro
Bordeaux en primeur 2021 : notre top 10 des étoiles montantes du vignoble
Ella ListerEXCLUSIF - Quels sont les châteaux ayant le plus progressé en 2021 au sein du vignoble bordelais ? Notre équipe de dégustatrices du Figaro Vin vous dévoile sa sélection de 10 domaines à suivre de près.
Voilà maintenant des années que nous sillonnons le vignoble bordelais, visitons vignes et chais, dégustant encore et encore chacun des vins proposés, tout en dialoguant avec les propriétaires, dirigeants, techniciens, œnologues et négociants. C'est au travers de ces riches échanges que nous découvrons en avant-première les châteaux qui font bouger les lignes, dont les cuvées montent en gamme plus rapidement que celles de leurs pairs… C'est ainsi que nous avons composé cette sélection de 10 incontournables, qui comprend des vins très abordables en termes de prix – avec notamment un francs-côte-de-bordeaux à seulement 14,90€. Il est par ailleurs intéressant de souligner qu'une majorité des domaines mentionnés ici se trouvent en appellation Saint-Émilion, avec un château à suivre de très près, dont les vins ne cessent de gagner en qualité au fil des ans – sans pour autant atteindre des prix stratosphériques –, tandis qu'un autre s'apprête à profiter pleinement de l'arrivée à sa tête d'une jeune héritière au brillant parcours universitaire, ayant à la fois l'expérience, le vécu et la passion nécessaires à la production de véritables merveilles. Sans oublier deux pomerols, un pessac-léognan provenant d'un authentique château médiéval sis sur une mosaïque de terroirs uniques en leur genre, et enfin un bordeaux blanc à l'élégance toute bourguignonne, qui sera bientôt sur toutes les lèvres…
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Château La Gaffelière «Brillant, éclatant et infiniment délicat»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 94-97/100Prix : 56 €Une race déjà présente au nez, mesurée, une harmonie entre profondeur de fruit et sapidité de fleurs fraîchement coupées, de petits bourgeons printaniers. Divin en bouche, l'éclat et le toucher d'un kimono en soie. Un raffinement incroyable qui donne envie de le découvrir en bouteille.» Achetez ce vin en primeur
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Château Beauséjour Duffau-Lagarrosse «Plein d'assurance, d'éclat et de générosité »Saint-ÉmilionPrix : 105 €*Note Le Figaro : 94-95/100Un nez hédoniste de pivoine et de fruits mûrs et riches, comme un tas de plumes qui vous invite à vous jeter dedans. Ciselé et direct en bouche, doté d'un équilibre exquis, avec une finale crayeuse, aux notes de moka. Un premier vin entièrement fait par Joséphine Duffau-Lagarrosse, plein d'assurance, d'éclat et de générosité. » Achetez ce vin en primeur
Château Clinet «Impressionnant en bouche par la richesse de fruit»PomerolNote Le Figaro : 93-95/100Prix : 77 €*Le murmure d'une fée, le parfum des fleurs dans un jardin estival après le crépuscule (iris et lilas), avec des baies qui font ployer les tiges tant elles sont mûres. Impressionnant en bouche par la richesse de fruit, inattendue dans ce millésime frais et maussade. La texture veloutée caresse la bouche. La fraîcheur végétale de la sève des fleurs taquine les papilles.» Achetez ce vin en primeur
Château Laroque «La fraîcheur d'un jardin printanier»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 93-94/100Prix : 23,45 €Un merveilleux bouquet de fruits bleus et noirs, de chocolat, d'herbes aromatiques dans la fraîcheur d'un jardin printanier. Harmonieux en bouche comme une suite pour violoncelle de Bach avec la texture chocolatée de la caresse de l'archet.
Château Petit-Village «Précis, parfumé, radieux !»PomerolNote Le Figaro : 92-94/100Prix : 105 €*Vif, intense et captivant au nez, avec des fruits frais grisants et aromatiques. Un nouveau visage de Petit-Village, et cela dans un millésime pas du tout évident. C'est une panthère – exotique, forte, sinueuse, agile. La bouche est toujours sur le fruit, dominée par des framboises et des mûres acidulées. Un vin précis, parfumé, un peu épicé, et assez long en bouche. Radieux.» Achetez ce vin en primeur
Château Quintus «Une baignade envoûtante»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 92-94/100Prix : 90 €*Un bouquet frais et grisant comme une boule d'air fraîche sur le pont d'un voilier. Petites myrtilles sauvages, groseilles, rhubarbe. Délicieusement soyeux, comme une baignade envoûtante dans une mer caressante, fondant en bouche, avec une intensité de fruit qui se transforme en douceur en moka pour une finale élégante.» Achetez ce vin en primeur
Les Champs Libres «Délectable en bouche»Bordeaux BlancNote Le Figaro : 91-94/100Prix : 60 €Un nez complexe de poire, de zeste de citron fumé et de crème au citron. Délectable en bouche, avec une complexité salée et de délicieuses notes de tamarin, d'orange séchée et de camomille.
Château Berliquet «Un vin ultra frais»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 92-93/100Prix : 45 €Au nez, un vin ultra frais, avec un côté exotique qui vous emmène sur les vastes plaines d'altitude aux bords du cratère du Ngorongoro, où l'on respire un air raréfié, en assistant à la grande migration des animaux qui traversent. En bouche, c'est un vin complet, dont la matière se décline en différentes textures : satin et velours, soie et brocard. Floral, fruité et riche sur le palais, avec un esprit grégaire, une belle énergie se dégage de l'ensemble vers une finale salivante.» Achetez ce vin en primeur
Château Olivier «Une plénitude superbe»Pessac-LéognanNote Le Figaro : 90-92/100Prix : 23 €*Un nez classique, suave et authentique de fruit noirs scintillants (cassis), aux notes de pierre à fusil, de bois précieux, de feuille de cassis, de menthe et d'eucalyptus. En bouche, c'est un vin très abouti, rond et aérien, doté d'une élégance indémodable. Pur, raffiné et gourmand sur la finale, il révèle une plénitude superbe.
Château Marsau «De la fraîcheur et du fruit»Francs - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 89-90/100Prix : 14,90 €De la fraîcheur et du fruit, avec des épices douces et un côté lacté et soyeux. Les tanins sont présents, mais viennent toutefois souligner une grande fraîcheur, un joli croquant sur des notes de petites baies rouges. Un vin sympathique.
*Pour les vins qui ne sont toujours pas sortis en primeur, les prix affichés sont ceux du millésime 2020 (dans la majorité des cas, nous pouvons nous attendre à des prix similaires).
La Mer à Boire, un coin de Bretagne sur les bords de Seine
On se laisse embarquer par le charme de cette guinguette flottante à Asnières.
Vins du monde : notre palmarès des pépites méconnues à partir de 20 euros
CLASSEMENT EXCLUSIF - Australie, États-Unis, Italie, Autriche, Afrique du Sud, Espagne... Nous avons comparé les notes et la notoriété de près de 1500 références de vins étrangers. Découvrez ces crus sous-cotés et rares qui feront voyager vos invités.
L'Humanité
Un bouquet d’herbes séchées et de fleurs sauvages
Nos recommandations culturellesRecueil Jean-Michel Maulpoix vient d’être couronné par le Goncourt de la poésie. Il cultive avec art, dans Rue des fleurs, un rapport dynamique à la réalité concrète du monde, usant avec le même bonheur de la prose et du vers.
Muriel SteinmetzJean-Michel Maulpoix (né en 1952) vient de recevoir le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre. Il publie Rue des fleurs, un recueil de textes, dont certains relus, voire réécrits, bref, remis sur le métier. Les voilà autrement cousus, pièce à pièce, depuis jadis, où certains ont leur origine ; brassées d’ « images précoces » accointées à l’aujourd’hui. Sur cette « relecture-réécriture », dans un récent entretien, l’auteur parle de « yoga affectif ».
jardins ouvriers le long de l’autoroute
Ici, il a prélevé un titre, là un peu moins d’un texte, arrachant les mots à leur contexte initial pour mieux les rebouter ailleurs, comme on compose un bouquet à l’aide d’herbes séchées, de feuilles et de fleurs cueillies sur la route, puis redistribuées pour l’œil dans le vase. Il dit écrire avec « la mémoire de ses lectures » qui, tels des « poteaux d’angle » – la formule vient de Michaux –, lui servent de « repères ». Jean-Michel Maulpoix s’accorde ainsi une « pause lyrique », doublée d’un exercice de mémoire. L’ensemble tourne autour du texte Cimetière – initialement intitulé Toussaint – « Où n’entre plus le songe ni la rumeur/Ni le rayon de l’aube ni le murmure des voix d’amour (…) Où l’on ne vieillit plus, quittant d’un coup son âge et ses pensées ».
Il use avec le même bonheur de la prose et du vers, qui hante son écriture sur le ton de la basse continue. Le vers, en effet, donne le rythme et balaie d’un revers de main tout type de discours, de ceux qui finissent par faire la bouche sèche à ceux qui les profèrent. Maulpoix, lui, laisse entendre son propre souffle, défait la routine et tout prêt-à-porter du sens. Il avoue beaucoup « écrire à l’oreille ».
À la tête de la revue numérique de littérature et de critique le Nouveau Recueil, l’essayiste qu’il est aussi, qui fut d’abord édité chez Maurice Nadeau, se réclame volontiers d’un « lyrisme critique » ; sujet de sa thèse de doctorat, soutenue en 1987 à Nanterre. Il y prônait « l’implication subjective » et « le rapport dynamique avec la réalité concrète du monde ». Cette réalité est plus que jamais présente dans Rue des fleurs, qui s’ouvre sur une « banlieue pauvre », avec ses jardins ouvriers où « l’on voit le long de l’autoroute des carrés frisés de laitues », binés par « les petits vieux ».
« les émigrés qui marchent ne disent rien »
Au petit jour, apparaissent les travailleurs, « tous ensemble ils arrivent par le tram de 7 heures. Le bleu sent la Javel, la terre sent le goudron ». Le soir, « on entend des musiques aux portes », là « où les fenêtres sont bleues à partir de huit heures ». Et « les émigrés qui marchent ne disent rien, ne vont nulle part ». La phrase chez Maulpoix respire sans sinuer. La virgule est rare. Le poète cultive l’accident favorable à la combinaison phonique, si contraire au tout-venant de la signification. Selon son propre aveu, il y a chez lui « un chef d’orchestre invisible qui se cache dans la page ».
poésieprix goncourtLittérature L'Humanité
Prose. Dans le brasier du siècle
Nos recommandations culturellesDans Séculaires, Olivier Barbarant mêle souvenirs, douleurs intimes et violences de l’Histoire. Un recueil de chair et de larmes.
Sophie JoubertSéculaires, d’Olivier Barbarant, éditions Gallimard, 136 pages, 16,50 euros
«Q ue vaut un siècle dont les fils souffrent tant qu’ils se font bûcher ? » C’est sur ces mots incandescents, hommage aux immolés sur l’autel de l’Histoire, que s’achève (presque) Séculaires, recueil discrètement autobiographique où se nouent l’intime et le collectif. Entre vers libre et prose, Olivier Barbarant se retourne sur une vie commencée au milieu des années 1960 à Bar-sur-Aube, déployant d’abord son intériorité avant d’explorer le versant extime en inscrivant ses souvenirs dans une époque, une génération.
Construit en deux parties, le recueil s’ouvre sur l’image, entre rêve et éveil, d’un homme qui, par un matin d’été, aiguillonne le désir du poète en traversant un jardin. Qu’il soit souffrant ou désirant, le corps des hommes est l’un des motifs récurrents de la poésie charnelle et limpide d’Olivier Barbarant. Comme dans la Clé de chair, souvenirs de vibrantes sensations au contact d’une « forêt d’arbres humains » ou dans Adorations, où bras, torses, jambes et sexes d’hommes se font cartes, presqu’îles ou péninsules. Les attaches, qui ne se laissent pas saisir, nourrissent même le regret d’un poème jamais écrit intitulé l’Ode aux poignets d’hommes. Dans Amour, peut-être l’un des plus beaux et déchirants poèmes du recueil, c’est le corps gracile d’une femme, mère ou compagne, affaibli par la maladie et prêt à se casser, que tente de retenir le poète. Tout aussi précis quand il s’approche de la « chair des choses », comme dans le Goût de la craie, où il déjoue la nostalgie pour épuiser tous les sens du mot et de la chose dans un geste poétique qui fait écho à Ponge.
À la source du classicisme
Rétif à l’usage de la photographie et à ce qu’il nomme « l’appareil de mort », Olivier Barbarant préfère les souvenirs aux archives, au point de laisser l’oubli faire son travail de tri et d’« épure », cédant aux proches le soin de documenter sa vie. Si elle n’est pas photographique, sa mémoire convoque des images familières quand elle croise, dans Complainte à la charnière des temps, les grands événements de l’Histoire depuis 1981, l’élection de l’homme à la rose et le concert de Barbara, la chute du mur de Berlin et celle des tours jumelles, jusqu’à l’incendie de Notre-Dame brisant la flèche « comme un fétu ». Par sa densité et sa remarquable économie de moyens, ce poème semble contenir le projet d’ensemble d’un recueil qui puise à la source du classicisme : saisir l’inexorable course du temps et les assauts livrés contre le corps, retenir les morts qui jalonnent une vie trop brève.
poésieolivier barbarantLittérature Le Figaro
Climat et logement : le pont de Neuilly bloqué par des militants
L'action a été menée par le groupe «Dernière rénovation», dont une militante avait perturbé la semaine dernière une demi-finale de Roland-Garros.
Des militants environnementaux ont bloqué samedi matin la circulation sur le pont de Neuilly, dans la banlieue ouest de Paris, certains se collant la main au bitume, pour réclamer une loi sur la rénovation énergétique immédiate de tous les bâtiments de France, a constaté l'AFP.
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L'action du groupe «Dernière rénovation», dont une militante avait perturbé la semaine dernière une demi-finale du tournoi de tennis de Roland-Garros en s'attachant au filet, a duré au total une heure et complètement bloqué la circulation dans le sens de la sortie de Paris pendant une trentaine de minutes, créant de fortes retenues. Une douzaine de militants étaient assis sur la chaussée, alors que d'autres distribuaient des tracts ou allaient à la rencontre des automobilistes coincés, dont certains ont tenté de déloger les bloqueurs.
Main collée au bitume
Arrivée rapidement sur les lieux, la police a interpellé les manifestants et rouvert une voie du pont à la circulation, mais trois d'entre eux s'étaient collé une main au bitume avec de la super glue, nécessitant l'intervention de pompiers qui les ont décollés avec du dissolvant, avant qu'ils ne soient à leur tour menottés et interpellés.
«On ne peut plus rester les bras ballants, on n'a que quelques années face à l'urgence climatique, par rapport aux millions de victimes que peut faire cette crise, une garde à vue ce n'est pas grand-chose», a expliqué un des manifestants collés, qui s'est présenté comme Ronan, 22 ans, étudiant en école d'ingénieur.
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«Dernière rénovation» réclame le vote immédiat d'une loi visant à la «rénovation globale et performante du parc immobilier français d'ici 2040», sans coût pour les propriétaires les plus modestes.
Les manifestants ont reçu le soutien du photographe et cinéaste Yann Arthus-Bertrand, très engagé pour la planète, venu sur place filmer l'action pour un prochain film. «Je trouve ces jeunes gens très courageux. Ce n'est pas ma façon de faire, mais on a besoin de ça, ces gens ils se battent pour la Terre», a-t-il estimé.
Stade de France : les images de vidéosurveillance de la RATP ont également été détruites
À l’inverse, la SNCF a annoncé avoir «bloqué l'effacement» et conservé les images. La justice les a réquisitionnées ce vendredi, selon l'entreprise ferroviaire.
Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers
L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.
Métropole de Lyon : les Verts veulent créer des pistes cyclables non genrées
En charge de la voirie et des mobilités actives pour le Grand Lyon, Fabien Bagnon veut concevoir des pistes «inclusives».
L'Humanité
Le racisme s’entremêle à la lutte des classes
Nos recommandations culturellesEssai Dans son ouvrage, le philosophe Florian Gulli revient sur l’importante étude de l’historien marxiste C.L.R. James concernant la révolution de Saint-Domingue.
Florian Gulli propose dans ce livre très accessible une lecture de l’ouvrage majeur de Cyril Lionel Robert James, les Jacobins noirs. Né en 1901 dans les Petites Antilles, C.L.R. James publie en 1938 cette histoire de la révolution menée par Toussaint Louverture dans la colonie française de Saint-Domingue. Pour lui, l’événement « ouvre une gigantesque période d’émancipation au terme de laquelle l’esclavage va disparaître du continent américain ». Ce qui intéresse aujourd’hui le philosophe, c’est la manière dont James, en intellectuel marxiste, récuse l’analyse « raciale » en mettant en lumière les dynamiques de classes.
La lecture « raciale » – « esclaves noirs » contre « maîtres blancs » – était alors dominante dans le monde anglo-saxon. Ainsi, l’historien Lothrop Stoddard y voit le soulèvement des « sous-hommes » de couleur contre la « suprématie blanche »… Toute l’originalité de James réside dans la remise en cause de cette lecture « raciale » en montrant que « la question des races est subordonnée à celle des classes ». Florian Gulli suit alors les analyses minutieuses de C.L.R. James concernant Saint-Domingue pour souligner qu’il s’agit avant tout d’une société de « classes ». Les esclaves de la colonie n’ont pas toujours été des « Noirs » et la catégorie des « hommes libres » comprenait non seulement des « grands Blancs » mais aussi des « libres de couleur » et un ensemble hétéroclite de « petits Blancs » allant de la petite bourgeoisie à un véritable « lumpenprolétariat ». L’étude témoigne de la même exigence : ne pas traiter de façon abstraite la question du racisme et des classes.
Abolir le régime de propriété esclavagiste
Le cours des événements montre leur entrelacement. Si les « libres de couleur » se battent contre les discriminations raciales, ils refuseront de s’allier aux esclaves dont ils sont souvent propriétaires. Si la résistance des « Blancs » à la revendication égalitaire des mulâtres se comprend relativement au préjugé racial, elle a aussi à voir avec la question des classes car elle conduit à l’abolition de l’esclavage. Même lorsque la lutte des classes à Saint-Domingue dégénère en guerre des « races » avec le massacre des « Blancs », James montre que la haine raciale contre les Français se comprend sur fond de concurrence internationale et qu’elle a été attisée par la bourgeoisie britannique et américaine, se réjouissant de voir la France chassée de la « Perle des Antilles ». Le facteur racial n’est pas à négliger. Mais, en suivant attentivement la logique des moments révolutionnaires, ce seul facteur se révèle insuffisant, le facteur de classes s’avérant prépondérant. La révolution de Saint-Domingue apparaît donc comme le soulèvement des classes laborieuses noires pour abolir le régime de propriété esclavagiste.
Parce qu’il révèle à quel point le racisme s’entremêle aux luttes de classes, ce petit livre passionnant ouvre des pistes de réflexion salutaires à l’heure où la question divise les sciences sociales, ainsi que celles et ceux que la lutte contre le racisme devrait rassembler.
saint-dominguetoussaint louverturelutte des classesracisme Le Figaro
Nos 10 tables coups de cœur dans le Perche
Alice BosioLA SÉLECTION DU FIGARO - À deux heures à l'ouest de la capitale, cette ancienne province majoritairement située dans les départements de l'Orne et l'Eure-et-Loir, très prisée des Parisiens, accueille toujours plus de restaurants qui valent le détour.
L'incontournable : D'une île
Repris en 2018 par le duo de Septime, Bertrand Grébaut et Théo Pourriat, cet ancien corps de ferme de huit hectares datant du XVIIe siècle abrite neuf chambres au charme campagnard épuré et un restaurant façon salle à manger chinée, alimenté par le potager de la maison et les producteurs du coin. Réservé en priorité aux hôtes, mais ouvert aussi aux clients extérieurs, on y déguste une formule buffet simple au déjeuner et un menu unique du jour en trois temps le soir : betteraves, miel et physalis, poularde de Culoiseau rôtie au foin dans une cocotte lutée, tarte aux pommes et glace au savagnin. Encore plus agréable aux beaux jours sur la terrasse avec vue sur la verdure alentour.
D'une île. L'Aunay, Rémalard (Orne). Tél. : 02 33 83 01 47. Tlj. Menus : 25 (buffet déj.) et 39€ (dîn.).
La plus bistronomique : Oiseau-Oiseau
Le restaurant de Sven et Marianne Chartier est la coqueluche de ces derniers mois. Situé en face de l'église du village, il affiche un mélange d'épure scandinave et de chaleur campagnarde (poutres blanchies, sol en béton ciré, tables en bois massif). Il faut dire que l'ex-chef de l'étoilé parisien Saturne (fermé depuis) y bichonne les produits du coin avec des cuissons, des textures et des assaisonnements parfaits: tartare de veau, coques et cresson ; tourte de ris de veau, légumes et citron confit ; pigeon fumé au foin et frites d'hélianthis …Sans oublier les desserts très gourmands: paris-brest aux cacahuètes, tarte chocolat, pralin et chanvre.
Oiseau-Oiseau. 5, place Saint-Germain, Préaux-du-Perche (Orne). Tél. : 02 33 73 51 24. Du jeu. au sam. Carte env. 45-60€.
La plus «jeunes talents» : Les Pieds dans l'Eau
Revenu dans sa région natale en 2018, pour reprendre avec son épouse Méline Vieira ce restaurant installé dans un ancien moulin près d'un étang, Gaspard Noury, 26 ans, concocte, pour un excellent rapport qualité prix, une cuisine bistronomique de saison, créative et harmonieuse. Foie gras au calvados du Perche, pain maison et kiwi, saint-jacques en carpaccio aux radis green meat et aux oignons, volaille au saté, blanquette de veau déstructurée, gnocchi frits et duxelles de champignons... La palme de la gourmandise revient toutefois à la tarte feuilletée aux pommes à partager et sa glace au yaourt.
Les Pieds dans l'Eau. 28 Chemin de la Folle Entreprise, Saint-Langis-lès-Mortagne (Orne). Tél. : 02 33 25 31 44. Tlj sf dim., lun. et mer (dîn.). Menus à 17 (déj.), 27 et 37€.
La plus perdue : La Planque en Perche
Après une première carrière dans la production et plusieurs années sur mer, Julie et Stéphane Lehembre ont inauguré il y a quelques mois dans une ancienne ferme en ruine qu'ils ont retapée leur maison d'hôtes écolo, entourée par les collines et leur potager en permaculture. Chaque vendredi et samedi, le couple fait vivre son restaurant au look très parisien, où Julie fusionne produits locaux et saveurs exotiques dans des dressages soignés : ravioles frites à la ricotta et velouté de betterave et gingembre ; paleron braisé, jus miso, patate douce et potimarron ; chou chocolat et caramel beurre salé. Accueil particulièrement amical.
La Planque en Perche. La Buchère, Bellou-le-Trichard (Orne). Tél. : 06 52 57 56 13. Ven. (dîn.) et sam. Carte env. 40€.
La plus conviviale : Après l'école
C'est en 2018 que Sergueï Balmayer et Solange Gelblat transforment l'ancienne école de Saint-Cyr-la-Rosière, village alors dépourvu de commerce, en restaurant/caviste/épicerie où ils organisent expos et autres événements pour redynamiser la vie locale. Le cadre est plein de charme, la vue splendide, les vins nature et l'ambiance toujours au rendez-vous. Quant aux assiettes, bistrotières et de saison, elles sont signées depuis quelques mois par Jean-Marc Sinceux (ex-Desnoyez) : œuf mayo à la poutargue ; céleri, sauce bleue et noisettes torréfiées ; velouté de petits pois, boudin grillé, cresson alénois... Il y a quelques mois, le couple a inauguré Du Peps, restaurant, coffee shop, cave à vins et épicerie sur la place du marché de Nogent-le-Rotrou.
Après l'école. Place Sainte-Julitte, Saint-Cyr-la-Rosière (Orne). Tél. : 09 67 08 37 31. Du jeu. au dim. soir et le dim. midi. Carte env.
La plus œnophile : La Verticale
Lancée il y a sept ans par Jean-Alexandre Sellier au cœur de Bellême, cette cave à manger chaleureuse (poutres, tables en bois) accueille depuis le début de l'année une nouvelle chef, Marie-Laure Crespin (ex-Café Perdu à Rouen). Laquelle envoie depuis sa cuisine ouverte de petites assiettes tournées - entre autres - vers le végétal: carpaccio de betteraves et crumble de feta, purée de lentilles corail au lait de coco et épinards, à côté de fromages (camembert rôti, fromage frais mariné) et de charcuteries (cecina, chopine, bellota) de qualité. À grignoter en salle, entouré de plus de 600 références de vins nature sur les étagères, ou sur la terrasse jardin à l'arrière.
La Verticale. 9, place de la République, Bellême (Orne). Tél. : 02 33 25 67 16. Tlj sf dim. (dîn.), lun., mar. (dîn) et mer (dîn.) Carte env. 20-30 €.
La plus «apéro» : Comptoir Sully
Lancé à la veille du second confinement par Franck et Cécile Carré, ce restaurant / caviste nature à la porte rouge et à l'intérieur lumineux est une halte idéale le soir et le week-end, pour un mix de tapas voyageuses (bisque de gambas et émulsion de citronnelle façon cappuccino, sandwich falafel, travers de porc confits au miel et soja, coriandre) et terroristes (tarte fine à l'andouillette, terrine de canard au poivre vert). Ou le midi, en semaine, pour un plat du jour bistrotier (lasagnes de bœuf mijoté, cocotte de poisson, saucisson de Lyon brioché maison...).
Comptoir Sully. 42, rue de Sully, Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Tél. : 02 37 49 46 69. Tlj sf dim. et lun. Carte env. 20-30€.
La plus chineuse : La maison désinvolte
Voici un lieu insolite ! Installée dans une ancienne usine à l'entrée de La Perrière, avec une entrée à peine visible depuis la rue, cette friche industrielle réunit brocante, expos et résidences de chefs branchés, venus de Paris et d'ailleurs, qui tournent régulièrement. Le restaurant (sur réservation) est installé dans l'une des pièces, au milieu des objets chinés. Du 25 juin au 25 septembre, un jeune chef franco-salvadorien prend les commandes.
La maison désinvolte . La Friche. 138, rue de la Juiverie, La Perrière - Belforêt-en-Perche (Orne). Tél. : 06 47 19 02 54 . Du ven. au dim. à partir de 11h.
La plus charmante : Villa Fol Avril
Avec son église du XIIe siècle, d'où partent de nombreuses randonnées, notamment dans la forêt environnante, le petit village de Moutiers-au-Perche - l'un des plus anciens de la région -, affiche un cachet des plus pittoresques. Un bâtiment jaune attire l'œil : il s'agit d'un hôtel-restaurant de charme, avec jardin fleuri et piscine chauffée. Installé dans un ancien relais de poste du XIXe, il a été repris en 2020 par Daniela (ancienne de Septime et D'une île) et Hugo Raymond. La cuisine, locale et de saison, change chaque jour selon le marché : croquettes de boudin noir et mousseline d'échalotes ; magret de canard, jus à la framboise, betteraves et blettes ; panna cotta, coulis de rhubarbe, fraises, meringue estragon.
Villa Fol Avril. 2, rue des Fers Chauds, Moutiers-au-Perche (Orne). Tél. : 02 33 83 22 67. Du jeu. au dim. soir et dim. midi. Menus à 31 et 36€.
La plus «à la bonne franquette» : Café des Amis
Voici une cantine discrète bien connue des Percherons : le bistrot de campagne d'Arnaud (un ancien de Casa Bini, à Paris) et Patricia, ouvert pour le déjeuner seulement, avec un menu qui change tous les jours (2 entrées, 2 plats, fromage ou 2 desserts au choix). Tout est fait maison par le patron, à partir de produits de qualité : foies de volaille snackés, pistou de persil, moutarde ; pluma de porc ibérique ; beurre de sauge aux zestes de citron ; fondant au chocolat noir, crème anglaise au café. Pour ne rien gâcher l'intérieur rétro avec son bar jaune vintage, tout comme la terrasse végétalisée, sont du meilleur effet !
Café des Amis. 11, rue de l'Église, Boissy-Maugis (Orne). Tél. : 02 33 73 78 23. Tlj sf dim. au déj. Menu à 23€.
Bordeaux en primeur 2021 : notre top 10 des étoiles montantes du vignoble
EXCLUSIF - Quels sont les châteaux ayant le plus progressé en 2021 au sein du vignoble bordelais ? Notre équipe de dégustatrices du Figaro Vin vous dévoile sa sélection de 10 domaines à suivre de près.
Notre palmarès des vins de Bordeaux 2021 en primeur, encore meilleurs qu'en 2020
EXCLUSIF - Millésime plein de défis à Bordeaux, 2021 aura été pour quelques châteaux le moyen de se démarquer, avec des cuvées mieux notées qu'en 2020. Voici notre sélection.
La Mer à Boire, un coin de Bretagne sur les bords de Seine
On se laisse embarquer par le charme de cette guinguette flottante à Asnières.
L'Humanité
fiction La nuit où Éric Chevillard a dormi avec les dodos
Nos recommandations culturellesAlain NicolasAu milieu des squelettes et des spécimens naturalisés, entre les vitrines et les socles, un « vrai lit de camp de broussard ». Sur le lit, un homme, qui va passer la nuit en compagnie d’espèces disparues et menacées. Menacées, pour la plupart d’entre elles, par l’homme : « Monstre glabre et technophile aux desseins obscurs, assoiffé de conquête, il capture, il asservit, il exploite. » Ce soir, le représentant de cette espèce est à titre personnel tout à fait innocent. Il est écrivain, s’appelle Éric Chevillard, et a été invité à passer une nuit au Muséum national d’histoire naturelle, dans la Grande Galerie de l’évolution.
Seul parmi les couaggas et les dodos, il patrouille, moderne Noé en mission de sauvegarde dans cette arche-galerie. Une préservation déjà effective par les « lugubres reconstitutions » de la taxidermie, que, seul être vivant, il considère à la lumière de la torche que lui a confiée le gardien. Et c’est à une réflexion sur cette étrange pratique qu’il se livre, passant en revue ces « revenants revenus de tout ». Du Norman Bates de Psychose, le film d’Hitchcock, jusqu’aux écorchés animaliers de Jean-Honoré Fragonard et aux macabres « plastinations » de Gunther von Hagens, en passant par la plus étrange des propositions, celle de Mathias Mayor. Selon ce chirurgien suisse, l’« anthropo-taxidermie » permettrait à chaque famille de garder le contact avec ses chers disparus (en les entreposant dans les placards) et à l’État d’honorer ses grands hommes (quelques-uns ont eu ce privilège) en les empaillant.
Placée sous le signe de la fin annoncée, l’arche de Noé ne serait-elle pas plutôt le Titanic ? Et qu’en est-il de l’écrivain, que son œuvre, croit-il, immortalise ? Ses feuillets impérissables ne seraient-ils pas mieux utilisés comme rembourrage ? « S’il y a des animaux dans les livres, pourquoi n’y aurait-il pas des livres dans les animaux ? » On ne s’embarque pas impunément dans un voyage au bout de la nuit zoologique.
Littératureeric chevillardmuséeespèces menacées Le Figaro
États-Unis : des milliers de manifestants attendus dans les rues pour un meilleur encadrement des armes à feu
Des centaines de manifestations sont prévues dans les villes américaines, notamment à Washington, après de récentes tueries, dont une dans une école primaire du Texas.
Des milliers d'Américains sont attendus samedi dans les rues du pays pour manifester en faveur d'un meilleur encadrement des armes à feu à la suite de récentes tueries, dont celle dans une école du Texas. «Je me joins à eux pour réitérer mon appel au Congrès: faites quelque chose», a écrit le président américain Joe Biden sur Twitter pour soutenir ces manifestations prévues à Washington et dans de nombreuses autres villes.
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Le 24 mai, un lycéen de 18 ans porteur d'un fusil d'assaut a tué 19 écoliers et deux enseignantes dans une école primaire d'Uvalde, près de la frontière mexicaine. Quelques jours plus tôt, un jeune suprémaciste blanc de 18 ans avait tué dix personnes noires à Buffalo, dans le nord-est des Etats-Unis.
Ces derniers massacres, et les centaines de fusillades qui ne font pas la une de l'actualité, ont provoqué de nouveaux appels à descendre dans la rue pour réclamer de mieux réguler l'accès aux armes à feu. Des centaines de manifestations sont prévues dans les villes américaines, notamment à Washington, la capitale.
Lois «de bon sens»
«Il est temps de retourner dans la rue», demande March for Our Lives, le mouvement fondé par des victimes et survivants de la tuerie dans le lycée de Parkland, en Floride, qui avait déjà organisé dans la foulée, en mars 2018, une immense manifestation à Washington.
Samedi, les premières centaines de manifestants sont arrivés au pied de l'immense obélisque symbole de la capitale américaine. L'un d'entre-eux porte une pancarte sur laquelle est dessiné un fusil d'assaut, la mention «Tueur d'enfant» écrite en rouge en dessous.
Sur la pelouse ont été installés des milliers de vases avec des fleurs blanches et orange, représentant la hausse des violences dans le pays depuis 2020, année durant laquelle 45.222 personnes ont été tuées par arme à feu, selon l'association à l'origine de ce mémorial, Giffords.
«Peu importe qui vous êtes, marchez avec nous», a écrit vendredi dans une tribune pour Fox News l'une des figures de March for Our Lives, David Hogg. «Si nous sommes d'accord sur le fait que tuer des enfants est inacceptable, alors nous devons soit empêcher que ces personnes mettent la main sur des armes, ou alors agir en amont pour qu'ils ne passent pas à l'acte», a-t-il ajouté. Les gens «en ont marre, et il est temps de pousser le Congrès à faire quelque chose», a ajouté le jeune homme.
Joe Biden, reprenant les éléments d'un discours passionné prononcé le 2 juin à la suite du massacre à l'école d'Uvalde, a appelé de son côté samedi les élus à «voter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu».
Le président démocrate a énuméré à nouveau les réformes qu'il souhaite du Congrès: interdire les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité; renforcer la vérification des antécédents, notamment psychologiques, des acheteurs; obliger les particuliers à garder leurs armes sous clé; encourager les signalements en cas de crainte d'un passage à l'acte et rendre les fabricants d'armes plus responsables. «Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain», a-t-il écrit sur Twitter.
Négociations au Sénat
Joe Biden a maintes fois promis d'agir contre ce fléau que les gouvernements successifs ont été incapables d'endiguer. Mais dans un pays où près d'un adulte sur trois possède au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait à leurs yeux aller à l'encontre des droits «des citoyens respectueux de la loi».
La Chambre des représentants a voté mercredi un texte qui interdirait entre autres la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité.
Mais il n'a quasiment aucune chance de passer au Sénat, où le soutien de dix conservateurs est nécessaire en raison des règles de majorité qualifiée.
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En parallèle ont lieu des discussions entre élus des deux partis pour tenter de trouver un texte de compromis susceptible de rassembler la majorité nécessaire.
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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»
VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.
Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov
La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.
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REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
L'Humanité
poésie Réédition de textes de référence sur la Résistance
Nos recommandations culturellesMuriel Steinmetz« Jeunes gens qui me lirez peut-être, tout peut commencer. N’acceptez jamais de devenir les égarés d’une génération perdue/Ce livre n’est pas un livre d’historien/Mais un témoignage vivant/Le romancero des temps les plus sombres/où vous pouvez être à nouveau jetés/Écoutez et souvenez-vous. »
Poète, résistant et éditeur, Pierre Seghers, qui créa la célèbre collection « Poètes d’aujourd’hui » en 1944, retraçait en 1974, dans la Résistance et ses poètes, le destin de ceux qui s’engagèrent, au péril de leur vie, dans la lutte contre l’occupant nazi. Cette aventure a rassemblé les grands noms de la poésie, au nom desquels comptèrent Louis Aragon, René Char, Robert Desnos, Paul Éluard, Jules Supervielle, Jean Tardieu, Vercors et d’autres belles voix sans lendemain. Cet ouvrage de référence est réédité. Il comprend un récit historique (de la « drôle de guerre » à la Libération, des débuts de la Résistance à la guérilla organisée) et une anthologie. Pascal Ory, de l’Académie française, en signe la préface.
poésie L'Humanité
LIttérature Un homme sans nom dans un monde sans personne
Nos recommandations culturellesNicolas MatheyPersonne. Plus personne. Cet homme qui retrouve sa vallée et sa ville de Chrysopolis, la ville d’or, « chef-lieu de sa détestation du monde », découvre un monde sans personne quand lui-même n’a plus de nom. Son auteur ne s’en fera un qu’après sa mort : Guido Morselli (1912-1973) ne connut la reconnaissance que post mortem, après avoir essuyé un énième refus de publication, précisément pour ce Dissipatio H.G. Drôle de titre pour une drôle d’œuvre : ce personnage sans nom fait face à la disparition de ses congénères. Toutes et tous sont partis, disparus, évanouis, prélevés, sans traces, ni messages. Dissipatio humani generis, dissipation du genre humain. Errant de place en place, entre soupçon de rêve et réalité non partagée, cette fable métaphysique et drolatique a des résonances singulières avec nos récentes expériences de confinement. Que sommes-nous sans les autres ? Le jour d’avant ce 2 juin d’on ne sait quelle année, dans son refuge de montagne, il avait, dégoûté du monde, décidé de se suicider. Manqué. « J’ai appelé le 333, Un ami qui vous écoute. Dérision ? Je ne crois pas. Les philanthropies hypocrites de notre société, qui tend une main à ceux qu’elle a elle-même poussés dans le fossé, sont des lieux communs. » L’histoire intime de cet « ex-homme » se raconte comme celle de l’humanité, qui fait de chaque personne un anonyme, dissipe les liens sociaux et rend les solitudes authentiques. « Enlaidissement du monde », humanité malheureuse, civilisation périmée, « votre esclavage, vous l’avez voulu, vous en étiez les auteurs. Il ne pouvait disparaître qu’avec votre disparition ». Seul moyen de rompre le désenchantement du survivant, double halluciné de l’auteur, de sortir de ce monde sans personne et de cette œuvre sans lecteurs.
Littérature Le Figaro
Pourquoi les produits bio ne font plus recette
Marie BartnikDÉCRYPTAGE - Dans la grande distribution, qui a contribué à démocratiser le bio, les ventes ont reculé de 3,9 % en 2021. Les magasins spécialisés ne sont pas épargnés.
Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel… même quand ils sont bio. Pendant des années, les distributeurs ont accompagné l’extraordinaire croissance du bio en France. Le secteur était coutumier des records et des croissances à deux chiffres. Aujourd’hui, les mêmes acteurs doivent gérer la décrue. L’année dernière, les ventes de produits bio ont reculé de 1,34 % selon l’Agence bio, chargée de promouvoir l’agriculture biologique. Une première depuis que l’organisme publie des statistiques.
Tous les canaux de vente ne connaissent certes pas le même désamour. «Le bio a pour particularité de se vendre dans une grande diversité de circuits», souligne l’Agence bio. Les grandes surfaces fournissent 70 % de leur nourriture aux Français, mais seulement 50 % dans le bio. La vente directe à la ferme et les boutiques d’artisans et de commerçants représentent 18 % des ventes. Elles continuent de bien se porter. Leurs chiffres d’affaires progressent respectivement de 5,8 % et 7,9 % en 2021.
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Mais il en est tout autrement dans la grande distribution, qui a contribué à démocratiser le bio. Les ventes y ont reculé de 3,9 % en 2021. Il y a là, en partie, un effet mécanique. En 2020, les ventes de produits bio s’étaient très bien portées pour de mauvaises raisons: les ruptures constatées en rayon pendant la pandémie ont poussé les clients à opter pour un produit bio uniquement parce qu’il était disponible.
Mais cet effet de base ne suffit pas à expliquer l’ampleur de la baisse des ventes, qui se poursuit, plus rude encore, en 2022. « Nous avons perçu les premiers signes de ralentissement de la consommation bio fin de 2019, se souvient Emily Mayer, directrice à l’IRI. Pendant quatre ou cinq ans, la croissance des ventes de produits bio était de vingt points supérieure à celle des produits non bio. Et puis l’écart a commencé à se resserrer. Les courbes se sont croisées début 2021 et depuis, l’écart se creuse.» Au premier trimestre 2022, les ventes de produits bio ont baissé de 6,6 %, tandis que celles des produits conventionnels n’ont reculé que de 1,6 %.
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L’inflation pèse
«Les consommateurs ont trouvé d’autres façons de consommer sainement, explique Emily Mayer. Les produits “sans” (sans sucre, sans sel, sans huile de palme…), les produits équitables, rencontrent du succès au détriment du bio. Et pour les Français, le local signe désormais mieux la qualité d’un produit que le label AB. Pourtant, le bio reste 40 % à 50 % plus cher.»L’inflation contribue au trou d’air du bio. «Les clients font des arbitrages. Ces produits sont impactés par la baisse du pouvoir d’achat comme tous les produits valorisés, comme les marques nationales», relativise-t-on chez Système U. Les distributeurs eux-mêmes anticipent ces attentes. L’essentiel de leur communication est désormais centré sur leur compétitivité-prix, plutôt que sur leur offre bio.
La distribution spécialisée (Biocoop, Naturalia, La Vie claire…) n’est pas épargnée. Au contraire, les ventes y reculent cette année plus fortement qu’ailleurs (- 8 % en mars selon le panéliste IRI). «Certains changements profonds comme l’essor de l’e-commerce alimentaire nous sont défavorables», souligne Sylvain Ferry, le directeur général de Biocoop.
Devant une situation inédite, les distributeurs contre-attaquent. Les spécialistes entendent marteler plus fort leurs spécificités. «97 % de notre chiffre d’affaires est porté par des entreprises françaises, souligne Sylvain Ferry. Nous ne vendons que des produits de TPE PME et seulement des légumes de saison.» Naturalia compte accroître encore son offre locale et continuera à «parler plaisir» à ses clients.
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Les rayons des grandes surfaces généralistes s’étaient ces dernières années considérablement étoffés en produits bio. Aujourd’hui, les distributeurs font le tri et éliminent les références qui se vendent moins bien. Carrefour a également entrepris d’éclater ses espaces uniquement dédiés au bio là où il se vend moins bien. Les produits bio sont alors disséminés dans les rayons. Les promotions vont aussi s’accentuant. «Le recul que subit le marché n’altère en rien le souhait de Leclerc de favoriser l’accessibilité au bio. Pour ce faire, nous organisons des promotions de manière plus régulière en 2022, et cela sera aussi le cas en 2023», explique l’enseigne. Carrefour fait de même. «Nous faisions peu de promotions sur le bio, nous en faisons davantage, souligne Benoît Soury, directeur marché bio à Carrefour. Nous avons inscrit dans les statuts de Carrefour notre volonté d’être leader de la transition alimentaire pour tous. Nous n’allons pas faire varier nos investissements sur le bio au gré des fluctuations du marché.» Le bio pèse désormais 6,5 % des ventes à Carrefour. Le distributeur a racheté le spécialiste Bio C Bon l’année dernière et étendu sa chaîne de magasins So.bio. Il ne s’interdit pas de faire d’autres acquisitions à la faveur de cette crise.
La baisse de la consommation bio fragilise en effet les magasins spécialisés. Les indépendants, qui pèsent 3 % du marché, sont les plus vulnérables. Biocoop a revu à la baisse ses objectifs d’ouvertures de magasins mais poursuit son développement, comme Naturalia. «La plupart de nos sociétaires ont vécu avec des chiffres d’affaires moindres qu’aujourd’hui, précise Sylvain Ferry. Ceux qui ont ouvert leurs magasins juste avant la baisse de la consommation sont plus à risque, mais l’enseigne est solide.»
Porsche lance le forfait à 2899 euros pour changer tous les jours de voiture
Le constructeur automobile lance un forfait mensuel à Hambourg et Berlin qui permet à ses clients de profiter d'une gamme toujours plus diverse de voitures Porsche.
La France produit pour la première fois de l'électricité éolienne en mer
L'annonce a été faite ce vendredi par le consortium détenant le parc, qui comptera à terme 80 éoliennes, et RTE.
Paris : les commerçants de la rue de Rivoli, interdite aux voitures, tirent la sonnette d'alarme
Les commerces de la zone déplorent une chute de leur chiffre d'affaires, qui serait liée à la fermeture de l'artère aux voitures.
Regarder la vidéo L'Humanité
Anatolia, un huis clos glaçant
Nos recommandations culturellesCinéma Pour son second long métrage, Ferit Karahan plonge dans l’atmosphère fantomatique d’un pensionnat kurde, perdu au cœur des montagnes enneigées de l’Anatolie.
Malou Lebellour-ChatelierAu cœur de l’hiver, le froid glace les élèves d’un pensionnat d’Anatolie dont le chauffage est tombé en panne. Lorsque le petit Mémo tombe malade, son ami Yusuf cherche de l’aide auprès des adultes. Errant de couloirs labyrinthiques en bureaux vides, l’enfant est confronté à des murs, réels et figurés. Le regard déjà accablé, sans personne pour l’écouter, il devient peu à peu fantomatique (comme le souligne subtilement une référence au dessin animé Casper). Quand les adultes prennent enfin la mesure de la situation, il est déjà trop tard. L’école est coupée du monde par une tempête de neige. Cette dernière, qui tombe à pierre fendre, figure un personnage à part entière du récit. C’est elle qui, encerclant l’école, empêche les secours d’arriver, faisant du film un huis clos doublé d’un compte à rebours : Mémo va-t-il mourir avant qu’une ambulance parvienne jusqu’à l’école ?
Tandis qu’il gît, inconscient, sur le lit de l’infirmerie, les adultes impuissants se renvoient la balle. Est-ce la faute du surveillant qui a infligé une douche froide à l’enfant ? Celle de l’enseignant qui a été aperçu le raccompagnant à son dortoir en pleine nuit ou celle du directeur, qui, préférant financer ses plaisirs personnels, n’a pas racheté des pneus neige ? La caméra à l’épaule rend l’atmosphère pesante. On frissonne face aux images des monts enneigés et des visages rougis. Le froid semble s’infiltrer dans la salle de cinéma. On rit aussi, presque nerveusement, face aux chutes répétées des instituteurs sur la glace, ou lorsque, le bras en l’air, ils cherchent du réseau pour appeler les secours. Au milieu de toutes ces grandes personnes qui s’accusent mutuellement, se tient Yusuf, enfant silencieux, dont les yeux noirs n’expriment rien d’autre que la détresse. Un sentiment de terreur émane de lui, celui de perdre son ami, d’être puni, d’être coupable.
inspiré d’Une enfance marquée par les privations
Samet Yildiz, acteur non professionnel, est bouleversant de justesse dans ce rôle où il nous rappelle les jeunes héros du cinéma d’Abbas Kiarostami. Ferit Karahan, né en 1983, s’inspire de sa propre enfance passée dans un pensionnat kurde. Marqué par les privations et les sévices, il dénonce un système éducatif régi par la menace, dans lequel les enseignants usent de la peur comme d’un outil pédagogique. Plus généralement, il condamne le cercle vicieux de l’oppression et la boucle de la violence masculine. « Je me rends compte aujourd’hui que contrôler les enfants, c’est essentiellement contrôler l’avenir », dit-il. Anatolia, sélectionné cette année à la Berlinale, est à l’image de son premier long métrage, The Fall from Heaven, un drame moral kafkaïen et engagé, qui pointe du doigt les maux de la société turque.
cinéma Le Figaro
Paris : plusieurs jeunes interpellés après des vols et violences à répétition au Trocadéro
Le FigaroLes voyous s'attaquaient aux touristes, leur volant smartphones et chaînes en or. Plusieurs victimes ont été violemment agressées.
Paris est une fête... et un lieu de razzias. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la police a interpellé douze jeunes hommes autour du parvis des droits de l'homme, place du Trocadéro dans le 16ème arrondissement. Ils sont soupçonnés d'avoir volé plusieurs touristes venus admirer la vue sur la Tour Eiffel.
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Selon les informations du Parisien , une patrouille a d'abord arrêté deux voyous pris en flagrant délit, arrachant la chaîne en or d'un touriste. Les auteurs sont placés en garde à vue, mais les policiers constatent que de nombreux voleurs sont sur place, prêts à détrousser les passants. Justement, seulement quelques minutes après, un homme vient à leur rencontre. Il vient de se faire agresser par des jeunes voulant sa sacoche et n'ayant pas hésité à le frapper avec des tessons de bouteille, lui laissant plusieurs plaies au crâne et aux bras. Les pompiers de Paris l'emmènent à l'hôpital.
Deux touristes asiatiques expliquent ensuite que d'autres malfrats leur ont arraché un IPhone. Face aux témoignages se multipliant, la police appelle des renforts et lance un contrôle. Neuf suspects sont fouillés. On retrouve bientôt l'IPhone des touristes asiatiques. Les méfaits continueront néanmoins tard dans la nuit, une nouvelle victime signalant l'arrachage de sa chaîne, un autre celui d'un pendentif Chanel. Trois nouveaux voleurs sont interpellés. Cinq interpellations ont eu lieu dans les jardins, selon la préfecture de police, mais douze personnes en tout ont été arrêtées pendant la nuit, en comptant le parvis et les abords, selon Le Parisien.
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Comme de nombreux autres endroits touristiques, la place du Trocadéro est réputée dangereuse en raison de ces voleurs à la tire, souvent des mineurs isolés (MNA).
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Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police
La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
Regarder la vidéo«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018
ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.
Le tueur schizophrène de deux soignantes à Pau autorisé à quitter une unité pour malades difficiles
Romain Dupuy avait été reconnu pénalement non responsable de ses actes et placé en hospitalisation complète sans consentement à l'UMD de Cadillac, en Gironde.
L'Humanité
À Roissy, alerte contre un crash social
ReportageMobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.
Marie ToulgoatLuis ReygadaLe terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.
Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit
Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.
Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.
Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO. C’est devenu le Moyen Âge. »
en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés
En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.
« Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »
La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.
roissyADPair franceaéroports Le Figaro
Parade LGBTQIA+ à Disneyland Paris: un tournant diversitaire pour le géant du divertissement
Vincent JollyRÉCIT - Des associations s’émeuvent de l’organisation, ce samedi, d’une Gay Pride dans le parc d’attractions.
À l’affiche d’un concert organisé ce samedi à Disneyland Paris, les chanteurs Mika, Bilal Hassani et Becky Hill. Rien de très original, si ce n’est le contexte dans lequel se tient cette manifestation: l’événement est organisé en soutien à la Gay Pride, désormais rebaptisée Marche des fiertés. En plus de la présence des trois artistes: une parade «Des Fiertés aux milles couleurs» - en référence au drapeau multicolore LGBT - et une ouverture nocturne des attractions jusqu’à 2 heures du matin.
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Un événement dont se félicite le Centre LGBTQI+ de Paris et d’Île-de-France, qui estime que «c’est extrêmement positif pour l’image de la marque et cela permet de montrer une société plus moderne et plus progressiste», tout en reconnaissant que l’opération est avant tout «une action commerciale» de la part de Disney. Mais cette soirée ne manque pas de faire grincer les dents de certaines associations, soulignant être «choquées» par la seconde édition de cet événement - la première s’étant déroulée avant la pandémie. L’Association des familles catholiques (AFC) considère l’événement comme «discriminatoire».
Cela peut choquer les enfants et les familles qui, pour des raisons qui leur appartiennent, ne partagent pas ces opinions ou ne s’y intéressent pas
Et d’ajouter: «Cela peut choquer les enfants et les familles qui, pour des raisons qui leur appartiennent, ne partagent pas ces opinions ou ne s’y intéressent pas.» L’AFC a été rejointe par le collectif de la Manif pour tous, qui estime malvenu «qu’un parc de loisirs qui bénéficie d’une grande aura se permette de faire de la politique. Des enfants y viennent pour rêver et non pour subir de la propagande». Contacté par Le Figaro, Disneyland Paris n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Cette volonté de la part de Disney d’afficher un engagement fort auprès de la communauté LGBTQI+ ne date pas d’hier. Mais elle s’est considérablement renforcée depuis quelques années - notamment avec le lancement de leur plateforme Reimagine Tomorrow («réimaginons demain»). Son but? «Amplifier les voix sous-représentées et les histoires inconnues», et ainsi réaffirmer «l’engagement de longue date de Disney en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion».
Polémique autour d’un texte de loi
C’est via cette plateforme que Karen Burke - directrice de la branche TV de la 20th Century Fox, une filiale de Disney - avait déclaré, en avril dernier, qu’il fallait selon elle que 50 % des personnages des futurs films produits par l’entreprise de Mickey soient «gays où issus des communautés LGBTQIA+». Celle que beaucoup de médias ont identifiée à tort comme la PDG de Disney avait alors déclenché un tollé, notamment en Floride. Pourquoi dans le «Sunshine State» plus qu’un autre? Car c’est dans cet État du sud des États-Unis, qui abrite le plus grand parc d’attractions du monde (Walt Disney World Resort), que Disney et son (vrai) directeur général, Bob Chapek, se sont trouvés pris dans une polémique autour d’un texte de loi voté par le Parlement de Floride. Jugé homophobe par les démocrates et les lobbys LGBT, le texte dispose d’une interdiction de discussions pédagogiques sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans l’enceinte des écoles, et ce jusqu’à l’équivalent français du niveau de CE2-CM1.
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Contraint, par une frange des employés de Disney et par la pression médiatique, à s’engager publiquement contre ce texte, Chapek a essuyé un retour de bâton de la part du gouverneur républicain, Ron DeSantis. Poids lourd du Grand Old Party (GOP), qui ambitionne de décrocher l’investiture pour la présidentielle en 2024, DeSantis a rapidement fait voter une autre loi, cette fois pour faire perdre à Disney ses privilèges. Depuis 1967, l’entreprise jouissait d’une quasi-extraterritorialité dans le «Reedy Creek District», la gigantesque zone où se trouve DisneyWorld, notamment en ce qui concernait la gestion des services publics. «Je ne vais pas laisser une entreprise californienne ‘woke’ gérer notre État», s’était emporté Ron DeSantis en ajoutant: «Ils ont cru qu’ils gouvernaient la Floride. Disney a même essayé de m’attaquer pour faire avancer son programme politique woke.»
Cette affaire a marqué un tournant important dans la relation entre les grosses entreprises américaines et le parti conservateur, plutôt accoutumé à être du côté du business. Mais, pour DeSantis et les républicains, peu importe si Disney emploie 70.000 personnes en Floride: pas question de composer avec des prises de position sur les sujets de société, comme la sexualité ou l’avortement. Bob Chapek en a parfaitement conscience: en témoignent sa lenteur et sa réticence à s’opposer publiquement au fameux texte de loi. Car l’homme d’affaires sait pertinemment que cette croisade pour défendre les minorités ne fait pas bon ménage avec les impératifs financiers de son entreprise. Avec les yeux rivés sur des marchés comme la Chine et le Moyen-Orient (où le service de streaming Disney+ vient d’être lancé), les accommodements avec ces sociétés - aux normes beaucoup plus conservatrices encore qu’aux États-Unis ou en Europe - vont bon train.
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Disney n’avait par exemple pas hésité à faire disparaître un acteur britannico-nigérian de ses affiches chinoises de Star Wars ou encore à dissimuler le visage d’un autre acteur noir, l’afro-américain Chadwick Boseman, mort en 2020, sur ses affiches de Black Panther. L’engagement envers la communauté LGBTQIA+ de s’arrêter alors à la censure de pays où l’homosexualité est toujours punie par la loi. En mars dernier, des employés de Pixar (une des nombreuses filiales de Disney) avaient dénoncé des modifications faites dans leur film En avant. Entièrement censurée au Koweit, à Oman, au Qatar et en Arabie saoudite, la version destinée à la Russie voyait le mot «petite amie» transformée en «partenaire» pour gommer une relation homosexuelle entre deux personnages féminins. Et Les Éternels, l’une des dernières méga-productions à 200 millions de dollars de budget, a été interdit de diffusion dans ces mêmes pays pour présenter une courte scène où deux femmes s’embrassent. Autant de concessions faites à des États bafouant les libertés individuelles - où il serait bien impossible d’organiser une parade «Des fiertés aux milles couleurs» - et sur lesquelles Disney reste muet.
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INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.
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L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.
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COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Au terme de trois jours de réquisitions, l'avocate générale a demandé de lourdes peines.
L'Humanité
« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »
Reportagepouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.
Benjamin KönigVillers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.
Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.
Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».
« Des gens de plus en plus pauvres »
Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »
« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »
À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».
Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »
Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados El País (ESP)
Restaurante Plato Jondo, inmersión en las raíces de la cocina tradicional andaluza en Sevilla
COMERLos cocineros Javi Abascal y Javi Vargas trabajan con el respaldo de la antropóloga de la alimentación Isabel González Turmo para ofrecer bocados en formato tapas, raciones o platos de cuchara
Al mismo tiempo que un restaurante en Sevilla, Plato Jondo es un proyecto cultural que ahonda en las raíces de la cocina tradicional andaluza. Los dos Javi, Abascal y Vargas, cocineros que trabajan con el respaldo de la antropóloga de la alimentación de la Universidad de Sevilla Isabel González Turmo, autora de 200 Años de cocina (43 manuscritos andaluces datados entre 1775 y 1975), intentan sacar adelante un ilusionante repertorio de recetas. Bocados familiares, populares o burgueses, que se ofrecen en formato tapas, raciones y platos de cuchara. Todo un reto por delante.
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Dos menús y una escueta carta acogen enunciados repletos de referencias al territorio, a las tradiciones y a hechos culturales. El gazpacho clásico, algo sobrado de ajo, abre una degustación que arranca con sorpresas. “Elaboramos nuestro hojaldre con manteca de ibérico y toques de naranja tal y como se hacía antiguamente en Guadalcanal (Sevilla). Lo servimos con lomo ibérico y, aparte, relleno de una masa de salchichas con matalahúva, receta de Aroche (Huelva)”, afirma Abascal. Resulta agradable el lomo de atún en escabeche al vinagre de Jerez. Están logrados los canelones de puerro confitados y rellenos de queso azul y espinacas con notas de menta, receta moderna con aromas tradicionales. Y desconcierta el plato que denominan No Ensaladilla, que se elabora con las patatas y verduras del típico cocido de pringá con mahonesa a la hierbabuena. Ensaladilla templada que se termina de desmarcar por efecto de la ventresca de atún a la plancha con la que se corona.
“El plato que sigue es un homenaje a mi madre Manuela,”, asegura Vargas. “Asamos cebollas en grasa de vaca que rellenamos de un paté de higaditos al Pedro Ximénez”. Preludio de otra receta suculenta: las castañetas de ibérico maduradas en grasa de vaca y estofadas. Se presentan con cigalitas de Isla Cristina (Huelva) en un mar y montaña en el que están de más las colas de los crustáceos. El guiso que sigue, contundente, garbanzos con sorpresa de cerdo ibérico, corte próximo a la carrillera, cumple con su propósito de prestar relevancia a la cuchara. Tan conseguido como las manitas de cerdo con morcilla, guiso antiguo, con notas de comino y anís estrellado. “Por cada kilo de manitas una botella de Tío Pepe, además de morcilla tonta ahumada de Huelva y Sevilla”.
Al final, aguarda un lomo de gamo a la mantequilla Café de París donde retornan las alusiones familiares. “Se trata de un homenaje a mi tío Antonio. La receta se la proporcionó la chef May Hoffman y él la tuneó con varios de ingredientes”, recuerda Vargas de nuevo.
Lamentablemente, al listado de postres (fresas estofadas con helado de nata; avellana y chocolate), muy actuales, les falta por profundizar en las raíces de un patrimonio goloso de tanta envergadura como el de Andalucía.
- Dirección: calle Pastor y Landero, 10. Sevilla.
- Teléfono: 633 48 66 97.
- Web: platojondo.com
- Cierra: lunes y martes. A partir de julio cierra sábados y domingos y abre de lunes a viernes.
- Precio: entre 35 y 45 euros por persona. Menú tapas, 24 euros. Menú degustación, 39 euros. Cebolla Manuela asada con paté al Pedro Ximénez, 6,5 euros. La No Ensaladilla, 7,5 euros. Atún en escabeche, 11 euros. Lomo de gamo a la mantequilla Café de París, 16 euros. Fresas con nata, 6 euros.
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Le Figaro
«Au Nigeria, ce sont les valeurs chrétiennes que les salafistes ont en ligne de mire»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'attaque terroriste d'une église en pleine messe de Pentecôte, qui a fait des dizaines de morts, n'est pas un événement isolé, clame le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse, Benoît de Blanpré. L'Occident doit réagir avant le nettoyage ethnique des chrétiens du Nigeria, plaide-t-il.
Benoît de Blanpré est le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse (AED), une association catholique venant en aide aux chrétiens persécutés dans le monde.
On connaît la terrible loi journalistique du « mort au kilomètre ». C'est-à-dire qu'un décès qui survient à un kilomètre de chez soi émouvra autant que 10 décès à 10 kilomètres de là. Mais si, en lisant la presse française, j'appliquais cette loi au Nigeria, je devrais en conclure que ce pays se situe quelque part sur la Lune...
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Ce qui s'est passé le 5 juin est un acte barbare, odieux. Les terroristes ont poussé le vice jusqu'à se positionner aussi à l'extérieur de l'église afin de pouvoir exterminer tous ceux qui arrivaient à s'enfuir par les fenêtres et les portes. Une véritable boucherie avec peu d'écho médiatique. La veille, un énième prêtre était enlevé, le père Christopher Itopa Onotu, dans l'État de Kogi, au cœur du pays. Auparavant, à Sokoto, une étudiante était massacrée par ses camarades, battue à mort, pour un message posté sur les réseaux sociaux. Juste après l'évènement, la ville a été le théâtre de violentes manifestations, non en signe de solidarité avec la victime, mais pour protester contre l'arrestation de deux suspects !
Je ne parle que de l'actualité récente… Au mois de février, des terroristes ont pris d'assaut un train entier : 160 personnes ont disparu. Et tout cela dans une totale indifférence occidentale, que nos interlocuteurs sur place ne comprennent pas. Nous avons reçu, à l'AED, le témoignage de Monseigneur Matthew Ndagoso, archevêque de Kaduna, à la limite du Sahel : «Il faut être deux pour danser le tango. Nos dirigeants nous volent et emportent notre argent en Occident, en Suisse, à Paris, à Londres, à Francfort. Si l'Occident n'acceptait pas leur argent, ils le laisseraient au pays».
Les bandits, les djihadistes, Boko Haram ou Ansaru (filiale d'Al Qaïda) ne sont que des symptômes, assure cet évêque. Les vrais responsables vivent à la tête de l'État. En particulier à la tête de l'armée, sous contrôle peul, qui demeure l'arme au pied quand des chrétiens sont massacrés par des djihadistes peuls eux aussi. Or, nos dirigeants occidentaux ainsi que des responsables de multinationales traitent avec cette administration.
Pays pivot au Sahel
Il faut ajouter à cela que le Nigeria n'a pas une situation anodine, il joue au contraire le rôle de pays pivot, entre Afrique Sub-saharienne et Sahel, pour le meilleur et pour le pire. Son chaos entretient nos désordres. Il est de notoriété publique que la drogue qui circule jusqu'en France transite depuis l'Amérique latine jusqu'au port de Lagos, la capitale économique du Nigeria, avant de traverser le Sahara avec la complicité de groupes armés djihadistes.
Par ailleurs, nous connaissons bien les problèmes liés à l'afflux de migrants. Les jeunes Nigérians diplômés fuient, hypothéquant l'avenir du pays. Les plus pauvres, quant à eux, accablés par la misère, cherchent ailleurs un avenir radieux dans cet Occident qui agit tour à tour comme un repoussoir et un puissant aimant.
À plus long terme, et d'une façon encore plus décisive, le Nigeria nous concerne car il s'agit d'un pays dont le poids ne va cesser de grandir. Il rassemble déjà plus de 200 millions d'habitants, et au regard de sa croissance démographique, il en fera le double en 2050. La jeunesse nigériane, si nombreuse, manque d'accès à l'éducation, aux soins, à un métier... Cette situation explique, à défaut d'excuser, que tant d'entre eux rejoignent des groupes armés qui leur promettent un statut social et de l'argent.
Les valeurs chrétiennes en ligne de mire
Ces groupes armés, souvent d'inspiration salafiste, voient l'Occident comme une menace, et si ce sont leurs compatriotes qu'ils tuent dans l'immense majorité des cas, ils n'en ont pas moins les valeurs chrétiennes qui subsistent dans nos institutions en ligne de mire. Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad que l'on surnomme « Boko Haram » vise dans le mille quand il prétend que « l'éducation occidentale est un péché ». C'est ce que signifient les termes tristement célèbres de cette sinistre organisation et ils révèlent la première cible des combattants qui la rejoignent. Eux voient bien que l'éducation des populations, en particulier celle des jeunes filles, représente un danger existentiel pour leurs activités terroristes.
Le Nigeria représente enfin un enjeu de première importance car il s'agit d'un pays partagé équitablement entre chrétiens et musulmans, et qu'il pourrait être un laboratoire de l'entente entre religions. Dans bien des régions, en particulier au centre et au sud du pays, des rapports apaisés entre chrétiens et musulmans existent. Mais ils sont menacés. Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions. Et dans tout le pays, les échos d'attaques à connotation religieuse tendent les rapports entre les communautés.
Je conclus en reprenant les mots de Mgr William Avenya, l'évêque du diocèse catholique de Gboko. Confronté au nettoyage ethnique de chrétiens au nord du pays, il interpelle chacun de nous : «N'attendez pas le génocide pour intervenir !»
Vote de défiance: la vraie fausse victoire de Boris Johnson
ANALYSE - Le premier ministre britannique, qui sort affaibli d’un vote de défiance, veut croire à la fin de son calvaire.
Mathieu Bock-Côté: «Stade de France, la destruction de la vérité»
CHRONIQUE - Le régime diversitaire ment en occultant les événements qui le contredisent, mais aussi, en les présentant de telle manière qu'il en inverse le sens.
Guerre en Ukraine: la France est-elle en train de rater un tournant historique sur la scène européenne?
ANALYSE - La France ne cesse de vanter sa pensée stratégique et son imagination géopolitique. Mais son «dialogue» russe à contretemps et sa lenteur à accompagner la révolution stratégique qui traverse l’Europe avec l’émergence de l’Ukraine et le renforcement de la Pologne, pourraient la laisser durablement affaiblie.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice
Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.
L'Humanité
Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis
ActuLes éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.
Gérard Le PuillJoyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.
Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.
«Nous avons besoin de vous»
Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.
Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.
Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021
En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.
98,5 % du lait liquide est d’origine française
Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.
En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».
Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.
Gérard Le Puill
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[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics
Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.
Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »
L'Humanité
Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir
ReportageÉducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.
Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.
La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : « J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»
Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.
Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.
De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »
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Crise des sous-marins : huit mois après le choc, l'Australie et la France veulent aller de l'avant
Véronique GuillermardDÉCRYPTAGE - Après avoir résilié le «contrat du siècle» portant sur 12 sous-marins océaniques, Canberra va verser à Naval Group 555 millions d'euros afin de rembourser tous les frais engagés et mettre un point final à l'affaire.
À peine un mois et demi après les élections en Australie qui ont vu les Travaillistes chasser du pouvoir les Conservateurs, le nouveau premier ministre Anthony Albanese règle l'affaire du «contrat du siècle», autrement appelée «crise des sous-marins» avec la France.
Anthony Albanese a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que son gouvernement a trouvé un accord avec Naval Group pour «un règlement juste et équitable» de 555 millions d'euros, à la suite de la résiliation brutale du contrat, qui portait sur la livraison de 12 sous-marins océaniques Attack, à propulsion conventionnelle. Le groupe français, leader européen du naval de défense, avait signé ce contrat de 35 milliards d'euros, dont 8 milliards pour la France, selon plusieurs estimations, en 2016. Canberra avait également sélectionné l'américain Lockheed Martin pour fournir le système de combat des futurs sous-marins.
Crise diplomatique inédite
Mais le 15 septembre 2021, l'Australie avait annulé, sans préavis, cette commande géante, au bénéfice d'un accord de sécurité avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Baptisé Aukus, ce dernier est assorti de l'acquisition par l'Australie de sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques. Cette décision avait provoqué une crise diplomatique inédite entre Paris et Canberra. Depuis, les relations étaient glaciales tandis que Naval Group et l'Australie négociaient les termes financiers de la fin du contrat.
La résiliation de ce dernier «pour convenance», selon le terme juridique, donne lieu à des remboursements, prévus contractuellement. À l’issue des négociations, qui se sont déroulées «de façon constructive et professionnelle», de source proche du dossier, Canberra rembourse l'intégralité des investissements réalisés par Naval Group et les 375 sous-traitants français engagés sur le programme depuis 2016 ainsi que les coûts engagés et à venir liés à «la démobilisation» physique des infrastructures et réseaux informatiques et le reclassement des salariés de Naval Group qui travaillaient sur le programme.
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Un coût pour le contribuable australien
Signé jeudi dernier, cet accord est «juste et équitable», selon les mots d'Anthony Albanese. La somme sera créditée sur les comptes de Naval Group dans un délai maximum de dix jours après cette signature. «C'est un accord équitable», estime également l'industriel français dans un communiqué publié ce samedi matin.
Au total, la rupture du contrat aura coûté 2,4 milliards de dollars australiens, soit 1,8 milliard d'euros, aux contribuables australiens, précise Anthony Albanese. Cela, en pure perte. Cette somme est inférieure aux provisions de 5,5 milliards de dollars australiens (3,7 milliards d'euros) passées entre 2016 et 2022 par Canberra pour faire face à un tel scénario. «Ce montant de 3,7 milliards couvre l'intégralité des dépenses de l'Australie depuis 2016 et l'attribution du contrat. Il s'agit des salaires des fonctionnaires travaillant sur le dossier, des investissements de Naval Group et de Lockheed Martin, en charge du système de combat, et de leurs sous-traitants et enfin de la société publique en charge de la construction du chantier naval», détaille une source proche des négociations.
Cet accord trouvé, sans passer par la case contentieux ou arbitrage international, montre à la face du monde que Naval Group n'a rien à se reprocher et qu'il a respecté le calendrier et le budget prévu. «S'il avait été en faute, Naval Group ne serait pas sorti avec cette somme, qui couvre intégralement ses coûts et ceux de ses sous-traitants. L'honneur est lavé, l'image restaurée», développe un observateur averti. Le contrat était construit de telle façon que l'industrie française ne perde pas d'argent, chaque investissement étant payé par l'Australie à chaque étape du contrat, lui-même constitué de plusieurs sous-contrats à honorer avant d'entrer dans une nouvelle phase du programme. Naval Group avait précisé en septembre dernier avoir réalisé 840 millions de chiffre d'affaires depuis 2016.
Fermeture de la filiale australienne
Depuis septembre, Naval Group a entamé un important travail pour mettre un terme à son aventure australienne. Sa filiale locale, dont l'unique objet était le contrat de sous-marins, sera fermée fin juin. À cette échéance, ses 350 salariés australiens auront été remerciés. En France, la quasi-totalité des 1000 salariés qui travaillaient sur les sous-marins australiens ont été reclassés au sein du groupe. Il reste moins de cent personnes à «repositionner», selon l'expression utilisée en interne. Toutes retrouveront «un poste et une mission».
Quant aux 49 Australiens – 10 basés à Nantes travaillaient sur la propulsion et 39 à Cherbourg dans l'ingénierie –, ils sont repartis dans leur pays. Certains auraient souhaité rester mais le seul programme où leurs compétences auraient été utiles est celui des sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) de troisième génération, porteur de la composante océanique de la dissuasion. Or cela s'est avéré impossible en raison des habilitations particulières nécessaires pour travailler sur un programme aussi sensible.
Invitation de Paris
Ce triste épisode désormais soldé, le nouveau gouvernement australien souhaite normaliser ses relations avec la France mais aussi avec ses voisins, la Nouvelle-Zélande et les îles du Pacifiques avec lesquelles les relations s'étaient également dégradées, notamment en raison du peu d'empressement de l'ancien premier ministre, Scott Morrison, à lutter contre le réchauffement climatique qui met les habitants des îles en première ligne dans la région. Ces relations ont commencé à se réchauffer depuis l'arrivée au pouvoir d'Anthony Albanese, de centre gauche. Ce dernier se déclare «impatient de répondre à l'invitation» d'Emmanuel Macron «de se rendre à Paris à la première occasion».
Avant cela, il fallait solder le dossier des sous-marins. Cette affaire ne sera jamais oubliée car «elle a été marquée au sceau de la trahison», résument plusieurs sources en France. Mais il est désormais possible pour les deux pays de renouer sur une base assainie. La France prend ainsi «acte» de cet accord, qui «est important parce qu'il va nous permettre d'ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l'Australie et de regarder vers l'avant», a déclaré Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, en déplacement à Singapour.
Le choix du futur sous-marin en 2023
Pour Canberra, rien n'est cependant encore réglé en matière de sécurité et de défense navale. Les sous-marins de nouvelle génération et l'accord stratégique signé avec la France constituaient le pilier de sa défense dans la région Indopacifique, une zone sous tension grandissante, où la Chine affirme de plus en plus ses ambitions. Et où la France est présente et veut se renforcer.
Neuf mois après avoir été annoncé avec fracas, l'accord Aukus n'a pas eu de débouchés concrets. Et cela va durer encore quelques mois. En mars 2023, un rapport doit être remis au gouvernement australien afin qu'il arbitre entre l'achat de sous-marins à propulsion nucléaire britanniques ou américains. Un délai qui éloigne encore l'horizon auquel sera livré le premier sous-marin, afin d'engager le renouvellement de la flotte vieillissante de bâtiments Collins. Certains observateurs estiment que les nouveaux sous-marins n'arriveront pas avant 2045… Alors que le premier des sous-marins Attack français devait commencer à être assemblé dans un nouveau chantier à Adélaïde en 2023, pour une livraison en 2030.
La question du futur sous-marin des forces australiennes n'est pas encore tranchée, contrairement aux affirmations de Peter Dutton, ex-ministre de la Défense et leader de l'opposition. En début de semaine dernière, il avait affirmé que l'Australie avait décidé d'acheter américain. Une révélation qui a provoqué une vive émotion au Royaume-Uni. Anthony Albanese s'est empressé de démentir une telle décision. Ce choix est crucial car il liera l'Australie au pays fournisseur pour un demi-siècle et aura des implications stratégique et économique.
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CHRONIQUE - Le régime diversitaire ment en occultant les événements qui le contredisent, mais aussi, en les présentant de telle manière qu'il en inverse le sens.
L'absence de la question de la délinquance dans le débat public a caractérisé la dernière élection présidentielle. L'insécurité n'était plus un phénomène politique, mais se réduisait à une série de faits divers qu'il ne valait pas la peine de placer au cœur du récit médiatique : cette reconstruction du débat public avait pour vocation d'écarter une question censée «faire le jeu» des «populistes» et autres courants politiques peu recommandables. Mais la censure du réel n'est jamais durable, et toujours il resurgit, souvent de manière aussi brutale qu'on l'avait nié, comme on l'a vu au Stade de France, où des groupes de voyous de cités et de banlieues se sont jetés sur les spectateurs, pour les agresser, les détrousser, les rapiner, et cela, au visage de la France entière. Il s'agit de razzias, à travers lesquelles des bandes violentes se livrent au pillage de supporters. Ces voyous conquérants ont souvent pour cri de guerre « nique la France » et cherchent instinctivement à la soumettre, en exerçant sur son territoire une nouvelle souveraineté.
Ce retour brutal du réel n'a pas empêché le pouvoir de s'entêter dans le déni, et plus exactement, de passer du déni au mensonge, en affirmant dans un premier temps que les violences étaient le fait de supporters britanniques et d'un simple problème de faux billets, et d'accuser ensuite ceux qui rectifiaient les faits de tenir des propos très nauséabonds. Plus le récit du vivre-ensemble diversitaire se fracture dans la réalité, plus il doit se maintenir de force, en condamnant à la vindicte publique ceux qui osent rappeler que la réalité existe. Le commun des mortels, qui a pourtant vu ce qu'il a vu, se demande dès lors, avec un mélange de perplexité et de colère, à quel rythme on lui ment aussi ouvertement, et aussi effrontément.
Mais ce mensonge a atteint un stade supérieur lorsqu'on a appris avant-hier, à la stupéfaction générale,que les images de vidéo surveillance des agressions, et particulièrement les images les plus violentes, avaient été détruites, apparemment parce qu'elles n'avaient pas été réclamées – ce qui en plus, est faux, car le Sénat, a-t-on appris, avait demandé aux autorités de réquisitionner ces images.
L'explication officielle est donc celle de l'incompétence. Elle convainc plus ou moins le commun des mortels qui se demande désormais si on lui ment encore, avec un sans-gêne époustouflant. Il ne peut s'empêcher de se demander si ces images n'ont pas été consciemment détruites. Et d'une explication technique de cette destruction d'images, on bascule vers une explication fondamentale: ce qui se dévoile ici, encore une fois, est non seulement la capacité du régime diversitaire à ne pas voir ce qui arrive mais même à empêcher que le commun des mortels ne puisse le voir.
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Monde parallèle
Le régime diversitaire ne se contente plus de dissoudre le réel en produisant une confusion toujours reconduite entre le vrai et le faux. Il détruit désormais les preuves de la société dévastée qu'il engendre. Il détruit les conditions mêmes d'observation de la réalité. Ce qui a eu lieu n'a pas eu lieu, ce qui est advenu n'est pas advenu. Le récit officiel produit par le régime diversitaireà propos de la société est de plus en plus étranger à la vérité des faits: il doit seulement reconduire la validité du dogme. Il s'imperméabilise par rapport au réel et produit un monde parallèle dans lequel tous sont obligés de se mouvoir. Il absorbe la société dans un fantasme idéologiquement programmé et crée les conditions psychologiques d'une invisibilité de ce qui vient le contredire. Il n'est pas surprenant dans cet esprit qu'on réduise l'insécurité à un sentiment engendré par un simple discours anxiogène, et qu'on en appelle à censurer ceux qui le tiennent, en l'assimilant à un discours haineux.
Le régime diversitaire, devenu producteur de fake news, ment en occultant les événements qui le contredisent, mais aussi, en les présentant de telle manière qu'il en inverse le sens. La réalité, dès lors, devient floue, insaisissable. Le commun des mortels est désorienté: entre le monde dans lequel on lui dit qu'il vit, et celui dans lequel il a l'impression de vivre, il sent de moins en moins une correspondance. Une étrange impression d'irréalité s'empare de son esprit. La dépolitisation de la population est la conséquence la plus visible de cette négation du réel. L'esprit de révolte tend à s'aplatir aussi: si le faux est vrai et le vrai est faux, le dernier refuge de l'individu devient une intimité où il s'investit entièrement, et qui devient le seul domaine de l'existence où la réalité et le discours sur la réalité coïncident et où il n'est pas dépossédé de son expérience du monde.
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L'Humanité
En Allemagne, le retour en force des revendications salariales
ActuPouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.
Bruno OdentLes bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. « Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.
Le climat social pourrait se tendre encore davantage
Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.
En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».
Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.
AllemagneinflationIG Mettallmobilisations Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
Le Figaro
Camp militaire de Sissonne: à l'école du combat urbain
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REPORTAGE - Dans l'Aisne, le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine permet aux forces armées françaises et étrangères de se préparer au combat de haute intensité en ville. Un type d'affrontement que la guerre en Ukraine a fait brutalement passer de la théorie à la pratique.
Cyril HofsteinDans le halo de lumière rouge qui éclaire l'intérieur du véhicule blindé multirôle (VBMR) Griffon, un engin ultramoderne intégré au nouveau programme d'armement Scorpion de l'armée de terre, les visages sont fermés. Les hommes du groupe de combat du sergent Florian ont les traits tirés. La nuit passée sous la tente a été courte et, dans quelques instants, ils savent qu'ils seront engagés sous le feu. Avec l'ensemble de leur section, ils ont pour mission d'appuyer l'assaut d'une barre d'immeuble où, malgré les mines qui ceinturent la ville, des membres des unités de reconnaissance infiltrés la veille ont identifié un possible point de passage.
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Sur le papier, la manœuvre semble aisée et leurs officiers, pour la plupart de jeunes lieutenants d'infanterie fraîchement émoulus de l'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, ont écouté attentivement le dernier briefing du capitaine Nicolas du 2e régiment d'infanterie de marine (2e RIMa) chargé de coordonner le S-GTIA (sous-groupement tactique interarmes).
Une unité mixte d'environ 150 militaires composée de soldats du 1er régiment d'infanterie de marine (1er RIMa), de sapeurs du 6e régiment du génie (6e RG), de spécialistes du 132e régiment d'infanterie cynotechnique (132e RIC), d'éléments blindés du 126e régiment d'infanterie (126e RI), de chars Leclerc rénovés du 1er régiment de chasseurs (1er RCh), d'observateurs du 11e régiment d'artillerie de marine (11e RAMa) et d'hélicoptères Gazelle Viviane du 3e régiment d'hélicoptère de combat (3e RHC).
L'assaut est lancé
Le Griffon du sergent Florian vient de s'arrêter. Haut dans le ciel, une détonation claque. Puis une autre, plus sourde et beaucoup plus proche. Malgré eux, les fantassins serrent les dents. Dans la tourelle, le tireur de la mitrailleuse 12,7 mm s'agite sur son siège, prêt à faire feu. Le blindé repart, fait une embardée, puis avance en direction de ce qui ressemble à un talus empierré. Pour atteindre la zone où les soldats espèrent percer, le pilote doit encore contourner un fossé défendu par un faisceau serré de concertina, le redoutable fil de fer barbelé hérissé de lames rasoirs qui s'est peu à peu imposé sur tous les théâtres d'opérations.
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« C'est maintenant ! Go ! Go ! Go ! » La porte arrière automatique du Griffon vient de s'abaisser et l'ensemble du groupe de combat s'élance vers la première construction dont on aperçoit l'entrée à travers un épais rideau de fumée jaunâtre. L'écœurante odeur chlorée des fumigènes lancés par la première colonne d'assaut s'infiltre partout. Le sergent déploie ses hommes. Quelque part sur la gauche, une mitrailleuse légère FN Minimi crépite. Un feu nourri lui répond. Un jeune caporal dérape et s'effondre sur le sol. Relevé par ses camarades, il reprend sa course. Le tireur de précision du groupe s'est embusqué derrière un renfoncement non loin du VBMR. Dans sa lunette, il distingue parfaitement le casque noir du servant ennemi de la Minimi. Encore une fraction de seconde et il l'aura neutralisé.
Se préparer à «la guerre de haute intensité»
Mais brusquement tout s'arrête. Plus loin, la guerre fait rage, mais ici le temps est suspendu. Stoppés net dans leur élan, les hommes se regardent, à la fois déçus et surpris, un peu perdus au milieu de la rue scintillante d'étuis de munitions à blanc de 5,56 mm crachés par leurs HK-416, le nouveau fusil d'assaut réglementaire de l'armée française. Puis ils entendent le son aigu, produit par le système de simulation de tir qu'ils portent par-dessus leurs treillis, signifiant qu'ils ont tous été touchés et que la partie est perdue.
« Vous n'avez pas compris la manœuvre, lance en avançant calmement au milieu des soldats un officier vêtu d'une curieuse tenue camouflée bleue et accompagné par un vidéaste qui a filmé l'ensemble de l'action. Il faut recommencer. Le point d'engagement a mal été identifié et vous avez traversé un champ de mines. Dans la vraie vie, votre blindé n'aurait même pas pu atteindre votre objectif. »
Ils ont fait une erreur tactique, mais ils sont avant tout là pour apprendre et se perfectionner
Le sergent rassemble son groupe et rejoint au pas de course le VBRM resté moteur tournant à l'arrière. « Ils ont fait une erreur tactique, mais ils sont avant tout là pour apprendre et se perfectionner. À des fins pédagogiques, je les laisse reprendre leur mouvement. Les arrêter maintenant serait contre-productif », précise le capitaine Guillaume, l'un des instructeurs du centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub), devenu un passage obligatoire pour tous les régiments de l'armée de terre qui, comme l'ensemble des forces armées françaises, se préparent à ce que l'on appelle désormais « la guerre de haute intensité ».
Un concept de moins en moins abstrait qui signifie être prêt à affronter un adversaire « symétrique », susceptible d'utiliser des moyens humains et matériels équivalents à ceux d'une armée moderne. Une guerre violente et meurtrière où les combats se déroulent autant en terrain dégagé que dans des villes et de vastes zones industrielles.
L'école du combat urbain
Un environnement ultraréaliste
Au Cenzub, personne n'en parle vraiment directement, mais la guerre en Ukraine est omniprésente, et chacun s'efforce d'en tirer des enseignements.
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À commencer par le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, qui déclarait, quelques semaines à peine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dans un ordre du jour daté du 22 avril : « Soixante-dix-sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, deux armées s'affrontent avec toute la puissance de leurs capacités : avions, chars, navires, missiles, artillerie, cyber… Vous qui servez la France, vous avez déjà été confrontés, parfois de très près, à la violence de la guerre et des combats. La nouveauté de la situation tient à la proximité géographique : des missiles russes frappent régulièrement l'ouest de l'Ukraine, à moins de 1500 kilomètres de Paris. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d'un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte. Notre préparation et la crédibilité qui en découle doivent nous permettre de gagner la guerre avant la guerre et, si les circonstances l'exigent, d'être prêts à nous engager dans un affrontement de haute intensité, plus proche que nous ne l'avons jamais connu. »
Ici, au cœur d'un environnement ultraréaliste, on se prépare à comprendre, à anticiper et à pratiquer le combat urbain dans le cadre de la préparation opérationnelle des unités
Au Cenzub, justement, la crédibilité est une seconde nature. « Ici, au cœur d'un environnement ultraréaliste, on se prépare à comprendre, à anticiper et à pratiquer le combat urbain dans le cadre de la préparation opérationnelle des unités », assure le colonel Édouard Le Jariel des Chatelets, le chef de corps du centre.
Un terrain de 6000 hectares
« Chaque année, près de 22.000 militaires, dont 10% d'étrangers, Belges, Anglais, Allemands, etc. s'y succèdent. Sans filtre ni facilité. Pour y parvenir, poursuit l'officier, nous disposons d'infrastructures uniques en Europe. Tous les scénarios sont possibles, de jour comme de nuit : prise à l'arme lourde de bâtiments, protection d'un hôpital, simple manifestation devant être contenue… Avec 75% de la population mondiale désormais installée en ville, la guerre se mènera de plus en plus en zone urbaine. Dans cet environnement, les combattants ont un champ d'observation limité, chaque bâtiment offre un point de résistance et peut être aménagé en fortification où l'ennemi peut surgir de partout, frapper vite et se replier. Autant de conditions auxquelles les armées doivent et peuvent s'adapter. »
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Ouvert en 2006 sur les 6000 hectares du camp de Sissonne, à l'emplacement de l'ancien hameau de Jeoffrécourt, dans l'Aisne, le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine est le creuset de toutes les expériences des conflits où les forces françaises ont été déployées depuis une trentaine d'années (Balkans, Somalie, Tchétchénie, Irak, Côte d'Ivoire…). Pour « coller » au plus près de la réalité du terrain, plusieurs structures ont été édifiées. À Beauséjour, des architectes ont bâti un village constitué de 63 maisons, toutes construites sur des plans différents. Dans ses rues, larges, étroites, en S ou dégagées, de nombreux obstacles, barrières, barricades ou gravats compliquent la progression des assaillants et facilitent la défense des assiégés. En plus du village lui-même, à investir ou à défendre en fonction des scénarios choisis, ont été ajoutés une zone de bidonville dans laquelle il est impossible d'entrer avec des véhicules, un camping formé de caravanes, une rue créée à partir de conteneurs et un hameau défensif destiné à présenter les différentes façons de « durcir » un bâtiment (installation de sacs de sable dans les étages, piégeage, etc.).
Jeoffrécourt forme un environnement particulièrement complexe. Sa configuration permet d'engager simultanément des moyens humains, de la cavalerie, de l'artillerie, des savoir-faire du génie et des moyens aériens
Un peu plus loin dans le camp, à Jeoffrécourt, c'est une petite ville de 5000 habitants, avec des bâtiments hauts, deux quartiers pavillonnaires, un petit centre-ville, des commerces et un centre religieux, qui est sortie de terre. « Jeoffrécourt forme un environnement particulièrement complexe, reconnaît un officier supérieur du 126e régiment d'infanterie venu ici avec plusieurs Griffon. Sa configuration permet d'engager simultanément des moyens humains, de la cavalerie, de l'artillerie, des savoir-faire du génie et des moyens aériens. Ce qui se passe ici est vraiment un concentré du combat urbain de haute intensité. »
Un champ de tir à balles réelles
À ces installations vient encore s'ajouter le complexe de tir en zone urbaine (CT ZUB), un champ de tir à balles réelles dans un environnement urbain d'une très grande diversité où peuvent s'entraîner des groupes comme des tireurs isolés.
Pour faire vivre cette ville et ces villages qui n'existent sur aucune carte de France, plus de 400 personnes, civils et militaires du 94e régiment d'infanterie, travaillent quotidiennement. Les membres de la 1ère compagnie Forad (force adverse) sont les plus redoutés par les nouveaux arrivants. « Rompue à l'exercice, très aguerrie, cette unité interarmes en treillis noir recrée les différents types d'adversaires auxquels les unités sont susceptibles d'être opposées en mission extérieure, explique en souriant colonel Le Jariel des Chatelets. Elle est complétée sur le terrain par la deuxième compagnie, composée du groupe entraînement, des instructeurs et de la cellule tir, et par la compagnie chargée du soutien. »
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Jusqu'ici unique en son genre sur le Vieux Continent, par ses dimensions et la diversité des scénarios possibles, le Cenzub a fait des émules. À Schnöggersburg, en Allemagne, l'armée allemande met la dernière main à un vaste théâtre urbain composé de plus de 500 bâtiments. Un nouveau laboratoire grandeur nature, qui vient à la fois renforcer la coopération opérationnelle des forces armées européennes et rappeler que, désormais dans le monde militaire, tout a changé, tant en termes d'époque, que d'échelle ou d'enjeux.
Par nos envoyés spéciaux Cyril Hofstein (texte) et Guillaume Herbaut/Vu (photos) pour «Le Figaro Magazine» - Édition web par Marie Boetti
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L'Humanité
Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires
ActuCommerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.
Marie Toulgoat« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi, l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.
La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.
Charge de travail décuplée et harcèlement
D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »
Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.
marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
L'Humanité
Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »
ReportageMobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.
Clotilde MathieuSaint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.
Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.
Or, sans eux, « personne n’a d’électricité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.
Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.
661 millions d’euros de bénéfices en 2021
Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.
Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.
Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »
Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ « il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.
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Notre palmarès 2022 des pays où partir vivre à l'heure de la retraite
Marti BlanchoEXCLUSIF - Santé, climat, fiscalité, sécurité, cadre de vie… Le Figaro a comparé les données de nombreux pays étrangers pour déterminer ceux qui sont les plus adaptés aux retraités français.
Une fois passées les dures années de labeur vient le repos dûment mérité. Toutes ces années passées en France font parfois naître l'envie de changer de cadre et de profiter de ses beaux jours à l'étranger. Mais l'expatriation à l'heure de la retraite a ses pièges. Alors pour vous aider à choisir la destination idoine, nous avons sélectionné 25 pays prisés des retraités français et compilé des dizaines de données sur neuf thématiques que nous jugeons être essentielles : cadre de vie, culture, divertissement et gastronomie, santé, sécurité, faible coût de la vie, fiscalité, transports, présence française. De quoi avoir toutes les informations nécessaires pour prendre la grande décision de s'expatrier et ainsi réussir son installation à l'étranger.
L'Espagne se maintient en tête
En fin de compte, l'Espagne se maintient en tête de classement ; une première place qu'elle occupait déjà lors de l'édition précédente. Voisin de la France et membre de l'Union européenne avec un coût de la vie moindre, le royaume coche toutes les cases pour séduire les retraités. À tel point que Christian, 75 ans, n'a «plus du tout envie de rentrer en France, même pour les vacances». Le retraité, installé aux îles Canaries avec sa femme depuis huit ans, vante la douceur de vivre et «une mentalité plus ouverte et festive» que dans l'Hexagone.
À l’instar de Christian, quelque 160.000 retraités français sont domiciliés en Espagne. Sa météo clémente et sa longue côte méditerranéenne y sont pour beaucoup. Deux atouts de taille auxquels il faut ajouter une offre culturelle et gastronomique fournie et dynamique. Le pays de Cervantes compte ainsi plus de 250 restaurants étoilés au guide Michelin et 63 recensés par La Liste.
Quant au système de santé, la qualité et l'accès aux soins figurent parmi les meilleurs de notre palmarès. «Il est semblable au français et il y a une bonne densité médicale», assure Philippe Sanchez, fondateur d'une entreprise aidant, entre autres, les retraités français à s'installer et s'intégrer en Espagne. Christian confirme : «C'est un peu plus long qu'en France mais une fois la machine lancée, tout se passe à merveille». Hospitalisé en Andalousie pour une importante opération du dos, il a même trouvé le personnel hospitalier «plus attentionné» qu'en France.
Le Portugal remonte
Derrière l'Espagne, le Portugal décroche la deuxième place et fait encore mieux que l'année dernière. Le pays des œillets fait presque aussi bien que l'Espagne, bénéficiant du climat doux de la péninsule ibérique et d'un coût de la vie encore plus avantageux. Il s'agit aussi de la nation réunissant le plus de retraités français parmi les 25 du palmarès.
Autre avantage du Portugal : une fiscalité plus avantageuse qu'en France, mais moins qu'avant avril 2021, qui a sonné la fin de la fameuse exonération fiscale décennale pour les pensions de retraite étrangères. Le pays n'en reste pas moins très attractif, surtout au niveau de l'immobilier. «Au Portugal vous pouvez acquérir une maison de ville neuve et tout confort à 150.000 euros. C'est impensable en France», affirme Corinne Pfleger, qui prépare sa retraite dans le pays au côté de son mari.
Se préparer bien à l'avance
Viennent ensuite l'Italie et la Grèce puis le Maroc et la Tunisie, laissant ainsi entrevoir l'attractivité du sud de l'Europe et du pourtour méditerranéen pour les séniors français. Il reste à choisir l'expatriation au sein ou en dehors de l'Union européenne, la seconde option requérant plus de démarches administratives.
Dans tous les cas, «vous devrez justifier auprès de vos caisses de retraite un certificat de vie chaque année», pointe Ludovic Herschlikovitz, fondateur du site retraite.com. Ce justificatif crucial permet à un retraité expatrié «de prouver à sa caisse de retraite, de base ou complémentaire, qu'il est en vie et qu'il aspire toujours à toucher sa pension».
Une fois prise la décision de s'installer à l'étranger, il est nécessaire de prendre le temps de bien préparer son expatriation. Philippe Sanchez recommande de se préparer deux ans à l'avance afin d'analyser le marché immobilier, se familiariser avec la langue. L'idéal étant de prévoir quelques voyages, en vue de repérer le lieu où poser ses valises.
Méthodologie détaillée
Parmi l'ensemble des pays du globe, nous avons effectué un premier tri en sélectionnant ceux qui remplissaient les critères suivants :
- Au moins 1000 retraités français vivant déjà sur place, selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
- Au moins 1 million d'habitants.
- Au moins une zone verte dans le pays (vigilance normale) sur la carte de sécurité du ministère des Affaires étrangères.
- Aucune guerre, situation fortement conflictuelle ou risque terroriste fort sur son sol dans les 20 dernières années.
Ce premier tri fait ressortir 25 États que nous avons ensuite notés dans sept catégories rassemblant plusieurs critères. Chaque pays est noté sur les critères de:
Coût de la vie
Santé
Sécurité
Transports
- La distance de la France (capitale à capitale, à vol d'oiseau) compte pour 60% de la note.
- Le coût des transportscompte pour 40 %.
Culture, divertissement et autres
Cadre de vie
La note finale s'obtient à partir d'une moyenne pondérée des notes de catégories, calculée de la façon suivante :
- Le cadre de vie a un coefficient cinq.
- Le coût de la vie a un coefficient trois.
- La culture, divertissement, gastronomie a un coefficient cinq.
- Le nombre de retraités français a un coefficient deux.
- La santé a un coefficient quatre.
- La sécurité a un coefficient trois.
- Les transports ont un coefficient deux.
- S'ajoute enfin un bonus pour les pays proposant des avantages fiscaux aux retraités.
Des rendez-vous personnalisés pour tout savoir sur sa future retraite
L’Agirc-Arrco et l’assurance-retraite organisent une nouvelle édition des «Rendez-vous de la retraite», du 27 juin au 2 juillet.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
L'Humanité
Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence
ActuPouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.
Florent LE DU« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : « Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : « L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.
blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...
La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté. L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »
Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.
Création de l’impôt universel pour les entreprises
L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».
Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou. Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.
Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
Jardinage. L’orchidée n’est pas une empotée
ActuLes racines de l’orchidée qui s’évadent de leur pot ? Ce n’est que leur penchant naturel à capter l’humidité de l’air. Le rempotage de cette plante n’a en fait pour seul objectif que de renouveler le substrat qui lui sert de support… Et de lui donner ainsi toutes les chances de refleurir.
Marcel GuedjLes orchidées sont des plantes fascinantes à plus d’un titre. Il en existe des dizaines de milliers d’espèces, de tailles et d’aspects différents, aux fleurs extraordinaires, adaptées à la plupart des milieux… Les variétés commercialisées (Dendrobium phalaenopsis) sont, elles, des plantes épiphytes : dans leur environnement d’origine, elles ne poussent pas dans la terre mais sur les troncs et les branches d’autres végétaux, voire sur des pierres… absorbant l’humidité ambiante avec leurs racines aériennes. Des conditions que l’on cherche à reproduire quand on les élève comme plantes d’intérieur.
Le rempotage, qui peut très bien se faire dans le même contenant – bien nettoyé – a pour but de renouveler entièrement le substrat qui sert surtout de support à la plante, mais qui finit par pourrir au bout de quelques années et d’arrosages répétés, entraînant l’asphyxie et le dépérissement des racines.
A faire tous les deux ans
C’est donc un moment important pour l’orchidée, l’une des conditions de sa survie. Il doit intervenir tous les deux ans environ, à n’importe quelle période de l’année, sauf quand l’orchidée est en fleur. L’idéal est d’intervenir après la floraison de printemps.
Il est plus simple d’utiliser un mélange spécialement dosé pour orchidées que l’on trouve dans le commerce. Si vous le préparez vous-même (terreau pour orchidées, écorces de pin ou perlite et sphaigne…), il ne doit pas être compact pour que les racines s’y développent librement. Un contenant en plastique transparent au fond troué pour évacuer l’eau d’arrosage (indispensable !) vous permettra de veiller à l’état de ces dernières. Placez-le dans un cache-pot de diamètre adapté.
Six gestes simples pour que l’orchidée ait du pot
-
Sortir l’orchidée de son pot et débarrasser les racines du substrat qui y adhère.
- Supprimer avec des ciseaux les feuilles malades (molles ou jaunies) et les racines desséchées ou aplaties.
- Remplir le contenant à moitié de substrat et installer l’orchidée dessus.
- Stabiliser la plante en ajoutant du substrat pour finir de remplir le pot.
- Tapoter le pot pour tasser (sans appuyer dessus) le substrat afin qu’il remplisse bien les espaces entre les racines.
- Arroser copieusement mais laisser bien l’eau s’évacuer avant de placer le contenant dans son cache-pot.
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Jardinage Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Recettes. La cerise sur le fourneau !
ActuAvec son goût inimitable et son rouge flamboyant, la cerise est le fruit star de la saison estivale. Délice pour le palais, elle est aussi bénéfique pour le corps.
André GoulvenSouvent synonyme de vacances et de douceurs sucrées, la cerise occupe une place à part dans la gastronomie française. Qu’on la mange crue à la sortie d’un verger ou cuisinée par les plus grands chefs, cette drupe – le nom donné aux fruits charnus à noyau – rougeoyante connaît, cette année en France, une belle saison d’un point de vue qualitatif, ainsi, hélas, qu’une flambée certaine de son prix de vente.
On ne sait pas vraiment de quelle région du monde provient la cerise. Elle aurait, selon certains, une origine des plus poétiques. Tels des Petit Poucet ailés, les oiseaux auraient lâché de leurs serres les noyaux du fruit le long des routes migratoires. C’est ainsi que les cerisiers se mirent à fleurir dans nos contrées, loin de leur territoire natal. Plus rationnellement, ce serait les Romains qui auraient introduit l’arbre en Europe. Largement consommée au cours du Moyen Âge en France, la cerise aura séduit les puissants, de Louis XV à Napoléon Ier, qui donna même son prénom à l’une de ses variétés les plus célèbres.
Il faut dire que la cerise a des atouts gustatifs. Un taux de sucre plus élevé (avec les dattes et le raisin) que celui des autres fruits, une légère acidité et une chair fondante. On peut la cuisinier crue ou cuite, en entrée, en plat ou en dessert. Si on pense souvent à la confiture ou au clafoutis, le fruit se déguste aussi en soupe froide dans le sud de l’Europe ou en salade avec des aiguillettes de canard et quelques légumes de saison. Suivant le plat que l’on souhaite préparer, il est important de bien choisir la variété adaptée. Pour un accompagnement salé (la confiture sur le fromage de brebis, par exemple), les cerises acides comme la griotte ou la montmorency s’accordent parfaitement. On les retrouve également dans les fameuses eaux-de-vie, à consommer, évidemment, avec modération.
Crues, cuites et même séchées
Pour les desserts, les accords sucré-salé ou pour picorer, les cerises douces comme la bigarreau ou la guigne sont fortement recommandées. Il existe également des cerises hybrides comme la royale, qui peuvent se consommer cuites ou crues. Il est à noter que, peu importe la variété, la cerise se conserve difficilement (trois jours au maximum à température ambiante, cinq jour au réfrigérateur). Pour les gourmands, la règle est donc d’en acheter petit à petit mais toute la saison, qui se déroule de fin-mai à la mi-août. Il est aussi possible de la faire sécher (au four, au soleil ou au déshydrateur) et de la consommer plus tard.
Les cerises séchées ont la particularité de garder leurs propriétés pendant de longs mois. Et des propriétés, elles n’en manquent pas. La cerise est une véritable petite boule de bonheur pour le corps. Le fruit contient des anthocyanes aux actions anti-inflammatoires et antioxydantes. Il peut aussi se targuer d’être un excellent diurétique (la célèbre tisane de queues de cerise) et de posséder de la mélatonine, nécessaire à la régulation du cycle circadien. Mais, comme toute bonne chose, la cerise a aussi ses défauts. Son taux de calories élevé (68 kcal pour 100 g) et son effet laxatif en font un mets à consommer avec vigilance pour les personnes fragiles.
Le clafoutis aux cerises
Ingrédients pour 4 personnes, 600 g de cerises bigarreaux, 3 œufs, 70 g de farine, 1 sachet de sucre vanillé, 50 g de sucre, ½ sachet de levure chimique, 30 g de beurre demi-sel, 20 cl de lait.
- Laver et équeuter les cerises. Selon la tradition limousine, les cerises sont entières dans le clafoutis, mais il est aussi possible d’en enlever les noyaux, pour une dégustation plus simple (surtout pour les jeunes enfants).
- Faire préchauffer le four à 180 °C
- Faire fondre le beurre dans une casserole ou au micro-onde.
- Dans un saladier, verser les œufs, la levure et les sucres, puis fouetter pour mélanger.
- Ajouter ensuite la farine petit à petit (le mieux étant de la verser dans un tamis pour éviter les grumeaux), tout en continuant à mélanger.
- Verser enfin le lait et le beurre, mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène.
- Disposer les cerises dans un plat à tarte ou a gratin beurré au préalable, puis recouvrir avec la pâte.
- Laisser cuire 45 minutes.
Podcast. Sur autour de la table« Est-ce que ça coûte vraiment cher de bien manger ? » ; « Pourquoi s’indigne-t-on autant quand quelqu’un change une recette traditionnelle française ? » ou « pourquoi vous risquez (encore) de vous engueuler à table à Noël ? ». Dans le podcast Manger, les journalistes de Louie Media tentent de répondre à toutes ces questions sociales et gustatives. Au fil de recherches et d’interviews de divers acteurs de la sphère culinaire, l’émission appréhende l’art de manger sous une forme inédite et passionnante. Manger, de Louie Media. Disponible sur les plateformes de streaming
En carafe. Pétillants embrunsPour un repas achevé sur une note de légèreté, ce crémant blanc composé d’un assemblage de sémillon et de sauvignon se mariera à la perfection avec un clafoutis aux cerises. Pour une union encore plus marquée, il se déguste aussi accompagné d’une liqueur de fruits rouges. Embruns de l’estuaire blanc, Château la Botte, 11,50 euros
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Bon et sainrecettes L'Humanité
Battez le pavé parisien dans les pas des révoltés de Mai 68
ActuLe Quartier latin s’est retrouvé au cœur des événements qui ont secoué la France en 1968 et fut le théâtre de la révolte étudiante durement réprimée par la police.
Lea DesportesAu numéro 45 de la rue d’Ulm, des jeunes gens vont et viennent. Le décor a un peu changé, les tenues vestimentaires davantage, mais le ballet estudiantin se jouait à l’identique en 1968 : l’École normale supérieure est installée ici depuis 1847. L’apparence modeste de la façade ne reflète pas le prestige de l’institution. À y regarder de plus près, au-dessus du monumental portail d’entrée et de part et d’autre du médaillon de Minerve, déesse romaine de la sagesse, deux femmes représentant les lettres et les sciences donnent le ton. Dans les années 1960, ce temple du savoir est un antre de la pensée critique. Sous les pavés, il y a des idées.
Des affiches anticapitalistes envahissent les murs
Aujourd’hui, place du Panthéon, des affiches placardées sur la mairie du 5e arrondissement appellent à une collecte de dons solidaires pour l’Ukraine. En 1968, une partie de la jeunesse se mobilise contre la guerre du Vietnam. Et c’est précisément pour obtenir la libération d’un camarade arrêté lors d’une manifestation anti-américaine qu’est créé le Mouvement du 22 mars 1968, à la faculté de Nanterre. Près de 150 étudiants, menés par Daniel Cohn-Bendit, décident d’occuper la tour centrale administrative.
Le 2 mai, la décision de fermer l’université provoque une contestation, dès le lendemain, dans le Quartier latin. Ils sont alors plusieurs centaines à participer à un meeting dans la cour de la Sorbonne. Pour s’y rendre, il faut descendre la montagne Sainte-Geneviève par la rue Soufflot, puis la rue Saint-Jacques. Place de la Sorbonne, en face de l’entrée actuelle du bâtiment, des affiches anticapitalistes font écho aux slogans qui envahissent les murs du quartier, il y a plus de cinquante ans. L’un d’entre eux – « Élections piège à cons » – semble résonner encore auprès de la jeunesse : les 13 et 14 avril derniers, la Sorbonne était occupée par des étudiants venus de plusieurs facs parisiennes pour protester contre « l’arnaque du deuxième tour ».
Molotov sur le boul’mich’
Retour au 3 mai 1968. L’arrestation de centaines de participants à la réunion met le feu aux poudres. Les premiers affrontements ont lieu. Il est difficile d’imaginer le boulevard Saint-Michel en véritable champ de bataille. Les jets continus de grenades incendiaires, offensives et au gaz dans un sens, de cocktails Molotov et de pavés dans l’autre. La fumée qui pique les yeux et irrite la gorge. Les flammes qui montent des voitures renversées. Le bruit provoqué par l’explosion des réservoirs d’essence et les sirènes des cars de CRS. Aujourd’hui, des enseignes internationales fournissent à une clientèle mondialisée de quoi s’habiller et se nourrir sans se dépayser. Un certain nombre de vitrines ont baissé le rideau et n’ont pas encore trouvé de repreneur, sans doute une conséquence de la pandémie, mondiale elle aussi.
La nuit des barricades
Les étrangers étaient bien présents en 1968. Du 10 au 11 mai, ils sont nombreux à participer à la nuit des barricades, aux côtés d’étudiants, de lycéens et d’ouvriers, et avec le soutien d’une grande partie de la population qui offre vivres et refuge. Sur la soixantaine de barricades, le passé est bien présent. La Commune et la libération de Paris habitent les imaginaires. Au petit matin, le quartier est évacué. Les blessés se comptent par centaines et près de 500 personnes sont interpellées. La répression agit comme un détonateur. Les syndicats appellent à la grève générale. Tous insistent sur la solidarité entre étudiants et travailleurs que la violence policière est parvenue à rapprocher. Le 13 mai, plus d’un million de manifestants défilent dans les rues de Paris. C’est le début de la plus grande grève générale du XXe siècle.
Utopies et rêverie rue Gay-Lussac
Place de l’Odéon, un autre slogan vient en tête : « Quand l’Assemblée nationale devient un théâtre bourgeois, tous les théâtres bourgeois doivent devenir des assemblées nationales ». À partir du 16 mai, le Théâtre de l’Odéon se transforme en un lieu de rencontre et d’intenses débats.
En traversant le jardin du Luxembourg et en remontant la rue Gay-Lussac, on s’interroge. Comment réagiraient les habitants actuels si une révolte avait lieu sous leurs fenêtres ? Au 51, chez Youssef, le quartier semble n’avoir pas changé. Le bistrot s’est refait une beauté, mais qu’importe : les habitués ne reviennent ni pour la déco ni la qualité du petit noir, mais pour la personnalité du patron. Du matin au soir, il accueille notamment les élèves et les professeurs de Normale sup, à quelques mètres de là. Notre boucle est bouclée, mais l’histoire insurrectionnelle, ici comme ailleurs, ne l’est certainement pas.
Hors-série Mai 68. L’émancipation est toujours d’actualitéDéambulation révolutionnaire dans le Quartier latin
- Départ devant l’École normale supérieure, l’ENS, au 45, rue d’Ulm.
- Sur la place du Panthéon, la mairie du 5e arrondissement et la bibliothèque Sainte-Geneviève, la BSG, où les étudiants viennent réviser et se rencontrer.
- La Sorbonne, où se tient dans la grande cour un meeting le 3 mai 1968. L’évacuation des participants et l’arrestation de nombre d’entre eux mettent le feu aux poudres.
- À l’Odéon-Théâtre de l’Europe, baptisé en 1968 Théâtre de France, « l’imagination prend le pouvoir », selon la formule consacrée. Sur les planches, comédiens, ouvriers, étudiants et habitants se donnent la réplique dans un « meeting permanent » ouvert à tous.
- Arrivée au pub Gay-Lussac, « chez Youssef » pour les habitués. Dans les années 1950 et 1960, les cafés, souvent tenus par des Algériens, abondent dans le quartier.
Découverte Valeurs Actuelles
Étienne Blanc (LR) : « C’est bien une question de civilisation qui aurait dû être au cœur de la campagne présidentielle des Républicains »
France24 - Monde
Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine
Publié le : 11/06/2022 - 16:53
Peu de temps après le début de la guerre en Ukraine, fin février, des "camps de filtration" tenus par des Russes sont apparus à l’est du territoire. Officiellement, ces centres de détention permettent aux Russes de traquer les "nationalistes ukrainiens". Dans les faits, les milliers de civils qui y transitent sont soumis à des interrogatoires, des fouilles à nu, et pire encore.
Tomber de Charybde en Scylla. À peine sont-ils parvenus à fuir les bombardements et les sièges de leur ville, que certains Ukrainiens sont dirigés dans des "camps de filtration" russes. Au moins treize de ces centres de rétention sont actuellement en activité, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), situés principalement dans l’est du pays, autour des villes de Novoazovsk, Dokoutchaïevsk, Starobecheve, Bezimenne et Kazatske. "Les hommes y sont rassemblés et filtrés", assure Tanya Lokshina, directrice associée Europe et Asie centrale de Humans Rights Watch.
Vitaly est l’un d’entre eux. Cherchant à fuir les bombes avec sa femme et sa fille d'un an, début avril, il profite d’un bus mis à disposition par les forces russes pour s'échapper de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine. Ce véhicule se dirige vers Nikolske, une petite ville industrielle contrôlée par les forces pro-russes à environ 20 kilomètres au nord-ouest de la cité portuaire assiégée. Mais une fois la famille arrivée, les hommes sont vite séparés des femmes et envoyés vers une caravane pour être soumis à des fouilles. Ou plutôt "filtrés", comme l'affirment les forces russes qui les gardent.
Satellite images show Russian camp for Ukrainians near Mariupol as deportation claims grow🔴 Investigation from @deankirby_ https://t.co/FNcYYvu4Rb
March 26, 2022Fouilles à nu
"Nous sommes montés à tour de rôle dans la caravane, deux soldats nous ont passé au crible : téléphones, tatouages, effets personnels", raconte le père de famille dans une interview au site d'information indépendant en langue russe Meduza, datée du 12 mai . Vitaly est interrogé, fouillé, déshabillé. Il est sommé d’expliquer l’aigle américain tatoué sur son corps et l’absence d’application de messagerie dans son portable. "J’ai fini par prouver que je n'avais rien à voir avec [l'armée ukrainienne]", explique-t-il. "En fin de compte, ils m'ont laissé partir."
Dans la caravane, deux autres hommes en sous-vêtements, l'un avec les mains derrière la tête, face au mur, l'autre assis dans un coin par terre, ont moins de chance. "Les deux hommes ont été identifiés dans des rassemblements anti-russes par les soldats, si j’ai bien compris", poursuit l’Ukrainien.
"La vie est belle"
Vitaly n’est pas un cas isolé. De nombreux témoignages similaires proviennent de ces "camps de filtration" principalement situés dans la région orientale du Donbass, où les forces séparatistes pro-russes, russes et locales travaillent souvent en tandem. Certains y sont emmenés de force, d’autres s’y rendent d’eux-mêmes, contraints de suivre le processus d'évacuation russe des zones assiégées.
Ces opérations de filtrage ne sont pas réservées qu’aux hommes. Anna Zaytseva, enseignante de français à de Marioupol, en a aussi fait les frais. Son mari a été fait prisonnier de guerre alors qu'il combattait avec le régiment Azov - un bataillon ukrainien de volontaires d'extrême droite. Elle aussi a été interrogée et fouillée à nu lors de son évacuation de la ville. "Après qu’ils m’ont demandé de me déshabiller, ils ont vu un tatouage où il est écrit 'La vie est belle' en français. Ils [les soldats] ne pensaient pas que c'était du français mais de l’allemand. Ils y voyaient là la preuve que j'avais, d'une manière ou d'une autre, des liens avec les nazis."
"Les villages se transforment en camps d'internement"
Nul doute, pour l’humanitaire de HRW, Tanya Lokshina, que ces camps de filtration sont "très intrusifs et douloureux" avec des opérations qui peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Elle en tient aussi, pour preuve, le témoignage d'un homme envoyé fin avril dans un "camp de filtration" à Kazatske, aux côtés de 200 autres individus, que son organisation a pu récupérer.
Bien que le filtrage n'ait duré que quelques jours, ces hommes ont été privés de leur passeport. Or sans ce précieux document, impossible de fuir la région quadrillée de militaires. "Essayer de quitter ces villages sans passeport relève du suicide. Même s’ils ne sont pas verrouillés en tant que tels, les villages ressemblent à s’y méprendre à des camps d'internement à ciel ouvert."
Entre-temps, les détenus ont été placés dans une école municipale, dans des conditions presque carcérales, ne recevant pour toute pitance qu’un peu de riz, du pain et des pâtes. "Ils dormaient essentiellement sur des bureaux et dans les couloirs. Beaucoup d'entre eux sont tombés malades, contractant des maladies respiratoires, probablement le Covid-19, des grippes et toutes sortes de maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Les gens vomissaient, avaient la diarrhée. C'était horrible", rapporte Tanya Lokshina. Au final, leur rétention a duré quarante jours sans qu’ils en comprennent les raisons.
L’un d’entre eux a pourtant cherché à comprendre la situation. "Les soldats de la RPD [la République populaire de Donetsk, autoproclamée par des séparatistes pro-russes en 2014, Ndlr] sont venus le chercher", explique la directrice de Human Rights Watch. "Ils lui ont dit : 'alors, tu as des questions sur les raisons de ta rétention ? Nous allons y répondre.' Puis ils l’ont emmené. Quand ils l’ont ramené, quatre jours plus tard, il était complètement hagard. Il n'a pas dit un mot de ce qui lui était arrivé. Bien qu'il ne porte aucun signe visible de torture, tout laisse penser qu’il a vécu une expérience intense et douloureuse." Les hommes de Kazatske ont finalement récupéré leur passeport et ont été relâchés. Mais aucune explication n'a jamais été avancée sur les raisons de leur si longue incarcération.
Zones d'ombre
Lorsque les Ukrainiens parviennent à passer les tests de filtration, ils reçoivent un document frappé des lettres FP - Filtration Point -, précieux sésame qui permet de se déplacer "librement" à l'intérieur et autour de la région de Donetsk.
"Quant à ceux qui ne passent pas ces filtrages, on sait peu de choses sur leur sort réel", estime Tanya Lokshina. Un groupe d’hommes détenus à Bezimenne a bien tenté de filmer les conditions de vie du "camp de filtration" dans lequel ils avaient été confinés. Ils ont publié la vidéo sur Internet, relate Tanya Lokshina. Mais après sa diffusion sur les réseaux sociaux, les gardiens les ont rassemblés et emmenés. "Selon des informations fiables mais non-officielles, il semblerait qu'ils soient en prison, en territoire contrôlé par la DPR. Ils sont accusés d'avoir filmé sans autorisation et d'avoir diffusé de fausses nouvelles."
"Effrayant"
Sans surprise, le Kremlin nie l’existence de ces "camps de filtration", les qualifiant de "mensonges". De leur côté, les autorités de la RPD autoproclamée rejettent, elles aussi, toutes les accusations ukrainiennes de rétention, filtrage et mauvais traitements sur des civils, au sein de ce qu’elles nomment officiellement des "centres d'accueil".
Au niveau international, ces camps font l’objet de sévères récriminations. Ils sont même parfois comparés aux camps de concentration de l'Allemagne nazie. "Les rapports indiquent que les agents de la sécurité fédérale russe confisquent les passeports et les pièces d'identité, emportent les téléphones portables et séparent les familles les unes des autres", a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, lors d'un point de presse le 5 avril devant le Conseil de sécurité de l'ONU. "Je n'ai pas besoin de préciser à quoi ressemblent ces soi-disant camps de filtration. C'est effrayant et nous ne pouvons pas détourner le regard."
Texte traduit de l'anglais par Aude Mazoué
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Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
Le fil du 11 juin
Bruxelles se prononcera "la semaine prochaine" sur l'ambition européenne de l'Ukraine
LE FIL DU 10 JUIN
Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa
L'Humanité
Le tai-chi, l'art de retrouver la forme par les formes
ActuLa pratique de cet art martial chinois permet, à force d’entraînement, d’améliorer la respiration, l’équilibre, et même, en réduisant la tension artérielle, de diminuer les risques d’accidents cardio-vasculaires.
Naftali Orteski Dans les parcs et jardins, tout le monde a déjà aperçu ces petits groupes de personnes, alignées ou en quinconce, répétant les gestes lents exécutés par un maître positionné devant eux. S’il ne s’agissait pas d’un cours de qi gong, sorte de gymnastique, elles suivaient probablement un cours de tai-chi-chuan en plein air.
Cet art martial chinois, qui peut aussi s’écrire « taiji quan », se traduit littéralement par « boxe du faîte suprême ». Un nom qui fait écho à ses origines religieuses taoïstes. On rapporte d’ailleurs l’art du tai-chi à la figure folklorique et divine de Zhang Sanfeng, un ermite du mont Wudang, né entre le XIe et le XIIe siècle et qui aurait été contemporain de la dynastie Ming.
D’autres origines, plus pragmatiques, sont également prêtées à la pratique. On dénombre cinq différents types de tai-chi : chen, sun, wu, hao et yang. Ce dernier est le plus répandu en Occident et également le plus accessible pour ceux qui souhaiteraient se lancer. Inventé par Yang Luchan au XIXe siècle, le style yang se distingue par ses différentes formes.
Des mouvements précis
Les formes, que l’on peut grossièrement assimiler aux katas du karaté ou aux poomsae du taekwondo, sont des enchaînements de pas, autrement dit de mouvements. Il existe des formes courtes et longues. La posture, les mouvements de pieds, jambes, bras ou poings, d’attaque ou de riposte, sont extrêmement précis. Parvenir à retenir et à réaliser les formes n’est pas une fin en soi, le plus important étant d’intérioriser et de ressentir chaque mouvement en le répétant. Il s’agit de faire circuler les énergies dans son corps, car c’est l’énergie qui donne de la force au mouvement et non pas les muscles.
Osez la technique de libération émotionnelle par l’acupressionEquilibre et respiration
La pratique du tai-chi de style yang est bénéfique d’un point de vue physique et musculaire. Bien que peu axée sur le dynamisme, la séance, qui dure un peu plus d’une heure en moyenne, permet de se dépenser, entre l’échauffement et l’apprentissage des mouvements. Mais c’est principalement sur l’équilibre que le tai-chi va avoir un impact, notamment chez les plus âgés. À force d’entraînement et de répétition, le risque de chute diminue. Élément devenu fondamental de cet art, la respiration accompagne chaque mouvement. Lente et profonde, elle doit venir se calquer naturellement sur le geste, ce qui, à terme, l’améliore nettement au quotidien.
Pour évacuer tension, stress... ouvrez vos fascias!En outre, le tai-chi minimiserait les risques d’accidents cardio-vasculaires en réduisant la tension artérielle et ses effets sur la diminution du stress ne sont plus à prouver. Aujourd’hui, en France, le tai-chi peut se pratiquer dans de nombreux cadres. Dans les écoles spécialisées, bien sûr, mais aussi auprès de particuliers ainsi que dans les salles de sport dispensant différents cours, en plus de la partie musculation. Il ne nécessite aucun matériel, ce qui réduit drastiquement son coup. La moyenne haute des prix se situe aux alentours d’une trentaine d’euros.
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Bien-être L'Humanité
Enfants. Comment garder un bon rythme pendant les vacances scolaires
L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?
Noé BlouinL’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances !
Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…
Gare aux petits écarts !
Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes.
- Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper.
- Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.
Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.
Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien.
La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ?
C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.
Les cahiers de vacances ne sont pas indispensables
Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables.
D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.
Trois questions à Elena Goutard, coach parental
« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »
Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?
Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.
Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…
On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.
Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.
Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?
Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…
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Famillevacances France24 - Monde
Bruxelles se prononcera "la semaine prochaine" sur l'ambition européenne de l'Ukraine
Publié le : 11/06/2022 - 07:53Modifié le : 11/06/2022 - 22:41
FRANCE 24
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Pauline GODART
Depuis Kiev, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis, samedi, que Bruxelles rendrait d'ici la fin de "la semaine prochaine" son avis sur la candidature d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Sur le terrain, les forces ukrainiennes ont indiqué avoir bombardé des positions russes dans la région de Kherson tandis que Severodonetsk est toujours sous le feu de l'artillerie russe. Retrouvez le fil de la journée du 11 juin.
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14 h 55 : Bruxelles promet une réponse "la semaine prochaine" aux ambitions européennes de l'Ukraine
La Commission européenne finalisera son avis "la semaine prochaine" sur les ambitions de l'Ukraine de se porter candidate à l'adhésion à l'UE, a annoncé sa présidente, Ursula von der Leyen, en visite à Kiev.
"Nous voulons soutenir l'Ukraine dans son parcours européen", a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une courte conférence de presse suivant son entretien avec Volodymyr Zelensky.
"Les discussions d'aujourd'hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation d'ici la fin de la semaine prochaine", a-t-elle ajouté, soulignant que les autorités ukrainiennes ont "fait beaucoup" en vue d'une candidature, mais qu'il y a "encore beaucoup à faire", notamment dans la lutte anticorruption.
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14 h 06 : la France n'a "aucun esprit de concession" à l'égard de Poutine, affirme un conseiller de l'Élysée
"Comme le Président a eu l'occasion de le dire, nous souhaitons la victoire de l'Ukraine. Nous souhaitons que l'intégrité territoriale de l'Ukraine soit rétablie", a déclaré vendredi un conseiller de l'Élysée.
"Il n'y a aucun esprit de concession à l'égard de (Vladimir) Poutine ou de la Russie dans ce que dit le président. Et quand le Président parle à Poutine directement, ce n'est pas pour compromettre, c'est pour lui dire les choses telles que nous les voyons", a ajouté cette source.
La France est également prête à contribuer à permettre l'accès au port ukrainien d'Odessa, où une partie des stocks de céréales ukrainiennes sont prêtes à être exportées, selon ce même conseiller.
Emmanuel Macron a notamment subi les foudres des autorités ukrainiennes et de pays d'Europe de l'Est pour avoir appelé, dans un entretien accordé il y a une semaine à la presse quotidienne régionale, à ne pas "humilier" la Russie "pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques".
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13 h 41 : Prague annonce la mort d'un Tchèque dans l'est de l'Ukraine
Un ressortissant tchèque a été tué dans l'est de l'Ukraine occupé par la Russie, a déclaré, samedi, à Prague le ministre des Affaires étrangères tchèque Jan Lipavsky.
"Le corps de cet homme devrait être acheminé demain jusqu'à la région de Kharkiv", deuxième ville d'Ukraine, sur la ligne de front entre armée ukrainienne et forces russes, a indiqué le ministre à des journalistes après avoir rencontré son homologue turc Mevlut Cavusoglu.
Selon la journaliste tchèque Lenka Klicperova, qui avait publié vendredi la première information sur la mort de cet homme, il s'agit d'un combattant volontaire, identifié comme Michal J.
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13 h 40 : Volodymyr Zelensky demande la fin du blocus russe des ports de la mer Noire
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel à une pression internationale pour obtenir que la Russie mette fin au blocus des ports ukrainiens de la mer Noire, permettant ainsi des exportations nécessaires pour éviter une crise alimentaire mondiale.
S'adressant, par vidéo, au forum sur la sécurité en Asie-Pacifique, le Shangri-La Dialogue, il a prévenu que, faute d'une reprise des exportations ukrainiennes, "le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire, et même des famines, dans de nombreux pays en Asie et en Afrique".
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13 h 28 : "Vu de Russie", la peine de mort au service de la propagande
Cette semaine dans "Vu de Russie", la propagande russe brandit en exemple le verdict de peine de mort prononcé jeudi 9 juin à l’encontre de trois combattants étrangers à Donetsk. Une menace qui planerait, selon les officiels et les médias d’État russes, sur tous ceux qui voudraient aller combattre aux côtés des Ukrainiens. Les explications de notre chroniqueuse Elena Volochine, ancienne correspondante de France 24 en Russie.
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12 h 55 : les premiers passeports russes remis aux habitants du sud de l'Ukraine
La Russie a remis ses premiers passeports à des habitants de Kherson, ville occupée par les troupes de Moscou dans le sud de l'Ukraine, ont rapporté les agences de presse russes.
Selon l'agence officielle TASS, 23 habitants de Kherson ont reçu, au cours d'une cérémonie, un passeport russe, une "procédure simplifiée" permise grâce à un décret signé fin mai par le président russe Vladimir Poutine.
L'Ukraine avait dénoncé l'instauration de cette procédure spéciale, fustigeant une "violation flagrante" de son intégrité territoriale. "Le décret présidentiel russe est juridiquement nul et n'aura pas de conséquences" sur "l'appartenance des habitants des territoires temporairement occupés par la Russie à la citoyenneté ukrainienne", avait indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
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11 h 25 : "Il est encore possible d'éviter une crise alimentaire", selon la secrétaire générale adjointe de l'OCDE.
L'économie mondiale va payer le prix fort de la guerre en Ukraine, prévient l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui a revu ses perspectives de croissance à la baisse et prévoit désormais une progression du PIB mondial de 3 % en 2022, soit 1,5 point de moins que prévu. Au cœur des inquiétudes : l'inflation et les risques de crise alimentaire dans plusieurs pays.
Pour en parler, Line Rifaï reçoit la secrétaire générale adjointe et cheffe économiste de l'OCDE, Laurence Boone.
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10 h 41 : Ursula von der Leyen en visite à Kiev pour parler d'intégration européenne
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est arrivée à Kiev pour une nouvelle visite consacrée aux ambitions de l'Ukraine de rejoindre l'UE et à la reconstruction.
"Je suis de retour à Kiev pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky et le Premier ministre Denys Chmygal. Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l'Ukraine sur la voie de l'Europe", a-t-elle indiqué aux journalistes, dont l'AFP, l'accompagnant dans sa visite.
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10 h : l'Ukraine réclame des armes et une aide humanitaire face au choléra
L'Ukraine a demandé aux Occidentaux d'accélérer leurs livraisons d'armes pour résister aux pilonnages de l'armée russe dans le Donbass. En parallèle, Kiev a appelé la communauté internationale à lui fournir une aide humanitaire face à la propagation de maladies comme le choléra à Marioupol.
Dans le sud de l'Ukraine, cette ville portuaire du Donbass, réduite à l'état de ruines après un siège de plusieurs semaines par la Russie, a déclaré que les infrastructures sanitaires étaient détruites et que des cadavres pourrissaient dans les rues.
Il y a une épidémie de dysenterie et de choléra", a dit Vadym Boïtchenko à la télévision ukrainienne. "La guerre qui a emporté 20 000 habitants (...) malheureusement avec ces infections, va coûter la vie à des milliers d'habitants supplémentaires."
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9 h 20 : l'étau russe se resserre sur le Donbass
Les forces ukrainiennes ont indiqué avoir bombardé des positions russes dans la région occupée de Kherson, dans le sud, dont elles redoutent une prochaine annexion par Moscou.
Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Severodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière. "Severodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon", a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une allocution jeudi soir.
Retour sur les derniers développements du conflit en Ukraine avec notre envoyée spéciale à Kiev, Pauline Godart.
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4 h 09 : Biden affirme que Zelensky "ne voulait pas entendre" ses avertissements sur une invasion russe
Joe Biden a assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky "ne voulait pas entendre" les mises en garde américaines formulées avant l'invasion de son pays par la Russie.
"Beaucoup de gens pensaient que j'exagérais" en évoquant une attaque russe contre l'Ukraine avant qu'elle ne débute, a déclaré le président américain lors d'une réception à Los Angeles, destinée à lever des fonds pour le parti démocrate. "Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. Poutine allait traverser la frontière. Il n'y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l'entendre", a-t-il ajouté devant des journalistes.
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2 h 36 : l'unité de l'UE ne doit pas être compromise par le statut de candidat à l'adhésion de l'Ukraine
La décision d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne (UE) doit être prise sans que cela n'affaiblisse le bloc et sans laisser Kiev dans l'incertitude pendant des années, a déclaré un responsable français, cité par l'agence Reuters.
"Nous serons attentifs à l'unité du Conseil européen. Nous pensons aussi que l'Union européenne doit sortir renforcée de cette crise en Ukraine et non pas affaiblie", a expliqué cette source au sein de la présidence française.
Si de nombreux pays, principalement en Europe de l'Est, soutiennent une adhésion de l'Ukraine, certains comme les Pays-Bas ou le Danemark, mais aussi l'Allemagne et la France, qui préside l'UE jusqu'à fin juin, sont très réservés.
La Commission européenne (CE) rendra son avis sur la demande de candidature de l'Ukraine le 17 juin, et les chefs d'État de l'Union devraient en discuter lors d'un sommet qui se tiendra la semaine suivante.
Avec Reuters et AFP
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soutien militaire
Les chars de la discorde : bientôt des Leopard 2 en Ukraine ?
PRESSIONS
Sanctions : l’UE s’en prend finalement à Sberbank, le mastodonte bancaire russe
guerre de tranchées
Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément
Valeurs Actuelles
[Entretien] Jean Lopez : « la stratégie militaire russe semble avoir été le fait d’un amateur »
Le retrait du militant indigéniste de la course aux législatives s’accompagne de zones d’ombre.
France24 - Monde
Des centaines de manifestations aux États-Unis pour un meilleur encadrement des armes à feu
Publié le : 11/06/2022 - 17:57Modifié le : 11/06/2022 - 21:16
FRANCE 24
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Sonia DRIDI
L'Amérique est encore sous le choc après la série de tueries qui a endeuillée le pays ces dernières semaines. Des manifestations ont eu lieu samedi dans plusieurs villes américaines, dont la capitale, Washington, pour faire pression sur le Congrès afin qu'il durcisse la législation sur les armes à feu.
Des dizaines de milliers d'Américains se sont rassemblés, samedi 11 juin, dans les rues du pays pour manifester en faveur d'un meilleur encadrement des armes à feu après de récentes tueries, dont celle dans une école du Texas, qui a choqué les États-Unis.
"Je me joins à eux pour réitérer mon appel au Congrès : faites quelque chose", a écrit le président américain Joe Biden sur Twitter pour soutenir ces manifestations prévues à Washington et dans de nombreuses autres villes.
Today, young people around the country once again march with @AMarch4OurLives to call on Congress to pass commonsense gun safety legislation supported by the majority of Americans and gun owners. I join them by repeating my call to Congress: do something.
June 11, 2022Le 24 mai, un lycéen de 18 ans porteur d'un fusil d'assaut a tué 19 écoliers et deux enseignantes dans une école primaire d'Uvalde, près de la frontière mexicaine. Quelques jours plus tôt, un jeune suprémaciste blanc de 18 ans avait tué dix personnes noires à Buffalo, dans le nord-est des États-Unis.
Ces derniers massacres, et les centaines de fusillades qui ne font pas la une de l'actualité, ont provoqué ces nouveaux appels à descendre dans la rue pour réclamer de mieux réguler l'accès aux armes à feu.
"Il est temps de retourner dans la rue", demande March for Our Lives, le mouvement fondé par des victimes et survivants de la tuerie dans le lycée de Parkland, en Floride, qui avait déjà organisé dans la foulée, en mars 2018, une immense manifestation à Washington.
>> À voir aussi : L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
À Washington, 40 000 personnes se sont retrouvées sous une pluie fine sur l'esplanade du National Mall, près du Washington Monument, selon les chiffres fournies par les organisateurs.
March for Our Lives a prévu plus de 450 rassemblements à travers le pays, à New York, Los Angeles et Chicago notamment.
"Nous avons droit à une nation libérée de la violence par arme à feu"
"Montrez à nos élus que nous exigeons et avons droit à une nation libérée de la violence par arme à feu", écrit-il sur son site.
"Peu importe qui vous êtes, marchez avec nous", a lancé vendredi dans une tribune pour Fox News l'une des figures de l'organisation, David Hogg.
Fox News just published my op-edYes, this time is different. pic.twitter.com/3mMJSVY0l9
June 10, 2022"Si nous sommes d'accord sur le fait que tuer des enfants est inacceptable, alors nous devons soit empêcher que ces personnes mettent la main sur des armes, ou alors agir en amont pour qu'ils ne passent pas à l'acte", a-t-il écrit.
Les gens "en ont marre, et il est temps de pousser le Congrès à faire quelque chose", a ajouté le jeune homme.
De son côté, Joe Biden, reprenant les éléments d'un discours passionné prononcé le 2 juin à la suite du massacre à l'école d'Uvalde, a appelé samedi les élus à "voter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu".
Le président démocrate a énuméré à nouveau les réformes qu'il souhaite du Congrès : interdire les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité; renforcer la vérification des antécédents, notamment psychologiques, des acheteurs; obliger les particuliers à garder leurs armes sous clé; encourager les signalements en cas de crainte d'un passage à l'acte et rendre les fabricants d'armes plus responsables. "Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain", a-t-il écrit sur Twitter.
Le camp républicain fait bloc
Si des sondages indiquent qu'une majorité d'Américains sont en faveur de davantage de restrictions sur la vente d'armes à feu, l'essentiel des élus républicains s'y opposent.
La Chambre des représentants a voté mercredi un texte qui interdirait entre autres la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité.
>> À voir aussi : Fusillades aux États-Unis : réformer la législation sur les armes, mission impossible ?
Mais il n'a quasiment aucune chance de passer au Sénat, où le soutien de dix conservateurs est nécessaire en raison des règles de majorité qualifiée.
En parallèle ont lieu des discussions entre élus des deux partis pour tenter de trouver un texte de compromis susceptible de rassembler la majorité nécessaire.
Avec AFP
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Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée
ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
On va plus loin
Fusillade meurtrière au Texas : l'Amérique malade des armes ?
L'Humanité
Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie
ActuQuand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.
Marcel GuedjLe bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.
Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.
Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !
Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !
MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel
Les étapes
- Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
- Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
- Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
- Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
- Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
- Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
- Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
- Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
- Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
- Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.
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[Edito]De Blanquer à Pap Ndiaye : rupture ou continuité ?
Dans un entretien donné à l'Express fin décembre dernier, le président de la République aborde la question de l'immigration selon l'angle de l'“intégration”. Une vieille lune qui résume quarante ans de bonne conscience “républicaine” en matière de politique des étrangers.
Politique migratoire, conception libérale-libertaire de la société civile, engagement européen, gouvernement des technocrates : telles sont les quatre voies dans lesquelles Giscard d'Estaing a entraîné la France et que poursuit son héritier Emmanuel Macron.
Face à l'islamisme, le véritable défi n'est pas de faire respecter la laïcité mais de fabriquer des Français. Ce n'est pas la laïcité qui permet l'assimilation mais l'assimilation qui permet la laïcité.
C'est presque sans débats que l'école est en train de passer au “tout numérique”, stade ultime du pégagogisme égalitariste, qui va faire de l'ordinateur le nouveau maître et couper les élèves de toute pensée.
Une fois n'est pas coutume, les progressistes ont mis en veilleuse leur idéologie face à la crise épidémique et ce sont les opposants au pouvoir macroniste qui ont occupé le terrain avec gourmandise. Avec le risque de plaquer sur l'“événement” une grille de lecture toute faite empêchant d'envisager les conséquences profondes qu'il engendrera inéluctablement à long terme.
Le président de la République et son gouvernement ont fustigé l'“incivisme” des Français. Mais comment réclamer leur adhésion civique quand on est incapable de leur proposer une politique lisible ?
Une certaine gauche a vu dans les gilets jaunes un nouveau poujadisme. Une certaine droite voit dans la contestation de la réforme des retraites un nouveau corporatisme. Pour le philosophe Vincent Coussedière, on a pourtant dans les deux cas affaire à une authentique demande politique de type populiste.
France24 - Monde
L'Iran et le Venezuela, sous sanctions américaines, concluent un accord de coopération de 20 ans
Publié le : 11/06/2022 - 22:06Modifié le : 11/06/2022 - 22:11
FRANCE 24
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Siavosh GHAZI
L'Iran et le Venezuela, deux grands pays producteurs de pétrole frappés par de lourdes sanctions américaines, ont signé samedi un accord de coopération courant sur une période de 20 années. De nombreux secteurs sont concernés par cette coopération, dont le pétrole, la défense et l'agriculture.
L'Iran et le Venezuela, deux pays pétroliers soumis à des sanctions américaines, ont signé samedi un accord de coopération sur 20 ans pour renforcer leur alliance face aux États-Unis, leur adversaire commun.
"La signature d'un accord de coopération stratégique de 20 ans (...) montre la détermination des hauts responsables des deux pays à développer les relations bilatérales dans différents domaines", a affirmé le président Ebrahim Raïssi lors d'une déclaration à la presse avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, en visite dans le pays.
Ce document stratégique a été signé par les ministres des Affaires étrangères puis les ministres concernés ont signé des accords de coopération dans les domaines politique, économique, du tourisme, du pétrole et de la pétrochimie, a détaillé l'agence officielle iranienne Irna.
>> À lire aussi : Nucléaire iranien : de l’espoir diplomatique à une nouvelle escalade
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a reçu le président vénézuélien dans sa résidence à Téhéran a souligné que "l'expérience réussie des deux pays a montré que la résistance est la seule façon de faire face aux pressions américaines".
"Votre résistance et celle du peuple vénézuélien sont très précieuses car elles renforcent la dignité du pays. Aujourd'hui la vision américaine du Venezuela est fondamentalement différente de celle du passé", a-t-il déclaré selon un communiqué diffusé par son bureau.
"Relations étroites" et "amitié indéfectible"
Ali Khamenei a par ailleurs salué les "relations étroites" avec le Venezuela, affirmant que son pays est prêt "à prendre des risques pour aider ses amis quand ils sont en danger".
Nicolas Maduro, arrivé vendredi en Iran, s'est félicité dans sa déclaration à la presse de "l'amitié indéfectible entre les deux pays".
"Nous avons d'importants projets de coopération dans les domaines de la défense, de l'énergie, du pétrole, du gaz, des raffineries et du secteur pétrochimique", a-t-il déclaré, mentionnant aussi "la coopération financière avec la Banque nationale de développement irano-vénézuélienne".
Le président Maduro a également fait état "des projets communs pour produire de la nourriture au Venezuela et l'exporter en Iran et dans la région".
Par ailleurs, Nicolas Maduro a annoncé l'inauguration le 18 juillet du vol Téhéran-Caracas afin de promouvoir le tourisme entre les deux pays. "Le Venezuela est prêt a recevoir des touristes d'Iran qui pourront jouir de la beauté des Caraïbes, des Andes et de l'Amazonie", a-t-il dit.
Les deux chefs d'État ont assisté au palais présidentiel en vidéoconférence à une cérémonie de remise "dans le Golfe" au Venezuela d'un tanker fabriqué en Iran, a annoncé Irna. Il s'agit du deuxième bâtiment sur les quatre commandés par Caracas, a précisé l'agence.
Le ministre iranien du Pétrole en visite au Venezuela
Ebrahim Raïssi a lui aussi rendu hommage à la "résistance" du Venezuela face aux États-Unis. "Le Venezuela a traversé des années difficiles mais la détermination du peuple, des responsables et du président du pays a permis de résister aux sanctions", a souligné le président iranien.
"Aujourd'hui, ce pays a surmonté l'hyper-inflation et la croissance économique a repris. C'est un bon signe qui prouve à tous que la résistance fonctionnera et obligera l'ennemi à battre en retraite", a-t-il ajouté.
En mai, le ministre iranien du Pétrole Javad Owji avait effectué une visite officielle au Venezuela, pays qui possède les plus grandes réserves prouvées de brut au monde, et avait rencontré le président Maduro.
Au cours de son voyage, Javad Owji s'était également entretenu avec son homologue vénézuélien Tareck El Aissami pour trouver des moyens de faire face aux sanctions paralysantes imposées par les États-Unis aux deux pays.
Avec AFP et Reuters
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Washington allège certaines sanctions contre le Venezuela pour favoriser le dialogue politique
Exclu du Sommet des Amériques, le président vénézuélien se rend en Turquie
Nucléaire iranien : l'Agence de l'énergie atomique rappelle à l'ordre Téhéran
Valeurs Actuelles
Monseigneur Ulrich : un archevêque modéré au diocèse de Paris ?
L’église de Saint-Sulpice est bondée en ce lundi 22 mai. Des catholiques, pratiquants ou non, se pressent pour avoir les meilleures places ; on ne va pas à une messe d’accueil de l’archevêque de Paris tous les jours. Gérald Darmanin, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo sont placés au premier rang. Des jeunes et des vieux, des scouts, des touristes, des religieux sont là. Pour beaucoup, Monseigneur Ulrich est une figure inconnue. Qu’importe, les croyants répondent présents à sa messe d’entrée au diocèse de Paris.
Un homme de soixante ans portant un trench et une chevalière au doigt n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à la célébration. Il a entendu parler de Monseigneur Ulrich lorsque celui-ci était au diocèse de Dijon puis de Lille. « J’apprécie Monseigneur, même si certaines de ses prises de position me dérangent » nous confie t-il. Un prêtre en soutane, hésitant, ne souhaite finalement pas se positionner sur la nomination de Monseigneur Ulrich « je vais prier pour lui » lâche-t-il avant de s’éclipser. Des jeunes, trois rangs derrière, disent ne jamais avoir entendu parler de lui jusqu’à sa nomination :« on est ici parce qu’on aime bien les grandes messes et il y a un apéritif après ! », avouent-ils sourire aux lèvres. C’est à la sortie de la cérémonie qu’un septuagénaire informe qu’il a été scolarisé dans le même établissement que le nouvel évêque. Il se remémore alors quelques lointains souvenirs. Pour lui il n’y a pas de doute, l’archevêque aime la concorde : « C’est un homme de dialogue qui sait trancher ».
Attendu mais inconnu
Grand, les cheveux gris et doté d’une bonhomie naturelle, l’ancien évêque de Lille est reconnaissable dans les rangs interminables de mitres. Difficile de succéder « au charismatique Monseigneur Aupetit» confie une catholique. Mais Laurent Ulrich n’a pas à rougir de son parcours dans l’Église. Né à Dijon en 1951 et titulaire de deux maîtrises en théologie et philosophie, ce bourguignon rejoint les rangs du séminaire. Il est ordonné prêtre en décembre 1979, nommé évêque de Chambéry le 6 juin 2000 puis archevêque de Lille le 1er février 2008. Son engagement dans l’Eglise est prégnant. En effet, occupant une place importante à la Conférence des évêques de France, il exerce dans un premier temps la fonction de président de la Commission financière pour finir quelques années plus tard vice-président de la Conférence.
« l’argument de l’âge n’est pas intéressant ». Il pourrait même être un atout pour sa lourde charge.
Sa nomination au diocèse de Paris par le pape François le 26 avril 2022 était attendue de tous sauf du principal concerné. « J’ai dit ô Mon Dieu ! J’ai 70 ans et je n’imaginais pas à mon âge qu’on puisse penser à une nomination comme celle-là pour cinq ans », a-t-il confié sur KTO. Pour le père Benoist de Sinety, « l’argument de l’âge n’est pas intéressant ». Il pourrait même être un atout pour sa lourde charge. C’est d’ailleurs ce que nous confie le père Benoist de Sinety : « C’est bien d’avoir quelqu’un de sage et de posé », affirme t-il avant de préciser que Mgr a été nommé pour quatre ou cinq ans soit la durée d’un mandat présidentiel en France ou aux Etats-Unis.
Progressiste ? Le ni-oui ni-non
La messe d’accueil à Saint-Sulpice, en grande pompe, signe le début d’une nouvelle ère pour le diocèse de Paris. Au début de la cérémonie, les clercs et laïcs prennent la parole pour saluer les qualités humaines de Monseigneur : « Il est réservé, respectueux des personnes et des institutions », loue une paroissienne du diocèse de Lille. Lors de son homélie, le nouvel archevêque revient sur les racines chrétiennes de l’Europe, les douleurs de la guerre mais aussi la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Dans un entretien pour KTO, il a dévoilé ses dossiers prioritaires : « Le sort de la cathédrale Notre Dame va être une préoccupation car c’est un lieu tellement important pour les Parisiens et pour le monde entier qu’on ne peut pas passer à côté », a t-il fait savoir. Malgré une fascination pour Notre-Dame, il n’oublie pas pour autant les autres fiefs catholiques parisiens, « il y a aussi les paroisses, les gens, les associations et je voudrai être le plus possible au contact » précise t-il. Un prélat rassembleur qui, il faut le souligner, n’a pas déloger les chanoines du Christ Roi du diocèse de Lille. « Il a veillé à ce que cette communauté soit là. C’est un homme de communion », ajoute le Père de Sinesty.
Écœurée par l’intrusion de l’ ”ABCD de l’égalité” dans une école privée du diocèse de Lille, Sophie a demandé un entretien avec Monseigneur Ulrich
Un discours d’apaisement qui ne peut faire que consensus. Pourtant, des catholiques assument leur inquiétude. Sophie, investie dans le diocèse de Lille depuis des années, garde des souvenirs douloureux. Elle nous raconte comment Monseigneur Ulrich a supprimé les forums “Jésus le Messie” qui accueillent les convertis venus de l’Islam. Cette décision serait peu étonnante tant l’évêque préfèrerait le dialogue interreligieux à l’évangélisation. Les fidèles ont aussi en tête la suppression du séminaire de Lille ordonnée par Monseigneur Ulrich, faute de candidats. Sophie pointe du doigt la sensibilité politique du nouvel archevêque : « c’est un soixante-huitard entouré et conseillé par des clercs de gauches et, pour quelques-uns, marxistes ». Elle a vu ces religieux à l’œuvre. Écœurée par l’intrusion de l’ ”ABCD de l’égalité” dans une école privée du diocèse de Lille, Sophie a demandé un entretien avec Monseigneur Ulrich qui, optimiste, lui répond :« ça passera ». Elle se souvient également des absences répétées de l’évêque lors des veillées de prière pour la vie. Tiède Monseigneur Ulrich ? Les avis divergent. Quoi qu’il en soit, son admiration pour le cardinal Decourtray, archevêché de Lyon, qui a lutté toute sa vie contre «la complaisance nationaliste», témoigne d’une certaine sensibilité politique.
Un tableau de Monseigneur Ulrich qui est peu vendeur pour les catholiques conservateurs. Voulant apaiser les “brebis” de l’Eglise, le père Benoist de Sinety assure que « Monseigneur Ulrich est tout à fait catholique » et, surtout, « qu’il n’est pas dans un camp : il n’est ni progressiste, ni traditionaliste. Il est catholique ». Une ligne consensuelle qui mériterait d’être tranchée ?
France24 - Monde
Aux États-Unis, la plainte pour viol contre Cristiano Ronaldo classée sans suite
Publié le : 11/06/2022 - 20:38Modifié le : 11/06/2022 - 20:54
FRANCE 24
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Un tribunal du Nevada a classé sans suite, vendredi, la plainte au civil pour viol contre Cristiano Ronaldo, trois ans après l'arrêt des poursuites au pénal. La plaignante, Kathryn Mayorga, une ex-mannequin américaine, accusait l'attaquant de Manchester United de l'avoir violée en 2009 à Las Vegas.
La plainte au civil pour viol contre le footballeur portugais Cristiano Ronaldo déposée par une ancienne mannequin américaine aux États-Unis a été classée sans suite par une juge américaine, selon la décision de justice consultée samedi 11 mai par l'AFP.
La juge d'un tribunal du Nevada a classé l'affaire vendredi en raison des irrégularités reprochées à l'avocat de la plaignante Kathryn Mayorga, qui accusait la star du football de l'avoir violée en 2009 dans un hôtel de Las Vegas.
La justice américaine avait décidé dès 2019 de ne pas poursuivre Ronaldo au pénal, faute de preuves. Au civil, un juge avait recommandé en octobre de classer la plainte de Kathryn Mayorga, aujourd'hui âgée de 37 ans, estimant qu'elle était en partie fondée sur des documents piratés issus des "Football leaks" qui n'auraient pas dû se trouver en sa possession.
L'avocat de la plaignante jugée de "mauvaise foi"
Dans ses recommandations, il accusait l'avocat de la jeune femme, Leslie Stovall, d'avoir agi avec "mauvaise foi" dans ce dossier. Le tribunal fédéral du Nevada a suivi ces recommandations en estimant que cette "mauvaise foi" avait "persisté".
"Le recours répété par Stovall à des documents volés et confidentiels pour étayer les accusations portent toutes les marques de la mauvaise foi", a-t-il écrit dans sa décision.
S'il dit "reconnaître" sa "sévérité" pour la plaignante, le tribunal estime que ces "informations mal acquises" ont "imprégné" à tel point la plainte et les accusations, "et probablement les souvenirs et perceptions des événements-clés" chez l'ancienne mannequin, que toute autre décision aurait été "inadéquate".
L'attaquant, qui joue actuellement dans le club anglais de Manchester United, a toujours fermement démenti ces accusations de viol, affirmant avoir eu une relation "complètement consentie" avec la jeune femme.
En juin 2009, la plaignante avait certes appelé la police de Las Vegas pour dénoncer un viol mais elle avait refusé d'identifier son agresseur. Le dossier avait alors été refermé.
375 000 dollars proposés à la plaignante
Une "médiation privée" avait été organisée peu après avec des représentants de Ronaldo, se soldant en 2010 par une transaction financière : 375 000 dollars en échange d'une confidentialité absolue sur les faits présumés ou l'accord, ainsi que l'abandon de toute procédure.
Pour les avocats actuels de Kathryn Mayorga, cet accord est nul et non avenu, notamment en raison du trouble psychologique de leur cliente à l'époque et des pressions exercées à son encontre. Ils réclamaient à Ronaldo jusqu'à 200 millions de dollars d'indemnités.
C'est en août 2018 que la plaignante avait repris contact avec la police de Las Vegas et demandé la réouverture de son dossier, accusant pour la première fois publiquement le footballeur.
Le capitaine du Portugal avait affirmé par la suite que 2018 avait été son "année la plus difficile sur le plan personnel" car son "honneur" avait été "mis en cause".
Avec AFP
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ÉTATS-UNIS
Faute de preuves, Cristiano Ronaldo ne sera pas poursuivi pour viol par la justice américaine
ESPAGNE
Ronaldo condamné pour fraude fiscale à plus de 3 millions d'euros d'amende
Valeurs Actuelles
Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »
France24 - Monde
Nucléaire iranien : de l’espoir diplomatique à une nouvelle escalade
Publié le : 11/06/2022 - 07:27
Sophian AUBIN
La décision de l'Iran, jeudi, de retirer 27 caméras de surveillance de ses activités nucléaires, ravive les inquiétudes de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Désormais paralysés, les pourparlers en vue d’un nouvel accord sur le nucléaire iranien semblaient pourtant en passe d’aboutir il y a quelques mois.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dénoncé, jeudi 9 juin, la décision de l'Iran de retirer 27 caméras de surveillance des activités nucléaires, déplorant un "coup fatal" aux pourparlers dans ce dossier sensible, si le blocage devait persister.
La veille, Téhéran expliquait avoir déconnecté certaines de ces caméras, sans en préciser le nombre, pour protester contre le vote au Conseil des gouverneurs de l’AIEA d'une résolution qui rappelait fermement l’Iran à l'ordre et condamnait des violations répétées de l’accord mis en place.
Ces mises en garde ont provoqué l’ire du président conservateur iranien Ebrahim Raïssi : "Vous croyez que vous adoptez une résolution à l’AIEA et que nous allons reculer ? Au nom de Dieu et de notre grande nation, nous ne reculerons pas d’un pas", a-t-il déclaré.
La déconnection des caméras "pose naturellement un sérieux défi à notre capacité à continuer à travailler là-bas", a déploré le directeur général de l'Agence, Rafael Grossi, lors d'une conférence de presse au siège de l'instance onusienne à Vienne, jeudi.
"Il faudrait profondément méconnaître l’Iran d’aujourd’hui pour être surpris d’une telle réaction" explique Thierry Coville, chercheur à l'IRIS, spécialiste de l'Iran. "Une partie de l’entourage de l’actuel président souhaiterait que leur pays sorte du traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP)", explique-t-il. "En acceptant, fin novembre 2021, de revenir à la table des négociations avec Washington - honni dans cette frange 'ultra dure', le pouvoir iranien avait fait preuve d’une forme de pragmatisme, et ce en dépit de son idéologie anti-occidentale. Mais face aux condamnations de l’AIEA mercredi, il est évident que les maîtres de Téhéran n'allaient pas rester les bras croisés."
L’optimisme, puis la paralysie
Il y a quelques mois, à peine, et malgré les inquiétudes que faisait planer Moscou sur le dossier, l’heure était pourtant à un optimisme prudent. Le 15 mars, le directeur de l’AIEA lui-même, sur le plateau de France 24, se félicitait qu’un nouvel accord sur le nucléaire iranien ne soit "pas loin" d’être réalisé.
Après des mois de négociations indirectes à Vienne, via une médiation européenne, un texte était en effet en passe d’être signé. Il devait permettre la levée partielle des sanctions américaines et un retour de l’Iran dans les clous de l’accord de 2015. Conclu sous l’administration de Barack Obama, Donald Trump en avait retiré les États-Unis en 2018.
Pour Thierry Coville, le retrait américain et le retour de sanctions aggravant la pauvreté de la société iranienne ont décrédibilisé cet accord conclu en 2015 par les modérés, dont faisait partie l’ex-président Hassan Rohani. Donald Trump a ainsi concouru au triomphe des franges les plus conservatrices de la classe politique iranienne, lors des élections législatives de 2020, puis de la présidentielle, en 2021.
Orphelin de son parrain américain et de ses signataires iraniens, l’accord survit péniblement jusqu’à l’arrivée démocrate Joe Biden, en 2021. L’ancien colistier de Barack Obama était déterminé à ressusciter l’accord conclu par ce dernier six ans plus tôt. Comment, dès lors, expliquer l’impasse l’actuelle ?
L’Iran a entre-temps posé une nouvelle condition : le retrait des Gardiens de la révolution, le corps d’élite de l’armée iranienne, de la liste américaine des "organisations terroristes". Requête à laquelle l'émissaire américain pour l'Iran, Robert Malley, répondait, fin mars, par un refus catégorique - "y compris en cas d’accord".
La conséquence de la "politique de pression maximale" de Trump
"Washington objecte que cette question n’a 'rien à voir' avec le dossier nucléaire, ce qui n’est 'pas faux', mais demeure néanmoins 'assez hypocrite'", estime Thierry Coville. "Placer les Gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes est une décision qui avait été prise par Donald Trump en 2019, dans l’optique d’exercer une 'politique de pression maximale' contre le régime iranien. Or cette mesure du président républicain ambitionnait alors clairement de pressuriser Téhéran, dans l'espoir de renégocier un accord plus dur avec l'Iran".
Dans une république islamique dirigée par les "ultra durs", ceux qu’on appelle les "pasdarans" constituent le "cœur du pouvoir", continue le spécialiste de l’Iran. "Qu’ils soient placés sur la liste des organisations terroristes par Washington est inacceptable pour le pouvoir en place et ses soutiens, c’est là, à la fois, une question d'idéologie et de fierté nationale".
Du côté américain, la question des Gardiens de la révolution est un "enjeu de politique intérieure", continue Thierry Coville. Selon lui, Joe Biden et les Démocrates sont en mauvaise posture tandis que s’approchent les élections de mi-mandat, et l’idée de faire preuve de fermeté face à l’Iran est vendeuse électoralement. "Mais la priorité même pour Washington, ne devrait-elle pas être cet enjeu de sécurité collective que représente la clôture du dossier nucléaire iranien ?" s’interroge le spécialiste. "L’escalade actuelle risque d’amener une des parties à aller trop loin, ce qui nous fait entrer dans une période de très fortes tensions".
Deux directions
Sur le terrain, loin de Washington, le programme nucléaire a en effet repris, en violation des engagements iraniens : les centrifugeuses tournent à plein régime, et le pays rapproche toujours du seuil d’enrichissement de l’uranium qui lui permettrait de produire une arme atomique.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a prévenu que les dernières "provocations" de Téhéran risquaient d'aboutir à "une crise nucléaire aggravée" et à un "isolement économique et politique accru de l'Iran".
Mais dans le même temps, il a laissé la porte ouverte à la diplomatie, assurant vouloir toujours sauver l'accord sur le nucléaire. À ce stade, sa relance répondrait encore "fortement aux intérêts de sécurité nationale" des États-Unis, a-t-on expliqué dans son entourage.
"Les choses peuvent aller dans les deux directions", dit à l'AFP Ali Vaez, de l'organisation de prévention des conflits International Crisis Group.Selon lui, "les tensions des derniers jours peuvent pousser les dirigeants à Téhéran et Washington à prendre le compromis qui est sur la table", ou au contraire provoquer "un autre cycle d'escalade qui ne fera qu'empirer".
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Berlin, Londres et Paris exhortent l'Iran à "mettre fin à l'escalade nucléaire"
La Grèce accuse l'Iran de "piraterie" après la saisie de deux pétroliers
Reportage
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
France24 - Monde
Crise des sous-marins : l'Australie dédommage Naval Group pour rupture de contrat
Publié le : 11/06/2022 - 07:06Modifié le : 11/06/2022 - 08:19
FRANCE 24
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Après la rupture, en septembre 2021, d'un méga contrat de 56 milliards de d'euros pour la livraison de sous-marins français, l'Australie a annoncé qu'elle allait verser 555 millions d'euros à Naval Group. "Un accord important", selon le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, pour "ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l'Australie" et "regarder vers l'avant".
C'est le point d'orgue d'une crise sans précédent entre la France et l'Australie. Canberra a dévoilé samedi 11 juin un accord de compensation massive avec le fabricant français de sous-marins Naval Group, mettant un terme financier à un conflit qui a envenimé les relations entre Canberra et Paris pendant près d'un an.
Le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que l'entreprise française avait accepté un "règlement juste et équitable" de 555 millions d'euros, pour la rupture du gigantesque contrat de 56 milliards d'euros, qui avait occasionné de vives tensions diplomatiques entre Paris et Canberra à l'automne dernier.
Naval Group a confirmé avoir signé un "accord équitable" avec l'Australie mais sans préciser le montant du dédommagement.
De son côté, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a déclaré "prendre acte" de l'accord de compensation qui permettra "d'ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l'Australie et de regarder vers l'avant".
Le "contrat du siècle" torpillé par l'Australie
En septembre 2021, le Premier ministre australien d'alors, Scott Morrison, avait mis fin soudainement au contrat français en préparation depuis une dizaine d'années.
Le chef du gouvernement annonçait que son pays achèterait des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités nucléaires.
Scott Morrison s'est alors attiré les foudres du président français Emmanuel Macron qui l'a accusé de tromperie et a rappelé son ambassadeur d'Australie en signe de protestation.
Les relations entre les deux pays sont restées glaciales jusqu'à l'élection en mai de Anthony Albanese, de centre gauche.
Depuis son arrivée au pouvoir, celui-ci s'est empressé de rétablir les relations tendues avec la France, la Nouvelle-Zélande et les nations insulaires du Pacifique qui reprochaient au gouvernement conservateur précédent sa lenteur en matière de changement climatique.
"Nous sommes en train de rétablir une meilleure relation entre l'Australie et la France", a déclaré Anthony Albanese, se disant "impatient de répondre à l'invitation que m'a faite le président Macron de me rendre à Paris à la première occasion".
Des sous-marins pour contrer la Chine
Au total, l'échec du contrat des sous-marins français aura coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, a précisé leur Premier ministre, sans qu'ils aient pu en tirer un quelconque bénéfice.
Le contrat de sous-marins constitue la pièce maîtresse de la stratégie australienne de défense face à une Chine à l'influence grandissante dans la région, sous la présidence de Xi Jinping.
Les sous-marins à propulsion nucléaire pourraient permettre à l'Australie d'opérer de façon plus furtive et plus dissuasive vis-à-vis de la Chine. Mais une grande incertitude règne sur l'échéance à laquelle l'Australie pourra effectivement posséder ces appareils.
>> À lire : l'affaire des sous-marins australiens torpille les relations entre Paris et Washington
Le premier sous-marin américain ou britannique ne sera vraisemblablement pas en service avant des décennies, ce qui laissera un vide pour l'Australie dont la flotte actuelle est vieillissante.
Le choix du fournisseur aura un impact économique important et des implications stratégiques, liant étroitement la marine australienne à celle de la nation choisie.
L'ancien ministre de la Défense et actuel leader de l'opposition, Peter Dutton, a déclaré cette semaine qu'il avait décidé de s'approvisionner auprès des États-Unis, une révélation inhabituelle compte tenu de la sensibilité des négociations en cours.
Le gouvernement actuel a insisté sur le fait qu'aucune décision n'a encore été prise.
Avec AFP
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Crise des sous-marins : Emmanuel Macron rétablit le dialogue avec l'Australien Scott Morrison
Crise des sous-marins : la fuite d'un SMS d'Emmanuel Macron à Scott Morrison irrite Paris
Crise des sous-marins : face à Emmanuel Macron, Joe Biden reconnaît des maladresses
Valeurs Actuelles
La police, une institution malade
Depuis le 1er janvier, 30 policiers nationaux et 10 gendarmes se sont suicidés. Entre le 15 mai et le 1er juin, ce sont 6 policiers et 3 gendarmes qui ont fait ce choix dramatique.
« De toute façon, ce sera une année noire, c’est clair », soupire le président de l’association Peps – Policiers en détresse, Yohann Dechaine. Le fondateur de cette organisation de policiers bénévoles qui assistent leurs collègues au quotidien fait ainsi référence au chiffre fatidique qui hante les couloirs de Beauvau depuis vingt-cinq ans : 45 suicides par an en moyenne au sein de la Police nationale, soit un taux de suicide supérieur de 41 % à celui de la population active en France, selon les associations.
Les bénévoles de Peps – Policiers en détresse, qui répondent depuis trois ans inlassablement au téléphone pour tenter de désamorcer des crises suicidaires et diriger les fonctionnaires en détresse vers une prise en charge appropriée, se sont fixé pour objectif d’infléchir cette moyenne en proposant des solutions au ministère de l’Intérieur. Mais pour ce faire, il convient déjà de dresser quelques constats et qu’ils soient entendus au plus haut niveau.
Les associations de policiers en colère, nées dans l’urgence et la contestation à la fin de l’année 2016, ont disparu petit à petit et les syndicats majoritaires ont repris le terrain médiatique. Mais certains groupes continuent à fustiger les travers de l’administration pour attirer l’attention du public sur la détresse des “collègues” ou des “frérots”. C’est notamment le cas de l’Union des policiers nationaux indépendants (UPNI) dont le porte-parole, Jean-Pierre Colombies, ancien commandant de police, est connu pour ne pas mâcher ses mots : « Ce chiffre de 30 morts est très marquant et il n’annonce rien de bon, évidemment. Mais cette institution est malade et cela fait longtemps. L’administration nous parle de numéros verts… Ce ne sont pas ces dispositifs cosmétiques qui vont arranger les choses. Il y a un déni de la crise relationnelle, à l’intérieur de la police et à l’extérieur. Ce gouvernement se complaît dans la fracture et utilise ensuite les forces de sécurité comme outil de régulation sociale. Par ailleurs, au sein même de la Police nationale, on a instauré l’individualisme alors que le métier était, par essence, collectif. On a mis en place les primes de rendement pour les chefs de service et certains sont devenus des chasseurs de primes. La convivialité, les pots, les rencontres sportives, on a cassé la convivialité à l’intérieur des services et, à présent, on voudrait en remettre ? Mais qu’on cesse déjà de promouvoir les comportements déviants dans la hiérarchie ! », s’exclame l’ancien officier.
Les centres de récupération boudés par l’administration
Cédric Vladimir, délégué national de la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP, syndicat minoritaire), a lui aussi émergé en tant que figure militante au cours de la mobilisation des policiers en colère. Dans son travail de policier de terrain, il a été confronté à des interventions violentes et a connu le stress post-traumatique. Alors, pour ses collègues, il a développé une solution qu’il a proposée au ministère de l’Intérieur, en 2018 : des centres de récupération post-intervention où les policiers pourraient décompresser entre collègues après une intervention difficile ou une blessure.
Sur le site Internet Asso-resiliencepolice. fr, il est expliqué : « Ces centres se trouvant en province, dans des espaces naturels préservés et isolés […], auront vocation à accueillir, le temps d’un séjour, nos collègues policiers, mais aussi nos camarades militaires et pompiers à la recherche d’un retour au calme opérationnel. »
Dans un premier temps, Cédric Vladimir a été écouté grâce à l’entremise des syndicats majoritaires, mais lorsqu’il s’est montré critique sur la politique d’action sociale de la Police nationale, les portes se sont brutalement fermées.
Au téléphone, le policier militant ne décolère pas : « Nous sommes en train de payer quinze ans de corruption de l’action sociale de la police. Pourtant, les responsables sont mis en examen. On parle de piscines pour l’action sociale de la police qui n’ont jamais été construites, mais qui ont été payées, ou de gens qui jouaient au PMU les cagnottes destinées aux collègues blessés. »
La détermination et le franc-parler de Cédric Vladimir en ont fait une figure incontournable de la contestation policière, notamment au sein de son association Hors service : « Souvent, ce ne sont pas les gros trucs qui font que ça déborde, c’est plutôt la répétition des événements du quotidien. Par exemple, un collègue en souffrance m’a expliqué que, lors d’une intervention à un carrefour, un enfant avait été renversé par un véhicule. Le pronostic vital était engagé. À cette violence-là s’est ajoutée pour lui la colère des riverains, qui avaient alerté plusieurs fois la Mairie au sujet de ce croisement. Les gens qui étaient là se sont lâchés sur le fonctionnaire. Et c’est ça qu’il a ruminé ensuite. Chaque événement s’ajoute sans que le collègue s’en rende compte. Mais le cerveau retient tout et, à la fin, on pète les plombs. Il faut un espace pour vider ce trop-plein. J’ai proposé cette solution [des centres de récupération post-intervention, NDLR] pour que les gars se mettent au vert. La France met des fermes éducatives à disposition des délinquants en fin de peine pour qu’ils retrouvent le chemin du travail, mais pour les policiers, il n’y a presque rien. »
Des solutions, mais “pas de baguette magique”
Cédric Vladimir précise encore, amer : « Je suis très critique des numéros verts mis en place par l’administration. Le collègue suicidaire, le seul numéro qu’il va appeler, c’est le 17, pour dire l’endroit où on va le retrouver quand il se sera tué. Il appelle le commissariat ou la gendarmerie pour que ce ne soient pas ses proches qui le décrochent ou qui ramassent les morceaux. »
Le ministère de l’Intérieur a en effet mis en place des numéros verts d’écoute pour les fonctionnaires en détresse, ainsi qu’un réseau de “sentinelles” pour déceler le mal-être. Ce modèle est calqué sur celui que les policiers bénévoles ont développé au sein des associations Peps – Policiers en détresse et Assopol, une alternative à la médecine professionnelle, qui peut rebuter le fonctionnaire.
En 2021, alors qu’elle était secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Marlène Schiappa s’était émue du sort des policiers et elle avait voulu piloter personnellement une table ronde du Beauvau de la sécurité sur le suicide. Malheureusement, ainsi que nous l’avaient rapporté des policiers associatifs, elle n’avait pas donné suite aux propositions apportées par les bénévoles. Il a fallu attendre février 2022 pour que le directeur général de la Police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, prenne l’affaire en main, pressé par un mois de janvier 2022 meurtrier : 12 fonctionnaires de police s’étaient suicidés. Un protocole a été signé avec deux associations et l’espoir était permis : des demandes budgétaires ont été formulées pour mettre en place des dispositifs novateurs.
26 psychologues ont été recrutés pour venir grossir les rangs du service de soutien psychologique opérationnel de la police (SSPO)
Le DGPN a annoncé sa volonté de former près de 2 000 sentinelles en 2022. Par ailleurs, 26 psychologues ont été recrutés pour venir grossir les rangs du service de soutien psychologique opérationnel de la police (SSPO) déjà fort d’une centaine de personnes, soit un psychologue pour 1 400 policiers.
Après cette rencontre fructueuse avec le DGPN en début d’année 2022, Peps – Policiers en détresse nous disait avoir fait part à la direction d’une attente des policiers : de l’espoir et pas seulement des psychologues. Surtout, les bénévoles voulaient « changer de route pour changer de destination » : toujours cette moyenne de 45 morts par an à infléchir.
Parmi les propositions, plusieurs protocoles venus de l’étranger sont actuellement à l’étude : le 6C, développé par Israël et Icover, une adaptation par l’armée américaine du même système, mais spécialement conçue pour les forces de secours.
L’objectif est ici de lutter contre les effets à long terme d’une intervention difficile en cassant l’effet de sidération ressenti par l’opérateur sous le choc. Mais, comme le disent les associatifs aussi bien que le formateur Icover Nicolas Schalk, que nous avons interrogés : « Il n’y a pas de baguette magique » ni de solution à court terme. Quelle que soit la direction que choisira Beauvau pour endiguer le suicide au sein des forces, cela prendra plusieurs années.
Les exemples belge et canadien à l’étude
Le policier Cyril Cros, de l’association Assopol, déplore : « On parle des suicides, mais il ne faut pas oublier le mal-être des collègues en arrêt ou en burn-out avec des pensées suicidaires, ni les tentatives qui ne sont pas comptabilisées. Le SSPO a eu 9 980 sollicitations au cours de l’année 2021. Ils font un excellent travail, mais les psychologues du ministère sont débordés. C’est pour ça que nous faisons du bénévolat, sans nous prendre pour des psys non plus… Si on sauve une vie, c’est déjà ça. Simples pairs aidants ou pros de la santé, tous nos réseaux sont complémentaires. »
Le SSPO a eu 9 980 sollicitations au cours de l’année 2021
Le président de Peps – Policiers en détresse, Yohann Dechaine, plaide quant à lui pour que les psychologues des commissariats puissent devenir proactifs : « En Belgique, les psys vont au-devant des collègues, parce que le policier, par définition, ne parle pas et le syndrome de stress post-traumatique va encore plus lui couper la parole. Il faut que le collègue puisse parler tout de suite, mais les délais d’attente actuels en France sont beaucoup trop longs. Donc, il faut changer de stratégie. La preuve, c’est que la moyenne annuelle ne baisse pas. À Montréal, en vingt ans, les suicides ont baissé de 79 % avec le projet Ensemble pour la vie, ils ont vingt ans d’avance sur nous. »
Le ministère a reçu des associations, le 3 juin, et a promis un rendez-vous à la rentrée pour mettre en place de nouveaux dispositifs. Yohann Dechaine garde bon espoir : « Nous n’éradiquerons pas le phénomène, mais l’administration est très à l’écoute des propositions de retour progressif au travail après un arrêt ou une intervention difficile. Les lignes sont en train de bouger. »
France24 - Monde
Ligue des nations : la Belgique accrochée in extremis au Pays de Galles
Publié le : 11/06/2022 - 23:48Modifié le : 11/06/2022 - 23:46
Paris (AFP) – Alors qu’elle menait jusqu'en fin de rencontre, la Belgique a été tenue en échec par le Pays de Galles (1-1) à Cardiff, samedi soir dans le cadre de la 3e journée de Ligue des nations.
Youri Tielemans a ouvert la marque à la 50e avant que Brennan Johnson n'égalise en fin de rencontre (86e).
Après avoir été surclassés par les Pays-Bas (1-4) puis avoir étrillé la Pologne (6-1), les Diables Rouges n’ont pas réussi à enchaîner un second succès dans cette Ligue des Nations et restent à trois points des Pays-Bas, tenus en échec à domicile par la Pologne (2-2).
De son côté, le Pays de Galles, récemment qualifié pour la Coupe du monde au Qatar, décroche son premier point dans la compétition.
Privé des services de Thibaut Courtois et de Romelu Lukaku, blessés, le sélectionneur Roberto Martinez, avait choisi de faire tourner son effectif, laissant Eden Hazard sur le banc au coup d’envoi tout en alignant Koen Casteels (Wolfsburg) dans le but, ainsi qu’un trio défensif inédit composé de Leander Dendoncker (Wolverhampton), Dedrick Boyata (Hertha Berlin) et Arthur Theate (Bologne).
Et les siens ont frôlé la correctionnelle dès la 4e minute quand Ampadu a profité d’un cafouillage pour ouvrir la marque avant de voir son but refusé pour une position de hors-jeu.
Prenant progressivement la rencontre en mains sous l’impulsion de Kevin De Bruyne, la Belgique s'est créé à son tour quelques belles occasions via Youri Tielemans (9e), Carrasco (28e) ou Trossard (41e), tout en continuant à se montrer fébrile défensivement, permettant à Bale (14e) ou Roberts (38e) de pointer eux aussi le bout de leur nez devant le rectangle de Casteels.
Après le repos, les Diables Rouges ont semblé mieux organisés, plus rassurants, aussi. Et ils ont été récompensés à la suite d’un beau mouvement collectif initié par Thomas Meunier et Leandro Trossard, Michy Batshuayi isolant parfaitement Tielemans à l’entrée du rectangle (1-0).
Mais alors qu’elle contrôlait le match, la Belgique a été toutefois surprise sur une action conclue par une frappe de Johnson, qui venait de remplacer Gareth Bale quelques minutes auparavant (1-1).
© 2022 AFP
L'Humanité
Boson W, matière noire : les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde
ActuAprès trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences Valeurs Actuelles
Législatives : future terre RN ou énième désillusion, le cas ambivalent de la Moselle
Après la deuxième défaite consécutive de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, le Rassemblement national veut rebondir. L’objectif est simple : matérialiser le score historique de la présidentielle (42%) par davantage de sièges à l’Assemblée nationale lors de ces législatives, car les sept députés élus en 2017 sont loin de suffire pour mener un vrai travail d’opposition. Pour ce faire, le parti a mis le paquet dans les départements où sa candidate est arrivée en tête en avril dernier. Parmi ceux-ci figurent notamment l’Aisne, le Var… mais aussi la Moselle.
En effet, si le « 57 » ne compte actuellement aucun parlementaire RN, une progression s’est tout de même réalisée ces dernières années. À la présidentielle, Marine Le Pen a même dépassé la barre des 50% dans plusieurs circonscriptions du département. Dans trois d’entre elles, particulièrement perçues comme « gagnables », des cadres du parti ont été désignés pour tenter de l’emporter face aux députés sortants de la majorité, présents en nombre dans le département.
Dans la 6e, un risque d’éparpillement des voix
Kévin Pfeffer, jeune cadre local, trésorier et membre du Bureau national, a été désigné pour mener la bataille dans la 6e circonscription, qui englobe les communes de Forbach, Freyming-Merlebach ou encore Stiring-Wendel. Déjà candidat dans le département en 2017, il mise sur les 56,3% récoltés par Marine Le Pen à la présidentielle pour passer le cap face à Christophe Arend, député LREM sortant. Mais la tâche pourrait être difficile en raison d’un problème qui se présentait déjà en avril dernier : la multiplication des candidatures dites « souverainistes » ou « nationales ».
En effet, à l’image de la stratégie nationale du RN, aucune alliance n’a été formée. En plus d’Éric Diligent, le représentant de Reconquête, la circonscription compte donc un candidat « gilets jaunes », Christophe Mouynet, fortement mobilisé dans le secteur lors des restrictions anti-Covid imposées par l’Allemagne aux travailleurs frontaliers au pic de la pandémie. Et surtout Florian Philippot, candidat sous les couleurs de son mouvement Les Patriotes après avoir participé à toutes les élections dans le secteur lorsqu’il était au FN, atteignant jusqu’à 43% des voix dans cette circonscription en 2017.
« Quand vous avez des gens qui, pour mettre leur tête sur une affiche, sont prêts à laisser passer la Nupes devant le RN, c’est compliqué d’envisager une union », explique Laurent Jacobelli, porte-parole du parti, lui-même candidat dans le département. Avant de tirer à boulets rouges sur l’ex-bras droit de Marine Le Pen : « Florian Philippot est guidé par son ego. Après avoir échoué aux régionales, et même à se présenter à la présidentielle, il sait pertinemment qu’il ne sera pas député, mais se présente tout de même. Il pense sûrement plus aux finances de son parti qu’à ses convictions, c’est grave lorsqu’on se prétend patriote ! »
Ainsi, pour éviter tout risque de défaite prématurée, le RN appelle les électeurs au « vote utile », dès le premier tour, assurant qu’une voix donnée au parti d’Éric Zemmour ou à Florian Philippot est une « voix perdue ». En revanche, en cas d’accession au second tour, la stratégie n’est évidemment pas la même. Kevin Pfeffer accueillera tous les électeurs du camp national, car le parti ne se nomme pas « Rassemblement pour rien ».
Dans la 7e, un parachutage à l’atterrissage difficile
Pour tenter de piquer le siège de Hélène Zannier, député LREM sortante de la 7e circonscription (Saint-Avold, Faulquemont, Porcelette…), le RN a décidé d’investir un acteur éminent de la dernière campagne présidentielle, le jeune directeur de la communication Alexandre Loubet. Ancien du mouvement Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan, ce cadre de 27 ans, alors qu’il n’est pas originaire du coin, hérite du territoire le plus favorable de département, où Marine Le Pen a atteint les 58% en avril dernier.
Mais auprès des militants locaux du parti, ce parachutage a du mal à passer. En conséquence, Lucien Da Ros, un fidèle de la famille Le Pen depuis une quarantaine d’années, a décidé de quitter le parti pour rallier Éric Zemmour et sera même le candidat suppléant de Reconquête dans la circonscription, comme le relatait Le Républicain Lorrain à la mi-mai. Là encore, Laurent Jacobelli défend la stratégie du RN face aux nombreuses critiques, qui pourraient avoir des conséquences lors du scrutin.
Selon lui, peu importe qu’Alexandre Loubet ne soit pas originaire de la région, car ce qui compte, « c’est qu’il connaisse les dossiers et défende les intérêts des habitants » du secteur. « L’aigreur et la rancune ne peuvent pas faire un bon candidat. Notre choix a été confirmé par les faits », ajoute-t-il au sujet du départ de Lucien Da Ros.
Vers un tandem député-maire RN dans la 8e ?
Enfin, s’il y a une circonscription que le RN pourrait emporter, il s’agit bien de la 8e. En effet, Laurent Jacobelli, nommé président du groupe RN dans le Grand Est après y avoir mené la campagne des régionales en 2021, est lui-même candidat dans cette terre industrielle déjà bien labourée par le parti. Et pour cause, son suppléant n’est autre que Fabien Engelmann, le maire de Hayange, l’une des principales communes du secteur, où il a été largement réélu pour un second mandat lors des municipales de 2020.
Lui aussi accusé par ses adversaires d’être parachuté, Laurent Jacobelli peut toutefois s’appuyer sur l’ancrage local du parti et son importante présence dans les médias nationaux. « Il y a une attente ici avec le score de Marine Le Pen à la présidentielle (52%). Mais aussi parce qu’avec l’exemple de Hayange, on voit que le RN au pouvoir, ça fonctionne », estime-t-il, chargeant au passage son potentiel futur concurrent au second tour, le député MoDem sortant Brahim Hammouche, un candidat « qui n’a pas fait une seule proposition de loi en cinq ans ».
L’abstention, toujours plus importante aux élections intermédiaires qu’à la présidentielle, pourrait également représenter un danger pour le candidat RN. En effet, la circonscription a déjà été celle du département où l’on s’est le moins rendu aux urnes lors de la présidentielle. Certains électeurs, déçus de la défaite en avril dernier, pourraient également décider de ne pas se déplacer ces 12 et 19 juin.
Toujours le pouvoir d’achat comme leitmotiv
Au local, des problématiques spécifiques du territoire sont abordées par les candidats RN, notamment celle des travailleurs frontaliers (avec le Luxembourg et l’Allemagne), très nombreux en Moselle. « Il faut stopper le matraquage fiscal qui les vise », clame Laurent Jacobelli. « lls sont victimes d’une double imposition de fait, alors que l’on devrait plutôt leur faciliter la vie, notamment avec un investissement dans le ferroviaire. Car la ligne TER est un calvaire. »
De manière plus globale, aux quatre coins du département comme à l’échelle nationale, le parti a décidé d’axer sa campagne sur le pouvoir d’achat, tout comme pour la présidentielle. En effet, selon le porte-parole, c’est cette « ligne claire », en plus des sujets du RN déjà largement identifiés par les électeurs comme la sécurité, qui pourront convaincre : « Quand on va à la rencontre des citoyens, on se rend bien compte que le prix de l’essence et de l’énergie est bien plus un sujet que des alliances contre-nature comme la Nupes ! »
Alors, le RN peut-il obtenir des députés en Moselle ? Si la plupart des projections annoncent entre 30 et 50 sièges à l’issue du scrutin, synonymes d’un groupe dans l’Hémicycle pour le parti, de grandes précautions doivent être prises. À de nombreuses reprises lors des dernières élections, les scores de Marine Le Pen et de ses candidats ont largement été surestimés par les sondeurs. En témoigne celui de Laurent Jacobelli aux régionales dans le Grand Est, largement battu par le président sortant Jean Rottner (LR), alors qu’ils étaient donnés au coude à coude dans la plupart des prédictions jusqu’au jour du scrutin.
France24 - Monde
Top 14: Toulouse s'adjuge le combat des chefs contre La Rochelle
Publié le : 11/06/2022 - 23:34Modifié le : 11/06/2022 - 23:32
Toulouse (AFP) – Déchu de son titre européen, Toulouse s'accroche à son bouclier de Brennus: le champion sortant s'est qualifié pour les demi-finales du Top 14 grâce à une victoire autoritaire samedi en barrage contre sa victime préférée, La Rochelle (33-28).
Sept sur sept! Le Stade toulousain, mis sur orbite par un grand Antoine Dupont, a enchaîné un septième succès consécutif face au nouveau champion d'Europe, trop émoussé pour rattraper son entame ratée malgré un sursaut d'orgueil dans les derniers instants.
Le club haut-garonnais retrouvera dans le dernier carré, la semaine prochaine à Nice, une autre vieille connaissance: son voisin castrais, premier de la phase régulière.
Après avoir enchaîné les matches de haute intensité ces dernières semaines, les Rochelais n'avaient pas les armes pour rivaliser avec ce Toulouse-là. Les célébrations du premier sacre européen de leur histoire, le 28 mai dernier face au Leinster (24-21), ont peut-être aussi laissé des traces dans les esprits, avec un sentiment du devoir accompli qui n'incite pas forcément à retourner au front.
Piqués dans leur orgueil après leur lourde défaite en demi-finale de la Coupe d'Europe contre ces mêmes Irlandais du Leinster (40-17), les Toulousains ont eux remis du coeur à l'ouvrage pour conserver leur autre titre.
Leur entraîneur, Ugo Mola, se disait surpris dans la semaine de l'état de fraîcheur de ses troupes à ce moment de la saison. Ce n'était pas du bluff.
Dans la fournaise d'Ernest-Wallon, où la température avoisinait encore les 30°C au coup d'envoi, en début de soirée, ses joueurs, plein d'envie, ont démarré sur un rythme très élevé.
Et comme souvent, c'est Dupont qui s'est chargé d'allumer les premières mèches. Le meilleur joueur mondial de l'année 2021 a donné en deux temps et quelques beaux mouvements un avantage décisif à son équipe (15-0 après 18 minutes).
La Rochelle sauve les apparences
Bien trouvé à l'intérieur par le talonneur international Peato Mauvaka, préféré dans le XV de départ à Julien Marchand, le demi de mêlée s'est d'abord offert, avec un coup de pied par-dessus pour lui-même, une percée conclue par le centre Pierre Fouyssac.
Il s'est ensuite personnellement chargé d'aplatir en coin le deuxième essai des Rouge et Noir, cinq minutes plus tard, après avoir donné le tournis à l'ouvreur rochelais Ihaia West, auteur d'un début de match très compliqué.
Ni la sortie sur blessure, dès la 20e minute, du troisième ligne international François Cros, ni les essais en force des troisièmes lignes Wiaan Liebenberg (26e) et Grégory Alldritt (56e), n'ont suffi à enrayer la supériorité toulousaine.
Moins souverain dans le deuxième acte, Toulouse a tout de même réussi à inscrire deux autres essais, grâce à l'Argentin Juan Cruz Mallia, qui avait déjà marqué l'an dernier en finale de Coupe d'Europe, et Romain Ntamack.
Les deux essais en toute fin de match de Pierre Bourgarit (79e) et Jules Favre (80+1) ont permis à La Rochelle de sauver les apparences dans ce duel entre les deux derniers vainqueurs de la Coupe d'Europe, nouveau classique du rugby français.
Après avoir déjà écrasé Biarritz (80-7) lors de la 26e et dernière journée, les Toulousains se présenteront en pleine confiance en demi-finale contre Castres.
Pour La Rochelle, la saison est tout de même réussie avec son premier trophée continental. Le club à la Caravelle, après ses deux finales perdues de l'an passé (Coupe d'Europe et championnat), est entré pour de bon dans la cour des grands.
Et avec le recrutement effectué pour la saison prochaine (Antoine Hastoy, Yoan Tanga, Teddy Thomas...), il n'est pas forcément prêt d'en sortir.
© 2022 AFP
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences Valeurs Actuelles
« L’équivalent de 30 terrains de foot » : en Moselle, un projet de parc photovoltaïque sur une zone naturelle ne passe pas
France24 - Monde
Hand : Paris, une dernière Coupe pour bien finir
Publié le : 11/06/2022 - 23:24
Paris (AFP) – Le PSG Handball, champion invincible cette saison, a terminé en beauté sa saison en décrochant la Coupe de France aux dépens de Nantes (36-31), dans la mythique salle de Bercy samedi.
Tenants du titre, les Parisiens s’offrent leur 6e sacre dans la compétition, pour parachever une saison où ils auront presque tout gagné à l’échelle nationale, hormis la Coupe de la Ligue revenue à leur adversaire nantais en décembre dernier.
Pour de nombreux joueurs parisiens, dont notamment Vincent Gérard et Nedim Remili, éléments forts du PSG samedi, c'est une dernière fête avant de quitter le club de la capitale.
A Bercy, où un mur de supporters violet s’est époumoné pour soutenir le H, les Nantais n’ont justement pas résisté face à un PSG qui venait d’enregistrer il y a quelques jours 30 victoires en 30 matches de Starligue.
Le suspense n’a duré finalement que 10 minutes, pendant lesquelles la belle défense nantaise et l'efficacité de Thibaut Briet, meilleur buteur de la rencontre (8 buts), ont permis aux Nantais de faire bonne figure.
Mais Paris, emmené devant par son MVP de la saison Luc Steins et son géant polonais Kamil Syprzak (6 buts), et protégé derrière par Vincent Gérard, ont vite passé la seconde, allant jusqu'à creuser l'écart à +6 à la 25e minute.
Gérard et Robin impressionnants
Le gardien parisien, pour son dernier match en rouge et bleu avant son départ à Saint Raphaël, comptabilisait 10 arrêts à la pause (13-18), sur 15 arrêts au total.
Face à lui, Mickael Robin, 37 ans, a été tout aussi monstrueux, à l’image de cette double parade en début de seconde période qui a permis au H de revenir un temps à +2, avant que le PSG ne reprenne ses distances, grâce notamment à Remili (6 buts).
Les hommes de Raul Gonzalez n'ont par la suite pas laissé place au doute, gardant leur distance tout au long de la seconde période et menant même de +8 (26-34) à huit minutes du terme.
Gérard a même pu sortir à quelques minutes de la fin, tandis que le banc commençait déjà à célébrer.
Malgré les belles prestations de Briet, Robin et l'efficacité de Kiril Lazarov au jet de 7 mètres, les Nantais n'avaient pas les moyens de l'emporter face à ce PSG-là.
Le "H" verra partir de nombreux éléments en plus de son entraîneur Alberto Entrerrios, comme ses gardiens Emil Nielsen et Mickaël Robin, le vétéran Lazarov, ou encore Dragan Pechmalbec et David Balaguer, qui jouera au PSG la saison prochaine.
Côté Parisien, outre Gérard et Nemili, Benoît Kounkoud, Yann Genty et Mikkel Hansen ne seront plus rouge et bleu la saison prochaine.
Le Danois, blessé et qui a suivi la rencontre depuis les tribunes, était néanmoins bien présent avec les siens pour fêter ce nouveau titre, cette dernière coupe pour la route.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Paris : un homme mortellement poignardé dans un bar de la rue Mouffetard
Pour l’heure, personne ne sait ce qu’il s’est passé, ni pourquoi cela est arrivé. Dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 juin, la soirée qui se déroulait dans le New York Café, rue Mouffetard à Paris, a viré au cauchemar. Peu avant 4 heures du matin, relate Le Parisien, un homme armé d’un couteau est entré dans ce bar du 5e arrondissement. Il semble qu’il s’en soit directement pris à deux hommes installés là : le premier, touché au niveau du cœur et du dos, est décédé. Le second, attaqué au bras, n’a été que blessé.
Sitôt touchés, les deux hommes se sont effondrés au sol, laissant à leur agresseur l’opportunité de prendre la fuite. Peu après, les pompiers et les policiers sont arrivés sur place. L’homme touché au bras a été conduit à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (13e), où ses jours ne sont pas en danger.
Une enquête ouverte
Une enquête a été ouverte, et confiée au 3e district de la police judiciaire de Paris. Rapidement, une équipe de la police technique et scientifique s’est rendue sur place pour tenter de découvrir des indices. Pour l’heure, note Le Parisien, aucune piste n’est privilégiée. Selon le quotidien, les enquêteurs vont se concentrer sur le récit des témoins, et s’intéresser de près à la vie des deux victimes, dans l’espoir d’y trouver une explication.
France24 - Monde
Elton John, dernier lancement pour "Rocket Man"
Publié le : 11/06/2022 - 23:20Modifié le : 11/06/2022 - 23:19
Paris (AFP) – Sous les vivats, il chante "Rocket Man" pour son ultime mise en orbite: après plus d'un demi-siècle sur les routes, Elton John, en forme pour ses 75 ans, est en pleine tournée mondiale d'adieux, passée à Paris samedi.
"Rocket Man", un classique, surgit à la demi-heure du show et c'est un des premiers feux d'artifice. Les trois écrans géants projettent une galaxie étoilée tandis que Sir Elton rallonge le morceau façon boogie au piano.
Ovation des 32.000 personnes (censées être assises mais debout devant leur siège) de la Paris Défense Arena. La mégastar britannique se lève alors de son piano pour arpenter la scène et saluer son public.
Une belle façon de faire taire les méchantes rumeurs sur son état de santé et montrer que son opération de la hanche à l'automne 2021 n'est plus qu'un mauvais souvenir.
Les tabloïds s'étaient faits alarmants en le photographiant le 1er juin, à l'aéroport allemand de Leipzig, en fauteuil roulant. Des clichés parus tout juste avant sa prestation - pré-enregistrée en vidéo - pour le jubilé de la reine Elizabeth II.
"La vérité, c'est que je suis en excellente santé, que j'adore mes spectacles et que je joue et chante à mon meilleur niveau", avait-il aussitôt posté sur Instagram. Il en a donné la preuve vivante à Paris, même s'il est apparu un peu fatigué au terme de 2h30 de concert.
Dès "Bennie & the Jets", morceau d'introduction, la voix est en place et la main droite (celle du côté du gros diamant à l'oreille) fait le boulot sur le clavier pour les variations. A Paris, le chanteur se présente en queue-de-pie brodée de scintillants. Les baskets sont du même rouge que les verres de ses lunettes, cerclées de petits diamants.
Robe de chambre kitsch
Au milieu du show, alors que ses six musiciens - vêtus façon "Blues Brothers" - assurent un intermède musical, il revient changé, avec une veste Arlequin rouge et noire. Pour le rappel, il termine dans une robe de chambre kitsch.
Les tableaux visuels sont soignés. Le morceau "I Guess That's Why They Call It the Blues" est accompagné sur les écrans d'un diaporama du célèbre photographe britannique Martin Parr, avec des couples qui ne sont plus sur la même longueur d'onde.
"Have Mercy on the Criminal" ("Ayez pitié pour le criminel") est servi par un film d'animation sur un bagnard qui tente de s'évader. La section rythmique, composée d'un batteur et deux percussionnistes, s'en donne à cœur joie. Pour figurer les coups de feu tirés sur le fugitif, il martèlent un gros "bang", coupant le morceau, qui fait sursauter le public.
Cette interaction entre le film d'animation et le jeu des musiciens sur scène rappelle la scénographie de Gorillaz, groupe de Damon Albarn, avec lequel Elton John a d'ailleurs collaboré récemment.
"J'aime la France"
Ce dispositif montre qu'Elton John est toujours à l'écoute. Les adieux à la scène ne sont pas ceux à la musique. Pour la sortie de "The Lockdown Sessions", fin 2021, l'auteur de "Your Song" confiait en visio-conférence à la presse: "Dire que j'aurais fait le tour de la question serait la fin de tout. Je suis plus excité par la musique que jamais".
Pour régaler son public (fidèle, 300 millions d'albums vendus dans sa carrière), sa tournée d'adieux est un best-of. "I'm Still Standing" est ainsi illustré d'une compilation des vidéos marquantes de sa trajectoire.
Le clip originel de "I'm Still Standing" (1983) avait été tourné à Cannes. Elton John est tombé amoureux de la France, en général, et de la Côte d'Azur, en particulier (il a une maison à Nice), à cette période. "J'aime la France", a-t-il d'ailleurs lâché à la fin du show.
Il repassera par Paris en juin 2023: sa tournée d'adieux XXL lui fait sillonner Europe, Nouvelle-Zélande, USA, Canada et Royaume-Uni. L'occasion, pendant encore un an, de l'entendre scander sur scène "Time to dance !" ("C'est le moment de danser" !) et de s'exécuter, comme l'a fait Paris.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Ligue des nations: l'Allemagne de nouveau en échec en Hongrie
Publié le : 11/06/2022 - 23:14Modifié le : 11/06/2022 - 23:12
Budapest (AFP) – L'Allemagne a concédé samedi en Hongrie un troisième nul consécutif sur le score de 1-1 en Ligue des nations, sans parvenir à lever les doutes sur son manque chronique d'efficacité offensive contre les adversaires de premier plan.
Ce résultat, combiné au match nul de l'Italie en Angleterre (0-0) laisse la situation inchangée dans ce groupe 3 de la Ligue A: les Italiens restent en tête avec 5 points, devant les Hongrois (4 pts), l'Allemagne (3 pts) et l'Angleterre (2 pts).
Le match a pourtant débuté à cent à l'heure, avec deux buts dans les dix premières minutes. Zsolt Nagy a d'abord fait exploser de joie la Puskas Arena archi-comble, en trompant Manuel Neuer dès la 6e minute.
Mais l'euphorie des 65.000 spectateurs a été de courte durée: superbement lancé en profondeur depuis son propre camp par le défenseur central Niko Schlotterbeck, Jonas Hofmann, le milieu offensif de Mönchengladbach, a effacé le gardien hongrois en pleine course et égalisé (1-1, 9e).
La partie est restée équilibrée, mais a peu à peu perdu son élan. Les hommes de Hansi Flick, poussifs à la relance, ont oublié leurs fondamentaux, ce jeu de transition rapide qui est d'ordinaire leur marque de fabrique.
Manque de rythme
Et il a fallu une parade au pied de nouveau phénoménale de Manuel Neuer, en fin de première période (44e), pour éviter que les hôtes ne reprennent l'avantage sur un tir de près d'Attila Fiola.
Après la pause, les quadruples champions du monde ont eu globalement le contrôle du match, mais ont eu du mal à mettre du rythme. Et même les jeunes attaquants Jamal Musiala (Bayern) et Kai Havertz (Chelsea) n'ont pas eu leur rendement habituel.
Hofmann a gâché une occasion en or de réussir un doublé, lorsqu'il a voulu servir Timo Werner dans la surface au lieu de tenter sa chance, et le ballon a été détourné en corner par un défenseur (72e).
Les Hongrois, de leur côté, n'ont pas exploité plusieurs erreurs de défenses allemandes, dont une passe en retrait calamiteuse du Parisien Thilo Kehrer (74e).
Le sélectionneur de la Mannschaft Hansi Flick est toujours invaincu après 12 rencontres sur le banc, mais l'Allemagne ne fait vraiment pas figure d'épouvantail dans la perspective du Mondial au Qatar en novembre-décembre.
Il lui reste à recevoir l'Italie mardi à Mönchengladbach. A l'aller à Bologne, les Allemands avaient été pris par surprise par une équipe inexpérimentée mais dynamique, qui avait ouvert le score avant de concéder un nul 1-1.
© 2022 AFP
New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘We Buried Him and Kept Walking’: Children Die as Somalis Flee Hunger
The worst drought in four decades, and a sharp rise in food prices caused by the war in Ukraine, have left almost half of Somalia’s people facing acute food shortages.
Makeshift settlements for displaced people, like this one in Doolow, in Somalia’s southern Gedo region, are swelling with people seeking food and water, safety and stability.Credit...
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By Abdi Latif Dahir
Photographs by Malin Fezehai
DOOLOW, Somalia — When her crops failed and her parched goats died, Hirsiyo Mohamed left her home in southwestern Somalia, carrying and coaxing three of her eight children on the long walk across a bare and dusty landscape in temperatures as high as 100 degrees.
Along the way, her 3-and-a-half-year-old son, Adan, tugged at her robe, begging for food and water. But there was none to give, she said. “We buried him, and kept walking.”
They reached an aid camp in the town of Doolow after four days, but her malnourished 8-year-old daughter, Habiba, soon contracted whooping cough and died, she said. Sitting in her makeshift tent last month, holding her 2-and-a-half-year-old daughter, Maryam, in her lap, she said, “This drought has finished us.”
The worst drought in four decades is imperiling lives across the Horn of Africa, with up to 20 million people in Kenya, Ethiopia and Somalia facing the risk of starvation by the end of this year, according to the World Food Program.
Russia’s invasion of Ukraine is exacerbating the situation, cutting off most of the wheat imports that Somalia depends on, and sharply increasing the prices of fuel, food and fertilizer.
Saving Somalia’s Starving Babies
Saving Somalia’s Starving Babies
Doctors and nurses in Somalia are racing against time to save children from starvation because of the drought sweeping the country.
In the hospitals and clinics I visited, here’s how medical workers were saving babies →
Saving Somalia’s Starving Babies
They begin by checking a baby’s weight and height to see if they’re malnourished.
Saving Somalia’s Starving Babies
They use a special tape to measure the circumference of a child’s left upper arm. Red means extremely malnourished.
At least 386,000 Somali children face “severe acute malnutrition,” according to the United Nations Children’s Fund.
Saving Somalia’s Starving Babies
Many children, listless and wasting away from hunger, are admitted to special treatment units. Some suffer from diseases like cholera, malaria and measles.
Babies without strength or appetite receive oxygen, and milk through a nasal tube.
Saving Somalia’s Starving Babies
Many children receive packets of sweet, peanut-based paste called Plumpy’Nut to help them recover.
Saving Somalia’s Starving Babies
After almost two weeks at a health clinic, baby Asha was improving and her flaking skin was healing.
“Look at her,” said her mother, Khadija Mohamed. “She’s doing so much better.”
Saving Somalia’s Starving Babies
The drought has left up to 20 million people in Kenya, Ethiopia and Somalia at risk of starvation.
The crisis in Somalia remains the most dire, with nearly half the population, many of them displaced, facing acute food shortages.
Saving Somalia’s Starving Babies
Medical workers don’t have enough room for all these malnourished children. But they are also celebrating every child they save.
“We are worried, but we are here to help,” said Dr. Aweis Olow, head of the the pediatric department at Mogadishu’s Benadir Hospital.
Read more on Somalia’s food crisis:
The threat of hunger across Africa is so dire that last week, the head of the African Union, President Macky Sall of Senegal, appealed to President Vladimir V. Putin of Russia to lift the blockade on exports of Ukrainian grain and fertilizer — even as American diplomats warned of Russian efforts to sell stolen Ukrainian wheat to African nations.
The most devastating crisis is unfolding in Somalia, where about seven million of the country’s estimated 16 million people face acute food shortages. Since January, at least 448 children have died from severe acute malnutrition, according to a database managed by UNICEF.
Aid donors, focused on the crisis in Ukraine and the coronavirus pandemic, have pledged only about 18 percent of the $1.46 billion needed for Somalia, according to the United Nations’ financial tracking service. “This will put the world in a moral and ethical dilemma,” said El-Khidir Daloum, the Somalia country director for the World Food Program, a U.N. agency.
With the rivers low, wells dry and their livestock dead, families are walking or getting on buses and donkeys — sometimes for hundreds of miles — just to find food, water or emergency medical care.
Parents flow into the capital, Mogadishu, bringing their malnourished children to health facilities like Benadir Hospital, one of few in the country with a pediatric stabilization unit. The beds on a recent visit were packed with bony babies with scaly skin and hair that had lost its natural color because of malnutrition. Many of the children were also sick with illnesses like measles, and were being fed through nasal tubes and needed oxygen to breathe.
Indian Ocean
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KENYA
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KENYA
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By The New York Times
Mothers sat in the corridors, slowly feeding their children the peanut-based paste used to fight malnutrition. The price of this lifesaving product is projected to increase by up to 16 percent because of the war in Ukraine and the pandemic, which made ingredients, packaging and supply chains more costly, according to UNICEF.
At the hospital’s cholera treatment unit, Adan Diyad held the hand of his 4-year-old son, Zakariya, as the boy’s protruding ribs heaved. Mr. Diyad had abandoned his maize and bean fields in the southwestern region of Bay after the river ran low.
In Mogadishu, he settled at a crowded camp for displaced people with his wife and three children, where they had no toilet and not enough clean water. Without a job, he could not feed his family. Zakariya, usually chirpy, grew emaciated. The night before Mr. Diyad carried him into the hospital, he said he kept listening to his son’s heartbeat to make sure that he had not died.
“He couldn’t even open his eyes when I brought him here,” Mr. Diyad said.
Mr. Diyad and his family are among the 560,000 people displaced by the drought this year. As many as three million Somalis have also been displaced by tribal and political conflicts and the ever-growing threat from the terrorist group Al Shabab.
In rural areas across south and central Somalia, danger and poor road networks have made it hard for authorities or aid agencies to reach those in need. The United Nations estimates that almost 900,000 Somalis live in inaccessible areas controlled by the Shabab — though aid workers believe those figures are higher.
Mohammed Ali Hussein, the deputy governor of the southern Gedo region, acknowledged that local authorities were often unable to venture out of areas they control to rescue those in need, even when they received a distress call.
Extreme weather events, some linked to climate change, have devastated communities, too, bringing flash floods, cyclones, rising temperatures, a locust infestation that destroyed crops, and, now, four consecutive failed rainy seasons.
“These crises just keep coming one after another,” so people have not had a chance to rebuild their farms or herds, said Daniel Molla, the chief technical adviser on food and nutrition for Somalia at the U.N. Food and Agriculture Organization.
Those uprooted by the drought are arriving in towns and cities where many are already straining to afford food.
Somalia imports over half of its food, and the poor in Somalia already spend 60 to 80 percent of their income on food. The loss of wheat from Ukraine, supply-chain delays and soaring inflation have led to sharp rises in the prices of cooking oil and staples like rice and sorghum.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In the south. The Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure. But there are some indications that Moscow is struggling to govern the southern areas, amid attacks by a nascent insurgency made up of Ukrainian civilians and former soldiers and a possible health crisis in Mariupol.
Short on weapons. Ukraine has been making desperate pleas for the West to speed up the delivery of heavy weapons as its troops find themselves badly outgunned. The Russian forces, meanwhile, appear to be running low on precision missiles. This shortage had led the Russians to resort to other inefficient weapons systems that are less precise but can still cause major damage, according to Britain’s Defense Ministry.
E.U. membership for Ukraine. The European Union is evaluating Ukraine’s application to become a candidate to join its 27-member bloc. The decision, which is expected in late June, will put to the test the E.U. as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.
Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.
At a market in the border town of Doolow, more than two dozen tables were abandoned because vendors could no longer afford to stock produce from local farms. The remaining retailers sold paltry supplies of cherry tomatoes, dried lemons and unripe bananas to the few customers trickling in.
Some of the shoppers were displaced people with food vouchers from aid groups, worried about the rising food prices.
Traders like Adan Mohamed, who manages a juice and snacks shop, say they had to raise their prices after the costs of sugar, flour and fruits soared. “Everything is expensive,” said Mr. Mohamed, blending pineapples imported from Kenya. And with wages relatively unchanged, many Somalis said they have cut back on meat and camel milk. Over three million herd animals have perished since mid-2021, according to monitoring agencies.
The drought is also straining the social support systems that Somalis depend on during crises.
As thousands of hungry and homeless people flooded the capital, the women at the Hiil-Haween Cooperative sought ways to support them. But faced with their own soaring bills, many of the women said they had little to share. They collected clothes and food for about 70 displaced people.
“We had to reach deep into our community to find anything,” said Hadiya Hassan, who leads the cooperative.
Experts forecast that the upcoming October to December rainy season will most likely fail, pushing the drought into 2023. The predictions are worrying analysts, who say the deteriorating conditions and the delayed scale-up in funding could mirror the severe 2011 drought that killed about 260,000 Somalis.
“There are scary echoes of 2011,” said Daniel Maxwell, a professor of food security at Tufts University who co-wrote the book “Famine in Somalia.”
For now, the merciless drought is forcing some families to make hard choices.
Back at the Benadir hospital in Mogadishu, Amina Abdullahi gazed at her severely malnourished 3-month-old daughter, Fatuma Yusuf. Clenching her fists and gasping for air, the baby let out a feeble cry, drawing smiles from the doctors who were happy to hear her make any noise at all.
“She was as still as the dead when we brought her here,” Ms. Abdullahi said. But even though the baby had gained more than a pound in the hospital, she was still less than five pounds in all — not even half what she should be. Doctors said it would be a while before she was discharged.
This pained Ms. Abdullahi. She had left six other children behind in Beledweyne, about 200 miles away, on a small, desiccated farm with her goats dying.
“The suffering back home is indescribable,” she said. “I want to go back to my children.”
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L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - Monde
Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives
Publié le : 09/06/2022 - 16:33
Romain HOUEIX
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Réélu le 24 avril, Emmanuel Macron doit désormais obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale. Dimanche, les électeurs retournent aux urnes pour le premier tour des élections législatives dans 577 circonscriptions. Certaines seront suivies avec attention : ministres en campagne ou en danger, figures des partis, dissidences, nouvelles dynamiques politiques… France 24 vous propose une sélection de circonscriptions à suivre.
Le dimanche 12 juin prochain, plus de 6 000 candidats s'affrontent lors du premier tour des élections législatives pour choisir les 577 députés qui constitueront la nouvelle Assemblée Nationale.
Parmi ces 577 combats électoraux, plusieurs revêtent d'un intérêt particulier : ministres en danger, présence de figures des grands partis ou dissidences face à l'union historique de la gauche au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et sociale (Nupes)… Liste non exhaustive des points à surveiller.
La carte des circonscriptions à surveiller
Des ministres en campagne…
Emmanuel Macron a prévenu son équipe gouvernementale : les ministres battus lors des législatives devront démissionner. Une tradition républicaine qui s'appliquera également à la Première ministre Élisabeth Borne, candidate pour la première fois à une élection. Toutefois, elle devrait avoir la partie facile : la 6e circonscription du Calvados est donnée comme favorable à la majorité présidentielle.
>> Relisez notre série : Les débutants de 2017 (1/2) : révélations, déçus du macronisme et erreurs de casting
Quatorze autres ministres joueront donc leur place. Parmi eux, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire (12ᵉ circonscription de Paris), le ministre chargé des Comptes publics, Gabriel Attal (10ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine), et la ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet (5ᵉ circonscription des Yvelines), devraient également s'en tirer facilement : leur territoire a été largement plébiscité Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle.
Certains de leurs collègues ont une avance plus étroite, notamment en raison de l'union des gauches au sein de la Nupes qui changent la donne par rapport au 1er tour de la présidentielle. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, pourrait ainsi être menacé dans sa 2e circonscription de l'Ardèche, tout comme le patron de LREM, Stanislas Guerini, dans sa 3e circonscription de Paris. Sont dans le même cas : le ministre délégué chargé de l'Europe, Clément Beaune, (7e circonscription de Paris), le Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique Olivier Veran (1ʳᵉ de l'Isère), et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau (1ʳᵉ circonscription du Loir-et-Cher).
… Et ministres en danger
D'autres sont même carrément en danger, à l'image des deux transfuges Les Républicains. Dans la 10e circonscription du Nord, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, est menacé par les scores du Rassemblement national (RN) et de la gauche. Une triangulaire pourrait lui être fatale. Scénario similaire dans la 5ᵉ circonscription de l'Ain pour Damien Abad, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, accusé de viols, qui fait face à des scores inquiétants du RN.
La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, et le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, Frank Riester, sont aussi sous la menace du RN respectivement dans la 6ᵉ circonscription du Pas-de-Calais et la 5ᵉ de Seine-et-Marne.
En revanche, pour Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, la menace s'appelle Nupes dans la 6ᵉ circonscription de l'Essonne. Le 10 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon y avait fini devant Emmanuel Macron d'une courte tête (30,7 % contre 29,9%) au premier tour. Cependant, la ministre la plus menacée est celle de la Mer, Justine Benin, candidate dans la 2ᵉ circonscription de Guadeloupe. Elle devra inverser une lourde tendance puisque Jean-Luc Mélenchon y avait fini largement en tête (avec 52,6 %), tandis qu'Emmanuel Macron terminait à la troisième place loin derrière (avec 14,6 %).
Dirigeants de parti en campagne
Être député à l'Assemblée nationale offre une belle tribune nationale. Plusieurs chefs de parti jouent leur élection ou leur réélection dans ces législatives. Si elle a de manière intérimaire laissé les rênes du RN à Jordan Bardella, Marine Le Pen est candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais où elle devrait être réélue sans problème. En revanche, cela s'annonce beaucoup plus compliqué pour son concurrent à l'extrême droite, Éric Zemmour (Reconquête!). Il est candidat dans la 4e circonscription du Var face à la majorité présidentielle, la Nupes mais aussi un candidat du RN.
De l'autre côté de l'échiquier politique, le secrétaire national du parti Europe Écologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, s'est vue attribuer la 5e circonscription de la capitale. Son homologue chez les communistes, Fabien Roussel, brigue lui la réélection chez lui dans la 20e circonscription du Nord. Le chef du file du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, tente d'obtenir la sienne dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne. La députée de la France insoumise (LFI), Clémentine Autain tentera de conserver son siège dans la 11e circonscription de Saint-Saint-Denis.
Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, n'est pas candidat à la députation, ce qui ne l'empêche pas de clamer haut et fort qu'il veut être nommé Premier ministre, il avait même appelé les électeur à "l'élire" à ce poste. Il a "offert" son ex-circonscription à son fidèle lieutenant Manuel Bompard qui a mené les négociations ayant abouti à la Nupes. Une 4e circonscription des Bouches-du-Rhône réputée imperdable à Marseille.
L'union de la gauche à l'épreuve du vote
À gauche, l'union reste cependant un combat. L'accord historique entre LFI, le PS, EELV et le PCF n'a pas fait que des heureux et des candidatures dissidentes ont fleuri. La plus médiatique d'entre elle est celle de la socialiste Lamia El Aaraje face à l'insoumise Danielle Simonnet dans la 15e circonscription de Paris. Lamia El Aaraje avait été élue dans cette circonscription en 2021, face à Danielle Simonnet, avant de voir son élection annulée en raison d'un logo LREM indûment accolé aux affiches d'un autre concurrent.
Dans le sud-ouest du pays, les candidats socialistes peuvent compter sur la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, la plus virulente des opposantes à l'accord Nupes, qui multiplie les déplacements pour soutenir les dissidents à la Nupes. Si ces dissidences venaient à multiplier les échecs, il s'agirait d'un énorme revers pour celle qui ambitionne de reprendre la main au Parti socialiste.
Des nouveaux visages à l'Assemblée
Toute campagne législative contribue à faire émerger quelques personnalités. Cette année, le boulanger Stéphane Ravacley est de celles-ci. Il s'était mobilisé pour empêcher l'expulsion de son apprenti et qui a été investi par EELV (sous la bannière Nupes) dans la 2e circonscription du Doubs. Rachel Kéké, la femme de chambre qui a mené l'une des plus longues grèves de l'histoire de l'hôtellerie, a été quant à elle investie par LFI dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Bientôt un boulanger et une femme de chambre à l'Assemblée ?
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
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PORTRAIT DE CANDIDATE
Législatives : Quitterie de Villepin, une candidature pour redonner goût à la politique
Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État
Mardi politique
Clémence Guetté : "Il y a un problème de formation des policiers"
Valeurs Actuelles
« C’est intimidant » : la lycéenne qui a interpellé Macron dans le Tarn a reçu la visite des gendarmes
Jeudi 9 juin, une lycéenne de 18 ans profitait du passage d’Emmanuel Macron à Gaillac pour l’interpeller sur « la nomination, au sommet de l’Etat, d’hommes accusés de viol », faisant ainsi référence à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Damien Abad, ministre des Solidarités. Une séquence vidéo qui a largement fait le tour des réseaux sociaux, et dans laquelle Emmanuel Macron mentionnait le principe de présomption d’innocence. Le lendemain, relate BFMTV, la jeune femme a reçu la visite de la gendarmerie dans son propre lycée.
« C’est intimidant de voir les gendarmes débarquer au lycée (…). Je me suis évidemment demandé si j’avais fait quelque chose de mal », a raconté la jeune femme, expliquant que les militaires sont intervenus en plein cours d’espagnol. Dans un premier temps, les gendarmes lui ont expliqué s’être déplacés pour s’enquérir d’une agression sexuelle subie par la lycéenne quelques années plus tôt, et évoquée lors de son échange avec Emmanuel Macron.
« Ce n’était pas à faire »
« Ils m’ont demandé si je voulais porter plainte, mais ça a été très bref », se souvient-elle. Mais selon elle, la discussion a rapidement changé de thème. « La gendarme m’a dit : ‘Ce n’était pas à faire.’ Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée », a-t-elle assuré, citée par BFMTV. Dans l’ensemble, estime-t-elle, la visite des gendarmes lui semble « ambiguë », et avoir été effectuée « à la demande de quelqu’un ».
Dans la matinée, samedi, la gendarmerie de Gaillac a réagi aux insinuations de la jeune femme. « Nous tenons à nous excuser auprès d’elle si notre démarche d’aller à sa rencontre au lycée pour échanger a été mal perçue et qu’elle considère que nous avons été maladroits », explique-t-on sur les réseaux sociaux de la gendarmerie du Tarn. De son côté, la commandante des militaires de Gaillac assure qu’elle « s’inquiétait que [la jeune lycéenne] ait pu être victime (d’agression sexuelle) et qu’elle n’ait pas pu porter plainte ».
New York Times - World
Rumbling Through Modern Jordan, a Railway From the Past
Jordan Dispatch
Once an ambitious project to unite the Middle East, the antique Hejaz Railway is a relic of that bygone dream before wars, borders and more advanced modes of transport rendered its services obsolete.
A train passing through Amman, Jordan’s capital, this month.Credit...
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By Ben Hubbard and Asmaa al-Omar
Photographs by Laura Boushnak
AMMAN, Jordan — Astride century-old tracks that cut through the modern metropolis of Amman, a historic train blared a horn to announce its departure. That sound spurred families bearing bags of food, pots of coffee, coolers of soda, grills, hookahs and lots of children into action, scrambling up iron ladders to settle into the train’s wooden cars.
But the party had already begun in car No. 9, where a group of women and dozens of children were clapping along to an Arabic pop song blasting from a battery-powered speaker with flashing disco lights.
The train blew its horn again and lurched to life, jolting the partyers, who laughed as they righted themselves and burst into applause at the sight of the world outside their windows slipping by.
So began a recent trip from Amman, Jordan’s capital, on the last functioning strip of the original Hejaz Railway, the most iconic train in the Middle East.
Built by the Ottomans at the dawn of the 20th century, blown up by Lawrence of Arabia and Arab fighters during World War I, and used as a nostalgic backdrop in “The Mummy Returns” and in syrupy Arabic music videos about forlorn lovers, the railway is a relic of the bygone dream of regional unity before wars, borders and more advanced modes of transportation rendered its services obsolete.
A pet project of Sultan Abdul Hamid II, the railway was completed in 1908 and ran for more than 800 miles through the mountains and deserts of the Levant and Arabia to ferry pilgrims from Damascus to Medina, one of Islam’s holiest cities, now in Saudi Arabia. From there, they would travel on by other means to Mecca, the focus of the pilgrimage.
Secondary lines ran to Haifa — now a major Israeli city — and Beirut, the Lebanese capital on the Mediterranean coast. And plans were in place to connect the line to Constantinople, the Ottoman capital, in the north and all the way to Mecca in the south, stitching together a large swath of the Ottoman Empire.
But only six years after the train’s first triumphant arrival in Medina on Sept. 1, 1908, World War I broke out, leading to the dismemberment of the empire and new borders. The Haifa line went out of service around 1948, when Israel’s creation left it at war with its Arab neighbors. The Beirut line stopped around the start of Lebanon’s 15-year civil war in 1975.
Now, the narrow-gauge tracks remain, but the railway’s mainline crosses three countries — Syria, Jordan and Saudi Arabia — whose leaders have shown little interest in reviving the project.
Saudi Arabia welcomes pilgrims bound for Mecca at a fancy airport terminal and shuttles them around the holy sites on a modern high-speed train. Rail traffic in Syria screeched to a halt after the outbreak of its civil war in 2011.
That leaves only Jordan, which now offers 50-mile leisure trips from Amman to the Al Jizah station south of town and back, with a four-hour lunch break in the middle.
Jordan Hejaz Railway
SYRIA
INACTIVE ROUTE
Damascus
PASSENGER ROUTE
Iraq
Amman
Amman station
START
Jordan
Amman
Original
Hejaz
Railway
JORDAN
40
Al Jizah
Egypt
Al Jizah station
END
Medina
5 mileS
Mecca
Saudi Arabia
100 mileS
Jordan Hejaz Railway
SYRIA
INACTIVE ROUTE
Damascus
PASSENGER ROUTE
Iraq
Amman
Amman station
START
Jordan
Amman
Original
Hejaz
Railway
JORDAN
40
Al Jizah
Egypt
Al Jizah station
END
Medina
5 mileS
Mecca
Saudi Arabia
100 mileS
By The New York Times
It is a trip that does not go anywhere anyone needs to be, so the riders come for the journey — and a big dose of nostalgia.
“I love trains because they remind me of Agatha Christie novels,” said Islam Dawoud, 36, sinking into her red plush chair and gazing out the window.
She first rode the train as a schoolgirl, she said. There was no air-conditioning and the cars were dusty, but the memory stuck with her nevertheless.
“What I loved was that the window was open and I could put my head out,” she said.
The train departs in the morning from the Amman station, a handsome, ivy-draped stone building from the first decade of the 20th century.
In the train yard were two original, but refurbished passenger cars, including the one that Abdullah I, the great-grandfather of Jordan’s current king, rode into the city in 1921, when he became the territory’s ruler.
Parked nearby were seven giant black steam engines with red wheels. They all still work, but are used only on special occasions because they take hours to fire up and are heavy polluters, said Nader Malkawi, a railway official and train conductor who organizes the trips.
On its recent journey, the train was pulled by two diesel-electric locomotives built in 1976. Some components of the cars were original, but most were Japanese tanker cars that Jordan had converted to wooden passenger cars in 2005.
That upgrade also added electricity for lighting, as well as air-conditioning and the speakers that piped Arabic pop music into the cars throughout the trip.
Railway buffs in Jordan also have another option: A line that carried phosphates to Aqaba, Jordan’s only coastal city, stopped running in 2018, Mr. Malkawi said. But that line passes though Jordan’s scenic Wadi Rum, where tourists can take short rides on it and sometimes watch a band of locals on horseback and dressed in period costumes re-enact Bedouin attacks.
The trips from Amman are longer, but without the theatrics. Tickets cost $7 for riders 12 and over, and less for children. Those under 3 ride free. The train has a snack car as well as a V.I.P. car with plush seats, burgundy curtains and a crown on the door.
The trip was different three decades ago, said one passenger, Fidaa Abu Safia, 38, who first rode along the same tracks when she was 6.
There was no music, the wooden seats were uncomfortable and it was hot, she said, but the train still felt magical. She recalled passing trees with yellow blossoms that fell into the windows.
“It was the best trip of my life,” Ms. Abu Safia said.
As the upgraded train wound through the cinder block sprawl of southern Amman, there were no blossoms to see. Instead, many industrial warehouses, junkyards and mechanic shops popped into view, along with a gargantuan failed shopping mall and lots of garbage strewn along the tracks.
The railway lacks crossing guards to stop traffic; the police are supposed to do it. But they were not in evidence that day, so the conductor slowed down when approaching intersections and leaned on the horn as cars and motorcycles raced across until the last instant.
There has also been a problem with boys throwing stones at the train to shatter its windows.
To stop them, railway workers had tried to distract them by throwing candy, Mr. Malkawi said, but it did not work. So they took the boys’ pictures and gave them to the police, who summoned their parents to sign vows that their children would no longer target the train. That tactic worked, mostly.
The dearth of scenic vistas did not bother Hussam al-Khatib, a soldier, who had learned of the trip on Facebook and brought his wife and their three sons. All were first-time train riders.
He said that Jordan did not have great public transportation and that the views were not stellar, but he felt it was important for Jordanians to know their country.
“We are proud of Jordan’s sights,” he said.
Outside Amman, the landscape opened up, with golden wheat fields, greenhouses full of tomatoes and eggplants, flocks of sheep, the occasional herd of camels and barking dogs chasing the train.
Before the station in Al Jizah, where the passengers stopped for lunch, the train passed Amman’s international airport, from which jets took off overhead, roaring reminders of the technologies that had reduced the train from a cutting-edge conveyance to a historical curiosity.
At the station, as workers moved the engines from one end of the train to the other for the return trip, families claimed shady spots under cypress and eucalyptus trees and fired up charcoal grills and hookahs while their children ran around a sandy playground and climbed on abandoned boxcars.
Later, the train blew its horn and the riders returned, snapping photographs alongside the cars.
The return trip was quieter, with the sun, the creaking cars and the steady click-clack of the train lulling many of the children, and some of the adults, to sleep.
But Heba al-Shishan refused to miss any of it. Smiling and snapping photographs as she took in the landscape, she, too, recalled a childhood journey. On that ride, the train had to stop because nomads had tethered sheep to the tracks and had to move them before the trip could proceed.
“These are experiences I will never forget,” Ms. al-Shishan said.
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L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité France24 - Monde
Entre coalition présidentielle et Nupes, les législatives les plus ouvertes depuis 25 ans
Publié le : 10/06/2022 - 14:55
Romain BRUNET
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Stéphanie ANTOINE
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Au terme d’une campagne marquée par l’union de la gauche derrière Jean-Luc Mélenchon, les élections législatives françaises, dont le premier tour se tiendra dimanche, apparaissent plus ouvertes que jamais. L’idée d’une cohabitation, jugée impensable il y a encore six semaines, est devenue un scénario plausible.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Du jamais vu. Pour la première fois depuis l’instauration du quinquennat et l’inversion en 2002 du calendrier électoral – plaçant les législatives dans la foulée de la présidentielle – le président de la République tout juste élu pourrait ne pas obtenir de majorité absolue à l’Assemblée nationale, voire être contraint à une cohabitation.
Jusqu’à présent, l’élection présidentielle a toujours donné le ton, permettant de maintenir intacte la mobilisation de l’électorat du vainqueur pour les législatives tout en démobilisant les vaincus. Jacques Chirac en 2002, Nicolas Sarkozy en 2007, François Hollande en 2012, Emmanuel Macron en 2017 : tous ont obtenu sans grande difficulté, à la suite de leur accession à l’Élysée, une majorité à l’Assemblée nationale. Mais 2022 pourrait mettre un terme à la série.
>> À lire : Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives
Les projections en sièges des instituts de sondage donnent la coalition présidentielle Ensemble ! – qui regroupe Renaissance (ex-La République en marche), le MoDem de François Bayrou et Horizons d’Édouard Philippe – en difficulté face à la gauche réunie sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – au sein de laquelle figurent La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti socialiste et le Parti communiste.
Ensemble ! est ainsi crédité de 260 à 300 sièges, quand la Nupes pourrait en obtenir entre 175 et 215, selon la dernière projection de notre partenaire, Ipsos Sopra Steria, publiée jeudi 9 juin. Mais surtout, la dynamique est du côté de la gauche : sondages et projections n’accordent plus de majorité absolue – fixée à 289 députés – à la coalition présidentielle et ne cessent de réévaluer à la hausse le nombre de députés que pourrait obtenir la Nupes.
Intentions de vote au 1er tour des #legislatives2022 #NUPES : 28%#Ensemble : 27%#RassemblementNational : 19,5%#LR/UDI/DVD : 11%#Reconquete : 6%🔎 Retrouvez les résultats complets du sondage Ipsos & @SopraSteria_fr pour @francetv et @radiofrance : 👉 https://t.co/ZsK3s0Q0ep pic.twitter.com/GAN75MAIXu
June 9, 2022Dynamique en faveur de la Nupes
À "l'encéphalogramme totalement plat" qui caractérisait les rapports de force succède en effet "un début de dynamique plutôt en faveur de la Nupes et une érosion de Ensemble !", souligne Brice Teinturier, directeur délégué d'Ipsos, cité par l’AFP.
Si bien que l’idée d’une cohabitation, jugée impensable il y a encore six semaines, est désormais envisageable. "Jean-Luc Mélenchon a réussi une opération de communication extraordinaire. Demander aux Français de l’élire Premier ministre, même si c'est un non-sens du point de vue constitutionnel, était une stratégie extrêmement habile qui lui a permis non seulement de prendre la place de Marine Le Pen comme opposant numéro 1 à Emmanuel Macron, mais aussi de changer le visage de la gauche française", affirmait début mai le politologue Pascal Perrineau, professeur à Sciences-Po.
Le leader de La France insoumise, troisième à l’élection présidentielle avec 21,95 % des suffrages, est en effet parvenu à maintenir l’espoir auprès de l’électorat de gauche en lançant la campagne des législatives dès l’entre-deux-tours opposant Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour) à Marine Le Pen (23,15 %), puis en réussissant l’union de la gauche sur son nom.
>> À lire : Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"
L’opération a tellement réussi que la Nupes, qui a mis sur la table un programme commun de gouvernement comportant 650 mesures, a été omniprésente dans les médias tout au long du mois de mai, profitant du double effacement du chef de l’État, à qui il a fallu trois semaines pour trouver sa Première ministre, et de Marine Le Pen.
La candidate d’extrême droite n’a pas fait des législatives une priorité, partant en vacances après sa défaite à la présidentielle puis affirmant qu’Emmanuel Macron obtiendrait quoi qu’il arrive une majorité. Pour le Rassemblement national, l’objectif sera donc modeste : obtenir le plus de députés possible, avec a minima une quinzaine d’élus pour former un groupe parlementaire.
Vent de panique à l’Élysée
Plus inaudible encore, le parti Les Républicains, qui comptait 136 députés dans la précédente législature, cherchera à limiter les pertes en comptant sur son ancrage local. Pessimistes, les projections lui accordent entre 35 et 55 sièges seulement.
C’est donc bien un duel entre la coalition présidentielle et la Nupes qui se profile. Un scénario que n’avait pas prévu Emmanuel Macron, par ailleurs affaibli par l'affaire Damien Abad et le chaos de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France. Un vent de panique à l’Élysée qui a contraint le président à faire campagne dans la dernière ligne droite.
En déplacement dans le Tarn jeudi, Emmanuel Macron s'est affiché en chef de la majorité, exhortant les électeurs à donner "une majorité forte et claire" aux candidats Ensemble ! et se présentant comme le seul à pouvoir faire rempart aux "extrêmes" de gauche et de droite, renvoyant ainsi dos à dos Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
>> À lire : Les députés novices de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
S'amusant de la "fébrilité" du camp présidentiel, Jean-Luc Mélenchon a critiqué, lors d’une conférence de presse express jeudi après-midi, la campagne menée par Emmanuel Macron. "Ce n'est pas au président de la République de mener la campagne législative que ses amis sont incapables de mener, c'est à la cheffe du gouvernement", a-t-il affirmé, qualifiant la coalition présidentielle de "radeau de la Méduse".
À deux jours du premier tour, bien malin celui qui sera en mesure de prédire les résultats. Une seule donnée paraît certaine : l’abstention sera à n’en pas douter l’une des clés du scrutin, pour lequel près de 6 300 candidats sont en lice pour 577 sièges. Elle pourrait atteindre de nouveaux records – entre 52 % et 56 % selon les estimations, bien au-delà des 51,3 % du 11 juin 2017.
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McDonald’s Is Back, Moscow Style, as Russian Economy Stumbles On
Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko
Yevgeny Shumilkin is going back to work on Sunday. To prepare, he pulled the familiar “M” off what had been his McDonald’s shirt and covered the “M” on his McDonald’s jacket with a Russian flag patch.
“It will be the same buns,” promised Mr. Shumilkin, who maintains the equipment at a restaurant in Moscow. “Just under a different name.”
McDonald’s restaurants are reopening in Russia this weekend, but without the Golden Arches. After the American fast-food giant pulled out this spring to protest President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, a Siberian oil mogul bought its 840 Russian stores. Because almost all of the ingredients came from inside the country, he said, the restaurants could keep on serving much of the same food.
The gambit might just work — underscoring the Russian economy’s surprising resilience in the face of the one of the most intense barrages of sanctions ever meted out by the West. Three and a half months into the war, it has become clear that the sanctions — and the torrent of Western companies voluntarily leaving Russia — have failed to completely dismantle the economy or set off a popular backlash against Mr. Putin.
Russia spent much of Mr. Putin’s 22 years in power integrating into the world economy. Unraveling business ties so large and so interwoven, it turns out, is not easy.
To be sure, the effects of the sanctions will be deep and broad, with the consequences only beginning to play out. Living standards in Russia are already declining, economists and businesspeople say, and the situation is likely to get worse as stocks of imports run low and more companies announce layoffs.
Some do-it-yourself efforts by Russia may fall short of Western standards. When the first post-sanctions model of the Lada Granta — a Russian sedan co-produced by Renault before the French automaker pulled out this spring — rolled off an assembly line at a plant near the Volga on Wednesday, it lacked airbags, modern pollution controls or anti-lock brakes.
But the economic decline is not as precipitous as some experts had expected it would be after the Feb. 24 invasion. Inflation is still high, around 17 percent on an annual basis, but it has come down from a 20-year peak in April. A closely watched measure of factory activity, the S&P Global Purchasing Managers’ Index, showed that Russian manufacturing expanded in May for the first time since the war began.
Behind the positive news is a combination of factors playing to Mr. Putin’s advantage. Chief among them: high energy prices, which are allowing the Kremlin to keep funding the war while raising pensions and wages to placate ordinary Russians. The country’s oil revenues are up 50 percent this year.
In addition, deft work by the Central Bank prevented a panic in the financial markets after the invasion and helped the ruble recover from its initial crash. Store shelves, for the most part, remain stocked, thanks to ample inventories and alternative import routes being established through countries like Turkey and Kazakhstan — and the fact that Russian consumers are buying less.
Even the new Lada Granta is less of a clunker than observers predicted: Despite shortages of foreign components, it will still come with power steering and power windows.
“Everything is not as bad as expected,” a Russian car website proclaimed.
The Russian economy’s survival is strengthening Mr. Putin’s hand by bolstering his narrative that Russia will stand tall in the face of the West’s determination to destroy it. He met with young entrepreneurs on Thursday in a town-hall-style event, his latest effort to show that even as he waged war, he was keen to keep the economy functioning and foreign trade moving. Even if the West will not do business with Russia, he insisted, the rest of the world will.
“We are not going to have a closed economy,” Mr. Putin told a woman asking about the effects of sanctions. “If someone tries to limit us in something, they are limiting themselves.”
For the rich, luxury goods and iPhones are still widely available, but more expensive, ferried into Russia from the Middle East and Central Asia. The poor have been affected by rising prices, but they will benefit from a 10 percent increase in pensions and the minimum wage that Mr. Putin announced last month.
Those most affected by the economic upheaval are in the urban middle class. Foreign goods and services are now harder to come by, Western employers are pulling out and travel abroad is becoming difficult and prohibitively expensive.
But Natalya V. Zubarevich, an expert in social and political geography at Moscow State University, notes that many middle-class Russians have no choice but to adapt to a lower standard of living: At least half of the Russian middle class, she estimates, works for the state or for state-owned enterprises.
“Sanctions are not going to stop the war,” Ms. Zubarevich said in a phone interview. “The Russian public will bear it and adapt because it understands that it has no way to influence the state.”
Chris Weafer, a macroeconomic consultant who has long focused on Russia, published a note to his clients last week, saying that “some of our previous assumptions were wrong.” Inflation, and the economy’s contraction, turned out to be less severe than expected, the note said. His firm, Macro-Advisory Eurasia Strategic Consulting, revised its forecast to show a smaller decline in gross domestic product this year — 5.8 percent rather than 7 percent — while also forecasting a recession lasting into next year.
In a phone interview, Mr. Weafer described Russia’s economic future as “more dull, more debilitating,” with lower incomes, but with basic goods and services still available. A major juice company, for instance, warned customers that its boxes would soon all be white because of a shortage of imported ink.
“The economy is now moving into almost a stagnant phase where it can avoid a collapse,” he said. “It’s a more basic level of economic existence, which Russia can continue for quite some time.”
On Friday, with inflation stabilizing, Russia’s Central Bank reduced its key interest rate to 9.5 percent — the level before the invasion. On Feb. 28, the bank had raised it to 20 percent to try to head off a financial crisis. The ruble, after plummeting in value in the days after the invasion, is now trading at four-year highs.
One reason for the ruble’s unexpected strength is that global energy demand surged coming out of the pandemic. In June alone, the Russian government is expecting a windfall of more than $6 billion because of higher-than-expected energy prices, the Finance Ministry said last week.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In the south. The Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure. But there are some indications that Moscow is struggling to govern the southern areas, amid attacks by a nascent insurgency made up of Ukrainian civilians and former soldiers and a possible health crisis in Mariupol.
Short on weapons. Ukraine has been making desperate pleas for the West to speed up the delivery of heavy weapons as its troops find themselves badly outgunned. The Russian forces, meanwhile, appear to be running low on precision missiles. This shortage had led the Russians to resort to other inefficient weapons systems that are less precise but can still cause major damage, according to Britain’s Defense Ministry.
E.U. membership for Ukraine. The European Union is evaluating Ukraine’s application to become a candidate to join its 27-member bloc. The decision, which is expected in late June, will put to the test the E.U. as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.
Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.
At the same time, Russian consumers have been spending less — further propping up the ruble and giving Russian companies time to set up new import routes.
Russian officials acknowledge, however, that the most difficult times for the economy may still be to come. Elvira Nabiullina, the central bank head, said on Friday that while “the effect of sanctions has not been as acute as we feared at the beginning,” it would be “premature to say that the full effect of sanctions has manifested itself.”
For example, it remains unclear how Russian companies will be able to obtain microchips used in a wide variety of goods. At Mr. Putin’s meeting with entrepreneurs, one developer said he was “very concerned about our microelectronics.”
Mr. Putin cut in: “Me too. Honest.”
The ties binding Russia’s economy to the West, now coming undone, go back decades — sometimes more than a century. Aeroflot, the national carrier, acquired scores of new Boeing and Airbus jets and styled itself as a convenient transit airline for people traveling between Europe and Asia. In the Ural Mountains, a factory worked with Siemens, the German manufacturing giant, to produce modern trains to replace rusting Soviet stock.
Banned from using European airspace, Aeroflot is now focusing on domestic routes and working to switch to Russian planes — a process that will take years. Siemens, which built telegraph lines across the Russian Empire in the 1850s and helped bring the country into the industrial era, announced last month it was pulling out of Russia.
“Sanctions suffocate the economy, which doesn’t happen all at once,” said Ivan Fedyakov, who runs Infoline, a Russian market consultancy that advises companies on how to survive under the current restrictions. “We have felt only 10 to 15 percent of their effect.”
But when it comes to food, at least, Russia is more prepared. When McDonald’s opened in the Soviet Union in 1990, the Americans had to bring in everything. Soviet potatoes were too small to make fries, so they had to acquire their own russet potato seeds; Soviet apples did not work for the pie, so the company imported them from Bulgaria.
But by the time McDonald’s pulled out this year, its Russian stores were getting almost all of their ingredients from Russian suppliers. So when McDonald’s, which employed 62,000 workers in Russia, announced in March that it was suspending operations because it could not “ignore the needless human suffering unfolding in Ukraine,” one of its Siberian franchisees, Aleksandr Govor, was able to keep his 25 restaurants open. Last month, he bought the entire Russian business of McDonald’s for an undisclosed sum.
On Sunday — Russia Day, a patriotic holiday — he will reopen 15 stores, including the former flagship McDonald’s on Moscow’s Pushkin Square, the place where, in 1990, thousands of Soviets famously lined up for a taste of the West. The chain will operate under a still-to-be-disclosed new brand, though the new logo has been unveiled, said to represent a hamburger and French fries.
The hash browns will go by a Russian name, according to a menu leaked to a Russian tabloid. And, since the secret sauce is proprietary, there will be no Big Mac on offer.
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Valeurs Actuelles
Paris : un gang de Gabonais revendeurs de faux billets arrêté près du Louvre
Vague d’arrestations aux abords du musée du Louvre, mercredi 8 juin. La police a interpellé quatorze personnes à l’issue d’une enquête menée par la sous-direction de la lutte contre l’immigration irrégulière (SDLLI). Parmi ces quatorze personnes, toutes gabonaises, huit ont été placées en garde à vue et six autres en centre de rétention administrative, compte tenu de leur présence irrégulière sur le sol français. Selon Le Parisien, elles sont soupçonnées d’avoir mis en place un trafic de faux billets permettant d’entrer dans le musée.
L’enquête de la SDLLI a commencé il y a plusieurs mois, lorsque des policiers et la direction du musée ont constaté l’installation d’un trafic sur le Carrousel : plusieurs membres du réseau se débrouillaient pour récupérer, de gré ou de force, les tickets des touristes venant de quitter le musée. Une fraude rendue possible « car les billets qui sont vendus entre 15 et 17 euros donnent accès aux lieux pour la journée entière ».
Des clandestins exclusivement concentrés sur ce trafic
Pour parvenir à leur fin, les voleurs procédaient à la modification du QR code présent sur les billets, avant de les revendre au prix fort à des touristes croyant bénéficier de coupe-files. « Cette équipe n’était constituée que de clandestins qui n’avaient pas d’autres activités, ils tiraient leur subsistance de cette seule escroquerie », explique au Parisien une source proche de l’enquête.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique France24 - Monde
Élections législatives : LREM et la Nupes à couteaux tirés
Publié le : 09/06/2022 - 18:39
Roselyne FEBVRE
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À trois jours du premier tour des législatives, Emmanuel Macron reprend les rênes de la campagne et, au cours de ses déplacements, réclame une majorité forte. Il doit faire face à la coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon, dont les sondages prédise une forte percée. En partenariat avec Slate.fr et son fondateur Jean-Marie Colombani, Roselyne Febvre reçoit Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs, Roland Cayrol, politologue et David Revault d'Allonnes du Journal du Dimanche..
Législatives 2002
Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"
LÉGISLATIVES 2022
Mélenchon à Matignon : "Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président", assure Macron
FACE À FACE
Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police jugés indignes par la classe politique
France24 - Monde
Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
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Charlotte URIEN-TOMAKA
Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
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Élysée 2022
Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste
LE JOUR D'APRÈS
Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives
New York Times - World
Newly United, French Left Hopes to Counter President in Upcoming Vote
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Left-wing parties have joined forces ahead of France’s two-stage parliamentary elections, hoping to revive their fortunes and put a break on President Emmanuel Macron’s agenda.
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By Constant Méheut
ALLEX, France — With its centuries-old stone villages nestled among lavender fields, cows and goats grazing in the mountains and miles of vineyards, the Drôme region resembles a France in miniature.
Steeped in tradition and seemingly averse to change, the vast southeastern district, tucked between Lyon and Marseille, has for the past two decades been the political domain of France’s center-right.
But with the first round of France’s two-step parliamentary elections approaching on Sunday, the long-excluded left sees a rare opening to challenge President Emmanuel Macron, after his convincing re-election victory in April over Marine Le Pen, his far-right challenger.
Largely nonexistent in the presidential campaign, France’s fractious leftist parties have forged an alliance with the aim of making themselves relevant again, blocking Mr. Macron from getting a majority in Parliament and complicating his new five-year term.
At least that is the hope of politicians like Marie Pochon, the local left-wing candidate in the third constituency of the Drôme, where left-wing parties outscored Mr. Macron’s in the presidential vote by more than 10 percentage points.
During a recent stop in Allex, a small village of cream-colored stone houses in the eastern part of the Drôme, Ms. Pochon was met with an enthusiasm that had long eluded the left in this part of France.
“Keep going, we’re all behind you!” Maud Dugrand, a resident of Allex, told Ms. Pochon as she rang doorbells on a narrow street and handed out leaflets, which one resident, reading a newspaper on his terrace, refused, saying he was already convinced by her.
“Our constituency is a laboratory,” said Pascale Rochas, a local Socialist candidate in the 2017 legislative elections who has now rallied behind Ms. Pochon’s candidacy. “If we can win here, we can win elsewhere.”
The Drôme, indeed, is a snapshot of small-town France, giving the local election the veneer of a national contest. Until recently, the region was typical of the disarray of the left at the national level, with each party refusing to collaborate and instead clinging to its strongholds.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
The Socialists and Communists have long dominated the southern Provençal villages, while the Greens and the hard left have battled for the more economically threatened farmlands in the north.
But the new leftist alliance — forged under the leadership of the longtime leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon — is now trying to bridge those gaps, uniting Mr. Mélenchon’s own France Unbowed Party with the Socialists, Communists and Greens.
Mr. Mélenchon, who came third in April’s presidential race, has portrayed the parliamentary election as a “third round” presidential vote. He has called on voters to metaphorically “elect” him prime minister (the position is appointed by the president) by giving the coalition a majority in the National Assembly, the lower and most powerful house of Parliament.
The alliance has allowed the left to avoid competing candidacies and instead field a single candidate in almost all of France’s 577 constituencies, automatically raising its chances of winning seats in Parliament.
Stewart Chau, a political analyst for the polling firm Viavoice, said the alliance was “the only dynamic in the current political landscape.”
Since her loss in the presidential election, Ms. Le Pen’s National Rally party has failed to drive the public debate around its favorite themes of economic insecurity, immigration and crime, and the two-round voting system, which generally favors more moderate candidates, will most likely result in the far right securing only a few dozen seats in Parliament.
Mr. Chau said Mr. Mélenchon had created a new “center of gravity” for the French left and had “succeeded in pushing through the idea that the game was not up yet,” despite Mr. Macron’s re-election.
Opinion polls currently give the leftist coalition — called Nouvelle Union populaire écologique et sociale, more commonly known by its acronym NUPES — a chance of winning 160 to 230 seats in the 577-seat National Assembly.
That could be enough to put a break on Mr. Macron’s political agenda in Parliament and upset his second term as president, though it is far from certain.
Ms. Pochon, 32, an environmental activist, perhaps best embodies the outreach of the left-wing alliance even in areas that the center-right has long controlled.
Economic and social issues vary greatly along the roads that run through the Drôme’s third constituency. Each of its 238 municipalities, populated by only a few thousand people, faces specific challenges.
Economic insecurity, a shortage of doctors and a lack of public transportation are the main concerns in the district’s northern farmlands, whereas Provençal villages in the south are more worried about lavender production, a key feature of the local economy increasingly threatened by rising temperatures.
To address the variety of issues, Ms. Pochon has drawn on the alliance’s extensive platform, which includes raising the monthly minimum wage to 1,500 euros, or about $1,600; kick-starting ecological transition with big investments in green energy; reintroducing small train lines; and putting an end to medical deserts.
“We’re witnessing the emergence of a rural environmentalism, of a new kind of left in these territories,” Ms. Pochon said during an interview.
It has also helped that local left-wing forces have teamed up in the election, putting an end to divisions that Ms. Rochas said had been a “heartbreak.”
In the Drôme, Macron supporters acknowledged the challenge they face. “NUPES worry us a bit because they’re very present on the ground,” said Maurice Mérabet, as he was handing out leaflets at an open-air market for Célia de Lavergne, the constituency’s current lawmaker and a member of Mr. Macron’s party, La République En Marche.
Ms. de Lavergne, who is running for re-election and was campaigning in Saint-Paul-Trois-Châteaux, a small town in southern Drôme, said it would “be a close race” between her and Ms. Pochon.
She attacked the leftist alliance for its economic platform, saying it was unrealistic and slammed the coalition’s plans to phase out reliance on nuclear power.
Instead she highlighted how she has fought to try to get an additional reactor for the local nuclear plant, as part of Mr. Macron’s ambitious plans to construct 14 new-generation reactors.
“Being antinuclear is a total aberration,” said Jean-Paul Sagnard, 72, a retiree, as he wove his way through the market’s vegetable stalls. He added that Mr. Macron’s platform was “the one that makes the most sense economically speaking.”
Criticism about Mr. Mélenchon’s fiery personality is also frequent, even among left-wing supporters.
Maurice Feschet, a lavender producer, said that even though he would vote for the leftist alliance on Sunday, Mr. Mélenchon’s calls to elect him prime minister had left him indifferent.
“I don’t think that he has what it takes to lead the country,” said Mr. Feschet, standing in the middle of a lavender field.
In the narrow streets of the village of Allex, Ms. Dugrand, the supporter of Ms. Pochon, also told the candidate that Mr. Mélenchon “is not my cup of tea.” But she could not hide her excitement at the prospect of the left becoming the main force of opposition to Mr. Macron, after five years during which it was virtually voiceless.
“We only have one wish, that something happens,” she said.
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France24 - Monde
Législatives : les Français de l'Outre-mer commencent à voter
Publié le : 11/06/2022 - 11:46
FRANCE 24
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Les Français d'outre-mer se rendent aux urnes, samedi, pour le premier tour des élections législatives, 24 heures avant l'ouverture des bureaux de vote en métropole. En Polynésie française et dans les onze circonscriptions des Français de l'étranger, le premier tour a déjà eu lieu les 4 et 5 juin.
Un jour avant la métropole, les Français d'outre-mer se rendent aux urnes samedi 11 juin pour le premier tour des élections législatives, où Emmanuel Macron vise une majorité face à une gauche unie aux ambitions retrouvées.
Silence, on vote, à nouveau. Après la clôture de la campagne vendredi à minuit, plus de 48 millions de Français sont à nouveau appelés aux urnes pour élire leurs députés, six semaines après la présidentielle qui a reconduit Emmanuel Macron à l'Élysée.
En Polynésie française et dans les onze circonscriptions des Français de l'étranger, le premier tour a déjà eu lieu les 4 et 5 juin. Il a débouché sur l'élimination fracassante de l'ancien Premier ministre Manuel Valls et l'émergence de dix duels qui opposeront la majorité présidentielle à la coalition de gauche, la Nupes (Nouvelle union populaire et écologique), au second tour.
Place désormais au reste des Outre-mer avec, dans l'ordre des ouvertures des bureaux de vote, selon le décalage horaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, la Guyane, les Antilles, Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie, la Réunion et Mayotte, avant la métropole dimanche à 8 h.
Si le scrutin est différent, les trois candidats arrivés en tête à la présidentielle refont le match aux législatives, avec le vainqueur Emmanuel Macron qui affronte indirectement la finaliste RN Marine Le Pen et l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième le 24 avril.
Alors que le duel Macron-Le Pen avait rythmé la présidentielle, la rivalité s'est cette fois installée entre le camp du chef de l'État et l'alliance de la gauche formée autour de Jean-Luc Mélenchon (LFI-PS-EELV-PCF), que les sondages donnent au coude-à-coude, avec l'abstention en arbitre.
Quelque 15 membres du gouvernement en lice
Pour obtenir la majorité absolue à l'issue du second tour le 19 juin, la confédération Ensemble! (LREM, MoDem, Horizons et Agir) doit décrocher au moins 289 des 577 sièges, un objectif que les sondages présentent comme incertain, même s'ils donnent la macronie en tête des projections de sièges au second tour.
Si Ensemble! arrive premier, mais sans atteindre la barre magique des 289 élus, Emmanuel Macron ne disposerait que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Une perspective peu réjouissante pour le président de la République qui devra sans doute chercher le soutien d'autres groupes politiques pour approuver les textes.
Par ailleurs, si la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remporte la majorité absolue, Emmanuel Macron serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs.
"Ce n'est plus lui qui déterminera la politique de la Nation, mais la majorité à l'Assemblée nationale et le Premier ministre qui en sera issu", résume Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne.
C'est avec cet objectif en tête que Jean-Luc Mélenchon n'a cessé de répéter qu'il voulait faire de ces législatives "un troisième tour" qui lui permettra d'être élu "Premier ministre", malgré un réservoir de voix qui risque de lui faire défaut au second tour.
Emmanuel Macron, qui a effectué quatre déplacements au cours de la campagne, a choisi lui de se poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre "les extrêmes".
En comptant Elisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives et devront quitter l'exécutif en cas de défaite conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.
Près de 6 300 candidats briguent les 577 sièges, soit 20 % de moins qu'en 2017, du fait notamment de l'accord à gauche.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Avec AFP
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LÉGISLATIVES 2022
Législatives : les clips de campagne du 1er tour
Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État
OUVERTURE DES BUREAUX DE VOTE
Législatives : les Français de l'étranger et la Polynésie appelés aux urnes
L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences France24 - Monde
L'HexaTrek, un périple de 3 034 kilomètres pour découvrir la France à pied
Publié le : 11/06/2022 - 10:15
Romain HOUEIX
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Profitant de l'été, les promeneurs se lancent à la découverte du tout nouveau HexaTrek. Reliant les Vosges du Nord aux Pyrénées, en passant par les Cévennes, le Jura ou encore les Alpes, cette trace de randonnée s'inspire de la Pacific Crest Trail aux États-Unis. Une influence revendiquée par son créateur, Kevin Grisny.
Une randonnée, reliant les Vosges, le Jura, les Alpes, les Cévennes et les Pyrénées, au sein d’une trace unique de 3 034 kilomètres de long et 136 000 mètres de dénivelé positif, que l'on parcourt entre trois et cinq mois. Ces chiffres fous appartiennent à l’HexaTrek, un itinéraire de folie douce qui ambitionne de se faire une place dans le cœur des randonneurs.
Derrière le projet, il y a Kevin Ginisty, 32 ans. Ce Savoyard est un baroudeur chevronné. Il a notamment parcouru à pied le continent américain, de la Patagonie argentine jusqu’au Canada. Dans la dernière partie de son voyage, alors qu'il arpentait la mythique Pacific Crest Trail (PCT), un sentier de 4 400 km traversant l'ouest des États-Unis, une idée a germé dans sa tête : créer un sentier semblable en France.
"J'ai rencontré des Européens qui traversaient l'Atlantique pour faire la PCT. Je me suis demandé s'il y avait un itinéraire similaire à travers l'Europe", explique Kevin Ginisty.
Six mois pour élaborer le tracé
Le Savoyard se plonge alors pendant six mois dans les logiciels de cartographie, brassant toutes les données disponibles pour mettre sur pied le parcours. Avec une obsession : laisser au maximum la possibilité au randonneur de bivouaquer, c'est-dire, de camper en plein."
"C'est vraiment ce qui a guidé le tracé. En France, le bivouac est autorisé partout où il n'est pas interdit. En combinant cela avec la carte topographique et la carte de la densité de la population française, je me suis retrouvé avec cette ligne, qui part des Vosges du Nord et va jusqu'aux Pyrénées, à Hendaye. On reste à 1 213 mètres d'altitude en moyenne et 71 % du parcours est bivouacable", détaille Kevin Ginisty. "On n'a pas pris un bulldozer pour créer les sentiers. Ils étaient déjà là. J'ai simplement connecté 47 GR (chemins de grande randonnée, ndlr). On est le pays au monde avec le plus de sentiers de randonnée."
Une application en guise de compagne de voyage
Kevin Ginisty voit encore plus grand. Il veut également créer un équivalent de l'application Guthook, qui l'avait épaulé sur le Pacific Crest Trail. Il imagine ainsi une application indiquant chacune des étapes, les zones de bivouac, les points d'intérêt ou encore les endroits propices à un ravitaillement en eau ou en nourriture.
Mais développer une application coûte cher. Pour mener à bien ce projet annexe, il décide de faire appel au financement participatif. Le succès est au rendez-vous : en un mois et demi, le projet lève 52 484 euros, soit 874 % des fonds nécessaires.
"J'ai fait cette campagne en pensant qu'il y aurait dix fous comme moi qui voudraient se lancer dans une traversée de la France et, finalement, près d'un millier de personnes ont participé. Je ne m'y attendais pas du tout."
Parmi les contreparties offertes, un accès gratuit à vie à l'application, mais aussi, la possibilité de participer à la "marche des pionniers" à ses côtés, destinée à implanter sur le sentier des panneaux de signalisation. Il s'élancera pour celle-ci le 15 juin, depuis Hendaye, dans les Pyrénées. Le 5 mai, une soixantaine de personnes sont parties depuis les Vosges du Nord et ont commencé à poser des panneaux, en sens inverse.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par HexaTrek (@hexatrek)
"C'est une signalétique légère avec un panneau tous les cinq kilomètres. L'idée, c'est de ne pas surcharger visuellement les sentiers. Pour cela, il nous faut les autorisations locales locales. On les a déjà pour 1 800 kilomètres de parcours", se félicite-t-il.
"Un défi davantage mental que physique"
Trois cent cinquante personnes veulent tenter l'HexaTrek dès cet été. Plusieurs centaines d'autres en feront au moins une section. De son côté, l'ultratraileur Yves-Loup Fanton s'est mis dans la tête de parcourir la distance en 50 jours... en courant.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par HexaTrek (@hexatrek)
"Ces participants serviront de testeurs en faisant des retours concernant l’application, afin d’y apporter des modifications", note Kevin Ginisty, qui veut tout de même rassurer : "Ce n'est ni de l'alpinisme, ni de la via ferrata. C'est vraiment de la randonnée. Le défi est davantage mental que physique."
En fonction de leur vitesse, les randonneurs tentant l'aventure complète mettront entre trois et cinq mois pour accomplir leur périple. Mieux vaut donc ne pas partir trop tard dans l'année : la fenêtre risque de se refermer pour les participants avec la neige qui pourrait s'inviter sur le tracé. Une caractéristique qui rapproche encore l'HexaTrek de son grand frère du Pacific Crest Trail. Avec l'espoir qu'à l'instar du PCT, l'HexaTrek devienne un grand rendez-vous annuel et un pèlerinage qu'un randonneur doit faire au moins une fois dans sa vie.
Vous pouvez suivre la "marche des pionniers" ici.
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SORTIES CINÉMA
"Wild" : la randonnée expiatoire d’une Américaine en quête de sens
New York Times - World
Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue
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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.
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By Sameer Yasir
DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.
Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”
“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.
It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.
India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.
Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.
As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.
His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.
The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.
“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”
His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”
Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.
Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.
Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.
“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”
For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.
Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.
He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”
His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.
His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.
“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”
Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.
In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”
While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.
“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.
Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.
“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.
India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.
The government wants to change that.
“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi
Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.
“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.
Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”
Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.
Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.
He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.
After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.
Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.
In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.
When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”
“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”
For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.
In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.
He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”
Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.
So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.
“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”
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L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
Publié le : 11/06/2022 - 12:14Modifié le : 11/06/2022 - 13:55
FRANCE 24
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Florent RODO
Iegor, un enfant de 8 ans, a tenu un journal intime, à Marioupol, au moment où la ville tombait sous la coupe des forces russes. Des images du cahier ont été publiées pour la première fois sur Internet par le grand-oncle du petit garçon, Evguen Sosnovskiï, un photographe qui a documenté la bataille pour le contrôle de la ville portuaire.
C'est l'un des chapitres les plus sanglants de la guerre en Ukraine, raconté avec les mots et les dessins d'un garçon de huit ans : Iegor Kravtsov a tenu un journal intime à Marioupol, au moment où la ville tombait sous la coupe des forces russes.
Terré pendant des semaines dans une cave avec sa famille, le petit garçon s'est maintenu occupé en remplissant les pages de son petit cahier bleu, avec une image idyllique de la Grèce sur la couverture.
"J'ai bien dormi, puis je me suis réveillé, j'ai souri et j'ai lu 25 pages. Aussi, mon grand-père est mort le 26 avril", récite le garçon en lisant une page de son journal, après s'être échappé de la ville dévastée par les combats avec sa mère et sa soeur.
La famille a réussi à rejoindre Zaporijjia, à 225 kilomètres au nord-ouest de Marioupol - une ville se trouvant en territoire sous contrôle ukrainien.
"J'ai une blessure au dos, la peau est arrachée. Ma sœur est touchée à la tête et ma maman s'est déchiré les muscles de la main et a un trou dans la jambe", lit encore ce petit blond à partir d'une page de son journal.
"Tout le monde pleurait"
On reconnaît également à travers les pages des hommes armés, des chars, un hélicoptère et des immeubles en feu. Sur l'un des dessins, on voit le toit de sa maison s'effondrer à la suite d'une frappe de missile.
"Le bruit m'a fait peur", peut-on lire dans le journal du garçon. Sur une autre page, il décrit comment les membres de la famille se soignent les uns les autres ou partent à la recherche d'eau potable.
Sa mère, Olena Kravtsova, raconte avoir éclaté en sanglots lorsqu'elle a découvert le journal pour la première fois. "Je l'ai montré à la famille, tout le monde pleurait", explique-t-elle à l'AFP.
La sœur aînée de Iegor, Veronika, 15 ans, qui a une grosse cicatrice à la tête, espère pour sa part que le journal "sera utile à quelqu'un à l'avenir".
Des images du cahier ont été pour la première fois publiées sur internet par le grand-oncle de Iegor, Evguen Sosnovskiï, un photographe qui a documenté la bataille pour Marioupol avant de fuir la ville portuaire en mai.
La famille vivait à proximité de l'aciérie Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne à être tombée à Marioupol, les combattants y étant retranchés ne s'étant rendus que fin mai, après trois mois de combats intenses.
Iegor et ses proches sont aujourd'hui logés dans un abri pour déplacés à Zaporijjia et espèrent rejoindre Kiev, la capitale, dans quelques jours.
Avec AFP
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guerre de tranchées
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soutien militaire
Les chars de la discorde : bientôt des Leopard 2 en Ukraine ?
PRESSIONS
Sanctions : l’UE s’en prend finalement à Sberbank, le mastodonte bancaire russe
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Shortage of Artillery Ammunition Saps Ukrainian Frontline Morale
Thomas Gibbons-Neff, Andrew E. Kramer and Natalia Yermak
DONETSK REGION, Ukraine — Nearly four months after Russia invaded, the Ukrainian military is running low on ammunition for its Soviet-era artillery and has not received enough supplies from its allies to keep the Russians at bay, Ukrainian officials and artillery officers in the field say.
The shortage has put Ukrainian troops at a growing disadvantage in the artillery-driven war of attrition in the country’s east, with Russia’s batteries now firing several times as many rounds as Ukraine’s. While the West is sending in weapons, they are not arriving fast enough or in sufficient numbers to make up for Ukraine’s dwindling arsenal.
The Western weapons, heavy, long-range artillery pieces and multiple-launch rocket systems, are more accurate and highly mobile, but it takes time to deploy them and train soldiers to use them. In the meantime, Ukraine is running out of ammunition for the older weapons.
On the front lines in Donbas, Ukrainian soldiers are being forced to conserve shells, and are often unable to return fire one for one.
At one Ukrainian artillery position on Friday, several Russian shells had just sailed overhead, landing in a field with methodic thuds, when the gun’s crew was told to get ready to fire. Their drones had spotted a group of Russian howitzers a few miles away.
The soldiers scrambled, pulling branches from their 122-millimeter self-propelled gun camouflaged on the edge of a wooded area. The barrel angled skyward before firing only two shots, sending dirt and leaves into the air.
A few weeks ago, the gun would have been firing constantly, its crew said. Now, instead of blanketing Russian positions with ordnance, they can engage only specific targets, like the Russian howitzers.
“We’re running out of shells,” said Oleg, one of the soldiers in the crew, clad in dirty trousers and skateboard sneakers. “They are not supplied fast enough since we fire too often.”
Mariana Bezugla, a member of Ukraine’s Parliament who is the deputy head of the National Security, Defense and Intelligence Committee, said similar shortages of ammunition for Soviet-era weapons were occurring throughout the eastern theater, where Ukrainian forces have been battling to hold the resource-rich Donbas, which comprises the Luhansk and Donetsk regions.
“They have a lot of resources, a lot of ammunition,” Ms. Bezugla said of the Russians. “It is not comparable with ours.”
Ms. Bezugla said that Ukraine has received plenty of ammunition for its new NATO artillery pieces, it still does not have enough of those weapons to replace the older equipment. “We have munitions of the new type, but we still lack guns” to fire them, she said.
Pentagon officials say that they have exhausted all efforts to scrounge up available Soviet and Russian weaponry and munitions for Ukrainian troops to use, after months of horse-trading with allies who were still using the old systems. A senior American military official acknowledged that the well had run dry, and said that Ukraine would likely need to depend on Western munitions systems to defend against Russia in the East.
But that means speeding up training of Ukrainian troops on the new systems, the official said, which can take some time. Pentagon officials have sharply condensed the time for Ukrainian troops to train, compared to what American troops spend before being declared proficient on some of the weapons systems.
On Friday, Ukraine’s deputy head of military intelligence, Vadym Skibitsky, told The Guardian newspaper that Ukraine was losing the artillery battle with Russia on the front lines because of the shortage of artillery shells for its older guns. He said Ukraine was firing 5,000 to 6,000 artillery rounds a day and had “almost used up all of our ammunition.”
By contrast, Russian forces are firing about 60,000 artillery shells and rockets each day in the Donbas fighting, according to a senior adviser to the Ukrainian military command who was not authorized to speak publicly.
Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va., said ammunition supplies would be critical to the final outcome in the battle for eastern Ukraine.
“This war is far more about attrition by artillery than maneuver, which means one of the deciding factors is who has more ammunition,” he said.
That Ukraine was running low on ammunition has hardly been a secret. Ukrainian officials flagged the problem months ago. On the front lines, commanders watched, alarmed, as stocks dwindled mid-battle. Soldiers say requests for artillery support go unanswered, for lack of shells.
Vadym Mischuk, 32, a Ukrainian soldier who had just rotated off the frontline near the eastern city of Bakhmut, said Thursday that there is so much Russian artillery fire that “we don’t even hear ours.” One soldier, who declined to provide his name for security reasons, estimated that for every one Ukrainian shell fired, the Russians fired 10.
The Ukrainian military has been honest about the shortfalls — something an army would not typically telegraph to the enemy in a war — perhaps because doing so adds a sense of urgency to appeals for more powerful Western weaponry.
“In early March we were already well aware that during intensive war with Russia our resources were depleting,” Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, wrote on Facebook on Thursday. He added, “Relying solely on Soviet weapons was definitely a losing strategy.”
Even before the invasion, Ukraine’s ammunition depots had been targets for saboteurs, regularly blowing up like gigantic, lethally dangerous fireworks displays.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In the south. The Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure. But there are some indications that Moscow is struggling to govern the southern areas, amid attacks by a nascent insurgency made up of Ukrainian civilians and former soldiers and a possible health crisis in Mariupol.
Short on weapons. Ukraine has been making desperate pleas for the West to speed up the delivery of heavy weapons as its troops find themselves badly outgunned. The Russian forces, meanwhile, appear to be running low on precision missiles. This shortage had led the Russians to resort to other inefficient weapons systems that are less precise but can still cause major damage, according to Britain’s Defense Ministry.
E.U. membership for Ukraine. The European Union is evaluating Ukraine’s application to become a candidate to join its 27-member bloc. The decision, which is expected in late June, will put to the test the E.U. as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.
Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.
Spies or drones dropping incendiary devices were blamed in many cases. Between 2015 and 2019, six ammunition depots blew up in Ukraine, burning about 210,000 tons of ammo, or three times more than the Ukrainian army expended in the same time span fighting Russian-backed separatists, according to Radio Free Europe/Radio Liberty.
Following Russia’s invasion, NATO countries have stepped in to bolster Ukraine’s supply of ammunition, but the transfers have not always gone smoothly. Countries of the old Warsaw Pact and NATO countries used different calibers of ammunition — an enduring legacy that means much of Ukraine’s arsenal, built decades ago to Soviet specifications, cannot fire Western ammunition.
Ukraine’s newly acquired hoard of NATO’s 155-millimeter artillery shells is now larger than its entire artillery ammunition stockpile before the war started, Mr. Reznikov said. But the Ukrainian forces have too few guns at the front to fire the munitions, and are facing extensive logistics challenges not only to get them into the fight, but also to maintain them once there.
Some European countries have shipped so many of their own ammunition reserves to Ukraine — in some cases up to 30 percent — that they’re increasingly anxious about replenishing their stocks, European Union officials said.
Officials said that while there was still a relatively steady flow of military equipment from the E.U. and its allies, Ukraine was not receiving as much heavy artillery as it needs.
With artillery shells in short supply, Ukrainian forces have adjusted their tactics to compensate for the lack of artillery support. On Friday, for example, a tank unit in Donbas was using a Ukrainian T-64BV tank more like an artillery piece than a main battle tank.
Instead of attacking targets directly, the tank drove several kilometers toward the front, positioned itself in a tree line, and lobbed shells at Russian positions while a Ukrainian officer adjusted its aim over the radio and using a drone overhead — the procedure typically used with mortars or howitzers.
“It is a fact already that the tanks are used because there is not enough artillery,” said the artillery unit commander, who asked to go by his nom de guerre, Razor. His unit of 122-millimeter, self-propelled howitzers had run out of Ukrainian ammunition and was now using Czech-supplied shells.
But ammunition can be fickle. Decades-old ammunition can become unreliable if not stored properly over time, potentially leading to more duds. Another soldier, who spoke on the condition of anonymity, said that a batch of Czech-supplied rockets were faulty, with only three out of 40 firing.
Ukrainian soldiers wounded in combat have also voiced dismay about the paltry artillery support, which they blamed on a lack of ammunition.
“There is not an hour with a pause” in Russian bombardments, Lt. Oleksandr Kolesnikov, who was wounded late last month, said in an interview in an ambulance while being evacuated to a hospital to the west. “The artillery is very intense.” He said his commander called in artillery in response but received only one salvo.
The Russian artillery superiority has frightened soldiers, he said. “In war, everything is scary and we fear everything. Only idiots are not afraid.”
Reporting was contributed by Oleksandr Chubko from Kramatorsk, Ukraine, Maria Varenikova from Barvinkove, Ukraine, Matina Stevis-Gridneff from Brussels and Helene Cooper and John Ismay from Washington.
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L'Humanité
Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
prisonnancy Valeurs Actuelles
Législatives : Eric Zemmour au second tour dans le Var, selon un sondage
La campagne législative d’Eric Zemmour bat son plein. Après avoir officialisé son slogan et son affiche de campagne il y a plusieurs semaines, le président de Reconquête! multiplie les visites et déambulations dans la 4e circonscription du Var (Saint-Tropez, Draguignan,…), où il est candidat. Une forte activité qui pourrait bien lui permettre d’accéder au second tour des élections législatives.
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI, publié jeudi 9 juin, l’ancien candidat à la présidentielle est donné en deuxième position au premier tour avec 24 % des voix, devancé par la députée macroniste sortante, et candidate à sa réélection, Sereine Mauborgne (31 %). Ainsi, Eric Zemmour devancerait le candidat RN Philippe Lottiaux, récoltant 22 % des suffrages, selon cette enquête, rapporte BFMTV.
Au coude-à-coude au second tour
En revanche, au second tour, la bataille est loin d’être gagnée. Dans la même enquête, le fondateur de Reconquête ! est donné au coude-à-coude au second tour (49 %) face à la candidate LREM (51 %). Dans l’éventualité d’un second tour face à l’élue macroniste, le candidat du RN réaliserait un plus mauvais score avec 47 % des voix. En 2017, le prétendant du parti de Marine Le Pen avait déjà affronté Sereine Mauborgne, qui l’avait battu avec 54,65% des suffrages exprimés.
Le choix de la 4e circonscription du Var n’est pas dû au hasard. Eric Zemmour a réalisé son meilleur score à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle. Il a notamment dépassé les 22,42 % de voix à Saint-Tropez, juste derrière Marine Le Pen (24,1 %) et Emmanuel Macron (24,1 %).
France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : la perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam
Publié le : 10/06/2022 - 17:25
Aude MAZOUE
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Neuf mois après l’ouverture du procès des attentats du 13-Novembre, et au terme de trois jours de réquisitions, les trois avocats généraux ont requis, vendredi, la perpétuité incompressible à l'encontre de Salah Abdeslam.
À procès hors norme, peine exceptionnelle. Les avocats généraux ont requis la perpétuité à l'encontre de Salah Abdeslam, assortie d'une période de sûreté "incompressible". Cette sanction, la plus lourde du code pénal, rend infime la possibilité d'obtenir un aménagement de peine et donc une libération. Elle n'a été que très rarement requise et prononcée qu'à quatre reprises dans le passé. "On ne peut que constater que, malgré ses larmes, pétri d’idéologie, il s’est montré incapable de formuler des remords", a estimé l'avocate générale Camille Hennetier.
L'accusation a formulé vis-à-vis des dix-neuf autres accusés des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité. Le ministère public a notamment requis la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans contre le Belge Mohammed Abrini, "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles.
La Cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, n'est pas tenue de suivre ces réquisitions. Si elle prononce une période de sûreté illimitée, elle devra par ailleurs spécialement motiver sa décision. En cas de "perpétuité réelle", le condamné peut, toutefois, au bout de trente ans passés en prison, demander au tribunal de l'application des peines de revenir sur cette impossibilité.
Depuis mercredi, les trois représentants du Parquet national antiterroriste (Pnat), Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris, se sont relayés durant près de quinze heures dans un long récit à trois voix, décortiquant la minutie de la logistique des attentats, partant de la genèse des motivations meurtrières aux ultimes attaques. De mémoire de magistrat, l'exercice est une première.
Vendredi après-midi, c'est d'abord Nicolas Le Bris qui a ouvert le dernier volet des réquisitions, en revenant sur les attaques aux abords du Stade de France, sur les terrasses parisiennes et au Bataclan, qui ont fait 130 morts et 350 blessés. "Quasi simultanément, les lions vont entrer dans Paris et Saint-Denis", a-t-il relaté faisant allusion aux "lions du califat" dont parlait l'organisation État islamique. "Ceux qui ont commis ces crimes abjects ne sont rien d'autre que des vulgaires terroristes, des criminels", a poursuivi l'avocat général d'un ton posé.
"On avance (...), les avocats de la défense vont ramer", estime Dominique Kielemoes, partie civile de l'association 13onze15 pic.twitter.com/CaybWX0xDK
June 10, 2022Quelque 397 récits de souffrance
Ces lieux ont-ils été choisis au hasard ? L'avocat général en doute. Les cibles choisies n'ont rien d'aléatoire, "à chaque fois, il s'agit de terrasses bondées" qui se trouvent à des angles de rues qui offrent "un très large angle de tir" et plusieurs "chemins de fuite".
Nicolas Le Bris évoque, ensuite – non sans émotion dans la voix – la salle de concert ciblée par les terroristes. "Toutes les personnes qui s'y trouvaient au moment de l'arrivée des jihadistes doivent être considérées comme des otages de ces derniers." Reprenant à son compte les témoignages de "souffrances" des victimes, l'avocat général avoue "avoir pris en pleine face" les 397 récits de victimes venues déposer à la barre, mêlant survivants et proches des personnes décédées. "Avant d'entendre ces récits, mes collègues et moi-même n'avions pas encore pris conscience de toutes ces douleurs."
Seule solution pour échapper au déluge "d'écrous et de mitraille", fuir au péril de sa vie, "faire le mort ou se faire minuscule". Dans la salle, "le sang des victimes se mélange en une gigantesque flaque étendue et visqueuse". Une "douce soirée de novembre qui se termine en cauchemar". En somme, des "vies fracassées".
Pour Sarah, dont le frère a été tué au Carillon, "les peines des réquisitions sont justifiées mais pas assez fortes à l'encontre certains accusés." pic.twitter.com/J1CNVVKVfw
June 10, 2022"Loyauté déplacée"
Pas question pour le magistrat de passer sous silence la "bravoure et le courage des forces de l'ordre" et des "primo-intervenants" du Bataclan. Leur action a "vraiment été déterminante", a-t-il insisté, saluant également la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention, et le Raid.
Puis le deuxième avocat général, Nicolas Braconnay, a pris le relais des réquisitions. Il a évoqué d'une voix claire la suite des attentats, la cavale, les caches. Et notamment le retour de Salah Abdeslam en Belgique. L'occasion de revenir sur les cas de Mohammed Amri, Hamza Attou et Ali Oulkadi, tous accusés d'avoir aidé Salah Abdeslam dans sa fuite. Nicolas Braconnay a dénoncé la "loyauté déplacée vis-à-vis d'un copain du quartier", un certain état psychologique, mais aussi "une complaisance idéologique pour la violence jihadiste - une atmosphère dans laquelle ils baignaient depuis plusieurs mois".
Après une suspension de séance, Camille Hennetier a apporté les derniers éléments des réquisitions. L'avocate générale, calme et sereine, est revenue sur "les derniers instants de la cellule terroriste". Neuf terroristes sont morts après les attentats et l'assaut du Raid à Saint-Denis le 18 novembre 2015. Les autres "vont devoir se terrer". Elle explique que les accusés n'ont "pas grandi dans la misère, ni dans l'opulence". Ils ont, au contraire, "quasiment tous bénéficié d'une enfance qu'ils qualifient d'heureuse, ou sans histoire". Raison pour laquelle, "la prison est la seule réponse sociale acceptable pour protéger la société", assure-elle.
À l'encontre d’Osama Krayem et de Sofien Ayari, soupçonnés d'avoir fomenté un attentat à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, aux Pays-Bas, le 13 novembre 2015, une peine de prison à perpétuité, assortie d’une peine de sureté de 30 ans, a été requise.
L'accusation a en outre réclamé contre Ahmed Dahmani, accusé d'avoir aidé à la préparation des attentats, une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Celui qui s'était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie y a été condamné en 2016 à dix ans de prison. Il y est toujours détenu et est également jugé en son absence.
Concernant les "opérationnels contrariés", Adel Haddadi et Muhammad Usman, soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat mais qui n'avaient pas pu rallier la France, une peine de 20 ans de prison assortie d’une peine de sureté des deux tiers est requise.
Évoquant le sort réservé aux "petites mains", l'avocate générale a préconisé pour Hamza Attou et Abdellah Chouaa, qui comparaissent libres, une peine de six ans de réclusion criminelle. La peine demandée ne sera pas aménageable et si elle est suivie par la cour. Pour Ali Oulkadi, l'accusation a demandé une peine de 5 ans de prison, sans mandat de dépôt. Pour Mohammed Amri, la peine requise est de 8 ans de prison. Farid Kharkhach, le "coup de main ponctuel", se voit lui sous le coup d'une peine de 6 ans de prison.
Une peine de 9 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers est requise contre Yassine Atar, petit frère du commanditaire des attentats, et 16 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers contre Ali El Haddad Asufi, considéré comme un "témoin privilégié" des agissements de la cellule terroriste. L’accusation requiert la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 22 ans contre Mohamed Bakkali, la "cheville ouvrière" du groupe derrière le 13-Novembre.
S’agissant des absents, leur condamnation est une "mesure préventive", a précisé l’avocate générale qui réclame contre Oussama Atar et Obeida Aref Dibo, cadres de l'État islamique, présumés morts, une peine de prison à perpétuité incompressible. Les frères Clain, Fabien et Jean-Michel, présumés morts, l’accusation requiert la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Concernant Omar Darif (Ahmad Alkhald), l'accusation requiert la prison à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans.
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Début des réquisitions au procès des attentats du 13-Novembre
Au procès du 13-Novembre, les plaidoiries des parties civiles débutent
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Philippe Duperron : le procès des attentats du 13-Novembre, "une immense leçon d'humanité"
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Entre dérapages contrôlés et déclarations inconscientes, la campagne anti-flic de Mélenchon
« La police tue. » Dans l’outrance, Jean-Luc Mélenchon n’a pas de concurrent à son égal. Samedi dernier à Paris, trois policiers ont ouvert le feu sur une voiture après un refus d’obtempérer, tuant une des passagères. Le conducteur a été mis en examen, hier, pour « tentative d’homicide volontaire ». Les forces de l’ordre, eux, sont ressortis libres de leur garde à vue. Mais qu’importe : pour le tribun insoumis, les policiers sont des tueurs. Le syndicat Alliance Police, régulièrement pris pour cible par le chef de file de la Nupes, est même une « secte composée de factieux ». Celui qui ambitionne d’être Premier ministre s’est laissé une nouvelle fois griser et emporter par la puissance des mots.
Du ministère de l’Intérieur au syndicat Alliance, la dernière sortie de Jean-Luc Mélenchon ne passe pas. « Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant, rétorque « le premier flic de France » Gérald Darmanin. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale. »
Le 29 mai dernier des policiers ont laissé passer un individu en refus d’obtempérer et n’ont pas tiré… La pression constante mise par Mélenchon sur la police a entrainé la mort d’une jeune femme ce jour-là, renversé dans la foulée par le fuyard. Par ses déclarations, il a une part de responsabilité : Mélenchon tue.
Ce mardi, Alliance a annoncé avoir porté plainte pour « diffamation ». Synergie, un autre syndicat policier, a accusé l’Insoumis en chef « tapiner un peu plus auprès du caïdat ». Membre d’un groupe de soutien aux forces de l’ordre, une proche de policiers nous confirme la crainte suscitée par les propos de Jean-Luc Mélenchon : « Un fou furieux qui veut démanteler les BACS et désarmer la police alors que la délinquance violente augmente ! », avant de le qualifier de « leader du clientélisme communautaire ».
« Ces propos mettent une pression certaine sur tous les policiers qui ont déjà du mal à sortir leur arme quand ils doivent sauver autrui, nous confie Bruno Attal, ex-policier aujourd’hui investi par Reconquête! dans la 14ème circonscription du Rhône. Le 29 mai dernier des policiers ont laissé passer un individu en refus d’obtempérer et n’ont pas tiré… La pression constante mise par Mélenchon sur la police a entraîné la mort d’une jeune femme ce jour-là, renversé dans la foulée par le fuyard. Par ses déclarations, il a une part de responsabilité : Mélenchon tue. »
Face à la polémique, le leader de la France Insoumise assure ne pas être « anti-police ». Confronté aux critiques, Jean-Luc Mélenchon assume pourtant ses propos. « Evidemment. C’est mon devoir de le faire. Croyez-vous que j’écris comme ça, par distraction ? […] Nous ne voulons pas vivre dans un champ de tir », répond-il au micro de France Inter. Il réaffirme sa volonté de réformer l’institution policière et de repenser les techniques de maintien de l’ordre.
La confiance dans la police progresse dans l’opinion
Jean-Luc Mélenchon n’en est pas à sa première sortie outrancière. Avare de nuances, il a multiplié les déclarations contre les forces de l’ordre ces dernières années. L’ancien sénateur socialiste n’hésite pas à reprendre la dialectique portée par Assa Traoré pour parler de « violences policières ». Les manifestations des Gilets jaunes, leurs débordements ultra-violents et les blessés parmi les manifestants lui ont également donné une matière première féconde pour « casser du flic ». Plus récemment, il s’est illustré pendant la campagne présidentielle en dénonçant « une police qui fait ce qu’elle veut quand elle veut. »
Ce n’est plus un secret pour personne. Le leader d’extrême-gauche ne porte pas les forces de l’ordre dans son cœur. Une vendetta personnelle d’autant plus contestable qu’elle s’appuie sur une stratégie politique assumée. « L’islamo-gauchisme doit séduire un certain électorat : l’électorat islamiste, dénonce Bruno Attal. Pour une partie de la population française, les forces de l’ordre sont toujours présumés coupables (de violences, de racisme, etc..). Cette stigmatisation des forces de l’ordre, cette dénonciation d’une violence structurelle parle à cette frange de la population, et c’est ça qui intéresse Jean-Luc Mélenchon. » Le tribun insoumis y trouve une partie de sa réserve électorale, entre jeune issus de l’immigration qui se disent victimes de racisme, militants d’extrême gauche et ceux qui se montrent hostiles à tout type d’uniforme.
La « méthode Mélenchon » n’est pourtant pas sans faille. A force de polariser, l’insoumis se cornérise. Selon un sondage de l’Institut CSA, 84 % des Français disent avoir « confiance dans la police », un chiffre en hausse de 5 points en six mois. « L’anti-flic » a ses limites. Lors de la présidentielle, un électeur sur deux décrivait Jean-Luc Mélenchon comme une personnalité « inquiétante » (Ifop).
L'Humanité
Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément
Publié le : 08/06/2022 - 18:34
Sébastian SEIBT
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Après plus de cent jours de combats en Ukraine, l’un des principaux problèmes de l’état-major russe est une pénurie de soldats de plus en plus criante. Mais la guerre n’a, en réalité, fait qu’amplifier une faiblesse plus profonde de l’armée russe.
À Severodonetsk, l'armée russe gagne du terrain… mais lentement ce mercredi 8 juin. Le siège de cette ville-clé pour le contrôle d'une partie du Donbass est à l'image de la tournure prise par les combats depuis quelques semaines. Le conflit s'est transformé en "guerre d'attrition", selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan. Chaque bataille pour un pâté de maison ou un pont fluvial s'éternise.
Et cette guerre de position ou de tranchées ne fait pas les affaires de la Russie. Pour une raison simple : elle risque rapidement de manquer d'hommes sur le front. Aussi étrange que cela puisse paraître pour une nation qui, historiquement, est souvent apparue comme une machine à envoyer des hommes se battre, vague après vague, jusqu'à épuisement d'adversaires technologiquement supérieurs, tels que l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.
Des promesses de salaires mirobolants
Pourtant, l'armée russe en est là. Elle a envoyé des camions de recrutement sillonner le pays jusqu'en Sibérie pour enrôler des nouvelles recrues pour le front ukrainien, a constaté le Moscow Times. Autre exemple : des bureaux de recrutement éphémères ont été installés aux abords de concerts de groupes de rock populaires, souligne le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Le président russe, Vladimir Poutine, a également approuvé une loi, le 25 mai, qui permet à tous les Russes entre 18 et 65 ans de rejoindre l'armée, alors que jusqu'à présent seuls les Russes âgés de moins de 40 ans pouvaient s'engager.
Moscou est prêt à dépenser beaucoup pour attirer ces nouveaux soldats. "L'armée propose actuellement de payer les nouvelles recrues qui signeraient un contrat de trois mois, l'équivalent ou presque d'un an de salaire d'un habitant de certaines régions pauvres", note Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.
La seule limite que les autorités semblent se fixer, c'est celle "de ne pas envoyer des conscrits [jeunes hommes sur le point d'être incorporés dans l'armée, NDLR] sur le front car c'est illégal en Russie", souligne Rod Thornton, spécialiste des forces armées russes au King's College de Londres. Mais même à ce sujet, l'armée semble prendre quelques libertés avec la loi. Ainsi douze officiers ont été mis en examen, lundi 7 juin, pour avoir envoyé plus de 600 jeunes conscrits se battre en Ukraine, souligne le Moscow Times.
Comment en est-on arrivé à cette quête effrénée pour trouver des volontaires ? En réalité, le ver était déjà largement dans le fruit de cette armée qui, avant le conflit en Ukraine, était décrite comme la deuxième plus importante au monde après celle des États-Unis. "Sur le papier, elle a un grand nombre de divisions d'infanteries, mais ce qu'il faut savoir c'est que la plupart des brigades qui les composent sont en sous-effectif depuis la fin de la Guerre froide", note Rod Thornton.
De l'artillerie plutôt que des hommes
Ce manque chronique d'hommes "est le résultat d'une évolution sur plusieurs générations pour une population qui a subi d'énormes pertes durant les deux guerres mondiales, qui a fait les frais des purges staliniennes et a souffert de l'industrialisation forcée durant l'époque soviétique", résume Jeff Hawn. Autrement dit, la population mobilisable avait considérablement fondu lors de la chute de l'URSS.
Le traumatisme de cette période a, ensuite, poussé "Moscou à réviser sa doctrine pour mettre davantage l'accent sur l'artillerie et les blindés que sur les simples soldats", explique Nicolo Fasola, spécialiste des questions de sécurité dans l'espace de l'ex-Union soviétique à l'université de Birmingham. Une volonté qui s'explique aussi par la crise démographique que traverse la Russie. Moscou ne veut pas sacrifier des hommes alors que les autorités font tout pour enrayer un sérieux déclin démographique.
>> Déclin démographique en Russie : "Poutine n'a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
Une approche parfaitement adaptée aux conflits éclairs, comme en Crimée en 2014, et aux batailles où il convient d'écraser l'ennemi sous un déluge de feu, comme en Syrie. Mais pour le scénario de la guerre en Ukraine "où les forces d'invasion cherchent à prendre des territoires, il faut surtout des hommes capables ensuite de les occuper, ce qui est le talon d'Achille de l'armée russe", affirme Nicolo Fasola.
Les succès des Ukrainiens à Kiev et à Kharkiv, où les forces d'occupation ont été repoussées, illustrent cette faiblesse russe. "La manière dont le conflit se déroule était ainsi plus ou moins écrit d'avance à cause de ce problème d'effectif et de doctrine mal adaptée aux objectifs de la guerre", résume le chercheur de l'université de Birmingham.
Mais cette pénurie de soldats "est devenue un problème critique pour Moscou après 100 jours de combats", assure Jeff Hawn. Les Russes ont, en effet, perdu beaucoup d'hommes depuis le début du conflit. Il est, certes, difficile d'avoir un chiffre exact, mais l'estimation des services britanniques de renseignement qui font état d'un tiers des forces d'invasion détruit est celle qui est le plus souvent reprise.
Conséquence : "Les Russes ont aujourd'hui beaucoup d'artillerie et de véhicules blindés sur le front, mais peu d'hommes pour les utiliser", affirme Rod Thornton. On est très loin de la célèbre règle d'or de tout conflit armé où le rapport de forces doit être de trois contre un en faveur de l'agresseur si ce dernier veut l'emporter. "Actuellement, ce serait plutôt du deux contre un et même du un contre un à certains endroits", estime Jeff Hawn.
Tant que les remplaçants n'arrivent pas sur le front, cette "pénurie de soldats est vraiment devenue l'une des principales raisons du ralentissement de la progression russe dans le Donbass", estime Jeff Hawn.
C'est d'autant plus vrai que les Ukrainiens ont, quant à eux, "beaucoup moins de mal que les Russes à motiver des volontaires à rejoindre l'armée pour défendre le pays" note cet expert.
Mobiliser ou ne pas mobiliser, telle est la question
Toutes les initiatives mises en place par Moscou - ces campagnes de recrutement et la promesse de salaires mirobolants pour le commun des Russes - ne semblent pas avoir eu de franc succès, raconte le Moscow Times. Il faut dire que l'armée russe souffre d'un sérieux déficit d'image. "Elle a la réputation d'être très dure, et de n'offrir que très peu d'avantages sociaux", assure Nicolo Fasola.
La promesse de salaire élevé "va surtout attirer des personnes appâtées par l'argent, ce qui n'en fera pas forcément les recrues les plus motivées face à des soldats ukrainiens qui se battent pour défendre leur pays", analyse Jeff Hawn.
C'est pourquoi Moscou a fait venir, ces dernières semaines, des soldats des régions géorgiennes pro-Russes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, de Syrie ou de Tchétchénie. "C'est un pansement temporaire qui ne va pas suffire à régler les problèmes d'effectif à plus long terme", assure Nicolo Fasola. "C'est loin d'être suffisant pour combler les besoins, et ce sont des troupes qui vont devoir apprendre à s'intégrer à la chaîne de commandement mise en place en Ukraine", ajoute Rod Thornton.
Il reste à Vladimir Poutine une dernière solution : la mobilisation générale. Tous les experts interrogés estiment que le président russe ne s'y résoudra qu'en dernier recours. Il faudrait, en effet, qu'il reconnaisse que "l'opération spéciale" menée en Ukraine est une guerre "car sinon, la mobilisation générale serait illégale", souligne Rod Thornton. Un pas que Vladimir Poutine ne veut pas franchir car "ce serait politiquement très coûteux pour lui", assure Nicolo Fasola.
Le temps joue donc en faveur des Ukrainiens puisque l'avantage quantitatif russe va continuer à s'atténuer tant que Moscou ne trouvera pas un moyen de renforcer son front sans décréter une mobilisation générale. Mais ce n'est pas forcément un avantage qui mènera Kiev à la victoire finale. Le scénario le plus probable, d'après Rod Thornton, est "que les forces russes décident de passer en mode défensif pour camper sur leurs positions".
Le Donbass se transformerait alors en une sorte de zone de conflit sans fin à l'horizon car "les Ukrainiens n'ont pas les moyens offensifs de déloger les Russes sauf à recevoir des armes plus puissantes de pays occidentaux", affirme le chercheur du King's College de Londres. Et c'est une option qui n'enchante guère l'Otan, soucieux de ne pas apparaître comme un cobelligérant de ce qui aurait alors de plus en plus une allure de troisième guerre mondiale.
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France24 - Monde
“Interdit aux étrangers” : nos Observateurs dénoncent les discriminations à l’entrée des boîtes de nuit en Corée du Sud
Publié le : 06/06/2022 - 20:19Modifié le : 06/06/2022 - 20:27
Thaïs Chaigne
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En Corée du Sud, certaines boîtes de nuit et autres lieux festifs interdisent systématiquement l’entrée aux étrangers. Une politique jugée xénophobe et qui cible plus particulièrement les personnes noires et de peau foncée, largement documentée sur TikTok et Instagram par ceux qui la subissent.
Les fêtards qui vivent en Corée du Sud le savent : impossible de se rendre dans certains lieux nocturnes si l’on n'est pas Coréen. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus d’étrangers qui vivent à Séoul documentent cette discrimination à l’entrée de certaines boîtes de nuit, bars ou même parfois des restaurants.
Une vidéo publiée le 15 mai sur TikTok et visionnée près de 400 000 fois a récemment relancé le débat.
@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#xenophobia♬ original sound - The Expat PatElle a été publiée par Patrick Ramos, alias “Theexpatpat,” sur les réseaux sociaux. On le voit face à un videur qui lui demande d’arrêter de filmer avant de saisir son poignet, puis de le plaquer au mur. Selon une de ses amies contactée par la rédaction des Observateurs, le videur a continué de le violenter après avoir arrêté de filmer.
Selon le Korea Herald, Patrick Ramos était en train de tourner un live alors qu’il passait devant la boîte de nuit “Owl Lounge”, connue pour interdire l’accès aux non-Coréens. L’établissement se situe à Itaewon, un quartier pourtant très cosmopolite de Séoul.
Sur un écriteau à l’entrée de l’établissement, visible sur un cliché publié par le Korea Herlad, il est indiqué que seules les personnes possédant une carte d'identité nationale et les étrangers disposant d’un visa F-4 (délivré aux membres de la diaspora coréenne) étaient autorisés à rentrer.
@beyonceibnidas♬ original sound - Krys Tha Sis
Contactés par la rédaction des Observateurs, plusieurs expatriés en Corée du Sud nous ont confirmé avoir fait l’objet de ce type de refus à l’entrée des établissements nocturnes, sous prétexte qu’ils n’étaient pas Coréens.
Les établissements concernés ont déjà donné plusieurs arguments pour justifier ce filtrage : le fait que le personnel ne parle pas anglais, un mauvais comportement passé de certains étrangers, ou plus récemment le Covid.
In South Korea: "Apologies! Because of the coronavirus, foreigners are not allowed to enter for the time being." #Xenophobia #CoronavirusOutbreak h/t @jmoore2001 pic.twitter.com/N2EyQgem2H
February 3, 2020De graves abus commis par certains soldats américains basés en Corée du Sud en boîte de nuit (notamment des cas de viols et agressions sexuelles) seraient également en cause - notamment dans la ville de Daegu, près d’une base importante de l’armée américaine.
La boîte de nuit OWL lounge, qui n’a pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations, a par exemple expliqué au Korea Herald exclure les étrangers, car s’ils venaient à commettre un acte répréhensible, un harcèlement sexuel notamment, ils pourraient fuir le pays en toute impunité.
@denoz.yt#korea#korean#daegu#racism♬ original sound - DENOZ
Quentin F. (“Denoz”), un étudiant français en échange, a publié cette vidéo TikTok, où on le voit se faire refuser l’accès à deux boîtes de nuit, à Daegu. Il explique à la rédaction des Observateurs :
“Je vis à Daegu, où il y a très peu d'étrangers, et il y a plusieurs boîtes de nuit qui ne nous laissent pas entrer. Certains étrangers peuvent entrer dans des clubs réservés aux Coréens s'ils ont un garant sud-coréen - de préférence une célébrité, qui se porte garant d'un comportement approprié”.
Les personnes à la peau foncée et noire particulièrement discriminées
Ce tri ciblerait selon nos Observateurs plus particulièrement les personnes noires, sud-asiatiques et nord-africaines.
@nya_0152#racistclubinkorea#expatinkorea#southkorea#daegu♬ original sound - nya_0152Kirsten Keels est une étudiante afro-américaine installée à Séoul. C’est une amie de Patrick Ramos. Elle essaye comme lui d’attirer l’attention sur cette discrimination à l’entrée de certains lieux nocturnes. Pour elle, il ne fait aucun doute que tous les étrangers ne sont pas logés à la même enseigne.
Il y a deux ans, je me suis rendue dans un club assez “hype” de Gangnam [quartier chic de Séoul : NDLR] il y a deux ans. J’étais la seule personne noire parmi mes amis, le videur est allé dire à mon ami blanc : “il y a certaines personnes du groupe qui ne peuvent pas entrer”, tout en me regardant de haut en bas. Il a dit que mes habits n’étaient pas conformes au “code vestimentaire”. On avait tout vérifié, j ‘étais habillée comme toute Coréenne qui sort en boîte de nuit. (…) La façon dont il m’a regardé, je sentais que je n’étais pas la bienvenue.”
La plupart du temps, ils ne disent pas ça directement, mais disent plutôt : “c’est complet”, ou “pas d’étrangers”. Mais on voit des personnes blanches entrer.
@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#lifeinkorea#movingtokorea♬ original sound - The Expat Pat
Il y a même des images de panneaux qui indiquent : “interdit aux Africains” qui ont circulé sur les réseaux sociaux, ou des messages des gérants de la boîte de nuit sur Kakaotalk (Whatsapp coréen : NDLR) qui indiquaient “pas de personnes noires"
Toutes les personnes noires que j’ai rencontrées m’ont raconté avoir subi des discriminations dans les discothèques, et même ailleurs.
>> LIRE AUSSI SUR LE SITE DES OBSERVATEURS DE FRANCE 24 : Corée du Sud : une vidéo révèle les conditions de détention humiliantes d’un migrant marocain
Playing hiphop music but not allowing black ppl enter the club!? pic.twitter.com/EuBkvjyQRi
April 29, 2022Michelle est métisse et vient des États-Unis. Elle est professeure d’anglais à Daegu, ville du centre du pays. Elle aussi dit s’être déjà vu refuser l’entrée d’une boîte de nuit alors que des personnes blanches ont pu y avoir accès sous ses yeux. En tant que femme métisse dans une ville peu habituée aux étrangers, Michelle détaille comment cette différence de traitement va bien au-delà des boîtes de nuit :
On me dévisage souvent dans la rue. Et comme j’ai les cheveux très bouclés, des inconnus me les touchent sans me demander.
@chelle_mybelle_#southkorea#korea#lifeinsouthkorea#didyouknow#curlyhair#expatinkorea♬ original sound - Lorena Pages
J’ai entendu certains enfants m’appeler la “professeur singe”. j’imagine bien qu’ils ont dû apprendre cela quelque part. Et encore, je ne comprends pas tout ce qu’on me dit. Entre étrangers qui vivent en Corée du Sud, on se dit que plus on apprend à maîtriser le Coréen, plus ça devient compliqué au quotidien, parce qu’on comprend ce que les gens disent sur nous.”
Kirsten Keels, qui a grandi dans un État du sud des États-Unis et dit avoir l'habitude des remarques racistes, y voit aussi de l’ignorance et de la curiosité qui peut être bienveillante, dans une société exposée depuis peu à l’immigration :
Il arrive que des gens ne veuillent pas s’asseoir à côté de moi ou disent à leur enfant qu’il ne faut pas me parler (…). Mais je dirais que c’est surtout du racisme ordinaire, ou simplement parfois même de l’ignorance, ou encore de la curiosité, parce que certains n’ont jamais parlé à des étrangers. Alors j’essaye de leur donner une image positive.
Pour pouvoir profiter de la vie nocturne, Kirsten Keels a donc décidé de regrouper les lieux considérés comme “tolérants” sur une liste qui a été publiée dimanche 5 juin.
On a fait cette liste "verte" pour que les personnes noires-américaines, sud-asiatique, africaines.. qui sont de plus en plus nombreuses à vivre en Corée du Sud puissent s’amuser sans se dire : “ je vais peut-être subir une discrimination”.
C’est aussi une façon de rassembler cette communauté, et de dire qu’on est ensemble et qu’on est présents. Et que le racisme et les discriminations ne sont pas acceptables.
Selon nos deux Observatrices, les lieux qui refusent les personnes selon leur ethnie ou nationalité restent minoritaires, mais difficile à dénoncer. Les noms des boîtes de nuit et autres lieux discriminatoires sont souvent tus ou cachés sur les réseaux sociaux, et nos Observateurs n’ont pas non plus souhaité communiquer le nom des clubs incriminés. En cause : la loi punissant la diffamation en Corée du Sud, qui peut conduire à des peines de prisons, largement utilisée en cas d’accusation, parfois même aux dépens de la vérité. (L'accusé doit être en mesure de pouvoir fournir des "preuves" de ses accusations, faute de quoi il peut être condamné).
Il n’existe aucune loi pour punir des pratiques discriminatoires en Corée du Sud, que ce soit en raison de la nationalité, de l’origine ethnique, du genre ou encore de l’orientation sexuelle.
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Inde : un léopard tombé dans un puits sauvé grâce à une échelle
Publié le : 10/06/2022 - 14:10
En Inde, des pompiers ont dû redoubler d’imagination pour sauver un léopard qui s’est retrouvé coincé dans un puits, mercredi, dans l'État d'Odisha (est). Pour l’aider à s’en extraire, ils ont installé une échelle, et l’astuce a fonctionné puisque que le félin a pu rapidement l’escalader et recouvrer ainsi sa liberté, au grand soulagement des riverains.
Dans la nuit du 7 au 8 juin, les habitants du village de Redhakhol, dans le district de Sambalpur, ont entendu des grognements provenant d’un puits rapporte ABP News. Quand ils ont découvert qu’il s’agissait d’un léopard, ils ont alerté les services du département des forêts et de l'environnement, qui, à leur tour, ont appelé les pompiers, explique Indian Express.
Les images de l’opération de sauvetage ont été publiées sur le compte Twitter des pompiers de l’État d’Odisha. On les voit faire glisser l’échelle dans le puits. Et pour protéger les badauds d’une éventuelle attaque du félin, ils ont aussi installé des filets autour.
One leopard has been safely rescued from a deep well At-Mushakata, PS-Rairakhole, Dist.-Sambalpur by Rairakhole Fire Service personnel in a joint operation with other agencies #OdishaFireService @CMO_Odisha @homeodisha @DGFS_HGs_CD pic.twitter.com/O4mnJJHUu5
June 8, 2022Puis les pompiers tentent de faire monter le léopard sur l’échelle à l’aide d’un tronc d’arbre suspendu à des cordes. Après quelques tentatives, celui-ci parvient enfin à se saisir de l’échelle, qu’il escalade à toute vitesse.
One leopard has been safely rescued from a deep well at Mushakata, PS-Rairakhole, Dist.-Sambalpur by Rairakhole FS personnel in a joint operation with other agencies #OdishaFireService @MoSarkar5T @SRC_Odisha pic.twitter.com/XFiZ0vqPlb
June 8, 2022Les pompiers ont indiqué que le léopard était sain et sauf et qu’il était retourné dans son habitat. Il n'y a eu aucun blessé parmi les services de secours et les habitants .
L'État d'Odisha compte environ 800 léopards. Les autorités s'inquiètent d'une recrudescence du braconnage du léopard, dont la peau est très prisée, depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Le léopard est inscrit sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en tant qu'espèce vulnérable bénéficiant d'une protection. L’animal est protégé en vertu de la loi indienne sur la protection de la faune de 1972.
Selon un rapport publié en 2020, la population de léopards a augmenté d'environ 60 %, pour atteindre près de 13 000 animaux entre 2014 et 2018.
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Plus de 1.200 campements de migrants démantelés à Calais en 2021
L’ONG Human Right Observers, en partenariat avec plusieurs autres associations venant en aide aux migrants, a publié mardi 7 juin son rapport sur « l’expulsion de lieux de vie informels ». Selon ce document, les autorités ont procédé au démantèlement de près de 1.300 de ces campements au cours de l’année dans ces deux zones à Calais et Grande-Synthe (Nord), la très grande majorité concernant la ville du Pas-de-Calais, avec 1.226 cas. L’ONG considère chaque campement comme un « lieu de vie » dans sa méthodologie, par conséquent « une opération policière peut mener à l’enregistrement de trois expulsions si trois lieux de vie différents sont concernés », précise-t-elle. Elle note également que près de 6.000 tentes et bâches ont été saisies à Calais dans l’année.
Des démantèlements, mais très peu d’expulsion
Selon le rapport, dans l’immense majorité des cas (98,8%), ces opérations visent à démanteler les camps, mais ne s’accompagnent pas d’une prise en charge des migrants, qu’il s’agisse d’une « mise à l’abri » ou d’un internement en Centre de rétention administrative (CRA). Elles n’auraient donc pour but que d’éviter la fixation des migrants en une vaste « jungle ». « Le périmètre de sécurité cesse une fois que toutes les affaires ont été saisies. Les forces de l’ordre indiquent parfois aux [migrants] d’attendre cinq minutes avant de pouvoir revenir sur leur lieu de vie ». HRO dénonce également la destruction des tentes ou la perte des affaires personnelles comme moyen de ralentir cette reconstitution des camps.
Dans les rares cas où des mises à l’abri sont proposées, HRO déplore que la seule alternative soit l’internement en CRA. L’ONG dénonce en conclusion « les pratiques abusives et illégales pour remplir les objectifs de l’État à la frontière : pousser les personnes exilées à “l’auto-expulsion” par la production d’un environnement hostile, qui les pousse à tenter des traversées toujours plus dangereuses ».
Hauts-de-France : les dernières actualités
France24 - Monde
Covid-19 : à Shanghai, retour à une vie pas si normale après deux mois de confinement
Publié le : 08/06/2022 - 14:11
Bahar MAKOOI
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La plus grande ville de Chine, Shanghai, a levé ses restrictions anti-Covid le 1er juin après deux mois d’un des confinements les plus drastiques au monde. Mais sur place, la situation reste fragile, comme en témoignent plusieurs Français expatriés. Tests PCR tous les deux jours, reconfinement de quartiers entiers derrière des grilles… la métropole est loin d’avoir tourné la page.
Vidéos festives, gratte-ciel éclairés de mille feux et retour du trafic dans les rues de la ville. Shanghai a levé le confinement dans la plupart de ses quartiers depuis le 1er juin.
With the lifting of a crippling 2-month lockdown, the streets of Shanghai looked (and sounded) like this. Video shows traffic and people along the Bund which has been all but deserted for weeks. #China https://t.co/nV1HWpCM9u
June 1, 2022Mais l’euphorie des premiers jours a laissé place à la frustration de devoir faire la queue pendant des heures pour se faire tester au Covid-19 sur l’un de 15 000 sites de dépistage installés par les autorités.
Car la menace du virus est toujours là, tout comme celle des restrictions. Des habitants sont reconfinés à la hâte, contraints de s'enfermer après la découverte de nouvelles contaminations. En vertu de la stratégie sanitaire nationale zéro Covid, les cas positifs sont toujours placés en quarantaine.
Empêchés de quitter leur résidence, dans le centre de Shanghai, plusieurs dizaines d'habitants ont même protesté, lundi 7 juin, contre des fonctionnaires vêtus de combinaisons intégrales, en manifestant derrière le grillage qui entoure leurs bâtiments.
Pour France 24, plusieurs Français, contactés une première fois par notre rédaction en avril, ont accepté de raconter leur quotidien à peine sortis du confinement.
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Géraldine, 40 ans, community manager
Je ne dirais pas que la vie à Shanghai est revenue à la normale. On est en sursis. J’habite dans le centre historique et de plus en plus de quartiers autour du nôtre sont reconfinés.
J’ai peur comme jamais. Je reste sur le qui-vive car nous devons quitter le pays dans sept jours si tout va bien, mon mari, ma fille de 4 ans et moi. C’était prévu de longue date et c’est ce qui m’avait aidé à tenir durant les deux mois de confinement.
Dans mon district, il y a eu un cas positif et le comité de quartier [autorité locale] a demandé à faire tester tous les immeubles de notre résidence de plusieurs centaines d’habitants. On nous a fait descendre à minuit pour se faire tester en pleine nuit par ces fameux volontaires avec leurs tenues de protection de la tête au pied. Si jamais un cas positif au Covid-19 est détecté, on nous renferme immédiatement. Je vois bien en me baladant que certains immeubles d'habitation du voisinage sont encore confinés, il y a beaucoup de barrières autour de chez nous pour bloquer l’accès à des quartiers entiers, des policiers dans les rues et des kiosques de tests PCR. On doit se faire tester toutes les 48 heures pour accéder aux commerces ou même pour prendre un taxi. L’ambiance n’est pas à la fête.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Géraldine Bordère⭐️foodie (@geraldineatshanghai)
Moi je suis un peu insouciante et tellement contente qu’on soit libérés que je voudrais profiter des derniers instants à Shanghai avant de quitter le pays. Après deux mois enfermés, j’ai passé très peu de temps dans l’appartement depuis le premier jour de déconfinement [le 1er juin]. Je vois beaucoup de copains, je pique-nique, je me balade.
Les magasins et les commerces ont rouvert pour booster l’économie, mais malheureusement la plupart des restaurants sont restés fermés et peu de gens les fréquentent par crainte d’être testés positifs et de devoir s’isoler de nouveau. Je ne restreins pas mes déplacements mais je garde mon masque, je me désinfecte soigneusement les mains et je garde les distances.
Nous allons devoir nous reconfiner quelques jours avant le départ, éviter les lieux clos pour ne pas avoir de mauvaises surprises avec le QR code qui passe au rouge. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Mais on est aussi surveillés. Et les autorités peuvent nous retrouver facilement si on a croisé une personne positive dans un centre commercial ou un autre lieu public, même si on ne la connait pas.
Et puis la crainte d’aller en centre de quarantaine est toujours là. Cette histoire de camps d’isolement, ça continue.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Géraldine Bordère⭐️foodie (@geraldineatshanghai)
Je suis contente de partir car Shanghai, la ville que j’ai adorée, est devenue triste. Ce n’est plus possible de vivre comme ça et la vie ne redeviendra pas comme avant. La première chose que je ferai en rentrant en France, c’est d’ôter mon masque. J’ai oublié la sensation que ça fait. Et de s’agglutiner dans un restaurant.
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Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture
Je n’avais pas mis les pieds sur notre site de fabrication depuis deux mois. C’est un soulagement. Ce matin, j’ai revu les ouvriers qui dorment sur place depuis fin mars. Mes équipes étaient presque toutes là. Certains dorment encore à l’usine, parce qu’ils habitent une province voisine de Shanghai et qui n’est pas encore déconfinée. S’ils retournent chez eux, ils doivent effectuer sept jours de quarantaine dans un centre, à leur frais, où ils dorment dans des box sans fenêtres. À l’usine, on leur a installé des lits, ils ont aussi un cuisinier qui leur prépare les repas.
Je ne sais pas comment nos clients vont réagir et j’espère qu’ils ne vont pas décider de relocaliser à un moment ou à un autre. On ne peut pas continuer à faire du "on" / "off" en confinant, il va falloir apprendre à vivre autrement. C'est long et on ne parle pas du déconfinement en soi.
La vie d’aujourd’hui est différente. Pour se rendre au travail, je dois présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures. On a les résultats avec plus de dix heures de retard, étant donné les millions de personnes qui se testent en ville, alors on est obligé de se faire tester tous les deux jours dans les faits. A partir de demain nous avons décidé de payer une société pour venir faire les tests à l’usine afin d’éviter à nos employés d’avoir à faire la queue dans la rue.
Partout en ville, il y a des stands et des gens qui attendent des heures. Les personnes qui effectuent les tests ne sortent pas de leur cabine, des trous ont été prévus pour passer les bras hors du kiosque et effectuer les tests avec des gants en plastique.
Je ne suis jamais sereine quand je passe le test. Jusqu’ici, j’ai réussi à éviter le Covid-19 et les centres de quarantaine. Mais le stress est toujours là. Ce déconfinement est assez particulier.
Chaque fois que j’entre dans un centre commercial, je dois scanner mon QR code et je suis tracée, donc j’évite d’y aller. Dehors, tout n’a pas repris comme avant, les écoles sont encore fermées et de nombreuses personnes sont restées en télétravail.
Mais sur le Bund de Shanghai [les berges aménagées de la rivière Huangpu], il y a beaucoup de monde, les gens pique-niquent, font du vélo. J’entends des flots de bruits, de rires, c’est la vie qui reprend. Ils profitent avant la saison des pluies qui ne va pas tarder.
Ça fait du bien de revoir les amis après avoir passé deux mois, seule, entre quatre murs, même si je suis restée positive et bien occupée par les défis à relever au travail.
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Thibaut, 29 ans, informaticien
J’ai réussi à rentrer en France dans la nuit du 27 au 28 mai. On était cinquante Français dans un Airbus et juste un Chinois qui a réussi à obtenir un rare visa de sortie.
Mon permis de résidence chinois ayant expiré, j’ai bien failli ne pas partir. Je n’avais pas pu le faire renouveler durant le confinement parce que les services administratifs étaient fermés. J’ai dû corrompre un agent chargé des visas à quelques jours de mon départ. J’ai payé 2 500 euros. En plus de mon billet retour à 4 000 euros, cela fait cher. Mais je ne me voyais pas rester dans ces conditions à Shanghai. Quand je suis parti, je n’avais pas de visibilité sur la fin du confinement qui a finalement eu lieu les jours suivant. Il me fallait cette bouffée d’air frais.
L’expérience a quand même été dure. En avril, quand je suis passé au QR code rouge [positif au test du Covid-19], la moitié des habitants de mon bâtiment a réclamé mon transfert immédiat en centre de quarantaine. J’ai réussi à y échapper mais le comité de quartier a placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle.
Le mois suivant, j’ai eu le temps d’échanger avec les autres résidents de mon bâtiment. J’étais le seul étranger, mais je parle couramment le chinois. J’ai compris qu’ils avaient vraiment eu peur de mourir du Covid-19. Ils ont encore en tête les images de Wuhan et la propagande d’État est très forte. À partir du moment où je leur ai présenté un certificat de rémission, ils ont été rassurés.
Ce retour en France me permet de prendre du recul pour ne pas atteindre une limite qui m’aurait dégouté de la Chine. Quand j’ai quitté l’appartement il y a deux semaines, le capteur était encore sur ma porte. Rester plus longtemps m’aurait mis dans une position mentale compliquée.
Je pense quand même revenir à Shanghai en septembre pour finir mon projet. Je présume que ça ira mieux car ce qu'il se passe est politique. J’ai l’impression que le gouvernement central souhaite punir Shanghai pour ne pas que la direction de la province de Shanghai prenne trop de poids au sein du Parti communiste chinois [dont le 20e congrès a lieu cet automne].
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Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle
REPORTAGE
Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes
Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement
Valeurs Actuelles
Damien Rieu (Reconquête !) fait le buzz en empruntant le passage des migrants
Encensée par les uns, moquée par les autres, la vidéo a en tout cas fait parler d’elle et du candidat, à trois jours du premier tour des élections législatives. Damien Rieu, candidat Reconquête ! dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, a publié mercredi 8 juin une vidéo dans laquelle il s’est mis en scène en train d’emprunter le passage privilégié des migrants entre l’Italie et la France. Il entendait ainsi dénoncer l’absence de contrôle aux frontières. Il a donc fait la route de Mortola à Menton à pied. Une zone que connaît bien l’ancien membre de Génération identitaire, groupuscule dissous qui avait organisé des opérations visant à dénoncer la porosité de cette frontière.
Plus de deux millions de vues
« Comme je le craignais, nous n’avons eu droit à aucun contrôle », a déclaré le candidat. « Evidement ce n’est pas la faute des gardes-frontières, ils font ce qu’ils peuvent », a-t-il ajouté. Et de promettre s’il est élu député d’exercer une « pression maximale » sur le gouvernement « pour que nos frontières soient sécurisées et gardées ». En moins de deux jours, la vidéo a été vue plus de deux millions de fois. Elle a été critiquée par les opposants de Damien Rieu, au premier rang desquels Cédric Herrou. Ceux-ci ont notamment rappelé que la frontière est ouverte en raison de l’espace Schengen.
Depuis 2015, des contrôles y sont cependant possibles par dérogation. Principalement effectués aux péages et dans les gares, ils ont permis l’interpellation de plus de 26.000 personnes en 2021, selon les chiffres de la police aux frontières des Alpes-Maritimes.
🔴⚠️ La nuit dernière j’ai traversé clandestinement la frontière France/Italie sans aucun contrôle !
🗳 Le 12 juin, votez pour un député garde-frontières pour donner effectifs et moyens à nos policiers et gendarmes ! #Menton #Riviera #Circo0604 #Legislatives pic.twitter.com/MiT6xIEbWn
— Damien Rieu (@DamienRieu) June 8, 2022
Alpes-Maritimes : les dernières actualités
France24 - Monde
Mali : la junte "coupe l'herbe sous le pied" de la Cédéao en annonçant une transition de deux ans
Publié le : 09/06/2022 - 16:56
Jean-Luc MOUNIER
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C'est en 2024 que la junte malienne a décidé, lundi, de rendre le pouvoir aux civils en s'engageant par décret à une transition. Une décision qui a surpris à la Cédéao, alors que les discussions pour parvenir à un accord ont toujours lieu. L’organisation semble avoir été "prise de court" par le choix du gouvernement de transition. Explications.
Le face-à-face entre le Mali et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui se poursuit depuis des mois, a connu une nouvelle évolution lundi 6 juin. Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret lu à la télévision d'État et stipulant que "la durée de la transition (serait) fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022".
Un choix d'autant plus surprenant que la junte malienne envisageait encore, en février dernier, de rendre le pouvoir aux civils, mais après une transition de cinq ans – ce que la Cédéao avait alors qualifié de délai "totalement inacceptable". Les discussions s'étaient depuis poursuivies entre le gouvernement de transition malien et l'organisation ouest-africaine, sans pour autant parvenir à un consensus sur une date.
Une annonce qui a surpris autant au sein même du gouvernement de transition que dans les rangs de la Cédéao. "Des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision", a pu savoir RFI, qui a aussi eu la réaction d'un diplomate d'un pays membre de la Cédéao, pour qui le Mali "met la charrue avant les bœufs".
Le décret de lundi "est une façon pour la junte d'accélérer la fin des discussions et d'entériner sa volonté de prolonger de deux ans la transition de manière officielle aux yeux de la population malienne et de la communauté internationale", explique à France 24 Jérôme Pigné, cofondateur du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel et chercheur associé à l'Institut Thomas More.
"La Cédéao prise de court" par l'annonce de la junte malienne
Le "timing" choisi par la junte malienne ne doit rien au hasard : la signature du décret a eu lieu deux jours après que la Cédéao s'est réunie au Ghana, le 4 juin, pour un sommet extraordinaire consacré à l'examen de l'évolution de la situation politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Cela n'a permis aucune avancée sur les processus de transition en cours dans les trois pays, et l'organisation ouest-africaine a reporté ses prises de décision à son prochain sommet, le 3 juillet.
La junte malienne peut alors avoir été guidée par une double motivation en fixant pour horizon mars 2024, analyse Jérôme Pigné : "La position du gouvernement de transition est de couper l'herbe sous le pied de la Cédéao en montrant que le Mali reste souverain et qu'il lui tient tête, ainsi qu'à la communauté internationale. D'un autre côté, c'est aussi peut-être une manière d'aller vers une forme de surenchère en disant que si l'organisation ouest-africaine ne révise pas sa position – considérée par certains comme dogmatique –, le Mali décidera, lui, de son propre sort."
Communiqué de presse de la CEDEAO sur le Mali pic.twitter.com/Txt3f41MER
June 8, 2022La Cédéao n'a pas tardé à réagir : dès le lendemain de l'annonce du colonel Goïta, l'organisation a publié un communiqué dans lequel elle a dit "prendre acte de la signature" du décret prolongeant la période de transition au Mali. "La Cédéao regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus", précise aussi le communiqué, qui ajoute que les échanges vont se poursuivre avec les autorités maliennes.
"La Cédéao est peut-être prise de court par cette annonce, puisque l'objectif (du 4 juin) était de se donner quelques semaines de plus pour que les différentes parties à la négociation s'entendent sur un délai, mais surtout sur un chronogramme et une feuille de route. Il ne suffit pas de donner une date, mais de créer les conditions d'un retour à l'ordre constitutionnel", explique le chercheur.
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, avait assuré lundi qu'il ne craignait "absolument pas" d'accès de tension avec la Cédéao. Au contraire, le décret "est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue", en le justifiant par la volonté de trouver un "compromis" entre les "exigences" de la Cédéao et les "aspirations" des Maliens à des réformes avant la tenue d'élections à la fin de la transition.
"Le climat est en train de changer tout doucement"
Le choix assumé de la junte est aussi à envisager dans le cadre d'un "bras de fer" qui dure depuis plusieurs mois entre la Cédéao et Bamako. L'organisation ouest-africaine, en réaction au projet du gouvernement malien de rester au pouvoir jusqu'à cinq ans de plus, avait adopté en janvier 2022 de "très lourdes" sanctions économiques et financières.
>> À lire aussi - Les sanctions de la Cédéao constituent "une impasse pour le Mali comme pour ses voisins"
La Cédéao a notamment décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité. Elle a aussi coupé ses aides financières et gelé les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest.
"Cinq mois de sanctions sont passés, qui pèsent énormément sur la junte, mais surtout sur la vie quotidienne des Maliens", explique Virginie Herz, chroniqueuse internationale à France 24. "Jusque-là, ces sanctions étaient perçues par la population et la junte comme une sorte d'injustice, d'acharnement des pays de la région soi-disant 'instrumentalisés' par la France. Là, le climat est en train de changer tout doucement."
Ce changement d'ambiance se constate notamment dans les quelques critiques qui émergent à l'encontre de la junte. Celle de l'imam Mahmoud Dicko retient l'attention : cette figure emblématique du mouvement de contestation contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, soutien de la junte depuis sa prise de pouvoir en août 2020, a critiqué fin mai "l'arrogance" du gouvernement de transition au pouvoir, sans épargner la communauté internationale et "son orgueil".
L'émergence de voix dissonantes et le poids d'un embargo économique de plusieurs mois peuvent aussi finalement expliquer l'initiative de la junte de fixer une date de transition… afin d'obtenir un allègement ou une levée des sanctions de la Cédéao ? "Nous le saurons très rapidement avec le sommet ouest-africain du 3 juillet, et d'ici là, il y aura certainement une nouvelle visite de Goodluck Jonathan [l'envoyé spécial de la Cédéao pour les négociations avec le Mali, NDLR] aux autorités maliennes”, répond Jérôme Pigné.
Et le chercheur de conclure : "Il ne faudrait pas que cette séquence diplomatique et politique prenne le pas sur les réalités sécuritaires et militaires du quotidien, avec une insécurité grandissante dans la zone dite des trois frontières [un territoire sans délimitation physique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger]."
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La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest
DÉCRYPTAGE
Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali
Mali : la junte se donne deux ans pour rendre le pouvoir aux civils
New York Times - World
Former Bolivian President Sentenced to 10 Years in Prison
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The trial of Jeanine Añez, who took power after Evo Morales was ousted, has led to concerns about politicians’ use of the justice system to target opponents.
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By Megan Janetsky and María Silvia Trigo
Jeanine Añez, the former president of Bolivia, was sentenced to 10 years in prison on Friday following accusations that she illegally took over the presidency after the resignation of her predecessor, Evo Morales.
The trial, the latest chapter in Bolivia’s long-running political turmoil, has raised concerns that the country’s leaders are using the courts to target political adversaries, and that the sentencing represents a larger democratic crisis in the small South American country and across the region.
“Democracy is in question, not just in Bolivia, but all of Latin America,” said Gonzalo Mendieta, a lawyer and political analyst based in Bolivia’s seat of government, La Paz.
Ms. Añez was arrested on March 13, 2021, in her hometown, Trinidad, and taken to La Paz after a warrant was issued accusing her of terrorism and sedition. She was also charged with several other offenses, and was held in prison for nearly 15 months awaiting trial.
She was sentenced on Friday by the Tribunal Primero de Sentencia de La Paz, on the charges of breaching her duties and enacting resolutions against Bolivia’s Constitution.
Luis Guillén, Ms. Añez’s lawyer, told The New York Times that he believed the court’s decision was politically motivated and that Bolivia’s current government, led by a socialist ally of Mr. Morales, broke the law in their treatment of Ms. Añez during her detention.
We will “exhaust resources within the country and then appeal to international organizations,” Mr. Guillén said.
Iván Lima, Bolivia’s justice minister, denied the accusations, saying there was “no evidence” to support them. “We are a government that respects the rules of due process, and that extends democratic rule to all political actors,” Mr. Lima said in an interview.
Once a little-known conservative senator, Ms. Añez rose to the forefront of Bolivia’s political scene in November 2019, when Mr. Morales, Bolivia’s longtime president, a socialist and the country’s first Indigenous leader, lost his grip on power and fled into exile in Argentina amid violent protests set off by his disputed election.
Ms. Añez stepped forward, promising to be only a caretaker interim president and to hold new elections in which she would not run. But almost immediately, she started to reshape Bolivia’s foreign policy. A conservative Christian, she introduced religious symbols into secular state procedures and started a campaign against the leftist supporters of Mr. Morales, who during his 14 years in office had stressed the importance of Indigenous culture.
Her government then charged Mr. Morales with sedition and terrorism, though international human rights groups said evidence to substantiate those charges was lacking and called the case against him politically motivated.
Ms. Añez’s defense team has insisted that in 2019 she had to step in to fill a power vacuum, but Mr. Morales’s supporters called the ouster a “coup.”
In closing testimony on Friday Ms. Añez echoed their arguments, telling judges that she was innocent and that her rise to power was “a consequence of all that happened” two years ago.
“I didn’t move a finger to reach the presidency,” Ms. Añez said.
It did not take long for Ms. Añez, 54, to become deeply unpopular with the Bolivian public, for reasons that ranged from purported human rights violations to her antagonism of Mr. Morales’s Movement to Socialism party, which remains Bolivia’s largest, and perhaps most significantly, her handling of the coronavirus pandemic and the economic disruption that followed.
Ms. Añez abandoned her campaign for Bolivia’s presidency about a month before the Oct. 18, 2020, election, when voters chose the Morales-backed socialist Luis Arce.
She has denied the allegations against her and said she was a victim of “political persecution.”
As prosecutors presented final arguments inside the court on Wednesday, a group of anti-Añez protesters gathered outside, many of whom said they had been oppressed during her government. They called for the ex-leader to receive the maximum sentence, 15 years, screaming “no negotiation with spilled blood.”
The sentencing represents a victory for Mr. Arce’s government and the Movement Toward Socialism party, reinforcing its long-held narrative that Ms. Añez’s rise to power was a coup.
But the decision also has spurred concerns about the independence of Bolivia’s justice system, which Cesar Muñoz, a senior researcher for Human Rights Watch, said has been harnessed by previous governments on both ends of the political spectrum to seek “revenge” on their political opponents.
“We worry about what this means for the impartiality of the justice system,” Mr. Muñoz said. “Those in power have used the justice system for their own political purposes.”
Mr. Morales’s government faced allegations of political persecution of journalists and opposition politicians, as well as the manipulation of the judicial system for political ends.
Human Rights Watch said the government of Ms. Añez “publicly pressured prosecutors and judges to act to further its interests,” which the group said led to criminal investigations of more than 100 people connected to the Morales government over accusations of crimes of sedition or terrorism.
Under Mr. Arce’s government, Ms. Añez now faces the same charges of terrorism for crimes she is said to have committed before her presidency — and for which Mr. Muñoz said there is equally little evidence — as well as accusations of genocide from her time in office.
The State Department, alongside other observers like the European Union, has expressed worries about “growing signs of anti-democratic behavior and the politicization of the legal system in Bolivia.”
The ruling also comes as several other Latin American leaders have shown authoritarian tendencies.
Most notably, in El Salvador more than 36,000 people were arrested after the country’s Parliament gave President Nayib Bukele the power to suspend some civil liberties to crack down on gang violence. The Brookings Institution has also noted “democratic erosion” in Haiti, Honduras, Guatemala, Paraguay, Nicaragua and the Dominican Republic.
“When you examine the region, it looks incredibly tumultuous,” Mr. Mendieta, the lawyer and political analyst in La Paz, said.
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New York Times - World
For South Africa’s Leader, Being a Burglary Victim Spells Trouble
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After a fortune in cash was stolen from President Cyril Ramaphosa’s farmhouse, he kept it secret. Now that word is out, critics ask what he was hiding.
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By John Eligon
CAPE TOWN — The burglars cut through a wire fence around the sprawling property, crept up to a stone farmhouse, climbed through a window and rifled through the furniture until they found their bounty: a fortune in U.S. dollars, in cash, said to be in the millions.
The farm’s owner was Cyril Ramaphosa, president of South Africa, and he never reported the theft, two years ago, to the police or disclosed it publicly.
But now a political rival has, and the exposure has tumbled Mr. Ramaphosa’s presidency into a full-blown crisis. He has been accused of a lurid cover-up that includes having a team kidnap and interrogate the burglars, then paying the thieves to keep quiet to shield himself from allegations of money laundering and tax fraud associated with having that much foreign currency hidden in his house.
Mr. Ramaphosa, who rose to power as an anti-corruption crusader, had seemed headed toward a relatively comfortable re-election this year as leader of South Africa’s dominant political party, the African National Congress. Now, as he seeks to contain the scandal, he made a rare move on Friday — he held a news conference to take questions from journalists.
But looking weary following a raucous session in Parliament in which opposition politicians constantly interrupted and insulted him, Mr. Ramaphosa provided reporters with little clarity on a saga people are calling Farmgate. He evaded questions about the episode with a repeated refrain: “due process.”
“I’m a process person,” he said. “The process must unfold.”
Mr. Ramaphosa has conceded that a burglary took place and that he did not go to the police, but he has insisted that he did not break any laws. The money stolen was far less than alleged, he said (how much, he would not say) and it was the proceeds of game sold from his farm.
There is little illusion that true or not, the allegations, surfacing at this moment, have baldly political motives.
Arthur Fraser, who made the claims public last week with a complaint to the South African national police, is the country’s former spy chief and an avowed ally of the president’s nemesis, former president Jacob Zuma. The A.N.C. is scheduled to hold its national elections in December, and factions closely aligned with Mr. Zuma have been feverishly working to undermine Mr. Ramaphosa’s bid to win a second term as the party’s leader. For them, this scandal is a gift from above.
Mr. Ramaphosa, 69, was a labor union leader in the 1980s and a leader of the A.N.C. who helped negotiate the end of apartheid in the early 1990s. He was Nelson Mandela’s preferred successor, but after losing a bid for the presidency in 1997, he went into business and became very wealthy.
He later returned to politics as a deputy to Mr. Zuma, whose reputation for corruption was well established. Mr. Zuma was forced to resign the presidency in 2018 and is now being prosecuted on corruption charges.
Mr. Fraser also faces corruption allegations himself, stemming from his time overseeing state security. With a report on his conduct set to be released soon, analysts say he may be trying to create a distraction.
In a strikingly detailed, 11-page affidavit, Mr. Fraser laid out how a domestic worker discovered cash hidden in the furniture at the president’s 17-square-mile rare game farm, Phala Phala Wildlife, in the country’s northeast. Mr. Ramaphosa is an avid game breeder, and Phala Phala bills itself as a haven for conservation and top quality animals, including white impala, roan antelope and golden wildebeest.
Mr. Fraser contends that the domestic worker enlisted five men from Cyferskyl, the informal settlement where she lived — four from Namibia, one from South Africa — to break in and steal the money on the night of Feb. 9, 2020.
By Mr. Fraser’s estimate, which he conceded was speculation, the men made off with between $4 million and $8 million.
Some of the burglars fled to Cape Town, his affidavit said, while one suspect went to Namibia. Mr. Ramaphosa sought the help of the Namibian president, Hage Geingob, it said. (Mr. Geingob said in a news conference that he never did any favors for Mr. Ramaphosa related to this case.)
Rather than report the crime to the police, Mr. Ramaphosa enlisted the head of his presidential protection unit, Maj. Gen. Wally Rhoode, to investigate.
According to Mr. Fraser, General Rhoode launched an off-the-books investigation, pulling together a team of current and former police intelligence investigators and a local farmer, who eventually detained and interrogated the suspects, then paid each of them, and the domestic worker, 150,000 rand ($9,600) to keep quiet.
Asked about the allegations, Mr. Ramaphosa said South Africans were demanding that he “follow due process, let this matter be looked into.”
But as he tried to deliver a budget statement to Parliament on Friday, members of the Economic Freedom Fighters, an opposition party, continually tried to shout him down, calling him a money launderer unfit to lead the country. Several of them got into scuffles with security as they were physically removed from the room, delaying the proceedings by three hours.
Mr. Ramaphosa trudged into the small, windowless auditorium for his news conference, his eyes appearing heavy over a black mask. About two dozen reporters tried every which way to get him to address the scandal.
Was he shocked when the allegations became public?
“Yes, of course,” he said. “You say, ‘What is this?’”
Will this scandal taint his effort to fight corruption?
No, he said, suggesting that this is not the type of corruption that really hurts South Africans.
Mr. Ramaphosa has staked his presidency on fighting the endemic corruption that has led the A.N.C. to lose the support of many South Africans. He has sidelined some of the organization’s top officials whom prosecutors have charged with crimes. He would step aside from his post if he were charged, he said.
His wealth has long been an Achilles’ heel in a country where many officials have used their public roles to enrich themselves. Questions frequently surface about how pure he has been in amassing his fortune.
His involvement in the scandal has made it “difficult for us to say there are still innocent people within the movement,” said Hlengiwe Ndlovu, a senior lecturer at the School of Governance at the University of the Witwatersrand in Johannesburg.
“It means that the A.N.C. just pays lip service — everyone — to this whole issue of corruption,” she added.
Now, Dr. Ndlovu said, Mr. Ramaphosa’s political opponents within the A.N.C. have an opening to unseat him when the party meets to elect its leader in December.
The suggestion that political opponents were capitalizing on the scandal to bring down the president was irrelevant, said Tony Yengeni, a top A.N.C. official who is part of an anti-Ramaphosa faction.
“I think that’s a flimsy excuse to avoid accountability on the part of a person who’s been accused of very serious crimes,” Mr. Yengeni said. “Whether some of us who do not like him are going to jump on the bandwagon or not, for me is neither here nor there.”
Mr. Ramaphosa faces recriminations from even his own supporters.
“Surprised is an understatement,” Chris Matlhako, an official of the South African Communist Party, an alliance partner of the A.N.C., said of his reaction to the burglary cover-up.
“I think it’s a huge dereliction of duty on the part of Cyril, and this is despite the fact that he’s been doing good things,” he added.
Mr. Ramaphosa's predecessor, Mr. Zuma, met his downfall after being consumed by numerous scandals. Asked why South Africans should believe that he was any better than Mr. Zuma, Mr. Ramaphosa said that time will tell.
“So I’m relying on the process to deal with this matter,” he said, “and that’s the best I can say.”
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L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois France24 - Monde
Protéger les vagues, une première en France dans un village breton
Publié le : 08/06/2022 - 17:35
Bahar MAKOOI
Suivre
Sources de biodiversité marine, les vagues sont de plus en plus menacées par la construction d’ouvrages visant à freiner la montée du niveau de la mer. Pour la première fois en France, ce patrimoine océanique fait l’objet d’une mesure de protection grâce à une "réserve de vagues" créée par la commune de Saint-Pierre-Quiberon en Bretagne.
Depuis quatre mois, les vagues de la commune de Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, sont protégées. Une première en France. La municipalité a adopté en février 2022 un arrêté définissant une "réserve de vagues" de 30 hectares le long de sa côte sauvage pour "préserver et promouvoir leur richesse et leur qualité". Cette mesure permet l’interdiction de toute construction humaine, telle que des digues, des travaux d’ensablement ou le drainage de sable, pouvant modifier la forme des vagues, voire induire leur disparition à terme.
"Les vagues sont vulnérables", alerte Erwan Simon, à l’origine de cette initiative sur la presqu’île de Quiberon. Ce surfeur breton est un "chercheur de vagues". Il parcourt le monde pour les recenser et milite pour qu’elles soient reconnues d’utilité publique.
Seules quelques réserves locales de vagues existent déjà dans de rares pays comme l’Australie et les États-Unis. Le Pérou, quant à lui, compte une trentaine de sites protégés. "Quand Erwan Simon est venu nous parler de ce projet, on a naturellement été d’accord. On est déjà en zone Natura 2000 [site classé par l’Union européenne] mais protéger les vagues c’est du jamais vu", raconte Stéphanie Doyen, la maire de Saint-Pierre-Quiberon.
"La France, explique Erwan Simon, possède la 2e plus grande aire maritime au monde et elle est championne de l’hydrodiversité, grâce à sa présence dans des zones tropicales, arctiques, tempérées. Les vagues en font partie. Notre pays compte énormément de spécimens remarquables, dans le Sud-Ouest comme à Hossegor [Landes], ou à Tahiti [Polynésie française] et nous nous devons de les protéger".
Certaines vagues ont déjà disparu en France à cause de l’intervention de l’homme. "Dans la commune d’Anglet [Pyrénées-Atlantiques], la ‘barre’ était une vague réputée mondialement, parmi les plus belles du monde. Le spot n’a pas survécu à la construction de deux grandes digues d’agrandissement du port de Bayonne, dont le but était de faciliter l’accès des cargos dans une zone où ces vagues les empêchaient de passer", raconte Erwan Simon, qui a fini par fonder l’association France Hydrodiversité pour protéger ce patrimoine marin.
Source de richesses sous-marines
À Saint-Pierre-Quiberon, la fameuse vague, qui vient se fracasser contre les falaises déchiquetées, attire de nombreux touristes. "Puissante", "changeante", "rarement freinée par la houle", elle forme le deuxième spot de surf le plus connu de Bretagne. "Elle revêt un aspect patrimonial, avec des gens qui viennent séjourner ici pour la surfer, d’autres pour humer ses embruns", poursuit la maire de la commune.
Outre l’aspect culturel et économique, l’existence des vagues favorise les ressources naturelles. "Il y a de la vie dessus et dessous. Elles viennent oxygéner l’environnement marin. Elles retournent le sable, font remonter des coquillages, qui servent de nourriture aux poissons, eux-mêmes chassés par les oiseaux marins", détaille Erwan Simon.
Un avenir de plus en plus sombre pour les vagues
Le fondateur de France Hydrodiversité prédit un avenir de plus en plus sombre pour les vagues dans les années à venir avec le réchauffement climatique et la montée des eaux face à laquelle "les hommes ont tendance à se lancer la tête baissée dans la construction de digues et par des travaux d’enrochement".
C’est pourquoi la maire Stéphanie Doyen tient à l’aspect symbolique de leur initiative et aimerait faire du lieu une réserve pilote. "C’est important d’un point de vue philosophique pour moi. L’homme est aujourd’hui tellement puissant qu’il peut dans l’absolu tout détruire, même les vagues. On les voit dérouler à l’infini mais elles ne sont pas éternelles, donc c’est à nous de mettre en place des outils de protection". Depuis plusieurs semaines l'élue reçoit des coups de fils du monde entier pour saluer la démarche.
"Les mairies ont un droit de regard jusqu’à 300 mètres de leurs côtes, mais cette action reste encore trop faible d’un point de vue juridique", relève Erwan Simon, qui ambitionne d’aller plus loin en allant taper à la porte du ministre de la Transition écologique. "Il faut inscrire l’hydrodiversité dans la loi française, au même titre que la biodiversité".
Jusqu’ici, le Pérou est le seul pays au monde à avoir légiféré sur les vagues. Grâce à une loi adoptée en 2013 et surnommée "la déferlante", il y est interdit d'édifier toute construction pouvant altérer les fonds et les courants marins jusqu’à un kilomètre en amont de la formation des vagues.
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Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 New York Times - World
Live Updates: Momentum in Ukraine Is Shifting in Russia’s Favor
Kyiv June 12, 2:25 a.m.
Moscow June 12, 2:25 a.m.
Washington June 11, 7:25 p.m.
With the Ukrainians running short of guns and ammunition, and pressures growing on Western governments, Moscow’s fortunes may be rising.
Marc Santora and Roger Cohen
A war in Ukraine that began with a Russian debacle as its forces tried and failed to take Kyiv has seemingly begun to turn, with Russia now picking off regional targets, Ukraine lacking the weaponry it needs and Western support for the war effort fraying in the face of rising gas prices and galloping inflation.
On the 108th day of President Vladimir V. Putin’s unprovoked war, driven by his conviction that Ukraine is territory unjustly taken from the Russian Empire, Russia appeared no closer to victory. But its forces did appear to be making slow, methodical and bloody progress toward control of eastern Ukraine.
On Saturday, Ukraine’s agile president, Volodymyr Zelensky, once again promised victory. “We are definitely going to prevail in this war that Russia has started,” he told a conference in Singapore in a video appearance. “It is on the battlefields in Ukraine that the future rules of this world are being decided.”
Yet, the heady early days of the war — when the Ukrainian underdog held off a deluded and inept aggressor and Mr. Putin’s indiscriminate bombardment united the West in outrage — have begun to fade. In their place is a war that is evolving into what analysts increasingly say will be a long slog, placing growing pressure on the governments and economies of Western countries and others throughout the world.
Nowhere is that slog more evident than in Ukraine’s eastern Donbas region. Despite urgent pleas to the West for more heavy weapons, Ukrainian forces appear to lack what it takes to confront Russian use of artillery for scorched-earth shelling of towns and villages. While Ukraine is holding Russia back in the major regional city of Sievierodonetsk, it is suffering heavy losses — at least 100 fatalities a day, though their full extent is not yet known — and desperately needs more weapons and ammunition.
Russia also appears to be making headway in establishing control in towns it has captured, including the leveled Black Sea port of Mariupol. It has set out to convince and coerce the remaining population that its future lies in what Mr. Putin views as his restored empire. Citizens there and in cities like Kherson and Melitopol face a bleak choice: If they want to work, they must first obtain a Russian passport, a blandishment offered to secure a semblance of loyalty to Moscow.
Propaganda that compares Mr. Putin with Peter the Great, Russia’s first emperor, blares from cars in Mariupol in what Petro Andriushchenko, an adviser to the city’s mayor, called a “pseudohistorical” onslaught.
The comparison, one that Mr. Putin has made himself, is dear to the Russian president’s heart. He has repeatedly insisted that Ukraine is not a real nation and that its true identity is Russian. His invasion has, however, cemented and galvanized Ukrainian national identity in ways previously unimaginable.
Russia has its own difficulties, particularly in southern Ukraine, where the provincial capital of Kherson captured earlier in the war is still contested. Attacks by former Ukrainian soldiers and civilians have picked up in recent weeks. Russian losses in the war are not yet known, but certainly run into the tens of thousands, a potential source of anger toward Mr. Putin, whose autocratic hold on Russia keeps tightening.
If the Russian economy has shown surprising resilience, it has been hard hit by Western sanctions; a brain drain will undermine growth for many years. Mr. Putin’s pariah status in the West appears unlikely to change.
Elsewhere, however, in Africa and Asia, support for the West — and for Ukraine — is more nuanced. Many countries see little difference between Mr. Putin’s invasion of Ukraine and the United States’ invasion of Iraq in 2003; they seem unlikely to be persuaded otherwise.
More generally, there is resentment in much of the developing world of what is seen as American domination, viewed as a hangover from the 20th century. In this context, the strong partnership between China and Russia is viewed not with the hostility and anxiety it provokes in the West, but rather as a salutary challenge to a Western-dominated global system.
The American defense secretary, Lloyd J. Austin III, on a visit to Asia to warn of potential Chinese aggression against Taiwan, tried on Saturday to shore up support for the West’s ardent backing of Ukraine against the Russian invasion.
“It’s what happens when big powers decide that their imperial appetites matter more than the rights of their peaceful neighbors,” he said. “And it’s a preview of a possible world of chaos and turmoil that none of us would want to live in.”
Speaking at a security summit in Singapore, Mr. Austin said that Russia’s invasion was “what happens when oppressors trample the rules that protect us all.” He spoke after Mr. Zelensky had expressed concern in his nightly address that the world’s attention may drift away from Ukraine.
With inflation hitting levels not seen for four decades in the United States and Britain, financial markets tumbling, interest rates rising and food shortages looming, such a drift in focus away from a long war toward more pressing domestic concerns may be inevitable. The war is not to blame for all of these developments, but it does exacerbate most of them — and there is no end in sight.
A combination of high inflation and recession, viewed as plausible by many economists, would be reminiscent of the 1970s, when the first oil shock devastated the global economy. With midterm elections in the United States only months away, President Biden and the Democrats can ill afford a campaign season dominated by talk of $5-a-gallon gasoline and near-double-digit inflation.
Yet the ingredients of a long war are clear enough. There is no sign of a Russian readiness for territorial compromise. At the same time, Ukrainian resistance is still strong enough to make any formal cession of territory almost unimaginable. The result is grinding deadlock, a far cry from Mr. Putin’s apparent initial conviction that Russian forces would stroll into Kyiv, Ukraine’s capital, to a warm welcome.
Some of the roots of the war lie in Ukraine’s strategic decision to draw closer to the 27-nation European Union and turn away from Moscow. Mr. Putin could not abide this shift, now reinforced in Ukraine by a brutal confrontation with Russia’s military methods.
Ursula von der Leyen, the European Commission president, met with Mr. Zelensky on Saturday in Kyiv in a show of support. The European Union is considering granting Ukraine the formal status of candidate for E.U. membership at a summit meeting on June 23 and 24. In Paris, there has been talk of a possible visit by President Emmanuel Macron to Ukraine after that meeting.
In Ukraine and beyond, Mr. Macron, who has spoken regularly with Mr. Putin since the war began in February, has been vehemently criticized for insisting on the need to avoid the “humiliation” of Russia in order to keep diplomatic channels open. A French presidential official walked that back on Saturday, saying: “We want a Ukrainian victory. We want Ukraine’s territorial integrity to be restored.”
After the Russian butchery in Bucha, near Kyiv, and in Mariupol, the chances of successful diplomacy appear more remote than ever. It is even unclear what the very term “victory” would mean for either side.
Jim McKinley
According to the nightly statement from the General Staff of the Armed Forces of Ukraine, Russian troops still had not taken the strategically important eastern city of Sievierodonetsk on Saturday night. The communique said Russians shelled both Sievierodonetsk and its sister city, Lysychansk, across the Seversky Donets River and assaulted Ukrainian positions, but were repelled.
Natalia Yermak and Thomas Gibbons-Neff
Photographs by Tyler Hicks
Reporting from Lysychansk, Ukraine
DISPATCH
Between the loud thuds of artillery shells landing a few blocks away, dozens of people emerged from a communal shelter in this eastern Ukrainian city Saturday to receive packets of food from a red armored van crewed by a group of volunteers.
It was the first aid they had seen in months.
Lysychansk, an industrial city with a prewar population of around 100,000, is quickly becoming the focal point of Russia’s slow and methodical advance in Ukraine’s east. Russian forces have seized most of the neighboring city of Sievierodonetsk after weeks of vicious street fighting and artillery duels. Lysychansk lies just across the Seversky Donets River and will likely be the next city the Russian army will try to capture.
Though much of Lysychansk has been evacuated, many residents remain. They are staying put as the enemy draws near for many of the same reasons voiced by people who have refused to leave other towns and cities in Ukraine since Russia invaded in late February: a lack of money, nowhere to go, fear of looting and the need to care for disabled or elderly relatives.
But in Lysychansk, a city in Ukraine’s resource-rich and predominantly Russian-speaking Donbas region, the complaint that the Ukrainian government has abandoned them to the advancing Russian forces is also present. It is a narrative harped on by Moscow’s propagandists.
“Your Kyiv government gave up on us,” said one older woman before she received a white bag of food from the back of the van. Her words echoed a Russian radio broadcast that aired for Lysychansk citizens, a recording of which one of the volunteers shared with a reporter.
For months, residents here have been cut off from cellphone networks because they were damaged by fighting, as well as from gas, water and electricity systems. They are bound to the daily routines that they must go through to survive — bringing water from nearby wells, building fires to cook food. Until about a month ago, they used to stand in line for days at a time at an aid center just to get bread, they said. Then the center was destroyed by a Russian missile.
One of the volunteers, Mykhailo Dobrishman, said it was his tenth trip to Lysychansk in recent weeks. The volunteers have a list of addresses from people outside the city who have asked them to find out whether their relatives in Lysychansk were still alive, he said.
“As we hand out the packs of food, we try to persuade them to evacuate,” he said. “There are 20 people who left requests for evacuation today. But it’s really hard to persuade others that we meet on our way, even if they are staying with small kids.”
One teenager at the shelter, who wore a yellow T-shirt and said her name was Victoria, tried to convince her mother to leave. The volunteers had told her that her boyfriend had asked them to evacuate her and that he was waiting for her in a safer region.
For 15 minutes, the mother and daughter debated in front of the industrial building used as a communal shelter, while several artillery shells whistled over their heads. Then they rushed to pack their belongings and to urge other relatives to join them.
In the street near the shelter there were freshly dug rectangular holes in the ground. “These are trenches,” Mr. Dobrishman said. “They are getting ready for the street fights.”
But some older neighbors said they believed the holes were graves for people expected to be killed by shelling.
It is unclear how many civilians have been killed or wounded in Lysychansk by Russian bombardments. A few houses away from the shelter, a man nearly lost his leg after a shell landed in his yard, residents said.
Not far from the shelter was a Soviet-style apartment block occupied by Ukrainian soldiers. The troops’ vehicles were parked underneath the tree-lined alleyway to avoid detection from Russian drones overhead.
Outside the building, a military doctor named Sergiy, who had arrived in Lysychansk a few days earlier with a Ukrainian unit, said they were bracing for an assault. “We’ll do everything possible so that Russians don’t capture the city,” he said calmly, declining to give his last name for security reasons.
Having served in different frontline cities of Ukraine since the beginning of invasion, the doctor said he could not explain why so many people chose to stay in a city that has been shelled incessantly for weeks.
“People are riding bicycles here, children are running around,” he said. “Maybe they don’t evacuate because they are waiting for the other side to come.”
Luda, 52, an energetic woman who had emerged from the communal shelter, where about 50 people were staying, said she was resolved to remain.
“This is our Ukrainian land where we were born and spent our lives,” she said. “This is my land. And whoever comes to take it, will die here.”
Vyacheslav Yatsenko contributed reporting.
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Andrew E. Kramer
Ukrainian officials on Saturday publicly rejected President Biden’s claim that President Volodymyr Zelensky “didn’t want to hear” early warnings about a Russian invasion.
Mr. Zelensky’s high-profile wartime leadership has won praise at home and abroad, but criticism has also been quietly brewing in Ukraine over his government’s preparations for war and his public comments discounting an imminent invasion just days before it happened, the issue Mr. Biden touched on with a remark on Friday.
“I know a lot of people thought I was exaggerating,” Mr. Biden said at a fund-raiser for the Democratic Party, adding, “But I knew we had data.”
He added, “There was no doubt and Zelensky didn’t want to hear it, nor did a lot of people.”
Before the full-scale invasion began in late February, Mr. Zelensky had staked out political positions of seeking diplomatic settlements with Russia, exposing him to some accusations of naïveté toward Moscow.
He won an election in 2019 on a promise to find a negotiated peace in the war with Russian-backed separatists in eastern Ukraine. Once in office, he pursued a policy of disengagement at the frontline, intended to smooth talks but ultimately resulting in Ukrainian troops pulling back by thousands of yards in some spots with no diplomatic softening from Russia as a result.
Mr. Zelensky also acquiesced to a German diplomatic formula to settle the conflict that was widely seen as favoring Russia’s interests. And in the year before the current war, his government focused on road building rather than military spending. None of it helped prevent President Vladimir V. Putin of Russia from massing troops on the border with Ukraine. And in February, Mr. Zelensky played down the possibility of an invasion.
Despite some criticism that Mr. Zelensky misjudged or was too soft on Russia, domestic politics have become mostly muted during the fighting, as opposition parties have focused on the war and its challenges. And Mr. Biden’s remark drew sharp responses from Ukrainian officials, although the country is reliant on U.S. weaponry and pleading for more.
A top aide to Mr. Zelensky, Mykhailo Podolyak, retorted on Saturday in an interview with Interfax that it was “senseless to blame a country that for more than 100 days is resisting the might of the Russian aggressor if the key countries of the world could do nothing preventive to stop Russia” from invading in the first place. The Ukrainian leadership and Mr. Zelensky understood Russia would strike militarily, Mr. Podolyak said, with the only question being the scale of the attack.
“Volodymyr Zelensky had on his desk, continually, analytical materials based on quality intelligence data,” Mr. Podolyak said. “The president also was attentively reacting to all the words and warnings of our partners.”
He cited the Ukrainian army’s swift reaction to the invasion, which thwarted an attack on the capital, as a sign that Mr. Zelensky had been prepared for war.
Mr. Zelensky’s spokesman, Serhiy Nikiforov, also pushed back on Mr. Biden’s comment that the Ukrainian president did not want to hear warnings, saying the two leaders had multiple telephone calls before the war.
“Therefore, the phrase ‘did not want to hear’ probably needs clarification,” Mr. Nikiforov told the Ukrainian news site Liga.net.
Cassandra Vinograd
President Volodymyr Zelensky, arguing for Ukraine's case to join the European Union, said approval for its application would positively answer “whether the European project has a future at all.”
“The European project certainly cannot be complete without us, without Ukraine,” he told reporters after meeting with the European Commission president, Ursula von der Leyen, in the capital.
Cassandra Vinograd
Ukrainian officials say shelling has damaged power lines in the eastern Donetsk region, forcing the shutdown of electricity substations. The largest cities in Ukrainian-held Donetsk — including Kramatorsk, Sloviansk and Bakhmut — are without power, the head of the Donetsk regional military administration said on Telegram. Netblocks, which tracks internet censorship, recorded a drop in connectivity in Donetsk.
Marc Santora
Ukraine’s military launched several counterattacks this weekend in the Russian-occupied Kherson region in the south, with its forces taking back control of one village, Tavriiske, and advancing on several more, according to the Kherson City Council, which represents the local government-in-exile.
Ukrainian attack helicopters also destroyed a group of Russian forces on Saturday after Russian helicopters came close to Ukrainian positions, the Ukrainian southern military command said.
In another battle, the command said, a Ukrainian reconnaissance group killed a unit of Russian paratroopers.
The claims could not be independently verified.
Ukraine’s deputy chief of military intelligence, Vadym Skibitsky, said Saturday that Russian forces are strengthening their defenses in the occupied south, building engineering structures and establishing a third line of defense.
“This means that the Russian Federation wants to stay for a long time,” he said at a virtual news conference.
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Marc Santora and Neil MacFarquhar
The Kremlin began formally issuing Russian passports to Ukrainians living under occupation on Saturday, even as Moscow’s forces confront a growing insurgency in areas they control in southern Ukraine and struggle to provide essential services like medical care.
The move to hand out Russian identification papers is just one facet of Russia’s attempts to solidify Moscow’s control in the south, including making the ruble the legal currency and cutting off Ukrainian cellphone networks. The Ukrainian authorities have warned about such a move for weeks, with Ukraine’s foreign ministry saying it would be “a flagrant violation” of the nation’s sovereignty and territorial integrity.
Ukraine’s military has also claimed to have found evidence of earlier plans by Moscow to issue Russian passports around Kyiv, the capital. After Russian forces were forced to withdraw from around the city, a cache of passport forms from the former Soviet Union was found in an abandoned house near the town of Makariv, according to the Ukrainian military intelligence agency.
Such documents, which have not been produced in Ukraine since 1990, were brought into the country by Russian forces during the war to be used as blueprints for new identification papers, the Ukrainians said.
Ukrainian officials have urged people living in occupied regions not to apply for the passports, but also fear that Russia could use coercive measures — like requiring them for employment — to force people to exchange their documents. Russian news outlets reported on Saturday that the authorities in the south had handed out about two dozen Russian passports in Kherson and 30 in Melitopol, with hundreds more applications pending.
As Russia takes an increasing hold on the occupied areas, including the southern region of Kherson and a large chunk of neighboring Zaporizhzhia, Ukrainian officials and witnesses who have fled the area have described a grim picture of life under occupation.
The exiled mayor of the city of Kherson, the only Ukrainian provincial capital captured by Russian forces, said that thousands of residents had lost their jobs and their sources of income. “Cafes and summer food courts, which we’ve always had plenty of, are now closed,” Ihor Kolykhaiev, the exiled mayor, said in a lengthy statement about the conditions in the city based on accounts of people living there. People have not been able to get a Ukrainian cellphone signal in more than a week.
In Mariupol, the Black Sea port that was leveled by Russia, even basic medical needs are not being met, according to the Ukrainians. And Britain’s defense ministry on Friday joined a growing chorus expressing alarm about the increasingly dangerous living conditions in the city. A lack of clean water, the destruction of the sanitation system and the collapse of the health care system, the ministry reiterated, could fuel an outbreak of cholera.
Even as workers in Mariupol continue to dig bodies out of the rubble following a monthslong bombardment, Petro Andriushchenko, an adviser to the city’s mayor, said that Russian forces were broadcasting propaganda from cars of “pseudo-historical” programs about Peter the Great, apparently taking their cue from President Vladimir V. Putin, who said this past week that he was engaged in a similar campaign to capture lands he views as rightfully Russian.
Moscow has made similar “Russification” efforts before. In the breakaway regions of eastern Ukraine known as the Luhansk People’s Republic and the Donetsk People’s Republic, the Kremlin opened up a fast track to Russian citizenship for residents in April 2019. Hundreds of thousands of people received passports.
The same thing happened after Moscow staged a referendum after invading in Crimea in 2014. Residents voted to join Russia, although the annexation was not recognized internationally.
Cassandra Vinograd
President Biden said that President Volodymyr Zelensky of Ukraine “didn’t want to hear” early warnings that Russia had planned to invade his country. “I know a lot of people thought I was exaggerating,” Mr. Biden said at a fund-raiser for the Democratic Party on Friday, adding, “but I knew we had data.”
“There was no doubt and Zelensky didn’t want to hear it, nor did a lot of people,” he added. “I understand why.”
Valerie Hopkins
A Russian missile strike on one of Ukraine’s largest grain storage warehouses last weekend may have destroyed up to 300,000 tons of grain, an official said on Saturday. Taras Vysotsky, the deputy agriculture minister, told Ukrainian television that there had been 250,000 to 300,000 tons of grain in the storage unit, one of Ukraine’s largest, when the war began. It was mostly wheat and corn.
Valerie Hopkins
Ukraine’s prime minister, Denis Shmyhal, said on Saturday that so many storage facilities had been intentionally destroyed by Russia since February that there would not be enough space to store the expected fall harvest of 10 million to 15 million tons of grain.
Marc Santora
While Ukraine is badly outgunned and has been making desperate pleas for the West to speed up the delivery of heavy weapons, Russia also appears to be running low on precision missiles — but unlike the Ukrainians, the Russians can turn to other powerful weapons systems.
Britain’s Defense Ministry said on Saturday that a shortage of precision weapons had led the Russians to resort to inefficient weapons systems that are less precise but can still cause major damage, including significant civilian casualties. Since April, Russian bombers appear to have hit land-based targets with dozens of 1960s-era six-ton missiles designed to destroy aircraft carriers, the ministry said.
The assessment came amid reports by Ukrainian military intelligence in recent days that some Russian units in the Donbas region are composed of “forcibly mobilized personnel” and are refusing to participate in combat there. Although such claims are difficult to verify, the Institute for the Study of War, a Washington think tank, said in its most recent analysis that they were “consistent with previous reports that Russian forced mobilization efforts are self-destructive and may result in mounting discontent and declining morale and discipline.”
Russian forces nonetheless continued to pound Ukrainian targets across the eastern front on Saturday. Serhiy Haidai, the head of the Luhansk regional military administration, released photos of what he said was a devastating overnight attack on Vrubovka, a village on the eastern front, by Russian forces using thermobaric rockets. Also known as vacuum bombs — and used by the United States military in countries including Afghanistan — they are controversial because of the devastating impact on anyone caught in the blast radius. Mr. Haidai said the authorities were still trying to assess the toll of the attack.
In Sievierodonetsk, which has become the focus of Moscow’s assault in the east, Ukraine’s military said on Saturday that Russian troops had achieved “partial success” in their effort to reach the city from the south. Russia’s forces, Ukraine said, had made it to the village of Orikhove, about 20 miles from Sievierodonetsk.
Russian forces are also regrouping, and replenishing ammunition and fuel supplies, in preparation for an offensive on Sloviansk farther west, which would allow them to close in on the Ukrainian troops around Sievierdonetsk from the north, according to Ukraine’s military.
But the Ukrainians said they were holding their lines broadly in Donetsk and Luhansk Provinces, the two areas that make up the Donbas region. Ukraine claimed to have thwarted 14 attacks in several locations in the past 24 hours while destroying four Russian tanks, two artillery systems, 11 armored combat vehicles and a warehouse with enemy ammunition.
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Valerie Hopkins
Russia has begun issuing passports to Ukrainians in occupied Kherson and Melitopol, the Russian news agency Tass reported on Saturday, part of the Kremlin’s attempts to bring territory captured since February under its full control. The authorities in Kherson handed out about two dozen Russian passports, according to Russian news outlets, and 30 in Melitopol.
Valerie Hopkins
In May, President Vladimir V. Putin of Russia signed a decree simplifying the procedure. Before Russia’s full-scale invasion of Ukraine began in February, more than 720,000 residents of the Donetsk and Luhansk regions, which were occupied since 2014, had received Russian passports.
Marc Santora
The first days of adrenaline-fueled Ukrainian resistance that led to early victories in driving back Russian forces from around Kyiv and other northern cities are giving way to a gloomier mood as Ukraine’s troops struggle to maintain a hold in the east even as Russia races to solidify its gains in the south.
The most immediate battlefield threat is in the east, where Ukrainian troops are outgunned, running out of ammunition and awaiting Western weapons that they say are not coming nearly fast enough. Kyiv has expressed concern that “war fatigue” could be setting in both at home and abroad, and the Biden administration is struggling to expand the alliance of nations imposing sanctions that have hurt but not crippled Russia’s economy.
Even as Russian troops edge closer in the east to the embattled city of Sievierodonetsk, Russia continued taking steps to tighten its hold in the vast stretch of land in southern Ukraine already under its control. In the same week that Moscow said it had restored rail and road links to help it complete its “land bridge” from occupied Crimea to Russia, its forces started issuing Russian passports to Ukrainian citizens.
Ukrainian officials have urged people not to get the passports, but also fear that Russia could use coercive measures — like requiring the papers for much-needed employment — to force people to exchange their documents.
While the challenges facing the Ukrainians are mounting, Russian forces have also been confronted with difficulties, including trouble governing occupied territory and signs of a growing insurgency in the south. Witnesses who have fled have said that with many people unwilling to work with Kremlin-approved leaders, they are struggling to provide basic services.
Russia also appears to be running low on precision missiles, but unlike the Ukrainians, the Russians can turn to other powerful weapons systems, which are destructive if inaccurate, Britain’s Defense Ministry said.
In other developments:
The European Commission president, Ursula von der Leyen, met with President Volodymyr Zelensky of Ukraine in Kyiv on Saturday, a visit that comes as the European Union is evaluating Ukraine’s application to become a candidate to join the 27-member bloc.
President Biden said that Mr. Zelensky “didn’t want to hear” early warnings that Russia had planned to invade his country. “I know a lot of people thought I was exaggerating,” Mr. Biden said at a fund-raiser for Democrats on Friday. “But I knew we had data.”
An adviser to the mayor of Mariupol said that Russian forces were broadcasting propaganda from cars of “pseudo-historical” programs about Peter the Great, apparently taking their cue from President Vladimir V. Putin, who said this past week that he was engaged in a similar campaign to capture lands he views as rightfully Russian.
McDonald’s restaurants are reopening in Russia this weekend, but without the Golden Arches. After the American fast-food giant pulled out this spring to protest Mr. Putin’s invasion of Ukraine, a Siberian oil mogul bought its 840 Russian stores.
Valerie Hopkins
The European Commission president, Ursula von der Leyen, has arrived in Kyiv for a meeting with President Volodymyr Zelensky of Ukraine. Her visit comes as the European Union is evaluating Ukraine’s application to become a candidate to join the 27-member bloc. “With President Zelensky, I will take stock of the joint work needed for reconstruction and of the progress made by Ukraine on its European path,” she said on Twitter.
Victoria Kim
The United States defense secretary sought to shore up support for Ukraine among Asian countries on Saturday, saying at a security summit in Singapore that Russia’s aggression had wider implications for national sovereignty and the global order.
The defense secretary, Lloyd J. Austin III, spoke after President Volodymyr Zelensky of Ukraine had voiced concern in his nightly address that the world might begin to turn its attention away from Russia’s war on his country, and a few hours before Mr. Zelensky addressed the same gathering by video feed.
Russia’s invasion “is what happens when oppressors trample the rules that protect us all,” Mr. Austin told the defense ministers who had gathered in the city-state for the annual Shangri-La Dialogue.
“It’s what happens when big powers decide that their imperial appetites matter more than the rights of their peaceful neighbors,” he said. “And it’s a preview of a possible world of chaos and turmoil that none of us would want to live in.”
Russia’s invasion has rallied the United States and Europe to boost Ukraine militarily and punish Moscow economically, at heavy cost to their own economies. But responses from Asian nations have varied widely, from robust support to cautious neutrality to economic opportunism.
Amos J. Hochstein, the Biden administration’s energy envoy, said this week that the United States had cautioned India to refrain from buying too much discounted oil that Russia could no longer sell to other parts of the world. India has gone from buying less than 100,000 barrels a day from Russia before the war to nearly 800,000, and China has also increased its purchases, Mr. Hochstein said at a Senate subcommittee hearing.
“Don’t go too far,” he said he had told his Indian counterparts. “Don’t look like you’re taking advantage of the pain that is being felt in European households and in the United States.”
Despite U.S. and European curbs on Russian oil, the country’s exports increased in April as energy prices soared. Russia has received 50 percent more revenue this year than it did over the same period in 2021, according to the International Energy Agency.
Ukraine has been concerned that some countries in Asia are lessening the blow from Western sanctions by trading with Russia, an economic adviser to Mr. Zelensky told Foreign Policy magazine for an article published on Friday. “It’s like a river,” said Tymofiy Mylovanov, a former economy minister, according to the magazine. “If you cover half of the river, what difference does it make?”
Mr. Zelensky said in his nightly address late Friday that Ukraine should be a country that “does not allow the world to divert its attention away from what is happening on the battlefield in Ukraine.”
Addressing the Shangri-La Dialogue on Saturday, he said that the global order would be threatened if Russia’s aggression were not met with consequences.
“It is on the battlefield in Ukraine that the future rules of this world are being decided,” he said. “Let us save the whole world from coming back to the times when everything was decided based on the so-called ‘right of might.’”
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Victoria Kim
The whole global order will be threatened if Russia’s aggression is not met with sufficient consequences, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said on Saturday.
“It is on the battlefield in Ukraine that the future rules of this world are being decided,” he said in a virtual speech to the annual Shangri-La Dialogue, a gathering of defense ministers and security officials in Singapore. “Let us save the whole world from coming back to the times when everything was decided based on the so-called right of might.”
He also warned about the ripple effects of Russia’s Black Sea blockade that is preventing Ukraine from exporting much-needed grain.
“The world will face an acute and severe food crisis and famine in many countries of Asia and Africa,” Mr. Zelensky said. “The shortage of foodstuffs will inexorably lead to political chaos, which can result in the falling of many governments and the ousting of many politicians.”
Lara Jakes and Edward Wong
WASHINGTON — Even before the start of the war in Ukraine, an international alliance to rally the world against a Russian invasion came together so quickly that President Biden later marveled at the “purpose and unity found in months that we’d once taken years to accomplish.”
Now, with the conflict in its fourth month, U.S. officials are facing the disappointing reality that the powerful coalition of nations — stretching from North America across Europe and into East Asia — may not be enough to break the looming stalemate in Ukraine.
With growing urgency, the Biden administration is trying to coax or cajole countries perceived by Washington as neutral in the conflict — including India, Brazil, Israel and the Gulf Arab states — to join the campaign of economic sanctions, military support and diplomatic pressure to further isolate Russia and bring a decisive end to the war. So far, few if any of them have been willing, despite their partnerships with the United States on other major security matters.
U.S. officials acknowledge the difficulties in trying to convince countries that they can balance their own interests with the American and European drive to isolate Russia.
“One of the biggest problems that we are facing today is the fence-sitter problem,” Samantha Power, the head of the U.S. Agency for International Development, said on Tuesday after giving a speech about the administration’s efforts to reinforce free speech, fair elections and other democratic systems against authoritarian leaders worldwide.
She said she was hopeful that Russian atrocities committed in Ukraine would persuade neutral states to join the coalition against Moscow, “given our collective interest in rules of the road that all of us would wish to see observed, and none of us would wish to see used against our citizens.”
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Maham Javaid
The new U.S. ambassador to Ukraine, Bridget A. Brink, said on Friday that she had met with Ukraine's prime minister, Denys Shmyhal, to discuss U.S. support for Ukraine. “With $7.5 billion in direct budget support on the way, we are committed to ensuring Ukraine stays strong,” she said on Twitter.
Emma Bubola
More than three months into a war that has ravaged Ukraine and its economy, the country’s banks are holding up, the head of the country’s banking association says.
“The economy is going through a shock contraction,” Olena Korobkova, chairwoman of the board at the Independent Association of the Banks of Ukraine, said Thursday.
But, she said, compared with what has happened in other conflicts, the banking situation in Ukraine is good. Banks, she said, are sufficiently capitalized, deposits are protected by the state and A.T.M.s are being refilled.
“The banking system is working, which is good news,” she said.
Vitaliy Vavryshchuk, the head of macroeconomic research at ICU, a Ukrainian investment bank, said that banks learned lessons after the 2014 crisis, when tensions with Russia spiked. Also thanks to regulations imposed by the National Bank of Ukraine, banks’ balance sheets were better prepared.
When the war started, Mr. Vavryshchuk said, Ukrainians initially rushed to take out their savings, but they were reassured about payments and withdrawals.
“There was no bank run,” he said. “The banking sector is operating very well, surprisingly well.”
Because of reforms enacted before the war and in response to the coronavirus pandemic, Ms. Korobkova said, a large share of banking activity takes place online, allowing Ukrainians to open a bank account at home without “risking your life.”
Still, in the country’s east, many businesses require payment in cash because of power cuts and because war has made working off the books much easier. Cash circulation has significantly increased, Ms. Korobkova said.
Recently, Ukraine has been forced to take tough steps to keep its economy afloat. The central bank has more than doubled its interest rate to slow inflation and the sharp fall of the currency.
Mr. Vavryshchuk said that he still expected the banks to endure significant losses, because companies have lost a lot of business, and many will be unable to repay their loans.
“Losses will be huge,” he said.
Maria Varenikova contributed reporting.
Maham Javaid
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in his nightly speech that he had spoken to British university students on Friday about what Ukrainian life would be like after the war. The dialogue made him realize that the students were “not indifferent to the war in Ukraine, that the lies about this war are noticeable and disgusting, but the truth is known, necessary and important,” he said, via Telegram.
Maham Javaid
Zelensky also said he had met with Ben Wallace, the British defense secretary, in Kyiv, the Ukrainian capital. He said they had talked about “how to stop Russian aggression, how to deprive it of offensive potential, what other supplies are needed for our army.” Very fierce fighting continues in the Donbas region.
Nicole Tung
Ivan Bondarenko, 11, practices kickboxing in the yard of his destroyed home in Novoselivka, Ukraine, on Friday, as his grandmother, Olga Navozenko, 64, was watching. Novoselivka, a village in northern Ukraine near the city of Chernihiv, was heavily shelled by Russian forces in March. Approximately 80 percent of the village’s residences were damaged or destroyed, and locals say their biggest challenge now is finding building materials they can afford to begin the reconstruction.
Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko
Yevgeny Shumilkin is going back to work on Sunday. To prepare, he pulled the familiar “M” off what had been his McDonald’s shirt and covered the “M” on his McDonald’s jacket with a Russian flag patch.
“It will be the same buns,” promised Mr. Shumilkin, who maintains the equipment at a restaurant in Moscow. “Just under a different name.”
McDonald’s restaurants are reopening in Russia this weekend, but without the Golden Arches. After the American fast-food giant pulled out this spring to protest President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, a Siberian oil mogul bought its 840 Russian stores. Because almost all of the ingredients came from inside the country, he said, the restaurants could keep on serving much of the same food.
The gambit might just work — underscoring the Russian economy’s surprising resilience in the face of the one of the most intense barrages of sanctions ever meted out by the West. Three and a half months into the war, it has become clear that the sanctions — and the torrent of Western companies voluntarily leaving Russia — have failed to completely dismantle the economy or set off a popular backlash against Mr. Putin.
Russia spent much of Mr. Putin’s 22 years in power integrating into the world economy. Unraveling business ties so large and so interwoven, it turns out, is not easy.
To be sure, the effects of the sanctions will be deep and broad, with the consequences only beginning to play out. Living standards in Russia are already declining, economists and businesspeople say, and the situation is likely to get worse as stocks of imports run low and more companies announce layoffs.
Some do-it-yourself efforts by Russia may fall short of Western standards. When the first post-sanctions model of the Lada Granta — a Russian sedan co-produced by Renault before the French automaker pulled out this spring — rolled off an assembly line at a plant near the Volga on Wednesday, it lacked airbags, modern pollution controls or anti-lock brakes.
But the economic decline is not as precipitous as some experts had expected it would be after the Feb. 24 invasion. Inflation is still high, around 17 percent on an annual basis, but it has come down from a 20-year peak in April. A closely watched measure of factory activity, the S&P Global Purchasing Managers’ Index, showed that Russian manufacturing expanded in May for the first time since the war began.
Behind the positive news is a combination of factors playing to Mr. Putin’s advantage. Chief among them: high energy prices, which are allowing the Kremlin to keep funding the war while raising pensions and wages to placate ordinary Russians. The country’s oil revenues are up 50 percent this year.
In addition, deft work by the Central Bank prevented a panic in the financial markets after the invasion and helped the ruble recover from its initial crash. Store shelves, for the most part, remain stocked, thanks to ample inventories and alternative import routes being established through countries like Turkey and Kazakhstan — and the fact that Russian consumers are buying less.
Even the new Lada Granta is less of a clunker than observers predicted: Despite shortages of foreign components, it will still come with power steering and power windows.
“Everything is not as bad as expected,” a Russian car website proclaimed.
The Russian economy’s survival is strengthening Mr. Putin’s hand by bolstering his narrative that Russia will stand tall in the face of the West’s determination to destroy it. He met with young entrepreneurs on Thursday in a town-hall-style event, his latest effort to show that even as he waged war, he was keen to keep the economy functioning and foreign trade moving. Even if the West will not do business with Russia, he insisted, the rest of the world will.
“We are not going to have a closed economy,” Mr. Putin told a woman asking about the effects of sanctions. “If someone tries to limit us in something, they are limiting themselves.”
For the rich, luxury goods and iPhones are still widely available, but more expensive, ferried into Russia from the Middle East and Central Asia. The poor have been affected by rising prices, but they will benefit from a 10 percent increase in pensions and the minimum wage that Mr. Putin announced last month.
Those most affected by the economic upheaval are in the urban middle class. Foreign goods and services are now harder to come by, Western employers are pulling out and travel abroad is becoming difficult and prohibitively expensive.
But Natalya V. Zubarevich, an expert in social and political geography at Moscow State University, notes that many middle-class Russians have no choice but to adapt to a lower standard of living: At least half of the Russian middle class, she estimates, works for the state or for state-owned enterprises.
“Sanctions are not going to stop the war,” Ms. Zubarevich said in a phone interview. “The Russian public will bear it and adapt because it understands that it has no way to influence the state.”
Chris Weafer, a macroeconomic consultant who has long focused on Russia, published a note to his clients last week, saying that “some of our previous assumptions were wrong.” Inflation, and the economy’s contraction, turned out to be less severe than expected, the note said. His firm, Macro-Advisory Eurasia Strategic Consulting, revised its forecast to show a smaller decline in gross domestic product this year — 5.8 percent rather than 7 percent — while also forecasting a recession lasting into next year.
In a phone interview, Mr. Weafer described Russia’s economic future as “more dull, more debilitating,” with lower incomes, but with basic goods and services still available. A major juice company, for instance, warned customers that its boxes would soon all be white because of a shortage of imported ink.
“The economy is now moving into almost a stagnant phase where it can avoid a collapse,” he said. “It’s a more basic level of economic existence, which Russia can continue for quite some time.”
On Friday, with inflation stabilizing, Russia’s Central Bank reduced its key interest rate to 9.5 percent — the level before the invasion. On Feb. 28, the bank had raised it to 20 percent to try to head off a financial crisis. The ruble, after plummeting in value in the days after the invasion, is now trading at four-year highs.
One reason for the ruble’s unexpected strength is that global energy demand surged coming out of the pandemic. In June alone, the Russian government is expecting a windfall of more than $6 billion because of higher-than-expected energy prices, the Finance Ministry said last week.
At the same time, Russian consumers have been spending less — further propping up the ruble and giving Russian companies time to set up new import routes.
Russian officials acknowledge, however, that the most difficult times for the economy may still be to come. Elvira Nabiullina, the central bank head, said on Friday that while “the effect of sanctions has not been as acute as we feared at the beginning,” it would be “premature to say that the full effect of sanctions has manifested itself.”
For example, it remains unclear how Russian companies will be able to obtain microchips used in a wide variety of goods. At Mr. Putin’s meeting with entrepreneurs, one developer said he was “very concerned about our microelectronics.”
Mr. Putin cut in: “Me too. Honest.”
The ties binding Russia’s economy to the West, now coming undone, go back decades — sometimes more than a century. Aeroflot, the national carrier, acquired scores of new Boeing and Airbus jets and styled itself as a convenient transit airline for people traveling between Europe and Asia. In the Ural Mountains, a factory worked with Siemens, the German manufacturing giant, to produce modern trains to replace rusting Soviet stock.
Banned from using European airspace, Aeroflot is now focusing on domestic routes and working to switch to Russian planes — a process that will take years. Siemens, which built telegraph lines across the Russian Empire in the 1850s and helped bring the country into the industrial era, announced last month it was pulling out of Russia.
“Sanctions suffocate the economy, which doesn’t happen all at once,” said Ivan Fedyakov, who runs Infoline, a Russian market consultancy that advises companies on how to survive under the current restrictions. “We have felt only 10 to 15 percent of their effect.”
But when it comes to food, at least, Russia is more prepared. When McDonald’s opened in the Soviet Union in 1990, the Americans had to bring in everything. Soviet potatoes were too small to make fries, so they had to acquire their own russet potato seeds; Soviet apples did not work for the pie, so the company imported them from Bulgaria.
But by the time McDonald’s pulled out this year, its Russian stores were getting almost all of their ingredients from Russian suppliers. So when McDonald’s, which employed 62,000 workers in Russia, announced in March that it was suspending operations because it could not “ignore the needless human suffering unfolding in Ukraine,” one of its Siberian franchisees, Aleksandr Govor, was able to keep his 25 restaurants open. Last month, he bought the entire Russian business of McDonald’s for an undisclosed sum.
On Sunday — Russia Day, a patriotic holiday — he will reopen 15 stores, including the former flagship McDonald’s on Moscow’s Pushkin Square, the place where, in 1990, thousands of Soviets famously lined up for a taste of the West. The chain will operate under a still-to-be-disclosed new brand, though the new logo has been unveiled, said to represent a hamburger and French fries.
The hash browns will go by a Russian name, according to a menu leaked to a Russian tabloid. And, since the secret sauce is proprietary, there will be no Big Mac on offer.
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Aurelien Breeden
France said on Friday that it was “extremely concerned” after two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces were sentenced to death by a court in Russian-occupied territory. The French Foreign Ministry said in a statement that the three men had been subjected to a “sham trial” and that they should be “treated in accordance with international humanitarian law.”
Jim McKinley
The British defense secretary, Ben Wallace, paid an unannounced visit to the Ukrainian capital on Friday and met with President Volodymyr Zelensky, who again made a case for the United Kingdom to provide Ukraine with more heavy weaponry, Zelensky’s office said. Wallace’s office said the meeting “focused on the U.K. continuing to provide operationally effective lethal aid that meets the current and future threats facing Ukraine.”
Michael Schwirtz and Marc Santora
While a lack of weapons, ammunition and equipment hampers the Ukrainian military, there are signs that a partisan insurgency is growing in potency, allowing Ukrainian forces to deliver deadly strikes on Russian-controlled territory even in areas where it is dangerous and sometimes impossible to commit troops.
This week, partisan scouts working for Ukraine’s military behind enemy lines directed artillery attacks on two Russian bases in the occupied Kherson region that killed scores of enemy soldiers, according to a senior Ukrainian military official with knowledge of the attacks.
In one episode this week, the scouts approached a Russian army installation in the village of Chkalove, and discovered many foreign fighters stationed at the base along with Russian soldiers and heavy weaponry, the senior official said. They fed the coordinates for the base to a Ukrainian artillery unit stationed about 12 miles away.
The Ukrainians then pulverized the base with shells, killing scores of fighters just after midnight on Thursday, said the senior official, who spoke on the condition of anonymity to discuss sensitive military operations.
Later that day, scouts directed another artillery attack, this time on a resort complex in Stara Zburivka, near the mouth of the Dnipro River, killing dozens of enemy soldiers, including two generals, the senior official said. One of the generals was from the Russian army and another from the domestic intelligence service, the F.S.B., the official said.
The scouts are local partisans who aid the Ukrainian military on Russian-occupied territory. They might be former soldiers or simply civilians gathering information like the location of enemy units. They can be men pushing potato carts, or farmers, or a grandmother with a cellphone.
Ukrainian partisans have claimed credit for attacking Russian trains; targeting Russian proxies appointed to local government administrations; killing Russian soldiers; and supporting Ukrainian military efforts. Their support can prove crucial, both in southern Ukraine where Russia has captured territory, and in the east where Ukraine finds itself outgunned and fighting to hold onto its land.
Details of the two attacks this week could not be independently verified. The Ukrainian military did not immediately respond to a request for comment. Neither did the Russian foreign ministry.
The strike in Chkalove was near an area of active fighting in Ukraine’s south. To determine the number of dead, spotters counted body bags as they were loaded onto rescue vehicles, the senior official said.
The death toll in the strike was apparently so high because the shells struck a cache of munitions, sparking an explosion and a blaze that burned for six hours early Thursday morning, the official said.
The official said that before the attack, the partisans approached some of the foreign fighters and after trying to speak with them, surmised that they were Arab. The foreign fighters appeared to be living in tents near buildings occupied by Russian troops, the official said. He said they were possibly part of a contingent of Syrian troops that arrived in Russia three weeks ago.
It has long been rumored that Syrian fighters would join Russia’s fight in Ukraine, but there has been no official confirmation of this.
The exact shape and size of the insurgency in southern Ukraine is unclear and the resistance to Russian occupation can come in many forms — from helping direct attacks on enemy forces in coordination with the Ukrainian military to posting leaflets on street corners to demoralize the occupiers.
Valeurs Actuelles
Législatives : Azelma Sigaux, symbole de la radicalité et des fragilités de la Nupes
La fille de Jacky Sigaux, ancien régisseur de Dieudonné, est candidate en Haute-Loire. Des engagements radicaux et des soupçons d’antisémitisme fragilisent sa candidature et, à travers elle, la Nupes.
Certaines candidatures fragilisent la jeune Nupes. L’alliance des partis de gauche a donné son investiture à certaines personnalités au profil particulier, comme celle de Taha Bouhafs qui s’est retiré récemment. Cette fois, c’est au tour d’Azelma Sigaux, porte-parole du parti Révolution Écologique pour le Vivant (REV), écrivaine et candidate Nupes aux législatives dans la 2ème circonscription de Haute-Loire, d’être sous le feu des projecteurs.
Elle se définit sur son site comme n’ayant qu’un objectif, « participer à la construction d’un monde meilleur ». Pour cela, elle devient tout d’abord porte-parole du collectif Animalistes43 puis intègre la REV en 2018. En parallèle, comme elle le montre sur sa chaine youtube, elle est activiste au sein des Gilets jaunes où elle n’a de cesse de prôner la convergence des luttes. Luttes qui la mènent aujourd’hui à la course aux législatives. Au-delà de l’engagement politique, Azelma Sigaux rappelle que son combat passe également par l’écriture, elle publie en effet de nombreux ouvrages, notamment Absurditerre (FARALONN) ou encore Les silencieux n’en pensent pas moins (FARALONN). Cette passion de l’écriture lui vient de son enfance. Elle insiste, toujours sur son site, venir d’une famille d’artistes. Ils sont les fondateurs du théâtre du Café de la Gare, « connu pour un esprit profondément anarchique »rappelle-t-elle.
Un père qui dérange
Ce que la jeune candidate ne précise pas — et qui fait grincer des dents de nombreux habitants de sa circonscription et internautes — c’est que son père, Jacky Sigaux, est surtout connu pour avoir été le régisseur de Dieudonné, humoriste condamné pour antisémitisme. Azelma traîne cette filiation comme un boulet au pied, et ce depuis 2017, lorsque, encore simplement écrivaine, elle remercie Dieudonné pour une promotion de son livre. « Merci Dieudo ! Mon 2ème bouquin sort en juin, mais le premier ferait un bon cadeau Noël à tes fans, jeunes et moins jeunes 😉 » peut-on alors lire dans un de ses commentaires. Bien que supprimé depuis, le message au ton familier et l’allusion à tous les « fans, jeunes et moins jeunes » de l’homme condamné pour antisémitisme et appel à la haine, font ressortir son passé. Son père, au-delà d’être un proche de l’humoriste, est aussi connu pour avoir joué un prisonnier des camps de la mort dans les spectacles de Dieudonné. Qui plus est, il était avec lui sur scène lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité et de l’insolence » au négationniste Robert Faurisson.
Bien sûr, pas question d’imputer à un enfant les erreurs de ses parents. Mais si les critiques ne tarissent pas à son encontre, c’est qu’Azelma ne semble pas vouloir rompre avec ce passé. Dans une lettre ouverte publiée sur son site en « réponse aux polémiques » le 12 septembre 2019, on peut y lire que, si Dieudonné a mis en valeur lors d’un spectacle Robert Faurisson connu pour son négationnisme, lui ne le serait pas, car ces écrits « sont écologistes, anticapitalistes et pacifistes. » Elle remercie Dieudonné et propose son livre à ses fans ? Ce serait uniquement par courtoisie. Elle concède cependant ne plus aller voir ses spectacles. Enfin, sa présence pour la promotion d’un de ses livres, sur la chaîne YouTube de TeddyboyRSA, ancien membre d’Égalité et Réconciliation (l’association d’Alain Soral), aurait juste été une « belle opportunité ».
Autant d’excuses en demi-teinte qui ne convainquent pas grand monde dans son propre camp. C’est ainsi qu’elle est écartée du Monde Libertaire, hebdomadaire de la Fédération Anarchiste chez qui elle était chroniqueuse. Dans un communiqué, ils affirment que « [la lettre ouverte publiée par Azelma] n’a pas permis de répondre aux questionnements », et « qu’elle ne prend aucune distance avec les choix politiques de [son père] ». Enfin, beaucoup lui reprochent ses passages à RT France, ou encore « son manque de mise à distance avec les sphères complotistes et racistes » comme on peut le lire dans la déclaration du journal antifasciste.
Des engagements radicaux
Au-delà des critiques “familiales”, c’est le profil militant de la candidate investie qui embarrasse. Il faut lui reconnaître un engagement réel et total. Son parti d’origine, le REV, est de gauche “radicale”, fondé par Aymeric Caron, personnalité régulièrement au cœur de polémiques pour ses prises de positions très, voire trop, à gauche — en 2017, le “mentor” de la candidate, écrivait dans un essai repris sur C à vous : « Le citoyen inculte et irresponsable n’aura plus voix au chapitre. Personne ne pourra plus participer à la vie de la communauté sans avoir apporté les preuves qu’il en est digne. À cet effet, un permis de voter sera instauré. »
Le parti se revendique antispéciste et pour une écologie totale. Il regrette dans un texte sur sa page de présentation que EELV ait perdu toute crédibilité. Un long texte cite ensuite l’ensemble des faiblesses et défauts d’EELV – ils sont pourtant aujourd’hui supposément alliés au sein de la Nupes. En phase avec cette origine radicale, qui contraste avec le PS ou EELV, il convient de rappeler que la Fédération Anarchiste se revendique de groupes “antifa”. Plusieurs publicités pour rejoindre les groupuscules d’extrême gauche sont disponibles dans leurs articles – preuve en est de la radicalité idéologique de la candidate.
Un profil particulier au point d’éprouver une certaine difficulté à rassembler les familles de la gauche de sa circonscription. « Nous avons décidé de ne pas faire campagne pour elle. Cette candidate a été imposée sans aucune concertation avec les gens de terrain en Haute-Loire, c’est dommage », affirme à l’Éveil de la Haute-Loire, André Chapaveire, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste. Est pointé du doigt l’engagement de la candidate au sein des Gilets jaunes locaux. Ils sont tristement célèbres pour l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay du 1er décembre 2018. Si Azelma Sigaux n’a pas été inquiétée, elle a fait récemment parler d’elle lors d’une émission sur la plate-forme de streaming Twitch pour avoir mis en cause la responsabilité des forces de l’ordre dans ce tragique évènement. À cette occasion le préfet de Haute-Loire condamne les propos de Azelma Sigaux : « Les amalgames et les confusions opérés dans ses propos relatifs aux événements du 1er décembre 2018 constituent des contre-vérités qui visent à jeter le discrédit sur les forces de la direction départementale de la sécurité publique de Haute-Loire. »
Autre séquence à charge, elle appelle le 8 décembre de la même année, sur LCI, les personnes de toutes sensibilités à rejoindre les Gilets jaunes, elle ajoute : « on s’en fiche que vous soyez même racistes » – “parfaitement compatible” avec le discours très antiraciste de la gauche décolonialiste. Enfin, comme le rapporte l’Éveil de la Haute-Loire, l’inquiétude pour les militants de gauche vient aussi des prises de position de la candidate contre l’agriculture et la chasse. « Dans notre département, ce sont des choses qui ne passent pas », glisse un élu. La Nupes malgré une volonté de rassemblement, semble éprouver des difficultés à restreindre une grande radicalité. Certains de ses propres candidats deviennent des armes pour ses opposants.
France24 - Monde
Le "Sommet des Amériques" se conclut avec un partenariat sur l'immigration et un bilan mitigé
Publié le : 11/06/2022 - 09:00
FRANCE 24
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Qualifiée "d'historique" par Joe Biden en clôture, vendredi, du "Sommet des Amériques", la "Déclaration de Los Angeles" doit permettre d'harmoniser la lutte contre l’immigration clandestine dans les vingt pays signataires. Le grand rendez-vous diplomatique, censé ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les États-Unis et ses voisins du Sud, s'achève sur un bilan mitigé.
Vingt pays ont lancé vendredi 10 juin un partenariat sur l'immigration en Amérique latine, sous la houlette des États-Unis et en conclusion d'un "Sommet des Amériques" marqué par plus de frictions que d'annonces concrètes ou spectaculaires.
"Aucun pays ne doit être laissé" seul face aux mouvements de population croissants qui voient des milliers de personnes tenter de passer la frontière entre le Mexique et les États-Unis, fuyant la misère et l'insécurité, a dit le président américain Joe Biden vendredi.
Se tenant avec les autres signataires de la "Déclaration de Los Angeles", tous alignés devant une rangée de drapeaux, le président américain a affirmé que l'immigration "sûre" et "légale" bénéficiait au développement économique. Mais il a également jugé qu'il fallait "protéger les frontières" contre les entrées illégales, avec "humanité".
Joe Biden veut poser le principe d'une "responsabilité partagée" entre États sur un sujet qui lui vaut des attaques constantes de la droite américaine.
La "Déclaration de Los Angeles" recouvre divers engagements ou rappels d'engagements passés, en termes d'accueil de migrants et de régulation des flux, mais n'a pas de dimension contraignante.
Le texte, diffusé par la Maison Blanche, a été signé par l'Argentine, La Barbade, le Bélize, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Equateur, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, la Jamaïque, le Mexique, les Etats-Unis, le Panama, le Paraguay, le Pérou et l'Uruguay.
Joe Biden a espéré vendredi que "d'autres pays verront le potentiel" de ce partenariat qu'il a qualifié d'"historique".
>> À voir : L'immigration, le défi de Joe Biden
Embarras diplomatique
Dans ce cadre, les États-Unis vont accueillir 20 000 réfugiés venus d'Amérique latine en 2023 et 2024, soit, selon l'exécutif américain, le triple du nombre de réfugiés accueillis en 2022.
La Maison Blanche a aussi annoncé une enveloppe de 314 millions de dollars d'aide humanitaire à destination surtout des migrants vénézuéliens. Plus de six millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, en proie à une très grave crise économique et sociale.
Néanmoins selon les informations dont dispose Washington, le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro et l'opposition emmenée par Juan Guaido ont "l'intention" de reprendre un dialogue politique, a fait savoir vendredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Ce dernier a répété que les États-Unis étaient "vraiment prêts à soutenir" tout effort de dialogue, et laissé entendre que des résultats positifs amèneraient à revoir les sanctions prises contre Caracas.
Ni le Venezuela, ni Cuba ni le Nicaragua n'ont été conviés par Washington au sommet, ce qui a suscité de vives critiques de certains dirigeants et le boycott pur et simple du président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador.
Le "Sommet des Amériques", lancé en 1994 à Miami et qui ne s'était plus tenu aux États-Unis depuis, est censé célébrer une nouvelle ère dans les relations sur le continent, notamment après les accrochages ayant marqué la présidence de Donald Trump. Mais il se conclut, pour les Américains, sur un bilan mitigé.
Joe Biden a ainsi connu un vrai moment d'embarras diplomatique jeudi quand le Premier ministre du Bélize puis le président argentin l'ont critiqué au sujet de l'absence de Cuba et du Venezuela, en pleine séance plénière, et alors qu'il était assis à quelques mètres.
Le chef de l'État américain a fait bonne figure, applaudissant toutes les interventions, même les plus critiques, et serrant la main des dirigeants concernés à leur descente de l'estrade. Il a assuré que sur le fond, "l'unité" était de mise avec les pays du continent.
"Made in China"
Et vendredi, il a pu se réjouir des satisfecit du Mexique et du Brésil, qui ont semblé vouloir terminer sur une note positive.
Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a ainsi salué des résultats "très positifs". Il a remplacé le président Andrés Manuel López Obrador, qui s'est retiré pour protester contre l'exclusion de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua, que Washington accuse de ne pas respecter les règles démocratiques et les droits de l'homme.
Marcelo Ebrard a insisté pour une réforme de l'Organisation des États américains (OEA) afin d'éviter ce genre d'exclusions lors des prochaines réunions. "Un nouvel accord est proposé aux États-Unis et le début d'une nouvelle étape dans la relation entre les Amériques", a déclaré le ministre mexicain.
Quant au président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, avec qui les sujets de frictions ne manquent pas, il a qualifié de "fantastique" son face-à-face de la veille avec Joe Biden et a tenu des propos conciliants sur l'environnement, assurant que le Brésil pouvait développer son agriculture tout en préservant l'Amazonie.
"Nous sommes les deux plus grandes démocraties dans l'hémisphère. Il est logique pour nous de continuer à travailler ensemble et de chercher des moyens d'approfondir notre partenariat", a dit de son côté Antony Blinken, qualifiant la rencontre de "constructive."
Les États-Unis s'inquiètent de l'influence croissante de la Chine sur une région qu'ils ont toujours considérée comme leur pré carré, et de la dépendance commerciale très forte de tous les pays, eux compris, envers Pékin.
Mais l'administration Biden a fait clairement comprendre qu'elle ne suivrait pas l'exemple chinois, synonyme de gros investissements et de grands projets d'infrastructures en Amérique latine.
Une anecdote est venue rappeler l'omniprésence de la Chine, dont le nom n'a été que très peu évoqué à Los Angeles, publiquement du moins. La Chambre de commerce américaine a ainsi distribué en marge du sommet un sac bleu rempli de cadeaux censés promouvoir l'industrie américaine. Mais contenant entre autres une gourde et des lunettes de soleil... "Made in China".
Avec AFP
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Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique
Sommet des Amériques : en ouverture, Joe Biden défend la démocratie sur le continent
Exclu du Sommet des Amériques, le président vénézuélien se rend en Turquie
France24 - Monde
En Bolivie, l'ex-présidente Jeanine Añez condamnée à 10 ans de prison
Publié le : 11/06/2022 - 09:53Modifié le : 11/06/2022 - 10:00
FRANCE 24
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Accusée d'avoir participé à un coup d'État contre son prédécesseur, Evo Morales, l'ancienne présidente de la Bolivie, Jeanine Añez, a été condamnée, vendredi, par le tribunal de première instance de La Paz, à 10 ans de prison. Quasiment inconnue jusqu'à son arrivée au pouvoir, cette avocate de formation s'était proclamée présidente intérimaire du pays andin en novembre 2019.
Jeanine Añez, qui était devenue présidente par intérim de la Bolivie fin 2019, juste après la démission d'Evo Morales, a été condamnée à dix ans de prison, accusée d'avoir participé à un coup d'État contre son prédécesseur.
Le tribunal de première instance de La Paz a décidé vendredi 10 juin d'une "condamnation" à une "peine de 10 ans" d'emprisonnement, trois mois après le début du procès et 15 mois après son placement en détention provisoire.
Les anciens chefs des forces armées, William Kalimán, et de la police, Yuri Calderón, tous deux en fuite, ont écopé de la même peine.
Jeanine Añez, âgée de 54 ans, a été condamnée coupable de "manquement au devoir" et "décisions contraires à la Constitution et aux lois". Elle est accusée d'avoir accédé à la présidence de manière anticonstitutionnelle en novembre 2019, après la démission d'Evo Morales (2006-2019), sur fond de manifestations de masse liées à de présumées fraudes électorales dénoncées par l'Organisation des États américains (OEA).
Elle avait annoncé qu'elle ferait appel d'une éventuelle condamnation : "Nous n'en resterons pas là, nous irons devant la justice internationale".
L'ancienne cheffe de l'État doit par ailleurs encore être jugée lors d'un second procès pour "sédition, soulèvement armé et génocide" lorsqu'elle était présidente par intérim. L'accusation de génocide fait suite à des plaintes de familles de victimes de la répression menée par les forces de l'ordre fin 2019 dans des fiefs de Evo Morales, qui a fait 22 morts selon un groupe d'experts indépendants.
Lors de sa dernière déclaration, cette femme de droite avait affirmé que le tribunal avait "exclu" des preuves permettant de démentir un renversement de Evo Morales.
Quasiment inconnue jusqu'à son arrivée au pouvoir, cette avocate de formation et ex-présentatrice de télévision s'était proclamée présidente intérimaire du pays andin le 12 novembre 2019, deux jours après la démission du président Morales.
À l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, au cours de laquelle Evo Morales briguait un quatrième mandat, et de la confusion qui avait entouré les résultats le donnant vainqueur, l'opposition avait crié à la fraude. Une explosion de violence avait suivi le scrutin, finalement annulé.
Grève de la faim
Deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez avait pris ses fonctions, Bible en main et ceinte de l'écharpe présidentielle, à la faveur d'une vacance de pouvoir provoquée par les démissions en chaîne de Evo Morales et de ses successeurs constitutionnels. Le tribunal constitutionnel avait validé son élection.
Le premier chef de l'État indigène, alors réfugié au Mexique avant de fuir en Argentine, avait dénoncé "le coup d'État le plus astucieux et le plus odieux de l'histoire".
Le gouvernement "m'accuse d'avoir participé à un coup d'État qui n'a jamais eu lieu", avait réagi Jeanine Añez peu avant son arrestation en mars 2021 à Trinidad, dans la région de Beni, dans le nord-est, où elle est née le 13 juin 1967 et où elle résidait depuis son départ du pouvoir.
Elle avait ensuite entamée en détention une grève de la faim, affirmant être une "prisonnière politique".
"J'ai assumé la présidence de la Bolivie sans la demander, sans la rechercher et encore moins l'attendre (...) avec pour seule mission d'organiser des élections et de pacifier le pays en crise", avait-elle déclaré peu avant l'ouverture de son procès début février.
Sénatrice depuis 2010 et militante d'un parti minoritaire, Unidad Democratica (Unité démocratique), elle avait été élue deuxième vice-présidente du Sénat en vertu de la tradition voulant que tous les groupes soient représentés.
À la tête du gouvernement intérimaire de novembre 2019 à novembre 2020, elle avait promis dès sa prise de fonction de convoquer des élections générales "au plus vite" dans un délai de quelques mois, mais le scrutin avait dû être reporté à plusieurs reprises, notamment en raison de la pandémie de Covid-19.
Contre sa promesse, elle avait finalement annoncé sa candidature à la présidentielle de 2020, suscitant des critiques de ses adversaires de gauche, mais aussi de ses propres alliés à droite.
Elle avait fini par renoncer face à des sondages peu favorables qui la plaçaient en quatrième position très loin derrière le candidat de gauche et dauphin de Evo Morales, Luis Arce.
Face à la victoire dès le premier tour de ce dernier en octobre 2020, elle avait immédiatement reconnu la défaite de son camp.
Candidate au poste de gouverneur de Beni lors d'élections locales, elle avait échoué à se faire élire.
Avec AFP
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En 2020, l'Amérique latine plus polarisée que jamais
Bolivie : l'ex-présidente par intérim Jeanine Añez arrêtée pour "sédition"
En Bolivie, la présidente par intérim rejette une demande d'amnistie pour Evo Morales
France24 - World
EU to finalise position 'next week' on Ukraine's ambitions to join
Issued on: 11/06/2022 - 08:14
FRANCE 24
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EU Commission President Ursula von der Leyen said Saturday her executive will "by the end of next week" finalise its opinion on whether Ukraine should be a candidate country to join the EU. Meanwhile, Ukraine reiterated its pleas to Western countries for faster weapons deliveries and humanitarian aid as Russia said it had shot down three Ukrainian war planes. Read FRANCE 24's liveblog to see how the day's events unfolded. All times are Paris time ‘GMT+2).
8:09pm: Germany's Scholz to travel to Kyiv with Macron and Draghi before G7
German Chancellor Olaf Scholz will travel to Kyiv with his counterparts from France and Italy before the Group of Seven summit at the end of June, Bild am Sonntag reported on Saturday.
The newspaper cited French and Ukrainian government sources. The press office for the German government did not immediately respond to a Reuters request for comment.
6:19pm: Shelling of Severodonetsk plant causes oil leak and fire, governor says
Russian shelling of the Azot chemical plant in Ukraine's frontline city of Severodonetsk caused a powerful fire to break out after a leak of tonnes of oil, regional governor of Serhiy Gaidai said on Saturday.
Speaking on national television, Gaidai did not say if the fire at the plant, where hundreds of civilians are sheltering, had been extinguished.
He said there was non-stop fighting in Severodonetsk, a small city in the Luhansk region that has become the focus of Russia's advance in eastern Ukraine.
5:07pm: 'EU Commission expected to recommend Ukraine's candidacy'
"Ursula von der Leyen made an unannounced visit to the Ukrainian capital this Saturday and she assured Volodymyr Zelensky that Ukraine would get an answer [...] by the end of next week," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reported from Kyiv.
"EU leaders are due to meet on the 17th of June ahead of an upcoming summit on the 23rd and 24th of June. Now the EU Commission is expected to recommend Ukraine's candidacy to join the EU - but that is just a preliminary step; there are many more along the road. Notably, all 27 member states would need to agree on Ukraine becoming a candidate and we know that already there have been divisions among EU member states."
4:42pm: Russia using more deadly weapons in war, say Ukraine, UK
Ukrainian and British officials warned Saturday that Russian forces are relying on weapons able to cause mass casualties as they try to make headway in capturing eastern Ukraine and fierce, prolonged fighting depletes resources on both sides.
Russian bombers have likely been launching heavy 1960s-era anti-ship missiles in Ukraine, the U.K. Defense Ministry said. The Kh-22 missiles were primarily designed to destroy aircraft carriers using a nuclear warhead. When used in ground attacks with conventional warheads, they “are highly inaccurate and therefore can cause severe collateral damage and casualties,” the ministry said.
Both sides have expended large amounts of weaponry in what has become a grinding war of attrition for the eastern region of coal mines and factories known as the Donbas, placing huge strains on their resources and stockpiles. Russia is likely using the 5.5-tonne (6.1-ton) anti-ship missiles because it is running short of more precise modern missiles, the British ministry said.
3:49pm: French plans to help unblock Odesa port raise more questions than answers
Odesa port was "built originally at the turn of the 18th and 19th century by French architects to deliver an amazing supply of grain to all of Europe", noted Oleg Kobtzeff, an Eastern Europe specialist at the American University in Paris.
With regard to ambitions to unblock the port, "neither FRANCE 24, nor myself, nor most of us, know exactly how to interpret the AFP news release that [the French government] wants to go through the blockade. Apparently, it would be tolerated by Putin, from what the news release is saying," Kobtzeff continued.
"Is Putin going to be nice enough, quote unquote, to let civilian cargoes go through? And anyaway who exactly is going to get rid of mines that are blockading the seaport of Odesa? Or is it going to be French military vessels that are going to go through and are going to try and pass the blockade, which could escalate the conflict tremendously?"
2:48pm: EU to finalise advice 'next week' on Ukraine's ambitions to join
EU Commission President Ursula von der Leyen said Saturday her executive will "by the end of next week" finalise its opinion on whether Ukraine should be a candidate country to join the EU.
"The discussions today will enable us to finalise our assessment by the end of next week," she told Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv during a surprise visit.
2:10pm: Family of British man facing the death penalty in Donbas call for his release
The family of British man Shaun Pinner who has been sentenced to death by a court by Russian proxy authorities in Donbas have spoken of their devastation at the news and requested he is exchanged or released.
"Firstly, our whole family is devastated and saddened at the outcome of the illegal show trial by the so-called Donetsk People’s Republic," the family said in a statement.
"Shaun should be accorded all the rights of a prisoner of war according to the Geneva Convention and including full independent legal representation. We sincerely hope that all parties will co-operate urgently to ensure the safe release or exchange of Shaun."
1:43pm: Ukraine in control of Severodonetsk plant sheltering hundreds, governor says
Ukraine remains in control of the Azot chemical plant in Severodonetsk where hundreds of civilians are sheltering, the region's governor said on Saturday, after a Russia-backed separatist claimed 300-400 Ukrainian fighters were also trapped there.
"The information about the blockade of the Azot plant is a lie," Serhiy Gaidai, governor of the Luhansk region partially controlled by pro-Russian separatists, said on the Telegram messaging app.
"Our forces are holding an industrial zone of Severodonetsk and are destroying the Russian army in the town," he wrote. Ukraine has said some 800 people were hiding in several bomb shelters underneath the Azot plant.
1:27pm: Up to 300,000 tonnes of grain in destroyed warehouses, Ukraine minister says
Up to 300,000 tonnes of grain may have been stored in warehouses that Kyiv says were destroyed by Russian shelling last weekend, deputy agriculture minister Taras Vysotskyi said on Saturday.
Speaking on national television, Vysotskyi said, according to records, at the start of the war on February 24 the warehouses at one of Ukraine's largest agricultural commodities terminals in the Black Sea port of Mykolaiv held 250,000-300,000 tonnes of grain, mainly wheat and corn.
11:36am: Zelensky warns of "acute" food crisis due to blockade, says Ukraine will "prevail in this war"
Ukraine's President Volodymyr Zelenskiy said on Saturday that his country would "definitely prevail in this war that Russia has started".
Speaking from an undisclosed location in Kyiv, Zelenskiy told delegates at the Shangri-La Dialogue in Singapore that his country was unable to export enough food because of a Russian blockade, and that the world would face "an acute and severe food crisis and famine."
11:21am: Russia says it has shot down three Ukrainian war planes
The Russian Defence Ministry said on Saturday that its air defence forces had shot down three Ukrainian war planes.
The Russian military shot down two MIG-29 planes in the Mikolayiv region and one Su-25 fighter jet in the Kharkiv region, the ministry said in a statement.
There was no immediate comment from Ukraine.
11:10am: EU chief to discuss Ukraine’s EU membership with Zelensky
EU chief Ursula von der Leyen visited Ukraine on Saturday to discuss with President Volodymyr Zelensky his country's bid to get candidacy status to join the European Union.
"With President Zelensky I will take stock of the joint work needed for reconstruction and of the progress made by Ukraine on its European path," von der Leyen tweeted on arrival in Kyiv.
10:15am: Ukraine pleads for more weapons for battle in the east
Ukraine pleaded to Western countries for faster deliveries of weapons as better-armed Russian forces pounded the east of the country, and for humanitarian support to combat growing outbreaks of deadly diseases. FRANCE 24”s Catherine Norris Trent reports from Kyiv.
08:50am: Ukraine pleads for faster deliveries of weapons
Ukraine pleaded to Western countries for faster deliveries of weapons as better-armed Russian forces pounded the east of the country, and for humanitarian support to combat growing outbreaks of deadly diseases.
In Severodonetsk, the small city that has become the focus of Russia's advance in eastern Ukraine and one of the bloodiest flashpoints in a war well into its fourth month, further heavy fighting was reported.
The war in the east, where Russia is focusing its attention, is now primarily an artillery battle in which Kyiv is severely outgunned, Ukrainian officials say.
08:15am: French experts collect evidence of possible war crimes in Chernihiv
Weapons experts from France are helping their Ukrainian counterparts collect evidence of possible Russian war crimes in the northern region of Chernihiv, Ukraine’s prosecutor general said on Friday.
The French Gendarmerie's experts, including specialists in drone modelling, ballistics and weapons of mass destruction, have been collecting evidence at sites of destruction from Russian shelling.
They replaced group of gendarmerie forensic experts who arrived in mid-April to help establish what happened in Bucha, near Kyiv, where the killing of many civilians provoked a global outcry.
07:54am: Zelensky didn't want to hear US warnings, Biden says
US President Joe Biden said Friday that his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky "didn't want to hear" American warnings ahead of Russia's invasion of his country. "I know a lot of people thought I was exaggerating," Biden said at a fundraising reception in Los Angeles, referring to his forewarning of the possibility of a Russian attack.
"But I knew we had data to sustain (the assessment)," he added in front of reporters.
"(Russian President Vladimir Putin) was gonna go into the border. And there was no doubt, and Zelensky didn't want to hear it, nor did a lot of people. I understand why they didn't want to hear it, but he went in."
The United States began raising the alarm over Russia's preparations for an invasion of Ukraine well before Putin announced the "special operation" against the country on February 24.
(FRANCE24 with REUTERS and AFP)
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As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blocade
As it happened
Ukraine’s Interior Minister says Kyiv is in ‘no danger’ but prepared
Talking Europe
EU 'working very hard' to export grain from Ukraine amid food crisis, ambassador says
France24 - World
Australia announces compensation deal with France for scrapped submarine contract
Issued on: 11/06/2022 - 07:12
NEWS WIRES
FRANCE 24
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Australia unveiled a massive compensation deal with French submarine maker Naval Group Saturday, ending a contract dispute that soured relations between Canberra and Paris for almost a year.
Prime Minister Anthony Albanese said the French firm had agreed to a "fair and an equitable settlement" of 555 million euros (US$584 million) for Australia, ending a decade-old multi-billion-dollar submarine contract.
The deal draws a line under a spat that derailed relations between both countries and threatened to torpedo talks on an EU-Australia trade agreement.
In September 2021, then-Australian prime minister Scott Morrison abruptly ripped up the French contract to build a dozen diesel-powered submarines.
>> Perception that France is ‘too soft’ on China fed Australia submarine dispute
He also stunned Paris by announcing a secret deal to buy US or British nuclear-powered submarines, a major shift for a country with little domestic nuclear capability.
The decision drew fury from French President Emmanuel Macron, who publicly accused Morrison of lying and recalled his ambassador from Australia in protest.
Relations were on ice until this May when Australia elected centre-left leader Albanese.
Since coming to office, Albanese has rushed to fix strained relations with France, New Zealand and with Pacific Island nations, who objected to the previous conservative government's foot dragging on climate change.
He has also made tentative steps to conduct the first ministerial-level talks with China in over two years, after a range of bitter political and trade disputes.
"We are re-establishing a better relationship between Australia and France," Albanese said, after speaking to Marcon about the settlement.
"I'm looking forward to taking up President Macron's invitation to me to visit Paris at the earliest opportunity," he added.
Arms race
The submarine contract had been the centrepiece of Australia's race to develop its military capabilities, as it fears the threat from a more bellicose China under President Xi Jinping.
In total the failed French submarine contract will have cost Australian taxpayers US$2.4 billion, Albanese said, with almost nothing to show for it.
The promised nuclear-powered submarines are likely to give Australia the ability to operate more stealthily and -- armed with sophisticated cruise missile capabilities -- pose much more of a deterrent to Beijing.
But there remains deep uncertainty about how quickly they can be built.
The first US or British submarines likely will not be in the water for decades, leaving a long capability gap as Australia's existing fleet ages.
The choice of contractor will have a significant economic impact and strategic implications, closely enmeshing the Australian navy with that of the chosen nation.
Former defence minister and now opposition leader Peter Dutton said this week that he had decided to source the submarines from the United States, an unusual revelation given the sensitivity of ongoing talks.
The current government has insisted no decision has yet been reached.
(AFP)
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Submarine dispute
Australia must 'redefine' relations after submarine spat 'broke' trust, Macron says
Biden tells Macron US was ‘clumsy’ over Australian submarine deal
Submarine dispute
France accuses Australia of ‘inelegant methods’ after Macron SMS leaked to press
France24 - World
Thousands rally for action on US gun violence after mass shootings
Issued on: 11/06/2022 - 18:46
NEWS WIRES
Kethevane GORJESTANI
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Thousands of people rallied on the National Mall and across the United States on Saturday in a renewed push for gun control measures after recent deadly mass shootings from Uvalde, Texas, to Buffalo, New York, that activists say should compel Congress to act.
“Enough is enough,” District of Columbia Mayor Muriel Bowser told the second March for Our Lives rally in her city. “I speak as a mayor, a mom, and I speak for millions of Americans and America's mayors who are demanding that Congress do its job. And its job is to protect us, to protect our children from gun violence.”
Speaker after speaker in Washington called on senators, who are seen as a major impediment to legislation, to act or face being voted out of office, especially given the shock to the nation's conscience after 19 children and two teachers were killed May 24 at Robb Elementary School in Uvalde.
“If our government can't do anything to stop 19 kids from being killed and slaughtered in their own school, and decapitated, it's time to change who is in government,” said David Hogg, a survivor of the 2018 shooting that killed 17 students and staff at Marjory Stoneman Douglas High School in Parkland, Florida.
A co-founder of the March For Our Lives organization that was created after that shooting and held its first rally in Washington not long afterward, Hogg led the crowd in chants of “Vote them out.”
Another Parkland survivor and group co-founder, X Gonzalez, delivered an impassioned, profanity-laced plea to Congress for change. “We are being murdered," she screamed and implored Congress to “act your age, not your shoe size.”
Added Yolanda King, granddaughter of Martin Luther King Jr.: “This time is different because this isn’t about politics. It’s about morality. Not right and left, but right and wrong, and that doesn’t just mean thoughts and prayers. That means courage and action.”
Manuel Oliver, whose son, Joaquin, was killed in the Parkland shooting, called on students "to avoid going back to school until our elected leaders stop avoiding the crisis of gun violence in America and start acting to save our lives.”
Hundreds gathered at an amphitheater in Parkland, where Debra Hixon, whose husband, high school athletic director Chris Hixon, died in the shooting, said it is “all too easy” for young men to walk into stores and buy weapons.
“Going home to an empty bed and an empty seat at the table is a constant reminder that he is gone,” said Hixon, who now serves as a school board member. “We weren’t done making memories, sharing dreams and living life together. Gun violence ripped that away from my family.”
President Joe Biden, who was in California when the Washington rally began, said his message to demonstrators was “keep marching” and added that he is “mildly optimistic” about legislative negotiations to address gun violence. Biden recently delivered an impassioned address to the nation in which he called for several steps, including raising the age limit for buying assault-style weapons.
In New York City, Mayor Eric Adams, who campaigned on reining in violence in the nation’s largest city, joined state Attorney General Letitia James, who is suing the National Rifle Association, in leading activists across the Brooklyn Bridge.
“Nothing happens in this country until young people stand up — not politicians,” James said.
Joining the call for change were hundreds of people who rallied in a park outside the courthouse in Portland, Maine, before they marched through the Old Port and gathered outside of City Hall. At one point, they chanted, “Hey, hey, hey, NRA, how many kids have to die today.”
John Wuesthoff, a retired lawyer in Portland, said he was waving an American flag during the rally as a reminder that gun control is “not un-American.”
“It’s very American to have reasonable regulations to save the lives of our children,” he said.
The passion that the issue stirs was clear in Washington when a young man jumped the barricade and tried to rush the stage before being intercepted by security. The incident caused a brief panic as people began to scatter.
Organizers hoped the second March for Our Lives rally would draw as many as 50,000 people to the Washington Monument, though the crowd seemed closer to 30,000. The 2018 event attracted more than 200,000 people, but the focus this time was on smaller marches at an estimated 300 locations.
The youth-led movement created after the Parkland shooting successfully pressured the Republican-dominated Florida state government to enact sweeping gun control changes. The group did not match that at the national level, but has persisted in advocating for gun restrictions since then, as well as participating in voter registration drives.
Survivors of mass shootings and other incidents of gun violence have lobbied legislators and testified on Capitol Hill this week. Among them was Miah Cerrillo, an 11-year-old girl who survived the shooting at Robb Elementary. She described for lawmakers how she covered herself with a dead classmate’s blood to avoid being shot.
The House has passed bills to raise the age limit to buy semi-automatic weapons and establish federal “red flag” laws. A bipartisan group of senators had hoped to reach agreement this week on a framework for addressing the issue and held talks Friday, but no deal was announced.
(AP)
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UVALDE SHOOTING
Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults
Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade
Uvalde survivor tells Congress she covered herself in blood to save her life
New York Times - World
U.S. Warns China on Taiwan as Defense Officials Meet to Cool Tensions
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Defense Secretary Lloyd J. Austin III accused Beijing of “provocative” activity near the disputed island after meeting with his Chinese counterpart.
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By Chris Buckley and Sui-Lee Wee
SINGAPORE — Defense Secretary Lloyd J. Austin III warned China on Saturday against what he called “provocative and destabilizing” activity near the disputed island of Taiwan, following talks with China’s defense minister, Gen. Wei Fenghe, that focused on preventing regional tensions from escalating into crises.
Taiwan — a self-ruled island that Beijing claims as its own — was one of the topics of the talks between Mr. Austin and General Wei in Singapore on Friday, along with disputes in seas around China and Russia’s invasion of Ukraine. Mr. Austin amplified his warnings in a speech to the Shangri-La Dialogue, a security meeting in Singapore, while asserting that Washington did not support an independent Taiwan.
“Our policy hasn’t changed, but unfortunately that doesn’t seem to be true for the P.R.C.,” Mr. Austin said on Saturday, referring to the People’s Republic of China. “We see growing coercion from Beijing. We’ve witnessed a steady increase in provocative and destabilizing military activity near Taiwan.”
Mr. Austin said that increasing People’s Liberation Army flights near Taiwan reflected a pattern of increasing Chinese pressure on neighbors, including India, Japan and Southeast Asian countries that dispute China’s expansive claims in the South China Sea. But he suggested that the most volatile issue was the future of Taiwan, the island of 24 million inhabitants just off the Chinese coast.
Since 1949, when Nationalist forces fled China for Taiwan, the status and future of the island has been disputed. Beijing claims it as its sovereign territory; most people on Taiwan reject that claim and want to stay separate — in fact, if not in law — from the People’s Republic of China. Washington has long maintained that neither side should unilaterally try to change the status of Taiwan, but U.S. legislation also allows for supporting the island’s defenses and possibly intervening if war breaks out.
Mr. Austin indicated that U.S. policy on Taiwan remained unchanged, notwithstanding speculation about recent comments by President Biden.
“We categorically oppose any unilateral changes to the status quo from either side. We do not support Taiwan independence,” Mr. Austin said, adding that the United States would maintain its “capacity to resist any use of force or other forms of coercion that would jeopardize the security or the social or economic system of the people of Taiwan.”
Read More on the Relations Between Asia and the U.S.
On Friday, General Wei put responsibility on the United States for worsening tensions over Taiwan, telling Mr. Austin that U.S. weapons sales to the island “gravely damage China’s sovereignty and security interests,” the Chinese Ministry of National Defense said in its summary of their talks.
“Using Taiwan to contain China will never succeed,” General Wei said, according to China’s official summary.
General Wei is scheduled to address the forum on Sunday, giving him an opportunity to respond to Mr. Austin’s speech.
The meeting between Mr. Austin and General Wei on Friday was only their second bilateral encounter, following a phone call in April, despite the increasing rivalry between the two countries and worries that miscalculation might spiral into crisis.
Mr. Austin “underscored the importance of the People’s Liberation Army engaging in substantive dialogue on improving crisis communications and reducing strategic risk,” the Pentagon said in a statement after the meeting.
Despite the public sparring over Taiwan, both sides also indicated that Mr. Austin and General Wei had made some progress during their meeting, which lasted about an hour. Senior Col. Wu Qian, a spokesman for the Chinese defense ministry, told reporters in Singapore that the talks had also covered the South China Sea — where China’s wide territorial claims are contested by Southeast Asian countries — as well as the war in Ukraine.
“China has always believed that it’s better to meet than not meet, and better to talk than not,” Colonel Wu said. He added that the talks marked a “very good start” for improved contacts between the U.S. and Chinese militaries.
China has been flexing its military might in Asia in ways that have raised alarms in the region and in Washington. In recent days, American allies have complained about Chinese military jets harassing their planes, flying so close that the pilots could see each other, or making provocative, risky maneuvers, such as releasing metallic chaff in the path of an Australian aircraft.
These “dangerous intercepts,” Mr. Austin said, “should worry us all.” “The stakes are especially stark in the Taiwan Strait,” he said.
Last month, China and Russia held a joint military exercise, sending bombers over the seas in northeast Asia as Mr. Biden was visiting the region.
“It’s possible that the Chinese are testing U.S. allies to see if they’ll back down,” said Zack Cooper, a senior fellow at the American Enterprise Institute who studies U.S. policy in Asia and was attending the Singapore dialogue. “They may be more likely to test these other countries to see if they are less risk tolerant.”
But Taiwan is perhaps the greatest source of tensions between the United States and China. American officials and military commanders worry that China’s leader, Xi Jinping, may be willing to go to war over Taiwan in the coming years. Mr. Biden has indicated several times that the United States would step in with military support to defend Taiwan if Beijing launched an invasion. China has escalated its military activity near Taiwan in recent years, sending jets to enter its air defense zone.
“In the short to medium term a Taiwan conflict is far more likely to occur by accident than design,” said a report issued at the Singapore forum by the International Institute for Strategic Studies, a British think tank. “Indeed, as Chinese coercion of Taiwan intensifies, the risk of inadvertent escalation is rising.”
China has responded angrily to Washington’s support of Taiwan, including its plans to strengthen trade ties with the island, accusing it of fueling tensions in the region. Chinese officials have also pushed back against the Biden administration’s broader effort to build alliances to counter China. The Chinese government denounced a security agreement between Australia, Britain and the United States last year that would help Australia deploy nuclear-powered submarines, raising expectations that it would join any military conflict with Beijing.
The risk of conflict has grown as China’s military has expanded into the world’s second largest, with a navy rivaling America’s in size, and as Beijing has become increasingly impatient with the U.S. military presence across Asia.
But Covid restrictions and disagreements over meeting arrangements, such as who Mr. Austin’s counterpart would be, have stood in the way of high-level talks between Chinese and American military leaders.
Despite their similar titles, Mr. Austin and General Wei occupy very different ranks. Mr. Austin is the most senior American civilian in the Pentagon; the Chinese defense minister is a relatively junior position whose main job is contacts abroad. Mr. Austin has yet to meet Mr. Xi, the Chinese leader, who is also chairman of the Central Military Commission, or other high-ranking commanders on the commission.
Even so, experts attending the forum in Singapore saw value in the meeting between the two men. Over the last few decades, China and the United States have built a patchwork of agreements and communications lines intended to avoid misunderstandings as well as collisions at sea or in the air that might spin into broader confrontation. But Beijing and Washington do not see eye to eye on how to reduce those risks.
“We will fly, sail and operate wherever international law allows,” Mr. Austin said in his speech, “and we’ll do this right alongside our partners.”
Eric Schmitt contributed reporting from Washington.
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France24 - World
Ukraine hopes to save foreign soldiers sentenced to death, MP says
Issued on: 11/06/2022 - 14:44
FRANCE 24
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Ukraine is doing everything possible to save three foreign nationals who were sentenced to death by proxy authorities in Donbas for fighting for Ukraine, a lawmaker in Ukraine's parliamentary security and defence committee said on Saturday.
After being captured, two Britons and a Moroccan were convicted of "mercenary activities" on Thursday by a court in the self-proclaimed Donetsk People's Republic (DPR), whose separatist leaders are backed by Moscow.
"Both the Defence Ministry and the Main Directorate of Intelligence, which deals with the exchange of prisoners, are taking all necessary measures to ensure these citizens of foreign states ... are saved," MP Fedir Venislavskyi said on national television. He did not give further details.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said she believed the separatist authorities would ultimately act rationally, "for they are well aware of the irreparable implications for them and for the Russians if they take any wrong steps against these three of our soldiers."
"Something tells me that, eventually, one way or another, sooner or later, these three servicemen will be exchanged (or otherwise get home)," she said in an online post on Saturday.
This comes as the family of Shaun Pinner – one of the Britons sentenced to death by Russian proxy authorities in Donbas – expressed their devastation at the news and requested he is exchanged or released.
"Firstly, our whole family is devastated and saddened at the outcome of the illegal show trial by the so-called Donetsk People’s Republic," the family said in a statement.
"Shaun should be accorded all the rights of a prisoner of war according to the Geneva Convention and including full independent legal representation. We sincerely hope that all parties will co-operate urgently to ensure the safe release or exchange of Shaun."
Britain has condemned the sentencing of the fighters as an "egregious breach" of the Geneva Convention, under which prisoners of war are entitled to combatant immunity and should not be prosecuted for participation in hostilities.
Ukraine, which has dismissed the Donetsk court's ruling as having no authority, says the fighters had signed contracts with the Ukrainian armed forces.
As a result, "the status of prisoners of war under international law fully applies to them. We will take all measures to save them," lawmaker Venislavskyi said.
(FRANCE 24 with REUTERS)
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WAR IN UKRAINE
Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
AS IT HAPPENED
EU to finalise position 'next week' on Ukraine's ambitions to join
WAR IN UKRAINE
Ukrainian boy depicts horrors of war in journal
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani New York Times - World
U.K. Officials Won’t Investigate Political Donation Flagged for Russian Origins
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A bank alert had said a $630,225 Conservative Party donation originated in a Russian account. The authorities say there’s no evidence that a crime was committed.
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By Jane Bradley
LONDON — British law enforcement and elections officials said they will not investigate a major political donation to the Conservative Party that had been flagged as a suspected illegal campaign donation in documents linking it to a Russian bank account.
The decision, announced late Thursday, lifts a legal cloud over one of the largest donations that helped propel Prime Minister Boris Johnson and his party to victory in the 2019 election. Lawmakers from the opposition Labour Party said the decision reveals a campaign-finance loophole that could be used by bad actors.
The contribution, of $630,225, was made in February 2018 by Ehud Sheleg, a wealthy London art dealer and one of the Conservative Party’s biggest donors. He was most recently the party’s treasurer.
The New York Times reported last month that Barclay’s bank later flagged that donation to Britain’s national law enforcement agency, saying the money originated in the Russian account of Mr. Sheleg’s father-in-law, Sergei Kopytov. The alert, known as a suspicious-activity report, showed the money moving in and out of empty bank accounts on its way from Russia to the Conservative Party.
“We are able to trace a clear line back from this donation to its ultimate source,” the bank wrote in a January 2021 alert to the National Crime Agency.
Mr. Kopytov, a Ukrainian citizen, served in the country’s previous pro-Kremlin government and, according to the latest Russian corporate filings, owns businesses in Crimea and Russia.
Mr. Kopytov and Mr. Sheleg, through lawyers, have denied any wrongdoing and said that Mr. Sheleg had been “completely exonerated.” They acknowledged that, weeks before he donated to the Conservative Party, Mr. Sheleg received millions of dollars from Mr. Kopytov. Their lawyer, Thomas Rudkin, said the money was a family gift and not intended as a political donation.
Political parties are prohibited from accepting donations of more than 500 pounds (about $615) from foreign citizens who are not registered to vote in Britain. Mr. Kopytov is not listed on the national voter register, records show.
Both the National Crime Agency and the Electoral Commission, which enforces campaign finance laws, said in statements to The Times that they had decided not to open investigations after finding “no evidence” of an offense.
The National Crime Agency issued a similar statement in a letter to a Labour lawmaker.
“Provided a donation comes from a permissible source, and was the decision of the donor themselves, it is permitted,” Steve Rodhouse, the agency’s deputy chief wrote in a letter. “This remains the case even if the donor’s funds derived from a gift from an overseas individual.”
Labour lawmakers called this a loophole that would allow foreign citizens to funnel contributions through British donors.
“A person can give unlimited amounts of money to political parties if they are laundered through the bank account of a U.K. citizen,” said Liam Byrne, a Labour lawmaker, in a Parliamentary debate on Monday.
“That is utter nonsense,” he added. “No doubt Mr. Sheleg is an honorable man, but the Sheleg maneuver could be exploited by all kinds of bad actors.”
Before deciding not to open an investigation, the National Crime Agency met with its lawyers and determined that it would not be possible to bring a realistic prosecution because of weaknesses in political financing laws, according to a law enforcement official, who spoke on condition of anonymity because the official was not authorized to discuss details of the case.
Russia’s invasion of Ukraine has placed a spotlight on illicit money in Britain, and a push is underway to tighten campaign funding laws amid fears of corruption and foreign influence.
At the same time, however, the nation’s lead campaign-finance watchdog, the Electoral Commission, is fighting for survival. It has asked for greater powers to investigate donations for potential money laundering. But the Conservatives have branded the agency “not fit for purpose” and threatened to overhaul it.
“We have made recommendations to improve the controls on donations and loans to prevent foreign money being used in U.K. politics,” a spokeswoman for the Electoral Commission said.
The Conservative Party did not respond for a request for comment.
In letters through his lawyer, Mr. Kopytov said he had no interest in British politics. He said he “is and was anti-Putin” and had served in various Ukrainian governments, not only the pro-Kremlin government of Viktor Yanukovych.
The suspicious-activity report identified Mr. Kopytov as living in Russia. His lawyers say he was actually living in Ukraine. They said he lost his job as finance minister and deputy prime minister of Crimea following its annexation by Russia. He is now a refugee in the Czech Republic, they added, and has had his Crimean businesses nationalized by Russia.
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France24 - Monde
Charles Blé Goudé : "Le président Ouattara n'a posé aucune condition à mon retour"
Publié le : 10/06/2022 - 19:52
Marc PERELMAN
L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, définitivement acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, a reçu son passeport ivoirien le 30 mai. Charles Blé Goudé affirme que c’est le président Alassane Ouattara lui-même qui s’est chargé de le lui octroyer, en dépêchant son chef de cabinet. Il ajoute avoir été en contact avec la présidence afin d'organiser son retour au pays de façon "concertée". Charles Blé Goudé nie tout accord avec Alassane Ouattara conditionnant son retour, mais il n’exclut pas la possibilité de travailler avec le président ivoirien.
L'ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo a été acquitté au printemps 2021 par la Cour pénale internationale des crimes contre l'humanité dont il était accusé. Après plus d'une dizaine d'années passées à l'étranger, Charles Blé Goudé affirme dans un entretien à France 24 que c’est le président Alassane Ouattara en personne qui s’est chargé de le lui octroyer, en dépêchant son chef de cabinet. Il ajoute avoir été en contact avec la présidence afin d'organiser son retour au pays de façon "concertée" et se dit confiant que la peine de 20 ans de prison à son encontre prononcée en Côte d’Ivoire fin 2019 ne sera pas appliquée.
S'il nie tout accord avec Alassane Ouattara conditionnant son retour, Charles Blé Goudé n'exclut pas de travailler avec l'actuel président de la Côte d'Ivoire, tout en précisant qu’il restera un opposant. Il explique que son mentor Laurent Gbagbo ne lui a pas proposé de devenir membre du parti qu’il a lancé en octobre après son retour au pays. Tout en notant que leurs rapports personnels sont bons – ils se sont parlé après l'obtention de son passeport –, il fustige l’entourage de l’ancien président, qu'il accuse de chercher à créer des tensions entre eux. Il se dit cependant ouvert à une alliance avec Simone Gbagbo, qui s’apprête à lancer sa propre formation politique.
Charles Blé Goudé se prononce en faveur de la limitation à 75 ans de l'âge pour être candidat à la présidence et de celle des mandats présidentiels. Il dit vouloir être président mais refuse de préciser s’il sera candidat dès la prochaine élection prévue en 2025, demandant du temps pour retrouver son pays et les siens après 11 ans d’exil.
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Charles Blé Goudé, ancien ministre ivoirien : "Je demande des dommages et intérêts à la CPI"
L'Entretien de France 24
"Je demande pardon aux Ivoiriens", répète Charles Blé Goudé
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé "libres de rentrer en Côte d'Ivoire"
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis New York Times - World
Single Cigarettes in Canada Will Be Inscribed With Warning
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Cigarette boxes and packaging in Canada are also expected to see an expanded list of health effects related to smoking.
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By Vjosa Isai
TORONTO — Every individual cigarette sold in Canada will carry a warning message under the terms of a new federal regulation intended to curb smoking, especially among young people, the country’s minister of mental health and addictions announced on Friday.
The individual warning label, said to be the first in the world, will supplement the warning messages already printed on cigarette boxes in Canada, a country where smoking rates have fallen sharply over the past few decades.
Young people who share cigarettes and don’t read the package labels would be able to see the health warning on individual cigarettes, said Rob Cunningham, a senior policy analyst at the Canadian Cancer Society.
Smoking is on the decline in the Canada, according to 2020 data from Statistics Canada, the national census agency, which showed a 3 percent drop between 2015 and 2019. The percentage of smokers in the country fell to 10 percent in 2020, per Statistics Canada. About half of all Canadians smoked in 1965, according to the University of Waterloo in Ontario.
But more than 20 billion cigarettes are sold each year in Canada, according to the Canadian Cancer Society and most of Canada’s 4.7 million smokers smoke cigarettes every day. While vaping is more frequent among younger Canadians, StatsCan data show that as of 2022, four percent of the country’s smokers were under the age of 19.
More on Smoking and Vaping in the U.S.
A spokesman for the Canadian subsidiary of tobacco giant Philip Morris International said the company supports Canada’s new regulation. “We share a common goal with Health Canada — eliminating cigarettes and making Canada smoke-free by 2035 or sooner,” said Jeff Gaulin, the spokesman for Rothmans, Benson and Hedges.
Health Canada, the nation’s health agency, is proposing that the warning, “Poison in every puff” be printed on the cigarette paper around the filter.
Researchers expressed skepticism that the warnings would have a strong affect.
A better way to reduce youth smoking would be to decrease the availability of cigarettes, commonly sold at corner stores and gas stations in Canada, and raise taxes on them, said Robert Schwartz, the executive director of the Ontario Tobacco Research Unit and a professor at the University of Toronto.
Professor Schwartz supports the new regulations and said they “could have a moderate effect,” on youth smoking. But he added, “I’m not head over heels that this is going to solve our problem.” He said: “The truth is that most young people know that cigarettes are not good for you.”
“This is what I would call another incremental step, and if the government is really serious about ending tobacco, it knows what to do,” Professor Schwartz said.
Dr. Christopher Carlsten, a professor and head of the respiratory medicine division at the University of British Columbia, said he is not sure that the scientific literature backing the placement of a warning on each cigarette is “compelling.”
“But nonetheless, I certainly don’t see any harm,” he added. “And I would be predisposed to think that it’s likely helpful just based on the overall mass of literature on the benefits of warnings.”
Higher taxes help reduce smoking rates, and Canada has some of the highest cigarette taxes in the world, according to a 2020 cigarette tax scorecard published by Tobacconomics, a research organization in Chicago. Australia and New Zealand both rank first on the scorecard.
Though the new regulations have not been adopted, their approval by Canada’s health minister is certain.
Cigarette boxes and packaging are also getting an overhaul under the new regulations, which will require additional health risks to listed on the box, as well as new photos of ailments linked to smoking.
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France24 - World
Hit by US sanctions, Iran and Venezuela sign 20-year co-operation deal
Issued on: 11/06/2022 - 20:13
NEWS WIRES
Iran and Venezuela signed a 20-year deal on cooperation between the two allies subject to US sanctions during a visit Saturday to the Islamic republic by Venezuelan President Nicolas Maduro.
The inking of the agreement "shows the determination of the high-level officials of the two countries for development of relations in different fields," Iranian President Ebrahim Raisi said.
Maduro, speaking at a joint news conference in Tehran, said the cooperation covered the energy and financial sectors, as well as "work together on defence projects".
Maduro also met Iran's supreme leader Ayatollah Ali Khamenei, who said that "resistance" is the way to confront US pressure.
"The conclusion that can be drawn from the resistance and success of the two nations of Iran and Venezuela is that the only way against pressure is to stand and resist," Khamenei said.
Khamenei welcomed the agreement, and called for "stronger" cooperation between Tehran and Caracas, according to a statement on his official website.
"The Islamic Republic of Iran has shown that it takes risks in times of danger and takes the hands of its friends," he added.
Alongside the likes of Russia, China, Cuba and Turkey, Iran is one of Venezuela's main allies. And like Venezuela, it is subject to tough US sanctions.
"Venezuela has passed hard years but the determination of the people, the officials and the president of the country was that they should resist the sanctions," Raisi said during the joint news conference.
"This is a good sign that proves to everyone that resistance will work and will force the enemy to retreat," the Iranian president added.
In addition to the 20-year accord inked by the two countries' foreign ministers, "Iran and Venezuela signed documents on cooperation in the political, cultural, tourism, economic, oil and petrochemical fields," state news agency IRNA said.
"We have important projects of cooperation between Iran and Venezuela in the fields of energy, petrochemicals, oil, gas and refineries," Maduro said.
Direct flights
From July 18, direct flights would operate between Caracas and Tehran "in order to promote tourism and the union between our countries," he said, adding that "Venezuela is open to receive tourists from Iran".
Iran's president said direct flights would pave the way for enhanced "trade and economic relations, as well as bringing the two nations closer together".
The two presidents took part via videoconference in a ceremony marking the delivery of the second of four Iranian-built oil tankers to Venezuela, IRNA reported.
Ties between the two oil producers were strong under late Venezuelan socialist leader Hugo Chavez and have been further bolstered under his successor Maduro.
In May 2022, Iran's Oil Minister Javad Owji met Maduro during an official visit to Venezuela, which sits on the world's largest proven crude reserves.
Owji also held talks with his Venezuelan counterpart Tareck El Aissami on how best to cope with US economic sanctions.
The oil minister's trip to Venezuela came just weeks after a surprise visit by US officials following the sharp rise in world oil prices triggered by Russia's invasion of Ukraine in February.
The US delegation even held a hushed meeting with Maduro, whose very legitimacy as president Washington disputes.
Iran is a major oil producer and said in April that its output capacity was back to the levels seen before the reimposition of US sanctions by president Donald Trump in 2018.
In 2020, Venezuela received two shiploads of fuel and derivatives from Iran to help address chronic domestic shortages.
Iran is the third country Maduro visited this week after trips to Turkey and Algeria.
(AFP)
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Excluded from Americas Summit, Venezuela's Maduro visits Turkey
Iran disconnects nuclear site cameras as IAEA raises concern over uranium traces
France, Germany, UK urge Iran to ‘cease its nuclear escalation’, finalise deal
New York Times - World
Pope Francis Postpones Trip to Africa, Citing Knee Problems
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The postponement of the trip to the Democratic Republic of Congo and South Sudan comes as speculation swirls that the pontiff may be thinking of stepping down.
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By Elisabetta Povoledo
ROME — The Vatican said Friday that Pope Francis would postpone a trip to Africa because of problems with his knee, an announcement that came as speculation swirls that the pontiff may be planning to follow in the steps of his predecessor and step down.
Neither Francis nor his aides have said he plans to retire. But the pope, 85, has spoken openly about his health problems in recent years, raising concerns that he may need to slow down. The retirement speculation among Italian and Catholic media flared after the pope said recently that he would soon visit the tomb of Pope Celestine V, the first pope to resign.
That speculation was also fueled by an unexpected announcement by Francis last month that he would name 21 new cardinals in late August, putting more people of his choice in position to elect his successor. He also said he was bringing the world’s cardinals to Rome at the same time “to reflect” on the new Constitution he introduced this year to govern the Vatican bureaucracy.
“The stated reason is to reflect on the Apostolic Constitution but many cardinals see it as an opportunity to get to know each other,” said Gerard O’Connell, Vatican correspondent for the Catholic magazine America. With this new crop of cardinals, Francis will have named well over half of those who will vote for his successor, but many don’t know each other. “He’s using this moment to bring them together,” he said, adding that the constitution was the road map Francis has set for the future, “the main thrust of Francis’ pontificate.”
The Vatican said Pope Francis would postpone his trip to the Democratic Republic of Congo and South Sudan, a challenging journey to two war-torn states that had been scheduled for next month, because of continuing problems with his knee.
Francis began using a wheelchair about a month ago because of problems with his right knee, which has made it painful for him to walk or stand for long periods of time.
The postponement came “at the request of his doctors, and in order not to jeopardize the results of the therapy that he is undergoing for his knee,” a Vatican spokesman, Matteo Bruni, said in a statement.
He said the pope expressed “regret” that the trip had to be deferred and that it would be rescheduled “to a later date to be determined.”
The pope’s knee problems are just the latest in a string of health problems the pontiff has faced. Last July, he underwent surgery to remove part of his colon, which kept him in a hospital for 10 days. In February, Francis canceled a trip to Florence, Italy, after doctors told him to take it easy with his knee, and he also sat out Ash Wednesday celebrations in March. He has remained seated during other papal Masses, delegating the celebration. He also postponed a trip to Lebanon, originally scheduled for mid-June, “for health reasons,” according to Lebanese officials who announced the cancellation.
The pope also has problems with sciatica, a chronic nerve condition that causes, back, hip and leg pain, and makes him walk with a limp. Flare-ups of that condition have forced him to cancel or modify high-profile appearances.
The Vatican has never specified the ailment afflicting the pope’s knee. In an interview published in the Milan newspaper Corriere della Sera in early May, Francis said he had a torn ligament and had been prescribed “a series of knee injections.”
He said that the problem with his knee had been “going on for some time now — I can’t walk around anymore.” He added, as a joke: “Once upon a time, popes used to be carried around in their sedan chair. But a bit of pain can be humbling, a blessing in disguise.”
The rumors of the pope’s possible retirement emerged after Francis announced last week that he would travel in August to the central Italian city of L’Aquila, to visit the basilica that holds the tomb of Pope Celestine V, who resigned from the papacy in 1294, the first pope to do so.
In April 2009, Pope Benedict XVI also traveled to L’Aquila, just a few weeks after a devastating earthquake killed more than 300 people. During that trip, he stopped at the basilica, Santa Maria di Collemaggio, where he prayed in front of Celestine’s body. Four years later, Benedict stepped down, and his earlier gesture was interpreted as a sign that he had been thinking of resigning.
Though the Vatican has never been forthcoming about papal health issues, Francis has been more forthcoming on his mortality.
Speaking to reporters on a papal plane in 2014, he said: “I know this will last a short time, two or three years, and then to the house of the Father,” while in 2015, he said he saw himself serving as pope for about another five years.
Soon after he was elected, Francis praised his predecessor for having the courage to resign, but after his surgery last year, he told a Spanish-language radio station that he had never thought about quitting while suffering from poor health.
Francis had been scheduled to travel to Congo and South Sudan from July 2 to 7, with a schedule that included Masses and prayer meetings, as well as meetings with officials, priests and seminarians and visits to displaced people in camps.
In South Sudan, Francis had planned to travel to a camp for internally displaced people in Juba with the archbishop of Canterbury, Justin Welby, and the Rev. Iain Greenshields, the moderator of the General Assembly of the Church of Scotland.
Francis has repeatedly expressed his concern over the continuing conflicts in both Congo and South Sudan, praying for both countries in numerous Christmas and Easter addresses.
Preparations had been ramping up in Congo for his visit, and the country’s vast Catholic population had been encouraged to turn out in large numbers to welcome him.
Many Congolese took to social media to wish the pope a fast recovery.
Fighting between rebels and Congo’s military has intensified in the east of the country in the past few weeks, raising tensions with one of its eastern neighbors, Rwanda, which it has accused of supporting a Congolese rebel group.
Congo’s minister of communication, Patrick Muyaya, wished Francis a speedy recovery and said the country would be ready whenever the postponed trip took place, calling it a “visit under the sign of peace and reconciliation.”
In South Sudan, where the population has been stressed by flooding, a shortage of humanitarian aid, and continuing conflict, disappointment was also palpable.
“I feel so sad,” said Beatrice Wani-Noah, a former foreign minister of South Sudan. “The whole of South Sudan has been waiting and waiting,” she added. “His visit means a lot to the country, to the peace agreement, and to the citizens. We are all praying for his quick recovery,” she said.
South Sudan plunged into civil war soon after it gained independence in 2011, in a conflict that has killed at least 400,000 people. In 2019 in Rome, Pope Francis fell to his knees before the visiting leaders of the country’s rival factions, including the country’s president, Salva Kiir, in a dramatic gesture intended to cement a shaky peace deal.
“I’m asking you with my heart,” Francis implored Mr. Kiir and the opposition leader, Riek Machar. “Stay in peace.”
Ruth Maclean contributed reporting from Dakar, Senegal; and Declan Walsh from Nairobi, Kenya.
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France24 - World
Biden, western hemisphere leaders announce migration plan at Americas summit
Issued on: 11/06/2022 - 09:21
NEWS WIRES
US President Joe Biden and other leaders from the western hemisphere on Friday announced what is being billed as a roadmap for countries to host large numbers of migrants and refugees.
“The Los Angeles Declaration” is perhaps the biggest achievement of the Summit of the Americas, which was undercut by differences over Biden’s invitation list. Leaders of Mexico and several Central American countries sent top diplomats instead after the US excluded Cuba, Nicaragua and Venezuela.
A set of principles announced on the summit's final day includes legal pathways to enter countries, aid to communities most affected by migration, humane border management and coordinated emergency responses.
“Each of us is signing up to commitments that recognize the challenges that we all share,” Biden said on a podium with flags for the 20 countries that joined the accord extending from Chile in the south to Canada in the north.
“This is just a start,” Biden said, expressing hope that more countries join. "Much more work remains, to state the obvious.”
The White House highlighted measures that were recently announced and some new commitments. Costa Rica will extend protections for Cubans, Nicaraguans and Venezuelans who arrived before March 2020. Mexico will add temporary worker visas for up to 20,000 Guatemalans a year.
The United States is committing $314 million to assist countries hosting refugees and migrants, and is resuming or expanding efforts to reunite Haitian and Cuban families. Belize will “regularize” Central American and Caribbean migrants in the country.
It is a blueprint already being followed to a large extent by Colombia and Ecuador, whose right-leaning leaders were saluted at the summit for giving temporary legal status to many of the 6 million people who have left Venezuela in recent years.
President Guillermo Lasso of Ecuador last week announced temporary status for Venezuelans in his country, estimated to be around 500,000. He said at a panel discussion Tuesday that his country was paying back the generosity of Spain and the United States for welcoming large numbers of Ecuadoreans who fled more than two decades ago.
Lasso was the only other leader to speak at a brief ceremony Friday. President Jair Bolsonaro of Brazil arrived late.
“I would like to highlight that migration is a significant phenomenon and it demands joint actions under the principle of shared responsibility and differentiated between countries of the region,” Lasso said.
President Iván Duque of Colombia, who stood next to Biden at the ceremony, got standing ovations at an appearance Thursday for describing how his government has granted temporary status to 1 million Venezuelans in the last 14 months and is processing another 800,000 applications.
“We did it out of conviction,” Duque told The Associated Press, saying he couldn't be indifferent to Venezuelans who lost their homes and livelihoods and was prepared to suffer in approval ratings.
“They were invisible (in Colombia),” he said. "They couldn't open bank accounts, they couldn't work, they couldn't get health care. They were practically a community with no future."
While the measures are not universally popular — Duque's vice president, Marta Lucia Ramirez, has said Colombia has reached its limit and Ecuadoreans notice when a Venezuelan commits a high-profile crime — Venezuelans have generally assimilated without major backlash.
“The two most dangerous phenomena are xenophobia and indifference, and I believe we have managed to conquer both (in Colombia),” Duque said.
The United States has been the most popular destination for asylum-seekers since 2017, posing a challenge that has stumped Biden and his immediate predecessors, Donald Trump and Barack Obama.
But the US is far from alone. Colombia and neighbouring South American countries host millions of people who have fled Venezuela. Mexico fielded more than 130,000 asylum applications last year, many of them Haitians, which was triple from 2020. Many Nicaraguans escape to Costa Rica, while displaced Venezuelans account for about one-sixth the population of tiny Aruba.
Key countries that send or receive migrants, or serve as transit corridors joined the agreement: Brazil, Canada, Chile, Colombia, Costa Rica, Ecuador, El Salvador, Guatemala, Haiti, Honduras, Mexico, Panama, Peru and the United States. Also participating are Argentina, Barbados, Belize, Jamaica, Paraguay and Uruguay.
The absence of the presidents of Mexico, northern Central America and other counties deprived Biden of symbolic heft.
“What are those countries expected to do to contribute to shared responsibility?” said Adam Isacson of the human rights advocacy group Washington Office on Latin America.
US Homeland Security Secretary Alejandro Mayorkas said Thursday that the summit declaration acknowledged migration's regional dimensions. He and other US officials applauded efforts of Colombia, Ecuador, Costa Rica and Panama, among others, for accepting migrants and refugees, and noted that the US has granted refuge from natural disasters and civil strife to hundreds of thousands of Salvadorans, Haitians, Venezuelans and others under what is known as Temporary Protected Status.
“It’s a hemispheric challenge,” Mayorkas said.
The responses of Colombia and Ecuador cannot be replicated, said José Samaniego, the U.N. refugee agency's regional director for the Americas. Each country is different, and migration from Central America is more complicated than Venezuela.
“You don't want to copy and paste," he said, “but there are good practices.”
Ronal Rodríguez, a researcher at University of Rosario in Colombia, said some Venezuelans have faced problems with bank or commercial transactions despite having legal status and that much will depend on who voters select in June 19 elections to succeed Duque, who is limited to a single term.
(AP)
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US says no more Haitian migrants in Texas camp, most press on seeking asylum
INSIDE THE AMERICAS
Summit of the Americas: Joe Biden's agenda overshadowed by invite controversy
US to resume Trump-era ‘Remain in Mexico’ policy for asylum-seekers
L'Humanité
Tout est possible
ÉditorialCédric ClérinSemaine après semaine, il se confirme que le scénario habituel d’élections législatives vues comme une validation de l’élection présidentielle est battu en brèche. Le désir de Macron, président mal élu, est au plus bas dans le pays. La nomination d’un nouveau gouvernement, d’ordinaire un événement et un élément de dynamique pour obtenir une majorité, est passée presque inaperçue. Aucune proposition forte n’a été mise sur la table par la majorité sortante pour convaincre les Français de l’utilité d’un nouveau mandat. Pire, le seul grand projet annoncé est celui de repousser l’âge de la retraite à 65 ans. Pour le justifier, l’argument selon lequel des économies sur les retraites sont nécessaires pour préserver le système a vécu. Le Conseil d’orientation des retraites dit tout le contraire et le gouvernement a toutes les peines du monde à le cacher. Dès lors, les vraies raisons émergent : « Nous voulons poursuivre la baisse des impôts et des taxes, pour cela il faut que collectivement nous travaillions davantage, c’est l’objectif de la réforme des retraites, c’était l’objectif de l’assurance-chômage », a avoué le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Or, les baisses d’impôts prévues concernent principalement les successions (au bénéfice des plus riches) et les impôts de production (au bénéfice des entreprises). Voilà donc le gouvernement essayant de convaincre les Français qu’il faudrait que tout le monde travaille plus longtemps pour financer les cadeaux à quelques-uns… Bon courage.
La mission de la majorité présidentielle est d’autant plus difficile qu’elle doit faire face à une coalition inédite à gauche. La Nupes présente partout des candidatures uniques issues des rangs insoumis, communistes, écologistes et socialistes. Cette nouvelle donne fait si peur au pouvoir qu’il utilise toutes les grosses ficelles pour empêcher la dynamique de prendre. La gauche reprendrait ainsi « tous les clichés du monde soviétique », a osé Christophe Castaner, président du groupe majoritaire dans l’Assemblée sortante et ex… socialiste. Le pouvoir a raison d’avoir peur. Comme le démontre notre sondage exclusif, les Français approuvent à une large majorité les principales mesures formulées par la gauche. Du blocage des prix à la hausse du Smic en passant par les objectifs climatiques et la taxation du capital, c’est bien de ce côté que les Français cherchent des solutions. Notre enquête montre que les solutions libérales ne font plus recette et que c’est dans une intervention démocratique et collective se substituant à la toute-puissance du marché que se trouve l’issue à la crise économique, sociale et environnementale actuelle.
C’est l’une des raisons du silence entretenu concomitamment par la majorité et par l’extrême droite dans cette campagne. La conséquence de ces jeux politiciens d’un autre âge est une possible forte abstention. L’un et l’autre préfèrent que le peuple se taise plutôt qu’il n’exprime trop fortement des aspirations à la justice sociale et climatique. C’est pourtant dans la mobilisation que réside la clé du scrutin. Si l’immense majorité qui a intérêt au changement s’empare de cette élection, une nouvelle période peut s’ouvrir pour le pays. Les sondages indiquent qu’une majorité n’est pas du tout assurée pour le président. Les résultats du premier tour chez les Français de l’étranger le confirment, puisque la gauche sera présente dans 10 circonscriptions sur 11 au second tour, contre 5 seulement en 2017. Le bruit des urnes peut faire pièce au silence de la campagne.
Editorial Valeurs Actuelles
[Edito]De Blanquer à Pap Ndiaye : rupture ou continuité ?
Il a suffi que Macron agite le chiffon rouge Pap Ndiaye pour que les intellectuels et les médias conservateurs et républicains (pour prendre un spectre large aux frontières mal définies) ruent dans les brancards et nous annoncent le pire. Tout le monde présente aujourd’hui notre nouveau ministre comme le contraire du ministre précédent sur les questions du “wokisme” et de la laïcité. Grâce à la nomination de Pap Ndiaye, le bilan de Blanquer passe à la trappe, et on peut se demander si, sans le vouloir, Macron ne lui rend pas ainsi son plus grand service…
Dans les fausses oppositions dont raffole la société du spectacle, Blanquer apparaîtra pour la postérité comme le défenseur de l’école républicaine contre l’offensive multiculturelle.
Enseignant depuis trente ans la philosophie en classe de terminale, je voudrais dire ici que les choses sont un peu plus complexes. L’enseignement de la philosophie dans le secondaire sur une telle durée constitue un poste d’observation privilégié sur l’évolution des choses : nous intervenons en fin de chaîne de “production” du lycéen, qu’on tente de décerveler (et on y réussit de mieux en mieux), le rendant ainsi de plus en plus manipulable par l’idéologie. Or, à bien des égards, la réforme du lycée menée par Blanquer a achevé d’ouvrir une autoroute pour l’idéologie de son successeur.
Car croit-on vraiment que la suppression des mathématiques dans le tronc commun, les programmes de spécialité souvent absurdes par leur érudition (et qu’aucun élève n’est capable d’aborder puisque rien n’a changé en amont, dans le primaire et au collège), le redoublement toujours tabou, le fétichisme du chiffre et de l’égalité dans la réussite, l’absence d’organisation d’une vraie diversification de l’enseignement à partir du collège, l’abrutissement devant le numérique rebaptisé “individualisation de l’enseignement”, le “grand oral” aussi prétentieux que vide, la philosophie réduite à un simple “supplément d’âme” pour un baccalauréat sans âme, la destruction de l’unité de la classe, croit-on vraiment que tout cela (et on pourrait continuer la liste), venant après trente années de gabegie dans l’Éducation nationale, n’a pas déjà enterré les conditions de possibilité de cette fameuse “laïcité” dont on fait de Blanquer le défenseur ?
Car la laïcité n’est pas la simple neutralité de l’État, elle suppose aussi l’éducation à l’autonomie de la Raison. Ce qui permet en effet d’entrer dans l’esprit de la laïcité, et non seulement d’en suivre la lettre, c’est de penser selon la Raison, non pas comprise comme un universalisme abstrait mais comme une aventure, qui laisse aussi place à la croyance, ainsi que le montrait Kant.
Il ne s’agit pas d’éliminer la croyance mais de distinguer ce qui est de son ordre de ce qui est de l’ordre de la Raison. La Raison est une aventure dans laquelle il est difficile et risqué d’entrer. Elle réclame une institution éducative de haut vol, en raison de l’exigence qu’elle implique, pour ses serviteurs comme pour ceux qu’elle forme.
Il n’a pas été nécessaire d’attendre Pap Ndiaye pour voir progresser, de manière accélérée et spectaculaire, ces dernières années, dans nos lycées, les différentes variantes des idéologies identitaires et victimaires, ainsi que l’islamisme
Blanquer a fait semblant de réintroduire cette exigence. En réalité, et au-delà des quelques gages donnés aux défenseurs de la “laïcité” (qui ont suffi à rassurer les intellectuels “républicains”, dont la plupart n’enseignent plus dans le secondaire depuis longtemps et contemplent tout cela de loin), la réforme Blanquer n’a absolument pas rétabli les conditions nécessaires à l’exercice de la Raison. Elle a plutôt précipité leur destruction.
Il n’a pas été nécessaire d’attendre Pap Ndiaye pour voir progresser, de manière accélérée et spectaculaire, ces dernières années, dans nos lycées, les différentes variantes des idéologies identitaires et victimaires, ainsi que l’islamisme (que je ne mets pas sur le même plan, celui-ci instrumentalisant les autres idéologies).
La nature a horreur du vide, et la critique des idéologies, nécessaire et salutaire, ne suffira pas si elle n’est pas précédée d’une affirmation. La Raison est désir et pathos en son fond : “philosophie”. Nous avions besoin de la relance d’un nouvel esprit socratique à l’école, qui transmette le désir de la Raison, et non d’une réforme technocratique et déshumanisante, qui remplace le bachotage de fin d’année lié au baccalauréat par un bachotage tout au long de l’année, lié aux spécialités et à Parcoursup, et la maïeutique socratique par la soumission au “tout numérique”.
Nul doute que l’idéologue Pap Ndiaye fera son miel d’avoir été précédé par le technocrate Blanquer.
* Vincent Coussedière est philosophe.
France24 - World
Ukrainian boy depicts horrors of war in journal
Issued on: 11/06/2022 - 12:32
FRANCE 24
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One of the bloodiest chapters of the war in Ukraine has been depicted in words and drawings by 8-year-old Iegor Kravtsov as Mariupol came under fire by Russian forces.
Iegor Kravtsov was forced to spend weeks in a basement with his mother and sister after their home, not far from the Azovstal steel plant in Mariupol, was hit by a Russian missile.
Keeping a journal became a way for the boy both to occupy his time spent underground and to deal with the death of his grandfather during the shelling on April 26.
The family eventually managed to flee to Zaporizhzhia, 225 kilometers to the northeast of Mariupol in territory under Ukriainian control, where journalists from partner channel France 2 met with Iegor, his mother Olena Kravtsova, and his sister Veronika.
"I have a wound on my back. The skin is ripped off. My sister's head is broken. My mom tore her hand muscles, and has a hole in her leg", reads Iegor from the diary.
The family is now being housed in a shelter for displaced people and hopes to reach Kyiv.
Click on the player above to watch the report in full.
(FRANCE 24 with AFP)
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WAR IN UKRAINE
Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
Focus
Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers
As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blocade
L'Humanité
Législatives. Voter Nupes pour gagner plus ?
EmissionBon, puisque la Macronie a bien rodé ses éléments de langage, et nous parle de l’URSS ou de « guillotine fiscale », ou tout simplement de la ruine promise à la France si jamais la gauche gagnait, on s’est dit que pour cette dernière chronique avant le premier tour, dimanche, on allait comparer les programmes, notamment sur le sujet qui intéresse tout particulièrement les Français : le pouvoir d’achat. Nupes contre Macronie, Macronie contre Nupes, le choc des projets c’est maintenant.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
Valeurs Actuelles
Val-de-Marne : des mères de famille vont sillonner l’Île-de-France contre la violence dans les cités
« Un samedi, en plein jour, un jeune est arrivé et a tiré sur d’autres jeunes », se souvient Fanta Macalou, mère de famille résidant à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Au Parisien, elle et plusieurs de ses amies racontent un quotidien marqué par la violence et l’inaction des pouvoirs publics : « Les médiateurs ? On ne les voit jamais. La police municipale ? On ne la voit jamais. Les marches blanches une fois que nos jeunes sont morts, cela ne sert à rien », lâche-t-elle, persuadée qu’il faut désormais « agir en amont, faire de la prévention ».
Fanta a donc pris la tête d’un groupe, l’association Femmes solidaires de Villeneuve et d’ailleurs (FSDVA). Avec ce dernier, elle ambitionne de sillonner tous les départements d’Île-de-France à bord d’un bus de la paix. « Nous voulons marquer le coup car nous ne sommes jamais concertés par ceux qui votent les lois, qui prennent les mesures », explique Fanta au Parisien. Pour l’occasion, les mères de famille de la FSDVA ont même décidé de donner le coup d’envoi de leur opération dimanche 12 juin, pour le premier tour des législatives.
Les candidats trop méprisants
Tout au long de leur tour d’Île-de-France, elles rencontreront d’autres organisations et procéderont à la rédaction d’un cahier de doléances, qui sera ensuite remis aux élus locaux. Une initiative motivée par le sentiment que ces derniers, comme leurs pairs nationaux, ne comprennent pas le problème : « Parfois, nous nous sentons épuisées. On ressent le mépris quand on regarde les programmes des candidats. Il n’y a pas de solutions concrètes. Il faut essayer d’autres modes de fonctionnement. », confie Fanta.
Ce collectif de mères en colère a d’ailleurs déjà quelques idées pour calmer les choses : créer « davantage de structures d’accompagnement et des permanences des services publics dans les quartiers prioritaires » ; « des formations pour les représentants des structures de proximité » ; « des noyaux de personnes identifiées dans les quartiers » pour porter la voix des résidents ; des rencontres avec les parents de jeunes violents ; la création d’un collectif d’habitants dans chaque ville, etc.
France24 - Monde
Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"
Publié le : 09/06/2022 - 20:02Modifié le : 09/06/2022 - 20:30
Christophe BOISBOUVIER
Marc PERELMAN
Christophe BOISBOUVIER
Marc PERELMAN
Macky Sall, président du Sénégal et de l'Union africaine, est l'invité de France 24 et RFI. Depuis Paris, il revient sur sa récente visite à Sotchi, en Russie, au cours de laquelle il a demandé à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que l'Afrique était victime du conflit en Ukraine, du fait du danger d'une crise alimentaire mondiale. Il commente également la situation politique du Sénégal, où la principale formation d'opposition dénonce sa mise à l'écart en vue des prochaines législatives.
Le président du Sénégal et de l'Union africaine (UA), Macky Sall, a répondu aux questions de France 24 et RFI. Interrogé sur son déplacement à Sotchi, en Russie, pour rencontrer Vladimir Poutine en tant que président de l'UA, Macky Sall explique qu'il s'est rendu sur place "parce que nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain".
Il a indiqué avoir adressé trois messages au président russe. "Tout faire pour aider à libérer les céréales d'Ukraine par le port d'Odessa", "accéder aux céréales et aux engrais", et "la fin de la guerre, une désescalade". "Nous demandons d'engager des discussions avec l'Ukraine et les autres parties", a ajouté Macky Sall.
"Si les céréales ne sont pas produites, on sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent africain", prévient le président de l'UA.
Concernant la manifestation de l'opposition du 8 juin contre le rejet de la liste nationale de l'opposition des élections législatives du 30 juillet, le président Sall a rappelé l'esprit des institutions. "Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois. Le pays va faire ses élections."
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Sénégal : le président reconnaît "l'obsolescence" du système de santé
Sécurité alimentaire : Macky Sall "rassuré" après sa rencontre avec Vladimir Poutine
Sénégal : une marée humaine dans les rues de Dakar pour accueillir les héros de la CAN-2022
Valeurs Actuelles
Déchaînement de violences contre les forces de l’ordre dans la banlieue lyonnaise
Trop banal pour être médiatique ? Comme chaque week-end, une série de violences gratuites ont éclaté contre les forces de l’ordre dans plusieurs banlieues françaises. Et particulièrement dans la banlieue est de Lyon, où la police fait état de « plusieurs épisodes de violences urbaines visant les forces de l’ordre », pour la seule journée de dimanche, nécessitant « l’usage de 32 moyens collectifs de défense », selon les informations recueillies par Valeurs actuelles, et dont voici le détail :
Dans la soirée du 19 mars, vers 22 heures, à Vaulx-en-Velin, commune située à quelques kilomètres de Lyon, deux équipages de police procèdent à un contrôle d’identité lorsqu’ils sont la cible de jets de projectiles de la part d’un groupe de voyous, que les agents parviennent à disperser en faisant usage de leur lance-grenades Cougar. Mais pour quelques minutes seulement, puisqu’une quinzaine d’assaillants reviennent rapidement à la charge, contraignant les policiers à faire usage de huit grenades lacrymogènes CM6.
Coup de feu dans les VIIIe et IXe arrondissement : trois clandestins algériens interpellés
Quasi simultanément ce même soir, vers 22 heures, à Vénissieux, autre banlieue lyonnaise sous tension, les policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) sont la cible de jets de projectiles et tirs de mortiers d’artifice. Fait extrêmement rare, les agents parviennent à interpeller un des assaillants, âgé de seulement 14 ans, ce qui ne suffira pas à calmer les ardeurs du quartier puisque dans la nuit, vers une heure du matin, les mêmes faits se reproduisent contre la police.
En rouge, les différents lieux où des incidents ont éclaté, dont des attaques contre la police.
Dans le IXe arrondissement de Lyon, un peu plus tôt, entre 20 heures et 22 heures, les policiers du Raid étaient par ailleurs intervenus dans un appartement après que plusieurs coups de feu ont été tirés depuis la fenêtre d’un appartement à l’aide d’un fusil de chasse. Rapidement repéré, l’appartement était fouillé par la police, qui trouvait un fusil de chasse ainsi que de nombreuses munitions. Trois individus qui fréquentaient le domicile étaient interpellés et placés en garde à vue. Djamel G., Karim M. et Zayed H, les trois suspects, tous de nationalité algérienne et en situation irrégulière, étaient âgés respectivement de 16, 18 et 24 ans.
Au même moment, aux alentours de 21 heures, rapporte Lyon Mag, une fusillade a éclaté sur un point de deal situé près d’une barre d’immeubles du quartier de la Duchère, dans le IXe arrondissement de Lyon. Selon les informations du média local, une Kalashnikov a été utilisée, ainsi qu’une grenade offensive, blessant quatre adolescents.
Le lendemain, dimanche 20 mars, les violences reprennent de plus belle dès le milieu de l’après-midi. Vers 15 h 45, à Vénissieux, dans la cité des Minguettes classée comme quartier de reconquête républicaine (QRR), deux policiers de la BST sont insultés et la cible de projectiles par une vingtaine d’individus. Après plusieurs tirs de lance-grenades, les agents parviennent à quitter les lieux sans encombre, mais sans parvenir à rétablir l’ordre durablement, puisque peu après 20 heures une vingtaine d’assaillants s’en prennent à une patrouille de la BST en jetant des projectiles, avant d’être dispersés par un tir de lance-grenades.
Un peu plus au nord, dans la banlieue de Lyon, c’est à Rillieux-la-Pape que les policiers ont essuyé une série d’attaques ciblées. Première étincelle sur le bûcher de la sécurité publique, un signalement pour des rodéos urbains dans la rue Jules Michelet. Avec l’appui de la police municipale, les forces de l’ordre mettent en place un dispositif de surveillance du quartier. Profitant de la chute accidentelle d’un des motards, les policiers tentent de l’interpeller, mais sont pris pour cible par une quinzaine de voyous, encapuchonnés et le visage dissimulé, qui leur jettent des projectiles.
Les policiers tentent une médiation avec des « habitants du quartier, plus âgés »
Pour faire face, les forces de l’ordre répliquent encore une fois au lance-grenades, puis entament « une médiation avec des habitants du quartier, plus âgés, permettant un retour au calme », indique la même source policière. Un calme toutefois relatif, à nouveau troublé vers 21 heures, lorsqu’un incendie de véhicule est signalé à la police. Il s’agit d’une Suzuki Swift qui finira complètement brûlé, faute de possibilité d’intervention. Une fois sur place, les agents aperçoivent deux voyous en train de filmer la scène et comprennent du même coup qu’il s’agit d’un guet-apens. Une quinzaine de voyous surgissent pour attaquer les policiers, qui appellent du renfort et parviennent à faire face en répliquant en tirant 12 grenades lacrymogènes CM6, cinq LBD et une grenade MP7. Les assaillants, repliés derrière des voitures stationnées, finissent par prendre la fuite à l’arrivée des renforts, mais aucune interpellation n’aura lieu.
Plus au nord, dans la commune voisine de Bron, toujours en banlieue lyonnaise et toujours dans la soirée du 20 mars, aux alentours de 20 heures, deux équipages de police étaient ciblés par une dizaine d’individus, dissipés par six coups de lance-grenades. Et ce, alors que presque au même moment, un équipage de police était lui aussi ciblé à Vaulx-en-Velin.
Contacté par Valeurs actuelles, Ludovic Cassier, secrétaire départemental SGP Police Rhône, indique que ce genre d’incidents se produit presque tous les week-ends, mais aussi durant la semaine, et qu’a priori aucune interpellation supplémentaire n’aurait eu lieu, faute de pouvoir identifier les auteurs « qui se dispersent aussitôt ». Et faute de caméras de surveillance.
Selon les informations de Lyon Mag, ces violences se seraient poursuivies à Bron, ce mercredi 23 mars, dans la soirée. Face au caillassage en règle, indique le média, les forces de l’ordre ont répondu avec des tirs de grenades de gaz lacrymogène, mais aucune interpellation n’a été menée.
France24 - Monde
La peine de mort au service de la propagande
Publié le : 10/06/2022 - 19:28
Elena VOLOCHINE
Cette semaine dans "Vu de Russie", la propagande russe brandit en exemple le verdict de peine de mort prononcé jeudi 9 juin à l’encontre de trois combattants étrangers à Donetsk. Une menace qui planerait, selon les officiels et les médias d’État russes, sur tous ceux qui voudraient aller combattre aux côtés des Ukrainiens.
Valeurs Actuelles
Le « wokisme » de Netflix irrite aussi les personnes issues de minorités
Impossible d’y échapper. Dans la quasi-totalité des programmes produits par Netflix ces dernières années, impossible de faire sans un personnage LGBT, noir ou issu d’une quelconque minorité. Le géant du streaming se fait fort de proposer les programmes les plus inclusifs possibles… même quand l’ajout d’informations sur la sexualité ou l’origine des personnages est parfaitement inutile. Un progressisme acharné qui excède de très nombreux utilisateurs, y compris les spectateurs issus de minorités, a constaté Le Point.
« Je suis noir, je le sais et j’ai déjà vécu du racisme. Mais quand je regarde des séries, j’ai l’impression que c’est partout, tout le temps, et ça m’énerve de me sentir comme une victime alors que je veux juste me détendre après les cours », explique à l’hebdomadaire Nelson, 17 ans. Le jeune lycéen cite l’exemple de la série Lupin, qui met en vedette Omar Sy : « Il y avait presque à chaque épisode du racisme des Blancs sur les Noirs. Ça m’énervait en tant que Noir, pas parce que c’est injuste, mais parce que c’est pas ça ma vie. »
Un activiste aux importantes responsabilités
« J’aime bien les contenus LGBT sur Netflix, mais ce qui me gêne, c’est quand l’info sur la sexualité tombe comme un cheveu sur la soupe », abonde Eliott, également âgé de 17 ans et qui explique au Point être lui-même homosexuel. « On a l’impression que c’est faux et qu’on sert juste à cocher des cases », explique le jeune homme. « Les séries Netflix, en ce moment, se concentrent beaucoup sur la représentation de toutes les catégories : gay, polyamoureux, bi, cisgenre, etc. au point que ça devient les traits principaux des personnalités des personnages », ajoute enfin Anna, 18 ans, étudiante en histoire et « féministe engagée ».
Le constat que dressent Nelson, Eliott et Anna dans les colonnes du Point ne sort pas de nulle part. Selon l’hebdomadaire, il est la conséquence du travail de Darnell Moore, vice-président de la stratégie d’inclusion de la plateforme. Cet activiste, décrit comme « intersectionnel, antiraciste et queer », est chargé de passer les programmes de Netflix au scanner woke, et de ne pas laisser une occasion de créer un personnage qui en coche les cases. Un activisme forcené qui pourrait être l’un des problèmes compliquant les affaires de Netflix : au premier semestre 2022, et pour la première fois depuis des années, la firme a perdu des abonnés.
France24 - Monde
Roubaix, la créative
Publié le : 10/06/2022 - 18:44
Wassim NASR
Ségolène MALTERRE
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C'est une ville du nord longtemps sinistrée mais où souffle un vent de renouveau. De quartier en quartier, Théo Yossa nous fait visiter Roubaix la créative.
Valeurs Actuelles
Stade de France : les images de vidéosurveillance de la RATP ont également été détruites
On ne compte plus les nombreux épisodes qui composent le feuilleton du fiasco du Stade de France, survenu le 28 mai dernier. Relancée, si tant est qu’elle était retombée, par la découverte de la suppression des images de vidéosurveillance du stade, la polémique ne faiblit plus. Et selon Le Parisien, cela ne risque pas de s’arranger : vendredi 10 juin, la RATP a annoncé qu’elle avait également supprimé les images captées le soir de la finale de la Ligue des Champions.
Contrairement au Stade de France, qui a l’habitude de supprimer toutes ses archives vidéos au bout de sept jours, la RATP procède à un tel ménage 72h après l’enregistrement. Là encore, aucune réquisition de la justice n’est venue empêcher ce processus automatique. « Le délai de conservation des vidéos des caméras de vidéoprotection est de 72 heures pour des raisons de stockage », explique la société qui exploite la ligne 13 du métro parisien, où ont eu lieu de très nombreux vols et agressions. « Sans réquisition judiciaire, elles sont écrasées automatiquement par les nouveaux enregistrements. Nous n’avons eu aucune réquisition. »
« Ça ne peut pas être un oubli »
« La justice connaît très bien ces délais, ils ont l’habitude de travailler sur ces dossiers. Ça ne peut pas être un oubli », tance une source proche de l’enquête. Une colère qui rejoint celle des nombreux responsables politiques qui, depuis le jeudi 9 juin, n’ont pas hésité à accuser les autorités judiciaires et policières d’avoir volontairement laisser expirer le délai, afin de dissimuler d’éventuelles preuves. Contacté par Le Parisien, le parquet de Bobigny rappelle qu’il « faut le support d’une enquête judiciaire pour effectuer des réquisitions ». Or, la seule enquête ouverte à ce stade concerne le trafic de faux billets. Une information judiciaire qui « ne nécessitait donc pas l’exploitation de la vidéoprotection ».
L’enquête pour vols et violences aggravées, elle, n’a été ouverte que le vendredi 10 juin, bien après le délai maximum de conservation des images. « À tort, on n’a peut-être pas mesuré que beaucoup de gens avaient vécu l’enfer. Nous n’avions pas connaissance que sur ces vidéos, il y avait des choses gravissimes. Personne ne nous a fait remonter l’information », glisse une source proche du dossier au Parisien. Pour faire éclater la vérité, la justice ne pourra donc utiliser que les images de la SNCF, qui exploite les lignes des RER B et D, et des caméras de voirie de la préfecture de police. Seul espoir : selon un spécialiste, il serait possible de récupérer les images détruites, même si « cela dépend des systèmes d’exploitation ».
France24 - Monde
Chaos au Stade de France : un rapport gouvernemental pointe une série de "défaillances"
Publié le : 10/06/2022 - 17:07
FRANCE 24
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Florent RODO
Deux semaines après le fiasco de la finale de la Ligue des champions au stade de France, le 28 mai, un rapport gouvernemental pointe vendredi, plusieurs "défaillances", du côté des organisateurs comme de la police. Le document déplore une "atteinte à l'image de la France" et dresse des recommandations en vue des grands événements à venir, notamment les Jeux olympiques.
Afflux des spectateurs mal maitrisé, transports et dispositif de sécurité défaillants, délinquance non maîtrisée… Le premier rapport gouvernemental à propos des incidents de la finale de la Ligue des champions au stade de France révèle, vendredi 10 juin, plusieurs "défaillances" de la part des organisateurs de l'événement comme du dispositif policier mis en place.
Après les scènes de chaos du 28 mai, le délégué interministériel aux JO et aux grands événements, Michel Cadot regrette, dans ce rapport remis à la Première ministre Élisabeth Borne, "des scènes très médiatisées d'opérations de rétablissement de l'ordre (...) qui ont suscité des interrogations de la part d'observateurs extérieurs sur la capacité de notre pays à livrer et à réussir les grands événements sportifs dont nous aurons prochainement la responsabilité".
À 777 jours du coup d'envoi des JO à Paris, la Première ministre a ainsi chargé le ministre de l'Intérieur et la ministre des Sports de "mettre en œuvre sans délai" les recommandations de ce rapport, a indiqué Matignon dans un communiqué. Le préfet Cadot plaide en priorité pour la mise en place d'une instance de pilotage nationale pour tous les événements sportifs internationaux d'intérêt majeur, sur le modèle de celui déjà en place pour les JO-2024.
Ce document de trente pages revient par ailleurs sur le déroulé de la soirée, de la préparation "en trois mois au lieu de 18", à l'arrivée mal "signalisée" des supporters en transports, jusqu'à l'embolie aux "points de pré-filtrages" combinée à un phénomène de "délinquance d'opportunité" aux abords du stade.
Spectateurs sans billets qui escaladent les grilles, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes, d'autres victimes de vols ou d’agressions : des scènes de chaos avaient précédé et suivi la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool dont l'organisation avait été confiée à la France en remplacement de Saint-Pétersbourg, après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Problèmes dans la gestion des flux de spectateurs
Pour le délégué interministériel, l'élément déclencheur de la crise reste l'"afflux mal maitrisé du public excédentaire, sans billets ou avec des faux billets, dans des proportions inédites". Mais le préfet Cadot appelle à "relativiser" la version du Ministre de l'Intérieur qui avait évoqué dans un premier temps jusqu'à 40 000 supporters anglais sans billet valide aux abords du stade.
Évoquant une "embolie" et une "rupture" du dispositif de contrôle et de sécurité, le rapport conclut que "les organisateurs et la police ont subi" la situation de crise et pointe des "problèmes d'exécution".
Au cœur de la polémique, le préfet de police Didier Lallement a été auditionné jeudi par la commission des Lois du Sénat, quelques jours après le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera.
Destruction des images de vidéosurveillance
Dans un contexte franco-britannique très tendu, la polémique a pris un nouveau tour après l'annonce jeudi par la Fédération française de football (FFF) que les images de vidéosurveillance du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.
Mais la préfecture de police a indiqué vendredi disposer toujours des siennes. La police chargée d'enquêter sur le volet des faux billets a envoyé une réquisition au stade de France pour les récupérer, a appris vendredi l'AFP de source policière.
"S'il advenait que l'on découvre que volontairement, il n'a pas été collecté, conservé ces images, alors là évidemment les choses prendraient une autre ampleur, beaucoup plus grave", a réagi sur BFMTV François-Noël Buffet, président LR de la Commission des lois du Sénat, assurant que "les choses ne s'arrêteront pas".
"Nous envisageons d'auditionner tout le monde, y compris de faire revenir le ministre et le préfet de police. La semaine prochaine, nous auront la RATP et la SNCF aussi. Nous irons même peut-être sur place", a ajouté M. Buffet.
Avec AFP
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FOOTBALL
L'UEFA présente ses excuses pour les incidents au Stade de France
Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît un "échec"
Chaos au Stade de France : "Les choses auraient pu être mieux organisées", reconnaît Darmanin
New York Times - World
Reforms Are Imposed on U.N. Agency That Made Questionable Investments
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After a New York Times report revealed unusual investments putting tens of millions of dollars at risk, the board of the U.N.’s Office for Project Services demanded major changes.
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By Farnaz Fassihi and David Fahrenthold
After a series of puzzling financial decisions that put tens of millions of dollars at risk, the executive board of a little-heralded United Nations agency took the rare step on Friday of voting to swiftly enforce a series of reforms.
The actions by the board of the Office for Project Services, or UNOPS, followed a report by The New York Times that revealed a series of questionable investments at the agency, totaling about $61 million, of which more than one-third may have been lost.
Friday’s moves by the board of the agency, which supplies logistical services to other U.N. agencies, imposed strict limitations on all financial reserves at UNOPS and suspended work at its investment unit. Its auditing and ethics watchdog functions will also be overhauled and its current business model re-evaluated, among other actions.
Additionally, a 10-member team will investigate the institutional failures at UNOPS that led to the questionable investments and will recommend further reforms.
U.N. officials said the speed and scope of the actions taken by the board were rare for the United Nations, where bureaucracy often hampers fast action.
“For months, the U.S. has pushed for greater transparency and accountability regarding financial mismanagement at UNOPS,” said Chris Lu, the U.S. representative for U.N. management and reform. “We are pleased that the UNOPS executive board has taken swift and decisive action.”
The incident has damaged the credibility of the United Nations and weakened the trust of donor countries at a time when the organization is seeking major funding infusions for an array of global crises.
The United States, which sits on the agency’s executive board, has paused its funding to UNOPS, said Mr. Lu, adding that the United States would press for “appropriate law enforcement action against any and all wrongdoers.”
Finland has also suspended all its funding to UNOPS and is reviewing its donations to other U.N. agencies.
The agency’s leader at the time, Grete Faremo of Norway, resigned hours after The Times published its investigation into UNOPS’s fraught investments. She stepped down at the request of António Guterres, the secretary general of the U.N., according to a U.N. official.
U.N. agencies hire UNOPS to build roads, deliver supplies and perform other logistical tasks.
Its financial troubles began when it accumulated millions of dollars of surplus funds, and officials at the agency lent $58 million to a single group of companies, all connected to a British businessman whom members of the agency’s investment unit had met at a party in 2015.
An additional $3 million was given as a grant to the same British businessman’s college-aged daughter for advocacy on protecting oceans.
Dragan Micic, who represented UNOPS at the board meeting, said the agency hoped to “move toward more transparency and rebuild the trust of our board members and partners.”
Ms. Faremo’s deputy, Vitaly Vanshelboim, was placed on leave while an investigation was completed by the U.N.’s internal oversight office. The report is now finished and is with Mr. Guterres’s office, which could take further disciplinary action.
“The next steps include possible administrative sanctions or referral to the relevant judicial authorities in the case of potential criminal wrongdoing,” said Stéphane Dujarric, a spokesman for Mr. Guterres.
The loans were intended to finance renewable-energy and housing projects in the developing world. But U.N. auditors later said that the companies defaulted on more than $22 million. Auditors said one of the companies admitted it had used most of its U.N. loan — intended to finance energy projects — to pay off pre-existing debts.
Attorneys for the businessman, David Kendrick, released statements last month saying that neither Mr. Kendrick not his daughter had done anything wrong and that the projects UNOPS had invested in had been slowed by government decisions and the Covid-19 pandemic. Mr. Kendrick, according to the statement, still expected them to succeed.
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France24 - World
McIlroy, Finau share PGA Canadian Open lead
Issued on: 12/06/2022 - 00:16
Toronto (Canada) (AFP) – Tony Finau closed with a 25-foot birdie putt to share the lead with four-time major winner Rory McIlroy after Saturday's third round of the US PGA Tour's Canadian Open.
World number 18 Finau matched the low round of his PGA career with an eight-under par 62 while eighth-ranked McIlroy fired a 65 to stand on 11-under 199 after 54 holes at St George's Golf and Country Club in suburban Toronto.
"I didn't finish the way I wanted to yesterday," Finau said after two late bogeys Friday. "I think all it did was light a fire in my belly to get after it today. That's pretty much what I did. I made some birdies and I just played really clean golf."
Finau, whose PGA titles include the 2016 Puerto Rico Open and 2021 Northern Trust, needed only 24 putts in the round.
"It has been trial and error with me and my putter. Ive been working hard on it," Finau said. "It's starting to pay dividends for me. I saw a lot of them go in today. It was nice."
Northern Ireland's McIlroy –- the 2019 winner and defending champion after Covid-19 caused a two-year hiatus -- was cheered at every hole.
"All aspects were really good," McIlroy said. "I drove it a lot better off the tees. My wedge game was a little better and my short game bailed me out a couple of times."
McIlroy is chasing his 21st US PGA victory and first since last October’s CJ Cup in Las Vegas.
"I've played some good golf this year without getting a win," McIlroy said. "I just need to keep doing what I'm doing. Sort of just give myself a number and try not to look at the guys around me too much."
Sixth-ranked Justin Thomas, coming off his second major triumph at last month's PGA Championship, will join the co-leaders in Sunday's last trio.
Thomas made four birdies and an eagle in the last 10 holes in shooting a bogey-free 63 to share third on 201 with fellow Americans Sam Burns, Wyndham Clark and Alex Smalley.
"I played really solid. I didn't do anything great, I just didn't do anything bad," Thomas said. "I took advantage of some opportunities when I had them there in the middle of the course and just stayed patient and waited for my run."
McIlroy sank a 22-foot birdie putt at the par-4 fourth and made another from just inside 38 feet at the par-4 seventh.
After a bogey at the par-3 eighth, he made tap-in birdies at the par-5 ninth and 11th holes and another at the par-4 12th after dropping his approach inches from the cup.
At the par-5 15th, McIlroy sent his approach over the green and down a cart path but pitched to eight feet and tied Finau by sinking the birdie putt.
'Oh wow we're climbing'
Finau opened with a birdie and sank a 15-foot birdie putt at the par-3 sixth, then launched an impressive run with an 18-foot birdie putt at the par-3 eighth.
Finau drove the green in two at the par-5 ninth and sank a 37-foot eagle putt, then followed with birdies at 10 and 11 for a three-stroke lead.
"When I made an eagle on nine I knew then I was like, oh, wow, we're climbing up that leaderboard," Finau said.
But he found a greenside bunker and made bogey at the par-4 12th while Thomas reeled off three straight birdies with a three-footer at the ninth, a four-footer at the 10th and a five-footer at the par-5 11th.
Thomas added a six-foot birdie putt at 14 and landed his second shot inches from the cup for a tap-in eagle at the par-5 15th.
Finau holed out from just outside 47 feet at the par-4 14th to reclaim the lead.
© 2022 AFP
L'Humanité
Ouf ! Les Japonais pourront encore disposer du corps des femmes
BilletLina SankariCes messieurs, disons-le, sont bien embarrassés. Les femmes aussi, mais sans doute est-ce moins grave. Car, après tout, que veulent-elles de plus, ces Japonaises, qui ne savent que chipoter ? Qu’elles se réjouissent : d’ici à la fin de l’année, elles auront enfin accès à la pilule abortive. Un progrès indéniable, tout du moins pour les plus aisées. Le médicament sera disponible pour la modique somme de 100 000 yens (environ 730 euros). Avouons-le également, souvent, les femmes ont besoin qu’on leur tienne la main. Comme on le ferait d’un enfant qui aurait du mal à évaluer les risques avant de s’engager sur le passage piéton. Ou pire, qui traverserait de manière irréfléchie, le malheureux. Pour se procurer la pilule abortive donc, les Japonaises devront obtenir l’assentiment de leur conjoint. Rappelons que, dans l’archipel, elles avaient déjà besoin de l’accord de leur mère pour pratiquer un avortement chirurgical. Des enfants, vous dit-on. Onze pays font de même malgré les apostrophes régulières de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais alors, à quel âge devient-on un adulte doué de réflexion, libre de disposer de son corps si toutes les femmes ont besoin de l’autorisation de leur mère ou d’un homme pour prendre les décisions vitales qui les concernent ? Cela tombe bien, les Japonaises pourront être accompagnées pendant de longues années encore, puisque le pays compte parmi le plus grand nombre de centenaires au monde. Ouf ! Le problème est aussi là. À force de vieillissement de la population, d’opposition farouche à l’immigration, le pays est malade. Les hommes sont bien embarrassés donc, eux qui, jusqu’alors, étaient bien contents de se retrouver entre eux dans les entreprises une fois les Japonaises devenues mères. Comment vont-ils faire maintenant pour sauver l’économie, coincés entre patriarcat et nationalisme ? Comptons sur les génies des cénacles. Malgré la pilule abortive, le pays peut faire confiance à ces conjoints responsables pour veiller au renouvellement générationnel.
japondroit à l'avortementFéminismeCharivari New York Times - World
Jeanine Añez, expresidenta de Bolivia, sentenciada a 10 años de prisión
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El juicio a la exmandataria que asumió el poder luego de que Evo Morales fue depuesto, despierta preocupación sobre el uso político del sistema judicial.
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Por Megan Janetsky y María Silvia Trigo
Jeanine Añez, la expresidenta de Bolivia, fue sentenciada el viernes a 10 años de prisión luego de que fuera acusada de ocupar la presidencia de manera ilegal tras la renuncia de su predecesor, Evo Morales.
El juicio, el capítulo más reciente de la prolongada agitación política de Bolivia, ha despertado preocupación de que los líderes del país estén usando los tribunales contra sus adversarios políticos y de que la sentencia sea muestra de una crisis democrática más amplia en el país sudamericano y en la región.
“La democracia está en cuestión, no solo en Bolivia, sino en Latinoamérica”, dijo Gonzalo Mendieta, abogado y analista político basado en La Paz, sede del gobierno de Bolivia.
Añez fue detenida el 13 de marzo de 2021 en Trinidad, su ciudad natal, y fue trasladada a La Paz luego de que se emitiera una orden de captura acusándola de terrorismo y sedición. También fue acusada de otros delitos y retenida en prisión por casi 15 meses bajo la modalidad de “detención preventiva”.
El viernes fue sentenciada por el Tribunal Primero de Sentencia de La Paz, acusada de incumplimiento de deberes y de tomar resoluciones contrarias a la Constitución de Bolivia.
Luis Guillén, el abogado de Añez, le dijo a The New York Times que creía que el fallo del tribunal tenía motivaciones políticas y que el actual gobierno de Bolivia, liderado por un aliado socialista de Morales, incurrió en violación a la ley debido al trato que Añez recibió durante su detención.
“Vamos a agotar los recursos internos y luego acudir a organismos internacionales”, dijo Guillén.
Iván Lima, ministro de Justicia de Bolivia, negó las acusaciones y dijo que “no hay pruebas” para sustentarlas. “Somos un gobierno que está respetando las reglas del debido proceso y que está permitiendo que las reglas democráticas lleguen a todos los actores políticos”, dijo Lima en una entrevista.
Añez, una senadora conservadora otrora poco conocida, ascendió a la primera fila de la escena política de Bolivia en noviembre de 2019. En ese entonces, Morales, presidente del país durante más de una década, socialista y el primer líder indígena de Bolivia, perdió el control del poder y huyó a exiliarse a Argentina durante una serie de protestas violentas suscitadas por su cuestionada elección.
Añez dio un paso al frente y prometió fungir solo como presidenta interina de transición y convocar a nuevas elecciones, en las que no participaría. Pero casi de inmediato empezó a reformular la política exterior de Bolivia. Cristiana conservadora, introdujo símbolos religiosos a los procedimientos laicos del Estado y lanzó una campaña contra los seguidores de izquierda de Morales, quien durante 14 años en el cargo había enfatizado la importancia de la cultura indígena.
Después, su gobierno acusó a Morales de sedición y terrorismo, a pesar de que grupos internacionales de derechos humanos indicaron que las pruebas para respaldar esas acusaciones eran deficientes y dijeron que el caso contra el expresidente tenía motivaciones políticas.
El equipo de defensa de Añez ha sostenido que en 2019 se vio obligada a ocupar un vacío de poder, pero los seguidores de Morales dicen que su deposición fue un “golpe”.
El viernes, durante los alegatos finales, Añez se hizo eco de esa argumentación al decirle a los magistrados que era inocente y que su ascenso al poder fue “una consecuencia de todo lo que pasó” hace dos años.
“No moví ni un dedo para llegar a la presidencia”, dijo Añez.
Ella ha negado las acusaciones en su contra y dijo que era víctima de “persecución política”.
Pronto, Añez, de 54 años, se volvió profundamente impopular entre el pueblo boliviano por motivos que iban desde presuntas violaciones a los derechos humanos hasta su antagonismo hacia el partido de Morales, Movimiento al Socialismo (MAS), que sigue siendo el mayor del país. Tal vez lo más significativo, fue su impopularidad por su manejo de la pandemia y la perturbación económica subsiguiente.
Añez abandonó su campaña a la presidencia de Bolivia aproximadamente un mes antes del 18 de octubre de 2020, día de las elecciones, cuando los votantes eligieron al socialista Luis Arce, respaldado por Morales.
El miércoles, cuando los fiscales pedían la máxima sentencia en su contra y presentaban sus alegatos finales en el tribunal, en el exterior se reunió un grupo de manifestantes anti Añez, muchos de los cuales indicaron que su gobierno los había reprimido. Llamaron a que la exmandataria recibiera 15 años de condena, el máximo que contempla la ley, con gritos de “¡No se negocia con sangre derramada!”.
El fallo significa una victoria para el gobierno de Arce y el partido MAS, al reforzar su relato de que Añez llegó al poder con un golpe.
Pero la decisión también causa preocupación sobre la independencia del sistema de justicia de Bolivia, que, a decir de Cesar Muñoz, investigador sénior en Human Rights Watch, ha sido utilizado por gobiernos anteriores de ambos lados del espectro político, para ejercer “revancha” hacia sus enemigos.
“Nos preocupa lo que esto significa para la imparcialidad del sistema judicial”, dijo Muñoz. “Los que están en el poder han usado el sistema de justicia para sus propios fines políticos”.
El gobierno de Morales ha enfrentado acusaciones de persecución política por parte de periodistas y políticos opositores, así como de manipulación del sistema judicial con fines políticos.
Human Rights Watch dijo que el gobierno de Añez “presionó públicamente a fiscales y jueces para impulsar sus intereses”, que según el grupo, condujo investigaciones penales dirigidas a más de 100 personas vinculadas al gobierno de Morales por acusaciones de delitos de sedición y/o terrorismo.
Con el gobierno de Arce, Añez ahora enfrenta las mismas acusaciones de terrorismo por delitos que se dice cometió antes de su presidencia, y de los cuales Muñoz dijo que también hay pocas pruebas, así como acusaciones de genocidio durante su mandato.
El Departamento de Estado estadounidense, así como observadores de la Unión Europea, ha expresado preocupación por “señales crecientes de comportamiento antidemocrático y la politización del sistema legal en Bolivia”.
El fallo también sucede cuando otros líderes de América Latina muestran tendencias autoritarias.
En El Salvador, más de 36.000 personas han sido detenidas luego de que la Asamblea Legislativa autorizó al presidente Nayib Bukele a suspender algunas garantías constitucionales para acabar con la violencia de las pandillas. The Brookings Institution también ha observado “erosión democrática” en Haití, Honduras, Guatemala, Paraguay, Nicaragua y la República Dominicana.
“Cuando uno ve la región, se ve bastante convulsa”, dijo Mendieta, el abogado y analista de La Paz.
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France24 - World
Toulouse beat European champions La Rochelle to reach French final four
Issued on: 11/06/2022 - 23:50Modified: 11/06/2022 - 23:48
Toulouse (France) (AFP) – Toulouse reached the last four of the French Top 14 by beating recently-crowned European champions La Rochelle, 33-28, on Saturday.
"We didn't want to go on holiday so soon," said Thomas Ramos, the Toulouse full-back, who kicked 13 points for the hosts.
Fifteen days after beating Leinster in this season's European final, La Rochelle seemed too blunt to cope with the speed of thought and play of Toulouse scrum-half Antoine Dupont.
Dupont's break, chip and chase set up centre Pierre Fouyssac for a first try after eight minutes.
Dupont scored himself four minutes later, finishing off a Toulouse move filled with Harlem Globetrotters passing by sidestepping Ihaia West right and then left before touching down in the corner.
Flanker Wiaan Liebenberg replied for La Rochelle but three penalties from Ramos gave the hosts a 21-7 halftime lead.
No. 8 Gregory Alldritt added a second try for the visitors after 56 minutes but winger Juan Cruz Mallia and fly-half Romain Ntamack quickly replied with two touchdowns for the hosts.
Tries from hooker Pierre Bougarit in the final minute and replacement Jules Favre in added time allowed La Rochelle to cut the final margin without ever threatening to win.
"We had a very good first half which gave us a significant lead at the break," said Ramos.
"It was a bit more complicated at the beginning of the second half but we managed to take the lead to secure the victory.
Toulouse beat their Maritime rivals for a seventh straight time, a run which includes last season's Top 14 and European finals.
In the semi-final in Nice next Friday, Toulouse will meet neighbours Castres, who topped the table in the regular season.
"Castres in the semi-final? They finished first and they deserve this place. It's a big challenge that awaits us against a complete team with no weak points. We want to continue our momentum," said Ramos.
On Sunday, Bordeaux-Begles host Racing 92. The winner will play Montpellier in the other semi-final.
© 2022 AFP
France24 - World
England and Italy in Nations League draw as Germany held by Hungary
Issued on: 11/06/2022 - 23:42Modified: 11/06/2022 - 23:40
Paris (AFP) – England are bottom of their UEFA Nations League group without a win after drawing 0-0 with Italy in a repeat of the Euro 2020 final on Saturday, while Germany settled for a point in a 1-1 stalemate in Hungary.
The meeting in Wolverhampton between Gareth Southgate's side and the European champions was played before just 3,000 people, largely school-children, as a punishment for the incidents that marred the Euro 2020 final between the same nations at Wembley last year.
UEFA rules say a match ordered to be played behind closed doors can still be attended by children accompanied by an adult, as happened last weekend when Hungary beat England in Budapest.
England followed that reverse by drawing 1-1 in Germany and another draw at Molineux leaves them bottom of League A, Group 3 with just two points from three outings before they host Hungary at the same venue on Tuesday in their final game of a long campaign.
Mason Mount hit the bar early on for England, while Aaron Ramsdale produced a fine save to deny Sandro Tonali for an Italy side featuring just two starters who also lined up in the European Championship final.
"We had two or three really good chances we need to score, but just lacked that sharpness in front of goal," said Southgate.
Roberto Mancini's Italy are rebuilding after failing to qualify for the World Cup and are top of the group after Hungary and Germany cancelled each other out in Budapest.
Zsolt Nagy gave Hungary an early lead, smashing in after Manuel Neuer had palmed out a Rolland Salai header.
However, Germany needed just three minutes to draw level as Borussia Moenchengladbach's Jonas Hofmann latched onto a long ball forward and rounded the goalkeeper before slotting in.
"I said beforehand that this was the hardest game you could have after England," Germany coach Hansi Flick told RTL after his side's third consecutive 1-1 draw.
"But we are in a development process. We have to see that we learn the lessons from this game."
Depay misses late penalty
The Netherlands are top of League A, Group 4 after coming from two goals down to draw 2-2 with Poland in Rotterdam, but they could have claimed a third win in as many games had Memphis Depay not squandered a late penalty.
English-born full-back Matty Cash gave Poland an 18th-minute lead with a fine low strike, and the visitors doubled their advantage five minutes after half-time as Przemyslaw Frankowski squared for Piotr Zielinski to finish.
Yet the home side pulled one back almost immediately when Daley Blind's cross from the left was swept in by Davy Klaassen, and they were level by the 54th minute as Denzel Dumfries made it 2-2.
They could have won it in stoppage time when Cash was penalised in the box, but Barcelona forward Depay saw his spot-kick come back off the post.
Meanwhile Brennan Johnson -- a star for Nottingham Forest as they won promotion to the Premier League this season -- came off the bench to score a late leveller as Wales drew 1-1 with Belgium in Cardiff.
Ireland hammer Scotland
Youri Tielemans gave Belgium the lead early in the second half in Cardiff, but Wales earned their first point of the Nations League campaign.
Their attention had previously been on their decisive World Cup qualifying play-off against Ukraine, which they won 1-0 last weekend to qualify for the global showpiece for the first time since 1958.
Wales now travel to play the Netherlands in Rotterdam on Tuesday.
In League B, the Republic of Ireland got their first win in Group 1 in emphatic fashion, beating hapless Scotland 3-0 in Dublin.
Alan Browne and Troy Parrott netted in the first half for Ireland before Michael Obafemi smashed in an emphatic third early in the second half.
In the same group Ukraine got their second win in as many games since losing to Wales, as they beat Armenia 3-0 in a match played in the Polish city of Lodz.
© 2022 AFP
France24 - World
Palestinian president hosts US delegation in Ramallah
Issued on: 11/06/2022 - 23:00Modified: 11/06/2022 - 22:59
Ramallah (Palestinian Territories) (AFP) – Palestinian president Mahmud Abbas hosted Saturday a US delegation led by Assistant Secretary of State for Near Eastern Affairs Barbara Leaf, ahead of an expected visit of President Joe Biden.
Abbas reiterated his requests to remove the Palestine Liberation Organisation (PLO) from the US list of terrorist entities during the meeting, his office said.
The Palestinian president also requested that the PLO's office in Washington and the American consulate for east Jerusalem be reopened, after both were closed under the Trump administration, the Palestinian presidency said in a statement.
Leaf, who began a three-day trip to the Palestinian territories and Israel on Saturday, met Abbas "to discuss the US-Palestinian relationship, US assistance to Palestinians, deepening ties + how Palestinians and Israelis alike deserve equal measures of freedom, security & prosperity," the State Department said.
Biden has pledged to reopen the consulate, closed under Donald Trump, whose administration recognised Jerusalem as Israel's capital, infuriating the Palestinians who see its eastern sector as their future capital.
Israel opposes the Palestinian consulate in Jerusalem, saying the US should open this diplomatic mission in Ramallah, the seat of the Palestinian Authority in the occupied West Bank.
Meanwhile, the US has in recent days changed the title of its Palestinian Affairs Unit to Office of Palestinian Affairs (OPA), without defining it a consulate.
The unit "operates under the auspices of the US Embassy in Jerusalem, and reports on substantive matters directly to the" State Department, an OPA spokesperson said, noting the new structuring was "to strengthen our diplomatic reporting and public diplomacy engagement".
The move comes ahead of a possible visit of Biden to the region. The US president saying he was considering a trip to Saudi Arabia, Israel and the Palestinian territories in July.
© 2022 AFP
New York Times - World
Chile pierde en su intento de sustituir a Ecuador en el Mundial
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Fútbol
La federación chilena de fútbol argumentaba que Ecuador debía ser expulsado del torneo por utilizar un jugador no elegible durante la fase de clasificación. La FIFA no estuvo de acuerdo.
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Por Tariq Panja
El intento de Chile de expulsar a su rival sudamericano, Ecuador, de la Copa del Mundo fracasó el viernes, cuando un panel disciplinario del organismo rector del fútbol mundial rechazó un reclamo de que Ecuador había alineado a un jugador no elegible en varios partidos de clasificación.
El caso giraba en torno al defensa Byron Castillo, que según Chile no solo había nacido en Colombia, sino que tenía tres años más de los que figuraban en los documentos que lo identificaban como ecuatoriano. La federación de fútbol chilena presentó documentos de registro, incluyendo certificados de nacimiento, que, según dijo, respaldaban su reclamación.
De acuerdo con las normas de la FIFA, la alineación de un jugador no elegible puede dar lugar a la pérdida de cualquier partido en el que participe dicho futbolista.
Ecuador quedó en cuarto lugar en las eliminatorias del continente, con lo que obtuvo una de las cuatro plazas de pase automático asignadas a Sudamérica para el Mundial. Pero Chile había exigido que Ecuador perdiera los ocho partidos de clasificación en los que participó Castillo, y que sus rivales en esos encuentros recibieran tres puntos por partido. Los funcionarios chilenos habían calculado que esa fórmula cambiaría los resultados de la clasificación en Sudamérica y llevaría a Chile al Mundial de Fútbol a expensas de Ecuador.
La FIFA dijo que sus funcionarios habían analizado las presentaciones de todas las partes involucradas en el caso —que también involucró a Perú, país que competirá en una clasificatoria internacional el lunes por un pase a Catar— antes de concluir que Ecuador no tenía ningún caso que responder.
Chile dijo que apelaría el fallo.
“Estamos consternados con la decisión”, dijo Eduardo Carlezzo, abogado que representa a la federación chilena. “Es una enorme cantidad de pruebas, tanto de Colombia como de Ecuador, lo que demuestra sin ninguna duda que el jugador nació en Colombia. Por lo tanto, apelaremos y esperamos que esas evidencias sean consideradas en su totalidad”.
La federación ecuatoriana de fútbol emitió un comunicado después de que Chile presentara su demanda en mayo, en el que rechazaba lo que calificaba de “infundados rumores” sobre Castillo, de quien dijo que era ciudadano ecuatoriano en el sentido jurídico y deportivo.
“Rechazamos categóricamente cualquier intento de quienes pretenden evitar su participación en el Mundial de Fútbol de Catar 2022, la cual fue obtenida legítimamente en la cancha”, dijo entonces la federación.
Los antecedentes de Castillo han sido cuestionados durante varios años, después de que una investigación más amplia sobre las inscripciones de jugadores en Ecuador analizó cientos de casos y dio lugar a sanciones para al menos 75 jugadores juveniles que se descubrió que habían falsificado sus documentos. Temerosos de un error que pudiera poner en peligro las esperanzas de Ecuador en la Copa del Mundo de este año, los responsables de su federación nacional de fútbol habían aplazado la incorporación de Castillo a la selección de mayores hasta este año.
Hace dos años, de hecho, el presidente de una comisión especial de investigación convocada por la federación pareció sugerir que Castillo era colombiano, algo que los funcionarios chilenos argumentaron que habían corroborado.
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Valeurs Actuelles
Les incidents au Stade de France ont porté un « grave préjudice à l’image de la France », déplore un rapport gouvernemental
« Fraude massive » de billets, entrées forcées, vols à l’arraché… Les incidents et débordements autour du Stade de France lors de la rencontre opposant Liverpool et le Real Madrid, le 28 mai dernier, pour la finale de la Ligue des Champions, ont été très nombreux. Dans un rapport d’enquête gouvernemental remis à la Première ministre Elisabeth Borne, le délégué interministériel aux JO et aux grands évènements, Michel Cadot regrette « des scènes très médiatisées d’opérations de rétablissement de l’ordre (…) qui ont suscité des interrogations de la part d’observateurs extérieurs sur la capacité de notre pays à réussir les grands événements sportifs dont nous aurons prochainement la responsabilité », rapporte Le Parisien, le 10 juin.
Un enchaînement de failles évoqué
Les causes des incidents aux abords du Stade de France sont multiples. Le document de 30 pages énumère les « dysfonctionnements » qui ont abouti aux scènes de chaos. Parmi les failles évoquées : « l’orientation et la gestion de la foule », « l’insuffisante information entre la RATP », « le manque d’anticipation des itinéraires de délestage », ou encore « le dialogue imparfait entre les parties représentées » au poste de commandement. « La non-lecture de signes avant-coureurs de la présence d’individus malveillants venus en grand nombre près du stade pour commettre des actes de délinquance » en fait également partie.
Conformément à la version donnée par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, l’élément déclencheur reste l’« afflux mal maîtrisé du public excédentaire sans billets ou avec de faux billets, dans des proportions inédites ». Cependant, le délégué ministériel « relativise » le chiffre de 40 000 supporters anglais sans billet valide évoqué par le ministre de l’Intérieur.
Seul point positif présent dans le rapport : 97 % des spectateurs ont pu assister au match et les fans zones, installées hors de l’enceinte, n’ont posé aucun problème de trouble à l’ordre public.
France24 - World
Schwartzel wins LIV Golf series opener as Reed joins rebels
Issued on: 11/06/2022 - 22:54Modified: 11/06/2022 - 22:52
St Albans (United Kingdom) (AFP) – Charl Schwartzel won the inaugural event in the Saudi-funded rebel LIV Golf series on Saturday as Patrick Reed became the latest big-name player to sign up.
South Africa's Schwartzel carded a final round of 72 at the Centurion Club outside London to finish seven under par and a shot clear of compatriot Hennie du Plessis.
The 37-year-old received a winner's cheque of $4 million and also won $750,000 for being part of the winning team in the 54-hole, three-day event.
"Honestly, I'm relieved," said the 2011 Masters champion, who led by five shots with seven holes to play before a double bogey on the 12th set up a nervy finish.
"Never in my wildest dreams did I think we could play for so much money in golf. It's been an amazing experience."
LIV Golf CEO Greg Norman, who attempted to set up a world tour in 1994, said: "The evolution of the game of golf is alive and LIV is alive.
"For 27 years there's been a lot of obstacles put in our path, a lot of dreams have tried to be squashed, but they couldn't squash us and golf was always going to be the force for good out of all this."
Reed signs up
Earlier, US golfer Reed became the latest US PGA Tour member to join the breakaway circuit, with the 17 competing in the first event this week suspended by the Tour shortly after play started in St Albans on Thursday.
PGA Tour commissioner Jay Monahan said the "same fate holds true" for any players who compete in future LIV events, with Reed and Bryson DeChambeau set to contest the second event in Oregon starting at the end of the month.
Reed, 31, who won the Masters in 2018 and has nine professional titles under his belt, is the ninth major champion to join the rebel series.
"The growing roster of LIV Golf players gets even stronger today with a player of Patrick Reed's calibre," said Norman.
"He has a proven track record as one of the most consistent competitors in pro golf and adds yet another big presence at our tournaments."
Reed said: "I'm super excited -- just the thought of being a part of an evolution and a change in golf for the better."
Six-time major winner Phil Mickelson and former world number one Dustin Johnson were among other stars who featured in the inaugural $25 million event near London.
Organisers have pledged to "supercharge" golf, offering tournaments with no cuts, simultaneous "shotgun starts" and a team element.
Golfers who have signed up to the LIV series have faced tough questions over Saudi Arabia's human rights record and have been accused of greed in chasing the huge rewards on offer.
Schwartzel was asked after his victory if he had any concerns over the source of the money -- the Saudi sovereign wealth fund.
"Where the money comes from is not something that I've ever looked at playing in my 20 years' career, you know," he said.
"I think if I start digging everywhere where we played, you could find fault in anything."
The eight LIV tournaments this year are worth a staggering $255 million, with plans in place to expand the series over the coming years.
Mickelson did not dispel rumours he was receiving a fee of $200 million to compete, while Johnson is reportedly getting $150 million.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre
Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »
France24 - World
Depay misses last-minute penalty as Dutch held by Poland
Issued on: 11/06/2022 - 22:52
Rotterdam (Netherlands) (AFP) – Memphis Depay missed a last-minute penalty as the Netherlands drew 2-2 with Poland in the Nations League on Saturday in a game where the hosts trailed 2-0 at one stage.
Poland defender Matty Cash was penalised for handball as the clock hit 90 minutes.
However, Depay blasted his penalty high and wide.
The Dutch went into Saturday's match in Rotterdam with a 100% record after a 4-1 win over Belgium and a late 2-1 victory against Wales.
Poland had beaten Wales 2-1 but suffered a 6-1 rout at the hands of Belgium.
After soaking up early pressure, the Poles opened the scoring after 18 minutes on Saturday.
Nicola Zalewski crossed from right where Aston Villa full-back Cash was on hand to slot the ball past Mark Flekken in the Dutch goal.
Five minutes into the second period, Poland were 2-0 ahead.
Krzysztof Piatek played a fine ball over the top to allow Przemyslaw Frankowski to break free of the Dutch offside trap.
He unselfishly squared the ball for Piotr Zielinski to tap in with the goal standing after a VAR review.
However, the Dutch roared back with two goals in three minutes with Davy Klaassen scoring from close range and Denzel Dumfries equalising from a Depay pass.
After Depay fluffed his penalty chance, he had the opportunity to quickly make amends but goalkeeper Lukasz Skorupski pulled off a sensational stoppage-time save.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
L’ancien maire communiste de Calais est mort
C’est Natacha Bouchart, actuelle maire centre-droit de Calais qui en a fait l’annonce. Vendredi 10 juin, Jean-Jacques Barthe, ex-député-maire communiste de la ville de Calais, est décédé, rapporte Ouest-France. « En ces circonstances douloureuses, je tiens à saluer la mémoire de Monsieur Barthe qui a marqué l’histoire de Calais », a écrit l’édile au sujet de son prédécesseur. Elle lui a rendu hommage : « Je m’incline au nom de la population calaisienne devant cet homme de conviction très attaché à notre ville. Bien que ne partageant pas ses engagements politiques, je peux témoigner de la constance de son action et de sa volonté de servir avec honnêteté et loyauté notre bonne ville et ses habitants. Sa hauteur de vue, son dévouement méritent notre respect. Je présente au nom des Calaisiennes et des Calaisiens mes sincères condoléances à sa famille, à ses amis ainsi qu’à ses camarades », a écrit l’élue.
Trente ans de vie politique
Maire de Calais durant trente ans, Jean-Jacques Barthe a été élu premier magistrat de la ville sans discontinuer entre 1971 à 2000, et député de 1978 à 1988. Il avait quitté la vie politique à l’issue de son dernier mandat en 2000. Instituteur de profession, Jean-Jacques Barthe était également très engagé au Parti communiste, dont il était l’un des piliers locaux, dans ces terres du Nord qui virent le PCF connaître ses heures de gloire jusqu’au début des années 1990, avant que le Front national commence à lui ravir l’électorat ouvrier. La section calaisienne du PCF a rendu hommage à son ancien chef de file, décrivant son « humilité, son autorité naturelle », son « sens de la justice […] et de l’intérêt général ». Jean-Jacques Barthe avait 85 ans.
Calais : les dernières actualités
France24 - World
French legislative elections: The first round, by the numbers
Issued on: 09/06/2022 - 19:44
Tracy MCNICOLL
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Hot on the heels of April's presidential election, voters in France are heading back to the polls to fill the lower-house National Assembly's 577 seats. Some 48.7 million voters are registered to cast a ballot in the legislative elections' first round, which concludes Sunday at 8pm Paris time. The second round follows a week later on June 19. FRANCE 24 lays out the key numbers to watch for on Sunday.
51.3% abstention in 2017
On the opening Sunday of France's last legislative elections in 2017, the abstention rate hit 51.3 percent, a record for the first round of a French parliamentary poll. Observers say that record could well be broken this time around. Few of France's European Union brethren have sunk to such low turnout levels in parliamentary elections – only Croatia, Lithuania, Poland, Portugal and Romania, according to figures from the Stockholm-based International Institute for Democracy and Electoral Assistance.
Voter turnout is poised to play a significant role in France's first round on Sunday, as pollsters flag particularly low interest in a legislative campaign short on televised debates and star candidates anaesthetising voter enthusiasm. Indeed, the political scientist Vincent Tiberj has called the run-up a "chloroform campaign", telling Agence France-Presse that "this low-intensity campaign can only produce weak turnout in the end".
Significantly, abstention doesn't cut into the votes for each party in the same way. On paper, the demographics of voter turnout tend to work in favour of Emmanuel Macron, who is eyeing an absolute majority for his centre-right Ensemble! ("Together!") coalition to help push through the platform that won him re-election with 58.5 percent of the presidential vote in April. Ensemble's older electorate tends to turn up at the ballot box more than the younger, working-class voters that Jean-Luc Mélenchon's vast left-wing coalition is counting on this Sunday. Whether Mélenchon's New Ecological and Social Popular Union ("Nouvelle Union populaire écologique et sociale", or NUPES) has made up that ground with a comparatively higher octane campaign than its rivals put forward will be a key factor to watch when polls close at 8pm.
6,293 candidates on the trail
In this first round, a total of 6,293 candidates are standing for election in the 577 individual races in as many districts across the country.
While stories of candidates waging their first-ever electoral battles abound – from Prime Minister Elisabeth Borne to the left-wing baker Stéphane Ravacley – many are tried and tested political veterans. According to a Le Monde count, 1,734 of those running already hold another elected office at the local, national or European level. Indeed, some 680 of those candidates will have a decision to make on Election Night should they win a National Assembly seat. French law prohibits lower-house lawmakers from holding onto certain kinds of other elected offices, like mayorships, senate seats or mandates in the European Parliament.
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
A candidate can win an election outright in the first round of a French legislative election, but it is no easy feat, requiring more than 50 percent of the vote and support from a minimum 25 percent of the voters registered. Only four candidates won election in a single round in 2017. Otherwise, any candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the runoff, meaning the second round can see two, three or more hopefuls squaring off for the job.
289 seats for an absolute majority
The figure that rules in these elections, somewhat literally, is 289 – the number of seats needed to win an absolute majority in the 577-seat National Assembly.
Keen to dent Macron's designs on scoring an absolute majority to push through his policy agenda, the leftist Mélenchon, after narrowly missing out on a place in the presidential final in April, has spent two months lobbying voters to give his NUPES coalition the majority instead and, at least indirectly, elect him prime minister. While 289 seats for the left remains a long shot, whether Macron's Ensemble coalition can eke out a new absolute majority is a bigger question mark.
Macron's Republic on the Move ("La République en Marche" or LREM) party won 306 seats on its own steam back in 2017, with its centrist ally Modem padding out that count with 42 more seats. A repeat of that glittering performance is a bigger ask this time around. If Ensemble falls short of 289, Les Républicains could stand to benefit, elevating the beleaguered conservative party to a kingmaker role through the next legislature.
15 ministers in the hot seat
Fifteen cabinet ministers, more than half of the 28 named just last month after Macron's re-election, are laying their jobs in the government on the line in these parliamentary polls. Convention has it that a sitting minister who runs for an elected office and loses must step down from his or her role in government. Most of the ministers standing in this election – with Prime Minister Borne chief among them running in the Calvados – are campaigning in safe pro-Macron constituencies. But a few have their work cut out.
State Secretary for Overseas Territories Justine Benin is the centrist Modem incumbent in her Guadeloupe district. But her constituency heavily rejected Macron in April, putting Mélenchon on top in the first presidential round and choosing far-right candidate Marine Le Pen in the run-off.
Standing in his first election, Junior Minister for Europe Clément Beaune has a tight race to win in Paris's 2nd District. Solidarities Minister Damien Abad, meanwhile, is running for re-election in his eastern France district, but he last won office there for the rival Les Républicains before joining forces with Macron last month. More to the point, Abad has drawn unwanted attention in the wake of rape allegations recently revealed by the investigative news site Mediapart that he denies.
Running in northern France, Interior Minister Gérald Darmanin has drawn the spotlight over the course of this legislative campaign over heavy-handed law enforcement at the Champions League final and recent police shootings. The highest-ranking minister after Borne to put his government place on the line, Darmanin is not considered especially at risk in a district he won once before (as a conservative in 2012) and where he has served as mayor of Tourcoing. But the far-right National Rally and left-wing NUPES (not to mention Liverpool football fans) would certainly take a Darmanin slip-up there as a feather in their cap.
Achievements unlocked: 15, 58, 60, 185...
Short of winning the coveted 289 seats needed for an absolute majority, a series of seat targets gradually open up new realms of privilege for the National Assembly factions that win them.
Winning 15 seats qualifies a party (or any band of like-minded lawmakers) to form a parliamentary group, which is the basic prerequisite to bringing any real influence to the chamber. Parliamentary groups are allotted more speaking time to question government ministers on the house floor. The status also unlocks access to National Assembly funding to cover expenses and hire staff as well as to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Beyond those basics, higher seat counts sweeten the privileges available. A minimum of 58 deputies is required to issue a no-confidence motion, which spurs a debate on the floor and entails a vote. The threshold for challenging a law by referring it to the Constitutional Council is 60 deputies. Lastly, no fewer than 185 deputies are required to request that an issue be put to a shared-initiative referendum nationwide.
1 name for 2 candidates
Green Party heavyweight Sandrine Rousseau made headlines last September when she fell short of winning the Europe Écologie-Les Verts presidential primary by a one-point margin. Now running to win a National Assembly seat for the first time on her third try, Rousseau is representing the pan-leftist NUPES in Paris's 9th District, where Mélenchon topped April's presidential first round. Silliest among her challenges in trying to defeat a Macronist incumbent? A little homonym hijinks. The marginal Rurality Movement (LMR) is running a political newcomer in the district who is also named Sandrine Rousseau. How many voters will two Sandrine Rousseaus confuse at the ballot box? Yet another number to watch on Sunday night.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'
French Legislative Elections
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Explainer: How do France's legislative elections work?
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa
Publié le : 10/06/2022 - 07:16Modifié le : 10/06/2022 - 21:56
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats "résistaient" à l'avancée de l'armée russe à Severodonetsk, ville-clé du Donbass, tandis que la ville voisine de Lyssytchansk, resterait sous contrôle ukrainien mais subirait des bombardements "puissants". La France de son côté s'est dite prête à une opération pour rétablir l'accès au port d'Odessa. Retrouvez le fil de la journée du 10 juin.
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21 h 08 : la Russie officialise son retrait de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Moscou avait été suspendue en avril de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), à la suite de l'indignation mondiale suscitée par son offensive militaire contre l'Ukraine.
Le gouvernement "accepte la proposition du ministère russe des Affaires étrangères (...) concernant le retrait de la Fédération de Russie de l'Organisation mondiale du tourisme", indique un décret signé par le Premier ministre Mikhaïl Michoustine vendred.
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19 h 29 : hommage émouvant à Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste français tué en Ukraine
"Voila Vladimir Poutine, la belle personne que vous avez tuée", a déclaré, lors d'un rassemblement à Paris, la mère du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff, mortellement touché par un éclat d'obus, fin mai, en Ukraine.
Sa famille, ses collègues de BFMTV, dont le reporter Maxime Brandstaetter qui faisait équipe avec lui en Ukraine ou encore son partenaire Sam Cottet étaient présents à ce rassemblement, aux côtés de Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, et de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.
Foule importante à Paris pour rendre hommage à Frédéric Leclerc-Imhoff avec cette émouvante minute d’applaudissements.Pensées pour ses proches. pic.twitter.com/Zlyng3XnvH
June 10, 2022Âgé de 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff travaillait pour BFMTV depuis six ans et effectuait là sa deuxième mission en Ukraine, comme journaliste reporter d'images (JRI).
Après l'annonce de sa mort, le parquet national antiterroriste (Pnat) français avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre.
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16 h 43 : Volodymyr Zelensky remercie le ministre britannique de la Défense pour son rôle moteur
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié Londres pour son rôle moteur dans le soutien occidental à l'Ukraine, lors d'une visite à Kiev du ministre britannique de la Défense Ben Wallace.
"Les mots se transforment en actions. C'est ce qui fait la différence entre les relations entre l'Ukraine et la Grande-Bretagne et celles entre l'Ukraine et d'autres pays", a déclaré le président ukrainien, dans une apparente pique à l'encontre d'autres pays européens, même s'il n'en a nommés aucun.
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16 h 24 : la France est prête à participer à une "opération" pour lever le blocus du port d'Odessa
"Nous sommes à disposition des parties pour, au fond, que se mette en place une opération qui permettrait d'accéder au port d'Odessa en toute sécurité, c'est-à-dire, de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée", a déclaré un conseiller de la présidence française, précisant que cette opération pourrait permettre d'exporter les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin.
L'Élysée a également annoncé que le président français Emmanuel Macron se rendra en Roumanie et en Moldavie mardi et mercredi prochains pour exprimer "l'engagement" et la "solidarité" de la France "avec les partenaires européens les plus exposés à la crise ukrainienne".
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13 h 40 : la Banque centrale baisse son taux directeur face à une inflation en baisse
La Banque centrale russe a abaissé son taux directeur de 11 % à 9,50 %, estimant qu'en dépit d'un environnement "difficile" pour l'économie russe, "l'inflation ralentit plus vite et le déclin de l'activité économique est moins important" qu'elle ne l'avait prévu.
La Banque centrale, qui avait drastiquement augmenté son taux de 9,50 % à 20 % dans la foulée des premières sanctions fin février, a ainsi achevé de le rétablir au niveau d'avant le début de l'intervention militaire en Ukraine.
La devise russe s'était effondrée après l'entrée des troupes russes en Ukraine, le 24 février. La Banque centrale avait alors brusquement relevé son taux et mis en place des mesures draconiennes de contrôle des capitaux.
La devise s'est depuis nettement renforcée pour atteindre des niveaux plus observés depuis 2015, aussi bien face au dollar qu'à l'euro.
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13 h 16 : Volodymyr Zelensky défend à nouveau la candidature de l'Ukraine à l'UE
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, appelant à ne pas laisser son pays dans une "zone grise", alors que les 27 doivent décider avant la fin du mois si le statut officiel de candidat à l'UE lui sera accordé.
"La première chose est de supprimer enfin cette 'zone grise', si tentante pour l'État russe (...) Dans les semaines à venir, l'Union européenne pourrait franchir une étape historique qui prouvera que les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains", a déclaré le président ukrainien par visioconférence, lors d'une conférence internationale sur la démocratie à Copenhague.
La Commission européenne doit rendre dans les jours qui viennent son avis sur la question, avant que les dirigeants de l'UE ne décident s'ils accordent à l'Ukraine le statut officiel de candidat lors d'un sommet les 23 et 24 juin.
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12 h 47 : l'ONU inquiète après la condamnation à mort de combattants étrangers à Donetsk
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme a fait part de sa préoccupation après la condamnation à mort par les autorités séparatistes prorusses de combattants étrangers ayant combattu aux côtés des Ukrainiens.
"Depuis 2015, nous avons observé que le soi-disant système judiciaire de ces républiques autoproclamées ne satisfont pas aux garanties essentielles d'un procès équitable (...). De tels procès contre des prisonniers de guerre constituent un crime de guerre", a déclaré une porte-parole, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.
L'agence de presse officielle russe TASS a annoncé jeudi que la Cour suprême de la République populaire de Donetsk avait condamné à mort "les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d'avoir participé aux combats comme mercenaires".
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12 h 27 : Marioupol menacée par une épidémie de choléra, affirme le Royaume-Uni
La ville de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, risque de connaître une importante épidémie de choléra, les services médicaux étant probablement déjà au bord de l'effondrement, a déclaré le ministère britannique de la Défense.
Il y aurait aussi une grave pénurie de médicaments à Kherson, a indiqué le ministère dans une message sur Twitter, ajoutant que la Russie pourrait difficilement fournir des soins médicaux publics de base à la population des territoires qu'elle occupe.
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11 h 08 : le remplaçant de McDonald's en Russie va ouvrir ses portes
Les anciens restaurants McDonald's rouvriront dimanche en Russie avec un nouveau propriétaire et sous une nouvelle marque, plus de trois décennies après l'arrivée de la célèbre chaîne de restauration rapide américaine dans le pays.
La réouverture aura lieu le 12 juin, date à laquelle le pays célèbre le "Jour de la Russie", et dans l'établissement de la place Pouchkine à Moscou, où McDonald's avait ouvert pour la première fois en Russie en janvier 1990.
Le mois dernier, McDonald's a annoncé qu'il vendait ses restaurants en Russie à l'un de ses licenciés locaux, Alexander Govor, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, offensive ayant suscité une vague d'indignation et de lourdes sanction occidentales.
Les emblématiques "arches d'or" du logo de McDonald's ont été démontées sur les sites de Moscou, Saint-Pétersbourg ou encore Novossibirsk. Elles feront place à un nouveau logo comprenant deux frites et un steak de hamburger sur fond vert. La réouverture concernera dans un premier temps 15 sites à Moscou et dans sa région.
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9 h 55 : Kiev bombarde des positions russes dans la région de Kherson
L'armée ukrainienne a affirmé avoir frappé des positions russes dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, région en quasi-totalité sous contrôle des forces russes. Kiev redoute que Moscou y organise bientôt un référendum en vue d'une annexion à la Russie.
"Notre aviation a frappé des positions russes, des sites où se concentrent équipements et personnel et des dépôts autour de cinq localités de la région de Kherson", a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne sur Facebook.
La quasi-totalité de la région de Kherson, dont la capitale régionale, est occupée par les troupes russes depuis les premiers jours de l'invasion russe lancée le 24 février.
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9 h 32 : "la situation évolue d'heure en heure", sur le front de l'est
Alors que Kiev déplore chaque jour "jusqu'à 100 soldats" tués et "500 blessés" dans les combats, la bataille de Severodonetsk fait rage entre forces russes et armée ukrainienne. "La situation évolue d'heure en heure", explique Pauline Godart, envoyée spéciale de France 24 à Kiev.
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5 h 01 : les soldats ukrainiens "résistent" à Severodonetsk, selon Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats "résistaient" à Severodonetsk, où d'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes, ville stratégique dont dépend le contrôle de l'entière région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.
"Severodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon", a déclaré le dirigeant ukrainien dans une allocution jeudi soir.
Le Palais des Glaces, un des symboles de la ville, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi sur Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk.
Prendre Severodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
Avec AFP
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guerre de tranchées
Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément
Le fil du 9 juin
Guerre en Ukraine : Kiev n'est "pas en danger", mais prête en cas d'attaque
LE FIL DU 8 JUIN
Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk
France24 - Monde
Attention, ces images ne montrent pas des armes américaines livrées à l’Ukraine
Publié le : 10/06/2022 - 12:25
Arthur Bamas
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Depuis le 31 mai 2022, de nombreuses images de matériel militaire ont été partagées sur Twitter par des comptes pro-russes mais aussi pro-ukrainiens. D’après eux, ces photographies montreraient des lance-missiles et d’autres armements, parfois même nucléaires, envoyés par les États-Unis à l’armée ukrainienne. Mais ces images sont bien plus anciennes et n’ont aucun rapport avec la guerre en Ukraine.
La vérification en bref
- Le 7 juin 2022, des comptes Twitter pro-russes ont partagé deux images de véhicules lanceurs de missiles. Ils affirment qu’il s’agit d’armes nucléaires que les États-Unis auraient "accidentellement" livrées à l’Ukraine. En réalité, ces images datent de 2005 et 2020 et n’ont aucun rapport avec l’invasion russe.
- Depuis le 31 mai 2022, des comptes Twitter partagent une photo montrant des véhicules lanceurs de missiles stockés dans un bateau. D’après ces comptes, il s’agirait des lance-roquettes que les États-Unis ont annoncé vouloir livrer à l’armée ukrainienne. Cette photographie montre bien des armes américaines, mais elle date de février 2021 et représente une livraison d’armes destinée à la Roumanie.
Des ogives nucléaires envoyées en Ukraine ?
"Deux ogives nucléaires tactiques d’un montant de neuf millions de dollars". Voilà la marchandise qui, d’après des comptes Twitter pro-russes, aurait été envoyée par les États-Unis à l’armée ukrainienne. Les preuves avancées par ces comptes sont deux photographies de véhicules lanceurs de missiles.
Que montrent réellement ces images ? Pour le savoir, nous avons réalisé une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder). Cette recherche nous permet de retrouver l’origine de cette première photographie.
Elle a été publiée sur une banque d’image en ligne, mais aussi sur une page Wikipédia. Et les légendes de ces publications nous apprennent que cette photographie a été prise le 11 janvier 2005 lors d’un exercice au White Sands Missile Range, un centre d’entraînement de l’armée américaine situé dans l’État du Nouveau-Mexique.
La deuxième photographie montre elle aussi un véhicule lanceur de missile et est accompagnée de la même légende : les publications affirment là encore qu’il s’agirait de deux ogives nucléaires envoyées par l’armée américaine à l’Ukraine.
Pourtant, notre recherche d’image inversée contredit cette version. Nous avons retrouvé l’origine de cette photographie sur une autre banque d’image en ligne. La légende de cette publication nous apprend que ce véhicule est un Iskander, à savoir un véhicule russe lanceur de missile. Il a été photographié le 25 août 2020 à Alabino, au sud-ouest de Moscou, alors que se tenait un forum militaire organisé par le ministère de la Défense russe.
Un navire chargé de lance-missiles américains livrés à l’Ukraine ?
Depuis le 31 mai 2022, des comptes pro-russes mais aussi pro-ukrainiens partagent sur Facebook et Twitter une même photographie sur laquelle on aperçoit des véhicules lanceurs de missiles stockés dans un bateau. Tous ces comptes affirment qu’il s’agirait d’une livraison d’armes américaines récemment arrivée en Ukraine. Mais si les États-Unis ont bien annoncé vouloir livrer des lance-missiles "Himars" à l’armée ukrainienne, ces images ne correspondent pas à cette livraison.
Que montrent réellement ces images ? Pour le savoir, nous avons réalisé une recherche d’image inversée à partir de cette photographie. Cette recherche nous a permis de trouver un article publié en mars 2021 sur un blog spécialisé en questions de défense. Cet article explique que la Roumanie aurait reçu 18 lance-roquettes américains le 20 février 2021.
Pour vérifier cette information nous nous sommes rendus sur le site du ministère de la Défense roumain. Nous y avons retrouvé exactement la même photo accompagnée de la même légende. Ces véhicules militaires ont donc été livrés en février 2021 à la Roumanie et non récemment à l’armée ukrainienne.
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March For Our Lives: Tens of thousands rally for stricter US gun laws
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Tens of thousands of protesters have rallied across the US to call for stricter gun laws in the wake of two mass shootings.
Those taking part at the hundreds of marches carried slogans like "I want freedom from getting shot".
US President Joe Biden backed the protests, calling on Congress to "pass common sense gun safety legislation".
Despite this the chances of legal change are likely to be quashed by Republicans.
Nineteen children and two adults were killed in the 24 May shooting at Robb Elementary in Uvalde, Texas.
That attack, and another days earlier in Buffalo, New York, in which 10 people were killed, has led to renewed calls for action on gun control in the US.
On Saturday, gun safety group March For Our Lives - founded by survivors of the 2018 Parkland school shooting in Florida - said some 450 rallies would be held across the country, including Washington DC, New York, Los Angeles and Chicago.
The group said it would not let politicians "sit back" as people continue to die.
March For Our Lives (MFOL) said political leaders' inaction was killing Americans.
"We will no longer allow you to sit back while people continue to die," Trevon Bosley, a MFOL board member, said in a statement.
Speaking to protesters in Washington DC, one of the survivors of the Parkland shooting, David Hogg, said the killings of children in Uvalde "should fill us with rage and demands for change, not endless debate, but demands for change, now."
Garnell Whitfield, whose 86-year-old mother was killed in the racially-motivated shooting in Buffalo, New York on 14 May, told crowds in Washington: "We are here to demand justice.
"We are here to stand with those who are bold enough to demand sensible gun legislation."
Among other policies, MFOL has called for an assault weapons ban, universal background checks for those trying to purchase guns and a national licensing system, which would register gun owners.
The theme of this rally is: This time it will be different - and that's what the thousands of protesters here in Washington DC are chanting.
Teenagers Calvin Chrisfield and Ani Arzoumanian have travelled from Maryland. They tell me that members of their school sports teams have had to take shelter from gun attacks while at games. They are more hopeful than optimistic about change, but say addressing gun violence is the "biggest push" of their generation "because we're the ones dying".
Hafiza Kazi is holding a sign that says: "My Muslim uncle gets more background checks than a gun."
She was born on the day of the mass shooting at Columbine high school. Her friend Annie DiGuglielmo believes there is new momentum now: She says she's seen some Republicans who've previously been against gun control change their mind.
And Lindsey Erin is a primary school teacher who is adamant that teachers should not be armed, as advocated by some Republicans.
"Children hug you, they grab things on your shirt… it's a recipe for absolute disaster."
The first MFOL protest was held days after the Marjory Stoneman Douglas high school shooting in Parkland, Florida, in 2018, in which 14 students and three adults were killed. Organisers say it was the largest gun safety rally in one day in US history, and thousands of students across the country left their classrooms to join the demonstrations.
President Biden, a Democrat who this month urged Congress to ban assault weapons, expand background checks and implement other gun control measures, said he supported Saturday's protests.
"Today, young people around the country once again march with @AMarch4OurLives to call on Congress to pass common sense gun safety legislation, supported by the majority of Americans and gun owners," he tweeted.
"I join them by repeating my call to Congress: do something."
In recent weeks, a bipartisan group of Senate negotiators have vowed to hammer out a gun control deal, though they have yet to reach an agreement.
Their effort is focused on relatively modest changes, such as incentivising states to pass "red flag" laws that allow authorities to keep guns from individuals deemed a danger to others.
This week the US House of Representatives voted through a series of measures regulating the sale of guns.
But Republican opposition in the Senate means the bill has little chance of entering law.
More on this story
Why is US gun lobby group the NRA so powerful?
Texas police chief defends mass shooting response
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France24 - Monde
Le pape François reporte son voyage en Afrique en raison de douleurs au genou
Publié le : 10/06/2022 - 16:16
FRANCE 24
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Natalia MENDOZA
Le pape François reporte sine die son voyage en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, prévu initialement du 2 au 7 juillet, a annoncé vendredi le Vatican, évoquant les douleurs au genou du souverain pontife.
Le souverain pontife contraint de reporter son voyage en Afrique. Le Vatican a annoncé, vendredi 10 juin, que le Pape François ne pourrait se rendre en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, comme prévu, du 2 au 7 juillet, en raison de ses douleurs au genou.
"Acceptant la demande de ses médecins, et afin de ne pas compromettre les résultats des thérapies du genou encore en cours, le Saint-Père, à son grand regret, est contraint de reporter son voyage (...) à une date ultérieure qui reste à définir", a annoncé dans un communiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.
Cette annonce inattendue intervient alors que les préparatifs à ce voyage battaient leur plein. Le Vatican avait lui-même dévoilé le programme détaillé de ce déplacement de six jours, lors duquel le souverain pontife devait se rendre à Kinshasa, Goma et Juba.
Le communiqué ne mentionne pas le voyage au Canada prévu du 24 au 30 juillet, au cours duquel le pape devrait renouveler ses excuses pour les violences perpétrées pendant des décennies dans des pensionnats pour autochtones.
>> Vatican : pourquoi les rumeurs d'une abdication du pape François vont bon train
Forcé à se déplacer en fauteuil
"Au nom du peuple congolais, le gouvernement de la République souhaite au pape François un prompt rétablissement et le rassure qu'il l'attend fermement en République démocratique du Congo", a réagi dans un communiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
"Nous sommes des humains, il est donc normal qu'il ne puisse interrompre sa thérapie", a pour sa part déclaré à l'AFP Mgr Donatien Nshole, porte-parole et secrétaire général de la conférence des évêques du Congo, disant espérer "que cette visite sera reprogrammée très prochainement".
Souffrant de fortes douleurs au genou droit, le souverain pontife argentin apparaît depuis début mai en fauteuil roulant et a annoncé devoir subir des infiltrations, des injections d'anti-inflammatoires à base de corticoïdes.
"Cela fait un moment que je suis dans cet état, je n'arrive plus à marcher", avait-il confié en mai dans une interview au quotidien italien Il Corriere della Sera, après avoir été obligé d'annuler plusieurs rencontres prévues à son agenda.
En mai, le Liban avait déjà annoncé le report de la visite du pape prévue en juin, en invoquant "des raisons de santé".
Le souverain pontife souffre aussi de douleurs à la hanche qui le font boiter et a subi en juillet 2021 une délicate opération au colon.
Avec AFP
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"Urbi et orbi" : pour Noël, le pape appelle au "dialogue" et déplore les "tragédies oubliées"
SANTÉ PAPALE
Vatican : pourquoi les rumeurs d'une abdication du pape François vont bon train
Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"
L'Humanité
États-Unis. Oncle Sam désarmé face au lobby des flingues
DécryptageLa tuerie d’Uvalde a remis en lumière la toute-puissance des groupes de pression pro-armes, qui bloquent tout durcissement de la législation malgré l’opposition d’une majorité d’états-Uniens. Décryptage
Christophe DeroubaixLe mois de mai a été marqué par deux des pires tueries de masse (mass shootings) de ces dernières années. Le 14 mai, Payton Gendron, 18 ans, tue 10 personnes dans le supermarché d’un quartier africain-américain de Buffalo, dans l’État de New York. Ses motivations sont ouvertement racistes. Sur son fusil d’assaut, il avait écrit l’insulte « Nigger ». Les enquêteurs ont découvert qu’il était un adepte du « grand remplacement », la théorie complotiste d’extrême droite pensée par le Français Renaud Camus.
Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazisDix jours plus tard, c’est un autre adolescent de 18 ans, Salvador Ramos, latino de nationalité américaine, qui, avec deux fusils semi-automatiques, sème la mort dans une école d’Uvalde, à 150 kilomètres à l’ouest de San Antonio, au Texas. Dix-neuf enfants sont tués ainsi que deux adultes, le pire carnage dans une école depuis celui de Newtown (Connecticut), en 2012.
Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armes2016. Omar Mateen, 29 ans, à l'origine de l’un des pires crimes homophobes de l’histoire dans un night-clubgay d’Orlando, en Floride, le Pulse. Bilan : 49 morts, 53 blessés. © Drex Angerer/Getty Images/AFP
1 Des tueries devenues quotidiennes
Ces deux drames constituent la partie visible de l’iceberg : les « mass shootings » sont le quotidien des États-Unis. L’organisation indépendante Gun Violence Archive les recense. Elle les définit comme une fusillade au cours de laquelle au moins quatre personnes ont été touchées ou tuées, en dehors du criminel ; 212 épisodes de cette nature ont d’ores et déjà eu lieu depuis le début de cette année – 2021 a marqué un record en la matière : 693 (contre 611 en 2020 et 417 en 2019). Selon l’organisation de presse indépendante Education Week, 34 fusillades ont eu lieu dans des établissements scolaires, un record.
États-Unis. Les tueries s'enchaînent à un rythme quasi quotidien2 Que dit le deuxième amendement ?
C’est l’amendement sur lequel s’appuient les opposants à toute législation. Qu’y lit-on ? « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes. » Une lecture « absolutiste » de cet amendement, partie intégrante de la Bill of Rights (charte des droits), s’est peu à peu imposée à la suite d’une véritable guerre idéologique menée par la National Rifle Association (NRA) et les républicains.
En 2008, la Cour suprême a estimé, pour la première fois, que le deuxième amendement protégeait un droit individuel à détenir et garder des armes chez soi afin de se défendre et non plus en lien avec l’établissement d’une milice. Une autre lecture « relativiste » insiste sur deux points : le contexte, avec un pays en formation après une guerre d’indépendance, et les références à la « milice » et au « peuple », qui évoquent une sorte de droit collectif. Or, c’est bien la notion de possession individuelle qui constitue l’argument principal du lobby des armes – notamment de la puissante National Rifle Association (4 millions de membres) – pour justifier l’absence de restrictions ou de contrôles à la possession des armes à feu.
États-Unis. Après le massacre d’Uvalde : la puissance intacte du lobby des armes3 Une opinion publique favorable aux contrôles
Pourtant, selon une étude du Pew Research Center, 53 % des Américains se disent favorables à des lois plus strictes, contre 32 % qui se satisfont de leur état actuel, 14 % préférant une législation encore moins stricte. Déclinaison d’une polarisation générale de la vie politique, les électeurs démocrates sont largement favorables au renforcement des contrôles, tandis que les républicains s’y montrent de plus en plus hostiles. Un certain nombre de mesures font cependant consensus : empêcher toute personne présentant des problèmes psychiatriques d’acheter des armes (90 % chez les démocrates, 85 % chez les républicains), soumettre les achats sur Internet ou dans des foires à une vérification d’antécédents (92 % et 70 %), ne pas pouvoir porter une arme sans un permis spécifique (92 % et 65 %).
2017. Depuis sa chambre d'hôtel à Las Vega, Stephen Paddock, 64 ans, tire sur la foule qui asiste à un concert en plein air. Bilan: 58 morts, 527 blessés. © Erik McGregor/Pacific Press/Zuma/Rea
4 De moins en moins de détenteurs, mais de plus en plus d’armes à feu
Selon le General Social Survey, grande enquête sociologique réalisée depuis 1972 par le National Opinion Research Center de l’université de Chicago, de moins en moins d’Américains possèdent une arme à feu. Ils étaient 20 % en 2010, contre 30 % en 1985, année où le taux s’affichait au plus haut. On trouve une arme dans 32 % des foyers (contre 54 % en 1977). Ce recul s’explique par les changements démographiques et la montée en puissance des « minorités ». Or, la possession d’une arme à feu est d’abord une affaire de Blancs (47 % d’entre eux en possèdent une, contre 37 % des Africains-Américains, 26 % des Latinos et 20 % des Asiatiques). Pour autant, le pays compte de plus en plus d’armes à feu.
La conclusion est simple : les détenteurs en possèdent un nombre grandissant. D’où ce chiffre affolant : en 2018, selon un rapport du Graduate Institute of International and Development Studies, il y avait 393 millions d’armes pour 326 millions d’habitants. C’est dans le Sud profond et les grandes plaines (pratique de la chasse) que l’on retrouve les plus forts taux de possession, mais les taux d’homicides par arme à feu s’avèrent les plus élevés au cœur de l’ex-Confédération, soit dans les anciennes terres esclavagistes.
États-Unis. Qu’est-ce que le « filibuster », cet art tout américain de pirater le débat au Sénat ?5 Une loi bloquée par les Républicains
La Chambre des représentants a adopté à deux reprises (2019 et 2021) une loi renforçant le contrôle des armes à feu. Le texte proposé se voulait minimal : extension de l’examen des antécédents en cas d’achat sur Internet et dans des foires, allongement de la durée d’attente de délivrance des armes en cas de problème lors de la vérification instantanée des antécédents, mais aucune mention de l’interdiction des fusils semi-automatiques. Au Sénat, les républicains s’y opposent et menacent d’utiliser le « filibuster » (obstruction parlementaire) obligeant à une supermajorité de 60 sénateurs, alors que les démocrates ne disposent que d’une majorité simple de 50 sénateurs (sur 100).
Etats-Unis. Biden ouvre le brûlant dossier des armes à feuMinoritaires dans les urnes (ils n’ont remporté le « vote populaire » qu’à une reprise, lors des sept dernières élections présidentielles), les républicains imposent des idées minoritaires sur une pratique sociale minoritaire, mais un vrai fléau social grâce au système institutionnel dessiné au XVIIIe siècle et qui leur accorde une sorte de droit de minorité de blocage. Ils peuvent aussi compter sur la Cour suprême qui, en juin, pourrait limiter encore plus le droit des États fédérés de légiférer en la matière.
États-Unisarmes à feuNRAtueries New York Times - World
Amenazas y luego armas: un periodista y un experto desaparecen en la Amazonía
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La reserva en la que desaparecieron está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes del gobierno de Jair Bolsonaro. Los indígenas locales comenzaron a patrullar la selva y los ríos y han recibido amenazas cada vez más serias.
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Por Jack Nicas, Ana Ionova y André Spigariol
RÍO DE JANEIRO — El Valle del Yavarí, en la selva amazónica, es uno de los lugares más aislados del planeta. Se trata de una reserva indígena densamente boscosa del tamaño de Maine, donde prácticamente no hay carreteras, los viajes pueden durar una semana en barco y se cree que al menos 19 grupos indígenas siguen viviendo sin contacto con el exterior.
La reserva también está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes presupuestarios del gobierno del presidente de Brasil, Jair Bolsonaro. Ahora los indígenas locales han comenzado a patrullar formalmente el bosque y los ríos por sí mismos, y los hombres que se dedican a explotar la tierra han respondido con amenazas cada vez más serias.
Esa tensión es el tipo de historia que por mucho tiempo le ha interesado a Dom Phillips, periodista británico en Brasil durante los últimos 15 años, más recientemente como colaborador habitual de The Guardian. La semana pasada, Phillips llegó al Valle del Yavarí para entrevistar a las patrullas indígenas para un libro. Lo acompañaba Bruno Araújo Pereira, un experto en grupos indígenas que había pedido recientemente una licencia al gobierno brasileño para ayudar a las patrullas.
Hacia las 6 a. m. del sábado, los dos hombres estaban con una patrulla, detenidos en un río serpenteante, cuando se acercó otra embarcación, según funcionarios de Univaja, una asociación indígena del Valle del Yavarí que ayuda a organizar las patrullas. En la embarcación que se acercaba estaban tres hombres conocidos como pescadores ilegales, dijo Univaja, y al pasar, los hombres mostraron a la patrulla sus armas. Era el tipo de amenaza que Univaja había denunciado recientemente a las autoridades.
A la mañana siguiente, Phillips, de 57 años, y Pereira, de 41, iniciaron su viaje de regreso a casa, viajando por el río Itaquí en una embarcación nueva con un motor de 40 caballos de fuerza y suficiente combustible para el viaje. Estaba previsto que llegaran a Atalaia do Norte, una pequeña ciudad en la frontera con Perú, a eso de las 8 a. m. del domingo.
Los hombres y su barco no han sido vistos desde entonces.
En los últimos tres días, varios equipos de búsqueda, desde grupos indígenas hasta la Marina brasileña, han rastreado la zona; políticos y personalidades brasileñas han pedido más medidas para encontrar a los hombres; y su desaparición ha sido noticia en los periódicos matutinos y en los noticieros nocturnos de todo el país.
El martes por la noche, la policía estatal dijo que estaba interrogando a un sospechoso e inspeccionando su barco. El sospechoso era uno de los pescadores que mostraron sus armas a la patrulla el sábado, según Soraya Zaiden, activista que ayuda a dirigir Univaja, y Elieseo Marubo, director jurídico de Univaja. Dijeron que el hombre había disparado a una lancha patrullera de Univaja meses antes. Las autoridades estatales declinaron hacer comentarios sobre el sospechoso.
“Continuaremos la búsqueda”, dijo Zaiden. “Pero también sabemos que puede haber ocurrido algo grave, muy grave”.
Phillips, quien también escribió regularmente para The New York Times en 2017, ha dedicado gran parte de su carrera a documentar la lucha entre las personas que quieren proteger la Amazonía y las que quieren explotarla. Pereira ha pasado años defendiendo a grupos indígenas bajo la amenaza derivada de esta. Ahora crece el temor de que su último viaje a las profundidades de la selva tropical pueda acabar siendo uno de los retratos más sombríos de ese conflicto.
Univaja dijo que Pereira “tiene un profundo conocimiento de la región”, y los funcionarios locales dijeron que si los hombres se hubieran perdido o hubieran tenido problemas mecánicos, probablemente ya habrían sido encontrados por los equipos de búsqueda. Univaja dijo que Pereira llevaba tiempo sufriendo amenazas en la región.
Por mucho tiempo, la violencia ha sido común en el Amazonas, pero ha sido en gran parte entre los lugareños. Desde 2009 hasta 2020, hubo 139 asesinatos de activistas y defensores del medioambiente en la Amazonía, según datos recopilados por un proyecto periodístico llamado Tierra de Resistentes. Pero casi ninguno de esos ataques fue contra funcionarios del gobierno brasileño o periodistas que eran forasteros en la región.
En 2019, un trabajador del gobierno brasileño fue asesinado a tiros en aparente represalia por su trabajo de lucha contra la actividad ilegal en el Valle del Yavarí.
El asesinato en 1988 de Chico Mendes, el conservacionista más famoso de Brasil en ese momento, ayudó a desencadenar un movimiento ambiental en el país para proteger la Amazonía. Ese movimiento se ha enfrentado a importantes vientos en contra últimamente, especialmente bajo el mandato de Bolsonaro, quien ha prometido abrir la Amazonía a la minería, la tala y otras industrias.
La deforestación ha aumentado durante su presidencia, ya que su gobierno ha debilitado muchas de las instituciones diseñadas para proteger los bosques.
El martes, Bolsonaro dijo que rezaba para que Phillips y Pereira fueran encontrados. También cuestionó su viaje. “Dos personas en un bote, en una región completamente salvaje como esta, es una aventura que no es recomendable”, dijo. “Podría ocurrir un accidente, podrían haber sido ejecutados, cualquier cosa”.
La política también ensombrece la respuesta del gobierno, que muchos políticos, periodistas y otras figuras públicas criticaron ampliamente como inadecuada y lenta.
Zaiden dijo que Univaja alertó a las autoridades federales de la desaparición de los hombres el domingo a mediodía. La Armada brasileña tardó un día entero en enviar un equipo de búsqueda, que consistía en una sola embarcación, cuando un avión habría sido mucho más eficaz y eficiente para buscar en una zona tan vasta y remota.
El lunes por la tarde, el ejército dijo que seguía esperando la autorización de las “altas esferas” del gobierno brasileño para unirse a la búsqueda, antes de decir finalmente que iba a enviar un equipo.
Alessandra Sampaio, la esposa de Phillips, suplicó a las autoridades que intensificaran la búsqueda en un video publicado en internet el martes por la mañana.
“Todavía tenemos alguna esperanza”, dijo. “Aunque no encontremos vivo al amor de mi vida, hay que encontrarlo, por favor. Intensifiquen las búsquedas”.
El martes, la Marina y el ejército dijeron que habían desplegado aviones, así como barcos adicionales en la búsqueda. El Ministerio de Defensa aseguró que las fuerzas armadas empezaron a ayudar en la búsqueda “tan pronto como se dieron las primeras informaciones sobre la desaparición”. El miércoles, un juez brasileño dictaminó que el gobierno no había logrado proteger la reserva y que debía utilizar aviones y barcos para buscar a los desaparecidos.
Phillips y Pereira se conocían bien. En 2018, Phillips se unió a un viaje de 17 días liderado por Pereira en las profundidades del Valle del Yavarí —950 kilómetros en barco y 72 kilómetros a pie— para una historia sobre la búsqueda del gobierno brasileño de señales de grupos indígenas aislados. “Llevando solo unos pantalones cortos y unas chancletas mientras se acuclilla en el barro junto a una hoguera”, escribió Phillips en The Guardian, Pereira “abre el cráneo hervido de un mono con una cuchara y se come sus sesos para desayunar mientras discute políticas”.
En ese entonces, Pereira ayudaba a liderar los esfuerzos del gobierno para identificar y proteger a estos grupos. Después de que Bolsonaro se convirtiera en presidente en 2019, el departamento de Pereira enfrentó recortes y órdenes cambiantes desde arriba, dijo Antenor Vaz, un exfuncionario del departamento, lo que les impidió llevar a cabo las expediciones que alguna vez fueron críticas para proteger la reserva.
“Es una región extremadamente peligrosa, especialmente desde 2019, cuando aumentaron las acciones ilegales de madereros, mineros, pescadores y cazadores”, dijo Vaz.
Pereira acabó pidiendo una licencia en su puesto para ayudar a los grupos indígenas del Valle del Yavarí a llenar el vacío en la vigilancia. Esas patrullas se han centrado en parte en documentar y denunciar a los pescadores que capturan ilegalmente el pirarucú, un pez de agua dulce que puede pesar hasta 200 kilos y que está considerado en peligro de extinción en Brasil.
A medida que las patrullas indígenas organizadas por Univaja se convirtieron en la primera línea de aplicación de la ley en el Valle del Yavarí, empezaron a recibir amenazas. En abril, un hombre abordó a varios trabajadores de Univaja y le dijo a uno de ellos que si no dejaba de denunciar actividades ilegales, “le pondría una bala en la cara”, según un informe policial que Univaja presentó a las autoridades locales.
Zaiden compartió una carta que recibió Univaja en la que se amenazaba a Pereira por su nombre, acusándolo de enviar a los indígenas a “confiscar nuestros motores y llevarse nuestro pescado”. La carta añadía: “Solo voy a advertirle una vez que si sigue así, será peor para usted”.
Zaiden señaló que la organización había denunciado muchas de las amenazas a las autoridades locales, pidiendo ayuda. Marcelo Ramos, diputado de la región, dijo que había confirmado con las autoridades federales que el grupo había denunciado amenazas en la última semana.
“Hemos exigido que se actúe, pero desgraciadamente no ha habido ninguna reacción”, dijo Zaiden. “Ahora nuestro mayor temor es que este sea el motivo de la desaparición de Bruno y Dom”.
Leonardo Coelho colaboró con reportería desde Río de Janeiro.
Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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France24 - Monde
Royaume-Uni : la crainte d’un migrant LGBT+ d'être déporté au Rwanda
Publié le : 10/06/2022 - 17:19Modifié le : 10/06/2022 - 17:29
Laura MOUSSET
Suivre
Hadi a fui l'Irak où il était persécuté en raison de son homosexualité et s'est réfugié au Royaume-Uni où il a demandé l'asile. Mais il craint désormais d'être déporté au Rwanda. Dans le cadre d'une loi controversée entrée en vigueur en avril, le Royaume-Uni prévoit d'envoyer à partir de la mi-juin dans ce pays d'Afrique de l'Est des migrants arrivés illégalement sur le sol britannique.
L'Humanité
Aliya Luty, l’enfant des cités à qui profite l’escrime
ActuAtteinte du syndrome des loges, Aliya Luty n’ira pas aux championnats d’Europe du 17 au 22 juin. Touchée mais pas coulée, elle redouble d’énergie pour développer l’escrime dans les quartiers populaires et viser l’or à Paris en 2024.
Georgia DiazAliya Luty, 22 ans, est un des principaux espoirs de l’épée féminine française. Pointant à la trente-quatrième place du classement mondial des tireuses, la jeune femme a toutefois dû écourter sa saison 2021-2022, victime d’une récidive du syndrome des loges – une affection survenant à l’effort, qui se manifeste par de vives douleurs après gonflement excessif d’un muscle et compression des vaisseaux sanguins et nerfs qui le traversent. Opérée des mollets pour la deuxième fois en quatre ans, elle n’a pas pris part aux championnats de France organisés les 21 et 22 mai dernier à Épinal et ne participera ni aux championnats d’Europe en juin ni aux championnats du monde en juillet. Un mal pour un bien, assure-t-elle posément, pour « pouvoir reprendre à la rentrée de septembre et être en forme pour les premières qualifications olympiques. Participer aux Jeux de Paris est le plus important ». Déjà triple championne du monde des moins de 20 ans, Aliya Luty n’imaginait pas un seul instant « faire de tels résultats et en arriver là si vite ».
La fondatrice de citéscrime
Grenobloise d’origine, elle a grandi à la Villeneuve, un grand ensemble urbain construit dans les années 1970, au sud de la ville. Classé zone de sécurité prioritaire au tournant des années 2010, le quartier populaire est miné par les difficultés : chômage, trafic de drogue, suppressions de postes dans les services publics. « Le sport était important dans ma famille. Basket, judo, gymnastique ou natation : j’ai touché à tout dans la limite de ce qui m’était accessible en cité », reprend la jeune femme dont les parents se sont rencontrés à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep).
L’escrime lui était inconnue jusqu’au passage de la Caravane du sport à la Villeneuve. Cette opération menée à l’initiative de la direction des sports de la ville permet aux enfants et adolescents de découvrir gratuitement des activités sportives durant l’été. Le coup de cœur est immédiat. Et les résultats suivent. À 15 ans, Aliya Luty quitte le domicile familial et intègre le pôle France implanté au Centre de ressources, d’expertise et de performance sportives (Creps) de Talence, près de Bordeaux. Elle rejoint l’Insep trois ans plus tard et y est toujours pensionnaire. Élève infirmière, elle a choisi de faire une année et demie de césure pour préparer les Jeux et a fondé une association, Citéscrime, pour promouvoir la pratique de sa discipline dans les quartiers populaires.
« J’ai toujours voulu être engagée. Rien de ce qui m’arrive actuellement ne serait arrivé si je n’avais pas habité en cité, mais l’escrime est souvent vue comme un sport élitiste. Les clubs sont souvent implantés au cœur des centres-villes et rares sont les jeunes de cité qui y ont accès. À l’Insep, nous ne sommes que cinq », poursuit l’hyperactive championne qui propose différents formats d’intervention. Animation découverte, initiation ou rencontre avec des sportifs de haut niveau dans les écoles et maisons de jeunesse.
Fidèle à Grenoble-Parmentier
À plus long terme, elle espère pouvoir aussi financer la prise de licences et l’achat de matériel pour de jeunes talents et organiser des stages de perfectionnement. « L’intérêt est réel et la demande forte de la part des mairies, à Grenoble évidemment, mais aussi à Grigny (Essonne) », assure-t-elle. Imminence de la Journée olympique et paralympique (23 juin) oblige, sept événements sont d’ores et déjà en cours de discussion. Aliya Luty se prépare, en outre, à passer son diplôme de maître d’armes pour plus de crédibilité. « J’ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes coéquipiers et coéquipières, de la fédération. » Laquelle a lancé, en septembre dernier, le Mardi de l’équipe de France. Un rendez-vous mensuel qui voit des athlètes de haut niveau partir à la rencontre des pratiquants aux quatre coins de l’Hexagone. L’escrime a beau être le sport qui a rapporté le plus de médailles olympiques à la France, 119 dont 42 en or au total, elle est loin d’être un sport de masse. Après avoir perdu 24 % de ses effectifs lors de la saison 2020-2021, elle a annoncé rassembler un peu plus de 475 000 licenciés, répartis dans 743 clubs, début janvier. Parmi eux : le Grenoble-Parmentier Escrime auquel Aliya est restée fidèle et souhaiterait offrir une médaille olympique en 2024.
sportsescrimeBanlieue et quartiers populaires France24 - Monde
Au Mozambique, une brigade de police locale 100 % féminine contre les violences sur les femmes
Publié le : 09/06/2022 - 16:44Modifié le : 09/06/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
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Dans le village mozambicain de Manhene, près de la frontière du Zimbabwe, une brigade de police locale exclusivement féminine, créée à l'origine pour pouvoir fouiller et interpeller des femmes, a été reconvertie en unité de lutte contre les violences basées sur le genre. Elles interpellent les maris violents et mettent les femmes à l’abri grâce à l’association Lemusica, qui tente de faire évoluer les mentalités.
L'Humanité
Les Bleus en quête d’une première victoire
ActuFOOTBALL L’équipe de France affronte l’Autriche, ce soir à Vienne, pour son troisième match de Ligue des nations en huit jours. Après une défaite et un nul, les champions du monde sont dos au mur et doivent s’imposer.
Nicolas GuillerminC’est une question de statut. Après une défaite (2-1 contre le Danemark), le 3 juin, puis un match nul (1-1 en Croatie), trois jours tard, l’équipe de France de football est sous pression avant de se déplacer en Autriche, ce soir (20h45, TF1) pour son troisième match de Ligue des nations 2022. Vainqueurs de la première édition de cette nouvelle compétition en octobre dernier, les champions du monde (3 e nation au classement Fifa) s’attendent à un match piège face aux Autrichiens (34 e), mieux classés qu’eux dans ce groupe 1, après leur belle victoire 3-0 en Croatie et leur défaite surprise à domicile dans les dernières minutes face aux surprenant Danois qui ont inscrit deux buts sur leurs deux seules occasions (1-2).
A cinq mois du Mondial 2022, Didier Deschamps se retrouve dans une situation compliquée. Il a besoin de tester des joueurs remplaçants en procédant à de nombreux changements pour savoir qui il emmènera au Qatar, sachant qu’en septembre il ne lui restera plus que deux matchs de préparation avant la Coupe du monde. D’un autre côté, la tentation est forte de revenir à un système de jeu habituel avec les titulaires afin de redresser la barre et remporter ce match et le suivant contre la Croatie au Stade de France, le 13 juin. « On a pris du retard d’un point de vue comptable. On va tout faire pour gagner (…) mais ça reste aussi des matchs de préparation », rappelle-t-il.
Après avoir effectué dix changements lors des deux dernières rencontres, le sélectionneur devrait encore procéder à une revue d’effectif au stade Ernst-Happel de Vienne, qui affichera complet (45 000 spectateurs). « Ce sera encore le cas par rapport à l’équipe qui a joué contre la Croatie », a-t-il expliqué. En effet, l’état physique de certains joueurs lui impose des rotations en cette fin de saison où les organismes sont fatigués. Depuis le match à Split, lundi soir, auquel ils n’ont pas participé, N’Golo Kanté et Kylian Mbappé ne se sont pas entraînés avec le groupe. Les deux joueurs sont touchés à un genou. Quant à Adrien Rabiot, titulaire contre les Croates, il a lui aussi été préservé lors des entraînements.
Le défenseur de Liverpool Ibrahima Konaté pourrait donc faire ses premiers pas aux côtés des cadres que sont Hugo Lloris, Antoine Griezmann et Karim Benzema, attendus dans le onze de départ. Habitué à évoluer dans une défense à trois dans son ancien club de Leipzig ou dans un schéma plus classique à quatre défenseurs comme à Liverpool, le natif de Paris (11 e arrondissement) postule pour une titularisation. Au milieu de terrain, en raison de l’état de forme de Rabiot et Kanté, Didier Deschamps pourrait aussi être tenté de faire entrer Boubacar Kamara et Mattéo Guendouzi, après avoir fait jouer Aurélien Tchouaméni lors des deux dernières rencontres.
Face à une équipe autrichienne qui évolue très haut, les Bleus ne seront pas ménagés et ils le savent. « C’est une équipe qui met beaucoup de vitesse, d’impact physique. Ils ont de bons joueurs et collectivement ils mettent beaucoup d’intensité parce qu’ils ont une très bonne fraicheur physique » redoute Didier Deschamps. Le capitaine Hugo Lloris craint aussi cette débauche d’énergie de la part d’une équipe qui aimerait bien accrocher les champions du monde. « Depuis la prise en charge du nouveau sélectionneur (Ralf Rangnick), il y a une nouvelle identité de jeu, précise le gardien. On le sent avec leur pressing. L’équipe semble assez fraîche et capable de répéter les efforts. A nous de ne pas nous faire piéger et d’utiliser la profondeur car c’est une équipe jouant très haut. »
Bien conscient qu’une nouvelle défaite voire un nul des Bleus créeraient un début de crise, Hugo Lloris appelle à la mobilisation. « On se trouve un peu dos au mur dans cette phase de groupe. Même si ça n’enlève pas les bonnes choses qu’on a pu faire, on est en déficit de points. Ce match devient très important. On est dans l’obligation de prendre trois points pour avoir une chance de qualification. » Des changements dans l’attitude et un réalisme froid sont désormais à l’ordre du jour au sein du groupe. « On doit être capable de répondre à toutes les problématiques. Il n’y a pas forcément de préférence entre les systèmes de jeu, il y a surtout cette envie de gagner. Cela ne peut que passer par des efforts, par des sacrifices. (…) On est toujours dans la recherche de beau jeu, mais parfois, il faut peut-être savoir fermer le jeu, comme on a pu le faire dans le passé, où, en jouant peut-être un peu moins bien, on était capable de gagner d’une manière un peu différente. » Le message est clair.
équipe de france de football France24 - Monde
En Thaïlande, l'incroyable marché de la voie ferrée de Maeklong retrouve ses touristes
Publié le : 08/06/2022 - 17:50
Samia METHENI
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La sirène du train retentit, et instantanément les toiles de ce marché près de Bangkok se replient les unes après les autres pour laisser passer le convoi qui frôle passants et étalages de fruits et légumes.
France24 - World
Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'
Issued on: 09/06/2022 - 16:08
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron said it was imperative that this month's parliamentary election result in a "strong and clear" majority for his political bloc to be able to implement pro-business reforms and avoid a "French disorder."
Macron said any breakthrough for far-left and far-right parties in the elections on June 12 and June 19 would add further uncertainty to a political backdrop marked by Russia's invasion of Ukraine and concerns over rising inflation.
"Nothing would be more dangerous than adding a French disorder on top of a world disorder, as proposed by extremists," said Macron on Thursday, during a visit to the southern French region of Tarn.
Macron used his trip to Tarn to warn against the challenges faced to his 'Ensemble' centrist bloc from both the far-left party, which has allied with the traditional left-wing Socialist Party, and from far-right parties such as Marine Le Pen's Rassemblement National and Eric Zemmour's 'Reconquest' group.
Two polls showed earlier this week that Macron's centrist camp was not guaranteed to win an absolute majority in the parliamentary elections.
The left-wing 'Nupes' coalition led by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon is seen second in polls, but the conservative Les Republicains could end up being kingmakers, if Macron's Ensemble alliance falls short of an absolute majority.
Failure to get an absolute majority would mark a major setback for Macron. It would force him to broaden his alliance, which in turn could complicate policy decisions.
Macron was re-elected as French President in April but he also needs a majority in the lower house of parliament to implement reforms aimed at strengthening the economy, such as proposed changes to pensions and cutting taxes.
A minority cabinet or coalition government would be an unusual scenario for modern-day France. The Fifth Republic was designed to avoid unwieldy coalitions.
(Reuters)
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Paris shooting thrusts police violence into the spotlight as French legislative elections loom
French Legislative Elections
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
French Legislative Elections
Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon
Valeurs Actuelles
La mairie d’un village du Calvados fait annuler une rave-party déclarée
La fête n’aura finalement pas lieu. Samedi 11 juin, à Soumont-Saint-Quentin, dans le Calvados, devait se tenir un festival de musique électronique, qui avait été déclaré. Mais finalement, la mairie du village a fait annuler l’événement, en raison des nuisances sonores qu’il pourrait engendrer, rapporte France 3 Normandie. « Tous les papiers étaient faits : contrat avec la société de sécurité, contrat avec les secouristes, contrat avec la structure, en lien avec les gendarmes aussi qui nous appuyaient en plus à la préfecture… », s’est désolé Pierre-Emmanuel Clouaire, président du collectif Oiz, organisateur du festival.
Nuisances sonores
Pour justifier sa décision, le maire de Soumont-Saint-Quentin a expliqué que « ce secteur est souvent touché par des rave-parties sauvages. Je me suis aperçue de l’organisation, du nombre de personnes attendues et sur un hameau comme celui-ci, ce n’est pas possible ». En effet, comptant environ 500 habitants, ce village ne souhaitait pas accueillir les quelque 800 festivaliers attendus pour le week-end. Autre raison : les nuisances sonores. Des habitations sont situées à moins de 200 mètres de l’endroit où la musique devait être diffusée. Inacceptable pour le maire : « Avec des habitants à fleur de peau, qui subissent déjà énormément de nuisances sonores par rapport à un stand de tir, qui est présent sur place. Moi, dans mon rôle d’élue, je dois maintenir l’ordre public donc j’ai contacté directement le propriétaire pour lui demander d’annuler cette location. » Le festival va donc trouver une autre date et un autre lieu pour pouvoir se tenir.
Calvados : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
La police de Grenoble lance un appel à témoins après l’agression d’un homme devenu tétraplégique
Une terrible histoire. À la suite d’une violente agression survenue fin mai à Grenoble et ayant rendu un homme tétraplégique, la police de la ville a lancé un appel à témoins pour permettre à la victime d’être indemnisée, rapporte France Bleu Isère. Les faits remontent à la nuit du 25 au 26 mai. Ce soir-là, Issam Bouzalmi, 45 ans, rentre à vélo chez lui, dans le centre-ville de Grenoble. Il est alors témoin d’une violente agression. Pour faire fuir les agresseurs, il les éclaire avec son phare. Mais il est ensuite rattrapé par ceux-ci, jeté à terre, et passé à tabac. Lorsque, appelés par un témoin, les pompiers arrivent sur les lieux, ils retrouvent le malheureux au sol, inconscient. Pensant qu’il est ivre, les policiers prennent le relais et le placent en cellule de dégrisement.
Tétraplégique
Ils finissent par se rendre compte que l’homme est blessé et appellent un médecin. Hélas, il est trop tard : il est tétraplégique. Près d’un mois plus tard, la victime, pour être indemnisée, doit prouver que sa tétraplégie est bien liée à l’agression qu’elle a subie. La police de Grenoble a donc lancé un appel à témoins pour retrouver d’éventuels passants qui auraient assisté à l’agression du malheureux, et surtout celui qui aurait appelé les pompiers. Ceux-ci sont donc invités à contacter la police de la ville ou la sûreté départementale de l’Isère.
Grenoble : les dernières actualités
France24 - World
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
Issued on: 08/06/2022 - 14:54
Benjamin DODMAN
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Coming on the heels of the Élysée Palace race, France’s legislative elections are often seen as an appendix to the presidential contest, a sideshow designed to hand the freshly elected president a working majority. It’s an assumption veteran leftist Jean-Luc Mélenchon plans to shatter as he leads a rejuvenated left-wing coalition into battle, aiming to force President Emmanuel Macron into an uncomfortable “cohabitation”.
Just weeks after re-electing Macron as their president, French voters return to the polls over the next two Sundays to renew the country’s National Assembly – the epilogue to a protracted election cycle made suspenseful by one man’s dogged refusal to yield.
At the end of the April 10 presidential first round, Mélenchon – a fiery leftist who narrowly missed making it to the run-off – appeared to be bowing out as he concluded an emotional concession speech with a call on youngsters to take up the baton. His last words – “faites mieux” (“do better”, or “succeed where I failed”) – fuelled speculation that the hard left’s tireless campaigner might finally throw in the towel.
In the end, talk of Mélenchon’s “retirement” lasted just nine days.
By the time Macron crushed Marine Le Pen – for the second time – in a lopsided April 24 presidential run-off, Mélenchon had already barged his way back into the ring, defying custom and protocol to claim the prime minister’s job for himself. To that end, he urged voters to give his party a majority in parliamentary polls, often dubbed the “third round” of France’s two-round presidential election.
Never mind the fact that presidents alone appoint prime ministers under France’s constitution – not parliament, nor the people, let alone oneself. Mélenchon’s brash call on voters to “elect (him) prime minister” thrust the 70-year-old back at the heart of the political debate, effectively sidelining the looming Macron-Le Pen rematch. It also guaranteed he would dominate the run-up to legislative elections just as he bossed the final stretch of the presidential campaign.
French legislative elections © FRANCE 24
“Jean-Luc Mélenchon pulled off an extraordinary PR coup,” said Pascal Perrineau, a professor of political science at Sciences-Po Paris. “Asking the French to elect him prime minister might sound absurd, but it was an extremely shrewd strategy. It allowed him to both supplant Le Pen as Macron’s chief opponent and cast himself as the pillar of a revamped left.”
The PR stunt was soon followed by another tour de force, which even critics have hailed as a masterstroke. In the days following Macron’s re-election, Mélenchon and his team engineered what many had come to see as an impossible feat: a broad alliance of France’s deeply fractured left, united around a common policy platform and fielding a single candidate in each of France’s 577 constituencies.
With just days to go before the first round of parliamentary elections on June 12, that coalition is polling neck-and-neck with Macron’s bloc, raising fears for the ruling party that it may fail to secure the absolute majority it looked guaranteed to win only weeks ago.
A resurgent left
Just as it helped Macron in the presidential contest, France’s two-round system of voting is likely to favour the ruling party’s candidates in parliamentary run-offs on June 19, their centrist pitch being ideally positioned to draw support from left or right, depending on the adversary. Still, Mélenchon’s gamble has helped redraw the political map and alter the balance of power.
The recent presidential election signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent president, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a 2017 Macron v. Le Pen rematch. Paradoxically, it is the latter bloc that has bounced back in recent weeks, tossing aside the common assumption that the winner of the presidential contest necessarily has the momentum.
“The far right is divided, Le Pen has shown little appetite for legislative elections, the mainstream right is virtually inaudible, and Macron’s camp has precious little to say aside from attacking Mélenchon – which is a bit thin for a political platform,” said Michel Wieviorka, a sociologist and professor at the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).
“Mélenchon is the only one who has energised this campaign and his left-wing bloc is currently the force with momentum on its side,” Wieviorka added.
Known by the somewhat awkward acronym “Nupes” (for Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale), the coalition of the left is unprecedented in its breadth, encompassing Mélenchon’s La France insoumise (France Unbowed, or LFI) as well as the Greens, Communists, Socialists and other smaller groups. It is also the first such alliance to gravitate around the hard left, rather than the more moderate Socialists, leading critics to lament the centre-left’s “submission” to Mélenchon’s Insoumis.
Astonishingly, the Nupes coalition includes bitter foes who spent much of the presidential campaign lambasting the veteran leftist rather than Macron. Personal and policy differences have nurtured suspicions that the bloc is little more than an alliance of convenience. Either way, the ability to bind them together marks a spectacular turnaround for Mélenchon, who has previously taken much of the blame for the left’s crippling divisions.
“The Nupes is perhaps a motley crew but it has given visibility and momentum to a moribund left,” wrote the left-leaning daily Libération in an editorial on Tuesday. “Jean-Luc Mélenchon may well fail to fulfil his dream of becoming prime minister, but he has succeeded in building an opposition that quashes all others.”
Talking up the left’s chances
Mélenchon has repeatedly stressed that his prime ministerial ambition is not a “dream” – but a credible prospect. He has opted not to seek re-election to the National Assembly, surrendering his seat in Marseille. Instead, he has chosen to be everywhere at once, holding campaign rallies and press conferences up and down the country to drum up support for Nupes candidates.
At each stop, Mélenchon has talked up the coalition’s prospects, no doubt mindful that a lack of belief in his own presidential hopes – coupled with the fact that pollsters underestimated his final score by a massive 5 points – may well have cost him a place in the April 24 run-off.
“If people think we can win, they'll go out to vote in droves,” he told a crowd of several hundred at a campaign stop in Paris last week. Victory for Nupes is “highly likely”, he said days later in a suburb of Lyon. At every opportunity, he has detailed the coalition’s policy proposals, which include restoring a wealth tax scrapped by Macron, lowering the retirement age to 60, and hiking the minimum wage by 15 percent.
Meanwhile, his aides have defended Mélenchon’s unorthodox decision to claim the PM’s job, stressing the need to give the election visibility at a time of growing abstention and voter disaffection. As his campaign director Manuel Bompard put it, the idea is to “give voters a clear and readable objective to make this election relevant”.
An electoral ‘accident’
The LFI leader’s ubiquity on the campaign trail has contrasted sharply with Macron’s discretion and that of his entourage, including his newly appointed prime minister, Elisabeth Borne.
While Mélenchon swiftly cobbled together a broad coalition and an ambitious platform for the legislative elections, Macron dithered at length over the composition of his reshuffled cabinet. When he finally made up his mind, he promptly instructed his new ministers to keep a low profile and steer clear of campaign mishaps.
“This low-profile strategy has backfired,” wrote the Journal du dimanche, France's leading Sunday paper, adding that “the government’s deafening silence has turned into an echo chamber” for damaging incidents: first the accusations of sexual assault levelled at one minister, then the chaos that marred the Champions League football final near Paris in late May, tarnishing France’s image across the globe.
Recent polls have served as a wake-up call for the ruling party, spurring calls to take the parliamentary vote seriously. On Tuesday, a survey by the Ifop group suggested Macron's Ensemble (Together) coalition would win between 250 and 290 seats, likely below the 289 needed for a majority. The Nupes coalition was seen making major gains with 170-205 seats, the poll suggested. Another poll by Ipsos on Wednesday put the ruling camp at between 275 and 315 seats.
The Élysée Palace is also alarmed by results from early elections in overseas constituencies that are normally considered safe seats for Macron’s candidates. After the first round of voting, the ruling party led in most areas but faced a much stronger challenge from the left compared with five years ago, pointing to uncomfortably close run-offs next week.
“We're taking [the threat] seriously because in the media and in the polls the only person who exists, apart from the presidential majority, is Jean-Luc Mélenchon,” Aurore Bergé, a senior ruling party MP, told France 2 television, describing the left-wing alliance as the only “strong and credible” alternative to the government. Her colleague Patrick Mignola, from the Macron-allied MoDem party, expressed fears of an “electoral accident” in the two-round parliamentary elections.
Counter-balancing the president’s powers
Talk of a possible “accident” reflects the ingrained tendency to view legislative elections as an appendix to the presidential contest – an almost procedural ritual designed to hand the president a workable majority. In the words of Olivier Véran, the minister for parliamentary affairs, failure to give Macron a majority in the National Assembly would represent a “major destabilisation of politics in our country for years to come”.
That is precisely the scenario Mélenchon and his allies are aiming for, hoping to clinch a majority of seats and force Macron into appointing a left-wing government. No poll has yet predicted such an outcome. Analysts say it is highly unlikely, though not impossible. Pollsters are urging caution, stressing that even small differences in turnout could swing results one way or the other.
France has not had a president and a parliamentary majority from different parties since 1997-2002, when right-wing president Jacques Chirac ended up having to work with Socialist premier Lionel Jospin after calling an ill-judged snap election. A constitutional change in 2000 was meant to prevent such “cohabitations” by moving the parliamentary elections to immediately after the presidential ones.
Since then, French voters have invariably given their presidents a parliamentary majority, reinforcing the notion that parliamentary votes are supposed to uphold the presidential verdict. Such precedents mean a majority for Macron is “likely but not automatic”, Wieviorka cautioned, adding that voters had also expressed a desire “not to give the president free rein in parliament”.
While Macron ultimately trounced Le Pen in the presidential run-off, his victory was tarnished by the lowest turnout in half a century. Only one in five registered voters backed the incumbent in the first round on April 10 – a more accurate indicator of his support across the country. A poll by the BVA group last week found that only 35 percent of voters wanted Macron to have a parliamentary majority, reflecting the sharply fractured nature of the electorate.
“Macron’s camp is still the likeliest to win the legislative elections,” Wieviorka added. “But polls also suggest that French voters are not inherently opposed to a ‘cohabitation’ and a parliament that counter-balances the president’s powers.”
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Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly
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Valeurs Actuelles
Une rixe entre un militant identitaire et des antifas dégénère à Lyon
Une rixe qui dérape. Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 juin, une bagarre entre un militant de la sphère identitaire et des antifascistes a dégénéré dans un quartier de Lyon, rapporte LyonMag. La rixe a eu lieu dans les pentes de la Croix-Rousse, à proximité de la place des Terreaux du 1er arrondissement de la capitale des Gaules. Le suspect, âgé de 25 ans, était un membre du groupe Génération Identitaire, dissout l’an passé par le ministère de l’Intérieur. Il était avec un ami, lorsqu’une rixe a éclaté avec des militants d’extrême gauche qui collaient des affiches pour le candidat dissident Nupes Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, un groupuscule antifasciste lyonnais.
Des coups de couteau
Nul ne sait pour l’heure la raison exacte de cette rixe, cependant, le mis en cause, manifestement alcoolisé, aurait porté des coups de couteau aux militants d’extrême gauche, en blessant deux, l’un au bras, et l’autre au cou, sans gravité. Il se serait ensuite réfugié dans un restaurant pour échapper aux amis des victimes, bien décidés à les venger. C’est là que les forces de l’ordre, arrivées sur place, ont voulu procéder à l’interpellation du militant identitaire. Mais celui-ci ne s’est pas laissé faire et a donné un coup de poing à l’un des fonctionnaires de police. Il a finalement été placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte.
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
‘Macron is right’ to want to avoid humiliating Russia, Le Pen and Mélenchon say
Issued on: 09/06/2022 - 18:44
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron last week sparked a tsunami of criticism after reiterating his call on the international community to “avoid humiliating Russia” over Ukraine. But three days ahead of the first round of the French legislative elections, the French leader has won the unlikely backing of two of his fiercest political foes: far right leader Marine Le Pen and leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon.
In an interview with French broadcaster FranceInfo on Tuesday, Le Pen spoke a phrase rarely heard from her mouth: “The French president is right”. She was referring to Macron’s renewed call on the West to avoid humiliating Russia and its leader Vladimir Putin in a bid to offer Moscow a diplomatic way out of the war in Ukraine.
“The French president is right to try to find the means to stop this war through discussion, so that Ukraine regains its sovereignty, Russian troops leave Ukraine,” Le Pen said, who last month lost to Macron in the second round of the French presidential election. In a televised debate between the two final candidates, Macron shamed Le Pen over Russia, accusing her of being “dependent on Putin” due to loans granted to her party by a Russian bank. During her 2017 presidential run, Le Pen also accepted an invitation to meet Putin in Moscow.
During her time on air with FranceInfo, Le Pen also suggested that Ukraine’s criticism over Macron’s comment was off the mark. “I don’t understand why President [Volodomyr] Zelensky accuses him because he even says himself that the only way out of this is diplomacy”, she said, adding that “when you’re looking for a diplomatic exit, you try to avoid cutting off the communication channels”.
Le Pen then went on to criticise Macron over the French government’s embargo on Russian oil and gas imports. It’s “a stupid and harmful sanction for the French people", she said, noting that “the Russian oil we don’t buy will be sold to others“ anyway, and French energy prices will increase.
'One day Russia will come back to the table'
Mélenchon, who hopes to score the prime minister post via the upcoming legislative elections, also lauded Macron’s stance on how to handle Putin.
“If, three weeks from now, I’m put in charge of taking care of this country together with him, it might be better if I don’t immediately provoke any incidents.“ He added that he didn’t think “the Ukrainians should talk to us like that“, since France "supports" Ukraine and is "providing it with arms".
"If President Macron is talking with Mr. Putin, I think he’s right to do so," he said, "because we must not let this man lock himself into a corner. But it would be naive to believe that by talking to him, we will make him leave Ukraine“.
Mélenchon said dialogue should be conditioned on the withdrawal of Russian forces, however.
"One day or another, Russia will come back to the table, but it will take 10 or 15 years", he said, "because having broken everything, massacred people and committed war crimes, (...) is something irreversible in the minds" of Europeans.
"Ukraine must regain its sovereignty and Russian soldiers must leave Ukraine," he said.
Last Friday, Macron again took a swipe at Le Pen and Mélenchon for what he referred to as their “projects of disorder” and "submission" to Russia.
(FRANCE 24 with AFP)
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French Legislative Elections
Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly
French Legislative Elections
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
France24 - World
Judge dismisses Cristiano Ronaldo rape lawsuit in Las Vegas
Issued on: 11/06/2022 - 20:22
NEWS WIRES
A U.S. judge has dismissed the Las Vegas rape lawsuit against Manchester United and Portugal soccer player Cristiano Ronaldo, Britain's Sky News reported on Saturday.
The ruling comes nearly three years after prosecutors said Ronaldo would face no charges in Las Vegas in connection with a 10-year-old sexual assault allegation because the case cannot be proven beyond a reasonable doubt.
Kathryn Mayorga filed a civil lawsuit in September 2018 in state court in Nevada accusing Ronaldo of raping her in a Las Vegas hotel penthouse suite in 2009, then paying her $375,000 in hush money.
Ronaldo, who plays for Premier League club Manchester United, has maintained he is innocent.
U.S. District Judge Jennifer Dorsey kicked the case out of court on Friday over the way documents were obtained.
The judge said that dismissing a case outright with no option to file it again is a severe sanction, but that Ronaldo had been harmed by the conduct of the woman's lawyer, Leslie Mark Stovall.
"I find that the procurement and continued use of these documents was bad faith," the judge said in her ruling.
"Simply disqualifying Stovall will not cure the prejudice to Ronaldo because the misappropriated documents and their confidential contents have been woven into the very fabric of (the plaintiff's) claims.
"Harsh sanctions are merited."
(REUTERS)
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Footballer Cristiano Ronaldo tests positive for coronavirus
Ronaldo scores but still loses on return to Champions League with Manchester United
'Welcome home': Manchester United agree deal to re-sign Ronaldo
Valeurs Actuelles
Insalubrité des rues lyonnaises : les Verts attaqués en justice par les habitants ulcérés
Alors que l’exécutif écologiste à la tête de la municipalité et de la métropole du Grand Lyon s’emploie à verdir, “apaiser” et piétonniser les rues de la capitale des Gaules, la question de la salubrité publique ne semble pas rentrer dans l’agenda de ces prochaines semaines. Au cœur du quartier de la Guillotière, ils sont pourtant toujours plus nombreux à dénoncer l’état de « dégradation déplorable » de la tristement célèbre place Gabriel Péri et ses alentours. Le désormais bien connu collectif de « La Guillotière en colère », dont la réputation s’est bâtie au gré des faits divers du quartier depuis maintenant deux ans, s’en est même fait une spécialité. Les quelque 4500 abonnés au compte Twitter de l’association se désolent en contemplant les photos postées quotidiennement par la présidente, Nathalie Balmat, qui donnent à voir la réalité d’un quartier gangrené par les immondices déversées à même le trottoir. « Au niveau de la rue Dansard, on avait l’équivalent de 6m3 de poubelle qui sont restés sur le trottoir pendant une semaine. On a un problème au niveau des commerçants qui n’ont pas de bac suffisamment grands voir pas de bacs du tout et on aussi des gens qui laissent leur poubelle au milieu de la rue en toute incivilité ». A la pollution visuelle à laquelle doivent faire face quotidiennement les riverains de la place, s’est ajoutée, au fil des mois, une autre pollution, sonore et olfactive cette fois-ci. Les policiers présents sur place sont régulièrement témoins de trafics en tout genre tandis que les nuits sont émaillées d’hurlement, auxquelles donnent lieu les multiples rixes entre délinquants établis dans le quartier. Des nuisances auxquelles la municipalité estime avoir répondu à travers l’installation des très décriés « uritrottoirs » disséminés dans autour de la place Gabriel Péri pour contenir les effluves d’urine qui embaument un quartier abandonné à son sort. Des propositions raillées par le collectif sur Twitter, lassés de voir ses propositions largement ignorées par les écologistes.
« On nous plante des urinoirs de chantier sous nos fenêtres, c’est méprisant »
Les Verts, qui ne manquent pas de rappeler leur attachement à la démocratie locale au travers de concertations et de réunions publiques en tout genre, semblent étrangement s’être dessaisis de leurs prérogatives de leur propre chef. « On a des témoignages d’habitants qui font remonter les mêmes constats que nous auprès de la maire et qui n’ont pas de réponse non plus » se désole Nathalie Balmat. Et lorsque Grégory Doucet, le maire de la ville, est rappelé à ses obligations par les élus d’opposition en conseil municipal, la réponse tient en quelques concepts dérisoires : apaisement, végétalisation, piétonnisation. En dernier lieu, les membres du collectif ont été conviés dans le cadre de l’inauguration d’un nouveau passage piéton au cœur du quartier pensé comme vecteur de pacification. Des projets de piétonnisation des rues adjacentes à la place Gabriel Péri sont également à l’étude. Les rares échanges directs avec les autorités locales ne sont jamais suivis d’effets pour les membres du collectif. « On avait rencontré quelques élus d’arrondissement le 14 juillet 2021, qui devaient revenir vers nous au mois de septembre, mais depuis plus rien. Ils nous ont catégorisé comme des opposants politiques alors que nous sommes un collectif apolitique qui représente des centaines de personnes » observe avec résignation Nathalie Balmat. Après des mois de sollicitations infructueuses, l’attente et l’espoir ont cédé la place à une profonde résignation du côté du collectif. « On n’est pas écoutés et en plus on nous plante des urinoirs de chantier sous nos fenêtres, c’est méprisant ».
Une plainte contre la Métropole et la municipalité
Les habitants auront pourtant tout essayé depuis deux ans pour alerter sur la situation apocalyptique qui est la leur. Le seul sursis accordé l’aura été à la faveur d’une semaine d’intense mobilisation médiatique dans un contexte de campagne présidentielle. Après une brève reprise en main par la préfecture, le quotidien du quartier a inéluctablement repris son cours. En juin 2021, c’est une mise en demeure de faire portant sur les sujets de sécurité, de propreté, de tranquillité et de ramassage des ordures que les riverains avaient transmis à la mairie. Une correspondance restée sans réponse. Alors c’est sur l’action judiciaire que le collectif a décidé de faire entendre ses doléances cette fois-ci. Une plainte pour « carence fautive dans l’exercice des missions de gestion des déchets maintien de la salubrité publique » a été déposée contre la métropole du Grand Lyon auprès du tribunal administratif. La municipalité fait elle aussi l’objet d’un dépôt de plainte pour « carence dans l’exercice de ses pouvoirs et de contrôle ». « On a beaucoup réfléchi à comment obtenir gain de cause avec une action qui soit assez représentative : une plainte sur les manquements autour du ramassage des poubelles nous a paru être plus facilement démontrable » commente Nathalie Balmat. Ce faisant, les riverains entendent faire valoir la responsabilité de l’exécutif écologiste pour « rupture d’égalité devant les charges publiques ». Pour autant, l’association le sait, l’action en justice tient de la gageure compte tenu des jugements rendus par les magistrats de la ville autour d’affaires similaires portées devant les tribunaux. Le 24 novembre 2021, saisi par une plainte de 500 plaignants se revendiquant des collectifs « Lyon en colère » et « Presqu’île en colère » qui entendait faire condamner la préfecture et la ville de Lyon pour leur inaction sur les sujets de sécurité et de tranquillité publique, le tribunal administratif avait déclaré « qu’aucune faute de nature à engager la responsabilité de la commune de Lyon ni de l’État n’est caractérisée ». Fatalistes, les habitants espèrent néanmoins que l’initiative aura à nouveau le mérite de porter leur combat sur le devant de la scène. « On y va en pensant être dans notre bon droit mais je pense qu’ils trouveront un vice de procédure quelconque. Ce n’est pas tant la décision de justice qui nous importe que les actions. On compte plus sur l’électrochoc que ça pourrait créer pour les mettre face à leurs responsabilités. Que l’on gagne ou que l’on perde ne nous préoccupe pas plus que ça, mais qu’on arrête de vivre dans une déchetterie, c’est juste ça l’important.»
France24 - World
Prosecutors seek life sentence for chief suspect in 2015 Paris attacks trial
Issued on: 10/06/2022 - 17:26
FRANCE 24
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James ANDRÉ
French prosecutors on Friday laid out their demands for sentences in the historic Paris trial of 20 men suspected of critical roles in France’s worst peacetime attacks, the Islamic State (IS) group killing of 130 people on November 13, 2015.
Prosecutors recommended a life sentence without possibility of parole for the main suspect, Salah Abdeslam, the only surviving member of the group that carried out the attacks.
The request for no chance of parole is rare in France, where prisoners on life sentences are often released after 20 to 25 years.
Also on trial are 19 others accused of assisting the killers through various means. For three of them, prosecutors requested standard life sentences – two for high-ranking IS group members thought to have been killed in Syria or Iraq, and one for Mohamed Abrini, a Belgian accused of having provided weapons and logistical support.
For the remaining suspects, sentences of five to 16 years were requested.
The 2015 killing spree at a Paris music hall, cafes and the national stadium led to intensified French military action against extremists abroad and a security crackdown at home.
The three prosecutors summarized nine months of testimony since the start of the marathon trial, held in a specially built secure complex inside Paris’s original 13th century Justice Palace, with 12 overflow rooms to accommodate victims, lawyers and journalists.
Fourteen of the defendants have been in court. All but one of the six absent men are presumed – but not confirmed – dead. Most of the suspects are accused of helping create false identities, transporting the attackers back to Europe from Syria, providing them with money, phones, explosives and weapons.
'Bloodthirsty fury'
"Those who committed these heinous crimes are nothing more than lowlife terrorists and criminals," one prosecutor, Nicolas Le Bris, told the court on Friday at the end of three days of closing statements by the prosecution.
"The bloodthirsty fury of these criminals was without limit," he said.
Abdeslam, who was arrested in Belgium after five months on the run, kept silent during the police investigation but started talking during the trial, explaining how he gave up plans to blow himself up, and apologised to victims.
But his tearful appeal for forgiveness had little impact on the prosecutors, who believe that his explosive belt simply malfunctioned.
Prosecutors also said that Abdeslam's claim that he was recruited by a jihadist cell only a few days before the attacks was "illogical".
>> Read more: Main Paris attacks suspect apologises to ‘all victims’ at the end of testimony
A verdict of life in prison without parole has been handed down only four times since it was implemented in 1994, and all but rules out a later reduction of the sentence, and only after at least 30 years behind bars.
Abdeslam's brother, who was among those who attacked Paris cafes, was killed on the spot.
The trial will continue with defence pleas. Final words from the defendants are set for June 27, with a verdict expected on June 29.
(FRANCE 24 with AFP)
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Paris attacks suspect says he changed his mind at last minute
'I knew that death was coming': Bataclan band member recalls attack before French court
Prosecutors begin closing arguments in Paris 2015 attacks trial
Valeurs Actuelles
Paris : des militants écologistes bloquent la circulation… en collant leurs mains sur la route, les pompiers obligés d’intervenir
Une manifestation de militants écologistes a provoqué l’intervention des pompiers. Le groupe « Dernière rénovation » a organisé une opération visant à bloquer la circulation sur le pont de Neuilly-sur-Seine, dans l’Ouest parisien, samedi 11 juin, relaie CNews. Pour mener à bien leur mobilisation, une douzaine de militants se sont assis en plein milieu de la route et ont collé leurs mains sur le bitume pour éviter d’être délogés par les forces de l’ordre. Dans le même temps, d’autres participants ont distribué des tracts. Des automobilistes excédés ont tenté de déloger les manifestants.
Les pompiers appelés en renfort
Face à cette immobilisation inédite, la police a été appelée pour faire évacuer les militants. Seulement, trois d’entre eux s’étaient collé une main avec de la colle forte. Une situation qui a obligé les forces de l’ordre a appelé les pompiers pour décoller les mains des trois manifestants avec du dissolvant. Ces derniers ont été menottés et interpellés.
Le groupe « Dernière rénovation » s’est rassemblé pour réclamer le vote immédiat d’une loi visant à la « rénovation globale et performante du parc immobilier français d’ici à 2040, sans coût pour les propriétaires les plus modestes ». L’entité s’est fait connaître après qu’une de leur militante s’est attachée le cou au filet de tennis lors d’une des demi-finales du tournoi de tennis de Roland-Garros.
Valeurs Actuelles
Royaume-Uni : des militants écolos font un blocus devant des dépôts de McDonald’s
C’est une opération coup de poing qui est menée au Royaume-Uni depuis samedi 22 mai et qui affecte pas moins de 1.300 restaurants de la chaîne de restauration rapide McDonald’s. D’après nos confrères du Figaro, l’association Animal Rebellion a décidé de bloquer quatre dépôts qui fournissent une grande majorité des restaurants du pays. Ce sont les sites de Coventry, Manchester, Basingstoke et Hemel Hampstead (près de Londres) qui ont tous été visés en même temps par l’association écologiste.
Cette dernière a prévu de mener son opération pendant au moins 24 heures soit jusqu’à dimanche 23 mai au soir. Avec ce blocus, ces défenseurs de l’environnement et des animaux, espèrent marquer les esprits. Ils disent agir pour « mettre fin à la misère de la restauration rapide qui provoque l’obésité, détruit l’Amazonie et réchauffe la planète ».
McDonald’s doit s’excuser
Une mobilisation qui risque d’avoir de forts impacts sur les livraisons des différents restaurants qui dépendent de ces centres. Dans un communiqué, le géant américain a d’ores et déjà indiqué qu’il subissait « des perturbations ». Après étude de l’impact sur les livraisons, la chaîne de restauration rapide s’est « excusée auprès de tous [ses] clients pour toute déception causée ». La police de Coventry, où se trouve un des dépôts visés, a expliqué dialoguer avec les manifestants afin de limiter le plus possible les perturbations. « Nous reconnaissons le droit de manifester pacifiquement mais il y a de problèmes de sécurité car l’unique point d’entrée et de sortie du site de distribution, a été bloqué et cela provoque des perturbations importantes pour les entreprises, ce que nous prenons au sérieux », souligne la police locale.
Just waking up? Then catch up with this incredible drone footage and video of our BREAKING ACTION: we have shut down all four @McDonaldsUK distribution depots serving their 1300 restaurants!!
For the climate, for the animals, for our planet. 🌍💚🙏🐮 (Credit: Dillon Parson) pic.twitter.com/4IDJbFOClL
— Animal Rebellion (@RebelsAnimal) May 22, 2021
Sur plusieurs photographies publiées sur les réseaux sociaux, certains centres sont totalement bloqués, parfois avec des bambous et des camions garés devant. Dans un tweet, Animal Rebellion a publié une vidéo où elle dénonce les dégâts causés par la chaîne de restauration, qui « déforeste à tout va, paye ses employés une misère pour travailler dans des conditions médiocres, et tue littéralement des millions ou des milliards d’animaux sur la planète ». Si personne n’agit rapidement, « nous courrons à la crise », s’indigne également l’association.
France24 - World
Bolivia’s former president Anez sentenced to 10 years in prison
Issued on: 11/06/2022 - 09:54
NEWS WIRES
Bolivian ex-president Jeanine Anez was sentenced Friday to 10 years in prison, more than a year after her arrest for an alleged plot – dismissed as fictional by many – to oust her rival and predecessor Evo Morales.
Anez, who has been held in pre-trial detention since March 2021, has consistently denounced what she calls political persecution.
The former interim leader will serve 10 years in a women's prison in La Paz, the administrative capital's First Sentencing Court announced in a decision that comes three months after her trial began.
Convicted of crimes "contrary to the constitution and a dereliction of duties," Anez was sentenced to "a punishment of 10 years" over accusations stemming from when she was a senator, before becoming president.
Prosecutors had asked for a 15-year jail sentence.
The former leader had already announced she would appeal if convicted, saying: "We will not stop there, we will go before the international justice system."
Also sentenced to 10 years were the former head of the armed forces, William Kaliman, and the former head of the police, Yuri Calderon, both of whom are on the run.
Anez still faces a separate, pending court case for sedition and other charges related to her short presidential stint.
At the start of her presidency, Anez had called in the police and military to restore order. The post-election conflict caused 22 deaths, according to the Inter-American Commission on Human Rights (IACHR).
For that, Anez also faces genocide charges, which carry prison sentences of between 10 and 20 years.
'Political persecution'
Right-wing Anez became Bolivia's interim president in November 2019 after Morales, who claimed to have won a fourth consecutive term as president, fled the country in the face of mass protests against alleged electoral fraud.
The Organization of American States (OAS) said at the time it had found clear evidence of voting irregularities in favor of Morales, who had been in power for 14 years.
Many potential successors to Morales -- all members of his MAS party -- also resigned and fled, leaving opposition member Anez, then vice-president of the Senate, next in line.
Virtually unknown, the lawyer and former television presenter proclaimed herself interim president of the Andean nation on November 12, 2019, two days after Morales' resignation.
The Constitutional Court recognized Anez's mandate as interim, caretaker president, but MAS members disputed her legitimacy.
Elections were held a year later, and won by Luis Arce – a Morales protege.
With the presidency and congress both firmly in MAS control, Morales returned to Bolivia in November 2020.
After handing over the presidential reins to Arce, Anez was arrested in March 2021, accused of irregularly assuming power.
The arrest occurred in the city of Trinidad, located in the country's Beni department, where she was born and where she returned after her tenure in office.
"I denounce before Bolivia and the world that in an act of abuse and political persecution, the MAS government has ordered my arrest," she said on Twitter at the time.
In detention, Anez would go on to carry out hunger strikes.
Shortly before the start of her trial in mid-February, she echoed the same sentiment, stating: "I assumed the presidency of Bolivia without asking for it, without seeking it and even less expecting it... with the sole mission of organizing elections and calming a country in crisis."
According to one of Anez's lawyers, Luis Guillen, the fact that multiple cases were being pursued against her at the same time violated the law.
He additionally maintained that the court that weighed in was not capable of deciding constitutional matters, and that the former president would need trying in congress.
The IACHR described the 22 deaths that occurred at the beginning of Anez's tenure as "massacres," and found they indicated "serious violations of human rights."
Unlike the other accusations against Anez, the case will be dealt with by congress, which will decide whether or not to hold a trial.
(AFP)
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Bolivia ex-president Anez arrested in crackdown on opposition
Tens of thousands of Bolivians protest over ex-president's arrest
Bolivian protesters block streets, allege 'persecution' by government
BBC
Russia hands out passports in occupied Ukraine cities
The Russian occupation authorities in southern Ukraine say they have started handing out Russian passports to locals in two cities - Kherson and Melitopol.
Ukraine condemns the creation of Russian citizens on its territory as "Russification". President Vladimir Putin is fast-tracking the procedure.
Russia's Tass news agency says the first 23 Kherson residents got Russian passports at a ceremony on Saturday.
Tass says thousands have applied for them, but its claim cannot be verified.
The Russian-appointed military governor in Kherson, Volodymyr Saldo, said "all our Khersonite comrades want to receive the passport and [Russian] citizenship as soon as possible".
Ukraine denounced the move as a "flagrant violation" of its territorial integrity, saying President Putin's decree was "legally void".
The policy follows Russia's distribution of passports to residents of Ukrainian regions its forces have occupied since 2014 - Crimea and much of the Donbas.
Russia annexed Crimea and created self-styled "people's republics" in Donetsk and Luhansk - moves condemned internationally.
Ukraine now fears the same process is under way in areas seized by Russian forces in the current invasion. Once locals become Russians, the Kremlin can claim it has to "protect" them.
There are reports of Ukrainians defying a Russian order to use roubles, instead of the Ukrainian currency hryvnia, in Kherson.
Melitopol is in the south-eastern Zaporizhzhia region, most of which is now held by Russian forces, including Europe's biggest nuclear power station.
In Crimea and Russian-held Donbas - the industrial region made up of Donetsk and Luhansk - Russia has introduced the rouble and forced schools to adopt the Russian curriculum.
It has also ousted local officials appointed by Kyiv - and repeated such action in the newly-occupied areas.
Heavy fighting continues to rage in the Donbas city of Severodonetsk. The Kyiv-appointed head of Luhansk, Serhiy Haidai, says Ukrainian forces are still holding the city's industrial zone, including the huge Azot chemical plant.
In other developments:
War in Ukraine: More coverage
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Kherson - will it be annexed by Russia?
Russia eases passport rules for east Ukrainians
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France24 - World
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blocade
Issued on: 10/06/2022 - 06:48Modified: 10/06/2022 - 14:00
FRANCE 24
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Catherine NORRIS TRENT
Ukraine's defence ministry on Friday said it struck Russian military positions in the southern Kherson region, where the army is fighting to reclaim occupied territory. France offered to help ensure access to the port of Odesa and ease a global grain crisis. Read our live blog to catch up on the day's events as they unfolded. All times are Paris time (GMT+2).
10:43pm: Russia dubs anti-torture NGO a 'foreign agent'
Russia on Friday labelled a non-governmental organisation fighting for investigations into allegations of torture as a "foreign agent" in its latest move to silence critics in the country.
The Committee Against Torture's name appeared on the justice ministry's updated website list of such black-listed entities.
The infamous label, reminiscent of the "enemies of the people" of the Soviet period, is used extensively against opponents, journalists and human rights activists accused of conducting foreign-funded political activities.
Such "foreign agents" are subject to numerous constraints and laborious procedures, under pain of severe sanctions. In particular, they must indicate this status in all their publications.
Founded in 2000, the Committee Against Torture has battled for the Russian authorities to investigate allegations of mistreatment at the hands of the security forces and to take measures to prevent any such abuses.
Since the start of Moscow's military operation in Ukraine on February 24, dozens of members of the Russian intellectual elite and journalists have left the country, as the authorities step up pressure against the last critical voices and media.
9:36pm: Estonia calls on Russian ambassador to condemn Putin's remarks
Estonia on Friday summoned the Russian ambassador to condemn President Vladimir Putin's "completely unacceptable" praise for an 18th century Russian ruler who captured a city that is now Estonian.
Putin paid tribute on Thursday to Tsar Peter the Great, who he said had taken back territory that was Russia's during a long war with Sweden from 1700 to 1721. Putin specifically mentioned Narva, which belongs to Estonia, one of the three Baltic States and a NATO member.
Estonia's foreign minister said Ambassador Vladimir Lipayev had been summoned "to condemn recent statements by President Putin ... including his comments on the Estonian city of Narva," it said in a statement.
"At a time when Russia is ... trying to destroy the statehood and people of Ukraine, it is also completely unacceptable," it added.
Putin compared Peter's campaign with the task facing Russia, which invaded Ukraine in February.
6:18pm: Ukraine tries to push back Russian troops in the east and south
Kyiv said Friday it had launched new air strikes on Russian positions in the captured southern region of Kherson, one of the first areas to be taken by Russia after the February 24 invasion.
Fierce fighting continued in the eastern Donbas region, where President Volodymyr Zelensky said that Ukrainian forces were "holding on" despite Moscow concentrating its firepower there.
The fiercest fighting remains around the eastern industrial city of Severodonetsk, a battle that Zelensky has said is pivotal for the fate of the Donbas region.
4:49pm: France ready to help in operation allowing access to Odesa port
France is ready to assist in an operation to allow safe access to Ukraine's Black Sea port of Odesa, an adviser to French President Emmanuel Macron said Friday.
"We are at the disposal of the parties to put in place an operation which would allow access in complete safety to the port of Odesa, in other words for boats to pass through despite the fact that the sea is mined," said the adviser, who asked not to be named.
The port has been subject to a de facto blockade by Russia, and grain is waiting to be exported amid mounting fears of global food shortages, especially in developing countries.
4:29pm: Macron to visit Moldova and Romania
French President Emmanuel Macron will visit Romania and Moldova next week to express France's solidarity with its European allies which are most exposed to the war in Ukraine, said Macron's Élysée office.
Macron will visit French troops in Romania on Tuesday, and then go to Moldova on Wednesday.
Asked whether Macron would visit Ukraine, Macron's office said any such visit would take place when considered most useful for Ukraine President Volodymyr Zelenskiy.
Ukraine had rebuked Macron earlier this month for saying it was important not to "humiliate" Russia, a position Ukrainian foreign minister Dmitro Kuleba said "can only humiliate France."
Macron has sought to maintain a dialogue with Russian President Vladimir Putin since Moscow's invasion of Ukraine in February. His stance has been repeatedly criticised by some eastern and Baltic partners in Europe, as they see it as undermining efforts to push Putin to the negotiating table.
4:05pm: Daily life a misery for civilians on Donbas front line
President Volodymyr Zelensky said Ukrainian forces were "holding on" in the flashpoint eastern city of Severodonetsk where intense street battles with Russian troops could determine the fate of the Donbas region. People in the nearby town of Lysychansk tell about the stark choices the war has forced on them: Stay and brave the shelling, or flee and abandon their homes.
3:35pm: Germany pledges medical aid to Ukraine
Germany will help Ukraine provide medical help for war victims by helping build trauma centres for the wounded, donating prosthetic limbs and deploying German doctors to the country, Health Minister Karl Lauterbach has said.
"Ukraine needs humanitarian aid just as urgently as it needs our military support," the minister said during a visit to the western Ukrainian city of Lviv.
The aid will include help to supply prostheses, deploying 200 doctors in Ukraine, setting up training on treating burns and connecting some hospitals in Ukraine to a telemedicine service, the ministry said in a statement.
The World Health Organization (WHO) says some 290 attacks on healthcare facilities have been recorded since Russia's invasion of Ukraine began on February 24.
1:45pm: Ukraine war risks 11 to 19 million more hungry people over next year, says FAO
Reduced exports of wheat and other food commodities from Ukraine and Russia risk leaving between 11 million and 19 million more people with chronic hunger over the next year, said the UN's food agency .
The conflict in Ukraine has fuelled a global food crisis, with surging prices for grains, cooking oils, fuel and fertiliser. Russia and Ukraine account for nearly a third of global wheat supplies, while Russia is also a key fertiliser exporter and Ukraine a major supplier of corn and sunflower oil. Boubaker BenBelhassen, director of the Food and Agriculture Organization's (FAO) Markets and Trade Division, said the impact of the conflict "could lead to anywhere between 11 to 19 million more hungry people, that's chronic hunger for 2022/23".
This preliminary estimation was based on reduced exports of food commodities from Ukraine and Russia, he told reporters. The FAO also said in a report on Thursday that spiralling costs for farm inputs like fertiliser could deter growers from expanding production and worsen food security in poorer countries facing record import bills. "The countries that are being affected most are in the Near East/North African region given their heavy reliance on imports, especially of wheat, from these countries, but also of vegetable oil, sunflower oil," he said. Some countries in sub-Saharan Africa and in Asia, such as Bangladesh and Indonesia, were also being "highly impacted," he added.
1:41pm: Russia says UK 'often hysterical', after Donetsk death sentences
Russia said on Friday that Britain should appeal to the authorities of the breakaway Donetsk People's Republic (DPR) - internationally recognised as part of Ukraine, over two British citizens sentenced to death on Thursday by a Donetsk court.
Foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova wrote on Telegram that Britain's reaction to such cases was "often hysterical". Russia describes the two Britons and one Moroccan, who had been captured serving with Ukrainian forces in east Ukraine, as "mercenaries". The British government says they are prisoners of war, entitled to protection under the Geneva Convention.
1:40pm: Judgement against jailed British men breaches Geneva convention, says UK's foreign minister
Britain's foreign minister Liz Truss said on Friday that the judgement against two British men sentenced to death by a court in one of Russia's proxies in eastern Ukraine was a breach of the Geneva convention. "The judgement against them is an egregious breach of the Geneva convention," Truss said in a tweet after she spoke with Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba to discuss efforts to secure the release of prisoners of war held by Russian proxies.
Spoke with Ukrainian FM @DmytroKuleba to discuss efforts to secure the release of prisoners of war held by Russian proxies. The judgement against them is an egregious breach of the Geneva convention.The UK continues to back Ukraine against Putin’s barbaric invasion. pic.twitter.com/DyKZAP4HA6
June 10, 20221:38pm: Russian onslaught makes daily life a misery for Lysychansk residents
Residents of Lysychansk, a town located near the strategic city of Severodonetsk in Ukraine’s eastern Donbas region, reveal the stark choices the war has forced on them: either stay and brave the shelling, or flee and abandon their homes.
1:11pm: Britain says talking to Ukraine, not Russia, about jailed soldiers
Britain is prioritising talking to Ukraine rather than Russia on the situation of two jailed British men who have been sentenced by a court in one of Russia's proxies in eastern Ukraine, Prime Minister Boris Johnson's spokesman said on Friday.
Foreign minister Liz Truss raised the issue with her Ukrainian counterpart in a call on Friday, the spokesman said, after Shaun Pinner and Aiden Aslin were sentenced to death by a court in the self-proclaimed Donetsk People's Republic (DPR). Asked if Britain would talk to Russia to secure their release, the spokesman said "we don't have regular interaction with the Russians."
"Our priority is working with the Ukrainian government to try and ensure their release as quickly as possible," the spokesman said. "They're afforded protection under the Geneva Convention as members of the Ukrainian Armed Forces, which is why we want to continue working with them closely to try and get them freed as quickly as we can."
1:04pm: Kyiv to probe rebel court for British, Moroccan death penalties
Ukraine is investigating the circumstances in which a Moscow-backed separatist court sentenced two British men and a Moroccan citizen to death, Kyiv said.
British citizens Aiden Aslin and Shaun Pinner and Saaudun Brahim from Morocco were captured fighting with Ukrainian forces and sentenced by separatist authorities in the eastern Donetsk region for attempting to overthrow the government.
Ukraine's chief prosecutor Iryna Venediktova late Thursday described the sentences as "a violation and mockery" of international law and said the men should be treated fairly under Geneva conventions. "Ukraine has already initiated a pre-trial investigation into this matter and will take all appropriate steps to ensure that everyone that was involved in this illegal action is held responsible for their actions," she said in a statement.
Aslin and Pinner had surrendered in April in Mariupol, a port city in southern Ukraine that was captured by Russian troops in May after a weeks-long siege. Ukrainian courts have handed three Russian soldiers long prison sentences at war crimes trials since the start of Moscow's February 24 invasion. Venediktova said Thursday that Ukraine is investigating over 100 Russian soldiers for suspected war crimes.
12:49pm: Ukraine grain exports now nearing 2 million tonnes/month says EU commissioner
Ukrainian grain exports are rising and nearing 2 million tonnes per month now, European Commissioner for Agriculture Janusz Wojciechowski said on Friday. "According to information from Ukraine, the export of grains is gradually rising and nearing two million tonnes per month currently," Wojciechowski said during a news conference with the Polish agriculture minister.
Ukraine is a major grain exporter to Africa and the Middle East and disruption to these shipments as a result of Russia's invasion is pushing prices higher, fuelling an international food crisis.
12:48pm: Foreign fighters' death sentence shows Russia's disregard for rights, Berlin says
The death sentences for foreign fighters in Russian-controlled eastern Ukraine are shocking and show Russia's "complete disregard for the basic principles of humanitarian international law", a German government spokesperson said on Friday.
12:39pm: UN 'concerned' by foreign fighter death sentences in Donetsk
The United Nations said Friday it was concerned about the death sentences handed by pro-Moscow separatists to two British and one Moroccan soldier captured by Russian troops while fighting for Ukraine.
"The UN Human Rights Office is concerned about the so-called Supreme Court of the self-proclaimed Donetsk People's Republic sentencing three servicemen to death," spokeswoman Ravina Shamdasani told reporters in Geneva.
"Since 2015, we have observed that the so-called judiciary in these self-proclaimed republics has not complied with essential fair trial guarantees, such as public hearings, independence, impartiality of the courts and the right not to be compelled to testify. Such trials against prisoners of war amount to a war crime."
12:22pm: Lavrov says foreign fighters sentenced to death committed crimes in Donetsk
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that the two Britons and one Moroccan sentenced to death on Thursday in the Donetsk People's Republic had committed crimes on the territory of the self-proclaimed state trying to break away from Ukraine.
Lavrov said: "At the moment, the trials you mentioned are being held on the basis of the legislation of the Donetsk People's Republic, because the crimes in question were committed on the DPR's territory."
12:18pm: NATO deputy chief Geoana "confident" Sweden and Finland will join NATO
NATO's deputy chief is confident that member candidates Sweden and Finland will join the defensive alliance despite objections from Turkey, he told the Copenhagen Democracy Summit on Friday.
"We are confident that Sweden and Finland will join our ranks," Deputy Secretary-General Mircea Geoana said.
12:08pm: Russia uses trial of foreigners to raise stakes over talks says Ukraine
Russia wants to use three foreigners who were captured while fighting for Ukraine and sentenced to death as "hostages" to put pressure on the West over peace negotiations, a senior Ukrainian official said.
11:58am: UK talking to Ukraine, not Russia, about jailed soldiers
Britain is prioritising talking to Ukraine rather than Russia on the situation of two jailed British men who have been sentenced by a court in one of Russia's proxies in eastern Ukraine, Prime Minister Boris Johnson's spokesman has revealed.
British Foreign Minister Liz Truss raised the issue with her Ukrainian counterpart in a call on Friday, the spokesman said, after Shaun Pinner and Aiden Aslin were sentenced to death by a court in the self-proclaimed Donetsk People's Republic (DPR).
Asked if Britain would talk to Russia to secure their release, the spokesman said "we don't have regular interaction with the Russians."
"Our priority is working with the Ukrainian government to try and ensure their release as quickly as possible," the spokesman said.
"They're afforded protection under the Geneva Convention as members of the Ukrainian Armed Forces, which is why we want to continue working with them closely to try and get them freed as quickly as we can," he added.
10:22am: European Parliament "firmly behind" Ukraine's EU bid says parliament's president
The European Union's parliament supports Ukraine's bid to achieve candidate status to join the European Union, the parliament's president Roberta Metsola said on Friday at the Copenhagen Democracy Summit.
"The EU parliament stands firmly behind Ukraine's bid to receive EU candidate status," Metsola said.
9:36am: Russia seeks weak points in Ukrainian defences near key river: Ukraine's defence ministry
Russia is looking for weak points in Ukrainian defences near the Siverskyi Donets River in east of the country, said the Ukrainian defence ministry.
Speaking on national television, Ukrainian defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said Russian forces had not abandoned attempts to launch storming operations in the area.
If Russia captures the cities of Severodonetsk and Lysychansk on the Siverskyi Donets, it will hold all of Luhansk, one of two provinces in the Donbas region that Moscow claims on behalf of separatists.
9:23am: Sweden seeks 'constructive' talks with Turkey over NATO bid
Swedish Foreign Minister Ann Linde has said Sweden aims to make constructive progress in talks with Turkey over the Nordic country's application to join NATO.
"Our application has received broad support among NATO members," she said in a foreign policy declaration after Sweden, alongside Finland, applied last month to join the military alliance as a result of Russia's invasion of Ukraine.
"Our ambition is to, in a constructive spirit, make progress on the questions that Turkey has raised," she told parliament.
8:30am: Hungary price caps could stay in place if war is entrenched, Orban says
Hungary's price caps on fuel, some basic foods and energy could stay in place for a longer period if the war in Ukraine is entrenched, Prime Minister Viktor Orban said on Friday. Orban told public radio that he would like to see the measures extended, adding however that more talks were needed before a final decision is made.
7:41am: Russian gas embargo would destroy European economy, Orban says
An EU embargo on Russian gas imports would destroy the European economy, already grappling with surging inflation due to higher energy prices, Hungarian Prime Minister Viktor Orban said on Friday.
Orban also told public radio that without price caps in place on fuels, some basic foods and retail energy, Hungarian inflation, which accelerated to 10.7 percent in May, would be running at 15 to 16 percent.
7:28am: UK says Mariupol at risk of Cholera outbreak
Ukraine's southern city of Mariupol is at risk of a major cholera outbreak as medical services are likely already near collapse, Britain's defence ministry has warned in its daily briefing.
There is likely also a critical shortage of medicines in Kherson, Britain's Ministry of Defence said in a Twitter update.
Russia is struggling to provide basic public services to the population in Russian-occupied territories, it added.
(1/5) Fighting continues around Sieverodonetsk. Russia is again in control of most of the city, but its forces have made little progress in attempts to encircle the wider area from the north and south.
June 10, 2022Russia is struggling to provide basic public services to the population in Russian-occupied territories, it added. Last month, WHO's Ukraine Incident Manager, Dorit Nitzan, said Mariupol, which is now controlled by Russian forces after weeks of siege and heavy bombardment, was among occupied areas where there was a risk of cholera.
6:21am: Ukrainian forces ‘holding on’ in key Donbas battles, Zelensky says
President Volodymyr Zelensky said Ukrainian forces were “holding on” in the flashpoint eastern city Severodonetsk where intense street battles with Russian troops could determine the fate of the Donbas region.
Moscow has concentrated its firepower on the industrial city, which it now mostly controls, with the area’s governor saying on Friday that Russian forces had destroyed a major sports arena.
Pro-Russian rebels sentenced one Moroccan and two British fighters to death on Thursday after they were captured while fighting for Ukraine and accused of acting as mercenaries for Kyiv.
Zelensky said in his evening address on Thursday night that several “cities in Donbas, which the occupiers now consider key targets, are holding on”.
He added that Ukrainian forces have made positive strides in the Zaporizhzhia and Kharkiv regions, and are in the process of “liberating our land”.
With the fiercest fighting now concentrated in Severodonetsk, governor Sergiy Gaiday – who earlier called for Western artillery to quickly help secure a Ukrainian victory – said “one of the symbols of Severodonetsk was destroyed. The Ice Palace burned down”.
Western countries have provided weapons and aid for Ukraine since the February 24 invasion, while several people from abroad have joined the fight against Russian forces.
Up to 100 Ukrainian soldiers were being killed every day in frontline fighting and as many as 500 wounded, Defence Minister Oleksiy Reznikov said.
(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)
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War in Ukraine
Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
‘Macron is right’ to want to avoid humiliating Russia, Le Pen and Mélenchon say
As it happened
Ukraine’s Interior Minister says Kyiv is in ‘no danger’ but prepared
BBC
China warns Taiwan independence would trigger war
China has warned the US that any attempt to make Taiwan independent from China will trigger military action by Beijing's forces.
Chinese Defence Minister Wei Fenghe met his US counterpart Lloyd Austin on the sidelines of an Asian security summit in Singapore.
Splitting Taiwan from China would leave the Chinese military with no choice but to "fight at any cost", Mr Wei said.
Mr Austin later called Chinese military activity "provocative, destabilising".
He said there were record numbers of Chinese aircraft flying near the island on a near-daily basis, which "undermine peace and stability in the region".
China views self-ruled Taiwan as an integral part of China's territory, a stance that prompted Mr Wei to condemn US arms sales to Taiwan.
A spokesman quoted him as saying: "If anyone dares to split Taiwan from China, the Chinese People's Liberation Army (PLA) will have no choice but fight at any cost and crush any attempt of 'Taiwan independence' and safeguard national sovereignty and territorial integrity."
Mr Austin said the US was committed to maintaining the status quo - recognising Beijing as the sole government of China and opposing Taiwanese independence.
He insisted there must be no attempt to resolve tensions through force.
It was the first meeting of the US and Chinese defence chiefs and lasted nearly an hour, at the Shangri-La Dialogue security summit.
Mr Wei said the talks "went smoothly", and both sides described them as cordial.
Mr Austin spoke of the importance of maintaining fully open lines of communications with China's military, to avoid any misunderstanding.
In late May Taiwan said it had deployed fighter jets to warn off 30 warplanes sent by China into its air defence zone. The incident marked the biggest Chinese incursion since January.
The incident involved 22 Taiwanese fighters, as well as electronic warfare, early warning and anti-submarine aircraft, Taiwan's defence ministry said.
China and Taiwan: The basics
China and Taiwan: A really simple guide
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China sends 30 planes into Taiwan air defence zone
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France24 - Monde
Exposition "Dicokam" : la nouvelle génération d’artistes camerounais à l’honneur
Publié le : 07/06/2022 - 18:24
Laura MOUSSET
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Peu représentée et étudiée dans le monde de l’art, la scène contemporaine camerounaise est mise à l’honneur dans l’exposition "Dicokam" à la 193 Gallery à Paris, jusqu’au 31 juillet. Huit artistes engagés exposent leurs œuvres, qui évoquent des problèmes politiques, écologiques ou sociétaux.
BBC
Lewis Hamilton defended by Toto Wolff after Azerbaijan Grand Prix qualifying
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Formula 1
Mercedes Formula 1 boss Toto Wolff has defended Lewis Hamilton after the seven-time champion was out-qualified by team-mate George Russell for the third consecutive race.
Hamilton qualified seventh for the Azerbaijan Grand Prix, two places and 0.212 seconds behind Russell, who was 1.353secs adrift of the pole time set by Charles Leclerc's Ferrari.
Wolff said Hamilton had been trying out different set-ups on his car as the team try to get to the bottom of their performance problems.
"Lewis has been trying some quite experimental parts of the car and there was a different floor solution on his car that didn't work," Wolff said.
Wolff said that although Hamilton has now lost out to Russell in Spain, Monaco and Baku, it was "too early to identify a pattern".
Wolff said: "I am very close to it and I see one session one is faster and then next the other is. And because the car is on a knife edge, if you put a foot wrong, in terms of experiments on the car - which need to be done in order for us to learn how to perform and where to put the car - there is 0.2-0.3secs immediately between them.
"And the last three races these experiments have gone wrong with Lewis and not with George."
Russell is five-three ahead in the Mercedes' drivers qualifying head-to-head, but the score is three-all when only races in which a fair comparison is possible are taken into account, and then Hamilton is actually slightly faster on average.
Wolff said that in Baku Hamilton's car had a different set-up that was exacerbating the problems with bottoming with which Mercedes have been struggling this season.
"The car was porpoising more and bottoming out to a degree that it became dangerous, and couldn't extract the performance," he said.
Bottoming has been the main problem afflicting Mercedes this season.
The team felt they might have fixed it with a new floor design introduced two races ago at the Spanish Grand Prix.
But while that appears to have solved the porpoising - an aerodynamic problem caused by the airflow under the car being disrupted - the car is still crashing into the track too much.
Russell said: "The bottoming has been extreme. We have finally got on top of the porpoising issue and we are now so close to the ground to get the maximum aerodynamic benefits and it's just brutal out there, being shaken to pieces.
"You can barely see where to brake at the end of the straight because it is bouncing around so much.
"I don't think we're the only car. I think maybe half the grid are in the same boat and frustratingly Ferrari are in the same boat but they somehow seem to make it work. Everyone is working super-hard to try and resolve these issues."
Hamilton said he was struggling especially though the flat-out kinks at the beginning of Baku's long pit 'straight'.
"For me it was just keeping the thing out of the wall on the fast high-speed curves," he said. "We have changed so many different things we just can't seem to (fix it). In Barcelona we didn't have any, but everywhere else we've had it."
Russell believes the bottoming issue is a safety concern for the entire sport, and he raised the topic with governing body the FIA in the drivers' briefing on Friday.
The problem has emerged this year following the introduction of new rules where cars have a different aerodynamic philosophy compared to last year.
They use a phenomenon known as 'ground effect', generating downforce by channelling the air under the cars, and this requires the cars to be run lower than before for optimum performance.
Russell said: It's just a matter of time before we see a major incident. A lot of us can barely keep the cars in a straight line over these bumps.
"We are going around the last two corners at 300km/h, bottoming out, you can see how close the cars are running to the ground. It's unnecessary with the technology we have in the current environment running an F1 car at over 200mph millimetres from the ground and it is a recipe for disaster.
"I don't really know what the future holds but I don't think we can sustain this for three years or however long these regulations are in force for."
The FIA is open to discussing the idea but so far there is no general consensus that changes need to be made.
Russell was in the minority in the drivers' briefing, insiders have said, although Ferrari's Carlos Sainz has also expressed concerns about the issue.
Hamilton added: "It can be safety thing, for sure. Today it is bottoming through corners at 180mph - big bottoming - and there isn't really a lot we can do to stop it. We can't have this for four years of this car. They do need to work on it. All the drivers spoke about it."
Hamilton said he woke up on Saturday morning in pain as a result of the bottoming, but he added that he had discussed the matter with his former team-mate Valtteri Bottas, who is now at Alfa Romeo, and the Finn had said his car does not have the issue.
And there is no widespread agreement that the cars need to be changed, especially so early in a new regulation set.
In the official news conference on Saturday, Ferrari boss Mattia Binotto and his opposite number at Haas Gunther Steiner both said it was too early to draw conclusions.
Wolff said: "We've seen cars that don't have the issue. And then others who have it have it worse, clearly.
"I can talk for our two drivers: they are having issues and it goes to a point that even a physio can't fix it sometimes. So, we need to see how that develops. And understand also why it's much tougher in some cars than in others."
There is no chance of 80% of the teams agreeing to make changes, as would be required under the regulations. The FIA could enforce changes on safety grounds, but that does not appear to be on the horizon.
Leclerc's pole position on Saturday was another outstanding performance from the qualifying king of 2022, as he pulled it all together on his final lap to take pole by newly 0.3 seconds.
But the races have not been going so well for the Ferrari man.
He has seen a 55-point swing against him in the championship in the last four races, all of which Red Bull have won, and while Leclerc has six poles in eight races, he has not converted one into a victory since the third race of the season in Australia.
Verstappen was winner on merit in Imola and Miami, but in Spain and Monaco Ferrari lost what should have been wins, with an engine failure for Leclerc in Barcelona and a strategy foul-up in Monaco.
Leclerc was overtaken by Verstappen as the world champion won in Saudi Arabia, Imola and Miami. But he believes Ferrari's race pace and tyre management has been improved by the aerodynamic upgrade they introduced in Spain.
"I'm really excited for tomorrow," he said. "I think we'll have quite a bit of answers tomorrow because tyre management is a big thing here.
"In Barcelona and Monaco we were managing it well, even though in Monaco it was difficult to see anything. But overall, our race pace has done a step up since we brought the upgrade. So tomorrow will be very interesting whether it will be the case here too.
"I just want to finish the job. The past two weekends I've already said that on the Saturday and it didn't happen on the Sunday. So we need to make it… I mean, we don't need to make it work but it will be very nice if we'll make it work tomorrow.
"Let's see how it goes in the first few laps, and then I will try to keep the lead."
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Bruno Le Maire signe un chèque en blanc au patronat
ActuLe ministre de l’Économie se refuse à tout coup de pouce au Smic ou à une augmentation généralisée des salaires, mais il confirme une ristourne fiscale aux entreprises de 7,5 à 9 milliards d’euros dès 2023.
Clotilde MathieuPremier reçu, premier servi. Sitôt remis en fonction, le ministre de l’Économie s’était empressé de recevoir les organisations patronales. Une semaine plus tard, dans les colonnes du « Figaro », forcément, Bruno Le Maire a confirmé le premier cadeau aux patrons du mandat, inscrit dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Chiffré à 7,5 milliards d’euros par En marche durant la campagne présidentielle, le montant de la ristourne fiscale, via la suppression immédiate de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), devrait en fait avoisiner les 9 milliards d’euros, à en croire les dernières estimations de la DGFIP (Direction générale des finances publiques). Cet impôt local né en 2010 des cendres de la taxe professionnelle, qui alimente les caisses des collectivités territoriales, serait compensé par l’État. Votées lors du projet de loi de finances rectificative à l’automne, « les baisses d’impôts de production pour les entreprises s’engageront dès 2023 comme le président de la République s’y est engagé », a concédé Bruno Le Maire. Et ceci sans aucune contrepartie. Déjà en 2021, au nom de la « reconquête industrielle », Emmanuel Macron avait baissé de 10 milliards d’euros les impôts de production. Soit une baisse de 15 % de ces prélèvements.
Des milliards d’euros qui vont manquer à l’heure où les prix s’envolent. Lors de la rencontre avec les organisations patronales, Bruno Le Maire a balayé toutes « augmentations générales » (des salaires), estimant que « ce n’est pas comme ça que ça marche ». Tout juste a-t-il invité les entreprises qui « le peuvent » à augmenter les salaires.
Face aux fins de mois difficiles, le gouvernement tarde à communiquer les mesures venant en aide aux ménages dont le pouvoir d’achat est en chute libre. Tout comme il ne communique pas le niveau de hausse du point d’indice des fonctionnaires. Chaque détail des mesures sociales est renvoyé à après les élections législatives. Le gouvernement Borne a bien entendu choisi son camp, celui des patrons, du capital.
impôtspatronatbruno le maireSalaires et pouvoir d'achat New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Adiós, Chaikovski; adiós, Tolstói: los ucranianos buscan ‘descolonizar’ sus calles
Por todo el país, los funcionarios evalúan y rebautizan calles, parques y otros espacios públicos que llevan nombres rusos.
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Por Erika Solomon
Lejos del frente este de Ucrania, que se encuentra sumergido en la guerra, se libra otra lucha. No se pelea en las trincheras, sino en calles arboladas y en amplias avenidas. Ahí, el enemigo se llama Pavlov. O Chaikovski. O Catalina la Grande.
En toda Ucrania, las autoridades están iniciando proyectos para, como dicen, “descolonizar” sus ciudades. Las calles y paradas de metro cuyos nombres evocan la historia del Imperio ruso o la Unión Soviética se encuentran bajo el escrutinio de una población ansiosa por deshacerse de los vestigios de la nación que los invadió a finales de febrero.
“Estamos defendiendo nuestro país también en el frente cultural”, comentó Andriy Moskalenko, vicealcalde de Leópolis y jefe de un comité que ha revisado los nombres de cada una de las más de mil calles de la ciudad. “Y no queremos tener nada en común con los asesinos”.
Por supuesto, Ucrania no es el primer país que emprende una rendición de cuentas histórica de este tipo; por ejemplo, Estados Unidos ha batallado desde hace décadas por cambiarles el nombre a monumentos en honor de personajes de la Guerra de Secesión. Tampoco es la primera vez que Ucrania acomete este esfuerzo: tras la caída de la Unión Soviética, fue uno de los muchos países de Europa del Este que renombró calles y quitó estatuas que conmemoraban una era de gobierno comunista, el cual se había vuelto sinónimo de totalitarismo.
En esta ocasión, la decisión de borrar nombres rusos no solo es un símbolo de desafío ante la invasión y la historia soviética, afirmó Vasyl Kmet, historiador en la Universidad Nacional Ivan Franko de Leópolis. Su objetivo también es reafirmar una identidad ucraniana que muchos sienten ha sido reprimida por siglos de dominación a manos de su vecino más poderoso.
“El concepto de descolonización es un poco más amplio”, explicó Kmet. “La política rusa de hoy está construida con base en la propaganda de la llamada Russkiy mir, el mundo rusoparlante. Esto que estamos haciendo es para crear una alternativa poderosa, un discurso nacional ucraniano”.
La ciudad occidental de Leópolis es una de muchas áreas que están llevando a cabo campañas de “descolonización”, al igual que la ciudad de Lutsk en el noroeste del país, la cual planea rebautizar más de 100 vías públicas. En la ciudad portuaria de Odesa, al sur, cuyos habitantes son en su mayoría rusohablantes, los políticos están debatiendo si retiran un monumento a Catalina la Grande, la emperatriz rusa que fundó la ciudad en 1794.
En Kiev, la capital, el ayuntamiento está estudiando cambiar el nombre de la parada de metro León Tolstoi por el de Vasyl Stus, poeta y disidente ucraniano. La estación denominada Minsk —en honor a la capital de Bielorrusia, que ha estado al lado de Moscú durante la invasión — podría rebautizarse pronto como Varsovia, con el fin de honrar el apoyo que Polonia ha prestado a Ucrania.
Además, no son solo los nombres rusos los que están bajo escrutinio. El comité de Leópolis también tiene planeado eliminar los nombres de calles que rinden homenaje a algunos ucranianos. Una lleva el nombre del escritor Petro Kozlaniuk, quien colaboró con agencias soviéticas de seguridad, como la KGB, entre otras.
Retirar el nombre de algunos iconos culturales —lo cual el comité de Leópolis dijo que había hecho solo luego de consultar con académicos de las áreas pertinentes— ha resultado ser más polarizador. La historia de personalidades como Piotr Chaikovski a veces es más espinosa: las raíces de la familia del compositor se remontan a la actual Ucrania y algunos musicólogos sostienen que sus obras estuvieron inspiradas en la música folclórica ucraniana.
A unos cuantos kilómetros de Leópolis, Viktor Melnychuk tiene una fábrica de señalética que se está preparando para hacer nuevos postes y placas destinados a las vías rebautizadas. Si bien reconoce que tiene un interés comercial en cada cambio, se muestra ambivalente sobre algunos de los nombres nuevos.
“Tal vez deberíamos mantener algunos escritores o poetas clásicos si son de otra época. No estoy seguro”, expresó. “No podemos rechazar todo totalmente. Había algunas cosas buenas”.
Pero se atendrá a las opiniones del comité y su decisión había sido unánime: Chaikovski tenía que irse.
“Cuando renombramos una calle, no significa que decimos: ‘Esta persona no hizo esta invención o no fue importante’”, dijo Moskalenko, el vicealcalde de Leópolis. “Lo que decimos es que la obra de esta persona ha sido usada como una herramienta de colonización”.
Kmet, el historiador, vio la oportunidad de honrar a algunos ucranianos cuyas aportaciones se han perdido en la historia. Espera dar a una calle de Leópolis el nombre de un bibliotecario poco conocido, Fedir Maksymenko, quien, según él, salvaguardó en secreto la cultura y los libros ucranianos durante la época soviética.
“Yo y toda la cultura ucraniana le debemos mucho. Debemos esforzarnos mucho hoy para mantener lo que él salvó”.
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BBC
Justin Bieber reveals facial paralysis after shows cancelled
Singer Justin Bieber has revealed he is suffering from facial paralysis after cancelling shows this week.
The 28-year-old said in an Instagram video that the condition is due to a diagnosis of Ramsay Hunt syndrome.
"As you can see this eye is not blinking. I can't smile on this side of my face... So there's full paralysis on this side of my face," he said.
Ramsay Hunt syndrome is when a shingles outbreak affects the facial nerve near someone's ears, say medical experts.
Earlier this week, Bieber's Justice World Tour - which began in February - announced three shows would be postponed.
"It is from this virus that attacks the nerve in my ear and my facial nerves and has caused my face to have paralysis," the Canada-born singer said in the three-minute video, indicating the right side of his face.
He asked for his fans to be patient, and said of his forthcoming shows that he is "physically, obviously, not capable of doing them".
He also smiled and blinked, showing his 240 million followers how the right side of his face did not move.
"This is pretty serious, as you can see. I wish this wasn't the case, but, obviously, my body's telling me I've got to slow down," he said. "I hope you guys understand. I'll be using this time to just rest and relax and get back to a hundred percent so that I can do what I was born to do."
A post shared by Justin Bieber (@justinbieber)
Bieber added that he has been doing facial exercises to "get back to normal", but that he does not know how long it will take to recover.
He had been due to play in Washington DC and Toronto earlier this week, with concerts also planned in New York and Los Angeles in the coming weeks.
According to the Mayo Clinic in the US: "In addition to the painful shingles rash, Ramsay Hunt syndrome can cause facial paralysis and hearing loss in the affected ear."
The Mayo Clinic says that for most people, the symptoms of Ramsay Hunt syndrome are temporary, but can become permanent.
The inability for patients to close one eyelid can also cause eye pain and blurred vision, the organisation says, adding that it is most common in people over 60 years old.
In March, the singer's wife, Hailey Bieber, was admitted to hospital due to a blood clot in her brain.
She later said she had suffered a stroke and had undergone surgery to close a hole in her heart.
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Économie. LBO, une bombe au cœur du système financier ?
ActuLes signaux d’alerte se multiplient autour des rachats d’entreprises par endettement, ou LBO, sport favori des fonds d’investissement. Cette technique de prédation enrichit les financiers, mais fait courir de gros risques à la collectivité.
Cyprien BogandaLBO. Ce sigle incarne presque à lui seul les effets les plus dévastateurs du capitalisme financier depuis trente ans. Et aujourd’hui, les « leveraged buy-out » (ou rachats par endettement) se retrouvent dans le collimateur de la Banque centrale européenne (BCE), dont le président du conseil de surveillance prudentielle s’est fendu d’un courrier inquiet à destination des dirigeants des grandes banques de la zone euro, fin mars dernier. Dans sa lettre, Andrea Enria s’alarme d’un « appétit au risque proche ou équivalent au plus haut niveau observé depuis la grande crise financière » de 2008 (« les Échos » du 6 mai).
LA GIGANTESQUE BULLE QUI S’EST CONSTITUÉE PROVOQUE DES SUEURS FROIDES CHEZ LES OBSERVATEURS
Mais avant de se demander si on se retrouve à la veille d’une déflagration proche de celle des subprimes, quelques explications s’imposent. Le LBO consiste à acquérir une entreprise avec de l’argent qu’on ne possède pas. Schématiquement, un groupe d’investisseurs repère une société qu’ils convoitent (la « cible »), la rachètent en s’endettant auprès d’une banque, tentent d’améliorer sa rentabilité pour la revendre quelques années plus tard, en espérant effectuer une plus-value. L’achat initial est réalisé à travers une société holding créée par les investisseurs, laquelle détient la « cible ». C’est ce que l’on appelle l’effet de levier (leverage), dans la mesure où une faible mise de départ permet d’empocher de gros bénéfices. Lorsque tout fonctionne comme prévu, la dette est remboursée grâce aux flux de trésorerie générés par l’activité de la cible, qui remontent sous forme de dividendes à la holding.
1121 milliards. C’est, en dollars, le montant des LBO conclus dans le monde en 2021, selon Bain Capital. C’est plus que le précédent record historique de 2006 (804 milliards de dollars).
Un taux de faillite important
Embryonnaire dans les années 1950-1960, la dynamique des rachats par endettement a explosé à partir des années 1980, lorsque les fonds d’investissement modernes ont utilisé cette technique de manière industrielle. Ces rachats offrent aux dirigeants de fonds des perspectives d’enrichissement spectaculaires, mais ils comportent de nombreux risques. Une fois rachetée, l’entreprise sous LBO est soumise à une discipline de fer, sommée d’adapter son management et sa gestion aux nouveaux impératifs de remboursement. Les conséquences sociales peuvent être dramatiques : suppressions de postes, intensification du travail, etc. Par ailleurs, une entreprise peut être fragilisée par un LBO. En 2014, deux chercheurs français, Nicolas Bédu et Jean-Étienne Palard, ont mesuré que le taux de faillite des entreprises sous LBO est 2,7 fois plus élevé que celui d’entreprises comparables n’ayant pas fait l’objet d’un rachat par endettement !
En dix ans, le volume des rachats a plus que doublé, passant de 250 milliards de dollars en 2010 à près de 600 milliards en 2020. Cette année-là, malgré le Covid, plus de 3 000 entreprises ont été raflées. Les raisons de cette frénésie sont simples à comprendre. Les banques centrales ont inondé la planète de liquidités, ce qui a eu pour conséquence de faire chuter les taux d’intérêt à des niveaux jamais atteints, facilitant ainsi le recours à l’endettement pour les fonds d’investissement. C’est donc une gigantesque bulle qui s’est constituée… et qui provoque quelques sueurs froides, aujourd’hui, chez les observateurs, d’où la lettre d’Andrea Enria citée plus haut.
Deux choses inquiètent particulièrement les autorités de régulation. Tout d’abord, les grandes banques (BNP Paribas, Deutsche Bank…) sont très impliquées dans les LBO, car elles ont participé à leur financement. Ensuite, les rachats par LBO se font en utilisant des ratios d’endettement de plus en plus délirants : les institutions bancaires considèrent que, lorsque l’on acquiert une entreprise, il vaut mieux ne pas s’endetter au-delà de six fois l’Ebitda (équivalent du résultat d’exploitation) de l’entreprise rachetée. Au-delà de ce seuil, estiment les institutions, on entre dans une zone à risques. Que dire alors de la situation actuelle, où 60 % des LBO en Europe dépassent allègrement ce ratio fatidique ? Plus les niveaux d’endettement augmentent et plus la probabilité que l’entreprise fasse faillite et ne soit plus en mesure de rembourser son emprunt grimpe elle aussi.
Avenir incertain
La pandémie de Covid aurait pu entraîner une cascade de faillites d’entreprises sous LBO, mais les milliards d’euros des différents plans de relance, ainsi que la politique ultra-accommodante des banques centrales ont évité le pire… du moins pour l’instant. Qu’en sera-t-il demain ? Les banques centrales réfléchissent toutes à augmenter leurs taux directeurs, ce qui va renchérir le coût de l’endettement pour les entreprises. Quant au soutien de l’État, il ne durera pas éternellement. De quoi fragiliser un peu plus la pyramide des LBO.
LBO « leveraged by out » soit un effet de levier provoqué par un endettement extérieur. Le LBO est une technique de financement extérieure à la Bourse. Elle consiste, pour un fonds d'investissement, à racheter une entreprise en s'endettant lui-même auprès d'une banque. Durant trois ou quatre ans, le fonds utilise la trésorerie de l'entreprise pour rembourser la banque et se rémunérer. L'encadrement, voir les salariés, peuvent être associés à l'opération.
La dette privée atteint un niveau record. Les gouvernements libéraux se concentrent volontiers sur la dette publique, dont le fardeau supposé insoutenable justifierait toute sorte de réformes « structurelles ». Beaucoup moins sur la dette privée (ménages et entreprises), dont les caractéristiques invitent pourtant à réfléchir : un État peut faire rouler sa dette, c’est-à-dire réemprunter indéfiniment pour rembourser une dette arrivée à échéance. Pas un ménage ou une entreprise. Selon le FMI, la totalité de l’endettement privé a pourtant atteint un niveau record (environ 135 000 milliards de dollars fin 2021), sous l’effet du Covid. « Afin d’éviter qu’un durcissement rapide de la politique monétaire ne provoque des perturbations importantes, les décideurs doivent accorder une attention particulière à toute évolution défavorable dans le secteur financier, recommande le FMI. Cela vaut surtout pour les pays qui risquent de voir une vague de faillites dans les secteurs particulièrement touchés par la pandémie affecter par contagion l’ensemble de l’économie. Les pouvoirs publics pourraient alors inciter à la restructuration des dettes plutôt qu’à la liquidation des entreprises ». À bon entendeur…
bcelbospéculation financièremarchés financiers France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
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Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
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Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
BBC
China: Footage of women attacked in restaurant sparks outrage
Nine people have been arrested in China after a video went viral of a brutal attack by a group of men on women in the city of Tangshan, police say.
It has led to an outcry on social media and re-ignited debate about gender violence in China.
The incident began when a man put his hand on a woman's back in a restaurant and she pushed him away.
The man is seen striking her before others drag her outside and continue attacking as she lies on the floor.
The group of men are also seen attacking her dining partners.
Two of the women were admitted to hospital and were in a "stable condition and not in mortal danger", while two others sustained minor injuries, officials said.
Police in Tangshan, in northern Hebei province, said they had arrested nine people on suspicion of violent assault and "provoking trouble".
The attack dominated discussion on Chinese social media on Saturday, taking up the top six places of Weibo's most-discussed topics. State television called for the suspects to be severely punished.
"All of this could happen to me, could happen to any of us," said one commenter in a post liked over 100,000 times.
"How is this sort of thing still happening in 2022?" wrote another. "Please give them criminal sentences, and don't let any of them get away."
A widely shared WeChat post took issue with the initial official framing of the attack as a simple act of violence.
"This happened in a society where violence against women is rampant," the anonymous post said.
"To ignore and suppress the perspective of gender is to deny the violence that people - as women - suffer."
China's struggle with violence against women
By Kerry Allen, Chinese Media Analyst
Acts of violence against women are frighteningly common in China.
Ten years ago, while I was living in the country, I witnessed on multiple occasions men assaulting their partners in broad daylight. It was common to see groups of bystanders simply watching on.
Historically, many have viewed such incidents as being a private matter between a couple. Some have feared involving themselves, either for their own personal safety or because they're afraid of being implicated in a crime.
China only made domestic violence punishable by law in March 2016. Before 2001, physical abuse was not even grounds for divorce.
Even though sexual violence has become more prosecutable, the atmosphere on China's Twitter-like Sina Weibo is despondent. Many feel the outcome of this case will be a light sentence and a small fine.
In recent years, women have had little success in holding sexual harassment or assault to account. Few cases have been ruled in the victim's favour unless they have footage to support it, and China's persistent lockdowns over the last two years have exacerbated domestic attacks.
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L'Humanité
Un homme est mort au travail, au fond d’une tranchée
ActuLe 23 mai, à Paris, un travailleur sans papiers, recruté comme salarié temporaire par l’agence d’intérim Crit Lafayette-Paris, est décédé sur un chantier GRDF sous-traité à la société Spac, une filiale du groupe Colas-Bouygues.
Rosa MoussaouiIl a rendu son dernier souffle au fond d’une tranchée, le 23 mai, alors qu’il rénovait, dans le 6e arrondissement de Paris, les conduites de gaz du quartier de l’Odéon. L’un de ses collègues l’a retrouvé inerte ; appelés, les pompiers lui ont prodigué des soins d’urgence sur place, mais il n’a pas pu être réanimé. Il a probablement succombé à un arrêt cardiaque.
M. Konate avait été recruté comme salarié temporaire par l’agence d’intérim Crit Lafayette-Paris : il était en mission sur un chantier GRDF sous-traité à la société Spac, une filiale du groupe Colas-Bouygues.
L’entreprise de travail temporaire se pose en victime
Comme des dizaines de milliers de migrants, il travaillait sans titre de séjour, sous alias, c’est-à-dire sous une identité d’emprunt. « L’histoire de M. Konate est celle de dizaines d’ouvriers du bâtiment et des travaux publics victimes d’accidents du travail, car soumis à la pénibilité des travaux qu’ils réalisent, à l’intensification des rythmes de travail et à la pression qu’exercent les entreprises afin que le chantier dure le moins longtemps possible », résume la CGT intérim, qui a rendu publique la nouvelle de cette mort au travail – on en recense 147, depuis le début de l’année 2022.
Du côté de l’entreprise de travail temporaire qui l’a recruté, on assure avoir respecté toutes les procédures légales et on se pose en victime d’une manipulation d’identité. Premier réflexe : le dépôt d’une plainte contre le détenteur du titre de séjour emprunté par l’ouvrier décédé. « On porte toujours plainte contre la personne qui prête ses papiers ! » tranche Jean Pierre Lemonnier, le directeur des ressources humaines de Crit.
Un recrutement sous alias
« La personne que nous avons recrutée n’est pas celle qui travaillait sur le chantier, poursuit-il. On est certains que le candidat reçu à l’agence Lafayette-Paris, le 6 janvier, était le détenteur du titre de séjour, que nous avons ensuite fait contrôler par la préfecture. La procédure pratiquée par tout le travail temporaire, c’est un contrôle strict des papiers. On ne prend pas d’inscription d’étrangers au téléphone. On n’est pas une entreprise digitale ; on garantit à nos clients qu’on voit physiquement les personnes recrutées. » Crit assure avoir découvert cette situation par les policiers qui ont retrouvé sur l’ouvrier décédé d’autres papiers et, parmi eux, sans doute, une carte de BTP, obligatoire sur les chantiers.
Cette version ne convainc guère Laëtitia Gomez, secrétaire de la CGT intérim, pour qui le recrutement de travailleurs sans papiers sous alias est « un secret de Polichinelle dans l’intérim ». « Cette société a bien d’autres salariés temporaires qui travaillent sous alias, accuse-t-elle. Comme il est décédé, M. Konate est à découvert, l’entreprise s’offusque du travail illégal, quitte, pour se protéger, à ne pas le reconnaître comme un salarié de cette entreprise. Et le scandale est là : voilà une entreprise qui sait qu’elle emploie des travailleurs sans papiers, mais qui s’en lave les mains dès qu’il arrive quelque chose. Son premier réflexe est de tirer argument de l’infarctus p our écarter la thèse de l’accident du travail, de laisser entendre qu’il était déjà malade, et de porter plainte contre l’alias. Il faut remettre les choses en ordre : un travailleur est mort. Dans quelles conditions est-il décédé ? Où est sa famille ? »
Une enquête de police est en cours
Au lendemain du décès, comme la loi l’y oblige, Crit a bien déclaré l’accident du travail à l’assurance-maladie… au nom du détenteur du titre de séjour, toujours vivant. Avant de signaler par une lettre à la Cpam que la personne décédée n’était pas celle dont l’identité lui avait d’abord été communiquée. « Ils cachent la poussière sous le tapis ! » s’indigne Laëtitia Gomez. Preuve du « manque d’humanité » que dénonce cette syndicaliste ? Alors que l’entreprise utilisatrice s’est immédiatement dite prête à partager les frais, Crit a d’abord refusé de prendre en charge le rapatriement du corps dans le pays d’origine du salarié décédé. Avant de se raviser mercredi, une fois l’affaire rendue publique, officiellement « après des vérifications comptables ».
Une enquête de police est en cours, et le responsable de l’agence Crit Lafayette-Paris qui a recruté ce travailleur sans papiers devait être entendu, jeudi, par l’inspection du travail. Ce vendredi, à 10 heures, la CGT appelle à un rassemblement devant l’hôtel Mercure, 115, avenue Gabriel-Péri à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où doit avoir lieu l’assemblée générale des actionnaires de Crit. Objectif : « Rappeler que la santé et la vie des travailleuses et des travailleurs valent mieux que les dividendes des actionnaires. » Les salariés intérimaires encourent deux fois plus de risques d’être victimes d’un accident du travail, et le secteur du bâtiment et des travaux publics concentre la moitié des salariés intérimaires qui décèdent au travail.
intérimaccidents du travail France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
BBC
Cristiano Ronaldo: US judge dismisses rape lawsuit
A US judge has dismissed a rape allegation lawsuit against Cristiano Ronaldo because the accuser's lawyer relied on leaked and stolen records.
Kathryn Mayorga alleges that the Manchester United footballer raped her at a Las Vegas hotel in 2009.
He denies the allegations and has never been charged.
She reportedly reached an out-of-court settlement with the star in 2010, but has been seeking millions more than the $375,000 (£304,000) she received.
Ms Mayorga said that while she had agreed to the settlement shortly after the alleged incident, her emotional trauma at the time did not allow her to participate in the mediation process, and she felt pressured to accept the offer.
Before filing her complaint, Ms Mayorga's lawyer, Leslie Stovall, received "ill-gotten" information and documents which were confidential and privileged, US District Judge Jennifer Dorsey wrote.
The judge said the lawyer harmed Mr Ronaldo, 37, by conducting himself in "bad faith" through repeated use of stolen, privileged documents to prosecute the case.
In a 42-page ruling released on Friday and quoted by AFP, Judge Dorsey accused Mr Stovall of "abuses and flagrant circumvention of the proper litigation process" and said that as a result, "Mayorga loses her opportunity to pursue this case."
Last year, a magistrate judge recommended the case be dismissed due to Mr Stovall's conduct.
The BBC has contacted Mr Stovall for comment.
In 2019, US prosecutors said Cristiano Ronaldo would not face charges over the accusations as they could not "be proven beyond reasonable doubt".
The Clark County District Attorney's office in Las Vegas said Ms Mayorga reported an assault in 2009, but refused to state where it had happened or who the attacker was. As a result police were unable "to conduct any meaningful investigation". But the allegations were investigated again in 2018 at her request.
It followed a 2017 article in German magazine Der Spiegel, which reported that in 2010, Ms Mayorga reached an out-of-court settlement with the footballer for agreeing never to go public with the allegations.
Ms Mayorga's lawyer said she had been inspired to re-open the case by the #MeToo movement.
Mr Ronaldo has not denied that the two met in Las Vegas in 2009, but said that what happened between them was consensual.
The BBC does not generally name people who say they are victims of sexual assault, but Ms Mayorga has given consent to make her name public.
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Ronaldo will not face rape charge
Protest staged over Ronaldo sex assault claims
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Opex 360
La Pologne va vendre à l’Ukraine des obusiers ASH Krab pour 650 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.
« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
La Pologne va vendre à l’Ukraine des obusiers ASH Krab pour 650 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.
« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
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« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerIl y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.
« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
presse polonaiseEn tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
France24 - World
Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions
Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16
FRANCE 24
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In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain.
The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.
Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world.
The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.
According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey".
"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."
According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.
Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow.
Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.
After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.
"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.
Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."
"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."
The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.
Maritime corridors
From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.
Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.
"We can see from end to end," he said.
Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.
These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.
Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".
He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".
Geopolitical fallout
Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.
Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.
"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.
EU considering tighter sanctions
"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara.
The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.
"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."
But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.
"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."
Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports.
(FRANCE 24 with AFP)
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WAR IN UKRAINE
Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
AS IT HAPPENED
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
People & Profit
Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
BBC
India water: Hundreds jostle to reach well
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People in Khadimal village in the western Indian state of Maharashtra have been forced to risk their lives every day for one bucket of water.
The village is in Amravati district in Maharashtra's drought-prone Vidarbha region, which also faces frequent heat waves.
The residents say the local village council sends tankers twice or thrice a day. The tanker drivers pour water into a well, triggering a desperate rush to fill buckets before the stock runs dry.
Their troubles are worsened because of the poor quality of the water - children, they say, often fall ill after drinking unclean water.
After BBC Marathi published this video, Avishyant Panda - the CEO of the Amravati district council - visited the village and said the administration would increase the frequency of water tankers. He also said that they would try to install a pipeline to permanently solve the water crisis in the village.
Video by BBC Marathi's Nitesh Raut, Ashish Meshram and Ashish Tomar.
Valeurs Actuelles
Violences au Stade de France : les autorités françaises ont censuré la communication de l’UEFA pour rejeter la faute sur les Anglais
Les polémiques s’enchaînent autour de la gestion du chaos qui a régné aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai dernier. Les autorités françaises ont fait pression sur l’UEFA pour que les faits de délinquance survenus autour de l’enceinte sportive ne soient pas mentionnés dans la communication officielle qui a été faite le soir du match, selon le Daily Mail. Une stratégie qui a permis au gouvernement français de rejeter la faute sur les supporters anglais, relaie BFMTV.
D’après le quotidien britannique, l’UEFA voulait évoquer ce sujet dans son communiqué diffusé le soir de la rencontre, afin de contextualiser au mieux la décision de retarder le coup d’envoi de plusieurs dizaines de minutes. Le premier communiqué rédigé par l’instance européenne faisait mention de la présence de délinquants autour du stade qui a conduit à l’utilisation de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre.
Le communiqué de l’UEFA omet la présence de délinquants
Finalement, le texte publié sur le site de l’UEFA fait état d’un retard du coup d’envoi provoqué seulement par l’afflux de « milliers de fans qui avaient acheté de faux billets ». « Comme le nombre de supporters à l’extérieur du stade continuait à augmenter après le coup d’envoi, la police les a dispersés à l’aide de gaz lacrymogène et les a forcés à quitter le stade », indiquait l’UEFA.
Cette communication concordait avec celle du gouvernement le lendemain des scènes de chaos. En effet, les autorités ont dénoncé le comportement des supporters de Liverpool et souligné la fraude aux faux billets. Depuis, la position de l’exécutif s’est infléchie. Pour preuve, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a présenté ses excuses auprès de la ville de Liverpool.
Dans un rapport d’enquête gouvernemental remis à la Première ministre Elisabeth Borne, le délégué interministériel aux JO et aux grands évènements, Michel Cadot a regretté « des scènes très médiatisées d’opérations de rétablissement de l’ordre (…) qui ont suscité des interrogations de la part d’observateurs extérieurs sur la capacité de notre pays à réussir les grands événements sportifs dont nous aurons prochainement la responsabilité ».
France24 - World
Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian
Issued on: 30/05/2022 - 19:39
David GORMEZANO
One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills.
In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.
All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.”
Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector.
‘I started taking classes after the invasion’
Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.
Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian.
Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.
Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.”
‘It’s not just about learning grammar’
Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades.
Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”
The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s.
The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”
‘The Russian language is not guilty’
The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.
“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.”
For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.”
This article was translated from the original in French.
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ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
AS IT HAPPENED
Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas
AS IT HAPPENED
French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine
Opex 360
À cause de malfaçons, la modernisation du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov » va prendre encore du retard
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.
Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
À cause de malfaçons, la modernisation du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov » va prendre encore du retard
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.
Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.
Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
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Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
à TassEn 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
Valeurs Actuelles
Le rappeur Moha La Squale arrêté pour avoir enfreint son contrôle judiciaire
Nouveau démêlé judiciaire pour le rappeur Moha La Squale. De son vrai nom, Mohamed Bellahmed, le chanteur a été interpellé dans la soirée du vendredi 10 juin à la gare du Nord par les policiers de la brigade des réseaux ferré (BRF) dans le cadre d’un mandat d’arrêt dans une affaire d’« agression sexuelle, violences et séquestration », selon Le Parisien.
Une arrestation effectuée à sa descente du Thalys en provenance d’Essen en Allemagne. Le jeune homme de 27 ans a été placé en garde à vue dans les locaux de la sûreté régionale des transports (SRT). « Il a ensuite été placé en rétention judiciaire par rapport aux obligations de son contrôle judiciaire », a indiqué une source proche du dossier auprès du journal.
Déjà condamné pour « rébellion » et « refus d’obtempérer »
Le rappeur Moha La Squale avait été mis en examen, le 16 juin 2021, pour, entre autres chefs d’accusation, « violences et agression sexuelle par conjoint, menaces de mort et séquestration ». Au cours des derniers mois, plusieurs de ses ex-compagnes ont porté plainte, dénonçant des comportements très violents de l’artiste, qui nie en bloc. Cinq témoignages de jeunes femmes évoquent les « crises » de violence de Mohamed Bellahmed, qui aurait par exemple traîné sur le sol une de ses compagnes en la tirant par les cheveux. Un mois auparavant, il avait été condamné à six mois de détention à domicile avec bracelet électronique pour « outrage », « rébellion » et « refus d’obtempérer » dans une affaire de rodéo urbain.
Opex 360
Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann s’associent pour assurer le soutien des blindés de l’Otan dans les pays baltes
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.
Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI
— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022
« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.
Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann s’associent pour assurer le soutien des blindés de l’Otan dans les pays baltes
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.
Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
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« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.
Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
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Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
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Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
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Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
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June 8, 2022
« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.
Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
France24 - World
Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine
Issued on: 24/05/2022 - 20:02
Cyrielle CABOT
With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.
Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.
“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.
“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.
Childbirth policies and migration
But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.
“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”
At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.
‘Putin is obsessed’
“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”
Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.
In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.
In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.
Consequences of the war in Ukraine
But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?
“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”
“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.
But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.
No trust, no babies
Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”
“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.
“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”
This article has been translated from the original in French.
© France Médias Monde graphic studio
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In the papers
The lessons learned after three months of war in Ukraine
Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN
Perspective
Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says
Valeurs Actuelles
Paris : un dirigeant d’une association d’aide aux migrants condamné à deux ans de prison pour « traite d’êtres humains aggravée »
Alors qu’il se présente comme un « petit-enfant d’esclave », Ronald Désir, a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris vendredi 10 juin, pour « traites d’êtres humains » et « travail dissimulé » dans le cadre de son association, Vies de Paris, créée en 1991, rapporte actu.fr. Il est également interdit à vie de gérer une association.
Censée aider les migrants en situation irrégulière sur le territoire, cette association était en réalité une coquille vide. La direction confédérale de la CGT s’est même penchée sur son cas et a signalé des dysfonctionnements. Selon la chargée des migrations, sous couvert de bénévolat, les migrants étaient en fait exploités et employés par l’association.
Coupable de complicité, la collaboratrice du directeur de l’association a été condamnée à huit mois d’emprisonnement avec sursis. L’association Vies de Paris a également été dissoute. Ronald Désir est ainsi condamné à payer une amende de 12 900 €. De plus, il doit verser à la quasi-totalité des 43 victimes une somme de 2 000 € à chacun en guise de préjudice moral.
Une adhésion payante
L’enquête a permis de mettre en lumière un système opaque où les migrants, en théorie bénévoles, devaient adhérer en réglant 45 euros. Afin d’avoir une régularisation plus rapidement, ils devaient signer un « contrat d’engament bénévole », et travaillaient ainsi en contrepartie de 600 euros mensuels. Ainsi les migrants devaient travailler tous les jours et n’avaient droit qu’à cinq jours de congés. Des formations payantes leur étaient fortement conseillées.
En plus de ce travail dissimulé, Ronald Désir est accusé de s’être comporté comme un « gourou ». Par exemple, il n’autorisait aucun de ses employés à s’absenter, même quand il y avait un décès d’un proche. Il était également vu comme « raciste ». Des accusations totalement fausses selon l’intéressé. « Je suis Noir, je viens des îles. Mes aïeux étaient esclaves. Et on me traite de raciste, moi, le petit-enfant d’esclave ! », avait-il déclaré.
Sur la période de l’enquête, de janvier 2018 à fin décembre 2020, il est ressorti que les caisses de l’association avaient amassé plus de 571 000 euros. Des sommes glanées grâce aux adhésions à 45 euros et près de 200 formations.
Opex 360
Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.
Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.
« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.
Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.
Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.
« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.
Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.
Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.
« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.
Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.
a diffuséSelon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
avait indiquéLors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
a déclaréCela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.
une information d’Europe1« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.
Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
France24 - World
After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?
Issued on: 04/06/2022 - 11:58
Diana LIU
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As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold?
With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.
Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.
These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.
“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.
“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.
Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.
“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.
“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."
“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.
A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?
Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.
Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.
Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.
“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.
“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.
“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”
What future for the Commonwealth?
As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.
“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.
“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.
“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”
For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.
“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”
For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.
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CARTOONING FOR PEACE
Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee
PLATINUM JUBILEE
Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff
The Debate
The longest reign: What next for the British monarchy?
Valeurs Actuelles
A Lyon, un jeune homme poignarde un octogénaire qu’il accuse de pédophilie
Une sombre histoire. Mercredi 8 juin, un jeune homme s’est présenté à la police de Lyon, s’accusant d’avoir poignardé un homme qu’il accuse de pédophilie, rapporte LyonMag. En milieu de matinée, le jeune homme, un sans domicile fixe âgé de 18 ans, s’est présenté spontanément aux policiers près du centre commercial de la Part-Dieu, dans le 3e arrondissement de la ville, en expliquant avoir tué un homme tôt ce matin-là, couteau ensanglanté à la main. Les fonctionnaires de police ont immédiatement fait le lien avec une agression au couteau survenue plus tôt dans la matinée. Le jeune homme a été tout de suite interpellé, placé en garde à vue, présenté au parquet, puis mis en détention provisoire.
Accusations de pédophilie
Le jeune homme a affirmé qu’il dormait chez la victime, dans le même lit que cet homme âgé de 82 ans dans la nuit du 7 au 8 juin, lorsque celui-ci aurait tenté des attouchements sexuels. Le jeune homme se serait alors rendu dans un foyer à proximité, où les occupants lui auraient fait part de rumeurs de pédophilie concernant la personne âgée. C’est ensuite que le jeune SDF aurait poignardé sa victime à la gorge, sans réussir à le tuer. Cette dernière, conduit à l’hôpital, n’a pas pu encore être auditionnée. Ses jours ne sont cependant plus en danger. Une enquête a été ouverte.
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
Issued on: 10/06/2022 - 20:32Modified: 10/06/2022 - 20:34
Sébastian SEIBT
Spain this week confirmed an explosive report that it is considering supplying the Ukrainian army with dozens of Leopard 2 main battle tanks. The move would make Spain the first NATO-country to provide Kyiv with modern third-generation military vehicles and could heavily impact Ukraine’s chances in its battles against Russia in Donbas. But the news has put Berlin in a tough spot since its lawmakers would have the final say on whether the German-built super tanks ought to roll in Ukraine or not.
“The possibility of making this shipment is on the table,” Spain’s Defence Minister Margarita Robles on Wednesday confirmed to Spanish broadcaster Cadena SER, after daily newspaper El Pais on the weekend revealed the government was considering sending around 40 Leopard 2A4 tanks to Ukraine.
According to the paper, which cited government sources, Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez had made the offer to Ukraine’s President Volodomyr Zelensky already during an April 21 visit to Kyiv, but said the plans had then temporarily been put on hold due to the complexity of the operation.
The article also said that Spain had offered to provide Ukrainian troops with the necessary training to operate the tanks, which would take place in Latvia where Spain currently has 500 soldiers deployed as part of NATO’s Enhanced Advanced Presence operation.
Mothballed for a decade
In 1995, Spain bought 108 Leopard 2 main battle tanks from Germany. Around 40 of them were deemed surplus, and have for the past decade or so been left gathering dust in an army logistics base in Zaragoza. These are the tanks that Madrid is now considering delivering to Kyiv.
But even though Spain sees no immediate use for these tanks itself, handing them over to Ukraine would represent a huge leap in the West’s military support for Kyiv. “It would be the first time a NATO country supplied [Ukraine with] modern Western battle tanks,” German media stated shortly after El Pais published its article, noting Russia might interpret the move as a deliberate escalation of the conflict, and could go as far as accuse NATO of acting as a co-belligerent to Kyiv.
The tanks would inevitably boost Kyiv’s capabilities on the battlefield, where up until now it has had to make do with mainly Soviet-era T-64 and T-72 vehicles from the 1970s.
Gustav Gressel, an expert on Russian military issues at the European Council on Foreign Relations in Berlin, said that there are two main problems with these old USSR-era tanks. “They’re starting to run out […] and some components are only available via Russia which is far from ideal considering the current context.”
Alexandre Vautravers, a security and armaments expert and editor at the military magazine Revue Militaire Suisse (RMS), also pointed to the fact that these tanks are not fit for modern warfare. "They are what we call second-generation tanks, manufactured until the 1970s, whereas the Leopard 2s are third-generation tanks."
What difference would Leopard 2 make in Donbas?
According to Vautravers, switching to Leopard 2 would be a huge lift for the Ukrainian army in Donbas, considering Russia has mainly deployed second-generation – albeit upgraded – tanks to the area.
"The armour of the third-generation tanks, especially on the front, is twice as effective as on previous-generation vehicles," he explained.
They also have much greater firepower: The firing rate is faster, and the ammunition used can pierce armour to a much greater extent than second-generation tanks ever could.
The Leopard 2s are also much more mobile. Although there is not that much difference in top-speed (70 km/h versus 60 km/h), "these vehicles can accelerate much easier and move much quicker in difficult terrain," he said.
"The on-board electronics have made considerable progress," he added, pointing to the Leopard 2’s digital fire control system, as well as some of its other high-tech features, which include advanced night vision and sighting equipment.
In all, Vautravers said a Leopard 2 tank in motion can “fire with almost as much precision as if it were standing still", and are much quicker to fire off the first shot “which is often decisive in a tank versus tank confrontation."
In order to take advantage of the Leopard 2’s full potential, however, Vautravers underscored the importance for the Ukrainians to get proper training, since second-generation and third-generation tanks were not at all built for the same purposes. “If it would be used in the same way [as a second-generation tank] – to defend yourself basically – you wouldn’t see a big difference,” he said, noting the Leopard 2’s strengths lie in its offensive capabilities.
Tough spot for Germany
But there is another hurdle that could prevent Ukraine from receiving the super tanks – the fact that they were manufactured in Germany. According to German daily Süddeutsche Zeitung this means that Berlin would have to approve Madrid’s potential export of Leopard 2s to Kyiv.
But the topic of sending tanks to Ukraine is especially sensitive in Germany, where discussions have so far only been limited to potentially supplying Kyiv with second-generation vehicles. And even those plans have been slow to get off the ground.
“For historical reasons, [German Chancellor Olaf] Scholz is very afraid of the political impact of images showing German tanks firing at Russians," Gressel explained.
Spain’s potential plans to send third-generation German tanks to Ukraine would therefore make Berlin more than uncomfortable, which, up until now, has been able to argue that even if it chooses not to equip Ukraine with tanks itself, other European countries are free to do so.
The latest developments in Spain, however, have made it clear that “Germany makes and supplies tanks to almost half of Europe”, Gressel said.
Europe’s willingness to support Kyiv with modern military equipment, therefore, seems to depend more on Germany than any other country on the continent.
This article was translated from the original in French.
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War in Ukraine
Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine
As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blocade
Focus
Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers
France24 - Monde
Auxin Solar, le petit poucet du photovoltaïque américain qui a mis tout un secteur à genou
Publié le : 09/06/2022 - 17:46
Sébastian SEIBT
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Une plainte contre la Chine déposée en février par un Auxin Solar, un petit acteur du secteur américain du photovoltaïque, n’en finit pas de faire des vagues aux États-Unis. Elle a déstabilisé tout le secteur de l'énergie solaire aux États-Unis et a poussé le président Joe Biden à invoquer, lundi, des pouvoirs exceptionnels pour promouvoir les panneaux solaires "made in USA".
Joe Biden a des panneaux solaires plein les yeux. Un décret présidentiel américain, adopté lundi 6 juin, multiplie les initiatives pour augmenter la production américaine et les importations de panneaux solaires.
Le président américain a invoqué, à cette occasion, une loi d'exception datant de la guerre de Corée qui permet d'imposer aux producteurs américains de se concentrer sur certains produits. En 1950, c'était de l'armement, cette fois-ci, ce sont des panneaux solaires, censés aider les États-Unis à réduire leur dépendance aux sources d'énergie fossiles et polluantes.
Et en attendant que l'appareil productif américain se mette en ordre de marche, ce décret prévoit également la levée pendant deux ans des tarifs douaniers sur les importations de panneaux solaires vendus par le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam.
Le Don Quichotte des panneaux solaires ?
Ce décret a été chaleureusement accueilli par les militants de la cause climatique, qui se sont relayés ces derniers jours pour féliciter le locataire de la Maison Blanche. "C'est un grand pas dans la bonne direction de la part du gouvernement, qui reconnaît ainsi que nous sommes face à une urgence climatique nécessitant une mobilisation générale digne de la Seconde Guerre mondiale pour assurer au plus vite la transition vers les énergies renouvelables", a souligné Varshini Prakash, directeur adjoint du Sunrise Movement, un regroupement de jeunes qui se positionne à gauche du parti démocrate. "Nous espérons que ce décret marque un tournant dans la politique de l'administration en faveur des mesures pour mieux lutter contre le réchauffement climatique", a ajouté Jean Su, responsable des questions d'énergie au Center for biological diversity, une ONG œuvrant pour la protection des espèces menacées.
Les professionnels du secteur de l'énergie solaire ont aussi applaudi des deux mains l'initiative présidentielle, souligne The Guardian. Tous ? Non, car une voix s'est élevée pour dénoncer la levée temporaire des tarifs douaniers. "En adoptant cette mesure sans précédent, le président vient d'ouvrir la porte à des intérêts pro-chinois qui s'activent pour contourner l'application des lois américaines sur le commerce", a réagi Mamun Rashid, PDG d'Auxin Solar, une modeste société américaine de fabrication de panneaux solaires, interrogé par le Financial Times mardi 7 juin.
Jusqu'à récemment, les prises de position de cet entrepreneur comptaient peu dans le milieu du solaire et du photovoltaïque (transformation des rayons du soleil en électricité), et encore moins dans le débat national. Sa société ne produit, en effet, pas plus de 2 % des panneaux solaires vendus aux États-Unis.
Mais tout a changé fin février 2022 lorsque Mamun Rashid a décidé de devenir une sorte de Don Quichotte des panneaux solaires américains en guerre contre les moulins photovoltaïques chinois. Il avait alors déposé une plainte auprès du secrétariat au Commerce, accusant la Chine de contourner illégalement des tarifs douaniers sur les exportations de panneaux solaires.
Ce sont, paradoxalement, les faits et gestes de ce détracteur du décret présidentiel qui ont en partie motivé Joe Biden à venir au secours du secteur des panneaux solaires américains, souligne le Financial Times.
Car derrière les grands titres dans les médias sur ce décret présidentiel, il y a la petite histoire d'une société californienne d'à peine 50 employés qui est devenue en quelques mois "l'entreprise la plus détestée du milieu de l'énergie solaire", selon le Wall Street Journal.
Une enquête lourde de conséquences
Cette descente aux enfers réputationnels remonte au début de l'année. Une poignée de constructeurs américains de panneaux photovoltaïques se désolent alors de l'échec des tarifs sur les panneaux solaires chinois introduits en 2012 par Barack Obama, alors président des États-Unis, raconte le Washington Post.
La mesure était censée donner un coup de fouet à la production américaine, qui n'arrivait pas à faire face à la concurrence d'entreprises chinoises fortement subventionnées par Pékin et disposant d'une main-d'œuvre beaucoup moins chère.
Mais après la Chine, les États-Unis sont tombés dans le panneau solaire thaïlandais, cambodgien, vietnamien et malais. Les malheureux concurrents américains ont rapidement soupçonné Pékin d'utiliser des sociétés-écrans de ces quatre pays asiatiques pour échapper aux droits de douanes. Certains d'entre eux ont décidé de déposer – anonymement – une plainte contre la Chine au secrétariat du Commerce.
Ce dernier n'a pas voulu engager d'enquête tant que les auteurs de la plainte avanceront masqués. C'est alors qu'Auxin Solar va reprendre la plainte à son nom.
Une enquête est alors officiellement lancée en mars par l'administration Biden pour déterminer le bien-fondé de cette plainte. Et c'est cette procédure qui "a mis tout le secteur américain du photovoltaïque à genoux", affirme le Washington Post.
En effet, si les autorités décident qu'Auxin Solar a raison, toutes les importations de panneaux solaires ou de composants venus d'Asie seront frappées de droits de douane pouvant aller jusqu'à 50 % du montant des panneaux vendus. Y compris de manière rétroactive.
Et c'est là que le bât blesse. Plus personne n'a envie d'acheter du matériel venu d'Asie, de peur de devoir payer rétroactivement des taxes. Comme plus de 85 % des panneaux vendus aux États-Unis sont fabriqués ou contiennent des matériaux produits dans l'un des quatre pays visés par la plainte d'Auxin Solar, c'est tout le marché américain du solaire qui a été mis à l'arrêt.
"Près de trois quarts de tous les projets du secteur pour cette année ont dû être interrompus à cause de cette enquête", a conclu Rystad Energy, un cabinet américain de conseil, interrogé par le Financial Times.
Auxin Solar a été pris pour cible par les professionnels du secteur très en colère. "Mes employés sont harcelés en ligne et nous recevons des courriers de plaintes", a raconté Mamun Rashid au Wall Street Journal.
Les contradictions de la politique américaine
Une lettre a été envoyée à Joe Biden par 22 sénateurs le 2 mai, pour avertir le président sur les conséquences en termes d'emploi si cette enquête n'était pas rapidement bouclée.
Et ce ne serait pas qu'une question économique. Auxin Solar a été accusée de mettre en péril les engagements de Joe Biden en matière de lutte contre le réchauffement climatique. NISource, un acteur du secteur de l'énergie, a ainsi affirmé mi-mai avoir décidé de repousser la fermeture de ses usines à charbon en raison de la paralysie du secteur des panneaux solaires. Certains médias ont même suggéré à mots à peine couverts que Mamun Rashid devait être financé par le lobby des énergies fossiles pour mener sa bataille judiciaire.
Ce dernier s'est défendu, assurant à plusieurs reprises qu'il n'a engagé que ses fonds propres dans cette affaire.
Les rares voix qui soutiennent Auxin Solar dans sa démarche soulignent que toute cette affaire met surtout en lumière les contradictions de la politique américaine, note le Washington Post. D'un côté, les États-Unis veulent se montrer durs envers Pékin, mais de l'autre, leur volonté de passer à une économie plus "verte" dépend encore beaucoup de matériels chinois. "Cette enquête est nécessaire car elle nous montre à quel point les États-Unis doivent être indépendants dans le domaine des énergies renouvelables, car sinon nous sommes à la merci d'un régime qui bafoue les droits humains pour vendre ses produits moins chers", souligne au Wall Street Journal Lori Wallach, une spécialiste du commerce internationale pour l'American Economic Liberties Project, un centre de réflexion proche du parti démocrate.
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Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
France24 - Monde
Enquête sur l'assaut du Capitole : Donald Trump "au centre d'une tentative de coup d’État"
Publié le : 10/06/2022 - 04:01Modifié le : 10/06/2022 - 07:27
FRANCE 24
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La commission parlementaire en charge de l'enquête sur l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, le 6 janvier 2021, a commencé à exposer ses conclusions jeudi soir. À l'aide de plusieurs témoignages et d'images inédites des violences de cette journée, les élus ont tenté de prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020.
L'assaut du Capitole a été la "point culminant d'une tentative de coup d'État": un an et demi après cette journée qui a marqué l'Histoire, une commission d'enquête parlementaire a placé, jeudi 9 juin, Donald Trump au centre d'un "complot" visant à le maintenir au pouvoir.
Une foule déchaînée dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Parlement après "les encouragements" de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission dite du "6 janvier", en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden.
"Le 6 janvier a été le point culminant d'une tentative de coup d'État", a affirmé Bennie Thompson. "Donald Trump était au centre de ce complot."
Depuis près d'un an, ce groupe d'élus – sept démocrates et deux républicains – a entendu plus de 1 000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.
"Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque", a soutenu Liz Cheney, rare élue républicaine ayant accepté de siéger dans cette commission.
Vidéos inédites
Pour appuyer ses conclusions, la commission du "6 janvier" a diffusé des images inédites des violences de cette froide journée d'hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020, qui avait vu perdre l'ex-magnat de l'immobilier.
Thread le @January6thCmte vient de montrer une longue vidéo choc et chrono de l'assaut du Capitole avec bcp d'images inédites, et 300 Proud Boys qui se positionnent plusieurs heures avant l'appel de Trump. La voici découpée en 5 tweets: #January6thCommitteeHearings pic.twitter.com/kiE1DrhtXo
June 10, 2022Ces vidéos montrent des foules attaquant le siège du Congrès, appelant à "pendre" le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone. "Ce n'était en rien une visite touristique au Capitole", a lancé Bennie Thompson, en allusion à ceux qui, chez les Républicains, ont brandi cet argument.
Superposées à certaines de ces images, un montage de Donald Trump qualifiant ces manifestants de "pacifiques" et assurant qu'il y a "de l'amour dans l'air".
>> À voir : Procès en destitution : l'accusation dévoile une vidéo choc des violences au Capitole
La commission a aussi reçu le témoignage d'une policière, Caroline Edwards, premier membre des forces de l'ordre à avoir été blessé par les émeutiers, comparant les abords du Capitole à "une zone de guerre".
"Je glissais sur le sang des gens", "c'était un carnage, c'était le chaos", a témoigné la policière.
L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des "Proud Boys" pendant l'assaut, a confié avoir été choqué par la "colère" qu'il a vue parmi les membres du groupe.
Les images ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d'information en continu mais délaissées par les médias les plus conservateurs, nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique divisant les États-Unis.
Une "chasse aux sorcières", selon Trump
Un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes, en dépit de nombreuses preuves attestant le contraire.
Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait l'éloge de cette journée jeudi, assurant que l'assaut du Capitole était le "plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique sa grandeur".
À l'issue de l'audience de jeudi, celui qui qualifie cette enquête de "chasse aux sorcières" a accusé sur son réseau social Truth Social la commission parlementaire d'être biaisée et a réitéré ses allégations de fraude électorale.
Selon lui, la commission "refuse de présenter certains des très nombreux témoins et déclarations positifs".
La commission parlementaire juge son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'Histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles. "Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé", a alerté Bennie Thompson.
"Votre déshonneur restera"
L'enquête parlementaire fait donc face à un défi de taille, celui de présenter un récit et des preuves capables de capter l'attention du grand public et de le convaincre de l'importance de ses révélations.
>> À voir : Un an après l'assaut du Capitole, le ressentiment persiste chez les partisans de Trump
Mais la majorité des Républicains rejettent ses travaux. Le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, désigne cette commission comme "la plus politique et la moins légitime de l'histoire des États-Unis". Son parti a promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.
L'élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l'ancien président pour avoir été une des rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement le critiquer, a lancé un message à ses collègues républicains : "Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera."
Avec AFP
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États-Unis : cinq membres des Proud Boys inculpés pour "sédition" dans l'assaut du Capitole
Assaut du Capitole : selon la commission parlementaire Donald Trump a violé la loi
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BBC
LIV Golf Invitational: Charl Schwartzel wins first event as Patrick Reed joins rebels
Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Golf
A dramatic week for professional golf concluded with former Masters champion Charl Schwartzel pocketing $4.75m (£3.86m) with a one-stroke victory at the inaugural LIV Golf Invitational event in Hertfordshire.
In three days at the Centurion Club, the 37-year-old from Johannesburg, who won at Augusta in 2011, picked up a sum equal to the amount it has taken him the last four years to earn on the PGA Tour.
But the golf was a relative sideshow compared with the seismic impact this start up series has had on the game this week.
"All I can say is that the evolution of golf has arrived," LIV Golf chief executive Greg Norman stated at the presentation ceremony.
"For 27 years there have been a lot of obstacles put in our path, a lot of dreams have tried to be squashed but they couldn't squash us," added the former world number one, who first tried to set up a world tour in the mid 1990s.
After accepting the trophy, Schwartzel who picked up an additional $750,000 for being part of the winning team, said: "Never in my wildest dreams did I ever think we could play for that much money in golf.
"As you could see I was taking a bit of heat down the stretch and there was a lot of money involved."
LIV Golf chose the final day to announce that two more Americans have joined their cast list.
As Schwartzel was grinding his way to the $4m individual jackpot, LIV revealed 2018 Masters champion Patrick Reed and 46-year-old world number 168 Pat Perez as its latest recruits.
Reed is a nine-times winner on the PGA Tour and currently ranked 36 in the world after only one top 10 finish this year. He will make his LIV debut at Pumpkin Ridge next month.
"I'm super excited," Reed told the streamed coverage of the final day. "Being part of the evolution and change in golf is unbelievable."
The 31-year-old Texan added: "Portland can't get here soon enough. I can't wait, it is going to be a blast."
Men's professional golf has never endured a more controversial week.
On Thursday, 17 players were suspended indefinitely by the PGA Tour for taking part. Reed, Perez and Friday's recruit Bryson DeChambeau face a similar fate.
But following an uncomfortable start for several players, when the issue of Saudi Arabian sportswashing dominated the agenda, the upstart project has gathered momentum.
The staging of the event was first class with an impressive spectator village and no expense was spared in streamed coverage that benefited from an absence of ad breaks.
As the tournament reached its climax with Schwartzel bogeying the last for a closing 72 that left him seven-under-par and one clear of South African compatriot Hennie Du Plessis there were around 100,000 viewers on YouTube.
The promotional nature of the commentary may have irritated golf's die-hard viewers but was understandable given the way that LIV want to shake up the professional game.
And there is no doubt that is exactly what they have done. The PGA Tour responded in draconian fashion by issuing bans; how the DP World Tour react is the next big question.
Leading officials from the Wentworth-based circuit were spotted at the venue and this at a time when they are coming under increasing pressure from their membership.
Many players are dissatisfied with dwindling playing opportunities, which they perceive to be a consequence of the tour's strategic alliance struck with the PGA Tour 18 months ago.
Norman's operation is disruptive to golf's eco-system and potentially capable of testing the resilience of that transatlantic relationship.
These remain early days in the LIV story and the Saudi Arabian source of their huge financial clout remains controversial.
And if they want to change the perception of golf and truly fashion a format that equates to T20 cricket then they must find a way to ditch playing in three balls.
With a relatively weak field, including only four of the world's top 50 players, the golf was largely turgid and proved LIV is not immune from the curse of slow play. The final round took two minutes shy of five hours.
But the inaugural event still made a significant impact. Leading golf agents and managers were conspicuous throughout the three-day tournament.
"I wasn't sure we'd ever see a shot hit," admitted one insider. "But I think it now has legs and will absolutely be a big part of the landscape of professional golf. Lots of players who were on the fence would love to be involved now."
More players are expected to be unveiled by LIV's second tournament at Portland in Oregon starting on 30 June. The series then visits New Jersey, Boston and Chicago.
These are traditional heartlands of American golf and how the US market, brought up on a weekly fare of PGA Tour action, responds will be significant. A warm welcome is not guaranteed among the wider US population.
LIV players from the United States have been heavily criticised by a 9/11 survivors group who point out that Osama bin Laden and 15 of the 19 September 11 hijackers were from Saudi Arabia.
Terry Strada, the chair of 911familiesunited.org, sent a letter to representatives of Phil Mickelson, Dustin Johnson, DeChambeau, Reed and Kevin Na criticising their participation.
"Given Saudi Arabia's role in the death of our loved ones and those injured on 9/11 - your fellow Americans - we are angered that you are so willing to help the Saudis cover up this history in their request for 'respectability,'" Strada wrote.
"When you partner with the Saudis, you become complicit with their whitewash, and help give them the reputational cover they so desperately crave."
BBC
New Zealand v England: Daryl Mitchell makes 190 on day two at Trent Bridge
Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Cricketcomments312
Daryl Mitchell's superb 190 gave New Zealand complete control of the second Test against England on day two at Trent Bridge.
Mitchell's knock, allied to 106 from Tom Blundell and 49 by debutant Michael Bracewell, carried the tourists to 553 all out.
It is the third-highest total England have ever conceded after inserting the opposition, and largest for 33 years.
Mitchell, who was dropped on three on Friday, also benefitted from being put down on 104 by Matthew Potts.
England lost Zak Crawley for only four, but recovered to 90-1, with Ollie Pope on 51 and Alex Lees 34.
Mitchell repaid England's generosity with two drops of his own at first slip, one each for Lees and Pope.
England will begin Sunday 463 behind, looking for a way to somehow preserve their 1-0 series lead.
After their errors of the first day - putting New Zealand into bat and then missing four catches - there was always the danger that England would be made to pay on Saturday.
Once Mitchell and Blundell came through a morning burst with a second new ball that was only seven overs old, New Zealand took full advantage of ideal batting conditions.
There were early warning signs that England could lose the plot - Potts' drop of Mitchell was poor, mistakes crept into the ground fielding and captain Ben Stokes did not bring himself on to bowl until almost 90 minutes into the day.
However, the hosts stuck to their task, exhausting various plans in the hope they might eventually find a way through the New Zealand batting. At one stage they were rewarded with three wickets in the space of seven balls.
Even on such a flat pitch, there was the worry that England's batting would crumble after their long stint in the field - they have wilted in similar circumstances on plenty of occasions in the recent past.
Had Mitchell held the catches the hosts would be in huge peril, but to have nine wickets in hand on the third morning gives them the opportunity to bat towards a far safer position.
Mitchell might not have played in this series had Henry Nicholls not been ruled out of the first Test, yet he has seized on his opportunity with centuries on consecutive Saturdays.
Blundell missed out on three figures at Lord's, but made no mistake this time, becoming the first New Zealand wicketkeeper to make a Test hundred in England.
From 318-4 overnight, with Mitchell resuming on 81 and Blundell 67, they extended their fifth-wicket partnership to 236 - a New Zealand record against all comers.
Both were determined to attack spinner Jack Leach. Mitchell took his tally of sixes to four with two hits over long-on, where he was also dropped by Potts. Blundell completed his hundred off the same bowler before miscuing to mid-off.
Mitchell then added 91 with the assured Bracewell, the scoreboard rattling along after lunch. With fielders scattered everywhere, only when Bracewell edged James Anderson to slip did England have an opening.
Mitchell was last out, chasing a wide one from Potts as he closed in on a double century. He left with his highest first-class score, congratulations from the England players and the acclaim of the Trent Bridge crowd.
Bar the Potts drop, it is difficult to think of what England could have done differently given the situation they found themselves in at the beginning of the day.
Left-armer Leach again struggled to respond to New Zealand's assault, but at least claimed his first home wicket in exactly 1,000 days.
Broad, playing the day after the pub he part-owns was severely damaged in a fire, took the wickets of Kyle Jamieson and Tim Southee in the same over to make some amends for the two catches missed off his bowling on Friday.
Crawley's worrying habit of edging behind continued when he nicked Trent Boult, but Lees and Pope mixed handsome shots with moments of fortune in their stand of 84.
Lees was on 12 when Mitchell put down an edge off Southee, leaving the left-hander to drive nicely in what is his highest Test score.
Pope hooked two sixes - one a top edge - before he poked at Boult on 37 and was dropped in what possibly should have been keeper Blundell's catch.
In only his third innings in his new position of number three, Pope moved to a half-century from 66 balls, his first for England since last September.
New Zealand batter Daryl Mitchell on Test Match Special: "I'm not really bothered about the double - it was just nice to get a score that contributed to us getting a score that might win us the Test match. It was very rewarding to get the individual achievement but also to help the boys out."
England batting coach Marcus Trescothick on Test Match Special: "We hope for a big first innings score. The odd occasion where they get the ball in the right area it does a little bit. You still have to work hard despite it feeling like a good pitch. You can be challenged if you don't concentrate.
"We have to come back tomorrow and do what we've done tonight."
Former England captain Michael Vaughan on Zak Crawley: "The pressure is on him. I think he can play - he's got a future at Test level but he does need scores.
"He'll know in his own mind that he needs runs quite quickly.
"He'll see out the series but he's got three innings left and I think in those innings he might need a decent number by his name."
France24 - Monde
Entre l'Irak et l’Arabie saoudite, une frontière entrouverte (1/4)
Publié le : 10/06/2022 - 11:44
Séverine BARDON
Lucile WASSERMANN
La crise migratoire, la montée des nationalismes et la pandémie de Covid-19 ont remis les frontières au cœur de l’actualité. Si celles-ci n’avaient pas disparu, la mondialisation des économies, l’essor des transports et les nouvelles mobilités avaient largement contribué à les faire oublier, du moins dans de nombreuses régions. France 24 consacre une série documentaire aux frontières dont l'évolution raconte notre époque. C'est le cas de celle qui sépare l'Irak et l'Arabie saoudite, deux pays qui avaient rompu leurs relations diplomatiques après l’invasion du Koweït en 1990. Lucile Wassermann s'est rendue au poste-frontière d’Arar, qui reprend vie au milieu du désert.
Après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, l'Arabie saoudite avait fermé sa frontière et coupé toute relation avec l’Irak. Ce n’est que 30 ans plus tard, le 18 novembre 2020, que le poste d’Arar s’est à nouveau entrouvert. C’est actuellement le seul point de passage sur les 800 kilomètres de frontière entre les deux pays. Une soixantaine de camions s’y rend tous les jours.
Mais impossible pour eux de traverser. Les camions en provenance des deux pays sont parqués dans une cour grillagée. Les marchandises y sont échangées puis les chauffeurs repartent, chacun de son côté. À ce jour, les hommes n’ont toujours pas le droit de passer ; seules les cargaisons passent la frontière.
Même si elle est encore imparfaite, et parfois frustrante, l’ouverture du poste-frontière d’Arar marque le début d’une nouvelle ère dans les relations entre l’Irak et l’Arabie saoudite. Pour les populations transfrontalières, elle est synonyme de nouveaux espoirs : Bagdad et Riyad parlent aujourd’hui d’ouvrir deux points de passage supplémentaires.
Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable
Entre le Kenya et l'Ouganda, une frontière indécise
Entre le Laos et la Chine, une frontière prospère
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Moyen-Orient : comment expliquer la multiplication des tempêtes de sable ?
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Trafic d'espèces menacées en Irak : Bagdad, plaque tournante de la vente illégale d'animaux
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Arabie saoudite : un air de liberté qui masque la réalité politique
France24 - World
Mbappé finds late equaliser in Vienna as France go three games without a win
Issued on: 10/06/2022 - 22:59
NEWS WIRES
Kylian Mbappé struck a late equaliser to help holders France salvage a 1-1 away draw against Austria as they kept alive their slim hopes of reaching the final four of the Nations League on Friday.
Mbappé, who came on as a substitute after the break, found the back of the net with a shot into the top corner seven minutes from time to cancel out Andreas Weimann's first-half opener.
The world champions are bottom of Group 1 with two points from three games, four behind leaders Denmark, who slumped to a 1-0 home defeat against Croatia.
Second-placed Austria and third-placed Croatia have four points each.
(REUTERS)
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FRENCH FOOTBALL
‘Keeping the best player’: Mbappé stays with PSG, rebuffing Real Madrid move
WORLD CUP - 2022
France to take on Denmark, England face USA in Qatar World Cup draw
French forward Kylian Mbappe signs on to stay with PSG until 2025
BBC
Rory McIlroy in share of lead before Canadian Open final round
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Golf
Rory McIlroy put himself in a strong position to defend his Canadian Open title as he shot a five-under-par 65 to move into a share of the lead heading into the final round.
The Northern Irishman carded six birdies and one bogey at St George's Golf & Country Club in Toronto to move alongside American Tony Finau.
An eight under 62 had given Finau the clubhouse lead before McIlroy's charge.
McIlroy could have taken sole lead but missed a birdie putt on the 18th.
"I played really well," the 33-year-old said. "A tinge of frustration that I didn't hole that putt at the last."
McIlroy, who hasn't won on the PGA Tour since the CJ Cup in October, praised the impact of spectators at the event, adding: "It's unbelievable. I haven't played in an atmosphere like this for a long, long time - walking onto the 16th tee it was almost deafening.
"Hopefully they will come out on Sunday and cheer us on. I've played a lot of good golf this year without winning."
McIlroy is playing in the PGA Tour event while a number of his colleagues competed at the Saudi-funded LIV Golf Invitational this week.
The PGA Tour has suspended all of its members who played in the tournament near London, a move that was backed by McIlroy.
Finau and McIlroy are on 11 under for the tournament with American quartet Justin Thomas, Sam Burns, Wyndham Clark and Alex Smalley two shots back on nine under.
BBC
From The Conversation
The world's biggest nation is about to shrink.
China accounts for more than one-sixth of the world's population, yet after four extraordinary decades in which the country’s population has swelled from 660 million to 1.4 billion, its population is on track to turn down this year, for the first time since the great famine of 1959-1961.
According to the latest figures from China's National Bureau of Statistics, China's population grew from 1.41212 billion to just 1.41260 billion in 2021 – a record low increase of just 480,000, a mere fraction of the annual growth of eight million or so common a decade ago.
While a reluctance to have children in the face of strict anti-Covid measures might have contributed to the slowdown in births, it has been coming for years.
China's total fertility rate (births per woman) was 2.6 in the late 1980s – well above the 2.1 needed to replace deaths. It has been between 1.6 and 1.7 since 1994, and slipped to 1.3 in 2020 and just 1.15 in 2021.
By way of comparison, in Australia and the United States the total fertility rate is 1.6 births per woman. In ageing Japan it is 1.3.
This has happened despite China abandoning its one-child policy in 2016 and introducing a three-child policy, backed by tax and other incentives, last year.
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Theories differ about why Chinese women remain reluctant to have children in the face of state incentives. One possibility is that the population has become used to small families. Another involves the rising cost of living, while others think it might be to do with the increasing marriage age, which delays births and dampens the desire to have children.
In addition, China has fewer women of child-bearing age than might be expected. Limited to having only one child since 1980, many couples opted for a boy, lifting the sex at birth ratio from 106 boys for every 100 girls (the ratio in most of the rest of the world) to 120, and in some provinces to 130.
After 2021, researchers predict that China's population will decline annually by an average of 1.1% (Credit: Sheldon Cooper/Getty Images)
China's total population grew by a post-famine low of just 0.34 in 1,000 last year. Projections prepared by a team at the Shanghai Academy of Social Sciences have it falling this year – for the first time post-famine – by 0.49 in a thousand.
The turning point has come a decade sooner than expected.
As recently as 2019 the China Academy of Social Sciences expected the population to peak in 2029, at 1.44 billion. The 2019 United Nations Population Prospects report expected the peak later still, in 2031-32, at 1.46 billion.
The Shanghai Academy of Social Sciences team predicts an annual average decline of 1.1% after 2021, pushing China's population down to 587 million in 2100, less than half of what it is today.
The reasonable assumptions behind that prediction are that China's total fertility rate slips from 1.15 to 1.1 between now and 2030, and remains there until 2100.
The rapid decline will have a profound impact on China's economy.
China's working-age population peaked in 2014 and is projected to shrink to less than one-third of that peak by 2100. China's elderly population (aged 65 and above) is expected to continue to climb for most of that time, passing China's working-age population near 2080.
China abandoned its one-child policy in 2016 (Credit: Wang Huabin / Getty Images)
This means that while there are currently 100 working-age people available to support every 20 elderly people, by 2100, 100 working-age Chinese will have to support as many as 120 elderly Chinese.
The annual average decline of 1.73% in China's working-age population sets the scene for much lower economic growth, unless productivity advances rapidly.
Higher labour costs, driven by the rapidly shrinking labour force, are set to push low-margin, labour-intensive manufacturing out of China to labour-abundant countries such as Vietnam, Bangladesh and India.
Already, manufacturing labour costs in China are twice as high as in Vietnam.
At the same time, China will be required to direct more of its productive resources to provision of health, medical and aged-care services to meet the demands of an increasingly elderly population.
Modelling by the Centre of Policy Studies at Victoria University in Australia suggests that without changes to China's pension system, its pension payments will grow five-fold from 4% of GDP in 2020 to 20% of GDP in 2100.
For resource-exporting nations such as Australia, these changes are likely to require a reorientation of exports towards manufacturers outside China. For importers of goods including the United States, the source of goods is set to gradually shift towards new and emerging centres of manufacturing.
Despite forecasts that this will be "the Chinese century", these population projections suggest influence might move elsewhere – including to neighbouring India, whose population is expected to overtake China within this coming decade.
* This is an edited version of an article that originally appeared in The Conversation, and is republished under a Creative Commons licence.
Xiujian Peng works for Centre of Policy Studies, Victoria University. She has received funding from several organisations in the past five years including the Shanghai Academy of Social Sciences, Henan Agricultural University and CHN Energy Economic and Technological Research Institute.
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France24 - World
CCTV footage from Champions League final fiasco inexplicably 'deleted'
Issued on: 10/06/2022 - 11:43Modified: 10/06/2022 - 11:44
NEWS WIRES
Pressure was growing Friday on French authorities after the surprise revelation that CCTV footage from the Stade de France during the Champions League final last month has been deleted, with critics alleging a deliberate cover-up.
The French Football Federation revealed Thursday to a commission at the French Senate that the images had been destroyed automatically having not been subject to a warrant from judicial authorities, in line with French law.
The revelation added to the controversy after crowd control problems, tear gas and street crime marred the final at Paris' Stade de France between Liverpool and Real Madrid on May 28.
France's reputation has taken a battering, as laid out in a government report on Friday.
The report said the "chain of failures" by French authorities has inflicted "severe damage" on the image of the country as it prepares to host the Olympic Games in 2024.
Opposition politicians seized on the latest revelations about the CCTV footage to hammer the authorities.
"It's called covering your tracks," far-right National Rally leader Marine Le Pen told BFMTV on Friday.
"The fact that there is no CCTV footage allows their huge lies to be covered," Le Pen added, pointing to the initial claim from the French government that fake tickets on an 'industrial-scale' caused the pandemonium.
Police asked Stade de France for the footage, but only on Thursday evening after it became public that the images had been destroyed, a source close to the case told AFP Friday.
"Yesterday's information that the images would not be kept for one month, but only a few days, led us to ask for them," Bobigny prosecutors, in charge of the investigation into fake tickets, said.
The Stade de France is allowed to store CCTV footage for a maximum of 30 days, but the servers only have the capacity to store them for seven or eight.
On Twitter French police said Thursday the images taken by the Stade de France cameras may no longer exist but they still had their images.
But Socialist vice-president of the Senate's law commission David Assouline said Friday on Franceinfo radio he was "stupefied" by the news, adding it demonstrated an "incredible lack of coordination" between the police and politicians.
"We're trying to see if we can get the footage back," Prime Minister Elisabeth Borne said on Friday.
'State scandal'
Liverpool mayor Steve Rotheram, questioned by the Senate commission after the FFF delegation, said that he failed "to understand why the videos were destroyed".
"We're heading straight towards a state scandal," the head of the opposition Republicans (LR) faction in the Senate, Bruno Retailleau, told RFI radio, adding the destruction of the CCTV footage was an "intentional act ... to make evidence disappear".
But ruling party MP Aurore Berge said on RMC radio that there were enough elements for the investigation.
"We have plenty of witness statements and images that should nonetheless guide (the investigators)," Berge said.
LR president of the Senate law commission Francois-Noel Buffet told BFMTV that if it came out that the images were not collected or preserved voluntarily, "then obviously things would become much more serious".
On Thursday the chief of the Paris police Didier Lallement admitted in front of the Senate commission investigating the May 28 chaos that the security operations for the Champions League final were a "failure".
Lallement and Interior Minister Gerald Darmanin initially blamed the mayhem on as many as 40,000 Liverpool fans who massed at the stadium without tickets or with counterfeit tickets.
That figure has been widely disputed since by witnesses and media using images from the ground, and Lallement admitted yesterday: "Perhaps I made a mistake with the figure I gave to the minister".
He acknowledged there were not 30,000 to 40,000 "at the gates of the stadium" but maintained that several thousands were "in the vicinity" of police checkpoints at the Stade de France to the north of the capital.
The government report said the triggering factor for the chaotic scenes was the "uncontrolled influx of additional members of the public without tickets or with fake ones, in unprecedented proportions".
But it added Darmanin's initial claim that as many as 40,000 Liverpool fans who massed at the stadium were to blame for the chaos should be "relativised".
(AFP)
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Champions League final 'could have been better organised', French interior minister tells Senate
UEFA apologises to fans over Champions League final chaos in France
Football
Chaos at Stade de France mars Champions League final
L'Humanité
Matthieu Chedid : « Je garde une vision poétique de la vie »
EntretienÀ 50 ans tout rond, - M - célèbre ses vingt-cinq ans de carrière avec un 7e album très solaire, « Rêvalité ». Pour l’occasion, il entame une tournée après deux années loin de la scène. Une seconde jeunesse.
Ingrid PohuFini les concerts confinés à la maison devant l’écran, -M- revient dans l’arène ! Et cette bête de scène est bien décidée à fusionner rêve et réalité en partageant sa « Rêvalité ». Escorté par sa Stratocaster « Flying M », le guitariste s’enjaille sur des morceaux groovy (« Mégalo », « Dans le living ») et rocksteady très dansants (« Dans ta radio »). Il touche aussi nos âmes avec des chansons douces, oniriques. Comme sur « Mogodo », où il dialogue avec son enfant intérieur (« De l’enfant que j’étais/J’ai gardé ses larmes/Son rire et ses secrets/Même si ça fait peur/La vie est plus jolie/Vue de l’intérieur »). Dans « la Langue des oiseaux », l’artiste tutoie les anges et ses vers résument le sentiment émanant de ses 13 chansons qui cheminent, comme à la marelle, entre ciel et terre : « Une alchimie soudaine/Dans ces notes qui s’enchaînent/Une pensée mélodique/Portée par la musique. »
Vivre de votre passion depuis vingt-cinq ans, c’est ça la « rêvalité » ?
Complètement ! À 50 ans, la « rêvalité», c’est de pouvoir fusionner tout ce que j’aime : le rêve, la réalité ; le visible, l’invisible et de ne faire qu’un avec tout ça. Et, sur scène, je retrouve un peu ma jeunesse, je le dois aussi au fait d’être à nouveau papa.
Clara Luciani et Juliette Armanet ont remis le disco au goût du jour. Comment ce style musical s’est-il imposé à vous sur le titre-phare « Rêvalité » ?
C’est marrant parce que moi, je ne le vois pas du tout disco ! C’est peut-être la basse qui lui donne cet élan. Et ce n’est pas parce qu’il y a des artistes qui font un peu de disco en ce moment que je l’ai composé. Je n’ai jamais été à la mode et je ne le serai jamais. Moi, je suis un enfant du funk, du groove. Avec Malka Family, FFF et Sinclair, je fais partie de ces musiciens des années 1990 qui fusionnaient le rock et le funk. Donc « Rêvalité» penche de ce côté.
Matthieu Chedid, l’enchanteur de la Fête de l'HumanitéDans la berceuse « Home », vous chantez : « C’est l’âme qui prend les commandes de l’esprit. » Cet album est aussi une invitation au voyage intérieur…
Oui, et quand je chante « je passe dans ta radio » sur le titre « Dans ta radio », c’est une façon de dire : « Je veux toucher ton cœur avec ma chanson qui se glisse dans ta maison. » Notre maison symbolise aussi notre intériorité. Pendant le confinement, on a vécu dans « nos intérieurs » parce qu’on ne pouvait plus sortir de chez nous, c’était une manière de se confronter à soi et de rentrer en soi. D’ailleurs, c’est pour ça que mon disque se dépouille musicalement petit à petit : il commence par un côté urbain et terrien pour évoluer vers l’acoustique et l’épure. Il se déleste du matériel pour aller vers le spirituel.
Dans « Petit homme », vous écrivez : « Je te rêve toutes les nuits, Endormi dans ma prose, Si absent, si présent Dans ton jardin de roses. » Un clin d’œil au livre « le Petit Prince » ?
Oui, on retrouve aussi cette influence dans mon costume de scène avec la redingote et la queue-de-pie. « Le Petit Prince » est une inspiration importante, j’y vois la nostalgie de l’enfance. Les enfants sont aussi pris par ce récit et ses images fortes, c’est un vrai pont entre les deux mondes.
Pendant le confinement, on a vécu dans « nos intérieurs » parce qu’onne pouvait plus sortir de chez nous, c’était une manière de se confronterà soi et de rentrer en soi.
Ce titre « Petit homme » sonne aussi très Beatles…
C’est la musique qui m’a le plus accompagné ! D’ailleurs, quand j’ai commencé la guitare à 13 ans avec Pierre Souchon, Julien Voulzy et tous les copains, nous faisions des reprises des Beatles. C’est une autre façon de rendre hommage à mon enfance.
Considérez-vous toujours la vie comme un jeu ?
Évidemment ! Dans ma famille, on a un enthousiasme pour la vie. Un jour, j’avais dit à ma grand-mère (la poétesse Andrée Chedid – NDLR) : « Je n’ai pas beaucoup d’inspiration en ce moment, est-ce que ça peut se perdre ? » Elle m’a répondu : « Ne t’inquiète pas, la source est intarissable. » Il faut aussi prendre de la distance et garder cette vision poétique de la vie en ramenant la pureté de l’enfance.
La belle énergie malienne de Matthieu ChedidC’est ce qu’a fait Federico Fellini dans ses films. Dans « Fellini », vous lui rendez hommage…
Fellini essayait de se rappeler des moindres détails de ses rêves pour les utiliser dans ses films. C’est aussi un éloge à l’exubérance, à la liberté d’expression, à la démesure qu’avaient ces grands artistes. Le monde actuel est plus lissé, contrôlé. On est beaucoup plus dans le mental alors qu’à l’époque on était dans le cœur. Moi, je cherche à laisser parler mon cœur plus que ma tête.
Qu’avez-vous ressenti en remontant sur scène après deux ans d’interruption ?
De la gratitude. La privation nous fait prendre conscience de la valeur de ce que l’on vit. Le fait de ne pas pouvoir faire des concerts en salle était peut-être une aubaine pour réaliser à quel point c’est un cadeau d’interagir et de vibrer avec le public sur scène. D’autant que les gens font l’effort de se déplacer physiquement pour nous voir. Dans un monde où l’on a accès à tout en un clic, cette démarche me touche.
Les enfants, c’est notre histoire, notre futur. On s’apprend beaucoupde choses mutuellement.
Gail Ann Dorsey, ex-bassiste de David Bowie, vous accompagne sur scène. Vous a-t-elle soufflé quelques arrangements ?
Elle est tellement respectueuse de l’univers de l’artiste que si on ne lui demande pas, elle ne le fait pas. Gail Ann a surtout ramené une élégance, une sagesse avec son jeu de basse et sa voix dans les chœurs de l’album. C’est une présence « sacrée » si je puis dire.
Vous signez la BO du prochain « Astérix », réalisé par Guillaume Canet, et vous jouez le rôle de Remix. Vous serez aux platines ?
J’y joue le cousin du barde Assurancetourix, interprété par Philippe Katerine, me voilà spécialiste des musiques du monde ! Ma vraie mission, c’est de composer la BO du film, qui s’adresse aux enfants et aux grands enfants que nous sommes.
Musique. Matthieu Chedid : « On a tous de l’Afrique en nous »Redonner le sourire aux enfants en jouant au profit du Secours populaire et de Clowns sans frontières, cela fait toujours partie de votre mission ?
Oui, les enfants, c’est notre histoire, notre futur. On s’apprend beaucoup de choses mutuellement. Parce que, nous, les adultes, on les éduque, et eux, ils nous élèvent.
En tournée
Les Nuits de Fourvière (20, 21 et 22 juin), Solidays (26 juin)…En septembre, début de la tournée des Zéniths (Amiens, 30 septembre ; Lille, 1er octobre ; Saint-Étienne 6 octobre…).Toutes les dates sur labo-m.net
Musique BBC
SANS TITRE
(Credit: Netflix/Alamy)
Stranger Things 4
In the new season of Stranger Things, the show goes full horror: its kid protagonists are growing up, and the show is maturing with them, with some absolutely frightening results. This time around, they're fighting a monster called Vecna, who has a unique way of tormenting his victims by preying on their worst fears. As it's the penultimate series, the Netflix blockbuster has begun to wrap up the plot, tying up threads and giving fans some long-awaited answers. One of the best things about this season is how it balances the everyday trauma of being a teenager with that caused by the terrifying otherworldly forces that exist in Hawkins, intertwining its central sci-fi storyline with the minutiae of its characters' everyday lives. Among its enormous ensemble cast, Sadie Sink as the grief-stricken Max gives perhaps the standout performance of this series so far, while her castmate and the show's ostensible lead, Millie Bobby Brown, continues to impress as the tormented, superpowered Eleven. It may be much bigger in budget and scale than when it started, but Stranger Things has kept its core appeal, as a fun but terrifying 1980s time capsule that keeps you on the edge of your sofa. (AC)
Available on Netflix internationally
Station Eleven
On paper, this HBO adaptation of Emily St. John Mandel's acclaimed novel (which began in the US at the end of 2021, but finished up this year, so sneaks in) sounds like the worst viewing possible for this moment in time: telling the story of a world decimated by a pandemic, it certainly should be approached with caution. Yet, in a way that recalls another HBO masterpiece The Leftovers, the drama does something extraordinary with this bleak-sounding premise: through lyricism, philosophical inquiry and deep humanity, it manages to move beyond tragedy and become a profoundly hopeful work that indeed offers a meaningful way to help process recent events. Don't expect to entirely understand it all either: as it flicks between two timelines – the present day, when the devastating flu takes hold, and 20 years later, when a band of Shakespearean actors tour a ravaged world – it can feel confusing at times. But that, in fact, is all part of its imaginative power: it's the kind of TV that, even after the explosion of shows we've had in the last few years, truly shows the boundless possibilities of the form. (HM)
Available on HBO Max in the US and Starzplay in the UK
(Credit: Channel 4/Alamy)
Derry Girls
The third and final series of Lisa McGee's beloved comedy about a gang of four girls and the "wee English fella" living in Derry, Northern Ireland in the 90s has more than lived up to expectations. With the girls growing up and out of school, it incorporates, among other things, 18th birthday parties, exam results, a fantastic flashback to the lives of their mothers and – something no 90s TV show would be complete without – a Spice Girls tribute. At the same time, it also continues to deftly handle the Troubles, the ongoing conflict on the island of Ireland that defined much of its history in the 20th Century. The five leads are as ever complemented by the fantastic Siobhán McSweeney as Sister Michael, whose zingy one-liners are a highlight. And if you've not seen it yet, keep your eyes peeled for a scream-inducing cameo in the series' first episode. (AC)
Available on All4 in the UK and Ireland, and coming to Netflix internationally later in the year
Inventing Anna
If the 2022 TV year will go down as anything, it might be as the year of the scammer: from The Dropout to The Tinder Swindler, a whole of range of shows, both fiction and non-fiction, have fed a zeitgeist-y appetite for stories of grifts and deception. And one of the first out of the blocks was super-producer Shonda Rhimes' series based on the juicy tale of "fake heiress" Anna Delvey, aka Anna Sorokin, the wily twentysomething who conned New York society into believing she was a super-rich German trust-fund baby. It got very mixed reviews overall, but for my money, after some admittedly uninspiring opening episodes, it really takes flight, becoming at once a gripping account of the story of Sorokin's crimes and a sophisticated, postmodern dissection of her "invention" as a totemic 21st-Century pop cultural figure – in which of course, this very show itself has played a hand. (HM)
Available on Netflix internationally
(Credit: Apple TV+)
Pachinko
To many people's surprise, following a shaky launch, Apple TV+ has been the breakout streaming platform of the year, with a run of critical successes, including Severance (see below), spy thriller Slow Horses and, most praised of all, this emotional Korean period epic based on the book of the same name. Spanning most of the 20th Century, it tells the story of Sunja, a young Korean émigré to Japan who has to deal with prejudice and hardship as she fights to make a life for herself and her child; many decades on meanwhile, in 1980s Osaka, her cocksure banker grandson Solomon is reckoning with his roots. Featuring outstanding performances from an ensemble including recent Oscar winner Youn Yuh-jung as the older Sunja, it’s not perfect – there’s a touch of clunkiness about some of the narrative beats – but its combination of emotional and intellectual force as it deals with big themes like colonialism and makes it one of the year's most impressive and resounding achievements. (HM)
Available on Apple TV+ internationally
Search Party
Few shows have made quite as extraordinary narrative leaps as this HBO comedy-drama has done over the course of its five seasons. What initially started out as a kind of Girls-meets-Raymond-Chandler alt-detective drama, with a New York hipster, Dory, on the hunt for a missing acquaintance, cycled through various genres, including courtroom drama and Misery-style toxic fan thriller – before in this year's final series, centring on a cult and finally veering into post-apocalyptic zombie horror. Underscoring all this, though, was a pitch-perfect satire of a certain privileged millennial mindset, as, in their fickleness, self-involvement and essential purposelessness, Dory and her friends inadvertently brought about the end of the world as we know it. At its heart, meanwhile, was an astonishing, ever-evolving performance from Alia Shawkat: hitherto best known for Arrested Development, she turned Dory into the nightmarish voice of a generation. (HM)
Available on HBO Max in the US
(Credit: HBO/Alamy)
Somebody Somewhere
This new vehicle for the US stand-up Bridget Everett occupies an increasingly popular sub-genre: the comedian-authored semi-autobiographical comedy-drama (see everything from Aziz Ansari's Master of None to Mae Martin's Feel Good). Yet this is one of the very best of these efforts. Charming and bittersweet, it finds a beautiful specificity in telling the story of Everett’s Sam, a woman who has returned to her Kansas hometown following the death of her sister, where, struggling to move on and stuck in a dead-end job, she finds solace in a renegade local choir group, which allows her to put her full-throated singing abilities to use, among other things. A long-time comedian's comedian, Everett shines, her ribald charisma radiating off the screen, while she has a perfect sparring partner in Jeff Hiller as her co-worker and new best friend Joel. It makes for the kind of show that feels so gently immersive, the characters so lived-in, you can't quite believe it when it’s suddenly all over. (HM)
Available on HBO Max in the US and NOW in the UK
Severance
This psychological thriller might be set in an office, but it is so much more than your average workplace drama. In Severance, the main characters work for a mysterious company called Lumon, who have enormous, sparse headquarters with retro tech and creepy art. But that's not the worst of it. The central team here – and many of Lumon's employees – have undergone a procedure called severance, which is when you are divided into two selves, one inside work and one outside work– meaning that when you're in the outside world you can't remember anything that happens at work, and when you're at work, you have no recollection of your outside life. A fine cast includes Adam Scott, who is subtly fantastic in the role of everyman Mark, and the likes of Britt Lower, Zach Cherry, Patricia Arquette and Tramell Tillman, all in their own ways compelling. But the series truly belongs to John Turturro and Christopher Walken, whose radiant quasi-romantic storyline steals the show. Directed and executive produced by Ben Stiller and written and created by Dan Erickson, Severance creates a deep sense of unease while keeping you totally hooked. (AC)
Available on Apple TV+ internationally
(Credit: Netflix)
Top Boy
Netflix may be facing a reckoning at the moment, financial, critical and otherwise, but among its few 2022 highpoints is undoubtedly the return of this brilliant British drama, which was cancelled by its original UK broadcaster Channel 4 but then picked up by the streamer (via the rapper Drake, who pushed for its revival and these days is the show's executive producer). Now in its second Netflix series, or fourth series overall, it tells an at-once densely detailed yet narratively propulsive story of East London life, which deftly covers everything from gang crime and drug deals to gentrification, coercive relationships and immigration policy, and has only got better and better. The way it films East London is both harsh and beautiful, capturing its vibe in a way that feels truer than any other film or show in recent memory, while the performances are remarkable in their naturalism – among them rapper Kano as the brooding Sully, now living on a canal boat, and Jasmine Jobson as the hard-edged Jaq. (HM)
Available on Netflix internationally
This is Going to Hurt
A harrowing, deeply important and, most of all, funny portrait of the British healthcare system, the National Health Service (NHS), This is Going to Hurt is based on the memoir of the same name by former doctor Adam Kay. Having been a junior doctor in a busy London hospital's obstetrics and gynaecology ward, Kay paints a nuanced portrait of the working conditions he and many others endured, and the serious toll that long hours and intense pressure takes on your life. Ben Whishaw's performance as Kay is a tour de force, delineating the inner turmoil of a man determined to at least try to do the right thing, but who doesn't always pull it off. What's so special about this show is that Kay isn't a likeable character, but you continually root for his success, desperately wishing him, his patients and his colleagues well. It's not a rosy portrait of the realities of life in British hospitals, and there are some truly devastating moments throughout, but the show steadfastly keeps going with humanity and gallows humour, despite the horrors: just as healthcare professionals do every day. (AC)
Available on BBC iPlayer in the UK and AMC in the US
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L'Humanité
La folie douce de personnages presque ordinaires
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Avec une succession de sketches « Dieu habite à Düsseldorf » provoque le rire sur les chemins de l’absurde. C’est grinçant et acidulé.
Gérald RossiDrôles de bonshommes. Monsieur 1 et Monsieur 2 n’ont pas d’autre identité. Et leurs personnages sont tout autant à la dérive. Ce qui est bien intrigant et franchement amusant. Le titre de la pièce, déjà, interpelle, comme l’on dit : « Dieu habite à Düsseldorf ». Inutile de trop se demander pourquoi. En tout cas, l’auteur, Sébastien Thiery, dont c’est un des premiers textes, a pour pratique de brouiller les pistes. Celui-ci, porté sur scène une première fois au théâtre parisien des Mathurins, en 2006, a été recréé en 2019, puis stoppé par la pandémie, avant de revenir sous les projecteurs.
Cette fois la mise en scène est signée Renaud Danner et Éric Verdin, qui sont aussi sur le plateau (alternance avec Manuel Durand). Dans un univers blanc faisant penser à celui d’une maison de santé ou d’un hôtel qui aurait banni toute couleur de décoration, deux personnages se rencontrent, se confrontent, dans une succession de sketches. Tous ne sont pas aussi fameux les uns que les autres, mais ils appartiennent tous à ces catégories des histoires à la fois inclassables et loufoques, illustrant une folie douce presque ordinaire.
Dans ce théâtre de l’absurde, on fait ainsi connaissance avec un docteur dont la spécialité est de soigner, peut-être, ou au moins de détecter « les imbéciles ». Vaste chantier s’il en est. Le Monsieur aperçoit les spectateurs, et, découvre-t-il, ce sont eux ses semblables. Il s’en réjouit, ce Monsieur est alors catalogué comme « imbécile » par le fameux docteur. Un peu plus tard, nous voici dans une boutique de zizis. Un Monsieur voudrait s’acheter un sexe, car il explique en être dépourvu. À la question du Monsieur vendeur qui lui demande comment, alors, il fait pipi, le Monsieur répond, que c’est en transpirant. Et que c’est pour cela qu’il s’habille en jaune, pour que ça ne se remarque pas trop.
Le reste est de la même eau, parfaitement surréaliste, mais en même temps toujours proche d’une certaine réalité, avec juste un décalage qui rend la situation burlesque à souhait. « Indéniablement, Sébastien Thiéry a un chromosome d’insolence et de folie que la plupart des gens n’ont pas » dit de lui le metteur en scène et directeur du Rond-Point Jean-Michel Ribes. « Dieu habite à Düsseldorf » n’est pas daté, mais les costumes sérieux et un peu désuets, comme les quelques accessoires font penser aux années 65-75. Sur le fond de l’espace sont projetées quelques images comme celles de saumons qui remontent les courants… jusqu’à finir en sushis. C’est entendu, autant profiter de l’instant présent.
Théâtre France24 - World
Pope Francis cancels trip to Congo and South Sudan over health issues
Issued on: 10/06/2022 - 16:12
NEWS WIRES
Pope Francis canceled a planned July trip to Africa on doctors' orders because of ongoing knee problems, the Vatican said Friday, raising further questions about the health and mobility problems of the 85-year-old pontiff.
The Vatican said the July 2-7 trip to Congo and South Sudan would be rescheduled “to a later date to be determined.”
“At the request of his doctors, and in order not to jeopardize the results of the therapy that he is undergoing for his knee, the Holy Father has been forced to postpone, with regret, his Apostolic Journey to the Democratic Republic of Congo and to South Sudan,” the Vatican said in a statement.
Francis has used a wheelchair for about a month due to strained ligaments in his right knee that have made walking and standing difficult and painful. He also has received injections, kept the knee as immobile as possible and walked with a cane or the help of an aide, when necessary.
“At the request of his doctors, and in order not to jeopardize the results of the therapy that he is undergoing for his knee, Pope Francis has been forced to postpone, with regret, his Apostolic Journey to the Democratic Republic of Congo and to South Sudan." - Matteo Bruni pic.twitter.com/uevSCBx46D
June 10, 2022As recently as this week, however, plans were proceeding for the trip to the two African countries, with the Vatican releasing the names of accredited journalists who were due to fly on the papal plane.
But questions have swirled for months about Francis' ability to negotiate the journey, which would have been taxing for the pope even without the knee problems.
Francis also has a July 24-30 visit to Canada planned; the Vatican statement said nothing about that trip, and spokesman Matteo Bruni would only say that the pope's other commitments were confirmed.
The pope has told friends he doesn’t want to undergo knee surgery, reportedly because of his reaction to anesthesia when he had 33 centimeters (13 inches) of his large intestine removed in July 2021.
Speculation has swirled about the future of the pontificate because of Francis' knee problems, his decision to create 16 new voting-age cardinals, and his plans to pay homage in August to a 13th century pope who resigned, Celestine V.
But Francis has given no indication he wants or plans to resign. Vatican watchers say a papal resignation now would be unthinkable given that Francis' predecessor, Emeritus Pope Benedict XVI, 95, is still alive.
(AP)
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Pope Francis 'responds well' to intestinal surgery at Rome hospital
Pope Francis expresses ‘shame’ over French Church sex abuse scandal
Pope Francis hits out at EU migration divisions on visit to Greece
BBC
We're supposed to be the rock for our spouses. I didn't have anybody to talk to about this. And I genuinely felt that if I told her, she would leave me – David Levine
For David Levine, the watershed moment came when he imagined he had shaken his baby.
It was 2013, and his son was two weeks old. He had put him down on a mat "maybe slightly rougher than I should have", says Levine today. At the time, unable to think straight, he was convinced he'd done worse. As a paediatrician, he knew shaking a baby could cause brain injury, even death. He was horrified.
Levine's anger and frustration had been building since his son's birth. Like many newborns, the baby took time to adjust to the outside world. But to Levine, it seemed like he cried constantly. "I took it personally, like I'm failing, I'm not doing my job here," he says. "I also started feeling like it was directed at me – that my son was crying because he did not like me."
Levine loved children. Since he had begun his career as a paediatrician in New Jersey, US, he'd heard one thing over and over from parents: "You're going to make such a good father someday." He had been excited when his wife became pregnant and gave birth. When she had challenges with breastfeeding, and he could use his medical background to help incorporate formula, he felt useful.
But then his role shifted. He didn't need to be a physician; he needed to be a father. And when the practical tasks of parenthood – like getting his son to stop crying – proved to be a challenge, he thought it was his fault.
"That's when things started to spiral," he says. He belittled and yelled at his son. He started to see graphic images of committing violence to his child and himself. And he didn't see how things would get better. "I would tell my wife that this was the end of our life," he says. "All I could envision was the cycle of hell that was going to be our lives."
In his practise, he screened mothers for postnatal depression (PND) – a depressive illness that sets in within a year of giving birth (often referred to as ‘postpartum depression’ or ‘PPD’ in the US). It's usually seen as a female condition. Could it exist for fathers, too? If so, Levine hadn't heard of it.
He wasn't alone. PND, a mental-health condition which can include feeling persistently low, apathetic or even suicidal in the first year after birth, is a well-established phenomenon in women – even if it is one that still remains underdiagnosed and undertreated around the world, sometimes with tragic consequences.
What's less well known, even to those in the medical field, is that men can get PND, too.
But many of the resources that can help prevent, diagnose and treat PND – from the screening questionnaires that doctors use, to support networks like parenting groups – have been built for women. Even the symptoms that people commonly associate with PND tend to pertain more to women than men. Add on the stigma men can feel around expressing mental-health challenges, and experts say that we aren't just missing mothers with PND. Millions of depressed fathers also could be falling through the cracks.
Life changes dramatically when a new baby is born – but most men are not given the tools, resources or recognition they need to cope with the transition (Credit: Getty Images)
Hidden disease
"Although there has been rising community awareness about mental illnesses, such as postnatal depression in women, it’s a phenomenon that's much less recognised in men," says Grant Blashki, the lead clinical advisor of Australian mental health organisation Beyond Blue.
Yet it's been estimated that around 10% of fathers are depressed in the first year after birth, a rate twice as high as in the general male population. Some research has indicated that 10% could be too low; in the three- to six-month period after birth, around one in four fathers exhibit symptoms of depression. Many fathers will also get generalised anxiety, OCD and PTSD, says Daniel Singley, a counselling psychologist in San Diego, California who specialises in men's issues.
But relatively few of these men will reach out – or even believe they have a problem to begin with. “In my practise, it’s interesting that – even if your background is highly educated, or a health professional – there are still high levels of stigma about mental health illness amongst men,” says Blashki. “And this can result in denial or poor help-seeking, or a sense that you should just sort it out yourself."
Generally, men tend to eschew medical care more than women. In Canada, for example, researchers have found that around eight in 10 men won't seek medical care until their partner convinces them to go. But it's also largely due to feelings of embarrassment or shame about being a man – especially a father – with depression. "[Men] really, really don't want to seek mental-health help, because it's stigmatised and feminised. And they really, really don't want to do it during the perinatal period," says Singley.
In heterosexual childbearing couples, he continues, the message usually given to a dad is that pregnancy and birth are a woman's realm. Fathers can be excluded from prenatal appointments, classes or even the labour itself. When they are present, they're often told that their only job is to be supportive, no matter what anxieties or fears they, too, may be feeling.
This messaging activates the masculine stereotype of "protect, provide", says Singley, and it overlooks a key element: fathers need to support mothers, but they also need support. As one dad told researchers in a recent UK study, "Looking back, the institutions, family and myself focussed [sic] on how I would support my wife and the emphasis was on me staying strong."
‘We’re supposed to be the rock’
Then, of course, there is the pressure of masculine stereotypes. If fathers are expected to be strong and supportive, who are they if they are depressed?
In the same UK study, another participant said he "felt like a failure, no true man". Another asked: "What sort of man gets depressed after they've had a baby?" Some were even hard on themselves about receiving treatment; one man who was given leave from work because of his mental-health diagnosis said that when this made it difficult to establish a new routine with the baby, it made his depression worse "as I felt like I wasn't just failing with fatherhood, but husbandhood". Others mentioned worrying their partners would leave them.
"There are still many myths prevalent around mental illness as a sign of weakness or something that a man should just be able to sort out himself," agrees Blashki. "These sorts of myths can be amplified by a sense that the man ought to be the strong one during this big time of transition for the mother and baby."
Levine, for his part, didn't open up to his wife about just how bad his PND was until about a year later, when – after speaking to a patient about PPD, who then passed his name on – he was invited to talk about his experience on the Charlie Rose talk show in the US.
"She didn't know that I was depressed. She didn't know that I had certain feelings towards our son. And also, she didn't know that part of the reason I never told her was because I thought that she would think less of me," he says. "Men don't talk about their feelings, right? We're supposed to be the rock for our spouses. I didn't have anybody to talk to about this. And I genuinely felt that if I told her, she would leave me. And my wife is a wonderful person."
The women’s realm
An additional obstacle is that postnatal depression often is associated primarily with women. Consequentially, it is less likely that a man – or the people around him, including medical professionals – recognise PND for what it is.
It is true birthing parents are more likely to get depression in the postnatal period than their partners (one review found an average of around 24% for mothers, compared to 10% for fathers); it’s also the case that part of why some mothers get PND is because of the hormone changes in the brain that happen on giving birth.
The symptoms also tend to be different in men versus women. While the common image of PND might be a mother who is weepy and unable to get out of bed, fathers with PND are more likely to engage in avoidant or escapist behaviours – working longer hours, say, or spending more time on their phone. They are more likely to abuse substances or alcohol, and to be indecisive, irritable or self-critical.
"Sometimes [men] show what we call a 'masked male depressive presentation', that looks a bit different than typically the way we think about depression," says Singley. "There might be a tendency to somaticise", or feel physical symptoms instead of emotional ones, like stomach pains or migraines.
Some people say that fathers aren't experiencing 'true' PND, but rather general depression – a thought process exacerbated by the fact that fathers are more likely to get depressed postnatally if they have had depression before.
When men are constantly told they need to be the 'rock', their own struggles are often overlooked or minimised, which stands in the way of getting help (Credit: Getty Images)
While there is some truth to this, it's misleading, says Michael Wells, an associate professor in the Department of Women's and Children's Health at the Karolinska Institute in Stockholm, Sweden, and a researcher of postnatal care and male PND. Fathers are indeed more prone to postnatal depression if they've had depression in the past. But so are mothers. "It's not hormones alone," he says.
Not only that, but recent research has found that fathers' hormones also change, as early as the prenatal period. Fathers' testosterone levels decrease during their partner's pregnancy, for example, while oestrogen increases towards the end of pregnancy. There is some evidence that paternal PND might be related.
Physiological causes aside, both mothers and involved fathers encounter a number of changes after a baby is born: "adjusting to the new baby, changes to the relationship, changes to the couple’s sex life, new responsibilities, coping with the partner’s stress and financial pressures," says Beyond Blue's Blashki. "More generally it can be a time of reflection on one’s identity, and many men may worry about the responsibility required to look after a baby."
This article is part of the BBC’s Family Tree series. Explore more in-depth coverage on parents and babies from BBC Future, including the hidden trauma of childbirth, and Amanda Ruggeri’s two-part series on the science of baby sleep.
Particular risk factors also can make some fathers more prone to PND. One is their partner's mental health; the risk of the father developing PND is more than five times higher if the mother has it. (And if the father has PND, the mother is more likely to get it too.) Other risk factors include lack of job stability, the pregnancy being unintended, poor relationship satisfaction, having a lack of information about pregnancy and birth, less social support, sleep deprivation, and having unrealistic expectations of fatherhood. (Interestingly, while we normally associate PND with new parents, research co-authored by Wells has found that it isn't just first-time fathers who are at risk of PND; many fathers with other children get PND, too.)
But the fact that even someone like Levine – who had a stable job and marriage, no prior history of mental health issues, and plenty of medical knowledge about pregnancy and infants – could fall into PND so hard, and fast, shows it can affect anyone. For his part, Levine believes his PND was exacerbated by not fully comprehending just how tough parenting could be, or what was normal newborn behaviour. He didn't realise that many infants simply wake frequently, or cry a lot. He put the blame on himself.
‘My personality changed’
Much of this sounds familiar to Mark Williams of Fathers Reaching Out, a fathers' support group in the UK, which has since become a lobbying organisation.
When his baby was born in 2004, Williams, who lives in Wales, was self-employed. He expected to be back to work after two weeks. But nothing went as planned. First, his wife's birth was traumatic. "I had a panic attack in the labour ward, and then the doctor said my wife was going to theatre" for an unexpected C-section, he says. While she was there, no-one told him what was happening. He thought his wife and baby were going to die.
From that traumatic incident, Williams was dropped into the challenges of life with a newborn, all while feeling pressure to get back to his work with "no money and a mortgage to pay". His wife had severe postnatal depression herself.
"I started to use alcohol, avoiding situations. My personality changed," he says. He felt angry and aggressive. Once, he punched the sofa so hard, he broke his hand.
He found out about male PND through a chance conversation with someone who went to his gym: both of their wives had PND and, it turned out, both of them were feeling low, too. When Williams looked to see what kinds of groups were out there for fathers, like there were for mothers, he came up empty.
I talked to one nurse and asked her, 'Are you screening dads?' She said, 'No, fathers can't get depressed' – Mark Williams
Over the years, he was able to overcome his depression with cognitive behavioural therapy, medication and more support. He also received a diagnosis of ADHD. But he wanted to make sure that if other fathers moved past the stigma of male PND and asked for help, there would be help for them to find. "There was nothing back then. Nobody was really talking about it," he says.
In 2010, he started Fathers Reaching Out, which connected fathers and offered mental health support and advice. (The organisation has since dissolved, becoming a lobbying group instead, due to "a lack of funding", says Williams). He quickly heard not only from fathers, but also their partners. "Mums were saying 'My husband is really struggling, his behaviour has changed since the pregnancy and baby's been born'," he says.
Williams devoted himself not only to supporting other fathers, but also campaigning. He spoke at conferences, worked with academics, wrote a book, founded International Fathers’ Mental Health Day and lobbied the UK government to offer fathers mental health checks if their partner was suffering a mental health condition – which was successful.
Awareness of mental health in general, and male PND in particular, has improved, he says. But not enough. "It's a lot better, but it's still so unrecognised," he says. "There's no mention of fathers in the NICE guidelines", the national recommendations for health and care in England. "The WHO only has information on mums, not on dads. It needs a big national push – or someone like a celebrity to come out and really push this forward."
An additional problem, says Wells, is that because PND has been seen as a female mental-health disorder for so long, the screening tools health professionals use – most commonly a questionnaire a patient might be asked to fill out at an appointment – were made for women. This means doctors are less likely to catch those crucial male manifestations of PND, and diagnose them accordingly.
And even some medical professionals still think PND is a female issue, says researcher Wells. Recently, he says, "I talked to one nurse and asked her, 'Are you screening dads?' She said, 'No, fathers can't get depressed'," he says. "In her mind, it was all hormonal, and it had to do with giving birth. Therefore, dads couldn't get it."
Helping fathers
The price of not getting help can be high. Men in Western countries are four times as likely to kill themselves as women (not, of course, because of PND alone). There also is the effect on families. Fathers have a critical role to play in their infants' early development; one study found that if a child's father was depressed in their first year of life, the child was more likely to have more behavioural difficulties and poorer development and wellbeing at four to five years of age, for example.
One solution to helping catch and address PND, say experts, is to include non-birthing parents, and prioritise their mental health in addition to that of mothers, from the get-go. Wells, for example, has found in his research that when fathers receive more support from midwives, nurses, and their partners, they are much less likely to develop depression.
Destigmatising male PND and the role of the father in general can help men understand that they will need support – and where to get it (Credit: Getty Images)
"The non-birth parent is not addressed, often, by the physicians or by the nurses," says Levine. "You start these families off with the idea that the birth parent is the most important one, and the non-birth parent is secondary. And that's not true. My wife did not experience postpartum depression; I did. But my postpartum depression could have triggered postpartum depression or anxiety in her. Or, had she gotten it, there was a 50% chance that I would have gotten it. And nobody's telling anybody these things. Paediatricians, who are the only doctors who usually see both parents at any time, are not screening these families."
Singley adds it’s also important to make clear to fathers that they will need support. That support can look like reaching out to friends who are dads. Or it can look like fathers' groups, where men gather to chat about the challenges of parenthood. As well as happening in communities, these can also be held online, like those run by the US's Postpartum Support International, or the UK support group Pandas.
But this also requires men to open up. Only by talking about mental-health challenges can we destigmatise it, helping ensure that men who need help get it, all say Levine, Singley, Wells and others.
Better parental leave – and a changed workplace culture where dads who take parental leave are applauded, not stigmatised – would also make a difference, they add. Non-birth parents may not be recovering physically from labour, but they, too, need time to adjust.
Paternal leave also can allow fathers to feel more empowered and involved, which can protect against postnatal depression. When Levine's son turned three months old, he took paternity leave.
"Those three and a half weeks of me being home with him made a huge impact on me because I was his sole caregiver, I was responsible for him and I gained confidence in my abilities as a parent," he says. "From having to feed him to get him dressed, take him in the car and meet my wife in the city or drive to my parents or go see a friend for lunch – I started to realise I could do these things. And that made such a big impact on my self-esteem."
Eschewing the ‘Great Lie’
More broadly, people also need to be more honest about parenting, says Levine.
He often tells people about what he calls the “Great Lie”: the idea that you can have it all. You can work full-time, parent full-time and everything will look like it does in the shiny images of perfect nurseries and smiling babies you see on social media. People often think of this in terms of mothers. But it can also be true of men, who may have an additional, gendered pressure to provide for their families financially.
"Then, when it doesn't look the way you thought it was supposed to look, you pathologise it and you say, ‘It must be me. I must be the one who’s screwing this up. Because my whole life I’ve seen people handling it’,” he says. "There shouldn't be a shame in just saying, ‘Yeah, parenting is hard. Parenting is fun. But parenting is hard, especially in the beginning'.”
For Levine, the fear of admitting he was struggling meant it took a few more weeks – and encouragement from his wife – for him to seek help. He spoke to a therapist where he worked. A postnatal depression specialist who understood men could get PND, she'd never been sought out by a male patient before, she told him. He began doing cognitive behavioural therapy. With the aid of a night nurse for the baby, he started sleeping better.
It wasn't all "sunshine and butterflies", though, he adds. When his second child was born four years later, he experienced PND again. But this time, he recognised the symptoms.
Now on the board of an organisation called Postnatal Support International since 2018, where he will be vice chair from July, Levine will be speaking about male PND at this year's convention for the American Academy of Pediatrics. He tells every parent who comes in with a new baby about his experience. His mission is to destigmatise male PND.
He remains acutely aware things could have gone differently. "When I went through this, if I wasn't a paediatrician, if I didn't work where I worked, it's possible that I wouldn't be talking to you right now," he says today. "Because something really terrible might have happened."
--
If you think that you, or someone you know, may be experiencing postnatal depression, the following organisations may be able to help.
In the UK, Pandas runs fathers' groups and offers support by email, text and phone. Their helpline can be reached at 0808 1961 776.
In the US, Postpartum International has a directory of perinatal mental health professionals, local volunteers and support groups. Their helpline is 1 800 944 4773.
In Australia, Beyond Blue offers resources on male PND, including a screening questionnaire for fathers. Their helpline is 1300 224 636.
France24 - World
Biden under pressure as US inflation hits 8.6%, highest in 40 years
Issued on: 10/06/2022 - 22:38
NEWS WIRES
US inflation surged to a new four-decade high in May, defying hopes that price pressures had peaked and deepening President Joe Biden's political troubles as Americans struggle to meet the cost of essentials like food and gas.
Government data released Friday put inflation at 8.6%, extending increases not seen for a generation, with gas prices hitting daily records fueled by Russia's invasion of Ukraine and supply chain challenges related to the pandemic.
Biden, whose popularity has taken a hit as prices surge just months before November's midterm elections, has made fighting inflation his top domestic priority but is finding he has few tools to directly affect prices.
"I'm doing everything in my power to blunt Putin's price hike and bring down the price of gas and food," he said Friday while speaking at the Port of Los Angeles.
"We're better positioned (than) just about any country in the world to overcome the global inflation we're seeing and to take the next step towards forming a historic recovery."
The president has tried to hammer home his optimistic message about economic progress in the wake of the pandemic, including rapid GDP growth and record job creation, while pressing Congress to take action to lower costs on specific products.
Biden cited releasing 30 million barrels of reserve oil and repeated his call to approve legislation to go after firms such as shipping companies that are taking advantage of limited competition to impose steep price hikes.
But he acknowledged the rising inflation was a severe problem, saying in an earlier statement the United States "must do more -- and quickly -- to get prices down."
The new data dealt a crushing blow to Biden's efforts, as the consumer price index (CPI) jumped 8.6 percent compared to May 2021, up from 8.3 percent in the 12 months ending in April and topping what most economists thought was the peak of 8.5 percent in March.
Prices continued to rise last month for goods including housing, groceries, airline fares and used and new vehicles, setting new records in multiple categories, according to the Labor Department report.
"The headline inflation numbers are dreadful. Strip away some special factors & they're merely bad," Harvard economist and former White House advisor Jason Furman said on Twitter.
Some economists expected the easing of pandemic restrictions to cause a shift of US consumer demand towards services and away from goods, which they said would ease inflation pressures, but prices for services increased as well.
Soaring energy costs
CPI rose one percent compared to April, after the modest 0.3 percent gain in the prior month, the Labor Department reported, far higher than expected by analysts.
Energy has soared 34.6 percent over the past year, the fastest since September 2005, while food jumped 10.1 percent -- the first increase of more than 10 percent since March 1981, the report said.
Fuel oil more than doubled, jumping 106.7 percent, the largest increase in the history of CPI, which dates to 1935.
"The price of fuel oil and natural gas is working its way through the economy," Biden economic advisor Brian Deese told CNBC. "The issue now is how can we actually make progress... that would improve that?"
"We're calling on Congress to move on shipping legislation that would bring down the cost of moving goods overseas."
The United States has come roaring back from the economic damage inflicted by the Covid-19 pandemic, helped by bargain borrowing costs and massive government stimulus measures.
But with the pandemic still gripping other parts of the world, global supply chain snarls have caused demand to far outstrip resources.
Food and fuel prices have accelerated in recent weeks since the Russian invasion of Ukraine sent global oil and grain prices up, and American drivers are facing daily record gas prices, with the national average hitting $4.99 a gallon on Friday, according to AAA.
The University of Michigan consumer sentiment index -- which measures how American consumers feel about the economy, personal finance and business and buying conditions -- fell sharply Friday from 58.4 to 50.2, its lowest recorded value.
The Federal Reserve has begun raising interest rates aggressively, with another big hike expected next week, and more ahead in coming months as policymakers attempt to combat inflationary pressures without triggering a recession.
The CPI surge "raises the probability of even more aggressive Fed rate hikes to tamp down on inflationary expectations," said Mickey Levy of Berenberg Capital Markets, adding that a pause in rate hikes in September is "looking increasingly unlikely".
(AFP)
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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation
Business Daily
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ECB sets stage for July interest rate hike to tackle inflation
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg BBC
I don't really describe it as a hotel. It's more of an experimental laboratory
Tethered to windswept rocks on an island deep into the Arctic Circle is an unexpected sight: a tiny hotel with just four modernist sleeping cabins. Located 40 minutes off Norway's coast, the island of Sørvær is so remote that the next nearest piece of land is the east coast of Greenland, more than 2,000km away. Views from the highest point on the island take in the dark slivers of surfacing whales, soaring sea eagles and the endless expanse of the Arctic Ocean. But perhaps the biggest attraction for visitors is the new perspective they may gain on life.
Island life tends towards the unique, and the hotel on this isolated spot, The Arctic Hideaway, is similarly offbeat. It's the setting for a singular type of experience, where guests make an arduous trek to experience nature in the raw, find respite from burnout and discover the value of collaboration between unlikely disciplines.
That's the whole idea, according to owner and jazz musician Håvard Lund, who initially devised the hotel as a collaborative creative space in 2016 after discovering how much his music benefitted from working with a mechanical engineer and a set designer. The experience helped him realise that once you leave specific industry language behind, we can all help each other in unexpected ways – and that there should be a place for it in the world.
"Discovering that I, as a composer, could help the engineer in his challenges, and that the set designer could help me construct my music, was a change in direction in life," he said.
The Arctic Hideaway is the brainchild of jazz musician Håvard Lund, who initially devised the hotel as a collaborative creative space (Credit: Laura Hall)
The project today operates as a hotel for nine months of the year, supporting a creative residency programme for the rest. Some people come looking for space to think and write; others are bird watchers, divers or musicians looking for inspiration in nature. Once they're here, it's all about the simple things: exploring the nearby uninhabited islands; watching otters play along the shore; and witnessing orca teaching their young to hunt in the bay.
The design, with small sleeping cabins, encourages guests to spend time outdoors or in the shared kitchen and living space, fostering intimate connections with others. Lund believes that when sequestered in nature, the experience becomes about the community you build, the new perspectives you discover and the clarity of thinking you can recover. The result is a new outlook on what a hotel space can be and achieve.
In fact, the Norwegian name for The Arctic Hideaway is "Fordypningsrommet", meaning "The Immersion Room".
"I don't really describe it as a hotel," Lund said. "It's more of an experimental laboratory."
Two volunteer caretakers manage the day-to-day operations, greeting guests, getting them up to speed on island life, changing beds, making bread, stoking the sauna on the repurposed former ferry dock and organising meals. Guests are introduced to the limited island resources; they're asked to take short showers – the hotel uses a pump and filters seawater into a small tank – and to help pitch in during mealtimes. For many, this self-sufficiency and simplicity is part of the appeal, and the hotel attracts like-minded people happy to join in and help.
Guests are encouraged to spend time outdoors or in the shared spaces (pictured), rather than in the small sleeping cabins (Credit: Laura Hall)
There is a heavy reliance on the public ferry for food deliveries – there’s no other way to bring supplies in than by boat – and any building materials have to fit in the ferry’s luggage section if they are to be transported to the island. As extreme weather conditions like high winds can cause problems overnight that you can’t fix instantly, problem-solving skills are essential.
Cabins sleeping 2 from 1450 NOK (£123) per night.
Find out more: www.thearctichideaway.com
"The biggest challenge is that we have to improvise," said caretaker Laura Jørgensen, who is part way through her three-month caretaking stint with her boyfriend Jarl. "If something goes wrong, you can't just snap your fingers and fix it."
Being a guest here is a little like being in the audience in a jazz club – you must be receptive to the unexpected. Want to see the Northern Lights? Maybe you will, maybe you won't. But perhaps you'll discover a book in the lounge that opens up a new avenue of thought, or a guest will entertain you on the piano. Want to take the rowboat out? You'll have to wait for the wind to die down, whenever that may be. In the meantime, maybe you'll discover a treasure trove of sea urchin shells discarded by otters on a walk around the island. It's all about the unpredictable and what that sense of space allows you to discover.
There's also a jazz approach to the design in that it lacks unnecessary details: it's all about the notes you don’t play. There's no mini bar and no wide screen TV, no butler or pillow menu. Sleeping cabins are designed to fit a bed and not much else; the idea is that you have what you need, but no more, so your focus is more fully on nature. That means picture windows and no curtains, revealing a wide vista of the sea and the sky; and evening meals around a long table, opening up conversations and connections. After dinner, impromptu jazz performances may accompany the gathering wisps of the Northern Lights as they unfurl across the sky. Every aspect is calculated to put you more in touch with the extraordinary surroundings.
All food and other supplies must be brought in by boat, and the island is regularly cut off during bad weather or high winds (Credit: Laura Hall)
Future challenges include a proposed industrial fish farm in the archipelago, the creation of which involves dynamiting an island and exposing the area to pests, noise and waste. The prospect fills Lund with horror.
"You don't understand it has been quiet until you hear sounds again," he said. "It's similar to when your fridge or freezer stops. When it starts again, you understand how quiet it has been. We have some days here when it is so quiet that you can hear the conversations on other islands."
Lund will need to present a case to the local authorities as to why this hotel and area should be protected, in contrast to the job creation opportunities the fish farm will bring. But founding decision-making on economic terms in this space is like comparing jazz with classical music, according to the musician, who sees improved mental health and a strengthened connection with nature as the greatest gifts this space can offer.
"We're in the middle of enormous longing for nature and a deep need for a place like this," he said. "For me, if I make decisions based on whether I make money or not, I've failed. What I'm aiming for is a different kind of economy altogether."
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Opex 360
Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerNation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerNation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
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Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
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Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
France24 - World
Reconsidering modern art's sacred monster: Picasso in a post-MeToo world
Issued on: 10/06/2022 - 18:43
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Eve JACKSON
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Pablo Picasso's problematic relationship with the opposite sex has long been documented: by the women who shared his life and by the art critics and biographers who relayed the artist's musings, such as "there are only two kinds of women: goddesses and doormats". As the Picasso Museum in Paris invites feminist artist ORLAN to revisit his portraits in "Weeping Women Are Angry", we speak to art critic and author Judith Benhamou. She tells us why "like many geniuses, Picasso was a monster" and how his sexual appetite fuelled his creative impulses.
We also discuss Picasso's family life, as illustrated through a series of portraits of his daughter Maya.
Plus we talk about how cancel culture might affect someone widely accepted as a totemic figure in modern art.
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#The 51%
Johnny Depp v Amber Heard: What it means for the #MeToo movement
#The 51%
#MeToo in music: Female artists and DJs campaign against sexual harassment
Perspective
'Black Box' by Shiori Ito: The book that spearheaded Japan's #MeToo movement
BBC
If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust – Susan Vroman
After months of working from home during the worst of the pandemic, a few months ago Sneha, who works in promotions in the UK, was asked to come back into the office. She and her colleagues have since been going in a few times each week – but her bosses have not. “They come in once every few weeks,” says Sneha, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Not often.”
Now, Sneha and her colleagues complete long and expensive commutes to sit in “a small, dark room” in a co-working space, while the bosses are still working from home. Cramped quarters is the excuse, she says. “But it's demotivating. It feels like us employees are not important, as they never come in to see us.”
At times, it’s difficult to get hold of her bosses to speak to them, let alone have any actual face time. She says the company on the whole feels fractured. “There's not really a company culture making you want to stay at the job,” she says.
As pandemic restrictions ease, many managers are requiring their employees, like Sneha, come back to the office. Yet as their workers begrudgingly trudge back in, senior-level employees aren’t always making their way in themselves.
In April 2022, data from workplace-messaging company Slack’s annual Future Forum report showed there was a “large and growing disconnect” between work flexibility for non-executive and executive staff. The researchers found regular staff were nearly two times more likely than executives to work full-time in the office. In other words, junior staff were being asked to come in, while bosses were largely staying home.
Increasingly, workers themselves are also reporting bosses are eschewing their own rules, creating a double standard for the return to office. And it’s not sitting well with the employees back at their desks.
Not leading by example
While Sneha’s bosses have claimed a lack of space is keeping them home, others might say they don’t need to come into the office as they are doing different, more high-level work. “They’ll say they don't need to see customers, clients or patients because they are senior, and they look at strategy and policy [instead],” says Cary Cooper, a professor of organisational psychology and health at Manchester Business School, University of Manchester, UK.“But it's not leading by example, is it?”
Bosses' absences can hit morale – especially when there's no explanation to more junior workers (Credit: Getty)
There is also the possibility that some managers see choosing to work from home as a benefit of seniority that their reports don’t share. “Some bosses believe they have the right given that they’re in a leadership role,” says Cooper. “That entitles them to decide for themselves what they do and what other people do.”
Certain types of top brass may be more prone to impose such an unfair-seeming rule. Cooper calls their management style “command and control”. Typically, they are autocratic and prefer to hold power over others, rather than allowing for the level of autonomy and flexibility that working from home typically enables.
For other people managers, it’s a matter of trust in the new mechanisms of remote work – or lack thereof. For many companies, remote-work strategies implemented during the pandemic were emergency measures that managers do not believe in long-term, says Susan Vroman, lecturer in management at Bentley University, Massachusetts, US. “You have managers who are still reticent to trust the process, and reticent to trust their people.” For leaders in this position, calling workers back into the office feels like a safe bet – but one they don’t necessarily need to make for themselves.
Yet not all managers buck the rules just because they are in power.
Experts suggest some bosses may be staying home to address their own problems, especially as managers were statistically among the most burned out workers in 2021, a Gallup study showed, with their levels of burnout increasing throughout the year. Workers across the board have experienced high levels of stress during the pandemic, which for many is exacerbated by the return to the office. But managers, more than others, are able to act on the temptation to stay home and reduce stress, even if they would otherwise want to lead by example. “Even if you have the heart of a leader,” says Vroman, “perhaps you’re burnt out.”
However, although managers may be trying to care for themselves by staying behind, if junior staff don’t know the reasons why their bosses are not coming in, resentment can build – just like in Sneha’s case.
The impact of an unfair rule
If a people manager or executive isn’t coming in while they’re asking their staff to, the results are unlikely to benefit the team. In Sneha’s case, her bosses’ absence means there is a lack of care around even the most basic of employee needs – no one is making sure that her office is stocked with things like pens, paper, tea and coffee.
But the emotional fallout of the double standard can be even more damaging, breeding tension and discord as well as chipping away at the foundational relationships necessary in a workplace.
Trust is likely the first casualty in the employee-manager dynamic. “If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust. That is the biggest problem,” says Vroman.
This can be particularly destabilising for employees during times of crisis, especially when many have valid fears and concerns around returning to work in person, yet feel ignored or deprioritised. “Getting through a pandemic, we all need to trust that the place where we work is going to do the right thing by us,” she adds.
And the feeling of powerlessness in such an unfair situation can be damaging on a personal level. “From an emotional point of view, lack of control causes people to get stressed and to get ill. It leads to lack of mental wellbeing,” adds Cooper. While managers were hugely burned out during remote work, for workers who are now full-time in office, the Future Forum report showed non-executives’ work-life balance scores were 40% lower than their bosses, and they reported twice the amount of work-related stress and anxiety.
The overall hypocrisy of the situation, coupled with a seeming lack of care from bosses, can also cause negative feelings to flourish. “Employees won’t feel they have any voice,” says Cooper. “When there’s a mismatch between the leaders’ expectation of others and their actual behaviour, that can cause subliminal anger among employees.”
The result of this lack of goodwill between managers and their staff can backfire for the managers themselves, too. It creates “teams that are not motivated because they feel they have no control, no autonomy, aren’t valued and have no say,” says Cooper. For the organisation as a whole, a sustained, widespread reduction in motivation will ultimately impact business outcomes.
‘No one’s on the same page’
For knowledge workers, the shift to remote work was swift and applied across the board. The transition back to the office, however, has been more nebulous.
Companies are struggling to standardise plans, and even when businesses define and attempt to implement them, the ever-shifting situation has made consistency impossible. There is no consensus on how often workers should return to the office, across companies themselves as well as for businesses writ large. This means, in sectors, organisations and even within teams, “no one’s on the same page”, says Vroman. And this has set the stage for this damaging double standard between managers and reports to play out.
Managers may feel they've earned the right to work remotely, yet companies need cohesive policies to avoid losing talent (Credit: Getty)
However, these shifting sands will eventually settle, and when they do, it’s likely that managers will also have to find their way back into offices, or offer more junior staff the same flexibility they are benefitting from.
The first reason? Organisations will realise it is bad business to do otherwise. “They’re going to lose performance and they’re going to lose talent,” says Cooper, adding that younger workers especially are unlikely to stay with workplaces that don’t offer high levels of flexibility, especially if they don’t feel heard by the organisation. Ultimately, he says, such companies “will not attract the next generation of employees, and it will affect their bottom line”.
As organisations firm up their remote policies, it will also give some managers – particularly those in middle management – less room to interpret rules to their own advantage. Ultimately, Vroman says it is unlikely to be individual managers who have the final say on who comes in and who doesn’t. “It’s not the manager’s responsibility to figure out how can we sustain remote, it’s a macro-organisational issue,” she says.
While workers wait for this to happen, what are the options for those back in the office while their managers are not? Cooper sees four possibilities: speak to the boss about the disparity (in a “non-aggressive way”, he advises), bring the issue up with HR, put up with the situation or leave.
Sneha, for one, is opting to stay. At the moment, she doesn’t plan to leave her job, but she hopes her bosses will change their approach. “I would like them to come in to create a culture and allow for team bonding,” she says. Her wish to spend time with her bosses is also a compliment, in its own way. Despite the double standard, from what she sees online, her bosses seem like nice people – getting the opportunity to know them better in person might prove this to be true.
Opex 360
La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.
En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022
Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022
Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.
En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022
Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022
Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.
En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022
Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022
Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.
En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
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June 6, 2022
Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
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#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
#Mali#Ménaka@Mossa_ag#MSA#GATIA#EI#Sahelpic.twitter.com/v1NlRgxUYA— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022
June 7, 2022
Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
France24 - Monde
Covid-19 : Shanghai recommence à confiner et à dépister en masse
Publié le : 10/06/2022 - 11:11
FRANCE 24
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La ville de Shanghai, centre financier de la Chine, a commencé jeudi à reconfiner une partie de sa population après la découverte d'une dizaine de cas de Covid-19, à peine dix jours après la fin d'un très strict confinement de deux mois. Plusieurs millions d'habitants devront se soumettre à une nouvelle campagne de dépistage massive ce week-end.
À peine déconfinés, déjà reconfinés ? Les autorités à Shanghai ont demandé, jeudi 9 juin, à une partie des habitants de rester chez eux dans l'attente des résultats d'une nouvelle grande campagne de dépistage du Covid-19. Les populations concernées sont celles de huit districts sur les seize que compte la ville.
Ces tests, qui vont être conduits samedi 11 et dimanche 12 juin, vont concerner plus de la moitié des 26 millions d'habitants du poumon économique chinois. Ces mesures, dont l'annonce était inattendue, ont été décidées après la découverte d'une dizaine de nouveaux cas de Covid-19 dans cette ville à peine sortie d'un confinement très strict.
Après l'assouplissement du précédent confinement le 1er juin, les autorités ont maintenu des mesures pour contrôler la situation sanitaire – parmi elles, la nécessité de présenter un test négatif pour accéder aux centres commerciaux, bureaux et transports publics.
Le "zéro Covid" avant tout
Au moins trois nouveaux cas de contamination semblent liés à un salon de coiffure du centre-ville – une enseigne qui venait juste de rouvrir ses portes, souligne le Financial Times. Les autorités locales ont lancé une enquête pour déterminer si cette enseigne avait respecté les mesures sanitaires mises en place pour éviter la propagation du virus Sars-CoV-1. Plusieurs rues commerçantes ont aussi été entièrement fermées après la découverte de cas qui semblent liés à des bars situés dans ces artères prisées par la population locale.
À lire aussi sur France 24 : Covid-19 : à Shanghai, retour à une vie pas si normale après deux mois de confinement
La décision de recourir à une nouvelle campagne massive de dépistage tout en imposant à une partie des résidents de la ville de rester chez eux le temps d'analyser les résultats témoigne du fait que la Chine tient à sa controversée stratégie de "zéro Covid".
Le très long confinement imposé à Shanghai ces derniers mois a laissé des séquelles. Il avait donné lieu à un rare mouvement de contestation au sein de la population contre des mesures jugées particulièrement sévères. Cette politique a aussi eu un coût économique important, d'autant plus que Shanghai est l'un des principaux points de départ des exportations chinoises et le plus grand centre financier du pays.
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PANDÉMIE
"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
DEMAIN A LA UNE
Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement
L’invité du jour
Arnauld Miguet, correspondant : le "coût désastreux" du zéro Covid pour l'économie chinoise
Valeurs Actuelles
Refus d’obtempérer à Paris : qui est derrière le collectif « Urgence notre police assassine » qui soutient la famille de la victime ?
Dans l’affaire du refus d’obtempérer qui a fait un mort à Paris, le 4 juin dernier, le chauffeur du véhicule et la famille de la victime peuvent compter sur le soutien du collectif « Urgence la police assassine ». C’est notamment lui qui a organisé la conférence de presse au cours de laquelle les proches du conducteur ont remis en cause la version de la police. Ce samedi 11 juin, c’est le même collectif qui est à l’origine d’une marche organisée à Paris, pour rendre hommage à la passagère décédée.
Selon CNews, le collectif a été créé par Amal Bentounsi en 2012, après la mort de son frère à Noisy-le-Sec. A l’époque, Amine Bentounsi, un délinquant multirécidiviste en cavale depuis deux ans, avait été abattu par un policier alors qu’il tentait de prendre la fuite, pour échapper à un contrôle. Acquitté en appel, le policier avait été condamné à cinq ans de prison avec sursis pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Un collectif anti-police
Depuis, le collectif réapparaît à chaque affaire de ce type. Sur son site, il explique recenser les « violences et crimes d’Etat qui visent principalement les habitants des quartiers populaires ». En 2020, il avait même lancé une application baptisée « Urgence violences policières », qui enjoignait ses utilisateurs à filmer la police lors de chaque intervention. Par ailleurs, les publications des réseaux sociaux de « Urgence la police assassine » soutiennent ouvertement Jean-Luc Mélenchon. Le collectif est également proche de personnalités comme Rokhaya Diallo ou Tariq Ramadan. Enfin, toujours selon CNews, le collectif lutte également pour l’abrogation de la loi 2017-258 et de son article L435-1, qui conditionne l’usage de leurs armes par les policiers.
Opex 360
Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…
En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…
En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…
En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…
En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
Intelligence OnlineÀ noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
BBC
Imagine trying to run a dialysis unit with no plastic – Sharon George
Of the 8,300 million tonnes of virgin plastic produced up to the end of 2015, 6,300 million tonnes has been discarded. Most of that plastic waste is still with us, entombed in landfills or polluting the environment. Microplastics have been found in Antarctic sea ice, in the guts of animals that live in the deepest ocean trenches, and in drinking water around the world. In fact, plastic waste is now so widespread that researchers have suggested it could be used as a geological indicator of the Anthropocene.
But what if we could wave a magic wand and remove all plastics from our lives? For the sake of the planet, it would be a tempting prospect – but we'd quickly find out just how far plastic has seeped into every aspect of our existence. Is life as we know it even possible without plastic?
Humans have been using plastic-like materials, such as shellac – made from a resin secreted by lac insects – for thousands of years. But plastics as we know them today are a 20th Century invention: Bakelite, the first plastic made from fossil fuels, was invented in 1907. It wasn't until after World War Two that production of synthetic plastics for use outside the military really took off. Since then, plastic production has increased almost every year, from two million tonnes in 1950 to 380 million tonnes in 2015. If it continues at this rate, plastic could account for 20% of oil production by 2050.
Today, the packaging industry is by far the biggest user of virgin plastic. But we also use plastic in plenty of longer-lasting ways too: it's in our buildings, transport, and other vital infrastructure, not to mention our furniture, appliances, TVs, carpets, phones, clothes, and countless other everyday objects.
All this means a world entirely without plastic is unrealistic. But imagining how our lives would change if we suddenly lost access to plastic can help us figure out how to forge a new, more sustainable relationship with it.
In hospitals, the loss of plastic would be devastating. "Imagine trying to run a dialysis unit with no plastic," says Sharon George, senior lecturer in environmental sustainability and green technology at Keele University in the UK.
Plastic is used in gloves, tubing, syringes, blood bags, sample tubes and more. Since the discovery of variant Creutzfeldt–Jakob disease (vCJD) in 1996 – caused by misfolded proteins called prions that can survive normal hospital sterilisation processes – standard reusable surgical instruments have even been replaced by single-use versions for some operations. According to one study, a single tonsillectomy operation in a UK hospital can result in more than 100 separate pieces of plastic waste. While some surgeons have argued that single-use plastic is overused in hospitals, right now many plastic medical items are essential, and lives would be lost without them.
Some everyday plastic items are also vital for protecting health. Condoms and diaphragms are on the World Health Organization's list of essential medicines, and face masks – including plastic-based surgical masks and respirators, as well as reusable cloth masks – have helped slow the spread of the Covid-19 virus. "A mask that you have for Covid is related to our safety and the safety of others," says George. "The impact of taking that away could be loss of life, if you took it away on a big scale."
In hospitals, the loss of plastic would be devastating (Credit: Kseniia Zatevakhina/ Alamy)
Our food system would also quickly unravel. We use packaging to protect food from damage in transit and preserve it long enough to reach supermarket shelves, but also for communication and marketing. "I cannot imagine how [plastic] would be replaced completely in our system," says Eleni Iacovidou, a lecturer in environmental management at Brunel University London.
It's not just consumers that would need to change their habits – supermarket supply chains are optimised for selling packaged produce, and would need overhauling. In the meantime, highly perishable goods with long journeys between farm and supermarket, such as asparagus, green beans, and berries, might end up left in fields, unpicked.
If we could solve those supply chain issues, fruit and vegetables could be sold loose, but we might need to shop more frequently. Research by UK waste reduction charity WRAP found that plastic packaging extended the shelf life of broccoli by a week when kept in the fridge, and bananas 1.8 days at room temperature – though for apples, cucumber, and potatoes, the plastic made no difference. In fact, the research found that food waste could even be reduced by selling fruit and veg loose, as it allowed people to buy only what they needed.
Even tins of tomatoes and beans would be out – they have an inner plastic coating to protect the food – so we'd have to buy dried pulses in paper bags and cook them at home instead. "People have relied too much on getting the thing they need in the most convenient and easy way," says Iacovidou. "I think we need to get a little bit uncomfortable."
Swapping out plastic packaging would have knock-on environmental effects. While glass has some advantages over plastic, such as being endlessly recyclable, a one litre glass bottle can weigh as much as 800g compared to a 40g plastic one. This results in glass bottles having a higher overall environmental impact compared to plastic containers for milk, fruit juice, and fizzy drinks, for example. When those heavier bottles and jars need to be transported over long distances, carbon emissions grow even more. And if the vehicles they're transported in don't contain plastic, they themselves will be heavier, which means even more emissions.
In some ways, though, changing food packaging would be the easy part. You might buy milk in a glass bottle, but plastic tubing is used in the dairy industry to get that milk from cow to bottle. Even if you buy vegetables loose, sheets of plastic mulch may have helped the farmer who grew them save water and keep away weeds. Without plastic, industrial agriculture as we know it would be impossible.
Instead, we'd need shorter food chains – think farm shops and community-supported agriculture. But with over half of the global population now living in cities, this would require huge changes in where and how we grow food. It wouldn't be an impossible task, says Iacovidou, but "we have to devote the time to do it, and we have to also cut the amount of things that we eat".
If we ditch synthetic clothing materials, cotton production would have to be scaled up significantly (Credit: Getty Images)
Living without plastic would also require a shift in how we dress. In 2018, 62% of the textile fibres produced worldwide were synthetic, made from petrochemicals. While cotton and other natural fibres like hemp would be good substitutes for some of our clothing, scaling up production to match current demand would come with a cost. Cotton already grows on 2.5% of arable land worldwide, but the crop accounts for 16% of insecticide use, risking the health of farmers and contaminating water supplies. Without plastic, we'd need to ditch fast fashion in favour of more durable items we can wear again and again.
We'd also quickly run out of shoes. Before widespread synthetic plastics came along, shoes were often made out of leather. But today there are many more people on Earth, and we get through many more pairs each: 20.5 billion pairs of footwear were manufactured in 2020. "We couldn't go to leather shoes for every person on the planet… that's just not feasible," says George.
There would be upsides to a world without plastic, though: we'd escape the harmful effects it has on our health.
Turning oil and gas into plastic releases toxic gases that pollute the air and impact local communities. What's more, chemicals added during the production of plastics can disrupt the endocrine system, which produces hormones that regulate our growth and development. Two of the most well-studied of these endocrine disrupting chemicals (EDCs) are phthalates, used to soften plastic but also found in many cosmetics, and bisphenol A (BPA), used to harden plastic and commonly used in the lining of tins.
"While these phthalates or BPA are important for the structure of the plastic, they are not chemically bound to it," says Shanna Swan, professor of environmental medicine and public health at the Icahn School of Medicine at Mount Sinai in New York. That means when these chemicals are used in food packaging, they can leach into the food itself – and end up in our bodies.
Some phthalates can lower testosterone production, reducing sperm counts and increasing fertility problems in men. BPA, on the other hand, mimics oestrogen and has been linked with an increased risk of reproductive problems in women. But the effects extend beyond fertility. "The breadth of the potentially disruptive influences of EDCs is striking," writes Swan in her book, Count Down. "They have been linked to numerous adverse health effects in almost all biological systems, not just the reproductive system but also the immunological, neurological, metabolic, and cardiovascular systems."
Exposure to EDCs during critical periods of foetal growth can have long-lasting effects. "If the mother is pregnant, and she is exposed to plastics or other chemicals that alter the development of her foetus, those changes are lifelong, irreversible changes," says Swan. This means that, while going cold turkey on plastics would reduce our exposure, their effects would still be felt for at least the next two generations. "Your grandmother's exposure is relevant to your reproductive health and your health in general," says Swan.
Plastics have been found in Antarctic sea ice and in the guts of animals living in the deep ocean (Credit: Getty Images)
At some point, we'd want to address the plastic that's already in the oceans. Could we ever clean it all up? "You have some materials that are on the seafloor and they're not going to go anywhere, they're just part of the ecosystem," says Chelsea Rochman, assistant professor in the department of ecology and evolutionary biology at the University of Toronto. But with the floating plastics, she says, we have a fighting chance.
Researchers now think that most plastics floating in the ocean will eventually get washed up or buried along our shorelines. At the moment some of those shoreline plastics are removed with trash-traps and old fashioned beach cleans. Keeping that removal up would make a difference to marine wildlife. "You would have fewer animals washing up on the beach with plastics in their bellies, and less entanglement," says Rochman. "A lot of what's being ingested by animals is not the stuff that's in the deep sea, it's the coastal stuff."
Taking out bigger pieces of plastic waste would also stop them breaking up into microplastics. Most of the microplastics found away from coastlines are from the 1990s or earlier, suggesting that bigger pieces take decades to break down. That means if we simply stopped adding new plastic pollution to the oceans tomorrow, microplastics would continue to increase over the next decades – but by removing the existing debris as well, we could stop that surge. "Maybe we reach a time where every animal we pull out of the water doesn't have microplastics in it," says Rochman.
Maybe we reach a time where every animal we pull out of the water doesn't have microplastics in it – Chelsea Rochman
In a plastic-free world, making new kinds of plastic out of plants might start to look tempting.
Bio-based plastics that have many of the same qualities as petrochemical plastics are already in use. Corn starch-based polylactic acid (PLA), for example, is used to make straws are almost indistinguishable from their fossil fuel plastic counterparts – unlike paper straws that can end up soggy before you finish your drink. Bio-based plastics can be made from the edible parts of plants like sugar or corn, or from plant material that isn't fit for consumption, like bagasse, the pulp left over after crushing sugarcane. Some, but not all, bio-based plastics are biodegradable or compostable. But most of those plastics still need careful processing, often in industrial composting facilities, to ensure they don't persist in the environment – we can't just throw them into the sea and hope for the best.
Even if we did create the infrastructure to compost them, bio-based plastics might not be better for the environment – at least not right away. "I think initially we'd see all impacts increase," says Stuart Walker, a research fellow at the University of Exeter and author of a recent review looking at environmental impacts of bio-based and fossil fuel plastics.
Supermarket supply chains are optimised for selling packaged produce and would need overhauling if we stopped using plastic (Credit: Getty Images)
Clearing land for crops would impact ecosystems and biodiversity. Fertilisers and pesticides come with carbon emissions attached and can pollute local rivers and lakes. One study found that replacing fossil fuel plastics with bio-based alternatives could require between 300 and 1650 billion cubic metres of water (300-1650 trillion litres) each year, which is between 3 and 18% of the global average water footprint. Food crops could end up being used to produce plastic instead, risking food security. Once they have been grown, crops need more refining to reach the bio-based equivalent of crude oil, which requires energy, resulting in carbon emissions.
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But trying to compare the environmental impacts of bio-plastics with conventional ones is tricky, not least because fossil fuel-based plastics have a head start. "We've been making these things for so long at such scale that we're really good at it," says Walker. "In time it would shift and we'd see that with bioplastics, the emissions would reduce." As countries around the world decarbonise their electricity supplies, the carbon emissions from producing bio-based plastics would decrease further.
However, making plastic from plants wouldn't necessarily solve health problems stemming from the material. While research on the topic is scarce, it's likely that similar additives to those used in conventional plastics would also be used in bio-based alternatives, Iacovidou says. This is because the properties the materials need are the same. "The fate of the additives is what concerns me the most," she says. If bio-based plastics are mixed with food waste and composted, whatever is in the plastic enters our food system.
It's clear that replacing one material with another won't solve all our plastic problems.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
There's already a push to figure out which plastics are unnecessary, avoidable, and problematic, with several countries, including the US, UK, Australia, New Zealand and the Pacific Islands region, aiming to phase these out. To go even further than that, we could decide to only use plastics that we really, truly need. In a recent book chapter, George describes a framework to help us figure out which plastics are vital. By considering whether the item fulfils an essential need – such as food, shelter, or medicine – and also whether reducing the amount of material, or replacing the plastic with something else, would affect its use, we can start to see which plastics we can and cannot live without.
But these essential plastics are context-specific and not set in stone. In some places, the only safe drinking water comes in plastic, for example. "That means we need to develop drinking water infrastructure there so that we don't have to rely on packaged water, but right now that [plastic] is necessary," says Jenna Jambeck, professor of environmental engineering at the University of Georgia.
Thinking through the whole life cycle of any new materials, including what we do with them when they no longer serve their purpose, would be essential. "We’ve kind of forgotten that recycling isn't the gold standard of what we can do with stuff when we’re finished with it," says Walker.
Along with colleagues at the University of Sheffield, he investigated the environmental impacts of disposable and reusable takeaway containers. They found that a durable plastic container would only need to be used between two and three times to be better, in terms of climate impact, than a single-use polypropylene one, even taking into account washing. Stainless steel containers reached the same break-even point after 13 uses – takeaways, thankfully, wouldn't need to be a thing of the past in a plastic-free world.
The biggest shift we'd face, then, would be re-evaluating our throwaway culture. We'd need to change not just how we consume items – from clothes and food to washing machines and phones – but how we produce them too. "We're too quick to buy something cheap and disposable, where we ought to be making things so they are compatible, and there's more standardisation, so things can be swapped out and mended," says George.
Without plastic, we might even have to change the way we talk about ourselves. "Consumer is inherently a single-use term," says Walker. In a world where packaging is reused and repurposed, not thrown out, we might become citizens instead.
Perhaps we'd also discover that, for all the genuine good plastic has done, not all of the lifestyle changes it has enabled have been positive. If it's plastic packaging that allows us to grab lunch to eat on the go, and plastic-heavy devices that mean we are always contactable, without it our schedules might need to be a little less frantic. "If that was all taken away, life would slow down," says Jambeck. "Would that be such a bad thing?"
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France24 - Monde
Tourisme en Europe : les hôtels et restaurants manquent de personnel pour la saison d'été
Publié le : 10/06/2022 - 08:47
Christophe DANSETTE
Céline SCHMITT
Les grosses destinations touristiques que sont la France, la Grèce, l'Italie ou l'Espagne connaissent des difficultés de recrutement de saisonniers pour l'été. Beaucoup de professionnels n'ont pas anticipé la rapidité du retour des touristes après la crise du Covid-19. Le phénomène est particulièrement vrai en Espagne, où plus de 50 000 postes sont à pourvoir dans secteur. Un paradoxe alors que le pays compte encore, malgré une baisse spectaculaire dernièrement, près de 3 millions de chômeurs.
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Valeurs Actuelles
Mayotte : des affrontements entre bandes rivales sèment la terreur sur l’île
La situation se dégrade à Mayotte. Des bandes rivales s’affrontent depuis lundi 6 juin à la suite du meurtre par arme blanche d’un jeune homme, la veille. La mort d’un jeune de la ville de Koungou a donné lieu à des représailles en cascade qui paralysent une partie de l’île. L’intervention des forces de l’ordre a permis de « libérer de nombreux axes régulièrement entravés par des barricades enflammées », rapporte 20 minutes. Ces opérations ont causé des blessures à « quatre gendarmes départementaux ainsi que trois gendarmes mobiles par des jets de projectiles et des coups », ont indiqué les ministères de l’Intérieur et des Outre-mer dans un communiqué commun.
Deux magistrates ont porté plainte vendredi 10 juin après avoir été agressées la veille par un groupe de personnes armées de machettes. Les suspects ont attaqué leurs véhicules alors qu’elles quittaient le tribunal pour regagner leurs domiciles.
Face à la hausse de la délinquance sur l’île, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre des Outre-mer Yaël Braun-Pivet, ont annoncé, vendredi 10 juin, dans un communiqué, le déploiement « sur place et en urgence d’un escadron de gendarme mobile supplémentaire ».
Un nouveau meurtre
Un nouvel homme de 22 ans est décédé après avoir été agressé par une bande rivale dans la nuit de vendredi 10 juin à samedi 11 juin. Les accès au village dont est originaire la victime ont été barrés à la circulation par une dizaine de pneus en feu.
Selon le député LR Mansour Kamardin qui brigue un nouveau mandat sur l’île, « l’augmentation notable de 40 % des forces de l’ordre que nous avons obtenue ces dernières années ne permet pas de maîtriser une situation qui empire ».
Opex 360
Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
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« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
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« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
France24 - Monde
Visite du roi de Belgique en RDC : il appelle les jeunes congolais à " regarder vers le futur "
Publié le : 10/06/2022 - 22:23
Fatimata WANE
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La visite du roi des Belges en République Démocratique du Congo se poursuit. Il est à Lubumbashi. Ce mercredi, il a exprimé ses plus profonds regrets pour « les blessures, les exactions et les humiliations » endurées par les congolais durant la période coloniale notamment sous le règne de ses ancêtres Léopold II et le roi Baudoin.
Après des années de travail acharné pour un maigre salaire dans des hôpitaux zimbabwéens, les infirmières ne rêvent que d'exil. Elles émigrent en masse en Grande-Bretagne où elles gagnent en moyenne dix fois plus d'argent que dans leur pays d’origine. Un cercle vicieux, qui ne fait qu'aggraver une situation déjà alarmante.
Il est né à Dakar au Sénégal où très jeune, déjà, il s'intéressait au dessin et à la création mais il devient sculpteur à Paris. Diplômé avec les félicitations du jury en 2001 de l’école des Beaux-arts, son travail est traversé par les questions d'identité, d'exil et de violence. Le sculpteur Diadji Diop était notre invité.
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L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard
par Laurent Lagneau · 6 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.
Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.
Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.
Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.
Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.
En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.
« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.
Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.
Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.
L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard
par Laurent Lagneau · 6 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.
Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.
Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.
Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.
Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.
En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.
« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.
Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.
Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.
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Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.
Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.
Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.
Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.
En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.
« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.
Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.
Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.
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Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.
Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.
Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.
Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.
En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.
« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.
Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.
Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.
Valeurs Actuelles
Italie : sous la pression d’une ONG, le gouvernement autorise le débarquement de 440 migrants
Le gouvernement italien a cédé sous la pression. Le navire humanitaire Mare Jonio, appartenant à l’ONG italienne Mediterranea, a annoncé au ministère de l’Intérieur qu’il « entrerait dans le premier port accessible » sans autorisation en cas d’absence de réponse dans les 10 heures de sa demande de débarquer, relaie Le Parisien. Plus de 440 migrants ont donc débarqué en Sicile via deux navires humanitaires ayant été autorisés à accoster. Les navires transportaient des migrants sauvés en Méditerranée lors d’une opération menée près de la Libye et de Malte.
Dans le même temps, une autre ONG humanitaire, l’allemande Sea Watch, s’est engouffrée dans la brèche et s’est vue également accorder une autorisation de débarquer avec 352 personnes à bord du navire. « Après des jours épuisants, enfin un port de sécurité pour le #SeaWatch3″, a écrit l’ONG sur Twitter, avec à son bord près de 120 mineurs non-accompagnés.
La Méditerranée, première porte d’entrée des migrants en Europe
En 2021, près de 200 000 migrants ont pénétré illégalement sur le sol de l’Union européenne, a indiqué en janvier 2022, Frontex, l’agence communautaire de gardes-frontières. Un chiffre en hausse sur les quatre dernières années. L’augmentation du nombre de clandestins est particulièrement marquée si l’on prend 2020 comme référence, avec une évolution de + 57 %. La Méditerranée reste la principale voie d’arrivée, avec près d’un tiers des clandestins qui sont passés par cette route. Selon Frontex, les migrants illégaux sont principalement syriens, tunisiens, marocains, algériens puis afghans.
France24 - Monde
Sénégal : tensions entre le gouvernement et l'opposition à l’approche des élections législatives
Publié le : 10/06/2022 - 21:51
FRANCE 24
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Les partisans de Yewwi Askan Wi, la coalition de l’opposition au Sénégal, a manifesté, mercredi, contre la décision du Conseil constitutionnel de rejeter la liste sur laquelle figurent Ousmane Sonko, le principal opposant au gouvernement de Macky Sall et d’autres personnalités, pour les élections législatives prévues le 31 juillet.
À l’approche des élections législatives qui auront lieu le 31 juillet prochain, les tensions s'accumulent entre les deux camps : d’un côté, l'actuel président du Sénégal et de l’Union Africaine, Macky Sall, et de l’autre, le leader de l’opposition, Ousmane Sonko.
Les élections législatives visent à renouveler, pour cinq ans, les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle.
Alors que le préfet de Dakar avait initialement interdit l’organisation d’une manifestation le 3 juin, ce dernier est revenu sur sa décision permettant à des milliers de Sénégalais de descendre dans les rues mercredi 8 juin. Peu avant, ce dernier avait rejeté la liste nationale de l'opposition pour les prochaines législatives et plus généralement contre le pouvoir.
Une manifestation finalement autorisée
La manifestation s’est déroulé de 15 h à 19 h sur la place de l’Obélisque, proche du centre de la capitale, Dakar, où une foule dense, drapée dans les couleurs nationales vert, or et rouge s’est regroupée. "Cette manifestation est un avertissement à Macky Sall. Notre seul ennemi est Macky Sall", a déclaré Ousmane Sonko, député à l’Assemblé national et maire de la ville de Ziguinchor, devant des milliers de Sénégalais venus lui manifester leur soutien.
"Il y a trop de malversations politiques. Le peuple souffre. Nous voulons que le Sénégal se développe", s’est, de son côté, confié un manifestant. "Comment un pays peut-il se développer sans l’éducation, sans la santé ou l’alimentation ? On en a marre du président", a déclaré un second manifestant au micro de France 24.
Ces derniers, en colère, se révoltent contre les obstacles qui se dressent contre l’opposition pour participer aux législatives, la situation politique et la hausse des prix qui sévit dans le pays.
Les raisons du refus
De son côté, le gouvernement réfute les accusations qui sont porté à son encontre et explique les raisons qui ont poussé le Conseil constitutionnel à refuser ces listes.
Le Conseil constitutionnel a confirmé la semaine passée le rejet de la liste nationale de Yewwi Askan Wi, coalition menée par le parti de Ousmane Sonko. Cette décision revient à écarter des élections Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d'autre figures de l'opposition.
Il s'agit de la liste des titulaires de Yewwi Askan Wi, et non celle des suppléants, qui reste valide. Il a aussi invalidé la liste des suppléants de la majorité présidentielle, mais non pas celle des titulaires.
Selon, Alioune Ndoye, le ministre des Pêches et de l’Économie maritime, les opposants "n’ont pas respecté des règles mineures telles que celles qui touchent à la parité et au parrainage". En effet, il reproche à l’opposition d’avoir commis une erreur en choisissant une personne inéligible pour les représenter. "Une personne ne peut être présente dans deux listes (titulaire et suppléant) selon la loi", a-t-il déclaré sur l’antenne de France 24 le mardi 7 juin.
Le président sénégalais s’est également prononcé sur ce sujet en déclarant dans un entretien à France 24 et RFI, diffusé le 9 juin, "qu’une liste qui ne respecte pas ce que dit la loi, est éliminée". "Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois", avant de conclure, "pourquoi lorsqu’il s’agit de l’opposition, qu’il y a une décision défavorable, on va appeler à la fin du monde."
En mars 2021, les tensions entre le gouvernement et l’opposition ont connu un épisode particulièrement violent avec l’arrestation d’Ousmane Sonko, accusé par la justice de viols présumés et placé en garde à vue. Son arrestation a donné lieu à des émeutes durant presqu’une semaine, provoquant quatorze morts. Inculpé par la justice le 8 mars 2021, il a été relâché sous contrôle judiciaire et l’est encore aujourd’hui.
A lire sur France 24 >>> Ousmane Sonko, principal opposant sénégalais, arrêté après des incidents à Dakar
La manifestation avait valeur de test sur la capacité de l’opposition à mobiliser ses troupes. D’après l’AFP, pour beaucoup d’observateurs de la vie politique sénégalaise, les législatives du 31 juillet représente un enjeu important à deux ans de l'élection présidentielle de 2024 : l'issue du scrutin pourrait influencer la décision du président Macky Sall d’entreprendre ou non la conquête d’un troisième mandat.
Avec AFP
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Sénégal : le président reconnaît "l'obsolescence" du système de santé
L'Entretien de France 24
Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"
Valeurs Actuelles
SOS Méditerranée a secouru 700 migrants en mer en un week-end
Environ 700 migrants secourus en six opérations. Le week-end a été mouvementé pour SOS Méditerranée. Samedi 31 juillet, l’association a d’abord recueilli 196 personnes qui se trouvaient sur un bateau de fortune. Deux femmes enceintes étaient aussi à bord. Une opération jugée « périlleuse » par SOS Méditerranée, relate Le Parisien dimanche 1er août. Le lendemain, une centaine de migrants ont aussi été secourus au large de Malte grâce au bateau de l’ONG, l’Ocean Viking. « Le plus jeune rescapé de cette opération n’a que 3 mois », a déploré SOS Méditerranée sur son compte Twitter informant que « le cas de détresse a été repéré par Sea-Watch », l’association allemande.
Ces étrangers devront débarquer dans un port européen
Quelques heures avant, les bateaux de Sea-Watch, de l’ONG allemande ResQship et celui de SOS Méditerranée se sont mobilisés pour sauver, cette fois, quelque 400 migrants situés au milieu de la mer Méditerranée. Les associations ne savent pas encore où elles seront autorisées à débarquer cette foule de personnes dans un port européen, relate Le Parisien.
D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les arrivées de migrants en Méditerranée seraient en nette hausse depuis le début de l’année 2021. Plus de 1 000 migrants auraient déjà perdu la vie en tentant de rejoindre l’Europe via une embarcation de fortune, relaie Le Parisien. SOS Méditerranée a affirmé avoir sauvé plus de 34 000 migrants depuis février 2016.
France24 - Monde
Plusieurs gendarmes tués lors d'une attaque dans le nord du Burkina Faso
Publié le : 10/06/2022 - 20:00
FRANCE 24
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Bangaly Touré
Plusieurs gendarmes sont morts, jeudi, lors d’une attaque de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne, a indiqué vendredi l'armée. "Plusieurs terroristes" ont également perdu la vie, selon l'état-major.
Onze gendarmes ont été tués dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne, lorsqu'un poste de gendarmerie a été prise pour cible par des hommes armés, jeudi 6 juin, a rapporté un communiqué de l’armée vendredi.
"La Brigade Territoriale de Gendarmerie de Seytenga (région du Sahel) a été la cible d'une attaque terroriste dans la soirée du jeudi 9 juin. Malheureusement, onze gendarmes ont consenti le sacrifice suprême", indique l'état-major dans un communiqué, ajoutant que "plusieurs terroristes" avaient été tués.
Plus tôt vendredi, une source sécuritaire avait indiqué à l'AFP que quatre gendarmes ont également été blessés. Deux autres attaques avaient eu lieu jeudi au Burkina Faso.
À Barani, dans la région de la Boucle du Mohoun, dans le nord-est, quatre gendarmes ont été tués par une attaque contre leur détachement. Et à Karma, près de Ouahigouya, dans le nord, un soldat burkinabè et un civil ont été tués dans une attaque contre une mine d'or, par des hommes armés non identifiés.
Une quarantaine de jihadistes ont été tués, de l'armement et d'importants matériels récupérés par l'armée à la suite de ces attaques, selon l'état major.
Recrudescence d'attaques jihadistes
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est, est le théâtre d'attaques jihadistes récurrentes depuis 2015, perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.
Face à l'insécurité, le producteur d'or russe Nordgold avait annoncé en avril l'arrêt des activités de la mine d'or de Taparko, principale mine privée du Burkina, située dans le nord. Jeudi, Nere Mining, l'exploitant burkinabè de la mine d'or attaquée, a également suspendu leurs activités.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'inefficacité face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".
Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, Paul-Henri Sandaogo Damiba fait face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait depuis mi-mars plus de 200 morts, civils et militaires.
Avec AFP
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Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi
Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence
Burkina Faso : plus de 50 morts dans une attaque dans une région de l'Est
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Biden estime que Zelensky n’a pas écouté ses avertissements
La Commission européenne finalisera son avis « la semaine prochaine » sur la possible candidature de l’Ukraine
La Commission européenne finalisera son avis « la semaine prochaine » concernant la volonté de l’Ukraine de se porter candidate à l’adhésion à l’UE, a annoncé ce samedi sa présidente, Ursula von der Leyen, relaie BFMTV. « Nous voulons soutenir l’Ukraine dans son parcours européen », a-t-elle assuré.
Ursula von der Leyen de retour à Kiev
La présidente de la Commission européenne est de retour à Kiev, où elle a prévu d’évoquer la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne. Une réponse aux demandes répétées de Kiev, qui réclame un engagement juridique concret de la part de l’Union. Selon Le Parisien, Volodymyr Zelensky souhaiterait obtenir le statut officiel de candidat d’ici la fin juin, et a exhorté les 27 à ne pas laisser son pays dans une « zone grise ». Plusieurs pays européens, comme la France ou l’Allemagne, sont cependant encore hésitants.
La France propose son aide pour débloquer le port d’Odessa
Selon un conseiller d’Emmanuel Macron, la France est disposée à aider à la mise en place d’une opération « qui permettrait d’accéder au port d’Odessa en toute sécurité, c’est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée ». Le déblocage du port permettrait aux récoltes ukrainiennes de quitter à nouveau le pays, alors que la guerre fait poindre le risque d’une crise alimentaire d’envergure.
Biden déclare que Zelensky « ne voulait pas entendre » ses avertissements
Vendredi 10 juin, Joe Biden a estimé que Volodymyr Zelensky « ne voulait pas entendre » les mises en garde américaines avant l’invasion de son pays par la Russie. Dès la fin de l’année 2021, les Etats-Unis s’étaient inquiété d’une possible attaque russe. Mais une large partie du monde occidental et Zelensky lui-même avaient, jusqu’au bout, considéré de tels propos comme trop alarmiste.
« Beaucoup de gens pensaient que j’exagérais » en évoquant une attaque russe contre l’Ukraine avant qu’elle ne débute, a déclaré le président américain lors d’une réception à Los Angeles, destinée à lever des fonds pour le parti démocrate. « Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. (Le président russe Vladimir Poutine) allait traverser la frontière. Il n’y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l’entendre » , a-t-il ajouté devant des journalistes.
France24 - Monde
Navigation : un dessous des cartes de plus en plus stratégique
Publié le : 10/06/2022 - 20:07
Guillaume GRALLET
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Cartographie, dis-moi ce que tu montres et je te dirai qui tu es. À mesure que l'on cartographie le monde entier, des océans à nos déserts, on peut effectuer un formidable voyage dans le temps, comme décider, lorsque c'est trop sensible, de ne montrer qu'une partie de la réalité. Décryptage
Le géant Apple vient d'annoncer la mise à disposition d'un rendu 3D pour certaines villes dans le monde comme Las Vegas, quand Google donne la possibilité, avec Street View, d'apercevoir depuis son écran, certains endroits marqués par l'Histoire, comme les combles de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. Ces dernières ont notamment servi de cachettes à plusieurs pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'initiative OpenStreetMap, elle, compte sur la mobilisation citoyenne pour prendre en photo les coins les plus inaccessibles, au Cameroun, au Ghana ou encore au Sénégal. Dans notre vidéo, chaque crépitement signifie l'ajout d'une photo sur le site participatif. Cette avalanche d'informations, au cœur de la bataille entre les géants de la technologie, est inédite. Elle ne signifie pas pour autant que l'on obtienne une seule et même vision de la réalité dans le monde entier.
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Valeurs Actuelles
Travailleurs détachés : une entreprise espagnole condamnée pour avoir dépêché des milliers de travailleurs étrangers en France
Plus de 26 000 ouvriers, originaires d’Amérique du Sud, d’Équateur notamment, ont été envoyés entre 2012 et 2015 dans des exploitations agricoles françaises, dans le Gard, les Bouches-du-Rhône ou la Drôme. L’entreprise responsable de ce flux important de travailleurs se nomme Terra Fecundis. La société espagnole est spécialisée dans le travail temporaire, relaie CNews, le 10 juin.
Condamnée pour « dumping social »
Avec une rémunération à la clé correspondant au salaire minimum français, ces travailleurs détachés sont moins chers pour les agriculteurs français. Sauf que la société espagnole a payé les charges sociales en Espagne où elles sont jusqu’à 40 % moins élevées.
Reconnue coupable de « dumping social » le 8 juillet 2021, l’entreprise avait été condamnée par le tribunal de Marseille à 500 000 euros d’amende. Les trois dirigeants espagnols avaient également été condamné à quatre ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende.
Les travailleurs agricoles oubliés
Si les conditions de travail ont été largement dénoncées lors du premier procès, un second s’est tenu pour que le tribunal de Marseille se prononce sur les intérêts civils. Ainsi, l’entreprise a été condamnée à verser 80 394 029 millions d’euros à l’Urssaf en « réparation du préjudice financier ». En effet, l’entreprise n’a pas payé les cotisations et contributions sociales à cet organisme chargé de les collecter auprès des entreprises françaises.
L’ avocat du syndicat CFDT, Maître Vincent Schneegans, partie civile dans cette affaire, a souligné une « décision très satisfaisante et en même temps frustrante, car les travailleurs agricoles qui n’osent pas agir par peur des représailles n’ont pas de réparation directe ».
France24 - Monde
Au Kenya, TikTok fait le jeu de la désinformation à l’approche de la présidentielle
Publié le : 10/06/2022 - 19:25
Sébastian SEIBT
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TikTok facilite la propagation de contenu haineux et de désinformation, au Kenya, à deux mois de l’élection présidentielle, selon un rapport de la Fondation Mozilla publié jeudi. C’est la première fois que le rôle du célèbre réseau social d’origine chinoise dans le débat politique en Afrique est analysé.
La vidéo ressemble à la bande-annonce du documentaire Netflix "Le parcours des tyrans". Mais très vite, le propos se détache des Adolf Hitler, Joseph Staline ou encore Saddam Hussein, pour se concentrer de plus en plus sur l’un des deux principaux candidats à l’élection présidentielle kényane, prévue en août : l’actuel vice-président William Ruto. Tout est fait pour suggérer qu’il a l’étoffe des pires dictateurs.
Cette vidéo est l’un des 133 exemples de désinformation retenus dans un rapport consacré à la propagande électorale sur TikTok, dans le contexte de la campagne présidentielle au Kenya, publié par la Fondation Mozilla, jeudi 9 juin.
Plus de quatre millions de vues pour 133 vidéos
William Ruto n’est pas l’unique victime de ces attaques sur le réseau social, où les auteurs sont impossibles à identifier par manque de transparence sur l'origine des comptes. Le principal adversaire du vice-président, Raila Odinga, qui est soutenu par le président sortant Uhuru Kenyatta, en fait également les frais. Plusieurs vidéos le montrent aussi comme un semeur de chaos qui, s’il devenait président, s’en prendrait à ses opposants sans avoir peur de déclencher des bains de sang.
Toutes ces vidéos qui ont largement circulé sur le célèbre réseau social d’origine chinoise - ces 133 clips ont été vus plus de quatre millions de fois - ont un point commun. "Elles évoquent toutes le spectre des violences post-électorales au Kenya", résume Odanga Madung, l’auteur du rapport.
Le pays reste encore marqué par les affrontements qui ont suivi la très contestée élection présidentielle de 2007. Plus de 1 100 personnes avaient trouvé la mort à l’occasion de cette grave crise politique, et environ 300 000 Kényans avaient été déplacés.
Cet épisode sombre de l’histoire politique récente du pays a souvent servi de munition aux campagnes de désinformation qui se sont multipliées ces dernières années sur les réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou Twitter. En 2017, la tristement célèbre société Cambridge Analytica - au cœur d’un important scandale de fuite de données sur Facebook en 2018 - avait sévi au Kenya pour dénigrer l’adversaire d’Uhuru Kenyatta à la présidentielle de l’époque (qui n’était autre que son allié actuel Raila Odinga…).
Mais TikTok avait jusqu’à présent été épargné par les critiques formulées à l'encontre des grandes plateformes face à la propagation des "Fake News" au Kenya et, plus généralement, en Afrique. Ce relativement nouveau réseau social - il a été créé en 2016 - a longtemps bénéficié d’une image de service utilisé quasi-exclusivement pour diffuser des vidéos musicales et de danse, alors "qu’en réalité il joue un rôle de plus en plus important dans le débat politique", peut-on lire dans le rapport de la Fondation Mozilla.
Les jeunes dans le viseur de la désinformation
Surtout, "c’est le réseau social qui a eu la plus importante progression depuis 2017 pour devenir l’un des plus utilisés au Kenya", souligne Odanga Madung. Avec désormais près de 10 % de la population qui s’y connecte quotidiennement, il serait incongru de l’ignorer pour qui cherche à comprendre l’impact de la désinformation sur l’opinion publique.
>> Éthiopie : Facebook se prend encore les pieds dans les violences ethniques
TikTok présente un autre avantage pour tout apprenti désinformateur : "Contrairement à Twitter ou Facebook, il n’est pas nécessaire de disposer de beaucoup d’abonnés à son compte pour réussir à produire du contenu viral", note Odanga Madung. Une utilisation maligne des bons hashtags, qui vont plaire à l’algorithme TikTok - tels que #siasa et #siasazakenya (qui se traduit par politique et politique kényane) - a ainsi permis à seulement 33 comptes de diffuser des contenus violents et de propagande à plusieurs millions de Kényans.
Et pas à n’importe quel internaute. TikTok est principalement peuplé, au Kenya comme ailleurs dans le monde, de jeunes qui n’ont pas encore ou viennent d’avoir l’âge légal pour voter - 18 ans. C’est une population dont la maturité politique est encore en devenir et qui sont, par conséquent, "d’autant plus influençables par la propagande sur leur réseau social favori", résume Odanga Madung.
À cet égard, le scrutin présidentiel du 9 août "est, pour beaucoup, la mère de toutes les élections", assure ce spécialiste de l’analyse des données et du paysage médiatique au Kenya. "Il n’y a jamais eu autant de jeunes électeurs, autant d’électeurs connectés et qui sont, en même temps, politiquement désabusés", ajoute-t-il.
C’est pourquoi les rappels répétés dans ces vidéos aux violences passées et les tentatives de dépeindre l’un ou l’autre des candidats en monstre prêt à mettre le pays à feu et à sang sont des messages parfaitement adaptés à l’audience visée. Ces vidéos visent à créer un climat de peur afin de faire passer le message auprès des plus désabusés que c’est leur sécurité, voire leur vie, qui est en jeu.
"TikTok a échoué son premier grand test en Afrique"
Plusieurs de ces vidéos ont été supprimées par TikTok après la publication du rapport. Mais il était déjà trop tard, elles avaient touché un vaste public. "On aurait pu espérer que TikTok aurait tiré les leçons des échecs de Facebook dans sa politique de modération des contenus en Afrique. Il n’en est rien : le réseau social chinois a fait les mêmes erreurs", regrette Odanga Madung.
Pour lui, cette "élection était le premier grand test pour le réseau social sur le continent africain et il a échoué dans les grandes largeurs". La modération n’a pas été au rendez-vous, et le nombre de vidéos contraires aux règles du réseau social qui ont été identifiées prouve que "les promesses au sujet des procédures de vérification du contenu n’ont pas été suivies d’effet", regrette l’auteur du rapport.
TikTok dispose bien de modérateurs en Afrique, mais l’un d’eux - une femme interrogée pour le rapport de Mozilla - a expliqué que les conditions de travail rendaient la tâche insurmontable. Ces modérateurs doivent, par exemple, vérifier un nombre de vidéos par jour - jusqu'à 1 000 - ce qui fait que parfois "on est obligé de les regarder en accéléré pour remplir nos objectifs", explique-t-elle.
"TikTok néglige ses responsabilités au Kenya et probablement sur le continent", résume Odanga Madung. Ce laissez-faire à l’égard du contenu haineux sur une plateforme de plus en plus influente n’est pas sans risque réel. Le rôle de Facebook a souvent été cité comme un facteur aggravant dans les violences ethniques en Birmanie ou en Éthiopie.
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HAINE EN LIGNE
Éthiopie : Facebook se prend encore les pieds dans les violences ethniques
L'ancien président du Kenya Daniel arap Moi est mort
Au Kenya, Antony Blinken appelle à la vigilance contre les menaces visant la démocratie
BBC
ET bears an unmistakably large footprint over the subsequent film landscape, spawning a reinvention of youth cinema as being led by youth themselves
Much of Steven Spielberg's filmography is associated with youth. Early on in his career, his own youth was a talking point: his debut feature film Duel (1971), originally shown on US TV when he was just 24, saw him hailed as a new wunderkind. Since then, much of his work has been aimed at youth culture, from the Boys' Own adventure heroics of the Indiana Jones franchise to Hook (1991), his revisionist take on Peter Pan, the boy who never grows up. The adventure-land screams of the Jurassic Park films also belong in this vein of work in his cinema – as do later works like The BFG (2016) and Tintin (2011). Even Empire of the Sun (1987), a more plainly dramatic film, views the horrors of World War Two through the eyes of a child. But before all these came ET the Extra-Terrestrial, which was released in US cinemas 40 years ago this week. It was his first film to examine childhood directly, and its influence is still felt today in a film culture that tilts evermore towards youth in its focus.
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In fact, ET the Extra-Terrestrial premiered at Cannes Film Festival a couple of weeks earlier, on 26 May 1982, having been selected to close the 35th edition of the prestigious event: Spielberg was not – is not – an arthouse director, and so a premiere there was far from a given. Yet the movie met with rapturous acclaim from the get-go, causing an enormous standing ovation (back in the day when they were not granted so easily) that entered straight into the film's legend. The buzz swiftly translated into enormous box office receipts, as the film racked up nearly $360 million from its original US release; to this day, it has earned almost $800 million worldwide (a figure that incorporates the film's many re-releases, including a controversial re-release in 2002 when Spielberg had the film’s guns digitally changed into walkie-talkies). ET ended the 1980s as the US's highest-grossing film of the decade. In 1982 itself, it came in at number one for the year at the US box office ahead of, at number 12, John Huston's Annie, a film adaptation of the 1977 Broadway musical, which was also released in May, and also centred on a spunky but melancholy child – of which more later.
ET's story draws on Spielberg's own upbringing, and in particular his experiences as a child of divorce (Credit: Alamy)
Film directors had always looked to their childhoods for material, but in the cases of, say, Ingmar Bergman with Fanny and Alexander (1982), or Federico Fellini with Amarcord (1973), those films came much later in the creator’s work, functioning as a sort of wistful return to youth such as comes when considering one's life to the full. ET is not autobiographical in the way of those films (not least because it prominently features a small, adorable alien crashing to Earth) but it clearly draws prominently on Spielberg’s youth, as he has mentioned on several occasions, particularly in the way that the film – as written by the screenwriter Melissa Mathison from an idea by Spielberg himself – reconfigures Spielberg’s childhood. The main aspect of that upbringing that has crossed over into the film is the divorce of Spielberg's parents: in the film, protagonist Elliott (Henry Thomas) and his siblings, younger sister Gertie (Drew Barrymore) and older brother Michael (Robert MacNaughton), live with their single mother (Dee Wallace), and the absence of a father is keenly felt, especially in a painful dinner scene early on. Spielberg, the person, is sort of duplicated into the two boy characters of Elliott and Michael, being at once the lost child who yearns for friendship (which in the film's case takes the form of a bond with the alien), and also the protective older sibling (Spielberg had two younger sisters).
A child's-eye view
Spielberg, being in his mid-30s at the time of the film, was still relatively close to his subjects in age, which enables him to invest psychologically – that shows in the film's keen emotional impact, as well as in Spielberg's fresh cinematics, particularly the way his camera works at roughly children’s head height, investing physically in a child’s universe, and his no-nonsense, puckish attitude towards children's banter, games and worldview. A comparison with the film's contemporary Annie is informative, because that film has a much more top-down quality; it feels like the work of older people setting out to manufacture a children’s entertainment, with a cute story, a charming young actress, good songs, and the sense of everybody putting on a rollicking good show. All of this being the case, the film nevertheless has an artificial, slightly hokey feel to it nowadays, from its set decoration to the stiff performance of Albert Finney in the role of Daddy Warbucks. In this respect, Annie feels like the death rattle of young people's entertainment of yore, and ET like the birth of a young people’s entertainment of the future, that really understands its key audience. The film director Joe Stephenson, currently working on an adaptation of Doctor Jekyll and Mr Hyde starring Eddie Izzard, and who named his production company Be Good productions after a famous line in ET, concurs: "The film feels like the OG of almost a genre of filmmaking," he tells me. "I suspect that if you show a 6-year-old it today, they will feel just as spoken to, and just as moved."
Rewatching the film in 2022, it's certainly the case that the film has kept a fresh and original feel, even as it is clear to see its influence on the contemporary landscape. ET stands out most clearly for the wallop of its sentimental arc, which Spielberg brilliantly contrives from the heartfelt performances he obtains from his child actors, the unashamedly big and heartstring-tugging score by John Williams, as well as his facility for ramping up the tension so that the downbeats register all the more intensely. The film's lone aspect that has aged somewhat iffily is its somewhat dubious politics of gender and sexuality: the script's bizarre insistence that ET is male (to the extent that a scene of the alien "dragging up" is played for comedy), and a weird scene in which Spielberg, filming things from the alien's perspective, appears to suggest that the alien has a thing for the children's mother, play as old-fashioned curiosities in a film that is otherwise very straightforward.
Mostly, the film scores because, as well as daring to literally place itself at its protagonist's height, it doesn’t talk down to the child characters: these are children who rebel, who respond to their environment, who have agency in their own world, and whose pain is accorded as much importance as they give it themselves. Molly Haskell, author of Spielberg: A Life in Films, concurs: "I think ET has been hugely influential in prioritising (even consecrating) the child's point of view over that of that of grown-ups, whether authorities in uniform or distracted mothers", she tells BBC Culture via email. Returning to the comparison with Annie, it's clear that grown-ups are the agents in that film, and Annie herself is bounced back and forth between them: in ET, instead, Elliott and his siblings are the ones who carve out their own world, nursing the wounded alien, dressing it up, and returning it to its people by defying lawmakers.
ET arguably has more in common with an arthouse film like Céline Sciamma’s Petite Maman than today's blockbusters (Credit: Alamy)
Its influence resounds today, and not only in the film's most obvious descendants, such as Netflix series Stranger Things, with its self-conscious nostalgia for 1980s family filmmaking. It's not too much of a stretch to see its legacy in the way Pixar has cornered the market for children's entertainment, from Toy Story (where the toys can be seen as stand-ins of sorts for children) to Turning Red. However while Stephenson agrees that the film has been extremely influential, he thinks that few who have tried to make films "specifically in the ET mould have quite reached the harmony of ET".
Indeed, if Spielberg’s fantastical, child-focused storytelling feels influential in the world of film and TV, ET's more heartfelt elements and the time it accords to everyday life – as well as the way it doesn’t shirk pain and sorrow – feel strangely old-fashioned now and perhaps more aligned with arthouse cinema than with the frantic landscape of blockbusters. A likely cousin of ET, in this respect, is Céline Sciamma’s recent Petite Maman, which also has a supernatural dimension, and a resolutely child-centric, deeply emotional narrative. Here, as in ET, a lonely child, whose parents appear to be separating, encounters a fantastical playmate, a kindred spirit (in this case, by time-travelling to meet her own mother as a child); again, as in ET, the child is filmed sympathetically and with the sense that she is her own free agent, exerting an influence on the world around her. Another film clearly indebted to Spielberg, but which feels hampered by Spielberg’s trademark sentimentality, is Todd Haynes's Wonderstruck (2017), which also premiered in Cannes: also set in a world of children, and again attempting to conjure a sense of wonder from the adventures of children, the film features a somewhat sorrowful child of divorce in the main role. The clear suggestion of Spielberg is there in the script, but it sits slightly uncomfortably with the more eccentric and twisty directorial vision of Haynes.
If ET has an unmistakably large footprint over the subsequent film landscape, spawning a reinvention of youth cinema as being led by youth themselves, from The Goonies to The Hunger Games, it has also dated, in the sense that we are no longer used to the care of its writing, its sheer cinematic craft (visible, for instance, in Spielberg’s delicious nods to trademark shots of confrontation in traditional westerns, when the children are escaping the adults, filmed marching ominously down a road in a row). Does the film hold up? Haskell, somewhat cryptically, tells me: "I think it stands up for the most part, but also might be retitled The Long Goodbye." Perhaps in this sense, ET signalled the start of a new type of cinema, but also rang out a protracted cry of farewell to its own type of cinema, one which is governed foremost by emotions, and where action, fantasy and the otherworldly are only considered in terms of what they bring to bear on authentic human lives.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : l’Elysée envisage un déplacement de Macron à Kiev la semaine prochaine
Une participation de la France dans un opération en Ukraine ?
La France est prête à participer à une « opération » permettant de lever le blocus du port d’Odessa. La zone est en proie à d’intenses combats avec les forces armées russes. L’accès au port permetttrait d’exporter les les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin, relaie BFMTV. « Nous sommes à disposition des parties pour au fond que se mette en place une opération qui permettrait d’accéder au port d’Odessa en toute sécurité, c’est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée », a déclaré un conseiller présidentiel.
Emmanuel Macron en déplacement en Roumanie et en Modalvie
L’Élysée a annoncé le déplacement d’Emmanuel Macron mardi 14 juin en Roumanie avant de rejoindre la Moldavie le lendemain. Le président français pourrait également se rendre à Kiev dans les prochains jours. « Il se rendra en Ukraine le moment venu, en parfaite coordination avec le président Zelensky. Il y portera un message opérationnel », a indiqué l’Élysée.
L’Ukraine a épuisé tout son stock d’armes
Plus d’une centaine de jours après le début du conflit, l’Ukraine a épuisé l’intégralité de son stock d’armes et de munitions d’origine russe et soviétique. Désormais, Kiev dépend intégralement du matériel fourni par les Occidentaux. Au début de la guerre, les pays européens se sont refusés à fournir leur propre équipement de pointe : le matériel expédié en Ukraine était donc principalement, surtout pour les pays de l’Est, ce qu’il restait des armes héritées de l’ère soviétique.
Mais partout en Europe, ce stock historique est également épuisé. Au point que, selon un responsable militaire ukrainien, l’arsenal européen de fabrication russe « a disparu de la surface de la planète ».
L’ONU inquiète après la condamnation à mort de combattants étrangers
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme a déclaré, vendredi, qu’il était très préoccupé par la condamnation à mort par les séparatistes prorusses de combattants étrangers ayant servis aux cotés des Ukrainiens.
« Depuis 2015, nous avons observé que le soi-disant système judiciaire de ces républiques autoproclamées ne satisfont pas aux garanties essentielles d’un procès équitable (…). De tels procès contre des prisonniers de guerre constituent un crime de guerre », a déclaré une porte-parole, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève.
Emmanuel Macron envisage un déplacement à Kiev
Selon les informations du Parisien, l’Elysée serait en train de préparer un déplacement à Kiev pour la semaine prochaine. Emmanuel Macron a déjà prévu de passer deux jours en Roumanie, les mardi 14 et mercredi 15 juin, afin de rendre visite aux 500 soldats français qui y sont stationnés pour le compte de l’OTAN.
Dans la foulée, le président de la République pourrait faire un passager par l’Ukraine – pays frontalier de la Roumanie – et Kiev. « Rien n’est acté. Des projets sont à l’étude. Pendant la présidentielle, Emmanuel Macron avait indiqué qu’il consacrerait son premier déplacement, s’il était réélu, à une visite en Allemagne et une autre immersion dans les troupes françaises à l’étranger », se contente de dire l’Elysée pour l’heure.
Les renseignements britanniques craignent une épidémie à Marioupol
Selon les renseignements britanniques, le risque de développement d’une épidémie de choléra est important à Marioupol. « La Russie peine à fournir aux habitants des territoires occupés l’accès aux services publics les plus basiques. L’accès à l’eau potable est irrégulier, et des coupures majeures des services de téléphonie et d’Internet continuent. Il y a une pénurie critique de médicaments à Kherson, et Marioupol risque une épidémie majeure de choléra. Des cas isolés de la maladie ont été identifiés depuis mai », détaille le document.
Macron assure Zelensky de son soutien
Lors d’un entretien téléphonique qui s’est tenu jeudi, Emmanuel Macron a rappelé à Volodymyr Zelensky qu’il avait tout son soutien, alors que de fréquentes tensions apparaissent entre les deux chefs d’Etat. Le président ukrainien a notamment souvent accusé la France de se montrer trop bienveillante avec la Russie.
Kiev n’est pas actuellement menacée
Selon le ministre de l’Intérieur ukrainien, la ville de Kiev n’est pas menacée à l’heure actuelle. « Il n’y a aucun risque d’attaque sur Kiev à l’heure actuelle », a-t-il déclaré, soulignant qu’il « n’y a pas de concentration de soldats russes et bélarusses près de la frontière du Bélarus (à plus de 150 km au nord, ndlr) ».
France24 - World
Putin 'will probably never stop' denying existence of Ukraine: Austrian FM
Issued on: 10/06/2022 - 19:01
Catherine NICHOLSON
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Austria's Foreign Minister Alexander Schallenberg speaks to FRANCE 24 about the latest comments by the Russian president that his country needs to "take back" lands that were once claimed by Russia – saying that Vladimir Putin "will probably never stop" denying the existence of Ukraine.
After two Britons and a Moroccan were handed death sentences by a court in the self-proclaimed, Russian-backed People’s Republic of Donetsk in eastern Ukraine, Schallenberg condemned the ruling: "These are prisoners of war [...] an exchange of prisoners of war is what is needed. These kinds of show trials are exactly the contrary and are utterly unacceptable."
The Austrian foreign minister went on to underline the need for EU unity after a laborious period of negotiations before the bloc agreed on its latest package of sanctions: "We have to be aware that Moscow, Beijing and others are observing us. We are great in Europe at showing our divisions, and in this case unity is the key word and we have to show this unity faced with this aggression."
Schallenberg also defended Austria's continued diplomatic efforts with Russia and went on to admit that his country had been "naïve" regarding Russia in the past.
Finally, asked about Ukraine's ambitions to join the European Union, the minister called for the EU to "think harder about how to make Ukraine part of the European family".
Produced by Isabelle Romero, Sophie Samaille, Georgina Robertson and Perrine Desplats
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Macron draws new wave of criticism over call not to 'humiliate' Russia
The Debate
Do sanctions work? EU bets on oil embargo while Moscow blocks grain exports
EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
France24 - World
Smashing the glass ceiling: EU bill calls for 40% quota for women on boards
Issued on: 10/06/2022 - 17:13
Annette Young
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In what is set to be a landmark agreement for gender equality, the EU is to vote on legislation where companies will face mandatory quotas to ensure women have at least 40 percent of seats on corporate boards. Annette Young talks to Carlien Scheele from the European Institute for Gender Studies on what it means for businesses across the European bloc. Also as the Taliban continues to ban schooling for girls aged over 11, we meet the Afghan people risking all to ensure girls receive an education. Plus the story of Viola Smith, the first female professional jazz drummer who fought for greater recognition of women in the industry.
New York Times - World
‘Necesitamos más resguardo’: la violencia en las zonas rurales de México atrapa a los médicos
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Mientras las bandas criminales ganan terreno en las regiones menos pobladas, los profesionales de la salud se muestran renuentes a trabajar en esos lugares. El gobierno anunció que invitaría médicos cubanos para suplir la escasez.
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Por Steve Fisher
CIUDAD DE MÉXICO — El doctor Espinoza, médico general de una zona rural del estado de Chihuahua, en el norte de México, estaba en su casa hace poco cuando un hombre armado se presentó en su puerta. El pistolero le dijo que un miembro de una banda había sido gravemente herido en un tiroteo y que necesitaba ayuda de inmediato.
No era la primera vez que el doctor Espinoza recibía la orden, a punta de pistola, de prestar atención médica. No hay opción. Así que fue a la casa del herido.
“Te levantan y tienes que ir”, dijo Espinoza, quien pidió que se reservara su nombre completo por temor a represalias. “Ya que llega un grupo armado por ti, sabes que no es para cosa buena.”
Cada vez más, los médicos y otros trabajadores de la salud están siendo atrapados en la violencia a medida que las organizaciones criminales en todo México se apoderan de más territorio, creando una escasez de médicos en las zonas donde los riesgos son más pronunciados.
En el estado fronterizo de Tamaulipas, al norte del país, los médicos son secuestrados para que atiendan a los miembros de las bandas heridos en combate. En el estado de Guerrero, los grupos criminales cobran a las clínicas una cuota mensual de extorsión. Y en el estado de Zacatecas, personal médico fue asesinado por trasladar a miembros de bandas enemigas a un hospital, según los trabajadores de la salud.
La situación se ha vuelto tan grave y la falta de trabajadores de la salud es tan significativa en algunas partes del país, que el gobierno federal ha anunciado que va a reclutar 500 médicos cubanos para ayudar a suplir los vacíos en las comunidades más pobres.
“El médico que egresa le da miedo, le da temor ir a ejercer en áreas rurales”, dijo José Luis Pérez Ávalos, director de estudios médicos de la Universidad Autónoma Metropolitana, con sede en Ciudad de México, en Xochimilco, “porque la delincuencia ha permeado en todos lados.”
El doctor Espinoza dijo que cuando llegó a la casa del miembro del cártel herido, encontró al hombre sangrando abundantemente por una herida de bala en el brazo. Después de que logró detener la hemorragia, el médico pudo regresar a su casa.
Todos los días, para poder visitar a los pacientes, debe pasar por un puesto de revisión en su ciudad que controlan los narcotraficantes.
“Donde nos topan nos bajan y nos pegan unos balazos si quieren”, dijo, refiriéndose a sí mismo y a sus colegas médicos. “Necesitamos más resguardo, más seguridad, pero no lo tenemos.”
El aumento de las vacantes de médicos y enfermeros en las zonas rurales a causa de la creciente violencia ha provocado una falta de acceso a la atención a la salud en algunas de las zonas más pobres del país.
Hay unas 50.000 vacantes para personal médico en México, muchas de ellas en regiones empobrecidas, dijo recientemente el presidente Andrés Manuel López Obrador, aunque los expertos dicen que el número real podría ser mucho mayor.
La creciente inseguridad, junto con los bajos salarios, ha hecho que médicos y otros trabajadores de la salud abandonen sus puestos de trabajo, dejando vacantes en clínicas desde los estados norteños de Tamaulipas y Chihuahua hasta los estados sureños de Chiapas y Oaxaca, según los expertos en salud.
Los funcionarios del gobierno también cuestionaron el sentido de responsabilidad profesional de los médicos que no están dispuestos a trabajar en las clínicas rurales.
“Se les olvida lo que es el principal sentimiento y derecho que tienen los pacientes de ser atendidos estén donde estén y esto es lo que nos señala por qué se tiene que recurrir a otras modalidades como es la contratación del extranjero”, dijo Jorge Alcocer Varela, secretario de Salud de México, a los periodistas en una reciente conferencia de prensa.
El anuncio sobre los doctores cubanos provocó la indignación de muchos médicos mexicanos, que afirmaron que el problema no era la falta de profesionales o la falta de voluntad para trabajar en las comunidades rurales, sino las condiciones de riesgo para la vida en las que deben trabajar.
“Es una cuestión ideológica y política”, dijo Germán Fajardo Dolci, director de la facultad de Medicina de la Universidad Nacional Autónoma de México, sobre la medida de reclutar médicos cubanos. “No es una cuestión técnica, ni científica, ni racional, digamos del punto de vista de operación de un sistema de salud.”
Fajardo Dolci dijo que la seguridad personal es la principal preocupación de muchos médicos. “Es una gran preocupación de todo el gremio”, aseguró.
En julio del año pasado, un médico fue asesinado a machetazos frente a su casa en el estado de Puebla, según las noticias locales. En enero, otro fue asesinado a tiros en el estado de Chiapas, durante un robo a mano armada. Y en abril, unos pistoleros mataron a tiros a un médico en el estado de Coahuila mientras operaba a un paciente, según informes locales.
La escalada de violencia también ha dificultado la vida de los residentes, según los expertos en cuidado a la salud.
En la comunidad de Guajes de Ayala, en las montañas del estado de Guerrero, en el oeste de México, la violencia expulsó a una persona que trabajaba como enfermera, dejando a la clínica de salud sin personal médico para atender a casi 1600 residentes de la región.
Una vecina, Andrea Arrollo Pérez, de 34 años, estaba embarazada de tres meses a finales del año pasado, cuando empezó a sangrar, tuvo fiebre y sintió un terrible dolor en el útero. Una banda criminal había bloqueado la carretera a la siguiente clínica más cercana, a seis horas de distancia, por lo que Arrollo Pérez recurrió a remedios caseros.
Después de una semana de graves pérdidas de sangre, Arrollo Pérez tomó la única opción que le quedaba: un día de viaje a caballo, a través de las montañas, hasta otra clínica.
Cuando llegó allí, el médico le dijo que no habría vivido si hubiera esperado mucho más tiempo. Pero había perdido el embarazo, como temía.
“Se siente una impotencia al saber que lo perdí por tanta delincuencia y con el gobierno que no nos apoya”, dijo.
En general, el país no tiene escasez de médicos. Hay 2,4 médicos por cada 1000 habitantes en México, según el Instituto Nacional de Estadística y Geografía. Esta cifra es superior a la de la mayoría de los países de América Latina, y apenas inferior a la de Estados Unidos, que tiene 2,6 médicos por cada 1000 habitantes.
Aun así, el gobierno mexicano ha lanzado recientemente un sitio web en el que se enumeran más de 13.000 puestos médicos vacantes en todo el país, muchos de ellos en zonas que sufren violencia significativa.
Además de hacer frente a la violencia en las zonas rurales, los expertos en atención a la salud afirman que el gobierno debe aumentar los salarios y garantizar que los hospitales y las clínicas dispongan de los suministros básicos. Fajardo Dolci dijo que los puestos en las zonas rurales suelen ser contratos temporales mal pagados.
El salario promedio de los médicos generales en México equivale a unos 15.000 dólares al año, y muchos médicos de las grandes áreas metropolitanas ven pocos incentivos para arriesgar sus vidas al ejercer en regiones azotadas por la violencia.
A pesar de los peligros, algunos médicos, como el doctor Espinoza, que creció en las montañas de Chihuahua, están decididos a quedarse. “Es mucho el riesgo”, dijo, pero “amo a mi profesión.”
Adonai Esparza, de 28 años, ayudante de cirujano en una clínica del estado de Michoacán, en el oeste de México, estaba trabajando el año pasado cuando un jefe de la banda local llegó una noche, rodeado de guardias armados.
El hombre había recibido cuatro disparos en el estómago y se encontraba en estado grave.
Sus guardaespaldas hicieron una dura advertencia al cirujano y a Esparza: sálvenlo o morirán.
El jefe del grupo criminal fue trasladado finalmente a un hospital situado a varias horas de distancia, donde murió.
“Te sientes vulnerable, con miedo, frágil”, dijo Esparza. “Los médicos están acostumbrados. Pero no es algo a lo que debería de estar acostumbrado nadie”.
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BBC
Fuel cost: How to save petrol and diesel
By Tom EdgingtonBBC News
Making fewer journeys is the most obvious way to save money as the cost of filling up a car hits £100, but how else can you use less fuel?
Here are five popular tips from drivers - and whether or not they really work.
1) Is 56mph the best speed to drive?
Many motorists consider driving at exactly 56mph to be optimum for fuel efficiency.
However, there is no ideal fixed driving speed, according to the RAC motoring group.
The 56mph myth, it says, came out of old fuel consumption tests - in a city, at 56mph and at 75mph.
The most efficient of the three was 56mph, which led people to think this was always the best speed.
However, depending on type of car and its size, the RAC says 45-50mph is most efficient.
2) Should I switch off the air conditioner?
If you've ever resisted the urge to reach for the air conditioner on a hot summer's day to save fuel, you were right to do so.
Extra energy is needed to power a car's air conditioning system and turning it on can increase your fuel consumption by up to 10% according to the AA.
The impact might be more noticeable on shorter trips - that's because the air conditioner has to use more power initially to bring down the inside temperature of your car.
Opening your windows might be better, but this creates a separate problem called "drag". This is where your engine has to work harder to compensate for the air resistance created by the open windows.
If you're forced to choose between two, the best option will depend on your speed. The air conditioner is probably the better above 50mph because the faster you drive the greater the drag caused by open windows.
3) Does coasting save fuel?
Coasting is when you drive with the car in neutral, or with the clutch pedal held down.
The AA recommends against coasting. Not only could it be unsafe (because you can't accelerate out of a tricky situation), the group also says it's unlikely to save you any petrol.
It says most cars have electric controls which cut the supply of fuel each time you take your foot off the accelerator - so there's nothing to be gained by coasting.
4) Does cruise control save fuel?
Cruise control - a device which keeps your car at a constant speed without having to use the accelerator pedal - is often seen as a sure-fire way to save fuel, as it avoids unnecessary acceleration and harsh braking.
However, this may only be true when it comes to motorway driving - due to the constant flat surface.
On other road types you are more likely to come across hills and your cruise control will take time to adjust to the change in gradient, using up more fuel in the process.
Normally you take your foot off the accelerator as you begin to descend down a hill, but as your cruise control can't see what's in front it spends extra time using power - leading to worse fuel consumption.
5) Will the wrong tyre pressure use more petrol?
Underinflated tyres will use up extra petrol. The advice is to check your pressures regularly, especially before heading off on a long journey.
The correct pressure will be listed in your car's manual, but you may need to increase it to the recommended maximum if you're carrying several passengers and heavy luggage.
However, any extra weight will still use up additional fuel - so leave out anything you don't need.
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France24 - World
China will 'not hesitate to start war' if Taiwan declares independence, Beijing says
Issued on: 10/06/2022 - 17:41
NEWS WIRES
Beijing will "not hesitate to start a war" if Taiwan declares independence, China's defence minister warned his US counterpart Friday, the latest salvo between the superpowers over the island.
The warning from Wei Fenghe came as he held his first face-to-face meeting with US Defence Secretary Lloyd Austin on the sidelines of the Shangri-La Dialogue security summit in Singapore.
Beijing views democratic, self-ruled Taiwan as its territory and has vowed to one day seize the island, by force if necessary, and US-China tensions over the issue have soared in recent months.
Wei warned Austin that "if anyone dares to split Taiwan from China, the Chinese army will definitely not hesitate to start a war no matter the cost", defence ministry spokesman Wu Qian quoted the minister as saying during the meeting.
The Chinese minister vowed that Beijing would "smash to smithereens any 'Taiwan independence' plot and resolutely uphold the unification of the motherland", according to the Chinese defence ministry.
He "stressed that Taiwan is China's Taiwan... Using Taiwan to contain China will never prevail", the ministry said.
Austin "reaffirmed the importance of peace and stability across the (Taiwan) Strait, opposition to unilateral changes to the status quo, and called on (China) to refrain from further destabilising actions toward Taiwan", according to the US Department of Defense.
Tensions over Taiwan have escalated in particular due to increasing Chinese aircraft incursions into the island's air defence identification zone (ADIZ).
US President Joe Biden, during a visit to Japan last month, appeared to break decades of US policy when, in response to a question, he said Washington would defend Taiwan militarily if it is attacked by China.
The White House has since insisted its policy of "strategic ambiguity" over whether or not it would intervene has not changed.
Japan PM issues warning
With concerns mounting over China-Taiwan tensions, Japanese Prime Minister Fumio Kishida issued a stark warning at the summit: "Ukraine today may be East Asia tomorrow".
The world must be "prepared for the emergence of an entity that tramples on the peace and security of other countries by force or threat without honouring the rules," he said.
He did not mention China by name in his address, but repeatedly called for the "rules-based international order" to be upheld.
Austin is the latest senior US official to visit Asia as Washington seeks to shift its foreign policy focus back to the region from the Ukraine war.
As well as on Taiwan, China and the United States have been locked in a range of other disputes.
They have been at loggerheads over Russia's invasion of Ukraine, with Washington accusing Beijing of providing tacit support for Moscow.
China has called for talks to end the war, but has stopped short of condemning Russia's actions and has repeatedly criticised American arms donations to Ukraine.
China's expansive claims in the South China Sea have also stoked tensions with Washington.
Beijing claims almost all of the resource-rich sea, through which trillions of dollars in shipping trade passes annually, with competing claims from Brunei, Malaysia, the Philippines, Taiwan and Vietnam.
Austin arrived in Singapore late Thursday, and held a series of meetings with his counterparts on Friday.
At a meeting with Southeast Asian defence ministers, he spoke about Washington's "strategy in maintaining an open, inclusive and rules-based regional security environment", according to a statement from the Singapore government.
His comments were a veiled reference to countering China's increasing assertiveness in the region.
Austin will deliver a speech at the forum on Saturday, followed by Wei on Sunday. The summit runs from June 10 to 12 and is taking place for the first time since 2019 after twice being postponed due to the Covid-19 pandemic.
(AFP)
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US approves $100 million arms sale to Taiwan for missile upgrades
Analysis
Ukraine today, Taiwan tomorrow? Tensions mount between US and China over Taiwan
The France 24 Interview
Chinese ambassador to France: Beijing has 'not ruled out use of force' against Taiwan
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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BBC
The Russian soldiers refusing to fight in Ukraine
By Olesya Gerasimenko and Kateryna KhinkulovaBBC World Service
Some Russian troops are refusing to return to fight in Ukraine because of their experiences on the front line at the start of the invasion, according to Russian human rights lawyers and activists. The BBC has been speaking to one such soldier.
"I don't want to go [back to Ukraine] to kill and be killed," says Sergey - not his real name - who spent five weeks fighting in Ukraine earlier this year.
He is now home in Russia, having taken legal advice to avoid being sent back to the front line. Sergey is just one of hundreds of Russian soldiers understood to have been seeking such advice.
Sergey says he is traumatised by his experience in Ukraine.
"I had thought that we were the Russian army, the most super-duper in the world," says the young man bitterly. Instead they were expected to operate without even basic equipment, such as night vision devices, he says.
"We were like blind kittens. I'm shocked by our army. It wouldn't cost much to equip us. Why wasn't it done?"
Sergey joined the army as a conscript - most Russian men between the ages of 18-27 must complete one year of compulsory military service. But, after a few months, he made the decision to sign a two-year professional contract which would also give him a salary.
In January, Sergey was sent near the border with Ukraine for what he was told would be military drills. A month later - 24 February, the day Russia launched its invasion - he was told to cross the border. Almost immediately his unit found itself under attack.
As they stopped for the evening in an abandoned farm, their commander said: "Well, as you will have worked out by now, this is not a joke."
Sergey says he was completely shocked.
"My first thoughts were 'Is this really happening to me?'"
They were continually shelled, he says, both when moving and when parked overnight. In his unit of 50 people, 10 were killed and 10 others wounded. Almost all his comrades were under the age of 25.
He heard of Russian servicemen so inexperienced that they "did not know how to shoot and couldn't tell one end of a mortar from another".
He says his convoy - travelling through northern Ukraine - broke up after just four days when a bridge they were about to cross exploded, killing comrades ahead of them.
In another incident, Sergey says he had to overtake comrades trapped inside a burning vehicle in front of him.
"It was blown up from a grenade launcher or something else. It caught fire and there were [Russian] soldiers inside. We drove around it and on, firing as we went. I didn't look back."
His unit moved on through the Ukrainian countryside, but there was a clear lack of strategy, he says. Reinforcements failed to arrive and soldiers were poorly equipped for the task of taking a large city.
"We went without helicopters - just in a column, as though we were heading to a parade."
He believes his commanders had planned to capture strongholds and key cities very quickly - and had calculated that the Ukrainians would simply surrender.
"We rushed forward with short overnight stays, without trenches, without reconnaissance. We didn't leave anyone in the rear, so if someone decided to come in from behind and hit us there was no protection.
"I think that [so many of] our guys died largely because of this. If we had moved gradually, if we had checked the roads for mines many losses could have been avoided."
Sergey's complaints about lack of equipment have also emerged in phone conversations alleged to be between Russian soldiers and their families, intercepted and posted online by the Ukrainian security services.
At the beginning of April, Sergey was sent back over the border to a camp on the Russian side. Troops had been withdrawn from northern Ukraine and appeared to be regrouping for an assault in the east. Later that month he received an order to return to Ukraine - but told his commander that he was not prepared to go.
"He said it was my choice. They didn't even [try to] dissuade us, because we weren't the first," Sergey told the BBC. But, he had been sufficiently worried about his unit's reaction to his refusal that he decided to seek legal advice.
A lawyer told Sergey and two like-minded colleagues to return their arms and go back to their unit's headquarters - where they should file a letter explaining that they were "morally and psychologically exhausted" and could not continue fighting in Ukraine.
Sergey was told that returning to the unit was important because simply leaving could be interpreted as desertion, which can result in a two-year sentence in a disciplinary battalion.
Army commanders try to intimidate contract soldiers into staying with their units, according to Russian human rights lawyer Alexei Tabalov. But he stresses that Russian military law does include clauses which allow soldiers to refuse to fight if they don't want to.
Human rights activist Sergei Krivenko says he is not aware of any prosecutions of those refusing to return to the front.
That is not to say that prosecutions are not being attempted.
One commander in northern Russia requested a criminal case be brought against his subordinate who would not return to Ukraine, but a military prosecutor refused to proceed, according to documents seen by the BBC. Such an action would be "premature" without having assessed the harm to the military service he was involved in, the prosecutor said.
And there is no guarantee that more prosecutions might not emerge in the future.
Soldiers like Sergey - reluctant to return to the front line - are not unusual, according to Ruslan Leviev, the editor of Conflict Intelligence Team, a media project investigating the experiences of the Russian military in Ukraine through confidential interviews and open source material.
Leviev says his team estimates a sizeable minority of the Russian contract soldiers sent to Ukraine to fight in the initial invasion refused to go back again.
Independent Russian media have also been reporting hundreds of cases of soldiers refusing repeat deployments to Ukraine since the beginning of April.
Several lawyers and human rights activists the BBC spoke to said they had been regularly offering advice to men trying to avoid returning to Ukraine. Each of our interviewees had dealt with dozens of cases and believed those soldiers were also sharing advice with their colleagues.
Although Sergey does not want to return to the front line, he does want to complete his outstanding military service in Russia to avoid any unforeseen consequences. But that means that - while his letter of refusal to fight was accepted - there are no guarantees he won't be sent back to Ukraine during his service period.
"I can see that the war continues, it is not going away," he told the BBC. "In these months [of compulsory military service] that I have left, anything - including the worst - could happen."
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L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne
par Laurent Lagneau · 6 juin 2022
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Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.
Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.
Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.
Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.
En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.
Photo : Ejército de Tierra
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Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.
Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.
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En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.
Photo : Ejército de Tierra
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Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.
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Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.
Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.
En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.
Photo : Ejército de Tierra
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Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.
Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.
Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.
le quotidien El PaisLes Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.
En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.
Photo : Ejército de Tierra
New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale Valeurs Actuelles
Assaut du Capitole : accusé d’être au centre d’une tentative de coup d’État, Trump dénonce « les politiciens corrompus »
Les premières conclusions de la Commission d’enquête qui se penche, depuis de longs mois, sur l’émeute du 6 janvier 2021, ont été rendues publiques, jeudi 9 juin. Et ce, au cours d’une séance historique diffusée à la télévision. Tout au long de la journée, relate Le Monde, les sénateurs démocrates et quelques rares élus républicains ont remonté le fil des événements, diffusant notamment un montage vidéo retraçant les différentes interventions des partisans de Donald Trump.
Leur conclusion est sans appel : la prise du Capitole fut « le point culminant d’une tentative de coup d’Etat » dont Donald Trump serait le centre – même si l’implication directe de l’ancien président ou de ses proches conseillers n’a pas été prouvée. « Le 6 janvier et les mensonges ayant conduit à l’insurrection ont mis en danger deux siècles et demi de démocratie constitutionnelle », a détaillé le sénateur démocrate Bennie Thompson. « Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque », a ajouté la sénatrice Liz Cheney – l’une des deux seuls élus républicains membres de la commission.
Le Complot contre l’Amérique
Dans le détail, les sénateurs reprochent à Donald Trump d’avoir mis en doute la sincérité du scrutin bien avant que ne se tienne l’élection, puis d’avoir appelé ses partisans à manifester devant le Capitole. Par la suite, il avait également refusé de reconnaître sa défaite. « La violence n’était pas un accident, c’était le seul moyen pour Donald Trump et ses partisans de garder le pouvoir », a encore déclaré Bennie Thompson, pour qui « le complot visant à contrer la volonté du peuple n’est pas terminé ».
Aux Etats-Unis, les opposants de Donald Trump espèrent que ces conclusions permettront une accélération de la procédure judiciaire, qui se déroule en parallèle. Mais Le Monde est forcé de constater que le sujet passionne de moins en moins : selon une enquête du Pew Center, 43% des Américains pensent que Donald Trump a une large responsabilité – ils étaient 52% aux lendemains de l’émeute. De la même manière, la part des Américains qui dédouanent entièrement l’ancien président est passée de 24 à 32%. De leur côté, les démocrates espèrent frapper un grand coup et obtenir un second souffle, alors que les élections de mi-mandat qui se profilent s’annoncent très compliquées.
Trump dénonce la corruption des élus démocrates
Sans surprise, Donald Trump n’a pas manqué de réagir à cette mise en accusation. Sur Truth Social, le réseau social qu’il a créé après avoir été éjecté de Twitter, l’ancien président républicain a fustigé un comité de « voyous politiques » qui aurait « refusé d’étudier (…) l’énorme quantité de preuves irréfutables qui montrent que l’élection présidentielle de 2020 a été truquée et volée ».
Selon Donald Trump, cité par BFMTV, les membres de la commission parlementaire « ne veulent rien avoir à faire avec ce sujet parce qu’ils ne peuvent pas gagner sur les faits ». Ces « politiciens corrompus », a-t-il poursuivi, refusent de « parler de la fraude électorale et des irrégularités qui ont eu lieu à grande échelle ». Quant aux accusations portant sur le 6 janvier, Donald Trump ne les a commentées que pour fustiger le montage vidéo qui a été diffusé durant la séance de la commission, qu’il assimile à « un documentaire de FakeNews ABC » – référence à la chaîne d’information ABC, adversaire particulièrement farouche de l’ancien président.
Ceux qu’il a aussi qualifiés de « politiciens corrompus » refusent selon lui « de présenter les témoins et déclarations positifs » et de « parler de la fraude électorale et des irrégularités qui ont eu lieu à grande échelle ». Quant aux images inédites diffusées lors de l’audition publique de la commission d’enquête, elles résultent pour l’ancien président « d’un réalisateur de documentaires de FakeNews ABC ».
France24 - World
Zidane's adviser says talk of PSG coaching job 'unfounded'
Issued on: 10/06/2022 - 15:19
NEWS WIRES
Zinedine Zidane's adviser denied on Friday that the former France great is set to replace Mauricio Pochettino as Paris St Germain's coach next season.
Earlier on Friday, French radio station Europe 1 reported that Zidane would immediately take over, without citing any source.
"All these rumours that are circulating are unfounded," Alain Migliaccio, Zidane's advisor, told sports daily L'Equipe.
"To this day, I am the only person allowed to represent and advise Zinedine Zidane. Neither Zinedine Zidane nor myself have been contacted directly by the owner of PSG."
Zinedine Zidane’s advisor Migliaccio tells L’Équipe: “All these rumors about an agreement with PSG are unfounded. Neither Zinedine nor I have been contacted directly by the PSG owner”. 🔴🇫🇷 #PSG“I’m the only one allowed to speak for Zidane and represent him, as of today”.
June 10, 2022PSG were not available for comment.
Pochettino, who was appointed 18 months ago, has failed to help the Ligue 1 club break new ground in the Champions League, with PSG being eliminated in the last 16 by Real Madrid this season.
They wrapped up the Ligue 1 title in April to secure their only trophy of the campaign.
Zidane, 49, has been without a club since he departed Real Madrid at the end of the 2020-21 season.
(REUTERS)
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'It's time for a change,' says Zidane, stepping down as Real Madrid coach
Real Madrid coach ZIdane tests positive for Covid-19
Zidane's Real Madrid clinches victory in Spanish league
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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How a French Bank Captured Haiti
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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BBC
Is it the end for the lush lawns of Los Angeles?
By Christine RoBusiness Reporter, Los Angeles
"The era of the lush lawn is over," declares Lynne Toby, a pensioner who has lived in Los Angeles for 40 years.
Ms Toby's attitude toward grass lawns has changed over the years. She wanted a lawn when her son was young and playing sport. But once he stopped, she let it die.
This was partly for practical reasons - as a lawn requires a great deal of maintenance. But the decision was also related to her interest in conserving water, amidst the persistent drought conditions in Los Angeles, California.
Her husband still likes the idea of a traditional lawn and picket fence, but Ms Toby is considering replacing the lawn altogether.
As a volunteer at the Theodore Payne Foundation for Wild Flowers & Native Plants, she is surrounded by alternative ideas.
Milkweed remains a popular plant with customers, she says, due to being both heat-tolerant and butterfly-friendly.
Many conservation-minded homeowners in Los Angeles are in a similar position. Every year, there are more rock gardens, shrubs, cacti, wood chips, wildflowers, and other landscape types appearing in front of Southern California homes.
Water agencies in Southern California have been encouraging these lawn replacements for years. But landscapers and horticulture organisations have seen an uptick in interest since April, when the Metropolitan Water District announced unprecedented new restrictions on outdoor watering, which in the UK would be described as hosepipe bans.
Under the new rules, which came into effect in June, millions of residents are limited to one day of outdoor watering per week. In Los Angeles, two days of outdoor irrigation are allowed, but only outside the hours of 9.00 to 16.00, and on certain days of the week.
Kristen Torres Pawling, who directs sustainability programmes for Los Angeles County, calls this "the dawn of a new era".
New measures are badly needed, given the recurrent dry periods, and uninspiring record of water conservation, in Southern California.
Water agencies offer rebates to encourage lawn replacement, but these incentive programmes are inconsistent, complicated to navigate, and insufficient to cover the full cost of overhauling a lawn.
The cost of lawn replacement might be $10-15/square foot (£8-£12), estimates Pamela Berstler, co-founder of the Green Gardens Group, a consultancy on regenerative land management.
Meanwhile, the rebates for lawn-to-garden transformation are in the range of $2-3/square foot.
According to the Metropolitan Water District, only 2,411 people applied for turf replacement rebates between July 2020 and June 2021. This is a small number for a network of water agencies covering 19 million people in Southern California.
Lawn replacement often comes down to what people can afford: lower-income residents, who have outdoor space, may not have the time, or money to devote to landscape restoration.
Higher-income people can afford to keep up their verdant lawns, simply paying any fines for violating water restrictions.
Ms Berstler calls for a more nuanced approach to landscape restoration than simply seeing all lawns as bad. "These agencies and municipalities have been so focused on removing turf, that...they miss the fact that people actually want grass."
Some types of groundcover are drought-tolerant and have essentially the same functions as lawns. These include patented plants like Kurapia and native, warm-season grasses.
"The type of lawn that is installed most often is a cool-season grass," explains Ms Berstler, which needs twice as much water as warm-season grass. She says that children could continue playing on warm-season grass in winter.
But embracing this more locally appropriate grass would require a change in mentality. Residents would have to be ok with seasonal change, such as seeing their grass go dormant and brown in the winter.
"We have to shift the aesthetics from monoculture lawn to something else," Ms Berstler argues. "The monoculture is not going to stay green on one day [of watering] a week."
A new reality for Southern California's yards doesn't have to be bleak.
Stephanie Pincetl, an expert on sustainability and the environment at the University of California, Los Angeles, offers one vision of how the landscape would change if more people embraced the area's Mediterranean climate.
This would take the place of an unrealistic, aspirational lushness that dates back to white settlers in previous centuries who came from places with more water and thirstier plants.
A more locally appropriate landscape would have more birds and insects, Dr Pincetl says. There would also be more flowering plants. Even the aromas would be different, with "kind of fragrant, pungent, sage-type smells". Overall, "I think you would have a more diverse and interesting outdoor landscape."
Short of this kind of sea change, Ms Berstler believes that for residents who aren't ready for full lawn replacement, even incremental changes would improve soil health and sponginess, which she calls "the most important thing you can do for water conservation".
Mowing the lawn less, using fewer herbicides, and planting a variety of plants wherever possible would help a bit.
So would using soil probes to assess how much moisture is already in the soil, to avoid overwatering. Along similar lines, the Metropolitan Water District has provided a grant to Responsive Drip Irrigation (RDI), which has developed tubing with micropores that analyse and respond to signals from plants' root zones.
The more sophisticated tools may only be accessible to landscaping professionals, however.
An overall issue with the current approach to lawn replacement is that it's very individualised, says Dr Pincetl. There is an element of personal responsibility when it comes to lawns and water use, according to Dr Pincetl, where "the water you use on your lawn is the water I'm not going to be drinking next week".
At the same time, more sweeping community-level changes are needed.
Dr Pincetl calls for "a more robust infrastructure of transformation to really help people who want to make that transformation and don't have that kind of capacity". For instance, youth training organisations could work neighbourhood by neighbourhood to support residents in reimagining their lawns.
At the moment, given the challenges, many people opt for artificial turf. While it's an understandable choice, artificial turf has limited ecological benefits.
Ramin Javahery, a businessperson who has lived in Los Angeles for nearly 30 years, likes artificial grass because it "looks nice" and is "easy to maintain". One month ago, he replaced a lawn with an artificial substitute.
Some people don't even believe that drought exists in Southern California, given the wider problem of politicised distrust in authorities, according to David Bernstein.
Mr Bernstein runs the business, California Nursery Specialties, also known as Cactus Ranch, whose plants are all grown at nurseries in Southern California.
Clearly, one of the challenges around the lawn revolution relates to messaging. But these challenges can be overcome.
As Mr Bernstein says of people who have been holding onto an increasingly antiquated style of lawn, "they can have a beautiful place to live and they don't have to waste water".
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Trump spurred ‘attempted coup’ at US Capitol, January 6 panel tells hearing
Issued on: 10/06/2022 - 03:45
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David SMITH
The House panel investigating the January 6 insurrection at the US Capitol laid the blame firmly on Donald Trump Thursday night, saying the assault was hardly spontaneous but an “attempted coup” and a direct result of the defeated president’s effort to overturn the 2020 election.
With a never-before-seen 12-minute video of the deadly violence and startling testimony from Trump’s inner circle, the special committee sought to persuade a divided country that Trump’s repeated lies about election fraud and his public effort to stop Joe Biden’s victory led to the attack and imperilled American democracy.
Rep. Bennie Thompson, Democrat of Mississippi and chair of the panel, laid out the committee’s initial findings that Trump led a “sprawling, multi-step conspiracy aimed at overturning the presidential election”. The panel’s vice chair, Wyoming Rep. Liz Cheney, called it a “sophisticated seven-part plan”.
The events of January 6 was the "culmination of an attempted coup, a brazen attempt" to overthrow the government,” Thompson said. “The violence was no accident.”
“Democracy remains in danger,” he told the hearing, timed for prime time to reach as many Americans as possible.
In a previously unseen video clip, the panel played a quip from former Attorney General Bill Barr who testified that he told Trump the claims of a rigged election were “bull——”.
In another, the former president’s daughter, Ivanka Trump, testified to the committee that she respected Barr’s view that there was no election fraud, admitting, “I accepted what he said.”
Others showed leaders of the extremist Oath Keepers and Proud Boys preparing to storm the Capitol to stand up for Trump. Testifying in person was Caroline Edwards, a Capitol police officer who suffered serious injuries as she battled the mob pushing into the building.
Officer Caroline Edwards: "I was slipping in people's blood. ... It was carnage. It was chaos. I can't even describe what I saw."
She said never in her wildest dreams did she think "I would find myself in the middle of a battle."
She said Capitol became an "absolute war zone."
June 10, 2022
“President Trump summoned a violent mob,” said Cheney, who took the lead for much of the hearing. “When a president fails to take the steps necessary to preserve our union — or worse, causes a constitutional crisis — we’re in a moment of maximum danger for our republic.”
There was an audible gasp in the hearing room, when Cheney read an account that said when Trump was told the Capitol mob was chanting for then vice president Mike Pence to be hanged, Trump responded that maybe they were right, that he “deserves it”.
Trump was angry that Pence, presiding in the House chamber, refused his order to reject the certification of Biden’s victory.
A public record for history
Police officers who had fought off the mob consoled one another as they sat in the committee room reliving the violence they faced on January 6. Officer Harry Dunn teared up as bodycam footage showed rioters bludgeoning his colleagues with flagpoles and baseball bats.
Biden, in Los Angeles for the Summit of the Americas, said many viewers were “going to be seeing for the first time a lot of the detail that occurred”.
Trump, unapologetic, dismissed the investigation anew — and even declared on social media that January 6 “represented the greatest movement in the history of our country”.
Republicans on the House Judiciary Committee tweeted: “All. Old. News.”
All. Old. News.
June 10, 2022The result of the coming weeks of public hearings may not change hearts or minds in politically polarised America. But the committee’s investigation with 1,000 interviews is intended to stand as a public record for history. A final report aims to provide an accounting of the most violent attack on the Capitol since the British set fire to it in 1814, and to ensure such an attack never happens again.
The riot left more than 100 police officers injured, many beaten and bloodied, as the crowd of pro-Trump rioters, some armed with pipes, bats and bear spray, charged into the Capitol. At least nine people who were there died during and after the rioting, including a woman who was shot and killed by police.
'We were there'
Emotions are still raw at the Capitol, and security will be tight for the hearings. Law enforcement officials are reporting a spike in violent threats against members of Congress.
The hearings come months before the 2022 midterm elections, when voters decide which party controls Congress. Most TV networks carried the hearing live, but Fox News Channel did not.
Among those in the audience were several lawmakers who were trapped together in the House gallery during the attack.
“We want to remind people, we were there, we saw what happened,” said Rep. Dean Phillips, Democrat of Minnesota. “We know how close we came to the first non-peaceful transition of power in this country.”
The committee chairman, civil rights leader Thompson, opened the hearing with sweep of US history, saying he heard in those denying the stark reality of January 6 his own experience growing up in a time and place “where people justified the action of slavery, the Ku Klux Klan and lynching”.
Republican Rep. Cheney, the daughter of former US vice president Dick Cheney, outlined what the committee has learned about the events leading up to that terrifying January day when Trump sent his supporters to Congress to “fight like hell” for his presidency as lawmakers undertook the typically routine job of certifying the previous November’s results.
Among those testifying was documentary maker Nick Quested, who filmed the Proud Boys storming the Capitol — along with a pivotal meeting between the group’s then-chairman Henry “Enrique” Tarrio and another extremist group, the Oath Keepers, the night before in nearby parking garage.
Court documents show that members of the Proud Boys and Oath Keepers were discussing as early as November a need to fight to keep Trump in office. Leaders of both groups and some members have since been indicted on rare sedition charges over the military-style attack.
Panel faced obstacles from the start
In the weeks ahead, the panel is expected to detail Trump’s public campaign to “Stop the Steal” and the private pressure he put on the Justice Department to reverse his election loss — despite dozens of failed court cases and his own attorney general attesting there was no fraud on a scale that could have tipped the results in his favour.
The panel faced obstacles from the start. Republicans blocked the formation of an independent body that could have investigated the January 6 assault the way the 9/11 Commission probed the 2001 terror attack.
Instead, House Speaker Nancy Pelosi ushered the creation of the 1/6 panel through Congress over the objections of Senate Republican leader Mitch McConnell. Pelosi rejected Republican-appointed lawmakers who had voted on January 6 against certifying the election results, eventually naming seven Democrats and two Republicans.
House GOP Leader Kevin McCarthy, who has been caught up in the probe and has defied the committee’s subpoena for an interview, echoed Trump on Thursday. He called the panel a “scam” and labelled the investigation a political “smokescreen” for Democrats’ priorities.
The hearings are expected to introduce Americans to a cast of characters, some well known, others elusive, and to what they said and did as Trump and his allies tried to reverse the election outcome.
The public will learn about the actions of Mark Meadows, the president’s chief of staff, whose 2,000-plus text messages provided the committee with a snapshot of the real-time scramble to keep Trump in office. Of John Eastman, the conservative law professor who was the architect of the unsuccessful scheme to persuade Vice President Pence to halt the certification on Jan. 6. Of the Justice Department officials who threatened to resign rather than go along with Trump’s proposals.
The Justice Department has arrested and charged more than 800 people for the violence that day, the biggest dragnet in its history.
(FRANCE 24 with AP)
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Proud Boys charged with seditious conspiracy for US Capitol attack
Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds
Pence dismisses Trump claim that he could have overturned 2020 election
BBC
Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water
During the summer of 1883, a caldera in the Sunda Strait, located between the islands of Java and Sumatra, became increasingly turbulent, releasing huge plumes of ash and steam into the sky. Then, on 26 August, an underwater volcano ejected approximately 25 km3 (six cubic miles) of debris, hurtling pumice ash and boiling lava flows across nearby settlements. The eruption killed tens of thousands of people. Krakatoa remains one of the most deadly underwater eruptions in history.
Nearly a century and a half later, on 15 January 2022, another underwater giant awoke from its slumber, this time off the shores of Tonga. The Hunga Tonga-Hunga Ha’apai eruption and resulting tsunami were different, however. Volcanologists were able to document the underwater mountain’s violent release in real time, and what they found confounded their expectations.
The South Pacific nation was all but cut off from the rest of the world after an undersea communications cable was severed by the explosion, but satellites captured hundreds of lightning discharges issuing forth from the volcano’s ash clouds. Remote sensors recorded powerful shock waves reverberating across the globe for days. A column of ash rose to never before seen heights, lingering in the outer reaches of the planet’s atmosphere.
The Hunga Tonga eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga – and an unfolding tale of mystery and caution for the world. It prompted scientists to rethink their ideas on the hazards posed by the many submarine volcanoes lurking beneath the oceans. Now, the hunt is on to find these underwater seamounts in order to protect land and ocean alike.
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With increasingly sophisticated methods of detection, volcanologists hope to improve early warning systems, determine environmental impact, mitigate hazards posed by eruptions, and aid in ecosystem recovery. Who are the people trying to find where the next underwater volcano is hiding? And where do they look next?
Volcanos in the deep sea are much more difficult to locate than those at ground level; indeed, we know more about the surface of the Moon than we do about the ocean floor. But Hunga Tonga’s eruption has galvanised the scientific community and underscored the need for further exploration of this uncharted realm. In April 2022, New Zealand’s National Institute of Water and Atmospheric Research (Niwa) launched an ocean voyage to the site Tonga’s dramatic eruption. Their vessel, the RV Tangaroa, surveyed thousands of square kilometers of the seafloor and collected video images and physical samples, which are now being studied back on land.
Volcanologists hope to improve early warning systems, and mitigate the environmental and economic damage caused by eruptions (Credit: Shinobu Maeda/EyeEm/Getty Images)
Given that the region is so seismically active, Niwa is in a unique position to investigate Hunga Tonga’s dramatic impact. “Before our voyage, we had only anecdotal information from the small boats that had gone out from Tonga’s mainland,” says Mike Williams, chief scientist of oceans at Niwa. Underwater volcanos often fall under their own weight. When seawater mixes with magma, this can lead to an explosive collapse, which in turn may generate a tsunami (and create noxious vapours on land). “Imagine a ringed cake tin, and one side has exploded outside of the tin,” explains Williams.
Researchers aboard the Tangaroa had a few immediate goals: map the site, retrieve volcanic deposits to help understand the chemistry and geology of the eruption, and examine the caldera’s impact on the surrounding seabed. “We arrived at the volcano at dawn, and saw the sun rise over two jagged peaks oozing fire and doom and violence,” says Kevin Mackay, veteran volcanologist and leader of Niwa’s voyage.
Once the vessel reached the outer caldera of Hunga Tonga, a remotely operated Deep Towed Instrument System (DTIS) traveled to the seamount’s flanks. There, the unmanned vessel glided down toward the seafloor like a torpedo with wings, allowing the team to record video footage and take samples. “It was a bit scary,” says Mackay. “The constant risk of a minor eruption under our steel boat meant we could, at any moment, sink in the blink of an eye.”
The team’s trial deployment of this new instrumentation allowed them to sniff out other volcanic plumes and to document changes to Hunga Tonga’s structure, which turned out to be rather dramatic.
“Before the eruption, the caldera was about 120m (396ft) high. Now it’s a kilometer deep,” says Mackay. “Additionally, we found pyroclastic flows – turbulent, dense, violent rivulets that have flowed along the seafloor – at least 60km (37 miles) away, radiating from all angles.”
Niwa’s voyage was part of the Tonga Eruption Seabed Mapping Project, an endeavour funded by the Nippon Foundation, a non-profit based in Japan which has helped underwater research since 1962. The programme is also supported by the General Bathymetric Chart of the Oceans (Gebco), an organisation aiming to map the world’s ocean floor by 2030. While Niwa doesn’t actively monitor submarine volcanos, the organisation has an active research programme geared toward investigating seamounts, many of which are extinct volcanoes.
Hunga Tonga's eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga (Credit: Dana Stephenson//Getty Images)
Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water. Those that scientists have observed, however, may give us clues to future disasters. In 2018, for example, an underwater eruption off France’s Mayotte Island gave rise to a colossal new seamount, revealing a high level of seismicity in the region. Mayotte is now continuously monitored, its activity regularly updated by a group of scientists on Revosima, a coordinated platform which watches over volcanic hazards such as magma flow, water temperature and acidity, as well as seismicity.
Efforts like Revosima are particularly critical for ongoing eruptions, but they are extraordinarily expensive. Ship cruise time and operations can cost up to €50,000 day (£43,500). Securing a cable near a volcanic site (which allows for local data collection) can cost millions. Infrastructure takes years to fund and establish.
But the research is critical – not just so that we can ascertain the dangers posed to us by active volcanoes, but also so that we can develop a better understanding of their environmental impact.
People are interested in volcanoes because they are a risk – Javier Escartin
The way that these natural phenomena occur can tell us about how ecosystems recover, since volcanic eruptions tend to follow similar patterns of destruction as human disturbances such as mining, ocean trawling, fishing and other extractive operations. Much of a submarine volcano’s impact may be from the stirring up of the seabed or the blanketing by sediment, for example.
“People are interested in volcanoes because they are a risk,” says Javier Escartin, bathymetric researcher at the Laboratoire de Géologie at the Ecole Normale Supérieure in Paris. “In general, deep volcanoes do not pose much danger; more dangerous are those near the sea surface or that emerge above it.” Approximately 1,500 potentially active volcanoes dot the globe (about 500 of which have erupted in recorded time), but those do not account for the continuous belt of volcanoes on the ocean floor – of which there are untold hundreds. Many of these are likely located along the Pacific Rim, in the so-called Ring of Fire which circles the Pacific Ocean. Most dangerous are volcanic islands where humans reside.
“Imagine an explosion the scale of Tonga in the Mediterranean or Hawaii,” says Escartin. “The death and destruction, the damage to the economy and transportation systems… but of course we can’t study the volcanoes if we don’t know where they are.”
The RV Tangaroa has surveyed thousands of square kilometres of the seafloor near New Zealand on recent missions (Credit: Marty Melville/AFP/Getty Images)
How do volcanologists search for these as yet undiscovered submarine volcanoes, especially when bathymetric data is relatively sparse? Hydroacoustic monitoring is one answer. When a volcano erupts underwater, it produces acoustic energy: when lava as hot as 1,200C (2,192F) interacts with near-freezing seawater, it vaporises, causing an explosion of sound – from sharp cracks and thunderous booms to slow rumbles. Seismic energy is converted to underwater acoustic energy at the seafloor-water boundary, a kind of Goldilocks zone for those listening for underwater vibrations.
At depths of approximately 1,000m (3,300ft), pressure, temperature and salinity combine to slow the movement of sound through water, facilitating its transmission. This zone is known as the Sound Fixing and Ranging (Sofar) Channel (whales use this same acoustic channel to communicate with one another underwater). Hydrophones, or underwater microphones, can detect the acoustic signal from sound waves produced by a conversion of seismic energy along the Sofar channel. This acoustic data gives clues to the emplacement of lava flows, a potential warning of impending or ongoing eruptions.
This shotgun blast into the sky was unique – Kevin Mackay
Researchers understand the collapse of volcanic islands as part of their geological history, and some expect the flanks to give away and collapse into the ocean, resulting in landslides, earthquakes and major tsunamis. “Though we have not had one such major event in recorded history, consequences could be catastrophic,” says Escartin. In the meantime, geologists and volcanologists continue their underwater detective work with the “crime scenes” available to them.
Consider Axial Seamount, an active volcano off the Pacific Northwest coast of the United States, and the most active underwater volcano known. With documented eruptions in 1998, 2011, and 2015, it is also the most heavily surveyed underwater volcano in the world. Bottom pressure recorders show that Axial is slowly reflating, while remote operated vehicles have discovered new lava flows, suggesting another eruption could happen in the not-too-distant future.
The United States maintains a Volcano Disaster Assistance Program, which includes geologists, volcanologists and other experts in all aspects of volcano hazard assessment, monitoring and volcano-emergency response. Many governments have similar teams in place. Would-be amateur volcano hunters can consult the USG’s handy guide to volcanoes, including a FAQ about eruptions portrayed in movies (turns out scientists can’t actually drive across bubbling lava in real life). But the guidelines for underwater volcano-generated tsunamis are still being written.
Few submarine eruptions have been documented because they are hidden beneath the water, making detection difficult (Credit: Mary Lyn Fonua/AFP/Getty Images)
“Hunga Tonga erupted out of type,” says Mackay, “and that’s what’s confused us: this volcano didn’t behave the way textbooks say it should.” The eruption in Tonga was more explosive than a super volcano, but instead of blowing apart, the volcano remained intact, prompting volcanologists to reassess their theories about what mechanism might have caused such violence. More puzzling still was the fact that Hunga Tonga’s energy dispersed in a sheer vertical pattern rather than outward across the seafloor. “This shotgun blast into the sky was unique,” says Mackay.
Hunga Tonga’s massive explosion not only generated ocean waves, it also produced sound waves and atmospheric waves, oscillations which radiated outward. These waves reached more than 100km (60 miles) into the atmosphere and traveled outwards at a speed approximately twice as fast as a jet liner. Even more unusual, “the waves didn’t follow the traditional pattern of decay”, says Williams. “They seemed to hold more energy and create a wave that was well recorded, even as far as the Ross Ice Shelf in Antarctica.”
Researchers are still trying to piece together the series of events that created, by any metric imaginable, one of the most devastating eruptions of the century. Hunga Tonga’s explosion was estimated to have unleashed the energy equivalent of 10 million tons of TNT, a paroxysm of ash and angry seawater that practically smothered the island.
The eruption not only disrupted local infrastructure, polluting water supplies and cutting off roadways; it had ripple effects across the globe. Earth is dotted with countless other submarine volcanos, any one of which could unleash its fury without notice. By studying Hunga Tonga, we can learn more about what protective measures to take when it comes to these other underwater time bombs, ticking away.
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France24 - Monde
Rachat de Twitter par Elon Musk : une saga à rebondissements qui risque de durer
Publié le : 10/06/2022 - 19:17
Elon Musk va-t-il bien racheter Twitter pour 44 milliards de dollars ? Lundi 6 juin, le patron de Tesla et de SpaceX a menacé, dans un document officiel, de retirer son offre d'achat. Selon lui, Twitter ne répondait pas à ses demandes d'information sur les spams et les faux comptes. Depuis, le conseil d'administration du réseau social a cédé, d'après The Washington Post. Pourquoi le rachat de la plateforme suscite-t-il autant de tensions et de rebondissements ? Quelles conséquences pourrait-il avoir sur le débat démocratique ?
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Alexandre BARADEZ, Responsable Analyses Marchés chez IG France
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Denis JACQUET, Entrepreneur
Elon Musk accuse Twitter de "résister" à ses demandes et menace de retirer son offre de rachat
Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter
La chronique de l’éco
Rachat de Twitter par Elon Musk : le multimilliardaire menace de retirer son offre
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : trois combattants étrangers condamnés à mort par les séparatistes de Donetsk, selon Moscou
Deux combattants britanniques et un marocain prisonniers des séparatistes
La presse russe a informé ce jeudi 9 juin que deux combattants britanniques et un troisième, marocain, ont été faits prisonniers des séparatistes pro-russes. Les trois soldats qui combattaient pour Kiev ont été condamnés à mort, relaie BFM TV. « La cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d’avoir participé aux combats comme mercenaires », a indiqué la presse russe.
31 700 soldats russes morts selon Kiev
Tous les jours, les autorités ukrainiennes diffusent le bilan des pertes humaines et matérielles russes. Au jeudi 9 juin, selon les données officielles de Kiev, 31 700 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit. Une estimation difficile à confirmer, puisque Kiev a tout intérêt à gonfler ces statistiques et se garde bien, d’ailleurs, de fournir une estimation de ses propres pertes. Selon plusieurs spécialistes occidentaux, ces dernières seraient cependant à peu près équivalentes aux pertes russes, et tourneraient entre 15 et 25 000 tués.
Cinq millions de réfugiés ukrainiens enregistrés par l’ONU
Selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, près de cinq millions d’Ukrainiens se sont enregistrés comme réfugiés dans toute l’Europe. « La guerre en Ukraine a provoqué l’une des plus grandes crises de déplacements de population humaine observées dans le monde », a souligné le HCR. Dans le détail, précise BFMTV, ce sont 4.816.923 Ukrainiens qui sont enregistrés comme réfugiés.
Pour gagner à Severodonetsk, Kiev réclame plus d’armes
Jeudi 9 juin, Kiev a réclamé à l’Occident des armes d’artillerie de longue portée afin de se battre plus efficacement à Severodonetsk, centre névralgique du conflit depuis quelques jours. Selon Volodymyr Zelensky, la bataille de Severodonetsk est l’une des « batailles les plus difficiles » qu’a mené l’armée ukrainienne depuis le début du conflit. « Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l’ennemi. C’est une bataille très dure », a affirmé le chef de l’Etat ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir, en jugeant que « le sort » du vaste bassin houiller du Donbass « se joue » à Severodonetsk.
Selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région du Lougansk, l’envoi d’armes de longue portée permettrait effectivement à l’Ukraine de reprendre la ville « en deux ou trois jours ».
Les sanctions vont avoir de lourdes conséquences pour la Russie
Selon un rapport de l’Institut de la Finance internationale, les sanctions économiques imposées par les Occidentaux à la Russie vont avoir des conséquences désastreuses pour Moscou. Elles devraient même anéantir quinze ans de croissance économique continue, et trente ans d’efforts visant à s’intégrer à l’Occident. Selon ce même rapport, l’économie russe devrait chuter de 15% en 2022, et de 3% en 2023.
Pour Zelensky, le « sort du Donbass » se joue à Severodonetsk
Alors que les forces russes se concentrent sur la ville de Severodonetsk, où les troupes ukrainiennes sont en sérieuse difficulté, le président Zelensky affirme que le sort du Donbass se joue dans cette immense ville, désormais en ruines. La bataille qui s’y déroule est « très féroce », a-t-il également affirmé.
France24 - Monde
Le Français Aurélien Tchouaméni rejoint le Real Madrid pour six ans
Publié le : 11/06/2022 - 15:08Modifié le : 11/06/2022 - 15:38
FRANCE 24
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Le Real Madrid et l'AS Monaco ont annoncé le départ officiel d'Aurélien Tchouaméni du club monégasque pour rejoindre "los Blancos", sacrés champions d'Europe. Le Français, âgé de 22 ans, doit encore signer son contrat qui lui permettra de jouer six saisons aux côtés du Real Madrid.
C'était un transfert attendu. Les clubs du Real Madrid et de l'AS Monaco ont officialisé l'arrivée du milieu de terrain français Aurélien Tchouaméni chez les champions d'Europe pour six saisons, samedi 11 juin, dans deux communiqués distincts.
L'international, âgé de 22 ans, doit encore passer la visite médicale avant de signer son contrat et d'être présenté, mardi à 12 h, au Stade Santiago Bernabeu.
💫 #WelcomeTchouaméni 💫 pic.twitter.com/c5zICQQJKo
June 11, 2022L'ambition d'un jeune talent
Actuellement en sélection avec l'équipe de France, Tchouaméni est le seul joueur du groupe de Didier Deschamps à avoir été titulaire lors des trois premiers matches des Bleus (contre le Danemark, en Croatie et en Autriche) du groupe 1 de la Ligue des nations. L'équipe de France dispute une dernière rencontre dans cette compétition lundi, au Stade de France, contre la Croatie.
Si Tchouaméni a choisi Madrid, c'est qu'il se sent prêt et assez fort pour assouvir ses ambitions profondes : devenir titulaire chez un très grand d'Europe pour l'être aussi en Bleu et viser les plus grands trophées.
Didier Deschamps apprécie particulièrement le profil et la forte personnalité de celui qu'il a fait débuter le 1er septembre dernier. "Il n'a pas été impacté par l'aspect émotionnel", analysait le sélectionneur, séduit par "sa jeunesse, son assurance, son potentiel, et ce qu'il montre sur le terrain". Depuis, Tchouameni a compilé 11 sélections (1 but).
Une nouvelle recrue qui vaut 100 millions d'euros
Arrivé à Monaco en provenance de Bordeaux en janvier 2020 pour un transfert de 20 millions d'euros, Tchouaméni quitte le club de la Principauté contre, selon différentes sources très proches du dossier, 80 millions d'euros, auxquels se rajoutent 20 millions d'euros sous forme de divers bonus.
Il s'agit du deuxième transfert le plus lucratif de l'histoire de l'AS Monaco après celui de Kylian Mbappé, parti pour le Paris Saint-Germain en août 2017 pour 180 millions d'euros.
Selon ces mêmes sources, Monaco doit reverser 10 % de la plus-value réalisée à Bordeaux, soit 6 millions d'euros, hors bonus.
Désigné meilleur espoir de Ligue en 2020-21, Tchouaméni suscitait également l'intérêt de Liverpool et du PSG.
Avec AFP et Reuters
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MERCATO
Football : le PSG officialise Luis Campos, en attendant Zidane ?
FOOTBALL
Ligue des nations : la France obtient péniblement le match nul en Autriche
Chaos au Stade de France : un rapport gouvernemental pointe une série de "défaillances"
Valeurs Actuelles
Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?
Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.
Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !
La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.
Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.
Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.
Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.
Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.
Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.
Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.
Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».
Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.
Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.
Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.
Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.
Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.
“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”
Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.
Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »
Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.
De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies
Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».
Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.
France24 - Monde
Ligue des nations : la France obtient péniblement le match nul en Autriche
Publié le : 10/06/2022 - 23:01
FRANCE 24
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Pour son troisième match de la Ligue des nations 2022, l'équipe de France a été de nouveau tenue en échec, concédant le match nul en Autriche (1-1), vendredi à Vienne.
Trois matches en Ligue des nations et toujours pas de victoire pour les Bleus. Face à l'Autriche, vendredi 10 juin, l'équipe de France, tenante du titre mais qui n'a toujours pas remporté la moindre rencontre dans cette compétition (deux nuls, une défaite), a encaissé un but d'Andreas Weimann (37e) avant d'égaliser en toute fin de partie par Kylian Mbappé (83e). Les champions du monde français sont derniers de leur groupe avant d'accueillir la Croatie, lundi au Stade de France.
Apathiques sur le but d'Andreas Weimann et rarement autoritaires durant la rencontre, les défenseurs tricolores ont montré de la fébrilité lors d'un troisième match d'affilée en Ligue des nations.
Aux erreurs d'alignement de Theo Hernandez en ouverture contre le Danemark (1-2) et au manque de concentration de Jonathan Clauss, fautif en Croatie lundi soir (1-1) pour offrir un pénalty aux "Vatreni", ont succédé vendredi une passivité criante contre les Autrichiens.
Les Bleus sont même passés tout près de la correctionnelle, sur une ultime contre-attaque, très dangereuse mais très mal négociée par Karim Onisiwo dans le temps additionnel.
Certes, l'arrière-garde alignée par le sélectionneur Didier Deschamps sur la pelouse abîmée du Ernst-Happel Stadion était inédite, avec un total de six sélections en charnière centrale – cinq pour William Saliba, la première pour Ibrahima Konaté – et un latéral gauche – Theo Hernandez – qui n'avait jamais joué dans ce système avec les Bleus.
Avec AFP
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FOOTBALL
Ligue des nations : face à la Croatie, des Bleus diminués veulent se relancer
FOOTBALL
Ligue des nations : face à la Croatie, la France concède le nul et ne se rassure pas
COMPTE-RENDU
Ligue des nations : réaliste, la France punit l'Espagne et ajoute un trophée à sa collection
Valeurs Actuelles
Tesla et Elon Musk investissent 1,5 milliard de dollars en bitcoin, le cours bat son niveau record
Après cette annonce, le prix du bitcoin a bondi. Vers 14 heures, le 8 février, il a atteint plus de 43 000 dollars en bourse.
Le prix du bitcoin connaissait déjà une hausse phénoménale depuis le début de l’année. Mais l’annonce de Tesla l’a encore accentué. Le groupe a fait savoir, lundi 8 février, qu’il avait investi pas moins de 1,5 milliard d’euros en Bitcoin, relaie le Figaro. Déjà, il y a quelques jours, le comportement sur les réseaux sociaux du patron du constructeur de véhicules électriques, Elon Musk, avait mis la puce à l’oreille de certains. Il avait changé temporairement sa description sur son compte Twitter en marquant #bitcoin.
Les clients de Tesla pourront payer en bitcoin
Dans un document transmis lundi à la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine, Tesla a donc déclaré avoir acheté 1,5 milliard de bitcoin, durant le mois de janvier, dans le cadre d’une « mise à jour de la politique d’investissement du groupe ». Il s’agirait de donner « plus de souplesse pour diversifier davantage et maximiser les rendements de nos liquidités qui ne sont pas nécessaires pour maintenir une liquidité d’exploitation adéquate », cite BFM Bourse. Tesla a aussi précisé que les clients pourront se servir du bitcoin pour acheter certains produits de la marque dans un avenir proche.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - Monde
Football : le PSG officialise Luis Campos, en attendant Zidane ?
Publié le : 10/06/2022 - 14:31
FRANCE 24
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Le Paris Saint-Germain a officialisé vendredi l'arrivée du Portugais Luis Campos en charge "de l'organisation, du recrutement et de la performance de l'équipe professionnelle". Une première pierre au nouveau projet vanté par le club qui pourrait être suivi de l'arrivée de Zinedine Zidane selon plusieurs médias français.
Le PSG a un nouveau projet : tel est le mot d'ordre depuis la prolongation du contrat de la superstar française Kylian Mbappé. Ce mot d'ordre est suivi d'effets puisque les grandes manœuvres sont lancées. Le club a annoncé vendredi 10 juin l'arrivée du Portugais Luis Campos en qualité de "conseiller sportif". Une arrivée qui pourrait être suivie d'autre autre : celle de la légende Zinedine Zidane sur le banc, selon plusieurs médias français dont Europe 1.
Aucune annonce officielle n'est intervenue pour entériner le départ du directeur sportif Leonardo ; Mauricio Pochettino est toujours officiellement entraîneur du Paris SG. Mais en coulisses, ça s'active.
Le @PSG_inside est heureux d'annoncer l'arrivée de Luis Campos en tant que Conseiller Football à compter de ce jour. ❤️💙
June 10, 2022Vendredi, l'hypothèse de l'arrivée prochaine de Zinedine Zidane, l'enfant de Marseille qui a remporté sur le banc du Real Madrid quatre Ligues des Champions – une comme adjoint, trois comme entraîneur –, a repris de la vigueur.
Très affirmatif, Europe 1 évoque un "accord de principe (...) pour que Zinedine Zidane soit le prochain entraîneur". Selon RMC, les deux parties "sont proches d'un accord" même si "les discussions devraient se poursuivre encore plusieurs jours avant une signature définitive du coach français".
Sollicité par l'AFP, l'entourage de Zidane n'a pas donné suite. Le Paris SG s'est refusé à confirmer ou infirmer l'information. Une source proche de la direction du club a toutefois relativisé auprès de l'AFP l'information selon laquelle un tel accord était acquis.
Âgé de 49 ans, Zinedine Zidane a quitté le Real Madrid en 2021. Il est depuis libre de tout engagement, même s'il est régulièrement présenté comme le successeur naturel de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France si celui-ci décidait de partir après le Mondial.
La saison passée, le Paris SG a remporté le huitième titre de champion de France de l'ère qatarie. Mais éliminé dès les huitièmes de finale par le Real Madrid, il a encore échoué dans sa quête de Ligue des Champions, le grand objectif du club.
Luis Campos, un "conseiller football"
Désigné "conseiller football", le Portugais Luis Campos sera l'architecte du nouveau projet du club, bâti autour de Kylian Mbappé, qui a annoncé en mai qu'il restait au club malgré la cour assidue du Real Madrid.
L'arrivée de Campos, un proche de l'attaquant superstar qu'il a rencontré à Monaco, promet coups d'éclat sur le mercato – le Portugais l'a montré à Monaco et Lille – et coups de sang en coulisses.
Âgé de 57 ans, il est un fort caractère à la compétence reconnue. Il va non seulement devoir remanier l'effectif, mais surtout définir une politique plus cohérente que Leonardo, démis au soir de la prolongation de Mbappé.
Si Pochettino reste officiellement l'entraîneur des Parisiens, son départ apparaît logique. Depuis son arrivée en remplacement de Thomas Tuchel, l'Argentin n'a pas convaincu en une saison et demie. Et son année restante de contrat ne devrait pas représenter un obstacle financier.
Zinedine Zidane, libre, a le pedigree idéal pour lui succéder. Il était à Paris, en même temps que l'émir du Qatar, à l'occasion de la finale de C1. Une présence qui a alimenté toutes les spéculations.
Outre Zidane, d'autres noms sont évoqués, notamment celui de l'entraîneur de Nice, Christophe Galtier, qui a travaillé trois ans à Lille avec Campos. Le Portugais avait solidement bâti l'équipe nordiste sacrée championne de France en 2021, un an après son départ.
Un effectif à dégraisser et à renforcer
Après l'entraîneur, viendra le temps des joueurs. L'entrejeu est une faiblesse identifiée depuis plusieurs années au PSG qui n'arrive pas à trouver un binôme à Marco Verratti au milieu de terrain. Selon RMC, Paul Pogba, également convoité par la Juventus, "attend l'officialisation de l'arrivée de Zidane au PSG pour entamer des discussions avec le club parisien".
Avec le départ d'Angel Di Maria, Paris devrait aussi se mettre en quête d'un ailier. Le nom d'Ousmane Dembélé, libre de tout contrat fin juin à Barcelone, revient souvent dans la presse.
Campos devra aussi dégraisser un effectif pléthorique – un point où Leonardo a failli, malgré de mauvais résultats financiers pour le PSG, qui a enregistré 225 M d'euros de pertes sur l'exercice 2020-2021.
Sur la sellette, Mauro Icardi et Leandro Paredes ont signifié leur intention de rester dans un club où les salaires sont élevés.
Il faudra aussi gérer les egos. "Le meilleur joueur du monde, c'est Kylian Mbappé", a lancé Nasser Al-Khelaïfi, semblant rétrograder Lionel Messi et Neymar dans la hiérarchie du vestiaire.
Autre sujet : la clarification de la situation des gardiens Keylor Navas et Gianluigi Donnarumma, qui veulent rester tout en étant n°1 la saison prochaine – ce qui impliquerait le départ de l'un d'entre eux.
Avec AFP
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« La biodiversité nous protège des pandémies »
La rencontreAvec son documentaire « la Fabrique des pandémies », tiré de son livre éponyme, la journaliste d’investigation et réalisatrice Marie-Monique Robin va aux sources du virus qui a paralysé le monde et met en lumière ce que les scientifiques démontrent depuis des décennies : la destruction de la biodiversité par l’homme est à l’origine des maladies émergentes.
Nadège DubessayElle nous reçoit dans son pavillon, banlieue nord de Paris. Là où elle vit depuis une vingtaine d’années et où ses trois filles ont grandi. Marie-Monique Robin a le débit rapide, net et précis. Car son temps est précieux. L’après-midi, la journaliste doit filer à Blois pour animer un débat qui suivra la projection de son nouveau film. « La Fabrique des pandémies » nous conduit, à travers l’actrice Juliette Binoche, vers huit pays où des scientifiques décryptent de façon très claire les mécanismes à l’origine des épidémies.
Quel a été le déclic qui vous a conduite à vous intéresser au rapprochement entre la destruction des écosystèmes naturels et les virus émergents, comme celui du Covid-19 ?
Depuis vingt ans, je travaille sur le lien entre l’environnement et la santé, mais je ne m’étais jamais penchée précisément sur la corrélation entre la biodiversité et la santé. Avant le premier confinement, un article de David Quammen, dans le « New York Times », « We Made the Coronavirus Epidemic » m’a interpellée. Des scientifiques y expliquent comment, en pénétrant des espaces naturels sauvages, les hommes bousculent les écosystèmes et finissent par être le réceptacle de virus inconnus qui, jusque-là, vivaient sur d’autres espèces. J’ai décidé de m’entourer de 62 scientifiques indépendants. Quels que soient leur discipline, le continent où ils travaillent, ils disent tous la même chose. Les études qu’ils ont réalisées depuis deux ou trois décennies concordent. Elles prouvent non seulement que l’origine des pandémies est liée à la destruction de la biodiversité, mais aussi comment celle-ci protège de l’émergence de maladies infectieuses. Je trouvais intéressant de montrer les mécanismes écologiques, biologiques, qui font que plus on a de biodiversité et moins on est en danger. La biodiversité, c’est notre maison commune. Elle nous protège. Ce n’est pas un supplément d’âme pour bobos écolos à vélo.
Sida, Ebola, Nipah et, aujourd’hui, le Covid-19… Toutes ces maladies sont des zoonoses. Elles se transmettent de l’animal à l’homme. Que nous disent-elles ?
Elles représentent 70 % des nouvelles maladies infectieuses. Dans une forêt tropicale, il existe une grande diversité végétale et animale, avec beaucoup de micro-organismes, y compris des pathogènes. Normal, puisqu’ils font partie de la biodiversité eux-mêmes. En Guyane, sur les 650 espèces de moustiques, seules deux piquent l’homme et transmettent la malaria, la dengue, le chikungunya. Mais, avec 650 espèces, il y a peu de risques d’être piqué par l’une de ces deux-là. C’est l’effet de dilution. En déforestant, on détruit évidemment la biodiversité. Les espèces disparaissent, l’effet de dilution est rompu et les épidémies apparaissent. Deux scientifiques américains, qui travaillent sur la maladie de Lyme depuis trente ans, ont montré que, lorsqu’on fragmente une forêt, on fait d’abord disparaître les prédateurs – comme le renard ou le lynx. Les rongeurs pullulent alors. Ils se classent dans deux grandes catégories : les spécialistes qui ne mangent pas n’importe quoi et qui disparaissent s’ils n’ont plus leur source d’alimentation et les généralistes. Avec la déforestation, ceux-là vont proliférer car ils mangent n’importe quoi. Ce sont eux qui portent les maladies, notamment la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Lorsqu’une tique se nourrit du sang de ces souris à pattes blanches, elle attrape la maladie et peut la transmettre à l’homme. Une plus grande diversité animale dilue le danger parce que si une tique se nourrit sur un cerf, elle ne sera pas infectée. Dans une forêt fragmentée, le risque d’attraper la maladie de Lyme est multiplié par cinq.
Les scientifiques avaient alerté sur les risques d’une pandémie comme celle du Covid-19. Pourquoi n’ont-ils pas été entendus ?
Les scientifiques indépendants que j’ai rencontrés se battent pour l’intérêt général et n’en tirent aucun bénéfice financier. D’autres sont financés par de grandes industries qui défendent les intérêts privés. La confusion peut venir de là. Mais, surtout, ces trente dernières années, les épidémies émergentes restaient localisées en Afrique, en Asie. Alors elles n’intéressaient pas. Avec la globalisation, la grande accélération du transport des humains et des produits, les épidémies deviennent vite des pandémies. Tous les scientifiques m’ont dit qu’ils savaient qu’une pandémie allait arriver. Le Covid, pour eux, reste un petit virus qui tue moins d’un pour cent des gens qu’il contamine. Ebola tue 90 % des gens. Le Nipah 40 %. Le Mers 30 %. La liste est très longue…
Et les pandémies sont de plus en plus nombreuses…
Oui. L’Organisation mondiale de la santé estimait qu’il y en avait une tous les quinze ans jusque dans les années soixante-dix. Maintenant, il y en a une à cinq par an. Et tant qu’on ne s’attaquera pas aux causes qui sont à l’origine de ces émergences et à la destruction des écosystèmes – les mêmes causes, d’ailleurs, qui contribuent au dérèglement climatique – il n’y a aucune raison pour que le climat ne continue pas de se dérégler et les pandémies d’apparaître.
Pourquoi la lutte pour la sauvegarde de la biodiversité va de pair avec celle contre la pauvreté ?
Nous sommes dans une impasse collective à cause d’un système dominant, celui du capitalisme mondialisé, encouragé par nos modes de consommation. Si on ne fait rien, nous allons vers un monde de plus en plus violent, où les inégalités ne cesseront de se creuser. La viande industrielle française est produite par les grands capitalistes de l’agrobusiness. Je l’ai filmé en 2008 dans « le Monde selon Monsanto » : les grandes cultures de soja, reliées au capitalisme international, ne profitent pas aux paysans. Ils sont même expulsés de leurs terres pour en faire de vastes étendues.
Vous avez dénoncé le trafic d’organes en Amérique du Sud, les violences conjugales, les dictatures latino-américaines, l’empire du géant de l’agrochimie Monsanto… Quel est le fil rouge qui relie vos investigations ?
Les droits humains. J’ai longtemps soutenu les lanceurs d’alerte. Aujourd’hui, je suis avec les lanceurs d’avenir. J’ai beaucoup travaillé avec AmnestyInternational et la Ligue des droits de l’homme. Souvent, je leur ai assuré que leur combat pour la liberté de la presse, contre les tortures, était juste. Mais que le droit fondamental, c’est celui de manger. D’avoir un air sain. De ne pas être malade. Il y a vingt ans, j’étais taxée d’écolo avec un discours de pays riches. Mais non ! Neuf millions de personnes meurent chaque année dans ce monde à cause de la pollution de l’air, de l’eau.
Qu’est-ce qui a déterminé votre intérêt pour les enjeux de l’alimentation ?
En 2004, j’ai réalisé le film « les Pirates du vivant ». C’est vraiment cette enquête qui a déclenché tout le reste. Elle raconte l’histoire de cet Américain, débarqué au Mexique, qui achète un sac de haricots jaunes pour les cultiver aux États-Unis. En 1999, il obtient un brevet en se présentant comme l’inventeur de cette variété. Les paysans mexicains ne pouvaient plus exporter leur production sans lui payer des royalties ! Un vrai piratage. Mon enquête m’emmène vers l’entreprise qui a déposé le plus de brevets sur les plantes… Monsanto.
Vous êtes fille de paysans. Que vous ont-ils légué ?
Le goût de la terre. Ils étaient militants de l’Action catholique. Ma mère était championne des arbres, des plantes. Mon père spécialiste des oiseaux. Ils m’ont toujours dit qu’ils faisaient le plus beau métier. Qu’on pouvait changer le monde. Ça vous marque ! Quand j’étais ado, ils étaient pourtant considérés comme des moins que rien. Il fallait dire qu’on était enfants d’exploitants agricoles. Aujourd’hui, ceux qui revendiquent un changement de modèle se présentent comme paysans, liés aux paysages et non à l’agriculture industrielle. Mon père, très engagé syndicalement, s’est retrouvé embarqué dans ce modèle agro-industriel en pensant qu’il allait nourrir le monde, comme on le lui avait assuré. Quand j’ai filmé « le Monde selon Monsanto », mon père, mon frère, qui avait repris la ferme, ont réalisé l’impasse dans laquelle ils étaient. La ferme est passée en bio. À la fin de sa vie, mon père s’est dit : quel gâchis. Tous ces paysans qu’il avait vus malades du cancer, de Parkinson, d’Alzheimer…
Vous avez des projets ?
Je vais continuer à accompagner le film. Après deux années passées avec un virus sans rien y comprendre, il remet de la cohérence. Les causes sont bien identifiées. Alors on se dit qu’on peut agir. Les scientifiques, inquiets, sont sortis de leur domaine d’expertise pour entrer sur le terrain politique. Ce qui est assez rare. Ils disent qu’il faut changer de cap. Prendre les bonnes mesures. Malheureusement, je ne suis pas sûre qu’on en emprunte le chemin.
marie-monique robin France24 - Monde
Inde : Auroville, une utopie spirituelle et écologique
Publié le : 10/06/2022 - 18:56
Une cité sans argent, sans gouvernement, sans religion, qui accueille toutes les nationalités : Auroville a été fondée en février 1968 dans le sud de l'Inde par Mirra Alfassa, une Française de Pondichéry, surnommée "la Mère". Après son décès en 1973, la ville se développe, en plein désert, grâce au travail de ses résidents. Ensemble, ils rêvent de bâtir une humanité nouvelle, en paix et en harmonie. Marion Laouamen, Lucile Perrone et Navodita Kumari s’y sont rendues pour France 24.
Originaires de 52 pays différents, 3 300 personnes habitent Auroville aujourd'hui, dont près de la moitié sont Indiens et 20 % Français. La cité s’organise en une spirale qui s’enroule autour du centre, où se trouve le Matrimandir, "maison de la Mère". Une sphère d'or, haute comme un immeuble de neuf étages, lieu de méditation. La "Mère" a choisi de nommer la ville en hommage à son compagnon spirituel, le philosophe indien Sri Aurobindo, fondateur d'un courant qui cherche l'harmonie dans tous les aspects de la vie.
Un désert transformé en forêt
En un demi-siècle, cette communauté expérimentale s'est développée avec le soutien de l'Unesco et est reconnue par le gouvernement de l’Inde comme "une ville culturelle internationale". Les résidents ont réussi à transformer ce désert en forêt : plus de trois millions d’arbres ont été plantés. Aujourd’hui, Auroville s’étend sur 2 000 hectares. La cité est devenue un véritable laboratoire du vivant, pionnière en matière d'urbanisme écologique. Lorsqu'ils s'y installent, les Aurovilliens cèdent leurs biens à la communauté et renoncent à la propriété privée. Maintes fois menacée et jugée sectaire par certains, l'expérimentation continue.
L'objectif est de réussir à accueillir 50 000 habitants. Pour y parvenir, les Aurovilliens ont fait une demande d’investissement de 120 millions d’euros auprès du gouvernement indien, de manière à redynamiser une utopie endormie. Car seule une petite centaine de personnes s’installe à Auroville chaque année, en quête de spiritualité et de valeurs écologiques.
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L'Inde verte, un engagement intenable ?
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Que reste-t-il de l'utopie de Brasilia ?
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Israël : que reste-t-il de l’utopie des kibboutz ?
L'Humanité
Logement. Répit pour l’Ambassade des immigré.e.s
ActuDepuis le 18 avril dernier, 93 réfugiés et demandeurs d’asile occupent un immeuble à Paris, dans le 9 e, réquisitionné par le collectif La Chapelle Debout afin d’en faire un lieu symbolique de réclamation des droits des migrants. Un jugement d’expulsion a été mis en délibéré jusqu’au 18 juillet.
Mélanie MermozLes 93 occupants de l’Ambassade des Immigré.e.s vont au moins pouvoir rester dans les lieux jusqu’au 18 juillet. Aucune expulsion n’est, en effet, possible avant le jugement du tribunal d’instance de Paris. « C’est un véritable répit, les occupants vont pouvoir garder un toit jusque-là et ne plus subir le harcèlement policier dans la rue », se félicite Nestor*, membre du collectif La Chapelle Debout. Le 9 avril, un peu moins d’une centaine de réfugiés et demandeurs d’asile africains, soutenus par ce collectif militant, ont investi un bâtiment, situé au 9 rue Saulnier dans le 9e arrondissement parisien. Si pour le moment aucune intervention policière n’a eu lieu, des militants d’extrême droite ont tenté d’envahir le bâtiment pendant la nuit du 23 au 24 mai. Les assaillants masqués et armés de matraques ont été heureusement repoussés et personne n’a été blessé.
Cet immeuble vide depuis juillet 2019 appartient à la Socgecap Immo, une filiale de la société générale. Celle-ci a porté plainte devant le tribunal d’instance de Paris et demandé non seulement l’expulsion, mais aussi le paiement d’une indemnité d’occupation de 5 000 euros et le versement de 5 000 euros au titre de des frais de justice. « Entre la première audience, le 9 mai, et le prononcé du jugement, nous aurons déjà gagné deux mois », apprécie maître Henri Braun, l’avocat des occupants, qui réclame que les exilés qui y habitent bénéficient « d’une égalité de traitements avec les réfugiés ukrainiens ».
Le lieu rebaptisé Ambassade des Immigrés n’a pas seulement vocation à offrir un logement mais se veut un espace d’auto-organisation, de rencontres. Plusieurs collectifs (Solidarité Migrants Wilson) et associations (la Cimade, Médecins du Monde, Dom ’Asile..) y tiennent des permanences et des cours de français langue étrangère y sont dispensés. Une rencontre a eu lieu avec la Mairie de Paris le 2 juin et une autre est prévue le 20 juin. Ian Brossat, adjoint au logement (PCF) a, par une lettre, apporté son soutien. « Un tiers des occupants sont réfugiés statutaires et peut accéder au logement social. Nous comptons rester ici jusqu’à ce que les situations de toutes les personnes soient réglées, papiers comme logements », poursuit Nestor. Autant dire que l’occupation est pensée dans la durée.
réfugiésImmigrationimmigration Sans-papiers BBC
March For Our Lives: Thousands join gun control rallies across the US
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Protesters gathering at hundreds of rallies across the US have been calling for stricter gun control laws in the wake of last month's mass shooting at a primary school in Uvalde, Texas.
Gun safety group March For Our Lives was founded by survivors of the 2018 Parkland school shooting. It said around 450 protests had been planned for Saturday, and that it would not "sit back" and allow deaths to continue.
US President Joe Biden backed the protests, calling on Congress to "pass common sense gun safety legislation."
France24 - Monde
Sable : une crise à l’horizon ?
Publié le : 10/06/2022 - 16:53
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Julia GUGGENHEIM
Élise DUFFAU
Le sable, un mot qui évoque la plage ou des vacances au soleil. Pourtant, chaque grain est surtout une marchandise très convoitée, utile pour fabriquer du verre, des ordinateurs ou encore des panneaux solaires et du béton. 50 milliards de tonnes de granulats sont extraites par an, elles proviennent des carrières, des rivières, mais aussi des océans.
Extraire pour construire
À côté de Rouen, Laurent Biagetti, chef de carrière chez CEMEX, gère un immense site qui a extrait près d’un million de tonnes de granulats en 2021, différentes roches, de différentes granulométries, du sable jusqu’au caillou. Un produit qui va intégrer les formulations dans le béton ou les travaux routiers. "Lorsqu’on exploite une carrière, on n’exploite pas n’importe comment", prévient le chef de carrière. "On va déterminer les volumes et les zones qu’on va extraire en fonction des différentes années, ensuite cette zone-là sera destinée à être réaménagée par la suite pour être restituée aux différentes communes, quasiment identique à ce qu’il y avait à l’origine." Par nécessité, l’entreprise s’est également lancée dans le recyclage de matériaux de construction, "le granulat est une ressource qui devient de plus en plus rare. Ça devient extrêmement difficile d’ouvrir des carrières ou d’avoir des extensions de carrière, bien que ce soit un matériau qui est primordial dans la vie de tous les jours."
Le sable s’épuise
Aujourd’hui, le sable est devenu la deuxième ressource la plus utilisée sur terre après l’eau. Les précieux grains sont extraits plus rapidement qu’ils ne se reconstituent naturellement et ceux du Sahara, qui pourraient nous sembler infinis, ne sont pas adaptés à la construction.
Aujourd'hui, des voix s’élèvent pour dire stop à l'expansion des mines et protéger les terres. Comme en Loire-Atlantique, près de Nantes. Un groupe de simples citoyens se dressent contre deux géants, Lafarge et GMS. Les deux carrières qui font déjà 115 hectares à elles deux, veulent s’étendre. L’association La Tête dans le Sable est sur leur route : manifestations, recours, mesures diverses et variées.
Sylvain Jallot, leur porte-parole, explique l’impact des carrières sur l’eau par exemple : "Ces entreprises vont faire des trous qui sont énormes. La nappe phréatique, réserve d’eau colossale qui se trouve en sous-sol et qu’on ne voit pas, va se trouver mise à nue, à ciel ouvert. On a une évaporation des surfaces de l’ordre d’un million de mètres cubes par an, soit la consommation domestique de 30 000 personnes". Pour l'association, leur territoire n’est pas une réserve où venir se servir. "Notre objectif, c’est de dire : 'faisons attention à cette ressource'. Ce n’est pas en autorisant les yeux fermés ces extensions de carrière et en se mettant la tête dans le sable, qu’on va résoudre le problème du sable", estime Sylvain Jallot.
Quand la mer reprend des forces
Laure Simplet, ingénieure géologue, observe ses carottes, où sable et vase se superposent. Il s'agit de prélèvements qu’elle a faits sur un ancien site d’extraction de sable au large de La Rochelle avec ses équipes de l’Ifremer de Brest. 40 millions de mètres cubes de sable en ont été extraits, à l’aide de bateaux équipés de sortes de gros aspirateurs, des dragues aspiratrices.
En bien moins grandes quantités, en France, le sable est aussi extrait en mer. Quel est l’impact sur les fonds ? C’est précisément l'objet d'étude de la chercheuse. "L'intérêt de l'étude, c’est, maintenant que les travaux ont arrêté, d’essayer d’observer et de comprendre comment les fonds vont pouvoir se remettre à l’issue des extractions", précise-t-elle. Son premier constat est que le sol a changé : il y a plus de vase qu’auparavant, sur une épaisseur plus importante. Par ailleurs, le site est loin d’être un désert de biodiversité, une faune particulière s’est installée, des vers déposivores par exemple, que l’on ne retrouve pas à l’extérieur du site.
Les chercheurs n’en sont qu’au début de l’étude, qui doit durer dix ans. Un temps long qui leur permettra d’étudier les moindres changements. Laure Simplet explique : "L’intérêt est d’apprendre peut-être des erreurs qu’on a pu faire pour à l’avenir faire des recommandations. De regarder jusqu’à quel stade on peut modifier la nature des fonds sans que cela perturbe l’équilibre des communautés biologiques."
Remplacer le sable ?
Quoi qu’il en soit, consommer moins de sable est devenu aujourd’hui un impératif, car la pénurie guette. Mais il y a un problème : dans un avenir proche, notre appétit pour le sable ne va pas faiblir, bien au contraire. D'ici au milieu du siècle, 70 % de la population mondiale vivra en ville. Il faudra donc construire des bâtiments en masse et trouver impérativement des solutions viables pour utiliser beaucoup moins de sable.
Dans le bâtiment, le secteur le plus gourmand, on cherche des alternatives. Chez Cycle Terre, au nord de Paris, de la terre d’excavation des travaux du Grand Paris est récupérée pour en faire un matériau de construction : des blocs de terre comprimée, mélange de terre, de sable et d’eau. "On utilise beaucoup moins de sable que dans le béton", explique Teddy Dusausaye, le directeur général.
Le béton contient habituellement deux tiers de sable, quand un bloc de terre comprimée en contient à peine un tiers. Ces briques, couleur ocre, sont utilisées notamment pour construire des murs. Dans d’autres régions où la terre est naturellement plus riche en sable, la proportion serait moindre, voire nulle. "On pourrait se dédouaner du sable", ambitionne le jeune patron, "la terre crue a un vrai potentiel et doit être présente dans le futur logement. On peut faire baisser l’empreinte carbone du bâtiment".
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L'Humanité
Procès du 13-novembre. La perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam
ActuLe Parquet national antiterroriste a demandé vendredi des peines allant de cinq ans de réclusion à la prison à vie, à l’encontre des vingt accusés poursuivis pour les attentats du 13 novembre 2015.
Alexandre FacheIls sont sans doute les meilleurs connaisseurs du volumineux dossier judiciaire, fort de 542 tomes et d’un million de pages, sur la base duquel vingt personnes comparaissent depuis septembre 2021 pour les attentats du 13 novembre 2015, les plus meurtriers commis sur le territoire national. Vendredi 10 juin, c’est à ces magistrats du Parquet national antiterroriste (Pnat) que revenait la tâche de justifier les chefs d’accusation choisis, et de les traduire par des peines, requises devant la cour d’assises spécialement constituée. Sans surprise, celles-ci sont lourdes, collant la plupart du temps avec le maximum légal, compte tenu de « l’immense gravité des faits », a justifié l’avocate générale Camille Hennetier, et de « l’absence de remords » de la plupart des accusés.
Pour Salah Abdeslam, seul membre des commandos encore vivant, et à ce titre seul à être poursuivi comme « co-auteur » des attentats, les magistrats ont requis la perpétuité avec une période de sûreté incompressible, autrement dit une peine de prison à vie, soit la plus dure de notre code pénal. Instauré en droit français en 1994, elle n’a été utilisée depuis qu’à quatre reprises, les deux premières contre les tueurs en série Pierre Bodein (2007) et Michel Fourniret (2008), jamais encore pour des actes terroristes. « Salah Abdeslam est resté jusqu’au bout fidèle à son idéologie et incapable d’exprimer le moindre remords. Il est loin d’avoir manifesté un abandon de cette servitude volontaire » à l’Etat islamique, dont il se proclamait un « combattant » aux premières heures du procès, a rappelé Camille Hennetier. L’avocate générale a aussi insisté sur les « ultimes et perverses provocations » de l’accusé, capable, à quelques minutes d’intervalle, de proclamer son « amour » pour l’EI puis d’assurer qu’il « n’est pas un danger pour la société », ou encore de s’excuser auprès des parties civiles, tout en reprochant vertement à « Sonia » d’avoir dénoncé Abdelhamid Abaaoud au lendemain des attentats, « condamnant trois personnes à la mort », référence à l’assaut de la rue du Corbillon. Pour l’accusation, la thèse « tardive » selon laquelle Abdeslam aurait été intégré au dispositif des attentats « en dernière minute », « contraint et forcé par son frère Brahim », « ne tient pas ».
Le «discours plaqué, victimaire» de «l’homme au chapeau»
Ami d’enfance de Salah Abdeslam, Mohamed Abrini a vu requis contre lui la même peine de perpétuité, mais assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Pour l’accusation, celui qui était dans les convois de la mort le 12 novembre 2015 a certes renoncé au dernier moment à participer aux attaques, comme il le fera quelques mois plus tard à l’aéroport de Bruxelles. Il a aussi reconnu à l’audience que sa participation était bien « prévue pour le 13 novembre », aveu qualifié de « petit pas vers la vérité » par le parquet. Sauf que ce petit pas allait être immédiatement suivi de « deux pas en arrière », après « une conversation houleuse dans le box » avec Salah Abdeslam. « Il a eu un discours plaqué, victimaire », et « aucun élément ne permet d’entrevoir une évolution future favorable » de celui qui a longtemps été présenté comme « l’homme au chapeau », après la découverte des images de vidéosurveillance de l’aéroport de Bruxelles.
Une peine de perpétuité avec 22 ans de sûreté a aussi été requise contre le « logisticien » des attentats, Mohamed Bakkali, l’un de ceux « sans qui rien de ce qui s’est passé le 13 novembre ne serait arrivé », a justifié le parquet. « Salah Abdeslam a focalisé la colère, mais il ne doit pas faire oublier » tous ceux qui ont préparé ces attentats. Or, Bakkali est « omniprésent » dans la cellule terroriste, il en est une « pièce maîtresse », la « cheville ouvrière », accuse le Pnat, qui a aussi fustigé les « silences opportunistes » de l’intéressé, beaucoup plus intelligent qu’il ne voudrait le laisser penser. « Il se présente comme l’idiot utile des frères El Bakraoui (membres de la même cellule terroriste et futurs kamikazes des attentats de Bruxelles en mars 2016 - NDLR). ‘Utile’, il l’est sans aucun doute. Mais ‘idiot’, certainement pas. »
Adeptes du silence pendant ces audiences, le Suédois Osama Krayem et le Tunisien Sofien Ayari voient requis contre eux la perpétuité avec trente ans de sûreté. « Ils sont venus comme les autres avec la mission de frapper l’Europe. On ne sait pas pourquoi ça ne s’est pas fait, mais ils étaient prêts », a assuré le parquet, qui ajoute: « On ne peut pas interpréter leur silence autrement que comme un mépris pour votre cour, surtout de la part de deux hommes qui, dans le box, sont ceux qui en savent le plus sur la cellule ». Ils font partie de ceux que l’accusation a classé dans la catégories des « opérationnels contrariés ».
Des peines plus légères pour les «petites mains»
C’est le cas aussi de l’Algérien Adel Haddadi et du Pakistanais Muhammad Usman. Partis de Syrie, les deux hommes n’avaient pu rejoindre à temps l’Europe pour participer aux attentats. Ils pourraient écoper chacun d’une peine de vingt ans de prison, assortie d’une sûreté des deux tiers. Classé dans la même catégorie, mais jugé en son absence car déjà détenu en Turquie, Ahmed Dahmani fait face, lui, à une peine de trente ans, avec une sûreté des deux tiers. La perpétuité a enfin été requise pour les cinq commanditaires et logisticiens, présumés morts en Syrie et jugés par défaut, dont Oussama Atar, le « cerveau et ordonnateur » présumé des attentats.
Logiquement, des peines plus légères (de cinq à six ans de prison) ont été requises contre les « petites mains » du dossier, Abdellah Chouaa, Hamza Attou et Ali Oulkadi, qui ont aidé Salah Abdeslam dans sa fuite. Rappelant qu’ils comparaissaient libres, le parquet a souligné leur « attitude irréprochable » lors de ces audiences. Pour son « déni total » en revanche, Mohamed Amri, malgré les mêmes faits reprochés, pourrait écoper, lui, de 8 ans. Neuf ans sont requis contre Yassine Atar, le frère d’Oussama Atar, qui n’a cessé de clamer son innocence, mais dont le parquet estime qu’il avait « connaissance des préparatifs » des attentats, du fait de sa présence à des « moments clés » du dossier. « Homme de confiance » du logisticien Ibrahim El Bakraoui et « témoin privilégié » des agissements de la cellule djihadiste, Ali El Haddad Asufi a vu requis contre lui seize ans de réclusion, avec une sûreté des deux tiers.
«Votre verdict ne guérira pas les blessures»
Convenant que ce procès n’avait pas répondu à toutes les questions, sur les faits, comme sur ce qui avait amené « de jeunes Européens à accepter le sacrifice de leur vie en prenant celle des autres », la représentante du Pnat a conclu ce troisième et dernier jour des réquisitions par des mots forts, adressés directement à la cour : « Votre verdict ne guérira pas les blessures, ne ramènera pas les morts à la vie, mais pourra assurer que c’est la justice et le droit qui ont le dernier mot ». A partir de ce lundi 13 juin, la parole est à la défense, pour deux semaines. Le verdict, lui, est attendu le 29 juin.
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Agro-Industrie. Quand les futures élites disent « Stop »
Histoire de la semaineC’est un appel à « bifurquer » qui fait le buzz. Lancé le 30 avril, en pleine cérémonie des lauréats d’AgroParisTech, par huit jeunes ingénieurs qui ont décidé de déserter un système productiviste aveugle, il secoue l’enseignement supérieur agricole. Mais la fronde des jeunes scientifiques gagne d’autres grandes écoles.
Marie-Noëlle BertrandCes mots ont fait le tour du Web en moins de temps qu’il n’en faut à un coup de vent pour plier des blés, mais avec le même effet décoiffant. Pas tant pour leur impertinence : les routards d’AgroParisTech le diront, il est dans la tradition de l’école, à l’heure de la remise des diplômes, de laisser libre le micro à ses étudiants. Mais leurs paroles, habituellement, restent cantonnées à l’enceinte où elles sont prononcées. C’est peu dire que celles-ci l’ont dépassée. « Nous n’avions pas imaginé que notre intervention aurait un tel écho », s’étonne encore Julia, l’une des huit agronomes certifiés qui, ce 30 avril, sont montés sur l’estrade de la salle Gaveau, à Paris, pour exprimer leur refus de suivre les rails que l’agro-industrie a posés sur leur route. La vidéo de leur intervention compte à ce jour plus de 12 millions de vues. En quelques heures, les « agros qui bifurquent », autorevendiqués déserteurs d’un système productiviste qui cherche dans l’ingénierie des solutions aux maux qu’il génère, sont devenus célèbres au point de devoir refuser des interviews. Dix éditeurs, déjà, les ont sollicités.
La scène se passe donc lors de la cérémonie de remise des diplômes d’AgroParisTech, fleuron des grandes écoles françaises dédié aux sciences et aux industries du vivant et de l’environnement, dont la mission n’est autre que de former des talents aptes à nourrir les humains, tout en préservant les ressources naturelles et le climat.
« Labels bonne conscience et rapports délirants »
Les interventions s’enchaînent. Elles racontent les trois ou quatre années d’études et les perspectives à venir. Vient le tour de Lola. La jeune femme ne monte pas seule à la tribune. Ils sont sept autour d’elle, filles et garçons, qui vont ensemble dérouler un discours aux mots tranchés. « Nous ne voulons pas faire mine d’être fiers d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours, entame Lola. Nous voyons que l’agro-industrie mène une guerre au vivant et aux paysans partout sur Terre. » Et de poursuivre en dézinguant pêle-mêle les outils dont le système s’est emparé et les métiers qui le servent : « Nous ne voyons pas les sciences et les techniques comme neutres et apolitiques. Nous pensons que l’innovation technologique et les start-up ne sauveront rien d’autre que le capitalisme. Trafiquer en laboratoire des plantes pour des multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et des agriculteurs, inventer des labels “bonne conscience”, pondre des rapports d’autant plus longs et délirants que les crimes qu’ils masquent sont scandaleux… ces jobs sont destructeurs ; les choisir, c’est nuire. » Et pourtant, se désolent les agro-bifurqueurs, ce sont « ces débouchés qui nous ont été présentés tout au long de notre cursus à AgroParisTech. En revanche, on ne nous a jamais parlé des diplômés (…) qui ont choisi de déserter. » Dans la salle, le public applaudit. Les bifurqueurs poursuivent. En cours d’installation en apiculture, dans une ferme collective sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ou comme paysans-boulangers dans le Tarn, eux ont décidé de prendre la clé des champs. S’adressant à « celles et ceux qui doutent », ils portent l’estocade : « Ne laissons pas filer cette énergie qui bout quelque part en nous. Désertons. »
Un « esprit critique » salué...
L’histoire n’a pas été écrite à Hollywood. Face à eux, le public d’étudiants ne s’est pas levé d’un seul corps pour brûler diplômes et promesses d’embauche, et partir en campagne. Il n’en reste pas moins que l’affaire a eu son impact. « À l’issue de la cérémonie, beaucoup sont venus nous parler de leurs doutes », reprend Julia. Sur les réseaux sociaux, le monde de l’agro-industrie s’est déchaîné. La vidéo, surtout, a secoué celui de l’enseignement agricole. Singulièrement, on le devine, du côté d’AgroParisTech.
« Il paraît que notre discours a mis plusieurs professeurs en colère », note Julia. Les soutiens, au sein même de ce corps de formation d’élites, ne s’en font que plus vifs. « Des collègues m’ont dit : “C’est toi le coupable !” », s’amuse Marc Dufumier, enseignant aujourd’hui à la retraite, figure de proue de l’agroécologie au sein de l’établissement, où il continue de livrer quelques cours. « À vrai dire, je me suis senti plutôt honoré… »
Après un communiqué de presse dans lequel elle salue l’esprit critique de ses étudiants et une interview accordée aux « Échos Start », la direction d’AgroParisTech, elle, a préféré ne plus s’exprimer. Une tribune, toutefois, a été publiée le 18 mai dans « l’Opinion ». Signée des mains de son directeur, de son président et de deux de leurs prédécesseurs, elle se pose en défense de l’établissement. Elle relance, surtout, le débat mis au jour par les huit déserteurs, sensible quand il interroge aussi la notion de progrès et questionne la place des sciences et de la technologie. « Nos ingénieurs ne devraient pas souffrir de l’approximation, l’amalgame, les corrélations simplistes, les généralisations hâtives ou les affirmations infondées », mordent les responsables. « Nous sommes convaincus que le progrès des connaissances, des sciences, des technologies et de leurs usages constitue la meilleure réponse aux défis lancés à nos sociétés. » Acquérir ces connaissances n’empêche pas les diplômés d’AgroParisTech de choisir en toute liberté leur voie professionnelle, poursuivent-ils. « Sortir des sentiers battus a toujours été considéré par AgroParisTech comme une source d’enrichissement pour notre société », concluent les dirigeants et anciens dirigeants de l’école.
... mais une désertion qui pose question
Ils ne sont pas les seuls, cependant, à interroger cette vision d’un retour à la terre loin des sciences et de la technologie comme seule issue pour la planète. Dans une tonalité bien distincte, Pierre Charbonnier, chercheur en politiques de la terre au CNRS et auteur d’« Abondance et liberté » (1), un ouvrage qui, en 2020, a eu son petit succès, s’en inquiète lui aussi sur Twitter. S’il partage avec les étudiants la critique de l’agro-industrie, « lobby monumental qui par bien des aspects retarde l’émergence d’une agriculture durable », et comprend les ressorts de leurs propos, « la philosophie invoquée » le laisse dubitatif. Elle « porte une forme de renoncement à construire un autre système productif, une autre façon de nourrir et d’innover », note-t-il. Elle se réfère, aussi, à une rhétorique « des alternatives locales en archipel » aux relents « vitalistes, néoromantiques, voire conservateurs », dont « on ne comprend pas exactement en quoi elle correspond à un dépassement du capitalisme ». L’agroécologie, oppose-t-il, « peut devenir un modèle de haute qualité sociale et environnementale, affranchi des barrières du productivisme, de la pression sur le travail ». Ne pas le prendre en compte, c’est se priver d’une transformation plus massive, exprime-t-il en substance, c’est renoncer, au final, à changer la société.
Le fait est que l’initiative des bifurqueurs tranche avec celles qui, depuis quelques années, ont éclaté ici et là, posant leurs petites bombes idéologiques au sein d’institutions peu habituées à se faire secouer de l’intérieur. En 2021, les étudiants de Polytechnique se rebellaient ainsi, au nom de l’éthique et du bien commun, contre l’installation d’un centre de recherche et d’innovation de TotalEnergies en lien avec leur école. Quelques années plus tôt, en 2018, Clément Choisne avait fait sensation, lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’École centrale de Nantes. La moustache bien taillée, le nœud papillon impeccable et l’humour à fleur d’allocution, le tout jeune ingénieur avait dégommé le modèle dominant, se disant « incapable de se reconnaître (…) en rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation », fustigeant la vision d’un métier d’ingénieur qui n’aurait pas à s’interroger sur son rôle social, ainsi que les partenariats de son école avec de grands groupes industriels. Lui, toutefois, n’appelait pas à déserter. « Il n’est pas trop tard pour faire de Centrale Nantes un laboratoire de solutions techniques, sobres et durables, de changer la donne et de coconstruire un futur souhaitable où l’argent n’est plus la seule valeur ! » avait-il lancé.
Démissionnaires d’une transition nationale au profit de celle, plus restreinte, de communautés locales réinventées, les bifurqueurs ? « Leur choix est complémentaire du nôtre », tempère Rémi Vanel, membre du collectif Pour un réveil écologique, lancé en 2018 par des étudiants de grandes écoles et qui défend l’idée de transformer les choses depuis l’intérieur même du système économique et éducatif. « Nous avons choisi de donner des clés aux futurs cadres pour influer sur le niveau d’engagement de leurs entreprises. Mais, lorsqu’on voit le pseudo-plan climat de TotalEnergies, il est clair qu’il y a de quoi ne plus y croire… »
Un enseignement en silos donnant à entendre que toutes les pratiques se valent
« Les bifurqueurs ne sont ni démissionnaires ni fatalistes ! tempête Marc Dufumier. Leur propos est celui de jeunes engagés et mêmes enragés, qui décident de ne pas se laisser formater par le système. » Oui, il y a de tout à AgroParistech, note-t-il. L’école a vu sortir de son giron des Julien Denormandie, ex-ministre de l’Agriculture, tout comme des Aurélie Trouvé, ex-porte-parole d’Attac et candidate de la Nupes aux législatives. Lui-même en est un exemple, ou encore le biologiste Pierre-Henri Gouyon. « Étudiant, j’y ai suivi les cours de René Dumont (2), abonde celui-ci. Mais j’y ai également suivi des cours ultraproductivistes. » C’est là qu’est la duperie, estiment les deux figures de l’école : cet enseignement en silos donne à entendre que toutes les pratiques se valent et sont complémentaires, alors que l’une, par essence, détruit l’autre.
« Tout cela raconte quelque chose du moment charnière dans lequel on se trouve », relève Frédéric Chassagnette, cosecrétaire général du Snetap-FSU (3), qui souligne l’enjeu pour l’enseignement agricole. Un temps fleurissant, le secteur est aujourd’hui exsangue et manque, au bas mot, de 12 000 postes pour faire face au mur démographique qui l’attend. « Or, nous devons utiliser ce formidable outil pour accompagner les transitions à opérer », insiste l’enseignant, qui confirme : « Non, toutes les agricultures ne se valent pas, et nous, nous sommes à l’heure des choix. »
Julia et ses sept camarades ont fait le leur. « Intégrer le système, c’est risquer de se laisser transformer par lui avant de pouvoir le transformer », maintient-elle. Les bifurqueurs ne sont d’ailleurs pas isolés. Frais émoulus d’HEC, des diplômés ont eux aussi fait le buzz en refusant des CDI payés 100 000 euros. Vous n’êtes pas seuls ou les Désert’heureuses : des collectifs en quête d’autres voies prennent forme. Pas encore une révolution, non, mais déjà une révolte.
agricultureagro-industrieenseignement France24 - Monde
Fin des voitures thermiques en 2035 : "une bonne nouvelle" même si "le véhicule propre n'existe pas"
Publié le : 10/06/2022 - 07:09
Sophian AUBIN
Le Parlement européen s'est prononcé mercredi en faveur de l'interdiction de la vente devoitures particulières et camionnettes neuves à moteur thermique à compter de 2035 dans l'UE. Faisabilité technologique, répercussions économiques et écologiques : ce virage annoncé s'accompagne d'autant de doutes qu'il suscite d'espoirs. Éclairage avec Pierre Leflaive, spécialiste des transports au sein de l'association Réseau action climat (RAC).
"Historique (...) Une nouvelle ère." C'est en ces termes que Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen, saluait la décision votée à Strasbourg mercredi 8 juin : les députés européens s'y sont prononcés en faveur de l'interdiction de la vente de voitures particulières et camionnettes neuves à moteur thermique au sein de l'Union européenne. Nécessitant encore l'approbation des 27 pour se concrétiser, la décision devrait prendre effet en 2035.
Avec le vote mettant fin à la vente de voitures non zero emissions en 2035 nous prenons une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère celle de la neutralite climat. C’est une victoire majeure ! @Renaissance_UE
June 8, 2022Bruxelles prévoit ainsi une réduction de 55 % des émissions de CO2 sur le continent d'ici 2030. Un vœu que devrait exaucer la fée électricité : la Commission européenne entend accélérer la transition vers la neutralité carbone (envisagée pour 2050) en incitant les constructeurs à investir massivement dans l'électrification du nouveau parc automobile.
Mais du fait, justement, de l'impact environnemental des batteries alimentant ces véhicules, ce coup de tonnerre européen ravive un orageux débat : et si la voiture électrique était une "fausse bonne nouvelle" écologique ?
Éléments de réponse avec Pierre Leflaive, responsable Transports au Réseau action climat (RAC), une association représentant en France un réseau international d'ONG œuvrant pour la transition écologique.
France 24 : Dans la foulée du vote, Manon Aubry, présidente du groupe de la gauche au Parlement, s'est réjouie que les "lobbies soient pour une fois mis en échec". Comment analyser cet enthousiasme ?
Pierre Leflaive : On peut y déceler l'expression d'un soulagement : un bloc progressiste au Parlement européen à réussi à faire fixer une limite à la vente des véhicules les plus polluants, sans cette limite, tous les objectifs climatiques du secteur des transports étaient condamnés.
Victoire pour le climat au Parlement 🇪🇺: la production de voitures thermiques sera interdite en 2035 !Les lobbies qui voulaient affaiblir le texte en réduisant l'objectif sont (pour une fois) mis en échec malgré le soutien de la droite et l'extrême-droite.On avance ! (un peu) pic.twitter.com/Tz1oNi1sm1
June 8, 2022Ce vote met ainsi en lumière deux faits assez inédits : une coalition de députés européens est prête à se battre pour inscrire des ambitions écologiques dans le marbre des réglementations communautaires. Et ces représentants des citoyens ont la capacité de résister aux groupes de pression liés aux constructeurs automobiles. Ce sont là de très bonnes nouvelles pour le climat.
Fabrication, obsolescence des batteries, qui sont pour moitié fabriquées hors UE… Les détracteurs de la voiture électrique arguent qu'elle ne fait que transformer la nature de la pollution.
Le véhicule propre n'existe pas : produire une voiture, c'est immanquablement émettre des gaz à effet de serre. Avec l'électrique, on cesse d'émettre via un pot d'échappement, mais on continue certes de polluer sur d'autres phases.
Le véhicule électrique induit néanmoins un progrès réel : il émet selon des études jusqu'à cinq fois moins de CO2 que les véhicules thermiques. Et ce, en considérant l'ensemble des pollutions de son cycle de vie, de la construction du véhicule jusqu'au recyclage des batteries, en passant par la production d'électricité.
Nous sommes, en outre, à même d'amoindrir ces émissions : via le progrès technologique, mais aussi tout simplement en relocalisant la production des batteries là où seront vendus ces véhicules, à l'intérieur de l'UE.
Mais puisqu'il est impossible d'éradiquer toute forme de pollution liée à l'automobile, et parce que la fabrication de batteries nécessite l'exploitation de métaux rares dont les stocks ne sont pas infinis, d'autres leviers doivent être actionnés : la sobriété, et la réduction du parc automobile européen, via les transports en commun, le vélo, le covoiturage, atout ce qui nous permet de réduire notre dépendance à la voiture.
Les opposants au vote au sein du Parlement européen contestent la faisabilité technique et la viabilité économique d'une transition aussi importante.
La filière est-elle prête à se convertir assez vite, sur le plan technique ? La réponse est oui. Le véhicule électrique est une technologie aujourd'hui maîtrisée. En termes de parts de marché, ses ventes sont en train d'augmenter. Stellantis et Renault ont d'ailleurs – face à leurs actionnaires – affiché d'ambitieux objectifs, dont il faudra certes surveiller la mise en actes, d'ici 2030.
Et plus des investissements seront opérés dans le véhicule électrique, plus les coûts de fabrication, et donc les prix de vente, baisseront sous l'impulsion d'économies d'échelle. Davantage de citoyennes et citoyens européens, parmi celles et ceux qui demeurent dépendants de la voiture, auront ainsi accès à l'électricité.
Les constructeurs européens font face à une concurrence accrue des industries chinoise ou américaine, qui, elles, investissent massivement dans l'électrique. Or, le secteur automobile est le premier employeur en Europe. Loin de se cantonner à l'environnement, l'enjeu est donc aussi sociétal : il était opportun que l'UE mette un pied dans l'industrie automobile électrique, afin de ne pas se laisser distancer.
Ce projet n'empêchera-t-il pas les constructeurs de continuer à exporter des véhicules thermiques sur le marché mondial, pérennisant ainsi la pollution sous d'autres cieux ?
Tous les continents sont-ils dans la capacité d'électrifier leur parc automobile ? Déjà important pour les plus défavorisés en Europe, le défi de l'accès des ménages modestes à un véhicule électrique concerne des populations très nombreuses dans les pays en voie de développement. C'est là qu'intervient la responsabilité de l'Union européenne : les Européens ont la chance, et donc le devoir, de pouvoir faire montre d'ambition sur ce terrain. Nous sommes non seulement historiquement responsables d'une grande part des émissions de gaz à effet de serre, et avons de plus la capacité économique et industrielle d'accélérer cette transition.
La flambée du prix des cours du pétrole provoquée par la guerre en Ukraine pourrait-elle renforcer les appels à la sobriété énergétique que vous évoquiez ?
Cette hausse induit déjà une dépense qui avoisine 100 euros par mois et par ménage. À cette perte de pouvoir d'achat, sobriété ou voiture électrique apportent certes une réponse. Mais cette guerre pourrait aboutir à plusieurs scénarios.
Des régressions pourraient se concrétiser. L'usage de technologies alternatives telles que les agrocarburants ont un bilan d'émission de CO2 élevé. Comme elle reposent sur l'exploitation de cultures, comme le bioéthanol, elles augmenteraient la pression sur les terres arables, et conséquemment le prix des denrées alimentaires, sur toute la planète.
Mais nous pourrions aussi tirer les leçons de cette crise. L'explosion du prix de l'énergie, et de facto des denrées alimentaires importées, nous rappelle que si nos économies avaient commencé à réduire leur dépendance aux énergies fossiles, le contrecoup de la guerre en Ukraine serait moins violent.
Ce que scientifiques et ONG prédisaient quant au coût de l'inaction environnementale est devenu plus tangible. Plutôt que d'alerter sur les dangers qui arrivent, nous évoquons désormais ce qui est en train de se passer sous nos yeux. L'acceptabilité de la transition écologique s'est ainsi accrue.
Mais allons-nous sortir de cette séquence ukrainienne en accélérant notre transition, pour devenir plus résilients face à ce type de choc ? Ou est-ce que reculs et immobilismes vont nous exposer, non seulement au changement climatique, mais à de nouveaux périls économiques ? Nous sommes à la croisée des chemins.
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TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
Auxin Solar, le petit poucet du photovoltaïque américain qui a mis tout un secteur à genou
Automobile : le Parlement européen vote la fin des moteurs thermiques en 2035
JOURNÉE MONDIALE DE L'OCÉAN
Protéger les vagues, une première en France dans un village breton
Valeurs Actuelles
Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”
Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ?
Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !
Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue
Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ?
Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.
La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ?
Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.
Propos recueillis par Frédéric Paya
L'Humanité
Amendement Ferrari
Emilio MesletDans l’automobile, c’est la révolution, mais toujours pas la lutte des classes. Mercredi, le Parlement européen a voté l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves à partir de 2035. Sauf que ce texte ne vaut pas pour tout le monde : il ne s’applique pas aux voitures… de luxe. Polluer en Dacia ou en Seat, c’est non. Polluer en Maserati ou en Lamborghini, c’est oui. Nous devons cette idée à une poignée d’eurodéputés issus de la droite italienne, qui ont proposé ce très symbolique « amendement Ferrari ». Voté à 339 voix pour et 229 contre, il autorise, jusqu’en 2036, la vente de voitures de luxe fabriquées à moins de 1 000 exemplaires. En clair, les riches auront un an de plus que le commun des mortels pour répandre du CO2 avec leur nouveau joujou acheté à prix d’or. Deux poids, deux mesures, comme on dit. Allez, roule !
parlement européenAutomobile France24 - World
Between Iraq and Saudi Arabia, a half-open border (1/4)
Issued on: 10/06/2022 - 11:53
Lucile WASSERMANN
Séverine BARDON
The migration crisis, the rise of nationalism and the Covid-19 pandemic have put borders back in the headlines. Although frontiers had never disappeared, globalisation and modern forms of transport had seemed to render them obsolete, at least in many regions. FRANCE 24 brings you a documentary series on four borders that are emblematic of our times. Our reporter Lucile Wassermann travelled to the Arar border crossing between Iraq and Saudi Arabia, which is coming back to life in the middle of the desert.
When Saddam Hussein invaded Kuwait in 1990, Saudi Arabia closed the border and cut off all relations with Iraq. The Arar crossing would only reopen 30 years later, on November 18, 2020. This is currently the only crossing point on the 800-kilometre border between the two countries. Around 60 trucks arrive here every day.
But they cannot cross. Trucks from both countries are parked in a fenced yard. The goods are exchanged and then the drivers each go back the way they came. The men themselves are still not allowed to pass. Only the cargo will cross the border.
While imperfect, and sometimes frustrating, the opening of the Arar border crossing marks the beginning of a new era in relations between Iraq and Saudi Arabia. For cross-border populations, it brings new hope: Baghdad and Riyadh are now in talks about opening two additional crossing points.
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Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre
Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.
Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.
Un dernier obstacle d’importance
« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.
La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.
France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Immobilier : l’heure des arbitrages
La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.
Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes
Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.
Le marche du luxe se porte bien
« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »
On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part
L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.
« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.
Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote
« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.
De nouvelles envies
Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.
En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.
Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.
L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.
France24 - World
Scientists create robotic finger with 'living skin'
Issued on: 10/06/2022 - 17:44
Sam BALL
Scientists in Japan have created a robotic finger coated in living skin, in what they say could be a major step towards creating robots with a genuine human likeness. Like real human skin, the lab-grown coating is water-repellent, wrinkles up when the robot's finger curls and even has the ability to heal itself.
Valeurs Actuelles
Vivre l’Harmonie à l’île Maurice
L‘île Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.
Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).
Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.
Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.
Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.
France24 - World
'A little bit of panic': Thai railway market makes post-pandemic comeback
Issued on: 08/06/2022 - 17:47
Sam BALL
Along a 500-metre stretch of railway track near Bangkok, Thailand, lies one of the world's most unique – and hair-raising – markets. Stalls at the Mae Klong Railway Market are set up so close to the tracks that vendors and shoppers must scramble out of the way each time a train passes. After two hard years due to the Covid-19 pandemic the market is now starting to recover.
Valeurs Actuelles
Cap sur la “porte des Amériques”
Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.
A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%
« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».
Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).
Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.
L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.
Une rentabilité proche de 10 %
Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.
Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.
France24 - World
A country 'worth defending': Finnish women learn defence skills amid Russia fears
Issued on: 07/06/2022 - 18:15
Sam BALL
Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, there has been a surge in the number of women in Finland signing up for defence and survival training, according to the organisation that runs the courses, amid fears in the country that they could be the Kremlin's next target.
Valeurs Actuelles
Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles
Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.
Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution
Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.
La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.
Dordogne : les dernières actualités
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
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À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs
ActuSous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .
Marie-Noëlle BertrandUn coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.
Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.
Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.
Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansL’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72 % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.
Des manœuvres jusqu’à la dernière minute
Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.
La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.
Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environnementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.
Climatparlement européen France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
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Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
BBC
Memory boxes help families remember lost voices
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A PhD student has been creating audio memory boxes for hospice patients.
Isaac Gibson is studying at the Sonic Arts Research Centre in Queen’s University Belfast.
As part of his research, he recorded interviews with hospice patients and combined them with fitting music and sound effects.
Each recording is accessed through a handmade wooden box, designed to resemble a vintage radio.
The purpose was to create individual listening experiences for patients and their families.
Isaac contacted Marie Curie hospice with the idea after first recording a series of interviews with his terminally-ill grandfather.
He has created 10 memory boxes for Marie Curie hospice patients in Northern Ireland.
Video journalist: Niall McCracken
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…
Actu À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.
Emilio MesletC’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.
Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».
Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »
« Catastrophe naturelle »
Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».
Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.
intempériesagricultureClimat BBC
Circus ambition comes true for trapeze artist Trystan Chambers
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Trystan Chambers always wanted to run away with the circus from the age of five - and now he has.
When it came to work experience from school, he knew he wanted something different from his classmates.
Trystan 10 days' experience at a circus in the north of Scotland, before being invited back for the whole summer.
After fulfilling his dream, he is now a member of Cardiff-based NoFit State Circus - with a job that certainly has its ups and downs.
El País (ESP)
13 consejos para acampar y 13 elementos imprescindibles para hacerlo bien
CAMPINGDocumentarse con antelación sobre el destino y llegar a él de día son dos recomendaciones básicas para una experiencia al aire libre que puede mejorar si por ejemplo nos llevamos unos altavoces flotantes, una lámpara-linterna o una parrilla portátil
Hay pocas actividades al aire libre tan placenteras y relajantes como acampar en plena naturaleza. Pasar varios días sumergido en un prístino bosque y dormir bajo las estrellas le mantiene a uno en forma, suprime el estrés, equilibra la salud mental y los desajustes emocionales, reconecta a las personas con la naturaleza, una necesidad comprobada, y, sobre todo, desconecta del móvil. Además, acampar es barato. Si este verano quiere darse un baño vivificante de naturaleza, aquí proponemos 13 consejos para que la experiencia sea la mejor posible y 13 elementos que mejoran cualquier acampada.
Documéntese sobre el sitio de acampada con antelación. Es importante conocer el destino antes de ponerse en ruta: la climatología, la vida salvaje que alberga, los servicios de los que dispone, cuán cerca podrá dejar su vehículo del punto de acampada y las regulaciones y restricciones que gestionan la actividad. Por ejemplo, en los parques nacionales de España no se permite acampar, excepto en alta montaña, pero sí el vivac (pernoctar en saco de dormir); aunque con restricciones según qué parques.
No cargue con exceso de equipación. Si es novel en esto de disfrutar de acampar lo mejor es no liarse con la intendencia. Planee primero un viaje de una o dos noches y lleve lo imprescindible. Utilice bolsas grandes para distribuir la equipación según usos: comida en una, acampada en otra, senderismo en otra, etcétera.
Llévese algo de ropa de abrigo. Da igual si va a acampar en el Sáhara. Lléve siempre un forro polar y un cortavientos, independientemente del pronóstico del tiempo. Probablemente no lo utilizará casi nunca, pero cuando lo tenga que hacer, la alegría de disponer de esa protección le compensará la carga.
Adquiera el calzado adecuado. Si va a la montaña utilice el calzado correcto que le proporcionará protección, estabilidad y el agarre necesario para deambular por la naturaleza. Las zapatillas deportivas no valen y le pueden meter en un problema.
Cargue todos los instrumentos en casa. Lleve lámparas, GPS, móviles y otros dispositivos electrónicos cargados y asegúrese de incluir una batería portátil para recargar en el campamento.
Elija una tienda lo suficientemente grande. Por lo general, las fabricantes marcan sus tiendas para una, dos o cuatro personas. Pero en realidad lo más normal es que en una tienda para cuatro quepan bien solo dos o tres que se lleven bien. Cuatro ya van a dormir muy justos y no van a poder meter sus mochilas dentro.
Llegue de día a la zona de acampada. Es importante llegar al destino con luz y suficiente tiempo para plantar la tienda y explorar los alrededores. De noche, incluso con lámparas, es casi imposible hacerse una idea del terreno, sobre todo si es desconocido.
Arme la tienda en un sitio plano. Cuando llegue elija la zona más plana, límpiela de raíces y piedras y plante allí la tienda. Si no es posible encontrar un suelo equilibrado, lo mejor es montarla de modo perpendicular a una pendiente.
Duerma al aire libre. Si el tiempo lo permite, extienda su saco bajo las estrellas y duerma al raso. No tendrá mejor experiencia en la naturaleza. Llévese una almohada de verdad para que la experiencia sea suprema.
No se olvide del repelente de insectos. Uno de los peligros de la naturaleza son los insectos. Sobre todo las garrapatas, que pueden transmitir enfermedades graves. Lo mejor es incorporar un repelente en su botiquín y administrarlo en tobillos y muñecas.
Conozca la vida salvaje de la zona. Sepa qué fauna habita en su destino de acampada. Saber si es zona de osos, lobos o jabalíes, cómo comportarse si uno se cruza con ellos, o mantener la comida guardada para que no desprenda olores, le evitará encuentros no deseados.
Cocine siempre de día. Con la noche la naturaleza se convierte en una especie de océano donde las cosas desaparecen sumergidas en la oscuridad. Cocine siempre de día y tenga todo recogido antes de que llegue la noche. Asegúrese de que el fuego esté perfectamente apagado antes de irse a dormir.
Lleve bolsas de basura. Compruebe que todos sus desperdicios acaban en una bolsa de basura, incluida las toallitas utilizadas cuando vaya al baño (por cierto, es buena idea excavar un agujero para tal fin). Puede parecer que un simple papel no representa mucho pero, por poner un ejemplo, en una sola mañana de limpieza de una ladera del Mont Blanc en los Alpes se retiraron 1,5 toneladas de basura.
13 elementos imprescindibles en su equipación de ‘camping’
Altavoces outdoor Soundlink Flex de Bose. Nada mejor que acampar después de una jornada por la montaña y relajarse escuchando música sentado junto al fuego mientras cae la noche. Los altavoces Soundlink Flex (169 euros) están construidos para resistir al polvo, a la luz ultravioleta, a la corrosión y al agua y flotan para que no se pierdan. Se pueden llevar también durante la marcha porque gracias a su tecnología PositionIQ proporcionan un sonido nítido, sin distorsiones y, además, pueden conectarse con otro altavoz para escuchar música en modo estéreo.
Tienda de campaña Airseconds 4.1 de Decathlon. Una joyita de poco peso (14 kilos) y fácil montaje, con una simple bomba de aire. Está construida con tecnología Black que impide el paso de la luz, y tejido Fresh que mantiene la tienda fresca incluso a pleno sol. Aguanta chaparrones de columna de agua de 2.000 milímetros y para proteger el medio ambiente no incorpora colorantes, por eso es blanca. El habitáculo aventurero fantástico para tres personas (349,99 euros).
Parilla Grill Original de Knister. Parrilla modulable para 2 o 6 comensales y que ocupa poquísimo espacio. Dispone de dos niveles para cocinar, con una superficie de un folio A3. Se enfría en cinco minutos y el exterior permanece limpio, por lo que se puede utilizar como cubo para llevarse la basura de vuelta. Cuando no se cocina se puede usar como fuego de campamento, emite 20 veces menos de CO2 que las parrillas convencionales y se puede limpiar en el lavavajillas. No en balde ha recibido el Green Product Award 2021 (129 euros).
Linterna Moji R+ de Black Diamond. Es algo más grande que una pelota de golf y proporciona una luz de 200 lúmenes. Una lámpara-linterna que se puede usar de forma personal, colgar en la tienda con sus ganchos incorporados o adherir a la camper con los cuatro imanes de su base. Además, se puede elegir el color de la luz para dar ambiente en el campamento o para no molestar en mitad de la noche. Y su calificación IPX4 garantiza resistencia a las inclemencias del clima (40 euros).
Saco de dormir Lynx Eco de The North Face. Una pieza fundamental para descansar en mitad de la montaña. Muy ligero, este saco ocupa muy poco espacio debido a su diseño y a las cámaras térmicas con las que está construido. Uno de los más confortables del mercado, incorpora capucha por si refresca (aguanta hasta los 2 ºC) y dispone de trabillas elásticas que se pueden enganchar a la esterilla para no acabar fuera del aislante. Y si cae un pequeño chaparrón, el saco es hidrófugo (160 euros).
Multiherramienta Swiss Tool MXBS de Victorinox. A la montaña hay que ir siempre con una multiherramienta o una navaja por la cantidad de problemas que puede solucionar. Este modelo de la célebre marca suiza que provee al Ejército helvético está fabricado en acero inoxidable y dispone de 26 prestaciones, 22 herramientas bloqueables, que sacarán al aventurero de casi cualquier apuro (189 euros).
Forro polar Maxtrail II de Columbia. Una de las primeras cosas que aprende todo aventurero es que no importa el destino, siempre hay que llevarse un jersey. El forro Maxtrail II (89,99 euros) está confeccionado con poliéster reciclado e incorpora una tecnología que expulsa el exceso de humedad para mantener el cuerpo caliente, seco y confortable. Prenda perfecta por si bajan las temperaturas o para pasar la noche alrededor del fuego de campamento.
Hamaca Lightest Hammock de Tickettothemoon. El mejor invento para echarse una siesta en el campamento o dormir al raso sin estar en contacto con el suelo húmedo ni al alcance de los bichitos que reptan por la noche en el bosque. Probablemente la hamaca más pequeña del mercado, pues cabe en un bolsillo y pesa 228 gramos. Está construida con seda de paracaídas ultraresistente, muy confortable y segura (79,95 euros).
Botiquín de senderismo Vaude. Especialmente diseñado para senderistas y ciclistas, este botiquín incluye todo lo necesario para las pequeñas lesiones que pueden ocurrir en las excursiones al aire libre. Compresas para quemaduras, ampollas de yeso para dedos heridos o puntos americanos para cortes. Incluye además instrucciones de uso, protocolo en caso de accidentes y espacio para los medicamentos propios del campista (37 euros).
Botellín TKWIDE de Klean Kanteen. Construido en acero inoxidable incorpora la tecnología Vacuum Insulated, el sistema de rosca interna TK Clourse y el doble aislamiento Climate Lock, lo que mantiene el líquido caliente durante 38 horas y 135 horas el frío (en recipientes de 1.900 mililitros). Perfecto para tomar el café de la mañana en el campamento o llevar agua fría a la ruta por la montaña (64,65 euros).
Dispositivo contra las picaduras Heat it. Premiado en la feria de deportes outdoor Ispo, este pequeño dispositivo, del tamaño de una llave, alivia las picaduras de mosquitos, avispas y tábanos mediante la hipertermia local. Su uso es sencillo: se conecta al móvil, se controla con su aplicación y se aplica unos segundos sobre la zona afectada. Se puede usar con niños y con adultos (29,95 euros).
Comunicador inReach Mini 2 de Garmin. La seguridad es prioritaria en cualquier aventura, sobre todo si se planea acampar en un sitio aislado. El inReach Mini ha conseguido ser la clave en 8.000 rescates. El nuevo modelo incorpora la función de navegación TracBack, que lleva al usuario perdido a su camino inicial, botón SOS que envía mensaje de petición de auxilio al centro de emergencia y posibilidad de enviar SMS. Tiene conexión por satélite en zonas sin cobertura y su batería dura hasta 30 días (399,99 euros).
Camiseta The Blackcomb Light de Odlo. Una buena capa base es fundamental para tener confort térmico y una buena regulación de la transpiración, sobre todo en entornos donde las condiciones pueden cambiar. Esta camiseta está confeccionada con tecnología Ceramic Cool, que mantiene la piel a tres grados menos que la ambiental, y Zeroscent, que impide el crecimiento bacteriano y por lo tanto los olores (60 euros).
Mochila M100 18 L de Millet. No siempre se va a poder acampar justo al lado del vehículo. La mochila M100 es perfecta para caminatas de un día por su ligereza. Dispone de un gran espacio frontal, bolsillo de hidratación, correas ergonómicas para hombros y cincha ajustable del pecho. Está construida, además, con tejidos muy resistentes y es impermeable. Es la mochila icono lanzada por la marca francesa por su centenario (69,99 euros).
- Van Life, guía para viajar por libre (geoPlaneta). Esta pequeña joya tiene un sin fin de consejos para vivir y disfrutar de una camper tanto en viaje como en acampada. El gran peligro son los reportajes que incluye sobre nómadas campers reales, completamente inspiradores y que provocan la tentación de hacerse con una furgoneta y vivir la aventura. Y si esto cristaliza, el libro sugiere grandes rutas alrededor del mundo, desde Nueva Zelanda hasta la Costa Oeste de Estados Unidos.
- Rutas de autocaravanas por España (Anaya Touring). Si prefiere vehículos más grandes para acampar y viajar, y destinos más cercanos, esta guía incluye todos los consejos prácticos para echarse a la carretera con una autocaravana y las 21 mejores rutas de España, de la Costa Brava a los pueblos blancos de Cádiz.
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L'Humanité
Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur
ActuDes chênes verts qui s’adaptent pour produire moins de feuilles et moins de glands, voici les premiers résultats d’une étude menée dans l’Hérault depuis 2003 pour évaluer la réponse de la forêt méditerranéenne aux conséquences du changement climatique.
Marine CyglerParcourir la forêt de chênes verts située à quelques encâblures du village de Puéchabon, dans l’Hérault, c’est entrer dans une expérience scientifique à ciel ouvert. Ici, grâce à un dispositif de gouttières qui interceptent 30 % des précipitations, des chercheurs ont créé artificiellement une aridification du climat à laquelle devra faire face la forêt méditerranéenne avec le changement climatique. Comment réagira-t-elle à la sécheresse ?
Cette expérience d’exclusion de pluie qui se déroule depuis presque vingt ans est l’une des plus longues au monde. Aussi, elle apporte déjà quelques précieux éléments : dans les parcelles partiellement privées de pluie, les arbres ont moins de feuilles et produisent moins de fruits, ce qui interroge les écologues sur la capacité de régénération de la forêt du futur.
Le futur s’est dangereusement rapproché
En 2000, les prévisionnistes tablaient sur une réduction de 30 % des précipitations à la fin du siècle. En 2003 a commencé une expérience au long cours consistant à couvrir un tiers de la surface de trois parcelles de 100 m2 par des gouttières qui récupéraient l’eau de pluie, laquelle n’atteignait donc jamais le sol. L’objectif : simuler la sécheresse future.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduireSauf que le futur s’est en fait dangereusement rapproché. « Au début de l’expérience, on imaginait simuler le climat de 2100. On se rend compte aujourd’hui qu’étant donné l’augmentation des températures ce sera le climat de 2035 », explique Jean-Marc Limousin, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS
Au fur et à mesure des travaux de prévision, il est devenu évident que le Bassin méditerranéen serait particulièrement impacté par le changement climatique. Les températures y augmentent et les précipitations y diminuent bien plus vite que la moyenne mondiale. « Cela n’a pas d’intérêt de se pencher sur les précipitations telles quelles : ce qui est important pour les arbres, c’est la vitesse à laquelle le réservoir dans le sol va s’évaporer. Et pour ça, c’est la température qui compte », poursuit-il.
Moins de transpiration et de photosynthèse
Avec son collègue Jean-Marc Ourcival, ils suivent certains arbres en particulier, marqués par des rubans colorés. Depuis un réseau de passerelles aériennes qui permet d’accéder à la cime des arbres, à environ 4 mètres du sol, ils comptent les feuilles et récoltent les fruits dans des filets. « La réaction principale des arbres à la sécheresse imposée est la réduction de 20 à 25 % du nombre de feuilles », constate Jean-Marc Limousin. « En 2003, on pensait que les feuilles allaient changer de forme et de taille, alors que c’est leur nombre qui est impacté par l’aridification », fait remarquer Jean-Marc Ourcival, qui voit là un bon exemple de l’importance de l’expérimentation.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVCRéduire ce que les scientifiques appellent l’indice foliaire est une stratégie d’adaptation car, s’il y a moins de feuilles, il y a moins de perte d’eau par transpiration. « Mais cela veut dire aussi qu’il y a moins de photosynthèse : au bout de deux-trois ans, on a vu que les arbres s’acclimataient en devenant plus économes, plus lents », poursuit Jean-Marc Limousin. De fait, la photosynthèse, qui permet aux végétaux de fabriquer leur matière organique, est un ensemble de réactions biochimiques se déroulant dans les feuilles.
Que les parcelles soient privées d’eau ou non, les chercheurs se sont rendu compte qu’une sécheresse printanière avait un impact particulièrement négatif sur la croissance des chênes verts. En effet, c’est normalement durant cette saison, quand il fait assez chaud sans que le climat soit trop sec, que les arbres poussent. La croissance s’arrête en revanche l’été, quand les arbres ferment les stomates de leurs feuilles pour éviter la perte d’eau par la transpiration, ce qui empêche aussi la photosynthèse.
L’enjeu de la régénération
« La question qui se pose déjà aujourd’hui, c’est de savoir si les arbres vont s’arrêter de pousser en juin ou fin juillet… », indique Jean-Marc Limousin. Cela dit, pour l’instant, la privation d’eau n’empêche pas les arbres de pousser. Ils ont moins de feuilles, certes, mais ils croissent. « Si le bois ne pousse pas, il meurt. L’arbre n’a pas le choix, il est obligé de grandir chaque année. C’est donc la priorité absolue », détaille le chercheur.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEn revanche, le chercheur s’inquiète que les arbres des parcelles sèches produisent moins de fleurs et de fruits que les parcelles qui ne sont pas privées d’eau. 40 % de glands en moins : c’est loin d’être anecdotique. « C’est une information importante pour l’avenir de la forêt. Dans quelques années, avec l’aridification, pourra-t-elle se régénérer ? » interroge-t-il.
Une forêt domaniale transformée en laboratoire grandeur nature
La forêt domaniale de Puéchabon est étudiée depuis 1984 par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, rattaché au CNRS. « C’est une forêt qui n’est plus exploitée depuis quatre-vingts ans. Lorsque nous en avons fait un site expérimental, une problématique d’écologie pure s’est imposée. L’idée : observer ce que devient une forêt sans gestion, coupe ni intervention humaine », explique Jean-Marc Ourcival.
Puis, en 1998, quand la communauté scientifique a été convaincue de la réalité du changement climatique, se souvient le chercheur, l’Union européenne a lancé de grands projets de recherche. À Puéchabon, il s’est agi de savoir combien un écosystème laissé à sa libre évolution était capable de pomper de carbone.
Aussi des tours de flux que l’on entend siffler mesurent en permanence le carbone qui entre dans la forêt lors de la photosynthèse et celui qui sort lors de la respiration. Résultat : la forêt de Puéchabon fixe 2,5 tonnes de carbone par hectare et par an. Las, une sécheresse printanière, comme il s’en produit de plus en plus souvent, et ce bilan s’effondre à 1 tonne de carbone par hectare et par an.
sciencessécheresseforêts France24 - World
UK judge rejects bid to block deportation of asylum seekers to Rwanda
Issued on: 10/06/2022 - 22:25
NEWS WIRES
A British judge on Friday rejected an emergency bid to block deportation flights of asylum seekers to Rwanda set to start next week under an agreement with the east African country, ruling politicians must manage immigration policy.
The UK government intends to fly the first planeload of claimants to Rwanda on June 14, after agreeing the plan with Kigali in a bid to deter illegal migrants from undertaking perilous crossings of the Channel by boat.
Refugee rights groups and a trade union representing UK Border Force personnel challenged the plan in London's High Court, seeking an injunction against Tuesday's inaugural flight and any beyond then.
They argue that the plan violates asylum seekers' human rights, and say the government cannot justify its claim that Rwanda is a safe destination.
But delivering his decision after a one-day hearing, judge Jonathan Swift said it was in the "public interest" for Interior Minister Priti Patel "to be able to implement immigration control decisions".
However, Swift gave permission for his ruling to be appealed, suggesting Court of Appeal judges would hear the case on Monday, whilst also setting the date for a fuller two-day High Court hearing next month.
'Ashamed'
Patel welcomed the move, saying the government "will not be deterred in breaking the deadly people smuggling trade and ultimately saving lives".
"Rwanda is a safe country and has previously been recognised for providing a safe haven for refugees," she added.
But rights groups bidding to block the policy said they were "disappointed", while one faith leader said it left her feeling "deeply ashamed to be British"
"It feels inhumane," the Bishop of Dover Rose Hudson-Wilkin told Times Radio of the planned deportations.
Enver Soloman, chief executive of the Refugee Council, said it was "extremely worrying that despite these legal challenges and widespread concern, the government remain determined to press ahead".
Noting the numbers of migrants crossing the Channel had risen since the policy was unveiled earlier this year, he urged ministers to "reflect on the initial failures of this plan, and rethink".
Earlier, the UN refugee agency had accused the British government of dishonesty over its plan, after lawyers for the claimants said Patel's interior ministry had claimed the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) endorsed it.
The UN agency's lawyer Laura Dubinsky said it "in no way endorses the UK-Rwandan arrangement".
"UNHCR is not involved in the UK-Rwanda arrangement, despite assertions to the contrary made by the secretary of state," she told the court.
Dubinsky said the would-be refugees were at risk of "serious, irreparable harm" if sent to Rwanda, and that the UN had "serious concerns about Rwandan capacity".
The UNHCR's concerns include a lack of legal redress in Rwanda and potential discrimination against gay claimants.
"These are concerns that have been communicated to the UK authorities and yet the secretary of state's position... is that the UNHCR has given this plan a green light," the claimants' lawyer Raza Husain said.
"That is a false claim."
'Right approach'
Lawyers for the ministry later addressed the court, which heard there were 31 people expected to be on Tuesday's scheduled flight.
"The Home Office does intend to make arrangements for a further flight or flights to Rwanda this year," its lawyer Mathew Gullick said.
He urged the judge to consider the impact of blocking the flights, noting "even a pause of six weeks creates a period of time in which people may rush to cross (the Channel)".
"There are potentially hundreds of people who can cross in a single day," he added.
The government remains committed to the policy, Prime Minister Boris Johnson's spokesman had told reporters.
The plan remained "the right approach, not least to tackle the criminal gangs who exploit migrants on the coast of France and quite often force them into unseaworthy vessels to make what is an incredibly dangerous crossing to the UK", he said.
More than 10,000 migrants have made the journey so far this year, a huge increase on prior years. The one-way flights are intended to deter others from entering Britain by illegal routes, and offer those who do try a new life in Rwanda instead.
(AFP)
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Three questions
Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'
UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda
EYE ON AFRICA
UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Ivory Coast's Blé Goudé on his upcoming return home after ICC acquittal
Issued on: 10/06/2022 - 20:42
Marc Perelman
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After being definitively acquitted of crimes against humanity by the International Criminal Court last year, Charles Blé Goudé, the former right-hand man of ex-Ivorian president Laurent Gbagbo, is expected to soon return to Ivory Coast after more than a decade in exile. On May 30, Blé Goudé received an Ivorian passport via the current president, Alassane Ouattara. In an interview with FRANCE 24, Blé Goudé discussed his upcoming return home, as well as his political ambitions.
Speaking to FRANCE 24 in The Hague, Blé Goudé said he had received an Ivorian passport via the current president, Alassane Ouattara, his former political opponent. Blé Goudé added that he was in talks with the presidency to organise his return. While denying a deal with Ouattara, he expressed confidence that his 20-year jail sentence handed down by the Ivorian justice system will not be carried out.
Although the former minister did not rule out working with Ouattara, he admitted that his former mentor Laurent Gbagbo had not invited him to join his new party, which Gbagbo launched on his own return to Ivory Coast a year ago. Blé Goudé said he was nevertheless open to an alliance with Gbagbo's ex-wife Simone, who is expected to soon launch her own political movement.
The 50-year-old politician said he was in favour of an upper age limit of 75 for presidential candidates and a limit on presidential terms. Former president Laurent Gbagbo is 77 and current leader Alassane Ouattara is 80. Blé Goudé also reaffirmed that he wants to be president of Ivory Coast "one day", but refused to say if he will run in the 2025 elections, adding that he needs time to reunite with his country and his peers after 11 years of exile.
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The France 24 Interview
'I don't exclude being a candidate for the 2025 elections,' says ex-Ivorian president Laurent Gbagbo
Former Ivorian President Laurent Gbagbo launches new political party
Ex-president Gbagbo, right-hand man Blé Goudé ‘free to return to Ivory Coast' after ICC acquittal
L'Humanité
Démocratie et recherche
ChroniqueSylvestre HuetL’élection de notre Assemblée nationale approche. Le moment de s’interroger sur les projets des futurs élus pour la science, dont leur rapport à l’autorité politique. Car, Emmanuel Macron en a un. Ses mots-clés ? Autoritarisme et bureaucratie.
Autoritarisme ? Un décret du 28 avril 2022 donne encore plus de pouvoir aux dirigeants nommés par le gouvernement sur le recrutement et la carrière des chercheurs. En particulier au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Au détriment de la participation des jurys collectifs et mixtes, formés de scientifiques élus par leurs pairs et d’autres nommés par le pouvoir politique.
Bureaucratie ? C’est l’empilement sans fin des évaluations paperassières des projets nés dans les laboratoires, par une Agence nationale de la recherche où règne le conformisme. La mise en concurrence acharnée des établissements, laboratoires et individus au détriment d’une politique cohérente fondée sur l’intérêt général.
En synergie avec la chicheté des budgets de la recherche publique, cette stratégie délétère pourrait bien déclencher le démantèlement du CNRS. Un vieux rêve de la droite. Le pouvoir politique actuel préfère le saborder, avec nos capacités scientifiques, que de revenir à ses excellents principes, dont la délibération des politiques scientifiques par les chercheurs eux-mêmes, posée lors de sa véritable fondation en 1945.
L’historien Jean-Pierre Vernant, le 18 décembre 1984, recevant la médaille d’or du CNRS (1), évoquait ainsi ces principes : « André-Georges Haudricourt a opposé la mentalité des peuples pasteurs à celle des peuples jardiniers. La domestication des animaux aurait conduit les pasteurs à concevoir la domination du roi sur ses sujets. Le sceptre royal est un bâton. Les peuples jardiniers prendraient pour modèle de l’exercice du pouvoir l’horticulteur, dont l’intervention ne vise ni à soumettre ni à contraindre, mais, en ac cord avec l’élan de chaque plante, à la laisser mieux pousser. Quand il nous a pris sous sa tutelle, le CNRS n’a pas voulu nous dominer : il a déblayé et irrigué le terrain autour de nous, écartant les obstacles, écrasant les trop grosses mottes, nous apportant l’eau dont nous avions besoin. La recherche est un jardin. Pour qu’il fleurisse, ceux qui en ont la charge doivent se faire jardiniers plutôt que bergers. »
la chronique scientifique de sylvestre huetRecherche scientifiquecnrs Valeurs Actuelles
“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?
François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.
Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?
Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.
Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…
La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.
À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?
Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?
En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?
En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?
Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?
Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.
À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.
Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?
Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?
Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?
Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…
Comment expliquez-vous que ce système perdure ?
Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.
Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?
Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.
Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.
Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…
Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.
Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.
Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?
Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.
Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?
Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.
Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?
En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.
Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.
France24 - World
Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns
Issued on: 10/06/2022 - 17:41
Marc Perelman
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Senegalese President Macky Sall, who is the current chair of the African Union, granted an interview to FRANCE 24 and RFI in Paris. He discussed his meeting with Russian leader Vladimir Putin last week in Sochi, which focused on the issue of grain supplies stuck in Ukrainian ports. Sall said he stressed to Putin that Africa is suffering from the war in Ukraine, as it already faces a shortage of grain and fertiliser. He warned of a possible "famine" on the continent if African farmers have insufficient fertiliser for their crops.
Sall also addressed the political situation in Senegal, where the main opposition bloc is unhappy at being excluded from upcoming legislative elections.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Senegal's Macky Sall appeals to West to ease sanctions on Russia
war in ukraine
African Union head Sall 'reassured' after talks with Putin on food shortages
African Union head tells Putin Africans are 'victims' of Ukraine conflict
L'Humanité
Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous
ActuDans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.
Christophe DeroubaixNul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).
Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubliEmpruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.
Égyptologie. Dans les manuscrits de ChampollionTrois ans et 23 millions d’euros plus tard
« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.
Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.
Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans
Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.
Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.
Une opération de « sauvetage virtuel »
Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».
Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.
À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 : de Marie Thiry.
Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade
En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.
préhistoiremarseillesciences France24 - World
Spirituality and ecological values: What remains of India's utopian city of Auroville?
Issued on: 10/06/2022 - 17:11
It's a utopian city without money, without a government, without religion and which welcomes all nationalities. Auroville was founded in southern India in February 1968 by Mirra Alfassa, a French woman nicknamed "the Mother". After her death in 1973, the city developed, despite being located in the middle of the desert, thanks to the work of its residents. Some 3,300 people from 52 different countries live there today. Half of the population is Indian and a fifth is French. Together, they dream of building a new humanity, where people live in peace and harmony. FRANCE 24's Marion Laouamen, Lucile Perrone and Navodita Kumari report.
"The Mother" named the city of Auroville after her spiritual partner, the Indian philosopher Sri Aurobindo, founder of a movement that seeks harmony in all aspects of life.
Over the past half-century, this experimental community has developed with the support of UNESCO and is recognised by the government of India as "an international cultural city". The city is organised in a spiral that wraps around the centre, where the Matrimandir, or "temple of the mother", is located. It's a golden ball (pictured), as tall as a nine-story building, and a place of meditation.
Residents have managed to transform this desert into a forest: more than 3 million trees have been planted. Today, Auroville covers 2,000 hectares. The city has become a veritable living laboratory, a pioneer in ecological urban planning. When they settle there, Aurovillians cede their property to the community and renounce private ownership. Despite being repeatedly threatened and considered sectarian by some, the experiment continues.
The objective is to accommodate 50,000 inhabitants. To make this a reality, the residents of Auroville have asked the Indian government for €120 million in a bid to rejuvenate this dormant utopia. Only around 100 people settle in Auroville each year, in search of spirituality and ecological values.
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“Apocalypse Never” : un ultra-écologiste repenti déconstruit le catastrophisme climatique
Dans son dernier livre, Michael Shellenberger, icône de l’écologisme américain, dénonce l’imposture de l’alarmisme vert. Un “debunkage” incisif de la nouvelle religion climatique, qui pourrait bien défroquer plus d’un zélote de l’Apocalypse.
« Un changement climatique se produit. Ce n’est pas la fin du monde. Ce n’est même pas notre plus sérieux problème environnemental. » De quoi couper les vivres des rentiers de l’Apocalypse. Sous les feux croisés des militants ultra et des “négationnistes” climatiques, Michael Shellenberger milite pour un écologisme du juste milieu. Dans son dernier ouvrage, Apocalypse Never : pourquoi l’alarmisme écologique nous nuit à tous (Harper), l’essayiste s’en prend aux grands mythes de l’environnementalisme moderne, au risque de faire mentir les plus ardents Jérémies de l’époque.
Amazonie, nucléaire : affabulations militantes et controverses scientifiques
Cinglant, l’éco-moderniste débute son ouvrage par une énumération des contrevérités sur les enjeux écologiques majeurs du XXIe siècle. Déforestation, énergie nucléaire, consommation de viande… Sans prendre de gants, l’auteur brocarde les théories fumeuses qui ont marqué l’actualité de la dernière décennie. Sa première cible : la totémique forêt amazonienne, dont Shellenberger affirme qu’elle n’abriterait pas les “poumons de la Terre”. En 2019, le monde entier s’est ému devant le spectacle des vastes incendies ravageant l’antique demeure d’Amérique latine. Dès les premiers clichés du brasier, le président Macron s’est empressé de réagir : « Notre maison brûle. Littéralement, s’est étranglé Jupiter, flattant ainsi son image de chef d’Etat “eco-friendly”. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20 % de notre oxygène, est en feu. »
Menu problème… D’après Shellenberger, l’affirmation du locataire de l’Elysée ne serait qu’une vulgate culpabilisatrice, dénuée de fondements scientifiques. Soucieux de rétablir les faits face aux emportements émotionnels des politiques, l’essayiste explique, non sans ironie, qu’une forêt ne fonctionne pas comme un poumon. « La végétation amazonienne consomme environ 60% de l’oxygène qu’elle produit en respiration, écrit-il. Les microbes, qui fractionnent la biomasse, consomment les 40% restant. » Ingénu, l’Américain fait donc l’addition : « Ainsi, concrètement, la contribution nette au taux d’oxygène mondial de l’ECOSYSTEME amazonien, (pas seulement les plantes), est de zéro. » Loin de s’arrêter à cette simple démonstration, il rappelle que la France et l’Allemagne, si promptes à donner des leçons, ont partiellement bâti leurs richesses sur la déforestation. A en croire les chiffres du livre, 70% de la Germanie était recouverte de forêts en l’an 900, contre 25% en 1900. De l’autre côté du Rhin, l’Hexagone est passée de 30 à 13 millions d’hectares de bois entre 800 et 1300. Le Jugement dernier n’a pourtant pas eu lieu.
En 2015, malgré de colossales subventions gouvernementales, les énergies renouvelables ne représentaient que 1,8 % de l’énergie globale.
En bon “rassuriste climatique”, Shellenberger peaufine son raisonnement, ajoutant que 80% de l’Amazonie reste encore épargnée par le défrichement et les incendies. Un chiffre qui fait tâche, dans le narratif diluvien des militants de l’Apocalypse. Mesquin, l’ancien membre de l’ONG Global Exchange glisse également que la déforestation serait une demande économique émanant de la paysannerie brésilienne : pour sortir de la misère, les agriculteurs chercheraient à étendre leurs terres arables. L’élection de Jair Bolsonaro, actuel président du Brésil, serait notamment due au soutien des fermiers, ayant massivement adhéré à son programme agricole. Un savoureux pied de nez à l’extrême-gauche, prétendument attachée à la défense des pauvres “de tous les pays”…
Tel Moïse brisant le veau d’or, Shellenberger s’attaque ensuite au suprême fétiche de l’écologisme soixante-huitard : le nucléaire. Ancien ayatollah des énergies renouvelables, le lauréat du Green Book Award a finalement revu sa copie en 2016, après que son héros d’enfance, Stewart Brand, a admis publiquement que l’uranium pouvait être une alternative viable. Une volte-face surprenante de la part de ce pionnier du mouvement hippy américain, qui a eu l’effet d’une bombe dans l’esprit de bien des militants.
L’émotion d’abord, la science ensuite.
A compter de cette année charnière, le « héros de l’environnement », autrefois célébré par le Time, est devenu l’avocat consciencieux du tout nucléaire. Admiratif du modèle français, Shellenberger balaye les faciles reductio ad Tchernobyl de ses camarades et démontre que l’énergie tant décriée affiche en réalité un faible taux de mortalité. Contrairement à la pollution de l’air, qui aurait provoqué la mort d’environ 4,2 millions de personnes en 2018, le nucléaire, depuis son implantation, n’aurait occasionné que plus de 100 000 décès. A toutes fins utiles, l’auteur ajoute également que l’énergie atomique permet de combattre les émissions de gaz carbonique… Mais au-delà de la qualité de l’air, une autre problématique, bien plus urgente, semble le préoccuper davantage : la montée des énergies renouvelables et le déclin du nucléaire.
Cédant cette fois-ci à une forme d’alarmisme face au « Grand Remplacement » énergétique, le fondateur du think tank Breakthrough Institue n’hésite à faire planer le spectre d’une menace pour la civilisation. « Les villes requièrent des énergies concentrées. A l’heure actuelle, l’humanité fait appel à des combustibles qui sont 1000 fois plus concentrés en énergies que les bâtiments, usines ou villes qu’ils alimentent, détaille l’essayiste. La faible concentration énergétique des énergies renouvelables ne pose donc pas seulement un problème environnemental, mais également celui du maintien de la civilisation. » Si les sociétés humaines venaient à adopter les énergies renouvelables comme seules sources énergétiques, Michael Shellenberger affirme que « la civilisation devrait occuper 100 à 1000 fois plus d’espace », afin de continuer à fonctionner selon les critères de la modernité. Voilà qui ressemble davantage à un scénario de fin du monde.
“Arrêtons avec les pailles en plastique”
Parmi les nombreuses démystifications opérées dans l’ouvrage, un thème en particulier sort du lot : la réhabilitation du plastique, qui s’est imposé comme un des principaux chevaux de batailles du « fanatisme » honni par Shellenberger. Le symbole de cette lutte : la paille, prétendument responsable de la mort de milliers de mammifères marins chaque année. Une idole de plus à pourfendre. Non sans humour, l’éco-rationaliste reprend d’abord la fable selon laquelle des milliers d’innocentes tortues périraient tous les jours sous des montagnes de plastique infestant les océans.
Agacé par cette vision simpliste du problème, Shellenberger évoque notamment une vidéo larmoyante d’étudiants en science retirant une paille du nez d’une tortue souffrante sur la côte. Hautement symptomatique du traitement biaisé de la question du plastique, le petit film, devenu viral en 2015, résume bien la manière dont l’écologisme majoritaire fonctionne : l’émotion d’abord, la science ensuite. Fidèle à sa méthode rigoureuse, l’activiste déconstruit le mythe, chiffres à l’appui. Reprenant les résultats d’une étude menée par neuf scientifiques entre 2007 et 2013, l’auteur rappelle que « le poids global de la pollution plastique sur la surface des mers, (…), ne représente que 0,01% de la production annuelle ». Plus détonnant encore, les chercheurs auraient trouvé « 100 fois moins de microplastique » dans les océans que prévu…
L’écologie sert bien souvent de prétexte au Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres.
« Mais où est donc passé tout ce plastique ? », s’interroge alors l’ancien militant d’Amnesty International. Si la réponse à cette question reste un mystère, une piste, concernant le polystyrène, est évoquée dans l’ouvrage. « La lumière du soleil décompose le polystyrène en carbone organique et en dioxyde de carbone. Le carbone organique se dissout dans l’eau de mer, et le dioxyde de carbone pénètre dans l’atmosphère. » Une fois n’est pas coutume, Shellenberger ne limite pas son analyse à de vulgaires données statistiques. Adepte du progrès à long-terme, il rappelle que l’usage du plastique a paradoxalement permis de sauver la vie de milliers de tortues et d’éléphants. Autrefois fort convoitées pour leurs écailles et leurs défenses, ces deux espèces ont longtemps été les cibles privilégiées de l’homme. Avec l’arrivée du celluloïd et du plastique, elles ont toutes les deux connu une période de répit sans précédent, ces matières remplaçant aisément leurs attributs sur des objets du quotidien.
Alexandria Ocasio-Cortez, Extinction Rebellion, Greta Thunberg… Les nouveaux cavaliers de l’Apocalypse
« La publication d’Apocalypse Never changera-t-elle vraiment quelque chose ? Il y a de fortes raisons d’en douter » : c’est ce qu’affirme son auteur, dans un article paru dans le célèbre magazine Forbes, intitulé “Au nom des écologistes, je tiens à m’excuser pour avoir répandu la peur climatique”. Censuré par le journal américain après avoir suscité un tollé, le court texte se distingue par une tonalité profondément pessimiste. « Les médias d’information ont fait des déclarations apocalyptiques sur le changement climatique depuis la fin des années 1980, et ne semblent pas disposés à s’arrêter, se désole-t-il. L’idéologie qui est derrière l’alarmisme environnemental, à savoir le malthusianisme, bien que maintes fois dénoncée pendant ces 200 dernières années, est plus puissante que jamais. »
Comment expliquer une telle hégémonie culturelle des alarmistes, alors que leurs théories sont bien souvent irrationnelles ? Pour l’ancien adepte de “l’urgence climatique”, la réponse est très simple. « Chassez le christianisme, vous aurez l’islam », disait Chateaubriand. De la même manière, chassez la religion, vous aurez l’écologie, pourrait dire Shellenberger. « Au début du XXe siècle, William James, universitaire américain, définissait la religion en ces termes : “la croyance en un ordre invisible, auquel il faudrait s’adapter pour notre bien-être”, rappelle-t-il dans son brûlot. Pour les environnementalistes, cet ordre invisible est la nature. » La “science”, sa théologie.
Comme toutes les religions, le “culte vert” possède son clergé. Greta Thunberg, Alexandria Ocasio-Cortez… Durant la dernière décennie, les deux jeunes femmes sont devenues les porte-étendards de l’écologisme à la sauce “millénial”. La première est suédoise et seulement âgée de 17 ans. En 2018, elle est apparue sous le feu des projecteurs en lançant une grève scolaire pour le climat, suivie par des étudiants du monde entier. Un an plus tard, la militante nordique a une nouvelle ébranlé fois l’opinion avec son discours prononcé à l’ONU, dans lequel elle a fustigé les politiques du monde entier. « How dare you ? », “comment osez-vous ? ”, s’est-elle exclamée alors, provoquant l’hilarité des internautes sur les réseaux sociaux. La seconde, plus conventionnelle, est une femme politique américaine. Elue du Parti démocrate, la native du Bronx s’est faite connaître pour ses sorties fracassantes sur le réchauffement climatique et le féminisme. Espoir montant de la gauche radicale outre-Atlantique pour draguer un jeune électorat, elle est une des initiatrices du “Green New Deal”.
Extinction Rébellion est un mouvement tordu et pathologique, et le monde se porterait bien mieux sans eux !
Révérées à l’unisson par la presse progressiste, les drôles de dames de l’écologie n’ont pourtant pas su convaincre Michael Shellenberger. Bien qu’assez prudent, voire timoré dans son ouvrage, ce dernier n’hésite pas à affronter les clercs verts de front dans la presse américaine. « Il y a trois semaines, la représentante Ocasio-Cortez disait que “le monde toucherait à sa fin dans 12 ans si l’on ne luttait pas efficacement contre le réchauffement climatique”, peut-on lire dans un éditorial de Forbes, signé de sa plume en 2019. Puis, la semaine dernière, la même élue a proposé un programme de transition pour sortir du nucléaire. Comment fait-elle pour ne pas remarquer que ses idées sont contradictoires ? », conclut-il enfin, n’hésitant pas à souligner que les partisans du “Green New Deal”, ce projet environnemental délirant, n’ont « rien appris de l’Histoire ».
Un ton de pamphlétaire insoupçonné que le « technolâtre », dénoncé comme tel par Libération, n’hésite pas à employer à l’endroit du « discours horrible de Greta Thunberg devant les Nations unies ». Loin d’être un des nombreux disciples de “Sainte Greta”, le polémiste lui reproche son indécrottable défaitisme : « Beaucoup sont incapables d’imaginer que l’optimisme ne soit pas du déni. Pour un catastrophiste, être optimiste à l’égard du futur veut dire nier le changement climatique, ce qui est faux », a-t-il dénoncé, lors d’un débat avec le philosophe Pascal Bruckner, dans Le Point. Ne focalisant pas sa colère sur les seules égéries féminines de la théorie de l’effondrement, le sniper centriste n’épargne pas non plus le mouvement radical Extinction Rebellion. « C’est un mouvement tordu et pathologique, et le monde se porterait bien mieux sans eux ! », a-t-il fustigé dans le même journal.
Le chemin de Damas de Michael Shellenberger
Saisissant, le parcours de l’auteur se distingue de celui de bien des écologistes modernes, vivant le plus souvent dans le confort de leurs appartements métropolitains. Né aux Etats-Unis dans une famille de hippies mennonites, courant religieux chrétien pacifiste, Shellenberger baigne dès sa plus tendre enfance dans un univers politique très marqué à gauche. A peine âgé de 15 ans, il participe à la fondation d’une branche d’Amnesty International dans son lycée. Un baptême politique qui ne manque pas d’irriter son administration scolaire, manifestement peu acquise à la cause. « A l’époque, un de mes professeurs avait demandé au conseiller scolaire si j’étais communiste, raconte l’auteur au début de l’ouvrage. Deux ans plus tard, je confirmais ses soupçons, en persuadant le directeur de l’établissement de me laisser passer mon premier semestre de terminale au Nicaragua, pour y apprendre l’espagnol et assister à la Révolution socialiste sandiniste. »
Idéaliste, le jeune lycéen parvient finalement à s’envoler pour l’Amérique latine, où il travaille main dans la main avec des fermiers amazoniens, au sein de ce qu’il nomme des « coopératives socialistes ». Non sans nostalgie, l’auteur semble encore chérir le souvenir de ses jeunes années, dignes des “voyages à motocyclette” du jeune Ernesto “Che” Guevara. Mais depuis ses premières escapades dans l’hémisphère sud, l’adolescent révolté a abandonné les vieilles lunes marxistes du philosophe Noam Chomsky. Au contact des paysans nicaraguayens, l’apprenti-révolutionnaire s’est confronté aux dures réalités du tiers-monde qu’il romançait tant.
L’écologie sert bien souvent de prétexte au Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres.
Loin d’être pleinement acquis à la cause du collectivisme, les fermiers sud-américains ne rêvaient que d’une seule chose : posséder leur propre lopin de terre. Ainsi, ils n’auraient plus à subir l’oisiveté de certains de leurs “camarades” et pourraient enfin tenter de sortir de l’extrême pauvreté. De ce premier désenchantement politique, l’éco-moderniste a retenu une leçon majeure : l’écologie sert bien souvent de prétexte aux Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres. Résolu à ne plus céder au « colonialisme environnemental », Shellenberger s’efforce depuis lors d’articuler la croissance économique et le respect de l’environnement dans ses analyses. Malgré cette première désillusion, le jeune militant continue ensuite son périple, multipliant les actions dans le monde entier. A 23 ans, il recueille des fonds pour financer des fermes guatémaltèques et se rend au Brésil pour soutenir de petits agriculteurs contre l’invasion de leurs terres. Passé la trentaine, le stakhanoviste vert participe à une campagne pro-énergie renouvelable, qui débouche sur un financement à hauteur de 90 millions de dollars par l’administration Obama. Un parcours du combattant qui ferait saliver toute ONG en quête de piétaille militante.
Le retour à la raison
C’est seulement sur le tard, après une lutte de longue-haleine aux côtés des militants écologistes les plus extrémistes, que le patron d’Environmental Progress finit par se retourner contre une partie de ses anciens camarades. En publiant Apocalypse Never en juin 2020, le prophète déchu s’est irrémédiablement coupé des Cassandres du réchauffement climatique. Une décision courageuse dans un milieu politique où les progressistes les plus fanatiques règnent en maîtres, n’hésitant pas à mettre au ban tout intellectuel portant une voix dissidente.
Dans son article paru dans Forbes, Michael Shellenberger s’est expliqué sur les craintes qui l’ont poussé à publier cet ouvrage si tardivement. « Je n’ai pas réagi aux campagnes de désinformation climatiques parce que j’avais peur de perdre des amis et que l’on me discrédite, écrit-il. Les rares fois où j’ai eu le courage de défendre la science du climat contre ceux qui la dénaturaient, j’en ai subi les terribles conséquences. Je suis donc resté sans rien faire alors que mes collègues écologistes terrifiaient le grand public. » Un témoignage poignant sur les nombreux dangers que la pensée unique fait peser sur le monde de la recherche, ainsi que sur la liberté d’expression.
Nous devons observer une distinction entre la science et la religion, tout comme les scientifiques doivent distinguer leurs valeurs personnelles des faits qu’ils étudient.
Plus significatif encore qu’un simple ouvrage sur les réalités du réchauffement climatique, le succès d’Apocalypse Never est révélateur d’un mouvement de libération de la parole au sein d‘une intelligentsia de gauche de plus en plus sclérosée. Prometteur, le livre-événement pourrait bien être symptomatique d’une volonté de retour à la rigueur scientifique, contre l’omnipotence du délire idéologique. « Nous devons observer une distinction entre la science et la religion, tout comme les scientifiques doivent distinguer leurs valeurs personnelles des faits qu’ils étudient », insiste Michael Shellenberger. Puisse cet appel à la raison parvenir aux oreilles des élites scientifiques françaises et nous sauvegarder d’une deuxième année de psychose coronavirale. Amen.
L'Humanité
Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur
ActuLes personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.
Jérémie BazartEn 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.
En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…
En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.
Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste
Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.
Manque de confiance pour gérer la maladie
Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »
Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.
« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive, explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. »
Adapter la posologie au degré de célibat
Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?
En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !
Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde
Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).
Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.
En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.
sciencesSantémédecine France24 - World
Sand: Digging into a crisis?
Issued on: 10/06/2022 - 12:34
Valérie DEKIMPE
The word sand usually conjures up images of a holiday on the beach. But the fine grains also happen to be a precious commodity. Humans extract 50 billion tonnes of sand and gravel every year, making it the second most exploited resource on the planet. Can the world keep digging for more? The Down to Earth team investigates.
An insatiable appetite for sand
Laurent Biagetti, the manager of a sand quarry in France's northwestern Normandy region, likens his job to that of an orchestra conductor. Machines dig into the ground, trucks come and go, vessels get loaded with sand on a near-daily basis.
Concrete maker CEMEX scooped out nearly a million tonnes of gravel in 2021 from the mine, from pebbles to fine grains of sand. The different materials will be a key component in the production of concrete and the construction of roads.
"When we exploit a sand mine, we can't just do whatever we want," warns Biagetti. "We need to determine the volumes and areas we'll extract from under a specific timeline," adding that once the reserves run out, the land needs to be restored to its natural state before it's returned to the local constituencies.
The site also collects and recycles rubble, mostly construction waste from the Paris region.
"Sand stocks are becoming increasingly scarce. It's getting very difficult to open quarries or even to extend existing quarries, despite the fact that sand is essential to our everyday lives," he says.
Is the world running out of sand?
Sand has become the second most exploited resource on Earth after water, with experts warning we could soon reach a crisis point. Even though global stocks might seem infinite, we are in fact depleting sand reserves faster than they can be replenished. Around the world, calls to put a break on the expansion of sand mines are growing louder.
On the French Atlantic coast, a small town of a few thousand inhabitants is rising up against a powerful opponent: two massive sand mines that have been nibbling away at their land.
The mines, run by industry giants Lafarge and GSM, already cover a surface of 115 hectares. The two companies have applied for an extension permit that could see their quarries grow by several dozen hectares.
A citizens' association, La tête dans le sable (Head stuck in the sand), is firmly standing in their way. Its members say they won't let their rural community get sacrificed for the sake of sand.
"The mining companies will dig huge holes. And that means the aquifer, water reserves found underground which are normally out of sight, are going to be burst open," explains Sylvain Jallot, the association's spokesperson.
The non-profit claims that least 1 million cubic metres of water will evaporate from the surface each year, the equivalent of the domestic water consumption of about 30,000 people.
The group has already organised several rallies and is leading a legal battle against the mining companies.
"Our goal in stopping these quarry extensions is to say let's be careful with this resource," says Jallot. "It's not by blindly authorising them and sticking our heads in the sand that we're going to solve our sand problems."
Once the mines close, can ecosystems heal?
In her laboratory in the western French region of Brittany, Laure Simplet closely examines samples of sand and sludge arranged in thin layers. A team of scientists from France's IFREMER (National Institute for Ocean Science) led by Simplet collected the samples from a former mining ground off the coast of La Rochelle. A total of 40 million cubic metres were extracted from the site with the help of dredging barges, giant vacuum cleaners designed to suck up sand.
As a matter of fact, sand is not only mined from quarries but also from the bottom of the sea. Understanding the long-term impact of marine sand extraction has been at the heart of Simplet's research.
"The point of our research, now that the mining has stopped, is to try and observe and understand how the seabed will be able to recover," she explains.
Her scientific work has already produced some results. The ecosystem found on the ocean floor has been modified, she says, the layers of sludge becoming thicker than they used to be. But contrary to previous assumptions, the area has not turned into a dead zone.
New forms of life have emerged, with some species now calling the former mining ground home. But it could take many more years, at least another decade, for the scientists to get a full picture of how ecosystems have evolved: "The whole point of looking at what happened there is to learn from past mistakes and come up with recommendations for the future. But also to see how far we can modify the natural environment of the seabed without disrupting its biological equilibrium," says Simplet.
Replacing sand
Whether ecosystems can recover to a certain extent, the overarching problem remains the same: our appetite for sand is only expected to grow. By the middle of the century, 70 percent of the world's population will live in urban areas. We'll need more buildings but also viable solutions to get them off the ground without relying on sand.
The construction industry, which heavily relies on sand, is on the hunt for alternatives.
Cycle Terre, a startup based in Paris, is banking on a seemingly updated material: mudbrick. The company collects excavated soil from construction works in Paris, turning it into compressed bricks made of soil, water and a small fraction of sand.
For Cycle Terre's Managing Director Teddy Dusausaye, it's a no-brainer: "We use a lot less sand than concrete."
While concrete is usually made of two-thirds sand, mudbrick needs less than a third of that. For now, the company is still obliged to add sand to its formula, as the type of soil found in the Paris region naturally contains little sand. They're confident, however, that expanding their activities to other regions will allow them to unearth other soil types. "Mudbrick has ample potential and must be part of the future of housing," Dusausaye concludes.
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Catastrophisme climatique : y a-t-il un adulte à l’ONU ?
L’approche de la COP25 donne lieu à une surenchère de communication à la tonalité catastrophiste comme si, incapables de constater l’inefficacité pourtant flagrante de leur politique, les instances onusiennes étaient pilotées par des robots, regrette le mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes Benoît Rittaud.
On sait que la saison du barnum climatique approche lorsque les rapports terrifiants sur l’avenir de la planète se mettent à pousser comme des champignons après la pluie. La COP25 qui se déroulera à Madrid début décembre offre une nouvelle occasion de vérifier cette observation. Le champignon du jour est signé du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Il s’agit de l’édition 2019 du rapport sur les « écarts d’émissions », qui étudie la différence entre les émissions réelles de gaz sataniques (le CO2 et quelques autres) et celles qui avaient été espérées à l’issue de l’un ou l’autre des barnums précédents, sans oublier de comparer avec la trajectoire dite vertueuse qu’il nous faudrait suivre pour « rester sous la barre des +2 °C ».
Ce nouveau rapport a le grand mérite de démontrer de façon définitive que les transitions énergétiques, taxes carbone, quotas d’émissions et autres dispositifs contraignants aujourd’hui à la mode n’ont servi rigoureusement à rien : les émissions globales sont toujours résolument orientées à la hausse. Elles ont augmenté de 1,5 % par an en moyenne sur la dernière décennie, et ne montrent pas le moindre signe d’infléchissement. Il est bien loin, le triomphalisme cocardier de Laurent Fabius au soir de la glorieuse COP21 de 2015 qui, à Paris, devait enfin mettre l’humanité sur le chemin de la rédemption.
Rien n’inversera la tendance à moyen terme, même si vous tenez votre bonne résolution de fermer le robinet pendant que vous vous brossez les dents
Les faits sont donc têtus. On peut s’en désoler, organiser des manifs pleurnichardes, renoncer à sa voiture, se convertir au véganisme, rien n’y fera : les pays en développement veulent disposer d’un niveau de vie comparable au nôtre, figurez-vous. Voilà pourquoi ils augmentent leur consommation énergétique (notamment la Chine) et, donc, leurs émissions de CO2. Le rythme est si rapide que rien n’inversera la tendance à moyen terme, même si vous tenez votre bonne résolution de fermer le robinet pendant que vous vous brossez les dents.
Dans un monde gouverné par des adultes, des faits aussi clairs conduiraient aussitôt à la conclusion qui s’impose : puisque, malgré force processions onusiennes, nous ne sommes pas en mesure de réduire les émissions globales, nous devons aborder la question d’une autre manière. Évidemment, l’idéal serait de prendre acte que le climat que nous connaissons n’est pas plus mauvais que celui des siècles passés ; que le réchauffement est d’un ordre de grandeur assez faible et présente au moins autant d’avantages que d’inconvénients ; que rien n’indique que les événements extrêmes seraient plus violents ou plus nombreux que par le passé (contrairement aux smartphones dont nous disposons qui permettent d’en diffuser en temps réel toujours plus de vidéos sur les réseaux sociaux) ; ou encore que le gaz carbonique est l’aliment premier des plantes et qu’à ce titre l’augmentation de sa teneur atmosphérique est un bienfait pour la biosphère. (Les satellites de la NASA lui attribuent la plus grosse part de responsabilité dans le verdissement de 18 millions de km2 observé sur la planète ces 35 dernières années.)
Prendre le parti d’ouvrir notre parapluie plutôt que de danser pour arrêter la pluie
Sans aller jusqu’à accepter ces réalités aussi évidentes que politiquement incorrectes, une personne sensée pourra néanmoins se dire que si l’on ne peut agir sur une cause, alors nous devons agir sur ce qui risquerait d’en être les conséquences. Prendre le parti d’ouvrir notre parapluie plutôt que de danser pour arrêter la pluie, en somme.
Ce n’est pas là, on s’en doute, ce que propose le rapport 2019 sur les écarts d’émissions. Comme si de rien n’était, celui-ci égrène les recommandations les plus irréalistes pour inverser la tendance. Dans ses rêveries carbocentrées, la hausse des émissions cesse soudain l’année prochaine, avant que le monde s’engage vers une baisse résolue. Le scénario implique en gros qu’une voiture lancée à pleine vitesse sur autoroute peut, « si son conducteur s’en donne les moyens », prendre sans trop de dommages un virage à angle droit.
Il y a de quoi se demander si les auteurs croient vraiment ce qu’ils écrivent, ou si le rapport n’aurait pas plutôt été rédigé par un robot qui, inconscient des aberrations qui découlent de la vision bornée à laquelle le soumettent ses algorithmes constitutifs, continue imperturbablement de mener sa tâche absurde et inutile.
Quoi qu’il en soit, on peut compter sur nos nombreuses voix bien-pensantes pour tirer de ce rapport de quoi exiger de nous davantage d’autoflagellation, sous peine de nous voir punis par le croquemitaine climatique. Que les quelques adultes qui passeront par là n’hésitent pas à rassurer tout ce gentil petit monde. D’autant qu’au vu des coûts pharaoniques des mesures suggérées, il serait grand temps de songer à siffler la fin de la récréation.
Valeurs Actuelles
Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?
En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.
D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.
En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.
La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.
Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas
En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.
Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).
Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.
Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.
* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.
Valeurs Actuelles
Ukraine : devenons des ouvriers de paix
Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.
Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.
Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité
Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.
Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.
Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.
La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen
Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.
L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.
L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.
Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.
* Thierry Mariani est député européen.
Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
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By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
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Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Un tableau de Léonard de Vinci exposé au Clos-Lucé
Perdu pendant trois siècles
« Nous sommes le musée du pape. Voir ce tableau, c’est aussi faire connaissance avec un grand savant de notre église, puisque Saint-Jérôme a traduit la Bible de l’hébreu et du grec en latin », a déclaré au parisien Barbara Jatta, directrice des musées du Vatican. Il n’existe pas de trace d’une commande d’une telle œuvre, précise-t-elle. Il est donc envisageable que le peintre l’ait réalisée pour « sa dévotion personnelle ». Léonard de Vinci avait été invité au Clos-Lucé par François Ier, grand admirateur qui entretenait pour lui une affection quasi-filiale. Le lieu est notamment connu pour son sous-terrain qui ralliait la demeure au château d’Ambroise, permettant ainsi au roi de venir retrouver l’artiste.
Indre-et-Loire : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
“Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas” : Florence Delay sur les sentiers du christianisme
Le titre du dernier livre de Florence Delay est « une phrase célibataire, une de ces phrases qui donnent la sensation du plein, de dire ce qu’il y a à dire et de se suffi re à elles-mêmes », écrit-elle. Dans le Nouveau Testament, celui qui n’est pas encore Paul va en eff et à pied sur le chemin de Damas, lorsqu’une lumière aveuglante venue du ciel le fait chuter. Une voix venue de nulle part lui demande alors : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes- tu ? » Il répond : « Qui es-tu, Seigneur ? » Et la réponse sonne : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. »
Une peau de panthère blanche
Point d’équidé dans l’histoire. L’animal a été rajouté dans l’iconographie à partir du XIIe siècle, histoire de renforcer le caractère frappant de l’événement et de montrer que l’“apôtre des gentils”, atteint dans son orgueil, tombe de haut. Et l’académicienne de résumer : « S’il était tombé de moins haut, s’il avait été représenté sur un âne ou à pied, sa conversion aurait-elle été moins subite, violente, miraculeuse ? Moins spectaculaire, ça, oui. » Sont ainsi évoquées des toiles comme celle, saisissante, du Caravage conservée à l’église Santa Maria del Popolo, à Rome, la composition d’une éblouissante élégance du Parmesan avec cette selle qui ressemble à une peau de panthère blanche (ci-contre), ou encore la fresque de Luca Signorelli à Lorette, rare représentation d’un Paul piéton.
Florence Delay, sans pédanterie aucune, invite à se replonger dans les textes sacrés et profanes,
Avec ce court chapitre inaugural — qui en annonce vingt-trois autres, tout aussi cinglants —, Florence Delay pose les fondements d’un livre buissonnier où s’ébattent nombre d’animaux bibliques. Le lecteur croise ainsi le lion de saint Jérôme, le cochon de saint Antoine, le chien qui accompagne Tobie ou encore la colombe, si petite et délicate dans la grande pietà ronde attribuée à Jean Malouel, conservée au Louvre, que nous rappelle l’auteur avec un vif bonheur. N’oublions pas l’âne et boeuf de la crèche, deux autres absents des Évangiles. Et la plume agile de Florence Delay de rebondir d’une liturgie intime de Verlaine (« Petit Jésus qu’il nous faut être, / Si nous voulons voir Dieu le Père, / Accordeznous d’alors renaître / En purs bébés, nus, sans repaire / Qu’une étable, et sans compagnie / Qu’un âne et qu’un boeuf, humble paire ») à Pierre Reverdy : « Je choisis librement entre Dieu et tous les systèmes que l’esprit de l’homme impuissant à suivre sa simple et seule voie a pu fonder pour arriver à se glorifier lui-même. Je choisis entre Dieu et l’homme. »
À côté de celle du poète qui finit son existence à Solesmes, le lecteur assiste à d’autres conversions célèbres, que ce soient celle de Paul Claudel ou de Max Jacob. Pas ennuyeuse pour un sou, Florence Delay, sans pédanterie aucune, invite à se replonger dans les textes sacrés et profanes, à arpenter le merveilleux chrétien — la Légende dorée de Jacques de Voragine n’est jamais loin — tout autant qu’à revoir certaines toiles aimées. C’est qu’elle a l’érudition joyeuse, comme certains le vin.
“Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas”, de Florence Delay, Seuil, 192 pages, 18 €.
BBC
YouTube accused of not tackling Musk Bitcoin scam streams
By Joe TidyCyber reporter
YouTube is being criticised for failing to tackle a network of cyber-criminals streaming fake Elon Musk videos to scam viewers.
The criminals are hijacking YouTube accounts and using the videos to promote bogus cryptocurrency giveaways.
BBC News found dozens of these streams being watched by tens of thousands of people over four days this month.
On Tuesday, Elon Musk said YouTube was not tackling "scam ads". YouTube says it removes channels that are reported.
For many months, the streams have been fooling thousands of people into sending cryptocurrency to criminals, thinking they will receive a prize from Mr Musk.
One of the most common links to website https://elon-x2.live/, which invites people to double their money by sending Bitcoin or Ethereum to the digital-wallet addresses advertised.
Wallet transaction history shows the scammers made $243,000 (£194,000) in just over a week:
Analysts at Whale Alert say giveaway scammer wallets they track show profits of:
Every few days, the hackers change the name and picture of dozens of YouTube channels to make them look like official Tesla channels, the electric-car manufacturer of which Mr Musk is chief executive.
They are thought to buy email-and-password pairs from previous data breaches online - or simply try common passwords with known email addresses.
Chilean urban-music artist Aisack had YouTube channel hacked and hijacked two weeks ago.
"My followers on other social networks started asking me what is going on with the name of my channel and were very confused about why I was streaming Tesla content," he said.
"It is very frustrating that your YouTube channel is hacked after dedicating so many years of work to it.
"I feel completely violated and insecure.
"The hacking of my channel has hurt me a lot, since I am a few days away from releasing a new music video and now I am creating a second channel as a back-up and re-uploading more than 10 years of work on YouTube.
"YouTube is not doing enough on security issues to prevent hacker attacks, since many users are in the same situation as me."
YouTube said it had removed one of the channels BBC News had alerted it to, adding: "We have strict Community Guidelines prohibiting scams, including Impersonation and hacking."
Last year, one man hoping to double his money sent scammers $400,000 worth of bitcoins, after seeing a fake advert on Twitter.
So far this year, scammers are having less success, Whale Alert founder Frank van Weert said, but still making millions and set for a boost if the price of Bitcoin rises.
"The numbers are going down compared to 2021 - but there are still plenty of victims falling for it, as they evolve their tactics," Mr Van Weert said.
"Right now, they have been overfishing the sea a bit, especially with Bitcoin prices going down, but that will change as not enough is being done to stop them."
The scammers could be stopped if cryptocurrency exchanges blocked their wallets to prevent them cashing out their stolen coins, he added.
The vast majority of the fake livestreams show financial firm ARK Invest's July panel with Musk and then Twitter chief executive Jack Dorsey
An spokeswoman told BBC News ARK "is aware of hacked third-party YouTube channels fraudulently posing as ARK".
"These accounts are impersonators and not affiliated with ARK Invest in any way," she said.
"ARK Invest will never use YouTube or other social media to solicit money, including cryptocurrency."
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« Les Rangers du ciel »: Combats aériens au-dessus du Rio Grande
Le 5 août 1918, Horace McCoy aperçoit dans son viseur les forteresses de Barricourt, au-dessus des Ardennes. À bord du bombardier De Havilland, il effectue une mission périlleuse, photographier les batteries allemandes. Le souffle que projettent ses hélices et le grondement de son moteur l’assourdissent, il reste droit, l’oeil fiXé sur le sol lunaire jonché de ferrailles et de cadavres quand une violente douleur lui fusille l’épaule. Deux balles viennent de traverser son bras. Devant, le pilote à l’écharpe flottante ne bouge plus, affaissé sur lui-même. Du sang coule de son casque. Tué net. Des projectiles transpercent le tissu des ailes. Quatre Fokker aux croix noires louvoient autour d’eux. Horace McCoy saisit la mitrailleuse montée sur l’affût, la pointe vers les ennemis et tandis que son aéroplane tombe, debout en plein vent, il vide son chargeur. La culasse lui brûle les mains. Le ciel est bientôt envahi d’une fumée épaisse d’où s’échappe un biplan noir en feu qui tombe en tournoyant et disparaît dans les nuages. Une excitation le saisit, mais il chute, prisonnier d’une machine conduite par un mort, et il doit sauver ses négatifs. Il écrase le palonnier de toutes ses forces, entend le bois craquer, l’armature tient, il redresse l’appareil et réussit à atterrir dans un champ.
L’exploit lui vaut de recevoir en octobre, sur la base américaine de Romorantin (Loir-et-Cher), la croix de guerre pour « assistance rendue aux Français ». « Je ne sais pas comment j’ai fait pour m’en sortir vivant », écrira-t-il à sa famille plus tard. Il se demande si sa victoire sera homologuée. Intégrera t-il la caste des mythiques chasseurs, Guynemer, Nungesser, Manfred von Richthofen dit “le Baron rouge”, et son Fokker écarlate, titulaire de 80 victoires, ou son compatriote, ancien mécanicien comme lui, Eddie Rickenbacker, souvent vainqueur ? Il les admire tant, contemple leurs photos dans les journaux français, la Guerre aérienne illustrée et l’Illustration. Dire qu’un an plus tôt il végétait dans une triste compagnie de taxis, à Dallas, conduisait des clients mal embouchés en rêvant d’aventures. Il a été servi, et en veut davantage.
Le soir, il dévore des romans, des épopées de héros qu’il emprunte à la bibliothèque de son père féru de livres.
Né en 1897 dans le Tennessee, Horace McCoy découvre la grande ville texane à 8 ans quand ses parents, des vendeurs itinérants pauvres, s’y installent, aspirant à une vie meilleure. Encore enfant, il aide son père à vendre des bijoux, du café, quitte l’école et ne cessera jamais de travailler : garagiste, serveur, distributeur de journaux, chauffeur… Le soir, il dévore des romans, des épopées de héros qu’il emprunte à la bibliothèque de son père féru de livres. En 1916, apprenant que l’escadrille Lafayette, constituée de volontaires américains, brille dans le ciel de France, il se dit que le temps est venu pour lui d’étancher sa soif d’action. Il passe son brevet de pilote et s’embarque sur un transatlantique, résolu à rejoindre le glorieux groupe Lafayette. Mais il est intégré à une unité française, à Romorantin, puis à ChâteauThierry, où le Nieuport de Quentin Roosevelt, le fi ls de l’ancien président Theodore, a été abattu par un lieutenant du Baron rouge.
Horace McCoy se contente d’observer les lignes ennemies. C’est pendant sa convalescence, à la suite de son exploit, qu’il écrit ses premiers textes, alors qu’il retourne au combat et subit une nouvelle blessure. Déterminé à atteindre l’apogée, le 5 novembre 1918, il obtient son brevet de pilote de chasse. Le Baron rouge a été tué. Il ne le vaincra plus mais peut effacer dans le coeur des Américains son prestigieux compatriote Eddie Rickenbacker. Il attend d’être affecté à une escadrille. Le papier ne viendra jamais. Le 11 novembre, l’armistice est signé. Amer, Horace McCoy retourne à sa ville de Dallas et à ses petits boulots.
Un chauffeur de taxi est parti à la guerre, un écrivain en est revenu, pétri d’ambition et nourri de l’imaginaire aérien.
Toute cette frustration, ce désir héroïque inachevé hantent les Rangers du ciel, la série sur l’aviation qu’Horace McCoy écrit entre 1929 et 1934 et dont la traduction sous la plume de France- Marie Watkins paraîtra en 1975 au Livre de poche. Depuis, ces récits dormaient tranquillement avant que Gallimard ne décide de représenter au public français toute l’oeuvre de ce grand auteur, ses Rangers du ciel aujourd’hui puis, à l’automne prochain, dans un volume Quarto, ses romans et articles.
Un chauffeur de taxi est parti à la guerre, un écrivain en est revenu, pétri d’ambition et nourri de l’imaginaire aérien. Il épouse la belle Loline (il se mariera trois fois et aura trois enfants), propose des articles sur le sport et le théâtre au Dallas Journal, puis intègre Black Mask, la fameuse revue de pulp fiction lancée en 1920, qui révélera des littérateurs aussi considérables que Raymond Chandler et Dashiell Hammett. McCoy n’est pas encore l’auteur célébré du drame de la Grande Dépression sur les marathons de danse, On achève bien les chevaux (1935), mais un efficace conteur (mal payé) bien décidé à expurger sa carrière manquée de pilote de chasse. Il invente son double idéal de fiction, Jerry Frost, ancien as de 1914-1918 « fidèle à ses rêves » qui mène l’escadrille des Rangers et traque le « gang des avions noirs » le long du Rio Grande, jusqu’à être blessé à l’épaule, comme lui. Sous des airs de divertissement, il raconte une histoire actuelle, la porosité de la frontière avec le Mexique, les trafics de drogue et de clandestins qu’il a observés, vivant lui-même dans la région. Les criminels remplacent les Allemands. En septembre 1929, il publie dans Black Mask la première aventure des Rangers du ciel : Du sale boulot. Il en écrira treize autres, partageant les pages avec le Faucon maltais de Dashiell Hammett.
Des récits policiers d’aviation
Benoît Tadié, historien du polar américain, a supervisé cette réédition, y ajoutant deux nouvelles inédites, Tête baissée vers l’enfer et Quelqu’un doit mourir. Elles figuraient dans deux numéros de Black Mask qu’il a trouvés en fouillant sur eBay et manipulés avec soin, tant ces revues imprimées sur du mauvais papier d’emballage (d’où le nom de pulp), que les lecteurs jetaient après les avoir lues, sont fragiles. De nombreux textes que McCoy a écrits pour ces magazines ont été perdus.
Quand il invente son héros de l’air Jerry Frost, Horace McCoy se pose en rival d’un autre ancien aviateur de 1917,
« Les Rangers ont heureusement survécu. Ces nouvelles constituent une progression logique et chronologique comme un roman que l’on peut lire d’un bout à l’autre. C’est leur charme », raconte Tadié. « Je trouvais très intéressante et originale l’alliance de l’histoire de l’aviation et de l’histoire criminelle. Beaucoup d’auteurs de romans noirs avaient volé en 1917 et transposaient leur expérience dans leurs nouvelles criminelles. »
Quand il invente son héros de l’air Jerry Frost, Horace McCoy se pose en rival d’un autre ancien aviateur de 1917, Raoul Whitfield (1896-1945), oublié aujourd’hui, qui passionne les lecteurs avec ses récits policiers d’aviation, mais lui n’aura jamais l’idée de créer une série aérienne, à une époque où les princes du manche à balai envahissent écrans et librairies. Le public raffole des contes aériens, apprécie l’Équipage, de Kessel (1923), des films comme Wings (1927), de William Wellman, un ancien membre de l’escadrille Lafayette, bientôt le glaçant Pylone (1935), de Faulkner, qui prétendait avoir été pilote pendant la Première Guerre (un beau mensonge). « McCoy est un moins grand écrivain que Faulkner, mais sa vision de l’aviation est plus authentique. Les combats aériens qu’il décrit sont ce qu’il y a de plus beau », précise Tadié.
Les avions argentés scintillent au soleil, « plongent d’un ciel bleu azur ».
Ces batailles dans le ciel sont belles des désirs contrariés de McCoy, qui, à la fi n Du sale boulot, fait affronter en duel l’avion de son héros et celui d’un virtuose allemand, son ancien ennemi, von Byfi eld alias Crouch, sous le sceau légendaire du Baron rouge. Frost se joue de toutes les situations. Prisonnier des bandits, il s’échappe et leur vole un aéronef (les Renégats du Rio), protège une révolutionnaire mexicaine, très érotisée, contre un militaire d’opérette (Tête baissée vers l’enfer). Avec ses cow-boys ailés baignés du souvenir de fort Alamo et de Davy Crockett, Horace McCoy pose les bases de la bande dessinée et des séries télé, entre Buck Danny (il ne manque plus que Lady X) et les Mystères de l’Ouest : « Un monstre de fer et d’acier fi lait à toute allure le long des plaines du Texas. » Il off re une mine de scénarios que lui-même recycle à Hollywood où il commence à travailler dès 1931, sur le fi lm Soldiers of The Storm, qui met en scène un pilote de la Border Patrol.
Mystérieux et hypnotique Rio Grande
Si Horace McCoy expédie ses histoires un peu vite, une véritable poésie sourd de ces terres qu’il aime tendrement, magnétisées par son mystérieux et hypnotique Rio Grande sur lequel « le soleil se levait comme une comète jaune et orangée », bordé par des vergers de pamplemoussiers. Les avions argentés scintillent au soleil, « plongent d’un ciel bleu azur ».
« Ce lyrisme a été une source de tension entre McCoy et le rédacteur en chef du magazine », raconte Benoît Tadié. « Joseph Shaw était un patron formidable. Il rassemblait des auteurs, éduquait les écrivains, relisait leur copie, mais n’aimait pas tout ce qui ralentissait l’action, les textes trop écrits. Il voulait des récits rapides, rythmés, citait le mot staccato — en musique, des notes détachées — afin d’obtenir quelque chose d’abrupt et de heurté. Beaucoup d’auteurs de la revue adoptaient un style ironique, télégraphique. McCoy prisait les envolées poétiques, ces moments de contemplation où il ne se passe rien. Plus que le beau style, il cherchait des personnages tridimensionnels qui n’étaient pas juste engagés dans une action mais capables d’avoir des émotions, des souvenirs, des traumatismes. Il s’agit bien de littérature. »
En octobre 1934, McCoy publie la dernière aventure des Rangers, Quelqu’un doit mourir.10
Il a revu la traduction de la disparue France-Marie Watkins. « Beaucoup de pages avaient été coupées, l’usage à l’époque si l’on estimait que tel passage ne servait pas l’action. Je les ai remises. Des mots trop techniques ont sauté. Les anciens traducteurs éludaient les difficultés. Ils mettaient aussi pas mal d’argot. J’en ai enlevé comme j’ai retiré l’expression vieillotte : “C’est du gâteau”. Il y en avait beaucoup. »
Il navigue entre romans caustiques et scénarios lumineux
En octobre 1934, McCoy publie la dernière aventure des Rangers, Quelqu’un doit mourir. Il s’est fatigué de son héros impavide qu’il laisse devant une fenêtre observant la pluie, saisi de mélancolie. Les ventes de Black Mask fléchissent. Joseph Shaw refusera de licencier les auteurs et démissionnera en 1936. Horace McCoy ne veut plus gâcher son talent dans ces magazines pulp puisque Hollywood l’attend. Il navigue entre romans caustiques (Adieu la vie, adieu l’amour en 1948) et scénarios lumineux (Gentleman Jim, de Raoul Walsh, les Indomptables, de Nicholas Ray). Il flambe, prend du poids et meurt en 1955 d’une attaque cardiaque, dans l’indifférence. Sa veuve doit brader ses collections de livres et de disques de jazz pour financer son enterrement. Elle se sépare d’un exemplaire de Gatsby le magnifique dédicacé par Scott Fitzgerald qui exaltait la tristesse de son collègue et ami. En 1969, l’adaptation au cinéma d’On achève bien les chevaux par Sidney Pollack, avec Jane Fonda, ressuscitera Horace McCoy. L’Amérique avait alors oublié sa prose si désenchantée, sans imaginer qu’un regret secret avait hanté toute sa vie : ne pas être devenu le Baron rouge !
“Les Rangers du ciel”, d’Horace McCoy, Gallimard, 688 pages, 22 €.
BBC
Covid-19: Japan reopens to tourists - but with strict rules
By Annabelle LiangBusiness reporter
Neasa Ronayne plans to visit Japan for the first time this year.
She has paid more than £3,500 ($4,390) for a 16-day tour, as under the country's Covid-19 restrictions she is not allowed to roam around on her own.
But Ms Ronayne, who lives in the UK, is still keen to make the trip.
"This will be my first time in Japan and also my first time in Asia. I am looking forward to it. I have been watching [Japanese reality TV show] Terrace House to learn some phrases," she said.
She is not alone. Several travel agencies have told the BBC they were seeing a jump in inquiries about holidays to Japan - although the country's strict regulations are still keeping some visitors away.
Japan has been largely closed to foreign visitors since 2020, as it implemented some of the world's toughest Covid-19 restrictions. And even now, as it opens its borders to tourists from nearly 100 countries and regions on Friday, it is putting new restrictions in place.
This includes the requirement for travellers to be part of a package tour. They must also buy medical insurance and wear masks in all public places, including outside.
Under the rules, tourists will also have to avoid the so-called "three Cs": closed spaces, crowded places and close contact settings.
Earlier this week, the Japan Tourism Agency said tour leaders needed to accompany visitors "from entry to departure", while reminding them of Covid requirements like mask wearing.
"Tour guides should frequently remind tour participants of necessary infection prevention measures, including wearing and removing masks, at each stage of the tour," the agency said in 16 pages of guidelines issued on Tuesday.
"Even outdoors, the wearing of masks should continue in situations where people are conversing in close proximity," it added.
Still, travel agencies say they have seen a surge in interest in visiting the country.
Singapore's Chan Brothers Travel said it had received bookings for 50 tour groups to Japan, with each including as many as 30 people.
Its spokesperson, Jeremiah Wong, told the BBC that inquiries have been "streaming in exponentially" since Japan's reopening was announced.
"To make up for the time lost in the past two years or more, travellers have no qualms going on their long-awaited holidays," Mr Wong said.
But he is unsure when the company's first post-pandemic tour to Japan will be able to go ahead: "The potentially earliest departure will be after mid-July due to the requirement for tourist visa application... for all travellers."
Zina Bencheikh, the managing director of Intrepid Travel, said there was a "huge pent up demand to visit Japan".
Her firm hopes to restart its tours - which cover popular destinations like Mount Fuji - from August. But Ms Bencheikh said it was still in the process of getting approval from the Japanese authorities.
Japan has barred most foreign visitors for the last two years as it imposed measures to slow the spread of Covid-19. Last year, overseas visitors were even banned from the delayed 2020 Tokyo Olympic Games.
The country only relaxed travel restrictions for foreign residents and business travellers earlier this year.
Last month, Japan said it would double the daily limit for foreign arrivals to 20,000.
This "modest reopening strategy" will not bring much benefit to the Japanese economy - which is the world's third largest, said Kentaro Koyama, chief economist at Deutsche Bank Japan.
"The government's response has been rather delayed. The aging Japanese population is more fearful of infection than other countries," Mr Koyama said.
Before the pandemic tourism was big business in Japan with a record 31.9m foreign visitors to the country in 2019. Last year, there were fewer than 250,000.
But the tourism industry of this once-popular Asian destination still has some way to go on the road to recovery.
Rad Sappany told the BBC that she has dropped her plans to visit Japan next month from Australia because of the restrictions.
"We are not interested in a package tour - it's not the way we like to travel," she said.
Wanping Aw, who runs Japan-focussed boutique travel agency TokudAw, said her company has not secured any bookings, despite getting two to three enquires every day.
"We do not have any finalised bookings yet as no one is willing to make a commitment," she said.
Ms Aw added: "'We do not want to be guinea pigs' is a phrase I often hear."
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ENSALADA DE CALABACÍN, RÚCULA, AVELLANAS Y ALIÑO DE YOGUR
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
La primavera llega a su fin, para alegría de los alérgicos y tristeza de los enamorados de las frutas y verduras que nos regala. Para despedir la época de las flores y de las lluvias inesperadas, en El Comidista hemos preparado este nuevo menú semanal, lleno de platos fáciles, ligeros y muy apetitosos como una ensalada de calabacín en dos texturas con aliño de yogur, unas sardinas en ajoblanco y un salteado de pollo con verduras que queda espectacular. Para el plan dominical hemos reservado dos recetazas: un arroz del ‘senyoret’ muy valenciano y una tarta de frutos rojos de escándalo.
Lunes 13 de junio
Esta ensalada combina el calabacín crudo con el cocido, el sabor potente de la rúcula, el crujiente de las avellanas. Y además llena de color tu mesa estos meses calurosos.
Hacer un salteado es la cosa más sencilla del mundo, pero para que el resultado no sea un pollo seco y unas verduras blandas hay que respetar unos cuantos pasos. Aquí va una receta infalible.
Esta receta entra directamente en la categoría de 'jetapostre'. ¿Sabes remover? Pues entonces puedes preparar estos vasitos llenos de fruta fresca y sabrosa.
Martes 14 de junio
Estrenamos la temporada de sopas frías con una que combina la frescura de la manzana ácida con el dulzor de la cebolla y la textura del calabacín. La cremosidad corre a cuenta del yogur.
Calamar y calamarata son los dos principales ingredientes de este plato: el primero es el molusco, y el segundo, una pasta con su forma. El tomate, el ajo y el perejil también están invitados a la fiesta.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Miércoles 15 de junio
Si no te gusta el pepino o te sienta mal, ésta es la ensalada que te reconciliará con esta hortaliza. Otra buena noticia: se tarda exactamente cinco minutos en hacerla.
Se preparan en dos patadas y aceptan mil versiones: estas tortitas sacan lo mejor del calabacín gracias a una sencilla técnica que ayuda a deshidratarlo para que no quede blandurrio.
No, la crema catalana y las natillas no son iguales. Solucionada esta discusión, solo queda prepararlas en casa con esta receta y disfrutar de su textura y sabor.
Jueves 16 de junio
El ya inminente verano es el mejor momento para este pescado azul, rico en calcio y en grasas insaturadas. Disfrútalo al máximo en una receta fácil y fresca con sardinas marinadas acompañadas de ajoblanco.
Dicen que en los años setenta el cocinero Ramón Roteta fue el primero en rellenar pimientos del piquillo, esa variedad navarra tan sabrosa. Hemos hecho una versión menos señorial que la suya con gambas y merluza.
Debe tener una mancha amarillenta en la zona que ha estado en contacto con la tierra, y al darle golpecitos con los dedos se debe "sentir hueca".
Viernes 17 de junio
La masa de esta coca destapada valenciana va sin fermentar, por lo que se prepara en menos tiempo que otras. Junto al tomate rematan la jugada los pimientos, unos piñoñes y la ‘tonyina de sorra’ (ventresca de atún salada).
Imagina unos trocitos de solomillo tierno, cubiertos con una capa de rebozado crujiente que sabe a churro y rematados con la más lujuriosa y explosiva salsa agridulce. Eso es más o menos "cerdo hip hop" del Chi Nanit.
Sábado 18 de junio
La salsa con atún, mayonesa y alcaparras que acompaña el plato italiano que suele acompañarse con ternera también está buenísimo con un corte tierno de pollo, brotes y metido entre dos panes.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Domingo 19 de junio
Este arroz típico de la Comunidad Valenciana se llama así porque el marisco y el pescado se presentan limpios y pelados, para que los comensales más finolis no tengan que ensuciarse las manos.
La leyenda cuenta que un pastelero creó esta tarta inspirándose en una bailarina rusa. Aunque no sea cierta, este postre está muy rico y lo puedes acompañar también de chocolate, crema de limón o dulce de leche.
La bebida del finde
¿Por qué inflarte a Coca-Cola, Fanta, Pepsi y otras bebidas azucaradas industriales, cuando es tan fácil hacer tus propios refrescos en casa con fruta de verdad?
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BBC
Julee Cruise: Twin Peaks creator David Lynch pays tribute to 'great singer'
Twin Peaks creator David Lynch has paid tribute to Julee Cruise, who recorded the TV show's haunting theme, as "a great musician, a great singer and a great human being".
Cruise sang Falling from Lynch's 1990 drama, with the song reaching the top 10 in the UK singles chart.
She also performed on the soundtrack to his 1986 film Blue Velvet.
Cruise's husband Edward Grinnan earlier wrote on Facebook that the 65-year-old had "left this realm on her own terms".
Musicians paying tribute included singer-songwriter John Grant, who said she was "one of the greatest".
In his tribute on YouTube, Lynch said: "I just found out that the great Julee Cruise passed away. Very sad news. So it might be a good time to appreciate all the good music she made and remember her as being a great musician, a great singer and a great human being."
Cruise first collaborated with Lynch after working as a talent scout for composer Angelo Badalamenti, who had been asked to work on the song Mysteries of Love for the Blue Velvet soundtrack.
Cruise struggled to find a suitably ethereal vocalist, so decided to have a go at singing the track herself.
"I actually never sang in that trademark 'Julee Cruise voice' before I worked with Angelo and David," she told The Guardian in 2017. "I was always a real belter, lots of power. Working with them changed me."
The trio worked together on the 1989 album Floating into the Night, with Lynch writing the lyrics and Badalamenti composing the music. The LP included Falling and other songs that would go on to feature in Twin Peaks the following year.
Cruise also had a small role in the series, and in the 2001 spin-off film Twin Peaks: Fire Walk With Me and the 2017 revival Twin Peaks: The Return.
"It was so much fun to be part of something that just went ba-boom!" she told the Los Angeles Times in 2017. "You didn't know it was going to do that. What a nice surprise life takes you on."
Cruise recorded a second solo album, The Voice of Love, with Lynch and Badalamenti in 1993, and Lynch directed her in an avant-garde one-hour concert film, Industrial Symphony No 1, in 1990.
Beyond those collaborations, she also toured with the B-52s, filling in for Cindy Wilson in the 1990s, and performed with Bobby McFerrin.
Edward Grinnan wrote on Facebook: "She left this realm on her own terms. No regrets. She is at peace.
"Having had such a varied music career she often said that the time she spent as a B, filling in for Cindy while she was having a family was the happiest time of her performing life."
Many other musicians paid tribute to her on Twitter.
A bright star floats into The Great Unknown. Always kind & gracious to me. A beautiful soul, a soulful voice. Her career had a tremendous influence on my life. Bless you, Julee Cruise, the voice of love. Thank you for the path you paved. I am forever grateful and reverent. pic.twitter.com/y8cuQv5RUG
Julee Cruise, rest in peace. Watching her perform the Twin Peaks theme in a smokey (when smoke was allowed) jazz club in NYC was one of my favourite ever live music moments #juleecruisemusic https://t.co/AM5I4Z3RYO
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Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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BBC
Elephant tusk ivory sold on eBay a decade after self-imposed ban
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
Sellers are flouting eBay's self-imposed ban on the sale of elephant ivory by listing it under pseudonyms.
An investigation by the BBC and legal experts found ivory objects were often listed as "bovine bone".
We bought three such items on eBay UK and tested them in an independent lab. Two were confirmed to be made of ivory.
An analysis by ivory trade experts also indicated that thousands of elephant ivory objects have been sold on the site since the company banned its sale.
The investigation was started in 2018 by Dr Caroline Cox at the University of Portsmouth. She and other ivory trade experts say online trade is continuing despite a new UK-wide ban on the sale of ivory, which came into force on 6 June.
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It is more than 10 years since eBay announced its own complete, worldwide ban on ivory sales. An online post stated that the global ban would "protect buyers and sellers, as well as animals in danger of extinction".
In 2018 Dr Cox and her team carried out a three month online study, tracking "bovine bone" as a sale category on eBay's UK site. The team tracked 632 pieces of bovine bone that were sold on eBay UK; more than 500 of those were determined to be ivory.
For this online forensic study, Dr Cox explained, she was able to use pictures and information in listings that provide buyers - and investigators - with clear evidence of what the objects are actually made of.
"Ivory has a distinct, creamy colour," she explained. "And a listing will often mention the weight of the item being sold - very accurately and specifically - because that's the measure of ivory's value."
The key piece of evidence is in the image of an object. Carved ivory has distinct and visible growth lines called Schreger lines, which you can think of as tree rings, but for teeth and tusks. "These are unique to ivory," said Dr Cox.
Investigators and law enforcement officers have long employed these visual techniques to identify illegal ivory, both in seizures of the material and when they are investigating the online trade.
The ivory act
BBC News bought three objects listed on eBay as bovine bone to have tested in an independent lab in 2019.
Of three items we bought, a small, carved African head ornament, a bracelet and a set of figurines, two were chemically confirmed by scientists in the Oxford University School of Archaeology to be made of elephant tusk.
In a statement responding to the BBC's findings, eBay said that it had been working to tackle the illegal trade in elephant ivory for nearly a decade.
"We blocked or removed over 265,000 listings prohibited under our animal products policy in a recent two-year period," a spokesperson told BBC News in an email.
"Our proactive approach means that illicit ivory sellers are forced to use obscure 'code words' [for items] which very rarely - if at all - get sold, because buyers can't find them."
The ivory trade experts who started this investigation pointed out that they tracked 500 eBay sales of ivory to completion over just three months in 2018. And the same code words or pseudonyms, primarily "bovine bone", were used repeatedly.
Laws on the ivory trade differ from country to country. On Monday, the UK brought into force what it called "one the toughest bans on elephant ivory sales in the world". From 6 June, trade in elephant teeth and tusks is illegal in the UK, punishable by fines of up to £250,000 or up to five years in prison.
Scrolling for wildlife
EBay is not the only online platform that wildlife traders have exploited. During our investigation of the pet trade in endangered apes back in 2017, we found animals being advertised on Instagram, in posts that the company subsequently removed.
And in April of this year, researchers from a conservation campaign group called Avaaz published a report citing "129 pieces of potentially harmful wildlife trafficking content" posted on Facebook," including posts selling or seeking cheetahs, monkeys, pangolins and pangolin scales, lion cubs, elephant tusks, and rhino horn.
In response to the report, Facebook's parent company Meta said: "We prohibit the trading of endangered wildlife or their parts. Meta is a dedicated member of the Coalition to End Wildlife Trafficking Online."
John Scanlon, CEO of the Elephant Protection Initiative Foundation, said that these online platforms had "enormous reach and impact".
"If they are not carefully policed, they are an efficient vehicle for criminals to sell illicit goods in any country," he said. "So it's deeply troubling when an online platform makes big commitments about policing trade, but then fails to deliver."
"The international community has made great progress at closing down legal ivory markets in recent years, of which the new UK legislation is just the latest example. But this progress risks being seriously undermined by leakages online."
Conservationists point out though that threats to Africa's elephants are changing.
"Organised ivory poaching remains a threat in some regions, especially in central Africa, but has been much reduced in parts of eastern and southern Africa," said Mr Scanlon. "We believe that the biggest emerging threat comes from the increasing competition between growing human populations and elephants for land and resources, especially as the impact of climate change is beginning to be felt."
Dr Cox and other wildlife trade experts are concerned though that, as national legislation is tightened, more products like ivory could move online, especially if platforms are not policed.
"Sites like eBay operate by allowing millions of sellers all around the world to advertise across international borders," Dr Cox pointed out.
She added that the company's failure to enforce its ban on the trade in ivory provided a safe space for a trade that threatened wildlife.
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New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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Valeurs Actuelles
Une vingtaine de militants manifeste contre la tauromachie à Toulouse
Ils jugent cette tradition « barbare ». Samedi 11 juin, une vingtaine de militants anti-corrida a manifesté à Toulouse pour exiger l’abolition de cette tradition culturelle, rapporte France 3 Occitanie. Répondant à un appel national, ils n’étaient qu’une poignée à manifester leur hostilité à la tauromachie, place du Capitole à Toulouse, pancartes à l’appui. « On compte 250.000 taureaux qui sont victimes des corridas chaque année dans le monde. Dont 40.000 en Europe », explique Marion Ribes, représentante d’un collectif anti-corrida.
Une tradition encore populaire
Mais la militante reconnaît que cette antique tradition est encore très populaire. « La tradition est, malheureusement, bien ancrée en France », regrette-t-elle, poursuivant : « Pas mal de personnes voient encore cela comme une tradition, comme un art carrément. Ils occultent le fait qu’un animal soit torturé et sacrifié dans une arène en 2022. Ce n’est plus du tout acceptable. Les animaux sont des êtres vivants, sont des êtres sensibles, comme nous, on doit les respecter », assène-t-elle. Reste que dans les villes taurines du sud de la France, comme Nîmes, Arles, Dax ou Mont-de-Marsan, 71 % des habitants sont favorables au maintien de la tradition tauromachique dans leur commune, d’après un sondage Ifop-Fiducial-Sud Radio. L’abolition de la corrida, qui pourrait détruire tout un écosystème culturel, associatif et économique, et en particulier éradiquer carrément les races de « toros » de combat, n’est visiblement pas pour demain.
Toulouse : les dernières actualités
L'Humanité
L’histoire de la lutte politique en France
TribuneAlphée Roche-NoëlAlphée Roche-Noël Essayiste
Depuis le 24 avril, les résultats de la présidentielle sont essentiellement analysés à l’aune de la nouvelle « tripartition » du paysage politique. Cependant, cette onzième élection du président de la République au suffrage universel direct pointe aussi un autre phénomène : une extraordinaire défiance envers le chef de l’État, qui s’exprime dans des franges considérables de la population.
Pouvait-il en être autrement, dans le cadre d’un scrutin où l’électeur est censé « choisir » au premier tour, « éliminer » au second ? Tout, dans ce quinquennat, commencé sous le signe de la mobilisation populaire, continué dans les affres de la crise sanitaire, terminé à l’ombre de la guerre, annonçait un tel dénouement. Bien plus que l’adhésion, c’est le rejet qui a dominé de bout en bout l’« élection reine » de la Ve République : rejet de l’extrême droite, mais rejet également de l’actuel « locataire » de l’Élysée, qui, depuis 2017, a cristallisé, et catalysé, une grande part des colères sociales.
Cette situation n’est pas surprenante. Pour appliquer à notre temps une idée développée par Roger Chartier à propos de la fin de l’Ancien Régime, on observe, sur la longue durée, une sorte de dissolution du « lien sacral » entre le président et le peuple. L’une de ses manifestations les plus nettes est la lente érosion du score des présidents au premier tour de la présidentielle, de De Gaulle, qui avait rassemblé sur son nom 37 % du corps électoral en 1965, à Macron, qui en rassemble 20 % en 2022. L’enthousiasme et les coups de Klaxon des soirs d’élection ont cédé la place à une forme de résignation silencieuse, et le risque d’embrasement s’est substitué à l’état de grâce des « cent premiers jours ». Il semble qu’on touche à la fin d’un cycle, d’une croyance. La magie, selon la formule de Mauss, n’opère plus depuis que l’opinion n’a plus foi dans le « magicien ». Le président, cette réminiscence monarchique, ne fédère plus. Il mobilise moins autour de lui que contre lui.
Pour comprendre ce à quoi nous assistons, il peut être utile de regarder en arrière. De faire pièce à cette vulgate qui veut que « la France », comme société politique, aurait été « construite » par ses monarques – rois, empereurs et présidents –, pour envisager cette possibilité qu’elle ait pu se construire, dans une large mesure, contre eux. Il ne s’agit nullement de faire des Français des républicains avant l’heure, lorsqu’ils ont si longtemps conçu la monarchie comme le seul régime imaginable, mais plutôt d’envisager les multiples épisodes de tension qui, depuis le Moyen Âge, ont façonné les rapports entre le monarque et le peuple – entre l’Un et le Commun –, et contribué à créer notre société politique contemporaine. Avec, toujours sous-jacente, dans les classes, les corps et les communautés impliqués, la volonté d’exercer les libertés collectives que l’État monarchique tendait, de par son propre développement, à « oublier » – au premier rang desquelles délibérer, voter l’impôt. Ainsi de la révolte de Paris des années 1355-1358, des fulgurances des états généraux des XVe et XVIe siècles, ou encore de la longue Fronde. Événement paroxystique de cette histoire de l’émancipation politique, la révolution anti-absolutiste, puis antimonarchique des années 1789-1792 n’en sera pas pour autant la conclusion définitive. Tout au long du XIXe siècle, le républicanisme s’affirmera dans la lutte : contre les monarchies restaurées, contre le césarisme des Bonaparte. Ce jusqu’à ce que le président de la République soit lui-même remis à sa place, cantonné à un rôle honorifique, à l’issue de la crise du 16 mai 1877 ouvrant la voie à l’installation d’un authentique régime parlementaire. Nous ne sommes pas quittes de ce passé conflictuel. L’avènement, en 1958 et 1962, d’un régime techniquement monocratique, inspiré par la tradition plébiscitaire fondée par Napoléon III, avait rallumé la possibilité du conflit. Au tournant des années 2000, les réformes et de l’inversion du calendrier parlementaire ont rendu ce conflit plus vraisemblable. Aujourd’hui, l’élection d’un président voué, dans un contexte de disqualification de l’Assemblée et d’affaiblissement des corps intermédiaires, à concentrer tous les pouvoirs, en a précipité la survenance.
Au lendemain d’une présidentielle sans campagne ni débat, le vieux schéma semble appelé à durer. Prendra-t-il la forme d’une réactivation des mobilisations populaires ? D’un réveil de l’Assemblée, à la faveur de l’élection d’un nombre important de députés favorables à la VIe République et par conséquent à l’« abolition de la monarchie présidentielle » ? En l’état, on voit mal comment notre société politique pourrait échapper à cette tension vieille comme l’histoire de France.
Présidentielle 2022Législatives 2022Histoire Valeurs Actuelles
L’Atelier Robuchon Étoile
Ouvert depuis 2010 au sous-sol du drugstore Publicis, L’Atelier de Joël Robuchon Étoile est un incontournable parisien, avec son décor tout en rouge et noir et un grand comptoir très prisé par les habitués, qui aiment s’asseoir sur les hauts tabourets pour mieux voir le travail de la brigade des cuisiniers. L’Atelier, invention de Joël Robuchon, incarne une approche contemporaine de la gastronomie.
C’est le chef Thierry Karakachian qui perpétue aujourd’hui sur les Champs-Élysées l’héritage du chef disparu en 2018, et exécute avec brio les plats créés par le maître. La carte propose de petites portions en formule dégustation ou des portions normales. Ce format a été un succès dès l’ouverture, L’Atelier est d’ailleurs étoilé par le guide Michelin.
Sur la carte, langoustines en raviolis truffés, artichaut rôti ou pâté en croûte de veau au foie gras de canard pour les entrées, burger au foie gras et onglet de veau, accompagnés de la fameuse purée onctueuse “Joël Robuchon” à la truffe noire. Une purée au secret bien gardé car jamais égalée.
Côté évolution, on se tournera vers le chou romanesco en aigre-doux et chutney de cacahuètes, ou le bœuf, qui est ici mijoté au miso rouge. Pour les becs sucrés, on retient le paris-brest, crème mousseline au praliné noisette, gelée d’orange du Brésil, une petite merveille à 24 euros.
Le petit plus qui plaira aux œnophiles : tous les vins au verre sont servis à partir d’un magnum. Une envie d’y retourner. Les prix : à partir de 49 euros. Trois menus sont proposés au déjeuner, à 49, 69 et 89 euros.
L’Atelier de Joël Robuchon Étoile, 133, avenue des Champs-Élysées, Paris VIIIe. Tél. : 01.47.23.75.75.
BBC
Thailand legalises cannabis trade but still bans recreational use
By Frances MaoBBC News
People in Thailand can now grow cannabis plants at home and sell the crop after the nation removed marijuana from its banned narcotics list.
The nation is the first to advance such a move in South-East Asia, a region known for its stringent drug laws.
But recreational use is still banned, even though advocates say the easing effectively decriminalises marijuana.
The government is hoping that developing a local cannabis trade will boost agriculture and tourism.
It's even giving away one million cannabis seedlings to citizens to encourage pick-up.
"It is an opportunity for people and the state to earn income from marijuana and hemp," said Anutin Charnvirakul, deputy prime minister and health minister, on his social media accounts last month.
He shared a photo on Facebook of a chicken dish cooked with cannabis, adding that anyone could sell the dish if they followed the rules - the main one being that products must contain less than 0.2% of tetrahydrocannabinol (THC), the compound that gives users that "high" feeling.
From Thursday, households will be able to cultivate up to six cannabis pot plants at home if they register with authorities, and companies can also farm the plant with a permit.
Diners will also be able to order cannabis-infused dishes and drinks at restaurants.
Clinics across the country can also more freely offer cannabis as a treatment. Thailand was the first in Asia to legalise medicinal cannabis use in 2018.
However, using the drug for personal use is still illegal. Officials have warned people against smoking in public, saying it's considered a public nuisance and offenders risked arrest.
Under the plan the government says it also aims to release about 4,000 prisoners convicted of cannabis-related offences.
Thailand, with its year-round tropical climate, has long had a history with cannabis which many locals commonly used in traditional medicines.
A wider draft law on cannabis control is currently being considered in Thai parliament. Advocates believe that coming years could see a gradual relaxing on the rules governing use.
So is it legal or isn't it? As Thailand's tourist economy recovers from its long Covid slumber, many visitors will be wondering whether the new liberal regime governing cannabis means they can light up a joint wherever and whenever they please.
The answer from the government is no, you cannot smoke marijuana in public, and it is still illegal to sell or supply any products containing more than 0.2% of the main hallucinogenic compound THC.
The official goal is for Thailand to get a head start on its neighbours in winning a large slice of the lucrative market for health treatments using cannabis derivatives, in particular the milder compound CBD. But there is another motive; to reducing overcrowding in some of the world's most overcrowded jails.
Which means, in theory, with cultivation of the plant in any quantities now completely legalised, that the police are now unlikely to arrest people just for possession of marijuana.
Already there are hundreds of businesses in Thailand, operating even before the new law, offering a whole range of marijuana products, like restaurants putting the leaves in Thai curries. It is hard to see how the authorities can regulate how much THC they contain.
The government insists they are permitting production and consumption solely for medical, not recreational purposes, but in practice that line is already blurred.
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New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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BBC
Scotland and UK split over gene-edited food
Scotland should not have food products "forced" on it because of the easing of regulations around gene editing, a government minister has said.
The UK government has introduced a Genetic Technology (Precision Breeding) Bill which would set different rules from the EU following Brexit.
It had asked Holyrood ministers to consider allowing gene-edited crops to be grown in Scotland.
But the idea has been dismissed by environment secretary Mairi McAllan.
She has written to UK environment secretary George Eustice and Scottish Secretary Alister Jack, saying Scotland would not make the same changes as England if the bill passed.
Ms McAllan said the Scottish government "will not accept any constraint on the exercise of its devolved powers to set standards within devolved policy areas".
Gene editing allows scientists to change a plant or animal's DNA.
Scientists can engineer crops that are more disease or drought resistant, without adding genetic material from another species.
Under the UK's internal market act, anything approved for sale in one part of the UK must be available across the whole of the UK.
Tomatoes developed by scientists in Norwich to produce high amounts of vitamin D could be among the first gene-edited produce to go on sale.
However, Scotland and Wales could potentially use their powers to restrict the use of genetically edited produce.
In her letter, Ms McAllan said: "If the UK government is determined to press ahead with this legislation, it must take steps to ensure that its revisions to the definition of a GMO (genetically modified organism) do not force products on Scotland which do not meet standards here without the consent of the Scottish Parliament."
She also raised concerns about the impact of the bill on Scotland's food exports to the EU.
"As your impact assessment for the Genetic Technologies (Precision Breeding) Bill acknowledges, removing gene-edited products from England's GM regulatory regime would mean divergence from the EU approach and as such could have implications for compliance costs and future trade," she wrote.
"The impact assessment also raises the prospect that new trade barriers could come in the form of checks and certification requirements on UK food exports entering the EU's single market.
"It states that this would not only affect products exported to the EU which contain precision-bred plant material, but also those in the same product categories which do not."
In turning down the UK government's offer to include Scotland in its gene editing scheme, the Scottish government is not saying "never".
Its preference is to wait for an EU-wide review of the technology, rather than to press ahead, with England, using the policy-making freedom that Brexit allows.
That is partly political - SNP ministers opposed Brexit and want to stay closely aligned to EU rules in the hope Scotland can one day rejoin the union as an independent country.
There's also a more practical consideration - that divergence could lead to new trade barriers with the European single market if it wants to keep gene-edited produce out.
The constitutional flashpoint is the operation of UK single market rules that mean any gene-edited produce approved in England must automatically be allowed into the Scottish market.
Holyrood ministers hate how that could cut across their powers to regulate what's suitable for sale and are seeking an exemption, without saying what action they might take if they don't get one.
Gene editing is supported by the National Farmers Union (NFU) in Scotland but Scottish ministers have consistently railed against it, aiming to keep as close as it can to EU regulations.
However, the EU has recently launched a consultation on bringing forward similar legislation for plants, food and feed produced from new genomic technologies.
UK cabinet minister George Eustice previously wrote to First Minister Nicola Sturgeon, saying the new bill provided "the opportunity to make the UK the best place in the world to invest in Agritech innovation".
He said: "Outside the EU we are free to follow the science.
"These precision technologies allow us to speed up the breeding of plants that have natural resistance to diseases and better use of soil nutrients so we can have higher yields with fewer pesticides and fertilisers.
"The UK has some incredible academic centres of excellence and they are poised to lead the way."
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Cross-border dispute over gene-edited crops
Gene-edited tomatoes could soon be sold in England
Brexit paves the way for gene-edited crops
Opex 360
Naval Group recevra 555 millions d’euros pour la rupture du contrat des sous-marins australiens
par Laurent Lagneau · 11 juin 2022
Quand, en septembre 2021, le gouvernement australien annonça son intention de se procurer des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et État-Unis], le contrat qu’il avait précédemment attribué à Naval Group pour la construction de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda [ou classe Attack] à propulsion diesel-électrique en était à la phase de « revue fonctionnelle ». Phase qui était sur le point de s’achever, la partie française attendant alors le lancement de la suivante, dite de « Basic Design », pour laquelle un investissement de 1,9 milliard d’euros était prévu.
Évidemment, tout cela est « tombé à l’eau » avec la décision de Canberra de se procurer des sous-marins à propulsion nucléaire, le programme « Attack » étant annulé. Pour rappel, celui-ci devait coûter 56 milliards d’euros [en tenant compte de l’inflation et de l’évolution des exigences exprimées par les Australiens, ndlr]. Cet investissement ne devait pas profiter uniquement à Naval Group puisque d’autres industriels étaient concernés, dont l’américain Lockheed-Martin, chargé de concevoir le système de combat des Shortfin Barracuda.
Au moment de l’annonce faite en septembre 2021, l’Australie avait déboursé 1,5 milliards d’euros pour le programme Attack, dont 900 millions revinrent à Naval Group. La rupture du contrat – pour « convenance » – étant survenue relativement tôt [c’est à dire avant le début de la construction du premier sous-marin, prévu en 2023], la presse australienne avait estimé à environ 200 millions d’euros le montant de l’indemnisation que le constructeur naval français était alors en droit d’exiger.
« C’est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés à venir, liés à la ‘démobilisation’ physique des infrastructures physiques et informatiques ainsi qu’au reclassement des employés », avait expliqué Pierre-Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group, dans les colonnes du Figaro. Et, alors que Canberra lui avait demandé une « proposition détaillée et chiffrée » pour évaluer le montant des indemnités, celui-ci avait prévenu. « Nous ferons valoir tous nos droits », avait-il en effet assuré.
Depuis, le gouvernement australien a changé, après la victoire du Parti travailliste local aux élections législatives organisées en mai dernier. Et le nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, a fait part de son intention de « rétablir une meilleure relation » entre son pays et la France, après les tensions provoquées par l’alliance AUKUS et, surtout, par la rupture du contrat relatif aux sous-marins, une coopération stratégique ayant été mise en place dans le cadre de celui-ci.
Si les négociations concernant l’idemnisation de Naval Group ont été conduites par le précédent gouvernement australien, le nouveau vient d’en annoncer le résultats. En effet, ce 11 juin, M. Albanese a annoncé que l’industriel français avait accepté un « règlement juste et équitable » de 555 millions d’euros. Soit un montant plus de deux fois supérieur à celui pronostiqué par la presse australienne il y a quelques mois.
En avril dernier, le Sénat australien avait estimé à 5,5 milliards de dollars australiens le coût de l’abandon du programme Attack. Mais d’après M. Albanese, cette évaluation a été revue à la baisse étant donné qu’il n’est plus question que de 3,4 milliards de dollars australiens.
« Il s’agit d’une économie par rapport aux 5,5 milliards de dollars qui, selon les estimations du Sénat, résulteraient de ce programme. […] Mais cela représente toujours un gaspillage extraordinaire de la part d’un gouvernement qui a toujours fait beaucoup d’annonces sans obtenir de résultats. Et d’un gouvernement dont on se souviendra qu’il aura été le plus gaspilleur de l’histoire de l’Australie », a dénoncé M. Albanese.
Effectivement, la Royal Australian Navy [RAN] risque une rupture capacitaire majeure, étant que les six sous-marins de type Collins dont elle dispose actuellement arrivent au bout de leur potentiel et que la perspective d’obtenir les dix SNA prévus pour les remplacer est lointaine…
Valeurs Actuelles
Les terrasses de l’été à ne pas louper
Les adeptes du bronzage en bord de bitume ont leurs habitudes, mais, pour 2022, Valeurs actuelles vous conseille ces adresses où il faut être vu, caché, lové ou tout simplement découvert.
La plus glamour : Ralph’s. Chaque année tout Paris attend l’ouverture de ce petit jardin privé entouré des quatre murs de la boutique Ralph Lauren, qui attire égéries de la mode, stars et business people. De larges parasols, des banquettes à rayures et une déco très végétalisée. Un service au cordeau et élégant, une argenterie chic, des assiettes aux produits parfaits et aux recettes très américaines pour une ambiance chic et décontractée. À la carte : lobster rolls, saumon, toast à l’avocat, boeuf des États-Unis et une sublime croquette de crabe. Prix des plats à partir de 20 euros.
La plus grande : Madame Rêve. La terrasse rooftop de l’hôtel, à la déco végétalisée, fait le buzz en plein coeur de Paris, dans l’ancienne poste du Louvre. On y accède directement au 43 de la rue Étienne-Marcel pour aller au quatrième étage. Ses 250 places sont très prisées d’une faune fashion, nous vous conseillons de ne pas trop traîner, il y a du monde qui attend. Une carte ultra-courte est proposée pour savourer une finger food raffinée et siroter des cocktails aux saveurs asiatiques.
La plus exotique : Andia. Toujours sur la rive droite à cette table aux influences sud-américaines twistées d’épices. Avec son décor coloré, aux airs de jungle tropicale, c’est toute l’Amérique du Sud dans l’assiette. Andia possède le gril au charbon de bois le plus grand d’Europe, installé dans le patio, pour brochettes de poulet, côtelettes d’agneau ou poisson. Une formule déjeuner à 28 ou 35 euros attire les habitués. Cerise sur le gâteau, du jeudi au samedi soir un bar propulse les hôtes dans une ambiance très sud américaine où les décibels grimpent à mesure que la nuit tombe.
La plus confidentielle : le restaurant de la Maison Bréguet, cet hôtel cinq étoiles de la rive droite, situé à côté de la Bastille et à proximité du Marais. Il off re une terrasse végétalisée pour profiter d’un moment bucolique loin de l’agitation de la ville. Elle est ouverte toute la journée du petit déjeuner au dîner et propose une cuisine méditerranéenne subtile et raffinée. C’est le lieu idéal pour profiter du brunch dominical en famille ou entre amis.
La plus show off : Gigi. C’est la terrasse qui fait le buzz. Laurent de Gourcuff a installé son concept de resto festif au coeur de l’avenue Montaigne en lieu et place de l’ancienne Maison Blanche. Ici, la clientèle VIP adore se montrer sur le toit du Théâtre des Champs-Élysées. La carte italienne fait la part belle aux incontournables vitello, carpaccio, spaghettis et rosé à gogo, avec orchestre et DJ en fonction des heures.
BBC
Ayelsbury theatre paintings capture effect of Covid-19
By Katy LewisBBC News, East
Paintings of a theatre before, during and after Covid show both "hope" and also an "industry on its knees", its technical manager said.
Peter Keegan was commissioned to mark the 10th anniversary of the Waterside Theatre, in Aylesbury, in 2020.
Within weeks, all theatres in the UK closed due to the pandemic, but the artist continued to paint.
Keegan said his work ended up showing "how this wonderful industry has survived the impact of Covid".
Technical manager Lou Stevens said he had "managed to capture a pretty difficult time".
The paintings have now been hung at the theatre as a reminder of the scale of the disruption.
In early 2020, Keegan, whose studio is in Botolph Claydon, near Buckingham, depicted a thriving theatre and even painted its last standing concert with Frank Turner, just 24 hours before the government announced the closures.
"I created two paintings from that night, a bar scene where people are standing shoulder-to-shoulder and a front-of-house scene where people are mingling closely," he said.
"In hindsight maybe we shouldn't have been doing that at that time - it's quite a sobering thought."
He revisited the venue during its 18-month closure when restrictions allowed, and continued after its reopening in September 2021.
"Suddenly everything stopped and we had the difficult decision of, do we carry on the residency or do we stop," he said.
"But I thought it was important to tell the story and showcase what theatre went through and how it has carried on.
"I'm really proud to see how that story has unfolded," he said.
During his lockdown visits, technical manager Lou Stevens was the only staff member working to maintain the sleeping building, which she found "really soul-destroying".
"On the one hand I felt privileged and lucky to still go to work but at the same time I wasn't doing my normal job," she said.
"I had to check every level of the building, check no pipes had leaked, nothing had burst, no one had broken in, just trying to do a different route every third day because you heard your own footsteps, you heard your own echo, you heard every door close.
"The building is normally so vibrant, there's lots of chatter and there wasn't any of that."
The picture of her standing alone in an empty auditoriumshowed a difficult period, Ms Stevens said, but "because of the colour and vibrancy it also reflects hope".
"I'm normally behind the scenes, I wear black for a living so you notice me as little as possible, so [the painting] really is also seeing me in a different light," she added.
"It's really humbling that I'm now captured in something that will be in the building for years to come."
Keegan said: "I had always meant to paint the auditorium but I imagined it would be full of people.
"The lone figure with the weight of cavernous space around her shows the symbolic emptiness of the time period."
On the day the theatre reopened, the artist was there "to capture those first tentative days back", seeing the front-of-house team being briefed in their masks and Sir David Suchet signing in at the stage door behind Perspex.
The artist said the residency had given him the "opportunity to really think deeply" about how he painted and what story he was trying to tell.
But reflecting life in the arts during a pandemic had also demonstrated to him what a "close-knit family theatre is".
"It is a close community that was shattered by Covid and while they rallied round each other they did not have much support from outside," he said.
"I had great sympathy and compassion for them and it was heart-breaking to see how life stopped."
Keegan said that he was now looking for another "creative collaboration".
The exhibition of 12 completed paintings is available for viewing when the building is open.
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The understudies stepping up to save the show
'Covid is the elephant in the room'
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Peter Keegan Artist
Aylesbury Waterside Theatre
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Valeurs Actuelles
Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours
C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.
La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux
Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.
Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur
La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or
Chantier mené en un temps record
A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.
Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.
BBC
Ms: The first magazine owned, run, and written by women
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It's 50 years since feminist campaigner Gloria Steinem co-founded the first magazine in America to be owned, run, and written by women. Ms. covered issues such as equal rights, abortion, and domestic violence in a way that no other magazine had before. With its glossy covers it helped bring feminism into the mainstream. Witness History spoke to co-founder Gloria Steinem.
Witness History: The stories of our times told by the people who were there.
Opex 360
Plusieurs pays européens demandent un renforcement significatif du flanc oriental de l’Otan
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
Immédiatement après le début de la guerre en Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures, à commencer par celles ayant consisté à activer ses plans de défense et à renforcer les quatre bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes et la Pologne. Puis, l’organisation a décidé le déployer un dispositif similitaire en Roumanie [avec la France comme nation cadre, via la mission Aigle], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Est-ce suffisant?
Non, ont répondu neuf pays d’Europe centrale, dont les dirigeants se sont réunis à Bucarest, ce 10 juin, afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Madrid, à la fin de ce mois. En effet, ils ont plaidé pour un nouveau renforcement du flanc oriental de l’Alliance pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est […] devient d’autant plus urgent et crucial », a en effet déclaré Klaus Iohannis, le président roumain, au début de cette réunion, à laquelle avaient été conviés les chefs d’États de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie.
Selon M. Iohannis, le sommet de Madrid devrait permettre de brosser une « vision à long terme », avec le nouveau concept stratégique de l’Otan, lequel « mettra la défense collective » inscrite dans l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord « au coeur des actions ». Ce qui, espère-t-il, passera par un « renforcement de la posture de dissuasion et de défense » afin de répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».
Quoi qu’il en soit, la déclaration finale publiée à l’issue de cette réunion ne parle pas de « consolider » la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental de l’Otan mais de la « renforcer significativement », de manière « équilibrée, crédible, cohérente et durable », en « tenant compte des spécificités nationales et conformément à l’approche à 360 degrés » de l’Alliance « afin de décourager toute agression ».
Le document évoque notamment des « dispositifs de commandement et de contrôle accrus, une défense aérienne et antimissile renforcée » ainsi que des « infrastructures améliorées », tout en insistant sur la « mobilité militaire » et sur la logistique.
Par ailleurs, ces neuf pays ont également réaffirmé leur « ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie », également susceptibles d’être menacées par la Russie. « Leur stabilité contribuent également à la sécurité de la zone euro-atlantique », ont-il fait valoir.
Opex 360
La Chine prévient qu’elle n’hésitera pas à « déclencher une guerre » pour empêcher l’indépendance de Taïwan
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
Jusqu’à présent, les autorités chinoises ont soigneusement évité de prononcer le mot « guerre » en évoquant Taïwan, pays qui, estiment-elles, a vocation à rejoindre le giron de la Chine.
Ainsi, en janvier 2019, le président chinois, Xi Jinping, avait affirmé que l’indépendance de l’île « ne pourrait conduire qu’à une impasse », tout en assurant que, à terme, la Chine serait « réunifiée ». Et d’ajouter : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires ».
Puis, un an plus tard, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, affirma que Pékin continuerait de s’opposer « résolument » à l’indépendance de Taïwan et d’encourager les habitants de l’île à promouvoir la réunification de la Chine ». Ce qui dénotait un léger glissement sémantique dans la mesure où contrairement aux discours précédents, il n’était plus question de « réunification pacifique ».
La même année, le général Li Zuocheng, chef du département d’état-major interarmées et membre de la commission militaire centrale, alla encore plus loin. « La collusion entre les forces indépendantistes de Taïwan et les forces étrangères constitue une grande et réaliste menace pour le développement pacifique des relations inter-détroit. […] Et si la possibilité d’une réunification pacifique échoue, l’Armée populaire de libération prendra, avec l’ensemble du pays – y compris le peuple de Taiwan – toutes les mesures nécessaires pour briser résolument tout complot ou action séparatiste », avait-il prévenu.
Depuis, la Chine a accentué sa pression militaire sur Taïwan, via notamment des exercices militaires et, surtout, des incursion répétées dans la zone d’intentification de défense aérienne [ADIZ] de l’île. Ainsi, en 2021, 969 incursions furent constatées [contre 380 un an plus tôt]. Et 470 autres l’ont été depuis depuis le début de cette année, la dernière en date ayant eu lieu le 30 mai dernier, avec une formation de 30 aéronefs, dont, pour la première fois, des chasseurs multi-rôles Su-35 « Flanker E » de fabrication russe.
Alors que les forces taïwanaises sont mises sous pression et que le menace d’une invasion de l’île semble se préciser, le président américain, Joe Biden, a récemment assuré que les États-Unis défendraient Taïwan si nécessaire, tout en estimant que la Chine « flirtait avec le danger ». Washington « joue avec le feu », a rétorqué Pékin.
En attendant, la rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan.
Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île.
Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale ».
Justement, ces deux pays n’ont cessé d’approfondir leurs relations, malgré des intérêts pouvant sembler divergents. « Les systèmes politiques russe et chinois se ressemblent de plus en plus, c’est un terreau propice à l’amitié. Et leur compétition commune avec la superpuissance mondiale américaine fait de cette amitié une nécessité », avait ainsi relevé Foreign Policy, en 2019. Et cette proximité s’affiche également dans le domaine militaire, comme en témoigne l’exercice effectué conjointement par leurs forces aériennes au-dessus des mers de Chine et du Japon, lors de la visite de M. Biden à Tokyo, le 24 mai.
Valeurs Actuelles
Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »
Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ?
Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.
Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine …
Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.
Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée.
Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.
Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ?
Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».
En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.
Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».
Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ?
Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.
Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ?
Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.
La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ?
Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.
Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation
Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.
En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ?
Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.
La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit
La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ?
Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.
Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ?
Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.
Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.
Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation
Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ?
La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…
Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ?
Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.
Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier
Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ?
Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.
Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou
Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ?
Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.
Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€
Opex 360
Un mystérieux avion civil a traversé l’espace aérien de six pays membres de l’Otan sans autorisation [MàJ]
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
Le 8 juin, un bimoteur civil de type Piper Aztec, immatriculé LY-LOO, a décollé de Lituanie sans la moindre autorisation. Puis, ayant survolé la Pologne et la Slovaquie avec son transpondeur éteint, il a atterri à l’aérodrone de Hajdúszoboszló, situé à quelques dizaines de kilomètres de Debrecen, dans l’est de la Hongrie. Là, deux hommes en sont sortis, ont menacé le gardien du site et rapidement fait le plein de l’appareil pour repartir dans la foulée, avant l’arrivée de la police.
Par la suite, le Piper Aztec a fini par être intercepté par deux JAS-39 Gripen de la force aérienne hongroise, laquelle a été alertée par le Centre d’opérations aériennes conjointes de l’Otan. Les occupants de l’appareil n’ont répondu ni aux appels radio, ni aux signaux visuels.
Les JAS-39 hongrois ont accompagné le bimoteur jusqu’à ce que deux F-16 américains, alors en patrouille, le prennent en charge à la hauteur d’Oradea, en Roumanie. Puis, deux F-16 de la force aérienne roumaine en pris le relai jusqu’à Turnu Severin. Là encore, à aucun moment l’équipage de l’appareil n’a répondu aux sollicitations par radio et aux signaux visuels.
Puis celui-ci a pris la direction de la Serbie, puis celle de la Bulgarie. En raison des conditions météorologiques, aucun avion de chasse bulgare n’est allé l’intercepter, Sofia ayant expliqué que les conditions météorologiques étaient trop mauvaises… et que, de toute façon, l’intrus « n’a été considéré à aucun moment comme une menace ». En outre, le ministre bulgare de la Défense, Dragomir Zakov, a fait valoir qu’il « volait à très basse altitude et à faible vitesse, ce qui rend difficile l’interception par les chasseurs ».
En tout cas, et après avoir quitté l’espace aérien serbe, le Piper Aztec aurait a priori fait une escale dans les environs de Vidin pour se ravitailler, avant de mettre le cap vers la mer Noire… Qu’il n’a pas pu atteindre puisqu’il a été retrouvé sur l’aérodrome désaffecté de Targovishte, dans le nord-est de la Bulgarie. Une caméra aurait été retrouvée à son bord, d’après les médias locaux. Quant à ses occupants, ils se sont volatilisés dans la nature.
Le Piper Aztec en question appartient à un ancien officier lituanien, qui l’avait mis en vente en janvier dernier. « Il n’est plus utilisé depuis 2015 . Cependant il marche bien. L’année dernière, il a été déplacé d’une ville à une autre donc il vole », a-t-il commenté dans son annonce. L’appareil, construit en 1962, serait basé à Panevezys.
En attendant, cette affaire est pleine de mystères… Pourquoi cet avion, sans plan de vol, n’a-t-il pas été repéré dès son entrée dans l’espace aérien de la Pologne, surtout dans le contexte actuel? Et pourquoi a-t-il été intercepté tardivement? Pourquoi n’a-t-il pas été forcé à atterrir? Quel était le but de son périple? Qui était aux commande? L’enquête ouverte par le minstère bulgare de l’Intérieur permettra sans doute de répondre à toutes ces questions.
MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30
– Le propriéraire du Piper Aztec, Bronius Zaronskis, a déclaré avoir vendu son avion à trois hommes, la semaine passée. « Ce n’étaient pas des Lituaniens. Je ne peux pas dire de quel pays ils venaient, peut-être des Ukrainiens, peut-être des Roumains ou des Bulgares. J’ai communiqué avec un homme en russe. Je ne connais pas les noms de ces hommes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je l’ai vendu et j’ai dit au revoir à cet avion. J’ai essayé de le vendre pendant des années. Je n’avais nulle part où le garder, donc je suis content qu’ils l’aient acheté ».
– Le Piper Aztec n’était plus immatriculé en Lituanie
Photo : Chris Lofting – , GFDL 1.2
BBC
Could Ben Couillet be London Underground's biggest fan?
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Could this be the world's biggest fan of London Underground memorabilia?
Tube lover Ben Couillet has already collected hundreds of pieces of Transport for London (TfL) merchandise since arriving in the capital three years ago. He says his top three items are a rare LGBT pin badge, his Bakerloo/Central line shoes and his Central line Night Tube map.
The London Transport Museum sells about £2.5m worth of merchandise a year, and Ben is often first in line when something new is on offer - although he says he still has some way to go before he will consider his collection to be complete.
El País (ESP)
SANS TITRE
¿Puede un plato mal hecho darte más placer que uno técnicamente perfecto? En contadas ocasiones, sí. Cuando nuestra memoria gustativa entra en juego, tendemos a dar por bueno lo que no toleraríamos en otro contexto. Un ejemplo: las croquetas de tu madre o el arroz de tu abuela quizá no sean los mejores, pero si los has comido desde tu más tierna infancia, sus posibles pegas pierden importancia, y volver a ellos te proporciona más gustarraco que cualquier versión más refinada.
Esto me pasaba a mí con las patatas con vainas de mi madre. Visto desde una perspectiva culinaria contemporánea, eran un auténtico espanto: las judías verdes agonizaban en agua hirviendo durante incontables minutos y salían de la cazuela con un color pardo no demasiado sexy (y no es que Doña María Carmen cocinara mal, es que así se trataba la verdura en un pasado no muy lejano). Sin embargo, cada vez que volvía a Bilbao y me las encontraba en el plato, acompañadas de patatas y aliñadas con un refrito de ajo, algo en lo más recóndito de mi cerebro gritaba SÍ.
Tranquilos porque en el plato de hoy no hay sitio para las verduras recocidas, esa parte de “la cocina de las abuelas” que, por suerte, descansa en paz en el cementerio de la gastronomía. Más bien propongo lo contrario: unas judías verdes -de verdad- cocinadas al punto, sin que rechinen en los dientes pero conservando su sabor original. Donde sí me tiro a la tradición es en las patatas, que podríamos llamar revolconas: ahí está el refrito de mi santa madre, potenciado con pimentón ahumado, para activar la dopamina del recuerdo.
La receta se inspira en la ensalada tibia de vainas con patatas de Rodrigo de la Calle, incluida en su libro Cocina verde. Mi adaptación es bastante más simple y doméstica, porque él es un gran cocinero, y yo, no. Si quieres verle en acción en anteriores episodios de El Comidista, aquí le tienes preparando un fantástico salmorejo de zanahorias o dando buenísimos consejos para no torturar las hortalizas.
JUDÍAS VERDES CON PATATAS REVOLCONAS
Dificultad
La de poner agua a calentar.
Ingredientes
Para 4 personas
- 700 g de judías verdes
- 2 patatas grandes o tres medianas
- 1 diente de ajo
- ½ cucharadita de pimentón dulce
- ½ cucharadita de pimentón picante
- Aceite de oliva virgen extra
- Sal
Preparación
- Poner a calentar una cazuela con agua a fuego vivo y un par de cucharaditas de sal, y preparar un bol con agua y hielo.
- Quitar a las judías los extremos que las unen a la planta. Cortarlas en tiras finas ligeramente diagonal.
- Cuando el agua esté hirviendo a borbotones, poner a cocer las judías y dejarlas unos dos minutos en cuanto el agua recupere el hervor. Sacar una y, con cuidado de no quemarse, probarla. Si está demasiado dura, dejar un minuto más.
- Sacarlas con una espumadera (el agua se usará después para cocer las patatas) y ponerlas en el bol con agua helada.
- Escurrirlas, ponerlas en un plato o bol, aliñarlas con un poco de sal y aceite de oliva virgen extra, taparlas y dejar que reposen.
- Poner las patatas bien lavadas sin pelar en el agua en la que se han cocido las judías. Dejar que se cuezan a fuego suave unos 20-25 minutos, o hasta que las pinchemos con un palillo o un cuchillo pequeño y entren con facilidad. Apagar el fuego y dejar que se templen en dentro del agua.
- Cuando estén tibias, sacarlas del agua, pelarlas, ponerlas en un bol, desmigarlas un poco con un tenedor y salarlas.
- Calentar seis cucharadas de aceite en una sartén grande a fuego medio. Mientras se calienta, picar el ajo y añadirlo.
- Cuando el ajo empiece a dorarse, apartar la sartén del fuego e incorporar el pimentón. Menear la sartén para que se integre bien y verter el aceite sobre un cuenco, pasándolo por un colador si no se quiere poner el ajo en las patatas.
- Limpiar un poco la sartén con un papel de cocina y devolverla al fuego. Saltear allí las judías verdes, lo justo para que se calienten (un minuto). Devolverlas a su bol.
- Poner las patatas en la sartén y removerlas para que se calienten uniformemente. Regarlas con el aceite sin que caiga sobre ellas el poso de pimentón. Remover con cuidado para que no se conviertan en un puré, hasta que se tiñan de rojo.
- Servir las patatas con las judías verdes por encima.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
BBC
India's loan scams leave victims scared for their lives
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
When Raj took out a loan for $110 (£87) in March, he thought it would swiftly solve his financial problems, instead it has made his life much, much worse.
The Pune-based man had been lured into one of India's many digital loan scams.
Like many, Raj (not his real name), was attracted by the quick and easy loan approval process. All he had to do was download an app to his phone and supply a copy of his identity card to qualify.
He quickly received some money - but only half of the amount he requested. Just three days later the company started demanding he pay back three times the amount they loaned him.
His debts spiralled as he took loans out from other finance apps to pay off the first. Eventually, Raj owed more than $6,000 (£4083), spread across 33 different apps.
Many of the people running those apps began threatening him over repayments but he was too scared to go to the police.
The people running the apps gained access to all the contacts on his phone and his pictures, and have threated to send nude pictures of his wife to everyone on his phone.
To pay off the scammers he has sold all of his wife's jewellery, but says he is still frightened.
"I don't think they will let me go. I am scared for my life. I get threating calls and messages everyday," Raj says.
In India, this type of mobile phone scamming has become all too common. Between 1 January 2020 and 31 March, 2021, a study by the Reserve Bank of India (RBI) identified 600 illegal lending apps.
During that period, Maharashtra state recorded the highest number of complaints relating to lending apps, with 572 reported to the RBI.
"These apps promise hassle-free loans, quick money, and people are lured into them, not realising that their phones get hacked, their data gets stolen and their privacy is comprised," says Mr Yashasvi Yadav, special inspector general of police, Maharashtra Cyber Department.
"I would say it's a scam which is spreading because so many people in India are not eligible for [legitimate bank] loans," he adds.
Often the apps are run via servers in China, but the scammers themselves are usually located in India, says Inspector Yadav.
He says many scammers have been caught by tracking their bank accounts and phone numbers.
But one scammer the BBC spoke to said it was relatively simple to evade detection by the Indian authorities.
"The founders of apps, or people like us who work for them, are very difficult to trace as we use all fake papers to get a mobile number.
"We operate from all across India. Most of us don't have a fixed location to work from. All I need is laptop and a phone connection. One operator like me has more then 10 numbers to use for threatening the customer."
This particular scammer told us that they are trained to find "gullible and needy" people, who are then loaned just half of what they ask for. Then, as in the case of Raj, the scammer will demand that three times that amount is paid back.
If the victim fails to pay, more pressure is quickly applied.
"The first step is to harass. Then threaten. Then the actual game starts of blackmailing the person, as we have loanees' phone details," the scammer told us.
"Many don't go to authorities out of shame and fear."
The BBC has seen messages sent to victims - they include threats to tell family and work colleagues about the victim's debts. But some are more brutal, with threats to make and distribute porn videos using the victim's image.
The government has made some efforts to stamp out loan scam operators. In May last year, it urged Google to review the apps available from its Play app store.
Google is a key component, as almost all Indians with a smartphone will have its operating software, called Android, and use its app service, Play.
But when shut out from such services. the scammers move elsewhere, and use simple text messages to advertise.
Following its study of digital lending the RBI has asked the government to come up with new legislation to help curb illegal lending. It includes a central agency at the RBI which could verify apps.
The government is expected to respond within the coming weeks.
But any new rules will come in much too late for some.
According to his family, Sandeep Korgaonkar committed suicide on 4 May, due to the threats and harassment he was receiving from loan scammers.
According to his brother Dattatreya, Sandeep had not even taken out a loan, he had just downloaded the app.
Soon after that agents began calling Sandeep's work colleagues telling them he had bad debts. They also manipulated his images to make nude photographs and forwarded them to 50 of his colleagues.
"The harassment did not stop, even after he filed a police complaint," says Dattatreya.
"His life had become a living hell, he could not sleep or eat," he adds.
The police are now investigating the case.
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In pictures: Platinum Jubilee pageant
A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.
More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.
The pageant started with a military parade.
There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.
The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.
A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.
A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.
The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.
On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.
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On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.
There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.
Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.
The final part of the pageant featured carnival floats.
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In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee
Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.
The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.
The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.
Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.
Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.
Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.
The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.
George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.
Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.
Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.
As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.
Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.
Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.
Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".
Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.
Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.
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