L'Humanité
Irlande du nord : un pas important sur le long chemin de la réunification
TribunePar Jean-Michel Galano Philosophe, ancien résident en Irlande du Nord.
Jean-Michel GalanoL’arrivée du Sinn Fein aux commandes de l’exécutif nord-irlandais, avec la nomination assurée de Michelle O’Neill, est un événement qu’on peut sans hésiter qualifier d’historique. Bien sûr, on saluera l’accession au pouvoir de cette femme jeune (45 ans), déjà expérimentée (elle a été ministre de l’agriculture, puis de la santé dans les précédents gouvernements de coalition), divorcé e et mère de deux grands enfants, ce qui n’est pas un profil ordinaire pour une femme qui plus est originaire du Sud de l’île. Bien sûr, on soulignera, et avec raison, qu’elle appartient à une génération qui n’a pas participé à la lutte armée, qu’elle n’a personnellement connu ni la prison, ni reçu la moindre formation militaire, et que cela la différencie radicalement de son prédécesseur Martin Mc Guiness récemment disparu auquel elle rend cependant hommage. Surtout, on pourra saluer l’étonnante capacité du Sinn Fein à passer, en moins de trente ans, d’une organisation embryonnaire qui n’était guère autre chose que la vitrine semi-légale de l’IRA (le SF était interdit en Irlande du Nord) à un parti politique représentatif de la société irlandaise dans son ensemble, démocratisé, attaché au pluralisme, ouvert sur l’international et féminisé : qu’il soit dirigé par une autre femme, Marie-Lou McDonald , est le signe d’une mutation réussie.
Tout cela est parfaitement juste. Mais l’étude des résultats électoraux nous apprend encore autre chose. En effet, le Sinn Fein, désavantagé par le découpage des circonscriptions, malgré une avance considérable en voix sur les autres partis et une progression de 1% en pourcentage, conserve tous ses sièges (27 sur 90) mais n’en gagne pas. Le parti intercommunautaire Alliance quant à lui en gagne 9 e t s’installe à la troisième place.
Le changement, c’est que les deux partis unionistes DUP et UUP, ainsi que le vieux parti social-démocrate SDLP perdent respectivement 3, 1 et 4 sièges, ce qui n’est que très partiellement compensé par l’émergence d’une petite formation unioniste « traditionnaliste ».
Cela veut dire qu’un système a vécu. Ce système qui a fonctionné pendant des années, avec une majorité unioniste de vieille tradition protestante, colonialiste, populiste et patriarcale, longtemps dirigée de main de maître par le pasteur fascisant Ian Paisley, avec pour vis-à-vis côté catholique un parti social-démocrate reposant sur des individualités courageuses mais peu combatif. Ce système archaïque, vermoulu, est de moins en moins crédible. Les jeunes notamment ne s’y retrouvent plus.
Evidemment, la route sera encore longue. Le secrétaire d’Etat à l’Irlande du Nord, Brandon Lewis, qui n’est titulaire d’aucun mandat électif en Ulster, compte nommer un vice-premier ministre unioniste et n’entend pas que la question de la réunification soit posée dans l’immédiat. Les habitudes coloniales sont lentes à s’estomper dans les pays brumeux. Mais face à la volonté affichée par Michelle O’Neill de mettre au premier plan la défense du service public de santé et la hausse du pouvoir d’achat pour tous, il est peu probable qu’on puisse continuer à faire comme avant.
Irlande du nord Opex 360
Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.
Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.
L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].
Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.
« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.
Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »
En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.
Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.
Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.
S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.
« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.
En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…
Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.
Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.
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Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
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Avis de gros temps pour le budget des armées?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.
Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».
Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.
D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.
Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.
Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.
« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.
Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.
Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.
Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.
Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…
Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».
Photo : État-major des armées
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Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.
Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.
En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.
« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.
Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL
With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022
Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo
— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022
Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.
Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.
Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.
L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].
Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].
Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.
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Les céréales se rabougrissent
ActuEncore en graines ou déjà levées, les grandes cultures souffrent du manque d’eau dans une bonne partie de la France. Agriculteurs et éleveurs sont sur le qui-vive.
Marie-Noëlle BertrandDes feuilles qui s’enroulent pour limiter l’évaporation de leur eau ; des blés en herbe dont les reflets virent peu à peu au bleu ; des failles de roches qui commencent à former leurs damiers de feuilles sèches dans les champs. Tous ces signes avant-coureurs de sécheresse, Denis Perreau, polycultivateur et éleveur en Côte-d’Or, a commencé à les voir poindre cette semaine. Sa région, la Bourgogne, compte au nombre de celles qui ont affiché un déficit de précipitations cet hiver, avec, en moyenne, 20 % d’eau en moins qu’à l’accoutumée. L’absence persistante de pluie au printemps pousse aujourd’hui sols et plantes à tirer sur leurs dernières réserves. « Rien n’est encore fichu, mais il ne faudrait pas que cela dure », note le producteur, également secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage.
L’impact varie selon les cultures
Sur une bonne partie de la France, le constat est le même : l’eau commence à manquer aux cultures. Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie de la Bourgogne, du Grand Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », note Météo France (lire ci-contre). L’impact, toutefois, varie selon les cultures. Celles semées à l’automne – blés ou orges d’hiver –, aujourd’hui en phase de croissance, commencent à connaître des situations de tension et se recroquevillent, indique le cabinet du ministère de l’Agriculture. L’orge, toutefois, s’en sortirait mieux que le blé. « Il est en fin de cycle, donc quasiment sauvé », confirme Denis Perreau. « Les grains du blé, eux, sont en pleine formation, et leur rendement pourrait être affecté. » Même analyse du côté de la FNSEA, qui redoute, faute de revirement météorologique, que la perte de rendement n’atteigne les 40 %. Sans avancer de chiffre, le ministère de l’Agriculture confirme l’inquiétude. Elle est encore plus forte pour les cultures d’été, en cours d’installation. Seuls s’en sortent encore les blés de printemps, semés il y a quelques semaines, en phase d’enracinement. « L’absence de pluie les oblige à aller chercher l’eau plus profondément, ce qui les rendra plus résistants », reprend Denis Perreau. Encore faut-il qu’il en reste un peu.
Fin avril, le gouvernement avait annoncé une rallonge de 100 millions d’euros destinée aux agences de l’eau afin, entre autres, d’accompagner les filières agricoles dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique. Lundi, le ministère de l’Agriculture a décidé d’aligner 20 millions d’euros supplémentaires. Pour parer au plus urgent, les surfaces en herbes des sites publics des ministères de la Défense et des Transports – camps militaires, abords de voies ferrées, aéroports… – seront mis à disposition des exploitants. Un pis-aller qui ne vaudra pas une bonne pluie. En Côte-d’Or, la météo en annonce pour la fin de la semaine prochaine. « Mais les pluies, ces derniers temps, sont un peu comme l’âge de la retraite, note Denis Perreau dans un dernier clin d’œil. Plus on croit s’en approcher, plus elles sont finalement repoussées à plus tard. »
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Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile Opex 360
L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.
Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.
Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].
« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.
Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.
Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.
Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .
L'Humanité
« Ils ont enfin trouvé un accord à gauche »
ActuDans les villes populaires comme Gennevilliers, Jean-Luc Mélenchon a cartonné au premier tour de la présidentielle grâce à une forte mobilisation. La retrouvera-t-on pour les législatives ?
Emilio MesletDerrière la vitrine de sa petite boulangerie, Isaac voit tout le quartier défiler. Entre deux wraps vendus à des clients pressés, il prévient : « Ici, les gens en ont marre de la politique. Ils ne veulent ni en parler ni voter parce que, élections après élections, rien ne change dans leur porte-monnaie. On voulait Jean-Luc Mélenchon, mais on a eu Macron-Le Pen… » À Gennevilliers, ville populaire dirigée par le maire communiste Patrice Leclerc , la moitié des ménages gagnaient, en 2019, moins de 17 640 euros annuels. « La retraite à 60 ans et la hausse des salaires, ça me parle. Parce que, plus tard, je veux pouvoir profiter de mes petits- enfants », explique Malika, secrétaire.
Dans cette commune de 48 000 habitants du nord des Hauts-de-Seine, comme dans d’autres villes populaires, nombreux sont les citoyens convaincus par ces propositions qui mêlent social et lutte contre les discriminations. Le chef de file des insoumis y a récolté 61 % des suffrages au premier tour de la présidentielle. Mais retrouvera-t-on une telle mobilisation, les 12 et 19 juin ? À Gennevilliers comme dans toute la France, en 2017, la participation avait chuté de 30 points entre la présidentielle et les législatives.
Forcément, cette donnée inquiète Elsa Faucillon, députée sortante et à nouveau candidate dans la 1re circonscription du département, qui comprend aussi Villeneuve-la-Garenne et une partie de Colombes. Un territoire où la gauche a dépassé largement les 50 % en avril. Mais « la bataille n’est pas gagnée d’avance. Notre principal enjeu est de mobiliser », rappelle l’élue communiste, qui veut faire valoir son bilan sur l’éducation, la santé et le droit des migrants. La bannière Nupes (Nouvelle Union populaire, écologique et sociale) peut aider, croit-elle.
« le devenir d’une France coupée en deux est en jeu »
À Gennevilliers, cette union est jugée « nécessaire » par beaucoup. Giovany est l’un des 168 habitants de la ville à avoir voté, au premier tour de la présidentielle, pour Jean Lassalle, « le plus vrai des candidats ». Mais, en juin, il glissera un bulletin Nupes « pour l’écologie » : « Ils ont enfin trouvé un accord. C’est ce que j’attendais, même si je trouve Mélenchon parfois trop extrême », estime l’étudiant de 21 ans. Sur la même place baignée de lumière, devant le centre commercial Carrefour, Idriss, en survêtement de Manchester United et sacoche Lacoste, joue avec son fils. En avril, ce père au foyer de 32 ans n’avait pas hésité. « Mélenchon n’a pas peur du peuple. Apparemment, il veut être premier ministre ? » fait-il mine de s’interroger. Avant d’assurer, avec un large sourire : « Aux législatives, je vote pour lui via Elsa Faucillon car le devenir d’une France coupée en deux est en jeu. » Le récit qui consiste à dire qu’envoyer l’insoumis à Matignon est possible aide les militants. « Les gens nous disent qu’ils veulent prendre leur revanche sur la présidentielle », rapporte Pierric Annoot, secrétaire fédéral du PCF 92.
« Démotivée » par « l’impression que le jeu est faussé », Nassima aimerait que le scénario d’une majorité soit possible. Pour autant, elle ne pense pas se déplacer le 12 juin. « La Nupes ne m’emballe pas. Si la FI y allait seule, je serais motivée, mais là, pour moi, c’est de la tambouille… » regrette l’infirmière de 44 ans. Mais le profil de la candidate fait vaciller son interrogation. « Elsa Faucillon ? Je l’aime bien cette dame, notamment pour ses positions sur l’école. Elle est utile », ajoute-t-elle, toujours hésitante.
À quelques encablures du cœur de ville, Amidou et Sofiane, la vingtaine, prennent le soleil près d’un bureau de tabac. Le débat s’engage vite. « On veut tous Mélenchon, même si je ne crois pas qu’une victoire soit possible. Ce n’est pas le Messie », lâche le premier, sur son siège de camping. Le second, abstentionniste convaincu, n’est pas du même avis : « La politique, c’est pour les riches. On n’est plus maîtres de notre destin, ça ne sert à rien de voter. Et puis, le jour où il y aura un attentat, Mélenchon fera comme tous les autres : il va changer de discours… » pense-t-il. Mais les deux amis tombent enfin d’accord après une vingtaine de minutes. « Partout, il y a de la désinformation sur l’islam. Là, on nous ressort encore le burkini, le voile… » se désolent-ils.
Ils font écho aux violentes attaques venues des droites, qui voient des « islamo-gauchistes » et des « wokistes » partout, surtout dans la Nupes. Même le chef de l’État dit que l’union de la gauche « a choisi le communautarisme ». « De Macron à Bardella, ils ont la trouille parce qu’ils savent que si l’élan du premier tour se produit à nouveau, ils seront balayés, prédit Elsa Faucillon. Parler des jeunes des quartiers, qui sont à la fois victimes d’une exploitation de classe et de racisme, c’est respecter leur dignité. »
Législatives 2022NupesgennevilliersElsa Faucillon L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
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En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieuxDes propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-BourbonLa loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Contraception. La pilule a de moins en moins la coteDifficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
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En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire
ActuPrès de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.
Marion d'AllardLes arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.
Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.
« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »
Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.
Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».
Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.
Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.
Une grave sécheresse des sols
À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.
Des régions jusque-là plutôt épargnées
Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.
Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.
Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.
Des projections à horizon 2100
« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.
Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futurCoordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.
Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».
Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».
De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050, et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.
Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.
L'Humanité
Recettes. La fermentation, le sel de la vie !
ActuMéthode de conservation, millénaire, la fermentation semble revenir au goût du jour. Relativement simple à mettre en œuvre, elle permet de révéler de nouvelles saveurs et améliore la qualité des aliments.
Marie MersierLa fermentation est « une transformation que subissent certaines matières organiques sous l’action d’enzymes sécrétées par des micro-organismes (1) ». Sans que l’on puisse dater précisément l’apparition de cette dernière, elle existerait depuis l’utilisation des premiers récipients (jarres, vases…), soit environ 6 000 ans avant J.-C.
Kombucha asiatique, kvas slave, kimchi coréen, ou encore le chou fermenté qui aurait servi de base alimentaire pour les bâtisseurs de la muraille de Chine, la fermentation d’aliments ou de boissons est une technique ancestrale commune à de nombreuses cultures. Et si cette méthode est pratiquée depuis des siècles et partout sur le globe, c’est parce qu’elle présente de nombreux atouts que nous apprivoisons de nouveau aujourd’hui. Ainsi, comme l’explique Rachel de Thample (2) : « La fermentation décrit la transformation chimique du sucre en alcool ou en acides par l’action des bactéries et/ou des levures (…). Aucun matériel sophistiqué n’est nécessaire – juste quelques connaissances de base sur les quantités et les durées. En fait, l’une des choses que j’aime le plus dans la fermentation est son côté minimaliste. Son principe même consiste à utiliser ce qui nous entoure, que ce soient les levures naturelles et les bactéries présentes dans l’air ou les ingrédients de base à portée de main… »
En plus de permettre la conservation des aliments, qui autrefois était une nécessité l’hiver, lorsque les légumes frais se faisaient plus rares, la fermentation développe des saveurs inédites pour nos papilles et enrichit les vertus nutritives des aliments.
Aucun contact avec l’air
En effet, les aliments fermentés sont « probiotiques » et nourrissent ainsi les bactéries présentes dans la flore intestinale. Par ailleurs, la lactofermentation (celle qui est la plus répandue dans l’alimentation avec les légumes au sel, en saumure ou les kimchis) va accroître la concentration des nutriments et de la vitamine C dans les aliments. En revanche, si l’on n’a pas encore l’habitude de consommer des produits fermentés, il est conseillé d’y aller petit à petit pour ne pas trop perturber le microbiote et voir comment l’organisme réagit. Certaines personnes digéreront très bien les choucroutes, pickles et autres délicieux kéfirs ou kombuchas. Pour d’autres cela sera plus compliqué. Il faut donc s’écouter.
On peut désormais trouver dans le commerce des produits fermentés de très bonne qualité, mais, la magie de la fermentation, c’est de s’y mettre à la maison en essayant par exemple la lactofermentation. Bocaux en verre pour contenir les ingrédients, un poids pour les maintenir immergés dans l’eau sans contact avec l’air (afin que les bactéries bénéfiques amorcent le boulot de transformation et empêchent les mauvaises bactéries de se développer), du sel (ingrédient essentiel de nombreuses fermentations), de l’eau filtrée, le temps que le processus se fasse de lui-même, et hop, le tour sera joué. Notre palais et notre odorat jouant également un rôle clé : si après quelques jours l’aspect n’est pas engageant, on n’y va pas, le goût quant à lui doit être un peu acidulé.
(1) Définition extraite du « Larousse ».(2) « Fermentations », aux éditions Ulmer.
Oignons rouges lacto fermentés
Ingrédients pour 1 bocal : 500 g d’oignons rouges épluchés 20 cl d’eau de source (de préférence), 10 g de sel fin, 1 c. à c. de graines de coriandre, 1 c. à c. de graines de cumin et/ou de graines de moutarde, 10 grains de poivre, 2 ou 3 tiges d’aneth frais, 1 bocal en verre de 500 ml (type le Parfait), 1 pierre plate propre et non calcaire ou des poids de fermentation en verre ou céramique disponibles sur www.etsy.comPréparation : 30 minutes + 15 jours de fermentationDifficulté : facile
- Laver le pot à l’eau chaude avec du produit vaisselle et le faire sécher dans un four à 100 °C pendant 10 minutes, puis le laisser refroidir.
- Éplucher les oignons et les couper en rondelles d’environ 3 mm, puis disposer celles-ci en couches dans le bocal.
- Entre chaque couche, intercaler un peu de sel, d’aromates et d’aneth. Tasser bien au fur et à mesure. Puis couvrir avec l’eau.
- Poser une pierre ou un poids sur le dessus. Les oignons et la pierre doivent être entièrement immergés au bout de 24 heures. Les oignons ne doivent pas être en contact avec l’air, sinon ils vont moisir. Si ce n’est pas le cas, il convient de rajouter de l’eau salée en respectant la proportion de 1,5 g de sel pour 10 cl d’eau.
- Fermer le bocal mais sans le joint en caoutchouc, car les gaz de fermentation doivent s’échapper.
- Laisser durant 48 heures à température pour amorcer la fermentation, puis stocker au frais et à l’abri de la lumière. Dans une cave c’est l’idéal, sinon au réfrigérateur, mais le processus de lactofermentation sera plus long.
- Commencer à consommer au bout de 15 jours, les oignons doivent avoir un goût acide.
Pot de coco. Yaourt vegan
Issu d’une fermentation naturelle, sans gluten, ni lactose ni soja, ce dessert végétal et non sucré offre tous les avantages digestifs d’un yaourt traditionnel. Fabriqué en France et composé à 98 % de lait de coco extrait de noix cultivées au sein d’une filière équitable et entièrement bio, le YA « coco nature gourmande » sera délicieux avec des fruits et du muesli. Il se prête à l’élaboration de gâteaux et pâtisseries, et remplace la crème fraîche dans des recettes salées comme le curry. Une alternative aux produits laitiers à la fois saine, douce et délicieuse.Yaourt végétal « coco nature gourmande », YA, environ 3,90 eurosBoisson vivante. Kéfir de fruits
Un kéfir de fruits et issu de la fermentation entre de l’eau, des fruits et des grains de kéfir. Grâce aux levures et bonnes bactéries qu’elle contient, cette boisson originaire des steppes d’Asie centrale a de multiples actions positives sur la flore, le transit et le système immunitaire. Il est possible de la préparer à la maison mais, si l’on est à la recherche du juste équilibre et d’arômes subtils, on vous conseille de déguster ce kéfir aux fleurs de sureau, ultrarafraîchissant et légèrement pétillant.
Karma Kefruit « fleurs de sureau », environ 3,35 euros
Initiation. Avant de vous lancer dans la fermentation, il est recommandé de consulter plusieurs ouvrages (par exemple, « À la découverte de la fermentation » aux Éditions Marie-Claire) afin de ne pas avoir trop de déconvenues. Vous pourrez ainsi mieux choisir la méthode (saumure, salaison… ) qui vous convient.
Bon et sain L'Humanité
Quelles réalités politiques derrière la tripolarisation ?
Le débatTrois blocs électoraux sont apparus au premier tour de la présidentielle. Conséquence du mode de scrutin, cette situation est aussi le fruit du rejet des partis traditionnels.
Pierre-Henri LabLa tripolarisation est une construction artificielle. Chaque pôle est en fait un conglomérat regroupant différents électorats.
Patrick Lehingue, professeur de sciences politiques à l’université de Picardie
La tripolarisation est une construction artificielle et paresseuse, largement induite par un mode de scrutin qui ne laisse en lice au second tour que deux concurrents et oblige chacun à se plier à ce classement imposé. Le premier tour étant moins contraint, on peut lui préférer un classement en quatre « blocs » qui, le 10 avril révélait une quasi-équivalence numérique : 11,2 millions de voix pour les candidats de gauche, 11,5 pour Macron et Pécresse, 11,3 millions de voix pour les trois candidats d’extrême droite, à quoi il faut toujours ajouter abstentionnistes et bulletins blancs ou nuls, les plus nombreux (13,6 millions).
Moins artificiel, un peu plus fondé politiquement, ce type de présentation n’en reste pas moins critiquable, agrégeant des bulletins, des électorats, des situations et des histoires de vie très disparates. D’un certain point de vue, la distribution des voix entre les douze candidats n’est pas sociologiquement arbitraire ou erratique. Les électeurs de Marine Le Pen sont moins diplômés, beaucoup plus modestes, plus jeunes, davantage concentrés dans les petites bourgades que ceux d’Éric Zemmour, qui relèvent davantage d’une bourgeoisie aisée, littéralement réactionnaire, qui jusqu’alors ne se reconnaissait pas dans les entreprises partisanes des Le Pen, jugées trop vulgaires ou opportunistes.
« Seul le bloc de droite est sociologiquement assez homogène. »
Si sociologiquement l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est partiellement structuré par des critères d’âge, de revenus, de confession, de perception de leur position sociale par les enquêtés s’en réclamant, on ne trouve pas de telles prédéterminations sociales du vote chez les électeurs de Yannick Jadot, d’Anne Hidalgo ou de Fabien Roussel. De ce point de vue, seul « le bloc de droite » est sociologiquement assez homogène, ce qui est à la fois la cause et l’effet du siphonnage de l’électorat LR par Emmanuel Macron. En fait, c’est la notion même de « bloc », souvent employée ces derniers temps, qu’il faudrait réfuter, tant il connote l’idée de rassemblements homogènes, et « obéissants » « comme un seul homme » à tel ou tel leader ou mot d’ordre.
Les électorats sont davantage, et de plus en plus, des conglomérats. Ordinairement, un conglomérat désigne une roche formée par des « fragments agglomérés » (des segments sociaux plus ou moins disparates, l’alliance improbable de l’atelier et de la boutique, disait-on auparavant du FN). Un assemblage informe de choses. C’est précisément le rôle du parti ou de ses porte-parole que de donner forme et de prêter vie et sens à l’agrégation de « ses » électeurs. Comme l’indique le sociohistorien Michel Offerlé quand il travaille sur les premiers groupes socialistes à la fin du XIX e siècle, un électorat désigne « tout à la fois » – on serait ici tenté d’ajouter : « et en même temps » mais dans des proportions variables – « une collection d’individus, un artefact statistique », les quatre blocs évoqués ci-dessus , « et un rassemblement de groupes mobilisés ».
Le rejet des partis tels que le PS et LR est à l’origine de la tripolarisation. La nouveauté lors des législatives est constituée par l’union de la gauche.
Philippe Marlière, professeur de sciences politiques, University College London
Qu’il est loin le temps de la « quadrille bipolaire » ! Dans les années 1970, le champ politique était facile à déchiffrer : il y avait une gauche et une droite de force à peu près égale (bipolarisme) et, à l’intérieur de chaque camp, deux partis aux scores électoraux similaires : PS et PCF à gauche, et UDF et RPR à droite. La récente élection présidentielle a consacré la tripolarisation de la scène électorale. En 2017, celle-ci couvait, et elle n’apparaît nettement qu’en 2022, avec la chute vertigineuse de la candidate conservatrice (Valérie Pécresse n’a recueilli que 4,7 %). Le paysage électoral se trouve bouleversé avec l’émergence de trois blocs de taille comparable : un bloc libéral-conservateur sous la direction d’Emmanuel Macron, un bloc d’extrême droite et un bloc des gauches.
Le réalignement en profondeur du champ politique français est essentiellement la conséquence du recoupement de deux facteurs : la candidature Macron à la suite du forfait de François Hollande, et le rejet latent, puis manifeste du PS et de LR qui ont, tour à tour, gouverné la France ces quarante dernières années. Macron a, dans un premier temps, fatalement affaibli le PS en attirant à lui une part significative de l’électorat socialiste, qui lui est resté fidèle en 2022. Avec un total de 32 % (contre 27 % en 2017), la gauche demeure dans ses basses eaux historiques. Dans un deuxième temps, il a asséché l’électorat conservateur. Une partie de celui-ci, radicalisé, s’est déportée vers Éric Zemmour ou d’autres candidats de droite.
« Cette période de réalignement est volatile, et une surprise est donc possible. »
Le « en même temps » a vécu : le macronisme n’est ni de centre gauche, ni même centriste. Il penche à droite et forme une nébuleuse libérale-conservatrice regroupant les catégories économiquement aisées et âgées. Que Renaissance (ex-LaREM) fasse cohabiter en son sein des électeurs qui voteraient dans tout autre pays européen pour des partis sociaux-démocrates, libéraux, chrétiens-démocrates ou conservateurs est unique. Cette situation exceptionnelle est avant tout le reflet d’une époque (le dégagisme anti-PS et anti-LR), la conséquence d’un système électoral majoritaire qui impose des regroupements parfois contre nature, et de la centralité de l’élection présidentielle dans le système politique.
Le macronisme est le point central de cette recomposition politique, puisqu’il rassemble des électeurs de centre gauche, de centre droit et de droite. Les blocs des gauches et a fortiori de l’extrême droite auront fort à faire pour remporter l’élection législative. Il ne s’agit pas d’exprimer un jugement de valeur, mais de constater qu’en l’absence d’une gauche et d’une droite fortes la nébuleuse macroniste devrait attirer l’électeur médian et décrocher la majorité. Cette période de réalignement est volatile, et une surprise sous la forme de la victoire de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) est donc possible. Ce n’est cependant pas l’hypothèse la plus probable. La tripolarisation en trois blocs égaux et minoritaires en voix devrait favoriser le bloc macroniste, certes de droite, mais central.
À lire. Le vote. Approche sociologique de l’institution et des comportements électoraux, de Patrick Lehingue, Paris, la Découverte, coll. « Grands repères », 2011, 287 pages.
On peut suivre Philippe Marlière sur Twitter : @PhMarliere
Présidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
Il y a 20 ans. Karachi, de l’attentat au scandale d’État
ActuLa tragique explosion en 2002 d’un bus au Pakistan, avec à son bord des employés français de la construction navale, a d'abord été attribuée à al-Qaida avant de révéler une affaire de corruption.
Dominique BariLe 8 mai 2002 à Karachi, capitale économique du Pakistan, l’explosion du bus qui les transporte provoque la mort de 14 personnes, dont 11 employés français de la direction des constructions navales (DCN), et en blesse 13 autres. L’équipe est en mission d’assistance dans le cadre d’un contrat de vente à Islamabad de trois sous-marins de type Agosta 90B.
Vingt ans plus tard, les commanditaires et les exécutants de l’attaque ne sont toujours pas identifiés. Entre enquêtes qui s’enlisent, dossiers « égarés », mémoires qui flanchent, entraves à la justice, les familles des victimes demeurent à la recherche de la vérité sur ce qui est devenu au fil du temps « l’affaire de Karachi », un scandale d’État aux multiples ramifications.
Justice. La DCN insulte les victimes de l'attentat de KarachiChargé d’instruire le dossier, le juge Jean-Louis Bruguière, saisissant le contexte de l’époque, s’engouffre dans la piste d’al-Qaida : l’intervention militaire en Afghanistan, à laquelle participe la France après les attentats du 11 Septembre, a entraîné la chute des talibans et le Pakistan est devenu le refuge des groupes islamiques terroristes. Or, l’organisation de Ben Laden, si elle a « approuvé » l’agression, ne l’a jamais revendiquée. Le juge n’en démord pas et ses années d’instruction conduisent à une impasse.
Un montage financier signé par le gouvernement Balladur
En 2008, la découverte fortuite d’une note baptisée « Nautilus » commandée dès 2002 par la DCN et restée secrète pointe une autre hypothèse : des représailles liées à l’arrêt du versement de commissions prévues par le contrat signé en 1994 par le gouvernement Balladur. François Léotard est alors ministre de la Défense et Nicolas Sarkozy ministre du Budget. Un montage financier au cœur de ce contrat de 840 millions d’euros englobe des commissions pour les intermédiaires pakistanais.
Attentat de Karachi : l'audition de Balladur dévoiléeLa justice suspecte qu’une partie de ces sommes est revenue en France, en violation du droit international, par le biais de médiateurs libanais, dont Ziad Takieddine, sous forme de « rétrocommissions ». Celles-ci, à hauteur de 2 millions d’euros, auraient servi à financer la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995. Son rival Jacques Chirac, vainqueur des élections, décide en 1996 de suspendre le versement des commissions suspectes.
Un pouvoir exécutif de plus en plus fébrile
Deux informations judiciaires sont enclenchées en 2011. La première porte sur l’attentat lui-même. La seconde, ouverte à l’origine pour « faux témoignage » et « entrave à la justice », vise la DCN, accusée par les familles d’avoir dissimulé les informations du document « Nautilus ». L’enquête est confiée au juge d’instruction financier Renaud Van Ruymbeke, qui s’intéresse aux rétrocommissions. Au grand dam d’un pouvoir exécutif de plus en plus fébrile : les magistrats, comme la mission d’information parlementaire, font face au blocage des autorités leur interdisant l’accès à des documents primordiaux au nom du secret-défense.
Nicolas Sarkozy, alors à l’Élysée, qualifie de « fable » le scénario d’un lien entre l’attentat et la corruption alors qu’un rapport de la police luxembourgeoise le cible comme créateur de Heine, une société-écran qui faisait transiter les commissions sur les ventes d’armement. Le parquet de Paris va jusqu’à engager une procédure d’appel contre la décision du juge Van Ruymbeke de poursuivre ses investigations sur ce sujet.
En 2014, est enfin reconnu le lien d’indivisibilité existant entre les infractions financières et l’attentat, permettant ainsi aux proches des victimes de se porter partie civile. Mais il faudra attendre 2019 pour qu’un premier procès devant le tribunal correctionnel de Paris condamne, en juin 2020, à des peines de prison ferme des seconds couteaux de l’affaire, parmi lesquels Nicolas Bazire (ancien directeur de cabinet de Balladur), Renaud Donnedieu de Vabres (conseiller spécial de Léotard), Thierry Gaubert (collaborateur de Sarkozy) et l’intermédiaire Ziad Takieddine. Un procès en appel doit se tenir dans le courant de l’année 2023.
Une plainte contre la DCN pour « manquements à la sécurité »
Quant à Édouard Balladur et François Léotard, ils comparaissent en janvier 2021 devant la Cour de justice de la République, poursuivis pour « complicité » et « recel d’abus de biens sociaux ». Le jugement se solde par la relaxe du premier et la condamnation du second à deux ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende.
L’instruction court toujours. Elle porte principalement aujourd’hui sur le « volet sécurité », sur lequel les magistrats ont fait le point lors d’une rencontre, le 22 avril, avec les survivants et les proches des victimes. Initiée par une plainte déposée en 2012 contre la DCN pour ses « manquements à la sécurité », cette enquête était tombée en déshérence. Elle revient sur le devant de la scène. Pour les plaignants, les risques qui pesaient sur les équipes n’ont pas été évalués à leur juste niveau compte tenu de la dangerosité du contexte pakistanais. Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Lô (Manche) avait déjà reconnu, en 2004, la « faute inexcusable » de la DCN, c’est-à-dire de l’État. Il s’agit aujourd’hui d’établir les responsabilités pénales dans ce dossier.
Pour les « sacrifiés » de Karachi, la fin de l’histoire est encore loin. Les zones d’ombre demeurent tandis que l’hypothèse prioritaire pour les magistrats reste « celle des représailles à l’arrêt du versement des commissions », selon les avocats des victimes. Le scandale d’État est toujours à l’ordre du jour.
attentat karachiAffaire Karachinicolas sarkozyÉdouard Balladur L'Humanité
Arrêt de travail : un scandale de plus
ChroniqueDans la précipitation et sans concertation avec les prescripteurs (médecins, sages-femmes, dentistes), le gouvernement met en place une nouvelle procédure visant à fusionner les certificats d’arrêt de travail et d’accident de travail.
Christophe PrudhommeL’objectif annoncé est une simplification, avec notamment la mise en place d’un téléservice. Mais, selon des syndicats de médecins, il s’agit d’une nouvelle usine à gaz qui, loin de rendre les choses plus faciles, les complique. En effet, auparavant, le formulaire de déclaration d’accident de travail comprenait l’arrêt de travail éventuel, mais ce n’est plus le cas. Maintenant, en plus de la déclaration d’accident de travail, il faut aussi un arrêt de travail.
Le cas oublié des prolongations...
Par ailleurs, certains cas de figure ont été oubliés. C’est le cas des prolongations après un arrêt de travail, qui sont très fréquentes. Des patients restent en accident de travail, mais peuvent mettre un terme à leur arrêt de travail alors que les soins se prolongent.
Un exemple : les soins de kinésithérapie après un lumbago. Il est alors possible de prolonger l’accident de travail en soins sans arrêt. Dans le nouveau formulaire, ce cas n’est pas prévu, ce qui constitue une perte de droits pour la personne concernée, car les soins liés à un accident du travail sont pris en charge à 100 %.
Morts au travail : un scandale françaisIl existe par ailleurs un risque de violation du secret professionnel, car un des volets sur lequel figure le motif médical est susceptible d’être transmis en ligne à l’employeur si ce dernier est l’État ou un hôpital, ces administrations gérant elles-mêmes tout le dossier ! Sollicitée, l’assurance-maladie répond que, « dans le cadre de ce nouveau dispositif, les professionnels de santé ont été informés et seront accompagnés par les conseillers informatiques de ses services ».
L'outil numérique dans les mains de technocrates
Bref, une nouvelle fois, l’informatisation de certaines tâches crée de la complexité et une surcharge de travail administratif, alors que les professionnels de santé se plaignent justement du temps perdu dans ces tâches au détriment de celui qu’ils doivent consacrer aux patients.
C’est désolant, car l’outil numérique devrait justement avoir pour mission de faire gagner du temps et de la performance. Mais, dans les mains de technocrates qui ne prennent pas en compte les besoins et les demandes des utilisateurs, c’est un désastre humain et financier.
Visiblement, l’échec du dossier médical partagé, pour lequel près d’un milliard d’euros a été dépensé en pure perte, ne sert pas de leçon. Peut-être que la cause est en rapport avec le choix fait par le gouvernement de ne plus travailler avec ses administrations et ses services publics mais de faire appel à des cabinets d’audit type McKinsey, qui produisent de coûteux rapports élaborés en vase clos sans prendre en compte les avis ni des acteurs ni des usagers, comme cela a été le cas au début de la crise du Covid.
"Mon espace santé" : tout ce qu'il faut savoir sur le carnet de santé numériquedroit du travailarrêt maladieaccidents du travail L'Humanité
VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?
ReportageLa maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.
De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.
"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"
Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.
Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.
Serrant la déclaration de Louis Delgrès
La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".
Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?Une légende aux Antilles
Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.
Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.
"Une rebelle et une citoyenne"
"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.
Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".
L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage L'Humanité
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?
Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris
À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse.
Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain.
Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange.
En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite.
L'Humanité
Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire
ActuLa Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés
Cyprien CaddeoC’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.
Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images
1924 : le fragile Cartel des gauches
En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.
Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images
1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail
Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »
En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.
Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.
Après la signature du programme commun en 1972. © AFP
1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun
À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).
De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.
Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP
1997 : de la gauche à la majorité plurielle
21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.
2022 : l’heure de la Nupes
La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.
Nupesgauche L'Humanité
Rachel Kéké à l’Assemblée ? Ça déménage
Un jour avecLa syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.
Sohir BelabbasUne femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »
Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, « la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit », précise-t-elle.
« La sous-traitance, c’est la maltraitance »
Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.
A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire
Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.
Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »
Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisationDepuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.
Ssa verve et son sens de l’anaphore
Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.
Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »
Rachel Kéké
Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »
« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »
Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.
Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.
« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.
ibis batignollesLégislatives 2022val de marneNupes L'Humanité
La Nupes suscite l’espoir en Europe
ActuParlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.
Jean-Jacques RégibierStrasboug (Bas-Rhin), correspondance.
« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».
Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.
« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.
l’UE elle-même déroge à ses propres règles
C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’eurodéputée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.
Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.
Législatives 2022NupesgaucheUnion européenne L'Humanité
Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes
Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.
L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures
Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord
La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.
Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces.
Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon.
Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoireLe boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique
Stéphane Ravacley Artisan
Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.
À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».
Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.
Un médecin communiste à élire de toute urgence
Loïc Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)
Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.
Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».
Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. « Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.
La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme
Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac
Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.
La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».
Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.
Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.
NupesLégislatives 2022 L'Humanité
Ce qui est nouveau
ÉditorialMaurice UlrichOn ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.
« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.
La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !
Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.
EditorialLégislatives 2022gaucheNupes L'Humanité
Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire
ActuLa nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.
Benjamin KönigAurélien SoucheyreUne foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?Le V de la victoire
« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».
Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il. « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »
«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»
Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.
Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régnerDe ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »
La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».
Urgences sociales, démocratiques, écologiques
La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »
La Macronie au bord de la crise de nerfsLes orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».
Une nouvelle page
Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.
VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
gaucheLégislatives 2022Élections 2022union de la gauche L'Humanité
Une clarification des idées
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinParfois, l’accélération de l’Histoire a quelque chose de fascinant et de vertigineux. Qui aurait cru cela possible, il y a encore si peu de temps ? Oui, qui pouvait imaginer qu’une alliance historique à gauche se scellerait en quelques jours, sur des bases claires et solides du côté du programme partagé ? Après EELV et le PCF, la FI et le PS ont annoncé avoir trouvé un accord total, ce mercredi. Cette union parachève la construction d’une nouvelle union populaire de la gauche pour les législatives. Une séquence politique inédite s’ouvre. Elle suscite un tel espoir que la prochaine bataille électorale, les 12 et 19 juin, ne ressemblera à aucune autre.
Si beaucoup considèrent, à juste titre, que cet accord signifie que la gauche dans son ensemble « redevient » la vraie gauche, oublions néanmoins quelques instants les schémas anciens. En vérité, et ce n’est pas moins enthousiasmant, les premières pages d’un nouveau livre viennent de s’écrire – un livre qui peut s’avérer dense et prometteur. Une sorte de chapitre I qui ne présage pas un futur déjà rédigé. Tout reste à construire dans la durée, avec exigence et ambition, dans le respect des forces en présence, des différences et des divergences sur certains sujets, reléguées à l’arrière-plan par intérêt général.
Autant le dire. Si le conseil national des socialistes confirme que le PS entre dans l’alliance, il s’agira d’une étape décisive dans la clarification de la bataille idéologique et des idées à gauche. Le centre de gravité n’est plus le libéralisme ou le « social-libéralisme », mais bien la rupture profonde avec le système. Un événement majeur. D’abord et avant tout pour le peuple, qui attend une gauche ferme sur ses principes.
Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires et enclencher une dynamique, s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle et aux 12 millions d’abstentionnistes afin d’élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représentée par Emmanuel Macron. Petit rappel : 63 % des Français espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » et 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
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Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche
ActuLes près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.
Aurélien SoucheyreC’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.
La gauche renoue avec ses fondamentauxRien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.
« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.
« Nous gardons notre boussole de gauche »De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.
Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.
Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.
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La gauche renoue avec ses fondamentaux
Premier planLégislatives Le PS a rejoint, mercredi, l’union entre la FI, le PCF et EELV pour des candidatures et une base programmatique communes aux élections de juin. Une coalition qui crée l’espoir et acte un tournant pour la gauche, dont le centre de gravité ne tend plus vers le centre.
Florent LE DULa gauche a-t-elle retrouvé ses marqueurs ? Le social-libéralisme enterré, elle redevient profondément et clairement sociale et antilibérale. C’est l’un des principaux enseignements du rassemblement des partis de gauche autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives des 12 et 19 juin. Mercredi, ce rassemblement historique s’est finalisé, avec la signature de la direction du Parti socialiste qui a fini par tomber d’accord avec la France insoumise après d’âpres discussions sur les circonscriptions comme sur le programme. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes mèneront donc pour la première fois campagne commune aux législatives, avec un objectif clair : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.
Une base de programme qui tranche avec la ligne du PS depuis les années 1980
Un tournant majeur dans l’histoire récente du PS, qui doit encore entériner l’accord ce jeudi par le vote de son conseil national. Un virage qui tient à la fois au fait que, pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’union ne se fait pas autour de lui, mais aussi parce qu’il adopte une base programmatique plus à gauche que la ligne qu’il représente depuis les années 1980. « Nous avons toute notre place dans cet accord, avec notre histoire, notre singularité, nos marqueurs, notre volontarisme social, se félicite le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Les propositions issues de cette alliance ne remettent pas en cause cette histoire et ces valeurs. » Elles entrent toutefois en contradiction avec l’histoire récente du PS.
Preuve que la gauche met derrière elle le social-libéralisme, ses principaux partis proposent ensemble, en 2022, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, des nationalisations dans l’énergie, les transports et le secteur bancaire, des droits nouveaux pour les salariés, l’impôt sur la fortune… Une base programmatique qui s’est encore élargie, mercredi, avec la volonté actée d’abroger la loi El Khomri, d’imposer l’égalité salariale et « l’égalité réelle dans les territoires ultramarins », ou encore « l’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale ». Dans le communiqué commun de la FI et du PS, il est aussi inscrit la volonté de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».
« Cette base programmatique se fait sur des propositions résolument à gauche, qui tournent le dos au mandat Hollande, remarque le communiste et historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et ce qui est inédit, c’est que l’union ne se fait pas entre des partis historiques et autour du Parti socialiste. » Le pivot de la gauche a indubitablement basculé. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, surtout au PS, désormais à fronde renversée.
Le parti redore un blason piétiné par les éléphants
Des éléphants résistent à ce déplacement du centre de gravité de la gauche et des socialistes. François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis ont dénoncé cet accord autour d’un Jean-Luc Mélenchon et d’une ligne politique qu’ils rejettent. Bernard Cazeneuve a lui claqué la porte du parti. « Cet accord est une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », a même osé l’ancien chef de l’État. Pourtant, en signant pour un programme social ambitieux, le PS redore un blason piétiné par ces mêmes figures et retrouve le sens du mot « socialiste ». « Nous ne sommes pas centristes, mais de gauche. Beaucoup parlent d’une clarification nécessaire au parti, c’est le cas avec cet accord », soutient Stéphane Troussel.
« La présidentielle et cet accord entérinent le fait que l’ensemble de la gauche est désormais incarné par son aile la plus à gauche, avec des idées proches du communisme. Ce n’était pas arrivé depuis 1969, année où les socialistes s’écroulent à la présidentielle, ce qui engage leur refonte jusqu’à aboutir au programme commun de 1972 », raconte l’historien Roger Martelli, pointant des similitudes avec l’actualité. Depuis les années 1980 et jusqu’en 2017, le PS a dominé pratiquement sans partage la gauche, amenuisant petit à petit les autres partis, radicaux et communistes. Une période d’hégémonie marquée par le virage de la rigueur décidé par François Mitterrand en 1983. « Il y a alors un alignement avec les choix économiques dominants en Occident, qui va durer jusqu’en 2017, explique l’historien, spécialiste de la gauche et du communisme . S’entame à partir de là un lent processus de glissement vers la droite. Y compris sous Jospin, malgré de premières années avec de fortes mesures sociales. De 1983 à 2017, la gauche est devenue centre gauche et le mandat de François Hollande a parachevé cette évolution en assumant totalement le libéralisme. »
En parallèle à cette droitisation d’une gauche dominée par le PS, va se renforcer au début des années 2000 un courant antilibéral qui trouvera une concrétisation politique en 2005, avec la défense du « non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. Jean-Luc Mélenchon, alors au PS, fait déjà partie des principales figures de ce mouvement, avec les communistes. La victoire du « non » ne se concrétisera pas par une victoire à la présidentielle de 2007, loin de là, mais une gauche plus radicale, de rupture avec le libéralisme, commence à réellement s’affirmer en rassemblant au-delà des seuls communistes. Une nouvelle étape, déterminante, intervient en 2009 avec la création du Front de gauche. Celui-ci réussit à franchir les 10 % en 2012 malgré un PS au plus haut et, malgré sa dissolution, verra le courant qu’il représente progresser avec Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la présidentielle de 2022, où il obtient plus de deux tiers des voix de gauche. « Le rassemblement de toute la gauche aujourd’hui et son programme s’inscrivent totalement dans cette continuité. Cette affirmation d’une gauche bien à gauche qui n’accepte pas que ses valeurs soient contredites par un alignement sur des positions libérales et sécuritaires. L’union sur une base qui s’inscrit dans cette volonté de rupture constitue un tournant majeur dans l’histoire de la gauche, d e façon très positive », se réjouit Roger Martelli. Un changement profond pour l’ensemble de la gauche. Reste à savoir s’il se concrétisera par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, et s’il se pérennisera dans le temps.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Élire une majorité de députés pour répondre à l’urgence sociale
ChroniquePatrick Le HyaricEntre le mois de mars 2019 et le mois de mars dernier, le prix de l’huile de tournesol est passé de 1,83 € à 2,29 € le litre. Celui de la farine de 0,90 € à 2,29 € le kg. Celui du filet de bœuf de 39,30 € à 43,07 € le kilo, celui des tomates de 2,97 € à 4,09 € le kilo. On pourrait ajouter encore d’autres exemples, comme l’augmentation des prix des carburants pour se chauffer ou se déplacer, notamment pour se rendre au travail. La bouteille de gaz est passée de 34,35 € à 37,30 €. On ne remplit plus sa cuve de fioul de 1 000 litres à moins de 1 560 € alors que la même quantité coûtait 950 € il y a trois ans.
Le litre de super est passé de 1,47 € à 1,96 € tandis que le gasoil affiche en moyenne plus de 2 € contre 1,46 € en 2019. La même tendance s’observe pour le gasoil non routier qu’utilisent les paysans et les pêcheurs.
La vie devient chaque semaine plus dure pour les familles populaires alors que la rémunération du travail, les pensions de retraite et les prestations sociales stagnent. Les prix des matières premières indispensables à la production industrielle, comme le coton, la pâte à papier, le caoutchouc, l’acier, le cuivre, l’aluminium, l’énergie montent en flèche jusqu’à parfois 80 % d’augmentation, renchérissant tous les coûts de production.
Et nous parlons ici du moins mauvais scénarios, celui dans lequel il n’y a pas de pénurie conduisant à ralentir les chaînes de production ou à fermer des usines. D’ailleurs, curieusement, on n’entend plus le disque rayé des économistes de droite se pavanant sur les plateaux de télévision pour expliquer doctement que le fameux « coût du travail » serait la cause fondamentale de notre baisse de compétitivité.
Jamais ils ne soulèvent la question des prix des matières premières importées, des coûts du transport et de l’énergie comme facteurs de dégradation de la compétitivité. S’ils le faisaient, ils seraient contraints de reconnaître les douloureux méfaits de la mondialisation capitaliste financiarisée.
L’abandon de pans entiers de nos productions industrielle et agricole se paie aujourd’hui avec plus de 100 milliards de déficits commerciaux, des pénuries et les augmentations de prix pour les familles populaires.
La relance industrielle et agricole ne peuvent plus être des sujets de beaux discours gouvernementaux mais des priorités. Les familles populaires souffrent, mais les profits des groupes pétroliers montent aussi vite que le prix des carburants et ceux des géants mondiaux des transports battent tous les records.
Ceux de la seule grande multinationale française de fret CMA-CGM dépassent maintenant ceux de Total.
Une part importante des hausses actuelles des prix des carburants n’est pas liée à des difficultés d’approvisionnement mais le résultat de spéculations et d’un jeu géopolitique dangereux dans le cadre de l’insupportable guerre déclenchée par le maître du Kremlin contre le peuple ukrainien. La part des prix du pétrole dans le prix final des carburants est deux fois moins importante que les taxes étatiques.
Il en est de même pour les prix des matières premières alimentaires, particulièrement des pâtes et du pain. Il n’y a pas de manque de blé en Europe. Simplement, le prix du blé est fixé chaque jour à la bourse de Chicago par quatre à cinq firmes transnationales et les marchés financiers qui spéculent sur des anticipations de production liées à la guerre et aux modifications climatiques. La part du blé à 400 € la tonne, ne représente que 8 centimes d’euros dans une baguette de pain.
Il serait donc intéressant de disposer de la décomposition des différents coûts dans la fabrication alimentaire alors que ni le paysan, ni le boulanger ne s’y retrouvent. Cela pourrait être un intéressant sujet d’investigation d’une commission d’enquête parlementaire.
Une nouvelle majorité et un nouveau gouvernement de gauche populaire et écologiste devraient dès juillet prendre des initiatives internationales en lien avec les citoyens, les peuples et d’autres gouvernements pour faire cesser ces spéculations.
Ils devraient aussi, d’urgence, améliorer substantiellement la vie quotidienne de millions de personnes en passant le Smic à 1 800 € brut, en faisant rattraper le point d’indice des agents des fonctions publiques, en augmentant les prestations sociales qui devraient être indexées sur l’inflation, comme les devraient l’être les retraites sur les salaires. Les pensions de retraite ne devraient être inférieures au smic.
Ces décisions pourraient être prises dès le mois de juillet, ainsi qu’un premier blocage des prix des produits alimentaires indispensables et de l’énergie. De même une initiative spécifique, en lien avec les autorités européennes, devrait être décidée pour les 9 millions de personnes qui aujourd’hui ne peuvent manger que grâce à l’action solidaire d’associations tel le Secours populaire français.
Une telle majorité d’union populaire et le gouvernement qui en serait issu devraient préparer rapidement une conférence sociale préparatoire à une loi d’urgence pour le pouvoir d’achat et le travail stable avec la fin des contrats précaires, la création d’emplois stables, un immense effort de formations dans le cadre d’un grand plan de transformation sociale, démocratique et écologique.
À ceci devrait s’ajouter des initiatives nouvelles, en lien aussi avec les institutions européennes dont la banque centrale européenne, afin d’éviter une remontée des taux d’intérêts des prêts bancaires qui renchérirait le prix des crédits, la dette des ménages, celles des entreprises et des collectivités et de L’État.
Le débat pour transformer la construction européenne est bien sur la table, puisque le président de la République vient de proposer de retenir la proposition du Parlement européen de renégocier les traités. Pourquoi alors chercher querelle à la coalition de la nouvelle union populaire ?
Les chantiers de transformation immédiate sont immenses. Ils peuvent vite améliorer la vie quotidienne. Le rassemblement de la nouvelle union populaire écologique et sociale est l’atout à la disposition de chacune et de chacun pour soi et sa famille. Il met ces changements tant attendus à portée de vote, dès le premier tour, dimanche 12 juin.
Législatives 2022Salaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Apprendre à gérer l’eau face au réchauffement climatique
ChroniqueLe beau temps de ce mois de mai aggrave le déficit hydrique constaté depuis le début de l’année. Les réserves des nappes souterraines sont en baisse sensible dans de nombreuses régions de France. Mais le temps beau et chaud incite à augmenter la consommation d’eau, qu’il s’agisse de l’irrigation des cultures ou de l’envie d’avoir une piscine individuelle devant la maison.
Gérard Le PuillCes derniers jours, les journaux télévisés ont beaucoup communiqué sur les risques de sécheresse sévère en France d’ici l’été en raison d’un déficit pluviométrique de 35 % par rapport à la moyenne de ces dernières années. Nous avons vu des céréaliers montrant des épis de blé risquant d’être moins garnis en grains que les années précédentes. Ailleurs, des éleveurs expliquaient qu’ils sont amenés à porter du foin dans les prés pour nourrir les vaches, en raison d’une repousse insuffisante de l’herbe en cette première quinzaine de mai.
Dans une quinzaine de départements, les préfets ont déjà publié des arrêtés pour restreindre l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures et pour les usages domestiques afin de préserver la ressource. L’an dernier, de nombreux arrêts préfectoraux avaient été pris en ce sens, mais ce fut surtout au cœur de l’été. Cette année, ils seront plus nombreux et arriveront beaucoup plus tôt. Cette situation est liée au réchauffement climatique et tout indique que les pénuries d’eau seront de plus en plus fréquentes dans les prochaines décennies.
Quand le beau temps fait vendre des piscines
Après avoir pointé ce risque, il convient de s’intéresser au communiqué que vient de publier la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP). Elle nous indique, qu’en 2021, « La France a dépassé la barre des 3 millions de piscines. L’envie déjà présente chez de nombreux propriétaires de maisons individuelles de profiter d’une piscine à domicile a été accentuée par toutes les restrictions liées à la crise Covid. Pour mener à bien tous ces nouveaux projets, les particuliers peuvent compter sur le professionnalisme, l’agilité et la créativité des entreprises du secteur. Avec le printemps qui pointe le bout de son nez et les beaux jours qui arrivent, les piscines vont bientôt sortir de leur hivernage. Afin que toute la famille puisse en profiter dès le retour du soleil, il n’y a pas de temps à perdre », lit-on dans le communiqué de la FPP.
On s’abstiendra ici de porter un jugement sur les ménages qui ont investi ou qui veulent investir dans une piscine. On peut comprendre que la tentation soit forte pour disposer d’une structure qui permette de se protéger partiellement de la canicule estivale, laquelle devient parfois éprouvante. Mais creuser puis bétonner une piscine revient à émettre une grande quantité de CO2, puis à accroître annuellement sa consommation d’eau. Du coup, continuer de construire des piscines individuelles, puis les alimenter en eau, ne contribue pas à freiner le réchauffement climatique.
Mais cet essor de la piscine est une conséquence de la politique de l’offre, tout comme les livraisons à domicile de toutes sortes de colis commandés sur internet. On risque aussi de découvrir des conséquences du même genre avec la course de vitesse engagée par les marques automobiles dans la conversion à la voiture électrique. Car, outre les délocalisations d’usines dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre, on assistera à une surconsommation de métaux rares dont les stocks seront bientôt épuisés.
Redécouvrir la citerne pour stocker l’eau de pluie
Mais évoquons les quelque 18 millions de maisons individuelles que compte la France. Rares sont celles qui disposent d’une citerne pour récupérer l’eau de pluie, alors qu’elle peut servir pour irriguer le potager ou pour arroser la pelouse, voire les deux. Dans presque toutes les villes, des véhicules communaux nettoient régulièrement les rues au jet d’eau. C’est presque toujours de l’eau de ville potable alors qu’il serait possible de récupérer une partie de l’eau de pluie qui tombe sur les bâtiments publics.
Notons enfin que la région Île-de-France ne fut guère concernée ces dernières années par les restrictions d’eau alors qu’elle compte 12 millions d’habitants sur un territoire relativement restreint. Elle doit cette sécurité des approvisionnements aux grands barrages de retenue qui ont été construits sur plusieurs affluents de la Seine voilà plus d’un demi-siècle. Les plus connus sont le Der Chantecoq et le lac d’Orient en Champagne, ainsi que le lac de Pannecière sur le cours de l’Yonne dans le Morvan. Le double intérêt de ces lacs est de limiter les crues de la Seine en Île-de-France quand il pleut beaucoup et de soutenir son débit à la belle saison à hauteur de 60 % et plus. C’est surtout cette eau, pompée dans la Seine, qui alimente les usines de traitement franciliennes, lesquelles nous fournissent une eau potable et buvable d’un bout à l’autre de l’année.
La France peut gérer son eau sans gêner les pays voisins
La géographie de notre pays fait partir beaucoup de ruisseaux, de rivières et de fleuves des zones de moyenne montagne pour couler en direction de la mer. La France peut donc gérer l’eau qu’elle reçoit du ciel sans en priver les pays voisins. Encore faut-il, en ce début du XXIe siècle, accepter l’idée d’en stocker suffisamment quand elle tombe abondamment. Cela peut présenter quelques inconvénients mais les avantages sont beaucoup plus nombreux. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », nous rappelle un vieux dicton. Il sera plus vrai que jamais en ce XXIe siècle déjà très impacté par le réchauffement climatique et on devrait inciter les habitants de maisons individuelles à se doter d’une citerne. A contrario, vouloir mettre la nature sous cloche n’est pas la meilleure manière de préparer l’avenir des générations futures.
Réchauffement climatiquegestion de l'eau L'Humanité
Kafka dans les profondeurs protectrices de l’écriture
ChroniqueVoilà l’occasion, grâce à deux volumes de la pléiade, de lire ou relire le fameux Journal et les Lettres de Kafka bien que leur auteur lui-même se soit opposé à leurs publications. Il est d’ailleurs très ferme sur cette question. Ainsi écrit-il à Max Bord : « Tout ce qui se trouve dans ce que je laisse derrière moi (…) en fait de journaux, manuscrits, lettres, écrites par d’autres ou par moi, dessins, etc., est à brûler sans restriction et sans être lu ». Brod n’aura heureusement pas suivi les ordres de son ami. Et nous comptons bien l’imiter — si ce n’est déjà fait.
Vincent RoyJournaux et Lettres de KafkaD’autant que l’organisation même de ces deux volumes (III et IV des Oeuvres complètes) que nous avons sous les yeux enrichit notre re-découverte : en effet, la correspondance — dont quelques lettres étaient encore inédites en français —, est ici classée chronologiquement et le Journal qui recèle des ébauches de récits, des brouillons de lettres, des « exercices d’écriture », des notes, des chapitres de romans, des dessins, des nouvelles, est ici non seulement traduit intégralement, mais tel qu’il a été conçu — c’est-à-dire que les nouvelles et récits qui en furent isolés et constituent le tome I des oeuvres de l’écrivain praguois dans la pléiade sont là réintégrés dans le fil chronologique. Quelle aubaine de les relire dans leur éclairage naturel ! Nous prenons conscience de l’intrication des notations intimes, des projets littéraires, des récits, des lettres… En somme, c’est tout un !
Comment doit-on lire ou plutôt comprendre ces pages voulues secrètes ? « Comme un lieu de vie et de survie solitaire dans les profondeurs protectrices de l’écriture, un réseau souterrain de stockage sans cesse ouvert sur des galeries nouvelles, un moyen de lutter contre la peur », comme le note Jean-Pierre Lefebvre dans son éclairante préface. Kafka dialogue avec lui-même : « L’idée me vient de recommencer à m’adresser la parole ». Le Journal est l’espace d’une « sociabilité égotiste, narcissique », mais pas seulement ; car il est « percé » de fenêtres sur le monde, traversé d’observations sur ce monde. Voici, pour part, ce qui en fait le prix.
La chronique littéraire de Vincent Royfranz kafka L'Humanité
La poursuite d’une entreprise unique
ChroniqueJean-Claude LebrunEn avril 2021 paraissait le premier volume d’un cycle porté par une double ambition autobiographique et romanesque. En son centre se trouvait Simon, le double littéraire de l’auteur, né comme lui en 1948 à Tlemcen, en Algérie. Dès 1955, sa famille avait traversé la Méditerranée. Plus tard, elle s’était installée à Champigny-sur-Marne, alors haut lieu de la banlieue rouge. Le récit évoquait de façon singulière et chaleureuse l’enfance et la préadolescence de Simon sous la triple influence de ses origines « pied-noir », de son judaïsme et de l’environnement communiste dans lequel il s’était trouvé immergé. Il a maintenant 16 ans, l’âge de nouvelles découvertes et de l’aiguisement du regard critique.
Dans la France des années 1960, si son horizon immédiat demeure celui de la parentèle et d’une communauté juive dépeinte du même mouvement avec chaleur et ironie, Simon commence à relier cette expérience première avec un savoir nouvellement acquis, par exemple sur les différences de classes et la distinction sociale. Il peut en mesurer la pertinence dans ce qui devient pour lui une préoccupation majeure, sa relation avec les filles. Dans plusieurs scènes savoureuses, Gil Ben Aych le montre confronté à cette donnée inattendue qui ruine ses efforts de séduction mais contribue à son éducation politique. De la même façon qu’il le suit dans un camp de vacances sioniste sur la Côte d’Azur recommandé par une connaissance de la famille, dont il revient passablement désabusé. Son apprentissage peu à peu s’affine. Un engagement futur se précise.
Puis il y eut en juillet 1965 le voyage en Allemagne, autorisé par les parents, de Simon avec son cadet Abram. Un projet éminemment lourd de sens pour tous, même si Gil Ben Aych sur ce chapitre opère par touches subtiles. Par exemple en évoquant la rudesse des auberges de jeunesse. Les deux frères passeront un mois à Karlsruhe, dans le Bade-Wurtemberg. Ils multiplieront alors les rencontres avec une jeunesse cosmopolite. Feront leurs premières expériences professionnelles dans ce qu’on n’appelait pas encore des jobs d’été. Et surtout choisiront d’aller loger chez l’habitant, chez une femme seule avec sa fille. Moment de grâce, de timidité, de naissance du sentiment amoureux et d’ébauche d’échange malgré la barrière de la langue. Des goûts littéraires et des références également s’affichent, dont Simon découvre la diversité. Premier véritable apprentissage de l’autre. Un final superbe et émouvant, en manière d’apogée de ce récit tellement attachant.
LittératureChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun L'Humanité
« Born in the USA »
ChroniqueViolaine de Filippis AbateLe média politique américain Politico a récemment divulgué un projet de décision de la Cour suprême qui reviendrait sur le droit à l’interruption volontaire de grossesse aux États-Unis, établi en 1973 par l’arrêt Roe vs Wade. Cela signifie que chaque État serait libre d’interdire l’avortement. La juridiction rendra au plus tard sa décision le 30 juin et pourrait, le cas échéant, revenir sur son projet. Si toutefois il était maintenu comme tel, on estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.
La volonté du président conservateur de la Cour suprême, John Roberts, de revenir sur l’arrêt Roe vs Wade n’est ni nouvelle ni dissimulée. En 2020, il avait voté contre une loi de Louisiane qui tendait déjà à supprimer l’IVG dans cet État, en expliquant que l’arrêt Roe vs Wade l’en empêchait. Dès lors, pour que la juridiction qu’il préside puisse valider des lois abolissant l’avortement, il fallait revenir sur cet arrêt : et c’est précisément ce qui est en train de se passer. Le président de la Cour suprême a ainsi confirmé les fuites du site Politico quant au projet de revenir sur cet arrêt, afin de permettre aux États d’interdire l’IVG en toute légalité.
Cette annonce a déjà fait naître des propositions de loi, puisqu’en Louisiane, les républicains se sont empressés de déposer un projet visant à qualifier l’avortement d’homicide et à donner des droits à l’embryon dès la fécondation. Ainsi, il ne serait plus non plus possible de prendre la pilule du lendemain dans cet État.
Ce climat réactionnaire démontre la fragilité de nos droits. Comme le rappelait Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » Le droit à l’avortement est déjà fortement restreint dans de nombreux États fédérés. Au Texas, par exemple, il est interdit d’avorter dès que les battements du cœur sont audibles, soit à partir de six semaines environ, même en cas d’inceste ou de viol.
Restreindre les droits des femmes n’est pas qu’une manie américaine. Dans l’Union européenne, en effet, des lois très restrictives persistent dans certains États, comme en Pologne. Par ailleurs, depuis janvier 2022, le Parlement européen est présidé par Roberta Metsola, elle aussi anti-IVG. Avant son élection, elle s’était déjà positionnée plusieurs fois contre l’avortement, et avait notamment voté contre un rapport incitant les États membres à garantir l’accès à l’IVG, ce qui n’a pas empêché son élection.
Alors que la France vient, a contrario, d’adopter l’allongement du délai d’IVG à quatorze semaines grâce à la députée Albane Gaillot, il convient donc de rester vigilant, face aux menaces réactionnaires pesant sur nos droits si difficilement acquis.
On estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.
droit à l'avortementÉtats-Unisivgavortement L'Humanité
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT
ActuL’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.
Lilian Caillat« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.
Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.
LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.
Pénuries et risques de famine aigus
Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.
L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de « grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».
Guerre en Ukraine L'Humanité
Plus que jamais gagner la paix
ÉditorialStéphane Sahuc« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…
D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.
Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.
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Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens
Nos recommandations culturellesCinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.
Pierre BarbanceyPrésenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.
Pas de politique
La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.
Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »
Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »
C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.
Le visage de ces hommes
Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.
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Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités
ActuLors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.
Gaël De SantisL’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».
C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.
Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».
« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.
Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.
La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».
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Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue
Premier planAprès soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».
Vadim KamenkaSur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.
Un défilé qui a réuni 11 000 soldats
Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».
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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.
Des sacrifices à venir
Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.
Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.
Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.
La France veut éviter toute escalade
À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.
Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.
Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.
Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »
Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.
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Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.
ActuNous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.
Gérard Le PuillEn présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.
Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.
Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».
Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…
Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.
Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25 milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.
Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.
…Et accroître la déforestation en Amazonie
À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.
Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.
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Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !
ChroniqueFrancis Wurtz« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».
Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.
Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?
« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !
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Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité
ActuTandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.
Nadjib TouaibiaLa guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.
L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durablesL’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.
L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.
Dans un entretien publié dans le Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »
Une neutralité lourde de ressentiment
Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».
Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.
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Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.
L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les alliances traditionnelles.
Guerre en UkraineLula L'Humanité
Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix
ActuRéunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.
Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.
Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.
Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.
Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.
Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.
Antoine Poncet
Guerre en Ukraineinflationpétroleopep L'Humanité
France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »
PortraitArrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, le fils d’instituteurs belfortains a assisté, médusé, à la transformation du service public en usine à cash. Le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est celui qui a déposé la première plainte en 2009. Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, portrait de l'acteur déterminant de ce dossier judiciaire hors normes.
Cécile RousseauLa qualification de lanceur d’alerte l’agace. Pour Patrick Ackermann, le combat syndical est avant tout une œuvre collective. Pourtant, le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est bien l’une des chevilles ouvrières de ce dossier judiciaire hors normes.
« Tout cela a pris une place prépondérante dans ma vie depuis quinze ans. Ma carrière professionnelle et mon engagement militant ont été structurés par cette affaire », résume-t-il sobrement. Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, après avoir été viré de la SNCF pour fait de grève, le fils d’instituteurs belfortains assiste, médusé, à la transformation du service public en usine à cash.
Agents foudroyés
Marqué par la « trahison » du gouvernement Jospin, avec l’ouverture du capital de France Télécom en 1997, il voit les agents progressivement foudroyés par ce changement de logique aux antipodes de leurs valeurs. « Il y a une rupture nette et plus d’espace de dialogue avec la direction, souligne Patrick Ackermann. On constate que des personnels se suicident, mais on ne comprend pas pourquoi sur le moment. Un technicien, qui était venu nous voir pour se plaindre de la pression hiérarchique, finit par se pendre. Les signes annonciateurs sont là. » Le rouleau compresseur du plan TOP, voulu par le PDG Thierry Breton (entre 2002 et 2005) pour résorber les 70 milliards d’euros de dette, enclenche une décennie de souffrance qui atteindra son apogée avec son successeur, Didier Lombard.
Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barreRecensement des cas de suicide
Dans cette entreprise hybride où le droit public se liquéfie et le droit privé n’est pas encore entré en application, les fonctionnaires sont piégés. Malgré les mobilisations sociales, l’action syndicale est entravée et les nouvelles instances représentatives du personnel balbutiantes. Sidéré par le malaise qui monte crescendo et face à des dirigeants dans le déni, Patrick Ackermann impulse la création de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées, avec la CFE-CGC, en 2007. Un questionnaire rempli par 3 000 salariés et le recensement des cas de suicide vont contribuer à quantifier l’ampleur des dégâts.
« Il n’y avait pas le choix, il fallait faire peser sur eux le poids des médias. Le PDG était complètement dénué d’empathie et a validé des choses incroyables », raconte-t-il, toujours estomaqué. Mais, envers et contre tout, le groupe continue de déployer son plan de 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2009, à base de pressions et de mobilités contraintes. « Les gens étaient K.O. debout. On décide alors de porter plainte en décembre pour mise en danger de la vie d’autrui, entraves aux instances représentatives du personnel (IRP) et harcèlement moral institutionnel. Cela a fait débat au sein de ma propre fédération (SUD PTT), mais il fallait qu’il se passe quelque chose. »
S’il a joué un rôle décisif dans l’éclatement au grand jour de cette crise, il cite volontiers d’autres protagonistes, comme l’inspectrice du travail Sylvie Catala, qui a mené une enquête exemplaire en interne. « Elle nous a aidés à constituer un dossier solide en se basant sur les procès- verbaux des inspecteurs du travail et ceux des CHSCT », tient-il à préciser. Après ces années de tourmente, la reprise à temps plein d’un poste entre 2014 à 2019 chez Orange est donc une épreuve. « Même si j’ai tenté de me protéger, c’était dur de revenir. J’étais celui qui avait foutu le PDG au tribunal. »
Un procès comme « thérapie sociale »
Avant le premier procès, en mai 2019, il part en préretraite pour s’y consacrer à 200 %. À la barre, le syndicaliste n’hésitera pas à interpeller des prévenus drapés dans leur suffisance. « C’était une thérapie sociale très émouvante, analyse-t-il . Il y avait une volonté de compréhension de la part de la juge. Mais, entre les dommages et intérêts et les indemnisations versés par Orange, 26 millions d’euros auront été déboursés. Loin du coût d’un plan social pour 22 000 personnes. »
Retraité depuis le mois de janvier, Patrick Ackermann, 62 ans, aspire à profiter de sa famille. Entre le soutien aux parties civiles (il en fait lui-même partie) et l’aide pour les dossiers d’indemnisation, la saturation gagne parfois. Impossible, pour autant, de ne pas s’impliquer dans cette procédure en appel. « Ce jugement doit être confirmé et servir de point d’appui pour rétablir la démocratie dans le monde du travail. » Songeur, il espère qu’une victoire de la gauche unie aux élections législatives puisse rétablir un solide Code du travail. Toujours miser sur le combat collectif.
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Logiques de l’ultralibéralisme
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinEn 2019, le premier procès France Télécom fut exemplaire et le jugement du tribunal correctionnel de Paris entra dans l’Histoire. Le harcèlement moral managérial institué en système fut alors décortiqué, analysé et… lourdement condamné. Nous n’oublierons pas de sitôt les mots de la présidente, empruntant à La Fontaine cette phrase : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Pour la mise en place du plan Next, novlangue anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale ayant entraîné une crise sans précédent, il fut précisé que « les dirigeants » avaient froidement organisé le « choix d’une politique à marche forcée ». Seuls 39 cas de victimes avaient été retenus par les magistrats instructeurs. Dont 19 suicidés…
Comment se déroulera le second procès qui s’ouvre ce mercredi, puisque les dirigeants, l’ex-PDG Didier Lombard en tête, osèrent faire appel ? Des sanctions inférieures seraient perçues, par toutes les victimes, comme un nouveau drame s’ajoutant aux drames qui secouèrent la société française si durablement. Une nouvelle fois, le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure. Plusieurs gouvernements successifs ont pourtant présidé à cette violente mue de l’entreprise, transformant l’un de nos fleurons des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales vautours. Car l’histoire emblématique de France Télécom dit d’abord et avant tout les logiques infernales de l’ultralibéralisme poussé aux limites de la négation des travailleurs.
Au seuil de toutes les injustices, quand des femmes et des hommes sont broyés et poussés au pire, que dire encore de la course à la rentabilité, des ambiances délétères, du « time to move » ? Figure là tout ce que nous connaissons de l’évolution du travail au sein de l’économie capitaliste. La pression, la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, l’individualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, la sauvagerie du chacun pour soi… France Télécom n’a pas été un cas isolé. Le travail a aussi tué ailleurs, dans tous les secteurs : Renault, HSBC, BNP Paribas, La Poste, EDF, Sodexo, Ed, IBM, etc. Ou comment sortir des solidarités du service public jusqu’au sens du travail.
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Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre
Premier planAlors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, victimes et syndicats n’attendent rien de moins que la confirmation du premier jugement exemplaire.
Cécile RousseauDes photos du moment judiciaire historique de 2019 défilent sur le mur. À la veille de l’ouverture du procès en appel des dirigeants de France Télécom, à Paris, l’heure était à la mobilisation, hier, lors d’une conférence de presse organisée par les syndicats.
Ce 11 mai, et jusqu’au 1er juillet, comparaissent à nouveau Didier Lombard, PDG du groupe jusqu’en 2010, et son bras droit, Louis-Pierre Wenès, pour des faits de harcèlement moral institutionnel. En décembre 2019, ils avaient été condamnés à des peines d’un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 euros d’amende pour la période de 2007 à 2008. Du jamais-vu, en la matière, pour des patrons du CAC 40.
De hauts cadres qui espèrent voir lever leur sanction
Les hauts cadres Jacques Moulin, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Cherouvrier et Nathalie Boulanger espèrent aussi voir lever leur sanction de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité. De son côté, Orange, condamnée comme personne morale à 75 000 euros d’amende – le maximum –, n’a pas inter–jeté appel. Quant à l’ex-DRH du groupe, Olivier Barberot, il y a finalement renoncé.
Pour Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, les arguments de la défense promettent d’être douteux. « J’attends avec impatience l’ouverture des débats. L’entreprise a accepté le jugement. Cela voudrait dire que France Télécom est coupable mais pas sa direction ? Ils seraient donc les seuls innocents dans cette affaire ? » glisse-t-il.
Supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte »
Au terme de 300 heures de débats et de dizaines de témoignages glaçants, le procès ouvert en mai 2019 avait démontré de manière implacable « leur rôle prééminent » dans la violence du plan Next, mis en place pour supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte », selon les paroles de Didier Lombard. Une « politique à marche forcée », a constaté la juge, à l’aide de moyens « interdits » : des mobilités forcées, des sanctions, des placardisations et des vexations en tous genres. Sans jamais recourir à un plan social.
En interne, la spirale du malaise emporte tout sur son passage. Les fonctionnaires, encore majoritaires parmi les 120 000 salariés du groupe (l’État est passé sous les 50 % du capital en 2004), sont les premières victimes. Dans l’ordonnance de renvoi, 39 cas ont été retenus entre 2007 et 2010, dont 19 suicides, symptômes dramatiques de l’une des plus violentes crises sociales connues par une entreprise.
La lettre laissée par Michel Deparis, architecte réseau à Marseille, qui s’est donné la mort le 14 juillet 2009, est sans équivoque : « Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause. » Entre 2006 et 2011, le service public est piétiné. 21 milliards de dividendes sont distribués aux actionnaires (dont l’État). Face à cette réalité, Jean-Pierre Sébille, représentant de la CGT au CSE central d’Orange, déplore que « les accusés aient tenté de se présenter comme les sauveurs de la patrie. Ils ont sauvé un malade qui était en excellente santé, avec un résultat net de 5,7 milliards d’euros en 2005, le meilleur que l’ex-PTT n’ait jamais connu ! » De son côté, Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, enfonce le clou : « Toute la stratégie était structurée par le capital financier. Nous étions déjà dans l’entreprise quand les collègues ont mis fin à leurs jours. Depuis, il s’est écoulé un temps judiciaire épouvantablement long et douloureux pour tout le monde. »
Une indemnisation minimale de 10 000 euros
Les syndicats, tous partie civile (environ 120), espèrent que les peines seront confirmées en appel. Me Teissonnière, qui a suivi des affaires de ce type, notamment les cas de suicide chez Renault Guyancourt, précise que dans ce dossier « les dirigeants ont voulu jeter intentionnellement des gens dans le désespoir pour qu’ils quittent la société. C’est pour cela que les actes de harcèlement moral institutionnel collent davantage à cette intentionnalité que la caractérisation en homicide involontaire. Les victimes sont l’ensemble des 120 000 salariés de France Télécom ».
Pour Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT, qui a déposé la première plainte en 2009, pas de doute : « Les responsables se sont sentis protégés dans l’exercice de leur terreur. En 2008, le suicide d’un technicien n’avait pas été reconnu en accident du travail. Les gendarmes avaient été voir la famille. L’entreprise, elle, ne l’a jamais fait. »
Si les coupables ont été condamnés à verser 5,7 millions d’euros de dommages et intérêts, 1 800 personnes ont également pu demander une indemnisation minimale de 10 000 euros via une commission de réparation créée par Orange. 21 millions d’euros ont été versés. 20 % des dossiers ont été rejetés mais des recours sont en cours.
Se replonger dans un calvaire
Car, au-delà des compensations financières, les victimes et leurs familles déplorent de devoir se replonger dans ce calvaire qui a brisé leurs vies. Béatrice Pannier, 59 ans, a fait le déplacement depuis Caen (Calvados) pour cette conférence de presse. Cette salariée et ex-déléguée du personnel ne compte pas s’investir autant dans ce deuxième round devant les tribunaux. « C’est un procès au rabais. Je ne reviendrai que pour suivre la fin. Mais je fais confiance à la justice », explique celle qui tenta de mettre fin à ses jours le 26 avril 2011 sur son plateau téléphonique, broyée par des conditions de travail effroyables.
Après une période d’accalmie, le ciel tend à s’assombrir chez France Télécom, devenu Orange en 2013. L’étude triennale présentée en février dernier fait état d’un stress important, notamment lié à la charge de travail. Une situation qui ne devrait pas s’arranger : entre 2022 et 2025, au moins 10 000 départs sont attendus via des temps partiels seniors (TPS). « Après la crise, la société a continué à supprimer 4 000 à 5 000 postes par an et empilé les plans d’économies, détaille Jean-Pierre Sébille. La direction a réussi à éviter un black-out social jusqu’à maintenant. Mais nous n’avons aucune remontée sur les burn-out et les tentatives de suicide. Nous sommes sur le fil du rasoir. »
Pour Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, un jugement exemplaire en appel est plus que jamais fondamental pour adresser ce message à l’ensemble du monde du travail : « Il n’y a pas d’impunité pour les dirigeants. »
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Éditorial. France Télécom et la réforme des retraites
ÉditorialL'éditorial de Christophe Deroubaix. Le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné.
Christophe DeroubaixIl n’a pas déclenché d’incontrôlables torrents de commentaires de la part des professionnels du genre (alias les éditocrates). La trêve de Noël est un sujet autrement porteur au pays du poujadisme inversé où le monde du travail n’apparaît que lorsqu’il joue les trouble-fêtes. Et pourtant, le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné. Justice est rendue aux victimes du plan Next, peau anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale que la présidente du tribunal a caractérisée à l’aide d’une citation de Jean de La Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».
Si le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure, il n’est pas interdit de rappeler que ce sont plusieurs gouvernements qui ont présidé à cette violente et traumatique mue, transformant un fleuron des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales de « killers » désormais condamnées.
L’histoire de France Télécom ne se résume évidemment pas aux agissements de trois de ses dirigeants, condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis. Elle est surtout celle d’une stratégie : sortir l’entreprise de la logique solidaire du service public. Sans créer de relations artificielles, le procès France Télécom et la réforme des retraites ont une forme de filiation commune : cette volonté d’en finir avec modèle social forgé après la Seconde Guerre mondiale, dans l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance, où l’on travaillait de manière égale au service du public et non des clients, où l’on pouvait profiter de quelques années de repos du juste en bonne santé après des décennies de travail. Il apparaît, sans doute à la surprise des gouvernants, que ce vieux monde-là a quand même la peau dure.
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Procès France Télécom. Éric Beynel : « Le jugement va continuer à se propager lentement »
EntretienUn an après le début du procès de France Télécom, emblématique de la souffrance au travail, le livre la Raison des plus forts remet en lumière ces deux mois d’audiences, émaillés de moments forts, grâce aux regards d’experts.
Cécile RousseauÉric Beynel Co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
Partie prenante dans la procédure judiciaire contre l’opérateur au nom de l’Union syndicale Solidaires et coordinateur de cet ouvrage de chroniques (1), Éric Beynel revient sur la genèse de ce projet original, mais aussi sur la portée de ce jugement dans l’histoire collective.
Comment l’idée du livre a-t-elle germé ?
Éric Beynel Pendant le procès France Télécom qui s’est déroulé du 6 mai au 11 juillet 2019, nous avons publié quotidiennement des chroniques sur le blog la Boîte à outils. Un jour, c’est un réalisateur qui assistait à l’audience et, le lendemain, un sociologue ou une avocate. Nous avons ensuite réalisé un travail éditorial pour qu’on puisse lire cet ouvrage comme un roman policier ou une tragédie. Cette multiplicité des regards a permis de rendre compte du caractère universel de ce moment judiciaire. Ce ne sont pas des accusés anodins qui ont comparu, mais bien l’une des plus grosses entreprises du CAC 40, son ex-PDG, Didier Lombard, ses anciens bras droit et gauche, Louis-Pierre Wenès et Olivier Barberot (ancien DRH). Grâce aux juges d’instruction, à la présidente du tribunal, aux procureures de la République et aux avocats des parties civiles, les dysfonctionnements de cette société et ses conséquences dramatiques ont pu être mis à jour. L’idée du livre, c’est de permettre à tous ceux et celles qui n’ont pas assisté à ces deux mois et demi d’audiences de comprendre ce qui s’est joué, mais aussi de rendre hommage aux victimes. Ce sont des héros comme tous ceux qui ont permis que ces condamnations arrivent (les trois dirigeants ont écopé d’un an de prison, dont quatre mois ferme et 15 000 euros d’amende. Ils ont fait appel, contrairement à l’entreprise qui a été condamnée à payer 75 000 euros – NDLR).
Parmi ces contributions de chercheurs ou d’artistes, lesquelles sont les plus marquantes ?
Éric Beynel En fonction du planning des audiences, nous avons essayé de trouver le ou la bonne chroniqueuse qui pouvait apporter une expertise ou un regard original. Je ne peux pas distinguer une seule contribution, elles forment un tout. L’avocate Rachel Saada a montré à quel point l’animation de ce procès par la présidente, Cécile Louis-Loyant, a revêtu un caractère exceptionnel. Il y a la sensibilité de l’écrivain Arno Bertina lorsque le tribunal évoque le suicide d’un salarié, Camille Bodivit, à travers le témoignage de sa veuve. Quant à l’humoriste Audrey Vernon, elle est venue avec beaucoup d’empathie envers les accusés, mais n’a pas réussi à les trouver appréciables… Plusieurs interventions d’auteurs de polars ont aussi émaillé ce procès, comme celle de Marin Ledun, un ancien salarié de France Télécom qui a vécu la crise et s’en est sorti par l’écriture.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Éric Beynel La lutte des classes était tellement présente dans ce procès qu’il fallait que toutes celles et tous ceux qui n’ont pu y assister puissent le voir. Nous constations tous les jours la morgue des prévenus et de leurs avocats. On pense à maître Veil, l’avocat de Didier Lombard, qui était sans cesse dans la provocation. Ou quand l’accusé Jacques Moulin venait à la barre avec ses mots creux de DRH. Lors d’audiences éprouvantes où l’on avait parlé de suicides, les voir rigolards à la sortie du tribunal était insupportable. Ils restent dans le déni parce que, pour eux, ce qu’ils font est forcément bien, peu importe les dégâts. Quand l’ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès a émis des regrets, il pleurait avant tout sur lui-même. Jamais ils n’ont eu un mot de compassion pour les victimes ou leurs familles. Comme l’a dit Didier Lombard, « on leur a gâché la fête », on est venu piétiner la soi-disant réussite du plan Next (22 000 suppressions d’emplois en trois ans – NDRL).
Un an après le procès-fleuve, six mois après son jugement historique, comment ce moment judiciaire a-t-il infusé dans la société ?
Éric Beynel Ces pratiques managériales sont loin d’avoir disparu. Entre le dépôt de plainte par SUD PTT et le procès, ce sont presque dix ans qui se sont écoulés. Le jugement va donc continuer à se propager lentement. Au mois de janvier, j’ai été invité à un séminaire à Bruxelles. Nous avons raconté ce procès devant des syndicalistes de toute l’Europe. Cela m’a surpris de voir à quel point il avait eu un retentissement au-delà de nos frontières. Nous nous battons contre l’invisibilisation de ce qui se passe dans le monde du travail, notamment en matière de conditions de travail et de santé des salariés. Dans ce combat, ce moment judiciaire et ce jugement sont des leviers d’une puissance extraordinaire. Face aux patrons, beaucoup de représentants du personnel s’en servent comme d’un point d’appui pour mener des luttes. Souvent, on nous pose la question : « Est-ce que le syndicalisme sert encore à quelque chose ? » Il sert notamment à ça.
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Procès. France Télécom, un jugement historique
ActuLe tribunal correctionnel de Paris a condamné, vendredi 20 décembre, l’entreprise du CAC 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit à tout point de vue.
Cécile RousseauUne décision historique. Vendredi 20 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, son ancien bras droit, Louis-Pierre Wenès, et Olivier Barberot, ex-DRH, coupables de harcèlement moral institutionnel suite aux 22 000 suppressions d’emplois du plan Next, ayant conduit à une crise massive entre 2007 et 2010 dans l’entreprise. C’est debout, impassibles, qu’ils ont écouté la sentence. Pour les trois principaux responsables, les peines d’un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende ont été prononcées, proches du maximum requis par les procureures de la République. L’entreprise Orange, ex-France Télécom, qui comparaissait comme personne morale, est également condamnée à un plafond de 75 000 euros d’amende. Une première pour des dirigeants et une société du CAC 40 pour de tels agissements. Et un pas essentiel franchi dans la reconnaissance du harcèlement moral systémique devant la justice pénale. Les quatre autres accusés, Nathalie Boulanger, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Chérouvrier et Jacques Moulin, jugés pour complicité de harcèlement moral, ont écopé, eux, de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.
Il faut dire que les extraits du jugement de 343 pages lus sur un ton solennel pendant près d’une heure devant une salle comble sont implacables. Comme le résume la présidente Cécile Louis-Loyant au travers d’une citation de Jean de La Fontaine, « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Pour la mise en place du plan Next ayant entraîné un malaise social d’ampleur, dont seuls 39 cas ont été retenus par les magistrats instructeurs (19 suicides), « les dirigeants font le choix d’une politique à marche forcée ». Rien à voir donc avec les départs « volontaires » répétés à l’envi par les prévenus lors des plus de deux mois d’audience de ce procès hors norme, alors que de nombreuses victimes et familles avaient livré des témoignages poignants et accablants à la barre. Pas de doute pour le tribunal : « Les moyens choisis pour atteindre l’objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »
Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés
Le harcèlement moral institutionnel est donc « parfaitement établi » pour la période du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2008. Ces années ont été marquées par l’activation de « trois leviers » : « la pression donnée au contrôle des départs dans le suivi des effectifs ; la modulation de la rémunération de cadres d’un certain niveau en faisant dépendre, pour partie, la part variable de l’évolution à la baisse des effectifs de leurs unités ; le conditionnement des esprits des “managers” au succès de l’objectif de déflation lors de leurs formations ». Pour la justice, il s’agit bien d’une « politique de déflation des effectifs massive et généralisée à l’œuvre depuis 2006 ; ces actes distincts intervenus concomitamment se sont poursuivis et répétés au cours des deux années suivantes ».
Les juges ont en revanche estimé que la période de l’explosion médiatique de la crise à l’été 2009, avec notamment le suicide de Michel Deparis, ne pouvait être retenue, même s’ils reconnaissent que les répercussions du plan ont continué. Quant aux trois principaux accusés, qui « ont systématiquement reporté la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire », le constat est clair : « leur rôle a été prééminent. (…) L’absence ou le refus de la participation de l’un des trois, telle qu’ainsi définie, n’aurait pas permis la réalisation du délit de harcèlement moral institutionnel ». Ils ont mené « une politique d’entreprise issue d’un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom afin d’accélérer leurs départs définitifs de l’entreprise ». Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés, pour la plupart des fonctionnaires. « C’est une particularité de ce délit de harcèlement moral que de transférer, insidieusement, le poids de la responsabilité des actes sur la victime, qui alors culpabilise, se remet en cause et peine à identifier la cause de sa souffrance, surtout si cette cause relève d’une organisation qui la dépasse. » Pour les juges, il est évident que « le harcèlement moral au travail peut être aussi un phénomène collectif ».
À la sortie, les avocats des parties civiles n’ont pas caché leur satisfaction. Me Sylvie Topaloff estime que « c’est un grand moment d’émotion pour l’ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d’une politique d’entreprise ». Pour Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, qui avait déposé plainte en 2009, enclenchant la procédure, « après dix ans d’attente, c’est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. C’est une journée fantastique. La juge a été magistrale. Pour nous, ce procès est un point de départ ».
L’émotion affleure dans les couloirs du tribunal correctionnel. Raphaël Louvradoux, fils de Rémy Louvradoux, qui s’était immolé le 26 avril 2011, salue le renversement de situation : « Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp. (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont “interdits”, c’était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement. » De leur côté, les avocats de la défense ont déclaré qu’ils allaient interjeter appel. Pour Me Jean Veil, conseil de l’ex-PDG, « c’est totalement démagogique. Cela n’a pas de fondement juridique. (…) Didier Lombard ne se sent absolument pas coupable de harcèlement moral ».
Seule Orange a confirmé qu’elle ne fera pas appel. Les victimes devraient percevoir près de 3 millions de dommages et intérêts versés solidairement sans doute dès le début d’année prochaine. « On espère que cette décision aura un caractère d’exemplarité, tranche Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparus. » Il fustige ensuite « une attitude de classe de la part des ex-responsables, qui ne rendront rien de ce qu’ils ont perçu pendant des années ». Pour Éric Beynel, porte-parole de Solidaires, « c’est important d’avoir un jugement qui ne mette pas en cause les sous-fifres mais bien ceux qui dirigent les entreprises. On pense à d’autres établissements comme La Poste ».
Car les logiques financières pointées du doigt par les juges sont plus que jamais à l’œuvre sur l’ensemble du marché du travail. Comme le rappelle Christian Mathorel, secrétaire général de la Fapt CGT, « on mène en ce moment un plan stratégique chez Orange supprimant des emplois. Cette souffrance, elle existe partout, elle s’accélère. Il est de notre responsabilité de travailler à ce que cette société soit meilleure ».
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Un appel pour de nouveaux droits pour la santé au travail
ActuDes dizaines de syndicalistes, économistes, sociologues… exigent d’aller plus loin que le jugement France Télécom en matière de souffrance professionnelle.
Cécile Rousseau« L es patrons tremblent à l’énoncé du verdict », lance Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, vendredi, lors d’une conférence de presse. Car ce jugement historique, qualifié de « bible, (d’)instrument de travail pour l’avenir », par Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, n’est qu’un point de départ. Dans un appel publié sur Mediapart, les syndicats SUD, CGT, CFE-CGC de l’entreprise mais aussi des dizaines d’économistes, sociologues, juristes… exigent de « nouveaux droits démocratiques pour la santé au travail et l’environnement ». (1)
Tous rappellent que « le débat social sur la souffrance au travail – dont les suicides sont la manifestation extrême – dure depuis plus de vingt ans et dépasse largement France Télécom. Il trouve son origine dans la financiarisation des entreprises et des services publics ». Le texte dénonce « la réalisation méthodique, systématique, de violences similaires mais peu médiatisées, qui continuent à se dérouler au quotidien dans beaucoup de grands groupes et leurs chaînes de sous-traitance ainsi que dans les administrations et services publics ». La tribune rappelle que le harcèlement moral est désormais puni de deux ans de prison (un seul dans le cas de France Télécom au moment des faits) et le Code pénal considère les violences psychologiques en bande organisée comme passibles de vingt ans réclusion criminelle. Mais cet arsenal législatif « doit être mis à jour afin que les dirigeants mesurent les risques qu’ils encourent désormais s’ils pratiquent certaines méthodes de gestion du personnel reconnues comme pathogènes et prohibées ». Pour Emmanuel Dockès, professeur en droit à Paris-Nanterre, un des initiateurs de cet appel, « il était important d’avoir une réaction globale. Une liste indicative d’actions prohibées serait utile dans la loi pour que les employeurs sachent ce qu’ils ne peuvent plus faire ». Quant à la définition même du harcèlement moral, il est proposé de la préciser à la lumière des avancées de la « connaissance publique et scientifique. »
D’autres mesures de salubrité sont également mises sur la table comme spécifier la répression pénale des crimes sociaux et environnementaux, notamment pour non-respect des principes de prévention des risques professionnels. Il s’agirait aussi de limiter le recours à la sous-traitance et de l’interdire sur les sites à risque, en responsabilisant les donneurs d’ordres, qui pourraient par exemple devoir reclasser des sous-traitants devenus inaptes à cause du travail. Quant au droit de retrait, possible en cas de danger grave et imminent au travail, il doit être renforcé, tout comme la médecine du travail et l’inspection du travail, qui doivent gagner en indépendance. Il convient également de repenser le système de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, afin notamment de permettre la réparation intégrale des préjudices subis à « l’égal des autres contentieux de l’invalidité, et pas seulement en cas de reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur ». Du côté des instances représentatives du personnel, dévastées par les ordonnances Macron, avec notamment la suppression des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui avaient joué un rôle déterminant dans le dossier France Télécom, les auteurs proposent que les représentants de proximité, élus directement par l’ensemble des salariés, forment un comité travail-santé-environnement (CTSE) aux prérogatives élargies. C. R.
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France Télécom, un jugement historique
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi 20 décembre l'entreprise du Cac 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit.
Cécile Rousseau« Il ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés »« les dirigeants font le choix d'une politique à marche forcée. » « Les moyens choisis pour atteindre l'objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »France télécom. Le procès historique de la souffrance au travail « Ces années ont été marquées par l'activation de trois leviers : une pression dans le contrôle des effectifs, la modulation de la rémunération des cadres (en fonction des objectifs de suppressions d'emplois-NDLR) et le conditionnement des esprits des managers. » « d'une politique massive et généralisée, d'actes qui se sont poursuivis et répétés les années suivantes en forçant au départ. »« qui ont reporté systématiquement la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire »« leur rôle a été prééminent »"une politique d'entreprise issue d'un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom fin d'accélérer leurs départs définitifs de l'entreprise""C'est un grand moment d'émotion pour l'ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d'une politique d'entreprise" "Après dix ans d'attente, c'est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. Pour nous, ce procès est un point de départ."« Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont "interdits", c'était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement." « Cela n'a pas de fondement juridique. C'est totalement démagogique. »« On espère que cette décision aura un caractère d'exemplarité,même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparusorangeProcès France Télécom L'Humanité
France télécom. L’attente d’une décision exemplaire
ActuLe jugement du procès historique de la société du CAC 40 et de ses dirigeants pour harcèlement moral institutionnel sera rendu ce vendredi. Les victimes et les syndicats espèrent qu’il fera date.
Cécile RousseauL’heure du verdict a sonné. Après un procès-fleuve de plus de deux mois, la centaine de parties civiles et victimes de la crise sociale entre 2007 et 2010 chez France Télécom attendent le jugement qui sera rendu, ce vendredi, devant le tribunal correctionnel de Paris. Dix ans après les faits, sept responsables, dont l’ancien PDG Didier Lombard, son ex-bras droit Louis-Pierre Wenès et l’ex-DRH Olivier Barberot, sauront s’ils sont condamnés pour harcèlement moral institutionnel, à la suite de l’instauration des plans Next et Act ayant entraîné 22 000 suppressions de postes et un malaise massif dans une entreprise majoritairement composée de fonctionnaires. Contre ces trois dirigeants, premiers du CAC 40 à comparaître devant la justice pour de tels motifs, les peines maximales d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende avaient été requises par les deux procureures de la République, Françoise Benezech et Brigitte Pesquié. La société, également sur le banc des accusés en tant que personne morale, risque quant à elle 75 000 euros d’amende. Pour les 39 victimes et leurs familles, dont 19 cas de suicides retenus dans l’ordonnance de renvoi, la sentence, à défaut d’être lourde, se doit d’être exemplaire. C’est aussi le souhait de l’ensemble des syndicats.
« Le jugement doit aller dans le sens de l’importance de ce procès »
Comme l’explique Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, organisation qui avait porté plainte dès septembre 2009 : « Nous attendons les peines maximales même si ce n’est pas assez. Le jugement doit aller dans le sens de l’importance de ce procès. » Pour Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange, une condamnation serait « une première, avec la reconnaissance du caractère systémique du harcèlement, le fait que toute l’organisation est coupable et pas seulement les supérieurs hiérarchiques directs ». Tout en se déclarant « sans illusion : ce n’est pas trois semaines de bracelet électronique ou une peine en cellule VIP qui va les traumatiser ».
Lors des audiences, l’heure était loin d’être à la repentance du côté des prévenus. Didier Lombard, l’ex-PDG avait réfuté, dès le deuxième jour du procès, le terme de crise sociale, évoquant une « crise médiatique » et assurant que les chiffres des suicides avaient été « gonflés ». Seul l’ex-numéro 2, Louis-Pierre Wenès, avait exprimé des regrets le dernier jour. Plus de 300 heures de débats, de paroles d’experts, mais aussi de témoignages accablants, comme celui de la fille de Rémy Louvradoux, fonctionnaire qui s’était immolé par le feu le 26 avril 2011, ont déjà fait de cette affaire un moment judiciaire et sociétal historique. Pour la CFDT, le jugement doit faire jurisprudence « afin que les dirigeants d’entreprise tentés par ces méthodes de management sachent désormais qu’il n’est plus possible d’agir en toute impunité ».
Comme le rappelle Patrick Ackermann : « Les négociations avec Orange continuent jusqu’en juin 2020 pour l’indemnisation des victimes. Mais il faut aussi une évolution de la loi sur le harcèlement moral et renforcer les instances représentatives du personnel ! Aujourd’hui, dans une entreprise ayant les mêmes pratiques que France Télécom, les CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) sont tellement affaiblis de puis les ordonnances Macron qu’on aurait du mal à arriver jusqu’au procès ! » De son côté, Sébastien Crozier alerte contre une possible relaxe qui pourrait « déclencher des crises d’angoisse chez certains salariés. On a très peur que les fêtes de fin d’année soient très mal vécues si les peines ne sont pas à la hauteur », redoute-t-il alors qu’Orange a mis en place un numéro d’appel et une cellule de veille.
Le verdict est attendu ce vendredi, à 10 heures
Au-delà du drame humain et social, une condamnation serait un signal fort à l’ensemble du monde du travail. Pour maître Jean-Paul Teissonnière, avocat des parties civiles et de SUD PTT, « avec le harcèlement moral systémique, c’est la question des conditions de travail, du management toxique, qui arrive au cœur de l’actualité. Le droit pénal va enfin s’y intéresser. Le jugement peut être extrêmement important en la matière, en traçant des lignes à ne pas franchir pour les entreprises ». Le verdict est attendu ce vendredi, à 10 heures. Dans tous les cas, Orange a assuré qu’elle ne ferait pas appel de la décision.
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Justice. France Télécom, fin de procès entre indécence et apaisement
ActuLors de la dernière journée d’audience, la plaidoirie de maître Veil, l’avocat de l’ex-PDG Didier Lombard, aura poussé plus loin le déni. Des propos qui ont contrasté avec la justesse du discours de la présidente.
Cécile RousseauPas un mot d’excuse ne sera sorti de la bouche de l’ancien PDG. Jeudi, le procès historique de la souffrance au travail chez France Télécom s’est achevé sur une absence de parole de Didier Lombard. Parmi les prévenus, qui comparaissaient pendant plus de deux mois devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits de harcèlement moral, seul Louis-Pierre Wenès, son ex-bras droit, a demandé pardon : « Je veux m’adresser à ceux qui ont vécu malaise et souffrance, je suis profondément désolé, je ne l’ai jamais voulu. » De son côté, Olivier Barberot, l’ancien DRH, s’est contenté de déclarer : « J’ai le sentiment d’avoir été écouté et que le débat a été équitable. »
Si Didier Lombard a préféré garder le silence, conservant sa posture de déni sur la crise sociale massive qui a agité l’opérateur entre 2007 et 2010, avec notamment des dizaines de suicides à la suite à la mise en place du plan Next, son conseil, maître Jean Veil, a, lui, placé haut la barre du malaise. Alors que la plaidoirie avait bien démarré, avec en préambule ces propos : « Je voudrais dire à ceux qui sont dans la douleur comme je partage leur désarroi », un dédain teinté de surréalisme s’est ensuite fait jour : « Il y a un drame que nous avons évité, c’est celui de la guerre (…) Je ne pense pas qu’une décision de justice, quelle qu’elle soit, soit de nature à faciliter ou à réparer l’absence qui est là pour toujours. » Lancé, il poursuit son embardée hallucinante. Le ténor du barreau tacle la réaction de la presse suite à la fameuse sortie de Didier Lombard sur la « mode des suicides » : « C’était encore plus maladroit. Une attaque des médias, ça, il ne faut jamais faire, les médias, ça se venge ! » ajoutant que « l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a écrit un assez long rapport qui encourage les journalistes à traiter les crises suicidaires de manière singulière et complexe ».
L’avocat ressort également un communiqué de FO magistrats, déjà lu au début du procès, stipulant que « l’existence de multiples passages à l’acte est de nature à engendrer un effet boule de neige, est-ce que c’est différent de l’effet de « mode » (des suicides) ? Qui a fait tellement de peine aux victimes, aux journalistes beaucoup », interroge-t-il. Non content de distribuer des claques à tout-va, maître Veil s’est risqué à une douteuse hiérarchie des tourments. « Il y a eu plus de suicides dans la magistrature que chez France Télécom. Il y a eu une façon de gérer les affaires de manière plus calme. »
Ce procès était « indispensable pour que la page puisse se tourner »
Quant à Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, il se voit accusé d’« avoir versé des larmes de crocodile » devant le tribunal, lui qui avait vu sa collègue Stéphanie Moison se défenestrer le 11 septembre 2009, puis mourir sous ses yeux. Il serait aussi coupable d’avoir « rançonné » France Télécom, qui a racheté son entreprise 7 millions d’euros. Maître Veil a fini par achever sa plaidoirie sur la question de la souffrance au travail, assénant : « Je n’y comprends rien ! » Le deuxième conseil de Didier Lombard, Bérénice de Warren, a ensuite tenté de se replacer sur le terrain du droit, avant de lâcher un étrange : « Je suis fatiguée, je sais plus si on lui reproche Next, les 22 000 suppressions de postes ou l’Acsed (réunion des cadres dirigeants du 20 octobre 2006 où l’ex-PDG avait prononcé « par la fenêtre ou par la porte » – NDLR). » Toute cette dernière semaine, l’ensemble de la défense avait plaidé la relaxe. L’avocate de France Télécom, maître Claudia Chemarin, avait avancé des arguments plus mesurés. Selon elle, il ne serait pas possible de prouver « l’élément intentionnel » d’un harcèlement à l’encontre de chacune des 39 victimes retenues par les magistrats, dont 19 se sont suicidées, ni « le lien de causalité entre les actes reprochés et cette infraction ».
De son côté, jeudi, Nicolas Guérin, représentant de la société qui comparaît comme personne morale, a également pris une ultime fois la parole, estimant que « les dirigeants de l’époque n’avaient pas les marges de manœuvre qu’on leur prête aujourd’hui », mais que ce procès était « indispensable pour que la page puisse se tourner ». Avant de poursuivre sur une tentative d’apaisement : « Il y a eu de la souffrance, nous n’avons pas su protéger les personnes, comment le nier ? (…) Mais je ne peux pas assumer que l’entreprise a délibérément cherché cela, c’est faux. » Il a confirmé au passage que, conformément aux demandes des syndicats, une procédure d’indemnisation individuelle des victimes allait être lancée.
« Nous avons entendu les silences remplis de douleurs »
Mais, si les parties civiles devaient garder des instants de cette journée, ce serait sans doute le discours empli de justesse et de dignité prononcé par la présidente, Cécile Louis-Loyant. Une expression inhabituelle pour clôturer ce procès qui aura été hors normes jusqu’au bout. Prenant de la hauteur, car bien consciente de la portée de ce moment judiciaire inédit, la juge a choisi d’avoir une pensée pour chacun. Les avocats de la défense comme ceux des parties civiles, qui, « malgré leurs antagonismes, ont assumé leur mission dans le choix des débats jusqu’à la conclusion avec une constante exigence à laquelle je n’étais pas insensible ». Les journalistes fustigés précédemment par maître Veil sont ici remerciés pour leur suivi : « Ils auront donné aux propos rapportés un écho bien au-delà des quatre murs qui nous entourent. » Même l’attitude des prévenus a été soulignée, notamment « leur présence constante et atypique compte tenu de sa longueur. Vous avez entendu, parlé, précisé vos pensées, vos actes, vos vérités ».
Très attentive aux récits des victimes durant les débats, la présidente leur a rendu un vibrant hommage : « C’est le courage, la mise à nu, qui aura été exigé. Nous avons entendu les silences remplis de souvenirs ou de douleurs, les larmes remplies de délivrance ont été déposées au pied de cette table de justice et écoutées par chacun d’entre nous. » Le temps des audiences est désormais écoulé, place à de longs mois de délibération après les réquisitions du parquet, qui avait demandé le maximum, soit un an de prison et 15 000 euros d’amende pour les trois principaux prévenus. « C’est un lourd fardeau que le tribunal emporte avec lui. Il espère que ces instants de partage des douleurs les auront rendues plus supportables », conclut Cécile Louis-Loyant. Le jugement sera rendu le 20 décembre.
un fond d’indemnisation pour les victimes
Au dernier jour du procès France Télécom, une centaine de personnes se sont mobilisées, jeudi, sur le parvis du TGI de Paris, pour réclamer la condamnation des ex-patrons de l’entreprise. « Ils doivent payer pour que justice soit rendue aux familles des victimes », a estimé Christian Mathorel (CGT). Les syndicats souhaitent aussi la création d’un fonds d’indemnisation des familles des victimes
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La VOD de la semaine - « The Assistant » de Kitty Green
Nos recommandations culturellesLe quotidien de l’assistante d’un patron d’une société de production cinématographique. Mis en scène avec une sobriété rare, ce film analyse de façon transversale et distanciée le processus de la prédation sexuelle
Vincent OstriaÉtrangement, « The Assistant » de Kitty Green n’a pas eu l’honneur d’une sortie en salles en France. Cela peut sans doute s’expliquer par la désorganisation qu’a causé la fermeture des cinémas pendant de longs mois. Toujours est-il que s’il y a un petit chef-d’œuvre décrivant les prémices du phénomène #MeToo, c’est bien celui-ci. Kitty Green, cinéaste féministe, n’a pas choisi le traitement le plus spectaculaire et rentre-dedans du sujet. La situation de départ ressemble fortement à celle qui a déclenché le scandale : le directeur d’une société de production de films consomme de jolies jeunes filles innocentes à l’insu de leur plein gré. L’histoire est filmée du point de vue d’une jeune assistante, Jane, corvéable à merci, qui, si elle n’est pas la proie du prédateur, se tient aux premières loges de ce ballet sournois. La réussite du film, qui a rebuté certains spectateurs peu férus de sobriété, provient de sa description routinière et répétitive du travail de l’assistante, petite souris dévouée qui doit arrondir les angles et subir les humeurs des uns et des autres — notamment du patron ou de son épouse s’inquiétant des frasques de celui-ci. Soit une chronique très factuelle, feutrée et presque monotone, dont la retenue a quelque chose de bressonien (ou akermanien, si l’on pense au film « Jeanne Dielman, 23, quai du commerce… »). Autre caractéristique remarquable : le boss, qu’on suppose calqué sur Harvey Weinstein, n’apparaît jamais à l’écran. On entend juste sa voix au téléphone. Et il n’est pas nommé par son nom. Tous les employés parlent de lui en permanence à la troisième personne en le désignant uniquement par le pronom « il ». Cela renforce le mystère inquiétant du patron tout-puissant et abusif. En même temps, le film ne se contente pas de faire planer le mystère et de décrire les tâches journalières de la jeune assistante. Il analyse le système d’omerta bureaucratique sur laquelle repose cette société de production. Voir le génial entretien de Jane avec le DRH mielleux, qui lui fait comprendre très clairement qu’elle a intérêt à fermer les yeux sur les abus du chef si elle tient à son job. Bref, une formidable vue en coupe d’un phénomène qui a défrayé la chronique, effectuée avec une mise en scène retenue et minimaliste qui donne très envie de découvrir les autres réalisations de cette cinéaste méconnue.
« The Assistant » de Kitty Green. États-Unis, 2020, 1 h 28
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cinéma L'Humanité
Cyrille Martinez chante la multitude des coureurs de fond
Nos recommandations culturellesrécits Fondeur par tradition familiale, l’auteur du Poète insupportable met en littérature les vies minuscules et les petites foulées.
Alain Nicolas« C ’ est dégoûtant, la course de fond », se disait le jeune Cyrille quand, à 5 ans, il voyait passer « avec leur chevelure épaisse, leur barbe impressionnantes, leur corps en souffrance » les concurrents du Marvejols-Mende, le premier des semi-marathons français. « Ils grimacent comme des singes, ils respirent comme des chiens, ils crachent comme des lamas, ils sont gluants comme des truites. » Face à ce bestiaire halluciné, l’enfant se sent terrifié comme par la statue de la Bête du Gévaudan, les squelettes de l’hôpital. Pourtant, la course à pied, dans la famille Martinez, est une seconde nature. Père, mère, frères, oncle, tante et cousines, tout le monde court. Seul transfuge, un cousin, devenu professionnel de handball. Où l’on court quand même pas mal.
Cyrille s’y est mis à 9 ans, en assistant à l’entraînement de ses parents dans un stade pourri de la périphérie d’Avignon. Abandonné par les treizistes, il accueille les coureurs de toute distance et l’enfant multiplie les tours. Peu importent les quolibets des rugbymen et des footeux, il est entré dans la course, le running comme on dira plus tard. Un monde peuplé de rêves, d’histoires lamentables ou glorieuses. Celle de Michel, qui un jour, comme par désœuvrement, ne s’arrêta de courir dans ce stade délaissé qu’à la 42e boucle de 1 kilomètre, suivie des 195 mètres réglementaires jusqu’au parking. Celle de Serge, qui vivait comme un professionnel, tyrannisant sa famille, à l’écoute de la moindre fibre de son corps, mais qui ne fit jamais le moindre résultat. Celle de Yacine, l’extraterrestre qui gagna le championnat de France de 5 000 mètres mais qui, Algérien, fut privé de médaille.
Et celle de Jean-Claude, évidemment. Jean-Claude voulait gagner un marathon pour séduire Hélène. Pour s’entraîner il courut jusqu’à 42 kilomètres de chez lui avant de s’apercevoir qu’il n’avait rien prévu pour le retour. Et dut en faire un second avant de s’écrouler, vaincu par les crampes et la déshydratation.
Le Marathon de Jean-Claude, huitième livre de l’auteur, est, comme les sept qui l’ont précédé, impossible à classer. Essai, chronique autobiographique, histoire du sport, observation de terrain anthropologique, il est tout cela et plus encore. Cyrille Martinez propose un chant fraternel dédié à Martine, Jean-Pierre, Rachid, François, figurants, champions, tricheurs, victimes, héros de ces épopées épatantes où la gloire naît de dérisoires défis : « Courir pour rien. »
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Le Figaro
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
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REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Margaux BennDans son petit abri creusé dans la terre et surmonté d'une bâche, Tetiana Chornovol veille sur l'horizon. Cette ancienne journaliste, devenue députée puis militaire, commande une poignée d'hommes sur une position stratégique au nord de Kiev. Son rôle : tirer sur les chars ennemis qui avancent, en ce mois de mars, sur la capitale. « Jusqu'à présent, j'en ai dégommé deux », se félicite cette jeune femme solaire, qui affiche en permanence un grand sourire franc.
À 42 ans, Tetiana Chornovol est habituée à se battre sur des fronts différents, mais tout aussi périlleux. En tant que reporter d'investigation, d'abord : en 2013, elle est victime d'une tentative d'assassinat après la publication d'enquêtes révélant des affaires de corruption dans lesquelles trempent des membres du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. En qualité d'activiste, aussi : en 2014, elle est l'une des figures de proue de la révolution de Maïdan, pendant laquelle des dizaines de manifestants proeuropéens sont blessés ou tués. Et puis, enfin, en tant que politique : après la révolution, elle est nommée au bureau anticorruption du gouvernement, avant d'en démissionner quelques mois plus tard, déplorant le manque de bonne volonté de Kiev concernant l'attaque réelle du problème.
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Elle finit par être élue députée au sein d'un parti nationaliste et conservateur. Mais sa bataille la plus âpre fut aussi la plus inattendue : « En 2014, mon mari, qui était militaire, est mort en combattant les séparatistes prorusses. Non seulement j'ai perdu l'homme de ma vie, mais je me suis aussi retrouvée seule pour élever nos deux filles », se souvient-elle, avant de montrer une photographie sur son téléphone portable : « Il était très beau, non ? »
Détruire les chars russes
À présent, elle revêt le treillis de l'armée nationale ukrainienne. « C'est juste une autre manière de me battre », lâche modestement cette jeune femme au visage doux, qui garde toujours près d'elle la kalachnikov de son défunt mari, « un porte-bonheur utile ». Estimant que Moscou préparait une offensive, à la fin de l'année 2021, Tetiana Chornovol a demandé à s'enrôler. Sa formation à l'utilisation de missiles antichars s'est achevée deux jours seulement avant le début de l'invasion russe, le 24 février… « Juste à temps ! » lance-t-elle, gardant un œil sur l'écran qui affiche la route en face, par laquelle pourraient arriver les chars ennemis.
Au bout de seulement quelques minutes, il faut partir. En chemin, Tetiana Chornovol ramasse un débris. Son sourire devient énigmatique : « Ce sont des bouts du premier char que j'ai détruit. » Est-elle sortie indemne de cette première frappe ? « La principale raison pour laquelle je n'ai pas voulu m'engager dans l'infanterie, c'est la crainte d'avoir à me confronter au visage d'un ennemi, confie-t-elle. C'est plus facile de viser un gros véhicule en acier qu'un jeune homme à peine plus âgé que mes filles. Et puis, pour m'aider à garder la tête froide et ne pas être triste, je m'imagine que je combats des dragons ! »
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Avec ses cheveux blond platine plaqués derrière des oreilles ornées de perles blanches, sa veste de tailleur rose, son maquillage soigné, Kira Rudik ressemble à une femme d'affaires en route pour le bureau. À un détail près : la jeune femme de 36 ans s'attelle à l'assemblage d'un fusil dans son salon, flanquée de deux colosses en treillis. « Voici Andriy et Maxim », présente-t-elle. Le premier, crâne rasé, épaisse barbe noire et tatouages maculant ses avant-bras, est un vétéran des forces spéciales ukrainiennes. Sur son tee-shirt, on peut lire, en écriture gothique : « Zéro tolérance envers les envahisseurs. » Le second, en plus de son fusil AK-74, porte un pistolet à la ceinture, et a fait partie d'une unité spéciale de la Garde nationale. Depuis le début de l'invasion, Andriy et Maxim forment la garde rapprochée de Kira Rudik, et se sont improvisés instructeurs de tir. Au-dessus de la table des repas, leur protégée répète les différentes étapes que ses formateurs lui ont apprises : « Rester bien campée sur les jambes… Recharger… Prête… Viser… Tirer ! » s'exclame-t-elle. « Il s'agit d'un AK-SU, énonce-t-elle doctement. C'est une arme plus compacte, je la préfère aux autres qui sont plus lourdes. C'est Andriy et Maxim qui me l'ont conseillée ! »
Un mois plus tôt, Kira Rudik n'avait aucune idée du nom de ce fusil, ni même de son existence, et n'aurait jamais pensé savoir l'utiliser. Passionnée d'informatique, elle a cofondé, il y a quelques années, une entreprise qui fabrique un système d'alarme pour porte d'entrée, vendue à Amazon pour un milliard de dollars. Après sa carrière d'entrepreneuse, elle s'est muée en députée « pour mener un combat qui me tient à cœur : la transformation numérique de l'Ukraine ! » À la tête du parti Voix, elle a fait voter au Parlement plusieurs lois en ce sens.
Défendre jusqu'à la mort
« Et puis, les Russes sont arrivés », poursuit-elle. « Le premier jour de l'invasion, le 24 février, nous nous sommes rassemblés à 5 heures du matin au Parlement avec de nombreux autres députés ; à 7 heures, nous avons voté la loi martiale », se rappelle-t-elle. Et puis, il a fallu « faire plus » ; en d'autres termes : se battre. « Des membres de mon parti politique, ainsi que d'autres députés se demandaient comment participer à l'effort de guerre. Alors, moi, je leur ai répondu : “Il faut prendre les armes !” C'était une idée folle, car aucun d'entre nous ne savait tirer, mais en temps de guerre, la politique ne suffit pas. »
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La jeune femme a donc organisé des séances de cours de tir dans son jardin, avec pour instructeurs d'anciens militaires et policiers. Le groupe informel, qui compte une trentaine de membres, a rapidement été intégré à la Défense territoriale, une organisation nationale de volontaires civils armés. Mission : patrouiller dans les rues et « être prêts à riposter au cas où les Russes entreraient dans Kiev. Je défendrai mon quartier jusqu'à la mort », jure Kira Rudik, en ce début de mois de mars, alors que l'armée russe frappe régulièrement certains quartiers de Kiev et menace encore d'y pénétrer.
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Soudain, elle reçoit un appel. Un missile russe s'est écrasé sur un complexe d'immeubles résidentiels dans le quartier de Podilsky, à une quinzaine de minutes de là. La jeune femme saute dans son 4 x 4 noir, à la place du passager. Ses gardes s'y engouffrent à leur tour, l'un d'eux se met au volant. Sur le chemin, personne n'ose parler. Kira Rudik applique une couche supplémentaire de maquillage, comme pour se donner une contenance…
Les miraculées de Kiev
Car elle sait que, sur place, l'attendent des caméras de journalistes. À l'arrivée, elle étouffe un cri de surprise. Des gens à l'air hébété errent dans un spectacle apocalyptique. Certains ont le visage en sang, d'autres sont encore vêtus d'un pyjama. Le souffle de la frappe a écorché les façades ; les appartements, dont le mur extérieur a été démoli, sont autant de plaies béantes sur les gigantesques immeubles qui, il y a encore quelques heures, hébergeaient la vie.
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À peine sorties des décombres fumants, Olga et sa fille âgée de 3 semaines, Victoria, sont des miraculées. Quand la déflagration s'est fait entendre, la jeune femme de 27 ans s'est jetée par-dessus son bébé pour le protéger des éclats. « Elle lui a sauvé la vie », murmure Ira, l'une des infirmières de l'hôpital Okhmatdyt de Kiev, où les cinq blessés ont été amenés.
Du bout des doigts, Ira vérifie le bandage qui entoure le crâne d'Olga d'un nattage poisseux de cheveux et de gaze. Mutique, la mère allaite l'enfant qu'elle a failli perdre, en même temps que tout le reste, pendant cette horrible seconde qu'a duré l'explosion. Ira est flanquée d'Inna Shuljak, la chirurgienne. Les deux femmes n'ont pas quitté l'hôpital depuis le début du conflit. Elles y dorment sur des matelas à même le sol, y mangent grâce à des paniers-repas apportés par des bénévoles, et espèrent ne pas devenir la cible des prochaines frappes. Le mari d'Inna est lui aussi médecin. Alors, il a fallu envoyer leur fille adolescente vivre chez ses grands-parents à l'ouest du pays, plus préservé des combats. « Notre attitude au travail a changé. Le métier a pris le pas sur tout le reste. Mais, même si nous sommes séparés de nos proches, notre groupe de collègues est devenu comme une grande famille », explique Inna Shuljak.
Pour autant, le confinement et l'angoisse générée par les frappes erratiques qui s'abattent, en ce mois de mars, sans discrimination sur des maisons, des immeubles ou des usines à vélos, sont difficilement supportables. « Sans compter que je n'avais jamais été confrontée à des blessures de guerre, à des enfants aux membres déchirés par les éclats d'obus, à des femmes comme moi, qui pourraient être mes sœurs, mes filles ou ma mère, méconnaissables juste parce que, quelque part, un Russe a appuyé sur un bouton », s'émeut la jeune femme de 38 ans, passant mécaniquement une main tremblante dans ses cheveux blonds.
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Normalement, Okhmatdyt est un hôpital spécialisé dans l'oncologie pédiatrique : « On est habitués aux histoires tristes, à l'injustice, mais pas à recevoir des bébés couverts du sang de leur maman », lâche-t-elle. Olga, la jeune mère, sera sauvée et sortira de l'hôpital une semaine plus tard. De nombreuses autres n'ont pas cette chance.
Pour se prémunir des bombardements, une grande partie de la population ukrainienne se terre dans des caves, sous-sols, bouches de métro et autres abris de fortune. Dans le nord de Kiev, la station Obolon est l'une des plus grandes et, en ce mois de mars, elle loge des dizaines d'habitants effrayés par les frappes qui continuent de s'abattre sur certains quartiers de la capitale et de sa périphérie. À l'entrée, il faut montrer ses documents d'identité à des policiers qui filtrent les familles portant des couvertures et des sacs de couchage. Deux dames d'une cinquantaine d'années, opulentes et fardées, postées près des tourniquets à l'arrêt, font office de cerbères et notent, comme les policiers, les noms de chaque entrant. Ce sont elles, et seulement elles, qui peuvent appeler la directrice du métro. L'un de leurs téléphones sonne, faisant résonner une chanson patriotique ukrainienne : « Madame la directrice » a accepté de nous rencontrer.
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Nella Charaitchuk apparaît. À 57 ans, elle s'enorgueillit d'avoir passé toute sa carrière « dans le métro ». « Je me rappelle mon premier jour en tant que contrôleuse : c'était le 13 janvier 1983. Et aujourd'hui, je gère toute la station Obolon ! » dit-elle fièrement.
«Les Russes ont tout volé»
Au début de la guerre, elle a reçu pour instruction d'accueillir tous ceux qui le voudraient, en priorité les familles, raconte-t-elle au milieu de la bouche de métro aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien, alors que sur un écran de télévision accroché à un poteau s'exprime le président Volodymyr Zelensky. Par terre, des matelas en mousse ont été apportés par des bénévoles. « Avant la guerre, je veillais au bon fonctionnement des trains, à la propreté des sanitaires, à l'aération… Aujourd'hui, j'organise les distributions de nourriture, d'eau, j'assure la sécurité. Les gens viennent avec leurs animaux de compagnie… J'ai même vu des perroquets en cage ! »
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Veuve depuis deux ans, elle habite seule, elle aussi, dans le métro : « Il y a trop de travail, je dois être ici en permanence. » Mais elle s'estime chanceuse : « Ma cousine habite dans un village occupé par les Russes. Quatre jeunes soldats, âgés de 18 et 19 ans, sont entrés chez elle. Ils grelottaient de froid et étaient affamés, alors elle leur a offert du thé et à manger. En revanche, chez sa voisine, les Russes étaient bien plus méchants : ils ont tout volé, même les affaires du bébé ! »
Au même moment, dans un minuscule hameau près de Boutcha, cette ville en périphérie de Kiev, devenue le symbole des crimes de guerre commis dans toute la zone par les troupes russes, Darya Boyko ne se cache pas sous terre, mais dans le grenier. Lorsque la guerre a éclaté, les parents de cette jeune serveuse ont décidé de se réfugier dans leur datcha (maison de campagne) avec leurs filles Darya, 18 ans, et Alina, 8 ans, ainsi qu'Anna, 17 ans, une amie de la famille. « L'endroit n'est même pas sur la carte, on pensait que jamais les Russes ne nous y trouveraient », explique Darya Boyko.
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Un jour, alors que son père tente de capter une connexion internet dans le jardin, il aperçoit des hommes en uniforme. Pensant qu'il s'agit de soldats ukrainiens, il leur lance : « Gloire à l'Ukraine ! » Ce à quoi, normalement, il faut répondre : « Gloire aux héros ! » Mais les inconnus l'ignorent. Pris d'un pressentiment, l'homme court ordonner aux jeunes filles de monter au grenier. À peine la trappe refermée, voilà qu'une voisine accourt à son tour : les hommes en uniforme se sont présentés chez elle. Il s'agit de soldats russes, à la recherche de ce qu'ils appellent des « saboteurs » : autrement dit, des résistants.
« Le lendemain ou le surlendemain, c'était le 8 mars : mais au lieu de célébrer, comme à notre habitude, la Journée internationale pour les droits des femmes autour d'un repas, ma famille était divisée : nous dans le grenier, mon père guettant à la fenêtre. Ma mère, qui tentait à son tour de capter du réseau internet dans le jardin, a vu une roquette survoler sa tête et exploser chez un voisin », raconte Darya. Un autre habitant est tué à bout portant par des soldats russes en allant inspecter les dégâts dans la ferme de ses parents, elle-même détruite par un missile.
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Quelque temps après, une poignée de soldats fait irruption dans la maison de la famille. Ils sont commandés par un certain Alexandre, « un homme qui se plaisait à jouer avec nos nerfs ; par exemple, il ne faisait que répéter que nous n'avions rien à craindre, tout en tapotant son arme ou en maniant ostensiblement des grenades… Ils étaient tous armés jusqu'aux dents et voyaient qu'on avait peur. Je pense que ça leur faisait plaisir d'avoir ce pouvoir sur nous », raconte la jeune femme. En fouillant la maison, les intrus décèlent la cachette des filles et confisquent les téléphones portables de tous les membres de la famille.
Viols et crimes de guerre
La maison de Darya devient un point de rendez-vous quotidien des soldats : « Ils y passaient la journée, du matin jusqu'à environ 17 heures. Ils faisaient comme s'ils étaient chez eux, prenaient ce qu'il y avait à manger, mais nous faisaient goûter les boissons et aliments devant eux pour s'assurer que nous ne tentions pas de les empoisonner. » Et, souvent, ils buvaient jusqu'à être ivres. Alors, ils devenaient terrifiants : « D'ordinaire plutôt calmes, ils pouvaient se transformer en animaux », raconte-t-elle. À plusieurs reprises, le chef, Alexandre, hurle : « J'ai tellement envie de tuer ! »
« Quant à moi, je me pliais en quatre pour accéder à toutes leurs volontés : je leur cuisinais des plats, leur offrais le thé, et discutais de tout et de rien… En fait, je m'employais surtout à détourner leur attention des filles. J'avais trop peur de ce qui pourrait arriver », souffle la mère de Darya. Celle-ci ose dire plus crûment ce que la quinquagénaire est trop pudique pour mettre en mots : « Maman faisait tout pour qu'ils ne nous violent pas. »
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Depuis que les troupes russes se sont retirées de la périphérie de Kiev, libérant les populations – et leurs paroles –, de nombreuses allégations de crimes de guerre émergent. À la date du 10 avril, le bureau de la procureur générale d'Ukraine en avait recensé 5600… Un chiffre qui ne représenterait, selon les enquêteurs, que la partie émergée de l'iceberg. « Beaucoup d'autres localités sont toujours sous la coupe des Russes, ou bien en proie aux combats et donc inaccessibles. Après la victoire, quand tous les Russes seront partis, nous découvrirons l'ampleur des horreurs qu'ils ont commises dans notre pays », souligne Kateryna Haliant, une psychologue qui prend en charge de manière bénévole des jeunes filles et des femmes qui ont été victimes d'abus sexuels, ainsi que de violences physiques et psychologiques de la part des Russes.
Darya est l'une de ses patientes : « Heureusement, Alexandre et sa bande ne nous ont pas fait de mal… Mais ces jours où ils nous ont pris en otage, je ne dors plus vraiment la nuit », explique la jeune femme. Son calvaire a duré trois semaines, jusqu'à ce que la famille s'échappe en voiture, et que le village soit libéré. Les autres patientes de Kateryna Haliant sont si traumatisées, tant physiquement que mentalement, qu'elles sont presque incapables de parler, même à leur thérapeute.
De nos envoyées spéciales Margaux Benn (texte) et Véronique de Viguerie (photos)
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L'Humanité
Dialogues Lire et écouter Antonio Tabucchi
Nos recommandations culturellesAlain NicolasMalgré les succès de Nocturne indien ou Requiem, la voix d’Antonio Tabucchi ne nous parvient plus guère. C’est la loi de la « chaîne du livre », dira- t-on. Mais aussi la rançon d’une attitude qui, sans être celle de l’écrivain retranché dans sa tour d’ivoire, le conduit cependant à assumer sa différence. Bernard Comment, auteur et éditeur, fut le traducteur et l’ami d’Antonio Tabucchi. Il fait paraître aujourd’hui un livre de « dialogues » qui nous permet de prendre toute la mesure de l’écrivain toscan dix ans après sa mort, le 25 mars 2012.
On a peu écrit sur Tabucchi. Quand Berlusconi prit le pouvoir à l’aube du XXIe siècle, on s’aperçut de la finesse et de la clairvoyance de l’auteur de Piazza d’Italia, en 1975, de Pereira prétend, en 1994, et d’ Il se fait tard, de plus en plus tard , en 2001. Antonio Tabucchi savait, quand il le fallait, intervenir dans la vie de la cité, dans nos colonnes au besoin. Mais il le faisait sur la base d’une singularité que Bernard Comment, dans sa substantielle préface, qualifie de « donnée constitutive de l’œuvre de Tabucchi, le doute immiscé, la suspension de jugement, l’ambiguïté ».
Ces dialogues, échanges de questions et de réponses par lettres, entretiens transcrits et publiés en revues, verbatim de rencontres en public, donnent une idée assez nette de l’écrivain. Son rôle public, comme on l’a vu, mais aussi sa conception de l’art d’écrire. Refusant l’idée de la « fin du roman » tout comme l’asservissement au réel, il se reconnaît en l’écrivain portugais aux mille « hétéronymes » : « On écrit parce qu’on a découvert, comme l’a dit Pessoa, que la vie ne suffit pas, mais la littérature suffit-elle ? » Fort heureusement, la question restera sans réponse.
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Les camps de réfugiés de l’île de Lesbos
Nos recommandations culturellesLittérature Dans un grand roman, Rabih Alameddine délègue le pouvoir de témoignage sur la réalité de l’exil à un être transgenre qui est donc, lui-même, en marge des normes de la société.
Muriel SteinmetzNé en Jordanie de parents libanais, Rabih Alameddine (63 ans) quittait le Liban au début de la guerre civile. Prix Femina étranger 2016 pour les Vies de papier (les Escales), il revient avec ce grand roman, lauréat du Pen/Faulkner Award 2022. Il y situe l’action – ou plutôt la non-action, pour cause d’immobilisation contrainte – dans l’île grecque de Lesbos, épicentre de la tragédie des migrants venus de Syrie, du Soudan, d’Irak, d’Afghanistan, d’Iran, d’Algérie, du Maroc, du Mali, du Congo… Ils débarquent de bateaux pneumatiques surchargés. Leur but ? Rejoindre l’Europe.
À Lesbos arrive par avion Mina, Libanaise, chirurgienne et transgenre. Elle parle arabe. Elle doit rejoindre Emma et son groupe de bénévoles d’une ONG suédoise.
Le romancier élabore une vision à focales multiples pour mieux embrasser le tout du « champ de bataille ». Il s’agit d’abord de jauger l’afflux massif des réfugiés, au moment où l’Europe s’apprête à refermer ses portes. L’objectif se concentre peu à peu sur « un petit point gris plus sombre apparu sur l’eau ». Puis ce sont, en gros plan, des jeunes, des vieux, hommes, femmes, enfants, gelés. La plage ressemble à une « scène de film catastrophe ». On s’attarde sur une famille syrienne dont la mère est atteinte d’un cancer du foie ; sur les enfants qui, au sein du camp de fortune, jouent en toute innocence ; sur les ONG que les Grecs regardent de haut, avec ces « bénévoles étudiants » venus aider « pendant leurs vacances » – « touristes de la catastrophe ». Et il y a les policiers grecs « dans leurs si viriles tenues antiémeute ».
Le drame d’un passé arraché
On a l’idée, comme en relief, de ce qui se passe dans ce no man’s land grouillant d’humanité. Mina, qui dit « je », prend en charge les diverses composantes du récit. Ce jeune médecin devenu femme, naturalisé américain après avoir été chassé par sa famille libanaise – mère syrienne autocentrée –, revisite son parcours identitaire morcelé. Ses réminiscences se superposent au réel de Lesbos. Le Liban s’invite entre les lignes, parmi tant d’autres pays d’exil, dans l’actualité d’une île où chacun vit le drame d’un passé arraché. Ces strates de texte font osciller le récit, qui navigue, bord sur bord, du présent dramatique des réfugiés au passé personnel d’une exilée du dedans.
En cours de route, Mina rencontre un « écrivain », qui a tenté d’écrire « l’histoire du réfugié » sans y parvenir, faute d’avoir trouvé « la bonne distance ». N’est-ce pas un double imaginaire du romancier lui-même, qui vit aujourd’hui à San Francisco (Californie) et dont on sait qu’il a composé deux essais sur son expérience dans des camps de réfugiés syriens au Liban ? Ce romancier supplie Mina la chirurgienne d’écrire à sa place le livre impossible. Sous le contrôle de la jeune femme, des histoires fortes et singulières, murmurées à l’oreille sous des tentes de fortune, irriguent le récit à même le camp. Le livre tient du témoignage à grand-angle, sur la base de cette écoute réelle, tout le contraire de celle de deux journalistes, l’une anglaise, l’autre belge, observées in situ avec ironie « en tenue de safari et queue-de-cheval assortie », la « poignée de main militaire » et des réponses plein la bouche, venues là pour « écrire des articles personnels, poignants » sur les souffrances des migrants « avant et après la grande traversée ».
Un monde transitoire où tout est à reconstruire
La Réfugiée du titre, c’est donc Mina, qui peut en même temps témoigner de l’exil des autres au regard du sien. Depuis sa situation résolument à part, elle tire de l’anonymat des histoires de vie bouleversantes. Ces gens ont trouvé à qui se fier sans peur, car Mina est transgenre, soit un être que ne peut et ne veut pas voir la culture généralement dominante. Mina soigne des personnes issues de « groupes tout aussi invisibilisés ». Changement de sexe. Changement de vie, dans un monde transitoire où tout est à reconstruire.
Ce grand roman semble bâti à chaux et à sable, à partir d’une multitude d’éléments, à dessein hétérogènes, savamment cousus ensemble. Rabih Alameddine ne croit plus au « récit linéaire comme ceux du XIXe siècle ». « Notre époque, a-t-il dit dans un entretien, fonctionne de manière fracturée, la notion de temps n’est plus la même. Il n’est plus cette constante, cette ligne droite, et tout nous paraît distordu. » La Réfugiée, roman explosé en mille directions spatio-temporelles, traduit dans sa forme ce qu’il emprunte au monde où il a vu le jour.
Littératuremigrantslesbos Le Figaro
Pouvoir d'achat : les Français estiment manquer de 490 euros par mois pour vivre convenablement
Paul MarionCe montant a augmenté de 23 euros en un an, selon une enquête CSA Research pour Cofidis.
Pour vivre convenablement, les Français considèrent qu'il leur manque en moyenne 490 euros. Un montant en hausse de 23 euros par rapport à la dernière édition du baromètre du pouvoir d'achat Cofidis publiée en septembre 2021.
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Derrière cette moyenne, certaines catégories sociales sont bien plus touchées que d'autres par la dégradation de leur pouvoir d'achat sur fond d'inflation et de tensions internationales. 78% des familles monoparentales, 76% des 25-34 ans et 72% des ouvriers affirment que la situation internationale pèse sur leurs finances personnelles, contre 64% pour l'ensemble des Français.
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Les Français réajustent leur budget
Ces derniers prévoient d'ajuster leurs dépenses en conséquence. 81% des Français s'attendent à devoir restreindre leurs dépenses essentielles sur les douze prochains mois. 25% d'entre eux prévoient même de se limiter sur le chauffage, 23% sur l'alimentation et 20% sur l'eau et l'électricité. Les ménages comptent aussi se priver de certains plaisirs en renonçant à des sorties (55%), à l'achat de vêtements (45%), mais aussi à des voyages (41%), des loisirs (38%) et des produits culturels (36%). «Cela démontre que les Français ne sont pas attentistes et qu'ils se préparent, au contraire, à adapter leur quotidien pour passer le cap de la crise», note Cofidis.
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Pour faire face à la hausse des prix, notamment énergétique et alimentaire, les consommateurs devraient bénéficier de mesures de l'État en plus de celles déjà distribuées depuis l'automne dernier. Conformément aux promesses d'Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle dominée par la thématique du pouvoir d'achat, une loi «pouvoir d'achat» est en préparation pour l'été afin d'étendre le bouclier tarifaire sur le gaz, d'indexer les retraites et les aides sociales sur l'inflation, de mettre en place des subventions sur l'essence ou encore un chèque alimentaire.
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Vinted, une plateforme décriée mais qui continue de cartonner
Malgré son succès, Vinted ne semble pas répondre à l'ensemble des aspirations des utilisateurs et de nouvelles plateformes se développent.
Après l'huile, une pénurie de moutarde touche la France
Son prix a grimpé de plus de 9% en un an. La France peine à produire des graines et à s'approvisionner.
Regarder la vidéoUsine Buitoni : «Je suis scandalisé par les images que j'ai vues», déclare Olivier Véran
Confronté au témoignage d'un père dont l'enfant est décédé après avoir consommé une pizza Buitoni, le ministre de la Santé s'est dit «dévasté».
L'Humanité
La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine
La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie.
Nadjib TouaibiaLa journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.
Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsIsraël-PalestineAl-Jazeera L'Humanité
Face au sexisme, la meilleure attaque, c’est l’autodéfense
Nos recommandations culturellesEssai Des suffragettes aux associations officielles contemporaines, l’autodéfense féministe est en pleine renaissance. Un enseignement puissant et émancipateur.
Kareen JanselmeL’image refleurit depuis quelque temps… Une suffragette à chapeau, jupe ample et bouffante, renverse un policier grâce à une prise de jujitsu. L’autodéfense féministe n’a rien de neuf. Cette « mise en pratique du féminisme » remonte au début du XXe siècle, quand Emmeline Goulden-Pankhurst, suffragette radicale, sollicite la professeure d’arts martiaux Edith Garrud et son dojo londonien pour entraîner les militantes du Women’s Social and Political Union à contrer les violences policières et machistes. Cette dernière créera même les Amazones, un service d’ordre clandestin non mixte, qui maîtrise les arts martiaux et les subterfuges (les militantes dissimulent sous leurs robes des matraques confisquées aux agents ou les déstabilisent en coupant leurs bretelles de pantalon). Le vote des femmes n’a pas empêché les violences sexistes de perdurer. Aucune raison, donc, pour que l’autodéfense féministe disparaisse.
Augmenter la confiance en soi
« Apprendre à se défendre ensemble, entre femmes, c’est ne plus maintenir la peur cousue dans la doublure de notre épiderme », écrit Mathilde Blézat, qui est allée à la rencontre des héritières des « suffrajitsu » (contraction de suffragette et jujitsu). Cette militante féministe avait déjà dessiné les contours de cet enseignement dans des chapitres du cultissime Notre corps, nous-mêmes (éditions Hors d’atteinte), dans la version entièrement réactualisée de 2020. Ce livre lui permet de revenir en détail sur cette formation physique et psychologique qui se veut aujourd’hui intersectionnelle, permettant une approche plus particulière pour les adolescentes, les lesbiennes, les femmes handicapées.
« L’objectif est d’augmenter la confiance en soi et de faire tomber les sentiments de vulnérabilité et de culpabilité face aux violences subies – autant de barrières mentales héritées de la socialisation genrée », précise l’autrice. Pas d’amalgame avec la « self- défense pour femme », en vogue dans les centres sportifs, plus axée sur la culpabilisation, la compétition et « la promotion d’imaginaires qui ont tendance à renforcer le sentiment d’insécurité plutôt qu’à le réduire ». Le danger, rappelons-le, vient rarement des inconnus, car ce sont bien à 91 % des proches qui violent les femmes.
Portant un regard critique sur les politiques sécuritaires, l’autodéfense féministe et ses diverses méthodes visent à déconstruire les stéréotypes et à renforcer l’autonomie des femmes. La formation collective agit souvent comme un déclic, révélant aux participantes « la somme d’expériences qu’elles avaient avant le stage », ignorée, invisibilisée dans notre société. « Porteur de changement social, de révolution des rapports de genre » pour Mathilde Blézat, pourquoi ne pas intégrer cet outil dans une politique ambitieuse de prévention des violences sexistes et sexuelles en subventionnant les associations, ou en l’incluant dans les fameuses heures dédiées à l’éducation sexuelle, imposées depuis 2001 mais dont seulement 13 % sont dispensées, comme le révélait récemment le collectif #NousToutes. Au Canada, au Kenya, la dimension préventive se mesure : avec l’autodéfense féministe, il y a un avant et un après.
Féminismeautodéfenseviolences faites aux femmesEssais Le Figaro
Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»
Stéphane KovacsENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.
Ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents. Agressions, cambriolages, incivilités, trafics, montée du communautarisme, mais aussi la «fracture de la société», dénoncent-ils, ou cette «cancel culture» qui fait table rase de leur passé… Inquiets d’une «grande métamorphose» - bien décrite par Jérôme Fourquet dans L’Archipel français ou La France sous nos yeux (1) -, ce pays qu’ils aiment, ils ont pourtant choisi de le quitter. «L’une des conséquences de la mondialisation, c’est qu’une part croissante de nos concitoyens s’expatrie, analyse le directeur du département opinion à l’Ifop. Leurs motivations sont très différentes: économiques, fiscales, et puis aussi des questions de qualité de vie, de sécurité, d’identité. Typiquement, dans certaines destinations touristiques, comme Bangkok, Manille, Miami ou Lisbonne, on remarque un vote Zemmour très supérieur à sa moyenne nationale: le vote d’une petite communauté française plus ou moins âgée, expatriée par dépit, qui pense que notre pays fout le camp…».
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Des filles «qui se font violer en pleine rue», des gamins «qui se tuent à coups de couteau», des policiers, des pompiers, qui se font attaquer, des cités qui s’enflamment, une adolescente comme Mila «sous protection policière», une femme «brûlée vive parce qu’elle voulait vivre normalement», le burkini «qui devient un “non-sujet” (pour le maire de Grenoble, NDLR)», sans parler des attentats… «Ce qui fait peur, c’est qu’il n’y a plus de limites, qu’on a l’impression que tout peut arriver», se tourmente Christophe, 60 ans, conseil en finances. «Je crois qu’ici notre mode de vie est menacé: les “murs porteurs de notre civilisation”, comme le dit Philippe de Villiers, commencent à trembler, nos élites sont déconnectées, affirme-t-il. Le corps préfectoral a été démantelé, le corps diplomatique aussi. Regardez l’effondrement de la France dans le classement Pisa! Élève à Sciences Po, avec des profs comme Alfred Grosser ou Georges Vedel, je me suis senti hissé vers le haut. Qu’est devenu cet établissement, qui reprend la ligne des facs américaines?» En 2019, ce Parisien se fait agresser dans le métro. «J’ai réalisé que même le 16e arrondissement de Paris n’était plus un sanctuaire, regrette-t-il. Originaire de Nantes, j’ai vu cette ville sombrer dans la délinquance.»
«Je privilégie la qualité de vie»
Sensibilisé par des campagnes de presse pour le Portugal, il y passe ses vacances, et jette les premiers jalons. «Je me suis senti en phase avec les Portugais, très francophiles, attachés à la préservation de leurs traditions et dotés d’une identité très forte, énumère-t-il. Catholique pratiquant, j’ai retrouvé un aspect de la France que je ne voyais plus chez moi: celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l’importance de la famille. La beauté de la ville aux sept collines, les petits troquets, la mer et les azulejos ont fait le reste. Alors que, au début de ma vie active, j’avais privilégié le salaire et l’évolution de carrière, aujourd’hui, je privilégie la qualité de vie: si une opportunité de travail à Lisbonne ou de télétravail se présentait, je la prendrais tout de suite.»
La Hongrie a elle aussi ses attraits. Tout a commencé après une petite phrase prononcée par Viktor Orban en 2017: «Nous laisserons entrer, évidemment, les vrais réfugiés: les Allemands, les Néerlandais, les Français, les Italiens, les politiciens et les journalistes terrorisés, s’était exclamé le premier ministre hongrois. Des chrétiens contraints de fuir leur pays, qui veulent retrouver chez nous l’Europe qu’ils ont perdue chez eux.» Rédacteur en chef au Visegrad Post, un site d’informations conservateur, Ferenc Almássy reçoit régulièrement des «demandes de renseignement» de Français envisageant de s’installer en pays magyar. «Ces cinq dernières années, j’en connais une douzaine qui sont venus pour des raisons de sécurité, assure-t-il. Un phénomène mineur mais révélateur. En Hongrie, nous ne sommes pas confrontés à l’immigration. Il n’y a pas d’attentats. Avoir peur de prendre le bus la nuit, on ne connaît pas. Mais je mets toujours en garde: changer de vie, apprendre le hongrois, reprendre sa carrière à zéro, c’est parfois très dur! Il y a aussi des gens qui reviennent sur leurs pas…»
«Si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté»
Laure (2), en tout cas, n’est «pas près de revenir». «C’est la France qui m’a obligée à partir!, fulmine cette native d’Aix-en-Provence. Je suis très en colère contre mon pays… Y a plein de gens qui ne veulent pas respecter nos lois, mais c’est nous les parias: on aime la France, et il faut qu’on s’en aille!». À 48 ans, mariée en deuxièmes noces à un Franco-Hongrois, Laure s’est installée en Hongrie fin 2019. «On pensait éventuellement y emménager pour nos vieux jours, raconte la mère de famille. Mais, à Nîmes, on a subi plusieurs tentatives de cambriolage. Mon fils s’est fait voler son scooter. Il ne pouvait pas prendre le bus seul. Ma fille se faisait interpeller par une bande de racailles qui la poursuivait en lui lançant: “T’es bonne!”… Je ne vivais plus.» L’été dernier, ses enfants sont rentrés en France pour quinze jours. L’aînée s’étant fait agresser, les vacances ont été écourtées. Aujourd’hui, les deux jeunes se voient faire leur vie à Budapest: «Ma fille de 23 ans a trouvé un bon job dans un groupe américain, indique Laure, qui elle, est devenue prof de français. Tandis que mon fils poursuit ses études d’informatique. Et tout ce poids que j’avais en tant que maman dès qu’ils avaient dix minutes de retard, tout ce poids s’est évaporé! Quand on regarde les infos sur les chaînes françaises, on ne regrette absolument pas notre choix.»
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Dans le village où la famille a élu domicile, près du lac Balaton, «il y a des Italiens, des Néerlandais, des Allemands, des Autrichiens, décrit la quadragénaire. Quatorze familles étrangères ayant quitté leur pays pour les mêmes raisons. Dont des amis qui se sont fait cambrioler neuf fois en Seine-et-Marne… C’est malheureux, car nous étions les “forces vives” de la France, et vous, vous récupérez des gens qui ne sont intéressés que par les allocs.» La vie dans ce joli coin résidentiel? «Je ne verrouille même pas la porte de ma maison quand je pars faire mes courses, décrit Laure. Quand on boit un verre en terrasse entre amies, habillées comme on veut, on peut laisser notre portable sur la table. Quand je vais à la plage, je peux rester une heure dans l’eau sans me retourner, mon sac sera toujours là. Je ne peux pas me sentir tout à fait hongroise, j’ai grandi avec la France dans mon cœur! Mais je sais ce que la Hongrie me donne et ce que la France ne m’a pas donné: si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté.»
On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie ! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions
Pour Paul (2), 47 ans, le déclic a eu lieu un soir de 2016, alors qu’il emmenait sa compagne au restaurant, à Nantes. «On s’est fait braquer pour une histoire de cigarettes, couteau sous la gorge, se souvient-il. C’est aussi arrivé à plusieurs de nos amis. Et, trois mois auparavant, ma compagne s’était fait voler son portable.» Un an plus tard, les voilà à Naxos, une île grecque qu’ils avaient adorée en vacances. «On a commencé par des petits boulots, le temps de voir comment on était acceptés par la population locale, raconte le couple. On a d’abord gardé notre appartement en France pour y revenir l’hiver. Le plus dur, c’est le premier pas. Mais franchement, maintenant, on se sent chez nous en Grèce!»
Paul a quitté un bon emploi dans la grande distribution pour devenir serveur: «J’ai perdu 2000 euros de salaire, mais il m’en reste quand même plus à la fin du mois!, souligne-t-il. On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions. Les gays peuvent se promener tranquillement main dans la main, tout le monde se dit bonjour, se respecte et personne ne se plaint. Je me déplace à trottinette, je peux la laisser des heures devant un commerce sans qu’elle soit volée, je ne me demande jamais si j’ai bien refermé ma fenêtre… Tous nos amis nous envient, un couple s’apprête même à nous rejoindre.»
«Je vois la France perdre son âme!»
Parmi les Français de confession juive, la tentation est encore plus grande: 46 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter la France, selon une récente enquête de la Fondapol. Les deux tiers des personnes interrogées témoignant avoir fait l’expérience de «propos vexants». En 2021, 3500 Français ont fait leur alyah, le chiffre le plus élevé depuis 2017. «Ça fait des années que je ressens un malaise en France, confie Daniel Knoll, 65 ans, négociateur immobilier en région parisienne. Mes enfants sont partis en Israël, il y a plus de vingt ans, avec mon ex-épouse.» Bien avant que sa mère, Mireille Knoll, ne soit la victime d’un meurtre antisémite, en mars 2018.
«Je vois la France perdre son âme!, s’émeut le sexagénaire. On s’oriente vers un scénario à la Soumission, de Houellebecq. À force d’entendre ce qu’on entend tous les jours, des coreligionnaires insultés ou agressés en portant la kippa, ces gens poignardés aux cris d’Allah akbar, le fait qu’on ne parle même plus français dans certains quartiers, j’ai l’impression que la maison n’est plus tenue. J’attendais Sarkozy et son Kärcher, j’attendais Valls, en fait, aucun gouvernement ne réagit, et les extrêmes continuent de monter. Certes, il y a maintenant une allée Mireille-Knoll (dans le 11 arrondissement à Paris). Qu’est-ce que ça va changer?» Les deux fils de l’octogénaire assassinée soupirent: «Maman aimait tellement la France…» Chacun, aujourd’hui, a fait un choix opposé: tandis que Daniel et son épouse, Jovita, préparent leurs valises, l’aîné, Allan, martèle: «Je suis chez moi, ce n’est pas à moi de partir.»
(1) Éditions du Seuil, 2019 et 2021. (2) Les prénoms ont été modifiés.
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L'Humanité
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils
ActuLa coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.
Nadjib TouaibiaUn an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.
À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des MosquéesDans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.
Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupationUne période propice au déchaînement
Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.
La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE
Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . « La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.
En Cisjordanie, un trou dans l’occupationDepuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.
Sous la pression de Benyamin Netanyahou en embuscade
« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.
Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa successionLe gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.
En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.
Israël-Palestine L'Humanité
« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »
EntretienCinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.
Michaël Mélinard Eran Kolirin Cinéaste
L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.
Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?
Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.
Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?
Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.
Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?
Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.
Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?
Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.
Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?
Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.
Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?
Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.
cinémaIsraël-Palestine L'Humanité
L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée
ActuProche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.
Nadjib TouaibiaLa ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».
Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).
L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.
un durcissement de la colonisation
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.
Israël-Palestinecisjordaniecolonies israéliennesnaftali bennett L'Humanité
Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin
Homme du jourLilian CaillatCible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev.
Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.
En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.
Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour Le Figaro
«Ce sont effectivement les derniers jours de Jean Castex à Matignon», confirme Stanislas Guerini
Claire ConruytInvité sur France 2, le délégué général de La République en Marche a précisé que le premier ministre le resterait jusqu'à lundi, au moins.
Alors que ce vendredi marque la fin du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, Jean Castex vit ses derniers jours à Matignon. Lui qui n'a jamais voulu se maintenir au-delà du CDD établi par le président, et à qui Emmanuel Macron a demandé de patienter encore un peu avant de partir pour de bon.
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Ainsi, ce maire d'un petit village des Pyrénées-Orientales devenu premier ministre alors que la France entrait dans une longue période de crise sanitaire liée à l'épidémie du Covid-19, restera à son poste au moins jusqu'à lundi. Ce week-end, Jean Castex conduira la délégation française pour la canonisation au Vatican de Charles de Foucauld.
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Sa démission, a confirmé Stanislas Guerini, «sera évidemment dans les heures ou dans les jours qui viennent». Sur France 2, le délégué général de La République en marche a poursuivi : «Il m'a semblé que le premier ministre le sera encore quand il ira au Vatican dimanche. C'est une question de jours. Ce sont effectivement les derniers jours de Jean Castex à Matignon.» Enfin, Stanislas Guerini a rendu hommage à «un grand premier ministre». «Il était venu gérer le déconfinement, il a fait bien plus que ça.»
Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre
Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle
Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».
Regarder la vidéoDépart de Castex: la nomination du nouveau gouvernement attendue prochainement
En attendant, l’identité du prochain locataire de Matignon alimente les discussions.
L'Humanité
Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël
DécryptageAu terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».
Pierre BarbanceyC’est un rapport complet et détaillé de 182 pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.
1. Un rapport minutieux et rigoureux
Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.
Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de JérusalemNon sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).
La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »
2. De nouvelles révélations
Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »
Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pasSont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.
3. Les recommandations et les implications
Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »4. La réaction des autorités israéliennes
Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.
Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid Le Figaro
Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l’Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»
Laure MandevilleENTRETIEN - Pour le chercheur franco-israélien, l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque une rupture tectonique d’une ampleur comparable au 11 septembre 2001. L’événement, dit-il, va forcer les démocraties à revoir leur politique «d’équilibre» et «renforcer la démarcation entre démocraties et autocraties».
Emmanuel Navon est l’auteur d’une histoire diplomatique de l’État d’Israël («L’Étoile et le Sceptre», Éditions Hermann). Il était en France à l’occasion d’un grand colloque sur les accords d’Abraham au Sénat organisé par le réseau Elnet France.
LE FIGARO. - Comment évaluez-vous l’importance de la guerre de Poutine en Ukraine? N’est-ce pas un moment de rupture géopolitique aussi important que le 11 septembre 2001, dans l’histoire des relations internationales?
Emmanuel NAVON. - C’est un événement tectonique, qui se situe, en termes de rupture, au même niveau que le 11 Septembre ou que la fin de la guerre froide. On assiste au défi le plus évident pour l’ordre mondial, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il y avait eu des attaques limitées très violentes dans le Caucase et en Crimée en 2014. Mais on assiste là à une tentative d’imposition d’un gouvernement pro-russe au moyen de la guerre. Poutine veut imposer un régime pro-russe dans les ex-Républiques soviétiques et ce n’est clairement pas fini. Il indique son intention de revenir sur la fin de la guerre froide.
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En ce sens, Poutine a passé une ligne rouge, qui est regardée de très près par les Chinois à propos de Taïwan, et sans doute par d’autres. C’est un événement qui, au fur et à mesure que le temps passe, va forcer les démocraties à faire un choix. Prenez l’Inde, qui avait cherché à jouer un jeu d’équilibre pour préserver sa relation avec la Russie mais qui est très mal à l’aise. Je pense qu’on assistera de plus en plus à une séparation en deux camps, celui des autocraties et des démocraties. Les États-Unis demanderont de manière de plus en plus claire à leurs alliés s’ils sont avec eux.
L’Europe a-t-elle pris la mesure de cette rupture et partage-t-elle cette vision dichotomique?
Je le pense. Le discours d’Olaf Scholz a été de ce point de vue totalement inattendu. Si on fait la comparaison avec 2003, rappelez-vous le livre de Robert Kagan, Paradise and Power, dans lequel il soulignait que l’Amérique était restée dans l’histoire tandis que l’Europe partait dans la post-histoire. Ce n’est plus le cas! Poutine a réussi à complètement changer l’Europe. Même la Suède et la Finlande veulent entrer dans l’Otan. L’Allemagne parle d’augmenter son budget militaire et son aide à l’armement de l’Ukraine. Les Européens ne sont plus dans la naïveté de la vision de Francis Fukuyama sur la fin de l’histoire.
L’économie russe est une station essence, en dehors du gaz et du pétrole, elle ne produit rien
Le consensus qui semble émerger est que seule la défaite de la Russie en Ukraine permettra de revenir à une stabilisation du système européen.
Si ce régime n’est pas défait, ce sera le début de la fin, car si Poutine arrive à imposer ne serait-ce qu’une partie de ses vues, il ne s’arrêtera pas. Je connais la théorie selon laquelle il ne faut pas le pousser dans les bras des Chinois. Mais toutes les tentatives pour l’amadouer ont échoué car c’est l’Occident qu’il voit comme le problème central.
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Poutine n’a donc pas eu besoin d’être poussé dans les bras des Chinois. Mais sa relation avec la Chine n’est pas un partenariat mais une vassalisation, car l’économie chinoise est dix fois plus grande que l’économie russe. Même l’armée russe ne pèse pas assez pour rééquilibrer la relation, on voit qu’elle n’a pas été capable d’aller jusqu’à Kyiv (Kiev, NDLR). Quant à l’économie russe, c’est une station-service. En dehors du pétrole et du gaz naturel, elle ne produit rien.
Poutine n’est-il pas néanmoins condamné à ce partenariat inégal, maintenant que les Européens coupent les ponts énergétiques?
Si, mais construire des gazoducs entre la Russie et la Chine prendra du temps. Poutine ne pourra pas se réorienter d’un coup, ce qui le plonge dans une situation précaire. L’énergie est vraiment que le secteur où il faut l’attaquer si on veut l’arrêter, c’est son talon d’Achille. La Russie est une économie à l’africaine. Si les Européens arrêtent d’importer, cela fera très mal.
Le président Zelensky a demandé de l’aide à Israël, mais le gouvernement israélien est resté en retrait. Une erreur?
Nous avons d’une certaine façon une frontière avec la Russie, car l’espace aérien syrien est contrôlé par les Russes et si demain ils actionnent leurs missiles anti-aériens, nous ne pourrons plus agir contre l’Iran en Syrie. C’est pour cela que les dirigeants israéliens restent discrets dans leur critique de Poutine. Les dirigeants israéliens ont néanmoins condamné clairement l’invasion, et depuis la découverte de crimes de guerre à Boutcha et ailleurs, Israël se mobilise sur le front humanitaire, même si on n’expédie pas de matériel militaire.
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Je pense pourtant que le premier ministre Naftali Bennett se leurre sur Poutine, car nous avons des différences d’intérêt fondamentales avec la Russie. C’est elle qui a fourni la technologie nucléaire civile à l’Iran. À l’époque de la guerre froide, les Russes étaient nos ennemis directs, leurs pilotes se battaient en Syrie. De plus, le principal but de politique étrangère des Russes est de faire émerger un ordre mondial dans lequel notre principal allié, les États-Unis, est neutralisé.
À Kiev, on explore un scénario d’évolution «à l’israélienne», avec un modèle de sécurité qui inclurait un «dôme anti-aérien», une nouvelle stratégie militaire et un système d’alliances bilatérales. Comparaison pertinente?
Pas complètement car les Ukrainiens auraient besoin d’un type d’armée qui n’est pas le leur aujourd’hui. Si vous prenez Israël face au monde arabe des années 1970, on avait une supériorité numérique côté arabe, mais une supériorité qualitative côté israélien. Les Ukrainiens n’en sont pas encore là. Ils auraient besoin d’années de construction d’un instrument militaire très performant. La question se pose aussi de savoir à quel point les Américains et les Européens continueront à les aider à l’issue de la guerre.
Il est vrai que la nation ukrainienne est en train de se forger dans l’adversité
De même, Poutine sortira-t-il complètement du conflit, ou aurons-nous une guerre d’attrition? Tout cela n’est pas clair. Même si la menace russe a réussi à créer une solidarité nationale ukrainienne, cela reste encore assez éloigné de ce que l’on a en termes d’identité, de solidarité, de perception de la menace en Israël. De plus, la technologie israélienne joue aussi un grand rôle dans la supériorité d’Israël.
Mais il est vrai que la nation ukrainienne est en train de se forger dans l’adversité.
Quel est l’impact du conflit sur le Moyen-Orient? On voit la Russie retirer ses troupes de Syrie pour renflouer le front ukrainien.
La Russie est intervenue en Syrie, après le refus d’Obama de s’engager en 2013, c’était une opportunité de revenir dans le jeu international. Mais qu’a obtenu Poutine? Il a une Somalie sur les bras, sans les moyens de la rebâtir. Son message en 2013 était de dire aux Américains: vous ne comprenez rien. Vous faites tomber les dictateurs et en fin de compte on a les islamistes. Sauf que, au bout du compte, il a certes préservé Assad, mais la Syrie n’existe plus vraiment. Il y a encore des islamistes, et les Iraniens sont partout. Il a donc un boulet sur les bras mais ne parvient pas à faire comme les Chinois, qui disent aux Africains que leur modèle est meilleur que celui des Américains.
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En Afrique, la Russie parvient à bouter les Français hors du Mali ou de Centrafrique, pour installer ses milices Wagner, mais il s’agit de formations de gangsters! Je ne pense pas que ce fonctionnement puisse représenter un pouvoir d’attraction à long terme. La Russie n’a pas les coffres des Chinois.
Certains observateurs de l’école réaliste affirment que la Russie est beaucoup plus soutenue dans le monde qu’on ne le dit en Occident. Chez les Indiens, les Sud-Africains. Volonté d’un monde multipolaire?
Il y a une volonté de maintenir l’équilibre du jeu diplomatique chez des pays comme l’Inde, qui dépend des énormes importations d’armes russes. Cette même circonspection est visible en Indonésie. Il y a aussi une volonté de jouer l’équilibre entre la Russie et les États-Unis pour préserver une indépendance, comme chez Erdogan. Mais la guerre d’Ukraine va limiter ce jeu.
Erdogan n’y parvient-il pas très bien?
Même Erdogan va se heurter à une limite, car son économie s’est effondrée. Les Américains lui disent qu’il faut choisir. Du coup, il change de discours vis-à-vis d’Israël aussi, car il est dans un piège économique. Les pays vont devoir faire un choix. Notez que ceux qui se sont alignés sur Poutine à l’Assemblée générale de l’ONU, sont surtout des États faillis à part la Chine et l’Inde. Si vous regardez les votes abstentionnistes africains et latino-américains, ils sont liés à des intérêts économiques, car ils ont peur de représailles commerciales russes. Mais plus l’économie russe va s’effondrer, plus ce camp sera fragilisé. On le voit avec Erdogan, qui ne peut plus jouer ce double jeu.
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Cela ne montre-t-il pas que la puissance économique américaine reste un facteur colossal des relations internationales, malgré la crise démocratique?
L’Amérique reste très puissante en effet, l’idée des Chinois sur le déclin américain a été exagérée. On assiste certes à une radicalisation de la scène politique. Mais le fait que le système américain ait réussi à survivre à Donald Trump montre que les institutions restent solides. L’Administration américaine s’est aussi révélée solide dans la gestion de la crise ukrainienne.
Les États-Unis doivent néanmoins donner des contreparties en échange du réalignement et de la rupture avec la Chine et la Russie qu’ils appellent de leurs vœux. Prenons-le cas de l’Australie qui pendant la crise du Covid avait clairement exigé une commission d’enquête sur les origines du virus, subissant du même coup des rétorsions chinoises. On a vu les Américains, à l’époque de Trump, se substituer alors aux Australiens pour vendre du charbon à la Chine! Le moins que l’on puisse dire est que cela ne représente pas une politique cohérente. Si on veut un front occidental, il faut l’assumer aussi à Washington.
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L'Humanité
Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »
ActuÀ Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.
Pierre BarbanceyLorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »
Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.
Le « droit de propriété »
Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.
jérusalem-estIsraël-Palestine L'Humanité
Pegasus. Qui coupera les ailes du terrorisme d’État israélien ?
Écoutes via le logiciel espion Pegasus, tortures, harcèlement judiciaire... Les autorités israéliennes sont prêtes à toutes les attaques pour faire taire les ONG qui s’opposent à la colonisation et se battent pour les droits des Palestiniens.
Pierre BarbanceyLe 19 octobre, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, annonçait que six ONG palestiniennes – Al-Haq, Addameer, le centre de recherche et de développement Bisan, Défense internationale des enfants-Palestine, l’Union des comités du travail agricole (UAWC) et l’Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC) – étaient désormais inscrites sur une « liste terroriste » pour leurs liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »L’ancien chef d’état-major israélien pensait que son attaque contre ces associations de défense des droits humains et des prisonniers politiques allait être sans conséquences. Un mauvais calcul. La réprobation est mondiale et unanime. Même « l’allié indéfectible », Washington, a demandé à Tel-Aviv des preuves de ce qu’il avançait. Le 2 novembre, le ministre irlandais des Affaires étrangères ainsi que celui de la Défense, Simon Coveney, en visite en Israël, expliquaient au « Jerusalem Post » : « Nous avons demandé, tout comme l’UE (Union européenne – NDLR), la base de preuves pour désigner ces ONG. Mais nous n’avons obtenu aucune preuve crédible pour lier les ONG au terrorisme, certainement pas dans ce que j’ai vu. » Pourtant, l’armée israélienne a, depuis le mois de mai, multiplié les raids dans les locaux de Ramallah d’au moins trois des associations, saisissant quantité de documents et de disques durs. Visiblement sans résultat.
Un argumentaire hallucinant
Les journalistes Yuval Abraham, Oren Ziv et Meron Rapoport ont pu consulter l’argumentaire classifié des autorités israéliennes et celui, « allégé », fourni aux Américains et aux Européens, censé prouver le lien entre les six ONG palestiniennes et le FPLP. Dans un article publié le 4 novembre sur le site +972, ils démontrent que le dossier émanant du Shin Beth (les services de renseignements intérieurs) n’avance aucune preuve rattachant ces associations au terrorisme ou à la violence.
Le principal argument utilisé est ahurissant. Le FPLP, membre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et signataire des accords d’Oslo avec Israël, reste sur la liste des organisations terroristes de pays de l’UE et des États-Unis, les auteurs du rapport reviennent sur les actions de l’organisation depuis les années 1970. Ils poursuivent en arguant que le FPLP a créé des organisations de la société civile pour servir de groupes de façade. Le site +972 explique que « selon le document, bien que certaines de ces ONG aient des objectifs humanitaires, une partie des dons sont parvenus à l’organisation terroriste elle-même ». Les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, le Royaume-Uni, la Suède et l’Espagne sont mentionnés comme financeurs de ces ONG. Ce à quoi Bruxelles et La Haye rétorquent que le dossier ne contenait « même pas un seul élément de preuve concret ».
Des accusations fondées « sur des hypothèses générales »
L’enquête de Yuval Abraham, Oren Ziv et Meron Rapoport établit que les agents du Shin Beth s’appuient exclusivement sur l’interrogatoire de Said Abdat et Amro Hamuda. Les deux hommes travaillaient pour les Comités de travail pour la santé (Health Work Committees), une ONG qui ne figure pas parmi les six désignées comme terroristes, mais dont ils ont été tous deux licenciés pour cause de malversations financières. Le document envoyé aux Européens est fondé quasi entièrement sur leurs propos pour prouver que les six ONG faisaient partie d’un réseau géré par le FPLP et que les fonds reçus étaient utilisés pour ses activités armées.
Les journalistes du site israélien soulignent qu’« un examen des “preuves” du dossier et des résumés des interrogatoires répétés d’Abdat et de Hamuda » révèlent qu’ils ont fondé la plupart de leurs accusations « sur des hypothèses générales ». Ainsi, ils développent un argumentaire sur des idées « de notoriété publique » ou « des informations qu’ils prétendaient être largement “connues” ». On apprend tout au plus que « certaines de ces organisations étaient impliquées dans des activités civiques et publiques telles que des événements étudiants, l’aide aux malades et des cours de poésie qui font partie du travail du FPLP en tant que mouvement dans la société palestinienne ».
Des heures pieds et mains attachés
Labib Habib, le défenseur d’Abdat, cité par +972, souligne également que son client a subi des pressions pour témoigner à la suite de méthodes d’interrogatoire susceptibles de « constituer de la torture ou des mauvais traitements ». Il affirme de plus que les agents israéliens ont fait pression à plusieurs reprises sur Abdat pour qu’il incrimine les six autres organisations en affirmant qu’elles appartenaient au FPLP. Ils l’ont menacé d’arrêter sa femme et les membres de sa famille en cas de refus. Et Said Abdat aurait été interrogé parfois pendant vingt-deux heures d’affilée. À d’autres moments, ils le mettaient en position dite « shabah ». En gros, les tortionnaires attachent les pieds et les mains de leur victime avec des liens extrêmement serrés à une chaise en position assise. Et ils la maintiennent dans cette posture durant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Mêmes accusations de Khaled Al Araj, l’avocat d’Amro Hamuda. « Il n’y a pas une seule phrase dans l’enquête dans laquelle Hamuda prétend avoir transféré de l’argent au FPLP… (Les enquêteurs) ont déformé son témoignage afin de persécuter les organisations de défense des droits humains – c’est quelque chose qu’ils font depuis des années. » Autant d’éléments fortuitement oubliés par le Shin Beth dans le paquet remis aux diplomates européens.
Pire, ce dossier ne repose sur aucune preuve. Contrairement aux déclarations du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, rien ne démontre que des fonds alloués aux six ONG palestiniennes ont fini dans les caisses du FPLP et servi à des activités considérées comme violentes. L’organisation israélienne B’Tselem dénonce « un acte caractéristique des régimes totalitaires, avec pour but clair de fermer ces organisations. Mais la guerre n’est pas la paix, l’ignorance n’est pas la force – et le gouvernement israélien actuel n’est pas un gouvernement de changement, mais plutôt une continuation du régime violent d’apartheid, en place depuis de nombreuses années entre le Jourdain et la mer Méditerranée ».
Pas sans l’aval du régime
Parallèlement, du Mexique à l’Arabie saoudite en passant par la France, Pegasus, le logiciel espion développé par le groupe israélien NSO, sévit depuis des années. Des pratiques qui apparaissent au grand jour. Jusque-là, la responsabilité d’Israël n’a pas été prouvée bien que l’exportation des licences d’espionnage cybernétique de NSO doive recevoir le feu vert des plus hautes autorités. Mais, à chaque fois, NSO Group s’est refusé à tout commentaire, affirmant qu’il ne divulguait pas le nom de ses clients et ne disposait pas d’informations sur les personnes ciblées. Depuis le 16 octobre, la situation se présente autrement. Ce jour-là, la Fondation internationale pour la protection des défenseurs des droits humains, basée en Irlande, Front Line Defenders, avertie par l’organisation de défense des droits humains Al-Haq, révélait que le logiciel espion avait été installé sur les téléphones de personnes actives dans six ONG palestiniennes.
Espionnage. Pegasus contre les défenseurs palestiniens des droits humainsDans la foulée, le ministère palestinien des Affaires étrangères annonçait, le 11 novembre, avoir détecté des logiciels espions de type NSO sur les téléphones de responsables de cette administration, et pas n’importe lesquels. Ils étaient chargés de préparer les plaintes contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI). Ahmed Al Deek, le vice-ministre palestinien des Affaires étrangères pour les affaires politiques, a déclaré qu’une « institution palestinienne professionnelle » avait inspecté plusieurs téléphones et détecté Pegasus sur trois d’entre eux. Son ministère a blâmé Israël pour le piratage, le qualifiant de « violation flagrante et immorale du droit international », et a appelé à un boycott international de toutes les parties impliquées.
NSO blacklisté par Washington
Dans le cas des six militants palestiniens et du ministère des Affaires étrangères, il suffit de se demander à qui profite cet espionnage pour avoir une idée du commanditaire. Ce logiciel espion peut être installé secrètement sans que la victime ne prenne aucune mesure et donne un accès complet à son téléphone, y compris les communications en temps réel. La concomitance de ces événements ne relève pas du hasard. Bizarrement, on avait peu évoqué un usage de Pegasus à l’encontre des Palestiniens, jusqu’à ce que soit dévoilé, le 16 octobre, le hackage de ces personnalités palestiniennes, dont l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, cible du harcèlement israélien depuis des années. Alors que les États-Unis ont d’ores et déjà placé NSO sur une liste noire, la France « continue ses investigations », comme a répondu le Quai d’Orsay à une question posée par l’« HD ».
Espionnage. Avec Pegasus, Israël tisse son internationale répressiveCe gouvernement israélien, présenté comme plus fréquentable que le précédent a, en réalité, accéléré le musellement de toutes les organisations palestiniennes et israéliennes qui défendent les droits humains. Il s’attaque à ces voix qui osent dénoncer la colonisation et l’occupation de la Cisjordanie et le blocus contre la bande de Gaza. Dans cet acharnement, Israël ne recule devant rien. Ni les outils modernes d’espionnage, comme le logiciel Pegasus, ni les actes autoritaires, ni les bonnes vieilles méthodes d’interrogatoire, la question – que certains utilisaient en Algérie, d’autres en Irak –, pour extorquer des aveux.
Israël-Palestineécoutespegasuspalestine Le Figaro
France : l'inflation confirmée à 4,8% sur un an en avril
Ce niveau est inégalé depuis novembre 1985 et s'explique par la forte hausse des prix de quasiment toutes les catégories de produits.
L'inflation a atteint 4,8% sur un an en avril, après 4,5% en mars, a indiqué vendredi l'Insee, confirmant sa première estimation publiée fin avril. Ce niveau est inégalé depuis novembre 1985 et s'explique par la forte hausse des prix de quasiment toutes les catégories de produits, énergie en tête (+26,5%). En avril, les prix de l'alimentation (+3,8%) et des services (+3%) ont aussi nettement accéléré par rapport au mois précédent, où ils étaient en hausse respectivement de 2,9% et 2,3%.
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La valse des étiquettes a notamment été forte pour l'alimentation, avec une accélération de la hausse des prix des légumes frais et des produits non frais (viande, pain et céréales, huiles et graisses, etc.). Les prix des services sont eux tirés par les services de transports, notamment le transport aérien, avec des prix en hausse de 22,4% en avril, après +5,7% en mars. Les prix des produits manufacturés ont également encore augmenté de 2,6%, après 2,1% en mars. Les seuls prix orientés à la baisse sur un an sont ceux du tabac (-0,1%) et des produits de santé (-1,2%).
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L'indice harmonisé (IPCH), qui sert de base de comparaison au niveau européen, augmente pour sa part de 5,4% en glissement annuel, après 5,1% le mois précédent. L'inflation devrait encore accélérer dans les prochains mois, l'Insee tablant encore sur une hausse des prix de 5,4% en juin.
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Guerre en Ukraine : les sanctions européennes sont-elles «en train d'enrichir la Russie» ?
LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, «en matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec». Est-ce vrai ?
La moitié des seniors ne sont-ils plus «en emploi» lorsqu'ils arrivent à la retraite ?
LA VÉRIFICATION - «Aujourd'hui [...], c'est la moitié des Français qui, à 60 ans, ne sont plus en emploi. Hommes et femmes», a affirmé François Ruffin, mardi. À raison ?
BCE : Christine Lagarde exclut une stagflation en zone euro
La présidente de la BCE estime que la situation actuelle ne peut être comparée à celle du choc pétrolier au début des années 70.
L'Humanité
Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté
Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.
Pierre BarbanceyAprès 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.
Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.
Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».
Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.
Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’EuropeLes autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.
La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.
Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah Le Figaro
Communautarisme, déclassement... À Brignoles, plongée dans la France périphérique
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REPORTAGE - Dans cette commune du Var, située au nord de Toulon, le centre-ville est paupérisé, le communautarisme omniprésent et le déclassement palpable. Marine Le Pen a convaincu près de 60 % des votants aux dernières élections. Carte postale sociologique.
Sur la place Caramy, devant l'hôtel de ville de Brignoles, les voix de Jacques Higelin et d'Étienne Daho, des Beatles et de Starmania résonnent à pleins tubes. Sortant des haut-parleurs accrochés au sommet des pylônes, elles troublent la vie paisible des habitants.
Assis dans son bureau du premier étage, fenêtre fermée, Guillaume Lesage, le directeur de cabinet du maire, sourit de notre étonnement : « C'est souvent comme ça dans les villes du Sud, on met de la musique sur les places publiques. On diffuse des playlists de variétés, des tubes des années 1980, des musiques de tous styles, en plein air. » Son bureau comme celui du maire, sis dans un bel hôtel particulier XVIIe, donne sur un théâtre fascinant, celui d'une ville de Provence pleine de charme mais paupérisée, où la douceur de vivre se mêle à une inquiétude diffuse.
Mines de bauxite
En bas, les trois terrasses de la place sont loin d'être combles. Des hommes s'attardent devant une tasse de café, seuls ou à plusieurs, d'autres pianotent sur leur téléphone. Peu de femmes circulent en cette fin de journée, avant la fermeture des cafés, prévue à 20 heures. « Mon patron m'a demandé de ne plus servir après 19 h 30, tranche Christophe, qui tient Le Provence. C'est une consigne ferme. » Comment l'expliquer ? Est-ce lié à l'épisode du Covid, au faible pouvoir d'achat des riverains, au creux de la saison touristique, à l'insécurité ?
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Non loin de la dizaine de tables métalliques, trois hommes âgés discutent sur un banc. L'un porte une veste marron foncé au tissu élimé, son compagnon a posé son menton sur sa béquille, le troisième est coiffé d'une casquette à la mode d'une autre époque. Ces anciens employés des mines de bauxite, dont la dernière a fermé en 1989, parlent de leur vie, de leur famille, du bled, et du score de 58,7 % remporté ici par Marine Le Pen à la dernière élection, dans une langue qui mélange le français et l'arabe. Ils tournent le dos à la chaussée étroite sur laquelle des voitures font parfois irruption, suivant l'ancien tracé de la nationale 7 qui traversait Brignoles de part en part, à côté de la jolie fontaine ronde en pierre dans laquelle l'eau ne coule plus.
Cette ville de près de 20.000 habitants, ancienne demeure des comtes de Provence et qui fut longtemps riche et prospère grâce à l'agriculture et à la viticulture, connaît un déclassement accéléré qu'aucun maire n'est parvenu à enrayer. « Nous avons été abandonnés, déplore une habitante en faisant la queue à la boulangerie. Brignoles était un paradis, regardez ce qu'elle est devenue. » Derrière elle, une jeune mère ajoute : « Je ne conseillerais à personne de venir vivre ici. C'est d'un ennui… Pour aller faire un bowling, il faut aller à Saint-Maximin, pour acheter un tee-shirt à moins de 40 euros, c'est sur Amazon ou bien à Toulon, à quarante-cinq minutes de voiture… Pour un rendez-vous de médecin ou de pédiatre, il y a six mois d'attente », égrène-t-elle comme si la liste pouvait s'allonger davantage.
Derrière son plexiglas, la boulangère acquiesce et évoque leur « désert médical » : deux médecins de ville sur six partent à la retraite sans être remplacés. Sa voix, couverte par le bruit de la trancheuse, conclut : « On est de plus en plus traités comme des machines. Les clients entrent ici, ils disent “une baguette” sans un bonjour ni un merci. »
Dans une rue voisine, Babeto, trentenaire désœuvré avec des dents en or plein la bouche, un diamant à l'oreille, son chapeau Gucci vissé sur la tête et des lunettes noires, lance, entre deux Snapchat lus sur son écran de téléphone fissuré : « Il n'y a aucun divertissement ici, on dirait une prison décapotable ! »
Retour de l'emploi
Le maire actuel, Didier Brémond (DVD), entend bien faire mentir ces rumeurs urbaines. Arrivé en 2017 en cours de mandat, fort de son score qui tutoie les 80 % de suffrages exprimés en 2020, il souhaite attirer dans le centre les habitants dotés d'un bon pouvoir d'achat. « Nous avons permis que rouvrent déjà 13 commerces en centre-ville, ce qui n'était pas arrivé depuis vingt ans. Et la librairie, Le Bateau Blanc, a été sauvée », gage-t-il à propos d'une commune où près de la moitié des commerces affichent un « bail à céder » en devanture. « Les Brignolais se considèrent toujours orphelins de ces mines qui ont permis leur prospérité pendant plus d'un siècle. Lorsque je suis arrivé, les marchands de sommeil avaient envahi le cœur de ville, la population se sentait délaissée. Une chose peut inverser la tendance : le travail, travail, travail. »
J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal remplaçant les magasins
Dans sa chemise au blanc éclatant, qui met en valeur son teint hâlé, cet ancien maire LR, devenu LREM compatible, explique combien la manne de 16 millions d'euros promise par Olivier Véran pour l'hôpital, la mue de l'école de musique en conservatoire et surtout le développement de la zone économique de Nicopolis, à l'entrée de la ville, sont les pièces maîtresses pour attirer les cadres supérieurs. « On a déjà 3300 emplois dans cette zone, mon objectif est d'en créer 1500 de plus dans les deux prochaines années, affirme-t-il. Nous sommes la seule commune de la Provence verte qui attire des travailleurs. »
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Sa campagne de réhabilitation des hôtels particuliers du centre-ville commence à peine mais déjà, les peintures, les balcons, les volets de certaines rues ont été rafraîchis. « Mon objectif est que s'installent entre 1000 et 1500 nouveaux habitants en cœur de ville », explique-t-il avec un large sourire. Le défi est de taille : avec ses volets fermés, balcons vétustes, rap à tue-tête, effluves de cannabis, tatouages qui dépassent des survêtements, chiens féroces tenus court et djellabas séchant aux fenêtres, ce quartier ressemble par endroits à une médina dépeuplée.
Centre-ville monotone
Aucun commerce de proximité n'en rompt la monotonie. « C'est aussi la faute du capitalisme qui tue les petits commerces en installant les hypermarchés à la périphérie de la ville », analyse l'essayiste Fabrice Hadjadj, qui a vécu dix ans à Brignoles jusqu'en 2012, où il a eu six de ses neuf enfants, tout en enseignant la littérature et la philosophie aulycée Sainte-Jeanne-d'Arc. « J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal qui remplacent les magasins des rues commerçantes. L'été dernier, j'ai constaté aussi que le marché du samedi matin s'était transformé : auparavant, on y vendait des tropéziennes et des produits provençaux, aujourd'hui deux stands proposent des voiles islamiques. Il existe des liens de cultures réels entre la Provence et le Maghreb, conclut-il d'un ton serein. Après tout, les Maures ont conquis un temps une partie de ce territoire avant d'être repoussés. »
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Un vieux passant en déambulateur éructe, en désignant un monticule d'ordures sur une coquette place ensoleillée : « Vous trouvez les façades jolies. C'est vrai, mais les incivilités continuent. Les gens n'ont pas honte de laisser leurs vieux matelas et leurs machines à laver cassées sur les trottoirs. » On croise alors un architecte, diplômé de l'École de Chaillot, occupé à conseiller la propriétaire d'un immeuble datant du XVIe siècle, qui jouxte l'imposante église Saint-Sauveur du XIIe siècle.
Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée
« Entre 20 et 30 % du montant des travaux d'embellissement et de mise aux normes de ces bâtisses va être pris en charge par la collectivité, explique Damien Vuillard, qui passe d'un chantier à l'autre depuis un an. La ville et la communauté d'agglomérations participent financièrement pour sauvegarder l'harmonie esthétique, et l'architecture typique que l'on trouve ici. » Mille trois cents immeubles du cœur historique de Brignoles devraient être ainsi restaurés, grâce à la concession accordée pour dix ans à Var Aménagement Développement (VAD).
« Autour de l'église, les édifices datent du XVe siècle. La ville se développe ensuite de façon concentrique aux XVIIIe et XIXe siècles. » Et puis plus rien. Ou plutôt si, des pavillons en crépi par centaines à l'est de la ville. Il y a deux ans, le centre a été classé secteur sauvegardé. « Le ministère de la Culture a estimé qu'il relevait d'un site patrimonial remarquable, ce qui permet de défiscaliser la revente des appartements, et constitue un outil d'encouragement pour les promoteurs qui investissent dans la pierre. »
Femmes voilées
Des religieuses, appartenant à la Congrégation des Sœurs apostoliques de Saint-Jean, habitent la vieille ville depuis trente ans. L'une d'elles sort les poubelles de son couvent et salue en chemin ses voisines, souvent voilées, qui passent avec le sourire. « Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée, laisse-t-elle échapper avec espièglerie. Depuis 1991, nous sillonnons le quartier. Mais récemment, avec les cinq autres sœurs, nous avons préféré déménager à côté de l'église parce que notre couvent de la rue Saint-Joseph se trouvait en face d'une mosquée salafiste. C'était compliqué »,murmure-t-elle sans vouloir en dire davantage. À trois rues, en effet, une grande affiche blanche où l'on peut lire « Mosquée de l'unicité » traduit en langue arabe, surplombe une porte sur laquelle pointe une caméra de surveillance rafistolée.
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Difficile de décrire le mélange de déshérence et de calme qui flotte sur cette ville au lustre déclinant. Au-delà des remparts, pavillons, villas et maisons ont poussé à l'ombre des cyprès, hébergeant des estivants, des officiers à la retraite, des viticulteurs. George Clooney, Brad Pitt et le réalisateur américain George Lucas ont désormais leur vignoble dans l'immédiat voisinage. Ces mondes disparates se rencontrent peu, et mal. La jeunesse autochtone et immigrée se mêle sur les bancs de l'école et parfois au sein des associations qui fleurissent dans la ville. Cependant, chacun sait à quelle communauté il appartient.
L'heure du berger
Le Secours catholique organise des distributions de « paniers potagers solidaires » aux plus nécessiteux. Des bénévoles chrétiens, juifs et musulmans, des religieuses et l'imam de la deuxième mosquée de la ville viennent tous les mercredis prêter main-forte à quelque 30 familles bénéficiaires. Le panier coûte 6 euros au lieu de 18 et les produits sont locaux.
Juste à côté, dans le centre paroissial, quelques-uns des 100 immigrés demandeurs d'asile hébergés à Brignoles, apprennent le français grâce à l'association Accalmie. Depuis cinq ans, 40 jeunes, âgés de moins de 16 ans, mineurs isolés étrangers, sont logés à l'hôtel Ibis Budget qu'on aperçoit à la sortie de l'autoroute. Certains vont à l'école ou suivent un apprentissage. Ils arrivent du Bangladesh, de Guinée, du Mali, du Tchad, « parfois dans leur tenue de migrant avec seulement leur téléphone portable », explique une agrégée de lettres à la retraite qui leur fait cours avec quatre autres femmes bénévoles. Sur sa liste, 20 noms sont inscrits. Seuls quatre garçons, l'air un peu perdu, sont venus cet après-midi. « Le problème, c'est qu'ils ont la télévision dans leur chambre à l'Ibis. Ils préfèrent y rester que de venir », se désole-t-elle.
Au bar Mireille, proche du centre des finances publiques et de l'ancienne gare routière, Paul Martin, appelé « Popaul », distille sa bonne humeur du haut de ses 91 ans. « Ma famille est la mémoire vivante de Brignoles, clame cet ex-dirigeant d'entreprise dont le père a été huissier au tribunal civil. La fin de la bauxite nous a foutus en l'air. Et Marine Le Pen, elle nous prend pour des fadas ! Elle nous emmerde avec l'Algérie française ! » En face de lui, le député candidat RN qui espère détrôner la députée Valérie Gomez-Bassac (LREM) au prochain scrutin, est presque gêné de ce franc-parler.
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« Vous imaginez, on représente plus d'un Brignolais sur deux et on est totalement ostracisés, s'indigne Frank Giletti. Ici, on est typiquement dans une France périurbaine, celle des Français qui ont fui les métropoles et le littoral où les prix se sont envolés. À Brignoles, la classe moyenne est en train de perdre ses avantages parce qu'on n'a plus les moyens d'intégrer les nouveaux arrivants. » Le vieil homme, qui attend « l'heure du berger » pour commander son pastis, analyse : « L'équilibre des communautés a basculé dans les années 2000, quand le centre-ville a été laissé à l'abandon. Il y a peut-être un peu trop de bronzés par ici, mais avec le nouveau maire qui trouve des sous, on va relancer Brignoles pour en refaire une ville où il fait bon vivre. » Frank Giletti rétorque : « Moi, je n'ai rien contre eux, j'en ai, en revanche, beaucoup contre le laxisme des hommes politiques. »
L'éventuelle candidature d'Éric Zemmour dans le Var ne suscite pas un grand enthousiasme sur cette terrasse ombragée. Dans le département, Marine Le Pen a recueilli 55 % des voix le 24 avril, et le candidat de Reconquête 13,25 % au premier tour. « Zemmour nous explique comment vivre en bons Français, ça me fait bien rire. Ma famille était déjà en France quand ses parents élevaient des chèvres en Kabylie. Et regardez : il nous considère comme des étrangers », s'exclame Mohammed, élégant homme né à Aubagne en 1951 de parents algériens arrivés dans la région en 1930. En l'écoutant parler avec émotion de ses deux fils, diplômés d'HEC et d'une grande école d'ingénieur, qui font de belles carrières à Paris et New York, on songe qu'il fut un temps où la machine à intégrer fonctionnait.
L'Humanité
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »
ActuTel-Aviv vient de placer six ONG palestiniennes de défense des droits humains, des prisonniers, des enfants et des femmes, sur une liste d’organisations terroristes sous prétexte de proximité avec le FPLP. Mais les preuves sont classifiées.
Pierre BarbanceySi Benyamin Netanyahou n’est plus à la tête du gouvernement israélien, sa politique et ses méthodes perdurent. L’actuel premier ministre, Naftali Bennett, est dans la lignée de celui qui a été son mentor pendant de nombreuses années. Il multiplie les décisions coercitives à l’égard des Palestiniens, qu’ils se trouvent dans les territoires occupés ou en Israël.
Six organisations non gouvernementales (ONG) palestiniennes viennent ainsi d’être placées sur la liste des « organisations terroristes » parce que celles-ci feraient « partie d’un réseau d’organisations qui, sous couvert d’activités internationales, dépendent du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine – NDLR) pour soutenir ses objectifs et promouvoir ses activités », selon les termes du communiqué émanant du bureau du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. Ce dernier avait un temps été présenté comme la meilleure alternative à Netanyahou. Mais l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, celui qui avait mené l’offensive meurtrière contre la bande de Gaza en 2014, n’a jamais désarmé.
Israël a les coudées franches
Il n’y a pas de hasard dans les décisions : parmi ces six ONG palestiniennes figurent les organisations de défense des droits humains al-Haq, Addameer, qui soutient les prisonniers palestiniens en Israël, le Centre de recherche et de développement Bisan, Défense internationale des enfants-Palestine, l’Union des comités du travail agricole (UAWC) et l’Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC). « Ces organisations sont liées à la direction du FPLP, qui appelle à la destruction d’Israël par des actes terroristes » et elles « bénéficient d’aides d’États européens et d’organisations internationales obtenues de manière frauduleuse », croit savoir Benny Gantz. Il s’agit donc bien d’une attaque massive contre le FPLP, parti de la gauche marxiste.
Proche-Orient. Le combat d’Israël pour étouffer toute critiqueIsraël a les coudées franches d’autant plus que l’Union européenne, contre toute logique politique, considère le FPLP (membre de l’OLP) comme une organisation terroriste. De la même manière, l’annonce, la semaine dernière, de la décision de la ministre de l’Intérieur de révoquer le statut de résident à Jérusalem de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, qui travaille pour Addameer, se situe dans cette même logique.
Une longue campagne de stigmatisation
Le Shin Bet, le service israélien de renseignements intérieur, avait amorcé la pompe en mai en accusant des ONG en Cisjordanie occupée d’avoir détourné des fonds de « plusieurs pays européens », dont la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et la Grande-Bretagne, au profit du FPLP. Un responsable sécuritaire israélien avait alors assuré que « des dizaines de millions de dollars » avaient été transférés sans « qu’aucun des gouvernements ne sache où allait l’argent ».
Pourtant, comme le fait remarquer Tom Bateman, correspondant de la BBC britannique pour le Moyen-Orient, sur son compte Twitter, « lorsqu’on lui a demandé s’il fournirait ses preuves derrière la liste de terrorisme de six ONG palestiniennes, le ministère israélien de la Défense a déclaré que tous les documents étaient classifiés ». Le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens accuse Tel-Aviv de mener « une longue campagne stigmatisant ces organisations et d’autres » ONG en restreignant « leur capacité à mener leurs tâches cruciales ». Amnesty International et Human Rights Watch ont également dénoncé une décision « alarmante ». L’ONG israélienne anticolonisation B’Tselem a de son côté jugé la décision des autorités israéliennes « digne des régimes totalitaires ».
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Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur
ActuContraint par un dérèglement climatique de plus en plus prégnant et porté par les attentes des consommateurs en quête de produits sains et locaux, le vignoble français a amorcé son virage écologique. Une nécessité pour survivre.
Marie-Stéphane GuyBrutaux et massifs sont les bouleversements climatiques mettant en péril le monde agricole et, par là même, notre souveraineté agroalimentaire. Particulièrement concernée par l’ampleur des dérèglements : la filière viticole.
Les scénarios les plus alarmistes prédisent la disparition de 50 % du vignoble français d’ici à 2050. Il y a donc urgence à sauver ce patrimoine national unique de 796 000 hectares de vignes produisant 4,69 milliards de litres. Un volume qui place la France au rang de troisième pays producteur mondial derrière l’Italie et l’Espagne ; la qualité la hisse en pole position en termes d’excellence.
Une double pression
Pour sauvegarder les 59 000 exploitations françaises, il y a aussi urgence à s’adapter aux variations de température façon grand écart, à se protéger des aléas météorologiques violents, à préserver la qualité des sols et des récoltes, à développer des solutions innovantes respectueuses de l’environnement. Cet engagement est dicté par les impératifs écologiques mais aussi par les consommateurs en quête de produits sains, naturels, bio, de terroir.
Cette double pression a conduit la filière à amorcer sa transition agroécologique. « La filière est sensibilisée depuis la fin des années 1990 et la mise en place des contrats territoriaux d’exploitation, visant notamment à consolider le rôle environnemental des exploitations, tempère Bernard Angelras, président de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV).
Si bien que, aujourd’hui, 95 % de la production française respectent le cahier des charges AOP et IGP. Depuis 2017, avec le projet Laccave porté avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), la filière a été la première à présenter fin 2021 une stratégie d’adaptation. »
Une alternative au modèle agro-industriel
Depuis les années 1980, l’agroécologie se définit comme la quête d’un nouveau modèle agricole alternatif au modèle agro-industriel, conciliant les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. En agroécologie, on parle de souveraineté et de sécurité alimentaires, de développement rural, et d’autonomie des agriculteurs.
Cette approche implique de repenser le mode d’exploitation en utilisant au maximum les fonctionnalités offertes par la nature. Il s’agit aussi de préserver les ressources naturelles telles que l’eau, l’énergie ou les éléments minéraux. «
Concrètement, on remplace les intrants par le travail du sol, l’enherbement des vignes, la plantation d’arbres au milieu des vignes. On intervient beaucoup en amont des récoltes, en prévention, lors des travaux verts.
Par exemple, il s’agit d’effeuiller la vigne à la main pour éviter une atmosphère trop humide propice à la prolifération des champignons comme le mildiou », explique Charlotte Huber, directrice technique de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB). Depuis 2017, le vignoble bourguignon – 4 500 producteurs, 30 000 hectares de vignes – s’est doté d’une charte « transition écologique ».
Le passage en bio équivaut à un coût de production de + 25 % pour un rendement de la vigne de – 25 % et une mise sur le marché à un prix aujourd’hui identique. »
Bernard Angelras, président de l’Institut français de la vigne et du vin
En viticulture, la réduction des émissions de gaz à effet de serre passe par une diminution des intrants, une économie d’énergie en cave, une réduction du nombre de passages des engins agricoles et un meilleur choix d’emballage.
Pour limiter l’utilisation de pesticides, l’Inrae, en partenariat avec l’IFV, a développé 9 cépages hybrides, résistants aux champignons mildiou et oïdium. En Champagne, la réflexion sur la réduction des émissions de CO2 du vignoble a abouti à ce constat : lorsque les vignerons travaillent leurs sols, ils passent en moyenne 28 fois par an dans les vignes. Vingt ans après l’implantation de couverts végétaux, de haies et d’arbres, leur vignoble serait presque autonome. Il faut donc augmenter la séquestration du CO2.
Des robots à la rescousse
La première entreprise viticole de Provence, Estandon Vignerons (Brignoles) – regroupement de 8 caves coopératives, de 300 viticulteurs pour une production de 20 millions de bouteilles (86 % de rosé), soit 10 % des vins de la région – a planté 670 arbres dans ses vignes. « Le passage en bio équivaut à un coût de production de + 25 % pour un rendement de la vigne de – 25 % et une mise sur le marché à un prix aujourd’hui identique », souligne Bernard Angelras.
Pour le leader mondial des vins et spiritueux de prestige, Moët Hennessy, afficher sa volonté d’agir pour le développement de filières viticoles pérennes, respectueuses des sols et de la biodiversité, ne pose pas de problème en termes de coût.
La filiale du groupe de luxe LVMH a les moyens de s’engager à stopper l’utilisation des herbicides dans tous ses vignobles de Champagne et de la région de Cognac. « Nous remplaçons les herbicides par le désherbage mécanique, grâce notamment à des tracteurs électriques et des robots. Nous allons construire un nouveau centre de recherche et développement en Champagne d’une valeur de 20 millions d’euros », a déclaré son PDG, Philippe Schaus, soucieux d’inscrire l’entreprise dans l’ère du vert.
La société est allée jusqu’à devenir membre du mouvement Pour une agriculture du vivant (PADV). « Notre association fondée en 2018 par divers acteurs de l’agroalimentaire et de l’agriculture œuvre pour un nouveau modèle agricole plaçant le vivant et le terroir au centre », explique Anne Trombini, directrice du mouvement.
On ne s’improvise plus viticulteur
En bâtissant la viticulture du futur, la filière a un rôle important à jouer dans le cadre de l’atténuation des impacts des activités humaines sur le climat. « Le métier est en pleine professionnalisation. On ne s’improvise plus viticulteur. Les jeunes générations sont sensibilisées à ces nouvelles pratiques et sont en prise directe avec le marché, qui attend ces changements », assure Bernard Angelras.
Demain, la viticulture offrira plus de produits naturels, plus de biodiversité, plus de respect du paysage, de travail du sol, plus de protection du terroir et du vivant, plus de réponses saines aux attentes de vins plaisir. La mutation est en mouvement.
Le projet Vitirev, l’espoir d’une vigne sans pesticide
La Nouvelle-Aquitaine, première région viticole de France et d’Europe avec environ 80 vins et spiritueux, a mis en place 14 laboratoires d’innovation territoriale (LIT) pour impulser une viticulture plus écologique, innovante et garante de la typicité de ses vins. Réunissant 20 collectivités et 130 partenaires, ce projet nommé Vitirev, lauréat 2019 du programme gouvernemental « Territoires d’innovation », a pour objectif d’engager 100 % des vignobles régionaux (13 000 exploitations) dans des démarches alternatives aux traitements chimiques d’ici à 2030. Un programme ambitieux qui associe les viticulteurs, les habitants, les collectivités, les scientifiques afin de trouver ensemble des solutions adaptées. Ici, la vigne façonne les paysages et toute la vie économique (120 000 emplois directs et indirects), sociale et culturelle du territoire.
Portrait. Laure Colombo donne ses vignes en pâture aux brebis
À Saint-Péray, cette pétillante Ardéchoise, élue meilleure vigneronne 2021, a redonné avec son compagnon Dimitri leur place au travail paysan d’antan et à la polyculture-élevage. Une démarche respectueuse de la nature devenue synonyme de qualité.
Élevée dans les vignes familiales du rouge Cornas (Ardèche), Laure Colombo, élue meilleure vigneronne de l’année 2021, a créé son domaine à quelques kilomètres, sur les coteaux blancs de Saint-Péray. Là, depuis sept ans, elle défend la polyculture-élevage, l’agroécologie, une démarche environnementale engagée dans le respect et l’écoute du rythme de la nature. Au passage, elle œuvre pour l’émancipation des femmes dans un monde viticole encore très masculin. Avant que son Domaine de Lorient soit auréolé de la distinction récompensant un travail rigoureux, la jeune femme de 37 ans a bourlingué.
Un laboratoire américain a démontré que la syrah est purement ardéchoise et originaire des alentours de Cornas. »
Emplie « du sens du bon produit » transmis par ses parents, viticulteurs en bio et œnologues, elle prend le large, étudie le commerce à Lille, puis la viticulture et l’œnologie à Bordeaux, voyage en Inde, aux États-Unis, se cherche, se trouve et revient à la maison en 2011 « avec le projet de création d’une ferme vigneronne, un lieu de vie et de travail, alliant la vigne, le maraîchage, l’élevage et des chambres d’hôtes ».
Son compagnon Dimitri, photographe, la rejoint dans l’aventure perchée sur les hauteurs du Saint-Péray granitique et sauvage. Le Domaine de Lorient opte pour le cépage endémique syrah. « Un laboratoire américain a démontré que la syrah est purement ardéchoise et originaire des alentours de Cornas », aime-t-elle à rappeler.
Les vignes en coteaux (5 hectares), situées sur les appellations de Saint-Péray, Saint-Joseph et Cornas, sont essentiellement cultivées à la main. Un travail très physique au plus près des ceps avec un objectif : préserver la biodiversité et respecter les sols. « Nos parcelles sont entourées de forêts et prairies et nous tenons à ce que cela ne change pas. Nous renforçons même cet environnement avec des haies champêtres d’arbres, nous en avons planté plus de 500 depuis notre arrivée. Pour nous, c’est la flore et la faune locales qui contribuent à la notion de terroir. De nos abeilles et sauterelles aux gros mammifères en passant par les oiseaux et les chauves-souris, nous essayons de préserver un équilibre fragile. »
Laure et Dimitri veulent retrouver l’agriculture de leurs grands-parents, sont attentifs à l’humus de leurs sols, privilégient un enherbement divers (engrais verts et mellifères), apportent du fumier provenant de leurs vaches et chevaux ou de leur compost Biofertil, utilisent leurs 20 brebis pour pâturer les vignes, respectent au mieux les flux de sèves lors de la taille et des greffes, favorisent la circulation de l’air à travers les rangs, facilitent la vie des auxiliaires de la vigne, cultivent leurs verger, potager et rucher, tentent de créer un microclimat sur l’exploitation arguant que « les arbres appellent la pluie ».
Certifiés bio, preuve d’un travail sain, sans intrants chimiques, leurs vins sont servis sur les plus grandes tables. « La reconnaissance que notre démarche produit de la qualité. De plus, nous faisons quelque chose qui nous plaît, en accord avec nos valeurs. Nous sommes revenus à l’essentiel, au bon sens, au travail de paysan, celui qui se passe dans les champs. »
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
L'Humanité
Pour arrêter de fumer, mieux vaut privilégier la vapote à l’Iqos
ActuVéritable phénomène depuis son arrivée en 2017, l’Iqos, cette alternative à la cigarette qui chauffe le tabac sans le brûler, n’est pas exempte de danger pour la santé, bien au contraire. S’il va être toujours préférable d’arrêter complètement l’herbe à Nicot, la cigarette électronique reste moins nocive à court terme.
Théo GobbiÀ chacun sa technique pour décrocher de la cigarette : patchs nicotinés, chewing-gums, hypnose…. Si certains parviennent à couper net, sans avoir besoin de substituts, la tâche est plus ardue pour d’autres.
C’est là que peuvent intervenir la cigarette électronique, dite « vapoteuse », mais également un appareil plus récent et très à la mode, l’Iqos. La première, désormais bien ancrée dans les habitudes des fumeurs, a déjà fait ses preuves. La seconde, qui se traduit par un appareil d’une dizaine de centimètres dans lequel on insère des cigarettes créées spécialement à cet effet, chauffe le tabac, sans le brûler.
Vapeur d’eau, nicotine et arômes
C’est là son principal argument de vente. « Avec ce tabac chauffé, il y a des shoots de nicotine plus importants qu’avec une vapote. Cela entretient la dépendance et envoie des substances toxiques au même titre que la cigarette classique, même sans combustion. L’Iqos est vraiment à éviter », nous explique une tabacologue de Tabac Info Service (1).
Mais si l’Iqos n’est pas recommandable, qu’en est-il de la vapoteuse, qui se résume, elle, à de la vapeur d’eau contenant de la nicotine et des arômes ? Eh bien, selon l’experte, c’est « déjà mieux », même s’il n’y a pas encore le recul suffisant pour estimer les risques à moyen et long terme. « Il faut l’utiliser comme un outil d’aide à l’arrêt du tabac sur le court terme et non pas comme un produit de remplacement sur le long terme », poursuit-elle.
Avec parcimonie et à bon escient
Néanmoins, il faut s’en servir correctement dès l’achat pour ne pas tomber dans la dépendance. « Comme ce n’est pas du tabac et qu’il n’y a pas de combustion, on s’autorise à vapoter partout. Il faut dès le départ s’en servir de la bonne manière, pour pouvoir s’en détacher progressivement », indique-t-elle.
Suivre, donc, les mêmes contraintes qu’avec une cigarette, à savoir, par exemple, ne pas l’utiliser dans les lieux d’où l’on sortait pour fumer auparavant, chez soi ou dans sa voiture… Il est aussi nécessaire de réguler, en ne s’en servant que pendant une courte durée, pour ne pas l’avoir à la bouche sans arrêt.
Le plus important, selon la tabacologue, est de ne surtout pas cumuler tabac et vapoteuse : « La cigarette électronique doit servir à arrêter le tabac. Si l’on veut diminuer, il faut passer par des substituts nicotiniques tels que des gommes à mâcher, des patchs ou des sprays, en fonction de sa consommation. »
Pour franchir le pas et s’adonner à la vapote, il est important de faire attention à quelques détails. L’appareil ne doit pas être acheté dans un bureau de tabac, mais dans un magasin spécialisé et doit répondre aux normes « CE », « NE » ou « NF ».
Les e-liquides, même s’il est indiqué « bio » ou « fabriqué en France » sur l’étiquette, doivent obligatoirement indiquer le label Afnor, preuve que le fabricant a fait contrôler sa production par un laboratoire indépendant. Enfin, le vendeur saura vous conseiller sur le modèle d’e-cigarette à acheter, ainsi que sur le taux de nicotine et de wattage nécessaire à chacun.
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
Orpea voit son bénéfice net chuter de 60% et signe un accord avec les banques pour assurer son financement
L'accord de financement doit permettre au groupe de «répondre au contexte actuel d'incertitudes».
Le groupe d'Ehpad privés Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier d'un livre-enquête, a annoncé vendredi avoir signé un accord avec ses banques pour assurer son financement face aux incertitudes qui pèsent sur l'entreprise, après un plongeon de près de 60% de son bénéfice net annuel. Cet accord s'inscrit dans le cadre «d'une procédure amiable de conciliation», pour prévenir les difficultés, ouverte au tribunal de commerce de Nanterre, a indiqué le groupe dans un communiqué. «Cet accord avec les banques répond au contexte actuel d'incertitudes qui pèse sur Orpea, ainsi qu'à un accès fermé aux marchés financiers et au ralentissement du programme de cessions d'actifs initialement envisagé», a expliqué Orpea.
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Pour l'année en cours, Orpea s'attend «à faire face à des charges exceptionnelles liées à la gestion de la crise et de ses conséquences». Il prévoit également que sa rentabilité soit affectée par la hausse de l'inflation qui impacte «les coûts de l'énergie et les salaires dans certains pays». Le groupe se dit «confiant sur la dynamique de croissance» de son chiffre d'affaires 2022 mais n'a pas publié de prévisions chiffrées. Au premier trimestre, le chiffre d'affaires a progressé de 9% à 1,12 milliard d'euros. L'an passé, son bénéfice net a chuté de 59,3% par rapport à 2020 à 65,2 millions d'euros, en raison notamment d'une provision de 83 millions d'euros «pour risques et charges relatives aux risques estimés au titre des années 2017-2021 suite aux enquêtes administratives» dont le groupe a fait l'objet. Dans ce contexte, il prévoit de ne pas verser de dividende.
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Le groupe est sous le feu des critiques depuis la publication fin janvier du livre-enquête de Victor Castanet, Les Fossoyeurs. Le journaliste indépendant dénonçait notamment une maltraitance des résidents et un usage abusif des fonds publics. Un rapport commandé dans la foulée par le gouvernement a pointé début avril de graves dysfonctionnements. L'État a porté plainte et demandé la restitution de dotations publiques présumées détournées de leurs fins. Le groupe fait depuis fin avril l'objet d'une enquête judiciaire, ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières.
Guerre en Ukraine: le grisou lorrain comme alternative à l’énergie venue de Russie
Le conflit relance l’intérêt pour l’exploitation en circuit court de ce gaz de charbon.
Le roi du spritz veut relancer le Picon bière
Un fleuron français de l’apéritif passe sous pavillon italien. Le groupe Campari a racheté mardi Picon pour 119 millions d’euros au leader mondial des spiritueux Diageo, son propriétaire depuis 1995.
Chine : le promoteur immobilier Sunac en défaut de paiement
L'entreprise devait rembourser le mois dernier 29,5 millions de dollars mais n'avait pu honorer l'échéance.
L'Humanité
Balade à Langres, sous les lumières de Diderot
ActuC’est dans cette ville de Haute-Marne que l’encyclopédiste a vu le jour en 1713. Parcourons la citadelle dans les pas du bouillonnant Denis, qui sut interpeller ses contemporains sur leurs pratiques morales, sociales et religieuses.
Sabine JeanninPour rendre visite à Diderot, l’écrivain-penseur au génie multiple, dans la ville où il a passé son enfance, il faut prendre de la hauteur, au propre comme au figuré ! La citadelle perchée sur un éperon calcaire domine à plus de 450 mètres d’altitude le plateau de Langres où la Seine, la Marne, l’Aube et la Meuse prennent leur source. Un fameux quarté… La situation exceptionnelle de la ville l’ouvre aux quatre vents et vous incitera à emporter une écharpe dans vos promenades. L’une des places ne se nomme pas en vain Bel-Air !
Langres a de la séduction à revendre, de quoi amadouer le touriste le plus rétif. Cette ville antique possède la plus grande enceinte fortifiée complète d’Europe, longue de 3,6 kilomètres, ponctuée de neuf portes et de douze tours. Dans le tissu urbain qui reste médiéval, malgré les façades des maisons Renaissance ou d’époque classique, les rues serpentent, se resserrent, débouchent sur des places aux formes très variées. C’est sur l’une d’elles que Denis Diderot voit le jour en 1713, au 9 de la place qui porte aujourd’hui son nom.
Quelques mois après sa naissance, son père, maître coutelier réputé, achète une maison en face, au n° 6 de cette même place (attention, la plaque qui mentionne le lieu de sa naissance est erronée). La maison familiale, haute de deux étages, est étroite. Au rez-de-chaussée où se trouvait l’atelier de son père, un marchand de journaux est aujourd’hui installé. Cela, Diderot l’aurait apprécié ! Mais, à cette époque, le gamin Denis, turbulent et bagarreur, ne rêvait que de faire les quatre cents coups dans le labyrinthe des rues (dont on peut avoir un aperçu, passage des Hallebardiers ou ruelle de la Trésorerie), dans les faubourgs en contrebas, ou sur la promenade des remparts (voir encadré). Cette dernière offre des vues superbes sur un paysage embrassant d’un côté le Morvan, de l’autre le Jura.
Formé par les jésuites
Brillant élève, il fréquente le collège des Jésuites tout à côté de la maison familiale, sur la rue principale (aujourd’hui rue Diderot). Le collège a brûlé en 1746 et a été reconstruit, mais l’ancienne chapelle des Jésuites, dans l’aile sud, est restée intacte.
Langres est l’un des plus anciens évêchés de France et sa tradition chrétienne (neuf ordres religieux sont présents dans la cité au XVIIIe siècle) est perceptible à travers sa cathédrale Saint-Mammès, son quartier canonial, fréquenté par le jeune Denis que son père destinait à une carrière religieuse. L’une de ses sœurs, religieuse, mourra folle, à 28 ans, au couvent des Ursulines de Langres, dont on peut voir encore le portail depuis le chemin de ronde.
Après son départ en 1728 pour la capitale, Diderot revient plusieurs fois à Langres, notamment pour obtenir l’approbation paternelle à son mariage. Afin d’empêcher ce qu’il considère comme une mésalliance, son père, homme rigoureux et pieux, le fait enfermer dare-dare au cachot, d’où le remuant Denis s’échappe pour aller épouser clandestinement sa Toinette. Il reviendra également à la mort de son père (1759), puis, onze ans plus tard, pour arranger le mariage de sa fille unique avec le fils d’une famille langroise.
Conseiller de la tsarine Catherine II
La Maison des Lumières-Denis Diderot (1, place Pierre-Burelle) présente sur trois niveaux le mouvement des Lumières - étape cruciale dans l’histoire des idées -, ainsi que la vie et l’œuvre de Diderot. L’infatigable artisan de « l’Encyclopédie », critique d’art, passionné de techniques et de sciences, à la plume incisive et drôle, était classé par Victor Hugo parmi les « puissants balayeurs d’étable », avec Voltaire, Rabelais ou Beaumarchais. La salle 5 rappelle son rôle auprès de la tsarine Catherine II, qui se voulait « despote éclairé ». Celle-ci a dit de lui après son séjour en Russie : « Si je l’avais cru, tout aurait été bouleversé dans mon empire ! » Une statue en bronze de Bartholdi, dressée en 1884 sur la place (et tournant le dos à la cathédrale…) où Diderot a vécu les quinze premières années de sa vie, rend hommage à l’enfant du pays, mais elle a fait couler beaucoup d’encre : l’athéisme de Diderot l’a rendu infréquentable pendant des lustres.
Avant de quitter Langres, on ne peut manquer de se rendre, au-delà de la porte des Moulins, à la fontaine de la Grenouille par l’allée de Blanchefontaine, que Diderot aimait tant. Entre ombre et lumière, la longue promenade conduit à une grotte abritant une source dont l’eau se déverse dans plusieurs bassins étagés. Dans ce lieu romantique par excellence, un peu à l’abandon, on retrouve l’âme du Diderot, bouillonnant et tendre, qui écrivait à son amante Sophie Volland : « Mes yeux errent sur le plus beau paysage du monde (…) Je passe dans cet endroit des heures à lire, à méditer, à contempler la nature et à rêver à mon amie. »
En flânant, un tour de la ville par le chemin de ronde
- La porte des Moulins, ouverte dans un pavillon du XVIIe siècle, fait communiquer la ville avec le plateau.
- Point de vue avec table d’orientation : vue sur la vallée de la Marne, les Vosges, le Jura.
- Ancien chemin de fer à crémaillère, le premier de France, inauguré en 1887, qui reliait la gare à la ville haute.
- La tour du Petit-Sault (1517) contrôlait l’angle N.-0. de l’enceinte et la route de Paris.
- L’arc gallo-romain, datant du Ier siècle avant J.-C., marquait l’entrée principale de la ville. Il est encastré dans les remparts à la fin du IIIe siècle.
- La tour de Navarre (1512) est la tour d’artillerie la plus monumentale (28 m de diamètre, murs de 7 m d’épaisseur). Elle se visite tous les jours, d’avril à septembre.
Découverte Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Tout ce qu'il faut savoir sur le premier portrait du trou noir niché au cœur de notre galaxie
Tristan VeyDÉCRYPTAGE - Les astronomes ont dévoilé jeudi la première image jamais réalisée de Sagittarius A*, le trou noir supermassif qui se trouve au centre de la Voie lactée.
Nous sommes à tel point abreuvés de somptueuses images spatiales de synthèse, notamment via les jeux vidéo et les films de science-fiction, que l'on peine parfois à prendre la mesure de l'exploit que peut représenter un cliché flou comme celui qui vient d'être dévoilé jeudi, en même temps que six publications scientifiques parues dans la revue de référence The Astrophysical Journal Letters. Il s'agit pourtant du premier vrai portrait de Sagittarius A* (Sgr A*), le trou noir supermassif qui se niche au cœur de notre galaxie. C'est seulement la deuxième fois que l'on produit une photo de ce type, après le cliché du trou noir M87* qui avait fait la une des journaux du monde entier – dont Le Figaro – en 2019. « Cette image est vraiment spéciale pour moi », témoigne Sara Issaoun, astronome au Center for Astrophysics à Harvard (États-Unis) et membre de la collaboration Event Horizon Telescope (EHT) qui a réalisé ces images. « Sgr A* était mon sujet de thèse. Lorsque j'ai vu cette image pour la première fois, elle m'a donné des frissons. Ce fut un moment magique. C'était la cible principale de l'expérience quand elle a commencé, et pendant des années, nous avons poussé les limites techniques et scientifiques pour en arriver là. Ce moment est l'aboutissement du travail de nombreuses personnes, moi y compris, pendant plus de dix ans. »
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Comment prendre la mesure d'une telle prouesse ? Il faut peut-être déjà pour cela s'imaginer à quel point ce trou noir est petit aux échelles astronomiques. À force de parler « d'ogre » ou de « mastodonte » pour le décrire, on en oublie un peu trop rapidement à quel point il est minuscule. Imaginez un instant que l'on imprime sur un poster gigantesque de 10 km de large, soit la surface de Paris intra-muros, l'intégralité de notre galaxie spirale, la Voie lactée, constituée de centaines de milliards d'étoiles. Allez maintenant au milieu de cette gigantesque carte céleste muni de l'aiguille la plus fine que vous pourrez trouver et venez piquer son centre le plus délicatement possible. La marque à peine discernable à l'œil nu que vous venez de réaliser correspond à peu de chose près à la taille de Sagittarius A* à cette échelle. Pour le voir depuis la Terre, il a fallu « assembler » un télescope dont la résolution permettrait en théorie de discerner une balle de golf sur la surface de la Lune !
Pour les amateurs d'astronomie, s'imaginer qu'il tiendrait tout entier entre le Soleil et l'orbite de Mercure pourra aussi donner une petite idée des échelles que nous évoquons. À titre de comparaison, le précédent trou noir observé en 2019 était approximativement 1600 fois plus lourd et plus grand (il ferait un millimètre sur notre carte imaginaire), mais 2000 fois plus loin. Vu depuis la Terre il était donc encore un peu plus petit. Mais il présentait un atout de taille : il était bien plus « tranquille ». « C'est bien plus facile de prendre en photo un ours qui hiberne qu'un jeune bébé qui court dans tous les sens », explique au Figaro de façon imagée Heino Falcke, professeur de radioastronomie à la Radboud University de Nijmegen (Pays-Bas), l'un des fondateurs de la collaboration Event Horizon Telescope (EHT) qui a réalisé ces deux images.
Car que regarde-t-on exactement ? Par définition, un trou noir est en effet un objet céleste si dense que rien, pas même la lumière, ne peut s'en échapper s'il s'en approche « de trop près ». Cette distance minimale varie proportionnellement à la masse du trou noir et définit ce que l'on appelle « son horizon ». Si vous étiez dans son environnement proche, cela se manifesterait par la présence d'une boule d'un noir absolu pour Sagittarius A*. Mais ce n'est pas tout : vous verriez aussi un disque de gaz et de poussières lui tourner autour à des vitesses proches de la lumière, et émettant des rayonnements dans à peu près toutes les gammes du spectre, depuis les ondes radio jusqu'aux rayons X en passant par le visible et l'infrarouge.
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Déformation de l'espace-temps
La déformation extrême de l'espace-temps induite par le trou noir et les effets relativistes associés aux vitesses très élevés des particules déforment néanmoins l'image de ce disque de manière étrange pour le sens commun. Une partie des rayons lumineux contournent par exemple le trou noir donnant l'impression qu'ils arrivent par le dessus, et le disque est bien plus brillant lorsque les particules viennent vers nous que si elles s'en écartent. Voilà donc ce que nous observons sur ces images : le rayonnement de la matière qui orbite à très grande vitesse juste au-delà du trou noir. Selon les chercheurs, nous observerions ce disque selon un angle de 50 degrés environ. « L'anneau est homogène et fermé parce qu'on regarde le trou noir presque de face », explique Sara Issaoun. « Si on le voyait de côté, il ressemblerait plus à un croissant. » Par contraste, la zone sombre au centre de cette couronne brillante constitue son horizon. Sa taille, environ 44 millions de kilomètres, correspond à une masse légèrement supérieure à 4 millions de masses solaires, conforme aux écritures. Ce qui se passe au-delà de cette limite, au cœur de cette boule sombre, est l'un des secrets les mieux gardés de l'Univers.
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Les esprits chagrins noteront que l'image de M87* et celle de Sagittarius A* se ressemblent à plus d'un titre. « Mais c'est justement le résultat le plus intéressant », pointe Heino Falcke. « Cela montre que l'apparence d'un trou noir ne change pas radicalement en fonction de sa taille, conformément à ce que nous pensions. » Encore une fois, l'observation confirme en tout point les prévisions de la relativité générale dans l'environnement le plus extrême possible. « Cette similitude nous montre vraiment que les différences de taille, de masse et d'environnement importent peu : une fois que vous arrivez au bord d'un trou noir, la gravité prend le dessus et devient la caractéristique dominante des images », appuie Sara Issaoun. « C'est vraiment fascinant de voir cela et de pouvoir le montrer au monde pour la première fois ! »
Télescope virtuel
Abordons maintenant la manière dont ce cliché a été rendu possible. La collaboration EHT rassemble tous les plus grands radiotélescopes millimétriques au monde. Chaque année depuis 2017, ils consacrent tous ensemble au printemps une semaine à des observations communes. Le programme bénéficie de financements divers, dont une aide importante de l'Union européenne. Toutes les données sont alors récupérées et envoyées dans deux centres de calcul, l'un aux États-Unis et l'autre en Allemagne. « Nous enregistrons une telle masse de données que le transfert le plus rapide que nous puissions faire est d'envoyer les disques durs par la poste », s'amuse Frédéric Gueth, directeur adjoint de l'Institut de radioastronomie millimétrique (IRAM) qui participe au réseau via une antenne de 30 mètres installée au Pico Velleta en Espagne, et depuis 2021 avec son instrument phare, l'interféromètre Noema (12 antennes de 15 mètres chacune installée à 2550m d'altitude sur le plateau de Bure dans les Alpes françaises).
Mais c'est surtout le traitement de ces données qui est un vrai défi. L'idée générale consiste à les combiner très précisément pour reconstituer un télescope virtuel faisant peu ou prou la taille de la planète. « Pour que les signaux soient parfaitement en phase, sur le plan spatial et temporel, nous utilisons des horloges atomiques de haute précision dans chaque observatoire et nous devons en principe connaître la position relative des antennes au millimètre près », explique Frédéric Gueth. « Évidemment, cela n'est pas possible… La dérive des continents à elle seule est de quelques centimètres par an. Nous devons donc tâtonner en multipliant les calculs pour trouver la distance exacte pour laquelle les signaux « s'additionnent » correctement. »
Cinq ans de traitement de données
La tâche fut plus compliquée encore pour Sagittarius A* car le rayonnement émis par le disque change beaucoup plus rapidement d'apparence. « Observer avec l'EHT revient à prendre une photo avec un temps d'exposition de quelques heures. Comme M87 est un énorme trou noir, la lumière met plusieurs jours à en faire le tour. Les observations sont donc plus simples et plus nettes que pour Sgr A*, où la lumière boucle une révolution en quelques minutes seulement. Reconstituer une image en intégrant ce mouvement n'était pas une tâche facile, et a demandé beaucoup d'innovation ces dernières années », explique Sara Issaoun. Autre problème, plus anecdotique, la présence d'une très grande quantité de poussières sur la ligne de visée très encombrée vers le centre de la galaxie. « C'est l'une des raisons principales pour lesquelles on observe en radio : les poussières sont à peu près transparentes dans cette gamme de longueurs d'onde, mais cela produit tout de même une diffusion que nous devons corriger », souligne Frédéric Gueth.
Autre problème, plus anecdotique, la présence d'une très grande quantité de poussières sur la ligne de visée très encombrée vers le centre de la galaxie. « C'est l'une des raisons principales pour lesquelles on observe en radio : les poussières sont à peu près transparentes dans cette gamme de longueurs d'onde, mais cela produit tout de même une diffusion que nous devons corriger » précise Frédéric Gueth.
C'est ainsi le temps de traitement à lui tout seul qui a considérablement retardé la production de cette deuxième image. Les deux ont en effet été réalisées avec les seules données collectées en 2017. « Nous avons eu beaucoup de chance, car il faut que tout se passe à peu près correctement dans chaque observatoire, notamment sur le plan météorologique », se souvient Frédéric Gueth. En 2018 d'ailleurs, certains sites subirent des défaillances techniques pendant que d'autres connurent une météo capricieuse. Les données ne furent donc pas optimales du tout. L'année suivante, un certain nombre d'observatoires ne furent tout simplement pas disponibles, ce qui repoussa la campagne suivante à 2020. Mais le Covid fait alors son irruption et bouleverse le monde quatre semaines avant le démarrage de la prise de mesures qui est donc annulée.
« Nous avons en revanche pu mener à terme nos campagnes 2021 et 2022, avec les contributions de deux nouveaux observatoires, Noema en France et le radiotélescope du Groenland », confirme Heino Falcke. Avec ces nouveaux ajouts, les chercheurs espèrent pouvoir gagner en précision, mais aussi en sensibilité, pour obtenir des images à la fois mieux définies et sur des temps plus courts. Avec l'espoir, à terme, de réaliser le premier portrait animé d'un trou noir.
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Le Figaro
Renouvellement, réformes... Les Français sceptiques et divisés sur le «nouveau Macron »
John TimsitSONDAGE - Alors que s'ouvre officiellement lundi prochain le nouveau quinquennat, Emmanuel Macron doit faire face à une opinion pessimiste quant à la concrétisation de sa volonté «transformatrice».
C'était pourtant une des ambitions d'Emmanuel Macron le 13 avril 2020, lors de l'allocution annonçant le calendrier du déconfinement : «Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier.» Deux ans plus tard, et malgré une large réélection, l'opinion semble rester de marbre face à une telle promesse de renouvellement. Selon un sondage Odoxa BackBone-Consulting pour Le Figaro, 65% des Français considèrent que le président de la République n'a pas changé depuis 2017.
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La même proportion estime aussi qu'Emmanuel Macron «n'a pas tiré les leçons de ses échecs et de ses erreurs». Étant donné que 72% prédisent que le chef de l'État ne modifiera pas sa façon de diriger, celui-ci veille au grain quant au choix de la future équipe gouvernementale. Laquelle devra notamment appliquer la «nouvelle méthode» promise lors de la campagne.
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De la même manière, l'ADN réformatrice du président ne trouve pas beaucoup d'écho dans une opinion très divisée. Alors que le candidat avait fait de la réforme des retraites l'une des pièces maîtresses de son second quinquennat, seuls 50% des Français pensent qu'Emmanuel Macron parviendra à mettre en œuvre son projet. 49% pronostiquent qu'il ne pourra pas aller au bout de ses promesses. Un pessimisme encore plus fort quand il s'agit d'évoquer l'action du président pour améliorer le pouvoir d'achat (67% craignent qu'il ne le relancera pas) ou pour renforcer la sécurité (68% sont d'un avis contraire).
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Macron jugé dynamique et courageux
Seuls points positifs pour Emmanuel Macron à l'orée de son nouveau mandat : ses traits d'image. Si le locataire de l'Élysée est considéré comme un bon président par 40% des Français, il est jugé dynamique par 65% de ses compatriotes, et courageux par 56% d'entre eux. Qualifié de brutal en début d'année par 59% de l'opinion - un taux renforcé par sa volonté d'«emmerder» les non-vaccinés» -, Emmanuel Macron ne l'est plus que pour 49%. Une part similaire loue aussi ses compétences à la tête du pays.
À un mois des législatives, moins de la majorité des Français (40%) prévoient enfin que l'Assemblée nationale soit un frein pour la politique du président de la République. Les oppositions dans la rue (53%) et de la société civile (45%) sont, elles, nettement plus redoutées. La crainte en quelque sorte d'un nouveau mouvement social, à l'instar de celui des «gilets jaunes» qui avait paralysé le pays pendant plusieurs mois.
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L'Humanité
Horaires de travail atypiques, des inégalités aussi entre les femmes
ActuUne enquête de l’Institut national d’études démographiques met en lumière que les moins diplômées sont davantage exposées aux horaires et aux temps de travail inhabituels.
Mélanie MermozEn France, un peu plus d’un tiers des salariés (36 %) travaillent en horaires atypiques (tôt le matin, le soir ou la nuit, le samedi ou le dimanche). Une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques), parue le 27 avril (1), met en lumière combien les femmes, particulièrement les moins qualifiées, sont davantage exposées au travail en dehors des « horaires de bureaux ». Elles sont notamment plus concernées par le travail du samedi, mais surtout par celui du dimanche (en 2019, 15 % des femmes travaillaient le dimanche, contre 11 % des hommes, et ce chiffre a augmenté depuis 2013, alors qu’il diminuait pour les hommes).
Toutes les femmes ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. L’enquête de l’Ined met en évidence un accroissement des inégalités entre les cadres et les salariées les moins qualifiées. La part des femmes cadres exposées aux horaires atypiques diminue de 23 %, tandis que celle des ouvrières non qualifiées (la catégorie la plus touchée) augmente de 11 %. Les politiques de conciliation des vies professionnelle et personnelle et les accords collectifs concernant l’égalité professionnelle ont davantage bénéficié aux cadres, tandis que les femmes les moins qualifiées ont été davantage impactées par les politiques de modulation du temps et l’assouplissement des règles du travail dominical (loi Mallie en 2009 et loi Macron en 2015). S’il est présenté par ses promoteurs comme une modernisation de la société, le travail dominical affecte fortement la vie de celles et ceux qui le subissent. Pour de nombreuses mères solo, contraintes de travailler le dimanche, la garde des enfants est un véritable casse-tête. Une étude de l’Insee, parue en juillet 2016 (2), montre par ailleurs la diminution de la sociabilité tant familiale qu’amicale qu’il provoque. Cette diminution ne parvient pas à être compensée par l’attribution d’un jour de repos compensateur, un autre jour de la semaine.
De premières expériences réussies
Pour les femmes les moins qualifiées, c’est la double, voire la triple peine. Elles ne sont pas seulement exposées aux horaires atypiques, mais aussi à d’autres contraintes temporelles. Les femmes qui travaillent en horaires atypiques sont ainsi plus exposées aux emplois du temps irréguliers, imprévisibles, aux journées discontinues. Le temps partiel est aussi très fréquent. Les femmes les moins qualifiées sont, par exemple, très présentes dans les métiers de l’aide à la personne qui cumulent temps partiel, journées discontinues… Le vieillissement de la population va augmenter les besoins pour ce type de postes, il est donc urgent de réfléchir à des solutions pour améliorer les conditions de travail, en particulier temporelles, de ces professions. Autre secteur où les femmes sont très présentes, celui du nettoyage : des entreprises expérimentent avec succès le travail en journée, les bureaux ne sont plus nettoyés le matin ou le soir quand les salariés sont absents mais quand ils sont présents. Pour les agents et agentes d’entretien, c’est la fin des horaires atypiques et une amélioration certaine de leurs conditions de travail.
temps de travailÉgalité hommes femmes Le Figaro
Jordan Bardella et la solitude d’un chef en devenir
Charles SapinENQUÊTE - L’ancienne tête de liste aux européennes du RN se prépare à prendre définitivement la succession de Marine Le Pen à la tête du mouvement.
Derrière les grandes baies vitrées du Pavillon d’Armenonville, dans le 16e arrondissement de Paris, les cadres du Rassemblement national trinquent à la défaite. Ce dimanche 24 avril, leur candidate Marine Le Pen vient pour la troisième fois d’échouer à l’élection présidentielle. «On a perdu, c’est vrai. Mais c’est un nouveau cycle qui commence. La fois prochaine ce sera au tour de Jordan Bardella», lâche l’un d’eux, flûte de champagne aux lèvres. Celui vers qui tous les regards se posent a 26 ans. Cheveux plaqués en arrière, costume demi-mesure et chaussures loding impeccablement cirées.
Les quartiers populaires de Drancy, en Seine-Saint-Denis, qui l’ont vu naître et militer paraissent loin, déjà. En l’espace d’un quinquennat, le jeune homme a réalisé une ascension fulgurante au sein du parti à la flamme. Au point d’être intronisé par Marine Le Pen comme seul et unique dauphin. Les détails restent à arrêter. Mais le passage de témoin devrait se faire lors d’un grand congrès du mouvement, à l’automne. Après dix ans passés à sa tête, Marine Le Pen n’entend plus tenir les rênes du Front devenu Rassemblement national. À l’heure où le mouvement célébrera ses cinquante ans d’existence, les militants seront appelés à élire à leur tête, pour la première fois, quelqu’un d’autre qu’un Le Pen.
Soit je décide de faire autre chose maintenant, soit je suis parti pour dix ans. Mais m’arrêter n’est pas possible. Il faut qu’on y arrive.
Le costume de chef de parti élu, et donc de potentiel présidentiable, n’est pas moins ample. A fortiori pour qui l’aime ajusté aux épaules. Celui qui a assuré l’intérim à la tête du mouvement durant la présidentielle se sait à un moment charnière: «Soit je décide de faire autre chose maintenant, soit je suis parti pour dix ans, confie au Figaro Jordan Bardella. Mais m’arrêter n’est pas possible. Il faut qu’on y arrive.» À l’heure de gravir la toute dernière marche à la tête du parti fondé par Jean-Marie Le Pen, les regards ont comme changé. Les attentes aussi.
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Débatteur redouté et porte-parole aux éléments de langage ciselés, le jeune homme remplissait la charge de premier lieutenant de Marine Le Pen sans accroc. Mais tenir la maison demande tout autre chose. Adoubé général, Bardella ne compte aucune division. «Ce n’est pas encore son sujet. Il est général certes, mais derrière une Maréchale. Tant que les ambitions présidentielles pour 2027 ne seront pas claires pour Marine Le Pen, ce ne sera pas clair pour lui», tempère un cadre. «Il n’a pas encore un parcours professionnel qui lui a permis d’avoir une pensée propre. Il a finalement peu vécu. Il ne s’est pas constitué de fief. Or sans fief, on s’assèche», persifle un membre de la direction du mouvement après la décision de Jordan Bardella de renoncer à se présenter aux élections législatives bien qu’en chapeautant la campagne. Façon de mieux se réserver pour la conduite, comme tête de liste, des prochaines élections européennes de 2024.
«Machine de guerre» des plateaux de télévision
Un scrutin tout sauf anodin pour celui qui s’y est révélé, il y a trois ans, et y a assimilé le ton et la méthode qui lui ont permis de devenir cette «machine de guerre» des plateaux de télévision, pour reprendre les mots de ses contradicteurs. En tant que principal porte-parole de Marine Le Pen, Jordan Bardella a participé à 25 émissions durant l’entre-deux-tours. Dont plusieurs débats avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, celui de la Santé Olivier Veran ou le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
«Pour moi c’est le plus efficace au RN. Médiatiquement et politiquement, glisse l’un d’eux. S’il a une absence totale de nuance dans le propos, il parle clairement, avec un aplomb qui fait qu’il ne se démonte jamais.» Tel n’a pas toujours été le cas. «En 2018 j’ai rencontré un gamin intelligent mais qui ne comprenait pas la moitié des mots qu’il prononçait. Il était surnommé le cyborg. Il répétait sans accroc les éléments de langage de Marine Le Pen mais n’y ajoutait rien de ce qu’il pouvait être, rien d’humain en quelque sorte. Cela donnait un porte-parole rigide, austère et pas vraiment convaincant», lâche l’ancien journaliste Pascal Humeau qui va longtemps jouer auprès de lui les «coachs».
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Dans les froids bureaux de l’ancien siège du RN à Nanterre, ou à la Fabrique, un café non loin de là, les séances de travail se succèdent dans la perspective des européennes de 2019 avec toujours la même équipe. Pascal Humeau donc. Aurélien Legrand, avec qui Jordan Bardella a formé un duo à ses débuts et avec qui il a travaillé aux régionales de 2015. Et enfin son directeur de campagne, Philippe Vardon. L’élu niçois lui écrit ses discours et lui trouve la plupart de ses formules chocs. «Je suis d’une génération qui meurt pour un regard, une cigarette, sur un malheureux hasard», est de lui. Aucun d’entre eux n’aura pourtant duré dans l’entourage de l’eurodéputé. Aurélien Legrand est rapidement remercié après les européennes. «Plus de son, plus d’image du jour au lendemain. Et sans aucune explication», témoigne Pascal Humeau, après un dernier message resté sans réponse en mars dernier.
Quant à Philippe Vardon, Jordan Bardella restera mutique lorsqu’en commission nationale d’investiture pour les législatives, le 26 avril, le maire de Fréjus, David Rachline, maudira le passé identitaire de l’élu niçois comme son manque d’implication dans la présidentielle pour investir, contre lui, un candidat dans sa circonscription des Alpes-Maritimes. «Il y en a avec qui ça ne s’est pas bien passé, se défend Jordan Bardella. Certains développent un syndrome du grand frère qui apprend au petit à marcher. Et se persuadent d’avoir à ce titre acquis la place de Jean Michel Stratège.» Un de ses anciens amis analyse: «Il s’est systématiquement débarrassé des gens qui ont pu lui apporter quelque chose ou qui pouvait lui faire de l’ombre. Il ne peut pas supporter l’idée de devoir quelque chose à quelqu’un, hormis à Marine.»
Écriture d’un livre
Le président par intérim du RN compte l’eurodéputée Mathilde Androuët, ses assistants François Paradol et Pierre-Romain Thionnet comme fidèles de longue date. Aucun n’a le poids politique nécessaire pour résister aux inimitiés et offensives auxquelles le jeune chef est désormais confronté à la direction du RN. Un bras de fer sur la tête de liste régionale en Auvergne-Rhône-Alpes, au printemps dernier, lui vaudra les foudres du député de Liévin, Bruno Bilde, et du maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois. «On n’a pas de leçons à recevoir de la part d’un petit con de ton espèce», lâche ce dernier en pleine commission d’investiture. Les deux élus, influents dans le Pas-de-Calais, iront jusqu’à passer consigne aux militants de leur fédération de ne pas voter pour l’eurodéputé lors de l’élection du conseil national du mouvement, à l’été dernier. En vue de son élection comme président du mouvement à l’automne prochain, Jordan Bardella a confié à quelques proches «s’inquiéter» d’une ligue des «barons» contre lui.
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Un manque de relais au sein de l’appareil qui mine sa capacité à remporter certains arbitrages. Comme de pouvoir exprimer toute sensibilité propre. L’opportunité de passer quelques accords «ciblés» avec une poignée de candidats du parti d’Éric Zemmour aux élections législatives en a été la dernière illustration. Tant lors du débat des Valeurs, organisé par l’hebdomadaire Valeurs actuelles et l’association les Éveilleurs, avant le premier tour, que dans une interview au Figaro avant le second, le président par intérim du RN envoie aux membres de Reconquête! un même message: «Le temps est venu de faire un bout de chemin ensemble.»
Durant l’entre-deux tours, il déjeune plus d’une heure et demie avec Stanislas Rigault, le jeune porte-parole d’Éric Zemmour, dans l’optique de ne pas présenter de candidat face à lui aux législatives. Avant de lui téléphoner longuement la semaine suivant le 24 avril, mais avec pour seul pouvoir de lui proposer une offre qui ne pouvait être que refusée: celle de se rallier à Marine Le Pen. «J’ai senti qu’il mesurait l’importance d’une alliance mais qu’il n’en avait pas le mandat, hélas», confie le vice-président de Reconquête! Guillaume Peltier lui aussi un temps démarché. Interrogé sur ses fragilités de chef comme sur ses ambitions, Jordan Bardella se veut prudent: «J’ai l’impression que j’ai plus grandi durant cette campagne présidentielle que durant les européennes. Mais la politique c’est comme le vin. Il faut que ça mature. Ce n’est pas pour rien que durant cette campagne Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont été les meilleurs.» Comme pour mieux mûrir, le jeune président du RN s’est trouvé une mission pour l’été: l’écriture d’un livre.
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L'Humanité
Mieux comprendre la ménopause
ActuPassage essentiel dans la vie des femmes, la ménopause n’est plus aussi taboue mais fait encore l’objet d’idées reçues. Les femmes ont tout à gagner à parler de leurs troubles afin de dédramatiser cette période charnière.
Marie MersierLa ménopause, ou plus précisément périménopause (tout ce qui la précède et la suit), n’a pas bonne presse. On l’aborde souvent par le prisme des symptômes, donc on la stigmatise, alimentant ainsi la peur et les tabous. En effet, le yoyo des hormones qui entoure cette période a des conséquences plus ou moins notables sur le bien-être de la femme. Prise de poids, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur, tout un ensemble de manifestations pas toujours simples à vivre et à accepter.
D’abord, et c’est important de le souligner : temporalité, ressenti… à chaque femme son cycle menstruel, mais aussi sa ménopause. Ensuite, peut-être faut-il changer notre regard sur cette étape : ne plus la considérer comme une fin en soi (même si cela marque la fin des menstruations donc de la vie reproductive), mais comme le début d’un nouveau cheminement, riche et épanouissant, « une autre manière d’être soi ». C’est ce que propose Sophie Kune grâce à son compte Instagram @menopause.stories et son livre « Ménopausée et libre ! » (1) qui annonce la couleur : « La ménopause n’est pas qu’un symptôme, c’est une nouvelle féminité ! »
Début d’un nouveau cycle
Apprivoisant la ménopause d’un point de vue décomplexé et holistique, c’est-à-dire en mettant en résonance ses aspects physiologiques, psychiques et émotionnels, l’autrice offre des clés pour se réapproprier le vécu de la ménopause. « Lorsqu’elle s’installe, on a l’impression que tout notre corps prend le dessus. En observant ce processus et en se reconnectant à soi-même, on peut essayer de poser des mots sur ce que l’on expérimente et ressent. Le fait de délivrer cette parole, d’être écoutée, là où l’on se sent le plus à l’aise – avec son médecin, son gynécologue, une amie – désamorce pas mal de choses. » Il sera d’ailleurs intéressant de voir si la proposition d’Emmanuel Macron de créer une consultation gratuite pour la ménopause sera suivie d’effets (2).
Même si chaque femme abordera et vivra de façon unique cette période, il existe des ressources afin de l’accompagner plus sereinement. La nutrithérapeute Marion Baudier-Melon conseille : « Le stress et le manque de sommeil ayant un fort impact sur les désagréments liés à la ménopause, pratiquer une activité sportive et prendre du temps pour soi, calme et régénérateur, seront une priorité. Dans la mesure du possible, adapter son assiette en mettant le focus sur la variété et en favorisant les aliments à index glycémique bas : fibres, légumineuses, protéines, bons acides gras comme les oméga 3. Du côté des plantes, trèfle rouge, maca, ginkgo, gattilier peuvent être des pistes, mais toujours sur les conseils d’un ou d’une naturopathe, car il existe des contre-indications surtout en cas de cancer hormonodépendant. » Enfin, déployant une « nouvelle écologie du corps féminin », Miyé (3) est une gamme de soins vers laquelle on peut s’orienter, avec, par exemple, le « Gel intime hydratant et rééquilibrant » ou le complément alimentaire « Équilibre hormonal féminin ». Certes, cela représente un investissement, mais ces produits se distinguent par leur formulation bio et vegan à l’efficacité avérée.
www.miye.careSanté Valeurs Actuelles
Marion Maréchal : “une fois de plus, la droite est divisée quand nous devrions nous battre côte à côte”
Valeurs Actuelles
Quel avenir pour Frontex ?
Le président du Rassemblement National Jordan Bardella a récemment appris sa mise en examen pour avoir qualifié la ville de Trappes de « république islamique en miniature ». Il réagit auprès de Valeurs actuelles.
Le Figaro
Législatives 2022 : aucun candidat de la majorité présidentielle ne fera face à Damien Abad, indique Stanislas Guerini
Claire ConruytInvité sur France 2, le patron de La République en marche a salué la «clarté» du président des députés LR qui, le jour des résultats du premier tour, avait déclaré voter Emmanuel Macron.
Ils ne devraient être que cinq à sept députés Les Républicains sortants à briguer leur succession sous la bannière de la majorité présidentielle, indiquait Le Figaro la semaine dernière. Quatre le font déjà : Marine Brenier, Robin Réda, Constance Le Grip et Jean-Carles Grenier. Damien Abad, reçu à l'Élysée lors de l'entre-deux-tours, a choisi de se présenter aux élections législatives sous les couleurs de son parti.
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Le président des députés LR, suspecté par beaucoup de vouloir rejoindre la majorité présidentielle, se présente dans sa circonscription de l'Ain, là où, a indiqué Stanislas Guerini, aucun candidat de La République en marche ne sera investi. «Je vous confirme que nous n'investirons pas de candidat dans cette circonscription», a indiqué le délégué général de La République en marche. «J’ai noté que Damien Abad, à un moment où son parti politique [n'a pas fait] le choix entre l’extrême droite et Emmanuel Macron, s’est mis en retrait de façon extrêmement claire», a-t-il déclaré sur France 2.
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Le patron de LREM a toutefois précisé : «Cela ne veut pas dire qu’il est d’accord avec tout le programme porté par le président de la République. Sinon, il nous aurait rejoints et serait investi par la majorité présidentielle.» Il s'agit, a-t-il conclu, de «saluer» la «posture de responsabilité» de Damien Abad, et sa «clarté».
Lors d'une conférence de presse, samedi dernier, et tandis que le soutien de longue date de Valérie Pécresse, Robin Réda, confirmait dans les colonnes du JDD avoir rejoint la majorité, Christian Jacob déclarait : « Nous, la règle, elle est claire et sans ambiguïté, il n'y a pas de double appartenance aux Républicains. On ne peut pas être LR et dans la majorité présidentielle. À partir du moment où on est majorité présidentielle, on n'est plus Républicain.»
L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes
Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.
Législatives 2022 : Roussel demande à La France insoumise de «revoir» la candidature de Taha Bouhafs
Le secrétaire national du Parti communiste français, désormais membre de La Nouvelle union populaire écologiste et sociale, était l'invité de France 2.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : «Un Tout sauf Mélenchon est en train de se construire», estime Cambadélis
Contrairement à Olivier Faure, l'ancien premier secrétaire du PS a fustigé l'accord passé avec LFI.
Le Figaro
Mon mari, ce suiveur : «Dans notre vie sociale, si je ne fais rien, il ne se passe rien»
Pascaline PotdevinTÉMOIGNAGES - Ils improvisent, elles organisent… Les clichés ont la peau dure ! En 2022, ce sont généralement les femmes qui animent et planifient la vie amicale, familiale et professionnelle du couple. Et si la répartition des rôles se jouait aussi là, dans l'agenda ?
Trois enfants de 1 à 8 ans, des métiers à responsabilités (cadre supérieure dans l'audiovisuel pour elle, associé d'un office notarial pour lui), et des amis qu'ils sont heureux de retrouver : Marie et Julien ont une vie bien remplie. Week-ends, dîners, virées au restaurant, goûters avec enfants : l'été imminent s'annonce riche de promesses et du désir de renouer avec une vie sociale abîmée par les multiples confinements. Pour chaque sortie, c'est Marie qui planifie. Julien, lui…, suit le mouvement. Non que l'envie lui manque : «Mon mari est toujours volontaire pour faire des choses, moins pour les organiser, explique cette jeune femme de 39 ans. Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations. Et quand on lui en propose une, il est incapable d'y répondre sans me consulter : il n'a pas notre “agenda” en tête, ne sait jamais si l'on a déjà un dîner, ou pas, de prévu.»
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Même cas de figure chez Aloïse, 30 ans, chargée de recrutement et son compagnon, Jérémie, 28 ans, qui a repris ses études : «Je programme nos activités communes, j'entretiens nos liens avec les autres. Voir des amis, partir en week-end… Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper.» Camille, 42 ans, éditrice, doit elle aussi gérer jusqu'aux menus détails de la vie sociale de son couple : «Si l'on prévoit un restaurant entre amis, c'est moi – seule ou en compagnie des autres convives féminines, évidemment– qui suis implicitement chargée de trouver une bonne adresse, et de réserver.»
Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations
Et si l'envie folle les prenait d'être moins bonnes élèves ? De mettre en sourdine leurs notifications WhatsApp ? «On ne ferait pas grand-chose le week-end, s'exclame Marie. Les enfants non plus : quand leur père les emmène faire une activité, c'est souvent moi qui en aie eu l'idée. On ne sortirait pas beaucoup, ou alors à la dernière minute, après avoir croisé quelqu'un qui nous propose de venir prendre un verre au pied levé.» Chez Jérémie, même goût prononcé pour l'improvisation : «Lui laisser les commandes ? Je n'ai jamais testé, confesse sa compagne, Aloïse. Peut-être irait-on déjeuner avec des amis prévenus deux heures plus tôt, si par miracle ils sont disponibles. Mais le fait qu'il attende le dernier moment pour le leur demander me stresse trop.»
Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper
Parfois, cette prise en charge des relations publiques s'étend à la sphère professionnelle. Marie se souvient d'un week-end organisé par une chambre régionale de notaires (la profession de son mari) auquel les conjoints étaient conviés : «J'y suis allée parce que le voyage m'intéressait. Comme Julien vient de prendre ses nouvelles fonctions et que le Covid a rendu les rencontres, le réseau, plus difficiles, il ne connaît pas forcément tout le monde dans son nouveau cabinet. Il compte donc sur moi pour faciliter la conversation. Je lui apporte cette aisance sociale – l'un de mes points forts. Cela peut également arriver lors de la rédaction de certains e–mails, lorsqu'il doit, par exemple, organiser un repas de fin d'année pour ses collègues. La plume du message, c'est moi : parce que j'ai un côté moins strict, moins formel, un goût pour la communication.»
Valorise ton conjoint…
Bien sûr, l'époque où les épouses désœuvrées devaient entretenir des liens pour favoriser les rencontres professionnelles entre leurs maris (comme dans The Gilded Age , série retraçant l'âge d'or de la haute société new-yorkaise au XIXe siècle, où contrats et plans de chemins de fer se décident après un dîner raffiné) est révolue. Tout comme celle, façon Mad Men, où Madame passait des heures aux fourneaux pour recevoir le patron de Monsieur. À l'inverse, le modèle du power couple, valorisé dans les années 1990 et 2000, semble bien avoir fait son temps. Comme si, porteur de rivalité, de compétition, de sentiment d'injustice au sein du couple et de son entourage, il ne collait plus aux besoins plus «doux» de notre époque. «Aujourd'hui, la plupart des couples préfèrent marquer la différence entre la vie amicale, intime, et celle qui implique du networking professionnel, constate ainsi Anne-Cécile Sarfati, auteure de Nous réussirons ensemble. Couple à double carrière : les freins, les pièges, les clés (Éditions Albin Michel, 2021). Il arrive occasionnellement qu'ils puissent s'entraider, se faire la courte échelle, partager leurs réseaux. Ils se valorisent l'un et l'autre auprès de leurs relations. Mais ils veillent à ce qu'il n'y ait pas de mélange des genres.»
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Liberté ou renoncement ?
Pourquoi alors l'organisation de la vie sociale reste-t-elle à la charge des femmes ? «Je pense que cela tient au fait qu'elles sont davantage encouragées à créer du lien, à ménager les sensibilités et à se rendre disponibles, analyse Marie. On valorise le fait d'être présentes pour ses amis, de se rassembler. Dans nos amitiés féminines, on tient à être là les unes pour les autres, à se voir, souvent. Certains hommes, en revanche, n'ont aucun problème à ne pas se croiser pendant des semaines, voire des mois. Ils sont davantage centrés sur leur plaisir individuel.» Malgré les progrès sociétaux, les études le montrent : «Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime, souligne Laëtitia Vitaud, spécialiste de l'évolution du travail et auteure d'En finir avec la productivité, critique féministe d'une notion phare de l'économie et du travail (Éditions Payot, 2022). Ce qui explique que, à carrière égale avec les hommes, elles soient beaucoup plus fatiguées. Quand elle a des enfants, une famille, une belle-famille, on peut considérer qu'une femme est déjà à temps partiel.»
Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime
«Dans le couple hétérosexuel, creuse Anne-Cécile Sarfati dans son ouvrage, la construction de la féminité se traduit encore par une disponibilité et un oubli de soi des femmes. À cela s'ajoutent des siècles de rhétorique bourgeoise qui les ont rendues responsables de la construction du foyer comme un lieu pacifique, beau et harmonieux. Publié en 2018, On ne naît pas soumise, on le devient (Éditions Flammarion), écrit par Manon Garcia, docteure en philosophie et professeure à Harvard, analyse les ambivalences des femmes et leur consentement, parfois, à leur propre soumission. “Les femmes sont prises en tension entre le désir et l'angoisse de la liberté, entre la volonté de se projeter dans le monde et la tentation de l'abdication.”» Liberté, renoncement : dans ce mouvement de pendule, se retrouve-t-on alors au commandement général de la vie sociale du couple par choix ou en réponse à une assignation venue de la nuit des temps ?
Question de mesure
Et si les deux étaient liés ? Pour Nadège Dazy, membre de l'association Parents et Féministes et formatrice consultante en matière d'égalité hommes–femmes : «L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat, qui a historiquement figé l'image de la ménagère chargée de s'occuper de son foyer pendant que son conjoint gagne de l'argent. Lorsqu'on le transpose à la vie sociale, elles s'occupent de ce qui procure du confort et des loisirs, permettant aux hommes de se détendre après leur journée de travail.» Ces constructions culturelles continuent à sous-tendre, de manière insidieuse, les comportements. «La progression des femmes dans la sphère professionnelle n'a pas changé la répartition du temps, elles continuent, on le sait, à se charger de la maison, des enfants…, mais aussi à lancer les invitations», analyse Nadège Dazy. Autant de tâches et d'énergie déployées qui ne sont pas valorisées. Ni même mesurées.
L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat
Ainsi, aucune étude chiffrée ne se penche sur le temps passé à planifier la vie sociale du couple. Un sondage publié le 7 avril par l'Observatoire Ifop–Consolab indiquait que 57 % des femmes déclaraient effectuer «plus de tâches que leur conjoint» (contre seulement 16 % des hommes). Dans ces «tâches» figuraient notamment le repassage, le ménage, faire les lits, la cuisine et les courses. Pas un mot sur la planification des week-ends ou les soirées à organiser. Une zone flottante qui s'explique, selon Nadège Dazy, par le fait que ces tâches appartiennent à la sphère du plaisir, du loisir, et non de la «survie». «Elles ont donc d'autant plus tendance à être invisibilisées. Certes, il est agréable de prévoir des sorties, mais à petites doses, surtout si la femme est la seule dépositaire de ce rôle. Sinon, on n'est plus dans le plaisir, mais dans la contrainte.»
En couple à la ville comme à l’écran
La contrainte, qui, malgré un sentiment paradoxal et parfois grisant de toute–puissance, peut aller jusqu'au ressentiment, voire à la frustration. Nourrie, en arrière-plan, par cette question latente : que se passerait-il si les hommes prenaient leur part du marché ? Qu'est-ce qui, dans nos vies, s'en trouverait libéré ? Probablement du temps, d'abord, pour penser davantage à soi, et s'offrir ainsi la possibilité de développer sa carrière, ses idées, sa créativité. Mais aussi, une certaine forme de joie : celle de vivre «en pleine conscience» (pour reprendre un terme contemporain) un moment justement dévolu à la détente. Et de savourer l'inattendu, découvrir un nouveau lieu, faire des rencontres inédites, celles qui permettent d'ouvrir l'horizon, de se réinventer. «J'ai cette soif d'une ouverture sur le monde qui serait d'autant plus enthousiasmante qu'elle ne viendrait pas de moi, confirme Camille. Je rêve que mon conjoint organise une soirée où il me présenterait de nouveaux amis, comme un territoire à découvrir. Dans lequel je pourrais lâcher prise, me laisser guider, pour une fois.»
Je rêve que mon conjoint organise une soirée
Favoriser le dialogue
Pour rétablir l'équilibre, de nouvelles voies sont à explorer. Les outils numériques, bien sûr, changent la donne – l'utilisation des agendas partagés ou des messageries de groupe ne permet plus d'ignorer de quoi seront faits demain et le week-end prochain. Mais Anne-Cécile Sarfati conseille surtout d'ouvrir le dialogue, d'explorer ces mécanismes qui assignent chacun à un rôle dont il n'est parfois pas conscient : «C'est important, parce que plus on est dans le ressentiment vis-à-vis de l'autre, plus on le rend responsable d'un dysfonctionnement qui parfois le dépasse largement.»
À écouter : le podcast de la rédaction
On peut aussi se rappeler, ensemble, tout ce qu'il y a à gagner dans le fait de sortir de chez soi. «Très souvent, dans les couples à double carrière, la vie amicale passe à la trappe parce qu'on doit travailler, s'occuper des enfants. Mais c'est une erreur de se replier sur soi ou sur sa famille, parce que se lier aux autres permet justement de sortir de cette philosophie du “devoir”, selon laquelle on se doit à son travail, à sa famille, sans laisser beaucoup de temps au plaisir. Parfois, lorsqu'on a de jeunes enfants ou qu'on est en pleine ascension professionnelle, on n'a pas forcément la force de sortir. Mais c'est nécessaire pour recharger ses batteries. Se voir entre adultes, parler d'autres choses que du bureau ou des enfants redonne une place en tant qu'être humain. Et pas juste en tant que professionnel et parent.» Raison de plus pour se répartir les rôles. Équitablement.
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INTERVIEW - Depuis le 30 mars, la ville chinoise est soumise à un confinement strict dans le cadre d'une stratégie «Zéro Covid». Une situation mettant à bout de nerfs les expatriés, qui ont interdiction de quitter le pays.
Valeurs Actuelles
[D’Orcival] “Les chefs militaires russes ont menti”
Le Figaro
Guillaume Tabard: «Quel avenir pour le zemmourisme?»
Guillaume TabardCONTRE-POINT - Les chances du candidat Eric Zemmour aux législatives, tout comme celles de son parti, sont faibles: un score non majoritaire permet d’exister dans une présidentielle, mais ne permet pas d’accéder à l’Assemblée nationale.
Éric Zemmour relève donc le gant. Comme Marine Le Pen et contrairement à Jean-Luc Mélenchon, il se présente aux législatives dans la foulée de sa campagne présidentielle. Ses chances personnelles sont faibles, comme le sont, au niveau national, celles de son parti, Reconquête!
Le mode de scrutin en est une première explication. Zemmour se présente dans l’une des dix circonscriptions (la 4e du Var) où il a obtenu entre 14 % et 17 % des suffrages exprimés. Dans aucune il n’est arrivé en tête. Dans aucune il n’a atteint le seuil de qualification au second tour (12,5 % des inscrits). Et dans les trois seules où, arrivé second, il serait repêché (Paris 4e et 14e et 8e des Français de l’étranger), il ne peut espérer gagner. Le 19 juin, il ne devrait y avoir aucun député zemmouriste.
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Un score non majoritaire, même modeste ou décevant, permet d’exister dans une présidentielle, donc de peser dans le débat national, mais ne permet pas d’accéder à l’Assemblée nationale. C’est une deuxième explication. Tout en sachant qu’Éric Zemmour ne serait pas élu président de la République, un électeur de droite - venu de LR ou du RN - pouvait voter pour lui pour «adresser un message», faire bouger le paysage politique ou contraindre les acteurs des autres partis à une remise en cause de leur stratégie. Mais le même électeur peut hésiter à voter pour un candidat Reconquête! n’ayant pas de chance d’être élu ; surtout si ça fait le jeu d’un candidat mélenchoniste ou macroniste. Autrement dit, les 7,07 % de Zemmour le 10 avril, ne garantissent pas 7,07 % à Reconquête! le 12 juin. L’ancien essayiste reste sous la menace d’une deuxième lame du vote utile. Jean-Marie et Marine Le Pen l’ont souvent éprouvé à leurs dépens.
La troisième explication de ses faibles espoirs législatifs est évidemment son isolement. L’homme qui rêvait d’«union des droites» n’a pas pu, pas su ou pas voulu faire tomber les murs. Ni mitoyens avec LR, ni mitoyens avec le RN. Une entente avec Marine Le Pen aurait permis un Yalta des circonscriptions. Tout accord aurait été «gagnant-gagnant», le parti zemmouriste obtenant quelques sièges et le parti lepéniste en décrochant plus qu’il n’en aura dans un mois. Marine Le Pen a clairement refusé la main qu’Éric Zemmour lui a tendue trop à contrecœur. Chacun préférant se compter, tous deux en paieront un prix lourd.
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Mais, si c’est du côté du RN que se posait la question d’une alliance, c’est avec la droite «officielle» que l’on mesure un continuum électoral. L’Ouest parisien et francilien, les communes estivales huppées… C’est dans les fiefs les plus traditionnels de la droite que le candidat de Reconquête! a obtenu ses meilleurs scores.
Si les conditions ne sont pas réunies à ce jour, la question se posera donc pour les deux parties. Si LR veut vraiment se reconstruire, fera-t-il l’économie d’une ouverture en direction des amis de Zemmour? Et lui-même doit dire si le zemmourisme n’est qu’un avatar du villiérisme - une frange identifiée mais marginalisée de la droite - ou s’il veut contribuer à une recomposition réelle de celle-ci. Ce n’est plus la question de ces législatives, mais c’est une des questions de la rentrée.
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Covid-19 : le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun dès le 16 mai, annonce Olivier Véran
Le ministre de la Santé a indiqué que le port du masque restait simplement «recommandé» dans les transports en commun à partir de lundi prochain.
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Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
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Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique Valeurs Actuelles
Entre le soleil et les antifas, visite surprise d’Éric Zemmour aux militants d’Aix-en-Provence
Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLe profil du prochain premier ministre, l'avenir politique d'Éric Zemmour et la future réforme des retraites étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Jean-Yves Dormagen, président-fondateur de Cluster17. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Bertille Bayart, rédactrice en chef au service économie du Figaro, d'Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint des pages Débats du Figaro, et de François-Xavier Bourmaud, grand reporter au service politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?», «Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?», et «Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?»
Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?
Réélu il y a plus de deux semaines, Emmanuel Macron n'a toujours pas révélé le nom de son prochain premier ministre. Si le président de la République a indiqué en début de semaine depuis Berlin qu'il l'avait déjà choisi, le chef de l'État a bien l'intention de prendre son temps jusqu'à la fin officielle de son premier mandat, le 13 mai, pour précéder à sa nomination. D'autant que le président en a dressé un portrait-robot : quelqu'un attaché à la «question productive, environnementale et sociale».
Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?
Encore sonné par leur score à la présidentielle, le parti nationaliste mise sur les futures législatives pour tenter de s'implanter localement sur l'ensemble du territoire. Si Reconquête! présentera 550 candidats, quid de l'avenir politique et électoral d'Éric Zemmour ? Si sa candidature n'est pas encore tranchée, elle devrait l'être dans les prochains jours. Quoi qu'il en soit, celui qui a récolté 7,07% à la présidentielle entend bien rester dans le jeu.
Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?
C'est la promesse de la campagne présidentielle qui a fait couler le plus d'encre : le relèvement du seuil de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, voulu par Emmanuel Macron. Si celui-ci espère mener des consultations pendant plusieurs mois pour faire adopter la réforme début 2023, le président de la République sait qu'il est attendu au tournant. Et que la mise en œuvre de cette promesse, qui fait déjà face à une forte opposition, sera un des marqueurs de son mandat.
» Voir l'émission du mardi 10 mai :
Départ de Castex: la nomination du nouveau gouvernement attendue prochainement
En attendant, l’identité du prochain locataire de Matignon alimente les discussions.
Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle
Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».
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Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Valeurs Actuelles
Côte d’Azur : pénurie de saisonniers
Le Figaro
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
Adrien JaulmesREPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Envoyé spécial à Kiev
L’interruption soudaine mercredi par l’Ukraine de la livraison d’une partie du gaz naturel russe transitant par son territoire est venue rappeler combien l’approvisionnement énergétique de l’Europe reste vulnérable. Mais aussi comment, malgré la guerre, la Russie et l’Ukraine restent liées par la géographie des réseaux de distribution d’énergie, et contraintes de coopérer a minima, y compris en plein conflit.
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L’annonce par GTSOU (Gestionnaire du réseau de transport de gaz de l’Ukraine), qui gère les gazoducs ukrainiens, de l’interruption du transit par l’un des principaux points d’entrée dans l’est du pays a pris les Européens par surprise, faisant grimper rapidement les prix du gaz.
«Nous avons dû prendre cette décision en raison d’un cas de force majeure, justifie Sergiy Makogon, le directeur de GTSOU. Nous avons découvert que des captations illégales de gaz étaient en cours sur le gazoduc dans la région de Louhansk, actuellement occupée par les Russes. Or nous n’avons pas accès à ces zones, et ne sommes pas en mesure d’y remédier, ce qui nous a contraints de suspendre le transit du gaz.»
«Je veux insister sur le fait que ce n’est pas l’Ukraine qui a décidé d’interrompre la livraison de gaz, a dit mercredi Yuyri Vitrenko, le directeur de Naftogaz, la compagnie nationale de gaz ukrainienne, la responsabilité incombe entièrement à Gazprom et à la Russie, dont les forces d’occupation contrôlent le territoire en question… Ces forces ont interféré avec certaines stations de compression d’importance critique sur le territoire de l’Ukraine, ce qui présente un risque pour la poursuite du transit. Si l’on ne peut pas contrôler ces stations ou les systèmes informatiques, nous ne pouvons pas être responsables des opérations du réseau en territoire occupé.»
Un réacheminement rapide
Le point de transit de Sokhranivka, où le gaz a été suspendu, traite jusqu’à 32 millions de mètres cubes par jour, soit environ un tiers du gaz russe transitant par l’Ukraine vers l’Europe, et 3% de la consommation globale de gaz de l’UE. Quelques heures plus tard, l’Ukraine a compensé la suspension de cet itinéraire en augmentant les flux de gaz russe via une autre section du gazoduc en territoire contrôlé par l’Ukraine, à Sudzha, qui a partiellement compensé l’arrêt.
Depuis le début de l’année, la Russie a déjà encaissé 40 milliards de dollars de revenus pour le gaz, le pétrole et le gaz naturel liquéfié (GNL) de la part de l’UE
Ce réacheminement rapide a démontré la flexibilité du réseau énergétique ukrainien. Mais l’incident a aussi rappelé la complexité et la singularité d’un système où la Russie continue en pleine guerre d’exporter via les gazoducs ukrainiens une grande partie de son gaz vers l’Union européenne, son plus gros client. Et où l’Europe continue de verser quotidiennement des sommes substantielles à la Russie pour son approvisionnement en gaz, et l’Ukraine à empocher des millions de dollars de la part de Moscou en frais de transit. «Depuis le début de l’année, la Russie a déjà encaissé 40 milliards de dollars de revenus pour le gaz, le pétrole et le gaz naturel liquéfié (GNL) de la part de l’UE, qui finance ainsi indirectement l’invasion russe de l’Ukraine», souligne Makogon.
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Mais le transit via son territoire bénéficie aussi à l’Ukraine et lui offre l’avantage d’une certaine protection de ses infrastructures énergétiques. «Notre réseau de gaz a pour caractéristique de servir à la fois à la distribution sur notre marché intérieur et au transit international, explique Sergiy Makogon. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Russes ne l’ont pas attaqué. Il a subi quelques dégâts, mais cela aurait pu être bien pire. Ils ne veulent pas le détruire, car nous continuons à transporter leur gaz vers l’Europe. Pour nous, c’est une sorte d’assurance supplémentaire que notre réseau restera opérationnel, et que nous serons en mesure de continuer à distribuer du gaz à notre population.»
Les limites d’un système
La récente coupure indique cependant que ce système est peut-être en train d’atteindre ses limites. Deux semaines seulement après l’arrêt par la Russie des livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie, les conséquences de nouvelles suspensions pourraient ébranler les marchés et faire grimper encore davantage les prix de l’énergie, déjà élevés. L’Union européenne essaye à présent de réduire sa consommation de gaz russe et de rompre complètement sa dépendance d’ici à 2027, mais découvre combien il est difficile de se passer de cette source d’énergie.
«L’Europe aurait pu réagir plus, et plus tôt, dit Makogon. Au lieu de ça, c’est l’inverse qui s’est produit. L’UE a toujours eu peur de se montrer trop ferme avec Gazprom, parce qu’elle a compris qu’elle était dans une situation de dépendance vis-à-vis de la Russie. Mais c’est une dépendance qu’elle a elle-même créée.»
La Russie utilise le gaz comme une arme, tout en accusant l’Ukraine d’être chaque fois responsable des problèmes
La question du gaz et de son transit empoisonne les relations entre l’Ukraine et la Russie depuis la chute de l’URSS au début des années 1990. «La Russie utilise le gaz comme une arme, tout en accusant l’Ukraine d’être chaque fois responsable des problèmes, insiste Makogon. Toutes les fois où la Russie a suspendu les livraisons de gaz, c’était l’Ukraine qui était accusée… Or, depuis le début des transits à travers l’Ukraine, nous nous sommes donc toujours engagés à respecter nos obligations contractuelles en matière de transit gazier. Nous continuons même dans la situation actuelle, car nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos partenaires et des consommateurs européens».
L’idée d’un embargo
L’Ukraine réclame à l’UE un embargo sur toutes les sources d’énergie en provenance de Russie, jusqu’à présent en vain. «Un embargo permettrait de diminuer le flux de revenus de la Russie pour lui demander de cesser la guerre, estime Makogon. Ce serait une mesure économiquement douloureuse, reconnaît-il, mais l’Europe devrait néanmoins le faire immédiatement. Et en particulier commencer par fermer Nord Stream 1.»
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Inauguré en 2012, ce gazoduc qui court au fond de la mer Baltique, et contourne ainsi les territoires de la Pologne et de l’Ukraine, permet à la Russie de livrer son gaz en Europe sans payer de droits de transit à l’Ukraine ni dépendre de son réseau. L’Allemagne, particulièrement dépendante du gaz naturel russe, est ainsi relativement peu concernée par les dernières coupures, l’essentiel de son gaz étant acheminé par Nord Stream 1.
Pour les Ukrainiens, l’acheminement pourrait se faire via leur territoire et celui de la Pologne. «Nos deux pays disposent largement du flux de transit nécessaire pour compenser une fermeture de Nord Stream 1, remarque Makogon. Cette mesure aurait aussi pour effet d’augmenter la dépendance de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine, et d’améliorer notre position de négociation.»
«Comprendre la politique russe»
«Je crois que les Européens ont fini récemment par comprendre la politique russe, ajoute Makogon. Voici longtemps que les Russes utilisent habilement l’arme énergétique à des fins stratégiques, et pratiquent une stratégie de division pour placer l’Europe en situation de dépendance.»
Si vous êtes loyal envers la Russie, vous avez des réductions. Si vous ne l’êtes pas, le prix augmente
D’après le directeur de GTSOU, l’une de leurs méthodes consiste à faire varier les prix du gaz en fonction de la politique de chaque pays, faisant bénéficier de réductions significatives ceux qui leur sont favorables. «La Moldavie paye par exemple le gaz russe trois fois plus cher que la Hongrie, constate Makogon. Le prix payé par la Serbie est significativement inférieur à celui appliqué à la Bulgarie. Cette politique de primes ou de rabais permet à la Russie de dicter à travers quelques pays sa volonté à l’Europe entière. Si vous êtes loyal envers la Russie, vous avez des réductions. Si vous ne l’êtes pas, le prix augmente. La Hongrie est l’un des meilleurs exemples.»
«Les Européens ont cru que le gaz russe était une source d’approvisionnement fiable et pas chère, conclut-il. Mais ils se sont trompés: le gaz russe n’est pas fiable, et il a un coût supplémentaire élevé, qu’ils sont en train de payer.»
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D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.
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DÉCRYPTAGE - En froid avec Madrid et à couteaux tirés avec Alger, Rabat, qui demeure sur ses gardes face à Paris, est obnubilé par le sort du Sahara occidental.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Valeurs Actuelles
L’extrême gauche à la conquête de la France périphérique : l’exemple de l’Yonne
La nouvelle année annonce souvent son lot d’augmentations tarifaires. Les TER Bourgogne-Franche-Comté n'échappent pas à la règle : des billets individuels aux abonnements, les hausses pourront atteindre 58 euros par an. Une décision qui passe mal dans le contexte pandémique et de baisse de l'offre de transport, mais surtout de dégradation globale du service depuis plusieurs années. Voyage au cœur des galères des usagers du rail.
Le Figaro
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
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REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
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Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
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REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
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L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
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L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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La menace Mélenchon
Quatre cent vingt mille voix. C’est tout ce qui le séparait du second tour. Autant dire que la défaite a été dure à accepter, surtout après cinq ans de renoncements. Cinq années au cours desquelles Jean-Luc Mélenchon a brisé une à une les idoles de la vieille gauche, rompant avec Jaurès pour attirer à lui sa nouvelle clientèle banlieusarde, jeune et diplômée. Chez les insoumis, toutes les digues ont cédé. Chantage à l’islamophobie, programme en écriture inclusive, génuflexion devant Assa Traoré, appel au désarmement de la police, tolérance ambiguë vis-à-vis du voile… Le Mélenchon anticlérical et proche des classes populaires d’antan a définitivement disparu. Sa mue en “Bernie Sanders français” est enfin terminée. Tout cela pour voir une nouvelle fois Marine Le Pen lui passer sous le nez. De surcroît avec les voix de son électorat historique : les ouvriers de la “France périphérique”. Heureusement pour lui, il n’est rien que la gauche aime tant qu’un perdant magnifique. Eût-il gagné que l’inquiétant culte de la personnalité qu’on lui voue actuellement n’aurait pas été si intense. Difficile à décrire tant elle dépasse l’entendement, cette “Mélenchon-mania” mérite bien un pastiche.
Il était une fois Jean-Luc Mélenchon. Un petit pied-noir de Tanger, fils d’une institutrice et d’un receveur des postes. Un p’tit gars de la France d’en bas, avec les dents longues et la hargne au regard, qu’on a arraché trop tôt à son pays natal. Étranger parmi les siens, cet enfant de l’autre rive a gardé de la Méditerranée un tempérament sanguin, dont n’ont eu raison ni le froid des montagnes du Jura, où il s’est installé adolescent avec sa mère, ni les soleils pâles de la métropole… C’est au contraire en vivant asphyxié « sous la botte du curé », avec ses nouveaux voisins de province, que le petit Espagnol du Maroc s’est découvert une âme de révolutionnaire français. Une enfance dans le pays réel qui éduque à la lutte. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cet anonyme, venu d’une contrée lointaine, est parvenu à gravir seul la bureaucratie vertigineuse du Parti socialiste, jusqu’à devenir ministre. Qui plus est sous la présidence de Jacques Chirac… Excusez du peu. Une belle aventure que la “gauche de gouvernement”. Mais déjà, il lui en faut plus. À la veille des années 2010, le parvenu claque la porte de Solferino, exaspéré par la “dérive centriste” du parti. Le tribun fonde le Parti de gauche, puis La France insoumise. Et enchaîne, pendant une douzaine d’années, meetings, manifestations et campagnes dans le « bruit et la fureur », à la conquête de la “révolution citoyenne”. Tant d’efforts, pour qu’ in fine le leader ne franchisse jamais le perron de l’Élysée. Même s’il s’en est fallu de peu pour qu’il brise le plafond de verre du premier tour, en avril dernier. Au moins, le “Vieux” a-t-il aperçu la terra nova avant de tirer sa révérence. À son peuple d’y aller, maintenant : la lutte continue !
Mélenchon est mort ! Vive Mélenchon !
Une bien belle histoire pour faire sangloter la gauche… On croirait presque que Lénine est mort une seconde fois. Mais à la différence du révolutionnaire russe, le député des Bouches-du-Rhône n’aura pas son mausolée au Panthéon, où les rouges de tous les pays viendraient verser une larme. Tout porte à croire plutôt que c’est en légende vivante qu’il compte se survivre à lui-même.
Il nous a fait le coup du départ au soir des résultats, mais il songeait déjà aux élections législatives
Sa volte-face de l’entre-deux-tours ne laisse d’ailleurs planer aucun doute sur le sujet. Une fois prononcé son discours du 10 avril, dans lequel il intime à la jeunesse de “faire mieux”, nombreux sont les observateurs qui croient sincèrement à son départ. Raté. L’ancien sénateur PS va simplement se refaire une santé dans sa maison de campagne du Loiret. Un repos bien mérité pour le septuagénaire, lessivé par ces longs mois de campagne. Mais pas de retraite qui tienne. « Il nous a fait le coup du départ au soir des résultats, mais il songeait déjà aux élections législatives », s’amuse le philosophe communiste Loïc Chaigneau, auteur de Marxisme et Intersectionnalité (Delga). Une cabriole que le vieil animal politique exécute avec la grandiloquence qu’on lui connaît. Neuf jours après le premier tour, le voilà qui revient à Paris avec une idée folle : « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre », annonce-t-il sans sourciller, le 19 avril sur BFM TV. Stupeur dans le regard de Bruce Toussaint, qui découvre hagard que le scrutin de juin sera en fait un “troisième tour” pour la gauche.
“Mélenchon président ! Roussel à la poubelle !”
L’opération a certes de quoi surprendre, mais elle n’en reste pas moins un coup de maître. Quoi de mieux pour rester dans la course que de perturber l’élection présidentielle, à la veille d’un débat (re)joué d’avance entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? Difficile en effet d’imaginer meilleur stratagème pour transformer une défaite honorable en victoire politique. Car au fond, la question n’est pas tant de savoir si Jean-Luc Mélenchon s’apprête à prendre ses fonctions à Matignon, scénario qu’il sait tout à fait improbable dans le cadre de la Ve République. Mais plutôt d’observer comment ce dernier se sert brillamment de ses quelque 7,7 millions de voix récoltées au premier tour pour asseoir son hégémonie à gauche. « Il se rêve en Lula, devine Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du PS . Ce leader de gauche brésilien qui fait encore campagne à 77 ans … » En privé, l’intéressé ne s’en cache pas : la retraite, ça n’est pas pour demain. Nul besoin, toutefois, d’aller chercher jusqu’au Brésil des raisons d’espérer : « Georges Clemenceau a pris le pouvoir à 74 ans, aurait-il confié à l’un de ses proches. De puis, on peut dire que la médecine s’est un peu améliorée… »
Voilà qui lève le voile sur la vaccination de Mélenchon. Ainsi que sur son plan d’hégémonie à gauche, qui se déroule pour l’instant sans accrocs. Il faut dire aussi que ses manœuvres sont à chaque fois quasi imparables. En premier lieu, il parvient à mobiliser un vote utile massif au premier tour – il compte pour 50 % de ses suffrages (OpinionWay) -, en siphonnant le PS, EELV et le PCF. Non content de ce premier tour de force, l’Insoumis et ses sbires parviennent à faire porter le chapeau de la défaite à leurs trois rivaux de gauche. « Les voix de Fabien Roussel nous ont manqué, incontestablement », dégaine Adrien Quatennens, dès le 11 avril, sur France Inter. Une accusation franche qui fait écho à l’amertume des jeunes soutiens de “JLM”, dont le chant lors de la soirée électorale, « Mélenchon président ! Roussel à la poubelle ! », n’est manifestement pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Dans le mille : la sortie du député du Nord fait mouche sur Twitter, où pullulent des hordes de cybermilitants en déshérence. Au fil des tweets, les lieutenants de LFI constatent que Mélenchon marche sur l’eau tandis que ses concurrents sont noyés dans un flot d’invectives. Comprenant qu’il y a là un coup à jouer, les Insoumis enfoncent le clou : « Roussel ne peut s’exonérer de toute responsabilité », martèle à son tour Manuel Bompard, eurodéputé LFI, deux jours plus tard, sur Franceinfo. Les “rouges” comprennent enfin le message : chez leurs cousins robespierristes, la Terreur est à l’ordre du jour.
Les vieux partis sont mûrs, Jean-Luc Mélenchon n’a plus qu’à les cueillir
Quant à Anne Hidalgo et à Yannick Jadot, ceux-là sont épargnés un temps par le tribunal révolutionnaire. Les commissaires “insoumis” préfèrent les laisser en pâture à la plèbe vengeresse de Twitter, sans même leur réserver quelques cartouches. On ne tire pas sur l’ambulance : « Jadot, Roussel, Hidalgo, c’est de votre faute, bande de traîtres », vocifère un internaute, au lendemain de la défaite. Et des centaines de twittos reprennent le refrain, tandis que des milliers d’autres partagent ou approuvent des publications du même acabit. Les accusés tentent bien de marmonner quelques protestations… Mais il est déjà trop tard. Rien de tel que la vindicte populaire. Passé le 24 avril et la réélection d’Emmanuel Macron, les Insoumis ont le beurre et l’argent du beurre, avec des concurrents qui servent aussi bien de boucs émissaires que de réserves électorales. Les vieux partis sont mûrs, Jean-Luc Mélenchon n’a plus qu’à les cueillir. Et leur imposer les conditions d’une nouvelle union de la gauche, selon les bonnes vieilles méthodes de “Tonton”, dont il a tout appris en 1981. Voilà plus de vingt ans que le député des Bouches-du-Rhône attend cela… La gauche, c’est lui ! Enfin ! Ne reste plus qu’à le coucher sur papier et faire signer les perdants. Tâche jouissive confiée à Manuel Bompard, architecte encore méconnu de ce qu’il convient désormais d’appeler la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). À prononcer « new PS », comme le suggère Libération. Car dès le mois d’avril, la FI ne laisse planer aucun doute sur la position hégémonique qu’elle compte occuper dans ce paysage politique recomposé.
Avant même que les négociations débutent, l’apparatchik Bompard lance un premier oukase : « On est favorable à faire en sorte qu’il puisse y avoir éventuellement un regroupement », souffle-t-il du bout des lèvres, le 13 avril. À condition qu’il se fasse « autour du programme qui a été porté par Jean-Luc Mélenchon et des résultats du premier tour ». Autrement dit : tout pour LFI, des miettes pour les autres. Tant pis : « Voyons-nous rapidement, avant même le deuxième tour, pour faire gagner la gauche aux législatives », répond Fabien Roussel, le lendemain. Les autres ne tardent pas à lui emboîter le pas, malgré le ton toujours plus pédant de LFI. « Nos relations ont été lourdement dégradées pendant cette campagne, écrivent des cadres “insoumis” dans une lettre adressée aux Verts, le 14 avril. […] Nous avons pris au sérieux vos accusations souvent blessantes. » Dès lors, « un arrangement de dernière minute pour de simples soucis de sauvetage électoral d’organisations serait incompris ». Comprendre : c’est avec nous ou contre nous. Les partisans de Yannick Jadot n’en croient d’abord pas leurs yeux. « Il ne faut pas tomber dans l’écueil qui consiste à dire que Jean-Luc Mélenchon est l’unique pôle à gauche », se rassure d’abord auprès de Valeurs actuelles un élu écologiste. Mais l’aile radicale du parti, incarnée par le secrétaire national, Julien Bayou, salive déjà à l’idée de rejoindre l’Union populaire. Deux semaines d’âpres négociations passent. Les désaccords sont profonds : “désobéissance à l’Union européenne”, guerre en Ukraine, nucléaire… Mais chacun sait que les convictions s’arrêtent là où les mandats commencent. Pour Jadot comme pour Roussel, qui renonce à son plan d’investissement dans le nucléaire. Trève de « fâcheries », s’explique-t-il. L’heure est à l’union.
Et l’union n’attend pas. Sous la botte souveraine de Manuel Bompard, les Verts signent en premier, dans la nuit du 2 mai, après d’interminables discussions au siège. Le lendemain, date anniversaire de la victoire du Front populaire de 1936, les communistes annoncent eux aussi rentrer dans le rang. Tout un symbole. Il n’en manque plus qu’un à l’appel : le petit PS, près du radiateur au fond de la classe. Snobé par les Insoumis jusqu’au 27 avril, le parti à la rose est le dernier à fléchir le genou. Malgré le score affligeant d’Anne Hidalgo au premier tour, (1,75 %), les “soc-dems” donnent du fil à retordre à Bompard. Difficile d’accepter de n’être plus qu’un groupuscule lorsqu’on a connu la gloire. Mais Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, est là pour ramener la vieille gauche à la réalité : « Le PS peine à intégrer son résultat à la présidentielle », fanfaronne-t-il devant les caméras, en marge des discussions. « Trop gourmands », peste Manuel Bompard. Les socialistes finissent par se rendre à l’évidence et le 2 mai, Olivier Faure se rend en personne au siège de LFI. S’ensuivent deux jours de bras de fer pour que le premier secrétaire accepte enfin un compromis.
Une entente cordiale de plateau télé
Les éléphants hollandais ont beau s’étouffer dans leurs trompes, le conseil national du PS vote à une large majorité l’adhésion à la Nupes, dans la nuit du 5 au 6 mai. Tout en précisant dans un texte nourrir quelques réserves sur les questions européennes et ukrainiennes. Geste insuffisant pour Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, qui claque la porte du PS. Peu importe : la messe est dite. La victoire irradie déjà sur les visages des Insoumis. Mais le commentariat médiatique n’y croit pas. Les analystes de gauche non plus : « C’est une stratégie pour galvaniser les foules après la déception du premier tour, soupire Loïc Chaigneau. Un programme ficelé à la va-vite, une entente cordiale de plateaux télé. Le réel risque très vite de les rattraper. »
Les résultats des 12 et 19 juin scelleront l’avenir de cette nouvelle alliance. Tout comme celui de Jean-Luc Mélenchon, qui ne tentera pas de garder son siège à Marseille. Non pas parce qu’il part à la retraite : « Comme tous ceux qui l’ont connu à l’époque du PS, je ne le vois pas partir de sitôt », confirme Jean-Christophe Cambadélis. Mais parce qu’il bat en retraite tactique, pour observer de loin, tel Néron, une gauche dépourvue d’un chef à sa mesure brûler pendant cinq ans. « Faites mieux ! » , que je rigole… Et une fois le mandat de Macron terminé, “l’homme de l’union” pourrait bien revenir porter le drapeau une dernière fois. Rappeler que nul ne fait fi de l’Insoumis.
Le Figaro
Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.
Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.
J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale: Les Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.
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«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.
Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»
«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.
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En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.
Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe? «Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes» dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette «rivalité démente»?
L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand «le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978: «Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne.» Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires.
Une chose en tout cas est certaine: cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.
Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.
Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis «souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir» et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite.
Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où? La guerre totale, chimique, nucléaire? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis: l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment «les politiques coercitives» de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit «une guerre n’a jamais un seul responsable», et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial?
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Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade: «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens.» Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après? Après, tout peut arriver: l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudrons peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan: «La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe.»
Où est la voix de la France, de ce «vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie», qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger: «Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger.» C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.
Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2):
«J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village? Un village pareil à un autre?» Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué?
Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.
(1) «La philosophie et le problème national en Russie au début du XIXe siècle» (1978).(2) «Feuillets d’Hypnos», fragment 138 (Gallimard, 1946)
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Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.
Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.
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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.
Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Le Figaro
Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François
Jean-Marie GuénoisENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités. Sa santé tout d'abord, le dossier ukrainien ensuite, la réforme de l'Église enfin, marquent à la fois un apogée et une forme de déclin du pontificat.
Envoyé spécial à Rome
Jamais le pape François n'a encore affronté une telle adversité. En cette année 2022, dixième de son pontificat, tout semble se liguer contre lui. Rome, toujours prompte à brûler ce qu'elle adore, est en émoi. Certains discernent une phase de maturité du pontificat. D'autres une « fin de règne », selon une expression courante dans la Ville éternelle. Beaucoup pensent déjà à la suite. Mais François, 85 ans, très combatif, est loin d'avoir dit son dernier mot. Un grand jubilé chrétien mondial est en vue pour 2025. Surtout il prépare sa réforme capitale : celle de la « synodalité » pour 2024.
Il espère convertir l'Église, pyramidale, centralisée et cléricalisée, en une communauté plus démocratique, décentralisée où le pouvoir sera davantage partagé avec des laïcs. Y parviendra-t-il ? Cette ambition suscite soutien et admiration chez les uns et un épais scepticisme chez ceux qui connaissent bien les arcanes d'une institution bimillénaire édifiée sur la centralisation. Ce pontificat, réformateur, flamboyant et… Clivant, connaîtrait-il son apogée ou entrerait-il en déclin ?
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Tous les pontificats connaissent cette même courbe ascendante puis descendante. Ce qui compte pour l'Église est la portée d'un pontificat. De ce point de vue, ceux de Jean-Paul II et de Benoît XVI, avec leurs qualités et leurs défauts, sont encore très vivants.
Haute tension au Vatican
N'ont-ils pas marqué, et pour longtemps, des générations de fidèles et de clercs ? Il en est et en sera de même pour François. Dans le milieu ecclésiastique, personne ne se risque donc à juger prématurément le cours des choses. « Les phases de crise ne sont pas forcément les pires, observe un jeune cardinal, homme de Dieu, en poste au Vatican ; elles ouvrent à des réalités de l'Église que nous ne pouvons pas voir à présent. Le Seigneur n'abandonne pas son Église. »
L'Espérance est là, surtout chez les chrétiens, mais le mot « crise » est tout de même concédé. Elle est ouverte depuis l'élection de François pour certains. Elle est plus récente pour d'autres, y compris parmi les soutiens du pape. Tous s'accordent sur le climat de haute tension qui règne au Saint-Siège et dont l'intensité ne faiblit pas, en contraste avec l'image de bonhomie véhiculée dans le monde et qui a changé l'image de l'Église. Il y a évidemment, avec François, des antagonismes puissants, liés à sa forte personnalité réputée « clivante ». Son caractère « tranchant », son style « autoritaire » sont le lot quotidien d'un Vatican où l'on entend ces qualificatifs. Il y a aussi des « colères » papales et beaucoup se disent « terrorisés ». Il y a aussi, plus objectivement, une série de dossiers difficiles qui jettent une lumière parfois crue sur le pontificat. Un observateur italien de longue date, qui a beaucoup vu et entendu dans la cité du Vatican, les synthétise d'un mot : « confusion ». Une confusion « à la latino-américaine », précise-t-il, que des « mentalités européennes » ont de plus en plus de mal à saisir.
Dans ces tourbillons domine une première question, celle de la santé du pape. Un genou l'immobilise. « Cela ne devrait pas durer », assurent ses médecins sans en être toutefois certains. L'idée d'une intervention chirurgicale a été envisagée, mais elle apparaîtrait jusque-là trop risquée. N'en pouvant plus de souffrance – le pape a fait ses premières confidences à ce sujet à la fin du mois de janvier –, François a fini par accepter des infiltrations le 3 mai. Il souffre d'une gonalgie, inflammation aiguë des ligaments au genou droit, conséquence directe de son problème structurel de sciatique à la hanche qu'il corrige à chaque pas. Il s'est dit « humilié » par cette immobilisation. Il a même longtemps refusé d'apparaître en public avec une béquille et pire, en chaise roulante. Mais un pas devenait un supplice. Lors de l'audience générale du 4 mai, il s'est fait encore aider en donnant le bras à ses assistants pouvant à peine mouvoir sa jambe droite. Le 5 mai, il a fini par céder et se laisser conduire en fauteuil roulant devant les caméras, ce qu'il faisait avant mais hors champs des objectifs.
Il est déplorable que le pape ait choisi un ton aussi inapproprié pour mettre sur la place publique une conversation réservée
Quant aux suites de l'opération aux intestins subie le 16 juillet 2021, elles ne sont pas vraiment connues. Le Vatican bruisse des rumeurs les plus alarmantes à ce sujet car ce fut une très lourde chirurgie, bien plus difficile que prévu. Impossible d'y voir clair, faute d'informations fiables. Le pape a objectivement assumé tous ses engagements depuis la fin de sa convalescence de l'été 2021. Dont trois voyages internationaux, Hongrie et Slovaquie, puis Chypre et Grèce, l'île de Malte, enfin, début avril. Mais les grands déplacements internationaux prévus, Soudan du Sud notamment en juillet, Canada en septembre, sont à confirmer. Quant au Liban, il vient d'être officiellement « annulé » mais jamais le Vatican ne l'avait confirmé en raison de l'instabilité politique. On ne peut donc rien déduire pour l'heure. Dans un livre de dialogue, Des pauvres au pape, du pape au monde publié au Seuil le 1er avril, François a confié : « Jusqu'à il y a trois ans, je mangeais de tout. Maintenant, malheureusement, j'ai une sérieuse complication intestinale, une diverticulite aiguë, et je dois me nourrir de riz bouilli, de pommes de terre bouillies, de poisson grillé ou de poulet. Du simple, simple, simple… »
La Russie s'est fâchée avec lui
Du simple, mais les choses se compliquent sur d'autres plans. À commencer par le redoutable dossier russe et ukrainien où le chef de l'Église catholique concentre sur lui une incompréhension mondiale en ménageant la Russie et en reprochant à l'Otan ses « aboiements » en Ukraine qui auraient « fâché la Russie ». En pape, il plaide pour la paix par la négociation. Il fustige la guerre, mais sans dénoncer l'agresseur. En pacifiste convaincu, François s'attaque à la course aux armements et l'usage des armes mais refuse de se prononcer sur la légitimité de la défense armée ukrainienne. En aucun cas, il ne veut avaliser la fourniture d'armes. Surtout venant des États-Unis… Une position intenable dont François paie le prix fort. Il sait aussi qu'on lui reprocherait son silence s'il se taisait.
Il vient toutefois de réussir à fâcher la Russie le 3 mai, avec qui il ne voulait pas couper les ponts. Ce jour-là, dans une interview exclusive au Corriere della Sera, François a demandé de rencontrer Poutine à Moscou pour lui signifier d'arrêter la guerre. La même requête avait été formulée sans succès par les canaux diplomatiques du Vatican à la mi-mars. Le pape voulant cette fois prendre le monde à témoin. Ce qui a exaspéré la Russie. Le gouvernement russe a d'ailleurs sèchement répliqué : « Ce genre de question devrait passer par les canaux diplomatiques. » Plus dure encore fut la riposte du patriarcat orthodoxe de Moscou que François avait publiquement impliqué dans cette interview à la suite de leur échange en visioconférence le 16 mars : « Il est déplorable, a expliqué le patriarcat de Moscou, que le pape ait choisi un ton aussi inapproprié pour mettre sur la place publique une conversation réservée. »
Voilà donc le pape et le Vatican isolés sur la scène diplomatique. Ce qui indique une baisse d'influence de l'Église catholique. Un expert latino-américain en poste à Rome commente : « Ce pape s'imagine qu'il pourrait, par sa seule présence lors de voyages, régler des problèmes géopolitiques. Une présence passagère, même charismatique, console un jour mais n'a jamais rien réglé. Il y a une prétention vaticane à se penser capable de régler les conflits de la planète. »
Une curie court-circuitée
Il se dit que François n'avait pas forcément consulté sa diplomatie, pourtant très cultivée sur le dossier russe et ukrainien, avant de prendre dans le premier quotidien italien une telle position géopolitique. La fameuse curie romaine, naguère redoutée, est régulièrement court-circuitée par François. Là aussi, François a voulu bousculer un ordre établi en lançant, dès 2013, une vaste « réforme de la curie ». Sa réforme va entrer en vigueur ce 5 juin, jour de la Pentecôte. Aux dernières nouvelles, et avant sa mise en œuvre, la réforme suscite « beaucoup de résistances internes » confie un haut cadre, avec « une forme de grève du zèle ».
Cette petite histoire en dit long : beaucoup se sont émus le 19 mars dernier, jour de la Saint-Joseph, de voir publier au Vatican sans aucun préavis ni conférence de presse, le texte officiel de cette réforme de la curie. Un texte pourtant attendu depuis des années, la nouvelle « constitution apostolique » intitulée « Praedicate evangelium », c'est-à-dire « Annoncez l'Évangile ». C'était la cinquième fois, en deux millénaires, que l'Église catholique réformait ainsi son gouvernement central. Au lieu d'un document fini, ce fut un texte bourré de fautes et comportant des erreurs de fond qui a été publié au grand dam des juristes du Vatican. Même les services de communication du Vatican furent pris de court. En réalité, François, l'avant-veille, décida seul de publier, le 19 mars – jour de saint Joseph pour qui il a une grande dévotion – sans tenir compte de son état d'achèvement. Un comportement « typique », assure un cadre du Vatican, où le pape gère en direct une quantité de choses « sans toujours prendre conseil, ses services devant exécuter ».
Un vent d'égalité souffle
Une telle anicroche est un détail face à la portée de la réforme. Celle-ci apporte des changements notoires. Le plus important est de placer, sur le même plan, tous les ministères de la curie romaine. La Congrégation pour la doctrine de la foi, qui était le ministère le plus haut en dignité et en importance, se trouve reléguée derrière le dicastère de l'Évangélisation et juste avant un nouveau dicastère dédié à la charité et aux actions humanitaires. Ce qui signifie une abolition des hiérarchies au sein des ministères du Vatican. Tous sont considérés à égalité. Tel est le nouvel esprit voulu par le pape : avant de parler de la doctrine, l'Église doit être « pastorale » et aider les gens. À la manière dont un berger prendrait soin de son troupeau. Et non sur le modèle d'un professeur de vertu qui corrigerait ses élèves. Autre point clé, imposé par le pape, mais actuellement âprement discuté par des cardinaux d'importance, le fait qu'un laïc, homme ou femme, puisse désormais diriger un ministère du Vatican. Cette charge était jusque-là réservée à des évêques et des cardinaux pour des raisons théologiques fondamentales touchant à la constitution même de l'Église catholique.
Autre évolution de taille : celui qui était jusque-là un premier ministre, premier serviteur du pape mais également patron de la curie romaine, va garder son titre de « secrétaire d'État », mais il devient en réalité un simple secrétaire général du gouvernement dont le seul pouvoir sera la coordination des ministères. Il ne sera plus au-dessus. Dans cette réforme, le pouvoir du pape est donc très nettement renforcé. En définitive, c'est lui qui décide quasiment de tout. La curie romaine telle qu'elle était, administration centrale de pouvoir, semble décapitée.
Dernier point clé de cette réforme qui institue, au passage, un contrôle économique rigoureux : la décentralisation. Le Vatican reste le Vatican, mais il se place au service et non plus en surplomb des conférences épiscopales, structures nationales de l'Église dans le monde. Hormis les questions « de doctrine, de discipline ou de communion de l'Église », les conférences épiscopales pourront décider de sujets locaux sans référer à Rome. Ce que le pape appelle dans sa nouvelle constitution « une saine décentralisation ». Il résume sa réforme d'un mot : « l'esprit synodal ».
Effervescence synodale
Le « synode » est effectivement la grande réforme de François. Le mot signifie « assemblée ». Il s'inscrit dans la plus ancienne tradition chrétienne où toutes les décisions étaient prises collectivement sous la conduite du chef de la communauté. Les Églises orthodoxes ont gardé cette tradition. Un patriarche – c'est le titre de leur chef d'Église – aussi puissant soit-il, ne peut rien décider sans le vote de son saint-synode composé des évêques. Cet esprit collectif, démocratique, associant les fidèles, hommes et femmes, François veut l'insuffler à tous les niveaux de gouvernance de l'Église catholique, paroisse, diocèse, conférence épiscopale, Saint-Siège. Il a lancé pour cela, en 2021, un synode spécial sur la « synodalité » dans toute l'Église catholique. Il se déroule en 2022 dans tous les diocèses. Une session finale et décisive aura lieu à Rome en octobre 2023. Elle votera des propositions que François entend mettre en œuvre à l'aube de 2024.
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Inspiré de la gouvernance des Églises orthodoxes mais aussi des Églises protestantes, cette « révolution », si elle advient, serait un changement de culture complet du monde catholique habitué à suivre les décisions de la hiérarchie. Elle inquiète profondément à Rome, au vu de l'expérience en cours d'un synode local dans l'Église allemande qui rivalise d'audaces réformistes sur les dossiers sensibles : mariage des prêtres, accueil des personnes homosexuelles, place des femmes. Le Vatican veille, mais il semble avoir perdu le contrôle sur cette initiative. Le pape François a mis en garde l'Église allemande contre une éventuelle sortie de route, mais il a curieusement nommé au poste clé de « rapporteur » du prochain synode romain sur la « synodalité » un prélat qui soutient les orientations… Du synode allemand. Il s'agit de l'archevêque du Luxembourg, Mgr Jean-Claude Hollerich, un jésuite très proche de François créé cardinal en 2019. Il s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur d'une évolution du discours de l'Église sur l'homosexualité – « les positions de l'Église sur le caractère peccamineux des relations homosexuelles sont erronées », pense-t-il –, estimant que le prochain synode devra aussi revoir la façon de parler des questions éthiques. En janvier dernier, il confiait à La Croix que « les prêtres homosexuels » devraient pouvoir « en parler à leur évêque sans que ce dernier les condamne ». Il se posait aussi cette question : « En ce qui concerne le célibat dans la vie sacerdotale, demandons franchement si un prêtre doit nécessairement être célibataire ? »
Des propos qui lui ont valu les protestations publiques d'un autre cardinal qui n'a pas sa langue dans sa poche, le cardinal australien George Pell. Mi-mars, il a sommé la Congrégation pour la doctrine de la foi d'intervenir officiellement contre les propos du cardinal Hollerich et contre les prises de position similaires du président de la conférence des évêques allemands, Georg Bätzing, qui pilote le fameux synode allemand devenu, en réalité, une sorte de laboratoire d'Église.
Contre le retour en arrière
Des visions de l'Église s'opposent et se combattent ouvertement sous ce pontificat. Le pape ne se pose pas en arbitre. Il est dans le parti de la réforme, comme il l'a confié en septembre dernier à des jésuites slovaques qu'il rencontrait à Bratislava. Il leur a dit sa « souffrance » de voir s'installer dans l'Église « l'idéologie du retour en arrière » spécialement « dans certains pays » parce que « la liberté fait peur », estimait-il.
C'est le combat contre cette « idéologie du retour en arrière » qui a aussi motivé, leur a-t-il confié, sa décision de donner un coup d'arrêt réglementaire en juillet 2021 afin de stopper le développement des paroisses selon le rite tridentin, un phénomène français et américain. Ce qui n'est pas passé dans le monde traditionaliste. Il sera toutefois intraitable. « Je continuerai dans cette voie », a-t-il confié à ces jésuites, s'insurgeant contre les jeunes prêtres qui, « à peine ordonnés » demandent l'autorisation à l'évêque « de célébrer en latin ». Il faut les faire « atterrir sur la terre », a-t-il martelé.
La ligne est dure. Un groupe français d'une trentaine de mères de prêtres, âgées entre 60 et 70 ans, vient de se rendre à pied de Paris à Rome pour demander un adoucissement de cette réforme. Une seule a pu saluer le pape le 4 mai, lors de l'audience générale hebdomadaire, au même titre qu'une centaine d'autres personnes. Une minute pour des mères de cet âge qui ont marché de tout leur cœur pendant huit semaines en parcourant 1500 kilomètres, c'est tout de même peu donner pour un pape qui prêche « la miséricorde ».
«Je suis encore vivant»
Illustration également française de cette volonté papale de contrer « l'idéologie du retour en arrière », des nominations comme celle du nouvel archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich. Il est dans la ligne de François sur beaucoup de sujets, dont l'immigration, et rompt de facto avec l'héritage du cardinal Lustiger. La première décision de Mgr Ulrich sera sans doute de lancer un synode à Paris comme il le fit à Lille et à Chambéry, ses deux précédents diocèses. Ce choix du pape a mis sous le choc une majorité des 500 prêtres de Paris, les jeunes en particulier. Or, ces prêtres ne seraient pas là sans l'action prophétique du cardinal Lustiger issu du judaïsme qui reprit de 1981 à 2005 un diocèse en perte de vitesse laissé par le cardinal Marty. Sans Lustiger et son héritage, l'Église florissante de Paris – qui a aussi ses gros défauts – pourrait être comparable aujourd'hui, à celle, crépusculaire, de Bruxelles qui opta pour le progressisme, notamment sous la conduite du cardinal Godfried Danneels. Mort en 2019, très actif au conclave de 2013, ce dernier fut l'un des hommes clés de l'élection du pape François. Il le plaça d'ailleurs à son côté lors de sa première apparition publique sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le soir du 13 mars 2013.
Deux visions de l'Église, donc. Certainement complémentaires mais plutôt opposées actuellement avec, au centre, la question du sacerdoce. À Rome, beaucoup se demandent si cette Église catholique synodale, moins pyramidale, pourra remédier à la chute des vocations sacerdotales. Elles se maintiennent seulement en Afrique et dans certains pays d'Asie, mais elles ont baissé de 28 % depuis dix ans en Italie… Soit une alerte rouge au royaume du catholicisme et maintenant au Vatican.
Un Vatican qui va mal, à vrai dire. Il y a tous ces dossiers et puis il y a une autre affaire qui empoisonne l'atmosphère. Une affaire de trop. C'est le procès en cours au tribunal du Vatican du cardinal Angelo Becciu, ancien numéro 3 du Vatican, démis par le pape en septembre 2020 pour un investissement immobilier à Londres. Les séances font apparaître que ce haut responsable avait agi, pour cet investissement imprudent, sous les ordres du… Pape. Le verdict est loin d'être prononcé, mais dans ce petit monde du Vatican, « la confusion » est effectivement à son comble.
Dans cette atmosphère délétère de « fin de règne » certains cardinaux préparent l'avenir ou plutôt… Le prochain conclave. Le pape François lui-même l'a reconnu devant ses amis jésuites slovaques. Ses propos, enregistrés et publiés dans la revue jésuite de référence, La Civiltà cattolica, sont certains : « Je suis encore vivant, leur a-t-il dit, nonobstant ceux qui voudraient me voir mort. Je sais que se sont tenues des rencontres entre prélats qui pensaient que le pape allait plus mal que ce que l'on disait. Ils préparaient le conclave. Patience ! Grâce à Dieu, je vais bien. »
Déjà des «papabili»
Ce pape est redoutablement bien informé, car il sait en prendre les moyens. Ce qui crée aussi au Vatican un irrespirable climat de suspicion. De fait, plusieurs réunions de ce genre ont eu lieu. Comme de normal du reste. En 1998, quand le parkinson de Jean-Paul II fut reconnu, le même scénario se produisit. Ces réunions dénoncées par François ne concernent toutefois pas que des « conservateurs ».
À l'initiative d'un jésuite américain, le père Mark Massa, une réunion qui se voulait très discrète, voire secrète, s'est tenue par exemple à Chicago les 25 et 26 mars avec d'éminents cardinaux et prélats du monde entier. L'idée était de comprendre « l'opposition à François ». Le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga qui s'y trouvait a confié ensuite au National Catholic Reporter : « Cette “opposition au pape” essaye de construire des murs, de revenir en arrière, de regarder l'ancienne liturgie ou des choses d'avant Vatican II. »
Le père Massa milite pour la « synodalité ». C'est « la chose la plus importante », elle permettra « d'éliminer le processus de recours à Rome » et précise : « Nous voulons montrer que l'opposition au pape François est dans une large mesure une opposition au concile Vatican II. » Propos caricaturaux où personne ne se reconnaît à Rome. L'Église est plus subtile que cette vision en noir et blanc. Cette initiative américaine souligne l'enjeu du synode sur la synodalité qui s'annonce effectivement comme la dernière et grande bataille du pape François, fut-il immobilisé.
Quant aux listes de papabili, elles commencent à circuler à Rome. C'est une habitude. Elles n'ont jamais contribué à élire un pape. Deux noms reviennent pour l'heure avec insistance : le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne, issu de la communauté de Sant'Egidio et très proche de François. Et, étonnamment, le cardinal de Budapest, Péter Erdo, plutôt conservateur. Ce ne sont que de pures spéculations. Une chose est en revanche certaine : avec la prochaine promotion de cardinaux que nommera François cet automne ou au printemps prochain, ce pape aura choisi les deux tiers des cardinaux du prochain conclave. Soit la majorité nécessaire pour élire un successeur. « François suit tout, au détail près », prévient l'un des collaborateurs.
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«Remaniement: la crise, le casting et le récit»
Vincent Trémolet de VillersL’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Quand nous étions enfants, le jeu du portrait (d’autres disent le «Qui est-ce?») nous lassait assez vite. Le temps a passé, et le même ennui nous étreint à la vingtième suite de questions sur le successeur de Jean Castex. Est-ce une femme? Est-elle «techno»? Vient-il de la gauche? Est-il élu? La France, enfin ceux qui en France prennent part au jeu, tournent en rond. À force de souligner «l’habileté machiavélique» du «maître des horloges» ou de s’impatienter de son «irrésolution», les ressources du commentaire médiatique s’épuisent. Il faut donc prendre son mal en patience et attendre.
En attendant, non pas Jadot, mais Borne, Azoulay, Touraine, Denormandie, Bayrou…, la politique suspend son cours pendant que celui du monde se dérègle. La guerre s’installe pour longtemps à l’est de notre continent et l’horizon économique, favorable avant le premier tour de l’élection présidentielle, s’assombrit. Il y a trois mois - une éternité - le ministre des Finances pouvait avancer fièrement une suite de bons résultats, dont la forte croissance et la baisse historique du chômage étaient les plus spectaculaires. La crise du Covid avait été surmontée: on allait pouvoir souffler. Le même Bruno Le Maire assure aujourd’hui que «le plus dur est devant nous». Le plus dur, c’est l’inflation, pressentie avant l’invasion de l’Ukraine, décuplée par la force des tensions, sanctions, pénuries. Partout les prix augmentent et partout le même dilemme oppose la légitime demande d’ajustement des salaires à cette hausse et la crainte d’entretenir ainsi le mécanisme infernal que l’on veut justement combattre.
Quand la crise s’annonce, savoir qui s’installera à Matignon n’est pas sans intérêt, mais c’est surtout l’orientation et l’ambition de ce second quinquennat que nous aimerions connaître. Comment, dans cet entrelacs de difficultés, Emmanuel Macron compte-t-il gouverner un pays fracturé, défiant autant que fatigué?
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Le Figaro
La météo du vendredi 13 mai : soleil, éclaircies et quelques orages
Le FigaroSi quelques orages sont attendus dans l'après-midi entre l'Auvergne et les Alpes, le soleil brille sur une large partie du territoire, accompagné de températures estivales.
C'est une journée ensoleillée qui s'annonce pour ce vendredi 13 mai. À l’exception de la Bretagne où quelques bancs de brouillard se forment dans la matinée, le soleil brille dès le matin sur une majeure partie du territoire, selon La Chaîne Météo *. À noter néanmoins quelques nuages gris dans le centre de la France.
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Le temps reste ensoleillé l'après-midi, entre grand soleil et belles éclaircies. Quelques orages se déclenchent toutefois entre l'Auvergne et les Alpes. Les températures, quant à elles, sont particulièrement élevées. Elles enregistrent notamment une hausse en Aquitaine.
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est couvert le matin, avec quelques bancs de brouillards qui se forment surtout en bord de mer. Le temps s'améliore l'après-midi avec l'arrivée de belles éclaircies sur la pointe bretonne. En Normandie, grand soleil et beau ciel bleu sont au programme. Les températures, quant à elles, sont particulièrement douces. Il fera notamment 17°C à Brest et 21°C à Rennes.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce dès le matin, avec de belles éclaircies qui se forment sur la région parisienne. Le soleil continue de briller l'après-midi, toujours accompagné d'un léger voile nuageux. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h, tandis que les températures restent estivales.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est mitigé dans la matinée. Si de belles éclaircies se forment sur l'Alsace, de la grisaille est attendue dans le Jura et sur la métropole lyonnaise. Si le soleil continue de briller l'après-midi dans le Nord-Est, le temps se dégrade l'après-midi entre l'Auvergne et les Alpes avec la formation d'orages. Les températures, quant à elles, restent élevées, avec notamment 25°C attendus à Strasbourg et à Lyon.
Dans le Sud-Ouest, de belles éclaircies sont attendues dans la matinée sur le littoral atlantique. À noter néanmoins quelques nuages gris dans le Tarn et les Pyrénées-Atlantiques. Le beau temps se maintient l'après-midi, accompagné de températures estivales. Ces dernières peuvent atteindre localement les 28°C en Nouvelle-Aquitaine.
Dans le Sud-Est, le soleil brille dès le matin sur le littoral méditerranéen, accompagné d'un léger voile nuageux. Grand soleil et beau ciel bleu sont également au rendez-vous sur la Corse. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, tandis que les températures sont particulièrement douces. Il fera notamment 24°C à Perpignan et 21°C à Marseille.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du lundi 9 mai : grand soleil et premières chaleurs sur la quasi-totalité du pays
Avec des températures proches de 25°C dans l'après-midi, de nombreuses régions vont connaître leurs premières chaleurs dans l'après-midi. Le soleil brillera malgré quelques nuages orageux en montagne.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 10 mai : soleil et forte chaleur
À l’exception du Nord où quelques nuages gris se forment dans la journée, le temps est ensoleillé sur une majeure partie de la France, accompagné de températures estivales.
Regarder la vidéo L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Le Figaro
Léa Seydoux : «J'ai un corps, je suis charnelle, j'ai des cernes, et le cinéma européen me permet de l'imposer»
Avec son instinct du jeu et sa présence charnelle, elle peut tout jouer. L'actrice présente deux films à Cannes, Les Crimes du futur, de David Cronenberg, et Un beau matin, de Mia Hansen-Løve. Un parfait équilibre pour l'égérie Vuitton au sommet de son art.
Il se murmure qu'au début du mois de mars, au moment où sortait L'Histoire de ma femme, d'Ildikó Enyedi, Léa Seydoux reçut un mot de Catherine Deneuve lui faisant part de son ravissement. C'était une première. Et il faut entendre dans ce message de la reine Deneuve quelque chose d'un passage de relais entre deux actrices que beaucoup de choses rassemblent : une forme de sensualité intraitable, faite d'audace et d'élégance, des cheveux d'or, un amour farouche, bravoure, du cinéma d'auteur, un rayonnement international indéniable. Surtout, l'une comme l'autre appartiennent à cette catégorie d'actrice qu'Arnaud Desplechin, qui les a dirigées, appelle avec toute l'admiration du monde des «actrices-cinéastes», caste rare de celles qui peuvent prétendre aussi au titre d'auteure, en ce qu'elles font circuler de films en films non pas la même chose, toujours la même chose, ce serait si ennuyeux, mais une idée de la femme, d'une femme, celle-là et pas une autre, que chaque film dévoile un peu plus.
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Cette année encore, Léa Seydoux nous frappe dans deux films, Les Crimes du futur et Un beau matin. L'un est signé d'un des plus grands cinéastes au monde, le Canadien David Cronenberg, l'autre d'un des grands espoirs du cinéma contemporain, la Française Mia Hansen-Løve. Les deux films seront à Cannes. Le Cronenberg sort en salle en même temps. Quand on l'appelle pour en parler, un samedi après-midi, Léa Seydoux est à New York. Un rayon de soleil matinal envahit la pièce. Allô, Léa… ?
En vidéo, L'histoire de ma femme, la bande-annonce
Madame Figaro .– Avant de parler de votre double actualité à Cannes, je voudrais revenir sur votre Cannes, l'an passé, cette occasion manquée… Léa Seydoux.– Avoir quatre films en compétition comme l'an dernier, c'est une chose qui n'arrive pour ainsi dire jamais, et voilà… j'ai attrapé le Covid en plein tournage d'Un beau matin, le film de Mia Hansen-Løve, qui sera montré à Cannes cette année à la Quinzaine. On tournait dans les Epahd, dans les hôpitaux. J'ai su que j'étais positive au moment de partir pour Cannes. Soudain, je suis chez moi, à Paris, devant Internet, privée de cette rencontre unique entre des films dont j'étais extrêmement fière et le dehors. Et là… on devient fataliste. (Rires.) La vie a choisi.
À Cannes, en 2021, le cinéma renaissait, c'était un symbole fort, celui d'une vie qui pouvait reprendre… Le cinéma est toujours du côté de la vie. C'est pourquoi être tenue loin de ce retour à la vie me semblait absurde. Personnellement, je n'aime pas quand les choses deviennent morbides, dans l'amour, dans le travail, dans l'amitié – pourtant on s'y confronte tous les jours : on a tous des moments où on est happés par le néant. Être actrice, ça aide à les traverser, c'est indéniable. Le métier d'actrice a quand même ceci de particulier : vous habitez un personnage durant huit semaines, et soudain vous le faites mourir… Peut-être est-ce pour m'en défendre, mais j'ai l'impression de jouer de film en film un seul personnage, à qui je prête des émotions et des traits de caractère qui sont les miens. Et ce personnage se balade. Ce sont des variations de moi. Mais effectivement, quand on fait un film, on s'offre entièrement, on met de l'espoir de l'énergie, et ensuite on en est dépossédé. Il faut apprendre à vivre avec ça. Il y a un côté petite mort là-dedans.
Y a-t-il un remède à cela ? Tourner vite d'autres films. Tenter des choses différentes. Les Crimes du futur, le film de David Cronenberg, possède cet enjeu-là pour moi. C'est un film puissant. C'est une métaphore sur ce que c'est qu'être un artiste aujourd'hui : notre rapport de plus en plus physique, charnel, sexuel, à la souffrance, à la transcendance. C'est une fierté de participer à l'œuvre d'un tel cinéaste. Les grands metteurs en scène, quand on les rencontre, ça a toujours quelque chose d'exaltant, et en même temps d'assez abstrait. On se demande ce qu'ils sont de train de fabriquer qu'eux seuls voient. Là, par exemple, le film pouvait sembler opaque à la seule lecture du scénario, et je me demandais comment il allait rendre ça à l'image. C'est un sentiment que j'aime beaucoup : ne pas tout savoir à l'avance, ne pas tout comprendre à l'avance non plus, cela rend les tournages passionnants.
Léa Seydoux, la Cover Story
Le film est sur le corps, ses modifications, le post-humain, l'inquiétante étrangeté. Sur le plateau, au quotidien, pour vous qui devez jouer ces scènes inhabituelles, ça se traduit comment ? Cronenberg fait peu de prises. Sur un scénario qui est dense, irréaliste, et que je dois jouer dans une langue qui n'est pas la mienne. Donc, c'était par moments assez déroutant.
On avait surtout envie de vous dire que dans ce film vous êtes à votre place, dans la continuité des rôles que vous avez joués pour Arnaud Desplechin (Tromperie ) ou Wes Anderson (The French Dispatch ) : extrême présence physique, presque érotique, distance ironique, se servant du langage comme une arme… La question de la place aujourd'hui au cinéma, pour une actrice, c'est devenu complexe.
Donc, être à sa place, c'est de ne surtout pas en avoir ? Non, je ne dirais pas ça non plus. C'est de la faire bouger, sa place, la faire voyager, d'une nation à l'autre, avec ce que ça veut dire de méthodes de travail différentes, choisir si on le peut des projets qui évitent la redite. J'ai le privilège de pouvoir faire les films que j'aime. Ils ne font pas forcément l'unanimité, je ne fais pas les plus commerciaux non plus, je n'ai jamais reçu un César, mais j'ai quand même l'impression d'être au bon endroit. Même d'un point de vue géographique : je tourne avec des auteurs venus du monde entier, et je vois qu'on m'autorise plus de liberté en tant qu'actrice française.
Il y aurait un statut particulier de l'actrice française ? Oui… Mes amies actrices américaines le savent bien, elles qui sont soumises à davantage de pression de la part des agents, de l'industrie, de ce qui fait Hollywood. Le box-office décide de leur carrière, des films qu'elles doivent faire. Plus inimaginable encore, d'avoir un physique qui ne soit pas contrôlé par l'industrie. J'ai un corps, je suis charnelle, j'ai des cernes. Je n'ai pas envie d'effacer ça. Et le cinéma européen me permet de l'imposer. Paradoxalement, c'est pourtant le cinéma hollywoodien qui m'a appris à aimer des corps qui portaient des signes de vie : le corps de Marilyn Monroe, le corps de Liz Taylor, le corps de Gena Rowlands, on peut entendre la vie qu'il y a derrière, les fêlures, les doutes. C'est émouvant.
Le corps de Marilyn Monroe, le corps de Liz Taylor, le corps de Gena Rowlands, on peut entendre la vie qu'il y a derrière, les fêlures, les doutes. C'est émouvant
C'est dans cette optique, par exemple, que vous avez tourné l'an passé France, de Bruno Dumont, film presque signé à quatre mains, montrant jusqu'à l'absurde le côté parfois monstrueux, hors sol, de la célébrité ? Oui, c'est un film que j'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup. Il provoque des réactions tranchées, toujours intéressantes.
France, c'était un adieu à la France, au cinéma français ? Non, au contraire ! (Rires.) La preuve, à Cannes, je serai dans Un beau matin, le film de Mia Hansen-Løve, que l'on a tourné avec Melvil Poupaud, Nicole Garcia, Pascal Greggory. C'est un film qui interroge la France, en prise avec les deux années que l'on vient de vivre, le milieu des soins, le passage des générations. C'est génial de passer de ce film qui interpelle directement la France à un Cronenberg body art futuriste tourné à Athènes avec des acteurs internationaux. Mia Hansen-Løve me donnait à respirer un air que je connais bien, des questions dont j'entends parler, des émotions identifiées, que je partage avec des acteurs que je connais aussi : il y a un sentiment de grande familiarité. J'arrive à Athènes, et là, je me sens déplacée, je ne suis plus dans ma zone de confort, le scénario décrit des corps qui ne sont plus les nôtres, les décors sont organiques, et je joue face à des acteurs, Viggo Mortensen, Kristen Stewart, qui ont une régularité que je ne possède pas. Ma technique, c'est précisément de ne pas avoir de technique et de miser sur l'instinct, pour que chaque film soit encore le premier. Ce qui fait que j'ai énormément le trac sur les tournages… mais je tiens à cette volonté farouche de ne pas me reposer sur mes automatismes, donc je cherche en jouant. De mon point de vue, j'aime rarement mes premières prises, je tâtonne, je cherche en direct, c'est brouillon. Mais face à Cronenberg, qui n'aime pas faire beaucoup de prises, ça oblige à chercher différemment. Le tournage à l'étranger, avec des acteurs formés ailleurs, c'est souvent pour moi une invitation à surmonter tout ce qui me bloque, et au final, je sais que c'est là où je sors ce que j'ai de meilleur. Mais sur le moment, c'est intensément difficile.
C'est une façon de tester ce qu'on a pu appeler votre toujours hallucinante capacité d'adaptation ? Disons que j'aime être déplacée. Ça m'aide à me réinventer.
La mode vous déplace aussi ? J'ai une fidélité avec Vuitton. Il y a avec Nicolas Ghesquière, comme avec certains cinéastes, un dialogue qui s'invente au fur et à mesure des collections, des vêtements.
À écouter : le podcast de la rédaction
Le prochain voyage, c'est quoi ? Le film de Bertrand Bonello, La Bête, que nous devions tourner avec Gaspard Ulliel. (Long silence.) Le film va se tourner à la fin de l'été. Je suis contente que l'on poursuive le projet. La disparition de Gaspard nous a soudés. J'ai tourné trois films avec Bertrand Bonello, on se connaît depuis 2008, mes débuts, mais la disparition brutale de Gaspard nous a rapprochés. Il n'y a plus cette hiérarchie, qui existe toujours entre un ou une cinéaste et ses acteurs. Mais là, il y a cette chose incompréhensible qui nous a frappés, et qui nous oblige à penser les choses différemment. Gaspard a été l'un des grands acteurs de ma génération. Nos filmographies se sont croisées tant de fois. Il part, et on s'aperçoit qu'il avait cette réserve naturelle, cette pudeur qui faisait que l'on n'osait pas le déranger entre les tournages. On repoussait le temps d'être aussi des amis intimes. Il était comme ça. Avec une part de mystère à laquelle il tenait, qui lui permettait de respirer entre les films, d'exister autrement que comme un acteur qui fait passer toute sa vie à l'image.
Sa disparition a changé quelque chose dans votre rapport au cinéma ? Je ne sais pas si c'est lié. Là, c'est vrai, je n'ai pas envie d'enchaîner les tournages. J'ai besoin de prendre un peu de temps pour moi. Je souhaite travailler pour des cinéastes qui vont mobiliser un très fort désir, sur des projets qui défient un peu ma façon de jouer. J'ai envie de vivre, de ne surtout pas être que dans la fiction. J'en ressens le besoin, même si c'est pour nourrir l'actrice, après.
Les Crimes du futur, de David Cronenberg. Sortie le 25 mai.
Charlotte Le Bon : "Retourner dans la vingtaine, ce serait hors de question !"
Podcast. - Première invitée de notre podcast «Revue», l'artiste multiple nous a parlé d'amour, d'environnement et de méchants paparazzi.
Le Figaro
Cristina Cordula, la cathodique bon teint
Pauline CastellaniPORTRAIT - Devenue ultrapopulaire grâce à ses émissions de relooking, la Franco-Brésilienne se lance dans le maquillage végan au nom évocateur… Magnifaïk.
Magnifaïk. Même pour celui qui ne regarde pas la télévision, le mot sonne de manière familière. Depuis plusieurs années, Cristina Cordula, star de la chaîne M6 avec ses émissions de relooking, en a fait son gimmick. «Magnifaïk, c’est moi! C’est devenu mon slogan et tout le monde le connaît.» Pas étonnant donc qu’elle l’ait choisi comme nom pour sa ligne de maquillage.
«Cette collection a été pensée comme le prolongement de mon travail de conseil en image: il y a le style, la posture, la façon de s’habiller mais aussi celle de se coiffer et de se farder. J’ai conseillé tellement de femmes et d’hommes ; j’ai testé tellement de textures et de couleurs que je sais exactement ce qui convient à chaque personne, répond-elle à ceux qui s’étonnent de son incursion dans le make-up. Comme en mode, le maquillage a ses basiques et je voulais commencer par les incontournables de la bonne mine, comme un embellisseur de teint et un anticernes, avant de passer à la couleur. J’avais surtout envie de produits faciles qui font tout de suite rayonner et se sentir mieux la personne qui les porte.»
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Du bien, son maquillage en fait aussi à la peau avec ses formules clean et véganes bourrées d’actifs soins: beurre de cupuaçu anti-âge, huile d’açaï nourrissante, extrait d’acérola antioxydant… Autant d’ingrédients bien connus au Brésil où elle a grandi. Cristina Cordula, qui a désormais la double nationalité (française et brésilienne), aimerait d’ailleurs faire de sa ligne de maquillage le symbole de cette culture multiple qui la caractérise. Entre joie de vivre et spontanéité de Carioca (tutoiement facile et sourire franc de rigueur chez cette grande brune) et «chic à la française» adopté lorsqu’elle était mannequin dans les années 1980.
Une Jean Seberg latine
Après des études de journalisme à Rio de Janeiro, Cristina Cordula se donne une année sabbatique pour percer dans le mannequinat, direction l’Europe. Les débuts sont difficiles mais sa carrière décolle au moment où elle décide de se couper les cheveux, histoire de se démarquer dans cette jungle de jolies filles. La quinquagénaire, qui coache aujourd’hui les autres et les aide à se mettre en valeur, s’impose alors grâce à ce détail qui change tout. En l’occurrence, une coupe très courte qu’elle arbore encore à la manière d’une Jean Seberg latine. «Je n’avais plus qu’une seule photo dans mon book, mais un planning de défilés rempli en quelques jours à peine!» Emanuel Ungaro, Kenzo, Dior, Yohji Yamamoto et bien sûr Chanel avec Karl Lagerfeld. «Il m’a tout appris quand je suis arrivée en France… Karl adorait mes émissions et me répétait: “Cristina, il n’y a que toi qui puisses relooker les filles!”», confiait-elle dans nos colonnes après le décès du couturier.
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Pendant une dizaine d’années, sa silhouette arpente les podiums aux côtés des tops de l’époque, les Jerry Hall, Pat Cleveland et Betty Lago, cette autre Brésilienne, muse de Claude Montana et de Jean Paul Gaultier, qui deviendra son mentor et amie. Son profil s’affiche même sur les publicités du parfum Paris, la brassée de roses tendres imaginée en 1983 par Yves Saint Laurent. Personnifier cette fragrance, emblème d’un Paris romantique, apparaît comme une consécration à celle qui ne rêvait depuis l’enfance que «de haute couture, de défilés et de grands photographes, de Milan et de Paris». Cristina Cordula aiguisera ainsi son sens de la mode jusqu’à ouvrir, en 2002, son agence de conseil en image en s’appuyant sur une bonne dose de psychologie et beaucoup d’astuces.
Ce concept de coach en style, déjà répandu aux États-Unis et en Angleterre, apparaît plutôt inédit en France. Surtout, véritable aubaine, il coïncide avec le boom de la téléréalité. Et dans le sillage des «Loft Story» et autres «Star Academy», la Brésilienne va décliner ses conseils sur petit écran dans le fameux programme «Nouveau look pour une nouvelle vie». Moins trash que les shows télé américains qui suggèrent aux participants de passer par l’étape bistouri, l’émission suit la transformation vestimentaire de candidats de «la vraie vie» attifés comme l’as de pique. Avec ses mines exagérément froncées ou ébahies selon les situations (qui ne dépareraient pas dans un Almodóvar des années 1980), son franc-parler et ses exclamations, parfois surjouées, devenues cultes - «magnifaïk», «gé-nial!», «j’adore» et «ma chériiiiie»- Cristina Cordula rencontre un franc succès.
Cinq millions de followers sur les réseaux sociaux
Suivront, sur le même thème, les émissions «La Robe de ma vie», «Cousu main» ou encore «Les Reines du shopping». Mais aussi une flopée de guides pratiques qui aident à se constituer le bon vestiaire, selon sa morphologie, son âge et sa personnalité, aux Éditions Larousse. En 2014, la revue Stratégies lui décernera le titre d’animatrice préférée des Français. Même popularité sur les réseaux sociaux où elle est très active et suivie par plus de cinq millions de followers. Là aussi, elle clame que la mode doit s’envisager comme une façon de définir son identité plutôt qu’un diktat ou une adhésion à un modèle standard, approche qu’elle partage avec Jean Paul Gaultier qui l’invitera à défiler lors de ses adieux à la mode au Théâtre du Châtelet en 2020.
Choisir le bon style n’est pas qu’une question superficielle mais permet de rayonner. Comme un cercle vertueux, dès que l’on est en accord avec son image, on se sent tout de suite “powerful”, cela génère automatiquement bien-être et confiance en soi
«Choisir le bon style n’est pas qu’une question superficielle mais permet de rayonner. Comme un cercle vertueux, dès que l’on est en accord avec son image, on se sent tout de suite “powerful”, cela génère automatiquement bien-être et confiance en soi.» Ce qui n’empêche pas compétitions et petits tacles entre candidates de son émission quotidienne «Les Reines du shopping» (toujours pour M6) dont raffolent les téléspectateurs…
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Le Figaro
Bac 2022: les sujets de maths et les corrigés des 11 et 12 mai
Par
Figaro Etudiant •
Publié le 11/05/2022 à 15:36
• Mis à jour le 13/05/2022 à 09:27
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Les épreuves de spécialités introduites par la réforme du bac ont lieu ces 11, 12 et 13 mai en métropole. Cette année, plus de 520.000 candidats passeront ces épreuves. Dans la voie générale, ils sont environ 380.000 à plancher. Et très exactement 142.730 lycéens passent l’épreuve de spécialité mathématiques. Découvrez le sujet au bac 2022 de cet enseignement.
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La lettre du Figaro du 13 mai 2022
Louise DarbonLa multiplication des revendications salariales en Europe face à l'inflation, un brillant texte d'Henri Guaino sur l'engrenage qui nous a menés à la guerre et une histoire sur la mafia des poubelles en France.
Chers lecteurs,
Les prix grimpent sans cesse depuis un petit moment. Mais les salaires ne suivent pas. C'est la recette parfaite pour perdre du pouvoir d'achat et ça ne plaît pas aux employés qui s'en remettent aux syndicats. Les négociations vont donc bon train en Europe pour obtenir une revalorisation des paies.
Avant de vous quitter pour le week-end, votre missive matinale vous proposera de lire un brillant texte d'Henri Guaino qui vous explique en quoi la marche vers la guerre en Ukraine lui rappelle à de nombreux égards celle qui nous a menés au premier conflit mondial en 1914.
Passez une bonne journée et un très bon week-end, il fera beau, profitez-en bien!
Louise Darbon
• À la une
L'inflation mondiale relance les revendications salariales
Tout coûte vraiment plus cher ces derniers temps, la faute à cette inflation que rien n'arrête. Alors forcément, les salariés aimeraient bien que leurs paies suivent. En Allemagne, un puissant syndicat dans la métallurgie a ouvert des négociations que toute l'Europe suivra avec attention, histoire de savoir à quelle sauce chacun sera mangé.
La hausse des prix, déjà à 7,5 %, pourrait bien bondir à 9 % sous peu. Et elle pèse sur le pouvoir d'achat des salariés - les salaires n'ont d'ailleurs pris qu'1,2 % l'année dernière et ne devraient pas dépasser 3 à 4 % pour l'année à venir. Dans quelques pays, ils sont encore indexés sur l'inflation, comme le Smic en France qui a augmenté de 5,9 % en un an. Ça ne suffit néanmoins pas à la CGT qui veut 20 % de plus. En France les syndicats savent y faire et mettent la pression sur les entreprises.
À voir la baisse record du chômage et les difficultés de recrutement dans certains secteurs (qui ont donc tendance à se montrer généreux sur les hausses salariales), les représentants d'employés négocient à tout va face à des employeurs prudents voire frileux. Il faut dire que l'incertitude sur la croissance et la pression sur les marges des entreprises n'ont rien d'engageant. Ce qui n'empêche pas certaines entreprises d'accorder de nouvelles augmentations, après l'avoir déjà fait en début d'année - inquiètes qu'elles sont pour le précieux pouvoir d'achat de leurs salariés.
La BCE garde un œil sur ces tensions sociales afin d'éviter un cercle vicieux «prix-salaires» dans lequel l'inflation nourrit les demandes salariales qui nourrissent l'inflation etc.
• L'éditorial
«La crise, le casting et le récit»
Quand nous étions enfants, le jeu du portrait (d'autres disent le « Qui est-ce ? ») nous lassait assez vite. Le temps a passé, et le même ennui nous étreint à la vingtième suite de questions sur le successeur de Jean Castex. Est-ce une femme ? Est-elle « techno » ? Vient-il de la gauche ? Est-il élu ? La France, enfin ceux qui en France prennent part au jeu, tournent en rond. À force de souligner « l'habileté machiavélique » du « maître des horloges » ou de s'impatienter de son « irrésolution », les ressources du commentaire médiatique s'épuisent. Il faut donc prendre son mal en patience et attendre.
En attendant, non pas Jadot, mais Borne, Azoulay, Touraine, Denormandie, Bayrou…, la politique suspend son cours pendant que celui du monde se dérègle. La guerre s'installe pour longtemps à l'est de notre continent et l'horizon économique, favorable avant le premier tour de l'élection présidentielle, s'assombrit. Il y a trois mois - une éternité - le ministre des Finances pouvait avancer fièrement une suite de bons résultats, dont la forte croissance et la baisse historique du chômage étaient les plus spectaculaires. La crise du Covid avait été surmontée : on allait pouvoir souffler. Le même Bruno Le Maire assure aujourd'hui que « le plus dur est devant nous ». Le plus dur, c'est l'inflation, pressentie avant l'invasion de l'Ukraine, décuplée par la force des tensions, sanctions, pénuries. Partout les prix augmentent et partout le même dilemme oppose la légitime demande d'ajustement des salaires à cette hausse et la crainte d'entretenir ainsi le mécanisme infernal que l'on veut justement combattre.
Quand la crise s'annonce, savoir qui s'installera à Matignon n'est pas sans intérêt, mais c'est surtout l'orientation et l'ambition de ce second quinquennat que nous aimerions connaître. Comment, dans cet entrelacs de difficultés, Emmanuel Macron compte-t-il gouverner un pays fracturé, défiant autant que fatigué ?
En l'absence de bon scénario, le casting le plus ingénieux n'a jamais fait un bon film. Pour traverser ces temps incertains, ce n'est pas un « profil » que les Français attendent, mais la clarté d'un récit.
• Sur ce qui se passe en Ukraine
Ukraine : «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
Les dirigeants européens n'étaient pas fous, ni en 1914, ni au moment du traité de Versailles. Ils ne voulaient pas des dizaines de millions de morts auxquels ont abouti les deux guerres mondiales. C'est par une espèce de mécanique qui dépasse les êtres que l'on en est arrivé à de telles extrémités. Et ce qui s'est passé entre la Russie, l'Ukraine et l'Occident, «c'est l'engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté», estime Henri Guaino.
Faire aujourd'hui des concessions à la Russie, c'est se plier à la loi du plus fort. N'en faire aucune, c'est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme
La guerre est cet engrenage dans lequel chaque camp prête à l'autre «ses propres arrière-pensées». D'où le durcissement des positions de la Russie comme des États-Unis, meneurs du camp occidental. La première est belliciste. Washington et ses alliés, de leur côté, ne cessent de durcir leur position, au point d'acculer la Russie, sans lui offrir de porte de sortie, quitte à la pousser «à surenchérir dans la violence».
Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l'Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»
Pour Emmanuel Navon, le 24 février est tout à fait comparable au 11 septembre ou à la fin de la guerre froide: un véritable «événement tectonique». Car en envahissant l'Ukraine, Poutine a passé une ligne rouge, celle par laquelle il montre qu'il revient sur la fin de la guerre froide. Et celle que scrute au moins la Chine (par rapport à Taïwan), et probablement d'autres pays. Cette rupture géopolitique va scinder le monde en deux: d'un côté les autocraties, de l'autre les démocraties. Et dans ce monde nouveau, les Américains exigeront de leurs alliés d'autant plus de clarté quant à leur appartenance à l'un ou l'autre camp.
• Les informations à connaître en vous levant
La Corée du Nord annonce son premier mort du Covid et une «propagation» nationale - Six personnes victimes de «fièvre» sont mortes dans le pays, dont une testée positive au sous-variant BA.2 d'Omicron, ont précisé les médias d'État. [En savoir plus]
Législatives 2022 : le camp Macron investit les ministres Barbara Pompili et Elisabeth Moreno - La majorité a publié jeudi soir une nouvelle salve d'investitures en vue du scrutin de juin. [En savoir plus]
Tennis : blessé et éliminé à Rome, Nadal inquiet avant Roland-Garros - En grande difficulté dans ses déplacements en fin de match face à Denis Shapovalov, l'Espagnol suscite de vives inquiétudes à moins de deux semaines de Roland-Garros. [En savoir plus]
• Les articles à ne pas manquer
Jordan Bardella et la solitude d'un chef en devenir
Il est le dauphin désigné de Marine Le Pen. Après 10 années à se donner corps et âme au parti de son père, après trois échecs à la présidentielle, la présidente du RN va laisser les rênes à quelqu'un qui n'est pas un Le Pen. À 26 ans seulement, Jordan Bardella doit endosser un costume pas évident à porter: celui de chef de parti élu et donc potentiellement, de présidentiable. «Machine de guerre» sur les plateaux télé (selon ses contradicteurs eux-mêmes), porte-parole ultra-efficace, il n'en est pas moins critiqué au sein du RN. Isolé, sans fief, le jeune eurodéputé a la fâcheuse tendance à éloigner tous ceux qui l'ont aidé et qui pourraient lui faire de l'ombre. Pas évident de se faire des amis donc et pas facile de se faire entendre ou de pouvoir exprimer ses propres idées.
Mafia des déchets : les gendarmes frappent au cœur de la criminalité organisée
En voilà un trafic étonnant qui se développe en France, pas des plus ragoûtant d'ailleurs: celui des poubelles. La criminalité est imaginative et a jeté son dévolu sur les déchets. Moins risqué que la drogue mais pas moins lucratif. Après investigation, on a interpellé des opérateurs qui - ayant répondu bien comme il faut à des appels d'offres -, récupéraient et traitaient des déchets sans les recycler. Cela laisse des amas parfois toxiques en plein air, au mépris des sols, des nappes phréatiques, de notre santé. L'incendie d'un centre de tri en 2020 a déclenché une enquête qui a fini par révéler un trafic d'une telle ampleur qu'on parle carrément de «Gomorra à la française».
Pendant les sanctions, Poutine poursuit sa traque des oligarques rebelles
Un coup de trop dans le nez, la cave d'un chamane et du venin de crapaud. Voilà comment on a retrouvé Alexander Subbotin, ancien dirigeant de la compagnie pétrolière russe Lukoil, mort dans la banlieue moscovite. Il n'est pas le seul milliardaire russe à avoir trouvé la mort dans des conditions plutôt suspectes ces derniers temps. On en compte au moins six autres. Pour l'ancien oligarque Sergueï Pougatchev, ça n'est pas anodin: «Le Kremlin cherche sans doute à cacher l'ampleur des crimes et des infractions qu'il a commis». Il ne fait donc pas bon s'éloigner de la ligne officielle quand on est un oligarque russe en ce moment: ces morts et «suicides» bizarres pourraient bien n'être que les premiers d'une plus longue série.
Tout ce qu'il faut savoir sur le premier portrait du trou noir niché au cœur de notre galaxie
Pour vous c'est peut-être une chose un peu informe, genre truc rougeâtre avec un centre un peu plus foncé. Pour les astronomes, c'est un exploit. The Astrophysical Journal Letters vient de dévoiler un tout premier cliché de Sagittarius A*, un trou noir supermassif niché au cœur de notre galaxie. On nous explique ainsi que pour obtenir une photo de cet objet céleste qui pèse autour de 4 millions de soleils, il a fallu une dizaine d'années et «repousser les limites techniques et scientifiques». Tirer le portrait de Sgr A* a permis de confirmer des hypothèses jusque-là non vérifiées. Tristan Vey vous explique le long processus qui a abouti à une telle réussite.
• Un peu d'art pour bien finir la semaine
C'est le père du cubisme que l'on célèbre aujourd'hui: Georges Braque est né le 13 mai 1882, dans une famille d'artisans. D'abord influencé par l'impressionnisme, il fait un tour par le fauvisme - dont vous avez un des jolis exemples ici avec ce Port de l'Estaque.
Après avoir rencontré Picasso, son style évolue radicalement et il commence à décomposer les figures qu'il peint comme dans ce Grand nu de 1908. De cette collaboration naît l'un des grands mouvements artistiques du XXe siècle: le cubisme.
Le fils du chef Yannick Alléno tué à un feu rouge par un voleur de voiture en fuite
INFO LE FIGARO - Le jeune homme de 24 ans a été violemment percuté alors qu'il se trouvait sur son scooter dimanche soir, dans le 7e arrondissement de Paris.
Regarder la vidéoEmmanuel Macron a choisi son prochain premier ministre
Le président de la République a annoncé à Berlin, lundi, lors d'une conférence de presse, qu'il connaissait l'identité du prochain chef du gouvernement sans en dévoiler le nom.
Regarder la vidéoQu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?
FOCUS - En France, cette fête religieuse est célébrée un jeudi... mais dans plusieurs pays, elle est célébrée le dimanche.
Le Figaro
«Je n’étais qu’un instrument»: Mathieu Gallet revient sur la rumeur autour de sa liaison avec Emmanuel Macron
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 13/05/2022 à 10:39
- Publié
le 13/05/2022 à 08:55
VIDÉO - Invité dans «C à vous» jeudi soir, l’ancien patron de Radio France a évoqué ce ragot qui a circulé pendant la première campagne présidentielle du président de la République.
C’était une rumeur qui circulait pendant la campagne présidentielle de 2017. La liaison entre Emmanuel Macron et le président de Radio France d’alors, Mathieu Gallet. À l’époque, le futur président de la République dément lors d’un meeting. «On vous dit que j’ai une double vie avec Mathieu Gallet, (...) mais ça ne peut pas être moi, je ne le connais pas.» Cinq ans après, l’autre protagoniste du potin publie Jeux de pouvoir, un livre où il revient sur cette «affaire politico-médiatique».
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«Ce n’était pas seulement une rumeur de dîners parisiens, c’était une rumeur sur tout le territoire», a rappelé Mathieu Gallet sur le plateau de «C à vous» jeudi soir avant de raconter une anecdote où sa propre tante qui habite La Rochelle a été contrainte de démentir cette histoire lors d’une réception. Toutefois, au moment du ragot, Mathieu Gallet ne prend pas la parole pour réfuter les bruits. «Je n’ai pas laissé courir la rumeur, j’ai laissé au fond, à Emmanuel Macron, le soin de la dégonfler», a expliqué l’intéressé, estimant que «c’était finalement la bonne méthode», celle du candidat de La République en Marche!, de la «prendre par la dérision avec l’humour». «Moi, je n’étais qu’un instrument», a ensuite nuancé Mathieu Gallet.
« Je pense que la rumeur vient de la gauche »
Mathieu Gallet dans «C à Vous» jeudi 12 mai2022.
«La cible, c’était lui. On se souvient que les réseaux russes notamment, Sputnik et autres, ont beaucoup relayé cette rumeur», a-t-il ajouté. Mathieu Gallet a un reproche à faire au chef de l’État: «Il m’a appelé le lendemain pour me dire qu’il avait parlé de “nous”, ce qui était assez drôle car ce “nous” n’existe pas. On n’est pas proches, on s’est croisés mais nous ne sommes pas des copains. J’aurais préféré qu’il me le fasse savoir avant», a-t-il encore confié à d’Anne-Élisabeth Lemoine. «Des paparazzis ont planqué devant chez moi, c’était peut-être la meilleure preuve pour dire qu’il n’y avait rien», a-t-il poursuivi.
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Mais au fait, d’où venait cette rumeur? Après avoir mené l’enquête, Mathieu Gallet estime que les amis socialistes d’Emmanuel Macron de l’époque en sont à l’origine. L’objectif étant de le déstabiliser politiquement. «Je pense que ça vient de la famille politique, au départ d’Emmanuel Macron, donc la gauche. Ils avaient vu que c’était un homme ambitieux, certains avaient envie de rouler pour lui et pour personne d’autre. En fait, il a fait peur. À la fin des années 2010, il y avait encore des gens pour penser que répandre une rumeur dégueulasse sur une homosexualité présumée était une façon d’empêcher un homme politique d’accéder à la présidence. Heureusement, la société française est plus intelligente que ça», a-t-il conclu sur le sujet, considérant enfin que «la rumeur n’était pas étrangère» à son départ de Radio France quelques mois plus tard.
Le Figaro
Chemins de Compostelle : ces statistiques étonnantes sur le profil des voyageurs
Jean-Marc De JaegerMotivations au départ, itinéraires préférés... Une étude dresse le portrait des cheminants toujours plus nombreux à s'élancer, en France comme en Espagne, en direction de Saint-Jacques de Compostelle. Avec quelques surprises.
Sans même les avoir parcourus, nombre de Français connaissent, au moins de nom, les Chemins de Compostelle. Classé à l'Unesco depuis 1998, cet ensemble d'itinéraires pédestres est traditionnellement emprunté depuis le Moyen Âge par les pèlerins pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. En 2019, 347.578 marcheurs ont été recensés au bureau d'accueil des pèlerins de la capitale galicienne, contre 3501 en 1988, tandis que Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques), point de convergence des Chemins, a accueilli 61.104 pèlerins.
Un succès qui pourrait s'amplifier encore au vu des nouvelles attentes des voyageurs. «Les Chemins de Compostelle répondent à une demande croissante pour un tourisme différent, plus authentique, centré sur le bien-être, le respect de l'environnement et la valorisation des territoires», estime Caroline Boucher, directrice générale d'Atout France. L'organisme public et l'Agence française des Chemins de Compostelle ont présenté ce 11 mai les résultats d'une enquête (1) sur les publics et leurs motivations, la dernière étude de cette envergure remontant à 2003. Voici ses principaux enseignements :
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Une envie de se ressourcer et de se déconnecter
Traditionnellement liés à la notion de «pèlerinage» et à une dimension religieuse, les Chemins de Compostelle attirent finalement beaucoup moins de croyants qu'on le pense. Seuls 12 % des cheminants partent avec une démarche liée à leur foi. Néanmoins, la notion de spiritualité est la principale motivation à partir spécifiquement sur les Chemins de Compostelle plutôt que sur un autre sentier de randonnée.
Un voyageur sur deux (51 %) cite en effet l'envie de «prendre du temps pour soi» et le besoin de «rupture», notamment après un choc de vie, comme principales motivations. Autres raisons les plus citées : l'envie de pratiquer la marche ou la randonnée (45 %) et les rencontres avec d'autres voyageurs (41 %), tandis que la découverte du patrimoine est moins prioritaire (24 %).
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Une majorité de femmes et de marcheurs solitaires
Les cheminants sont majoritairement des femmes (54 %). Ils marchent seuls (50 %), bien moins souvent entre amis (22 %), en couple (18 %) ou en famille (9 %), et proviennent en premier lieu de Paris et des départements du Rhône et de la Garonne. Les Chemins attirent autant de retraités (44 %) que d'actifs (44 %), lesquels exercent en majorité des professions libérales et supérieures. À noter aussi la part non négligeable des moins de 35 ans qui représentent un voyageur sur dix, tandis que la tranche 35-50 ans est très peu représentée.
En moyenne, les marcheurs dépensent 45,40 € par jour pour les repas et l'hébergement et parcourent 26 km par jour pour une durée de séjour totale de 28 jours. Une durée «très élevée par rapport à une démarche 'touristique' classique», souligne l'étude.
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La voie du Puy éclipse les autres itinéraires
Il n'existe pas un, mais une douzaine de chemins de Compostelle côté français. La voie du Puy (GR65) est empruntée par plus d'un voyageur sur deux (55 %), près de 20.000 cheminants s'étant élancés du Puy-en-Velay (Haute-Loire) en 2019. C'est oublier l'existence de nombreuses autres variantes, comme la voie d'Arles (GR653, 13 %), la voie de Vézelay (GR654, 12 %) ou le chemin du Piémont pyrénéen (GR78, 6 %). L'une d'elles, la voie de Tours (GR655, via Turonensis), part de Paris, au pied de la tour Saint-Jacques.
De quoi créer un «déséquilibre de fréquentation entre les itinéraires», voire la «surfréquentation de certains tronçons de la voie du Puy à certaines périodes», observe l'Agence, qui précise que les autres voies n'accueillent que quelques milliers de cheminants sur toute une année. Le manque d'hébergements et d'aménagements (toilettes, points d'eau, poubelles...), le mauvais balisage des sentiers ou tout simplement la méconnaissance peuvent expliquer le manque d'attractivité des autres itinéraires.
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Hébergement : entre improvisation et manque de lits
Si un voyageur sur deux (54 %) réserve ses hébergements avant le départ, totalement ou partiellement, une grande part préfère laisser place à l'improvisation en le réservant la veille pour le lendemain, voire le jour même (33 %). Appréciés pour leur prix modique, les gîtes d'étape sont les hébergements les plus largement plébiscités (81 %), loin devant les chambres d'hôtes (30 %), les presbytères (19 %) et les hôtels (15 %). Néanmoins, des différences notables existent selon les âges. Ainsi, le bivouac est le second mode d'hébergement utilisé par les moins de 35 ans.
L'offre d'hébergement est un point faible souligné par les personnes interrogées, 43 % d'entre elles ayant rencontré des difficultés à trouver un toit pendant leur cheminement. En cause, le manque d'hébergements dans certaines zones, le manque de lits/chambres disponibles et des logements trop chers pour le budget prévu.
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(1) Enquête réalisée de mai à novembre 2021 via des questionnaires distribués en ligne ou sur le terrain sur environ 500 lieux répartis sur l'ensemble des Chemins de Compostelle de France. Parmi les 3640 témoignages recueillis, 3565 ont été retenus pour l'enquête.
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Les Français sont invités à voter en ligne avant le 27 mai. Le palmarès de l'émission de France 3 présentée par Stéphane Bern sera dévoilé pendant l'été.
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Le comparateur de locations de vacances Likibu publie un classement des villes françaises les plus recherchées par les internautes. Dans la catégorie «moins de 100 000 habitants», le gagnant est...
Œnotourisme : cinq balades dans les vignes en roue libre
Ça roule pour le tourisme vitivinicole. En side-car, en « deudeuche », en solex, en combi ou en buggy, 5 petits tours dans le vignoble français de la grappe à la cave. À réserver au domaine ou via la plateforme winalist.fr.
Le Figaro
Ces villes où les loyers ont le plus flambé à cause de l'inflation
Guillaume ErrardDÉCRYPTAGE - Les propriétaires peuvent, si le bail le prévoit, augmenter le loyer chaque année. Sur la base d'un indice calculé sur l'inflation qui ne cesse de flamber.
IRL. C'est un sigle qui ne vous parle peut-être pas, surtout si vous cherchez à acheter plutôt que louer un logement. Il signifie «indice de référence des loyers». Cet indice renseigne la hausse maximale que les propriétaires peuvent appliquer au loyer qu'ils demandent aux locataires. Au premier trimestre, il a grimpé de 2,48% par rapport aux trois premiers mois de 2021, selon l'Insee. Du jamais vu depuis fin... 2008 ! Et la dernière fois que l'IRL a dépassé la barre des 2%, c'était il y a 10 ans !
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Seuls les contrats de location prévoyant une révision annuelle du loyer sont concernés par cet IRL. Ce qui généralement est le cas. Ainsi, à chaque date anniversaire de la signature du bail, le propriétaire peut augmenter le loyer sans donc dépasser le niveau de hausse de l'IRL. Sauf si le loyer a manifestement été sous-évalué ou si le bailleur a réalisé des travaux d'amélioration/embellissement du logement. Dans ces deux cas, le propriétaire peut appliquer une hausse supérieure à l'IRL mais il devra respecter l'encadrement des loyers - si la ville où il habite l'impose - et ne pas dépasser le loyer majoré fixé par la préfecture (qui dépend de la localisation du bien, du nombre de pièces, de l'année de la construction et si le logement est loué meublé ou pas, NDLR).
Mais dans les faits, il est possible de dépasser l'IRL sans être sanctionné. Avec le risque que le locataire vous réclame des comptes. «C'est rare surtout dans les villes où l'offre est rare, affirme Richard Horbette, fondateur de Locservice. La plupart des locataires sont tellement contents d'avoir un toit qu'ils sont prêts à payer plus cher quitte à réduire d'autres dépenses (alimentaires, loisirs, voyages...).» À noter enfin que rien n'oblige le propriétaire de prévenir en amont le locataire qu'il va augmenter le loyer. Mais, par courtoisie, il est de coutume de lui adresser un courrier.
La facture risque pourtant d'être salée pour les locataires. Car l'IRL se calcule à partir de la moyenne, sur les 12 derniers mois, de l'évolution des prix à la consommation hors tabac et hors loyers. Autrement dit l'inflation. Or, l'inflation ne cesse de grimper depuis plusieurs mois. Dernier chiffre en date : +4,8% en avril sur un an, selon l'Insee. Et à en croire la prévision de l'institut de la statistique, la hausse devrait encore gonfler : +5,4% en juin, sur un an. Une bonne nouvelle pour les propriétaires qui envisagent de louer leur logement. Leurs revenus locatifs vont grimper d'année en année. Une moins bonne, a contrario, pour les locataires. Ces derniers sont, en effet, les grands perdants de cette inflation galopante. «Attention tout de même à ne pas louer son logement trop cher car vous risquez de faire face à des impayés», prévient Richard Horbette. Voire de vous priver d'une partie de la demande.
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Comme notre graphique ci-dessous le montre, le loyer moyen, charges comprises, a fortement grimpé en un an dans les 20 plus grandes villes de France, selon les calculs de Locservice.fr transmis au Figaro. Et parfois au-delà de l'inflation. C'est le cas de 8 d'entre elles : Angers, Nîmes, Rennes, Nantes, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Montpellier et Grenoble. Mais l'inflation n'est pas la seule coupable car les loyers s'entendent charges comprises et ces dernières grimpent également. «C'est aussi à cause de l'effet rareté, analyse Richard Horbette. L'encadrement des loyers et la réforme du DPE (diagnostic de performance énergétique, NDLR), plus contraignante, poussent de plus en plus de propriétaires à vendre leur logement. Ce qui assèche le marché locatif»
Certes, Paris a moins la cote en ce moment mais les loyers restent élevés. À l'inverse, ils sont plus abordables en régions et notamment dans les communes très prisées par les Français depuis 2 ans. Mais, revers de la médaille, ils ne cessent d'augmenter. C'est à Angers, ville appréciée des familles et des étudiants, que les loyers, comme les prix à l'achat, ont grimpé le plus ces 12 derniers mois : +9,24% ! Par m², la hausse ne paraît pas forte (+1,4 euro environ). Mais finalement, même dans le cas d'un studio de 20 m², elle avoisine les 30 euros par mois. Ce qui, pour un étudiant, est loin d'être indolore. Et pour les familles, le surcoût est évidemment bien plus important. «Il y a 6-7 ans, c'était facile de trouver un logement à Angers. Aujourd'hui, c'est très compliqué, affirme Richard Horbette. Angers est devenu le «nouveau Bordeaux» (avec l'arrivée de la LGV qui réduit la distance avec Paris, les prix de l'immobilier ont explosé, NDLR) depuis qu'une école d'ingénieurs y a été construite. Les étudiants affluent.»
Idem pour deux voisines de l'ouest de la France, Rennes et Nantes, qui, comme Angers, profitent de leur proximité avec Paris pour attirer de nouveaux habitants. Et du coup, les loyers flambent aussi (+7%). Soit une hausse d'une vingtaine d'euros par mois pour un 20 m².
Et donc une fois n'est pas coutume, Paris est l'une des très rares grandes villes - avec Saint-Étienne - où les loyers, comme les prix à l'achat, baissent. Effet Covid oblige. Pour les acquéreurs, la capitale ne correspond plus à leurs nouvelles envies : acheter plus grand avec un espace extérieur. Pour les locataires, se loger dans la capitale est devenu trop coûteux. Ils doivent donc s'excentrer en région parisienne pour la plupart ou en régions, pour ceux qui ont trouvé un emploi dans leur ville d'adoption ou peuvent télétravailler s'ils sont actifs ou ont été acceptés dans leur nouvelle université, s'ils sont étudiants. Une belle opportunité pour les habitants des grandes métropoles qui y gagnent en pouvoir d'achat. En revanche, c'est la douche froide pour les locaux qui ont vu le leur s'effondrer.
Impôts 2022 : délai, date, nouveautés... tout savoir sur votre déclaration de revenus
Quand déclarer ses revenus ? Comment faire sa déclaration ? Dans quels délais ? Est-il encore possible de déclarer ses revenus sur papier ? Le point sur le mode d'emploi de la campagne d'imposition 2022.
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparuFace à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Le Figaro
E.Leclerc rappelle des fromages apéritifs soupçonnés de contenir la listeria
Le FigaroLa campagne de rappel concerne un sachet de 65 grammes de la marque Les Croisés, contenant un duo de billes au chèvre pour l'apéritif.
Les magasins E.Leclerc ont lancé jeudi 12 mai une campagne nationale de rappel, relayée par le site gouvernemental Rappel Conso, concernant des fromages apéritifs soupçonnés de contenir la listeria, une bactérie responsable de la listériose. Cette maladie infectieuse affecte le système nerveux et peut être mortelle.
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Plus précisément, la campagne concerne un sachet de 65 grammes de la marque Les Croisés, contenant un duo de billes au chèvre pour l'apéritif, saveur tomates-paprika et pavot-tapenade. Ces lots ont été vendus dans la France entière par les magasins E.Leclerc, entre le 25 avril et le 11 mai. Les lots concernés sont les lots 3564706581173, 3564706581173, 3564706581173 et 3564706581173. Les dates limites de consommation pour ces lots sont comprises entre le 18 mai et le 7 juin 2022.
Rappel Conso recommande aux personnes qui auraient consommé ces fromages appétitifs et qui présenteraient de la fièvre, des maux de tête ou des courbatures de consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation. Le site précise que les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées doivent être particulièrement attentives à ces symptômes.
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Jean-Pierre Clamadieu estime, par ailleurs, que la France peut réduire sa dépendance au gaz russe d'ici «3 ou 4 ans».
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La Russie et la Chine ont-elles vraiment passé un «pacte» ?
Mayeul AldebertLA VÉRIFICATION - Lors d'un voyage au Japon, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fustigé le «pacte inquiétant avec la Chine» qu'aurait conclu la Russie.
LA QUESTION. En visite à Tokyo pour un cycle annuel de discussions Japon-UE, la présidente allemande de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fustigé le «pacte inquiétant» que la Russie aurait passé avec la Chine, traduisant une fois de plus l'inquiétude des Européens face à l'émergence de cet axe sino-russe. Un tel rapprochement bouscule l'hégémonie occidentale sur la scène internationale et contrecarre le carcan de sanctions imposé à la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine. Mais peut-on parler pour autant de «pacte» entre les deux pays, terme qui sous-entend un accord formel ou une alliance ? Quelle est la nature des relations sino-russes ?
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VÉRIFIONS. Nous sommes le 4 février 2022, vingt jours avant l'invasion russe de l'Ukraine, et le nid d'oiseau - le stade national de Pékin - accueille la somptueuse cérémonie d'ouverture des 24ème Jeux olympiques d'Hiver de l'histoire. Pourtant, «l'événement le plus important de la journée n'était pas celui-ci», se souvient le chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique Antoine Bondaz. Un peu plus tôt dans la journée, la Chine et la Russie ont publié une déclaration commune pour dénoncer l'influence américaine et le rôle des alliances militaires occidentales, l'Otan et AUKUS, en Europe comme en Asie, les jugeant déstabilisatrices. Les deux pays voisins y célèbrent notamment une «vision commune», des relations d'une qualité «sans précédent» ou encore une amitié «sans limite» qui n'auront de cesse d'être confortées après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi saluant cette entente début mars de «solide comme un roc».
Rapprochement stratégique
Pas d'alliance ni de pacte pour autant, ni de «tournant majeur», mais plutôt «le renforcement d'un rapprochement stratégique qui remonte à plusieurs années», tranche Antoine Bondaz. Au milieu des années 1990, de premiers accords sont passés dans le domaine énergétique, actant le dégel des relations belliqueuses qu'entretenaient les deux voisins pendant la Guerre froide. En 2001, un traité d'amitié est signé confortant les nouvelles relations de partenaires et surtout, réglant les différends sur la frontière commune qui s'étend sur plusieurs milliers de kilomètres. Ce rapprochement s'est renforcé dans les années 2010 quand la Russie se tourne logiquement vers la Chine à la suite des premiers trains de sanctions occidentales suite à l'invasion de la Crimée. Et les deux pays ont continué depuis à signer des accords stratégiques sur le plan économique, renforcés encore le 4 février dernier par des contrats pétrolier et gazier.
«Cette dernière déclaration du 4 février est beaucoup plus explicite qu'auparavant», rapporte Antoine Bondaz. «Elle souligne non seulement les relations stratégiques entre la Chine et la Russie, mais aussi la proximité des deux systèmes politiques qui se cherchent une crédibilité et se retrouvent sur la critique de la démocratie libérale occidentale et la critique de la puissance américaine et de ses alliances», explique le chercheur. Malgré cette communication commune, rien de concret néanmoins n'a été entériné. Les deux pays pourraient-ils passer prochainement un pacte ? Pour l'instant, «la Chine n'a qu'une seule alliance - défensive avec la Corée du Nord - et considère qu'elle n'a pas d'intérêt à se lier les mains avec la Russie», estime le spécialiste.
«Aucun geste de la Chine»
Le soutien de la Chine à la Russie est d'ailleurs ténu depuis le début de la guerre. «Les Chinois cherchent à préserver les liens essentiels qu'ils ont avec le monde occidental avec lequel ils font l'essentiel de leur commerce extérieur», exposait récemment l'ancien conseiller diplomatique de Jacques Chirac Maurice Gourdault-Montagne sur Europe 1. D'ailleurs, dès le début de la guerre, l'ambassadeur chinois à Washington a déclaré que la Chine n'avait pas été mise au courant de l'intervention russe en Ukraine, omission étonnante, si l'on en croit cette déclaration, entre deux pays qui entretiennent une amitié «sans limite». Et surtout, «il n'y a aucun geste de la Chine pour soutenir la Russie jusqu'à présent», a rappelé l'ancien diplomate, même si la propagande officielle chinoise continue de diffuser les thèses russes.
Ancien ambassadeur français à Moscou, Jean de Gliniasty confirme. «La Chine est dans une position d'attente, son principal objectif est de maintenir ses avantages économiques». «Il y a certes eu des exercices militaires communs avec, pour la première fois, des manœuvres interarmes en 2019 , mais aucune clause militaire n'a accompagné la déclaration du 4 février et la guerre en Ukraine le confirme», renchérit le chercheur à l'Iris qui publie chez Eyrolles, La Russie, un nouvel échiquier.
Le terme de «pacte» utilisé par la présidente de la Commission européenne paraît donc bien inapproprié. «Cela veut tout et rien dire», considère Jean de Gliniasty. «Mais elle n'a pas utilisé le mot plus fort d''alliance'», préfère-t-il retenir. Et surtout, «il faut comprendre cette déclaration dans le cadre de cette rencontre entre Européens et Japonais», juge Antoine Bondaz. Pendant longtemps, la Chine a incarné la plus grande menace pour le Japon, contrairement aux Européens, plus souciés par leur voisin russe. Aujourd'hui, les deux inquiétudes se rejoignent avec le renforcement de cet axe sino-russe. Cette coopération, même sans alliance, préoccupe fortement les Occidentaux qui voient leur hégémonie sur la scène internationale plus contestée que jamais et leur marge de manœuvre limitée par ces deux «amis», tous les deux membres du conseil de sécurité de l'ONU, et détenteur à ce titre d'un droit de veto dont ils ont d'ailleurs déjà fait usage conjointement.
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En résumé, il n'existe pas d'alliance ni même de pacte entre la Russie et la Chine. Le rapprochement entre les deux pays, amorcé au milieu des années 1990, s'est en revanche considérablement renforcé ces dernières années avec la signature récente d'une déclaration confortant une «vision commune» qui comporte la même critique du modèle démocratique occidentale et contestation de la puissance américaine. Rien de concret néanmoins n'accompagne pour l'instant cette «amitié», la Chine restant prudente et ne voulant sacrifier sa puissance économique dans une guerre qui n'est pas la sienne.
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L'Humanité
Ces questions posées à la condition humaine
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Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences Le Figaro
Vendredi 13: Pourquoi ne faut-il pas se retrouver à treize à table ?
Zineb DiouaniSUPERSTITION - Repas de famille, réunion ou sortie entre amis : nombreuses sont les occasions pour se retrouver. Mais attention ! Il faut à tout prix éviter le chiffre treize à table. Pourquoi ? En ce vendredi 13, Le Figaro revient sur les origines de cette étrange croyance.
Visualisez la Cène, célèbre fresque peinte par Léonard de Vinci sur le mur de Santa Maria Delle Grazie à Milan. L'œuvre met en scène le dernier repas de Jésus, en compagnie de ses douze apôtres dont le dernier est Judas. Se retrouver à treize personnes à table est depuis, considéré comme abrupt. Pour quelle(s) raison(s)? Le Figaro revient sur les origines de cette superstition.
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● Dîner à treize le vendredi 13 … Une mauvaise idée?
Une superstition pour le moins mortifère... La croyance veut en effet que lorsque les convives se réunissent au nombre de treize, le plus jeune perd au change: elle veut qu'il meure en premier. Dans un registre moins dramatique, les maîtresses de maison n'invitaient pas plus de douze personnes par soucis de commodité, puisque leur service ne comportait que douze assiettes, explique Laurence Caracalla dans son livre Aux origines des 100 superstitions qui hantent ou réjouissent notre quotidien.
À cet égard, le chiffre douze fut de tout temps synonyme d'harmonie: les douze Dieux de l'Olympe, les douze travaux d'Hercule … Cependant le chiffre qui suit, le treize, perturbait cet ensemble. De plus, l'imaginaire chrétien a renforcé cette superstition en créant une phobie du nom de «paraskevidékatriaphobie». Cela ne s'invente pas! La paraskevidékatriaphobie est la peur du vendredi 13. Le Christ ayant été crucifié un vendredi, le mauvais augure est depuis symbolisé par la présence de treize invités.
Toutefois, sachez qu'il existe une croyance populaire qui voudrait que le vendredi 13 soit une date porte-bonheur. C'est d'ailleurs durant cette journée que l'on enregistre le plus de participants aux jeux de hasard.
«L’énorme danger, c’est qu’on s’habitue à certaines fautes»: les correcteurs d’orthographe nous rendent-ils feignants?
ENQUÊTE - Ils corrigent automatiquement nos erreurs. Mais avec eux, nous avons perdu l’habitude de relire et connaître les règles du français...
Les cinq conseils d’un professeur de français pour réussir les écrits du bac
Les épreuves de spécialité du baccalauréat 2022 se déroulent du 11 au 13 mai. Le Figaro a demandé à un professeur de français ses recommandations pour réussir une copie.
Cinq mots dont nous écorchons (constamment) l’orthographe
Une relation «ambiguë» ou «ambigüe»? «Ça et là» ou «çà et là»? Les accents sont souvent sources d’erreurs. Le Figaro vous propose un éclairage.
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis Le Figaro
Les dix métiers de la finance, très recherchés, où les jeunes diplômés sont embauchés à prix d'or
NOS CONSEILS - Pour les salariés qui évoluent en finance d'entreprise ou banque d'affaires, voici 10 métiers qui promettent un salaire annuel de 60.000 à 70.000 euros par an, avant cinq ans d'expérience.
Ils sont prisés des diplômés des plus prestigieuses écoles de commerce ou d'ingénieurs. Parmi les plus connus, banquiers d'affaires ou traders, permettent de décrocher en début de carrière des salaires qui font parfois tourner la tête. D'autres métiers sont moins connus mais promettent à la fois des salaires de plus de 60.000 euros à 70.000 euros par an avec moins de cinq ans d'expérience et un tremplin pour une carrière prometteuse. Revue de ces 10 Graal de la finance.
1. Banquier d'affaires
C'est de loin le métier le plus prestigieux et le plus feutré avec des horaires mais aussi des salaires démesurés. Les banques d'affaires puisent dans le vivier des plus grandes écoles de commerce ou d'ingénieur. Le banquier d'affaires réalise du conseil stratégique et financier pour les entreprises. Il gère aussi leurs investissements, les cessions, les levées de fonds, les prises de participations, les fusions-acquisitions, voire les restructurations financières. Une expertise pointue récompensée par des salaires élevés en début de carrière, entre 65.000 et 70.000 euros hors bonus, selon le cabinet Michael Page.
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2. Trader
Son objectif est de générer du profit pour ses clients, d'acheter et de vendre différents produits financiers. Afin d'y parvenir, l'opérateur de marché s'informe régulièrement sur les fluctuations du marché, et conseille ses clients sur les achats et les ventes à réaliser. Les banques et institutions financières recherchent des profils matheux, souvent passés par des écoles de commerce ou d'ingénieur. «Les postes de traders pour des juniors dotés de très bons parcours académiques sont assez rares. Ce qui explique les salaires hors normes, qui avoisinent les 70.000 à 80.000 euros annuels hors bonus », confie Mikael Deiller.
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3. Asset manager
L'asset manager gère un portefeuille d'actifs immobiliers pour le compte de personnes physiques ou morales. En clair, des caisses de retraite, des institutions bancaires ou encore des entreprises souhaitant placer leurs excédents de trésorerie, confient leur argent à l'asset manager, pour qu'il soit géré au travers de fonds. «Les institutions financières bancaires ou d'assurance possèdent la plupart du temps une filiale d'asset management. Il y a souvent peu d'élus sur ces profils de moins de trois ans d'expérience», constate Mikael Deiller, directeur sénior des divisions finance et comptabilité, banque et services financiers au sein du cabinet Michael Page. Diplômé d'école de commerce ou un master dans le domaine de la finance, un asset manager affiche un salaire annuel de 60.000 euros en début de carrière.
4. Consultant en actuariat
Recruté par des banques ou des compagnies d'assurances, le consultant en actuariat intervient dans la phase préparatoire de la conception des contrats d'assurance. Mathématicien de haut vol doté d'un Bac+5 spécialisé en finance, actuariat ou mathématiques appliquées (école d'ingénieur ou de commerce), cet expert du traitement et de l'analyse des répercussions financières du risque réalise notamment des études économiques, financières et statistiques pour définir les règles, les barèmes de tarification et autres clauses des contrats d'assurance. Selon le cabinet Michael Page, un consultant en actuariat gagne 60.000 euros en début de carrière.
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5. Responsable conformité
Le responsable conformité ou «Compliance Officer» est essentiellement employé par les banques ou les assurances afin de s'assurer que les pratiques correspondent aux intérêts des clients. De formation de niveau Bac+5 dans une école de commerce ou une école spécialisée dans la finance, il a pour mission principale de détecter les transactions suspectes dans les établissements bancaires en vérifiant l'origine des fonds, l'identité des personnes et la cause du transfert. Il a également un rôle de consultant au sein de la banque qui l'emploie puisqu'il conseille la direction sur les mesures à prendre pour être en conformité avec les diverses réglementations nationales et européennes. «Ce sont des candidats qui ont besoin d'une double formation, de connaissance juridique et financière. Des profils assez rares et recherchés. Dans un grand groupe, les responsables conformité débutent avec un salaire compris entre 55.000 et 65.000 euros. Pour la perle rare, les entreprises sont prêtes à mettre un peu plus», estime Aurélien Boucly, directeur au sein du cabinet Robert Half.
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6. Contrôleur de gestion
C'est un des métiers les plus recherchés de la finance d'entreprise. Ouvert aux jeunes diplômés détenteurs d'un DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) ou d'un Bac+5 spécialisé dans la finance, le contrôle de gestion et l'audit d'une école de commerce, le poste de contrôleur de gestion a pour objectif d'assister la direction générale et opérationnelle dans le pilotage de l'entreprise, de faire parler les chiffres de façon très concrète. «Les postes et périmètres d'attribution du contrôleur de gestion évoluent vers la data et le traitement des données, les informations devenant plus massives et moins structurées. Ces profils de contrôleur de gestion-data scientist sont récents et particulièrement demandés des grandes entreprises et des groupes», rapporte James Marking, head research au sein du cabinet de recrutement Hays. En utilisant des outils de business intelligence, ce professionnel est en mesure de connecter toutes les sources de données de l'entreprise et d'affiner leurs analyses. Une valeur ajoutée qui a un effet sur le salaire. Selon l'étude de rémunération nationale publiée par le cabinet Hays début 2022, un responsable du contrôle de gestion peut prétendre en début de carrière à un salaire compris entre 60.000 et 70.000 euros
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7. Conseiller en fusion acquisition
Ce spécialiste des opérations financières qui évolue en cabinet de conseil ou en banque conseille les entreprises sur les opportunités de fusion et acquisition qui peuvent se présenter, mais aussi sur leur introduction en bourse. «Une entreprise en recherche de croissance externe peut avoir un département stratégie M&A, rattachée à la direction générale et une équipe de profils de salariés juniors spécialisés dans les fusions et les acquisitions. Si on raisonne sur la finance de marché, les salaires décollent beaucoup plus vite qu'en entreprise», rapporte Mikael Deiller. La rémunération de profils diplômés d'une grande école de commerce ou d'ingénieur comme Polytechnique s'élève entre 70.000 et 75.000 euros hors variable. «Il faut en contrepartie accepter de travailler sur des amplitudes horaires assez larges», ajoute l'expert.
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8. Consolideur
Autre fonction accessible aux profils débutants : celle de consolideur. Ce poste spécifique, qui évolue plus particulièrement dans des groupes possédant différentes filiales, a pour mission de vérifier les données comptables et financières d'un groupe, d'analyser les différents états et de créer des comptes consolidés. Détenteurs d'un diplôme supérieur de comptabilité et gestion (DSCG) de niveau master (bac+5), ces profils bénéficient d'une expertise niche, très recherchée. «Ces salariés ont dès le début de responsabilités. Produire des rapports annuels est très important pour une entreprise. C'est pour cela que les rémunérations sont élevées», explique James Marking. Selon le cabinet Hays, un consolideur doté de trois ans d'expérience et d'un bon niveau d'anglais gagne un salaire moyen de 70.000 euros.
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9. Contrôleur financier
Le contrôleur financier a plusieurs casquettes. Il supervise tout l'aspect comptable d'une entreprise, de ses filiales et s'assure du suivi financier de la société, de l'analyse prévisionnelle de l'activité. Il a également pour mission de développer des projets à l'international, de réaliser des études de cibles potentielles. C'est précisément pour ce double challenge que David, 30 ans, a rejoint en 2021 un groupe pionnier dans le travail temporaire. Diplômé de la Toulouse Business School, il a évolué au sein d'un cabinet en tant qu'auditeur financier pendant 5 ans avant de devenir le contrôleur financier international du groupe. Son salaire annuel : 73.000 euros. «Une première expérience dans un grand cabinet de conseil a sans doute boosté ma carrière», déclare le contrôleur financier. Selon Aurélien Boucly du cabinet Robert Half, «les candidats qui ont accompagné les entreprises lors d'une acquisition ou la vente d'une structure d'activité, dans un département d'audit externe, peuvent espérer décrocher une rémunération annuelle de 70.000 euros après 4 ans d'expérience».
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10. Directeur administratif et financier
Véritable chef d'orchestre de la gestion financière, le DAF est le maillon fort du top management. En tant que «business partner» de la direction générale, il conseille le chef d'entreprise sur le développement stratégique de l'entreprise. Il se charge du pilotage des différents indicateurs de rentabilité et de solvabilité de la société, définit les combinaisons financières les plus avantageuses pour financer sa croissance. L'accès au poste de Directeur Administratif et Financier est souvent l'aboutissement d'une belle carrière dans la finance d'entreprise. Certains postes deviennent toutefois de plus en plus accessibles à des jeunes fraîchement diplômés passés par une école de commerce, un IEP (Institut d'Études Politiques) ou une école d'ingénieurs. «Certaines start-up en forte croissance acceptent de recruter des jeunes candidats qui ont enregistré une première expérience dans un cabinet de conseil du Big 4 autour de 65.000 à 70.000 euros. Ça vient casser le modèle français, où l'on privilégie l'expérience», explique Mikael Deiller.
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Selon les chiffres communiqués par le cabinet Hays, le salaire des directeurs administratifs et financiers caracole en tête des grilles de rémunération de la finance d'entreprise. Un jeune DAF, doté d'un à trois ans d'expérience, peut prétendre dans un groupe à un salaire annuel de 80.000 à 90.000 euros. Ce salaire augmente au bout de trois ans d'expérience pour s'établir entre 100.000 et 110.000 euros.
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France24 - Monde
Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député
Publié le : 13/05/2022 - 07:41
Grégoire SAUVAGE
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Célèbre pour avoir effectué une grève de la faim afin d'empêcher l'expulsion de son apprenti guinéen et organisé un convoi humanitaire vers l'Ukraine, Stéphane Ravacley sera candidat aux élections législatives en France. Un candidat atypique qui compte bien porter à l'Assemblée ses combats pour l'insertion des mineurs isolés étrangers ou la défense de l'environnement.
Stéphane Ravacley mène depuis plusieurs semaines une double vie. La première commence au milieu de la nuit, lorsqu'il enfile sa tenue d'artisan-boulanger, le métier qu'il exerce depuis plus de 35 ans. La deuxième débute en fin d'après-midi. Cette fois-ci, le boulanger à la carrure de rugbyman et réputé pour son franc-parler, endosse le costume du candidat aux élections législatives pour faire campagne dans la 2e circonscription du Doubs.
"Je dors l'après-midi, puis vers 17 h, je pars avec mon équipe en meeting, en réunion publique ou en réunion d'organisation", précise le candidat investi par Europe Écologie-les Verts (EELV) sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Au départ, rien ne prédestinait ce fils d'agriculteur ayant grandi dans un petit village près de Besançon, dans l'est de la France, à se lancer en politique. Mais son combat pour empêcher l'expulsion de son apprenti, Laye Fodé Traoré, un jeune orphelin guinéen arrivé clandestinement en France, l'a métamorphosé.
En janvier 2021, malgré une santé fragile, Stéphane Ravacley entame une grève de la faim de 11 jours pour obtenir la régularisation de son protégé. Il perd huit kilos, fait un malaise, mais son action attire l'attention des médias nationaux et la sympathie d'une large partie de l'opinion publique. "Dans les premiers jours, j'ai pensé que la préfecture allait me contacter pour régler la situation. Mais non, ils ont attendu 11 jours et c'est ce silence administratif qui m'a transformé. Après cela, je n'étais plus du tout celui que j'étais avant", confie-t-il.
Situation "ubuesque"
Laye Fodé Traoré sera finalement régularisé le 14 janvier. Dans la foulée, Stéphane Ravacley lance Patrons solidaires, une plateforme destinée aux chefs d'entreprise confrontés à une situation similaire. Pris en charge par l'État en arrivant sur le sol français, les mineurs isolés étrangers sont ensuite menacés d'expulsion à leur majorité.
>> À voir : Migrants en France : l'avenir en suspens des mineurs étrangers isolés
Approché par le sénateur PS Jérôme Durain, le boulanger militant travaille à une proposition de loi pour permettre aux apprentis de rester une année après leur 18e anniversaire – proposition rejetée par le Sénat au mois d'octobre.
"J'ai alors compris que si l'on n'entre pas dans l'appareil, on continuera à se taper la tête dans le mur administratif : pour pouvoir faire bouger les choses, il faut pouvoir y entrer", assure l'artisan de 53 ans.
S'il est élu député en juin prochain, sa première priorité sera de favoriser l'insertion de ces jeunes sans-papiers qui souhaitent travailler. "On les protège tant qu'ils sont mineurs, puis on les rejette à 18 ans alors qu'ils travaillent dans des entreprises où on manque de bras. C'est complètement ubuesque !", s'insurge le candidat d'EELV, qui souhaite élargir la réflexion aux jeunes de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en poursuivant leur accompagnement jusqu'à l'âge de 25 ans.
Surnommé le "boulanger humaniste" par le député européen Raphaël Glucksmann, Stéphane Ravacley s'est également distingué en envoyant 200 m3 de marchandises destinées à l'aide de la population ukrainienne.
"Mon autre combat, c'est l'écologie pratique et pragmatique. Je viens du monde paysan et je connais ses difficultés. Je suis pour l'Europe, mais il faut protéger nos agriculteurs", ajoute-t-il.
"Le bas de l'échelle"
Avec cette candidature, Stéphane Ravacley veut transformer le visage d'une Assemblée nationale qui ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires.
Une démarche soutenue par l'entrepreneure sociale Alice Barbe, qui a créé l'Académie des Futurs Leaders, une école destinée à former une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques et dans laquelle Stéphane Ravacley suit une formation depuis le début de l'année.
"Il y a un problème d'incarnation et de défiance vis-à-vis du politique. Aujourd'hui, il y a un énorme besoin de davantage de représentation citoyenne. Ce sont des activistes ou des entrepreneurs sociaux qui arrivent avec très peu de moyens à avoir un impact extraordinaire sur le terrain", s'enthousiasme Alice Barbe, qui décrit Stéphane Ravacley comme un "battant".
Les élèves de cette académie, dont la première promotion compte également dans ses rangs Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des Gilets jaunes, suivent trois jours de cours par semaine, donnés par des enseignants de l'université de Columbia et de Sciences Po Paris. Au programme : droit, géopolitique, climat, management ou encore développement personnel.
Une chance unique pour le boulanger de Besançon, qui assure vouloir "continuer à apprendre" tout au long de sa vie. Selon lui, "il y a une ouverture extraordinaire avec ces législatives pour la société civile. Il y a beaucoup de gens comme moi qui viennent du bas de l'échelle".
Dans la deuxième circonscription du Doubs, en juin prochain, Stéphane Ravacley aura toutefois fort à faire contre "un professionnel de la politique", le député Renaissance sortant Éric Alauzet, le mieux élu de France en 2017. "Cette circonscription est gagnable, même si ce sera difficile", reconnaît auprès de l'AFP Cécile Prudhomme, la secrétaire régionale Europe Écologie-Les Verts en Franche-Comté.
>> À lire : comprendre les élections législatives françaises en six questions
Le boulanger, lui, affiche une détermination sans faille. "Je vais être élu", martèle-t-il. Il prévoit de siéger avec le groupe EELV à l'Assemblée, mais ne compte pas adhérer au parti écologiste pour préserver "son indépendance".
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Le Figaro
«Cold case» : la disparition d'une jeune femme élucidée 36 ans après
Une mère de deux enfants avait disparu sans laisser de traces le 22 mai 1986, près de Grenoble. L'enquête, rouverte en 2020, a permis la mise en examen d'un homme de 56 ans pour «enlèvement, séquestration et meurtre».
La disparition inexpliquée il y a 36 ans d'une femme de 25 ans, Marie-Thérèse Bonfanti, près de Grenoble, a été «enfin élucidée» et un homme de 56 ans mis en examen pour «enlèvement, séquestration et meurtre», a annoncé jeudi 12 mai le parquet de Grenoble.
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Âgée de 25 ans et mère de deux enfants, Marie-Thérèse Bonfanti avait disparu sans laisser de traces le 22 mai 1986 à Pontcharra (Isère) alors qu'elle distribuait des journaux. Sa voiture avait été retrouvée le soir près d'une maison délabrée. Les clés du véhicule étaient toujours sur le tableau de bord et son sac se trouvait sur le siège avant.
Profil violent du suspect
Malgré des recherches poussées menées durant dix jours par la gendarmerie avec l'aide notamment d'un hélicoptère, la jeune femme était restée introuvable. L'enquête, qui avait fait l'objet d'un non-lieu en novembre 1987, avait été rouverte en 2020 notamment grâce à «la persévérance des familles» et à la «volonté» des enquêteurs, a déclaré Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble lors d'un point presse.
L'homme mis en cause, qui avait déjà été soupçonné à l'époque, «a reconnu l'avoir tuée», a-t-il ajouté. Son adjoint Boris Duffau a pour sa part précisé que le mobile déclaré était un «litige» et «à ce stade (sans) aucune connotation sexuelle». Le profil violent du suspect avait à l'époque déjà «attiré l'attention des enquêteurs». L'avocat de la famille Bonfanti, Me Bernard Boulloud, a de son côté fait part du «grand soulagement» de ses clients. Après tout ce temps, le mari de la victime, Thierry Bonfanti, ne ressent «pas de haine», a-t-il assuré.
«Persévérance des familles»
Eric Vaillant s'est félicité de l'élucidation de ce «cold case», la deuxième à Grenoble en moins d'un an, a-t-il souligné, après celle de l'affaire Marinescu en juin 2021. Dans cette affaire, un homme avait été mis en examen et incarcéré, 28 ans après les faits, pour l'assassinat de sa femme et le meurtre et viol de sa fille, retrouvées égorgées en 1993 près de Grenoble.
Ce résultat est «d'abord la conséquence de la persévérance des familles aidées par leurs avocats et les associations des familles de disparus», qui a été «parfaitement relayée par la volonté de la justice et des services d'enquête de faire toute la vérité sur ces affaires anciennes», a-t-il souligné.
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Le procureur a aussi loué «l'expérience précieuse» accumulée par la gendarmerie de Grenoble dans l'analyse des dossiers criminels anciens, notamment en lien avec l'affaire Nordahl Lelandais. Cet ancien militaire a été condamné le 18 février à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys en août 2017 alors qu'il purgeait déjà une peine de 20 ans de prison pour le meurtre d'un jeune caporal quelques mois plus tôt.
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Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia France24 - Monde
Reportage : des proches des soldats du régiment Azov piégés à Asovstal manifestent à Kiev
Publié le : 13/05/2022 - 08:10
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Gulliver CRAGG
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Plusieurs dizaines d'Ukrainiennes, des proches des soldats du régiment Azov retranchés depuis plusieurs semaines dans l'aciérie Azovstal, dernière poche de résistance à Marioupol, ont manifesté, jeudi à Kiev, pour appeler à leur libération alors que l'Ukraine mène des "pourparlers difficiles" avec la Russie sur l'évacuation des militaire.
Après l'évacuation de tous les civils la semaine passée avec l'aide de l'ONU, l'Ukraine mène des "pourparlers difficiles" avec la Russie sur l'évacuation de plusieurs dizaines de soldats ukrainiens grièvement blessés, qui se trouvent dans les sous-sols de l'aciérie Azovstal, assiégée par les forces russes.
Des épouses, des mères et autres proches de militaires ukrainiens du régiment Azov ont manifesté, jeudi 12 mai, à Kiev, pour appeler à "sauver la vie" de ces hommes, retranchés depuis plusieurs semaines dans l'aciérie, dernière poche de résistance ukrainienne à Marioupol.
"J'implore le président, j'implore toutes les personnes concernées d'aider à les faire sortir, tous nos fils, nos maris, nos pères", supplie Svetlana, mère d'un soldat piégé à Azovstal.
Les manifestantes disent craindre pour leur vie, qu'ils soient capturés, torturés et tués par les forces russes, mais aussi pour leur santé.
"Ils doivent amputer des membres, y compris pour des blessures légères, faute de médicament. Il n'y a rien. Pas d'eau, pas de nourriture. Nous ne pouvons pas abandonner ces gars qui se sont battus pour nous", confie Zhanna, épouse d'un combattant bloqué dans l'aciérie.
Selon Kiev, "plus d'un millier" de militaires ukrainiens dont "des centaines de blessés" se trouvent toujours dans les galeries souterraines de ce vaste complexe métallurgique.
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France24 - Monde
Jour de funérailles à Jérusalem pour la journaliste Shireen Abu Akleh
Publié le : 13/05/2022 - 05:07Modifié le : 13/05/2022 - 10:47
FRANCE 24
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Shireen Abu Akleh, la journaliste d'Al-Jazira tuée mercredi d'une balle dans la tête lors d'une opération militaire israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée, doit être enterrée vendredi à Jérusalem sur fond de violences persistantes, alors que de nouveaux heurts ont éclaté dans le camp de réfugiés de Jénine.
Les Palestiniens s'apprêtent, vendredi 13 mai, à dire adieu à une de leurs journalistes vedettes, la correspondante palestino-américaine d'Al-Jazira Shireen Abu Akleh, tuée d'une balle dans la tête deux jours plus tôt à Jénine, en Cisjordanie occupée, alors qu'elle couvrait un raid israélien.
Ses funérailles auront lieu à Jérusalem sur fond de violences persistantes, alors que de nouveaux heurts ont éclaté dans le camp de réfugiés de Jénine, où elle a été tuée. Un Palestinien y a été blessé par balle lors d'une nouvelle opération de l'armée israélienne, selon l'agence officielle palestinienne Wafa.
Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, la journaliste de la chaîne qatarie Al-Jazira doit être inhumée à Jérusalem, où elle a grandi, après une messe à 15 h (12 h GMT) dans une église de la Vieille Ville.
La police israélienne a dit à l'AFP s'attendre à "des milliers de participants", déployer des forces supplémentaires et fermer des routes en prévision des obsèques.
Des milliers de Palestiniens lui ont déjà rendu hommage jeudi, au lendemain de sa mort, lors d'une cérémonie au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
"Complètement responsables"
"Je suis venue dire au revoir à celle qui est au plus profond de nos cœurs", a témoigné une Palestinienne ayant participé à la cérémonie, Douaa Abou Adi. Shireen Abu Akleh "n'est pas seulement dans chaque maison palestinienne mais dans chaque cœur arabe. Pour tous les Palestiniens, c'est une sœur".
Après la cérémonie, une foule a suivi l'ambulance transportant sa dépouille jusqu'au point de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par l'État hébreu. Les habitants de Cisjordanie, dans leur écrasante majorité, n'ont pas accès à Jérusalem.
Le camp de Jénine où Shireen Abu Akleh a été tuée mercredi est un bastion des factions armées palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie, d'où étaient originaires des auteurs d'attaques récentes en Israël.
L'armée israélienne y avait lancé une opération pour appréhender des Palestiniens recherchés.
Vendredi, lors d'un nouveau raid, elle a pilonné une maison et blessé par balle à l'abdomen un Palestinien lors de heurts, d'après Wafa. Un autre Palestinien a été blessé par balle près de Ramallah lors d'un autre incident, selon l'armée israélienne. Il avait lancé une brique vers une voiture et tenter d'entrer à l'intérieur.
Al-Jazira a accusé les forces israéliennes d'avoir tué "de façon délibérée" Shireen Abu Akleh, sa journaliste vedette qui portait un gilet pare-balles siglée "presse" et un casque de reportage.
Israël, après avoir dit qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats.
"Nous avons besoin de la preuve médico-légale" des Palestiniens, y compris la balle ayant tué la journaliste, afin de mener une enquête "complète", a affirmé le ministre israélien de la Défense Benny Gantz.
"C'est peut-être un Palestinien qui a tiré sur elle (...) Le tir est peut-être aussi venu de notre côté, nous enquêtons", a-t-il dit.
Lors de la cérémonie à Ramallah, le président palestinien Mahmoud Abbas a dit tenir les autorités israéliennes pour "complètement responsables" de la mort de la journaliste, refusant une enquête conjointe avec Israël.
"Voix de la Palestine"
"Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance", a-t-il affirmé.
Une première autopsie a été conduite en Cisjordanie peu de temps après sa mort, mais aucune conclusion finale n'a été communiquée.
Son décès a suscité une vague d'émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux Etats-Unis.
Le portrait de la journaliste, la septième tuée dans les Territoires palestiniens depuis 2018 selon Reporters sans frontières (RSF), a été brandi lors de rassemblements en Turquie, au Soudan et au Liban, et projeté sur un immeuble de Doha, la capitale qatarie.
Plusieurs manifestations ont également éclaté spontanément à travers les Territoires palestiniens pour protester contre sa mort. Dans la bande de Gaza, des artistes ont sculpté son nom dans le sable et peint une fresque en son honneur, tandis que sur le lieu de son décès, à Jénine, des enfants ont déposé des fleurs.
Sur le toit d'un immeuble de la place centrale de Ramallah, l'immense panneau publicitaire affiche désormais un portrait de la journaliste, accompagné d'un sobre message: "Au revoir Shireen, au revoir la voix de la Palestine."
Avec AFP
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Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie
PORTRAIT
Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles
On va plus loin
Mort de Shireen Abu Akleh : le risque d’un embrasement au Proche-Orient ?
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
Le Figaro
The Essex Serpent: la mini-série d’Apple TV+ enchante
- Par
Julia Baudin
- Mis à jour
le 13/05/2022 à 10:37
- Publié
le 13/05/2022 à 10:37
CRITIQUE - Adapté du best-seller du même nom, The Essex Serpent offre une nouvelle occasion de mettre en scène l’Angleterre victorienne au travers d’un grand destin de femme. Dès ce vendredi 13 mai 2022 sur Apple TV+.
De Sharp Objets à The Queen’s Gambit en passant par Captive ou The Haunting of Hill House , le monde de l’audiovisuel, particulièrement les plateformes, guette avec avidité chaque sortie littéraire susceptible de plaire, de sorte à en récupérer les droits. En tête des œuvres les plus appréciées, les biopics, les «costume drama», les récits historiques, les «dramédies» romantiques, les fictions interrogeant le pouvoir des croyances, les dérives religieuses, et, plus largement, l’ensemble des productions portées par des personnages féminins d’envergure, qui sont autant d’occasions d’évoquer la place de la femme dans les sociétés anciennes et contemporaines, voire d’établir des passerelles entre les deux. La mini-série, The Serpent Essex, remplit tous ces critères. Elle est adaptée du roman éponyme paru en 2016 sous la plume de la spécialiste de la littérature gothique, Sarah Perry, dont c’était le deuxième livre et le deuxième succès.
» LIRE AUSSI - Roar: faut-il regarder la nouvelle série d’Apple TV+ avec Nicole Kidman?
L’autrice a grandi à la campagne, à l’écart des excès vulgaires du monde moderne, dans une famille baptiste inflexible et observante. Une autre forme de carcan. Son œuvre en est imprégnée. La mini-série en six épisodes signée Anna Symon et Clio Barnard pour Apple TV+ également. Elle a pour point de départ la disparition d’une femme dans les marais côtiers du comté de l’Essex et suit les recherches de Cora Seaborne (Claire Danes) sur les origines d’une légende née au XVIIe siècle autour d’une créature monstrueuse hantant la région et semant la mort sur son passage. L’histoire se passe dans l’Angleterre victorienne. Cora, tout juste libérée d’un mari abusif, a soif de connaissances et d’émancipation. Une posture d’autant plus difficile à tenir qu’elle ne cache pas son athéisme et refuse de se soumettre au rituel contraignant du veuvage.
Et un rôle d’autant plus difficile à endosser que le personnage est presque de tous les plans et fait appel à une palette d’émotions rare, entre dignité naturelle, corsetage social et passions impossibles. Keira Knightley était pressentie pour le rôle. Claire Danes l’a remplacée au débotté pour des questions d’agenda familial. La comédienne ne s’est à l’évidence pas libérée totalement du gimmick inventé pour sa Carrie Mathison de Homeland mais donne le change, épaulée par un casting d’exception, dont Tom Hiddleston (il incarne le révérend Will Ransome), Clémence Poésy (parfaite dans la peau de son épouse, Stella), et Franck Dillane (le sceptique et chirurgien). Le récit est fluide et dense. La mise en scène est magistrale. Cadrages, lumières, costumes, décors extérieurs et intérieurs… pas une image qui n’évoque un tableau de Constable ou le chapitre d’un roman des sœurs Brontë. Une nouvelle preuve que les Anglais, passés maîtres dès les années 1970 dans l’art de la reconstitution, n’ont rien perdu de leur art.
Valeurs Actuelles
Législatives : Eric Zemmour dénonce l’absence d’union à droite pour des « questions d’ego »
S’il a longtemps laissé planer le doute, comme il avait pu le faire avant d’officialiser sa candidature à l’élection présidentielle, c’est désormais acté : Eric Zemmour est en lice pour devenir le député de la 4ème circonscription du Var. Afin de lancer cette deuxième séquence de sa jeune aventure politique, le fondateur de Reconquête ! a accordé un entretien à Nice-Matin, jeudi 12 mai. Il y revient notamment sur l’union des droites, qu’il n’est pas parvenu à faire depuis l’élection présidentielle.
« J’ai bien compris que, pour des questions d’ego, les dirigeants de [LR et du RN] préfèrent perdre séparément plutôt que gagner ensemble », regrette Eric Zemmour, alors « que les électeurs, eux, souhaitent un front commun ». Certes, reconnaît-il, l’agressivité qu’il a pu avoir à l’égard du RN, avant et après le scrutin, a pu jouer. « C’était la campagne », balaye-t-il cependant, avant de prendre exemple sur la gauche : « Ils ont été sans pitié les uns avec les autres pendant la campagne. Mais aujourd’hui, ils sont unis. Pourquoi, à droite, ne sommes-nous pas capables de faire la même chose ? » D’autant plus une nécessité que, rappelle Eric Zemmour, le lancement de la NUPES « réactive le clivage gauche-droite ».
Eric Zemmour entend poser ses valises pour de bon
C’est donc seul – et face à des candidats LR et RN – qu’Eric Zemmour se présentera face aux électeurs du Var, les 12 et 19 juin. Une épreuve qui s’annonce difficile, pour lui comme pour les 550 autres candidats de Reconquête !. « J’ai l’intention de m’implanter ici », dans le Var, explique cependant Eric Zemmour à Nice-Matin, rappelant que son embryonnaire histoire politique a souvent pris ses racines dans le département : « C’est ici, l’été dernier, que j’ai accordé à votre titre la première interview qui annonçait ma campagne. C’est à Toulon que j’ai tenu mon premier meeting, c’est également ici que Marion Maréchal m’a rejoint ».
Et tant pis si, comme le souligne le titre local, les sondages promettent à Reconquête ! un ou deux élus maximum : « Il en faut davantage pour me décourager ! La campagne commence à peine. J’ai le sentiment que les idées que je porte trouvent un écho auprès des Français », rétorque Eric Zemmour. Au premier tour de l’élection présidentielle, il avait recueilli 14,7% des voix dans cette circonscription. Marine Le Pen en avait obtenu 32%, avant de s’y imposer lors du second tour.
Le Figaro
Les chiffres de la fraude sociale révélés
Marie-Cécile RenaultDÉCRYPTAGE - L’Assurance-maladie a débuté son évaluation «brique par brique» de la fraude sociale en France.
L’Assurance-maladie commence enfin à estimer l’ampleur de la fraude sociale! Un chiffre jusqu’alors très difficile à obtenir: le magistrat Charles Prats l’évalue à quelque 30 milliards d’euros et accuse le gouvernement de laxisme. Les administrations (Pôle emploi, Urssaf, CAF, Assurance-maladie) démentent et jugent l’estimation irréaliste. Mandatée par l’exécutif pour éclairer le dossier, la Cour des comptes n’a pas réussi à trancher.
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Face à la pression, l’Assurance-maladie s’est attelée à une évaluation de la fraude dans le champ qui est le sien, celui de la santé. Un exercice complexe car la fraude est, par définition, cachée et surtout multiforme dans la santé, où elle peut être le fait tant des assurés que des professionnels en ville et à l’hôpital, porter tant sur des prestations en nature que des remboursements en espèce.
L’Assurance-maladie a donc décidé de prendre le sujet «brique par brique». Les premiers résultats, livrés jeudi par son directeur général, Thomas Fatôme, à son conseil d’administration, portent sur la fraude à la complémentaire santé solidaire (C2S) - une mutuelle gratuite pour les plus modestes -, et sur la fraude des infirmiers libéraux. Les autres professions de santé suivront, d’ici à la fin de l’année…
Sur la C2S, qui bénéficie à 5,5 millions de personnes, la fraude, calculée sur 10.700 dossiers contrôlés de façon aléatoire, se situe entre 1,22 % et 8,7 %, soit un préjudice financier compris entre 25 et 176,5 millions d’euros. Pourquoi un tel écart? La fourchette basse correspond à une fraude avérée, car les assurés dépassent plus de trois fois le plafond de ressources autorisé (27.000 euros annuels au lieu de 9300 euros, pour une personne seule). La fourchette haute englobe ceux qui dépassent le seuil strict, même de quelques euros et de façon ponctuelle. Dans 15 % des cas, les fraudeurs ont minimisé leurs revenus, souvent liés au travail au noir. En cas de fraude, la pénalité moyenne s’est élevée à 1100 euros en 2021.
Tripler les contrôles
Pour éviter la triche, l’Assurance-maladie a mis en place avec les autres administrations la «DRM», un puissant outil de collecte automatique et de recoupement des ressources à la source. Généralisé en juin, il évitera que les assurés ne déclarent eux-mêmes leurs ressources… et en oublient. L’Assurance-maladie va aussi tripler le nombre de contrôles, au moins à 50.000 dossiers par an. Elle entend enfin améliorer ses techniques de «datamining» pour cibler les dossiers les plus à risque, c’est par exemple le cas d’assurés aux comptes bancaires multiples.
Autre type de fraude: celui des infirmiers libéraux. Sur 90.000 professionnels en activité, 1370 (1,4 %) ont été épinglés en 2018. À partir de cet échantillon, l’Assurance-maladie a évalué la fraude, selon deux méthodes statistiques, entre 5 % et 6,9 %, soit 286 à 393 millions d’euros. «Le pourcentage est faible mais appliqué à la masse des 7,5 milliards d’euros de remboursements de soins infirmiers par an, le préjudice grimpe rapidement», note l’Assurance-maladie. Un chiffre supérieur aux 39,8 millions d’euros de fraude détectée et stoppée en 2021 dans 679 dossiers. Le plus souvent, les tricheurs facturent à la Sécu des actes fictifs ou des majorations indues. Par exemple, ils se font régler un pansement lourd alors qu’ils ne réalisent qu’un pansement simple. Le non-respect de la nomenclature et de la réglementation pèse 39 % de la fraude et les prestations fictives 38 %.
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Pour y remédier, l’Assurance-maladie mise sur la prévention et la pédagogie: les 6000 nouveaux infirmiers qui s’installent chaque année sont avertis de la facturation, puis ont un contrôle «à blanc» au bout de 4 mois, un autre au bout de 12 mois. Elle mise aussi sur un accompagnement des médecins prescripteurs pour que leurs ordonnances n’ouvrent pas la voie à interprétation. Enfin, la Sécu compte sur le côté dissuasif de sanctions pouvant aller jusqu’au pénal, et de pénalités qui s’élèvent en moyenne en 2021 à 20.000 euros.
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LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, «en matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec». Est-ce vrai ?
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LA VÉRIFICATION - «Aujourd'hui [...], c'est la moitié des Français qui, à 60 ans, ne sont plus en emploi. Hommes et femmes», a affirmé François Ruffin, mardi. À raison ?
BCE : Christine Lagarde exclut une stagflation en zone euro
La présidente de la BCE estime que la situation actuelle ne peut être comparée à celle du choc pétrolier au début des années 70.
Le Figaro
Enfant à haut potentiel, savoir l'identifier pour mieux l'accompagner
La saison 2 de la série HPI (pour «haut potentiel intellectuel») a commencé ce jeudi 12 mai. L'occasion de se pencher sur le cas des enfants. Nathalie Favre, psychothérapeute et coach (1), décrypte leur profil.
Comment définir le "haut potentiel" ?
Baptisé aussi surdoué ou précoce, l'enfant «haut potentiel» bénéficie d'un QI de 130 ou plus, validé par le Wisc V (test pour les 6-17 ans). Il se distingue par une pensée non linéaire, dite «en arborescence», souvent fulgurante, et il ne raisonne jamais en passant d'un point A à un point B, d'où la difficulté à suivre les consignes scolaires. Il est hypersensible, à fleur de peau, et rencontre parfois des difficultés relationnelles. Ses sens (vue, olfaction…) sont souvent exacerbés.
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Y a-t-il des troubles associés (dys, tdah…) ?
Souvent, cet enfant souffre de dyslexie, dysgraphie (difficulté à former les lettres), dyspraxie (grande maladresse) ou de troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité. Il arrive que ce manque de concentration soit déjà un début de décrochage dû à l'ennui. Selon les chiffres, un tiers des enfants précoces sont en échec scolaire.
En vidéo, le cerveau des enfants accros aux écrans semble modifié
Comment l'accompagner ?
Face à cet habile négociateur, il faut maintenir un cadre ferme (savoir dire «stop» à leur argumentation, rester cohérent). On peut l'aider à développer des habiletés sociales et émotionnelles, en décodant pour lui les codes sociaux. Ne le surchargez pas d'activités, mais privilégiez les loisirs créatifs (y compris sur le plan scientifique). Ne perdez pas une occasion de souligner le positif.
Un tiers des enfants précoces sont en échec scolaire
Lui faut-il un établissement spécialisé ?
Si l'enfant est heureux scolairement, mieux vaut le laisser dans le cursus normal, en privilégiant au besoin un saut de classe. Les structures spécifiques (classe «haut potentiel» au sein d'un établissement ou collège spécialisé hors contrat) sont conseillées quand il est en tout début de décrochage. Ce sont des parenthèses destinées à lui permettre de raccrocher.
(1) Co-auteure avec Béatrice Lorant de Mon enfant est précoce - Guide à l'usage des parents désorientés, (Leduc.s Pratique), 192 pages, 16 euros.
Plus d'informations sur www.coachlavie.com.
Le Figaro
La Corée du Nord annonce son premier mort du Covid et une «propagation» nationale
Six personnes victimes de «fièvre» sont mortes dans le pays, dont une testée positive au sous-variant BA.2 d'Omicron, ont précisé les médias d'État.
La Corée du Nord a annoncé vendredi 13 mai son premier mort du Covid-19, précisant que plus de 187.000 personnes ayant de la fièvre étaient «isolées et soignées» et que le virus s'était déjà répandu «dans tout le pays».
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L'agende de presse officielle KCNA a affirmé que le leader Kim Jong Un s'était rendu au siège national de la prévention des épidémies et qu'il a «pris connaissance de la propagation du Covid-19 dans tout le pays». «Une fièvre dont la cause n'a pu être identifiée s'est propagée de manière explosive dans tout le pays à partir de la fin avril», a-t-elle avancé. Six personnes victimes de «fièvre» sont mortes dans le pays, dont une testée positive au sous-variant BA.2 d'Omicron, a-t-elle précisé. Ce pays reclus avait fait état jeudi de ses tout premiers cas de Covid, déclarant que la Corée du Nord passait au mode «prévention d'urgence maximale des épidémies». «Rien que le 12 mai, quelque 18.000 personnes ont eu de la fièvre à travers tout le pays et, à l'heure actuelle, 187.800 personnes sont isolées et soignées», selon la même source.
Aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné contre le coronavirus, Pyongyang ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.
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Jeudi, Kim Jong Un avait présidé une réunion d'urgence du bureau politique sur la situation épidémique et a ordonné des mesures de confinement pour tenter d'enrayer la propagation du virus. «C'est le défi le plus important et la tâche la plus importante auxquels notre Parti doit faire face pour inverser rapidement cette situation de crise sanitaire», a ajouté KCNA. La Corée du Nord s'est longtemps vantée de sa capacité à tenir le virus à distance, et n'avait pas signalé à l'Organisation mondiale de la santé le moindre cas confirmé de Covid-19. Le Covid pourrait s'être déjà propagé à travers le pays, selon des analystes, à l'occasion notamment d'importants événements en avril à Pyongyang, notamment un défilé militaire lors duquel ni les participants ni les spectateurs ne portaient de masque.
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New York Times - World
What Happened on Day 78 of the War in Ukraine
Neutral Finland’s leaders unequivocally said they intended to seek membership in the alliance, with Sweden expected to do the same, inviting new threats from Moscow.
Follow our live news updates on the Russia-Ukraine war.
Steven Erlanger and Norimitsu Onishi
BRUSSELS — President Vladimir V. Putin of Russia has said stopping NATO’s expansion helped drive him to invade Ukraine. But on Thursday, Finland declared its unequivocal intention to join, not only upending Mr. Putin’s plan, but also placing the alliance’s newest prospective member on Russia’s northern doorstep.
The declaration by Finland’s leaders that they will join NATO — with expectations that neighboring Sweden would soon do the same — could now reshape a strategic balance in Europe that has prevailed for decades. It is the latest example of how Russia’s invasion of Ukraine 11 weeks ago has backfired on Mr. Putin’s intentions.
Russia reacted angrily, with Mr. Putin’s chief spokesman, Dmitri S. Peskov, saying the addition of Finland and Sweden to NATO would not make Europe safer. Russia’s deputy U.N. ambassador, Dmitry Polyanskiy, appeared to go further, saying in an interview with a British news site he posted on Twitter that as NATO members, the two Nordic countries “become part of the enemy and they bear all the risks.”
Finland, long known for such implacable nonalignment that “Finlandization” became synonymous with neutrality, had been signaling that Russia’s Feb. 24 invasion of Ukraine was giving the Finns a reason to join NATO. But Thursday was the first time Finland’s leaders said publicly that they definitely intended to join, making it all but certain that Russia would share an 810-mile border with a NATO country.
The addition of Finland and Sweden to NATO carries significant risks of elevating prospects of war between Russia and the West, under the alliance’s underlying principle that an attack on one is an attack on all.
But the Finnish leaders, President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin, said that “NATO membership would strengthen Finland’s security,” adding that “as a member of NATO, Finland would strengthen the entire defense alliance.”
Mr. Putin has offered a range of reasons for his full-scale invasion of Ukraine, but it was intended in part to block the eastern expansion of NATO and was premised on what he apparently had assumed would be a fractious European response. Instead, the invasion has united the West and helped to isolate Moscow.
With the likely redrawing of Europe’s security borders, Western officials also moved to reshape Europe’s economic infrastructure by taking steps to establish new transport routes from Ukraine, which is under a Russian naval embargo. Russia, meanwhile, found itself further ostracized from the global economy as Siemens, the German electronics giant, became the latest company to pull out of Russia, exiting after 170 years of doing business there.
The European Union announced a set of measures on Thursday to facilitate Ukraine’s exports of blocked food products, mainly grain and oilseeds, in a bid to alleviate the war’s strain on the Ukrainian economy and avert a looming global food shortage.
The Russian navy has blocked exports by Ukraine — a major global supplier of wheat, corn and sunflower oil before the invasion — at the country’s Black Sea ports. The long-term goal of the European Commission, the bloc’s executive branch, is to establish new transport routes from Ukraine into Europe, circumventing the Russian blockade by using Polish ports — although creating new routes could take months, if not years.
On the ground in Ukraine, where the Russian invaders are still facing strong resistance from Western-armed Ukrainian forces and the prospect of a prolonged war, the Kremlin redeployed troops to strengthen its territorial gains in the Donbas, the eastern region where the fighting has been fiercest.
Ukrainian and Western officials say that Russia is withdrawing forces from around Ukraine’s second-largest city, Kharkiv, where it has been losing territory — a pullback that Britain’s Defense Ministry on Thursday described as “a tacit recognition of Russia’s inability to capture key Ukrainian cities where they expected limited resistance from the population.”
By contrast, in the Luhansk and Donetsk regions, which together make up the Donbas, the Russians now control about 80 percent of the territory. In Luhansk, where Russian shelling rarely relents, “the situation has deteriorated significantly” in recent days, according to the regional governor, Serhiy Haidai.
“The Russians are destroying everything in their path,” Mr. Haidai said on Thursday in a post on Telegram. “The vast majority of critical infrastructure will have to be rebuilt,” he said, adding that there was no electricity, water, gas or cellphone connection in the region, where most residents have fled.
Russia’s withdrawal from Kharkiv represents of one of the bigger setbacks Moscow has confronted since its retreat from areas near Kyiv, the capital — where the costs of Russian occupation became clearer on Thursday.
The bodies of more than 1,000 civilians have been recovered in areas north of Kyiv that were occupied by Russian forces, the United Nations human rights chief, Michelle Bachelet, said on Thursday. They included several hundred who were summarily executed and others who were shot by snipers, Ms. Bachelet said.
“The figures will continue to increase,” Ms. Bachelet told a special session of the United Nations Human Rights Council in Geneva, the second in two weeks, focusing on abuses uncovered by investigators in Bucha, Irpin and other suburbs of Kyiv that were seized by Russia’s forces in the invasion’s early stages. Russia has denied committing any atrocities in Ukraine.
The announcement by Finland’s leaders to apply for membership in NATO had been widely expected. Public opinion in Finland has shifted significantly in favor of joining the alliance, from 20 percent six months ago to nearly 80 percent now, especially if Sweden, Finland’s strategic partner and also militarily nonaligned, joins as well.
“Finland must apply for NATO membership without delay,” the Finnish leaders said in a statement. “We hope that the national steps still needed to make this decision will be taken rapidly within the next few days.”
A parliamentary debate and vote were expected on Monday.
The debate in Sweden is less advanced than in Finland, but Sweden, too, is moving toward applying to join NATO, perhaps as early as next week.
Mr. Putin has cited NATO’s spread eastward into Russia’s sphere of influence, including to former Soviet states on its borders, as a national threat. He has used Ukraine’s desire to join the alliance to help justify his invasion of that country, though Western officials have repeatedly said that the possibility of Ukrainian membership remains remote.
One reason is that NATO would be highly unlikely to offer membership to a country entangled in a war.
If Ukraine were to become a NATO member, the alliance would be obligated to defend it against Russia and other adversaries, in keeping with the application of NATO’s Article 5 that an attack on one member is an attack on the entire alliance.
Even without the geopolitical risks, Ukraine, a former Soviet republic that has struggled with endemic corruption since gaining independence, would find it difficult to meet several necessary requirements to join NATO, including the need to demonstrate a commitment to the rule of law.
Sweden and Finland, in contrast, have developed over decades into vibrant and healthy liberal democracies.
Still, NATO members would have to act if Finland and Sweden were attacked by Russia or others, raising the risks of a direct confrontation between nuclear powers.
Mr. Putin was likely to try to rally support for the Ukraine invasion by portraying the moves by Finland and Sweden as fresh evidence that NATO is growing increasingly hostile.
If Finland and Sweden apply, they are widely expected to be approved, although NATO officials are publicly discreet, saying only that the alliance has an open-door policy and any country that wishes to join can request an invitation. Still, even a speedy application process could take a year, raising concerns that the two countries would be vulnerable to Russia while outside the alliance.
Besides a long border, Finland shares a complicated, violent history with Russia. The Finns fended off a Soviet invasion in 1939-40 in what is known as “The Winter War.”
The Finns eventually lost, gave up some territory and agreed to remain formally neutral throughout the Cold War, but their ability to temporarily hold off the Soviet Union became a central point of Finnish pride.
After the collapse of the Soviet Union, Finland moved to join the European Union in 1992, becoming a member in 1995, while remaining militarily nonaligned and keeping working relations with Moscow.
Finland has maintained its military spending and sizable armed forces. Finland joined NATO’s Partnership for Peace program along with Sweden in 1994 and has become ever closer to the alliance without joining it.
Steven Erlanger reported from Brussels, and Norimitsu Onishi from Paris. Reporting was contributed by Cora Engelbrecht from London, Nick Cumming-Bruce from Geneva, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, Monika Pronczuk from Brussels and Dan Bilefsky from Montreal.
Victoria Kim
Ukrainian officials say they are in talks to get the most badly wounded fighters out of the Azovstal steel plant in Mariupol in exchange for Russian prisoners, as relatives of the soldiers trapped in the besieged factory complex continue to make public pleas for their safety.
Officials are negotiating for the evacuation of 38 soldiers who are unable to walk, Deputy Prime Minister Iryna Vereschuk said in a post on Facebook. In recent weeks, a couple of hundred civilians have managed to leave the plant with international assistance after sheltering there for weeks with dwindling food, water and medicine.
Families of the fighters still trapped at Azovstal protested this week in the capital, Kyiv, trying to bring attention to their fate. The wives of two of the soldiers met with Pope Francis on Wednesday at the Vatican to ask for his help in getting their husbands out alive.
One of them, Yulia Fedosiuk, 29, told The New York Times that as many as 3,000 soldiers may still be in the sprawling plant, the last flicker of resistance in Mariupol, a city that is otherwise under Russian control. About 600 of the soldiers are injured, she said.
In her post, Ms. Vereschuk sought to dampen expectations for the negotiations, saying that the talks were difficult and that officials were taking it a step at a time. She said that only the 38 severely wounded fighters were under discussion, with no negotiations yet about the hundreds of other soldiers in the plant.
A regional governor said this week that the plant was still being subjected to near-constant bombardments from air and artillery shelling.
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Alyssa Lukpat and Emily Cochrane
Senator Rand Paul of Kentucky on Thursday single-handedly delayed a bipartisan effort to quickly send $40 billion in aid to Ukraine, which Congress had tried to fast-track amid the escalating brutality of Russia’s war.
The Senate needed unanimous consent to waive procedural hurdles and approve the humanitarian and military aid package, which the House passed 368-to-57 on Tuesday. Mr. Paul, a Republican and a libertarian who generally opposes U.S. spending on foreign aid, objected, halting what had been an extraordinary effort to rapidly shepherd the largest foreign aid package through Congress in at least two decades.
Mr. Paul had sought to alter the bill to include a provision requiring that an inspector general monitor the spending, and was not satisfied with a counteroffer from party leaders to have a separate vote on that proposal. In his objection on the Senate floor, Mr. Paul cited concerns about inflation and rising energy and gas prices.
“My oath of office is to the U.S. Constitution, not to any foreign nation,” he said, adding, “We cannot save Ukraine by dooming the U.S. economy.”
The Senate is still expected to approve the aid package, but Mr. Paul’s objection will delay a vote until at least next week.
Any changes to the legislation would require a second vote in the House and potentially invite other lawmakers to force their own changes, delaying agreement on the legislation. Speaking on the Senate floor, Senator Chuck Schumer of New York, the majority leader, said lawmakers in both parties had concerns with the proposal.
“If every member held every bill in exchange for every last little demand, it would mean total and permanent paralysis for this chamber,” he warned. Mr. Schumer pointedly added: “When you have a proposal to change a bill, you have to convince members to support it. The junior senator from Kentucky has not done that.”
With Russia’s campaign growing more violent as the war drags into an 11th week, some Democratic and Republican lawmakers have set aside their skepticism over entangling the United States — at least financially — in a foreign war. The $40 billion package would allow President Biden to authorize the transfer of up to $11 billion of American weapons, equipment and military supplies, as well as send billions of dollars to support the Ukrainian government and refugees from the country.
Antony J. Blinken, the secretary of state, and Lloyd J. Austin III, the defense secretary, warned Congress this week in a letter that the package needed to become law before May 19 “to provide uninterrupted critical military support to our Ukrainian partners.”
David E. Sanger
News Analysis
WASHINGTON — In embracing Finland’s, and soon Sweden’s, move to join NATO, President Biden and his Western allies are doubling down on a bet that Russia has made such a huge strategic mistake over the past three months that now is the time to make President Vladimir V. Putin pay a major price: enduring the expansion of the very Western alliance he sought to fracture.
But the decision leaves hanging several major questions. Why not allow Ukraine — the flawed, corrupt but also heroic democracy at the heart of the current conflict — to join as well, enshrining the West’s commitment to its security?
And in expanding NATO to 32 members, soon with hundreds of additional miles of border with Russia, is the military alliance helping ensure that Russia could never again mount a vicious, unprovoked invasion? Or is it only solidifying the divide with an isolated, angry, nuclear-armed adversary that is already paranoid about Western “encirclement”?
The White House welcomed the announcement on Thursday by Finland’s leaders that their country should “apply for NATO membership without delay,” while Swedish leaders were expected to do the same within days. Russia, not surprisingly, said it would take “retaliatory steps,” including a “military-technical” response, which many experts interpreted as a threat to deploy tactical nuclear weapons near the Russian-Finnish border.
For weeks, American officials have quietly been meeting with both Finnish and Swedish officials, planning out how to bolster security guarantees for the two countries while their applications to join the alliance are pending.
To Mr. Biden and his aides, the argument for letting Finland and Sweden in, and keeping Ukraine out, is fairly straightforward. The two Nordic states are model democracies and modern militaries that the United States and other NATO nations regularly conduct exercises with, working together to track Russian subs, protect undersea communications cables and run air patrols across the Baltic Sea.
In short, they have been NATO allies in every sense except the formal one — and the invasion of Ukraine ended virtually all of the debate about whether the two countries would be safer by keeping some distance from the alliance.
“We have stayed out of NATO for 30 years — we could have joined in the early ’90s,” Mikko Hautala, the Finnish ambassador to the United States, said on Thursday as he was walking the halls of the U.S. Senate, drumming up support for his country’s sudden change of course. Trying to avoid provoking Mr. Putin, he said, “hasn’t changed Russia’s actions at all.”
Ukraine, in contrast, was at the core of the old Soviet Union that Mr. Putin is trying to rebuild, at least in part. And while it altered its Constitution three years ago to make NATO membership a national objective, it has been considered too full of corruption and too devoid of democratic institutions to make membership likely for years, if not decades, to come.
Key members of NATO — led by France and Germany — have made clear they are opposed to including Ukraine. It is a view that has hardened now that President Volodymyr Zelensky’s government is engaged in an active shooting war in which the United States and the other 29 members of the alliance would be treaty-bound to enter directly if Ukraine were a full-fledged member, covered by its core promise that an attack on one member is an attack on all.
Mr. Zelensky understands this dynamic, and weeks into the conflict, he dropped his insistence that Ukraine be ushered into NATO. In late March, a month after the Russian invasion and a point when there still seemed some prospect of a diplomatic solution, he made clear that if it would bring about a permanent end to the war, he was prepared to declare Ukraine a “neutral” state.
“Security guarantees and neutrality, nonnuclear status of our state — we are ready to go for it,” he told Russian journalists, a line he has repeated several times since.
Those statements were a relief to Mr. Biden, whose first objective is to get the Russians out of Ukraine, irreversibly, but whose second is to avoid World War III.
By that, he means staying clear of direct conflict with Mr. Putin’s forces and avoiding doing anything that risks escalation that could quickly turn nuclear. If Ukraine were ushered into NATO, it would reinforce Mr. Putin’s contention that the former Soviet state was conspiring with the West to destroy the Russian state — and it could be only a matter of time until that direct confrontation broke out, with all its perils.
Under that logic, Mr. Biden declined to send MIG fighters to Ukraine that could be used to bomb Moscow. He rejected a no-fly zone over Ukraine because of the risk that American pilots could get into dogfights with Russian pilots.
But his once-clear line has grown fuzzier over the past few weeks.
As Russia’s military weaknesses and incompetence became clear, Mr. Biden approved sending the Ukrainians heavy artillery to frustrate Russia’s latest drive in Donbas, and he has sent missiles and Switchblade drones that have been used to hit Russian tanks.
When the administration denounced reports last week that the United States was providing Ukraine with intelligence that helped it sink the Moskva, the pride of Mr. Putin’s naval fleet, and target mobile Russian command posts and the Russian generals sitting inside them, the reason for the upset was clear. The revelations showed how close to the line Washington was getting in provoking Mr. Putin.
The question now is whether expanding NATO risks cementing a new Cold War — and perhaps something worse. It is a debate similar to the one that took place during the Clinton administration when there were warnings about the dangers of NATO expansion. George F. Kennan, the architect of the post-World War II “containment” strategy to isolate the Soviet Union, called the expansion “the most fateful error of American policy in the entire post-Cold War era.”
Last week, Anne-Marie Slaughter, the chief executive of the New America think tank, warned that “all parties concerned should take a deep breath and slow down.”
“The threat of Russia invading either Finland or Sweden is remote,” she wrote in The Financial Times. “But admitting them to the military alliance will redraw and deepen Europe’s 20th-century divisions in ways that will probably preclude far bolder and braver thinking about how to achieve peace and prosperity in the 21st.”
That is the long-term concern. In the shorter term, NATO and American officials are concerned about how to assure that Russia does not threaten either Finland or Sweden before they are formal members of the alliance. (That assumes no current member of the alliance objects; many believe Mr. Putin will lean on Hungary and its prime minister, Viktor Orban, to reject the applications.) Only Britain has been explicit on the issue, signing a separate security pact with the two countries. The United States has not said what security assurances it is willing to give.
But it has blamed Mr. Putin for bringing NATO expansion upon himself by invading a neighbor. Jen Psaki, the White House press secretary, loosely quoted Finland’s president, Sauli Niinisto, who made clear that Ukraine had forced the Finns to think differently about their security.
“You caused this,” Mr. Niinisto said of Mr. Putin. “Look at the mirror.”
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Anushka Patil
As Europe gears up for the final round of the glimmering, camp-filled extravaganza that is the Eurovision Song Contest, Ukraine’s commentator for the show has been broadcasting from a place far less glamorous — a bomb shelter.
A photo posted by the Ukrainian public broadcasting company, Suspilne, showed the veteran presenter, Timur Miroshnychenko, at his work space for Tuesday’s semifinal: a desk in a bunkerlike room, surrounded by computers, wires, a camera and eroding walls that revealed patches of brick underneath. It was not clear what city he was in.
The bunker had been prepared to prevent any disruptions from air raid sirens, Mr. Miroshnychenko told BBC Radio 5 Live.
“Nothing is going to interrupt the broadcast of Eurovision,” he said, adding that Ukrainians love the annual contest and were “trying to catch any peaceful moment,” even if it was only two hours in one evening.
Several bookmakers have said Ukraine is by far the presumptive favorite to win this year. Winners are determined based on votes from national juries and viewers at home.
Ukraine’s entry is the song “Stefania,” from Kalush Orchestra, a band that blends traditional Ukrainian folk music with rap and hip-hop. The group brought the semifinal audience in Turin, Italy, to its feet on Tuesday with a rousing performance that sent them through to Saturday’s Grand Final.
The anthemic song was originally written to honor the mother of the frontman Oleh Psiuk, but since the war, it has been taken as a tribute to Ukraine as a motherland. The song includes lyrics that roughly translate to, “You can’t take my willpower from me, as I got it from her,” and “I’ll always find my way home, even if the roads are destroyed.”
The band traveled for Eurovision with special permission to bypass a martial law preventing most Ukrainian men from leaving the country, according to Suspilne.
Mr. Psiuk said in March that while he was volunteering for relief efforts, his girlfriend was miles away making Molotov cocktails, and another band member was serving in a territorial defense unit. The group also organized a fund-raising tour before the competition.
Alyssa Lukpat
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that, since the war started, Russian forces had destroyed 570 health care facilities and 101 hospitals. He added that some schools had been “struck” on Thursday night near the city of Chernihiv, in northern Ukraine.
Anushka Patil
Finland and Sweden joining NATO would make them “part of the enemy,” Dmitry Polyanskiy, a deputy Russian ambassador to the U.N. said in an interview posted online Thursday. “If there are NATO detachments in these territories, these territories will become a target or possible target for a strike — in the same way that Russian territory becomes possible target for a strike the moment NATO detachments are introduced” nearby, he told the website UnHerd.
Farnaz Fassihi
Nearly 100 children were killed in Ukraine in April in the raging war, which has created a crisis for safeguarding children and their rights, a top official for the U.N.’s agency for children told the Security Council on Thursday.
The real number of children killed in conflict could be considerably higher, the official, Omar Abdi, said. The Security Council convened the meeting to discuss the impact of the war in Ukraine on children and education.
“Children and parents tell us of their ‘living hell,’ where they were forced to go hungry, drink from muddy puddles, and shelter from constant shelling and bombardments, dodging bombs, bullets, and land mines as they fled,” said Mr. Abdi, who is the deputy executive director of UNICEF.
Children make up half of the 14 million Ukrainians uprooted in the war and are at risk of exploitation and long-term trauma because of displacement, separation from family and the disruption of childhood routines, like attending school.
Mr. Abdi offered a grim update on the state of education in Ukraine. He said schools were being used for other purposes, serving as military bases, supply hubs, shelters and information centers.
Since the conflict began in late February, at least 15 of the 89 schools supported by UNICEF in eastern Ukraine have been damaged or destroyed, and hundreds of schools across Ukraine have been hit with heavy artillery or airstrikes, Mr. Abdi said.
The United States, which assumed the Security Council’s rotating presidency for the month of May, said that an average of 22 schools were struck every day, and that there had been 200 attacks on health care facilities in Ukraine.
Richard Mills, the deputy U.S. ambassador to the United Nations, said children have been deported to Russia along with their families and processed through so-called “filtration camps.” He noted that Russia’s commissioner for children’s rights, Maria Lvov-Belova, had recently said the process for Russians to adopt a Ukrainian child was being fast-tracked.
Barbara Woodward, Britain’s ambassador to the United Nations, said the damage being done to Ukraine’s children was immense. “There is now a very real risk of a lost generation, and the continuation of a cycle of violence,” she said.
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Finbarr O'Reilly
Life continued to return to the streets of Kharkiv, in eastern Ukraine, as people shopped at a market in a northern suburb for hardware supplies and flowers. “The city is alive again now,” said a rose vendor, Zoya, 63, who proudly said the price of the flowers she grows has remained the same as before the Russian bombardment of the city over the past 10 weeks. “Life must go on and flowers are a beautiful reminder of this.”
Dan Bilefsky and Steven Erlanger
With Finland and Sweden racing toward NATO membership, the now very real prospect of the two Nordic countries joining the seven-decade-old Atlantic alliance is raising a pressing question in Kyiv and beyond: Why them and not Ukraine?
While the wealthy, previously nonaligned countries could potentially join NATO in less than a year, Ukraine’s prospects of joining the alliance any time soon — if ever — are very unlikely. For one thing: NATO, an alliance predicated on the doctrine of mutual defense, would be highly unlikely to admit a country ensnared in war.
Ukraine, battling a fierce Russian invasion, would benefit immensely from NATO’s defining credo, which says that “an armed attack” against any NATO ally is considered an attack against them all. But President Vladimir V. Putin has tried to justify his invasion by saying that Ukraine’s potential NATO membership threatens Russia, and Washington and its European allies do not want to further antagonize Russia and risk transforming the conflict into an expanded war.
Even without the high-stakes geopolitical risks, Ukraine, a former Soviet republic that has struggled with endemic corruption since gaining independence, would find it difficult to meet several necessary requirements to join NATO, including the need to demonstrate a commitment to the rule of law. Sweden and Finland, in contrast, have developed over decades into vibrant and healthy liberal democracies.
And any decision to admit a country to NATO requires unanimous consent from all of NATO’s 30 member states, which Ukraine is very unlikely to secure.
Here’s why Ukraine faces an uphill struggle to join one of the century’s most-vaunted security clubs:
Mired in war, Ukraine has set aside the goal of joining NATO.
Finland joined NATO’s Partnership for Peace program along with Sweden in 1994 and has become ever closer to the alliance without joining it. Finland’s leaders have declared their support for joining NATO, and those in Sweden are expected to do the same within a matter of days.
But for Ukraine, being mired in an all-out war with Russia makes its NATO aspirations far more complicated. In February, President Volodymyr Zelensky of Ukraine stressed the ambition to join NATO, an aspiration fixed in Ukraine’s constitution since 2019. But this March, as war with Russia raged, Mr. Zelensky backed down from that hope, signaling that his country needed to accept that it may never join NATO.
The comments appeared to be a nod to the Kremlin’s demand that Ukraine give up the aim of joining NATO as a precondition to stopping the war. That intention was reiterated during peace talks in late March in Istanbul between Ukraine and Russia, during which Ukrainian officials said their country was ready to declare itself permanently neutral — forsaking the prospect of joining NATO, a key Russian demand.
Even if Ukraine still wanted to join NATO, it may not meet the requirements.
To meet one of the three main criteria for entry into NATO, a European nation must demonstrate a commitment to democracy, individual liberty and support for the rule of law. While Ukrainian leaders say they have met that threshold, some American and European officials argue otherwise.
In a 2020 analysis, Transparency International, an anticorruption watchdog, ranked Ukraine 117th out of 180 countries on its corruption index, lower than any NATO nation at the time.
Some Western officials also question whether Ukraine could meet another criterion to contribute to the collective defense of NATO nations, even though Ukraine sent troops to the U.S.-led wars in Iraq and Afghanistan and has also shown its military prowess during the Russian invasion.
Whatever Ukraine’s military capabilities, there are other geopolitical hurdles. The alliance wants to avoid greater Russian hostility, and Ukraine would almost certainly have trouble meeting the third criterion: winning approval from all of NATO’s members. France and Germany have in the past opposed Ukraine’s inclusion, and other European members are skeptical — a likely dealbreaker if Ukraine wanted to join.
The United States has been lukewarm about Ukraine joining NATO.
President Vladimir V. Putin’s insistence that he needed to prevent Ukraine from joining NATO appeared to be a pretext for the war. But the United States has also been deeply wary of Ukraine joining the alliance.
In 2008, NATO promised Ukraine and Georgia that they could someday become members, without specifying a date. But the alliance has done little to make that promise a reality.
American officials say they will not appease Mr. Putin by undermining a policy enshrined in NATO’s original 1949 treaty, which grants any European nation the right to ask to join. The White House insists it will not allow Moscow to quash Kyiv’s ambition to join the alliance.
Nevertheless, in January, a month before Mr. Putin launched his full-scale invasion, difficult negotiations between the United States, Russia and European members of NATO made it clear that the Biden administration had no immediate plans to help bring the former Soviet republic into NATO.
President Biden, wary of expanding U.S. military commitments, has been reluctant to support Ukraine’s membership. Analysts say two decades of war in Iraq and Afghanistan have cooled his fervor for expanding NATO.
Jason Horowitz
In February, only weeks before Russia attacked Ukraine, President Sauli Niinisto of Finland sent a message to Russia about the steep price of invading his country.
“Everybody understands that there is a threshold, if you try to come to Finland uninvited — it’s very expensive,” Mr. Niinisto, who has a reputation of speaking bluntly to President Vladimir V. Putin of Russia, said in an interview in the Presidential Palace.
Mr. Putin knows “from history that Finns are very stubborn, and we have lot of Sisu,” he added, translating the Finnish word loosely as “double guts.”
On Thursday, Mr. Niinisto announced that Finland is in favor of rapidly applying for NATO membership. But for decades his country has made clear that it would not shy from a fight brought by Russia.
Finland knows the feeling of Russian aggression first hand. In 1939 and 1940, it fought fierce battles against Russian soldiers in what is known as the Winter War. The Finns eventually lost, and gave up some of their territory, but their ability to temporarily hold off the Soviet Union became a central point of Finnish pride.
Now, Finland is well armed, recently purchasing 64 F-35 fighter jets from the United States. Their compatibility with NATO and American defense systems has put teeth behind its warnings to Russia that it could join NATO. There are also plans ready to protect Helsinki, the capital, if necessary by planting mines in shipping lanes, blowing up bridges and scrambling those jets to take out roads.
Finland’s army, 180,000 strong, is arguably the most powerful in the northern Baltic region and about 80 percent of the population says it is willing to take up arms if necessary.
Essentially since World War II ended, Finns have been preparing for the next invasion. While other countries stopped requiring men to take military training after the Cold War, Helsinki kept up the practice, and refrained from the defense budgets cuts of its neighbors in the 1990s and 2000s. About a third of adults, some 900,000 people, are trained members of its military reserves, the Civilian Defense of Finland. As part of their training, some men go into the woods and participate in war game exercises, including learning how to shoot down phantom Russian planes.
The country has at least six months of emergency reserves of all major fuels and strategic stockpiles of grains. Pharmaceutical companies are required to keep months worth of medicines on reserve. The country’s buildings are equipped with bomb shelters. Those without access to shelters can make use of car garages and ice skating rinks.
Petri Toivonen, the secretary general for Finland’s Secretariat for the Security Committee, recently said in an email that Finland has a “long tradition of preparedness.” The country regularly tests alarms and has “been continuously constructing shelters,” he said, with capacity for about four million people in about 50,000 shelters.
Finns are less proud of their Cold War policy, later known as Finlandization, a shorthand for staying out of NATO and conceding political autonomy to the Soviets for survival. Part of the impressive military prowess and preparedness of a country deeply embedded in the European Union and the West is rooted in a resistance to returning to such a terrible compromise. Mr. Niinisto and other Finns have made it clear they have no interest in returning to such an arrangement.
“Having strong military forces,” Mr. Niinisto said in February, was critical “if something happens.”
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Rick Gladstone
According to a Human Rights Watch report released Thursday, Russian forces have used at least six types of cluster munitions in Ukraine since the invasion began, in attacks that have caused hundreds of civilian casualties and damaged civilian homes, hospitals and schools. Evidence indicates that Ukrainian forces have also used cluster munitions at least once, the report said. Neither Russia or Ukraine joined an international treaty that went into force in 2010 banning cluster munitions, which spread small bomblets that kill and maim indiscriminately.
Ivan Nechepurenko
Russia on Thursday warned that Finland’s potential membership in NATO was a threat and said that it was prepared to “balance the situation,” characterizing any steps it takes in response as a necessary reaction forced on it by the alliance’s continued expansion.
President Vladimir V. Putin has cited NATO’s spread eastward to countries on its borders as the primary national threat to Russia and has used Ukraine’s desire to join the alliance to justify his invasion of that country. Mr. Putin has accused the United States and its allies of fighting a “proxy war” by arming Kyiv’s forces.
Russian officials continued to harp on that theme after Finnish leaders expressed support for quickly applying for NATO membership, suggesting that Mr. Putin is likely to spin the move as evidence that the alliance is growing increasingly hostile.
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, appeared to take a measured tone, telling reporters that Russia wanted to avoid a direct confrontation with the alliance. But, when asked about whether Finland’s joining NATO would pose a direct threat to Russia, he said, “Definitely. NATO expansion does not make our continent more stable and safe.”
He warned that Moscow’s response would be determined by how “NATO’s expansion plays out, the extent to which military infrastructure moves closer to our borders.” Russia’s Foreign Ministry later warned that if the Finns join NATO, it would force Moscow to “make retaliatory steps of military-technical and other character.”
Mr. Putin has insisted that he needed to prevent Ukraine from joining NATO — which has grown in recent years to include a host of ex-Soviet states, though the Biden administration says it has no immediate plans to help bring Ukraine into the alliance. If Ukraine were a NATO member, the alliance would be obligated to defend it against Russia and other adversaries.
So far, Mr. Putin’s decision to invade Ukraine has been a rallying point for NATO as it unites around a common cause. The decision by Finland, which shares a 810-mile-long border and a long and complicated history with Russia, has prompted criticism from Mr. Putin’s political opponents.
“Putin builds his militarism on the confrontation with NATO, that we cannot allow NATO toward our borders,” Ivan Zhdanov, a close associate of Aleksei A. Navalny, an imprisoned Russian opposition leader, said in a video on Thursday. “In the end, because of Putin’s policies, NATO appeared along the entirety of Russia’s western border.”
Dmitri A. Medvedev, Russia’s former liberal-minded president and now a top Kremlin hard-liner, returned to a familiar theme on Thursday. Underlining the Kremlin’s message that Western countries are waging a proxy war against Moscow, he said a potential direct conflict between Russia and NATO “risks turning into a full-scale nuclear war.”
Cora Engelbrecht
Ukrainian and Western officials say that Russia is reportedly withdrawing forces from around Ukraine’s second-largest city, Kharkiv, where it has been losing territory, and will likely redirect troops to the southeast, where Moscow’s troops are having greater success.
Britain’s Defense Ministry on Thursday called the Russian pullback from the northeastern city of Kharkiv “a tacit recognition of Russia’s inability to capture key Ukrainian cities where they expected limited resistance from the population.” Ukraine’s success there represents one of the bigger setbacks Moscow has confronted since its retreat from Kyiv, the capital.
After taking time to reconstitute its depleted forces, Russia will likely redeploy them to southeastern Ukraine, the ministry said, toward the banks of the Seversky Donets River, to protect its “main force concentration” and “supply routes for operations” around the Russian-controlled city of Izium.
Izium, almost two hours southeast of Kharkiv, was captured by Russian forces in April and has become an important base of operations as Moscow battles to seize more territory in the eastern region known as Donbas, where the fighting is fiercest.
A pro-Russian media outlet, Readkova, reported that a Ukrainian counterattack was attempting to cut off Russian supply lines to Izium earlier this week. The report could not be independently verified. But Ukrainian forces have destroyed several pontoon bridges over the Seversky Donets that the Russian forces were using to transport supplies and military equipment, according to photos posted to Telegram by local Ukrainian officials.
Despite the defeats surrounding Kharkiv, Russian forces have reportedly made gains in the Luhansk and Donetsk regions, which together comprise the Donbas, and where Moscow now controls about 80 percent of the territory. In Luhansk, where Russian shelling rarely relents, “the situation has deteriorated significantly,” in recent days, according to the regional governor, Serhiy Haidai.
Russia
Kyiv
Sievierodonetsk
Kharkiv
Izium
Seversky Donets R.
LUHANSK
Ukraine
DONETSK
Sea of
Azov
Black
Sea
Crimea
100 miles
By The New York Times
“The Russians are destroying everything in their path,” Mr. Haidai said on Thursday in a post on Telegram. “The vast majority of critical infrastructure will have to be rebuilt,” he said, adding that there is no electricity, water, gas or cellphone connection in the region, from which most residents have fled.
Fighting was fiercest in Sievierodonetsk, he said, where nine high-rise buildings were destroyed overnight. No casualties were immediately reported. Most of the approximately 15,000 residents who remain in the city are hiding in underground shelters, he added, as Russian artillery has targeted the city in a brutal assault.
A strip of highway that runs southwest from the city remains under intense fire, Mr. Haidai said, halting efforts to transport aid into the region or evacuate civilians looking to flee.
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Monika Pronczuk
The European Union announced a set of measures on Thursday to facilitate Ukraine’s exports of blocked food products, mainly grain and oilseeds, in a bid to alleviate the war’s strain on the Ukrainian economy and avert a looming global food shortage.
Before the Russian invasion, Ukraine was a major global food exporter: it produced 12 percent of the world’s wheat, 15 percent of its corn, and 50 percent of its sunflower oil. The war has disrupted global supply chains and sent prices for agricultural goods soaring, exposing several countries, especially in Africa, to food shortages.
The Russian Navy has blocked Ukraine’s Black Sea ports, where 90 percent of the country’s grain was exported, leaving 40 million tons of grain stranded in the country. Ukraine is “sitting on 8 billion euros worth of wheat right now” that cannot be shipped abroad, Werner Hoyer, the president of the European Investment Bank, told reporters earlier this week.
Adina Valean, the bloc’s transport commissioner, acknowledged the complexity of the challenge. “The problem we are trying to solve is in no way regional or European, but global,” she said on Thursday. “The task before us is gigantesque.”
The long term goal of the European Commission, the bloc’s executive branch, is to establish new transport routes from Ukraine into Europe, circumventing the Russian blockade. Speaking in Poland on Tuesday, the bloc’s agriculture commissioner, Janusz Wojciechowski, told reporters that the main solution was to establish “corridors to Baltic Sea ports,” specifically mentioning Poland’s seaside cities of Gdansk and Gdynia.
But creating new routes could take for months, if not years, and according to the commission 20 million tonnes of grain have to be urgently transported out of Ukraine in the next three months before the next harvest.
Ms. Valean told reporters on Thursday as she presented the measures that the European Commission cannot substitute for E.U. operators or for Ukraine’s grain sellers. “But what we can do is to help put the two in touch and design new links between Ukraine’s borders and E.U. ports,” she said.
To ramp up exports through existing routes, the commission said on Thursday it would work with producers on increasing availability of equipment, such as train wagons, barges and lorries, as well as mobile grain loaders. The bloc’s executive branch also called on national governments to give priority to Ukrainian freight trains and simplify custom procedures for Ukrainian products. It also promised to expand storage capacity for Ukrainian products inside the bloc.
In the absence of the Black Sea route, Ukrainian grain and oilseeds are now being exported through existing road and rail connections into Poland and Romania. But these routes are not fit for transporting such large volumes of produce, which creates a series of complex logistical challenges for transport companies and national authorities, both inside the bloc and in Ukraine.
One major obstacle is the difference in the gauge of railway tracks between Ukraine and E.U. countries, forcing producers to change trains every time they cross the border. Currently, the average waiting time for wagons transporting goods from Ukraine into the bloc is 16 days, going up to 30 days at certain border crossings.
The U.N. secretary general said on Tuesday that he was “deeply concerned” about the consequences of Russian aggression on global food supply, warning of the risk of hunger becoming “widespread in different parts of the world.”
An independent group, the International Panel of Experts on Sustainable Food Systems, raised a similar alarm in a report last week, calling the war “another perfect storm” that could cause a significant global food crisis.
The New York Times
The German electronics giant Siemens is exiting Russia after about 170 years of business there, the latest in a long list of companies to pull out of the country since its invasion of Ukraine in February.
The company, which has 3,000 employees in Russia, said on Thursday that it was winding down all its industrial operations and business. In an accompanying financial statement, Siemens said that in its second quarter it took a hit of 0.6 billion euros, or about $625 million, after Russian sanctions.
Siemens had announced in March that it was pausing its business in Russia while the company analyzed “the full implication of all sanctions” that had been placed on the country by Western governments. But at the time it said it would continue local service and maintenance for that business.
The conglomerate is among the Western companies with longtime business ties to Russia: Both Siemens and Deutsche Bank have been operating there since the late 19th century.
In a statement on Thursday, Roland Busch, the president and chief executive of Siemens, said that it was “not an easy decision” to leave Russia, given the company’s responsibility to its employees in the country and its “long-standing customer relationships, in a market where we have been active for almost 170 years.”
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Nick Cumming-Bruce
GENEVA — The bodies of more than 1,000 civilians have been recovered in areas north of Kyiv, Ukraine, that were occupied by Russian forces, the United Nations human rights chief, Michelle Bachelet, said on Thursday, including several hundred who were summarily executed and others who were shot by snipers.
“The figures will continue to increase,” Ms. Bachelet told a special session of the United Nations Human Rights Council in Geneva, the second in two weeks, focusing on abuses uncovered by investigators in Bucha, Irpin and other suburbs of Kyiv, Ukraine’s capital, that were seized by Russia’s forces in the early stages of its invasion before its focus shifted east.
Russia did not attend the meeting. It withdrew from the council shortly after the United Nations General Assembly voted last month to suspend its membership and snubbed the opportunity to address a special session.
Gennady Gatilov, Russia’s ambassador in Geneva, instead released a statement dismissing the council’s debate as a “stunt” organized by the West to defame Russia.
A resolution backed by all but two of the council’s 47 members urged commission of inquiry to examine the events that unfolded in areas occupied by Russia with a view to holding people responsible for human-rights abuses to account. The commission was set up by the United Nations in March as allegations of war crimes began to emerge from Ukraine.
China told the council that the rising civilian casualties in the conflict were “heart-wrenching” and urged a negotiated end to the war, but it voted against the resolution on the ground that it lacked balance and would only inflame tensions. The only other country to oppose the resolution was Eritrea.
Belarus, a Kremlin ally, abstained from the vote after calling for a speedy end to the fighting and saying the war has turned into a lucrative business for American arms manufacturers. Other allies of Russia in the council, including Cuba and Venezuela, followed suit.
The United Nations, meanwhile, estimates that thousands of civilians have been killed in Russia’s assault on the southeastern port city of Mariupol, Ms. Bachelet told the session, expressing shock at the scale of destruction and the “unimaginable horrors” inflicted on its residents. “A once flourishing city lies in ruins,” she said.
Wounded and sick Ukrainian combatants in the Azovstal steel mill, the last bastion of resistance to Russia in Mariupol, “must be allowed” to evacuate and receive medical care, she said.
Emine Dzhaparova, Ukraine’s deputy minister of foreign affairs, addressed the council by video link from Kyiv. She accused Russia of trying to turn newly occupied areas around Kherson — the first major Ukrainian city to fall to Russian forces — into a “people’s republic” satellite of Moscow and of killing Ukrainians who refused to cooperate with newly appointed Russia-backed authorities.
On Wednesday, the Kremlin signaled that it could annex the strategically important region, a move that comes as its forces have stepped up repressive efforts amid a flurry of local protests.
In addition to the killings and destruction, Ms. Dzhaparova spoke of “women raped in front of their children, children raped in front of their mothers.”
The United Nations is investigating Russian troops’ sexual violence against women, girls, men and boys, Ms. Bachelet said. “Women and girls are the most frequently cited victims,” she said, “however, reports of men and boys being affected are starting to emerge.”
Steven Erlanger
The NATO secretary general, Jens Stoltenberg, welcomed Finnish leaders’ support for applying for NATO membership. “Should Finland decide to apply, they would be warmly welcomed into NATO, and the accession process would be smooth and swift,” he said.
Shashank Bengali
President Volodymyr Zelensky of Ukraine “commended the readiness” of Finland to apply for NATO membership, after a phone call with Finland’s president, Sauli Niinisto.
Had a phone conversation with President of Finland @niinisto. Commended the readiness of 🇫🇮 to apply for NATO membership. We also discussed Ukraine's European integration. And 🇺🇦 - 🇫🇮 defense interaction.
Ivan Nechepurenko
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said on Thursday that Finland’s possible accession to NATO was “definitely” a threat and that Russia would “analyze and take necessary measures to balance the situation and ensure our security.” Russia, which shares an 810-mile border with Finland, said its response would be determined by how much the alliance’s infrastructure advances toward its borders.
Shashank Bengali, Steven Erlanger and Ivan Nechepurenko
As Russia’s grinding war pulverizes eastern Ukraine and eats away at the global economy, it is also creating unintended consequences for President Vladimir V. Putin, whose aggression is bringing more European nations closer to NATO’s fold and strengthening Western ties, the very thing the Russian leader had hoped to weaken.
Finland’s leaders announced on Thursday that their country should “apply for NATO membership without delay,” while Swedish leaders were expected to do the same within days. It is a remarkable shift by two nations on Russia’s doorstep that had long remained nonaligned militarily — but where public opinion has lurched strongly toward joining the alliance in the 11 weeks since Russia invaded Ukraine.
The Kremlin said that Finnish membership in NATO was “definitely” a threat, and that it was prepared to “balance the situation” to ensure Russia’s security.
NATO’s secretary general promised Finland a “smooth and swift” accession process if it applied, but that could take a year or longer, leaving it and Sweden vulnerable to Russian retaliation while not covered under the alliance’s collective defense pact. Prime Minister Boris Johnson of Britain sought on Wednesday to fill that gap, committing Britain, one of Europe’s strongest militaries, to defending Finland and Sweden if attacked — even if they ended up not joining NATO.
But the hardening of Western resolve has not persuaded Russia to ease its assault, which has occupied large chunks of southern and eastern Ukraine. It could also help Mr. Putin — who has described NATO’s eastward expansion as one of the reasons he was compelled to send troops into Ukraine — reinforce his argument to Russians that it is the West, not Russia, that is driving the conflict.
In other developments:
Ukrainian and Western officials say Russia is reportedly withdrawing forces from around Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, where it has been losing territory. They say it may redirect troops to the southeast, where Russian troops are making greater progress.
The U.S. Congress is likely to approve $40 billion in military and humanitarian aid for Ukraine, the latest package of support intended to help Ukrainian forces bring the fight to the invading Russians.
The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians had been recovered in Kyiv suburbs that were occupied by Russian forces, and that “the figures will continue to increase.”
New York Times journalists visited a volunteer unit of Ukrainian fighters on the front line in the east, where they are fighting to hold back Russian forces pushing down from their stronghold in the occupied city of Izium.
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Stanley Reed
Shell, Europe’s largest oil company, said Thursday that it had agreed to sell its Russian retail station network and lubricants business to Lukoil, a large Russian oil company. Included in the sale are 411 retail stations and a plant for blending the lubricants. Shell said more than 350 employees would move to Lukoil when the sale was completed.
Cora Engelbrecht
Russian troops are withdrawing from the northern region of Kharkiv after taking heavy losses from Ukraine’s “highly motivated” counteroffensive, according to the British Defense Ministry’s latest assessment. The forces will most likely redeploy to the Seversky Donets River, close to the city of Izium, to protect Russian’s “main force concentration” and “supply routes for operations” in the east, the ministry said.
Steven Erlanger
BRUSSELS — With Finland’s leaders declaring their support for joining NATO, and those in Sweden expected to do the same within days, the prospect of two militarily nonaligned Nordic countries entering into the alliance is another sign of how Russian threats and aggression have heightened security concerns in Europe and forced nations to choose sides.
It would also be another example of the counterproductive results of President Vladimir V. Putin’s war. Instead of dividing NATO and blocking its growth, the Russian leader has united an alliance that he has described as a threat to his nation.
Moscow has repeatedly warned Finland and Sweden against joining NATO, threatening “serious military and political consequences.” Asked on Wednesday if Finland would provoke Russia by joining NATO, Finland’s president, Sauli Niinisto, said that Mr. Putin would be to blame.
“My response would be that you caused this — look at the mirror,” Mr. Niinisto said.
If Finland and Sweden both apply, they are widely expected to be approved, although NATO officials are publicly discreet, saying only that the alliance has an open-door policy and any country that wishes to join can ask for an invitation.
But even a speedy application process could take a year, raising concerns that the two countries would be vulnerable to Russia while they are outside the alliance, whose members are covered by a mutual defense guarantee. On Wednesday, Britain announced new security pacts with Sweden and Finland, agreeing to provide support to the nations during any accession process to NATO, when they could be particularly vulnerable to Russian retaliation, or if they decided not to join.
Finland shares an 810-mile border with Russia, as well as a complicated, violent history. Finland and the Soviet Union were on opposing sides in World War II, with the Finns fending off a Soviet invasion in 1939-40 in what is known as “The Winter War.”
But in the final peace deal, Finland lost 10 percent of its territory to Moscow and agreed to remain formally neutral throughout the Cold War. After the collapse of the Soviet Union, Finland moved to join the European Union in 1992, becoming a member in 1995, dropping its neutrality but remaining militarily nonaligned and keeping working relations with Moscow. But it kept up its military spending and sizable armed forces.
Finland joined NATO’s Partnership for Peace program along with Sweden in 1994 and has become ever closer to the alliance without joining it.
Stephen Castle contributed reporting.
An earlier version of this post incorrectly described the position held by Sauli Niinisto of Finland. He is the president, not the prime minister.
Steven Erlanger
BRUSSELS — Finland’s prime minister and president announced their support on Thursday for the nation to apply to join NATO.
President Sauli Niinisto, who is mostly responsible for Finland’s foreign policy, has helped orchestrate Finland’s move away from a long history of military nonalignment, prompted by the Russian invasion of Ukraine on Feb. 24.
“Finland must apply for NATO membership without delay,” they said. “We hope that the national steps still needed to make this decision will be taken rapidly within the next few days.”
NATO member countries
Iceland
Finland
Norway
Russia
Estonia
Sweden
Latvia
Lithuania
Belarus
U.K.
Poland
Germany
Ukraine
France
Romania
Italy
Spain
Turkey
Greece
Iceland
Finland
Norway
Russia
Sweden
Belarus
U.K.
Poland
Germany
Ukraine
France
Romania
Italy
Spain
Turkey
Greece
Note: NATO also includes Canada and the United States.
The New York Times
The announcement had been widely expected. Public opinion in Finland has shifted significantly in favor of joining NATO, from some 20 percent in favor six months ago to nearly 80 percent now, especially if Sweden, Finland’s strategic partner and also militarily nonaligned, also joins.
The debate in Sweden is less advanced than in Finland, but Sweden, too, is moving toward applying to join NATO in tandem with Finland, perhaps as early as next week.
In their statement, Mr. Niinisto and Sanna Marin, the prime minister, said that they agreed that “NATO membership would strengthen Finland’s security.”
They added that “as a member of NATO, Finland would strengthen the entire defense alliance.”
The political parties in Parliament will now finalize their own opinions, with a parliamentary debate and vote expected on Monday.
Le Figaro
Français de l'étranger, comment remplir votre déclaration de revenus et éviter la double imposition
NOS CONSEILS - Les Français non-résidents de France ont-ils des obligations fiscales vis-à-vis de leur pays d'origine ? Lesquelles sont-elles ? Quels sont les risques de double imposition ?
La date limite de la déclaration 2022 en ligne des revenus de 2021 est fixée au 24 mai prochain à 23h59 (31 mai pour une déclaration sous forme papier). Contrairement aux résidents fiscaux de France tenus de déclarer leur revenu mondial, les non-résidents ont une obligation fiscale limitée aux seuls revenus de source française. «Le Code Général des Impôts liste un nombre très important de revenus de source française, mais les conventions internationales qui repartissent le droit d'imposer entre la France et l'état de résidence ont une suprématie sur ce droit interne», explique Céline Rang, avocate fiscaliste associée du cabinet Alménide. Quels sont les revenus susceptibles d'être imposés en France pour un non-résident ?
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Les revenus liés à des biens immobiliers situés en France
Que ce soit une ancienne résidence principale, une résidence secondaire ou un investissement dans la pierre, nombreux sont les Français de l'étranger à posséder un bien immobilier en location dans leur pays d'origine. Les revenus liés à la location de ce bien immobilier situé en France, qu'il soit vide ou meublé, sont imposables. C'est au contribuable lui-même de déposer une déclaration de revenus à ce titre. La location d'un bien vide, tout d'abord, est soumise au régime des impôts fonciers. «Les personnes dont les loyers bruts perçus n'excèdent pas 15.000 € par an peuvent bénéficier d'un régime déclaratif très simplifié, le régime micro-foncier. Ils sont imposés sur le revenu brut moins un abattement de 30% forfaitaires. Pour des revenus bruts supérieurs à 15.000 €, il y a obligation de déposer une déclaration des revenus fonciers au régime réel (formulaire 2044) sur laquelle sera reporté un certain nombre de dépenses et charges afférentes à ce bien, et déductibles (frais de gestion, assurance, intérêts d'emprunt et assurance de l'emprunt, une partie de la taxe foncière, dépenses de rénovation et d'amélioration et d'entretien …). Cette possibilité est aussi offerte aux personnes qui ont des revenus bruts de moins de 15.000 €, s'ils pensent que le total de leurs charges sera supérieur à 30% » détaille Céline Rang. En cas de choix pour le régime réel, le contribuable s'engage pour 3 ans.
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La location d'un bien meublé peut bénéficier d'un régime micro d'imposition avec un abattement de 50%, si les revenus de location meublée bruts sont inférieurs ou égaux à 72.600 €. Au-delà, c'est le régime réel qui s'applique, avec déclaration du revenu brut et de toutes les charges. Ce régime est également ouvert aux personnes dont les revenus bruts sont inférieurs à 72.600 € et dont les charges seraient supérieures à 50% du revenu. «Les personnes qui déclarent leur meublé au réel ont la possibilité de déduire leur amortissement, ce qui est en général très favorable et permet souvent de réduire voire annuler totalement l'imposition. Cela nécessite cependant de faire appel à une société d'expertise comptable car on se retrouve dans des obligations déclaratives propres à une activité industrielle et commerciale, devant être télétransmises à l'administration», précise Céline Rang. L'impôt dû sur une éventuelle plus-value immobilière réalisée lors de la vente d'un bien situé en France sera prélevé par le notaire, au moment de la vente.
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Les revenus financiers : dividendes, intérêts, plus-values
«En ce qui concerne les dividendes et les intérêts sur des placements financiers situés en France, les conventions fiscales prévoient généralement une retenue à la source qui est effectuée par l'établissement financier (encore faut-il que les établissements financiers aient bien été informés du statut de non-résident de leurs clients). Ces revenus n'ont donc pas à être reportés sur une déclaration de revenus en France.» Pour les cessions de valeurs mobilières, les conventions fiscales prévoient souvent une imposition dans l'état de résidence. En tant que non-résident de France, les plus ou moins-values résultant de la vente d'actions situées en France ne sont généralement pas imposables en France et n'ont pas à être reportées dans la déclaration de revenus. Cependant, ces dispositions peuvent ne pas s'appliquer lorsque les titres cédés se rapportent à des biens immobiliers situés en France.
Les salaires
«Sont considérés comme de source française, et donc imposables en France pour un non-résident, les salaires rémunérant une activité professionnelle exercée physiquement en France, dès lors qu'ils sont payés par un employeur français, ou bien que l'activité professionnelle a été exercée en France plus de 183 jours par an ou sur une période de 12 mois, selon les conventions fiscales.» L'employeur doit alors effectuer une retenue à la source. «Selon le niveau de salaire imposable en France, la personne sera éventuellement tenue de reporter les montants dans sa déclaration de revenus en tant que non-résidente et d'acquitter un impôt complémentaire.»
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Les stock-options et plans d'actions gratuites
«Sur ce point, la France a suivi les recommandations de l'OCDE en matière fiscale. Elle a en effet intégré dans son droit interne le fait que la portion de source française des gains réalisés dans des plans d'actions gratuites et les plans de stock-option reste imposable en France», indique Céline Rang. Attention donc aux années d'activité professionnelle exercée en France pendant la période dite de vesting (entre le consentement et l'acquisition définitive des actions) alors même que la cession des titres a lieu alors que l'on réside hors de France. Les gains réalisés au titre de cette période sont bien imposables en France.
Quelle imposition pour les revenus de source française et quand opter pour le taux moyen ?
Les non-résidents de France sont imposés sur leurs revenus de source française au taux minimum de 20% pour un revenu net imposable jusqu'à 26.070 €. Au-delà s'applique un taux de 30%. «Alors qu'un résident de France marié avec 3 enfants et 15.000 € nets de revenus locatifs ne paiera pas d'impôts en France, un non-résident sera taxé à 20%. Sans compter les prélèvements sociaux. L'imposition des non-résidents est extrêmement pénalisante, à cause de ces taux minimum spécifiques de 20 et 30%». Ils ont cependant la possibilité d'opter pour le taux moyen d'imposition «qui résulterait de la déclaration en France de leur revenu mondial». Lorsqu'il effectue sa déclaration en ligne, le contribuable peut sélectionner l'option taux moyen, lequel lui sera appliqué dans le cas où cela lui est plus favorable. «Par exemple une retraitée qui perçoit pour seul revenu 15.000 € annuels serait imposée à un taux moyen d'environ 3% si elle déclarait tout en France. Résidente de l'étranger, elle a donc intérêt à opter pour le taux moyen.»
En sus de l'impôt, les revenus locatifs sont soumis à des prélèvements sociaux (CSG, CRDS et prélèvement de solidarité). Les contribuables affiliés à un régime de sécurité sociale de l'Union Européenne et du Royaume-Uni (malgré la sortie du pays de l'UE) ne doivent s'acquitter que du prélèvement de solidarité (soit une imposition de 7,5% au lieu de 17,2% pour la totalité des prélèvements sociaux).
Quel est le risque de double imposition ?
Sur ce point qui concentre les inquiétudes des Français résidents de l'étranger, Céline Rang rassure : «Par principe, les personnes non-résidentes de France doivent déclarer leur revenu mondial dans leur état de résidence (sous réserve de dispositions fiscales locales contraires). La France a signé des conventions fiscales avec un très grand nombre de pays. Toutes ces conventions contiennent des dispositions pour éliminer la double imposition (crédit d'impôt ou exonération)». Si les obligations fiscales sont bien remplies en France et dans l'état de résidence, les situations de double imposition sont rarissimes.
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New York Times - World
North Korea Says 6 Dead as Covid-19 Spreads ‘Explosively’
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The country’s leader, Kim Jong-un, said 187,800 people were in quarantine, and state TV showed him wearing a mask for the first time.
By Choe Sang-Hun
SEOUL — The coronavirus has been spreading across North Korea “explosively” since late last month, killing six people and leaving 187,800 people in quarantine, the country’s state media reported on Friday.
Health officials made the rare admission of an emerging public health crisis after the country reported its first outbreak of the virus — after long insisting it had no infections and refusing outside humanitarian aid to fight any spread. The announcement of fatalities came as the country’s leader, Kim Jong-un, was visiting the national disease-control headquarters on Thursday, the North’s official Korean Central News Agency said.
In a sign of growing urgency, the state-run Central Television for the first time showed Mr. Kim wearing a mask during a Workers’ Party meeting.
Mr. Kim criticized his heath officials, saying that the simultaneous spread of fever, with the capital as a center of the outbreak, “shows that there is a vulnerable point in the epidemic prevention system,” the North Korean news agency said.
Some analysts warned that North Korea could be headed into a major humanitarian crisis unless the international community persuades it to open up for outside aid to fight the virus.
“We are in the early stage of the spread of vast human misery,” said Lee Sung-yoon, a North Korea expert at the Fletcher School at Tufts University. “The nature and scale of the illnesses, deaths, hunger and starvation can only be established much later.”
North Korea said it had learned of its first outbreak after health officials on Sunday tested people in Pyongyang, the capital, who showed symptoms such as a fever. They were infected with the BA.2 subvariant of the virus, it said.
The country declared a “maximum emergency” and ordered all cities and counties in the nation of 25 million to lock down, and told them to isolate “each working unit, production unit and residential unit from each other.”
North Korea said 350,000 people had been found to have a fever since late April, including 18,000 on Thursday. It added that 162,200 people had completely recovered. The reports on the outbreak so far have been vague, blaming “a fever whose cause couldn’t be identified.” They did not clarify, for example, how many people with the fever had tested positive for the virus. But they said that one of the six who died had tested positive for the BA.2 subvariant.
“Like any other data from North Korea, the figures are up to debate, and we cannot fully trust them,” said Ahn Kyung-su, who operates the Seoul-based DPRKHealth.org, a website and network of public health experts who study North Korea. “But what’s clear is that North Korea has the Covid phenomenon, and by publicizing those figures, North Korea appears to be sending out signals that it is finally ready to accept Covid-related aid from the outside.”
So far, North Korea has not accepted any Covid-19 vaccine donations from world health organizations. South Korean officials hope that humanitarian shipments, including vaccines, could help restart diplomatic dialogue between North Korea and the United States and allies.
The danger posed by the Covid outbreak is greater in North Korea than in most other nations because most of its people are unvaccinated. In addition, the outbreak could increase the strain on the economy, which already has been hit by years of U.N. sanctions and North Korea’s decision two years ago to close its border with China, its only major trading partner.
“North Koreans are chronically malnourished and unvaccinated, there are barely any medicines left in the country, and the health infrastructure is incapable to deal with this pandemic,” said Lina Yoon, senior Korea researcher for Human Rights Watch. “The international community should offer medicine for Covid-19 related symptoms, Covid-19 treating anti-viral medicines, and provide vaccines and all necessary infrastructure for vaccine preservation, including fridges, generators and gasoline.”
Hours after admitting to the outbreak on Thursday, North Korea launched three ballistic missiles from near Pyongyang toward the sea off its east coast. It was the North’s 16th missile test this year.
In South Korea, the government of the newly inaugurated president, Yoon Suk-yeol, condemned the test as a “grave threat” and “provocation,” and accused the North of “duplicity” for testing weapons while its people were threatened by the coronavirus. But it said it was willing to ship vaccines, therapeutics and other humanitarian aid to the North.
In Washington, Jen Psaki, the White House press secretary, said that “the United States does not currently have plans to share vaccines” with North Korea. She said the country was “continuing to exploit its own citizens” through its policy of not accepting humanitarian aid during the pandemic.
“Instead, they divert resources to build their unlawful nuclear and ballistic missiles programs,” Ms. Psaki said, repeating Washington’s assessment that North Korea could be ready to conduct a nuclear test as early as this month. President Biden is scheduled to meet with Mr. Yoon in Seoul on May 21.
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France24 - Monde
Covid-19 : la Corée du Nord annonce plusieurs morts et une propagation nationale
Publié le : 13/05/2022 - 02:29
FRANCE 24
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L'agence de presse officielle nord-coréenne a affirmé vendredi que le Covid-19, dont de premiers cas avaient été signalés jeudi, a fait plusieurs morts et s'est répandu "dans tout le pays". Aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné contre le virus.
La Corée du Nord a annoncé vendredi 13 mai ses premiers morts du Covid-19, précisant que plus de 187 000 personnes ayant de la fièvre étaient "isolées et soignées" et que le virus s'était déjà répandu "dans tout le pays".
L'agende de presse officielle KCNA a affirmé que le leader Kim Jong-un s'était rendu au siège national de la prévention des épidémies et qu'il a "pris connaissance de la propagation du Covid-19 dans tout le pays".
"Une fièvre dont la cause n'a pu être identifiée s'est propagée de manière explosive dans tout le pays à partir de la fin avril", a-t-elle avancé. Six personnes victimes de "fièvre" sont mortes dans le pays, dont une testée positive au sous-variant BA.2 d'Omicron, a-t-elle précisé.
Ce pays reclus avait fait état jeudi de ses tout premiers cas de Covid-19, déclarant que la Corée du Nord passait au mode "prévention d'urgence maximale des épidémies".
"Rien que le 12 mai, quelque 18 000 personnes ont eu de la fièvre à travers tout le pays et, à l'heure actuelle, 187 800 personnes sont isolées et soignées", selon la même source.
Aucun habitant vacciné
Aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné contre le coronavirus, Pyongyang ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.
Jeudi, Kim Jong-un avait présidé une réunion d'urgence du bureau politique sur la situation épidémique et a ordonné des mesures de confinement pour tenter d'enrayer la propagation du virus.
"C'est le défi le plus important et la tâche la plus importante auxquels notre Parti doit faire face pour inverser rapidement cette situation de crise sanitaire", a ajouté KCNA.
La Corée du Nord s'est longtemps vantée de sa capacité à tenir le virus à distance et n'avait pas signalé à l'Organisation mondiale de la santé le moindre cas confirmé de Covid-19.
L'épidémie de Covid-19 pourrait s'être déjà propagée à travers le pays, selon des analystes, à l'occasion d'importants événements en avril à Pyongyang, notamment un défilé militaire lors duquel ni les participants ni les spectateurs ne portaient de masque.
Avec AFP
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Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas
France24 - Monde
La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass
Publié le : 12/05/2022 - 17:43
Sébastian SEIBT
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Les images satellites de dizaines de tanks et véhicules blindés russes détruits à la suite d'une traversée ratée de la rivière Donets ont illustré, mercredi, l'efficacité de la résistance ukrainienne. L'épisode aurait coûté un bataillon entier à la Russie et souligne toute l'importance de la bataille pour le contrôle des fleuves.
"Récemment, j'ai accompli une mission qui a infligé des pertes énormes à la Russie." Il est ingénieur militaire ukrainien, dit s'appeler Max et, sur Twitter, il a détaillé mercredi 11 mai, presque heure par heure, comment il a participé à la destruction de près d'un bataillon entier des forces russes quelques jours plus tôt.
Les photos satellites du résultat de cette mission ont fait le tour du monde. On y voit des tanks, des véhicules blindés et autres équipements militaires russes détruits et abandonnés sur la rive du Donets, rivière qui traverse l'est de l'Ukraine, de la région de Kharkiv au Donbass. Les Russes auraient perdu entre 25 et 30 véhicules blindés à cette occasion, assure le magazine Forbes.
Un récit de propagande mais un récit "crédible"
"Ces estimations nous semblent réalistes", assure Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits, qui a pu vérifier les images satellites.
"Si ces images ont tellement circulé, c'est qu'elles sont visuellement impressionnantes et permettent de se rendre compte concrètement des dommages infligés par les Ukrainiens aux Russes", poursuit cet expert.
Les combats se sont déroulés à plus d'une centaine de kilomètres au nord de Louhansk, dans la région du Donbass, à en croire Max. Il raconte avoir localisé, le 7 mai, un endroit qui lui "semblait propice à une tentative russe de traverser le fleuve avec un pont flottant", puis d'avoir conseillé à son unité de monter une embuscade à cet endroit.
What I did to destroy Russian pantonne bridge over Siverskyi Donets - a thread 🧵Here you go -> -> ->
May 11, 2022Le lendemain, "les Russes tentaient de construire le pont pile là où je l'avais prédit. Notre artillerie était prête", écrit-il. Après une journée de combats intenses, le pont a été entièrement détruit, laissant une cinquantaine de véhicules et un nombre indéterminé de troupes au sol sans possibilité de repli et à la merci du tir ennemi.
Ce récit extraordinaire sur Twitter "relève clairement de l'opération de propagande, mais cela ne veut pas dire que c'est faux. Tout ne s'est peut-être pas passé comme c'est décrit, mais la trame me paraît crédible", estime Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.
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Ce n'est pas la première fois que des combats opposent Russes et Ukrainiens pour le contrôle des abords d'une rivière. Le Dniepr, le Donets et d'autres cours d'eau forment autant de défenses naturelles face à la progression de l'armée russe, et "les Ukrainiens ont déjà empêché à plusieurs reprises les Russes de franchir la rivière Irpin lors de la bataille pour Kiev par exemple", rappelle Sim Tack.
De l'importance stratégique du Donets
Mais cette nouvelle victoire ukrainienne a une saveur particulière à plus d'un titre. D'abord localement, car "cela signifie que les villes importantes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, qui se trouvent juste au sud, vont continuer à pouvoir être défendues", note Sim Tack.
Ces affrontements se sont aussi déroulés dans une "zone importante d'un point de vue logistique pour la Russie", précise Nicolo Fasola, spécialiste des questions de sécurité dans l'espace de l'ex-Union soviétique à l'université de Birmingham. "Les Russes ont une ligne de ravitaillement non loin de là et ils essaient de repousser les Ukrainiens le plus loin possible pour la sécuriser, mais pour l'instant ils ont échoué, ce qui leur complique considérablement la tâche", précise Glen Grant, un analyste senior à la Baltic Security Foundation.
Cette défaite russe marque aussi un revers important pour la stratégie militaire de Moscou dans la région. "La bataille pour le contrôle de la rivière Donets est un théâtre d'opération décisif pour l'issue de cette guerre", assure Sim Tack. Si les Russes arrivent à franchir cet obstacle, ils auront une progression beaucoup plus facile pour encercler des villes importantes de l'oblast de Donetsk, comme Sloviansk ou Kramatorsk.
"Pour l'instant, ils ont réussi à traverser sur un seul point très au sud, mais peinent à en tirer profit", note Jeff Hawn. En effet, les Ukrainiens ont pu concentrer leurs troupes à cet endroit pour contenir l'avancée russe, vu qu'il n'y avait pas d'autre brèche dans l'obstacle naturel que représente la rivière. "Essayer de traverser à d'autres endroits leur permet d'étirer les lignes ukrainiennes de défense", explique Sim Tack.
L'échec russe donne aussi une piètre image de l'organisation des troupes. "Ce qui est frappant, c'est à quel point cette traversée semble avoir été préparée à la va-vite, alors que c'est l'une des manœuvres militaires les plus complexes à réaliser", constate Glen Grant. "Toute l'histoire militaire nous apprend que la traversée des fleuves fait partie des opérations les plus dangereuses qui soient et doit être planifiée avec beaucoup de soin", confirme Jeff Hawn.
"Il faut que les ponts flottants soient installés rapidement, de nuit, avec un soutien d'artillerie efficace et, surtout, toute l'opération doit prendre l'ennemi par surprise. Ici, il n'y a rien eu de tout cela", énumère Glen Grant. "C'est une nouvelle illustration du fait que l'entraînement des troupes russes n'est pas à la hauteur des enjeux sur le terrain", rajoute Jeff Hawn.
Surtout qu'en face, les Ukrainiens "ont démontré à cette occasion qu'ils ont su tirer le profit maximum des quelques avantages – technologiques, connaissance du terrain, accès probable à des renseignements américains – dont ils disposent", note Nicolo Fasola. Le fameux ingénieur militaire ukrainien sur Twitter a, en effet, précisé avoir eu connaissance de la position des Russes grâce à des renseignements extérieurs, et avoir utilisé un logiciel et des drones pour reconnaître le terrain.
Un impact sur le cours de la guerre ?
Les Ukrainiens ont donc toutes les raisons de se réjouir d'avoir repoussé les Russes à cet endroit. Mais il ne faut pas accorder, non plus, trop d'importance à cette victoire, d'après plusieurs experts. "Cela va sans nul doute ralentir l'offensive à court terme, mais les Russes ont encore suffisamment de troupes dans la région pour tenter à nouveau de franchir la rivière à d'autres endroits. Ce n'est pas comme s'ils avaient le choix vu que les commandants russes subissent une pression immense de Moscou pour prendre le contrôle de toute la région administrative de Louhansk", souligne Aliyev Huseyn, spécialiste du conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow.
Ce n'est peut-être pas la bataille qui va changer la face de la guerre, mais "perdre un bataillon entier, c'est loin d'être anodin, et va peser sur les opérations à venir", veut croire Jeff Hawn. D'un côté, cela fait tout de même une cinquantaine de véhicules blindés en moins pour soutenir l'offensive, et de l'autre "c'est moralement dur, surtout pour des soldats russes qui, d'après ce qu'on sait, n'ont déjà pas le moral au beau fixe", assure Nicolo Fasola.
À cet égard, le récit de l'ingénieur militaire ukrainien sur Twitter est aussi un coup de com' de génie. En personnifiant ainsi à outrance la bataille pour le pont flottant, ce témoignage donne l'impression qu'à lui seul, un soldat ukrainien peut déjouer les plans de tout un bataillon russe.
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GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
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France24 - Monde
Législatives: pas de candidat LREM face au LR Abad, confirme Guerini
Publié le : 13/05/2022 - 09:30
Paris (AFP) – LREM ne présentera pas de candidat face au député LR sortant Damien Abad dans la cinquième circonscription de l'Ain pour les législatives de juin, a confirmé vendredi son délégué général Stanislas Guerini, alors que M. Abad fait l'objet de spéculations sur un possible ralliement à la macronie.
"Je vous confirme que nous n'investirons pas de candidat dans cette circonscription-là", a indiqué Stanislas Guerini sur France 2. Car la majorité présidentielle souhaite "saluer la posture de responsabilité et la clarté" du patron des députés LR dans l'entre deux tours de la présidentielle lorsqu'il avait clairement appelé à voter Macron face à Marine Le Pen.
"Damien Abad, à un moment où son parti politique faisait une nouvelle fois le choix de ne pas faire de choix entre l'extrême droite et Emmanuel Macron, dans un ni-ni, une forme de naufrage idéologique et politique de son parti, s'en est mis en retrait de manière extrêmement claire", a souligné Stanislas Guerini.
"Ca ne veut pas dire qu'il est d'accord avec tout le programme porté par le président de la République, sinon il nous aurait rejoints et serait investi par la majorité présidentielle", a-t-il ajouté.
La majorité, réunie sous la confédération "Ensemble!", a annoncé ces derniers jours les noms de ses candidats dans 548 circonscriptions sur les 577, bien qu'elle devrait renoncer au final à présenter des candidats dans une quinzaine de territoires.
La cinquième circonscription de l'Ain était particulièrement scrutée car Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, fait l'objet de spéculations sur un possible ralliement à la macronie, décuplées depuis la révélation d'une rencontre récente avec Thierry Solère, ex-LR devenu conseiller d'Emmanuel Macron.
Fin avril, Damien Abad a aussi été l'un des deux seuls à s'abstenir en comité stratégique de LR lors du vote d'une motion affirmant l'"indépendance" de LR face à M. Macron.
© 2022 AFP
Le Figaro
Cédric Jubillar nie le meurtre de sa femme face à un ex-détenu l'accusant de l'avoir avoué
Le suspect est accusé d'avoir tué sa femme Delphine, disparue en décembre 2020. Il a été mis en examen pour meurtre et écroué le 18 juin 2021.
La confrontation jeudi 12 mai entre Cédric Jubillar et un ancien détenu accusant le peintre plaquiste de lui avoir avoué en prison le meurtre de sa femme Delphine, disparue fin 2020, n'a pas donné «grand-chose», selon les avocats de la défense.
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«Chacun est resté sur ses positions», a déclaré l'un de ses avocats, Jean-Baptiste Alary, à l'issue de quatre heures de confrontation devant les juges d'instruction. «On n'a pas appris quoi que ce soit», a-t-il ajouté. Pour Alexandre Martin, un autre avocat de Cédric Jubillar, cet ex-détenu «prétend avoir été le receleur de confidences qui sont analysées par l'accusation comme des aveux de Cédric Jubillar». Or, «aucune de ces confidences ne correspond à une réalité».
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«On est à plusieurs mois des révélations de ce codétenu»
À la suite des déclarations de cet homme qui a occupé une cellule à côté de celle de Cédric Jubillar, des recherches d'ampleur pour tenter de trouver le corps de l'infirmière disparue avaient été entreprises en vain début 2022. Le témoignage de l'ancien détenu avait également provoqué, mi-décembre 2021, le placement en garde à vue de la nouvelle compagne de Cédric Jubillar. D'après ce témoignage, elle était susceptible de savoir où trouver le corps de Delphine. Elle est cependant ressortie libre, après un jour et demi de garde à vue, sans être mise en examen.
«On est à plusieurs mois des révélations de ce codétenu», a rappelé de son côté Emmanuelle Franck, également avocate de la défense. Pour elle, «on fonctionne un peu comme un système de preuves de l'Ancien Régime, à l'époque où quatre ouï-dire valaient une preuve». Delphine Jubillar, qui travaillait comme infirmière de nuit dans une clinique d'Albi, a disparu en pleine nuit du domicile familial à Cagnac-les-Mines (Tarn) en décembre 2020. Son mari, avec qui elle était en instance de divorce, est le principal suspect. Il a été mis en examen pour meurtre et écroué le 18 juin 2021. Il est détenu à l'isolement et continue à se dire innocent.
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Cependant, la justice estime que les enquêteurs ont apporté suffisamment d'éléments sur la culpabilité du peintre plaquiste de 34 ans pour le maintenir en prison, alors que ses avocats affirment que le dossier ne contient aucune preuve irréfutable. Le mandat de dépôt de Cédric Jubillar expire le 18 juin prochain. Il ne peut donc pas rester en détention provisoire au-delà sans un débat devant le juge des libertés. Ses avocats attendent que ce dernier les convoque pour demander encore une fois la libération de leur client.
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L'accusé détenait la maison de la victime en viager depuis presque 25 ans. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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June Hopkins et son fils Brendan Walsh sont aussi soupçonnés d'avoir espionné pendant des mois le père de ce dernier, sur fond d'affaires d'héritage et d'argent de famille.
Val-de-Marne : l'homme suspecté d'avoir crevé les yeux de sa compagne hospitalisé en psychiatrie
Le pronostic vital de la jeune femme, âgée de 37 ans, était toujours engagé en milieu de soirée dimanche, selon le parquet de Créteil.
France24 - Monde
Cannes: festival septuagénaire cherche nouvelle jeunesse
Publié le : 13/05/2022 - 09:14Modifié le : 13/05/2022 - 09:12
Cannes (AFP) – Le tiktokeur le plus suivi d'Europe, Khaby Lame, éclipsera-t-il Tom Cruise ? Pour sa 75e édition, le Festival de Cannes, vénérable rendez-vous du cinéma mondial, s'est lancé dans une quête éperdue d'une nouvelle jeunesse.
Cette année, le Festival a bazardé son partenariat historique avec Canal+, chaîne emblématique du cinéma dans les années 1980 et 1990, qui retransmettait notamment les cérémonies d'ouverture et de clôture.
A la place: un attelage surprenant entre service public (France Télévisions) et Brut, qui doit permettre de s'adresser, notamment, aux jeunes générations.
Ce média vidéo fondé il y a cinq ans (par Renaud Le Van Kim, un ancien de Canal+), tourné vers les formats courts, est présent également en Inde, en Egypte, en Côte d'Ivoire ou au Japon.
Il revendique 500 millions de spectateurs dans plus de 100 pays, majoritairement chez les 18-34 ans.
Tout un symbole, à l'heure où le cinéma en salles prend un coup de vieux, subissant de plein fouet la concurrence des séries et du streaming.
Beaucoup de jeunes ne se rendent plus en salles que pour les films de superhéros, de Marvel ou DC Comics.
Pourtant, "les thématiques abordées (dans les films de) Cannes résonnent beaucoup avec la jeunesse du monde entier", explique à l'AFP le patron de Brut, Guillaume Lacroix, qui voit dans le partenariat le moyen de rendre le festival "encore plus inclusif générationnellement, et en termes de diversité".
Plusieurs dispositifs permettent déjà de faire éclore de jeunes pousses, comme la Cinéfondation ou La Fabrique Cinéma, et le Festival vient de recentrer la sélection "Un Certain Regard" sur les nouveaux talents.
"Évoluer ou crever"
Un an après le coup de jeune que s'est offert la Palme d'Or en récompensant une trentenaire, Julia Ducournau, pour "Titane", la compétition accueille de vieux routiers comme David Cronenberg (79 ans) ou les frères Dardenne (68 et 71 ans), mais aussi plusieurs "juniors", comme Lukas Dhont, 30 ans, ou Saeed Roustaee, 32 ans.
Comme le monde du cinéma dans son ensemble, côté image, Cannes "a besoin de toucher une nouvelle génération et de se moderniser", juge Julien Pillot, enseignant-chercheur en économie à l'Inseec.
Le tapis rouge, où règne un strict code vestimentaire jugé par certains anachronique (talons pour les femmes, nœud papillon pour les hommes), est-il devenu "has been" ?
"A côté d'un Tom Cruise qui va parler aux +boomers+ (générations du baby-boom, ndlr), il y a à Cannes toute une génération d'acteurs super glamours, hyper suivis sur les réseaux sociaux" et à côté desquels les nouveaux médias ne veulent pas passer, souligne M. Pillot.
Réseau social préféré des ados et paradis de la vidéo ultra courte, TikTok, nouveau partenaire officiel lui aussi, retransmettra chaque jour la montée des marches, tandis qu'Instagram profitera du buzz cannois pour mettre en avant certains de ses influenceurs - sans rapport d'ailleurs avec le 7e art.
Et, consécration, un "jury TikTok", où siègera Khaby Lame, 100 millions d'abonnés, départagera des vidéos de 30 secondes à 3 minutes pour un prix officiel, remis le 20 mai des mains du délégué général, Thierry Frémaux.
"Si Michel Hazanavicius ou Martin Scorsese avaient 16 ans aujourd'hui, ils ne feraient pas du Super-8 mais utiliseraient leur téléphone pour créer du contenu, raconter des histoires", détaille Guillaume Lacroix, qui assure que Brut permet à Cannes d'être présent "partout où se trouvent" les jeunes générations.
Son média va même transposer les lieux du Festival et la Croisette dans le "métavers" (monde virtuel) de Fortnite, l'un des jeux vidéo les plus populaires au monde qui revendique près de 200 millions d'utilisateurs.
Dans le costume d'un journaliste, d'un acteur ou d'un réalisateur, les joueurs auront accès à diverses quêtes: "réaliser des interviews", "passer un casting" ou "participer à la montée des marches"...
Face à ces initiatives tous azimuts, "des gens vont se gausser, critiquer", prédit Julien Pillot. "Mais (le cinéma) doit évoluer avec son temps, pour ne pas crever".
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Guillaume Peltier estime que la candidature d’Eric Zemmour dans le Var « est le symbole historique de l’union des droites »
Eric Zemmour a mis fin au suspense. L’ancien chroniqueur sera bien candidat dans la 4e circonscription du Var. Le choix de cette circonscription n’est pas dû au hasard. Selon Guillaume Peltier, vice-président du parti, l’ancien candidat à la présidentielle « considère que le Var est le symbole historique de l’union des droites » avant de rappeler que « la Paca est en première ligne de tout ce qu’il dénonce : le grand remplacement, l’insécurité… » dans des propos rapportés par Le Parisien.
Un choix également dicté par le très bon score d’Eric Zemmour à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle à Saint-Tropez. Il a notamment dépassé les 22,42 % de voix dans cette ville, juste derrière Marine Le Pen (24,1 %) et Emmanuel Macron (24,1 %).
« La présidentielle n’est pas une parenthèse »
En se présentant aux législatives, Eric Zemmour veut montrer que « la présidentielle n’est pas une parenthèse, que c’est l’acte fondateur d’un nouveau parti », a assuré Guillaume Peltier. « Le risque de perdre est dérisoire à côté du courage et de l’exemplarité », a-t-il ajouté.
L’exemple de Marine Le Pen qui « a perdu deux fois à Hénin-Beaumont » est également mis en avant par Sébastien Pilard, membre de la direction de Reconquête! « Ça ne l’a pas tuée », a-t-il rappelé.
Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Le projet européen d’Emmanuel Macron
S’il réussit, note Vladimir Fédorovski à propos du discours d’Emmanuel Macron à Strasbourg le 9 mai, il méritera le prix Nobel de la paix. Que veut dire l’ancien diplomate russe devenu écrivain à Paris ? Ceci : Macron s’est exprimé comme président de l’Union européenne qu’il est jusqu’au 1er juillet. C’est à ce titre qu’il a déclaré, lors de la conférence de presse au Parlement européen : « Nous aurons de main une paix à bâtir », en réunissant autour de la même table l’Ukraine et la Russie, tout en précisant que nous ne devons être « ni dans la négation, ni dans l’exclusion, ni même dans l’humiliation ».
L’Ukraine et la Russie sont sur notre continent ; à quel titre, demande Macron, devrait-on en exclure l’une ou l’autre ? Il faudra bien, au terme de la guerre actuelle, qu’aient lieu des pourparlers. C’est toute la question de l’issue de sortie définie par Emmanuel Macron. Pour rapprocher de l’Union européenne une dizaine de pays du continent, dont l’Ukraine, certes capables d’y adhérer un jour, mais au terme d’une longue, très longue négociation. En attendant, il leur offre de rejoindre un « nouvel espace de coopération politique, de sécurité ».
Il a ici un auteur de référence : François Mitterrand ! Car c’est lui qui, après la chute du mur de Berlin, avait proposé une autre conception de la construction européenne en créant, à côté de ce que l’on appelait à l’époque la Communauté (devenue Union européenne), une « confédération européenne ». Il en avait posé les principes lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre 1989. Cette étape, disait-il, « restait à inventer », et c’était une idée qui lui était personnelle : « Je compte voir naître […] une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent dans une organisation commune et permanente d’échanges, de paix et de sécurité. »
Il ne faut pas laisser les pays de l’Est seuls.
Le jeudi 15 février 1990, le chancelier Helmut Kohl vient dîner à l’Élysée (Jacques Attali, qui est alors le conseiller du chef de l’État, en fait le récit dans son Verbatim). « Aujourd’hui, il y a une réalité, lui dit Mitterrand, c’est la Communauté. Mais il faut renforcer ses structures. Et puis il faut une perspective qui reste à inventer. Il ne faut pas laisser les pays de l’Est seuls. » C’est alors que Mitterrand évoque une institution qui serait « plus lâche que la Communauté ».
Cela a donné lieu à une négociation qui allait durer quinze ans, explique Hubert Védrine, qui était à l’époque le porte-parole avant de devenir le secrétaire général de la présidence. Mais cela n’a pas abouti. Les suites de la guerre actuelle peuvent-elles fournir l’occasion de reprendre cette idée ? C’est bien ce qu’Emmanuel Macron peut avoir en tête quand il propose à ses partenaires européens de retravailler cette initiative pour pouvoir accueillir non seulement l’Ukraine mais la dizaine d’autres partenaires européens non membres de l’Union dans une structure plus légère. « Ce n’est pas d’actualité immédiate, dit Hubert Védrine, ce sera une négociation au long cours, mais le débat va s’organiser. »
Macron a fait cette proposition le “jour de l’Europe” à Strasbourg, avant d’aller à Berlin rencontrer le chancelier Olaf Scholz et se diriger avec lui vers la porte de Brandebourg, illuminée aux couleurs de l’Ukraine. À Moscou, on célébrait, en ce 75e jour de la guerre en Ukraine, le 77e anniversaire de la fin des hostilités avec l’Allemagne hitlérienne, l’occasion de faire défiler quelque 11 000 soldats…
Notre devoir est de tout faire pour qu’une guerre globale ne se répète pas.
Les Occidentaux, qui attendaient du Kremlin une déclaration de guerre à l’Ukraine, assortie d’une menace d’emploi des armes nucléaires, n’ont eu droit qu’à une brève déclaration de Vladimir Poutine, dont on retiendra ceci : « Notre devoir est de tout faire pour qu’une guerre globale ne se répète pas. » Fallait-il l’entendre comme une mise en garde ou comme une ouverture à destination des Occidentaux ? La réponse, la fin de la guerre, peut exiger des mois, voire des années, dit notre ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
France24 - Monde
Maladies, stérilité, impunité: le legs d'un pesticide au Nicaragua
Publié le : 13/05/2022 - 08:52
Tonalá (Nicaragua) (AFP) – Malades ou devenus stériles après des années à travailler dans des bananeraies au contact d'un pesticide, des centaines d'ouvriers agricoles nicaraguayens réclament de longue date le versement d'une indemnisation. Un espoir qui s'éloigne un peu plus avec une récente décision de la justice française.
Dans les rues de Tonala, située dans le département de Chinandega, quelques bidons rouillés de DBCP sont toujours visibles ça et là. Ce pesticide a été utilisé pendant des années dans les plantations de bananiers de cette région du nord-est du Nicaragua.
Dans les années 1970, attirés par les opportunités d'emplois proposés par les compagnies bananières dans les plantations alentours, de nombreux travailleurs sont arrivés à Tonala, qui ne comptaient à l'époque que 600 habitants, contre 13.000 aujourd'hui.
Ces plantations ont connu un essor entre les années 1960 à 1980, profitant d'une terre fertile, d'un climat chaud et de pluies abondantes.
"Il y avait quatre exploitations à Tonala, avec jusqu'à 4.000 travailleurs dans chacune. C'était là qu'on vous payait le mieux", se souvient Luis Gomez, 60 ans.
"C'était bien, les gens venaient de partout mais cette joie s'est transformée en tristesse, du fait de ne pas pouvoir avoir d'enfants", explique son épouse Idalia Paz, 55 ans.
Luis est devenu stérile après son exposition au DBCP.
Ce pesticide interdit à la fin des années 1970 aux Etats-Unis et commercialisé jusqu'au milieu des années 1980 au Nicaragua sous le nom de Nemagon et de Fumazone, a fait l'objet de nombreuses dénonciations en Amérique latine, accusé de provoquer cancers et infertilité.
Les risques pour la santé ont été identifiés en 1977 aux Etats-Unis après la détection d'un taux de stérilité élevé chez les travailleurs d'une exploitation en Californie.
"Si nous avions su que c'était dangereux, nous aurions pris d'autres précautions. Mais nous ne le savions pas, ce n'est que plus tard que nous l'avons su", raconte à l'AFP Pedro Regalado, 74 ans, lui aussi devenu stérile après avoir travaillé dans la ferme El Paraiso.
Exequatur
En 2006, un tribunal de Chinandega a condamné trois multinationales américaines --Shell, Dow Chemical et Occidental Chemical-- qui commercialisaient le pesticide dans le pays à payer 805 millions de dollars d'indemnisation à 1.200 travailleurs.
Mais ils n'ont jamais reçu un centime et nombre d'entre eux sont morts.
La décision avait été confirmée en cassation au Nicaragua en 2013 mais n'a jamais été appliquée.
Les sociétés américaines avaient retiré tous leurs actifs du Nicaragua, avait expliqué un avocat des travailleurs Gustavo Antonio Lopez. De leur côté, les multinationales avaient affirmé n'avoir "jamais été présentes dans le pays", selon leurs conseils.
Les plaignants avaient alors mis tous leurs espoirs dans une procédure d'"exequatur" lancée en 2018 devant la justice française. Cette procédure permet d'exécuter en France une décision rendue par une juridiction étrangère, avec à la clé la saisie possible des actifs des sociétés en Europe.
Réunis à Tonala, les agriculteurs ont attendu ensemble la décision rendue mercredi à Paris. Mais la voix taciturne de leur avocat, Barnard Zavala, au téléphone a vite anéanti leurs espoirs.
"Ils nous déboutent", a annoncé l'avocat, en contact avec ses homologues à Paris.
Les juges ont déclaré "inopposables sur le territoire français" l'ensemble des décisions de la justice nicaraguayenne au motif que les multinationales mises en cause avaient choisi d'être jugées aux Etats-Unis, conformément à leur droit, ce qui "a privé la juridiction nicaraguayenne de toute compétence".
"Nous sommes déçus (...) C'est ici qu'a été répandu (le pesticide), ici au Nicaragua qu'on a été touchés. Nous attendions une décision en faveur des malades", déplore Idalia Paz.
"Quand ils m'ont dit que j'étais à 100% stérile (...) j'ai senti une profonde déception. Ce sont des choses qui font mal et te marquent pour toute la vie", raconte Pedro Fletes, 57 ans, qui avait dix ans lorsque son père l'a emmené travailler dans les bananeraies de Tonala. Il souffre aussi des reins et de douleurs osseuses.
"Je pense que c'est injuste, cela a été un crime" de la part des multinationales au Nicaragua. "Ils n'ont pas voulu me payer pour les dommages mais ils sont là, ils sont irréparables".
© 2022 AFP
France24 - Monde
En direct : la contre-attaque ukrainienne gagne du terrain dans le nord-est de Kharkiv
Publié le : 13/05/2022 - 08:28Modifié le : 13/05/2022 - 09:21
FRANCE 24
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Au 79e jour de la guerre en Ukraine, la contre-attaque ukrainienne continue de gagner du terrain dans la région de Kharkiv. Toutefois, dans le bassin houiller du Donbass, les forces russes progressent très lentement. Suivez en direct les événements du vendredi 13 mai.
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9 h 05 : "très forte unité" du G7 pour soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire", selon Jean-Yves Le Drian
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a salué la "très forte unité" des pays du G7 pour soutenir le combat de l'Ukraine face à la Russie "jusqu'à la victoire".
Les chefs de la diplomatie du G7, réunis en Allemagne jusqu'à samedi, à Wangels sur les bords de la Baltique, ont invité leurs homologues ukrainien et moldave à participer à leurs discussions. "Cela s'inscrit dans une très forte unité des membres du G7 pour continuer dans la durée à soutenir le combat de l'Ukraine pour sa souveraineté, jusqu'à la victoire", a déclaré le ministre français.
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8 h 41 : Londres demande "plus d'armes" et de sanctions pour maintenir la pression sur Poutine
La ministre des Affaires étrangères britannique Liz Truss a plaidé pour que "plus d'armes" soient livrées à l'Ukraine face à la Russie, contre laquelle elle a également exigé de nouvelles sanctions.
"Il est très important en ce moment de maintenir la pression sur Vladimir Poutine en fournissant plus d'armes à l'Ukraine et en augmentant les sanctions" contre le Kremlin, a-t-elle affirmé lors d'une réunion du G7 à Wangels, dans le nord de l'Allemagne.
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7 h 09 : les combats sont toujours "aussi intenses" dans la région de Kharkiv
L'envoyé spécial de France 24, indique que les combats sont toujours "aussi intenses" dans la région de Kharkiv, où l'armée ukrainienne tente de repousser les forces russes. "Ce n'est pas encore une guerre de position comme on pouvait s'y attendre dans la région, le front avance et recul quotidiennement", explique-t-il.
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6 h 32 : la sécurité alimentaire au menu d'une réunion des chefs de diplomatie du G7
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7 se réunissent en Allemagne, au domaine balnéaire de Weissenhaus, pour discuter notamment de moyens d'apaiser les inquiétudes sur la sécurité alimentaire, tandis que grandit la crainte de voir la guerre entre la Russie et l'Ukraine déstabiliser davantage la Moldavie.
Les ministres ukrainien et moldave des Affaires étrangères prendront aussi part aux discussions, lors desquelles leurs homologues du G7 devraient réaffirmer leur soutien à leur égard.
Avec AFP et Reuters
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GUERRE EN UKRAINE
Le blocus d’Odessa, enjeu mondial
GUERRE EN UKRAINELa destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass
Reportage en Ukraine : dans la banlieue de Kharkiv, les habitants attendent la fin des combats
Le Figaro
«Qui part en juillet ? Qui part en août ?» : comment éviter ou surmonter la foire d'empoigne des vacances
Frédéric De MonicaultNOS CONSEILS - Tous les coups sont permis pour arracher la période la période la plus courue, de mi-juillet à mi-août. Il existe pourtant des règles.
À l'approche de l'été, comme chaque année, va se poser la question brûlante des vacances, source de tension au sein d'une équipe. Qui part en juillet ? Qui part en août? Le ton peut vite monter et la négociation tourner à la foire d'empoigne, surtout pour arracher la période la plus courue : mi-juillet à mi-août.
Chacun avance ses arguments : une location prise de longue date, des billets réservés depuis des mois, la nécessité d'assister un parent, de rejoindre son conjoint à l'étranger, la volonté de pouvoir souffler avant une rentrée chargée… Chacun a un bon argument pour imposer son choix.
Au milieu de la mêlée
Les managers sont au milieu de la mêlée, dans le rôle de l'arbitre: d'un côté, ils souhaitent satisfaire le maximum de salariés ; de l'autre, ils doivent s'assurer qu'il y ait quand même assez de monde dans le service pour faire tourner la boutique. Mieux vaut avoir des qualités d'équilibriste.
Chez Wome, spécialisée dans la gestion RH, les managers valident les congés de l'ensemble des salariés, tout en s'assurant qu'il y ait toujours une personne disponible par service pendant la pause estivale. «Afin que la coupure soit complète, nous coupons les accès aux plateformes collaboratives pour nous assurer que les équipes déconnectent complètement», souligne Maxime Eduardo, cofondateur de Wome.
Dans les entreprises, comme Wome, dont l'activité s'arrête ou tourne au ralenti au mois d'août, c'est simple. Tout le monde prend ces vacances au même moment et le problème et réglé. Pour les autres, l'exercice est plus délicat malgré les quelques règles légales en vigueur.
Premiers arrivés, premiers servis
«En pratique, les congés au sein d'une équipe sont organisés par roulement», explique Myriam de Gaudusson, avocat associé en droit social au cabinet Franklin.
Les salariés doivent donc s'arranger entre eux, l'employeur n'ayant plus qu'à enregistrer les dates des uns et des autres et… à trancher les différends.
Selon une opinion erronée mais répandue, les salariés posent leurs dates de vacances le plus tôt seraient prioritaires. Premiers arrivés, premiers servis… « Faux, rappelle Myriam de Gaudusson. Mais, en pratique, les personnes les plus diligentes le deviennent.» Il vaut mieux donc ne pas traîner pour fixer ses dates de vacances.
Il y a des salariés prioritaires
Cependant, deux règlent donnent la priorité à certains salariés. La première: «Une disposition d'ordre public prévoit que les conjoints – ou les partenaires liés par un Pacs – travaillant dans la même entreprise ont droit à un congé simultané. Cela permet à un salarié d'être prioritaire», précise Myriam de Gaudusson.
Deuxième règle: les parents d'enfants scolarisés peuvent poser en priorité leurs congés pendant les vacances scolaires. Parmi les autres critères, les questions de charge de famille ou de droit de garde pour les parents divorcés ou séparés doivent être prises en compte.
Anticiper pour s'en sortir
Bluecoders, société de recrutement dans les métiers de la tech, a fait le choix d'anticiper et de donner de la visibilité au minimum cinq mois à l'avance. «Les managers peuvent ainsi gérer la composition de leurs équipes sur cette période, souligne la DRH Aurélie Peyriere. Et les collaborateurs peuvent organiser leurs vacances en amont et à tous de profiter pleinement de cette pause.»
Et si, malgré tout, le manager n'arrive pas à mettre tout le monde d'accord? Il y a plusieurs manières de trancher. La plus radicale, c'est le tirage au sort pour départager les juilletistes et les aoûtiens.
Sinon, l'octroi d'une prime aux salariés «collé » au bureau tout l'été. Tout comme la réduction sensible de la charge de travail des volontaires qui sacrifient leurs vacances au mois d'août.
Comment trancher un conflit
Quoi qu’il en soit, il ne faut jamais perdre de vue l'équité. «L'employeur doit organiser un roulement pour ne pas réserver aux mêmes salariés les époques les plus favorables pour les congés», rappelle Myriam de Gaudusson. Si un salarié accepte de faire une concession, il sera prioritaire pour les congés d'été de l'année suivante.
Et si vraiment l'organisation des congés devenait une équation insoluble, source de conflits à répétition, l'employeur a la possibilité d'en formaliser l'organisation à outrance.
«Il peut décider de conclure un accord collectif d'entreprise, qui fixerait les critères de départage et leur pondération», explique Myriam de Gaudusson. Une manière forte de mettre tout le monde d'accord.
Le laxisme grandissant des candidats à l'embauche
DÉCRYPTAGE - Retards, rendez-vous manqués… L'entretien d'embauche n'est plus le moment solennel qu'il était.
Le Figaro
Éric Naulleau: «Je ne me reconnais dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles»
Alexandre DevecchioGRAND ENTRETIEN - Dans un nouvel essai intitulé «La Gauche réfractaire», coécrit sous formed’échange épistolaire avec le philosophe Michel Onfray, le journaliste et essayiste peint un tableau sans concession de la gauche contemporaine. S’il continue à se définir comme étant de gauche, Éric Naulleau n’en dénonce pas moins la dérive «sectaire»,«communautariste» et «islamo-gauchiste» de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés.
LE FIGARO.- Un accord historique vient d’être scellé entre le PS,Europe Écologie Les Verts, le parti communiste et Jean-Luc Mélenchon. Est-ce le début d’une renaissance pour la gauche ou la poursuite d’une décomposition?
Éric Naulleau. - Si cet accord est historique, c’est alors l’Histoire à la portée des caniches. De quoi est-il question au juste? De mettre sous le tapis, le temps d’une élection, tous les différends qualifiés de fondamentaux hier encore par les intéressés eux-mêmes - et fondamentaux ils le demeurent bel et bien, qu’il s’agisse de la République, de l’Europe, de la laïcité, de l’âge du départ à la retraite, du nucléaire ou du rapport à la Russie poutinienne -, dans le seul but de sauver quelques sièges à l’Assemblée nationale. Le PS, Europe Écologie Les Verts et le PC ont capitulé en rase campagne (électorale) devant les exigences d’un Jean-Luc Mélenchon qui n’a jamais caché son mépris à leur endroit et sa volonté de les effacer du champ politique à son seul profit hégémonique. Il ne pouvait sans doute imaginer que ses vassaux de gauche contribueraient avec tant d’enthousiasme à leur propre disparition. Que reste-t-il des socialistes et des Verts, une fois que les premiers ont sacrifié la République au profit du communautarisme incarné par La France insoumise et que les seconds abandonnent l’Europe inscrite dans l’intitulé même de leur parti au profit d’un Frexit qui ne dit pas son nom? Un syndicat d’élus dépourvus de toute conviction, privés de toute colonne vertébrale - ce qui facilite certes l’exécution des courbettes devant leur nouveau maître, mais c’est bien le seul avantage de l’amputation. Dès le lendemain du second tour des législatives, il apparaîtra non seulement que la poussière n’a pas disparu sous le tapis et que deux gauches restent inconciliables (sinon pour la galerie), mais aussi que cet épisode en aura encore aggravé le processus de décomposition avec une scission au sein de chaque parti entre républicains et anti-républicains, entre la gauche de responsabilité et l’extrême gauche d’irresponsabilité. En ce sens, le marchandage de la Nupes rime avec marché de dupes.
Que vous a inspiré la campagne de Jean-Luc Mélenchon? Qu’est-ce qui vous inquiète chez lui et son entourage?
Ce qui m’a frappé dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon, laquelle a en fait commencé dès le soir de sa défaite en 2017, reste la manière dont celui-ci a mis en pratique les recommandations théoriques contenues dans la fameuse note produite par le think tank de gauche Terra Nova en 2011. Ce document prenait acte du divorce consommé entre la gauche et la classe ouvrière (coupable de mal penser, de ne pas adhérer aux évangiles progressistes) et prônait une manière de grand remplacement électoral en lui substituant un agrégat urbain (jeunes, minorités ethniques, sexuelles…). Jean-Luc Mélenchon n’a cessé de racoler cette nouvelle clientèle communautaire au prix d’une démagogie sans limites. La France insoumise s’est non seulement affichée en compagnie d’islamistes notoires dans certaines manifestations, comme celle contre l’islamophobie en 2019 où une partie de la foule scanda «Allahou Akbar!» à proximité du Bataclan de tragique mémoire, mais son chef ne vit aucun inconvénient à joindre son nom aux signataires d’une pétition qui dénonçait les «lois liberticides» relatives aux signes religieux à l’école et au port de la burqa - et rappelons que le programme présidentiel du parti inclut l’abrogation de la loi contre le séparatisme adoptée après l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste. Ce glissement islamo-gauchiste correspond en réalité à une stratégie soigneusement pensée et développée par Jean-Luc Mélenchon et un entourage de plus en plus anxiogène. Il est pour le moins inquiétant d’entendre Raquel Garrido déclarer que le but du procès des attentats du 13 Novembre est de «réconcilier la France et les terroristes», il est non moins troublant d’apprendre par la bouche d’Alexis Corbière qu’un professeur devrait s’abstenir d’évoquer l’homosexualité d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine car cela pourrait choquer certains lycéens (tant il est vrai que cette orientation sexuelle n’est guère populaire dans les cités?), et plus généralement que Samuel Paty n’a pas bien fait son travail d’enseignant en prenant des caricatures de Charlie pour supports d’un cours sur la liberté d’expression. Je ne saurais non plus classer parmi les nouvelles rassurantes le fait que La France insoumise accorde son investiture à Taha Bouhafs [ce dernier y a finalement renoncé, NDLR] - condamné en première instance pour «injure publique à raison de l’origine» après avoir qualifié une syndicaliste policière d’«Arabe de service» et qui qualifie la rédaction de Charlie de «pouilleux». C’est sans doute Houria Bouteldja, fondatrice des Indigènes de la République, qui a le mieux résumé la situation: «Dans ce magma, il y a un butin de guerre qui s’appelle Mélenchon. Il a fait un choix, on revient de loin. C’était une espèce de laïcard de dingue, il dit des choses qu’il n’aurait jamais dites il y a quinze ans.» La trajectoire récente de Jean-Luc Mélenchon s’apparente selon moi à une lente dérive hors du champ républicain.
Vous êtes-vous davantage reconnu dans la campagne des écolos?
Jamais les périls liés à l’environnement n’ont à ce point occupé nos esprits, jamais la pensée écologique n’a paru aussi nécessaire et jamais l’écologie politique n’a pourtant semblé aussi faible. Il serait insuffisant d’invoquer un problème d’incarnation ou l’inadéquation de la culture politique des Verts avec la personnalisation que suppose par nature une candidature présidentielle. Qu’avons-nous observé durant cette campagne? À peine Yannick Jadot l’avait-il emporté sur Sandrine Rousseau lors de la primaire écologiste que tout se passait comme si le résultat avait été inverse. C’est la seconde nommée, représentante d’un progressisme dont nous pensions que seuls des campus nord-américains pouvaient nous offrir une version aussi grotesquement caricaturale, qui donnait le ton du débat, décochait des œillades appuyées en direction de La France insoumise et décapait la couche de vert pâle écologique qui dissimule le rouge vif de ses convictions d’extrême gauche. Un choc de clarification est nécessaire au sein d’EELV afin de distinguer ceux qui pensent que l’écologie consiste à défendre la planète et ceux qui estiment que l’écologie consiste à soutenir Assa Traoré.
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Comment expliquez-vous le score historiquement bas du PS?
Depuis la déroute de 2017, quoique le score de Benoît Hamon prenne rétrospectivement des proportions himalayesques en comparaison de celui obtenu par Anne Hidalgo en 2022, le PS aurait dû mettre à profit ces cinq années pour renouveler son corps de doctrine, consentir un effort de réflexion théorique, en un mot travailler. Rien de tout cela n’eut lieu, pas l’ombre d’une idée dont se prévaloir le moment présidentiel venu. Dans le même temps, la social-démocratie connaissait ailleurs en Europe un regain de forme dont il n’aurait pas été inutile d’examiner les raisons. Au premier rang desquelles la prise en compte de problèmes jusqu’alors occultés par la vision de gauche du monde, comme ceux qui se rapportent à l’immigration - le constat par exemple qu’à partir d’un certain niveau d’immigration, le changement quantitatif induit un changement qualitatif: échec de l’intégration, formation de ghettos ethniques, montée du séparatisme, insécurité culturelle…
Vous étrillez tous les partis de gauche. Dans ces conditions, peut-on dire que vous êtes toujours de gauche? Que répondez-vous à ceux qui, dans votre propre camp, vous accusent d’être un homme de droite?
J’ai toujours été et je serai toujours de gauche, mais je ne me reconnais en effet dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles sur le marché politique. Et surtout pas dans celle que je rebaptise la «gôche» dans mes échanges épistolaires avec Michel Onfray, celle qui a jeté par-dessus bord la République et la laïcité entre autres principes fondateurs pour hisser le pavillon du communautarisme et de l’islamo-gauchisme entre autres égarements idéologiques. Plutôt que de me répondre sur le fond, on m’accuse d’être un représentant de l’extrême droite: toujours le même manège antifasciste où des indignés professionnels, faute de pouvoir avancer le moindre argument, montent sur leurs grands chevaux de bois. À tous mes détracteurs, je réponds très simplement que celui que vous qualifiez aujourd’hui de fasciste aurait été sur la base des mêmes convictions qualifié d’authentique homme de gauche voilà quarante ans. C’est la gauche qui a changé, pas moi.
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Peut-on être un homme de gauche et avoir pour ami Éric Zemmour?
Je ne renierai jamais mon amitié avec Éric Zemmour, je dirais même que nous sommes unis par une relation fraternelle, cela relève de la part non négociable de moi-même. Nous avons en commun certaines convictions, comme celle que dix mille heures de présence à la télévision ne vaudront jamais d’avoir écrit une page de Proust ou de Chateaubriand. Nous partageons aussi une même inquiétude quant à une possible disparition de la France telle que nous l’aimons, même s’il n’aura échappé à personne de bonne foi que cette angoisse existentielle appelle chez l’un et chez l’autre des réponses différentes.
Votre livre peut se lire comme le droit d’inventaire de la gauche contemporaine. Que lui reprochez-vous?
Je lui reproche son sectarisme, repérable dans son indulgence envers les tyrannies, pourvu qu’elles soient de gauche. Je lui reproche son hypocrisie, celle qui consiste notamment à vanter la mixité sociale tout en contournant la carte scolaire afin que sa progéniture soit protégée des possibles effets indésirables de cette généreuse conviction. Je lui reproche de vivre dans un monde parallèle et imaginaire où le niveau scolaire ne cesse de monter, où l’insécurité est un ressenti et non une réalité, et surtout d’abandonner les classes populaires dans l’autre monde, le monde réel où existent les ghettos scolaires, où certains habitants des quartiers demandent l’autorisation de rentrer chez eux aux trafiquants qui tiennent boutique dans le hall de leur immeuble. Je lui reproche sa complaisance et parfois sa complicité avec l’islam politique par calcul politique et coupable indifférence envers les musulmans respectueux de la République. Je lui reproche de soutenir la GPA, c’est-à-dire la marchandisation du corps de la femme au nom d’une conception dévoyée du progressisme, c’est-à-dire une nouvelle forme d’esclavage. Inventaire non exhaustif.
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Les attentats de «Charlie Hebdo» et les réactions d’une certaine gauche ont-ils été un tournant dans votre prise de distance avec votre camp?
Indiscutablement. Dans un premier temps, j’ai éprouvé comme des millions de Français un sentiment d’horreur pure, encore amplifié par les liens d’admiration et parfois d’amitié que j’entretenais avec certaines des victimes de l’attentat du 7 janvier 2015. Mais à l’horreur se sont bientôt mêlées la consternation et la colère quand une certaine gauche s’est efforcée de justifier l’injustifiable, et plus encore quand j’ai lu dans Les Inrocks, organe de gauche comme de juste, cette déclaration d’amour pour les frères Kouachi sous la plume de Virginie Despentes: «J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage […] Je les ai aimés dans leur maladresse - quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant “On a vengé le prophète” et ne pas trouver le ton juste pour le dire.» Par ces propos ignominieux, par son statut de rebelle institutionnelle, un pied dans l’extrême gôchisme, un autre dans le système (ex-membre du jury Goncourt, représentée par le plus grand agent littéraire de la place parisienne, livres adaptés par Canal+, etc.), nul ne symbolise mieux à mes yeux que Virginie Despentes cette gauche à laquelle j’aurais pu me contenter de tourner le dos, mais que j’ai plutôt décidé de combattre. Quoi qu’il m’en coûte.
Vous fustigez aussi bien la «gauche woke» que la «gauche libérale». Quelle est votre gauche?
Ma gauche est républicaine, laïque, sociale et antitotalitaire. Ma gauche est celle d’Albert Camus, de George Orwell. Et de Michel Onfray.
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Le Figaro
Audiences: triomphe pour le retour de HPI sur TF1
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 13/05/2022 à 09:20
- Publié
le 13/05/2022 à 09:12
Les audiences du jeudi 12 mai 2022 pour les programmes diffusés en première partie de soirée.
C’était une audience attendue. Celle du retour de HPI sur TF1. Jeudi soir, le début de la saison 2 de la série portée par Audrey Fleurot était proposée. Environ 8,5 millions de fidèles étaient au rendez-vous devant les deux premiers épisodes de la soirée, soit 42,75% du public. C’est un peu moins qu’il y a un an. À titre de compraison, ils étaient 9.336.000 téléspectateurs en moyenne (40,1% de PDA) devant les premiers épisodes de la première saison le 29 avril 2021.
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En face, la concurrence accuse le coup. M6 a pu compter sur 1,3 million de curieux devant Deadpool (6,7% de part d’auidience) tandis que France 2 a réuni 1,25 million de téléspectateurs avec «Envoyé Spécial» (6,1% de PDA). Arte résiste bien grâce à la série En Thérapie à 921.000 téléspectateurs. France 3 est sous la barre du million. Les Infiltrés ont seulement attiré 907.000 téléspectateurs et 4,8% de PDA.
HPI
Deadpool
Envoyé spécial
Les infiltrés
En thérapie
Notre corps, ce réseau social
Vintage Mecanic
Vive le camping
Touche pas à mon poste !
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Investigation of Journalist’s Killing May Hinge on Bullet
The Palestinian Authority said it would not let Israeli officials examine the bullet that killed Shireen Abu Akleh in the occupied West Bank during an Israeli raid. Israel said that is the only way to determine who fired it.
Here’s what you need to know:
The bullet that killed Shireen Abu Akleh is the focus of dueling investigations.
Both sides fired M16s, Israel says, complicating the task of identifying the shooter.
Palestinian investigators comb the site where a journalist was killed and interview witnesses.
‘The bullet killed a piece of all of us’: Palestinians lament a journalist’s death.
The killing occurred amid weeks of violence.
Video captures the moments after Shireen Abu Akleh was shot.
The veteran journalist ‘chose journalism to be close to people.’
JERUSALEM — The bullet that killed the Palestinian American journalist Shireen Abu Akleh on Wednesday has become a central point of contention in the competing efforts by Israelis and Palestinians to investigate who shot her.
The Palestinian Authority on Thursday declined a request to let Israeli officials examine the bullet that killed Ms. Abu Akleh, a prominent reporter for Al Jazeera who was killed in the occupied West Bank during an Israeli raid.
The authority said it would investigate Ms. Abu Akleh’s death independently, rejecting Israeli calls for a joint inquiry and for the bullet to be assessed in an Israeli laboratory under international supervision.
Palestinian officials and witnesses accused Israeli soldiers of killing Ms. Abu Akleh, dismissing Israeli claims that the journalist may have been hit by Palestinian fire during a shootout in Jenin, a city in the northern West Bank.
Palestinian leaders said that Israel could not be trusted to investigate the killing, while Israeli officials said that the Palestinians had refused to provide the bullet in order to hide the truth.
The standoff came as thousands of Palestinians from all realms of society gathered in the courtyard of the Palestinian Authority’s presidential headquarters on Thursday to eulogize and bid farewell to a trailblazing journalist.
As the mourners followed her coffin out of the courtyard, many chanted her name as others shared their memories of Ms. Abu Akleh — even if from afar.
“When we saw that Shireen had been assassinated, we all felt it, in every Palestinian home,” said Thuraya Elayan, a 66-year-old Ramallah resident. “The bullet didn’t just kill Shireen — the bullet killed a piece of all of us. She was a symbol, and she lived inside all of our homes.”
The bullet has become the focus of two competing narratives about the circumstances of her death. Witnesses said Ms. Abu Akleh was shot by Israeli soldiers in an area of Jenin where there were no Palestinian gunmen. But Israeli military officials said she was shot during a shootout between Israelis and Palestinians, and that she had been in the vicinity of a Palestinian armed with an assault rifle.
Video from the scene did not show the moment when the bullet hit Ms. Abu Akleh, or who fired it.
Both Israeli soldiers and Palestinian militants involved in the Jenin clashes were carrying M16 assault rifles, guns that use the same 5.56-millimeter bullets, Israeli officials said.
— Patrick Kingsley, Raja Abdulrahim and Isabel Kershner
JERUSALEM — In a clash that could have led to the death of a Palestinian journalist on Wednesday, both sides were firing M16 assault rifles, a fact likely to complicate efforts to determine who fired the fatal shot, Israeli military officials said Thursday.
Israeli forces battled Palestinian militants in three separate locations during the army raid into the Jenin refugee camp early Wednesday, the military said.
In the clash that was most likely to have involved the journalist, Shireen Abu Akleh, both sides were firing M16 assault rifles, the military officials said, speaking on the condition of anonymity in line with army rules.
That means both the Israelis and the Palestinians would have been shooting 5.56-millimeter bullets. There are still ways to determine whether a certain rifle fired the bullet, but that would likely require an Israeli investigation of the weapons and the bullet, or at least a joint Israeli-Palestinian investigation.
The Palestinian Authority has ruled out such an investigation.
Ms. Abu Akleh was killed by a shot to the head while standing with other journalists at the northern end of a street running southward, along the edge of the camp.
According to a preliminary inquiry by the Israeli military, at the time of her death, Ms. Abu Akleh was about 150 meters, or 500 feet, north of some army vehicles moving along that the same road.
At least one of the vehicles came under fire from a Palestinian militant armed with an M16 who was in the vicinity of Ms. Abu Akleh, who was on the other side of the road and on the move, a military official said. A soldier in one of the vehicles fired back.
If Ms. Abu Akleh was killed by a 5.56-millimeter bullet, it could have come from either side, another Israeli military official said.
Two journalists who were at the scene of the shooting on Wednesday said there were no clashes at the time.
Further muddying the picture, Palestinian militants are often equipped with stolen Israeli Army weapons and ammunition.
Any chance of definitively identifying the shooter now hangs on a forensic examination of the bullet, which could be traced to the rifle that fired it, the Israeli officials said. Without it, they said, it may be impossible to know what happened.
The Palestinian Authority said Thursday that it would not provide the bullet to Israeli officials.
Lior Nadivi, an Israeli forensic ballistics expert, said he did not believe the Palestinian Authority had the capability to carry out such an examination itself, and only the Israelis could confirm or rule out whether one of their rifles was the source of the fatal fire.
Each bullet that is fired bears microscopic marks specific to the weapon that fired it, like a signature, said Mr. Nadivi, a former firearms examiner in the Israeli police weapons laboratory and criminal identification officer.
An examination of half a dozen rifles can take days, he said, and more rifles than those belonging to soldiers who had a clear line of sight would have to be considered if the bullet had ricocheted.
There were previous cases, Mr. Nadivi said, when the Palestinian Authority police asked for Israel’s help, such as in one case of a man accused of murdering his wife.
If the authority was willing to let Israel examine the bullet that killed Ms. Abu Akleh, one of the military officials said, the Israelis would be willing to examine it in the presence of a representative of the Palestinian Authority or the United States.
The official added that two hours after the fatal shooting, the military brought in all the soldiers who were at the scene for debriefing and gathered all the video footage from the cameras they used during the raid.
By Thursday afternoon, the debriefing was still underway.
— Isabel Kershner
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Investigators for the Palestinian Authority interviewed witnesses on Thursday and combed the scene where a renowned Al Jazeera journalist was killed, as Palestinian officials rejected Israeli calls to jointly conduct the investigation.
The journalist, Shireen Abu Akleh, 51, was killed early Wednesday in the occupied West Bank during an Israeli military raid in the city of Jenin.
Palestinian officials and Al Jazeera have accused Israeli forces of fatally shooting the veteran Palestinian-American journalist. Israeli officials said that clashes had been taking place in the area where she was killed, and that she might have been killed during crossfire, by either Palestinian or Israeli forces.
Palestinian investigators completed an autopsy of Ms. Abu Akleh’s body hours after her death and have prepared a preliminary report, according to the Palestinian Authority’s public prosecutor’s office.
The results have not been released; Rasha Nabhan, a spokeswoman for the prosecutor’s office, said it was awaiting the results of the forensic lab tests on the bullet.
That bullet has become the focus of two competing narratives and separate efforts by Palestinians and Israelis to investigate the killing. Etchings on the bullet could match it to the gun that fired it.
Israeli officials, however, said that if the shot was fired by an Israeli soldier that they would need to examine the bullet to match it to one of their rifles.
The Palestinian Authority said that it had declined Israel’s request to examine the bullet.
The prosecutor’s office said it was conducting an independent investigation in order to refer the case to the International Criminal Court.
Investigators have been interviewing witnesses and examining the scene where Ms. Abu Akleh was killed and another Al Jazeera journalist, Ali Samoudi, was wounded, according to Ms. Nabhan, the spokeswoman. She said investigators have been searching for the bullet that struck Mr. Samoudi and exited his body, and measuring key distances at the scene.
The location of the shooting — and its distance from Israeli forces and Palestinian gunmen — has become another major focus of the competing narratives.
Soon after she was killed, Israel’s government circulated a video showing Palestinian gunmen firing down an alley, and a voice in Arabic saying: “They’ve hit one — they’ve hit a soldier. He’s lying on the ground.”
Since no Israeli soldiers were reported killed during the raid, the government said the video suggested that Palestinian gunmen shot her.
However, an Israeli rights group, B’Tselem, said the spot where Ms. Abu Akleh was killed was several hundred yards from where that video had been filmed.
The G.P.S. coordinates of the two locations as well as an aerial photograph “demonstrate that the shooting depicted in this video could not possibly be the gunfire that hit Shireen Abu Akleh and her colleague,” the rights group said.
Palestinian officials, too, have dismissed Israeli claims that the journalist may have been hit by Palestinian fire.
“We reject a joint investigation with the Israeli state, because it is the one that committed this crime,” the Palestinian Authority president, Mahmoud Abbas, said, standing in front of Ms. Abu Akleh’s coffin after her funeral procession in Ramallah, the authority’s administrative hub in the West Bank. “And because we don’t trust them, and we will go immediately to the International Criminal Court to pursue the criminals.”
— Raja Abdulrahim
RAMALLAH, West Bank — Palestinians from all realms of society gathered in the courtyard of the Palestinian Authority’s presidential headquarters on Thursday to eulogize and bid farewell to a trailblazing journalist: those who had worked alongside her, those she had interviewed and those whose homes she had entered via the television screen. Palestinian Christian and Muslim clerics converged as well.
Many held up posters with a picture of the slain Al Jazeera journalist, Shireen Abu Akleh, in a blue press protective vest — much like the one she was wearing when she was fatally shot on Wednesday morning — and the words “The coverage will continue.”
As the coffin holding her body was carried into the courtyard, people chanted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for you, Shireen.”
One woman tried shouting a more traditionally nationalistic chant: “With our souls, with our blood, we sacrifice for you, Palestine.” But no one else joined in.
This moment was for Ms. Abu Akleh.
The Palestinian Authority president, Mahmoud Abbas, spoke in front of her coffin, which was draped in a Palestinian flag — and he awarded her the Star of Jerusalem, also known as the Quds Star. One of the highest honors the Palestinian president can bestow, it is traditionally awarded to ministers, ambassadors and members of Parliament.
“We have decided to award the martyr with the Star of Jerusalem,” he said to applause and some cheers.
“This crime cannot pass without punishment,” he said of Ms. Abu Akleh’s killing. “Note that we have rejected and we reject a joint investigation with the Israeli state, because it is the one that committed this crime, and because we don’t trust them, and we will go immediately to the International Criminal Court to pursue the criminals.”
He described her as a “martyr for truth and for the free word.”
After his remarks, Ms. Abu Akleh’s coffin was carried into a waiting ambulance to be taken to Jerusalem, where a family funeral will be held on Friday. She is due to be buried in an Orthodox cemetery, next to her mother and near her father.
As the gathered mourners followed her coffin out of the courtyard, many continued to chant as others shared their memories of Ms. Abu Akleh — even if from afar.
“When we saw that Shireen had been assassinated, we all felt it, in every Palestinian home,” said Thuraya Elayan, a 66-year-old Ramallah resident. “The bullet didn’t just kill Shireen — the bullet killed a piece of all of us. She was a symbol, and she lived inside all of our homes.”
Ms. Elayan said that she wanted to attend the funeral in Jerusalem, but that she feared that the checkpoint between there and Ramallah could suddenly close, leaving her stranded. Such a concern also kept Palestinians from across the occupied West Bank and inside Israel from attending the funeral, she said.
“An entire generation grew up on Shireen’s voice and her reports,” she said.
Some were just starting to watch her on the screen.
Salma Dideen, 6, sat on her uncle’s shoulder, wearing a blue frilly dress, holding a poster of Ms. Abu Akleh and mouthing some of the chants.
When asked why she had wanted to attend, she said in a voice barely audible above the chants, “Because Shireen was martyred.”
Her uncle expanded on the sentiment.
“We are here as solidarity with Shireen,” said her uncle, Mahmoud Husseini, 30. “She is a daughter of the nation. She always put herself in danger just to convey the stories of Palestinians.”
— Raja Abdulrahim
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Palestinians gathered in grief and fury on Thursday to honor Shireen Abu Akleh, the veteran Palestinian broadcaster slain on Wednesday in the occupied West Bank.
Witnesses said she had been shot by Israeli snipers during an Israeli raid on Jenin, in the northern West Bank, while Israeli officials said they were unsure whether she was killed by Israeli soldiers or Palestinian militants.
Thousands lined the streets of Ramallah, an administrative hub in the West Bank, to witness Ms. Abu Akleh’s funeral procession. A trumpet player gave her a final salute, and an honor guard carried her coffin, draped with a Palestinian flag, through the city.
To many Palestinians, Ms. Abu Akleh was an icon of Palestinian broadcasting, and her funeral procession was akin to a day of national mourning.
Mahmoud Abbas, the president of the Palestinian Authority, which manages part of the West Bank, eulogized her during an official ceremony at his presidential headquarters, where Palestinian guards placed a large wreath on her coffin.
Veteran Palestinian journalists broke down in tears as they walked behind the coffin, remembering a colleague considered a voice of her generation.
In the blockaded Gaza Strip, mourners honored Ms. Abu Akleh by painting a mural in her memory.
Further afield, demonstrators gathered outside the Israeli consulate in Istanbul to protest her killing.
— Patrick Kingsley
The killing of Shireen Abu Akleh came amid weeks of violence in which Arab assailants have carried out fatal attacks in several Israeli cities, prompting the Israeli military to step up what it described as counterterrorist operations in the occupied West Bank, causing additional deaths.
Recently, during the holy month of Ramadan, Palestinian protesters and Israeli police officers repeatedly clashed at a holy site in Jerusalem revered by Muslims as the Aqsa Mosque compound and by Jews as the Temple Mount.
The Israeli Army has focused arrest raids in and around Jenin, where Ms. Abu Akleh was killed on Wednesday. Some of the Palestinians suspected of perpetrating the recent attacks hailed from Jenin and its refugee camp, long hotbeds of militancy in the northern West Bank.
The two Palestinian men accused of carrying out an ax attack that killed three Israeli civilians last week in the Ultra-Orthodox Jewish town of Elad came from Rumana, part of the Jenin district. Israeli troops raided the village on Sunday night, arresting two people. The military said they were suspected of assisting the assailants.
The wave of attacks began in late March, when a Palestinian man from the West Bank who sympathized with the Islamic State fatally stabbed a Moldovan worker in an apartment in Jerusalem, apparently mistaking him for an Israeli Jew, according to the police.
Since then, Arab assailants have carried out fatal attacks in the Israeli cities of Beersheba, Hadera, Tel Aviv and Bnei Brak, in addition to Elad. Palestinian gunmen also killed an Israeli guard at the entrance of Ariel, a large Jewish settlement in the heart of the West Bank.
At least 19 people — 16 Israelis and three foreign workers — have been killed in attacks by Arabs since late March, according to the Israeli authorities.
During the same period, more than 30 Palestinians have been killed, according to local news reports. Most were involved in attacks, attempted attacks or confrontations with Israeli forces, according to official Israeli accounts, though some were unarmed or apparently caught in crossfire.
— Isabel Kershner
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Video broadcast by Al Jazeera, Shireen Abu Akleh’s employer, captures the sound of gunfire and yelling as Ms. Abu Akleh and her colleagues came under fire while covering an Israeli army raid on the Jenin refugee camp in the occupied West Bank on Wednesday.The footage does not show the moment when Ms. Abu Akleh was shot, but after audible gunfire in the first few seconds, a man can be heard yelling: “Ambulance! Ambulance!”The filmer moves closer, and Ms. Abu Akleh is seen lying motionless face down as a man and another journalist, identified by the network as Shatha Hanaysha, try to reach Ms. Abu Akleh but are forced back by gunfire.In the footage, both women are wearing protective vests marked “Press” and helmets.
Another Al Jazeera journalist in the group, Ali Samoudi, was also shot in the back. From the hospital, he said that they were clearly identified as journalists before the attack. “We were obvious,” he said.Crowds gathered in multiple cities in the West Bank on Wednesday to mourn and protest Ms. Abu Akleh’s killing. A funeral procession was held on Thursday.
— Sarah Kerr
This year has been a particularly deadly one for media professionals around the world.
At least 27 journalists have been killed while on the job or for reasons connected to their journalistic activities since Jan. 1, including seven in Ukraine and eight in Mexico, according to Reporters Without Borders, a media watchdog group that campaigns for press freedom.
The Committee to Protect Journalists puts the figure slightly higher, reporting that 29 journalists and media workers have been killed this year.
The spate of deaths — by murder, crossfire or during a dangerous assignment — is on track to outpace killings in recent years. Since 2019, about 50 journalists have been killed each year, according to both organizations.
In the past two decades, 24 journalists have been killed in Israel and the occupied territories, at least 14 of them because they were caught in crossfire, according to the database maintained by the Committee to Protect Journalists. The deadliest stretch was during Israel’s bloody invasion of Gaza in the summer of 2014, when seven journalists were killed in July and August.
— Victoria Kim
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JERUSALEM — Shireen Abu Akleh originally studied to be an architect but could not see a future for herself in the field. So she decided to go into journalism instead, becoming one of the best-known Palestinian journalists.
“I chose journalism to be close to the people,” she said in a short reel shared by Al Jazeera soon after she was killed on Wednesday by gunfire in the West Bank. “It might not be easy to change the reality, but at least I was able to bring their voice to the world.”
A Palestinian American, Ms. Abu Akleh, 51, was a familiar face on the Al Jazeera network, where she spent 25 years reporting, making her name amid the violence of the Palestinian uprising known as the second intifada, which convulsed Israel and the occupied West Bank beginning in 2000.
She was shot in the head in the West Bank city of Jenin, Al Jazeera and the Palestinian Health Ministry said, blaming Israeli forces for her death. The Israeli military said on Twitter that “Palestinian armed gunfire” might have been responsible.
Mohammed Daraghmeh, the Ramallah bureau chief for the Arabic language news outlet Asharq News, who was friends with Ms. Abu Akleh for many years, said she had remained committed to covering all issues affecting the Palestinians, big and small.
He had last spoken with her two days earlier, he said on Wednesday, and told her that he did not think the events in Jenin were important enough for a journalist as senior as her to cover.
“But she went anyway,” he said. “She covered the story the way it should be done.”
It was not the biggest or political stories that most interested Ms. Abu Akleh, but the smaller ones that showed how people lived, said Wessam Hammad, a news producer with Al Jazeera, who worked with her for 17 years. He said she would see a story where others would not.
“Sometimes I would say, ‘No, Shireen forget it, it’s not a big story,’” he said. “But she would always think about so many different angles on how we could do it, and how can we make it a very human and a very touching story about Palestinians that no other journalist would ever think to do.”
Born in Jerusalem to a Catholic family, Ms. Abu Akleh studied in Jordan, graduating with a bachelor’s degree in journalism. She spent time in the United States when she was younger and obtained U.S. citizenship through family on her mother’s side, who lived in New Jersey, friends and colleagues said.
Al Jazeera said that after graduating from college, she worked for several media outlets, including Voice of Palestine radio and the Amman Satellite Channel, before joining Al Jazeera in 1997. She soon became a household name among Palestinians and Arabs across the Middle East, inspiring many to follow in her path.
Her live television reporting and signoffs became iconic for those who wanted to emulate her, said Dalia Hatuqa, a Palestinian American journalist and friend of Ms. Abu Akleh’s.
“I know of a lot of girls who grew up basically standing in front of a mirror and holding their hair brushes and pretending to be Shireen,” Ms. Hatuqa said. “That’s how lasting and important her presence was.”
Among them was her 27-year-old niece, Lina Abu Akleh. As a young girl, she would take her aunt’s written reports and recite them into her pink Barbie phone.
“I always told her, ‘I don’t know if I have the courage and strength that you do,’ and she would say it’s not easy, it’s a very hard job,” Lina Abu Akleh said.
Her death also illustrated the dangers Palestinian journalists face doing their jobs, whether in the occupied West Bank, in Gaza or inside Israel, she said.
In a 2017 interview with the Palestinian television channel An-Najah NBC, she was asked whether she was ever afraid of being shot.
“Of course I get scared,” she said. “In a specific moment you forget that fear. We don’t throw ourselves to death. We go and we try to find where we can stand and how to protect the team with me before I think about how I am going to go up on the screen and what I am going to say.”
The Palestinian Authority’s ambassador to Britain, Husam Zomlot, called her the “most prominent Palestinian journalist.”
The Abu Akleh family became known widely in Palestinian society because of Ms. Abu Akleh.
“Everyone knows who Shireen is,” said her cousin, Fadi Abu Akleh. “Whenever I introduce myself people ask me, ‘How is Shireen related to you?’”
She lived in Ramallah, West Bank and Jerusalem. In Jerusalem, she lived with her brother and his family, including two nieces and a nephew, to whom she was very devoted, her cousin said.
“She was my best friend, my second mom, my travel companion,” Lina Abu Akleh said. “She was my everything.”
Their last trip together was to New York to spend the Christmas holidays with relatives in the United States.
Ms. Abu Akleh recently spent several weeks in the United States, returning to Ramallah about a month ago. But she never seems to have thought seriously about living in the United States, Mr. Daraghmeh said.
Al Jazeera once sent her to the United States to work. After three months, she returned to Ramallah.
“When she got back, she said: ‘I can breathe now. Everything in the U.S. is technical and complicated,’” Mr. Daraghmeh recalled. “‘Here life is simple. I love Palestine. I want to stay here.’”
A state funeral procession was held on Thursday in the West Bank city of Ramallah, departing from the presidential headquarters and with the Palestinian Authority president Mahmoud Abbas in attendance.
She will be buried on Friday in Jerusalem in a cemetery next to her mother.
“Shireen was a trailblazer,” Ms. Hatuqa said. “I’m just sad that she won’t be around to continue to lead in this industry.”
Raja Abdulrahim reported from Jerusalem, and Ben Hubbard from Doha, Qatar. Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel. Kitty Bennett contributed research.
— Raja Abdulrahim and Ben Hubbard
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Life in a Ukrainian Unit: Diving for Cover, Waiting for Western Weapons
Analysts say the outcome of fighting now is riding on the accuracy, quantity and the striking power of long-range weapons. Ukraine is pleading for more.
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By Andrew E. Kramer
PRYVILLIA, Ukraine — Through binoculars, the Ukrainian soldiers can see the Russian position far in the distance. But the single artillery weapon they operate at a small, ragtag outpost on the southern steppe has insufficient range to strike it.
These circumstances have imposed a numbingly grim routine on the Ukrainians, who are pounded daily by Russian artillery salvos while having no means to fight back. Every few hours, they dive into trenches to escape shells that streak out of the sky.
“They have our position fixed, they know where we are,” said Sgt. Anatoly Vykhovanets. “It’s like we are in the palm of their hand.”
As President Volodymyr Zelensky makes almost daily pleas to the West for heavier artillery, it is positions like the one here on the west bank of the Dnipro River that most illustrate how critical that weaponry is for Ukraine. Military analysts say the battle now is riding not so much on the skill or bravery of Ukrainian soldiers, but on the accuracy, quantity and striking power of long-range weapons.
The artillery capability of the two armies near Pryvillia is so lopsided in Russia’s favor that Ukrainian officials have specifically highlighted the region to Western officials and members of the U.S. Congress in their appeals for more military support.
In response, Western allies have been trying to rush artillery systems and associated equipment into Ukraine, and it is starting to arrive. But not as quickly as Ukrainian officials have wanted, especially in places like this small outpost in the south.
The United States announced plans to send 90 M777 American howitzers, a system capable of shooting 25 miles with pinpoint accuracy, but it was only this week that the first one in this region was fired in combat, according to a video the military provided to a Ukrainian news outlet.
Other American weapons Ukraine is counting on include drones for spotting targets and correcting artillery fire and tracked armored vehicles used for towing howitzers into position even under fire.
On Monday President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act, which would allow transfers of additional American weaponry to Ukraine, and on Tuesday night the House of Representatives approved a $40 billion aid package.
But for now at the outpost of Ukraine’s 17th Tank Regiment, in a tree line between two fields, the most soldiers can do is try to survive.
To do so, they appoint a listener around the clock. He stands, like a prairie dog on guard, in the center of the unit, listening for the distant boom of Russian outgoing artillery. The warning is “air!” Soldiers have about three seconds to dive into a trench before shells hit.
The Ukrainian Army does fire back from artillery operating to the rear of this position but has too few weapons to dislodge the Russian gun line.
Throughout the war, Ukraine’s army has demonstrated extraordinary success in outmaneuvering and defeating Russian forces in the north, relying on stealth and mobility to execute ambushes against a bigger, better equipped army. But in southern Ukraine, in an area of pancake-flat farm fields cut by irrigation canals, the Ukrainians are fighting a different sort of war.
On the steppe, the swirling, fluid front lines of the two armies are spaced miles or dozens of miles apart, over an expanse of gigantic fields of yellow rapeseed, green winter wheat, tilled under black earth and tiny villages.
Occasionally, small units slip into this buffer zone to skirmish, and to call in artillery strikes on one another, using sparse tree lines as cover. “There is no place to hide,” the commander of a reconnaissance brigade who is deploying units into these fights, said in an interview. He asked to be identified only by his nickname, Botsman.
“It’s like looking down at a chess board,” he said. “Each side sees the other sides’ moves. It just depends on what striking force you have. Everything is seen. The only question is, can you hit that spot?”
Soldiers on both sides call artillery guns that can do just that by a nickname, “the gods of war.”
Ukraine entered the war at a disadvantage. Russia’s 203-millimeter Peony howitzers, for example, fire out to about 24 miles while Ukraine’s 152-millimeter Geocent guns fire 18 miles. (Soviet legacy artillery systems, used by both sides, are named for flowers; Carnation and Tulip guns are also in play in the war.)
That’s why Ukrainians so desperately want the American howitzers; their 25-mile range while firing a GPS-guided precision round would, in some places, tilt the advantage slightly back to them.
“The Russians have two advantages now, artillery and aviation,” said Mykhailo Zhirokhov, the author of a book about artillery combat in the war against Russian-backed separatists in eastern Ukraine, “Gods of Hybrid War.” “Ukraine needs artillery and antiaircraft missiles. These are the critically important on the front.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
Finland’s NATO membership bid. Finland’s leaders announced their support for the nation to join the alliance, while Sweden is expected to do the same within days. The Kremlin said that Finland’s possible accession was a threat and that Russia would “take necessary measures” to protect itself.
On the ground. Ukrainian and Western officials said Russia is reportedly withdrawing forces from around Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, where it has been losing territory. The officials said Moscow may redirect troops to the southeast, where Russian troops are making greater progress.
Civilian killings. The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians, including several hundred who were summarily executed, have been recovered in areas near Kyiv that were occupied by Russian forces in the early stages of the invasion.
American aid. The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine, which would bring the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. The Senate still needs to vote on the proposal.
The Ukrainian military has insufficient quantity of even medium-range artillery, such as weapons that might hit back at the Russian gun line harassing the Ukrainian unit about nine miles away. The Russians are in a rock quarry, visible through binoculars as a gray smudge in the distance.
Hundreds of craters pock the fields all around. The soldiers operate a short-range, anti-tank artillery gun of little use against the Russian position that is out of range.
But the soldiers still serve a purpose: they can stop a tank assault using their short-range anti-tank artillery weapon, preventing Russian advances — so long as they endure the daily barrages. So far, nobody in the unit has been wounded or killed. That leaves the front in stasis, following two months in which Ukrainian forces advanced about 40 miles in this area.
Russia cannot capitalize on its artillery superiority to advance. Its tactic for attacking on the open plains is to hammer the opposing positions with artillery, then send armored vehicles forward on a maneuver called “reconnaissance to contact” aimed at overwhelming what remains of the defensive line.
But because of Ukraine’s wealth of anti-armor missiles and weapons, Russia cannot advance and seize ground.
Ukraine, meanwhile, also cannot advance, though its tactics differ. The Ukrainian military relies on small unit infantry with armored vehicles playing only supporting roles. Though Ukraine could seize ground, it could not hold it or use it for logistical support for further advances, as any new territory would remain under Russian bombardment.
The planned Ukrainian advance in this area depends on the arrival of the M777 howitzers and other long-range Western artillery that can hit the Russian artillery in the rear. Then, Ukrainian infantry might advance under the artillery umbrella of these longer range systems.
Should more powerful artillery arrive, it could quickly tip the scales, said Oleksiy Arestovych, an adviser to Mr. Zelensky’s chief of staff.
In the fighting on the west bank of the Dnipro River, Russia’s objective appears to be tying down Ukrainian forces that might otherwise shift to the battle for the Donbas region in eastern Ukraine.
Ukraine’s goal, once it obtains artillery able to match the range of Russian guns, is to move over the fields to within striking range of two bridges and a dam crossing the Dnipro River in an operation that could cut supply lines of the Russian forces, Mr. Arestovich, the presidential adviser, said.
“We would do it with pleasure,” said Col. Taras Styk, a commander in the 17th Tank Brigade. “But now we have nothing that can hit them.”
Maria Varenikova contributed reporting.
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Le Figaro
Périscope N° 75 : Et l'Otan dans tout ça ?
Philippe GélieLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.
Chers abonnés,
Désignée par Vladimir Poutine comme son véritable ennemi, au-delà même de l'Ukraine, où en est l'Alliance atlantique après deux mois et demi de guerre ?
Et l'Otan dans tout ça ?
Sortie de coma. Loin de l'état de «mort cérébrale» qu'avait brocardé Emmanuel Macron en 2019, l'Otan se retrouve soudainement ragaillardie par l'agression du président russe. Dans son bras de fer avec l'Alliance occidentale, celui-ci apparaît à ce stade perdant sur tous les fronts: l'Otan a plus que jamais retrouvé une raison d'être, qui avait pu être mise en doute après la disparition du rideau de fer; elle renforce considérablement ses positions sur son flanc est; et elle va bientôt accueillir deux nouveaux membres jusque-là non alignés, la Finlande et la Suède. Désastreux bilan pour le chef du Kremlin qui exigeait, afin de lever sa menace d'invasion, que l'Alliance revienne à sa posture de… 1997! Autrement dit chasse la Pologne, la République tchèque et la Hongrie (entrées en 1999), les États baltes, la Roumanie et la Bulgarie (adhérents en 2004), la Croatie et l'Albanie (2009) et le Monténégro (2017). Réaliste? Ou simple prétexte…
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Candidats. La Finlande et la Suède s'apprêtent à renoncer à leur «neutralité» historique pour faire dans les prochains jours une demande formelle d'adhésion à l'Otan. Ce sera un renforcement stratégique pour l'organisation, qui va densifier sa présence en mer Baltique et sur les 1300 km de frontière russo-finlandaise – la Finlande est un petit pays très aguerri, qui peut mobiliser 280.000 soldats en moins d'un mois, pour une population de 5,5 millions. Ce sera en même temps une addition indolore, tant les deux nouveaux venus sont rompus à la coopération avec l'Alliance et ses missions depuis des décennies. C'est aussi et surtout un signal politique humiliant pour le président russe, qui récolte l'inverse de ce qu'il cherchait. «Le 9e élargissement de l'Otan depuis sa fondation restera comme celui de Poutine. Sans l'agression de l'Ukraine, ça ne serait pas arrivé», souligne l'ancien premier ministre finlandais Alexander Stubb dans le Financial Times. Les opinions publiques et les partis politiques des deux pays ont basculé presque du jour au lendemain en faveur de l'adhésion.
Provocation. Vladimir Poutine pourrait-il en prendre ombrage et menacer les nouveaux entrants? Stockholm et Helsinki vont entrer dans une zone «grise», où ils sont déjà politiquement liés à l'Otan sans encore bénéficier de sa garantie de sécurité collective (Article 5). Pour réduire les risques attachés à cette transition, la procédure devrait être accélérée – elle avait duré 20 mois en 1999, 18 mois en 2004. Et des pays membres de l'Otan s'engagent à se porter à l'aide des futurs alliés s'ils sont attaqués: Boris Johnson a été le premier à le faire mercredi 11 mai.
Coupable récompensé? Pour certains, l'Otan est, plus encore que Poutine, aux origines du conflit en Ukraine: si elle n'avait pas empiété sur les plates-bandes russes, le maître du Kremlin serait resté sagement chez lui. Bref, «à qui profite le crime?», comme on dit dans les cercles complotistes: puisque l'Alliance (donc les États-Unis) paraît tirer le plus grand profit de la guerre, c'est donc qu'elle l'a voulue et provoquée (serait-ce aussi le cas si Poutine n'avait fait qu'une bouchée de l'Ukraine?)... Bien sûr, ce n'est pas l'avis de la majorité des analystes dans le camp occidental. De Bruno Tertrais, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, à Angela Stent, spécialiste de la Russie à Georgetown University, ils sont nombreux à expliquer que c'est l'attraction du modèle démocratique de l'Union européenne sur Kiev, bien plus que celle de l'Otan, qui est perçue comme inacceptable par Poutine. Quant à la théorie très répandue d'une Otan qui n'aurait pas tenu parole en s'étendant à l'Est, elle est décryptée en grand détail dans ce «Factuel» de l'AFP : chacun pourra se faire son opinion.
Je veux que la Russie fasse partie de l'Europe occidentale, c'est notre destinée
Dédouanement. Fait rare, deux acteurs directs de l'expansion de l'Alliance à l'Est viennent de s'exprimer dans ce débat. L'ancien président américain Bill Clinton, dans un article pour la revue The Atlantic, affirme : «L'idée que nous ayons ignoré, manqué de respect ou essayé d'isoler la Russie est fausse». Selon lui, la porte de l'Otan a été ouverte à la Russie en parallèle de l'adhésion de sept anciens membres du Pacte de Varsovie. «J'ai rencontré Eltsine 18 fois et Poutine 5 fois», rappelle celui qui gouverna l'Amérique de 1993 à 2001. «L'invasion injustifiée et non provoquée de l'Ukraine par la Russie, loin de remettre en question l'expansion de l'Otan à l'Est, prouve que cette politique était nécessaire. (…) C'est la force de l'Alliance (…) qui a empêché Poutine de menacer ses membres de la Baltique à l'Europe de l'Est». Dans une interview à Foreign Policy, titrée «Quand Poutine aimait l'Otan» , George Robertson, ancien secrétaire général de l'organisation, confirme que Clinton lui avait demandé «de faire du redressement des relations avec la Russie une priorité». Il affirme qu'en plusieurs occasions, le chef du Kremlin avait manifesté son intérêt pour l'Alliance, notamment après le 11 septembre 2001:
«Quand allez-vous inviter la Russie à entrer dans l'Otan?», avait-il alors lancé.
«Eh bien, nous n'invitons pas les pays, ils doivent demander à être membres», répondit Robertson.
«Nous n'allons pas faire la queue avec tout un tas de pays qui ne comptent pas», rétorqua le Russe.
Adhésion de l'Ukraine. Poutine avait aussi dit autre chose, lors d'une conférence de presse avec Robertson en janvier 2003: «L'Ukraine est un État indépendant et souverain, qui choisira sa propre voie vers la paix et la sécurité». Pas si simple, comme on l'a vu depuis. En 2008, l'Alliance tend la main à l'Ukraine mais, sous le président Ianoukovitch, proche de Moscou, Kiev adopte en 2010 une posture de «non-aligné». Cela n'empêche pas la Russie, après la «révolution de Maïdan» de février 2014, d'envahir la Crimée et le Donbass en mars. Depuis, la Rada, le Parlement ukrainien, a voté une loi en juin 2017 faisant de l'adhésion à l'Otan un objectif stratégique. Pour Jean-Sylvestre Mongrenier, de l'Institut français de géopolitique, il ne faut «pas mêler les causes et les conséquences: c'est l'agression russe qui explique la candidature de l'Ukraine à l'Otan et non pas l'inverse». Alors que le président Zelensky n'exclut pas d'opter pour une «neutralité assortie de garanties de sécurité», quels engagements pris par les puissances occidentales en dehors du cadre de l'Otan seraient de nature à dissuader une future agression russe?
Si l'on veut garantir à l'avenir la sécurité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, la structure adéquate est celle de l'Otan
Obstacles. De toute façon, l'Ukraine ne peut pas prétendre au statut de candidat en l'état. L'Otan a beau afficher une posture de «porte ouverte», Kiev ne remplit pas les conditions d'un Plan d'action pour l'adhésion (Membership Action Plan, dit MAP), car les pays candidats doivent avoir réglé «leurs différends internationaux par des moyens pacifiques» et «rechercher des relations de bon voisinage». De facto, l'annexion de la Crimée et la persistance du conflit dans le Donbass bloquaient, dès avant l'invasion du 24 avril, toute chance d'entrer dans l'Otan. Poutine le savait très bien – c'est même une des raisons pour lesquelles il entretient des «conflits gelés» de la Géorgie à la Moldavie et à l'Ukraine.
L'Otan dans la guerre? Avec son invasion, le maître du Kremlin voit l'organisation qu'il voulait repousser se rapprocher comme jamais. En 1997, l'Acte fondateur Otan-Russie prévoyait que l'Alliance ne déploierait ni troupes ni armes nucléaires dans les pays nouvellement admis; en échange, la Russie s'engageait à ne pas menacer ni user de la force contre les membres de l'Otan ou des pays tiers. Cet accord a été déchiré par Poutine en 2014 avec l'attaque de la Crimée et du Donbass. Depuis, l'Otan a déployé quatre bataillons internationaux en Pologne et dans les États baltes. Aujourd'hui, elle renforce considérablement son flanc est jusqu'à la Roumanie et soutient la résistance de l'Ukraine avec des livraisons d'armes et la fourniture de renseignement, souvent sur une base bilatérale. En attendant la fin de la guerre et, peut-être, de nouveaux arrangements de sécurité en Europe, Vladimir Poutine se retrouve précisément dans la situation d'encerclement qu'il voulait éviter. On ne peut pas dire qu'il ait affaibli l'Otan.
Parlons-en :
«Périscope» fait une pause la semaine prochaine. En attendant un prochain épisode, n'hésitez pas à partager vos remarques ou à poser vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr.
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Le Figaro
Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.
«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.
«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.
Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»
Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.
Les comprimés par voie orale
C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.
Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.
L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.
Une crème à appliquer sur le pénis
Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.
Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.
Un produit à injecter dans la verge
La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.
En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.
Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis
Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.
Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.
Dernière option : la chirurgie
C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.
Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.
«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.
«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.
De nouveaux traitements à l'étude
Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»
Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.
Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.
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Le Figaro
Avec Métèque, le disque de ses 70 ans, Renaud s'offre un massacre en règle de la chanson française
François AubelCRITIQUE - La voix brisée et chevrotante, au son d'une bien triste fanfare, Mister Renard célèbre son anniversaire avec un disque composé de reprises de Brassens, Reggiani, Montand ou Trénet.
«Est-ce que Renaud est toujours vivant ?» Jamais rassurante sur son état de santé, cette question est la troisième requête qui s'affiche lorsque l'on tape le nom du chanteur sur Google. Oui, malgré cette peur de la mort qui le hante comme il l'a récemment déclaré sur RTL, il est toujours debout et fête ce 11 mai son premier coup de gueule dans le 14e arrondissement de Paris, il y a 70 ans.
À lire aussiAvec Si tu me payes un verre par Renaud, la chanson française trinque
Pour cet anniversaire, qu'il a célébré sur France 2 avec ses bons amis (Dave, Zaz, Élodie Frégé, Joyce Jonathan ou Bénabar, liste non exhaustive…), Mister Renard s'offre un nouvel album. Métèque -c'est son titre en hommage à Georges Moustaki- revisite les répertoires des artistes qui ont été importants pour lui, de Ferrat à Brassens en passant par Montand ou Reggiani. C'est d'ailleurs par le tube de Moustaki, que ce disque s'ouvre. Renaud s'accroche aux mots (pas aux notes) comme un naufragé. Sa voix titube. Elle s'est frottée à tous les soleils, à tous les succès, à tous les excès aussi, elle est brûlée, complètement carbonisée. On voit d'ici les commentaires : «C'est facile de tirer sur une ambulance», «Vous ne respectez rien»…
Au contraire, c'est parce que l'on respecte l'œuvre et la carrière de Renaud, que l'on aurait souhaité qu'il en fasse de même. Il y a dans cette collection de reprises une infinie tristesse. De la désolation. Celle de ne pouvoir dépasser le quatrième titre sur quatorze... Depuis juillet 2020, et la diffusion de sa piteuse Corona Song, Renaud tente, à n'importe quel prix, de rester dans le jeu, au cœur d'un système qu'il a passé son existence à épingler du fond de sa tanière, la Closerie des Lilas. Il espère profiter du peu du vent qu'il a dans l'dos, comme il l'écrivait si bien. Mais personne, semble-t-il, n'est là pour lui dire que le vent est tombé. Personne pour l'arrêter dans cette course à l'abîme, lui dire qu'il serait raisonnable de ne pas en vouloir un dernier pour la route. Personne pour lui lancer «laisse béton» quand il envisage de rendre hommage à Gainsbourg dans un autre album qui serait en préparation. Métèque, est déjà celui de trop.
Comme l'écrivait Blaise Cendrars, pour connaître le désespoir – ce qui a toujours été la source d'inspiration de Renaud -, «il faut avoir vécu et aimer encore le monde». Ce disque est sans doute la preuve que le plus célèbre des Séchan est toujours morgane de ses semblables, mais pas qu'il est encore le chanteur que nous aimions. Lui-même le reconnaît : sa voix le stresse beaucoup. «Quand je parle elle est un peu éraillée, quand je chante c'est un peu laborieux, j'ai de plus de plus de mal à chanter», confiait-il encore sur RTL.
Prenez la chanson L'amitié, chef-d’œuvre de Jean Max Rivière et Gérard Bourgeois interprété par Françoise Hardy. On met au défi les amateurs de chanson française de reconnaître ce titre de 1965 dans la bouche de Renaud. Il le concasse. L'émiette comme une vieille madeleine. Il change le rythme, piétine les paroles. Idem pour Bonhomme de Brassens ou Si tu me payes un verre de Reggiani qui aurait mérité plus d'égards pour son centenaire.
Et que dire de l'orchestration qui accompagne ces reprises ? Sinon qu'elle nous donne l'étrange sentiment d'être attablé dans une guinguette sans charme devant un verre de vin aigre ou, pour les versions westerns (La folle complainte de Charles Trénet ou Le jour où le bateau viendra d'Hugues Aufray), d'assister très tard dans la nuit, à l'heure où tous les cowboys sont gris, au festival country de Craponne-sur-Arzon, jolie bourgade d'Auvergne par ailleurs.
On doit ces arrangements à Michel Cœuriot, pianiste tout droit sorti des années 80. Du temps du Joueur de blues et de Lucille de Michel Jonasz, ses faits d'armes. Pour vous donner une idée du ton qu'il donne à ce disque, pensez à ces après-midi où vous tombiez, l'âme en peine, devant La Chance aux chansons de feu Pascal Sevran. Tout cela sent la laque, les bigoudis et le parfum bon marché. Très loin de l'écrin digne des chansons choisies par Renaud.
Certains, comme Christian Eudeline, trouvent des excuses au chanteur. «Il ne triche pas. Il n'a pas la voix vocodée (…). Il est comme ça, on l'a vu évoluer en public, on a vu ses histoires d'amour se défaire, sa fille grandir, il nous a accompagnés, on l'a vu avoir des problèmes qu'il a noyés dans l'alcool», déclare-t-il, avec beaucoup indulgence à l'AFP. Oui, Renaud a écrit la bande originale de nos vies avec sa gouaille, son goût de la nostalgie et cet esprit titi, bravache et irrévérencieux. Il était là, dans le bus de nos colos. Derrière les premiers accords de guitare que l'on grattait entre copains. Et plus tard encore. Mais parce qu'il vaut toujours mieux avoir des souvenirs que des regrets, on aimerait qu'il arrête de marcher à l'ombre de ce qu'il était.
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Publié le : 12/05/2022 - 12:45
FRANCE 24
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À un mois du premier tour des législatives, les forces politiques sont en place pour tenter de décrocher la majorité ou, à minima, le rôle de premier opposant sur les bancs de l'Assemblée nationale.
Après des semaines de tractations parfois houleuses, les macronistes, la gauche désormais unie et l'extrême droite ont aligné leurs candidats dans la plupart des 577 circonscriptions en jeu lors des élections législatives des 12 et 19 juin.
Pas moins de 19 membres du gouvernement sortant - dont Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, Elisabeth Borne, ministre du Travail ou Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, tentent leur chance.
"Ne vous laissez pas intimider (...) battez-vous !", a lancé Emmanuel Macron à ses troupes le 10 mai.
Jean-Luc Mélenchon, figure de proue de la gauche réunie dans la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), se verrait bien en Premier ministre de cohabitation. Mais il ne devrait pas briguer de mandat lui-même.
Marine Le Pen, à nouveau candidate dans le Pas-de-Calais et forte d'un score inédit pour l'extrême droite au second tour de la présidentielle (41,5 %), souhaite un groupe parlementaire le plus étoffé possible, mais sans se risquer à un pronostic chiffré.
Reconquête! d'Éric Zemmour présentera des candidats presque partout, le RN ayant refusé de faire alliance. L'ex-candidat d'extrême droite à la présidentielle se présentera quant à lui dans la 4e circonscription du Var, Saint-Tropez. Il avait obtenu 14,7 % des voix au premier tour de la présidentielle dans cette circonscription, contre 32,2 % pour Marine Le Pen et 24,1 % pour Emmanuel Macron. Il aura face à lui un candidat du RN.
Troisième tour de la présidentielle ?
Au niveau national, les candidats de la Nupes recueilleraient au premier tour 28 % des voix, contre 27 % pour ceux du camp présidentiel, 22 % pour ceux du RN et 11 % pour les LR et leurs alliés UDI et centristes, selon un sondage Ifop Fiducial pour LCI.
Mais après la réélection confortable d'Emmanuel Macron (58,5 %), nombre d'analystes et même d'opposants s'attendent à ce qu'il conserve une majorité à l'Assemblée nationale autour de la troïka En Marche, MoDem, Horizons.
Mode de scrutin majoritaire à deux tours aidant, le camp macroniste raflerait au final entre 310 et 350 sièges, contre 135 à 165 pour la Nupes, et 20 à 40 pour le RN, selon une projection de l'institut Opinionway.
"Il n'y a pas de troisième tour de l'élection présidentielle", a insisté le chef de l'État mardi.
Le porte-parole du PS Pierre Jouvet accuse Emmanuel Macron de vouloir "enjamber" ce nouveau scrutin pour n'avoir à parler ni de son bilan, ni de ses projets, notamment la retraite à 65 ans.
Mais Marine Le Pen elle-même concède que "la logique des institutions veut que le président de la République ait une majorité". "Tous ceux qui racontent autre chose racontent des fables", persifle-t-elle en direction de Jean-Luc Mélenchon et ses espoirs d'entrer à Matignon. "La vraie question", selon elle, "c'est quelle opposition" aura le chef de l'État face à lui. En clair, contester aux Insoumis et leurs alliés la place de premiers opposants de France.
De nombreuses incertitudes
Depuis l'avènement du quinquennat en 2002, les législatives "ont perdu leur autonomie et sont très fortement indexées sur le résultat de la présidentielle", souligne Frédéric Dabi, de l'Ifop.
Mais plusieurs facteurs créent des incertitudes : ampleur de l'abstention, longue durée de la campagne - presque deux mois entre la fin de la présidentielle et le premier tour des législatives -, chef de l'État réélu pour la première fois hors cohabitation...
"Est-ce que les Français vont vouloir équilibrer, compenser leur vote ?" questionne Frédéric Dabi.
Denys Pouillard, de l'Observatoire de la vie politique et parlementaire, estime aussi "que l'on va vers une majorité" reconduite pour le président de la République. "Mais le dosage reste une question" au sein d'une majorité macroniste qui va d'une aile gauche à des transfuges de la droite classique, ajoute-t-il.
Incertitudes à gauche aussi, où l'électorat de tradition social-démocrate, "qui ne veut pas entendre parler du programme de Jean-Luc Mélenchon, pourrait bien aller vers la République en marche", ajoute-t-il. Sans compter des candidatures "dissidentes" à gauche, qui pourraient faire trébucher des candidats de la Nupes.
À droite, LR, sonné par la débâcle de Valérie Pécresse à la présidentielle (4,78 %), compte sur son solide réseau d'élus territoriaux. Et espère ramener au bercail sa frange la plus conservatrice séduite par l'extrême droite, mais aussi enrayer les départs d'élus vers
Avec l'AFP
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INTERVIEWLREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"
LÉGISLATIVES 2022Nouvelle union populaire : le Parti socialiste tiraillé entre soulagement et dissidences
LÉGISLATIVES 2022Marine Le Pen dans la bataille des législatives pour conforter sa place de première opposante
L'Humanité
La gauche fait peur, et c’est bon signe
Premier planLégislatives Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.
Florent LE DUL’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella. Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai. Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.
De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ». Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ « il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » ! La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur « la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .
La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »
C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. « Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .
De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .
La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.
Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »
Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».
anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions
Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une « ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.
En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.
Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.
Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.
union de la gauchegaucheNupesLégislatives 2022 Le Figaro
Outre-mer : fin du motif impérieux pour les voyageurs non vaccinés dès ce vendredi
Seul Wallis-et-Futuna reste concerné par la mesure.
L'épidémie reflue dans les Outre-mer et les conditions d'accès aux départements et territoires s'allègent à nouveau. Certaines mesures en vigueur pour les déplacements entre l'Hexagone et les territoires ultra-marins seront progressivement levées à partir de vendredi, a indiqué jeudi le gouvernement. «Les motifs impérieux (pour voyager) depuis ou vers les Outre-mer ne seront plus obligatoires pour les passagers non-vaccinés, à l'exception de Wallis-et-Futuna». Pour les vaccinés, «un test négatif à la Covid-19 ne sera plus demandé à l'embarquement», indiquent les ministères de la Santé et des Outre-mer, dans un communiqué commun, laissant supposer qu'il s'applique toujours pour les non-vaccinés. Ces mesures seront applicables vendredi, jour de publication du décret.
«Le port du masque ne sera plus obligatoire dans les déplacements, y compris en avion», indiquent-ils, ajoutant que le masque «reste néanmoins un moyen efficace de se protéger et de protéger les autres dans les espaces clos». «Cette réduction tient compte de l'amélioration de la situation épidémique au niveau national et du recul des niveaux d'hospitalisation, même si la cinquième vague n'est pas encore terminée et que la vigilance de chacune et de chacun doit rester de mise», souligne le texte.
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Nouvelle union populaire : le Parti socialiste tiraillé entre soulagement et dissidences
Publié le : 10/05/2022 - 13:33
Aude MAZOUE
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La nouvelle coalition de la gauche (Nupes) scellée la semaine dernière entre LFI, les écologistes, les communistes et le PS en vue des législatives des 12 et 19 juin passe mal au parti à la rose. Candidats socialistes sacrifiés, contraints à l’abandon ou dissidents, l'ambiance des mauvais jours règne dans les QG de campagne du PS. Après le désastre de la présidentielle, le parti obtient pourtant 70 investitures potentiellement gagnables.
Un accord sur l'union des gauches, mais à quel prix pour le Parti socialiste ? Loin de l'enthousiasme des discours prononcés samedi 7 mai lors de la convention d'investiture des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), il y a les rictus, les mines déconfites et la colère. Celle des candidats socialistes empêchés de faire campagne aux législatives en vertu de l'accord acté dans la nuit de jeudi à vendredi entre les formations de gauche – La France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS). Douloureuse conséquence de la cuisante défaite d'Anne Hidalgo à la présidentielle (qui n'a pesé que 1,75 % dans le scrutin), à l'issue de l'accord, le Parti socialiste a obtenu 70 investitures sur les 577 circonscriptions législatives françaises. Sur le terrain, l'union nationale a un goût amer pour ce parti qui dispose toujours d'un ancrage local important.
"Nouvelle étape de la lente agonie du PS"
Olivier Faure a promis que les circonscriptions des élus socialistes sortants seraient préservées. Pourtant dans la réalité, certaines de ces candidatures ont bien été sacrifiées sur l'autel de l'accord national. David Habib (Pyrénées-Atlantiques), Michèle Victory (Ardèche) ou encore Régis Juanico (Loire), tous députés socialistes sortants, peuvent en témoigner : une candidature Nupes fait désormais obstacle à la leur. Il y a aussi les candidats qui ne souhaitent pas partir au bras de fer avec le PS et préfèrent se retirer définitivement du jeu politique. C'est notamment le cas de Gisèle Biémouret (Gers), Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) ou Christian Hutin (Nord).
À la liste des grands perdants, s'ajoutent aussi les candidats socialistes, qui au nom de l'accord national, ont annoncé leur retrait forcé, à l'instar de Clément Sapin (Indre), Christophe Lavialle (Loiret), Aurélien Bourdier (Vienne), Sébastien Miossec (Finistère), Arnaud Platel (Finistère) et bien d'autres.
Ma déclaration suite à l’accord. @faureolivier #NUPES pic.twitter.com/wclD2o9oxU
May 6, 2022"Ces retraits sont d'autant plus difficiles à encaisser que certains candidats investis par le PS sont déjà entrés en campagne, explique Benjamin Morel, maître de conférence à l'université Paris-2 Panthéon-Assas. Certains ont pu contracter des prêts pour anticiper les délais d'obtention des banques, et même déjà engager des frais. Ils se retrouvent dans une position très inconfortable." Cette situation critique "marque nouvelle étape de la lente agonie du PS", résume Michel Wievorka, sociologue et auteur de l'essai "Alors Monsieur Macron, heureux ?" (éd. Rue de Seine).
Des socialistes insoumis
Au milieu du naufrage, certains fervents socialistes engagés dans la campagne, n'en déplaise au patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ont refusé la soumission à la nouvelle force dominante à gauche. Cette ligne dissidente est notamment portée par des figures locales comme Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, ou Carole Delga, présidente de la région Occitanie. L'élue a assuré qu'elle soutiendrait six candidats socialistes dans sa région, faisant fi des éventuelles candidatures LFI, écologistes ou communistes. Moins médiatiques, une dizaine de noms de dissidents comme Christine Pirès (Puy-de-Dôme), Xavier Perrin (Loire-Atlantique) ou Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne), ont eux aussi annoncé leur ferme intention de ne pas faire allégeance à l'accord national.
Le rassemblement de la gauche est nécessaire. Il ne peut que se fonder sur la cohérence, la sincérité et la clarté dans les valeurs. On ne répond pas aux défis sociaux et écologiques par l’extrémisme ou l’invective.👇 pic.twitter.com/kbisi48reW
May 5, 2022Mais c'est à Paris, dans la 15e circonscription de la capitale, que la fronde anti-Nupes risque d'attirer tous les regards. Soutenue par l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, la députée PS sortante Lamia El Aaraje, qui a perdu son mandat début 2022 après l'annulation de l'élection par le Conseil constitutionnel, ne semble pas décidée à laisser la circonscription à Danielle Simonnet, oratrice nationale du parti de Jean-Luc Mélenchon.
La fronde des cadres du parti
La dissidente est également soutenue par de grandes figures du parti. Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Jean-Christophe Cambadélis, Anne Hidalgo... jusqu'à l'ancien président socialiste François Hollande. Tous ont fait montre de leur franche hostilité vis-à-vis de ce mariage de raison. Cette Nouvelle union populaire écologique et sociale "ne peut pas être une source d'espérance", a critiqué l'ex-président le 9 mai sur France Inter. "Je ne suis pas contre l'union, mais je suis contre un accord qui, tel qu'il est fait, sur le plan électoral et programmatique, ne permet pas la victoire", a-t-il précisé.
Si la création d'un mouvement politique en opposition à la Nupes n'est pour le moment pas à l'ordre du jour, le maire du Mans et ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est dit prêt, mercredi sur France 2, à "conduire la campagne" pour les législatives des dissidents du PS. "Pas sûr que ces prises de positions des cadres du parti aient beaucoup de conséquences sur le scrutin, estime Benjamin Morel. Ce scrutin, éminemment politique, a de fortes chances de ressembler à celui de la présidentielle. Pour autant, il marque surtout une fracture idéologique entre les deux partis."
Pari risqué
Tous les opposants à l'union avec La France insoumise engagés sur le terrain ont d'ores et déjà assuré qu'ils poursuivraient la campagne sans étiquette, puisqu'en s'opposant au parti, ils en sont de fait exclus. À quinze jours de la date limite de dépôt des candidatures, ces initiatives insurrectionnelles soulèvent tout de même des interrogations. Sans structure derrière eux, comment débourseront-ils les quelque 30 000 euros nécessaires pour mener campagne ? S'ils sont élus, dans quels groupes siègeront-ils à l'Assemblée ? Des questions délicates pour l'heure sans réponse. "Il est à ce stade difficile d'évaluer l'importance de ces candidatures dissidentes tant il semble périlleux de poursuivre la campagne sans l'appui d'un parti. Ne serait-ce que sur le plan financier, puisque la formation politique n'est plus garante des dépenses engagées, poursuit Benjamin Morel. On sait d'expérience que les nouvelles têtes sans étiquette ont peu de chance d'élues. Pour gagner dans ces circonstances, il faut donc être sûr de pouvoir capitaliser sur son nom. C'est un pari risqué."
Une lueur d'espoir subsiste tout de même dans ce sombre tableau. Le Parti socialiste ne s'en est pas si mal tiré, à croire certains observateurs comme Benjamin Morel. "Ils n'ont certes obtenu que 70 circonscriptions contre 100 pour les Verts, mais ce n'est pas si mal pour un parti qui a fait moins de 2 % à la présidentielle. Et si l'on regarde de plus près les députations obtenues, elles sont peu nombreuses mais gagnables."
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INTERVIEWLREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"
ANALYSEEn ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges
LÉGISLATIVES 2022Déçu par la présence du PS, le NPA refuse de rejoindre l’union de la gauche
L'Humanité
Législatives. La Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
BBC
SANS TITRE
International leaders need to prepare for the war in Ukraine to last and consider its long-term consequences, France's foreign minister has said.
Speaking as he arrived for the second day of the G7 summit in Germany, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said leaders now have to deal with the war in Ukraine as a long-lasting conflict that will spawn serious consequences around the world.
"I'd also make the point that we now have to deal with a conflict that is going to last and therefore also to deal in the long term with the consequences of this conflict at the international level and particularly in the field of food security," he said.
The French foreign minister added that international conversations must focus on the increase of food prices as organisations warn of a global food crisis arising from the war in Ukraine.
Mr Le Drian said G7 countries are not at war with Russia, but that in this war "there is an aggressor and a victim, and we are supporting the one being attacked."
Russia is continuing to launch artillery and airstrikes on Mariupol, according to an update from Ukraine's Armed Forces.
Russian forces have been focusing their efforts on blocking units of Ukrainian troops near the Azovstal steelworks, which is the last area of the port city not under Russian control.
Military spokesman Oleksandr Shtupun said Russia was attempting to take "full control over the city and suppress the resistance of Ukrainian defenders".
The update added that it expected Russia to increase its bombardment of the steelworks, now that all civilians have been evacuated from it.
The UK's foreign secretary has urged world leaders to continue to put pressure on Vladimir Putin by imposing further international sanctions on Russia and supplying more weapons to Ukraine.
Speaking to reporters at a G7 foreign ministers meeting in Germany, Liz Truss called for more military provisions to Ukraine to help the country in its defence against Russia.
"It is very important at this time that we keep up the pressure on Vladimir Putin by supplying more weapons to Ukraine and by increasing the sanctions," she said.
The G7 foreign ministers have been meeting in Germany over the last three days to discuss the war in Ukraine and its impact - particularly the increase of food and energy prices around the world.
Satellite footage has emerged showing a Russian military ship that has sunk near Zmiinyi (Snake) Island, which was seized by Russia at the start of the war and has become a battleground of strategic value for Russia to gain control of the Black Sea.
Images released by Maxar Technologies show the aftermath of what it said were probable missile attacks on a Russian Serna-class landing craft near the island.
It also showed recent damage to buildings on the island, which became famous for the foul-mouthed defiance of its Ukrainian defenders early in the invasion.
Russia's flagship Moskva sailed to Snake Island within hours of the start of the war, telling Ukrainian soldiers on the island to give themselves up. But although the island was seized, weeks later, the Moskva was sunk.
On Thursday, a Russian Navy logistics vessel, Vsevolod Bobrov, caught fire after it was damaged by Ukrainian military in the Black Sea near Snake Island, spokesman of the Odesa regional military administration Serhiy Bratchuk said.
Joe Inwood
Reporting from Lviv
More on reports that Russian forces failed in an attempt to make a river crossing in eastern Ukraine - losing almost an entire battalion tactical group in the process.
It is a scene of absolute devastation - an attempt to flank Ukrainian defences gone disastrously wrong.
The burned-out shells of Russian tanks and armoured vehicles line the east bank of the Siversky Donets river, west of Severodonetsk in the Luhansk region.
Half-built pontoon bridges jut into the water.
It’s thought almost an entire battalion of vehicles was lost - it’s not known how many men were killed.
In its morning briefing, the UK's Ministry of Defence says what happened shows the increasing pressure on Russian commanders.
But, they are making progress elsewhere, it seems – with reports they have taken the nearby town of Rubizhne. That would mean the strategically important city of Severodonetsk is surrounded on three sides.
If Russian forces can take that they would control a number of crossings over the river, which has recently cost them so dear.
A Russian soldier is due to stand trial today for allegedly killing an unarmed Ukrainian civilian - the first war crime case to go to court since Russia's invasion began.
Sgt Vadim Shyshimarin is accused of shooting a 62-year-old man in the head through an open car window in the north-eastern village of Chupakhivka.
He faces up to life in prison under the penalties stated in the section of the Ukrainian criminal code that addresses the laws and customs of war.
His attorney, Victor Ovsyanikov, said the case against him is strong, but the final decision over what evidence to allow will be made by the court in Kyiv, AP news reports.
He said that he and his client had not yet decided how he will plead.
Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova's office has said it is looking into more than 10,700 potential war crimes involving more than 600 suspects, including Russian soldiers and government officials.
Russian forces are investing "significant effort" around the cities of Izyum and Severodonetsk in an attempt to break through towards the eastern Slovianks and Kramatorsk regions of Ukraine, the UK's Ministry of Defence has said.
In its daily intelligence update, the MoD said Russia was aiming to envelop Ukrainian troops in the Joint Forces Operation area - the eastern line of contact between the separatist-held areas of Donetsk and Luhansk.
It said Ukrainian forces had prevented an attempted Russian river crossing in the Donbas.
Such river crossings in a contested environment were a "highly risky manoeuvre" that "speaks to the pressure the Russian commanders are under" to make progress in eastern Ukraine, the MoD said.
It added that Russia has failed to make any significant advances despite moving troops to the area after withdrawing and redeploying units from the Kyiv and Chernihiv Oblasts.
Ukraine's President Volodymyr Zelensky says Russia has suffered a strategic defeat in Ukraine, which is "already obvious to everyone in the world".
"Russia simply lacks the courage to admit it," he said in his nightly address.
Zelensky also called Russian forces "cowards", who are "trying to hide the truth behind missile, air and artillery strikes".
Speaking on International Nurses Day, he thanked nurses and paramedics for saving the lives of Ukrainian soldiers, but alleged Russian forces had destroyed 570 healthcare facilities since the start of the war.
In Washington, there's been an effort to fast-track $40bn (£32.7bn) in aid for Ukraine through Congress.
The top Democrat and top Republican in the Senate joined forces in a rare show of unity as both agreed on the need to quickly send the aid package - the largest in decades - to Kyiv.
But one senator, Republican Rand Paul of Kentucky, manged to single-handedly delay it late on Thursday.
Paul, who has historically opposed spending on foreign aid, refused to back the proposal which needed unanimous support. He's demanding the legislation be altered to require
an official to oversee spending on the conflict.
"If Senator Paul persists in his reckless demands... all he
will accomplish is to single-handedly delay desperately-needed
Ukraine aid," Senate
Majority Leader Chuck Schumer said.
European Council President Charles
Michel is in Japan where he's visiting the city of Hiroshima this morning.
In 1945 that city suffered the first atomic bombing, and Michel used a visit to a memorial there to discuss the current state of global security.
"As we speak, global security is under threat," he said, according to Reuters.
"Russia, a
nuclear armed state... is attacking the sovereign nation of
Ukraine, while making shameful and unacceptable references to
the use of nuclear weapons."
He said the memorial was "a
stark reminder of the urgency" to strengthen international rules.
James Landale
Diplomatic correspondent
The British government says it wants Vladimir Putin’s invasion of Ukraine to be seen to fail.
But ministers rarely spell out what that means in practice. The exception is Liz Truss.
In a speech last month ,the UK's foreign secretary said Russia should be pushed out of “the whole of Ukraine”.
On Thursday night she went further, telling G7 ministers sanctions should not be lifted until there is a complete Russian withdrawal and peace has been agreed.
She said Russian President Vladimir Putin must face a defeat that “denies him any benefit and ultimately constrains further aggression”.
Such explicit and maximalist war aims are, it’s understood, designed to send a signal to the Kremlin that it can’t expect to make any gains through acts of violence.
But some analysts fear such specific demands might one day clash with Ukraine’s, and that could make a political settlement harder.
International sanctions against Russia should only be lifted when all of its troops have left Ukraine, the UK's foreign secretary has said.
Liz Truss told a meeting of G7 foreign ministers in Germany that Russian President Vladimir Putin must face a defeat that prevents further aggression.
"Putin is humiliating himself on the world stage," she said, adding that he must be denied any benefit from his invasion of Ukraine.
She also called for Ukraine to have increased access to Nato military equipment.
G7 foreign ministers will meet again on Friday with their Ukrainian and Moldovan counterparts.
Read more about Liz Truss's comments here.
We're resuming our live coverage of the conflict in Ukraine - as always, you can follow updates and analysis here throughout the day. Here's the latest:
Thank you for following our live coverage - we'll be back on Friday morning Ukraine time.
Click here for our latest stories on the conflict.
In Odesa, soldiers have made an unexpected discovery during fortification work - a number of amphorae, ancient vessels used to transport liquid.
The team reported it on their Facebook page and, according to early investigations, the amphorae were made between the fourth and fifth century BC.
The soldiers handed the amphorae to staff at the Odessa Archaeological Museum of the National Academy of Sciences of Ukraine, who have promised to add them to the museum's collection.
North Macedonia became the latest country to join the Nato military alliance, and its 30th member, in 2020.
Nato forces have been taking part in a Swift Response 22 exercise to test the military alliance's deployment readiness along its eastern borders.
Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba has warned that people trading stolen Ukrainian grain will be held to account, Interfax-Ukraine news agency has reported.
Russia has staged a blockade along the Black Sea coast since its invasion of Ukraine, preventing the export of millions of tonnes of grain. Ukraine has accused Russian forces of stealing several hundred thousand tonnes of grain.
Commenting on reports that a Russian vessel with stolen Ukrainian grain has moored in Syria, Kuleba called Russia a "triple criminal".
"It has bombed Syria, occupied a part of Ukraine, and is now selling stolen Ukrainian grain to Syria," he was quoted as saying.
"We will do everything to make your life as difficult as possible," his warning continued.
Earlier Russia's President Putin said his country would increase exports thanks to a good harvest.
The disruption to supply chains caused by the war has contributed to increasing prices around the world.
A hospital in Lviv has shared the story of an 11-year-old girl and her mother, who it says both lost legs in a missile strike at Kramatorsk railway station in April.
While waiting for their train, the two went on to the platform to get some tea, while Yana's twin brother Yaroslav watched their luggage, according to a Facebook post by the St Nicholas Children's Hospital of the First Medical Association of Lviv.
Natalia still can't forgive herself for the trip to get tea, the post says.
In a video interview with the organisation United for Ukraine, Natalia says she does not remember the sound of the explosion, but recalls opening her eyes to see everything covered in blood and people lying everywhere.
She told the organisation she tried to get up but couldn't, and then looked at Yana and realised her trainers weren't there.
Natalia had lost one of her legs; Yana had lost both.
The hospital says it has been caring for them for a few weeks, and they will eventually go to the US for further treatment.
It says Yaroslav has been helping look after them, calling nurses when they're needed and going to the nearby shop.
The attack killed 50 people. Russia and Ukraine have both blamed each other for the strike. A BBC investigation found clear evidence that a cluster bomb was used.
Here's a summary of today's main developments in the war
in Ukraine:
A multi-billion-dollar aid package to Ukraine from the US government will not be ready until at least next week.
President Joe Biden had asked Congress to send the bill - $39.8bn (£32.6bn) in economic, humanitarian and security assistance - to his desk this week.
Congressional leadership had agreed to do so and their bill, which is nearly $7bn larger in size than what the president requested last month, was set for a swift passage.
But on Thursday, Republican lawmaker Rand Paul objected to what he called "a gift to Ukraine" and blocked the quick vote, arguing the package needs a watchdog to oversee disbursement of the funds.
Paul, who represents Kentucky in the Senate, is a frequent dissenter on foreign affairs and often objects to sending dollars for overseas wars the US is not involved in.
“We cannot save Ukraine by dooming the US economy,” he said ahead of the vote.
The bill is likely to be taken up again through regular order early next week.
BBC
North Korea announces first death from Covid-19
North Korea has confirmed its first death from Covid-19, with state media adding that tens of thousands more are experiencing fever symptoms.
Six people died after suffering a fever with one testing positive for Omicron, state media reported on Friday.
It said 187,000 people with a fever were being "isolated and treated".
While experts believe the virus has been present in the country for some time, the authorities only announced the first cases on Thursday.
They said there had been an outbreak of the Omicron variant in the capital, Pyongyang, and announced lockdown measures. They did not give precise case numbers.
But in an update on Friday, the official KCNA news agency reported that the outbreak extended beyond the capital. "A fever whose cause couldn't be identified spread explosively nationwide from late April," it said.
Around 350,000 people had shown signs of that fever, it added, without specifying how many had tested positive for Covid.
Analysts suggest the latest figures from state media, including the acknowledgement that the unspecified fever had spread nationwide, may indicate the country is experiencing an outbreak unlike any it has seen so far.
Its population of 25 million is vulnerable due to the lack of a vaccination programme and poor healthcare, experts say.
North Korea rejected offers from the international community to supply millions of AstraZeneca and Chinese-made jabs last year. Instead, it claimed it had controlled Covid by sealing its borders early in January 2020.
The country shares land borders with South Korea and China, which have both battled outbreaks. China is now struggling to contain an Omicron wave with lockdowns in its biggest cities.
On Friday, KCNA reported that the North Korean leader Kim Jong-un had visited a healthcare centre and "learned about the nationwide spread of Covid-19".
It described the situation as an "immediate public health crisis".
These numbers give us the first indication that the virus has spread rapidly around the country, far beyond the capital Pyongyang.
This puts the entire population of 25 million at risk. No-one is vaccinated, many are malnourished, and the health care system is poor.
But the virus itself may not present the biggest danger. The lockdown could have devastating consequences for people.
Food and medicine are already in short supply, thanks to efforts by authorities to keep the virus out - they've sealed the country's borders for more than two years, cutting off virtually all trade.
We don't know yet how aggressive these lockdowns will be, and whether people will be confined to their homes.
Kim Jong-un wants some work to continue. But it is very possible that the markets, where many earn a living, will be closed. It will also be more difficult for people to move around the country. This in turn will make it even harder for them to get hold of the food and supplies they need to survive.
By publishing these figures today, some say North Korea is showing it might finally be willing to accept outside help.
At a meeting outlining new Covid rules on Thursday, Mr Kim was seen wearing a face mask on television for what was believed to be the first time.
He ordered "maximum emergency" virus controls, which appeared to include orders for local lockdowns and gathering restrictions in workplaces.
There are fears a major outbreak could make it even more difficult for essential supplies to enter the country, worsening food shortages and a faltering economy.
South Korea has said it offered humanitarian aid after Thursday's announcement, but Pyongyang is yet to respond.
Despite North Korea's earlier claims that it had "shining success" in keeping out Covid, there have been signs throughout the pandemic of its possible presence in the country, including unconfirmed reports of cases and workers wearing hazmat suits.
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N Korea in lockdown over 'first ever' Covid cases
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France24 - Monde
Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
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Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
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Élysée 2022Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste
LE JOUR D'APRÈS
Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives
Valeurs Actuelles
« Soit il ne maîtrise rien, soit il ment » : Laurent Jacobelli éreinte Mélenchon après la polémique sur Bouhafs
Le journaliste militant Taha Bouhafs a récemment annoncé son retrait de la course aux législatives où il était candidat dans la 14e circonscription du Rhône sous les couleurs de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes). Ce renoncement fait suite au lancement d’une enquête interne après que trois personnes se sont plaintes, auprès de La France insoumise, de Taha Bouhafs, l’accusant de harcèlement et de violences sexuelles.
Invité sur Sud Radio, Laurent Jacobelli a affirmé que toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire. « J’ai l’impression que Jean-Luc Mélenchon ne maîtrise rien de ce qu’il se passe dans son parti », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « on nous a menti du côté de La France insoumise, tout cela n’est pas net ». Et d’estimer que LFI est « anti-républicaine », « islamo-gauchiste » et « extrêmement dangereuse ».
Selon le candidat RN aux législatives, Jean-Luc Mélenchon « a pris à peu près tout ce qui traînait pour en faire des candidats » dont des « antisionistes » ou encore des « fanas du burkini ».
Le Rassemblement national se prépare aux législatives
Après avoir réagi à l’affaire Taha Bouhafs, Laurent Jacobelli a fait le point sur les chances du RN aux élections législatives. « Nous avons conscience d’être la seule vraie opposition à Emmanuel Macron », a-t-il estimé en dénonçant la position de LFI qui a « vendu leur voix pour faire élire Emmanuel Macron » et « emmené le vote bobo et le vote communautaire pour remplir les urnes » au président sortant.
L’objectif du RN aux législatives est d’avoir au « minimum un groupe » à l’Assemblée nationale. « Nous sommes sur le terrain, nos candidats sont investis », a assuré le porte-parole du RN. 569 candidats sont en effet officiellement investis par le Rassemblement National pour les législatives.
Valeurs Actuelles
Gérald Darmanin veut intensifier les contrôles pour arrêter les rodéos urbains
Depuis quelques années, les rodéos urbains se sont imposés comme un sujet de société de premier plan. Cette pratique, qui consiste à faire un usage délibérément illégal et dangereux de voitures, motos, scooters et quads parfois volés fait de plus en plus d’adeptes au mépris des lois.
Gérald Darmanin a décidé de sévir. Ce jeudi 12 mai, la ministre de l’Intérieur a adressé un télégramme aux responsables de la police et de la gendarmerie pour intensifier les contrôles sur les axes fréquentés par les adeptes de rodéos urbains, rapporte BFMTV. « À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs », a-t-il précisé.
700 opérations prévues ce week-end
Pour enrayer « ce phénomène », le candidat aux législatives dans le Nord appelle à « mettre en œuvre dès ce vendredi des actions déterminées » et souhaite « 700 opérations ce week-end ». Des interventions qui vont « faire l’objet d’une communication locale à destination des élus et de la population sur les réseaux sociaux et dans la presse » pour mettre fin à « ces désordres peu supportables ».
Les policiers ont rapidement dû donner les lieux de contrôle, « sans effectifs bien sûr », a déploré un policier à Valeurs actuelles. « Les contrôles doivent avoir lieu avant 19h, sans doute pour que la remontée statistique puisse être communiquée par Darmanin au JT de 20h », a raillé un autre. Quelques heures à peine après la consigne de Darmanin, « le nombre d’opérations demandé est divisé par deux. Ils peuvent diviser par dix, on n’a pas les effectifs. Tout en com’», a ajouté ce policier.
Selon le ministère de l’Intérieur, en 2021, près de 27 000 interventions et plus de 3 000 infractions ont été relevées. Depuis la mise en place, la loi du 3 août 2018 qui lutte contre les rodéos urbains, 1 242 engins motorisés ont été saisis et 987 personnes placées en garde à vue. Toute participation à un rodéo urbain est punie d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.
Ainsi, les condamnations liées aux rodéos urbains ont augmenté de 1 400% depuis 2018. Pour la seule année 2021, il y a eu une hausse de près de 40% des condamnations, selon le ministère de l’Intérieur.
BBC
Moon soil used to grow plants for first time in breakthrough test
Scientists have grown plants in lunar soil for the first time, an important step towards making long-term stays on the moon possible.
Researchers used small samples of dust collected during the 1969-1972 Apollo missions to grow a type of cress.
Much to their surprise, the seeds sprouted after two days.
"I can't tell you how astonished we were," said Anna-Lisa Paul, a University of Florida professor who co-authored a paper on the findings.
"Every plant - whether in a lunar sample or in a control - looked the same up until about day six."
After that, differences emerged. The plants grown in moon soil started to show stress, developed more slowly and ended up stunted.
But those involved say it is a breakthrough - and one that has earthly implications.
"This research is critical to Nasa's long-term human exploration goals as we'll need to use resources found on the Moon and Mars to develop food sources for future astronauts living and operating in deep space," said Nasa chief Bill Nelson.
"This fundamental plant growth research is also a key example of how Nasa is working to unlock agricultural innovations that could help us understand how plants might overcome stressful conditions in food-scarce areas here on Earth."
One challenge for researchers is that there simply is not much lunar soil to experiment with. Over a three-year period from 1969, Nasa astronauts brought back 382kg (842lb) of lunar rocks, core samples, pebbles, sand and dust from the lunar surface.
The University of Florida team were given just 1g of soil per plant for the experiment from the samples, which have been kept locked away for decades.
Nasa plans to land humans on the moon for the first time since 1972 in a mission scheduled for 2025.
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Nasa's Orion spacecraft: A guide
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France24 - Monde
La communauté internationale s'érige contre les restrictions à la liberté des Afghanes
Publié le : 13/05/2022 - 04:29
FRANCE 24
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Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont appelé jeudi les Taliban à lever de "façon urgente" les restrictions imposées aux filles et aux femmes en Afghanistan. À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu le même jour une réunion à huis clos qui pourrait être suivie sous peu d'une déclaration condamnant ces entraves à la liberté.
Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont condamné, jeudi 12 mai, les limitations de plus en plus sévères imposées par les Taliban à la liberté des femmes afghanes, objet le même jour d'une réunion à huis clos à New York du Conseil de sécurité de l'ONU.
"Nous condamnons l'introduction de mesures de plus en plus restrictives, qui réduisent fortement la capacité d'une moitié de la population de participer à la société" de manière libre et avec des droits égaux, ont affirmé dans une déclaration les ministres réunis cette semaine en Allemagne.
Les Taliban s'isolent "ainsi un peu plus de la communauté internationale", ont jugé les ministres du G7 – Allemagne, France, Italie, Canada, États-Unis, Japon et Royaume-Uni –, appelant les fondamentalistes à lever de "façon urgente" les restrictions imposées aux filles et aux femmes.
Ces pays se réfèrent entre autres à un décret promulgué la semaine passée imposant aux femmes le port du voile intégral en public. Fin mars, les Taliban avaient aussi fait refermer aux filles l'accès aux lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture annoncée de longue date.
Hommes et femmes séparés au restaurant à Hérat
Les autorités talibanes de la ville d'Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan, ont en outre interdit aux hommes et femmes de manger ensemble au restaurant, y compris s'ils sont mariés, a-t-on appris jeudi de source officielle.
Pour l'envoyé spécial de l'Union européenne en Afghanistan, Tomas Niklasson, la décision des Taliban d'exclure les filles des écoles secondaires en Afghanistan a "soulevé des doutes" sur leur détermination à tenir leurs promesses et reste un obstacle majeur à leur reconnaissance internationale. Cette volte-face a "soulevé des doutes (...) sur la crédibilité de leurs promesses et sur leur fiabilité en tant que partenaire", a-t-il dit jeudi.
À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu à l'initiative de la Norvège une réunion à huis clos qui pourrait être suivie dans les prochains jours d'une déclaration unanime condamnant les restrictions imposées aux femmes.
Fin mars, le Conseil avait adopté à l'unanimité un premier communiqué exprimant "sa profonde préoccupation" sur la privation d'école pour les adolescentes et réaffirmant "le droit à l'éducation pour tous les Afghans dont les filles".
Approche "naïve" de l'ONU
À l'issue de la réunion, l'ambassadrice du Royaume-Uni, Barbara Woodward, a fustigé la volonté des Taliban de faire sortir les femmes de la "vie publique". "C'est répressif, c'est mal" et "cela souligne l'incapacité des Taliban à sortir l'Afghanistan de sa crise économique, sociale et humanitaire actuelle", a-t-elle déclaré à des médias.
Avant la session, trois pays membres non permanents du Conseil de sécurité avaient aussi vivement critiqué les restrictions imposées par les Taliban.
"Les politiques des Taliban continuent de se concentrer sur l'oppression des femmes et des filles plutôt que sur la crise économique", a ainsi dénoncé l'ambassadrice norvégienne adjointe, Trine Heimerback.
Les dernières restrictions imposées aux femmes sont "tout à fait déplorables", a renchéri l'ambassadrice d'Irlande à l'ONU, Geraldine Byrne Nason. "Il est maintenant parfaitement clair que les Taliban n'ont aucune intention de respecter leurs engagements envers la communauté internationale", a-t-elle ajouté.
"Les droits des femmes et des filles doivent être au centre de notre engagement collectif", a estimé l'ambassadrice adjointe du Mexique, Alicia Guadalupe Buenrostro Massieu.
À la mi-mars, le Conseil de sécurité de l'ONU avait approuvé une résolution renouvelant pour un an la mission politique de l'Organisation en Afghanistan en tablant sur une approche plus modérée des Taliban, arrivés au pouvoir à la mi-août, par rapport à leur précédent exercice du pouvoir, entre 1996 et 2001.
Selon un ambassadeur s'exprimant sous couvert de l'anonymat, l'approche du secrétariat de l'ONU à l'égard des Taliban s'est révélée "un peu naïve".
Avec AFP
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DECRYPTAGEAfghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
REPORTAGE
En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban
Valeurs Actuelles
Essonne : un maire PS dénonce le “désordre sonore insupportable” provoqué par les rodéos sauvages
Il tire la sonnette d’alarme. A Epinay-sous-Sénart en Essonne, Damien Allouch a confié son ras-le-bol ce 8 mai au Parisien. En effet, le maire du Parti socialiste a expliqué que les rodéos urbains qui se tiennent régulièrement dans la commune provoquaient un « désordre sonore insupportable ». Un ballet assourdissant qui empire avec l’arrivée des beaux jours poussant les propriétaires de deux-roues à ressortir leur engin. En plus du bruit provoqué, l’élu a indiqué que les rodéos sauvages posaient « des problèmes de sécurité, pour les piétons, mais aussi pour les conducteurs eux-mêmes qui se mettent en danger car ils roulent sans casque ».
Impuissance
Le maire a fait part de sa colère mais a également relayé l’incompréhension des habitants face à l’inaction des forces de l’ordre. « Ça donne l’impression que rien n’est fait, ils sont à bout », a déploré Damien Allouch. « Si l’un de nos véhicules suit un moto-cross et que le conducteur de ce dernier tombe et se tue, c’est la faute de la police », a rétorqué le patron des policiers de l’Essonne. « Tant que l’insécurité pénale pèsera sur les policiers, on ne pourra pas bosser. », a également ajouté le secrétaire départemental du syndicat Alliance 91. Les forces de l’ordre agissent donc au mieux avec leurs moyens pour faire revenir le calme dans la commune populaire de 12. 000 habitants.
Essone : les dernières actualités
Le Figaro
Guerre en Ukraine : pourquoi la loi martiale en Russie est-elle à nouveau évoquée ?
Jeanne SénéchalDÉCRYPTAGE - D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait imposer la loi martiale. Quel intérêt Vladimir Poutine aurait-il à l'imposer, et pourquoi n'est-ce pas déjà le cas ?
Vladimir Poutine va-t-il imposer la loi martiale en Russie ? La question est revenue sur la table mardi 10 mai, lors d'une audition devant le Congrès de la cheffe du renseignement américain, qui a jugé le risque «probable». À 78 jours du début du conflit, ce n'est pas la première fois que le sujet est évoqué. Mais celui-ci porte souvent la forme de «la mobilisation générale», que prévoit cette loi. Plusieurs observateurs occidentaux avaient même fixé la date du 9 mai comme une possible annonce, lors du défilé militaire à l'occasion du «jour de la Victoire». Et pourtant, il n'en fut rien.
Depuis le lancement de «l'opération militaire spéciale» le 24 février, la situation en Ukraine a beaucoup évolué. En cette deuxième semaine du mois de mai, Moscou n'a toujours pas réussi à renverser l'armée ukrainienne, qui oppose une résistance farouche, aidée par l'Occident. Des armes ont été livrées, et depuis la découverte du massacre de Boutcha et l'assaut du Donbass, de l'armement lourd a été envoyé sur le front. La Russie a été victime à plusieurs reprises de «sabotage» sur son territoire, et a également accusé les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur son sol, dans les régions proches de la frontière avec l'Ukraine. Dans ce contexte, est-il encore probable que Poutine invoque la loi martiale ? Et quel en serait l'intérêt d'une telle décision ?
Qu'est-ce que la loi martiale en Russie ?
La loi martiale est l'instauration dans un pays d'un état juridique d’exception qui permet à l'armée d'assurer le maintien de l'ordre à la place de la police, en collaboration avec celle-ci. L'adjectif «martial», d'après le dictionnaire de l'Académie française, est emprunté du latin martialis, relatif au dieu Mars, qui est, dans la religion romaine, le dieu de la guerre et des armes. Cette loi transfère alors certaines attributions de l'autorité civile à l'autorité militaire, en cas de péril public ou de guerre.
Concrètement, en plus de la mobilisation générale, cette loi permettrait de limiter certaines libertés : avec l'instauration d'un couvre-feu ; la réduction de déplacements ; un emprisonnement des citoyens étrangers ; ou encore l'interdiction des grèves. Elle permettrait également de lancer ce que l'on appelle «un effort de guerre», note le général Chauvancy auprès du Figaro. Cela peut passer par du travail forcé pour les besoins de la défense par exemple. Elle peut également permettre de saisir des biens privés.
Comment la loi martiale est-elle imposée ?
Comme l'a expliqué Vladimir Poutine dans une réponse donnée le 5 mars dernier, la loi martiale doit être introduite conformément à la loi, en l'espèce sur ordre du président et en cas d'agression extérieure. Le président doit informer le Conseil de la fédération. Cette action est définie par l'article 87 de la constitution russe. Selon son deuxième alinéa, la loi martiale peut être instaurée «par le président de la Fédération russe» «en cas d'agression contre la Fédération russe ou de menace directe d'agression». Ces agressions peuvent être une invasion de la Russie par des troupes étrangères, des bombardements d'une armée étrangère, ou le blocage de ports russes.
Ensuite, toujours selon le deuxième alinéa de l'article 87 de la Constitution russe, le président de la Fédération peut choisir de l'appliquer «sur le territoire de la Fédération russe ou dans certaines de ses localités». «Il faut qu'il en informe immédiatement le Conseil de la Fédération et la Douma d'État», est-il ajouté à la fin de l'alinéa. Donc concrètement, Vladimir peut décider d'établir la loi martiale sur tout son territoire. Mais «à mon sens, il ne va pas la mettre sur les 17 millions de km2», analyse Pierre Servent, expert en stratégie militaire, sur TF1/LCI. «La loi martiale peut cibler Belgorod qui est une zone frappée régulièrement par les Ukrainiens régulièrement», prend comme exemple l'expert en stratégie militaire. La ville russe est à proximité immédiate de Kharkiv en Ukraine, et «on a montré qu'il y a un axe Belgorod-Ysium assez stratégique», ajoute-t-il.
Quel intérêt Vladimir Poutine aurait-il à l'imposer ?
Pour Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF et chercheur-associé au Centre de géopolitique d'HEC, la loi martiale pourrait avoir deux impacts sur la Russie : un sur le volet militaire, et un autre sur sa politique intérieure.
Sur le volet militaire, «l'idée générale est assez simple : c'est de mobiliser le plus possible», commence par expliquer le chercheur. En mobilisant plus d'hommes, cela pourrait changer le rapport de force sur le terrain. «En guerre, pour un défenseur, on dit toujours qu'il faut trois voire quatre attaquants pour progresser. S'il n'y a pas ce rapport de force en termes d'hommes, l'échange est très limité». Concernant la politique intérieure, il faut noter qu'une «partie de la population russe regarde ce qui se passe en Ukraine et parfois détourne la tête. D'autres trouvent la guerre inacceptable. Certains, parmi l'ancienne génération, se disent au contraire que les Russes ne peuvent pas être mauvais, et que s’ils attaquent les Ukrainiens, c'est malgré eux», explique le chercheur.
La mobilisation générale pourrait alors influencer l'opinion publique, qui n’est pas forcément prête : «C'est une chose d'envoyer des soldats faire la guerre, c'en est une autre d'envoyer un enfant sur le front, face à quelqu'un qui n'est pas complètement étranger», pointe alors Florent Parmentier. D'autant que Vladimir Poutine a encore d'autres moyens pour continuer à mobiliser ses troupes. Selon le chercheur, «c’est pourquoi Vladimir Poutine ne déclare pas la mobilisation générale», il redouterait particulièrement la réaction de sa population : «Et je ne pense pas qu'il souhaite se diriger vers cette alternative».
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Ukraine : Poutine va «probablement» imposer la loi martiale pour soutenir l'effort de guerre, selon Washington
D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.
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Le président russe a multiplié les références au «nazisme» dans ses vœux adressés le 8 mai aux pays de l'ancien bloc soviétique et de l'Asie centrale, ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.
Dans quel jeu diplomatique s’est engagé le royaume du Maroc?
DÉCRYPTAGE - En froid avec Madrid et à couteaux tirés avec Alger, Rabat, qui demeure sur ses gardes face à Paris, est obnubilé par le sort du Sahara occidental.
BBC
Across cultures and geographies, women who are economically able to take care of themselves… are more likely to initiate divorce – Heidi Kar
The decision to end a marriage is often difficult, and couples may spend months, or even years, soul-searching before calling it quits. But when it comes to initiating a split, there’s a clear pattern in who makes the final call. In Western heterosexual relationships, women catalyse an enormous proportion of divorces.
In the US specifically, where no-fault divorce is legal in all 50 sates, some estimates put the figure at 70%; this rises to a staggering 90% when women are college educated. In the UK, ONS statistics showed women petitioned for 62% of divorces in England and Wales in 2019.
Now, in some Western countries, divorce is becoming easier; the UK, for instance, recently legalised no-fault divorces, which means couples now have a quicker and more straightforward route to break up. This change in rules could open the door for even more women – who might have been hesitant before – to file for divorce.
Why, though, are women disproportionately choosing to divorce in the first place? For some, the answer lies in how partners do – or don’t – meet their emotional needs in marriage. Yet for others, things are more complicated – and there may be more nuance to these statistics than it seems.
The importance of independence
In most societies, divorce has been a relatively recent phenomenon.
In the UK, divorce was extremely uncommon before 1914, with just one divorce in every 450 marriages in the first decade of the 20th Century. Now, more than 100,000 couples in the UK get divorced every year, and in the US, around half of marriages end in divorce.
As Heidi Kar, a psychologist and expert on domestic violence at the US-based Education Development Center, explains, it’s no coincidence that the rise of divorce has coincided with women’s liberation.
“Because economic independence is an imperative before a woman can attempt to leave a marriage, either alone or with children to support, it’s extremely difficult for women to leave a marriage unless they have some way to make money on their own,” she says. “Also, because gender roles become more complicated as women start to gain financial independence, more marital conflict naturally arises.”
In other words, women’s entry into the workforce enabled them to leave unhappy marriages for the first time – they were no longer financially bound to remain in abusive partnerships or relationships where their needs were not being met, and women thus began to initiate divorces at greater scale.
This also helps explain why women with university-level education are so much more likely to end a marriage. “Across cultures and geographies, women who are economically able to take care of themselves – which usually is tied to higher education levels – are more likely to initiate divorce than women who are unable to economically sustain themselves and their children,” adds Kar.
Emotional and social factors
Still, increased economic independence alone doesn’t explain why women have become so much more likely to initiate divorce than their husbands. Yet, the percentage of women initiating divorces has continued to rise – and the reasons are manifold.
For many women, the expectations they have when they enter marriage may fail to match up to reality. Experts say that they often have a higher expectation of how a partner will meet their emotional needs than men, which can lead to disappointment post-wedding.
Gilza Fort-Martinez, a Florida, US-based licensed couples’ therapist, who specialises in conflict resolution, says because men are usually socialised to have lower emotional intelligence than women, this can lead to female partners feeling unsupported and doing much of the emotional labour in the relationship.
This emotional intelligence also means women are more finely attuned to problems and relationship “red-flags”, and their tendency to be the primary communicators and empathisers means that they may also be the first to raise issues – perhaps ultimately resulting in separation or divorce.
Women also tend to gain fewer emotional benefits from marriage, which could make single life seem more appealing. While married men experience multiple perks – including living longer and earning more money – women don’t usually benefit from their relationships in the same way. Instead, they bear the brunt of household and child-rearing labour, which can leave working women “overwhelmed and stressed”, says Fort-Martinez.
Women also tend to have more close friends than men (in fact, in the US, 15% of men say they have no close friendships at all), meaning they have a better support system both to discuss any marital issues as well as to ease the transition back into single life. It’s also possible these friendships make divorce seem like a more plausible option – research suggests that if a close friend gets divorced, people’s own chances of divorcing rise by 75%.
Add this to the fact that women get primary custody of children in the vast majority of divorce cases, so women may feel they have less to lose when filing for divorce compared to men. And in some ways, they are right – evidence shows men’s wellbeing tends to drop much more dramatically immediately following a divorce.
While women suffer long-term financial impacts from divorce, only a quarter say they regret their split (Credit: Getty)
But in reality, this effect can be short-lived. “In the short-term after divorce, men’s overall wellbeing decreases more, and they report higher levels of loneliness,” says Kar. “But over time that evens out, and women continue to suffer from more chronic, long-term effects including the loss of home ownership, reduced financial means, and increased stress from life as a single parent.”
This doesn’t mean that these women have more regrets, however. In spite of these downsides, only 27% of women say they regret getting a divorce, compared to 39% of men, showing that for most women divorce-related hardships are preferable to staying in an unhappy marriage.
Seeking resolution
Of course, filing for divorce isn't the same as ending a marriage. While research shows women in heterosexual marriages are more likely to initiate the break-up, there are also women who didn't choose to end their relationship, but want or need to formalise the split nonetheless.
“Women tend to be more motivated than men to resolve their marital status,” says Katie Spooner, partner and head of family law at Winckworth Sherwood, London. She says, based on her client record, most men are happy to remain separated, unless there is a new relationship or particular imperative to sort their finances.
For women, however, the need for a divorce can be much more pressing. “It remains a requirement for divorce to be filed in order to make a financial application,” says Spooner, referring to the legally-binding process of sorting finances out after a split. “Historically, women have had a greater need to do this due to their weaker financial position, or their role as primary caregiver.”
In other words, married women tend to earn much less than their husbands, and are significantly more likely to have given up work or reduced their hours to care for children – even if they were the higher earner to begin with.
Women tend to be more motivated than men to resolve their marital status - Katie Spooner
This means women who are separated from their husbands without a divorce agreement risk financial hardship, because they may not have a legal right to marital assets or financial support until a formal divorce agreement is in place. Filing for divorce might be their only choice to secure assets, even if they did not choose to end the relationship in the first place.
Spooner points out a big turning point for women initiating divorce in the UK was 1996, when being a “homemaker” was recognised as a contribution to the marriage, meaning women became entitled to a fairer share of assets. Before this, the less-wealthy spouse (usually the woman, especially if she’d given up her career) was only given financial support for basic needs, rather than how their domestic labour had contributed to the marriage. This arrangement is now common in many other countries, meaning fewer women risk poverty post-divorce, and are more motivated to push for a divorce over a separation to get their fair share of marital assets.
As for the new UK law, Spooner says there has been an early rush to file no-fault divorces, suggesting many people had been waiting for the law to change. However, it’s too early to know exactly how patterns will shift until the law has been in place for a while; Spooner herself believes there could be a “slight drop” in female-driven divorces, since it’s the first time couples can issue joint applications.
Whatever happens in the UK, ultimately, divorces – like marriages – tend to be complex and nuanced. In some cases, filing for divorce is an agonising decision based on years of unhappiness. For others, filing is more of a practical move, based on the need to reach a financial settlement. What’s clear, however, is that certain factors – women’s improved earning power, men and women’s mismatched emotional needs within marriage and ongoing inequalities in household labour – mean that divorce is likely to remain deeply gendered.
France24 - Monde
Législatives : Éric Zemmour lance officiellement sa candidature à Cogolin, dans le Var
Publié le : 12/05/2022 - 22:28
FRANCE 24
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Éric Zemmour s'est lancé dans la bataille des législatives jeudi sur la plage de Cogolin, dans une circonscription, la 4e du Var, où il a signé un de ses meilleurs scores à la présidentielle (14,7 %).
Il s'est dit "heureux" de repartir pour une nouvelle "aventure". Devant environ 200 partisans acquis à sa cause, Éric Zemmour, a officiellement lancé, jeudi 12 mars, sa candidature pour les législatives à Cogolin, dans la 4e circonscription du Var.
Le candidat de Reconquête, pantalon beige et chemise blanche se découpant sur le fond bleu des flots du golfe de Saint-Tropez, s'est limité à une courte allocution de quelques minutes.
"Je ne me voyais pas mener le combat de l'arrière, je le mènerai à la tête de mes 550 candidats Reconquête, et il faudra, ici comme partout, répandre nos idées qui sont celles de l'avenir", a plaidé le candidat d'extrême droite. "On m'a beaucoup dit que la présidentielle était dure, c'est vrai, c'était un combat redoutable, cruel, parfois injuste, mais j'aime aussi ce combat et je reviens ici pour le mener."
"Je suis venu dans le Var parce que j'aime le Var et les Varois, et mon petit doigt me dit qu'ils me le rendent bien", a-t-il encore lancé à ses partisans.
Un "terrain favorable" ?
Éric Zemmour devrait trouver ici un "terrain favorable" à ses idées "conservatrices", a commenté Nadine Uvernet, 59 ans : "Il y a de gros problèmes d'insécurité et d'immigration et une culture forte qui doit être respectée", a expliqué cette femme qui partage sa vie entre Cogolin et le Luxembourg, où elle travaille dans le secteur financier.
Arlette Le Viavant votera elle aussi Éric Zemmour en juin, pour "qu'il nous enlève un peu des gens qui ne sont pas Français". Et cette retraitée de 74 ans se projette déjà sur 2027, espérant qu'il sera alors élu président.
Le pari de cette élection, même si cette circonscription lui a donné de bons résultats, est toutefois risqué pour Éric Zemmour. Il faut en effet obtenir 12,5 % des inscrits au premier tour pour se maintenir au second, si l'on ne fait pas partie des deux candidats en tête. Or, à la présidentielle, il n'a obtenu les suffrages que 10,61 % des inscrits, loin derrière Marine Le Pen (23,29 %) et Emmanuel Macron (17,43 %).
Éric Zemmour aura fort à faire face au candidat RN Philippe Lottiaux et à la sortante Ensemble, Sereine Mauborgne. Cette dernière avait été élue en 2017 avec 55 % des suffrages au second tour face à ce même Philippe Lottiaux.
Mais, veut croire Éric Zemmour, "les législatives, ce ne sont ni la présidentielle, ni l'élection municipale. (...) C'est un vote enraciné dans un territoire avec des revendications et des soucis du cru".
Avec AFP
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Élysée 2022Zemmour accusé par six associations antihomophobie de "contestation de crime contre l'humanité"
ÉLYSÉE 2022Présidentielle : qui vote pour Éric Zemmour ? Portraits d'électeurs
ANALYSE
Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
Le Figaro
Kourtney Kardashian avoue avoir cassé sa bague de fiançailles à 1 million de dollars
La femme d'affaires fiancée au rocker Travis Barker a malencontreusement marché sur son solitaire, reçu quelques jours auparavant lors d'une demande tout feu tout flamme à Las Vegas.
Effusions médiatiques, mariage à 2 heures du matin à Vegas... À l'image de leur relation fusionnelle et express, la bague de fiançailles choisie par Travis Barker pour Kourtney Kardashian se devait d'être au moins aussi intense que leur histoire. Et pourtant, dans le dernier épisode de la série de télé-réalité The Kardashians , la femme d'affaires de 43 ans a avoué la désagréable mésaventure subie par cette bague quelques jours après l'avoir glissée à son doigt.
Diamant éternel
Alors qu'elle pliait du linge, la mère de trois enfants aurait posé sa bague sur le sol, la pensant en sécurité. Avant de marcher dessus par mégarde. Le diamant taille ovale de 12 carats, estimé par les experts à 1 million de dollars (960.000 euros environ), est quasiment incassable, c'est donc la monture signée Lorraine Schwartz qui a subi le choc. Si Kourtney Kardashian a longuement insisté face caméra sur la crise de nerfs et les larmes qui ont suivi ce malheureux événement, la bague est, elle, déjà réparée par la créatrice.
Valeurs Actuelles
Eric Zemmour relaxé en appel après ses propos sur le maréchal Pétain
Une nouvelle fois, Eric Zemmour a remporté son procès pour « contestation de crime contre l’humanité ». En décembre dernier, le parquet de Paris avait requis une amende de 10 000 euros contre l’ancien chroniqueur qui avait soutenu, en octobre 2019 sur CNews, que le Maréchal Pétain avait « sauvé » les Juifs français. Relaxé en première instance, l’ex-candidat à la présidentielle avait vu le parquet faire appel de la décision.
Plusieurs associations face à Eric Zemmour
Les propos du candidat aux législatives dans le Var avaient été prononcés le 21 octobre 2019 lors d’un débat avec Bernard Henri-Levy. « Un jour, dans une autre émission, vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les Juifs français. C’est une monstruosité, c’est du révisionnisme », s’était emporté le philosophe. « C’est encore une fois le réel, je suis désolé », avait répondu l’écrivain.
Faisant face à plusieurs associations (Mrap, Licra, SOS Racisme…) qui s’étaient constituées parties civiles, Eric Zemmour avait persisté dans ses propos évoquant un débat qui doit être tranché par des historiens. « Je tiens à répéter ce que j’ai dit, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, 40 % des Juifs étrangers qui ont été exterminés et 90 % des Juifs français qui ont survécu », avait-il affirmé. Avant de conclure : « J’admets que l’on puisse contester ce que je dis mais je ne vois pas en quoi ce que je dis conteste que des Juifs aient été exterminés par des Allemands. »
Le Figaro
Tennis : blessé et éliminé à Rome, Nadal inquiet avant Roland-Garros
En grande difficulté dans ses déplacements en fin de match face à Denis Shapovalov, l'Espagnol suscite de vives inquiétudes à moins de deux semaines de Roland-Garros.
À 10 jours du coup d'envoi de Roland-Garros, une vague d'incertitude entoure la santé de Rafael Nadal. 10 fois titré au Masters 1000 de Rome, l'Espagnol, visiblement blessé, a été éliminé en 8es de finale par Denis Shapovalov (16e mondial) en trois manches (1-6, 7-5, 6-2). En quarts de finale, le Canadien affrontera le Norvégien Casper Ruud (10e).
Après avoir nettement dominé la première manche, Nadal (4e) a petit à petit baissé de niveau jusqu'à avoir manifestement de grosses difficultés à se déplacer. «Je ne me suis pas blessé, je suis un joueur qui vit avec cette blessure. Il n'y a rien de nouveau. C'est là...», a expliqué l'intéressé après la rencontre. L'Espagnol est atteint du syndrome de Muller-Weiss qui entraîne notamment une nécrose de l'os naviculaire. Cette maladie rare est incurable et Nadal avait dû mettre un terme à sa saison 2021 en août en raison de douleurs trop fortes.
«Mon quotidien est difficile»
Il était revenu en début d'année pour remporter l'Open d'Australie et porter à 21e record de tites du Grand Chelem. Dans la foulée, il avait atteint la finale à Indian Wells début mars, mais victime d'une blessure costale contractée en demies, il n'avait plus joué par la suite jusqu'au Masters 1000 de Madrid où il avait été éliminé la semaine dernière en quarts.
«Malheureusement, mon quotidien est difficile. Même comme ça, je fais de mon mieux. Evidemment, j'ai parfois du mal à accepter la situation. C'est frustrant parfois quand je ne peux pas m'entraîner normalement pendant plusieurs jours», a-t-il indiqué jeudi. «Aujourd'hui, ça a recommencé (à me faire souffrir) au milieu du deuxième set, et c'est devenu insupportable», a-t-il ajouté.
À VOIR AUSSI - Les plus beaux buts de Robert Lewandowski avec le Bayern Munich
Tennis: Alcaraz 6e joueur mondial au classement ATP après sa victoire à Madrid
L'Espagnol Carlos Alcaraz, 19 ans, victorieux dimanche du Masters 1000 de Madrid, a gagné trois places…
Futur Nadal, jeu de Federer, chassé par les sponsors... 5 choses à savoir sur Carlos Alcaraz, l'étoile montante du tennis mondial
PORTRAIT - L'Espagnol (18 ans), lauréat à Barcelone et Madrid, confirme les promesses entrevues depuis de longs mois. Polyvalent, puissant, le « nouveau Nadal » incarne déjà le présent du jeu.
Tennis : Nadal estime que son corps «est comme une vieille machine»
Qualifié pour le tournoi ATP de Rome, Rafael Nadal est revenu sur sa forme physique à quelques jours de Roland-Garros.
Valeurs Actuelles
En Vendée, une journée “d’écoute et de reconnaissance” sur les abus sexuels dans l’Eglise
C’est une rencontre peu commune qui était organisée, jeudi 12 mai, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée. Elle rassemblait des responsables des Frères de Saint-Gabriel et des victimes de membres de cette congrégation à l’occasion d’une journée consacrée à la reconnaissance des abus sexuels commis en son sein, relate Le Figaro. Un évènement qui s’inscrit dans la démarche de plusieurs organisations catholiques de reconnaître officiellement les actes pédocriminels, à la suite du rapport Sauvé. L’enquête confiée à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) avait estimé que 330.000 agressions avaient été commises en France entre 1950 et 2020.
« Une première étape »
Concernant les Frères de Saint-Gabriel, congrégation à la mission essentiellement éducative et dont les membres interviennent donc dans les écoles, une cinquantaine de victimes ont été recensées sur environ 20 ans, jusqu’au milieu des années 1970. Une grande partie de ces faits concerne un seul frère, Gabriel G, auteur d’une vingtaine d’agressions dans deux écoles de Loire-Atlantique et du Finistère, entre 1965 et 1972, rappelle Le Figaro.
« C’est une grande première, c’est un moment lors duquel victimes et congrégation vont pouvoir se parler de groupe à groupe », a déclaré le président de la Commission reconnaissance et réparation (CRR), organisme mis en place pour organiser les discussions entre congrégations et victimes. Les Frères de Saint-Gabriel se sont également engagés à financer une étude menée par un historien sur les faits commis. « Une première étape » avant la phase des réparations, a commenté l’une des victimes.
Vendée : les dernières actualités
France24 - World
Live: Ukraine makes steady progress in Kharkiv region
Issued on: 13/05/2022 - 07:58
FRANCE 24
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Fighting was intense around the northeastern city of Kharkiv on Friday as Ukrainian forces continued to make relatively steady progress in the region, according to a FRANCE 24 team reporting in the country’s second-largest city. Britain’s Defense Ministry said Russia’s focus on the eastern Donbas has left its remaining troops around Kharkiv vulnerable to counterattack. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
10:05am: Russia says it struck oil refinery in central Ukraine
Russia's defence ministry has said its forces struck the Kremenchug oil refinery in central Ukraine, destroying its production capacity and fuel tanks.
The ministry also said its forces shot down a Ukrainian Su-27 aircraft in the Kharkiv region.
Ukraine has been making steady gains in the Kharkiv area in recent days, according to UK intelligence. Russia's claims could not be independently verified.
9:58am: EU to provide further €500 million in military aid to Ukraine
EU foreign policy chief Josep Borrell has said the bloc would provide a further 500 million euros worth of military support to Ukraine and that he was confident a deal could be reached in the coming days to agree an embargo on Russian oil.
Speaking to reporters on the sidelines of the G7 foreign ministers meeting, Borrell said the military support would be for heavy weapons such as tanks and artillery and would bring the bloc's aid up to about 2 billion euros.
"A new impetus for military support. [It will be] more pressure on Russia with economic sanctions and continuing the international isolation of Russia and countering misinformation," he said.
Borrell said he was also optimistic an EU embargo on Russian oil could also be agreed in the coming days.
9:18am: France says G7 ‘strongly committed’ in backing Ukraine
France has said the Group of Seven industrialised nations was committed to helping Ukraine win its war against Russia as the group's top diplomats held talks in northern Germany.
French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said the G7 countries were "very strongly united" in their will to "continue in the long term to support Ukraine's fight for its sovereignty until Ukraine's victory".
British Foreign Secretary Liz Truss has said it was vital to keep up the pressure on Russia by supplying more weapons to Ukraine and imposing further sanctions.
"It is very important at this time that we keep up the pressure on Vladimir Putin by supplying more weapons to Ukraine and by increasing the sanctions," she told reporters on arrival at the G7 foreign ministers meeting.
7:41am: Ukrainian forces prevent Russian river crossing in Donbas: UK
Ukrainian forces successfully prevented an attempted Russian river crossing in the Donbas, according to the British defence ministry.
Images suggest that Russia has lost armoured manoeuvre elements of at least one battalion tactical group and the deployed pontoon bridging equipment while crossing the Siverskyi Donets river west of Severodonetsk, Britain said in its intelligence update posted on Twitter.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 13 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7SVSQChAFe🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/vqt5MS4LR5
May 13, 20227:17am: Battle moving 'from village to village'
Reporting from Kharkiv, in northeastern Ukraine, FRANCE 24’s Nadia Massih said Ukrainian troops have been making steady progress in the northeastern region, with the fighting moving from village to village.
Britain’s Defense Ministry said Russia’s focus on the eastern Donbas region has left its remaining troops around Kharkiv to the north vulnerable to counterattack from Ukrainian forces, which recaptured several towns and villages around the city.
12:45am: US says Russia has forcibly taken 'thousands' of Ukrainians
The US has accused Russia of forcibly taking tens of thousands of Ukrainians, often singled out for their resistance to the invasion, to Russia.
The remarks support allegations by the Ukrainian government, which estimates nearly 1.2 million people have been deported into Russia or Russian-controlled territory and has denounced so-called "filtration camps" in which Moscow interrogates detained people.
US Ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe Michael Carpenter said that witness testimony attests to "brutal interrogations" in the camps.
"Accounts of this brutality and forced displacement are happening right now, as we speak, and these actions amount to war crimes," Carpenter told the organization in Vienna.
"We must not allow this evil to stand," he said.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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On The Ground
In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
AS IT HAPPENED
Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
France24 - World
Slain Palestinian-American reporter to be buried as Israel plans more settlements
Issued on: 13/05/2022 - 05:27
NEWS WIRES
Veteran Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh will be buried alongside her parents in a cemetery near Jerusalem's Old City on Friday, two days after she was shot dead in an Israeli army raid.
The Palestinian American's body has been transferred from the occupied West Bank, and her funeral will be held at a Jerusalem church.
Israel and Palestine have traded blame over the killing of Abu Akleh, 51, a journalist with the Qatar-based network's Arabic service, during clashes in the Jenin refugee camp.
The United States, European Union and United Nations have backed calls for a full investigation into what Al Jazeera labelled a deliberate killing "in cold blood", but the Palestinian Authority (PA) has rejected holding a joint probe with Israel.
In a sign of Abu Akleh's prominence, she was given what was described as a full state memorial at Palestinian president Mahmud Abbas's Ramallah compound on Thursday, with officials, foreign diplomats and a long stream of mourners present.
"Her voice entered every home, and her loss is a wound in our hearts," said mourner Hadil Hamdan.
Thousands lined the route as her coffin, draped in the Palestinian flag, was driven through the West Bank city, where a street is to be renamed in her honour.
Many held flowers, wreaths and pictures of the slain journalist, who has been widely hailed for her bravery and professionalism through her coverage of the conflict.
'Sister of all Palestinians'
"This crime should not go unpunished," Abbas said during the memorial, adding that the Palestinian Authority held Israel "completely responsible" for her death.
Immediately after the shooting, Israeli Prime Minister Naftali Bennett had said it was "likely" Abu Akleh was killed by stray Palestinian gunfire.
But a few hours later, Israeli Defence Minister Benny Gantz said that it could have been "the Palestinians who shot her" or fire from "our side".
While reporting in Jenin, Abu Akleh was wearing a bulletproof vest emblazoned with the word "press", as well as a helmet.
On a visit to Tehran, Qatar's Emir Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani blamed "Israeli occupation forces" for the "heinous crime".
Grief over Abu Akleh's killing spilled beyond Palestine, with protests erupting in Turkey, Sudan and elsewhere.
She "was the sister of all Palestinians," her brother Antoun Abu Akleh told AFP.
Draped in a Palestinian scarf, mourner Tariq Ahmed, 45, described the death as a "tragedy for all the nation", comparing his grief to what he felt at the funeral of Palestinian leader Yasser Arafat.
"I have not felt this pain since Arafat died," Ahmed said.
Ibrahim Abu Allan, 52, attended the memorial in his wheelchair, having travelled from the southern West Bank.
"The road was difficult, but Shireen deserves a farewell," he said.
No joint probe
A coffin for Abu Akleh, a Palestinian Christian born in Israeli-annexed east Jerusalem, began its journey to Jerusalem to the drumbeat of a marching band, as crowds chanted slogans demanding an end to Palestinian security cooperation with Israel.
Israel has publicly called for a joint probe and stressed the need for Palestinian authorities to hand over the fatal bullet for forensic examination.
But Abbas said the proposal had been rejected.
The European Union has urged an "independent" probe while the United States demanded the killing be "transparently investigated", calls echoed by UN human rights chief Michelle Bachelet.
PA official Hussein Al-Sheikh, a close Abbas confidant, said the Palestinian "investigation would be completed independently".
An initial autopsy and forensic examination were conducted in Nablus in the Israel-occupied West Bank hours after her death.
New Jewish settlements
In a move likely to further inflame West Bank tensions, Israel on Thursday advanced plans for 4,427 Jewish settler homes.
About 475,000 settlers already live in the West Bank, alongside some 2.7 million Palestinians, in communities widely regarded as illegal under international law.
Settlement monitor Peace Now warned the announcement "deepens the occupation," while right-wing Interior Minister Ayelet Shaked, a member of Bennett's religious-nationalist Yamina party, hailed a "day of celebration for the settler movement."
Tensions had already risen with a wave of attacks that have killed at least 18 people in Israel since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.
A total of 31 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
(AFP)
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Investissement: nos astuces pour doper sa rentabilité locative
Marie PellefigueNOS CONSEILS - Les rendements de l’immobilier locatif ne sont plus ce qu’ils étaient. Pour que le jeu en vaille la chandelle, il va falloir accepter de sortir des sentiers battus.
Placement traditionnel pour s’assurer des revenus complémentaires, l’immobilier subit pourtant une lente érosion de sa rentabilité. La raison? La hausse des prix ne s’est pas accompagnée d’une augmentation des loyers dans les mêmes proportions. «Le rendement locatif dans les grandes métropoles oscille aujourd’hui entre 3 et 4 % en moyenne, avant impôts», souligne Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobiliers (Imsi). Il existe pourtant quelques solutions alternatives pour espérer augmenter son rendement.
Investir dans un quartier en devenir
Depuis une vingtaine d’années, des vagues de rénovations urbaines ont contribué à redonner vie à des quartiers jusqu’à présent délaissés. «Toutes les municipalités ont compris qu’il n’était plus possible de mettre en place une politique de l’habitat qui laissait des quartiers à l’abandon», note Henry Buzy-Cazaux. Elles les intègrent désormais dans leurs politiques d’aménagement et profitent de l’arrivée d’un moyen de transport (tramway, métro…) ou d’une opération urbaine pour les réhabiliter intégralement.
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Cette politique d’éradication des zones paupérisées se développe partout en France. Concentrez vos recherches sur les communes limitrophes des métropoles. C’est, par exemple, le cas des centres-villes de Roubaix et Tourcoing, proches des pôles universitaires et d’activité de Lille. La demande locative, notamment celle de jeunes couples et d’étudiants en colocation, y est forte, à condition de rester près du métro, du tramway ou de la gare. Dans ces zones, les prix d’achat sont deux fois moins élevés que dans l’hypercentre lillois, et les loyers inférieurs de «seulement» 30 à 40 %. «Les investisseurs qui cherchent de la rentabilité ont intérêt à y acheter, car les loyers se tiennent et les prix sont moindres», confirme Philippe Descampiaux, directeur de Citya Descampiaux à Lille.
Il existe aussi des opportunités dans certaines villes moyennes, où les prix ont certes progressé ces deux dernières années, mais sans flamber. C’est le cas d’Albi, d’Évreux, de Laval, de Mulhouse, de Nancy ou de Valenciennes. Attention, la demande locative n’y est pas infinie. Mieux vaut donc viser des marchés de niche (pour les étudiants ou les couples de seniors) et proposer un logement haut de gamme pour être certain de louer facilement et de minorer votre vacance locative.
Enfin, une stratégie alternative consiste à acheter dans des petites villes avec du potentiel, car situées en troisième ou quatrième couronne semi-rurale d’un pôle d’activité. L’arrière-pays bordelais, lyonnais, nantais, rennais ou toulousain regorge de ce type de commune. Achetez une maison avec jardin dans l’une de celles qui disposent d’une liaison rapide avec la métropole (TER, route accessible). Autre impératif: une excellente couverture internet et des petits commerces et services (médecin, école…) à proximité.
Viser des biens à rénover
Depuis que les prix de l’énergie se sont mis à flamber, la consommation des logements est devenue le point principal de préoccupation des acheteurs. «Le diagnostic de performance énergétique est systématiquement examiné et les logements qui ne sont pas bien classés sont nettement moins visités», affirme Guillaume Martinaud, président d’Orpi. Même dans les villes où la demande est forte, les biens étiquetés F et surtout G commencent à encombrer les vitrines et - surtout - à subir une décote de prix. Ils ne sont pourtant pas tous à éliminer, car certains peuvent être rénovés assez facilement. C’est notamment le cas des biens anciens situés dans des petites copropriétés dont le coût de remise en état peut être relativement modique, à condition de cumuler les multiples aides et subventions (MaPrimeRénov’, éco-prêt à taux zéro…). En plus, comme ces opérations de rénovation sont défiscalisables au titre du déficit foncier, en tant que bailleur, vous encaisserez des loyers sans faire exploser votre pression fiscale.
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Mais si ce type de biens a un large intérêt, investissez-y aussi avec prudence en achetant exclusivement dans une ville où la demande locative est très forte. Pour minorer votre risque à terme, assurez aussi votre revente. Pour cela, «mieux vaut choisir des logements très recherchés par des primo-accédants, c’est-à-dire des deux et trois-pièces avec un petit extérieur et un parking», conseille Christophe Gaillard, directeur des agences Laforêt à La Rochelle. Pour cela, visez les quartiers centraux des métropoles et leurs couronnes immédiates. Autre possibilité: les villes du front de mer (Antibes, Bayonne, La Rochelle, Saint-Malo, Vannes…), où les deux-pièces en meublé séduisent les étudiants durant neuf mois et les touristes l’été. Pour une gestion plus simple, les trois- pièces y sont aussi recherchés par les jeunes actifs.
Opter pour de nouveaux modes de location
Dernière possibilité, qui permet aussi d’optimiser votre fiscalité: opter pour la location meublée. Pour espérer des loyers plus élevés qu’avec un simple studio, misez sur la colocation, qui consiste à louer avec un bail unique un grand logement à plusieurs personnes. Privilégiez les grandes villes étudiantes, où la pression locative est forte et la vacance locative minime. Achetez plutôt un quatre ou cinq-pièces, à louer à trois ou quatre colocataires, dans une copropriété des années 1960 ou 1970. Elles disposent le plus souvent de balcons et parkings, des atouts pour la location. Comme leurs charges sont souvent plus importantes (ascenseur, gardien…) que celles des immeubles anciens, les propriétaires voulant y habiter sont moins nombreux. Vous disposerez donc d’une marge de négociation un peu plus forte lors de l’acquisition.
À lire aussiImmobilier: louer en meublé, encore un bon plan?
Pour investir dans une ville plus petite, privilégiez le «coliving», la version haut de gamme de la colocation. Il consiste à louer un logement en meublé de standing incluant tous les services (abonnement internet, assurance, abonnement électrique, petit électroménager…) et doté de grandes chambres avec salle de bains et kitchenette privative. «Il s’agit d’une alternative à la résidence hôtelière, certains grands logements intégrant aussi des coins pour les bureaux partagés ou une minisalle de sport», explique Manuel Ravier, cofondateur d’Investissement-locatif.com.
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Bourse: l’incertitude gagne les épargnants
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France24 - World
Families of fighters trapped at Azovstal steel plant protest in Kyiv
Issued on: 12/05/2022 - 23:04
FRANCE 24
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FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
Several family members of the fighters trapped at the Azovstal steel plant in Mariupol staged a protest Thursday in the Ukrainian capital Kyiv to demand the besieged soldiers’ evacuation.
"There’s nothing. No water, no food. We can’t abandon these guys, who have been fighting for our clear skies here," said the wife of a soldier trapped at the Azovstal steel plant.
Reporting from the protests in Kyiv, FRANCE 24's Gulliver Cragg described the hopelessness of those protesting. The Ukrainian government has said that evacuating the soldiers is not an option.
Click on the video player above to view the full report.
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On the groundUkrainians take stock of what remains of their village after Russian forces retreat
WAR IN UKRAINE
Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
AS IT HAPPENED
Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant
Le Figaro
Agir maintenant pour doper vos revenus futurs
Renaud BernardNOS CONSEILS - Assurance-vie, PER... Quels placements sont à privilégier pour compléter ses revenus? Mode d’emploi.
C’est plutôt une bonne nouvelle: 57 % des Français épargnent, selon un sondage Odoxa pour Groupama publié en septembre 2021, avec, pour principale motivation, la préparation de leur retraite. Pour parvenir à la financer, ils comptent notamment devenir propriétaire de leur résidence principale, mettre de l’épargne de côté sur des livrets bancaires et investir dans des placements financiers. En la matière, ils ont plutôt l’embarras du choix. L’assurance-vie, comme le plan d’épargne retraite (PER) ou le plan d’épargne en actions (PEA) permettent de se créer un revenu complémentaire une fois l’heure de la retraite sonnée. Mais attention à ne pas se bercer d’illusions. Quel que soit le produit utilisé, il va nécessairement falloir beaucoup épargner, seul moyen pour se doter d’un matelas suffisamment épais pour s’assurer un complément financier important.
Mieux vaut anticiper
Le temps d’épargne va dépendre de la capacité de l’épargnant à mettre de côté, mais aussi du rendement généré par le placement sur lequel est investi l’argent. Placer 376 € par mois (sur un produit qui se valorise de 1 % par an) permet de disposer d’un capital de 100.000 € au bout de vingt ans. Il ne faudra que dix ans si l’effort est de 792 € par mois et seulement cinq ans avec 1625 €. À condition de prendre un minimum de risques et de dénicher des placements plus performants, l’effort de l’épargnant peut être bien moindre. Un rendement annuel de 7 % permet d’obtenir 100.000 € en ne versant que 581 € de mensualités sur dix ans. Mieux, sur vingt ans, 196 € par mois.
À lire aussiPlacements: comment protéger son épargne face à l’inflation
Pour se forger une solide épargne en toute tranquillité, la mise en place de versements programmés sur un contrat d’assurance-vie ou un PER est la meilleure solution. «Cela permet d’éviter que l’investisseur vienne à oublier d’alimenter son épargne, avec une automatisation de la constitution du capital. Rien n’empêche de l’accompagner de versements complémentaires, surtout en fin d’année pour notamment optimiser l’avantage fiscal du PER à l’entrée», souligne Guillaume Pierron, directeur général adjoint de Groupama Gan Vie. En effet, chaque euro versé volontairement sur un PER permet de réduire d’autant son revenu imposable, dans certaines limites. Cette remise fiscale finit souvent de convaincre les épargnants d’y souscrire. Cet avantage profite aussi aux salariés ayant accès à un plan d’épargne retraite collectif (Percol) dans leur entreprise. Selon l’Association française pour la gestion financière (AFG), quelque 1,75 million d’épargnants en détiennent un à la fin 2021. «L’adoption des nouveaux Percol comme outil de préparation à la retraite se confirme, avec une progression soutenue des versements déductibles», souligne Dominique Dorchies, présidente de la commission épargne salariale et retraite de l’AFG.
Mais, ce n’est pas la seule vertu du Percol. Il peut être alimenté avec les primes de participation et d’intéressement, qui sont alors exonérées d’impôt sur le revenu. «L’employeur peut prévoir d’abonder ces primes, mais aussi les versements volontaires du salarié. Ce dernier bénéficie alors d’un double avantage: la déduction fiscale accordée aux versements doublée d’un abondement de son employeur non imposable. Sans compter que les frais sont moins élevés que ceux des PER individuels, indique Pierre-Emmanuel Sassonia, directeur associé d’Eres. Les frais de gestion sont négociés pour tous les salariés et ceux de tenue de comptes obligatoirement pris en charge par l’employeur.»
Bien choisir son enveloppe financière
Le produit phare des investisseurs, c’est l’assurance-vie avec ses quelque 1900 milliards d’euros d’encours. Un placement particulièrement souple et proposant des solutions à tous les profils d’investisseurs. Les plus frileux ne souhaitant pas dépendre des soubresauts de la Bourse peuvent opter pour les fonds en euros qui sécurisent l’épargne. Mais leurs rendements sont aujourd’hui faméliques, dépassant à peine les 1 %. Pour faire fructifier son capital, il faut accepter de prendre des risques, et investir sur les marchés financiers, soit en réalisant soi-même son allocation d’actifs, soit en confiant cette tâche à des professionnels, dans le cadre des formules de gestion pilotée de plus en plus fréquemment proposées. Dernier atout de l’assurance-vie, il est possible de récupérer ses fonds à tout moment.
À lire aussiQuel est le meilleur placement retraite? Le Match PER - Assurance-vie
Ce n’est pas le cas avec un PER. Celui-ci ne se dénoue qu’au moment de prendre sa retraite, sauf coups durs (décès, invalidité, surendettement…), ou à l’achat de sa résidence principale. Ce placement bénéficie, par défaut, d’une gestion dite «à horizon». Les sommes sont investies selon le profil de risque de l’épargnant, puis sont sécurisés à mesure que l’heure de la retraite approche. Une option séduisante pour ceux qui veulent avoir la certitude de profiter d’un complément de revenu, l’échéance venue.
En revanche, pour les épargnants prêts à prendre tous les risques, le PEA est fait pour eux. Cette enveloppe a la particularité de ne pouvoir abriter que des actions de sociétés ayant leur siège social dans l’Union européenne ou dans un État de l’espace économique européen, ou des fonds composés d’au moins 75 % de ces actions, dans la limite de 150.000 € de versements. En cas d’investissement au travers d’un fonds, celui-ci doit contenir au moins 75 % d’actions européennes. Son principal écueil: l’épargnant est en permanence exposé au risque de moins-value lié aux actions, sauf à laisser une partie de l’épargne sur le compte espèces associé au PEA, non rémunéré.
Pourquoi pas la rente?
Que ce soient avec le PER (ou le Percol), le PEA ou l’assurance-vie, l’épargnant est libre de récupérer son argent comme il l’entend, notamment en procédant à des retraits en fonction de ses besoins. L’intérêt est notamment de laisser de l’épargne sur son placement, qui continuera à fructifier. Il peut aussi décider de convertir son capital en rente viagère. «Dans les faits, l’épargnant délaisse quasiment toujours la rente viagère pour choisir le versement d’un capital», constate Guillaume Pierron. La cause? La rente suppose d’abandonner son capital à l’assureur, sans qu’il puisse être transmis à ses héritiers en cas de décès. Bien souvent également, le montant de la rente est jugé décevant, comparé à tout l’argent mis de côté pendant la phase d’épargne.
À lire aussiEt si la rente était faite pour vous?
À y regarder de plus près, la rente viagère comporte des avantages souvent insoupçonnés. Elle permet de garantir un complément de revenu à vie. Son montant étant calculé selon son espérance de vie théorique, l’épargnant sera alors gagnant s’il vit très longtemps.
Pour contrer l’inconvénient de la perte du capital en cas de décès du rentier, différentes options existent. La première: la rente réversible permet au bénéficiaire désigné de toucher tout ou partie de la rente jusqu’à son propre décès. Idéale pour protéger le conjoint. La seconde est d’opter pour une rente à annuités garanties, versée pendant une durée déterminée (par exemple dix ans). Si le rentier décède pendant ce laps de temps, la rente est alors payée au bénéficiaire désigné jusqu’au terme prévu. Une sécurité au coût raisonnable.
À chaque placement, sa fiscalité
Reste un dernier écueil, qu’il convient de bien maîtriser avant tout choix de placement: son mode d’imposition à la sortie. Bien qu’ils profitent tous d’une fiscalité avantageuse, le PEA sort du lot. Il permet, après seulement cinq ans, de retirer les gains accumulés, sans aucun impôt à régler. Même chose pour la rente viagère en cas de conversion du capital. Ni l’assurance-vie ni le PER ne font alors le poids! Si l’épargnant dénoue son assurance-vie en capital au bout de huit ans, les plus-values issues des primes versées depuis le 27 septembre 2017 sont imposées à 7,5 % au-delà d’un abattement de 4600 € (ou de 9200 € pour un couple). Si un montant de plus de 150.000 € est investi en assurance-vie, l’imposition monte à 12,8 % pour la fraction excédant 150.000 €. Pour les contrats de moins de huit ans, les gains sont alors taxés à 12,8 % dès le premier euro. Les gains réalisés lors d’un rachat sur un PER (ou un Percol) suivent la même fiscalité. Mais il ne faut pas oublier que les capitaux issus des versements défiscalisés à l’entrée sont intégralement soumis au barème progressif. La carotte fiscale offerte à l’entrée est donc reprise à la sortie, sauf à être moins imposé à l’âge de la retraite.
À lire aussiComment placer ses liquidités en temps de crise?
Lorsque l’épargnant décide de transformer le capital issu d’une assurance-vie en rente, une partie de celle-ci est soumise au barème progressif selon l’âge du rentier au jour du versement de la rente. Seule 40 % de la rente est imposable si le rentier est âgé de 60 à 69 ans, et 30 % pour les plus de 69 ans. Dans le cadre du PER (ou Percol), la rente est imposée comme une pension de retraite au barème progressif, après application d’un abattement de 10 % (plafonné à 3912 € par foyer fiscal).
En revanche, aucun placement financier ne peut échapper aux prélèvements sociaux, fixés aujourd’hui à 17,2 %. Pour une assurance-vie ou un PER, ils sont dus sur la totalité des intérêts générés en cas de sortie en capital et sur 30 % ou 40 % (selon l’âge du rentier) du montant de la rente viagère. Dans le cadre d’un PEA de plus de cinq ans, les taux diffèrent selon la date de réalisation de la plus-value. «Les taux historiques, c’est-à-dire ceux applicables au jour de la constatation du gain, concernent les gains réalisés avant décembre 2017. Les plus-values constatées à compter de 2018 subissent le taux en vigueur à la sortie», précise Marie-Noëlle Auclair, directrice commerciale chez Eres Conseil. Vous l’aurez compris, la formule magique n’existe pas.
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Bourse: l’incertitude gagne les épargnants
DÉCRYPTAGE - La hausse de l’inflation et la perspective de politiques monétaires plus restrictives font trembler les marchés. Les conseils de Nicolas Otton, directeur de BNP Paribas Banque Privée.
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Seniors: comment vivre chez soi tout en percevant des revenus
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France24 - World
Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
Issued on: 12/05/2022 - 14:53
FRANCE 24
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The Russian blockade of Ukraine’s Black Sea ports risks causing a global food crisis, given that Ukraine is one of the world’s top agricultural exporters. Analysts say this shows how Russia is weaponising food in its geopolitical games – but it’s a weapon the EU plans to neutralise by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports, allowing Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world.
When EU Council President Charles Michel visited Odesa on Monday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky highlighted the importance for the rest of Ukraine’s major Black Sea port as a vital gateway for the world’s food supply.
“For the first time in decades and decades, in Odesa there is no regular movement of the merchant fleet,” Zelensky said by video. “This has probably never happened in Odesa since World War II.”
“This is a blow not only to Ukraine,” Zelensky emphasised. “Without our agricultural exports, dozens of countries in different parts of the world are already on the brink of food shortages. And over time, the situation can become – frankly – frightening.”
Adding to Zelensky’s message, Michel wrote on Twitter that he had seen silos full of grain, wheat and corn in Odesa – ready for export but unable to be moved due to the blockade.
"This badly needed food is stranded because of the Russian war and blockade of Black Sea ports. Causing dramatic consequences for vulnerable countries. We need a global response," he wrote.
Indeed, nearly 25 million tonnes of grain are stuck in Ukraine, a UN food agency official said on May 6.
The bright yellow below the sky blue in the Ukrainian flag is mirrored in the country’s fertile fields. Ukraine provided 42 percent of the world’s sunflower oil exports in 2019 – aptly, as the sunflower is an iconic national symbol. The country also provided 16 percent of the world’s corn exports the same year, nearly 10 percent of its barley exports and almost 9 percent of its wheat exports.
‘Seaways are not safe’
Since it invaded Ukraine on February 24, Russia has blocked hundreds of ships in the Black Sea and Sea of Azov, mostly containing Ukrainian grain exports. This has combined with heavy mining to stop ships from exporting food supplies via Odessa.
Odesa port has not been active since Russia started the conflict, because the “seaways are not safe”, noted Petr Oubukhov, a member of the Odesa City Council, speaking on FRANCE 24’s The Debate programme. “Some commercial vessels were hit by [the] Russians; it was not Ukrainian vessels, it was one from Qatar and one from Japan. And also the sea near Odesa now has a lot of sea mines, so it’s not safe to go this area.”
“Even if we stop the war today, we need at least half of [a] year to clean the sea and to activate this port again,” Oubukhov went on.
As well as Russia’s well-known use of gas exports as a geopolitical tool, it seems that stopping Ukrainian food exports via Odesa is a way of hurting Europe – as Ukraine is the EU’s fourth biggest source of food imports, providing more than half of the bloc’s corn imports and nearly a quarter of its vegetable oil imports.
Russia’s actions show how “food is a weapon; a geopolitical weapon” and how “food systems are now very co-dependent”, Mathieu Brun, scientific director of agriculture-focused think-tank the FARM Foundation, said on The Debate.
‘Burden is going to fall on the poorest’
Although Moscow doesn’t see them as antagonists in the way it does European nations, Middle Eastern and African countries are even more vulnerable to the effects of the Ukraine war on their food supply.
Ukraine is an invaluable source of food imports to many countries in those regions – providing a whopping 48 percent of Algeria’s wheat imports and 26 percent of Egypt’s maize imports.
“This goes back to the last time that there was global food insecurity of this magnitude [in the late 2000s], which ended up [with] very dysfunctional actions by a number of governments, and the worst of which was export controls by a number of the prominent food exporters – now that is globally suboptimal; everybody ends up worse off,” Sony Kapoor, a professor of climate at the European University Institute in Oslo, said on The Debate.
“This time round, even in these early days of food price spikes, we’ve already seen a number of governments such as that of Indonesia announce unilateral actions blocking food exports and many others potentially to follow,” Kapoor added. “Now this is not going to be good for anybody because globally – despite the serious logistical challenges we’ve been discussing – from a calorific viewpoint, there is more than enough food, it is just in the wrong places, and if export bans are put in place, the burden is going to fall on the poorest.”
Asked if it is possible to just ramp up production elsewhere, allowing global food markets to adjust, Brun warned that “it’s not that easy”.
Quite simply, the amount of food Ukraine was exporting through the Black Sea was “a lot”, Brun explained, “and we have been actually specialising our food systems, our agriculture systems, for decades, almost centuries, now; there are regions that are specialising in wheat, others are specialising in soybean, so there is a lot of concentration, and you cannot just, over a year, change that.”
To adequately adjust, “you need research, you need seeds, you need fertiliser inputs, and you need logistics,” Brun continued.
Polish land corridor
Consequently, the EU is working on the logistics of circumventing Russia’s blockage – with the bloc’s Farm Commissioner Janusz Wojciechozski announcing on Tuesday plans to create a land corridor to Poland for Ukraine’s agricultural exports. “We want to ensure supply chains for food for Europe and the rest of the world,” he told a conference held by the UN’s Food and Agriculture Organisation.
“The main solution is corridors to Baltic Sea ports,” Wojciechozski said – pointing to Poland’s Gdansk and Gdynia as gateways to export food supplies from Ukraine to the rest of the world.
The EU commissioner’s plan is likely to “work”, but “very slowly”, Oubukhov said. “I heard that they would take five years to transfer all the grains and seeds that we have already in Ukraine, which we normally sold by sea in one year.”
The Russian military has targeted Ukrainian transport infrastructure throughout the war. But this is unlikely to hinder the planned land route to Poland for agricultural exports, Oubukhov said: Russian strikes are not “as precise” as “they advertise”, he put it. They try to “attack our military objects and most of times they miss” – one time even missing by “two kilometres”. Even if they strike railway infrastructure, it could “easily be rebuilt in hours, not days”.
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The cash was part of a fund-raising blitz that helped propel Prime Minister Boris Johnson’s party to victory in 2019. Records track $630,225 to a Russian bank account.
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By Jane Bradley
LONDON — One of the biggest donors to Britain’s Conservative Party is suspected of secretly funneling hundreds of thousands of dollars to the party from a Russian account, according to a bank alert filed to Britain’s national law enforcement agency.
The donation, of $630,225, was made in February 2018 in the name of Ehud Sheleg, a wealthy London art dealer who was most recently the Conservative Party’s treasurer. The money was part of a fund-raising blitz that helped propel Prime Minister Boris Johnson and his party to a landslide victory in the 2019 general election.
But documents filed with the authorities last year and reviewed by The New York Times say that the money originated in a Russian account of Mr. Sheleg’s father-in-law, Sergei Kopytov, who was once a senior politician in the previous pro-Kremlin government of Ukraine. He now owns real estate and hotel businesses in Crimea and Russia.
“We are able to trace a clear line back from this donation to its ultimate source,” Barclays bank wrote in a January 2021 alert to the National Crime Agency. The bank, which maintained some of the accounts used in the transaction, flagged the donation as both suspected money laundering and a potentially illegal campaign donation.
A lawyer for Mr. Sheleg acknowledged that he and his wife received millions of dollars from his father-in-law in the weeks before the donation. But they said that was “entirely separate” from the campaign contribution.
“There is absolutely no basis for suggesting that Mr. Kopytov’s gift for his daughter was intended as, or for the purpose of making, a political donation to the Conservative Party,” the lawyer, Thomas Rudkin, wrote in response to questions from The Times.
It is illegal for political parties to accept donations of more than 500 pounds from foreign citizens who are not registered to vote in Britain. Mr. Kopytov is not listed on the national voter register, records show. It is not clear why the Barclays alert arrived three years after the donation, or whether the authorities had investigated it.
It is no secret that wealthy Russian industrialists have given heavily to the Conservative Party over the years. Mr. Johnson once played a game of tennis with the wife of a Russian former minister in exchange for a $270,000 donation. But those donors were British citizens, while documents filed in Mr. Sheleg’s case say the money came from a foreign source.
For decades, Russian wealth has poured into the London economy, enriching the lawyers, accountants and real estate brokers who ironed out the details. British leaders looked the other way, even as the Kremlin sowed disinformation, meddled in elections and tried to co-opt politicians.
Now, as President Vladimir V. Putin of Russia lays siege to Ukraine, Mr. Johnson is one of the world’s most outspoken supporters of Ukraine. He visited the country and pledged British support for its defense. He has also vowed to change course and get tough on Russian money.
But after years of Russian money infiltrating Britain, Mr. Sheleg’s donation, and his subsequent ascent in the party, shows just how difficult changing course will be.
Banks in Britain are required to alert law enforcement officials to suspected criminal behavior. They do so through the National Crime Agency, which receives more than half a million suspicious-activity reports each year. Most come from financial institutions, but law firms, real estate agents and casinos also contribute.
Alerts can include reports about suspected terrorist financing, romance scams or benefit fraud. Former officials say they receive so many alerts that some never get read — a fact that will be an obstacle to the government’s crackdown on Russian oligarch money.
There is no indication that the Conservative Party or Mr. Johnson knew about the source of the donation as outlined in the alert. But under English law, political parties are responsible for ensuring that their donations come from legal sources.
Lawyers for Mr. Sheleg said that the party made no requests for additional information or documentation when he made the donation.
A spokesman would not say whether the party ever investigated the donation or whether it planned to keep the money. And Mr. Johnson sidestepped questions about it Thursday. “To give donations to a political party in this country, you’ve got to be from the U.K.,” he said in an interview with Sky News.
Mr. Kopytov, whom the alert identified as the ultimate source of the donation, is the father of Mr. Sheleg’s wife, Liliia Sheleg. He served in Ukraine’s pro-Kremlin government of Crimea until Russia annexed the area in 2014. Since then, he has largely disappeared from public view.
Corporate filings show that he owns two hotels in Crimea. The source and extent of Mr. Kopytov’s wealth at the time of the donation, however, is unclear. Company filings from that period show business connections only to nonprofit organizations, small or inactive businesses, with his most valuable shares worth less than $300.
Mr. Kopytov, in a statement provided by Mr. Sheleg’s lawyer, said he was a Ukrainian citizen and had not donated to any British political party.
“I have no interest in British politics whatsoever,” he said. “Any donations made by my son-in-law to a British political party have nothing to do with me or with the money I gifted to my daughter.”
The alert said that $2.5 million was transferred from Mr. Kopytov’s bank account in Russia in January 2018. That money pinged across Europe between empty bank accounts belonging to Mr. Sheleg and his wife.
Next, the money landed in an offshore account linked to Mr. Sheleg’s family trust.
Five weeks later, it bounced back into the couple’s joint account in Britain, the records say. The next day, $630,225 was wired to the Conservative Party’s bank account. The transactions were made in dollars, the records show. The party recorded it as a £450,000 donation.
“Kopytov can be stated with considerable certainty to have been the true source of the donation,” the alert reads.
Mr. Sheleg’s lawyer said that is not the case. He said the $2.5 million was a gift, derived from a property sale, which was transferred to the family trust to repay a loan. Mr. Sheleg then borrowed money from that trust to donate to the Conservative Party, he said.
Bank investigators were suspicious, however, because all of the Shelegs’ personal bank accounts used in the transactions had a balance of zero before the money from Mr. Kopytov arrived, the report said. All returned to zero when the money left. This “would make it very difficult to argue that the donation was somehow from Ehud or Liilia Sheleg’s personal wealth,” the alert said, misspelling Ms. Sheleg’s first name.
Asked about the zero balances, Mr. Sheleg’s lawyer said account balances fluctuate. What is important, he said, was that Mr. Sheleg did not depend on the money from his father-in-law in order to make the donation.
Rapid transfers in and out of multiple bank accounts, particularly between different countries and offshore jurisdictions, are sometimes signs of what anti-money-laundering officials call “layering.” The process is intended to hide the source of the funds, and officials have urged banks to be on the lookout for such transfers, which may help explain why the donation was flagged.
Suspicious-activity reports are confidential by law. A spokeswoman for Barclays and a spokesman for the National Crime Agency refused to discuss the matter. The crime agency often refers these reports to other agencies to investigate. A spokeswoman for the Electoral Commission, the lead agency for investigating campaign finance, said it was unaware of any allegations against Mr. Sheleg.
Mr. Sheleg made several more donations in the following months, including one of £750,000, making him the party’s largest donor that year. The documents reviewed by The Times say nothing about those subsequent donations.
Warnings about Mr. Sheleg’s financial background and connections to Russia surfaced soon after the donation and did nothing to slow Mr. Sheleg’s political ascent — or to stop the party from accepting millions more from him.
Months after the donation, the British political and investigative magazine Private Eye reported that Mr. Sheleg had hosted Russia’s ambassador in London at the height of the fallout from the annexation of Crimea. Around that time, Mr. Sheleg became partners with a businessman in Cyprus accused of connections to organized Russian crime groups, the magazine reported. Photos showed Mr. Sheleg and his business partner meeting the president of the Russian republic of Tatarstan.
Lawyers for Mr. Sheleg said he had met the businessman accused of connections to Russian organized crime groups only “three or four” times and was not his partner. Mr. Sheleg met with the president of Tatarstan for “business purposes” only, the lawyers said.
By the time those revelations had been published, Mr. Sheleg was no longer just a donor. In fall 2018, he became a treasurer of the Conservative Party, a position responsible for fund-raising and ensuring that the party follows campaign-finance rules.
The warnings came at the height of concerns about Russian influence in Britain. Kremlin agents had just been accused of poisoning a former Russian spy, Sergei V. Skripal, on British soil, igniting furious calls for more sanctions against Russia.
Yet when a British opposition lawmaker called for an investigation into Mr. Sheleg’s donations and his “troubling connections” to Russia, the chairman of the Conservative Party at the time said Mr. Sheleg should not need to reveal the source of his wealth and raised the threat of libel.
And when Mr. Johnson became prime minister in July 2019, he immediately appointed Mr. Sheleg as the party’s sole treasurer. Mr. Sheleg conceived of and helped create a secret advisory board, later revealed by the Times of London, made up of ultrawealthy Conservative donors. He was knighted soon after.
During his time as treasurer, the party received a surge in Russia-linked donations. Mr. Sheleg also donated generously himself: a total of £3.8 million from 2017 to 2020.
In September 2021, seven months after Barclays alerted law enforcement officials to the donation, Mr. Sheleg quietly left his role as party treasurer. There is no indication that his departure is linked to any investigation into him, the donation or the source of his wealth.
Law enforcement officials have never contacted Mr. Sheleg in relation to his donation, his lawyers said.
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France24 - World
North Korea reports first Covid outbreak, with tens of thousands infected
Issued on: 13/05/2022 - 01:20
FRANCE 24
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North Korea says six people have died amid an 'explosive' spread of fever, a day after it acknowledged a COVID-19 outbreak.
North Korea said Friday that 187,000 people were being "isolated and treated" for fever.
"A fever whose cause couldn't be identified explosively spread nationwide from late April," the official Korean Central News Agency said.
"Six persons died (one of them tested positive for the BA.2 sub-variant of Omicron,)" it added.
The isolated nuclear-armed country confirmed its first-ever cases of Covid on Thursday, saying it was moving into "maximum emergency epidemic prevention system" after sick patients in the capital Pyongyang tested positive for Omicron.
"On May 12 alone, some 18,000 persons with fever occurred nationwide and as of now up to 187,800 people are being isolated and treated," KCNA said.
With its 25 million people not vaccinated against Covid, North Korea's crumbling health infrastructure would struggle to deal with a major outbreak, experts say.
Leader Kim Jong Un oversaw an emergency meeting of the Politburo on Thursday and ordered nationwide lockdowns in a bid to halt the spread of the virus.
On Friday, KCNA said Kim visited the state emergency epidemic prevention headquarters and "learned about the nationwide spread of Covid-19".
"It is the most important challenge and supreme tasks facing our Party to reverse the immediate public health crisis situation at an early date," KCNA added.
North Korea has turned down offers of Covid vaccines from the World Health Organization, China and Russia.
It is surrounded by countries that have battled – or are still fighting to control – significant Omicron-fuelled outbreaks.
South Korea, which has high rates of vaccination, has recently eased almost all Covid restrictions, with cases sharply down after a spike in March.
China, the world's only major economy to still maintain a zero-Covid policy, is battling multiple Omicron outbreaks – with some major cities, including financial hub Shanghai, under strict stay-at-home orders.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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North Korea reports first positive Covid-19 case, declares emergency
N. Korea fires a likely submarine-launched ballistic missile, S. Korea military says
North Korea's Kim Jong Un warns of 'preemptive' use of nuclear force
Le Figaro
Ligue 1 : week-end décisif en vue pour la lutte pour le maintien
Lucas MichelDernière chance pour Bordeaux et Metz, match couperet pour Saint-Etienne, retrouvez les points chauds de la lutte pour le maintien ce samedi.
Comme chaque année, les multiplex des 37e et 38e journées vont occuper les samedis des amateurs de Ligue 1. Popularisé par Canal+ et sa mythique alerte de but, l'évènement change de chaîne au gré des appels d’offres. L'enjeu, lui, reste intact. À tous les étages, comme le veut la formule traditionnellement consacrée. Et si la course à l'Europe fait rage devant, avec notamment un bouillant Rennes-Marseille décisif dans la course au podium, le bas de tableau sera également au cœur de l'attention ce samedi, à partir de 21h.
Dernière chance pour Bordeaux... face à un concurrent direct
Unique confrontation directe entre deux équipes toujours sous le coup d'une relégation, la rencontre entre Girondins et Merlus sonne comme le dernier espoir des premiers cités. Derniers de Ligue 1 (27 points), les Bordelais ne sont plus maîtres de leur destin (voir ci-dessous) mais peuvent entretenir une (infime) flamme en cas de victoire face à la pire équipe de l'élite hors de ses bases (2 victoires, 5 nuls, 11 défaites). À l’inverse, une défaite condamnerait définitivement Bordeaux, attisant un peu plus la défiance de supporters qui pourraient venir en nombre après avoir bénéficié de tarifs abordables (places à partir de 9 euros).
Lors de leur dernier match à la maison, les Girondins ont subi une courte mais logique défaite contre Nice, qui a bénéficié d'une erreur défensive révélatrice de la saison bordelaise (0-1). «Dans notre situation, rien ne nous réussit, on doit attirer cette réussite», regrettait alors l'entraîneur David Guion, nommé mi-février pour réussir la mission maintien. Un défi un peu plus compliqué par la gifle reçue à Angers dimanche (4-1), qui a acté que le salut du club centenaire passerait au mieux par des barrages. Trois points devant Saint-Etienne, barragiste (31 points), le FC Lorient aura également une oreille attentive sur le déroulement de la soirée à Geoffroy-Guichard. Battus par Marseille dimanche (0-3), comme lors de quatre de leurs cinq derniers matches, les Merlus ont manqué l'occasion de s'épargner une fin de saison stressante.
Metz s'est offert un sursis
Vainqueur contre toute attente de Lyon dimanche (3-2), le FC Metz s'est octroyé un ultime espoir, presque inespéré au regard d'une saison très compliquée. Tant et si bien que le vestiaire lorrain croit désormais à l'exploit. «Il y a peut-être une petite chance mais je ne veux pas en parler, assurait l'entraîneur Frédéric Antonetti après la victoire arrachée face à l'OL. Avant, je disais ''j'y crois'', et j'avais beaucoup de raisons d'y croire, mais ça ne marchait pas. Là, on est libérés.»
Un état d'esprit positif pour aborder le match de la dernière chance face à Angers. Le SCO, qui a tardé à s'assurer une huitième saison de suite dans l'élite, a fini par valider son maintien suite à sa victoire contre Bordeaux le week-end dernier, conjuguée à la défaite de Saint-Etienne à Nice mercredi (4-2). Hors sujet pendant la phase retour (3 victoires, 7 défaites de rang entre fin janvier et mi-mars), l'équipe angevine a tout de l'adversaire idéal pour entretenir le rêve de maintien des Lorrains.
À lire aussi«Emiliano sous l'eau...»: le chant consternant et déplacé des supporters niçois insultant la mémoire d'Emiliano Sala
À VOIR AUSSI - Les plus beaux buts de l'AS Saint-Etienne face au Stade de Reims
Saint-Etienne-Reims, le poids du huis clos
Renversée par Nice en une mi-temps, l'AS Saint-Etienne reste sur le fil du rasoir. Au regard de la situation dans lequel le club se trouvait à la trêve (12 points), se retrouver barragiste avec 3 points devant le 19e (Metz) était presque inespéré. Mais la situation demeure urgente à l'heure de recevoir le Stade de Reims. Certes délesté de tout enjeu comptable, le groupe rémois a pourtant déjà joué les trouble-fêtes en allant s'imposer à Lorient il y a deux semaines (1-2).
Surtout, Pascal Dupraz et ses ouailles ne pourront pas compter sur le précieux soutien de leur public samedi. En réaction aux fumigènes déployés lors de la réception de Monaco (1-4) le 23 avril dernier, lors du 30e anniversaire des Green Angels (groupe de supporters), le CNOSF a confirmé la tenue du match de ce samedi à huis clos. «Le huis clos est pénalisant pour le club et les supporters, convenait Dupraz avant même la confirmation de la sanction. L'ambiance à Geoffroy-Guichard est incroyable, c'est un atout indéniable.» Sans leurs supporters, les Verts pourront tout de même s'assurer, en cas de victoire, au moins la place de barragiste, condamnant ainsi Bordeaux et Metz, si le club lorrain ne gagne pas.
Clermont-Troyes, les promus sauvés dès samedi ?
En ballottage favorable en comparaison avec les équipes précédemment citées, Clermont (16e, 36 pts) et Troyes (15e, 37 pts) sont en passe de s'assurer une deuxième saison dans l'élite. Une première depuis 2006 pour l'Estac, le club aubois était abonné à «l'ascenseur» entre L1 et L2. Mais les Troyens devront venir à bout de Lensois (7e, 58 pts) toujours en course pour décrocher une qualification européenne. Les Nordistes auront eux une oreille du côté de la performance de Strasbourg (6e, 60 pts), qui se déplace à… Clermont (16e, 36 pts). Deux réceptions à double enjeu donc. Pour l'Estac, l'équation est simple : un point suffira pour étirer son bail en L1. Pour Clermont, un point suffira à condition que Saint-Etienne ne batte pas Reims. Sinon, il faudra surveiller la différence de buts, à l'avantage des Clermontois (-29 contre -34), lors de la dernière journée.
«La connerie humaine n'a pas de limite»: le football français entre honte et dégoût après le chant sur Sala
L'OGC Nice, Galtier et Kombouaré ont condamné les chants insultant Emiliano Sala mercredi soir lors de Nice-Saint-Etienne.
«Emiliano sous l'eau...»: le chant consternant et déplacé des supporters niçois insultant la mémoire d'Emiliano Sala
L'OGC Nice a condamné un chant très douteux des supporters des Aiglons, à l'occasion de la réception de Saint-Etienne ce mercredi.
Ligue 1 : les supporters Nantais épinglés à leur tour pour un chant sur Xavier Dupont de Ligonnès
Après les terribles chants entendus à l'Allianz Riviera de Nice mercredi soir, des vidéos de supporters nantais avec un chant consacré à la «tuerie de Nantes» refont surface.
L'Humanité
Soutien
BilletMaurice Ulrich« Un troisième tour, cela n’existe pas. Il ne faut pas vous laisser intimider par ceux qui voudraient rejouer aux législatives ce qui a été tranché aux présidentielles. » S’adressant aux candidats de la majorité, Emmanuel Macron feint de ne pas savoir ce qu’est la cohabitation, qui a amené deux fois, dans la Ve République, le président à nommer un premier ministre de l’opposition. C’était mardi, aux Docks d’Aubervilliers. Ça fait plaisir à entendre. Le chef de l’État, ses proches, une partie de la droite et d’anciens éléphants socialistes prennent au sérieux l’hypothèse d’un succès de l’union de la gauche aux législatives. Au point que de nouvelles voix s’élèvent. « Une majorité pour Macron, moindre mal face au danger que représente Mélenchon » , écrit un récent rallié dans une tribune. En 2015, il avait publié, dans sa commune, une affiche la montrant submergée par les immigrés. C’était un ami d’Éric Zemmour, c’est un proche de Marine Le Pen : Robert Ménard, le maire de Béziers. Un soutien de poids. Emmanuel Macron rassemble.
Législatives 2022robert ménardEmmanuel Macronle billet de Maurice Ulrich New York Times - World
Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’
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Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.
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By Natalie Kitroeff
Photographs by Daniele Volpe
SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.
The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.
Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.
Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.
Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.
On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.
Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.
“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”
The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.
Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.
But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.
Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.
For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.
There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.
“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.
The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.
“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.
Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”
It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.
Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.
“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”
Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.
“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”
Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.
“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”
In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.
“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.
“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.
She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.
Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.
“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”
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L'Humanité
À Vierzon, la question sociale explose sur les écrans
Nos recommandations culturellesÉvénement Le premier Festival du film de demain se tiendra du 2 au 5 juin, dans le Cher, à l’initiative de Louis-Julien Petit, Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond.
Grégory MarinLouis-Julien Petit est un cinéaste engagé. De son premier long métrage, Discount (2014), au dernier, la Brigade (2022), ses films relatent des combats à la dure pour se sortir de la misère sociale. Mineurs isolés, femmes SDF, salariés broyés par le système, ce sont ces réalités, empruntées à son cinéma et à d’autres, que le Berrichon a rassemblées pour créer, avec Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond, le Festival du film de demain (FFD). Il se tiendra du 2 au 5 juin à Vierzon (Cher), au Ciné Lumière, « dans la ville dont le maire (le PCF Nicolas Sansu – NDLR) a été le premier à (lui) tendre la main ».
Le cinéaste a voulu mettre en avant ces « réalisateurs acteurs de la société civile » qui ont « le souci de faire avancer la société ». En posant des débats qui « prolongent l’intention des films », dit-il, se remémorant des tournages impliquant des sans-abri, des migrants, des ouvriers licenciés renvoyés à leur quotidien après le clap de fin. « Quand on fait un film, surtout sur des sujets de ce genre, on peut se sentir frustré. Sur Carole Matthieu, par exemple (sur les suicides dans un centre d’appels – NDLR), j’aurais aimé qu’il y ait plus de débats dans les salles et dans la société. » Discount avait été un des déclencheurs d’une loi sur le gaspillage alimentaire votée en 2020, comme les Invisibles ont contribué à parler de la situation des femmes à la rue.
« Décloisonner la création »
Chaque film présenté (lire ci-contre) sera parrainé par une association et fera l’objet d’un débat introduit par une personnalité. La première d’entre toutes, qui présidera le jury, est une habituée des films de Louis-Julien Petit, Corinne Masiero. Pour Touchées, d’Alexandra Lamy, le débat se déroulera sous les auspices de la Maison des femmes, une association pour laquelle la réalisatrice milite, qui construit des lieux d’accueil pour celles qui doivent être mises à l’abri des violences. Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l’enfance, présentera l’Enfant de personne, un film basé sur sa propre histoire, adapté de son livre Dans l’enfer des foyers… Cette exigence, à la fois sur la teneur des films et sur l’obligation de discuter avec le public, était un désir de l’équipe créatrice, auquel les réalisateurs, « des cinéastes engagés, qui, par leurs œuvres, éveillent ou renforcent la conscience citoyenne », ont souscrit, conscients d’une impérieuse nécessité.
Mais l’engagement social ou sociétal n’est pas la seule boussole des promoteurs du FFD. Ils entendent aussi « décloisonner » la création : entre les œuvres créées pour le cinéma, la télévision ou les plateformes, il y a souvent peu de différence de casting et de qualité. « On ne veut plus être catalogués alors qu’on passe sur tous les supports », lâche Louis-Julien. Peu importe le débouché – salle, plateforme, chaîne historique ou à péage où le spectateur verra le film –, « ce qui importe, c’est le sujet ».
Le 1er juin, une projection en plein air de Discount marquera le début du festival, officiellement ouvert par une création de l’humoriste La Bajon et avec pour maîtresse de cérémonie l’actrice Pauline Lefèvre. Du 2 au 5 juin, neuf films seront diffusés au Ciné Lumière, départagés par Corinne Masiero (présidente du jury), Julie de Bona, Axel Auriant, Naidra Ayadi et Xavier Legrand : À la folie, d’Andréa Bescond et Éric Métayer ; Costa Brava, Lebanon, de Mounia Akl ; l’Enfant de personne, d’Akim Isker ; De l’autre côté du ciel, de Yusuke Hirota ; Je tremble, ô matador, de Rodrigo Sepulveda ; Aya, de Simon Coulibaly Gillard ; Flashback, de Caroline Vigneaux ; Neneh Superstar, de Ramzi Ben Sliman ; Brillantes, de Sylvie Gautier. Quatre films seront aussi proposés en avant-première : Menteur, d’Olivier Baroux ; Touchées, d’Alexandra Lamy ; Irréductible, de Jérôme Commandeur et la Dégustation, d’Ivan Calbérac. Enfin, le coup de cœur des programmateurs : C’est toi que j’attendais, de Stéphanie Pillonca. Des rencontres avec le public auront lieu avec le compositeur Laurent Perez del Mar, les comédiennes Julie Ferrier, Anne Parillaud et Audrey Lamy, les cinéastes Coline Serreau et Louis-Julien Petit. Un casting pour trouver « la révélation de demain » sera organisé, ainsi qu’un concours de création présidé par Fatou Kaba, ouvert aux 15-25 ans : il s’agit de réaliser, en 48 heures, un film de 5 minutes sur le cyberharcèlement. G. M.
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Pendant les sanctions, Poutine poursuit sa traque des oligarques rebelles
Isabelle LasserreHarcèlement judiciaire, «suicides» douteux, confiscations, le pouvoir russe ne laisse aucun répit aux oligarques qui ne sont pas alignés sur sa politique.
Alexander Subbotin a été retrouvé mort, empoisonné par du venin de crapaud dans la cave d’un chamane qu’il était allé consulter après une soirée trop arrosée, dans la banlieue de Moscou. Le mystérieux décès de cet ancien dirigeant de la compagnie pétrolière russe Lukoil, relaté par le quotidien britannique The Independent, s’ajoute à celui des six milliardaires russes, dont trois anciens responsables du géant Gazprom, qui ont trouvé la mort dans des conditions suspectes et des «suicides» douteux en Europe depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février. Tous étaient d’anciens proches du Kremlin.
«Le pays se fissure et tout le monde a peur, notamment les hommes d’affaires, dont beaucoup ont fui la Russie depuis le 24 février. Certains ont participé au système de corruption du régime et facilité le blanchiment d’argent pour le compte de Vladimir Poutine. Le Kremlin cherche sans doute à cacher l’ampleur des crimes et des infractions qu’il a commis ces vingt dernières années. Malheureusement, ce type de choses risque de se reproduire et de s’aggraver dans les mois qui viennent», analyse Sergueï Pougatchev, ancien oligarque devenu un farouche opposant de Vladimir Poutine. L’ex-patron de la banque Mezhprombank, qui contrôlait des chantiers navals à Saint-Pétersbourg et à Kaliningrad et que l’on surnommait à l’époque «le banquier de Poutine», vit à Nice depuis 2015, sous protection policière, et a pris la nationalité française.
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Sergueï Pougatchev connaît bien Vladimir Poutine et son premier cercle, celui des «siloviki», les hommes issus de l’ancien KGB et des structures de force. Il a même contribué à son accession au pouvoir, en 2000, puisqu’il l’a présenté à la fille de l’ancien président Boris Eltsine, Tatiana Diatchenko, après sa démission. «À l’époque, il s’agissait d’éviter à tout prix le retour des communistes, qui étaient en embuscade. Poutine paraissait être le meilleur candidat pour le faire. Je pensais, et d’autres avec moi, qu’il n’y avait pas d’alternative. Et que Vladimir Poutine reprendrait à son compte les idées libérales et démocratiques de Boris Eltsine», explique-t-il aujourd’hui.
Sanctions judiciaires
Depuis qu’Igor Setchine, le tout-puissant patron du groupe pétrolier Rosneft, un proche de Vladimir Poutine, lui a confisqué une grande partie de sa fortune, en 2013, et qu’un tribunal moscovite, qui l’accuse d’avoir organisé la «faillite frauduleuse» de sa banque, a ordonné son arrestation, Pougatchev est en conflit ouvert avec l’État russe, à qui il réclame 12 milliards de dollars. Le tribunal de La Haye doit rendre une décision d’arbitrage dans six mois et l’ex-oligarque compte qu’elle soit positive. Il mise sur un changement de régime à Moscou pour pouvoir récupérer sa fortune.
Mais ni la guerre ni les sanctions économiques de l’Occident contre la Russie n’ont ralenti les poursuites judiciaires contre lui. «La justice n’est pas indépendante, mais politique en Russie. J’essaie de prouver que ce n’est pas la justice qui a pris la décision de m’attaquer, mais Vladimir Poutine. Mais les juges européens, qui sont très conservateurs, ne comprennent pas le fonctionnement du régime russe. À Paris, des cabinets d’avocats continuent à travailler pour la Russie et sont payés par des hommes d’affaires qui sont sous sanctions internationales.»
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Sergueï Pougatchev approuve les sanctions économiques prises par l’Europe contre la Russie. Mais il estime qu’elles devraient s’étendre au domaine judiciaire. «L’Union européenne devrait déclarer les décisions de la justice russe nulles et non applicables. Car elles sont fabriquées de toutes pièces par Vladimir Poutine», dit-il.
Sergueï Pougatchev ne croit pas à une révolte populaire en Russie, comme celle qui avait fait chuter l’ancien régime ukrainien proche du Kremlin sur la place Maïdan. «Même si tout le peuple russe était enfermé dans un gigantesque goulag, il ne se révolterait pas», déclare-t-il. Il ne croit pas non plus à une révolution de palais, à un putsch ou à une violente rébellion interne contre Vladimir Poutine. Il mise plutôt sur une mise à l’écart, douce et progressive, du président russe.
«Si les choses continuent à se dégrader, si les sanctions économiques s’intensifient et les défaites militaires s’accumulent, et si Vladimir Poutine considère qu’il peut perdre le pouvoir, il pourrait négocier, contre des garanties, une porte de sortie avec l’un des clans de son entourage. Car il craint avant tout pour sa vie et son pouvoir», affirme-t-il. En attendant, la bataille judiciaire continue.
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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
France24 - Monde
Le blocus d’Odessa, enjeu mondial
Publié le : 12/05/2022 - 14:29
FRANCE 24
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Depuis le début de la guerre, la Russie a mis en place un blocus maritime de l’Ukraine qui a un impact important sur les exportations mondiales de céréales. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky exhorte la communauté internationale à prendre des mesures pour y mettre fin.
Le blocus d’Odessa continue d’avoir un impact majeur sur le marché mondial des denrées alimentaires. Les exportations de céréales de l'Ukraine ont ainsi chuté de plus de moitié depuis le début du mois de mai par rapport à l'an dernier, selon les statistiques publiées jeudi 12 mai par le ministère de l'Agriculture.
Elles sont revenues à moins de 300 000 tonnes contre 667 000 tonnes sur la période correspondante en mai 2021, un volume qui dépasse néanmoins celui enregistré sur l'ensemble du mois de mars, le premier mois complet après l'invasion du pays par l'armée russe. Avant l’invasion russe, l’Ukraine exportait jusqu'à six millions de tonnes de céréales par mois.
Le blocus est total, de la mer d'Azov, fermée à la navigation dès le début de l'offensive, au port d'Odessa, sur la mer Noire, qui représente en temps normal 60 % de l'activité portuaire du pays.
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté, lundi, la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre fin au blocage russe, afin de permettre les livraisons de blé et éviter une crise alimentaire mondiale. Le même jour, des missiles ont atteint des sites touristiques et détruit des bâtiments.
"Pour la première fois depuis des décennies et des décennies, ici à Odessa, il n'y a pas de mouvements réguliers de la flotte marchande, il n'y a pas de travail portuaire routinier", a dit Volodymyr Zelensky après s'être entretenu avec le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Odessa.
"Cela ne s'est probablement jamais produit à Odessa depuis la Seconde Guerre mondiale", a ajouté le président ukrainien dans une allocution vidéo.
De nombreux pays dépendants des livraisons ukrainiennes
"En ciblant les infrastructures comme les ports, mais aussi les routes ou les ponts, l’objectif de Moscou est de parvenir à une asphyxie de l’économie ukrainienne, mais aussi de compliquer le déploiement de l’armée ukrainienne", analyse sur France 24 Christine Dugoin-Clément, chercheuse associée à la chaire "Risques" de l’IAE Paris-Sorbonne.
"Il ne s'agit pas d'un coup dur pour l'Ukraine seulement, a poursuivi Volodymyr Zelensky. Sans nos exportations agricoles, des dizaines de pays dans différentes parties du monde sont déjà tout près d'une pénurie alimentaire. Et avec le temps, la situation pourrait franchement devenir effrayante."
>> À voir : "Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale"
L'enjeu est en effet vital pour de nombreux pays dépendants des livraisons de l'Ukraine, qui exportait avant la guerre, par la mer, 4,5 millions de tonnes de production agricole par mois – soit 12 % du blé, 15 % du maïs et 50 % de l'huile de tournesol au niveau mondial.
"On disait déjà au XVIIIe siècle, et surtout au XIXe, qu’Odessa était le port qui nourrissait l’Europe en blé. Il suffit de voir ce qui nous arrive dans les supermarchés – l’huile qui manque, la farine qui manque – pour comprendre à quel point Odessa est un point stratégique", affirme sur France 24 Oleg Kobtzeff, professeur associé d’histoire et géographie à l’American University of Paris.
Le blocage par l'armée russe des ports ukrainiens dans le cadre de l'offensive lancée le 24 février a également renforcé la volatilité sur les marchés financiers mondiaux, contribuant à la flambée des prix des matières premières.
Avec AFP et Reuters
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LE FIL DU 11 MAI
L'ONU s'inquiète d'une faim généralisée dans le monde en raison de la guerre en Ukraine
la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
GUERRE EN UKRAINE
Finlande : le président et la Première ministre veulent une adhésion "sans délai" à l'Otan
New York Times - World
Boris Johnson Sidesteps Question on Donation Flagged as Russia-Linked
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Britain’s prime minister said all donations are disclosed “in the normal way.” The Conservative Party gave no sign it would return the money.
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By Jane Bradley
LONDON — Prime Minister Boris Johnson of Britain sidestepped questions on Thursday about documents linking a major political donation to a Russian bank account. His Conservative Party gave no indication that it planned to return the money.
The donation, of $630,225, was made in February 2018 in the name of Ehud Sheleg, a wealthy London art dealer who was most recently the Conservative Party’s treasurer. He is one of the party’s biggest donors.
The New York Times reported early Thursday that, according to documents filed with Britain’s national law enforcement agency, the donation originated in the Russian account of Mr. Sheleg’s father-in-law, Sergei Kopytov, a Ukrainian national. The bank flagged the transaction as both suspected money laundering and a potentially illegal campaign donation because Mr. Kopytov is a foreign citizen.
“We are able to trace a clear line back from this donation to its ultimate source,” Barclays bank wrote in a January 2021 alert to the National Crime Agency.
A lawyer for Mr. Sheleg acknowledged that he and his wife received millions of dollars from his father-in-law in the weeks before the donation. But they said that it was a family gift and “entirely separate” from the campaign contribution.
“There is absolutely no basis for suggesting that Mr. Kopytov’s gift for his daughter was intended as, or for the purpose of making, a political donation to the Conservative Party,” the lawyer, Thomas Rudkin, wrote in response to questions from The Times.
Britain’s Electoral Commission said it was considering the information in The Times’s report. It renewed calls for stricter requirements around giving. “We have recommended for some time that the U.K. government and Parliament consider with us how to improve the controls on donations and loans,” the agency said in a statement.
In an interview with Sky News, Mr. Johnson said that all of the Conservative Party’s donations are registered “in the normal way.”
“To give donations to a political party in this country, you’ve got to be from the U.K.,” he said. He did not address the issues raised by the bank’s report to law enforcement officials.
Mr. Kopytov is the father of Mr. Sheleg’s wife, Liliia Sheleg. He served in Ukraine’s pro-Kremlin government of Crimea. Corporate filings show that he owns real estate and hotel businesses in Crimea and Russia.
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L'Humanité
Série. Malik Oussekine, un combat pour mémoire
Nos recommandations culturellesEn plein mouvement étudiant, contre la loi Devaquet en 1986, Malik Oussekine, 22 ans, est assassiné par des policiers à moto. En quatre épisodes, Antoine Chevrollier a réalisé une fresque humaniste sur le combat judiciaire de sa famille.
Caroline ConstantOussekine,Son nom a laissé son empreinte dans le cœur de toute une génération. Malik Oussekine, massacré par des policiers dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, rue Monsieur-le-Prince, à Paris, est à la fois le symbole des violences policières et de leur impunité, mais aussi d’un racisme très ancré dans la société et jusqu’au plus haut niveau de l’État. Antoine Chevrollier a écrit une série, Oussekine, qui retrace en quatre épisodes d’une heure le combat judiciaire de sa famille. Une œuvre qui inscrit ce crime dans une histoire plus globale : à travers ces frères et sœurs, il parle aussi de tous ceux, issus de l’immigration, qui portent le poids d’une histoire coloniale encore aujourd’hui mal digérée. Le tout de manière très habile, à coups de flash-back qui font résonner entre elles les différentes époques du récit.
À coups de pied, de matraque...
La série commence le 5 décembre 1986, à Paris. Malik (Sayyid El Alami) s’apprête à sortir quand il reçoit un coup de téléphone de sa sœur Sarah (magnifique Mouna Soualem) pour l’inviter à partager une partie de tennis avec son amoureux, Yann, le lendemain. On suit Malik à la Sorbonne, en pleine assemblée générale contre la loi Devaquet. Il y récupère des billets de spectacle auprès d’un copain, Lucas, puis assiste à un concert de jazz. Quand il en sort, il reprend le chemin du métro Saint-Michel, n’écoute pas les étudiants qui lui disent que « ça chauffe » et lui conseillent de rebrousser chemin.
Rue Monsieur-le-Prince, les voltigeurs, des policiers à moto, le prennent en chasse et le tuent à coups de pied, de poing, de matraque, dans le hall d’un immeuble, au numéro 20. Les images de ces violences seront distillées tout au long de la série : on ne voit pas le meurtre avant le dernier épisode. La transition est réalisée par un cauchemar d’un frère aîné, Ben Amar (Malek Lamraoui). Une terreur de petit garçon qui remonte au 17 octobre 1961, quand la police de Papon jetait des Algériens à la Seine. Le récit repart en 1986 : Sarah est inquiète de ne pas trouver Malik chez lui et entend à la radio qu’un étudiant de 22 ans est décédé la nuit précédente. Prise d’un mauvais pressentiment, elle presse son frère Ben Amar d’aller aux nouvelles. Avec sa sœur Fatna (Naidra Ayadi), elle attend au domicile de leur mère. L’aîné de la fratrie, Mohamed (Tewfik Jallab), est contacté par l’avocat Georges Kiejman (Kad Merad).
La douleur. La révolte. Le sentiment d’injustice. Trois éléments fondateurs de cette série. La fratrie s’engage dans un combat titanesque pour que les assassins de Malik soient punis. Et que la devise nationale « Liberté, égalité, fraternité » ait un sens, comme le rappelle Sarah Oussekine au procès des policiers incriminés. Entre-temps, cette famille va subir de plein fouet, dans le deuil de ce petit dernier adoré et chéri, un mépris d’une violence inimaginable : elle n’est sont même pas avertie officiellement. Ben Amar a même droit à un interrogatoire en règle. Le mot « terrorisme » est d’ailleurs lancé : à l’époque, la France sort d’une vague d’attentats commis par des Libanais. Le ministre essaie de trouver des circonstances atténuantes aux meurtriers, quitte à cacher, aussi, qu’un autre jeune homme de 20 ans, Abdel Benyahia, a été tué par un policier à Pantin, la même nuit.
Sensible et très politique
Dès le 6 décembre, la famille de Malik reçoit des menaces téléphoniques ; des insultes racistes sont taguées dans son hall d’immeuble ; une des sœurs est molestée par des nervis d’extrême droite… Ils doivent subir un incendie, une pression constante des médias et des politiques, qui instrumentalisent la mort tragique du petit frère. Tout en prenant soin d’Aïcha (Hiam Abbass), la mère brisée. Ironie de l’histoire : Malik Oussekine ne participait pas au mouvement contre la loi Devaquet, mais c’est sa mort qui en permet le retrait, le 8 décembre. La joie des étudiants, en décalage avec leur souffrance, a visiblement été aussi douloureuse à vivre pour cette famille.
Sensible, et très politique, Oussekine interroge, frontalement, la clémence des tribunaux et d’une certaine classe politique face aux violences policières, depuis Papon. Elle montre aussi ce que la jeunesse issue de l’immigration, et de notre histoire coloniale, a dû subir. Et ce trait d’union entre ce racisme systémique, la violence réelle et la violence institutionnelle fonde encore la société d’aujourd’hui. Un seul regret : que cette fresque humaniste, magnifiquement écrite, réalisée et interprétée, ne passe pas sur une chaîne publique, ou tout au moins une chaîne accessible à tout le public.
Malik Oussekineloi devaquetSéries téléviséesdisney+ Le Figaro
Shirin Abou Aqleh : l'icône palestinienne d'al-Jazeera
Georges MalbrunotPlusieurs milliers de Palestiniens ont rendu hommage jeudi à l'une des leurs, la journaliste vedette Shireen Abu Akleh, tuée par balle lors d'une opération militaire israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.
Shirin « était la sœur de tous les Palestiniens ». La voix nouée de sanglots, son frère, Antoun Abou Aqleh, arrivé en catastrophe des États-Unis où il vit, a expliqué par cette formule la vive émotion qui a saisi, à l'annonce de sa mort, des centaines de milliers de Palestiniens, et au-delà des millions de personnes dans l'ensemble du monde arabe.
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Jeudi, alors qu'Israël commençait à reconnaître que le tir qui l'a tuée à Jénine pouvait être issu des rangs de son armée, ses compatriotes lui ont rendu hommage. Sa dépouille a été ramenée chez elle dans le quartier de Beit Hanina, près de Jérusalem, sur la route de Ramallah.
Correspondante de la chaîne de télévision qatarienne al-Jazeera, « elle représentait la voix de la Palestine », confie par téléphone de Jérusalem-Est Houda Imam, une militante palestinienne qui est allée se recueillir sur sa dépouille à Beit Hanina.
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À une dizaine de kilomètres de là, son portrait barré d'un bandeau noir en signe de deuil dominait la place centrale Al Manara de Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne, qui lui a rendu un hommage officiel. Dignitaires palestiniens, diplomates étrangers ou simples quidams se sont, en très grand nombre, inclinés devant son cercueil enveloppé du drapeau palestinien.
Son inséparable confrère et chef du bureau d'al-Jazeera en Palestine, Walid al-Omari, a salué sa dépouille, le visage marqué par le chagrin. Une femme a demandé : « Où est sa famille ? » Une autre a répondu : « Ses parents sont morts ». Une troisième s'est alors écriée : « Toute la Palestine est sa famille ! »
«Une professionnelle intègre»
Fracturés politiquement entre une Autorité palestinienne impuissante en Cisjordanie et les irréductibles islamistes du Hamas à Gaza, les Palestiniens ont assez rarement l'occasion de manifester leur unité, fut-ce dans la douleur.
À Jénine, dans le nord de la Cisjordanie où l'armée israélienne a lancé ces dernières semaines plusieurs opérations dans le camp de réfugiés d'où étaient originaires des auteurs d'attaques meurtrières en Israël, des enfants ont continué de déposer des fleurs sur le lieu de son décès.
Grâce à elle , notre cause rentrait dans les foyers non seulement de Palestine, mais aussi dans les camps de réfugiés au Liban en Jordanie et ailleurs
« Grâce à elle, raconte son amie Houda, notre cause rentrait dans les foyers non seulement de Palestine, mais aussi dans les camps de réfugiés au Liban en Jordanie et ailleurs. Elle était professionnelle, intègre. Je ne me rendais pas compte combien elle était populaire et aimée, je le découvre en voyant l'émotion soulevée par son assassinat ».
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Shirin, que nous croisions régulièrement il y a vingt ans dans la ville sainte en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, disait qu'elle avait « choisi le journalisme pour être proche des gens. Cela ne sera peut-être pas facile de changer la réalité, mais au moins je porterais leur voix au monde ».
La «voix du monde arabe»
La réalité, c'était celle de l'occupation par l'armée israélienne de la terre qui l'a vu naître en 1971, à Jérusalem, dans une famille chrétienne palestinienne, quatre ans seulement après la Guerre des six jours et la conquête par l'État hébreu de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza.
Après des études de journalisme à l'université jordanienne d'Al Yarmouk, elle commence par collaborer avec différents médias palestiniens, avant de rejoindre en 1997 al-Jazeera. La chaîne de télévision qatarienne vient de naître. Elle est alors la « voix du monde arabe ». Avec son camarade Walid al-Omari, elle décrypte la complexité de ce vieux conflit, montre les irrédentismes des deux côtés, leurs violences aussi.
L'espoir des accords d'Oslo signés en 1993 entre Israéliens et Palestiniens était alors encore présent. Comme d'autres, Shirin y a cru. Mais rapidement, comme d'autres, le scepticisme l'a gagné. Puis un certain désespoir. Mais jamais l'envie de dételer et d'abandonner la caméra. Elle couvrira les guerres de Gaza en 2008, 2009, 2012, 2014, et la dernière au printemps 2021.
Retracer l'origine du tir
L'Autorité palestinienne (AP), présidée par Mahmoud Abbas, a rejeté les appels à une enquête conjointe avec Israël sur la mort de la reporter. Al-Jazeera, de même que l'AP et le groupe des pays arabes de l'ONU ont accusé l'armée israélienne d'avoir tué cette journaliste qui avait acquis la nationalité américaine.
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Juste après sa mort, soucieux de contrer le récit des premiers témoins, le premier ministre israélien, Naftali Bennett, a suggéré qu'elle avait « probablement » succombé à un tir de combattants palestiniens. Mais quelques heures plus tard, son ministre de la Défense, Benny Gantz, indiquait que l'armée « n'était pas certaine de la manière dont elle a été tuée ». « C'est peut-être un Palestinien qui a tiré sur elle. (…) Le tir est peut-être aussi venu de notre côté », a-t-il dit.
Dès sa mort, ceux qui étaient auprès de la journaliste qui portait un gilet bleu siglé « Presse» ont témoigné que les premiers combattants armés palestiniens étaient à 300 mètres d'eux.
Nous ne voulons pas d'Israéliens dans l'enquête
Pour retracer l'origine du tir, Israël réclame aux Palestiniens la balle qui lui a fracassé le crâne. « Tous les indicateurs, les preuves et les témoins confirment son assassinat par des unités spéciales israéliennes », soutient Hussein al-Sheikh, un responsable de l'Autorité palestinienne.
« Nous ne voulons pas d'Israéliens dans l'enquête », abonde Houda Imam. Pour elle, une enquête est presque superflue : « Les vidéos parlent d'elles-mêmes, les témoins sont affirmatifs. Et puis pourquoi les Palestiniens auraient-ils tué leur icône ?» se demande-t-elle. Comme une évidence posthume.
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L'affrontement entre l'Occident et le Kremlin prend les allures d'une répétition générale aux yeux de Pékin, selon le directeur de la CIA.
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France24 - Monde
Chavirage meurtrier d'un navire de migrants au large de Porto Rico
Publié le : 13/05/2022 - 04:41
FRANCE 24
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Un navire transportant des migrants d'Haïti et de République dominicaine a chaviré jeudi au large de Porto Rico. Au moins 11 corps ont été retrouvés et 31 personnes ont pu être sauvées. Les recherches continuent.
Onze corps ont été découverts et 31 personnes secourues lors d'une large opération de sauvetage qui se poursuivait dans la soirée après le chavirage d'un navire au large de Porto Rico, ont annoncé jeudi 12 mai les gardes-côtes américains.
L'esquif renversé, dont on ne connait pas le nombre initial d'occupants – des migrants selon les autorités –, avait été repéré à la mi-journée avec plusieurs personnes à l'eau ne semblant pas être équipées d'un gilet de sauvetage.
Les gardes-côtes avaient alors dépêché plusieurs hélicoptères et un bateau dans la zone concernée, à environ 18 km de l'île déserte de Desecheo, à l'ouest de Porto Rico. À 18 h (22 h GMT), les secouristes avaient sauvé 11 femmes et 20 hommes, selon un porte-parole des gardes-côtes, Ricardo Castrodad.
"Traversée illégale"
La police aux frontières américaine avait plus tôt précisé qu'il s'agissait principalement de migrants venus d'Haïti et de République dominicaine. Les gardes-côtes avaient quant à eux indiqué dans un communiqué "suspecter" le navire "d'avoir entrepris une traversée illégale".
Les recherches, qui impliquent également des équipes de la police et des gardes-côtes portoricains, se poursuivent, a précisé Ricardo Castrodad.
L'île déserte de Desecheo se trouve dans le canal de la Mona, entre Porto Rico et l'île d'Hispaniola, qui comprend Haïti et la République dominicaine. Une femme haïtienne y avait déjà perdu la vie samedi, après le naufrage d'un bateau transportant 69 migrants. Des centaines d'Haïtiens sont parvenus à rejoindre la Floride au cours du mois de mars, tandis que plus d'une centaine avaient été interceptés à proximité des Bahamas par les gardes-côtes américains.
Avec AFP
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En Haïti, le calvaire des familles piégées au milieu d'une guerre des gangs
L'Humanité
Libérer la parole, pour que la honte se transforme en fierté
Nos recommandations culturellesTélévision France 2 diffuse un documentaire qui revient sur le scandale des abus sexuels dans le sport de haut niveau, à partir du témoignage de la patineuse Sarah Abitbol.
Laurent EtreSon témoignage, paru en librairie en 2020 (1), a eu l’effet d’une bombe atomique dans le milieu du patinage artistique, et bien au-delà. Après des décennies d’omerta, le scandale des abus sexuels dans le sport de haut niveau éclatait enfin au grand jour. Sarah Abitbol, qui a enchaîné les podiums dans les années 1990, est la première victime à avoir trouvé le courage de briser le silence. Dans cette démarche, elle a pu compter sur le soutien de la journaliste de l’Obs Emmanuelle Anizon, coréalisatrice du présent documentaire aux côtés de Rémy Burkel, mais aussi de l’actuelle ministre des Sports, Roxana Maracineanu, et d’une ancienne, la communiste Marie-George Buffet, qui s’expriment toutes deux devant la caméra.
Croisant images d’archives relatives à la carrière de la championne, évocations douloureuses de ses traumas par l’intéressée, témoignages de la famille et des proches encore stupéfaits de n’avoir rien su déceler, cet Infrarouge retrace les faits – sordides –, pointe les responsabilités individuelles et collectives et, surtout, dévoile les ressorts d’un système infernal. Non seulement le petit monde du patinage bruissait depuis longtemps de rumeurs concernant les agissements de l’entraîneur Gilles Beyer, mais celui-ci avait été suspendu en interne, en 2001, à la suite d’une dénonciation venue d’une autre sportive. Avant que l’affaire ne soit étouffée, faute d’un dépôt de plainte. Trop souvent, les victimes s’enferment dans le silence, par sentiment de honte ou persuadées d’être impuissantes face à des personnalités qui jouent de leur position de pouvoir. Et celles et ceux qui ont des soupçons tardent parfois à réagir, ou même détournent le regard, par crainte de voir leur propre carrière compromise. C’est donc à la société dans son ensemble de se mobiliser en créant les conditions d’écoute et d’accompagnement propices à la libération de la parole. Actuellement, 700 enquêtes sont en cours, tous sports confondus. « Je pense qu’on va encore découvrir beaucoup de choses. (…) Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg », estime Emmanuelle Anizon.
En attendant, ce documentaire donne à entendre, par la voix de Sarah Abitbol, le caractère salvateur et reconstructeur de la libération de la parole. Grâce à cette démarche, explique l’ancienne championne, « la honte se transforme en fierté ». Un documentaire percutant, dont on ne peut qu’espérer qu’il contribuera à la prise de conscience attendue.
Télévisionaffaire sarah abitbolViolences sexuellesviolences faites aux femmes BBC
SANS TITRE
After Slovenia's capital city of Ljubljana was devastated by an earthquake in 1895, an innovative architect reimagined the city in a way that not only improved it but set a standard for other European cities.
Slovene architect Jože Plečnik had already worked with notable designers of the era in Vienna and Prague before returning home to rebuild the capital in the 1930s. His plan was inspired by ancient Athens – he even called it "The Slovenian Acropolis". Art historian Peter Krečičv explained that Plečnik's design had direct analogies to ancient Athens: the Ljubljana Castle was the acropolis, the Žale cemetery was the necropolis, Congress Square was the agora, or gathering place, and Ljubljana's market incorporated the stoa (a covered portico).
But Plečnik didn't stop there; though Modernism and Functionalism were popular at the time, he wanted something different. "Both styles satisfied basic functions or needs but did not have the spiritual component Plečnik was looking for," said Ana Porok, director of the Plečnik House Museum. So, inspired by ancient cultures, and by Baroque and Renaissance art, Plečnik created a unique architecture utterly different from the prevailing style of the time.
"Plečnik rearranged classical elements, such as columns, arches and wreaths. These were practically banned under Modernist orthodoxy," said Krečičv. "Nevertheless, Plečnik uses them as the basis of his modern visual language."
Plečnik also made the progressive decision to close the city centre to motorised traffic – something other European cities would not do for decades. Instead, he put pedestrians and public spaces first, creating a promenade for walking through the city (which passed by some of his other renowned designs, including the Slovene National and University Library) and along the Ljubljanica river, as well as many squares, parks and bridges.
"The city's uniqueness is in the humanistic approach to its design: open spaces, streets, parks, and arrangements created for all people, and of course Plečnik's timeless architecture, which can't be found anywhere else," said Porok.
Plečnik's vision transformed Ljubljana and made it a prime example of how classical and modern styles could be combined to serve the people who lived there. In July 2021, Unesco recognised his achievement and inscribed his works in Ljubljana and his "human-centred design" on the World Heritage List. "What stands out isn't a singular building, but rather the connection of his architecture with the city's life," Krečičv said. "This concept should inspire us when designing [cities] today."
This video is part of BBC Reel's Architecture playlist.
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France24 - Monde
L'UE va aider l'Ukraine à débloquer ses exportations de céréales
Publié le : 12/05/2022 - 06:44Modifié le : 12/05/2022 - 22:50
FRANCE 24
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Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui constituera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février. L'Union européenne a de son côté annoncé lancer une plateforme pour aider l'Ukraine à exporter ses céréales. Voici le fil du 12 mai.
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23 h : la Maison Blanche soutient toute initiative de la Finlande et la Suède visant à rejoindre l'Otan
La Maison Blanche a déclaré jeudi qu'elle soutiendrait toute initiative de la Finlande et la Suède visant à rejoindre l'Otan. "Nous soutiendrions une candidature de la Finlande et/ou de la Suède à l'Otan si elles devaient en déposer une. Nous respecterions leur choix", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, aux journalistes.
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22 h 59 : Washington accuse Moscou d'avoir transféré "de force" en Russie "plusieurs milliers" d'Ukrainiens
Les États-Unis ont accusé l'armée russe d'avoir transféré "de force" en Russie "plusieurs milliers" d'Ukrainiens depuis le début de la guerre fin février, souvent en passant par des "camps de filtration" où ils sont soumis à un traitement "brutal".
Kiev a avancé le nombre de 1,2 million de personnes déportées par Moscou en Russie. Les autorités ukrainiennes dénoncent aussi l'existence de "camp de filtration" russes, souvent dans les territoires contrôlés par la Russie dans l'est de l'Ukraine, par où passent ces "déportés".
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21 h 05 : les forces ukrainiennes affirment avoir endommagé un navire russe
Les forces ukrainiennes ont endommagé un navire de la marine russe dans la mer Noire, provoquant un incendie à son bord, a déclaré un porte-parole de l'administration militaire de la région d'Odessa.
Sergueï Bratchouk a annoncé dans un message publié en ligne que le navire russe Vsevolod Bobrov avait été touché alors qu'il mouillait au large de l'île des Serpents, où se déroulent depuis plusieurs jours de nouveaux combats, sans fournir de détails.
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17 h 06 : plus de 6 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Il s'agit de la pire crise de réfugiés en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a déclaré le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Le confit ukrainien a fait plus de 8 millions de déplacés en Ukraine, et le dernier bilan dressé par le HCR montre qu'au 11 mai, 6,03 millions de personnes avaient fui le pays.
La plupart d'entre elles ont trouvé refuge dans des pays membres de l'Union européenne comme la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie.
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16 h 50 : le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU approuve à une très large majorité l'ouverture d'une enquête sur les atrocités reprochées aux troupes d'occupation russes
La résolution, adoptée par 33 votes pour, 2 contre (Chine et Érythrée) et 12 absentions, demande que la commission internationale de l'ONU sur l'Ukraine mène une "enquête" sur les graves violations des droits de l'Homme commises dans les régions de Kiev, Tchernihiv, Kharkiv et Soumy à la fin de février et en mars 2022, "en vue de demander des comptes aux responsables".
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14 h 46 : l'UE va aider l'Ukraine à débloquer ses exportations de céréales
La Commission européenne a annoncé la création d'une plateforme pour mobiliser des capacités de fret accrues de l'Ukraine et coordonner leur stockage avec les États membres.
Alors que la Russie impose un blocus aux ports ukrainiens, "20 millions de tonnes de céréales stockées dans les silos doivent quitter l'Ukraine dans les trois mois (d'ici les prochaines récoltes) via les infrastructures de l'UE (...) Il faut optimiser les chaînes logistiques, éviter les goulots d'étranglement" aux frontières, a expliqué la commissaire aux Transports, Adina Valean.
L'exécutif européen va créer "une plateforme de mise en relation" associant services de la Commission, entreprises de transport et négociants pour faire correspondre offre et demande.
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14 h 35 : Vladimir Poutine assure que l'Occident souffre davantage que la Russie des sanctions
Le président russe a vanté la grande résistance de l'économie russe face aux "défis extérieurs".
Les auteurs des sanctions, "guidés par leurs ambitions gonflées et aveugles et par la russophobie, portent un coup beaucoup plus dur à leurs propres intérêts nationaux, à leurs propres économies et à la prospérité de leurs propres citoyens", a déclaré Vladimir Poutine, lors d'une réunion consacrée aux questions économiques.
"Nous le voyons avant tout en regardant une forte hausse de l'inflation en Europe, qui frôle 20 % dans certains pays", a-t-il affirmé. Selon Vladimir Poutine, "il est évident que (...) la poursuite de l'obsession des sanctions va aboutir inévitablement aux conséquences les plus difficiles pour l'Union européenne, pour ses citoyens".
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14 h 24 : Gazprom annonce qu'il n'expédiera plus de gaz via le gazoduc de Yamal à travers la Pologne
Le géant russe de l'énergie a déclaré qu'il ne serait plus en mesure d'exporter du gaz à travers la Pologne, via le gazoduc Yamal-Europe, suite aux sanctions russes à l'encontre de l'entreprise propriétaire de la section polonaise du pipeline.
"Une interdiction de transactions et de paiements à des entités sous sanctions a été mise en œuvre", a déclaré Gazprom dans un communiqué. "Pour Gazprom, cela signifie une interdiction d'utiliser un gazoduc appartenant à EuRoPol GAZ pour transporter du gaz russe à travers la Pologne."
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13 h 07 : Berlin accuse la Russie d'utiliser l'énergie "comme une arme"
Le ministre allemand de l'Énergie a accusé jeudi la Russie d'utiliser désormais l'énergie "comme une arme" après les sanctions imposées par Moscou à plus de 30 sociétés énergétiques occidentales et la réduction observée des flux de gaz vers l'Europe.
"La situation s'aggrave car l'énergie est désormais utilisée comme une arme de plusieurs manières", a indiqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse, alors que le transit de gaz russe via l'Ukraine vers la première économie européenne a baissé de près de 40 % en deux jours selon les données des opérateurs.
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12 h 33 : la Berd lève un milliard d'euros auprès de ses donateurs
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a levé un milliard d'euros cette semaine pendant son assemblée générale annuelle pour aider l'Ukraine. Ces fonds seront déployés en plus des 2 milliards d'euros d'un "fonds de résilience" qui avaient déjà été débloqués au début de l'invasion russe en Ukraine.
"L'Ukraine a besoin de notre aide pour soutenir des infrastructures vitales, pour maintenir l'accès à l'électricité, et le transport, les chemins de fer", tandis que "les municipalités ukrainiennes ont besoin de soutien pour gérer de grands nombres de réfugiés déplacés", a déclaré la présidente de la Berd, Odile Renaud-Basso, lors d'une conférence de presse.
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12 h 21 : les filiales allemandes de Gazprom ont trouvé des alternatives au gaz
Les entreprises énergétiques allemandes frappées par les sanctions imposées par Moscou ont pu trouver des alternatives au gaz russe, a déclaré jeudi le ministre de l'Économie, Robert Habeck, qui a ajouté que le régulateur du réseau fournirait des détails à ce sujet.
La Russie a imposé des sanctions principalement aux filiales européennes de l'entreprise publique russe Gazprom, y compris Gazprom Germania. "Certaines des filiales ne reçoivent plus de gaz de Russie mais le marché offre des alternatives", a déclaré Robert Habeck dans un discours au Parlement allemand.
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11 h 37 : la Finlande dans l'Otan serait "assurément" une menace pour la Russie, selon le Kremlin
L'adhésion de la Finlande à l'Otan serait "assurément" une menace pour la Russie, a estimé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"L'élargissement de l'Otan et le rapprochement de l'Alliance de nos frontières ne rend pas le monde et notre continent plus stables et plus sûrs", a déclaré Dmitri Peskov à la presse, répondant "assurément" à la question de savoir si la Russie considérerait une entrée de la Finlande dans l'Otan comme une menace.
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10 h 48 : le transit de gaz russe via l'Ukraine en forte baisse
Le transit du gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine va connaître une baisse de près du tiers jeudi par rapport à la veille, selon le géant russe Gazprom, les approvisionnements étant affectés pour la deuxième journée consécutive par le conflit. Quelque 50,6 millions de m3 doivent transiter via la station de Soudja jeudi contre 72 millions la veille, selon Gazprom, cité par les agences russes, soit une baisse de près de 30 % après les 18 % de chute enregistrés mercredi.
Les deux parties se rejettent la faute. Depuis deux jours, l'Ukraine dit qu'elle ne peut plus garantir les livraisons via les installations de Sokhranivka dans la région de Louhansk, en raison de la présence des forces armées russes, et a demandé à Gazprom d'accroître les volumes sur un autre site, Soudja. Moscou en retour affirme que le transit peut parfaitement se faire via Sokhranivka, alors que réorienter le flot vers Soudja est impossible.
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10 h 46 : au moins trois morts et douze blessés dans une frappe russe dans le nord-est de l'Ukraine
Une frappe aérienne russe sur la ville de Novgorod-Siverskiï, dans le nord-est de l'Ukraine, a fait au moins trois morts et douze blessés dans la nuit de mercredi à jeudi. "Il y a trois personnes tuées et douze blessées à la suite d'une frappe" sur Novgorod-Siverskiï, a affirmé un porte-parole des secours, donnant un premier bilan.
"Les (Russes) ont frappé des infrastructures critiques, dont des écoles. D'autres bâtiments administratifs et des maisons résidentielles ont également été endommagés", a indiqué plus tôt dans la matinée le gouverneur de la région de Tchernihiv, Viatcheslav Tchaouss.
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9 h 56 : l'étau se desserre autour de Kharkiv
L'Ukraine affirme être en train de repousser les forces russes de la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays soumise depuis fin février à un déluge de feu, les autres fronts dans le Sud et l'Est ne semblant pas évoluer significativement.
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9 h 07 : l'exécutif finlandais favorable à une adhésion "sans délai" à l'Otan
Le président et la Première ministre de la Finlande se sont dits favorables jeudi à une adhésion "sans délai" du pays nordique à l'Otan, annonçant une conférence de presse sur la décision officielle pour dimanche.
"Être membre de l'Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l'Otan, la Finlande renforcerait l'Alliance dans son ensemble. La Finlande doit être candidate à l'adhésion à l'Otan sans délai", ont affirmé le président Sauli Niinistö et la Première ministre Sanna Marin dans un communiqué commun.
La prise de position officielle de l'exécutif marque une inflexion majeure de la ligne finlandaise, qui partage une frontière de 1 300 kilomètres et un passé douloureux avec la Russie. L'invasion de l'Ukraine le 24 janvier a fait basculer rapidement l'opinion et les responsables politiques finlandais, tout comme en Suède, qui pourrait également annoncer rapidement une candidature.
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9 h 02 : l'Ukraine demande qu'on lui "réserve" une place dans l'Union européenne
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a demandé jeudi qu'une place soit "réservée" pour son pays dans l'Union européenne, même si les négociations d'adhésion doivent durer longtemps.
"On entend très souvent que l'Ukraine appartient à la famille européenne et, à présent, il importe de réserver cette place" pour le pays dans l'Union européenne, a-t-il déclaré à la télévision publique allemande au début d'une visite dans le pays.
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5 h 19 : la Russie est "la menace la plus directe" pour l'ordre mondial, selon Ursula von der Leyen
La Russie "est aujourd’hui la menace la plus directe pour l’ordre mondial avec la guerre barbare contre l’Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine", a dit jeudi à Tokyo la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen après avoir rencontré le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, avec le président du Conseil européen, Charles Michel.
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5 h 10 : un commandant assiégé à Marioupol demande l'aide d'Elon Musk
Un commandant ukrainien faisant partie des combattants assiégés par les forces russes dans l'usine Azovstal à Marioupol a lancé mercredi un appel à l'aide adressé directement au milliardaire américain Elon Musk pour qu'il intervienne afin de les sauver.
"Les gens disent que vous venez d'une autre planète pour apprendre aux gens à croire en l'impossible. (...) À l'endroit où je vis, il est presque impossible de survivre", a tweeté Sergueï Volyna, commandant de la 36e brigade des marines de Marioupol.
"Aidez-nous à quitter Azovstal pour un pays tiers. Si ce n'est pas vous, qui d'autre ? Donnez-moi une piste", a-t-il poursuivi, indiquant avoir créé un compte sur Twitter spécifiquement pour interpeller directement l'homme le plus riche du monde, qui essaie d'acheter le réseau social pour 44 milliards de dollars. Le militaire a demandé "à chaque personne de la planète Terre" d'aider à faire en sorte qu'Elon Musk soit au courant de son appel.
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4 h 01 : Marioupol et Boutcha au menu du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, réuni en session extraordinaire, se penche jeudi sur les allégations d'exactions graves commises par la Russie en Ukraine, en particulier à Marioupol et Boutcha.
Cette réunion "sur la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Ukraine à la suite de l'agression russe" a été demandée par Kiev, qui, selon un premier projet de résolution, souhaite une enquête sur ce qui s'est passé dans les régions de Kiev, Tchernihiv, Kharkiv et Soumy.
Il s'agit de la première réunion consacrée à cette question depuis que l'Assemblée générale de l'ONU a suspendu Moscou début avril de la plus haute instance de l'organisation internationale en matière des droits de l'Homme.
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4 h : la Finlande prend position sur l'Otan, prélude à une candidature
Le président et la Première ministre de la Finlande donnent jeudi leur position sur l'adhésion du pays nordique à l'Otan, un signal majeur pour une candidature attendue dans les prochains jours, possiblement avec la Suède.
Sauli Niinistö, interlocuteur régulier de Vladimir Poutine ces dernières années, et Sanna Marin, plus jeune Première ministre d'Europe, devraient afficher leur soutien à une adhésion à l'Alliance atlantique, selon les analystes. Leur annonce doit être faite dans un communiqué commun vers 10 h locales (7 h GMT), selon la présidence.
Les alliés de l'Otan s'attendent à ce que la Finlande et la Suède déposent leurs candidatures pour adhérer à l'organisation dans les jours qui viennent et devraient rapidement approuver leur adhésion, ont déclaré à Reuters cinq diplomates et responsables, alors que l'invasion russe de l'Ukraine oblige à repenser radicalement la sécurité européenne.
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3 h 10 : premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui constituera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février, a annoncé mercredi la procureure générale de l'Ukraine.
Vadim Shishimarin est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé, a expliqué le bureau de la procureure Iryna Venediktova dans un communiqué, soulignant qu'il avait agi pour empêcher l'homme de témoigner dans une affaire de vol de voiture.
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1 h 35 : les opérations se poursuivent dans l'Est
Le chef d'état-major ukrainien a précisé mercredi soir que les Russes poursuivaient leurs opérations dans l'Est, en particulier vers Slobozhansky et Donetsk – notamment Roubijné et Lyman pour en prendre le contrôle –, mais pas vers Kharkiv près de laquelle la localité de Pytomnyk "a été libérée" par les combattants ukrainiens.
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
ANALYSEUkraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli
Info ou intox
Azovstal : le siège de l'usine métallurgique de Marioupol nourrit les infox
Le Figaro
Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
À lire aussi150 drôle d’expressions de la cuisine
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
La Provence: le bras de fer continue entre Rodolphe Saadé et Xavier Niel
Lundi, le conseil d'administration de La Provence (La Provence, Corse-Presse) a agréé le rachat des 89% de parts que détenait Bernard Tapie dans le groupe de presse par l'armateur CMA-CGM. Mais pour ce faire, le conseil a invalidé les votes de trois des cinq administrateurs. Les représentants de Xavier Niel vont déposer des recours.
Banijay, le géant français du divertissement, entre en Bourse
DÉCRYPTAGE - Stéphane Courbit utilise un Spac pour faire coter Banijay et Betclic sur la place d’Amsterdam.
Les Français, champions mondiaux de la production audiovisuelle
DÉCRYPTAGE - Entre Banijay, Mediawan, Newen et Federation, quatre groupes tricolores se placent dans le Top 15 des plus gros producteurs de programmes TV à l’échelle mondiale.
BBC
Ukraine conflict: Russian soldiers seen shooting dead unarmed civilians
By Sarah RainsfordEastern Europe correspondent, Kyiv
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When Leonid Pliats and his boss were shot in the back by Russian soldiers, the killing was captured on CCTV cameras in clear and terrible detail. The footage, which was obtained by the BBC, is now being investigated by Ukrainian prosecutors as a suspected war crime.
It was the height of the fighting around Kyiv and the main roads into the capital were a battlefield, including around the bicycle shop where Leonid worked as a security guard.
But this was no firefight: the video clearly shows heavily armed Russian soldiers shooting the two unarmed Ukrainians and then looting the business.
We have pieced together the full sequence of events, matching what was recorded on multiple CCTV cameras around the site with the testimony of people Leonid phoned that day, as well as the Ukrainian volunteer fighters who tried to rescue him.
The Russians arrive in a stolen van daubed with the V sign used by Russian forces and the words Tank Spetsnaz in black paint. They wear Russian military uniform and approach with their guns up, fingers on the triggers.
Leonid walks towards the soldiers with his hands up to show he's unarmed and no threat.
The Russians initially talk to him and his boss through the fence. There is no audio on the footage but the men seem calm, they even smoke. Then the Ukrainians turn away and the soldiers start to leave.
Suddenly they turn back, crouch then shoot the two men multiple times in their backs.
One is killed outright but somehow Leonid manages to stagger to his feet. He even ties his belt around his thigh to slow the blood, then stumbles to his cabin where he begins to call for help.
Vasyl Podlevskyi spoke to his friend twice that day, as he sat bleeding heavily.
Leonid told him the soldiers claimed they don't kill civilians, then they shot him.
"I said can you at least bandage yourself up? And he told me, Vasya, I barely crawled here. Everything hurts so much. I feel really bad," Vasyl remembers the call.
"So I told him to hang in there and started phoning the territorial defence."
The men he called used to sell air conditioning before the war.
Now volunteer fighters, Sasha and Kostya show me video on their mobile phones of Russian tanks rolling past their positions. Their job was to send real-time information on Russian movements to Ukraine's military positions up the road.
When Leonid Pliats was injured they were tasked with crossing the dangerous E40 highway to try to save him. Even today, the road is littered with the burned-out carcasses of Russian tanks, a reminder of the intensity of the fighting.
As the security guard lay bleeding, Russian troops were still on site.
On the CCTV you see them shooting their way into rooms, stealing bicycles and even a scooter and lolling around in the director's office, drinking his whisky, and rifling through his cupboards.
Outnumbered and only lightly armed, Sasha and Kostya were forced to wait although they realised that Leonid was dying.
"We talked to him on the phone, we tried to calm him. We told him, it's ok. Everything will be ok. You'll survive," Sasha tells me they did their best to comfort him.
"We said we were on our way. Maybe that helped him. Maybe. But unfortunately, by the time we made it, he was dead."
Even as they collected the two men's bodies, the volunteer fighters had to take cover as a Russian tank rolled past.
There is ample evidence against the men responsible for these killings. We have studied the video in minute detail and the Russian soldier who we believe was one of the killers is clearly visible, his face uncovered.
It is a long time before his friends realise they are being filmed and smash one of the security cameras.
We showed the footage to the chief of police for Kyiv region and he told us the bodies of 37 civilians, all of them shot dead, were found along the road to Ukraine's capital after Russian forces were pushed back.
The Prosecutor's office confirms that it is now investigating the killing of Leonid and his colleague as a possible war crime: one of more than 10,000 cases they have registered.
"My Dad was not a military man at all. He was a pensioner. They killed a 65-year-old. What for?" Leonid's daughter, Yulia Androshchuk, wants to know.
She is abroad and hasn't even been able to bury her father yet because of the war.
"I'm not so much furious as full of grief - and fear. These damn Russians are so out of control, I'm afraid of what they might do next," she told me.
Yulia hopes those responsible will stand trial someday, somehow. For now, she wants people to know exactly what happened to her father and for the brutality to stop.
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France24 - Monde
Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli
Publié le : 11/05/2022 - 17:28
Aude MAZOUE
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Après les visioconférences devant de nombreux parlements nationaux, Volodymyr Zelensky s’est adressé, mercredi, pour la première fois, à des étudiants de Sciences-Po Paris. Faut-il voir dans cette nouvelle intervention le signe d’un essoufflement de la communication du président ukrainien après deux mois et demi de guerre contre la Russie ? Éléments de réponse.
"La principale arme de Volodymyr Zelensky, c’est son image", lâche Arnaud Mercier, professeur en information et communication à l’université Paris-Panthéon-Assas. Après s’être exprimé devant le Congrès américain, le parlement européen ainsi que de nombreuses instances politiques dans le monde, et moins politiques comme la cérémonie des Grammy Awards, pour plaider la cause de son pays, le président ukrainien a choisi de s’adresser, mercredi 11 mai, à des étudiants - une première. Ceux de Sciences-Po, de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP), de l’École polytechnique et de l'Institut national du service public (INSP) plus précisément. Selon le service de communication des établissements universitaires, l’intervention a été initiée par l’ambassade d’Ukraine, qui a contacté plusieurs institutions françaises dans le but de "s’adresser à un maximum de gens. Et cela passe par des étudiants et les grandes écoles. C’est une nécessité".
Le président ukrainien @ZelenskyyUa a choisi la France et ses universités pour s'exprimer pour la première fois devant des étudiants.À Sciences Po, aujourd’hui, ils sont des centaines à être venus l'écouter. Suivez #60minZelensky en direct ➡️ https://t.co/ZIqphkiS3o pic.twitter.com/rtBoQ2I5Ig
May 11, 2022Rien d’étonnant à ce que le chef d’État ukrainien intervienne auprès d’étudiants, quand on sait qu’il a embauché une armada de communicants juniors et jeunes diplômés fraîchement sortis d'universités européennes ou américaines pour gérer son image et sa communication. En somme, son entourage professionnel se compose essentiellement de "jeunes gens baignés dans une culture post-soviétique, mais ils ont pour eux la modernité de cette génération très versée dans les réseaux sociaux, les nouveaux médias. Cette double culture leur donne des armes communicationnelles très puissantes", expliqué à France Inter le chercheur en communication politique Alexandre Eyriès.
Guerre d’usure
Cette intervention auprès d’étudiants livre, en outre, deux enseignements sur la stratégie de communication de Volodymyr Zelensky. Le premier est qu’"en s’adressant à la jeunesse, il sait que la guerre va désormais s’opérer dans un temps long, estime Arnaud Mercier. Parler à l’élite de la jeunesse, c'est en quelque sorte chercher à imprégner les esprits des futurs décideurs de demain afin qu’ils soient à jamais marqués du sceau de la cause ukrainienne et prennent même plus tard les meilleures décisions à son endroit." Le deuxième, - n’en déplaise aux étudiants de Sciences-Po -, traduit aussi un essoufflement de sa communication. "Volodymyr Zelensky a écumé les tribunes les plus prestigieuses partant du puissant Congrès américain jusqu’aux parlements moins influents comme le taïwanais. En s’exprimant à présent devant des étudiants, on voit qu’il a fait le tour des décideurs et se rabat sur des cibles plus modestes. Les étudiants de Sciences-Po ont beau être les décideurs de demain, ils n’ont aujourd’hui aucun pouvoir sur les décisions prises aujourd’hui dans le conflit".
Ce faisant, Volodymyr Zelensky poursuit surtout sa stratégie qui consiste à occuper le terrain médiatique coûte que coûte. Mais à force d’intervenir à tout-va, sans rien de neuf à apporter au débat, le "discours s’émousse, reconnaît le professeur. À trop vouloir parler, on devient inaudible". Au 77e jour de guerre entre Kiev et Moscou, "le conflit s’est installé dans une routine, il n’y a plus l’indignation des débuts vis-à-vis du sort de l’Ukraine, on sent une usure et, à terme, un risque de désintérêt", constate Arnaud Mercier.
"Même les pierres pleurent"
Dans ce contexte, il n’y a dès lors que deux seules possibilités, selon l’expert : avoir une communication politique classique où l’on ne s’exprime dès lors que l’on a une annonce à faire, ou maintenir une communication offensive pour ne pas sombrer dans l’oubli. "Sa cellule de communication a dû arbitrer entre deux risques. Elle a opté pour la stratégie du moins pire".
Néanmoins, lors de sa visio-conférence auprès des étudiants de Sciences-Po, il semble que le leader en guerre ait tenté de renouveler le code de ses interventions. Soucieux d’instaurer un dialogue avec les étudiants, il s’est, cette fois, prêté à un jeu de questions-réponses, en soumettant lui aussi une série de questions aux jeunes intervenants, leur demandant notamment ce qu’ils pensaient de la posture de l’Otan ou des agressions russes. Vêtu de son désormais habituel tee-shirt kaki militaire, il s’est en outre aventuré sur le terrain plus personnel du ressenti. "Comment je vis cette guerre ? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre", a répondu le président de l’Ukraine.
Comment je vis cette guerre? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre @ZelenskyyUa @sciencespo pic.twitter.com/hlb2nHMyBJ
May 11, 2022Les universités, un espace de communication infini
Enfin, en s'exprimant devant un parterre d’étudiants, le président s’est ouvert de nouvelles perspectives de communication. "Contacter les universités, c’est aussi s’offrir de nouveaux forums pour plaider sa cause et certainement trouver un public acquis à sa cause. Il n’est désormais maintenant pas impossible de le voir intervenir dans de nombreuses autres universités comme Yale, Berkeley, Stanford ou Oxford", conclut Arnaud Mercier.
Car la guerre est loin d’être finie. Sur le terrain, les combats restent intenses dans le sud et l’est du pays. À Marioupol, des centaines de soldats restent dans l’aciérie Azovstal alors que la ville est tenue par les Russes. Ces derniers semblent s’éloigner de la ville de Kharkiv. Mardi 10 mai, les renseignements américains ont prévenu que la guerre en Ukraine pourrait se prolonger et n'écartent pas le scénario d'une escalade ou d'une extension du conflit à la Transnistrie voisine.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
L'Humanité
Parlement, la série qui tacle la technocratie européenne
Nos recommandations culturellesplateforme Samy, jeune assistant parlementaire, est de retour pour une deuxième saison, avec de nouveaux personnages truculents.
Laurent EtreLe jeune Samy (Xavier Lacaille) – alias « Sharky », depuis son combat épique en faveur d’un amendement contre la pêche aux ailerons de requins (saison 1) – fait son retour dans les coursives du Parlement européen. Plein d’entrain, et toujours aussi gaffeur, notre assistant parlementaire est bien décidé à changer de chef à l’occasion de cette nouvelle mandature. Au grand désarroi de son ancien député, l’inénarrable Michel Specklin (Philippe Duquesne), impatient de le retrouver. Cette deuxième saison ne déçoit pas. Après quelques entretiens d’embauche improbables, au cours desquels il récite son laïus de parfait eurocrate béat, Samy est finalement recruté par Valentine Cantel (Georgia Scalliet). Très ambitieuse, un brin psychopathe, mais surtout ignorante des subtilités de la politique bruxelloise, cette parlementaire fraîchement élue compte bien profiter de l’expérience de son poulain, quand celui-ci s’emploie déjà à la manipuler pour affronter au mieux de nouvelles péripéties politico-personnelles. Le tire-au-flanc immature Michel Specklin endure lui aussi les manœuvres de son ex-assistant, lequel s’arrange pour le faire élire, à son insu, président du Parlement. Dans les épisodes suivants, on découvre un autre personnage truculent : Lydia (Anaïs Parello), petite-amie de Samy, qui tente, dans des scènes savoureuses, d’initier celui-ci aux subtilités du féminisme intersectionnel. Entre facéties grinçantes sur les réalités de la technocratie européenne, humour décalé et dilemme autour de valeurs contradictoires, cette série réjouissante saisit, mine de rien, un certain esprit du temps, en mettant en scène les tâtonnements d’une jeunesse en quête d’engagement. L. E.
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«Sous votre lit on trouve une pelle !» : les assises de Paris dissèquent deux rocambolesques tentatives d'assassinat
Esther PaoliniCOMPTE RENDU D'AUDIENCE - Au procès «des Américains», l’interrogatoire des deux accusés a mis en lumière la sévère paranoïa qui nourrissait ce duo mère-fils déroutant.
Dans le box, quand June Hopkins ne parle pas, elle minaude. Une longue natte descend sur sa nuque, elle a un sourire malicieux, les pommettes poudrées. L'Américaine de 60 ans converse avec sa traductrice, approuve d'un signe de la tête les réponses de son fils. Quand elle prend la parole en revanche, le ton s'envole, le débit est rapide, souvent entremêlé des propos de sa traductrice. À ses côtés, son fils Brendan Walsh-L. a le teint blafard comme sa chemise, un large front sous lequel se loge un regard cerné. Elle est dans son élément, en représentation, lui se montre irritable lors de son interrogatoire et absent du reste des débats. Un duo mère-fils déroutant, accusé du pire. Tous les deux comparaissent depuis lundi à Paris pour une double tentative d'assassinat sur l'ancien compagnon de la première et père du second. Ce jeudi, le fils a répété qu'il n'avait fait que protéger sa mère. Elle s'est perdue dans des explications les plus fantaisistes.
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Les faits pour lesquels ces deux citoyens Américains sont renvoyés devant les assises sont pour le moins rocambolesques. Le 27 août 2010, Grégoire L., un quinquagénaire français, dépose une main courante contre son fils et son ex-compagne. Quelques jours plus tôt, une dispute a éclaté dans son appartement parisien, après avoir surpris celle-ci en train de fouiller dans ses documents personnels. Alors que le ton monte, il sent un liquide couler le long de sa nuque, puis entend à deux reprises le bruit d'un briquet. Derrière lui se trouve son fils une bouteille d'essence à la main, qui tente d'allumer la flamme. L'instant d'après, il se saisit d'un sabre japonais pour poignarder son père, mais est maîtrisé par son oncle, arrivé juste à temps.
«It's not about money»
Qu'est-ce qui a poussé Brendan à vouloir immoler son père ? «Toucher l'héritage et l'assurance-vie que je n'avais pas remplie», a avancé Grégoire L. à la barre la veille, encore traumatisé. June Hopkins est hors d'elle car elle vient d'apprendre que Brendan et son second fils ne sont pas dans les projections financières de son père. Pis, il a prévu de faire une donation aux enfants de sa sœur. Il faut dire que Brendan a passé les 18 premières années de sa vie aux États-Unis, rapatrié par sa mère après la naissance. Ils viennent tout juste de réapparaître pour que celui-ci puisse faire ses études supérieures en France. Interrogé ce jeudi, Brendan a nié en bloc les accusations. Non, il n'a pas tenté d'incendier son père, «c'est n'importe quoi», balaye-t-il de la main, «c'est faux, c'est faux», répète-t-il, «je ne sais pas pourquoi il a inventé tout ça». L'Américain s'agite dans sa cage de verre, s'emporte face aux interrogations insistantes des magistrats. Un agacement que l'on retrouve chez sa voisine dans le box, telle mère, tel fils. «Ce qui vous fait monter au plafond c'est la donation d'argent aux enfants de sa sœur», suppose le président. «It's not about money», clame-t-elle, la voix stridente. Sa colère provient du refus de son ex-compagnon de «créer un lien familial» avec ses fils.
Après cette première tentative, June et Brendan repartent dans le Massachusetts. L'affaire aurait pu s'arrêter là. Mais les relations entre les deux amants rencontrés 20 ans plus tôt à bord de l'Orient Express continuent de se dégrader, surtout dans l'imagination de l'Américaine. Elle est persuadée que son ancien compagnon fomente un complot pour la tuer. Sur les réseaux sociaux, elle parle d'une «vengeance» contre sa belle-famille. En 2014, June et son fils retraversent l'Atlantique pour espionner Grégoire et sa famille. Selon l'accusation, les deux accusés s'enferment alors dans leur «projet obsessionnel». Ils placardent des affiches dans son immeuble l'accusant d'être un meurtrier, puis installent des micros dans l'aération de son appartement. Ces enregistrements sont diffusés durant l'audience et s'avèrent complètement inaudibles. Mais June est persuadée avoir entendu son ancienne belle-famille évoquer un tueur à gage pour se charger de son sort.
La scie, la hache et la machette
Le 17 février 2015, le duo se rend au domicile de la sœur de Grégoire pour «avoir des explications.» Très vite, une bagarre s'amorce, à laquelle s'ajoute Grégoire, également présent. June soutient que son ancienne belle-sœur a été l'auteur du premier coup. «Madame vous met un coup de pied dans la tête digne d'un champion de boxe ?», s'étrangle le président, médusé par plusieurs heures d'interrogatoires fantaisistes. «It was an accident», répète-t-elle, se plongeant dans d'absurdes démonstrations. Brendan va plus loin et tente d'étrangler sa tante, puis son père à l'aide d'un câble électrique. «Je n'ai jamais eu l'intention de tuer personne, je voulais uniquement protéger ma mère», jure-t-il. Tous deux affirment qu'aucun meurtre n'a été envisagé. Pourtant une valise contenant un attirail pour le moins surprenant est retrouvée après leur interpellation dans la cave de l'appartement qu'il louait: une housse de camouflage, des cagoules, des vestes militaires transformées en gilet pare-balles, une scie, une hache, une machette. «Je vous rappelle que dans cette valise on a trouvé de quoi couper, emballer, espionner et que sous votre lit on a trouvé une pelle», s'étonne le magistrat. La machette a été achetée «parce qu'aux États-Unis, c'est interdit», lâche-t-elle, suscitant les rires du public.
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Quels étaient les projets réels des deux accusés ? La cour peine à en dessiner les contours, tant les propos de June semblent incohérents. Reste une certitude : la mère a eu une emprise si forte sur son fils que celui-ci était prêt à n'importe quoi pour la défendre. Ses faits et gestes étaient guidés par une «dépendance profonde, précoce et originelle à sa mère», a expliqué l'un des experts psychiatre, retenant pour Brendan l'altération du discernement au moment des faits. Il encourt donc 30 ans de prison, elle, la perpétuité. À l’issue du verdict attendu vendredi, son père ne souhaite qu'une chose, que Brendan «se fasse soigner et retrouve enfin son libre arbitre.»
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Le suspect de 23 ans, Mohamed L., aurait déclaré «avoir agi au nom de Dieu». La victime est grièvement blessée et une enquête est en cours.
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[Vidéo] Rupture de stock d’huile chez E.Leclerc : le patron s’excuse d’avoir “stigmatisé” les musulmans
« J’ai blessé des personnes et ce n’est pas dans ma nature. » Le président des centres E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, fait son mea-culpa. Il s’est excusé d’avoir « stigmatisé » les musulmans. Sur CNews, mercredi 11 mai, il est revenu sur ses propos tenus le 4 mai dernier sur la même chaîne au sujet de la pénurie d’huile de tournesol.
Michel-Édouard Leclerc avait alors indiqué que des groupes de Français faisaient des stocks selon la période de l’année, notamment lors de la fête de l’Aïd-el-fitr qui avait tout juste marqué la fin du jeûne du Ramadan le 1er mai dernier : « Beaucoup de gens achetaient de l’huile à frire pour le mouton », avait alors déclaré le patron de l’enseigne de grande distribution. Une phrase qui lui a valu un torrent de critiques et des messages sur les réseaux sociaux appelant au boycott des supermarchés E.Leclerc.
Michel-Édouard Leclerc sur sa déclaration qui avait fait polémique : «J’ai parlé de la communauté musulmane et je voudrais m’en excuser, parce que je ne voulais stigmatiser personne. C’est déjà une population qui est suffisamment stigmatisée» dans #Punchline pic.twitter.com/Ie6hyoMQnX
— CNEWS (@CNEWS) May 11, 2022
« Une population déjà suffisamment stigmatisée »
Face à cette « belle volée de bois vert », comme il l’a décrit, Michel-Édouard Leclerc a voulu rectifier ses propos. Toujours sur CNews, il a affirmé, mercredi : « Ce que je voulais dire, c’est qu’à l’occasion des fêtes, notamment quand on fait des fritures et de la pâtisserie, on a vendu beaucoup d’huile donc il y a eu des ruptures dans les rayons, ce n’est pas pour autant qu’il y aura des pénuries. » Le patron de la chaîne de grande distribution a poursuivi : « En le disant, j’ai parlé de la communauté musulmane et je voudrais m’en excuser parce que je ne voulais stigmatiser personne. C’est une population qui est déjà suffisamment stigmatisée. » Ainsi, Michel-Édouard Leclerc a évoqué l’importance de savoir « ravaler sa langue », lorsque l’on « dit des conneries », a-t-il terminé sur CNews.
BBC
Flo-Jo, Elaine & the 100m world record
Written and produced by Miriam Walker-KhanInterviews by Ade Adedoyin, shot by Rasheed Speede
Written and produced by Miriam Walker-KhanInterviews by Ade Adedoyin, shot by Rasheed Speede
Completely untouchable...until now.
Florence Griffith Joyner was born on 21 December 1959 in Los Angeles.
The seventh of 11 children, she was faster than most of her brothers, and competitive with them too. By the time she was in primary school, she was already competing in track meets.
Griffith Joyner attended California State University, but dropped out when she was 19 to work in a bank so she could financially support her family.
Her coach Bob Kersee found funding for her so she could go back to university, and this time it was UCLA - a breeding ground for American sporting greats such as baseball player Jackie Robinson and tennis star Arthur Ashe.
At the 1980 American Olympic trials, a 20-year-old Griffith Joyner competed in the 200m, finishing fourth and missing out on an Olympic spot by just one place.
It was at those trials that she met her future coach and husband Al Joyner - the 1984 Olympic triple-jump champion and brother of Olympic heptathlon and long-jump legend Jackie Joyner-Kersee.
After the 1984 Olympics, Flo-Jo went back to working in a bank, and, already a budding stylist, worked on her own designs and did manicures on the side. From 1985-86, her training took a back seat and she didn’t compete at the US Championships in 1985.
After only competing a handful of times during those two years, Flo-Jo returned to athletics full-time in 1987. Al Joyner and his brother-in-law Bob Kersee were on a mission to transform Flo-Jo into an Olympic champion.
Just four months after she returned to full-time training, Flo-Jo won a 200m silver medal at the 1987 World Championships in Rome, clocking under 22 seconds for the first time.
It was then that she ramped up her training - focusing on nutrition and lifting weights with one clear goal: to qualify for the 1988 Olympics in Seoul...
... but before the medals came the fashion.
For the Olympic Games in 1988, her nails were six inches long, painted red, white, blue, gold and most definitely on fleek.
Serena Williams, Australian Open, 2021
But it wasn't just what she wore that was unique. It was her talent, too.
On 16 July 1988, Flo-Jo solidified her place in the history books and became a global icon overnight.
The American Olympic trials and national championships were taking place in Indianapolis, and this time Flo-Jo was set to qualify for the 100m as well as the 200m.
She was in excellent form. Weeks before, she had run a new personal best (PB) of 10.89 seconds in the 100m. That was still slower than the three best times of then American record-holder Evelyn Ashford, the fastest of which was 10.76.
But Al Joyner was confident on behalf of his wife, and he had reason to be.
"I said: 'You're gonna break that… you're gonna run about 10.5. That's what time I run in the 100m and you've been beating me.'"
In the quarter-finals of the 100m, Flo-Jo stood on the start line in her one-legged, lightning bolt unitard, looking confident and calm.
No-one could anticipate how fast she was about to run.
The time obliterated the world record by nearly three tenths of a second.
"I was just ecstatic," Al Joyner said. "That 10.49 was a beautiful race. Dreams do come true."
No-one could believe a woman could run that fast - even the commentators questioned it. 10.49 was faster than the men’s 100m records in several countries, including Ireland, New Zealand, Norway and Turkey. It was the biggest improvement in the 100m world record since the introduction of electronic timing.
People quickly pointed out it was an extremely windy day. The wind gauge for the 100m race read 0.0, but on the opposite side of the track - on the triple-jump runway where Al Joyner was competing - the wind reading was 4.3 metres per second - more than double the legal limit.
Grace Jackson
That day, all the other wind readings for the 100m races were strongly wind-assisted, with no other zero or negative readings.
Despite the record being deemed legal, the International Athletics Annual of the Association of Track and Field Statisticians has since listed the run as "probably strongly wind-assisted, but recognised as a world record".
The next day Flo-Jo had a semi-final and final to run. In the final, she ran 10.61 seconds, and this time the wind reading was a legal +1.2.
Over those two days and four rounds of the 100m, Flo-Jo ran the three fastest times in history.
"Go out there and make them think you're on jet fuel"
Flo-Jo went on to win the 100m and 200m at the Seoul Olympics, with the 4x100m relay making her a triple Olympic champion.
"If you go back and look at the film of her running mechanics in '84 and then look again at '88, that's the difference. That's the secret. Hard work, sleeping right, eating right. And then she had a special gift from God," Al Joyner told BBC Sport.
"I said: 'Honey, go out there and make them think you,re on jet fuel.'"
In the 100m final, she ran a wind-assisted 10.54 seconds.
In the 200m semi-final, she broke the world record which had stood for nine years. Less than two hours later, she broke her own record when she stormed to victory in the final in a time of 21.34 seconds. It was an improvement of 0.22 secs from the semi-final, and over half a second in the past year.
Lord Sebastian Coe
But for many, the margins of those improvements placed an invisible asterisk next to Flo-Jo's name and records.
She was running in an era when doping in men's sprinting dominated the headlines. The Seoul Olympics were no exception, overshadowed by Canada's Ben Johnson winning the men's 100m but later testing positive for steroids.
Flo-Jo's performances raised questions, with allegations her dramatic improvements were aided by performance-enhancing drugs gathering momentum. People began to question how she could have run 10.49 for the 100m when just a year before her PB was almost half a second slower.
Flo-Jo was drug-tested regularly, including 11 times in 1988, but never tested positive for banned substances.
In February 1989, at the age of 29, she retired suddenly, causing the drugs rumour mill to go into overdrive. Surely she was at the peak of her career? Why retire now?
Her critics believed her retirement was due to fear of being caught doping, with the recent introduction of random drug-testing.
"It wasn't hiding anything, we already had all the drug-testing, she got tested more than anybody. We told them: 'You can still drug-test her every day of the week if you want to,'" Al Joyner told BBC Sport
"They attacked my whole family. They attacked almost the stability of people who did hard work and then tried to paint everybody with their brush.
"When people are running the times they're running now, what are they saying? I don't hear no drug situation now. Because it was never about drugs. It was about hard work, dedication."
Joyner says it was him who asked Flo-Jo to retire so they could start a family.
"She wanted to become a mum," he said.
The following year, Flo-Jo gave birth to a baby girl.
"I remember calling 911, hoping they'd tell me it was a dream."
Former US President Bill Clinton
She told BBC Sport the injury almost ended her career.
"I remember most mornings, coming down the stairs backwards because I couldn't plant my foot down properly because it was so sore and stiff in the morning. It was very painful."
"Sometimes in the back of my head, I said: 'Why am I still here trying, why am I still running?'"
Elaine Thompson-Herah after winning her second Olympic 100m title
Elaine Thompson-Herah after winning her second Olympic 100m title
A few weeks after making history at the Olympics, the Jamaican reached heights many believed were unreachable - clocking 10.54 seconds at the Eugene Diamond League in August.
But after running just five hundredths of a second slower than so many believed to be an unbreakable record, what did the 29-year-old think of the race?
"I didn't feel that fast," she said. "So when I saw 10.54, I was like: 'I had the most horrible race in my life, it didn't feel that fast!'"
"I felt as if I ran a 10.9 or 11.0, not 10.5."
But it was fast. Faster than any woman had run since 1988.
Thompson-Herah was making the impossible seem possible.
Bert Cameron, 400m world champion, 1983
'Her catalyst is Shelly-Ann Fraser Pryce'
But what exactly is it that's spurring on Thompson-Herah?
Grace Jackson, who won a 200m silver medal behind Flo-Jo at the 1988 Olympics, has an idea…
"When you get close enough to a target, and you set your sights on the target, something happens. There must be a catalyst that drives you to get to that target. Let me tell you the catalyst that I believe Elaine has. Her catalyst is Shelly-Ann Fraser Pryce"
Just like Flo-Jo was pushed to breaking records by chasing her compatriot and rival Evelyn Ashford, Thompson-Herah has a former training partner and eight-time Olympic medallist to chase.
"I'm here to see the show because the clash is wonderful."
At five feet tall, Fraser-Pryce - nicknamed the 'Pocket Rocket' for her explosive starts and ability to zoom past a field of sprinters - is the first Caribbean and Jamaican woman to win a 100m Olympic title.
And the most decorated 100m sprinter of all time.
She had been expected to defend her title at the 2017 World Championships in London, but rather than racing in the 100m final, she went into labour while watching it.
Despite expectations she would retire, the Jamaican was back training 10 weeks after her son Zyon was born. Less than a year later, she was back competing, breastfeeding while competing at Diamond Leagues.
In 2018 on her ninth race back, she broke the 11-second barrier. Her PB was 10.70, set in 2012, but since returning to the track after her pregnancy she had run times of 11.5, 11.3, 11.2 and 11.1 seconds. Going sub-11 was a moment.
Since then, the 35-year-old has been in the best form of her life, winning World Championship gold in 2019, and in 2021 running 10.63 seconds - then the second fastest time in history.
Five days later she lowered her PB to 10.60.
Usain Bolt
After the season of her life in 2021, Thompson-Herah decided to leave her coach Stephen Francis and team up with her husband Derron Herah.
"I think I have outgrown a situation. I wanted to do things my way, to better my life.
"The things that I want to achieve, the aspirations that I have. And I think forming my own group and my own team will help me to get there," she told BBC Sport.
Herah says it's a big job, but also "an easy job in a sense that I'm dealing with a very professional person".
Tensions between Fraser-Pryce and Thompson-Herah were apparent after the 100m Olympic final, when Fraser-Pryce was in no hurry to congratulate her former training partner.
France has since said the "catalyst" for Fraser-Pryce leaving his training group was "her relationship with Elaine".
'A lot left to unleash'
All of that adds more intrigue - but what impact could have on the sport if this record is broken? Lord Sebastian Coe, the head of World Athletics, says when records are broken "you treasure them".
"It's a sign of a healthy and vibrant sport that records change hands," he told BBC Sport.
"Any world record that's stood for the best part of 40 years that gets broken is a moment of celebration. And it's also a huge moment for the sport because it suddenly sets a fresh benchmark. It creates a whole new generation of ambition and inspiration."
Written and produced by Miriam Walker-Khan
Interviews by Ade Adedoyin
Filmed by Rasheed Speede
Video production by Rasheed Speede, Jeremy Betts and Hannah Lupton
Photos: Getty Images
Editor: Sam Chadderton
Sub-editors: Reece Killworth and Sam Chadderton
Illustration by @nubiartuk
Publication date: 12 May 2022
France24 - Monde
Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique
Publié le : 10/05/2022 - 18:54
Aude MAZOUE
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Stéphanie ANTOINE
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La menace d’une sécheresse plane sur la France. Avant même le début de l'été, quinze départements sont déjà soumis à des restrictions d'eau. Les agriculteurs assurent d’ores et déjà que la période actuelle aura un impact sur les cultures. Décryptage.
Chacun se refuse à ce stade à parler de catastrophe. Mais tous les signes d’une sècheresse record sont là. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé, mardi 10 mai, un constat alarmiste : "Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a prévenu Christiane Lambert, sa présidente à l'AFP. "Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche des régions au nord de la Loire", a-t-elle poursuivi.
>> Climat : une inquiétante sécheresse en Espagne et au Portugal, en plein hiver
De nombreux secteurs touchés
Même constat d’urgence au ministère de l'Agriculture. "Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", indique-t-on rue de Varenne. Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s'il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages indispensables pour nourrir les bêtes.
Les risques encourus vont au-delà des pertes agricoles. "Outre l’agriculture, la sécheresse a un impact considérable sur de nombreux autres secteurs comme les bâtiments, explique Emma Haziza, hydrologue. On voit de plus en plus de maisons s’effondrer. C’est un phénomène nouveau en France. Ces préjudices coûtent bien plus chers que les inondations et vont avoir à plus long terme d'importantes conséquences économiques. Par ailleurs, la sècheresse a aussi des répercussions sur la production énergétique. Les centrales nucléaires ont en effet besoin d’importantes quantités d’eau pour refroidir les réacteurs."
La sécheresse, première conséquence visible du dérèglement climatique
En cause, la hausse des températures enregistrées au printemps et un mois d'avril "en déficit de 25 % de pluviométrie". Pour Météo-France, cet "épisode de chaleur" est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique". Mais la sècheresse s’explique surtout par les très faibles précipitations de cet hiver. En soit, "ce nouvel épisode de sècheresse est exceptionnel mais pas inédit, indique Emma Haziza. En revanche, ce qui est nouveau, c’est ce déficit de pluie observé lors des quatre mois d’hiver. Ajouté à des températures élevées pour la saison, les nappes phréatiques n’ont pas pu se remplir. On aboutit alors très vite à une phase critique sachant que l’on n’a même pas encore abordé l’été."
#Sécheresse | ⭕ 15 départements ont d'ores et déjà mis en place des mesures de restriction pour l’eau.Découvrez comment agir à votre échelle ⤵️https://t.co/VwEimLQJv3
May 10, 2022L’hydrologue est formelle : "Le manque de pluie est directement lié au changement climatique, il n’y a plus aucun doute à avoir. La sècheresse en est l’une des premières conséquences visibles. On constate seulement aujourd’hui que le phénomène arrive de plus en plus vite et prend chaque année plus d’ampleur. C’est notamment la première année que le France fait face à une sécheresse éclair", un phénomène jusque-là constaté dans les pays chauds, qui assèche les sols et les récoltes en seulement cinq jours.
Toutes les régions ne sont pas égales face à ce phénomène. "On constate que les nappes phréatiques de certains territoires sont très réactives et parviennent facilement à se remplir quand d’autres ne se remplissent pas". Ainsi, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, le pourtour méditerranéen, le Grand-Est ainsi que toute la région Poitou-Charentes sont particulièrement touchés par le manque d’eau. "Mais on voit bien qu’aujourd’hui, même les régions qui se pensaient épargnées par la sècheresse comme le Nord de la France, ou la Belgique ou encore le Nord de l’Europe commencent elles aussi à en subir les effets", poursuit la scientifique.
Des mesures d'urgence, mais surtout la nécessité de s'adapter
Pour parer à l’urgence, quinze départements ont d’ores et déjà été soumis à des restrictions. Elles vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50 % des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée).
À l'issue de réunions avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont également annoncé que le guichet "Troisième révolution agricole", ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires".
🌡 Depuis mars, plusieurs départements subissent déjà la sécheresse : avec la hausse des températures des prochains jours, ce phénomène et ses conséquences risquent de s'aggraver.↪ Ayons les bons réflexes pour économiser l'eau : https://t.co/BabqY7Cxbe@b_abba @J_Denormandie pic.twitter.com/nCbi0CHqxi
May 10, 2022Fin avril, le gouvernement avait également annoncé que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter au changement climatique ou créer des retenues d'eau.
Pas sûr que ces mesures suffisent à endiguer le phénomène. "Aujourd’hui, tout le système s’emballe, on est entrés de plain-pied dans le changement climatique, estime Emma Haziza. Il faut réenvisager notre modèle à long terme, repenser notre territoire et sortir du modèle productiviste qui a notamment entraîné la déforestation".
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Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique
ELEMENT TERRE
Une sécheresse en hiver
Changement climatiqueManifestations contre la sécheresse en Iran : les raisons de la colère
BBC
Couple in India sue son for not giving them a grandchild
By Patrick JacksonBBC News
A couple in the north Indian state of Uttarakhand are suing their only son and his wife for not giving them a grandchild after six years of marriage.
Sanjeev and Sadhana Prasad, 61 and 57, say they used up their savings raising their son, paying for his pilot's training as well as a lavish wedding.
They are demanding compensation worth nearly $650,000 (£525,000) if no grandchild is born within a year.
Their son and his wife do not appear to have commented.
The highly unusual lawsuit was filed on grounds of "mental harassment".
Mr Prasad said he had spent all his savings on his son, sending him to the US in 2006 for pilot training at a cost of $65,000.
He returned to India in 2007, but lost his job and his family had to support him financially for more than two years, the Times of India reports.
Shrey Sagar, 35, did eventually get a job as a pilot. His parents say they arranged his marriage to Shubhangi Sinha, now 31, in 2016, in the hope that they would have a "grandchild to play with" during their retirement.
Haridwar, Uttarakhand | Parents move court against son&daughter-in-law, demand grandchildren/Rs 5 cr compensation. They were wedded in 2016 in hopes of having grandchildren. We didn't care about gender, just wanted a grandchild: SR Prasad, Father pic.twitter.com/mVhk024RG3
The parents say they paid for a wedding reception in a five-star hotel, a luxury car worth $80,000 and a honeymoon abroad.
"My son has been married for six years but they are still not planning a baby," Mr Prasad said. "At least if we have a grandchild to spend time with, our pain will become bearable."
The couple's lawyer, AK Srivastava, told The National that the couple had demanded the money "because of mental cruelty".
"It is a dream of every parent to become a grandparent. They had been waiting for years to become grandparents."
The couple's petition, filed in Haridwar, is expected be heard by a court on 17 May.
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Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : un demi-millier de migrants évacués d’un square à Pantin
« Ça s’est plutôt bien passé. » Le maire de Pantin, Bertrand Kern (PS), s’est dit satisfait auprès du Parisien, de l’évacuation menée par les forces de l’ordre dans la matinée du mercredi 11 mai. Le square du Cheval Noir à Pantin était pris d’assaut par plusieurs centaines de migrants, majoritairement des exilés afghans, depuis plus de trois mois. Ils vivaient sous des tentes dans des conditions insalubres. Certains avaient été placés à cet endroit après avoir déjà été évacués du canal de l’Ourcq fin janvier.
12 familles parmi les 500 migrants
Bertrand Kern a informé qu’ils étaient « entre 350 et 400 personnes » à vivre sur place. Mais, « comme d’autres ont entendu parler de cette opération, elles étaient environ 500 ce matin quand la police est intervenue », a informé l’édile de la commune de Seine-Saint-Denis dans Le Parisien. Bertrand Kern relate que « 12 familles représentant 62 personnes » faisaient partie de ces centaines d’étrangers. Dans l’après-midi de mercredi, l’association Solidarité Migrants Wilson, qui a assisté à l’évacuation, ne savait toujours pas où les autorités avaient mis à l’abri les clandestins. « Comme d’habitude, on ne sait pas où ils sont allés exactement », a déploré un membre de l’organisation, informant Le Parisien que « certains auraient atterri près de Melun ».
Dès mardi 10 mai, le collectif Pantin Solidaire avait adressé une lettre à Bertrand Kern pour lui demander « d’entamer une réflexion pour la réalisation d’un espace pérenne d’accueil transitoire ». Or, cette action serait à la charge de l’Etat, selon le maire de Pantin. Il a, en effet, jugé « impossible » que sa ville puisse prendre en charge 500 personnes, alors qu’elle a déjà « 6 000 demandeurs de logements en attente ».
BBC
Eurovision 2022: Ireland's Brooke fails to qualify for the final
By Mark SavageBBC Music Correspondent
Ireland's Brooke Scullion has failed to qualify for the final of the Eurovision Song Contest.
The 23-year-old's elimination was a surprise to many Eurovision-watchers, after she received the warmest welcome of the night during Thursday's semi-final in Turin.
But her Eurovision dream has ended, as have Ireland's hopes of extending their lead as the country with the most wins.
"It didn't go our way," she said, "but we are so, so happy with what we did."
In an emotional Instagram post, she added: "Maybe it just wasn't for me, but maybe in the future bigger things are going to come,
"I couldn't have done any more, and I'm so happy."
Ireland has now failed to qualify for the Eurovision final on seven of their last 10 attempts.
A post shared by Brooke (@brookescullion)
Finland, Serbia and Sweden are among the acts who sailed through to Saturday's main event.
But they face stiff competition, with Ukraine's Kalush Orchestra the outright favourites to win, and the UK's Sam Ryder building a head of steam over the past week to become second favourite with bookmakers.
Thursday night's second semi-final, which was held in Turin's Pala Alpitour arena, was notably more dynamic and exciting than Tuesday's ballad-heavy first semi.
The two-hour show featured everything from flamenco dancing to a mechanical bull, with a smattering of country and western for good measure.
Eighteen acts performed, with the following 10 progressing to the final.
Georgia, Cyprus, Israel, Malta, San Marino, North Macedonia and Montenegro were eliminated, after a combination of jury and public votes were counted.
The UK does not have to compete in the semi-finals as it is one of the "big five" countries who contribute the most money to the contest, alongside France, Spain, Germany and Italy.
However, Sam Ryder's song was introduced to the audience during Thursday's show via a clip recorded during rehearsals. Spain's Chanel and Germany's Malik Harris also got a brief chance to familiarise fans with their songs.
The semi-final opened with Finnish rock band The Rasmus - who had a handful of UK hits at the turn of the Millennium, including the top 10 single In The Shadows.
Frontman Lauri Ylönen made an instant impression, apparently recreating a scene from the horror movie It as they cued up their pop-rock anthem, Jezebel.
i think i know where they took the inspiration from #eurovision pic.twitter.com/89vdus3YuP
The song was co-written by US hitmaker, Desmond Child, whose catalogue includes Bon Jovi's Livin' On A Prayer and Alice Cooper's Poison - and while his style hasn't progressed significantly since then, the familiarity was enough to push The Rasmus across the line for Saturday's final.
An early highlight was Serbia's distinctly unsettling Konstrakta, who sat at a basin, washing her hands as she intoned: "What is the secret behind Meghan Markle's healthy hair? I think it is deep hydration."
Her song, which may or may not be a critique of Serbia's health system, has become a fan favourite in the arena despite (or perhaps because of) its oddness, meaning the singer will get to perform again on Saturday.
As with Tuesday's semi-final, the public seemed to turn against acts who were too frivolous or strange - ejecting Georgia's steampunk circus act Circus Mircus; and San Marino's Achille Lauro, who rode a pink velvet mechanical bull called Roberta while performing his song, Stripper.
Instead, voters seemed to favour the night's more dramatic numbers - notably Australia's Sheldon Riley, who poured his heart into his ballad of self-discovery Not The Same, while wearing a costume that weighed a spine-crushing 51kg.
Uptempo pop numbers also seemed to have fallen out of favour, with crowd-pleasers like Malta's Emma Muscat being left by the wayside.
Perhaps her life-affirming pop number I Am What I Am (not a cover of the Gloria Gaynor classic) split the pop vote with Ireland's thematically and musically-similar That's Rich, leaving both countries without a route to the final.
Eurovision fanatics Sweden were the sole pop winners, with Cornelia Jakobs' exquisitely-balanced vocal convincingly selling her crying-in-the-club tearjerker Hold Me Closer.
Estonian singer Stefan also progressed to the final by giving everyone a break from Eurodance and power ballads by donning a cowboy hat for the Western-inspired Hope, helping .
And there was a British link to one of the new finalists, We Are Domi, a Czech band who met while studying in Leeds six years ago.
While the votes were being counted, viewers were treated to a performance by Il Volo who represented Italy back in 2015, although singer Gianluca Ginoble could only join his bandmates on the video screens after testing positive for Covid.
Hosts Laura Pausini and Mika also teamed up for a tender cover of Sting's Fragile, as well as "People Have The Power" by Patti Smith.
The interval act for Saturday's final will be last year's winners Måneskin, who have gone on to score global success with songs like I Wanna Be Your Slave and Beggin'.
They are due to give the live premiere of their new single, Supermodel, which is released on Friday.
Watch the first Eurovision Semi-Final on BBC iPlayer, now.
Watch the second Eurovision Semi-Final on BBC iPlayer from Wednesday 11 May at 20:00 BST.
Watch the Eurovision Song Contest Final on BBC iPlayer and BBC One, at 20:00 BST on Saturday 14 May.
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Goussainville : les militants identitaires relaxés en appel
Les faits s’étaient déroulés le 13 octobre 2020. Ce jour-là, les militants parisiens de Génération Identitaire procédaient à une campagne d’affichage contre le maire de la commune de Goussainville (Val-d’Oise), Abdelaziz Hamida, suspecté d’entretenir une proximité avec les milieux islamistes et d’être fiché S. Un mois plus tard, les militants avaient été entendus puis placés en garde à vue, accusés de « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la race ou de la religion par parole, écrit, image », rappelle l’association de soutien aux lanceurs d’alerte (l’Asla), dans un communiqué diffusé mardi 10 mai. Après avoir été condamnés en première instance à s’acquitter de sommes comprises entre 500 et 750 euros d’amende chacun – en avril 2021 – les militants identitaires ont finalement été intégralement relaxés en appel ce mardi.
L’association dissoute en mars 2021
Pour rappel, l’association Génération identitaire avait été dissoute le 3 mars 2021 en Conseil des ministres, avant de déposer un référé. Finalement, le 3 mai de la même année, le juge des référés en Conseil d’Etat avait refusé de suspendre la dissolution du groupe, arguant que celui-ci prônait « une idéologie incitant à la haine et à la violence envers les étrangers et la religion musulmane », relatait alors Le Monde. Le juge avait par ailleurs estimé que cette dissolution était « proportionnée à la gravité des risques pour l’ordre et la sécurité publique. »
France24 - Monde
Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux
Publié le : 11/05/2022 - 18:17
Leela JACINTO
Alice BROGAT
À l’apogée de leur pouvoir, les membres de la famille Rajapaksa occupaient tous les postes clé au Sri Lanka : président, Premier ministre, ministres des Finances et de l’Intérieur. Mais au moment où le clan semblait invincible, une crise économique, qu’il a lui-même provoqué, l’a conduit à sa perte. Cela signifie-t-il pour autant la fin de la dynastie politique la plus puissance d’Asie du Sud-Est ?
Le Sri Lanka au bord du chaos : des manifestations pacifiques contre le gouvernement ont basculé cette semaine dans la violence alors que de nombreux symboles du pouvoir de la famille Rajapaksa, aux manettes depuis près de 20 ans, ont été pris pour cible.
Le 9 mai, une foule en colère s’est notamment abattue sur la résidence du Premier ministre à Colombo, conduisant l’armée à mener, avant l’aube, une opération de sauvetage de Mahinda Rajapaksa et de sa famille. Le Premier ministre avait déjà remis une lettre de démission à son frère cadet, le président, ouvrant la voie à un nouveau "gouvernement d’union nationale".
Au même moment, dans la province d’Hambantota, des manifestants ont attaqué le Musée Rajapaksa, situé dans le village familial ancestral de Medamulana. Deux statues de cire représentant les parents Rajapkasa ont été détruites ainsi que des bâtiments et la maison familiale située à proximité du musée.
Une situation inimaginable, il y a à peine deux ans. Le 12 août 2020, une extraordinaire démonstration de force du clan Rajapaksa se déroulait au Temple de la Dent, l’un des sites bouddhistes les plus vénérés du Sri Lanka, situé dans la ville de Kandy, l’ancienne capitale politique des rois de l’île.
Élu président au mois de novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa venait de remporter une victoire écrasante aux élections législatives et prêtait serment avec un cabinet composé de deux de ses frères et deux neveux.
Prêter serment lors d’une cérémonie religieuse était une tradition familiale chez les Rajapaksa, une manière de symboliser leur ancrage dans ce nationalisme bouddhiste cinghalais qui nourrit leur pouvoir. Alors que la fortune du clan n’a cessé de croître ces dernières années, ces cérémonies politico-religieuses se sont multipliées sur les sites sacrés. Fonctionnaires, diplomates et journalistes se sont consciencieusement rendus à chaque investiture d’un Rajapaksa à un nouveau ministère.
La concentration des pouvoirs et la mauvaise gestion, en revanche, n’avaient eux rien de sacré. Lors de la prise de fonction de son nouveau cabinet, le président s’est ainsi octroyé le portefeuille de la Défense, en contradiction avec la Constitution qui empêche le chef de l’État d’occuper un poste ministériel. Son frère, le puissant Mahinda Rajapaksa, est devenu non seulement Premier ministre mais aussi ministre des Finances, de l’Urbanisme et des Affaires bouddhistes.
Le président a également nommé son frère aîné, Chamal Rajapaksa, ministre de l’Irrigation, de la Sécurité, de l’Intérieur et de la Gestion des catastrophes. Son fils Sashindra a, lui, reçu un poste de secrétaire d’État à l’agriculture. Quant au fils du Premier ministre, il a hérité du portefeuille de la Jeunesse et des sports.
À leur apogée, les Rajapaksa semblaient invincibles. Le clan pouvait signer à tour de bras des méga contrats d’infrastructures, amasser des fortunes et réprimer les minorités et les journalistes sans jamais avoir à rendre de compte.
Pendant de nombreuses années, les défenseurs des droits humains ont dénoncé la répression, les massacres, la corruption et le népotisme de la dynastie politique la plus puissante d’Asie du Sud-Est. Mais leurs appels sont restés lettres mortes auprès d’un électorat prêt à fermer les yeux sur ces coups portés aux libertés publiques, séduit par le culte de dirigeants forts préférant l’action au compromis.
Aujourd’hui, la chute est d’autant plus vertigineuse pour cette famille qui détenait, depuis l’époque de la colonisation, une emprise quasi féodale sur le pays.
Le père de l’actuel président, D. A. Rajapaksa, était un parlementaire représentant le district d’Hambantota. Mais c’est son second fils, Mahinda, qui a catapulté le clan vers les sommets en quittant ses habits de leader de l’opposition pour enfiler le costume de Premier ministre en 2004.
Frères d’armes
Un an plus tard, Mahinda remportait l’élection présidentielle d’une courte tête lors d’un scrutin marqué de violences et un appel au boycott lancé par la minorité tamoule du nord de l’île. Une première victoire pour Mahinda dans la guerre sanglante qui l’opposait au mouvement séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).
Le président Mahinda commence alors à mettre place un mode de gouvernance au service de la prospérité de la famille Rajapaksa, lui faisant gagner le surnom de "chef du clan".
Selon ses biographes, le président Mahinda aurait tapé sur l’épaule de son jeune frère Gotabaya, un ancien officier de l’armée, pour lui annoncer qu’il allait devenir le prochain ministre de la Défense. Bientôt allait pouvoir débuter une guerre sans merci pour "en finir" avec les Tigres tamouls, comme il l’avait promis à son électorat.
Les Tigres tamouls avaient pourtant abandonné l’idée de créer un état indépendant. Ils demandaient plus d’autonomie dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu signé sous l’égide de la Norvège. Cette trêve devait paver la voie à un accord de paix et mettre fin à deux décennies d’une guerre civile brutale dans laquelle des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie.
>> À voir : Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes
Les frères Rajapaksa, au contraire, ont élaboré une opération militaire pour anéantir les Tigres tamouls, avec l’appui d’une large part de l’opinion publique. En revanche, pour la minorité tamoule a débuté une période de violences dirigées contre les civils, suscitant la condamnation de l’ONU et des organisations internationales de défense des droits humains.
Gotabaya est notamment soupçonné d’être impliqué dans l’épisode tristement célèbre du Drapeau Blanc, en 2009, lorsque des membres des Tigres tamouls et leurs familles ont accepté de se rendre aux autorités sri-lankaises, pour finalement être massacrés. Les frères Rajapaksa ont toujours nié leur responsabilité dans ces événements ainsi que dans les nombreuses disparitions de civils qui ont marqué ces années noires.
Le piège de la dette chinoise
Cette ligne sécuritaire extrêmement dure a fait grimper en flèche la popularité de Gotabaya lors de la dernière élection présidentielle, tout comme elle a permis à son frère, plus expérimenté politiquement, de rafler la mise lors des élections législatives l’année suivante. Mais ce ne sont pas les questions sécuritaires mais bien économiques qui ont conduit le clan Rajapaksa à sa perte.
À court de devises étrangères et confronté à une pénurie d’essence, des coupures de courant et une inflation galopante, le vent a fini par tourner pour le clan Rajapaksa, alors que la population tentait de survivre au désastre que son gouvernement avait créé.
Horrifiés par les violations flagrantes des droits de l'Homme au Sri Lanka, les gouvernements occidentaux ont commencé à réduire leurs aides financières. Privé de cette manne, le gouvernement a massivement contracté des emprunts bancaires pour financer le budget de l’État.
Les Rajapaksa ont également accentué leur dépendance vis-à-vis des investissements chinois, tombant dans le piège de la dette. Symbole de ces méga projets à l’utilité douteuse : le gigantesque port construit dans la ville natale de la famille à Hambantota, financé par des emprunts contractés auprès de banques chinoises à des taux d’intérêt mirobolants pour un projet non viable économiquement.
Alors que la dette du pays explosait, les Rajapaksa ont ignoré les appels du FMI à une restructuration de la dette, promettant que le Sri Lanka serait en mesure de satisfaire ses créanciers. Pendant ce temps, Basil Rajapaksa, nommé ministre des Finances depuis 2020 en dépit de soupçons de corruption, a hérité du surnom de "Monsieur 10 %", en référence à des accusations de détournement de fonds publics.
Quant à son neveu, le fils de Chamal Rajapaksa, Sahindra, il a été à l’origine d’un décret désastreux interdisant l’importation d'engrais chimiques, qui a frappé de plein fouet le secteur agricole, vital pour l’économie du pays. Avec la chute des revenus touristiques liés à la pandémie de Covid-19, les Sri Lankais ont commencé à perdre confiance dans la famille régnante.
Au lendemain des violences entre partisans et opposants au président, Namal, le fils de Mahinda, a reconnu que la famille traversait "une mauvaise passe".
Cependant, d'aucuns refusent de tirer un trait sur les Rajapaksa. "C’est un nom qui a encore des soutiens parmi l’ethnie cinghalaise [Relatif aux habitants de Ceylan, aujourd'hui Sri Lanka, NDLR]", explique à l’AFP Akhil Bery de l’Asia Society Policy Institute. "Bien que cette situation relève en grande partie de la responsabilité des Rajapaksa, leurs successeurs vont devoir hériter de ce désordre, laissant aux Rajapaksa un espace politique à occuper"
Article traduit de l'anglais par Grégoire Sauvage. L'original est à retrouver ici.
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Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans
La chronique de l’éco
Le Sri Lanka pris dans le piège de la dette chinoise
Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée
Valeurs Actuelles
Éric Zemmour, candidat dans le Var : « Je ne me voyais pas faire la campagne à l’arrière »
Il s’était donné le temps de la réflexion, mais c’est finalement dans le Var qu’Éric Zemmour a décidé de rebondir. Un mois, jour pour jour, avant le premier tour des élections législatives, Éric Zemmour s’est officiellement lancé dans la bataille. Le candidat à l’élection présidentielle, qui avait recueilli 7% des suffrages, a bien posé ses valises dans le Var, plus particulièrement dans la 4e circonscription. Un territoire lorgné à la fois par Reconquête et le Rassemblement national, puisqu’il était un temps promis au président du RN, Jordan Bardella, avant d’y renoncer.
Au premier tour de la présidentielle, Éric Zemmour avait recueilli 14,7% des suffrages, se plaçant en troisième position, derrière Marine Le Pen (32%) et Emmanuel Macron (24,1%). Cette fois, le candidat veut contrer le vote utile, face à des concurrents en manque de notoriété. Le Rassemblement national présente Philippe Lottiaux, énarque et directeur général des services de la mairie de Fréjus. La députée sortante, Sereine Mauborgne, tentera de sauver son siège, avec la majorité présidentielle, tandis que Les Républicains ont investi Marie-Christine Hamel. A gauche, l’insoumise Sabine Cristofani-Viglione portera les couleurs de la nouvelle alliance.
Pour s’implanter, l’ancien journaliste compte sur le maire de Cogolin, Marc-Etienne Lansade, qui avait conquis la ville en 2014, sous l’étiquette du Front national avant de rejoindre les rives de Reconquête. C’est d’ailleurs le maire de la commune qui introduit son ami, jeudi 12 mai, se targuant de l’avoir convaincu. « Ce n’est pas lui qui a demandé à venir ici, c’est moi ! », lance-t-il. Sa mission durant la campagne : « faire découvrir cet homme de cœur dans la circonscription », dénonçant une image « dévoyée » dans les médias lors de la dernière campagne. Une campagne « dure, cruelle, parfois injuste », reconnait a posteriori Éric Zemmour.
« Tout le monde sera dans la bataille, moi le premier »
Sur la plage de Cogolin, la mise en scène se veut simple, mais le décor photogénique. Pas de Mont-Saint-Michel ni de Tour Eiffel en toile de fond, mais les bateaux du golfe de Saint-Tropez. Pas d’Olivier Ubeda, mais le responsable régional de Reconquête, Patrick Isnard. Pas de déambulation ou d’effets spéciaux. Pas de cadres nationaux, mais les candidats de la région PACA, dont Damien Rieu et Dénis Cieslik. Sur le sable, près de 200 personnes se sont massées autour de la scène. Prévenus le matin-même sur les réseaux sociaux et dans la presse, les sympathisants d’Éric Zemmour, issus du département, ne voulaient pas manquer son retour, eux qui pour la plupart, étaient déjà au meeting de Toulon, en mars dernier et au lancement de la Croisée des chemins sur la rade, en septembre 2021.
Le nouveau candidat à la députation affiche une mine décontractée : chemise blanche et sourires sont de rigueur. On est bien loin de la gravité et de la solennité de son annonce de candidature à la présidentielle. « Je suis candidat ! », annonce-t-il sous les applaudissements. « Je ne me voyais pas mener le combat à l’arrière », affirme celui qui sera « à la tête » des 550 candidats investis par le parti, alors que certains candidats regrettaient de ne pas voir les cadres nationaux « aller au charbon ». Et si Marion Maréchal, Nicolas Bay, Gilbert Collard et peut-être Guillaume Peltier ne se présenteront pas, Éric Zemmour assure que « tout le monde sera dans la bataille, moi le premier ».
Pas un parachutage, une implantation
Le parti préparait le terrain depuis plusieurs semaines, pendant que le candidat hésitait à se présenter. Fort des 16% recueillis à Cogolin ou Ramatuelle et les 22% à Saint-Tropez en avril dernier, ce territoire s’annonçait parmi les plus prometteurs de France. Selon Var-Matin, le parti aurait eu recours à une enquête d’opinion auprès de plusieurs habitants de la circonscription, testant la popularité de plusieurs personnalités politiques, dont Éric Zemmour. La liste des candidats Reconquête dans le département avait même été dévoilée dans le quotidien, mardi 10 mai. Si Philippe Héno (1ère circonscription), Aline Bertand (2e), Salomé Benyamin (3e), Baptiste Laroche (5e), Elisabeth Lalesart (6e), Charles Ianessi (7e) et Vanessa Lucido (8e) étaient annoncées, la quatrième circonscription avait été omise. Des signaux qui laissaient entrevoir la venue d’un poids-lourd du mouvement.
Le candidat déclaré prévient qu’il refusera de réduire sa circonscription à la « caricature » que peut provoquer Saint-Tropez et sa jet-set. « Je n’ai pas mis mon képi de gendarme », sourit-il, soulignant la diversité de ce territoire, composé « de riches, de modestes, de logements sociaux, de pêcheurs, d’agriculteurs, de gendarmes… ». Éric Zemmour refuse tout autant le terme de parachutage. « Je suis Français, je suis partout chez moi », argue-t-il en mettant en avant son profil méditerranéen. « C’est une implantation », jure-t-il, rappelant avoir commencé chacune de ses étapes dans ce département, de la tournée littéraire à la dernière ligne droite de la présidentielle avec Marion Maréchal. « Ici, c’est un condensé de la France », souligne le candidat qui se donne pour objectif de lier les thématiques locales et nationales, avec Marc-Etienne Lansade, « pour remonter les soucis du quotidien ». Le candidat n’a pour l’heure pas désigné son suppléant. Première étape de la campagne : un marché à Sainte-Maxime, vendredi 13 mai.
Le Figaro
George Brassens, Jean Ferrat, Eddie Barclay… «Archives secrètes» revient avec «Les copains d’abord»
- Par
Stéphanie Raïo
- Mis à jour
le 13/05/2022 à 09:56
- Publié
le 13/05/2022 à 09:56
France 3 programme un deuxième numéro de la collection de documentaires proposée par Laurent Delahousse, ce vendredi 13 mai à 21h10.
«On ne me sépare pas de mes copains, ils me sont aussi indispensables que les femmes et les fêtes. Ils sont ma famille», affirmait Eddie Barclay. Qu’il s’agisse du célèbre patron de maison de disques, ou de Georges Brassens, Line Renaud, Serge Gainsbourg, sans oublier Jean Ferrat, c’est bel et bien d’amitié dont il est question dans ces «Archives secrètes». Un documentaire inédit, découpé en cinq chapitres, et qui intègre images et enregistrements sonores rares voire inédits.
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En 1964, Georges Brassens annonce clairement la couleur avec Les Copains d’abord. Un titre qu’il interprète au milieu des années 70 sur un plateau télé, entouré de Lino Ventura, Fred Mella (Les Compagnons de la Chanson), ou Raymond Devos. Tous se connaissent depuis plus de 20 ans et sont des habitués du Moulin de la Bonde, à Crespières, dans les Yvelines, où l’auteur-compositeur et interprète aime à réunir sa bande d’amis. Celle-ci compte également Charles Aznavour et Boby Lapointe. Avec sa caméra, Fred Mella a capté ces instants. On découvre ainsi Georges Brassens en compagnie de ses camarades, jouant avec son perroquet, ou s’amusant sur un vélo d’entraînement. «Ils se marraient ensemble, c’étaient des potes, c’étaient des gars qui se connaissent depuis les années 40 ou 50. C’était une colonie de gamins», résume le fils de Fred Mella. Le documentaire dévoile également des images inédites de retrouvailles entre copains un soir de Noël, avec Charles Aznavour au piano. «L’amitié me sert à écrire toutes mes chansons», dira Georges Brassens.
«Line Renaud est pour beaucoup dans ce que je suis en tant que femme aujourd’hui»
Claude Chirac
Avec Line Renaud, la relation amicale revêt une autre dimension. Celle qui aurait souhaité devenir mère mais qui n’a pas eu d’enfant s’est choisi deux filles de cœur: Claude Chirac et Muriel Robin. «J’avais intuitivement, humainement, une espèce de confiance. Je me sentais très à l’aise avec elle, ce qui est assez rare pour moi par nature. Comme si je l’avais toujours connue», confie la fille de l’ancien président de la République. Elle ajoute: «Line est pour beaucoup dans ce que je suis en tant que femme aujourd’hui. Elle m’a permis de grandir, de progresser, de devenir meilleure, d’être plus intelligente sur beaucoup de choses de la vie, d’être plus tolérante, plus ouverte». Quant à Muriel Robin, des images tournées lors de soirées attestent de la complicité entre les deux femmes. On y voit Line Renaud la présenter comme «sa fille adoptive». Ensemble, elles montent sur scène en 2007 pour la pièce de théâtre Fugueuses. «Quand je pense à Line, je vois de l’amour, de l’amour, de l’amour», avoue la comédienne et humoriste.
20.000 clichés qui couvrent 50 ans de vie
Pour Gainsbourg, «Archives secrètes» se concentre sur son amitié avec les policiers, en s’appuyant sur les témoignages de Michel Bouchet, ancien patron de la brigade des stups, et Jean-Marc Bloch celui de la 6e division de la police judiciaire de Paris. Dans les années 80, le chanteur commence par fréquenter les commissariats proches de la rue de Verneuil où il habite, puis finit par se pointer au 36 quai des Orfèvres. «C’était un peu le visiteur du soir. Il avait ses habitudes. De temps en temps, il passait un coup de fil et disait: “j’arrive”. C’était la pièce rapportée de la tribu, se souvient Jean-Marc Bloch. Il était, entre guillemets, un peu chez lui». Quand à Michel Bouchet, il se souvient d’un Gainsbourg qui à l’occasion se faisait ramener chez lui par les flics en fin de soirée.
Des séquences inédites illustrent également la bande à Barclay. Cathy, sa septième épouse, évoque leur union en présence de sept témoins, tous amis d’Eddie Barclay: Alain Delon, Philippe Bouvard, Darry Cowl, Carlos, Thierry Le Luron, Jean Yanne et Jean Lefèvre. Les images tournées à l’époque par Léo Messir, directeur artistique, et diffusées pour la première fois, nous emmènent dans les célèbres fêtes organisées par le patron de la maison de disques. Il filme également les étés à la Villa du cap de Ramatuelle où célébrités et anonymes se croisent. Guillaume Barclay, le fils qu’Eddie a eu avec sa troisième épouse, a conservé les 20.000 clichés de son père qui «couvrent cinquante ans de vie, les gens qu’il a rencontrés, ses femmes, ses fêtes, ses potes». Des photos que l’on découvre dans ces «Archives secrètes» et qui nous montrent Eddie Barclay avec Brigitte Bardot, Quincy Jones, Eddy Mitchell, Mireille Darc ou Elton John.
«On fait des rencontres dans l’existence qui, quelques fois, changent le cours de votre vie. Souvent c’est l’amour mais c’est aussi l’amitié»
Jean Ferrat
Loin des paillettes et du showbiz, c’est en Ardèche, dans le petit village d’Antraigues-sur-Volane, que Jean Ferrat noue des amitiés sincères. Ce lieu lui inspirera son titre le plus célèbre, La Montagne. Il découvre cette commune en 1964 et s’y installe définitivement neuf ans plus tard. Son ami François Perrin dévoile des images de parties de pétanque auxquelles le chanteur participe. Des documents rares le montrent également lors de fêtes entre copains ou un soir de mardi gras, déguisé en hussard. «On fait des rencontres dans l’existence qui quelques fois changent le cours de votre vie. Souvent c’est l’amour mais c’est aussi l’amitié, reconnaît Jean Ferrat. C’est ce qui s’est passé avec Jean (Saussac, le maire du village, NDLR)». Sans ce dernier, le chanteur avoue: «j ne serais pas venu dans ce pays, je n’aurai pas écrit les choses que j’ai écrites, je n’aurais pas été le même».
» LIRE AUSSI - Jean Ferrat: son portrait musical sur France 3
En mai 2021, le premier numéro d’«Archives secrètes», intitulé «Dans l’intimité de nos idoles», avait séduit 1,9 million de téléspectateurs (9% de PDA), l’émission se classant ainsi au pied du podium des audiences de la soirée.
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BBC
SANS TITRE
And here it is, the Sergio Aguero statue, with Sergio Aguero...
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
Charlie Romeo Delta: Aguero goal... I was in the main stand (Colin Bell Stand) like I had been all that season. It was the most amazing point of any game I had witnessed in all my years of watching football. Nothing has topped it since... Well maybe G. Jesus at Southampton comes close.
Of course Charlie, who could forget that stoppage-time winner by Jesus, which ensured City finished the 2017-18 season with 106 goals and 100 points.
Manchester City
Sergio Aguero's goal came with 93 minutes and 20 seconds on the clock to cap his first season with Manchester City in style.
The Argentine went on to score a record 260 goals for City before leaving the club last summer and City announced then that they would honour the player with a statue outside their stadium.
Aguero retired from the game last December following a short stint with Barcelona because of a heart condition but the 33-year-old is back in Manchester today and is due to attend a reunion party for City's 2011-12 squad.
"Truthfully, it is a very beautiful thing for me," he said. "In those 10 years I was able to win a lot of trophies and was able to help
the club become one of the most important in the world.
"I am very grateful to the club for making this statue in recognition of my
football career in Manchester. It is something very special.
"I remember I was very young, to see myself 10 years ago is very moving."
Ben Collins
BBC Sport
I'll kick things off by letting you know where I was. I mean, you'll have to take my word for it but that's me between David Silva and Sergio Aguero. I'm about five rows back, black tracksuit with left hand shielding my eyes. It was one sunny day!
Moments later the ground shook and Aguero and his jubilant team-mates were celebrating right in front of us.
It was the most dramatic finish to a Premier League season ever. And Martin Tyler's commentary made the moment even more memorable.
But where were you for the Aguero goal?
Let us know by using #bbcfootball on Twitter or texting 81111 (UK
only - texts will be charged at your standard message rate).
Manchester City have already put statues of Vincent Kompany and David Silva outside Etihad Stadium.
And spoiler alert... the Aguero statue has been done in a similar style.
Here, Match of the Day commentator Guy Mowbray relives the incredible events of 13 May 2012, when Sergio Aguero scored a dramatic late goal for Manchester City against QPR to win the Premier League.
Paul Dickov also scored an iconic goal for Manchester City. The former Scotland striker capped City's stoppage-time fightback against Gillingham in the Second Division play-off final in 1999.
Sergio Aguero's strike just about topped it though.
West Ham v Man City (Sun, 14:00 BST)
Simon Stone
BBC Sport
Sergio Aguero's statue is being unveiled at the Etihad Stadium this morning.
It is to mark Aguero's contribution to the City cause and encapsulate the moment, 10 years ago today, the Argentine scored the most iconic goal in Premier League history.
I was lucky enough to be at the Etihad Stadium when Aguero scored the 94th-minute winner against Queens Park Rangers that sealed the Premier League title at the expense of Manchester United, who finished their game at Sunderland minutes earlier believing they were champions.
Like everyone else present, I will never forget it.
Now then, today is 13 May, which is a memorable date for Manchester City fans as it's now 10 years to the day since they denied their local rivals United the title in dramatic fashion.
The Blues scored two stoppage-time goals to secure a 3-2 victory over QPR and claim their first Premier League title back in 2012.
And just to jog your memory, here's that title-winning goal from Sergio Aguero:
The latest transfer gossip on Manchester United is that Bayern Munich have joined the race for the soon-to-be free agent Paul Pogba, with Juventus, Paris St-Germain, Real Madrid and Manchester City already in the hunt for the 29-year-old France midfielder's signature.
The Mail says that United are monitoring Barcelona and Netherlands midfielder Frenkie de Jong's situation at the Nou Camp but Barca have put a £70m price tag on the 25-year-old, who favours a move to a side in the Champions League.
And 90 Min reports that West Ham retain an interesting in signing United and England forward Jesse Lingard, 29, who spent a season on loan with the Hammers and is out of contract this summer.
They're just some of the stories in today's gossip column.
Simon Stone
BBC Sport
New Manchester United boss Erik ten Hag met football
director John Murtough in the Netherlands on Thursday as his attempts to
reinvigorate the Old Trafford outfit are stepped up.
Ajax still have one more game to play, at Vitesse on Sunday,
before Ten Hag can fully focus on life in the Premier League.
But BBC Sport understands the 52-year-old has already spent
plenty of time researching the United squad and determining where the
weaknesses are that need addressing during the summer transfer window.
United have had a long-standing desire to bring in a central
midfield player but the search for new recruits is likely to be expanded
significantly given interim boss Ralf Rangnick has spoken of 10 additions
potentially being needed given the number of players set to leave the club this
summer, including Paul Pogba, Jesse Lingard and Edinson Cavani.
Ten Hag’s assistant Mitchell van der Gaag and former England
boss and United assistant manager Steve McClaren, who worked with Ten Haag at
FC Twente, were also understood to be present at the meeting. United are still
to formally announce who will work with Ten Hag at Old Trafford.
It is understood the Dutchman has already decided to bring
his non-international players back for pre-season training two weeks earlier
than initially planned, meaning they should have built up their fitness ahead
of a summer trip to Thailand – and his first match in charge against Champions
League finalists Liverpool on 12 July - and Australia.
ICYMI... Ajax were confirmed as the Dutch champions on Wednesday, with a 5-0 win over Heerenveen.
That secured the Dutch Eredivisie title with one game to spare and gave manager Erik ten Hag his third league title in four years before he takes over as Manchester United boss this summer.
Real Madrid 6-0 Levante
Elsewhere on Thursday, Karim Benzema became Real Madrid's joint second-highest goalscorer of all time and Vinicius Junior scored a hat-trick as Levante's relegation was confirmed with an emphatic defeat at the Bernabeu.
Benzema, 34, netted a first-half header from Vinicius' pass to match Raul's 323 goals, with only Cristiano Ronaldo (450) scoring more for the club.
Ferland Mendy put the Spanish champions ahead, with Rodrygo and Vinicius adding the third and fourth. Vinicius then scored twice more in the second half to seal the rout.
Real, who face Liverpool in the Champions League final in Paris on 28 May, clinched their 35th Spanish title at the end of April with four games to spare.
Tottenham 3-0 Arsenal
Thursday's north London derby win not only prevented Arsenal securing the final Champions League spot, it moved Tottenham within a point of the fourth-placed Gunners with two league games left.
Liverpool
The Express there puts a positive spin on Thursday's injury news regarding Fabinho, as although the Liverpool midfielder has been ruled out of Saturday's FA Cup final against Chelsea, manager Jurgen Klopp hopes he will be fit in time for the Champions League final on 28 May.
The Brazilian came off with a hamstring injury in Tuesday's win at Aston Villa and Klopp has confirmed he will miss the final two league games of the season.
"We can cope, we have to," Klopp said.
"Having him or not having him is a difference but it is all fine. That's normal stuff that happens. It's never in a position where you have 12 options, it's always in a position where you don't."
Friday's papers
The Daily Express
And here's a curious stat for you, Tottenham have only lost one of their
last 11 Premier League games against Arsenal when below them
in the table (W5 D5) - a 1-0 loss in March 2014 under Tim Sherwood.
Spurs are now unbeaten in their last six Premier League clashes against Arsenal
when trailing them in the table (W3 D3).
Friday's papers
The Daily Telegraph
After Thursday's 3-0 victory, Tottenham have won three consecutive home
league games against Arsenal for the first time since August 1961.
It was also Arsenal's heaviest
league defeat against Spurs since April 1983 (0-5) and the first
time that the Gunners have ever trailed by more than two goals in a Premier
League fixture against their north London rivals.
Friday's papers
The Guardian
Back to today's papers, and the Guardian features Harry Kane celebrating the goal that set Tottenham on course for a 3-0 win in Thursday's north London derby.
Aston Villa
Villa boss Steven Gerrard on his former Liverpool team-mate Philippe Coutinho: "This is a brilliant signing for Aston Villa.
"Phil is a model professional and his impact on the group has been very clear since he joined in January.
"With the way he conducts himself on and off the pitch, he's also a valuable role model for our younger players who can only benefit from his experience.
"As we look to build towards next season, it is incredible to work at a club that executes its business so decisively and smoothly."
Le Figaro
Ce qui se cache derrière le tee-shirt «Girl dad» du prince Harry
Mitia BernetelLe vêtement à message parental, une pièce engagée et un véritable phénomène de société.
Le message est écrit gris sur gris. Le 9 mai dernier, le prince Harry s'est affiché dans une vidéo Youtube vêtu d'un tee-shirt à l'inscription «Girl dad», en français «Papa de fille». Clin d'œil à sa fille Lilibet née le 4 juin 2021 de son union avec Meghan Markle, ce message n'a pas manqué d'attendrir le public. Il n'a d'ailleurs pas été choisi au hasard. Il apparaît dans un clip promotionnel pour Travalyst, une association portée par le duc de Sussex qui promeut l'éco-responsabilité dans le domaine du voyage. Derrière l'apparente candeur de son tee-shirt se cache donc une symbolique forte, la démonstration d'un engagement pour les générations futures. Mais pas seulement.
Message féministe
L'expression «Girl dad» a été popularisée lors de la mort accidentelle du basketteur américain Kobe Bryant et sa fille Gianna, survenue en janvier 2020. Sous forme de hashtag, elle a été utilisée pour rendre hommage à ce héros sportif perçu comme un père attentif et encourageant pour sa fille. Bientôt, toute une vague de pères s'identifie au #girldad en postant des photos avec leur fille sur les réseaux sociaux. Une manière de revendiquer une forme de féminisme, dans laquelle s'inscrit aujourd'hui le prince Harry, lui-même émancipé de son carcan aristocratique pour protéger sa famille. Bien que sa situation soit exceptionnelle, son parti pris, lui, témoigne d'un phénomène beaucoup plus large.
Prêt à porter la vie
Véritable «facteur identitaire» cette dernière décennie, le tee-shirt à message est devenu un moyen d'afficher sa fierté d'avoir des enfants. Les inscriptions «Maman cool», «Mum of two», «Papa poule» pullulent sur les tee-shirts, devenant un classique des réseaux sociaux et un incontournable chez les jeunes parents. Adèle Bounine est la cofondatrice de la marque familiale Emoi Emoi, une des premières à avoir lancé ces modèles en 2014. Pour elle : «Être parent n'est plus une évidence comme autrefois. Il y a une volonté d'énoncer que l'on s'est engagé dans ce projet, de dire quel genre de famille on veut créer.» En somme, porter haut et fort ses valeurs. Et la tendance ne montre aucun signe de faiblesse.
Père jusqu'au bout du tee-shirt
Chez Emoi Emoi, les ventes des vêtements de parents ne cessent de croître, et particulièrement les modèles hommes. «Avant, le fait d'être père n'était pas une partie de l'identité masculine très revendiquée», souligne Adèle Bounine. Une différence générationnelle qui n'est pas sans faire écho aux reproches faits par le prince Harry à son père . «Ce n'est pas parce que vous avez souffert que vos enfants doivent souffrir aussi», déclarait-il en 2021 dans The Me You Can't See, sa série consacrée à la santé mentale. Témoins d'un changement radical dans la conception de la famille, ces tee-shirts incarnent, selon la cofondatrice d'Emoi Emoi, une célébration de l'amour et des liens familiaux de toutes sortes. Mais tout le monde ne voit pas cette affirmation sous le même œil.
Certains accusent cette vague, au contraire, de véhiculer des idées préconçues sur la parentalité ou une injonction à avoir des enfants. Dans une tribune pour le magazine canadien Today's Parent , l'écrivaine Kerry Clare s'insurgeait, elle, contre le mouvement #girldad, «un moment viral qui présente certains hommes sous un bon jour, simplement grâce à leur proximité avec la gent féminine». L'habit ne fait pas forcément le père, mais ici, il fait certainement le prince.
Polène, la petite marque française qui monte, s'affiche au bras de Kate Middleton
En quelques années à peine, cette jeune marque de maroquinerie parisienne s'est frayé un chemin vers les plus grands, d'Emily in Paris à la duchesse de Cambridge.
Avec ses baskets usées vendues 1450 euros, Balenciaga repousse les limites du look destroy
Le lancement de la nouvelle ligne de baskets Balenciaga, baptisée Paris Sneakers, affole les réseaux sociaux. Et son directeur artistique de repousser une nouvelle fois les limites de la créativité... Et de l'ironie ?
Lila Moss et sa pompe à insuline, héroïnes de la dernière campagne Versace by Fendi
Les deux maisons de mode ont lancé leur très attendue collection commune. Et leur égérie star n'est autre que la fille de Kate Moss, choisie pour son allure... mais pas uniquement.
BBC
Tottenham 3-0 Arsenal: 'Antonio Conte belongs in Champions League and Spurs must keep him'
Last updated on 12 May 202212 May 2022.From the section Premier League
Momentum is a precious commodity at this stage of the Premier League season. Tottenham have it in the short term after overpowering Arsenal, and they will have it in the long term if they keep manager Antonio Conte.
First, the simple facts.
Spurs were worthy 3-0 winners, their own excellence aided by Arsenal banging clumsily on the self-destruct button, especially when defender Rob Holding fouled Son Heung-min when already on a yellow card and his team a goal down after 33 minutes.
Arsenal were frail and vulnerable. Spurs, as Conte instructs his teams, went in for the kill and this north London derby was all over when Son hammered in their third two minutes after half-time, adding to Harry Kane's first-half double.
The rest was a celebration, a procession in front of a record crowd of 62,027 in this magnificent Tottenham Hotspur Stadium. Every moment of Arsenal misery was relished. Spurs will hope there is more to come as the race for a place in next season's Champions League reaches its climax.
Arsenal trooped off heads bowed at the final whistle. Manager Mikel Arteta was disconsolate, not to mention furious at referee Paul Tierney and his assistants - and yet the top-four prize is still in their hands if they beat Newcastle United and Everton.
Spurs, however, have that forward momentum as well as two eminently winnable games at home to Burnley then at relegated Norwich City. They have put themselves right in Arsenal's rear-view mirror.
And, most significantly in the wider context, they also have Conte.
The Italian has transformed the mood and the team since succeeding sacked Nuno Espirito Santo in September. The Italian's place is in the Champions League and the manner of his celebrations at the final whistle suggests he is convinced it can be achieved this season.
This was the first time Spurs have won three successive home league games against Arsenal since August 1961, and since Conte's first Premier League game in charge only Manchester City (69) and Liverpool (64) have won more points. And - for all Jurgen Klopp's professed dislike of their counter-attacking style - only those two teams have scored more league goals than Spurs' 54.
Whether Spurs make the top four or not, chairman Daniel Levy must do all he can to support Conte because he is on to something special with this manager.
The Spurs fans have no doubts. Conte has them in the palm of his hands.
In the 83rd minute, the whole stadium, apart from the sparsely populated Arsenal section, rose in thunderous salute to Conte, who took in the acclaim before responding with applause of his own.
Levy cannot make the same mistake he made with the beloved Mauricio Pochettino, who took Spurs to the Champions League final in 2019 but was not given the backing he needed to move to the next level.
Conte is not a man to settle for second best. If he does not get it at Spurs there will be no shortage of takers elsewhere. He can detect a lack of ambition at a distance of several miles, which means Spurs must satisfy his requirements.
Spurs are a potent combination of fierce discipline, tactical wisdom and a deadly attack led by Kane and Son. With a manager of Conte's calibre at the controls, they are going places.
This is why the top four is so crucial, and Spurs performed under pressure here. They knew an Arsenal victory would mean their hopes were over but never gave the Gunners that chance.
A place in the Champions League will also make Kane feel more at home in the longer term, especially as Manchester City have been removed from any future transfer equation after signing Erling Haaland.
Kane remains a towering figure at Spurs, his summer flirtation with a move forgiven by the fans who once more label him "one of our own". He is already the all-time top scorer in games between Spurs and Arsenal with 13, and has now scored 41 goals in London derbies. Only Thierry Henry has more with 43.
This is now the time when the pressure kicks in and Spurs have applied it to Arsenal. The Gunners still control their own destiny, so all Spurs could do was attempt to put doubts in their minds.
Arsenal's resolve will now be tested, although Spurs must also guard against one of the slip-ups their own fans often believe is never far away when they face Burnley and Norwich City. Arteta will be accentuating the positive once his fury has subsided.
Under the driven perfectionist Conte, it is unlikely complacency will be a problem for Spurs.
Spurs have landed a big prize in Conte. Keep him happy and they may land more.
France24 - World
UN Security Council holds emergency session on Taliban crackdown on women
Issued on: 13/05/2022 - 05:43
NEWS WIRES
The U.N. Security Council held emergency closed consultations Thursday on the Taliban’s latest crackdown on Afghan women as it considered a presidential statement that would express deep concern at its new ban on women leaving home “without necessity” and wearing head-to-toe clothing when they do go out in public.
The Norwegian-drafted statement would also call for a reversal of policies that restrict the rights of women and girls.
Taliban hard-liners, who came to power last August, have turned back the clock in Afghanistan to their harsh rule from 1996 until December 2001 when they were ousted from power by U.S. forces following the 9/11 attacks in the United States, with girls and women still the main target.
In addition to Saturday’s new order on leaving home and clothing, girls are now banned from going to school beyond the sixth grade, women are barred from most jobs and from boarding planes if they travel unaccompanied by a male relative, and men and women can only visit public parks on separate days.
Norway’s deputy U.N. ambassador Trine Heimerback told reporters before the council meeting that the Taliban’s policies are focusing on oppressing women and girls rather than addressing the country’s “catastrophic economic and humanitarian situation,” which she warned may lead “to violence and radicalization.”
Ireland and Mexico, co-chairs of the Security Council Informal Expert Group on Women, Peace and Security, sent a letter to council members Thursday calling the latest Taliban decision appalling.
It confirms that Afghanistan’s current rulers have “no intention of promoting, respecting or upholding the rights of women and girls, or of honoring the multiple commitments that they have made to Afghan women and to the international community in recent months,” they said.
In addition, the co-chairs said the Taliban’s decision “shows an utter disregard for the council’s clear message that women must play a full, equal and meaningful role in all aspects of public and political life in Afghanistan.”
Ireland’s U.N. Ambassador Geraldine Byrne Nason told reporters women and girls “are now facing some of the harshest restrictions imaginable,” and the international community and the Security Council have “a moral responsibility to act” and condemn Taliban policies that seek to exclude half of Afghanistan’s population.
Britain’s U.N. Ambassador Barbara Woodward said that over the last 20 years women have had opportunities for education, work, deciding about their own future, and to be part of “a thriving cultural environment.” Before the Taliban took over, she said, 3.6 million girls were in school, a quarter of the seats in parliament were held by women, and women comprised 20% of the workforce.
“And now the Taliban is seeking to strip all of that away,” Woodward said, stressing that women shouldn’t have to accept “a life banished to the sidelines.”
She told reporters after Thursday’s closed-door council meeting that ambassadors discussed activities of the U.N. political mission in Afghanistan, “but really focusing on the situation for women and girls.”
Asked about prospects for the Security Council agreeing on the presidential statement, Woodward said, “I very much hope that very shortly we’ll be able to agree a product that expresses our collective agreement and concern about these latest developments.”
(AP)
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Viral video falsely claims that Finland is sending tanks to Russian border
Issued on: 12/05/2022 - 18:17Modified: 13/05/2022 - 08:53
A viral video circulating on Facebook, Twitter and YouTube features footage that purportedly shows Finnish tanks headed for the Russian border. However, it turns out that the footage actually shows the transporting of tanks taking part in a military exercise in the western part of the country, far from the border with Russia.
If you only have a minute
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Internet users have been sharing a viral video that falsely claims Finland is sending tanks to its border with Russia, to the east.
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In reality, the video footage shows tanks being transported by train to a military exercise currently wrapping up in the country's west.
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Visual clues in the video enabled us to geolocate the scene, confirming that the train was actually travelling from east to west, away from Finland's border with Russia.
Fact check in detail
This video, which was posted in French on Facebook on May 4 and garnered 12,000 views, shows a train transporting a dozen tanks.
English-speaking users shared other versions of the video on Facebook (like this post in English from May 4) and Twitter (like this one posted on May 3) and YouTube (like this one, posted May 3).
In recent months, tensions have been escalating between Helsinki and Moscow. After the fall of the USSR, Finland did not join the North Atlantic Treaty Organization (NATO) and remained officially neutral.
However, when Russia invaded Ukraine on February 24 of this year, public opinion in Finland swung towards joining NATO, especially as Finland shares a long border with Russia. On May 12, Finland finally announced that it would make its official request to join NATO on May 15.
Tanks transported as part of a military exercise
The Finnish army tweeted a response to the video on May 4.
“A video has been circulating online claiming to show tanks being moved to Finland's borders. This is not true. The tanks were being moved to the army mechanised exercise Arrow 22. The exercise takes place in Niinisalo and Säkylä. More info on our website,” the tweet read.
The Arrow 22 exercise was a military exercise carried out jointly by the United States, United Kingdom, Latvia and Estonia from May 2-13.
A few visual clues in the video help us confirm this. You can see a tower in the background. If you do an internet search for the words "Finland" and "tower", you’ll pull up images of the Näsinneula tower in Tampere, a town in western Finland. It looks just like the tower you see in the background.
If you look up the tower in Tampere, a town in western Finland, on Google Maps and examine what is around it, you can find where the video was filmed – a set of train tracks alongside Törngren Park.
Looking at this location on Google Earth, you can see elements from the video— the railway bridge above the road, the train tracks, the brick chimney, the white and grey buildings and the vegetation.
Is is clear that the train is moving west, away from the border with Russia. The tanks were transferred to western Finland for a military exercise, not to the east where the country shares a long border with Russia.
Download the app
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FINLANDMeet the goofy clowns defending migrants in Finland
FINLAND How a Finnish start-up is teaching refugees to code
FINLANDYet another student brags on YouTube before going on a killing spree
Valeurs Actuelles
La droite marseillaise face au péril rouge
Comme toujours, Marseille est une ville à part. À l’image d’autres grandes métropoles françaises, Jean-Luc Mélenchon y a fait un résultat inattendu au premier tour avec 31,12 % des voix et la première place. Pourtant, la ville se distingue des autres agglomérations de son envergure, car la droite, qui a tenu la ville pendant vingt-cinq ans, y demeure puissante. Marine Le Pen y a obtenu 40,16 % des suff rages exprimés au second tour contre Emmanuel Macron, tandis qu’elle ne récoltait que 20,2 % à Lyon et 14,89 % à Paris.
Car Marseille, loin de constituer un bloc uni, comprend une myriade de quartiers aux sociologies très distinctes. Auparavant, les quartiers nord, pauvres, votaient à gauche et les quartiers sud, plus aisés, penchaient à droite. La géographie électorale s’est peu à peu complexifi ée et la gauche gagne du terrain en centre-ville. Le quartier de La Plaine est reconnu pour être la place forte des antifas et dans le Ier arrondissement, Jean-Luc Mélenchon a obtenu pas moins de 56,61 % des voix au premier tour.
Dans les quartiers nord aussi, les choses changent. L’arrivée massive de populations musulmanes en provenance d’Afrique y a rebattu les cartes.
Marine Le Pen y frôle les 60 % au second tour dans les bureaux de vote de certains quartiers, comme à La Batarelle et à Château-Gombert. Dans ces territoires, les habitants des grandes tours HLM, majoritairement musulmans, votent massivement à gauche, mais ils côtoient des noyaux villageois où subsistent des populations d’origine européenne, qui sont en première ligne face à l’insécurité et à l’échec de l’assimilation. Le Rassemblement national y réalise ses meilleurs scores.
Conserver ses bastions
Dans ce contexte, reste-t-il encore un espace politique pour la droite classique, autrefois dominante à Marseille ? Elle y dispose encore de deux députés, Julien Ravier dans la 1re circonscription (à cheval sur les Ier, Xe, XIe et XIIe arrondissements) et Guy Teissier dans la 6e (IXe arrondissement et une partie du Xe). Ce dernier la tient depuis près de trente ans, après l’avoir conquise de haute lutte face à la gauche. Il ne se représentera pas cette fois-ci, voulant « éviter le combat de trop » et préférant « quitter la scène avec panache », nous explique-t-il. Très attaché à la transmission, c’est Didier Réault, viceprésident de la métropole AixMarseille- Provence et du département, et longtemps son collaborateur parlementaire, qu’il a adoubé pour briguer sa succession.
Quant à Julien Ravier, il a été déclaré inéligible à la suite de l’affaire des procurations frauduleuses dans un Ehpad lors des élections municipales de 2020 et ne pourra pas se représenter. Pour prendre la relève, c’est Sarah Boualem, conseillère de la métropole et épouse du député du Vaucluse Julien Aubert, qui a été choisie. La 1re circonscription est également un fi ef historique de la droite, qu’elle n’a pas lâché depuis le redécoupage de 1986. Mais gare au Rassemblement national (RN) : dans les Xe et XIe arrondissements, c’est bien Marine Le Pen qui est arrivée en tête au premier comme au second tour. Monique Griseti, conseillère les XIe et XIIe arrondissements, a été investie par le RN.
La 2e circonscription (VIIe et VIIIe arrondissements) était également un bastion de la droite, où Jean-Claude Gaudin a fait ses armes. En 2017, coup de théâtre : elle est emportée par Claire Pitollat (Renaissance, ex-LREM) que personne n’attendait. « Claire Pitollat n’a pas travaillé, pas imprimé dans le secteur depuis 2017. Elle est passée avec la vague macroniste, car le sortant Dominique Tian n’a pas fait campagne, pensant que c’était gagné d’avance. S’il avait fait campagne, il l’aurait gardée », décrypte une source informée. Les Républicains (LR) y ont investi Sabine Bernasconi, ancienne maire du premier secteur (centre-ville) sous l’ère Gaudin, qui compte bien reconquérir ces terres favorables.
En dehors de ces trois circonscriptions, ce serait une surprise de voir la droite l’emporter. À Marseille, Valérie Pécresse a obtenu 3,02 % des voix au premier tour de la présidentielle, un score encore inférieur à son résultat national. « Je pense qu’il peut y avoir un vote diff érent de la présidentielle. Nous sommes dans une autre logique, il y a la volonté de rééquilibrer le résultat d’avril, afi n que le président ne soit pas seul à décider pour tous, comme c’est le cas actuellement », espère Didier Réault.
La menace d’une alliance de la gauche
C’est la grande nouveauté de ces législatives : Jean-Luc Mélenchon est parvenu à unir les gauches. Certains se comparent déjà au Front populaire de 1936. Après d’âpres négociations, insoumis, socialistes, écologistes et communistes ont trouvé un accord pour se répartir les 577 circonscriptions, sous la bannière incongrue de Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale).
À Marseille, la gauche unie tient déjà la ville. La majorité municipale du Printemps marseillais, menée par le maire Benoît Payan (ex-PS), qui a emporté la mairie en 2020, fait fi gure de modèle pour les négociateurs de La France insoumise (LFI). En vertu des résultats d’avril, ces derniers se sont réservé les meilleures circonscriptions du département. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il n’a pas encore décidé s’il serait candidat ou non à sa réélection dans la 4e circonscription des Bouchesdu- Rhône, où il a été parachuté en 2017 sans avoir été très présent sur le terrain.
Si Benoît Payan a salué l’alliance de toute la gauche, tous les élus ne partagent pas son enthousiasme envers cet accord qui donne la part belle à LFI. « Ils prennent les quatre meilleures et ils laissent les pourries. Bien évidemment que je suis favorable à l’union, mais à Marseille, c’est une insulte totale », se plaint l’adjointe écologiste Christine Juste auprès de Marsactu. Citée par le même média, la sénatrice socialiste Marie-Arlette Carlotti goûte peu la répartition des circonscriptions : « Nous avons des conseillers départementaux, la mairie de Marseille. Les discussions ne tiennent pas compte des réalités locales. »
Une majorité pas si confiante
Lors de la vague macroniste de 2017, la majorité a conquis quatre des sept circonscriptions de Marseille. Cette vague est aujourd’hui retombée, l’attrait du neuf est passé et il sera diffi cile pour le camp présidentiel de conserver ses acquis. « Je constate que les députés de la majorité dans le département ont été très absents. Tous sont arrivés la main sur le coeur, pour en fi nir avec les professionnels de la politique, se présentant comme des gens de la société civile, comme si nous étions nés députés ! Il y avait une forme de jeunisme et de dégagisme. Maintenant ils restent tous, et ils ont vieilli », cingle Guy Teissier.
LREM — tout juste rebaptisée Renaissance — contrôle pour l’instant les quartiers nord, ce qui est presque une anomalie sociologique. Saïd Ahamada y est élu dans la 7e circonscription (nordouest) et Alexandra Louis dans la 3e (nord-est). Il faudra un miracle pour empêcher la gauche de s’emparer de la 7e, où devrait se présenter l’acteur associatif Mohamed Bensaada (LFI).
Dans la 3e, qui correspond à l’ancien fi ef de Stéphane Ravier lorsqu’il était maire des XIIIe et XIVe arrondissements, le camp national se tient en embuscade. Le RN y est arrivé en tête dans la majorité des bureaux de vote, en avril dernier, et a investi la conseillère municipale Gisèle Lelouis. Mais le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, y soutient la candidature de Sandrine D’Angio, sous l’étiquette Marseille d’abord, le mouvement local de Stéphane Ravier, son oncle. Elle lui avait succédé à la mairie de secteur et pourrait profi ter de sa notoriété sur le terrain.
La majorité peut toutefois compter sur ses nouveaux alliés. Comme Bruno Gilles, ancienne grande figure locale de LR et dissident aux municipales de 2020. Sous la bannière d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, il cherche à se présenter contre son ancienne famille politique. Le flou demeure également autour des intentions de Martine Vassal (ex-LR), depuis son ralliement à Emmanuel Macron. La puissante présidente de la métropole et du département soutiendra-t-elle le camp présidentiel ou les candidats LR qu’elle a elle-même choisis avant sa trahison ? Des divisions qui risquent de déboussoler encore un peu plus l’électorat de droite, face à une vague d’extrême gauche qui s’annonce plus menaçante que jamais.
Valeurs Actuelles
L’“Estrosie” fait feu de tout bois pour les législatives
Le conflit ouvert entre Renaissance et Horizons aurait-il des conséquences directes sur les investitures dans les Alpes-Maritimes ? Alors que les ambitions toujours plus affirmées d’Édouard Philippe agacent Emmanuel Macron, l’ancien Premier ministre serait en passe de réussir son pari dans le département, avec l’inconditionnel soutien du maire de Nice, Christian Estrosi.
De quoi laisser se propager la chanson l’Opportuniste, de Jacques Dutronc, dans les quatre circonscriptions de l’est du département : « Parce que je suis opportuniste […] Je retourne ma veste […] Je suis de tous les partis […] Toujours du bon côté. »
Dans les Alpes-Maritimes, le bon côté se situe souvent à proximité de Christian Estrosi. Et la députée, désormais ex-LR, de la 5e circonscription (Nice-Ouest, Levens, Saint-Étienne-de-Tinée), Marine Brenier, l’a bien compris en rejoignant récemment le président de la métropole Nice Côte d’Azur.
« Avant son annonce de quitter Les Républicains, Marine Brenier a négocié directement avec Damien Abad [patron du groupe LR à l’Assemblée qui s’apprêterait à rejoindre la majorité et influerait sur ses investitures, NDLR], nous confie une source proche de la Mairie de Nice. Elle est passée directement au-dessus d’Estrosi, car elle a rapidement senti qu’elle n’aurait pas l’investiture de Ciotti. Elle ne voulait pas prendre le risque de se retrouver avec un poids lourd face à elle, qui aurait compromis ses chances de victoire. »
Majorité LR dans les Alpes-Maritimes
Éric Ciotti, qui vise, lui, la 1re circonscription, ne voulait pas prendre le risque de voir Marine Brenier, élue avec Les Républicains, tourner casaque pour rejoindre la Macronie, comme l’avaient fait Christian Estrosi puis Renaud Muselier. C’est finalement sous l’étiquette Horizons, le parti d’Édouard Philippe, que la députée concourra en juin prochain. « Elle n’a pas cessé de tacler Macron pendant toute la campagne, s’étonne Jean-Christophe Picard, conseiller municipal d’opposition de Nice. On est là face à l’exemple même de ces élus qui n’ont aucune dignité, ni aucune valeur et qui changent d’“idéaux” en fonction des opportunités. C’est un classique dans les Alpes-Maritimes. »
De son côté, Éric Ciotti a rapidement réagi en prenant la décision d’envoyer face à Marine Brenier sa binôme au conseil départemental : Christelle D’Intorni. Surnommée “Demolition Girl”, la maire de Rimplas ne porte pas Christian Estrosi dans son cœur et incarnera, par procuration, face à Marine Brenier, le combat que se livrent l’ancien ministre chargé de l’Industrie et Éric Ciotti dans le département.
« Christian Estrosi a demandé [à Marine Brenier] de faire un choix. Elle joue la sécurité en rejoignant le camp du patron, ajoute Alexandra Masson, candidate du Rassemblement national dans la 4e circonscription (Menton, Tende). Elle aurait été en grande difficulté sans son soutien, surtout qu’il n’aurait pas hésité à envoyer un candidat LREM [Renaissance, NDLR] contre elle. Estrosi est un opportuniste, mais aussi un fin tacticien. À ce petit jeu-là, il sait faire. »
Horizons/Renaissance, bataille pour le leadership
Dans la 3e circonscription (nord-est de Nice) pourtant, et contre toute attente, deux candidats centristes pourraient s’affronter. Le député LREM sortant, Cédric Roussel, et le candidat Horizons désigné par Christian Estrosi, son prédécesseur Philippe Pradal, maire de Nice entre 2016 et 2017.
Estrosi n’aurait pas hésité à envoyer un candidat Renaissance contre elle [Marine Brenier]. Le maire de Nice est un opportuniste, mais aussi un fin tacticien. À ce petit jeu-là, il sait faire.
« Roussel était extrêmement loyal. Il faisait partie de la série des “marcheurs” d’origine. Il est resté sérieux, fidèle, mais il subit le coup de force d’Estrosi qui veut envoyer Philippe Pradal quelque part, analyse Jean-Christophe Picard, en observateur des jeux politiques niçois. Et pour éviter de lui faire affronter Ciotti dans la 1re circonscription, il l’a envoyé face à Roussel. Mais je pense que là-haut [à Paris], la décision sera plus compliquée que prévu. » Si Cédric Roussel a récemment appelé Philippe Pradal à se retirer, il semble peu probable de voir Christian Estrosi faire marche arrière avec “son” candidat, dans une 3e circonscription à suivre de près, véritable laboratoire national.
Mais dans cette circonscription où aucun accord entre les partis de droite n’a été signé, certaines trahisons ont du mal à passer, notamment pour l’élu niçois Philippe Vardon, qui ne décolère pas depuis que le Rassemblement national a choisi Benoît Kandel comme candidat. Un affront qui n’empêchera pas le ténor des nationalistes identitaires à Nice de se présenter, même sans étiquette, « au nom des Niçois ».
Avec un candidat Les Républicains, Laurent Castillo, et une candidate Reconquête !, Hermine Falicon, quatre candidats de droite et deux candidats au centre pourraient être présents sur la ligne de départ. Du jamais-vu.
Éric Ciotti, défié par un novice macroniste
Dans la 1re circonscription (centre-ville de Nice, port Lympia), la candidature du même pas trentenaire Graig Monetti (29 ans) face à Éric Ciotti n’a rien d’un cadeau selon Alexandra Masson. « Christian Estrosi abat la carte du candidat jeune, sympathique et dynamique, qui n’a rien à perdre. Graig Monetti n’a pas encore une immense cote de popularité, mais c’est un choix intéressant. Il est grand, très grand, sourit un observateur. Et en politique ça compte. Quand on le voit pour la première fois, on ne l’oublie pas. »
Chef de cabinet auprès de la ministre de l’Enseignement supérieur et adjoint au maire de Nice depuis cinq ans, Graig Monetti a fini par prendre le pas sur Olivier Bettati, proche de Marion Maréchal et favori désigné pour ferrailler avec l’ancien président du conseil départemental. Mais aussi sur Philippe Soussi, le plus macroniste de la majorité municipale. Un pari, dans une circonscription qui pourrait avoir des allures de préélections municipales. En cas de défaite, Éric Ciotti aurait du mal à aller défier Christian Estrosi en 2026 pour briguer la Mairie de Nice. À l’inverse, une victoire écrasante pourrait lui apporter une légitimité supplémentaire.
L’ombre du maire de Nice planera également dans la 4e circonscription. Selon nos informations, la députée sortante Alexandra Valetta Ardisson, étiquetée LREM depuis cinq ans, se serait récemment rapprochée du parti d’Édouard Philippe. Une tendance qui confirmerait encore un peu plus la mainmise de Christian Estrosi sur les circonscriptions de l’est du département, alors que Menton et la communauté d’agglomération de la Riviera française, comprenant quatorze autres communes, pourraient intégrer d’ici à la fi n de l’année la métropole Nice Côte d’Azur.
France24 - World
Rugby Australia says hosting World Cups will 'save the game'
Issued on: 13/05/2022 - 10:12
Sydney (AFP) – Hosting the men's Rugby World Cup in 2027 and the women's tournament in 2029 will be a lifeline for the game in Australia, the country's cash-strapped governing body said on Friday.
"In truth, it was the only option we had to save the game," Rugby Australia (RA) chairman Hamish McLennan told the Sydney Morning Herald after World Rugby confirmed the hosts for the next five World Cups.
With rugby union struggling in a packed Australian sports market, McLennan hopes for an Aus$100 million (US$69 million) windfall generated from hosting the two tournaments that can be invested in the future.
"This is a historic day for rugby in Australia. We're beyond thrilled," he said.
"It's a game-changer for rugby in this country, a once-in-a-generation opportunity to revitalise and secure the future of the sport here and see the game we all love grow and thrive for years to come."
Rugby Australia has not recovered since recording an Aus$27.1 million loss in the Covid-enforced sporting shutdown in 2020.
Rugby union historically struggles for attention in Australia, where rugby league and AFL (Australian rules football) are the main winter sports.
Sydney Harbour Bridge was lit up in green and gold Thursday, hours before the World Cup announcement, in anticipation of the financial lifeline.
Wallabies legend Tim Horan, a World Cup winner in 1991 and 1999, tweeted that the World Cups coming to the country were "the most significant moment in Australian rugby history since winning the RWC in 1991 that put rugby on the map in Oz".
"Hosting men's 2027 and women's 2029 RWC will grow participation and provide financial security for our game for generations," he said.
The two World Cups are expected to provide a much-needed publicity boost for rugby's profile in Australia, which will also host the British and Irish Lions in 2025, the 2026 Commonwealth Games and 2032 Olympics where Rugby Sevens is prominent.
Wallabies skipper Michael Hooper described it as "a pretty good time to be a young rugby player or looking to play rugby".
George Gregan, who captained the Wallabies to the final of the 2003 World Cup on home soil, believes rugby's global showpiece has the power to bring rugby union to the fore in Australia.
"The energy these events can bring to a country and the people involved supporting is incredible," he said.
"Seeing an international smorgasbord of sport will motivate and inspire the next generation. Australia’s a very competitive landscape for sport and moments, events, experiences like this help get (rugby) right in front."
The World Cup bid organisers predict the 2027 event will attract more than two million people across seven weeks of competition, including 200,000 international visitors.
© 2022 AFP
France24 - World
Tensions high ahead of Al Jazeera journalist funeral in Jerusalem
Issued on: 13/05/2022 - 10:06Modified: 13/05/2022 - 10:04
Jerusalem (AFP) – Israel bolstered security in Jerusalem ahead of the funeral on Friday of veteran Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh, two days after she was killed during an Israeli army raid.
Israel and the Palestinians have traded blame over the fatal shooting of the 51-year-old Palestinian-American during clashes in the Jenin refugee camp.
The body of Abu Akleh, a Palestinian Christian born in Israeli-annexed east Jerusalem, has been transferred to the holy city from the occupied West Bank.
Her coffin began its journey to the drumbeat of a marching band, as crowds chanted slogans demanding an end to Palestinian security cooperation with Israel.
Thousands of mourners are expected to attend the funeral at a church in Jerusalem's Old City in the afternoon, an Israeli police spokeswoman told AFP.
Roads would be closed along the route of the procession, the spokeswoman said, with extra forces deployed to Jerusalem to "ensure the funeral takes place safely and without violence that could endanger participants or others".
In a sign of Abu Akleh's prominence, she was given what was described as a full state memorial on Thursday at Palestinian president Mahmud Abbas's compound in Ramallah.
Thousands lined the route as her coffin, draped in the Palestinian flag, was driven through the West Bank city, where a street is to be renamed in her honour.
Many held flowers, wreaths and pictures of the journalist, who has been widely hailed for her bravery and professionalism.
"Her voice entered every home, and her loss is a wound in our hearts," said mourner Hadil Hamdan.
'Sister of all Palestinians'
The United States, European Union and United Nations have backed calls for a full investigation into what Al Jazeera labelled a deliberate killing "in cold blood", but the Palestinian Authority has rejected holding a joint probe with Israel.
Immediately after the shooting, Israeli Prime Minister Naftali Bennett had said it was "likely" Abu Akleh was killed by stray Palestinian gunfire.
But hours later, Israeli Defence Minister Benny Gantz said it could have been "the Palestinians who shot her" or fire from "our side".
While reporting in Jenin, Abu Akleh was wearing a bulletproof vest emblazoned with the word "Press", as well as a helmet.
Grief over her killing spilled beyond Palestine, with protests erupting in Turkey, Sudan and elsewhere.
She "was the sister of all Palestinians," her brother Antoun Abu Akleh told AFP.
Israel has publicly called for a joint probe and stressed the need for Palestinian authorities to hand over the fatal bullet for forensic examination.
But Abbas said the proposal had been rejected.
"This crime should not go unpunished," he said during the Ramallah memorial, adding the Palestinian Authority held Israel "completely responsible" for her death.
West Bank violence
The European Union has urged an "independent" probe while the United States demanded the killing be "transparently investigated", calls echoed by UN human rights chief Michelle Bachelet.
PA official Hussein Al-Sheikh, a close Abbas confidant, said the Palestinian "investigation would be completed independently".
An initial autopsy and forensic examination were conducted in Nablus in the West Bank hours after her death.
Fresh violence erupted on Friday in the northern West Bank, with an Israeli raid on the Jenin refugee camp leaving one Palestinian wounded, according to the Palestinian news agency Wafa.
In a separate incident near Ramallah, soldiers "identified a suspect throwing a block at an Israeli car and trying to open its doors near Beit El" settlement, the army said.
"The force called on him to stop and eventually opened fire at the suspect, who was wounded and taken to a hospital," a statement from the army said, noting "a knife and bottle of acid were found on his person."
Tensions had already risen with a wave of attacks that have killed at least 18 people in Israel since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.
A total of 31 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
© 2022 AFP
Le Figaro
Confinement à Shanghai: le jusqu'au-boutisme de la Chine cache-t-il une réalité politique ?
Ronan PlanchonENTRETIEN - Alors que Shanghai est confinée depuis le 30 mars et que la Chine persiste dans sa stratégie «zéro covid», le sinologue Jean-Philippe Béja analyse les conséquences de la politique jusqu'au-boutiste de Pékin.
Directeur de recherche au CNRS, Jean-Philippe Béja est chercheur au CERI et spécialiste de la Chine.
LE FIGARO. - Depuis le 30 mars, la ville de Shanghai est soumise à un confinement strict. La ville donne-t-elle des gages de fidélité à la ligne «zéro Covid» de Pékin ? Si oui, pourquoi ?
Jean-Philippe BÉJA. - Je dirais plutôt que c'est le contraire. La décision de confiner Shanghai est bizarre, d'abord parce que le nombre de cas était négligeable, mais surtout parce qu'elle a été subite: le centre avait d'abord décidé de confiner le quartier de Pudong, puis quelques jours plus tard le quartier de Puxi, et tout d'un coup, le confinement de la ville a été total. On a eu l'impression d'une décision prise dans l'urgence (alors qu'il n'y en avait pas) et les autorités étaient mal préparées, notamment en termes d'approvisionnement.
Les protestations relativement nombreuses semblent indiquer que le parti local a voulu manifester son mécontentement à l'égard de la politique de «zéro Covid» de Pékin. Si elles l'avaient vraiment voulu, elles auraient pu empêcher les protestations de se développer: les comités de quartier sont omniprésents et peuvent intervenir à tout moment dans les immeubles d'habitation.
Pour Xi Jinping, cette politique montre la supériorité du système socialiste, et de sa pensée. Il n'est donc pas question de l'abandonner.
Mais rappelons-nous que les dirigeants de Shanghai étaient très liés à l'ancien secrétaire général du Parti Jiang Zemin dont les partisans ont été la cible des purges lancées par Xi Jinping depuis 2012. Si on a un mauvais esprit, on peut se dire que ces protestations sont encouragées en sous-main pour montrer le mécontentement de la population vis-à-vis de Pékin.
Quel regard portez-vous sur la stratégie chinoise ? Le jusqu'au-boutisme des autorités chinoises cache-t-il une réalité politique ?
La politique de confinement strict a permis à la Chine de limiter considérablement l'ampleur de l'épidémie au moment où les pays occidentaux étaient submergés par la vague et où les systèmes de santé ont montré leur faiblesse. Pour Xi Jinping, cette politique montre la supériorité du système socialiste, et de sa pensée. Il n'est donc pas question de l'abandonner, même si les circonstances ont complètement changé et que le variant omicron est beaucoup moins létal que le premier coronavirus. Ce n'est plus une question de santé publique, mais une question de justesse de la ligne politique. N'oublions pas que Xi Jinping est obnubilé par le 20e congrès du Parti communiste qui devrait lui donner un troisième mandat. Dans ces conditions, il n'est pas question d'abandonner la politique de zéro covid qu'il a décrétée. Il l'a du reste répété récemment. La réalité doit se plier à sa pensée, et non pas l'inverse.
Le président chinois peut-il sortir affaibli de cet épisode ?
Toutes sortes de rumeurs courent sur les réseaux sociaux. Mais on voit qu'il est moins cité en première page du Quotidien du peuple, et le dernier communiqué de la réunion du Bureau politique a beaucoup moins mentionné son nom. Il est évident que des luttes intenses agitent la direction du Parti en préparation du 20e congrès. Les protestations de Shanghai, le mécontentement qui se fait jour à Pékin peuvent naturellement être des prétextes à la remise en cause de son infaillibilité. Ses rivaux (dont on ne connaît pas les noms) essaieront sans doute de rappeler la règle de la limite des deux mandats que Xi essaie de transgresser.
À VOIR AUSSI - La Chine dans l'impasse de la stratégie du zéro Covid
Pierre Servent: «La Russie brandit la menace du nucléaire pour faire craquer l'Occident»
ENTRETIEN - Lors du défilé commémoratif du «jour de la Victoire», ce 9 mai, Vladimir Poutine a fait étalage des forces armées russes, notamment nucléaires. Le spécialiste des questions de défense y voit une stratégie qui vise à effrayer l'opinion publique occidentale, et montre les difficultés rencontrées par la Russie.
Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l’Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»
ENTRETIEN - Pour le chercheur franco-israélien, l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque une rupture tectonique d’une ampleur comparable au 11 septembre 2001. L’événement, dit-il, va forcer les démocraties à revoir leur politique «d’équilibre» et «renforcer la démarcation entre démocraties et autocraties».
Renaud Girard: «Atterrissage compliqué pour la Russie»
CHRONIQUE - Le discours de Vladimir Poutine pour commémorer la victoire de l’armée soviétique sur l’Allemagne nazie en 1945 puis la magnifique parade militaire devant les murailles du Kremlin avaient quelque chose de déconnecté de la réalité.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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Africa’s first Covid-19 vaccine factory has not received a single order.
Aspen Pharmacare, in South Africa, was licensed to produce the Johnson & Johnson vaccine. It was hailed as an answer to Africa’s struggle to get access to vaccines.
By Lynsey Chutel
JOHANNESBURG — The first factory in Africa licensed to produce Covid-19 vaccines for the African market has not received a single order and may shut down that production line within weeks if the situation doesn’t change, according to executives of the company, Aspen Pharmacare.
The factory, in the coastal South African city of Gqeberha, formerly known as Port Elizabeth, was celebrated as a solution to the continent’s unequal access to vaccines when it announced a deal to start manufacturing Covid vaccines in November of 2021.
But no purchasers have appeared, as the slow distribution of vaccines in Africa has left health agencies with a backlog of supplies. Commercial production never started, in what officials say is an ominous sign for other African countries that had considered manufacturing Covid-19 vaccines.
Throughout the coronavirus pandemic, many African countries have lagged far behind much of the world in getting their people vaccinated — and some countries have had difficulty distributing what doses they did get.
Less than 20 percent of the total population in Africa is fully vaccinated against the coronavirus. Officials and politicians blamed wealthy countries for hoarding vaccine doses when vaccines first became available. Countries reliant on donations of vaccines were at the back of the line. Building the capacity to manufacture vaccine doses in Africa was billed as a solution to this vaccine inequity as well as a way to prepare for future pandemics.
South African drug maker Aspen Pharmacare was lauded when it signed a deal with Johnson & Johnson in November last year that would allow it to produce and market the single-dose vaccine as Aspenovax. The vaccine, identical to the one created by Johnson & Johnson, was intended for the African market.
But the initial enthusiasm has not led to purchases, for complicated reasons.
South African president Cyril Ramaphosa, speaking on Thursday at a global summit on the pandemic organized by the White House, blamed “international agencies” for failing to buy vaccines from a pioneering African manufacturer.
“This immediately just devalues the whole process of local manufacturing and local production of vaccines. This, ladies and gentlemen, must change,” Mr. Ramaphosa said.
Gavi, an international nonprofit agency that manages vaccine purchasing deals for low-income countries through the Covax alliance, said in a statement that under its existing contract with Johnson & Johnson, the company has provided vaccines from sources of its choosing. Of the nearly 450 million vaccine doses Gavi has shipped to Africa, 28 percent have been the Johnson & Johnson vaccine, second only to Pfizer-BioNTech’s, at 30 percent.
Gavi said in the statement: “Covax is still under contract with J & J and we would be very happy for any doses that we are still expecting to be supplied by Aspen. We have communicated this to J & J. However, again this is solely a decision that rests with J & J.”
But given the unpredictable demand for Covid vaccines in Africa, Gavi also said, it could not guarantee that it would be in a position to purchase directly from Aspenovax in the coming year.
Vaccine procurement contracts are protected by nondisclosure agreements that have made the process opaque.
Johnson & Johnson has not yet responded to a request for comment.
U.S. regulators have restricted use of the Johnson & Johnson shot, preferring the Pfizer-BioNTech and Moderna vaccines instead. But recent evidence suggests that over time, the Johnson & Johnson vaccine is preventing infections and illnesses about as effectively as the others, and may prove to offer more durable protection.
Gavi said the U.S. regulators’ limitation would not discourage it from purchasing the single-dose vaccine if demand increased. Adenovirus-based vaccines like Johnson & Johnson’s do not need below-freezing storage like the Pfizer and Moderna vaccines, both mRNA vaccines. That makes it an attractive choice in countries that lack the needed medical infrastructure, the nonprofit added.
Stavros Nicolaou, Aspen’s head of strategic trade development, said that if there are no orders in the next six weeks, Aspen plans to repurpose the sterile production line to produce anesthetics and other drugs. The company said it feared that not all of the 500 staffers trained to produce vaccines could be redirected to other manufacturing lines.
“That good will” that accompanied the initial launch, said Mr. Nicolaou, has “not been matched with orders from the multilateral procurement agencies.”
In talks with multilateral agencies, Aspen was hoping orders would roll in at the beginning of 2022, in time for it to start producing commercial batches of the Aspenovax vaccine by the end of March.
But by then agencies had already secured enough vaccines from other sources to begin large-scale vaccination drives. Those efforts were hobbled by logistical and other issues that slowed vaccinations, leaving the continent with a glut of doses that is ongoing.
Recent studies found that more than two-thirds of Africans had already had a Covid infection before the Omicron wave, but reported death rates remain among the lowest in the world. That, combined with the lengthy wait for vaccines, has driven down demand and it remains low. Some public health officials advocate scaling back large-scale vaccination efforts and focusing instead on the most vulnerable groups.
As a result, the African Union and agencies like Covax have not placed new orders in recent months with other manufacturers either.
“Our disappointment remains that Aspen’s capacity has been known for quite some time and we would have liked to be scheduled in the procurement process,” said Mr. Nicolaou.
Aspen’s vaccine “came very late in the process,” said Dr. Abdou Salam Gueye, director of emergency preparedness and response for the W.H.O.’s Africa region. The global health agency and its partners have shifted their focus to delivering vaccines to patients, rather than procuring additional vaccine doses, he added.
Unicef, which is the largest single vaccine buyer in the world, said the South African-made vaccines had yet to go through all the W.H.O. approvals.
“The Aspen products have not yet received an ‘Emergency Use Listing’ from W.H.O. and cannot be procured by UNICEF until that is in place,” said Gisela Henrique, Unicef’s deputy director of supply division.
Dr. John Nkengasong, the outgoing head of the African Union’s Centres for Disease Control and Prevention, recalled a 2021 summit where thousands participated in a Zoom call to pledge to build up Africa’s vaccine manufacturing.
Dr. Nkengasong, who said he has been in talks with Aspen as well as with African leaders to find a solution, described the lack of orders as “very worrying,” adding that it would discourage other African companies from developing the capacity to manufacture Covid-19 vaccines.
“If those companies are not supported, the whole pronouncement and commitment that we all made at the height of this pandemic would really not have been translated into facts,” he said.
Reporting was contributed by John Eligon from Johannesburg, Lauren McCarthy from New York and Stephanie Nolen from Halifax, Nova Scotia.
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France24 - World
Sri Lanka's new PM struggles to form unity government
Issued on: 13/05/2022 - 09:50Modified: 13/05/2022 - 09:48
Colombo (AFP) – Sri Lanka's new prime minister struggled Friday to forge a unity government and forestall an imminent economic collapse as opposition lawmakers refused to join his cabinet and demanded fresh elections.
Ranil Wickremesinghe was sworn in late Thursday to navigate his country through the worst downturn in its history as an independent nation, with months of shortages and blackouts inflaming public anger.
The 73-year-old insists he has enough support to govern and approached several legislators to join him, but three opposition parties have already said his premiership lacks legitimacy.
Senior opposition lawmaker Harsha de Silva publicly rejected an overture to take charge of the finance ministry and said he would instead push for the government's resignation.
"People are not asking for political games and deals, they want a new system that will safeguard their future," he said in a statement.
De Silva said he was joining "the people's struggle" to topple President Gotabaya Rajapaksa and would not support any political settlement that left the leader in place.
Huge public demonstrations have for weeks condemned Rajapaksa over his administration's mismanagement of the worsening economic crisis.
Hundreds remain outside his seafront office in the capital Colombo at a protest camp that has for the past month campaigned for him to step down.
De Silva is a member of the Samagi Jana Balawegaya (SJB), the largest single opposition grouping in parliament, which had appeared ready to split over the question of whether to support Wickremesinghe.
But the head of the possible splinter faction, Harin Fernando, said Friday he had returned to the fold.
"I will not support Wickremesinghe's government," Fernando told AFP.
Two smaller parties have also signalled they will not join any unity government.
The Tamil National Alliance said Rajapaksa's administration had "completely lost legitimacy" with the appointment of Wickremesinghe, a five-time former prime minister who most recently held office in 2019.
The leftist People's Liberation Front (JVP) meanwhile said new national elections were the only way out of the current impasse.
"We can't solve the economic crisis by having an illegitimate government," JVP leader Anura Dissanayake told reporters in Colombo. "We demand fresh elections."
However, the cash-strapped government is unlikely to be able to afford polls, or even print ballots, at a time when a national paper shortage forced schools to postpone exams.
Parliamentary elections are not due until August 2025.
'Three meals a day'
Sri Lankans have suffered months of severe shortages of food, fuel and medicine -- as well as long power cuts -- after the country burnt through foreign currency reserves needed to pay for vital imports.
The central bank chief warned this week that the island nation's economy was just days from "collapse beyond redemption" unless a new government was urgently appointed.
Wickremesinghe warned Thursday that the dire situation could get worse in the coming months and called for international assistance.
"We want to return the nation to a position where our people will once again have three meals a day," he said.
Mahinda Rajapaksa, the president's brother, resigned as prime minister on Monday after his supporters attacked anti-government demonstrators who had been protesting peacefully.
At least nine people were killed and more than 200 injured in ensuing clashes, with dozens of Rajapaksa loyalist homes set on fire by furious mobs.
Mahinda has since been banned by a court from leaving the country and has taken refuge at the Trincomalee naval base in Sri Lanka's east.
Troops have largely restored order and a nationwide curfew has been in effect for most of the week.
The Indian and Japanese envoys in Colombo were among the first to call on Wickremesinghe soon after he officially assumed duties on Friday.
The new premier is seen as a pro-West, free-market reformist, potentially making bailout negotiations with the International Monetary Fund and others smoother.
© 2022 AFP
New York Times - World
Interview With Gay Couple Is Deleted After Backlash in Indonesia
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The segment on a popular podcast hosted by Deddy Corbuzier enraged religious leaders, highlighting the limits of tolerance for gay people in the Muslim-majority nation.
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By Mike Ives and Muktita Suhartono
When a popular podcast host in Indonesia invited two men onto his show who were married to each other, they had a polite on-air conversation about gay life and identity.
But in a Muslim-majority nation where gay rights are under threat, the show provoked an intense backlash from conservative fans and religious authorities. So the host, Deddy Corbuzier, deleted the interview from his social media pages and uploaded a fresh interview with an Islamic cleric in which he apologized for “causing a ruckus.”
Mr. Corbuzier’s 180-degree turn this week highlights a tension in the country that has the world’s largest Muslim population. Even as more gay, lesbian, bisexual and transgender people in Indonesia assert themselves and gain acceptance from their families and communities, a conservative movement is trying — with help from social media — to portray such sexual identities as a threat to national harmony.
“There is hostility on online platforms, and it amplifies negative public discourse surrounding homosexuality,” said Hendri Yulius Wijaya, the author of “Intimate Assemblages: The Politics of Queer Identities and Sexualities in Indonesia.”
“But we need to be very careful to not conflate what happens in the public discourse with our daily life,” he added. “Violence, stigma, negative perception: All of these things we encounter. But at the same time, we also still have a space to navigate our daily life and be who we are.”
Gay life has been tolerated, if marginalized, for decades in Indonesia and other Southeast Asian countries, and the legal climate across the Asia Pacific region has also grown more tolerant over the past few years. In 2019, Taiwan legalized same-sex marriage — a first for Asia — and other landmark laws have passed that either took steps toward that goal or moved to decriminalize gay sex.
In Indonesia, which is officially secular and has laws that protect citizens from discrimination, some politicians began a campaign about six years ago to pass anti-gay restrictions. They have tried to associate L.G.B.T. people with immorality, disease and the subversion of Indonesian culture. In 2016, under pressure from right-wing Islamic groups, the police began arresting gay men in droves, first in public venues and later in their homes.
“It’s hard being gay in this country,” said Gunn Wibisono, a social psychologist in Indonesia who is gay and an L.G.B.T. activist. “Very, very hard. We feel that we are being watched everywhere and that we can’t be ourselves.”
Mr. Corbuzier’s May 7 podcast, “Tutorial on being gay in Indonesia,” featured a conversation with Ragil Mahardika, an Indonesian man, and his husband, Frederik Vollert, who is German, in which they talked about their life together and mused on gay identity.
“I’d say I was born this way and I am not making it up,” Mr. Mahardika said at one point in the episode. “Ever since I was little, I thought I was different from my friends.”
The podcast episode, which was viewed more than six million times on YouTube, was not really a “tutorial.” And it was mostly about the couple’s life in Germany (which is where they were married in 2018), not in Indonesia.
Even so, the fallout for Mr. Corbuzier, 45, was swift.
A chorus of fans and religious leaders in Indonesia condemned his interview with the couple, saying it had disrespected Islam by portraying gay life in a positive light. News of the backlash was reported earlier by Coconuts, a media company that covers Southeast Asia, and several local news outlets.
One of Mr. Corbuzier’s harshest critics was Anwar Abbas, the deputy chairman of Indonesia’s Ulema Council, the country’s top Muslim clerical body. Mr. Abbas told The New York Times this week that same-sex marriage was worse than the nuclear bombs that the United States military dropped on the Japanese cities of Hiroshima and Nagasaki in 1945.
“If it’s a bomb, only people who live in that area will die,” he said. “But if a man marries a man or a woman marries a woman, there will be no human left in this planet; there will be no children on the surface of this earth.”
To appease such critics, Mr. Corbuzier, who could not be reached for comment, deleted the interview from his social media pages. In its place, he posted a fresh interview he had conducted with Gus Miftah, an Islamic cleric.
In that conversation, Mr. Miftah put the podcast host on the defensive as he sought to clarify whether Mr. Corbuzier had invited a gay couple onto his show because he approved of their behavior.
The answer was no, Mr. Corbuzier said.
“If this is really causing a ruckus, I apologize,” he said. “But I’m not campaigning for this cause. This phenomenon exists and we must be vigilant.”
So why, the cleric asked, was the episode billed as a “tutorial” in being gay?
“So that people who don’t want to be gay know how to anticipate it,” Mr. Corbuzier said. He likened the interview to a video of a motorcycle theft that people could watch to avoid having their own motorcycle stolen.
Mr. Mahardika, 30, who is currently in Jakarta, said in an interview on Thursday that he had expected the podcast episode to go viral and was not surprised by controversy that ensued. He also said that while being openly gay in Indonesia makes him fear for his safety, no specific threats had emerged as a result of the podcast.
“Podcast or no podcast, by the time people knew that I’d come to Indonesia, I already had a bad name in the eyes of those who saw me as bad,” he said. “But a good name in the eyes of those who see me as Ragil, a human with values.”
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France24 - World
Chinese police crack down on Beijing lockdown 'rumours'
Issued on: 13/05/2022 - 09:04
Beijing (AFP) – Chinese police are investigating a woman for allegedly fabricating "rumours" that Beijing will enter a three-day lockdown, officials said Friday, after the claims on social media prompted panic buying across the capital.
China is digging in its heels on a zero-Covid strategy to stamp out clusters as they emerge, hitting hundreds of areas across Beijing with some form of restrictions, including hard lockdowns.
Residents rushed to supermarkets on Thursday to stock up on groceries as rumours spread that stay-at-home orders would soon be announced. Dining out has already been halted and many tourist attractions closed.
But instead of a lockdown, officials announced a three-day mass testing drive for most of the city Thursday and told residents there was no need to panic-buy food.
Beijing police said in a statement on social media that they have launched an investigation into a woman surnamed Yao.
The 38-year-old "fabricated and published the relevant rumours", the statement said, adding that police have taken "criminal compulsory measures" against her -- a broad term that can refer to detention, arrest or home surveillance.
Police said she made up an "emergency notice" stating a Thursday press conference would announce a three-day "quiet period" in which takeout and deliveries would be suspended.
"This was released through online social media platforms and spread massively, seriously disrupting social order," the statement said.
Although no formal lockdown was announced, officials did "recommend" people stay home and "reduce movement" during the three-day testing period.
In many areas Beijing taxi services have stopped and subway stations closed, while parks have been shut and millions told to work from home.
AFP saw at least one community with extra gates erected and a loudspeaker message being broadcast telling people to "refrain from entering this community".
Beijing residents fear they may face draconian measures similar to those in Shanghai that have trapped most of its 25 million people at home for over a month -- after what was initially described as a days-long shutdown.
Police in the capital have also taken action against a 29-year-old man surnamed Chen for claiming more than 1,000 asymptomatic Covid patients were roaming the Haidian district of the city without masks, the same police notice said.
On Friday, Beijing authorities reported 50 local Covid cases including eight asymptomatic ones.
© 2022 AFP
L'Humanité
Un retour sur terre judiciaire pour le FC Nantes
Football La fête aura été de courte durée pour le Football club de Nantes, tout du moins pour ses dirigeants. À peine quelques jours après la victoire du club ligérien en Coupe de France, trois collaborateurs du président Waldemar Kita et de son fils Franck ont passé plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire de Nantes, dans le cadre d’une enquête sur des transferts de joueurs. L’enquête, sur laquelle très peu d’informations ont filtré, porte sur des commissions versées lors du transfert de plusieurs joueurs. Des perquisitions avaient déjà été menées en décembre 2020 en lien avec cette même enquête au siège du club, au sein du centre d’entraînement de la Jonelière. Parallèlement, Waldemar Kita est visé depuis 2017 par une autre enquête, menée par le Parquet national financier et portant sur des soupçons de fraude fiscale. Ceci expliquant cela, la rumeur court depuis plusieurs jours que Kita pourrait revendre son club à hauteur de 80 millions. Affaires à suivre… é. S.
New York Times - World
North Korea reports its first Covid outbreak.
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The country’s leader, Kim Jong-un, ordered a national lockdown after a subvariant of the Omicron variant of the coronavirus was found in the capital.
By Choe Sang-Hun
SEOUL — North Korea on Thursday reported its first outbreak of the coronavirus, declaring a “maximum emergency” and ordering all cities and counties in the nation of 25 million to lock down to fight the spread.
It was an abrupt change for a secretive country that had long insisted it had no cases of the virus that first emerged in neighboring China more than two years ago. Outside experts had been skeptical, however, citing a lack of extensive Covid testing and the North’s threadbare public health system.
The danger posed by an outbreak is greater in North Korea than in most other nations because most of its people remain unvaccinated. Outside health experts have long questioned the North’s ability to fight a large-scale outbreak, although its regime is capable of imposing totalitarian control on residents’ movement.
The outbreak, if not controlled quickly, could further strain the country’s economy, which had been already hit hard by years of United Nations sanctions and its decision two years ago to close its border with China, its only major trading partner, to prevent the spread of the virus. It could also affect efforts by the North’s leader, Kim Jong-un, to expand his nuclear arsenal “at the fastest possible speed,” analysts said.
Hours after admitting to the outbreak on Thursday, North Korea launched three ballistic missiles from Sunan, near the capital, Pyongyang, toward the sea off its east coast, the South Korean military said. It was the North’s 16th missile test this year and an indication that it was pressing ahead with weapons tests despite the threat of the virus.
The Covid cases emerged after health officials on Sunday tested people in an unidentified organization in Pyongyang, the capital, who showed symptoms such as fever, the North’s official Korean Central News Agency said. They were confirmed to be infected with the BA.2 subvariant of the Omicron variant of the virus, the news agency said. It did not reveal how many people were infected.
Mr. Kim convened the Politburo of the ruling Workers’ Party on Thursday to discuss the crisis, the news agency said.
“He called on all the cities and counties of the whole country to thoroughly lock down their areas” to help prevent the virus from spreading, the report said. He instructed them to keep people working, but said that “each working unit, production unit and living unit” must be kept “from each other.” He also called for tightened vigilance along all of the country’s land and sea borders, and at its air and sea ports.
The news agency did not reveal if officials knew how the virus had entered the country.
After closing its borders from the rest of the world for two years, North Korea again began allowing cargo trains to bring in badly needed imports from China early this year. The North also held a huge nighttime military parade late last month in which the soldiers, members of the elite and tens of thousands of people who mobilized to watch the spectacle did not appear to wear masks.
Signs of possible trouble began leaking out soon afterward.
South Korean intelligence officials said last week that the North Korean authorities were ordering people on the streets to return home and stay there. Also last week, Park Jie-won, director of South Korea’s National Intelligence Service, said that the North had again banned cargo trains from China from entering his country.
On Thursday, the North Korean news agency said, Mr. Kim called for national unity during the state emergency, telling his people that “unscientific fear, lack of faith and weak will” were a “more dangerous enemy” than the “malicious virus.”
He urged his country to continue to push forward with the bold five-year economic development plan he unfurled during a Workers’ Party congress in January last year. Under that plan, North Koreans have been building residential districts in the capital and greenhouse complexes in provinces.
For Pyongyang to publicly admit to having Covid-19 cases, the public health situation had to have been serious, said Leif-Eric Easley, a professor of international relations at Ewha Womans University in Seoul.
“The worsening coronavirus situation is a serious challenge for Kim Jong-un, not only in terms of limiting infections, deaths and food disruptions,” Mr. Easley said. “Kim has credited strict social controls and self-imposed international isolation with keeping North Korea safe from Covid. If those signature measures fail, it could be a blow to regime legitimacy.”
The epidemic control measures that North Korea enforced on Thursday could further restrict the traffic of people and goods between towns and factories, and disrupt supplies and production, said Cheong Seong-chang, director of the Center for North Korean Studies at the Sejong Institute in South Korea.
If North Korea fails to bring the outbreak under control, it “could face a serious food crisis and the kind of great confusion we have seen in China recently,” Mr. Cheong said, referring to the severe difficulties created by the draconian restrictions that China has imposed on major cities like Shanghai in recent weeks.
Analysts questioned whether the Covid outbreak would affect Mr. Kim’s plan to restart nuclear tests. American and South Korean officials have warned in the past week that North Korea could resume such tests as soon as this month, possibly around the time that President Biden is scheduled to meet with South Korea’s new president, Yoon Suk-yeol, in Seoul on May 21.
They also wondered whether North Korea would change its policy of not accepting any pandemic-related humanitarian aid, including vaccine donations from world health organizations. South Korean officials have hoped that humanitarian shipments, including Covid-19 vaccines, could help restart the stalled dialogue between North Korea and the United States and allies.
A spokesperson for the World Health Organization said Thursday that it was in touch with North Korean health officials, but had yet to receive an official report about the confirmed case. According to the W.H.O., the organization supported the development of North Korea’s vaccine deployment plan, making the country “eligible to receive Covid-19 vaccines through Covax.”
Jen Psaki, the White House press secretary, said at a news conference on Thursday that “the United States does not currently have plans to share vaccines” with North Korea, and said the country is “continuing to exploit its own citizens by not accepting this type of aid.”
Mr. Easley, of Ewha Womans University, said North Koreans might be less interested in nuclear or missile tests when the most urgent threat involved the coronavirus rather than a foreign military. But, Mr. Cheong said, “If anything, the North Korean leadership will likely try to boost the morale of the people in the wake of the outbreak through nuclear or missile tests.”
Along with North Korea, Turkmenistan and several small island nations such as Tuvalu and Nauru had reported having no coronavirus cases, according to data from Johns Hopkins University.
Still, the North had enforced some of the world’s harshest restrictions to keep the virus out.
In 2020, it created a buffer zone along its border with China, issuing a shoot-to-kill order to stop unauthorized crossings, according to South Korean and U.S. officials. Also that year, when a man from South Korea defected to the North, North Korea declared a national emergency for fear he might have brought in the virus. It was also accused of shooting a South Korean fisheries official found adrift in its waters and burning his body for fear of the virus.
North Korea has also been extremely hesitant to use the Covid vaccine. It is not known to have imported any doses. The country is also believed to be one of only two nations in the world not to have begun a Covid-19 vaccination initiative, though news reports have suggested that some key people, such as the top leadership elites, may have been vaccinated.
Mr. Kim himself has never appeared in public wearing a mask. All officials who attended the Politburo meeting on Thursday wore them — except for Mr. Kim, according to photos released by North Korean state media.
Lauren McCarthy contributed reporting from New York.
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L'Humanité
Des demies aux trois quarts françaises
ActuRugby Entraînements pointus, infrastructures de qualité et meilleurs salaires que leurs concurrents peuvent expliquer les bons résultats des clubs hexagonaux dans la Champions Cup.
Éric SerresOn a tous encore en tête ce quart de finale, samedi dernier, entre le Munster et Toulouse qui s’est terminé par une séance de tirs au but insoutenable. Les Toulousains s’en sont sortis et joueront leur demi-finale, ce samedi, en Irlande, face au Leinster. Dimanche, dans l’autre partie du tableau, le Racing 92, qui a dominé en quart Sale (41-22), retrouvera sur sa route La Rochelle à Lens. Après le brillant parcours de l’équipe de France dans le tournoi des Six-Nations et un Grand Chelem dans la besace, c’est donc aux clubs de Top 14 de confirmer l’hégémonie du rugby français sur le continent européen. Trois sur quatre, si ce n’est pas un carton plein, cela y ressemble fort.
Une surprise ? Pas tellement. Il est dorénavant devenu habituel de voir les écuries françaises truster le dernier carré, au grand dam des clubs britanniques qui ne peuvent que constater les dégâts. Une explication ? Alex Sanderson, l’entraîneur de l’équipe de Sale, en a une : « Dans le passé, de manière un peu stéréotypée, les Français s’appuyaient un peu trop sur leurs talents individuels. C’étaient des équipes un peu trop joueuses et c’en était même devenu une blague dans le championnat anglais. Maintenant, elles sont bien entraînées, bien préparées, bien coachées… leurs infrastructures sont au top. »
« du flair, des stratégies »
De l’autre côté de la Manche, on rigole un peu moins, et ce, même si l’on pointe un fait non négligeable : la différence de plafond salarial entre le championnat anglais (7,4 millions d’euros pour 2021-2022) et le Top 14 (11 millions d’euros). Mais cela ne fait pas tout, continue l’entraîneur anglais : « Cette différence a toujours existé entre les clubs français et les clubs anglais. Quand Toulon avait un salary cap de 20 millions, les Anglais n’avaient que 5 ou 6, et parvenaient quand même à gagner. »
Alors, où se fait dorénavant la différence ? Un championnat âpre, de bonnes infrastructures, des staffs renforcés, des entraînements pointus et des centres de formation qui fonctionnent à plein seraient certaines des clés du rugby « made in France », selon l’ouvreur écossais Finn Russell : « Les centres de formation sont hyper-importants ici. Ailleurs aussi, mais au Racing 92, on a pas mal de jeunes en équipe première passés par l’académie. »
Reste ce Top 14, tant décrié à une époque, qui est devenu l’arme fatale : « Dans le Top 14, il y a du flair, des stratégies… aucun match n’est facile. Il faut être au max. Ici, on se bat tous les week-ends pour rester en Top 14, pour une place en coupe d’Europe… Le niveau est incroyable ! » termine l’ouvreur du Racing 92. Une grosse différence avec la Premiership, qui a décidé d’annuler les relégations jusqu’à la fin 2024.
coupe d'europe de rugby France24 - Monde
Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment
Publié le : 10/05/2022 - 18:38
Sébastian SEIBT
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Les consommateurs américains ont du mal à trouver plusieurs produits actuellement, mais la pénurie la plus grave touche le lait infantile en poudre. Une situation qui affecte les plus fragiles et qui est due à une multitude de facteurs, liés aussi bien à la pandémie qu’à l’inflation, et à un scandale sanitaire.
“Des familles de Miami au désespoir”, écrit le site de WRGT, une station locale de télévision en Floride, tandis que la télévision de Salt Lake City narre le “stress intense des parents de l’Utah”. Les titres de ce type se multiplient et deviennent de plus en plus alarmistes dans les médias américains ces derniers jours.
En cause, une pénurie de lait en poudre à travers tout le pays. Plus de 40 % des stocks sont épuisés dans 11 000 magasins, rapporte le quotidien USA Today, lundi 9 mai. Dans six États - l’Iowa, le Missouri, le Texas, le Dakota du Sud et du Nord et le Tennessee - ce sont même plus de la moitié des produits qui ne sont plus disponibles, précise la chaîne CNN qui s’appuie sur les données de Datasembly, un site de suivi de l’évolution des prix des produits au niveau local aux États-Unis, publiées début mai. “Le lait pour enfant est dorénavant le produit pour lequel la pénurie est la plus grave aux États-Unis”, a souligné Ben Reich, PDG de Datasembly.
"Je suis prête à payer cash"
Des photos des étals vides dans les supermarchés n’ont pas manqué d'inonder les réseaux sociaux, tandis que les jeunes parents racontent leurs périples sans fin d’un Target à un CVS (deux enseignes américaines de supermarchés) pour trouver le Saint Graal.
“J’ai deux enfants. Je ne trouve nulle part leur lait en poudre et je suis prêt à payer cash pour tout ce que vous pouvez avoir”, a écrit sur eBay Ashley Hernandez, une habitante du Texas, dont les enfants ont en plus besoin, pour des raisons de santé, d’un lait très spécifique.
“Tous les jours nous recevons des témoignages de parents qui sont anxieux, fâchés, et ont surtout très peur car il en va de la santé de leurs enfants”, a souligné au New York Times Brian Dittmeier, l’un des responsables de la National WIC (Women Infant Children) association, un organisme de soutien aux familles les plus démunies.
Aux États-Unis, 75 % des nourrissons de plus de six mois reçoivent au moins une partie de leur nourriture sous forme de lait en poudre, souligne le site Axios. Cette pénurie risque donc de laisser des traces si elle perdure, pouvant avoir un impact sur le développement des enfants, rappelle CNN.
De la pandémie à l’inflation…
Une situation qui n’a pas échappé aux responsables politiques, surtout dans le camp des républicains. Plusieurs d’entre eux ont appelé l’administration Biden à considérer cette pénurie comme une “crise nationale”, tout en enjoignant le président, dans un savant mélange des genres, à réduire le soutien financier à l’Ukraine afin de débloquer des fonds pour les “mères” américaines…
The formula shortage is a national crisis, hitting poor moms and kids the hardest. The FDA needs to immediately step up, be transparent, explain how it will get production restarted, and give parents a timeline. And the Biden Administration needs to take this seriously.
May 9, 2022Même certains démocrates, comme Abby Finkenauer, représentante de l’Iowa, ont appelé le gouvernement à en faire plus. Ils lui ont notamment demandé d’utiliser le Defense Production Act - une loi permettant à l’État de forcer les entreprises du pays à fabriquer en priorité certains produits - pour venir à bout de cette pénurie.
La situation n’a, en effet, fait qu’empirer depuis un an. Au printemps 2021, le lait en poudre semblait encore simplement faire partie de la longue liste des produits affectés par les défaillances des chaînes d’approvisionnement dues à la pandémie. Si la plupart des grandes marques de laits en poudre - Nestlé, Reckitt, Abott - fabriquent leurs produits localement pour le marché américain, elles dépendent, néanmoins, de certains ingrédients ou boîtes de packaging importé de Chine ou ailleurs, souligne le Wall Street Journal.
À cette époque, seuls 10 % des stocks de laits en poudre étaient épuisés. Mais alors que la pénurie d'autres produits aux États-Unis - puces informatiques, textiles - n'a pas empiré, ce n'est pas le cas pour le lait infantile. En janvier 2022, 20 % des produits étaient devenus indisponibles.
Ce n’était plus seulement les tensions sur les chaînes d’approvisionnement qui étaient à l’œuvre, mais aussi le spectre de l’inflation, dopée par la hausse des prix de l’énergie en partie due à ce qui n’était alors encore que la crise en Ukraine.
Pourquoi la disponibilité du lait en poudre a-t-elle été particulièrement affectée par l’inflation ? Il est souvent moins substituable que d’autres produits, donc les familles peuvent avoir tendance à faire des provisions quand ils s'attendent à une flambée des prix, explique The Guardian. Il sembler que les fabricants ont été pris au dépourvu par cette ruée sur le lait en poudre.
… En passant par un scandale sanitaire
Cette pénurie a, en outre, particulièrement touché les populations les plus pauvres car le laboratoire, fournisseur exclusif des dispensaires où sont distribués gratuitement des doses de lait en poudre, s'est retrouvé au centre d'un scandale sanitaire.
Le groupe Abbott Nutrition a, en effet, été contraint d'organiser un rappel massif de plusieurs gammes de produits à partir de mi-février. Ce laboratoire américain qui, outre sa collaboration avec les dispensaires, commercialise certains des laits pour enfants les plus populaires aux États-Unis, s’est retrouvé pointé du doigt par les autorités sanitaires suite à la découverte d’un lien possible entre leurs produits et quatre cas d’enfants hospitalisés, dont deux sont décédés.
Ces enfants avaient été infectés par une bactérie très spécifique - les cronobacters - qui peuvent, dans certains cas rares, causer des infections très dangereuses pour les plus jeunes comme des méningites ou des inflammations sévères, note la Food and Drug Administration (FDA, le gendarme américain des médicaments).
Des traces de cette bactérie ont été décelées dans l’une des usines d’Abbott Nutrition à Sturgis (Michigan) par la FDA. Dans un rapport publié en mars, l’agence conclut que le laboratoire n’avait pas appliqué les mesures d’hygiène nécessaires sur son site de fabrication de lait pour enfant.
Le scandale n’a fait que prendre de l’ampleur lorsque plusieurs médias ont révélé, mi-avril, qu’un lanceur d’alerte avait déjà informé la FDA de manquement aux règles d’hygiène dans l’usine de Sturgis six mois avant la découverte des infections aux cronobacters.
Abbott Nutrition a contesté les conclusions de la FDA et mis les allégations du lanceur d’alerte sur le compte de la rancœur d’un ancien employé licencié. Le laboratoire n’en a pas moins suivi les recommandations de la FDA et organisé, à partir de mi-mars, un rappel supplémentaire de produits.
En attendant, pour faire face à cette pénurie, la plupart des grands centres commerciaux ont limité le nombre de boîtes de lait infantile vendu par client. Dans l'espoir de pouvoir garder ainsi un certain contrôle sur leur stock.
Le lait en poudre est ainsi devenu la dernière illustration en date, et peut-être l'une des plus frappantes, que personne n'échappe aux contre-coups des crises actuelles. Même pas le nourrisson, loin d'avoir conscience que son biberon dépend, en partie, des confinements en Chine, de leurs effets sur la chaîne d'approvisionnement et des tensions au cœur de l'Europe qui participent à la flambée des prix.
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la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
La semaine de l'éco
Médicaments, semi-conducteurs, métaux : face aux pénuries, l’UE vise l’"autonomie stratégique"
Le Figaro
Horlogerie: la renaissance des montres françaises
Judikael HirelDÉCRYPTAGE - Les possibilités de porter au poignet un garde-temps le plus tricolore possible se multiplient, mais Cela ne signifie pas forcément que tous les composants de son mouvement auront été fabriqués dans l’hexagone.
Déjà dix ans… En 2012, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, posait dans la presse en marinière, une montre Michel Herbelin au poignet. «Ce tapage médiatique a sonné le retour du goût pour le made in France, estime Maxime Herbelin, qui dirige à Charquemont, dans le Jura français, la marque créée il y a soixante-quinze ans par son grand-père. La France devait se réindustrialiser, mais, quand pendant des années tous les investissements se sont concentrés sur le tertiaire et le tourisme, reconstruire n’était pas évident…»
Pour autant, aujourd’hui, l’envie de consommer français est bel et bien là, y compris en matière de montres. Que pèse l’industrie horlogère française? «À l’heure actuelle, 1 à 2 % du marché, estime Jean-Jacques Weber, président de la Fédération horlogère (FH). Le “Swiss made” représente les deux tiers en valeur, le reste étant chinois ou japonais.»
Maintenir des prix abordables
Mais qu’est-ce qu’une marque française? «Son origine est en France, elle possède des capitaux hexagonaux et ses produits sont fabriqués ou assemblés ici, résume-t-il. Dans ce cas, on peut citer Pequignet, Herbelin, LIP, March LA.B ou Apose. Si l’on parle d’une marque dont le centre de décision se trouve en France, mais qui fabrique ailleurs, le champ est bien plus large: Bell & Ross, Chanel, Hermès, Richard Mille sont alors des marques françaises qui fabriquent en Suisse. Mais vous pouvez ajouter à cela Cartier, à l’origine une marque française, tout comme Breguet. Enfin, si l’on parle de montres françaises, fabriquées majoritairement en France avec des composants français, il n’y a alors que Pequignet, et désormais Apose.»
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En effet, Pequignet demeure la seule maison à proposer non seulement un mouvement de manufacture français, le calibre Royal, mais aussi, depuis quelques mois, l’Initial, un mouvement à prix plus sage. En parallèle de la sortie de sa nouvelle Attitude Acier, équipée de ce calibre, la manufacture de Morteau le fournit également à la jeune marque Apose.
«Notre défi était de pouvoir dire que l’on fabriquait une montre haut de gamme au maximum dans l’Hexagone, explique Didier Finck, cofondateur avec Ludovic Zussa d’Apose. La première année a été consacrée à trouver des fournisseurs capables de nous suivre, sur une production de masse. Nous avons eu recours à des entreprises travaillant essentiellement pour la maroquinerie. Comme il n’existe plus de cadranier en France, on passe par quatre fournisseurs pour créer notre cadran. Sur notre site internet, ils sont tous cités, dans une volonté de transparence, mais aussi pour que d’autres marques puissent aller les voir. Nos montres n’affichent pas la mention “made in France”, mais “pure, automatique et très française”, par sa fabrication et dans l’état d’esprit.»
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Les jeunes entrepreneurs avouent avoir été surpris par l’engouement suscité par leur montre 100 % française, dotée d’un calibre Initial de Pequignet. Pour maintenir des prix abordables, l’équipe d’Apose a limité les intermédiaires, et réduit ses marges. La dernière touche tricolore de l’Apose n° 3: un bracelet cuir avec des chutes de cuir de chez Longchamp. «Nous avons dialogué directement avec son président. Il est vraiment dans l’entraide, et soucieux d’apporter sa pierre à l’édifice.»
March LA.B, marque créée il y a maintenant dix ans, suit une autre voie: faire assembler à Besançon des mouvements «Swiss made» pour équiper l’ensemble de ses montres mécaniques. «Quand j’ai démarré, je voulais faire des montres françaises, se rappelle Alain Marhic, fondateur et âme de la marque. Mais je n’avais pas trouvé de partenaire pour monter un beau projet tricolore. Par défaut, pendant deux ans, j’ai créé des montres “Swiss made”. Mais elles coûtaient très cher. Il a fallu redémarrer différemment, avec des montres françaises abordables, équipées de mouvements japonais. Aujourd’hui, nous ouvrons un nouveau chapitre dans l’histoire de March LA.B, en proposant des montres franco-suisses. Le savoir-faire horloger est aussi français que suisse et tout le monde ne le sait pas.»
Le nouveau mouvement équipant les montres March LA.B va donc «être français autant que possible». Il sera assemblé dans les ateliers de Reparalux, à Besançon. «Cela ne s’était jamais fait,explique Julien Humbert-Droz, à la tête de cette société française. Mais Jean-Claude Eggen, directeur de La Joux-Perret (LJP), qui nous fournit les composants, a compris l’intérêt de cette idée. Grâce à cette alliance, nous rapatrions dans le bassin historique de l’horlogerie française l’assemblage, le contrôle qualité et la mise en place du spiral.» Avec 6000 mouvements LJP-G100 à produire dans les mois à venir, Reparalux va devoir embaucher. «Il s’agit d’un mouvement simple, comparable au ETA 2824 ou Sellita SW200, explique Jean-Claude Eggen. Mais si nous sommes plus chers, nous nous devons d’être meilleurs. C’est pour cela que nous y avons ajouté une réserve de marche de 68 heures, soit 80 % de plus que nos grands concurrents.»
Faire repartir l’industrie
De son côté, la jeune marque Hegid, créée par Henrick Gauché en 2015, entend, avec le groupe Aiôn nouvellement créé, rapatrier à La Ciotat des machines suisses pour produire des mouvements sous le soleil. D’autres maisons, telles Depancel, MATWatches ou Ralf Tech, préfèrent logiquement conserver un cœur «Swiss made» pour leurs montres.
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Nous utilisons des mouvements Sellita, explique ainsi Maxime Herbelin. Et je suis plutôt fier d’utiliser le même mouvement que de grands noms de l’horlogerie suisse. Baltic, dont les ventes ont progressé d’un tiers en un an, fait davantage reposer son succès sur la beauté et la qualité de ses créations que sur ses origines françaises. «Cela fait cinq ans maintenant que nous existons, résume Étienne Malec, son cofondateur. La météo est au beau fixe. Notre pays peut rayonner, car nous avons des gens sensibles à l’esthétique, à la culture horlogère. Bien que la marque soit basée à Paris, elle ne se positionne pas particulièrement comme française. Notre nom, Baltic, fait d’ailleurs référence à mon histoire familiale.»
Cela n’empêche pas la Fédération de l’horlogerie de plancher sur la création d’un label Horlogerie de France. «Certaines marques ne sont en réalité que des assembleurs, décrypte Jean-Jacques Weber, son président. Elles y assemblent des composants asiatiques avec plus ou moins de travail. Parfois il s’agit juste d’ajouter un bracelet ou de finir un emboîtage. Ce label commencerait a minima par un mouvement français comportant au moins 51 % de valeur ajoutée française. Chaque grand voyage commence par un premier petit pas en avant. Si demain l’on trouve en France des fabricants pour les rouages, le barillet… ces pièces ne viendront plus de Suisse. Sans casser la tirelire ni grands business plans, mais avec de la bonne volonté, on va arriver d’abord à faire un mouvement franco-suisse, puis à faire repartir l’industrie française. Nous avons l’intention de nous battre pour défendre l’horlogerie tricolore.»
Des trésors de Patek Philippe à Paris
Il y a eu Londres, New York, Singapour… Mais jamais Paris. Enfin, les amateurs de bienfacture et d’artisanat d’art vont pouvoir y découvrir les nouvelles créations de Patek Philippe, qui expose à Paris le meilleur de sa collection «Haut artisanat 2022». Au total, 24 pendulettes Dôme, 10 montres de poche et 25 montres-bracelets. Et surtout l’occasion de présenter, avant qu’elles ne rejoignent des collections privées, ce qui se fait de mieux en matière d’artisanat d’art, entre micromarqueterie de bois, guillochage, émail grand feu ou peinture miniature…
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«C’est la première fois que l’on verra autant de pièces à Paris, confirme Thierry Stern, président de la manufacture familiale genevoise. C’est une exposition qui va plaire à tout le monde. Même à un enfant ne connaissant pas Patek Philippe ou les montres, car elle a tout pour faire rêver. Elle vous transporte dans un monde enchanteur, avec de nombreux thèmes, de l’aviation à un tableau de maître. On peut y admirer un panel d’idées et de métiers d’art.»À l’occasion de cette exposition, Patek Philippe dévoile également trois pièces créées tout spécialement en hommage à Paris. Des montres de poche dont les fonds gravés à la main évoquent les Expositions universelles de la capitale: le ballon Giffard, en 1878, la tête de la statue de la Liberté et la tour Eiffel, en 1889.
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La Royal Oak unique de Gérald Genta adjugée 2 millions d'euros
Plus qu'un simple objet, une page d'histoire : la propre montre du designer de la Royal Oak d'Audemars Piguet a battu des records chez Sotheby's.
L'Humanité
La Ligue va marquer à la culotte les clubs de l’élite
ActuFOOTBALL Pour percevoir les versements issus de la nouvelle filiale commerciale, les clubs de L1 doivent chacun présenter et respecter un plan d’utilisation de cette manne.
Nicolas GuillerminAprès avoir fait le dos rond pendant deux ans, l’heure est au redéploiement pour le ballon rond français. Secoué par le fiasco Mediapro et la crise sanitaire, le football professionnel, dont les pertes sont estimées à 1,8 milliard d’euros depuis 2019, veut désormais investir pour l’avenir. L’objectif est d’utiliser au mieux la manne apportée par CVC Capital Partners, le fonds d’investissement qui est entré à hauteur de 13 % dans le capital de la nouvelle filiale commerciale de la Ligue contre 1,5 milliard d’euros.
Et le temps presse, comme le montrent les récents chiffres dévoilés, le 5 mai, par la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion), évaluant les pertes des clubs à 646 millions d’euros rien que sur la saison dernière (2020-2021). Derrière le PSG, qui occupe dans ce domaine également la première place, haut la main, avec 225 millions, on retrouve ensuite parmi les équipes les plus déficitaires Lyon (107 millions), Marseille (76 millions), Bordeaux (67 millions) et Nice (30 millions). Dix-sept des vingt formations de l’élite ont terminé dans le rouge. Elles n’étaient que dix un an plus tôt.
La répartition de l’apport de CVC, votée lors de l’assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP) il y a quelques semaines, est connue. Le PSG touchera la plus grosse part (200 millions d’euros), devant Marseille et Lyon qui recevront chacun 90 millions d’euros, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco (80 millions). Les autres clubs de L1 recevront environ 33 millions d’euros chacun. Au total, ces versements représentent 1,1 milliard d’euros. Le reste ira au football amateur, à un fonds de réserve ou encore au fonctionnement de la nouvelle filiale commerciale.
Mais ce qui est nouveau, c’est qu’en raison de la mauvaise gestion récurrente des clubs français, la Ligue a décidé d’imposer des conditions pour toucher cet argent. Réuni le 4 mai, le conseil d’administration de la LFP a adopté un plan de développement structurel des clubs. Pour obtenir le premier versement, prévu en juillet, à hauteur de la moitié de la somme de base allouée à chaque club de L1, qui est de 33 millions, soit 16,5 millions d’euros par club, ces derniers devront présenter rapidement et respecter un plan d’utilisation des sommes perçues, auquel seront conditionnés les versements ultérieurs. Et pour bien montrer que la fin de la récréation a été sifflée, la Ligue limite désormais à 70 % des revenus le montant total autorisé pour la masse salariale (joueurs, encadrement et commissions d’agents). Une décision qui permet de se conformer avec un peu d’avance à la réforme du fair-play financier de l’UEFA, qui entrera en vigueur en 2023.
mieux vendre les droits télé à l’international
Les critères de développement retenus par la LFP sont les infrastructures, la formation, la sécurité, le numérique, mais aussi garder ses meilleurs talents au lieu de les vendre. « Cet argent, c’est tout sauf un chèque en blanc pour récompenser les mauvais élèves, prévient Vincent Labrune, président de la LFP, dans une interview publiée par les Échos le 6 mai. Nous allons nous assurer que les investissements seront fléchés sur l’amélioration de la performance à long terme. C’est notamment une opportunité unique d’investir dans le “produit Ligue 1” pour le rendre meilleur, en utilisant le potentiel du digital comme moyen de renforcer les liens entre la Ligue 1 et les supporters, à l’instar de ce qui est fait dans d’autres sports, comme en NBA ou en NFL. »
Pour s’assurer de la bonne utilisation de ces fonds, la Ligue a mis en place une commission d’octroi composée de Vincent Labrune, Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, et Alain Dhée, ex-dirigeant de Valenciennes aujourd’hui président de la commission de la licence club à la LFP. La répartition inégalitaire de ces millions a pour but de créer des locomotives dans le foot hexagonal qui performeront ensuite au niveau européen, afin de renforcer la notoriété de la Ligue 1 et ainsi mieux vendre les droits télé à l’international. Les nantis, plus avancés en matière d’infrastructures, utiliseront donc davantage ces sommes pour investir dans l’achat de joueurs, contrairement à ceux qui ferment la marche. Le risque, visiblement assumé, est que le fossé se creuse encore un peu plus au sein du football français.
footballligue 1 France24 - Monde
Reportage en Ukraine : dans la banlieue de Kharkiv, les habitants attendent la fin des combats
Publié le : 12/05/2022 - 22:08
FRANCE 24
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Nadia MASSIH
Bastien RENOUIL
Raid ABU ZAIDEH
Dans la région de Kharkiv, la contre-attaque ukrainienne continue de gagner du terrain. La zone pourrait passer totalement sous le contrôle des troupes ukrainiennes prochainement. En attendant, les combats se poursuivent et les habitants restent terrés chez eux ou dans des abris de fortune.
Dans la banlieue de Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine située dans le nord-est du pays, les forces russes sont repoussées aussi bien à l’Est qu’au Nord, en direction de la frontière russe. Mais le front évolue, détruisant inexorablement les villages sur son passage. Nos envoyés spéciaux Nadia Massih, Raid Abu Zaideh et Bastien Renouil ont visité plusieurs localités à l’est de la ville, aujourd’hui aux mains de l’armée ukrainienne, pour aller a la rencontre des quelques civils qui y sont restés pendant les combats.
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LE FIL DU 11 MAI
L'ONU s'inquiète d'une faim généralisée dans le monde en raison de la guerre en Ukraine
ANALYSEUkraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli
LE FIL DU 12 MAI
L'UE va aider l'Ukraine à débloquer ses exportations de céréales
Le Figaro
L’Iran retourne au régime révolutionnaire
Georges MalbrunotDÉCRYPTAGE - Une épuration est en cours dans les milieux d’affaires et l’administration.
Un an après l’élection du président ultraconservateur Ebrahim Raissi, la République islamique intensifie son opération de nettoyage des milieux d’affaires favorables à ses prédécesseurs réformateurs, qui avaient bénéficié de relais au sein de l’administration. «On assiste à une épuration dans les affaires, beaucoup de gens sont interrogés, confie un observateur qui rentre de Téhéran. J’en connais une dizaine qui sont passés par la case prison, une semaine, quinze jours ou un mois.» Les interrogatoires sont menés par les services de renseignement des gardiens de la révolution, l’unité d’élite chargée de la protection du régime, qui dépendent du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, le détenteur des principaux pouvoirs en Iran.
Avant même la présidentielle de l’an dernier et pour verrouiller la succession d’Ali Khamenei, âgé de 83 ans et à la santé fragile, les gardiens de la révolution avaient «purifié» les rouages de l’administration, dominée depuis dix ans par leurs adversaires réformateurs. Le nettoyage actuel est la seconde étape d’une vaste opération de consolidation du pouvoir dans l’optique de la succession du guide. Il a commencé par le secteur de l’industrie pharmaceutique, historiquement entre les mains d’opérateurs privés.
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«Ils invoquent des prétextes fiscaux, des fraudes à l’importation ou des manœuvres sur le taux de change du rial, témoigne l’homme d’affaires précité qui tient à l’anonymat. Ils prennent les comptes d’un tel, ils en interrogent d’autres qui vont à leur tour parler. Ils ont depuis un an un inventaire de qui a fait quoi», décrypte notre source. La traque est forcément vaste dans une économie où régnait le système D pour contourner les sanctions imposées à l’Iran depuis des décennies.
Rouages bien huilés
À un moment donné de l’interrogatoire, une question revient: «Vous considérez-vous comme révolutionnaire? A-révolutionnaire? Ou antirévolutionnaire?» Jusque-là, le régime tolérait les apathiques, très nombreux dans un système, certes répressif, mais qui savait desserrer l’étau en offrant des subsides à sa population. Mais avec les implacables sanctions imposées par Donald Trump à l’Iran à partir de 2018, l’économie est à genoux, et les Iraniens sont paupérisés et déçus par les promesses de l’ancien président Hassan Rohani qui leur avait fait miroiter une amélioration de leur vie quotidienne. D’où un surcroît d’a-révolutionnaires. «Or, ajoute l’observateur, le régime ne les tolère plus. Il n’offre plus le choix que d’être révolutionnaire.» Selon lui, «tous les anciens du système et des industriels proches des réformateurs sont ainsi éjectés.»
Dans les affaires, Mohsen Rafsandjani, le fils de Hachemi Rafsandjani, pilier de la République islamique à ses fondations, a pris la tangente pour Genève. De son côté, le frère de Hassan Rohani, Hosseyn Fereydoun croupit en prison, sous des accusations de corruption. «L’alternance vers un retour vertueux à la prochaine présidentielle est impossible, analyse un diplomate, qui veut garder, lui aussi, l’anonymat. Il s’agit d’un changement en profondeur et dans la durée d’un régime qui redevient révolutionnaire et dont la logique est “on est révolutionnaire”, un point c’est tout.»
Les rouages du système sont bien huilés. Les gardiens de la révolution interrogent les suspects avant de transférer leurs dossiers au système judiciaire, lui-même révolutionnaire et directement sous l’autorité du guide suprême. La plupart de sortent de prison assez rapidement, avant d’opter souvent pour l’exil en Turquie, à Dubaï, au Canada, parfois en Europe. Quitte à utiliser un prête-nom pour gérer à distance leurs affaires.
Les nouveaux venus dans l’administration ne sont pas forcément plus vertueux, mais ils ont un avantage: ils sont révolutionnaires. Leur pedigree est double: issus des puissants gardiens de la révolution, véritable État dans l’État qui contrôle le nucléaire et les secteurs stratégiques de l’économie, et puis ceux issus des fondations ou des fonds de pension, liés au guide suprême, entités également hors budget de l’état, mais fort bien dotées financièrement. Ils bénéficient en la personne du premier vice-président Mohammed Mokhber d’un relais d’influence au sommet de l’État.
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Cette reprise en main à la fois idéologique et économique est structurante. «Les fondations se positionnent sur tous les gros contrats d’infrastructures, dans le secteur du gaz, du transport aérien ou des concessions d’aéroport par exemple», analyse l’observateur qui relève que lesdites fondations sont de plus en plus imbriquées aux gardiens de la révolution. En filigrane se dessine la réorientation géopolitique de l’Iran vers l’Asie. Dans les administrations, les nouveaux venus sont souvent des fonctionnaires ayant sévi lors du deuxième mandat de l’ancien président, populiste et proche des gardiens, Mahmoud Ahmadinejad (2009-2013), qui étaient déjà en lien avec des hommes d’affaires chinois.
Cette calcification autour du noyau dur du régime n’est pas synonyme de reprise en main sécuritaire de la population. «Les jeunes continuent d’organiser leurs soirées», affirme l’un d’entre eux joint au téléphone à Téhéran. «Ils continuent de consommer de la drogue s’ils le souhaitent, à condition toutefois de ne pas se transformer en trafiquants, car le régime ne le tolère pas.» N’ayant plus guère d’illusions, la jeunesse connaît les lignes rouges d’un régime de fer qui n’hésite pas à emprisonner ses dissidents.
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DÉCRYPTAGE - En froid avec Madrid et à couteaux tirés avec Alger, Rabat, qui demeure sur ses gardes face à Paris, est obnubilé par le sort du Sahara occidental.
BBC
Despite being banned a year before I was born, I still have oxychlordane in my blood which I will have passed on to my children
In March 2022, scientists confirmed they had found microplastics in human blood for the first time. These tiny fragments were in 80% of the 22 people tested – who were ordinary, anonymous members of the public. The sample size was small and as yet there has been no explicit confirmation that their presence causes any direct harm to human health, but with more research, time will tell.
Microplastics are the subject of a lot of scrutiny. Wherever we look for them we find them. And yet, there are perhaps other less tangible pollutants that should be hitting the headlines, and which have been in our blood for decades.
Chemical pollution has officially crossed "a planetary boundary", threatening the Earth's systems just as climate change and habitat loss are known to do. A recent study by scientists from Sweden, the UK, Canada, Denmark and Switzerland highlights the urgent need to turn off the tap at source. Many toxic chemicals, known as persistent organic pollutants, or POPs, don't easily degrade. They can linger in the environment and inside us – mostly in our blood and fatty tissues – for many years.
I was curious about whether any of these chemicals were in my own blood while researching for my book, Go Toxic Free: Easy and Sustainable Ways to Reduce Chemical Pollution, I contacted a professor of environmental chemistry in Norway called Bert van Bavel. His research has focused on POPs that persist in bodies for more than 20, 30, sometimes 50 years and he analyses how high exposure in populations correlates to cancers, heart disease and conditions such as diabetes.
Bert van Bavel developed a blood test protocol for Safe Planet, a global awareness campaign established by the UN Environmental Programme that could be used to monitor the levels of these toxic chemicals in the global population.
Safe Planet highlights the harm caused by the production, use and disposal of hazardous chemicals such as flame retardants and pesticides, many of which have been banned. He designed a test to measure 'body burden' – that's the amount of these persistent synthetic chemical pollutants that accumulate in the body. Since 2010, this test has been carried out on more than 100,000 people around the world, across Europe, North and South America, Africa and Southern Asia.
Now, it was my turn. I booked an appointment at my local GP surgery and had my blood taken. I carefully packaged up the test tubes and couriered them to a specialist lab in Norway which spent six weeks analysing my blood for 100 or so POPs in line with this body burden test protocol.
Much attention has been paid to microplastics in human blood, but there are other chemicals that many of us carry that last for decades (Credit: Getty Images)
When the results finally arrived via email, I felt quite apprehensive. The eight-page-long document detailed concentrations of so many chemicals, each with tricky-to-pronounce names. I needed help to decipher what this all meant and to work out if I should be worried about any, or if, perhaps, these levels were low enough to be insignificant.
So I called van Bavel who explained that most of the chemicals on the list were to be expected as part of the "toxic cocktail" we all have in our bodies.
Many, but not all, of these POPs are regulated by the UN's Stockholm Convention, a global treaty that bans or restricts the use of toxic synthetic chemicals such as certain pesticides, flame retardants and PCBs or polychlorinated biphenyls that were used as cooling fluids in machinery and in electrical goods in the UK until 1981.
"In your blood sample, we looked at the old traditional POPs which have been regulated and off the market so they haven't been used for many years," he explained. My results showed traces of DDE, a metabolite of the pesticide DDT that was used until the 1970s as well as low levels of PCBs. "It's a little bit frightening that if you get these chemicals in society, it's very difficult to get rid of them." Despite bans, these chemicals still persist, as many don't degrade easily.
He was surprised to find relatively high levels of a chemical known as oxychlordane which is normally found at lower levels than DDT and more often in the US and Asia than in the UK. The pesticide chlordane was banned in the UK in 1981, just a year after I was born. Once in the body, it's metabolised into oxychlordane which was found in my blood at only 5% of the levels present in the population during the 1980s. But the 'half life' of this chemical – that's the time it takes for it to halve in concentration in my blood – is about 30 years. So not only was it probably passed to me via the womb, but I will have inadvertently passed this toxic legacy on to my own two children.
The impacts of some of the most hazardous chemicals last generations and chlordane is still used in some developing countries to this day. Chlordane is toxic by design – intended to kill insects, it also harms earthworms, fish and birds. In humans, it can disrupt liver function, brain development and the immune system plus it is a possible human carcinogen. Van Bavel wasn't alarmed by the current concentrations of oxychlordane still in my blood but he did emphasise the importance of banning toxic chemicals before they become globally prevalent and then accumulate in the human population.
But the chemicals that concerned van Bavel the most were actually from a newer class, known as PFAS or polyfluoroalkyl substances. Thousands of different PFAS chemicals are used in everyday products to repel dirt and water – waterproof clothing, stain-resistant textiles, non-stick cookware all tend to be made with PFAS, otherwise known as "forever chemicals" because they are so persistent.
Should I be worried?
"Your levels [of PFAS] are not that high but they are a reasonable concern. We found ones called PFOS (perfluorooctanesulfonic acid), PFNA (perfluorononanoate), and lower levels of PFOA (perfluorooctanoate) the one we normally find in blood samples. The test found the major ones at 'a reasonable level', not a worrying level, but the regulation is lagging behind," commented van Bavel. He described my body burden as fairly average.
"We're all exposed to these types of chemicals. They accumulate in our body but they shouldn't be there. Your levels are acceptable from a human health perspective but if we didn't have any measures in place, levels would rise and our population would see different toxicological effects. Of course, these chemicals need to be regulated and… the number of replacements is rising so we need proper measures in place [to govern them]."
Chlordane (insecticide) – banned in the UK, US and the EU
DDT (insecticide) – banned globally
PCBs (flame retardants, paints, cooling fluids) – banned globally
PFOS (fire-fighting foams, non-stick coatings and stain repellents) – restricted but not banned
PFNA (same as PFOS) – not yet banned
PFOA (same as PFOS) – banned in 2019
This "regrettable substitution" or replacement of one banned chemical with another similar one is a worry, especially with new emerging chemical pollutants such as PFAS, as van Bavel explains: "We don't have time to wait for research on every single chemical so we need to take a precautionary approach."
In terms of my own body burden, there's not much I can do to reduce the levels of toxic chemicals in my blood, according to van Bavel. "The sad thing is that it's very difficult for us to do something about it – we should all be very eager to regulate these compounds because they're everywhere. It's very difficult as an [individual] to avoid these background levels that we see that definitely should not be in your body. That's why we should support legislation and UN conventions that remove these compounds."
Prevention is better than cure
Better legislation is something Anna Lennquist, a senior toxicologist at the environmental NGO ChemSec, campaigns for. Based in Sweden, ChemSec aims to reduce the use of hazardous chemicals by influencing policy makers and encouraging companies to phase these chemicals out and opt for safer alternatives.
"We can reduce exposure but not eliminate it," agrees Lennquist. According to ChemSec, a huge 62% of the total volume of chemicals used in the EU are hazardous to human health and the environment. "[That's] why regulations are so critical and should protect us. Normal people shouldn't need to be bothered by these things – but we're not there yet.
"We can't be completely free from this, we have it with us from when we are born and it's so widespread in the environment – all of us have hundreds of [synthetic] chemicals in our blood these days," says Lennquist.
Toxic chemicals affect everything from our brain development to our hormone systems. Some can be carcinogenic. "Chemicals are working in many different ways in your body… some chemicals have delayed effects, for example ones that interact with our hormone systems. If you are exposed in the womb or during puberty, the effects can turn up many years later, even decades later, perhaps as breast cancers or different metabolic disorders."
So the outcomes depend not only on the type and level of exposure, but also whether that person is exposed during key stages of development. Lennquist explains that because we're never just exposed to one chemical at a time, this 'toxic cocktail' effect can be complex. Some chemicals might enhance the effect of others, some can work against each other.
"These low levels of this chemical mixture that affect hormone signalling and genetic effects are much more diffuse and difficult to link exactly – so that's why we need to do large-scale studies of populations over a long time to try to figure out what's the cause and what's the reason," says Lennquist, who remains optimistic.
Firefighters are exposed to higher than average levels of PFAS as it is still used in flame retardants (Credit: Getty Images)
New EU restrictions to ban around 12,000 substances have been proposed in what the European Environmental Bureau has called the world's "largest ever ban on toxic chemicals", but changes in regulation can be incredibly slow moving. "There is a long way to go but with the new EU chemical strategy and European Green Deal, we are hopeful that things can improve a lot. But even then, that would take a long time before that change is visible in your blood, I'm afraid."
Labels allow consumers to make a conscious choice without having to understand everything.
That's where we come in, as consumers, and more importantly, as citizens. "We can all use our voice by demanding greater transparency, clearer labelling and stricter regulation," adds Lennquist. "With pressure from consumers and everyone else within the supply chain, the chemical manufacturing industry could shift much more rapidly. And reducing toxic chemical pollution is not only good for business, but for every one of us and future generations."
Blood matters
As a regular blood donor myself, I wondered whether the NHS Blood Donation service tests for POPs like the ones in my body. As expected, they confirmed they screen for diseases such as hepatitis, not synthetic chemicals. Of course, chemical contaminants may well be the last thing on your mind if in need of a blood transfusion, but it got me thinking. Do we need to be more cautious about sharing blood and passing on legacy contaminants? Or is blood donation one way to offload toxics – because the contaminated blood flows out, and the body then produces fresh, uncontaminated blood?
Since publishing my book, new research has been published about just this. Firefighting foams are known to contain high levels of PFASs, so firefighters are exposed to higher than average levels of those chemicals. The landmark trial tested 285 Australian firefighters for PFAS in their blood over the course of one year. Some donated blood, some did not. PFAS chemicals bind to serum proteins in the blood, and researchers found that PFAS levels in the bloodstream of those donating were significantly reduced. One possible explanation is that the donors' bodies did indeed offload the PFAS-contaminated blood, and replaced it with unpolluted blood.
While it is still early days for this research, the feasibility of blood donation as a longterm, scalable solution is still questionable, as Lennquist explains: "For specifically exposed persons, like firefighters, it may be an option to empty the contaminated blood and let your body produce new blood. That requires that you will not be exposed again. For the average person the exposure is quite constant and I do not see that it could be a solution for the general population. But it definitely points to the urgency to do something about PFAS."
While removal may well be a crucial step in some cases, surely the most appropriate solution is to turn off the tap at source and prevent PFAS and other toxic chemicals entering our bodies in the first place.
Listen to My Toxic Cocktail, Anna Turns's investigation for BBC Radio 4's Costing the Earth series on BBC Sound.
Go Toxic Free: Easy and Sustainable Ways to Reduce Chemical Pollution by Anna Turns is out now.
France24 - Monde
Deux Français arrêtés en Iran, Paris réclame leur "libération immédiate"
Publié le : 12/05/2022 - 11:51Modifié le : 12/05/2022 - 13:05
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Siavosh GHAZI
Le Quai d'Orsay a confirmé, jeudi, l'arrestation de deux ressortissants français en Iran, au lendemain de l'annonce, par le ministère iranien des Renseignements, de l'arrestation de deux "Européens", accusés d'être venus en Iran pour "déstabiliser le pays".
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé, jeudi 12 mai, avoir été informé de l'arrestation de deux ressortissants français en Iran. "Le gouvernement français condamne cette arrestation sans fondement et demande la libération immédiate de ces deux ressortissants français", est-il précisé dans une déclaration de la porte-parole du Quai d'Orsay.
La veille, l'Iran avait annoncé avoir arrêté deux "Européens", sans préciser leur nationalité. "Deux Européens, qui étaient entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société, ont été identifiés et arrêtés", a déclaré le ministère des Renseignements, dans un communiqué officiel, sans préciser la date des arrestations, ni où elles ont eu lieu.
Les détenus sont accusés d'être des "agents" de renseignement "expérimentés" et "citoyens d'un pays européen", a-t-il ajouté. Ils sont soupçonnés d'avoir tenté de se rapprocher de syndicats iraniens, notamment celui des enseignants, a encore affirmé le ministère.
Depuis des mois, les enseignants réclament au gouvernement iranien d'accélérer des réformes prévoyant une revalorisation de leurs salaires. Ils appellent aussi à la libération de leurs collègues arrêtés lors de précédentes mobilisations. Le responsable syndical de l'éducation en Iran, Rasoul Bodaghi, a été condamné à cinq ans de prison en avril pour sa participation à des manifestations d'enseignants, selon une organisation de défense des droits humains.
Un couple de Français manque à l'appel après des vacances en Iran
Selon des informations obtenues par France 24 auprès de la Fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle-Force ouvrière, il s'agit d'une enseignante dans le secondaire qui était en visite avec son mari dans le pays depuis plus d'une semaine pour les vacances de Pâques, à titre privé. Le syndicat se dit extrêmement inquiet et évoque des accusations fantaisistes.
Christophe Lalande, secrétaire fédéral du syndicat, a précisé n'avoir aucune nouvelle de la salariée du syndicat, qui devait rentrer en France en début de semaine.
"On n'a pas de certitude absolue, mais une présomption très forte (qu'elle) a été arrêtée en Iran où elle faisait un voyage touristique à titre privé pendant les vacances de Pâques", a-t-il déclaré. "On n'a plus de nouvelles de notre camarade."
Un autre Français, Benjamin Brière, a été condamné en début d'année à huit ans et huit mois de prison pour "espionnage", pour avoir pris en mai 2020 des photos de "zones interdites" avec un drone pendant ce qu'il a toujours présenté comme un voyage touristique dans le nord du pays.
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est détenue depuis juin 2019 et a été condamnée, en mai 2020, à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020, elle a été réincarcérée mi-janvier, accusée par la justice iranienne d'avoir enfreint les règles de son assignation à résidence.
Son compagnon Roland Marchal, également chercheur, avait été détenu avec elle avant d'être libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l'ingénieur iranien Jallal Rohollahnejad, dont les États-Unis réclamaient l'extradition pour violation des sanctions américaines contre l'Iran.
Au cours des dernières années, la République islamique a procédé à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers.
Avec AFP et Reuters
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ENTRETIENFrançais condamné en Iran : "On fait de Benjamin Brière un instrument politique"
Libération de deux Irano-Britanniques, dont Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenus en Iran
Le président syrien Bachar al-Assad se rend brièvement en Iran
BBC
The attitude is to put everyone in the snake pit and see who climbs out – Anthony
When Anthony was called into a meeting room at work, he expected the worst. Following a market downturn, lay-offs at his Hong Kong firm were imminent; the investment banker was aware his job was at risk. “Cuts were coming, but no one was sure if their job was on the line – it was a secret management kept from us.”
In the company’s cut-throat environment, this kind of secrecy was par for the course. In Anthony’s line of work, firms vied with one another for the highest-paying clients. Rivalry spilled over among internal teams. Employees were made to fight for their futures; every year, the bottom 10% of performers would automatically face the sack.
Finally, Anthony’s boss delivered the news. “We were told everyone in our meeting room would be staying – everyone else on the floor would be fired. Desks were cleared, people were marched out and then placed on gardening leave. I never saw them again.”
For Anthony, this kind of workplace culture meant he had to become ruthless if he wanted to keep his job. “Competition permeated the whole firm,” he adds. “You survive long term if you’re political, prepared to put in insane hours and not make enemies of certain people. It’s a dog-eat-dog world. It breeds chest-beating, Spartan-like behaviour: ‘I work longer hours than you’. You either fight and work harder than the next man, or you’re quickly out the door. It can be absolutely brutal.”
While a degree of healthy competition in a company can be beneficial, a ruthless, cut-throat environment seems to poison workplaces. In fact, an analysis of 1.4 million reviews written by US employees on company-reviews website Glassdoor shows toxic workplace culture was the leading cause of resignations last year. One of the biggest factors in this toxicity was cut-throat culture: hyper-competitive work environments featuring continuous undermining from management and colleagues.
Competition seems to be in the DNA of certain sectors, companies and even employees. Yet it’s clear companies need to do more to draw the line between rivalry that can be motivating, albeit high-pressured, versus toxic – or risk an exodus of unhappy staff.
Defining cut-throat culture
Cut-throat culture has been a fixture of workplaces for decades, particularly in professional services where only certain employees will ever climb to the top of the corporate ladder.
Johnny C Taylor Jr, president and CEO of the Society for Human Resource Management (SHRM), based in Washington, DC, says these kinds of workplace cultures breed internal competition between workers from day one. “In law firms, there are a large number of recruits with only a few ever making that coveted partner status. So, by definition, you have to do better than your colleagues if you want to make it.”
These internal tensions are often further stoked by competition with rival businesses for the highest-paying clients. Taylor says this competitive corporate culture begins at the executive level, and cascades via middle management down to junior-level employees. “Cut-throat is where an organisation over-values competition to the point that their main focus is to beat another company. If you’re in the 100 top law firms, you’re naturally going to fight to remain there when you’re up against tens of thousands competing against you.”
Cut-throat culture is often synonymous with toxic workplaces. The recent analysis of Glassdoor reviews by human capital insights firm CultureX, seen by BBC Worklife, shows mentions of “cut-throat” are often listed alongside problems like being unable to raise issues, speak freely or promote racial equity at work; abusive leadership, favouritism and negative feedback are also frequently cited. Phrases like “Darwinian”, “back-stabbing” and “two-faced” are used to describe cut-throat environments.
According to the research, although mentions of “cut-throat” appeared in just 1% of 1.4 million reviews across 40 industries, use of the term had one of the biggest impacts on a company’s rating. “The most frequent criticism of an organisation will be compensation – but it has a mild effect on an employee’s overall review,” explains Charlie Sull, co-founder of CultureX, based in Cambridge, Massachusetts, US. “Toxic culture, however, significantly tanks a Glassdoor rating. And ‘cut-throat’ is one of its biggest factors: it’s on the same level as unethical and exclusionary behaviour. It’s a very powerful driver of employee dissatisfaction.”
Cut-throat environments put pressure on workers to outperform their colleagues - through long hours, constant networking and more (Credit: Getty)
Glassdoor data shows cut-throat culture appears across a wide variety of sectors, from Big Tech to aerospace and construction. There is also a higher prevalence in media and entertainment, as well industries that have more frontline employees, such as in retail and health. “Cut-throat culture can even exist in non-profits,” says Taylor. “It’s ultimately people-led: if management believes in winning by all means, then it becomes the corporate culture.”
Age, gender and seniority play their part in determining cut-throat work environments. Taylor says firms with this kind of culture often have leadership that skews towards older white men, those who “understand the rules of the game”. Cut-throat firms can also have a lack of diversity at employee-level. Anthony describes his industry dominated by alpha males. “The attitude is to put everyone in the snake pit and see who climbs out,” he adds. “It’s a very aggressive, macho, male-dominated work environment.”
For some, this competitive workplace culture can be an immediate turn-off. Angela says she quit her job at a major consulting firm in New York City after realising climbing the corporate ladder meant playing – and winning – at internal politics. “Everyone was gunning for promotion: it wasn’t the work you were doing, but who you knew that could vouch for you,” she explains. “I didn’t necessarily have those mentors and people vouching for me. As a recent graduate, I’d had a notion of meritocracy in the workplace – it was a big shock to me.”
Can competitive companies change?
While cut-throat culture seems to be a huge indicator of employee dissatisfaction, references to it seem to be declining, according to Glassdoor figures. Sull believes this is due to the rise of remote working; fewer face-to-face interactions have somewhat muted toxicity issues.
“It’s one thing if your boss is mean to you on a virtual call, another if it’s done to your face,” he adds. “Our hypothesis is that cut-throat culture has been hibernating during Covid and hybrid work – it’s become less immediate.”
Competitive cultures can be deeply entrenched in companies - making change slow and hard (Credit: Getty)
Yet it seems unlikely it’s going away. In a recent survey of more than 16,000 business leaders, across 650 global organisations, seen by BBC Worklife, CultureX found political connections influenced promotions more than collaboration. Respondents were also nearly as likely to say there were factions among their top teams as there was cohesion. It implies that cut-throat culture remains widespread.
“Culture and toxicity are very obdurate forces,” says Sull. “They don’t change much unless they’re pushed very hard, or there’s a sudden shock like a major CEO-led culture change initiative. Even if the company wants to change, and knows how to, it’s a generally slow process that can take years in large organisations.”
Across traditionally high-pressure and competitive industries, such as finance and law, however, there may be little appetite to overhaul the cut-throat environments that turn over huge profits, despite trends in other sectors towards building kinder workplaces. Many of the biggest firms are multinational institutions with decades-old working practices that have become baked in over time. Change, therefore, may be hard to come by.
In these industries, Taylor suggests firms should implement “guardrails” to keep cut-throat culture in check, creating healthier competition. “There should be an agreement that no individual can win at the cost to their colleagues or organisation,” he says. “Management should establish what constitutes ethical or unethical behaviour – guiding principles that articulate a good work culture.”
Without such measures in place, a win-at-all-costs mentality creates the kind of toxic environment that, ultimately, forces employees to quit. Although Anthony still works in finance, he says his cut-throat days are, thankfully, behind him.
“It was always, ‘We’re the best bank because we do the best work, have the best price performance and raise the most money’,” he explains. “I became so wrapped up in the money and lifestyle of it all until I eventually hit a wall. I was a mess, snatching a bit of sleep at my desk at night, pulling all-nighters. I knew I couldn’t do it anymore: I quit.”
Angela’s surname is being withheld for future career considerations; Anthony is using his middle name for job-security reasons
France24 - Monde
Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles
Publié le : 12/05/2022 - 09:48Modifié le : 12/05/2022 - 10:49
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La mort de la journaliste Shireen Abu Akleh, mercredi, a profondément bouleversé ses collègues de la chaîne de télévision Al-Jazira. Ceux-ci décrivent tous une "pionnière" et une grande professionnelle, dont la rigueur journalistique faisait l'unanimité.
Journaliste pour la chaîne de télévision panarabe Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée mercredi 11 mai par balle alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, était une reporter palestinienne de renom, saluée pour son courage et son professionnalisme.
Née en 1971 dans une famille chrétienne de Jérusalem-Est occupé, cette Palestinienne, qui détenait également la citoyenneté américaine, avait étudié le journalisme à l'université Yarmouk en Jordanie avant de cofonder la radio Voix de Palestine basée à Ramallah.
Elle avait rejoint Al-Jazira en 1997, un an après le lancement de la chaîne, dont elle est devenue une des reporters stars.
Pour Hoda Abdel-Hamid, une de ses collègues jointe par téléphone en Ukraine par l'AFP, "elle était assurément une journaliste très courageuse". "Je lui demandais : 'Tu ne te fatigues donc jamais ?' Elle était toujours là, dès qu'il se passait quelque chose. Elle osait beaucoup plus que moi. (...) Mais c'était aussi une journaliste très expérimentée, pas du genre à prendre des risques stupides juste histoire d'en prendre."
>> À lire aussi : "Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie"
Dans une interview récente avec une agence de presse locale, Shireen Abu Akleh ne cachait pas avoir fréquemment peur lorsqu'elle était sur le terrain. "Je cherche un endroit sûr où me tenir et cherche une façon de protéger mon équipe avant de me préoccuper des images", confiait cette journaliste, qui n'avait pas d'enfant.
Shireen Abu Akleh, qui portait un casque et un gilet pare-balles flanqué du mot "Presse", a été tuée mercredi à Jénine, ville palestinienne où l'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, a récemment multiplié les opérations.
C'est de cette ville du nord de la Cisjordanie et du camp de réfugiés palestiniens adjacent que sont originaires plusieurs assaillants d'attaques anti-israéliennes meurtrières menées ces dernières semaines, sur fond d'accès de violences.
"L'une des premières femmes arabes correspondante de guerre"
Plus tôt cette année, la journaliste avait écrit dans la revue Cette semaine en Palestine que Jénine ne représentait pas "une histoire éphémère dans (sa) carrière ni même dans (sa) vie personnelle". "C'est la ville qui peut élever ma morale", affirmait-elle, car Jénine "incarne l'esprit palestinien qui parfois tremble et tombe mais, au-delà de toute attente, s'élève pour poursuivre ses combats et ses rêves".
Ayant couvert le conflit israélo-palestinien pendant deux décennies, elle était une icône pour nombre de Palestiniens. Aux yeux de son confrère Mohammad Daraghmeh, également un de ses amis proches, elle était "l'une des journalistes les plus fortes du monde arabe".
Elle "était l'une des premières femmes arabes à être correspondante de guerre à la fin des années 1990, lorsque le rôle traditionnel des femmes à la télévision était de présenter (les informations) dans un studio", a souligné sur Twitter Dima Khatib, une autre journaliste d'Al-Jazira, qualifiant sa collègue de "pionnière".
>> À voir : "Liberté de la presse : 'Les journalistes sont devenus des cibles sur les terrains de guerre'"
"Shireen était une journaliste courageuse, gentille, dotée d'une grande intégrité, et avec laquelle des millions de Palestiniens et moi avons grandi en la regardant", a salué Fadi Quran, l'un des directeurs d'Avaaz, une ONG basée aux États-Unis.
Sa chaîne de télévision lui a rendu hommage mercredi. Elle devait faire l'ouverture du journal "mais elle ne s'est jamais présentée" : refoulant ses larmes, Mohamed Moawad, chef d'édition sur la chaîne qatarienne, se remémore ses derniers échanges avec la journaliste.
"Notre dernière communication a eu lieu 20 minutes avant ce crime odieux. Elle a envoyé un courriel disant : ‘Bonjour, il y a une intervention israélienne à Jénine et je m'y rends maintenant. J'y suis presque. Je vous enverrai les détails’", raconte-t-il à l'AFP.
"Elle allait partout pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas"
Durant la minute de silence observée à l'antenne, des journalistes n'ont pas pu empêcher les larmes de rouler sur leurs joues. Dans les locaux de la chaîne à Doha, ses collègues se prennent dans les bras, serrant contre eux des portraits de la journaliste et des feuilles sur lesquelles est écrit : "Le journalisme n'est pas un crime". Derrière eux, sur des écrans, les images d'affrontements dans les Territoires palestiniens défilent.
"Elle allait partout pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas. Il y a tellement de vidéos montrant Shireen se faire attaquer par les forces israéliennes, se faire tirer dessus et d'autres choses encore", se souvient Mohamed Moawad.
Al-Jazira a par la suite diffusé un communiqué disant que Shireen Abu Akleh avait été tuée "de sang froid" et demandant que les forces armées israéliennes soient tenues responsables de son décès.
L'État hébreu a indiqué enquêter sur sa mort mais a nié que la reporter ait été délibérément touchée. Après avoir dit qu’elle avait "probablement" succombé à un tir de combattants palestiniens, Israël a ensuite affirmé qu'il n'écartait pas que la balle ait été tirée par ses soldats.
"Nous considérons qu'il s'agit d'un acte intentionnel car la balle a touché exactement la zone située sous son oreille, là où il n'y a pas de protection", rétorque Mohamed Moawad, fustigeant des commentaires "irresponsables" en Israël sur la mort de la reporter.
Appels à une enquête indépendante
Les États-Unis ont appelé à une enquête "transparente", de préférence conjointe entre Israéliens et Palestiniens, tandis que l'ONU et l'Union européenne ont exhorté à une investigation "indépendante". Le groupe des pays arabes à l'ONU a réclamé "une enquête internationale indépendante" sur "l'assassinat" de la journaliste.
Mercredi soir, des Palestiniens ont déposé des gerbes de fleurs au passage du véhicule transportant sa dépouille en Cisjordanie, puis une foule s'est massée pour porter son corps, déposé sur un brancard et enveloppé d'un drapeau palestinien, jusqu'au bureau local d'Al-Jazira.
Une cérémonie officielle d'hommage est prévue jeudi en fin de matinée à Ramallah en Cisjordanie, au siège de l'Autorité palestinienne, en présence du président Mahmoud Abbas et de représentants de la presse, avant ses funérailles vendredi dans une église de Jérusalem, ville où elle a grandi.
Avec AFP
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Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie
Immeuble de médias détruit à Gaza : Washington demande à Israël de préciser sa "justification"
À Gaza, l'armée israélienne bombarde l'immeuble des médias Al-Jazira et Associated Press
BBC
These books say that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and re-set
The movement towards rural living in the western world seems to be a sign of the times, with an exodus from urban life, and people seeking a rustic idyll, a simpler existence – and in some cases embracing the idea of "slow living", an antidote to fast hustle culture. And the lure of rural life is inevitably even more acute in spring and summer, when there is a sense of renewal and expectation in the air, and as, the poet Philip Larkin famously put it: "The trees are coming into leaf/ Like something almost being said".
It's no surprise, then, that the theme for the US's Mental Health Month this year is "back to basics". In fact, increasing numbers of people are responding to burnout and the stresses of modern life by moving completely off-grid, in what has been described as "extreme wilding". In an attempt to reset their lives and their expectations of life, they are going beyond the cottage-core notion of a cosy, tidy garden and a cute, nostalgic rural aesthetic, and are placing themselves in truly remote and rugged landscapes.
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The sense that a close connection with nature can be life – and mind – changing is shared by a number of recent books. The idea of re-wilding is familiar, with many reforestation projects and the re-introduction of endemic flora and fauna happening across the globe, helping to restore eco-systems and reverse some of the damage done to wild environments. But in a moment when mental health problems are rife, and as we start to emerge from the worst pandemic the world has known for a century, the term rewilding is now being used in a new way.
So can we re-wild ourselves? Just as our natural environment can be healed, can our minds also, particularly after a period of crisis or trauma? That is the contention of several recently published or upcoming books, which suggest that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and reset, and emotional damage reversed. In addition, they suggest, this process can help us to make sense of the world – and that while nature is helping us, we can be helping it. For these authors, the idea of nature as something that is separate from us is coming to an end.
The book Entangled Life explains how "anarchic" fungi have influenced contemporary philosophy (Credit Getty Images)
The complex interdependence between us and the creatures with which we share the Earth is explored in the New York Times best-selling novel Once There Were Wolves by Charlotte McConaghy. It tells the visceral story of a woman's quest to reintroduce wolves to the wilds of Scotland. Inti Flynn, a biologist, arrives in the Highlands with her traumatised twin sister and 14 grey wolves. In the process of reintroducing the wolves to their natural habitat, Inti hopes also to help her sister Aggie heal, after horrific events that drove them both out of Alaska.
In an urgent plea to restore our connection to the world before it's too late, Booker prize-winning writer Richard Flanagan recently wrote the novel Living Sea of Waking Dreams, a magical realist tale set against the backdrop of the Australian bush fires. Meanwhile, Seven Steeples by Sara Baume, an "astonishing prose poem", tells the story of a couple who withdraw completely from city life , retreat to the foot of a mountain in the remote countryside, and lose themselves in their rugged surroundings.
The re-wilding of the mind is viewed from a different perspective in Merlin Sheldrake's hit non-fiction book Entangled Life: How Fungi Make our Worlds, Change our Minds and Shape our Futures. In this deep dive into the world of fungi, the author explores how the organisms have influenced contemporary philosophy, and how, in the "anarchic" way they grow and connect with each other and other organisms, they represent a highly sophisticated "more than human world".
Sheldrake sees how fungi lives as a model for humans: "Fungi have changed my understanding of how life happens. These organisms make questions of our categories, and thinking about them makes the world look different." Like fungi, he writes, "we are ecosystems that span boundaries and transgress categories. Our selves emerge from a complex tangle of relationships." How, the book asks, can we be more like fungi?
Entangled Life also explores how humans have engaged with fungi in various ways, from farmers to herbalists and cultivators growing hallucinogenic psilocybin at home, and it highlights the recent mainstreaming of psilocybin therapy, which, it has been suggested, is able to "reset the depressed mind". The winner of the Wainwright Prize, Entangled Life has been a surprise global hit for the debut author.
It is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature – Mya-Rose Craig
And out in June is the much anticipated memoir Birdgirl by Mya-Rose Craig, a 20-year-old ornithologist, environmentalist and diversity activist. So far in her life, Craig has seen more than 5,000 types of bird, half of the world's species, across all continents of the globe. "It's a memoir about my childhood birding around the world," she tells BBC Culture. "And my love of these tiny creatures which are such a central part of my being, my family, and coping with mental illness within it. It's hugely personal." Birdwatching for her is the "thread running through the pattern of my life," she says.
A strong connection with birds inspired the memoir Birdgirl by ornithologist and environmentalist Mya-Rose Craig (Credit: Getty Images)
The memoir explores how each bird sighting is a step towards the author finding her own voice, as well as a step in her family's challenging journey. Each new bird spotted is also a "moment of peace" amid the turmoil of her mother's worsening mental health crisis. Craig is also the founder of Black2Nature, an organisation that runs camps, workshops and campaigns to make the nature conservation and environmental sectors ethnically diverse. "At my nature camps," says the British-Bangladeshi author and campaigner, "I teach the children about nature engagement, how it makes them feel and how they can use that to be more resilient and be able to overcome problems."
Birdgirl also explores how the mindful act of looking for birds has made Craig more determined to campaign for the environment's – and all of our – survival. The memoir is a logical progression from her previous book, We Have a Dream, which explored how young indigenous environmental activists are bringing change, and also explored our interdependence with nature. "We Have A Dream shows us that it is not too late to act and make a difference in rejuvenating nature, as it is waiting to be given the chance to fight back," she says, pointing to the example of Lesein Mutunkei from Kenya who is featured in the book. "His goals for trees are so clever, and yet so simple – showing us that it is not too late to rewild and save ourselves from an ecological disaster."
After all, the idea of renewal and rewilding works both ways, says Craig. "I think that whilst many of the young people in We Have A Dream understand that our natural environment has an amazing capacity to renew, self-repair and regenerate, their message was that humans had relied on this for too long, and we were now at the point where the Earth had been pushed too far and it could no longer regenerate. The hope coming from the book is not that our planet will recover if left alone but that here were a young generation who are fighting for big change.
"I believe that nature is really important to us as humans and that it is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature."
Tree of life
The way in which we are nurtured by the natural environment, while simultaneously ourselves nurturing it, is also explored in a newly published volume of journals, with an introduction by Tilda Swinton, by the late film director Derek Jarman, Pharmacopoeia: A Dungeness Notebook. It tells the story of the creation of his garden at Dungeness, in an arid, windswept spot near a nuclear power station. "I planted a dog rose," he writes. "Then I found a curious piece of driftwood and used this, and one of the necklaces of holey stones on the wall, to stake the rose. The garden had begun. I saw it as a therapy and a pharmacopoeia." The garden was an ever-evolving circle of stones, plants and sculptures created with foraged driftwood and flotsam, cultivated in the harshest of conditions, and remains to this day a source of wonder for visitors.
This idea that nature has wisdom to teach us and lessons to impart also features in The Great British Tree Biography, in which Mark Hooper explores the history and folklore of Britain. In it, notable trees' stories are told, from Knole Oak, immortalised by Virginia Woolf in Orlando and in the video for the Beatles song Strawberry Fields Forever, to the oak on Isle Maree in Scotland that is said to provide release from madness to visitors who offer coins. The author says that, having grown up in the countryside, the woods have always been his "happy place". So what do these landmark trees tell us about history, life and ourselves?
Some of the chapters in his book, Hooper tells BBC Culture, are about "the tree itself and what it stands for, as a metaphor for values we hold dear. Robert the Bruce used a 2,000-year-old yew tree, growing through the rocks on the shore of Loch Lomond, as a symbol of endurance as he tried to raise the spirits of his retreating army in 1306. Just 200 men crossed the loch, in a boat that could only hold three men at a time, and as they gathered on the far side by the tree, he compared its ability to survive against the odds with their own. When Robert the Bruce finally won independence for Scotland after defeating the English at Bannockburn in 1314, many of his men wore sprigs of yew on their uniforms."
The Knole oak is among the symbolic and culturally significant trees featured in The Great British Tree Biography by Mark Hooper (Credit: Amy Grimes/ Pavilion Books)
In almost all cultures, the oak is used to represent strength – for example, says Hooper, "the Suffrage Oak was planted in Glasgow in 1918 to mark the Representation of the People Act passing into law – the first step in establishing votes for women in Great Britain". There are examples too of how trees have helped shape or symbolise ideas. The Wesley Beeches are a famous arch created by two intertwined beech trees in Lambeg, County Down: "They formed in 1787 when John Wesley, founder of the Methodist church, twisted two saplings together to demonstrate to his congregation the bond between Methodism and the Anglican Church of Ireland."
The folklore of nature and ideas around Paganism have been the subject of growing interest in recent years, with the New York Times even asking "Is the West becoming Pagan again?". The idea that nature can help heal us or somehow re-set our minds goes back to numerous ancient philosophies and religions that have long looked to our connection with nature. "The Buddha was a wild man," says the London Buddhist Centre on its website. "In the sense of being fully alive and responsive, attuned to nature in its deepest meaning. To reach towards this we humans need careful tending as much as a tree does, probably more."
Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient – John Sellars
In fact, the strength we can gain from nature and the resilience it teaches us are notions that are as old as philosophy itself. As John Sellars, author of The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness, among others, and Reader at Royal Holloway, University of London, tells BBC Culture, philosophy itself began as an attempt to understand nature: "Aristotle was a great biologist as well as a philosopher, and studied specimens – he was famous for dissecting fish and wanted to understand the different parts of an organism and how they function together in a biological way, and how that applies to humans." From Thales of Miletus and his 6th-Century peers to following generations, philosophers have long been fascinated by nature. "And many philosophers agreed with going back to nature and a simple life, away from the complexities of modern life, " adds Sellars.
The Stoics in particular "wanted to live in accordance with the natural world, in tune with nature," says Sellars. Roman Emperor and philosopher Marcus Aurelius wrote Meditations, in which he explored the idea that "anything that happens is the product of a natural process and part of how nature works – growth, life cycle, decay". He saw nature as a whole, and in this respect, according to Sellars, Aurelius might be seen as a precursor to the climate theorist James Lovelock and his Gaia theory, in which nature regulates itself. "Aurelius sees nature as an organism that regulates itself, and we're part of the larger organism. He saw our wellbeing tied up in nature as a whole." We are, in other words, part of nature and part of each other.
Aurelius wrote in the Meditations: "A branch cut off from the bough it belonged to cannot but be cut off also from the whole tree. Similarly a man, if severed from a single man, has fallen away from society as a whole." Sellars explains: "The tree is humanity, a human who is anti-social is a branch that has broken off (and so dies). We're all part of a single organism and we all depend on each other for our wellbeing."
Epicurian poet and philosopher Lucretius wrote about humankind's connection with nature (Credit: Getty Images)
So according to this idea, we are all dependent on each other: "Aurelius uses it as a metaphor for individuals in a community; every organism is dependent on the rest of nature. In modernity, isolated individuals can suffer poor health and mental health: none of us can survive alone, either physically or psychologically."
The inevitability of nature is also something that Aurelius considers in the Meditations: "What a fraction of infinite and gaping time has been assigned to every man; for very swiftly it vanishes in the eternal; and what a fraction of the whole of matter, and what a fraction of the whole of the life Spirit. On what a small clod, too, of the whole Earth you creep. Pondering all these things, imagine nothing to be great but this: to act as your own nature guides, to suffer what Universal Nature brings." It is interesting, says Sellars, that Marcus Aurelius is "hugely popular" at the moment. He is currently "the best-selling" philosopher, and there are "thriving communities" that follow his teachings.
The Epicurian Roman poet Lucretius wrote about similar themes. "Lucretius wrote about the life cycles in nature, repetition, and the natural inevitable processes," says Sellars. Aurelius and Lucretius were helping their readers to accept their own mortality, and the fact that nothing lives forever. "The epic poetry of Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient."
Both Aurelius the philosopher and Lucretius the poet, says Sellars, offer this "as a therapeutic idea, and that it puts everyday worries into perspective because of the bigger picture. Whatever everyday problems we may be wrapped up in, step back and see the bigger picture – within the large perspective, these problems are relatively insignificant."
We may not all feel the urge to re-locate to the wilderness, live off grid or completely re-wild our minds, but we can all find this sense of wonder and meaning in nature. Not only in our connection with it, but in the sense of hope and renewal it seems to offer us, each spring and summer. As Philip Larkin puts it in The Trees: "Last year is dead, they seem to say / Begin afresh, afresh, afresh."
Birdgirl by Mya-Rose Craig is published by Penguin on 30 June; The Great British Tree Biography: 50 legendary trees and the tales behind them by Mark Hooper is published by Pavilion Books; The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness by John Sellars is published by Penguin.
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France24 - Monde
Finlande : le président et la Première ministre veulent une adhésion "sans délai" à l'Otan
Publié le : 12/05/2022 - 09:17Modifié le : 12/05/2022 - 11:59
FRANCE 24
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Le président et la Première ministre de la Finlande se sont dits favorables jeudi à une adhésion "sans délai" à l'Otan, précisant que la décision du pays nordique serait annoncée dimanche à l'organisation.
Le président et la Première ministre de la Finlande ont donné leur feu vert, jeudi 12 mai, à une adhésion "sans délai" à l'Otan, précisant que la décision du pays nordique serait annoncée dimanche à l'organisation.
"Être membre de l'Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l'Otan, la Finlande renforcerait l'Alliance dans son ensemble. La Finlande doit être candidate à l'adhésion à l'Otan sans délai", ont affirmé le président Sauli Niinistö et la Première ministre Sanna Marin dans un communiqué commun.
Une conférence de presse du tandem exécutif sur les "décisions concernant la politique de sécurité de la Finlande" est prévue dimanche, indique la présidence. "Nous espérons que les étapes nationales encore nécessaires à cette décision seront prises rapidement dans les tout prochains jours", indiquent Sauli Niinistö, interlocuteur régulier de Vladimir Poutine ces dernières années, et Sanna Marin, plus jeune Première ministre d'Europe.
Le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, a salué jeudi la volonté des dirigeants finlandais d'intégrer l'Alliance atlantique et leur a promis un processus d'adhésion "sans heurts" et rapide. "Il s'agit d'une décision souveraine de la Finlande (...). Si la Finlande décidait de postuler, elle serait chaleureusement accueillie au sein de l'Otan et le processus d'adhésion se déroulerait sans heurts et rapidement", a-t-il assuré dans une déclaration.
La Russie a en revanche estimé que cette adhésion serait "assurément" une menace pour elle, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "L'élargissement de l'Otan et le rapprochement de l'Alliance de nos frontières ne rend pas le monde et notre continent plus stables et plus sûrs", a-t-il déclaré à la presse, répondant "assurément" à la question de savoir si la Russie considérerait une entrée de la Finlande dans l'Otan comme une menace.
La population en faveur de l'adhésion
La prise de position officielle de l'exécutif marque une inflexion majeure de la ligne finlandaise, qui partage une longue frontière et un passé douloureux avec son puissant voisin. L'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 janvier a fait basculer rapidement l'opinion et les responsables politiques finlandais, tout comme en Suède, qui pourrait également annoncer rapidement une candidature.
En Finlande, pays de 5,5 millions d'habitants, 76 % de la population est désormais en faveur de l'adhésion, selon un sondage publié lundi, soit le triple de son niveau d'avant-guerre.
Une très large majorité des 200 députés au Parlement est acquise, avec des opposants tombés autour d'une dizaine, et la plupart des partis sont désormais favorables – le Parti social-démocrate de Sanna Marin doit prendre position en dernier ce samedi.
"Adhérer à l'Otan ne serait contre personne"
"Adhérer à l'Otan ne serait contre personne", avait affirmé mercredi soir le président finlandais, en réponse aux mises en garde russes contre une entrée d'Helsinki dans l'alliance. Pour le chef de l'État finlandais, longtemps un avocat du dialogue Est-Ouest, la Russie ne peut s'en prendre qu'à elle-même de voir son voisin rejoindre l'Alliance.
"Si nous adhérions (à l'Otan), ma réponse (à la Russie) serait : 'C'est vous qui avez fait cela, regardez-vous dans le miroir'", avait affirmé Sauli Niinistö mercredi soir.
Mercredi, la commission de la défense du Parlement finlandais avait conclu que l'Otan était la "meilleure option" pour la sécurité de la Finlande après l'invasion russe de l'Ukraine.
Soumise à une forme de neutralité forcée par Moscou durant la Guerre froide, la Finlande avait adhéré à l'Union européenne et au Partenariat pour la paix de l'Otan après la chute de l'Union soviétique, mais était restée en dehors de l'Alliance. Ancienne province russe (1809-1917) et envahi par l'Union soviétique en 1939, le pays partage une frontière d'environ 1 300 kilomètres avec la Russie.
Protection du Royaume-Uni
Tout en menant d'importantes consultations intérieures et internationales, le président Niinistö et la Première ministre Marin s'étaient abstenus jusqu'ici d'exprimer publiquement leur préférence dans ce dossier. La décision formelle sur l'adhésion doit être prise par un Conseil sur la sécurité et la politique étrangère, réunissant le chef de l'État, la Première ministre et plusieurs ministres.
Inquiètes de la réaction de la Russie à leurs probables demandes d'adhésion à l'Otan, la Suède et la Finlande ont déjà cherché à obtenir des assurances de protection pendant les mois nécessaires à leur entrée formelle dans l'Alliance atlantique.
À l'occasion d'une visite de Boris Johnson dans les deux pays mercredi, le Royaume-Uni a ainsi signé des déclarations de protection mutuelle avec la Suède ainsi qu'avec la Finlande. Le flou demeure sur la réponse de Moscou.
"Tout ce qui est lié aux actions susceptibles de modifier, d'une manière ou d'une autre, la configuration de l'Alliance près de nos frontières, nous le suivons de la manière la plus attentive", avait déclaré mercredi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Avec AFP et Reuters
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Uncontrollable dance has a bewitching effect on those who contemplate it. One only has to think of the popular Hans Christian Andersen fairy tale The Red Shoes
Like all good plague stories, this one begins with omens. A star streaks across the sky. Fields flood. Extreme cold is followed by extreme heat, which is followed, inevitably, by extreme hunger. On a sweltering summer's day in July 1518 a woman called Frau Troffea steps into a square in Strasbourg and begins to dance. At first those around her only watch, curiosity piqued by this unusual public display. They watch a woman who will not, cannot, stop. She dances for nearly a week, felled occasionally by exhaustion but largely undaunted by the body's other warning signs: pain, hunger, shame. There is no music. Her heart keeps the tempo, working hard to make the motion continue.
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By the time she is taken away, it is too late. Others have joined. By August there will be hundreds. Like her, they cannot explain themselves. They dance as if compelled, feet bloodied and limbs twitching. A poem taken from a contemporary chronicle describes "women and men who dance and hop…/ In the public market, in alleys and streets,/ Day and night" until the "sickness" finally stops. Further chronicles outline the measures taken by the authorities in response. One writer describes dancers being carted off to St Vitus's shrine outside the city, where they are "given small crosses and red shoes". Another mentions more direct arrangements made for the dancers to tire them into submission, with "persons… specially appointed to dance with them for payment, to the music of drums and pipes". This does not help. "All this was of no avail, and many danced themselves to death."
Many examples of "dance plagues" were recorded in Europe during the medieval and early modern era (Credit: Alamy)
In the 400 or so years since this bizarre event – Strasbourg's so-called "dance plague" – occurred, many theories have been proffered to explain what exactly happened. It is an event that grips us to this day, inviting retellings, and inspiring artists and creatives to put their own spin on these strange happenings. This week, two major works themed around dance plagues are being released: pop star Florence + The Machine's album Dance Fever, and bestselling author Kiran Millwood Hargrave's The Dance Tree. Both have used the idea of choreomania (as the phenomenon was later dubbed) to create highly immersive works that meditate on constraint and rapture.
Though it is now the most famous example, Strasbourg was not the only "dance plague" to hit Europe during the medieval and early modern era. Many instances of uncontrolled or threatening dancing were recorded in Germany, France, and other parts of the Holy Roman Empire. In earlier centuries these events were interpreted as divine punishment or demonic possession, remedied with religious solutions like processions, masses, or direct intervention from priests. Two decades before the summer of 1518, a cleric in Strasbourg named Sebastian Brant wrote in his satirical allegory The Ship of Fools "that dance and sin are one in kind," blaming Satan for all this "giddy dancing gayly done".
Several years after the incident in Strasbourg, the physician Paracelsus embarked on a series of treatises on choreomania including The Diseases That Deprive Man of His Reason, such as St. Vitus's Dance, Falling Sickness, Melancholy, and Insanity, and Their Correct Treatment. Paracelsus, who is now best known for his pioneering work on chemistry in medicine, argued that this phenomenon was probably more earthly than divine. He suggested that a person's "laughing veins" could provoke a "ticklish feeling" that rose from their limbs to their head, clouding judgment and provoking extreme motion until the frenzied blood was calmed.
This wasn't to absent sin entirely. Those most commonly afflicted by the dance, Paracelsus wrote, included "whores and scoundrels who take pleasure in guitar and lute playing… satisfy [ing] all voluptuousness, bodily pleasure, imagination and fancy." His elaborations on possible causes were less archaic. He argued that "imagination" was a more plausible culprit than God or the devil. The imagination, Paracelsus said, "doth not onely fly out of one house into another… but also most swiftly passeth from one City and Country into another, so that by the imagination onely of one person, the Pestilence may come into some whole City or Country."
This interpretation aligns more closely with current theories about mass psychogenic illness, induced by febrile political and social circumstances. For a while there were speculations about whether ergot – a mould found in rye stalks that could bring about powerful hallucinations and convulsions – might be responsible, but these have largely been dismissed. John Waller, the author of the most popular non-fiction book on the subject A Time to Dance, A Time to Die: The Extraordinary Story of the Dancing Plague of 1518, instead characterises choreomania as a "psychic epidemic" akin to others around the world involving other involuntary bodily responses such as laughing or fainting.
Modern choreomania
Ultimately, the story of a surreal summer in Strasbourg is just that: a story. Mass dancing of some form is documented in at least six different contemporaneous chronicles, the dancers' motions reportedly continuing for weeks. Frau Troffea is named as the instigator in several of them. Beyond that, details begin to diverge. Various starting dates are given. Different methods of dealing with the phenomenon are emphasised. Like plenty of other historical events, a portrait is drawn from fragments.
Florence + the Machine's new album Dance Fever is inspired by the phenomenon of – and includes a track entitled – "choreomania" (Credit: Alamy)
Regardless of the actual facts, the tale continues to grip our imagination: a lone figure who sparks a mass movement; a dance that is so captivating, so consuming, that it transcends individual will and physical limitation, sometimes with deadly consequences. It is the kind of event that ensnares even those of us who continue to write about it today, our prose filled with conjured details about the damage done to weary toes or the tick and pump of Frau Troffea's heart.
Uncontrollable dance has a bewitching effect on those who contemplate it. One only has to think of the popular Hans Christian Andersen fairy tale The Red Shoes, with its cursed scarlet leather slippers that condemn their owner into a dance so tortuous that she eventually finds an executioner to hack off her own feet. It is a horrible tale, and people love it. Although its moral implications are relatively straightforward (a good old dose of punishment for vanity: the shoes' wearer put through this ordeal because she dared to covet such beautiful footwear in the first place), its darker suggestions of possession and incessant movement have inspired numerous works including a Powell and Pressburger film, a Kate Bush album, and several ballets.
In the current moment, something tenuously classed as a plague where the contagion isn't sickness, but movement, was always going to be alluring.
This summer, the dance plague itself returns in earnest. Florence + The Machine's fifth album Dance Fever, released today, takes its cues from the unstoppable impulses of choreomania. The accompanying release notes outline frontwoman Florence Welch's interest in this volatile meeting point between energetic motion and moral panic, as well as touching on the subject's obvious resonance on an album recorded during the Covid-19 pandemic, when "the whirl of movement and togetherness" was both missed and anticipated. A dance plague is an apt theme for someone who wants to explore uncertainty and change. The opening lines of the song Choreomania – written before the pandemic – are uncannily prescient: "And I'm freaking out in the middle of the street / With the complete conviction of someone who has never actually had anything really bad happen to them." It's also apt for a singer so consistently preoccupied by the body as a tool of expression. Music videos for the album's singles King and Heaven is Here feature the same group of dancers who writhe around Welch, their motions uninhibited as they stamp their feet and dash their skirts.
Meanwhile the latest novel from author Kiran Millwood-Hargave, The Dance Tree, looks specifically at the supposed events of the 1518 Strasbourg incident through the lives of women swept up in it. In Millwood-Hargrave's version, the dancing plague becomes a female-only affliction: beginning with Frau Troffea, moving "as though she is being hauled between two devilish ropes caught about her limbs", and building to an overwhelming crush of "pulsing bodies" that disrupt and disturb everything around them. Written in the third person, the story is largely seen through the eyes of Lisbet, a pregnant beekeeper who is hardened to loss and seeking to untangle the mysteries of the family she has married into. She is an onlooker, not a participant. But as the dance changes the nature of the city, it changes her too. Revelations unfold. Desires come to a head. This narrative thread is woven together with brief portraits of the women who join the dance: women who have lost their fathers, their sons, or their minds; women who have known passion, who have been denied it; women who remain bystanders until they can't resist the promise of freedom found in the centre of a swaying crowd.
Ecstasy and anger
It was perhaps inevitable that the dancing plague regained popularity now. The last two years have yielded feverish interest in the many pandemics that have gone before us, from the Black Death to the Spanish Flu. We have looked to them not only for comparison, but also, seemingly, to reassure ourselves that all epidemics eventually end. Within that, something tenuously classed as a plague where the contagion isn't sickness, but movement was always going to be alluring. As Welch acknowledges, one of the things lost during lockdown was the communality of dancing: that exquisite feeling of being physically proximate to hundreds of other people, everyone carried by music that commands the muscles and turns a sea of strangers into fellow travellers bound by shared experience.
Powell and Pressburger's The Red Shoes is one of many artworks fascinated by the idea of someone "possessed" by dance (Credit: Alamy)
It's an infectious preoccupation. In July 2020, Jonathan Glazer debuted a 10-minute film titled Strasbourg 1518 (BBC Films/ Artangel) featuring solo performers dancing until they dropped. This year, with theatre back in full swing, productions including The Maladies at London's Almeida Theatre, Dance to the Bone at Cardiff's Sherman Theatre, and Mette Ingvartsen's The Dancing Public (currently on tour across Europe) have all alluded to the events in Strasbourg, using them to frame meditations on oppression, disconnection, and mass movement.
I wanted to look at the feeling of being swept up in something so incredible, and transcendent, and weird. Ultimately, it's a complete collective ecstasy – Kiran Millwood Hargrave
The sensory appeal of this phenomenon isn't entirely coronavirus specific. It speaks to other contemporary concerns. "I think the more our lives are pressured, and regimented, and time managed… the more we have this need to produce and be efficient, and the more our public spaces are cordoned and policed… the more the fantasy, the dream, the urge for letting loose [grows] strong," says Kélina Gotman, author of Choreomania: Dance and Disorder. Gotman's book, which is largely concerned with the pathologisation of choreomania, is less interested in the origins of any bouts of dancing than it is in how these moments have been written about, interpreted, and used to justify different ideologies.
Letting loose is an idea central to both Dance Fever and The Dance Tree. "There is something soaring, hopeful: an abandonment," Millwood-Hargrave writes in the latter of the growing crowd. The dance plague as it exists in her book is a situation of disorder, but also an enraptured refuge. "I wanted to look at the feeling of being swept up in something so incredible, and transcendent, and weird," she tells me. "Ultimately, it's a complete collective ecstasy."
This idea of dance as an ecstatic space finds parallels in Dance Fever. "But I hear the music, I feel the beat/ And for a moment, when I'm dancing, I am free," Welch sings in Free, her voice briefly striking a note of vulnerability before it roars once more. Transcendence in all its guises is a frequent theme in Welch's lyrics, whether she's exploring youthful attempts to escape herself (via drinking, drug taking, denying herself food) or meditating on the overwhelming fullness of love. Often, she too reaches a pitch of rapture, her songs not only speaking of abandonment but encouraging it in their incantatory rhythms and swelling crescendos. "I am free," she sings again and again, until we feel it too.
Freedom is not a state to be taken for granted. In The Dance Tree, there are explicit points to be made about the autonomy of women – "female rage and female desire" is how Millwood-Hargrave characterises the novel's central preoccupation – and the power found in becoming an object of fear. Dancing is not always pretty. It can be ugly, scary, sweaty, full of jerking limbs and grimaced expressions. It is a very literal way of asserting autonomy. Look, it says, you cannot stop me from moving.
Dancing can be a powerful tool of physical protest – and indeed protests have been dismissed as choreomania (Credit: Alamy)
In the heavily claustrophobic religious setting of The Dance Tree, dancing also goes against the grain. It is, as Paracelsus so helpfully reminds us, much too pleasurable to be anything other than suspect. "Dance has such a huge role in so many cultures outside our own, particularly in Indian culture," Millwood-Hargrave explains. "In terms of faith and movement… they are just absolutely perfect bedfellows, because the purest expression of devotion is in body." But within religious institutions that demand quiet piety, such gestures become dangerous. "It's a really interesting thing to me that these women will never have been encouraged to move…." continues Millwood-Hargrave. "In every other way church is so theatrical in the place and time of the book: these beautiful buildings, scent, incense, the beeswax, the clothes, it's all so camp and so theatre. But once you're in there, you're still and you're silent... It's theatre, without the heat, without the actual bodily connection between people."
A dance plague for every age
Events of mass disorder have always captivated artists. There is something fundamentally fascinating in a moment where the social fabric breaks, convention replaced with much weirder and more inexplicable happenings. In the case of choreomania, what emerges is not only a sense of entrancement or self-destruction (another popular artistic theme), but physical protest. Currently, the idea of a dance plague registers not only as an oddity, but something more liberatory. As scary as an unstoppable dance might be, there is an allure to it too. What might happen if we allowed ourselves to be properly carried away? What could be achieved with that feeling if it was replicated in the bodies of hundreds of other people moving around us?
This was not always the case. As Gotman explores in her book, once upon a time a dancing plague – however it was conceived – was something to be viewed with suspicion. In her research on 19th-Century approaches to choreomania, she discovered an alarmed attitude wrapped up in colonial thought and fear of otherness. "There was a real articulation of a version of modernity, as being in contrast to what was understood as more feminine, more animal, more wild, and untamed," she tells me of the medical and historical writings she discovered in the Victorian era. "There was a racist and highly gendered discourse that was taking shape."
At that point, when contextualising new perceived instances of choreomania, the medieval period was a convenient frame for understanding it. "The medieval… was compared to the African, largely as this kind of backward, non-European, pre-modern [period]," she explains. The very concept of "dance mania" was a useful political tool, allowing cross-comparison with – and dismissal of – protests and practises involving any element of physical movement. Gotman gives the example of puppet ruler King Radama II, who took control of Madagascar in 1861. When his people showed their displeasure, "exercising their right to protest against these kingdoms [that] sold off their lands to the Europeans," with the king eventually deposed, it was easy for colonial missionaries to dismiss these actions as just another example of choreomania, transmuting a political protest into a mere instance of madness.
Now the prevailing mood has shifted. It is precisely the femininity and otherness of a dancing plague that makes it interesting. For today's artist or thinker, it is both historic curio and symbol. At the centre is a simple idea. A group of people start to dance and can't stop. But why they dance, and to what ends, remains an open-ended question: one that can be asked again and again, with different answers depending on what is being sought. Madness. Hunger. Protest. Freedom. Pleasure. Ecstasy. In the imagination, however, the dancers' feet remain forever in motion, moving to their own, inscrutable rhythm.
Dance Fever by Florence + the Machine and The Dance Tree by Kiran Millwood Hargrave are out now.
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Le Figaro
Affaire Buitoni : les investigations confiées à un juge d'instruction
Steve TenréDes pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E.coli sont suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants.
Les investigations sur le scandale des pizzas Buitoni, contaminées à la bactérie E.coli et suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants, ont été confiées jeudi 12 mai à un juge d'instruction, a appris Le Figaro auprès du parquet de Paris, confirmant une information de RMC.
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Cette information judiciaire a été ouverte des chefs «d'homicide involontaire à l'égard d'une personne, blessures involontaires à l'égard de 14 personnes, tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme ou de l'animal, exposition ou vente de produit alimentaire servant à l'alimentation falsifié ou corrompu et nuisible à la santé, mise sur le marché d'un produit dangereux pour la santé et mise en danger d'autrui», indique le parquet au Figaro.
56 cas confirmés
Une enquête avait été ouverte le 22 mars dernier. Au 4 mai 2022, 56 cas confirmés de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) et d'infections aux bactéries E.coli producteurs de shiga-toxine (STEC) en lien avec la consommation de pizzas Fraîch'Up de marque Buitoni ont été identifiés par Santé Publique France. 55 enfants et 1 adulte ont été touchés.
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Jeudi matin, le ministre de la Santé Olivier Véran a réagi à l'affaire, sur BFMTV - RMC. «Il y a deux enfants qui sont morts d'avoir mangé une pizza (...) je vous assure que c'est poignant», a-t-il déclaré, se disant «dévasté» par ce «drame humain absolument terrible» qui «ne devrait jamais arriver» mais «n'a pas pu être évité». Le ministre a assuré qu'il «(s')associe pleinement à la douleur et à la détresse de cette famille», qu'il n'a «pas eu le droit de contacter» car il n'avait «pas à connaître l'identité» des victimes en raison du secret médical. «S'ils souhaitent me contacter directement, je leur répondrai évidemment», a-t-il ajouté, souhaitant «qu'il n'y ait pas une ambiguïté sur (son) émotion» et sur «la détermination (du gouvernement) pour assurer la sécurité alimentaire et mettre la lumière sur cette histoire».
À VOIR AUSSI – «Ils ont perdu leur âme d'enfant»: les parents de deux victimes contaminées par la bactérie E.coli témoignent
«Présence de rongeurs»
Les autorités sanitaires avaient été alertées en février par la recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli. Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch'Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d'un produit.
Le 30 mars, les autorités sanitaires annonçaient avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination avant que le préfet du département du Nord n'interdise, deux jours après, la production de pizzas au sein du site de Caudry (Nord).
Des inspections y avaient pointé «la présence de rongeurs» et le «manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage». Des manquements qui pourraient être à l'origine de la présence de bactéries pathogènes dans les produits ensuite commercialisés. Des perquisitions ont eu lieu le 13 avril dans l'usine de Caudry, et au siège du groupe Nestlé, dans les Hauts-de-Seine.
Carburants : le litre de gazole repasse au-dessus de la barre des 1,9 euro
En une semaine, le gazole et l'essence ont vu leur prix augmenter d'environ six centimes. La facture moyenne est au plus haut depuis plus d'un mois.
Après l'huile, une pénurie de moutarde touche la France
Son prix a grimpé de plus de 9% en un an. La France peine à produire des graines et à s'approvisionner.
Regarder la vidéoVinted, une plateforme décriée mais qui continue de cartonner
Malgré son succès, Vinted ne semble pas répondre à l'ensemble des aspirations des utilisateurs et de nouvelles plateformes se développent.
France24 - Monde
Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"
Publié le : 12/05/2022 - 13:41
Sabrina HAESSLER
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L'Italie accueille samedi soir la finale du 66e concours Eurovision de la chanson. Avec une absence remarquée : celle de la Russie, exclue par les organisateurs après l’invasion de l’Ukraine. Malgré une volonté affichée de rester "apolitique", l’événement reflète le conflit qui domine sur le continent.
Comme chaque année, les paris vont bon train. Pour cette édition 2022 de l'Eurovision, dont la finale se tient samedi 14 mai, les bookmakers donnent l'Italie, la Suède mais aussi l'Ukraine parmi les favoris. Pour cette dernière, un statut largement lié au contexte de la guerre avec la Russie, qui est, elle, la grande absente de ce raout paneuropéen.
L'invasion de l'Ukraine a en effet valu à Moscou de nombreuses sanctions internationales, dont des exclusions de compétitions sportives, mais aussi de l'Eurovision. Le 25 février, au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine, l'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, annonçait que la Russie était bannie de la 66e édition, organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier.
"Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué.
S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas en faire, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.
Il faut remontrer près de trente ans en arrière pour trouver une décision similaire. Au concours de 1993, la Yougoslavie, alors dirigée par Slobodan Milosevic, avait été interdite d'Eurovision à la suite de sanctions de l'ONU liées à la guerre dans les Balkans.
Un consensus sur l'exclusion
La décision concernant la Russie n'a pas fait débat. "La plupart des fans ont pensé que c'était la seule et unique chose à faire", relate Simon Bennett, président d'OGAE International, une association qui regroupe 43 comités nationaux de fans de l'Eurovision. "Personne n'était vraiment content [d'une exclusion], mais ça semblait logique au vu de la situation."
Au sein de l'UER, la pression internationale a aussi mené au consensus, rapporte Dean Vuletic, historien spécialiste de l'Europe de l'Est et de l'Eurovision. "La pression est apparue au sein même de l'UER, avec les pays nordiques qui ont menacé de se retirer si la Russie était autorisée à participer. Et c'est plus important pour l'Eurovision d'avoir la Suède [six fois victorieuse, NDLR] que la Russie", commente-t-il.
Cette exclusion de la Russie est le point d'orgue d'un affrontement entre Kiev et Moscou qui se joue aussi sur le terrain de cet événement télévisé, vu chaque année par près de 200 millions de personnes dans plus de 30 pays. S'il n'avait alors pas été question d'exclusion, l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, avait déjà entraîné des passes d'armes entre les deux parties.
En 2016, pour sa première participation après l'annexion, l'Ukraine est représentée par Jamala, une chanteuse d'origine tatare de Crimée, et sa chanson "1944" qui rappelle la déportation de son peuple. Elle remporte la victoire, donnant à l'Ukraine le rôle de pays hôte du concours l'année suivante. Comme pour enfoncer le clou, les organisateurs ukrainiens refusent de laisser la candidate russe, une jeune femme handicapée, entrer dans le pays au motif qu'elle a donné un concert en Crimée depuis l'annexion, ce qui contrevient aux lois ukrainiennes. Moscou refuse de son côté de participer à distance ou de présenter un autre candidat, ce qui exclut de facto la Russie de l’Eurovision en Ukraine en 2017.
Mais les tensions étaient déjà visibles à l'Eurovision bien avant, rappelle Dean Vuletic : "Cela a commencé plus tôt, dès 2004 et la révolution orange. La chanteuse ukrainienne Ruslana [qui a remporté l'Eurovision en 2004, NDLR] faisait partie des visages connus qui soutenaient le mouvement". Et lors du concours organisé à Kiev l'année suivante, le président proeuropéen Viktor Iouchtchenko était sur scène pour remettre le trophée et vanter les valeurs européennes. Ruslana, quant à elle, est par la suite devenue députée et s'est fortement engagée lors de la révolution du Maïdan.
Un événement pour polir son image
Des incursions politiques qui montrent que, malgré tous les efforts de l'UER pour dépolitiser l'événement, certains pays n'hésitent pas à s'en servir à des fins nationalistes. "Les ressorts sont similaires dans le sport et à l'Eurovision", commente Lukas Aubin, spécialiste de la géopolitique du sport et de la Russie. "Ces événements sont une façon pour les nations de magnifier leur identité nationale, de construire un narratif et d'améliorer leur image – la définition même du ‘soft power'."
Dans cette idée, "la Russie instrumentalise l'Eurovision depuis bien plus longtemps", souligne Dean Vuletic. "Elle a investi beaucoup d'argent dans sa participation, produisant des numéros spectaculaires ; elle a organisé en 2009 l'Eurovision le plus cher de l'Histoire, dépassé à ce jour seulement par l'Azerbaïdjan [en 2012]", rappelle l'historien.
Si aujourd'hui le pouvoir russe peut se montrer critique envers l'Eurovision, notamment pour ses positions en faveur des minorités sexuelles, la défiance n'a pas toujours été de mise. "Le concours est très populaire en Russie et dans les pays de l'ex-URSS", souligne Lukas Aubin. "Le pouvoir en Russie est opportuniste, il veut participer à l'Eurovision pour rayonner. Mais à partir du moment où il est critiqué, exclu, il se pose en victime ou le décrie."
La victoire de l'Ukraine avec Jamala en 2016 "a été vue à Moscou comme une insulte", relève Lukas Aubin, mais surtout "l'Eurovision a été perçu comme une arme du soft power occidental", contre laquelle la Russie veut désormais se retourner. Ainsi, l'exclusion de cette année s'inscrit bien dans le narratif russe du conflit en Ukraine, selon lequel l'Occident est hostile à la Russie, poursuit-il.
Le public acquis à l'Ukraine ?
Et l'Ukraine, elle aussi, continue de construire son image dans le conflit à travers sa candidature. Cette année, elle présente un mélange de rap et de musique traditionnelle avec le titre "Stefania", de Kalush Orchestra. "La chanson a été produite avant la guerre, mais avec le contexte, elle a pris une dimension patriotique", indique Dean Vuletic.
Dans ce titre adressée à une mère, le groupe proclame : "Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites" – difficile de ne pas faire le lien avec les images de destruction venant d'Ukraine. Et Kiev n'a pas manqué d'indiquer que les membres du groupe ont bénéficié d'une autorisation spéciale pour pouvoir se produire à Turin. En effet, il s'agit d'hommes en âge de combattre, qui n'ont en théorie pas le droit de quitter le pays en guerre.
"Le vote du public sera probablement très largement favorable à l'Ukraine, pour montrer son soutien", estime Simon Bennett, le responsable de l'association de fans, qui rappelle que la moitié des points est attribuée par des jurys professionnels, plus difficiles à anticiper. Selon lui, la chanson de Kalush Orchestra a beau faire partie des favorites, "sans le contexte de la guerre, on ne parlerait pas d'une possible victoire de l'Ukraine".
Si le groupe est pressenti pour faire une belle performance samedi soir, "l'Ukraine n'a pas besoin de gagner", avance Dean Vuletic. "L'Ukraine a gagné la bataille le jour où la Russie a été exclue de l'Eurovision, la victoire politique est là."
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Valeurs Actuelles
L’extrême gauche à la conquête de la France périphérique : l’exemple de l’Yonne
L’Yonne, c’est la France périphérique à moins d’une heure de Paris, un département où le RN est historiquement fort et en croissance constante depuis plusieurs années. Marine Le Pen y avait d’ailleurs effectué son tout premier déplacement de campagne pour le second tour de la présidentielle. Mais Jean-Luc Mélenchon s’est aussi démarqué par des résultats étonnants dans certaines petites communes. Ce constat traduit l’affirmation d’un nouvel électorat qui vient modifier la structure sociologique et démographique du département. Une tendance qui pourrait s’étendre à l’ensemble de la France, au détriment de l’électorat traditionnel des territoires : conséquence directe de la croissance du vote communautaire hors métropoles et des bourgeois-bohème résidant jadis dans les quartiers gentrifiés de Paris et qui migrent en province.
Une présidentielle en trompe l’oeil
Alors qu’Emmanuel Macron était arrivé en tête du second tour de l’élection présidentielle de 2017, dans l’Yonne, avec 55,04% des voix et Marine Le Pen en deuxième position avec 44,96% des voix, la tendance s’est complètement inversée en 2022 : la candidate du RN est arrivée en tête avec 51,59% des voix, devant le président sortant avec 48,41% des voix. Jean-Luc Mélenchon quant à lui n’a connu qu’une légère progression entre 2017 et 2022 : de 16,70% à 17,90%, soit beaucoup moins que la croissance de son électorat qui s’est observée à l’échelle nationale. Ces résultats confortent à première vue les constats qui ont été observés par tous les analystes : une France périphérique qui vote de plus en plus pour la candidate du RN, et un vote mélenchoniste qui peine à s’imposer en dehors des grandes métropoles et des banlieues communautarisées.
Pourtant, une analyse plus fine des résultats laisse apparaître une autre tendance sous-jacente qu’il convient de révéler. Dans un département où le RN est arrivé en tête, c’est dans le nord de l’Yonne que ce soutien est le plus fort. C’est aussi là, au milieu d’une mer bleu marine, que deux petites villes se sont distinguées en portant Jean-Luc Mélenchon largement en tête lors du premier tour de l’élection présidentielle avec des scores nettement supérieurs à sa moyenne nationale : Joigny et Sens avec respectivement 26,92% et 25,77% des voix, en hausse de 7,37 et 5,47 points par rapport à 2017. La situation de Sens est d’autant plus surprenante qu’il s’agit d’un fief LR qui avait porté François Fillon en tête lors du premier tour en 2017, reléguant Jean-Luc Mélenchon à la quatrième place, alors qu’à Joigny, il était arrivé troisième. C’est donc une véritable remontada mélenchoniste qui s’est opérée dans ces deux petites villes de province et une modification profonde de leur paysage électoral traditionnel.
Communautarisme et exode urbain
C’est que Sens et Joigny ne sont peuplées que de 37 000 et 9 500 habitants. Nous sommes loin des quartiers gentrifiés ou communautarisés des métropoles où se concentre habituellement le vote d’extrême gauche. Alors que Sens est, comme nous l’avions montré, rongée par le communautarisme, la même poussée mélenchoniste qui a été constatée à l’échelle nationale dans les banlieues des grandes métropoles s’est naturellement déclinée à l’échelle locale. S’est ajoutée l’installation de néo-ruraux fuyant la capitale. Sens n’étant située qu’à une heure de train de Paris, elle voit arriver au fil des ans une nouvelle population dite de navetteurs en recherche d’une meilleure qualité de vie, mais qui travaillent à Paris quotidiennement (on estime à 10 000 le nombre de navetteurs qui habitent le nord de l’Yonne et travaillent à Paris, un chiffre en constante progression). Ce nouvel électorat est souvent composé de bourgeois-bohèmes qui amènent avec eux leur vote et viennent gonfler les rangs de l’électorat mélenchoniste communautarisé. Une situation que semble aussi connaître Joigny, quelques kilomètres plus au sud. La troisième ville du département se distingue également par l’installation de plus en plus importante de néo-ruraux cherchant à profiter du faible coût de l’immobilier, tout en restant relativement proches de la capitale. Dans certaines agences immobilières, la clientèle est dorénavant composée à 70% de Parisiens. Comme l’ont montré nos confrères de France 3 Bourgogne-Franche-Comté, la tendance est telle que l’offre de biens immobiliers ne répond plus à la demande.
Quelles perspectives d’avenir ?
Ces deux villes témoignent des bouleversements culturels et sociologiques qui s’opèrent hors des métropoles, au cœur de la France périphérique, et des répercussions qu’ils peuvent avoir sur les résultats électoraux. Ces derniers viennent enrichir et nuancer les analyses défendues par de nombreux intellectuels comme Christophe Guilluy qui cantonnent le vote mélenchoniste aux grandes métropoles et à leurs banlieues et le vote lepeniste à la France périphérique. Ils démontrent aussi que l’archipélisation de la France mise en lumière par Jérôme Fourquet ne s’opère plus qu’à l’échelle nationale, mais se décline aussi dorénavant localement, par le biais de l’apparition d’un votre d’extrême gauche là où on ne l’attendait pas, c’est à dire au cœur des territoires et de l’électorat RN. Cette archipélisation illustre une France périphérique qui n’est pas figée, car elle subit elle aussi les bouleversements de l’immigration massive, du communautarisme, parallèlement à l’apparition d’une bourgeoisie bohème d’extrême gauche que l’on pensait cantonnée aux quartiers gentrifiés des métropoles.
Alors que la crise des gilets jaunes (dont la ville de Sens fut un foyer actif) avait déjà cristallisé les frustrations d’une France périphérique qui peine à faire valoir ses intérêts politiquement, l’apparition dans l’Yonne d’un électorat mélenchoniste lié au communautarisme, à l’exode urbain, et à la gentrification des petites villes fait courir le risque d’un effacement politique toujours un peu plus grand des électeurs traditionnels de ces territoires.
BBC
The richness that comes from that intersection of cultures is intense
After its cathedral, Santiago de Compostela's most visited destination is the Mercado de Abastos, the city's main food market, but chef Lucía Freitas doesn't have to embark on a pilgrimage to get there – it's directly across the street from her flagship restaurant, A Tafona. Her workday begins in the Mercado, scrutinising the fruit, making small talk with her favourite chicken farmer or eying a basket of red peppers so shiny they look like they've been polished. Built in 1941, the market is currently home to about 70 producers and artisans who sell seafood, meat, cheese, produce and other quality comestibles from the region of Galicia in north-westernmost Spain, a mountainous web of coastal villages and lush green valleys.
For Freitas, however, the Mercado is more than just a place to buy ingredients; it's an endless source of inspiration. All her projects, including two restaurants and a third on the way, are rooted here, and it has been a lifeline during the most challenging periods of her career, thanks to the paisanas (rural women) who sell their wares in the stalls that line the old granite corridors.
As we walked through those halls last October, she nodded toward a seafood merchant at the end of a row. "I couldn't have survived without women like Mari Carmen. She saw me here every day when I was pregnant, with my belly out to here," said Freitas, gesturing in front of her. "She knew I was a single mom and that I was struggling to keep my restaurant afloat, so she'd sell me the most amazing fish at cost."
These days, when Freitas visits the market with Mauro, her six-year-old son, the paisanas dote on the boy as if he were the Mercado's collective child. Privately, she told me about some of the challenges these women have faced and the bonds she has forged with them. Her respect is evident. "They are warriors," she said. "They know what it means to have to fight for things."
So does Freitas. Even as she was working 18-hour days at A Tafona, the restaurant's inexpensive menú del día (a set price menu typically with a choice of appetiser, main and dessert) was strangling the business financially. Then, in 2016, about a month after she gave birth, her co-chef and business partner abruptly left the venture. She remembers the conversation she had with her father as if it were yesterday. "I was holding my son in my arms and crying out of sheer frustration. If I could barely keep the restaurant afloat while working nonstop with a partner, how was I going to do it alone?" But somehow, he convinced her to hold onto her dream a little bit longer, and a few days later, everything began to change.
Freitas is inspired by ingredients sold at the Mercado by paisanas (rural women) (Credit: Alberto Paredes/Alamy)
That's when an acquaintance visited A Tafona for dinner accompanied by Marco González, a New York City restaurateur with local roots who, along with his two brothers, was looking to establish a Galician eatery in the Big Apple in memory of their parents. González was impressed by Freitas' work, and when they chatted after the meal, he asked her to consider designing the menu and kitchen of what would eventually become Tomiño, in Manhattan's Little Italy neighbourhood.
Before leaving that day, he told her to determine her consulting fee. When the two reconvened a few weeks later, she was still in the throes of postpartum hormones and only getting a few hours of sleep per night, with the baby waking up constantly. She couldn't bring herself to utter the proposed figure, for fear it would seem ridiculously large. González, however, assumed she was playing hardball, so he scribbled something down on a piece of paper and passed it to her. "He had added a ZERO at the end of the amount I was about to ask for," she said, her eyes widening. "I put on my best poker face, but as soon as he left, my entire team and I started hugging each other. It was as if we'd won the lottery."
Not only did the consulting project boost her visibility, but it also provided the capital she needed to begin revamping her Santiago restaurant and designing the kinds of tasting menus she'd always dreamt of offering. In 2018, a little more than a year after making the changes, A Tafona earned its first Michelin star. (Tomiño also earned Michelin's Bib Gourmand and a slew of rave reviews for her line-up of traditional Galician tapas.)
Galician mussels in citrus escabeche with red lentil soup (Credit: Roi Martínez)
Freitas began cooking at home at a young age alongside her father. An intensely introverted child, she was also a devoted viewer of Basque chef Karlos Arguiñano, Spain's most well-known TV chef, who has been on the air for more than 30 years. After school, she would head home to watch his show and then attempt to make some of the dishes she'd seen.
At 19, she decided to attend culinary school in Bilbao, where she learned traditional cooking, which she believes is essential before one can think about creating "vanguard" cuisine. The experience also helped her lose some of her shyness. "I let go of those labels I'd given myself and started focusing on what I love," she said. "That's when I began to flourish." She went on to work for some of Spain's biggest names, including chef Jordi Butrón in Barcelona, chef Andoni Luis Aduriz in San Sebastián and the Roca brothers in Girona.
After returning home and opening A Tafona, Freitas' relentless work schedule made it nearly impossible to travel, but she soaked up everything she could from the few trips she was able to take. Some of her dishes have roots in those experiences, and her keen sense of smell and vivid taste memory allow her to know exactly how various flavours will work together even before she's tested them. Also, ditching the menu's à la carte options freed her from worrying about what would sell, which allowed her to create more of the vegetable-focused dishes she loves.
Carrot cromatismo: a composition of carrots, olives, cucumbers and guindilla peppers (Credit: Sofia Perez)
Freitas' menus at A Tafona are a deft blend of all her strengths as a chef. Although they vary daily, they always include at least a few of her cromatísmos, which are built around a particular colour, like her yellow-orange composition of carrots, olives, cucumbers and slightly piquant guindilla peppers, pickled with a kombucha-based vinegar made from a tea of lemony herbs. The end result was notable for its bold vegetal flavours and a freshness that runs through much of her cuisine.
Her food also features many subtle nods to local classics. Lacón con grelos is the kind of rustic fare that has warmed Galician farmers for centuries during the region's damp, piercing winters; typically, it is a hearty stew of dry cured ham and mustard greens with boiled potatoes, but Freitas reimagines it as a mini-snack of thinly shredded dried pork that she fries into a nest-like shape and serves atop a crisp sheet of fried kale.
The day I visited, lunch began with several of these bite-sized creations, which are meant to be eaten with your hands. They included a fresh fig filled with a parfait of duck liver, herbs and Pedro Ximénez wine – the dessert sherry adding its signature sweet and syrupy notes – as well as Freitas' version of nigiri, a single slice of monkfish liver soaked overnight in milk (the lactose-free kind, so that her customers with that dietary intolerance can still enjoy the dish). It was served atop a small mound of vinegared rice and a picture-perfect perilla leaf, the fish's surface glossy from a mahogany slick of sweetened soy sauce.
Monkfish nigiri: a single slice of monkfish liver soaked overnight in lactose-free milk (Credit: Sofia Perez)
The menu also included a small empanadilla – the spiritual love child of the puffed-up puri breads she sampled in India and Galicia's traditional large-format empanadas, pizza-sized pies stuffed with meat or fish mixed with a sofrito mixture that's heavy on the onions and peppers. It's unlikely that my Galician-émigré parents would have recognised their traditional empanada in Freitas' perfectly shaped globe filled with bacalao (dried and salted cod) and raisins, but the spirit of her dish felt very much in keeping with the character of Santiago, a city that has long been a crossroads for visitors from all over the world. "The richness that comes from that intersection of cultures is intense," she said.
Beyond the inspiration that she derives from local culinary traditions, her cuisine is also an homage to region's first-rate ingredients, like the produce she buys from the paisanas or grows in her parents' garden, and the pristine fish and shellfish harvested from the icy-cold waters off Galicia's jagged, inlet-carved coastline. During our market visit, Freitas stopped at Mari Carmen's stall and purchased a whole bonito, which appeared in my lunch, the fish cooked slowly under a salamander, lacquered with an amber soy-sauce-cured egg yolk and accented with katsuobushi (dried bonito flakes) – yielding an elegant balance of creaminess, salinity and smoke.
"I like to work with contrasts and complexity, but then there's also that bonito," she said. "I never would have offered it in the past, for fear it would seem too simple."
Stone fruits with basil, sansho pepper, pepper and peach sorbet (Credit: Sofia Perez)
While her success has earned her the freedom and courage to experiment, that confidence was hard won, forged by struggles like a host of serious food sensitivities – including but not limited to anisakiasis, as well as lactose, fructose and gluten intolerances – which often leave her physically depleted. Despite this, she considers herself lucky because her ailments are not the kind that regularly send people to hospital in anaphylactic shock. Somehow, she works around the situation, taking only miniscule bites of forbidden items while she is working the line or testing a new dish. The rest of her diet is extremely plain (mostly farm-raised chicken and fish whose provenance she can trace), and she never eats right before service, as a precaution.
Another challenge has come from being a woman in an industry dominated by men. The problem has never been her ability, but rather the attitudes and behaviour of some of her male counterparts. She told me about attending a big culinary event in Galicia a few years ago where she was one of four women (along with more than 20 men) and was assigned to lead a discussion on gender differences. When it came time for her to address the group, she spoke honestly about the ways that women are segregated into pastry and rarely allowed to lead the main area of professional kitchens. As she spoke, a significant number of the men openly jeered and mocked her, even some she had previously admired.
"These guys always talk about how their cooking has been inspired by their mothers and grandmothers," she said, "but then you ask them how many women work on their teams, and you just have to laugh."
Chef Lucía Freitas sources produce from the market or grows it in her parents' garden (Credit: Raúl Villares)
Although the experience was crushing at the time, it ultimately motivated her to work even harder and lift other women up along with her. Now that she has hit her professional stride, she seems unstoppable.
These guys always talk about how their cooking has been inspired by their mothers and grandmothers, but then you ask them how many women work on their teams, and you just have to laugh.
Although Freitas thinks the attention chefs receive these days is absurd, she uses her platform to advocate for hospitality workers in general, and female producers in particular, making it a point to speak at high-profile events like FéminAs. At the first iteration of this now annual conference focused on women chefs, sommeliers, farmers, ranchers and others, held last autumn in the neighbouring region of Asturias, she encouraged participants to communicate with and promote each other across all branches of the culinary field. For example, when she is up on the stage for her culinary demos, she will often use dishware created by Galician ceramicists, and then share these women's stories with the audience.
Wherever she goes, she is a fierce and loyal supporter of Galicia's food producers and artisans, especially its farmers and fisherwomen, and she urges them to charge more for their premium goods. "Sometimes, a paisana will ask me to pay two euros for a product, and I'll say, 'No, I'm giving you four, because it's worth it. Value yourself, and value your work.'"
Freitas is a fierce and loyal supporter of Galicia's food producers and artisans (Credit: Paul Christian Gordon/Alamy)
It's a message she has carried halfway around the world, thanks to the support of an influential mentor named Mari Watanabe, a writer and food historian who Freitas refers to as her "Japanese mother". When Watanabe first visited A Tafona several years ago, the two women became fast friends. "I admired her strength of will, to be running her own restaurant at that age, and as a single mother," said Watanabe. "I also liked her minimalist style of cooking. It reminded me of Japan." She pointed out that the so-called Rias Coast of Japan's Iwate Prefecture was given that moniker due to its resemblance to Galicia's rías (inlets), like those of the latter's famed Rías Baixas wine region.
In 2018, Watanabe brought Freitas to Japan to speak at a conference she'd organised on the island of Hokkaido. One of only a few foreigners and the only woman to present, the Galician chef regaled the audience with tales of her team, her producers and her beloved homeland, a memory that stands out for Watanabe. "In Japan, we love our country, but that kind of direct connection to a specific region is not seen here very often, and I think it's beautiful. Lucía's passion for Galicia gives her a lot of strength, and it supports the work she's doing."
On that trip and subsequent visits, Freitas met food producers, artisans and culinary peers all over Japan and shared her own experiences as a woman in the industry. She also told them about a Spanish organisation called Mujeres en Gastronomía, which ultimately inspired Watanabe and two of her friends to establish something similar in Japan, under the acronym WIG, or Women in Gastronomy.
Chef Lucía Freitas' flagship restaurant, A Tafona, is located across the street from the Mercado de Abastos (Credit: Sofia Perez)
While Freitas has certainly influenced others, she has also gained a great deal from these interactions, but probably the most significant recent impact on her career has been the pandemic. Previously, she nearly lived (and sometimes slept) at her restaurant, but lockdown allowed her to spend uninterrupted days with Mauro, which radically altered her perspective. "It was the first time I really felt like his mother instead of the aunt who rarely gets to see him. I couldn't even take him to school before, because I was always working by then." Now that she has glimpsed an existence that is about more than just work, she won't go back. "To be happy in the kitchen, you have to be happy outside of it," she said.
To be happy in the kitchen, you have to be happy outside of it.
She has seen many talented female chefs leave the profession when they decide to have children, but they are not the only ones negatively affected by industry expectations. "These women want to be mothers, but beyond that, men today also want to be fathers," she said. "The pandemic has been very positive in this regard, because we all want a life that's bigger than our jobs. Which means I have to charge more to hire enough people so that each person doesn't have to work crazy hours.
Earlier in her career, Freitas toiled in some hierarchical, almost militaristic kitchens, and she refuses to repeat the mistakes she witnessed. "When you mature, you realise that people are not more loyal to you because you're a jerk," she said. "My team is my family." Currently, all but one of those team members are women, and she ensures they don't get pigeonholed in the dessert realm, if they have other aspirations. (Even though Freitas and her original co-chef were equals, many people assumed he was the lead and she was the pastry chef, simply by virtue of their genders.)
Mussels and traditional Galician empanada (Credit: Sofia Perez)
In a country where it's not unusual to start dinner at 23:00, she forbids customers from ordering her tasting menu after 21:30 so her staff can get home at a decent hour. "It doesn't matter if you're the King of Spain or the Pope," she said, adding that diners are informed of the rule when they make their reservations. "People understand schedules. The bank closes at 2pm [14:00], and if you get there at 2:10pm [14:10], the doors are going to be locked. Either we sell ourselves at any price, or we change the current reality."
As for her reality, Freitas continues to grow her mini empire. While designing the menu for New York's Tomiño gave her the chance to branch out to traditional Galician food, at Lume, which she opened in July 2020 and is located in the Mercado, she's created a "gastronomic bar" with a six- to eight-course tapas menu that's all about fusion. Her newest spot, Lume Next Door, which is expected to open by the end of the year, will focus on à la carte options of grilled dishes – such as pizzas made with local grains, including Galician staples like rye and corn, as well as local seawater and creamy Arzúa-Ulloa cow's-milk cheese in lieu of mozzarella. She also makes gourmet ice creams for home delivery, as well as other artisanal products that are sold directly to consumers, such as chocolates and her gorgeous turrón (nougat), a Spanish Christmas treat.
Although she just turned 40 in March, Freitas shows no signs of slowing down. A few days after her birthday, the global Paris-based Académie Internationale de la Gastronomie named her "Chef of the Future". While an honour like this might exert pressure on some, she seems unperturbed by the gauntlet that's been thrown at her feet. "Your food evolves with your life," she said, "and I'm not afraid of anything now."
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Galician mussels in citrus escabeche with red lentil soup (Credit: Roi Martínez)
Galician Mussels in Citrus Escabeche with Red Lentil Soup (serves 4)By Chef Lucía Freitas (adapted for BBC Travel)
Ingredients for the composed dish:
20 mussels in citrus escabeche (see below for sub-recipe)300g of red lentil soup (see below for sub-recipe)120g young carrots80g bok choy40g grapefruit segments40g blood orange segmentsCoriander leaves, carrot fronds and mini-basil (for garnish)Orange peel, freshly zested (for garnish)
Mussels in citrus escabeche
Ingredients:
2 leeks3 carrots3 yellow onions1 litre of olive oil (not extra virgin)1 head of garlic, split in half1 lemon (peel and juice)10 black peppercorns4 green cardamom pods1 stalk of lemongrass, slightly crushed to release the flavour2 makrut lime leaves15g chopped fresh ginger15g chopped fresh galangal150ml dry white wine250ml apple cider vinegar25g pimentón (smoked paprika)500g cleaned mussels
Instructions:
Julienne the leeks, carrots and onions. Confit the vegetables in the oil for 20 minutes over a low heat along with the garlic, lemon (peel and juice), pepper, cardamom, lemongrass, lime leaves, ginger and galangal. Once the vegetables are poached, pour in the wine and vinegar to stop the cooking process, and bring the whole mixture to a boil. After it boils, remove from heat and stir in the pimentón. Let the mixture rest overnight in the fridge.
The next day, strain the mixture through cheesecloth, reserving the vegetables and escabeche liquid separately. Steam the mussels to open them and extract them from the shells. Add the mussels to the escabeche liquid and let them rest in the fridge for at least 24 hours.
Red lentil soup
Ingredients:
300g red lentils1 litre vegetable stock2 tbsp turmeric powder1 bay leaf1 tomato1 yellow onion2 garlic cloves35g fresh chopped ginger1 tbsp cumin seed1 tbsp mustard seed1 dried guindilla pepper1 bunch of fresh coriander, chopped1 tbsp pimentón (smoked paprika)1 tbsp garam masala1 tbsp Yondu sauce (a naturally fermented, gluten- and lactose-free seasoning made from soybeans and vegetable stock; you can substitute with half the amount of soy sauce)
Instructions:
Cook lentils in the stock, adding the turmeric and bay leaf. Finely dice the tomato, onion and garlic, and sauté in olive oil like a sofrito until lightly caramelised. Add the ginger, cumin, mustard, guindilla and coriander, and cook over low heat for a few minutes. Stir in the pimentón, garam masala and Yondu sauce, then add the lentils and broth. Allow the mixture to cook for 10 more minutes over low heat so that the spices release their flavours, taking care not to burn them. Purée everything in a blender, strain and reserve soup for the plating of final dish.
Assembly and plating of final composed dish:
Purée the reserved vegetables (the ones that were strained out of the escabeche) until creamy. Briefly cook the carrots and bok choy lightlyin a pan or steamer and dress them with some of the escabeche liquid. Drizzle ¼ of the vegetable purée into each person's dish, top with carrots, bok choy and mussels. Add a few slices of grapefruit and blood orange, as well as some coriander, carrot fronds and mini basil leaves. Add some freshly zested orange to each dish and then pour one-fourth of the red-lentil soup into each dish.
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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“C’est Wauquiez derrière” : la mairie du Puy-en-Velay soupçonnée d’avoir truqué un marché public
Laurent Wauquiez n’est plus maire du Puy-en-Velay depuis 2016. Mais le poids de l’actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes y resterait très important, à en croire les révélations parues mercredi 11 mai dans Le Canard enchaîné. Selon l’hebdomadaire, le Parquet national financier a ouvert, en février 2022, une enquête pour favoritisme dans le cadre d’un marché public proposé par la mairie, désormais dirigée par Michel Chapuis (UDI). L’appel d’offres aurait été tronqué au détriment d’un candidat coupable de s’être présenté sur une liste d’opposition.
« Il doit perdre parce que Wauquiez n’en veut pas »
Les magistrats ont eu accès à une cinquantaine d’enregistrements clandestinement réalisés au sein du service « commerce et proximité » de l’hôtel de ville. Le nom de Laurent Wauquiez y est régulièrement cité. Le marché concernait la gestion et l’exploitation du marché couvert rénové de la ville, précise Le Canard enchaîné. Un contrat lucratif pour lequel candidatait Alexis Haon, restaurateur et candidat de gauche aux municipales de 2020. « Tu sais qui tu dois prendre et tu te démerdes pour qu’il soit pris ». « Il doit perdre parce que Wauquiez n’en veut pas ». « Ça me fatigue ce dossier […] c’est Wauquiez qui est derrière… », peut-on notamment entendre sur ces enregistrements.
Plusieurs éléments sont pourtant venus mettre en danger la candidature favorisée par la mairie, par ailleurs bien plus onéreuse, selon le Palmipède. Mais elle aurait trouvé à chaque fois des parades douteuses. « Je préfère qu’on aille au tribunal plutôt que d’annoncer à Laurent Wauquiez que ça ne se passe pas comme prévu », résume une fonctionnaire enregistrée. Michel Chapuis a déclaré avoir porté plainte pour « violation de la vie privée ». Il souhaite que la justice y consacre « la même énergie » qu’à l’enquête sur le marché public. Contacté par Le Canard enchaîné, Laurent Wauquiez ne souhaite faire « aucun commentaire ».
Auvergne-Rhône-Alpes : les dernières actualités
BBC
Crypto crash: Stablecoin collapse sends tokens tumbling
By Joe TidyCyber reporter
Crypto-currency markets are being rocked after a popular token lost 99% of its value, dragging down a so-called "stablecoin" with it.
The Terra Luna token fell from a high of $118 (£96), last month, to $0.09 on Thursday.
The collapse had a knock-on effect on a linked token, TerraUSD, which is normally stable.
And spooked investors are now pulling out of major crypto-currencies, sending markets plummeting.
The companies behind stablecoins try to ensure they remain in parity with assets such as the US dollar - with one token equalling $1, for example.
But on Thursday TerraUSD fell to $0.4 according to the trading website Coin Market Cap.
Tether, the most popular stablecoin, also fell off its US dollar peg - to an all-time low of $0.95.
'The panics'
The term "cryptocrash" has been trending on Twitter and Google Search.
And the combined market value of all crypto-currencies is now reportedly $1.12trillion, about a third of its November value, with more than 35% of that loss coming this week.
One Bitcoin is now worth about $27,000, its lowest value since December 2020 and down from a high of nearly $70,000 late last year.
Ethereum, the second largest coin by value, has lost 20% of its value in 24 hours.
"The collapse of TerraUSD has started what we used to call 'the panics', when major financial institutions sold off large chunks of assets and everyone else tried to take their money out as quickly as they could," economist Frances Coppola said.
"Panic is exactly what's going on here."
On Wednesday, Do Kwon, the founder of Terraform Labs, the company behind TerraUSD and Terra Luna, tweeted: "I understand the last 72 hours have been extremely tough on all of you - know that I am resolved to work with every one of you to weather this crisis and we will build our way out of this."
A plan to shore up Terra Luna by creating more tokens was outlined - but having lost large sums, many Twitter users are asking the company to help.
Meanwhile, the company's Discord server, a platform where investors congregate to talk through issues, posted a notice saying it had been "locked down so new people can't come in and spread fear, uncertainty, doubt and misinformation".
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At Tether, the chief technology officer took to Twitter to reassure holders of his token the company had enough cash reserves to pay anyone who wanted to sell.
Paolo Ardoino tweeted: "[A] reminder that Tether is honouring [Tether] redemptions at $1 - 300 million redeemed in [the] last 24 hours, without a sweat drop."
Robust regulation
Lawmakers and officials in a number of countries have called for stablecoins to be regulated.
US Treasury Secretary Janet Yellen cited the TerraUSD collapse, in a Senate committee meeting on Tuesday, to ask again for robust regulation.
"It simply illustrates that this is a rapidly growing product and that there are risks to financial stability and we need a framework that's appropriate," she said.
A UK Treasury report last month also laid out plans to regulate stablecoins, which it predicted would become a ""widespread means of payment".
Related Topics
France24 - Monde
Corse : Pierre Alessandri, membre du commando Erignac, se voit accorder un régime de semi-liberté
Publié le : 12/05/2022 - 21:21
FRANCE 24
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Pierre Alessandri, qui comme Yvan Colona avait été condamné à perpétuité pour l'assassinat en Corse du préfet Erignac, s’est vu octroyer le "bénéfice de la semi-liberté" jeudi. La mesure est toutefois suspendue, le parquet national antiterroriste (Pnat) ayant fait appel de la décision.
Emprisonné depuis 23 ans, Pierre Alessandri, membre du commando qui avait assassiné le préfet Claude Erignac en Corse, a obtenu, jeudi 12 mai, de bénéficier du régime de semi-liberté.
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé qu'il faisait appel de cette décision du tribunal d'application des peines antiterroriste (Tapat). "Nous venons de signer l'acte d'appel", a indiqué le Pnat, contacté par l'AFP, suspendant immédiatement cette mesure.
Cette décision devait permettre à Pierre Alessandri de travailler dans la journée dans une exploitation agricole à l'extérieur de la prison de Borgo (Haute-Corse), où il est détenu depuis le 11 avril avec Alain Ferrandi, autre membre du commando condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac.
C'est la troisième fois que Pierre Alessandri, 63 ans, demandait à bénéficier du régime de semi-liberté.
En réponse à ses deux premières demandes, en octobre 2019 puis en juillet 2021, le tribunal d'application des peines antiterroriste avait déjà donné son feu vert, mais le parquet national antiterroriste (Pnat) avait contesté la décision, qui avait ensuite été infirmée en appel dans les deux cas.
Contexte de tensions autour du meurtre d'Yvan Colonna
Cette décision était attendue en Corse, après l'agression en prison le 2 mars d'Yvan Colonna, également condamné à la perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac. Il est finalement décédé le 21 mars, des suites de cette agression par un autre détenu au sein de la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône).
Ces événements avaient provoqué de vives tensions en Corse, beaucoup estimant qu'une telle agression n'aurait pas eu lieu si le militant indépendantiste avait été détenu en Corse. L'ancien berger de Cargèse réclamait lui aussi de longue date son rapprochement dans l'île.
Suite à cette agression mortelle, le Premier ministre, chargé de ce dossier à la place du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, celui-ci ayant été l'avocat d'Yvan Colonna, avait pris une série de décisions concernant Pierre Alessandri et Alain Ferrandi.
Les deux hommes, arrêtés en 1999, avaient été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 18 ans, pour leur participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998, à Ajaccio. Incarcérés depuis mai 1999, ils étaient libérables depuis mai 2017.
Manifestations contre l'"État français assassin"
Le Premier ministre avait ainsi rendu possible leur transfert dans une prison corse, une demande réclamée de longue date par leurs familles et des élus de Corse et du continent, en levant le 11 mars, "dans un esprit d'apaisement", leur statut de "détenus particulièrement signalés" (DPS).
La Corse ne comptant aucune maison centrale, le seul type de structure pénitentiaire habilitée à accueillir des DPS, les deux détenus ne pouvaient pas jusqu'à présent être emprisonnés dans l'île et étaient détenus à la maison centrale de Poissy (Yvelines).
Venu mi-mars dans l'île pour tenter d'apaiser la situation, après deux semaines de manifestations virant aux émeutes, avec pour slogan principal "État français assassin", le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait conditionné le rapprochement de Alain Ferrandi et Pierre Alessandri à un retour au calme sur l'île.
Le 22 mars, Jean Castex avait ensuite annoncé le transfert vers la prison corse de Borgo "d'ici mi-avril" des deux détenus. Un transfert finalement effectué le 11 avril.
Une décision de la cour d'appel de Paris concernant une demande similaire d'aménagement de peine avec régime de semi-liberté présentée par Alain Ferrandi sera rendue le 19 mai.
Tout comme pour Pierre Alessandri, cette demande avait été acceptée en première instance le 24 février mais avait été frappée d'un appel suspensif du parquet national antiterroriste.
Avec AFP
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Corse : Emmanuel Macron lance un appel au calme après la mort d'Yvan Colonna
Des centaines de Corses présents pour l'inhumation d'Yvan Colonna, dans son village natal
En Corse, nouvelles violences lors d'une manifestation pour Yvan Colonna
Valeurs Actuelles
Haine anti-police, accointances islamistes : l’inquiétant profil d’une femme qui a tenté de tuer des policiers
5 mai 2022, 1h45 du matin, hôpital Lariboisière (Paris 10e). Une jeune femme de 21 ans, Magassa O., patiente aux urgences, allongée dans un brancard. Soudain, raconte Le Parisien, elle aperçoit une policière blessée et en fauteuil roulant. Seule, la fonctionnaire attend également une consultation avec l’un des médecins de service. Tout aussi soudainement, Magassa O. se jette sur la policière, et lui assène de très violents coups de pied. Repoussée à quatre reprises, elle multiplie les assauts d’une très grande violence en hurlant « Allahou akbar », jusqu’à être finalement immobilisée sur son brancard.
Son déchaînement de violence n’est cependant pas encore terminé. A l’arrivée d’un équipage de police rattaché au 18e arrondissement de Paris, Massaga O. repart à l’attaque, folle furieuse : elle se rue sur l’un des policiers, et tente notamment de lui arracher son arme de poing. Enfin, elle est définitivement maîtrisée et immobilisée. Deux jours plus tard, le 7 mai, la jeune femme est placée en détention provisoire, à la suite d’une mise en examen pour « tentatives d’homicides volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Entre temps, les enquêteurs en ont appris d’avantage sur son troublant profil, au moyen d’une perquisition.
La haine de la police comme moteur
A son domicile, les policiers découvrent notamment un ouvrage biographique consacré à Oussama Ben Laden – un livre « disponible dans le commerce », selon Le Parisien. Surtout, l’historique des recherches internet de la jeune femme montre qu’elle passe énormément de temps à regarder des vidéos de violences policières, au point que la haine de la police semble désormais un motif bien plus crédible que l’islamisme – malgré ses cris et le livre.
Au reste, note le quotidien francilien, Massaga O. ne s’est guère cachée lors de sa garde à vue : répondant aux questions des enquêteurs du 2e district de police, elle a parfaitement assumé avoir voulu « tirer sur les policiers » et a même expliqué s’en être prise à la policière en fauteuil roulant parce qu’elle était « la plus fragile », et afin de « lui faire du mal ». Au reste, Massaga O. nie toute motivation politique ou religieuse. Le parquet antiterroriste, qui examine le dossier, ne s’en est donc pas saisi pour l’heure.
France24 - World
Yemen takes step to allow flights from rebel-held capital: official
Issued on: 13/05/2022 - 09:02Modified: 13/05/2022 - 09:00
Aden (AFP) – Yemen's government will permit citizens living in areas controlled by Huthi rebels to travel on Huthi-issued passports, an official told AFP, removing a barrier to long-awaited commercial flights out of the capital Sanaa.
The flights are one component of a renewable two-month truce that went into effect in early April, but they have been delayed as warring factions squabbled over which documents passengers should use.
The government has agreed "during the armistice period to allow the Yemeni people who were held hostage to the (Huthis) the opportunity to travel through Sanaa airport, with passports issued by Huthi-controlled areas," the Yemeni official said.
The government is "not responsible for any data contained" in the Huthi-issued documents, said the source, who spoke on condition of anonymity since they were not authorised to speak to the media.
Yemen's embassy in Washington said on Twitter that Yemeni authorities had accepted "a UN proposal to use (Huthis') docs on an interim basis & only during the #truce".
There was no immediate word Friday on when the first flight would take place, though the transport minister in Sanaa said the airport was ready.
A brutal seven-year conflict pitting Yemen's Saudi-backed government against the Iran-aligned Huthi rebels has killed hundreds of thousands of people and left millions on the brink of famine.
The Huthis seized control of Sanaa in 2014, prompting a Saudi-led military intervention to support the government the following year, and igniting a war that has caused what the United Nations terms the world's worst humanitarian crisis.
The airport in Sanaa has been closed to commercial traffic since August 2016 when air strikes disrupted service to the city.
'Encouraging' move
The inaugural flight under the truce was planned for April 24 from Sanaa to Jordan's capital Amman but had to be scrapped after national carrier Yemenia said it did not receive the necessary permits.
Each side blamed the other for the holdup, which drew a statement of concern from UN special envoy Hans Grundberg, who called for a quick resolution to the impasse.
The Norwegian Refugee Council aid group said at the time the inability to operate commercial flights out of Sanaa had stranded "tens of thousands of medical patients" seeking treatment abroad.
"It is encouraging to see the parties finding solutions to resume the flights from Sanaa airport," the NRC's Yemen country director, Erin Hutchinson, said on Friday.
"Let's hope that this will actually lead to regular commercial flights and more, like the opening of roads in Taez and other governorates," Hutchinson added, referring to a Yemeni city subject to a years-long siege.
Earlier this week the NRC said the number of civilian casualties in Yemen had dropped by over 50 percent since the truce took effect, and called for it to be renewed.
The Saudi-led coalition has enforced an air and sea blockade on Yemen since 2016, with exemptions for aid flights.
The alliance accuses Iran of smuggling weapons to the rebels, a charge the Islamic republic denies.
© 2022 AFP
France24 - World
Nicaraguan plantation workers 'poisoned' by pesticides fight for justice
Issued on: 13/05/2022 - 08:58
Tonala (Nicaragua) (AFP) – Hundreds of Nicaraguan plantation workers left sick or sterile after working with a noxious pesticide in the 1970s were dealt a blow this week when a French court ruled against their claims for compensation.
For nearly five decades, survivors have been fighting to be given compensation by the multinational firms Nicaraguan courts have held responsible for the malpractice.
In the municipality of Tonala -- a paradise turned hell for plantation workers in northwestern Nicaragua -- barrels that once contained the pesticide known as Nemagon or Fumazon still stand, rusting.
At one point, they were repurposed as water tanks.
"There were four plantations in Tonala, with up to 4,000 workers each," 60-year-old farmer Luis Gomez reminisced of the area's golden years from the late 1960s to the early 1980s.
"It was where they paid best, they had hostels for employees and bananas were shipped every three or four days."
His wife, Idalia Paz, 55, shared in the nostalgia, remembering how "people came from all over."
For his work there as a youngster, however, Gomez was diagnosed years later with infertility.
"That joy ended in the sadness of not having children," said Paz, through tears.
'Had we known'
Gomez and Paz are among 1,200 farm workers who had their claim against three multinational chemical giants rejected by a French court on Wednesday.
In 2006, a Nicaraguan court had ordered Shell, Dow Chemical and Occidental Chemical -- which had marketed the pesticide in Central America -- to pay $805 million in damages to workers.
The ruling was upheld on appeal in 2013.
But the money never came, and many of the victims have since died.
The US-based multinationals withdrew their assets from Nicaragua, according to the plaintiffs' lawyers, and insisted Nicaraguan courts lacked jurisdiction.
In 2018, the plaintiffs took their case to France under a law there that allows enforcement of a foreign court order in France. Under such an arrangement, the courts there could have seized some of the three companies' European assets, and used them to compensate the workers.
But French judges, too, found that Nicaraguan courts did not have jurisdiction in the case as the defendants had sought a trial on US soil under a Nicaraguan law that allows this.
DBCP, the active ingredient in Nemagon, was banned in the late 1970s in the United States after it was found to cause sterility in male workers, but continued to be used on plantations in other countries.
It has been the subject of numerous lawsuits in Latin America.
Tonala, a rural community with only about 600 inhabitants in the early 1970s, suddenly boomed as its plantations expanded, in large part thanks to Nemagon.
"If we had known there was a danger we would have been more careful," said Pedro Regalado, 74, who worked on a plantation called El Paraiso, which translates as "The Paradise".
"But we did not know, and later we found out that this product was harmful."
In addition to being infertile, Regalado also suffers from other health ailments.
"If I am alive it is because God is great," he told AFP.
Disappointed, again
Hopeful farmers waited by the phone Wednesday for the French court's verdict, discussing how the money would allow them better access to medical treatment.
But the downbeat tone of their lawyer Barnard Zavala on the line soon shattered any thoughts of victory.
"They denied our claim because the judges had no jurisdiction over the companies," Zavala explained to the group after being briefed from Paris.
"We were disappointed," said Paz. "We were expecting a ruling in favor of the sick."
She expressed incredulity at the finding of non-jurisdiction.
"It was here where it was used, it was here that we were affected, in Nicaragua," Paz insisted.
The plaintiffs said they would appeal.
'It was a crime'
"When I was told that I was 100 percent infertile, that I was damaged and I was never going to have children, I felt a deep disappointment," said Pedro Fletes, 57, another Nemagon victim.
His father took him to work on the banana plantations when he was just 10 years old.
"Sometimes we are rejected by society itself. I have been through very hard times when they tell me: 'You didn't amount to anything in this world, you didn't procreate,'" he told AFP, wiping away tears with the back of his hand.
Fletes, who also battles other health conditions, lives with his third partner.
The others left him, he said, because he was unable to have children.
"I think it was more than unjust, it was a crime," what the multinationals did in Nicaragua, Fletes said.
No compensation, he added, can ever make up for the harm he had suffered.
"The damage is done. It is irreparable."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
“Dieu l’a frappé à travers mes mains“ : l’inquiétant profil de l’assassin radicalisé d’Yvan Colonna
On en sait un peu plus sur le profil de Franck Elong Abé. Cet homme de 36 ans, originaire du Cameroun, est responsable de la mort d’Yvan Colonna, le 21 mars dernier. Il avait agressé le détenu corse au début du mois de mars dans la prison d’Arles. Comme le rappelle Le Figaro, mardi 29 mars, Franck Elong Abé est un détenu placé dans le même établissement pénitentiaire sous le statut de DPS – détenu particulièrement surveillé – pour radicalisation. Il serait décrit par de nombreux autres détenus comme un pratiquant rigoriste de la religion musulmane, avec un comportement psychotique. Un rapport psychiatrique, datant de juillet 2014, le confirme. L’experte psychiatre près la cour d’appel de Paris relate notamment des « troubles du comportement » dès l’âge de 13 ans, une « possession diabolique » confirmée par son entourage… Franck Elong Abé aurait même confié à un psychiatre avoir commencé à « entendre des voix » vers ses 22 ans, rapporte Le Figaro. Après une attaque à main armée, l’individu aurait assuré avoir été « possédé », poussant à un non-lieu après une expertise psychiatrique.
« Rien de personnel »
Si Yvan Colonna et Franck Elong Abé « s’entendaient bien » selon un autre prisonnier, leur relation se serait détériorée. La veille de son passage à l’acte, l’assaillant aurait confié à un autre détenu qu’il ne fréquentait plus Yvan Colonna « car il s’était moqué de (sa) religion ». C’est justement la principale raison évoquée par Franck Elong Abé auprès des enquêteurs pour expliquer son geste. Le 28 février, Yvan Colonna aurait vociféré : « Moi, je crache sur Dieu. » L’individu radicalisé a également glissé à la police que l’indépendantiste Corse « se faisait le procureur de Dieu », et l’avait « blasphémé ». Franck Elong Abé a même affirmé, relate Le Figaro : « Il n’y avait rien de personnel. Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains. Il s’est servi de mes mains pour riposter contre celui qui a blasphémé. »
Le parcours de l’assassin du berger corse est également sidérant. À peine âgé de 18 ans, Franck Elong Abé commet son premier braquage et est incarcéré. Ses nombreuses dérives le mèneront finalement à faire le djihad en Afghanistan. Dès l’âge de 25 ans, il devient le chef d’un petit commando de talibans. Mais en octobre 2012, il est arrêté par l’armée américaine puis placé en détention dans la prison de Bagram en Afghanistan. Il sera remis à la France en mai 2014, indique Le Figaro. Puis en avril 2016, Franck Elong Abé est condamné à neuf ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Il sera détenu trois ans avant d’être finalement emprisonné, en octobre 2019, à la prison d’Arles, où il fera la connaissance d’Yvan Colonna.
Valeurs Actuelles
La justice accorde un régime de semi-liberté à Pierre Alessandri, condamné dans l’assassinat du préfet Erignac
La décision était très attendue en Corse. Condamné en 2003 à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, Pierre Alessandri a bénéficié d’un régime de « semi-liberté » après sa demande d’aménagement de peine, relaie Le Parisien. Après deux tentatives avortées par le parquet national antiterroriste (Pnat), la troisième demande du prisonnier a en partie abouti, ce jeudi 12 mai 2022. Dans la foulée, le Pnat a annoncé qu’il faisait appel.
Dans le cadre de son aménagement de peine, Pierre Alessandri pourrait travailler à l’extérieur en journée et dormir le soir au centre pénitencier de Borgo.
Un transfert en Corse après l’assassinat d’Yvan Colonna
Pierre Alessandri avait été extrait de sa cellule de la centrale de Poissy le lundi 11 avril dernier pour être transféré vers la prison de Borgo, en Corse. Une demande en ce sens avait été formulée par l’assemblée territoriale de Corse, présidée par l’autonomiste Gilles Simeoni en octobre dernier.
Après l’assassinat d’Yvan Colonna début mars, Pierre Alessandri, qui fut l’un des complices du « berger corse » dans l’attentat contre Claude Erignac, avait vu sa demande de rapatriement sur l’Île de beauté acceptée par le chef du gouvernement, Jean Castex. C’était aussi une demande des associations de prisonniers, au titre du rapprochement familial.
France24 - World
French far-right pundit Zemmour seeks parliamentary seat in Saint-Tropez constituency
Issued on: 12/05/2022 - 22:48
NEWS WIRES
French far-right TV pundit-turned-politician Eric Zemmour said Thursday he would seek a seat in parliament standing in the glitzy constituency around Saint-Tropez, three weeks after failing with a presidential bid.
The Paris-born 63-year-old is seeking to establish his new party, Reconquest, as a national political force in parliamentary elections next month, but is expected to struggle. "I will lead our beautiful and major fight along with our 550 candidates," Zemmour wrote on Twitter, announcing his plans to stand in Saint-Tropez on the French Riviera where he recorded one of his highest scores nationally in the presidential election last month.
Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4ème circonscription du Var.
May 12, 2022Long known as a commentator and writer with virulent anti-Islam views, Zemmour launched his political career late last year in a bid to unseat President Emmanuel Macron. He was eliminated in the first round of April's presidential polls with a score of seven percent and has since failed to agree a tie-up with veteran far-right leader Marine Le Pen and her deep-rooted National Rally party.
Some Zemmour aides had advised him to sit out the parliamentary elections for fear another defeat could permanently tarnish his career. The constituency around Saint Tropez, long a magnet for the rich and famous, is seen as highly contested and is currently held by Macron's Republic on the Move party, which has been re-named Renaissance. Macron won re-election on April 24, defeating Le Pen by a score of 59 percent to 41.
Zemmour has several convictions for racist hate speech, but he was cleared of a possible crime of denying the Holocaust on Thursday. An appeals court in Paris upheld a previous judgement in his favour about his view that France's war-time leader Philippe Petain, who collaborated with the Nazi regime, had "saved" French Jews.
The claim is contested by most historians, who point to Petain's well-documented anti-Semitism, but the court ruled it did not amount to denying the existence or gravity of the Holocaust.
(AFP)
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2022 FRENCH ELECTIONS
Far-right pundit Eric Zemmour launches 2022 bid for French presidency
France 2022: The Choice
Emmanuel Macron hits back at Eric Zemmour over 'killer' chants
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
New York Times - World
Biden Hosts Southeast Asian Leaders as He Tries to Return Focus to China
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The leaders at the two-day summit in Washington will discuss a variety of topics, but the president plans to use it to show a united front against Beijing.
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By Michael D. Shear
WASHINGTON — President Biden on Thursday began hosting the leaders of Southeast Asian nations at the White House for a two-day visit, delivering a message of solidarity — and aiming to provide a bulwark against Chinese influence in the region — even as much of his administration remains focused on Russia’s invasion of Ukraine.
The summit, which concludes on Friday, is intended to cover an array of topics, including trade, human rights and climate change. But it is also part of an effort by Mr. Biden’s foreign policy team to highlight one of the president’s primary goals: assembling a united front against China as it increasingly demonstrates its economic and military might around the world.
As a candidate, Mr. Biden promised to make China a central focus of his foreign policy. Instead, a senior administration official acknowledged to reporters this week that the war in Europe had created daily demands that had consumed the time and energy of the president and his team.
But the official, who requested anonymity to discuss preparations for the summit, said Mr. Biden remained concerned about, and focused on, the need to prevent China from dominating the Indo-Pacific. The gathering of Mr. Biden and the other world leaders in Washington is an opportunity to demonstrate that commitment, the official said.
On Thursday evening, the White House announced new investments of about $150 million in the region as part of a series of agreements between the United States and the Association of Southeast Asian Nations, or ASEAN.
The investments by the United States include $40 million for clean energy projects in Southeast Asia. A senior White House official said the administration estimated that the money would be used to help raise or finance as much as $2 billion for the construction of the projects.
The United States also pledged to invest $60 million to deploy additional maritime assets — led by the Coast Guard — to the region, and to perform training and other activities in coordination with other countries aimed at enforcing maritime laws.
And the administration said it would spend $15 million to expand health surveillance programs in Southeast Asia and better detect Covid-19 and other airborne diseases in the region.
The president is also traveling to Japan and South Korea from May 20 to May 24, a trip that will focus in large part on China. White House officials have not provided details about the trip, but the president is expected to meet with fellow leaders of the other so-called Quad countries: Australia, India and Japan.
On Thursday, the leaders from the ASEAN countries met with Speaker Nancy Pelosi and other lawmakers before gathering at a Washington hotel to discuss business opportunities with Gina Raimondo, the commerce secretary, and executives from American industries.
Mr. Biden welcomed the leaders to the White House on Thursday evening in a brief ceremony on the South Lawn. The group posed for a picture before walking into the White House for dinner.
On Friday, the Asian leaders will meet with Vice President Kamala Harris and Secretary of State Antony J. Blinken in the morning, and then with Mr. Biden at the White House later in the day. According to the administration official, the group will discuss trading opportunities; transit through disputed waterways, including the South China Sea; and other topics.
One of those topics is likely to be Myanmar, an ASEAN member, where Daw Aung San Suu Kyi was ousted as the country’s civilian leader last year when the military staged a coup. The administration official said the United States and countries in the region were focused on the situation and frustrated by it.
An American national security official said the United States and the other nations agreed to leave a chair empty during the summit for Myanmar as a way of registering their disapproval of the actions by its military. The official also said the United States supported the decision by ASEAN to prevent a military representative from Myanmar from attending the summit.
The gathering is also intended to be an opportunity for Ms. Harris to demonstrate her focus on the region. She led an American delegation to Asia last summer, using a speech in Singapore to denounce China’s “unlawful claims” over the South China Sea, which she said “undermine the rules-based order and threaten the sovereignty of nations.”
The administration official said Ms. Harris planned to use Friday’s meeting with the Asian leaders to focus on climate action, clean energy and sustainable infrastructure.
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Le Figaro
Brexit : Londres et l'UE à couteaux tirés sur le protocole nord-irlandais
Anne RovanLes Européens multiplient les mises en garde alors que le gouvernement envisage de prendre une loi pour en finir avec cette partie de l'accord de retrait.
Correspondante à Bruxelles
Après une pause de deux mois liée aux élections locales britanniques, Londres et Bruxelles ont repris langue sur la mise en œuvre du protocole nord-irlandais. À savoir cette disposition de l'accord de retrait qui prévoit des contrôles douaniers et sanitaires entre l'Angleterre et l'Irlande du Nord afin d'éviter le retour à une frontière dure entre les deux Irlande et que Londres refuse d'appliquer depuis des mois. Sous pression des Unionistes (DUP), les grands perdants des élections britanniques, le gouvernement pourrait prendre, dès la semaine prochaine, une législation qui balayerait le protocole, pourtant agréé à l'automne 2019. En effet, le DUP refuse de rejoindre l'exécutif nord-irlandais tant que le protocole ne sera pas remis en cause. À l’inverse, dans les rangs conservateurs, certains parlementaires sont réticents à l'idée de voter une telle loi.
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Quoi qu'il en soit, Londres fait à nouveau monter la pression sur Bruxelles. «Si l'UE ne montrait pas la flexibilité nécessaire pour aider à résoudre ces problèmes, alors en tant que gouvernement responsable nous n'aurions d'autre choix que d'agir», a menacé ce jeudi la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, après un échange téléphonique avec le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic. De son côté, celui-ci a souligné qu'«une action unilatérale» sur le protocole nord-irlandais «n'est tout simplement pas acceptable». Dans une référence à la guerre en Ukraine et aux difficultés en cascade qu'elle crée, il a ajouté que «l'UE et le Royaume-Uni sont des partenaires confrontés aux mêmes défis mondiaux où le respect de l'État de droit et le respect des obligations internationales sont une nécessité».
Londres souhaite une modification en profondeur du protocole quand Bruxelles et les Européens, pour protéger le marché intérieur d'une concurrence déloyale, veulent s'en tenir à des aménagements en jouant sur les flexibilités existantes dans l'accord. Certains arrangements ont été présentés à l'automne 2021. Bruxelles proposait ainsi que l'UE renonce à 80% des contrôles - d'identité et physiques - sur les produits d'origine animale et végétale et de réduire de moitié les formalités douanières auxquelles sont soumises les marchandises venant de Grande-Bretagne et dont la destination finale est l'Irlande du Nord.
Vers un Brexit sans accord ?
Ces derniers jours, plusieurs dirigeants européens ont mis en garde Londres. «Nous avons trouvé une bonne voie pour l'Irlande du Nord et personne ne devrait passer outre unilatéralement à l'arrangement que nous avons convenu ensemble», a estimé en début de semaine le chancelier Olaf Scholz lors d'une conférence de presse avec le Belge Alexander De Croo. Celui-ci a été encore plus explicite. «Notre message est très clair : ne touchez pas à ça ! Si cet accord est révoqué, je pense que c'est tout le système qui sera révoqué. Je ne verrais pas d'autre solution».
Disant cela, le premier ministre belge fait référence à la possibilité pour l'UE de remettre en cause l'accord commercial entre l'UE et le Royaume-Uni. Ce qui équivaudrait au final à aller vers un Brexit sans accord. «Nous avons différentes options à notre disposition. Nous pouvons lancer une procédure d'infraction ou activer celles qui avaient été gelées l'an dernier. Nous pouvons aussi décider de remettre en cause l'accord commercial», énumère une source européenne. Cet interlocuteur ajoute : «Avec la guerre en Ukraine et la hausse des prix, nous sommes dans un nouveau contexte et je ne sais pas si les États membres accepteraient d'aller jusque-là».
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New York Times - World
‘Perpetual Violence’: India’s Dangerous New Pattern of Communal Tensions
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As a national campaign by right-wing groups inflames local tensions, Muslim communities are facing the harshest punishments, according to activists, analysts and retired officials.
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By Hari Kumar, Mujib Mashal and Suhasini Raj
KHARGONE, India — The authorities sent bulldozers to the small city in central India within 24 hours of clashes between Hindus and Muslims that turned into a mob-fueled rampage.
The Hindus said stones had been thrown from the direction of the mosque, where Muslims were breaking the Ramadan fast. The Muslims said the Hindu procession had moved toward them with provocative chants.
Before any official investigation or court ruling, the home minister of the state, Madhya Pradesh, appeared to fault the Muslims and ordered demolitions — the same swift, one-sided punishments imposed in two other states over recent clashes. “The houses from where the stones were pelted, we will turn those houses into piles of stone,” said Narottam Mishra, the home minister.
The communal tensions in Khargone, New Delhi and Gujarat — and the demolitions that followed in each — are part of a worrisome new pattern, according to analysts, activists and former civil servants.
In the past, such clashes, while often deadlier, were usually set off by a local issue and would remain contained to a single area. The trigger for the 2002 Gujarat riots, which left more than 1,000 dead, was a train fire that killed dozens of Hindu pilgrims.
The recent violence, the most widespread communal tensions in recent years, played out across several states, multiple clashes with the same characteristics and one-sided punishments. And they are rooted in the rhetoric of right-wing groups at the national level that are targeting Muslims through provocation, a campaign emboldened by the silence of the country’s top leaders.
The concern, say analysts, activists, and former civil servants, is that the clashes will become more frequent, pushing the nation into a cycle of violence and instability.
The nationwide provocations by right-wing activists, which spread swiftly through social media, inspire local groups, who are increasingly turning religious occasions into political events promoting a Hindu-first vision of India that relegates minorities to second-class citizens. When the recent tensions spilled into violence last month, authorities in those places rushed to dole out punishment that fell disproportionately on Muslims and in ways that circumvented the legal process.
After clashes in New Delhi, demolition, mainly of Muslim-run shops and kiosks, continued for nearly two hours after India’s chief justice issued an order to halt. Bulldozers swooped up tea stalls and ripped out staircases that left a family stranded without a way down. They destroyed the walls of a mosque before stopping short of a nearby Hindu temple.
Officials in the three states justified the razing, saying that they were going after illegal encroachment. But the timing, along with speeches by local politicians calling for the demolitions, suggested a link to the clashes, activists and analysts say.
“I fear that we are in the stage of perpetual violence,” said Asim Ali, a researcher who has studied the rise of Hindu nationalism, known as Hindutva.
“Social media and 24/7 news channels mean that Hindutva groups, which are now very technologically savvy, graft into the local context any hot-button communal issue that takes place anywhere in the country,” he said.
In an open letter to Prime Minister Narendra Modi, more than a hundred retired senior civil servants called for an end to hate and “vigilante violence” that they said had “embedded itself deep in the recesses of the structures, institutions and processes of governance.”
“The administration of law, instead of being an instrument for maintaining peace and harmony, has become the means by which the minorities can be kept in a state of perpetual fear,” they said.
Another group of retired officials countered with a letter in support of Mr. Modi, calling the concerns “empty virtue-signaling.”
“What do you mean by provocation?” said Vinod Bansal, a spokesman for Vishwa Hindu Parishad, a right-wing group behind some of the recent processions.
“These are false allegations levied by the perpetrators to save their skins and hide their sins,” he added. “Hindus are in fact victims in all such cases.”
Khargone, a town of about 200,000 in Madhya Pradesh state where the worst of the communal violence happened on April 10, has a history of small-scale tensions. About three-quarters of the population is Hindu; in many neighborhoods, Hindus and Muslims share the same streets.
Like other recent clashes, the Khargone violence centered on the birthday celebrations of a Hindu god, which overlapped with Ramadan this year.
One procession ended peacefully. Authorities approved a second on a designated route to avoid the mosque at its busiest hour when Muslims gather to break their Ramadan fast. But that procession, which included hundreds of participants, took place later, at peak time.
Among the chants repeated was one heard across other states, too: “If you are to live in this country, you have to hail Lord Ram.”
Anil Gupta, an organizer, said the delay was unintentional, caused by participants’ late arrival. “We did not play any provocative music or songs,” he said. “To take the name of Lord Ram is not a crime.”
Violence erupted. Mobs rampaged for much of the night, destroying property from both communities. Altogether 73 people, including the region’s senior most police officer, were injured.
The police returned the body of a Muslim man to his family days later, with little explanation of how he died. After about a week, the police said they had arrested several Hindu men in connection with his death.
An inquiry by a group of opposition parties contended that the police had initially withheld the victim’s identity so as to justify the government’s heavy-handed response to Muslims.
In the past, officials and religious leaders put in place measures to avoid flare-ups, like assigning members to keep watch at sensitive spots. Such steps broke down in Khargone.
Madan Lokur, a retired justice on India’s Supreme Court, said the police typically tried to forestall violence by garnering intelligence on potential trouble. Not doing so, he said, “will only embolden the aggressors.”
“I see these events as a disturbing pattern which will lead, eventually, to injustice and further vitiate the atmosphere prevailing in some parts of the country and stoke fires and retaliation,” Mr. Lokur said.
Concerns about the fairness of India’s law enforcement in dealing with communal tensions have intensified in recent years.
An Amnesty International report found that after months of peaceful protests against a citizenship law seen as discriminatory toward Muslims turned violent in 2020, the police in New Delhi arrested “Muslims on a mass scale immediately after the riots even though the minority community bore the brunt of the violence” and accused officers of“torturing people.”
“If you try to defend yourself, the police will come for you with its full might,” said Mehmood Pracha, a lawyer who represented several Muslims accused in the 2020 riots.
The Delhi High court, in a recent hearing, raised questions about why the police had not stopped a procession by a right-wing group that had led to the clashes in April. Instead, the court said, the police “were accompanying the said illegal procession.”
Suman Nalwa, a spokeswoman for the New Delhi police, denied the accusations around the 2020 riots and rejected concerns over the April clashes.
“The rhetoric and narrative against police is created by interested groups who want to vilify the police,” she said.
In Madhya Pradesh state, where Khargone is, political leaders have taken a hard line on issues embraced by Hindu nationalist campaigns. Shivraj Singh Chouhan, the state’s chief minister, has supported cow protection and condemned interfaith relationships.
“If anyone looks the wrong way toward any mother, sister and daughter, I will not only send you to jail but will destroy your life, your house, your shop — nothing will be left,” he said in a recent speech.
Officials have followed his lead. After a complaint last month by relatives of a Hindu woman, alleging that a Muslim man had “kidnapped” her, a senior district official retweeted Mr. Chouhan’s speech. The official then tweeted pictures of bulldozers demolishing a shop and house of the man “accused in the kidnapping of a girl student.”
A local court later ordered protection for the couple, describing them as “living together as per their own free will.”
In the days after the Khargone clashes, nearly 150 people were arrested. Riyajuddin Sheikh, a local Muslim social worker, said community leaders compiled lists showing about 125 of the arrested were Muslim. Among the dozens of homes and shops destroyed by bulldozers, the majority belonged to Muslims.
Anugraha P., the district magistrate in Khargone, denied the authorities had unfairly targeted Muslims or the police had done too little to prevent the clashes. “We have to ensure neutrality, and give a message to the people that hatred and fear should not be there,” she said.
Hasina Fakhroo, a 56-year-old widow and mother of six whose house was razed, said the authorities “took out their anger” through collective punishment. She said that no stones had been thrown from her home or the immediate area.
She provided documents to The New York Times showing that she paid property taxes and that her home’s construction was partly funded by a plan the prime minister had championed. But Ms. Fakhroo said she had been receiving notices that the house was on illegally occupied land.
“I shouted ‘Allow me to die here, run the bulldozer over me, where will I go? I am a widow,’” Ms. Fakhroo recalled of the demolition.
The tensions are prompting some to abandon the area.
“My in-laws are pressuring me that we should leave this place,” said Rakesh Kale, a Hindu resident who has painted a “For Sale” sign on his wall.
“How we can live here?” he asked “Violence took place in 2012, 2015, 2018 and now in 2022.”
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France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
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Le Figaro
Mafia des déchets : les gendarmes frappent au cœur de la criminalité organisée
Christophe CornevinINFO LE FIGARO - Neuf trafiquants présumés ont été interpellés lundi dans le Gard et les Bouches-du-Rhône. La filière démantelée par l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement porterait sur environ cent mille de tonnes de détritus et de gravats. Soit dix fois le poids de la tour Eiffel.
Dans l'ombre d'un narco-banditisme qui éclabousse la France de points de deals et défraie la chronique en semant des cadavres fauchés à la kalachnikov, la criminalité organisée se recycle dans des trafics de déchets. Un business moins risqué mais tout aussi lucratif.
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En témoigne le spectaculaire coup de filet que viennent de mener, dans le Gard, Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et de la Section de Recherches de Nîmes. Au terme de plusieurs mois d'une investigation serrée dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 10 décembre dernier par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, les militaires ont interpellé neuf personnes, dont des opérateurs indélicats qui ont répondu très officiellement à des appels d'offres et qui facturaient la récupération et le traitement des déchets sans jamais le recycler.
Un mode opératoire bien rôdé
Le mode opératoire est, dans ce genre d'affaires, bien rôdé: une fois le pactole empoché, à des tarifs pouvant flirter jusqu'à 250 euros la tonne, ces « écocidaires » en puissance abandonnent leurs cargaisons parfois toxiques dans des décharges à ciel ouvert, voire les enfouissent dans des terres agricoles au plus grand mépris de la pollution des sols, de la nappe phréatique et de la santé humaine. Parmi les gardés à vue notamment entendus pour «gestion irrégulière de déchets en bande organisée», figure un entrepreneur présenté comme proche du banditisme qui sommeille désormais en prison, tout comme l'un de ses complices.
Au dernier stade des investigations, la filière démantelée porterait, selon nos informations, sur environ cent mille de tonnes de décombres ménagers et aux autres gravats issus du BTP ainsi sortis du circuit habituel. La noria des camions encombrés de cochonneries tournait à plein régime. Par montagnes entières, les immondices remplissaient des hangars de location longs de 100 à 200 mètres de façade dans le Gard, le Vaucluse la Drôme et les Bouches-du-Rhône. C'est l'incendie d'un centre de tri, en août 2020 à Milhaud, qui a été à l'origine de l'enquête. À l’époque, les experts avaient découvert que le site abritait, à lui seul, près de 20 000 m3 de déchets, soit largement plus que le seuil de stockage autorisé. «Les bâtiments étaient tellement pleins que les murs en étaient déformés», souffle une source informée. Le parquet de Marseille révèle qu'une partie des déchets étaient en outre clandestinement acheminés dans la région de Gérone en Espagne, «plus de 26 000 tonnes auraient ainsi été exportés entre octobre 2020 et février 2021».
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Les stocks étaient d'un tel volume que les pompiers ont mis un mois pour venir à bout de l'incendie d'un autre entrepôt, le 26 décembre 2021 à Saint-Chamas. Le sinistre avait généré un taux pollution phénoménal, analogue à celui de Pékin.
Même si elle est d'une dimension exceptionnelle, cette opération coup de poing de l'Oclaesp n'est pas la première du genre. Fin février dernier, les gendarmes ont arrêté un agriculteur qui, pendant près de vingt ans, a organisé des ballets de tracteurs et de camions benne pour enterrer des tonnes de terres et de gravats dans une décharge sauvage entre Thionville et Hayange. Placé en détention provisoire, il avait été condamné en 2018 et incarcéré pendant quelques mois pour stockage illégal de déchets avant de poursuivre ses activités au grand dam de riverains, d'élus et d'associations environnementales. Les terres polluées étaient d'une superficie telle que les militaires, qui avaient par ailleurs procédé des prélèvements préalables pour vérifier la nature des déchets enfouis, ont fait appel à un drone pour rassembler des preuves.
«Malfaiteurs de l'environnement»
En décembre 2021, c'étaient dix-sept « malfaiteurs de l'environnement » gravitant au sein de la « mafia des déchets » qui avaient été condamnés à Draguignan à des peines de prison ainsi qu'à verser près de trois millions d'euros pour dépolluer des terrains de la Côte d'Azur dans lesquelles ils avaient déversé des centaines de milliers de mètres cubes de terre, de béton, de ferraille ou de goudron. Au total, une vingtaine de sites ont été irrémédiablement défigurés, entre Fréjus, Le Luc et Trans-en-Provence, dans le Var, et jusqu'à Sospel dans les Alpes-Maritimes.
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Arrêtés lors d'une opération baptisée « Terres brûlées » qui avait mobilisé plus de 200 gendarmes et agents de l'État du Var, ces voyous d'un genre particulier étaient poursuivis pour « abandon et gestion irrégulière de déchets », « escroquerie en bande organisée », « menaces de mort » visant des propriétaires de terrain qui se sont fait tromper. « Pour aménager leurs parcelles, ces derniers répondaient à des annonces sur Le Bon Coin ou Facebook pour obtenir de la terre végétale, a expliqué la Fédération nationale de l'environnement (FNE). Mais alors qu'ils attendaient quelques camions, ce sont des centaines de camions qui venaient finalement déverser des déchets sur leurs propriétés ».
Une dimension tentaculaire
D'une dimension tentaculaire, ces affaires dessinent la trame originale d'un « Gomorra à la française », en référence au livre enquête de Roberto Saviano qui décrivait les pratiques de la Camorra, l'organisation secrète napolitaine qui, très tôt, a compris que les vieux moteurs de voitures gorgés d'huile usagées et autres déchets du BTP pouvaient se transformer en or tant les marges du recyclage étaient fortes. En vingt ans, près de dix millions de tonnes de produits toxiques ont ainsi été enfouies illégalement en Campanie. « Le milieu du crime organisé a vite compris que les trafics de déchets rapportent beaucoup, les gains étant comparables à ceux du négoce du cannabis à l'échelle de l'Europe», confie au Figaro le général Sylvain Noyau, chef de l'Oclaesp. Pour un coût quasi nul puisque même les camions sont loués, les filières d'acheminement, qui s'organisent dans un périmètre local, n'ont rien à voir avec les complexes chaînes d'approvisionnement du haschisch venant du rif marocain et de la cocaïne acheminée d'Amérique du sud avec une forte marge d'incertitude. Enfin, les « mafieux » du déchet encourent des peines d'emprisonnement ne pouvant guère excéder sept ans, contre trente de réclusion criminelle pour les « narcos ».
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Sous l'impulsion du directeur général de la gendarmerie Christian Rodriguez, qui a fait de la sécurité environnementale l'un des piliers de son action depuis 2019, l'Office spécialisé est monté en puissance avec la création à travers le pays de neuf détachements pour mener au plus près du terrain des investigations très minutieuses. « Dans ces dossiers de déversements sauvages en pleine nature, personne ne porte plainte et il est difficile de retracer la provenance des déchets si on n'intercepte pas le camion en flagrant délit au moment où il décharge, observe le général Noyau. Par ailleurs, derrière la façade de l'activité légale d'une société, il nous faut mettre au jour toute une partie souterraine souvent bien cachée. »
Face à une réglementation environnementale de plus en plus contraignante sur le traitement des ordures toxiques, ce qui n'a fait que renchérir le coût de leur élimination, la tentation de contourner de système est forte. «Entre 2017 et l'année dernière, le nombre des infractions liées aux déchets a bondi de 85%», précise-t-on à l'Oclaesp. Cette tendance ne devrait guère s'infléchir. Selon l'association gestes propres, crée en 1972 par Antoine Riboud, pas moins d'un million de tonnes de déchets sont abandonnées chaque année en France.
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SHIPKA, Bulgaria — A week after Russia invaded Ukraine, Moscow’s ambassador to Bulgaria climbed a snowy mountain pass to honor czarist-era Russian soldiers who died there fighting for Bulgarian independence in the 19th century.
Present day concerns, however, quickly eclipsed the effort to remind Bulgaria of the debt it owed Russia. That same day, Bulgaria expelled two of the ambassador’s underlings for espionage and announced the arrest of a senior military officer on charges of spying for Russia.
In the weeks since, Bulgaria, a country that Moscow long counted as its most ardent and reliable friend in Europe, has joined fellow members of the European Union in imposing ever tougher economic sanctions on Russia, offered to repair broken military helicopters and tanks for Ukraine, and expelled yet more Russian diplomats.
“Traditionally, Russia has always had a big influence here, but we have been a big surprise to them,” Prime Minister Kiril Petkov said in an interview last week in Sofia, the Bulgarian capital. “They don’t understand what happened,” he added.
The rapid souring of relations with Bulgaria, a poor but symbolically important country because of its historically close ties to Russia, underscores how far off-script the invasion of Ukraine ordered by President Vladimir V. Putin has veered, and not only on the battlefield.
Russia, furious at what it sees as its wayward friend’s insolence, last month abruptly halted supplies of natural gas to Bulgaria by Gazprom, making its erstwhile Balkan ally the first country along with Poland targeted by Moscow’s energy weapon.
At the same time, Mr. Petkov said, Moscow launched cyberattacks, assaulting the server of Bulgaria’s state energy company and crippling pension payments by its postal service. “We are under severe attack at the moment,” he said, describing this as a clear “attempt to derail our government” by stoking domestic unrest.
“They are trying to make an example of us,” Mr. Petkov said, describing Russia’s energy squeeze on his country as aimed at creating a situation in which “energy prices will go through the roof and our government will fall.”
Whether Mr. Petkov’s already fragile coalition government, formed after inconclusive elections in November, survives now depends to a large extent on its ability to patch together alternative sources of energy with help from the European Union, which Bulgaria joined in 2007, and the United States. Mr. Petkov this week visited Washington, where Vice President Kamala Harris pledged U.S. “solidarity in the face of Russia’s latest attempt to use energy as a weapon.”
Assen Vassilev, Bulgaria’s finance minister and deputy prime minister, insisted that Bulgaria was already well on its way to securing substitute supplies of gas by pipeline from Azerbaijan and through deliveries by sea of liquefied natural gas to terminals in neighboring Greece for transport north to Bulgaria.
“For us, obviously, Gazprom is now in the past,” Mr. Vassilev said in an interview. Moscow, he added, had overplayed its hand, prodding normally feuding Balkan nations into fast joint action to counter the danger of Russia suddenly cutting off supplies.
“This,” he said, “gives me a lot of hope that the gas weapon will be not only a paper tiger but will backfire.”
Already clear from Russia’s rift with Bulgaria is that its faltering progress on the battlefield in Ukraine has been accompanied by often self-inflicted setbacks on the diplomatic front.
Moscow has kept China onside and rallied support in Africa and parts of Latin America, but elsewhere it has displayed a striking capacity to lose friends and alienate people.
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, for example, recently infuriated many people in Israel, a country that had mostly sat on the fence over the war in Ukraine, by claiming that Jews were “the biggest anti-Semites” and that Hitler had Jewish origins. President Putin later apologized to Israel for the remarks.
The Russian ambassador in Sofia, Eleonora Mitrofanova, scored another own-goal by describing Bulgaria as America’s “bedpan,” an insult that her embassy later blamed on a faulty translation.
Mr. Petkov, the Bulgarian prime minister, said he had summoned the ambassador to protest her remark, telling her that “there are lots of good dictionaries around,” and received an apology.
He added that he was still unhappy that Moscow’s envoy was “acting not like a diplomat but a propaganda machine.”
Bulgaria in March recalled its ambassador from Moscow in response to what it described as “undiplomatic, sharp, and rude” statements by Ms. Mitrofanova. It has let the Russian ambassador stay in Sofia, but more of her diplomats will soon be ordered home.
“Now is the time to take a strong stand against Russian spies and operatives,” Mr. Petkov said. “Now is the time to clean up.”
Poland, while never a friend of Moscow like Bulgaria had been, has also been taken aback by Russia’s disregard for public sentiment. Russia’s embassy in Warsaw, a city awash with Ukrainian flags and abusive billboards targeting Mr. Putin, last week called on residents of the Polish capital to join Russian diplomats in “Victory Day” events on May 9 celebrating the 1945 defeat of Nazi Germany, a Russian holiday that Mr. Putin has turned into a festival of nationalist bombast.
On Saturday, after a public outcry over what many in Poland saw as a crude effort to hijack memories of World War II, the embassy canceled its plans for joint public events with Poles. In a statement, the embassy also expressed regret over Poland’s ingratitude to Moscow for its role in defeating the Nazis, “thanks to which the Polish state exists today!” When the Russian ambassador showed up at Soviet war memorial in Warsaw on Monday, a Ukrainian activist doused him with a red liquid.
Moscow’s embassy in Sofia made an equally unsuccessful attempt to co-opt Russia’s past military glory in service of its brutal onslaught against Ukraine. Ms. Mitrofanova, the ambassador, infuriated even previously pro-Russian Bulgarians with a claim that Russia’s invasion of Ukraine was no different from its czarist-era military intervention against the Ottoman Empire in the Balkans, which helped Bulgaria become an independent nation.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Finland’s NATO membership bid. Finland’s leaders announced their support for the nation to join the alliance, while Sweden is expected to do the same within days. The Kremlin said that Finland’s possible accession was a threat and that Russia would “take necessary measures” to protect itself.
On the ground. Ukrainian and Western officials said Russia is reportedly withdrawing forces from around Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, where it has been losing territory. The officials said Moscow may redirect troops to the southeast, where Russian troops are making greater progress.
Civilian killings. The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians, including several hundred who were summarily executed, have been recovered in areas near Kyiv that were occupied by Russian forces in the early stages of the invasion.
American aid. The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine, which would bring the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. The Senate still needs to vote on the proposal.
“There were times when Russia liberated Bulgaria, now it’s time for Russia to liberate Donetsk and Lugansk,” the ambassador, referring to two eastern regions of Ukraine, said in a March speech.
That comparison, said Daniela Koleva, a historian at Sofia University, “caused a wave of indignation” by presenting a one-sided view of history that, like Mr. Putin’s denigration of Ukraine’s history and its right to exist, distorted complicated past events in service of clumsy propaganda.
Ms. Koleva said many Bulgarians acknowledged that their country had benefited from Russian help in the 19th century and still felt some gratitude. But, she added, the country also has bitter, more recent memories of Russian attacks on its Black Sea coast during World War I and of Soviet occupation after World War II.
“There is a lot of mythology about Russia,” she said, adding that more than four decades of Soviet-imposed communist rule had “systematically erased anything that might put a shadow on Russia or the Soviet Union.”
Opinion polls show that sympathy for Russia is still stronger in Bulgaria than elsewhere in Europe. But, according to a survey commissioned by Bulgarian state television in March, more than 60 percent favor tougher sanctions against Moscow while the approval rating of Mr. Putin has more than halved to around 25 percent since he invaded Ukraine.
“This war is a big nail in the coffin of our enchantment with Russia,” said Ruslan Stefanov, program director for the Center for the Study of Democracy, a research organization in Sofia. “They have been very successful in totally turning people off Russia.”
When the government submitted a resolution in Parliament last week authorizing “military-technical assistance” to Ukraine, even the Socialist Party, long a stalwart supporter of Russia, voted in favor. The only party that voted against was Revival, a nationalist outfit that has staged regular protests in support of Russia’s invasion.
Kostadin Kostadinov, the leader of Revival, insisted in an interview that most Bulgarians supported Russia but had been ignored by a government that he accused of turning the country into an “entirely dependent colony of the United States.”
Halting gas deliveries to Bulgaria, he acknowledged, “is not a friendly act” by Russia but one that he said he understood because “we started this war with Russia” by imposing sanctions and expelling diplomats.
Until Gazprom abruptly cut off Bulgaria in late April, the country relied on Russia for about 90 percent of the natural gas it consumed.
But, according to Mr. Petkov, the prime minister, Russia gravely miscalculated by turning Bulgaria into a test of its ability to inflict economic damage and alter government policy in support of Ukraine.
“If the most Russia dependent country with the lowest per capita G.D.P. in the E.U. can afford to stand up to Putin, everybody should be able to stand up to Putin,” he said.
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France24 - World
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Issued on: 10/05/2022 - 12:19
Romain BRUNET
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France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.
After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.
The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.
The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.
Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.
Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman.
But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.
"The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.
Socialist Party turns its back on recent history
As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people.
But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.
Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.
Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message."
While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.
One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.
"Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.
The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.
The left’s changing of the guard
In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.
"The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."
Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350.
LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.
It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.
Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.
"Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left."
Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.
This article has been translated from the original in French.
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L'Humanité
Les élections des travailleurs de plateformes virent à la farce
ActuUbérisation Entre l’abstention énorme, l’autorité encadrante aux ordres, un appel au boycott et des bugs à foison, le scrutin a fini par perdre toute légitimité.
Pierric MarissalAlors qu’on se rapproche de la fin du vote, la participation à ces premières élections des représentants des travailleurs des plateformes atteint péniblement 1,5 % chez les chauffeurs VTC et 0,8 % chez les livreurs. Sur 120 000 inscrits, il n’y a pas encore eu 1 500 votants. L’expression qui revient le plus souvent du côté des syndicats est « catastrophe industrielle ». « C’est au-delà du fiasco, insiste Laurent Degousée, de SUD commerce. Les organisateurs nous ont convoqués à une réunion d’urgence, ils sont en panique. Les livreurs ont-ils reçu le mail contenant leurs identifiants dans leurs spams ? Faut-il faire des relances ? » Si 99 % du corps électoral (39 000 chauffeurs et 84 000 livreurs) ont bien reçu le mail, plus de 80 % d’entre eux ne l’ont pas ouvert, selon un document que l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe), organisatrice de ce vote, a envoyé aux organisations candidates.
Les raisons de cette catastrophe sont nombreuses. « L’élection aurait plus de sens entreprise par entreprise », pointe Laurent Degousée. La CGT des coursiers de Gironde a passé la journée de mercredi sur le terrain, à rencontrer des livreurs pour parler de ce scrutin, et les explications de son secrétaire général sont édifiantes. « Déjà, environ la moitié des coursiers ne peuvent pas voter, puisqu’ils sont sans papiers ou mineurs et sous-louent leur compte, commence Ludovic Boison. Ensuite, beaucoup s’en moquent. Et si les organisateurs ont vraiment travaillé pour Uber (ce qu’a révélé l’Humanité, lundi – NDLR), je ne sais pas si cela relève du conflit d’intérêts, mais en tout cas ça n’aide pas à légitimer cette élection. » Pour les rares travailleurs des plateformes qui veulent voter, les problèmes techniques sont tels que cela relève du parcours du combattant. « Sur la journée, on a rencontré une dizaine de livreurs qui voulaient bien participer mais qui n’ont jamais réussi à le faire », déplore le cégétiste.
Des notifications pour inciter au vote
Autre clou dans le cercueil de cette élection, INV, syndicat historique des livreurs VTC, appelle au boycott du scrutin. « Sur les réseaux sociaux, ça marche du tonnerre ! se réjouit Brahim Ben Ali, le secrétaire général de ce syndicat. Depuis les révélations des liens entre l’Arpe et Uber, les chauffeurs comprennent que ces élections servent les plateformes et n’ont pour but que de plomber les recours aux prud’hommes. Je leur conseille d’arrêter tout, c’est la honte ! » Autre organisation historique, mais du côté des livreurs, le Clap ne participe pas au scrutin. « À partir du moment où il y a un dialogue social, et qu’ils nous imposent une forme de protection sociale, c’est qu’il y a création de fait d’un tiers statut entre salariat et indépendant, on ne peut pas participer à ça », précise son cofondateur Jérôme Pimot. Preuve que le scrutin sert ses intérêts, Uber bombarde ses chauffeurs de notifications pour les inciter à voter. Certains auraient même été appelés au téléphone. « C’est indécent. Quand il s’agit de financer cette parodie d’élection, de faire de la pub, ils trouvent des moyens, mais quand il s’agit d’aider les chauffeurs, il n’y a jamais d’argent », déplore Brahim Ben Ali. Selon nos sources, plusieurs organisations syndicales réfléchissent déjà aux recours possibles pour faire annuler l’élection.
plateformes numériqueschauffeurs VTClivreurs à véloélections professionnelles Le Figaro
SNCF : grosses perturbations sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre pour le week-end de l'Ascension
Le trafic des trains sera interrompu «entre les gares de Mantes et Val-de-Reuil» sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre du jeudi 26 au dimanche 29 mai. Une nouvelle qui n'a pas manqué de faire réagir les associations d'usagers
C'est un week-end qui s'annonce compliqué. La ligne Paris-Rouen-Le Havre sera fortement impactée le week-end du jeudi 26 au dimanche 29 ma, en raison des travaux qui permettront, d'après la SNCF, «une amélioration de la desserte voyageur» à partir de 2024,
À lire aussiLa SNCF déploie des trains lents pour stimuler son offre
À compter du jeudi 26 mai 12h et jusqu'au dimanche 29 mai à 16h - soit la quasi-totalité de ce long week-end -, la circulation sera totalement coupée entre les gares de Mantes-la-Jolie et Vernon. Des cars seront alors mis à disposition le vendredi et le samedi entre les gares de Vernon, Mantes-la-Jolie, Val-de-Reuil et Rouen. Pour les lignes Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Trouville-Deauville, le temps de circulation sera allongé de 30 minutes environ ( prévoir 3h pour un Paris-Deauville au lieu de 2h20 habituellement ). Quant aux trains en direction du Havre, ils passeront par l'itinéraire alternatif de la ligne Serqueux-Gisors. Conséquences : ne circuleront le jeudi qu'un train dans chaque sens, le vendredi et le samedi, que deux trains dans chaque sens, et le dimanche qu'un seul train, au départ du Havre.
La raison : le projet appelé EOLE. Ce projet consistant à prolonger de 55 km vers l'ouest l'actuelle ligne E du RER comprend plusieurs axes d'amélioration du trafic, dont 47 km de réaménagement de voie existante jusqu'à Mantes-la-Jolie. «De mi-mai à mi-septembre 2022, les travaux EOLE de prolongement du RER E vers l'ouest de l'Île-de-France, s'intensifient dans le secteur de Mantes et notamment durant certains week-ends.» a indiqué la SNCF dans un communiqué du 12 mai.
Avant la coupure totale de la circulation prévue le jeudi 26 mai à 12h, les trains circulant entre Mantes-la-Jolie et Vernon du mercredi soir 22h50 au jeudi 26 mai 12h connaîtront un temps d'allongement de parcours de 30 minutes. La SNCF précise cependant que l'ensemble des trains pourront accueillir plus de 1000 voyageurs chacun.
Malgré les alternatives mises en place, la SNCF précise qu'il est conseillé de prévoir son départ le mercredi soir et/ou le jeudi avant 12h, et son retour le dimanche à partir de 16h. Afin de palier ces perturbations, la SNCF prévoit de mobiliser 31 agents «au gilet rouge» supplémentaires répartis dans les gares de Vernon, Mantes-la-Jolie, Rouen et Paris Saint-Lazare, ainsi que de mettre en place des drapeaux de couleurs en gare de Mantes pour orienter les voyageurs.
Des associations d'usagers qui déplorent un «manque de concertation» de la SNCF
L'Union des Usagers de Paris-Cherbourg ( UDUPC ) n'a pas manqué de réagir à cette annonce de la SNCF. Celle-ci, dans un tweet posté le 15 avril, déplore «un manque de concertation» de la SNCF qui, d'après elle, n'avait initialement annoncé de changements qu'à partir du 14 juillet. Les tensions ne sont pas rares en Normandie entre la SNCF et les associations d'usagers, celle-ci reprochant souvent à la société de transport son manque de communication.
Des perturbations qui en annoncent d'autres
Et les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là. La SNCF a aussi informé ses usagers que des perturbations similaires sont à attendre sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre pendants plusieurs semaines de l'été. Par exemple, du 11 juillet au 15 août un temps additionnel de 30 minutes sera à prévoir sur cette ligne. Aucune perturbation n'est à attendre pendant le week-end de la Pentecôte. Pour l'instant.
À lire aussiSous-traitance de services en gare: un quatrième procès pour la SNCF
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Puis-je reporter mes congés payés au-delà du 31 mai ?
L'approche de la fameuse date butoir du 31 mai soulève plusieurs interrogations, en particulier sur les modalités liées au report des congés payés.
La loi prévoit-elle déjà qu'aucune retraite ne peut être inférieure à 85% du Smic ?
LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Jean-Luc Mélenchon. Mais la réalité en matière de retraites est bien plus complexe que ce que veut bien dire le leader de LFI.
Paris: un hôpital gériatrique fermé à partir de juin faute de soignants
Deux unités de soins de La Collégiale ont déjà fermé.
L'Humanité
À Chapelle Darblay, l’avenir est au recyclage du papier
ActuVictoire L’usine, mise à l’arrêt par le finlandais UPM, échappe à la destruction. Au terme d’une longue lutte syndicale appuyée par de nombreux acteurs, la métropole rouennaise, qui avait préempté le site et les machines, les revend à Fibre Excellence et Veolia.
Rosa MoussaouiLa papeterie de Chapelle Darblay est sauvée. Heureux épilogue d’une bataille au long cours exemplaire, conduite par les syndicats, les élus et les organisations rassemblées dans le collectif Plus jamais ça ! (Attac, CGT, Confédération paysanne, FSU, Greenpeace, les Amis de la Terre, Oxfam, Union syndicale Solidaires). Mardi, les actes constatant le transfert de propriété du site et des équipements d’exploitation à la Métropole Rouen Normandie ont été signés, avant sa revente, aussitôt, pour 9,6 millions d’euros, à Veolia, associé au fabricant de pâte à papier Fibre Excellence. Démarche inédite : la collectivité avait exercé son droit de préemption, avec l’objectif de céder le site à un repreneur industriel capable de préserver et de développer de précieux savoir-faire en matière d’économie circulaire.
Tout commence le 10 septembre 2019, quand le géant finlandais UPM (8,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires), propriétaire du site situé à Grand-Couronne (Seine-Maritime), annonce son intention de s’en défaire. En juin 2020, en pleine crise sanitaire, un PSE est négocié, licenciement des 228 salariés à la clé, mais il prévoit, sous pression de la CGT, la préservation du site pendant un an pour ouvrir la voie à la recherche d’une alternative industrielle. Un an plus tard, UPM annonce son intention de céder le site de Chapelle Darblay à un repreneur… dont le projet aurait conduit à enterrer l’activité de recyclage et de traitement in situ de papier et de carton. Sur les rangs : l’attelage Samfi et Paprec, prêt à développer une activité de tri de déchets couplée à plus long terme à une incertaine production d’hydrogène. Dans le même temps, les 33 hectares de ce site exceptionnel, à la situation géographique privilégiée, attisent des convoitises immobilières et spéculatives sans rapport avec une quelconque ambition industrielle.
Unique site de production de papier 100 % recyclé en France
Le scénario est rejeté par les syndicats, décidés à tout faire pour garantir la préservation de ce fleuron, seul site français capable de produire du papier 100 % recyclé avec de la fibre intégralement issue des circuits de récupération. Avant la mise à l’arrêt de sa production, à l’été 2020, l’usine recyclait 480 000 tonnes de papier par an, soit le résultat du tri de 24 millions d’habitants dans un rayon de 400 kilomètres incluant l’agglomération parisienne. Elle fournissait à la presse, son principal client, près du quart du papier journal fabriqué en France. « Le démantèlement de ce site stratégique amènerait de nombreuses collectivités à enfouir ou brûler leurs déchets papier, plutôt qu’à les recycler, ou à les envoyer en Belgique et en Allemagne », fait valoir la Métropole Rouen Normandie. « L’usine de Chapelle Darblay est un véritable modèle d’industrie vertueuse pour la transition écologique avec sa chaudière biomasse, sa station d’épuration et la possibilité d’acheminer le papier recyclé par la Seine ou par le rail qui va renaître », soutient aussi la CGT en se réjouissant de cette victoire résultant d’une « bagarre sans faille », à la confluence des combats sociaux et écologiques. « Nous avons su convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de sauvegarder cet outil industriel avec son activité de recyclage, résume Arnaud Dauxerre, représentant des cadres. Un groupe international fermait par confort économique, pour se ménager plus de marges. Tout en dégageant 16 millions d’euros de résultat net en 2019, nous n’étions plus assez compétitifs, assez profitables à ses yeux. Mais à aucun moment nous n’avons défendu le principe de faire la même chose qu’auparavant. Nous n’avons jamais adopté de posture dogmatique. Nous avons travaillé avec le territoire, les élus, avec les acteurs de la filière, ceux de l’économie circulaire et du tri, avec des spécialistes qui font autorité, pour promouvoir un projet alternatif en faveur de l’emploi, du territoire, de l’environnement. »
L’usine de Chapelle Darblay avait déjà traversé, au début des années 1980, une crise sérieuse, liée au déclin de la presse papier. Elle avait connu un premier sauvetage avec l’appui des pouvoirs publics et sa cession pour un franc symbolique en 1987 à François Pinault, qui l’avait revendue trois ans plus tard à des industriels suédois et finlandais en encaissant au passage une confortable plus-value. Le projet porté par les repreneurs prévoit 250 recrutements, 120 millions d’euros d’investissement et table sur une réorientation vers la production de papier pour carton ondulé, à destination du marché en pleine expansion du carton d’emballage, dont l’essor du commerce en ligne fait exploser la demande. Preuve que la désindustrialisation et les dépendances qu’elle implique n’ont rien d’une fatalité.
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Reconnaître les insectes utiles au jardinier
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INFOGRAPHIE - Pour espérer avoir un jardin en bonne santé, mieux vaut savoir bien s’entourer. Tour d’horizon des bienfaits liés à la présence des diverses espèces d’insectes.
Nicole TriouleyreService InfographieUn beau jardin est un jardin qui respecte la biodiversité. Cet espace vert est un véritable vivier où se développent de nombreuses espèces animales et végétales : le vivant ! Loin d’être nocifs, certains insectes contribuent à la saine croissance de nos massifs. Les abeilles et autres pollinisateurs sont indispensables à la reproduction de nombreuses plantes, arbres et fleurs. Grâce à eux, le jardin produit plus de fruits ou plus de graines. D’autres insectes dits «recycleurs» aident les bactéries à transformer de la matière végétale ou animale morte en sels minéraux.
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Le gîte et le couvert
Pour attirer les insectes dans son massif, l’une des mesures les plus importantes consiste à planter ou à laisser se développer des végétaux en tout genre. N'arrachez pas les mauvaises herbes : elles leur sont très utiles pour se nourrir et s’y développer. Laissez un tas de bois, des herbes hautes, des feuilles mortes... Vous pouvez également installer des hôtels à insectes. Cultivez aussi des plantes mellifères et nectarifères, installez des plates-bandes de fleurs, donnez-leur de l’eau et bannissez les pesticides. Bref, laissez-les vivre.
France24 - World
EU to help break blockade on Ukraine’s Odesa to free up grain exports
Issued on: 12/05/2022 - 05:19Modified: 12/05/2022 - 22:10
FRANCE 24
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The European Commission said Thursday it would help Ukraine break the Russian blockade on the port city of Odesa, where thousands of tonnes of grain destined for the global market remains trapped. UN and EU officials have warned that Russia’s continuing siege of the southern port risks causing a global food crisis.
Thursday's live blog is now closed, but coverage on France24.com continues. Click here to read more about Russia's invasion of Ukraine.
12:45am: US says Russia has forcibly taken 'thousands' of Ukrainians
The United States on Thursday accused Russia of forcibly taking onto territory under its control tens of thousands of Ukrainians, often singled out for their resistance to the invasion.
The remarks support allegations by the Ukrainian government which estimates nearly 1.2 million people have been deported into Russia or Russian-controlled territory and has denounced so-called "filtration camps" in which Moscow interrogates detained people.
Michael Carpenter, the US ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe, said that witness testimony attests to "brutal interrogations" in the camps.
"Accounts of this brutality and forced displacement are happening right now, as we speak, and these actions amount to war crimes," Carpenter told the organisation in Vienna.
"We must not allow this evil to stand," he said.
9:39pm: German lawmakers approve possible expropriation of energy companies
Germany's lower house of parliament on Thursday approved a new version of a bill to secure energy supply, including possible expropriation of critical energy infrastructure and assets in the event of an emergency. As Europe's biggest economy looks to guard against the risk of Russia turning off supplies, the new amendments, expected to come into effect in June, would enable the government to put energy companies under trusteeship if they can no longer fulfil their tasks and if the security of supply is at risk.
The renewed law – which still needs to pass the upper house of parliament – could be applied for the first time if no solution is found on the ownership of the Schwedt oil refinery, which is majority-owned by Russian state-owned Rosneft. The law authorizes the government to take control over companies' energy production, transport and distribution of energy if supply is at risk.
9:22pm: Russian gas nominations for Slovakia rise, operator data shows
Daily nominations for Russian gas deliveries to Slovakia via Ukraine rose on Thursday, data from Slovakian operator TSO Eustream showed. Nominations via the Velke Kapusany border point rose to around 625,135 megawatt hours (MWh), having fallen earlier on Thursday.
8:58pm: Ukrainian forces damage Russian navy ship in Black Sea says military spokesman
Ukrainian forces have damaged a modern Russian navy logistics ship in the Black Sea, setting it on fire, a spokesman for the Odesa regional military administration in southern Ukraine said on Thursday. Spokesman Serhiy Bratchuk said in an online post that the Vsevolod Bobrov had been struck near Snake Island, the scene of renewed fighting in recent days, but did not give details. The tiny island is located near Ukraine's sea border with Romania.
5:27pm: Number of refugees fleeing Ukraine war exceeds 6 million, says UN agency
The number of people who have fled Ukraine to escape Russia's invasion has passed 6 million, in Europe's worst refugee crisis since the end of World War Two, a UN refugee agency said on Thursday. Russia's invasion, which started on February 24, has triggered a massive displacement of people, including more than 8 million Ukrainians within the country, according to the latest International Organization for Migration (IOM) report.
UN data showed that 6.03 million had fled Ukraine as of Wednesday. Russia launched what it calls a "special military operation," saying its aim was to demilitarise and "denazify" its southern neighbour. Kyiv and its Western allies reject that as a false pretext for an unprovoked land grab.
5:26pm: France 'fully supports' Finland's choice to join NATO says Élysée
French President Emmanuel Macron on Thursday told his Finnish counterpart that France fully supported the country's choice to join NATO, the Elysee presidential office said in a statement.
5:00pm: US senators promise quick support to bring Finland into NATO
US senators promised Thursday to move quickly to bring Finland into NATO after the country's leaders voiced support for joining the alliance in the face of Russia's invasion of Ukraine. The Senate approves treaties and must consent to bringing new members into NATO.
Senator Bob Menendez, who heads the Senate Foreign Relations Committee, told a hearing that the panel "is already working to ensure swift consideration" for both Finland and Sweden if either applies. The committee's top Republican, Jim Risch, called Finland's announcement "a tremendous step forward in the future of transatlantic security."
"The decision to move toward NATO membership is a serious one, and I extend my commitment to support Finland through this process," Risch wrote on Twitter.
4:52pm: UN sets up inquiry into Russia's alleged rights abuses in Ukraine
The United Nations Human Rights Council voted overwhelmingly Thursday to launch an inquiry into alleged serious violations committed by Russian troops in Ukraine, putting their conduct further under the microscope.
Concerned by extrajudicial executions, civilian casualties, the use of torture and abuses against children, the council voted 33-2 to create an investigation into alleged violations, with a view to holding the perpetrators to account. China and Eritrea voted against the resolution, while 12 countries including India, Pakistan and Cuba abstained. Russia branded the extraordinary meeting of the UN's top rights body a politicised stunt and refused to attend.
Telling the council that an 11-year-old boy, now traumatised, had been raped in front of his mother, Ukraine's Deputy Foreign Minister Emine Dzhaparova said Russian President Vladimir Putin's forces were inflicting "pure evil". Russia was committing "the most gruesome human rights violations on the European continent in decades", she said, speaking from Kyiv. "These have been 10 weeks of sheer horror to the people of my country. "Torture and enforced disappearances, sexual and gender-based violence; the list of Russia's crimes is endless. "Only the world standing strong in solidarity with the Ukrainian people can defeat this pure evil."
Ukrainian prosecutors are also investigating a series of war crimes allegedly committed by Russian forces, including the fatal shooting of two unarmed civilians outside Kyiv, officials said Thursday.
CNN released what it said was security camera footage showing two Ukrainian civilians shot in the back by Russian soldiers near a car dealership outside of Kyiv on March 16.
One man died on the spot, the other died shortly after. Prosecutors are investigating the attack as a war crime, CNN reported.
4:42pm: North Macedonia: US leads exercise in NATO's newest member
US troops joined forces from Britain, France, Italy and allied countries in the region Thursday in a military exercise held in NATO’s newest member, North Macedonia, aimed at displaying deployment readiness along the alliance’s eastern borders.
Nearly 10,000 soldiers from 19 nations are taking part in NATO’s planned “Swift Response” exercises as Russia's war in Ukraine continues for a 12th week. The exercises are being held in five separate locations, spanning from Norway to North Macedonia, military officials said.
“I think it’s a fantastic demonstration of what we can do as an alliance and our ability to project combat power if asked to do so and how quickly we can do it,” Maj. Gen. Peter B. Andrysiak, US Army Deputy Commanding General for Europe and Africa, told reporters after an hourlong display in North Macedonia.
Over the past 10 days, about 4,600 soldiers from Albania, France, Greece, Italy, North Macedonia, Montenegro, the UK, and the US have taken part in the exercises, which have included parachute jumps at several locations around the country.
3:58pm: Russia's Sberbank to appeal against Ukraine's move to seize its assets
Russia's top lender Sberbank said on Thursday it was initiating investment arbitration proceedings against Ukraine after its parliament approved a presidential decree allowing for the forced seizure of Sberbank-owned assets in the country.
Ukraine's parliament, or Rada, on Thursday approved President Volodymyr Zelenskiy's decree that allows Ukraine to forcibly seize the assets of Sberbank-owned International Reserve Bank, news agency Interfax Ukraine reported. The decree also allows the seizure of a subsidiary of Russian state development bank VEB, Prominvestbank.
"Sberbank initiates investment arbitration against Ukraine claiming damages," the bank said in a statement, referring to a 1998 agreement on the mutual protection of investments between the two countries.
3:25pm: Germany offers Finland full support for its NATO bid
German Chancellor Olaf Scholz welcomed on Thursday Finland's decision to apply to join the NATO military alliance, saying in a tweet it had Germany's backing. "In a telephone conversation with the President.. I have assured Finland of the full support of the German government," tweeted Scholz.
Ich begrüße die Entscheidung Finnlands, sich für einen unverzüglichen Beitritt des Landes zur @NATO auszusprechen. In einem Telefonat mit Präsident @niinisto habe ich #Finnland die volle Unterstützung der Bundesregierung zugesichert.
May 12, 20223:24pm: Poland can manage without reverse gas flow on Yamal pipeline, says minister
Poland can manage without reverse gas flow on the Yamal pipeline, climate minister Anna Moskwa said on Thursday, after Moscow imposed sanctions on the owner of the Polish part of the Yamal pipeline that carries Russian gas to Europe.
3:12pm: IEA may release more oil if needed, says executive director
The International Energy Agency (IEA) may release more oil in future if it is necessary, its executive director Fatih Birol said on Thursday during a visit to Warsaw. In two recent moves the IEA released only 9% of what it has in stock.
2:58pm: German regulator does not expect immediate fallout from Russia's Yamal move
Germany's energy regulator on Thursday said a stop of Russian gas flows through the Yamal pipeline to Europe via Poland was not expected to endanger German supply security.
"Hardly any gas to Germany has been going through this pipeline for weeks," a spokesman for the regulatory authority said in a written statement. "Most volumes went to Poland," he added.
2:55pm: Putin says West suffers more from sanctions than Moscow
Russian President Vladimir Putin said on Thursday that the West was suffering more than Russia from the sanctions imposed on Moscow over the Ukraine offensive, boasting that the Russian economy was resilient in the face of "external challenges".
The authors of the sanctions, "guided by their inflated and blind ambitions and Russophobia, are dealing a much harder blow to their own national interests, their own economies and the prosperity of their own citizens", Putin said at a meeting on economic issues.
"We see this, above all, by looking at a sharp rise in inflation in Europe, which is approaching 20% in some countries," he said. Actually, Euro-area annual inflation was estimated at 7.5% in April this year, according to Eurostat. But inflation in Russia is hovering near 20% amid Western sanctions, according to US Treasury Secretary Janet Yellen.
According to Putin, "it is obvious that (...) the continuation of the obsession with sanctions will inevitably lead to the most difficult consequences for the European Union, for its citizens".
2:43pm: Swiss report 6.3 billion Swiss francs in frozen Russian assets as some released
The Swiss government on Thursday reported some 6.3 billion Swiss francs ($6.33 billion) worth of Russian assets frozen under sanctions introduced to punish Moscow's invasion of Ukraine, a decline from early April, as a government official said some assets had been released.
"On April 7, 7.5 billion francs were frozen. Since then, a further 2.2 billion francs have been reported (frozen), but 3.4 billion in provisionally frozen assets were released," Erwin Bollinger, a senior official at the State Secretariat for Economic Affairs (SECO) agency overseeing sanctions, told journalists.
2:38pm: Euro strikes five-year low against dollar
The euro sank to a five-year low of $1.0389 on Thursday as the dollar was lifted by its haven status and US interest rate hikes.
With stock markets hit with risk aversion as inflation, the Russian invasion of Ukraine and Chinese Covid lockdown sap global growth, the dollar has been invigorated as investors seek refuge in US bonds.
2:24pm: Gazprom says it will no longer ship gas via Yamal pipeline through Poland
Russian energy giant Gazprom said on Thursday it would no longer be able to export gas through Poland via the Yamal-Europe pipeline after Moscow imposed sanctions against the firm that owns the Polish section of the pipeline.
"A ban on transactions and payments to entities under sanctions has been implemented," Gazprom said in a statement. "For Gazprom this means a ban on the use of a gas pipeline owned by EuRoPol GAZ to transport Russian gas through Poland."
2:06pm: EU moves to help Ukraine export grain as Russia blocks sea routes
The European Commission said on Thursday it would work with EU governments to help Ukraine export millions of tonnes of grain stuck in the country because the Russian navy is blocking Ukrainian ports.
Ukraine was the world's fourth-largest grain exporter in the 2020-2021 season, International Grains Council data shows, selling 44.7 million tonnes abroad, mainly to China, Africa and Europe. It is also one of the biggest producers of sunflower oil.
Before Russia invaded Ukraine on February 24, 90% of the grains and sunflower oil were shipped out through Ukrainian ports on the Black Sea – a route now closed off. Problems with getting the grain out of Ukraine threaten to cause a food crisis, especially in poorer regions like Africa. "Twenty million tonnes of grains have to leave Ukraine in less than three months using the EU infrastructure," EU Transport Commissioner Adina Valean said.
2pm: OPEC cuts 2022 world oil demand forecast again on Ukraine war
OPEC on Thursday cut its forecast for growth in world oil demand in 2022 for a second straight month, citing the impact of Russia's invasion of Ukraine, rising inflation and the resurgence of the Omicron coronavirus variant in China.
In a monthly report, the Organization of the Petroleum Exporting Countries (OPEC) said world demand would rise by 3.36 million barrels per day (bpd) in 2022, down 310,000 bpd from its previous forecast. The Ukraine war sent oil prices briefly above $139 a barrel in March, the highest since 2008, worsening inflationary pressures. OPEC has cited suggestions that China, with strict COVID lockdowns, is facing its biggest demand shock since 2020 when oil use plunged.
1:45pm: Deadly Russian strike on town in northern Ukraine
Three people were killed and 12 others wounded in a Russian strike on a town in Ukraine's northern Chernigiv region, the emergency services told AFP.
"We have three people killed and 12 wounded as a result of a strike" in Novgorod-Siversky, a spokesman said.
The town is in the northeastern corner of the country, around 45 kilometres south of the Russian border.
In a posting on Telegram, Chernigiv governor Vyacheslav Chaus said there were "dead and wounded" but did not give numbers, saying only that rescuers and medics were "working at the scene".
He said the strike took place at night and hit "critical infrastructure", including a school, posting photographs of badly damaged buildings in the town.
1:13pm: Pentagon says it would not be hard to integrate Finland into NATO
Finland's entry into the NATO would be historic, Pentagon spokesman John Kirby told MSNBC in an television interview on Thursday, adding it would not be difficult to integrate the country into the military alliance.
1:06pm: Russian sanctions are not designed to stop gas to EU, says Germany
Germany said on Thursday it didn't expect Russian sanctions against EU subsidiaries of state-firm Gazprom to result in a stoppage of gas deliveries, adding that the punitive measures seem designed to drive up prices.
Economy Minister Robert Habeck said during a news conference that the sanctions constituted an escalation, accusing Russia of using energy as a weapon. He said Germany would not raise the emergency level from its current level as an expected drop of 3% of Russian gas deliveries as a result of the news sanctions could be compensated on the market albeit at higher prices.
12:52pm: Putin: good grain harvest in Russia to support higher exports
Russia will increase grain exports this year due to a good harvest, President Vladimir Putin told a government meeting on Thursday. Russia, one of the world's largest wheat exporters, currently expects to harvest 130 million tonnes of grain in 2022, including 87 million tonnes of wheat, Putin said.
12:46pm: Russia will respond to Finland's NATO accession, says foreign ministry
Russia said on Thursday it would be forced to respond to Finland's decision to join NATO. "Finland joining NATO is a radical change in the country's foreign policy," the foreign ministry said in a statement.
"Russia will be forced to take retaliatory steps, both of a military-technical and other nature, in order to stop threats to its national security arising."
12:05pm: Sweden plans to send NATO application next week, Expressen daily says
Sweden's government plans to submit an application to join NATO next week, following neighbour Finland in re-writing its post-World War Two security policy in the wake of Russia's invasion of Ukraine, Expressen newspaper reported on Thursday.
Sweden's parliament will debate the security situation on Monday and Prime Minister Magdalena Andersson will then call a special cabinet meeting where the formal decision to apply will be taken, Expressen said, citing unnamed sources.
11:54am: Finland's accession process to NATO would be smooth and swift, Stoltenberg says
A NATO membership of Finland would strengthen both the Western military alliance and Finland, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said on Thursday.
"Should Finland decide to apply, they would be warmly welcomed into NATO, and the accession process would be smooth and swift," Stoltenberg said after Finland announced it would apply to join NATO "without delay".
"Finland is one of NATO's closest partners, a mature democracy, a member of the European Union, and an important contributor to Euro-Atlantic security."
11:51am: Ukraine's Zelensky lauds Finnish readiness to apply to join NATO
Ukrainian President Volodymyr Zelensky lauded Finland's readiness to apply to join the NATO military alliance in a phone call with Finland's president on Thursday, Zelensky said. "We also discussed Ukraine's European integration. And defence interaction," he wrote on Twitter.
Had a phone conversation with President of Finland @niinisto. Commended the readiness of 🇫🇮 to apply for NATO membership. We also discussed Ukraine's European integration. And 🇺🇦 - 🇫🇮 defense interaction.
May 12, 202211:45am: Kremlin says Finland joining NATO is 'definitely' a threat to Russia
The Kremlin has said it considers the prospect of Finland joining the Atlantic alliance as "definitely" a threat to Russia.
Speaking to reporters on a conference call, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the expansion of the military bloc would not make Europe or the world more stable.
Peskov said the steps taken by Finland to join NATO were a cause for regret and a reason to impose a symmetrical response.
11:45am: Kremlin says no business possible with entities on its gas sanctions list
Russian sanctions imposed on the former German unit of Russian gas producer Gazprom and a number of other entities mean no relations are possible between them and the Russian state gas company, Kremlin said on Thursday. Dmitry Peskov, Kremlin spokesman, declined further comments.
11:26am: EU says gas supply not at risk from Ukraine transit issue, blames Moscow
Ukraine's announcement on Tuesday that it would suspend the flow of gas through a transit point bringing Russian fuel to Europe does not present a gas supply issue, the European Commission said on Thursday.
"While these developments may have an impact on part of the gas transit to the EU, they do not bring about any immediate security of supply issue for the EU," a commission spokesperson said, adding that Ukraine's inability to operate the Novopskov gas compressor station was a result of actions by Russia. "Ukraine has been a reliable transit partner for many years," the spokesperson said.
11:12am: Shell sells Russian retail business to Lukoil
Russia's Lukoil has agreed to buy oil major Shell's Russian retail and lubricants businesses, the companies said on Thursday, as part of the British company's plans to exit the country following Moscow's invasion of Ukraine.
The deal includes 411 retail stations, mainly located in the Central and Northwestern regions of Russia, and the Torzhok lubricants blending plant, Shell said in a statement.
10:25am: Sweden to take Finland's NATO stance 'into account'
Sweden will take into account Finland's NATO assessments when deciding on whether it will send an application, the Swedish foreign minister said in a Twitter post, shortly after Finland's leaders backed applying for membership of the alliance.
"Finland is Sweden's closest security & defence partner, and we need to take Finland's assessments into account," Foreign Minister Ann Linde said.
Important message today from 🇫🇮 President @niinisto & PM @MarinSanna on @NATO membership. 🇫🇮 is 🇸🇪 closest security & defence partner, and we need to take 🇫🇮 assessments into account. 🇸🇪 will decide after the report from the security policy consultations has been presented.
May 12, 2022Helsinki's decision is significant for Sweden as it is likely to move in tandem with Finland, with whom Sweden has close historic and military ties. Sweden is expected to announce it will apply for membership within days.
10:08am: Russia's Gazprom says gas transit via Ukraine down
Russian gas producer Gazprom said it continues shipping gas to Europe via Ukraine at the Sudzha entry point, with volumes on Thursday seen at 50.6 million cubic metres (mcm), down from 72 mcm on Wednesday. The application for gas supply via the Sokhranivka entry point was rejected by Ukraine, Gazprom said. Russian gas flows to Europe via Ukraine fell by a quarter on Wednesday after Kyiv halted use of the Sokhranivka route.
10:00am: Russia says it hit two ammunition depots in Ukraine's Chernihiv region
Russia said on Thursday its forces hit two ammunition depots in the Chernihiv region of Ukraine, Russian news agencies reported. The defence ministry also said Russia had destroyed a Ukrainian S-300 air defence missile system in the Kharkiv region and a radar station near the city of Odesa.
10:00am: More oil and slower demand mean world can weather Russian losses says IEA
Lower output from Russia due to the fallout from its invasion of Ukraine will not leave the world short of oil, the International Energy Agency (IEA) said on Thursday, as supply ramps up elsewhere and Chinese lockdowns tamp down demand.
"Over time, steadily rising volumes from Middle East OPEC+ and the U.S. along with a slowdown in demand growth is expected to fend off an acute supply deficit amid a worsening Russian supply disruption," the IEA said in its monthly oil report.
9:48am: One dead in munitions blast at Russian military base
One person died and several others were injured in an explosion that took place while ammunition was unloaded at a military base in Russia's Far East, Russian news agency TASS reported Thursday.
Accidents at arms depots are fairly common in Russia, especially due to lax safety requirements and large amounts of old munitions remaining in storage.
"As a result of an explosion of gunpowder during the unloading of ammunition, seven people were injured. They received minor wounds. Another person died," a source in the emergency services told TASS state news agency, adding that the victim was a serviceman.
9:35am: Ukraine wants spot 'reserved' in EU
Ukraine wants a spot reserved in the European Union, even if obtaining full membership could take time, Foreign Minister Dmytro Kuleba has said on a visit to Berlin.
"It is not about the fastest possible membership for Ukraine in the EU. But what is very important for us is for this spot to be reserved for Ukraine," Kuleba told German broadcaster ARD.
"We hear often that Ukraine belongs in Europe, belongs in the European family, and now it's about reserving this place," he added.
French President Emmanuel Macron warned early this week that it would take "decades" for a candidate like Ukraine to join the EU.
Macron suggested instead that a broader European political community could be created to include members like Ukraine or post-Brexit Britain.
9:27am: Germany's Russian energy imports surge in value even as volumes fall
The value of Germany's oil and gas imports from Russia jumped by more than 50% in March due to a surge in energy prices even as volumes shrank, the statistics office said. Aiming to reduce its dependence on Russian energy after Moscow's invasion of Ukraine, Germany has been seeking alternative supplies of oil and gas.
9:21am: Finland says NATO membership would ramp up security in Baltic Sea region
Finland's accession to NATO would strengthen security in the Baltic Sea region, Foreign Minister Pekka Haavisto told EU lawmakers on Thursday, referring to a region seen as NATO's weakest flank.
"Should Finland decide to apply, the accession of Finland would strengthen the security and stability of the Baltic Sea region and northern Europe," Haavisto said, addressing EU lawmakers via videolink.
9:21am: Denmark to push for quick NATO admission of Finland
Denmark will push for a quick NATO admission process of Finland, Prime Minister Mette Frederiksen said on Thursday after Finland signaled it would apply for membership of the military alliance "without delay".
"Denmark will of course warmly welcome Finland to NATO. will strengthen NATO and our common security," Frederiksen said on Twitter. "Denmark will do everything for a quick admission process after the formal application."
9:15am: Finland's leaders back NATO membership in major policy shift
Finland should submit an application to join the NATO military alliance, Finnish President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin have said in a joint statement, signalling a major policy shift triggered by Russia's invasion of Ukraine.
"Finland must apply for NATO membership without delay," Niinisto and Marin said in the joint statement.
Finland, which shares a 1,300 km (810 mile) border and a difficult past with Russia, has previously remained outside the North Atlantic Treaty Organization to maintain friendly relations with its eastern neighbour.
9:11am: UK economic growth slows in first quarter
Britain's economy grew at a slower pace in the first quarter compared with the final three months of last year as the country battled soaring inflation, official data showed Thursday. The economy grew 0.8 percent in the January-March period compared with expansion of 1.3 percent in the fourth quarter of last year, the Office for National Statistics said in a statement.
Consumer prices are surging worldwide on supply strains as economies reopen from pandemic lockdowns – and in the wake of the Ukraine war that is aggravating already high energy costs.
9:00am: Czechs in talks to get German tanks as they send theirs to Ukraine
The Czech Republic is in talks with Germany on the supply of tanks that would allow the Czechs to send more of their Soviet-era tanks to Ukraine, Defence Minister Jana Cernochova said late on Wednesday. The Czech Republic may get Leopard tanks from Germany, but probably not the most modern variant, Cernochova said on Czech Television.
"I think we are on the right, good path," she said. "It concerns acquiring Leopard tanks." She said they may be "somewhere in the middle" between he old Leopard 1 and newer Leopard 2 versions. The Czechs have 30 modernised T-72M4CZ tanks assigned to its tank unit and several dozen more in storage that have not been modernised.
8:42am: UK PM Johnson says no return to normal relations for Russia's Putin
British Prime Minister Boris Johnson said on Thursday there could be no renormalisation of relations with President Vladimir Putin following Russia's invasion of Ukraine.
Asked during an interview on LBC Radio whether Putin could be welcomed back on the global stage if he were to repent, Johnson said: "The short answer is no. No renormalisation and the UK is very clear about that."
8:12am: Finland's Fortum prepares Russia exit
Finnish utility Fortum said on Thursday it would pursue a "controlled exit" from Russia through a process which preferably includes a sale of its business in the country, where it earned a fifth of its operating profit last year.
8:01am: Demand to ship Russian gas via Ukraine falls to 53 mcm says Ifax
Demand for Russian gas to be shipped via Ukraine fell to 53 million cubic metres (mcm) on Thursday from 72 mcm the day before, the Interfax news agency reported. Volumes have declined since Kyiv halted the use of one major transit route, the Sokhranivka entry point, on May 11, blaming interference by occupying Russian forces.
7:45am: Ukraine keeps up counterattack to north of Kharkiv, Britain says
Ukrainian forces are keeping up a counterattack to the north of the second largest city of Kharkiv and recapturing several towns and villages toward the Russian border, Britain said on Thursday. Russia has reportedly withdrawn units from the area and the forces are likely to redeploy after replenishing the losses to the eastern bank of the Siverskyi Donets river, the British defence ministry said in a regular Twitter bulletin.
On Wednesday, Ukraine said it had pushed back Russian forces in the east to recapture Pytomnyk, a village on the main highway north of Kharkiv, about halfway to the Russian border.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 12 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/uVTQA0NbhY🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/8ArBHMQinJ
May 12, 20226:55am: Ukraine to hold first war crimes trial
Ukraine, which has repeatedly accused Russian troops of committing atrocities, has announced it will hold its first war crimes trial over the Russian invasion.
The prosecutor general's office said Vadim Shishimarin, a 21-year-old Russian service member, is accused of killing an unarmed 62-year-old civilian as he fled with four other soldiers in a stolen car.
"The man died on the spot just a few dozen metres from his home," said a statement from prosecutor Iryna Venediktova's office. Shishimarin faces possible life imprisonment if found guilty.
Venediktova's office has said it has received reports of more than 10,000 alleged war crimes, with 622 suspects identified.
>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'
6:49am: Russian governor says Ukrainian fire kills villager
Firing from Ukraine killed one person and wounded seven in the Russian border village of Solokhi in the province of Belgorod, the regional governor, Vyacheslav Gladkov, said on Thursday.
Authorities in the area bordering Ukraine have accused Kyiv of a series of strikes, including a helicopter raid on a fuel depot. Kyiv, which has been fighting off a Russian invasion since February, has not claimed responsibility for the attacks.
6:10am: Russia 'most direct threat to world order': EU's von der Leyen
Top European officials warned Thursday that Russia poses the "most direct threat" to world order and urged China to play a more constructive role on the international stage as they held talks in Tokyo.
European Commission President Ursula von der Leyen and European Council President Charles Michel are in Japan for talks that have touched on Russia's invasion of Ukraine but also growing concerns about China's role in Asia and beyond.
2:50am: NATO to welcome Nordic members as Ukraine pushes back Russian forces
Finland is expected to announce on Thursday its intention to join NATO with Sweden likely to follow soon after, diplomats and officials said, as Russia's invasion of Ukraine reshapes European security and the Atlantic military alliance.
NATO allies expect Finland and Sweden to be granted membership quickly, five diplomats and officials told Reuters, paving the way for increased troop presence in the Nordic region during the one-year ratification period.
In the wider Nordic region, Norway, Denmark and the three Baltic states are already NATO members, and the addition of Finland and Sweden would likely anger Moscow, which says NATO enlargement is a direct threat to its own security.
Russian President Vladimir Putin has cited the issue as a reason for his actions in Ukraine, which has also expressed a desire to eventually join the alliance.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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On The Ground
In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
AS IT HAPPENED
Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
L'Humanité
Droit du travail. «Barème Macron» : la Cour de cassation tranche en faveur des licencieurs
ActuLa haute juridiction a validé, ce mercredi, le « barème Macron ». Ce qui empêche les juges de déroger à ce système fixant des indemnisations minimalistes en cas de licenciement abusif. Les syndicats poursuivent l’action.
Stéphane GuérardLes employeurs sont saufs. Ils pourront continuer de procéder à des licenciements abusifs en provisionnant les maigres indemnités légales à verser au salarié éjecté. Telle est la portée de la décision rendue par la Cour de cassation, mercredi, qui valide ainsi l’une des mesures les plus problématiques des ordonnances de 2017, affaiblissant nombre de garanties en faveur des travailleurs, celle du « barème Macron » sur les licenciements. Pour les organisations syndicales – CGT, FO, CFDT et SAF en tête –qui s’étaient engagées depuis cinq ans dans une bataille judiciaire pour obtenir l’abrogation de ce dispositif, ferraillant contre le gouvernement et les défenseurs du patronat, la décision est rude à encaisser. Car, si elle ne signe pas la fin du combat – le Comité européen des droits sociaux doit encore statuer dans les prochaines semaines –, elle offre une victoire au pouvoir macronien qui avait fait de cette mesure l’un des points majeurs « pro-business » du premier quinquennat.
Du sur-mesure pour le patronat
De fait, l’ordonnance n° 2017-1387 établissant des planchers et plafonds d’indemnisation en fonction de l’ancienneté du salarié viré abusivement avait pour but de « sécuriser juridiquement des situations actuellement insatisfaisantes ». Sécuriser qui ? Avant tout les employeurs, en levant, dixit le gouvernement, « les freins au recrutement, en accroissant la prévisibilité des décisions (de justice – NDLR) rendues et en sécurisant les entreprises, notamment les TPE-PME, au regard des risques liés à la rupture du contrat de travail ». Jusqu’en 2016, le Code du travail prévoyait que, en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse et en l’absence de reclassement, le juge pouvait décider d’une indemnité à verser, égale ou supérieure à six mois de salaire. Une entrave à l’embauche, hurlaient alors les patronats qui ont obtenu du président des riches des règles sur mesure. Depuis 2017, un licenciement abusif ne donne plus droit qu’à une indemnité d’un à deux mois de salaire brut pour un an d’ancienneté, de trois à six mois pour cinq ans d’ancienneté… de trois à vingt mois pour trente ans et au-delà. Résultat, les audiences de recours aux prud’hommes se sont vidées. Le dernier rapport de la commission d’évaluation des ordonnances Macron note que « le barème est majoritairement appliqué par les juges et qu’il a un effet maximal à la baisse sur le montant des indemnités pour les salariés ayant entre deux ans et cinq ans d’ancienneté dans les entreprises de 11 salariés ou plus. Ce sont pour ces salariés que l’intérêt (financier) à agir s’affaiblirait d’abord. L’effet est moindre pour les salariés ayant une ancienneté au-delà de cinq ans ».
La juste indemnisation du préjudice subi
Pour mener leur combat, les organisations syndicales ont pu s’appuyer sur des jugements pris par des tribunaux ayant décidé courageusement de s’affranchir du barème afin de fixer une juste indemnisation du préjudice subi. Dans une affaire, la cour d’appel de Paris avait renforcé la dynamique en estimant que le barème « couvrait à peine la moitié du préjudice » subi par une salariée. Début avril, l’Organisation internationale du travail (OIT) appelait le gouvernement français à revoir sa copie sur ce même sujet. Un argument repris à son compte par la première avocate générale de la Cour de cassation qui, lors de l’audience du 31 mars, estimait que les juges étaient fondés à apprécier « in concreto » (en fonction du contexte) si l’indemnité perçue était « adéquate ».
« Sous la pression du patronat et du gouvernement, aussi par manque de courage, de volonté et de conviction, la Cour de cassation n’a pas voulu ouvrir la boîte de Pandore des indemnisations plafonds trop basses, déplore Isabelle Taraud, du Syndicat des avocats de France . Ce faisant, elle admet que le juge reste muselé par le barème. Dès lors, quel intérêt financier a un salarié lésé d’aller en justice pour récupérer deux ou trois mois de salaire qui ne couvriront que ses frais de procédure ? L’impunité demeure pour les employeurs, qui continueront de payer des miettes pour un licenciement abusif et de transférer son coût sur Pôle emploi et l’assurance-maladie ca r les dépressions sont fréquentes chez les travailleurs lésés. »
Redonner du souffle au code du travail
Les syndicats ne vont cependant pas lâcher l’affaire. « Nous demandons toujours l’abrogation du barème pour laisser une totale liberté au juge et donner la possibilité au salarié d’obtenir une juste indemnisation », insiste Force ouvrière, qui rappelle, avec la CGT, que l’OIT impose au gouvernement un devoir de suivi de ce barème avec les syndicats. Une autre voie est ouverte : une réforme législative redonnant du souffle au Code du travail. Une des priorités de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives.
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Shireen Abu Aqla: face and voice of war and peace
Lyse DoucetChief international correspondent@bbclysedouceton Twitter
Shireen Abu Aqla was a household name across the Arab world - literally.
Across the region and beyond, her calm commanding presence filled living rooms, courtyards, and camps as viewers turned to the new Al Jazeera network transforming 24-hour Arabic language television.
Joining in 1997, a year after its launch, she made her own history, too.
For a new generation of young Arab women who came of age then - and are now a driving force in journalism - she was the first female correspondent they'd seen on their television screens.
I saw the news first on my colleague Shaimaa Khalil's Twitter feed.
"Oh what terrible news!! I and millions have followed Shireen's reporting for years!"
"A lot of women grew up holding a hairbrush in front of a mirror and pretending to be Shireen," her colleague and friend Dalia Hatuqa reflected in her tribute.
Abu Aqla made her mark among Israelis, too. "Israeli soldiers would shout from a bullhorn and also mimic her TV sign off" - another of her Al Jazeera colleagues, Linah Al Saafin, shared on social media.
Searing grief
In the Arab world, she was the face and voice of a daily digest of war and peace in the wake of the 1993 Oslo Accords.
Living in Jerusalem then, I remember her in the scrums of journalists covering a conflict which rarely left the headlines. She was part of our tribe but, her authority and quiet confidence set her apart - her ready smile and infectious laugh drew many to her.
Her reputation is said to have been sealed 20 years ago with her reports on Israel's invasion of a refugee camp in Jenin in the occupied West Bank.
Now, in that same northern town, she became the biggest of news herself as she reported on an Israeli raid.
A photograph captured her colleagues' searing grief and disbelief as they surrounded her hospital gurney. A wave of shock and sadness shot around the world.
Blue body armour emblazoned with "PRESS" in bold white letters, placed on her wooden coffin, was a powerful and painful reminder of the huge and growing price paid by journalists covering the Israeli-Palestinian conflict, and many other grievous wars.
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"Always calm and, cool and collected even when faced with the most horrific circumstances and bloodiest scenes," wrote leading Arab journalist and writer Marwan Bishara who said he was "not ready to speak about Shireen in the past tense".
When a story mattered she was there. Now she is not, and, for so many, a big part of every story she faithfully covered will be missing.
New titles are cascading across social media - trailblazer, symbol, martyr.
There's already a billboard with her photograph in the West Bank city of Ramallah.
But she has only one title which she earned throughout her life - journalist.
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Al Jazeera reporter killed during Israeli raid
Doucet: Killed journalist 'inspiration' to a generation
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Le Figaro
Ligue 1 : Lionel Messi athlète le mieux payé au monde en 2022
La légende du ballon rond a été l'athlète le mieux payé au monde sur la dernière année écoulée. Il devance LeBron James et Cristiano Ronaldo.
Selon Forbes, journal économique américain, Lionel Messi aurait perçu 125 millions d'euros sur la dernière année écoulée (mai 2021 à mai 2022). L'international argentin du Paris Saint-Germain devance ainsi le basketteur LeBron James et Cristiano Ronaldo, son rival de Manchester United.
La «Pulga» a touché 55 millions de dollars de revenus issus de ses divers sponsors avec Adidas ou Pepsi entre autres. Son nouveau partenariat avec Socios lui rapporterait 20 millions de dollars, soit environ 19,2 millions d'euros par an. L'ancien joueur du FC Barcelone a également signé un accord en 2021 pour devenir ambassadeur de Hard Rock International et égale ainsi son grand rival Cristiano Ronaldo sur les revenus dits «hors terrains». Une première depuis 2013.
Lionel Messi devance ainsi LeBron James (Los Angeles Lakers) qui aurait gagné 116 millions d'euros, et donc «CR7», dont les revenus de l'année passée sont estimés à 110 millions d'euros.
Un autre joueur du PSG figure dans le top 5 en la personne de Neymar, 4e avec des revenus de l'ordre de 91 millions d'euros. Son partenaire Kylian Mbappé ne figure quant à lui pas dans le Top 10. Pour l'instant.
OGC Nice: Christophe Galtier s'estime floué et remet en question son avenir
L'entraîneur, champion de France sortant avec Lille, souhaite rencontrer Jim Ratcliffe, président d'Ineos et propriétaire de Nice, d'ici la fin de saison.
«La connerie humaine n'a pas de limite»: le football français entre honte et dégoût après le chant sur Sala
L'OGC Nice, Galtier et Kombouaré ont condamné les chants insultant Emiliano Sala mercredi soir lors de Nice-Saint-Etienne.
Ligue 1 : les supporters Nantais épinglés à leur tour pour un chant sur Xavier Dupont de Ligonnès
Après les terribles chants entendus à l'Allianz Riviera de Nice mercredi soir, des vidéos de supporters nantais avec un chant consacré à la «tuerie de Nantes» refont surface.
Valeurs Actuelles
Essonne : des jeunes agressent des policiers de la BAC après avoir volé leur matraque
Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre une scène violente. Dans le quartier des Mazières, à Draveil (Essonne), une patrouille de la brigade anti-criminalité (BAC) du Val d’Yerres est insultée par un jeune, mercredi 11 mai, vers 19 heures, selon Le Parisien qui cite une source policière. L’équipe de la BAC s’arrête au niveau de l’individu pour procéder à son interpellation. Le suspect se rebelle et provoque un rassemblement autour de la voiture des agents qui font rentrer, tant bien que mal, l’individu dans leur véhicule.
Un policier blessé
L’intervention se transforme rapidement en guet-apens pour les policiers. Une vingtaine de jeunes font pression sur la BAC pour relâcher le suspect. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser la foule. Dans le même temps, l’un des policiers s’est fait voler sa matraque. Le voleur est menaçant avec les agents, mais il n’a pas été interpellé. L’équipage parvient finalement à partir. « En quittant les lieux, les fonctionnaires ont fait l’objet de jets de projectiles, dont un a atteint la lunette arrière de la voiture », a indiqué une source policière au journal. Un policier serait blessé à la pommette après avoir reçu un coup.
L’agression des policiers a été dénoncée par le syndicat de police Unité-SGP 91. « Ces violences sont intolérables, j’apporte mon total soutien au collègue blessé », a déclaré Guillaume Roux, secrétaire départemental du syndicat. « Ces délinquants sont prêts à tout pour libérer l’un des leurs. Il faut des sanctions exemplaires afin de faire cesser ce sentiment d’impunité », a-t-il ajouté.
BBC
Could you quit your job to become a full-time activist?
By Suzanne BearneBusiness reporter
Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.
It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.
They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.
"We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."
Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."
But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.
And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.
"People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."
They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.
From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.
More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.
In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.
Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).
"I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."
For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.
To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.
To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.
When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."
Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.
"It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.
She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.
"I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.
"I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."
At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.
Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."
People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.
She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."
She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.
"The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."
However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".
"Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."
Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.
"There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."
Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."
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France24 - Monde
Face à la Russie, la Finlande demande son adhésion à l'Otan
Publié le : 12/05/2022 - 20:59
Stéphanie ANTOINE
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La Finlande s'est montrée, jeudi 12 mai, favorable à une adhésion à l'Otan. La candidature officielle sera annoncée dimanche à l'organisation. Une intégration qui ne serait "contre personne", selon le président finlandais Sauli Niinistö. Mais, l'entrée de ce pays nordique à l'Otan serait "assurément" considérée comme une menace pour la Russie, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Malgré ces menaces, la Suède devrait également formuler sa demande d'adhésion ces prochains jours.
Une émission préparée par Élise Duffau, Lise Barcellini et Léa Lucas.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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GUERRE EN UKRAINE
Finlande : le président et la Première ministre veulent une adhésion "sans délai" à l'Otan
AnalyseFace au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
ANALYSELa guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique
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L’aumônerie de l’université de Pau cambriolée et incendiée
« On se sent attaqué dans ce qu’on est »
Pau : les dernières actualités
Le Figaro
États-Unis : la pénurie de lait pour bébé tourne à la crise politique
Beaucoup de rayons sont vides, la faute à des problèmes d'approvisionnement, provoqués par le Covid-19 et accentuées par la fermeture récente d'une usine de fabrication.
Des rayons vides, des familles angoissées: la Maison-Blanche a assuré jeudi 12 mai prendre très au sérieux la pénurie de lait pour bébé que connaissent les Etats-Unis, et qui tourne à la crise politique pour le président Joe Biden. Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons a atteignait 43% à la fin de la semaine dernière, une situation qui n'a fait qu'empirer depuis la mise à l'arrêt en février d'une usine du fabricant Abbott.
À lire aussiUne victoire des démocrates aux Midterms peut-elle permettre à Joe Biden de renforcer le droit à l'avortement ?
Accusée au pire d'indifférence, au mieux d'attentisme, la Maison Blanche a exposé jeudi quelques mesures, d'une portée limitée. «C'est un travail qui dure depuis des mois», a justifié sa porte-parole Jen Psaki, interrogée sur le temps de réaction de l'exécutif américain. «Notre message aux parents est le suivant: nous avons entendu, nous voulons faire tout ce que nous pouvons», a-t-elle dit, pressée de questions sur ce sujet qui a dominé son briefing quotidien.
À VOIR AUSSI - Aux États-Unis, le désarroi des parents confrontés à la pénurie de lait pour bébé
L'administration Biden envisage, entre autres, d'augmenter les importations, alors que les Etats-Unis produisent 98% du lait maternisé qu'ils consomment. Elle dit aussi travailler avec les Etats pour alléger les contraintes administratives pesant sur les familles les moins fortunées, qui achètent le lait infantile grâce à des bons alimentaires. La Maison-Blanche indique enfin avoir demandé à l'autorité fédérale de la concurrence de se pencher sur les abus liés à cette situation de pénurie, notamment la revente de lait infantile en ligne à des prix très supérieurs à la normale.
Un taux de rupture de stock à 43%
Par ailleurs, le président américain Joe Biden s'est entretenu avec des représentants du commerce de détail et des producteurs de lait pour bébé, des conversations qualifiées de «productives et encourageantes» par une responsable de l'administration, qui n'a pas souhaité être nommée. Elle n'a pas voulu toutefois dire combien de temps il faudrait pour que la situation s'améliore.
À lire aussiAux États-Unis, le désarroi de parents confrontés à la pénurie de lait pour bébé
L'opposition républicaine, en campagne avant des élections législatives en novembre, s'est emparée du sujet et pilonne l'administration Biden. L'élue à la Chambre des représentants Elise Stefanik a ainsi affirmé lors d'une conférence de presse avoir contacté l'autorité concernée, l'agence américaine du médicament (FDA) dès février: «Joe Biden n'a aucun plan. (...) Lorsque nous avons posé la question à la Maison-Blanche à propos de la pénurie, ils ont ri. C'est honteux.»
«Le Missouri est l'un des six Etats américains où plus de la moitié du lait pour bébé est en rupture de stock», a dénoncé sa collègue Ann Wagner, parlant de jeunes mères qui font du troc sur Facebook pour s'en procurer. Randy Feenstra, un élu de l'Iowa, a lui assuré que, dans sa région, des familles «faisaient 50, 75, jusqu'à 100 miles pour essayer d'en trouver» (soit de 80 à 160 kilomètres).
Le 17 février, après le décès de deux bébés, le fabricant Abbott a annoncé le «rappel volontaire» dans son usine du Michigan de laits en poudre, dont Similac, utilisé par des millions de familles américaines. L'enquête a dédouané le lait visé mais la production n'a toujours pas repris, aggravant la pénurie déjà provoquée par les problèmes plus généraux de la chaîne d'approvisionnement et le manque de main-d'œuvre. La situation est particulièrement critique pour les bébés dépendants de laits spéciaux, qui ne sont fabriqués que par Abbott, a souligné la Maison-Blanche. Elle donne le chiffre de 5.000 nourrissons dans ce cas, auxquels s'ajoutent des enfants et des adultes souffrant de maladies métaboliques rares.
Easyjet retire des sièges de ses avions face aux pénuries de personnel
La compagnie exploitera désormais sa flotte d'A319 au Royaume-Uni avec un maximum de 150 passagers à bord contre 156 habituellement, et trois membres d'équipage au lieu de quatre.
La moitié des seniors ne sont-ils plus «en emploi» lorsqu'ils arrivent à la retraite ?
LA VÉRIFICATION - «Aujourd'hui [...], c'est la moitié des Français qui, à 60 ans, ne sont plus en emploi. Hommes et femmes», a affirmé François Ruffin, mardi. À raison ?
Hausse des taux d’intérêt: la Banque de France sonne l’alarme
DÉCRYPTAGE - Selon l’institution, une hausse de 1% des taux d’intérêt coûte, à long terme, 40 milliards par an au budget.
France24 - Monde
Mort de Shireen Abu Akleh : le risque d’un embrasement au Proche-Orient ?
Publié le : 12/05/2022 - 19:34
Raphaël KAHANE
Suivre
La chaîne Al-Jazira accuse Israël d’avoir tué l’une de ses journalistes vedettes, la Palestino-Américaine Shireen Abu Akleh, lors d’un raid en Cisjordanie. Un drame lourd de menaces dans une région en proie à un regain de violences ces dernières semaines ? On va plus loin avec Zyad Limam et Bruno Daroux. Regards croisés aussi sur la tournée de Sergueï Lavrov dans le monde arabe, à la recherche de soutiens dans la "crise du gaz" liée à la guerre en Ukraine.
En Israël, les deux suspects palestiniens de l'attentat d'Elad capturés
PORTRAIT
Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles
Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie
BBC
Why India's poorest children are falling further behind
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.
Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.
They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.
Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.
"I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.
"Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.
While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.
"Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.
For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.
Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.
The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.
"The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.
"The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.
"Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.
"Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.
More technology of business:
So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?
Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.
The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.
He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.
"We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.
Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.
"Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.
A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.
The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.
Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, India's Education Ministry told the BBC.
It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.
Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.
"It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.
Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.
To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.
He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.
This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.
"We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.
There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.
"I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.
"I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.
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Le Figaro
Majuscule ou minuscule: quelle est la règle pour ne plus (jamais) se tromper?
Écrire «océan pacifique» au lieu d’«océan Pacifique» transforme radicalement le sens d’une phrase. Voici quelques astuces pour ne plus faire d’erreur.
Après un point ou au début d’un nom propre, l’emploi de la majuscule est une évidence. Pourtant, d’autres usages suscitent quelques interrogations. En effet, ne vous est-il jamais arrivé de vous demander s’il faut écrire le «Conseil municipal» ou le «conseil municipal»? Ou bien «Les gens de l’Est» ou «les gens de l’est»? Dans certaines situations, le choix entre une majuscule et une minuscule devient cornélien. Rassurez-vous, il existe des règles pour réussir à trancher. La rédaction vous propose de les (re)découvrir, grâce au Petit bon usage de la langue française, de Cédric Fairon et Anne-Catherine Simon, d’après l’œuvre de Maurice Grevisse.
Noms et adjectifs
La majuscule s’emploie pour les noms de pays et de peuples quand ils n’ont pas une valeur adjectivale et qu’ils ne désignent pas une langue: on note «la Bretagne et les Bretons» mais «le peuple breton parle breton». En règle générale, seul le nom prend une majuscule sauf si l’adjectif qui l’accompagne est avant le nom: on écrit «l’Armée française» ou «le Massif armoricain» mais «la Seconde Guerre mondiale» et «le Moyen Âge».
Œuvres littéraires et artistiques
Les titres des œuvres littéraires et artistiques doivent également s’écrire avec une majuscule sur le premier mot: Le bateau ivre de Rimbaud, le Printemps de Botticelli… De même pour les noms de journaux (Libération), les titres de film (Que la fête commence) et les chansons (Milord). Si le titre de l’œuvre commence par un article indéfini (un, une, des), seul l’article prend une majuscule: Un long dimanche de fiançailles ; en revanche si l’article est défini (le, la, les) il est d’usage de mettre une majuscule au mot suivant quand le titre est court: on écrit La Marseillaise mais L’insoutenable légèreté de l’être.
Titres, concepts et institutions
On utilise la majuscule pour marquer un mot dans une fonction ou un titre lorsqu’on s’adresse à quelqu’un: Madame, cher Monsieur (dans une lettre ou un mail), le Premier Ministre, le Juge. Ainsi le mot «président» s’écrit en minuscule sauf lorsque l’on s’adresse à «Monsieur le Président». Les concepts abstraits (le Bien et le Mal), les courants littéraires (le Romantisme) et les événements historiques (la Révolution française, le 18-Juin…) prennent une majuscule. Les noms d’institutions enfin prennent une majuscule s’ils sont uniques dans le pays: on écrit «l’École normale supérieure» et le «Conseil constitutionnel» mais le «conseil régional» et la «mairie de Paris».
Géographie
Les points cardinaux (nord, sud, est, ouest) ne prennent une majuscule que lorsqu’ils désignent un ensemble de régions (les gens du Nord) ou un groupe de pays (les pays du Sud). Quand on écrit en revanche: «le nord de la France», le point cardinal ne prend pas de majuscule. Les mots «Atlantique», «Pacifique»… prennent toujours une majuscule. Les noms de villes également, même lorsqu’ils sont reliés par des tirets: «La Roche-sur-Yon».
Calendrier et religions
Pour les fêtes religieuses ou civiles, la norme est de mettre une majuscule si le nom comporte un seul mot (Noël, Pâques) et de ne mettre une majuscule qu’au mot le plus spécifique (le jour de l’An, la fête de la Musique). Les noms de jours s’écrivent en minuscule sauf pour les jours spécifiques. Exemple: la Journée mondiale de la femme. Enfin les mots relatifs au sacré prennent tous une majuscule: la Bible, Dieu, le Verbe, le Créateur, le Nouveau Testament, Allah, Bouddha…
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Valeurs Actuelles
Corse-du-Sud : une résidence secondaire incendiée après des tags nationalistes
Le sinistre s’inscrit dans un contexte politique et sécuritaire tendu ainsi que dans une série de dégradations similaires. Dans la nuit de mercredi 11 au jeudi 12 mai, une résidence secondaire a été incendiée au hameau de Trova, sur la commune d’Alata (Corse-du-Sud). « L’aspect criminel de l’incendie ne fait aucun doute », a fait savoir le parquet d’Ajaccio, cité par Corse-Matin. Si l’acte n’a pas été revendiqué, la propriété avait été auparavant la cible de tags à consonance indépendantiste. Une enquête a été ouverte.
Douzième cas depuis janvier
Les sapeurs-pompiers d’Ajaccio ont été prévenus vers 3 heures du matin. Selon Corse-Matin, malgré leur intervention rapide, la résidence de 130 mètres carrés a été totalement détruite. Son propriétaire habite sur le continent et la demeure était vide au moment des faits. Aucune victime n’est donc à déplorer. Quelques jours auparavant, un muret situé à quelques mètres de là avait été tagué avec les inscriptions « IFF », signifiant en corse « Les Français dehors », « FLNC » ou encore « Attenti à voi » (Attention à vous).
Selon les chiffres rapportés par France 3 régions, onze résidences secondaires avaient déjà été la cible d’incendies volontaires ou d’attentat aux explosifs depuis le début de l’année, dont sept depuis le décès d’Yvan Colonna, le 21 mars. Si ces attaques n’ont pas été revendiquées, elles s’inscrivent dans un contexte de tensions exacerbées par la mort de l’indépendantiste corse. Certains groupes ont évoqué un retour à la lutte armée.
Corse-du-Sud : les dernières actualités
France24 - Monde
États-Unis : Joe Biden signe la loi prêt-bail qui facilitera l'envoi d'aide militaire à l'Ukraine
Publié le : 12/05/2022 - 16:57
Claire BONNICHON
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Claire HOPES
Les États-Unis accentuent encore un peu plus leur soutien à Kiev. Joe Biden a exhumé la loi prêt-bail, un dispositif légal de 1941 qui vise à faciliter et accélérer l'envoi d'équipements militaires à l'Ukraine. Cette décision a été officialisée le 9 mai, le jour où le président russe Vladimir Poutine célébrait à Moscou la victoire de l'Armée rouge sur l'Allemagne nazie. Bruno Daroux, chroniqueur international de France 24, analyse la stratégie américaine.
Le procureur du Paraguay spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue, Marcelo Pecci, a été assassiné, mardi 10 mai, sur une plage en Colombie alors qu'il était en lune de miel sur une île paradisiaque. la Colombie et le Paraguay ont renforcé ces dernières années leur coopération contre le crime organisé international.
Au Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva fait son grand retour. Il mène, à l'âge de 76 ans, sa sixième campagne présidentielle, douze ans après avoir quitté le pouvoir. Favori dans les sondages, l'icône de la gauche brésilienne semble aujourd'hui le seul capable de déloger le populiste Jair Bolsonaro.
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GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
ANALYSEUkraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli
LE FIL DU 10 MAI
Ukraine : 8 millions de personnes ont fui leur domicile à cause de l'invasion russe
Valeurs Actuelles
Mort de Philippe Monguillot : un tournoi de foot pour renforcer la sécurité des chauffeurs de bus
Près de deux ans après la mort de Philippe Monguillot, chauffeur de bus bayonnais décédé à la suite d’une violente agression pendant son service, le combat pour renforcer la sécurité dans les transports continue en son nom. Le 11 juin 2022, un tournoi de football sera organisé à La Cadière d’Azur, pour soutenir l’association Philippe Monguillot, relaie Var-Matin, mercredi 11 mai. Un évènement qui illustre la mobilisation qu’a engendrée le drame à travers la France. Le chauffeur de 58 ans avait trouvé la mort le 10 juillet 2020, cinq jours après une altercation avec des passagers dont il souhaitait contrôler les titres de transport. L’enquête a abouti à quatre mises en examen pour homicide volontaire et non-assistance à personne en danger.
Renforcer la sécurité
Sa famille a créé une association dont l’objectif est de « soutenir, défendre et aider les chauffeurs de bus et de transports en commun victimes d’agressions et d’actes de violence ». Elle demande notamment la mise en place de protections vitrées de tous les postes de conduite, ainsi que des moyens d’intervention rapide des forces de l’ordre en cas d’agression. Elle revendique 32.000 adhérents.
L’organisation du tournoi de football à La Cadière d’Azur a été possible grâce au club local qui a accepté de prêter les infrastructures, précise Var-Matin. Outre une rencontre entre une équipe professionnelle et des vétérans locaux, un apéritif dinatoire et une loterie devraient avoir lieu.
Var : les dernières actualités
France24 - Monde
Côte d'Ivoire : le Femua 2022 met à l'honneur la rumba congolaise
Publié le : 12/05/2022 - 16:34
Fatimata WANE
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Le festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua), qui s’est ouvert le 10 mai à Abidjan, est aussi social que musical. La 14eme édition a fait de son thème principal l’emploi des jeunes. Côté musique, la RD Congo et la rumba congolaise, entrée au patrimoine immatérielle de l’Unesco, sont à l'honneur, tout comme le défunt Papa Wemba. Fatimata Wane, envoyée spéciale de France 24, a rencontré A'Salfo, commissaire général du festival, qui se produira aussi avec son groupe des Magic System.
Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, de son nom d'artiste Papa Wemba, était la star de la rumba congolaise. Il est décédé en 2016 après s'être évanoui sur la scène de ce même festival organisé à Abidjan, laissant derrière lui une œuvre dense, forte d'une cinquantaine d'albums.
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La rumba congolaise entre au patrimoine culturel immatériel de l'humanité
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
La rumba congolaise au patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco : la fierté des musiciens
MUSIQUE
Le musicien congolais Papa Wemba est décédé
Valeurs Actuelles
Décès d’Antoine Alléno : le chauffard a été mis en examen
Antoine Alléno, le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno, a perdu la vie dimanche 8 mai, aux alentours de 23 heures. Le jeune homme de 24 ans est décédé à Paris, après avoir été percuté par un automobiliste en fuite au volant d’une voiture volée, rapportait Le Figaro lundi 9 mai. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « homicide involontaire aggravé » et l’a confiée au service du traitement judiciaire des accidents (STJA). Lors de sa garde à vue, l’homme soupçonné d’être le chauffard – âgé de 24 ans et en état d’ivresse au moment des faits – n’a cessé de répéter qu’il ne se souvenait de rien. Ce mercredi, celui-ci a été mis en examen, notamment pour « homicide et blessures involontaires », selon Le Parisien. Le parquet et le juge d’instruction ont réclamé son placement en détention provisoire. Prénommé Francky D., l’individu est domicilié à Bezons, dans le Val-d’Oise.
Les faits dimanche soir
Le drame s’est produit dimanche 8 mai, vers 23 heures. Accompagné d’une passagère, Antoine Alléno se trouvait sur son scooter à un feu rouge à l’angle de la place de la Résistance et de l’avenue Bosquet, près du pont de l’Alma. Un VTC était également à l’arrêt au même endroit. Un automobiliste en fuite, sans être pourchassé par la police, est alors entré en collision avec eux. Antoine Alléno est décédé sur le coup. Après l’accident, le chauffard a abandonné le véhicule et a pris la fuite à pieds, avant d’être interpellé par un policier hors service de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), selon CNews. La passagère et le chauffeur VTC ont été transportés à l’hôpital. Leurs jours ne sont pas en danger.
Un membre de la communauté des gens du voyage connu de la justice
L’auteur du choc venait de voler une voiture de luxe, type Audi RS6, devant un restaurant du VIIe arrondissement de Paris. Il aurait donné un faux ticket au voiturier de l’établissement, selon Le Figaro. Une source policière du quotidien national a précisé que l’individu était recherché pour conduite en état d’ivresse et pour une peine de prison de trois mois qu’il devait purger. Une autre source de TF1 a précisé qu’il serait né en 1997 et serait « un membre de la communauté des gens du voyage ». La même source policière a révélé à la chaîne que l’individu aurait eu « 1,30g d’alcool dans le sang au moment de l’accident ». Il serait également connu de la justice pour des faits de vol, de recel, d’armes, ou encore de violences.
Antoine Alléno était en train de suivre le prestigieux parcours de son père. Le jeune homme faisait son apprentissage dans les cuisines de Yannick Alléno. Le père et le fils avaient même créé un hamburger haut de gamme, l’été dernier, servi au restaurant l’Allénothèque, dans le VIIe.
New York Times - World
The Killing of Shireen Abu Akleh
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Trailblazing Palestinian Journalist Killed in West Bank
By Raja Abdulrahim and Ben Hubbard
JERUSALEM — Shireen Abu Akleh originally studied to be an architect but could not see a future for herself in the field. So she decided to go into journalism instead, becoming one of the best-known Palestinian journalists.
“I chose journalism to be close to the people,” she said in a short reel shared by Al Jazeera soon after she was killed on Wednesday by gunfire in the West Bank. “It might not be easy to change the reality, but at least I was able to bring their voice to the world.”
A Palestinian American, Ms. Abu Akleh, 51, was a familiar face on the Al Jazeera network, where she spent 25 years reporting, making her name amid the violence of the Palestinian uprising known as the second intifada, which convulsed Israel and the occupied West Bank beginning in 2000.
She was shot in the head in the West Bank city of Jenin, Al Jazeera and the Palestinian Health Ministry said, blaming Israeli forces for her death. The Israeli military said on Twitter that “Palestinian armed gunfire” might have been responsible.
Mohammed Daraghmeh, the Ramallah bureau chief for the Arabic language news outlet Asharq News, who was friends with Ms. Abu Akleh for many years, said she had remained committed to covering all issues affecting the Palestinians, big and small.
He had last spoken with her two days earlier, he said on Wednesday, and told her that he did not think the events in Jenin were important enough for a journalist as senior as her to cover.
“But she went anyway,” he said. “She covered the story the way it should be done.”
It was not the biggest or political stories that most interested Ms. Abu Akleh, but the smaller ones that showed how people lived, said Wessam Hammad, a news producer with Al Jazeera, who worked with her for 17 years. He said she would see a story where others would not.
“Sometimes I would say, ‘No, Shireen forget it, it’s not a big story,’” he said. “But she would always think about so many different angles on how we could do it, and how can we make it a very human and a very touching story about Palestinians that no other journalist would ever think to do.”
Born in Jerusalem to a Catholic family, Ms. Abu Akleh studied in Jordan, graduating with a bachelor’s degree in journalism. She spent time in the United States when she was younger and obtained U.S. citizenship through family on her mother’s side, who lived in New Jersey, friends and colleagues said.
Al Jazeera said that after graduating from college, she worked for several media outlets, including Voice of Palestine radio and the Amman Satellite Channel, before joining Al Jazeera in 1997. She soon became a household name among Palestinians and Arabs across the Middle East, inspiring many to follow in her path.
Her live television reporting and signoffs became iconic for those who wanted to emulate her, said Dalia Hatuqa, a Palestinian American journalist and friend of Ms. Abu Akleh’s.
“I know of a lot of girls who grew up basically standing in front of a mirror and holding their hair brushes and pretending to be Shireen,” Ms. Hatuqa said. “That’s how lasting and important her presence was.”
Among them was her 27-year-old niece, Lina Abu Akleh. As a young girl, she would take her aunt’s written reports and recite them into her pink Barbie phone.
“I always told her, ‘I don’t know if I have the courage and strength that you do,’ and she would say it’s not easy, it’s a very hard job,” Lina Abu Akleh said.
Her death also illustrated the dangers Palestinian journalists face doing their jobs, whether in the occupied West Bank, in Gaza or inside Israel, she said.
In a 2017 interview with the Palestinian television channel An-Najah NBC, she was asked whether she was ever afraid of being shot.
“Of course I get scared,” she said. “In a specific moment you forget that fear. We don’t throw ourselves to death. We go and we try to find where we can stand and how to protect the team with me before I think about how I am going to go up on the screen and what I am going to say.”
The Palestinian Authority’s ambassador to Britain, Husam Zomlot, called her the “most prominent Palestinian journalist.”
The Abu Akleh family became known widely in Palestinian society because of Ms. Abu Akleh.
“Everyone knows who Shireen is,” said her cousin, Fadi Abu Akleh. “Whenever I introduce myself people ask me, ‘How is Shireen related to you?’”
She lived in Ramallah, West Bank and Jerusalem. In Jerusalem, she lived with her brother and his family, including two nieces and a nephew, to whom she was very devoted, her cousin said.
“She was my best friend, my second mom, my travel companion,” Lina Abu Akleh said. “She was my everything.”
Their last trip together was to New York to spend the Christmas holidays with relatives in the United States.
Ms. Abu Akleh recently spent several weeks in the United States, returning to Ramallah about a month ago. But she never seems to have thought seriously about living in the United States, Mr. Daraghmeh said.
Al Jazeera once sent her to the United States to work. After three months, she returned to Ramallah.
“When she got back, she said: ‘I can breathe now. Everything in the U.S. is technical and complicated,’” Mr. Daraghmeh recalled. “‘Here life is simple. I love Palestine. I want to stay here.’”
A state funeral procession was held on Thursday in the West Bank city of Ramallah, departing from the presidential headquarters and with the Palestinian Authority president Mahmoud Abbas in attendance.
She will be buried on Friday in Jerusalem in a cemetery next to her mother.
“Shireen was a trailblazer,” Ms. Hatuqa said. “I’m just sad that she won’t be around to continue to lead in this industry.”
Raja Abdulrahim reported from Jerusalem, and Ben Hubbard from Doha, Qatar. Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel. Kitty Bennett contributed research.
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Le Figaro
Où dormir à Barcelone à moins de 150 euros la nuit ? Nos dix hôtels préférés
LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec ses immeubles Art Nouveau et Art déco, dont ceux Gaudi, ses boutiques, ses marchés et la mer proche, Barcelone s'impose pour les escapades d'un week-end voire d'une semaine. Pour concilier plaisir et budget, voici dix adresses aux tarifs très abordables.
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Generator Barcelona, auberge pour tribus
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Room mate Carla Fan, parfaitement minimaliste
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Sercopel Caspe, design et convivial
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Melia Barcelona Sarrià, friendly pour la planète
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Hôtel Seventy Barcelona, un bel accord
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BB Hotel Barcelona Viladecans, prix mini et maxi efficacité
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Olivia Balmes Hotel, à quelques centimes près
Generator Barcelona, auberge pour tribus
Situé dans le quartier de Gracia, à 500 m du Passeig de Gràcia, sa déco hétéroclite est l'un de ses charmes. On aime ou pas ! Et son approche à la fois hôtel avec des chambres et suites, certaines prolongées de grandes terrasses et Hostel pour adultes- obligation d'avoir plus de 18 ans avec des minidortoirs de quatre à huit lits. L'ambiance s'en ressent, très cool. À savoir : une clim un peu bruyante perturbera les allergiques au bruit.
Les plus : ses vues splendides depuis les terrasses élevées et le penthouse. Son bar (assez kitsch) où l'on peut, quasi à tout heure, boire et savourer quelques mets locaux.
Le prix : chambre individuelle à partir de 99 €, en dortoir 29 €.
Generator Barcelona, Carrer de Còrsega, 373, 08037 Barcelone. Tél. : +34 932 20 03 77.
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Room mate Carla Fan, parfaitement minimaliste
Autant l'avouer d'emblée, on adore cette collection d'hôtels urbains fondée il y a dix ans, par quatre amis d'enfance qui systématiquement font appel à des architectes de renom, autochtones pour qu'ils s'emparent des codes de la ville. Ici, Tomás Alía. Les 88 chambres très claires, peu de mobilier, aucune déco superflue, mais ultra-confortables déclinent des couleurs sobres. Super bien situé, au cœur de l'Eixample, quartier historique à quelques minutes de la Sagrada Familia, toujours en construction, de la Plaça Catalunya et des Ramblas.
Les plus : le petit déjeuner (compris dans le prix) - pantagruélique et délicieux, servi jusqu'à midi et l'«Honesty bar» avec des cocktails… Waouh !
Le prix : à partir de 145 €.
Room Mate Carla, Carrer de Mallorca, 288, 08037 Barcelone. Tél. : +34 934 76 33 96.
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Sercopel Caspe, design et convivial
De l'espace, une déco dite moderniste et une localisation fabuleuse pour arpenter la ville à pied, rejoindre en quelques minutes le quartier gothique, la Sagrada Familia, le Passeig de Gràcia, et le quartier du Born. Un bon classique pour un séjour sans souci. Les 141 chambres, sobres et bien insonorisées, de ce quatre-étoiles sont vastes.
Les plus : la cafétéria en rooftop, la salle de fitness et le parking.
Le prix : à partir de 110 €.
Sercopel Caspe, Carrer de Casp, 103, 08013 Barcelone. Tél. : +34 932 46 70 00.
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Melia Barcelona Sarrià, friendly pour la planète
Appartenant à la plus grande marque hôtelière d'Espagne, ce quatre-étoiles de 20 étages abrite 333 chambres dévoilant pour la plupart un panorama grandiose. Légèrement excentré mais très bien desservi par les transports en commun, bus notamment, il offre un service comparable à celui d'un 5-étoiles. Belle table méditerranéenne, le «Nonna Maria», réputée entre autres pour ses pizzas décalées. Les amoureux des boutiques hôtels confidentiels passeront toutefois leur chemin.
Les plus : son spa YHI son espace forme et ses efforts en matière de développement durable qui lui valent d'être certifié EarthCheck par le Global Sustainable Tourism Council.
Le prix : à partir de 139 €.
Melià Barcelona Sarria, Av. de Sarrià, 50, les Corts,08029 Barcelone. Tél. : +34 934 10 60 60.
Hotel Atlantis by ATBCN, l'accueil
Non loin de la place de Catalogne, des Ramblas et du marché de la Boxera, ce trois-étoiles vaut d'abord par sa situation. Loin de bouder ses 50 chambres très classiques, un rien démodées, les hôtes apprécient leur calme et leur taille. Bravo aux réceptionnistes prompts à donner leurs adresses de boutiques, de restos, de lieux insolites. Le café bar s'anime le soir chacun y échangeant spontanément ses bons plans.
Les plus : le généreux petit déjeuner en buffet, compris dans le prix, le room-service 24/24, rare dans un trois-étoiles et la possibilité de retenir une place de parking.
Le prix : à partir de 120 €.
Hôtel Atlantis by Atbcn, Carrer. de Pelai, 20, 08001 Barcelone. Tél. : +34 933 18 90 12.
Hotel Barcelona Universal, et plouf !
Zou, avant de se balader ou en rentrant, on grimpe au dixième étage pour étirer ses muscles et se rafraîchir dans la piscine de belle taille, formant un coude. Les mercenaires iront aussi parfaire leur silhouette au fitness center avant de s'exhiber sur la plage, pas si loin du centre. Les chambres épurées, lumineuses, sont au-dessus des normes d'un quatre-étoiles urbain, quasi luxueuses.
Les plus : le solarium et les deux terrasses pour prendre à la fois le soleil, un pot et… des photos. Influenceur (se) bienvenue !
Le prix : à partir de 100 € avec petit déjeuner.
Hôtel Barcelona Universal, Av. del Parallel, 76-80, 08001 Barcelone. Tél. : +34 935 67 74 477.
Arc La Rambla, à la rencontre de Christophe Colomb
Dominant la célèbre promenade des Ramblas, ce trois-étoiles invite à les parcourir de la Plaça de Catalunya aux Drassanes, anciens arsenaux royaux, chantiers de construction navals désormais désaffectés. On salue au passage Christophe Colomb ou plus exactement sa statue perchée en haut d'une colonne érigée là où le navigateur débarqua d'Amérique, en 1493. Au retour, on apprécie la sérénité de l'Arc, de ses 98 chambres dont 32 avec balcon et vues sur les Ramblas. Les plus grandes peuvent accueillir 2 adultes et 2 enfants.
Les plus : l'organisation de visites sur-mesure dans la ville et aux alentours grâce aux connexions des concierges et le solarium très cosy au 5e étage.
Le tarif : à partir de 120 €.
Hôtel Arc La Rambla, La Rambla, 19, 08002 Barcelone. Tél. :+34 933 01 97 98.
Hôtel Seventy Barcelona, un bel accord
On craignait d'être déçu n'aimant pas trop les hôtels affichant un nombre de chambres conséquent, 144. Comme quoi les a priori sont néfastes puisqu'on a succombé aux charmes de ce quatre-étoiles où tout matche, un décor très sympa, un accueil plus que parfait, un lobby énorme et étonnant de 1500 m2, vitré. On a fréquenté assidûment The Kitchen & Timeless à la cuisine très saine, très fraîche et moins, The Cors pour des cocktails. Bien évidemment on a usé et abusé de la piscine au 7e étage et pour repartir lisse comme un pétale de lys on s'est offert un petit, petit soin au spa.
Les plus : « The patio » ombré d'oliviers pour prendre un verre, flâner et le jardin solarium planté d'herbes folles.
Le prix : à partir de 140 €.
Hôtel Seventy, Barcelona, Carrer de Còrsega, 344, 352, 08037 Barcelone. Tel. : +34 930 12 12 70.
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BB Hotel Barcelona Viladecans, prix mini et maxi efficacité
Fondée par des Bretons pour contrecarrer Airbnb, entre autres, cette chaîne d'hôtels baptisée, pour donner le change, B&B, concilie prix imbattables, design et sens du service. Celui-ci, situé près de la gare Renfe, donc pas en ville, permet d'accéder au cœur de Barcelone en 15 minutes, 20 en voiture. Réception et café avec thés et café gratuits, ouverts 24/24, 216 chambres très spacieuses, et le matin un petit déjeuner appétissant pour bien commencer la journée.
Le plus : un parking couvert, surveillé gratuit et un personnel très dispo.
Le tarif : à partir de 54 €.
BB Hotel Viladecans, Avinguda Olof Palme, 08840 Viladecans, Barcelone. Tél. : +34 932 993 658.
Olivia Balmes Hotel, à quelques centimes près
Un coup de cœur tel qu'on le sélectionne malgré sa première chambre qui dépasse, sauf promotions fréquentes, de 3 € le prix plafond qu'on s'était fixé mais c'est justifié. Cet hôtel design, quatre-étoiles au cœur de l'Eixample, de 128 chambres sur huit étages, parfaitement insonorisées, lumineuses, assurent un sommeil réparateur.
Les plus : au « Seventeen », son restaurant, on se régale d'assiettes généreuses catalanes. Et surtout... on se détend à fond dans sa grande piscine découverte !
Le prix : à partir de 153 €, grande suite familiale pour 3 à partir de 209 €.
Olivia Balmes Hotel, Carrer de Balmes, 117, 08008 Barcelone. Tél. : +34 932 14 41 63.
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France24 - Monde
Rwanda : les défis de la surpopulation
Publié le : 06/05/2022 - 14:59
Simon WOHLFAHRT
Bastien RENOUIL
Le dynamisme démographique de l'Afrique a un impact considérable sur les capitales du continent, à l'instar de Kigali, dont la population va doubler d'ici 2050. Dans l'une des zones déjà les plus densément peuplées au monde, les autorités tentent de canaliser et d'organiser cette croissance, tant sur le plan urbanistique qu'économique. Pour le Rwanda, qui nourrit de grandes ambitions sur le continent, Kigali doit être la vitrine de son ambition. Reportage de Simon Wohlfahrt et Bastien Renouil.
Pour faire face à la croissance démographique, Paul Kagame transforme le pays à marche forcée. Le président imagine d’ici 30 ans un Rwanda où l’agriculture sera strictement planifiée, où les quartiers informels laisseront la place à des immeubles modernes et où la capitale Kigali sera devenue un lieu incontournable des conférences internationales et de l’économie de service. Cette "vision 2050" pose la question de la place donnée à la redistribution des richesse et à la liberté d’expression dans un pays qui ne tolère aucune opposition à sa vision. Le Rwanda se classe toujours parmi les 20 pays les plus pauvres du monde en PIB par habitant, et 40% de sa population vit toujours sous le seuil de pauvreté.
Quelques illustrations de cette politique de modernisation :
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le conflit précipite la Finlande dans les bras de l’OTAN
La guerre en Ukraine continue en ce 79e jour de conflit. Hier, jeudi 12 mai, Le président et la Première ministre de la Finlande se sont dits favorables à une adhésion « sans délai » à l’Otan.
101 hôpitaux détruits depuis le début de la guerre
Dans une allocution télévisée, Volodymyr Zelensky a déclaré que 101 hôpitaux ukrainiens ont été détruits par l’armée russe depuis le début du conflit. Des dégâts que le président ukrainien a qualifié de conséquences de « la barbarie » russe. Au cours de son discours, le président Zelensky a également affirmé que « des écoles dans la région de Tchernihiv » ont été prises pour cibles par des militaires russes. « Tous les commandants russes qui donnent de tels ordres sont juste malades, incurables », a commenté Volodymyr Zelensky.
Six millions de réfugiés selon l’ONU
Selon le dernier bilan du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en date du jeudi 12 mai, plus de six millions d’Ukrainiens ont fuit leur pays depuis le début de la guerre. 3,2 millions d’entre eux se sont installés en Pologne, 895 000 en Roumanie et plus de 700 000 en… Russie. La Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie hébergent également plusieurs centaines de milliers de réfugiés. A l’inverse, et toujours selon le HCR, 1,6 million d’Ukrainiens sont rentrés en Ukraine ces dernières semaines.
La France « soutient pleinement le choix souverain » de la Finlande d’entrer dans l’Otan
À l’issue d’un échange entre le président français Emmanuel Macron et son homologue finlandais Sauli Niinistö, jeudi 12 mai, l’Élysée a publié un communiqué affirmant que « la France soutenait pleinement le choix souverain de la Finlande d’adhérer rapidement à l’OTAN ». Moscou a menacé de répliquer par des mesures « militaro-techniques », relaie Le Figaro. Plus tôt dans la journée, le Président et la Première ministre finlandaise s’étaient déclarés favorables à l’entrée dans l’OTAN.
L'Humanité
Jazz à Saint-Germain-des-Prés, expériences soniques et sensorielles en haute compagnie
Nos recommandations culturellesLe festival parisien met à l’honneur les swing ladies – telles Marion Rampal, Airelle Besson, Sophia Domancich – et agit pour la prévention des violences sexistes.
Fara C.Les engagements de Jazz à Saint-Germain-des-Prés en faveur de l’égalité femmes-hommes, Donatienne Hantin et Frédéric Charbaut les renforcent, résolument. Le tandem qui a cofondé le festival met en place une formation du personnel à la prévention des violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’un protocole s’adressant également aux artistes et aux publics (recueil du témoignage, intervention, etc.).
Vidéo Marie Buscatto, « Marginalisation des femmes instrumentistes dans le monde du jazz »
Pionnier par son attachement à une meilleure représentation des femmes artistes dans sa programmation, le festival confirme sa démarche en 2022 à travers plusieurs actions, dont la table ronde Quelle place pour les femmes dans le jazz (18 mai), à laquelle participeront notamment la sociologue Marie Buscatto (auteure du livre Femmes du jazz, musicalités, féminités, marginalités, ), Alex Dutilh (France Musique) et la trompettiste Airelle Besson.
Podcast Live à Fip 100 % filles ou presque, FIP invite Fara C à établir cette programmation célébrant les jazzwomen (Airelle Besson, Rhoda Scott & Lady Quartet, Naïssam Jalal, Carla Bley…)
L’art de conter des histoires
Souffleuse des plus inspirées, Airelle Besson investira la superbe Maison de l’océan (le 21), pour un ébaubissant duo avec l’accordéoniste Lionel Suarez : audace et délicatesse, pour la délectation des mélomanes ! Par ailleurs, il faut absolument écouter l’album Try ! (l’Autre distribution), qu’Airelle Besson a enregistré en haute compagnie, avec le pianiste Benjamin Moussay, le batteur Fabrice Moreau et l’élégante acrobate des cordes vocales Isabel Sörling, lauréate, comme elle, d’une Victoire du jazz. La compositrice et discrète virtuose de la trompette partage, avec ses camarades, l’art de conter des histoires, non pas avec des mots, mais à travers le mystère qu’insuffle l’insondable langue de l’imaginaire.
Vidéo Airelle Besson, Benjamin Moussay et Fabrice Moreau, dans Après la neige (de l’album Try !)
Une exceptionnelle expérience sensorielle
Même soir, même lieu, avec Dan Tepfer, nous aurons l’opportunité de vivre, pour la première fois à Paris, une exceptionnelle expérience sensorielle : nous immerger à la fois dans le son de sa musique et dans les images (sur grand écran) que le pianiste franco-américain créera en direct et « en résonance » simultanée, pourrait-on dire, avec son exécution pianistique. Ceci, grâce à un dispositif informatique et selon un procédé dont il a conçu lui-même les algorithmes. Hallucinant… À aucun instant, la musicalité n’est sacrifiée, comme en témoigne son subtil et fascinant CD, Natural Machines (chez Sunnyside Records).
Vidéo Dan Tepfer, Natural Machines (album entier)
Mention spéciale aux ladies du jazz figurant à l’affiche, Sophia Domancich (le 19), Marion Rampal (le 18), qui invitera deux étoiles (Naissam Jalal et Piers Faccini), mais aussi Camille Bertault. Cette chanteuse, autrice et compositrice a sorti l’ébouriffant CD Le tigre (chez Sony), entre brise bossa nova et griffures d’ironie. Le 16 mai à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Camille Bertault sera, aux côtés d’Ibrahim Maalouf et Hugh Coltman, la « guest » du fameux contrebassiste et compositeur Kyle Eastwood, pour inaugurer en beauté cette 21e édition, qui compte, parmi ses sommités, Henri Texier (le 19 mai). Ce magistral contrebassiste, compositeur et improvisateur présentera Heteroklite Lockdown (sorti sur Label bleu), opus somptueux qui « rallume les étoiles ».
Fara C.
www.festivaljazzsaintgermainparis.comVidéo Jazz à Saint-Germain-des-Prés 2022, avec Kyle Eastwood, Marion Rampal, Sophia Domancich/Simon Goubert, Henri Texier, Noé Clerc
Pour télécharger l’enquête sur la représentation hommes-femmes dans le jazz et les musiques improvisées, réalisée par AJC Grands Formats, la FNEIJMA et Opale en coopération avec l’ADEJ.
jazzfestival New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos
Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.
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Por Valerie Hopkins y Misha Friedman
VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.
Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.
Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.
Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.
“Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.
Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.
También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.
Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.
Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.
En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.
Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.
El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.
Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.
Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.
“Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.
Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.
Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.
Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.
“Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.
Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.
En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.
Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.
El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.
Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.
“Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.
El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.
“Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.
Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.
Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.
Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.
Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.
En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.
“Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.
Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.
Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT
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Le Figaro
Voyage dans l'archipel des Açores, neuf îles atlantiques et ensorcelantes
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REPORTAGE - À mi-chemin ou presque entre Lisbonne et New York, l'archipel s'éparpille sur près de 600 kilomètres au milieu de l'Atlantique Nord. Ces neuf îles volcaniques, qui fascinèrent autrefois les navigateurs portugais, restent l'une des destinations les plus exotiques du continent européen.
Surgissant des flots, le mont Pico s'élève majestueusement. Sa cime enneigée joue à cache-cache avec la brume, évoquant l'iconique Fuji-Yama. Culminant à plus de 2350 mètres, le plus haut sommet du Portugal est enveloppé d'épais nuages que le vent balaie. Le ferry, qui traverse le bras de mer reliant l'île de Faial à celle de Pico, tangue sous la force de la houle. Du pont supérieur, le volcan semble à portée de main. Soudain, le soleil surgit. Les pentes du mont Pico se colorent en un instant de toutes les nuances de vert laissant apercevoir des coulées de lave noire, autrefois appelées mistérios par les Açoréens, résignés face aux colères imprévisibles de leurs montagnes de feu.
Forgé par plusieurs milliers de volcans émergés des fonds marins, l'archipel se divise en trois groupes, Santa Maria et São Miguel à l'est, Terceira, Graciosa, São Jorge, Pico et Faial au centre, enfin, assez éloignées vers l'ouest, Flores et Corvo. Les Açores se trouvent à la jonction des plaques tectoniques nord-américaine, eurasienne et africaine, ce qui rend leur activité sismique intense. Perdues au milieu de l'Atlantique, ce sont les îles les plus éloignées du continent européen, situées à quelque 1500 kilomètres à l'ouest du Portugal, auquel elles sont rattachées, et distantes de moins de 2500 kilomètres de la côte est des États-Unis. Faisant partie de la Macaronésie, l'archipel partage sa flore avec Madère, les Canaries ou le Cap-Vert. Mais son climat est moins printanier.
Le fameux anticyclone, qui porte son nom, n'est pas un gage de ciel éternellement bleu. Les vastes prairies vert tendre, où broutent paisiblement d'innombrables vaches, sont arrosées par des ondées quotidiennes. Les Açoréens ne se déplacent pas sans avoir jeté un œil à Windguru, application bien connue des surfeurs, prévoyant la force du vent… et l'arrivée de la pluie. Aux Açores, on peut paresser sur une plage de sable noir sous un soleil ardent, tandis que l'île en face est en proie au déluge. Cette humidité en fait un jardin d'Éden, où poussent quantité de végétaux endémiques, mais aussi ceux importés par les colons.
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Une Irlande volcanique
La beauté âpre des falaises déchiquetées que l'on admire des miradouros, la brume, presque palpable, enveloppant les caldeiras aux pentes couvertes de mousse, renvoient aux solitudes mélancoliques d'une autre île atlantique, l'Irlande. Mais les paysages volcaniques des Açores sont uniques. Sur la côte ouest de São Miguel, à Ponta da Ferraria, le volcan se jette à pic dans l'océan, formant des piscines où l'eau thermale se mélange à la mer, véritables spas naturels avoisinant les 30 °C. En été, quand l'Atlantique est d'huile, on s'y baigne de nuit, éclairé par le scintillement de la Voie lactée, particulièrement brillante dans le ciel pur des Açores. La géothermie prend des formes multiples.
Au cœur de São Miguel, la caldeira Velha est un ancien cratère au fond duquel affleurent des sources d'eau chaude, des fumerolles brûlantes et des cascades immergées dans une jungle luxuriante. Au milieu de fougères arborescentes provenant de Nouvelle-Zélande, des baignoires remplies d'eau chaude sulfurée invitent à se délasser dans un halo de vapeur. Rapportées par les grands voyageurs, ces plantes géantes se sont tellement bien acclimatées qu'elles semblent être là depuis les origines. Les élégants cèdres du Japon qui tapissent les forêts açoréennes, les haies d'hortensias le long des routes ou les buissons de pittosporum au délicieux parfum de fleur d'oranger sont parfaitement intégrés au paysage, mais ces envahisseurs menacent la forêt de laurisylve endémique, dont il ne reste que des reliques.
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Une terre de cocagne et d'émigration
Les Açores en images
Lorsque les navigateurs portugais découvrirent les îles au XVe siècle, elles étaient vierges de population humaine. Quelques animaux y avaient élu domicile, dont les milans qui planent toujours majestueusement au-dessus des volcans. Ils furent confondus avec des autours (açores en portugais), ce qui donna son nom à l'archipel. Ces îles dépourvues d'or, mais fertiles, devinrent vite le jardin de l'Europe. Au XVIIIe siècle, des fortunes se firent dans les plantations d'oranges que les clippers (grands voiliers) exportaient vers l'Angleterre. Cette période florissante ne dura qu'un temps, les oranges açoréennes furent supplantées par les Espagnoles dès la fin du XIXe siècle. Certaines familles surent se reconvertir dans l'ananas, d'autres dans le thé.
Sur la côte nord de São Miguel s'étalent des rangées de Camellia sinensis parfaitement symétriques, dégringolant à flanc de colline. L'espace d'un instant, on pourrait se croire en Asie. La plantation d'une trentaine d'hectares appartient à la même famille depuis cinq générations. C'est la deuxième aux Açores et l'une des seules en Europe. Madalena Motta, l'actuelle propriétaire du domaine Gorreana, raconte avec orgueil que les premiers théiers ont été plantés par son arrière-arrière-grand-mère qui a rapidement découvert que le sol volcanique et le climat tempéré de l'île créaient des conditions idéales pour la culture du thé. Une usine a ensuite été construite, et l'affaire s'est transmise de mère en fille. La dictature de Salazar a donné un coup d'arrêt à la production de thé dans l'île, mais Gorreana a survécu et produit aujourd'hui plusieurs types de thé, dont un thé vert biologique aux propriétés anticancérigènes reconnues.
Vignoble classé à l'Unesco
L'autre grande production açoréenne est le vin. Sur les flancs du volcan Pico, des kilomètres de murets en basalte abritant des pieds de vigne forment une mosaïque sombre se détachant sur le bleu de l'Atlantique. Dès leur arrivée, les premiers immigrants eurent l'idée d'ériger entre les parcelles des murs en roche volcanique pour protéger la vigne du vent et des embruns. La beauté de ce paysage minéral, l'ingéniosité des techniques utilisées et la qualité du verdelho blanc au goût fruité, légèrement salé, valent au vignoble de Pico une inscription au patrimoine mondial de l'Unesco. Depuis 2004, les parcelles se multiplient, alors qu'elles avaient quasiment disparu, décimées par le phylloxéra.
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Au XIXe siècle, Pico s'est littéralement dépeuplée. La moitié de ses habitants a été contrainte d'émigrer en Amérique du Nord ou au Canada faute de travail. Avant la révolution des œillets, les enfants de Pico allaient encore pieds nus à l'école. En face, sur l'île de Faial, l'explosion sous-marine du volcan Capelinhos, à la fin des années 1950, a déraciné 15.000 personnes et autant de vaches. Une partie s'est installée dans les États du Rhode Island et du Massachusetts, attirée par le quota d'immigration extraordinaire mis en place par le sénateur John Fitzgerald Kennedy.
Mélange de Portugais, de Flamands et de Bretons, le peuple açoréen est un pur produit européen, mais son regard est depuis toujours tourné vers l'ouest. Pendant plus de soixante-dix ans, l'US Air Force a occupé la base militaire de Lajes sur l'île de Terceira, position stratégique de l'Otan dans l'Atlantique Nord, aujourd'hui abandonnée. Quelques bombardiers solitaires attendent sur le tarmac, et les locaux regrettent le temps où ils pouvaient venir faire leurs courses au Walmart de la base… Des unions se sont nouées et de nombreux Américains d'origine açoréenne reviennent fêter les célébrations du Saint-Esprit dans l'archipel entre Pâques et la Trinité. Pendant cette période s'ouvrent les imperios, des petites chapelles colorées où est couronné(e) chaque année soit un empereur, soit une impératrice symbolisant le Saint-Esprit. Combattu par l'Inquisition sur le continent, ce culte a conservé toute sa vigueur aux Açores.
Des îles portugaises cultivant leurs différences
Autonomes depuis la fin des années 1970, les Açores jouissent d'une grande indépendance administrative, économique et financière. L'archipel est gouverné depuis Ponta Delgada, la capitale de São Miguel. L'Assemblée législative siège à Faial, et la Cour suprême à Angra do Heroísmo, le grand port de Terceira. Ce partage égal des pouvoirs cache une rivalité séculaire entre les îles. À la fin du XVIe siècle, alors que le Portugal et les Açores sont sous domination espagnole, Terceira est la seule à résister : lors d'une bataille célèbre, des bovins furent lancés victorieusement contre les troupes ennemies. Devenus le symbole de l'île, les taureaux sont les héros de courses annuelles déplaçant les foules.
Capitale de l'archipel entre le XVIIIe et le XIXe siècle, Angra est une ville élégante aux ruelles bordées de bâtisses coloniales, dont l'un des plus beaux exemples est le palais des Capitaines généraux. Ce magnifique édifice aux lignes géométriques, orné d'un dragonnier séculaire au milieu de sa cour, fut d'abord un collège jésuite avant d'accueillir les souverains portugais. Ses plafonds en cèdre, son mobilier et ses tapis précieux attestent de sa fonction royale. Le palais servit de quartier général à la régence en exil au Brésil pendant la guerre civile portugaise au XIXe siècle.
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Tandis que le reste de l'archipel, São Miguel en tête, avait rallié le frère du régent partisan de l'absolutisme, Terceira continuait de lutter pour les idées libérales de l'empereur du Brésil, gagnant ainsi son titre « do Heroísmo ». Entièrement reconstruite après un tremblement de terre dévastateur en 1980, Angra est désormais une étape insulaire paisible pour les voiliers traversant l'Atlantique. Mais c'est un autre port, celui d'Horta sur l'île de Faial, qui exerce une attraction magnétique sur les marins du monde entier.
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Un des plus grands sanctuaires de baleines au monde
« Seuls ceux qui ont vu les Açores depuis le pont d'un navire ont conscience de la beauté de ces îles au milieu de l'océan », écrit Joshua Slocum dans son célèbre Sailing Alone Around the World, récit du premier tour du monde à la voile en solitaire. En juillet 1895, le navigateur canadien fait étape à Horta avant d'atteindre Gibraltar quelques semaines plus tard. À l'époque, Horta n'a rien du port de plaisance qu'il est aujourd'hui. C'est l'un des nombreux centres baleiniers de l'archipel. Formés par les chasseurs américains qui sillonnaient les océans à la recherche de cachalots, les Açoréens ont toujours utilisé des techniques archaïques.
Comme dans Moby Dick, ils s'embarquaient, harpon à la main, sur des voiliers mesurant à peine la moitié d'un mammifère adulte… Le long des côtes d'Horta et de Pico, des vigies rappellent ces temps pas si lointains où en entendant « Baleia a vista ! » (baleine en vue), les Açoréens interrompaient leur tâche pour se précipiter vers leurs embarcations. Interdite dans les années 1980, la chasse a rapidement été remplacée par l'observation des cétacés, faisant des Açores l'un des plus grands sanctuaires de baleines au monde.
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Le parfum d'aventure perdure
Sur le port d'Horta, un cachalot clignote au-dessus du Cafe Sport, plus connu sous le nom de Peter's Bar, comme l'ont surnommé les officiers britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale. Régulièrement classé parmi les adresses les plus célèbres de la planète, ce petit local lambrissé couvert de drapeaux n'a pourtant rien d'un endroit tendance. Lieu de rencontre, poste restante, bureau des réclamations, le Peter's Bar n'est qu'accessoirement un débit de boissons. José Azevedo, le propriétaire, arrière-petit-fils du fondateur du café, montre fièrement sa collection de scrimshaws, des dents de cachalot gravées par les marins, dont certaines valent des fortunes.
À côté, des livres d'or s'amoncellent, truffés de messages parfois émouvants signés par les plus grands noms de la voile. Tabarly, Peyron, Arthaud… Jacques Brel aussi s'y est arrêté avant d'embarquer pour les Marquises. José Azevedo se souvient qu'il entonnait Le Plat Pays devant un public de marins médusés. Devenu une institution, le bar accueille désormais plus de touristes que de loups de mer, mais le parfum d'aventure perdure. À voir les milliers de graffitis aux couleurs des équipages de passage sur les murs de la marina d'Horta, on comprend que les Açores sont bien plus qu'une simple étape dans une transatlantique, c'est une parenthèse enchantée, avant de prendre à nouveau le large et retrouver le monde réel.
Carnet de route
Y ALLER
Sata/Azores Airlines (Tél. : 00 351 296 209 720) propose un vol direct de 4 h Paris-CDG – Ponta Delgada, les mardis, jeudis et samedis. Le reste de la semaine, la compagnie dessert l'archipel avec une correspondance à Lisbonne. Les vols interîles sont quotidiens. À partir de 300 € A/R Paris-Ponta Delgada.
ORGANISER SON VOYAGE
Club Faune Voyages (Tél. : 01 42 88 31 32) a imaginé un circuit privé de 11 jours/10 nuits à la découverte de 4 îles avec une sélection d'hôtels de charme. Il débute par Faial (2 nuits), se poursuit sur Pico (3 nuits au Lava Homes) puis à Angra do Heroísmo sur Terceira avec guide privé (2 nuits au Zenite). L'itinéraire se termine par une parenthèse bien-être sur São Miguel (3 nuits au Sensi). À partir de 2900 € par personne sur une base double, au départ de Paris, incluant les vols internationaux et interîles en classe Économique, les hôtels avec petit déjeuner compris, la location d'une voiture ainsi que certaines activités guidées.
NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS
Sur la côte sud-ouest de São Miguel, Sensi Azores Nature & Spa (Tél. : 00 351 296 248 260) est une pépite. Rachetée par un couple charmant de Portugais globe-trotters amoureux des Açores, cette ancienne ferme posée en haut d'une falaise a été transformée en 2020 en hôtel à l'esprit maison de vacances. Les chambres avec terrasse vue mer, agrémentées de petits bassins, marient habilement la sobriété presque monacale des murs en pierre de lave avec des kilims colorés et de jolis objets. Le bar aux accents scandinaves offre un coucher de soleil spectaculaire, tandis que le restaurant joue avec talent sur de multiples influences. Un petit spa et 2 piscines, intérieure et extérieure, en font la meilleure adresse bien-être de l'île. À partir de 150 € la nuit.
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Au nord de São Miguel, surplombant une longue plage de sable noir léchée par une puissante houle, Santa Bárbara (Tél. : 00 351 296 470 360) est un resort dont la conscience environnementale va de pair avec une décoration élégante. Ouvertes sur des terrasses, les 30 villas en bois recyclé, tapissées de liège pour amortir les bruits, sont ponctuées d'objets en bois flotté et en roche volcanique. Côté papilles, une ferme bio intégrée à l'hôtel fournit des produits ultrafrais au restaurant d'influence nippone. C'est le lieu idéal pour respirer l'air du large et écouter le silence. À partir de 150 € la nuit.
Une impression de bout du monde envahit le visiteur au Lava Homes (Tél. : 00 351 292 241 200). Disséminées à flanc de colline, sur la côte nord de Pico, 14 maisons en bois et basalte, entourées de baies vitrées, forment un hameau chapeauté par un restaurant, Magma, offrant une vue panoramique. Construit sur les ruines d'anciennes métairies, Lava Homes conjugue tradition, architecture contemporaine durable (énergie solaire, eau recyclée…) rehaussée par de jolis détails d'artisanat avec une ouverture à 360° sur les champs et les vergers sauvages, l'océan tumultueux en contrebas. À partir de 160 € la nuit.
Idéal pour visiter à pied la ville classée d'Angra do Heroísmo sur l'île de Terceira, le Zenite Boutique Hotel & Spa (Tél. : 00 351 295 212 260) est une toute nouvelle adresse dont la décoration s'inspire des grandes découvertes portugaises. L'hôtel compte 46 chambres dont 7 en duplex, avec les plus jolies vues, ainsi qu'un spa, avec piscine intérieure et extérieure. À partir de 100 € environ la nuit.
NOS BONNES TABLES ET NOS BARS
Dans la petite ville thermale de Furnas, au sud de São Miguel, le restaurant de l'Hotel Terra Nostra (Tél. : 296 549 090) est une belle brasserie Art déco réputée pour son cozido (sorte de pot-au-feu très copieux cuit à la chaleur tellurique). Le restaurant donne sur un parc merveilleux de 12 hectares où poussent toutes sortes de plantes rares, dont 800 espèces de camélias. Environ 30 € le repas.
Non loin d'Angra, la Quinta do Martelo (Tél. : 962 812 796) est une ferme joliment réaménagée dans une ancienne plantation d'orangers où l'on découvre le mode de vie ancestral de Terceira. Son restaurant régale de succulents plats traditionnels. 50 € le repas.
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Dominant les vignobles de Pico, entre le volcan et l'océan, Azores Wine Company (Tél. : 918 266 989) ressemble à un vaisseau minimaliste en verre et béton où l'on produit certains des meilleurs vins de l'île. Créé par le célèbre vigneron António Maçanita et Filipe Rocha, le domaine propose différentes expériences autour du vin, dont un repas gastronomique digne des meilleurs étoilés Michelin, sous la houlette du jeune chef José Diogo Costa. Ce lieu extraordinaire abrite également 6 chambres chics et dépouillées. 95 € par personne le menu dégustation. À partir de 200 € la nuit.
À quelques encablures de Madalena, le port principal de Pico, ne pas manquer le Cella Bar (Tél. : 292 623 654), un igloo en bois posé au bord de l'eau, accolé à une ancienne maison de pêcheur. Du haut de la terrasse, les couchers de soleil sur Faial sont imprenables. Environ 30 € le repas.
À FAIRE
L'observation des baleines est un must aux Açores. Au départ de Ponta Delgada ou de Lajes do Pico, l'agence Futurismo (Tél. : 296 559 385) organise des excursions en mer guidées par des biologistes marins qui connaissent les eaux açoréennes comme leur poche. À partir de 60 € l'excursion de 3 h.
Escalader le Pico de nuit pour admirer le lever de soleil au-dessus des nuages est une expérience unique qui n'est pas donnée à tous. La Maison de la montagne enregistre tous les départs et fournit à chaque grimpeur un système GPS, car il est facile de se perdre dans la brume. Randonnées plus faciles sur les hauts plateaux et en bord de mer.
Au sud de Faial, la péninsule de Capelo n'est apparue qu'il y a une soixantaine d'années avec la dernière grande éruption des Açores. Au cœur de ce paysage lunaire fascinant, le Centre d'interprétation du volcan (Tél. : 292 200 470), étrange bâtiment circulaire en béton, propose un parcours interactif passionnant. 10 € l'entrée.
L'Humanité
Écouter ce qu’on n’entend jamais
Nos recommandations culturellescréation musicale Avec Essaimées, partition présentée ce week-end avec le concours de 200 adolescents, le compositeur Nicolas Frize poursuit son travail sur l’univers sonore en se fondant dans la vie d’un lycée populaire.
Clément GarciaLe lycée Paul-Éluard de Saint-Denis est un établissement à part, vrombissant, indompté, à l’avant-garde des différents mouvements qui mobilisent la jeunesse. Une mèche permanente qui ne manque jamais de s’allumer, contre Parcoursup, la réforme des retraites, les violences policières… Une école où tout n’est pas rose, loin s’en faut. De multiples actes de violence y sont dénombrés, conduisant les forces de l’ordre à assurer une présence pesante à ses abords. De fait, l’établissement fait peau commune avec le nord de la nécropole des rois : un condensé des tensions et solidarités, fêlures et espoirs, luttes et troubles qui caractérisent ce fragment de la France populaire.
C’est ici que le compositeur Nicolas Frize a posé ses bagages, l’hiver dernier, avec son association les Musiques de la Boulangère, pour une création musicale baptisée Essaimées, qui sera présentée au public ces 13, 14 et 15 mai. L’œuvre prendra la forme, lors d’ « un grand concert de plusieurs concerts », d’une déambulation sonore jusque dans les moindres recoins du bâtiment. Un travail au long cours comme les affectionne Nicolas Frize, fruit d’une résidence de cinq mois, véritable plongée dans les us et coutumes de la vie scolaire. Le compositeur s’est, à de multiples reprises, essayé à ces résidences immersives qui finissent par définir une méthode. Et une démarche créatrice. Déjà, en 1984, il prenait ses quartiers dans l’usine Renault du site de Billancourt. Il répète l’expérience dans la Manufacture de Sèvres en 2006, trois années durant, puis dans l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis ou l’usine PSA de Saint-Ouen. À chaque fois, les salariés des différents lieux sont confrontés, à travers les sons collectés puis ordonnés, aux réalités cachées de leur labeur. C’est donc cette fois un lycée, lieu de transmission des savoirs et carrefour de la vie sociale, que Nicolas Frize a décidé d’investir en mobilisant des classes de seconde, de première et de terminale dans son vaste projet musical. « Leur projet », serait-on tenté de dire, tant les élèves sont appelés, avec leurs professeurs, à donner de leur corps et de leur intelligence pour réaliser une œuvre qui entend offrir aux matières enseignées un horizon extrascolaire.
communiquer par la musicalité d’une intonation
Professeure d’histoire-géographie, Camille Taillefer travaille cette année avec ses élèves de terminale autour du concept de frontière. Un thème qui fait écho aux langues parlées, comprises comme autant de barrières qu’un usage musical briserait. « Ce lycée est un lycée international au sens réel, avec parfois vingt langues parlées dans une seule classe, sans que les élèves osent le dire », remarque-t-elle. Lucie-Rose est l’une de ces élèves, investie à fond dans le projet. Née au Congo d’une mère portugaise, la jeune fille parle, en plus du français, le portugais, le lingala (langue bantoue), l’italien et l’espagnol. Un pan de la tour de Babel à elle seule. Elle a fière allure lorsqu’elle se lève pour nous faire une démonstration, déclamant sur tous les tons « J’ai mal à la tête » en portugais, avant de modifier sa voix pour exprimer une colère en italien : « J’explose ce que j’ai en moi ! » Jolie formule qui lui sied parfaitement. « Je joue comme si c’était la première fois, comme si j’allais mourir. » Elle évoque immédiatement son grand-père, Doudou Ngafura, figure majeure du théâtre congolais. Le but, ici, n’est pas tant pour les élèves-créateurs de se comprendre que de communiquer par la musicalité d’une intonation, d’une expression, « en faisant dialoguer l’intime des langues maternelles avec la langue vernaculaire », comme le souligne Nicolas Frize. Une autre élève, Yasmine, relève « la nouveauté de faire un projet sur la culture. L’idée, c’est de partir d’une notion et d’en dire tout ce qu’on peut. On questionne les traditions, comment la culture a changé depuis nos parents et quel est son rôle au sein de la société. »
Une idée qui prend tout son sens pendant le cours de philosophie, où le thème de la culture est ausculté sous ses différents aspects. Des citations d’auteurs sont imprimées sur une large fresque où trône, au centre, celle, étrange, d’un élève : « La culture nous afflige… » Les citations s’afficheront le long d’une structure d’où sortiront divers sons. Mais lesquels ? La discussion s’engage : « Une lettre d’amour susurrée ? » D’accord, mais aux élèves de trouver le texte. « Des mots du quotidien ? » souffle le compositeur qui enjoint les élèves à enregistrer leurs aïeux. « Mais ce serait bien d’avoir des voix d’enfants, de vos petits frères et petites sœurs. » « Des sons de manifs ? » soumet encore Nicolas Frize. Pas si évident. Doumia s’interroge : « C’est quoi, le rapport avec la culture ? » Revient alors à la mémoire d’une de ses camarades le dernier blocus du lycée, en novembre 2020, lors du premier confinement. Un événement que les élèves n’ont pas manqué d’enregistrer à l’aide de leurs téléphones rivés à toutes les mains.
Lors d’une répétition dans l’amphithéâtre du lycée, une quinzaine d’élèves en classe de sciences de la vie et de la terre (SVT) sont assis deux par deux devant des partitions, symboles des allers-retours entre l’écrit et l’oral, centraux dans la genèse d’ Essaimées. Le compositeur dirige mais précise : « Vous le ferez sans moi la prochaine fois ! » Les élèves frottent leurs vêtements, tapent leur peau et claquent la langue en suivant la partition. « Il s’agit, pour ces jeunes, d’utiliser les sons comme un instrument. La peau de l’homme devient la peau de l’instrument, comme d’autres peaux sur les instruments percussifs. » La gêne est palpable. Faire parler son corps relève de la gageure à une étape de la vie où « le réflexe, c’est plutôt de le faire disparaître », relève Nicolas Frize. « Avec cette création, on écoute le corps, ce qui est rare dans la vie quotidienne, où il est plutôt l’objet des regards. » Écouter ce qu’on n’entend jamais, voilà qui définit la méthode Frize et attise la curiosité. Ils seront plus de 200 élèves à essaimer, ce week-end, dans l’ensemble du lycée Paul-Éluard, décidément à part.
nicolas frizelycée paul-eluardsaint-denisMusique France24 - Monde
Sri Lanka : un nouveau Premier ministre nommé pour remplacer le frère du président
Publié le : 12/05/2022 - 16:46
FRANCE 24
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Ranil Wickremesinghe a prêté serment jeudi en tant que nouveau Premier ministre du Sri Lanka. Il remplace le frère du président, forcé à quitter ses fonctions mardi après de violentes manifestations contre la grave crise économique que traverse le pays.
Au Sri Lanka, le président Gotabaya Rajapaksa a nommé un nouveau chef de gouvernement, alors que le pays traverse une crise économique aiguë. Le politicien Ranil Wickremesinghe a prêté serment, jeudi 12 mai, en tant que nouveau Premier ministre du Sri Lanka. Ce dernier remplace ainsi, le frère du président Gotabaya Rajapaksa, qui avait démissionné lundi après de violentes manifestations antigouvernementales.
Le pays de 22 millions d'habitants, en proie à la pire crise économique depuis l'indépendance en 1948, manque de dollars pour financer l'importation de produits de première nécessité (denrées alimentaires, carburant, médicaments). Les pénuries généralisées ont provoqué des manifestations quotidiennes dans tout le pays.
Mercredi soir, durant sa première déclaration au pays depuis le début des manifestations, Gotabaya Rajapaksa, 72 ans, s'était engagé à constituer un gouvernement d'union. Il avait alors promis de "nommer un Premier ministre qui dirigera une majorité au Parlement et inspirera la confiance au peuple".
Son frère, Mahinda Rajapaksa, avait démissionné lundi du poste de Premier ministre après que ses partisans, armés de bâtons et de matraques, ont attaqué des manifestants pacifiques qui protestaient depuis plusieurs semaines.
Cinq fois Premier ministre
Ranil Wickremesinghe était pressenti pour prendre les fonctions de Premier ministre qu'il a déjà occupées à cinq reprises depuis 1993. Il est le seul député du Parti national uni (UNP) depuis sa déroute aux élections législatives d'août 2020. Gotabaya Rajapaksa avait alors remporté une majorité des deux tiers à l'Assemblée.
Il devra former un "gouvernement d'union" bénéficiant du soutien de tous les partis siégeant au Parlement comptant 225 députés. Depuis le flux de défections subies en avril par le camp présidentiel, aucun groupe politique ne jouit d'une majorité absolue.
Ranil Wickremesinghe a travaillé en étroite collaboration avec Gotabaya Rajapaksa ces deux derniers mois, à remanier le ministère des Finances et de la Banque centrale en vue de réformes fiscales et monétaires radicales, a affirmé cette source.
Selon des responsables, c'est dans ce cadre que le gouverneur de la Banque centrale, Nandalal Weerasinghe, à peine nommé, avait annoncé le 12 avril le défaut de paiement de la dette extérieure de 51 milliards de dollars du Sri Lanka.
C'est encore dans ce cadre qu'il a presque doublé les taux d'intérêt et permis à la dévaluation de la roupie afin d'assurer une meilleure liquidité des devises étrangères dans les banques commerciales.
L'économie au bord du gouffre
Mercredi, quelques heures avant l'allocution présidentielle, Nandalal Weerasinghe avait averti que l'économie était en passe d'atteindre un point de non retour.
"S'il n'y a pas de gouvernement dans les deux prochains jours, l'économie s'effondrera et personne ne pourra la sauver", avait-il prévenu.
Le principal parti d'opposition, le SJB, avait été initialement invité à diriger un nouveau gouvernement, mais son chef, Sajith Premadasa, refuse de gouverner sous l'autorité du président dont il réclame la démission préalable.
Une douzaine de députés du SJB se sont engagés à soutenir Nandalal Weerasinghe, considéré comme un réformiste pro-occidental, partisan du libre-échange.
"Nous avons perdu trop de temps au Parlement sans aborder la question centrale de l'économie", a jugé Harin Fernando, député de l'opposition. Selon lui, le pays avait "besoin d'au moins 85 millions de dollars par semaine pour financer les importations essentielles".
Le Sri Lanka est actuellement en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un éventuel renflouement.
Avec AFP
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Décryptage
Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux
Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée
Sri Lanka : les manifestants mobilisés malgré l’ordre de tirer sur les émeutiers
New York Times - World
Decenas de muertos en un motín penitenciario en Ecuador
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Los disturbios en el norte del país dejaron al menos 40 presos muertos y más de una decena de heridos. Es la matanza más reciente ocurrida en el sobrepoblado y conflictivo sistema penitenciario de ese país.
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Por Oscar Lopez
CIUDAD DE MÉXICO — Por lo menos 40 internos murieron en un motín penitenciario al norte de Ecuador el lunes, según las autoridades. Se trata del incidente más reciente en una serie de sangrientos enfrentamientos dentro del violento sistema carcelario del país.
El motín, que inició a primeras horas del lunes, se propagó por el Centro de Rehabilitación Social Bellavista, una prisión ubicada en Santo Domingo, una provincia al oeste de Quito, la capital. Según las autoridades, más de 100 reclusos fueron detenidos cuando intentaban escapar de los terrenos de la prisión.
Imágenes espantosas que fueron compartidas en las redes sociales mostraban un montón de cuerpos ensangrentados en un patio en las instalaciones de la prisión. La mayoría de los fallecidos fueron apuñalados a muerte, según Patricio Carrillo, el ministro del Interior de Ecuador, quien indicó que el motín fue causado por un conflicto entre pandillas criminales. La policía dijo que hallaron armas blancas y pistolas entre los prisioneros.
La tarde del lunes, las autoridades dijeron que el centro penitenciario ya estaba bajo el control de la policía nacional y del ejército.
“Lo que pasó hoy en la cárcel de Bellavista en Santo Domingo es una crueldad de esta organización criminal”, comentó Carrillo en una rueda de prensa.
Al momento del motín, la prisión albergaba más de 1600 detenidos, casi el doble de su capacidad original de 905, según registros oficiales. Solo 25 funcionarios estaban de guardia en todo el complejo, afirmó Carrillo.
La violencia sangrienta del lunes, el segundo motín con fallecidos en Ecuador en poco más de un mes, muestra la difícil situación de seguridad dentro del atribulado y sobrepoblado sistema penitenciario. El año pasado, alrededor de 300 personas fueron asesinadas dentro de las cárceles del país, según Naciones Unidas, y la población penitenciaria se ha triplicado en los últimos 13 años, lo que ha sobrecargado gravemente al sistema.
“Este es un alarmante recordatorio de la falta de control en el sistema penitenciario de Ecuador”, dijo por mensaje de texto Tamara Taraciuk Broner, directora para las Américas de Human Rights Watch. “Mientras las autoridades no prioricen abordar el hacinamiento en las cárceles y poner fin al control de las organizaciones criminales en las prisiones que extorsionan a los detenidos y a sus familiares, estos centros seguirán siendo caldo de cultivo para el crimen y la violencia”.
En febrero, el presidente Guillermo Lasso implementó una nueva política para mejorar el acceso de los presos a alimentos, cuidados de salud y empleo, entre otras cosas. Para ayudar a aliviar la sobrepoblación también ordenó la liberación de alrededor de 5000 presidiarios, entre ellos los que habían cometido delitos menores y cumplido con más de la mitad de su sentencia.
Naciones Unidas había calificado la medida como un valioso primer paso.
“Esperamos que la nueva política se implemente para ayudar a cambiar el sistema penitenciario de Ecuador de la dependencia excesiva de las medidas punitivas a la prevención del delito y para que cumpla con los estándares internacionales de derechos humanos”, dijo la organización en un comunicado.
La medida se produjo luego de que un motín en la ciudad de Guayaquil el pasado septiembre dejó a más de 100 personas muertas y 52 heridas. Lasso declaró un estado de emergencia que duró tres meses.
“Mi más sentido pésame a los familiares y seres queridos de los fallecidos en el amotinamiento en la cárcel de Sto. Domingo”, escribió Lasso en Twitter. “Este es un lamentable resultado de la violencia entre bandas”.
En una conferencia de prensa, Carrillo, el ministro del Interior, dijo que la causa probable del motín del lunes era la reubicación proyectada del líder de una de las mayores organizaciones criminales procedente de otra institución. Freddy Anchundia debía ser trasladado a una prisión de máxima seguridad luego de otro motín carcelario sucedido el mes pasado en El Turi, al sur del país, que dejó 21 fallecidos.
Sin embargo, luego de llegar a las instalaciones en Guayaquil, un juez ordenó que Anchundia volviera a ser transferido a la prisión en Santo Domingo, donde se encontraba cuando estalló la violencia en la madrugada del lunes.
Según Carrillo, los disturbios del lunes fueron iniciados por los mismos grupos criminales que el mes pasado organizaron el motín mortal en El Turi.
El sistema penitenciario de Ecuador “tiene muchos problemas estructurales, esos problemas estructurales no pueden ser resueltos en un corto plazo”, dijo Carrillo. “Lo que estamos viviendo ya no es un problema ni de las instituciones, ni de las personas. Este es un problema del Estado y tenemos que resolverlo desde el Estado”.
Susana Roa Chejín y Marcela Ribadeneira colaboraron con la reportería desde Quito, Ecuador.
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L'Humanité
La nature essentielle
ChroniqueCynthia FleuryLa nécessité de la connexion à la nature n’est pas une découverte récente, pour autant l’expérience de la pandémie et des confinements lui a donné une nouvelle compréhension et prise de conscience, tant « l’expérience de nature » (Pyle) a précisément manqué à beaucoup, à tel point qu’une dynamique de démétropolisation s’est (quelque peu) enclenchée.
Michel Le Van Quyen, dans Cerveau et nature (Flammarion, 2022), revient sur ces bien et lien essentiels que représente la nature pour notre santé mentale et physique. Aujourd’hui, les revues de littérature scientifique recensent leurs bienfaits, objectivement prouvés. Ce que chacun croit relever d’une aptitude poétique ne l’est nullement, au moins pas strictement : se plonger dans la forêt, faire face à la mer, se laisser flotter sur l’eau, accueillir le sentiment océanique, célébrer les premières lumières du jour, éprouver la beauté des couleurs, cultiver ses neurones, vivre à son rythme, croiser le regard d’un animal, laisser les enfants se salir, écouter le silence des montagnes et contempler les étoiles, tout cela permet de protéger notre cerveau des troubles psychiques, d’en faire chuter considérablement le risque. Le contact avec la nature n’est pas neutre. Il est naturellement orienté pour ressourcer notre humanité dans la mesure où nous partageons ce lien irréductible qui unit tout le vivant.
Prenons l’exemple du « bain de forêt » ou de la promenade, « l’activité parasympathique, c’est-à-dire l’activité nerveuse qui régule la détente, connaît une augmentation de 100 % pendant la marche en forêt, par rapport à la marche en ville. La concentration en cortisol, qui est un marqueur du système sympathique, subit une baisse concomitante de 16 % ». Mais il n’y a pas que la détente qui se voit activée lors des marches dans la nature. La randonnée favorise expressément la créativité. Les travaux du professeur David Strayer ont démontré une augmentation de 50 % du foisonnement créatif après seulement quelques jours de marche. Werner Heisenberg, le pionnier de la mécanique quantique, aimait raconter comment une « première discussion sur le monde des atomes » avait surgi entre lac et forêt. Le Van Quyen propose ici un manuel essentiel pour augmenter notre santé individuelle en respectant la formule holistique de l’OMS, mais également quantité d’informations pour orienter nos politiques publiques afin de fonder une santé publique bien plus humaine parce que mieux liée au vivant, et ce en investissant nos lieux de soins, bien sûr (les hôpitaux, etc.), mais aussi les écoles, les universités, l’aménagement urbain, etc.
Que notre cerveau ait évolué en synchronie avec la nature pendant des millions d’années (Wilson) ou que la nature soit le lieu de la « restauration de l’attention » humaine (Kaplan), il est déterminant de poursuivre cette longue histoire commune.
La chronique de Cynthia Fleury France24 - World
Ukrainians take stock of what remains of their village after Russian forces retreat
Issued on: 12/05/2022 - 16:41
FRANCE 24
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Russian forces are being pushed back to the east and north but the front line remains fluid, with the fight shifting from village to village, day by day. FRANCE 24 reporters Nadia Massih, Bastien Renouil and Raid Abu Zaideh spoke to some of the civilians who remained in Dokuchaievske, Kharkiv Oblast, during the Russian occupation.
Russian troops have moved on from this village, but an unexploded cluster bomb remains as evidence of the battles fought here. It is a weapon widely banned around the world.
Although the fighting in Dokuchaievske was fierce, dozens of civilians from villages further south have taken refuge here.
"It feels like there is a weight on my chest. We want to go back. How could we want anything else?" asks Tanya. "We are hiding here. But we can’t stay here forever. And where will we go next?"
Slava, an entrepreneur, turned to aiding deliveries during the war, risking shelling to bring food to those trapped for weeks underground.
His own home was laid to waste by Russian occupiers. Signs of their time here are scattered around what was once his family’s front garden.
Opposite Slava’s house there is now a shallow grave, where a soldier from Russia’s Siberia region was buried by Ukrainian locals and now lies in rest, some 4,000 kilometres from home.
Click on the video player below to watch the full report.
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ON THE GROUND
Ukrainian army specialists hunt for explosives left behind by Russian forces
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In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
ON THE GROUND
Ukraine's Kherson region prepares for Russian counteroffensives
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - World
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Issued on: 27/04/2022 - 17:05
France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.
After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.
But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.
This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.
“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.
Winner takes all
As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.
Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.
Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.
The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.
“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”
“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”
A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.
France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.
Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.
Alliances on left and right?
As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.
The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.
This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.
Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.
“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.
In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.
On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.
But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”
This article was translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
BBC
The Ukrainian refugee schoolgirl learning fast in the UK
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Nine-year-old Marharyta did not speak any English when she first arrived to the UK from her hometown of Lviv in Ukraine, but she's learning fast in preparation for starting school.
Marharyta and her mum Larysa moved to Manchester after securing visas through the Ukraine Family Scheme.
Hundreds of Ukrainian children have started at schools across England in recent weeks.
The government has set out plans to enrol up to 100,000 Ukrainian children who have fled the war in their home country.
The National Association of Head Teachers is calling for urgent counselling support and access to specialist language tuition for the refugees once they start school in the UK.
Video by Elaine Dunkley, Kate McGough and David Cheeseman
Valeurs Actuelles
Autriche : un réseau international de trafiquants qui faisait passer des milliers de migrants syriens démantelé
C’est un grand coup dans la lutte contre l’immigration. Le ministre autrichien de l’Intérieur Gerhard Karner a annoncé « un grand succès contre le crime organisé et un coup dur contre la mafia des passeurs » après le démantèlement d’un vaste trafic de migrants, ce jeudi 12 mai 2022, rapporte Le Figaro. Une enquête a été menée depuis le début de l’année 2021. Elle a permis de remonter le réseau international qui a acheminé depuis la Hongrie plus de 36 000 migrants, souhaitant rejoindre la France notamment.
« La plupart des migrants étaient originaires de Syrie »
Les migrants devaient payer entre 3 000 et 4 500 euros par personne pour le seul trajet Hongrie-Autriche. Ainsi, le trafic a généré une somme estimée à 152 millions d’euros. La plupart des migrants sont d’origine « syrienne ». Près de 80 véhicules ont été saisis par les enquêteurs.
Un coup de filet permis grâce à « des enseignements précieux sur les organisations de passeurs et leurs modes opératoires », a indiqué le Premier ministre. L’Autriche fait partie des pays européens à l’image de la France qui font des contrôles d’identité aléatoires à leurs frontières. Une politique critiquée par la Cour de justice de l’Union européenne.
France24 - World
'The Lido is finished': Famed Paris cabaret set for final curtain amid mass lay-offs
Issued on: 12/05/2022 - 17:49
NEWS WIRES
High-kicking showgirls and nightly cabaret shows at the famed Parisian Lido club on the Champs-Elysees are set to be a thing of the past after the venue's new owner confirmed mass lay-offs on Thursday.
Created in the aftermath of World War II, the Lido has drawn fans for more than seven decades with its racy dance routines featuring towering women in feathers, high heels and little else.
But though it has sought to modernise its shows and adapt to the times, the venue has been losing money for years and changed hands at the end of 2021.
The new owner, French hotels giant Accor, told staff on Thursday it would lay off 157 of 184 employees, including its "Bluebell girls" troupe of dancers, according to several sources who spoke to AFP.
"The Lido is finished," one trade union representative said on condition of anonymity, adding Accor intended to turn the prime real estate into a venue for other musical events.
"All the artistic staff, meaning around 60 people, will disappear," the source added.
>> Read more: Montmartre: Can Paris's art and cabaret district survive Covid-19?
Cabaret dancing first appeared during France's "Belle Epoque" at the end of the 19th century, when the French capital was a hotbed of artistic creation.
The Moulin Rouge remains the best-known show in the city and is still going strong, thanks largely to the publicity from the 2001 film of the same name by Baz Luhrmann.
Prices for a night at the Lido start at 145 euros per person ($150), with the club capable of welcoming 2,000 people per evening over two sittings.
Usually open every day of the year, it was hit hard by the Covid-19 pandemic as tourism and international travel ground to a halt, keeping its mostly foreign clientele away.
Changes to animal welfare laws also meant it could no longer feature exotic animals, while changing attitudes towards women and nudity have also led its dancing and decor to be seen as increasingly outdated.
(AFP)
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CULTURE
Cabaret: uncovering Paris' sexiest tradition
ENCORE!
Montmartre: Can Paris's art and cabaret district survive Covid-19?
France
Moulin Rouge cancan dancers celebrate French cabaret's 130th birthday
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la France « soutient pleinement le choix souverain » de la Finlande d’entrer dans l’Otan
La guerre en Ukraine continue en ce 78e jour de conflit. Le président et la Première ministre de la Finlande se sont dits favorables à une adhésion « sans délai » à l’Otan. Emmanuel Macron a indiqué« la France soutenait pleinement le choix souverain de la Finlande ».
L’armée ukrainienne annnonce avoir touché un navire russe
Un navire russe a été endommagé par l’armée ukrainienne près de l’île aux Serpents, dans le sud du pays, a annoncé un porte-parole de l’administration militaire de la région d’Odessa. Après l’attaque, un incendie s’est déclaré à bord du bateau, relaie BFMTV.
Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays
Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), 6 029 705 Ukrainiens ont fui la guerre pour rejoindre des pays limitrophes. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés. Ces dernières semaines, le flux quotidien de réfugiés s’est considérablement réduit, rapporte BFMTV.
La France « soutient pleinement le choix souverain » de la Finlande d’entrer dans l’Otan
À l’issue d’un échange entre le président français Emmanuel Macron et son homologue finlandais Sauli Niinistö, l’Élysée a publié un communiqué affirmant que « la France soutenait pleinement le choix souverain de la Finlande d’adhérer rapidement à l’OTAN ». Moscou a menacé de répliquer par des mesures « militaro-techniques », relaie Le Figaro.
L’ONU va ouvrir une enquête sur les violations des droits de l’homme commises par la Russie
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a approuvé à une très large majorité l’ouverture d’une enquête sur les atrocités reprochées aux troupes d’occupation russes, rapporte BFMTV. La commission internationale de l’ONU sur l’Ukraine va mener une « enquête » sur les graves violations des droits de l’homme commises dans les régions de Kiev notamment « en vue de demander des comptes aux responsables ».
« Soutien total » de l’Allemagne après la demande d’adhésion de la Finlande à l’Otan
L’Allemagne a apporté son « soutien total » à la volonté des dirigeants finlandais d’adhérer immédiatement à l’Otan. « Je salue la décision de la Finlande de se prononcer en faveur d’une adhésion immédiate du pays à l’Otan », a indiqué le chancelier Olaf Scholz, rapporte Le Figaro.
La Russie réagit à la possible entrée de la Finlande dans l’Otan
Le Kremlin a réagi ce jeudi 12 mai à la volonté de la Finlande d’entrer de façon imminente dans l’Otan. Cela serait « assurément » une menace pour le pays dirigé par Vladimir Poutine, relaie TF1 Info. Le porte-parole du Kremlin a aussi déclaré : « L’élargissement de l’Otan et le rapprochement de l’Alliance de nos frontières ne rend pas le monde et notre continent plus stable et plus sûr. »
Trois morts et une dizaine de blessés dans le nord-est de l’Ukraine
Des services de secours mobilisés en Ukraine ont indiqué à la presse, relaie BFM TV, qu’une frappe russe avait fait trois morts et douze blessés à Novgorod-Siverskiï, dans le nord-est du pays.
La Finlande demande une adhésion « sans délai » dans l’Otan
Le président finlandais, Sauli Niinistö, et sa Première ministre, Sanna Marin, ont réclamé dans un communiqué dont se fait l’écho BFM TV, une adhésion « sans délai » à l’Otan. « Être membre de l’Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l’Otan, la Finlande renforcerait l’alliance dans son ensemble. La Finlande doit être candidate à l’adhésion à l’Otan sans délai », ont-ils rédigé. Ils ont également indiqué que la décision de la Finlande sera annoncée dimanche à l’Otan.
L’Ukraine veut qu’on lui « réserve » une place dans l’UE
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a réclamé, jeudi 12 mai, à ce qu’une place soit « réservée » à l’Ukraine dans l’Union européenne (UE), même si les négociations doivent durer dans le temps, relate BFM TV. « On entend très souvent que l’Ukraine appartient à la famille européenne et à présent, il importe de réserver cette place », a invoqué le ministre ukrainien à la télévision allemande lors d’une visite dans le pays.
La Russie est « la menace la plus directe pour l’ordre mondial », selon Ursula von der Leyen
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rencontré le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, aux côtés du président du Conseil européen, Charles Michel, à Tokyo jeudi 12 mai. À l’issue de cette entrevue, Ursula von der Leyen a jugé que la Russie était « la menace la plus directe pour l’ordre mondial », relate BFM TV. Et ce, en raison de « la guerre barbare contre l’Ukraine, et (de) son pacte inquiétant avec la Chine ».
Un premier procès pour crime de guerre
Un combattant russe de 21 ans devrait être jugé pour crime de guerre, relaie BFM TV. Ce jeune homme nommé Vadim Shishimarin est accusé d’avoir tiré avec une kalachnikov sur un civil non-armé de 62 ans, alors que le soldat circulait à bord d’une voiture. La procureure générale de Kiev a indiqué mercredi 11 mai qu’il s’agissait du premier procès pour crime de guerre en lien avec l’offensive en Ukraine.
France24 - World
Paris demands 'immediate release' of French nationals detained in Iran
Issued on: 12/05/2022 - 12:44
FRANCE 24
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France's foreign ministry on Thursday demanded the "immediate release" of two French nationals detained in Iran, a day after Tehran's intelligence ministry said it arrested two Europeans for attempting to "destabilise" the country.
"The French government condemns this baseless arrest. It calls for the immediate release of these two French nationals," the foreign ministry said in a statement.
The ministry said France's ambassador in Tehran had approached Iranian authorities to obtain consular access, adding that it had summoned Iran's representative in Paris.
The move came a day after Iran's intelligence ministry announced that two European nationals had been arrested for attempting to "destabilise" the country.
The pair were accused of "organising chaos and social disorder aimed at destabilising (Iran)" in conjunction with foreign intelligence services, Iranian state TV cited the ministry as saying, without revealing their nationalities.
Earlier on Thursday, a French teachers’ union said one of its members had gone missing while on holiday in Iran with her partner.
Christophe Lalande, federal secretary of the FNEC FP-FO union, said he had no news from his staffer, who was due back in France earlier this week.
“We cannot be certain, but there is a strong presumption that she was detained in Iran while holidaying in the country during the Easter break,” Lalande told Reuters.
Nuclear talks on hold
News of the arrests on Wednesday coincided with a visit to Tehran by the European Union's Iran nuclear talks coordinator Enrique Mora, who held talks with his Iranian counterpart Ali Bagheri Kani, according to Iranian media.
Foreign Minister Hossein Amirabdollahian said Tehran wanted US sanctions lifted "with the observance of Iran’s red lines". "Negotiations are pursued ... to reach a good, strong and lasting agreement," he said on Twitter.
Presiding over an economy crippled by the US sanctions, Iran's clerical establishment has faced near-continuous protests by workers, teachers and government employees in recent months over unpaid wages, high unemployment, inflation exceeding 40% and mismanagement.
Talks to revive the 2015 accord have been on hold since March, chiefly over Iran's insistence on Washington removing the Islamic Revolutionary Guard Corps (IRGC), Tehran's elite security force, from the US Foreign Terrorist Organization (FTO) list.
Then-US President Donald Trump ditched the pact in 2018 and reimposed sanctions on the Islamic Republic, prompting Tehran to retaliate by gradually violating the deal's nuclear curbs.
(FRANCE 24 with REUTERS)
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Iran sentences Frenchman Benjamin Brière to eight years on spying charges
Zaghari-Ratcliffe and fellow British-Iranian released from Tehran jail, return to UK
French tourist detained in Iran to appear in court on spying charges
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance Valeurs Actuelles
[D’Ornellas] IVG : aux États-Unis, le débat n’est pas interdit
Les fuites de la Cour suprême sont rarissimes, c’est dire si le sujet est important. Partout sur les plateaux de télévision français, le commentaire était le même : les neuf sages américains s’apprêteraient à supprimer le “droit à l’avortement”. C’est faux. En l’occurrence, la Cour ne se prononce pas sur la constitutionnalité de l’avortement, mais prévoit de rendre aux États le pouvoir de trancher la question. Aux États-Unis, l’accès à l’avortement n’est pas le fruit d’une loi mais d’une décision de la Cour suprême.
Cette dernière envisage donc de revenir sur deux de ses jurisprudences, l’arrêt “Roe v. Wade” prononcé en 1973, qui obligeait les États à légaliser l’avortement, et le “Planned Parenthood v. Casey” de 1992, qui limite le droit à l’avortement au seuil de viabilité du fœtus, entre 22 et 24 semaines. Depuis, 26 des 50 États américains sont intervenus pour réclamer la suppression de ces arrêts qui créent de facto un droit constitutionnel à l’avortement et privent les élus de leur pouvoir de décision en la matière. Si cet arrêt est adopté, les États n’auront plus l’obligation de légaliser l’avortement, pas celle non plus de l’abroger.
Sur le fond, la Cour reproche à ses prédécesseurs de s’être appuyés sur les notions de vie privée et d’autonomie personnelle pour justifier le droit à l’avortement (ce que conteste également la CEDH !) : la pratique implique la vie d’un être humain bien distinct de la femme qui le porte.
À l’époque, le juge a pris la place du législateur pour créer un droit à l’avortement, qui n’est pas mentionné dans la Constitution.
Mais c’est aussi la forme, que visent les sages. Si certains pointent aujourd’hui le pouvoir des juges conservateurs nommés par Donald Trump, ces juges-là dénoncent justement « l’abus de l’autorité judiciaire » qui a « court-circuité le processus démocratique » en 1973, et appellent de leurs vœux le respect de la séparation des pouvoirs.
À l’époque, en effet, le juge a pris la place du législateur pour créer un droit à l’avortement, qui n’est pas mentionné dans la Constitution.
Si la Cour doit se prononcer à nouveau, c’est en raison de sa saisine au sujet d’une loi du Mississippi visant à rapporter le délai légal d’avortement à 15 semaines. Beaucoup de commentateurs français ont oublié de le préciser, rappelons donc que la France vient d’allonger le délai de recours à l’avortement de 12 à 14 semaines contre l’avis de nombreux médecins qui décrivent une pratique difficile. Les juges de la Cour suprême évoquent également, au moment de lister les « intérêts légitimes » de l’État, « l’élimination de procédures médicales particulièrement horribles ou barbares ».
Que va-t-il donc se passer si la Cour entérine cette décision ? Pour commencer, la loi du Mississippi sera déclarée constitutionnelle. De même, d’autres lois réduisant l’accès à l’avortement – aujourd’hui contestées devant la justice – seront adoptées. À l’inverse, Joe Biden tentera d’imposer l’avortement à tous les États fédérés par le biais d’un vote au Congrès, seule manière de contourner l’éventuelle décision de la Cour suprême. En attendant, si les deux arrêts évoqués précédemment sont effectivement supprimés, le débat sur l’avortement sera rouvert dans chaque État américain.
* Charlotte d’Ornellas est journaliste à “Valeurs actuelles”.
France24 - World
US Coast Guard rescues survivors in deadly capsize off Puerto Rican coast
Issued on: 13/05/2022 - 04:54
NEWS WIRES
At least 11 people have died after their boat, carrying an unknown number of people, overturned off the coast of Puerto Rico, the US Coast Guard said Thursday.
"As of 6 PM Thursday (2200 GMT), responding partner agency units have rescued 31 survivors, 11 female and 20 male. 11 deceased have been recovered," said the Coast Guard in a tweet.
A spokesperson for the US Customs and Border Protection (CBP) told AFP that the shipwreck occurred 10 nautical miles (18 kilometers) north of Desecheo Island, an uninhabited US territory between Puerto Rico and the Dominican Republic.
The spokesperson noted that most of the survivors were from Haiti or the Dominican Republic, and that the search was ongoing.
The US Coast Guard said in a statement earlier Thursday that the capsized vessel was suspected of "taking part in an illegal voyage."
Just before noon, a CBP helicopter spotted the boat and a number of people in the water who appeared not to be wearing life jackets, the statement said.
Multiple rescue helicopters were launched and a Coast Guard vessel was diverted to assist in the recovery.
The statement also noted that CBP and Puerto Rican units were responding to help in the recovery effort.
In March, hundreds of Haitians landed in sailboats on the Florida coast while over 100 were intercepted off the Bahamas by the US Coast Guard.
(AFP)
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Dozens of migrants drown off Western Sahara, aid agency says
Mexican authorities evict migrants from makeshift camp near US border
Truth or Fake
Were hundreds of illegal immigrants caught on camera in Florida?
Valeurs Actuelles
Odessa, huis clos avant l’assaut
Odessa échappera-t-il à la guerre ? Cette perle architecturale miraculeusement protégée des destructions du XXe siècle est, jusqu’ici, préservée du destin tragique que connaît l’Ukraine depuis plus de deux mois. Personne n’oserait cependant affirmer qu’elle le restera. Les attaques russes se sont multipliées ces dernières semaines, ciblant aéroport, dépôts d’armes et ponts. Isolant Odessa de son arrière-pays, elles resserrent lentement l’étau de la violence sur la ville impériale de la mer Noire. Le 23 avril, à la veille des Pâques orthodoxes, un missile a éventré un immeuble, tuant les premiers civils odessites, dont un bébé et une mère. Les images de ceux qui ne sont plus ont immédiatement circulé sur les portables des habitants de la ville, chacun y déchiffrant une proximité géographique ou sociale. Si l’armée russe est bloquée depuis plusieurs semaines à 140 kilomètres à l’est, Odessa, ville balnéaire réputée pour son art de vivre et ses plaisirs estivaux, vit aujourd’hui dans une tension silencieuse, une anxiété permanente.
Une ville transformée en forteresse militaire
Dès les premiers jours de la guerre, Odessa a été déserté par un bon tiers de ses habitants, manifestement les plus aisés. Leurs appartements fermés, la plupart ont pris la route en voiture vers la frontière moldave, située à une quarantaine de kilomètres seulement, ou celle vers la ville d’Isaccea, en Roumanie, au bord du Danube, plus lointaine. Ceux qui sont restés, par esprit patriotique ou par manque de moyens, se sont adaptés à une vie sous haute surveillance militaire. Plusieurs milliers de soldats ukrainiens montent une garde vigilante dans toutes les artères principales de la ville. Installés derrière de véritables murs de sacs de sable, ils contrôlent les passants autant que le ciel et écartent d’un geste autoritaire tous ceux qui oseraient prendre un souvenir photographique de leurs positions. Les hauts lieux de la culture tels l’opéra ou l’escalier Potemkine, que le cinéma d’Eisenstein rendit emblématique de la résistance à l’oppression, sont devenus inaccessibles. Le long de la mer Noire, de petites vagues viennent toujours lécher le sable de la plage de Lanzheron, mais celui qui ose y poser un pied est immédiatement rappelé à l’ordre : elle est minée ! L’établissement hôtelier Nemo, où il était possible de nager avec les dauphins et que le président ukrainien Volodymyr Zelensky fréquentait, est fermé. Les quelques promeneurs se contentent de humer l’air marin, avec en toile de fond un port, des grues à l’arrêt et une mer vide et angoissante que nul bateau ne sillonne.
Hier célèbre pour ses casinos, son opéra et ses baignades, Odessa est aujourd’hui transformé en forteresse. Les seuls regroupements qui bénéficient de la bienveillance des militaires ukrainiens sont les centres d’aide aux déplacés de l’intérieur : souvent des bâtiments publics qui débordent de colis, lesquels s’entassent parfois jusque dans les étages supérieurs où des volontaires s’affairent à les déballer, les trier, les distribuer. Mais Odessa n’a pas pour autant perdu son tempérament frondeur : si les sirènes hurlent régulièrement, personne ne court aux abris. Les musiciens continuent au contraire de faire pleurer les cordes de leurs violons, exaltant pour les quelques promeneurs la singularité de l’instant. Enfin, lorsque sonne l’heure du couvre-feu, à 22 heures, une chape de plomb s’abat sur la ville. Le moindre pas résonnant sur le pavé est alors repéré par des patrouilles nocturnes qui, lampes torches braquées sur les visages, exigent les téléphones et les fouillent afin d’y traquer les contacts suspects susceptibles de trahir une allégeance à l’ennemi russe.
Une identité paradoxale et multiple
Mais Odessa est une ville complexe et paradoxale qui additionne, généralement sans les soustraire, les identités linguistiques, culturelles ou politiques : on peut y être grec et catholique, juif devenu orthodoxe, ukrainien et russe, moldave et turc, végan, musicien, marin ou poète, et l’on est rarement une seule de ces identités à la fois.
« Depuis la guerre, Odessa a surpris parce qu’il a réagi de manière beaucoup plus patriotique qu’on ne le pensait », constate Hanna Shelest, membre du centre de réflexion Ukrainian Prism, qui conseille le gouvernement Zelensky. En effet, deux couleurs dominent désormais la ville : le bleu et le jaune du drapeau ukrainien. Chaque immeuble a fait peindre les couleurs de l’Ukraine sur sa façade, certaines voitures ont été customisées avec ces teintes, dans les devantures des magasins de vêtements fermés, les mannequins sont habillés des couleurs nationales, et même les chiens domestiques les arborent. Une avalanche de signes nationalistes, compréhensibles, légitimes mais qui ont étonné les observateurs de cette ville dont l’histoire est intimement liée à la Russie.
On peut y être grec et catholique, juif devenu orthodoxe, ukrainien et russe, moldave et turc, végan, musicien, marin ou poète, et l’on est rarement une seule de ces identités à la fois.
Fondée par l’impératrice Catherine II à la fin du XVIIIe siècle, elle est inscrite dans le cœur des Russes comme une ville de culture, de beauté et de plaisirs. Elle a abrité et inspiré Alexandre Pouchkine ou inspiré au poète Vladimir Maïakovski des lignes incandescentes. Ses habitants ont souvent parlé russe avant de parler ukrainien et les familles d’Odessa ont toutes quelques membres qui vivent en Russie. Un sondage local réalisé en septembre 2021 est éloquent à ce sujet : à la question de savoir comment les habitants voyaient les liens entre l’Ukraine et la Russie, 68 % avaient répondu que l’Ukraine et la Russie formaient une même entité et 20 % seulement voyaient un avenir pour la ville dans l’intégration à l’Union européenne. Pour Hanna Shelest, il n’y a cependant pas de doutes à avoir. « L’Ukraine fait partie de l’histoire de l’Europe, à laquelle elle a donné personnages historiques et lignée royale. » Quant aux liens avec la Russie ? Elle s’indigne : « C’est de la propagande russe qui tente depuis des décennies d’exproprier l’histoire et la langue ukrainiennes. »
Les prorusses redoutent l’“ukrainisation” totale
La guerre aurait-elle changé la donne ? Rien n’est simple ni lisible au premier coup d’œil. Sur le marché Knizka, où se croisent soldats en permission, jeunes branchés et marins sans travail, des affiches peintes par des artistes locaux illustrent la haine de l’ennemi russe. Mais devant l’une d’elles, qui représente l’impératrice Catherine II de Russie dont les yeux ont été crevés, deux hommes désapprouvent : « Nous n’aimons pas ces affiches- là », grognent-ils en faisant un “non” ostensible du doigt. Ils n’en disent pas plus, mais le message est passé : ils refusent d’abolir le passé russe de la ville. Dans la cour d’un immeuble, à l’abri des oreilles délatrices, une femme se confie aussi. Elle a quitté sa maison sur la ligne de front, mais prie pour qu’ « aucun imbécile ne vienne hisser le drapeau ukrainien sur son toit » . En se frappant la poitrine, elle ajoute : « Si l’Ukraine gagne, nous aurons à subir une “ukrainisation” totale, mais personne ne m’empêchera de conserver mon âme russe. » Ces quelques témoins ne sont pas seuls à grommeler discrètement leur désapprobation devant la réécriture d’une histoire complexe au profit d’un récit nationaliste univoque. Mais la plupart gardent le silence. Lilia Leonidova, originaire de Crimée, en sait quelque chose : élue au conseil municipal sous l’étiquette du parti prorusse OPL, elle s’est désolidarisée dès le premier jour de la guerre en s’investissant à temps plein au service des déplacés de l’Est, victimes des bombardements. Sur son engagement passé, elle préfère ne pas revenir, comme s’il s’était agi d’une faute qu’il fallait expier.
Lilia Leonidova, originaire de Crimée et élue au conseil municipal, préfère ne plus parler de son identité russe.
Dans la ville, un événement tragique vient régulièrement hanter les consciences et ranimer le sentiment d’une fracture qui ne s’efface pas : le 2 mai 2014, après une altercation violente entre des nationalistes ukrainiens et des prorusses, une quarantaine de ces derniers sont décédés dans l’incendie de la Maison des syndicats où ils s’étaient réfugiés. Chaque année, la commémoration de cet événement est devenue plus difficile pour ceux qui voudraient déposer une gerbe à la mémoire des victimes. En 2022, les autorités ukrainiennes ont évacué le problème en décrétant un couvre-feu général du 1er mai à 20 heures jusqu’au 3 mai à 5 heures du matin.
La guerre, une occasion de se “blanchir”
Incarnant l’orientation pro-occidentale de la ville, le jeune Petro Obukhov a, lui, un discours confiant. Créateur de la plate-forme Taxi Bond, il peut évaluer, heure après heure, le nombre de voitures en circulation dans la ville et prendre ainsi le pouls économique d’Odessa. Et il calcule que la vie y reprend doucement. Sous les balcons en fer forgé et les somptueuses et défraîchies façades Art nouveau, quelques restaurants et cafés ont rouvert et reçoivent une clientèle bigarrée. Ce spécialiste en informatique, qui a également un sens aigu de la communication, nous a donné rendez-vous devant les bouteilles d’eau déposées par les Odessites en solidarité avec la ville voisine de Mykolaïv, sous le feu russe et dont les canalisations ont été bombardées. Depuis que la guerre a éclaté, il s’occupe de la gestion des stocks d’aide et de l’approvisionnement de l’armée ukrainienne. Et il assure : « Odessa ne tombera pas ! » Selon lui, sans l’aide occidentale en armements mais surtout sans les services de renseignements, la ville serait déjà aux mains des Russes. Élu au conseil municipal sous l’étiquette Solidarité européenne, il a son idée sur le profil des prorusses qui ne parviennent pas à quitter leur camp : « Ce sont soit des anciens nostalgiques de l’époque soviétique, soit des gens qui se laissent duper par la propagande russe. » Petro Obukhov a d’ores et déjà quelques projets à mettre au programme du conseil municipal dès la fin de la guerre, telle la nationalisation du consulat de Russie…
Dynamique, optimiste, engagé, il a en quelque sorte le profil du gendre idéal. Mais selon un entrepreneur syrien installé dans la ville depuis vingt ans, son ascension n’aurait pu se faire sans quelques “parrains” de taille. Car Odessa, toujours paradoxal, demeure dominé par des clans mafieux qui pratiquent une corruption massive et contribuent à renvoyer l’Ukraine au 122e rang sur 180 des pays les plus corrompus, selon le rapport 2021 de Transparency International. Les ambivalences des élus odessites ne trouvent pas de meilleur représentant que le maire d’Odessa lui-même, Gennady Trukhanov : poursuivi dans plusieurs affaires de corruption liées notamment aux projets immobiliers qui ont défiguré les rivages de la ville, il peut temporairement ranger ses dossiers gênants, la guerre ayant suspendu la lutte anticorruption et chassé ses principaux acteurs et militants. Il peut même se tailler une virginité politique nouvelle en supervisant l’aide distribuée dans la ville.
Une fracture non résorbée
Mais surveillance en temps de guerre oblige : pour s’assurer de la fragile loyauté de Gennady Trukhanov – lequel a longtemps été… prorusse -, le gouvernement de Kiev a nommé, dès le 3 mars, Maxim Martchenko comme gouverneur militaire de la région, un homme qui a combattu au sein du bataillon ultranationaliste Aïdar. « Tous les ingrédients sont là pour faire un cocktail explosif à la Marioupol », assure encore l’homme d’affaires syrien. La fracture entre prorusses et nationalistes y demeure ultrasensible. Épargnée jusqu’à présent, la ville d’Odessa l’insouciante aura-t-elle raison de ses franges les plus belliqueuses ?
France24 - World
France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Issued on: 11/05/2022 - 17:17
Aude MAZOUE
As global warming accelerates, the spectre of drought haunts France’s once verdant farmland. Even now, before the start of summer, 15 administrative départements have had to restrict water use while farmers warn that the current situation will have an adverse impact on crop yields.
Few people in France are talking about this looming catastrophe – but all the signs of a record drought are there.
“No region has been spared. We can see the earth cracking every day. Yesterday I was at a farmer’s house in the Puy-de-Dôme region [in central France]; he was watering the wheat. If things carry on like this, farmers who can irrigate their crops will be able to deal with it but the others will face a dramatic reduction in their yields,” Christiane Lambert, the head of France’s biggest agricultural union the FNSEA, told AFP on Monday.
Since last autumn we’ve seen “huge droughts” in Spain and Portugal and the same phenomenon has spread to southern France, Lambert said. But “what is unusual this season is that drought is affecting regions north of the Loire”, the river that divides southern and northern France.
‘The water tables couldn’t be filled’
The French agriculture ministry is all too aware of the crisis. “Winter crops such as wheat and barley, currently growing [before cultivation later on], are starting to experience conditions that will affect yields,” a spokesperson said. The hot and dry weather France has seen over the past few weeks could also affect spring crops like corn, sunflower and beet – as well as the fodder needed to feed livestock.
Drought will not only undermine the food supply but has effects further afield. “As well as farming, drought has a huge impact on a lot of other things – like buildings,” warned hydrologist Emma Haziza. “We’re seeing more and more houses collapsing. This is unprecedented in France. The damage droughts create is more expensive to deal with than [the consequences of] floods and it will have huge long-term economic consequences.”
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France’s energy flows could also be affected. “What’s more, drought has a negative impact on energy production, as nuclear power plants need a lot of water to cool the reactors.”
A rise in temperatures this April – even after the first day of the month saw snowfall in France – caused a 25 percent drop in rainfall from normal patterns. This heatwave is “remarkable in terms of how early it is, how long it is lasting, and how widespread it is geographically”, France’s Meteorological Office said.
Combined with unusually low rainfall last winter, these conditions have produced the current drought: A deficit of rain over two successive seasons meant “the water tables couldn’t be filled”, Haziza said.
“So very quickly we ended up in a critical situation – before summer has even started.”
For Haziza, who studies how water is distributed and circulated around the planet, the reasons for the current shortage are clear.
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“The lack of rain is directly caused by climate change; there’s no doubt about that,” she said. “Drought is one of the first consequences we can see. As things stand, this phenomenon is occurring sooner and sooner and becomes more widespread every year.”
Indeed, this is the first time France has endured what meteorologists call a “flash drought” – a phenomenon usually experienced by countries that are more hot and arid, with soil and crops drying up in just five days.
‘Spiraling out of control’
Drought has hit some regions particularly badly – especially in southeastern France, the east of the country and the Poitou-Charentes region in the west. “Some regions’ water tables manage to fill up easily while others don’t,” Haziza said. “But now, even regions that thought they wouldn’t have a drought, like northern France – not to mention large parts of northern Europe, including Belgium – are beginning to suffer from its effects.”
By imposing restrictions on those 15 départements, the French government is managing the crisis – but remains far from tackling its root cause. The measures vary by département – from banning people watering gardens or fields at specific times to a total ban on using water for washing your car.
After talks with France’s water companies and farmers’ representatives, the agriculture ministry announced that the Third Agricultural Revolution, a fund launched in April aimed at helping farmers deal with climate change, will be doubled to €40 million.
The French government also announced in late April that water companies could spend an extra €100 million to help farmers adapt to climate change or to create new reservoirs.
France has done better than most developed countries at responding to the threat of climate change, and began transitioning away from fossil fuels to nuclear power in the 1970s. President Emmanuel Macron has recently reiterated his support for nuclear energy.
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Even so, measures aimed at dealing with the current drought are nothing compared to the forces of climate change driving it. France must make long-term changes to its agricultural model, Haziza said, including a shift from its current production-oriented paradigm – which fuels the drought problem by driving deforestation.
“The whole system is spiralling out of control,” she said. “We’re running head on into climate change.”
This article was translated from the original in French.
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Wildfires, heatwaves may be the ‘new normal’ as UN releases damning climate report
Valeurs Actuelles
Iran : deux Français arrêtés car suspectés de vouloir “déstabiliser le pays”
Deux personnes ont été arrêtées en Iran. C’est ce qu’a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué publié ce jeudi 12 mai, dont se fait l’écho Le Point. Le ministère a, en effet, été « informé de l’arrestation de deux ressortissants français en Iran », sans préciser leur identité. La France réclame leur « libération immédiate » et « condamne cette arrestation sans fondement ».
Des « agents expérimentés »
La veille, Téhéran avait révélé l’information en présentant une version différente des faits. Comme le relaie Le Figaro, l’Iran avait annoncé l’arrestation de ces deux « Européens » qui étaient suspectés de vouloir « déstabiliser le pays ». Le ministère iranien des Renseignements avait écrit dans un communiqué : « Deux Européens, qui étaient entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société, ont été identifiés et arrêtés. » Ces Français ont été décrits par Téhéran comme des « agents expérimentés » issus de services de renseignements et également « citoyens d’un pays européen », sans apporter plus de précisions.
Le Figaro rapportait, mercredi 11 mai, que les deux Français auraient essayé de se rapprocher de syndicats iraniens, notamment de ceux défendant les enseignants. L’Iran fait face depuis des mois à une grogne des professeurs qui demandent une revalorisation de leurs salaires, ainsi que la libération de leurs collègues arrêtés lors de précédentes manifestations. Comme le relate le quotidien, un responsable syndical de l’éducation a, par exemple, écopé en avril dernier de cinq ans d’emprisonnement pour avoir manifesté avec un groupe d’enseignants.
France24 - World
Edited screenshots show Philippine presidential candidate Leni Robredo ahead of the winner
Issued on: 11/05/2022 - 18:16Modified: 12/05/2022 - 11:33
In the Philippines, Ferdinand Marcos Jr., son of a former dictator, won the May 9 presidential election with more than 56% of the vote. He came ahead of liberal candidate Leni Robredo. On election night, edited images began circulating that showed Robredo receiving more votes than the announced result. The entire election campaign was marked by misinformation, often spun in favour of Marcos Jr., according to many local fact-checkers.
If you only have a minute
- Two screenshots were shared, purporting to show election results posted by two Philippine media outlets. In the screenshots, Leni Robredo apparently received as many votes as Ferdinand Marcos Jr., the winner.
- But the images are edited and the media outlets pictured have issued denials. It is possible that someone used the source code from the websites to modify how the results appeared online.
The verification in detail
On May 9, as the first results of the election in the Philippines were being announced, some people began sharing images online purporting to show the results of the vote, as published by the Philippine media outlets GMA News and ABS-CBN. According to the screenshots, candidate Robredo was close to Marcos Jr. in the number of votes cast, while the official results showed Marcos Jr. in the lead.
An initial screenshot, published on May 9, shows the results reportedly published by the Philippine television station GMA News. According to the image, Robredo had received 19.7 million votes compared to 20.08 million for Marcos Jr., according to estimates at 9.02pm local time. The post garnered more than 24,000 likes.
GMA News said it never published these figures: "Some screenshots from GMA's Eleksyon 2022 television coverage and results website have been edited and manipulated to feature false election results, and spread on social media by unscrupulous accounts.
A live feed posted on the TV station's Facebook account shows the real figures from 9:02pm. At 1:55 minutes into the video, the original clip can be seen, showing Robredo with 9.4 million votes, not 19.7 million as seen in the edited image.
Another edited image using results from ABS-CBN
There was another misleading screenshot shared on social media, this time purporting to show the results published by ABS-CBN at 9:32pm local time. According to this image, Robredo have received 18,282,280 votes, compared to 21,725,982 for Marcos.
ABS-CBN denied these figures in a statement on Twitter on 10 May: "Beware of some edited screen shots using images from the ABS-CBN HALALAN RESULTS page that are being shared on social media. We would like to inform the public that these are manipulated images."
"Like other media organisations and other institutions, ABS-CBN has been getting its data from the Comelec Transparency Media Server. The resulting data are similar," the media outlet added.
Data from the Comelec, one of the three "constitutional commissions" responsible for regulating elections in the Philippines, is available here.
The screenshot showing the false results comes from the Halalan Results site set up by ABS-CBN. It is possible to change the display of the results on the web page by changing its source code. Depending on the browser used, you can usually do this by right-clicking on the webpage and clicking "Inspect", then selecting the relevant figure, changing it and taking a screenshot of the page. In the screenshot below, we have changed the display of Robredo's result, giving her more than 50.8 million votes.
With more than 98% of eligible ballots counted at the time of publication on May 12, Ferdinand Marcos Jr. had more than 31 million votes, compared to 14.8 million for Leni Robredo.
An election campaign marked by disinformation, including misleading pro-Marcos content
The election campaign in the Philippines has been the subject of a lot of misinformation, particularly pro-Marcos content.
Many posts on social networks promoted fabricated stories glorifying Ferdinand Marcos Jr. and his father's legacy, as noted in a report by the Philippine media outlet Rappler.
The elections were also marked by a smear campaign against the liberal candidate Leni Robredo, as the same Philippine media outlet reported last May, as well as Vera Files, another local media outlet, in December 2021.
On May 10, AFP spotted a report shared on social networks claiming that Robredo "deceived Filipinos". The report actually shows an AFP article about a pro-Marcos disinformation campaign.
Other false attacks have targeted Robredo, suggesting that her husband did not die of natural causes, or accusing her of lying about her career as a lawyer.
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The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees
Issued on: 10/05/2022 - 22:16
Leela JACINTO
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At the height of their power, four brothers from Sri Lanka’s Rajapaksa dynasty held the presidency and the prime minister’s office as well as the finance, interior and defence portfolios, among others. But just when the Rajapaksa clan seemed invincible, an economic crisis of their own making led to their undoing. But does that spell the end of South Asia’s most powerful political family?
On August 12, 2020, an extraordinary display of family power was under way at the Temple of the Sacred Tooth, one of the most sacred Buddhist sites in Sri Lanka, in the central city of Kandy, the political capital of ancient kings in the island nation.
Following a landslide victory in August elections, Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa swore in a cabinet that included two of his brothers and two nephews, sharing multiple portfolios among the family.
The Rajapaksas have a tradition of temple swearing-in ceremonies, a symbolism-heavy acknowledgment of the Sinhala Buddhist populism that kept propelling them into power. Over the past few years, as the family’s political fortunes enlarged, the investiture entourage of officials, diplomats and media teams dutifully trekked to sacred temples on historic sites, where yet another Rajapaksa was granted yet another portfolio.
The concentration of power and mismanagement though, have been unholy.
At the inauguration of the new cabinet, the president took on the defence portfolio, contravening a constitutional amendment barring the country’s head of state from holding a cabinet post.
His powerful brother, Mahinda Rajapaksa, became Sri Lanka’s new prime minister and was also named head of three ministries: finance, urban development and Buddhist affairs.
The president then swore in his eldest brother, Chamal Rajapaksa, as minister for irrigation, internal security, home affairs and disaster management. Chamal’s son Sashindra was made junior minister for high-tech agriculture. The prime minister’s son Namal became minister of youth and sports.
Barely a year later, Basil Rajapaksa was named finance minister, taking over the important portfolio from his brother, the prime minister.
At the height of their power, the Rajapaksas appeared invincible as they signed mega infrastructure contracts and amassed fortunes while cracking down on minorities and journalists – and successfully evaded accountability in a state where they held all the reins.
For several years, human rights defenders condemned the reprisals, massacres, crackdowns, corruption and cronyism of South Asia’s most powerful political dynasty. Their calls went unheeded by an electorate willing to overlook assaults on liberties and persuaded by the cult of strong leaders preferring action over compromise.
But that was before the island nation descended into its worst economic crisis since its independence from Britain in 1948. As an acute foreign currency crisis sparked fuel shortages, power cuts and spiraling inflation, the tide finally began to turn against the Rajapaksa clan as Sri Lankans struggled to cope with a disaster of their elected government’s own making.
This week, as peaceful anti-government protests turned violent, symbols of the Rajapaksa family power came under attack in scenes unimaginable two years ago.
On Monday night, crowds stormed the prime minister’s official Temple Trees residence in Colombo, forcing the army to conduct a predawn operation to rescue Mahinda Rajapaksa and his family. The prime minister by then had already submitted his resignation letter to his younger brother, the president, clearing the way for a “new unity government”.
Meanwhile in the southern province of Hambantota, mobs attacked the Rajapaksa Museum in the family’s ancestral village of Medamulana. Two wax statues of the Rajapaksa parents were flattened and mobs trashed the building as well as the ancestral Rajapaksa home nearby.
It was a violent assault on a clan that has held feudal power since colonial times and has used patronage and privilege to rise from local to national power, placing family members in strategic positions along the way.
From rural roots to national power
The Rajapaksas are a rural land-owning family from southern Sri Lanka whose ancestors have represented their native Hambantota on state and regional councils since pre-independence days.
Prominent families have always played an important role in Sri Lankan politics. But the Rajapaksas were not part of the urban political elites in the decades following independence. While families such as the Bandaranaikes – which produced three Sri Lankan prime ministers and one president – dominated the national scene, the Rajapaksas were part of the rural elites in the country’s Sinhalese Buddhist southern heartland.
The current president’s father, D. A. Rajapaksa, was a parliamentarian representing Hambantota district. But it was his second son, Mahinda, who catapulted the clan into national dominance when he rose from opposition leader in parliament to prime minister in 2004.
A year later, Mahinda won the 2005 presidential poll with a narrow margin, aided, according to his opponents, by a call for an election boycott by the LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), a militant group better known as the Tamil Tigers.
It was Mahinda’s first win in the bloody fight against the Tamil Tigers based in Sri Lanka’s neglected north, home to the country’s Tamil minority.
Brother in arms
As president, Mahinda initiated a pattern of leadership that would serve his family’s political fortunes, earning him the moniker of “clan leader” of the rising Rajapaksas.
The transition from a rules-based order to one of family networks began shortly after the 2005 presidential inauguration when, according to family lore, Mahinda emerged from the investiture room and spotted his younger brother, Gotabaya.
A former army officer, Gotabaya had moved to the US only to return home ahead of the 2005 to work on his brother’s election campaign.
According to biographers, the new president tapped Gotabaya’s shoulder and told his brother – who had left the army as a lieutenant colonel – that he was going to be Sri Lanka’s new defence secretary.
The Rajapaksa’s consolidation with the military had begun. It wasn’t long before Mahinda was ready to unleash a war that would “end” the Tamil Tigers, as he promised his electorate.
Enter the ‘terminator’
By the time Mahinda was elected president, the Tamil Tigers had dropped their demands for an independent state in the north and were asking for greater autonomy under the terms of a Norway-sponsored ceasefire.
The agreement, it was hoped, would usher in a peace deal that would end a brutal civil war that had killed tens of thousands of people over two decades.
The Rajapaksa brothers instead oversaw a military operation that would defeat the Tamil Tigers, earning the support of Sri Lankans eager to end the civil war. But for the country’s Tamil minority, it unleashed a period of state violence against civilians that drew condemnations from the UN and international human rights groups over the abductions and disappearances of suspected Tamil Tiger supporters as well as “journalists, activists, and others deemed to be political opponents” by “armed men operating in white vans, which became a symbol of political terror”.
Gotabaya was particularly implicated in the infamous 2009 “White Flag Incident” when Tamil Tiger members and their families, after contacting the UN, Red Cross and other Western governments, agreed to surrender to Sri Lankan authorities only to be gunned down by the army.
The Rajapaksa brothers have repeatedly denied responsibility for the disappearances. They also maintain that they did not give the shoot-to-kill order during the “White Flag” surrender.
Falling into the ‘Chinese debt trap’
Gotabaya’s tough on security position boosted his popularity in the 2019 presidential polls just as it helped his politically more experienced brother, Mahinda, win parliamentary elections the next year.
But it was economics, not security, that proved to be the Rajapaksa clan’s undoing.
Horrified by the gross human rights violations in Sri Lanka, Western governments began dropping Sri Lanka from aid disbursement lists. With aid and concessionary borrowing avenues drying up as Sri Lanka upgraded to lower-middle-income status, the government began relying heavily on commercial borrowings to finance the national budget.
The Rajapaksas were also increasing their reliance on Chinese investment. A massive port project in the family’s native Hambantota soon emerged as a textbook example of the “Chinese debt trap”, with Sri Lanka borrowing from Chinese banks to pay for commercially unviable projects at onerous rates.
Chinese investments in a number of unfeasible mega projects, mostly in Hambantota, are the subject of numerous economic reports, with analysts apportioning blame to different parties. But in the real world, there was no doubt that life was getting increasingly difficult for Sri Lankan citizens.
As the country’s sovereign debt ballooned, the Rajapaksas resisted national and international calls for an International Monetary Fund (IMF) agreement and debt restructuring, insisting that Sri Lanka would service its debt.
Meanwhile, Basil Rajapaksa, who was made finance minister in 2020 despite the corruption cases against him, was dubbed “Mr. Ten Percent” as allegations circulated that the family was siphoning off state funds.
His nephew, Chamal Rajapaksa’s son Sashindra, was involved in a disastrous ban on chemical fertiliser imports, which hit the country’s critical agricultural sector.
As the pandemic shut down tourism, Sri Lankans began to despair of their country’s ruling clan.
On May 9, when Rajapaksa supporters attacked peaceful protesters assembled in Colombo, the floodgates of rage against the powerful political dynasty opened.
A day after the deadly violence, Mahinda’s son Namal, who was sports minister before his resignation earlier this year, insisted the family was merely going through a "bad patch".
At 36, Namal is widely seen as the primary Rajapaksa successor, and he has a vested interest in downplaying the troubles the family is facing.
But analysts familiar with Sri Lanka’s culture of dynastic patronage are not yet willing to write off the Rajapaksas as a political force. "The Rajapaksa brand still has support amongst the Sinhalese population," Akhil Bery from the Asia Society Policy Institute told AFP.
"Though much of the blame can be placed on the Rajapaksas now, their successors will inherit the mess, leaving space for the Rajapaksas to remain politically relevant."
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Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests
Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest
Sri Lanka president declares state of emergency after protests
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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En el Día de la Victoria, Putin ofreció un discurso calculado
Algunos analistas habían previsto que el presidente de Rusia anunciaría una intensificación de la guerra. Pero su mensaje, dirigido a los rusos de a pie, tuvo un tono moderado.
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Por Anton Troianovski
No hubo ninguna proclamación de victoria ni de “misión cumplida”, ni tampoco la promesa de que la lucha en Ucrania terminaría pronto. Pero tampoco hubo llamamientos a nuevos sacrificios o a la movilización, ni amenazas de ataque nuclear, ni pronunciamientos tajantes sobre la guerra existencial de Rusia con Occidente.
En lugar de eso, el presidente Vladimir Putin se plantó en la Plaza Roja de Moscú el lunes, en la festividad secular más importante de Rusia, y transmitió un mensaje para el público ruso en general: que podían seguir viviendo sus vidas. Los militares seguirían luchando para librar a Ucrania —en su falso relato—, de “torturadores, escuadrones de la muerte y nazis”, pero Putin no hizo ningún nuevo intento de preparar a su pueblo para un conflicto más amplio.
El tono calculado muestra que, aunque algunos funcionarios occidentales predijeron que Putin aprovecharía la festividad del 9 de mayo para redoblar la guerra, sigue cauto a la hora de exigir demasiado a los rusos de a pie. De hecho, el único anuncio político que hizo Putin en su discurso fue uno destinado a mitigar el dolor causado directamente por la guerra: firmó un decreto para proporcionar ayuda adicional a los hijos de los soldados muertos y heridos.
“Ha desarrollado un cierto sentido de lo que es y no es posible”, dijo Gleb O. Pavlovsky, un asesor cercano a Putin que en 2011 cayó en desgracia, al explicar por qué el líder ruso no parece dispuesto a ordenar una movilización masiva. “Él entiende que no hay propaganda capaz, por sí sola, de obligar a alguien a morir”.
Funcionarios occidentales y ucranianos habían especulado que Putin podría utilizar la pompa marcial de la fiesta del 9 de mayo para declarar que Rusia se encuentra en estado de guerra y ampliar el reclutamiento militar, lo que le permitiría aumentar sus fuerzas que están mermadas y han experimentado tantas dificultades en el campo de batalla.
Pero en lugar de preparar a la sociedad para más sacrificios, Putin pronunció lo que fue, en muchos sentidos, un discurso moderado en comparación con la ardiente retórica que ha desplegado en otras ocasiones en los últimos dos meses; también fue el discurso, de todas sus recientes apariciones, que el pueblo ruso tenía más probabilidades de ver, ya que se produjo durante el desfile televisado por el Día de la Victoria. Se trata del evento anual más importante del Estado ruso, una celebración de la victoria soviética sobre la Alemania nazi en la Segunda Guerra Mundial.
Algunos analistas afirman que, aunque las encuestas muestran que existe un amplio apoyo a la guerra en Rusia, parece que en el Kremlin hay preocupación de que este apoyo no sea profundo. Pavlovsky dijo que el presidente parece querer evitar que se dañe aún más el acuerdo tácito con el pueblo ruso que él mismo forjó tras llegar al poder: los rusos de a pie se mantienen al margen de la política, y el Kremlin les deja vivir su vida.
De hecho, aunque más de 15.000 rusos fueron detenidos en las protestas contra la guerra en las primeras semanas, la gran mayoría permaneció en silencio, aunque se opusiera a ella. Y aunque las sanciones occidentales han afectado a la economía rusa, esta no se ha hundido, lo que ha permitido a mucha gente seguir viviendo en gran medida como antes de la invasión del 24 de febrero.
La encuestadora independiente Levada descubrió el mes pasado que el 39 por ciento de los rusos prestaba poca o ninguna atención a lo que el Kremlin llama la “operación militar especial” en Ucrania. Putin, al parecer interesado en limitar el escrutinio de los padres preocupados, prometió al principio de la guerra que los reclutas —los jóvenes rusos deben cumplir un año de servicio militar— no serían enviados a la batalla. Después de que muchos fueran enviados, Putin ordenó una investigación.
Una movilización masiva de la población rusa, o un cambio a una economía de guerra, socavaría ese equilibrio, al llevar la realidad de la guerra a muchos más hogares.
“Podría resultar que la gente está preparada para apoyar la guerra mientras está sentada en casa frente a la TV, como se dice, pero que no está para nada lista para ir a pelear”, dijo Pavlovsky. “Esa es la postura central que Putin entiende y trata de no tocar”.
La coreografía del propio desfile parecía dirigida a ser confortablemente familiar; las tropas y los vehículos marcharon y rodaron por la Plaza Roja como en años anteriores y no mostraron el símbolo de la “Z” que ha llegado a representar el apoyo a la guerra de Ucrania.
Incluso durante las celebraciones del lunes, en Rusia siguieron apareciendo destellos de malestar. OVD-Info, un grupo de derechos, reportó la detención de manifestantes dispersos por todo el país, incluida la de un hombre que colocó una caja de chocolates en una banca en el centro de Moscú junto a un cartel escrito a mano que decía: “Toma un dulce si estás en contra de la guerra”.
En el acto de protesta más dramático, dos periodistas rusos de un sitio web de noticias favorable al Kremlin llenaron súbitamente su página de inicio con artículos contra la guerra, uno de los cuales declaraba que “Putin debe irse”.
“¡No tengan miedo!”, decía el artículo, publicado brevemente en el sitio web Lenta.ru. “¡No se queden callados! ¡Resistan! No están solos, ¡somos muchos! El futuro es nuestro”.
En su discurso, Putin retomó viejos argumentos: que la invasión era la “única decisión correcta” porque, según afirmó falsamente, Ucrania estaba planeando una “invasión punitiva” de su territorio controlado por Rusia, y porque la OTAN estaba acumulando tropas cerca de las fronteras rusas.
Pero algunos analistas advirtieron que, aunque Putin desafiara el lunes algunas expectativas occidentales de escalada, en las próximas semanas, la amenaza seguía siendo elevada. Tatiana Stanovaya, que ha estudiado durante mucho tiempo a Putin y fundó la empresa de análisis político R. Politik, con sede en Francia, dijo que es probable que el presidente ruso simplemente viera el desfile del Día de la Victoria como el momento y el lugar equivocados para señalar una escalada, especialmente porque muchos rusos todavía estaban disfrutando del período de vacaciones tradicional de principios de mayo.
Dijo que el mayor peligro residía en la frustración de Putin por las entregas de armas de Occidente a Ucrania, y que podría emplear el vasto arsenal nuclear de Rusia para disuadirlo, al detonar una sola arma con efecto demostrativo. En el relato de Putin, Occidente está incitando a Ucrania a la resistencia con el fin de debilitar a Rusia; a finales del mes pasado, Putin advirtió que los países que “crean una amenaza estratégica para Rusia” podrían esperar “ataques de represalia” que serían “rápidos como un relámpago”.
“A su entender, los problemas a los que se enfrenta Rusia en Ucrania ahora mismo no se deben a la falta de fuerzas, sino a que Occidente está armando a Ucrania”, dijo Stanovaya. “Está en guerra con Occidente, así que tiene que mostrar a Occidente que debe retirarse. Y tiene que hacerlo de una manera que realmente asuste a todo el mundo”.
De hecho, Putin reservó su lenguaje más duro en el discurso del lunes para Estados Unidos. Fueron Estados Unidos y sus “secuaces” quienes estaban utilizando a los “neonazis” ucranianos para amenazar a Rusia, dijo, lo que lo obligó a comenzar la guerra. Y fue Estados Unidos, dijo, quien estaba “humillando” al mundo tras la caída de la Unión Soviética al proclamar su “excepcionalismo”.
“Sin una retirada de Occidente, no hay forma de que Putin gane la guerra ahora”, dijo Stanovaya.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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Valeurs Actuelles
États-Unis : une loi garantissant le droit à l’avortement finalement rejetée par le Sénat
Le Sénat américain a échoué à faire passer cette loi. Le texte ayant pour but de garantir l’accès à l’avortement aux États-Unis a été rejeté mercredi 11 mai, faute de votes suffisants en sa faveur. Les républicains ont en effet eu le dessus sur le vote, en s’opposant en bloc au projet de loi, relaie Le Parisien. Pour le chef de file de l’aile droite américaine, Mitch McConnell, ce texte, souhaité par les démocrates, s’apparenterait à généraliser des « avortements à la demande ». Le démocrate Joe Manchin, qui s’évertue à mettre des bâtons dans les roues des grands chantiers de Joe Biden, a également voté contre le projet de loi garantissant l’accès à l’avortement.
Les démocrates se plaignent du rejet
Joe Biden a vivement réagi à l’issue de ce vote, jeudi 12 mai : « Une fois de plus – alors que les droits fondamentaux sont menacés devant la Cour suprême – les républicains du Sénat ont bloqué l’adoption de la loi sur la protection de la santé des femmes, un projet de loi qui protège l’accès aux soins de santé reproductive », a écrit le président américain sur son compte Twitter.
Once again – as fundamental rights are at risk at the Supreme Court – Senate Republicans have blocked passage of the Women’s Health Protection Act, a bill that affirmatively protects access to reproductive health care.
— Joe Biden (@JoeBiden) May 12, 2022
Les démocrates n’ont donc pas disposé des 60 voix requises sur 100 pour faire avancer cette loi, relate Le Parisien. Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a déploré cette situation : « Pour la première fois en 50 ans, une majorité conservatrice, une majorité extrême de la Cour suprême est sur le point de décréter que les femmes n’ont pas le contrôle sur leur propre corps. »
Une mobilisation nationale prévue le 14 mai
Ce vote intervient après les révélations du média Politico, le 2 mai dernier, selon lesquelles la Cour suprême s’apprêterait à remettre en cause le droit à l’avortement. Le journal s’appuierait sur une fuite de documents, notamment un projet d’avis majoritaire rédigé par le juge Samuel Alito en lien avec une affaire présentée il y a peu devant la cour. Ce texte pourrait annuler la décision Roe v. Wade (1973), fondatrice de la liberté des femmes à disposer de leur corps dans tout le pays, au nom du droit à la vie privée. En conséquence, chaque État pourrait alors adopter sa propre législation, et ainsi décider de rendre l’interruption volontaire de grossesse (IVG) illégale. Depuis ces révélations, de nombreuses manifestations pro-avortement sont organisées aux Etats-Unis. Plusieurs organisations ont d’ailleurs appelé à descendre dans les rues le 14 mai prochain dans tout le pays. Quatre grandes marches devraient être menées à Washington, New York, Chicago et Los Angeles.
France24 - World
‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage
Issued on: 11/05/2022 - 14:11
Sébastian SEIBT
Along with much of the globe, US consumers are reeling from a cost of living and supply-chain crisis. One example is a shortage of baby formula caused by a constellation of factors, from rampant inflation to a massive recall over safety concerns.
US media outlets are sounding the alarm with dramatic, emotional headlines: “Miami Valley families desperate,” announced one headline on the website of local Florida TV station WRGT. “I am currently having the worst time finding formula,” one mother of a 9-month-old told Salt Lake City’s KSL-TV. “It’s been such a stressful time,” she continued. “I never thought it would come down to something like this, where parents have to really struggle with options for their babies to eat.”
The US is facing a nationwide shortage of milk powder: Almost 40 percent of common baby formula brands were sold out across the US during the week starting April 24. That same week, more than half of the baby products usually sold were not available in six states – Texas, Tennessee, Missouri, Iowa, North Dakota and South Dakota.
And the crisis is set to endure. “We anticipate baby formula to continue to be one of the most affected products in the market,” Ben Reich, CEO of price tracking website Datasembly, told CNN.
‘I cannot find it’
Social media have been inundated with photos of empty shelves while parents recount endless treks to different supermarkets in search of the elusive formula.
“I have two children. I cannot find it. I can purchase this today. I can pay cash,” Dallas resident Ashley Hernandez wrote on eBay after finding a seller offering 10 tins for $40 each of a very specific baby formula her children need for health reasons.
“Every day, we hear from parents who are hurt, angry, anxious and scared,” Brian Dittmeier, senior director of public policy at the National Women Infant Children Association, told The New York Times. “The lives of their infants are on the line.”
In the US, powdered milk is an essential part of the diet of 75 percent of babies over the age of 6 months. This means the shortage could well leave a significant mark on children’s future development.
Politicians have made much of the problem – especially in the Republican Party. Several of its members have urged US President Joe Biden’s administration to declare the baby formula shortage a “national crisis”. Adopting the classic “nationbuilding at home” approach, some Republicans have urged Biden to reduce financial support to Ukraine and use those funds to help American mothers.
Some Democrats have also implored Biden to do more, notably Congresswoman Abby Finkenauer of Iowa, who called on the White House to use the Defense Production Act, a law created in 1950 at the outset of the Korean War that allows the federal government to force companies to prioritise producing certain products.
The spectre of inflation
The crisis has intensified over the past year due to global factors. When it became evident in spring 2021 that coronavirus lockdowns had snarled global supply chains, it seemed that baby milk powder was just part of a long list of affected products. Major suppliers to the US market like Nestlé, Reckitt and Abbott make their products in America, but crucial ingredients are imported from countries like China.
Milk powder supplies had fallen by just 10 percent at that point. But – unlike other goods such as computer chips and textiles – the shortage amplified over time. By January 2022, supplies had dropped 20 percent.
By this point it wasn’t just supply chain problems at work – it was the broader problem of inflation re-emerging after 40 years.
Some economists had warned that the Biden White House pumping in extra money beyond the US economy’s spare capacity would fuel inflation, with too much money chasing too few goods. Then rising energy prices caused by the war in Ukraine aggravated the problem.
Baby formula has been especially affected by inflation because it is harder to find substitutes – meaning families tend to stock up when prices are expected to rise. And this rush to buy seems to have caught manufacturers off-guard.
Abbott Nutrition scandal
A health scandal has made the crisis even more acute. Abbott Nutrition announced a mass recall of several products after the Food and Drug Administration (FDA) warned consumers to avoid some of their baby formulas following the discovery of a possible link between Abbott formulas and bacterial infections in four babies – all of whom were hospitalised and one of whom died.
The Abbott recall was especially damaging because the company provides free formula across America to people who struggle to pay.
The four children were infected with Cronobacter sakazakii – a rare but lethal bacterium which can cause severe inflammation and even meningitis in infants.
The FDA found traces of this bacterium in an Abbott Nutrition factory in Sturgis, Michigan – concluding in a report published in March that the company had not respected the required hygiene measures.
The scandal gained momentum in April when US media reported that a whistleblower had informed the FDA of hygiene failures at the Sturgis plant six months before the Cronobacter cases were discovered.
Abbott Nutrition disputed the FDA’s findings and blamed the whistleblower allegations on the resentment of a fired former employee. Nevertheless, the company followed the FDA’s recommendations and announced another product recall in March.
In the meantime, most large shopping outlets have limited the number of cans of baby formula that can be purchased per customer to try and manage the problem.
This article was translated from the original in French.
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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation
Reporters
What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?
Business Daily
Rising interest rates and inflation weigh on investors worldwide
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi New York Times - World
Trump propuso lanzar misiles a México para ‘destruir los laboratorios de drogas’, según Esper
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Mark Esper, exsecretario de Defensa, publica sus memorias sobre cómo fue trabajar al lado de Trump y cuenta una serie de excesos y equivocaciones que presenció durante su gestión.
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Por Maggie Haberman
En 2020, el entonces presidente estadounidense Donald Trump le preguntó a Mark Esper, su secretario de Defensa, sobre la posibilidad de lanzar misiles a México, para “destruir los laboratorios de drogas” y aniquilar a los cárteles, y sostuvo que el involucramiento de Estados Unidos en un ataque en contra de su vecino del sur podía mantenerse en secreto, relata Esper en su próxima autobiografía.
Esas conversaciones extraordinarias fueron algunos de varios momentos que, según lo describe Esper en el libro A Sacred Oath, lo dejaron casi sin palabras cuando brindó sus servicios al cuadragésimo quinto presidente.
A Esper, el último secretario de Defensa confirmado por el Senado durante el mandato de Trump, también le preocupaba la especulación de que el presidente pudiera hacer un mal uso del ejército el día de las elecciones al ordenarles a los militares que incautaran las urnas, por ejemplo. Esper les advirtió a sus subordinados que estuvieran alertas ante cualquier llamada inusual de la Casa Blanca en las vísperas de las elecciones.
El libro, que saldrá a la venta el martes, ofrece una perspectiva asombrosamente sincera de un secretario de Defensa retirado e ilumina episodios clave de la presidencia de Trump, entre ellos algunos que eran desconocidos o poco explorados.
“Sentí como si estuviera escribiendo para la historia y para el pueblo estadounidense”, dijo Esper, quien se sometió al proceso estándar de autorización de seguridad del Pentágono para verificar información clasificada. También envió su escrito a más de dos docenas de generales de cuatro estrellas, algunos miembros del gabinete y otras personas para que opinaran sobre la precisión y legitimidad.
Para continuar con su opinión de Trump, Esper —quien a lo largo del libro se esforzó para ser justo con el hombre que lo despidió y al mismo tiempo denunciar su comportamiento cada vez más errático después de que su primer juicio político terminó en febrero de 2020— dijo con cautela, pero sin tapujos: “Es una persona sin principios que, a causa de su egoísmo, no debería estar en un puesto de servicio público”.
Un vocero de Trump no respondió de inmediato a una solicitud para ofrecer comentarios.
Esper describe un gobierno completamente rebasado por la inquietud sobre la campaña de reelección de Trump, en el que todas las decisiones estaban ligadas a ese objetivo. Esper escribe que pudo haber renunciado y consideró la idea varias veces, pero creía que el presidente estaba rodeado de tantas personas sumisas y gente que le susurraba ideas peligrosas que habrían puesto a un partidario del régimen en su lugar. Esper decidió que el verdadero acto de servicio era quedarse en su puesto para garantizar que no pasara algo así.
Una de esas ideas surgió de Trump, quien estaba descontento sobre el constante flujo de drogas a través de la frontera sur, durante el verano de 2020. Trump le preguntó al menos dos veces a Esper si el ejército podía “disparar misiles a México para destruir los laboratorios de drogas”.
“No tienen control de su propio país”, relata Esper que dijo Trump.
Cuando Esper planteó varias objeciones, Trump dijo que “simplemente podríamos disparar unos misiles Patriot y eliminar los laboratorios, con discreción” y agregó que “nadie sabrá que fuimos nosotros”. Trump mencionó que tan solo iba a decir que Estados Unidos no había realizado el ataque, narra Esper, quien escribió que habría pensado que era una broma si no hubiera estado frente al presidente.
En la narración de Esper, Trump parecía más envalentonado y más errático después de haber sido exonerado de su primer juicio político. Esper escribe que las decisiones personales reflejaron esa realidad, pues Trump intentó reforzar su control sobre el poder ejecutivo con demandas de lealtad personal.
Uno de los deseos de Trump era poner a 10.000 soldados en las calles de Washington el 1 de junio de 2020, después de que surgieron grandes protestas en contra de la brutalidad policial tras el asesinato de George Floyd. Sobre los manifestantes, Trump le preguntó a Esper: “¿No puedes dispararles y ya?”.
Esper describe un episodio sucedido casi un mes antes durante el cual Trump, cuyas posibilidades de reelección se vieron afectadas por sus repetidas equivocaciones en la respuesta frente a la pandemia de la COVID-19, se comportó de manera tan errática en una reunión del 9 de mayo sobre China con el Estado Mayor Conjunto que un funcionario se alarmó. El funcionario no identificado le confió a Esper un mes después que la reunión lo había llevado a investigar la Vigesimoquinta Enmienda, según la cual el vicepresidente y miembros del gabinete pueden remover al mandatario de su cargo, para ver qué se necesitaba y bajo qué circunstancias se podía usar.
Esper escribe que nunca creyó que la conducta de Trump llegara al grado de tener que invocar la Vigesimoquinta Enmienda. También se esfuerza para darle crédito a Trump cuando cree que lo merece. Sin embargo, el exfuncionario pinta un retrato de alguien que no controló sus emociones ni su razonamiento durante 2020.
Esper señala a funcionarios que consideró influencias erráticas o peligrosas sobre Trump y el asesor político Stephen Miller está casi en la cima de la lista. Esper narra que Miller propuso enviar a 250.000 soldados a la frontera sur, bajo el argumento de que una gran caravana de migrantes estaba en camino. “Las fuerzas armadas de Estados Unidos no tienen 250.000 soldados para enviar a la frontera por una tontería de ese tipo”, fue la respuesta que Esper plasmó en el libro.
En octubre de 2019, después de que miembros del equipo de seguridad nacional se reunieron en la Sala de Situaciones a observar una transmisión del asalto en el que murió el líder del Estado Islámico Abu Bakr al-Baghdadi, Miller propuso asegurar la cabeza de al-Baghdadi, sumergirla en sangre de cerdo y exhibirla para advertir a otros terroristas, escribe Esper. Ese sería un “crimen de guerra”, replicó Esper.
Miller negó rotundamente el episodio y dijo que Esper era “un imbécil”.
Esper también consideraba a Mark Meadows, el último jefe de personal de Trump, como un enorme problema para el gobierno y el equipo de seguridad nacional en particular. Meadows a menudo usaba el nombre del presidente cuando impartía órdenes, pero el exsecretario deja claro que a menudo no estaba seguro de si Meadows estaba comunicando lo que quería Trump o lo que quería él.
Esper también escribe sobre sus repetidos enfrentamientos con Robert O’Brien, el asesor de seguridad nacional de Trump en el último año, a quien describe como el defensor de una estrategia belicosa contra Irán sin considerar los posibles efectos colaterales.
O’Brien dijo que se sentía “sorprendido y decepcionado” por los comentarios de Esper.
Maggie Haberman es corresponsal de la Casa Blanca. Se unió al Times en 2015 como corresponsal de campaña y formó parte de un equipo que ganó un Pulitzer en 2018 por informar sobre los asesores de Trump y sus conexiones con Rusia. @maggieNYT
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France24 - Monde
Espace : première image du trou noir supermassif au centre de notre galaxie
Publié le : 12/05/2022 - 17:44
FRANCE 24
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Une collaboration internationale d'astronomes a prouvé jeudi en image la présence d'un trou noir supermassif au cœur de notre galaxie. Sagittarius A*, dont l'aspect similaire à celui photographié auparavant dans une galaxie lointaine, confirme les prédictions de la relativité générale.
La collaboration internationale d'astronomes EHT a prouvé en image, jeudi 12 mai, l'existence d'un trou noir supermassif au cœur de notre galaxie, Sagittarius A*, trois ans après la première photo d'un trou noir, situé dans une galaxie lointaine.
La "silhouette" du trou noir se découpant sur un disque lumineux de matière rappelle celle du trou noir de la lointaine galaxie M87, qui est beaucoup plus importante que la nôtre.
Les scientifiques y voient la preuve que les mêmes mécanismes de la physique sont à l'oeuvre au coeur de deux systèmes de taille très différente.
"Je peux vous présenter l'image du trou noir Sgr A* au centre de la galaxie", a annoncé sous les applaudissements Huib Jan Van Langevelde, directeur du projet EHT, lors d'une conférence de presse à Garching en Allemagne.
Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir, car l'objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s'en échapper. Mais on peut observer la matière qui circule autour, avant d'y être avalée.
À 27 000 années lumière de la Terre
"Nous avons une preuve directe que cet objet est un trou noir", a expliqué ensuite Sara Issaoun, du Centre d'astrophysique d'Harvard, en décrivant "le nuage de gaz (autour du trou noir) qui émet des ondes radio et que nous avons observé".
Les trous noirs sont réputés être stellaires quand ils ont la masse de quelques soleils, ou supermassifs, quand ils ont une masse de plusieurs millions voire milliards de soleils.
Sagittarius A* (Sgr A*), qui doit son nom à sa détection dans la direction de la constellation du Sagittaire, a une masse d'environ quatre millions de soleils et se trouve à 27 000 années lumière de la Terre. Son existence a été supposée depuis 1974, avec la détection d'une source radio inhabituelle au centre de la galaxie.
L'EHT, un réseau international de huit observatoires radio-astronomiques, avait apporté en 2019 l'image historique de M87*, un trou noir supermassif de six milliards de masses solaire dans sa galaxie, Messier 87, située à 55 millions d'années lumière. Avec ses quatre millions de masse solaire, Sgr A* est lui un poids plume dans le bestiaire des trous noirs supermassifs.
Avec AFP
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ESPACE
La silhouette du trou noir, une pièce à conviction dans le mystère de l'univers
VIRUS DANS L'ESPACE ?L’espace, nouvelle frontière de la guerre informatique ?
CONQUÊTE SPATIALETrois astronautes chinois de retour après un séjour record de six mois dans l'espace
L'Humanité
La Cnil alerte sur les dérives liées au télétravail
Actuinformatique Flicage des employés, vol de données et lacunes de sécurité sont en augmentation, selon le dernier rapport du gendarme du numérique.
Pablo PatarinUne hausse de 4 % en un an. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), gardienne de la vie privée des internautes en France, a publié le 11 mai, son rapport d’activité annuel, marqué par un fort accroissement des signalements et des plaintes. Ceux-ci concernent aussi bien des particuliers que des organismes privés et publics.
Premier enseignement : le flicage dans le cadre du télétravail deviendrait monnaie courante. La Cnil en a d’ailleurs fait l’une de ses priorités pour 2022. Avec la généralisation de son recours, lié à la pandémie de Covid, de nombreux outils ont été développés pour épier les travailleurs à distance (vidéo, enregistrement des frappes de clavier ou lecture des e-mails).
D’après Matthieu Trubert, responsable numérique et télétravail à l’Ugict-CGT, « il est technologiquement possible de tout faire : détecter les mouvements, surveiller les temps de pause… L’idée derrière, parfaitement contre-productive, est que si l’employé n’est pas à portée de vue, il ne fait rien ». Le syndicaliste évoque le paradoxe entre la capacité d’autonomie croissante des travailleurs et le développement d’un contrôle permanent. Pour autant, précise-t-il, « la surveillance était déjà présente sur le lieu de travail et n’a pas attendu l’avènement de la technologie ». La Cnil considère aujourd’hui qu’il est « nécessaire de vérifier sur le terrain la conformité des pratiques des employeurs ».
la santé, cible des rançongiciels
Autre constat, avec plus de 5 000 cas et une hausse de 79 % en un an, les vols de données sont de plus en plus répandus. Cette croissance est principalement due aux rançongiciels, ces programmes malveillants bloquant les données d’un utilisateur et demandant une contrepartie financière en échange du mot de passe de déchiffrement. Ceux-ci visent les microentreprises, moins armées face à cette menace, et le secteur de la santé, avec une hausse des plaintes de 195 % par rapport à 2020.
La cybersécurité du Web français est épinglée par le rapport, qui constate, particulièrement au sein des organismes publics, « des suites cryptographiques obsolètes rendant des sites Web vulnérables aux attaques, des insuffisances concernant les mots de passe et des moyens insuffisants au regard des enjeux actuels ».
Loin d’être inactive, la Cnil a effectué 384 contrôles, 135 mises en demeure et pris 18 sanctions en 2021, pour un montant cumulé d’amendes dépassant les 214 millions d’euros. Un record. La Cnil a aussi prononcé deux sanctions à l’encontre du ministère de l’Intérieur, concernant l’utilisation illicite de drones pour surveiller le respect du confinement et une mauvaise gestion d’un fichier comprenant les empreintes digitales de 6,2 millions de Français.
cnillibertés individuellesTélétravailcybersurveillance New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Buenas noticias para la alimentación, malas noticias para la guerra: Brasil compra fertilizante ruso
Los funcionarios esperaban que la guerra detuviera hasta un 15 por ciento de las exportaciones de fertilizantes rusos. Pero Brasil y otros países han encontrado la manera de continuar con las compras.
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Por Jack Nicas y André Spigariol
RÍO DE JANEIRO — Cuando los primeros misiles rusos impactaron en Ucrania, las repercusiones se sintieron a unos 10.500 kilómetros de distancia, en las enormes plantaciones brasileñas que cultivan gran parte de la soya del mundo.
Rusia suministra una cuarta parte de los fertilizantes de Brasil, y las sanciones impuestas para castigar a Moscú por la invasión amenazaron con imposibilitar la exportación de esta materia prima esencial. Eso representaba un peligro no solo para la economía brasileña, sino también para la capacidad del mundo de alimentarse.
En cuestión de días, funcionarios brasileños les advirtieron a los agricultores que redujeran el uso de un fertilizante crucial, y los expertos pronosticaron que el país —uno de los mayores exportadores de maíz, soya, azúcar y café— tenía solo tres meses antes de que se agotara.
Ahora, dos meses después, Brasil está reponiendo sus reservas de fertilizantes, con la ayuda de Rusia. Del mismo modo en el que el gas ruso ha estado fluyendo a través de los oleoductos hacia Europa, cientos de miles de toneladas de fertilizante ruso han llegado a Brasil desde el comienzo de la invasión. Y hay más en camino.
Brasil se apresuró a comprar fertilizantes rusos justo antes de la invasión para mantener los envíos a inicios de la guerra. Y aunque no se ha prohibido la compra de fertilizantes rusos, los compradores brasileños han tenido que lidiar con sanciones a los bancos rusos y obstáculos logísticos que los expertos temían que interrumpirían el comercio.
Pero los compradores han logrado encontrar formas de sortear esos obstáculos, entre las que está usar un banco ruso que no fue incluido en las sanciones y la asistencia de Citigroup en Nueva York.
Los envíos son buenas noticias para el suministro y los precios de los alimentos a nivel mundial, pero son malas noticias para la estrategia de Occidente de aislar económicamente a Rusia en un intento por debilitar la determinación del presidente Vladimir Putin en Ucrania.
Las sanciones occidentales han congelado gran parte de los activos financieros de Rusia, dijo Edward Fishman, un exfuncionario del gobierno de Barack Obama que en el pasado ayudó a diseñar medidas contra Rusia e Irán. “Lo que no han congelado son los flujos hacia la economía, principalmente a través de la venta de materias primas”.
“Hasta que esa brecha se cierre”, agregó, “alarga la pista de aterrizaje de Putin”.
La invasión rusa a Ucrania ha creado un dilema para las naciones y las corporaciones que enfrenta los valores contra la economía. Gran parte del mundo está de acuerdo en que Rusia debe ser castigada por su invasión de Ucrania, pero los funcionarios gubernamentales y los líderes empresariales están lidiando con las realidades económicas de hacerlo.
El mayor ejemplo es el petróleo y el gas rusos, un salvavidas económico mucho más importante para Putin que los fertilizantes. Los países de todo el mundo han seguido comprando combustible a Rusia, mientras intentaban aislar a Moscú de otras formas.
El fertilizante ruso presenta un dilema similar.
Ucrania y Rusia son dos de los mayores exportadores de trigo, maíz y cebada del mundo, y la guerra ha mantenido gran parte de esas cosechas inmovilizadas, lo que ha provocado un aumento de los precios y exacerbado la escasez mundial de alimentos.
Rusia también representa aproximadamente el 15 por ciento de las exportaciones mundiales de fertilizantes. Bloquear esas exportaciones privaría a Putin de una fuente de ingresos que puede impulsar la guerra de Rusia contra Ucrania. Pero funcionarios de las Naciones Unidas y otros expertos han advertido que las restricciones a los fertilizantes rusos elevarían aún más los precios y agotarían los suministros de alimentos.
Ante la posibilidad de una crisis así, a fines de marzo Estados Unidos creó una excepción en sus sanciones para permitir explícitamente la adquisición de alimentos y fertilizantes rusos. Si bien las sanciones financieras aún complican las transacciones, los funcionarios estadounidenses han estado implementando esfuerzos para tranquilizar a otros gobiernos y líderes empresariales —entre ellos, reunirse con funcionarios gubernamentales y de la industria en Brasil— de que no está prohibido comprar fertilizantes rusos.
Europa impuso un límite de un año a las importaciones de ciertos fertilizantes rusos, lo que permitió que solo ingresaran al continente 2,6 millones de toneladas en un año, menos de la mitad de lo que Europa importó en 2021.
Ahora que parte de ese fertilizante llega a los agricultores de Brasil, los economistas predicen una desaceleración en los aumentos de precios recientes y mejores rendimientos de las cosechas, lo que incrementa las posibilidades de que los productores puedan compensar parte de la escasez de alimentos causada por la invasión de Rusia.
“Mantiene los precios bajo control, y eso es muy importante”, dijo Josef Schmidhuber, un economista que ha estudiado el impacto de los conflictos en los alimentos para la Organización de las Naciones Unidas para la Alimentación y la Agricultura. “Si Brasil redujera su producción el próximo año debido a la falta de fertilizantes, sin duda sería una mala noticia para una crisis alimentaria mundial”.
El mayor comprador de fertilizantes rusos es Brasil, que importa de Rusia alrededor de una cuarta parte de sus fertilizantes.
A principios de este año, mientras las tropas rusas se reunían en la frontera con Ucrania, el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, se reunió con Putin en el Kremlin. En el encuentro, una semana antes del inicio de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil estaba “en solidaridad con Rusia”. En el mismo viaje, dijo que Brasil duplicaría su suministro de fertilizantes rusos.
Tras el comienzo de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil se mantendría neutral y aclaró la razón. “Lo que sucede a 10.000 kilómetros, en Ucrania, tiene repercusiones en Brasil”, dijo. “Tenemos negocios especiales con Rusia”.
“Para nosotros”, agregó, “la cuestión de los fertilizantes es sagrada”.
Sin embargo, parecía cuestionable si ese suministro de fertilizante podría llegar a Brasil.
Muy rápido, las sanciones a los bancos rusos dificultaron realizar transacciones financieras, las empresas que ayudan a facilitar los acuerdos detuvieron los negocios por temor a las repercusiones y muchos exportadores se mantuvieron alejados debido a las altas primas de seguros y preocupaciones de seguridad. Occidente también emitió sanciones contra los oligarcas, que eran dueños de dos de los mayores productores de fertilizantes de Rusia.
Para agravar el problema, Bielorrusia, el aliado más cercano de Rusia y un importante productor de un fertilizante clave llamado potasa, recibió, a su vez, sanciones en febrero por obligar a un avión comercial a aterrizar para arrestar a un disidente.
La potasa, hecha de sal de potasio y, a menudo, extraída de fondos marinos evaporados, es fundamental para el cultivo de soya, que Brasil produce más que cualquier otro país. Desde el comienzo de la invasión de Rusia, los precios de la potasa se han elevado un 50 por ciento.
En vísperas de la guerra, los importadores brasileños adquirieron más potasa rusa de lo habitual, lo que resultó en la importación de 750.000 toneladas de fertilizante en marzo, en gran parte potasa, según estadísticas gubernamentales. Fue un récord para marzo y un aumento del 14 por ciento respecto al mismo mes del año pasado.
Sin embargo, las nuevas adquisiciones seguían siendo difíciles. Así que Brasil y otros países encontraron otras formas de comprarle a Rusia.
En gran medida, los importadores brasileños se han cambiado a Gazprombank, un gran banco ruso que no fue incluido en las sanciones porque maneja muchas transacciones de energía para países que continúan comprando gas ruso.
Los importadores brasileños también han utilizado Citigroup como intermediario para muchas transacciones, en parte porque creen que podría ayudar a evitar posibles problemas con el Departamento del Tesoro estadounidense, según dos funcionarios bancarios cercanos a las transacciones que hablaron con la condición de anonimato porque no estaban autorizados a discutir el negocio. Los bancos más grandes como Citigroup con frecuencia ayudan a facilitar este tipo de transacciones internacionales.
Una vez que Estados Unidos dejó en claro que el fertilizante ruso no estaba sujeto a sanciones, también se hizo más fácil encontrar transportistas dispuestos a trasladar el producto.
En las últimas semanas, una gran empresa rusa de fertilizantes vendió más de 165.000 toneladas de potasa a clientes brasileños y se espera que los envíos lleguen en junio, según un ejecutivo involucrado en las transacciones que no estaba autorizado a hablar de manera pública. Esta cantidad ya era la mitad de la potasa rusa que había llegado a Brasil en junio de 2021.
Rusia también ha encontrado a otros compradores para su potasa: China y el sudeste asiático, según Ben Isaacson, analista de fertilizantes de Scotiabank.
“Rusia está sacando su potasa”, dijo. “No es una situación tan limitada como pensábamos”.
El mes pasado, Bolsonaro se reunió con el director de la Organización Mundial del Comercio y solicitó la ayuda de la agencia para proteger a la industria de los fertilizantes de nuevas sanciones en caso de que Estados Unidos y otros países occidentales endurezcan sus políticas a medida que avanza la guerra.
Aun así, el gobierno brasileño dice que el nuevo flujo de envíos rusos proveen a sus agricultores de suficiente fertilizante para las principales cosechas de Brasil durante los próximos meses.
Sin embargo, las preocupaciones sobre la posibilidad de acceder al mercado ruso han provocado un nuevo impulso para que Brasil sea más autosuficiente. Bolsonaro y sus aliados han presionado para abrir la selva amazónica a la extracción de sal de potasio para hacer potasa. Un proyecto de ley se detuvo solo después de que se organizaran protestas masivas en la capital de Brasil.
Para la potasa, “hoy no tenemos alternativas”, dijo Neri Geller, un diputado brasileño y empresario agrícola que apoyó el proyecto de ley. “Dependemos de Bielorrusia y Rusia. Entonces, si dejara de llegar de allá para acá, ¿cómo le haríamos?”.
Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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France24 - Monde
Niger : l’éducation des filles, un chantier prioritaire de longue haleine
Publié le : 11/05/2022 - 22:19
David RICH
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Malgré un fort taux de croissance économique, plus de 41 % de la population du Niger vit toujours en situation d’extrême pauvreté. Une situation due à l’explosion démographique du pays, selon le gouvernement, qui vient de mettre en place un office de la population dans le but de réduire le nombre de naissances. Décryptage.
C’est l'une des croissances démographiques la plus rapide au monde. En quarante ans, le Niger est passé d’une population de 4 millions d’habitants à 24 millions, avec un taux de natalité moyen qui dépasse désormais 7 enfants par femme. Un sujet pris très au sérieux par le gouvernement, qui vient de mettre en place un "office de la population". Ce nouvel organisme doit permettre de contrôler la rapide progression démographique, qui "contrarie les capacités d’épargne des familles", a annoncé la présidence dans un communiqué publié fin avril.
Pour remédier à cette situation, le président, Mohammed Bazoum, a promis de généraliser la construction d’internats pour jeunes filles dont la scolarité sera totalement prise en charge par l’État. Le gouvernement a également lancé une campagne de sensibilisation auprès des chefs traditionnels pour combattre les mariages précoces, qui demeurent un fléau national. Selon l’Unicef, 76 % des filles sont mariées par leurs familles avant l’âge de 18 ans, dont 28 % avant l'âge de 15 ans, souvent pour des raisons économiques.
Pour faire le point sur la situation démographique du Niger et les propositions du gouvernement en la matière, France 24 s’est entretenu avec Benoît Toulouse, chercheur-associé au laboratoire Pléiade, spécialiste des questions géographiques et démographiques en Afrique de l’Ouest.
France 24 : Le Niger n’est pas le seul pays d’Afrique de l’Ouest à avoir une croissance démographique élevée. Y-a-t ’il néanmoins des phénomènes spécifiques qui permettent d’expliquer ce taux de natalité ?
Benoît Toulouse : Comme le souligne le gouvernement, le manque d’éducation, spécialement des jeunes filles, est bien sûr un facteur clé. Il existe dans le pays des villages de 5 000 voire 6 000 habitants sans école. Cette situation est due à une politique de scolarité extrêmement défaillante voire même totalement absente, mais également à une faible présence des ONG. Le Mali et le Burkina Faso, par exemple, historiquement plus touristiques, ont bénéficié de plus de soutien international.
La question migratoire joue également un rôle. Contrairement au Mali, le Niger n’a pas une importante diaspora en France qui contribue au développement local et finance la scolarité des familles restées au pays. Un autre facteur clé est l’extrême ruralité du pays. La capitale Niamey est bien moins développée que Ouagadougou ou Bamako, qui sont d’énormes mégalopoles. Plus de 80 % des nigériens vivent en milieu rural. Au Nigeria voisin, ce chiffre est de 48 %.
Enfin, la pauvreté y est également plus importante. Le Niger dépend très largement de l’agriculture qui représente 40 % de son PIB. Or, ce secteur est essentiellement tourné vers l’élevage alors que la plupart des pays de la région favorisent la production de céréales. Cette politique n’amène pas à la sécurisation alimentaire des Nigériens, contrairement à la cultivation des champs qui offrent aux populations des pays voisins un moyen de subsistance.
Le gouvernement a annoncé que la création de l’office de la population a pour but d’amorcer la transition démographique. Pouvez-vous nous expliquer ce concept ?
La transition démographique que souhaite mettre en place le Niger consiste à améliorer les conditions de vie de la population, en matière sanitaire et principalement d’accès à la contraception, mais aussi dans les domaines de l'alimentaire et de l'éducation. À court terme, ces transformations conduisent à une augmentation de la population, due à la réduction de la mortalité infantile, notamment, qui demeure très élevée dans le pays malgré les progrès de la médecine.
Mais à moyen et long terme, cette transition permet une meilleure intégration de la jeunesse, et surtout des jeunes filles, dans la société et de ce fait conduit à une réduction des naissances. Les femmes qui ont accès au monde du travail sont plus indépendantes, ne se marient plus aussi jeunes et font moins d’enfants. C’est par ce biais que le gouvernement compte contrôler la démographie.
Depuis des décennies, les gouvernements successifs au Niger tentent de mettre en place des mesures pour contrôler le taux de natalité, comment expliquer l’absence de résultats ? Le projet actuel a-t-il une chance de porter ses fruits ?
Il ne fait aucun doute qu’en s’attaquant à l’éducation des filles, le président Mohammed Bazoum vise juste. De nombreuses études indiquent que c’est par le biais des femmes que l’on peut lutter efficacement contre la pauvreté. Ce sont elles qui tiennent le ménage mais aussi les finances. Les expériences menées avec les micro-crédits, par exemple, indiquent qu’elles parviennent à économiser bien plus que les hommes.
Pour autant, la scolarité des jeunes filles est un gros chantier au Niger qui doit être mené sur le temps long et nécessite un réel engagement. Certaines familles sont réticentes, particulièrement dans les campagnes où elles ont besoin de leurs filles pour les aider aux champs et chercher l’eau au puits. Le peu d’opportunités professionnelles disponibles, même pour les diplômés, peut également être dissuasif.
Ces mesures se heurtent également aux sociétés traditionnelles. Dans les campagnes, une fille qui n’est pas encore mariée à 14 ans attire la honte sur sa famille. L’excision demeure également une pratique extrêmement rependue et dont il sera difficile de se débarrasser.
Malgré tout, les choses bougent, même dans les milieux ruraux. L’avènement des nouvelles technologies dans les campagnes, par le biais des portables, utilisés au départ dans le cadre de l’agriculture, permet désormais à la jeunesse une ouverture sur le monde bien plus grande. Avec une moyenne d’âge de 15 ans, l’extrême jeunesse de la population nigérienne est certes un problème tant sur le plan de la force de travail disponible que pour les services hospitaliers de maternité ou pour l’accès à l’éducation. Mais elle incarne aussi le futur du pays et c’est elle qui fera changer les mentalités, bien plus, à mon sens, que les campagnes de sensibilisation gouvernementales.
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Le Burkina et le Niger annoncent avoir tué une centaine de "terroristes" dans une opération commune
ANALYSENiger : au-delà de la transition démocratique, les enjeux du nouveau gouvernement
Au Nigeria, des attaques contre trois villages font des dizaines de morts
France24 - Monde
Sénégal : prison avec sursis pour trois sages-femmes après la mort d'une femme enceinte
Publié le : 12/05/2022 - 16:25
Samia METHENI
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Un tribunal sénégalais condamne trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement.
L'Humanité
Quinze ans après sa mise en place, le Dalo toujours à la peine
Actuhabitat Les personnes éligibles au droit au logement opposable mais sans solution d’hébergement sont toujours plus nombreuses. Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées appelle à une application effective de ce texte adopté en 2007.
Camille Bauer« L ’ effectivité du Dalo est aujourd’hui remise en cause. » Quinze ans après l’instauration du droit au logement opposable, le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD), dans un rapport publié le 11 mai, dresse un bilan sévère de la mise en application de cette loi, dont l’objectif était de permettre, par un recours légal auprès des autorités, l’effectivité du droit au logement. Malgré une hausse du nombre d’habitats attribués aux personnes reconnues comme prioritaires, passé de 3 203 en 2008 à 21 913 en 2019, le compte n’y est toujours pas. « En 2020, 77 684 ménages reconnus au titre du Dalo sont toujours en attente d’une proposition de logement depuis un à treize ans », souligne le HCLPD.
parc social insuffisant
Ce décalage entre le nombre de ménages Dalo et ceux effectivement relogés, qui s’est accéléré depuis 2016, s’explique d’abord par le manque d’habitations aux loyers adaptés. « L’offre existante dans le parc social est insuffisante pour répondre à l’urgence et à cette importante demande dans un contexte de chute de la production nouvelle depuis trois ans », note le rapport. D’autant plus qu’une part très importante des ménages Dalo vit dans les zones urbaines où l’immobilier est à la fois cher et rare. Le cas de l’Île-de-France, qui concentre 58 % des recours Dalo, est emblématique. Malgré un nombre d’habitats mis à disposition plus élevé qu’ailleurs et multiplié par 10 entre 2008 et 2019 (de 1 371 à 14 079), « 64 994 ménages attendent toujours d’accéder à un logement, soit 83,66 % des ménages devant être logés à l’échelle nationale », rappelle le HCLPD.
L’absence de HLM abordables n’est pas le seul problème. Certains acteurs continuent d’être récalcitrants à mobiliser leurs contingents de logements sociaux en faveur des ménages reconnus Dalo, bien qu’ils y soient en principe contraints par la loi. Si l’État fait sa part de travail, les collectivités locales, les bailleurs sociaux et Action Logement (ex-1 % logement) tendent à ne pas respecter la législation, qui prévoit qu’ils attribuent 25 % des habitations qu’ils possèdent à des personnes prioritaires. Dans son communiqué, le HCLPD insiste sur l’importance d’un rappel à la loi. « L’inscription du Dalo dans les textes est une chose. Quinze ans après, il s’agirait de respecter ce droit et de le faire respecter effectivement et également sur tous les territoires de la République, y compris dans les outre-mer, trop souvent oubliés. »
procédures complexes et longues
Le non-respect de la loi n’a pas lieu qu’au niveau des attributions. Les recours déposés par les ménages pour obtenir le statut Dalo se heurtent aussi à des commissions de médiation aux pratiques hétérogènes et parfois hors de la légalité. Certaines exigent des documents ou des démarches préalables que ne stipule pas la loi, ou refusent de prendre en compte des critères de priorité qui y sont pourtant inscrits. Le non-recours est un autre problème, alimenté par la complexité et la longueur des procédures, mais aussi par la méconnaissance des textes. Le HCLPD appelle à déployer une campagne nationale d’information et à mieux financer les associations qui accompagnent les demandeurs.
droit au logement France24 - Monde
France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens
Publié le : 09/05/2022 - 17:08
Samia METHENI
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"Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.
L'Humanité
Fin du masque dans les transports
Pablo PatarinCovid À partir du lundi 16 mai, le port du masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun, même s’il reste « recommandé ». Le train, le métro, le bus et les taxis sont notamment concernés. Cette annonce du ministre de la Santé, Olivier Véran, à l’issue du dernier Conseil des ministres du gouvernement Castex, fait suite à l’amélioration de la situation sanitaire. Le mardi 10 mai, on dénombrait toutefois plus de 56 000 nouveaux cas en 24 heures en France. L’isolement d’au moins une semaine restera imposé après un test positif et un nouveau rappel vaccinal pourrait être envisagé à l’automne prochain en cas de nouvelle vague.
masques El País (ESP)
El ángel exterminador y otras curiosidades de la costa de Cantabria
CANTABRIASiete lugares sorprendentes en irresistibles excursiones por los pueblos y acantilados de la comunidad norteña
Los 284 kilómetros de litoral de Cantabria ofrecen al viajero inquieto mil y una rarezas entre cabos, playas y acantilados. Aquí proponemos siete enclaves que deparan sorpresas visuales, reafirmándonos en la grata costumbre de descubrir la costa norte fuera de temporada.
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Magnífico golpe de vista
Las desembocaduras de las rías —o tinas— que flanquean el pueblo de Pechón embelesan en el litoral lindante con Asturias. En ningún otro punto de Cantabria se ve cómo los encinares se aproximan tanto al mar. La garganta que forma la Tina Menor nos enfrenta a la fastuosa sierra de Jerra y a un río Nansa que se diluye, ya hecho mar, a los pies del mirador situado en el kilómetro 2 de la CA-380. Sus aguas viran, según los días, del verde al azul, y ganan mucho en pleamar, en tanto que la bajamar saca a la luz la playa del Sable. Pero no hay que quedarse en los bancos que custodian el monumento al Pescador de caña, de Antonio Coello de Portugal: a 100 metros se accede a pie (no se puede aparcar) a otro banco-mirador sublime, ya sin vegetación que entorpezca la perspectiva.
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Un ángel custodio
Dignificando la ruinosa iglesia del siglo XV, en pleno camposanto, un ángel de mármol con las alas al viento se alza desde 1895 sobre el presbiterio, visible desde buena parte de Comillas e iluminándose de noche con un aura fantasmagórica. “Lo tachan de exterminador”, apunta Enrique Campuzano, doctor en Historia del Arte y miembro del equipo restaurador del cementerio, “cuando en realidad su actitud no es sino la de tutelar, con la espada caída” —la flamígera original era de mármol, pero se derrumbó, junto con el resto de la escultura, en 1941—. Su autor, Josep Llimona, fue uno más de los artistas de la escuela modernista de Barcelona —junto con Gaudí, Domènech i Montaner y Vallmitjana, entre otros— abducidos por el segundo marqués de Comillas. Llimona había llegado recientemente de Italia, lo que explica la analogía del ángel, en cuanto a envergadura y expresión facial, con el David de Miguel Ángel. A sus pies, formando un conjunto, estaba proyectada una niña en actitud lectora, figura que nunca se labró.
El encanto del cementerio de la localidad no radica solo en su elevación sobre una colina frente al Cantábrico; todo él es de un coqueto modernismo, tanto en los muros rematados con pináculos como en la estupenda portada, con su verja forjada actualmente en proceso de restauración. Otra obra funeraria de referencia de Llimona es el panteón en forma de ola, propiedad de la familia Piélago.
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‘La cara del indio’
Al poco de abandonar la localidad de Cóbreces en sentido Santander, veremos a la izquierda el indicador a Boalo, lo que es decir al ruinoso molino de maíz que atrae con sus muros, su arroyo escalonado, su represa, en un declive que enamora por su grado de conservación. Paraje tapizado por prados de siega —con presencia de vacas— en donde la rocalla del acantilado sorprende al espectador con La cara del indio,como una divertida esfinge con secreto. A mano derecha veremos encaramado en el acantilado un banco de madera para el disfrute visual de la costa comprendida entre Oyambre y Suances, así como de la hora del atardecer que, a partir de junio, incluye el disco solar cayendo por el mar; resulta mucho más cómodo acceder al banco desde Toñanes, pueblo del escritor Juan Gómez Bárcena (Santander, 1984) inspirador de su última novela, Lo demás es aire (Seix Barral). Antes o después, la posada San Tirso desempeñará un papel protagonista.
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Una capilla pasada por agua
¿Es concebible una capilla empotrada dentro del acantilado sobre la que descarga el Cantábrico toda su fuerza? Eso es lo que ocurre con la ermita dedicada a la mártir sevillana Santa Justa, cuyos orígenes hay que buscarlos en el siglo XIII. Hoy consta de solo dos paredes —está reforzada la que soporta el oleaje— y un ventanuco a través del cual se atisba el altar. Del aparcamiento salimos caminando sobre pizarra hasta la playa y pisando madera hasta el merendero, con bancos nuevecitos desde donde ser testigos de cómo rompen las olas durante los temporales. A la ermita se acerca uno con el mar en calma, para después subir al paredón de San Telmo, antiguo faro, desde el que se domina la playa de Tagle (ya en el municipio de Suances). Un célebre crimen perpetrado en 1954 en la hospedería Las Fondas, situada en esta playa y demolida en 2006, inspiró a la escritora María Oruña la novela negra Puerto escondido (editorial Destino).
Para completar la excursión: Chisco es el propietario del chiringuito de Santa Justa, dotado con una mullida terraza chill out y donde se organizan conciertos en verano. Más alejada, la posada La Cerrá de San Roque abrió en 1991 y reclama el honor de ser pionera del turismo rural en Cantabria.
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Sentado en el graderío de la bahía
Si en algo es imbatible la capital cántabra es en la calidad de sus paseos junto al mar, su disposición relajante, balnearia. Del palacio de Festivales de Cantabria podemos acercarnos a una mancha verde de la que surgen las gradas diseñadas por el arquitecto Alejandro Zaera (Madrid, 1963) para asistir a las regatas del Campeonato Mundial de Vela Olímpica de 2014, como ampliación del Centro de Alto Rendimiento de Vela Príncipe. Esta suerte de moderna duna arquitectónica con forma de proa invita al silencio —el tráfico queda lejos, como no sea el de los barcos que surcan la bahía—; hay pasamanos metálicos y las farolas tubulares se inclinan al desgaire figurando los mástiles de una embarcación. Detrás del graderío se conserva el dique seco de carena de 1908 que nos habla del pasado industrial santanderino; su caseta de bombas de achique hoy es un bar de atractiva terraza. El graderío dista 400 metros de la Zona de Hamacas (gratuitas), diseñadas también por Zaera.
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Los ojos del Cantábrico
Esta curiosidad geológica dispone de aparcamiento en un prao situado al costado del cabo de Ajo, al final de una calle estrecha, por lo que es desaconsejable desplazarse hasta aquí con vehículos de gran tamaño. En apenas 150 metros se alcanza el espectáculo rocoso de La Ojerada: dos oquedades erosionadas por efecto del agua y el viento simulando los ojos de una máscara —o las gafas de una cueva— desde las que se contempla el Cantábrico a placer. Y ello al acentuarse la erosión por la base del declive, factor particular de este tramo de costa. En lo alto se divisan los pescadores suspendidos en las alturas de la fachada oriental del cabo, mientras diversas grietas a modo de sifones expulsan aire al compás de las olas dando unos sustos de órdago. No conviene acercarse con mar picada; es importante hacerlo siempre con calzado antideslizante, y los niños, de la mano.
En la localidad de Bareyo, el plato local es la paella de marisco, recuerdo de los trabajadores de la construcción que levantaron los edificios a la vista. El restaurante Labu Ajo, con viveros de marisco, es un buen sitio para catarla.
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De la calle al mar
El pasadizo de 221 metros de largo, horadado en 1863 bajo el macizo de la Atalaya, conduce desde el centro de Laredo al que iba a ser el muelle de La Soledad, pero que las galernas se encargaron de destrozar. En la Guerra Civil sirvió de refugio. Desde el año 2021 el túnel está bien iluminado, con sistema de cierre y apertura automatizado de puertas y, en un tramo, el techo y las paredes lucen pintados cual fondo de acuario, con medusas, rayas y tiburones. La salida sorprende con un escenario costero arriscado, bancos para tomar el sol sin edificios a la vista y pasamanos metálicos que dan la posibilidad de deambular en bajamar entre la grava negra y los pedreros. Abre de 10.00 a 22.00 (cierra por temporal).
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Valeurs Actuelles
Commerce extérieur : la France, de pire en pire
Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.
Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.
100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien
Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.
Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.
France24 - World
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
Issued on: 09/05/2022 - 14:01
Leela JACINTO
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Lebanese expats cast their ballots in France and dozens of other countries on Sunday in early voting for the May 15 parliamentary elections. Their numbers have swelled due to the economic crisis and calls for change have multiplied. But can the confessional system, entrenched political interests and opposition divides bring the change most Lebanese seek?
Maroun Hadchity proudly raised his thumb to display the indelible ink indicating the 28-year-old postgraduate student had cast his ballot in Paris in early voting Sunday for the May 15 Lebanese parliamentary elections.
It was also a thumbs-up for the indomitable hope the Lebanese place, time and again, in the democratic process, even as the complicated electoral system in their crisis-hit country routinely fails to deliver the fundamental change they have been demanding for years.
Lebanon’s 2022 parliamentary elections are the first vote since the onset of an economic crisis and the devastating 2020 Beirut port explosions, which many believe are outcomes of the rampant corruption and chronic mismanagement of the country’s political elites.
Hadchity was one of 194,348 registered overseas voters in 48 countries who were able to cast their ballots in early voting Sunday. Last week, a similar vote for Lebanese expatriates was held on the traditional Friday holiday in nine Arab countries and Iran.
A total of 244,442 Lebanese abroad registered to cast their ballots this year, more than double the number of expats who signed up to vote in the 2018 parliamentary vote – when the country conducted its first-ever overseas vote. France has among the highest number of Lebanese diaspora votes, with around 28,000 eligible voters.
Standing outside the fifth arrondissement town hall in Paris, where he voted exactly a week ahead of the May 15 poll, Hadchity distanced himself from cynics who argued that voting was futile in an election unlikely to unseat Lebanon’s entrenched political elites.
“As a citizen, if everyone says nothing will change, then nothing will change,” he declared empathically. “This nothing will change quote is being disseminated by political parties in government, who have a majority, to discourage people from voting so that nothing will change. But any shift in seats can have an impact on the country’s political direction.”
‘Important year’ for Lebanese diaspora
Lebanon’s 128-seat parliament is currently dominated by the powerful Iran-backed Hezbollah group and its allies, which won a majority in the 2018 elections. The Hezbollah group victory four years ago came despite an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.
The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 elections.
That was before the country sank into economic misery, one of the world’s worst since the mid-1800s, according to the World Bank. Lebanon’s inflation-battered currency has now lost more than 90 percent of its value, around 80 percent of the population has slipped into poverty and thousands have been forced to flee the country.
Lebanon has long been a source of migration, with many estimates claiming – in the absence of official figures – that more Lebanese people live abroad than within the tiny country, home to some 6.5 million people, including Lebanese and refugees, many having fled conflict in neighbouring Syria.
The current economic crisis has seen an estimated 300,000 people leave the country in just two years, making it the country’s third mass exodus in recorded history, according to the American University of Beirut’s Crisis Observatory.
The figure, most experts believe, would have been higher were it not for the pandemic making it more difficult to find jobs abroad. The freezing of bank accounts of ordinary citizens to prevent a run on the banks has also meant that many Lebanese would like to leave the country, but simply can’t afford it.
“This year is a particularly important one for the diaspora,” explained Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut. “We have a massive wave of emigration and this time, those who are leaving have the impression that they are basically kicked out by the ruling establishment, that they have no other option but to leave because of the dire economic situation and the unprecedented degree of corruption. They feel that they were fleeing a ruling kleptocracy.”
While the diaspora vote is expected to favour the opposition, Bitar warns that, “it would be an illusion to think that once a Lebanese sets foot in Paris or London he is no longer sectarian, he is no longer affected by the deep polarisation in the Lebanese political arena, and that he will instantaneously renounce his traditional allegiances to the feudal lords and sectarian leaders of the country”.
‘Revolution’ fails to unite
The 2022 vote is also the first major electoral test since a youth-led protest movement from October 2019 vented its rage at Lebanon's entrenched political class.
The protests were followed by the Beirut port blast, which saw young activists stage an extraordinary relief effort in the absence of state services. The combined crises prompted several activist leaders and groups to enter the political fray in a bid to tackle the nation’s problems.
>> Read more: Beirut blast propels activist from street protests to political action
But the transition from protest movement to political entity in Lebanon has been fraught with bureaucratic hurdles, ideological dilemmas and organisational challenges.
Coalition building in a country with entrenched political interests operating under sectarian electoral laws – which divides power between religious communities in an antiquated confessional system – is an uphill task.
The challenges include the thorny issue of Hezbollah’s weapons, which give the group a stranglehold on the weak state. While most reformist groups oppose the Shiite paramilitary group’s arsenal, there have been divisions over whether or not to ally with Lebanon’s established anti-Hezbollah political parties, many led by political scions or former civil war-era warlords.
In the end, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.
“Perhaps the greatest disappointment for many Lebanese is the failure of the thawra groups to forge a united front ahead of the elections. There were multiple attempts to find common ground, but the sheer number of groups, big and small, and their different priorities complicated the process. While they agree on the somewhat nebulous strategic aim of ending the sclerotic political system and its leadership, the thawra is often at odds on how to achieve this goal and what an alternative system should look like,” wrote Nicholas Blanford from the Atlantic Council’s Scowcroft Center for Strategy and Security.
The absence of a united front has seen the number of independent candidates more than double since the 2018 vote, with opposition and independent candidates making up 284 of the 718 candidates in the 2022 race – up from 124 four years ago, according to the Beirut-based Policy Initiative.
“There was no nationwide thawra coalition and very often, there are several opposition lists in one single district,” said Bitar, referring to the Lebanon’s proportional representative list system in the country’s 15 electoral districts.
“So, it might not be enough to change the political landscape. However for the first time, you have one strong opposition list in almost every one of the 15 districts, so we could see minor breakthroughs here and there,” said Bitar.
Will Hariri’s loss be Hezbollah’s gain?
The biggest shakeup of the 2022 vote is the absence of Saad Hariri, a former prime minister who made a shock announcement in January that neither he, nor his Future Movement party, would run in the May parliamentary vote.
A Sunni Muslim heavyweight on the Lebanese political scene, Hariri felt compelled to resign, it is widely believed, due to his deteriorating relations with Saudi Arabia, which cut ties with Hariri as Hezbollah's grip tightened.
But Saudi Arabia’s hardline position on Lebanon – a country it has often financially bailed out and politically supported – threatens to benefit its arch Shiite foe, Hezbollah.
Hariri’s withdrawal has left many Lebanese Sunnis feeling disenfranchised with turnout expected to be low, particularly in their stronghold districts.
In the leadup to the May 15 vote, posters urging people to vote have dominated Lebanon’s Sunni majority areas, particularly in the northern city of Tripoli. Nevertheless, around 30 percent of people who voted in Sunni stronghold districts in 2018 have said they will not cast their ballots this year, said pollster Kamal Feghali in an interview with Reuters.
Same issues, different choices
Emerging from the polling booth, Ziad Doueiri, a leading Lebanese film director, did not mince his words when asked why he made his way to Paris’s fifth arrondissement town hall on a grey Sunday morning.
“I voted simply to get rid of Hezbollah. They have become a huge obstacle and they are behind the deterioration of Lebanon,” said Doueiri, whose oeuvre includes the Oscar-nominated film, “The Insult”, which examines his homeland’s failure to confront civil wartime atrocities and its lasting impact on Lebanon’s sociopolitical fabric.
>> Read more: Life imitates art as Oscar entry exposes Lebanon’s buried history
Voting in Paris from his native Beirut II district, in Sunni-dominated West Beirut, Doueiri had to choose between competing opposition lists in his district. But he was clear on his vision for Lebanon. “We don’t know who are the opposition, we don’t know all the details,” he explained. “But it doesn’t matter, the main issue is to stop Hezbollah from having further control of the country because the situation has become unbearable.”
Hadchity, who moved to France eight months ago for a Master’s degree, agreed with Doueiri’s main concerns.
“The primary issue for me is sovereignty,” said the 28-year-old student, using a Lebanese code for the Iran-Syria interference via its Hezbollah proxy. “The parties in government, the parties that are now holding the country are all headed by Hezbollah. They have participated in the corruption and the stealing of the country’s assets.”
Hadchity’s vote though went for a traditional anti-Hezbollah party, the Lebanese Forces, a Christian-based party headed by Samir Geagea. As a card-holding party member, Hadchity said he campaigned for the Lebanese Forces, which is the second-largest Christian party in the current parliament.
The differing picks by voters joined by a common issue in just one Paris voting station highlights the complicated choices confronting voters in the May 2022 polls.
In France, as in all countries besides Iran and Syria, the overseas Lebanese ballot boxes have been sealed and sent by DHL to Beirut, where they will be stored until the May 15 count in the country’s Central Bank vault.
The storage arrangement prompted snide quips on the empty bank coffers being finally put to use. But Joelle Touma, a Paris-based Franco-Lebanese scriptwriter, expressed gratitude for the ability to participate in the democratic process in a Middle East country that, despite all its challenges, retains vital civic liberties.
“Although I voted against the forces in power, I have to admit that the elections abroad were very well organised by this administration. It allowed the democratic process to take place, we could vote,” said Touma. “Now, I’m still a bit worried about what’s going to happen with our votes, are they going to reach Lebanon intact? Are they going to be tampered with, although they said they were going to be stored in the Central Bank vault? This, I don’t know and it’s something that worries me a little bit.”
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Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election
On the groundBeirut blast propels activist from street protests to political action
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
BBC
Eurovision 2022: The anthem for Ukraine born in a war zone
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This weekend, Europe’s glitziest celebration of pop music, the Eurovision Song Contest, will celebrate its 66th year in Turin, Italy.
But with Ukraine odds-on favourite to win, and both Belarus and Russia banned, will we see voters unite against Putin?
As the conflict continues, Kalush Orchestra are some of the very few men currently allowed to leave the country.
BBC Ukraine’s Viktoriia Zhuhan joined them as they prepared for the contest in the war-torn city of Irpin.
Producer: Claire Press
Camera: Marek Polaszewski
Video editor: Derrick Evans
Valeurs Actuelles
Dette : la France dans l’étau des taux
Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.
Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !
« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.
La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.
Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !
À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.
Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.
France24 - World
Finland’s leaders back joining NATO in policy shift triggered by Ukraine war
Issued on: 12/05/2022 - 09:17
FRANCE 24
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Finland must apply to join the NATO military alliance "without delay", Finnish President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin said on Thursday, signalling a major policy shift triggered by Russia's invasion of Ukraine.
Finland, which shares a 1,300 km (810 mile) border and a difficult past with Russia, has gradually stepped up its cooperation with the North Atlantic Treaty Organization as a partner since Russia annexed Crimea in 2014.
But until Russia's invasion of Ukraine, the Nordic country had refrained from joining in order to maintain friendly relations with its eastern neighbour.
"Finland must apply for NATO membership without delay," Niinisto and Marin said in a joint statement.
"We hope that the national steps still needed to make this decision will be taken rapidly within the next few days," they added.
Joint statement by the President of the Republic and Prime Minister of Finland on Finland's NATO membershiphttps://t.co/IWJQg6Hj69 pic.twitter.com/0LV3FVyNdw
May 12, 2022Earlier this week, Niinisto said it was Russian actions that have spurred his country to take this step. “You (Russia) caused this. Look in the mirror.”
NATO chief Jens Stoltenberg welcomed the decision by Finland's leaders, saying a future membership process would be "smooth and swift".
"This is a sovereign decision by Finland, which NATO fully respects," Stoltenberg said, adding that Finland would be "warmly welcomed into NATO".
Baltic countries, which were once ruled from Moscow and are now members of the US-led alliance, also hailed Finland's announcement.
"Finland decided to join the Alliance. NATO is about to get stronger. Baltics about to get safer," Lithuanian Foreign Minister Gabrielius Landsbergis said.
Finland's rapid shift towards NATO is likely to pull along neighbouring Sweden, which signed a mutual defence agreement with Britain on Wednesday.
Finland joining NATO 'definitely' a threat, Kremlin says
The speed of the Finnish decision to apply has come as a surprise to many, with most political discussions taking place behind the scenes out of fear over Russia's reaction.
Finland's government initiated a security policy review in March and began discussions with all parliamentary groups to secure backing for the decision to join the alliance.
Public opinion has also shifted rapidly since Russian troops invaded Ukraine on February 24.
Finnish public support for joining NATO has risen to record numbers over recent months, with the latest poll by public broadcaster YLE showing 76% of Finns in favour and only 12% against, while support for membership used to linger at only around 25% for years prior to the war in Ukraine.
While military non-alignment has long satisfied many Finns as a way of staying out of conflicts, Russia's invasion of sovereign Ukraine has led an increasing number of Finns to view friendly relations with Russia as an empty phrase.
Ukraine's fate has been particularly disturbing for Finland to watch, as it fought two wars with Russia between 1939 and 1944, repelling an attempted invasion but losing around 10% of its territory in the subsequent peace agreement.
The Kremlin said Thursday that Finland joining NATO would "definitely" represent a threat to Russia.
"The expansion of NATO and the approach of the alliance to our borders does not make the world and our continent more stable and secure," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters.
Moscow has repeatedly warned of "serious consequences" if Finland and Sweden join NATO, saying it would have to strengthen its land, naval and air forces in the Baltic Sea.
The Kola Peninsula, in Arctic northwest Russia pointing eastward from the border with Finland and Norway, is a "strategic bastion" Moscow considers key for its national security, and is also the home of the Russian Northern Fleet.
(FRANCE 24 with REUTERS and AP)
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War in UkraineNo longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
Britain signs security deal vowing to defend Sweden in case of attack
ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
Valeurs Actuelles
[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”
Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…
Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.
Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ?
Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.
Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.
Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.
La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ?
Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.
À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.
Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.
Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ?
Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.
Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.
Qui pourra alors nous financer ?
Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.
L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ?
La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.
Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.
Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ?
Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.
Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever
Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.
Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.
Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.
Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ?
Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.
Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ?
Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.
Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.
France24 - World
Sri Lanka names new PM as unrest simmers over economic crisis
Issued on: 12/05/2022 - 17:12
NEWS WIRES
Sri Lanka's embattled president swore in a new prime minister Thursday to replace his brother, who was banned from leaving the country after his supporters launched violent attacks on a protest against the nation's economic crisis.
The new premier, Ranil Wickremesinghe, has already served in the office five times -- but it remains unclear if he will be able to get any legislation through parliament. The 73-year-old will be tasked with navigating Sri Lanka through the worst economic downturn in its history as an independent nation, with months of shortages and blackouts inflaming public anger.
"A cabinet is likely to be appointed tomorrow," Sudewa Hettiarachchi, a spokesman for President Gotabaya Rajapaksa, told AFP. In a televised address to the nation on Wednesday night, Rajapaksa stopped short of yielding to weeks of countrywide protests calling for him to resign. But in a bid to win over opposition lawmakers demanding he quit, Rajapaksa, 72, pledged to give up most of his executive powers and set up a new cabinet this week.
Mahinda Rajapaksa, the president's brother, resigned as prime minister on Monday after his supporters attacked anti-government demonstrators who had been protesting peacefully for weeks. This marked a turning point and unleashed several days of chaos and violence in which at least nine people were killed and over 200 injured, with dozens of Rajapaksa loyalist homes set on fire.
On Thursday, a court banned Mahinda, his politician son Namal, and more than a dozen allies from leaving the country after ordering an investigation into the violence. "Congratulations to the newly appointed Prime Minister," Mahinda tweeted from the Trincomalee naval base on the country's east coast, where he took refuge after fleeing the capital Colombo. "I wish you all the best as you navigate these troubled times."
Security forces patrolling in armoured personnel carriers with orders to shoot looters on sight have largely restored order. A curfew was lifted Thursday morning -- only to be reimposed after a six-hour break allowing Sri Lanka's 22 million people to stock up on essentials.
'Collapse beyond redemption'
Sri Lankans have suffered months of severe shortages of food, fuel and medicine -- as well as long power cuts -- after the country burnt through foreign currency reserves needed to pay for vital imports. The central bank chief warned Wednesday that the economy would "collapse beyond redemption" unless a new government was urgently appointed.
Wickremesinghe is seen as a pro-West free-market reformist, potentially making bailout negotiations with the International Monetary Fund and others smoother.
With many from Rajapaksa's party having defected in recent months, no group in the 225 member assembly has an absolute majority, making parliamentary approval of the unity government's legislation potentially tricky.
It also remains to be seen whether a new cabinet will be enough to calm public anger if Rajapaksa continues to resist calls for his resignation. "What he has done is despicable, he has brought all of us to this state of hunger and poverty," Abu Nawaz, a small business owner in Colombo, told AFP. "What is the point of keeping him as the president?" he added. "Will this end our miseries?".
'We can't wait any longer'
Wickremesinghe had already been working closely with Rajapaksa before his appointment to shake up the finance ministry and the central bank with sweeping policy changes, an official close to their discussions told AFP.
The central bank almost doubled key interest rates and announced a default on Sri Lanka's $51-billion external debt as part of the policy shift, officials said. "His appointment as PM, and the quick formation of an inclusive government, are first steps to addressing the crisis," US ambassador to Sri Lanka Julie Chung tweeted.
Look forward to working w/ @RW_UNP. His appointment as PM, and the quick formation of an inclusive government, are first steps to addressing the crisis & promoting stability. We encourage meaningful progress at the IMF & long-term solutions that meet the needs of all Sri Lankans.
May 12, 2022The main opposition SJB party was initially invited to lead a new government, but its leader Sajith Premadasa insisted the president first step down. In recent days the party has split, with a dozen SJB lawmakers pledging support to Wickremesinghe.
"We must address the economic crisis," said the party's Harin Fernando. "We can't wait any longer." Wickremesinghe was greeted by a small group of supporters as he arrived to pray at a Buddhist temple in Colombo after he was sworn in.
But members of Sri Lanka's influential Buddhist clergy have already signalled their dissatisfaction with the appointment of the veteran politician, who served as premier as recently as 2019. "What we asked for is a new government that will include fresh blood, not those whose who have already been rejected by the people," said leading monk Omale Sobitha.
(AFP)
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FAMILY BUSINESS
The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees
Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest
Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests
Valeurs Actuelles
L’inéluctable hausse des impôts
Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.
Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.
Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts
Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.
Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.
Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive
Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.
L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».
France24 - World
Scientists unveil image of black hole at Milky Way's centre
Issued on: 12/05/2022 - 20:30
NEWS WIRES
Scientists on Thursday provided the first look at the "gentle giant" lurking at the center of our Milky Way galaxy - an image of a supermassive black hole that devours any matter within its huge gravitational pull but is currently on a bit of a diet.
The black hole - called Sagittarius A*, or Sgr A* - is the second one ever to be imaged. The feat was accomplished by the same Event Horizon Telescope (EHT) international collaboration that in 2019 unveiled the first photo of a black hole - that one residing at the heart of a different galaxy.
University of Arizona astronomer Feryal Özel, at a news conference in Washington, hailed the first direct image of the gentle giant in the center of our galaxy," showing a glowing ring of red, yellow and white surrounding a darker center.
Sagittarius A* (pronounced Sagittarius "A" star) possesses 4 million times the mass of our sun and is located about 26,000 light-years - the distance light travels in a year, 5.9 trillion miles (9.5 trillion km) - from Earth. Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics astrophysicist Michael Johnson called Sagittarius A* "ravenous but inefficient," currently eating relatively little matter.
"If Sgr A* were a person, it would consume a single grain of rice every million years," Johnson said. It is putting out only a few hundred times the energy of the sun despite being much more massive. Black holes are extraordinarily dense objects with gravity so strong that not even light can escape, making viewing them extremely challenging. A black hole's event horizon is the point of no return beyond which anything - stars, planets, gas, dust and all forms of electromagnetic radiation - gets dragged into oblivion.
The image was obtained using the EHT's global network of observatories working collectively to observe radio sources associated with black holes. It showed a ring of light super-heated disrupted matter and radiation circling at tremendous speed at the edge of the event horizon - around a region of darkness representing the actual black hole. This is called the black hole's shadow or silhouette.
Imaging it was complicated by its dynamic environment including swirling gas around it - as Özel put it: "a source that burbled and gurgled as we looked at it." "We love our black hole," Özel said.
The Milky Way is a spiral galaxy that contains at least 100 billion stars. Viewed from above or below it resembles a spinning pinwheel, with our sun situated on one of the spiral arms and Sagittarius A* located at the center.
'Just trickling in'
Scientists are trying to better understand how supermassive black holes form early in a galaxy’s history and evolve over time. "They go through periods where there is a lot of material around them," Özel said. "... And then they go through these quiescent phases like the one at the center of our galaxy where matter is just trickling in."
The image released in 2019 showed the supermassive black hole in a galaxy called Messier 87, or M87. That one was far more distant and massive than Sagittarius A*, situated about 54 million light-years from Earth with a mass 6.5 billion times that of our sun.
Sagittarius A*, despite being much closer to our solar system than M87, was harder to image. The diameter of Sagittarius A* is about 17 times that of the sun, meaning it would sit within the innermost planet Mercury's solar orbit. In contrast, M87's diameter would encompass the entirety of our solar system.
Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics radio astronomer Lindy Blackburn said that "the smaller physical size of Sgr A* also means that everything changes about a thousand times faster for Sgr A* than M87. We must also peer through the messy disk of our own galaxy to view Sgr A*, which blurs and distorts the image."
Johnson said both black hole images appear blurry because obtaining them pushed the capability of the telescopes "to the breaking point." MIT Haystack Observatory astronomer Vincent Fish said the researchers hope to obtain M87 black hole video in the future.
Thursday's announcement was made in news conferences at seven sites worldwide. EHT Project Director Huib Jan van Langevelde in Germany voiced excitement over finally unmasking the enigma that had been Sagittarius A*. "I think it's just super exciting," said Caltech computer scientist Katie Bouman. "What's more cool than seeing the black hole at the center of our own Milky Way?"
(REUTERS)
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SpaceRussian cosmonauts receive warm welcome at International Space Station
Chinese astronauts return to Earth after six months on space station
space exploration
European Space Agency suspends joint Mars mission with Russia
Valeurs Actuelles
Côte d’Azur : pénurie de saisonniers
Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.
Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.
Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.
« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.
D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.
Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent
Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.
« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »
Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.
L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.
Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.
« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »
En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.
France24 - World
Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel
Issued on: 12/05/2022 - 11:08
NEWS WIRES
Sami SOCKOL
Alison SARGENT
Palestinians planned a memorial service Thursday for journalist Shireen Abu Akleh who was killed while covering an Israeli raid in the West Bank, but have rejected US-led calls for a joint investigation into her death.
Palestinian-American Abu Akleh, 51, a veteran of Qatar-based Al Jazeera's Arabic TV service, was shot in the head during clashes in the Jenin refugee camp, a major flashpoint in the Israeli-Palestinian conflict.
Israel's Defence Minister Benny Gantz conceded late Wednesday that it could have been "the Palestinians who shot her" or fire from "our side" – appearing to walk back Prime Minister Naftali Bennett's remarks that she was "likely" killed by stray Palestinian gunfire.
"We are not certain how she was killed but we want to get to the bottom of this incident and to uncover the truth as much as we can," Gantz told reporters.
Al Jazeera, Palestinian officials and witnesses said Abu Akleh was killed by Israeli forces, and the network insisted she was targeted "deliberately" and "in cold blood".
Israel has publicly called for a joint investigation into the killing and asked Palestinian authorities to hand over the bullet that struck Abu Akleh for forensic examination.
An Israeli security source told AFP that Israel was prepared to examine the projectile in front of Palestinian and US officials, "out of transparency".
'High transparency'
The European Union has urged an "independent" probe while the United States demanded the killing be "transparently investigated", calls echoed by UN human rights chief Michelle Bachelet.
An initial autopsy and forensic examination were conducted in Nablus in the Israel-occupied West Bank hours after her death, but no final conclusions have been disclosed.
Senior Palestinian Authority official Hussein Al-Sheikh, a close confident of president Mahmoud Abbas, has ruled out a joint probe.
"Israel has requested a joint investigation and to be handed over the bullet that assassinated the journalist Shireen. We refused that, and we affirmed that our investigation would be completed independently," Al-Sheikh said on Twitter.
"We will inform her family, #USA, #Qatar and all official authorities and the public of the results of the investigation with high transparency. All of the indicators , the evidence and the witnesses confirm her assassination by #Israeli special units."
'Sister of all Palestinians'
Abu Akleh rose to prominence for Arabic audiences after joining Al Jazeera in 1997 and through her coverage of the second Palestinian Intifada, or uprising, from 2000-2005.
"She was the sister of all Palestinians," her brother Antoun told AFP at the family home in Israeli-annexed east Jerusalem.
"What happened cannot be silence ... She will not be forgotten."
Very sad to learn of the death of American and Palestinian journalist Shireen Abu Akleh of @AJArabic @AJEnglish. I encourage a thorough investigation into the circumstances of her death and the injury of at least one other journalist today in Jenin.
May 11, 2022In a sign of her status among Palestinians, she was set to receive what the Palestinians labelled a full state memorial at the presidential compound in Ramallah on Thursday morning.
Her death came nearly a year after an Israeli air strike destroyed a Gaza building that housed the offices of Al Jazeera and news agency AP.
Tensions have again risen in recent months as Israel has grappled with a wave of attacks which have killed at least 18 people since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.
A total of 31 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
(AFP)
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Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank
Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
More violence after Israel arrests two Palestinians suspected of deadly axe attack
New York Times - World
How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing
Australia Dispatch
Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.
Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...
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By Damien Cave
Photographs by Abigail Varney
PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.
Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.
“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”
Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.
That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.
This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.
What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?
“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”
When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.
He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.
“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”
All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.
Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.
Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.
“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”
Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.
A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.
400 miles
Coral
Sea
NORTHERN
TERRITORY
Australia
QUEENSLAND
Brisbane
SOUTH
AUSTRALIA
NEW SOUTH
WALES
Parkes
Sydney
VICTORIA
By The New York Times
A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”
Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.
Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”
“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”
Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.
Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.
“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”
Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.
On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)
The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.
But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”
Then he stood up, nodded to the band and kept going.
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Valeurs Actuelles
La crise qui vient et cette petite dette qui monte, qui monte
Le graphique sur lequel figurent, en abscisse, les années et, en ordonnée, des montants en milliards d’euros, est impressionnant. En rouge, l’évolution des déficits cumulés, et en bleu, celle de la dette française (État, Sécurité sociale, organismes d’administration centrale et collectivités territoriales) : on constate une parfaite symétrie entre les deux séries de données. Voilà résumée la situation économique française sur le demi-siècle passé, et sur laquelle bon nombre de candidats sont restés muets lors de la campagne présidentielle, quand ils n’alignaient pas les contrevérités, alors qu’il y aurait pourtant beaucoup à dire.
« L’analyse du feuilleton politico-budgétaire hexagonal est cruelle, note Pierre-François Gouiffès, dans l’Âge d’or des déficits, 40 ans de politique budgétaire française (La Documentation française). Elle démontre qu’à partir de 1974, les gouvernements successifs se sont engagés dans un accroissement permanent des dépenses publiques au nom de la défense du modèle économique et social français des Trente Glorieuses. » Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ont donc, et de manière systématique, dépensé toujours plus que ce que la France a gagné, contrairement à ce qui s’est passé outre-Rhin. Avant que la crise sanitaire ne débute, en 2019, l’Allemagne alignait, depuis quelques années, des comptes dans le vert. « La moitié de la population – les Françaises et les Français nés après 1974 – n’a jamais vécu dans un pays en excédent budgétaire, poursuit Pierre-François Gouiffès. Et les trois quarts de la population – celles et ceux nés après 1952 – n’ont jamais élu une Assemblée nationale dont le budget voté se soit conclu par un excédent. »
Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance
Doit-on pour autant s’inquiéter d’une telle dérive des finances publiques ? Le déficit, c’est comme le cholestérol ou le chasseur du Bouchonnois des Inconnus, il y a le bon et le mauvais. « Le niveau du déficit budgétaire français est source de débat, reconnaît Bercy sur son site Internet. Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance à travers la consommation, des grands travaux, un développement de l’emploi public… Pour d’autres, l’accroissement du déficit budgétaire est le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics et un sérieux handicap pour les investissements futurs. » Alors, bon déficit ou mauvais déficit ?
La réponse figure souvent dans la question si l’on s’en tient aux promesses électorales : la plupart des candidats (sérieux) à l’élection présidentielle s’engagent sur un retour des comptes à l’équilibre ou sur une trajectoire des déficits sous la barre des 3 %. Mais c’est compter sans les événements qui surviennent aléatoirement (crises des sub-primes, de la dette grecque, du Covid, conflit russo-ukrainien…), décalant la réalisation des promesses électorales quand ils ne les rendent pas impossibles à tenir. Une chose est en revanche certaine, le déficit budgétaire est, chaque année, financé par de l’endettement.
La France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État
À la fin du quatrième trimestre 2021, la dette française s’élevait, selon l’Insee, à 2 813,1 milliards d’euros (112,9 % du PIB) et représentait 41 743 euros par Français contre 33 686 euros au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2020, année du début du “quoi qu’il en coûte”, qui porte décidément bien son nom, elle a bondi de 273 milliards d’euros au rythme hallucinant de 1 milliard par jour ouvré. L’année dernière, la hausse s’est ralentie à 165 milliards, soit 649 millions de plus chaque jour ouvré. Et l’augmentation va continuer.
En quarante ans, la France a payé 1 350 milliards d’intérêts
Selon la loi de finances 2022 (adoptée par le Parlement le 30 décembre 2021), la France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État et 144,4 milliards d’amortissement de la dette à moyen et long terme. Pour cela, Bercy a prévu d’émettre 260 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme. Autant dire que la barre des 3 000 milliards de dettes sera franchie au début du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Et, sans doute, bien plus rapidement qu’anticipé.
La charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards
En effet, depuis la rédaction du projet de loi de finances pour 2022, le conflit russo-ukrainien a éclaté, le 24 février, ce qui s’est traduit par une hausse du prix de l’énergie (gaz et carburants). Pour la rendre plus supportable aux particuliers qui étaient déjà confrontés au retour de l’inflation (notamment dans l’alimentaire), le gouvernement a consenti des gestes comme le blocage du prix de l’énergie ; il en a décidé de nouveaux, dont la baisse de 18 centimes du prix du carburant à la pompe qui doit s’arrêter fin juillet. Début mars, Bruno Le Maire évoquait un coût d’au moins 20 milliards d’euros pour les finances françaises. Autant dire que le prochain gouvernement et le nouveau ministre de l’Économie auront du pain sur la planche (à billets) pour bâtir un nouveau budget. Sans compter qu’il faudra bien aussi financer les promesses électorales.
Seule consolation – mais pour combien de temps ? -, la France profite aujourd’hui du parapluie européen qui lui permet d’emprunter à des taux extrêmement bas, voire négatifs ; la charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards (contre près de 49 milliards en 2012 alors que la dette était inférieure de 30 % par rapport à son niveau actuel). C’est le troisième poste de dépenses de l’État, derrière l’Éducation nationale et la défense. Sur la durée, il commence à peser sacrément lourd : en 2017, Jacques Cheminade affirmait sur Europe 1 qu’en une quarantaine d’années la France avait payé 1 350 milliards d’intérêts. Si elle avait mieux géré ses finances et fait les réformes structurelles nécessaires, elle aurait pu passer la crise sanitaire bien mieux qu’elle ne l’a fait. Mais les nuages commencent à s’assombrir. Avec le retour de l’inflation, les banques centrales n’évoquent plus une hausse hypothétique des taux mais s’engagent sur la période où elle se produira. Reste une autre inconnue liée à l’état des finances publiques et à une défiance sur la dette publique française. Et là, la France risque fort de se retrouver dépourvue quand la bise sera venue.
New York Times - World
In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage
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Hong Kong Dispatch
In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.
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By Vivian Wang and Joy Dong
HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.
It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.
It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.
Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.
The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”
But that plainness is the point.
In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.
For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.
There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.
“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.
Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.
The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)
Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.
The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.
Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.
“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.
Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.
Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.
So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.
Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.
“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.
To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.
Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.
“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”
Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.
Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.
Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.
The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.
And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”
Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.
Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.
That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.
She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.
“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”
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France24 - World
North Korea reports first positive Covid-19 case, declares emergency
Issued on: 12/05/2022 - 03:59
NEWS WIRES
North Korea has confirmed its first-ever case of Covid-19 and declared a "severe national emergency", with leader Kim Jong Un vowing to "eliminate" the virus, state media said Thursday.
The impoverished, nuclear-armed country has never admitted to a case of Covid-19, with the government imposing a rigid coronavirus blockade of its borders since the start of the pandemic in 2020.
But samples taken from patients sick with fever in the capital were "consistent with" the virus' highly transmissible Omicron variant, the official Korean Central News Agency reported.
Top officials, including leader Kim Jong Un, held a crisis politburo meeting to discuss the outbreak and announced they would implement a "maximum emergency" virus control system.
Kim told the meeting that "the goal was to eliminate the root within the shortest period of time," according to KCNA.
"He assured us that because of the people's high political awareness...we will surely overcome the emergency and win the emergency quarantine project," it said.
Kim called for tighter border controls and lockdown measures, telling citizens "to completely block the spread of the malicious virus by thoroughly blocking their areas in all cities and counties across the country".
All business and production activities will be organised so each work unit is "isolated" to prevent the spread of disease, KCNA added.
No vaccines
Experts believe North Korea has not vaccinated any of its 25 million people, having rejected offers of vaccinations from the World Health Organisation, and China and Russia.
North Korea's crumbling health system would struggle to cope with a major virus outbreak, experts have said.
North Korea is surrounded by countries that have battled – or are still fighting to control – significant outbreaks of Omicron.
South Korea, which has high rates of vaccination, has recently eased almost all Covid-19 restrictions, with cases sharply down after an Omicron-fuelled spike in March.
Neighbouring China, the world's only major economy to still maintain a zero-Covid policy, is battling multiple Omicron outbreaks.
Major Chinese cities, including the financial capital Shanghai, have been under strict lockdowns for weeks.
Lockdown?
Seoul-based specialist site NK News reported that areas of Pyongyang had been locked down for two days.
"Multiple sources have also heard reports of panic buying due to uncertainty of when the lockdown might end," the site reported, citing sources in Pyongyang.
North Korea has long boasted of its ability to keep the virus at bay.
At a military parade in 2020, Kim Jong Un repeatedly and effusively thanked the citizens and military for their loyalty and for remaining healthy in the face of the global coronavirus epidemic.
From January 3 2020 to May 11 this year, there were zero confirmed cases of Covid-19 and zero reported deaths from North Korea, the World Health Organisation said.
State media has previously reported on "epidemic prevention" measures, and civilians have sometimes been shown wearing masks in official photographs.
But at a huge military parade in Pyongyang late last month broadcast by state media, none of the thousands of attendees or participants were seen wearing masks.
North Korea's health crisis could potentially disrupt the country's banned weapons launches, analysts said.
Pyongyang has conducted more than a dozen weapons tests so far this year, including firing an intercontinental ballistic missile at full range for the first time since 2017.
Satellite imagery indicates North Korea is preparing to conduct a nuclear test, and the United has warned this could come as soon as this month.
"There is a possibility of delaying the nuclear test in order to focus on overcoming the coronavirus," Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies, told AFP.
But he said if public fears over an outbreak were to spread, Kim might go ahead with a test "to divert this fear to another place".
(AFP)
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North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'
North Korea’s Kim vows to ‘strengthen’ nuclear arsenal at military parade
N. Korea fires a likely submarine-launched ballistic missile, S. Korea military says
L'Humanité
Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »
Homme du jourMarie-Noëlle BertrandElle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.
Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.
agro-industrieétudiants France24 - Monde
Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement
Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
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Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.
New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
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L'Humanité
Pollution. Près de Lyon, une contamination aux « polluants éternels » inquiète
ActuDeux sites industriels de Pierre-Bénite sont mis en cause après une enquête journalistique pointant la présence de perfluorés dangereux pour la santé dans les sols, l’air, l’eau du robinet ou encore le lait maternel autour de la vallée de la chimie.
Lucas Martin-BrodzickiComme 12 autres jeunes mamans, Capucine Ovize a reçu ce 10 mai ses résultats d’analyse. En novembre, cette Lyonnaise confiait un échantillon de son lait maternel à Martin Boudot, journaliste d’investigation pour l’émission Vert de rage (France 5).
Lui cherchait à y détecter la présence de perfluorés, ou Pfas, ces « polluants éternels » utilisés par l’industrie chimique. « J’ai un taux assez haut en Pfoa. Je suis chimiste de formation, je sais que ces composés, c’est vraiment pourri, mais ça fait toujours un peu mal de savoir que l’on fait partie de cette population qui subit une pollution générale », lâche, un peu blasée, la maman de 29 ans.
Des effets néfastes sur le système immunitaire
Le Pfoa, présent par exemple dans le Teflon des poêles, fait partie de la grande famille des Pfas. À Pierre-Bénite, en banlieue lyonnaise, l’usine Arkema en a utilisé jusqu’en 2016. L’Union européenne a interdit sa fabrication et sa mise sur le marché en 2020 en raison de ses effets néfastes sur le système immunitaire, le foie ou encore la thyroïde.
Mais des traces persistent dans l’air, les sols, l’eau du robinet, l’eau du Rhône et le lait maternel. Pour arriver à cette conclusion, le journaliste Martin Boudot a réalisé des prélèvements autour de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite et, pour l’eau du Rhône, en amont de l’usine afin d’avoir une valeur étalon.
Il a confié les échantillons à l’équipe de Jacob de Boer, professeur de chimie environnementale et toxicologie à l’université libre d’Amsterdam. Ce mardi soir, à la Maison de l’environnement de Lyon, le spécialiste des perfluorés recommande entre autres de fermer l’accès au stade de foot municipal jusqu’à son assainissement.
Il alerte aussi sur l’eau du robinet provenant des champs captants du Rhône : « Les échantillons d’eau potable collectés dépassent les limites de sécurité actuelles. Cela montre que les stations de traitement des eaux ne filtrent pas correctement les Pfas. »
Des révélations au caractère explosif
Dans la salle, une centaine de personnes découvrent, entre colère et incompréhension, les résultats. PFHxA, PFNA, 6:2 FTS… difficile de s’y retrouver entre tous les Pfas, pour certains en attente d’interdiction au niveau européen. « Je prends les résultats avec des pincettes, ça peut venir de tellement d’endroits, tempère Capucine Ovize. Je suis énervée contre l’industrie chimique de manière générale, qu’elle ne soit pas proactive sur cette question. »
Contacté par l’Humanité, le groupe Arkema précise que « le site de Pierre-Bénite ne produit, ni n’utilise de perfluorés et respecte toutes les réglementations. Certains perfluorés dont il est question nous semblent concerner d’anciennes activités de la plateforme (…) et peuvent provenir de multiples autres sources ».
Dans un communiqué transmis mardi dans la soirée, la préfecture du Rhône, visiblement consciente du caractère explosif de ces révélations, indique que la Dreal (directionrégionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) contrôle régulièrement les sites d’Arkema et Daikin, l’autre usine présente sur la plateforme industrielle depuis 2002 : « À ce jour, les rejets des trois perfluorés utilisés par les deux sites concernés ne sont pas réglementés. Toutefois, des contrôles récents concernant les Pfas ont été réalisés par la Dreal et des laboratoires agréés. » Ces polluants éternels et leur présence dans la banlieue lyonnaise sont au menu du magazine Envoyé spécial diffusé ce jeudi soir.
pollutionchimielyon France24 - Monde
Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles
Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01
Samia METHENI
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En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne.
L'Humanité
Astronomie. Sagittarius A*, le trou noir niché au cœur de notre galaxie
ActuUne collaboration internationale d'astronomes a prouvé en image l'existence d'un trou noir supermassif au cœur de la Voie Lactée. Il s'agit de la seconde image réelle d'un trou noir, après la révélation de M87* en avril 2019.
C’est un cliché historique. Jeudi, à 15 heures, la collaboration internationale d’astronomes EHT (Event Horizon Telescope) a présenté, lors de plusieurs conférences de presse simultanées, l’image du trou noir supermassif niché au cœur de notre galaxie. Son nom : Sagittarius A* (Sgr A*). La « silhouette » sombre se découpant sur un disque lumineux rouge orangé ressemble à s’y méprendre à celle du gigantesque trou noir M87*, dans la lointaine galaxie Messier 87, et que l’EHT avait déjà présenté en avril 2019. Cette similitude est la preuve, pour les scientifiques, que les mêmes mécanismes de la physique sont à l’œuvre sur deux objets de taille très différente au cœur de deux systèmes différents.
« Les trous noirs confrontent l'homme à des questions fondamentales » : entretien avec Heino Falcke« Nous avons été stupéfaits de voir à quel point la taille de l’anneau correspondait aux prédictions de la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein », s’enthousiasme le directeur scientifique du projet EHT, Geoffrey Bower. Selon les scientifiques, les trous noirs supermassifs se trouvent au centre de la plupart des galaxies et jouent un rôle clé dans leur formation. « Ces observations sans précédent, poursuit Geoffrey Bower, ont considérablement amélioré notre compréhension de ce qui se passe au centre même de notre galaxie et offrent de nouvelles perspectives sur la façon dont ces trous noirs géants interagissent avec leur environnement. »
Ces résultats « révolutionnaires » ont été obtenus grâce à une immense coopération réunissant 300 chercheurs issus de 80 instituts du monde entier. Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir. L’objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s’en échapper. Mais on peut observer la matière qui circule autour, avant d’être happée à jamais. « Le » télescope EHT est en fait un réseau de huit télescopes terrestres répartis sur toute la planète – dont un en Antarctique – formant l’équivalent virtuel d’un radiotélescope d’un diamètre de 10 000 kilomètres.
Sgr A* est bien plus proche que M87
Ce monstre avait déjà permis d’obtenir le cliché de M87*. Cette fois, les chercheurs ont orienté leurs efforts sur le centre de notre galaxie. Situé à 27 000 années-lumière, Sgr A* est bien plus proche que M87, mais avec seulement quatre millions de masses solaires (contre six milliards pour M87), c’est un poids plume dans le monde des trous noirs supermassifs. Il est, de plus, entouré d’un nuage dense de poussières et de gaz, ce qui ne facilite pas l’observation. Très ancien, comme notre galaxie vieille d’environ 13 milliards d’années, il a avale désormais très peu de matière. L’existence de Sgr A* est supposée depuis 1974, avec la détection d’une source radio inhabituelle au centre de la Voie lactée. Dans les années 1990, des astrophysiciens, nobelisés en 2020, y ont confirmé la présence d’un objet compact supermassif. L’image révélée apporte la première preuve visuelle.
Les trous noirs massifs sont « des cimetières de l’espace », comme le résume le professeur allemand Heino Falcke, qui participa à l’équipe de scientifiques qui produisit l’image iconique de 2019. « Les trous noirs, sont des objets où toute la masse, parfois des milliards d’étoiles, est concentrée en un point minuscule. » expliquait-il dans un entretien exclusif à l’Humanité. Ils peuvent influencer l’évolution d’une galaxie entière, donc l’aspect actuel de notre Univers.
La comparaison des désormais deux images de trous noirs va permettre d’étudier en détail le comportement de la matière dans l’environnement le plus extrême qui soit de l’Univers, « avec des gaz chauffés à des milliards de degrés, de puissants courants magnétiques et de la matière circulant à une vitesse proche de la lumière », précisait le 12 mai Heino Falcke. Un lieu idéal pour observer les déformations de l’espace-temps et le comportement de la gravité.
VIDÉO. Sur le même sujet : James Webb, le plus puissant télescope jamais conçu.
Sagittarius A* tire son nom de la constellation du Sagittaire dont il est la plus brillante source en ondes radio (d’où le A, première lettre de l’alphabet). La "silhouette" du trou noir se découpant sur un disque lumineux de matière rappelle celle du trou noir de la lointaine galaxie M87*, qui est beaucoup plus importante que la nôtre. Les scientifiques y voient la preuve que les mêmes mécanismes de la physique sont à l'œuvre au cœur de deux systèmes de taille très différente. Les trous noirs sont invisibles, puisque par définition leur densité est telle qu’’ils piègent toute forme de matière ou de rayonnement. Les astronomes ont contourné cette difficulté en se concentrant sur l’horizon d’événements de Sagittarius A*. Les résultats de ces observations font l'objet de six articles dans The Astrophysical Journal Letters.
astronomietrou noir France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
Le plus gros diamant blanc vendu aux enchères éclipsé par le "diamant de la Croix-Rouge"
Publié le : 12/05/2022 - 08:06
FRANCE 24
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"The Rock", un diamant blanc de 228,31 carats, le plus gros jamais vendu aux enchères, a été adjugé jeudi 18,6 millions de francs suisses (17,8 millions d'euros), bien loin d'un record dans sa catégorie. Le "diamant de la Croix-Rouge" lui a volé la vedette, la vente s'achevant sur un duel par pallier de 50 000 francs suisses.
Il devait faire des étincelles. Mais "The Rock", un diamant blanc de 228,31 carats, le plus gros jamais vendu aux enchères, est loin d'avoir atteint un montant record dans sa catégorie, malgré un prix final s'élevant à près de 21 millions d'euros.
Le "diamant de la Croix-Rouge" lui a volé la vedette, porté sans doute par le fait qu'une partie du produit de la vente ira au Comité international de la Croix-Rouge, au moment où la guerre en Ukraine ensanglante à nouveau le Vieux Continent.
De multiples enchérisseurs se sont âprement disputé ce diamant jaune canari pendant dix longues minutes, la vente s'achevant sur un duel par pallier de 50 000 francs suisses. Il a été vendu 13,5 millions d'euros (14,1 millions de francs suisses), dépassant les attentes.
"The Rock", un diamant blanc de 228,31 carats, le plus gros jamais vendu aux enchères, a été adjugé jeudi 18,6 millions de francs suisses (17,8 millions d'euros), bien loin d'un record dans sa catégorie #AFP pic.twitter.com/KfcautAc70
May 11, 2022"Il est parfaitement symétrique"
Le commissaire priseur Rahul Kadakia, directeur international du département de joaillerie de Christie's, en charge de la vente de "The Rock", a lui abaissé son marteau à 18,6 millions de francs suisses (17,8 millions d'euros) au terme de quelques minutes seulement d'enchères, sous les applaudissements malgré tout, dans une salle comble d'un palace genevois.
Le diamant était estimé entre 20 et 30 millions de dollars (entre 19 et 28,4 millions d'euros). Son prix final, incluant la prime de l'acheteur (commission), s'élève à 20,7 millions d'euros.
Mais Rahul Kadakia a expliqué qu'il n'était pas déçu car "The Rock" avait établi "un nouveau prix record par carat pour un diamant de couleur G", l'échelle de graduation des teintes de couleur d'un diamant blanc allant de D à Z.
La pierre précieuse, dont le vendeur est originaire d'Amérique du Nord mais a souhaité rester anonyme, avait tout pour séduire les collectionneurs et les investisseurs. "Il s'agit d'un diamant taillé en forme de poire vraiment exceptionnel" et "il est parfaitement symétrique", avait expliqué Max Fawcett, chef du département bijouterie de Christie's à Genève, avant la vente. Selon l'expert, il n'existe qu'une "poignée" de diamants de cet acabit.
Le dernier record pour un diamant blanc similaire (163,41 carats) avait porté la pierre à 33,7 millions de dollars (prix incluant la prime de l'acheteur) – soit 206 236 dollars par carat – lors d'une vente en novembre 2017 à Genève. Selon Christie's, il s'agissait d'un record toutes maisons de vente aux enchères confondues.
"The Rock" mesure 3,1 cm de large sur 5,4 cm de longueur, est plus haut qu'une balle de golf et pèse, avec ses 61,3 grammes, plus qu'une balle de tennis. Extrait d'une mine d'Afrique du Sud au début des années 2000, il fut ensuite vendu par Christie's dans le cadre d'une vente de gré à gré à un collectionneur privé.
The Red Cross Diamond: 'one of the rarest stones on Earth' 💎 Ahead of its sale in Magnificent Jewels on 11 May, François Curiel, chairman of Christie's Europe and head of the Luxury department, explains what makes this diamond so special: https://t.co/FjBNqFYdYf pic.twitter.com/8erIOx6Hzc
May 3, 2022Un don à sept chiffres pour la Croix-Rouge
"The Red Cross Diamond", un diamant jaune canari de forme coussin de 205,07 carats, a fait fureur. La gemme originale a été extraite en 1901 dans une mine sud-africaine de la société De Beers et aurait pesé environ 375 carats, selon Christie's. En plus de se classer parmi les plus gros diamants du monde, une caractéristique frappante de la pierre est son pavillon, qui est facetté de façon naturelle en forme de croix de Malte.
Le 10 avril 1918, la pierre avait été mise en vente pour la première fois chez Christie's à Londres par le Diamond Syndicate, au profit de la British Red Cross Society et de l'Ordre de Saint-Jean (connu sous le nom d'Ordre de Malte). À l'époque, le diamant avait été adjugé 10 000 livres (environ 600 000 livres d'aujourd'hui, soit plus 700 000 euros). Il avait été acheté par la célèbre joaillerie londonienne SJ Phillips. Le 21 novembre 1973, il fut à nouveau mis en vente chez Christie's à Genève, pour 1,8 million de francs.
"Nous sommes très heureux d'avoir pu le placer dans une autre collection privée et du fait que les consignataires du Red Cross Diamond vont faire un don à sept chiffres au Comité international de la Croix-Rouge", a indiqué Rahul Kadakia.
Le vendeur a souhaité conserver l'anonymat mais a publié cette déclaration : "Depuis près d'un demi-siècle, notre famille a eu le privilège de conserver le Red Cross Diamond. (...) En ce moment propice de l'Histoire, nous honorons l'appel que d'autres ont lancé avant nous."
Avec AFP
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Un portrait de Marilyn Monroe par Warhol vendu aux enchères pour 195 millions de dollars, un record
Frida Kahlo et Pierre Soulages battent des records lors d'une vente aux enchères
L'épée et les pistolets de Napoléon vendus 2,8 millions de dollars aux États-Unis
France24 - Monde
Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas
Publié le : 12/05/2022 - 03:52
FRANCE 24
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Pyongyang a fait état, jeudi, de son tout premier cas d'infection au Covid-19, plus particulièrement au variant Omicron. Le dirigeant Kim Jong-un a aussitôt annoncé des mesures de "confinement" à l'échelle nationale.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a ordonné des mesures de "confinement" à l'échelle nationale après que le pays a détecté son tout premier cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie, ont rapporté jeudi 12 mai les médias d'État.
Le dirigeant "a appelé toutes les villes et tous les comtés du pays à confiner minutieusement leurs territoires et à organiser le travail et la production après avoir isolé chaque unité de travail, chaque unité de production et chaque unité d'habitation les unes des autres", afin de bloquer la propagation du "virus malveillant", a déclaré l'agence de presse officielle KCNA.
Après deux ans de lutte contre la pandémie, des échantillons prélevés sur des patients fiévreux à Pyongyang "coïncident avec le variant Omicron BA.2", a rapporté l'agence officielle KCNA.
"Pour que Pyongyang admette publiquement des cas d'Omicron, la situation de santé publique doit être grave", a estimé Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul.
Le site spécialisé NK News, basé à Séoul, citant des sources à Pyongyang, a rapporté que des quartiers de la capitale nord-coréenne avaient été confinés pendant deux jours, faisant aussi état d'achats paniques.
Système de santé déficient
Selon les experts, le système de santé déficient du pays aurait du mal à faire face à une épidémie majeure, d'autant que la Corée du Nord n'a vacciné aucun de ses 25 millions d'habitants, ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.
Accepter les vaccins par le biais du programme Covax de l'OMS requiert la "transparence sur la façon dont les vaccins sont distribués", a déclaré à l'AFP Go Myong-hyun, chercheur à l'Asan Institute for Policy Studies, "c'est pourquoi la Corée du Nord l'a rejeté".
La Corée du Nord s'est longtemps vantée de sa capacité à tenir le virus à distance, et n'avait pas signalé à l'Organisation mondiale de la santé le moindre cas confirmé de Covid-19. Selon l'institution, la Corée du Nord avait mené, en 2020, 13 259 tests anti-Covid, qui se sont tous révélés négatifs.
Lors d'une parade militaire en 2020, Kim Jong-un avait remercié les citoyens et les militaires pour leur loyauté et pour être restés en bonne santé face à la pandémie mondiale. Les médias d'État avaient déjà évoqué des mesures de "prévention des épidémies", et des civils ont parfois été vus portant des masques sur des photographies officielles. Mais lors de l'énorme défilé militaire à Pyongyang fin avril diffusé par les médias d'État, aucune des milliers de personnes présentes n'a été vue portant un masque.
Essai nucléaire retardé ?
Selon les analystes, la crise sanitaire en Corée du Nord pourrait perturber les essais d'armement du pays.
"Il est possible que l'essai nucléaire soit retardé afin de se concentrer sur la maîtrise du coronavirus", a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul. Mais il a ajouté que si les craintes de la population concernant une épidémie se répandaient, Kim Jong-un pourrait procéder à un essai "pour détourner cette peur".
Avec AFP
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INTERVIEWNouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
Covid-19 : bas les masques dès lundi prochain dans les transports en commun en France
Selon l'OMS, le Covid-19 est responsable de la mort de 13 à 17 millions de personnes
France24 - World
China doubles down: Can Xi Jinping stick to zero-Covid policy?
Issued on: 13/05/2022 - 09:44Modified: 13/05/2022 - 09:45
François PICARD
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Can China have it both ways? Can it keep out Covid-19 and maintain robust growth in the run-up to a crucial Communist Party congress in the autumn, one that could make Xi Jinping president for life? Beijing seems to think the answer is yes as it doubles down on coronavirus restrictions, even as the official number of cases drops in places like Shanghai.
Shanghai, the country's economic hub, has become the planet's focal point as the omicron variant hits production for many a Western corporate giant. This is about China's internal dynamic between north and south, and the choices made by Beijing since the start of the pandemic in Wuhan more than two years ago.
The West, which so long lagged behind, now finds itself easing restrictions as the death rate drops there. Is this just a passing divergence in the grand scheme of globalisation? Or will an invisible coronavirus drive a permanent wedge between what is effectively the planet's factory and all of its customers?
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WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'
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China's zero-Covid policy: Shanghai struggles with tough sanitary measures
China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks
Valeurs Actuelles
« Souveraineté », « protection des paysages » : agriculteur, un métier d’avenir ?
À la tête depuis peu de 120 hectares de céréales situés à Noizay, au sud de l’Indre-et-Loire entre Tours et Loches, Louis Boyer n’aurait jamais imaginé faire un autre métier que celui de son père Richard, exploitant d’une parcelle voisine de près du double de surface. Le jeune agriculteur, qui n’a pas obtenu son BTS agricole, s’est lancé seul dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 où il a racheté une première exploitation de 60 hectares. En mai 2021, il a repris la même quantité de terres agricoles à son oncle toujours dans le secteur. À la clé, un endettement sur 20 ans pour racheter les terres mais aussi le matériel agricole. « Fils d’agriculteur, j’ai toujours été baigné dans le travail sur l’exploitation familiale où je vis encore. Certes, c’est compliqué de faire ce métier si on n’a pas baigné dedans dès son plus jeune âge, reconnaît Louis Boyer. Pour autant, la démarche est loin d’être impossible pour de nouveaux entrants. »
Laurence Bouju-Becherel, chargée du pôle Développement-gestion de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loir confirme cette affirmation du jeune agriculteur. « Les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres, explique la responsable. Dans ce cadre, notre mission est d’accompagner les candidats qui ne sont pas issus du monde paysan, et ils sont de plus en plus nombreux ». Les jeunes “hors cadres familiaux”, selon le jargon technique de l’organisme consulaire, représenteraient désormais 50 % des dossiers de reprise dans le département. Parmi les outils d’attractivité déployés par la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, figure notamment le Rallye annuel des fermes à reprendre. Reste qu’avec 100 installations au total chaque année, le renouvellement des exploitations, environ 3 700 en Indre-et-Loire, n’est pas assuré. A fortiori avec le départ en retraite de 20 % des agriculteurs tourangeaux à l’horizon 2026.
Des avantages et des freins
Ce déficit s’explique par plusieurs paramètres. Le prix de l’hectare reste d’une part élevé, entre 6 000 et 9 000 euros pour les céréales en région Centre-Val de Loire. « Il reste élevé pour les primo-accédant, regrette Louis Boyer. Et la baisse n’est pas prévue, malgré les tentatives de régulation de la Safer, en raison du grossissement des exploitations. » Comme l’industrie et le commerce, l’agriculture n’échappe pas à la concentration des entreprises. « Pour pallier en partie la capacité d’investissement souvent restreinte des jeunes prétendants, des dotations émanant de l’État et de la région leur sont allouées », assure Laurence Bouju-Becherel. Les aléas climatiques, inhérents à la profession, constituent d’autre part un frein. Enfin la fluctuation du prix des récoltes en fonction de la conjoncture internationale est également source d’inquiétude. Le cours de la tonne de blé a ainsi grimpé de 150 à 385 euros depuis la fin de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine. « Une hausse positive pour notre activité mais qui peut refluer en quelques semaines. Nous sommes évidemment tributaires de moult éléments imprévisibles, constate Louis Boyer. Il faut savoir faire preuve à la fois d’optimisme et de sang-froid. » Pour sécuriser au minimum son modèle, l’exploitation cultive donc, outre le blé et le colza, les semences de maïs dont le prix à l’hectare est au contraire garanti.
A contrario, le métier de paysan comprend aussi d’indéniables atouts. En premier lieu, l’autonomie et la vie dans la nature. Contrairement à une idée fréquemment reçue, l’agriculture n’est pas non plus systématiquement synonyme de difficultés économiques. « De nombreux jeunes agriculteurs gagnent correctement leur vie », se félicite Laurence Bouju-Becherel. Louis Boyer acquiesce. Il se dégagera cette année un salaire compris entre 15 000 et 20 000 euros, avec, il est vrai, l’avantage de vivre toujours dans la ferme familiale. Le rôle décisif des agriculteurs en matière d’alimentation de la population et d’aménagement du territoire doit enfin être mieux mis en avant pour encourager les vocations, selon Laurence Bouju. « À tous points de vue, le métier souffre d’une méconnaissance de la part des jeunes générations, notamment concernant son rôle essentiel pour la souveraineté et la protection des paysages français », explique-t-elle. Une lacune qu’une communication accrue des pouvoirs publics pourrait combler si elle était réellement mise en œuvre. L’enjeu est de taille : stopper enfin la baisse continue de la population agricole française qui ne comptait plus en 2021 que 400 000 âmes.
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France's Eurovision entry to sing in Breton language
Issued on: 13/05/2022 - 09:19
Eve JACKSON
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War-torn Ukraine is the favourite to win this weekend's Eurovision Song Contest, which is being hosted by Italy for the first time in more than 30 years. Kalush Orchestra is competing with the song "Stefania", which has become an anthem at home. Here in France, the country is being represented by the group Alvan and Ahez. We caught up with the four piece ahead of the event to talk about their entry, which is sung in the Breton language.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Biden signs Ukraine lend-lease act, a programme resurrected from WWII
Issued on: 12/05/2022 - 13:14
The US has pledged tens of billions of dollars for Ukraine. With time of the essence, President Joe Biden signed legislation that was last used during World War II. We take a closer look at the Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022 and get analysis from FRANCE 24's International Affairs Commentator, Douglas Herbert.
Meanwhile, investigators are trying to determine who was behind the assassination of Paraguay's prosecutor of organised crime and drug trafficking. Marcelo Pecci was killed on May 10 in Colombia while on his honeymoon with his wife on the island of Baru. Witnesses say the gunmen arrived on a jet ski and shot the couple while they were on the beach.
Finally, former president Luiz Inácio Lula da Silva is staging a political comeback in Brazil, after falling from grace and being jailed for corruption. The 76-year-old is looking to become president once again and unseat far-right leader Jair Bolsonaro. We take a closer look at Lula, who is considered the most popular president in Brazilian history.
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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
France24 - World
The painful legacy of Angola’s civil war
Issued on: 06/05/2022 - 11:21
Twenty years ago, one of the longest, most brutal and deadliest wars of the last century ended in Angola. In 27 years, this conflict left nearly 1 million people dead and displaced 4 million. It has also left the country in ruins: In 2002, 60 percent of Angolans did not have access to drinking water and 30 percent of children died before the age of five. Has the West African country recovered from these dark years? We find out in this report by Clément Bonnerot, Dombaxi Sebastiao, Evan Claver and Juliette Dubois.
Angola's civil war began as its colonial master Portugal left in 1975, leaving rival independence movements to battle it out. In the midst of the Cold War, the West African country became the battleground of a proxy conflict between the communist bloc and that of the United States and its allies. On one side was Agostinho Neto's MPLA, supported by the USSR and Cuba, and on the other was Jonas Savimbi's UNITA, supported by South Africa, the US and the UK.
The initial stages of the war saw victories for the MPLA, which took over the capital and established a de facto government. But fighting intensified in the mid-to-late 1980s, culminating in the Battle of Cuito Cuanavale in 1988 in which nearly 10,000 soldiers died, with both sides claiming victory.
Afterwards, a ceasefire was held until 1992, when UN-supervised elections took place. The MPLA won, but Savimbi declared fraud and refused the results, and the fighting resumed. It did not end until 10 years later, when Savimbi was killed by government troops in 2002.
Precious oil resources
Since then, the country (which is still ruled by the MPLA) has been struggling to recover completely. Although most of the infrastructure damaged by the war has been rebuilt, the scars of the conflict are still present, especially in Luena and Huambo, where former combatants and victims feel neglected.
Luanda, the capital, has benefitted from the economic boom of the 2000s and the increase in oil prices, from which the country derives 70 percent of its revenue. A member of OPEC for some 15 years, Angola was ranked 16th among top oil-producing countries in 2019. With its skyscrapers and renovated waterfront, the capital projects the image of a prosperous and modern Angola. Yet this contrasts starkly with the reality of the majority of the country's inhabitants, half of whom live on less than two dollars a day.
Angola also remains one of the most corrupt countries in the world, despite President João Lourenço's promises to fight corruption. In Transparency International's 2021 ranking, Angola is ranked 136th (despite moving up 29 places since the previous report).
A new generation, embodied notably by political activist Hitler Samussuku, is rising up to fight for democracy and social justice. For them, peace does not mean simply laying down arms – it still needs to be constructed.
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Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Église attaquée à Angers : retour sur une affaire de christianophobie passée inaperçue dans les médias
Seuls les médias de droite ou catholiques en ont parlé alors que les violences du 1er mai à Paris ou à Nantes ont résonné dans toute la France. Ce qui aurait dû être une polémique est passé à la trappe : l’attaque d’une église par des militants antifascistes en pleine messe. Retour sur une affaire qui mérite plus d’intérêt tant elle traduit le sentiment anti-chrétien que l’on peut retrouver chez certaines franges de l’extrême gauche radicale.
Angers, église Notre-Dame des Victoires, dimanche 1er mai à 10h30. Quelques jeunes de la paroisse se présentent avec une demi-heure d’avance sur le parvis de l’église en attendant d’assister à la messe de 11h. Ils ont été prévenus qu’une manifestation d’extrême gauche va avoir lieu et que celle-ci va partir de la place Louis Imbach, qui est aussi la place de l’église. « On s’est donné rendez-vous à 10h30 parce qu’on savait qu’au lieu de se diriger vers le centre-ville, ils passeraient devant l’église », explique l’un d’eux. 11h, la messe commence. Tous les paroissiens sont rentrés et assistent à l’office célébré en latin.
Quelques minutes plus tard, les premiers troubles éclatent. À l’intérieur de l’église, les fidèles entendent des cris montés du dehors. Au même moment, deux couples de retardataires, l’un de trentenaires, l’autre de sexagénaires, pénètrent dans l’édifice. Leurs vêtements sont maculés de peinture, de jaune et blanc d’œuf.
Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier
« On a eu peur que les antifas rentrent dans l’église, on a essayé de sortir pour bloquer la porte, explique Aurèle, un jeune paroissien d’une vingtaine d’année, la police nous a bloqué à la sortie de l’église. On a alors été la cible des antifas qui nous jetaient des œufs, de la peinture, tout ce qu’ils avaient sous la main ». Les deux camps se retrouvent alors face à face devant l’église, séparés par un cordon de police. Les portes entrouvertes laissent passer quelques projectiles, la nurserie se trouvant juste à droite en rentrant. « On avait face à nous deux cents manifestants avec, en première ligne, une quarantaine de black blocs cagoulés qui nous insultaient », continue Aurèle. Le groupuscule antifa aurait crié des « slogans homophobes » d’après Famille chrétienne, ainsi que des chants antifascistes comme « Siamo tutti antifascisti » (Nous sommes tous antifascistes).
Finalement, la manifestation dirigée par la bande de black blocs se met en route vers le centre-ville et, après avoir effectué son tour, celle-ci retourne sur ses pas. Mais l’office n’est pas achevé et les paroissiens prient toujours dans l’édifice pluricentenaire, dont le portail est désormais couvert de peinture rouge. Les policiers ne sont plus là. Une source affirme que la plupart étaient partis protéger l’Alvarium, un local identitaire situé à moins de 300 mètres de l’église et qui est souvent la cible de l’extrême gauche. « De l’intérieur, on a entendu des bruits qui se rapprochaient puis comme des bruits de verre, nous informe Jacques, un autre jeune qui assistait à la messe ce jour-là, on s’est dit que c’était les antifas qui s’en prenaient aux vitraux. C’est à ce moment-là qu’on a décidé d’aller à la confrontation ».
Ils sont une quinzaine de paroissiens à sortir. En face, quarante black blocs armés de matraques télescopiques et de bâtons arborent une banderole sur laquelle on peut lire : « Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier ». Les jeunes catholiques chargent. Aurèle témoigne : « on les a fait reculer de quelques mètres puis les policiers en civil nous ont séparés à coups de tonfa. Certains parmi nous en ont gardé de sacrés hématomes. Personnellement, je pense même qu’ils m’ont fêlé une côte. »
Pour lui, il était nécessaire de les faire reculer parce que les fidèles étaient encore dans l’église et n’osaient pas sortir. « Si on n’avait pas fait de sortie, les policiers ne seraient pas venus aussi vite et l’église se serait faite assiégée » justifie Aurèle. Finalement, la police a pu faire évacuer l’église par une porte située au fond de l’édifice, tenant les militants antifas à distance pour protéger les fidèles.
Pour Aurèle, la confrontation était évidente : « ils avaient sciemment choisi le lieu et l’heure ». Le réseau Angevin Antifasciste avait en effet donné rendez-vous à ses troupes aux côtés des syndicats à 10h30 sur cette place. Pour Anthony Lusson, directeur de cabinet de la mairie d’Angers, il était logique que la manifestation ait lieu sur cette place : « La place est très grande et en bas il y a la Bourse du travail, il est assez légitime qu’un cortège du Premier mai passe par la Bourse du travail ». Celle-ci accueille la Confédération française démocratique du travail (CFDT), deuxième syndicat français par le nombre de syndiqués et fondé en 1919 sous le nom de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Racines chrétiennes que les syndiqués ont définitivement reniées en 1964. Dimanche dernier, les syndiqués du CFDT se tenaient face à l’église Notre Dame des Victoires, derrière les antifascistes radicaux.
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
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By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
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France24 - World
Rwanda: Tackling the challenge of overpopulation
Issued on: 06/05/2022 - 14:59
Africa's demographic growth is having a considerable impact on the continent's capital cities. Kigali, for example, is set to double its population by 2050. In one of the most densely populated areas in the world, authorities are trying to organise this growth in terms of urban planning and economics. Rwanda, which holds great ambitions on the continent, has plans to turn Kigali into Africa’s major international hub of business and finance. A report by Simon Wohlfahrt and Bastien Renouil.
To cope with population growth, Paul Kagame is transforming the country with a firm hand. In 30 years' time, the president imagines a Rwanda in which agriculture will be strictly planned and slums will give way to modern infrastructure. In this future, the capital Kigali will also become a hub for international conferences and the service economy.
This "Vision 2050" raises questions regarding wealth redistribution and freedom of expression in a country that does not tolerate any opposition to its vision. Rwanda still ranks among the 20 poorest countries in the world in terms of GDP per capita, and 40% of its population still lives below the poverty line. For people in Kigali, this transformation has meant total upheaval, and in many cases forced demolition of their homes … which they must sometimes do themselves.
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US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
Issued on: 12/05/2022 - 02:15
NEWS WIRES
A Democratic drive to make the right to abortion the law of the land failed in the US Senate on Wednesday after Republicans refused to allow a vote on the deeply polarising issue that threatens to upend the upcoming midterm election campaign.
The House-passed Women's Health Protection Act would have created a federal statute assuring health care providers have the right to provide abortions and patients have the right to receive them.
The effort came amid a political firestorm ignited by a leaked draft opinion that showed the Supreme Court's conservative majority preparing to overturn Roe v. Wade, a landmark 1973 ruling guaranteeing abortion access nationwide.
But it was always a doomed and largely symbolic push, as Democrats already knew they would not be able to secure the 60 votes needed to advance towards a final yes or no vote in the evenly divided 100-member Senate.
In the end, all 50 Republicans and one of the 50 Democrats, West Virginia centrist Joe Manchin, rejected considering the legislation. Manchin's vote was no surprise as he had telegraphed his "no" hours earlier.
President Joe Biden vowed never to "stop fighting to protect access to women's reproductive care" and urged voters to elect more pro-choice senators.
"Republicans in Congress -- not one of whom voted for this bill -- have chosen to stand in the way of Americans' rights to make the most personal decisions about their own bodies, families and lives," he said in a statement.
Although the outcome was never in doubt, the rejection is seen as significant, with abortion rights set to be a hot button issue for November's midterm elections, when control of both the House and Senate will be at stake.
A raucous crowd of lawmakers from the House of Representatives, the lower chamber of Congress, which passed the legislation last September, gathered on the Senate side of the building chanting "my body, my decision" ahead of the vote.
They had been encouraged by new Politico/Morning Consult polling showing 53 percent of voters thought Roe should not be overturned, up three percentage points since last week, while 58 percent said it was important to vote for a candidate who supports abortion access.
"Generally, the people who vote and turn out based on abortion policy are those who support more restrictions on abortion rights," said Shana Gadarian, professor of political science at Syracuse University.
"By striking down Roe, this is likely to create a new constituency of pro-choice voters who are activated to turn out and donate in ways that they would not normally in a midterm election."
Day of action
Senate Minority Leader Mitch McConnell suggested over the weekend that a federal abortion ban is "possible" if Roe is overturned, although he has since acknowledged that no position on the issue has ever achieved the 60-vote threshold.
But Democrats seized on the initial remark, arguing that highlighting their disagreement with Republicans could help them in the midterms.
"If we are not successful, then we go to the ballot box," Senator Amy Klobuchar told ABC on Sunday.
"We march straight to the ballot box, and the women of this country and the men who stand with them will vote like they've never voted before."
Activism around the issue is becoming increasingly acrimonious, with angry protesters in favor of abortion rights gathering at the homes of Supreme Court justices in Washington over the past week.
Multiple organisations that support abortion rights have called for a "massive day of action" on Saturday, with marches in New York, Washington, Chicago and Los Angeles, as well as hundreds of smaller events nationwide.
Police in the nation's capital, still on edge after Congress was attacked by a mob of former president Donald Trump's supporters in 2021, have set up temporary fencing around the court.
The leaked opinion is also spawning renewed calls by progressives to add justices to the court, fueled by the possibility the conservative-majority bench could overturn other landmark decisions.
(AFP)
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US Supreme Court says draft opinion on overturning abortion rights is authentic
US Supreme Court deals another blow to opponents of Texas abortion law
Oklahoma governor signs one of US’s strictest abortion laws as furore mounts over Roe v. Wade
Valeurs Actuelles
Pour Paul Sugy, la folie antispéciste est le courant qui cherche à supprimer la frontière entre l’homme et l’animal
Ils veulent faire cesser toute souffrance animale. Toute discrimination et toute exploitation. Un but noble de prime abord, et pourtant… Le projet antispéciste a pour but une « annihilation de l’exception humaine », avertit Paul Sugy dans un brillant premier ouvrage. Le jeune journaliste du Figaro le confesse : au début, l’antispécisme le faisait, comme beaucoup, un brin sourire, paraissant un peu loufoque. Mais face à son succès grandissant, le sérieux vint pour mener une enquête poussée. Ancien élève de l’ENS, diplômé de Sciences Po, fort d’un solide bagage intellectuel, Paul Sugy met au jour ces thèses nouvelles et explique avec clarté leurs enjeux et conséquences. Il montre ainsi comment cette idéologie se distingue de l’écologie et entraîne un véritable renversement philosophique, dans une perspective de déconstruction débouchant sur un inquiétant nihilisme. Un ouvrage inédit et nécessaire.
L’homme tel que nous le connaissons serait en train de disparaître, suggère le titre de votre livre. Comment ?
Mon analyse porte sur l’antispécisme qui, s’il prétend ne s’intéresser qu’aux animaux, constitue en réalité un bouleversement philosophique majeur qui aura d’immenses conséquences anthropologiques. Cette idéologie prétend faire de la souffrance physique le critère moral absolu : peu importe qu’un individu appartienne à telle ou telle espèce, le fait d’être “sentient” (c’est-à-dire capable de ressentir de manière consciente la douleur) confère un droit, celui de ne pas souffrir. Et cela, qu’il s’agisse d’un veau, d’une vache, d’un cochon… ou d’un humain. Considérer que l’on peut manger des animaux de ferme parce que leur dignité est inférieure à celle de l’homme constitue, selon ces militants, une discrimination “spéciste” – une forme de racisme à l’égard de ceux qu’ils appellent les “animaux non humains”.
Ils déplacent ainsi la morale sur un champ qui enlève toute spécificité à l’espèce humaine et, ce faisant, ils nient l’existence d’un “propre de l’homme” qui nous sépare du reste des animaux. Il n’y aurait aucune rupture de nature entre les animaux et les humains : les antispécistes tiennent pour insignifiant tout ce qui spécifie l’homme, comme la faculté d’avoir des raisonnements complexes au point de théoriser des choses abstraites, d’établir des lois morales, le fait d’avoir une histoire, de se transmettre d’une génération à l’autre un récit collectif. Leur but n’est pas bien sûr de supprimer l’espèce humaine, mais de l’abolir intellectuellement. De faire disparaître la frontière morale et philosophique qui délimite, et donc institue, l’humanité.
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite.
Le côté très séduisant de l’antispécisme est cette volonté en son cœur d’abolir la souffrance. C’est un but difficile à critiquer de prime abord… Qui serait favorable à la souffrance ?
Personne, bien sûr. L’antispécisme joue constamment sur le registre psychologique des bons sentiments, au prix d’une survalorisation de la sensibilité. Il faut dire que l’attention portée à la souffrance animale n’a cessé d’augmenter depuis l’âge moderne : nous nous sommes éloignés du monde sauvage et nous avons progressivement cessé de voir l’animal comme un prédateur qui nous menace. Les documentaires animaliers du commandant Cousteau ont contribué à changer notre regard sur la nature sauvage.
D’autre part, la forte industrialisation de la filière viande dans les pays développés a introduit des techniques d’élevage et d’abattage répugnantes, abandonnant les animaux de ferme à des conditions de vie barbares, offensant le respect le plus élémentaire que l’on doit aux animaux. Tout cela est exploité par les militants de la cause animale, y compris les plus radicaux.
Mais il faut bien comprendre que l’antispécisme ne se résume pas à cela. Il consiste en un projet moral et philosophique qui va, on l’a vu, beaucoup plus loin. Il faut bien faire la part des choses : il peut exister de très bonnes raisons de réduire sa consommation de viande, mais il n’existe aucune bonne raison de penser que l’animal a des droits au même titre que l’homme, ou qu’il doit disposer du statut de “personne juridique” dans le code civil. Le drame est que la question animale est prise en otage par la pensée antispéciste, et cela mine le débat.
D’où ce mouvement tire-t-il sa genèse ?
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite. Forgé sur le terreau d’un rationalisme scientifique arrogant, l’humanisme moderne prône une supériorité absolue de l’homme sur la nature tout en contestant l’ordre et le droit naturels, comme l’a judicieusement montré Rémi Brague. Cet humanisme positiviste et athée n’a d’estime que pour la connaissance scientifique. Or s’il n’existe rien au-dessus de l’homme, il n’y a rien non plus pour le légitimer. Et s’il n’est réduit qu’à sa dimension biologique, l’homme n’est en effet qu’un animal comme les autres – seulement un peu plus intelligent, mais c’est tout.
La morale prônée par l’antispécisme est donc le résultat de cette vision matérialiste, qui annihile la dimension spirituelle de la vie humaine. Celui qui a popularisé cette idéologie est Peter Singer, auteur en 1975 de la Libération animale, l’ouvrage fondamental de la pensée antispéciste. Ce moraliste australien se définit comme utilitariste, tenant d’une pensée morale estimant qu’une action n’est bonne qu’à l’aune de ses conséquences, et non de sa maxime. C’est ce qui le pousse à mettre exactement sur le même plan la valeur de la souffrance humaine et celle des animaux. Du reste, tout au long de son histoire, le choix du végétarisme a toujours été un acte blasphématoire, un pied de nez aux autorités morales, politiques ou religieuses de l’époque.
C’est ce qui expliquerait la critique radicale de la religion que porte le mouvement antispéciste ?
Je soupçonne un certain nombre de militants antispécistes de s’être engouffrés dans ce combat car ils ont compris que s’en prendre à l’anthropologie constitue le dernier trébuchement nécessaire pour déstabiliser de manière définitive toute trace de philosophie judéo-chrétienne dans le monde occidental. Chacune des différences fondamentales qui permettaient de conceptualiser le monde depuis des siècles a été attaquée : la différence entre le citoyen et l’étranger sous les coups de boutoir de la pensée multiculturaliste, celle entre l’homme et la femme avec les “gender studies” … La dernière grande frontière qui résistait aux assauts de la déconstruction était celle entre l’homme et l’animal. Vouloir y mettre fin, c’est s’attaquer au récit biblique, dont la spécificité est de considérer que l’homme est créé à l’image de Dieu et, donc, qu’en tout homme il y a une part de Dieu qui s’incarne. C’est une remise en question de toute notre tradition philosophique : un projet proprement nihiliste.
Ce mouvement s’inscrirait-il donc dans la convergence des luttes ?
Il y a effectivement des convergences avec d’autres combats progressistes : des auteurs fétiches du multiculturalisme se sont grandement investis dans la question animale, comme Will Kymlicka, qui a écrit avec Sue Donaldson Zoopolis, le principal manifeste politique antispéciste. Il réclame, entre autres, la scolarisation des animaux domestiques… Également des penseurs de la théorie du genre, telle la professeur américaine Donna Haraway, une intellectuelle influente au sein de la pensée “queer”. Elle s’est mise à écrire sur l’antispécisme car, du moment qu’elle conteste l’existence de catégories étanches entre les sexes, alors au fond la frontière entre l’homme et l’animal pouvait elle aussi être remise en cause. Son principal ressort argumentatif ? C’est la philosophie de la partouze : quand on couche tous ensemble, tout se mélange et donc se confond. De la même façon, pour elle, humains et animaux sont capables de se faire plaisir réciproquement, donc ils ne sont pas si éloignés… Elle décrit en effet, avec force détails, la relation érotique qu’elle a longtemps entretenue avec sa chienne.
Mon hypothèse est qu’en réalité nous sommes arrivés au terme de tous les grands combats de libération à mener : abolition de l’esclavage, mouvement pour les droits civiques, libération de la femme… Pour les personnes qui ont besoin d’un combat progressiste pour donner sens à leur existence, il faut alors se trouver de nouvelles causes à défendre. Faute de vraies oppressions à dénoncer, on en cherche de nouvelles… L’animal devient ainsi le nouveau prolétaire du XXIe siècle.
Il y a un paradoxe : les antispécistes s’appuient sur la biologie pour montrer à quel point l’homme est proche de l’animal et, en même temps, il y a une haine de tout ce qui rapporte à la nature et à l’essentialisme…
L’antispécisme n’est pas du tout un combat écologiste. Et à plein d’égards, il y a une opposition fondamentale entre ces deux luttes. Pour schématiser, l’écologie considère que la nature est un écrin pour la vie et le bonheur des hommes. Il faut donc la protéger pour les générations futures. L’antispécisme, lui, considère que toute vie possède une dignité en elle-même et qu’il faut protéger les animaux parce qu’ils ont des droits en tant que tels. Il n’accorde donc aucune importance à la biodiversité : les espèces ne sont plus un critère.
Plus philosophiquement, il y a dans cette idéologie une lutte contre l’idée de nature, qui est, selon les antispécistes, une ruse de l’homme pour mieux asseoir sa propre domination. La loi naturelle n’existe pas, et la seule loi qu’ils reconnaissent est que chacun a le droit de se préserver dans l’être sans se voir infliger de souffrances. La remise en cause de l’idée de nature peut aller très loin : ainsi l’astrophysicien Thomas Lepeltier, auteur de nombreux ouvrages sur la cause animale, estime qu’il faut coûte que coûte empêcher les animaux de se manger entre eux. Pour cela, il propose une intervention parfaitement artificielle : nourrir les lions de steaks au soja, ou encore modifier leur génome pour les rendre végétariens. Le régime alimentaire végan est d’ailleurs carencé en protéines à moins de consommer un complément de synthèse, la vitamine B12, entièrement fabriquée en laboratoire. Et ne parlons même pas de la viande de culture : des tissus cellulaires développés in vitro, et qui commencent déjà à remplacer la viande dans certaines assiettes… La pensée antispéciste repose ainsi sur une intervention plus grande encore de l’homme sur la nature, pour modifier tous les équilibres, mais non plus au bénéfice de l’homme. C’est un projet sans limites, proprement démiurgique.
Finalement, cette idéologie nous interroge sur notre perception de l’homme…
C’est parce qu’on a affaibli ce qu’il y a d’humain dans nos existences qu’aujourd’hui les idées antispécistes connaissent une telle prospérité. Tous les ressorts d’une dépréciation de l’homme étaient déjà présents dans le débat contemporain : mise au ban de l’histoire, délégitimation de la culture, “honte prométhéenne” devant la prise de conscience de notre capacité technologique de nuisance… Ajoutez à présent l’accusation, portée par les antispécistes, de crime génocidaire à l’encontre de la condition animale : si rien n’est fait pour réaffirmer la noblesse du métier d’homme, alors je ne donne pas cher de notre peau. Mais je préfère rester optimiste : l’antispécisme me semble être l’aboutissement naturel du processus de déconstruction mais aussi son point d’achoppement. Un certain nombre de combats menés par les déconstructeurs ont été remportés sans vraiment rencontrer de résistance. Mais celui sur la condition animale est loin d’être gagné car il heurte profondément le bon sens : il est possible que si tous les gens de bonne volonté, qui ont une vision raisonnable et non idéologique de la place de l’homme dans la nature, se réveillent et apprennent à répondre à l’idéologie antis-péciste, alors jamais celle-ci ne parviendra au terme de son projet. Mais surtout, et c’est là mon espoir, comme l’outrance de ce combat n’est que la conséquence logique des mouvements précédents, c’est le processus de déconstruction dans son ensemble qui sera remis en cause. Ce réveil anthropologique permettra de penser de nouveau le monde sans ambiguïté ni culpabilité. Et sans doute d’être mieux en mesure aussi de l’habiter, car la déconstruction nous a rendus orphelins du monde.
L’Extinction de l’homme, de Paul Sugy, Tallandier, 208 pages, 17,90 €.
New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
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Hong Kong Dispatch
Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
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France24 - Monde
États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
Publié le : 12/05/2022 - 01:48
FRANCE 24
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La courte majorité démocrate au Sénat n'a pas suffi, mercredi, à permettre l'adoption d'une loi garantissant l'accès à l'avortement aux États-Unis. Un échec législatif attendu, en amont d'une décision redoutée de la Cour suprême.
Le Sénat américain a échoué mercredi 11 mai à adopter une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays, à l'heure où ce droit est fortement menacé par une décision à venir de la Cour suprême.
Ce vote était surtout symbolique, les démocrates ne disposant pas des 60 voix sur 100 nécessaires pour avancer sur ce texte. Mais il s'inscrit dans un combat plus large des progressistes pour tenter de protéger le droit à l'avortement.
"Pour la première fois en 50 ans, une majorité conservatrice, une majorité extrême de la Cour suprême est sur le point de décréter que les femmes n'ont pas le contrôle sur leur propre corps", a alerté, le ton grave, le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, juste avant le vote.
"Mon corps, mon choix"
Les républicains se sont opposés en bloc à ce projet de loi, accusant les démocrates, par la voix de leur chef Mitch McConnell, de vouloir proposer des "avortements à la demande". Ultime revers, le démocrate Joe Manchin, déjà fossoyeur de plusieurs grands chantiers de Joe Biden, a voté avec l'opposition républicaine.
Le président américain a fustigé l'issue du vote. "Les républicains du Congrès – dont aucun n'a voté pour ce projet de loi – ont choisi de s'opposer au droit des Américaines de prendre les décisions les plus personnelles concernant leur corps, leur famille et leur vie", a-t-il dénoncé dans un communiqué.
Son parti a tenu à organiser ce vote après l'extraordinaire fuite, le 2 mai, d'un projet de décision de la Cour suprême, selon laquelle la plus haute juridiction américaine s'apprêtait à annuler l'accès à l'avortement. Si la Cour suprême venait à revenir sur la jurisprudence qui fonde le droit à l'avortement aux États-Unis depuis 1973, chaque État serait libre de l'interdire ou de l'autoriser. Une vingtaine d'États conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal.
Aux cris de "mon corps, mon choix", une trentaine d'élus de la Chambre des représentants, où cette loi avait été adoptée avec succès en septembre, sont venus assister au vote du Sénat pour contester son échec. Au sein de ce groupe, plusieurs élues ayant publiquement évoqué leur avortement.
Manifestations quotidiennes
Depuis la révélation de ce projet d'arrêt de la Cour suprême, des groupes – plus ou moins denses viennent tous les soirs crier leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage. Et certains manifestants protestent jusque devant le domicile de juges conservateurs de la Cour.
Plusieurs grandes organisations progressistes ont appelé les Américains à défiler en masse le 14 mai dans tous les États-Unis pour protéger l'accès à l'avortement. Quatre grandes marches sont organisées à Washington, New York, Chicago et Los Angeles, et des centaines de rassemblements sont prévus dans le reste du pays.
Le président américain Joe Biden a lui aussi promis de s'impliquer personnellement dans la bataille et exhorté les Américains à "choisir des candidats favorables" au droit d'avorter lors des élections législatives de mi-mandat, le 8 novembre. Il souhaite ainsi élargir la majorité des démocrates au Sénat, avec l'espoir d'être alors en mesure de passer cette loi fédérale protégeant l'accès à l'avortement.
Mais ces élections sont toujours très périlleuses pour le pouvoir en place, et il est très possible que les démocrates perdent au contraire leurs minces majorités au Congrès lors du scrutin.
Avec AFP
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États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
Revue de presse
"Aux États-Unis, la bataille pour la défense du droit à l'avortement est engagée"
CARTOONING FOR PEACEL'Actu en dessin : le droit à l'avortement plus que jamais menacé aux États-Unis
New York Times - World
Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - Monde
Jean-Yves Le Drian convoqué par la justice malienne le 20 juin prochain
Publié le : 11/05/2022 - 21:37Modifié le : 11/05/2022 - 21:38
FRANCE 24
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une "atteinte aux biens publics et autres infractions" remontant à 2015, a appris, mercredi, l'AFP auprès d'un tribunal de Bamako, dans un contexte de relations très tendues entre la France et le Mali.
"Le juge d'instruction du deuxième cabinet au tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako (pôle économique et financier) invite Monsieur Jean-Yves Le Drian à se présenter à son cabinet le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant", précise la convocation, qui a été authentifiée, mercredi 11 mai, à l'AFP par la justice malienne.
Le Quai d'Orsay a indiqué mercredi soir à l'AFP n'en avoir pas été informé. "Aucune notification ni information d'aucune sorte ne nous est parvenue par les canaux appropriés", a-t-il assuré.
Une source judiciaire malienne a précisé que cette enquête faisait suite à une plainte d'une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée "Maliko" ("La cause du Mali"). "C'est une histoire d'attribution d'un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié", a ajouté cette source.
Selon un document officiel consulté par l'AFP, l'affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keïta était président du Mali. À cette époque, une société française – Oberthur Technologies – a obtenu pour une dizaine d'années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens.
"Le Drian était à l'époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre. Là, nous sommes au stade des enquêtes", a déclaré à l'AFP une autre source judiciaire malienne.
>> À voir, l'Entretien : pour l'ex-chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, "un régime dictatorial s'installe au Mali"
De son côté, l'association Maliko (proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali), qui a porté plainte et s'est constituée partie civile, a mis un document à la disposition de l'AFP. "Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret n°2015 - 06040 du 25 septembre portant code des marchés publics, ont été allègrement violées à l'occasion de l'attribution du marché susmentionné", affirme le document qui accompagne la plainte.
Une convocation qui n'a "aucun fondement juridique" en l'état
Interrogée par l'AFP, une source diplomatique à Bamako a affirmé mercredi "qu'à ce jour, aucune plainte n'est parvenue à l'ambassade de France à Bamako".
Commentant le dossier, une magistrate malienne a, de son côté, indiqué à l'AFP que "cette convocation" du ministre français en l'état n'a "aucun fondement juridique".
Le Mali est le théâtre depuis 2012 d'opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique, ainsi qu'à des violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits.
Ces violences, parties du nord en 2012, se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaine.
Les rapports entre Bamako et Paris ne cessent de se dégrader ces derniers mois, en particulier depuis l'arrivée au Mali de paramilitaires du groupe russe Wagner.
>> Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps
Les autorités maliennes – dominées par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 – ont annoncé début mai mettre fin au traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi qu'aux accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Pour l'ex-chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, "un régime dictatorial s'installe au Mali"
Mali : Paris proteste contre la décision de la junte de dénoncer les accords de défense bilatéraux
LIBERTÉ D'INFORMER
France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI
L'Humanité
De l’exploitation des huîtres
ChroniqueSylvestre HuetParlons huîtres. Non, rassurez-vous, cette chronique ne va pas virer à la gastronomie. Il s’agit d’impact environnemental de nos besoins alimentaires, de ressources, de démographie. Le tout fondé sur un article de recherche paru le 3 mai.
Cette étude nous parle de l’exploitation intensive mais durable, sur des siècles voire des millénaires, de bancs d’huîtres par des populations. Sur des sites aux États-Unis (baies de Chesapeake et de San Francisco, Floride…) et en Australie. Sur ces sites, et pour des périodes allant de -7 000 à l’Amérique précolombienne, les archéologues ont identifié les traces d’exploitation de très longue durée, se traduisant par d’impressionnants dépôts. Sur une île de Floride, ils ont compté plus de 18 milliards de coquilles ; sur un autre site plus au nord, 2 milliards. Ceux de Chesapeake Bay en affichent 84 millions. Et 50 millions pour le site australien près de Brisbane; dont l’exploitation a duré plus d’un millénaire.
Les chercheurs opposent cette capacité à exploiter une ressource naturelle de façon durable à l’exploitation ravageuse qui a fait disparaître, en moins de deux siècles, 80 % des bancs d’huîtres sauvages encore existant au XIX e siècle. Comme pour les pêcheries mondiales, ce travail montre l’énormité de l’impact environnemental des deux derniers siècles. Restaurer les capacités productives des écosystèmes doit se faire en visant non les situations des années 1950, mais plutôt celles de 1700. Mais comment ?
Les auteurs insistent sur l’apport des savoirs indigènes à cet égard. C’est sympathique de souligner l’impact dévastateur des colonisations, mais c’est probablement très peu efficace. En 1700, et sans remonter jusqu’à la Préhistoire, il n’y avait que 700 millions d’êtres humains. L’une des causes de la durabilité de ces exploitations résidait dans le faible nombre de bouches à nourrir. Mais nous sommes dix fois plus et nous serons bientôt plus de 8 milliards.
La principale leçon de cette étude n’est donc pas d’espérer en une sagesse ancestrale dans la gestion des ressources naturelles. Mais dans une approche scientifique, utilisant tous les moyens disponibles, y compris technologiques, pour restaurer des écosystèmes plus productifs durablement. Ce qui passe par des systèmes sociaux privilégiant la durabilité sur le profit rapide. La gastronomie est loin, la politique toute proche.
scienceshuîtresla chronique scientifique de sylvestre huet France24 - Monde
En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
Publié le : 12/05/2022 - 01:18
FRANCE 24
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Le Conseil national de transition, qui fait office de Parlement depuis le putsch contre Alpha Condé en Guinée, a adopté mercredi un délai de 36 mois avant le retour des civils au pouvoir. Le chef de la junte militaire avait annoncé fin avril une transition de 39 mois, tandis que la communauté internationale insistait sur une période beaucoup plus courte.
L'organe législatif mis en place par la junte en Guinée a fixé mercredi 11 mai à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir, a contrario des États ouest-africains et de la communauté internationale, qui réclament un délai moins long.
En septembre, après le putsch contre le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de dix ans, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait "insisté pour que la transition soit très courte", et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas "six mois".
La Cédéao a suspendu la Guinée après le putsch du 5 septembre et lui a imposé des sanctions à la suite du refus, plusieurs fois réitéré, de la junte de se conformer à ses exigences.
Le délai de 36 mois adopté mercredi en séance plénière par le Conseil national de transition (CNT), qui fait office de Parlement, est revu très légèrement à la baisse par rapport à l'annonce faite le 30 avril par le chef de la junte militaire, le colonel Mamady Doumbouya, qui avait opté pour une transition de 39 mois.
"Suffisant"
Le décompte pour le retour des civils au pouvoir commence "à partir de la promulgation de la loi" votée mercredi, a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, sans indiquer la date de la validation du nouveau texte par le président de transition, Mamady Doumbouya.
Sur 81 membres du CNT, 73 ont voté le texte mercredi, selon un correspondant de l'AFP. Un membre du CNT était absent, trois se sont abstenus et quatre ont quitté la salle en signe de protestation.
Le chronogramme présenté par le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD) – organe dirigeant de la junte – a été "débattu et voté par une majorité des membres du CNT", a affirmé à l'AFP le rapporteur de la commission des lois de l'organe législatif, Jean Paul Kotembedouno. Les 36 mois sont "suffisants" pour préparer le pays à un retour à l'ordre constitutionnel, a-t-il ajouté.
Le Parlement de transition récusé
Réunie mercredi à Conakry, une coalition formée du RPG, le parti de l'ex-président Condé, et de formations de l'opposition sous le pouvoir de ce dernier, ont dénié au CNT la prérogative de fixer la durée de la transition.
La charte de la transition "dispose que la durée de la transition est déterminée d'un commun accord entre le CNRD et les forces vives du pays. Le CNT n'est nullement mentionné comme organe de validation de cet accord", affirme cette coalition de partis dans un communiqué publié mercredi, avant l'annonce de l'adoption par l'organe de transition de la durée de 36 mois.
Ces partis "ne lui (le CNT) concèdent aucun droit de s'immiscer dans le processus de détermination de la durée de la transition et l'avertissent du danger de forfaiture", selon ce communiqué signé du G58 et du "RPG et de ses alliés". Ils appellent à "la mise en place d'un réel cadre de dialogue entre le CNRD et les forces vives ouvert" notamment à la Cédéao "pour décider sur une base consensuelle des conditions propices au retour à l'ordre constitutionnel".
C'est la première fois depuis plusieurs années que le parti d'Alpha Condé et son opposition pendant son pouvoir parlent d'une même voix, ayant été rapprochés par les décisions de la junte.
Avec AFP
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Guinée : des poursuites pour "assassinats" engagées contre l'ex-président Alpha Condé
Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
Antonio Guterres appelle les juntes à rendre le pouvoir aux civils en Afrique de l'Ouest
France24 - Monde
Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme
Publié le : 11/05/2022 - 17:55Modifié le : 11/05/2022 - 17:56
Sébastian SEIBT
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Le fonds d’investissement américain Tiger Global a perdu 17 milliards de dollars depuis le début de l’année. Une déroute sans précédent pour l’un des champions des investissements dans le secteur de la tech qui en dit long sur l’état du marché et, plus généralement, de l’économie.
L’une des plus grandes stars de la finance - un fonds spéculatif abonné aux investissements qui rapportent gros - vient de se prendre une claque historique. Tiger Global a perdu 17 milliards de dollars depuis le début de l’année, a calculé le Financial Times dans un article paru mardi 10 mai.
Jamais un fonds d’investissement n’avait souffert d’une telle perte en si peu de temps, confirme la chaîne économique américaine Bloomberg. Les mésaventures de Tiger Global éclipsent la débandade de Melvin Capital, qui avait perdu sept milliards de dollars en quelques jours durant l’affaire GameStop, et celle du fonds d’investissement Bridgewater qui avait vu 12 milliards de dollars se volatiliser au début de la pandémie de Covid-19.
Les mésaventures de l’un des financiers les “plus importants de tous les temps”
“C’est une perte très importante et d’autant plus impressionnante qu’elle concerne Tiger Global”, assure Alexandre Baradez, analyste des marchés chez IG France. En 21 ans d’existence, ce fonds spéculatif américain n’a perdu de l’argent qu’à deux reprises, dont l’une au moment de la crise financière de 2008. “En moyenne, il a un rendement annuel de 20 % pour ses clients”, précise l'analyste.
Une histoire riche en succès boursiers qui a valu à son fondateur, Chase Coleman, d’être classé parmi les 15 plus importants financiers de tous les temps par LCH Investments, une société qui analyse les performances des fonds d’investissement. En 2020, il était encore l'investisseur qui avait engrangé le plus de bénéfices, avec trois milliards de dollars annuels, raconte Bloomberg.
>> GameStop : quand des internautes boursicoteurs rabattent le caquet des spéculateurs
D’où la stupeur suscitée par les pertes faramineuses de Tiger Global. “En quatre mois, ce fonds d’investissement a effacé près de trois quarts de l’ensemble des bénéfices réalisés depuis 2001”, constate le Financial Times.
Une déroute due essentiellement au retournement de tendance dans le domaine de prédilection de ce fonds d’investissement : la high-tech. La dégringolade du Nasdaq (l’indice boursier des nouvelles technologies), qui a perdu plus de 20 % de sa valeur depuis le début de l’année, et la chute en Bourse des groupes tech chinois lui ont fait très mal au portefeuille.
“C’est l’un des fonds d’investissement les plus exposés aux valeurs du secteur de l’innovation”, résume Alexandre Baradez. Tiger Global s’est forgé la réputation d’être à l’avant-garde boursière de toutes les tendances du secteur tech, investissant aussi bien dans Facebook, Airbnb que dans les pépites moins connues de la scène tech chinoise ou européenne.
Trop exposé au secteur de la tech ?
Les mésaventures de Tiger Global sont un témoignage de la vitesse à laquelle la face de la planète boursière est en train de changer. “Cela démontre que même des investisseurs chevronnés qui connaissent leur secteur sur le bout des doigts ont été pris de court”, résume Andrew Beer, analyste pour le fonds d’investissement Dynamic Beta, interrogé par le Financial Times.
D’autres fonds spécialisés dans les nouvelles technologies ont d’ailleurs connu une trajectoire similaire, sans engranger pour autant des pertes aussi spectaculaires. Les placements effectués par la société de gestion Ark Invest - dont la raison d’être est d’investir dans l'innovation - “ont perdu 50 % de leur valeur depuis le début de l’année”, souligne Alexandre Baradez.
Tiger Global, Ark Invest et d’autres ressemblent à s’y méprendre à la cigale de la célèbre fable de Jean de La Fontaine. Ces fonds ont “profité d’une décennie de croissance ininterrompue dans la tech, un secteur qui semblait immunisé contre toutes les crises et qui a, en outre, été l’un des grands gagnants de la pandémie”, résume Alexandre Baradez.
Ils ont dépensé sans compter, sûrs de la bonne fortune des Facebook, Apple, ByteDance (maison mère chinoise de TikTok) et autres start-up et “n’ont pas pensé à se couvrir pour le cas où la croissance de ce secteur connaîtrait un coup d’arrêt”, explique l’analyste d’IG France.
Ce retournement de tendance a pourtant fini par arriver en fin d’année dernière, et, trop longtemps, ces boursicoteurs de haute volée n’ont pas voulu y croire. “En voyant, par exemple, les sociétés tech chinoises perdre 50 % de leur valeur, certains ont pensé pouvoir en profiter, en investissant davantage pour pas cher convaincu que la Chine allait voler au secours de ces entreprises”, raconte Alexandre Baradez. Mais Pékin a laissé ces groupes continuer à s’enfoncer dans le rouge.
Victime de la lutte contre l’inflation
Le changement de climat boursier doit beaucoup à la Banque centrale américaine, qui a changé de cap en quelques mois. En octobre dernier, la Fed ne semblait pas encore très préoccupée par l’inflation, rappelle Alexandre Baradez. Et puis en début d’année, elle a indiqué que sa priorité absolue allait dorénavant être de calmer la flambée des prix, ce qui l’a poussé à rehausser les taux à plusieurs reprises.
Quel rapport entre la lutte contre l’inflation et la mauvaise fortune de Tiger Global ? Pendant longtemps, les taux étaient tellement bas que les seuls investissements rentables étaient les actifs les plus risqués - cryptomonnaies et actions des jeunes entreprises de la tech -, ce qui fait que tout le monde en voulait.
Mais la hausse des taux signifie que d’autres placements - comme les obligations - commencent à devenir intéressants aussi. Si les actifs risqués ne sont plus les seuls à rapporter, le jeu n’en vaut peut-être plus la chandelle. “Surtout dans le contexte de ralentissement économique actuel, avec des groupes tech qui ont annoncé des résultats financiers moins impressionnants [comme Facebook et Netflix, NDLR]”, précise Alexandre Baradez. Ces actions risquées n'étaient plus aussi recherchées, ce qui leur a fait perdre de la valeur.
Les déboires de Tiger Global semblent donc être le prix à payer pour l’entrée brutale dans cette nouvelle réalité boursière et financière, marquée par plus de prudence. Et ce n’est peut-être qu’un début. “La tech a été la première affectée par ce ralentissement. Les autres secteurs commencent maintenant aussi à pâtir”, note l’analyste d’IG France, qui craint l’effet de contagion. Les autres fonds, échaudés par les pertes de Tiger Global, commenceraient à se délester de leurs actifs les plus risqués, accélérant la tendance à la baisse de la Bourse. Jusqu'où ? Si le mouvement s'accélère, il pourrait déborder sur l'économie réelle, avec des groupes cotés incapables de lever de l'argent nécessaire sur les marchés pour financer leur croissance.
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Facebook (Meta) perd un quart de sa valeur en Bourse
GUERRE ET SPÉCULATIONUkraine : pendant la guerre, les affaires continuent pour les fonds spéculatifs
MATIÈRES PREMIÈRESLa guerre en Ukraine, une torpille pour le baron chinois du nickel
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
France24 - Monde
Covid-19 : bas les masques dès lundi prochain dans les transports en commun en France
Publié le : 11/05/2022 - 15:46Modifié le : 11/05/2022 - 17:12
FRANCE 24
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La dernière grande restriction anti-Covid va disparaître en France. Les voyageurs ne devront plus porter le masque dans les transports dès lundi, une annonce faite par le gouvernement en plein recul de l'épidémie même si celle-ci n'est probablement pas terminée. Cette obligation va aussi être levée dans les aéroports et dans les avions européens, a précisé par ailleurs l'Agence européenne de la sécurité aérienne.
Visage à découvert à partir du 16 mai. L'une des dernières mesures sanitaires en vigueur pour lutter contre le Covid-19 va disparaître dans quelques jours, a annoncé, mercredi 11 mai, le ministre de la Santé, Olivier Véran, à la sortie du conseil des ministres. Sont concernés notamment le métro, le bus, le train, l'avion et les taxis, a précisé le cabinet du ministère à l'AFP.
"Le port du masque reste recommandé mais n'est plus obligatoire", a-t-il dit, jugeant que cette contrainte n'était "plus adaptée" alors que la vague actuelle de Covid-19 est en train de fortement diminuer dans le pays. Les contaminations et les hospitalisations sont actuellement en forte baisse, même si les scientifiques préviennent que l'épidémie n'est probablement pas terminée, notamment face à la menace d'un nouveau variant.
Pour l'heure, l'annonce du gouvernement marque la levée de la dernière grande restriction décrétée par les autorités face à la pandémie de Covid-19 qui avait frappé la France, comme ses voisins européens, voici plus de deux ans.
En début d'année 2022, le gouvernement avait notamment mis fin à l'obligation de présenter un passe vaccinal, attestant d'avoir été vacciné contre le Covid-19, pour accéder à de multiples endroits, dont les transports en commun, les restaurants et les cinémas.
>> Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a aussi annoncé la levée à compter de lundi prochain de l'obligation de porter un masque dans les aéroports et à bord des avions dans l'UE. "À partir de la semaine prochaine, les masques faciaux n'auront plus besoin d'être obligatoires pour les voyages aériens", a déclaré le directeur exécutif de l'AESA, Patrick Ky.
Quelques restrictions maintenues
Après la fin du masque dans les transports, quelques restrictions seront tout de même maintenues. Un passe "sanitaire" – distinct du passe vaccinal car il fonctionne aussi en cas de test négatif récent – restera demandé pour accéder aux établissements de santé, et un isolement d'au moins une semaine sera toujours imposé après un test positif.
Au niveau des hôpitaux, les soignants non vaccinés, qui ne peuvent actuellement pas exercer leur activité, ne seront pas réintégrés dans l'immédiat, mais le gouvernement va se poser la question. "Nous serons amenés à nous réinterroger régulièrement", a déclaré Olivier Véran, faisant part de son intention de demander prochainement l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le sujet.
Enfin, le ministre a évoqué la possibilité d'une nouvelle campagne de rappel de vaccination à l'automne, mais s'est gardé de donner tout détail, soulignant que tout dépendrait de l'apparition de nouveaux variants et de leur profil plus ou moins dangereux ou résistant aux vaccins existants.
>> Covid-19 : les conséquences du port du masque sur nos interactions sociales
Avec AFP
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INTERVIEWNouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
C'EST EN FRANCE
Covid-19 : les conséquences du port du masque sur nos interactions sociales
Selon l'OMS, le Covid-19 est responsable de la mort de 13 à 17 millions de personnes
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Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
France24 - Monde
Immeuble effondré en Floride : près d'un milliard de dollars pour les victimes
Publié le : 12/05/2022 - 02:01
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Selon un accord judiciaire dévoilé mercredi, les survivants et familles de victimes de l'effondrement meurtrier de l'immeuble de Surfside, en Floride, vont être indemnisés à hauteur d'environ un milliard de dollars.
Les survivants et familles de victimes de l'effondrement d'un immeuble de Floride, qui avait fait 98 morts en 2021, vont recevoir au moins 997 millions de dollars de dédommagement selon un accord négocié devant la justice, a confirmé à l'AFP un des avocats des parties civiles.
L'édifice de douze étages s'était écroulé partiellement au beau milieu de la nuit le 24 juin à Surfside, au nord de Miami Beach. Aux 997 millions s'ajouteront "environ 100 millions de dollars de plus que nous allons récupérer pour les victimes", a ajouté l'avocat, Carlos Silva.
L'accord, annoncé ce mercredi par un tribunal du comté de Miami-Dade, met fin à un recours collectif contre plusieurs entités. Étaient notamment mis en cause les promoteurs d'un projet de construction à proximité, accusés d'avoir contribué, à cause des vibrations engendrées par leurs travaux, à l'effondrement de l'immeuble sinistré.
"Bien qu'aucun montant d'argent ne suffira jamais à les dédommager, nous espérons que la clôture du chapitre judiciaire de cette catastrophe apporte quelque réconfort aux victimes", a salué Harley Tropin, un autre de leurs avocats, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Structure dégradée
Le juge chargé du dossier, Michael Hanzman, avait déjà approuvé en mars un accord portant sur 83 millions de dollars, mais qui n'indemnisait que les propriétaires d'appartements de l'immeuble et pas les proches des victimes.
À l'exception d'un adolescent secouru au cours des premières heures, les secouristes, qui avaient travaillé d'arrache-pied pendant un mois, n'avaient pu sauver aucun des habitants présents dans cet immeuble lors de la catastrophe.
Les raisons de l'effondrement de l'édifice, baptisé Champlain Towers South et qui donnait sur le front de mer de Surfside, n'ont pas encore été établies avec certitude, mais les premiers éléments de l'enquête avaient laissé apparaître que la structure du bâtiment semblait par endroits dégradée.
Avec AFP
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Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
France24 - World
White diamond auctioned for over $20 million, falls short of record
Issued on: 12/05/2022 - 08:07
NEWS WIRES
The Rock, the biggest white diamond ever auctioned, sold for 21.7 million Swiss francs ($21.9 million) on Wednesday, far short of the record for such a jewel.
The 228.31-carat stone, larger than a golf ball, was sold in Geneva by Christie's auction house.
There had been high hopes that The Rock would smash the world record for a white diamond, which stands at $33.7 million, a sum fetched in Geneva in 2017 for a 163.41-carat gem.
But the bidding, which started at 14 million Swiss francs, ground to a halt after two minutes at 18.6 million, with the price rising to 21.7 million once the buyer's premium was added on.
The pre-sale estimate had been 19-30 million Swiss francs.
The Rock, a perfectly symmetrical pear-shaped diamond, was sold by an unnamed owner from North America. It was bought by a private collector bidding by telephone.
Rahul Kadakia, Christie's international head of jewellery, brought down the hammer to applause in the sale room in the plush Hotel des Bergues.
Diamonds are graded in colour from D to Z and Kadakia told AFP that despite falling short of the overall record, The Rock had set a new world record price per carat for a G-colour diamond.
"When you look at the price per carat – 100,000 per carat – this is the level of a D colour diamond, and we achieved that for a G colour diamond. So in fact, we're very pleased as are the sellers, as is the buyer."
Max Fawcett, head of the jewels department at Christie's auction house in Geneva, said there were only a handful of diamonds of similar size and quality to The Rock.
The large diamond was extracted from a mine in South Africa in the early 2000s and has been shown in Dubai, Taipei and New York ahead of the sale in Geneva.
Red Cross gem
The Rock was up for grabs alongside a historic intense yellow diamond associated for more than a century with the Red Cross.
A seven-figure chunk of the proceeds will be donated to the International Committee of the Red Cross, headquartered in Geneva, at a time when war is once again stalking the European continent.
The Red Cross Diamond, a cushion-shaped, 205.07-carat canary yellow jewel, sold for 14.2 million Swiss francs including the buyer's premium – well above its price estimate of seven to 10 million francs.
The Red Cross Diamond: 'one of the rarest stones on Earth' 💎 Ahead of its sale in Magnificent Jewels on 11 May, François Curiel, chairman of Christie's Europe and head of the Luxury department, explains what makes this diamond so special: https://t.co/FjBNqFYdYf pic.twitter.com/8erIOx6Hzc
May 3, 2022Multiple bidders fought fiercely over the gem for 10 minutes, ending in a duel in increments of 50,000 francs before one private collector won through.
The original rough stone was found in 1901 in a De Beers company mine in South Africa and is said to have weighed around 375 carats.
As well as ranking among the largest diamonds in the world, a striking feature is its pavilion, which naturally bears the shape of a Maltese cross.
The stone was first put up for sale on April 10, 1918 at Christie's in London. It was offered by the Diamond Syndicate in aid of the British Red Cross Society and the Order of St John.
The Red Cross Diamond fetched £10,000 – approximately £600,000 ($740,000) in today's money. It was bought by the London jewellers S.J. Phillips.
It was sold again by Christie's in Geneva in 1973, fetching 1.8 million Swiss francs, before being offered by the auction house for a third time.
"A 104-year history of the diamond with Christie's; we're very pleased that we were able to locate it, and we're very pleased that we were able to secure it in another private collection," said Kadakia.
Also sold was a tiara that belonged to Princess Irma of Fuerstenberg (1867-1948), a member of one of the most pre-eminent aristocratic families in the Habsburg Empire.
It was estimated at 400,000 to 600,000 Swiss francs. However, it sold for way more: 2.4 million francs, having caught the eye in a prominent spot at the pre-sale exhibition.
(AFP)
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Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - World
Paris to revamp the famed Champs-Élysées ahead of 2024 Olympics
Issued on: 11/05/2022 - 18:44
NEWS WIRES
Paris will give the famed Champs-Élysées a makeover ahead of the 2024 Olympic Games by planting trees and increasing pedestrian areas, the French capital's officials said on Wednesday.
The French often call it "the most beautiful avenue in the world" but activists complain that traffic and luxury retail have turned it into a noisy and elitist area shunned by ordinary Parisians. "We need to re-enchant the capital's most famous avenue, which has lost a lot of its splendour in the past 30 years," the mayor of the capital's 8th district Jeanne d'Hauteserre told reporters. "It's a reduction of the space for cars, to be clear, because that's how we need to envision the city of the future," socialist Paris mayor Anne Hidalgo said.
The plan is in keeping with other efforts by the city leader to squeeze cars out of Paris and make the city more green, a push that has divided residents with critics saying her policies go too far too fast. But supporters have lauded the former presidential candidate's efforts to reduce pollution and increase green areas in the densely populated city that can become unbearable when increasingly frequent summer heatwaves hit.
Around the Arc de Triomphe, which perches atop the Champs-Élysées, the plan is to widen the pedestrian ring surrounding the monument. And at the bottom of the two kilometre-(1.2 mile) long avenue next to the Place de la Concorde, the "Re-enchant the Champs-Élysées" plan will revamp the gardens. "We will create a hectare and a half of green spaces and plant over a hundred trees," deputy mayor Emmanuel Grégoire said.
Paris will spend 26 million euros ($27.5 million) in the lead up to the Olympics on the works set to begin within weeks. The terraces near the top of the avenue favoured by tourists will also be reworked by Belgian designer Ramy Fischler, who will strive to "preserve the identity and personality" of the area, he said. The Champs-Élysées was first laid out in 1670 but was given a revamp by Baron Haussmann, the architect behind the transformation of Paris under Napoleon III in the mid-19th century.
Over the centuries, the avenue has been the stage for the high and low moments in French history, hosting celebrations and commemorations as well as protests, notably the violent Yellow Vest movement. It is also used as the route for the Bastille Day military parade, which celebrates the French republic and its armed forces on July 14, as well as the finishing point for the annual Tour de France cycle race.
(AFP)
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Champs-Élysées, shunned by Parisians, to be turned into 'extraordinary garden'
FRANCEFrench inventor soars above Champs-Élysées on flyboard at Paris parade
Just for tourists? Paris aims to draw locals back to Champs-Élysées
Valeurs Actuelles
Dès 2024, le Puy du Fou proposera un spectacle vivant inédit aux Etats-Unis
Le Puy du Fou n’a aucune limite. Après l’Espagne et la Chine, le parc à thèmes vendéen a l’intention de proposer un spectacle vivant inédit, au service du peuple cherokee, dès 2024 aux Etats-Unis, détaille La Croix, mardi 10 mai. Au-delà de la possibilité de se faire connaître dans un nouveau pays, le parc a surtout l’intention de rendre hommage à l’histoire de cette tribu autochtone. « Nous nous sommes donné la vocation de célébrer l’âme des peuples », a confirmé auprès de nos confrères Nicolas de Villiers, nouveau président du parc depuis 2004, qui a succédé à son père Philippe de Villiers, qui avait imaginé ce concept artistique dès la fin des années 1970.
L’histoire de cette tribu demeure méconnue
Nicolas de Villiers l’assure : de façon hebdomadaire, des demandes lui parviennent du monde entier, pour y créer un Puy du Fou qui serait enraciné dans la culture et l’histoire locale. Parmi les différentes sollicitations, il a trouvé légitime celle de Richard Sneed, chef de la tribu des Cherokees de l’Est, dans le Tennessee. « Le peuple cherokee est venu à notre rencontre il y a un peu plus d’un an. Les Cherokees ont un passé douloureux, mais aussi glorieux, et voulaient que le Puy du Fou raconte une des séquences de leur grande histoire », précise-t-il auprès du quotidien.
Et l’enjeu est de taille, pour le Puy du Fou, car l’histoire de cette tribu demeure méconnue. Le spectacle se tiendra dans des lieux historiques, qui sont aujourd’hui devenus le parc national des Great Smoky Moutains, dans le Tennessee, note La Croix. Jusqu’en 2024, le show sera en cours d’élaboration. Le spectacle sera entièrement conçu et financé par la tribu des Cherokees de l’Est, épaulée par la maîtrise artistique du parc vendéen. Le Puy du Fou, qui souhaite inclure les populations locales concernées, a fait savoir à nos confrères qu’il travaillerait avec 117 acteurs cherokees, mais également avec des historiens cherokees et américains.
France24 - World
Britain signs security deal vowing to defend Sweden in case of attack
Issued on: 11/05/2022 - 18:38
NEWS WIRES
Britain pledged to defend Sweden if the country came under attack, with Prime Ministers Boris Johnson and Magdalena Andersson signing a security assurance deal outside Stockholm on Wednesday.
Sweden and Finland are pondering whether to join NATO following Russia's invasion of Ukraine on Feb. 24. Johnson is later expected to make a similar defense commitment to Finland, where he will meet with President Sauli Niinisto.
The agreement will “fortify northern Europe’s defenses, in the face of renewed threats,” Johnson said in a statement, adding it “is a symbol of the everlasting assurance between our nations."
“These are not a short-term stop-gap, but a long-term commitment to bolster military ties and global stability, and fortify Europe’s defenses for generations to come,” Johnson said in the statement. Finland shares a 1,340-kilometer (830-mile) land border with Russia.
“And whether it’s in the event of a disaster or a military attack, what we’re saying today is that upon request from the other party, we would come to the other parties’ assistance,” Johnson told a joint news conference. He said that the war in Ukraine is Russian President Vladimir “Putin’s bloodthirsty campaign against a sovereign nation.”
Andersson said: “Putin thought he could cause division, but he has achieved the opposite. We stand here today more united than ever."
The Kremlin has warned of “military and political repercussions” if Sweden and Finland decide to join NATO. Andersson said that Russia would increase its “military presence in this region if Sweden and, or, Finland sends in an application.”
>> Read more: ‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle
Should they apply, there will be an interim period lasting from when an application has been handed in until all 30 NATO members’ parliaments have ratified it. The two Nordic countries are expected to announce their positions on NATO membership in the coming days.
“If Finland makes this historical step it is for the security of our own citizens,” Finnish Prime Minister Sanna Marin told a news conference after talks with Japanese Prime Minister Fumio Kishida in Tokyo Wednesday. “Joining NATO will strengthen the whole international community that stands for common values.”
>> Read more: No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
Johnson met with Andersson in Harpsund, the country retreat of Swedish prime ministers, which is located about 90 kilometers (55 miles) southwest of Stockholm. He is set to hold talks with Niinisto, who has a significant role in Finland’s foreign and security policy decisions, at the Presidential Palace in Helsinki later Wednesday.
Johnson, who said Putin was “a 21st-century tyrant,” also offered during his one-day visit to increase the deployments of British troops and military assets to the region.
“And in times of crisis, cooperation becomes even more important. And this applies not least for our international defense partnerships. And Sweden’s partnerships with the U.K. and with NATO have been crucial during these exceptional times,” Andersson said.
Britain is already present in the Baltic Sea areas with the Joint Expeditionary Force, which consists of 10 Northern European nations: the United Kingdom, Sweden, Finland, Denmark, Estonia, Iceland, Latvia, Lithuania, the Netherlands and Norway.
In 2017, Sweden and Finland joined the British-led military rapid reaction force, which is designed to be more flexible and respond more quickly than the larger NATO alliance. It uses NATO standards and doctrine, so it can operate in conjunction with NATO, U.N. or other multinational coalitions. Fully operational since 2018, the force has held a number of exercises both independently and in cooperation with NATO.
(AP)
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ANALYSIS‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle
Talking Europe
Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP
WAR IN UKRAINEHas war in Ukraine revived NATO?
Valeurs Actuelles
Promenade dans l’histoire de la haute gastronomie française
Au sommet de sa gloire, le cuisinier d’élite Paul Renoir, 62 ans, tout juste consacré “meilleur chef du monde” par ses pairs, se suicide avec son fusil de chasse, comme le firent Bernard Loiseau et Benoît Violier dans la réalité. À travers la destinée de son personnage, Gautier Battistella – qui connaît bien son affaire, puisqu’il œuvra une quinzaine d’années au Guide Michelin – retrace l’évolution de la gastronomie française, des “mères nourricières”, dont la plus célèbre fut Eugénie Brazier, à aujourd’hui. Alternant récit à la première personne du chef (qui revient sur sa trajectoire dans un documentaire destiné à Netflix tourné juste avant sa mort) et chapitres explorant les suites de sa disparition, la construction narrative épouse un rythme haletant.
Au fil des pages, le romancier brosse des portraits d’une jolie finesse, certains amples, comme celui de Bocuse (« Il y a du Rabelais en lui, la gouaille d’Aristide Bruant, il y a la France. Et quel appétit ! Dodine de canard pistachée, foie de canard en gelée au sauternes, loup en croûte feuilletée sauce Choron […] . La cuisine de Monsieur Paul n’était pas destinée aux palais frigides »), d’autres cinglants. Ainsi Jean-François Piège est-il « l’éternel perdant », tandis qu’est évoquée « la démarche claudicante du Howard Hughes des Aravis », sobriquet imaginé pour Marc Veyrat.
Le roman accompagne et décrit les mutations d’un univers dans toutes ses étapes, de la nouvelle cuisine à la bistronomie, en passant par les expérimentations d’un Ferran Adrià : « L’arme de déboulonnage massif du génie gastronomique français s’affuble d’un nom scientifique : la cuisine moléculaire », balance sans tendresse l’écrivain. Étant bien entendu qu’un petit livre rouge édité par un fabricant de pneus – dont les voies, à l’image de celles du Seigneur, demeurent impénétrables -est l’arbitre de ces élégances gourmandes avec ses étoiles qui font tourner les têtes.
Le verbe est précis. Il se fait langoureux, sensuel et lyrique pour tracer les contours de plats qui mettent l’eau à la bouche ; la description d’un dîner à La Tour d’Argent de la grande époque, celle de Claude Terrail, est un morceau d’anthologie. Ou bien acerbe lorsqu’il s’agit de brocarder certains travers : « Tu es barbu, beau gosse, tu tutoies ton client ? Alors tu es forcément un chef locavore, féru de vins nature et tu fais pousser des tomates cerises sur le toit de ton immeuble. »
“Rien dans l’assiette, tout sur l’addition”
S’il dépeint un univers où la vulgarité de la finance tend à se substituer à la noblesse de l’artisanat ( « Brazier et Bocuse, c’est terminé. Fais-leur ce qu’ils demandent. Des émulsions, du vent. […] Rien dans l’assiette, tout sur l’addition », conseille son mauvais génie au cuistot), Gautier Battistella livre néanmoins un hymne à un métier exigeant, hors du temps, régi par une discipline militaire qui n’est plus guère en cour. Et les portraits les plus attachants sont ceux d’hommes et de femmes passionnés par leur art à l’image de la jeune pâtissière japonaise Yumi.
“Chef”, de Gautier Battistella, Grasset, 336 pages, 22 €.
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
Read More on the World Cup
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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BBC
Ambulance wait times: Injured nine-year-old told ambulance would take hours to reach her
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The latest data from NHS England shows that ambulance response times are now at their highest since the current system was introduced five years ago.
Willow Clark, who was nine-years-old at the time, fell off her bike in October, cracking her helmet and leaving her with a fractured skull and a nine-inch laceration across her leg.
When passers-by called for an ambulance, they were told it could be a 10 hour wait. In the end, Willow was taken to the hospital by her father, where doctors told her family that she should not have been moved because of her back and neck injuries.
NHS England said the safety of patients is its "absolute priority".
France24 - World
Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank
Issued on: 11/05/2022 - 07:59
FRANCE 24
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Sami SOCKOL
Alison SARGENT
Veteran Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh, a Palestinian-American who was among the network's most prominent figures, was shot dead Wednesday as she covered an Israeli army raid in the occupied West Bank.
The Qatar-based TV channel said Israeli forces shot Abu Akleh, 51, deliberately and "in cold blood" while she was covering unrest in the Jenin refugee camp.
Israeli Prime Minister Naftali Bennett initially said it was "likely" that Palestinian gunfire killed her. Bennett said it appeared likely that Palestinians, “firing indiscriminately”, were responsible.
But Israeli Defence Minister Benny Gantz was more circumspect. “Our initial findings from the investigation so far cannot indicate what gunfire was directed at Shireen, and I cannot exclude any option under the operational chaos on the ground,” Gantz told reporters.
Later on Wednesday, Israel's military chief backed away from initial claims that Palestinian militants might have been responsible for Abu Akleh's killing. “At this stage we cannot determine by whose fire she was harmed and we regret her death," said Lt. Gen. Aviv Kohavi, adding that the investigation was ongoing.
An AFP photographer said Abu Akleh was wearing a press flak jacket when she was shot. The photographer reported that Israeli forces were firing in the area and then saw Abu Akleh's body lying on the ground.
There were no Palestinian gunmen visible in the area when Abu Akleh was killed, the AFP photographer added.
His account was corroborated by Abu Akleh's colleague, producer Ali al-Samudi, who was wounded in the incident.
Samudi said there were no Palestinian fighters in the area where Abu Akleh was shot.
"If there were resistance fighters, we would not have gone into the area," he said in testimony posted online.
Flowers by the roadside
Foreign Minister Yair Lapid said Israel was seeking a joint investigation "into the sad death of journalist Shireen Abu Akleh".
"Journalists must be protected in conflict zones and we all have a responsibility to get to the truth," Lapid added.
Senior Palestinian Authority official Hussein al-Sheikh said there had been no contact from Israel about any joint probe and held Israel "responsible" for Abu Akleh's killing.
In a sign of her prominence in the West Bank, residents laid flowers by the roadside as the vehicle carrying her body moved towards Nablus, where an autopsy was scheduled before her burial in her native Jerusalem.
The White House strongly condemned the killing and called for an investigation. US State Department spokesperson Ned Price told a news briefing that Washington has faith that Israel can conduct a full inquiry.
“The Israelis have the wherewithal and the capabilities to conduct a thorough, comprehensive investigation,” he said.
The US ambassador to the United Nations, Linda Thomas-Greenfield, recalled being interviewed by the “well-respected” journalist late last year and described her death as “really horrifying”.
"We're encouraging both sides to participate in that investigation so that we can get down to why this happened," Thomas-Greenfield said, adding that Washington's "highest priority is protection of American citizens and the protection of journalists".
US ambassador to Israel Tomas Nides also called for a "thorough investigation" into the death of Abu Akleh, who was a US citizen.
Very sad to learn of the death of American and Palestinian journalist Shireen Abu Akleh of @AJArabic @AJEnglish. I encourage a thorough investigation into the circumstances of her death and the injury of at least one other journalist today in Jenin.
May 11, 2022In recent weeks, the army has stepped up operations in Jenin, a historic flashpoint in the Israeli-Palestinian conflict. Several of the suspects blamed for deadly attacks on Israelis in recent weeks were from the area.
The army said that during its operation in the camp, "massive fire was shot towards Israeli forces by tens of armed Palestinian gunmen".
People in the camp "also hurled explosive devices toward the soldiers, endangering their lives. The soldiers responded with fire toward the sources of the fire and explosive devices".
A statement from Al Jazeera said: "The Israeli occupation forces assassinated in cold blood Al Jazeera's correspondent in Palestine."
It called on the international community to hold the Israeli forces accountable for their "intentional targeting and killing" of the journalist.
Giles Trendle, Al Jazeera’s managing director, said that the network was “shocked and saddened” by the killing of Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh by Israeli occupation forces and calls for a transparent investigation https://t.co/OH8yck0B4v pic.twitter.com/NFzzma9hyp
May 11, 2022Rising tensions
The fatal shooting comes nearly a year after an Israeli air strike destroyed a Gaza building that housed the offices of Al Jazeera and news agency AP.
Israel has said the building also hosted offices used by key members of the Hamas Islamist group, which controls the Israeli-blockaded Gaza strip.
Tensions have risen in recent months as Israel has grappled with a wave of attacks which has killed at least 18 people since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.
An 18-year-old Palestinian was killed by Israeli troops during clashes near Ramallah on Wednesday. The army said its forced had used rubber bullets.
Wednesday's deaths brought the number of Palestinians killed since March 22 to 31, according to an AFP tally.
Three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
More violence after Israel arrests two Palestinians suspected of deadly axe attack
Three killed in stabbing attack in central Israeli city of Elad
L'Humanité
« Les ingérences ont favorisé la classe dominante libanaise »
EntretienÉlections Les législatives qui ont lieu ce dimanche se déroulent dans un contexte de crise sociale et politique. L’économiste Kamal Hamdan revient sur cette situation désastreuse qui frappe la population, dont les trois quarts ont été plongés dans la pauvreté, en l’espace de quelques années.
Pierre BarbanceyLes Libanais sont appelés à voter, dimanche, pour élire leurs 128 députés en plein marasme social. La pauvreté touche désormais 75 % de la population, contre 30 % en 2018. Ce scrutin est aussi le premier depuis le soulèvement populaire massif déclenché en octobre 2019. L’économiste Kamal Hamdan défend la nécessaire transformation du système économique.
Dans quel contexte économique se tiennent ces élections parlementaires ?
Le Liban vit une crise qui comporte cinq volets. Le produit intérieur brut (PIB) représente 40 % de ce qu’il était en 2019. Les finances publiques sont dans un état catastrophique avec un déficit de plus en plus marqué, donc une dette publique toujours plus importante. Toute la politique de la banque centrale a été inféodée aux intérêts de six personnalités politiques, de six monarques : Samir Geagea (Forces libanaises), Saad Hariri (Courant du futur), Walid Joumblatt (Parti socialiste progressiste, Druze), Michel Aoun (Courant patriotique libre), Nabih Berri (Amal) et Hassan Nasrallah (Hezbollah). Une politique monétaire qui, pour la première fois dans l’histoire du pays, a développé un éventail de prix de la livre libanaise vis-à-vis du dollar américain. Le prix officiel est de 1 500 livres pour 1 dollar (1 570 pour 1 euro – NDLR). Le prix du marché est à 27 000 livres pour 1 dollar. Entre ces deux valeurs, il y a un prix pour la restitution des dépôts, un autre pour les médicaments, un autre encore pour les dépenses d’enseignement à l’extérieur. À cela s’ajoute la dimension sociale. C’est une catastrophe.
Selon les estimations de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, du Programme alimentaire mondial, le taux de pauvreté a doublé. En 2018, 30 % de la population vivaient en dessous de la ligne supérieure de pauvreté. On est maintenant à presque 75 %. Et pour les plus démunis, ceux qui vivent en dessous de la ligne inférieure de pauvreté, ils étaient entre 8 % et 10 % en 2018. Ils sont maintenant presque 25 %. Un quart des Libanais vivent en dessous de la ligne de subsistance. Ce qui signifie la destruction du système de protection sociale, la destruction effective de la Caisse nationale de la sécurité sociale. 60 % de la population active vivent de leur salaire. Et 90 % d’entre eux touchent leur revenu en livre libanaise alors que celle-ci s’est dévaluée jusqu’à 95 %. C’est un drame pour les salariés. En plus de la détérioration de leur pouvoir d’achat, ils sont les premières victimes de l’augmentation terrible du taux de chômage. Avant 2019, le taux de chômage était de 10 % à 11 %. Les estimations parlent maintenant de 35 %. Et cela malgré une très forte émigration. Il faut ajouter à ces difficultés le gel des dépôts bancaires. Jusqu’à maintenant, on n’a pas une idée réelle du montant des pertes et de la répercussion sur les différentes catégories sociales. D’ailleurs, on ne parle plus de dollars mais de « lollars » ! Le Liban est un pays où l’on a perdu en même temps le revenu mensuel et l’épargne.
Comment est-on arrivé à ce désastre social ?
L’économie libanaise est, depuis le début des années 1990, avec l’avènement de Rafic Hariri, l’ère haririenne, une économie rentière. Tout le monde parle maintenant de la transition d’une économie rentière à une économie de production. Sauf qu’il faut des générations pour cela. Il faut des changements de politique financière, fiscale. Mais l’alliance entre les seigneurs de la guerre civile ainsi que celle de l’establishment religieux font que nous essuyons maintenant des pertes de quelque 100 milliards. Il y a eu l’intifada d’octobre 2019, une incroyable révolte. Comme la prise de la Bastille. Elle était sur le point d’ouvrir une fenêtre d’espoir dans les structures de ce régime politique qui dure depuis cent ans, mis en place avec le mandat français et qui se poursuit encore maintenant. Y compris avec la visite du président français, Emmanuel Macron, en août 2020, au lendemain de l’explosion sur le port de Beyrouth. Il est venu pour restructurer un système confessionnel basé sur une théorie d’équilibre. Or, il s’est avéré, durant ce siècle écoulé, que cet équilibre confessionnel est un leurre. L’État est faible mais le régime politique est sans doute l’un des plus forts de la région.
Le Liban ne souffre-t-il pas de toutes ces « bonnes fées » venues de l’étranger qui se penchent sur son sort et ont empêché la révolte de 2019 de réussir ?
Les ingérences extérieures – américaine, française, européenne, iranienne, turque, saoudienne –, malgré leurs discours, ont aidé la classe dominante. Pendant deux semaines, en 2019, il y a eu dans les rues au moins 1,5 million de personnes pour une population d’un peu moins de 5 millions. Il y a eu la capacité du régime confessionnel à se reproduire. L’armée était sous contrôle. Les tenants du pouvoir confessionnel ont été soutenus par l’extérieur. Mais les forces démocratiques et de gauche, les syndicats n’ont pas été capables de publier rapidement un programme et créer une dynamique avec un leadership souple. Depuis cent ans, il y a eu un travail énorme pour que les gens se craignent les uns les autres à cause des différences confessionnelles. Ce qui n’a pas créé les assises pour que les gens aient conscience de leurs intérêts de classe tellement ils ont été hypnotisés par le fétichisme des discours religieux, que pratiquement toutes les forces politiques ont utilisé. Elles ont instrumentalisé les appartenances religieuses pour consacrer leur suprématie politique. Ce qui explique la faiblesse du mouvement démocratique. À part le Parti communiste libanais, on ne trouve plus de partis politiques de gauche de l’époque du mouvement national libanais des années 1970-1980. Il y a maintenant des mouvements qui sont en train de se transformer en partis de gauche. Je pense à celui de Charbel Nahas, par exemple.
Cette gauche, même fragmentée, peut-elle jouer un rôle dans ces élections ?
Elle essaie de faire vivre une alliance très large. La tâche essentielle, ce n’est pas de bâtir le socialisme, mais de reconstruire l’État. Dans quelques circonscriptions, il y a des listes basées sur cette alliance. Mais le système électoral est un mix entre proportionnelle et répartition communautaire. L’essentiel est que cette alliance démocratique puisse arracher 10 % à 12 % des suffrages qui donnent un espoir pour l’avenir.
LibanélectionslégislativesPauvreté New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Finland’s NATO membership bid. Finland’s leaders announced their support for the nation to join the alliance, while Sweden is expected to do the same within days. The Kremlin said that Finland’s possible accession was a threat and that Russia would “take necessary measures” to protect itself.
On the ground. Ukrainian and Western officials said Russia is reportedly withdrawing forces from around Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, where it has been losing territory. The officials said Moscow may redirect troops to the southeast, where Russian troops are making greater progress.
Civilian killings. The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians, including several hundred who were summarily executed, have been recovered in areas near Kyiv that were occupied by Russian forces in the early stages of the invasion.
American aid. The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine, which would bring the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. The Senate still needs to vote on the proposal.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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L'Humanité
Sortir du campisme
ÉditorialGaël De SantisPar Gaël De Santis
L’agression de l’Ukraine par la Russie a ravivé la logique de blocs en Europe. Certes, les pressions états-uniennes en ce sens existaient déjà. Ainsi, Donald Trump invitait les pays européens à accroître leurs dépenses d’armements et Joe Biden menait une croisade contre le gazoduc russo-allemand Nord Stream 2. Certains États, tels la Pologne ou les pays Baltes, freinaient toute velléité d’une Europe de la défense jugée trop indépendante de Washington. De l’autre côté, dopée au nationalisme impérial, la Russie a répondu, à partir de la guerre en Géorgie en 2008, par une logique d’affrontement et l’exportation de la rivalité Est-Ouest sur le continent africain.
Pour autant, dans la lignée de l’ostpolitik lancée par le chancelier allemand Willy Brandt en 1969, certaines voix œuvraient à un rapprochement favorable à la paix. Sous Angela Merkel, la diplomatie du gaz a joué à plein. Emmanuel Macron avait accueilli, en mai 2017, son homologue russe Vladimir Poutine au château de Versailles. La ligne de l’Élysée était alors de soustraire le Kremlin à l’influence de la Chine.
La guerre met ces efforts à mal. Elle ravive la logique de blocs. Jeudi, le président finlandais Sauli Niinistö et la première ministre Sanna Marin se sont dits favorables à ce que leur pays rejoigne l’Otan. Par peur de la Russie, l’opinion publique a basculé. Si 20 % seulement des Finlandais souhaitaient rejoindre l’Alliance il y a un an, ils sont 78 % aujourd’hui. L’adhésion pourrait se concrétiser dans l’année. L’Otan aura alors plus de 1 300 kilomètres d’une frontière de tous les dangers avec la Russie.
Le combat diplomatique pour arracher un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture d’une véritable négociation entre l’Ukraine et la Russie restent les priorités. Mais la réflexion sur une architecture de paix en Europe, et la future relation avec un voisin qui demeurera comme tel, doit s’amorcer en Europe comme en Russie dès aujourd’hui. Sans cela, le continent risque d’être divisé pour plusieurs décennies. La logique de blocs est néfaste à la paix et cause d’autoritarisme.
Guerre en UkrainefinlandeRussiejoe biden France24 - World
Families of trapped Burkina Faso miners still hopeful weeks into rescue effort
Issued on: 11/05/2022 - 17:29Modified: 11/05/2022 - 17:43
Juliette MONTILLY
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Families of miners trapped for weeks in a flooded mine in Burkina Faso are hopeful their loved ones will be found alive. The eight – six Burkinabe, a Zambian and a Tanzanian – have been missing since an underground section of the mine flooded on April 16 following heavy rain.
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : adhésion de la Finlande à l'Otan, enquête sur les violations des droits de l'homme. L'actualité du 12 mai
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.
France24 - Monde
En Guinée, les partis politiques rejettent une transition de trois ans
Publié le : 13/05/2022 - 09:45
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Réuni en plénière, le conseil national de la transition, un organe qui fait office de Parlement, a fixé, mercredi 11 mai, la durée du retour des civils au pouvoir à 36 mois. Un chronogramme rejeté par les partis politiques de Guinée. Par ailleurs la justice guinéenne a franchi une nouvelle étape dans les poursuites visant l'ex-président Alpha Condé en ouvrant une information judiciaire contre lui et plusieurs ex-responsables pour des faits présumés, notamment d'assassinats et actes de torture.
Au Burkina Faso Le gouvernement a décidé d'augmenter, jeudi 12 mai, le prix des hydrocarbures à la pompe. Au-delà du contexte international, il justifie cette décision par une augmentation du trafic frontalier de carburant. La population craint d'autres augmentations de produits alimentaires de base sans mesure d'accompagnement.
Le Sénégal n'est pas épargné par l'inflation et la crise liée au Covid-19, Du coup, les ménages les plus démunis ont reçu un transfert monétaire exceptionnel via téléphone portable. Le programme a été lancé par le président Macky Sall pour soulager les plus pauvres. Sarah Sakho, corresponde de France 24 au Sénégal, donne des précisions sur cette aide.
Le photographe ivoirien Malick Kebe, qui a placé Abidjan au centre de la carte, est l'invité de ce journal. Depuis janvier 2019, il partage ses œuvres, via son compte Instagram "fromabidjan.official". Ses portraits minimalistes et colorés ont été inspirés par l'utilisation des smartphones.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Malick Kebe (@fromabidjan.official)
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
Guinée : une information judiciaire pour "assassinats" ouverte contre l'ex-président Condé
Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
L'Humanité
Stop la guerre en Ukraine, stop les armes nucléaires
TribuneMouvement de la paix Association
L’agression de la Russie contre l’Ukraine montre combien l’existence des armes nucléaires favorise les guerres au lieu de les empêcher comme le prétendent les idéologies liées à la soi-disant dissuasion nucléaire. A contrario, la situation présente et les menaces réitérées de la Russie d’utilisation des armes nucléaires illustrent combien ces armes permettent aux puissances nucléaires de s’affranchir du respect du droit international et s’opposent à la construction d’un monde de sécurité commune et de paix. Dans ce contexte, et dans le cadre de sa participation à la prochaine conférence mondiale contre les bombes A et H à Hiroshima et Nagasaki, entre le 4 et le 10 août 2022, le Mouvement de la paix s’associe à l’appel lancé par le comité d’organisation de cette conférence, comité animé en particulier par les associations de survivants d’Hiroshima et de Nagasaki (hibakushas) et les victimes des essais nucléaires.
Avec le comité d’organisation de la conférence mondiale contre les bombes A et H, nous « protestons vivement contre les déclarations répétées du président Poutine, du ministre des Affaires étrangères Lavrov et d’autres dirigeants russes menaçant d’utiliser des armes nucléaires. Les armes nucléaires sont les “armes du mal absolu” qui, si elles étaient utilisées, entraîneraient des conséquences humanitaires catastrophiques, et leur utilisation ne peut jamais être acceptée. L’utilisation (ou la menace d’utilisation) d’armes nucléaires ou de toute autre arme de destruction massive constitue une violation flagrante de la Charte des Nations unies, du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, d’autres lois internationales et du droit humanitaire international. Il s’agit d’un crime contre l’humanité, qui ne peut être justifié pour aucune raison ni dans aucune circonstance, quell e qu’elle soit. Il ne devrait jamais y avoir un autre Hiroshima ou Nagasaki, où que ce soit sur la planète. Nous appelons le gouvernement russe à abandonner tous les plans et actions relatifs à l’utilisation ou à la menace d’armes nucléaires, à mettre fin aux opérations de guerre sans délai, à retirer toutes ses forces et à s’engager dans la résolution des conflits par des moyens pacifiques. Nous appelons toutes les personnes éprises de paix au Japon, en France et dans le monde entier à agir pour ne jamais permettre l’utilisation d’armes nucléaires, pour arrêter la guerre et pour réaliser une interdiction totale et l’élimination des armes nucléaires afin de parvenir à un monde sans armes nucléaires ».
Pour mettre fin à la guerre en Ukraine, pour éviter le pire et ouvrir une voie vers des solutions politiques, le Mouvement de la paix entend contribuer et favoriser toutes les mobilisations citoyennes au plan national et international. À cet effet, le Mouvement de la paix s’associera aux actions entreprises à l’initiative du Bureau international de la paix, du réseau Ican international, d’Abolition 2000 mondial, etc., à l’occasion de la première conférence réunissant à Vienne, du 21 au 23 juin, les États parties au traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian). Il appelle à organiser des rassemblements, des actions publiques et des conférences-débats partout en France durant ces deux jours.
Nous participerons à la conférence mondiale de 2022 contre les bombes A et H, du 4 au 10 août à Hiroshima et Nagasaki. Nous appelons à organiser des actions partout en France les 6 et 9 août, et en particulier sur les sites liés aux armes nucléaires, des rassemblements, des manifestations.
Par ailleurs, notre mouvement s’adresse à l’ambassade de Russie pour faire connaître notre exigence, exprimée à travers notre soutien à l’appel de la conférence contre les bombes A et H, et à toutes les ambassades des pays dotés des armes nucléaires, ainsi qu’au président de la République française, pour demander que ces États agissent en ce sens et signent le Tian. Nous invitons à signer la pétition pour que tous les États possédant des armes nucléaires ou en entreposant sur leur territoire signent le Tian et la pétition pour que la France participe à la conférence de Vienne et y annonce son intention de signer le Tian.
Ukrainemouvement de la paixarmes nucléaires France24 - Monde
Guinée : une information judiciaire pour "assassinats" ouverte contre l'ex-président Condé
Publié le : 12/05/2022 - 15:50
FRANCE 24
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L'ancien président guinéen Alpha Condé et plusieurs autres personnalités sont visés par une information judiciaire. Une enquête a été ouverte pour des faits présumés notamment d'assassinats, actes de torture, enlèvements et viols, a annoncé le parquet de Dixinn.
Une information judiciaire a été ouverte contre l'ancien président guinéen Alpha Condé et plusieurs autres personnalités pour des faits présumés notamment d'assassinats, actes de torture, enlèvements et viols, a annoncé le parquet de Dixinn (banlieue de Conakry) dans un communiqué daté du 6 mai et reçu, jeudi 12 mai, par l'AFP.
Le procureur de Dixinn a ouvert cette information judiciaire pour des faits présumés notamment de meurtre, assassinat et complicité, enlèvements et séquestrations, acte de torture, viols et agressions sexuelles, coups et blessures volontaires, actes de pillage "commis" en Guinée lors de la période du référendum et des législatives de mars 2020 et lors de la présidentielle d'octobre de la même année.
Cette information judiciaire vise également le dernier Premier ministre d'Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana, son ancien ministre de la Défense Mohamed Diane, ainsi que "plusieurs autres" personnalités, ajoute le communiqué sans plus de précisions sur leur identité.
Le 4 mai, le procureur général de la République de Guinée avait demandé au procureur de Dixinn d'engager "sans délai" ces poursuites. Alpha Condé, 84 ans aujourd'hui, a été renversé le 5 septembre après plus de dix ans de pouvoir, lors d'un putsch conduit par le colonel Mamady Doumbouya, qui était à la tête des forces spéciales.
Dérive autoritaire de la présidence Condé
Gardé prisonnier par les militaires après le putsch, Alpha Condé avait finalement été autorisé en janvier à se rendre aux Émirats arabes unis pour être soigné. Il est rentré en Guinée mi-avril. La junte assure qu'il est libre de ses mouvements.
Le procureur général a agi suite à l'action engagée en janvier 2022 par le Front national de défense de la Constitution (FNDC), un collectif qui a mené pendant des mois à partir d'octobre 2019 la contestation contre un troisième mandat d'Alpha Condé.
La répression de ces protestations, souvent brutale dans ce pays coutumier des violences politiques, a fait des dizaines de morts, quasiment tous civils.
Cette mobilisation n'a pas empêché Alpha Condé, devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires ou dictatoriaux, d'être réélu en octobre 2020 après avoir fait modifier la Constitution en début d'année lors d'une consultation à la légitimité fortement mise en cause.
Les défenseurs des droits humains dénonçaient la dérive autoritaire de la présidence Condé dans ses dernières années.
Transition de trois ans
Depuis septembre 2021, le colonel Doumbouya s'est fait investir président. Il s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus.
Mercredi, l'organe législatif mis en place par la junte a fixé à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir, défiant ainsi les États ouest-africains et la communauté internationale qui réclament un délai moins long.
Cette décision de l'organe législatif doit être validée par le colonel Doumbouya à une date non indiquée.
En septembre, après le putsch, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait "insisté pour que la transition soit très courte", et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas "six mois".
La Cédéao a suspendu la Guinée après le putsch et lui a imposé des sanctions à la suite du refus, plusieurs fois réitéré, de la junte de se conformer à ses exigences.
Avec AFP
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BBC
Why the volatile price of aluminium matters
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.
Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.
"We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.
The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.
The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.
Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.
While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.
Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.
That left stocks of aluminium in warehouses depleted.
More technology of business:
Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.
"A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.
But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.
US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.
Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.
"Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.
This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.
It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.
"Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.
"I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."
Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.
And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.
Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.
"It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."
CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.
So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.
Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".
Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.
The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.
"I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."
While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.
Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."
BBC
Author Benjamin Myers on the crop-circle makers who 'blew people's minds'
By Ian YoungsEntertainment and arts reporter
Mysterious patterns in crop fields caused a sensation in the late 1980s, blamed on aliens or paranormal activity. Now, a new novel has been inspired by some of the men who provided a more mundane explanation - without completely putting the theories to rest.
When Benjamin Myers went back home to Durham for a holiday in 2019, burned out after publishing nine books in 10 years, he did not want to think about writing another.
"I went there for a rest because I was completely fried," the West Yorkshire-based author says.
To get away from it all, he took a country walk, ending up in the middle of a crop field, in the middle of nowhere - the perfect escape.
But as he stood waist deep in barley, Myers says the outline for his next book arrived in his head virtually fully formed - in the space of 10 seconds.
"I just thought, 'You should write a book about two men who make crop circles over the course of the summer of '89 and they'll be called this and there'll be 10 chapters and they'll take place at night,'" he says.
"Then I thought, 'No, I don't want to do that.'
"I was sort of arguing with myself.
"I thought, 'I don't want to write a book - shut up, you've come for a rest.'"
His imagination - or perhaps some other higher force - got the better of him.
"Without being too cosmic about it, it sort of felt like I just downloaded the whole thing from the ether," he says.
'Total sceptic'
The power of crop circles to intrigue and inspire appears to have dimmed little since they entered the public consciousness in the late '80s.
Then, the press and self-proclaimed experts delighted in speculating on what strange and other-worldly forces may have created the intricate geometric designs that appeared overnight in fields, mostly in the south-west of England.
But despite his bolt of inspiration in the barley field, Myers, 46, has always been "a total sceptic" about their origins.
He says: "The thing I remember in the press at the time was the alien visitation - 'Is it UFOs?' - and a lot of talk from experts and academics from made-up universities in Wyoming or whatever, saying, 'Humans can't possibly have made this.'
"Even at 13 I thought, 'Of course they can.'"
In 1991, two middle-aged men provided an answer - Doug Bower and Dave Chorley demonstrated how they had made crop circles, armed only with planks of wood and lengths of rope.
But Myers was more interested in why such breathtaking designs would be made - especially by people who initially had had little interest in claiming credit.
"To me, the fact that anonymous unknown humans made these crop circles is more interesting to me than any conspiracy theory or UFO stuff," he says.
"So the jumping-off point for the book was really, 'Why would people do this?'"
The Perfect Golden Circle is the story of a tender friendship between two men, Redbone and Calvert - not directly based on Bower and Chorley, the author says - who sneak into fields to flatten crops into elaborate formations simply "to inspire awe and bafflement and just to blow people's minds".
"I didn't remember any articles about the artistry of us or the spectacle of this landscape art," Myers says. "So that's what I wanted to celebrate, really."
Others, though, have been less willing to believe the phenomenon is simply down to people with planks.
In 2000, a study funded by Laurance Rockefeller, one of America's richest men, claimed 20% of crop circles were due to the Earth's magnetic fields.
Monique Klinkenbergh, who set up Wiltshire's Crop Circle Exhibition and Information Centre, says on the venue's website the "crop-circle phenomenon is about a form of 'contact' or nature we don't yet understand".
And even mortal circle-makers have reported unexplained events such as hovering lights, in the days before drones, while they were flattening fields.
Temporary temples
John Lundberg started making crop circles while at art school in the early 1990s, simply "to see what was humanly possible - and if you did make a crop circle, what would happen".
But his very first creation, with fellow artist Rod Dickinson, immediately became accepted "as part of the genuine phenomenon, meaning non-human origin".
"People were having funny feelings in it and their crystals were vibrating and their dowsing rods were going crazy," Mr Lundberg says.
The pair had intended to make a one-off - but the reaction "sucked me back into the fields".
"We basically leave these gifts for people and they're like temporary temples," Mr Lundberg says, "and people go into them and interact with them however they see fit."
Circle-makers themselves also often feel a deep connection with the landscape and its ancient mystique while stamping their designs at night.
"You do feel maybe part wizard, part shaman," Mr Lundberg says.
"So there is, on one level, that kind of spiritual experience.
"But on the other level, you've got diagrams and you've got a job to do and you've got to get on with it."
Despite having made crop formations as land art for 30 years, even he says: "I would like to believe that there are some crop circles that are of non-human origin."
And perhaps maintaining some mystery is crucial to the art.
"Without an audience, the crop circles don't function," Mr Lundberg says.
"They need an audience - they need participation."
Social outsiders
Redbone, despite his creator's scepticism, also likes to believe something mysterious and magical is going on. He thinks his most elaborate patterns may be channelled through him "from somewhere far more deeply rooted, from 10,000 lifetimes ago, from all lives lived, in all places".
He is "a sort of anarcho-punk, crusty, new-age traveller crossover", Myers says. With troubled Falklands War veteran Calvert, the pair represent a pocket of subversion and individuality at a time when politicians, police and the press - as well as creeping surveillance - seemed to be funnelling counterculture into conformity and control.
The author is fond of folk heroes rooted in English landscape and history.
His award-winning 2017 book The Gallows Pole, about an 18th Century coin-clipping gang, is currently being turned into a BBC drama by director Shane Meadows.
In The Offing, from 2019, a reclusive woman on the Yorkshire coast forms an unlikely friendship with a restless young man from mining stock in the wake of World War Two. It became a surprise lockdown bestseller in Germany.
Most of Myers's characters are social outsiders in one way or another. "Because I feel like that myself a lot of the time", he says.
"The two characters in the [new] novel are happiest at night, by themselves or with each other, in a field under the cover of darkness.
"I can relate to that."
The Perfect Golden Circle, by Benjamin Myers, is out now.
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L'Humanité
Twitter, un bien commun
TribuneAmar Bellal et Jean-François Bolzinger Rédacteur en chef et directeur de la revue Progressistes
C’est un pouvoir démesuré que vient de s’octroyer Elon Musk en rachetant la plateforme Twitter pour 44 milliards de dollars, lundi 25 avril. Avec près de 221 millions d’abonnés, Twitter est de fait incontournable dans le monde de l’information. Aucun journaliste, ni même aucun acteur de la sphère politique, économique ou sociale, ne peut en faire l’impasse. Twitter s’apparente à un service public de l’information de dimension mondiale : c’est devenu un monopole de fait. Est-il légitime qu’une seule personne, ou même un groupe de personnes, puisse détenir un tel pouvoir ? C’est une vraie question politique et morale. L’argent ne peut pas tout acheter. Si nous sommes attachés aux valeurs de partage des pouvoirs, de la neutralité de l’information et de la liberté de la presse, nous ne pouvons pas accepter cette situation. Twitter appartient à l’humanité, et sa propriété doit être collectivement partagée et être remise aux peuples, dont l’institution représentative la plus avancée et la plus démocratique reste aujourd’hui l’ONU.
C’est pourquoi nous appelons à ce que la plateforme Twitter, du fait du monopole mondial qu’elle constitue dans le domaine de l’information, devienne un bien commun mondial et soit administrée par une instance de l’ONU, par exemple une branche de l’Unesco ou de l’Union internationale des télécommunications (UIT) . Il s’agit ici de lancer une démarche d’« onu-isation » de cette plateforme, comme on a connu à l’échelle des États des processus de nationalisation. Les fonds nécessaires à l’échelle mondiale pour le rachat de cette plateforme sont modestes au regard des enjeux, pourvu qu’une volonté politique et un débat s’installent autour de cette exigence démocratique. Cet appel pourrait être un prélude à une démarche similaire pour les plateformes Google et Facebook, qui s’apparentent également à des services publics de dimension mondiale. Un modèle économique finançant le fonctionnement de ces plateformes est à inventer, hors des logiques de profits dégagés par la collecte d’informations personnelles des utilisateurs, collecte qui constitue un grave danger pour nos libertés. La France doit porter haut et fort cette demande auprès de l’ONU et de ses partenaires européens. Nous demandons à Emmanuel Macron, président de la République française, en charge actuellement de la présidence de l’Union européenne, à Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, et à Joe Biden, président des États-Unis d’Amérique, d’œuvrer dans ce sens. Nous appelons tous les citoyens à travers le monde, internautes, professionnels du numérique, mais aussi les forces progressistes, politiques, syndicales et de la société civile, à faire grandir cette exigence démocratique.
twitterelon muskOnu France24 - Monde
Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers
Publié le : 06/05/2022 - 18:21
Guillaume GRALLET
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En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.
"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.
Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.
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Black hole: First picture of Milky Way monster
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
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This is the gargantuan black hole that lives at the centre of our galaxy, pictured for the very first time.
Known as Sagittarius A*, the object is a staggering four million times the mass of our Sun.
What you see is a central dark region where the hole resides, circled by the light coming from super-heated gas accelerated by immense gravitational forces.
For scale, the ring is roughly the size of Mercury's orbit around our star.
That's about 60 million km, or 40 million miles, across.
Fortunately, this monster is a long, long way away - some 26,000 light-years in the distance - so there's no possibility of us ever coming to any danger.
The image was produced by an international team called the Event Horizon Telescope (EHT) collaboration.
It's their second such image after releasing in 2019 a picture of the giant black hole at the heart of another galaxy called Messier 87, or M87. That object was more than a thousand times bigger at 6.5 billion times the mass of our Sun.
"But this new image is special because it's our supermassive black hole," said Prof Heino Falcke, one of the European pioneers behind the EHT project.
"This is in 'our backyard', and if you want to understand black holes and how they work, this is the one that will tell you because we see it in intricate detail," the German-Dutch scientist from Radboud University Nijmegen told BBC News.
What is a black hole?
The picture is a technical tour de force. It has to be.
At a distance of 26,000 light-years from Earth, Sagittarius A*, or Sgr A* for short, is a tiny pinprick on the sky. To discern such a target requires incredible resolution.
The EHT's trick is a technique called very long baseline array interferometry (VLBI).
Essentially, this combines a network of eight widely spaced radio antennas to mimic a telescope the size of our planet.
The mass of a black hole determines the size of its accretion disc, or emission ring. The hole lives in the central brightness depression. Its "surface" is called the event horizon, the boundary inside which even a light-ray is bent back on itself by the curvature in space-time. Brighter regions in the accretion disc are where light gains energy as it moves towards us, and is said to be doppler boosted
This arrangement enables the EHT to cut an angle on the sky that is measured in microarcseconds. EHT team members talk about a sharpness of vision akin to being able to see a bagel on the surface of the Moon.
Even then, atomic clocks, smart algorithms and countless hours of supercomputing are needed to construct an image from several petabytes (1 PB equals one million gigabytes) of gathered data.
The way a black hole bends, or lenses, light means there is nothing to see but a "shadow", but the brilliance of the matter screaming around this darkness and spreading out into a circle, known as an accretion disc, betrays where the object is.
If you compare the new image to the previous one of M87, you may wonder what's different. But there are key distinctions.
"Because Sagittarius A* is a much smaller black hole - it's around a thousand times smaller - its ring structure changes on timescales that are a thousand times faster," explained team member Dr Ziri Younsi from University College London, UK. "It's very dynamic. The 'hotspots' you see in the ring move around from day to day."
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This is very apparent from the simulations the team has produced of what you would see if you could somehow take yourself to the centre of our galaxy and view the scene with eyes sensitive at radio frequencies.
The super-heated, excited gas - or plasma - in the ring is travelling around the black hole at a significant fraction of light-speed (300,000km/s, or about 190,000 miles per second). The brighter regions are likely places where material is moving towards us and where its light emission is being energised, or "doppler boosted", as a consequence.
These rapid changes in the vicinity of Sgr A* are part of the reason why it has taken so much longer to produce an image than for M87. Interpretation of the data has been a tougher challenge.
The telescope observations for both black holes were actually acquired during the same period in early 2017, but M87, at its greater size and distance of 55 million light-years, looks static by comparison.
Scientists have already begun to deploy the measurements in the new image to test the physics we currently use to describe black holes. So far, what they see is entirely consistent with the equations set out by Einstein in his theory of gravity, of general relativity.
We've suspected for several decades that a supermassive black hole lives at the centre of the galaxy. What else could produce gravitational forces that accelerate nearby stars through space at speeds of up 24,000km/s (for comparison our Sun glides around the galaxy at a sedate 230km/s, or 140 miles per second)?
But, interestingly, when the Nobel Prize committee honoured astronomers Reinhard Genzel and Andrea Ghez with its physics award in 2020 for their work on Sgr A*, the citation spoke only of "a supermassive compact object". It was wriggle room in case some other exotic phenomenon turned out to be the explanation.
There can be no doubt now, however.
Come this August, the new super space telescope, James Webb, will turn its eye on Sgr A*. The $10bn observatory won't have the resolution to directly image the black hole and its accretion ring, but it will bring new capability to the study of the environment around the black hole with its incredibly sensitive infrared instruments.
Astronomers will be studying in unprecedented detail the behaviour and the physics of hundreds of stars whipping around the black hole. They'll even be looking to see if there are some star-sized black holes in the region, and for evidence of concentrated clumps of invisible, or dark, matter.
"Every time we get a new facility that can take a sharper image of the Universe, we do our best to train it on the galactic centre, and we inevitably learn something fantastic," said Dr Jessica Lu, the assistant professor from the University of California, Berkeley, US, who will lead the Webb campaign.
The EHT collaboration's results are being published in a special issue of The Astrophysical Journal Letters.
France24 - Monde
Web, attention ça coupe !
Publié le : 29/04/2022 - 16:49
Guillaume GRALLET
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Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.
Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.
Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.
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Le retour d’Ulysse
Cet Ulysse-là, pourtant, n’est jamais revenu de Troie. Le 11 novembre 1920, sous l’arc de triomphe de l’Étoile, on inhume dans un caveau la dépouille d’un soldat mort pour la France, en hommage à cette génération sacrifiée. Celui-là qui gît sous l’arche ne fut pas le seul inconnu de la Grande Guerre. Deux ans plus tôt, sur le quai de la gare de Lyon-Brotteaux, au passage d’un convoi de blessés revenant d’Allemagne, un soldat amnésique et sans bagage erre près des voies, sans plaque ni insigne cousus sur sa capote. Antoine Billot imagine ce qu’il fut dans un roman admirable et quitte l’histoire pour entrer dans la littérature. L’énigme, elle, est saisissante, tant par la plume épatante de son auteur que par la densité prodigieuse de son intrigue. « Quelques individus, véritables épaves humaines, vivants et morts à la fois, perdus en eux-mêmes et incapables d’en revenir, ne doivent malheureusement pas leur existence à la seule imagination des romanciers. On les appelle des “aliénés de guerre”, […] condamnés à croupir dans l’entre-deux du monde civil et du monde militaire, ils demeurent suspendus à égale distance de la paix et de la guerre, de la raison et de la folie, de la mémoire et de l’oubli. »
La guerre ne manque pas d’imagination quand il s’agit de casser du péquin, mettre en pièces son humanité.
Dans le récit, Anthelme Mangin reçoit le nom de soldat Ulysse et c’est le Dr Milosz qui prend en charge le cas étrange de cet homme dont il ne reste plus rien sinon quelques lambeaux de chair sur un corps brisé par le chagrin et la cruauté de la guerre. « La guerre ne manque pas d’imagination quand il s’agit de casser du péquin, mettre en pièces son humanité. » Tandis qu’il est interné au Val-de-Grâce, sa photographie est diffusée dans la presse, les mairies, les écoles, les gares et tous les bureaux de poste de France. Aussitôt, des centaines de mater dolorosa, de veuves inconsolables, de fiancées affligées et de pères désolés, accourent pour reconnaître un fils, un amant ou un époux qui n’est jamais rentré au pays, comme on dit. « Deux ans après l’Armistice la guerre se prolonge dans cette énigme qui sent la mort, la poudre, évoque le sacrifice héroïque des uns, consterne l’euphorie coupable des autres. Vivant ingrat, survivant amer, chacun veut voir le soldat perdu, le soldat abandonné, oublié de tous et d’abord de lui-même. »
L’offensive du 5e régiment de hussards sur la côte 304
Après de longs mois de recherche, seuls deux profils semblent correspondre à ce que fut, dans une autre vie, ce patient qui ne se souvient plus de rien. « L’un s’appelle Balthus Albarède, l’autre Charles Jost. Le premier était âgé de 26 ans au moment de sa disparition. Instituteur dans le Lubéron, à Banon […] . Le second avait 28 ans quand il s’est volatilisé, était avant-guerre assistant de mathématiques à l’École polytechnique, rattaché à la chaire du professeur Hadamard. » Tous deux ont disparu dans l’offensive du 5e régiment de hussards sur la côte 304, au Mort-Homme, à Verdun, tombés pour une guerre dans laquelle ils s’étaient précipités comme dans les bras d’une maîtresse passionnée. Tous deux ont épousé une Barbara. L’une, Pénélope, attend le retour, l’autre, Nausicaa, consent au départ pour qu’Ulysse accoste enfin sur les rivages d’Ithaque, ou ceux de la Phéacie, loin des confins de ces abîmes de douleur.
“Le Soldat Ulysse”, d’Antoine Billot, Gallimard, 272 pages, 20,50 €.
BBC
United States passes one million Covid deaths
By Bernd Debusmann JrBBC News, Washington
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The US has passed more than one million Covid-related deaths, says the White House.
President Joe Biden said the country was marking "a tragic milestone" and each death was "an irreplaceable loss".
It's the highest official total in the world - although the World Health Organization believes the true death toll may be much higher elsewhere.
The US has also recorded more than 80 million Covid cases, out of a 330 million population.
The first confirmed case was reported on 20 January 2020, when a man flew home to Seattle from Wuhan in China.
The 35-year-old survived, after 10 days of pneumonia, coughs, fever, nausea and vomiting. But deaths began to be reported just a few weeks later.
In the two years since, death rates have ebbed and flowed as waves of the virus swept across the country - reaching highs of more than 4,000 a day in early 2021.
Public health experts give several reasons for the high US death toll - including high rates of obesity and hypertension, overworked hospital systems, some vaccine hesitancy and a large older population.
Each US state may have a slightly different way to define a Covid death, and such deaths are often not solely because of the virus.
"One million Covid deaths, one million empty chairs around the family dinner table, each irreplaceable losses," said President Biden in a televised statement on Thursday morning.
"Our heart goes out to all those who are struggling, asking themselves, how do we go on without him, how do we go on without her?"
The president ordered the White House flags to be lowered to half mast to mark the milestone.
When did the deaths take place?
The US has seen the number of daily reported deaths spike on several occasions, often coming as new variants spread across the country.
The first wave - the initial pandemic - saw highs of more than 2,500 daily reported deaths in April 2020, about eight months before the first vaccines were rolled out in December.
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"The dangerous surges, where our hospitals were full and new deaths were overwhelming, have all come on the heels of new variants," Dr Mark Cameron, an associate professor in the department of population and quantitative health sciences at Case Western University in Ohio, told the BBC.
Most of the one million Americans who died during the pandemic lost their lives after the vaccines were introduced. That's down to the sheer scale of people still catching the virus - it does not mean the vaccines aren't working. Vaccines massively cut severe Covid risk.
A study from the Rand Corporation credited the jabs with saving 140,000 lives in the US by May 2021 alone.
A separate analysis by the Peterson Center for Healthcare and the Kaiser Family Foundation in April this year estimated that around a quarter of the US deaths - about 234,000 people - could have been prevented with vaccines.
"You can't necessarily simplify this to be a pandemic of the unvaccinated. Everyone knows someone who had the whole vaccination regimen and still got very sick," Dr Cameron added.
"But the data is clear, the risk of Covid-19 and death is higher in the unvaccinated."
Where in the US did the deaths take place?
Of the 50 US states, the highest death toll has been reported in California, where about 90,000 people have died.
California is followed closely by Texas (about 86,000), Florida (about 74,000) and New York (about 68,000).
On a per capita basis, CDC data shows that Mississippi has suffered about 418 deaths per 100,000 residents, followed by Arizona (414), Alabama (399) and West Virginia (384).
The per capita death rate in these states far surpasses the average US national rate of about 300 per 100,000.
Experts point to several reasons why certain states suffered disproportionately, including unequal access to healthcare.
Brittany Kmush, an epidemiologist and global health expert at Syracuse University, said socio-economic status often affected "being able to access hospitals with oxygen and things like that when patients need them".
Dr Monica Gandhi, an infectious diseases physician and professor at the University of California San Francisco, said vaccine hesitancy also explains higher death tolls in certain states.
In her analysis, shortcomings in vaccinations have contributed more to the US death toll than other public health measures, such as masking or isolation.
Demographic trends
While deaths have been reported across all age and ethnic groups, experts note that certain sectors of the population have been more likely to die - particularly the elderly and those with co-morbidities.
Government data shows the vast majority of Covid deaths in the US - about 740,000 - have been among those older than 65.
"Looking at severe illness and death, the demographics haven't changed throughout the pandemic. It has always been older adults, and those with co-morbidities especially," Dr Cameron explained.
CDC data analysed by the Kaiser Family Foundation shows that overall - particularly in the early stages of the pandemic in 2020 - black, Hispanic and Native American populations experienced higher rates of both infection and death.
Public health experts cite a range of reasons, including vaccine hesitancy among some groups, and an elevated risk of exposure due to working and living conditions.
"Part of that is being unable to separate yourself from work," Dr Gandhi said.
"And even after the vaccine, there was some scepticism in some of our black and Hispanic populations about taking up the vaccine. But there was a lot more acceptance after Delta. That really scared people."
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The true toll?
While the death toll from Covid-19 now officially exceeds one million, the indirect toll of the virus is likely to be far higher, as a result of disrupted health systems and a hesitancy to seek medical attention for fear of catching the virus.
One study, published in the journal PLOS Medicine in May 2021, found that for every 100 deaths directly assigned to Covid, another 20 "excess" deaths occurred that were not - many of them in areas with "lower socio-economic status".
A study released on Thursday by the World Health Organization put the figure at 140 excess deaths per 100,000 people during 2020 and 2021 - totalling about 930,000 more lives lost than would have been expected on average.
"People were waiting for surgery and not seeing their doctors, and [there were] missed opportunities for serious disease diagnoses," Dr Cameron said, adding that this was particularly true for those aged between 25 and 64.
"It will be years before we even come close to understanding the impact Covid-19 had on our overall morbidity and mortality rates."
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'We don't have an end in sight'
Does US really have world's highest Covid death toll?
True Covid pandemic death toll is 15 million - WHO
Why is Canada's Covid death rate much lower than US?
France24 - World
Wounded Ukrainian soldier describes captivity and exchange with Russian prisoners
Issued on: 10/05/2022 - 18:01
Juliette MONTILLY
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Glib Stryzhko, a Ukrainian soldier who fought in Mariupol, recalls his time in Russian captivity as he recovers from a battlefield injury in a Zaporizhzhia hospital. Stryzhko was captured in April and eventually taken to Russia before suddenly being put on a plane and sent home with others to be swapped for Russian prisoners.
Valeurs Actuelles
Fiat 500, la fée électrique
PHILOSOPHIE
Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.
PRESTATION
Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.
TECHNIQUE
Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.
BBC
How much plastic do you use in a week?
By Georgina RannardBBC News Climate & Science
Thousands of people will count their plastic waste for a week in a national survey of how much we consume.
The count, put together by the organisation Everyday Plastic and Greenpeace, starts on Monday.
Only the US uses more plastic per person per year than the UK, research suggests.
Campaigners say the count will shed a unique light on how households consume the environmentally damaging material.
Huge amounts of energy and fossil fuels are needed to make new plastic, and it sticks around in our environment for a long time. It is also only possible to recycle plastic two or three times before it becomes too degraded.
Microplastics have been found everywhere from human blood to Arctic snow.
Around 151,000 households, 96 MPs, and 4,180 classrooms will be tallying up each piece of plastic they use from 16-22 May.
Government figures suggest that UK households recycled 44% of their waste in 2020.
But some plastics put in recycling bins goes to landfill or incinerators, or is even sent abroad where it can be dumped instead. In 2020 BBC News uncovered mountains of plastic waste sent from the UK to Turkey.
"This count is the UK's biggest ever investigation of plastics. Millions of us do our part to recycle but we don't really know where our plastic waste ends up," Greenpeace plastics campaigner Chris Thorne told BBC News.
Everyday Plastic founder Daniel Webb counted his plastic for a year in 2017, filling 40 bin bags with waste.
"This experience changed my life and changed how I understood the problem. Then I thought, what if other people did the same experiment as I did?" he told BBC News.
Participants in the Big Plastic Count receive a pack explaining how to count the plastics they use, broken down into 19 categories. They then tally up each type of plastic waste before putting it in the bin or the recycling.
The data will be analysed by Everyday Plastic and Greenpeace to produce a national picture of plastic waste.
The campaigners say radical action by government and supermarkets is required to reduce how much plastic is produced and to improve recycling rates.
Maria Hughes, who lives in Newport, Wales with her husband and two children, said she is taking part because she feels we are "drowning in plastic".
"I can't achieve the change needed alone. Ultimately we need manufacturers and supermarkets to change the packaging our food is in," she told BBC News.
Nadiya Catel-Arutyunova, Sustainability Policy Advisor at the British Retail Consortium, told BBC News: "Retailers have been committed to removing single-use packaging for some time. Many have signed up to the Plastics Pact, working with suppliers to eliminate problematic or unnecessary single-use plastic packaging. UK supermarkets are also investing in their reuse/refill offerings to radically cut down on packaging."
The government is hoping to introduce a deposit return scheme and other measures to reduce plastic waste.
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Have you signed up to count your plastic waste? Do you already monitor your plastic waste? Email haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
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France24 - World
‘I am under threat’: Decades after Putin's war, the anguish of Chechens still hunted by Russia
Issued on: 06/05/2022 - 17:57Modified: 06/05/2022 - 18:02
Juliette MONTILLY
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The conflict in Ukraine recalls the 1999 arrival of tanks in Chechnya sent by Russian President Vladimir Putin to "pacify the Caucasus". Twenty-three years later, the war is not over. It has moved to the European Union, where some of the 250,000 Chechen refugees there are spying on one another. Since 2009, two dissidents who testified publicly about Chechen leader Ramzan Kadyrov's abuses have been shot dead in Austria, a rich and peaceful country of 9 million people.
Valeurs Actuelles
Don Juan II, le bateau étoilé
Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.
Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.
Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.
Port Debilly, Paris XVIe.
Réservations : 01.83.77.44.40.
BBC
Eurovision 2022: Sam Ryder is 'ignoring the hype' as the UK's odds improve
By Mark SavageBBC Music Correspondent
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Something strange is happening at Eurovision: bookmakers are predicting a good result for the UK.
After two years of finishing in last place, and more than a decade since we made the top 10, Sam Ryder is second favourite to win with his uplifting power ballad Space Man.
But Ryder is trying to ignore the mounting excitement.
"I don't want to get to a point where I start believing the hype," he says. "I just want to do everyone proud, and do the best job I possibly can."
Former winner Conchita Wurst is more willing to speculate on his chances.
"The buzz in the Eurovision community is, 'Oh, the UK is participating again,'" she told the BBC last month.
"No offence to all the other artists who have come before... but this year it feels like, 'They mean business.'"
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Ryder appeared at last night's Eurovision semi-final in Turin, but he did not have to compete to secure his spot in Saturday's final. Free passes are given to the "big five" - France, Germany, Italy, Spain and the UK - who pay the most towards keeping the contest going, along with the host nation.
A former construction worker, the 32-year-old was already a huge sensation on TikTok before the contest, with stars like Alicia Keys, Sia and Justin Bieber reposting his videos.
He was then selected for Eurovision by TAP Management, the management company behind Lana Del Rey and Ellie Goulding, who helped the BBC choose this year's entry.
Since then, he's been on a whirlwind tour of Europe, building up support for his song - which was co-written by Amy Wadge, whose other credits include Ed Sheeran's Thinking Out Loud and Camila Cabello's First Man.
It's a long way from his childhood in the countryside, near Malden in Essex. "It was proper Huckleberry Finn vibes," he recalls, "swimming in rivers and building dens."
Before Saturday night's grand final, we grabbed him to chat about his chances in the competition, his favourite Eurovision memory, and the injury that nearly ruled him out of the competition.
Hey Sam, how are you feeling?
You know what? I feel good.
I'm ready to soak it all in and be there and be present for the experience. Because if you let nerves get the better of you, or you start overthinking everything a bit too much, you can miss this gorgeous thing you're lucky enough to be involved in.
What was your first experience of music?
My parents weren't musicians, but they played records constantly: Earth Wind and Fire, Beautiful South, Queen. Even now they listen to the same records full blast. And I mean full blast. My neighbours will know, if they were mowing the lawn, they'd play the records so loud they could still hear it over the lawnmower.
You must have been popular with the neighbours.
I mean, God bless my neighbours because I used to practise guitar in the garden of that house, and I'd sing my head off with the windows open over lockdown. But everyone was so patient. I often thought I could hear them shouting requests.
You first found fame on TikTok. What made you start posting videos there?
I'd been working in construction for years, and then I started singing at weddings. And it took lockdown to happen for me to think, "I want to I don't want to stop singing just because the weddings are cancelled".
And I guess TikTok was kind of a digital way of me flicking through my record collection. There was no strategy or anything like that. Singing into my phone brought me the same amount of happiness as playing a live show.
The first video was Hit Me Baby One More Time by Britney Spears. I sang it as high as I could in my mom's kitchen. And it all started snowballing from there.
How did you react when Sia and Justin Bieber commented on your videos?
That was mind blowing. I was in my shed trying to sing Chaka Khan's I'm Every Woman and it was boiling hot, so every 10 minutes I'd have to run out and put my head in the freezer before I filmed another take.
And it was in one of those freezer breaks that I got a DM from Justin Bieber saying he'd just sent my video to Sia. And I looked at Sia's account, and she'd posted my cover of [her song] Elastic Heart with this really lovely kind, encouraging comment underneath it.
That was just incredible, because Sia is a vocal hero.
Until Ed Sheeran joined TikTok last year, you were the app's most-streamed British artist. How much do you hate him now?
Oh, you can't stop Ed! Ed is a force. If ever there's a silver medal to take, I'll take this one.
What prompted you to write a Eurovision song?
Actually, the song was written a year and a half ago with no intention of Eurovision in our minds. It was a gorgeous, boiling hot day in London, so naturally, we were in a studio with no windows and Space Man just seemed to come out of space… man.
I heard it only took you 10 minutes.
Yeah, we smashed it! As a songwriter you sometimes get those hole-in-ones, and I'm just so grateful because it's not overdramatic for me to say that it changed my life.
People were really encouraging about my covers on TikTok and Instagram, but it wasn't enough to open any doors. Record labels want to see that you can write songs, and have your own sound - and Space Man was the song that did that.
The fact you didn't write it for Eurovision feels significant. For too long, the UK has tried to work with a preconceived idea of what a Eurovision song "should" sound like.
Yeah, if you get given a brief, sometimes you hit it too on the nose. As a songwriter, I prefer to write whatever is coming to you on that particular day.
How did the song get selected, then?
I got a call from the BBC in January, and they said, "Hey, we heard your song Space Man." God knows how, but they said, "How do you fancy singing it at Eurovision" and obviously I'm a big fan, so I said yes.
What's your favourite Eurovision memory?
It has to be when Lordi won it for Finland with Hard Rock Hallelujah. Do you remember Lordi, with the prosthetics and the bat wings and platform boots and the battle axes? In any other context, it would be bonkers - but because it's Eurovision, it's like yeah, bat wings, whatever.
You've been performing Space Man all over Europe… but it nearly came to a sticky end, didn't it?
I know! I've been go-karting and surfing and snowboarding and skydiving while we toured - but the thing that got me was a scooter in Madrid!
We'd just done a performance and I was going back to the hotel, wind in my hair, big smile on my face, when I came down this hill into a tight turn. And I thought, 'OK, I need to brake now' but the brakes were dangling off. There was no way I could stop. It was too fast to put my foot down. And I came off and crashed straight into this metal bar.
That sounds awful.
I was really, really lucky because it hit my neck on my chest and then my knee. But if it had got me in my jaw, I wouldn't have been in the competition any more.
Well, thankfully you're here… But what's it like after 10 days in Eurovision-land? It must be overwhelming.
That's definitely something that you need to watch out for. Sometimes you are in it so much that you can't see the wood from the trees, it's good to take breaks.
You need to get distance from all this to regain your focus and remember what it's all about. And that is that three minutes of singing and sharing your song and connecting with a stranger in the audience.
The UK has come last twice in a row. Does that put more pressure on you, or give you complete freedom, because you can't do any worse?
I think if you tell yourself you're under pressure, you're starting off on the wrong foot. It's hard to break out of that. So instead, I'm telling myself I'm excited and grateful and thankful to have the opportunity.
Anyway, singing, song-writing and performing shouldn't be about a scoreboard. The celebration of music can exist without that.
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Sam Ryder to represent UK at Eurovision 2022
Former Eurovision winner gives tips to UK hopeful
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New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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The Saturday profile
At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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France24 - World
Embedded with the Ukrainian soldiers facing the Russians across no man's land
Issued on: 05/05/2022 - 16:48
Juliette MONTILLY
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In southeastern Ukraine, a group of soldiers man a series of gun emplacements and makeshift trenches in a deserted no-man's land. About four or five kilometres away are the Russians, whose rockets frequently wreak havoc in nearby towns. Soldier Dmytro Sirenko insists that his unit will not leave its positions no matter what, because the Russians want to "push us out and then keep marching".
Valeurs Actuelles
Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit
Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox
Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).
Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.
www.fourseasons.com/lisbon
Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique
Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.
www.mandarinoriental.fr
Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial
Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.
www.lemasdepierre.com
Sha Wellness Clinic : le plus diététique
Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.
www.shawellnessclinic.com
Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant
Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.
En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.
Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.
www.thalasso-saintmalo.com
BBC
Is it fair for fantasy football managers to rely on AI?
By Padraig Belton and Will SmaleBusiness reporters
Like millions of other people, Alice Simpson loves playing fantasy football.
Every season she picks a team of real-life players from England's Premier League, and she gains - and loses - points according to how each of her players performs in their games.
Each week she can make a substitution - bring in a new player, and get rid of another. It is a very competitive hobby, and the fantasy managers take it very seriously.
To do well you need to be very knowledgeable about football, and follow the Premier League extremely closely. At least that used to be the case.
In recent years, managers have been able to turn to a number of providers of fantasy football artificial intelligence (AI) software programs. These programs do the studying for you, and suggest the best footballers for you to bring in.
It is very much the same with the American football version of the game. Yet, is it unsporting to use such systems?
Ms Simpson has been playing fantasy football for six years, and started using AI in 2018 to gain an edge on her friends in their mini-league.
"I see the AI as a source of information, maybe like talking to a well-informed friend for advice," says the 31-year-old teacher, from Wiltshire. "But I think the best thing about AI, is that it helps you remove any biases."
"Often, we may have a grudge against a player as they did not perform well for you the last time you owned them, or maybe they play for a rival team to one you support," says Ms Simpson.
Currently in second place in her league as the 2021-22 football season draws to a close, she gets her AI assistance from one of the UK's most popular providers - Fantasy Football Fix. Offering both a free and subscription-based premium service, it launched back in 2018, and says it now has 500,000 users.
Its self-learning software trawls through all the mass of data surrounding each and every Premier League player and team, to try to predict their future performance. And from this it suggests that fantasy football managers pick and change certain players.
Fantasy Football Fix's Tom Brown claims that the tech works so well that when we "run bots using our AI tech they finish in at least the top 1% of all the nine million [Premier League fantasy football] managers".
Yet, it's not infallible, as Mr Brown's colleague Adam Moss admits, the AI algorithms can get tripped-up, if a real life Premier League football manager rotates their players unpredictably, such as Manchester City's Pep Guardiola.
"Despite all our efforts, there's basically no rhyme or pattern for how he does things, and that makes it hard when you try to implement an algorithm," says Mr Moss.
Mr Brown adds that AI can however, make very good predictions - "if it knows what players are going to be on the pitch".
"But often, someone like Pep will decide randomly to drop one of his players for someone else, and there's basically no way of predicting that sort of thing."
If fantasy football is popular in the UK, with more than nine million players of the official Premier League game, it has nothing on the popularity of similar games in North America.
In the US and Canada, more than 59.3 million people play fantasy sports. Of that number, 78% play the American football or NFL (National Football League) version, while 39% play baseball and 19% basketball.
One of the most popular fantasy American football leagues is provided for free by broadcaster, ESPN.
Since 2020, users have been able to access AI assistance on which players to trade. This is thanks to a collaboration between ESPN and computer firm IBM, which asked its AI computer, Watson, to start studying the NFL.
The 'Trade Assistant with IBM Watson' function uses AI to not just trawl though all the available NFL stats, but it also listens to TV and radio shows, and podcasts to gauge the opinion of experts and other commentators.
It then uses all this information to suggest that a fantasy football manager makes a player change, and explains its reasoning.
Aaron Baughman, IBM's AI and hybrid cloud lead engineer, is one of the architects behind the tie-up. He says that fantasy American football AI requires advanced algorithms "because this is a hard problem to solve".
A keen player of fantasy American football himself, he says that he can enjoy the game more now that "the heavy lifting is done by AI".
But is it fair to use AI to boost your performance in fantasy football or another sport? James Pritchard, a keen fantasy football player from North Wales, says that it certainly isn't for him.
As the current 2021/22 season nears to an end, his team - Locomotive Llandudno - is top of a mini-league of 18 friends.
"I wouldn't ever consider using AI," says the 49-year-old public relations consultant. "It is ungentlemanly, and it feels suspiciously close to cheating.
"And anyway, I trust my judgement regarding football against any computer. I watch quite a lot of football, and keep a very close eye on the Premier League.
"It is all about bragging rights over my friends, and if I used AI I wouldn't have them."
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Valeurs Actuelles
Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration
C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.
Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».
Une souscription en ligne toujours disponible
Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.
Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée.
Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate
Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2
— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022
Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.
« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.
Cannes : les dernières actualités
BBC
Why one firm is banking on carbon fibre bikes in Europe
By Pedro GarciaBusiness reporter, Lisbon
There is growing demand from amateur cyclists for more affordable, carbon fibre bike frames.
The material is light and strong, and among other things enthusiasts hope it will improve their speed.
In Portugal, Carbon Team and its investors are betting on this appetite for high-end bikes growing in Europe.
Located in Campia (not far from Oliveira de Frades, a town famous for bikes), a group of investors from Portugal, Germany, and Taiwan launched the firm in 2018.
The company believe manufacturing of hi-tech bicycle components is poised to return to Europe, after decades of supply from firms in China and Taiwan.
Emre Ozgunes joined Carbon Team in 2019, hired as a general manager for the new company after years of experience in the Portuguese bike sector.
Originally from Turkey, he worked as a factory floor employee in a bicycle company in central Portugal, where he learned the trade.
"I always yearned to start a business from scratch", Mr Ozgunes tells the BBC.
The investors put €8.4m (£7m; $9.2m) into Carbon Team and after three years of product development, production started last year.
Just three people staffed that first production line: Mr Ozgunes, Miguel Oliveira, the company's production manager, and Filipa Antunes, now technical manager.
By March of this year output had increased - with 30 employees constructing between 8 and 10 frames per day.
Mr Ozgunes hopes that by 2023 they will have almost 200 people on Carbon Team's payroll, making up to 150 frames per day.
Although it's a long way off, expansion to this size would make Carbon Team the only company in Europe to mass produce carbon fibre frames. Almost all the frames will be exported.
If demand really takes off, there is land available behind the factory where they could build an additional unit and double maximum capacity to 110,000 frames per year.
There is a wider trend gaining popularity among European industries to relocate key elements of their supply chain closer to home, limiting their dependency on Asian suppliers for parts and raw materials.
The Covid-19 pandemic accelerated this trend. Freight prices skyrocketed and lockdowns forced many Asian factories to sporadically suspend their production.
The Confederation of the European Bicycle Industry (Conebi) estimates that among all bicycles sold in Europe, 40% of their parts are made on the continent, rising to more than half for electric bikes.
"This is positive, but there is still the need to have more production of components in Europe," says Manuel Marsilio, general manager of Conebi.
"The supply chain disruptions in the bicycle industry have boosted discussions that started already before the pandemic. Making components closer to where bicycles and e-bikes are assembled has many advantages and the industry is likely to go in that direction," he adds.
The industry is currently debating how to speed-up this shift - but it will be a slow transition.
The latest Global Bike & Bike Accessories Market report by consultancy firm, PwC, shows that over half of European bicycle manufacturers buy their frames on the international markets.
Marta Baldin, from PwC's Italian branch and co-author of the study, tells the BBC, that "in the near future, supply from overseas is not expected to decrease or slow down. It is expected that the biggest concentration of imports will still come from Asian markets".
More technology of business:
Analysts suggest the biggest opportunity for European firms lies at the higher end of the market.
"On quality and innovation, EU producers do not suffer from foreign competition and this is the main reason why niche and high-quality bike products are still manufactured in the EU," she adds.
And as wages rise for factory workers in Asia, buying from that region is losing some of its economic advantage. Meanwhile, freight costs are increasingly prohibitive, points out Mr Ozgunes.
Volatility on international commodities markets is also helping Carbon Team at the moment.
The price of aluminium, for instance, traditionally the cheaper alternative to carbon fibre, soared to record levels in March before moving lower.
Although carbon fibre prices have risen as well, the increase is currently nowhere near the rise in aluminium prices.
This inflationary trend will likely have an impact on the price of mid-range bicycles too, according to Mr Ozgunes.
On the factory floor, Carbon Team's employees focus silently on their tasks, all demanding precision. A group of employees applies carbon fibre to moulds. Others, on separate tables, prepare and test the raw material.
In a separate aisle, four large ovens bake the final product, while recently made frames are tested for quality and safety.
Filipa Antunes, Carbon Team's technical manager, joined in February 2020, one month before the onset of the pandemic.
"Demand for two-wheeled vehicles rose exponentially with the pandemic and luckily many companies built up their capacity," she says.
She is optimistic and thinks the proposed expansion promises a bright future for her and her company.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Maros Sevcovic
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Royan : un monument inauguré en mémoire des victimes des bombardements de 1945
Ce dimanche 8 mai marque le 77e anniversaire de la capitulation nazie. Célébré de différentes manières dans toute la France, il est l’occasion à Royan d’honorer la mémoire des victimes des bombardements alliés, relate Le Parisien. Cet épisode douloureux de la Libération est commémoré par la ville avec l’inauguration d’un mémorial. Baptisé « Le Souffle » et constitué de 86 tubes montant jusqu’à six mètres de hauteur, il a été installé sur l’ancien fort du Chay, détruit par les bombes. Les cérémonies de l’armistice seront l’occasion de sa première illumination, aux couleurs de la France, puis à celles de l’Ukraine.
Une destruction contestée
L’artiste, Luc Richard, cité par Le Parisien, y voit « une déflagration très stylisée, légère où l’on pourra rentrer comme dans une chapelle. Cette œuvre représente un espoir et tend vers l’avenir ». D’un coût total de 148.000 euros, le mémorial a bénéficié de 48.000 euros de financement participatif. La cagnotte restera ouverte jusqu’en septembre. Il sera accompagné d’une reconstitution 3D et d’un parcours pédagogique pour découvrir les faits qu’il commémore.
Fin 1944, la Wehrmacht avait reçu l’ordre de défendre coûte que coûte les zones portuaires françaises qui pourraient être visées par un second débarquement. Ce qui a abouti à la création de plusieurs « poches » allemandes, dont celle de Royan. Le 5 janvier 1945, les bombardiers alliés ont déversé plus de 3.000 tonnes de bombes sur la ville qui sera finalement conquise le 17 avril. Les attaques ont coûté la vie à 422 civils et 47 soldats allemandes et détruit 85 % de la ville. Cette offensive est aujourd’hui largement contestée, son utilité apparaissant relative.
Charente-maritime : les dernières actualités
France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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Le naufrage russe du détroit de Tsushima
La destruction, le 14 avril dernier, du navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le Moskva, coulé selon Kiev et Washington par deux missiles Neptune, est sans doute la plus grande humiliation subie par la marine russe ou soviétique depuis plus d’un siècle. Ce désastre est tel que Moscou maintient la version officielle d’une explosion dans la soute à munitions. Il faut remonter aux journées du 27 et du 28 mai 1905 pour retrouver une défaite navale aussi retentissante. Dans les eaux froides du détroit de Tsushima qui sépare la Corée de l’Empire japonais, la quasi-totalité de la flotte de la Baltique dépêchée par Nicolas II est alors, en quelques heures, envoyée par le fond ou capturée. Une avanie d’une ampleur telle qu’elle fait vaciller la monarchie russe.
Quinze mois plus tôt, dans la nuit du 8 au 9 février 1904, la flotte japonaise, sans aucune déclaration de guerre formelle préalable (comme, quatre décennies plus tard, lors du raid de Pearl Harbor), pilonne la base navale russe de Port-Arthur. En 1894, déjà l’Empire japonais avait tenté de s’implanter sur ce rivage de Mandchourie, dans le nord de la Chine, dans la péninsule de Liaodong.
Mais sous la pression de Berlin, Paris et Saint-Pétersbourg, Tokyo avait dû reculer malgré une victoire militaire sur les Chinois. En remerciement, la Chine avait alors concédé pour vingt-cinq ans la péninsule à l’Empire russe, qui avait commencé à fortifier son port principal, Lüshunkou, rebaptisé Port-Arthur et vite relié au Transsibérien. Dix ans plus tard, assuré d’un soutien britannique au cas où la situation dégénérerait, l’Empire japonais repart à l’assaut.
Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique
Malgré d’effroyables bombardements, la garnison russe de Port-Arthur résiste pendant de long mois à un siège qui coûtera des dizaines de milliers de vies dans les deux camps. Sa flotte est bloquée dans la rade et en partie détruite. Le 13 avril, le cuirassé Petropavlovsk, fleuron de la 1re escadre du Pacifique, coule après avoir heurté une mine : plus de 600 marins meurent dont le très respecté amiral Stepan Makarov.
Au mois d’août, deux tentatives de sortie de ce qui reste de l’escadre se soldent par deux nouveaux échecs et la mort de l’amiral Wilgelm Vitgeft. Les renforts russes envoyés par voie terrestre sont, dans le même temps, repoussés par les troupes japonaises qui ont débarqué.
Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique et de la mer Noire au secours des assiégés de Port-Arthur. Les 15 et 16 octobre, deux flottes quittent les ports de Tallinn et Libau (aujourd’hui Liepaja), une troisième part d’Odessa, en mer Noire. Au total, une quarantaine de vaisseaux, cuirassés, destroyers, croiseurs, un navire-hôpital, un transporteur de charbon… , prennent la mer vers l’Extrême-Orient. Mais une partie des équipages n’a pas d’expérience de la mer ni même des combats.
C’est un périple impressionnant qui s’annonce, long de 18 000 milles (33 000 kilomètres). D’emblée, l’expédition prend un tour funeste. Au moment d’appareiller, certains bâtiments, dont les hommes ont été mal entraînés, font des erreurs de manœuvre jusqu’à provoquer une collision. Sinistre augure ! Une semaine plus tard, en mer du Nord, dans la nuit du 21 au 22 octobre, les marins russes, gagnés par un climat de paranoïa nourrie par de faux renseignements sur la proximité de torpilleurs ennemis, ouvrent le feu sur des chalutiers britanniques, pris par erreur pour des navires… japonais ! Deux pêcheurs sont tués. Dans le brouillard et la panique, les navires russes ouvrent le feu les uns sur les autres : les croiseurs Aurora et Dmitri Donskoï sont endommagés.
À Londres, ce grave incident indigne l’opinion. « Il est quasi inconcevable que des hommes qui se prétendent marins, si effrayés qu’ils soient, puissent bombarder une flottille de bateaux de pêche durant vingt minutes sans découvrir la nature de leur cible », dénonce le quotidien The Times.
Les déconvenues de l’expédition russe ne font que commencer. Au large de l’Espagne, le Kamtchatka, séparé quelques jours du reste de l’escadre, réapparaît et rapporte avoir tiré 300 obus sur des vaisseaux japonais, qui sont en réalité autant de nouvelles fausses cibles : un cargo suédois, un chalutier allemand, un voilier français…
Les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois.
Au départ de Tanger, où la flotte a fait relâche, nouvel incident ! Un des navires russes, au moment de lever l’ancre, sectionne le câble télégraphique qui relie le port marocain à l’Europe.
Au large du Maroc, la flotte se scinde : les navires à plus faible tirant d’eau font cap vers le canal de Suez tandis que les plus grosses unités, sous le commandement du vice-amiral Rojestvenski, prennent la route du sud pour contourner le continent africain par le cap de Bonne-Espérance. Rendez-vous pour le ralliement est pris à Madagascar. Le défi logistique est colossal. Car les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois. Leurs besoins d’approvisionnement en charbon sont énormes. Or l’Empire russe n’a pas de colonies en Afrique.
Les autorités françaises refusent l’accès des Russes à leurs ports
La flotte ne peut compter que sur les ports de l’empire colonial français. Mais la République, qui vient de signer les traités de l’Entente cordiale avec le Royaume-Uni, ne veut pas indisposer Londres, soutien de l’Empire nippon, et doit se conformer aux obligations que lui impose son statut de puissance neutre dans le conflit russo-japonais, parmi lesquelles l’impossibilité de ravitailler la flotte d’un belligérant.
Malgré l’alliance signée avec la Russie, en 1892, les autorités françaises refusent aux navires russes l’accès à ses ports africains. Le ravitaillement doit se faire en mer. Afin de limiter le nombre d’escales, on entasse le charbon partout, jusque dans les cabines des officiers. Surchargés, certains navires manquent de couler lors d’une tempête à la pointe septentrionale du continent.
Les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes
Lorsque la flotte arrive enfin à Nosy Be, à Madagascar, le 29 décembre, de nouveaux ordres venus de Saint-Pétersbourg imposent un délai supplémentaire. Cinq autres vaisseaux de guerre – si âgés que les marins les surnomment les “coule-tout-seuls” – doivent les rejoindre depuis la Baltique. L’alcool aidant, l’escale prolongée provoque un relâchement de la discipline. En outre, les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes. Port-Arthur a capitulé le 5 janvier 1905. Et en Manchourie, le 10 mars, l’armée du tsar a subi une cuisante défaite à Moukden.
Quand la flotte russe quitte Madagascar le 16 mars, après dix semaines à l’ancre, les plus lucides à son bord ont déjà compris que la guerre était perdue. Et pourtant, le pire est à venir. À leur arrivée, le 27 mai, dans le détroit de Tsushima, en route pour le port de Vladivostok, les bâtiments russes, ralentis par les algues et coquillages qui ont alourdi leurs coques dans les eaux tropicales et mal armés, sont repérés par les Japonais.
Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir
Par une manœuvre audacieuse, l’amiral Togo Heihachiro engage le combat à 14 h 10. Ses torpilleurs, plus rapides, tout juste sortis de carénage, entraînés à la manœuvre, détruisent avec méthode la flotte du tsar.
À 10 h 43, le matin du 28, ce qui reste de la marine russe signale sa reddition. Dans son édition du 1er juin, le quotidien le Temps rapporte que, lors de la bataille, « les navires ne répondaient pas aux signaux envoyés par l’amiral », que « la flotte était incapable d’accomplir aucun mouvement d’ensemble » : « Cette prompte démoralisation des personnels est attestée par les matelots russes prisonniers [qui] disent qu’ils n’avaient aucune chance de remporter la victoire. » Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir. Cinq mille marins ont péri contre une centaine côté japonais.
En Russie, l’écho de la défaite est terrible. De la Baltique à la Volga, des insurrections éclatent. Dans les rues de Moscou, on chante la Marseillaise. Et la répression est impossible car la troupe refuse d’intervenir. Craignant pour son trône, Nicolas II n’a d’autre choix que de mettre un terme à cette guerre devenue impopulaire.
Le 5 septembre 1905, le traité de Portsmouth (États-Unis) entérine la fin du conflit. Le Japon reprend la péninsule de Liaodong et la moitié sud de l’île de Sakhaline. Le naufrage de sa marine va emporter le régime lui-même, douze ans plus tard.
BBC
From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s
By Gaggan SabherwalBBC News
A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".
Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.
He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.
Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.
"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.
Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.
He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.
His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.
Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.
For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.
He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.
His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.
Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.
It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.
Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).
At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.
Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.
In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.
Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.
In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.
During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.
"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.
Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.
Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.
A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.
"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."
In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.
Some of her photos are also on display at the exhibition.
"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.
Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.
"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.
Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.
His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.
As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.
Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.
All photographs by Masterji Estate
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France24 - Monde
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Publié le : 26/04/2022 - 18:30
Sébastian SEIBT
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Sonia DRIDI
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.
Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.
Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.
"Absolutiste de la liberté d'expression"
Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.
Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).
Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".
Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.
Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news".
Le retour de Donald Trump ?
Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.
Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.
"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.
À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".
Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller.
Libertarien à géométrie variable
En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État.
De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas.
Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.
Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton.
Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian.
Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.
En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich.
C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.
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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
La chronique de l’éco
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
BBC
Archive sheds new light on Tutankhamun discovery, 100 years on
By Ijeoma NdukweBBC News
The tomb of the ancient Egyptian king Tutankhamun at Luxor is one of the most famous discoveries in modern archaeology.
A new exhibition at the University of Oxford's Bodleian Libraries - Tutankhamun: Excavating the Archives - marks the 100th anniversary of the discovery by the British Egyptologist Howard Carter and his team.
Dramatically lit images captured by the photographer Harry Burton, along with letters, plans, drawings and diaries from Carter's archive shed new light on the story of the 10-year excavation of the tomb, which was the first known intact royal burial from ancient Egypt.
They also challenge the perception of Carter as a solitary hero, highlighting the contribution of the many skilled Egyptian workers who are often overlooked.
An unnamed Egyptian boy models a heavy, jewelled necklace from a casket within the tomb of Tutankhamun, bringing together ancient and modern Egypt. Several people later claimed to be the boy, including Hussein Abd el-Rassul of Gurna, who helped Carter's team - but none have been verified.
This photo is among a series given centre stage at the exhibition. It shows two foremen and a boy carefully dismantling a partition wall to open up the burial chamber.
Four Egyptian foremen - Ahmed Gerigar, Gad Hassan, Hussein Abu Awad and Hussein Ahmed Said - were named and thanked by Carter in his publications. However, it is not possible to identify them among the workers pictured.
Dr Daniela Rosenow, an Egyptologist who co-curated the exhibition, says more than 50 local workmen were hired by Carter, and that there were dozens more workers, including children, on site.
While their names were not recorded, Dr Rosenow says the images challenge the colonial stereotype of a one-man discovery.
"Through these photographs we can see [the Egyptians'] vital contribution and that makes it clear that what we have here is only one part of the story."
This dramatically and deliberately posed image shows Carter's team opening the doors of a gilded shrine. Carter is crouched, while his assistant Arthur Callender and an unidentified Egyptian stand over him.
The image helped publicise the discovery of the tomb around the world and promoted Carter as an English adventurer.
Burton's intimate view of Tutankhamun's outer coffin focuses on the garland of cornflowers and olives leaves adorning the young king's forehead.
Soon after it was exposed, the natural materials disintegrated. Its existence is now preserved only through this striking image.
British surgeon Douglas Derry makes the first incision into Tutankhamun's mummified body during a "scientific examination" that began on 11 November 1925.
Derry's Egyptian colleague Dr Saleh Bey Hamdi is standing on his right. Carter, the French director-general of Egypt's Antiquities Service, Pierre Lacau, and an Egyptian official are also among the spectators.
Tutankhamun's solid gold mask, found on his mummified body, was one of the most iconic objects discovered in the tomb.
A statue of Anubis, the jackal god of the dead, is the subject of this drawing by Carter, which includes notes and measurements. The son of an illustrator, Carter trained as an artist before transitioning into archaeology without gaining any formal academic qualifications.
Carter named a storeroom located to the east of the burial chamber the "Treasury". In this photograph, Burton uses hidden lighting to produce a deliberately eerie and dramatic effect, spotlighting the shrine of god Anubis.
All images subject to copyright.
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Messi redevient le sportif le mieux payé au monde
Publié le : 13/05/2022 - 08:21
FRANCE 24
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La star du Paris SG Lionel Messi a été le sportif le mieux payé au monde en 2021, avec quelque 130 millions de dollars de revenus (environ 125 millions d'euros), selon le magazine Forbes, devant LeBron James et Cristiano Ronaldo.
Eliminé en huitièmes de finale avec le PSG, Lionel Messi ne remportera pas cette année la Ligue des champions. Mais il peut se consoler avec le titre de sportif le mieux payé au monde en 2021, selon le magazine Forbes.
Avec quelque 130 millions de dollars de revenus (environ 125 millions d'euros), il devance au classement LeBron James et Cristiano Ronaldo.
Le footballeur argentin âgé de 34 ans renoue avec la première place de ce classement établi par le média spécialisé américain, dont l'avait délogé l'an passé la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor.
Sur ses 130 millions de dollars de revenus brut avant impôts (comme en 2019 et 2020 lorsqu'il jouaient encore au FC Barcelone), 75 millions de dollars (72 millions d'euros) sont issus de son contrat (avenants et salaires cumulés) avec le club parisien et 55 millions proviennent de ses activités commerciales, avec Adidas, Budweiser et Pepsi Cola notamment.
Lionel Messi a été l’athlète ayant généré le plus de revenus en 2021!Forbes présente sa liste des sportifs les mieux rémunérés l’an dernier. Le foot et le basketball occupent 7 des 10 places de ce palmarès.L’article de Forbes (en anglais) 👉 https://t.co/MzL47VdkVx pic.twitter.com/pPJILoi1QT
May 13, 2022Plusieurs footballeurs en tête du classement
La superstar des Lakers LeBron James, 37 ans, est deuxième avec 121,2 millions de dollars de revenus (116,8 millions d'euros), dont deux tiers, environ 80 millions de dollars (77 millions d' euros), sont des gains extra-sportifs. Ses partenariats, activités et investissements vont du cinéma à la cryptomonnaie.
Cristiano Ronaldo, qui est revenu cette saison à Manchester United, complète le podium avec 115 millions de dollars de revenus (110 millions d'euros). L'attaquant portugais, 37 ans, a des émoluments équilibrés, puisque 60 millions proviennent de son contrat sportif et 55 de ses autres activités, notamment de sponsorings, avec Nike entre autres.
Neymar, autre joueur vedette du PSG, est 4e (95 millions de dollars, 91 millions d'euros), suivi par Stephen Curry, star NBA des Golden State Warriors (82,8 millions de dollars, 89 millions d'euros).
Le premier sportif non footballeur et non basketteur est Roger Federer, qui arrive en 7e position avec 90,7 millions de dollars de revenus dont 90 proviennent de ses activités commerciales, puisque, gêné depuis de longs mois par un genou douloureux, il a très peu joué au tennis l'an passé.
Avec AFP
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ET APRÈS ?Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions
ZONE AMSUDMondial-2022 : l'Équateur et l'Uruguay qualifiés, le Chili laminé par le Brésil de Neymar
TOUR DES STADESFoot européen : le PSG se reprend, le Barça dauphin du Real Madrid
BBC
Queen's Platinum Jubilee: Historic England releases picture map
An online map showing pictures of visits made by the Queen has been launched for her Platinum Jubilee.
Historic England said its map highlighted some of the "significant places" the Queen had visited both before and during her 70-year reign.
Duncan Wilson, Historic England's chief executive, said he hoped the pictures would inspire people to "follow in her footsteps" and visit local sites.
Highlights include public transport hubs, a mine and Sikh temple.
St Mary the Virgin church, Eastbourne, East Sussex
The then-Princess Elizabeth and future queen visited the parish church for Eastbourne with her parents and sister Margaret in 1936.
Their visit to the church, the eldest parts of which date back to 12th Century, took place two months after the death of her grandfather, King George V, who had also gone to the church during his holiday on the South East Coast in 1935.
The Royal Observatory, Greenwich, London
The Queen visited the restored Flamsteed House, the oldest building of the old Royal Observatory, in 1960.
The observatory was founded by Charles II in 1676 with Flamsteed House, named after the first Astronomer Royal John Flamsteed, thought to be the work of Sir Christopher Wren.
A time ball, which has been in use since 1833, drops at 13:00 everyday as an aid to navigators.
Heathrow Airport, London
The Queen and her famous entourage of Pembroke Welsh corgis were pictured at Heathrow in 1981, bound for their holidays at her Scottish home Balmoral.
Heathrow opened in 1946 as London Airport and has been headquarters of British Airways since the 1950s.
Silverwood Colliery, Rotherham, South Yorkshire
The Queen and Prince Philip went 600 yards underground to meet miners on 30 July 1975, some 63 years after her grandparents, King George V and Queen Mary, visited the site.
Originally called Dalton Main, the first mine shaft was sunk at the colliery in 1900 and it was in operation until 1994, after when parts of the site were taken over by the Woodland Trust and planted with trees.
The Humber Bridge, connecting East Yorkshire and North Lincolnshire
The Queen officially opened the 1.4 mile (2.2km)-long bridge on 17 July 1981.
It had cost £91m and taken more than 1,000 people eight years to build and at the time of construction was the longest single-span suspension in the world.
People had campaigned for a bridge for more than 100 years as the Humber Estuary was a barrier to trade and transport. The bridge became Grade I-listed in 2017 and it is estimated that more than 10 million vehicles cross it every year.
Park Lane Interchange, Sunderland
During her Golden Jubilee tour in 2002, the Queen took a ride on the new Sunderland to Newcastle Metro link after officially opening it at the Park Lane interchange.
The station is located below Park Lane Bus Station, which opened in May 1999 and replaced the former Sunderland Central Bus Station.
Wilton International, near Redcar, Teesside
In 1956, the Queen was able to inspect a dress made of 100% Terylene as she toured an exhibition of synthetic fibres at the Imperial Chemical Industries' works.
The 2,000-acre site was formerly owned and operated by ICI and is one of the county's largest process manufacturing clusters.
Bowness-on-Windermere Pier, Cumbria
The Queen visited the pier on 16 July 2013 as part of a wider visit to South Lakeland.
Until the late-18th Century, Windermere, the largest natural lake in England, was used primarily for the transportation of slate, timber and other goods, but the arrival of railway and establishment of steamer services on the lake saw tourism become the area's major new industry.
Leighton Hospital, Crewe
The Queen formally opened the Leighton Hospital on 4 May 1972 when she took the time to visit a children's ward.
The new £6m site was the replacement for a number of other hospitals in the Crewe and Nantwich areas.
RNLI St Ives Lifeboat Station, Cornwall
As part of her Diamond Jubilee tour in May 2013, the Queen visited the lifeboat station and Tate Gallery in St Ives.
The picturesque harbour town has had a lifeboat since at least 1840 and the current boathouse was built in 1994 to accommodate the larger new Mersey class lifeboat.
In its history, 34 medals have been awarded to members of the St Ives lifeboat crew.
Maiden Castle, Dorset
In July 1952, the Queen visited an archaeological excavation being overseen by Sir Mortimer Wheeler.
The scheduled monument is a multivallate (having two or more ramparts) hill fort dating from at least 500 years ago with extensive work dating from the late Iron Age (300 BC).
It has been the subject of many archaeological excavations in the 19th and 20th centuries and also featured in the novels of Thomas Hardy who uses the name Mai Dun.
Sandringham Estate, Norfolk
Sandringham has been a royal residence since 1862 when the future King Edward VII had the 16th Century house almost completely rebuilt.
It was the setting for the first Christmas broadcast in 1932 by George V and the Queen traditionally spends her winters there, broadcasting her first Yuletide message from there in 1957.
St Pauls Walden Bury, Hertfordshire
The then Princess Elizabeth and her sister Margaret were pictured playing in the sandpit of the home of their grandparents, Claude Bowes-Lyon and Cecilia Cave.
The house was built in about 1730 and was the childhood home of the young girls' mother, Elizabeth the Queen Mother.
Dudson Centre, Hanley, Stoke-on-Trent
The Queen opened the Dudson Centre on 28 October 1999 at the original Hope Street site of the Dudson Pottery factory, which was established by Richard Dudson in 1800.
It produced attractive domestic ware until James Thomas Dudson took over the company and saw the opportunities provided by the expansion of the railways, tourism and hotel trade to become specialists in producing tableware for the hospitality industry.
Guru Nanak Gurdwara, Leicester
Having removed her shoes as custom dictates, the Queen received a ceremonial sword as a gift at the end of her visit to the Sikh Gurdhwara Temple, Leicester's first such site, on 1 August 2002.
Guru Nanak Gurdwara began in the 1960s before moving into a converted textiles factory in 1989.
As well as its prayer room, the temple incorporates a museum about Sikhism, Indian history and the role its soldiers played fighting in the British Army during both world wars.
All pictures subject to copyright.
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France24 - Monde
Rugby : la Coupe du monde sera organisée pour la première fois aux États-Unis
Publié le : 12/05/2022 - 16:45
FRANCE 24
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Soutenue par le président Joe Biden, la candidature américaine a été validée jeudi par l'instance World Rugby pour accueillir la Coupe du monde masculine de 2031 et l'édition féminine de cette compétition en 2033. Près de quarante ans après le football, le rugby aura à son tour sa Coupe du monde aux États-Unis.
L'organisation World Rugby a désigné, jeudi 12 mai, les pays hôtes des cinq prochaines Coupes du monde de rugby avec deux éditions, celle des hommes en 2031 et celle des femmes en 2033, aux États-Unis, les premières de l'histoire au pays de l'Oncle Sam.
Avant de visiter ce nouveau territoire encore inexploré, le rugby s'installera d'abord dans son berceau, en Angleterre, en 2025 pour la Coupe du monde féminine. Viendront ensuite l'Australie en 2027 (hommes) et 2029 (femmes). Puis les États-Unis donc.
"Aujourd'hui, nous avons désigné trois nations hôtes exceptionnelles de la Coupe du monde de rugby - l'Angleterre, l'Australie et les États-Unis - offrant une certitude sans précédent et une occasion unique de stimuler la croissance et le rayonnement du rugby dans le monde", s'est réjoui Bill Beaumont, président de World Rugby.
🤔 What's better than a party in the USA? 🎉 Two parties in the USA 🏆 #RWC2031 and #RWC2033 are heading to the new kids on the scene@USARugby | #RWCAnnouncement pic.twitter.com/xa5h276I3A
May 12, 2022"La confirmation de ces destinations repose sur une nouvelle approche de partenariat pour l'organisation des tournois, qui favorisera un développement durable, notamment aux États-Unis et pour le rugby féminin, permettant au sport de réaliser son potentiel sur et en dehors du terrain et générant d'importants avantages socio-économiques pour les pays hôtes", a-t-il ajouté.
La candidature américaine avait été soutenue par le président Joe Biden, qui avait envoyé le mois dernier une lettre à World Rugby dans laquelle il rappelait le souhait des États-Unis d'aider au développement de cette discipline sur le sol américain et dans le monde entier.
"USA Rugby va maintenant s'aventurer dans une nouvelle ère et s'assurer que le tournoi le plus prestigieux de ce sport soit un tremplin pour susciter un enthousiasme et une passion durable pour le rugby d'un océan à l'autre", a commenté le directeur général de la Fédération américaine, Ross Young.
La France accueillera en 2023 La prochaine édition
L'Angleterre, qui accueillera l'édition féminine 2025, a déjà joué les pays hôtes à trois reprises avec une Coupe du monde féminine (2010) et deux masculines (1991 et 2015).
"Nous sommes ravis d'accueillir la Coupe du monde de rugby 2025, cela va être incroyable (...) Nous laisserons un héritage durable au rugby féminin en Angleterre, au Royaume-Uni et dans le monde entier, attirant plus de pratiquants et de nouveaux publics", a promis Sue Day, directrice des opérations et des finances de la Fédération anglaise (RFU), ancienne capitaine de l'équipe d'Angleterre.
𝗪𝗘 𝗪𝗜𝗟𝗟 𝗛𝗢𝗦𝗧 𝗧𝗛𝗘 𝟮𝟬𝟮𝟱 𝗥𝗨𝗚𝗕𝗬 𝗪𝗢𝗥𝗟𝗗 𝗖𝗨𝗣! 🙌#RedRoses | #RWC2025 pic.twitter.com/hR8NtohScX
May 12, 2022L'Australie, qui a déjà organisé le premier Mondial des hommes en 1987 (avec la Nouvelle-Zélande) puis à nouveau en 2003, s'est réjouie d'accueillir les hommes en 2027 et les femmes en 2029. "Nous sommes ravis d'accueillir non pas une mais deux Coupes du monde de rugby sur nos côtes. Ca change la donne pour le rugby dans ce pays, une opportunité unique en son genre de revitaliser et d'assurer l'avenir du rugby ici et de voir le sport que nous aimons tous se développer et prospérer pour les années à venir", s'est félicité le président de Rugby Australia, Hamish McLennan.
L'édition masculine de 2027 sera la première dans l'hémisphère Sud depuis l'édition 2011 disputée en Nouvelle-Zélande. L'Angleterre et le Japon avaient accueilli respectivement les crus 2015 et 2019. La France organisera la prochaine, en 2023, qui sera la dixième édition chez les hommes de cette compétition.
En s'exportant outre-Atlantique, la Coupe du monde de rugby valide sa volonté d'expansion, après avoir déjà visité l'Asie (Japon) il y a trois ans. L'Afrique, elle, devra encore attendre pour recevoir son premier Mondial depuis l'Afrique du Sud en 1995.
Avec AFP
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Compte-RenduRugby : les Bleus battent la Nouvelle-Zélande après douze ans de disette
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La France désignée pays-hôte de la Coupe du monde de rugby 2023
Coupe du monde de rugby 2023 : un match d'ouverture face aux All Blacks pour les Bleus
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Le jeu vidéo Fifa d'Electronic Arts ne s'appellera plus Fifa
Publié le : 11/05/2022 - 12:10
FRANCE 24
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Electronic Arts et la Fifa ont mis un terme à leur partenariat, le célèbre jeu vidéo de simulation de football étant rebaptisé EA Sports FC pour l'édition 2024, a annoncé mardi l'éditeur américain.
Le célèbre jeu vidéo de simulation de football Fifa va être rebaptisé EA Sports FC, a annoncé, mardi 10 mai, l'éditeur américain de jeux vidéos Electronic Arts, une décision qui marque la fin du partenariat avec la fédération internationale, sur fond de dissensions.
Lancé en 1993, Fifa, de son nom complet EA Sports Fifa, s'est écoulé depuis à plus de 325 millions d'exemplaires, selon des chiffres publiés par EA début 2021, ce qui en fait la simulation sportive la plus vendue de l'histoire.
Le jeu a dégagé, en quasiment trente ans, plus de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires, selon le New York Times.
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May 10, 2022En octobre 2021 plusieurs médias avaient rapporté que la Fédération internationale de football amateur (Fifa), qui chapeaute les fédérations nationales de chaque pays membre, avait demandé que l'enveloppe allouée par EA pour l'utilisation de son nom soit relevée de 150 à 250 millions de dollars.
Déjà insatisfaits du partenariat avant cette nouvelle demande, selon le New York Times, les dirigeants d'Electronic Arts ont décidé d'y renoncer et de changer le nom du jeu, pour l'édition 2024, le millésime 2023, qui sortira cet automne, conservant le nom Fifa.
"Le plus grand club du monde, au centre des supporteurs"
Malgré ce changement, EA a conservé ses accords avec l'ensemble des autres ligues et fédérations qui lui permettent de proposer de choisir parmi plus de 19 000 joueurs existants, a expliqué l'éditeur dans un communiqué publié mardi.
Avec EA Sports FC, Electronic Arts veut "créer le plus influent et le plus grand club du monde, au centre des supporteurs", a déclaré le directeur général d'Electronic Arts, Andrew Wilson, cité dans le communiqué. Selon EA, le jeu EA Sports Fifa dénombre plus de 150 millions de comptes joueurs.
Certains d'entre eux ont fait part de leur déception sur les réseaux sociaux. "'Ça te dit quelques parties de EA Sports FC', ça ne rend pas pareil", commente un tweet.
Fifa changing its name to EA SPORTS FC.."Mate do you fancy a couple of games of EA SPORTS FC" doesn't have the same ring to it 🤣🤣
May 11, 2022Electronic Arts a su saisir l'une des tendances fortes de l'industrie des jeux vidéos, à savoir les jeux en ligne, qui ont représenté 76 % de son chiffre d'affaires lors du quatrième trimestre de son exercice décalé 2021/22, achevé fin mars.
L'éditeur a publié mardi un chiffre d'affaires total de 1,82 milliard de dollars pour ce trimestre, en hausse de 35 %. Les commandes nettes, indicateur le plus suivi dans l'industrie des jeux vidéo, ont atteint 1,75 milliard de dollars, soit légèrement moins que les attentes des analystes.
EA a dégagé un bénéfice net de 225 millions de dollar sur la période, assez sensiblement inférieur aux prévisions une fois rapporté par action. Malgré cette déception, l'action était en hausse de 1,24 % dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street.
Avec AFP
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INTERNET"Wordle" et le New York Times : des chiffres et cinq lettres
Écran noir pour le jeu vidéo Fortnite en Chine
BRAS DE FERAbus sexuels : fin de partie pour le patron du géant du jeu vidéo Activision Blizzard ?
France24 - Monde
Côte d'Ivoire : nomination polémique de l'ex-ministre Alain Donwahi à la tête de la COP15
Publié le : 12/05/2022 - 10:33
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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L'ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi, a été élu mercredi président de la COP15 contre la désertification, alors que son ancien ministère fait actuellement l'objet d'un audit, après des révélations sur un trafic de bois présumé. Les précisions à Abidjan de Hannane Ferdjani, correspondante de France 24.
Au moins huit soldats togolais ont été tués, et treize blessés, dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai lors d'une attaque "terroriste" dans le nord du Togo. L'armée est déployée dans cette zone pour faire face à la menace d'un débordement de la violence des groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin.
Au Sénégal, un tribunal a condamné, mercredi 11 main, trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une "atteinte aux biens publics et autres infractions".
L'organe législatif mis en place par les militaires au pouvoir en Guinée a fixé à trois ans la durée de la transition avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux de ce pays qui demandent un délai bien plus court. Ce délai de 36 mois est revu très légèrement à la baisse par rapport à l'annonce faite le 30 avril par le colonel Mamady Doumbouya, qui avait annoncé avoir opté pour une durée de transition de 39 mois.
Il y a 70 ans, près de Dakar, avait lieu le massacre de Thiaroye. L'armée française avait ouvert le feu contre des tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de solde. Si 35 d'entre eux sont morts selon la version officielle, d'autres bilans beaucoup plus lourds circulent. Cet évènement sombre de l'histoire de France reste un sujet sensible. François-Xavier Destors parle du documentaire "Thiaroye 44" , une enquête sur ce massacre longtemps passé sous silence, réalisé avec Marie Thomas-Penette. Il sera diffusé samedi 14 mai sur France 24, coproducteur du film, et sera prochainement mis en ligne sur le site Internet de la chaine.
Le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (FEMUA) a démarré à Abidjan en Côte d'Ivoire. Une douzaine d'artistes sont venus de tout le continent. Et comme chaque année cette édition ne perd pas de vue sa vocation sociale, comme l'explique Fatimata Wane, envoyée spéciale de France 24.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question
En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
L’invité du jour
Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"
France24 - Monde
Sécheresse, la "prochaine pandémie" ? La COP15 contre la désertification s'ouvre à Abidjan
Publié le : 10/05/2022 - 20:36
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Alors que la désertification et l'appauvrissement des sol touchent 40% de la surface de la planète et affecte la moitié de l'humanité, les Nations unies tire la sonnette d'alarme à l'occasion de la COP 15. Cette conférence pour la biodiversité et la sécurité alimentaire a démarré ce 9 mai à Abidjan et prendra fin le 20 mai.197 pays, dont une dizaine de chefs d'État africains sont présents, tandis que le président français Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen y participent en visioconférence.
Une émission préparée par Elise Duffau, Louma Sanbar et Léa Lucas.
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South Africa could close first vaccine plant
Issued on: 12/05/2022 - 23:10
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: After struggling through the early years of the pandemic to get enough Covid 19 vaccinations, Africa's first factory to produce the doses says it may have to stop because it hasn't had enough orders. A former Congolese policemen gets a death sentence for murdereing a rights activist in 2010. And sanctions on Mali have hit Senegalese neighbouring towns. Within one month of the embargo exports to Mali have fallen by close to a quarter.
France24 - Monde
Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification
Publié le : 10/05/2022 - 17:26
Grégoire SAUVAGE
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Les négociateurs de 196 pays sont réunis jusqu’au 20 mai dans la capitale ivoirienne pour la COP 15. Cette conférence onusienne consacrée à la désertification doit fixer des objectifs ambitieux en matière de lutte contre la dégradation des terres, un fléau qui touche en premier lieu le continent africain.
Elle est moins connue que ses grandes sœurs dédiées au climat et à la biodiversité, mais elle n’en est pas moins déterminante à l'heure où l'ONU estime que 40 % des terres sont dégradées dans le monde. La 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), se tient à Abidjan, en Côte d’Ivoire, jusqu’au 20 mai.
C’est la première fois qu’un pays africain accueille cette conférence, un symbole fort pour le continent, en première ligne face à ce désastre écologique. Interrogé par RFI, le ministre ivoirien de l’Environnement, Jean-Luc Assi, rappelle que “319 millions d’hectares en Afrique sont menacés de désertification”.
Loin de se résumer à l’avancée du désert, la désertification est un processus complexe lié au réchauffement climatique et aux activités humaines. “C’est un phénomène difficile à mesurer de façon précise et dans lequel intervient les variations climatiques et les causes anthropiques liées à l’usage des sols, principalement l’agriculture et l’élevage”, détaille Agnès Bégué, chercheuse au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Épuisement des ressources en eau, dégradation des terres, déforestation, l’agriculture intensive est, en effet, souvent pointée du doigt pour son rôle dans l’accélération de la désertification. À ce titre, la Côte d’Ivoire, et sa culture du cacao, est concernée au premier chef : depuis 1900, sa surface forestière a diminué de 80 %, passant de 16 millions d'hectares à 2,9 millions en 2021.
>> Côte d'Ivoire : la culture du cacao menacée par la déforestation
"Au rythme actuel, notre forêt pourrait disparaître entièrement à l'horizon 2050", a averti le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, en ouverture de la conférence à laquelle 5 000 acteurs de la société civile, entrepreneurs ou encore scientifiques doivent participer.
Soigner la terre et les hommes
Pour les pays africains, les conséquences de la désertification et de la dégradation des sols sont aussi nombreuses que désastreuses : tempêtes de sable, sécheresse, insécurité alimentaire, migration, pauvreté…
Dans une note sur les coûts et les conséquences socio-économiques de la désertification, la chercheuse Mélanie Requier-Desjardins assure que la pauvreté a même tendance à accroître le processus dans un cercle vicieux alimenté par le "manque de capital et d’opportunités économiques" qui conduisent les populations pauvres à "surexploiter leurs ressources limitées pour satisfaire des besoins pressants".
Cette nouvelle COP devrait donc réaffirmer la nécessité de réorienter l’agriculture vers des pratiques plus durables en impliquant les populations rurales vivant dans les zones arides. Car, si l’agriculture est en partie la cause du problème, elle peut aussi être source de solutions “à condition d’adopter des principes agroécologiques” soulignent, dans un communiqué, les scientifiques du Cirad présents à Abidjan.
“C’est de la gestion territoriale qui consiste à essayer de trouver le meilleur compromis entre préserver la végétation naturelle et fournir de l’alimentation pour tous”, résume la chercheuse Agnès Bégué.
Selon un rapport publié en amont de la COP 15, la communauté internationale mise sur la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030.
La “Grande Muraille verte” en question
De son côté, la Côte d’Ivoire a présenté “l’Initiative d’Abidjan”, un programme sur cinq ans disposant d’un budget de 1,5 milliard de dollars pour restaurer “les écosystèmes forestiers dégradés” et promouvoir “des approches de gestion durable des sols“.
La Banque africaine de développement et l'Union européenne font partie des principaux bailleurs. Il s'agit notamment de restaurer 20 % du couvert forestier ivoirien d’ici la fin de la décennie.
Cette COP sera également l’occasion de se pencher sur l’avancement de la “Grande Muraille verte”, projet panafricain emblématique de lutte contre la désertification qui doit s’étendre sur 8 000 km, du Sénégal à l’Éthiopie.
>> À voir : une fragile muraille verte en Afrique
Initiée il y a une quinzaine d’années, ce mur de végétation est en réalité plus proche d’une mosaïque de projets agricoles respectueux de l’environnement, destinés à fournir des emplois durables aux populations locales.
Depuis son lancement, le projet aurait permis de restaurer près de 20 millions d’hectares de terres dégradées dans la zone Sahel et de créer 350 000 emplois, assure l’Agence française de développement.
Mais en dépit d’une mobilisation internationale et de nouveaux financements annoncés à l’occasion de la quatrième édition du One Planet Summit en 2021, ce projet pharaonique peine à sortir de terre. Aujourd'hui, l’ONU estime qu'à peine 4 % de l'objectif prévu pour 2030 a été atteint, soit 4 millions d'hectares de terres aménagées sur les 100 millions du programme.
Avec AFP
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Au Sahel, la "grande muraille verte" peine à sortir de terre
Afrique Hebdo
"L'homme qui arrêta le désert", l'histoire de Yacouba Sawadogo contée par Damien Deville
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
France24 - World
Guinea announces three-year transition period before restoring civilian rule
Issued on: 12/05/2022 - 00:37
NEWS WIRES
Guinea's legislative body on Wednesday announced there would be a three-year transition period before civilian rule is restored, defying regional partners who have called for a swifter timetable following a coup.
The 36-month transition, decided at a legislative plenary meeting on Wednesday, is slightly shorter than the 39 months which military junta leader Colonel Mamady Doumbouya had announced.
The timetable presented by the National Rallying Committee for Development (CNRD), set up by the junta and headed by Doumbouya, was "debated, approved and adopted" by the National Transition Council (CNT) legislative body.
Last September, army officers led by Colonel Doumbouya ousted elected president Alpha Conde in the impoverished former French colony.
Conde, 84, had drawn fierce opposition after he pushed through a new constitution in 2020 that allowed him to run for a third presidential term.
Following the coup, the West African bloc ECOWAS suspended Guinea from its ranks, imposed sanctions and called for a return to civilian rule within six months.
Although many Guineans initially welcomed the coup, there is growing discontent against the junta in the nation of 13 million people.
CNT spokesperson Paul Kotembedouno told AFP that a 36-month transition period would be "sufficient" in order to prepare the country for a return to constitutional order.
Out of the 81 CNT members, 73 voted for the text on Wednesday.
One CNT member was absent, three abstained and four left the chamber in protest.
The RPG party of Guinea's ousted leader Conde met Wednesday with opposition groups and said the CNT did not have the authority to set the transition timetable.
The transition charter "provides that the duration of the transition is determined by mutual agreement between the CNRD and the country's active players. The CNT is in no way mentioned as the body to validate this agreement," the coalition of parties said in a statement issued before the announcement of the 36-month period.
They called for "the establishment of a real framework for dialogue," including with ECOWAS "to decide on a consensual basis on the conditions for a return to constitutional order".
It is the first time in years that Conde's party and his opposition during his rule have come together to speak with one voice.
UN chief Antonio Guterres this month called for the military juntas in Burkina Faso, Guinea and Mali to hand power back to civilians as soon as possible.
Mali and Burkina Faso are two other countries in the region which have seen the military take power. They too have been suspended by ECOWAS.
(AFP)
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Guinea to prosecute ousted president Alpha Condé for murder
UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians
Guinea junta leader Doumbouya announces 39-month transition to civilian rule
France24 - World
Morocco's oases threatened by desertification
Issued on: 12/05/2022 - 15:06
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris.
France24 - World
Morocco desertification: Oases threatened by encroaching sands
Issued on: 12/05/2022 - 12:07Modified: 12/05/2022 - 12:25
Camille NEDELEC
Climate change is taking its toll on Morocco's oases. Sandstorms are becoming more frequent, groundwater levels are sinking and vegetation is shrivelling up and dying.
France24 - World
"Quite shocking": Water levels in Lake Mead, Nevada fall to lowest in history
Issued on: 12/05/2022 - 11:25Modified: 12/05/2022 - 11:48
Lake Mead’s water levels have plunged to their lowest in history, leading leading to fears of water restrictions across multiple states. The key water reserve - which serves tens of millions of people living in Nevada, California, Arizona and across the border in Mexico - has seen its elevation drop by up to 160 feet over the last 20 years.
Opex 360
Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.
Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.
En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.
Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.
Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.
À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…
Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.
Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.
En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.
Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.
Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.
À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…
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Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.
En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.
Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.
Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.
À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…
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Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.
En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.
furent jugésSeulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.
Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.
À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…
Opex 360
La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer2Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.
En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.
Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.
Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.
Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].
Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.
À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.
La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer2Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.
En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.
Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.
Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.
Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].
Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.
À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer2Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.
En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.
Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.
Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.
Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].
Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.
À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer2PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer2Enregistrer2Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.
En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.
Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.
Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.
Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].
Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.
À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.
Opex 360
Le ministère des Armées lance deux projets pour doter l’armée de Terre de « munitions rôdeuses »
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.
L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.
« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».
Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».
D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »
Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.
Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».
Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.
Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.
Photo : SMDR
Le ministère des Armées lance deux projets pour doter l’armée de Terre de « munitions rôdeuses »
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.
L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.
« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».
Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».
D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »
Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.
Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».
Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.
Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.
Photo : SMDR
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L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.
« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».
Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».
D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »
Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.
Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».
Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.
Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.
Photo : SMDR
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L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.
« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».
Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».
D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »
deux appels à projetsAppelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.
Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».
Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.
Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.
Photo : SMDR
Opex 360
L’US Army manque de moyens adaptés pour combattre par grand froid
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.
Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.
Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.
Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.
L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».
Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.
Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.
« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.
Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.
L’US Army manque de moyens adaptés pour combattre par grand froid
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.
Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.
Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.
Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.
L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».
Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.
Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.
« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.
Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.
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Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.
Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.
Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.
L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».
Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.
Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.
« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.
Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.
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Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.
Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.
Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.
L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».
publié un retour d’expérienceExemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.
Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.
« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.
Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.
programme CATV Opex 360
La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPlusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.
Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPlusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.
Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPlusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.
Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
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Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
Opex 360
Qui mettra sur orbite les deux nano-satellites patrouilleurs français YODA?
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.
En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
Qui mettra sur orbite les deux nano-satellites patrouilleurs français YODA?
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.
En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.
En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
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En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
avis de marchéDans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
Opex 360
Ouverture du rail à la concurrence : Le ministère des Armées s’emploie à maintenir le « quart de place » des militaires
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le domaine militaire, le règne de Louis-Philippe, roi des Français entre 1830 et 1848, fut marqué par au moins deux mesures qui sont encore en vigueur de nos jours : la création de la Légion étrangère et la réduction de 75% dont bénéficient les soldats pour leurs déplacements en train.
Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
Ouverture du rail à la concurrence : Le ministère des Armées s’emploie à maintenir le « quart de place » des militaires
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le domaine militaire, le règne de Louis-Philippe, roi des Français entre 1830 et 1848, fut marqué par au moins deux mesures qui sont encore en vigueur de nos jours : la création de la Légion étrangère et la réduction de 75% dont bénéficient les soldats pour leurs déplacements en train.
Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
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Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
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Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
Opex 360
L’armée de l’Air & de l’Espace va encore revoir son organisation avec le plan Altaïr
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
L’armée de l’Air & de l’Espace va encore revoir son organisation avec le plan Altaïr
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
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Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
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Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
dernier numéro du mensuel RaidLa Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
Opex 360
Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
par l’hebdomadaire Challenges« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
Opex 360
Le chef d’état-major des armées insiste sur l’importance des « forces morales »
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
Le chef d’état-major des armées insiste sur l’importance des « forces morales »
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
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Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
ordre du jour n°13Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
Opex 360
L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.
Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.
Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.
Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.
Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.
Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.
Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.
La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.
Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.
« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».
Photo : US Air Force
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Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.
Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».
Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».
Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.
« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.
Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension
Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…
Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».
Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».
Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »
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Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.
En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.
« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,
Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.
Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».
S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »
Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.
Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.
Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».
S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.
Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».
Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».
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Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.
« Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.
Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.
Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».
En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.
« Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.
Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.
« Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.
Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.
« Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.
À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.
Photo : British Army
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Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].
A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.
L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».
Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].
« L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.
Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…
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La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.
La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].
Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».
« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.
« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.
Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.
Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…
Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.
Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.
Photo : Système d’artillerie Polonez
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Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.
En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.
Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.
« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.
Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.
Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.
Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.
Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.
El País (ESP)
Las 10 aplicaciones más útiles para observar aves en España
TURISMO ORNITOLÓGICOConvertirse en un experto de los cantos aviares o consultar enciclopedias con todo tipo de información. Herramientas para el móvil que son una versión moderna del cuaderno de campo y, además, permiten recopilar datos para la conservación de la biodiversidad
La península Ibérica es el embudo de una de las rutas migratorias de aves más importantes del mundo —desde la península escandinava hasta Sudáfrica—, lo que la convierte en un territorio perfecto para avistar todo tipo de aves. España es, además, el segundo país europeo con mayor variedad de avifauna: más de 600 especies se han registrado en la última guía de aves elaborada por la Sociedad Española de Ornitología (SEO/Birdlife). Esta ONG ambiental, fundada en 1954, es la representante de Birdlife International en España, una federación que agrupa a asociaciones dedicadas a la conservación de las aves de todo el planeta.
Como explica Pablo de la Nava, ornitólogo y técnico de SEO/Birdlife, cualquier época del año es buena para observar aves, “aunque en primavera es cuando más se exhiben”. “Es la temporada de reproducción y cría, y se pueden escuchar los cantos de los machos para atraer a las hembras”.
Uno de los objetivos de esta ONG es fomentar la participación ciudadana en la preservación de la biodiversidad y, para ello, han desarrollado diferentes aplicaciones móviles que modernizan el tradicional cuaderno de campo en el que profesionales y aficionados a la ornitología recopilan información sobre estos animales. De apps para convertirse en un experto de los cantos aviares a enciclopedias con todo tipo de información, hasta versiones para su seguimiento que ayudan al censo y la protección de especies en peligro. Además de facilitar la observación e identificación de aves, estas herramientas digitales y los datos que recopilan sus usuarios ayudan a los científicos a radiografiar el estado de sus hábitats y planificar las acciones necesarias de conservación.
Las aplicaciones móviles se han convertido, junto a los prismáticos, en el material indispensable para observar aves. Aquí van algunas de las más utilizadas, disponibles tanto para sistemas iOS y Android.
Disponible en versión escritorio y en aplicación móvil, Guía de aves de España es la herramienta más completa creada por SEO/Birdlife. Una enciclopedia de aves que ofrece información relevante de la vida y comportamiento, distribución y estado de conservación de las más de 600 especies que, de forma habitual u ocasional, están presentes en el territorio español. También proporciona rutas por 25 enclaves de gran importancia ornitológica. La información en texto se completa con recursos sonoros y gráficos: cantos, vídeos, fotografías, ilustraciones y mapas.
eBird es la aplicación de observación de aves por excelencia en el mundo, disponible en 41 idiomas. Desarrollada por el Laboratorio de Ornitología de la Universidad de Cornell (Ithaca, Nueva York), sus millones de observaciones por todo el planeta la han convertido en el mayor banco de datos ornitológicos. Gracias a ese registro de información se han podido crear otras aplicaciones como Merlin Bird ID y Birdnet, que identifican aves usando la cámara y el micrófono del móvil.
Avefy es perfecta para practicar la identificación de las aves por sus cantos. SEO/Birdlife actualiza regularmente esta herramienta móvil que proporciona los cantos de 140 especies de las aves más comunes en España y un buscador de especies y hábitats. La organización lleva realizando censos específicos desde 2004, que han permitido conocer la evolución de las poblaciones y su estado de conservación.
Avizor es muy útil para aprender a contar aves. Mediante un juego de censos virtuales, permite practicar el conteo de individuos para los momentos en los que el usuario se encuentre con grandes grupos de aves. Proporciona tres niveles de entrenamiento de menor a mayor dificultad —según el número de aves que hay que contar— y un modo de competición. Otra herramienta para aprender jugando y dirigida a los más pequeños es Juega con las Aves, que proporcionan hasta nueve actividades de colorear, encajar piezas, formar parejas o reconocer nidos.
En el caso de la App Seguimiento de Aves su uso está limitado a los participantes voluntarios de algunos de los programas de seguimiento que lleva a cabo SEO/Birdlife. Programas como Sacre, Noctua o Sacin se han convertido en una herramienta clave para la recopilación de datos sobre las tendencias de diferentes especies de aves de España a lo largo de los años.
La App Censos es más específica y permite registrar todas las localizaciones de colonias y territorios de aves en época de reproducción y sus dormideros. El registro de sus lugares de nidificación es de gran utilidad para proteger a estas especies, evitar la destrucción de sus nidos y la desaparición de sus lugares de cría. Esta iniciativa forma parte del proyecto urbano de SEO/Birdlife SOS Nidos.
Para el censo de aves acuáticas la aplicación más útil es App Acuáticas, que permite registrar y consultar las especies de todos los humedales de España. Cuenta con un historial de censos desde hace 50 años. Los datos se proporcionan en forma de tablas, gráficos y mapas. También incluye una guía que permite localizar los humedales más próximos en las salidas al campo.
Para salir a observar pájaros es fundamental llevar “prismáticos, una guía y paciencia”. “Si nos estamos iniciando es normal que no identifiquemos todas las aves que nos encontramos o sus cantos; lo importante es ir poniéndose pequeños objetivos y con el tiempo ir acumulando más práctica”, señala el técnico de SEO/Birdlife Pablo de la Nava. La ONG medioambiental ofrece cursos de iniciación para observarlas y organiza regularmente salidas al campo para poner en práctica lo aprendido.
Como explica De la Nava, la pandemia ha hecho crecer el interés de los ciudadanos por estas actividades por lo que se ha duplicado la oferta de actividades. Desde excursiones diarias hasta viajes de varios días, tanto dentro como fuera de España. “Países europeos como Rumania tienen un gran interés ornitológico”, señala. “Con estos viajes también buscamos que los usuarios aprovechen y conozcan otras culturas”.
Desde SEO/Birdlife recomiendan la App ICAO para registrar la mortalidad de aves en las regiones costeras, una acción coordinada por el Grupo de Trabajo de Aves Marinas de la organización ambiental. Esta información es de gran utilidad para identificar problemas de conservación de los mares y los tramos costeros con amenazas para la fauna y las especies que las sufren. También existen apps similares para el registro de aves raras, escasas y exóticas.
La aplicación Natura Alert se centra especialmente en el registro de amenazas en las zonas declaradas como Áreas Importantes para la Conservación de las Aves y la Biodiversidad (IBAs) y permite conocer el estado de conservación. La ONG tiene identificadas 469 IBAs en España siguiendo una serie de criterios científicos, estandarizados y cuantitativos que permiten ubicar las poblaciones de aves mejor conservadas.
Por último, la App Mortalidad en Infraestructuras permite a los usuarios comunicar el hallazgo de aves o cualquier otra especie de fauna herida o muerta en algún tipo de infraestructura, principalmente en carreteras, vías de tren, tendidos eléctricos, parques eólicos y edificios acristalados. De esta forma se facilita la identificación de puntos negros y permite llevar un seguimiento de la fauna más afectada por infraestructuras.
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El País (ESP)
SANS TITRE
Quizá seas de esas personas que consumen verduras de temporada, van a los mercados de productores a por frutas de proximidad y miran que los entrecots sean de ganadería extensiva porque te preocupa el planeta que vas a dejar a tus herederos. Pero si luego llegas a la cocina, te secas las manos con papel de usar y tirar y usas estropajos de poliuretano -un material plástico no reciclable que va directito al cubo de la basura-, aún te queda margen para mejorar. Aquí van un puñado de ideas para hacer de la cocina un lugar con menos residuos.
Estropajo de coco
El estropajo verde de toda la vida suelta micro y nanoplásticos: la apuesta sostenible son los estropajos de coco, reciclables y biodegradables, que puedes emplear a fondo en esas cacerolas con manchas recalcitrantes sin miedo a que se rayen. Estos de Safix, a la venta en Cero Residuo por 3,36 euros en tamaño grande -10x15 cm, se pueden cortar fácilmente para hacer dos de tamaño normal- están elaborados por mujeres de la India rural en una empresa responsable con sus derechos laborales.
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O de luffa
La luffa son esos filamentos vegetales con los que también se hacen las esponjas exfoliantes para el baño. Es basta y todoterreno; algo así como el estropajo de níquel, pero en vegetal, concretamente de la familia de las calabazas y el calabacín. Estas de Mimook cuestan 3,80 euros y están producidas de forma sostenible, artesanal, sin pesticidas y procesadas con agua termal en Galicia.
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Bayetas suecas
Lo de echar mano del rollo de cocina para secar, limpiar o lo que sea en la cocina es un lujo que no hay arboleda amazónica que resista: las bayetas de celulosa y algodón reciclado llegan para dar un respiro a los bosques. Por ponerlo en cifras, una sola bayeta cunde igual que 25 rollos de papel y aguanta unos 50 ciclos de lavado en lavadora. Absorben hasta 15 veces su peso y, aunque suene a frivolidad, algunas son una cucada. Estas tienen buenísimas valoraciones y cuestan 14,39 el pack de 10 unidades.
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Taza reutilizable
Los cafés en vasos de usar y tirar de tu cafetería favorita pueden ser muy molones, pero son cero sostenibles. Da igual que sean de papel o de plástico reciclado, lo de un solo uso es un concepto que hay que ir enterrando. Le harás un favor al planeta si te pasas a las tazas reutilizables. Esta se llama Save The Planet y está hecha de PLA o ácido poliláctico, un ecoplástico procedente del almidón de maíz. Es 100% biodegradable y, por si fuera poco, apta para microondas y lavavajillas. En El Corte Inglés.
Malla para cocer garbanzos
Ya la usaba tu abuela, tampoco es novedad. O sí, porque un buen día llegaron las de nylon y los ganchillos perdieron la partida. Lo malo es que los plásticos minúsculos que sueltan al cocer son ahora un problemón para la vida oceánica, así que si no quieres que acaben en la barriga de tu próxima merluza, puedes tejerte una malla garbancera a ganchillo o comprarte una ya hecha en algodón 100%. Se lava en la lavadora con el resto de la colada.
Guarda cebollas
Asumámoslo: por mucho que te guste la cebolla, no usas siempre una entera cada vez que cocinas. Así que tiras de film de plástico o papel de aluminio y a la nevera. Al cabo de tu vida esos son un montón de metros desperdiciados. ¿La alternativa? Un guardacebollas como este de Worten: adiós a los malos olores en el refrigerador y frescura asegurada para tu media cebolla. Extra bonus: es apto para lavavajillas.
Exprimidor de limones manual
Seguimos con las mitades. Pongamos que quieres que añadir un par de gotas de limón al té. ¿Lo exprimes a mano alzada? ¿Tiras ese medio limón, que está casi entero, o lo guardas algo espachurrado en la nevera, con su consabido trocito de film? Este exprimidor de limones de Lékue (13,90 euros en su propia tienda) ha ganado el Premio al Diseño y la Innovación Tecnológica en Madrid Fusión y el Good Design Award. Sirve para exprimir, sin tocar y sin que caigan pepitas. Si sobra, se tapa y se guarda lo que queda en la nevera. Estilo y lucha contra el desperdicio alimentario en un mismo producto.
Bolsa zip de silicona
Las bolsas zip escaparon por los pelos de la Directiva Europea que prohibió los plásticos de un solo uso, la misma que se llevó por delante las pajitas o los cubiertos de usar y tirar. El caso es que se pueden reutilizar, pero es complicado lavarlas y se rompen a los pocos usos. La alternativa amable con el medio ambiente son estas bolsas con autocierre hermético fabricadas en silicona reutilizable. Aptas para guardar alimentos, congelar y hasta cocinar sous vide. Estas son de la marca australiana Ladelle y las venden en Claudia & Julia por 12,95 euros.
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Embudo para reciclar aceite
¿Sabías que un litro de aceite puede llegar a contaminar hasta 1.000 litros de agua? Queda claro que tirar el aceite de freír las croquetas por el sumidero es una gorrinada incívica y nada sostenible. Lo correcto es meterlo en una botella de plástico que vayas a tirar y llevarlo al punto limpio o verde. Pero verter el aceite de una sartén en una botella vacía y de poco peso requiere pulso. Este colador se encaja a la perfección en el cuello de la botella para atinar sin derrames. Un detalle de diseñador es que cuenta con un espacio para que el tapón de la botella no se pierda y la puedas cerrar nada más acabar. Es de Ibili y lo tienes en Hiperchef por 4,02 euros.
Bayetas de bambú
Artesanal, sin plásticos y de cercanía. Ya podemos tener la encimera reluciente como los chorros del oro sin arrasar el planeta. Esta bayeta lleva 60% bambú, un 40% de algodón orgánico GOTS y 0% plásticos y cuesta 4,50 euros. Es de Midonnita, reutilizable y biodegradable; apta para muchos fregados, se lava en frío en la lavadora y al llegar su hora, solo tendrás que cortarla en trocitos y echarlos al cubo de los residuos orgánicos.
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Sartenes hecha con latas recicladas
Fabricadas con un cuerpo de aluminio 100% reciclado, de gran resistencia y ligereza, y con un revestimiento premium antiadherente te permitirá cocinar con menos aceite sin miedo a que tus alimentos se adhieran a la sartén, porque lo ecológico no está reñido con lo saludable. Aprobada para todo tipo de fogones, incluidos los de inducción, a la venta en Alcampo y con precios muy razonables: 16,99 euros la de 24 cm y 19,99 la de 28.
Estropajos de cáscaras de nuez
Para ser más ecológico hay que eliminar aquello que es lesivo para el medio ambiente y reutilizar todo lo que pueda tener utilidad. Estos estropajos reciclan el plástico de su parte verde y reaprovechan las cáscaras de frutos secos, como nueces o avellanas (el salvauñas es de celulosa). Lo encuentras en Biomeco por 3,50 euros.
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Rollo de cocina reciclado
A medio camino entre el rollo de papel de cocina y el trapo de toda la vida, este rollo de paños lavables, reutilizables y biodegradables es de algodón orgánico sin tintes. Cada paño mide aproximadamente 30 x 25 centímetros, milímetro arriba, milímetro abajo, porque están hechos de forma artesanal. Cuando están sucios, se lavan con jabón neutro y se enrollan de nuevo para volver a usar. En Midonnita los venden por 27 euros el pack de 10.
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Bolsas de basura de plástico reciclado
Si nos vamos a poner sostenibles en la cocina, no tiene mucho sentido que las bolsas de basura sean de plástico virgen. “Nuestras bolsas son de plástico 100% reciclado, procedente del que tiramos al contendor amarillo, de plásticos de invernaderos y de restos de origen industrial, sobre todo, del sector de la automoción”, explica Álvaro Salmerón, uno de los padres de Relevo, una joven empresa valenciana con ganas de darle nueva vida al plástico. Son antigoteo, con capacidad para 30 litros y hasta un 20% más resistentes que las bolsas normales de basura, y tienen presencia en la mayoría de grandes cadenas de hipermercados (consultar PVP según establecimiento).
Tapas de silicona
Ahorran tiempo y plástico, ¿qué más se puede pedir? Las tapas de silicona extensible Bright Berry de Food Huggers hacen honor a su nombre (achuchadoras de comida). Se aprietan contra el alimento hasta hacer el vacío y te permiten tapar ese calabacín que se ha quedado abierto o ese medio tomate tristón que no usaste en la ensalada. Lo de ahorrar tiempo es porque el film transparente, candidato a cumplir esa función, se suele atascar y lo normal es tardar un rato en encontrar el principio, y lo sabes. Las tienes en Planeta Huerto por 16,95 euros el juego de seis (de diferentes colores y tamaños).
Filtro de café de algodón
¿Tienes cafetera de goteo y aún sigues con los filtros de papel de un solo uso como a principios del siglo XX? Pásate al siglo XXI, aplícale un poco de sostenibilidad y prueba los filtros de algodón reciclado y cáñamo. Estos los fabrica en España Minimall, una marca nacida dentro del Proyecto Sinplástico.com, y los de tamaño pequeño cuestan 2,40 euros. Después de cada uso, basta con enjuagarlos bajo el grifo de agua fría, secar y listos para la próxima taza.
Bolsas reutilizables para fruta y verdura
Aunque en algunos supermercados haya bolsas compostables o de papel, siempre es más sostenible usar algo que no genere ningún residuo ni coste energético. Las bolsas de algodón son un buenísimo recurso, ya que ocupan poco espacio y son muy ligeras y duraderas. Estas de Carrefour miden 33x48 cm y cuestan 3,99 euros el pack de tres.