Valeurs Actuelles
Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »
Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ?
Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.
Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine …
Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.
Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée.
Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.
Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ?
Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».
En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.
Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».
Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ?
Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.
Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ?
Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.
La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ?
Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.
Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation
Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.
En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ?
Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.
La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit
La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ?
Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.
Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ?
Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.
Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.
Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation
Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ?
La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…
Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ?
Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.
Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier
Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ?
Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.
Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou
Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ?
Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.
Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€
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AUKUS : L’ex-gouvernement australien avait envisagé l’achat de deux sous-marins nucléaires américains
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
En mai, Jean-Yves Le Drian, désormais ancien ministre des Affaires étrangères, s’était réjoui de la défaite du Premier ministre libéral-conservateur Scott Morrison lors des dernières élections législatices australiennes, remportées par le Parti travailliste local. Et cela en raison du rôle joué par celui-ci dans la rupture du contrat qui avait été attribué par Canberra au français Naval Group pour la livraison de douze sous-marins Shortfin Barracuda [ou classe Attack].
« Ses actes posés à l’égard de la France […] étaient d’une brutalité, d’un cynisme et, je serais quand même tenté de dire, d’une forme d’incompétence notoires, et ça me fait plaisir de vous le dire ce soir », avait en effet affirmé M. Le Drian, le 21 mai, au moment de céder ses fonctions à Catherine Colonna. Et d’ajouter : « J’espère que nous pourrons renouer avec l’Australie un dialogue franc et constructif dans l’avenir ».
Cependant, les chances pour que le nouveau gouvernement australien, emmené par Anthony Albanese, revienne sur la décision de son prédécesseur sont infimes. Car, a priori, il n’est pas dans ses intentions de remettre en cause l’alliance AUKUS que son prédécesseur avait nouée avec les États-Unis et le Royaume-Uni. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette dernière qu’il avait décidé de dénoncer le contrat notifié à Naval Group pour acquérir des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
Ce 9 juin, l’ex-ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait quelques révélations au sujet des intentions du gouvernement dont il a été membre. Ainsi, dans les colonnes du journal The Australian, il a affirmé que plans consistaient acquérir deux SNA de type Virginia aux États-Unis d’ici 2030 et d’en construire huit autres en Australie. Jusqu’à présent, aucun détail sur le modèle envisagé n’avait été officiellement dévoilé. Qui plus est, une étude lancée dans le cadre de l’alliance AUKUS pour préciser les besoins australiens est toujours en cours…
Pour M. Dutton, un tel choix était une « évidence » au regard de la conception « éprouvée » des SNA américains, contrairement à leurs homologues britanniques de la classe Astute, dont la « conception est plus récente », avec des « coûts et des défauts inévitables ». BAE Systems Submarines appréciera… alors que la Royal Navy a admis au service le HMS Astute en 2010. Cela étant, et à titre de compensation il était prévu d’acquérir plus de frégates de Type 26 [ou classe Hunter] auprès du Royaume-Uni. Actuellement, neuf ont été commandées pour 35 milliards de dollars australiens.
Les propos de M. Dutton, qui est désormais le chef de l’opposition, ont déclenché une polémique en Australie. « De toute évidence, il a fait état de discussions confidentielles avec les Américains qu’il n’était pas prêt à divulguer pendant qu’il était en fonction. Et pourtant il vient de le faire. C’est très inhabituel », a commenté Sam Roggeveen, directeur du programme « Sécurité internationale » au Lowy Institute, auprès de l’AFP.
Le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a fustigé les propos de son prédécesseur. Ses « commentaires sapent l’accord AUKUS » et « portent atteinte à l’intérêt national de l’Australie », a-t-il fustigé. « Le gouvernement n’a pris aucune décision sur le choix du sous-marin. Toutes les options sont sur la table », a-t-il ajouté, dans un communiqué.
En attendant, la décision prise par le gouvernement de Scott Morrison fait craindre un déficit capacitaire qu’il sera difficile de combler entre la fin de vie des six sous-marins de type Collins [à propulsion diésel-électrique] et l’arrivée des SNA. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que M. Dutton avait l’intention d’en acquérir deux auprès des États-Unis avant 2030.
Considérant que le sous-marin est « la forme la plus importante dont nous disposons pour façonner notre espace stratégique », M. Marles en a fait sa première priorité. Dans une tribune qu’ils ont récemment publiée dans la presse, d’anciens sous-mariniers de la Royal Australian Navy [RAN] ont estimé qu’il n’y avait que deux possibilités pour éviter une rupture capacitaire : maintenir les actuels sous-marins en service ou en acquérir de nouveaux, à propulsion diesel-électrique à titre provisoire. Le suédois Kockums, le constructeur des Collins, a d’ailleurs fait savoir qu’il était prêt à répondre aux besoins australiens, estimant que son nouveau sous-marins A-26 pourrait convenir.
Cependant, le chef d’état-major de la RAN, l’amiral Mike Noonan, a catégoriquement exclu une « flotte intérimaire », qui « apporterait plus de défis que de capacités ». « Je reste très confiant sur le fait que les sous-marins de la classe Collins resteront très performants jusqu’à l’arrivée des SNA », a-t-il fait valoir.
France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Biographie de Georges Bidault, figure de la résistance puis opposant à de Gaulle sur la question algérienne
Bidault ? Ce nom ne dira rien, sauf peut-être à ceux qui ne réduisent pas la Résistance à de Gaulle ni la lutte pour l’Algérie française à une fièvre extrémiste. À lui seul, Georges Bidault reflète les grandes luttes du XXe siècle ainsi que la complexité de l’histoire. À ce simple titre, l’ouvrage de Maxime Tandonnet méritait d’être signalé. Mais, en sortant Georges Bidault de l’oubli, il éclaire aussi tout un courant oublié, celui de la démocratie chrétienne qui, parvenue au faîte de son influence en 1945, disparut dans les soubresauts du conflit algérien.
Né en 1899, formé à la dure école des jésuites, Georges Bidault aurait pu n’être qu’un excellent professeur d’histoire-géographie. Clio lui réservera pourtant bien des surprises. Car le professeur est aussi un militant qui a trouvé dans le catholique libéral Charles de Montalembert son modèle et dans le fondateur du Sillon, Marc Sangnier, son prophète. Catholique et républicain, Bidault devient en 1934 éditorialiste du quotidien démocrate-chrétien l’Aube. Les raisons de ce choix ? Son talent et son intelligence, mais aussi son antimaurrassisme. Est-il un clérical égaré en politique ? Nullement. Pour lui, « l’engagement au service des valeurs évangéliques ne saurait être qu’implicite ».
La Seconde Guerre mondiale voit sa vie basculer définitivement. Résistant, il devient le bras droit de Jean Moulin puis, celui-ci arrêté, son successeur à la tête du Conseil national de la Résistance (CNR), malgré l’avis de De Gaulle. Début de leur désaccord ? Peut-être ! En attendant, Bidault organise la Résistance intérieure. À la libération de Paris, il découvre enfin le Général en chair et en os. C’est la douche froide. À Bidault, qui attend que le chef de la France libre proclame la République, de Gaulle répond que celle-ci n’a jamais cessé d’exister en étant incarnée par lui. La déconvenue est totale. Elle ne l’empêche pas d’accepter le Quai d’Orsay.
Dans le sillage du Mouvement républicain populaire (MRP), parti démocrate- chrétien, Bidault préside le gouvernement provisoire de la République française puis participe ensuite à de nombreux gouvernements, déployant une politique anticommuniste mais aussi sociale avec l’instauration du smig, ancêtre du smic. Mais qui s’en souvient ? interroge son biographe.
La raison de cet oubli tient pour beaucoup à l’Algérie. Attaché à son maintien dans la France, Bidault s’oppose radicalement à la politique algérienne du Général. En 1962, il devient ainsi le président d’un nouveau Conseil national de la résistance. À plus de 63 ans, il entre en clandestinité, ce que son biographe se plaît à décrire comme une descente dans l’abîme. Question de perception ! Aux honneurs et à la tranquillité, Bidault a préféré la fi délité à la parole donnée. Le sort tragique des harkis et des pieds-noirs ne lui donne pas totalement tort.
Après des années d’exil, son retour en France ne débouche pas sur un rebond politique. Pour son biographe, les « failles de son caractère » — l’expression est de l’historienne Georgette Elgey — « contribuèrent fortement à l’échec de la démocratie chrétienne, à l’explosion de ce courant de pensée et à la faillite de son expression politique ». Peut-être aussi aux contradictions internes de ce courant. Mais ceci est une autre histoire…
“Georges Bidault, de la Résistance à l’Algérie française”, de Maxime Tandonnet, Perrin, 368 pages, 23,50 €.
France24 - Monde
Sable : une crise à l’horizon ?
Publié le : 10/06/2022 - 16:53
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
Suivre
Julia GUGGENHEIM
Élise DUFFAU
Le sable, un mot qui évoque la plage ou des vacances au soleil. Pourtant, chaque grain est surtout une marchandise très convoitée, utile pour fabriquer du verre, des ordinateurs ou encore des panneaux solaires et du béton. 50 milliards de tonnes de granulats sont extraites par an, elles proviennent des carrières, des rivières, mais aussi des océans.
Extraire pour construire
À côté de Rouen, Laurent Biagetti, chef de carrière chez CEMEX, gère un immense site qui a extrait près d’un million de tonnes de granulats en 2021, différentes roches, de différentes granulométries, du sable jusqu’au caillou. Un produit qui va intégrer les formulations dans le béton ou les travaux routiers. "Lorsqu’on exploite une carrière, on n’exploite pas n’importe comment", prévient le chef de carrière. "On va déterminer les volumes et les zones qu’on va extraire en fonction des différentes années, ensuite cette zone-là sera destinée à être réaménagée par la suite pour être restituée aux différentes communes, quasiment identique à ce qu’il y avait à l’origine." Par nécessité, l’entreprise s’est également lancée dans le recyclage de matériaux de construction, "le granulat est une ressource qui devient de plus en plus rare. Ça devient extrêmement difficile d’ouvrir des carrières ou d’avoir des extensions de carrière, bien que ce soit un matériau qui est primordial dans la vie de tous les jours."
Le sable s’épuise
Aujourd’hui, le sable est devenu la deuxième ressource la plus utilisée sur terre après l’eau. Les précieux grains sont extraits plus rapidement qu’ils ne se reconstituent naturellement et ceux du Sahara, qui pourraient nous sembler infinis, ne sont pas adaptés à la construction.
Aujourd'hui, des voix s’élèvent pour dire stop à l'expansion des mines et protéger les terres. Comme en Loire-Atlantique, près de Nantes. Un groupe de simples citoyens se dressent contre deux géants, Lafarge et GMS. Les deux carrières qui font déjà 115 hectares à elles deux, veulent s’étendre. L’association La Tête dans le Sable est sur leur route : manifestations, recours, mesures diverses et variées.
Sylvain Jallot, leur porte-parole, explique l’impact des carrières sur l’eau par exemple : "Ces entreprises vont faire des trous qui sont énormes. La nappe phréatique, réserve d’eau colossale qui se trouve en sous-sol et qu’on ne voit pas, va se trouver mise à nue, à ciel ouvert. On a une évaporation des surfaces de l’ordre d’un million de mètres cubes par an, soit la consommation domestique de 30 000 personnes". Pour l'association, leur territoire n’est pas une réserve où venir se servir. "Notre objectif, c’est de dire : 'faisons attention à cette ressource'. Ce n’est pas en autorisant les yeux fermés ces extensions de carrière et en se mettant la tête dans le sable, qu’on va résoudre le problème du sable", estime Sylvain Jallot.
Quand la mer reprend des forces
Laure Simplet, ingénieure géologue, observe ses carottes, où sable et vase se superposent. Il s'agit de prélèvements qu’elle a faits sur un ancien site d’extraction de sable au large de La Rochelle avec ses équipes de l’Ifremer de Brest. 40 millions de mètres cubes de sable en ont été extraits, à l’aide de bateaux équipés de sortes de gros aspirateurs, des dragues aspiratrices.
En bien moins grandes quantités, en France, le sable est aussi extrait en mer. Quel est l’impact sur les fonds ? C’est précisément l'objet d'étude de la chercheuse. "L'intérêt de l'étude, c’est, maintenant que les travaux ont arrêté, d’essayer d’observer et de comprendre comment les fonds vont pouvoir se remettre à l’issue des extractions", précise-t-elle. Son premier constat est que le sol a changé : il y a plus de vase qu’auparavant, sur une épaisseur plus importante. Par ailleurs, le site est loin d’être un désert de biodiversité, une faune particulière s’est installée, des vers déposivores par exemple, que l’on ne retrouve pas à l’extérieur du site.
Les chercheurs n’en sont qu’au début de l’étude, qui doit durer dix ans. Un temps long qui leur permettra d’étudier les moindres changements. Laure Simplet explique : "L’intérêt est d’apprendre peut-être des erreurs qu’on a pu faire pour à l’avenir faire des recommandations. De regarder jusqu’à quel stade on peut modifier la nature des fonds sans que cela perturbe l’équilibre des communautés biologiques."
Remplacer le sable ?
Quoi qu’il en soit, consommer moins de sable est devenu aujourd’hui un impératif, car la pénurie guette. Mais il y a un problème : dans un avenir proche, notre appétit pour le sable ne va pas faiblir, bien au contraire. D'ici au milieu du siècle, 70 % de la population mondiale vivra en ville. Il faudra donc construire des bâtiments en masse et trouver impérativement des solutions viables pour utiliser beaucoup moins de sable.
Dans le bâtiment, le secteur le plus gourmand, on cherche des alternatives. Chez Cycle Terre, au nord de Paris, de la terre d’excavation des travaux du Grand Paris est récupérée pour en faire un matériau de construction : des blocs de terre comprimée, mélange de terre, de sable et d’eau. "On utilise beaucoup moins de sable que dans le béton", explique Teddy Dusausaye, le directeur général.
Le béton contient habituellement deux tiers de sable, quand un bloc de terre comprimée en contient à peine un tiers. Ces briques, couleur ocre, sont utilisées notamment pour construire des murs. Dans d’autres régions où la terre est naturellement plus riche en sable, la proportion serait moindre, voire nulle. "On pourrait se dédouaner du sable", ambitionne le jeune patron, "la terre crue a un vrai potentiel et doit être présente dans le futur logement. On peut faire baisser l’empreinte carbone du bâtiment".
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FOCUS
Sous le désert salé, le lithium, or blanc des Andes
Valeurs Actuelles
Un tableau de Léonard de Vinci exposé au Clos-Lucé
Perdu pendant trois siècles
« Nous sommes le musée du pape. Voir ce tableau, c’est aussi faire connaissance avec un grand savant de notre église, puisque Saint-Jérôme a traduit la Bible de l’hébreu et du grec en latin », a déclaré au parisien Barbara Jatta, directrice des musées du Vatican. Il n’existe pas de trace d’une commande d’une telle œuvre, précise-t-elle. Il est donc envisageable que le peintre l’ait réalisée pour « sa dévotion personnelle ». Léonard de Vinci avait été invité au Clos-Lucé par François Ier, grand admirateur qui entretenait pour lui une affection quasi-filiale. Le lieu est notamment connu pour son sous-terrain qui ralliait la demeure au château d’Ambroise, permettant ainsi au roi de venir retrouver l’artiste.
Indre-et-Loire : les dernières actualités
L'Humanité
Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur
ActuDes chênes verts qui s’adaptent pour produire moins de feuilles et moins de glands, voici les premiers résultats d’une étude menée dans l’Hérault depuis 2003 pour évaluer la réponse de la forêt méditerranéenne aux conséquences du changement climatique.
Marine CyglerParcourir la forêt de chênes verts située à quelques encâblures du village de Puéchabon, dans l’Hérault, c’est entrer dans une expérience scientifique à ciel ouvert. Ici, grâce à un dispositif de gouttières qui interceptent 30 % des précipitations, des chercheurs ont créé artificiellement une aridification du climat à laquelle devra faire face la forêt méditerranéenne avec le changement climatique. Comment réagira-t-elle à la sécheresse ?
Cette expérience d’exclusion de pluie qui se déroule depuis presque vingt ans est l’une des plus longues au monde. Aussi, elle apporte déjà quelques précieux éléments : dans les parcelles partiellement privées de pluie, les arbres ont moins de feuilles et produisent moins de fruits, ce qui interroge les écologues sur la capacité de régénération de la forêt du futur.
Le futur s’est dangereusement rapproché
En 2000, les prévisionnistes tablaient sur une réduction de 30 % des précipitations à la fin du siècle. En 2003 a commencé une expérience au long cours consistant à couvrir un tiers de la surface de trois parcelles de 100 m2 par des gouttières qui récupéraient l’eau de pluie, laquelle n’atteignait donc jamais le sol. L’objectif : simuler la sécheresse future.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduireSauf que le futur s’est en fait dangereusement rapproché. « Au début de l’expérience, on imaginait simuler le climat de 2100. On se rend compte aujourd’hui qu’étant donné l’augmentation des températures ce sera le climat de 2035 », explique Jean-Marc Limousin, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS
Au fur et à mesure des travaux de prévision, il est devenu évident que le Bassin méditerranéen serait particulièrement impacté par le changement climatique. Les températures y augmentent et les précipitations y diminuent bien plus vite que la moyenne mondiale. « Cela n’a pas d’intérêt de se pencher sur les précipitations telles quelles : ce qui est important pour les arbres, c’est la vitesse à laquelle le réservoir dans le sol va s’évaporer. Et pour ça, c’est la température qui compte », poursuit-il.
Moins de transpiration et de photosynthèse
Avec son collègue Jean-Marc Ourcival, ils suivent certains arbres en particulier, marqués par des rubans colorés. Depuis un réseau de passerelles aériennes qui permet d’accéder à la cime des arbres, à environ 4 mètres du sol, ils comptent les feuilles et récoltent les fruits dans des filets. « La réaction principale des arbres à la sécheresse imposée est la réduction de 20 à 25 % du nombre de feuilles », constate Jean-Marc Limousin. « En 2003, on pensait que les feuilles allaient changer de forme et de taille, alors que c’est leur nombre qui est impacté par l’aridification », fait remarquer Jean-Marc Ourcival, qui voit là un bon exemple de l’importance de l’expérimentation.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVCRéduire ce que les scientifiques appellent l’indice foliaire est une stratégie d’adaptation car, s’il y a moins de feuilles, il y a moins de perte d’eau par transpiration. « Mais cela veut dire aussi qu’il y a moins de photosynthèse : au bout de deux-trois ans, on a vu que les arbres s’acclimataient en devenant plus économes, plus lents », poursuit Jean-Marc Limousin. De fait, la photosynthèse, qui permet aux végétaux de fabriquer leur matière organique, est un ensemble de réactions biochimiques se déroulant dans les feuilles.
Que les parcelles soient privées d’eau ou non, les chercheurs se sont rendu compte qu’une sécheresse printanière avait un impact particulièrement négatif sur la croissance des chênes verts. En effet, c’est normalement durant cette saison, quand il fait assez chaud sans que le climat soit trop sec, que les arbres poussent. La croissance s’arrête en revanche l’été, quand les arbres ferment les stomates de leurs feuilles pour éviter la perte d’eau par la transpiration, ce qui empêche aussi la photosynthèse.
L’enjeu de la régénération
« La question qui se pose déjà aujourd’hui, c’est de savoir si les arbres vont s’arrêter de pousser en juin ou fin juillet… », indique Jean-Marc Limousin. Cela dit, pour l’instant, la privation d’eau n’empêche pas les arbres de pousser. Ils ont moins de feuilles, certes, mais ils croissent. « Si le bois ne pousse pas, il meurt. L’arbre n’a pas le choix, il est obligé de grandir chaque année. C’est donc la priorité absolue », détaille le chercheur.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEn revanche, le chercheur s’inquiète que les arbres des parcelles sèches produisent moins de fleurs et de fruits que les parcelles qui ne sont pas privées d’eau. 40 % de glands en moins : c’est loin d’être anecdotique. « C’est une information importante pour l’avenir de la forêt. Dans quelques années, avec l’aridification, pourra-t-elle se régénérer ? » interroge-t-il.
Une forêt domaniale transformée en laboratoire grandeur nature
La forêt domaniale de Puéchabon est étudiée depuis 1984 par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, rattaché au CNRS. « C’est une forêt qui n’est plus exploitée depuis quatre-vingts ans. Lorsque nous en avons fait un site expérimental, une problématique d’écologie pure s’est imposée. L’idée : observer ce que devient une forêt sans gestion, coupe ni intervention humaine », explique Jean-Marc Ourcival.
Puis, en 1998, quand la communauté scientifique a été convaincue de la réalité du changement climatique, se souvient le chercheur, l’Union européenne a lancé de grands projets de recherche. À Puéchabon, il s’est agi de savoir combien un écosystème laissé à sa libre évolution était capable de pomper de carbone.
Aussi des tours de flux que l’on entend siffler mesurent en permanence le carbone qui entre dans la forêt lors de la photosynthèse et celui qui sort lors de la respiration. Résultat : la forêt de Puéchabon fixe 2,5 tonnes de carbone par hectare et par an. Las, une sécheresse printanière, comme il s’en produit de plus en plus souvent, et ce bilan s’effondre à 1 tonne de carbone par hectare et par an.
sciencessécheresseforêts Opex 360
L’Otan et le Japon vont intensifier leur coopération politique et militaire
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
Avant de faire une escale à Toulon [ce qui ne s’était plus vu depuis 1983], deux bâtiments japonais, dont le navire-école JS Kashima et le « destroyer » JS Shimakaze ont participé à un exercice avec les frégates ITS Margottini [Italie] et TCG Salihreis [Turquie], actuellement engagées dans le Groupe maritime permanent 2 de l’Otan [SNMG2].
Ce type d’interaction est « une excellente occasion de renforcer notre coopération et notre partenariat. […] Nous partageons bon nombre des valeurs fondamentales de votre marine, c’est pourquoi notre coopération est mutuellement bénéfique. Le Japon est l’un des nombreux pays au-delà de la zone euro-atlantique avec lesquels l’Otan développe des relations », a déclaré le contre-amiral italien Mauro Panebianco, actuellement à la tête du SNMG2, à l’adresse du contre-amiral Shukaku Komuta, le commandant de la formation japonaise.
Et cette coopération est appelée à s’accroître. En effet, dans le même temps, l’amiral néerlandais Rob Bauer, le chef du comité militaire de l’Otan, dont le rôle est de définir les orientations militaires de l’Aliance et de conseiller le Conseil de l’Atlantique nord, s’est rendu à Tokyo, où il a notamment rencontré le général Kôji Yamazaki, chef d’état-major interarmées des Forces japonaises d’autodéfense ainsi que Nobuo Kishi, le ministre nippon de la Défense.
À l’issue de son entretien avec l’amiral Bauer, au cours duquel l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’intensification des activités navales chinoises dans la région Indo-Pacifique ont été largement évoquées, le général Yamazaki a déclaré à la presse que Tokyo « renforcerait sa coopération avec l’Otan », après avoir assuré que les « tentatives unilatérales de changer le statu quo par la force ne devaient être tolérées dans aucune partie du monde » et que le Japon restait « déterminé à maintenir un ordre international ouvert et libre fondé sur le droit ».
Today I spoke with 🇯🇵 Chief of Staff General Yamazaki & 🇯🇵 Defence Minister Kishi during my visit to #Japan. #NATO’s Asia-Pacific Partners play a decisive & strategic role in regional security & stability. pic.twitter.com/NTND1F1lGq
— Admiral Rob Bauer (@CMC_NATO) June 7, 2022
Quant à M. Kishi, il a déclaré que le Japon espérait « renforcer ses liens avec les pays européens », avant de se féliciter de « l’implication plus large de l’Otan dans la région Indo-Pacifique. La « sécurité de l’Europe et de l’Asie sont étroitement liées, surtout maintenant, avec les sérieux défis auxquels est confrontée la communauté internationale », a-t-il dit.
Pour rappel, l’an passé, l’Otan avait estimé que les « ambitions » de la Chine « présentaient des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance ». Un constat partagé à Tokyo, en raison de ses conflits territoriaux avec Pékin [comme celui des îles Senkaku], de la question de Taïwan et des revendications chinoises en mer de Chine méridionale, dont l’accès est crucial pour les échanges commerciaux japonais.
Quoi qu’il en soit, ce renforcement de la coopération entre l’Otan et le Japon pourrait se traduire par davantage d’exercices militaires conjoints. En attendant, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a été convié au prochain sommet de l’Alliance, qui se tiendra à Madrid, les 28, 29 et 30 juin prochains.
Opex 360
Un mystérieux avion civil a traversé l’espace aérien de six pays membres de l’Otan sans autorisation [MàJ]
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
Le 8 juin, un bimoteur civil de type Piper Aztec, immatriculé LY-LOO, a décollé de Lituanie sans la moindre autorisation. Puis, ayant survolé la Pologne et la Slovaquie avec son transpondeur éteint, il a atterri à l’aérodrone de Hajdúszoboszló, situé à quelques dizaines de kilomètres de Debrecen, dans l’est de la Hongrie. Là, deux hommes en sont sortis, ont menacé le gardien du site et rapidement fait le plein de l’appareil pour repartir dans la foulée, avant l’arrivée de la police.
Par la suite, le Piper Aztec a fini par être intercepté par deux JAS-39 Gripen de la force aérienne hongroise, laquelle a été alertée par le Centre d’opérations aériennes conjointes de l’Otan. Les occupants de l’appareil n’ont répondu ni aux appels radio, ni aux signaux visuels.
Les JAS-39 hongrois ont accompagné le bimoteur jusqu’à ce que deux F-16 américains, alors en patrouille, le prennent en charge à la hauteur d’Oradea, en Roumanie. Puis, deux F-16 de la force aérienne roumaine en pris le relai jusqu’à Turnu Severin. Là encore, à aucun moment l’équipage de l’appareil n’a répondu aux sollicitations par radio et aux signaux visuels.
Puis celui-ci a pris la direction de la Serbie, puis celle de la Bulgarie. En raison des conditions météorologiques, aucun avion de chasse bulgare n’est allé l’intercepter, Sofia ayant expliqué que les conditions météorologiques étaient trop mauvaises… et que, de toute façon, l’intrus « n’a été considéré à aucun moment comme une menace ». En outre, le ministre bulgare de la Défense, Dragomir Zakov, a fait valoir qu’il « volait à très basse altitude et à faible vitesse, ce qui rend difficile l’interception par les chasseurs ».
En tout cas, et après avoir quitté l’espace aérien serbe, le Piper Aztec aurait a priori fait une escale dans les environs de Vidin pour se ravitailler, avant de mettre le cap vers la mer Noire… Qu’il n’a pas pu atteindre puisqu’il a été retrouvé sur l’aérodrome désaffecté de Targovishte, dans le nord-est de la Bulgarie. Une caméra aurait été retrouvée à son bord, d’après les médias locaux. Quant à ses occupants, ils se sont volatilisés dans la nature.
Le Piper Aztec en question appartient à un ancien officier lituanien, qui l’avait mis en vente en janvier dernier. « Il n’est plus utilisé depuis 2015 . Cependant il marche bien. L’année dernière, il a été déplacé d’une ville à une autre donc il vole », a-t-il commenté dans son annonce. L’appareil, construit en 1962, serait basé à Panevezys.
En attendant, cette affaire est pleine de mystères… Pourquoi cet avion, sans plan de vol, n’a-t-il pas été repéré dès son entrée dans l’espace aérien de la Pologne, surtout dans le contexte actuel? Et pourquoi a-t-il été intercepté tardivement? Pourquoi n’a-t-il pas été forcé à atterrir? Quel était le but de son périple? Qui était aux commande? L’enquête ouverte par le minstère bulgare de l’Intérieur permettra sans doute de répondre à toutes ces questions.
MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30
– Le propriéraire du Piper Aztec, Bronius Zaronskis, a déclaré avoir vendu son avion à trois hommes, la semaine passée. « Ce n’étaient pas des Lituaniens. Je ne peux pas dire de quel pays ils venaient, peut-être des Ukrainiens, peut-être des Roumains ou des Bulgares. J’ai communiqué avec un homme en russe. Je ne connais pas les noms de ces hommes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je l’ai vendu et j’ai dit au revoir à cet avion. J’ai essayé de le vendre pendant des années. Je n’avais nulle part où le garder, donc je suis content qu’ils l’aient acheté ».
– Le Piper Aztec n’était plus immatriculé en Lituanie
Photo : Chris Lofting – , GFDL 1.2
France24 - Monde
L'HexaTrek, un périple de 3 034 kilomètres pour découvrir la France à pied
Publié le : 11/06/2022 - 10:15
Romain HOUEIX
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Profitant de l'été, les promeneurs se lancent à la découverte du tout nouveau HexaTrek. Reliant les Vosges du Nord aux Pyrénées, en passant par les Cévennes, le Jura ou encore les Alpes, cette trace de randonnée s'inspire de la Pacific Crest Trail aux États-Unis. Une influence revendiquée par son créateur, Kevin Grisny.
Une randonnée, reliant les Vosges, le Jura, les Alpes, les Cévennes et les Pyrénées, au sein d’une trace unique de 3 034 kilomètres de long et 136 000 mètres de dénivelé positif, que l'on parcourt entre trois et cinq mois. Ces chiffres fous appartiennent à l’HexaTrek, un itinéraire de folie douce qui ambitionne de se faire une place dans le cœur des randonneurs.
Derrière le projet, il y a Kevin Ginisty, 32 ans. Ce Savoyard est un baroudeur chevronné. Il a notamment parcouru à pied le continent américain, de la Patagonie argentine jusqu’au Canada. Dans la dernière partie de son voyage, alors qu'il arpentait la mythique Pacific Crest Trail (PCT), un sentier de 4 400 km traversant l'ouest des États-Unis, une idée a germé dans sa tête : créer un sentier semblable en France.
"J'ai rencontré des Européens qui traversaient l'Atlantique pour faire la PCT. Je me suis demandé s'il y avait un itinéraire similaire à travers l'Europe", explique Kevin Ginisty.
Six mois pour élaborer le tracé
Le Savoyard se plonge alors pendant six mois dans les logiciels de cartographie, brassant toutes les données disponibles pour mettre sur pied le parcours. Avec une obsession : laisser au maximum la possibilité au randonneur de bivouaquer, c'est-dire, de camper en plein."
"C'est vraiment ce qui a guidé le tracé. En France, le bivouac est autorisé partout où il n'est pas interdit. En combinant cela avec la carte topographique et la carte de la densité de la population française, je me suis retrouvé avec cette ligne, qui part des Vosges du Nord et va jusqu'aux Pyrénées, à Hendaye. On reste à 1 213 mètres d'altitude en moyenne et 71 % du parcours est bivouacable", détaille Kevin Ginisty. "On n'a pas pris un bulldozer pour créer les sentiers. Ils étaient déjà là. J'ai simplement connecté 47 GR (chemins de grande randonnée, ndlr). On est le pays au monde avec le plus de sentiers de randonnée."
Une application en guise de compagne de voyage
Kevin Ginisty voit encore plus grand. Il veut également créer un équivalent de l'application Guthook, qui l'avait épaulé sur le Pacific Crest Trail. Il imagine ainsi une application indiquant chacune des étapes, les zones de bivouac, les points d'intérêt ou encore les endroits propices à un ravitaillement en eau ou en nourriture.
Mais développer une application coûte cher. Pour mener à bien ce projet annexe, il décide de faire appel au financement participatif. Le succès est au rendez-vous : en un mois et demi, le projet lève 52 484 euros, soit 874 % des fonds nécessaires.
"J'ai fait cette campagne en pensant qu'il y aurait dix fous comme moi qui voudraient se lancer dans une traversée de la France et, finalement, près d'un millier de personnes ont participé. Je ne m'y attendais pas du tout."
Parmi les contreparties offertes, un accès gratuit à vie à l'application, mais aussi, la possibilité de participer à la "marche des pionniers" à ses côtés, destinée à implanter sur le sentier des panneaux de signalisation. Il s'élancera pour celle-ci le 15 juin, depuis Hendaye, dans les Pyrénées. Le 5 mai, une soixantaine de personnes sont parties depuis les Vosges du Nord et ont commencé à poser des panneaux, en sens inverse.
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"C'est une signalétique légère avec un panneau tous les cinq kilomètres. L'idée, c'est de ne pas surcharger visuellement les sentiers. Pour cela, il nous faut les autorisations locales locales. On les a déjà pour 1 800 kilomètres de parcours", se félicite-t-il.
"Un défi davantage mental que physique"
Trois cent cinquante personnes veulent tenter l'HexaTrek dès cet été. Plusieurs centaines d'autres en feront au moins une section. De son côté, l'ultratraileur Yves-Loup Fanton s'est mis dans la tête de parcourir la distance en 50 jours... en courant.
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"Ces participants serviront de testeurs en faisant des retours concernant l’application, afin d’y apporter des modifications", note Kevin Ginisty, qui veut tout de même rassurer : "Ce n'est ni de l'alpinisme, ni de la via ferrata. C'est vraiment de la randonnée. Le défi est davantage mental que physique."
En fonction de leur vitesse, les randonneurs tentant l'aventure complète mettront entre trois et cinq mois pour accomplir leur périple. Mieux vaut donc ne pas partir trop tard dans l'année : la fenêtre risque de se refermer pour les participants avec la neige qui pourrait s'inviter sur le tracé. Une caractéristique qui rapproche encore l'HexaTrek de son grand frère du Pacific Crest Trail. Avec l'espoir qu'à l'instar du PCT, l'HexaTrek devienne un grand rendez-vous annuel et un pèlerinage qu'un randonneur doit faire au moins une fois dans sa vie.
Vous pouvez suivre la "marche des pionniers" ici.
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SORTIES CINÉMA
"Wild" : la randonnée expiatoire d’une Américaine en quête de sens
L'Humanité
Démocratie et recherche
ChroniqueSylvestre HuetL’élection de notre Assemblée nationale approche. Le moment de s’interroger sur les projets des futurs élus pour la science, dont leur rapport à l’autorité politique. Car, Emmanuel Macron en a un. Ses mots-clés ? Autoritarisme et bureaucratie.
Autoritarisme ? Un décret du 28 avril 2022 donne encore plus de pouvoir aux dirigeants nommés par le gouvernement sur le recrutement et la carrière des chercheurs. En particulier au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Au détriment de la participation des jurys collectifs et mixtes, formés de scientifiques élus par leurs pairs et d’autres nommés par le pouvoir politique.
Bureaucratie ? C’est l’empilement sans fin des évaluations paperassières des projets nés dans les laboratoires, par une Agence nationale de la recherche où règne le conformisme. La mise en concurrence acharnée des établissements, laboratoires et individus au détriment d’une politique cohérente fondée sur l’intérêt général.
En synergie avec la chicheté des budgets de la recherche publique, cette stratégie délétère pourrait bien déclencher le démantèlement du CNRS. Un vieux rêve de la droite. Le pouvoir politique actuel préfère le saborder, avec nos capacités scientifiques, que de revenir à ses excellents principes, dont la délibération des politiques scientifiques par les chercheurs eux-mêmes, posée lors de sa véritable fondation en 1945.
L’historien Jean-Pierre Vernant, le 18 décembre 1984, recevant la médaille d’or du CNRS (1), évoquait ainsi ces principes : « André-Georges Haudricourt a opposé la mentalité des peuples pasteurs à celle des peuples jardiniers. La domestication des animaux aurait conduit les pasteurs à concevoir la domination du roi sur ses sujets. Le sceptre royal est un bâton. Les peuples jardiniers prendraient pour modèle de l’exercice du pouvoir l’horticulteur, dont l’intervention ne vise ni à soumettre ni à contraindre, mais, en ac cord avec l’élan de chaque plante, à la laisser mieux pousser. Quand il nous a pris sous sa tutelle, le CNRS n’a pas voulu nous dominer : il a déblayé et irrigué le terrain autour de nous, écartant les obstacles, écrasant les trop grosses mottes, nous apportant l’eau dont nous avions besoin. La recherche est un jardin. Pour qu’il fleurisse, ceux qui en ont la charge doivent se faire jardiniers plutôt que bergers. »
la chronique scientifique de sylvestre huetRecherche scientifiquecnrs Valeurs Actuelles
“Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas” : Florence Delay sur les sentiers du christianisme
Le titre du dernier livre de Florence Delay est « une phrase célibataire, une de ces phrases qui donnent la sensation du plein, de dire ce qu’il y a à dire et de se suffi re à elles-mêmes », écrit-elle. Dans le Nouveau Testament, celui qui n’est pas encore Paul va en eff et à pied sur le chemin de Damas, lorsqu’une lumière aveuglante venue du ciel le fait chuter. Une voix venue de nulle part lui demande alors : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes- tu ? » Il répond : « Qui es-tu, Seigneur ? » Et la réponse sonne : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. »
Une peau de panthère blanche
Point d’équidé dans l’histoire. L’animal a été rajouté dans l’iconographie à partir du XIIe siècle, histoire de renforcer le caractère frappant de l’événement et de montrer que l’“apôtre des gentils”, atteint dans son orgueil, tombe de haut. Et l’académicienne de résumer : « S’il était tombé de moins haut, s’il avait été représenté sur un âne ou à pied, sa conversion aurait-elle été moins subite, violente, miraculeuse ? Moins spectaculaire, ça, oui. » Sont ainsi évoquées des toiles comme celle, saisissante, du Caravage conservée à l’église Santa Maria del Popolo, à Rome, la composition d’une éblouissante élégance du Parmesan avec cette selle qui ressemble à une peau de panthère blanche (ci-contre), ou encore la fresque de Luca Signorelli à Lorette, rare représentation d’un Paul piéton.
Florence Delay, sans pédanterie aucune, invite à se replonger dans les textes sacrés et profanes,
Avec ce court chapitre inaugural — qui en annonce vingt-trois autres, tout aussi cinglants —, Florence Delay pose les fondements d’un livre buissonnier où s’ébattent nombre d’animaux bibliques. Le lecteur croise ainsi le lion de saint Jérôme, le cochon de saint Antoine, le chien qui accompagne Tobie ou encore la colombe, si petite et délicate dans la grande pietà ronde attribuée à Jean Malouel, conservée au Louvre, que nous rappelle l’auteur avec un vif bonheur. N’oublions pas l’âne et boeuf de la crèche, deux autres absents des Évangiles. Et la plume agile de Florence Delay de rebondir d’une liturgie intime de Verlaine (« Petit Jésus qu’il nous faut être, / Si nous voulons voir Dieu le Père, / Accordeznous d’alors renaître / En purs bébés, nus, sans repaire / Qu’une étable, et sans compagnie / Qu’un âne et qu’un boeuf, humble paire ») à Pierre Reverdy : « Je choisis librement entre Dieu et tous les systèmes que l’esprit de l’homme impuissant à suivre sa simple et seule voie a pu fonder pour arriver à se glorifier lui-même. Je choisis entre Dieu et l’homme. »
À côté de celle du poète qui finit son existence à Solesmes, le lecteur assiste à d’autres conversions célèbres, que ce soient celle de Paul Claudel ou de Max Jacob. Pas ennuyeuse pour un sou, Florence Delay, sans pédanterie aucune, invite à se replonger dans les textes sacrés et profanes, à arpenter le merveilleux chrétien — la Légende dorée de Jacques de Voragine n’est jamais loin — tout autant qu’à revoir certaines toiles aimées. C’est qu’elle a l’érudition joyeuse, comme certains le vin.
“Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas”, de Florence Delay, Seuil, 192 pages, 18 €.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
Publié le : 11/06/2022 - 12:14Modifié le : 11/06/2022 - 13:55
FRANCE 24
Suivre
Florent RODO
Iegor, un enfant de 8 ans, a tenu un journal intime, à Marioupol, au moment où la ville tombait sous la coupe des forces russes. Des images du cahier ont été publiées pour la première fois sur Internet par le grand-oncle du petit garçon, Evguen Sosnovskiï, un photographe qui a documenté la bataille pour le contrôle de la ville portuaire.
C'est l'un des chapitres les plus sanglants de la guerre en Ukraine, raconté avec les mots et les dessins d'un garçon de huit ans : Iegor Kravtsov a tenu un journal intime à Marioupol, au moment où la ville tombait sous la coupe des forces russes.
Terré pendant des semaines dans une cave avec sa famille, le petit garçon s'est maintenu occupé en remplissant les pages de son petit cahier bleu, avec une image idyllique de la Grèce sur la couverture.
"J'ai bien dormi, puis je me suis réveillé, j'ai souri et j'ai lu 25 pages. Aussi, mon grand-père est mort le 26 avril", récite le garçon en lisant une page de son journal, après s'être échappé de la ville dévastée par les combats avec sa mère et sa soeur.
La famille a réussi à rejoindre Zaporijjia, à 225 kilomètres au nord-ouest de Marioupol - une ville se trouvant en territoire sous contrôle ukrainien.
"J'ai une blessure au dos, la peau est arrachée. Ma sœur est touchée à la tête et ma maman s'est déchiré les muscles de la main et a un trou dans la jambe", lit encore ce petit blond à partir d'une page de son journal.
"Tout le monde pleurait"
On reconnaît également à travers les pages des hommes armés, des chars, un hélicoptère et des immeubles en feu. Sur l'un des dessins, on voit le toit de sa maison s'effondrer à la suite d'une frappe de missile.
"Le bruit m'a fait peur", peut-on lire dans le journal du garçon. Sur une autre page, il décrit comment les membres de la famille se soignent les uns les autres ou partent à la recherche d'eau potable.
Sa mère, Olena Kravtsova, raconte avoir éclaté en sanglots lorsqu'elle a découvert le journal pour la première fois. "Je l'ai montré à la famille, tout le monde pleurait", explique-t-elle à l'AFP.
La sœur aînée de Iegor, Veronika, 15 ans, qui a une grosse cicatrice à la tête, espère pour sa part que le journal "sera utile à quelqu'un à l'avenir".
Des images du cahier ont été pour la première fois publiées sur internet par le grand-oncle de Iegor, Evguen Sosnovskiï, un photographe qui a documenté la bataille pour Marioupol avant de fuir la ville portuaire en mai.
La famille vivait à proximité de l'aciérie Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne à être tombée à Marioupol, les combattants y étant retranchés ne s'étant rendus que fin mai, après trois mois de combats intenses.
Iegor et ses proches sont aujourd'hui logés dans un abri pour déplacés à Zaporijjia et espèrent rejoindre Kiev, la capitale, dans quelques jours.
Avec AFP
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Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique Opex 360
Les forces norvégiennes vont rendre leurs hélicoptères NH-90 NFH à NHIndustries et exiger leur remboursement
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
En janvier, et alors qu’elle était encore ministre des Armées, Florence Parly avait mis Airbus Helicopters devant ses responsabilités au sujet de la disponibilité des hélicoptères NH-90 NFH. En effet, à l’époque, seulement sept appareils étaient opérationnels sur les 27 en dotation au sein de la Marine nationale.
« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens. Il en va de notre capacité à agir, mais aussi de l’image d’Airbus Helicopters dans un environnement que nous savons tous très concurrentiel », avait affirmé Mme Parly.
Selon la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé], cette situation était notamment due à des retours chez l’industriel pour des mises à jour importantes des hélicoptères les plus anciens et à une « corrosion très importante ». Un problème connu de longue date pour avoir été fréquemment souligné par les chefs d’état-major de la Marine nationale lors de leurs auditions parlementaires.
Comme la Marine nationale, les forces norvégiennes ont aussi régulièrement déploré la faible disponibilité de leurs NH-90 NFH, utilisés pour la lutte anti-sous-marine et des missions relevant de la garde-côtière.
Selon un rapport publié en 2018, les NH-90 norvégiens ne pouvaient alors assurer qu’environ 40% des heures de vol prévues dans leur contrat opérationnel. « L’analyse montre que [cet hélicoptère] ne sera pas en mesure de répondre aux besoins des frégates et des garde-côtes », avait-il conclu. Et cette situation risquait même de s’aggraver. « Les six NH-90 que nous avons aujourd’hui doivent être renvoyés à l’usine pour des mises à niveau opérationnelles. Combiné avec d’autres défis d’entretien, cela réduira le temps de vol disponible dans les prochaines années », avait en effet avancé l’état-major norvégien.
Depuis, ce pronostic s’est vérifié. Et le ministère norvégien de la Défense vient de prendre une mesure radicale, en décidant de renvoyer les NH-90 NFH au consortium NHIndustries [formé par Airbus Helicopters, Leonardo et Fokker], tout en demandant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros].
« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », a justifié Bjørn Arild Gram lors d’une conférence de presse donnée ce 10 juin.
« Nous avons tenté à plusieurs reprises de résoudre les problèmes liés au NH90 en coopération avec NHI, mais plus de 20 ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que NHI soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », a déploré Gro Jære, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr].
Le ministère norvégien de la Défense avait signé, en 2001, une commande de 14 NH-90 NFH pour les missions de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine, avec des premières livraisons prévues en 2008. Or, à ce jour, précise-t-il, « seuls huit été livrés dans une configuration pleinement opérationnelle ». Et, ces dernières années, ajoute-t-il, ces appareils n’ont effectué, en moyenne, que 700 heures de vol par an contre les 3900 heures attendues.
Cette décision concernant les NH-90 NFH a été prise après un examen capacité assuré par la FMA et l’état-major norvégien. Examen qui a conclu qu’il ne serait « pas possible d’amener les performances et la disponibilité » de cet hélicoptère « à un niveau pouvant repondre aux exigences norvégiennes ». Et cela, « même avec des investissements financiers supplémentaires ».
La première conséquence de cette résiliation du contrat est que toutes les opétations impliquant des NH-90 norvégiens sont annulées… Alors que les besoins en matière de lutte anti-sous-marine n’ont sans doute jamais été aussi importants au regard du contexte actuel. Cela étant, il pourront été comblé en partie par les cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon récemment livrés aux forces norvégiennes [la Luftforsvaret a reçu le cinquième exemplaire le 27 mai dernier, ndlr].
La seconde est qu’Oslo est désormais en quête d’un remplaçant. « La Norvège a toujours besoin d’hélicoptères maritimes et il est donc essentiel que nous commencions rapidement les préparatifs pour combler le vide capacitaire laissé par le NH90. Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », a déclaré le ministre norvégien de la Défense.
Outre la Norvège, l’Australie a également l’intention de retirer du service les six NH-90 Taipan de la Royal Australian Navy. Ceux-ci devraient en principe être remplacés par 12 hélicoptères américains de type MH-60R « Seahawk », pour un montant évalué à environ 850 millions d’euros.
Valeurs Actuelles
Une vingtaine de militants manifeste contre la tauromachie à Toulouse
Ils jugent cette tradition « barbare ». Samedi 11 juin, une vingtaine de militants anti-corrida a manifesté à Toulouse pour exiger l’abolition de cette tradition culturelle, rapporte France 3 Occitanie. Répondant à un appel national, ils n’étaient qu’une poignée à manifester leur hostilité à la tauromachie, place du Capitole à Toulouse, pancartes à l’appui. « On compte 250.000 taureaux qui sont victimes des corridas chaque année dans le monde. Dont 40.000 en Europe », explique Marion Ribes, représentante d’un collectif anti-corrida.
Une tradition encore populaire
Mais la militante reconnaît que cette antique tradition est encore très populaire. « La tradition est, malheureusement, bien ancrée en France », regrette-t-elle, poursuivant : « Pas mal de personnes voient encore cela comme une tradition, comme un art carrément. Ils occultent le fait qu’un animal soit torturé et sacrifié dans une arène en 2022. Ce n’est plus du tout acceptable. Les animaux sont des êtres vivants, sont des êtres sensibles, comme nous, on doit les respecter », assène-t-elle. Reste que dans les villes taurines du sud de la France, comme Nîmes, Arles, Dax ou Mont-de-Marsan, 71 % des habitants sont favorables au maintien de la tradition tauromachique dans leur commune, d’après un sondage Ifop-Fiducial-Sud Radio. L’abolition de la corrida, qui pourrait détruire tout un écosystème culturel, associatif et économique, et en particulier éradiquer carrément les races de « toros » de combat, n’est visiblement pas pour demain.
Toulouse : les dernières actualités
Opex 360
Les forces russes et l’Otan ont lancé des manoeuvres navales dans la région de la Baltique
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 5 juin, et comme tous les ans depuis 1972, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’exercice Baltic Operations [BALTOPS] qui, en raison des tensions provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, prendra une dimension particulière. Organisées en Suède, qui, comme la Finlande, a décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, ces manoeuvres navales vont mobiliser 45 navires, 75 aéronefs et 7500 militaires durant près de deux semaines.
« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».
En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.
Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].
Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.
Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.
D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.
« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.
Au total, la mer Baltique [dont la superficie est de 365’000 km²] sera donc sillonnée par environ une centaine de navires et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours. Ce qui peut donner lieu à quelques frictions entre l’Otan et la Russie.
Les forces russes et l’Otan ont lancé des manoeuvres navales dans la région de la Baltique
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 5 juin, et comme tous les ans depuis 1972, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’exercice Baltic Operations [BALTOPS] qui, en raison des tensions provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, prendra une dimension particulière. Organisées en Suède, qui, comme la Finlande, a décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, ces manoeuvres navales vont mobiliser 45 navires, 75 aéronefs et 7500 militaires durant près de deux semaines.
« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».
En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.
Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].
Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.
Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.
D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.
« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.
Au total, la mer Baltique [dont la superficie est de 365’000 km²] sera donc sillonnée par environ une centaine de navires et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours. Ce qui peut donner lieu à quelques frictions entre l’Otan et la Russie.
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« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».
En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.
Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].
Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.
Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.
D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.
« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.
Au total, la mer Baltique [dont la superficie est de 365’000 km²] sera donc sillonnée par environ une centaine de navires et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours. Ce qui peut donner lieu à quelques frictions entre l’Otan et la Russie.
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« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».
En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.
Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].
Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.
Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.
D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.
« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.
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France24 - Monde
Royaume-Uni : la crainte d’un migrant LGBT+ d'être déporté au Rwanda
Publié le : 10/06/2022 - 17:19Modifié le : 10/06/2022 - 17:29
Laura MOUSSET
Suivre
Hadi a fui l'Irak où il était persécuté en raison de son homosexualité et s'est réfugié au Royaume-Uni où il a demandé l'asile. Mais il craint désormais d'être déporté au Rwanda. Dans le cadre d'une loi controversée entrée en vigueur en avril, le Royaume-Uni prévoit d'envoyer à partir de la mi-juin dans ce pays d'Afrique de l'Est des migrants arrivés illégalement sur le sol britannique.
New York Times - World
Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue
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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.
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By Sameer Yasir
DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.
Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”
“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.
It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.
India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.
Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.
As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.
His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.
The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.
“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”
His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”
Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.
Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.
Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.
“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”
For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.
Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.
He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”
His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.
His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.
“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”
Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.
In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”
While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.
“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.
Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.
“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.
India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.
The government wants to change that.
“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.
Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.
“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.
Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”
Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.
Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.
He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.
After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.
Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.
In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.
When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”
“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”
For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.
In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.
He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”
Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.
So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.
“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”
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L'Humanité
Recettes. La cerise sur le fourneau !
ActuAvec son goût inimitable et son rouge flamboyant, la cerise est le fruit star de la saison estivale. Délice pour le palais, elle est aussi bénéfique pour le corps.
André GoulvenSouvent synonyme de vacances et de douceurs sucrées, la cerise occupe une place à part dans la gastronomie française. Qu’on la mange crue à la sortie d’un verger ou cuisinée par les plus grands chefs, cette drupe – le nom donné aux fruits charnus à noyau – rougeoyante connaît, cette année en France, une belle saison d’un point de vue qualitatif, ainsi, hélas, qu’une flambée certaine de son prix de vente.
On ne sait pas vraiment de quelle région du monde provient la cerise. Elle aurait, selon certains, une origine des plus poétiques. Tels des Petit Poucet ailés, les oiseaux auraient lâché de leurs serres les noyaux du fruit le long des routes migratoires. C’est ainsi que les cerisiers se mirent à fleurir dans nos contrées, loin de leur territoire natal. Plus rationnellement, ce serait les Romains qui auraient introduit l’arbre en Europe. Largement consommée au cours du Moyen Âge en France, la cerise aura séduit les puissants, de Louis XV à Napoléon Ier, qui donna même son prénom à l’une de ses variétés les plus célèbres.
Il faut dire que la cerise a des atouts gustatifs. Un taux de sucre plus élevé (avec les dattes et le raisin) que celui des autres fruits, une légère acidité et une chair fondante. On peut la cuisinier crue ou cuite, en entrée, en plat ou en dessert. Si on pense souvent à la confiture ou au clafoutis, le fruit se déguste aussi en soupe froide dans le sud de l’Europe ou en salade avec des aiguillettes de canard et quelques légumes de saison. Suivant le plat que l’on souhaite préparer, il est important de bien choisir la variété adaptée. Pour un accompagnement salé (la confiture sur le fromage de brebis, par exemple), les cerises acides comme la griotte ou la montmorency s’accordent parfaitement. On les retrouve également dans les fameuses eaux-de-vie, à consommer, évidemment, avec modération.
Crues, cuites et même séchées
Pour les desserts, les accords sucré-salé ou pour picorer, les cerises douces comme la bigarreau ou la guigne sont fortement recommandées. Il existe également des cerises hybrides comme la royale, qui peuvent se consommer cuites ou crues. Il est à noter que, peu importe la variété, la cerise se conserve difficilement (trois jours au maximum à température ambiante, cinq jour au réfrigérateur). Pour les gourmands, la règle est donc d’en acheter petit à petit mais toute la saison, qui se déroule de fin-mai à la mi-août. Il est aussi possible de la faire sécher (au four, au soleil ou au déshydrateur) et de la consommer plus tard.
Les cerises séchées ont la particularité de garder leurs propriétés pendant de longs mois. Et des propriétés, elles n’en manquent pas. La cerise est une véritable petite boule de bonheur pour le corps. Le fruit contient des anthocyanes aux actions anti-inflammatoires et antioxydantes. Il peut aussi se targuer d’être un excellent diurétique (la célèbre tisane de queues de cerise) et de posséder de la mélatonine, nécessaire à la régulation du cycle circadien. Mais, comme toute bonne chose, la cerise a aussi ses défauts. Son taux de calories élevé (68 kcal pour 100 g) et son effet laxatif en font un mets à consommer avec vigilance pour les personnes fragiles.
Le clafoutis aux cerises
Ingrédients pour 4 personnes, 600 g de cerises bigarreaux, 3 œufs, 70 g de farine, 1 sachet de sucre vanillé, 50 g de sucre, ½ sachet de levure chimique, 30 g de beurre demi-sel, 20 cl de lait.
- Laver et équeuter les cerises. Selon la tradition limousine, les cerises sont entières dans le clafoutis, mais il est aussi possible d’en enlever les noyaux, pour une dégustation plus simple (surtout pour les jeunes enfants).
- Faire préchauffer le four à 180 °C
- Faire fondre le beurre dans une casserole ou au micro-onde.
- Dans un saladier, verser les œufs, la levure et les sucres, puis fouetter pour mélanger.
- Ajouter ensuite la farine petit à petit (le mieux étant de la verser dans un tamis pour éviter les grumeaux), tout en continuant à mélanger.
- Verser enfin le lait et le beurre, mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène.
- Disposer les cerises dans un plat à tarte ou a gratin beurré au préalable, puis recouvrir avec la pâte.
- Laisser cuire 45 minutes.
Podcast. Sur autour de la table« Est-ce que ça coûte vraiment cher de bien manger ? » ; « Pourquoi s’indigne-t-on autant quand quelqu’un change une recette traditionnelle française ? » ou « pourquoi vous risquez (encore) de vous engueuler à table à Noël ? ». Dans le podcast Manger, les journalistes de Louie Media tentent de répondre à toutes ces questions sociales et gustatives. Au fil de recherches et d’interviews de divers acteurs de la sphère culinaire, l’émission appréhende l’art de manger sous une forme inédite et passionnante. Manger, de Louie Media. Disponible sur les plateformes de streaming
En carafe. Pétillants embrunsPour un repas achevé sur une note de légèreté, ce crémant blanc composé d’un assemblage de sémillon et de sauvignon se mariera à la perfection avec un clafoutis aux cerises. Pour une union encore plus marquée, il se déguste aussi accompagné d’une liqueur de fruits rouges. Embruns de l’estuaire blanc, Château la Botte, 11,50 euros
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Bon et sainrecettes France24 - World
EU to finalise position 'next week' on Ukraine's ambitions to join
Issued on: 11/06/2022 - 08:14
FRANCE 24
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EU Commission President Ursula von der Leyen said Saturday her executive will "by the end of next week" finalise its opinion on whether Ukraine should be a candidate country to join the EU. Meanwhile, Ukraine reiterated its pleas to Western countries for faster weapons deliveries and humanitarian aid as Russia said it had shot down three Ukrainian war planes. Read FRANCE 24's liveblog to see how the day's events unfolded. All times are Paris time ‘GMT+2).
8:09pm: Germany's Scholz to travel to Kyiv with Macron and Draghi before G7
German Chancellor Olaf Scholz will travel to Kyiv with his counterparts from France and Italy before the Group of Seven summit at the end of June, Bild am Sonntag reported on Saturday.
The newspaper cited French and Ukrainian government sources. The press office for the German government did not immediately respond to a Reuters request for comment.
6:19pm: Shelling of Severodonetsk plant causes oil leak and fire, governor says
Russian shelling of the Azot chemical plant in Ukraine's frontline city of Severodonetsk caused a powerful fire to break out after a leak of tonnes of oil, regional governor of Serhiy Gaidai said on Saturday.
Speaking on national television, Gaidai did not say if the fire at the plant, where hundreds of civilians are sheltering, had been extinguished.
He said there was non-stop fighting in Severodonetsk, a small city in the Luhansk region that has become the focus of Russia's advance in eastern Ukraine.
5:07pm: 'EU Commission expected to recommend Ukraine's candidacy'
"Ursula von der Leyen made an unannounced visit to the Ukrainian capital this Saturday and she assured Volodymyr Zelensky that Ukraine would get an answer [...] by the end of next week," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reported from Kyiv.
"EU leaders are due to meet on the 17th of June ahead of an upcoming summit on the 23rd and 24th of June. Now the EU Commission is expected to recommend Ukraine's candidacy to join the EU - but that is just a preliminary step; there are many more along the road. Notably, all 27 member states would need to agree on Ukraine becoming a candidate and we know that already there have been divisions among EU member states."
4:42pm: Russia using more deadly weapons in war, say Ukraine, UK
Ukrainian and British officials warned Saturday that Russian forces are relying on weapons able to cause mass casualties as they try to make headway in capturing eastern Ukraine and fierce, prolonged fighting depletes resources on both sides.
Russian bombers have likely been launching heavy 1960s-era anti-ship missiles in Ukraine, the U.K. Defense Ministry said. The Kh-22 missiles were primarily designed to destroy aircraft carriers using a nuclear warhead. When used in ground attacks with conventional warheads, they “are highly inaccurate and therefore can cause severe collateral damage and casualties,” the ministry said.
Both sides have expended large amounts of weaponry in what has become a grinding war of attrition for the eastern region of coal mines and factories known as the Donbas, placing huge strains on their resources and stockpiles. Russia is likely using the 5.5-tonne (6.1-ton) anti-ship missiles because it is running short of more precise modern missiles, the British ministry said.
3:49pm: French plans to help unblock Odesa port raise more questions than answers
Odesa port was "built originally at the turn of the 18th and 19th century by French architects to deliver an amazing supply of grain to all of Europe", noted Oleg Kobtzeff, an Eastern Europe specialist at the American University in Paris.
With regard to ambitions to unblock the port, "neither FRANCE 24, nor myself, nor most of us, know exactly how to interpret the AFP news release that [the French government] wants to go through the blockade. Apparently, it would be tolerated by Putin, from what the news release is saying," Kobtzeff continued.
"Is Putin going to be nice enough, quote unquote, to let civilian cargoes go through? And anyaway who exactly is going to get rid of mines that are blockading the seaport of Odesa? Or is it going to be French military vessels that are going to go through and are going to try and pass the blockade, which could escalate the conflict tremendously?"
2:48pm: EU to finalise advice 'next week' on Ukraine's ambitions to join
EU Commission President Ursula von der Leyen said Saturday her executive will "by the end of next week" finalise its opinion on whether Ukraine should be a candidate country to join the EU.
"The discussions today will enable us to finalise our assessment by the end of next week," she told Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv during a surprise visit.
2:10pm: Family of British man facing the death penalty in Donbas call for his release
The family of British man Shaun Pinner who has been sentenced to death by a court by Russian proxy authorities in Donbas have spoken of their devastation at the news and requested he is exchanged or released.
"Firstly, our whole family is devastated and saddened at the outcome of the illegal show trial by the so-called Donetsk People’s Republic," the family said in a statement.
"Shaun should be accorded all the rights of a prisoner of war according to the Geneva Convention and including full independent legal representation. We sincerely hope that all parties will co-operate urgently to ensure the safe release or exchange of Shaun."
1:43pm: Ukraine in control of Severodonetsk plant sheltering hundreds, governor says
Ukraine remains in control of the Azot chemical plant in Severodonetsk where hundreds of civilians are sheltering, the region's governor said on Saturday, after a Russia-backed separatist claimed 300-400 Ukrainian fighters were also trapped there.
"The information about the blockade of the Azot plant is a lie," Serhiy Gaidai, governor of the Luhansk region partially controlled by pro-Russian separatists, said on the Telegram messaging app.
"Our forces are holding an industrial zone of Severodonetsk and are destroying the Russian army in the town," he wrote. Ukraine has said some 800 people were hiding in several bomb shelters underneath the Azot plant.
1:27pm: Up to 300,000 tonnes of grain in destroyed warehouses, Ukraine minister says
Up to 300,000 tonnes of grain may have been stored in warehouses that Kyiv says were destroyed by Russian shelling last weekend, deputy agriculture minister Taras Vysotskyi said on Saturday.
Speaking on national television, Vysotskyi said, according to records, at the start of the war on February 24 the warehouses at one of Ukraine's largest agricultural commodities terminals in the Black Sea port of Mykolaiv held 250,000-300,000 tonnes of grain, mainly wheat and corn.
11:36am: Zelensky warns of "acute" food crisis due to blockade, says Ukraine will "prevail in this war"
Ukraine's President Volodymyr Zelenskiy said on Saturday that his country would "definitely prevail in this war that Russia has started".
Speaking from an undisclosed location in Kyiv, Zelenskiy told delegates at the Shangri-La Dialogue in Singapore that his country was unable to export enough food because of a Russian blockade, and that the world would face "an acute and severe food crisis and famine."
11:21am: Russia says it has shot down three Ukrainian war planes
The Russian Defence Ministry said on Saturday that its air defence forces had shot down three Ukrainian war planes.
The Russian military shot down two MIG-29 planes in the Mikolayiv region and one Su-25 fighter jet in the Kharkiv region, the ministry said in a statement.
There was no immediate comment from Ukraine.
11:10am: EU chief to discuss Ukraine’s EU membership with Zelensky
EU chief Ursula von der Leyen visited Ukraine on Saturday to discuss with President Volodymyr Zelensky his country's bid to get candidacy status to join the European Union.
"With President Zelensky I will take stock of the joint work needed for reconstruction and of the progress made by Ukraine on its European path," von der Leyen tweeted on arrival in Kyiv.
10:15am: Ukraine pleads for more weapons for battle in the east
Ukraine pleaded to Western countries for faster deliveries of weapons as better-armed Russian forces pounded the east of the country, and for humanitarian support to combat growing outbreaks of deadly diseases. FRANCE 24”s Catherine Norris Trent reports from Kyiv.
08:50am: Ukraine pleads for faster deliveries of weapons
Ukraine pleaded to Western countries for faster deliveries of weapons as better-armed Russian forces pounded the east of the country, and for humanitarian support to combat growing outbreaks of deadly diseases.
In Severodonetsk, the small city that has become the focus of Russia's advance in eastern Ukraine and one of the bloodiest flashpoints in a war well into its fourth month, further heavy fighting was reported.
The war in the east, where Russia is focusing its attention, is now primarily an artillery battle in which Kyiv is severely outgunned, Ukrainian officials say.
08:15am: French experts collect evidence of possible war crimes in Chernihiv
Weapons experts from France are helping their Ukrainian counterparts collect evidence of possible Russian war crimes in the northern region of Chernihiv, Ukraine’s prosecutor general said on Friday.
The French Gendarmerie's experts, including specialists in drone modelling, ballistics and weapons of mass destruction, have been collecting evidence at sites of destruction from Russian shelling.
They replaced group of gendarmerie forensic experts who arrived in mid-April to help establish what happened in Bucha, near Kyiv, where the killing of many civilians provoked a global outcry.
07:54am: Zelensky didn't want to hear US warnings, Biden says
US President Joe Biden said Friday that his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky "didn't want to hear" American warnings ahead of Russia's invasion of his country. "I know a lot of people thought I was exaggerating," Biden said at a fundraising reception in Los Angeles, referring to his forewarning of the possibility of a Russian attack.
"But I knew we had data to sustain (the assessment)," he added in front of reporters.
"(Russian President Vladimir Putin) was gonna go into the border. And there was no doubt, and Zelensky didn't want to hear it, nor did a lot of people. I understand why they didn't want to hear it, but he went in."
The United States began raising the alarm over Russia's preparations for an invasion of Ukraine well before Putin announced the "special operation" against the country on February 24.
(FRANCE24 with REUTERS and AFP)
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As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blockade
As it happened
Ukraine’s Interior Minister says Kyiv is in ‘no danger’ but prepared
Talking Europe
EU 'working very hard' to export grain from Ukraine amid food crisis, ambassador says
Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
New York Times - World
Newly United, French Left Hopes to Counter President in Upcoming Vote
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Left-wing parties have joined forces ahead of France’s two-stage parliamentary elections, hoping to revive their fortunes and put a brake on President Emmanuel Macron’s agenda.
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By Constant Méheut
ALLEX, France — With its centuries-old stone villages nestled among lavender fields, cows and goats grazing in the mountains and miles of vineyards, the Drôme region resembles a France in miniature.
Steeped in tradition and seemingly averse to change, the vast southeastern district, tucked between Lyon and Marseille, has for the past two decades been the political domain of France’s center-right.
But with the first round of France’s two-step parliamentary elections approaching on Sunday, the long-excluded left sees a rare opening to challenge President Emmanuel Macron, after his convincing re-election victory in April over Marine Le Pen, his far-right challenger.
Largely nonexistent in the presidential campaign, France’s fractious leftist parties have forged an alliance with the aim of making themselves relevant again, blocking Mr. Macron from getting a majority in Parliament and complicating his new five-year term.
At least that is the hope of politicians like Marie Pochon, the local left-wing candidate in the third constituency of the Drôme, where left-wing parties outscored Mr. Macron’s in the presidential vote by more than 10 percentage points.
During a recent stop in Allex, a small village of cream-colored stone houses in the eastern part of the Drôme, Ms. Pochon was met with an enthusiasm that had long eluded the left in this part of France.
“Keep going, we’re all behind you!” Maud Dugrand, a resident of Allex, told Ms. Pochon as she rang doorbells on a narrow street and handed out leaflets, which one resident, reading a newspaper on his terrace, refused, saying he was already convinced by her.
“Our constituency is a laboratory,” said Pascale Rochas, a local Socialist candidate in the 2017 legislative elections who has now rallied behind Ms. Pochon’s candidacy. “If we can win here, we can win elsewhere.”
The Drôme, indeed, is a snapshot of small-town France, giving the local election the veneer of a national contest. Until recently, the region was typical of the disarray of the left at the national level, with each party refusing to collaborate and instead clinging to its strongholds.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
The Socialists and Communists have long dominated the southern Provençal villages, while the Greens and the hard left have battled for the more economically threatened farmlands in the north.
But the new leftist alliance — forged under the leadership of the longtime leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon — is now trying to bridge those gaps, uniting Mr. Mélenchon’s own France Unbowed Party with the Socialists, Communists and Greens.
Mr. Mélenchon, who came third in April’s presidential race, has portrayed the parliamentary election as a “third round” presidential vote. He has called on voters to metaphorically “elect” him prime minister (the position is appointed by the president) by giving the coalition a majority in the National Assembly, the lower and most powerful house of Parliament.
The alliance has allowed the left to avoid competing candidacies and instead field a single candidate in almost all of France’s 577 constituencies, automatically raising its chances of winning seats in Parliament.
Stewart Chau, a political analyst for the polling firm Viavoice, said the alliance was “the only dynamic in the current political landscape.”
Since her loss in the presidential election, Ms. Le Pen’s National Rally party has failed to drive the public debate around its favorite themes of economic insecurity, immigration and crime, and the two-round voting system, which generally favors more moderate candidates, will most likely result in the far right securing only a few dozen seats in Parliament.
Mr. Chau said Mr. Mélenchon had created a new “center of gravity” for the French left and had “succeeded in pushing through the idea that the game was not up yet,” despite Mr. Macron’s re-election.
Opinion polls currently give the leftist coalition — called Nouvelle Union populaire écologique et sociale, more commonly known by its acronym NUPES — a chance of winning 160 to 230 seats in the 577-seat National Assembly.
That could be enough to put a brake on Mr. Macron’s political agenda in Parliament and upset his second term as president, though it is far from certain.
Ms. Pochon, 32, an environmental activist, perhaps best embodies the outreach of the left-wing alliance even in areas that the center-right has long controlled.
Economic and social issues vary greatly along the roads that run through the Drôme’s third constituency. Each of its 238 municipalities, populated by only a few thousand people, faces specific challenges.
Economic insecurity, a shortage of doctors and a lack of public transportation are the main concerns in the district’s northern farmlands, whereas Provençal villages in the south are more worried about lavender production, a key feature of the local economy increasingly threatened by rising temperatures.
To address the variety of issues, Ms. Pochon has drawn on the alliance’s extensive platform, which includes raising the monthly minimum wage to 1,500 euros, or about $1,600; kick-starting ecological transition with big investments in green energy; reintroducing small train lines; and putting an end to medical deserts.
“We’re witnessing the emergence of a rural environmentalism, of a new kind of left in these territories,” Ms. Pochon said during an interview.
It has also helped that local left-wing forces have teamed up in the election, putting an end to divisions that Ms. Rochas said had been a “heartbreak.”
In the Drôme, Macron supporters acknowledged the challenge they face. “NUPES worry us a bit because they’re very present on the ground,” said Maurice Mérabet, as he was handing out leaflets at an open-air market for Célia de Lavergne, the constituency’s current lawmaker and a member of Mr. Macron’s party, La République En Marche.
Ms. de Lavergne, who is running for re-election and was campaigning in Saint-Paul-Trois-Châteaux, a small town in southern Drôme, said it would “be a close race” between her and Ms. Pochon.
She attacked the leftist alliance for its economic platform, saying it was unrealistic, and slammed the coalition’s plans to phase out reliance on nuclear power.
Instead she highlighted how she had fought to try to get an additional reactor for the local nuclear plant, as part of Mr. Macron’s ambitious plans to construct 14 new-generation reactors.
“Being antinuclear is a total aberration,” said Jean-Paul Sagnard, 72, a retiree, as he wove his way through the market’s vegetable stalls. He added that Mr. Macron’s platform was “the one that makes the most sense, economically speaking.”
Criticism about Mr. Mélenchon’s fiery personality is also frequent, even among left-wing supporters.
Maurice Feschet, a lavender producer, said that even though he would vote for the leftist alliance on Sunday, Mr. Mélenchon’s calls to elect him prime minister had left him indifferent.
“I don’t think that he has what it takes to lead the country,” said Mr. Feschet, standing in the middle of a lavender field.
In the narrow streets of the village of Allex, Ms. Dugrand, the supporter of Ms. Pochon, also told the candidate that Mr. Mélenchon “is not my cup of tea.” But she could not hide her excitement at the prospect of the left becoming the main force of opposition to Mr. Macron, after five years during which it was virtually voiceless.
“We only have one wish, that something happens,” she said.
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France24 - World
80 years ago Anne Frank started her diary, a landmark of world literature
Issued on: 12/06/2022 - 09:01Modified: 12/06/2022 - 10:05
Stéphanie TROUILLARD
Thirteen-year-old Anne Frank began keeping her now-famous diary on June 12, 1942. She would spend a little more than two years confiding in its pages, sharing stories from daily life, observations, and hopes for the future from the cramped annex in Amsterdam she occupied with her family and several other Jews in hiding. The last entry in her diary is dated August 1, 1944, after which she was arrested and deported.
“I hope I will be able to confide everything to you, as I have never been able to confide in anyone, and I hope you will be a great source of comfort and support.” Anne Frank's diary begins with these now-famous words. Her book, published by her father in 1947, has become a landmark of world literature in its singular account of innocence in the face of barbarism.
Born in Frankfurt in 1929, Anne Frank emigrated with her family to the Netherlands in 1933, when Adolf Hitler became chancellor of a crisis-ridden Germany. In 1942, as the authorities tracked down Jews in the Nazi-occupied Netherlands, the Frank family moved into the 'annex', a flat hidden behind a false bookcase, to escape the Gestapo.
In August 1944, the family was betrayed by an unknown individual, and the inhabitants of the annex were deported to Auschwitz. Afterwards, Anne and her sister were transferred to Bergen-Belsen. Anne died of typhus in February or March 1945, shortly after the death of her older sister Margot.
Only 38,000 of the 140,000 Jews living in the Netherlands survived the Nazi occupation, one of the highest Holocaust death tolls in Europe. Dutch professor Johannes Houwink ten Cate, from the Institute for War, Holocaust and Genocide Studies (NIOD) in Amsterdam, reflects on the significance of this literary work.
FRANCE 24: When Anne Frank started writing her diary in June 1942, what was her life like?
Johannes Houwink ten Cate: She led the ordinary life of a middle-class Jewish teenage girl living in Amsterdam. Her family was relatively modest – her father was a businessman, but not a very successful one. She lived in the Rivierenbuurt ('river district'), while the wealthier German Jews lived in the south of Amsterdam.
Anne Frank did not have a religious upbringing. She came from a liberal German-Jewish background whose liberal and humanist ideals deeply influenced her. This is part of the appeal of her diary – even in moments of crisis in the secret annex, she holds firm to her beliefs.
She was well-assimilated into society and not a very orthodox Jew. For instance, she writes about her dream of going to Hollywood and becoming a movie star. In many ways, she was a normal adolescent girl: she experimented with kissing a female friend and fought a lot with her mom.
However, when her diary was first published in 1947, these passages were edited out by her father Otto Frank. They were only made public in 1986, when the Dutch State Institute for War Documentation published the “scientific” version of the diary – a response to legal questions in Western Germany, where some denied the diary’s authenticity.
Why do you think she decided to write about her daily life in this diary?
During the Nazi occupation, many people in both Western and Eastern Europe started writing diaries to document their experiences – and to regain some form of control over their lives, which they had lost under the Nazis. This was also the case with Anne Frank. In her diary, she created an imaginary friend, Kitty, who was also her alter ego. I think that through her diary, she fought her feelings of isolation and loneliness. In the beginning, she wrote only for herself. Later on, she decided that her diary ought to be published and started rewriting it. In this way, she turned it into a work of literature and a coming-of-age story.
How do you explain the success of Anne Frank’s diary and its continuing appeal to younger generations?
Anne Frank was an innocent child, an adolescent girl. My guess is that young girls will always be able to identify with her. As long as there are 13-year-olds, her diary will be read all around the world. Since 2011, there is even a Chinese translation.
Also, she is non-religious and therefore appeals to a non-Jewish audience. She never loses faith in humanity. The Holocaust is not mentioned in her story – there is no murder and no camps. At the same time, the diary is all about the Holocaust, because the modern reader knows for a fact what Anne herself could not have known at the time she was writing – that she, too, would be murdered in Bergen-Belsen as one of the six million Jews who died under the Nazi regime.
The book "Who betrayed Anne Frank?" by Canadian author Rosemary Sullivan argued that the Jewish notary Arnold van den Bergh revealed the Franks’ hiding place in 1944 in Amsterdam. You have said that there are too many errors in this book. Can you explain the controversy?
One of most important errors that the writers of this book made was believing that the notary, as an alleged “collaborator”, had close relations with the Nazis. They also insufficiently took into account the fact that Van den Bergh had gone into hiding himself six months before the Franks were arrested. Big allegations such as this one require substantial proof, and that proof was not presented in the book.
In the United States, the most recent books about Anne Frank, such as the biographies by Melissa Müller and Carole Anne, reveal new “betrayers”. During my career as a Holocaust researcher, I have heard of seven different betrayers. Americans (and not only Americans) love these kinds of detective stories, but they are not really scientific investigations.
This article is a translation of the original in French by Diana Liu
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Man suspected of betraying Anne Frank to Nazis identified after 77 years
ENCORE!
Searching for Anne Frank in the 21st century
NETHERLANDS
Secret 'dirty jokes' found in Anne Frank's diary
L'Humanité
Battez le pavé parisien dans les pas des révoltés de Mai 68
ActuLe Quartier latin s’est retrouvé au cœur des événements qui ont secoué la France en 1968 et fut le théâtre de la révolte étudiante durement réprimée par la police.
Lea DesportesAu numéro 45 de la rue d’Ulm, des jeunes gens vont et viennent. Le décor a un peu changé, les tenues vestimentaires davantage, mais le ballet estudiantin se jouait à l’identique en 1968 : l’École normale supérieure est installée ici depuis 1847. L’apparence modeste de la façade ne reflète pas le prestige de l’institution. À y regarder de plus près, au-dessus du monumental portail d’entrée et de part et d’autre du médaillon de Minerve, déesse romaine de la sagesse, deux femmes représentant les lettres et les sciences donnent le ton. Dans les années 1960, ce temple du savoir est un antre de la pensée critique. Sous les pavés, il y a des idées.
Des affiches anticapitalistes envahissent les murs
Aujourd’hui, place du Panthéon, des affiches placardées sur la mairie du 5e arrondissement appellent à une collecte de dons solidaires pour l’Ukraine. En 1968, une partie de la jeunesse se mobilise contre la guerre du Vietnam. Et c’est précisément pour obtenir la libération d’un camarade arrêté lors d’une manifestation anti-américaine qu’est créé le Mouvement du 22 mars 1968, à la faculté de Nanterre. Près de 150 étudiants, menés par Daniel Cohn-Bendit, décident d’occuper la tour centrale administrative.
Le 2 mai, la décision de fermer l’université provoque une contestation, dès le lendemain, dans le Quartier latin. Ils sont alors plusieurs centaines à participer à un meeting dans la cour de la Sorbonne. Pour s’y rendre, il faut descendre la montagne Sainte-Geneviève par la rue Soufflot, puis la rue Saint-Jacques. Place de la Sorbonne, en face de l’entrée actuelle du bâtiment, des affiches anticapitalistes font écho aux slogans qui envahissent les murs du quartier, il y a plus de cinquante ans. L’un d’entre eux – « Élections piège à cons » – semble résonner encore auprès de la jeunesse : les 13 et 14 avril derniers, la Sorbonne était occupée par des étudiants venus de plusieurs facs parisiennes pour protester contre « l’arnaque du deuxième tour ».
Molotov sur le boul’mich’
Retour au 3 mai 1968. L’arrestation de centaines de participants à la réunion met le feu aux poudres. Les premiers affrontements ont lieu. Il est difficile d’imaginer le boulevard Saint-Michel en véritable champ de bataille. Les jets continus de grenades incendiaires, offensives et au gaz dans un sens, de cocktails Molotov et de pavés dans l’autre. La fumée qui pique les yeux et irrite la gorge. Les flammes qui montent des voitures renversées. Le bruit provoqué par l’explosion des réservoirs d’essence et les sirènes des cars de CRS. Aujourd’hui, des enseignes internationales fournissent à une clientèle mondialisée de quoi s’habiller et se nourrir sans se dépayser. Un certain nombre de vitrines ont baissé le rideau et n’ont pas encore trouvé de repreneur, sans doute une conséquence de la pandémie, mondiale elle aussi.
La nuit des barricades
Les étrangers étaient bien présents en 1968. Du 10 au 11 mai, ils sont nombreux à participer à la nuit des barricades, aux côtés d’étudiants, de lycéens et d’ouvriers, et avec le soutien d’une grande partie de la population qui offre vivres et refuge. Sur la soixantaine de barricades, le passé est bien présent. La Commune et la libération de Paris habitent les imaginaires. Au petit matin, le quartier est évacué. Les blessés se comptent par centaines et près de 500 personnes sont interpellées. La répression agit comme un détonateur. Les syndicats appellent à la grève générale. Tous insistent sur la solidarité entre étudiants et travailleurs que la violence policière est parvenue à rapprocher. Le 13 mai, plus d’un million de manifestants défilent dans les rues de Paris. C’est le début de la plus grande grève générale du XXe siècle.
Utopies et rêverie rue Gay-Lussac
Place de l’Odéon, un autre slogan vient en tête : « Quand l’Assemblée nationale devient un théâtre bourgeois, tous les théâtres bourgeois doivent devenir des assemblées nationales ». À partir du 16 mai, le Théâtre de l’Odéon se transforme en un lieu de rencontre et d’intenses débats.
En traversant le jardin du Luxembourg et en remontant la rue Gay-Lussac, on s’interroge. Comment réagiraient les habitants actuels si une révolte avait lieu sous leurs fenêtres ? Au 51, chez Youssef, le quartier semble n’avoir pas changé. Le bistrot s’est refait une beauté, mais qu’importe : les habitués ne reviennent ni pour la déco ni la qualité du petit noir, mais pour la personnalité du patron. Du matin au soir, il accueille notamment les élèves et les professeurs de Normale sup, à quelques mètres de là. Notre boucle est bouclée, mais l’histoire insurrectionnelle, ici comme ailleurs, ne l’est certainement pas.
Hors-série Mai 68. L’émancipation est toujours d’actualitéDéambulation révolutionnaire dans le Quartier latin
- Départ devant l’École normale supérieure, l’ENS, au 45, rue d’Ulm.
- Sur la place du Panthéon, la mairie du 5e arrondissement et la bibliothèque Sainte-Geneviève, la BSG, où les étudiants viennent réviser et se rencontrer.
- La Sorbonne, où se tient dans la grande cour un meeting le 3 mai 1968. L’évacuation des participants et l’arrestation de nombre d’entre eux mettent le feu aux poudres.
- À l’Odéon-Théâtre de l’Europe, baptisé en 1968 Théâtre de France, « l’imagination prend le pouvoir », selon la formule consacrée. Sur les planches, comédiens, ouvriers, étudiants et habitants se donnent la réplique dans un « meeting permanent » ouvert à tous.
- Arrivée au pub Gay-Lussac, « chez Youssef » pour les habitués. Dans les années 1950 et 1960, les cafés, souvent tenus par des Algériens, abondent dans le quartier.
Découverte Valeurs Actuelles
Manifestations islamiques au Royaume-Uni : un imam qui conseillait le gouvernement démis de ses fonctions
La déprogrammation du film The Lady of Heaven, annoncée en début de semaine par le groupe Cineworld, fait une victime. L’imam Qari Asim, qui conseillait le gouvernement sur les questions islamiques, a été remercié dimanche 12 juin. Selon BFMTV, les autorités britanniques l’ont informé par courrier de cette décision « avec effet immédiat ». Le gouvernement lui reproche d’avoir appelé les fidèles musulmans à manifester contre le film.
Sorti en salle le vendredi 3 juin, ce film avait pour vocation de raconter l’histoire de la fille de Mahomet. Mais il avait soulevé la colère de milliers de musulmans, refusant de voir leur prophète représenté dans un film. Face à la pression de la foule, Cineworld avait fini par déprogrammer le film afin d’assurer « la sécurité de ses équipes et de ses clients ».
Incitation à la haine religieuse
Dans leur courrier, les autorités britanniques estiment qu’en appelant les musulmans à manifester, Qari Asim a encouragé « des manifestations incitant à la haine religieuse ». Dans un post Facebook publié le lundi 6 juin, l’imam Asim avait diffusé les coordonnées de l’un des cortèges, appelant à défiler contre un film qui « heurte profondément les musulmans ». « Cette implication dans une campagne limitant la liberté d’expression est incompatible avec le rôle de conseil du gouvernement », ont expliqué les autorités.
New York Times - World
What Happened on Day 109 of the War in Ukraine
A Ukrainian official said that Russian forces could cut off the eastern city within days. Capturing the city would give President Vladimir Putin a key victory in his bid to control all of the Donbas region.
Thomas Gibbons-Neff and Matina Stevis-Gridneff
LYSYCHANSK, Ukraine — With Russia about to encircle Sievierodonetsk, a city critical to its goal of seizing Ukraine’s east, and with a neighboring city squarely in Moscow’s sights, the question of how realities on the ground will shape the next phase of the war became still more pressing Sunday for Ukraine’s Western allies.
“The Russians are making every effort to cut off Sievierodonetsk,” the regional governor, Serhiy Haidai, said Sunday on Telegram, the messaging app. “The next two or three days will be significant.”
Across the river, Ukrainians trying to hold fast against the Russians in Lysychansk had the advantage of good terrain — but dwindling weaponry to defend it with.
“If there is no help with military equipment, of course they will drive us out,” said Oleksandr Voronenko, 46, a military police officer stationed in Lysychansk. “Because everyday the equipment is destroyed. You have to replace it with something new.”
Ukrainian officials have been imploring NATO allies for faster delivery of longer-range weapons, and the urgently needed replenishment of still more basic supplies, including ammunition.
But with the momentum of the war shifting more decisively in Russia’s favor, Ukraine’s allies, their economies threatened and their resolve tested, may soon find themselves forced to confront far more fundamental questions than what sort of weapons to provide, including whether to put pressure on Ukraine to reach a peace agreement with Russia or risk Russian escalation with more aggressive military support.
“There was always a sense that, when the center of gravity shifted to the south and east, there would be the potential for greater Russian gains based on greater mass and their existing territorial acquisitions,” said Ian Lesser, a former American official who heads the Brussels office of the German Marshall Fund.
“But it does raise more serious longer-term questions about the nature of the conflict, Ukraine’s aims and Western aims in relation to those,” he said.
As Ukrainians wait, they are suffering horrific losses in the Donbas region where the fight for Sievierodonetsk is playing out. By Ukraine’s own assessment, it is losing between 100 and 200 people a day as the bloodshed there worsens, in part because of Russian material superiority and in part because of Ukraine’s determination to fight on despite the increasingly bleak picture in the east.
Those Western supplies that have made it through to the front line are neither as plentiful or as sophisticated as Ukraine would like. And some never even make it into battle, hit by Russian strikes before they can even be deployed.
Late Saturday, Russian missiles hit a military warehouse in western Ukraine, wounding nearly two dozen people, and, according to Russia’s Defense Ministry, destroying antitank and antiaircraft missile systems supplied to Ukraine by the United States and the European Union.
The Ukrainian government has poured troops and resources into its effort to hold on to Sievierodonetsk, a strategically important industrial city and the last major urban center in the Donbas region of Luhansk that has not yet fallen. Russian forces have destroyed two bridges leading to the center of Sievierodonetsk and were shelling the remaining one, an important supply line for Ukrainian forces, the regional governor said.
Now, the battle may be about to shift to its sister city, Lysychansk.
On Sunday, from atop a hill in Lysychansk, it was evident why the soon to be focal point of the Russian offensive appears easier to defend than other parts of Donbas: It is on high ground. The sprawling plains of the region are rich in natural resources, but elevation is a rarity.
That leaves the city’s Ukrainian defenders in an advantageous position.
But it’s impossible to defend Lysychansk, a city with a prewar population of roughly 100,000, without the supplies needed to keep Ukrainian tanks and artillery stocked with shells and the thousands of troops garrisoned there fed and equipped.
This is the challenge the Ukrainian military is facing now as Russian forces near the end of their campaign to seize neighboring Sievierodonetsk. Even with Sievierodonetsk captured, Ukrainian troops could most likely defend Lysychansk, in part because the Seversky Donets River separates the two cities — unless Russian forces succeed in severing the city’s supply routes.
It was clear Sunday that the Russians were attempting to accomplish just that by steadily advancing from the southeast.
Plumes of smoke and burning fields where artillery strikes had lit the ground on fire enveloped Lysychansk in a semicircle on Sunday afternoon. The frequent thuds of incoming and outgoing fire echoed across the city as civilians dragged empty bottles to fill up from a fire department water tanker jury-rigged with clean-water filters.
Last week, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said that “in many ways, the fate of our Donbas is being decided” around Sievierodonetsk and Lysychansk. But the first city is now virtually encircled, and if Russian forces continue to advance toward the mix of asphalt and bumpy field roads that serve as the only logistics pipeline into the second, Ukrainian officials will have to make a strategic decision: withdraw or risk an encirclement of Lysychansk, too.
“We’re waiting for reinforcements,” said Mr. Voronenko, the military police officer, as a group of 20 or so residents began moving toward evacuation vans. “It has partly arrived in the last several days in the form of artillery. And if we get more, then we can probably hold them off.”
But nearly four months after Russia invaded, the Ukrainian military is running low on ammunition for its Soviet-era artillery and is not receiving enough ammunition, fast enough, leaving the fate of Lysychansk even more uncertain.
For European countries, the question of how to defend Ukraine now is both tactical and political — and raises issues closer to home.
Several E.U. members are fretting that they have sent too much of their own ammunition to Ukraine and are lagging behind in restocking their arsenals. With the bloc’s foreign policy and defense not integrated, European leaders have been forced to try source their own military supplies.
European Union officials say they will try to tap a nine billion euro ($9.5 billion) funding pot to jointly procure military equipment, trying to ease concerns that supporting Ukraine militarily has dangerously weakened defense capabilities elsewhere in Europe.
The bloc is also wrestling with the broader and politically fraught question of how to move forward with Ukraine’s bid to enter the European Union. That decision could bolster Mr. Zelensky at home and perhaps give him more political flexibility to negotiate a cease-fire, but could also lead Russia to dig in or worse.
In a visit to Kyiv Saturday, president Ursula von der Leyen of the European Commission said her administration would provide an opinion on whether the bloc should grant candidate status to Ukraine by the end of the week. Ultimately, however, the decision is a deeply political one that E.U. leaders will be called to answer at a summit June 23 and 24 in Brussels.
For most countries granted candidate status, it takes more than a decade of reforms and negotiations to become a full E.U. member.
Should Ukraine be given a green light, its road forward will most likely be difficult, considering the nation’s dire situation since the onset of war and the poor governance and corruption that marked it even before the invasion.
“Whatever the territorial reality on the ground, having that deepening prospect of Euro-Atlantic integration for Ukraine is very meaningful,” said Mr. Lesser of the German Marshall Fund. “And to the extent that it fosters a growing prospect of an increasingly Westernized Ukraine versus a Russia that’s drifted out into an Asiatic imperial posture, the political contrast between these two actors will become more stark.”
Thomas Gibbons-Neff reported from Lysychansk, and Matina Stevis-Gridneff from Brussels. Natalia Yermak contributed reporting from Lysychansk.
Andrés R. Martínez
Russian forces have pushed Ukrainian forces from the center of Sievierodonetsk, the Ukrainian military said on Monday. Fighting for control of the city is ongoing, according to the latest update.
Austin Ramzy
Kim Jong-un, the leader of North Korea, expressed support for President Putin and his war in Ukraine, state media reported. North Korea went further than most of Russia's allies, who have stopped short of supporting the war. North Korea was one of just five nations to vote against a U.N. resolution in March condemning Russia’s invasion.
Rebecca Halleck
The transmission of safeguards data between the Zaporizhzhya nuclear power plant in southern Ukraine and the International Atomic Energy Agency has been restored after a disruption of nearly two weeks, according to the I.A.E.A. director general, Rafael Mariano Grossi. The remote data transfer from the plant, which has been under Russian control for three months and is being operated by Ukrainian staff, was cut on May 30.
Rebecca Halleck
Global food security remains imperiled as grain exports face bottlenecks in Poland and Romania, Ukraine’s deputy foreign minister, Dmytro Senik, told Reuters. Ukraine is in talks with the Baltic States to add a third corridor for food exports as the country races to empty silos before July’s harvest, but reaching the ports would require cutting a deal with President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus, an ally of President Vladimir Putin.
Rebecca Halleck
In a recorded video address to the American Jewish Committee’s global forum in New York City, an impassioned President Volodymyr Zelensky, who is Jewish, said, “This is not the 1940s. How could mass killings, torture, burning cities, filtration camps set up by Russian military in the occupied territories, which resemble Nazi concentration camps, become a reality?”
Photographs and Text by Nicole Tung
Summer weather has brought people out to the many cafes and restaurants in Ukraine’s capital. Worshipers packed churches to mark the Orthodox Pentecost. Nearly all of the city’s checkpoints have disappeared.
The city of Kyiv looks very different compared to the early days of March, when Russian strikes sent residents fleeing the city and into underground shelters. But if one looks closely, there are reminders that a war is still underway: soldiers deploying for the front lines in the east depart from Kyiv railway station, sandbags remain outside of metro stations, where thousands took shelter in the early days of the invasion.
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Rebecca Halleck
Ukrainian President Volodymyr Zelensky repeated his requests to Western allies for more modern missile defense systems and said Sievierodonetsk, “where very fierce fighting is going on — literally for every meter,” remains a crucial focus in his nightly address Sunday evening.
Alex Traub
With tensions raised across Europe over a newly belligerent Russia, Sweden’s military and the United States Marines concluded a drill on Sunday on Gotland, a Swedish island with strategic significance for control of the Baltic Sea.
“A lot of us thought that there wouldn’t be a need to defend Gotland after Soviet collapse,” Col. Magnus Frykvall, commander of Sweden’s Gotland regiment, said in a telephone interview. “This has been put in a totally new point of view since the war in Ukraine in 2014, and it was even more clear to us with the current invasion.”
The drill came as fears of military conflict with Russia, which not long ago seemed unimaginable in Sweden, have led the nation to apply for membership in NATO. Gotland poses a critical area of concern for Sweden, which like Russia borders the Baltic Sea. Gotland is the Baltic’s largest island.
The drill was part of a broader annual exercise in which the United States sent a giant warship, the U.S.S. Kearsarge, to Stockholm’s port, along with 26 warplanes and 2,400 Marines and sailors.
It was the first time that the military exercise, known as Baltic Operations, included U.S. Marines on Gotland and land-based actions there, Colonel Frykvall said.
The exercise, he said, featured Marines swiftly linking up with Swedish troops on Gotland’s beach, then working to uproot an enemy force from a landing strip that invaders had gained control of and begun to use to bring more troops onto the island.
Gotland’s history shows its strategic importance.
Russia invaded the island in 1808 during a war with Sweden, leading to a month of fighting. Russian forces also landed on the island at the end of World War II in 1945 as a form of “power projection,” Colonel Frykvall said.
At the height of the Cold War, 25,000 Swedish military personnel were stationed on Gotland, he said. But in 2005, the nation closed down its military regiment on the island.
“Sweden thought that there would never be a war in Europe again,” Colonel Frykvall said.
Then came Russia’s annexation of Crimea, which prompted Sweden to resume a military presence on Gotland in 2014.
There are about 400 Swedish members of the military on Gotland — for the moment, Colonel Frykvall said.
“The numbers of military personnel on the island will surely grow quite fast,” Colonel Frykvall said. “We’re looking at wartime organization of 4,000 in a couple years.”
Anushka Patil
Ukraine’s top military commander, Valeriy Zaluzhnyi, said he had spoken again with his American counterpart, General Mark Milley. Zaluzhnyi said he stressed that Russia has 10 times Ukraine’s firepower and reiterated an urgent request for more 155 mm artillery systems, or howitzers.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — Ukraine’s European allies are facing questions of both tactical and political importance as bloody battles in the country’s east grind on and tilt in Russia’s favor.
On the tactical front, NATO allies, and especially those in Ukraine’s vicinity, face the challenge of having tapped their own supplies to support the war effort, leaving them with depleted arsenals.
And on the political front, the question of whether the European Union will take the leap to grant Ukraine candidate status for the bloc will need to be answered before the end of the month.
The realities on the battlefield, as Ukrainian officials assess that Russia could fully encircle the eastern city of Sievierodonetsk in the Donbas region in the next two to three days, will likely influence both the decision on how to replenish arsenals and send in ammunition as well as the decision to offer Ukraine hope by granting it E.U. candidate status, even if technically it’s not ready for it.
“There was always a sense that, when the center of gravity shifted to the south and east, there would be the potential for greater Russian gains based on greater mass and their existing territorial acquisitions,” said Ian Lesser, a former State Department official who heads the Brussels office of the German Marshall Fund.
“But it does raise more serious longer-term questions about the nature of the conflict, Ukraine’s aims and Western aims in relation to those,” he added.
He said that accelerating the provision of longer-range weapons per Ukrainian pleas, as well as the requisite training for Ukrainian troops to operate them, would help the country hold down the front.
But several E.U. member countries are fretting that they have sent too much of their ammunition supplies to Ukraine and are lagging behind in restocking their arsenals. The primarily free-trade bloc, for which foreign policy and defense are not integrated, is rallying to source supplies.
E.U. officials said that the bloc would try to tap a 9 billion euro ($9.5 billion) funding pot to jointly procure military equipment, flexing a nascent muscle and trying to ease concerns that supporting Ukraine militarily was dangerously weakening defense capabilities elsewhere in Europe.
But the more strategic question of whether to grant Ukraine candidate status later this month is also a pressing matter for the country’s European allies.
On a visit to Kyiv on Saturday, President Ursula von der Leyen of the European Commission said her administration would provide an opinion on whether the European Union should grant candidate status to Ukraine by the end of the week. However, the decision is ultimately a political one that E.U. leaders will be called to make at their summit on June 23 and 24 in Brussels.
After gaining candidate status, it takes most countries at least a decade of reforms and negotiations to become full E.U. members. Should Ukraine get the green light later this month, it’s road forward will likely be long and hard given its dire situation and issues with corruption and governance before the war.
It would still send a powerful message, experts say.
“Whatever the territorial reality on the ground, having that deepening prospect of Euroatlantic integration for Ukraine is very meaningful,” Mr. Lesser said. “And, to the extent that it fosters a growing prospect of an increasingly Westernized Ukraine versus a Russia that’s drifted out into an Asiatic imperial posture, the political contrast between these two actors will become more stark.”
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Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Reporting from Lysychansk, Ukraine
LYSYCHANSK, Ukraine — To anyone standing on a hilltop in Lysychansk, it is clear why this city that is soon to be the focal point of Russia’s offensive in Ukraine’s east seems defendable: it’s on high ground.
Across the sprawling plains of Ukraine’s Donbas region, which is home to Lysychansk, elevation is a rarity, leaving the city’s Ukrainian defenders in an advantageous position.
But it will be impossible to defend Lysychansk, whose pre-war population was around 100,000 people, without a way to get in the necessary supplies: ammunition for Ukrainian tanks and artillery, food and equipment for the thousands of troops garrisoned there.
“If the help will come, it won’t be occupied,” said Oleksandr Voronenko, 46, a military police officer stationed in Lysychansk. “If there is no help with military equipment, of course they will drive us out. Because every day the equipment is destroyed; you have to replace it with something new.”
That leaves Ukraine’s military with a dilemma — continue to reinforce the city or withdraw — as Russian forces near the end of their campaign to seize Lysychansk’s neighboring city of Sievierodonetsk, just across the Seversky Donets River. If Russian forces capture Sievierodonetsk and sever the city’s supply routes, Ukrainian troops won’t stand a chance in defending Lysychansk.
And it appears that the Russians are attempting to accomplish just that as they steadily advance from the southeast. Plumes of smoke and burning fields, from where falling artillery had set the ground aflame, seemed to envelop Lysychansk in a semi-circle on Sunday afternoon.
Frequent thuds from incoming and outgoing fire echoed across the city as civilians dragged empty bottles to a fire department’s water tanker that had been jury-rigged with clean-water filters.
If Russian forces continue to advance on the mix of asphalt and bumpy field roads that serve as the only supply routes into the city, Ukrainian officials will have to make a strategic decision: withdraw or risk an encirclement of the city.
“We’re waiting for reinforcements,” Mr. Voronenko said, as a group of 20 or so residents began moving toward evacuation vans behind him. “It has partly arrived in the last several days in the form of artillery. And if we get more, then we can probably hold them off.”
Anushka Patil
A rebranded McDonald’s opened in Russia as “Vkusno & tochka,” which translates to “Tasty, period,” after the fast food giant pulled out of the country this spring and a Siberian mogul bought its 840 Russian stores. The menu remains much the same, although item names have been changed to remove “Mc” and “Mac,” according to Russia’s Tass news agency.
Matthew Mpoke Bigg
A former British soldier, Jordan Gatley, was killed in Sievierodonetsk while fighting alongside Ukrainian forces, his family said on Facebook. Mr. Gatley left the British Army in March “to continue his career as a soldier in other areas,” the post said. His family learned of his death on Friday.
Matthew Mpoke Bigg
Russian missiles hit a military warehouse in western Ukraine, wounding nearly two dozen people, the governor of Ukraine’s Ternopil region said on Sunday. He did not say whether any military equipment was damaged, but Russia’s Defense Ministry claimed that the strike destroyed antitank and antiaircraft missile systems supplied to Ukraine by the United States and the European Union.
Lt. Gen. Igor Konashenkov, a spokesman for the ministry, said the attack, which occurred Saturday evening in the city of Chortkiv, also destroyed portable antiaircraft systems as well as artillery shells.
Volodymyr Trush, the regional governor of Ternopil, which includes Chortkiv, said that Russian forces fired four missiles from the Black Sea, and that they also destroyed four five-story buildings. Mr. Trush said that 22 people, including a child, were wounded, but that the injuries were not considered life-threatening.
In a statement on the Telegram messaging app, Mr. Trush said that a fire had broken out because of a gas leak caused by the strike, but he gave no details of whether any weapons were hit.
At the request of Ukraine’s government, the United States, Britain, European Union states and other nations have channeled billions of dollars in military equipment and aid to Ukraine to help fight Russia’s invasion.
Since their full-scale invasion began in February, Russian forces have periodically struck warehouses, rail lines and other infrastructure in an effort to destroy Ukrainian weapons supplies and keep them from getting to the front lines.
While the bulk of the fighting has taken place in eastern Ukraine, Russia has launched several major strikes in the west, often using missiles fired by its naval fleet hundreds of miles away in the Black Sea. In the most deadly of these, Russia killed at least 35 people in a strike in March on a military base 11 miles from Ukraine’s border with Poland.
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Matthew Mpoke Bigg and Shashank Bengali
Russia could soon mount a push to completely encircle Sievierodonetsk, the governor of Luhansk, the province that includes the city, said on Sunday, as President Vladimir V. Putin’s forces press their advantage in numbers and longer-range weapons to wrest momentum in the grinding war in eastern Ukraine.
The Luhansk governor, Serhiy Haidai, said that Russia could cut off Sievierodonetsk within days. Defeat there would mark a bitter end for Ukraine to one of the most intense battles of the conflict, one that has shown Russia’s willingness to bombard cities relentlessly, while also exposing the limits of Kyiv’s ability to defend territory closer to the Russian border.
After more than 100 days of war and despite major setbacks, Russia’s forces now seem be making slow, methodical and bloody progress toward control of Donbas, the industrial heartland in eastern Ukraine that includes Luhansk, and where Moscow-backed separatists have held chunks of territory since 2014. Ukrainian forces appear unable to fend off Russian artillery in the area and are suffering heavy casualties — at least 100 fatalities a day, officials have said.
Ukrainian leaders have redoubled their pleas to the United States and other Western allies for longer-range weapons. Moscow has also sought to target those supplies, and the Russian Defense Ministry claimed that its forces had launched a missile strike on Saturday at a military warehouse in the western city of Chortkiv that destroyed American and European antitank and antimissile systems.
As the war drags on, questions have increased about whether Ukraine’s allies will maintain their level of support in the face of mounting economic concerns at home. American efforts to expand the alliance have stalled, as countries such as Brazil and India hesitate to join the campaign of sanctions and diplomatic pressure.
In other developments:
The city of Lysychansk will likely soon be the focal point of Russia’s offensive in Ukraine’s east. Ukrainian forces have a rare advantage there, but only if supplies can get in.
President Volodymyr Zelensky said he was working to shore up backing for Ukraine’s application to join the European Union. The bloc is discussing ways to integrate Ukraine, though officials have signaled that full membership could take years, if it comes at all.
Ukrainian officials rejected President Biden’s claim that Mr. Zelensky “didn’t want to hear” early warnings about a Russian invasion, arguing that Ukraine’s success in repelling Russian forces from Kyiv showed that it had been prepared to fight.
McDonald’s restaurants reopened in Russia on Sunday, but without the Golden Arches. After the American fast-food giant pulled out this spring to protest the invasion of Ukraine, a Siberian oil mogul bought its 840 Russian stores.
Matthew Mpoke Bigg
Russian forces are fighting to complete an encirclement of Sievierodonetsk and may completely cut it off in the coming days, the governor of the region that includes the city said on Sunday, suggesting that a major goal of Moscow’s revised military campaign, fought over for weeks, could soon be achieved.
The Ukrainian government has poured troops and resources into its effort to hold on to Sievierodonetsk, a strategically important, industrial city and the last major urban center in the region of Luhansk that has not yet fallen. Russia’s forces are trying to capture all of the wider Donbas region, which includes Luhansk, and where it has held significant territory since 2014.
“The situation in Sievierodonetsk is extremely difficult,” the regional governor, Serhiy Haidai, said on Telegram, the messaging app. “The Russians are making every effort to cut off Sievierodonetsk. The next two or three days will be significant.”
Russian forces have destroyed two bridges leading to the center of Sievierodonetsk and were shelling the remaining one, an important supply line for Ukrainian forces, Mr. Haidai added.
The city is on the eastern bank of the Seversky Donets River and is connected by bridges to the smaller city of Lysychansk, which is on higher ground and is seen as a more defensible fallback position, although it, too, has been under relentless Russian bombardment. Mr. Haidai said on Sunday that Russian forces were continuing to shell Lysychansk as well as a chemical plant on the Sievierodonetsk side of the river that Ukrainian soldiers still control.
The Donbas region of eastern Ukraine became the main target for President Vladimir V. Putin’s forces after they failed to seize Kyiv and were forced to retreat from northern Ukraine in the weeks after their invasion began in February.
After those early setbacks, military experts say that Russia is gradually gaining momentum because its forces have concentrated their advantage in longer-range artillery on a narrowing range of targets. A report by British military intelligence said this month that Moscow could take control of Luhansk within weeks.
Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, said last week that up to 100 Ukrainian soldiers were being killed every day, and he renewed pleas to the West for more sophisticated weapons that could match Russia’s firepower.
While President Volodymyr Zelensky of Ukraine has called the battle for Sievierodonetsk a crucial one that could decide the fate of Donbas, he has also faced a dilemma over how much his forces should sacrifice to hold it. Artillery fire has shattered large parts of the city and forced almost all of the 100,000 prewar residents to flee, leading Mr. Zelensky last week to declare Sievierodonetsk and Lysychansk in effect “dead cities.”
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Matthew Mpoke Bigg
Russian forces in the Black Sea fired four missiles on Saturday evening at a military facility in Chortkiv, in western Ukraine, injuring 22 people, the regional governor said. Russian attacks in western Ukraine have been relatively rare since the conflict started.
Austin Ramzy
China’s defense minister, Gen. Wei Fenghe, said at a forum in Singapore on Sunday that China has “never provided any material support to Russia” in what he called “the Ukraine crisis.” He added that Beijing supported peace talks, while suggesting that the U.S. and NATO had exacerbated the conflict.
Austin Ramzy
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he was working to shore up backing for his country’s application to join the European Union, as observers said the war appeared to be moving into a drawn-out phase that increasingly favored Russia.
Mr. Zelensky spoke on Saturday after meeting with Ursula von der Leyen, the European Commission president, who visited Kyiv and offered support for Ukraine ahead of a E.U. meeting later this month that will consider whether to formally grant Ukraine status as a candidate for membership.
“This war is an enormous stress test,” Ms. von der Leyen wrote on Twitter. “And the whole country is stepping up. The same spirit is needed to reform and modernize the country. And Europe is here to support you.”
Though the bloc is discussing ways to integrate Ukraine and other nations on its periphery, full membership could take years, if it comes at all. Mr. Zelensky said on Saturday that his government was working “even harder at all levels to get the right decision.”
“I am convinced that this decision can strengthen not only our state, but also the entire European Union,” Mr. Zelensky said. “What else needs to happen in Europe to make it clear to skeptics that the very fact of keeping Ukraine outside the European Union works against Europe?”
Ms. von der Leyen visited Kyiv amid hints of frustration from allies. In a rare criticism of Mr. Zelensky, President Biden on Friday complained that the Ukrainian leader had downplayed American assessments that Mr. Putin was likely to invade.
Nancy Ramsey
President Volodymyr Zelensky discounted news reports about Russian passports being issued in two cities in southern Ukraine now occupied by Russia. On Saturday, two dozen Russian passports were handed out in Kherson and about 30 in Melitopol. Ukrainian officials have asked residents in occupied territories not to apply for Russian passports but worry that they may be forced to do so as, say, a condition for employment.
Nancy Ramsey
Lithuania has opened a cultural center for displaced Ukrainians in the capital of Vilnius, according to the office of President Volodymyr Zelensky of Ukraine. Established at the initiative of the nations’ first ladies, Olena Zelenska of Ukraine and Diana Nausediene of Lithuania, the center will offer education, career and psychological services, as well as recreation and child care.
Lithuania has sheltered more than 50,000 Ukrainians fleeing the war, according to a statement from Mr. Zelensky’s office, and has been an ardent supporter of Ukraine. In May, the parliament of the former Soviet republic, now a member of NATO, designated Russia a terrorist state and its atrocities in Ukraine as genocide. And in an interview that same month with The Associated Press, Lithuania’s foreign minister, Gabrielius Landsbergis, called for regime change in Moscow, saying that “so as long as a regime that intends to wage wars outside Russian territory is in place, the countries surrounding it are in danger.”
Like other European countries, Ukrainians who have relocated to Lithuania and hold a valid visa are allowed to work in the Baltic nation without having to obtain a work permit, according to the website Work in Lithuania. With an aging population, a birthrate in decline and young people migrating to other European countries in search of more lucrative employment, Lithuania in recent years has faced labor shortages.
Vytautas Magnus University has provided space for the cultural center in Vilnius. At the ribbon-cutting ceremony on Saturday, Ms. Nausediene promised to “do everything possible to make Ukrainians feel safe in Lithuania, receive medical and social assistance, educational services and, most importantly, so that Ukrainians can nurture their culture and preserve the nation’s vitality.”
Joining by video link from Kyiv, Ukraine, Ms. Zelenska said, “We wanted the center to be really the place where one can address any question — help or communication. We wanted people to be able to study here, to spend leisure time. Join a cultural event or educational course.”
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Jim McKinley
According to the nightly statement from the General Staff of the Armed Forces of Ukraine, Russian troops still had not taken the strategically important eastern city of Sievierodonetsk on Saturday night. The communique said Russians shelled both Sievierodonetsk and its sister city, Lysychansk, across the Seversky Donets River and assaulted Ukrainian positions, but were repelled.
Natalia Yermak and Thomas Gibbons-Neff
Photographs by Tyler Hicks
Reporting from Lysychansk, Ukraine
DISPATCH
Between the loud thuds of artillery shells landing a few blocks away, dozens of people emerged from a communal shelter in this eastern Ukrainian city Saturday to receive packets of food from a red armored van crewed by a group of volunteers.
It was the first aid they had seen in months.
Lysychansk, an industrial city with a prewar population of around 100,000, is quickly becoming the focal point of Russia’s slow and methodical advance in Ukraine’s east. Russian forces have seized most of the neighboring city of Sievierodonetsk after weeks of vicious street fighting and artillery duels. Lysychansk lies just across the Seversky Donets River and will likely be the next city the Russian army will try to capture.
Though much of Lysychansk has been evacuated, many residents remain. They are staying put as the enemy draws near for many of the same reasons voiced by people who have refused to leave other towns and cities in Ukraine since Russia invaded in late February: a lack of money, nowhere to go, fear of looting and the need to care for disabled or elderly relatives.
But in Lysychansk, a city in Ukraine’s resource-rich and predominantly Russian-speaking Donbas region, the complaint that the Ukrainian government has abandoned them to the advancing Russian forces is also present. It is a narrative harped on by Moscow’s propagandists.
“Your Kyiv government gave up on us,” said one older woman before she received a white bag of food from the back of the van. Her words echoed a Russian radio broadcast that aired for Lysychansk citizens, a recording of which one of the volunteers shared with a reporter.
For months, residents here have been cut off from cellphone networks because they were damaged by fighting, as well as from gas, water and electricity systems. They are bound to the daily routines that they must go through to survive — bringing water from nearby wells, building fires to cook food. Until about a month ago, they used to stand in line for days at a time at an aid center just to get bread, they said. Then the center was destroyed by a Russian missile.
One of the volunteers, Mykhailo Dobrishman, said it was his tenth trip to Lysychansk in recent weeks. The volunteers have a list of addresses from people outside the city who have asked them to find out whether their relatives in Lysychansk were still alive, he said.
“As we hand out the packs of food, we try to persuade them to evacuate,” he said. “There are 20 people who left requests for evacuation today. But it’s really hard to persuade others that we meet on our way, even if they are staying with small kids.”
One teenager at the shelter, who wore a yellow T-shirt and said her name was Victoria, tried to convince her mother to leave. The volunteers had told her that her boyfriend had asked them to evacuate her and that he was waiting for her in a safer region.
For 15 minutes, the mother and daughter debated in front of the industrial building used as a communal shelter, while several artillery shells whistled over their heads. Then they rushed to pack their belongings and to urge other relatives to join them.
In the street near the shelter there were freshly dug rectangular holes in the ground. “These are trenches,” Mr. Dobrishman said. “They are getting ready for the street fights.”
But some older neighbors said they believed the holes were graves for people expected to be killed by shelling.
It is unclear how many civilians have been killed or wounded in Lysychansk by Russian bombardments. A few houses away from the shelter, a man nearly lost his leg after a shell landed in his yard, residents said.
Not far from the shelter was a Soviet-style apartment block occupied by Ukrainian soldiers. The troops’ vehicles were parked underneath the tree-lined alleyway to avoid detection from Russian drones overhead.
Outside the building, a military doctor named Sergiy, who had arrived in Lysychansk a few days earlier with a Ukrainian unit, said they were bracing for an assault. “We’ll do everything possible so that Russians don’t capture the city,” he said calmly, declining to give his last name for security reasons.
Having served in different frontline cities of Ukraine since the beginning of invasion, the doctor said he could not explain why so many people chose to stay in a city that has been shelled incessantly for weeks.
“People are riding bicycles here, children are running around,” he said. “Maybe they don’t evacuate because they are waiting for the other side to come.”
Luda, 52, an energetic woman who had emerged from the communal shelter, where about 50 people were staying, said she was resolved to remain.
“This is our Ukrainian land where we were born and spent our lives,” she said. “This is my land. And whoever comes to take it, will die here.”
Vyacheslav Yatsenko contributed reporting.
Andrew E. Kramer
Ukrainian officials on Saturday publicly rejected President Biden’s claim that President Volodymyr Zelensky “didn’t want to hear” early warnings about a Russian invasion.
Mr. Zelensky’s high-profile wartime leadership has won praise at home and abroad, but criticism has also been quietly brewing in Ukraine over his government’s preparations for war and his public comments discounting an imminent invasion just days before it happened, the issue Mr. Biden touched on with a remark on Friday.
“I know a lot of people thought I was exaggerating,” Mr. Biden said at a fund-raiser for the Democratic Party, adding, “But I knew we had data.”
He added, “There was no doubt and Zelensky didn’t want to hear it, nor did a lot of people.”
Before the full-scale invasion began in late February, Mr. Zelensky had staked out political positions of seeking diplomatic settlements with Russia, exposing him to some accusations of naïveté toward Moscow.
He won an election in 2019 on a promise to find a negotiated peace in the war with Russian-backed separatists in eastern Ukraine. Once in office, he pursued a policy of disengagement at the frontline, intended to smooth talks but ultimately resulting in Ukrainian troops pulling back by thousands of yards in some spots with no diplomatic softening from Russia as a result.
Mr. Zelensky also acquiesced to a German diplomatic formula to settle the conflict that was widely seen as favoring Russia’s interests. And in the year before the current war, his government focused on road building rather than military spending. None of it helped prevent President Vladimir V. Putin of Russia from massing troops on the border with Ukraine. And in February, Mr. Zelensky played down the possibility of an invasion.
Despite some criticism that Mr. Zelensky misjudged or was too soft on Russia, domestic politics have become mostly muted during the fighting, as opposition parties have focused on the war and its challenges. And Mr. Biden’s remark drew sharp responses from Ukrainian officials, although the country is reliant on U.S. weaponry and pleading for more.
A top aide to Mr. Zelensky, Mykhailo Podolyak, retorted on Saturday in an interview with Interfax that it was “senseless to blame a country that for more than 100 days is resisting the might of the Russian aggressor if the key countries of the world could do nothing preventive to stop Russia” from invading in the first place. The Ukrainian leadership and Mr. Zelensky understood Russia would strike militarily, Mr. Podolyak said, with the only question being the scale of the attack.
“Volodymyr Zelensky had on his desk, continually, analytical materials based on quality intelligence data,” Mr. Podolyak said. “The president also was attentively reacting to all the words and warnings of our partners.”
He cited the Ukrainian army’s swift reaction to the invasion, which thwarted an attack on the capital, as a sign that Mr. Zelensky had been prepared for war.
Mr. Zelensky’s spokesman, Serhiy Nikiforov, also pushed back on Mr. Biden’s comment that the Ukrainian president did not want to hear warnings, saying the two leaders had multiple telephone calls before the war.
“Therefore, the phrase ‘did not want to hear’ probably needs clarification,” Mr. Nikiforov told the Ukrainian news site Liga.net.
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Cassandra Vinograd
President Volodymyr Zelensky, arguing for Ukraine's case to join the European Union, said approval for its application would positively answer “whether the European project has a future at all.”
“The European project certainly cannot be complete without us, without Ukraine,” he told reporters after meeting with the European Commission president, Ursula von der Leyen, in the capital.
Cassandra Vinograd
Ukrainian officials say shelling has damaged power lines in the eastern Donetsk region, forcing the shutdown of electricity substations. The largest cities in Ukrainian-held Donetsk — including Kramatorsk, Sloviansk and Bakhmut — are without power, the head of the Donetsk regional military administration said on Telegram. Netblocks, which tracks internet censorship, recorded a drop in connectivity in Donetsk.
Marc Santora and Neil MacFarquhar
The Kremlin began formally issuing Russian passports to Ukrainians living under occupation on Saturday, even as Moscow’s forces confront a growing insurgency in areas they control in southern Ukraine and struggle to provide essential services like medical care.
The move to hand out Russian identification papers is just one facet of Russia’s attempts to solidify Moscow’s control in the south, including making the ruble the legal currency and cutting off Ukrainian cellphone networks. The Ukrainian authorities have warned about such a move for weeks, with Ukraine’s foreign ministry saying it would be “a flagrant violation” of the nation’s sovereignty and territorial integrity.
Ukraine’s military has also claimed to have found evidence of earlier plans by Moscow to issue Russian passports around Kyiv, the capital. After Russian forces were forced to withdraw from around the city, a cache of passport forms from the former Soviet Union was found in an abandoned house near the town of Makariv, according to the Ukrainian military intelligence agency.
Such documents, which have not been produced in Ukraine since 1990, were brought into the country by Russian forces during the war to be used as blueprints for new identification papers, the Ukrainians said.
Ukrainian officials have urged people living in occupied provinces not to apply for the passports, but also fear that Russia could use coercive measures — like requiring them for employment — to force people to exchange their documents. Russian news outlets reported on Saturday that the authorities in the south had handed out about two dozen Russian passports in Kherson and 30 in Melitopol, with hundreds more applications pending.
As Russia takes an increasing hold on the occupied areas, including the southern region of Kherson and a large chunk of neighboring Zaporizhzhia, Ukrainian officials and witnesses who have fled the area have described a grim picture of life under occupation.
The exiled mayor of the city of Kherson, the only Ukrainian provincial capital captured by Russian forces, said that thousands of residents had lost their jobs and their sources of income. “Cafes and summer food courts, which we’ve always had plenty of, are now closed,” Ihor Kolykhaiev, the exiled mayor, said in a lengthy statement about the conditions in the city based on accounts of people living there. People have not been able to get a Ukrainian cellphone signal in more than a week.
In Mariupol, the Black Sea port that was leveled by Russia, even basic medical needs are not being met, according to the Ukrainians. And Britain’s defense ministry on Friday joined a growing chorus expressing alarm about the increasingly dangerous living conditions in the city. A lack of clean water, the destruction of the sanitation system and the collapse of the health care system, the ministry reiterated, could fuel an outbreak of cholera.
Even as workers in Mariupol continue to dig bodies out of the rubble following a monthslong bombardment, Petro Andriushchenko, an adviser to the city’s mayor, said that Russian forces were broadcasting propaganda from cars of “pseudo-historical” programs about Peter the Great, apparently taking their cue from President Vladimir V. Putin, who said this past week that he was engaged in a similar campaign to capture lands he views as rightfully Russian.
Moscow has made similar “Russification” efforts before. In the breakaway regions of eastern Ukraine known as the Luhansk People’s Republic and the Donetsk People’s Republic, the Kremlin opened up a fast track to Russian citizenship for residents in April 2019. Hundreds of thousands of people received passports.
The same thing happened after Moscow staged a referendum after invading in Crimea in 2014. Residents voted to join Russia, although the annexation was not recognized internationally.
L'Humanité
Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »
ReportageMobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.
Clotilde MathieuSaint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.
Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.
Or, sans eux, « personne n’a d’électricité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.
Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.
661 millions d’euros de bénéfices en 2021
Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.
Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.
Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »
Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ « il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.
ÉnergiegrèvesSalaires et pouvoir d'achat France24 - World
QatarEnergy and TotalEnergies to collaborate on North Field East project
Issued on: 12/06/2022 - 16:53
NEWS WIRES
QatarEnergy signed a partnership deal with France's TotalEnergies on Sunday for the North Field East expansion of the world's largest liquefied natural gas (LNG) project. QatarEnergy's chief executive said more partners would be announced in the coming days.
The Gulf state is partnering with international energy companies in the first and largest phase of a nearly $30 billion expansion of the North Field project. Saad al-Kaabi, who is also Qatar's minister of state for energy, said the selection process for partners has been finalised and subsequent signings could be announced as soon as next week.
No company will have a stake higher than TotalEnergies, he added. TotalEnergies Chief Executive Patrick Pouyanne said the company will have 25% of one train - or liquefaction and purification facility - in the project. The North Field Expansion plan includes six LNG trains that will ramp up Qatar’s liquefaction capacity from 77 million tonnes per annum (mtpa) to 126 mtpa by 2027.
Oil majors have been bidding for four trains of the North Field East expansion, with the other two trains part of a second phase, North Field South. Kaabi said Qatar has a unified approach, where all four trains are considered one unit. TotalEnergies' 25% stake in one virtual train gives it around 6.25% of the whole four trains.
"We had announced that we are no longer investing in any new project in Russia, so the signing of this project in Qatar is important for us," said Pouyanne. Kaabi said once the investments have been completed, Asian buyers are expected to make up half the market for the project, and buyers in Europe the rest.
Exxon Mobil Corp, Shell, ConocoPhillips and Eni will also participate in the North Field expansion, sources said. The project will boost Qatar's position as the world's top LNG exporter and help to guarantee long-term supply of gas to Europe as the continent seeks alternatives to Russian flows, said people with knowledge of the matter.
The top oil and gas producers have been eager to secure a stake in the project, but Qatar's strategy has been to raise the bar on what it expects from potential partners. QatarEnergy has waited nearly five years to sign partnership agreements and has emphasized that it has abundant capital to self-finance the project.
Total, Exxon, Shell, Italy's Eni and Chevron have offered QatarEnergy opportunities to invest in prize assets they hold overseas. That move has helped QatarEnergy transform into a significant international player, with stakes in petrochemical facilities and oil blocks around the world, from South Africa to Suriname.
(REUTERS)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
French Green candidate slams TotalEnergies for ‘complicity' in Ukraine war crimes
Business Daily
France's TotalEnergies to stop buying oil from Russia by end of 2022
French oil giant TotalEnergies withdraws from Myanmar over 'worsening' human rights abuses
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : « Le Donbass tient toujours », assure Zelensky
22 blessés dans une frappe russe
Une frappe russe sur la ville de Tchortkiv, dans l’ouest de l’Ukraine largement épargné par les violences jusqu’ici, a fait samedi soir au moins 22 blessés, dont des civils, selon un premier bilan communiqué dimanche par le gouverneur régional, Volodymyr Trouch.
« Hier, à 19H46, Tchortkiv a été touchée par quatre missiles, tous tirés depuis la mer Noire », a affirmé Volodymyr Trouch lors d’une conférence de presse diffusée sur Facebook, précisant qu’ « il y avait 22 blessés, tous hospitalisés ».
Retour à la normale dans la centrale de Zaporijjia
La connexion entre la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été rétablie, a annoncé Kiev dimanche 12 juin, un mois et demi après la rupture des transmissions causée par un assaut de l’armée russe sur la centrale.
« Grâce aux efforts conjoints d’Energoatom et Vodafone, le vendredi 10 juin, la connexion entre les serveurs de surveillance des matières nucléaires du site et l’AIEA a été rétablie », a ajouté Energoatom dans ce communiqué publié samedi soir sur Telegram.
Les McDonald’s de Russie rebaptisés « Vkousno i totchka »
Dans les premiers jours du conflit, le groupe McDonald’s avait quitté la Russie pour de bon. Quelques semaines plus tard, l’ensemble des restaurants de la chaîne est donc passé sous pavillon russe, sous le nom de « Vkousno i totchka ». Le logo de cette nouvelle marque avait déjà été dévoilé il y a quelques jours.
La chaîne de restaurants qui a remplacé McDonald’s a choisi un nouveau logo
2 bâtonnets de frites jaunes et 1 burger jaune-orange. Le service de presse a ajouté que le logo est situé sur un fond vert, ce qui symbolise la qualité des produits. pic.twitter.com/AoPcJ3wz0Q
— NTV (@ntvfrance) June 9, 2022
« Le Donbass tient toujours », assure Zelensky
Lors du message quotidien qu’il adresse aux Ukrainiens, le président Zelensky a affirmé que « le Donbass tient toujours », exaltant la résistance de ses forces armées dans une région qui concentre les attaques de la Russie.
New York Times - World
China Won’t Hesitate to Fight for Taiwan, Defense Minister Warns
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The general said China wouldn’t “flinch from the cost” of defending its claims to the island. He spoke at a Singapore forum where he met with the U.S. defense secretary.
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By Chris Buckley and Sui-Lee Wee
SINGAPORE — China will not flinch from war if Taiwan takes a decisive step toward independence, and it does not trust the United States’ assertions that it opposes that course for the island, the Chinese defense minister warned on Sunday, a day after Defense Secretary Lloyd J. Austin III accused Beijing of increasingly bellicose activity near Taiwan.
The defense minister, Gen. Wei Fenghe, spoke on the last day of the Shangri-La Dialogue, a regional security forum in Singapore that Mr. Austin also attended. In their exchanges over the weekend, the two men have played out in miniature the tensions between Beijing and Washington over disputes across Asia, particularly over Taiwan.
In his speech to diplomats, defense officials and security experts at a five-star hotel, General Wei said that China was sincerely doing everything it could to bring about peaceful unification with Taiwan, the self-governed island that Beijing considers its own. But, he said, “no one should ever underestimate the resolve and capabilities of China’s armed forces” to defend its sovereignty claims.
“For the sake of unification, the United States fought the war between North and South,” General Wei said. “China is most unwilling to go through a civil war like that, but will resolutely smash any schemes for Taiwan independence. If anyone dares to split off Taiwan, we will not hesitate to fight, will not flinch from the cost, and will fight to the very end.”
China has long said that it would take Taiwan by force if necessary, and General Wei’s comments left plenty of uncertainty about what Xi Jinping and other leaders in Beijing would consider a threshold event that justified doing so. But the comments from General Wei, Mr. Austin and others at the Singapore meeting have underscored how Taiwan remains the most volatile point of contention between China and the United States and its allies.
Officials and experts disagree over how imminent a military clash over Taiwan might be. But most believe that the danger is rising as the People’s Liberation Army moves closer to amassing the equipment and skills needed to make invasion a plausible, if daunting and profoundly costly, option.
“You’re hearing more worries about Taiwan, more people saying that conflict is not a matter of if, but of when,” Natasha Kassam, a former Australian diplomat who is now a researcher at the Lowy Institute in Sydney, said in an interview in Singapore. “We’re entering more dangerous waters. But for China, an ability to start a full-scale invasion would be just part of the equation. How do you occupy an island of 24 million people?”
Read More on the Relations Between Asia and the U.S.
General Wei and Mr. Austin held talks on Friday that covered regional issues and the war in Ukraine, as well as efforts to strengthen communications between the American and Chinese militaries and avoid dangerous military misjudgments.
Mr. Austin told the forum on Saturday that China was engaged in “provocative and destabilizing” military activities near Taiwan. He also said that the Biden administration did not support Taiwan independence and remained committed to a “one China” principle, which acknowledges — but does not endorse — Beijing’s position on Taiwan.
On Sunday, General Wei indicated, without naming the United States, that Chinese leaders do not believe such reassurances.
“A certain country has violated the principle and commitments on ‘one China’ regarding the Taiwan issue,” General Wei said in his speech. “Taiwan independence is a dead end, a delusion. Leaning on the support of foreigners will not succeed. Forget about it.”
Since 1979, when it ended formal ties with Taiwan and extended diplomatic recognition to China, the United States has continued to sell arms to the island. U.S. law also requires that Washington be ready to “resist any resort to force” against Taiwan, leaving open the possibility that the American military could step in if China tried to invade.
Mr. Austin said in Singapore that the United States was committed to “maintaining our own capacity to resist any use of force or other forms of coercion” that could imperil Taiwan.
Chinese policymakers have accused the Biden administration, and President Donald J. Trump’s administration before it, of steadily upgrading its political and military support for Taiwan.
Beijing has expressed particular scorn for Tsai Ing-wen, the current president of Taiwan, who has rejected China’s preconditions for talks on the island’s future. Taiwan’s next presidential election, in 2024, could create another flash point. A growing number of people in Taiwan reject the idea that they are culturally and historically part of China, and an overwhelming majority say they do not accept Beijing’s framework for unification.
“We’ll defend our hard-won democracy,” the Taiwanese foreign ministry said on Saturday, responding to an earlier remark from General Wei that the People’s Liberation Army would “smash” any drive for Taiwanese independence. “History shows appeasement only invites aggression,” the ministry said.
In his Saturday speech, Mr. Austin blamed China for the current tensions over Taiwan, citing “an alarming increase in the number of unsafe aerial intercepts and confrontations at sea” by People’s Liberation Army planes and vessels. “The stakes are especially stark in the Taiwan Strait,” Mr. Austin said.
After his speech on Sunday, General Wei seemed to take a more conciliatory tack by meeting with Richard Marles, the defense minister of Australia, an American ally whose relations with China have been rocky. Mr. Marles told reporters that his talks with General Wei, the first minister-level meeting between the countries in over two years, lasted for more than an hour.
“It was a critical first step,” Mr. Marles said. “We don’t underestimate the difficulties that we’ve had in our bilateral relationship.”
General Wei said in his speech that it was “a historical and strategic mistake” for Washington to treat China as an adversary. He called on the United States to “stop attacking and smearing China” and to “stop interfering in China’s internal affairs.” Unless it does so, ties will not improve, he added.
“If you want confrontation,” he said, “we will fight to the end.”
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L'Humanité
Le racisme s’entremêle à la lutte des classes
Nos recommandations culturellesEssai Dans son ouvrage, le philosophe Florian Gulli revient sur l’importante étude de l’historien marxiste C.L.R. James concernant la révolution de Saint-Domingue.
Florian Gulli propose dans ce livre très accessible une lecture de l’ouvrage majeur de Cyril Lionel Robert James, les Jacobins noirs. Né en 1901 dans les Petites Antilles, C.L.R. James publie en 1938 cette histoire de la révolution menée par Toussaint Louverture dans la colonie française de Saint-Domingue. Pour lui, l’événement « ouvre une gigantesque période d’émancipation au terme de laquelle l’esclavage va disparaître du continent américain ». Ce qui intéresse aujourd’hui le philosophe, c’est la manière dont James, en intellectuel marxiste, récuse l’analyse « raciale » en mettant en lumière les dynamiques de classes.
La lecture « raciale » – « esclaves noirs » contre « maîtres blancs » – était alors dominante dans le monde anglo-saxon. Ainsi, l’historien Lothrop Stoddard y voit le soulèvement des « sous-hommes » de couleur contre la « suprématie blanche »… Toute l’originalité de James réside dans la remise en cause de cette lecture « raciale » en montrant que « la question des races est subordonnée à celle des classes ». Florian Gulli suit alors les analyses minutieuses de C.L.R. James concernant Saint-Domingue pour souligner qu’il s’agit avant tout d’une société de « classes ». Les esclaves de la colonie n’ont pas toujours été des « Noirs » et la catégorie des « hommes libres » comprenait non seulement des « grands Blancs » mais aussi des « libres de couleur » et un ensemble hétéroclite de « petits Blancs » allant de la petite bourgeoisie à un véritable « lumpenprolétariat ». L’étude témoigne de la même exigence : ne pas traiter de façon abstraite la question du racisme et des classes.
Abolir le régime de propriété esclavagiste
Le cours des événements montre leur entrelacement. Si les « libres de couleur » se battent contre les discriminations raciales, ils refuseront de s’allier aux esclaves dont ils sont souvent propriétaires. Si la résistance des « Blancs » à la revendication égalitaire des mulâtres se comprend relativement au préjugé racial, elle a aussi à voir avec la question des classes car elle conduit à l’abolition de l’esclavage. Même lorsque la lutte des classes à Saint-Domingue dégénère en guerre des « races » avec le massacre des « Blancs », James montre que la haine raciale contre les Français se comprend sur fond de concurrence internationale et qu’elle a été attisée par la bourgeoisie britannique et américaine, se réjouissant de voir la France chassée de la « Perle des Antilles ». Le facteur racial n’est pas à négliger. Mais, en suivant attentivement la logique des moments révolutionnaires, ce seul facteur se révèle insuffisant, le facteur de classes s’avérant prépondérant. La révolution de Saint-Domingue apparaît donc comme le soulèvement des classes laborieuses noires pour abolir le régime de propriété esclavagiste.
Parce qu’il révèle à quel point le racisme s’entremêle aux luttes de classes, ce petit livre passionnant ouvre des pistes de réflexion salutaires à l’heure où la question divise les sciences sociales, ainsi que celles et ceux que la lutte contre le racisme devrait rassembler.
saint-dominguetoussaint louverturelutte des classesracisme France24 - World
UK sets up EU battle with N.Ireland changes
Issued on: 13/06/2022 - 07:02
London (AFP) – The UK government will Monday introduce legislation to unilaterally rip up post-Brexit trading rules for Northern Ireland, despite the potential for a trade war with the EU.
London says it still prefers a negotiated outcome with the European Union to reform the "Northern Ireland Protocol", whose provisions have become anathema to pro-UK unionists in the divided territory.
But absent a deal through dialogue, the bill would take effect to override Britain's EU withdrawal treaty -- although the government insists it is not breaking international law.
Northern Ireland Secretary Brandon Lewis said Sunday that the protocol was disrupting trade and had crippled the territory's power-sharing government, due to unionist objections.
"So it's right that we repair that," he said, adding that the need to protect a 1998 peace agreement in Northern Ireland had "primacy" over the protocol.
Lewis rejected threats from some in the EU that unilateral changes could trigger the suspension of the withdrawal treaty's wider trade agreement, leading to sanctions and tariffs against Britain.
The UK can ill-afford a trade war, at a time when its people are grappling with the worst inflationary crisis in a generation.
"I think that kind of language is really unhelpful," the minister said on Times Radio, pointing to the need for Britain and the EU to work together against Russia's invasion of Ukraine.
However, on the EU side, patience with Prime Minister Boris Johnson's tactics is wearing thin, according to Ireland's government.
Irish nationalist party Sinn Fein on Sunday accused Johnson of sacrificing stability in Northern Ireland for his own survival, after he narrowly won a Conservative confidence vote last week.
"It's dishonourable stuff, by any measure extraordinary stuff," Sinn Fein's all-Ireland president Mary Lou McDonald said on Sky.
"Brandon Lewis is talking through his hat, and not for the first time," she added, accusing the government of "undermining, attacking and damaging the (1998) Good Friday Agreement".
Green channel, red line
In a historic first, Sinn Fein emerged as the biggest party in Northern Ireland elections last month.
But the Democratic Unionist Party argues that the protocol is jeopardising Northern Ireland's status in the UK and is boycotting the local government, leaving it in limbo under the 1998 deal.
The protocol requires checks on goods arriving from England, Scotland and Wales, to prevent them from entering the EU's single market via the Republic of Ireland.
The UK bill is expected to scrap most of the checks, creating a "green channel" for British traders to send goods to Northern Ireland without making any customs declaration to the EU.
The EU would have access to more real-time UK data on the flow of goods, and only businesses intending to trade into the single market via Ireland would be required to make declarations.
The EU would need to trust the UK to monitor the flow, and Britain has vowed "robust penalties" for any companies seeking to abuse the new system.
Since the confidence vote, Johnson has reportedly been under pressure from pro-Brexit Tory hardliners to toughen the bill and remove oversight of the protocol by the European Court of Justice.
Lewis said there was "no logic" to having only one side's judges involved in a bilateral trade arrangement, but ECJ invigilation is a red line for the EU, to protect its single market.
Britain's opposition Labour party said the government was in no position to claim its handling of the Brexit dispute was lawful.
"This government seems to be developing a record for lawbreaking," Labour's shadow finance minister Rachel Reeves said, after Johnson was fined over one of many Downing Street lockdown parties.
"We helped bring in the Good Friday Agreement, we are deeply, passionately committed to it," she added.
© 2022 AFP
New York Times - World
A Restored Painting Recalls the Colosseum’s Christian Past
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The restoration of a wall painting depicting an idealized Jerusalem is a reminder that the Roman monument, known best for gladiatorial combat, was a sacred Christian space for centuries.
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By Elisabetta Povoledo
ROME — For most people, the Colosseum conjures up scenes of bloody gladiatorial combat, or doomed encounters between Christians and vicious lions and tigers.
But the recent restoration of a 17th-century wall painting of ancient Jerusalem on one of the Colosseum’s main interior arches is shedding new light on another centuries-old use of the Roman landmark: as a sacred site for Christian worship.
“It’s a fragment of the history of the Colosseum that broadens our understanding of the monument, not just as an arena for spectacles, but as a structure with a varied past,” said Federica Rinaldi, the archaeologist responsible for the Colosseum.
Gory entertainment headlined at the ancient amphitheater for only about 400 years after it was built in Rome in A.D. 72 by Vespasian, the first of the Flavian emperors, and dedicated eight years later by his son Titus.
For centuries after, the Colosseum was occupied by Christian groups for religious processions and adopted by a succession of popes, who eventually consecrated it as a church, even as they removed its marbles for the construction of new buildings around the city.
For a time, it became a pilgrimage site honoring Christian martyrs, even though there is no documented evidence that Christians were killed there for their faith.
The restored wall painting, believed to have been painted in the 17th century, had been easy to miss. Positioned above a soaring arch, the Triumphal Door, through which gladiators would march in Roman times, the work had been so faded that “it had been practically illegible,” said Alfonsina Russo, the director of the Roman archaeological park that includes the Colosseum.
Now that it has been restored and supplemented with a multimedia installation to make it easier to decipher, a bird’s-eye view of Jerusalem — an idealized depiction of the city at the time of Jesus Christ — is visible. Jesus is portrayed in a lower corner of the painting, both nailed to the cross and in the moment of resurrection.
The painting provides a “piece of the puzzle” in the Colosseum’s long and complex history, “which deserved to be explored and made known to the general public,” Ms. Russo said this past week at a presentation of a recently published book on the painting’s restoration, which was carried out in 2020 while the site was closed because of the coronavirus pandemic.
Scholarly research has determined that the painting dates from the 17th century, though there is a debate about its authorship. The depiction of Jerusalem appears to have been based on a 1601 print of the ancient city by the painter Antonio Tempesta.
Starting in the 14th century, two Christian confraternities — associations of laypeople — became affiliated with the Colosseum and began putting on representations of the Passion of Christ. In the 16th century, one confraternity built a small church inside the arena, Santa Maria della Pieta, which still exists.
Ms. Rinaldi, the archaeologist, said it was possible that one of the confraternities also commissioned the painting.
Papal decrees, and whims, also swayed the course of the monument’s history. One pope threatened to demolish the Colosseum to build a broad road in the center of Rome, while another wanted to build a huge monastery inside where monks would have prayed continuously “to exorcise forever the ghosts of pagan times,” said Alessandro Zuccari, who teaches art history at Sapienza University in Rome.
Pope Pius V, who reigned from 1566 to 1572, according to some sources urged pilgrims to gather dirt from the floor of the Colosseum because it was soaked with the blood of early Christian martyrs. In reality, Christians were martyred in other Roman arenas, like the Circus Maximus. “We can’t exclude that Christians weren’t killed in the Colosseum, of course, but in any case, there is no data or sources that confirm this incontrovertibly,” Ms. Rinaldi said.
The Colosseum eventually became a public church in 1756, when Benedict XIV consecrated it in the memory of Christ and Christian martyrs. Eight years earlier, Benedict had persuaded the governor of Rome to pass a law barring anyone from profaning the monument because it was a place of devotion, and in 1750, he erected a huge wooden cross in its center.
After the unification of Italy in the 19th century, anticlerical sentiments swept the country, and all associations with the church were removed from the Roman monument, according to Barbara Jatta, the director of the Vatican Museums.
Speaking at the book presentation, Ms. Jatta said she had never noticed the painting before it was restored and had visited the Colosseum to see it a few days ago, “slipping in like a normal tourist.”
The Colosseum was not the only ancient Roman monument to have undergone “a process of Christianization,” said Mr. Zuccari, citing the Pantheon, which was consecrated in 609 and dedicated to the Virgin Mary and Christian martyrs.
Bones of numerous martyrs were brought from Rome’s catacombs by the cartload to the Pantheon, where Masses are still celebrated, he said. Across town, Michelangelo transformed parts of the Baths of Diocletian into a monumental church.
In 1965, Pope Paul VI reintroduced the tradition of celebrating the Passion of Christ at the Colosseum on Good Friday. It is now televised globally.
“The Colosseum is a complex place that has been read differently over time, often with opposing perspectives,” whether pagan, Christian, secular or anticlerical, said Marcello Fagiolo, a prominent art historian. And it continues to change.
Some three decades ago, the Colosseum was adopted by the World Coalition Against the Death Penalty through the Rome-based St. Egidio Charity, and it is now illuminated on occasions to protest the death penalty.
“It has become a symbol of the defense of human and civil rights in this perspective of universality,” Mr. Fagiolo said. “It is not just an archaeological monument; it is a living place in the city of Rome.”
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L'Humanité
Direct. Législatives 2022, fin de campagne du 1er tour
La campagne officielle pour le premier tour s'achève à minuit avant une période de réserve d'ici dimanche 20 heures. Retrouvez ici, chaque jour, les dernières actualités sur les 577 élections locales qui composeront la future Assemblée nationale à l'issue du second tour des législatives, le 19 juin.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de cette échéance électorale qui pourrait avoir un dénouement inédit.
L'Humanité
Nicolas Cadène, défenseur de la laïcité de Jaurès et candidat Nupes dans le Gard
ActuL’ancien secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité porte les couleurs de la gauche unie dans la 6e circonscription du Gard. Ses positions pro-corrida ont créé quelques frictions avec les écologistes, qui l’ont pourtant investi.
Emilio MesletDimanche dernier, Nicolas Cadène a probablement esquissé un petit sourire à la lecture des résultats des législatives, dans les circonscriptions des Français de l’étranger. Il en est maintenant certain : il ne croisera pas Manuel Valls, éliminé dès le premier tour dans la circonscription Espagne-Portugal, sur les bancs de l’Assemblée nationale. L’un de ses meilleurs ennemis vient de tomber.
Lorsqu’il était à Matignon, l’ancien premier ministre voulait abosluement la tête de Nicolas Cadène, alors secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité, nommé par François Hollande en 2013. Son interprétation de la loi de 1905 était jugée trop molle au goût l’ex-conseiller municipal de Barcelone, qui lui ne se prive jamais de la dévoyer. Mais Nicolas Cadène a finalement survécu à Manuel Valls. Pas à la Macronie qui, en avril 2021, a eu sa peau via la dissolution de l’Observatoire. « Ils ont voulu reprendre politiquement la main sur la laïcité », constate, amer, le Nîmois de 40 ans. Lui dit défendre « une laïcité fidèle au droit », telle que pensée par Aristide Briand et Jean Jaurès. Une position qui lui a valu d’être harcelé et de subir un tombereau de menaces de mort en provenance de l’extrême droite notamment. « Ce n’était pas très agréable », euphémise-t-il aujourd’hui, fustigeant ceux qui « ont manqué de courage » pour le défendre. À commencer par les gouvernements Philippe et Castex, qui comptaient dans leurs rangs les réactionnaires Jean-Michel Blanquer et Marlène Schiappa, avec qui les passes d’armes médiatiques furent nombreuses et violentes.
C’est désormais contre le parti présidentiel et son candidat sortant qui avait promis de ne faire qu’un mandat, Philippe Berta, que Nicolas Cadène se présente avec la Nupes dans la 6e circonscription du Gard, où il peut contrer, à son échelle, « les instrumentalisations de la laïcité ». Et elles sont nombreuses. Après huit ans passés aux côtés de son mentor et ex-ministre socialiste Jean-Louis Bianco à l’Observatoire de la laïcité, le juriste veut surtout garder le positif. Il est fier d’avoir « formé des centaines de milliers de personnes » à la laïcité.
Aujourd’hui, il est passé à autre chose, même s’il « n’a pas été facile de retomber sur (ses) pattes ». Il lui aura fallu plusieurs mois de recherche pour décrocher à l’automne dernier, bien qu’il vive, avec sa femme et ses filles à Nîmes, un nouveau job à Montpellier : directeur adjoint de l’Emploi, du Travail et des Solidarités à la préfecture de l’Hérault. Au même moment et bien avant l’union de la gauche, Europe Écologie - Les Verts sollicite l’ancien militant socialiste pour l’investir aux législatives. « Je n’ai pas dit non mais c’était compliqué avec une écologiste qui voulait être candidate et puis je venais de commencer mon nouveau travail », raconte-t-il. Le temps passe jusqu’à la conclusion de l’accord à gauche. Et son nom revient dans les tuyaux chez EELV. Sans prendre sa carte et aux dépens de la militante verte Sibylle Jannekeyn, il accepte d’être « candidat d’ouverture » à la députation dans cette circonscription qui comprend notamment la moitié de Nîmes et Uzès. « C’est un territoire divers avec des zones populaires, des zones rurales et des quartiers résidentiels assez aisés », résume-t-il. Une terre qu’il connaît bien pour y être né avant de monter à Paris, puis d’y revenir.
Fils d’un vigneron et d’une orthophoniste, Nicolas Cadène est un pur produit nîmois. Adolescent, il s’engage dans le milieu associatif. Ligue des droits de l’Homme, Amnesty International, Croix Rouge et Greenpeace : le lycéen donne de son temps. Avant de passer la porte de la section du Parti socialiste, au moment de la présidentielle de 2002. « Je pensais que c’était la politique qui pouvait changer la cause des maux alors que dans l’associatif, on corrige les problèmes », justifie-t-il. Un temps membre du conseil national, il y restera près de vingt ans. Il y a tout connu : le poste d’assistant parlementaire du député Jean-Louis Bianco et du sénateur Simon Sutour, conseiller de Ségolène Royal pendant la campagne de 2007 puis de François Hollande en 2012, membre du cabinet de Guillaume Garot au ministère de l’Agriculture. « Je suis parti en 2019 car j’en avais ras le bol des histoires d’appareil qui prennent le pas sur les idées », tacle-t-il.
Aujourd’hui, il veut apporter des réponses à « l’urgence climatique et sociale ». « Dans notre région, le dérèglement climatique a des conséquences très concrètes avec des épisodes caniculaires, des sécheresses, le gel, explique Nicolas Cadène. La semaine dernière, avec la grêle, mon père a perdu la moitié de sa récolte. » Plutôt habitué à être dans l’ombre que sur le terrain et les marchés, le voici maintenant avec sa trombine collée sur les panneaux électoraux. « La campagne est très prenante et enthousiasmante. Toutes les couleurs de la Nupes sont derrière nous », assure-t-il. Un seul accroc - et pas des moindres - qui aurait pu lui coûter sa place : ses positions pro-corrida. Car le programme d’EELV voudrait interdire cette pratique. Pour lui, rien d’incompatible : « Ce n’est pas un sujet national mais local, passionnel épidermique. Je suis respectueux des règles parlementaires alors je suivrai la ligne. » Une position qui ne convainc pas tout le monde chez les Verts. Nicolas Cadène préfère mettre en avant son engagement pour le droit à mourir dans la dignité, combat hérité de ses grands-parents, des anciens résistants. « Mon grand-père s’est suicidé car il sentait que sa santé diminuait et qu’il allait devenir dépendant des autres, confie-t-il, ému. Il ne voulait pas être un poids, il voulait choisir sa mort. Et c’est moi qui l’ai trouvé avec sa tête sous un sac plastique… »
C’est aussi la question du pouvoir d’achat qu’il met en avant, dans cette circonscription où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle (25,8 %), devant Emmanuel Macron (22,9 %) et Jean-Luc Mélenchon (22,5 %). Au second tour, le chef de l’État a récolté 52,3 % des suffrages. Des résultats qui rendent les pronostics bien difficiles dans ce territoire, où les jeux semblent donc ouverts.
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Au Québec, le travail des enfants toujours légal
ActuCanada Dans la province francophone, le nombre de très jeunes travailleurs augmente. Face à la recrudescence des accidents et au risque de décrochage scolaire, peu de voix s’élèvent.
Alexandra Fleisch ViardAntoine PoncetLe travail des enfants n’est pas l’apanage des pays en voie de développement. Au Québec, il n’y a pas de limite d’âge. En dessous de 14 ans, une simple autorisation écrite des parents suffit pour se retrouver derrière le comptoir d’une crémerie, dans la cuisine d’un restaurant ou devant des clients à servir mets et boissons. Une législation particulièrement laxiste et un encadrement des mineurs qui n’est pas toujours scrupuleux. « Rien n’empêche un enfant de 11 ans de travailler dans un fast-food où il y a de la friture et donc des risques de brûlure. Ce n’est pas toujours encadré et il n’y a pas forcément d’inspecteur pour contrôler », regrette Roxane Larouche, représentante nationale du syndicat Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (Tuac Canada). Seules une poignée de mesures réglementent le travail des mineurs. Les employeurs doivent veiller à ce que leurs très jeunes salariés ne manquent pas l’école et doivent s’assurer qu’ils puissent être à leur domicile de 23 heures à 6 heures du matin. Le travail doit également être adapté à leurs capacités physiques et intellectuelles.
Mais, en réalité, un nombre croissant d’enfants et d’adolescents occupent des postes dans le commerce de détail, la restauration rapide et l’alimentation. Le taux d’emploi des mineurs dépasse les 50 % au Québec. Un nombre qui pourrait être revu à la hausse, car les données de Statistique Canada ne commencent le décompte qu’à partir de 15 ans. En parallèle, les brûlures, coupures ou chutes subies au travail par les moins de 16 ans ont été multipliées par deux entre 2018 et 2021, passant de 85 à 203, d’après la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Au fil des années, ce phénomène prend de l’ampleur. Depuis la pandémie de Covid-19, qui a précipité de nombreux départs à la retraite et incité certains travailleurs à quitter des métiers peu épanouissants, le Québec souffre d’une importante pénurie de main-d’œuvre. La province canadienne enregistre son taux de chômage le plus bas jamais atteint avec 3,9 % en 2022. Cette situation pousse les entreprises à mettre les enfants à contribution. « Le travail des très jeunes devient une norme. Cette pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs. Les emplois qui ne nécessitent pas de compétences particulières ou de grandes études et qui ont des horaires pénibles sont proposés aux enfants », explique la syndicaliste Roxane Larouche.
un débat au point mort Depuis trente ans
Cet engrenage pose des questions éthiques et morales. D’après une enquête québécoise de 2017 sur la santé des jeunes du secondaire, les élèves qui occupent un emploi durant l’année scolaire sont plus nombreux à présenter un niveau élevé de détresse psychologique. Pourtant, au Québec, comme dans l’ensemble du Canada, rares sont les voix qui s’élèvent contre le travail des enfants. Le 31 mai, Jean Boulet, ministre du Travail et de l’Emploi, a été contraint de se prononcer sur le sujet après que plusieurs enfants se sont blessés au travail. Il a sobrement qualifié le phénomène de « pas normal » et promis de solliciter les avis d’associations syndicales et patronales pour ouvrir la porte à une nouvelle législation. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse au Québec (CDPDJ) plaide depuis les années 1990 pour que la province se dote d’une nouvelle loi, exigeant qu’un enfant ne puisse pas travailler avant ses 16 ans. Les représentants de la commission brandissent l’exemple de la Colombie-Britannique, province de l’ouest du pays, où l’âge minimal pour travailler est passé de 12 à 16 ans.
Depuis trente ans, le débat autour du labeur des enfants est au point mort. « Étonnamment, il n’y a pas de mobilisation nationale, qu’elle soit citoyenne ou politique, autour de ces questions », déplore Suzanne Arpin, vice-présidente de la CDPDJ. En avril, plusieurs cas d’enfants blessés au travail ont fait l’objet d’articles de presse, sans susciter de contestation « ni dans la classe politique ni au sein de la population, s’étonne-t-elle. C’est comme si les gens fermaient les yeux. Ils se disent que ça ne peut pas réellement se passer chez eux. Que c’est impensable qu’un enfant puisse être blessé parce qu’il transporte des charges lourdes » . En octobre se tiendront les élections provinciales et la vice-présidente de la CDPDJ espère qu’un projet de loi pour empêcher le travail des mineurs de moins de 16 ans sera présenté. Pour Suzanne Arpin, c’est aussi une question « d’éducation ». Un travail d’information pourrait permettre à la population de mesurer l’ampleur du problème.
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La CFDT garde le cap de la « coconstruction »
ActuSyndicalisme Le congrès de la centrale s’ouvre à Lyon ce lundi. Laurent Berger y défendra le « dialogue », au terme d’un quinquennat calamiteux pour la démocratie sociale.
Rosa MoussaouiDes gestes d’ « apaisement » et du « dialogue social » pour conjurer le spectre de l’ « explosion sociale ». Alors que s’ouvre à Lyon, ce lundi 13 juin, son 50e congrès, la CFDT maintient son cap devant une méthode Macron pourtant synonyme, tout au long de son premier quinquennat, de recul de la démocratie sociale, de marginalisation des organisations syndicales, de « réformes » régressives entérinées par ordonnances. Entre les deux tours des élections législatives, à un moment politique stratégique et dans un climat social orageux, ce conclave représente l’occasion pour la centrale, annonce son secrétaire général, Laurent Berger, d’ « interpeller ses interlocuteurs gouvernementaux et patronaux ».
Sur le dossier des retraites, en premier lieu : comme toutes les autres organisations syndicales, la CFDT est opposée au report à 65 ans de l’âge de départ à la retraite défendu par Emmanuel Macron. « Si la finalité est de trouver des ressources pour financer le grand âge, l’autonomie, l’éducation, il y aura un point de blocage avec la CFDT », a prévenu Laurent Berger dans un entretien au Parisien, samedi. « Il est impossible de vouloir soutenir à la fois le pouvoir d’achat des citoyens, restaurer les services publics et annoncer une réforme de baisse des impôts, fait-il valoir. Pour tenir cette équation-là, il va falloir travailler plus longtemps, nous dit le gouvernement. Cela signifie faire peser le financement sur les travailleurs. Ce serait injuste. »
La centrale hausse poliment le ton sur les retraites… sans renoncer au jeu de la « concertation ». Elle a solennellement remis ses propositions à la première ministre, Élisabeth Borne, et Laurent Berger a pris part, vendredi, à l’Élysée, à un déjeuner avec les principaux leaders syndicaux – rendez-vous boycotté par son homologue de la CGT, Philippe Martinez, qui y a vu un « déjeuner de campagne ». Au menu : les formes de la discussion sur le futur projet de loi sur le pouvoir d’achat, qui devrait être présenté en Conseil des ministres le 6 juillet. « La conquête d’une majorité parlementaire par Emmanuel Macron est pour ces centrales un fait acté, si ce n’est souhaité. La CFDT s’inscrit dès lors dans une perspective de “coconstruction”, pour reprendre le mot de Laurent Berger, avec la volonté de participer aux côtés des systèmes de pouvoir à l’élaboration des réformes, analyse l’historien Stéphane Sirot, spécialiste du syndicalisme et des relations sociales. Le problème, c’est que, dès la seconde partie du mandat de François Hollande et tout au long du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le syndicalisme de partenariat social défendu par la CFDT s’est retrouvé sans partenaire prêt à l’écouter. Il n’y a eu aucune main tendue à ces syndicats d’accompagnement. Ce syndicalisme de lobbying, qui espère influer par des semblants de concertation, par la dip lomatie sociale, n’a pas su peser dans les choix. »
Ces cinq dernières années, la CFDT a vu, en effet, lui échapper le rôle d’interlocuteur syndical privilégié qu’elle convoitait. D’où son présent balancement entre signes de bonne volonté et circonspection devant la « méthode » promise par le chef de l’État . « Le changement de méthode se mesurera aux actes », tranche Laurent Berger. Le Conseil national de la refondation voulu par Macron ? « Pour l’instant, on n’y voit pas clair. Il ne faut pas que ce soit un produit cosmétique. » Faute d’être « écoutée » et « respectée », la CFDT, promet-il, « exercera tous les moyens du rapport de forces » et « manifester en fait partie ».
Le syndicat peine à recruter de jeunes adhérents dans les secteurs les plus fragilisés
Pour l’heure, ces enjeux stratégiques ne donnent lieu qu’à des débats feutrés : en interne, on parie sur le bilan pour unir les troupes. Depuis son dernier congrès, la CFDT « a su rester conquérante et devenir la première organisation syndicale, privé et public confondus », se félicite le rapport d’activité, en référence aux élections professionnelles, qui ont permis à la centrale, en 2018, de se rapprocher de la CGT dans la fonction publique et de conforter sa première place dans le secteur privé. Pourtant, la CFDT ne doit ces succès qu’aux reculs de la CGT ; elle-même enregistre une perte de 40 000 voix dans le privé. Et puis elle n’est pas parvenue à stopper l’érosion de ses effectifs : avec 609 000 membres, elle peine à recruter de jeunes adhérents dans les secteurs les plus fragilisés, les plus précarisés du salariat. La CFDT espère « relancer la dynamique de syndicalisation » à l’occasion des prochains scrutins.
Seul candidat en lice, Laurent Berger devrait se maintenir à la tête de la centrale, avant de céder la place en cours de mandat. Le pari d’une transition en douceur, avec l’objectif de passer la main à une femme : probablement Marylise Léon, actuelle numéro deux, venue du secteur de la chimie.
cfdtcongrès de la CFDTLaurent Bergersyndicalisme L'Humanité
Éditorial. La dynamique de l’union
ÉditorialSébastien CrépelPar Sébastien Crépel
Le défi était un peu fou : passer du statut de troisième force éliminée dès le premier tour de la présidentielle à celui de vainqueur des législatives huit semaines plus tard, dans une élection pensée précisément pour qu’au grand jamais ne se produise ce genre de surprise. En arrivant au coude-à-coude avec la coalition présidentielle à l’issue du premier tour, dimanche, et en doublant au passage le Rassemblement national, relégué à la troisième marche, la gauche a prouvé que le pari n’était pas si insensé. Mais il faudra faire bien mieux encore pour viser la victoire au second tour, en convainquant notamment les millions d’électeurs qui ne se sont pas déplacés. L’abstention était en passe d’égaler le précédent record dans ce type de scrutin, à 51,3 % des inscrits, selon l’Ifop.
D’ores et déjà, la Nupes peut s’enorgueillir d’avoir gagné ses galons de principale force d’opposition. En attendant de réaliser peut-être l’exploit historique et inédit que constituerait le renvoi dans l’opposition du président de la République fraîchement réélu. Ou, au moins, de le priver de majorité absolue, comme les premières projections en sièges en indiquent la possibilité. Le rapport de forces politique du quinquennat, qu’Emmanuel Macron espérait garanti d’avance, en serait bouleversé. Pour le meilleur, puisqu’il s’agit, au fond, de créer les conditions d’imposer au chef de l’État la mise en œuvre d’idées majoritaires dans le pays, comme la hausse du Smic à 1 500 euros net, le blocage des prix ou le retour de la retraite à 60 ans.
Nous n’en sommes pas là, mais, sans vendre la peau de l’ours, le bilan apparaît déjà favorable pour la Nupes au soir du premier tour. La dynamique de l’union a clairement fonctionné, là où la division de la gauche avait d’emblée éliminé la plupart de ses représentants en 2017. Nombre de candidats, députés sortants ou non, pointaient en tête ou pouvaient l’emporter : les communistes Fabien Roussel dans le Nord, André Chassaigne dans le Puy-de-Dôme, Nicolas Sansu dans le Cher ou encore Bruno Nottin, qui a sorti Jean-Michel Blanquer dès le premier tour dans le Loiret ; les insoumis Manuel Bompard à Marseille, Danielle Simonnet à Paris, François Ruffin dans la Somme ; les socialistes Olivier Faure en Seine-et-Marne, Jérôme Guedj dans l’Essonne, Valérie Rabault dans le Tarn-et-Garonne ; les écologistes Sandra Regol à Strasbourg et Stéphane Ravacley dans le Doubs, et tant d’autres.
Bien sûr, l’objectif de décrocher les 289 sièges qui donneraient à la gauche les mains libres pour gouverner, et qui ouvriraient les portes de Matignon à Jean-Luc Mélenchon, peut sembler difficile à atteindre. Mais aucun vote n’est joué d’avance. Une toute nouvelle élection commence dans chaque circonscription, avec l’inconnue des reports de voix des candidats éliminés. Un scrutin plus classique pour la gauche, habituée à se rassembler au second tour. Mais dont l’enjeu reste de mobiliser les abstentionnistes, en particulier chez les électeurs de gauche de la présidentielle.
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Le peintre, l’architecte et Barcelone
Un jour avecPedro Uhart est né au Chili. Son père voulait qu’il soit médecin, il est devenu artiste. Et collectionneur. Son goût pour l’Art nouveau en fait un des plus grands spécialistes de Gaudi.
Marie-José SirachPedro Uhart naît au Chili parce que son père avait émigré en Amérique du Sud pour ne pas crever de faim dans son Pays basque natal. Pedro est l’aîné de huit enfants. L’école, c’est pas son truc et il la fréquente de loin en loin. Suffisamment toutefois pour s’inscrire en fac de droit. Son père voulait qu’il fasse médecine, lui rêve d’intégrer les beaux-arts. Dessiner, c’est sa passion et, malgré l’interdiction paternelle, il fréquente des peintres, apprend à leurs côtés, s’inspire des « murales » – tradition picturale à la fois esthétique, poétique et politique – qui fleurissent les murs des rues et des parcs du continent sud-américain.
En 1965, faisant le chemin inverse de son père, il débarque en Europe, à Paris, s’inscrit aux beaux-arts, mais n’y reste pas très longtemps, jugeant l’enseignement trop académique. Il travaille, pour gagner sa vie, dans une compagnie d’assurances et rencontre des Barcelonais qui veulent vendre des jeans à Paris. Ils cherchent un représentant pour faire fructifier leur commerce. Pedro Uhart quitte les assurances et monte avec eux une société. C’est à cette occasion qu’il commence à voyager à Barcelone.
En baguenaudant dans la ville, il découvre Gaudi, ses maisons « remodelées », la casa Milà, la casa Calvet, la casa Vicens, la casa Batllo… pousse la porte de l’une et de l’autre et découvre, avec émerveillement, le mobilier, les aménagements intérieurs imaginés par l’architecte. Construites au début du XX e siècle à la demande d’une bourgeoisie érudite, les héritiers de ces propriétés ne veulent plus, alors, de cette architecture. Gaudi est passé de mode. Plus personne ne s’intéresse à lui. Sauf Pedro Uhart, qui éprouve un coup de foudre pour ces constructions extravagantes et sensuelles mais aussi pour tous les meubles, miroirs, objets sculptés dans le bois, le verre, le fer forgé, la céramique…
« Pedro était comme un détective »
Un jour, la concierge de la casa Calvet lui fait signe. Les nouveaux propriétaires de la maison se sont débarrassés du mobilier : chaises, tables, horloges destinées à la déchetterie. Pedro décide alors de les récupérer. Un autre jour, il remarque chez un antiquaire un paravent avec des verres roses. Le paravent Gaudi est là, son armature en chêne, ses vitres cathédrales teintées vieux rose, ses découpes arrondies qui impriment un mouvement imperceptible, qui lui tend les bras. C’est ainsi qu’il commence à collectionner Gaudi. Il fréquente les puces de Barcelone, où les Gitans vendent des pièces trouvées dans des bennes ou sur les trottoirs. Sa femme, Kiki, l’accompagne dans ses recherches. « Pedro était comme un détective. Il parcourait la ville dans tous les sens, se souvient-elle. À cette époque, personne ne s’intéressait à Gaudi, personne n’achetait Gaudi. » « C’est comme si l’Espagne n’aimait pas, ou n’aimait plus, Gaudi », poursuit Pedro Uhart.
Si Pedro conserve une grosse partie des meubles de l’architecte barcelonais, il en expédie quelques-uns à New York par bateau, chez un galeriste. Chez Pedro, on vit, on respire, on travaille, on mange, on dort Gaudi. Il y a là le bureau et quelques fauteuils en bois avec leurs larges accoudoirs, à l’ergonomie parfaite qui épouse la morphologie des corps ; des miroirs de la casa Calvet aux formes oblongues… Il se dégage une harmonie des formes, une épure dans le design qui contrastent avec les façades chargées des maisons et palais de Barcelone.
La capitale catalane se métamorphose
Pedro Uhart devient ainsi le plus grand collectionneur de Gaudi à une époque où l’Art nouveau était passé de mode. Jusqu’en 1992, jusqu’aux jeux Olympiques de Barcelone. La ville grouille alors d’une vie interlope, avec ses quartiers populaires (le barrio Chino), une activité portuaire industrieuse des plus dense. Les autorités décident d’un ravalement de Barcelone à très grande échelle. « La ville s’offre une chirurgie esthétique qui efface de son visage d’importantes rides de son passé », écrit Manuel Vazquez Montalban dans Sabotage olympique. La ville se métamorphose. On vire les pauvres, les marins, les toxicos et les putes, on détruit des quartiers, on en construit des tout neufs, tout modernes et on redécouvre Gaudi : le parc Güell, construit entre 1900 et 1914, ouvert alors aux quatre vents, devient un enjeu touristique et économique, comme toutes les maisons aux façades insensées et abîmées par le temps, et la Sagrada Familia, ce mirage dont les travaux de finalisation, entrepris par Gaudi jusqu’à sa mort en 1926, restent encore inachevés aujourd’hui. Il faut désormais réserver sur Internet pour pouvoir accéder au parc Güell ou visiter l’éternel chantier de la Sagrada Familia.
Quant aux pièces de collection de Pedro Uhart, le MoMA et le musée d’Orsay les lui ont achetées. Pedro leur en prête aussi, comme en ce moment même pour l’exposition consacrée à Gaudi au musée d’Orsay. Dans ses tableaux, Pedro Uhart s’amuse à glisser parfois quelques objets de Gaudi. Parce qu’un lien invisible les unit à jamais…
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Prix Nobel
BilletMaurice UlrichC’était en 1974, pendant le débat opposant François Mitterrand à Valéry Giscard d’Estaing, tous deux candidats à la présidence de la République : « Monsieur Mitterrand, vous n’avez pas le monopole du cœur. » Dans une tribune parue dans le Journal du dimanche, Olivier Blanchard, macro-économiste, et Jean Tirole, prix Nobel d’économie, s’en souviennent : « Aucun parti, aucune coalition n’a le monopole du cœur. » Bien sûr, et on a compris. On peut certainement penser, écrivent-ils, que le président n’en fait pas assez, « que les inégalités restent inacceptables, que trop de Français vivent dans la précarité, que la lutte contre le réchauffement climatique est trop lente »… Mais quel dommage, « les grandes propositions de la Nupes ont plus de chances de détériorer la situation que de l’améliorer ». Voilà, voilà. Fort heureusement, « que l’on aime ou déteste Emmanuel Macron, on doit accepter l’idée que chaque président, et cela s’applique à lui comme à ses prédécesseurs, a comme objectif principal le bonheur des Français ». S’ils le disent. Le prix Nobel, ça se mérite.
le billet de Maurice UlrichÉlections 2022jean tirolejournal du dimanche L'Humanité
Résultats du 1er tour des législatives 2022. Qui est arrivé en tête dans votre circonscription ?
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Découvrez sur cette carte tous les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription.
Ces élections législatives permettront d'élire les 577 députés de la XVIe législature, à l'issue du second tour qui aura lieu le 19 juin 2022.
Pour ces élections, les principaux partis de gauche se sont unis dans le cadre de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui est arrivée en tête du premier tour.
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Résultats Législatives 2022Législatives 2022Nupes L'Humanité
La gauche à la conquête de l’Assemblée nationale
ActuNupes Selon les premières estimations Ifop, la coalition fait jeu égal avec le parti présidentiel, avec 25,6 % des voix. La FI, le PCF, le PS et EELV comptent bien obtenir une majorité au Palais-Bourbon.
Emilio MesletNaïm SakhiDiego ChauvetOn lui prédisait il y a peu, dans un scénario à l’italienne, une quasi-disparition du paysage politique. Qui, début 2022, aurait alors pu croire que la gauche puisse se rassembler et faire vaciller la Macronie ? Et pourtant, les artisans de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) l’ont fait, répondant à une forte attente unitaire au sein du peuple de gauche. Selon les estimations Ifop à 20 h 45, la FI, le PCF, le PS et EELV, avec leur 25,6 %, font jeu égal avec Ensemble !, devant le RN (19 %). La Nupes est présente dans « plus de 500 circonscriptions », d’après Jean-Luc Mélenchon, ce qui donne une « opportunité extraordinaire » à la gauche pour conquérir l’Assemblée. Pour cela, l’insoumis « appelle le peuple à déferler dimanche prochain pour rejeter les projets funestes de Macron ».
La gauche devrait donc, au pire, faire entrer davantage de députés qu’en 2017 au Palais-Bourbon. Toujours d’après l’Ifop, la Nupes deviendrait la première opposition à Emmanuel Macron, avec une projection de 180 à 210 députés. Au mieux, la Nupes peut espérer mobiliser les électeurs en vue de conquérir une majorité parlementaire. « Avec notre qualification dans de nombreuses circonscriptions et des ministres mis en ballottage défavorable, les électeurs de gauche vont se rendre compte qu’on peut gagner. Et il y aura un sursaut de mobilisation en notre faveur », estime Ian Brossat, porte-parole du PCF.
Au regard des résultats du premier tour, il apparaît qu’en jouant la gagne à l’occasion du « troisième tour » que sont les législatives, la Nupes a déjà remporté son pari : celui de s’imposer comme une force incontournable.
PCF L’espoir de nouveaux députés
La partie semble bien engagée pour 9 députés communistes candidats à leur réélection. Comme en 2017, Fabien Roussel affrontera le RN dimanche prochain. Le secrétaire national du PCF, arrivé en tête avec 34 %, devance le candidat RN de 2 points. Un duel similaire pour Pierre Dharréville, en ballottage favorable avec 35,35 % des suffrages. En Seine-Maritime, Hubert Wulfranc (47,5 %), Sébastien Jumel (37,7 %) et Jean-Paul Lecoq (48,75 %) sont bien partis pour l’emporter le 19 juin. En revanche, dans le Nord, Alain Bruneel (33 %) est en ballottage défavorable face au candidat RN donné à 36 %. Un scénario similaire à 2017 qui, in fine, s’était soldé par la victoire du communiste. Dans l’Allier, Yannick Monnet (30,57 %) devance de 10 points le prétendant LaREM. Enfin, dans le Puy-de-Dôme, André Chassaigne (49,13 %) a manqué de peu la barre des 50 %. Le président du groupe GDR devrait l’emporter au second tour face à l’extrême droite.
À l’heure d’écrire ces lignes, les résultats dans les circonscriptions d’Île-de-France ne nous étaient pas encore parvenus. Mais Elsa Faucillon et Stéphane Peu avaient de fortes chances de se qualifier pour le 19 juin. De même pour Soumya Bourouaha, qui prend le relais de Marie-George Buffet.
Le PCF table également sur de nouvelles conquêtes, avec des candidats qui joueront le match au second tour : Vincent Bony (Loire, 23,66 %), Nicolas Sansu (Cher, 32,36 %), Gabriel Blasco (Hérault, 21,75 %), Jean-Marc Lespade (Landes, 20,24 %), Patrick Soloch (Nord, 25,12 %), Loïc Pen (Oise, 26,56 %) et Jean-Marc Tellier (Pas-de-Calais 35,57 %) et Bruno Nottin (Loiret, 19,4 %). Si le PCF parvient à franchir la barre des 15 élus, il pourrait conserver seul son groupe parlementaire. « Le débat est clair. Soit demain il y a une majorité macroniste, soit demain il y a une majorité de la Nouvelle Union populaire, résume Ian Brossat. Soit demain il y aura une majorité qui continuera à pourrir la vie des Français et du monde du travail, soit demain nous avons une majorité qui fait le choix du progrès social. Ma conviction, c’est que nous pouvons gagner. »
FI futur pilier dans l’Hémicycle
Avec la Nupes à 25,9 %, sa principale composante en termes de circonscriptions peut envisager de transformer l’essai dimanche prochain. La FI est en effet en passe de devenir la principale force à gauche : selon les projections de Harris Interactive, le mouvement pourrait disposer, à l’issue du second tour, de 95 à 115 députés. La plupart de ses parlementaires sortants sont en position favorable à l’issue du premier tour. C’est le cas de la présidente sortante du groupe Mathilde Panot dans le Val-de-Marne, de François Ruffin dans la Somme, d’Alexis Corbières en Seine-Saint-Denis ou encore des deux députés sortants de l’Ariège. Le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, réalise 52 % des voix. Manuel Bompard, qui prenait le relais de Jean-Luc Mélenchon à Marseille, rassemble 52,9 % des suffrages et affrontera un candidat macroniste (15,1 %). À Paris, la candidate Caroline Mecary arrive en tête (39,5 %) devant le ministre Clément Beaune (34,7 %). Si la gauche échoue à l’emporter dimanche prochain, elle serait néanmoins la première force d’opposition à l’Assemblée nationale et la France insoumise sa principale composante. En dépit du bon rapport de forces national pour la Nupes, il reste à savoir comment s’effectueront les reports de voix au second tour. Les insoumis comptent sur le « référendum anti-Macron » pour amplifier leurs scores et conquérir, malgré les pronostics, la majorité avec la Nupes.
Pôle écologiste former un groupe
Sauf énorme catastrophe, les écologistes devraient retrouver un groupe à l’Assemblée, eux qui furent balayés par la vague macroniste en 2017. Selon les estimations de Harris Interactive, ils pourraient conquérir entre 22 et 37 sièges. « Par rapport au score de Jadot à la présidentielle (4,6 % – NDLR), on s’en sort bien : on devrait avoir le plus grand groupe de notre histoire à l’Assemblée », se réjouit David Cormand, eurodéputé et ancien secrétaire national d’EELV . La majorité des 100 candidats du pôle écologiste – qui comprend EELV, Génération.s, les Nouveaux Démocrates et Génération écologie – devraient être qualifiés. À commencer par les sortants, pour la plupart anciens LaREM, comme Aurélien Taché dans le Val-d’Oise, Cédric Villani dans l’Essonne ou Delphine Batho dans les Deux-Sèvres, où elle récolte 36,4 % des votes. De même, les principaux cadres d’EELV seront a priori au second tour : le secrétaire national, Julien Bayou, la porte-parole Éva Sas, et la finaliste de la primaire, Sandrine Rousseau, à Paris, la secrétaire nationale adjointe Sandra Regol à Strasbourg. En revanche, les choses s’annoncent plus compliquées pour la trésorière Marine Tondelier (22,3 % selon un premier sondage Harris Interactive) face à Marine Le Pen (54,8 %) dans le Pas-de-Calais et pour Léa Balage El Mariky face au ministre Stanislas Guerini à Paris. Candidat d’ouverture dans le Doubs, le boulanger Stéphane Ravacley, très engagé pour la cause des migrants, finit en tête avec 32,5 % des voix, devant Ensemble! .
PS Après la débâcle, vers le renouveau
L’alliance avec la Nupes a de fortes chances de permettre au PS de conserver un groupe à l’Assemblée nationale. Selon une estimation de l’Ipsos, le PS pourrait obtenir entre 25 et 30 sièges, le 19 juin. Le premier secrétaire Olivier Faure se qualifie haut la main pour le second tour avec 46,75 % des voix. Les figures socialistes Boris Vallaud (40,16 %) et la présidente du groupe, Valérie Rabault (33,33 %), sont en ballottage favorable. Une victoire de taille pourrait intervenir dans l’Essonne, où Jérôme Guedj (40,4 %) est en position de l’emporter face à la ministre Amélie de Montchalin (30,44 %), selon une estimation de l’Ifop. Candidate en dehors de l’accord, mais soutenue par le PS dans la 15e circonscription de Paris, l’ex députée Lamia El Aaraje (17,5 %) devrait être défaite face à Danièle Simonnet (FI, 47,9 %), dans sans doute le seul affrontement de formations de gauche en métropole, au second tour.
En conservant son groupe – voire en le renforçant – le PS relève la tête après le 1,7 % d’Anne Hidalgo, qui aurait pu rendre quasi nulles les chances de « conserver un nombre de députés à deux chiffres », soulignait, avant le scrutin, Corinne Narassiguin, numéro 2 du PS. Cependant, la Nupes n’est pas sans provoquer des oppositions dans le PS, principalement en Occitanie et en Normandie, entraînant des candidatures dissidentes.
Résultats Législatives 2022Nupespcffrance insoumise L'Humanité
Législatives. Voter Nupes pour gagner plus ?
EmissionBon, puisque la Macronie a bien rodé ses éléments de langage, et nous parle de l’URSS ou de « guillotine fiscale », ou tout simplement de la ruine promise à la France si jamais la gauche gagnait, on s’est dit que pour cette dernière chronique avant le premier tour, dimanche, on allait comparer les programmes, notamment sur le sujet qui intéresse tout particulièrement les Français : le pouvoir d’achat. Nupes contre Macronie, Macronie contre Nupes, le choc des projets c’est maintenant.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO. Hôpital. Les soignants dégustent, les patients trinquent
ReportageLors de cette nouvelle journée d’action de la santé, les paramédicaux et médicaux ont rappelé les conséquences concrètes du manque de moyens généralisé sur les malades.
« Macron et McKinsey, coupables de mise en danger des patients et des soignants. » Transformé en homme-sandwich, Michael Fonseca, représentant de la CGT à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), avait de multiples messages à faire passer au gouvernement sur ses panneaux. En cette nouvelle journée d’action de la santé un peu partout en France, les centaines de soignants rassemblés devant le ministère, à Paris, avaient à cœur de défendre une qualité des soins en pleine déliquescence. Aide-soignant en service de soins de suite et de réadaptation, Michael Fonseca fait l’inventaire des dysfonctionnements dans sa structure : « Les urgences de nuit sont menacées de fermeture. Il y a treize postes de cadres vacants sur l’hôpital : la plupart sont partis à cause de la charge de travail. Il y a aussi une pénurie de médecins. Avant, ils alternaient entre les consultations dans le privé et l’hôpital. Désormais, une dizaine d’entre eux ont basculé uniquement sur leur cabinet. »
Les patients trinquent
Dans cette improvisation quotidienne, les patients trinquent. Aide-soignante dans un établissement gériatrique des Vosges et élue CGT, Stéphanie Andrique, qui vient pour la première fois manifester à Paris sur son jour de congé, ne supporte plus de voir les personnes âgées maltraitées. « Je ne bosse pas dans une usine ! tranche-t-elle. On nous rappelle constamment sur nos jours de congés en nous disant que, sinon, le service va fermer. Mais ce sont les patients qui en pâtiraient. Déjà qu’on les fait attendre pour aller aux toilettes et pour se laver, ils n’ont jamais aussi bien porté ce nom ! Aujourd’hui, je pense avant tout à ces gens dans leur lit. »
En ce moment, à l’hôpital Tenon (20e arrondissement de Paris), les urgences psychiatriques sont débordées, notamment parce que celles de l’Hôpital intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont fermé leurs portes. Nicolas, aide-soignant et membre du collectif Inter Urgences, ne supporte plus de travailler dans ces conditions. « Faute de places en service de psychiatrie, nous avons gardé cinq jours une personne de 21 ans contentionnée. Elle nous suppliait de la détacher, mais nous ne pouvions pas… c’était horrible. » Du côté des urgences « généralistes », la situation n’est pas meilleure. « Nous allons partir en grève dans pas longtemps, confie-t-il. Les brancards sont cassés. On n’a plus de fauteuils roulants. Je me retrouve à envoyer des patients passer des radios à cloche-pied. L’été dernier, dans une zone où normalement il doit y avoir quatre infirmiers, il n’y en avait plus qu’un. Du coup, il ne se rappelait plus du prénom des personnes, c’était n’importe quoi. On veut donc des garanties pour lex mois de juillet et d’août. »
Les moyens humains
Même si les salaires sont un des nerfs de la guerre, Blandine Depta, infirmière au Smur de l’hôpital de Péronne (Somme), veut mettre l’accent sur « les moyens humains. Notre zone géographique, située entre Amiens et Saint-Quentin, se désertifie de plus en plus. Le champ d’intervention du Smur a été élargi de 30 à 45 kilomètres. À l’hôpital, un cardiologue est sur le départ, si personne ne le remplace, les malades devront parcourir jusqu’à 80 kilomètres pour consulter. »
Cécile Rousseau
L'Humanité
VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa
ReportageLes salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.
Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.
Climat de tensions
Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.
Le fonctionnement des Ehpad
Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.
La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ».
Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros
Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an.
« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».
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Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?
EmissionDepuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
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Abstention Plus d’un électeur sur deux n’a pas voté
ActuUne majorité d’électeurs (51,3 %) a décidé de déserter les urnes au premier tour de ces élections législatives. Un record pour ce scrutin qui ne s’explique pas uniquement par un désintérêt de la politique.
Marion d'AllardCe dimanche, Arnaud ne s’est pas déplacé. Comme plus d’un électeur sur deux. Avec 51,3 %, selon les estimations de l’Ifop, le même taux qu’en 2017, l’abstention se maintient au plus haut. Arnaud a pourtant voté aux deux tours de l’élection présidentielle. « Mais là, confie-t-il, je ne sais même pas pourquoi ni pour qui j’irais voter. » La trentaine largement passée, ce père de famille l’avoue : il se sent « très loin de cette élection. Je vote à la présidentielle et aux municipales parce que je sais à quoi ça sert ».
Depuis 1993 (30,8 %), l’abstention au premier tour des législatives ne cesse de croître et le mouvement s’est encore nettement accentué depuis 2007 (39,6 %) et 2012 (42,7 %) et surtout depuis 2017. Une démobilisation qui ne saurait s’expliquer uniquement par un désintérêt individuel, souligne le sociologue Vincent Tiberj. « Avant de faire peser la responsabilité de l’abstention sur les électeurs, il faut regarder du côté des acteurs, des causes qui viennent d’en haut », explique le professeur à Sciences-Po Bordeaux. Au-delà d’un « moindre investissement » de la classe politique autour des élections législatives, le chercheur pointe aussi la faiblesse du « temps médiatique » consacré à cette campagne. « Bien sûr, précise-t-il, certains ont fait le boulot, comme les candidats de la Nupes et les chaînes locales qui ont organisé des débats réguliers entre les candidats, mais lorsque l’adversaire principal se dérobe, la situation se complique. »
Pour Vincent Tiberj, les « stratèges » de la majorité présidentielle ont sciemment déserté le terrain, « d’autant plus depuis que l’électorat d’Emmanuel Macron s’est déplacé vers la droite, c’est-à-dire vers des gens qui en général ne s’abstiennent pas, des seniors, des propriétaires, bref, la France qui a bien ». De là, le sociologue note la volonté des macronistes de mettre la campagne « sous chloroforme » : éviter les sujets qui fâchent et les déclarations publiques, prendre le temps de nommer un gouvernement pour invoquer directement le devoir de réserve.
Souvent caricaturé, l’abstentionnisme a évolué au fil des décennies. Et dans certains départements comme la Seine-Saint-Denis – pourtant le plus abstentionniste –, la participation (27,72 %) a grimpé de 3 points par rapport à 2017 (estimations à 17 heures). Loin du « manque d’éducation » et du « je-m’en-foutisme » qu’évoquait avec mépris François de Rugy à l’occasion des élections régionales en juin 2021, ceux qui désertent les urnes ont des visages multiples. Une étude menée en mai dernier par Destin commun et la Fondation Jean-Jaurès auprès d’abstentionnistes du premier tour de la présidentielle identifiait ainsi « quatre grandes raisons de l’abstention » : la « perte de foi » – qui revient à considérer que la politique est impuissante et le vote inutile – ainsi que le sentiment de « fossé » entre le peuple et des élus jugés distants et insincères sont les deux raisons les plus citées. Mais pas seulement. Les « carences démocratiques », parmi lesquelles le manque d’informations et l’ « ethos des politiques », en somme leur comportement, sont également des raisons de l’abstention, détaille l’étude.
« Le vote est une modalité d’action parmi d’autres »
« Il faut abandonner l’idée fausse qui revient à considérer que ceux qui s’abstiennent sont nécessairement des citoyens qui n’ont rien à dire, repliés sur eux-mêmes », insiste Vincent Tiberj. Une rhétorique simpliste qui cache le fait que « monte en puissance une autre figure de l’abstentionniste, que l’on retrouve beaucoup dans les générations post-baby-boom et pas seulement les plus jeunes, ces électeurs que l’on appelle intermittents », poursuit le sociologue. Pour eux, « le vote est une modalité d’action parmi d’autres et le fait de donner à l’élu le soin de décider fonctionne de moins en moins ». Enfin, selon Vincent Tiberj, « il existe aussi l’abstention chez les moins diplômés, les précaires, les habitants des territoires relégués, qui ne votent pas mais ne participent pas non plus aux mouvements sociaux ». Et c’est sans doute là, conclut-il, que se situe le plus gros problème de notre démocratie.
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Ensemble ! Macron peut avoir des frissons dans la Nupes
ActuLa Macronie n’est entrée en campagne que tardivement, essentiellement pour cogner sur la gauche rassemblée. Mais, avec 25,2 % des voix, LaREM et consorts seraient légèrement devancés par la coalition au premier tour. Ce qui peut priver le chef de l’État de la majorité.
Cyprien CaddeoLa République en marche et ses alliés n’avaient quasiment pas fait campagne pour la présidentielle. Ils ont réussi l’exploit d’en faire encore moins pour les législatives. Résultat : l’union de la gauche, sous la bannière de la Nupes, a éclipsé le nouveau label de la majorité, Ensemble !, qui regroupe LaREM, le Modem, Horizons et Agir. Une dynamique médiatique et de terrain qui s’est en partie traduite dans les urnes, ce dimanche : selon les premières estimations de l’Ifop dont nous disposons à l’heure d’écrire ces lignes, la coalition macroniste, avec 25,6 % des voix, serait devancée (de peu) par la Nupes (26,1 %).
Pour le camp du président de la République, l’inquiétude a de quoi se transformer en vent de panique. Afin de réformer librement, Emmanuel Macron espérait reconduire l’essentiel des 345 sièges sortants qui composaient sa majorité sur la législature 2017-2022. Compte tenu de l’esprit de la Ve République depuis l’instauration du quinquennat, le minimum « syndical » pour tout président élu ou réélu un mois plus tôt est d’avoir la majorité absolue, soit 289 sièges. Les résultats de ce soir montrent que LaREM et consorts pourraient en être privés, se contentant d’une majorité relative, voire d’être mis en minorité si la Nupes venait à surmobiliser et transformer largement l’essai au second tour.
Emmanuel Macron avait voulu rassurer ses troupes, le 10 mai, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : « Ne vous laissez pas intimider par ceux qui voudraient rejouer aux législatives ce qui a été tranché à la présidentielle. Un troisième tour, ça n’existe pas. » Il faut croire que si. Il n’y aura donc pas eu d’état de grâce post-présidentielle et de seconde « vague Macron » aux législatives. Avec 25,6 %, la majorité perd environ sept points par rapport à 2017 (32,3 %). Preuve que la victoire du chef de l’État pour la deuxième fois par défaut face à l’extrême droite n’a en rien apaisé un paysage politique toujours aussi polarisé et mouvant. Et que faire campagne n’était peut-être pas tout à fait superflu.
À défaut, la Macronie a tout de même sorti l’artillerie lourde dans la dernière ligne droite, s’autorisant toutes les outrances contre la Nupes. D’abord accusée de promettre la France à la ruine, l’union de la gauche s’est vue taxée de « soviétisme », d’ « islamo-gauchisme » ou encore de pratiquer la « guillotine fiscale ». Jean-Luc Mélenchon s’est trouvé un nouveau surnom, courtoisie du ministre Bruno Le Maire, le « Chavez gaulois ». On imagine les réunions des chargés de communication missionnés pour trouver les meilleures punchlines… LaREM a aussi essayé d’appuyer là où ça fait mal : les dissidences. Avec un succès limité, puisque Ensemble ! a fait face à davantage de candidats en rupture de ban que la gauche, dans 91 circonscriptions.
Reste un motif de satisfaction pour Ensemble ! : l’effondrement en voix et en sièges de LR (et ses alliés centristes), avec 11,3 % des suffrages (lire page 9), contre 18,8 % en 2017. Ce score confirme ce que la cuisante élimination de Valérie Pécresse au 1er tour a dessiné : le déport de l’électorat de droite, notamment les plus de 65 ans, sur le parti au pouvoir. En cas de majorité relative, LR pourrait toutefois devenir un interlocuteur occasionnel, à défaut d’un allié sur lequel la Macronie peut compter.
Législatives 2022Résultats Législatives 2022LaREMEmmanuel Macron L'Humanité
RN En retrait, mais son influence s’étend
ActuAvec 19,1 % et une projection de 10 à 25 sièges, le parti de Marine Le Pen pourrait obtenir un groupe à l’Assemblée. Une progression qui masque un net recul par rapport à la présidentielle et une difficulté à s’implanter sur tout le territoire.
Benjamin KönigCertes, la campagne atone et manquée du Rassemblement national, en retrait par rapport à la présidentielle et concurrencé dans son rôle d’opposant en chef par la Nupes, met le parti d’extrême droite derrière les deux autres blocs : celui du chef de l’État et la gauche unie. Cependant, avec 19,2 % des voix selon l’Ifop, le RN confirme que dans la recomposition qui se poursuit à l’échelle nationale, l’extrême droite s’affirme bien comme l’une des trois forces principales du pays. À Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle est arrivée en tête avec 54,8 % selon une estimation Harris Interactive, Marine Le Pen se lamentait le 5 juin à propos de « la malédiction d’un mode de scrutin injuste ». Mais c’est bien dans la tradition antiparlementariste de l’extrême droite qu’il faut chercher les raisons de sa difficulté à s’implanter durablement sur l’ensemble du territoire. Et comme à chaque scrutin, le RN a éprouvé les pires difficultés à dénicher 567 candidats crédibles (dans dix circonscriptions ultramarines, il n’a investi personne).
L’objectif de 60 députés semble hors de portée
« Nous pouvons arriver en tête dimanche », assurait pourtant Marine Le Pen le 10 juin, dans ce qui ressemblait davantage à la méthode Coué. L’objectif de « 150 députés », un temps évoqué en écho aux 159 circonscriptions où la cheffe du RN était arrivée en tête au second tour de la présidentielle, semble inatteignable. Mais la possibilité d’un « groupe puissant de 60 députés », cible finalement affichée par Marine Le Pen le 5 juin, semble écarté. En 2017, le RN s’était qualifié au second tour dans 257 circonscriptions. Et il avait obtenu huit députés seulement, la plupart dans les Hauts-de-France : quatre dans le Pas-de-Calais et un dans le Nord. Les trois autres, Gilbert Collard dans le Gard, Louis Aliot à Perpignan et Emmanuelle Ménard à Béziers, ont pris leurs distances, soit avec leur mandat, soit avec le RN.
Les résultats de ce premier tour lui laissent toutefois espérer une implantation plus large : en Picardie, où Jean-Philippe Tanguy, le jeune directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen, à la présidentielle, s’est qualifié au second tour dans la Somme. Mais aussi dans le Grand Est, notamment en Moselle et dans le Bas-Rhin. Enfin, dans le Sud-Est, Var, Bouches-du-Rhône et Vaucluse en tête. Ce qui répondrait au vœu formulé par Marine Le Pen : « Ce que je souhaite, c’est que je puisse avoir des députés qui viennent des quatre coins de la France. » Et même en Guadeloupe, où dans la 3e circonscription, celle de Nord-Basse-Terre, le candidat du RN est arrivé en tête avec 20,09 % des voix. Il fera face au député sortant Max Mathiasin, qui siégeait avec le Modem. Son élection constituerait un véritable séisme, et un crève-cœur que de voir le RN s’implanter ainsi sur l’archipel. Enfin, l’autre objectif pour Marine Le Pen consistait à écraser la concurrence naissante de Reconquête !. Celui-ci est en passe d’être atteint : avec 4,1 % des suffrages, le mouvement de l’idéologue réactionnaire aura, dimanche prochain, de grandes difficultés à obtenir un élu. Même Éric Zemmour, dans la 4e circonscription du Var, celle de Saint-Tropez, serait éliminé dès le premier tour.
Législatives 2022Marine Le PenÉric ZemmourRassemblement national L'Humanité
LR Le parti de droite recule encore mais ne s’effondre pas
ActuLe mouvement pourrait garder une cinquantaine de sièges à l’Assemblée nationale, soit la moitié de ses députés sortants, et promet de peser sur le quinquennat, si la Macronie n’obtient pas la majorité absolue.
Florent LE DUIls résistent. Les candidats « de la droite et du centre » soutenus par LR réuniraient 11,4 % des voix, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Un score en recul par rapport à 2017 (18,80 %), mais supérieur à celui de Valérie Pécresse à la présidentielle (4,8 %). Surtout, ce résultat pourrait lui permettre de limiter la casse en nombre de sièges. Selon l’Ifop, le parti de droite pourrait obtenir entre 40 et 60 sièges. « Contrairement à ce que tout le monde annonçait, les LR ne sont pas morts », a réagi avec le sourire Rachida Dati, sur TF1 dimanche soir.
« Les Républicains » et leurs alliés profitent surtout d’un ancrage local important. Pratiquement aucune conquête de nouvelles circonscriptions ne semble possible le 19 juin, mais de nombreux parlementaires élus en 2017 devraient résister. Parmi les 100 sièges sortants de son groupe parlementaire, LR est en ballottage favorable dans une cinquantaine de circonscriptions mais éliminé dès le premier tour dans au moins 30 circonscriptions. Parmi ces dernières, celles de deux membres du bureau national du parti : Julien Aubert, figure de son aile droite, qui est défait dans le Vaucluse, battu par Ensemble ! et le RN, ou encore Guillaume Larrivé, battu dans l’Yonne par la Nupes et le RN. Philippe Meyer (Bas-Rhin), Didier Quentin (Alpes-Maritimes), Nathalie Porte (Calvados) et Valérie Beauvais (Marne) doivent aussi céder leurs sièges. Et Les Républicains » perdent aussi ceux détenus par Constance Le Grip (Hauts-de-Seine), Robin Reda (Essonne), Marine Brenier (Alpes-Maritimes), Éric Woerth (Oise) et Damien Abad (Ain), qui ont déjà rejoint la Macronie.
L’objectif : « Garder au moins 80 sièges »
Une Macronie qui poursuit sa recomposition à droite, dont LR est la première victime. Car si le parti de droite limite les dégâts, il poursuit son lent déclin. L’objectif non officiel mis en avant en interne de « garder au moins 80 sièges » sera loin d’être atteint et ces législatives marqueront encore un peu plus le déclin de LR. Le parti devrait avoir à l’issue de ces législatives son plus faible contingent de députés depuis la création du RPR, en 1976, soit les 88 sièges obtenus en 1981. Alors que LR avait résisté face au mouvement présidentiel aux municipales et régionales, l’avantage qu’il possédait pour des scrutins locaux et sans grande participation semble avoir disparu. Les plus de 60 ans, qui se mobilisent massivement, ont migré vers Ensemble ! et le vote utile en faveur des candidats macronistes semble à nouveau l’avoir pénalisé, sous l’effet de la dynamique d’une Nupes qui inquiète cet électorat.
Mais « Les Républicains » sont en passe de réussir un pari : contraindre la Macronie de composer avec eux pendant cinq ans. « Nous ne serons certainement pas une force d’appoint ou un marchepied pour Macron, mais les textes qui vont dans le bon sens, on sait les voter », affirme même Christian Jacob. Si Ensemble ! ne parvient pas à avoir la majorité absolue à l’issue de ces législatives, la cinquantaine de députés promis à LR auront un rôle très important, voire déterminant, pendant ce quinquennat.
Résultats Législatives 2022les républicainsLégislatives 2022 L'Humanité
Législatives 2022 en direct : la Nupes au coude-à-coude avec la Macronie, une première victoire pour la gauche. Toute l'actu du 1er tour
Découvrez en temps réel les résultats du premier tour des élections dans votre circonscription, votre département et votre région sur notre carte interactive.
Estimation des résultats en voix à 20 heures :
- Nupes 26,1%
- Ensemble 25,6%
- Rassemblement National 19,2%
- Les Républicains et alliés 11,3%
- Divers 5,0%
- Reconquête ! 4,1%
- Divers droite 3,2%
- Divers gauche 3,0%
La projection en sièges selon l'Ifop, sur la base de ces résultats du 1er tour (sans prendre en compte la dynamique éventuelle du second tour) :
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de cette échéance électorale qui pourrait avoir un dénouement inédit.
L'Humanité
Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?
- Grâce à cette carte, retrouvez l'ensemble des candidats qui se présentent aux couleurs de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), par circonscriptions, suite à l'accord national adopté après l'élection présidentielle par les différentes partis de gauche qui ont décidé de s'unir pour les législatives 2022.
- Découvrez dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec cette carte interactive.
- Suivez la soirée électorale dans notre direct !
- Avant même le 1er tour, le programme de la Nupes a déjà conquis la majorité de l’opinion. La preuve avec notre sondage exclusif !
Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.
Mode d'emploi
Dans le moteur de recherche, vous pouvez :
- taper le nom de votre département pour retrouver les circonscriptions près de chez vous,
- mettre le nom d'un parti membre de la Nupes ou cliquer sur "Filtrer" pour trouver tous les candidats présentés par l'Union sous cette étiquette.
Vous pouvez aussi vous géolocaliser pour trouver le candidat de votre circonscription.
Le parti politique qui présente chaque candidat est indiqué.
Dans certaines circonscriptions, vous pouvez aussi retrouver les articles de l'Humanité qui y sont liés.
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Roger Martelli : « La gauche commence à reprendre les couleurs de 1789 »
La Nupes rêve de jeunes enfin égaux
Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe
Reportage. Dans le bassin minier, la gauche fait front face à l’extrême droite
La Nupes suscite l’espoir en Europe
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Portraits de candidats
Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée
Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »
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Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée
Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée
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Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet
Louis Boyard à l’épreuve des législatives
L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes
Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée
Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes
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La liste de tous les candidats de la Nupes
CirconscriptionCandidatParti d'origineLégislatives 2022NupesÉlections 2022 L'Humanité
Aurélie Trouvé : « Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société »
EntretienAncienne d’Attac et candidate de la Nupes aux législatives, Aurélie Trouvé souhaite que la gauche puisse représenter un débouché pour les mouvements sociaux.
Emilio MesletÉconomiste, agronome, figure du mouvement altermondialiste, présidente du parlement de la Nupes… Aurélie Trouvé a bien des casquettes et pourrait bientôt être élue députée en Seine-Saint-Denis. Un territoire où vivent les premières victimes des crises sociale, climatique et démocratique. Celles qu’il faut convaincre de voter les 12 et 19 juin.
Le gouvernement promet un chèque alimentaire à la rentrée pour faire face à l’inflation. Quelle alternative offrez-vous ?
Ce que propose la Macronie est purement conjoncturel. La priorité est de garantir un revenu correct avec l’augmentation du Smic à 1 500 euros. Les gens ne doivent pas choisir entre se chauffer, s’alimenter ou payer les études des enfants. La deuxième mesure concerne le blocage des prix des produits de première nécessité, qui va de pair avec la régulation des prix agricoles. C’est-à-dire que nous contrôlerons le prix du blé dur et celui des pâtes. Le marché, c’est le chaos : nous voulons stabiliser les prix. Enfin, nous proposons les cantines 100 % bio, locales et remunicipalisées.
Les adversaires de la Nupes disent que votre projet n’est pas finançable…
Notre programme est inspiré du projet présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, que nous avions intégralement chiffré. Nous finançons nos mesures par une large transformation de la fiscalité, qui remet en cause les cadeaux faits aux ultra-riches, comme la flat tax. C’est le retour de l’ISF. Mais le plus gros viendra de la lutte contre l’évasion fiscale, avec une taxation unitaire sur les multinationales et une taxe plus robuste sur les transactions financières. Deuxièmement, notre projet va créer plus d’emplois et il y aura donc moins de dépenses de chômage. De même, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes va générer des cotisations sociales.
Comment expliquer le procès permanent en incompétence intenté à la gauche ?
Pour les libéraux, c’est une façon de cacher leur conservatisme exacerbé et leur échec en matière économique. Depuis trente ans, ils nous ressortent les mêmes recettes. À nous de prouver qu’ils sont mauvais, de ramener de l’ordre dans l’économie au service des besoins et de montrer que nous sommes prêts à gouverner. On combat des dizaines d’années de libéralisme, des forces incroyablement puissantes. Il y a un récit à imposer, une bataille culturelle à mener. D’où la création du parlement de la Nupes, composé d’artistes, d’intellectuels, d’universitaires, de syndicalistes qui irriguent la société d’idées.
Le mouvement social, dont vous venez, est aujourd’hui plutôt atone. Mais qu’elle soit au pouvoir ou non, la gauche aura besoin qu’il soit fort pour tenir face aux puissances de l’argent. Comment lui redonner du souffle ?
Le mouvement social est toujours atone lors d’une année présidentielle. Sous Macron, il ne l’a pas été pendant cinq ans : il y a eu les gilets jaunes, le mouvement contre les retraites, les mobilisations contre les violences policières, la lutte contre la loi « sécurité globale »… Mais le Covid lui a fait mal. Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société. LaREM a le Medef en appui, nous devrons avoir les syndicats et les couches populaires pour nous rappeler à l’ordre. Si nous ne sommes pas majoritaires, la violence du projet de Macron provoquera le chaos social : il y a aura des mouvements sociaux. Quand les gens ne peuvent plus nourrir leurs enfants, ça finit par exploser. Il faudra alors que nous puissions représenter une alternative tout en faisant attention à laisser au mouvement social son autonomie.
Le vote des jeunes sera l’une des clés. Comment faire pour les mobiliser ?
Cela fait partie de la bataille culturelle : nous devons faire passer le message que nous pouvons gouverner dans dix jours. Récemment, lors d’un porte-à-porte dans un quartier populaire, j’ai croisé un groupe d’une dizaine de jeunes qui ont voté Mélenchon à la présidentielle. Mais ils ne savaient pas qu’on vote les 12 et 19 juin. Nous avons prévu de cibler davantage les jeunes dans la dernière ligne droite en allant aux matchs de foot, de faire du tractage de rue, d’augmenter notre présence sur les réseaux sociaux.
Que mettez-vous en avant pour faire campagne dans votre circonscription ?
Le Smic à 1 500 euros et la garantie de l’emploi. Quand on dit aux jeunes qu’ils ne seront pas obligés d’aller travailler chez McDo parce que l’État devra leur fournir un emploi digne, ça leur parle. De même que l’on veut mettre les moyens dans l’enseignement supérieur. La plupart des jeunes de ces quartiers ont besoin de bosser tout de suite et ils pourront vivre dignement de leurs études avec la garantie jeunes, sans avoir à ponctionner leur famille précarisée. Ils vivent dans des logements sociaux délabrés, les transports en commun ne sont pas assez fréquents, la spéculation immobilière fait flamber les prix et saccage les derniers espaces verts… On leur parle de leurs problèmes quotidiens.
Législatives 2022aurélie trouvéNupesseine-saint-denis L'Humanité
À Nîmes, on supprime les aides aux féminines
ChroniqueMejdaline MhiriRédactrice en cheffe des Sportives
La mauvaise nouvelle est tombée, tel un couperet. En mars, quatre clubs féminins (basket, handball, volley et football) du Gard ont appris oralement que les aides financières allouées par Nîmes Métropole, pour un total de 155 000 euros, disparaîtront cette année. Alors, début mai, leurs présidents se sont unis. Dans une lettre ouverte, ils expriment leur désarroi. Et leur interrogation. « Dans le même temps, les clubs sportifs masculins continuent à percevoir des aides financières sous forme de marché public pour un montant total de 390 000 euros. (…) Cette décision a-t-elle été prise parce que nous sommes des clubs féminins ? Si tel est le cas, cette discrimination est en contradiction avec les volontés des institutions publiques actuelles de promouvoir l’égalité homme-femme. » Dans cet écrit, ils rappellent avoir déjà subi une baisse de 50 % de leurs aides il y a un an.
Du côté de Nîmes Métropole, on avance que le sport n’est en rien de la compétence de l’agglomération, que ces aides relèvent d’un choix de la précédente majorité qui outrepassait le droit et que le rayonnement des masculins est plus conséquent grâce aux retransmissions télévisuelles. Enfin, ils auraient été prévenus dès juin 2020 et auraient dû anticiper. « C’est totalement faux. On n’a jamais rencontré Franck Proust (président LR de Nîmes Métropole – NDLR) avant juillet 2021, affirme Philippe Garnier, trésorier du handball (D2). Nous entretenons sans cesse notre réseau de partenaires, car nous savons que c’est le nerf de la guerre. Tous nos matchs sont diffusés sur les réseaux sociaux, ce qui réunit jusqu’à 10 000 spectateurs », argumente-t-il. Pour Objectif Gard, Maurice Niel (volley) décrit les conséquences immédiates d’un tel choix politique. « En Pro D2, on ne pourra pas se passer de cet argent, cela réduit notre budget de 30 %. Nous devons descendre en troisième division, supprimer la plupart des contrats des filles et diminuer les salaires des entraîneurs, voire en supprimer un ou deux. Nous avons mis douze ans à construire et nous faisons un recul de huit ans. »
Fin mai, lors d’un conseil communautaire, une embellie est apparue. « Franck Proust a dit publiquement que, si nous lui prouvions qu’il pouvait nous soutenir via un dispositif légal, il changerait de position », résume Philippe Garnier. Alors, les clubs s’attellent à la tâche d’ici au conseil communautaire du 4 juillet pour obtenir gain de cause, et ils viennent de lancer une pétition (sur change.org). Franck Proust, condamné en avril à douze mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour trafic d’influence dans une autre affaire, s’est pourvu en cassation et se maintient donc à la tête de Nîmes Métropole. De quoi lui laisser le temps de modifier cette décision profondément injuste.
La chronique sportive de Mejdaline Mhirinîmessubventions publiquesÉgalité hommes femmes L'Humanité
Boycott Amazon forever (1)
ChroniqueAudrey VernonIl y a quelques jours, un ami réalisateur m’envoie un message, il voudrait que je fasse un post sur son film qui vient de sortir et qui va dégager faute d’entrées. Il est paniqué, il n’y a personne dans les salles. Depuis juillet, le passe sanitaire, les nouvelles habitudes, les plateformes, les salles sont vides. Je repense à tous ces films que j’ai vus seule ou presque dans des multiplexes déserts, des salles art et essai abandonnées.
« Notre-Dame brûle », « Goliath », « les Illusions perdues », « Greta », « Aline », « Bojangles », « Mes frères et moi », « Coda », « Vaillante », « Eiffel »…
J’aime tellement aller au cinéma, il n’y a que là que je me souviens des films, je sais dans quel cinéma j’ai vu « Ghostbusters » enfant. Puis chaque film depuis est associé à un lieu… Je vois bien qu’il n’y a plus que quelques vieilles et moi, sans smartphone pour aller au cinéma.
Je n’arrive pas à regarder les films sur écran dans une maison : ça me donne tout de suite envie d’aller lancer une machine ou d’aller vider le lave… Je ne pleure qu’au cinéma.
Amazon est en train de tuer l’industrie du film et la littérature, sans oublier le théâtre. Sans coup férir. Un coup de maître.
Putain de milliardaire de mes deux qui avec les sous qu’on lui donne n’a qu’une idée en tête : envoyer une vieille dans l’espace et brûler en dix minutes le PIB d’un petit pays d’Afrique.
Je repense à une scène vécue dans un festival de théâtre, à table, avec quelques comédiens d’ultragauche. J’entends un de mes copains me dire : « Tu devrais le voir, c’est sur Amazon Prime. » Je me retourne vers lui : « – Pardon ? Toi, tu as Amazon Prime ? – Oui, je sais, mais c’est à cause de la Ligue 1… – Tu rigoles, tu donnes de l’argent à Jeff Bezos en connaissance de cause ? Tu sais que pour moi c’est comme travailler pour les Allemands en 40… – Tout de suite, t’exagères ! – J’exagère de quoi ? C’est un monstre, tu le sais, je le sais, donc y a pas à réfléchir, tu lui donnes pas d’argent ! – Oui mais… – Oui mais rien du tout ! »
Quelques minutes plus tard, une réalisatrice écolo engagée que j’adore parle du partenariat qu’elle a trouvé avec Amazon Prime pour la diffusion de son film et vante le nombre d’emplois qu’Amazon crée. Mon copain me dit : « Et à elle tu ne dis rien ? » Mais elle me semble tellement convaincue que tout à coup, la flemme me prend. Bon d’accord, donc on peut faire n’importe quoi, être féministe, écolo et travailler avec Amazon ? Servez-moi une coupe de glyphosate, s’il vous plaît.
La bataille est perdue, je repense aux discours de Cannes demandant aux gens d’arrêter le streaming et de retourner dans les salles. Mais c’est trop tard. Pourtant la résistance n’aurait pas été très difficile. Il ne s’agissait pas de faire sauter des trains, juste de ne pas pactiser et refuser, refuser, refuser. Ne pas cliquer, ne pas s’abonner.
Tant pis pour les films, tant pis pour les livres. On aurait trouvé d’autres moyens. Maintenant qu’ils sont si puissants, il est un peu tard. Dommage pour le cinéma, mais tant pis pour nous. On n’a pas été assez courageux. Mais un jour Jeff, tu me le paieras… Ou pas.
(1) Je t’aurai Jeff, je t’aurai !
Carte blanche à Audrey Vernon L'Humanité
Les invisibles
ChroniqueArthur HayDans le cadre du scandale du développement de l’ubérisation, les livreurs et les VTC ont finalement une chance que les autres n’ont pas : la visibilité. Au lancement des plateformes de livraison à Bordeaux, beaucoup de gens nous demandaient qui nous étions, et pourquoi on se trimballait toute la journée dans le centre-ville avec un gros sac cubique dans le dos. « Les types avec les gros sacs font une grève ! » C’est grosso modo ce qu’ont dû se dire les médias qui ont décidé de couvrir nos premières actions. Cette visibilité qu’implique notre travail nous a sauvés du déni quant à la précarisation imposée à notre métier.
Les élections de représentants chez les travailleurs de plateformes sont le reflet de la situation médiatique et politique, pas celle de la réalité du travail. Pourquoi le gouvernement a-t-il fait le choix de mettre en scène une élection pour seulement deux métiers touchés par cette gangrène ? Par obligation politique certainement, car l’opposition et les médias concentrent leur intérêt sur les VTC et les livreurs, qui sont les plus à même de toucher les consommateurs de médias et les électeurs. Je ne renie pas le travail qu’a fait mon syndicat pour peser dans le rapport de forces, mais il faut reconnaître le coup de fouet que représente le monde lorsqu’il commence à nous regarder et à nous soutenir.
Pourtant, quels domaines d’activité, quels métiers peuvent aujourd’hui se vanter d’être immunisés dans cette nouvelle étape de l’exploitation capitaliste ? Hormis les livreurs et les VTC, combien de métiers sont-ils déjà touchés ? J’ai parfois peur d’avoir été embarqué dans un piège qui nous place comme l’arbre cachant la forêt. Pendant que le monde nous regarde résister à l’assaut des plateformes qui veulent nous abattre, derrière, c’est toute la faune et la flore du travail qui se fait ravager par des machines de guerre antisociales. La responsabilité devient énorme, car elle comprend aussi le combat de l’acceptation sociale ou non de ce nouveau système d’exploitation. Si nous venions à nous résigner, à lâcher prise, alors le message serait finalement l’acceptabilité des pires situations. La responsabilité est assez énorme pour des travailleurs précaires qui, en plus de leurs 50 heures minimum de travail par semaine, doivent assumer un rôle de dernier rempart du droit du travail.
Le travail des centrales syndicales est essentiel pour sortir de ce piège dangereux. Il faut aider à organiser, à rendre visible, les autres métiers sous le joug des plateformes. Elles doivent compenser l’absence de visibilité qui s’ajoute à l’absence de droit, de temps, de moyens. Par exemple, les femmes de ménages, isolées dans leur travail et loin des regards car cachées entre quatre murs. Ou encore toutes les personnes « indépendantes » qui vendent leur force de travail sur des plateformes diverses via leur ordinateur personnel installé dans leur salon, bien à l’abri de la curiosité du monde. Éducation, marketing, santé, services à domicile, etc. Tout le monde est concerné. Quand on parle d’Uber, tendez l’oreille, on parle de vous.
la chronique d'arthur hay L'Humanité
Ukraine : « gagner la guerre » ou faire taire les armes ?
ChroniqueFrancis WurtzLes Ukrainiens « peuvent gagner s’ils ont les bons équipements » : on se souvient de cette sortie du chef du Pentagone, dépêché à Kiev le 24 avril dernier. Six semaines plus tard, marquées par des livraisons massives d’armements de plus en plus performants pour une pluie de milliards de dollars, la barbarie continue. Le courage des combattants ukrainiens impressionne, mais les faits sont là : malgré le soutien militaire spectaculaire de l’Occident, les embargos économiques sans précédent censés tarir les recettes du Kremlin et les lourdes pertes subies par l’agresseur, aucune issue du conflit n’est en vue et son bilan humain et matériel donne le tournis. Un constat s’impose : cette guerre « n’aura pas de vainqueur. (Elle) doit cesser », vient de rappeler le coordinateur de l’ONU dans le pays.
Que les Ukrainiens décident de tenter à tout prix de vaincre militairement l’envahisseur relève de leur choix souverain que nul d’entre nous n’a le droit de discuter. Que, par ailleurs, une partie de l’opinion publique européenne estime que la solidarité avec le peuple ukrainien exige que « les bons équipements » lui soient, dès lors, livrés jusqu’à la victoire finale, peut s’expliquer. Rien de plus insupportable, en effet, que de se sentir confortablement installé et impuissant face aux images du calvaire subi par les victimes d’une impitoyable machine de guerre ennemie – et, qui plus est, des victimes proches de nous et qui nous ressemblent. Le problème est qu’il n’est, jour après jour, que trop évident que les sacrifices indicibles consentis par la population ukrainienne ne nous rapprochent pas d’un pouce de la paix.
Pourquoi alors un certain nombre de dirigeants du monde occidental, à commencer, bien sûr, par Washington, persévèrent-ils dans leurs encouragements à « gagner la guerre » contre la Russie plutôt qu’à favoriser l’option, fût-elle très complexe, de la négociation ? Pour le secrétaire à la Défense américain, la raison de cette stratégie est claire : « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine. » Un pari hasardeux, dans la mesure où les six trains de sanctions européennes n’ont jusqu’ici entamé ni la détermination de Poutine, ni même le soutien massif des Russes à son offensive, et surtout un choix cynique, car il revient à faire une guerre à la Russie par procuration, les bénéfices stratégiques escomptés se payant en vies humaines ukrainiennes, sans oublier les victimes « collatérales » dans les pays du Sud.
Il faut saluer à cet égard l’initiative originale du président de l’Union africaine, Macky Sall. Il a condamné l’invasion russe, mais a fait le choix de tenter d’obtenir par la voie diplomatique ce que les Occidentaux ont échoué à réaliser par la confrontation : en l’occurrence, la libération des stocks de céréales et d’engrais dont les Africains ont un besoin vital. Souhaitons qu’il réussisse et qu’il inspire d’autres acteurs conscients que cette guerre « n’aura pas de vainqueur ».
chronique de francis wurtz L'Humanité
Retraites, ce que cache la stratégie gouvernementale
ChroniqueJean-Christophe le DuigouLe système de retraite est-il en déficit ? Et si c’est le cas de combien ? Il faudra attendre le mois de septembre pour avoir en main le nouveau rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). La copie était attendue pour juin. Le Conseil qui réunit partenaires sociaux, administrations et élus s’appuie, pour établir ses conclusions, sur les prévisions macroéconomiques actualisées du gouvernement. Mais l’exercice traditionnel qui consiste à intégrer les données officielles sur la croissance attendue, l’évolution de la masse salariale, le montant de l’inflation a pris du retard en raison des échéances électorales.
Pas moyen de faire tourner les modèles de prévision du COR sans ce cadrage économique. Ces prévisions servent à établir les projections financières du COR pour les années les plus proches, le Conseil s’appuyant ensuite sur des hypothèses à long terme comme la démographie, le chômage, la productivité pour éclairer l’horizon 2040 et au-delà. Quand les données gouvernementales de référence auront été transmises, les différents régimes de retraites établiront leurs prévisions avant que le COR ne les centralise. Ce qui renvoie les résultats à septembre. Ce n’est qu’ensuite que le Comité de suivi des retraites (CSR) cette autre instance chargée d’indiquer si elle considère que le système de retraite s’éloigne de façon significative ou non de l’équilibre rendra son avis. Situation qui ne peut qu’enchanter le Gouvernement qui n’imagine pas sa campagne des législatives parasitée par une réouverture trop précoce du dossier de la réforme des retraites. Et délai supplémentaire qui va être mis à profit par Bercy pour noircir le tableau, juste ce qu’il faut pour inquiéter les assurés.
Le rapport 2022 du COR est d’autant plus attendu que l’ensemble des syndicats au vu des besoins de financement des régimes, estime qu’il n’y a pas d’urgence à mener une réforme des retraites qui retarderait une fois de plus l’âge légal de départ. Certes le rapport du Conseil de juin 2017 avait quelque peu noirci le tableau, mais à ce stade rien n’indique que le système de retraite soit au bord de la faillite. Au contraire ! Les besoins de financement des régimes semblent contenus malgré la pandémie et l’équilibre financier serait assuré dès la prochaine décennie.
Force est de constater une nouvelle fois que les tenants de la retraite à 65 ans utilisent de faux arguments. La France n’a pas le système de retraite le plus favorable. La mise en avant des comparaisons de l’âge légal servent à dissimuler le fait que notre pays a l’une des durées de cotisation les plus longues d’Europe. Bientôt 43 ans pour obtenir une retraite à taux plein chez nous. Certes 45 ans en Allemagne, mais 35 ans en Espagne, 40 ans au Portugal, moins de 40 ans en Italie ou en Grèce. Contrairement à ce qui est généralement mis en avant la France n’a pas un niveau de pension extraordinaire. L’OCDE qui classe les systèmes de retraite en fonction du taux de remplacement du salaire par la retraite, situe notre pays dans la moyenne des pays européens mais plus bas que le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie… Ce qui semble guetter nos retraités c’est une chute de leur niveau de vie. Certaines analyses évoquant une « paupérisation relative » de cette catégorie [1].
La stratégie du gouvernement qui subordonne tous ses choix à sa vision de la compétitivité apparaît clairement. Il lui faut trouver de nouvelles marges de manœuvre pour octroyer de nouveaux cadeaux aux entreprises notamment en allant plus loin dans le désengagement de celles-ci du financement de la protection sociale [2]. Dans cette optique le financement de la retraite apparaît comme le dernier réservoir d’allègement du « coût du travail ». Les dépenses de retraites passeraient d’un peu plus de 14,8 % du PIB à 12 ou 13 %, une marge de jeu de plus de 60 milliards d’euros. Tel est l’enjeu de la bataille qui va reprendre.
« 60 ou 65 ans : le débat tronqué sur les retraitesréforme des retraitesGouvernement Borne L'Humanité
Inflation. Loyers, l’autre bombe à retardement pour les familles
ActuLes prix des locations pourraient augmenter de 5 % cette année. Une hausse à laquelle le gouvernement refuse de répondre par le gel des loyers, alors que les charges de logement représentent déjà plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.
Camille BauerC’est une hausse dramatique pour le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres. Avec le retour de l’inflation, l’indice de référence des loyers (IRL), qui sert de base à leur révision annuelle, s’échauffe. Calculé sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac et loyers), il a bondi de 2,48 % au premier trimestre 2022, une première depuis 2008.
Dopé par la hausse des prix de l’énergie, il devrait continuer d’augmenter en 2022 de plus de 5 %. Ajouté à la hausse du prix du gaz et de l’électricité, cela va faire grimper les charges de logement, qui représentent déjà 32 % des dépenses contraintes des locataires, et même plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.
Douche froide
Que faire pour éviter cette catastrophe ? Les organisations de locataires, comme la Confédération nationale du logement (CNL), réclament un gel des loyers. Le 17 mai, à la suite d’une rencontre avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’association de consommateurs CLCV pensait avoir été entendue sur ce point.
Logement. Quinze ans après, pourquoi le Dalo toujours à la peineMais, dès le 22, c’était la douche froide. Dans le Journal du dimanche, la première ministre, Élisabeth Borne, estimait qu’il fallait « se méfier des fausses bonnes idées ». Les représentants des bailleurs, publics comme privés, ainsi que des promoteurs et administrateurs de biens, reçus le 1er juin, semblent, eux, avoir été entendus. Matignon s’est montré plus sensible à leurs arguments sur les risques de perte de revenus pour les petits propriétaires et de chute de la construction qu’au sort des locataires.
Malgré l’arrangement proposé par les associations d’une compensation par l’État des pertes pour le secteur HLM, l’option du gel, qui sera défendue aujourd’hui dans une proposition de loi du groupe des sénateurs communistes, a été enterrée.
L’excès d’attention accordé aux bailleurs
Des différents scénarios sur la table, le ministre de l’Économie semble désormais pencher en faveur de celui qui propose de retirer les prix de l’énergie du calcul de l’IRL. On aboutirait ainsi à une hausse de 3,2 %. Un chiffre jugé inacceptable par les associations, qui dénoncent l’excès d’attention accordé aux bailleurs.
À Reims, on imprime désormais les logements sociaux en 3D !Autre piste qui semble avoir été négligée par le gouvernement, celle d’une hausse des APL, demandée par la Fondation Abbé-Pierre. Elle aurait pourtant l’avantage de cibler les ménages les plus fragiles, après un quinquennat marqué par des baisses multiples de cette aide. Les sénateurs PCF l’intègrent d’ailleurs dans leur proposition de loi, qui demande aussi de généraliser et de durcir l’application des règles sur l’encadrement des loyers.
VIDÉO. Le forum de l'Humanité relance le débat sur le logement
Pour remettre le sujet du logement au cœur des débats poitiques, l'Humanité a organisé un colloque au pavillon de l'Arsenal début 2022. Un forum auquel plus de 200 personnes ont participé et qui a été l'occasion de faire dialoguer les acteurs du secteur : constructeurs, bailleurs, salariés et décideurs politiques.
Les échanges ont été organisés autour de trois thèmes :
- Crise du logement : peut-on encore construire ?
- Bâtiment : le mur des conditions de travail
- Comment développer l'écoconstruction à grande échelle ?
Vous pouvez accéder ici aux vidéos de ces trois tables rondes.
loyersinflationsénateurs communistesGouvernement Borne L'Humanité
Éducation. Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture
ActuDe ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.
Olivier ChartrainC’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.
Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »
Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.
Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.
Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…
Une fin de non-recevoir pour les réformes du bac
« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».
Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.
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«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»
EntretienLes associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.
Stéphane GuérardBaisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.
En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?
Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.
Comment les associations s’adaptent-elles ?
On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.
Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?
Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.
Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?
Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…
Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?
Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.
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Ce que redoute Emmanuel Macron
ÉditorialSébastien CrépelQuelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.
Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.
Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.
Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.
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Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
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Législatives 2022 : la Nupes accuse le ministère de l'Intérieur d'avoir «manipulé» les chiffres pour placer la majorité en tête
Dinah CohenSelon Manuel Bompard et David Cormand, des voix de l'union de la gauche n'ont pas été comptabilisées, au profit d'Ensemble!.
«Ils ont triché.» Les premiers mécontentements se font entendre. Dimanche 12 juin au soir, le premier tour des élections législatives a placé la majorité présidentielle et la Nupes en tête. Sur la base des premières estimations, les deux formations politiques se sont livrées à une bataille pour savoir qui de l'une ou de l'autre arriverait en tête de ce scrutin à hauts enjeux. Tard dans la nuit, c'est finalement Ensemble! que les résultats officiels ont placé très légèrement devant, avec 25,75% des suffrages contre 25,66% pour la Nupes. Soit une différence de quelque 21.000 voix.
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Mais ces chiffres ne conviennent pas aux artisans de l'union de la gauche. Aux alentours de trois heures du matin, le candidat Nupes du Sud-Est, Manuel Bompard, a ainsi sonné l'«alerte à la nouvelle manipulation de Darmanin». «Alors que la Nupes réalise 6.101.968 voix (soit 26,8%), le ministère de l'Intérieur ne lui attribue que 5.836.202 voix (soit 25,7%) pour faire apparaître artificiellement le parti de Macron en tête», a-t-il expliqué, avant d'interpeller le Conseil d'État.
Au micro de France Info ce lundi matin, l'écologiste David Cormand a précisé. Selon lui, «ils ont fait un calcul d'apothicaire», en ne comptant pas la totalité des électeurs ayant voté pour la Nupes, notamment dans les Outre-mer, où les partis étaient désignés par leur étiquette d'origine (socialistes, écologistes...) ou comme étant «divers gauche». «Ils ont triché, a-t-il martelé. Mais ils avaient déjà triché en refusant de mettre une nuance Nupes», avant que celle-ci ne soit imposée par le Conseil d'État. «On comprend mieux d'ailleurs, depuis hier soir, pourquoi», a ajouté l'eurodéputé.
«Tout ça n'a pas d'importance», a ensuite balayé l'élu. Lequel considère que «ça n'honore pas la politique». «Mais je m'en fous», a-t-il poursuivi, car «la réalité c'est que c'est le pire score d'un parti présidentiel pour une législative qui suit une élection présidentielle. Ça veut dire qu'il n'y a pas d'attente populaire d'Emmanuel Macron, pas d'élan».
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A son tour, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a affirmé que «plusieurs circonscriptions n'ont pas été comptées dans l'Hexagone et dans l'Outre-mer». L'élue explique que ces candidats n'avaient pas l'étiquette, mais qu'ils sont désormais soutenus par la Nupes au second tour, faisant monter selon elle le nombre de circonscriptions avec qualification de la Nupes à 406. «C'est une manière artificielle d'avoir la macronie un peu plus haut», a-t-elle conclu.
Élections législatives : les résultats du premier tour en Outre-mer
En Guadeloupe, la Secrétaire d'État chargée de la mer Justin Bénin est en ballottage. Ce premier tour est marqué par une abstention record dans les territoires d'Outre-mer.
Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille
En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas
À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.
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Asie. Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine
ActuWashington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.
Lina SankariLa guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.
La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque.
Indo-pacifique. Les États-Unis comptent sur l’Australie, l’Inde et le Japon pour endiguer la ChineDes discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan.
Fin mai, le Quad mettait en garde la Chine contre tout changement du « statu quo par la force ».
Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.
Taipei reprend la dialectique de washington
Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.
Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.
taïwanChineÉtats-UnisGuerre en Ukraine Le Figaro
Résultats législatives 2022 : Le Pen, Roussel et Dupont-Aignan qualifiés
Le FigaroCinq candidats à la dernière élection présidentielle se sont présentés au scrutin du mois de juin. À l'issue du premier tour, trois d'entre eux sont en ballottage favorable. Eric Zemmour et Nathalie Arthaud sont, eux, éliminés.
Fortunes diverses pour les ex-candidats à l'élection présidentielle. Ils étaient cinq à se présenter à la députation, mais ne sont que trois à avoir passé le cap du premier tour. Finaliste malheureuse le 24 avril dernier, Marine Le Pen (RN), députée depuis 2017, est largement en tête (53,96%) dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Faute de participation suffisante, elle devra passer par un second tour, le 19 juin, face à Marine Tondelier (Nupes ; 23,43%).
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Habitué de l'hémicycle, où il siège depuis 1997, Nicolas Dupont-Aignan (DLF ; 46,09%) est lui aussi en ballottage favorable face à Émilie Chazette-Guillet (Nupes ; 24,49%) dans la 8e circonscription de l'Essonne. Élu puis réélu au premier tour en 1997, 2002 et 2007, l'ancien maire d'Yerre (Essonne) a dû passer par un second tour en 2012 et 2017. Il y a cinq ans, Nicolas Dupont-Aignan avait été mis en sérieuse difficulté par le candidat de LREM, Antoine Pavamani, en tête lors du premier tour.
Le communiste Fabien Roussel (34,13%), député depuis 2017, est lui aussi en tête, dans la 20e circonscription du Nord, devant le candidat du Rassemblement national, Guillaume Florquin (32,64%).
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Zemmour et Arthaud battus
Eric Zemmour subit quant à lui un deuxième échec consécutif, après son élimination au premier tour de la présidentielle - le président de Reconquête! avait fini à la quatrième place avec 7,07% des voix. Candidat dans la 4e circonscription du Var, l'ancien journaliste est éliminé avec 23,19% des voix, derrière Sereine Mauborgne (Ensemble! ; 28,51%) et Philippe Lottiaux (RN ; 24,74%).
Nathalie Arthaud n'a, elle non plus, pas rencontré le succès. La candidate du Lutte Ouvrière n'obtient que 2,38% des voix dans la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis, où Bastien Lachaud (Nupes ; 56,61%) et Yasmina Baziz (Ensemble! ; 15,12%) sont qualifiés pour le second tour.
Les autres candidats à l'élection présidentielle ne se sont pas présentés. Élu depuis 2002, Jean Lassalle a cédé la place à son frère, Julien, dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. En obtenant 20,27% des voix, ce dernier a par ailleurs été éliminé.
Outre les absences de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et Anne Hidalgo, maire de Paris, il est à noter que Philippe Poutou et Yannick Jadot ne faisaient pas partie des candidats investis par leur mouvement, le NPA et la Nupes. Jean-Luc Mélenchon, député depuis 2017, a, lui, mené la campagne de la Nupes sans se porter candidat. En cas de victoire de ses troupes, dimanche prochain, il estime qu'Emmanuel Macron devra le choisir comme premier ministre.
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À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.
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En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
Élections législatives : les résultats du premier tour en Outre-mer
En Guadeloupe, la Secrétaire d'État chargée de la mer Justin Bénin est en ballottage. Ce premier tour est marqué par une abstention record dans les territoires d'Outre-mer.
L'Humanité
Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine
ReportageDans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage
Vadim KamenkaMoscou (Russie), envoyé spécial.
Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »
Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».
Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».
Le retour du concept de guerre préventive
Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.
Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.
Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète
Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).
Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.
Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.
Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).
Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre
Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.
Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).
Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue
Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »
Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.
Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.
Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoireSur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.
Guerre en UkraineRussiesanctions économiquesmoscou L'Humanité
Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »
EntretienPour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.
Vadim KamenkaPeut-on encore espérer un cessez-le-feu ?
Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.
Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.
Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?
Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.
Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?
La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.
Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?
Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.
Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.
Russiepaixmouvement de la paixGuerre en Ukraine L'Humanité
Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha
Histoire de la semainePlus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.
Vadim KamenkaVolnovakha, envoyé spécial.
Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.
« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.
Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »
Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité
L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.
À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk
L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.
Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.
Tenir jusqu’au dernier patient soigné
Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.
Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »
Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR
L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.
En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.
Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.
Les ombres de 2014
Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).
Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.
« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »
Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.
Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.
À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.
Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».
« On craint une crise sanitaire »
En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.
Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.
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Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire
DécryptageDéclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.
Vadim KamenkaLe 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.
Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.
Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.
Les objectifs ont-ils évolué ?
Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.
Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.
Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »
Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».
La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »
Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.
Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.
Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».
Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».
Une issue diplomatique est-elle encore possible ?
« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.
À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.
Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».
Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains
Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.
Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.
En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.
Guerre en UkraineUkraineRussieÉtats-Unis L'Humanité
UE-Russie. La grande déconnexion
ActuLe Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.
Gaël De SantisLes dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.
La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs.
Guerre en Ukrainesanctions économiquessanctions européennesRussie Le Figaro
Législatives 2022: le plus faible parti présidentiel de toute l’histoire de la Ve République
Guillaume TabardANALYSE - Pour la macronie, ce sera une victoire amère qui la mettra à la merci d’alliés d’autant plus exigeants ou impatients (le MoDem, Horizons) qu’ils se sauront indispensables.
Les macronistes et les mélenchonistes à touche-touche. Qui aurait imaginé cette configuration il y a quelques semaines. Au début de la campagne présidentielle marquée par le déclenchement de la guerre en Ukraine, le chef de l’État semblait intouchable et la gauche dans un coma désespéré. Macron a bien été réélu, et largement ; Mélenchon a bien été battu, et dès le premier tour. Mais par un de ces mini-séismes qu’ils aiment provoquer et faire subir à leur classe politique, les Français ont une nouvelle fois chahuté un paysage trop convenu.
Attention, la presque égalité du premier tour n’annonce pas un suspense hitchcockien pour le second. La logique du scrutin majoritaire et la différence du potentiel d’élargissement au second tour font que le cartel Ensemble devrait malgré tout conserver une majorité, même relative, à l’Assemblée nationale. Mais après l’ampleur de la victoire de 2017 - avec une majorité absolue pour LREM seule - le chef de l’État ne disposera sans doute que d’une avance étriquée. Ce sera une victoire amère qui le mettra à la merci d’alliés d’autant plus exigeants ou impatients (le MoDem, Horizons) qu’ils se sauront indispensables. Mais après tout, même ric-rac, une majorité reste une majorité. Depuis Matignon, Chirac, Rocard ou Valls en ont fait l’expérience. A priori, Macron aura les moyens de gouverner. Mais il n’aura pas les mains libres.
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Quel sentiment doit dominer dans le camp du président? Le soulagement d’avoir conjuré le cauchemar d’un Mélenchon «élu» à Matignon? Ou l’abattement face à la médiocrité du score de premier tour de sa coalition? Car l’issue prévisible de ces législatives ne peut pas effacer ce constat électoral brut: jamais un cartel présidentiel n’aura obtenu un score aussi faible. C’est vrai de tous les scrutins d’avant le quinquennat. C’est plus manifeste encore pour toutes les élections consécutives. En 2002, malgré une performance calamiteuse pour un président sortant (19,88%), Chirac a été relancé par une UMP obtenant 33,7% un mois plus tard. Cinq ans plus tard, Sarkozy portait la même UMP à 41,9%. En 2012, le PS, sans même compter ses alliés écologistes atteignait 31%. En 2017 enfin, LREM et le MoDem cumulaient 32,33%. Par rapport au premier tour de la présidentielle, le macronisme avait engrangé huit points supplémentaires, confirmant que les législatives étaient un vote d’amplification de la présidentielle. Pour la première fois, on assiste donc à un phénomène de ressac de la force installée à l’Élysée. Il serait abusif de parler de vote sanction mais à tout le moins les Français ont voulu donner à Emmanuel Macron une leçon. Jamais durant ces campagnes il n’a su ni fixer un horizon enthousiasmant, ni préciser ce qu’il voulait faire, ni même mobiliser par peur ou par rejet d’un épouvantail.
Au soulagement amer des macronistes répond la satisfaction bridée des mélenchonistes. Disons-le: Jean-Luc Mélenchon a réussi une incroyable opération idéologique. Il a non seulement obtenu l’unité de candidature de tous les partis de la gauche, mais il a imposé sa ligne personnelle ; celle qui donnera le ton de l’opposition. Les Insoumis étaient bruyants dans l’Assemblée sortante ; ils seront puissants dans l’Assemblée future. Faire jeu égal, en voix, avec la coalition au pouvoir, c’est un succès pour la gauche. Mais l’union par intérêt électoral ne veut pas dire la résurrection de l’Union de la gauche façon Mitterrand. Il reste que pour les années à venir, le centre de gravité du débat politique sera déplacé de ce côté-ci de l’échiquier. L’écrasante majorité des duels de second tour opposera Ensemble à la Nupes, comme si une nouvelle forme de bipolarisation se mettait en place.
Composer avec LR
Une fois encore, première victime du scrutin majoritaire, le Rassemblement national fera de la figuration au Parlement. Il aura un groupe - c’est bien le moins - mais sera très loin d’être représenté à la mesure de son poids réel dans le pays. D’autant que Marine Le Pen, outre son score personnel à Hénin-Beaumont, aura pour une fois réussi à éviter la chute que son parti subissait toujours entre la présidentielle et les législatives. Par rapport à 2017, le RN progresse.
Défaite et soulagement aussi à la fois pour Les Républicains. Ils touchent un plancher historique et devraient perdre entre le tiers et la moitié de leurs députés, mais après l’humiliation subie par Valérie Pécresse, la droite existe encore. Et, avec la majorité très faible, peut-être trop faible, qui lui est promise, Emmanuel Macron devra compter avec elle. Voire composer avec elle.
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Demi-vainqueurs et demi-perdants ne devront cependant pas oublier le nouveau record de l’abstention. Dramatique, elle n’est pas de la faute des électeurs mais de politiques qui, quels qu’ils soient et quoi qu’ils disent, n’ont pas su se montrer attractifs.
Élections législatives : les résultats du premier tour en Outre-mer
En Guadeloupe, la Secrétaire d'État chargée de la mer Justin Bénin est en ballottage. Ce premier tour est marqué par une abstention record dans les territoires d'Outre-mer.
Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille
En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas
À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.
L'Humanité
Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne
ActuCopenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.
Gaël De SantisLes Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.
Les dépenses d’armements, un argument pour le non
On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».
UE-Russie. La grande déconnexionLa politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.
Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’EuropeDe plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.
Principale voie d’accès russe à la mer du Nord
La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...
Guerre en Ukrainedanemarkfinlandesuède L'Humanité
Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2
ActuPour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.
Bruno OdentL’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.
Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».
Un risque accru de black-out
Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.
Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.
Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement « à l’horizon 2030 ».
La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.
Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.
AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine Le Figaro
Résultats législatives 2022: la défaite en demi-teinte de la droite
Wally BordasEmmanuel GalieroANALYSE - Les Républicains se voient malgré tout incontournables en cas d’absence de majorité absolue pour les macronistes.
Les Républicains ont perdu leur statut de première force d’opposition dimanche, à l’issue du premier tour des élections législatives. Ils ont obtenu 11,4 % des suffrages, arrivant en quatrième position derrière la coalition de la gauche Nupes, le parti présidentiel Ensemble et le Rassemblement national. Prenant acte de ces résultats, Christian Jacob, président du parti LR, a néanmoins estimé que ses candidats avaient «mieux résisté que prévu» et que l’ancrage territorial des sortants leur avait permis de «faire la différence». Il a reconnu également que les installations de candidatures nouvelles avaient été plus problématiques.
Mais pour la droite LR, l’opposition entre le pouvoir à la gauche mélenchoniste à l’Assemblée est perçue comme une opportunité. Car derrière l’affaissement prévisible du nombre de députés (ils pourraient récolter 33 à 80 sièges après en avoir eu une centaine), Les Républicains espèrent apparaître dimanche prochain comme une force charnière, indispensable pour former des majorités de projets. «Que cette majorité soit absolue ou pas, elle sera très fragile. C’est pourquoi nous devrions avoir un rôle important à jouer sur cette législature», s’est félicité Christian Jacob.
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Les quelques orateurs de droite qui se sont exprimés dimanche soir ont voulu souligner le chemin parcouru depuis le score de la présidentielle à 4,78 %, que certains de leurs opposants avaient analysé comme le signe d’une disparition annoncée. Ce que les résultats de dimanche ont contredit. «Il y a un redressement très net de LR au premier tour des élections législatives par rapport aux européennes et à la présidentielle», a d’ailleurs souligné le sénateur Philippe Bas, quand Rachida Dati a estimé, pour sa part, que sa famille politique avait retrouvé «un peu d’oxygène». «La droite n’est pas morte», a déclaré la maire du 7e arrondissement sur TF1. Très engagée dans la campagne parisienne, où LR espère sauver ses deux sièges sortants, a invité les électeurs à se mobiliser au second tour en faveur d’un «parti de la responsabilité».
Série de déceptions
Pour Les Républicains, le premier round des législatives s’est traduit par des résultats contrastés, entre bonnes nouvelles et mauvaises surprises. Du côté des réjouissances, la numéro deux du parti Annie Genevard est arrivée largement en tête dans le Doubs (42,1 %) où elle affrontera un candidat Ensemble! au second tour. Même performance dans le Lot pour le secrétaire général Aurélien Pradié devance (45,5 %). L’étape du premier tour a également été franchie par quelques figures du parti comme Éric Ciotti, Philippe Juvin, Olivier Marleix, Ian Boucard, Patrick Hetzel ou Éric Diard. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes peut se réjouir car en Haute-Loire, les deux députés LR sortants se sont qualifiés avec des scores à plus de 45 %. Et l’intégralité des sortants de la région se sont qualifiés et Les Républicains espèrent quatre conquêtes dimanche prochain.
En revanche, la soirée a également été marquée par une série de déceptions. C’est le cas pour certains sortants comme le souverainiste Julien Aubert dans le Vaucluse ou Guillaume Larrivé dans l’Yonne.Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, n’a pas réussi à s’imposer alors qu’il était annoncé comme un espoir raisonnable.
Pour cette campagne, la droite avait fait le choix délibéré de se concentrer sur les enjeux locaux mais personne ne pouvait ignorer la complexité de ces législatives pour un parti LR marqué par la baisse régulière de sa représentation à l’Assemblée depuis dix ans.
Guilhem Carayon défait dans la difficile circonscription du Tarn
Le président des Jeunes LR voulait y croire, mais la marche était cette fois trop haute. Investi dans une circonscription difficile, celle où son père avait échoué à se faire élire en 2017, Guilhem Carayon n’a pas réussi à inverser la tendance. Il termine à la quatrième position (16,28 %), derrière le candidat de la Nupes, Julien Lassalle (22,27 %), le député sortant Ensemble! Jean Terlier (22,22 %), et la prétendante du Rassemblement national, Virginie Callejon (22,20 %). Le jeune homme, qui avait effectué une campagne au plus proche du terrain, savait le défi très difficile à relever, dans ce territoire où le trio Marine Le Pen-Emmanuel Macron-Jean-Luc Mélenchon avait de très loin dépassé les autres prétendants lors du premier tour de l’élection présidentielle.
Julien Aubert éliminé dès le premier tour dans le Vaucluse
En 2017, face à la vague LREM, Julien Aubert avait été réélu de justesse au second tour. En 2022, le parlementaire LR ne réussira pas à rééditer cette performance. Le président d’Oser la France a été éliminé dès le premier tour dans la 5e circonscription du Vaucluse. Il termine en quatrième position (16,6 %), derrière le candidat Ensemble!, Jean-François Lovisolo (24,1 %), la prétendante du RN, Marie Thomas de Maleville (21,5 %), et celle de la Nupes, Céline Celce (21,1 %). Le député LR comptait sur son fort ancrage local pour l’emporter, mais le résultat n’a finalement pas été décorrélé de la présidentielle, où Valérie Pécresse avait fait un faible score dans son département. L’enjeu était pourtant de taille pour Julien Aubert, élu au Palais Bourbon depuis 2012, qui ne cachait pas ses ambitions pour la succession de Christian Jacob à la tête des Républicains.
Guillaume Larrivé ne passe pas la barre du 1er tour
Guillaume Larrivé s’est finalement incliné au 1er tour dans l’Yonne (1ère circonscription). Le député sortant, arrivé en troisième position avec 22,61% des suffrages, a été contraint de s’incliner devant Florence Loury (Nupes - EELV), arrivée en tête devant Daniel Grenon (RN). L’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée avait mesuré la fragilité de sa candidature après l’échec de la droite à la présidentielle. Des soupçons de proximité avec la macronie avaient pesé sur sa candidature jusqu’à ce que l’on découvre la présence d’un candidat de la majorité présidentielle dans la course. Guillaume Larrivé fut le seul député LR à voter la confiance au gouvernement Castex en 2020. Se défendant de tout rapprochement avec le pouvoir, le candidat avait décidé de concentrer sa campagne sur les enjeux strictement locaux, tout en vantant sa liberté d’élu. La partie, trop serrée, ne lui aura pas permis de jouer sa carte.
Personnalités à suivre:
Éric Ciotti en position favorable dans les Alpes-Maritimes
Il avait lancé sa campagne très tôt et sur un rythme soutenu avec la volonté de consolider un électorat fidèle. En arrivant en tête (31 %) à l’issue du premier tour dimanche, Éric Ciotti s’est installé en position favorable dans les Alpes-Maritimes (1re circonscription). Arrivé en deuxième position derrière Valérie Pécresse au congrès, le député des Alpes-Maritimes a consolidé son image d’élu engagé sur les questions régaliennes et de partisan d’une opposition forte au macronisme. Sur le terrain départemental, il s’est beaucoup investi derrière Christelle d’Intorni (5e), propulsée en rivale de la sortante LR Marine Brenier, partie du côté de la majorité présidentielle et soutenue par Nicolas Sarkozy. Les deux femmes s’affronteront d’ailleurs lors du second tour. Une bataille derrière laquelle on retrouve la rivalité Ciotti-Estrosi.
Aurélien Pradié en bonne position dans le Lot
C’est l’une des bonnes surprises pour es Républicains. Le secrétaire national du parti, Aurélien Pradié, est en bonne position pour l’emporter dans sa circonscription du Lot. Le député de droite, qui s’est à plusieurs reprises illustré à l’Assemblée nationale ces dernières années, est largement en tête à l’issue du premier tour (45,46 %), devant la candidate de la Nupes, Elsa Bougeard (22,26 %). Dans ce territoire de gauche, le jeune parlementaire avait été élu par surprise en 2017. Grâce à une campagne très locale, il parvient donc à se qualifier pour le second tour. Une élection qui n’est toutefois pas encore jouée: son adversaire de gauche pourra probablement compter sur les reports de voix issus du dissident socialiste Rémi Branco (16,72 %), lors du second tour dimanche prochain.
Élections législatives : les résultats du premier tour en Outre-mer
En Guadeloupe, la Secrétaire d'État chargée de la mer Justin Bénin est en ballottage. Ce premier tour est marqué par une abstention record dans les territoires d'Outre-mer.
Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille
En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas
À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.
L'Humanité
Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk
ActuEngagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.
Vadim KamenkaDans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.
Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.
Des défaites successives
Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.
L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.
Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».
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Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe
DécryptageDepuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage
Gaël De SantisLes guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.
8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP
1 Une accélération de l’Europe de la défense
L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentPar ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine2 L'affirmation du rôle des États-Unis
Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.
Guerre en Ukraine. Biden, « roi » d’Europe, pense à PékinCe sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.
9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP
3 Une politique de souveraineté énergétique
Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.
Ukraine. Berlin suspend Nord Stream 2. Les conséquences ?Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités4 Un groupe de Visegrad désormais divisé
La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.
Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs5 Un renouveau de la politique d’asile
Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne Le Figaro
Procès des attentats du 13-Novembre : la parole à la défense à partir de ce lundi
Les deux prochaines semaines seront consacrées aux plaidoiries, période permettant aux avocats des accusés de répondre aux arguments de l'accusation. Les avocats de Salah Abdeslam plaideront en dernier, le 24 juin.
Après l'accusation, parole à la défense. Au procès des attentats du 13-Novembre, les avocats de Salah Abdeslam et de ses treize coaccusés présents devant la cour d'assises spéciale de Paris commencent à plaider lundi 13 juin et pour deux semaines.
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L'audience reprend à 12h30. Elle s'était achevée vendredi après-midi avec les peines réclamées à l'encontre des vingt hommes jugés depuis neuf mois pour leur participation aux attentats qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis. Pour les avocats des quatorze accusés comparaissant devant la cour – six autres, dont cinq hauts cadres du groupe djihadiste État islamique présumés morts en Syrie, sont jugés en leur absence - , c'est l'heure de répondre aux arguments de l'accusation. Et la dernière chance de convaincre la cour. Olivia Ronen et Martin Vettes, avocats du seul membre encore en vie des commandos, Salah Abdeslam, plaideront en dernier, le 24 juin.
Vendredi, au terme de trois jours d'un réquisitoire à trois voix, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis contre leur client la sanction la plus lourde prévue par le Code pénal : la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Cette peine rarissime – prononcée à quatre reprises seulement - rend infime la possibilité d'un aménagement de peine. Le Français de 32 ans, qui a soutenu avoir «renoncé» à actionner sa ceinture d'explosifs le soir du 13-Novembre, est le seul dans le box à être jugé comme co-auteur des attaques djihadistes qui ont «épouvanté» et «sidéré» la France. «Il a le sang de toutes les victimes sur ses mains», a dit le Pnat.
Pour le ministère public, qui ne s'est pas laissé émouvoir par les larmes ni les excuses de Salah Abdeslam lors de son dernier interrogatoire, le principal accusé a adopté tout au long du procès «une stratégie de minimisation constante des faits» et s'est montré «incapable d'exprimer le moindre remords». La perpétuité incompressible a également été requise contre Oussama Atar, «cerveau» des attentats pilotés par l'État islamique depuis la Syrie, présumé mort en 2017.
«Comme je m'en veux »
Contre les «complices» des attentats, tous membres d'une même cellule djihadiste dont les commandos étaient «interchangeables», le Pnat a aussi requis la perpétuité, en demandant que la période de sûreté soit modelée selon leur degré d'implication. Trente ans de sûreté ont ainsi été réclamés à l'encontre du Suédois Osama Krayem et du Tunisien Sofien Ayari, deux «combattants aguerris» de l'État islamique qui devaient selon l'accusation commettre un attentat à l'aéroport d'Amsterdam ce même 13 novembre 2015 et qui ont rebroussé chemin à cause d'un «imprévu».
Le Pnat a requis la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté contre deux hommes clés, le «logisticien» Mohamed Bakkali, «pièce centrale» de la cellule, et Mohamed Abrini, «l'homme au chapeau» des attentats de Bruxelles qui était aussi «prévu» à Paris mais qui a renoncé. La défense de ce dernier plaidera le 23 juin. Des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à seize ans de réclusion ont par ailleurs été demandées contre plusieurs accusés impliqués à des degrés divers dans l'assistance apportée à la cellule. Les avocates Marie Dosé et Judith Lévy seront lundi les premières à se lever pour la défense de l'un d'eux, Ali Oulkadi, jugé pour avoir aidé Salah Abdeslam au début de sa cavale et ne pas l'avoir dénoncé.
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«Si vous saviez comme je m'en veux», avait-il dit d'une voix tremblante aux victimes lors de son dernier interrogatoire. Avant cela, il avait interpellé Salah Abdeslam, l'accusant d'avoir «gâché» sa vie. Le Pnat a requis la peine la plus basse - 5 ans - à son encontre. Le Français de 37 ans, qui comparait libre comme deux autres accusés, ne devrait pas retourner en détention si cette réquisition était suivie. Plus tard dans la journée, la parole sera donnée aux avocats de Hamza Attou, jugé pour avoir pris la route depuis Bruxelles avec son coaccusé Mohammed Amri (sa défense plaidera mardi) la nuit du 13 au 14 novembre, pour aller chercher Salah Abdeslam à Paris. Les accusés auront la parole en dernier le lundi 27 juin, avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le verdict est attendu le 29 juin.
Le tueur schizophrène de deux soignantes à Pau autorisé à quitter une unité pour malades difficiles
Romain Dupuy avait été reconnu pénalement non responsable de ses actes et placé en hospitalisation complète sans consentement à l'UMD de Cadillac, en Gironde.
Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police
La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
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Le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), a indiqué que les images filmées autour du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.
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L’Algérie en trois temporalités
Nos recommandations culturellesThéâtre Dans des narrations et des voix multiples, entre réalité et fiction, Sonia Chiambretto et Hubert Colas tissent un regard intime et politique sur les soixante dernières années de l’histoire algérienne.
Marina Da SilvaStrasbourg (Bas-Rhin), envoyée spéciale.
La baie d’Alger, d’une beauté à couper le souffle. Mais aussi « un gratte-ciel, une autostrade aérienne, un immeuble-viaduc longeant le bord de mer ; à flanc de colline, des cités satellites sur pilotis. Nous sommes dans un langage à base de béton ». Celui du projet utopique de Le Corbusier. Et la langue de Sonia Chiambretto, poétique et musicale, qui résonne dans Superstructure (d’après Gratte-Ciel, l’Arche), mis en scène et scénographié par Hubert Colas. Un texte-fleuve, qu’elle a mis plus de dix ans à écrire, pour raconter l’Algérie sous la forme d’un documentaire-fiction en trois temporalités : la « décennie noire » (1991-2002), la guerre d’indépendance (1954 et 1962) et la projection d’un futur apaisé.
L’autrice et le metteur en scène ont en commun une histoire familiale, une « mémoire-fantôme » qu’ils mettent désormais en partage avec une équipe de comédiens formidables : Sofiane Bennacer, Mehmet Bozkurt, Ahmed Fattat, Isabelle Mouchard, Perle Palombe, Nastassja Tanner et Manuel Vallade. Le spectacle aurait dû être créé en 2020 au Théâtre national de Strasbourg (où Sonia Chiambretto est autrice associée) mais, percuté par la pandémie, il n’a été présenté au public que le 25 janvier 2022 à la MC2 Grenoble. Ce récit choral est sublimé par la scénographie d’Hubert Colas et les créations vidéo de Pierre Nouvel, qui recréent un pays à la fois réel et imaginaire, une ville, Alger, reconfigurée dans le cadre urbanistique appelé « plan Obus », ce projet architecturel de Le Corbusier de 1931 qui n’a jamais vu le jour.
Sur les toits, les terrasses, au pied des immeubles gravitent Fella, l’alter ego de la Nedjma de Kateb Yacine (Perle Palombe, magnétique), Ksu, Kimo, Farid, Saïd, Yacine au tatouage de loup… Mais aussi des voisins, ami·e·s, cousins, frères, pas tous fréquentables dans le climat de décomposition et de terreur qui s’installe après les élections annulées de 1991. « Le brasier était allumé, personne ne pouvait l’éteindre. » Les assassinats d’artistes, poètes, journalistes, vont s’égrener : Tahar Djaout, Youcef Sebti, Ahmed et Rabah Asselah, Abelkader Aloulla, Azzeddine Medjoubi, Cheb Hasni… mais aussi ceux de milliers d’anonymes.
Le peuple algérien se sent terriblement abandonné, coupé du monde. À la fin de l’été 1997, le massacre de Raïs passe inaperçu. Contre l’innommable et le silence, la jeunesse tente alors de faire face. Elle veut vivre et danser, elle qui a été nourrie à l’hymne national algérien de l’indépendance comme aux chants de lutte de Miriam Makeba lors du Festival panafricain de 1969 à Alger, ou les mots d’Eldridge Cleaver, leader des Black Panthers, électrisant la foule.
la mise à mort d’Ali la Pointe
Dans la seconde partie, on plonge au cœur de la guerre d’indépendance. De jeunes appelés français ratissent et mettent le feu aux forêts. À Paul, qui proteste parce qu’ « en Alsace, lorsque nos jeunes soldats français étaient blessés, c’étaient nos amis algériens, nos amis marocains qui allaient les chercher sur le champ de bataille », son général lui rétorque : « Prenez du repos. » Les paras pillent, torturent, violent. En fond de scène, sont projetées des images de la Bataille d’Alger, de Gillo Pontecorvo, dont celles de la mise à mort d’Ali la Pointe, le 8 octobre 1957 : on est saisi par les gros plans sur le visage du héros de la casbah, dont la cache sera plastiquée par le 1er régiment étranger de parachutistes, provoquant de nombreuses victimes, et les images du peuple algérois en prière. Les comédiens sont restés au plateau et tournent à en avoir le tournis, transmettant l’énergie de la halka (le cercle), leurs corps traversés par cette histoire.
À la fin du spectacle, lorsque le drapeau algérien recouvre tout le plateau, comme un trophée et un défi, on est sonné par cette langue hybride et puissante, ce jeu corps et âme.
Seule ombre au tableau, la plainte pour violences sexistes et sexuelles à l’encontre de l’un des comédiens, qui a conduit Stanislas Nordey, le directeur du TNS, à distribuer un courrier aux spectateurs, l’enquête étant toujours en cours.
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Chantal Delsol: «“Ne pas humilier Poutine ”, pensons-y toujours, n’en parlons jamais»
TRIBUNE - Le souci répété de «ne pas humilier Poutine» qu’exprime Emmanuel Macron est éminemment légitime, mais porter ses bonnes intentions en bandoulière, c’est ravaler la morale au rang de la communication, argumente la philosophe.
Membre de l’Institut. Chantal Delsol a codirigé, avec Joanna Nowicki, «La Vie de l’esprit en Europe centrale et orientale depuis 1945» (Éditions du Cerf, avril 2021). Dernier ouvrage paru: «La Fin de la chrétienté» (Éditions du Cerf, octobre 2021).
Emmanuel Macron a signé un communiqué affirmant qu’il ne fallait pas «humilier Poutine». Cela peut paraître étrange en temps de guerre. Lorsque Hitler envahissait la Pologne de façon bien analogue, un chef d’État se serait-il préoccupé de ne pas l’humilier? Les chancelleries européennes auraient alors déploré une naïveté coupable. Quand un agresseur vous attaque (ou est à vos portes), on ne s’alarme pas des états d’âme de son ego: on frappe (ou dans le cas présent, on fournit des armes pour frapper), c’est tout. L’Ukraine a réagi avec colère à la déclaration du président Macron, et l’Europe centrale tout entière ricane de ce qu’elle considère comme des mômeries françaises. Mais ce souci de considération pour l’adversaire, «ne pas humilier Poutine», n’est pas la naïveté d’un bleu. C’est plutôt la moralisation extrême d’un postmoderne, qui a perdu ses repères au point de ne plus savoir comment conduire ses vertus.
Une éthique de la guerre nous a été léguée par les siècles chrétiens, qui avaient compris que si la guerre est inévitable du fait de la pluralité des cultures, elle peut cependant se voir policée et maîtrisée dans ses excès. Vitoria et Grotius ont conceptualisé ce que Louis IX avait tenté de faire instinctivement en son temps: la guerre est parfois nécessaire, mais elle doit conserver ses objectifs stricts de protection d’une société, et ne pas devenir une vengeance personnelle. Un gouvernant peut être amené à tuer et à vaincre pour de bonnes raisons, mais il serait définitivement immoral qu’il savoure une vengeance, exagère les moyens d’écraser l’ennemi, ou l’humilie par plaisir. Autrement dit: l’ennemi est un être humain, lui aussi - on ne le traitera pas, comme dans les régimes totalitaires, de noms d’insectes ou de maladies, on ne l’abaissera pas.
Il y a dans ces recommandations deux motifs distincts: le principe de dignité humaine, qui réclame de respecter même un ennemi ; et la volonté de ne pas accroître encore l’ampleur du conflit, car un être humilié devient d’autant plus agressif. Naturellement, l’Occident n’est pas seul à avoir édicté ces principes de bon sens - la culture chinoise contient le même type de réflexions sur la conduite de la guerre. Nous sommes ici les héritiers des vertus chrétiennes, et les théoriciens modernes de la guerre, comme Carl Schmitt, reprennent les leçons de nos maîtres de la Renaissance.
Leçons toujours valides tant il s’agit de la simple connaissance de l’humanité: au XXe siècle, on sait ce que l’humiliation allemande a coûté au monde. Certains pensent que le nazisme ne nous a pas vraiment servi de leçon, et que nous avons humilié les Russes après la chute du Mur, ajoutant le dédain ironique à l’ampleur de la défaite du communisme - défaite idéologique, économique, nationale. D’où le souci légitime de notre président.
Cependant, si les vertus de magnanimité, de respect, de justice, peuvent donc s’appliquer à la guerre, il y faut du discernement. Il ne s’agit pas de remplacer la guerre par la charité, ce qui serait pire que tout. Nous avons là une situation complexe, où deux contradictoires cohabitent: la violence nécessaire, le respect nécessaire.
Bacchanale grotesque
Le moment contemporain est éminemment moral, et même moraliste. Processus cohérent: lorsqu’une religion s’efface, elle est remplacée par une morale plénipotentiaire, qui à la fois lui emprunte et la dénature. Emmanuel Macron est un fils typique de ce temps. Il reprend avec ferveur la morale chrétienne ancienne - ici celle de la guerre. Et il ne voit pas que la vertu est de l’espèce occulte, qui avance sans se montrer et s’évente au grand air. Une vertu qui s’affiche aussitôt se gâte, et toute posture morale est imposture - que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche. Car c’est la conscience ici qui agit, au plus profond, et non l’application d’un manuel de savoir-vivre.
Outre que l’exhibition de la vertu est obscène, elle est dans ce cas contre-productive, et amplement. On saisit d’emblée combien Poutine doit être humilié d’entendre clamer sur l’air des lampions qu’on ne veut pas l’humilier! Il doit se sentir comme cet infirme dont on clamerait devant lui qu’il faut le laisser manger seul pour ne pas l’humilier ; ou comme ce petit malfrat dont on dirait juste devant lui: surtout ne le regardez pas dans les yeux - il vous égorgerait. Oui, à entendre cela, Poutine doit se sentir encore plus comme le pauvre type que l’Occident voit en lui, une sorte de bandit doté de vanité pour tout bagage, dont on craint d’exciter la colère meurtrière.
Chesterton disait que notre monde est empli de vertus chrétiennes devenues folles. Et nous en avons là un exemple caractéristique. Paragraphe essentiel de l’éthique de la guerre, la volonté de ne pas humilier l’ennemi fait partie de ces secrètes résolutions qu’un gouvernant doit garder par-devers soi, ou n’en parler qu’à son cabinet privé. Faute de quoi, il détruit ce que précisément il voulait étaler. Les vertus chrétiennes décrites par Chesterton sont sorties de leurs gonds, elles dansent une espèce de bacchanale grotesque et s’exhibent dans tous les sens, à temps et à contretemps, produisant l’effet inverse de celui recherché. Notre contemporain a tendance à voir la morale comme un produit de communication efficace, servant d’atout ostensible à tout ambitieux ; alors qu’elle est un humble secret visant à rendre le monde meilleur.
Mathieu Bock-Côté: «Stade de France, la destruction de la vérité»
CHRONIQUE - Le régime diversitaire ment en occultant les événements qui le contredisent, mais aussi, en les présentant de telle manière qu'il en inverse le sens.
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CHRONIQUE - Le premier ministre britannique peut se prévaloir d’un taux de chômage inférieur de moitié à celui de la France.
«Au Nigeria, ce sont les valeurs chrétiennes que les salafistes ont en ligne de mire»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'attaque terroriste d'une église en pleine messe de Pentecôte, qui a fait des dizaines de morts, n'est pas un événement isolé, clame le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse, Benoît de Blanpré. L'Occident doit réagir avant le nettoyage ethnique des chrétiens du Nigeria, plaide-t-il.
Le Figaro
Résultats législatives 2022 : Zemmour, Caron, Consigny... Bilan mitigé pour les ex d'«On n'est pas couché»
Arthur BerdahTrois anciens chroniqueurs de l'émission briguaient un siège de député. Seul l'un d'entre eux pourrait se faire élire, au vu des résultats du premier tour.
Du petit écran à la tribune de l'Assemblée ? Sur les quelque 6923 candidats qui se présentaient aux élections législatives de 2022 ce dimanche 12 juin, trois sont des ex-chroniqueurs de l'ancienne émission «On n'est pas couché». Investis par des partis aux antipodes les uns des autres, Éric Zemmour, Aymeric Caron et Charles Consigny affichent un bilan mitigé au premier tour.
Candidat malheureux à la présidentielle (7,07%), le nationaliste Éric Zemmour a été éliminé d'entrée de jeu dans la quatrième circonscription du Var (23,19%), battu par ses adversaires LREM (28,51%) et RN (24,74%). Pire, l'ex-polémiste voit son jeune parti Reconquête! échouer à qualifier au second tour le moindre candidat dans les 551 circonscriptions où il figurait.
À l'inverse, le militant antispéciste Aymeric Caron est en ballottage favorable dans la 18e circonscription de Paris. Opposé au député macrono-philippiste sortant Pierre-Yves Bournazel, le représentant de la Nupes a recueilli 45,05% des voix, contre 35,57% à son adversaire. Les deux hommes s'affronteront le dimanche 19 juin prochain, pour le second tour.
Enfin, l'avocat Charles Consigny échoue à accéder à la finale. Soutien de Valérie Pécresse durant la campagne présidentielle, le candidat LR, venu de la société civile, a recueilli seulement 12,77% des suffrages dans la 4e circonscription des Yvelines. Il se place loin derrière la macroniste sortante Marie Lebec (42,34%), et la prétendante Nupes (24,93%).
Élections législatives : les résultats du premier tour en Outre-mer
En Guadeloupe, la Secrétaire d'État chargée de la mer Justin Bénin est en ballottage. Ce premier tour est marqué par une abstention record dans les territoires d'Outre-mer.
Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille
En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.
«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas
À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.
Le Figaro
Législatives 2022: le chef des Insoumis savoure et veut profiter de sa domination sur la gauche
Pierre LepelletierJean-Luc Mélenchon, en conduisant un inattendu rassemblement de toute la gauche, tient enfin son duel face à Emmanuel Macron.
Il s’en était fait un objectif personnel. À la tête de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon tenait à ce que l’union de la gauche se place en tête au premier tour de ces législatives, devant les macronistes. Jusqu’à tard, dimanche soir, les deux camps restaient au coude-à-coude. Pas de victoire nette donc, mais «la tranquillité du travail accompli», s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon après l’annonce des résultats. L’Insoumis tient enfin son duel face à Emmanuel Macron.
Tout au long de la campagne, c’est lui qui a donné le ton: en permettant un inattendu rassemblement de toute la gauche et en trouvant un tout aussi improbable slogan: «Élisez-moi premier ministre.» Au point de contraindre la majorité à systématiquement jouer en contre, mettant en garde contre le «péril Mélenchon» qui conduirait le pays droit vers la banqueroute. Dans les derniers jours de la campagne, Emmanuel Macron a lui-même dénoncé le projet de la Nupes, n’y voyant qu’«interdictions» et «taxations». «Ce n’est pas un bon projet pour le pays», avait-il tranché mercredi, lors d’un déplacement en Seine-Saint-Denis.
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Les avertissements du chef de l’État n’auront pas empêché les électeurs de placer haut son adversaire. Jeudi dernier, en petit comité, Jean-Luc Mélenchon assurait ne pas être inquiet de ces tentatives de déstabilisation: «Il n’est pas bon, disait-il à propos du président. Il ne sait pas faire campagne. Soit il est disruptif, soit il endort. Il n’a jamais su mener un combat. Macron, ce n’est pas un judoka politique», jugeait-il. Selon lui, sa stratégie de s’autoprésenter candidat pour Matignon à la veille du débat d’entre-deux-tours a réussi à prendre de court le camp présidentiel. «Ils auraient dû me clouer à ce moment-là. En réalité, quelqu’un a simplement dû se dire chez eux: “L’autre, il s’agite encore.” C’était déjà trop tard», analyse-t-il, pas peu fier.
«Déferlez avec vos bulletins de vote»
En donnant l’impression qu’il pouvait déloger la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, l’ex-candidat de LFI aura réussi son pari de remobiliser l’électorat de gauche, pourtant groggy après la présidentielle. «Qui mobilise son camp gagne», professait-il. Jusqu’au bout, les cadres de LFI craignaient pourtant un effet d’optique sociologique, redoutant que seuls les électeurs les plus avertis se rendent aux urnes ce dimanche.
Désormais, Jean-Luc Mélenchon fait mine de croire que la victoire de la Nupes au second tour n’est pas un doux rêve. «Déferlez avec vos bulletins de vote pour ouvrir tout grand les portes du futur», a-t-il lancé dimanche soir. Compte tenu du rapport de force dimanche, ce scénario tient pour l’instant de la fiction, et serait - en cas de miracle - une des plus grandes surprises survenues au cours de la Ve République. Mais après le bon résultat du premier tour avec une gauche rassemblée derrière son nom, Jean-Luc Mélenchon tient en réalité déjà sa victoire.
À l’issue de ces élections législatives, ses Insoumis devraient hériter du principal groupe d’opposition, obtenant de fait des postes clés à l’Assemblée nationale, comme la présidence de la puissante commission des finances. Il y a cinq ans, les Insoumis lancés seuls n’avaient obtenu que… 17 élus. Plus généralement, c’est grâce à l’Insoumis et à sa volonté de rassembler que les autres forces de gauche ne se sont pas retrouvées reléguées au second plan - comme le sont, de l’autre côté de l’échiquier, Les Républicains. Grâce à lui également que tous devraient avoir un groupe à l’Assemblée. Jean-Luc Mélenchon et les siens comptent bien entretenir cette nouvelle hégémonie à gauche pour les années à venir.
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De quoi valider toute la stratégie mise en place au lendemain de la présidentielle. Au début, certains cadres de LFI étaient pourtant très frileux à l’idée de travailler avec les socialistes, craignant de vendre leur âme au diable. Personne ne s’attendait à ce que ces derniers, emmenés par Olivier Faure, se plient si facilement aux exigences programmatiques des Insoumis, notamment sur la question européenne. «Nous avons incontestablement remporté la victoire idéologique», savoure une parlementaire Insoumise.
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Le Figaro
Crise de la quarantaine : ces signes à ne pas ignorer
Tiphaine HonnetDÉCRYPTAGE - Quand sonnent les 40 ans, d'aucuns ressentent le besoin de faire le bilan. C'est un des signes parmi d'autres, plus insidieux, à prendre en compte pour aborder cette étape avec sérénité et de manière constructive.
Il est difficile de déterminer avec précision quand commence la crise de la quarantaine. Celle qu’on appelle aussi «crise de milieu de vie» ou encore «crise de la culture de la jeunesse», survient en moyenne entre 35 et 45 ans mais n’est en aucun cas systématique ni dramatique, souligne d’emblée Merette Fard, psychologue clinicienne, auteure de Chic, j’ai 40 ans ! (1). Lorsque la crise sonne à la porte, elle affecte les individus de façon variable. Elle peut être soudaine et spectaculaire, graduelle et sans heurts, ou encore, silencieuse et inconfortable.
Bien négocié, le virage de la quarantaine est «une aubaine pour se reconnecter à soi», assure la spécialiste. Pour mieux l’appréhender et reconnaître celle qui a posé (ou non) ses bagages chez vous, passage en revue des signes avant-coureurs et des ressentis les plus communs.
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Une angoisse de l’image corporelle
L’apparition du premier cheveu blanc peut être un élément déclencheur. Avec lui, on perçoit le début du processus du vieillissement avec au bout du spectre, la fin de vie. «Quand on commence à compter ses cheveux blancs, ses rides et tout signe extérieur de l'âge, quand on y accorde une importance telle, il y a un risque que cette habitude tourne à l’obsession. Il arrive que certains quadragénaires se torturent l’esprit sur les façons dont ils vont pouvoir lutter contre les effets du temps. Tout ceci va générer une forte angoisse et par ricochet, une fatigue mentale», constate Merette Fard.
Une prise de recul vertigineuse
Vient ensuite le premier marqueur incontestable et caractéristique de cette crise : l’appel du bilan. Vers 40 ans, on cherche généralement à savoir si les planètes se sont bel et bien alignées comme on l’entendait. La situation professionnelle, la santé, le couple, figurent bien évidemment dans cette équation. «Certaines personnes prennent conscience qu’il existe un décalage entre la réalité fantasmée et celle, bien réelle, de son environnement. Plus le décalage est grand, plus c’est vertigineux, explique Merette Fard. Selon la psychologue, cette crise de la quarantaine implique une crise de sens : «Elle fait naître en nous un sentiment d’urgence, un impératif à être heureux et à être en accord avec soi-même».
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Une crise d’adolescence discrète
Ce désir de transformation, de remaniement de soi, actionne une quête d’autonomie. Par le passé, la crise d’adolescence y a contribué fortement. Cette période est celle où l’on commence à faire un tri entre toutes les valeurs inculquées par notre éducation parentale et celles de la société, où l’on tente de s'affirmer, où l’on essaie de se diriger vers ce qui nous ressemble le plus. Mais d’après Merette Fard, sur le moment, tout le monde ne s’en saisit pas forcément. «Plus la crise a été discrète dans la jeunesse, plus elle sera fulgurante à la quarantaine, indique la psychologue. Et quand on est concerné(e) par cette situation, la crise de la quarantaine se présente comme une étape clef où l’on va décomposer tout ce conditionnement social, avec l’espoir profond de révéler notre vraie nature».
Plus la crise a été discrète dans la jeunesse, plus elle sera fulgurante à la quarantaine
Rompre avec la routine
Cette longue période de doute et d’intense remise en question va de pair parfois avec la prise de décisions importantes, voire radicales. «En amour, certains vont remettre en cause le conjoint et leurs sentiments associés. Au travail, d’autres réalisent qu’ils ne se reconnaissent plus dans les valeurs de leur entreprise ou encore refusent d’attendre une reconnaissance qui tarde un peu trop», illustre Merette Fard. Pour retrouver un sentiment d’utilité dans ce monde, la rupture est envisagée. «Elle peut être physique ; démissionner, divorcer, partir faire un voyage initiatique, ou bien plus profonde, avec une volonté de rompre avec un présent, une routine plutôt qu’avec une personne, pour se refonder derrière», résume la psychologue.
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Faire un tri social
Le partenaire n’est pas le seul impacté par cette crise, le cercle proche également. Avec le temps, l’envie de se détacher du regard des autres, de faire passer son désir avant celui d'autrui se fait de plus en plus prégnante, observe Merette Fard. «Le tournant de la quarantaine conduit à un tri, conscient ou non, des liens sociaux. On se sent plus à l’aise de dire non aux invitations, quitte à fragiliser ou perdre certaines amitiés au passage, relève la psychologue. Nos priorités se tournent vers l’approfondissement des liens et des activités qui comptent le plus à nos yeux.»
Attention toutefois à ne pas tomber dans les extrêmes et à ne pas s’isoler complètement, signale la spécialiste, qui insiste par ailleurs sur l'importance de la communication de ses ressentis, et si besoin d’un accompagnement psychologique pour accompagner cette transition complexe.
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L'Humanité
La folie douce de personnages presque ordinaires
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Avec une succession de sketches « Dieu habite à Düsseldorf » provoque le rire sur les chemins de l’absurde. C’est grinçant et acidulé.
Gérald RossiDrôles de bonshommes. Monsieur 1 et Monsieur 2 n’ont pas d’autre identité. Et leurs personnages sont tout autant à la dérive. Ce qui est bien intrigant et franchement amusant. Le titre de la pièce, déjà, interpelle, comme l’on dit : « Dieu habite à Düsseldorf ». Inutile de trop se demander pourquoi. En tout cas, l’auteur, Sébastien Thiery, dont c’est un des premiers textes, a pour pratique de brouiller les pistes. Celui-ci, porté sur scène une première fois au théâtre parisien des Mathurins, en 2006, a été recréé en 2019, puis stoppé par la pandémie, avant de revenir sous les projecteurs.
Cette fois la mise en scène est signée Renaud Danner et Éric Verdin, qui sont aussi sur le plateau (alternance avec Manuel Durand). Dans un univers blanc faisant penser à celui d’une maison de santé ou d’un hôtel qui aurait banni toute couleur de décoration, deux personnages se rencontrent, se confrontent, dans une succession de sketches. Tous ne sont pas aussi fameux les uns que les autres, mais ils appartiennent tous à ces catégories des histoires à la fois inclassables et loufoques, illustrant une folie douce presque ordinaire.
Dans ce théâtre de l’absurde, on fait ainsi connaissance avec un docteur dont la spécialité est de soigner, peut-être, ou au moins de détecter « les imbéciles ». Vaste chantier s’il en est. Le Monsieur aperçoit les spectateurs, et, découvre-t-il, ce sont eux ses semblables. Il s’en réjouit, ce Monsieur est alors catalogué comme « imbécile » par le fameux docteur. Un peu plus tard, nous voici dans une boutique de zizis. Un Monsieur voudrait s’acheter un sexe, car il explique en être dépourvu. À la question du Monsieur vendeur qui lui demande comment, alors, il fait pipi, le Monsieur répond, que c’est en transpirant. Et que c’est pour cela qu’il s’habille en jaune, pour que ça ne se remarque pas trop.
Le reste est de la même eau, parfaitement surréaliste, mais en même temps toujours proche d’une certaine réalité, avec juste un décalage qui rend la situation burlesque à souhait. « Indéniablement, Sébastien Thiéry a un chromosome d’insolence et de folie que la plupart des gens n’ont pas » dit de lui le metteur en scène et directeur du Rond-Point Jean-Michel Ribes. « Dieu habite à Düsseldorf » n’est pas daté, mais les costumes sérieux et un peu désuets, comme les quelques accessoires font penser aux années 65-75. Sur le fond de l’espace sont projetées quelques images comme celles de saumons qui remontent les courants… jusqu’à finir en sushis. C’est entendu, autant profiter de l’instant présent.
Théâtre L'Humanité
Madame Tout le Monde, anthologie de toutes pour tous
Nos recommandations culturellesPoésie La réinvention contemporaine des formes et des outils poétiques est en grande partie le fait des femmes. Marie de Quatrebarbes a demandé à 18 d’entre elles de contribuer à son ouvrage et d’en présenter 20 autres. Convaincant et passionnant.
Alain NicolasUne « pince temporelle » de douze ans, de 2008 à 2020. Tel est l’outil que se donne Marie de Quatrebarbes pour le « geste anthologique » qu’elle propose. Geste toujours périlleux : composer une anthologie est par définition faire des choix, laisser de côté tel ou tel texte, et devoir forcément en assumer les critères. Ce qu’elle fait clairement. L’ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité, ni même à la représentativité. Il n’est pas un utilitaire, moins encore un palmarès.
Madame Tout le Monde est aussi une autre formulation de Tout le monde se ressemble, titre d’une anthologie publiée par Emmanuel Hocquard en 1995, qui faisait litière de l’hypertrophie du moi poétique tout en mettant au premier plan la singularité du langage de chacun. Mise au féminin ironique, Madame Tout le Monde insiste tout autant sur le refus de la survalorisation de la figure du poète, risque qui ne guette guère, il faut le reconnaître, les femmes qui écrivent de la poésie. Le livre se présente comme la trace d’une « trajectoire personnelle » qui a mené l’initiatrice vers d’autres femmes, à qui l’ont liée des rencontres, des collaborations, des lectures, et qui ont publié leur première œuvre entre 2008 et 2020. Elle leur a demandé de produire deux textes, un inédit d’elles, et un second né de leurs pratiques de créatrices de revues, de traductrices, de leurs rencontres avec des domaines différents, arts visuels, musique, spectacle vivant. Madame Tout le Monde est donc une anthologie à deux degrés, les autrices choisies en composant, en fin de compte, la moitié du texte.
Madame Tout le Monde se construit ainsi sur le compagnonnage, la confiance, l’inattendu. Dans cette pincée temporelle saisie par Marie de Quatrebarbes se lit une « archive récente » du champ poétique contemporain. Elle est marquée par deux traits majeurs. L’un est la réinvention permanente des formes, le réinvestissement des terrains nouveaux par la poésie. Christophe Tarkos rappelait qu’il avait « cherché des emmerdes en employant le mot poésie ». Emmanuel Hocquard, plus sobrement, insiste sur le « malentendu sur le mot poésie ». Malentendu qui vient, poursuit Marie de Quatrebarbes, du fait que l’on attend d’elle des « formes identifiables (…) codifiées et convoyées par la tradition », alors que la poésie, au contraire, n’est qu’invention de formes.
L’autre est que cette réinvention est, depuis ces dernières années, massivement le fait de femmes. Madame Tout-le-Monde, puisque c’est le nom de la poète contemporaine, crée ses propres outils, sans l’ « emporte-pièce verbal » ni les « moules en silicone » de la panoplie pâtissière poétique, « faits pour supporter la cuisson et faciliter le démoulage ». Madame sort de sa cuisine, fabrique ses instruments, quitte à les détruire et à travailler à moule perdu. L’anthologie, loin de s’enliser dans les pièges de l’« écriture féminine », montre que cette liberté nouvelle est donnée à la poésie tout entière. Son caractère collectif en est à la fois la manifestation et le gage.
C’est ce travail de passeuses qui rend passionnant ce livre. On trouvera ainsi de petites anthologies d’Amandine André de la revue la Vie manifeste, Laura Vazquez de Muscle, A.C. Hello de Frappa, Cléa Chopard de l’Ours Blanc, qu’elles animent. Le choix est éclectique, Laura Vazquez proposant d’émouvants extraits de Voyage au centre d’un cerveau d’autiste, de Babouillec, et une magnifique traduction personnelle d’ Éliduc, de Marie de France. Muriel Pic dialogue avec le philosophe Maurice Merleau-Ponty. Carla Demierre propose Pauline Allié et Julie Sas ; Laure Gauthier, Rim Battal et Katia Bouchoueva ; Anne Kawala, Angéline Neveu ; Emmanuèle Jawad s’entretient avec Michèle Métail ; Marina Skalova traduit Galina Rymbu ; et Lucie Taïeb, Konrad Bayer.
On n’en finirait pas, entre retrouvailles et découvertes, de décliner le sommaire de ce passionnant ouvrage qui, même s’il ne se veut pas exhaustif, donne de belles vues sur ce nouveau paysage. Le lecteur curieux ne sortira de ce livre que pour se lancer sur l’une des nombreuses pistes qu’il ouvre. Au moment où la poésie s’expose en son marché, pourquoi ne pas faire le vôtre en prenant pour guide Madame Tout le Monde ?
www.marche-poesie.compoésieMarie de QuatrebarbesLittératureFéminisme Le Figaro
Résultats législatives 2022: dans le Var, un nouvel échec pour Éric Zemmour
REPORTAGE - Candidat dans la 4e circonscription du Var, le chef de Reconquête! termine en troisième position, avec 23,19% des suffrages. Insuffisant pour se qualifier au second tour.
Envoyé spécial à Cogolin
Après la claque prise à la présidentielle, les soutiens varois d’Éric Zemmour enregistrent une nouvelle déconvenue avec l’élimination de leur poulain dès le premier tour. «Je suis forcément déçue mais la Terre continue de tourner», remarque Laetitia, une consultante de 50 ans qui votait à Cogolin, où le parachuté parisien est venu, peu après 21 heures, constater sa défaite devant ses sympathisants et une forêt de caméras réunis sur une petite place du vieux village. «Pourtant, il était essentiel qu’il y ait au moins un représentant de Reconquête! à l’Assemblée, mais c’est comme ça, le peuple en a décidé autrement», continue-t- elle, faisant contre mauvaise fortune bon cœur.
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Même fatalisme pour Jean-Marc, employé de gardiennage de 37 ans, lui aussi électeur à Cogolin. «La vie continue, il faut voir le côté positif et gommer tout ce qui est négatif pour la prochaine élection», relève le jeune homme. Sarah Knafo, la proche conseillère d’Éric Zemmour, passe de groupe en groupe pour remonter le moral des troupes, pendant que le candidat battu, lui, s’isole dans le restaurant voisin. «On est déçus mais on reste combatifs, on a quand même réussi à prendre dix points en l’espace d’un mois», note-t-elle en évoquant la réunion prochaine d’un comité politique pour trancher la question des consignes de vote au second tour, non sans partager sa déception face au refus de Marine Le Pen de former une alliance. «Ici, le résultat, c’est que la sortante LREM arrive en tête alors qu’ensemble, on aurait pu gagner dès le premier tour», remarque la conseillère politique.
Campagne «fabuleuse»
Pourtant, à en croire les sympathisants Reconquête! qui avaient commencé à se rassembler dès 17 heures près de la mairie de Cogolin pour venir supporter leur candidat, la campagne s’est très bien passée, au-delà de leurs espérances. «On pensait qu’on allait nous insulter, mais pas du tout, au contraire, les gens venaient se confier à nous quand on tractait», raconte Sandie, 51 ans, une habitante de la ville voisine d’Hyères. Son mari, Stéphane, ancien militant UMP, assure n’avoir jamais voté pour le RN, qu’il a toujours trouvé «trop faible sur l’économie». «Alors que s’il y en a bien un qui connaît ce sujet, c’est Zemmour», assure cet ingénieur de 51 ans. «Ici, il est chez lui, parce que les gens pensent comme lui et que, comme lui, ils n’ont pas peur de le dire», pointe le sympathisant. Venu de la Cité phocéenne avec son animal, un magnifique bâtard de berger corse rebaptisé Zemmour «depuis que Mélenchon l’a traité de chien», comme pour le venger, Gérard, 75 ans, n’était pas très confiant avant les résultats. «Je suis plutôt mauvais prophète, mais je vais le soutenir dans la défaite, je le trouve courageux d’avoir affronté le verdict populaire», exorcisait ce galeriste marseillais.
Je suis satisfaite que M. Zemmour puisse voter chez lui au second tour, à Paris
Marc-Étienne Lansade, le maire de Cogolin, qui a convaincu Éric Zemmour de se présenter dans le Var et dont il était le candidat suppléant, parle lui aussi d’une campagne «fabuleuse». En 2017, alors qu’il soutenait, là aussi comme suppléant, le candidat FN, «il y avait parfois des réunions publiques avec deux personnes. Là, avec Éric Zemmour, il y avait la foule tout le temps, et beaucoup d’enthousiasme». Si de fait Éric Zemmour s’est imposé dans les villes du golfe de Saint-Tropez, dans les communes plus rurales de la circonscription, le vote RN a bien résisté. Devant la mairie, Sereine Mauborgne, la députée sortante, salue le maire, qui la félicite. «Je suis soulagée d’arriver première, pour moi ce vote sanctionne cinq ans de travail», dit-elle, avant de décocher une flèche à l’essayiste: «Je suis satisfaite que M. Zemmour puisse voter chez lui au second tour, à Paris.»
«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas
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Le Figaro
Un épisode de canicule attendu cette semaine en France
Une vague de chaleur très précoce va s'installer sur une grande partie du pays avec des températures pouvant atteindre 40°C dans certaines régions.
Nouveau signe du réchauffement de la planète, une vague de chaleur particulièrement précoce est attendue à partir de mercredi en France, avec des températures entre 35 et 38°C sur la moitié sud, dans un contexte de sécheresse qui fait déjà craindre pour les récoltes.
Cette fois-ci, on parlera de canicule car les températures seront plus élevées que lors de la vague de chaleur de mai, avec des minimales autour de 20°C la nuit et plus de 35°C en journée, selon La Chaîne météo*. Cette canicule s'annonce exceptionnelle par sa précocité et son intensité.
À lire aussiLes villes peuvent-elles faire face au défi des vagues de chaleur ?
Cette canicule est liée à la remontée d'une masse d'air subtropical torride sur le pays, pilotée par une dépression au large du Portugal qui agira comme une véritable pompe à chaleur. En conséquence, la forte chaleur déjà présente en début de semaine au sud s'étendra à l'ensemble du pays entre mercredi et jeudi. Il s'agira bien d'une vague de chaleur caniculaire puisque certaines régions connaîtront au moins trois jours de forte chaleur consécutifs avec des températures supérieures de 5 à 15 °C aux moyennes, comprises souvent entre 20°C la nuit et plus de 35°C en journée.
À lire aussiLes bons gestes pour s'endormir quand il fait chaud
Cet épisode de très forte chaleur caniculaire est attendu de mercredi à samedi prochain sur une grande partie du pays. Les régions les plus exposées à cette canicule concernent le sud et le centre du pays avec des températures maximales parfois voisines de 35 à 39 °C, voire localement 40 °C sur le bassin aquitain et l'arrière-pays méditerranéen. Au nord, on attend 30 à 35°C, avec des pointes vers 37 °C vendredi et samedi prochain.
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Des nuits très lourdes
Comme nous arrivons à une période de l'année où les journées sont les plus longues, la chaleur accumulée le jour aura du mal à s'évacuer la nuit. En conséquence, les nuits seront lourdes, surtout dans les grandes agglomérations, avec des températures ayant du mal à descendre sous la barre des 20 °C, accroissant la sensation d'inconfort. Les régions au nord de la Seine et près de la Manche semblent moins impactées, grâce au vent de nord-est assez sensible qui limiterait l'intensité de cette chaleur à un pic de forte chaleur entre vendredi et samedi.
À lire aussiComment supporter les fortes chaleurs?
L'épisode de cette semaine intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué sur une grande partie de l'Hexagone une sécheresse des sols qui fait craindre pour les récoltes et crée des conditions propices pour les incendies. Dans ce contexte, de plus en plus de départements mettent en place des restrictions d'utilisation de l'eau. Au 12 juin, 35 départements avaient pris des arrêtés en ce sens, selon le site officiel Propluvia, contre 22 il y a dix jours. *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du vendredi 10 juin : du soleil et quelques averses
À l’exception du Nord-Ouest, le soleil brille sur les trois quarts du pays, accompagné de températures estivales sur la moitié sud.
Regarder la vidéoLa météo du dimanche 12 juin : un temps ensoleillé mais lourd, des risques d'orage
Ce dimanche 12 juin, le soleil réchauffera tout le pays, au risque d'alourdir l'atmosphère. Quelques orages traverseront les régions du sud-ouest à l'est de la France.
Regarder la vidéo Le Figaro
Guerre en Ukraine : un ex-premier ministre russe dit ne plus reconnaître Poutine
Selon Mikhaïl Kassianov, premier ministre de 2000 à 2004, Vladimir Poutine a bâti depuis son arrivée au pouvoir en 2000 un système basé sur l'impunité et la peur.
Il fut le premier chef du gouvernement de Vladimir Poutine. Mais, même dans ses pires cauchemars, Mikhaïl Kassianov n'aurait pu imaginer son ancien chef se lancer dans l'invasion de l'Ukraine. «Le Poutine que je connaissais était différent», assure Mikhaïl Kassianov à l'occasion d'un rare entretien, par visioconférence, avec l'AFP.
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Mikhaïl Kassianov, premier ministre de 2000 à 2004 avant de passer à l'opposition, estime que la guerre pourrait durer jusqu'à deux ans, mais croit toujours que la Russie reprendra un «chemin démocratique» un jour. Âgé de 64 ans, l'ancien ministre de Vladimir Poutine, qui a œuvré au rapprochement entre Moscou et les pays occidentaux, explique qu'il ne pensait pas, comme nombre de Russes, qu'une guerre éclaterait.
Il explique avoir fini par comprendre ce qui se profilait trois jours avant l'invasion, quand Vladimir Poutine a convoqué dans une mise en scène bien ordonnée les membres de son Conseil de sécurité pour une réunion retransmise à la télévision. «Quand j'ai regardé cette réunion du Conseil de sécurité russe, j'ai fini par comprendre que oui, il y aurait une guerre», dit-il. «Je connais ces gens et en les regardant, j'ai vu que Poutine n'était pas lui-même. Pas sur le plan médical, mais politique», ajoute-t-il.
Système «cynique et cruel»
Limogé par le président en 2004, Mikhaïl Kassianov avait rejoint l'opposition et est devenu l'un des plus féroces détracteurs du Kremlin. Il dirige aujourd'hui le Parti de la liberté du peuple (PARNAS), un petit parti libéral. Selon son ex-premier ministre, Vladimir Poutine, un ancien agent du KGB âgé de 69 ans, a bâti depuis son arrivée au pouvoir en 2000 un système basé sur l'impunité et la peur. «Ce sont les acquis d'un système qui, avec l'encouragement de Poutine comme chef d'État, a commencé à fonctionner de façon encore plus cynique et cruelle que dans les derniers stades de l'Union soviétique», juge-t-il. «Au fond, il s'agit d'un système rappelant le KGB reposant sur une impunité totale. Il est clair qu'ils ne s'attendent pas à être punis», poursuit-il.
Mikhaïl Kassianov dit avoir quitté la Russie en raison de son opposition à l'offensive russe en Ukraine mais a refusé d'indiquer à l'AFP dans quel pays il se trouvait, invoquant des raisons de sécurité. Boris Nemtsov, un critique de Vladimir Poutine dont Mikhaïl Kassianov était proche, a été tué par balle près du Kremlin en 2015. Et Alexeï Navalny, bête noire du président russe, a été emprisonné après avoir survécu à un empoisonnement en 2020.
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«Si l'Ukraine tombe, alors les pays baltes seront les prochains» sur la liste, assure l'opposant. Il ajoute être en désaccord «catégorique» avec l'idée selon laquelle Vladimir Poutine ne devrait pas être humilié, et contre les appels à ce que l'Ukraine accepte des concessions territoriales en échange de la paix. «Qu'aurait fait Poutine pour mériter cela ?», dénonce-t-il: «C'est une position beaucoup trop pragmatique. Je pense que c'est une erreur et j'espère que l'Occident ne suivra pas cette voie».
«Défis immenses»
Pour l'après-Poutine, Mikhaïl Kassianov pense que son successeur sera aux ordres des services de sécurité, mais qu'il ne pourra pas contrôler très longtemps le système en place et que des élections démocratiques finiront par être organisées. «Je suis sûr que la Russie reviendra sur le chemin de la construction d'un État démocratique», indique-t-il, estimant qu'il faudra une décennie pour «décommuniser» et «dépoutiniser» le pays. «Cela sera très difficile, surtout après cette guerre criminelle» en Ukraine, prévient-il.
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Pour Mikhaïl Kassianov, l'une des priorités sera de réparer la confiance avec les pays européens, qu'il considère comme les «partenaires naturels» de Moscou. Alors que l'opposition russe est souvent décrite comme trop divisée pour battre Vladimir Poutine, l'ex-premier ministre estime aussi que la guerre en Ukraine a changé la donne. «Après la tragédie à laquelle nous assistons, l'opposition s'unira. Je n'ai aucun doute à ce sujet», affirme-t-il, tout en soulignant l'ampleur de la tâche qui l'attendrait alors. «Il faudra tout reconstruire de zéro. Il faudra recommencer tout un cycle de réformes économiques et sociales», dit-il. «Il s'agit de défis aussi immenses que difficiles, mais il faudra les relever».
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Le Figaro
Législatives: le RN, troisième force politique
Charles SapinDÉCRYPAGE - Avec 19 % des voix et des projections en sièges annonçant entre 10 et 25 députés, le parti sauve la face.
Une déception était redoutée. Elle est moindre qu’attendu. Au soir de ce premier tour des élections législatives, le Rassemblement national se voit relégué en troisième force de l’échiquier politique. Avec 19 % des voix au niveau national selon les derniers résultats de l’institut de sondage Ifop, la force nationaliste fait mieux qu’il y a cinq ans, où elle n’avait recueilli que 13,2 % des suffrages. Mais moins, cependant, que les 23,4 % de voix rassemblées par Marine Le Pen au soir du premier tour de la dernière présidentielle.
«Ce résultat en progression de près de sept points par rapport à 2017 est obtenu malgré une abstention considérable, s’est félicitée Marine Le Pen depuis une salle de réception de la ville RN d’Hénin-Beaumont. D’ores et déjà, j’appelle tous nos électeurs à confirmer leur vote. Nous pouvons espérer nombre de députés pour faire valoir vos valeurs et vos intérêts.»
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Une brève prise de parole conclue par un appel à l’abstention de ses électeurs dans les circonscriptions opposant au second tour un candidat de la majorité présidentielle et un de la Nouvelle union populaire (Nupes). La députée du Pas-de-Calais manque, pour sa part, une réélection dès le premier tour en raison d’une trop faible participation. Et ce, malgré ses 53,9 % de voix rassemblées ce dimanche.
Faible mobilisation
Après la qualification de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, et son arrivée en tête dans quelque 206 circonscriptions, le parti à la flamme s’est un temps pris à rêver d’envoyer une soixantaine de députés à l’Assemblée nationale. Les premières projections de l’Ifop lui annoncent plutôt entre 10 et 25 députés dimanche prochain. Loin de ses objectifs premiers donc, mais suffisant pour conforter ses espoirs de décrocher un groupe à l’Assemblée nationale. Une première depuis les législatives de 1986, qui devrait lui assurer davantage de financements, de collaborateurs et surtout de poids et de temps de parole dans l’Hémicycle.
Outre un mode de scrutin défavorable au Rassemblement national, favorisant la constitution d’un «front républicain» contre ses candidats, l’un des principaux handicaps du mouvement de Marine Le Pen reste la faible mobilisation. Une abstention historique, qui touche davantage les jeunes et les classes populaires, principaux pourvoyeurs de voix du RN. Un phénomène qui avait déjà réduit à néant ses ambitions de victoires lors des dernières élections régionales en 2021. Pour le second tour des législatives, dimanche prochain, cette chétive participation grève d’autant plus ses chances d’obtenir un large nombre d’élus qu’elle rend presque impossible la tenue de triangulaires lui étant habituellement favorables.
L’incapacité du parti, ces dernières semaines, à imprimer dans l’opinion publique et les médias un récit de conquête mobilisateur n’a en rien aidé à battre le rappel des quelque 13 millions d’électeurs ayant voté Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
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Quand Jean-Luc Mélenchon réussissait à unir la gauche derrière lui en agitant l’utopiste pari d’être «élu premier ministre», plusieurs cadres RN regrettaient de leur côté les mots plus timides de leur tête d’affiche: «En assurant qu’Emmanuel Macron aurait de toute façon sa majorité, notre discours a été assimilé à celui d’une défaite annoncée», livrait ainsi un cadre. Un constat d’autant plus funeste dans un contexte où le nouvel échec de Marine Le Pen à la présidentielle a pu nourrir une certaine lassitude chez ses électeurs. La direction du RN trouvera cependant quelques sources de réconfort dans l’échec de son rival à la présidentielle, Éric Zemmour, incapable de se qualifier au second tour dans la 4e circonscription du Var. Les électeurs de Saint-Tropez et Cogolin lui auront préféré le RN Philippe Lottiaux, qualifié face à la députée LREM sortante, Sereine Mauborgne.
Aucun des candidats de la jeune formation Reconquête! ne sera parvenu à passer la barre du premier tour. Ni même à empêcher la qualification au second de leurs adversaires du RN. Y compris dans les circonscriptions où la rivalité était la plus forte, dans les Alpes-Maritimes, le Var ou les Bouches-du-Rhône.
Élections législatives : les résultats du premier tour en Outre-mer
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L'Humanité
Un bouquet d’herbes séchées et de fleurs sauvages
Nos recommandations culturellesRecueil Jean-Michel Maulpoix vient d’être couronné par le Goncourt de la poésie. Il cultive avec art, dans Rue des fleurs, un rapport dynamique à la réalité concrète du monde, usant avec le même bonheur de la prose et du vers.
Muriel SteinmetzJean-Michel Maulpoix (né en 1952) vient de recevoir le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre. Il publie Rue des fleurs, un recueil de textes, dont certains relus, voire réécrits, bref, remis sur le métier. Les voilà autrement cousus, pièce à pièce, depuis jadis, où certains ont leur origine ; brassées d’ « images précoces » accointées à l’aujourd’hui. Sur cette « relecture-réécriture », dans un récent entretien, l’auteur parle de « yoga affectif ».
jardins ouvriers le long de l’autoroute
Ici, il a prélevé un titre, là un peu moins d’un texte, arrachant les mots à leur contexte initial pour mieux les rebouter ailleurs, comme on compose un bouquet à l’aide d’herbes séchées, de feuilles et de fleurs cueillies sur la route, puis redistribuées pour l’œil dans le vase. Il dit écrire avec « la mémoire de ses lectures » qui, tels des « poteaux d’angle » – la formule vient de Michaux –, lui servent de « repères ». Jean-Michel Maulpoix s’accorde ainsi une « pause lyrique », doublée d’un exercice de mémoire. L’ensemble tourne autour du texte Cimetière – initialement intitulé Toussaint – « Où n’entre plus le songe ni la rumeur/Ni le rayon de l’aube ni le murmure des voix d’amour (…) Où l’on ne vieillit plus, quittant d’un coup son âge et ses pensées ».
Il use avec le même bonheur de la prose et du vers, qui hante son écriture sur le ton de la basse continue. Le vers, en effet, donne le rythme et balaie d’un revers de main tout type de discours, de ceux qui finissent par faire la bouche sèche à ceux qui les profèrent. Maulpoix, lui, laisse entendre son propre souffle, défait la routine et tout prêt-à-porter du sens. Il avoue beaucoup « écrire à l’oreille ».
À la tête de la revue numérique de littérature et de critique le Nouveau Recueil, l’essayiste qu’il est aussi, qui fut d’abord édité chez Maurice Nadeau, se réclame volontiers d’un « lyrisme critique » ; sujet de sa thèse de doctorat, soutenue en 1987 à Nanterre. Il y prônait « l’implication subjective » et « le rapport dynamique avec la réalité concrète du monde ». Cette réalité est plus que jamais présente dans Rue des fleurs, qui s’ouvre sur une « banlieue pauvre », avec ses jardins ouvriers où « l’on voit le long de l’autoroute des carrés frisés de laitues », binés par « les petits vieux ».
« les émigrés qui marchent ne disent rien »
Au petit jour, apparaissent les travailleurs, « tous ensemble ils arrivent par le tram de 7 heures. Le bleu sent la Javel, la terre sent le goudron ». Le soir, « on entend des musiques aux portes », là « où les fenêtres sont bleues à partir de huit heures ». Et « les émigrés qui marchent ne disent rien, ne vont nulle part ». La phrase chez Maulpoix respire sans sinuer. La virgule est rare. Le poète cultive l’accident favorable à la combinaison phonique, si contraire au tout-venant de la signification. Selon son propre aveu, il y a chez lui « un chef d’orchestre invisible qui se cache dans la page ».
poésieprix goncourtLittérature Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Député, circonscription, suffrage universel direct... que veulent dire ces mots qui fleurissent aux législatives ?
L'actualité autour des élections législatives, qui se tiennent les 12 et 19 juin 2022, s'avère particulièrement riche en vocable politique. Petit tour d'horizon des mots que vous entendez régulièrement en ce moment…
Député : qu'est-ce que c'est, quel est son rôle ?
Dans chacune des 577 circonscriptions, les électeurs seront chargés d'élire le député qui les représentera à l'Assemblée nationale.
Législatives: quels sont les avantages et obligations d’un député?
FOCUS - Le 19 juin 2022, les Français vont élire les 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Comment est rémunéré un député ? Quel est le montant de sa retraite ? Est-il soumis à des obligations ? Nos réponses.
Quelles sont les fonctions du président de l'Assemblée nationale?
Au-delà de veiller à la bonne tenue des débats dans l'Hémicycle, le quatrième personnage de l'État a d'autres attributions, parfois méconnues.
Immunité parlementaire: que dit le droit?
FOCUS - Quelles sont les différences entre l’inviolabilité et l’immunité parlementaire ? A quoi sert cette immunité ? Qui peut la lever ? Nos réponses.
À quoi sert le Sénat, «chambre des territoires» ?
FOCUS - Cette «chambre des collectivités locales» reste méconnue des Français. Quel est son rôle ? Comment sont élus les sénateurs ?
L'Humanité
Prose. Dans le brasier du siècle
Nos recommandations culturellesDans Séculaires, Olivier Barbarant mêle souvenirs, douleurs intimes et violences de l’Histoire. Un recueil de chair et de larmes.
Sophie JoubertSéculaires, d’Olivier Barbarant, éditions Gallimard, 136 pages, 16,50 euros
«Q ue vaut un siècle dont les fils souffrent tant qu’ils se font bûcher ? » C’est sur ces mots incandescents, hommage aux immolés sur l’autel de l’Histoire, que s’achève (presque) Séculaires, recueil discrètement autobiographique où se nouent l’intime et le collectif. Entre vers libre et prose, Olivier Barbarant se retourne sur une vie commencée au milieu des années 1960 à Bar-sur-Aube, déployant d’abord son intériorité avant d’explorer le versant extime en inscrivant ses souvenirs dans une époque, une génération.
Construit en deux parties, le recueil s’ouvre sur l’image, entre rêve et éveil, d’un homme qui, par un matin d’été, aiguillonne le désir du poète en traversant un jardin. Qu’il soit souffrant ou désirant, le corps des hommes est l’un des motifs récurrents de la poésie charnelle et limpide d’Olivier Barbarant. Comme dans la Clé de chair, souvenirs de vibrantes sensations au contact d’une « forêt d’arbres humains » ou dans Adorations, où bras, torses, jambes et sexes d’hommes se font cartes, presqu’îles ou péninsules. Les attaches, qui ne se laissent pas saisir, nourrissent même le regret d’un poème jamais écrit intitulé l’Ode aux poignets d’hommes. Dans Amour, peut-être l’un des plus beaux et déchirants poèmes du recueil, c’est le corps gracile d’une femme, mère ou compagne, affaibli par la maladie et prêt à se casser, que tente de retenir le poète. Tout aussi précis quand il s’approche de la « chair des choses », comme dans le Goût de la craie, où il déjoue la nostalgie pour épuiser tous les sens du mot et de la chose dans un geste poétique qui fait écho à Ponge.
À la source du classicisme
Rétif à l’usage de la photographie et à ce qu’il nomme « l’appareil de mort », Olivier Barbarant préfère les souvenirs aux archives, au point de laisser l’oubli faire son travail de tri et d’« épure », cédant aux proches le soin de documenter sa vie. Si elle n’est pas photographique, sa mémoire convoque des images familières quand elle croise, dans Complainte à la charnière des temps, les grands événements de l’Histoire depuis 1981, l’élection de l’homme à la rose et le concert de Barbara, la chute du mur de Berlin et celle des tours jumelles, jusqu’à l’incendie de Notre-Dame brisant la flèche « comme un fétu ». Par sa densité et sa remarquable économie de moyens, ce poème semble contenir le projet d’ensemble d’un recueil qui puise à la source du classicisme : saisir l’inexorable course du temps et les assauts livrés contre le corps, retenir les morts qui jalonnent une vie trop brève.
poésieolivier barbarantLittérature Le Figaro
Résultats législatives 2022 : découvrez les scores dans votre circonscription et le détail de votre commune
Nicolas MondonNicole TriouleyreFIG DataINFOGRAPHIE - Qui sont les candidats qualifiés pour le second tour ? Grâce à notre moteur de recherche, consulter les résultats détaillés du premier tour des élections législatives 2022.
Les quelque 48 millions d'électeurs français étaient appelés à voter, dimanche 12 juin, pour désigner leurs représentants à l'Assemblée nationale, lors du premier tour des élections législatives.
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Quels sont les résultats dans ma commune?
En rentrant votre adresse, notre moteur de recherche identifie la circonscription à laquelle vous êtes rattaché. Vous pouvez alors consulter les résultats globaux de votre circonscription ainsi que le détail des votes au niveau de votre commune (si votre commune ou arrondissement s'étend sur plusieurs circonscriptions, seule celle associée à l'adresse renseignée est prise en compte). Le Figaro ne conservera pas votre adresse.
Lors de ce scrutin, la Nupes (25,9%) et le camp du président Macron (25,9%) arrivent au coude-à-coude au premier tour des élections législatives dimanche, sur fond d'abstention record (52,1% à 52,8%), ouvrant ainsi le jeu du second tour dans une semaine.
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Les premières projections des 577 sièges donnent un avantage à la majorité sortante réunie sous l'étiquette Ensemble!, avec une fourchette de 260 à 300 sièges, devant la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes (150 à 208), selon l'institut Harris, et une fourchette de 275 à 310 pour Ensemble! et 190 à 210 pour la Nupes, selon Ifop-Fiducial.
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En 2017, le scrutin avait été largement boudé par les Français, qui n'étaient que 47,3% à s'être déplacés. Emmanuel Macron, alors nouvellement élu président de la République, avait réussi son pari d'obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. La République en marche (LREM) et son allié le MoDem s'adjugeaient 350 sièges, très largement au-delà de la majorité absolue de 289 sièges. L'alliance entre Les Républicains (LR) et l'UDI obtenait 130 sièges, son plus mauvais score sous la Ve République. Le Parti socialiste et ses alliés (PRG inclus) obtenaient 43 sièges, très loin des 302 sièges de l'Assemblée sortante. Enfin, la France Insoumise et le PCF décrochaient 27 sièges. Avec 13,2 des voix, le FN (désormais Rassemblement national) n'avait pu obtenir un groupe à l'Assemblée.
À l'issue du premier tour de 2017, seuls quatre députés avaient été élus: deux sous l'étiquette LREM, Sylvain Maillard dans la 1ère circonscription de Paris et Paul Molac dans le Morbihan, un UDI dans la Somme, Stéphane Demilly, et un divers gauche à Wallis-et-Futuna, Napole Polutene.
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Le Figaro
Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?
Le FigaroCertains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.
Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.
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Comment donner sa procuration ?
Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.
Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.
L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.
Comment choisir son mandataire ?
Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.
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Où trouver votre numéro d'électeur ?
Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.
Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?
Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.
Comment faire si vous êtes à l'étranger ?
Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.
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Élections législatives : les ministres battus devront démissionner
INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.
Le Figaro
L’éditorial du Figaro: «Macron - Mélenchon, jeu de Nupes»
Alexis BrézetPar Alexis Brézet, directeur des rédactions.
Ric-rac! Emmanuel Macron semble en passe d’obtenir dimanche prochain une courte majorité. On sait déjà qu’elle sera suspendue au bon vouloir de ses alliés Édouard Philippe et François Bayrou, qui pourraient lui compliquer la tâche. Ce que l’on ne sait pas, c’est si elle sera absolue ou relative. Ce n’est évidemment pas la même chose: dans la seconde hypothèse, le chef de l’État, pour chaque texte de loi, serait contraint soit de quémander quelques voix supplémentaires à droite ou à gauche, soit d’utiliser l’arme (politiquement coûteuse et constitutionnellement limitée) du 49-3. Une catastrophe pour la suite: ce quinquennat mal né semblait déjà guetté par la «chiraquisation» ; on voit mal comment le moindre élan réformateur pourrait sortir d’une Assemblée privée d’une vraie majorité.
En tout état de cause, c’est un grave revers pour le président. En tentant de chloroformer toute la campagne, par calcul tactique ou hésitation stratégique, il n’aura réussi qu’à nourrir l’abstention et étouffer dans l’œuf la dynamique que la présidentielle aurait pu créer en sa faveur. Résultat: son camp recule - une première! -, et c’est Jean-Luc Mélenchon, qui, profitant de surcroît de l’inexplicable résignation du RN ainsi que de la non moins inexplicable démission des LR, est en passe de s’imposer comme le vrai vainqueur politique de cette élection.
Triste dimanche! À la faveur du succès de la Nupes, ce sont une centaine de députés Insoumis qui devraient faire leur entrée à l’Assemblée ; et, avec eux, les admirateurs de l’antisémite Jeremy Corbyn et les supporteurs d’Assa Traoré, les compagnons de manif des islamistes du CCIF, les «antiflics» et les «anti-Charlie»… tout l’inquiétant cortège de la jalousie sociale et de la folie économique, de la violence verbale et du ressentiment politique.
Et dire qu’Emmanuel Macron s’était mis en tête de désarmer la dynamique mélenchonienne en multipliant les complaisances destinées à répondre aux attentes supposées de son électorat! Récupération sémantique (la «planification écologique»), recul programmatique (sur la réforme des retraites), satisfaction symbolique (l’éviction de Jean-Michel Blanquer au profit de Pap Ndiaye), falsification politique (sur les événements du Stade de France): depuis l’entre-deux-tours, il n’a pas mégoté sur les accommodements. Jeu de Nupes! De cette faiblesse coupable, dissimulée derrière le paravent de la «triangulation», on voit aujourd’hui le beau résultat!
C’est avec cette ambiguïté stratégique qu’Emmanuel Macron, s’il veut sauver ce qui peut l’être, doit rompre sans délai. Alors qu’un certain nombre de situations électorales vont permettre de juger de sa détermination (que feront ses amis en cas de duel Nupes-RN? et dans l’hypothèse d’une bataille Nupes-LR?), le président réélu ne limitera pas la casse en tirant une fois encore sur la (grosse) ficelle du vote utile, mais en opposant aux idées comme aux représentants de l’extrême gauche un refus sans équivoque ni concession.
«Législatives 2022: un silence assourdissant»
L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
L’éditorial du Figaro: «Mais où est passée la droite?»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
Jérôme Sainte-Marie: «Pourquoi la Nupes ne représente pas le “bloc populaire” dont elle se revendique»
TRIBUNE - Pour le politologue qui a théorisé l’existence d’un nouveau clivage politique opposant un «bloc populaire» à un «bloc élitaire», la Nupes ne répond pas aux aspirations des catégories populaires. En troquant l’assimilation pour la créolisation, elle renonce au contraire à l’ambition de porter leur voix, argumente-t-il.
L'Humanité
À Roissy, alerte contre un crash social
ReportageMobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.
Marie ToulgoatLuis ReygadaLe terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.
Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit
Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.
Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.
Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO. C’est devenu le Moyen Âge. »
en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés
En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.
« Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »
La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.
roissyADPair franceaéroports Le Figaro
Le contrôle technique vire au cauchemar
Angélique NégroniDÉCRYPTAGE - Avec 145 critères à valider, cet examen de passage tourne à l’absurde. La colère monte chez les automobilistes.
C’est un passage obligé tous les deux ans et un stress permanent. Le contrôle technique, cette contrainte imposée par les pouvoirs publics il y a trente ans, est devenu la bête noire des automobilistes, un supplice devenant une sorte de roulette russe, où il faut compter sur la chance pour obtenir un sans-faute. Car, d’année en année, la barre a été placée de plus en plus haut. En 1992, tout avait commencé avec 52 points de contrôle. Désormais, 145 éléments sont passés au crible. Selon les autorités, c’est le bien de tous qui est en jeu: il s’agit de faire baisser la mortalité routière. Mais, victimes d’aberrations, nombre d’automobilistes clouent au pilori le dispositif et l’accusent d’être comme les radars: une pompe à fric. Contrôle technique payant, contre-visite payante, réparations coûteuses: la facture s’ajoute au prix exorbitant à la pompe, et passe de plus en plus mal.
Passionné de belles carrosseries, aux petits soins avec son véhicule, Pierre* a été stupéfait d’être recalé. Et plus surpris encore en apprenant le motif: le rétroviseur ne pouvait pas se rabattre. «Mais ce n’est pas un élément de sécurité et aller chez Mercedes pour la réparation, c’est un coût de 1000 euros!», s’insurge-t-il en énumérant la suite des désagréments. L’immobilisation de la voiture, et la contre-visite, 30 euros. Partageant sa vie entre la ville et la campagne, Marie-Thérèse peste aussi contre toutes ces règles. Elle a deux voitures et… deux problèmes. Le pick-up diesel tout d’abord: sur le tableau de bord, le voyant rouge reste obstinément allumé. Le problème est électronique et ne révèle aucune anomalie de fonctionnement. Avec un bout de chatterton pour ne pas être gênée par la lumière, l’affaire était réglée pour Marie-Thérèse. Pas pour le centre agréé: «Il fallait régler le problème et cela voulait dire démonter le tableau de bord, soit 800 euros», s’affole la conductrice. Quant à son autre voiture, une Smart, elle savait qu’elle serait bonne pour la contre-visite si elle conservait ses vitres teintées, non réglementaires depuis 2017. Elle les a fait démonter avant de soumettre son véhicule aux gardiens des 145 points de contrôle. Coût de l’opération: 400 euros. Certes, la Smart a eu un sans-faute. «Mais depuis, je n’ai pas une seule fois été contrôlée au sujet de mes vitres. Tout ça c’est du racket!», s’agace-t-elle.
Système D
Les automobilistes sont si dépités d’apprendre qu’ils doivent passer la contre-visite que les centres agréés en ont parfois le cœur gros. «Ils font pitié!», reconnaît Antoine, qui détient plusieurs établissements dans l’Isère. «Les conducteurs se donnent du mal. Ils vont avant dans un garage pour effectuer les réparations. Pourtant, parfois, on leur dit qu’ils sont quand même bons pour la contre-visite», ajoute-t-il en poursuivant: «Il faut voir la gueule qu’ils font!» C’est ainsi qu’il a vu une automobiliste fondre en larmes devant son bureau. Après 600 euros de réparations réalisées sur les conseils de son garagiste, elle était persuadée que sa voiture allait passer comme une lettre à la poste. «Eh bien non! On ne lui avait pas dit que la corrosion sur le bas de caisse, quand ça touche le châssis, c’est la contre-visite assurée et même la contre-visite critique, c’est-à-dire que cette automobiliste avait 24 heures pour mettre sa voiture dans un garage pour régler ce problème considéré comme grave», ajoute Antoine.
Jugé trop rigide, ce dispositif génère du rejet. Ainsi, Marie-Thérèse est dans l’illégalité: elle n’a rien fait pour son voyant lumineux et roule avec la menace d’un PV de 135 euros en cas de contrôle. Et le système D se met en place. «À la campagne, entre copains, on s’arrange. Quand un véhicule doit passer le contrôle, on lui prête des pneus neufs retirés d’une autre voiture et ça passe», raconte André, un habitant des Yvelines. Trouver des garages complaisants devient un sport national. «Dans la vie, il faut avoir un bon médecin, un bon dentiste et un bon garagiste», assure Pierre. Pour échapper aux 1000 euros de réparation de son rétroviseur, il a frappé à la porte d’un centre qu’il connaît, et qui a validé le contrôle. Un petit service qui fidélise les clients… Des automobilistes essaient aussi de soudoyer les garagistes. «On trouve parfois un petit billet sur le fauteuil! Moi je refuse tout bakchich. Il faut être irresponsable pour accepter. En cas d’accident, le centre qui n’a pas été regardant pourrait être mis en cause», certifie Antoine. Mais, selon lui, des établissements prennent le risque. D’autant que, assure-t-il, les contrôles des centres sont rarissimes. «Ce sont les agents des Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement qui dépendent des préfectures, NDLR) qui surveillent les établissements. Mais ils sont tellement peu nombreux - deux par département! - qu’on les voit une fois tous les deux ans», assure-t-il. Parfois, toutefois, certains se font prendre. Dans le centre de la France, il y a sept ans et à l’insu de son employeur, un salarié d’un garage agréé était parvenu à monter un petit business bien juteux. Durant des années, il avait vendu entre 70 et 100 euros les documents validant les contrôles techniques. 400 faux rapports ont ainsi été écoulés. Autant de véhicules qui pouvaient être de véritables dangers ambulants. «Les trois principaux points défaillants repérés lors des contrôles techniques portent sur des éléments de sécurité essentiels: les pneus, les freins et la visibilité», rappelle ainsi Karine Bonnet, directrice générale de Deckra, l’un des principaux acteurs du contrôle technique.
La colère des motards
La concurrence entre centres est telle qu’en l’absence de montants imposés, les garages se livrent une véritable guerre des prix. Sur des sites, tels que Cteasy.com, on répertorie les offres les plus alléchantes, avec des baisses de 20 % voire 30 %. «Ici, on offre le café», peut-on même lire pour attirer la clientèle. À l’occasion d’un déplacement, les automobilistes poussent la porte d’un centre attractif repéré via l’une de ces applications. Il n’y a pas de petites économies, d’autant plus que certains offrent la contre-visite. Mais autant de largesses font douter du sérieux du secteur…
Les motards pourraient bientôt se joindre aux mécontents. Conformément à une obligation européenne, eux aussi pourraient se voir imposer un contrôle technique.Le gouvernement, qui n’a pourtant jamais eu l’intention de transposer cette règle en France, a récemment fait l’objet d’un sérieux rappel à l’ordre par la justice. Saisi par des associations pro Sécurité routière et antipollution, le Conseil d’État lui a signifié, le mois dernier, que le contrôle technique des deux-roues de plus de 125 cm3 se ferait. Les juges ont même imposé un calendrier: l’obligation entrera en vigueur le 1er octobre. Sous leurs casques, les motards s’étranglent… «C’est scandaleux et idiot, lance Robert, vétérinaire à Paris. Chez BMW, si on veut que la garantie des pièces à changer joue, il faut faire un entretien de la moto tous les ans ou tous les 10.000 km. On n’a pas besoin de nous imposer quoique ce soit!» Juriste de profession et opposé à cette contrainte, Éric Zotto égrène des arguments auxquels adhèrent tous les motards interrogés. «Nous prenons soin de nos deux-roues motorisés car il y va de notre sécurité. Nous sommes bien plus vulnérables que les automobilistes, dit-il, ajoutant: si certains optent pour la moto, c’est peut-être aussi parce qu’ils n’ont pas toujours les moyens financiers d’assumer une voiture. Évitons de leur imposer d’autres frais.» Pour la Fédération française des motards en colère (FFMC), si cette règle devait entrer en vigueur, la France des deux-roues se soulèvera: des manifestations de contestation se multiplieront à travers le pays, promet-elle, particulièrement échaudée par d’autres mesures ne touchant que la capitale… pour l’instant. À Paris, en septembre prochain, le stationnement payant leur sera imposé. «Après la voiture, on s’en prend maintenant aux motos. Ça suffit!», s’énerve François, qui songe à abandonner son deux-roues pour le métro.
Du côté du nouveau ministère de la Transition écologique, on reste confiant. Des discussions seraient en cours avec l’Europe pour éviter le contrôle technique en France. Une dérogation est en effet prévue, à condition de présenter des alternatives pertinentes. Parmi elles, la réforme du permis de conduire pour améliorer la sécurité routière ou la mise en place de radars sonores pour lutter contre le bruit. Elles seraient, assure-t-on au ministère, étudiées par les instances européennes. À ce jour, une seule quasi-certitude: ce contrôle technique élargi aux deux-roues ne pourra pas démarrer en octobre prochain. Car aucun centre agréé ne sera prêt à temps.
*Tous les prénoms ont été changés.
Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers
L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.
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La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb
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Le Figaro
L’exode urbain s’est transformé en saut de puce vers la banlieue
Actualité
Une récente urbaine confirme que bien loin d’un désamour généralisé de la ville, la mobilité des Français a été portée par la recherche d’une maison à quelques kilomètres de son domicile.
Par Jean-Bernard Litzler
Mis à jour le 13/06/22, 04:00
Publié le 13/06/22, 04:00
Voir l'annonceVoir l'annonce- Lucciana (2B)
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- Appartement
Voir l'annonceVoir l'annonceÉtude après étude, le diagnostic se confirme: le grand exode urbain évoqué au début de la crise sanitaire n’a été qu’un grand mirage. Certes, les campagnes ont retrouvé des couleurs et ce marché longtemps mal-aimé a vu ses prix s’apprécier sensiblement. Mais les nombreux déménagements qui ont suivi les confinements successifs ont rarement débouché vers des zones rurales. Ce sont plutôt les zones périurbaines, situées à quelques kilomètres du domicile, qui ont eu les faveurs des Français selon une étude menée par Meilleurs Agents et Se Loger.
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On y apprend ainsi que 60% des intentions de mobilité se font au sein du même département en France et que 60% des acquéreurs ne souhaitent pas s’éloigner à plus de 30 minutes de leur adresse actuelle. Même constat dans la capitale, qui devait être un point de départ majeur vers la campagne. Au final, s’il y a bien une envie de quitter Paris plus forte qu’avant la crise sanitaire (54% des Parisiens exprimer l’intention de quitter leur ville, soit 11% de plus qu’avant le Covid), la moitié de ces candidats au départ compte rester en Île-de-France. Ainsi, Boulogne-Billancourt est la ville la plus recherchée des Parisiens dans les Hauts-de-Seine, devant Vincennes dans le Val-de-Marne, tandis que Montreuil reste la ville de Seine-Saint-Denis qui a le plus la cote.
Forte hausse des prix en zone périurbaine
Ces grandes tendances semblent confirmées par l’évolution des prix: ce sont toujours les maisons qui portent la hausse (+13,1% en moyenne contre «seulement» +9% pour les appartements). Et, surtout, ce sont les zones périurbaines (les communes situées dans l’aire d’attraction d’une grande ville) qui enregistrent la plus grosse envolée des prix dans les secteurs hors des grandes villes: + 19,9% depuis juin 2020. Les zones à forte densité de résidence secondaires progressent quant à elle de 18,3% et les autres secteurs «ruraux» se contentent de 12,5% de hausse.
Il ne s’agit pas pour autant de dire que rien n’a changé depuis la crise sanitaire. Meilleurs Agents et Se Loger notent ainsi une accélération des mouvements vers la Bretagne et la façade atlantique en général ainsi que des flux plus importants vers les départements limitrophes de grandes métropoles. Par ailleurs, les mouvements entre grandes métropoles (et pas seulement au départ de Paris) ont sensiblement augmenté. L’étude dresse par ailleurs un étonnant podium des départements ayant connu la plus grande accélération des recherches de logements: l’Aude occupe une confortable première place (+96%) devant le Morbihan (+60%) et l’Isère (+53%). Avant la crise sanitaire, les trois départements les plus recherchés étaient: le Var, les Alpes maritimes et les Bouches-du-Rhône.
Le Figaro
La météo du lundi 13 juin : soleil et chaleur modérée
Le FigaroAvant l'épisode de canicule annoncé pour jeudi, la météo s'annonce sèche et ensoleillée sur l'ensemble du pays lundi, avec quelques fraîcheurs matinales au Nord qui devraient vite s'effacer.
Ce lundi, le soleil vous accompagnera, avec des températures assez contrastées : les matins seront frais dans le Nord, avec seulement 8/9°C à Orléans, Bourges ou Reims, prévoit La Chaîne Météo*.
Le mercure tombera encore plus bas dans les terres en Normandie ou dans les Hauts-de-France : 5 à 6°C en toute fin de nuit. Dans le Sud en revanche, la douceur sera présente dès le lever du jour, entre 19 et 23°C. L'après-midi, le soleil sera généreux, sans averse ni menace d'orage. Les températures resteront fraîches sur les côtes de la Manche, très élevées dans le Sud, avec 30 à 35°C. Entre les deux, on retrouvera un dégradé.
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Mardi, le grand beau temps persistera partout, avec des températures encore plus élevées dans le Sud. L'après-midi, elles dépasseront les 35°C et seront plus agréables dans le Nord.
Mercredi, le beau temps sera généralisé, avec encore plus de chaleur dans le Sud : localement, les températures à l'ombre pourraient atteindre 37 et 38°C au sud de la Garonne. Il fera 33 dans le centre, 30 en région parisienne, avec seulement quelques cumulus qui pourront se développer l'après-midi, sans aller jusqu'à l'averse. Une canicule précoce s'annonce ensuite à partir de jeudi.
La météo dans votre région
Des Hauts-de-France aux Ardennes, la matinée sera fraîche et le ciel passagèrement nuageux. Mais le soleil finira par dominer l'après-midi, avec 18 à 23°C de maximum.
La journée sera estivale sur toutes les régions de la moitié nord, même si la matinée est plus fraîche. L'après-midi, en revanche, les températures iront de 20 à 27°C des côtes de la Manche au Centre-val-de-Loire.
Après les averses orageuses de dimanche, la journée sera ensoleillée du Sud-ouest aux Alpes et au Jura, avec quelques cumulus en montagne. De 13 à 17°C le matin, vous avez 27 à 32°C l'après-midi.
Près de la Méditerranée, le soleil sera présent du matin au soir. De 17 à 22°C le matin, vous avez 30 à 32°C l'après-midi, avec des pointes à 35 °C dans l'arrière-pays méditerranéen.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du vendredi 10 juin : du soleil et quelques averses
À l’exception du Nord-Ouest, le soleil brille sur les trois quarts du pays, accompagné de températures estivales sur la moitié sud.
Regarder la vidéoUn épisode de canicule attendu cette semaine en France
Une vague de chaleur très précoce va s'installer sur une grande partie du pays avec des températures pouvant atteindre 40°C dans certaines régions.
La météo du dimanche 12 juin : un temps ensoleillé mais lourd, des risques d'orage
Ce dimanche 12 juin, le soleil réchauffera tout le pays, au risque d'alourdir l'atmosphère. Quelques orages traverseront les régions du sud-ouest à l'est de la France.
Regarder la vidéo Le Figaro
Comment les blessures de l'enfance abîment notre capacité à nouer des liens
PSYCHOLOGIE - Fusionnel, dépendant ou foncièrement solitaire... Le type d'attachement noué dès la naissance avec ceux chargés de prendre soin de nous colore notre capacité à entrer en relations avec l'autre à l'âge adulte.
«J'ai du mal à faire confiance aux autres, déplore Rodolphe, 43 ans, chef de cuisine. Au restaurant, j'ai toujours l'œil sur tout. Dans ma vie personnelle, c'est pareil. Je suis fusionnel avec mes enfants mais pour le reste… J'ai toujours peur de me faire avoir. Je n'arrive pas à m'attacher.» Sans le savoir, Rodolphe utilise le bon mot pour parler d'un concept clé en psychologie, celui de l'attachement. C'est à John Bowlby que l'on doit la théorie du même nom. Dans les années 1950, ce psychiatre britannique s'inspire des observations faites en éthologie : quand ils naissent, les animaux s'attachent instinctivement à leur mère. Les oisillons, par exemple, à peine sortis de l'œuf, l'identifient comme celle qui leur assurera protection, avant de les laisser voler de leurs propres ailes, en temps voulu.
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Ce lien, essentiel à la survie puis au développement de l'espèce, est également présent chez le nourrisson, affirme Bowlby, se distinguant alors des théories psychanalytiques. «La figure d'attachement n'est pas nécessairement la génitrice dont le rôle peut être investi par tout adulte, tout parent, réel ou faisant office de, précise Blaise Pierrehumbert, psychologue et auteur de L'Attachement en questions (Odile Jacob). C'est la personne qui prend soin physiquement, psychiquement, et émotionnellement du bébé.» Celle qui, en cas de stress, qu'il soit interne (douleur, faim, fatigue) ou externe (un événement perçu comme dangereux, un environnement inconnu) va recevoir et accueillir les signaux de détresse de l'enfant (pleurs, vocalises, gesticulations), puis le rassurer en répondant à ses besoins. Alors le petit d'homme pourra activer un autre système, celui de l'exploration : son élan vital, un temps suspendu, va reprendre. Ce processus, maintes fois répété dans les jeunes années de l'enfant, aboutit à un lien d'attachement dit « sécure ».
Quand l'attachement se trouble
À la suite de Bowlby, l'une de ses élèves, la psychologue américaine Mary Ainsworth, précise quels sont les différents types d'attachement grâce à l'expérience dite de la « situation étrange ». En 1969, elle observe les réactions d'enfants, âgés de 12 à 18 mois, qu'elle soumet à de courts épisodes (3 minutes) de séparation puis de retrouvailles. En règle générale, l'enfant pleure quand la figure d'attachement s'éloigne, puis est heureux de la retrouver, et, en sa présence, retourne rapidement à l'exploration des jouets dans la pièce. C'est la preuve d'un attachement « sécure ».
Mais parfois le mécanisme se trouble. Certains enfants, gardant pour eux leur détresse, ne bronchent pas quand la figure d'attachement quitte la pièce, et l'évitent lorsqu'ils la retrouvent ; Ainsworth parle d'attachement « évitant ». Pour d'autres, il semble insupportable de se séparer mais lorsque sonne l'heure des retrouvailles, ils refusent le contact ou hurlent de plus belle ; c'est l'attachement « anxieux ou ambivalent ». Plus tard, un quatrième type d'attachement sera mis en évidence et nommé « désorganisé ou désorienté » : toute stratégie ayant échoué pour se rassurer, l'enfant ne sait pas quoi faire, avance vers celui ou celle à laquelle il est attaché en détournant les yeux, par exemple.
L'insécurité première « peut colorer nos relations affectives, bien sûr, mais s'étendre aussi aux rapports que nous entretenons avec nos amis, nos parents, nos collègues, nos voisins. Voilà pourquoi nous pouvons manquer d'autonomie et chercher sans cesse une réassurance de la part de nos proches. »
Or cette insécurité première peut avoir des conséquences dans nos vies d'adulte. «Elle peut colorer nos relations affectives, bien sûr, mais s'étendre aussi aux rapports que nous entretenons avec nos amis, nos parents, nos collègues, nos voisins, explique Monique de Kermadec, psychologue et autrice de Un sentiment de solitude (Albin Michel). Voilà pourquoi nous pouvons manquer d'autonomie et chercher sans cesse une réassurance de la part de nos proches.» Ou, au contraire, nous n'avons « besoin de personne », comme le dit Rodolphe, car de toute façon « on ne peut jamais compter sur les autres ! » ; alors nous fuyons, consciemment ou non, toute effusion. À moins que tout cela soit un peu chaotique et que nous oscillions entre dépendance affective et liberté chérie : nous ne savons pas bien comment nous y prendre, et avançons à reculons.
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Nos problèmes actuels viendraient-ils d'une figure du passé dysfonctionnelle ? «Parfois oui, mais très souvent les parents font ce qu'ils peuvent et sont eux aussi victimes de schémas plus ou moins douloureux, plus ou moins conscients, tempère Blaise Pierrehumbert. Le contexte social, économique et affectif joue également en leur défaveur : on peut craindre, par exemple, que la guerre actuelle empêche dans certaines familles ukrainiennes la construction d'un attachement sécure malgré des parents qui veulent bien faire. » Mais surtout nos difficultés ne sont pas seulement imputables à nos jeunes années. «L'attachement doit être considéré comme un facteur qui, avec d'autres aspects, comme le tempérament, les conditions de vie, les expériences vécues, renforce notre capacité à être en lien ou la fragilise», poursuit le psychologue.
Et même quand celle-ci est fragilisée, rien n'est fichu. «Chacun peut d'abord apprendre à reconnaître son style d'attachement, conseille Monique de Kermadec, pour repérer ses vulnérabilités, ses tendances à refuser l'engagement, à chercher sans cesse des preuves d'amour ou à faire volte-face. De nouvelles rencontres peuvent aussi guérir la blessure : il ne faut pas hésiter à en parler à son partenaire ou à ses proches. Et puis, la relation thérapeutique est un lieu sécurisant qui permettra de recréer du lien.» Et qui ainsi en favorisera d'autres.
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DMLA : des piqûres dans l'œil pour ralentir la progression de la maladie
REPORTAGE - Cette maladie qui conduit à une perte de la vision touche un quart des plus de 75 ans. Chaque jour à l'hôpital parisien des Quinze-Vingts, 80 patients reçoivent un traitement directement injecté dans l'œil pour en freiner l'évolution.
Covid-19: assiste-t-on au début d’une nouvelle vague épidémique?
LA VÉRIFICATION - Avec l’émergence de nouveaux variants en France, le nombre de cas repart à la hausse. Mais peut-on vraiment parler de «vague» dès cet été? Le Covid est-il en passe de devenir un virus saisonnier?
L'Humanité
Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron
ActuLe gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.
Lola RuscioDepuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.
Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.
En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.
déprime, rien que des primes...
Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.
Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.
Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.
Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt L'Humanité
« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »
Reportagepouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.
Benjamin KönigVillers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.
Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.
Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».
« Des gens de plus en plus pauvres »
Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »
« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »
À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».
Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »
Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados L'Humanité
Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis
ActuLes éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.
Gérard Le PuillJoyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.
Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.
«Nous avons besoin de vous»
Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.
Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.
Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021
En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.
98,5 % du lait liquide est d’origine française
Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.
En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».
Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.
Gérard Le Puill
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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.
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Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.
Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.
La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.
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Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.
Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.
Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...
Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.
Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.
Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.
... et dans le Sud, à Kherson
Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.
Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.
Le contrôle russe du sud de l'Ukraine
Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.
L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.
La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.
De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.
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Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.
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Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.
Échec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.
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Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.
Un recours croissant à l'artillerie
Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.
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Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.
À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.
Une forte résistance ukrainienne
Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.
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Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.
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Guerre en Ukraine : peut-on condamner à mort des combattants ?
Alexis FeertchakLA VÉRIFICATION - Deux combattants britanniques et un marocain ont été condamnés à mort pour «mercenariat» par les séparatistes prorusses. Selon Londres, cette décision viole la convention de Genève qui protège les prisonniers de guerre.
LA QUESTION. Aiden Aslin, Shaun Pinner et Brahim Saadoun risquent d'être exécutés. Capturés en Ukraine alors qu'ils combattaient pour Kiev, les deux Britanniques et le Marocain ont été condamnés pour «mercenariat» à la peine de mort par la «cour suprême» de la République populaire de Donetsk, entité créée en 2014 par les séparatistes prorusses dans l'oblast ukrainien du même nom, de facto contrôlée par Moscou, mais non reconnue par la communauté internationale.
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«Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre», a expliqué ce vendredi le porte-parole du premier ministre britannique Boris Johnson, reprenant l'argument avancé dès jeudi par le Foreign Office. «Le jugement à leur encontre est une infraction flagrante à la convention de Genève», a réagi sur Twitter la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss , qui s'est entretenue ce vendredi avec son homologue ukrainien. Les arguments outre-Manche divergent nettement avec le discours tenu à Moscou. «Les mercenaires envoyés par l'Occident pour aider le régime nationaliste de Kiev ne sont pas des combattants au regard du droit international humanitaire et n'ont pas droit au statut de prisonnier de guerre», a déclaré ce vendredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Juridiquement, qu'en est-il? Que dit le droit international humanitaire, aussi appelé droit des conflits armés? Un combattant, en particulier étranger, peut-il être condamné à mort?
VÉRIFIONS. Et détaillons ce que dit la fameuse «convention de Genève» mentionnée par la ministre britannique des Affaires étrangères. Il en existe en réalité quatre, signées en 1949 et ratifiées par l'ensemble des pays du monde, auxquelles il faut ajouter trois protocoles additionnels. C'est ce corpus de textes qui sert de fondement au droit des conflits armés.
«La troisième convention porte sur les prisonniers de guerre, et la quatrième sur les civils», explique au Figaro Julia Grignon, professeur de droit à l'université Laval au Québec et chercheur à l'Irsem, le centre de recherche stratégique de l'École militaire. On pourrait résumer cette grande distinction qui traverse le droit international humanitaire en expliquant que ceux qui combattent régulièrement ont droit au statut de prisonnier de guerre et, à ce titre, ne peuvent être poursuivis en justice pour avoir combattu. Les civils, eux, n'ont pas le droit de combattre et peuvent être jugés s'ils violent cette interdiction. «Mais il y a des subtilités», observe Julia Grignon.
Des combattants, des mercenaires ou des terroristes?
Il faut pour le comprendre se rapporter à l'article 4 de la troisième convention. Le cas le plus simple est celui «des membres des forces armées d'une Partie au conflit». En l'espèce, les membres capturés de l'armée ukrainienne sont bien sûr des «prisonniers de guerre» et ne peuvent être poursuivis pour avoir combattu. Mais c'est également le cas «des corps de volontaires faisant partie de ces forces armées». Par exemple, les membres du «régiment Azov» peuvent prétendre au statut de prisonnier de guerre depuis que l'unité a été intégrée, en novembre 2014, au sein de la Garde nationale d'Ukraine. Ce groupe paramilitaire de volontaires, aux origines ultranationalistes voire néonazies, avait été créé en mai de la même année au moment du conflit qui opposa l'Ukraine aux séparatistes prorusses soutenus par Moscou.
Les entités séparatistes de Donetsk et de Lougansk, pourtant, ont annoncé qu'elles ne traiteraient pas les combattants d'Azov capturés comme des prisonniers de guerre car le régiment est considéré comme «une organisation terroriste». Tous ses combattants capturés «feront l'objet d'enquêtes criminelles» en vue d'un procès. «De tels crimes sont passibles chez nous de la peine capitale, la peine de mort», expliquait le 30 mai le ministre de la Justice de la République populaire de Donetsk. Mais tout automatisme en la matière serait contraire au droit international: pour être poursuivi pour terrorisme, «il faut personnellement être jugé pour des faits précis», note Julia Grignon.
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La guerre en Ukraine draine par ailleurs des milliers de combattants volontaires provenant de pays extérieurs à l'Ukraine. Sont-ils des «civils» qui se battraient donc illégalement? Toujours aux termes de l'article 4 de la troisième convention, les membres de milices ou de corps de volontaires qui appartiennent aux forces armées peuvent recevoir le statut de prisonniers de guerre à quatre conditions: «Avoir à leur tête une personne responsable pour ses subordonnés ; avoir un signe distinctif fixe et reconnaissable à distance ; porter ouvertement les armes ; se conformer, dans leurs opérations, aux lois et coutumes de la guerre».
Dans un conflit, certaines personnes sont donc spécifiquement exclues du statut de prisonnier de guerre. «C'est le cas, par exemple, des mercenaires», note Julia Grignon, qui mentionne là le qualificatif pour lequel les deux Britanniques et le Marocain ont justement été condamnés par les autorités de Donetsk. Cette notion est définie en droit international par l'article 47 du premier protocole qui dispose qu'est mercenaire tout combattant «qui prend part aux hostilités essentiellement en vue d'obtenir un avantage personnel et à laquelle est effectivement promise [...] une rémunération matérielle nettement supérieure à celle qui est promise ou payée à des combattants [...] dans les forces armées». Il doit en prime ne pas être «ressortissant d'une Partie au conflit ou résident du territoire contrôlé par une Partie au conflit».
«Des contrats avec les forces armées ukrainiennes»
Dans ce cadre général posé par le droit des conflits armés, qu'en est-il de la situation personnelle d'Aiden Aslin, de Shaun Pinner et de Brahim Saadoun? Ont-ils le droit au statut de «prisonnier de guerre» et, à cet égard, ne peuvent-ils pas être poursuivis pour avoir combattu en Ukraine? Pour les Ukrainiens et leurs alliés, la question ne fait pas de doute, au moins pour les deux Britanniques capturés dans le site métallurgique d'Azovstal à Marioupol, la ville portuaire assiégée puis conquise par les Russes en mai. Interrogé sur la BBC, l'ambassadeur d'Ukraine à Londres, Vadym Prystaïko, a expliqué que ces combattants britanniques avaient «des contrats avec les forces armées» ukrainiennes et qu'«ils vivaient en Ukraine avant».
Dès le mois d'avril, la famille d'Aiden Aslin avait expliqué que le Britannique avait déménagé en 2018 en Ukraine. Il y avait rencontré sa compagne et s'était installé dans la ville de Mykolaïv, avant de rejoindre le corps d'infanterie de la marine ukrainienne. L'on sait en particulier que les soldats de la 36e brigade d'infanterie navale étaient notamment présents à Azovstal. La famille de Shaun Pinner avait quant à elle indiqué que celui-ci n'était «ni un volontaire ni un mercenaire, mais sert officiellement dans l'armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne», rapporte l'AFP qui précise qu'il s'était lui aussi installé en 2018 en Ukraine et a épousé une Ukrainienne.
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Par ailleurs, le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a exprimé sa «préoccupation» après la condamnation à mort de ceux qu'il a bien qualifiés de «trois militaires». «Selon le commandant en chef de l'Ukraine, tous ces hommes faisaient partie des forces armées ukrainiennes. Si c'est le cas, ils ne devraient pas être considérés comme des mercenaires», a indiqué une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.
Et même si les trois combattants ukrainiens faisaient partie des volontaires internationaux, cela n'en ferait pas automatiquement des «mercenaires» car la «Légion internationale pour la défense territoriale de l'Ukraine» qui les regroupe fait officiellement partie de la Force de défense territoriale ukrainienne, autrement dit les réservistes de l'Armée ukrainienne. Là encore, le lien est bien établi avec «les forces armées d'une Partie» au conflit armé.
Moratoire russe sur la peine de mort
Cette question du titre de «prisonnier de guerre» n'est par ailleurs pas la seule qui se pose. «Les conditions d'un procès équitable ont-elles été garanties aux trois combattants?», s'interroge, sceptique, Julia Grignon. La justice de Donetsk est-elle indépendante? Avaient-ils le droit à un avocat? Le principe du contradictoire était-il respecté? La juriste de noter pudiquement que «la communauté internationale a des doutes à cet égard», étant donné notamment qu'il s'agit de la «cour suprême» d'un État qui n'est pas reconnu internationalement.
Et, surtout, qu'en est-il de la peine de mort elle-même? «C'est disproportionné, cette fois-ci au regard du droit international des droits de l'homme», affirme Julia Grignon. Certes, tous les États n'ont pas signé le deuxième protocole du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1989, qui prévoit l'abolition définitive de la peine capitale. En particulier, la Russie ne l'a pas abolie, mais elle applique en la matière un moratoire. Il n'y a donc de peine de mort à Moscou, mais quid des républiques séparatistes du Donbass qui, officiellement, ne font pas partie de la Fédération de Russie ? «Il existe en droit international un principe de 'contrôle global' qui s'applique dès lors qu'on peut considérer qu'un État agit en se cachant derrière un groupe armé», précise la professeur de l'Université de Laval, qui estime que les relations entre Moscou, Donetsk et Lougansk entrent clairement dans ce cadre. En théorie, le moratoire russe sur la peine de mort devrait donc s'appliquer pour les trois combattants, ce que la Russie ne reconnaîtra jamais puisqu'elle estime que les deux républiques séparatistes sont «souveraines».
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En résumé, il semble bien, à première vue, que les trois combattants capturés puissent disposer du statut de «prisonnier de guerre» consacré par la troisième convention de Genève puisque, selon Kiev et ses alliés, ils étaient bien intégrés directement au sein des forces armées ukrainiennes - au moins pour les deux Britanniques. À cet égard, ils ne devraient pas pouvoir être condamnés pour avoir combattu en Ukraine. Au-delà de leurs cas personnels, les «volontaires étrangers» sont eux aussi liés à la réserve de l'Armée ukrainienne. Rien n'indique donc qu'ils étaient des «mercenaires», au regard du droit international des conflits armés. Par ailleurs, outre que rien ne garantit qu'ils ont bénéficié d'un procès équitable, la peine de mort apparaît comme disproportionnée, et ce d'autant plus que la Russie, qui exerce un «contrôle global» sur les séparatistes du Donbass, respecte en la matière un moratoire.
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REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Le Figaro
Ressentir la joie, oser le vide… Six préceptes chinois pour trouver son élan intérieur
Viviane ChocasSe relier à l'énergie qui nous anime, être nous-même, aller vers ce qui nous fait du bien… Marie-Pierre Dillenseger, spécialiste de la pensée chinoise qui vient de publier Le Feu intérieur, nous invite à adopter six préceptes pour (r)allumer nos forces vives.
Comment, au seuil de l'été, rassembler ses forces, les nourrir, osons même dire les «arroser», pour aborder le présent dans un vrai élan ? Quelle étincelle allumer en nous, pour que ça (tout notre être !) tienne, dans une époque où les tensions sont légion ? Rencontrer Marie-Pierre Dillenseger est un bon début de réponse. On l'attrape à Paris, lors d'un de ses voyages entre l'Alsace, où elle est née, et la côte est des États-Unis, où elle vit depuis trois décennies. Écrivaine, conférencière, elle sourit à la métamorphose de ce café proche du Luxembourg, qui fut d'abord une boucherie, puis une librairie, avant d'y proposer désormais de merveilleux scones sans gluten.
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L'énergie ? Marie-Pierre Dillenseger appelle cela «le feu intérieur»*. Elle accompagne, depuis vingt-cinq ans, des femmes et des hommes désireux de mieux déployer leurs projets, de mieux se connaître. La clé de tout ? «Nourrir sa vitalité. C'est elle, et non la volonté, qui nourrit l'accomplissement, écrit l'experte dans son introduction. C'est elle, et non la résilience, qui permet le rebond après un choc.» D'accord, mais… la vitalité, c'est quoi au juste ? «Elle se voit, ou elle n'est pas, on la dégage, ou pas», estime notre interlocutrice. Mais attention, poursuit-elle : «Ce feu intérieur, qui nous est donné à la naissance, nous avons la responsabilité individuelle de l'entretenir. On n'emprunte la flamme à personne, on se centre sur ses forces propres.» Elle précise encore : «Dans la pensée chinoise, rien n'est considéré comme acquis durablement. Tout se travaille, aussi peut-on dire que la vitalité, c'est d'abord une attitude.» Qui commence comme ça…
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Simplifier, désencombrer
«Le meilleur moyen d'arroser notre vitalité est de nous débarrasser de ce qui ne va pas. Nos signes de stress (insomnie, fatigue, palpitations, difficultés de concentration… ) ne pointent pas une fragilité supposée, ils donnent l'alerte. Et nous invitent à un ajustement. Repérons les lieux, les conditions, les personnes qui nous donnent de la vitalité, et ceux qui nous en dépossèdent. Et libérons-nous des seconds ! Mes vitamines ? Aller vers ce qui nous fait du bien. Chacun a la responsabilité d'identifier sa propre palette de “carburants”. J'ajoute que cultiver sa force vitale ne se décide pas de l'extérieur, on ne peut l'imposer à personne. L'enjeu est l'alignement avec qui nous sommes. J'aime utiliser cette formule : plus c'est simple, plus c'est simple. Car la vitalité se nourrit de simplicité, de régularité, et d'allergie aux embrouilles.»
Si vous n'avez que 5 minutes pour retrouver le mouvement intérieur, le flux, mettez la main sur votre cœur, sentez-le battre. Sentez-le vraiment.
Oser le vide
«Notre culture aime applaudir les avancées, c'est porteur. Mais parce qu'on fonce et qu'on se démultiplie dans l'action, nous sommes beaucoup dans l'expiration qui va avec le déploiement de l'effort. Je milite pour des temps d'inspiration ; dans ma bouche, cela signifie aussi “de vide”. Je préconise des petites pauses de 5 ou 10 minutes, répétées dans la journée, ce que j'appelle un temps non opérationnel. Parfois, laisser tout simplement “passer du temps” est agissant. On sait que la qualité d'une décision dépend aussi de la posture dans laquelle on la prend. Si on est happé par trop de causes, on sera moins précis, moins juste.»
Si vous n'avez que 5 minutes, alors déplacez à demain une chose que vous pourriez faire aujourd'hui.
L'absence de joie est l'indicateur d'une vitalité endommagée
Ressentir la joie
«L'absence de joie est l'indicateur d'une vitalité endommagée. Il n'existe aucun test pour l'homologuer, mais on peut penser la vitalité comme un muscle, elle est limitée si nous ne l'entretenons pas. Travaillons, traversons la joie comme une attitude. Elle ouvre la cage thoracique, redresse les épaules et transcende, elle est contagieuse. C'est un mouvement vertical, une impulsion. Attention cependant, la joie, ça désorganise, mieux vaut le savoir !»
Si vous n'avez que 5 minutes, fermez les yeux, cherchez un ailleurs qui vous fait du bien. Laissez venir les parfums, les couleurs, acceptez qu'un tel lieu existe et vous attende un jour.
Pousser ses limites
«L'idée est d'aller vers, plutôt que contre. Nos limites ne sont pas une force raide, nous tenant comme dans un étau. S'accomplir n'est pas se dépasser, ce qui reviendrait à laisser derrière soi une part de nous immature ou inadéquate. Je crois qu'on avance plutôt avec toutes les facettes de notre être, nos erreurs anciennes et nos talents assumés, nos peurs, qu'on a intégrées. On ne se dépasse pas : on prend sa place. Avons-nous bien fait cette chose ? Aurions-nous pu faire autrement ? Questions sans réponses. Mieux vaut se rendre disponible pour les aiguillages, là devant nous, souvent déjà en chemin en nous.»
Si vous n'avez que 5 minutes, nommez à voix haute trois de vos qualités. Recommencez chaque jour pendant une semaine.
Laisser couler, laisser à d'autres
«Préserver ses forces est capital. Voilà pourquoi il faut apprendre à laisser glisser la critique sans riposter. On ne capitule pas, on refuse de s'engager sur le terrain de l'autre. Avec le recul, on comprend souvent que ce qui n'a pas été fait n'avait pas à être fait. Cette tâche ? Elle était prescrite par d'autres, pour d'autres, sur un chemin qui n'était pas le nôtre. Laissons couler. Ne regrettons pas.»
Si vous n'avez que 5 minutes, identifiez un dossier, une bataille, que vous classez sans suite. La cause peut être juste. Mais vous avez mieux à faire.
Se regarder de près
«Je propose d'investir dans nos singularités. On peut inscrire dans sa semaine des moments venant irriguer la vitalité, dédiés spécifiquement à des choses qui nous importent, à nous seuls. Toutes nos unicités mêlées favorisent au bout du compte la biodiversité dont le monde a besoin.»
Si vous n'avez que 5 minutes, prenez un crayon, dessinez votre corps. Laissez le crayon courir, sans juger. Que raconte l'image qui s'est formée ? Acceptez vos ressentis, nommez-les. (Au passage, ne dites rien sur le corps de vos amis, de vos enfants, des autres… Laissez-les s'en accommoder sans en rajouter. Occupez-vous de votre propre corps, commencez par le voir…)
*Le Feu intérieur, 23 pratiques quotidiennes pour libérer votre vitalité, de Marie-Pierre Dillenseger, Éditions Robert Laffont, 216 p., 18 €.
Pourquoi tout le monde nous dit : «Prends soin de toi !» ?
Rencontres philosophiques de Monaco 2/5.- Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Robert Maggiori, on se demande pourquoi dès qu'on boucle sa valise, il y a toujours quelqu'un pour nous dire : «prends soin de toi!». Le philosophe, traducteur, critique littéraire et philosophique répond.
Enfants bien éduqués, orga sans accro… Dans tout ça, les couples ont-ils oublié de s'aimer ?
DÉCRYPTAGE - Non, cela n'arrive pas qu'à vous ! Dans nos vies compressées entre charge mentale, performance au travail et quête d'un idéal amoureux, le couple ne trouve plus sa place. Il est temps de se reconnecter au désir.
Faire le vide, pourquoi cela ferait-il tant de bien ?
Rencontres philosophiques de Monaco 3/5. - Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Elsa Godart on caresse une très haute ambition : faire le vide ! Est-ce qu'on risque l'ennui, ou un possible nirvana ? La philosophe et directrice de recherche à l'Université Gustave Eiffel nous répond.
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Notre sélection de six hôtels pour se détendre près de chez soi
Amélie ComFlorence VierronAnthony PalouSophie De SantisLA SÉLECTION DU FIGARO - Adieu les bouchons, le casse-tête des retards de train et d’avion, le vrai plaisir ne serait-il pas de s’offrir un séjour à l’hôtel… en restant à Paris?
Au Saint James
L’esprit du lieu: la porte Dauphine et l’avenue Foch peuvent bien crépiter, le Saint James, place Adenauer, reste épargné dans sa bulle de calme verdoyante. Au cœur du 16e arrondissement, cet hôtel particulier de style néoclassique qui a abrité la Fondation Thiers est enveloppé par 5000 m2 de verdure. Une fois le porche passé, Paris s’efface et cette délicieuse sensation d’être ailleurs se poursuit dans le hall. Majestueux, il s’élève vers les étages. Tapissé d’une moquette épaisse, son escalier respire le romantisme.
La chambre, d’une belle hauteur sous plafond, bénéficie d’une large luminosité avec ses grandes fenêtres. Et la douceur de l’éclairage accentue son élégance toute en simplicité. La salle de bains, avec sa petite touche de marbre, allie charme de l’ancien et confort moderne. Quant aux espaces communs, la bibliothèque-bar s’apparente à un refuge douillet qui invite à engager la conversation ou à se perdre dans la lecture. Quant à la salle à manger, elle s’ouvre sur le jardin et offre de beaux espaces pour préserver l’intimité de chaque convive. Au sous-sol un spa et une piscine permettent de se détendre.
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On y va pour: en ces jours printaniers, le véritable bonus du Saint James réside dans son jardin, plus particulièrement dans son restaurant, qui s’y installe. Assis dans de larges fauteuils en osier sous une pergola vert Versailles, chacun peut à loisir admirer l’architecture des lieux. Le chef Julien Dumas a imaginé une carte estivale dont les mets sont cuisinés au brasero devant les convives. Les légumes viennent d’un potager de l’hôtel situé à Fontainebleau. Cuisine fondante et légèrement braisée, un délice.
Le +: le jardin, son calme précieux en plein Paris et son atmosphère magique la nuit, grâce aux lumières qui mettent en valeur la somptuosité de l’hôtel.
Le -: la musique, trop forte en début de soirée, pour accompagner le dîner. On préférerait s’en passer pour profiter du chant des oiseaux.
Saint James Paris, 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Chambre double à partir de 570 €. Pour dîner à la Terrasse, comptez 80 € à la carte. saint-james-paris.com
Au Pavillon Faubourg Saint-Germain
L’esprit du lieu: le 8 juillet 1920, sur les conseils du poète américain Ezra Pound, l’écrivain irlandais James Joyce pose sa valise au 9, rue de l’Université, Paris (6e). À l’époque, l’immeuble abritait des meublés. Il loge à cette adresse avec sa famille jusqu’au 19 octobre 1922. À l’angle du 9, il y a la menue rue du Pré-aux-Clercs, où du 3 au 5 s’étend désormais le Pavillon Faubourg Saint-Germain, propriété du groupe Chevalier. Dès l’entrée, carrelée de noir, du 5, c’est l’ailleurs. La chambre réservée est la suite James Joyce. Seule à l’étage, elle se compose d’un salon mansardé ensoleillé grâce à quatre fenêtres et un large vasistas. Bref, le ciel par-dessus les toits ouvre ses portes d’or de tous côtés. D’ici, la voix des habitants célestes est mieux perçue. On rêve? Non. Un long canapé, une table ronde, un élégant fauteuil prune, un bureau, une salle de bains avec douche et baignoire à l’ancienne. Passons de l’autre côté de la cloison, voilà la chambre. Envie de se jeter sur le sublime lit king size, mais le bar James Joyce nous attend.
On y va pour: outre la carte de gins à faire blêmir F. Scott Fitzgerald, le bar James Joyce, à la douce atmosphère, vous propose neuf «cocktails créations» dont le Pré n° 5, servi dans une coupe à champagne avec vodka 42 Below/piment anneaux de feu/litchi/cordial rose et framboise. Délicieux effluves de roses épicées (18 €). Pour les amateurs de cocktail sans alcool, optez pour l’Ulysse: ah!, son raisin blanc sauvignon/citron jaune/cordial passion et basilic arrosé d’eau gazeuse (11 €). Le plus renversant? Le Lucia avec son Martini Floreale infusé verveine/framboise/citron jaune et baies de Timur qui fait toute la différence. On se signe. Cela vaut mieux qu’un mot juste (11 €). On attend le cocktail Finnegans Wake, un truc à réveiller un mort!
Le +: au sous-sol, ces caves voûtées. Dans les années 1950, elles abritaient le Quod Libet, cabaret mythique. Aujourd’hui, un spa avec bassin profond et jets d’eau, cabines de soin, salle de méditation, hammam. Ce lieu n’a de grandiose que son extrême intimité.
Le -: la carte des desserts, qui mériterait juste un petit effort de la part du restaurant néobistronomique Les Parisiens, appelé à devenir une excellente adresse. La carte, accessible, est supervisée par un ancien finaliste de «Top Chef» Thibault Sombardier. Goûtez le vol-au-vent Paris-Deauville, une merveille.
Pavillon Faubourg Saint-Germain, 5, rue du Pré-aux-Clercs, Paris (7e). 47 chambres à partir de 350 €. De 1050 à 2000 € (la suite) selon la saison. pavillon-faubourg-saint-germain.com
Au Drawing
L’esprit du lieu: à chaque étage un artiste. Ici, l’art est à l’honneur. Dans chaque couloir, des œuvres ornent les murs de cet hôtel 4-étoiles de 48 chambres. Chacune d’entre elles en dévoile un rappel en tête de lit. De quoi s’offrir, dans ses rêves, d’autres horizons picturaux. Situé à deux pas du Louvre et du Musée des arts décoratifs, le Drawing Hôtel a été imaginé par Christine Phal et Carine Tissot, les deux instigatrices de la foire Drawing Now, grand-messe printanière du dessin contemporain qui investit chaque année le Carreau du Temple. Au premier étage, le duo de graffeurs Lek et Sowat, les premiers du genre à avoir intégré la Villa Médicis, de 2015 à 2016, ont créé un univers géométrique aux couleurs froides.
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Dans un tout autre style, l’univers du deuxième a été imaginé par Abdelkader Benchamma. Avec une grande minutie, il trace des lignes vouées à disparaître, rendant le sujet insaisissable. Le couloir de l’étage suivant est quant à lui beaucoup plus sombre. Sur des murs complètement noirs, Clément Bagot a posé ses œuvres colorées inspirées de l’imagerie satellitaire et de la cartographie invitant au voyage, à la découverte et à la contemplation. Au quatrième, sur les murs vert foncé, les œuvres de Françoise Pétrovitch donnent à l’endroit une atmosphère singulière. Pour un peu on se croirait dans Shining… Au cinquième, l’ambiance est plus légère. Sur un fond bleu clair, le couloir est tapissé par les mots Door ou encore Wallde Thomas Broomé La Drawing Society, la maison mère, s’apprête à ouvrir un nouvel hôtel dans le quartier de la Gaîté-Montparnasse.
On y va pour: comme son nom l’indique, le dessin. Allez voir absolument les expositions du Drawing Lab, qui se trouve au sous-sol.
Le +: le rooftop, d’un calme absolu, où l’on peut grignoter une planche de charcuterie accompagnée d’un spritz, d’une bière ou d’un cocktail. Peut-être aurez-vous l’occasion de discuter avec Juliano, le serveur cartophile à l’accent latin.
Le -: la carte un peu réduite pour manger, quand bien même il s’agit d’un parti pris.
Drawing Hôtel, 17, rue de Richelieu (1er). Chambre double à partir de 320 €. drawinghotel.com
Au Wallace
L’esprit du lieu: au bout de la petite rue Fondary, dont le calme contraste avec celle du Commerce. La discrète façade abrite un 4-étoiles de 48 chambres. Dans les étages les plus hauts, les chanceux pourront admirer la vue sur la tour Eiffel, visible depuis les chambres sur cour, qui scintille toutes les heures jusqu’à 1 heure du matin ; le rooftop appelle à venir s’y poser. La terrasse en bois végétalisée se veut dépaysante. Bien qu’il y fasse un peu frais ce soir-là, quelques téméraires s’y attablent pour boire un cocktail avant de descendre déguster les antipastis de la maison.
On y va pour: son rooftop avec sauna, bain scandinave et vue. Et pas n’importe laquelle! C’est toute la partie supérieure de la «Dame de fer», que l’on peut admirer depuis les hauteurs de cet hôtel.
Le +: la décoration italienne, rétro et très chic signée par le duo Hauvette & Madani. Chaises B32 de Marcel Breuer, téléphone à cadran, tête de lit en bois laqué et terrazzo dans la salle de bains.
Le -: l’accueil un peu «light» pour un 4-étoiles.
Wallace Hôtel & Bar, 89, rue Fondary (15e). Chambre double à partir de 250 € petit déjeuner inclus. hotelwallaceparis.com
À la Finca
L’esprit du lieu: si le site internet laisse volontairement planer une certaine… ambiguïté, rassurez-vous, l’endroit est parfaitement fréquentable. Cet hôtel 3-étoiles de 21 chambres a ouvert début 2021. On y entre par le restaurant qui annonce la couleur. Sur les murs azur, des photographies de femmes au bord de piscines ensoleillées. Coussins berbères, bois flotté et sièges en osier, tout rappelle les îles de l’archipel des Baléares. «Vacances» doit être le leitmotiv du patron, qui, avec son air décontracté et des bracelets plein les poignets, nous invite à nous asseoir en terrasse pour déguster tapas et cocktails.
Jérôme œuvre derrière le bar et au service. Miracle, le chien de l’hôtel, traîne sous les tables de la terrasse, se laissant volontiers caresser pour peu qu’il puisse jeter un œil dans votre assiette. Après un dîner sous les «cocotiers» du boulevard Richard-Lenoir, le spa est bien mérité. Le maillot (ce soir-là nous n’oserons pas la nudité…) et le peignoir enfilés, direction le sous-sol pour se prélasser dans le hammam et le bain à bulles. Retour dans la chambre après une heure de détente. Bien que donnant sur la rue, il n’y a pas un bruit. Preuve s’il en est que l’insonorisation a été bien faite!
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On y va pour: l’ambiance des îles d’Ibiza et de Formentera qui se cache dans les moindres détails de l’hôtel. De la décoration des chambres au spa hammam accessible 24 heures sur 24.
Le +: la carte des tapas avec des produits tout droit venus de la péninsule Ibérique. Mention spéciale pour le queso de oveja trufado curado. Traduisez «fromage de brebis à la truffe» (13 € l’assiette): un délice!
Le -: pourquoi avoir fait des économies sur le revêtement des sols dans les chambres?
Hôtel Casa La Finca, 44, boulevard Richard-Lenoir (11e). Formule Day Break: chambre double et accès illimité au spa à 149 €. casalafinca.com
Au Kimpton
L’esprit des lieux: le concept du Kimpton, créé dans les années 1980 à San Francisco, a été un modèle de modernité à la californienne. Aujourd’hui, sa première adresse parisienne, dans le quartier Opéra, est tout en contraste. On est certes bluffé par la façade Art nouveau, qui en impose avec ses ferronneries bleu électrique, son marbre blanc, son escalier majestueux d’ancien grand magasin des années 1920 et ses espaces à vivre conviviaux. Mais les 149 chambres, dont 26 suites, sont au carré. Le chic d’un 5-étoiles sans la fantaisie.
On y va pour: indéniablement son spa. Une oasis rose poudrée en plein cœur de Paris. Avec un bassin de 11 mètres, la piscine offre un moment de détente avant d’entrer en cabine pour se faire chouchouter. Le protocole proposé par la marque française Codage, fondée en 2010 par Amandine et Julien Azencott, est court et précis (16 soins seulement). Très ciblé et sobrement dosé. Pas de formules interminables ni d’huiles essentielles exotiques. Les flacons sont numérotés comme des produits d’apothicaire. Leur formulation, leur texture et l’absence de parfum rendent l’expérience d’autant plus agréable. La main experte de la thérapeute et directrice du spa, Michaella Mamode, n’y est pas pour rien. Cette Française internationale, de Londres à l’île Maurice, connaît les techniques de massage visage et corps sur le bout des doigts. Les quatre soins visage, d’une durée de 45 à 60 minutes (de 125 à 160 €) sont à recommander. codageparis.com
Le +: son superbe rooftop, le Sequoia, au 10e étage avec la vue à 180 degrés, à couper le souffle, de la tour Eiffel au Palais Garnier et jusqu’au Sacré-Cœur. On peut être surpris par son unique formule de tacos (poulet, poisson ou végétarien) au déjeuner (35 €). Un clin d’œil aux origines californiennes du Kimpton. Mais elle a le mérite d’être légère et efficace. On peut préférer venir à l’heure de l’apéro pour admirer le coucher du soleil autour d’un cocktail et de tapas.
Le -: la froideur du décor dans certaines chambres où la sobriété confine à la rigueur. Charles Zana, architecte d’intérieur émérite, nous a habitués à un style plus chaleureux et personnel. Le léger fond sonore du boulevard malgré le double vitrage.
Kimpton St Honoré Paris, 27-29, boulevard des Capucines (2e). Tél.: 01 80 40 76 10. À partir de 450 € la chambre double. kimptonsthonoreparis.com
Nicolai Howalt exposé chez Maria Lund, le Festival d'humour de Paris et Sigrid à La Cigale: que voir à Paris cette semaine?
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Le Figaro
Fête des pères : 10 idées cadeaux jardin
Jardinier, bricoleur, astronome : selon son profil et ses passions, voici une série d'idées pour le combler le dimanche 19 juin 2022.
Fête des pères: un homme, un parfum
Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.
Fête des pères 2022: quelle est l’origine de cette tradition?
Ce dimanche 19 juin 2022, les papas seront à l'honneur. Mais qui a inventé la Fête des pères? Cette fête remonte aux années 50 et nous vient d'une opération commerciale.
Ces écrivains qui ont fêté leur père par leurs mots
QUIZ - QUIZ - Le Figaro redécouvre les citations littéraires qui glorifient la figure paternelle.
En images : Gigi Hadid, Diane Kruger, Guillaume Canet... Ils célèbrent la Fête des pères sur Instagram
Des hommages pleins d'amour et d'humour
Un cadeau de fête des pères original en quelques clics !
À seulement un jour de la fête des pères, vous n’avez toujours pas trouvé le cadeau idéal pour votre papa ? Pas de panique, MyVitibox vous propose un cadeau vin original, durable et responsable de dernière minute grâce à un abonnement vin.
Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute
Il n'est pas encore trop tard ! Envie d'un cadeau horloger de dernière minute ? Voici quelques idées à tous les prix à offrir ou s'offrir sans attendre.
Notre sélection de cadeaux très gourmands pour la Fête des pères
Chocolat, déco, tireuse à bière, four à pizzas...
La fête des pères s’annonce sous un arc-en-ciel de couleurs radieuses
EN IMAGES - À rebours d’une période monochrome, de l’orange au rose, une palette d’artistes a inspiré cette sélection de cadeaux à tous les prix.
Visualiser le diaporamaFête des pères : nos idées de cadeaux pour un voyageur esthète
SHOPPING - Pièces nomades made in France pour un week-end au vert ou objets vagabonds inspirés du Japon, voici la sélection 2021 du Figaro Voyage pour des papas globe-trotteurs exigeants.
Fête des pères : six échappées de dernière minute sur le bassin méditerranéen
Le 20 juin, les pères seront à l’honneur dans tout l’Hexagone. Pour leur faire plaisir, on leur offre un peu de sérénité, loin des foules et du bruit du monde… Pour un week-end les pieds dans le sable.
El País (ESP)
Los mejores consejos para mujeres que viajan solas por primera vez
MUJERESMariel Galán lleva 15 años recorriendo el mundo y se inició por un país desafiante como México. Una experiencia de la que extrae sus mejores recomendaciones para que emprender una aventura en solitario no sea un reto paralizante
“Hazlo, y si te da miedo, hazlo con miedo”. Cuando escuché por primera vez esta frase me hizo eco. Justamente así emprendí mi primer viaje sola: con temor, incertidumbre y poniendo en duda mi capacidad de resolver problemas estando en un país lejano. Además de mis inseguridades, tuve que sortear las de mis conocidos y enfrentarme a comentarios como: “No viajes sola, es riesgoso”. No los culpo; los estereotipos, la brecha de género y la vulnerabilidad a la que se enfrentan las mujeres en ciertos países nos lleva a reforzar este tipo de prejuicios, al punto de convertir nuestras creencias en limitaciones.
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Las mujeres han viajado solas desde épocas remotas y las adversidades siempre han estado presentes, aunque algunas han variado. A pesar de esto, hay algo que nos distingue: nunca nos hemos detenido. Las estadísticas lo comprueban. Según Statista, portal estadístico internacional, el 70% de los viajeros del mundo son mujeres, y de acuerdo con una investigación hecha por Booking.com el 62% de las latinoamericanas han realizado por lo menos un viaje internacional sin compañía.
Mis primeras aventuras comenzaron por México. Años más tarde pisé lo que me restaba de América (de norte a sur), Europa, África, Asia y países del Caribe. De mis experiencias tengo un cúmulo de consejos que resumo en estas líneas.
Elige tu destino
¿Cómo te imaginas tu primer viaje sola? ¿Caminando en un bosque, recorriendo una antigua ciudad, descubriendo una cultura nueva? Piénsalo y valora qué tan viable es emprenderlo con base a tu presupuesto, tiempo y experiencia. Si eres primeriza, comienza haciendo viajes de proximidad o visita países en los que te sientas cómoda con el idioma y la cultura.
La agencia Ampersand Travel, especializada en expediciones de lujo por Asia y África, lanzó la guía mundial Wander Women Index 2020. A través de una lista reveló los mejores destinos para viajar sola basándose en cuestiones como las facilidades que esos países le ofrecen al turismo femenino o en la seguridad, derechos de las mujeres. Según este registro, los seis países más seguros, por orden de mención, son: Nueva Zelanda, Países Bajos, Francia, el Reino Unido, Suiza y Canadá.
La información es poder
Creo que el conocimiento me protege de lo peligroso que es estar desinformada. Me tomo un buen tiempo para planear y averiguar cuáles son los mejores sitios para hospedarme, cómo es la cultura, qué tan complejo es el medio de transporte, etcétera.
El hospedaje es clave
Para el alojamiento busco opciones céntricas y cercanas a estaciones de metro. Mi máxima es leer los comentarios de otras viajeras. Hay muchos buscadores, pero algunos de los que más uso son Booking.com, Hoteles.com, Expedia y Airbnb (en caso de que el anfitrión viva en el mismo espacio, prefiero que sea mujer y que tenga buena calificación).
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Implementa estas medidas de seguridad
Una de mis reglas de oro es ser tan prevenida como lo soy en mi propia ciudad. Estas son algunas de mis consideraciones básicas: nunca camino de noche estando sola, no me quedo dormida en ningún medio de transporte, siempre que conozco a alguien en mi viaje me mantengo en sitios públicos y no suelo decirles en dónde me hospedo. Además, guardo mi dinero en más de un sitio, mantengo informada a mi familia de mis actividades y elijo a uno de mis contactos para compartirle mi ubicación en tiempo real. Para complementar, cuelgo un silbato en el cierre de mi mochila y lo tengo a mano para hacerlo sonar en caso de emergencia. Si quiero salir de la noche, planeo cómo regresar a mi alojamiento, procuro no llevar bolsa y me mantengo pendiente de mis bebidas. Finalmente, confío en mi intuición, esa corazonada que me alerta e indica si es mejor retroceder, actuar o irme de un lugar.
Haz uso de la tecnología
Tener internet cuando viajas sola es imprescindible. Lo que me funciona mejor es comprar un chip de alguna compañía local del país o continente al que llego. A pesar de que mi número original es de México, sigo manteniendo mis contactos de WhatsApp, pero me aseguro de tener desbloqueado mi teléfono. Otra opción es comprar tarjetas internacionales o un hotspot con internet móvil. Las aplicaciones también son de gran ayuda, utilizo el Traductor de Google, Google Find My Device y la VPN Surfshark (una red privada virtual con la que me conecto de forma segura a wifi público y que evita el robo de mis datos).
Asegúrate
Contratar un seguro de viajes es algo que hay que hacer por responsabilidad y prevención. Existen compañías que ofrecen asistencias al viajero, un servicio que es más completo que un seguro médico internacional.
Contrata experiencias
Buscar experiencias viajeras en el destino es para mí la mejor manera de hacer amigos. En muchos países he conocido gente, pero recuerdo con cariño a María, una española que se convirtió en una gran aliada luego de coincidir en una excursión de barranquismo en Ecuador o al grupo de amigos que hice en Colombia después de tomar una clase de vallenato.
Viaja ligera
Empacar liviano tiene muchas ventajas: te dará mayor movilidad, te ahorrará cansancio, tiempo, distracciones... Respondiendo a la pregunta: ¿mochila o maleta? Me siento más cómoda con una mochila porque me es más práctico caminar y subir al transporte público, pero esto es cuestión de gustos. La mía es de 50 litros, tiene suficientes compartimentos y tirantes acolchonados.
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Adéntrate en la vida local
Convivir con un lugareño me hace sentir cobijada y cercana a la cultura del país que esté recorriendo. Los locales suelen darme los mejores consejos para visitar sitios pocos turísticos y vivir viajes más auténtico. Fue gracias a Héctor, un pescador con el que platiqué en Ixtapa Zihuatanejo, que descubrí la mejor marisquería de mi país.
El temor de viajar sola se me quitó viajando, aunque suene redundante. Sin miedo o con él, somos una ola creciente de exploradoras, que al encontrarnos, creamos comunidad y nos reforzamos. Si me lees, te repetiré lo que digo en mis vídeos: “Viaja, no estás sola”.
Mariel Galán es creadora del canal de YouTube Mariel de Viaje y del blog marieldeviaje.com. A través de sus vídeos y reportajes da consejos útiles de viajes e inspira a la gente a recorrer el mundo.
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L'Humanité
Mobilisations pour éviter un été meurtrier
ActuHôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.
Cécile RousseauLa saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »
Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »
« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible
Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »
Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale : « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »
Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »
hôpitalHôpital publicpersonnel soignantségur de la santé Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLe rapport de Jean-Luc Mélenchon aux forces de l'ordre, la campagne législative de Marine Le Pen, et les mauvaises prévisions pour la majorité étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Emilie Zapalski, communicante politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Guillaume Tabard, rédacteur en chef et éditorialiste politique au Figaro, de Marie-Cécile Renault, journaliste au service Économie du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?», «Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?» et «Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?»
Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?
Les mots marquent la première polémique de la campagne côté Nupes. Dans un tweet ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que «la police tue» après la mort d'une jeune femme samedi à Paris. Mardi matin, sur France Inter, le leader Insoumis, malgré les critiques de l'opposition, s'est défendu d'avoir «monté le ton» pour fustiger «l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande». À cinq jours du premier tour des législatives, cette phrase a-t-elle été utilisée d'une manière inopinée ou relève-t-elle de la stratégie électorale?
Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?
Alors que Jean-Luc Mélenchon mène une campagne tambour battant, l'autre pôle de radicalité de l'échiquier politique, lui, livre une bataille atone et sans fracas. Depuis plusieurs semaines, le parti à la flamme l'a indiqué : il n'aura pas la majorité absolue et Emmanuel Macron disposera très probablement d'une assise parlementaire. Comment peut-on expliquer cette stratégie alors que Marine Le Pen a rassemblé 41,45% des voix au second tour ? A-t-elle laissé involontairement le monopole de l'opposition à Jean-Luc Mélenchon ?
Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?
C'est la grande question qui agite l'Élysée depuis quelques jours : et si le président de la République n'avait pas de majorité sur laquelle il s'appuierait pour faire appliquer son programme ? Dans les dernières études d'opinion, la coalition «Ensemble» ne pourrait obtenir qu'une majorité relative face à la poussée électorale de la Nupes, promise à environ 200 députés. Voire plus. Un scénario pas impossible et qui ferait prendre au deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron un tournant inédit.
» Voir l'émission du mardi 7 juin :
«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»
Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».
Regarder la vidéoLégislatives : Emmanuel Macron peut-il refuser de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
LA VÉRIFICATION - «Si bonhomme tu vas le nommer !», a lâché l'insoumis Manuel Bompard en réponse à Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président».
«La police tue» : Mélenchon s'attaque aux forces de l'ordre, Darmanin lui répond
Le chef de l'alliance de gauche, coutumier du fait, a multiplié les déclarations contre les forces de l'ordre ces derniers jours. «Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner», a réagi le ministre de l'Intérieur.
Le Figaro
«On avait un moral du tonnerre» : Paul Leterrier, dernier Français libre de Bir Hakeim
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RÉCIT - Il y a 80 ans, la France remportait une importante victoire en Afrique du Nord contre les forces de l'Axe. Au soir de sa vie, le dernier survivant de la bataille se souvient de ses frères d'armes morts au combat.
Mayeul AldebertÀ cent ans, l’ancien fusilier marin de la 1ère Brigade française libre n’a pas perdu sa langue. C’est même tout l’inverse, soupire affectueusement son épouse Marguerite. «Plus le temps a passé, plus il est sorti de sa réserve», assure-t-elle tout en le réprimandant à chaque trop longue digression qui parsème son récit passionné. «Quand j’étais jeune, j’étais un garçon timide», ajoute l’intéressé. Comment le croire, lui, Paul Leterrier, fusilier marin qui déserta en 1940 pour rejoindre la France libre et dernier survivant de la retentissante victoire française de Bir Hakeim ?
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«J’ai seulement fait mon devoir», évacue l’ancien combattant, «et je ne voulais pas servir les boches», complète-t-il comme une évidence. Bien sûr, à l’époque, le désir d’aventure et de «baroude» palpite dans le cœur de l’adolescent. À 15 ans à peine, cet enfant d’une famille de marins du Havre s’engage dans l’équipage d’un paquebot de la Compagnie générale transatlantique.
Après la défaite française de juin 1940, Paul passe «en douce» en zone libre où il s'engage dans la marine du nouveau régime collaborateur dans l'espoir de déserter pour rejoindre les combattants de la France libre. «Lors d'une permission, je suis allé à Lourdes où j'ai demandé à la Sainte Vierge de m'aider», se rappelle Paul Leterrier. Prière exaucée puisque en escale à Beyrouth, le tout jeune homme échappe à la surveillance de son équipage et se glisse en dehors du navire pour rejoindre les troupes anglaises qui lui permettront de s'engager dans la 1ère BFL. Quelques mois plus tard, le normand se bat en soldat du rang dans la guerre du désert, aux côtés des Britanniques retranchés en Égypte, contre l’Africakorps, ce corps expéditionnaire allemand dirigé par le célèbre général Erwin Rommel.
Blessé pendant le siège
Plongé dans ses tumultueux souvenirs qui se révèlent à lui en désordre, fragments d’Histoire mélangés à des émotions lointaines, et parfois images très précises, comme des tableaux figés à jamais dans sa mémoire, le centenaire bondit soudainement dans son récit.
«Un éclat a jailli et s'est enfoncé dans ma cuisse, il grésillait, j'ai dû l'extraire moi-même, c'était intenable».
«J’ai été blessé pendant le siège de Bir Hakeim !» Ses mains osseuses encore pleines de force accrochent sa canne en peignant ce tableau qu’il a déjà montré de nombreuses fois à ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. «On était assis sous une bâche, au milieu d'un trou, protégés par des sacs de sable et on s'apprêtait à déjeuner quand un obus d’artillerie est tombé à proximité», expose-t-il. «Un éclat a jailli et s’est enfoncé dans ma cuisse». «Il grésillait, j’ai dû l’extraire moi-même, c’était intenable». «Je me suis brûlé les doigts car il était chauffé à blanc, mais quand il a refroidi, je l’ai récupéré dans ma poche», termine-t-il, satisfait.
Bir Hakeim, le puits du sage en arabe, est le lieu en Libye où près de 3700 Français de la 1ère BFL se retranchent pendant 15 jours à partir du 27 mai 1942, pilonnés par l’artillerie italienne et l’aviation allemande. Les forces de l’Axe cherchent à contourner les lignes britanniques par le Sud en prenant la position française, dernier point de passage avant le désert. «On s’est retrouvé encerclé de partout, se rappelle Paul, sans aucun ravitaillement». «On a tous eu peur, mais on avait un moral du tonnerre». À un contre dix, la 1ère BFL repousse un à un les assauts italiens et allemands en leur infligeant de lourdes pertes. Au dernier jour de siège, et alors que les Allemands s’apprêtent à donner l’assaut ultime, les Français reçoivent l’ordre britannique de se retirer. Les militaires de la 1ère BFL échafaudent une exfiltration improbable et spectaculaire, en pleine nuit, au milieu d’un barrage de 130.000 mines conçu par leurs soins avant la bataille.
Exfiltration spectaculaire
«Le génie nous avait tracé un passage très étroit à travers les mines», raconte Paul Leterrier. «On a détruit tout le matériel qu’on ne pouvait pas prendre et on est sorti». Le brouillard est dense et permet aux soldats français de se faufiler au cœur des lignes de siège allemandes. «Le canon que l’on emportait avec nous a sauté sur une mine, mais par chance on n’a pas été blessé», continue le vétéran. Les Français se retrouvent complètement éparpillés, mais doivent à tout prix parcourir les 7 km qui les séparent des lignes anglaises. Le fusilier marin, avec deux de ses compagnons, aperçoit un véhicule militaire qui se dirige vers eux. «J’ai dégrafé mon révolver, mais on a vite vu que le soldat qui en descendait était en short et chemise kaki, l'uniforme des Britanniques».
Après 15 jours de bataille, les deux tiers de la brigade sont saufs. Les hommes de la 1ère BFL ont-ils conscience de l’exploit qu’ils viennent d'accomplir ? «Bir Hakeim a été un vrai caillou dans la chaussure de Rommel», explique l’historien et spécialiste de la Deuxième guerre mondiale Nicolas Aubin. «À la fin de la bataille de Gazala, dans laquelle intervient l'épisode de Bir Halkeim, les Allemands ont perdu 50% de leurs chars, et sont sur les rotules». L’épuisement des troupes de Rommel sera un élément décisif dans la victoire définitive des Alliés en Afrique. Politiquement, Bir Hakeim renforce aussi la légitimité de De Gaulle et rehausse le blason de l’armée française humiliée en 1940. «Bir Hakeim a été la preuve que la France n'était pas morte», dira André Malraux.
«Sur le coup, c’était une bataille comme une autre», explique Paul Leterrier. Les militaires n’ont pas accès immédiatement à la presse britannique qui loue l’exploit et le courage des Français. Toujours blessé et atteint de dysenterie, le normand est soigné, mais repart rapidement se battre. Tunisie, Italie, débarquement en Provence... il participe à toutes les batailles et continuera après la guerre à servir la France dans le contre-espionnage jusqu'à sa retraite.
«Nous nous retrouverons au paradis»
Qu’évoque pour lui maintenant le nom de Bir Hakeim ? «Des amis morts au combat», répond le centenaire. «Nous nous retrouverons au paradis, si Dieu veut !», a-t-il écrit au crayon au début de sa biographie éditée en 2018. Au-delà de la fierté avec laquelle il arbore sa cravate bariolée d'anciens combattants de la France libre et de son insigne de la Légion d’honneur auquel il a été élevé au grade de commandeur en décembre dernier, le souvenir de cette camaraderie résonne encore. Celle qui donna «un moral du tonnerre» aux Français, élément essentiel de la victoire. Celle aussi marquée par des amitiés perdues, «des sacrifices offerts par la jeunesse».
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«Et ces sacrifices, brusquement apparaissent disproportionnés…», écrivait avant de mourir en septembre 1944 l'un de ses frères d’armes, Charles Régereau, un fusilier marin comme lui, mort pour la France. «Quand je suis rentré en Normandie après la guerre, je suis allé rencontrer sa mère, et sa sœur… Que j’ai épousée !», témoigne-t-il. «75 ans, c’est sa plus belle mission», conclut son épouse dans un sourire.
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L'Humanité
Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir
ReportageÉducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.
Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.
La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : « J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»
Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.
Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.
De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »
travailleurs sociauxségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatMédico-social El País (ESP)
SANS TITRE
Los platos únicos son un verdadero salvavidas con el que podemos llenar el estómago y nutrirnos fácilmente y sin grandes despliegues culinarios. Si les ponemos suficiente cantidad de verdura o fruta, legumbres y otras proteínas de calidad y un aliño sabroso podemos conseguir encajar comidas completas y satisfactorias en un solo plato (si nos falta algo, siempre podemos aliñar cuatro tomates en algún tiempo muerto de la preparación y servirlos al centro como ensalada para compartir). Hoy os proponemos siete que puedes preparar aunque no tengas un master en Le Cordon Bleu, encajan en el patrón de una dieta saludable -hemos hecho una excepción con los fideos refinados de la fideuà, porque la versión integral queda raruna- y llevan ingredientes de temporada. Todas las recetas son para cuatro personas.
Ensalada campera con huevo duro y atún
Para preparar este clásico veraniego, que puede servir como plato único si se le añade huevo y/o alguna conserva de pescado como atún, bonito, melva o sardinas, hay que cocer seis patatas con piel durante unos 20 minutos, o hasta que estén blandas como para atravesarlas con una brocheta o una puntilla. Cocer también cuatro huevos nueve minutos en agua hirviendo a fuego mínimo, enfriarlos bien bajo el grifo del agua para cortar la cocción y pelarlos. Preparar una vinagreta mezclando vinagre, sal, pimienta y aceite de oliva al gusto (muy recomendable ser generoso con todo, especialmente con el aceite). Cortar un pimiento rojo, uno verde y una cebolleta o cebolla dulce en daditos o tiras y mezclar con la vinagreta unos 20 minutos antes de montar la ensalada. Cuando las patatas estén tibias, pelarlas y cortar en dados o en rodajas, según se prefiera. Aliñar con la vinagreta y sus hortalizas, la mitad de los huevos troceados, dos latas de atún (opcional), tres tomates maduros cortados en dados y un puñado de aceitunas y llevar unos veinte minutos o media hora a la nevera para que se refresque un poco y se mezclen los sabores. Pasado este tiempo, remover, poner los huevos restantes por encima y servir, si se quiere con un chorro de aceite más para rematar.
Pasta integral, judías, guisantes, pesto de tomate rojo y aceitunas
Preparar un pesto triturando 12 tomates secos en aceite o hidratados en agua tibia durante media hora, un puñado de aceitunas verdes deshuesadas, un buen chorro de aceite, un chorrito de zumo de limón, un diente de ajo y 80 gramos de queso curado (el que tengamos a mano). Poner agua salada a hervir y añadir 500 g de judías verdes; pasados dos minutos poner también 500 g de guisantes y escurrir y enfriar todo después de tres minutos más. Cocinar la pasta un minuto menos de lo que indique el fabricante y reservar unas cucharadas del agua de cocción, escurrir, devolver a la olla y mantecar con el agua reservada, el pesto y las verduras. Emplatar, si se quiere con un poco más de queso rallado por encima y pimienta recién molida.
Ensalada de cuscús con frutas de hueso, queso fresco y vinagreta de perejil y pistacho
Hidratar 250 g de cuscús integral con un poco más de su volumen de agua caliente con sal y un chorrito de aceite. Pelar y cortar en pluma una cebolla tierna, aliñar con vinagre de manzana y sal y dejar reposar una media hora para que pierda fuerza. Deshuesar y cortar dos melocotones, tres o cuatro albaricoques y dos o tres ciruelas (dependiendo del tamaño). Preparar una vinagreta con aceite, sal, pimienta, un puñado de hojas de perejil y dos cucharadas de pistachos aplastados o -muy poco- picados (si se añade vinagre, tener en cuenta que la cebolla ya lleva). Mezclar todo y rematar con 300 g de queso fresco al gusto: personalmente prefiero los de cabra o de oveja, son más sabrosos que los de vaca.
Lentejas, cogollos a la plancha y tofu marinado picante
El tofu es un alimento bastante insípido que podemos convertir en una bomba de sabor si le damos el tratamiento adecuado; en el caso del tofu duro el mejor sistema que he encontrado es congelarlo, descongelar y presionar bien para eliminar toda el agua que suelte. Esta misma agua habrá creado pequeños agujeros que convierten este tofu en una esponja que absorberá rápidamente cualquier marinada que le añadamos. Para preparar este plato, congelar un par de días antes 400 g de tofu duro troceado, descongelar, escurrir y presionar para asegurarnos de que eliminamos todo el líquido. Preparar una marinada/vinagreta con seis cucharadas de salsa de soja, dos de aceite de sésamo, un chorro de vinagre y chile o salsa picante al gusto. Usar la mitad para marinar el tofu y reservar el resto. Lavar bien 600 g de lentejas cocidas, escurrir y poner en una ensaladera. Cortar ocho cogollos por la mitad a lo largo y marcar en una plancha o sartén. Cuando estén, poner sobre las lentejas y aliñar con el resto de la marinada. En la misma sartén o plancha, dorar el tofu, servirlo encima de los cogollos y rematar con cebolla de verdeo o tallo de cebolleta y sésamo tostado.
Untable de garbanzos y remolacha con mejillones en escabeche, crudités y pan integral tostado
Aunque normalmente lo tomamos como picoteo o aperitivo, un untable bien acompañado de verduras y un buen pan integral tostado puede servir como plato único. Los mejillones en escabeche y los garbanzos se llevan estupendamente en cualquier formato -ya los preparamos juntos en ensalada, y también quedan genial con los mejillones coronando un guiso viudo de cualquier legumbre-, y aquí aportarán además la alegría del vinagre y el pimentón. Poner en un robot o un bol profundo 600 g de garbanzos cocidos, un diente de ajo -o al gusto-, dos remolachas cocidas, pìcante al gusto y una lata grande o dos pequeñas de mejillones en escabeche (con el escabeche incluido). Triturar todo hasta conseguir la textura que nos guste, probar y rectificar de vinagre o sal. Llevar a la nevera al menos una hora para que se mezclen los sabores y servir con un pepino, un pimiento y cuatro zanahorias en bastones, 200 g de tomates cherry y cuatro rebanadas de pan integral tostado (a mí me gusta con uno de sabor potente como el centeno).
Salteado de arroz integral con calabacín, cebolla y sardinas
Cocinar 200 g de arroz integral siguiendo las instrucciones del fabricante (si no las tienes, aquí van unas pistas de cómo hacerlo). Enfriar para parar la cocción. Poner en una sartén grande tres calabacines medianos troceados, una cebolla y un chorro de aceite y saltear hasta que el calabacín y la cebolla empiecen a dorarse. Añadir el arroz, aromáticas al gusto, salpimentar y dar vueltas un par de minutos. Servir con tres o cuatro sardinas a la plancha por ración -para una versión rápida y sin olor: sardinas en conserva- y una cuña de limón para poner un chorrito antes de comer.
Fideuà de zanahoria, brócoli, pimiento y contramuslo de pollo
Dorar en una paella o sartén grande seis contramuslos de pollo deshuesados y troceados con un poco de aceite, sal y pimienta. Añadir un brócoli pequeño troceado y dos pimientos verdes, y dar vueltas hasta que cojan algo de color. Sumar tres cucharadas de salsa de tomate o una de tomate concentrado y dar unas vueltas más. Añadir 250 g de fideos de cabello de ángel y dorarlos bien (si es necesario, añadir un poco más de aceite). Poner su mismo volumen en agua o caldo hirviendo y cocinar entre tres y cuatro minutos (uno o dos más si queremos socarrat). Dejar reposar dos minutos más y servir.
L'Humanité
En Allemagne, le retour en force des revendications salariales
ActuPouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.
Bruno OdentLes bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. « Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.
Le climat social pourrait se tendre encore davantage
Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.
En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».
Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.
AllemagneinflationIG Mettallmobilisations Le Figaro
La lettre du Figaro du 13 juin 2022
Louise DarbonCe qu'a donné le premier tour des législatives, un entretien pour démêler tout ça et le cauchemar des contrôles techniques.
Chers lecteurs,
C'était un pari mais un pari gagnant apparemment. La victoire n'est pas écrasante mais les chiffres sont là: la Nupes menée par les Insoumis égale la coalition macroniste Ensemble!. Ça n'est qu'un premier tour, les jeux ne sont pas encore faits mais Emmanuel Macron n'est pas assuré d'avoir sa majorité absolue à l'Assemblée nationale. Une chose est sûre: l'union des gauches concoctée par Jean-Luc Mélenchon devrait donner du fil à retordre aux macronistes dans l'hémicycle. Mais rien n'est encore fait et la semaine qui s'ouvre s'annonce croustillante.
Bon début de semaine, chers abonnés, passez une bonne journée!
Louise Darbon
• À la une
Macron vers une majorité étriquée
C'est une première. Jamais dans l'histoire de la Ve République, le parti du président n'a échoué à arriver en tête au premier tour des législatives. Ce qui s'est passé hier est tout nouveau: la coalition des macronistes, Ensemble!, n'est pas arrivée gagnante mais à égalité avec la Nouvelle union populaire, écologique et sociale.
La Nupes de Mélenchon a obtenu un score tout proche (25,66 %) de celui des candidats de Macron (25,75%). Une belle performance. Certes pas au point de pouvoir réclamer une place à Matignon mais assez pour se constituer en majorité relative face à Macron et ses députés.
Des résultats qui arrivent au terme d'une campagne molle , plus longue que d'habitude, durant laquelle Macron s'est laissé pas mal de temps pour annoncer premier ministre et gouvernement. Histoire d'en laisser moins aux polémiques. Quitte aussi à laisser la voie libre à Mélenchon qui s'est lancé à corps perdu dans la bataille. Avec une stratégie payante: dire aux Français que cette élection faisait office de troisième tour et pouvait ouvrir les portes de Matignon à la gauche. Pendant que Macron se tenait en retrait, ne se défendant dans l'arène qu'au dernier moment.
Et si Ensemble! devrait rester la première force politique au Palais Bourbon la semaine prochaine (merci le scrutin majoritaire), la possibilité que le chef de l'État n'ait pas sa majorité absolue est bien réelle. Un cauchemar pour les Marcheurs qui n'ont pas franchement envie d'avoir à négocier chaque texte en allant chercher des soutiens à gauche ou à droite. La semaine ne s'annonce donc pas des plus apaisées - durant laquelle, côté Ensemble!, on agitera le spectre de l'instabilité politique ou pire, d'une cohabitation avec Nupes, pour convaincre.
Et puis on ne peut pas laisser de côté le record de la soirée d'hier: celui d'une abstention qui atteint le niveau historique de 52,49%. Normal quand on sait que les Français font peu de cas de l'utilité de l'Assemblée nationale.
La Nupes s'apprête à entrer en force à l'Assemblée
Quand on dit que l'union fait la force, Jean-Luc Mélenchon a prouvé que c'est vrai. 10 ans que la gauche espérait enfin arriver en tête d'un scrutin national. Si Ensemble! et la Nupes se tirent la bourre à quelques dixièmes d'écart, le résultat a des saveurs de victoire pour l'union des gauches.
«La vérité est que le parti présidentiel est battu et défait». C'est tout simple dans la bouche de Mélenchon. Tout aussi simple d'ailleurs chez Manuel Bompard qui affirme que la Nupes «est la première force du pays».
Une chose est sûre: le scrutin de dimanche a revigoré des partis de gauche ramollis (en témoignent leurs scores pas fameux à la présidentielle) - PS, EELV et PCF. Mélenchon aimerait pouvoir faire fructifier l'union et surtout, l'hégémonie de son parti à lui sur toute la gauche. Il sait en tout cas déjà qu'il devrait avoir le premier groupe d'opposition - et les jolis postes qui vont avec (comme la présidence de la Commission des finances. Eh oui.). Mais difficile de jouer les devins: jamais la gauche ne s'était unie autour d'un centre de gravité aussi radical.
Il va en effet falloir que tout ce joli monde s'entende, sachant que les voix dissidentes au sein même de l'union ne se sont pas tues durant la campagne.
Et les autres?
Au RN, on a limité la casse - même si l'on est relégué à la troisième marche du podium -, et l'on espère même pouvoir former un groupe à l'Assemblée nationale la semaine prochaine. Mais rien n'est moins sûr. Car si le parti à la flamme fait mieux qu'il y a cinq ans avec ses 18,7% (contre 13,2% en 2017), cela ne devrait lui assurer qu'entre 10 et 25 députés dimanche 19 juin. Loin des soixante dont il rêvait à l'issue de la présidentielle. Le mouvement de Marine Le Pen pâtit en effet du mode de scrutin mais aussi d'un électorat peu mobilisé et parfois lassé.
Les Républicains quant à eux, ne seront plus la première force d'opposition au Palais Bourbon. La stratégie pour faire campagne était claire: se concentrer sur des enjeux locaux, rappeler aux électeurs que l'ancrage local historique du parti comptait plus que les 4,78% de Pécresse en avril. S'il perd des points par rapport à 2017, LR pourrait tout de même occuper un rôle essentiel dans la prochaine législature. En cas de majorité relative pour le président, de la République, le groupe LR pourrait faire basculer bien des votes et des réformes.
Pour Reconquête!, c'est de nouveau l'échec. Son patron, Eric Zemmour n'est pas parvenu à se qualifier pour le second tour dans la circonscription du Var qu'il voulait représenter. Et son parti n'enregistre que 4,24% au niveau national.
• L'éditorial
«Macron - Mélenchon, jeu de Nupes »
Ric-rac ! Emmanuel Macron semble en passe d'obtenir dimanche prochain une courte majorité. On sait déjà qu'elle sera suspendue au bon vouloir de ses alliés Édouard Philippe et François Bayrou, qui pourraient lui compliquer la tâche. Ce que l'on ne sait pas, c'est si elle sera absolue ou relative. Ce n'est évidemment pas la même chose : dans la seconde hypothèse, le chef de l'État, pour chaque texte de loi, serait contraint soit de quémander quelques voix supplémentaires à droite ou à gauche, soit d'utiliser l'arme (politiquement coûteuse et constitutionnellement limitée) du 49-3. Une catastrophe pour la suite : ce quinquennat mal né semblait déjà guetté par la « chiraquisation » ; on voit mal comment le moindre élan réformateur pourrait sortir d'une Assemblée privée d'une vraie majorité.
En tout état de cause, c'est un grave revers pour le président. En tentant de chloroformer toute la campagne, par calcul tactique ou hésitation stratégique, il n'aura réussi qu'à nourrir l'abstention et étouffer dans l'œuf la dynamique que la présidentielle aurait pu créer en sa faveur. Résultat : son camp recule - une première ! -, et c'est Jean-Luc Mélenchon, qui, profitant de surcroît de l'inexplicable résignation du RN ainsi que de la non moins inexplicable démission des LR, est en passe de s'imposer comme le vrai vainqueur politique de cette élection.
Triste dimanche ! À la faveur du succès de la Nupes, ce sont une centaine de députés Insoumis qui devraient faire leur entrée à l'Assemblée ; et, avec eux, les admirateurs de l'antisémite Jeremy Corbyn et les supporteurs d'Assa Traoré, les compagnons de manif des islamistes du CCIF, les « antiflics » et les « anti-Charlie »… tout l'inquiétant cortège de la jalousie sociale et de la folie économique, de la violence verbale et du ressentiment politique.
Et dire qu'Emmanuel Macron s'était mis en tête de désarmer la dynamique mélenchonienne en multipliant les complaisances destinées à répondre aux attentes supposées de son électorat ! Récupération sémantique (la « planification écologique »), recul programmatique (sur la réforme des retraites), satisfaction symbolique (l'éviction de Jean-Michel Blanquer au profit de Pap Ndiaye), falsification politique (sur les événements du Stade de France) : depuis l'entre-deux-tours, il n'a pas mégoté sur les accommodements . Jeu de Nupes ! De cette faiblesse coupable, dissimulée derrière le paravent de la « triangulation », on voit aujourd'hui le beau résultat !
C'est avec cette ambiguïté stratégique qu'Emmanuel Macron, s'il veut sauver ce qui peut l'être, doit rompre sans délai. Alors qu'un certain nombre de situations électorales vont permettre de juger de sa détermination (que feront ses amis en cas de duel Nupes-RN ? et dans l'hypothèse d'une bataille Nupes-LR ?), le président réélu ne limitera pas la casse en tirant une fois encore sur la (grosse) ficelle du vote utile, mais en opposant aux idées comme aux représentants de l'extrême gauche un refus sans équivoque ni concession.
• L'entretien du jour
Benjamin Morel: «Macron est loin de l'onction électorale »
Pour bien analyser les élections d'hier, on a demandé à Benjamin Morel de nous éclairer de ses lumières.
Si d'habitude, l'abstention lors des législatives est liée à une espèce de fatalisme du côté de l'électorat d'opposition, cette fois-ci, les gens ne sont pas allés voter surtout par désintérêt pour une élection dans laquelle ils n'y percevaient aucun enjeu de taille.
Le politologue reconnaît que «le scénario d'une majorité absolue n'est pas le plus probable» pour Emmanuel Macron. Mais qu'il reste possible - ce qui ne lui accordera néanmoins pas une onction de la part des Français. Pas évident de réformer dans ces conditions. Quant à la Nupes, si son score n'efface pas l'importance de la droite en France, cette union de la gauche - grâce à ses relais syndicaux et une capacité d'obstruction importante annoncée à l'Assemblée -, pourrait mettre de sérieux bâtons dans les roues du gouvernement.
Le RN, lui, souffre de son isolement dans un système qui favorise les alliances. Comme LR. Mais si le score de la droite n'est pas aussi mauvais que certains le craignaient, son avenir reste tout de même incertain.
• Les informations à connaître en vous levant
Résultats législatives 2022 : la majorité peine à définir une consigne de vote claire en cas de duel Nupes/RN - Contrairement au ministre de l'Europe Clément Beaune, qui appelle à faire barrage au parti de Marine Le Pen, l'exécutif privilégie une approche «au cas par cas» selon l'origine du candidat de gauche. [En savoir plus]
Résultats législatives 2022 : la Nupes et Ensemble ! dans un mouchoir de poche, le RN devant la droite - Selon les estimations du premier tour des législatives, la majorité présidentielle devrait toutefois être la première force à l'Assemblée dimanche prochain, malgré la concurrence de la gauche unie. [En savoir plus]
Un épisode de canicule attendu cette semaine en France - Une vague de chaleur très précoce va s'installer sur une grande partie du pays avec des températures pouvant atteindre 40°C dans certaines régions. [En savoir plus]
• Ce que vous lirez aussi dans Le Figaro
Colère populaire, mépris élitiste: la lutte des classes se donne en spectacle
Il est arrivé plus d'une fois à Emmanuel Macron de rabrouer les Français, de critiquer leur attitude, de s'attaquer à «la jalousie, la défiance, la désunion, une certaine forme de mesquinerie, parfois de bassesse devant les événements». Bref, toutes ces «passions tristes» qui alimentent la grogne face aux réformes. Jean-Pierre Robin souligne que les affects des citoyens ne sont pas sans rapport avec leur statut social. Quand il s'attaque à des attitudes psychologiques, le président «s'attaque [donc] implicitement aux classes sociales concernées». Analyser les passions qui nous meuvent, c'est aussi y lire nos fractures sociales. Et le président a beau les déplorer, il faut aussi en comprendre les raisons - qui ne sont pas étrangères à cette autre «passion» française qu'est le dédain.
Chantal Delsol: «“Ne pas humilier Poutine ”, pensons-y toujours, n'en parlons jamais »
Chantal Delsol n'est pas tendre avec Macron. Car quand il dit qu'il ne faut pas «humilier Poutine», c'est l'exemple même de «la moralisation extrême d'un postmoderne, qui a perdu ses repères au point de ne plus savoir comment conduire ses vertus». L'éthique de la guerre, celle léguée par les siècles chrétiens, exige de respecter le principe de dignité humaine - soit de respecter jusqu'à son pire ennemi -, et une volonté de ne pas aggraver l'ampleur du conflit. Mais s'il faut appliquer des vertus à la guerre, il faut aussi y mettre du discernement. Or, Macron, en bon fils de son temps (où la religion s'efface), ne voit pas qu'«une vertu qui s'affiche aussitôt se gâte». Exhiber ainsi ses vertus est d'une part, obscène, d'autre part, contreproductif, estime la philosophe.
Notre contemporain a tendance à voir la morale comme un produit de communication efficace, servant d'atout ostensible à tout ambitieux ; alors qu'elle est un humble secret visant à rendre le monde meilleur.
Le contrôle technique vire au cauchemar
Vous qui avez une voiture, vous savez ce que c'est: l'angoisse, les sueurs froides, les mains moites, ... Et ce, tous les deux ans, quand il faut aller faire passer le contrôle technique à votre chère petite auto. C'est de pire en pire: chaque année, la barre remonte. 145 points examinés pour faire baisser la mortalité routière. Beaucoup d'automobilistes se rebiffent: tout ça n'est qu'une pompe à fric. Plus ça va, plus le dispositif suscite le rejet. On s'échine donc à dénicher le garagiste complaisant, qui validera le contrôle même s'il y a des choses à redire. Et puisque le montant des contrôles techniques n'est pas régulé, une guerre des prix fait rage. Tout est bon pour attirer le client, du café gratuit à la contre-visite offerte.
• Le rendez-vous du lundi soir
Parce que Le Figaro sait combien les lundis peuvent être difficiles, il veut vous changer les idées et vous propose pour cela d'assister à son «Club Le Figaro Culture», une émission rien que pour vous dans laquelle on discutera des inédits de Céline, du Jeune homme, le dernier livre d'Annie Ernaux et de celui de Nick Hornby, Tout comme toi. Pour papoter de ces sujets Jean-Christophe Buisson recevra Grégoire Leménager, directeur adjoint de la Rédaction de L'Obs, Claire Conruyt, journaliste au service Politique, Bruno Corty, chef du service Littéraire du Figaro et Nicolas Ungemuth, rédacteur en chef adjoint du service Culture du Figaro Magazine.
• Une peinture pour commencer la semaine
Dimanche, c'était l'anniversaire d'Egon Schiele, né le 12 juin 1890 et mort le 31 octobre 1918. Si le peintre expressionniste autrichien aimait tout particulièrement représenter les corps nus, on a préféré ce linge séchant dans un jardin pour ce lundi matin.
Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers
L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.
Législatives : Emmanuel Macron peut-il refuser de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
LA VÉRIFICATION - «Si bonhomme tu vas le nommer !», a lâché l'insoumis Manuel Bompard en réponse à Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président».
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.
Le Figaro
La minirobe de mariée, pour un effet maximum le jour J
Mitia BernetelLa robe de mariée très courte de Kourtney Kardashian en dit long sur la tendance qui se dessine devant l'autel.
Portofino, le 22 mai : la mariée était court vêtue. Kourtney Kardashian et Travis Baker ont célébré leur union en grande pompe, sous l'égide de Domenico Dolce et Stefano Gabbana. Sponsor officiel de la cérémonie, le duo de créateurs italiens a signé les tenues nuptiales du couple. Pour lui, un costume noir. Pour elle, une tenue peu conventionnelle, à savoir une mini-robe moulante : un parti pris à contre-courant de la tradition. Car si sa couleur blanche n'a pas toujours été un impératif, la robe de mariée n'a remis en question sa longueur que récemment.
Vêtement rituel et solennel symbolisant la chasteté, elle est devenue au fil des siècles «un genre de mode à part entière» selon Anne Zazzo, auteure de Mariage, catalogue de l'exposition thématique du Palais Galliera en 1996 (Éd. Assouline). Et s'adapte plus que jamais aux tendances.
Une robe à la mode
Karen Abi Aad, acheteuse au Printemps Mariage, observe depuis quelques années le regain de popularité du mariage. Mise en scène sur les réseaux sociaux, la cérémonie, autrefois intime, est désormais une vitrine du (heureux) couple mais surtout de son (bon) goût. Il s'agit donc de se démarquer à tout prix.
Dans cette quête d'exception, les futures mariées plébiscitent selon elle «les robes signées, les designers» pour une robe unique en son genre. Et poussent des enseignes comme le Printemps Mariage à introduire des pièces blanches issues des lignes prêt-à-porter dans leur offre. La réciproque fonctionne également. Des griffes comme Richard Quinn et Rotate, plus habituée au vestiaire de tous les jours, ont récemment implanté dans nos esprits l'idée de la mini-robe de mariée.
Mariée libérée
«Aujourd'hui, on a envie de se marier pour être cool» commente Karen Abi Aad. Le comble du cool en 2022 ? Le corps assumé, exposé, libéré. D'ailleurs, aussi iconoclaste soit-elle, la robe de mariée totalement transparente de la it-girl Camille Charrière, portée lors de ses noces en décembre 2021, fait déjà sentir son influence chez les clientes du Printemps Mariage. Dans le giron de cette mouvance sexy, la minijupe signe également son grand retour à la Fashion Week comme dans l'offre des marques grand public. Le traditionnel format robe longue pour le jour J a toujours le vent en poupe, mais on voit aussi poindre le retour du court. Entre février et mai 2021 les recherches de «Mini-robe de mariée» ont bondi de 170% sur le moteur de recherche mode américain Lyst... Il y a donc fort à parier que les jambes des mariées feront, de plus en plus souvent, partie de la fête.
Britney Spears s'est mariée dans une robe de princesse Disney
Le mariage de Britney Spears avec Sam Asghari, son compagnon de longue date, a suscité un raz de marée médiatique, malgré des informations lâchées au compte-gouttes. La robe fait partie du convoi.
Julie Gayet dit «oui» à François Hollande dans une robe blanche Hermès
Le jour de son mariage, l'actrice arborait une robe épurée, loin des codes de la robe traditionnelle. Une création signée Hermès.
Le Figaro
Député, circonscription, suffrage universel direct... que veulent dire ces mots qui fleurissent aux législatives ?
Le FigaroL'actualité autour des élections législatives, qui se tiennent les 12 et 19 juin 2022, s'avère particulièrement riche en vocable politique. Petit tour d'horizon des mots que vous entendez régulièrement en ce moment…
Les élections législatives sont lancées. Le vote a lieu les 12 et 19 juin 2022. Député, législatives, circonscription, que veulent dire ces mots ?
Législatives
Les élections législatives permettent d'élire les 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement chargée de proposer, débattre et voter les textes de loi.
Ces élections ont lieu tous les cinq ans, peu après l'élection présidentielle. Cette concomitance, instaurée en 2000, a toujours permis au président élu de s'assurer une majorité à l'Assemblée nationale. Cette année, le scrutin se tiendra les 12 et 19 juin 2022.
Les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Ainsi, pour l'emporter dès le premier tour, il faut obtenir plus de la moitié des suffrages exprimés, et un nombre de suffrages au minimum égal au quart des électeurs inscrits.
Si aucun candidat n'y parvient, un deuxième tour est organisé auquel participent les candidats (il en faut au moins deux) ayant obtenu un nombre de voix supérieur à 12,5% des électeurs inscrits. Le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages gagne l'élection.
Député
Un député est un parlementaire qui siège à l'Assemblée nationale. Il est élu au scrutin universel direct lors des élections législatives. Son mandat est de cinq ans et s'arrête aux élections suivantes, auxquelles il peut se représenter. Puisqu'il existe 577 circonscriptions en France, le pays compte tout autant de députés, qui sont chargés de représenter leurs circonscriptions.
Le rôle d'un député est de débattre, amender, proposer et voter les lois. Il peut également s'inscrire dans un groupe parlementaire afin de peser davantage dans les débats. Depuis 2015, il faut au moins 15 députés pour créer un groupe parlementaire.
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Circonscription
Une circonscription est une division territoriale à laquelle sont rattachés les citoyens qui votent pour les élections législatives. Dans chaque circonscription est élu un député, qui siège dans la chambre basse du Parlement, l'Assemblée nationale.
Sous la Ve République, le nombre de circonscriptions a souvent évolué pour s'adapter aux réalités démographiques. Depuis 1986, il est fixé à 577, après une réforme de François Mitterrand.
Tout en conservant ce nombre de 577, les différents présidents ont procédé à des redécoupages territoriaux. Le dernier en date a été opéré par Nicolas Sarkozy en 2010, qui intègre notamment les Français de l'étranger. Chaque département compte au moins une circonscription. La France métropolitaine abrite 539 circonscriptions ; les départements et régions d'outre-mer (DROM) en ont 19 ; les collectivités d'outre-mer s'en sont vues attribuer 8 et les Français de l'étranger en comptent 11.
Suffrage universel direct
Le mode d'élection des députés qui siègent à l'Assemblée nationale est le suffrage universel direct. Cela signifie que tous les citoyens possèdent le droit de vote de façon individuelle (« un citoyen, une voix »).
Le suffrage universel est dit « direct » lorsque les électeurs choisissent directement leurs représentants. Quand ce n'est pas le cas, le suffrage est dit « indirect », car des grands électeurs réunis en collège désignent les représentants du peuple.
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L'idée de suffrage universel remonte à la Révolution française. On retrouve ensuite l'expression sous la plume du ministre François Guizot en 1828. Ce mode de scrutin a néanmoins des limitations en France. En effet, pour pouvoir voter, il faut être inscrit sur les listes électorales, avoir au moins 18 ans, avoir la nationalité française, mais il faut aussi qu'aucune condamnation en justice ou mise sous tutelle ne s'y oppose. Jusqu'en 1945, le suffrage universel était réservé aux hommes.
Les élections législatives se déroulent avec ce mode de scrutin depuis 1848. Les républicains modérés de Cavaignac l'avaient emporté face au Parti de l'Ordre de Changarnier et la Montagne, regroupée derrière Ledru-Rollin.
L'élection présidentielle, quant à elle, est au suffrage universel direct depuis 1962, après un référendum soumis par Charles de Gaulle au peuple français.
Assemblée nationale
L'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement, a été fondée le 17 juin 1789 lors de la Révolution française. Elle siège au Palais Bourbon, dans le 7e arrondissement de Paris. Son rôle est de légiférer et contrôler le gouvernement, avec la chambre haute, le Sénat. Par une motion de censure, l'Assemblée nationale a le pouvoir de contraindre le gouvernement à démissionner. À l'inverse, le Président de la République peut dissoudre l'Assemblée dans la limite d'une fois par an.
Au sommet de cette institution se trouve le Président de l'Assemblée nationale, quatrième personnage politique de l'État. Il s'agit actuellement de Richard Ferrand. Les trois questeurs, quant à eux, sont en charge de l'administration et des finances. Enfin, les groupes parlementaires qui composent l'Assemblée débattent, amendent, proposent et votent les lois.
Actuellement, neuf groupes sont constitués à l'Assemblée nationale : La République en marche (267 élus), les Républicains (101), Modem et démocrates apparentés (57), Socialistes et apparentés (28), non-inscrits (23), Agir ensemble (22), UDI et indépendants (19), Libertés et Territoires (18), La France Insoumise (17) et la Gauche démocrate et républicaine (15).
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Parlement
Le Parlement français désigne l'institution à laquelle est conféré le pouvoir législatif depuis la Révolution. En France, le Parlement est bicaméral, ce qui signifie qu'il est composé de deux chambres. La chambre haute est le Sénat et ses 348 sénateurs ; la chambre basse est l'Assemblée nationale et ses 577 députés. Ces deux chambres sont situées à Paris, mais quand elles se réunissent en Congrès, elles siègent à Versailles.
Le rôle du Parlement a été nettement amoindri par la Constitution de 1958.
Alors que les députés sont élus au suffrage universel direct, les sénateurs sont désignés à la suite d'un suffrage indirect. Ce sont en effet des grands électeurs : députés, conseillers régionaux, conseillers départementaux, voire des délégués des conseils municipaux.
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L'Humanité
Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires
ActuCommerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.
Marie Toulgoat« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi, l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.
La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.
Charge de travail décuplée et harcèlement
D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »
Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.
marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
À La Défense, le centre commercial du Cnit fera encore peau neuve, en 2023
Actualité
EN IMAGES - Le centre commercial hébergera, d’ici un an, 45 nouvelles boutiques qui accueilleront, entre autres, les usagers de la nouvelle gare du RER E.
Par Marine Richard
Mis à jour le 13/06/22, 04:00
Publié le 13/06/22, 04:00
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- Appartement
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- Appartement
Voir l'annonceVoir l'annonceOn ne dit jamais deux sans trois, comme le rapporte le dicton. Le Centre des nouvelles industries et technologies (Cnit), un grand centre de shopping situé face aux 4 Temps, ne déroge pas à la règle et va connaître une troisième vie après avoir déjà été réhabilité à deux reprises, en 1989 et en 2009. Ce bâtiment emblématique est le premier à avoir été construit à La Défense, dans les Hauts-de-Seine (92), en 1958.
La restructuration qui prendra fin au premier semestre 2023 vise à mettre en lumière son architecture iconique. Sa voûte autoportante en béton armé de 218 mètres de portée est la plus grande du monde. Elle sera visible de toute part et son tracé servira de guide aux utilisateurs.
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Lors de son inauguration par le général de Gaulle en septembre 1958, le ministre de la Culture André Malraux avait déclaré: «Depuis les grandes cathédrales gothiques, on n’a rien fait de semblable». Et en effet, «il existe peu d’espaces couverts sous une voûte avec autant de surface», assure Jean-Luc Crochon, l’architecte chargé de cette transformation par Unibail Rodamco Westfield, propriétaire du Cnit. Cet espace spectaculaire accueillera en sous-sol une gare cathédrale, l’équivalent de la Tour Montparnasse allongée sous le Cnit, qui sera mise en service au deuxième semestre 2023.
Il s’agit de la nouvelle gare cathédrale du RER E, prolongé jusqu’à Mantes-la-Jolie dans le cadre du projet Eole. Un flux de 620.000 usagers prendront le RER E selon la SNCF et constitueront des clients potentiels pour les 45 nouvelles boutiques souterraines qui ouvriront dès le premier semestre 2023. Le Cnit, déjà desservi par le RER A, la ligne 1, le tramway T2 et les transiliens U et L, va ainsi voir son offre de transports renforcée et devenir «un lieu hyperconnecté sur l’extérieur», se réjouit Jonathan Toulemonde, directeur des centres commerciaux du Cnit et des 4 Temps.
77 boutiques
Le nom des enseignes qui investissent les lieux et s’ajouteront aux 32 boutiques existantes comme la Fnac, Décathlon et Monoprix, n’a pas encore été dévoilé mais les surfaces des magasins iront de 20 à 1000 m². L’offre sera complémentaire par rapport aux 4 Temps même si des enseignes qui y disposent d’une petite surface, pourront ouvrir un espace commercial plus conséquent au Cnit, selon Édouard Beudin, directeur commercial d’Unibail-Rodamco-Westfield. Vincent Jean-Pierre, le directeur immobilier d’Unibail-Rodamco se montre confiant: «L’attrait de La Défense est toujours là. Le quartier d’affaires est tellement bien desservi qu’il attire les entreprises».
Le Figaro
Élections législatives : une campagne marquée par les agressions et les intimidations
Le FigaroDe nombreux faits de violence ont émaillé les débats locaux ainsi que les opérations de tractage et de collage d'affiches.
La politique est la continuation de la guerre par d'autres moyens... sauf quand les deux se font ensemble, sur le terrain. Les dernières semaines ont été marquées par de nombreux affrontements mêlant citoyens engagés, militants politiques et candidats aux élections législatives.
À lire aussiL’éditorial du Figaro: «Législatives, retrouver la politique»
L'agression la plus médiatique, mais pas la plus grave, aura peut-être été celle de l'ancien ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, qui a été aspergé de Chantilly sur le marché de Montargis (Loiret) le 4 juin. Deux professeurs ont reconnu les faits, ayant voulu dénoncer une Éducation nationale en «chute libre». Un acte de «violence en réunion», a qualifié le parquet, pour lequel ils comparaîtront en juillet prochain. La mésaventure a néanmoins remué au plus haut niveau de l'État, Élisabeth Borne évoquant une «violence physique ou symbolique n'ayant pas sa place dans notre démocratie».
D'autres responsables de premier plan ont subi les tensions de la campagne, Marine Le Pen étant victime d'un jet d'œuf, qui ne l'a toutefois pas touché, à Saint-Amand-les-Eaux (Nord).
Épanchement cérébral
Les victimes sérieusement blessées se trouvent parmi les candidats locaux sans notoriété nationale, et leurs proches. Le mari d'Audrey Rozenhaft, candidate LR à Strasbourg, a ainsi été roué de coups par une dizaine d'agresseurs jeudi 2 juin. «Vers 20 heures, mon mari était en train de coller une affiche sur les panneaux officiels quand deux jeunes à scooter lui ont tourné autour puis ont décollé l'affiche», a expliqué la candidate auprès de l'AFP. Liron Rozenhaft, mari et militant de 41 ans, a alors rétorqué aux jeunes que c'était «la démocratie» et qu'il collait ces affiches pour sa femme. «Ils l'ont alors roué de coups de poing, l'ont insulté de gros tas et de sale Juif. Puis ça a été le trou noir», poursuivait Audrey Rozenhaft, ajoutant que son mari a passé une nuit en observation à l'hôpital, souffrant d'un «épanchement cérébral». Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs, la candidate LR pointant du doigt «l'insécurité» et «l'explosion de la délinquance» dans certains quartiers de Strasbourg.
D'autres lignes politiques ont été visées, comme à nouveau ce mari, tractant pour sa femme Sophie Bournot-Poulet, conseillère municipale à la Trinité et candidate Nupes dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes. Stéphane Poulet, pour s'être opposé à l'arrachage de ses affiches, aurait récolté «un violent coup sur le nez» de la part d'un passant. À Lyon, un militant d'«ultradroite» a été placé en garde à vue pour «violence avec arme au préjudice de deux victimes» et «violences sur personne dépositaire de l'autorité publique» après un collage organisé là par le candidat Nupes aux législatives dans cette circonscription, Raphaël Arnault, ancien porte-parole du collectif «antifa» Jeune Garde de Lyon. En Haute-Saône, le candidat du Rassemblement National (RN) Antoine Villedieu annonçait s'être vu prescrire une interruption temporaire de travail de six jours à la suite d'une prise à partie violente et gratuite par un agresseur. Même agression en Dordogne : le candidat RN Williams Ambroise a été pris à partie par quatre personnes en plein collage d'affiches.
Raids d'antifas sur les militants Reconquête!
Reconquête!, le parti d'Éric Zemmour qui emmène 550 candidats, a aussi fait remonter de nombreuses agressions. Raids de la part d'antifas radicalement opposés à la ligne conservatrice ? Pas seulement, si l'on en croit les militants de terrain, qui ont évoqué des violences de la part de nombreux courants concurrents, comme l'affirme un militant montrant ses blessures reçues dans le cadre de la campagne dans la 10ème circonscription des Bouches-du-Rhône. Celui-ci dit avoir déposé plainte en citant des équipes du... Rassemblement National.
À plusieurs centaines de kilomètres de là, une dizaine de militants Reconquête! témoignaient d'une agression violente de la part de «milices d'extrême-gauche» à Nantes le 31 mai, vidéo à l'appui : «On était en train de faire du collage quand une meute d'une vingtaine de personnes, cagoulées, est sortie de nulle part. Ils se sont rués sur nous», expliquait au Figaro Cécile Scheffen, candidate en Loire-Atlantique. «Ils nous ont encerclés, menacés de mort et craché dessus». Trois personnes ont été placées en garde à vue en lien avec l'agression.
À lire aussi«Ils nous ont menacés de mort» : à Nantes, des militants Reconquête ! agressés
Quelques jours plus tôt, Ambrine Mohamed, candidate du même mouvement dans la 1ère circonscription de la Côte d'Or, détaillait une agression «à l'eau et la farine» par des individus l'ayant suivie, avant de fuir «courageusement». À Paris, l'équipe de campagne de Garen Shnorokian, candidat d'Eric Zemmour, subissait également des coups et insultes, motivant un dépôt de plainte. Le candidat interpellait le ministre de l'Intérieur sur le sujet : «Plus aucun quartier de Paris n'échappe à cette violence. [...] Vous devez réagir, une campagne équitable dans une démocratie ne peut se dérouler dans ces conditions» alertait-il. Les candidats parisiens du mouvement envoyaient bientôt une lettre adressée au préfet de police Didier Lallement pour demander le retour de «la sérénité du débat démocratique», évoquant une dizaine d'agressions dans la capitale.
À lire aussiInsultes, agressions, menaces de mort... Les violences contre les élus explosent
Contactés, les services du ministère de l'Intérieur n'ont pas encore fourni de compilation des dépôts de plainte liés à la campagne électorale, qui pourraient atteindre plusieurs dizaines de cas.
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En Guadeloupe, la Secrétaire d'État chargée de la mer Justin Bénin est en ballottage. Ce premier tour est marqué par une abstention record dans les territoires d'Outre-mer.
Le Figaro
«Paris: Anne Hidalgo transforme la ceinture verte en ceinture de béton!»
TRIBUNE - Les travaux en cours ou programmés à plusieurs portes de Paris conduisent à une hécatombe d’arbres en bonne santé. Ils ont pour vrai motif, sous un vernis d’écologie qui ne résiste pas à l’examen, un projet de rentabilisation foncière, s’alarment les architectes Dominique Dupré-Henry et Tangui Le Dantec.
Il existait tout autour de Paris, une ceinture verte, héritée de l’ancienne enceinte militaire de Thiers (1840), qui a peu à peu accueilli, au fur et à mesure de son urbanisation, beaucoup de logements sociaux entre les années 1920 et 1960, des équipements publics et la construction du boulevard périphérique dans les années 1960.
C’est sur cette ceinture verte, entre les boulevards des Maréchaux et le boulevard périphérique, qu’ont été implantés beaucoup d’équipements sportifs et la quasi-totalité des stades parisiens. Conçue comme un anneau central de la trame verte (encore très visible en 2013 sur les cartes de l’Atelier parisien d’urbanisme au cœurde l’agglomération parisienne), elle accueille aussi beaucoup de parcs, comme celui de la Cité internationale universitaire (1925) dans le 14e, le parc Suzanne-Lenglen (1977) dans le 15e ou le parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge (1939) et de la Villette (1987) dans le 19e.
Sous les mandatures de Bertrand Delanoë, en continuité avec les décisions de son prédécesseur, Jean Tiberi, pour une grande part, la couronne de Paris a fait l’objet d’une attention particulière avec la réalisation de grands projets de renouvellement urbain, l’arrivée du tramway des Maréchaux, qui a d’ailleurs permis une requalification de ces espaces défavorisés (en matière de bruit et de pollution), et la transformation de la petite ceinture en coulée verte.
Malheureusement, au fil du temps, sous l’effet de la pression foncière, la ceinture verte s’est vue de plus en plus grignotée et de plus en plus urbanisée, notamment à partir de la première mandature d’Anne Hidalgo en 2014 et d’une politique de forte densification. Les terrains de sport ont tendance à disparaitre ainsi que la végétation (serres d’Auteuil) au profit des opérations immobilières: de moins en moins de vert et de plus en plus de béton!
Le quartier de la porte de Versailles, dans le 15e, par exemple, a connu l’implantation du gigantesque siège du ministère des Armées (2012-2015), l’extension du Parc des expositions, la construction de plus de 100.000 m2 de bureaux, puis, aujourd’hui, le chantier de la très contestée tour Triangle - 96.000 m2 de bureaux en majorité - dans un quartier déjà totalement saturé. Les alignements d’arbres de l’avenue Ernest-Renan, qui relie Paris à Issy-les-Moulineaux, viennent d’être supprimés (une vingtaine) afin de permettre la construction de la tour.
Le bord extérieur du périphérique dans la partie sud-est se retrouve longé par une muraille de bureaux côté banlieue, jusqu’au 13e arrondissement, où le futur quartier des gratte-ciel de Bruneseau, unanimement rejeté, est à nouveau en cours d’étude par la ville de Paris dans une version moins dense et moins haute.
Rentabilisation foncière
Après avoir donc largement bétonné l’ancienne ceinture verte, la municipalité entreprend aujourd’hui l’aménagement de places aux portes de Paris (porte des Lilas, porte de Vincennes, porte de Montreuil) et en annonce de nouvelles d’ici 2024 (Chapelle, Pouchet, Clichy, Maillot). Sauf que, pour aménager ces places, elle commence par abattre les arbres existants, comme cela a été récemment dénoncé porte de Montreuil par le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), association reconnue d’intérêt général. Ces arbres sont abattus pour permettre d’implanter des bureaux, dont les droits à construire vont financer la construction de grandes dalles en béton au-dessus du boulevard périphérique reconverties en entrées de ville, ce qui est forcément très coûteux.
Le cas de la porte de Montreuil, dans le 20e, est particulièrement intéressant: 76 arbres viennent d’être abattus sur 195 menacés par un projet immobilier de 60.000 m2, essentiellement des bureaux. Dans ce projet, la perte des arbres grandissant autrefois dans de la pleine terre est supposée être compensée par une végétalisation rase sur dalle. Or les bénéfices en termes écologiques n’ont évidemment rien de comparable.
Il s’agit bien d’un projet de bétonnisation et de rentabilisation foncière.
On se retrouve donc dans une logique absurde où, pour financer ces nouvelles places, on construit des bureaux dont on n’a pas besoin, on sacrifie des talus arborés du périphérique et on abat des arbres existants!
Or, avec le réchauffement climatique, les arbres adultes déjà présents représentent notre meilleure protection contre les canicules et autres événements climatiques extrêmes. Que ce soit sur le site prestigieux de la tour Eiffel ou aux portes du périphérique, partout les arbres se retrouvent condamnés par des opérations de construction, avec des conséquences catastrophiques en termes de création d’îlots de chaleur, de bilan carbone, de gestion des précipitations, de concentration de la pollution et de massacre de la biodiversité.
Or, ce n’est pas la promesse de la ville de planter 70.000 jeunes pousses sur les talus du périphérique qui changera quoi que ce soit. En effet, la moitié de ces jeunes pousses sont de type Miyawaki, méthode très aléatoire sous nos climats et dont la plupart seront éliminées par la compétition naturelle entre végétaux dans les années à venir.
La mairie de Paris annonce aussi la mise en place, pour les JO, d’une voie réservée sur le périphérique à des véhicules particuliers, covoiturage, bus, taxis… et sa volonté de la pérenniser dans l’avenir. Il est pourtant évident qu’une telle décision ne peut pas être prise de manière unilatérale, puisqu’elle ne concerne pas seulement Paris intra-muros mais l’ensemble de la région, voire du pays: Paris est la capitale d’un pays très centralisé.
Enjeu de santé publique
Il est donc indispensable de préserver de toute construction les talus arborés du périphérique qui existent encore afin de réduire les canicules et que l’air puisse circuler et disperser la pollution aérienne, notamment pour éviter les pics d’ozone, principal polluant émergeant.
Il faut trouver une autre solution pour financer l’aménagement coûteux de ces places que de construire des bureaux. Ces aménagements devraient être pensés en concertation avec les communes limitrophes, la région et l’État, tous concernés à divers titres et qui pourraient participer au financement.
La préservation de la ceinture verte, ou du moins ce qu’il en reste, est devenue un véritable enjeu de santé publique pour les Parisiens et pour tous les habitants de la Métropole du Grand Paris. Les premiers concernés sont ceux qui vivent à proximité de l’infrastructure routière du périphérique et qui ne sont pas parmi les plus favorisés.
Ce projet d’aménagement des abords du périphérique sera un des enjeux importants du futur plan local d’urbanisme bioclimatique. Sa dernière phase de concertation sur le règlement et les orientations d’aménagement et de programmation se tiendra à l’automne. Nous nous interrogeons: ce qualificatif de bioclimatique est-il seulement un affichage, ou bien va-t-il se traduire dans les faits par un réel changement de politique et une prise en compte des enjeux écologiques à la hauteur du défi environnemental qui attend Paris dans les années à venir?
Les auteurs de cette tribune sont les cofondateurs d’Aux arbres citoyens!, association pour la sauvegarde des arbres détruits ou menacés par les travaux d’Anne Hidalgo.
«Sainte-Victoire: pourquoi les vingt-deux éoliennes sont-elles encore en place?»
TRIBUNE - Stéphane Bern et trente-sept autres personnalités appellent l’exécutif à démanteler les éoliennes installées sur la montagne Sainte-Victoire, conformément à deux décisions de justice.
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ENTRETIEN - Le procès qui opposait Johnny Depp et son ex-épouse Amber Heard a été l'occasion d'affrontements idéologiques et militants qui peuvent mettre à mal la sérénité du débat judiciaire, analyse la philosophe Sabine Prokhoris.
Le Figaro
Une cure de jouvence réussie sur un foie pourrait révolutionner les greffes
Pauline FréourRÉCIT - Un greffon a pu être conservé trois jours, et soigné, avant d’être réimplanté sur un patient.
«Une course contre la montre», c’est ainsi que tous les professionnels décrivent la transplantation d’organe. Douze heures pour le foie, quatre pour le cœur: le délai maximal entre le prélèvement et la réimplantation dépend de l’organe mais n’excède jamais quelques heures. Au-delà, l’absence d’irrigation sanguine et donc d’oxygénation pourrait l’endommager de façon irréversible. Un très court laps de temps pendant lequel les équipes doivent faire parvenir le greffon jusqu’à l’hôpital du receveur, mettre sur pied une équipe et préparer un bloc, de jour comme de nuit. S’affranchir de cette contrainte serait une révolution: or, depuis peu, cela relève un peu moins du fantasme.
Une équipe polyvalente suisse dirigée par le Pr Pierre-Alain Clavien , chirurgien viscéral et digestif à l’hôpital universitaire de Zurich, a mis au point une machine permettant la conservation à 37 °C d’un foie humain jusqu’à trois jours avant sa réimplantation. La première opération avec un greffon passé par le dispositif a été couronnée de succès: un an après, le patient se porte bien, rapportent les scientifiques dans Nature Biotechnology.
Pour cette première expérimentale, l’équipe médicale avait obtenu le droit d’opérer un patient qui n’avait presque aucune chance de bénéficier d’une greffe à temps pour être sauvé. Quant au foie, il provenait d’une patiente atteinte d’une grave infection et s’est avéré en outre être porteur d’une tumeur: il n’aurait donc pas non plus été éligible à la transplantation.
Une fois extrait, le greffon a été placé dans la machine, paramétrée pour reproduire un nombre substantiel de fonctions physiologiques à l’identique du corps: pressions artérielle et veineuse, dialyse artificielle pour éliminer les toxines produites par le foie, injection d’insuline et de glycagon pour maintenir la glycémie… «Les ingénieurs ont même imaginé un coussinet mobile sur lequel repose le foie, pour reproduire les mouvements du diaphragme, sans quoi on s’est rendu compte que certains tissus se nécrosaient», précise le Pr Clavien. Dans ce cocon, le foie était surveillé en permanence par des capteurs. L’organe n’a pas seulement été maintenu dans un simulacre de vie, il a aussi été traité par antibiotiques et antifongiques pour l’infection dont souffrait la donneuse. L’inflammation qu’il présentait a disparu. Quant à la tumeur, elle s’est révélée bénigne. «C’était un foie rejeté par tout le monde, mais le temps offert par la machine a permis de l’étudier et de le réparer», résume Pierre-Alain Clavien.
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Pour cette première, la part d’inconnu restait pourtant élevée, rappelle-t-il. «Nous avions conduit des essais précliniques sur des foies de cochons, qui avaient tenu jusqu’à 12 jours, mais on ne savait pas trop dans quel état ce foie humain se trouverait au moment de l’implantation. Comment seraient les vaisseaux, les voies biliaires? Or non seulement tout fonctionnait bien, mais nous nous sommes retrouvés avec un foie absolument parfait, similaire à celui d’un donneur vivant.»
De la conservation à la réanimation
L’expérience, inédite, va être répétée sur 24 autres foies dans un essai impliquant d’autres hôpitaux, pour accumuler davantage de données. La procédure de demande de marquage CE, indispensable à la commercialisation des dispositifs médicaux eu Europe, est en cours. En parallèle, la machine est adaptée au rein pour une possible première intervention dans un peu plus d’un an. À terme, tous les organes et tissus transplantables pourraient en bénéficier, estime Pierre-Alain Clavien.
L’innovation suisse fait briller les yeux des professionnels du secteur. «On passe de la simple conservation d’organe à sa réanimation, et les résultats sont excellents», estime le Pr Benoît Averland, directeur adjoint prélèvement et greffe à l’Agence de la biomédecine. «Clairement, cela peut marquer l’histoire de la transplantation d’organe», juge le Pr Sébastien Dharancy (CHU de Lille), responsable de l’activité de greffe dans la région lilloise, secrétaire adjoint de la Société francophone de transplantation.
Pour les patients, les perspectives sont réjouissantes. «On pourrait, grâce à la machine, améliorer l’état d’organes jusqu’à présent non éligibles, ou les tester lorsqu’ils sont jugés “limites”, et ainsi augmenter le réservoir d’organes prélevables, explique Sébastien Dharancy. Par exemple, certains traitements permettant de réduire la composante graisseuse de certains foies trop gras pourraient être administrés pendant leur passage par le dispositif.»
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C’est aussi la promesse d’un bouleversement positif pour les professionnels. «En termes d’organisation et de qualité de travail, cela change tout. Les greffes pourraient être programmées en journée, avec des équipes reposées et un accès aux plateaux techniques plus simple», résume l’hépatologue lillois.
«En transplantation, le temps est un facteur de sécurité, et ce dispositif en offre: en cela, c’est une véritable avancée, abonde le Pr Benoît Averland. L’équipe du Pr Clavien a exploité et adapté un système avec beaucoup d’intelligence.» Les équipes hospitalières de greffes françaises disposent en effet déjà, pour certaines, de machines permettant de perfuser un organe solide pour améliorer sa conservation dans l’intervalle entre le prélèvement et l’opération. C’est même systématique pour certains reins, souligne le Pr Averland. Mais cette opération se fait actuellement dans un environnement à 4 °C environ. Or le froid peut, au bout d’un certain temps, causer des lésions au moment de la revascularisation dans le corps. C’est l’«ischémie froide», dont la réduction est précisément l’un des objectifs du plan greffe actuel.
L’expérience déjà acquise en France sur la conservation d’organes solides pourrait faciliter l’adoption de la technologie suisse si celle-ci devenait disponible, juge le Pr Dharancy, qui voit quand même quelques freins immédiats: «La surveillance de l’organe paraît très lourde dans cette première expérimentation clinique, car elle s’appuie sur de nombreux paramètres. Mais, à ce stade exploratoire, cela peut encore évoluer.»
Reste «une bien jolie histoire, note le chirurgien lillois: un foie qui ne devait pas être greffé, sur un patient qui ne devait pas être opéré. La table deux fois renversée.»
Transplanter un rein pour la deuxième fois
Un greffon est un bien trop rare et précieux pour qu’on néglige ceux qui peuvent encore être utiles. C’est le cas de figure qui s’est présenté à l’AP-HP (Paris) le 2 mai. Un patient greffé d’un reindix ans auparavant s’est trouvé hospitalisé à la suite d’un accident vasculaire massif, «au-delà de toute ressource thérapeutique», précise l’AP-HP. Ses médecins ont décidé de ne pas poursuivre ses traitements, mais son rein greffé restait «parfaitement fonctionnel». Il a donc de nouveau été prélevé dans le cadre d’un protocole dit «Maastricht 3», qui permet de prélever des organes chez un patient décédé à la suite d’une décision d’arrêt des traitements. Le rein a été réimplanté sur un autre patient qui a retrouvé une fonction rénale normale en 48 heures. «De tels organes devraient être envisagés (…) dans des cas soigneusement sélectionnés», estimaient en 2021 dans Clinical Transplantation des auteurs ayant calculé que sur plus de 68.000 reins attribués à des receveurs potentiels en Europe entre 1995 et 2015, seuls 9 avaient déjà été transplantés, et 4 ont été effectivement retransplantés. Mais ce type d’opération restera rare, car un greffon déjà transplanté est fragile à manipuler et l’intervention plus délicate.
Notre classement 2022 des meilleures maternités de Paris et d'Île-de-France
PALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons établi un palmarès des maternités de la région parisienne, hôpitaux ou cliniques, selon une sélection de critères.
Cancer: succès prometteur d’une immunothérapie à un stade précoce
DÉCRYPTAGE - Six mois après le traitement, plus aucune tumeur n’était détectable par IRM, tomographie, endoscopie et biopsie pour les 14 patients atteints d’une forme spéciale de cancers du rectum.
DMLA : des piqûres dans l'œil pour ralentir la progression de la maladie
REPORTAGE - Cette maladie qui conduit à une perte de la vision touche un quart des plus de 75 ans. Chaque jour à l'hôpital parisien des Quinze-Vingts, 80 patients reçoivent un traitement directement injecté dans l'œil pour en freiner l'évolution.
L'Humanité
Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence
ActuPouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.
Florent LE DU« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : « Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : « L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.
blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...
La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté. L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »
Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.
Création de l’impôt universel pour les entreprises
L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».
Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou. Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.
Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Léa Drucker : «Le cap de la cinquantaine était euphorisant»
Dans Incroyable mais vrai, de Quentin Dupieux, Léa Drucker retrouve Alain Chabat. Une comédie délirante sur le couple et le temps qui passe. Rencontre avec une actrice solaire qui enchaîne joyeusement les tournages.
«Le temps a été mon allié »… Elles sont rares les actrices comme Léa Drucker à admettre que les années ont du bon. Et pourtant, à la voir si épanouie, dans sa vie et son travail (elle est à l'affiche de quatre films et l'héroïne de la série La Guerre des mondes sur Canal+), on ne peut que constater qu'à tout juste 50 ans elle vit une période faste.
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Son actualité ? Incroyable mais vrai, une comédie de Quentin Dupieux qui la place, avec Alain Chabat, Anaïs Demoustier et Benoît Magimel, dans une maison dotée de pouvoirs magiques… L'actrice césarisée reviendra ensuite sur les écrans avec Close, le nouveau film de Lukas Dhont qui a obtenu le Grand Prix au dernier Festival de Cannes.
En vidéo, Jusqu'à la garde, la bande-annonce avec Léa Drucker
Madame Figaro. – Est-ce un graal d'ajouter Quentin Dupieux à sa filmographie ?Léa Drucker. – Il faisait en tout cas partie des réalisateurs avec qui j'avais envie de travailler depuis longtemps. J'adore son univers un peu onirique, mystérieux, qui permet au fantastique de se fondre dans quelque chose de très réel, presque dramatique. Incroyable mais vrai sort de l'ordinaire, mais résonne avec des thématiques vraiment fortes, et avec beaucoup d'esprit.
Quel plaisir avez-vous eu à retrouver Alain Chabat ?Je souhaite à tout acteur de pouvoir jouer avec Alain ! Il est tellement attentionné et humble, il laisse énormément de place à ses partenaires.
Votre personnage, Marie, est obsédé par le vieillissement. Quel est votre propre rapport au temps qui passe ?Le temps a été mon allié. Professionnellement, il m'a permis de me construire parce que je ne suis pas partie comme une flèche à 20 ans. Le chemin a été plus lent, parfois difficile, mais cela m'a beaucoup apporté, et les accidents de la vie m'ont laissé le temps de bâtir une vie de famille alors que je ne l'avais pas imaginé auparavant. Mais je peux parfois trouver dur de vieillir physiquement. Pour nous, comédiennes, c'est d'autant plus compliqué car nous passons beaucoup de temps à nous regarder malgré nous…
Le cap de la cinquantaine a-t-il été difficile à passer ?Non, il était même euphorisant ! Cette idée de mi-temps dans la vie me plaît bien. Je n'avais pas aimé le cap de la quarantaine mais, heureusement, ma fille est née peu de temps après, et sa naissance m'a fait naître une seconde fois.
À l'heure où la parole se libère sur la chirurgie esthétique, quel regard portez-vous sur cela ?Je trouve qu'il ne faut pas culpabiliser les gens, car la chirurgie peut adoucir le temps qui passe pour certains. Après, quand on est acteur, il faut faire attention : les expressions du visage restent notre outil de travail, et nous devons réussir à préserver une authenticité. Frances McDormand est l'actrice éblouissante qu'elle est parce que, notamment, elle a cette intégrité par rapport au temps.
À écouter : le podcast de la rédaction
Quelle période aimeriez-vous revivre ?J'ai beaucoup aimé découvrir Paris en m'installant chez ma mère, à 15 ans. Plus tard, j'ai vécu une période de grande indépendance, où j'ai découvert la ville le jour, la nuit, j'y ai fait de nombreuses rencontres et je me suis ouverte à des milieux différents. Je trouvais cette ébullition assez géniale, propice à la construction de mes rêves.
Vous avez enchaîné les tournages ces derniers temps. Que faites-vous quand vous ne travaillez pas ?Je vais voir des films, des pièces… Regarder le travail des autres me nourrit et me donne des idées et des envies pour la suite !
Incroyable mais vrai, de Quentin Dupieux, avec Léa Drucker, Alain Chabat, Anaïs Demoustier…
Déborah Lukumuena : "J'ai l'impression d'avoir gagné 10 ans en jouant avec Gérard Depardieu"
Découverte (et césarisée) avec Divines en 2017, l'actrice était présente dans deux films au 74e festival de Cannes, Entre les vagues et Robuste, en salles ce mois-ci. C'est pour ce dernier, dans lequel elle s'impose face à Gérard Depardieu, que nous l'avons rencontrée.
En vidéo : Sheila Atim et Jack Lowden, les étoiles montantes du cinéma distinguées par le Trophée Chopard 2022
Les comédiens nous ont confié leur réaction au moment de recevoir le prix des mains de Julia Roberts, mais aussi le souvenir de leur premier Festival de Cannes ou encore les films qui les font frissonner.
Regarder la vidéo Le Figaro
Pour réguler les touristes, la Corse instaure des quotas
Antoine GianniniL’archipel des Lavezzi ou la vallée de la Restonica sont concernées par cette mesure qui prévoit de donner aux résidents de l’île un accès prioritaire.
Bastia
Face à la surfréquentation touristique en Corse, les nationalistes à la tête de la région utilisent l’arme des quotas pour limiter les visiteurs. Le rapport présenté lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse, adopté à l’unanimité, cible trois sites prisés des vacanciers: les îles Lavezzi, Bavella et la vallée de la Restonica. Pour une mise en application dès cet été, à partir du mois de juillet: «On rentre dans une gestion vertueuse de nos sites, assure Guy Armanet, président de l’office de l’environnement de la Corse. Notre intérêt est de préserver ce qui nous permettra d’avoir une activité économique le plus longtemps possible. Si nous ne mettons pas quelques garde-fous, le cadre environnemental va se dégrader et on va être obligés de prendre des mesures drastiques. Dans ce cas-là, tout le monde sera perdant.» Des sanctions sont aussi prévues pour les infractions constatées en période estivale: sorties de sentiers, utilisation de drones, bruit.
Un groupe de travail composé de tous les acteurs des sites est à l’origine de ce dispositif d’urgence. Pour les îles Lavezzi, situées dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (Corse du Sud), les mesures prévoient 200.000 visiteurs maximum entre 2022 et 2026 ; 150.000 personnes maximum débarquant sur la partie terrestre dès 2026. Le quota journalier est placé à 2000 personnes maximum présentes simultanément sur la partie terrestre de l’île, détentrices d’une autorisation ou d’une réservation. Ne sont pas soumis à quota le personnel de l’Office de l’environnement de la Corse, les scolaires, les groupes d’étudiants encadrés et autres associations environnementales ayant formulé une demande de débarquement.
Dérapage discriminatoire
Ces mesures prévoient également que les résidents de Corse soient prioritaires sur les réservations. Cette disposition doit être testée cet été afin d’éviter tout dérapage discriminatoire. Elle se situe dans la lignée d’une revendication affichée de longue date par les nationalistes, qui militent depuis plusieurs années pour l’application d’un statut de résident dans l’île. Il permettrait notamment d’accorder la priorité aux Corses pour se loger. Un tel statut est jugé inconstitutionnel par le gouvernement. Certes, aux Lavezzi, la mesure est justifiée par des considérations différentes, mais la politique n’est jamais loin… Quoi qu’il en soit, les porteurs du rapport justifient leur position par les chiffres. Pour rappel, en 1976, 400 passagers étaient transportés sur l’île Lavezzi. En 2021, la fréquentation est estimée à environ 290.000 personnes.
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En ce qui concerne Bavella, une zone de montagne située au cœur du parc naturel régional de la Corse, fréquentée pour ses randonnées et ses points d’eau, le rapport prévoit des «mesures d’urgence à déployer pour la saison estivale 2022», notamment la mise en place d’un nouveau parking et la régulation de sa capacité d’accueil journalière.
Élu autonomiste, Guy Armanet fait le constat critique de l’activité touristique en montagne marqué, selon lui, par «des risques de dérive marchande voire spéculative y compris dans certains sites de montagne particulièrement convoités». Le mythique GR20, qui traverse l’île, est aussi dans le collimateur des nationalistes, désireux pour les prochaines années de réguler les flux sur ce sentier exigeant qui connaît une fréquentation record cette saison.
Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans un élan plus général dans l’île. Pour faire face au développement des locations meublées proposées sur des plateformes dédiées, le préfet de Haute-Corse a ainsi pris 11 arrêtés pour autant de villages, visant à réguler la conversion des logements en meublés touristiques dans le cap Corse. Selon les estimations de la communauté de communes du cap Corse, regroupant 18 villages, ces offres représentent plus de la moitié du parc locatif. Les municipalités vont donc pouvoir réguler la conversion des logements en meublés touristiques.
Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers
L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.
Procès du 13-Novembre : de cinq ans à la perpétuité requis
COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Au terme de trois jours de réquisitions, l'avocate générale a demandé de lourdes peines.
La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb
RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.
L'Humanité
Jardinage. L’orchidée n’est pas une empotée
ActuLes racines de l’orchidée qui s’évadent de leur pot ? Ce n’est que leur penchant naturel à capter l’humidité de l’air. Le rempotage de cette plante n’a en fait pour seul objectif que de renouveler le substrat qui lui sert de support… Et de lui donner ainsi toutes les chances de refleurir.
Marcel GuedjLes orchidées sont des plantes fascinantes à plus d’un titre. Il en existe des dizaines de milliers d’espèces, de tailles et d’aspects différents, aux fleurs extraordinaires, adaptées à la plupart des milieux… Les variétés commercialisées (Dendrobium phalaenopsis) sont, elles, des plantes épiphytes : dans leur environnement d’origine, elles ne poussent pas dans la terre mais sur les troncs et les branches d’autres végétaux, voire sur des pierres… absorbant l’humidité ambiante avec leurs racines aériennes. Des conditions que l’on cherche à reproduire quand on les élève comme plantes d’intérieur.
Le rempotage, qui peut très bien se faire dans le même contenant – bien nettoyé – a pour but de renouveler entièrement le substrat qui sert surtout de support à la plante, mais qui finit par pourrir au bout de quelques années et d’arrosages répétés, entraînant l’asphyxie et le dépérissement des racines.
A faire tous les deux ans
C’est donc un moment important pour l’orchidée, l’une des conditions de sa survie. Il doit intervenir tous les deux ans environ, à n’importe quelle période de l’année, sauf quand l’orchidée est en fleur. L’idéal est d’intervenir après la floraison de printemps.
Il est plus simple d’utiliser un mélange spécialement dosé pour orchidées que l’on trouve dans le commerce. Si vous le préparez vous-même (terreau pour orchidées, écorces de pin ou perlite et sphaigne…), il ne doit pas être compact pour que les racines s’y développent librement. Un contenant en plastique transparent au fond troué pour évacuer l’eau d’arrosage (indispensable !) vous permettra de veiller à l’état de ces dernières. Placez-le dans un cache-pot de diamètre adapté.
Six gestes simples pour que l’orchidée ait du pot
-
Sortir l’orchidée de son pot et débarrasser les racines du substrat qui y adhère.
- Supprimer avec des ciseaux les feuilles malades (molles ou jaunies) et les racines desséchées ou aplaties.
- Remplir le contenant à moitié de substrat et installer l’orchidée dessus.
- Stabiliser la plante en ajoutant du substrat pour finir de remplir le pot.
- Tapoter le pot pour tasser (sans appuyer dessus) le substrat afin qu’il remplisse bien les espaces entre les racines.
- Arroser copieusement mais laisser bien l’eau s’évacuer avant de placer le contenant dans son cache-pot.
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Jardinage Le Figaro
Secrets d’Histoire: Stéphane Bern conte la vie d’Albert 1er de Monaco
Le journaliste consacre un numéro de «Secrets d’histoire» au trisaïeul d’Albert II de Monaco, prince navigateur passionné par les océans dont on fête cette année le centenaire de la disparition. L’occasion de découvrir les petits secrets d’une lignée dynastique originale, bâtie avec réalisme et dénuée de tout snobisme.
C’est devant le musée océanographique de Monaco que Stéphane Bern lance ce nouveau numéro de «Secrets d’histoire» contant la vie d’Albert 1er, le prince des océans qui passa presque 30 ans de son existence à parcourir les mers, à sonder les abysses et à accompagner les plus grandes campagnes océanographiques. D’étranges poissons des grands fonds marins intègrent Grimaldi dans leur nom scientifique et un célèbre glacier du Spitzberg s’appelle Monaco. Visionnaire et passionné de techniques, le prince navigateur a enregistré sa voix sur un cylindre du phonographe Edison, première machine à capter le son au monde, fait voler le premier prototype d’hélicoptère, utilisé la première motocyclette Humber et participé à la découverte du trajet marin suivi par le Gulf Stream. Humaniste et pacifiste, le prince Albert 1er a également fondé en 1903 l’Institut international de la Paix, ancêtre de la SDN et de l’ONU.
Une interview exclusive du prince Albert II de Monaco
Fier de son ancêtre dont il porte le prénom, le prince régnant Albert II de Monaco a accordé à Stéphane Bern pour France 3 une interview exclusive et la possibilité de filmer pour la première fois l’intérieur du château de Marchais dans l’Aisne (photo), où a grandi Albert 1er. Le journaliste s’est également vu confier une mission de confiance pour financer, via la Fondation Patrimoine, la restauration du château du Haut Buisson (Sarthe), ancienne demeure d’Alice de Monaco, la seconde épouse d’Albert 1er, qui y recevait des personnalités de son temps et notamment l’écrivain et officier de marine PIerre Loti.
» LIRE AUSSI - Le prince Albert dénonce les «rumeurs malveillantes» sur l’absence de Charlène de Monaco
Si la famille Grimaldi, originaire de Gênes, compte bon nombre de navigateurs, c’est aussi à travers une lignée singulière qu’elle a bâti son histoire et sa légitimité, faisant fi de biens des règles en vigueur dans l’aristocratie de son temps mais restant toujours soucieuse du développement et du rayonnement de la Principauté.
Albert 1er ne connut son fils qu’à ses dix ans
Comme le rappelle «Secrets d’histoire», la première épouse d’Albert 1er, Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton, fille du duc William Hamilton et de la princesse Marie Amélie de Bade (fille de Stéphanie de Beauharnais) est insatisfaite de la cour monégasque et des longues absences du prince Albert 1er. Elle repart vivre en Allemagne, où elle accouche de leur fils Louis Honoré Charles Antoine Grimaldi en 1870, futur prince Louis II de Monaco. Albert 1er ne fera connaissance de l’enfant que dix ans plus tard, au moment de l’annulation de son mariage par le pape. Le prince navigateur se remarie alors avec Alice Heine, jeune veuve du duc de Richelieu, cousine du poète allemand Heine, née dans une riche famille de banquier d’origine juive. Première princesse née aux États-Unis (Nouvelle Orléans), bien avant la princesse Grace de Monaco, on lui doit la salle Garnier de Monte-Carlo et le rayonnement du Rocher mais sa passion pour la culture l’entraîne dans les bras d’un compositeur britannique, Isidore De Lara. «Ici dort Lara» sera écrit à la craie sur les murs du Palais. Le scandale éclate, le couple se sépare sans descendance.
La vie amoureuse tumultueuse du prince Louis II
Le fils qu’Albert 1er a eu avec sa première épouse, Louis II de Monaco, est surnommé «le prince soldat». En garnison à Constantine, il a une fille naturelle, Charlotte, avec Marie-Juliette Louvet, fille de blanchisseuse, qui exerçait le métier au contour flou de «modèle des arts». Une telle union est impossible. Une fois monté sur le trône, le prince Louis II épouse néanmoins une comédienne, Ghislaine Dommanget, de trente ans sa cadette, par qui le scandale arrive. La famille Grimaldi qui tolère tant bien que mal cette union, fera casser le testament du prince qui lui avait légué par amour un quart de sa fortune qu’elle entendait bien utiliser en tentant sa chance dans des opérettes légères, bien loin des exigences gouvernementales.
Charlotte, enfant naturelle, reconnue princesse héritière par adoption
La jeune Charlotte, née des amours du prince Louis II avec Marie-Juliette Louvet, va connaître un sort tout à fait enviable et inattendu. Elle est un élément clé pour le gouvernement français qui souhaite éviter que la Principauté ne revienne aux Allemands au sortir de la Première Guerre mondiale. En effet, dans l’ordre de succession, le rocher reviendrait aux descendants de la princesse Florestine, sœur de Charles III (père d’Albert 1er), mariée à un prince de la maison de Wurtemberg, le duc d’Urach, proche du kaiser. Pressé par la France, Louis II reconnaît donc Charlotte comme héritière légitime par adoption, ce qui lui permet de conserver également ses privilèges.
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Selon la tradition qui veut que l’époux de l’héritière, Pierre de Polignac, prenne nom et armes Grimaldi, la Principauté passe à la branche Chalençon de Polignac. Le couple qui ne s’entend guère a cependant deux enfants, Antoinette en 1920 et Rainier en 1923. Une fois le divorce prononcé, Charlotte renonce à ses droits au trône au profit de son fils. Rainer III prend les rênes de la Principauté en 1949, succédant directement à son grand-père, Louis II. Alors devenue visiteuse de prison, Charlotte de Monaco, duchesse de Valentinois, aurait eu une aventure avec René Girier, dit «René la canne», qui fraya avec le truand Pierre Loutrel, dit «Pierrot le Fou», l’un des meneurs du gang des Traction Avant. Quoi qu’il en soit, René Girier lui servit bel et bien de chauffeur le jour du mariage grandiose de son fils Rainier avec Grace Kelly, star hollywoodienne et nouvelle princesse née aux États-Unis, que compte la Principauté.
Albert II dans la lignée d’Albert 1er
À la mort du prince Rainier III en 2005, Albert II qui porte le nom de son arrière arrière grand-père a pris en main la destinée du Rocher. Il a lui aussi créé sa fondation consacrée à la protection de l’environnement et à la promotion du développement durable. Une manière de rendre hommage à son trisaïeul Albert 1er qui, visionnaire, avait déjà alerté sur l’importance de la préservation des océans. En 2023, le prince régnant, qui a retrouvé son épouse Charlène, fêtera également le centenaire de la naissance de son père, le prince Rainier III. Stéphane Bern, proche des Grimaldi, devrait être le commissaire général de l’exposition qui aura lieu en son honneur. Ainsi va la vie des Grimaldi qui, malgré des amours et des mariages compliqués par de fortes personnalités, continuent d’œuvrer au développement de cette ville État indépendante de la côte méditerranéenne française, si célèbre dans le monde pour son élégant casino Belle Époque.
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Le Figaro
Bordeaux: un accident à la marche des fiertés fait 6 blessés dont 3 graves
La barrière métallique d'un char, prise dans des branches d'arbre, a chuté sur les manifestants.
Six personnes ont été blessées dimanche à Bordeaux, dont trois graves hospitalisées, après l'effondrement partiel de la structure métallique d'un char de la Marche des fiertés LGBT+ sur la foule, ont annoncé la municipalité et la préfecture de Gironde. «Le bilan définitif fait état de trois blessés graves évacués à l'hôpital (un homme et deux femmes), trois blessés sans gravité transportés à l'hôpital (deux femmes et un homme) et deux femmes blessées sans gravité, qui n'ont pas fait l'objet d'une hospitalisation», a précisé la préfecture de la Gironde à l'AFP.
La municipalité a évoqué «la chute de barrières métalliques d'un char sur des participants». «La structure métallique d'un des chars s'est prise dans les arbres et est tombée sur des personnes», a indiqué de son côté la préfecture. Cette structure se trouvait en haut du char, sur une plateforme à l'arrière d'un camion, a constaté un journaliste de l'AFP.
Pour le maire écologiste Pierre Hurmic, les branches d'arbres ne sont «pas forcément» en cause «mais tout reste ouvert au niveau explication», a-t-il indiqué à l'AFP. Un enquête judiciaire a été ouverte, qui «devra déterminer si le passage du cortège dans des branches ont pu contribuer à affaisser une structure qui aurait été insuffisamment arrimée», a expliqué le parquet de Bordeaux.
Le cortège qui comptait 4.800 participants selon la préfecture a été interrompu et un périmètre de sécurité a été mis en place sur le cours Victor-Hugo où s'est produit l'accident en fin d'après-midi. Les pompiers et le Samu sont intervenus sur place. Des incidents ont par ailleurs émaillé le passage du cortège dont des participants ont été visés par des jets de projectiles lancés depuis des toits, des «actions anti-gay-pride», selon le maire Pierre Hurmic. Neuf suspects ont été interpellés et placés en garde à vue pour «violences avec armes par destination», a précisé le parquet.
Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers
L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.
Procès du 13-Novembre : de cinq ans à la perpétuité requis
COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Au terme de trois jours de réquisitions, l'avocate générale a demandé de lourdes peines.
La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb
RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.
Le Figaro
Toyota écrase les 24h, Roglic prend date, Ferrari «la cata»... Nos tops/flops du week-end sport
OPINION - La victoire de Toyota aux 24h du Mans, Roglic qui marque les esprits avant le Tour, Ferrari désastreux en Azerbaïdjan... Nos Tops et Flops du week-end sport.
NOS TOPS
24h du Mans: la cinquième victoire de suite de Toyota
Une course quasiment parfaite ce week-end aux 24h du Mans pour le constructeur japonais qui s'est simplement créé une sueur froide avec une alerte avec la GR010 Hybride n°7 dimanche matin lorsqu'une panne temporaire a immobilisé la voiture à la sortie du virage Indanapolis. Les Toyota ont écrasé de bout en bout l'épreuve pour s'offrir un nouveau doublé et une cinquième victoire de suite dans la Sarthe. Le Toyota Gazoo Racing devance désormais au palmarès Ford et Alfa Romeo (4 victoires). Prochain objectif : aller chercher Bentley (6 succès).
Les dix plus gros accidents de l'histoire des 24 Heures du Mans
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Perpignan brise la malédiction
Depuis l'instauration du barrage entre le 13e de Top 14 et le finaliste de Pro D2, le club de l'échelon inférieur l'avait toujours emporté. Il a fallu attendre la quatrième édition de cet ''access match'' pour voir le gros s'en sortir. Le mérite en revient à Perpignan qui, après une première mi-temps accroché, a déroulé dans le second acte pour s'imposer avec autorité 41 à 16. Au passage, pour ses adieux au maillot catalan, le futur Toulousain Melvyn Jaminet a montré le chemin. L'arrière du XV de France a inscrit 26 points (1 essai, 8/9 au pied). Pour des adieux réussis.
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Mbappé, le Mozart des Bleus
« Kylian c'est Kylian, si je pouvais le faire jouer dès la première minute… » La déclaration émane de Didier Deschamps, plus que jamais sous le charme de son attaquant, buteur salvateur vendredi soir en Autriche (1-1). Dès son entrée en jeu, le Parisien a changé le visage de son équipe, avant de marquer et d'être tout proche du doublé. Ce joueur est hors-norme, ce n'est plus un secret pour personne et quand il joue, le visage de l'équipe de France change instantanément. Sa présence lundi soir au coup d'envoi du dernier match de juin contre la Croatie (20h45, Stade de France) est une bonne raison de se rendre à Saint-Denis ou de se poster devant sa télévision.
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Primoz RoglicVainqueur du Dauphiné, Roglic marque les esprits en vue du Tour de France
Le Slovène Primoz Roglic (Jumbo) a remporté le Critérium du Dauphiné, dimanche, au Plateau de Solaison, à moins de trois semaines du départ du Tour de France, devant son coéquipier danois Jonas Vingegaard. En 74 éditions, Roglic est le deuxième coureur slovène à figurer au palmarès du Dauphiné, douze ans après Janez Brajkovic. Agé de 32 ans, il a enlevé sa deuxième victoire dans une course par étapes WorldTour cette année en l'absence de Tadej Pogacar, son compatriote et principal rival pour le Tour de France. En mars, le Slovène s'est imposé dans Paris-Nice, une course qu'il avait perdue le dernier jour en 2021. Le Dauphiné s'était aussi refusé à lui en août 2020 quand il avait abandonné au matin de la dernière étape, à la suite d'une chute, alors qu'il portait le maillot jaune de leader. Vivement la suite.
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Le Paris SG aura régné sur le handball français
Samedi soir, à Bercy, le Paris SG a parachevé sa superbe saison sur le plan domestique en remportant la finale de la Coupe de France aux dépens de Nantes (36-31). Son sixième trophée dans la compétition. Et une superbe cerise sur le gâteau après avoir conquis le titre de champion de France au terme d'un exercice parfait, avec 30 victoires en autant de matches joués. Les Nantais n'auront tenu que 10 minutes lors de cette finale, pendant lesquelles leur belle défense et l'efficacité de Thibaut Briet, meilleur buteur de la rencontre (8 buts), leur ont permis de faire bonne figure. Mais Paris, emmené devant par son MVP de la saison Luc Steins et son géant polonais Kamil Syprzak (6 buts), et protégé derrière par Vincent Gérard, ont vite passé la seconde, allant jusqu'à creuser l'écart à +6 à la 25e minute. Le gardien parisien, qui évoluera la saison prochaine à Saint-Raphaël, a pu se réjouir de cet adieu réussi : «Je finis mon histoire avec Paris de la plus belle des manières en laissant le PSG en haut de l'affiche.» A voir ce qu'il en sera avec son départ, et ceux de Nedim Remili et Mikkel Hansen notamment.
Red Bull a frappé fort
Troisième doublé de la saison,cinquième victoire de l'année pour Max Verstappen, le dimanche a été d'une grande douceur pour Red Bull. La marque autrichienne a frappé un grand coup à Bakou, profitant des problèmes de fiabilité de Ferrari (voir ci-dessous). Max Verstappen a donc remporté la course, son 25e succès en carrière, et Sergio Perez a offert un doublé très facile aux siens. Les conséquences au classement sont colossales. Le Néerlandais, avec 150 points, conforte son leadership mais dorénavant c'est son coéquipier mexicain qui occupe le deuxième rang au classement des pilotes avec 129 unités. Même chose du côté des constructeurs. Red Bull engrange 44 points à Bakou et creuse l'écart avec désormais 279 pts au compteur, 80 de plus de Ferrari (199).
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NOS FLOPS
Ferrari, un dimanche catastrophique
Commençons par le cas Carlos Sainz. Quatrième, le pilote espagnol a été contraint à l'abandon dès le neuvième tour suite à un problème de freins dimanche lors du Grand Prix d'Azerbaïdjan. Le troisième retrait en huit courses pour l'Ibère. Le coup était déjà dur à avaler pour la Scuderia mais que dire de la casse moteur de Charles Leclerc ? Alors en tête au vingtième tour, le moteur du Monégasque a explosé dans la grande ligne droite de Bakou, comme en Espagne. La fiabilité interroge clairement chez Ferrari. Car après Sainz et Leclerc, les moteurs de Magnussen et Zhou ont aussi poussé les deux pilotes à abandonner et Haas et Alfa Romeo sont motorisés par... Ferrari. Au-delà des points perdus pour la Scuderia, cela crée également un problème de pièces car chaque moteur cassé doit être changé et les pilotes sont limités à trois moteurs pour la saison sinon ils sont pénalisés. Et cela peut rapidement coûter cher. Notamment sur un plan comptable. La Scuderia Ferrari est désormais larguée au championnat des constructeurs avec 80 points de retard sur Red Bull et Charles Leclerc recule au troisième rang des pilotes à 34 unités de Max Verstappen. Un dimanche noir pour les Rouge.
Le Racing n'y arrive toujours pas
Depuis son titre de champion de France en 2016, le Racing 92 a toujours été présent en phase finale. Mais n'est jamais parvenu à se hisser au Stade de France pour la finale. Nouvel échec cette saison, les Franciliens ont sombré en barrage,atomisé par les Bordelais 36 à 26. Fickou et ses partenaires ont fait illusion une mi-temps (8-10) avant d'exploser après la pause. Quatre essais encaissés pour une déroute 36 à 16. Les leaders ne répondent plus présents depuis longtemps. Et, forcément, la méthode Travers va être interrogée. Des changements paraissent impératifs pour ne pas revivre, saison après saison, la même désillusion.
Un bizutage difficile pour l'acteur Michael Fassbender
Apprentissage pour le moins compliqué pour Michael Fassbender. Tête d'affiche de cette 90e édition, dont il était l'une des curiosités, l'acteur à succès a été heurté de plein fouet par la difficulté des 24 Heures du Mans. Sans rythme au volant de sa Porsche 911 (record au tour en 4:03.632, soit 10 secondes de plus que son coéquipier Zach Robinchon, autre bizuth dans la Sarthe), Fassbender a surtout brillé par ses déboires en piste à la tombée de la nuit samedi. D'une première collision avec la Ferrari N.61 à l'origine d'un violent choc avant un tête-à-queue quelques minutes après avoir regagné la piste. Suffisant pour entamer un peu plus une confiance déjà au plus bas. Mais l'essentiel est sauf pour l'interprète de Magneto chez les X-Men, si la 51e place (sur 53, sans compter les abandons) est peu reluisante, il a réussi un pari : celui d'aller au bout.
Konaté première, retour des frères Hernandez, Benzema-Griezmann devant... La compo probable des Bleus contre l'Autriche
Didier Deschamps devrait rester à quatre en défense mais opérer un certain nombre de changements pour affronter l'Autriche, vendredi soir, à Vienne.
Autriche-France : le but de la fusée Mbappé qui sauve les Bleus en vidéo
VIDÉO – Entré en jeu à la 63e minute, le Parisien a permis à la France de ramener un point de Vienne (1-1) ce vendredi.
Ligue des Nations : Mbappé sort (vraiment) les Bleus du trou en Autriche
Décevants et sans idées, les champions du monde ont arraché le nul à Vienne vendredi soir (1-1) grâce à leur attaquant star, entré en seconde période.
L'Humanité
Le tai-chi, l'art de retrouver la forme par les formes
ActuLa pratique de cet art martial chinois permet, à force d’entraînement, d’améliorer la respiration, l’équilibre, et même, en réduisant la tension artérielle, de diminuer les risques d’accidents cardio-vasculaires.
Naftali Orteski Dans les parcs et jardins, tout le monde a déjà aperçu ces petits groupes de personnes, alignées ou en quinconce, répétant les gestes lents exécutés par un maître positionné devant eux. S’il ne s’agissait pas d’un cours de qi gong, sorte de gymnastique, elles suivaient probablement un cours de tai-chi-chuan en plein air.
Cet art martial chinois, qui peut aussi s’écrire « taiji quan », se traduit littéralement par « boxe du faîte suprême ». Un nom qui fait écho à ses origines religieuses taoïstes. On rapporte d’ailleurs l’art du tai-chi à la figure folklorique et divine de Zhang Sanfeng, un ermite du mont Wudang, né entre le XIe et le XIIe siècle et qui aurait été contemporain de la dynastie Ming.
D’autres origines, plus pragmatiques, sont également prêtées à la pratique. On dénombre cinq différents types de tai-chi : chen, sun, wu, hao et yang. Ce dernier est le plus répandu en Occident et également le plus accessible pour ceux qui souhaiteraient se lancer. Inventé par Yang Luchan au XIXe siècle, le style yang se distingue par ses différentes formes.
Des mouvements précis
Les formes, que l’on peut grossièrement assimiler aux katas du karaté ou aux poomsae du taekwondo, sont des enchaînements de pas, autrement dit de mouvements. Il existe des formes courtes et longues. La posture, les mouvements de pieds, jambes, bras ou poings, d’attaque ou de riposte, sont extrêmement précis. Parvenir à retenir et à réaliser les formes n’est pas une fin en soi, le plus important étant d’intérioriser et de ressentir chaque mouvement en le répétant. Il s’agit de faire circuler les énergies dans son corps, car c’est l’énergie qui donne de la force au mouvement et non pas les muscles.
Osez la technique de libération émotionnelle par l’acupressionEquilibre et respiration
La pratique du tai-chi de style yang est bénéfique d’un point de vue physique et musculaire. Bien que peu axée sur le dynamisme, la séance, qui dure un peu plus d’une heure en moyenne, permet de se dépenser, entre l’échauffement et l’apprentissage des mouvements. Mais c’est principalement sur l’équilibre que le tai-chi va avoir un impact, notamment chez les plus âgés. À force d’entraînement et de répétition, le risque de chute diminue. Élément devenu fondamental de cet art, la respiration accompagne chaque mouvement. Lente et profonde, elle doit venir se calquer naturellement sur le geste, ce qui, à terme, l’améliore nettement au quotidien.
Pour évacuer tension, stress... ouvrez vos fascias!En outre, le tai-chi minimiserait les risques d’accidents cardio-vasculaires en réduisant la tension artérielle et ses effets sur la diminution du stress ne sont plus à prouver. Aujourd’hui, en France, le tai-chi peut se pratiquer dans de nombreux cadres. Dans les écoles spécialisées, bien sûr, mais aussi auprès de particuliers ainsi que dans les salles de sport dispensant différents cours, en plus de la partie musculation. Il ne nécessite aucun matériel, ce qui réduit drastiquement son coup. La moyenne haute des prix se situe aux alentours d’une trentaine d’euros.
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Bien-être Le Figaro
La Chine agite la menace d’une «guerre» à Taïwan
Sébastien FallettiRÉCIT - Le général Wei Fenghe, ministre de la Défense à Pékin, a solennellement mis en garde son homologue américain.
De notre envoyé spécial à Singapour
«La guerre.» Le général Wei Fenghe a lâché le mot fatidique, face au chef du Pentagone, avec Taïwan en ligne de mire. «L’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le prix, si quiconque osait séparer Taïwan de la Chine», a prévenu le ministre de la Défense chinois, lors de sa première entrevue avec Lloyd Austin, à Singapour, alors que la guerre en Ukraine ravive le spectre d’un conflit dans le détroit de l’ancienne Formose. En grand uniforme, le madré Wei a rangé au placard les formules elliptiques chères au régime communiste pour solennellement mettre en garde son homologue américain, lors d’une rare rencontre en marge du IISS Shangri-La Dialogue, qui s’est conclu dimanche dans la plaque tournante d’Asie du Sud-Est.
Pendant cinquante-cinq minutes, les ministres de la Défense des deux premières économies mondiales ont exposé leurs différences et posé leurs lignes rouges, sous le regard inquiet de la région, rattrapée par cette rivalité sans merci. «Nous nous battrons à tout prix, et jusqu’au bout», en cas de déclaration d’indépendance par Taïpei, a prévenu le Conseiller d’État chinois, dans un discours pugnace à la tribune du principal forum sur la sécurité asiatique, qui se réunissait pour la première fois depuis le début de la pandémie. Et de souligner la détermination chinoise absolue «à réaliser l’unification» de Taïwan au continent, une mission «historique». «Sur le fond, la position n’a pas changé», juge Valérie Niquet, chercheuse à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui pointe la préférence donnée à une solution «pacifique» plutôt qu’à un recours à la force.
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Elle est en ligne avec les dernières déclarations du président Xi Jinping, mais le ton offensif de Wei témoigne du climat de méfiance grandissante entre Washington et Pékin, érodant le fragile statu quo établi dans les années 1970 dans la foulée de la main tendue par Richard Nixon à Mao, et qui paraît plus précaire que jamais à l’heure de la nouvelle rivalité assumée entre les deux géants au XXIe siècle, exacerbée par le conflit ukrainien. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a eu droit à une ovation nourrie lors d’une intervention par vidéoconférence, appelant les nations à résister aux «appétits» des grands voisins, sans citer nommément la Chine, sous le regard silencieux de la délégation de l’Armée populaire de libération (APL).
La veille, au même pupitre, Lloyd Austin avait dénoncé «l’activité provocatrice et déstabilisante» de la Chine au large de Taïwan, devant plus de 500 officiels, militaires et experts venus du monde entier. «Nous constatons une coercition croissante», a déclaré le chef du Pentagone, engoncé dans un costume sombre, en allusion aux sorties répétées d’avions de l’APL dans la zone de défense aérienne Taïwanaise ces derniers mois. Et de s’opposer «catégoriquement» à toute tentative de «changer le statu quo».
«Technique du salami»
Sous les lustres de l’hôtel Shangri La, les hauts gradés américains et chinois ont bandé leurs muscles face aux caméras, mais envoyé des signaux obliques de réassurance à l’adversaire, alors que la crainte d’une erreur de calcul en mer de Chine grandit. Austin a réaffirmé l’adhésion de Washington à la politique «d’une seule Chine», se distanciant des appels à «l’indépendance» de l’île démocratique, et appelant même les «deux parties» à la retenue. Une injonction à la prudence s’adressant à l’aile la plus radicale du Democratic Progressive Party (DPP) au pouvoir à Taipei, qui rêve de couper définitivement les ponts avec le continent. Ces déclarations calibrées visent à rassurer Pékin, échaudé par les récentes sorties de Joe Biden, juge Mathieu Duchatel, chercheur à l’Institut Montaigne. Le président américain s’est publiquement déclaré prêt à défendre militairement Taïwan lors d’une visite à Tokyo le mois dernier, semblant rompre avec «l’ambiguïté stratégique» traditionnelle de l’Amérique. L’Administration démocrate vient également d’approuver une nouvelle batterie de ventes d’armes, pour moderniser la flotte taïwanaise, et veut renforcer les échanges commerciaux avec l’île de 24 millions d’habitants.
Pékin soupçonne les États-Unis de remettre en cause sans le dire leur ligne, par petite touche, selon une «technique du salami». L’entrevue de Singapour est une avancée après plus d’un an de dialogue de sourds, jugent les officiels américains, mais elle ne devrait pas dissiper les malentendus. «Les Chinois jugent que les Américains envoient des signaux contradictoires», estime Bonnie Glaser, directrice du programme Asie au German Marshall Fund, qui prédit un climat de tension grandissant. Avec en ligne de mire, l’élection présidentielle à Taïwan en 2024 pour désigner le successeur de Tsai Ing-wen, qui s’est toujours gardée de franchir la ligne rouge d’une déclaration d’indépendance.
Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»
VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.
L'Ukraine tire 5000 à 6000 obus d'artillerie par jour, selon le chef adjoint du renseignement militaire
Kiev a épuisé tout son armement de fabrication russe et soviétique et dépend désormais exclusivement des armes fournies par ses alliés étrangers, alertent plusieurs sources militaires américaines.
Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
Le Figaro
"Passport make-up" : l'astuce maquillage pour ne plus jamais rater ses photos d'identité
Victoria HidoussiUn tutoriel make-up qui cumule des millions de vues sur les réseaux sociaux montre comment créer un effet «filtre» flatteur pour réussir sa photo d'identité.
Quelques coups de pinceaux pourraient nous éviter de nous lamenter sur notre photo de passeport pendant les dix prochaines années. Un tutoriel maquillage devenu viral sur les réseaux sociaux assurerait un teint parfait et un effet «lifting» qui mettrait notre visage en valeur sur nos photos d'identité. Le succès est tel que le hashtag #passportmakeup compte près de 25 millions de vues sur TikTok, et les vidéos d'utilisateurs s'essayant à ce look s'accumulent.
Georgia Barratt, l'influenceuse à l'origine de la tendance, a dévoilé sa technique pour reproduire ce make-up qui promet un cliché avantageux. L'effet d'optique repose sur une méthode de contouring qui sculpte et rehausse les contours du visage.
Effet lifting et «yeux de renard»
À l'aide d'un pinceau et d'une poudre bronzante, Georgia Barratt façonne son visage en commençant par ciseler son front, juste au-dessus des tempes. Puis, elle enchaîne sur ses pommettes en aspirant ses joues pour suivre la ligne du creux. Elle glisse ensuite sur son menton et sur sa ligne mandibulaire pour former une «pointe» qui allonge le bas du visage. Elle termine enfin par un coup de pinceau dans le coin externe de l'œil qui permet de le «lifter».
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Georgia Barratt opte ensuite pour un trait d'eyeliner marron qui étire le regard et accentue cette allure «foxy eye». Elle brosse ses sourcils avec un petit goupillon enduit de gel pour les cheveux en étirant les poils vers le haut et la pointe. Le secret pour les rendre parfaitement symétriques, selon elle ? Souligner la ligne inférieure du sourcil avec un correcteur afin de lui donner la forme qu'on souhaite.
Pour finir, elle agrandit ses lèvres en dessinant leur contour avec un crayon nude et booste leur volume en ajoutant une touche de gloss. Pour prouver l'efficacité de sa méthode, la jeune femme s'est filmée en allant à la cabine de photomaton juste après son tutoriel. Le résultat sur le papier est effectivement probant, mais paraît très sophistiqué. On peut aussi choisir de s'accepter au naturel et d'assumer son minois sans artifices sur ses papiers d'identité... jusqu'à la prochaine décennie.
Les tendances maquillage de 2022
«Gym lips» : l'astuce make-up simplissime pour des lèvres pulpeuses et hydratées en été
Populaire sur les réseaux sociaux, ce tutoriel d'une maquilleuse professionnelle assurerait des lèvres repulpées et ourlées en quelques coups de crayon.
Son astuce pour avoir des beaux cils, son obsession pour le rouge à lèvres... Les confidences beauté de Anya Taylor-Joy
Madame Figaro s'est procuré en exclusivité quelques anecdotes beauté d'Anya Taylor-Joy, ambassadrice pour la mode et le maquillage Dior.
Le Figaro
Comment les villes tentent de limiter l’explosion des résidences secondaires
Guillaume ErrardDÉCRYPTAGE - Malgré les restrictions, le rêve d’acquérir une deuxième résidence est tenace chez les Français.
Haro sur les résidences secondaires! De plus en plus de mairies partent en guerre contre ce qu’elles considèrent comme des logements vacants, car peu occupés par leurs propriétaires durant l’année. En France, un logement sur dix (près de 3,7 millions de biens) est une résidence secondaire, selon l’Insee. Parmi ces habitations, environ 40 % se trouvent en bord de mer.
Dans certaines communes littorales, la part des résidences secondaires avoisine les 70 % et les prix de l’immobilier flambent, obligeant les habitants locaux à s’excentrer, voire à quitter leur ville. Les mairies multiplient les dispositifs «anti-résidences secondaires». «Construire plus de logements aurait un impact plus positif sur l’accès au logement pour tous que ces mesures coercitives, estime Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général du groupe Mercure, spécialiste de l’immobilier des biens de caractère haut de gamme. Dans leur grande majorité, les propriétaires de résidences secondaires s’intègrent bien et participent à l’économie locale.» Voici quelques mesures testées par les communes afin de limiter la multiplication de ces logements.
Surtaxer les résidences secondaires
Contrairement à 80 % de propriétaires de résidences principales, ceux qui possèdent une résidence secondaire continuent de payer une taxe d’habitation et seront les seuls à la payer en 2023. Elle est même souvent de plus en plus salée. Plusieurs mairies n’hésitent en effet pas à augmenter la taxe d’habitation des résidences secondaires.
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Depuis 2017, la loi autorise les élus locaux à majorer cette fiscalité de 5 % à 60 %. Lyon, Bordeaux et Marseille ont porté cette surtaxe à 60 %. Idem à Saint-Jean-de-Luz, mais aussi à Biarritz, où la Communauté de communes veut contraindre les propriétaires à vendre leur bien ou à opter pour la location à l’année. Exception faite pour ceux qui les louent neuf mois à un étudiant et aux vacanciers l’été.
Créer des quotas
À Saint-Malo (35), plus d’une résidence sur quatre (26,2 %) est secondaire. La mairie a instauré, il y a un an, des quotas par quartier pour limiter le nombre de locations de courte durée. Intra-muros, seuls 12,5 % des logements peuvent être loués en meublés touristiques, 7,5 % sur le littoral et entre 1 % et 3 % dans le reste de la ville. Un collectif de propriétaires a attaqué la mairie en justice, dénonçant une réglementation «inédite» en France.
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À Colmar (68), ville de 70.000 habitants, la mairie a comptabilisé 1200 logements Airbnb. «Je ne veux pas que ma ville se transforme en Disneyland», lâche Éric Straumann, maire de Colmar, qui interdit la location de plus d’un logement Airbnb par foyer et par société. Quant aux Sables-d’Olonne (85), la mairie a récemment lancé un plan pour inciter les propriétaires à louer à l’année.
Interdire les résidences secondaires aux étrangers
Le Canada, le Danemark, la Suisse ou Hongkong: tous interdisent aux étrangers d’acheter de l’immobilier sur leurs terres. À quelques exceptions près, s’ils possèdent un statut de résident, par exemple. En France, une telle mesure a peu de chances d’être mise en place. Les écologistes bretons ou les nationalistes corses ont bien tenté de réserver les achats immobiliers aux résidents, mais ils se sont vus opposer une fin de non-recevoir par Emmanuel Macron, au nom du droit de propriété.
Malgré ces restrictions, le rêve d’une résidence secondaire est tenace chez les Français. Mais, pour beaucoup, les finances ne suivent pas toujours. Deux start-up, Altacasa et Prello, ont lancé une idée originale : investir à plusieurs acheteurs. Les maisons sont mises en vente sous la forme de huit parts de société civiles immobilières. De quoi optimiser la vie et l’utilisation des résidences secondaires.
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COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Au terme de trois jours de réquisitions, l'avocate générale a demandé de lourdes peines.
«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis
ILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.
La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb
RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.
New York Times - World
Poland Shows the Risks for Women When Abortion Is Banned
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Poland’s abortion ban has had many unintended consequences. One is that doctors are sometimes afraid to remove fetuses or administer cancer treatment to save women’s lives.
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By Katrin Bennhold and Monika Pronczuk
PSZCZYNA, Poland — It was shortly before 11 p.m. when Izabela Sajbor realized the doctors were prepared to let her die.
Her doctor had already told her that her fetus had severe abnormalities and would almost certainly die in the womb. If it made it to term, life expectancy was a year, at most. At 22 weeks pregnant, Ms. Sajbor had been admitted to a hospital after her water broke prematurely.
She knew that there was a short window to induce birth or surgically remove the fetus to avert infection and potentially fatal sepsis. But even as she developed a fever, vomited and convulsed on the floor, it seemed to be the baby’s heartbeat that the doctors were most concerned about.
“My life is in danger,” she wrote in a string of distressed text messages to her mother and husband that was shared with The New York Times by her family’s lawyer.
“They cannot help as long as the fetus is alive thanks to the anti-abortion law,” she wrote only hours before she died. “A woman is like an incubator.”
Abortion has seized the United States’ attention anew with the prospect that, as early as this month, the Supreme Court could overturn Roe v. Wade, the decision that has made the procedure terminating a pregnancy legal for nearly 50 years. If Roe is overturned, half of American women stand to lose legal access to abortion.
Poland offers a glimpse of a country where abortion is already practically out of reach even in the gravest circumstances. It has long been a showcase of the volatility and vicissitudes of the abortion battles — and how the lives of women and their doctors are tossed about on shifting social and political tides.
The long battle over Poland’s 29-year-old ban on abortion has intensified over the past 17 months after the elimination of the last significant exception permitting the procedure: fetal abnormalities.
Since the exception’s elimination, deaths like Ms. Sajbor’s have been rare — one of three cited by abortion-rights advocates — but they have become a touchstone of grievance for those who say they demonstrate the risks to women posed by restrictive abortion laws.
Only one in 10 Poles support the stricter ban, which was enabled by a decision by the country’s highest court, dominated by judges loyal to a deeply conservative government. The rest of the population is roughly split between reverting to milder restrictions and legalizing terminations.
Today, Poland and Malta, both staunchly Catholic, are the only European Union countries where abortions are effectively outlawed.
The consequences in Poland have been far-reaching: Abortion-rights activists have been threatened with prison for handing out abortion pills. The number of Polish women traveling abroad to get abortions, already in the thousands, has swelled further. A black market of abortion pills — some fake and many overpriced — is thriving.
Technically, the law still allows abortions if there is a serious risk to a woman’s health and life. But critics say it fails to provide necessary clarity, paralyzing doctors.
“This law creates problems for doctors and patients,” Jan Kochanowicz, a doctor who is also the director of the University Clinical Hospital in Bialystok, the largest city in northeastern Poland, said in an interview. “There is no clear and straightforward answer to what constitutes a threat to a woman’s health and life. Doctors are afraid to make decisions.”
Defenders of the Polish abortion ban say these are extreme cases, caused not by the law but by doctors’ poor judgment.
“The law should not have a chilling effect because legislation on abortion when a woman’s health or life is in danger has not changed,” said Katarzyna Gesiak, the head of the center for medical law and bioethics at Ordo Iuris, a Catholic organization that lobbied for the new ban.
She agreed with opponents of the law that in its current form, the measure was “too general” and “too open to interpretation,” but her concern was that it still gave doctors too much latitude to perform abortions.
For abortion-rights supporters, clarity is less the issue than what they say has been a steady erosion of women’s autonomy since the abortion ban nearly three decades ago.
Just this month, the government required Poland’s central health care system to log pregnancies. Opponents called it a “pregnancy register” that could be used to track down illegal terminations.
“Once you start chipping away at the right to abortion, it’s hard to go back,” said Krystyna Kacpura, the president of the Federation for Women and Family Planning, or Federa, a Warsaw-based advocacy group. “We are now at a point where the risks to women’s physical and mental health have reached a new quality.”
Eliminating the Exceptions
Poland was once a destination for women seeking abortion.
Under Communism, the Catholic Church was marginalized and abortion legalized in 1956. Women were encouraged to work and granted sweeping reproductive rights that Western democracies embraced only decades later.
With abortions in Poland cheap and available practically on demand, women from all over Western Europe flocked there until well into the 1980s.
But that changed after the Communist government collapsed in 1989. Bowing to pressure from a newly assertive Catholic Church, which had supported the fight against Communism, the new Parliament proposed an abortion ban.
“No one knew at the time that the period of democratization would mean such backlash for women’s rights,” said Magdalena Sroda, a professor of ethics at the University of Warsaw. “It was a return to the discourse of traditional women’s roles as wives and mothers.”
It would become one of the defining culture wars of the new democracy for decades to come.
Women’s groups organized protests and signed petitions. Three in four Poles told pollsters at the time that they preferred the issue to be settled by a referendum, not by Parliament. The country was almost evenly split, with 53 percent in favor of the liberal status quo.
Even so, Parliament outlawed abortion in 1993 with three exceptions: danger to the health or life of the mother; rape or incest; fetal abnormalities.
After the ban, abortion swiftly moved underground. Doctors who had previously offered free terminations in public hospitals charged handsomely for terminations in private clinics. They offered gynecological services through classified ads with only a phone number and code words like “anesthesia” and “safe.” While legal abortions dropped to about a thousand a year, the actual number of terminations has stayed around 150,000, advocacy groups like Federa estimate.
“Everyone just made do,” Ms. Sroda said. “It was a bigger problem for women from smaller towns and villages, who did not have sufficient means for an abortion in a private clinic.”
Or, as Ms. Kacpura put it: “The ban has done a lot of things. What it hasn’t done is stop abortions.”
In 1996, a left-leaning Parliament passed a law restoring abortion rights only to have it struck down by the Constitutional Court a few months later. Citing Article 38 of the Polish Constitution, which protects “the life of every human being,” the court ruled that this included unborn life.
It was a harbinger of a broader shift in the abortion debate. Over the next two decades, public schools were obliged to teach children about “responsible parenthood” and “life in the prenatal phase.” Abortion became a taboo.
And an emboldened anti-abortion movement led by an alliance of Catholic organizations started lobbying to take away the most-used exception to the ban — fetal abnormalities — which had been used for almost all of the 1,000 legal abortions a year in Poland.
After the nationalist Law and Justice party won power in 2015, it embraced a near-absolute ban as part of its traditionalist agenda.
A wave of mass protests ensued. Legislation promoting the ban twice failed to pass in Parliament.
But it took effect anyway last year after Poland’s highest court intervened again.
Aborting a fetus with abnormalities, said the court’s president, Julia Przylebska, constituted “eugenic practices” and “a directly forbidden form of discrimination.”
In nearly three decades, there have been only a handful of abortion-related trials, and no doctors, women or activists have so far been convicted, Ms. Kacpura said. But the political climate has become progressively more intimidating, she and other activists say.
Underground abortions have largely stopped, forcing women to either import pills or travel to clinics just over the borders with the Czech Republic, Germany and Slovakia. Few now openly call for a full return to the liberal abortion rights of Communist times. The anti-abortion camp holds regular “family marches,” and billboard campaigns with outsize fetuses are a common sight across the country.
Though two exceptions to the Polish abortion ban remain, in practice, neither is used much: Rape victims require a certificate from a prosecutor, which takes time to obtain.
And as Ms. Sajbor’s case illustrates, “serious risk” to the mother’s health now competes with that to the fetus.
A Legal Trap
Ms. Sajbor, a 30-year-old hairdresser from the small town of Pszczyna in southern Poland, had been thrilled to be pregnant. She wanted a sibling for her 9-year-old daughter, Maja.
It was a shock when in her 14th week she learned that doctors suspected her fetus had Edwards syndrome, a serious chromosomal abnormality, and diagnosed other malformations. Instead of a nose, there was only cartilage. The feet were deformed. One heart chamber was dysfunctional.
Ms. Sajbor would have had an abortion if it had still been available in Poland, said her sister-in-law and close friend Barbara Skrobol. She even asked her local doctor about it last summer, but was told it was not an option.
At that point, “She looked into having an abortion abroad, but then her water broke,” Ms. Skrobol recalled in an interview.
When Ms. Sajbor was admitted to a hospital last Sept. 21, her mother and husband were not allowed to be with her because of Covid restrictions.
“I have to give birth to a dead baby,” she texted her mother. “Thanks to PiS I am lying down and waiting,” she wrote, referring to the governing party by its Polish acronym.
By the time the baby’s heartbeat had stopped and the doctors took Ms. Sajbor into the operating room the next morning, her limbs had already gone blue.
She died at 7:30 a.m.
When Ms. Sajbor’s family went public with her case in November, it prompted nationwide protests. It was the first time that a woman was thought to have died because of the abortion ban, Ms. Kacpura said. The hospital issued a statement afterward defending the doctors’ actions, saying that they had done “everything in their power” to save her life and had acted in accordance with Polish law.
The Polish Health Ministry responded to Ms. Sajbor’s death by issuing new guidelines reminding doctors that “they should not be afraid to take obvious decisions” if there were a threat to the woman’s life.
The Issue of Abortion Around the World
An evolving landscape. Women’s access to abortion continues to be debated around the globe. Here’s a look at the state of affairs in some countries:
Colombia. The country’s top court decriminalized abortion in 2022, making it the third major Latin American nation to allow access to the procedure. The decision paves the way for abortions to become widely available across this historically conservative, Catholic country.
Guatemala. After lawmakers passed a sweeping new bill mandating up to 10 years of jail time for women who obtain abortions, protests erupted. A few days later, in an abrupt reversal that surprised analysts, President Alejandro Giammattei said he would veto the bill.
Mexico. In 2021, Mexico’s Supreme Court issued a historic decision that decriminalized abortion. The move set a legal precedent for the nation, but applying it to all of Mexico’s states will be a long path, and several challenges remain.
Poland. The country is one of the few that has moved to restrict abortion in recent years. A near-total ban went into effect in January 2021, fueling discontent among those who believe human freedoms are being eroded under the increasingly autocratic Law and Justice Party.
China. The country’s central government said last September that it intended to reduce the prevalence of “medically unnecessary” abortions. In recent years, China has been focusing its efforts toward promoting childbirth and slowing the population’s aging.
Thailand. The Thai Parliament voted in 2021 to make abortion legal in the first trimester, while keeping penalties in place for women who undergo it later in their pregnancies. Advocates say the measure doesn’t go far enough.
Argentina. In 2020, the country became the largest nation in Latin America to legalize abortion — a landmark vote in a conservative region and a victory for a grass-roots movement that turned years of rallies into political power.
But doctors and supporters of abortion rights say the law still leaves doctors wary of prosecution.
“The law has a chilling effect on doctors,” said Jolanta Budzowska, a Krakow-based lawyer who is representing Ms. Sajbor’s family and three others in negligence cases related to the new abortion law.
With the new law, said Dr. Kochanowicz, the hospital director, doctors “risk not only losing the right to practice, but also criminal liability.”
“All decisions are burdened with anxiety,” he said.
Since Ms. Sajbor’s death, other seemingly similar cases have emerged and are being investigated by the authorities.
In January, a 37-year-old woman carrying twins died after one of her fetuses had died and doctors did not remove it for seven days. The family accused the doctors of waiting for fear of harming the other fetus and being subject to possible prosecution.
Another woman, who was 19 weeks pregnant when her water broke, developed an infection and nearly died after doctors waited four days until her fetus’s heartbeat had stopped before removing it.
Threat of Prosecution
For women seeking abortions in Poland — and those trying to assist them — the routes have become treacherous. In February 2020, Justyna Wydrzynska, a prominent abortion-rights activist, got a panicked message from one of them.
The woman was in an abusive relationship. Her partner was watching her every move and would report her to the police if she went abroad for an abortion.
“Please help me,” she pleaded in a hushed phone call, “because I will no longer survive.”
For Ms. Wydrzynska, the case felt personal. In 2006, already a mother of three, she had been living with a violent husband and had an abortion herself.
“I know what it means to have to choose between the safety of your child and your own safety,” she said.
Though Ms. Wydrzynska works openly out of a headquarters in central Warsaw, the activists must carefully skirt around Poland’s anti-abortion law.
Under the law, a woman cannot be prosecuted for taking the abortion pills, but you can go to jail for helping someone else get them. So Ms. Wydrzynska normally provides only instructions on how to buy and use the pills.
But that day, the woman’s desperation compelled her to send her a package of pills. The woman’s partner, who was reading her text messages and emails, reported Ms. Wydrzynska to the police.
Ms. Wydrzynska is now standing trial and faces up to three years in prison. A verdict is expected in September.
Her team is part of a Europe-wide network called Abortion Without Borders that helps Polish women terminate pregnancies.
One challenge is to protect women from exploitation. “Abortion clinics are like petrol stations,” said Zuzanna Dziuban, a member of Ciocia Basia — or Auntie Barbara — a feminist collective in Germany. “The closer you get to the border, the more expensive they become.”
Like Going Back in Time
In a light-filled, sixth-floor clinic in a leafy corner of central Berlin, Dr. Sabine Müller, who has been a gynecologist for more than 25 years, reserves half of her abortion slots for Polish women every week.
“The demand has gone up,” Dr. Müller said, sitting in her consulting room one recent morning. “And the stories have gotten worse.”
“We have a lot of Polish women with cancer who are told, ‘No, we can’t give you cancer treatment because you’re pregnant and it could hurt the baby,’” Dr. Müller said.
Recently, a 39-year-old woman with metastasizing bronchial cancer came for an abortion after her Polish doctor had delayed her chemotherapy for six weeks.
“Cancer spreads extremely fast during pregnancy,” Dr. Müller said. “A six-week delay is almost a death sentence.”
Since last year’s ban on abortions of fetuses with abnormalities, the demand for late-term abortions has surged, too.
About 80 Polish women a year used to visit Heemstede, an abortion clinic near Amsterdam that specializes in late-term abortions, which are allowed in the Netherlands until the 24th week. Last year, of 3,000 abortions performed there, 400 were provided to Polish women.
“We used to be a clinic for unwanted pregnancies,” said Femke van Straaten, the clinic’s manager. “The Polish women that come here now are a very different group.”
Many wanted to have a child and were heartbroken to discover well into their second trimesters that their fetuses had serious defects.
To comfort Polish patients, the clinic’s staff is learning Polish, and the clinic started cooperating with the local cemetery, which runs a memorial garden where, once a month, ashes of fetuses are scattered.
When Heemstede opened in 1971, the Dutch justice minister tried to shut it down, and women’s groups routinely clashed with riot police officers just outside its gates.
Now, anti-abortion protesters are showing up again.
“It’s like going 50 years back in time,” she said.
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Le Figaro
Gilles William Goldnadel - Renaud Dély: «Sommes-nous trop indulgents avec Jean-Luc Mélenchon et l’extrême gauche?»
Alexandre DevecchioMartin BernierGRAND ENTRETIEN - Dans son Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche, l’avocat dénonce la complaisance de la gauche, mais aussi de la droite, avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. S’il ne reprend pas à son compte le terme d’«extrême gauche», le journaliste Renaud Dély, auteur d’Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès s’inquiète, lui aussi, de la dérive d’une certaine gauche radicale.
Gilles William Goldnadel, vous avez publié un «Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche». Généralement, quand on parle de fascisme et d’extrême, on parle de la droite…
Gilles William GOLDNADEL .- Le titre est délibérément provocateur: moi qui déteste les références historiques erronées, j’ai voulu retourner l’arme contre l’adversaire. L’extrême gauche a utilisé ad nauseam le terme de fascistepour disqualifier ses adversaires qui n’avaient rien de fasciste. Comme il s’agissait d’un livre de combat ou de résistance - car j’avais anticipé ce qui allait se passer etje voulais faire barrage à l’extrême gauche -, j’ai utilisé ce terme révulsif, dans son usage dévoyé auquel je ne crois pas historiquement. Je montre néanmoins que si l’on regarde le refus de la démocratie, l’utilisation de la violence dans la rue, le racialisme et l’antisémitisme, alors, d’une certaine manière, l’extrême gauche aujourd’hui ressemble bien davantage au fascisme - dans son acception évidemment galvaudée - que l’extrême droite telle qu’on la qualifie et disqualifie. M. Mélenchon n’est pas désigné d’extrême gauche alors que je pourrais vous soutenir qu’il l’est, tandis que Mme Le Pen est caractérisée, elle, d’extrême droite alors que je pourrais vous expliquer qu’elle ne l’est pas. C’est un point de vue subjectif, mais objectivement parlant il n’y a pas de doute: si vous écoutez les médias, et notamment ceux de l’audiovisuel de service public, il y a l’extrême droite et, de l’autre côté, non pas l’extrême gauche - NPA compris - mais la gauche, ou la gauche de la gauche ou lorsqu’on veut être vraiment hardi, la gauche radicale. Cette asymétrie signe déjà d’une certaine manière l’impunité de l’extrême gauche et la manière dont on traite l’autre pôle à droite.
Renaud DÉLY .- Je suis d’accord avec Gilles William Goldnadel quand il dit que le terme même de fascismeest dévoyé. Je suis aussi d’accord avec lui lorsqu’il reconnaît que, d’un point de vue historique, la gauche radicale françaised’aujourd’hui n’a rien de fasciste si l’on définit bien lestermes, comme l’ont fait les historiens français: dans le fascisme, il y a une dimension guerrière, belliciste, la conquête d’un espace vital, l’avènement d’un homme nouveau. C’est un mouvement qui, à l’origine, dans les années 1920 en Italie puis en Allemagne, a une dimension révolutionnaire et anticapitaliste, c’est vrai. Mais ça n’a rien à voir avec la gauche radicale d’aujourd’hui. Je n’applique pas le terme «extrême gauche» à Jean-Luc Mélenchon et aux insoumis, effectivement ; je parle de gauche radicale. L’extrême gauche révolutionnaire existe dans ce pays, c’est le Nouveau Parti anticapitaliste, Lutte ouvrière et une kyrielle de mouvements trotskistes. Je parle plutôt de gauche radicale pour Jean-Luc Mélenchon parce que, dans son parcours, ce n’est pas foncièrement un révolutionnaire. Il a été certes militant trotskiste à l’origine mais il a été très longtemps social-démocrate ; il a été membre du Parti socialiste pendant trente-trois ans et a même été ministre. Le cours qu’il a pris depuis qu’il a créé le Parti de gauche il y a treize ans, puis La France insoumise et aujourd’hui cette Union populaire, est effectivement uncours radicalisé. Ça devient une gauche radicale qui perd d’ailleurs en grande partie la culture de gouvernement qui fut celle de la gauche quand elle a été au pouvoir. Aujourd’hui, c’est ce que je montre dans mon livre, Jean-Luc Mélenchon a entraîné dans son sillage toute une frange de la gauche qui s’éloigne du réel et perd cette culture de gouvernement.
« Le combat de ma vie, c’est mon combat contre l’extrême gauche »
Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon vous apparaît-il réellement moins dangereux que Marine Le Pen? Pourquoi continuer à qualifier cette dernière d’extrême droite?
Renaud DÉLY .- Pour les mêmes raisons, je n’emploie pas le terme de fascisme pour qualifier le Rassemblement national ou jadis le Front national. Pour moi, ce sont effectivement des mouvements d’extrême droite. Là aussi, il y a des discussions historiques ; d’un point de vue idéologique, on observe au RN le rejet d’un certain nombre de valeurs républicaines, de tout un corpus issu de la philosophie des Lumières ou la volonté de scinder des catégories de population. En revanche, ce n’est pas un mouvement fasciste en vertu de la définition belliciste que j’ai essayé de poser au préalable: c’est un mouvement légal, qui respecte les urnes, présente des candidats aux élections, mais qui à mon sens n’est pas républicain en ce qu’il ne s’inscrit pas dans l’héritage du projet des Lumières.
Gilles William GOLDNADEL .- Je considère aujourd’hui que l’extrême droite n’est incarnée ni par Zemmour ni par Le Pen, au regard de la définition de Marcel Gauchet que je fais mienne: ces gens-là respectent, contrairement à l’extrême droite des années 1930, le suffrage universel, n’utilisent pas la violence dans la rue et, à ma connaissance, ont éliminé toute trace d’antisémitisme et de racisme. Par contre, très sincèrement, lorsque je regarde M. Mélenchon, quel que soit son passé, c’est un castriste, c’est quelqu’un qui adore Chávez et toute l’extrême gauche caribéenne, sans parler de sa bienveillance envers l’islamisme. Si lui n’est pas d’extrême gauche, j’ai un problème de vocabulaire. Mais à supposer même que j’aie tort, dans cette asymétrie on ne diabolise qu’une seule extrémité du bâton politique. Le planisphère d’aujourd’hui pour les partis représentés à l’Assemblée nationale est curieusement un planisphère qui n’a qu’une seule extrémité. C’est quand même assez curieux sur le plan politique et, si j’ose dire, sur le plan géométrique.
Renaud DÉLY .- Il y a des tas de critères qui participent de cette définition en termes idéologiques. L’extrême droite a changé de visage, c’est vrai. Elle a toujours évolué au fil de son histoire. L’extrême droite des années 2020 n’a pas grand-chose à voir avec un certain nombre de mouvements d’extrême droite des années 1920 ou 1930. Il n’en reste pas moins qu’au Rassemblement national, une matrice demeure. Vous exonérez un peu rapidement à mes yeux le RN de toute trace d’antisémitisme. Même si Marine Le Pen, elle, a évolué de ce point de vue-là, on sait que dans son entourage, au Rassemblement national, ce n’est pas le cas. Il y a eu un certain nombre de problèmes récurrents avec des cadres ou des candidats qui versent dans l’antisémitisme et on voit aussi dans des études d’opinion que le poids supposément excessif des Juifs dans la conduite du monde est une théorie plus répandue parmi les sympathisants du RN. C’est aussi le cas dans toute une frange de la gauche radicale, je vous l’accorde, mais cela existe toujours dans les tréfonds idéologiques de l’extrême droite. Vous l’avez exonérée aussi un peu rapidement de toute trace de racisme et de xénophobie ; ce n’est évidemment pas mon analyse, ni du discours ni du programme du RN, notamment pour tout ce qui relève de ce concept discriminatoire dit de préférence nationale. C’est pourquoi je continue, pour des raisons également historiques, politiques, et pas seulement idéologiques, d’appliquer ce qualificatif d’extrême droite au RN et à Marine Le Pen.
Gilles William GOLDNADEL .- Le combat de ma vie, c’est mon combat contre l’extrême gauche, et je suis entré dans ce combat via le judaïsme. Je suis un Juif du réel: Finkielkraut se dépeignait comme un Juif imaginaire, moi j’ai connu l’antisémitisme chrétien dans ma chair quand j’étais môme, en Normandie. Je sais de quoi je parle, mais sans fantasme, en regardant les choses telles qu’elles se présentent concrètement. J’ai vu l’antisémitisme évoluer et mes enfants - qui sont d’ailleurs partis en Israël - l’ont vu aussi changer ; ce n’est pas le même qu’ils ont vécu. C’est pour cela que j’ai beaucoup de mal à entendre que finalement l’extrémisme se caractériserait par le racisme et l’antisémitisme qu’on trouverait à droite chez Le Pen et Zemmour. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le seul sang juif qui a coulé en France n’a pas coulé de l’extrême droite mais de l’islamisme ou des groupes palestiniens, avec une bienveillance invraisemblable de l’extrême gauche, et notamment des amis de Jean-Luc Mélenchon. La réalité est là. Donc quand j’entends Renaud Dély nous expliquer qu’il y a des gens dans ce qu’il appelle l’extrême droite, qui considèrent que les Juifs ont trop de pouvoir, je l’invite à regarder une grande partie de l’électorat favori, pratiquement captif aujourd’hui, caressé dans le sens du poil, y compris quand le poil est très hérissé, par l’extrême gauche mélenchoniste. Je veux parler évidemment des islamistes des quartiers, qui sont pour beaucoup foncièrement antisémites et antisionistes. Sur ce critère-là, je considère que c’est l’extrême gauche bienveillante envers l’islamisme qui représente un réel danger.
« Tous les maux de la société actuelle, que ce soit l’islamo-gauchisme, le wokisme, le racialisme, le néoféminisme sexiste, sont nés dans l’extrême gauche »
Gilles William Goldnadel, dans votre livre, vous expliquez que la droite ne combat pas suffisamment l’extrême gauche?
Gilles William GOLDNADEL .-Je reproche à la droite son immense paresse intellectuelle, le fait qu’elle n’ait pas livré, notamment après le premier tour, la bataille culturelle contre l’extrême gauche. C’est en partie de la faute de la droite si aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon est aussi fort. Éric Zemmouret Marine Le Pen auraient dû mener de front cette bataille contre l’extrême gauche dès le premier tour. Ils se sont contentés de réserver leurs coups à eux-mêmes ou leurs flèches à M. Macron, mais ils n’ont même pas prononcé les mots «extrême gauche». C’est une faute stratégique et tactique impardonnable à mes yeux. C’est une faute tactique parce qu’eux seuls ont été diabolisés, et c’est une faute stratégique parce que tous les maux de la société actuelle, que ce soit l’islamo-gauchisme, le wokisme, le racialisme, le néoféminisme sexiste, sont nés dans l’extrême gauche. J’ai reproché d’ailleurs à Zemmour dans Le Figaro que, en face de Mélenchon lors du premier débat télévisé, lorsque M. Mélenchon lui reproche d’être un raciste parce qu’il est pour le grand remplacement, il n’ait pas répondu que dans le 93, il y a quand même eu un petit remplacement des Juifs par les musulmans…
Renaud Dély, en tant qu’homme de gauche, comment entendez-vous combattre Jean-Luc Mélenchon? Faut-il lui faire barrage?
Renaud DÉLY .- Mon propos n’est pas de faire barrage mais d’analyser dans ce livre l’évolution de la gauche et la façon dont elle s’est repliée sur un certain nombre de réactions identitaires. Elle s’est tournée vers ces franges plus radicales parce que le réel lui semblait trop complexe, parce qu’elle n’arrivait plus à le comprendre d’abord, et à le changer ensuite. Elle a donc exhumé de vieilles croyances, de vieux outils. Le meilleur moyen de montrer qu’elle est dans l’erreur, c’est d’étudier le programme de la Nupes: une litanie de recettes obsolètes, un vaste plan de nationalisations, la retraite à 60 ans pour tous, etc., et la tentation d’un repli souverainiste avec des choix en politique étrangère extrêmement inquiétants comme la désobéissance aux traités européens, la sortie de l’Otan.
Cette gauche-là remplace la réflexion, l’échange, le débat, par l’excommunication. Les outils qui peuvent ressusciter une gauche réformiste, celle qui ose s’attaquer au réel pour essayer de le changer, sont des outils qui, eux, n’ont pas changé:c’est la laïcité, la raison, le débat démocratique, la nuance, une croyance dans le progrès et une confiance dans l’avenir et dans l’homme, ce que la gauche a en grande partie perdue aujourd’hui.
À VOIR AUSSI - Extrême gauche, une indulgence coupable? «Esprits Libres» #1 intégrale du 2 juin 2022
«Législatives 2022: un silence assourdissant»
L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Éric Zemmour: «Ma lettre aux parents français»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Dans une lettre ouverte adressée aux parents d'élèves, le candidat aux élections législatives et chef du parti Reconquête! s'inquiète de la nomination du nouveau ministre de l'Éducation nationale et, plus largement, de «l'enseignement destructeur imposé» aux enfants.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice
Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘We Buried Him and Kept Walking’: Children Die as Somalis Flee Hunger
The worst drought in four decades and a sharp rise in food prices caused by the war in Ukraine have left almost half of Somalia’s people facing acute food shortages.
Makeshift settlements for displaced people, like this one in Doolow, in Somalia’s southern Gedo region, are swelling with people seeking food and water, safety and stability.Credit...
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By Abdi Latif Dahir
Photographs by Malin Fezehai
DOOLOW, Somalia — When her crops failed and her parched goats died, Hirsiyo Mohamed left her home in southwestern Somalia, carrying and coaxing three of her eight children on the long walk across a bare and dusty landscape in temperatures as high as 100 degrees.
Along the way, her 3½-year-old son, Adan, tugged at her robe, begging for food and water. But there was none to give, she said. “We buried him and kept walking.”
They reached an aid camp in the town of Doolow after four days, but her malnourished 8-year-old daughter, Habiba, soon contracted whooping cough and died, she said. Sitting in her makeshift tent last month, holding her 2½-year-old daughter, Maryam, in her lap, she said, “This drought has finished us.”
The worst drought in four decades is imperiling lives across the Horn of Africa, with up to 20 million people in Kenya, Ethiopia and Somalia facing the risk of starvation by the end of this year, according to the World Food Program.
Russia’s invasion of Ukraine is exacerbating the situation, cutting off most of the wheat imports that Somalia depends on and sharply increasing the prices of fuel, food and fertilizer.
Saving Somalia’s Starving Babies
Saving Somalia’s Starving Babies
Doctors and nurses in Somalia are racing against time to save children from starvation because of the drought sweeping the country.
In the hospitals and clinics I visited, here’s how medical workers were saving babies →
Saving Somalia’s Starving Babies
They begin by checking a baby’s weight and height to see if they’re malnourished.
Saving Somalia’s Starving Babies
They use a special tape to measure the circumference of a child’s left upper arm. Red means extremely malnourished.
At least 386,000 Somali children face “severe acute malnutrition,” according to the United Nations Children’s Fund.
Saving Somalia’s Starving Babies
Many children, listless and wasting away from hunger, are admitted to special treatment units. Some suffer from diseases like cholera, malaria and measles.
Babies without strength or appetite receive oxygen, and milk through a nasal tube.
Saving Somalia’s Starving Babies
Many children receive packets of sweet, peanut-based paste called Plumpy’Nut to help them recover.
Saving Somalia’s Starving Babies
After almost two weeks at a health clinic, baby Asha was improving and her flaking skin was healing.
“Look at her,” said her mother, Khadija Mohamed. “She’s doing so much better.”
Saving Somalia’s Starving Babies
The drought has left up to 20 million people in Kenya, Ethiopia and Somalia at risk of starvation.
The crisis in Somalia remains the most dire, with nearly half the population, many of them displaced, facing acute food shortages.
Saving Somalia’s Starving Babies
Medical workers don’t have enough room for all these malnourished children. But they are also celebrating every child they save.
“We are worried, but we are here to help,” said Dr. Aweis Olow, head of the the pediatric department at Mogadishu’s Benadir Hospital.
Read more on Somalia’s food crisis:
The threat of hunger across Africa is so dire that last week the head of the African Union, President Macky Sall of Senegal, appealed to President Vladimir V. Putin of Russia to lift the blockade on exports of Ukrainian grain and fertilizer — even as American diplomats warned of Russian efforts to sell stolen Ukrainian wheat to African nations.
The most devastating crisis is unfolding in Somalia, where about seven million of the country’s estimated 16 million people face acute food shortages. Since January, at least 448 children have died from severe acute malnutrition, according to a database managed by UNICEF.
Aid donors, focused on the crisis in Ukraine and the coronavirus pandemic, have pledged only about 18 percent of the $1.46 billion needed for Somalia, according to the United Nations’ financial tracking service. “This will put the world in a moral and ethical dilemma,” said El-Khidir Daloum, the Somalia country director for the World Food Program, a U.N. agency.
With the rivers low, wells dry and their livestock dead, families are walking or getting on buses and donkeys — sometimes for hundreds of miles — just to find food, water or emergency medical care.
Parents flow into the capital, Mogadishu, bringing their malnourished children to health facilities like Benadir Hospital, one of few in the country with a pediatric stabilization unit. The beds on a recent visit were packed with bony babies with scaly skin and hair that had lost its natural color because of malnutrition. Many of the children were also sick with illnesses like measles and were being fed through nasal tubes and needed oxygen to breathe.
Indian Ocean
Africa
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SOMALIA
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Beledweyne
Doolow
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Mogadishu
GEDO
KENYA
200 miles
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By The New York Times
Mothers sat in the corridors, slowly feeding their children the peanut-based paste used to fight malnutrition. The price of this lifesaving product is projected to increase by up to 16 percent because of the war in Ukraine and the pandemic, which made ingredients, packaging and supply chains more costly, according to UNICEF.
At the hospital’s cholera treatment unit, Adan Diyad held the hand of his 4-year-old son, Zakariya, as the boy’s protruding ribs heaved. Mr. Diyad had abandoned his maize and bean fields in the southwestern region of Bay after the river ran low.
In Mogadishu, he settled at a crowded camp for displaced people with his wife and three children, where they had no toilet and not enough clean water. Without a job, he could not feed his family. Zakariya, usually chirpy, grew emaciated. The night before Mr. Diyad carried him into the hospital, he said he kept listening to his son’s heartbeat to make sure that he had not died.
“He couldn’t even open his eyes when I brought him here,” Mr. Diyad said.
Mr. Diyad and his family are among the 560,000 people displaced by the drought this year. As many as three million Somalis have also been displaced by tribal and political conflicts and the ever-growing threat from the terrorist group Al Shabab.
In rural areas across south and central Somalia, danger and poor road networks have made it hard for the authorities or aid agencies to reach those in need. The United Nations estimates that almost 900,000 Somalis live in inaccessible areas controlled by the Shabab — though aid workers believe those figures are higher.
Mohammed Ali Hussein, the deputy governor of the southern Gedo region, acknowledged that the local authorities were often unable to venture out of areas they control to rescue those in need, even when they received a distress call.
Extreme weather events, some linked to climate change, have devastated communities, too, bringing flash floods, cyclones, rising temperatures, a locust infestation that destroyed crops and, now, four consecutive failed rainy seasons.
“These crises just keep coming one after another,” so people have not had a chance to rebuild their farms or herds, said Daniel Molla, the chief technical adviser on food and nutrition for Somalia at the U.N. Food and Agriculture Organization.
Those uprooted by the drought are arriving in towns and cities where many are already straining to afford food.
Somalia imports over half of its food, and the poor in Somalia already spend 60 to 80 percent of their income on food. The loss of wheat from Ukraine, supply-chain delays and soaring inflation have led to sharp rises in the prices of cooking oil and staples like rice and sorghum.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. A Ukrainian official said that Russia could soon mount a push to completely encircle the city of Sievierodonetsk. Capturing the city would give the Kremlin a key victory in its bid to control all of the eastern Donbas region, where Moscow’s forces are pressing their advantage in numbers and longer-range weapons to wrest momentum in the grinding war.
In the south. The Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure. But there are some indications that Moscow is struggling to govern the southern areas, amid attacks by a nascent insurgency made up of Ukrainian civilians and former soldiers and a possible health crisis in Mariupol.
Short on weapons. Ukraine has been making desperate pleas for the West to speed up the delivery of heavy weapons, as its troops find themselves badly outgunned. The Russian forces, meanwhile, appear to be running low on precision missiles. This shortage has led the Russians to resort to inefficient weapons systems that are less precise but can still cause major damage, according to Britain’s Defense Ministry.
E.U. membership for Ukraine. The European Union is evaluating Ukraine’s application to become a candidate to join its 27-member bloc. The decision, which is expected in late June, will test the E.U. as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.
Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.
At a market in the border town of Doolow, more than two dozen tables were abandoned because vendors could no longer afford to stock produce from local farms. The remaining retailers sold paltry supplies of cherry tomatoes, dried lemons and unripe bananas to the few customers trickling in.
Some of the shoppers were displaced people with food vouchers from aid groups, worried about the rising food prices.
Traders like Adan Mohamed, who manages a juice and snacks shop, say they had to raise their prices after the costs of sugar, flour and fruits soared. “Everything is expensive,” said Mr. Mohamed, blending pineapples imported from Kenya. And with wages relatively unchanged, many Somalis said they have cut back on meat and camel milk. Over three million herd animals have perished since mid-2021, according to monitoring agencies.
The drought is also straining the social support systems that Somalis depend on during crises.
As thousands of hungry and homeless people flooded the capital, the women at the Hiil-Haween Cooperative sought ways to support them. But faced with their own soaring bills, many of the women said they had little to share. They collected clothes and food for about 70 displaced people.
“We had to reach deep into our community to find anything,” said Hadiya Hassan, who leads the cooperative.
Experts forecast that the upcoming October to December rainy season will most likely fail, pushing the drought into 2023. The predictions are worrying analysts, who say the deteriorating conditions and the delayed scale-up in funding could mirror the severe 2011 drought that killed about 260,000 Somalis.
“There are scary echoes of 2011,” said Daniel Maxwell, a professor of food security at Tufts University who co-wrote the book “Famine in Somalia.”
For now, the merciless drought is forcing some families to make hard choices.
Back at the Benadir hospital in Mogadishu, Amina Abdullahi gazed at her severely malnourished 3-month-old daughter, Fatuma Yusuf. Clenching her fists and gasping for air, the baby let out a feeble cry, drawing smiles from the doctors who were happy to hear her make any noise at all.
“She was as still as the dead when we brought her here,” Ms. Abdullahi said. But even though the baby had gained more than a pound in the hospital, she was still less than five pounds in all — not even half what she should be. Doctors said it would be a while before she was discharged.
This pained Ms. Abdullahi. She had left six other children behind in Beledweyne, about 200 miles away, on a small, desiccated farm with her goats dying.
“The suffering back home is indescribable,” she said. “I want to go back to my children.”
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics
Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.
Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »
L'Humanité
Enfants. Comment garder un bon rythme pendant les vacances scolaires
L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?
Noé BlouinL’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances !
Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…
Gare aux petits écarts !
Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes.
- Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper.
- Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.
Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.
Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien.
La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ?
C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.
Les cahiers de vacances ne sont pas indispensables
Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables.
D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.
Trois questions à Elena Goutard, coach parental
« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »
Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?
Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.
Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…
On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.
Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.
Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?
Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…
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Famillevacances L'Humanité
Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie
ActuQuand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.
Marcel GuedjLe bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.
Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.
Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !
Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !
MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel
Les étapes
- Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
- Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
- Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
- Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
- Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
- Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
- Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
- Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
- Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
- Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.
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Bricolage Valeurs Actuelles
[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
New York Times - World
What to Know About France’s Parliamentary Elections
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President Emmanuel Macron is looking to secure a strong majority to help him pass bills during his second term, but a reinvigorated alliance of left-wing parties hopes to thwart him.
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By Aurelien Breeden
PARIS — Weeks after re-electing President Emmanuel Macron, voters in France return to the polls on Sunday to choose their parliamentary representatives, elections that will determine whether Mr. Macron’s bills sail or stumble through the legislature during his second term.
All 577 seats are up for grabs in the National Assembly, France’s lower and more powerful house of Parliament, which Mr. Macron’s party and its allies currently control. Most polls predict that will remain the case — to a degree.
France’s modern presidential and parliamentary elections are held only months apart, on the same five-year cycle. Over the past two decades, voters have always given their newly elected president strong parliamentary backing, and polls and experts suggest that would be a likely outcome for Mr. Macron this time, too.
His biggest challenge comes from a reinvigorated alliance of France’s left-wing forces, which have taken the rare step of setting aside personal squabbles and ideological differences to mount a united front. Jean-Luc Mélenchon, the leader of the far-left France Unbowed party, the dominating force in that alliance, is hoping it can eke out a narrow victory and compel Mr. Macron to appoint him prime minister.
But so far, according to recent surveys, voters have been more concerned by surging inflation than by the campaign, and pollsters say they expect record-low turnout.
Here is a primer on the elections, which will be held in two rounds, on Sunday and on June 19.
What is at stake?
Presidents hold France’s most powerful political office, with broad abilities to govern by decree. But they need Parliament, and especially the National Assembly, to accomplish most of their bigger domestic policy goals, push through spending bills or change the Constitution.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Some of Mr. Macron’s prominent campaign promises, like his vow to raise the legal age of retirement, require legislation. His new government also wants to tackle the effects of inflation, requiring lawmakers to vote on measures like food subsidies.
The main players in the elections are:
Ensemble, a centrist coalition that includes La République en Marche, the party that Mr. Macron founded and that swept to victory in 2017 with a wave of political newcomers as candidates.
La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, more commonly known by its acronym NUPES, a left-wing alliance brought together by Mr. Mélenchon’s France Unbowed party that includes the Socialist, Green and Communist parties.
A group of traditional right-wing parties, led by Les Républicains, the mainstream conservatives.
The far-right National Rally party of Marine Le Pen, who was defeated by Mr. Macron in the presidential runoff in April.
The latest polls suggest that Ensemble and NUPES are neck-and-neck, with about 25 to 28 percent each. The National Rally is predicted to receive around 20 to 21 percent of the vote, with Les Républicains roughly 10 to 11 percent. Smaller groups, including the party of Éric Zemmour, a far-right pundit who ran for president, are polling in the single digits.
If Mr. Macron’s party alone musters an absolute majority of seats — 289 — he will have relatively free rein to enact his legislative agenda. A repeat of the current situation, in which his party and its allies hold an absolute majority, would make him dependent on the coalition to pass some legislation. But if his party and its allies lose too much ground, they could be forced to reach out to lawmakers from opposing parties on certain bills. And if NUPES is able to secure control of Parliament, it would force Mr. Macron to appoint a new prime minister and a new cabinet, potentially blocking much of his agenda.
How do the elections work?
France’s 577 electoral districts cover the mainland, overseas departments and territories, as well as French citizens living abroad. Each district has one seat. More than 6,200 candidates are running for office nationwide.
Any number of candidates can compete in the first round in each district, but there are specific thresholds to reach the second round. While in most cases the runoff will feature the top two vote-getters, it can sometimes feature three or even four of them. Whoever wins the most votes in that runoff wins the race. (Under some conditions, a candidate who gets more than 50 percent of the vote in the first round wins outright.)
The two-round system usually produces stable majorities that French governments can rely on, but it comes at a cost. The makeup of the National Assembly does not always accurately reflect the country’s broader political landscape and usually skews in favor of bigger parties. Smaller ones complain that their voters do not get the representation they deserve, fueling disaffection with the political system.
French presidential candidates, including Mr. Macron, have repeatedly floated the idea of fixing that discrepancy by introducing a dose of proportional representation for parliamentary elections. But a bill on that issue never came to fruition during Mr. Macron’s first term, and it is unclear whether he will pursue the idea during his second.
What does the National Assembly do?
The National Assembly and the Senate — currently controlled by the right — are France’s two houses of Parliament. Both are based in Paris and play important roles in drafting bills and voting laws. But only the National Assembly is elected directly by the people, and it has more leeway to legislate and challenge the executive.
The National Assembly usually has the final word if the two houses disagree on a bill, and it is the only house that can topple a French cabinet with a no-confidence vote. It has some prerogatives on key legislation like spending or social security bills.
Lawmakers can question cabinet members; they can also establish investigative commissions and hold hearings, although their powers and the scope of their investigations are more limited than congressional inquiries in the United States.
Unless the president dissolves the National Assembly and calls for new elections — a move that is rarely attempted — lawmakers are in office for five years.
What comes next?
The last voting stations close at 8 p.m. on Election Day, which is when the French news media will work with pollsters to publish the first projected results based on preliminary counts. Races will be called district by district as the evening progresses.
Those first results will give a sense of each party’s standing and of the direction each race might take, but the National Assembly’s final composition will become clear only after the runoffs.
Several ministers are running in the elections, including Élisabeth Borne, the prime minister. Their races will be closely watched, as a loss by one or several of them would be seen as a rebuke of Mr. Macron, who has warned that those who are not elected will leave his cabinet.
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Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Le Figaro
«Quelle est la différence entre un cinq-étoiles et un Palace ?»
La rédaction du Figaro VoyageLE FIGARO VOUS RÉPOND - Alors que chaque pays peut en effet développer (ou non) sa propre classification, notre lecteur s'interroge sur cette distinction devenue une exception française.
Un palace est-il forcément un hôtel 5 étoiles ? Je ne comprends pas bien la différence entre les deux.
Cher lecteur,
C'est une très bonne question. Tout d'abord sachez qu'une réforme du processus de classement hôtelier est entrée en vigueur au 1er avril avec une nouvelle procédure d'attribution des étoiles. La dernière vaste réforme remontait à 2009. La version 2022, qui compte 243 critères, met l'accent sur le développement durable (avec 12 critères obligatoires contre 3 actuellement) et les nouveaux usages de l'hôtellerie. Une spécificité française qui remonte à une loi du 7 juin 1937. Ce contrôle est déclaré pour les demandes portant sur les catégories de une à trois étoiles. Il est complété par une visite mystère pour les catégories quatre et cinq étoiles. Et pour valoriser ce qui se fait de mieux dans l'hôtellerie française, une catégorie « Palace » a été créée lors de la réforme de 2009. Cette distinction peut être accordée à des établissements déjà classés 5 étoiles et qui présentent des caractéristiques exceptionnelles tenant notamment à leur situation géographique, à leur intérêt historique, esthétique ou patrimonial particulier ainsi qu'aux services sur-mesure qui y sont offerts. Elle est délivrée par le ministre du tourisme et une commission pour une durée de cinq ans. Depuis, seulement 31 hôtels affichent la prestigieuse distinction française, dont 12 à Paris, six dans les Alpes, neuf sur la Côte d’Azur et le Sud-Est, trois dans le Sud-Ouest et un seul dans les Caraïbes, Cheval Blanc à Saint-Barthélemy. N'est pas « Palace » qui veut.
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POSEZ-NOUS VOS QUESTIONS
L'île d'Yeu, une terre bénie des dieux accueille Les Hautes Mers
La belle vendéenne, qui révèle un nouveau et unique boutique hôtel 4 étoiles à quelques centaines de mètres de Port-Joinville, fait les yeux doux au développement durable et cultive plus que jamais son authenticité.
Publié il y
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Où dormir à Bordeaux pour moins de 150 euros ? Nos dix hôtels préférés
Ville préférée des cadres parisiens en 2020, Bordeaux exerce désormais un pouvoir d'attraction que rien ne semble pouvoir arrêter. On loue sa beauté architecturale, le dynamisme de sa scène culturelle et gastronomique… Voici notre sélection des meilleurs hôtels de Bordeaux où (très) bien dormir sans casser sa tirelire.
L'hôtel 1 Hotel Brooklyn Bridge face à New York, l'avis d 'expert du Figaro
Cinq-étoiles branché et écolo avec une vue incroyable sur la skyline de Manhattan, cet hôtel a fait énormément parler de lui. Plus de la moitié des matériaux utilisés sont issus de la récupération et du recyclage, une tendance qui constitue la philosophie du groupe 1Hotels. On l'a testé.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur
ActuLes personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.
Jérémie BazartEn 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.
En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…
En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.
Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste
Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.
Manque de confiance pour gérer la maladie
Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »
Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.
« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive, explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. »
Adapter la posologie au degré de célibat
Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?
En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !
Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde
Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).
Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.
En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.
sciencesSantémédecine Valeurs Actuelles
Philippe Olivier : « C’est le peuple français qui sauvera la France, pas la droite »
New York Times - World
Rumbling Through Modern Jordan, a Railway From the Past
Jordan Dispatch
Once an ambitious project to unite the Middle East, the antique Hejaz Railway is a relic of that bygone dream before wars, borders and more advanced modes of transport rendered its services obsolete.
A train passing through Amman, Jordan’s capital, this month.Credit...
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By Ben Hubbard and Asmaa al-Omar
Photographs by Laura Boushnak
AMMAN, Jordan — Astride century-old tracks that cut through the modern metropolis of Amman, a historic train blared a horn to announce its departure. That sound spurred families bearing bags of food, pots of coffee, coolers of soda, grills, hookahs and lots of children into action, scrambling up iron ladders to settle into the train’s wooden cars.
But the party had already begun in car No. 9, where a group of women and dozens of children were clapping along to an Arabic pop song blasting from a battery-powered speaker with flashing disco lights.
The train blew its horn again and lurched to life, jolting the partyers, who laughed as they righted themselves and burst into applause at the sight of the world outside their windows slipping by.
So began a recent trip from Amman, Jordan’s capital, on the last functioning strip of the original Hejaz Railway, the most iconic train in the Middle East.
Built by the Ottomans at the dawn of the 20th century, blown up by Lawrence of Arabia and Arab fighters during World War I, and used as a nostalgic backdrop in “The Mummy Returns” and in syrupy Arabic music videos about forlorn lovers, the railway is a relic of the bygone dream of regional unity before wars, borders and more advanced modes of transportation rendered its services obsolete.
A pet project of Sultan Abdul Hamid II, the railway was completed in 1908 and ran for more than 800 miles through the mountains and deserts of the Levant and Arabia to ferry pilgrims from Damascus to Medina, one of Islam’s holiest cities, now in Saudi Arabia. From there, they would travel on by other means to Mecca, the focus of the pilgrimage.
Secondary lines ran to Haifa — now a major Israeli city — and Beirut, the Lebanese capital on the Mediterranean coast. And plans were in place to connect the line to Constantinople, the Ottoman capital, in the north and all the way to Mecca in the south, stitching together a large swath of the Ottoman Empire.
But only six years after the train’s first triumphant arrival in Medina on Sept. 1, 1908, World War I broke out, leading to the dismemberment of the empire and new borders. The Haifa line went out of service around 1948, when Israel’s creation left it at war with its Arab neighbors. The Beirut line stopped around the start of Lebanon’s 15-year civil war in 1975.
Now, the narrow-gauge tracks remain, but the railway’s mainline crosses three countries — Syria, Jordan and Saudi Arabia — whose leaders have shown little interest in reviving the project.
Saudi Arabia welcomes pilgrims bound for Mecca at a fancy airport terminal and shuttles them around the holy sites on a modern high-speed train. Rail traffic in Syria screeched to a halt after the outbreak of its civil war in 2011.
That leaves only Jordan, which now offers 50-mile leisure trips from Amman to the Al Jizah station south of town and back, with a four-hour lunch break in the middle.
Jordan Hejaz Railway
SYRIA
INACTIVE ROUTE
Damascus
PASSENGER ROUTE
Iraq
Amman
Amman station
START
Jordan
Amman
Original
Hejaz
Railway
JORDAN
40
Al Jizah
Egypt
Al Jizah station
END
Medina
5 mileS
Mecca
Saudi Arabia
100 mileS
Jordan Hejaz Railway
SYRIA
INACTIVE ROUTE
Damascus
PASSENGER ROUTE
Iraq
Amman
Amman station
START
Jordan
Amman
Original
Hejaz
Railway
JORDAN
40
Al Jizah
Egypt
Al Jizah station
END
Medina
5 mileS
Mecca
Saudi Arabia
100 mileS
By The New York Times
It is a trip that does not go anywhere anyone needs to be, so the riders come for the journey — and a big dose of nostalgia.
“I love trains because they remind me of Agatha Christie novels,” said Islam Dawoud, 36, sinking into her red plush chair and gazing out the window.
She first rode the train as a schoolgirl, she said. There was no air-conditioning and the cars were dusty, but the memory stuck with her nevertheless.
“What I loved was that the window was open and I could put my head out,” she said.
The train departs in the morning from the Amman station, a handsome, ivy-draped stone building from the first decade of the 20th century.
In the train yard were two original, but refurbished passenger cars, including the one that Abdullah I, the great-grandfather of Jordan’s current king, rode into the city in 1921, when he became the territory’s ruler.
Parked nearby were seven giant black steam engines with red wheels. They all still work, but are used only on special occasions because they take hours to fire up and are heavy polluters, said Nader Malkawi, a railway official and train conductor who organizes the trips.
On its recent journey, the train was pulled by two diesel-electric locomotives built in 1976. Some components of the cars were original, but most were Japanese tanker cars that Jordan had converted to wooden passenger cars in 2005.
That upgrade also added electricity for lighting, as well as air-conditioning and the speakers that piped Arabic pop music into the cars throughout the trip.
Railway buffs in Jordan also have another option: A line that carried phosphates to Aqaba, Jordan’s only coastal city, stopped running in 2018, Mr. Malkawi said. But that line passes though Jordan’s scenic Wadi Rum, where tourists can take short rides on it and sometimes watch a band of locals on horseback and dressed in period costumes re-enact Bedouin attacks.
The trips from Amman are longer, but without the theatrics. Tickets cost $7 for riders 12 and over, and less for children. Those under 3 ride free. The train has a snack car as well as a V.I.P. car with plush seats, burgundy curtains and a crown on the door.
The trip was different three decades ago, said one passenger, Fidaa Abu Safia, 38, who first rode along the same tracks when she was 6.
There was no music, the wooden seats were uncomfortable and it was hot, she said, but the train still felt magical. She recalled passing trees with yellow blossoms that fell into the windows.
“It was the best trip of my life,” Ms. Abu Safia said.
As the upgraded train wound through the cinder block sprawl of southern Amman, there were no blossoms to see. Instead, many industrial warehouses, junkyards and mechanic shops popped into view, along with a gargantuan failed shopping mall and lots of garbage strewn along the tracks.
The railway lacks crossing guards to stop traffic; the police are supposed to do it. But they were not in evidence that day, so the conductor slowed down when approaching intersections and leaned on the horn as cars and motorcycles raced across until the last instant.
There has also been a problem with boys throwing stones at the train to shatter its windows.
To stop them, railway workers had tried to distract them by throwing candy, Mr. Malkawi said, but it did not work. So they took the boys’ pictures and gave them to the police, who summoned their parents to sign vows that their children would no longer target the train. That tactic worked, mostly.
The dearth of scenic vistas did not bother Hussam al-Khatib, a soldier, who had learned of the trip on Facebook and brought his wife and their three sons. All were first-time train riders.
He said that Jordan did not have great public transportation and that the views were not stellar, but he felt it was important for Jordanians to know their country.
“We are proud of Jordan’s sights,” he said.
Outside Amman, the landscape opened up, with golden wheat fields, greenhouses full of tomatoes and eggplants, flocks of sheep, the occasional herd of camels and barking dogs chasing the train.
Before the station in Al Jizah, where the passengers stopped for lunch, the train passed Amman’s international airport, from which jets took off overhead, roaring reminders of the technologies that had reduced the train from a cutting-edge conveyance to a historical curiosity.
At the station, as workers moved the engines from one end of the train to the other for the return trip, families claimed shady spots under cypress and eucalyptus trees and fired up charcoal grills and hookahs while their children ran around a sandy playground and climbed on abandoned boxcars.
Later, the train blew its horn and the riders returned, snapping photographs alongside the cars.
The return trip was quieter, with the sun, the creaking cars and the steady click-clack of the train lulling many of the children, and some of the adults, to sleep.
But Heba al-Shishan refused to miss any of it. Smiling and snapping photographs as she took in the landscape, she, too, recalled a childhood journey. On that ride, the train had to stop because nomads had tethered sheep to the tracks and had to move them before the trip could proceed.
“These are experiences I will never forget,” Ms. al-Shishan said.
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Le Figaro
«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis
Madeleine MeteyerILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.
Pour y comprendre quelque chose, il faut tracer une droite. Puis y placer quatre points. Celui de l’extrême gauche représente Samantha. Le point à côté du sien, Sylvain. À droite de Sylvain se trouve Laurianne*. Et enfin, à l’autre bout, il faut placer «Nounours».
Face à une part de tarte kiwi framboises, on passe bêtement le doigt sur la ligne en faisant mine d’être frappé par l’évidence. «Ceux qui sont reliés par la droite sortent ensemble», explique gentiment Laurianne, 35 ans, visage large et pâle, cheveux noirs, directrice d'école. Samantha, 28 ans, ébéniste, est donc la compagne de Sylvain, un échalas aux longues boucles, vendeur dans un magasin de jeux de rôle… lui-même est le fiancé depuis 15 ans de Laurianne… qui est aussi la compagne de Nounours, fonctionnaire de son état. En revanche Samantha et Nounours, situés aux deux extrémités, sont seulement amis. Tout comme Samantha et Laurianne. Et Sylvain et Nounours. Vous suivez ?
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La drôle de bouillabaisse qu’ils forment s’appelle «polycule», un mot-valise composé du néologisme américain «polyamory» , lui-même issu du grec et du latin. Être membre d’une polycule signifie, selon la définition de la réalisatrice Isabelle Broué, à l'origine du terme : «vivre des relations plurielles éthiques dans lesquelles l’amour (...) est libre de se développer».
Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances.
Depuis trois ans Samantha, Sylvain, Laurianne et Nounours vivent ensemble à Brignais, une commune de la couronne lyonnaise, dans la jolie maison aux volets gris où, cet après-midi de juin, ils dégustent donc cette tarte kiwi-framboises. Avec eux habitent aussi les filles de Sylvain et Laurianne : Élodie, 11 ans et Maylis, 9 ans.
En 2014, Sylvain et Laurianne formaient un couple monogame classique. Ils étaient parents, ensemble depuis 7 ans. «Et puis j’ai fait une sortie de route», raconte la jeune femme. Elle s’est mise à aimer passer du temps avec un autre homme, «je n’ai pas trompé Sylvain mais j’ai eu... un crush.» S'ensuivit une culpabilité terrible. Que devait-elle faire vis-à-vis du père de ses filles ? (Sylvain donc).
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Sylvain et Laurianne ne sont pas abonnés à Elle mais ils ont pleinement intégré la valeur des valeurs conjugales contemporaines : la communication. «Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances et à les remettre en question, continue Laurianne de sa voix grave. On a parlé de ce que je ressentais pour l'autre homme, de cette croyance qu'on avait que si on allait voir ailleurs, ça voulait dire qu’on ne se respectait pas.» Et ils l'ont «revisitée». Jusqu’à décider d’ouvrir leur couple selon un contrat - écrit même au départ. Lequel stipulait «on ne pioche pas parmi les amis, on en parle à l’autre».
Huit ans après, ils vivent avec Samantha et Nounours. Et s’en trouvent heureux. Quand Sylvain est entré dans la pièce, il a embrassé Samantha puis Laurianne sur les lèvres. Aucune n’a cillé lors du tour de l’autre. Pour ce qui est des nuits, habituellement les couples alternent d’une semaine à l’autre. «Mais on peut se montrer souple si l'un d'entre nous a absolument besoin de ne pas dormir seul un soir», détaille Laurianne. Ils déménageront bientôt dans une maison d'un village voisin où chacun disposera de sa chambre. Pour la louer, ils ont dû cesser de se présenter comme «deux couples avec deux enfants qui cherchent un logement». «Les propriétaires refusaient. L'un d'eux a même dit “je ne veux pas de ça chez moi”», raconte Nounours.
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Comment les membres de notre polycule font-ils pour ne pas avoir de temps en temps envie de coller leur poing dans le nez de celui ou de celle avec qui ils partagent leur conjoint, conjointe ? Ont-ils grandi parmi des hippies ? Sont-ils immunisés contre la jalousie, partisans de l'infidélité ? Les questions se bousculent ; les cuillères raclent les bouts de tarte ; Laurianne se penche vers la table.
«Mais c’est quoi la fidélité ? C’est une question qu’on se pose constamment dans un couple. Est-ce que penser à quelqu’un, c’est tromper son conjoint ? Est-ce qu’être amoureux, c’est de l’infidélité ?» La Princesse de Clèves, qui reste chaste pour son mari mais ne pense qu’au duc de Nemours était-elle infidèle ? Pour les polyamoureux, ou les «polyacceptants» comme Nounours - il ne fréquente que Laurianne -, avoir plusieurs conjoints revient à avoir plusieurs amis. «On partage notre temps».
Tout le monde sait
Reste la question des enfants. Alors que la conversation court sur la différence entre le polyamour et le libertinage («uniquement du sexe»), entre le polyamour et la polygamie («le couple n’est ouvert que pour l’un des deux : le mec») une gamine auburn, Maylis, vient se couler dans les bras de Sylvain. Sa sœur Élodie la suit. Et la conversation continue de rouler. Laurianne et Sylvain ne sont pas gênés d’évoquer leur vie sentimentale devant leurs enfants.
Tout le monde est au courant à l'école.
«Elles sont au courant. Elles avaient quoi, 4 et 6 ans quand on leur a dit ?» Quand ils leur ont expliqué que «papa et maman étaient amoureux. Et que papa était aussi amoureux de Samantha et que maman était aussi amoureuse de Nounours.» Élodie s’est largement épanchée en répondant «ok». Maylis, elle, a posé deux questions. «La première était : “c’est quoi la finalité de tout ça ? rit Laurianne. On lui a dit que c’était d’être honnête envers nous-mêmes. Et la deuxième “quand est-ce que vous m'achèterez des figurines ?”» Bref, pas de vague.
Scolarisées dans l’établissement que dirige Laurianne, les petites ne cachent pas leur mode de vie à leurs camarades. Et elles ne sont jamais revenues à la maison blessées par une remarque. «Tout le monde est au courant à l’école, même les parents d’élèves alors qu’il y a des musulmans, des chrétiens. Les filles n’ont jamais été embêtées. Finalement, on a eu très peu de jugement, réfléchit Sylvain. Même nos amis cathos, quand on leur explique que tout le monde est au courant, ils répondent “ah, ok, très bien”.»
À ne pas forcément reproduire chez soi
En écoutant ces gens sympathiques louer l'honnêteté, le respect, on se demande si une partie des couples ne fait pas fausse route à se cramponner aux valeurs judéo-chrétiennes en se battant la coulpe lorsqu’il y a incartade avant de recommencer… Sylvain parle alors : «Attention, on ne défend pas le polyamour. Ce n’est pas fait pour tout le monde et c’est un coup à se perdre.»
«Et surtout, ça ne s’impose pas, précise Samantha, si ça blesse le conjoint, c'est de l'infidélité. Y’a d'ailleurs des gens qui s’en servent comme d’une excuse pour baiser à droite, à gauche. Y’a un ami de Nounours qui l’a plus ou moins imposé à sa compagne après qu’elle avait été infidèle sous l’emprise de l’alcool. Un jour, il nous a raconté toutes ses conquêtes et la damoiselle s'est décomposée. Il utilisait le polyamour comme un masque pour dire “je suis tellement woke” et tromper sa compagne.» s’indigne la jeune femme.
Tous les quatre ne trouvent-ils pas les monogames rigides, hypocrites avec leurs restrictions, leur frustration, leur jalousie et leur routine ? «Pas du tout, répond Sylvain, de sa voix très calme. On a des tas d’amis très heureux en couple. Tout ça, c’est un chemin. On a trouvé le nôtre…» Il n’est pas sans ornière.
Il arrive fréquemment à Nounours d’être jaloux. À Samantha d’être impatiente quand elle doit s’occuper d’enfants dont elle n'a pas choisi l'éducation - positive, bien sûr. Il faut vivre avec, posé sur soi, le regard éventuellement curieux, voire désapprobateur des voisins. Et se justifier auprès des lecteurs d'un journal conservateur.
*Laurianne est directrice d'école, elle préfère être très discrète. Son prénom n'est donc pas vraiment Laurianne.
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Éric Zemmour : “Le Var est un résumé de la France”
L'Humanité
Boson W, matière noire : les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde
ActuAprès trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences Le Figaro
La semaine du FigaroVox - «Législatives: abstention ou désertion ?»
Alexandre DevecchioRetrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.
Chers abonnés,
Si Jean-Luc Mélenchon se voit déjà premier ministre, le grand vainqueur de ces législatives pourrait bien être l'abstention. Après des niveaux de participation historiquement faibles enregistrés lors des municipales de 2020, des régionales et départementales de 2021, et dans une moindre mesure lors de la présidentielle, la grève des urnes s'annonce encore une fois massive, en particulier dans les catégories populaires et chez les jeunes.
Dans la grande enquête Ipsos réalisée fin mai auprès de près de 12.000 personnes, on mesurait un potentiel de participation de 66% chez les 70 ans et plus (soit 11 points de moins que lors de l'élection présidentielle), et de 32% chez les moins de 25 ans (26 points de moins qu'à la présidentielle), rappelle le sondeur Mathieu Gallard dans nos colonnes. De la même façon, les catégories populaires votent systématiquement moins que les seniors et les catégories moyennes/supérieures. Une tendance qui, selon Gallard, avantage la majorité présidentielle, le vote en faveur d'Emmanuel Macron s'étant caractérisé par une forte surreprésentation des seniors et des inclus, explique-t-il.
Dans ce contexte, «la révolution par les urnes» promise par Mélenchon n'est sans doute pas pour demain. La non-représentation de toute une partie des Français à l'Assemblée nationale n'en demeure pas moins un grave problème démocratique, laissant augurer un quinquennat riche en turbulences politiques et sociales. Les facteurs d'explication de cette fracture démocratique sont multiples: incompréhension des enjeux, désaffiliation d'une partie des Français, crise de la représentation. Le début de réponse apporté par le président de la République, à travers son Conseil national de la refondation, inspiré du Conseil national de la résistance, ne pourrait faire qu'ajouter à la confusion politique et institutionnelle. «Les principes du CNR étaient précisément à l'opposé de l'idéologie dominante actuelle et des politiques qui en émanent en particulier l'affaiblissement des services publics, notamment scolaires et hospitaliers, le démantèlement des structures de l'État (suppression des corps préfectoral et diplomatique) et le déclin de la solidarité nationale, au profit d'une start-up nation», constate Maxime Tandonnet, rejoignant les analyses d'Arnaud Teyssier.
En outre, les acteurs du CNR étaient forts d'une légitimité historique incontestable et sa composition couvrait une large partie du spectre politique de l'avant-guerre, y compris les communistes et certains nationalistes. Le Conseil national de la refondation version Emmanuel Macron devrait réunir des «forces politiques, sociales, associatives ainsi que des citoyens», c'est-à-dire des personnalités pour la plupart non élues dont la légitimité démocratique sera faible. Au risque d'achever la dévitalisation du Parlement et de déposséder encore davantage les Français de leur souveraineté…
Bonne lecture et bon week-end,
Alexandre Devecchio
Le grand entretien du Figaro Magazine
Dans son Manuel de résistance au fascisme d'extrême gauche, l'avocat Gilles-William Goldnadel dénonce la complaisance de la gauche, mais aussi de la droite, avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. S'il ne reprend pas à son compte le terme d'«extrême gauche», le journaliste Renaud Dély, auteur d'Anatomie d'une trahison. La gauche contre le progrès s'inquiète, lui aussi, de la dérive d'une certaine gauche radicale.
À lire sur FigaroVox.
Les débats de la semaine
Quelles seront les conséquences, à long terme, de l'inflation? La guerre en Ukraine et la reprise concomitante sur tous les continents ont contribué à la hausse des prix, mais celle-ci a aussi des causes de fond, explique François Lenglet. Selon le journaliste économique et essayiste, «on voit déjà poindre, avec le retour de l'inflation, l'inversion de rapports de force qu'on croyait établis. Voilà trente ans que le consommateur imposait sa loi au producteur, le pouvoir est en train de changer de main».
Pourquoi la Nupes ne représente pas le «bloc populaire» dont elle se revendique : Pour le politologue Jérôme Sainte-Marie qui a théorisé l'existence d'un nouveau clivage politique opposant un «bloc populaire» à un «bloc élitaire», la Nupes ne répond pas aux aspirations des catégories populaires. En troquant l'assimilation pour la créolisation, elle renonce à l'ambition de porter leur voix, argumente-t-il.
La France entre la condamnation des crimes de guerre de l'armée russe et la realpolitik : Sur un plan strictement géopolitique, la volonté répétée d'Emmanuel Macron de ne pas «humilier la Russie» est compréhensible. Mais cette position est intenable, car elle revient - au nom de la realpolitik - à donner un blanc-seing aux exactions passées et à venir de l'armée russe, argumente l'historien Thierry Wolton.
Créolisation, inclusion, assimilation: comment réussir l'intégration culturelle des populations immigrées? L'essayiste Max-Erwann Gastineau analyse la «tripartition» partisane qui structure le débat autour de l'intégration culturelle des populations immigrées. L'apparition des termes «créolisation» et «inclusion», outre celui, traditionnel, d'«assimilation», révèle le poids pris par la question de l'immigration.
En ne faisant pas campagne, la droite a-t-elle perdu la bataille culturelle? Après leur défaite à l'élection présidentielle, les leaders de droite semblent avoir renoncé à mener un combat politique aux législatives, analyse le politologue Arnaud Benedetti. Ce faisant, ils ont laissé le champ libre à la gauche, juge-t-il.
De quoi la grève des soignants est-elle le nom? Pour le médecin Gérald Kierzek, «on assiste à la tiers-mondisation du "meilleur système de santé au monde"». Une vraie réponse doit être apportée, enfin, à la crise qui frappe les urgences et l'hôpital, argumente-t-il.
L'essai de la semaine
Pour l'auteur de La parenthèse boomers, François de Closets, tous les choix collectifs de la France depuis des décennies portent préjudice à la jeunesse. À la logique individualiste de cette génération doit succéder une nouvelle cohésion sociale qui permettra de répondre au défi du vieillissement, plaide l'auteur.
À découvrir sur FigaroVox.
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : Les Républicains misent sur le local
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences Le Figaro
Connaissez-vous (bien) ces expressions inspirées des animaux?
Le Figaro«Être miroir aux alouettes», «être un chaud lapin»... La langue française regorge d’expressions venues tout droit du monde animalier. Trouverez-vous leurs significations?
Plus que des compagnons quotidiens ou des amis fidèles, les animaux ont aussi envahi notre langage. Ne dit-on pas «être un vilain petit canard» pour désigner une personne marginalisée? Ou le «dindon de la farce» pour désigner quelqu’un qui a été dupé? C’est une vieille tradition langagière, fortifiée par les Fables de La Fontaine, de comparer certaines caractéristiques humaines et animales.
» LIRE AUSSI - Seuls les (vrais) connaisseurs auront 10/10 à ce test sur Molière
Saviez-vous qu’un «corniaud», avant de devenir le célèbre film de Gérard Oury, était utilisé pour désigner un chien bâtard peu zélé pour la chasse? Il désignait alors, dans le langage familier, une personne idiote.
La rédaction vous propose de deviner ou de confirmer vos connaissances sur ces expressions animalières. Parviendrez-vous à obtenir un 10/10?
«Palsambleu», «saperlipopette»... Ces mots vieillots que vous aimez toujours employer
TÉMOIGNAGES - Qu’ils soient entrés dans votre langage courant, qu’ils vous étonnent à chaque fois ou que vous ne les avez jamais entendus... Voici un florilège des mots et expressions anciennes qui continuent de vous séduire.
«Si, bonhomme, tu vas le nommer»: après la polémique, retour sur la signification de ce mot
Avant de faire jaser la classe politique, journalistes et internautes, «bonhomme» a connu plusieurs usages au fil des siècles, de l’éloge populaire à l’injure sarcastique en passant par La Fontaine.
Le niveau de français des élèves de l’enseignement supérieur a-t-il réellement baissé?
ENQUÊTE - Depuis trente ans, le niveau d’orthographe et de syntaxe des élèves français ne cesse de baisser. Cette chute touche-t-elle désormais les meilleurs étudiants?
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : Les Républicains misent sur le local
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
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Étienne Blanc (LR) : « C’est bien une question de civilisation qui aurait dû être au cœur de la campagne présidentielle des Républicains »
Le Figaro
L'île d'Yeu, une terre bénie des dieux accueille Les Hautes Mers
Philippe Viguié-DesplacesLa belle vendéenne, qui révèle un nouveau et unique boutique hôtel 4 étoiles à quelques centaines de mètres de Port-Joinville, fait les yeux doux au développement durable et cultive plus que jamais son authenticité.
Chaque été, l'île d'Yeu passe de 5000 résidents permanents à 40.000 vacanciers. Une marée humaine que l'île (10 km sur 4), par une maîtrise de son devenir, évite de transformer en tsunami. Le luxe y a peu de place et les Islais, ennemis du show off, font de la résistance. Le nouvel hôtel Les Hautes Mers, retiré dans une baie de Port-Joinville, la « capitale », est à l'unisson. Dernier-né de la collection Les Domaines de Fontenille, l'établissement est posé face à la mer sur un rectangle de pelouse que bordent des haies de roses sauvages. Dix-sept chambres aménagées avec le goût exquis d'une décoration marine, où le lin tient la corde, s'accordent au discret bâtiment, badigeonné de blanc. Chacune dispose d'une terrasse en rez-de-jardin ou d'un balcon au premier étage et flirte, au couchant, avec des buissons d'hortensias. La piscine, située devant l'hôtel, s'ouvre sur le large, brassant l'azur de son eau au bleu chagallien de l'Océan. Quand on quitte sa chambre, on laisse la clé sur la porte avec cette confiance qu'on accorde aux maisons de famille.
La table joliment baptisée Vent Debout et emmenée par la chef Nawal Rezagui, est rythmée par la pêche du jour et les produits des maraîchers voisins. Car tout ici est local, jusqu'à la directrice de l'hôtel, native de l'île. Petite-fille d'un marin pêcheur, Agathe propose à ses clients une kyrielle d'activités pour découvrir la terre de son enfance – vélo électrique, kayak et marche sportive matinale. On lui doit quelques conseils pour dénicher les plages que fréquentent les insulaires, reconnaissables aux cabanons de bois que l'on se transmet de père en fils, à la pointe des Corbeaux ou aux Sabias (le sable en patois local).
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Savoir-faire inimitables
Car loin du snobisme de Ré ou de Noirmoutier, l'île d'Yeu cultive des valeurs d'authenticité. On a aimé en parcourir le littoral sur le GR 80, s'enfoncer dans les sentes fleuries, déambuler dans les marais salés, s'attarder dans une crique rocheuse sur le côté sud et s'abandonner dans l'ourlet dunaire d'une face nord sablonneuse. En chemin, halte gourmande au si typique Bar de la Meule, revisité par Les Hautes Mers dont il est une annexe, esseulé entre deux falaises abruptes.
Notre vélo (électrique) enfourché, nous nous sommes rendus au Ker Poiraud, la ferme d'Émilie qui perpétue la tradition familiale de l'élevage de moutons et anime des stages de permaculture. Avec une trentaine d'autres insulaires, elle a rejoint la marque Les Produits de l'Île d'Yeu, version islaise du made in France, fédérant une trentaine d'artisans à l'inimitable savoir-faire. Benoît réalise des échiquiers faits main, Gilles produit du safran, Angèle et Rémi de la bière (Les Fous Brassant), Sophie des pièces en maille crochetée… Une petite armée de volontaires qui livre bataille contre le consumérisme balnéaire et met du bonheur et du vrai dans nos vacances.
Les Hautes Mers (Tél. : 02 51 37 01 12). De 180 à 550 € la nuit, petit déjeuner compris. Le guide des Produits de l'Île d'Yeu est à retirer à l'office de tourisme (Tél. : 02 51 58 32 58).
Hôtel Le Toiras à Saint-Martin-de-Ré, l'avis d'expert du Figaro
En face du port de la capitale historique de l'Île de Ré, ce cinq-étoiles associe harmonieusement les traditions de Charente au confort d'un hôtel de luxe. On a testé.
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Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
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Stade de France : en France, le pire devenu banal
C’est l’arbre qui cache la forêt. L’arbre, ce sont les violences qui ont sévi en marge du match au Stade de France. La forêt, c’est cette multitude de violences urbaines qui se déroulent chaque week-end partout en France, dans une relative indiff érence, loin des feux médiatiques et des supporters anglais. C’est le stade avancé de la France. Pour s’en rendre compte, Valeurs actuelles a réalisé un petit tour de France des violences urbaines qui ont émaillé le week-end du 28-29 mai, en parallèle de la fi nale Real Madrid contre Liverpool.
Par violences urbaines, il faut comprendre l’ensemble des débordements plus ou moins importants, que ce soit des rixes, des incendies ou des attroupements, qui se retournent presque systématiquement contre la police… quand la police n’en est pas purement et simplement la cible initiale. Certaines de ces violences sont répertoriées par la presse locale, d’autres non, c’est pourquoi les informations que nous avons recueillies ici sont intégralement de sources policières.
Tout commence vendredi soir à Nogent-sur-Oise, où les forces de l’ordre eff ectuent un simple contrôle d’identité en fi n d’après-midi, qui rapidement dégénère. Les policiers sont aussitôt pris à partie par une soixantaine de jeunes riverains qui, non contents de s’en prendre à la police, créent par ailleurs plusieurs départs de feu nécessitant l’intervention des pompiers. Ces derniers se retrouvent à leur tour visés par des attaques. L’ordre est fi nalement rétabli dans la soirée, vers 21 heures, grâce à l’intervention des CRS.
Le goût de la rixe
À 500 kilomètres de là, au moment même où ce contrôle d’identité dégénère, une situation d’insurrection similaire se produit dans la banlieue d’Angoulême, dans le quartier dit de “reconquête républicaine” de Soyaux. La brigade anticriminalité (Bac) repère une voiture suspecte. À la vue des policiers, les occupants s’enfuient, tandis que des riverains se retournent contre les policiers pour les chasser.
À Amiens, ce même soir, vers 21 h 15, un équipage de police en intervention se retrouve à son tour la cible d’une bande de 20 jeunes délinquants qui parviennent à endommager leur véhicule. Vitres et rétroviseurs sont cassés. Trois quarts d’heure plus tard, vers 22 heures, c’est à Évry que les choses se corsent, alors que la police intervient pour mettre fin à des nuisances sonores. Une dizaine de riverains s’opposent alors aux forces de l’ordre. Puis c’est à La Celle- Saint-Cloud, vers 22 h 15, qu’un équipage de police, qui intervient en marge d’un barbecue, est à son tour visé par des jets de projectiles nécessitant l’utilisation d’une grenade lacrymogène.
Ça s’en va et ça revient. Aux alentours de 23 h 50, c’est dans la banlieue de Lyon, à Vaulx-en-Velin, que la situation se tend, et plus précisément sur un point de deal où la police intervient. Visés par des jets de projectiles, les agents appellent du renfort pour reprendre le dessus. Minuit passe, il est 2 h 40 du matin. Nous voici à Rillieux-la-Pape, en banlieue lyonnaise encore, où la police est appelée pour un véhicule en feu. Un piège. Un guet-apens, comme on dit. L’équipage qui se rend sur place est aussitôt pris pour cible et visé par de nombreux projectiles.
La nuit passe. Nous voici samedi 28 mai, où des tensions apparaissent à Morangis, en lointaine banlieue parisienne, vers 16 heures. Pour une fois, les policiers ne sont pas la cible principale, mais la violence de la scène n’en est pas moins grande. Il s’agit d’une rixe entre quartiers opposant une trentaine de jeunes gens armés de bâtons, de gaz lacrymogènes et d’armes de fortune. La guerre des boulons. La violence est telle que plusieurs jeunes gens finissent à l’hôpital. Ils sont rapidement dispersés par la police, mais continuent à rôder, avec l’envie d’en découdre. Pour éviter tout affrontement, des CRS sont déployés jusqu’à 21 h 30. « Les bagarres et règlements de comptes, c’est tout le temps en Essonne », nous glisse une source policière locale.
Ce samedi 28 mai, les débordements du Stade de France conquièrent peu à peu le terrain médiatique. En parallèle pourtant, les violences urbaines continuent. À des centaines de kilomètres de Paris, à Bron, en banlieue de Lyon, vers 20 h 30, un petit groupe d’individus s’en prend à une patrouille de police. Trois fois rien, compte tenu de ce qui attend les forces de l’ordre ailleurs.
Une crevaison à Vaulx-en-Velin, l’équipage est agressé par les riverains
Moins d’une heure plus tard, à Montbéliard, un équipage reçoit une pluie de pierres de la part d’un groupe d’une trentaine d’individus hostiles. Les policiers répliquent avec des lanceurs de balles de défense (LBD). Vers 23 h 30, un équipage de police se retrouve immobilisé à Vaulx-en-Velin, à cause d’une crevaison. Attaqué par une poignée de riverains, il doit attendre l’arrivée de renforts pour s’extraire en sécurité. À Oyonnax, non loin de Bourg-en-Bresse, vers minuit, un incendie de poubelle est signalé. La police se rend sur place et se fait attaquer par une dizaine de délinquants qui lui jettent des projectiles, pierres et bouteilles…, tandis qu’à Dreux, dans l’Eure-et-Loir, vers 1 heure du matin, l’interpellation d’un jeune, pour des tirs de feu d’artifi ce, entraîne l’attaque du commissariat, à coups de dizaines de tirs de mortier d’artifi ce.
Parfois aussi, ces incidents s’étirent dans la nuit, comme à Mantes-la-Jolie où plusieurs voitures brûlent les unes après les autres, déclenchant l’intervention des pompiers, qui se font agresser. Les pompiers interviennent aussi à Aix-les-Bains, pour éteindre deux départs d’incendie de véhicules, escortés par des policiers. Ils sont là aussi pris pour cible par six riverains, et subissent jets de pierres et tirs de mortier d’artifice entre minuit et 3 heures du matin.
Des violences sévissent aussi à Bourg-en-Bresse, dans le secteur sensible de la Croix-Blanche, où la police avait installé un peu plus tôt des mâts dans l’intention d’y placer des caméras de surveillance. Trois épisodes successifs d’insurrection ont lieu de minuit à 6 heures du matin, avec la volonté manifeste de harceler les forces de l’ordre. Le mode d’action des voyous est toujours le même : d’abord un départ d’incendie, puis l’intervention de la police et enfin une attaque en règle avec tirs de mortier d’artifice ou jets de pierre. Résultat, côté policiers, cette nuitlà, à Bourg-en-Bresse : 26 grenades lacrymogènes lancées, ainsi que deux tirs de LBD.
Le samedi soir à Montpellier, le dimanche soir à Saint-Étienne
Mais le pire, dans la nuit de samedi à dimanche, se déroule à Montpellier, en marge d’un festival de sports extrêmes. La veille, déjà, 500 personnes s’étaient rassemblées dans le centre-ville, à l’issue d’un concert, avec l’intention, pour certains, d’en découdre avec les policiers venus les déloger. La nuit qui suit s’avère tout aussi mouvementée, puisque vers 2 heures du matin une centaine d’individus entrent par effraction dans la piscine olympique, pour se baigner. Dans leur ivresse grégaire, ils jettent toutes sortes de choses dans le bassin, comme des chaises et des mannequins, avant d’être chassés par les forces de l’ordre : 8 équipages de police, appuyés par 30 policiers municipaux. Les intrus se regroupent néanmoins un plus loin, aux abords de la piscine : 400 individus hostiles, dont certains jettent des projectiles en direction des policiers. Le calme peine à revenir. Vers 5 heures du matin, deux poubelles sont incendiées à proximité d’un poste de police. Les agents comptabiliseront par ailleurs 14 lampadaires dégradés.
On pourrait s’arrêter là, mais ce serait omettre les violences qui surviennent le lendemain, dimanche 29 mai, à Saint-Étienne, à l’occasion d’un match de foot, lors duquel, n’en déplaise à Gérald Darmanin, les supporters britanniques ne sont pas intervenus. Le match oppose l’équipe d’Auxerre à celle de Saint-Étienne, et attire de nombreux “ultras”. Certains envahissent à plusieurs reprises la pelouse du stade. Les fumigènes utilisés par les supporters entraînent par ailleurs trois départs de feu dans des poubelles. Des violences se déroulent également en dehors du stade, où le mobilier urbain, tout comme les forces de l’ordre servent de cibles. Vingt policiers et gendarmes sont blessés et quelque 242 moyens collectifs de défense (LBD, grenades) sont utilisés pour rétablir l’ordre. Le calme revient aux alentours de minuit.
De l’électricité dans l’air à Mayotte
L’ensemble des évènements cités se sont déroulés en France métropolitaine, mais nous pourrions aussi évoquer les violences urbaines qui ont sévi vendredi 27 mai à Mamoudzou, à Mayotte, où les policiers ont dû intervenir pour mettre fin à des affrontements entre les quartiers rivaux de M’Gombani et Passamaïnty. L’étincelle, un vol de vélo électrique, et les désordres se propagent à d’autres quartiers. Les policiers se retrouvent la cible des belligérants. Un engin incendiaire est lancé en leur direction. Trois agents sont blessés et 122 moyens collectifs de défense sont tirés.
Quant aux nombreux auteurs de ces violences, puisqu’ils agissent toujours en bande, ils sont rarement interpellés. D’une part parce qu’ils sont trop nombreux et savent se diluer dans le paysage urbain, d’autre part parce que les policiers cherchent avant tout à se protéger, puis à rétablir l’ordre. D’où, un certain sentiment d’impunité. Les rares belligérants arrêtés s’avèrent généralement être de jeunes majeurs ou des mineurs, d’origine maghrébine ou africaine, comme une bonne partie de la population de ces quartiers “sensibles”. Lorsqu’ils sont mineurs, ils sont remis à leurs responsables légaux, qui bien souvent n’ont aucune autorité sur eux, sans quoi ils ne laisseraient probablement pas leurs enfants passer la nuit en bas des immeubles, un caillou dans la main, vite jeté sur un équipage de police.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
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Ce qu'il faut retenir du premier tour des législatives en France
Publié le : 12/06/2022 - 22:17Modifié le : 13/06/2022 - 00:14
FRANCE 24
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Eliott SAMUEL
Les Français étaient appelés, dimanche, à voter pour élire leurs 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale pendant cinq ans. La gauche et la coalition présidentielle sont au coude-à-coude, devant le Rassemblement national et la coalition de droite. France 24 vous résume les faits marquants de cette soirée électorale, avant le second tour, dimanche prochain.
Deux mois après la présidentielle, les Français ont voté dimanche 12 juin pour le premier tour des législatives. Un scrutin attendu dans un contexte politique mouvementé (création de la Nupes, débâcle des Républicains à la présidentielle, fort taux d'abstention etc.). Que retenir de cette première phase du scrutin ? France 24 fait le point.
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La coalition de gauche et le camp Macron au coude-à-coude
La gauche unie et le camp du président Macron sont arrivés au coude-à-coude au premier tour des élections législatives dimanche, sur fond d'abstention record, ouvrant ainsi le jeu du second tour dans une semaine. Selon les résultats du ministère de l'Intérieur, l'alliance macroniste a remporté 25,75 % des voix et la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) 25,66 %, Ensemble! disposant de 21 442 voix d'avance.
D'après cette même source, les deux partis en tête sont suivis du Rassemblement national (RN), qui a obtenu 18,68 % des voix. Les candidats du RN n'ont pas réussi à capitaliser sur la dynamique de Marine Le Pen à la présidentielle, qui avait engrangé plus de 40 % des voix au deuxième tour.
Cantonné à huit élus en 2017, le contingent de députés RN devrait cependant être nettement plus étoffé cette fois, et compter encore dans ses rangs Marine Le Pen, donnée largement en tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais (autour de 55 %).
À l'inverse, dans le sillage de la lourde chute de sa candidate Valérie Pécresse à la présidentielle, LR (10,42 %) devrait perdre sa place de premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale. Les autres listes sont en dessous des 10 %.
La clé du second tour résidera une nouvelle fois dans la participation, historiquement basse ce dimanche pour un premier tour d'élections législatives et touchant jeunes et classes populaires en priorité. L'estimation de l'abstention s'élève pour l'heure à 52,49 %, selon le ministère de l'Intérieur.
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Pour la macronie, l'espoir ténu d'obtenir une majorité absolue
L'enjeu de ces législatives sera d'obtenir, dimanche, la majorité absolue à l'Assemblée nationale, soit 289 sièges sur un total de 577.
Les premières projections donnent un avantage à la majorité sortante réunie sous l'étiquette Ensemble, avec une fourchette de 255 à 295 sièges, devant la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes (150 à 190), selon Ipsos / Sopra Steria pour France 24.
Côté Nupes, l'espoir est ténu d'imposer à Emmanuel Macron un gouvernement de cohabitation, comme la gauche plurielle y était parvenue en 1997 avec Lionel Jospin. Alors que Jean-Luc Mélenchon avait exhorté les Français à faire de ces élections un "troisième tour" de la présidentielle, la gauche devrait tout de même s'imposer comme le principal bloc d'opposition au Palais-Bourbon.
"La vérité est que le parti présidentiel est battu et défait", a réagi le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, pour qui sa coalition "sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour".
De l'autre côté de l'hémicycle, Les Républicains vont compter leurs survivants parmi la centaine de sortants, en espérant tirer au maximum profit de leur ancrage local. Le Rassemblement national remporterait, lui, entre 20 et 45 sièges.
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Les personnalités qualifiées et éliminées
Quatre candidats de la Nupes (Alexis Corbière, Sophia Chikirou, Sarah Legrain, Danièle Obono) et un candidat d’Ensemble ! (Yannick Favennec) ont été élus dès le premier tour, dimanche.
Parmi les résultats marquants de ce scrutin, figurent l'élimination d'Éric Zemmour, président du parti d'extrême droite Reconquête!, dans le Var et celle de Jean-Michel Blanquer dans la 4e circonscription du Loiret. L'ex-ministre de l'Éducation nationale est arrivé derrière Bruno Nottin, candidat de la Nupes et Thomas Ménagé, du Rassemblement national, qui arrive en tête. C'est la désillusion aussi pour le président des Patriotes (ancien FN), Florian Philippot, qui a obtenu 4,62 % des voix dans la circonscription de Forbach, en Moselle.
Les ministres d'Emmanuel Macron se sont, eux, tous qualifiés pour le second tour des législatives. Élisabeth Borne, la Première ministre, est en bonne posture dans le Calvados avec 34,32 % des voix. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a été confortablement qualifié (39,1 %) pour le second tour dans le Nord tandis que le ministre des Solidarités Damien Abad, visé par des accusations de viol, arrive en tête du premier tour dans la 5e circonscription de l'Ain (33,38 %), où il sera opposé le 19 juin à la candidate de la Nupes Florence Pisani.
Le ministre délégué aux relations avec le Parlement, Olivier Véran (1re circonscription de l’Isère), le ministre de l’Agriculture (1re circonscription du Loir-et-Cher), Marc Fesneau, et le ministre délégué chargé des comptes publics, Gabriel Attal (10e circonscription des Hauts-de-Seine) sont également arrivés en tête dans leurs circonscriptions. Une autre figure du camp macroniste, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, s'est, elle, qualifiée de justesse pour le second tour dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.
Le second tour sera plus tendu pour la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin, qui est en ballottage défavorable dans sa circonscription de l'Essonne, tout comme le ministre des Affaires européennes Clément Beaune (Paris) et le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guérini (3e circonscription de Paris).
Côté Nupes, Adrien Quatennens est en ballotage très favorable dans la 1re circonscription du Nord. Même cas de figure pour François Ruffin en bonne posture dans la 1re circonscription de la Somme et pour Sandrine Rousseau dans la 9e circonscription de Paris. Quant à Manuel Bompard, le successeur de Jean-Luc Mélenchon dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, il arrive largement en tête avec 56,04 % des voix.
Candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen a remporté 53,96 % des voix et affrontera la candidate de la Nupes, Marine Tondelier (23,43 % des voix).
Dans la 8e circonscription de l’Essonne, l’ancien candidat à l’élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan (Droite souverainiste) arrive en tête, récoltant 33,3 % des suffrages exprimés.
Avec AFP et Reuters
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Législatives 2022
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UNE JOURNEE DE VOTE
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LÉGISLATIVES 2022
La Nupes et Ensemble au coude-à-coude, le parti présidentiel en quête d'une majorité
Le Figaro
Atos: tensions au sommet sur l’avenir stratégique de la pépite technologique
Ingrid VergaraRÉCIT - Le directeur général et le président du conseil d’administration divergent sur le meilleur scénario à adopter.
À quatre jours de la présentation du très attendu nouveau plan stratégique d’Atos, les tensions qui divisent son plus haut niveau hiérarchique depuis plusieurs mois peinent à rester une affaire interne. Rodolphe Bellmer, son directeur général, et Bertrand Meunier, le président du conseil d’administration, sont à couteaux tirés sur l’avenir à dessiner pour la société technologique française, très fragilisée depuis deux ans. Au cœur de ce bras de fer, la très sensible division Big Data & Security (BDS), qui regroupe les activités calcul de haute performance, cybersécurité et intelligence artificielle. C’est sur elle que reposent les perspectives de croissance et de rentabilité du groupe, par ailleurs plombé par le déclin de ses activités historiques d’infogérance. Ces dernières représentent encore presque la moitié du chiffre d’affaires global, malgré les efforts d’Atos pour accélérer sa transformation.
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Pour donner à la branche BDS les moyens nécessaires à son développement, Rodolphe Bellmer a examiné toutes les options à sa disposition: une introduction en Bourse de ces activités afin de mieux refléter leur valeur mais compliquée par les conditions de marché très dégradées depuis quelques mois, une scission du groupe à la manière d’un IBM ou une alliance avec un autre partenaire industriel.
Mais le conseil d’administration a retoqué un premier plan stratégique, présenté par le patron d’Atos, le contraignant à décaler la promesse faite en début d’année aux investisseurs d’annonces pour le mois de mai. Bertrand Meunier, qui a pourtant piloté l’arrivée de Rodolphe Bellmer à la tête d’Atos, à l’automne dernier, en remplacement d’Elie Girard, aurait posé pour principes de conserver «l’intégrité et l’indépendance» du groupe, écartant de fait certaines options privilégiées par la direction générale. «Arriver à garder les deux est impossible», souffle un bon connaisseur du dossier. Du côté d’Atos, on reconnaît l’existence de certaines divergences au sommet, tout en les replaçant dans un contexte de discussions autour de tous les scenarios posés sur la table.
La pression sur Atos est forte de tous côtés. Les candidats intéressés par les activités d’Atos en matière de cybersécurité ne manquent pas.
Candidats sur les rangs
Thalès le répète ouvertement depuis plusieurs mois: il est intéressé par tout actif de cybersécurité disponible à la vente. Ses ambitions dans ce domaine sont très fortes. «Nous avons fait une croissance de 1 milliard d’euros en 2021. Notre objectif est une croissance de 50 % d’ici à 2024», réaffirmait son PDG, Patrice Caine, le 31 mai dernier. Ouvert à toute forme de structure, il exclut en revanche de reprendre d’autres activités que celles de BDS et ne lancera aucune opération hostile. Officiellement, aucune discussion n’a eu lieu, assure chacun des deux groupes.
Orange, lui-même en pleine réflexion sur sa filiale Orange Cyberdefense, est aussi intéressé mais seulement par une partie des activités de BDS. Et le groupe télécoms, qui vient de changer de gouvernance, planche sur son propre plan stratégique à présenter d’ici à la fin de l’année. Plus discret, Airbus, à travers sa filiale cybersécurité, serait aussi prêt à des coopérations. «Le découpage des activités stratégiques d’Atos est strictement impossible. C’est méconnaître l’imbrication étroite entre nos technologies de calculs et la cybersécurité avec le reste de l’activité», rappelait de son côté Bertrand Meunier dans une interview au Figaro en octobre dernier.
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Seule certitude à ce stade: rien ne se fera sans l’aval de l’État français, à la fois client d’Atos et actionnaire des trois autres groupes cités. Il veut une solution française et pérenne. À plusieurs titres, l’avenir d’Atos est hautement stratégique pour la France. Acteur majeur dans le domaine du calcul haute performance et du quantique en Europe, Atos gère - entre autres - les supercalculateurs de l’Otan. Il fournit aussi plusieurs solutions technologiques pour le ministère de la Défense et est aussi l’architecte de la cybersécurité pour les Jeux olympiques de Paris 2024. La séquence électorale prolongée n’aide pas à la décision.
Cette attente d’un cap clairement fixé et cette mésentente au sommet n’aident pas non plus le groupe, comme en témoignent plusieurs départs en interne, ni sa valorisation boursière, dont la baisse continue le fragilise toujours davantage. Le titre a encore perdu 45 % depuis le 1er janvier, sa capitalisation est tombée à 2,2 milliards d’euros vendredi. «Atos fait l’objet d’une attente croissance de la part du marché en vue d’annonce à la fois sur un changement de périmètres et ses perspectives de redressement des performances opérationnelles», estime un analyste financier d’Oddo BHF dans une note publiée jeudi. Plusieurs voix se demandent qui décide aujourd’hui de la stratégie au sein d’Atos. Réponse le 14 juin.
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Valeurs Actuelles
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L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences France24 - Monde
Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?
Publié le : 13/06/2022 - 00:42
Romain BRUNET
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L’union de la gauche et la coalition présidentielle arrivent en tête du premier tour des élections législatives. Leurs nombreux duels au second tour et la physionomie de la future Assemblée nationale marquent le retour du clivage gauche-droite dans la vie politique française.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Si l’élection présidentielle avait proposé au second tour un nouvel affrontement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen après celui de 2017, les élections législatives sont, elles, marquées par la renaissance d'un bloc de gauche face au bloc présidentiel. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale de Jean-Luc Mélenchon est arrivée légèrement en tête, dimanche 12 juin, au premier tour des législatives avec 25,6 % des voix, selon l’estimation de notre partenaire Ipsos Sopra Steria, juste devant Ensemble !, la coalition présidentielle, qui obtient 25,2 % des suffrages. Derrière, le Rassemblement national obtient 19,1 %, Les Républicains 13,6 % et Reconquête 4,1 %.
Avec un tel coude-à-coude, chacun peut ainsi voir midi à sa porte. Pour la cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne, la coalition présidentielle est "la seule force politique en mesure d'obtenir la majorité à l’Assemblée nationale".
>> À voir en vidéo : les discours de la soirée électorale du premier tour des législatives
"Face aux extrêmes, nous seuls portons un projet de cohérence, de clarté et de responsabilité. J'appelle donc toutes les forces républicaines à se rassembler autour de ce projet et de nos candidats", a-t-elle poursuivi lors d’une allocution depuis le siège de campagne d'Ensemble ! à Paris.
La lecture des résultats était toute autre pour Jean-Luc Mélenchon. "La vérité est que le parti présidentiel est battu et défait", a-t-il réagi, estimant que "les projections en siège à cette heure n'ont à peu près aucun sens". "Pour la première fois de la Ve République un président nouvellement élu ne parvient pas à réunir une majorité à l'élection législative qui suit", a ajouté le leader de la Nupes.
Un entre-deux-tours "projet contre projet"
"J'ai le sentiment qu'on a renversé la table, la gauche était censée être morte, nous avons déjoué tous les pronostics et nous arrivons en tête de ce premier tour", s'est réjouie de son côté la députée LFI Clémentine Autain sur TF1.
Avec des duels opposant la Nupes à Ensemble ! dans la majorité des circonscriptions, pour le second tour des législatives dimanche 19 juin, c’est donc bien un retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français qu’ont choisi les électeurs. "Désormais, c’est un deuxième tour de clarification qui s’ouvre, projet contre projet", a ainsi commenté le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, sur le plateau de TF1.
>> À lire : Ce qu'il faut retenir du premier tour des législatives en France
Hausse des salaires, âge légal de départ à la retraite, fiscalité, services publics, éducation ou encore planification écologique, Europe : tout ou presque oppose la Nupes et Ensemble ! sur le plan des idées. De quoi offrir un vrai débat aux électeurs lors de l’unique semaine d’entre-deux-tours.
L’enjeu de la participation au second tour
Pour les deux camps, l’enjeu sera de toute évidence celui de la mobilisation. Moins d'un électeur sur deux s'est rendu aux urnes dimanche. L'abstention a battu un nouveau record pour se situer à 52,3 % selon notre partenaire Ipsos Sopra Steria. Elle est légèrement plus forte qu'il y a cinq ans lorsqu'elle avait atteint la barre des 51,3 %. Le rebond de la participation (26,3 % d'abstention au premier tour) observé lors de la présidentielle d'avril aura été de courte durée.
>> À lire : Les députés LREM novices de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
Un statu quo au second tour aurait tendance à favoriser la coalition présidentielle. "Nous avons une semaine pour convaincre et obtenir une majorité forte et claire", a déclaré Élisabeth Borne dimanche soir. "À toutes celles et ceux qui se sont abstenus, je veux dire ce soir de croire dans la force de leur vote et de faire entendre leur voix dimanche prochain", a-t-elle ajouté.
La Nupes, en revanche, aura besoin d’un sursaut de la mobilisation pour espérer l’emporter. Jean-Luc Mélenchon ne s’y est d’ailleurs pas trompé en appelant les électeurs à "déferler" lors du second tour. "J'appelle notre peuple, au vu de ces résultats et de l'opportunité extraordinaire qu'elle présente pour nos vies personnelles et pour le destin de la patrie commune, à déferler dimanche prochain, pour rejeter définitivement les projets funestes de la majorité de M. Macron", a-t-il lancé.
>> À lire : Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans
Conséquence du retour du clivage gauche-droite : Marine Le Pen et le Rassemblement national risquent d’être relégués au second plan de la campagne d’entre-deux-tours. La finaliste de l’élection présidentielle a jugé possible d'envoyer "un groupe très important" du RN à l'Assemblée nationale, une première depuis 1986. Son futur groupe ne devrait toutefois pas excéder les 45 sièges selon les projections d’Ipsos Sopra Steria.
En revanche, la Nupes et Ensemble ! enverront à eux seuls plusieurs centaines de députés à l’Assemblée – au moins 400 selon Ipsos Sopra Steria. Sans connaître le futur vainqueur du second tour, il est désormais clair que le Palais Bourbon s’apprête à connaître un effet de balancier avec le retour d'un important bloc de gauche face à la coalition présidentielle.
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Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir du premier tour des législatives en France
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LÉGISLATIVES 2022
La Nupes et Ensemble au coude-à-coude, le parti présidentiel en quête d'une majorité
Le Figaro
L’Amérique reste divisée sur l’usage de ses armes à feu
Adrien JaulmesDes milliers de personnes ont réclamé samedi leur encadrement.
Correspondant à Washington
Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi sur le National Mall à Washington et dans d’autres villes américaines pour réclamer des restrictions sur la vente d’armes à feu. Les récentes fusillades dans une école à Uvalde, au Texas, où dix-neuf enfants ont été tués, et dans un supermarché de Buffalo, dans l’État de New York, ont suscité une nouvelle vague de mobilisation pour que soit adoptée une loi fédérale encadrant les ventes d’armes. «Trop, c’est trop, a déclaré Muriel Bowser, maire du district de Columbia, lors du rassemblement. Je parle en tant que maire, en tant que mère, et au nom de millions d’Américains qui exigent que le Congrès fasse son travail. Et son travail est de nous protéger, de protéger nos enfants de la violence armée.»
«Si notre gouvernement ne peut rien faire pour empêcher dix-neuf enfants d’être tués et massacrés dans leur propre école, il est temps de changer de gouvernement», a déclaré David Hogg, un survivant d’une fusillade dans un lycée de Parkland, en Floride, en 2018, cofondateur du mouvement La Marche pour nos vies, qui milite pour que des mesures plus responsables soient prises. Des marches similaires ont eu lieu à New York, Los Angeles et Chicago, et aussi à Uvalde et à Buffalo.
Joe Biden avait prononcé le 3 juin un discours réclamant «des mesures rationnelles et de bon sens» pour enrayer ces tragédies. «Pour l’amour de Dieu, combien de carnages supplémentaires sommes-nous prêts à accepter? Combien d’autres vies américaines innocentes doivent être perdues avant que nous disions assez!», avait lancé le président dans un discours empreint d’émotion.
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Mais dans une Amérique polarisée à l’extrême, où la politique est devenue un jeu à somme nulle, le soutien d’une majorité de la population à des mesures de contrôle des ventes d’armes et les exhortations du président ne sont pas suffisantes. Comme la peine de mort ou l’avortement, la question du contrôle des armes à feu est devenue un sujet de clivage absolu, où la place laissée au compromis a pratiquement disparu.
Mercredi dernier, la Chambre des représentants a adopté un nouveau projet de loi visant à renforcer les contrôles des ventes d’armes à feu. Malgré le témoignage bouleversant de victimes de fusillades récentes, diffusés devant les parlementaires, notamment celui d’une fillette de 11 ans, Miah Cerrillo, qui s’est fait passer pour morte en se couvrant du sang d’un camarade de classe abattu à l’école primaire d’Uvalde, le vote a eu lieu quasi selon l’affiliation partisane, avec 223 voix pour et 204 contre.
Cette loi n’a pratiquement aucune chance d’entrer en vigueur, puisque les démocrates ne possèdent pas la majorité suffisante au Sénat pour l’imposer, mais un accord semble se dessiner en faveur d’un projet de loi pour imposer un minimum de contrôle dans la vente de certains types d’armes. Une dizaine de sénateurs républicains pourraient voter avec les démocrates pour inciter les États à prendre quelques mesures pour que la santé mentale des acheteurs soit prise en compte et notamment que la consultation des dossiers médicaux des mineurs soit autorisée lors de la vérification des antécédents des personnes de moins de 21 ans. Mais cet accord reste en deçà des mesures réclamées par Biden et les défenseurs du contrôle des armes, comme une nouvelle interdiction des fusils d’assaut et le relèvement de 18 à 21 ans de l’âge d’achat des fusils semi-automatiques.
NOTRE DOSSIER - États-Unis: face aux fusillades de masse, la question du contrôle des armes à feu
Cas unique dans les démocraties occidentales, la question des armes à feu aux États-Unis revient au centre du débat public à chaque fusillade meurtrière, en particulier quand elles se déroulent dans une école, un type de tragédie devenu un quasi-phénomène culturel américain.
Fossé culturel
De façon paradoxale, chaque nouveau massacre, loin de rassembler l’opinion autour de quelques dispositions minimales pour assurer la sécurité du public, a plutôt pour effet de creuser un peu plus le fossé culturel qui sépare deux Amériques, opposées sur presque tous les sujets.
Les républicains, pourtant prompts à réclamer les mesures les plus strictes dès que la sécurité est en jeu, temporisent en traitant ces tragédies comme des catastrophes presque inévitables. Ils invoquent comme un principe sacré le IIe amendement de la Constitution, qui stipule en une phrase ambiguë qu’«une milice bien encadrée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de posséder et de porter des armes ne sera pas enfreint». Interprété en 2008 par la Cour suprême comme garantissant le droit absolu des citoyens à détenir des armes à feu, cet amendement est devenu un signal de ralliement pour une Amérique conservatrice, méfiante à l’égard des abus du pouvoir fédéral, et qui voit toute concession comme une défaite face aux démocrates.
Chasseurs, amateurs de tir de précision, mais aussi simples particuliers, ces Américains considèrent que l’État n’a pas le droit d’interdire aux honnêtes citoyens de détenir une arme. En particulier dans les États ruraux, où une partie de la population voit son mode de vie menacé par la désindustrialisation, les armes sont devenues un symbole, celui de la liberté et de la responsabilité individuelle, au cœur du système politique américain. Leur réponse aux fusillades meurtrières ne consiste pas à réduire le nombre d’armes à feu, mais à augmenter leur nombre, en particulier dans les écoles.
Pour les démocrates, la lecture littérale d’un amendement constitutionnel adopté en 1791, au sortir de la guerre d’Indépendance est biaisée et anachronique. Les électeurs démocrates, en majorité urbains, voient ce refus de légiférer sur les armes à feu quelles qu’en soient les conséquences comme le symbole d’un pays qu’ils aimeraient oublier, et le port d’armes comme un vestige d’un passé où elles servaient contre les tribus indiennes et, dans le Sud, à maintenir le système de l’esclavage.
Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»
VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.
L'Ukraine tire 5000 à 6000 obus d'artillerie par jour, selon le chef adjoint du renseignement militaire
Kiev a épuisé tout son armement de fabrication russe et soviétique et dépend désormais exclusivement des armes fournies par ses alliés étrangers, alertent plusieurs sources militaires américaines.
Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
Le Figaro
Négociations de la dernière chance pour arracher un accord planétaire sur la surpêche
Anne CheyvialleL’Organisation mondiale du commerce n’a jamais été aussi proche d’obtenir un accord. Mais un échec remettrait gravement en jeu sa crédibilité à agir concrètement.
Ça passe ou ça casse… C’est un peu l’accord de la dernière chance qui engage la crédibilité de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ouvertes depuis plus de vingt ans, les négociations sur les subventions encourageant la surpêche qui devaient aboutir fin 2020 dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations unies pourraient se dénouer cette semaine à Genève lors de la douzième conférence ministérielle de l’OMC. Et pourraient par la même occasion donner un sursaut au multilatéralisme si mal en point.
Cela fait quatre ans, pour cause de Covid, que les 164 membres de l’OMC ne se sont pas réunis sous ce format. L’issue est cruciale pour la directrice générale, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, qui a mis tout son poids politique, enchaînant les déplacements, en particulier en Inde, l’un des pays plus fermes dans la discussion, mais aussi aux États-Unis. «L’accord n’a jamais été aussi près d’aboutir. Si cette occasion est ratée, les chances de parvenir à un accord dans le futur sont extrêmement incertaines», souligne Tristan Irschlinger, de l’Institut international pour le développement durable (IISD), qui suit de près les négociations.
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La dynamique positive tient aussi à la détermination de l’ambassadeur colombien, Santiago Wills, qui a travaillé d’arrache-pied depuis plus d’un an, soumettant régulièrement des versions actualisées du texte. La toute dernière, communiquée vendredi soir, reflète un important niveau de convergence entre les membres de l’OMC, mais elle comporte encore quelques points litigieux.
Urgence écologique absolue
Deux points de l’accord, dont l’objectif global est d’établir des règles contraignantes pour empêcher les subventions favorisant la surpêche, font consensus: l’interdiction de subventionner la pêche illégale et la pêche de stocks de poissons déjà surexploités. Les évaluations qui déclencheraient ces prohibitions incomberaient aux États, dans leurs eaux nationales, ou aux organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP) en haute mer. Il n’existe aujourd’hui aucune instance internationale de surveillance. L’accord interdirait aussi certains types de subventions considérés comme favorisant la surpêche, mais les derniers paramètres restent ici à définir. Un comité devrait être mis en place à l’OMC pour le suivi des subventions.
Il y a urgence, alertent experts et ONG: plus d’un tiers des stocks de poissons sont déjà surexploités - leur part a plus que triplé depuis les années 1970 - et près des deux tiers sont à la limite maximale, évalue la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). La cote d’alerte est atteinte en Méditerranée pour 83 % des stocks de poissons. «Tous les stocks de cabillaud de l’Union européenne sont surexploités et certains sont dans un état critique, les scientifiques recommandant des captures nulles. Le hareng en mer Baltique ouest et le merlan de la mer d’Irlande sont également surexploités», précise Vera Coelho de l’ONG Oceana.
Tous les stocks de cabillaud de l’Union européenne sont surexploités et certains sont dans un état critique, les scientifiques recommandant des captures nulles. Le hareng en mer Baltique ouest et le merlan de la mer d’Irlande sont également surexploités
À l’échelle mondiale, la Chine est de loin la première puissance, couvrant 15 % des captures. Elle est aussi le pays qui accorde les subventions les plus importantes: plus de 7 milliards par an sur un total de 35 milliards de dollars (dont 22 milliards considérés comme dommageables, la Chine y contribuant à hauteur de 5,9 milliards). Viennent ensuite le Japon, l’Union européenne, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis. Autre constat, 80 % des subventions sont destinées à la pêche industrielle, dont une part importante sur les carburants. «Cela n’a aucun sens d’un point de vue climatique, et ces subventions sont les plus néfastes pour l’environnement, elles facilitent la pêche en haute mer et contribuent aux types de pêche les plus destructeurs, tels que le chalutage de fond», déplore la représentante d’Oceana. L’Union européenne, quatrième plus gros acteur de la pêche, continue de batailler pour maintenir des exemptions fiscales sur les carburants sous la pression des lobbys de pêcheurs.
L’accord vise un large spectre de subventions - construction et modernisation des bateaux, achats de machines et équipements, coûts du carburant, dépenses de personnel, prix. Ces soutiens pourront être maintenus s’ils sont accompagnés de mesures de gestion durable de la pêche. Une lacune: il n’y a pas d’obligation claire de résultat, d’efficacité, critiquent certains observateurs, ce qui pourrait diminuer l’impact attendu de l’accord. Toutefois, «il est notable que le projet d’accord de l’OMC prévoit des règles sensiblement plus ambitieuses que les accords commerciaux existants qui traitent de cette question des subventions à la pêche. Et ce malgré un nombre de membres largement plus élevé», estime Tristan Irschlinger.
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Au-delà des enjeux pour l’environnement, les implications économiques et sociales sont importantes. «La pêche constitue un moyen de subsistance essentiel pour de nombreuses populations dans le monde. Quand les ressources marines sont surexploitées, elles ne peuvent pas continuer à fournir les emplois et la nourriture dont ces communautés dépendent», insiste Tristan Irschlinger.
Des exemptions temporaires et permanentes sont prévues pour les pays en voie de développement (PVD), notamment sur la pêche artisanale. Certains paramètres de ces exemptions, dont la durée d’une période de transition pour la pêche commerciale des PVD, ne sont pas encore tranchés. Cela renvoie à la question du «traitement spécial et différencié» accordé aux PVD, l’un des principaux points de désaccord persistant dans les négociations.
Trouver un équilibre
Ce statut particulier bénéficiant aux PVD est, au-delà du dossier de la pêche, un des enjeux clés de la réforme plus large de l’OMC. Un traitement est jusqu’à présent basé sur l’autodétermination des États. Un pays émergent, même s’il dispose d’une grande flotte, pourrait ainsi s’en prévaloir. L’idée est de trouver un équilibre, d’aider surtout les petits PVD et les communautés de pêche les plus vulnérables, en excluant les poids lourds du secteur. «Une note de bas de page a été introduite qui a pour effet d’exclure la Chine (sans la nommer) de ces flexibilités (il est écrit que la part de capture mondiale ne doit pas excéder 10 %, NDLR), explique un expert à Genève. Il n’est pas certain qu’elle accepte d’être exclue de manière si explicite, même si par le passé la Chine a dit ne pas vouloir bénéficier du traitement différencié dans cet accord.» Le compte à rebours est lancé. Verdict dans deux jours à la clôture de la réunion ministérielle.
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L'Humanité
Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
prisonnancy France24 - Monde
En direct : Amnesty international accuse la Russie de crimes de guerre en Ukraine
Publié le : 13/06/2022 - 06:34
FRANCE 24
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La bataille continue de faire rage, lundi, à Severodonetsk où l'armée ukrainienne apparaît en grande difficulté. L'ONG Amnesty international s'est, elle, intéressée aux bombardements sur Kharkiv, accusant Moscou de crimes de guerre. Suivez les derniers développements avec France 24.
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7 h 23 : un ex-Premier ministre russe dit ne plus reconnaître Poutine
Depuis l'étranger où il s'est réfugié en raison de son opposition à l'offensive russe en Ukraine, Mikhaïl Kassianov, Premier ministre de la Russie entre 2000 et 2004, a déclaré à l'AFP que Vladimir Poutine n'était "pas lui-même".
Cet opposant, limogé par le président russe en 2004, explique avoir compris très rapidement qu'une guerre se profilait, trois jours avant l'invasion de l'Ukraine, quand Vladimir Poutine a convoqué dans une mise en scène bien ordonnée les membres de son Conseil de sécurité pour une réunion retransmise à la télévision. "Quand j'ai regardé cette réunion du Conseil de sécurité russe, j'ai fini par comprendre que oui, il y aurait une guerre (...). Je connais ces gens et en les regardant, j'ai vu que Poutine n'était pas lui-même. Pas sur le plan médical, mais politique", a-t-il affirmé.
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4 h 55 : la bataille redouble d'intensité à Severodonetsk
Les combats s'intensifient dans l'Est de l'Ukraine. "L'ennemi a concentré l'essentiel de ses efforts dans le nord de la région de Louhansk", où il "utilise l'artillerie à grande échelle et, malheureusement, a un avantage de 10 contre un", a expliqué sur Facebook Valeri Zaloujny, le commandant en chef de l'armée ukrainienne. "Nous continuons de tenir nos positions", a-t-il néanmoins assuré, affirmant que "chaque mètre de terre ukrainienne là-bas est couvert de sang – pas seulement le nôtre, mais aussi celui de l'occupant".
"La situation à Severodonetsk est extrêmement difficile", a assuré le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son message vidéo du soir, a qualifié ces combats de "très violents", affirmant que Moscou déploie des troupes insuffisamment entraînées et utilise ses jeunes hommes comme "chair à canon".
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4 h 01 : Moscou a gagné 93 milliards d’euros via ses exports fossiles depuis le début de la guerre
La Russie a engrangé 93 milliards d’euros de revenus tirés de l’exportation d’énergies fossiles durant les 100 premiers jours de sa guerre contre l’Ukraine, dont une majorité vers l’Union européenne, selon le rapport du Centre for research on energy and clean Air (CREA). Cette publication survient alors que l’Ukraine presse les Occidentaux de rompre tout commerce avec la Russie pour cesser d’alimenter le trésor de guerre du Kremlin.
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3 h 14 : Amnesty accuse la Russie de crimes de guerre en Ukraine
Intitulé "Tout le monde peut mourir à tout moment", un rapport d'Amnesty international montre comment les forces russes ont tué et provoqué d'immenses dégâts en bombardant sans relâche des quartiers résidentiels de Kharkiv depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
Au cours d'une enquête approfondie, l'ONG de défense des droits de l'Homme affirme avoir trouvé des preuves montrant que dans sept attaques sur des quartiers de la ville, les forces russes ont utilisé des bombes à sous-munitions de type 9N210 et 9N235 et des mines à dispersion, deux catégories interdites par des traités internationaux.
Bien que la Russie ne soit signataire ni de la Convention sur les armes à sous-munitions ni de celle sur les mines antipersonnel, le droit international humanitaire interdit les attaques et l'utilisation d'armes qui, par nature, frappent sans discrimination et constituent un crime de guerre, souligne le rapport d'Amnesty.
Avec AFP
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REPORTAGE
Guerre en Ukraine : des femmes formées au déminage au Kosovo
Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk
En Russie, les premiers "McDonald's russes" ont ouvert leurs portes
Le Figaro
Singapour, nouveau refuge des expatriés en Asie
ENQUÊTE - Depuis la reprise en main de Hongkong par le régime de Pékin, la cité-État a perdu sa vieille rivale à l’attractivité en chute libre. La dérive autoritaire de la Chine de Xi Jinping a précipité à Singapour des hordes d’étrangers, qui paient le prix fort pour s’y installer.
Envoyé spécial à Singapour
Au bout du quai Clarke, bordé de restaurants, Gerald Singham, vice-président du méga-cabinet d’avocats Dentons Rodyk & Davidson, embrasse, de son bureau, Singapour avec sérénité. Issue d’une famille modeste, son ascension reflète celle de la cité-État, stupéfiante d’opulence pour le néophyte qui la découvre aujourd’hui: gratte-ciel aux formes audacieuses, restaurants bondés, grands magasins pris d’assaut… Son PIB par habitant est 2,3 fois supérieur à celui de la France. Et son avenir s’annonce radieux. Le cabinet de Gerald Singham croule sous les dossiers d’implantation d’entreprises venus d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Afrique, de Chine ; bref, de partout. Un véritable assaut de prospérité sur la ville, dont le principal problème semble être de gérer l’abondance. «Il n’y a plus de serveurs, il n’y a plus de service!», se lamente une expatriée de très longue date.
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L’attractivité est un vieux souci pour ce pays grand comme 0,13 % du territoire français, fiché comme une épine dans le pied de nations géantes (Indonésie, Inde, Chine…) et moyennes (Malaisie, Thaïlande…). Pour se distinguer, Singapour s’est positionné depuis son indépendance, en 1965, avec succès comme un centre régional pour multinationales. Amazon y a ses data centers. Sanofi vient d’y inaugurer une de ses deux usines «évolutives» ultramodernes de vaccins (l’autre est en France). Ada Wong, porte-parole de Sanofi, évoque «un vaste écosystème d’entreprises, de fournisseurs, de start-up et d’innovateurs» pour expliquer pourquoi le groupe a succombé aux charmes redoutables de la ville. «En France, quand je discute d’investissements, c’est à qui brillera le plus fort dans la salle, sans grand souci du résultat. À Singapour, mes interlocuteurs ont toujours devancé mes questions et répondent avec une précision chirurgicale. Le contraste est fascinant», raconte le représentant à Singapour d’un fonds canadien.
Régime fiscal très attractif
International SOS est emblématique de la force d’attraction de la cité-État. Fondée par deux jeunes Français en 1985, cette société spécialisée dans les services de soins et de sécurité dans des contextes délicats (plateformes pétrolières, mines…) et de crise (attentat, catastrophe naturelle) rayonne, à partir de son siège situé dans la zone industrielle de Changi Park, sur une galaxie de 78 bureaux de par le monde. «J’étais en coopération à Djakarta et, avec quelques amis, nous avons réalisé que Singapour investissait dans la médecine. C’était le seul endroit en Asie qui n’exigeait pas de partenaire local, avec des talents sur place et un excellent aéroport», se souvient son cofondateur, Pascal Rey-Herme. De la salle de contrôle du siège, les cadres forment les médecins en ligne, parfois les assistent en direct, mènent des veilles sanitaires et sécuritaires, coordonnent des opérations d’évacuation. «Les fondamentaux de Singapour sont toujours là. Si vous recherchez l’intégrité, l’excellence médicale, le soutien de l’État, vous êtes au bon endroit», assure Pascal Rey-Herme.
À cette force ancienne s’est ajoutée la crise du Covid-19 et les fléaux des pays avoisinants (corruption, autoritarisme…) qui ont accru son attractivité, du haut en bas de l’échelle expatriée. En haut: l’industrie financière, dont les postes sont pris d’assaut par les cadres qui fuient la Chine, échaudés par le tour de vis sécuritaire donné par Xi Jinping et la gestion totalitaire de l’épidémie. La finance a elle-même son aristocratie: les family offices, chargés de gérer au mieux les fortunes privées (indonésiennes, chinoises, thaïlandaises…), dans le cadre d’un régime fiscal très attractif. La demande est telle que le tout-puissant MAS, l’autorité monétaire de la ville, a durci les conditions d’ouverture: 10 millions de dollars singapouriens (7 millions d’euros) d’actifs en premier dépôt, 20 millions au bout de deux ans, et 200.000 dollars de dépenses par an.
Au milieu de l’échelle, Singapour aspire la dynamique ingénierie expatriée de la région, une fois encore repoussée par la Chine. À une table du chic Violet Oon, une des bonnes adresses de la cuisine peranakan de Singapour, Marie (nom d’emprunt) raconte. Elle est arrivée il y a deux ans de Shanghaï après avoir vu, médusée, un de ses collègues chinois disparaître trois semaines sans nouvelles pour revenir vieilli, amaigri et sans joie, sans doute après avoir subi une cure de propagande du Parti communiste. «Le soir même, j’ai dit à mon mari qu’on partait. Depuis, mes amis de Hongkong et de Shanghaï affluent», raconte-t-elle. Cette immigration pour happy few de la planète singe celle, de masse, des soutiers du «modèle» singapourien. Ouvriers, serveurs, chauffeurs, nettoyeurs à la présence fantomatique s’agitent frénétiquement derrière cet univers en apparence lisse. «Le Covid-19 n’est pas terminé pour les ouvriers. Ils sont logés par dizaines dans des dortoirs, ballottés de leur lit à leur lieu de travail, sans voir personne», dénonce la journaliste et activiste Kirsten Han. En bas de la pile: les 260.000 helpers, ces bonnes souvent philippines privées de passeport à leur arrivée et soumises à des tests semestriels de grossesse et de séropositivité - avec renvoi au pays dans les deux cas si le test est positif.
Singapour revient pourtant de loin. Il y a un an, elle était l’objet de l’ire incandescente de ses expatriés. Les autorités, mobilisées contre le virus avec toute la force de leur implacable administration, enchevêtraient les règles picrocholines: interdiction de recevoir plus de deux personnes, quarantaine strictes de retour de l’étranger… À ce régime sec s’ajoutait le penchant des Singapouriens pour la délation. «Si nous étions sans masque sur la terrasse de l’appartement, ils nous prenaient en photo et l’envoyaient à la police!», fulmine encore une expatriée. Le climat malsain fit fuir des milliers de résidents aisés. Mais les autorités ont brusquement changé leur fusil d’épaule, mi-mars, en levant toutes les restrictions de circulation, plaçant Singapour en tête de l’ère post-Covid en Asie. Gerald Singham explique: «Il y a un an, l’avenir de Singapour était en suspens. Nous avons pris deux décisions clés: nous n’avons pas suivi le modèle zéro Covid et nous avons vacciné tambour battant avec des lots Moderna et Pfizer. L’épreuve du Covid-19 a renforcé la réputation de fiabilité et de sécurité de Singapour. Notre système de santé a tenu. Et, surtout, l’économie de Singapour n’a jamais fait de pause. C’était essentiel: le commerce représente trois fois notre PIB.»
Visas de travail plus difficiles à obtenir
Qu’est-ce qui pourrait arrêter Singapour? Son succès pourrait la griser, d’autant qu’elle a perdu sa vieille rivale Hongkong, à l’attractivité en chute libre. Son attractivité se paie au prix fort. «Même les moustiques sont chers ici. Si on trouve des larves dans le bac à fleurs, il faut les nettoyer pour 200 dollars!», se lamente Patrick (nom d’emprunt). Avec son épouse et leur fils, cet expatrié quitte Singapour pour Bali. Un autre, ex-résident du Japon, songe à l’imiter: «Ici, un sushi coûte 30 dollars. Pas le menu: le sushi!» Les loyers explosent. Les étrangers sont exclus de 80 % du parc locatif, constitué de logements publics réservés aux locaux. Reste une portion des 20 % sur laquelle se battent les expatriés, contraignant beaucoup au départ sous des cieux moins coûteux: Dubaï, le Portugal… Mais surtout, une part minoritaire mais croissante des Singapouriens en a soupé d’être un «modèle».
En vingt ans, la population est passée de 4,2 à 5,5 millions d’habitants, principalement grâce à l’afflux d’étrangers. Aujourd’hui, la cité-État ne compte que 3,5 millions de citoyens, auxquels s’ajoutent 500.000 résidents permanents et 1,5 million de non-résidents entre lesquels existent des digues administratives et mentales infranchissables. Fait extraordinaire: sauf dérogation, les enfants singapouriens n’ont pas le droit de s’inscrire à une école internationale locale. Conséquence: cité-État parangon de la mondialisation, Singapour n’a pas vraiment de diaspora. «Singapour étant un pays riche, il n’y a pas de raison de la quitter», résume l’économiste Donald Low. Reste que les Singapouriens voient dans l’immigration par le haut et le bas la racine d’une société à deux vitesses. C’est la thèse de l’économiste du fonds singapourien GIC, Yeoh Lam Keong: «Aux États-Unis, pays d’immigrés s’il en est, le flux annuel d’immigrés n’a jamais dépassé plus de 5 % du nombre des diplômés. À Singapour, le ratio immigrés/diplômés est monté jusqu’à 200 % certaines années! C’est la cause des bas salaires des Singapouriens les moins qualifiés, concurrencés par une immigration de faible qualité», estime-t-il.
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Conscient du mécontentement populaire, Singapour durcit les conditions d’obtention des visas de travail. Sans remettre en cause son modèle. «Nous ne devons jamais laisser les sentiments xénophobes prendre racine ici ou donner l’impression que nous nous replions sur nous-mêmes. Sans quoi Singapour deviendra moins attrayant pour les investisseurs étrangers. Et ce sont les Singapouriens qui souffriront d’abord», a martelé fin mars devant le Parlement Lawrence Wong, tout juste désigné par le parti majoritaire PAP comme futur premier ministre.
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REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
France24 - Monde
En Amazonie, les équipes de recherche retrouvent des effets personnels des deux disparus
Publié le : 13/06/2022 - 05:22Modifié le : 13/06/2022 - 05:28
FRANCE 24
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Des effets personnels appartenant au journaliste britannique et à l'expert brésilien, portés disparus depuis une semaine, ont été retrouvés dans une zone reculée de l'Amazonie, a annoncé dimanche la police brésilienne.
Les recherches se poursuivent après la disparition, il y a une semaine dans une zone reculée de l'Amazonie, du journaliste britannique Dom Phillips et de l'indigéniste brésilien Bruno Pereira. La police brésilienne a annoncé, dimanche 12 juin, que plusieurs de leurs effets personnels ont été retrouvés.
Il s'agit d'"une carte de santé, un pantalon noir, une sandale noire et une paire de bottes appartenant à Bruno Pereira, et une paire de bottes et un sac à dos appartenant à Dom Phillips et contenant des vêtements personnels", a précisé la police fédérale de l'État d'Amazonas (nord-ouest du Brésil) dans un communiqué.
Auparavant, les pompiers de l'Amazonas avaient informé la presse locale de la découverte d'objets personnels pouvant appartenir aux disparus, retrouvés "près de la maison" d'Amarildo Costa de Oliveira. Cet homme de 41 ans, qualifié de "suspect", a été placé en détention. Et jeudi, la police avait relevé au même endroit des traces de sang.
Le gouvernement a été critiqué par les proches des disparus et les groupes indigènes, et même par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, pour son retard dans le déploiement des recherches.
Le président Jair Bolsonaro, qui avait qualifié l'expédition des deux hommes d'"aventure déconseillée", a répondu vendredi lors du Sommet des Amériques, à Los Angeles, que les forces armées et la police menaient une "recherche inlassable" depuis le premier jour.
Des recherches "minutieuses" entreprises
La police a répété, dimanche, que les équipes de recherche, au septième jour de travail, ont parcouru environ 25 kilomètres et se sont livrés à des "recherches minutieuses à travers la jungle, les routes de la région et la végétation inondée" notamment dans la zone où a été retrouvé un bateau qui appartiendrait au suspect.
Dom Phillips, 57 ans, collaborateur du journal britannique The Guardian, et Bruno Pereira, 41 ans, expert auprès de l'agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes (Funai), voyageaient ensemble en bateau à travers la région de la vallée de Javarí, une région reculée à l'extrême ouest de l'Amazonas, réalisant des interviews pour un livre sur la conservation de l'environnement.
Selon des militants indigènes locaux, Bruno Pereira était fréquemment menacé pour son combat contre l'empiètement sur les terres indigènes.
Les deux hommes ont été vus pour la dernière fois le 5 juin, dans la localité de Sao Gabriel, non loin de leur destination, la ville d'Atalaia do Norte.
Avec AFP
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En Amazonie, disparition d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien
Le "Sommet des Amériques" se conclut avec un partenariat sur l'immigration et un bilan mitigé
Disparitions en Amazonie : des traces de sang retrouvées sur le bateau d'un suspect
L'Humanité
Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Shortage of Artillery Ammunition Saps Ukrainian Frontline Morale
Thomas Gibbons-Neff, Andrew E. Kramer and Natalia Yermak
DONETSK REGION, Ukraine — Nearly four months after Russia invaded, the Ukrainian military is running low on ammunition for its Soviet-era artillery and has not received enough supplies from its allies to keep the Russians at bay, Ukrainian officials and artillery officers in the field say.
The shortage has put Ukrainian troops at a growing disadvantage in the artillery-driven war of attrition in the country’s east, with Russia’s batteries now firing several times as many rounds as Ukraine’s. While the West is sending in weapons, they are not arriving fast enough or in sufficient numbers to make up for Ukraine’s dwindling arsenal.
The Western weapons, heavy, long-range artillery pieces and multiple-launch rocket systems, are more accurate and highly mobile, but it takes time to deploy them and train soldiers to use them. In the meantime, Ukraine is running out of ammunition for the older weapons.
On the front lines in Donbas, Ukrainian soldiers are being forced to conserve shells, and are often unable to return fire one for one.
At one Ukrainian artillery position on Friday, several Russian shells had just sailed overhead, landing in a field with methodic thuds, when the gun’s crew was told to get ready to fire. Their drones had spotted a group of Russian howitzers a few miles away.
The soldiers scrambled, pulling branches from their 122-millimeter self-propelled gun camouflaged on the edge of a wooded area. The barrel angled skyward before firing only two shots, sending dirt and leaves into the air.
A few weeks ago, the gun would have been firing constantly, its crew said. Now, instead of blanketing Russian positions with ordnance, they can engage only specific targets, like the Russian howitzers.
“We’re running out of shells,” said Oleg, one of the soldiers in the crew, clad in dirty trousers and skateboard sneakers. “They are not supplied fast enough since we fire too often.”
Mariana Bezugla, a member of Ukraine’s Parliament who is the deputy head of the National Security, Defense and Intelligence Committee, said similar shortages of ammunition for Soviet-era weapons were occurring throughout the eastern theater, where Ukrainian forces have been battling to hold the resource-rich Donbas, which comprises the Luhansk and Donetsk regions.
“They have a lot of resources, a lot of ammunition,” Ms. Bezugla said of the Russians. “It is not comparable with ours.”
Ms. Bezugla said that Ukraine has received plenty of ammunition for its new NATO artillery pieces, it still does not have enough of those weapons to replace the older equipment. “We have munitions of the new type, but we still lack guns” to fire them, she said.
Pentagon officials say that they have exhausted all efforts to scrounge up available Soviet and Russian weaponry and munitions for Ukrainian troops to use, after months of horse-trading with allies who were still using the old systems. A senior American military official acknowledged that the well had run dry, and said that Ukraine would likely need to depend on Western munitions systems to defend against Russia in the East.
But that means speeding up training of Ukrainian troops on the new systems, the official said, which can take some time. Pentagon officials have sharply condensed the time for Ukrainian troops to train, compared to what American troops spend before being declared proficient on some of the weapons systems.
On Friday, Ukraine’s deputy head of military intelligence, Vadym Skibitsky, told The Guardian newspaper that Ukraine was losing the artillery battle with Russia on the front lines because of the shortage of artillery shells for its older guns. He said Ukraine was firing 5,000 to 6,000 artillery rounds a day and had “almost used up all of our ammunition.”
By contrast, Russian forces are firing about 60,000 artillery shells and rockets each day in the Donbas fighting, according to a senior adviser to the Ukrainian military command who was not authorized to speak publicly.
Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va., said ammunition supplies would be critical to the final outcome in the battle for eastern Ukraine.
“This war is far more about attrition by artillery than maneuver, which means one of the deciding factors is who has more ammunition,” he said.
That Ukraine was running low on ammunition has hardly been a secret. Ukrainian officials flagged the problem months ago. On the front lines, commanders watched, alarmed, as stocks dwindled mid-battle. Soldiers say requests for artillery support go unanswered, for lack of shells.
Vadym Mischuk, 32, a Ukrainian soldier who had just rotated off the frontline near the eastern city of Bakhmut, said Thursday that there is so much Russian artillery fire that “we don’t even hear ours.” One soldier, who declined to provide his name for security reasons, estimated that for every one Ukrainian shell fired, the Russians fired 10.
The Ukrainian military has been honest about the shortfalls — something an army would not typically telegraph to the enemy in a war — perhaps because doing so adds a sense of urgency to appeals for more powerful Western weaponry.
“In early March we were already well aware that during intensive war with Russia our resources were depleting,” Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, wrote on Facebook on Thursday. He added, “Relying solely on Soviet weapons was definitely a losing strategy.”
Even before the invasion, Ukraine’s ammunition depots had been targets for saboteurs, regularly blowing up like gigantic, lethally dangerous fireworks displays.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. A Ukrainian official said that Russia could soon mount a push to completely encircle the city of Sievierodonetsk. Capturing the city would give the Kremlin a key victory in its bid to control all of the eastern Donbas region, where Moscow’s forces are pressing their advantage in numbers and longer-range weapons to wrest momentum in the grinding war.
In the south. The Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure. But there are some indications that Moscow is struggling to govern the southern areas, amid attacks by a nascent insurgency made up of Ukrainian civilians and former soldiers and a possible health crisis in Mariupol.
Short on weapons. Ukraine has been making desperate pleas for the West to speed up the delivery of heavy weapons, as its troops find themselves badly outgunned. The Russian forces, meanwhile, appear to be running low on precision missiles. This shortage has led the Russians to resort to inefficient weapons systems that are less precise but can still cause major damage, according to Britain’s Defense Ministry.
E.U. membership for Ukraine. The European Union is evaluating Ukraine’s application to become a candidate to join its 27-member bloc. The decision, which is expected in late June, will test the E.U. as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.
Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.
Spies or drones dropping incendiary devices were blamed in many cases. Between 2015 and 2019, six ammunition depots blew up in Ukraine, burning about 210,000 tons of ammo, or three times more than the Ukrainian army expended in the same time span fighting Russian-backed separatists, according to Radio Free Europe/Radio Liberty.
Following Russia’s invasion, NATO countries have stepped in to bolster Ukraine’s supply of ammunition, but the transfers have not always gone smoothly. Countries of the old Warsaw Pact and NATO countries used different calibers of ammunition — an enduring legacy that means much of Ukraine’s arsenal, built decades ago to Soviet specifications, cannot fire Western ammunition.
Ukraine’s newly acquired hoard of NATO’s 155-millimeter artillery shells is now larger than its entire artillery ammunition stockpile before the war started, Mr. Reznikov said. But the Ukrainian forces have too few guns at the front to fire the munitions, and are facing extensive logistics challenges not only to get them into the fight, but also to maintain them once there.
Some European countries have shipped so many of their own ammunition reserves to Ukraine — in some cases up to 30 percent — that they’re increasingly anxious about replenishing their stocks, European Union officials said.
Officials said that while there was still a relatively steady flow of military equipment from the E.U. and its allies, Ukraine was not receiving as much heavy artillery as it needs.
With artillery shells in short supply, Ukrainian forces have adjusted their tactics to compensate for the lack of artillery support. On Friday, for example, a tank unit in Donbas was using a Ukrainian T-64BV tank more like an artillery piece than a main battle tank.
Instead of attacking targets directly, the tank drove several kilometers toward the front, positioned itself in a tree line, and lobbed shells at Russian positions while a Ukrainian officer adjusted its aim over the radio and using a drone overhead — the procedure typically used with mortars or howitzers.
“It is a fact already that the tanks are used because there is not enough artillery,” said the artillery unit commander, who asked to go by his nom de guerre, Razor. His unit of 122-millimeter, self-propelled howitzers had run out of Ukrainian ammunition and was now using Czech-supplied shells.
But ammunition can be fickle. Decades-old ammunition can become unreliable if not stored properly over time, potentially leading to more duds. Another soldier, who spoke on the condition of anonymity, said that a batch of Czech-supplied rockets were faulty, with only three out of 40 firing.
Ukrainian soldiers wounded in combat have also voiced dismay about the paltry artillery support, which they blamed on a lack of ammunition.
“There is not an hour with a pause” in Russian bombardments, Lt. Oleksandr Kolesnikov, who was wounded late last month, said in an interview in an ambulance while being evacuated to a hospital to the west. “The artillery is very intense.” He said his commander called in artillery in response but received only one salvo.
The Russian artillery superiority has frightened soldiers, he said. “In war, everything is scary and we fear everything. Only idiots are not afraid.”
Reporting was contributed by Oleksandr Chubko from Kramatorsk, Ukraine, Maria Varenikova from Barvinkove, Ukraine, Matina Stevis-Gridneff from Brussels and Helene Cooper and John Ismay from Washington.
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L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois France24 - Monde
États-Unis : des sénateurs trouvent un accord a minima pour limiter l'accès aux armes à feu
Publié le : 13/06/2022 - 00:52
FRANCE 24
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Un groupe de sénateurs démocrates et républicains a annoncé, dimanche, un accord sur plusieurs mesures de renforcement du contrôle des armes à feu aux États-Unis. Le compromis, qui sera soumis au vote au Sénat, demeure en deçà des réformes réclamées par Joe Biden après de nouvelles tueries.
Un accord de principe rare mais a minima. Des sénateurs républicains et démocrates ont annoncé, dimanche 12 juin, avoir trouvé un compromis sur des mesures visant à restreindre l'accès aux armes à feu aux États-Unis.
Lancée après la fusillade d'Uvalde, qui a fait 21 morts dans une école primaire du Texas fin mai, l'initiative parlementaire prévoit plusieurs cas de figure : des limitations de l'accès aux armes pour des personnes jugées dangereuses, avec la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d'armes âgés de 18 à 21 ans ; le renforcement de la sécurité des écoles ; un meilleur contrôle de la vente illégale d'armes ; ainsi que le financement de programmes de soutien et d'aide psychologique.
L'accord met en avant le soutien par le gouvernement fédéral de lois, État par État, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu'elles possèdent.
Le président Joe Biden a immédiatement salué des "avancées importantes", même si elles n'incluent pas tout ce qui est "nécessaire" pour "sauver des vies". Il s'agirait néanmoins du texte "le plus significatif sur le contrôle des armes à feu à être voté au Congrès depuis des décennies", a-t-il plaidé dans un communiqué.
Un accord qui pourrait être adopté au Sénat
La présence de dix sénateurs républicains parmi les signataires du communiqué annonçant ce compromis suggère qu'une telle proposition de loi a de réelles chances de passer au Sénat si l'ensemble des 50 élus démocrates y sont favorables.
Une majorité qualifiée de 60 voix sur 100 sénateurs est nécessaire pour son adoption, ce qui a bloqué jusqu'ici toute avancée majeure vers un meilleur encadrement des armes à feu, en raison de l'opposition des conservateurs.
"Avec un soutien des élus des deux partis, il n'y a aucune excuse pour un retard, et aucune raison que ne pas avancer rapidement au Sénat et à la Chambre", a ajouté Joe Biden, qui promet de promulguer immédiatement le texte s'il est adopté.
La fusillade d'Uvalde et celle de Buffalo, quelques jours plus tôt, avaient ému aux États-Unis et déclenché plusieurs initiatives parlementaires. Un groupe de sénateurs, mené par le démocrate Chris Murphy avec le républicain John Cornyn, a discrètement travaillé ces derniers jours afin de trouver l'accord annoncé dimanche.
Les vingt sénateurs affirment présenter "une proposition de bon sens, soutenue par les deux partis, pour protéger les enfants américains, garder nos écoles en sécurité et réduire le danger de la violence à travers le pays", "tout en protégeant les droits constitutionnels des Américains respectueux de la loi".
L'accord du jour, qui doit encore être traduit en texte de loi, "montre l'intérêt du dialogue et de la coopération", a salué le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell. "Même s'il faut aller plus loin, cet ensemble de mesures va permettre de sauver des vies", a réagi de son côté la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi.
"Une première étape"
Le compromis est bien loin de ce que demandent de nombreux Américains, dont des dizaines de milliers sont descendus samedi dans les rues du pays pour demander des réformes fortes au Congrès.
"C'est une première étape, et c'est en fait bien plus que ce à quoi je m'attendais", s'est réjoui sur Twitter David Hogg, l'une des figures de March for Our Lives, l'organisation à l'origine des manifestations de samedi. "Même si cela empêche un Parkland, ça vaut le coup", a-t-il ajouté en mentionnant la fusillade dans cette ville de Floride, qui avait fait 17 morts en 2018, et dont il est un rescapé.
Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux manifestants en listant les mesures qu'il souhaite voir adoptées mais absentes de l'accord de dimanche : interdiction des fusils d'assaut et des chargeurs à grande capacité, vérifications des antécédents pour l'ensemble des acheteurs d'armes – et pas uniquement les moins de 21 ans –, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.
La Chambre des représentants avait, elle, voté mercredi un texte différent qui inclut l'interdiction de la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité, mais il n'a quasiment aucune chance de passer au Sénat.
Avec AFP
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Tuerie d'Uvalde : une fillette rescapée livre un témoignage glaçant au Congrès américain
Joe Biden demande au Congrès américain de limiter la vente de fusils d'assaut
Des centaines de manifestations aux États-Unis pour un meilleur encadrement des armes à feu
New York Times - World
For South Africa’s Leader, Being a Burglary Victim Spells Trouble
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After a fortune in cash was stolen from President Cyril Ramaphosa’s farmhouse, he kept it secret. Now that word is out, critics ask what he was hiding.
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By John Eligon
CAPE TOWN — The burglars cut through a wire fence around the sprawling property, crept up to a stone farmhouse, climbed through a window and rifled through the furniture until they found their bounty: a fortune in U.S. dollars, in cash, said to be in the millions.
The farm’s owner was Cyril Ramaphosa, president of South Africa, and he never reported the theft, two years ago, to the police or disclosed it publicly.
But now a political rival has, and the exposure has tumbled Mr. Ramaphosa’s presidency into a full-blown crisis. He has been accused of a lurid cover-up that includes having a team kidnap and interrogate the burglars, then paying the thieves to keep quiet to shield himself from allegations of money laundering and tax fraud associated with having that much foreign currency hidden in his house.
Mr. Ramaphosa, who rose to power as an anti-corruption crusader, had seemed headed toward a relatively comfortable re-election this year as leader of South Africa’s dominant political party, the African National Congress. Now, as he seeks to contain the scandal, he made a rare move on Friday — he held a news conference to take questions from journalists.
But looking weary following a raucous session in Parliament in which opposition politicians constantly interrupted and insulted him, Mr. Ramaphosa provided reporters with little clarity on a saga people are calling Farmgate. He evaded questions about the episode with a repeated refrain: “due process.”
“I’m a process person,” he said. “The process must unfold.”
Mr. Ramaphosa has conceded that a burglary took place and that he did not go to the police, but he has insisted that he did not break any laws. The money stolen was far less than alleged, he said (how much, he would not say) and it was the proceeds of game sold from his farm.
There is little illusion that true or not, the allegations, surfacing at this moment, have baldly political motives.
Arthur Fraser, who made the claims public last week with a complaint to the South African national police, is the country’s former spy chief and an avowed ally of the president’s nemesis, former president Jacob Zuma. The A.N.C. is scheduled to hold its national elections in December, and factions closely aligned with Mr. Zuma have been feverishly working to undermine Mr. Ramaphosa’s bid to win a second term as the party’s leader. For them, this scandal is a gift from above.
Mr. Ramaphosa, 69, was a labor union leader in the 1980s and a leader of the A.N.C. who helped negotiate the end of apartheid in the early 1990s. He was Nelson Mandela’s preferred successor, but after losing a bid for the presidency in 1997, he went into business and became very wealthy.
He later returned to politics as a deputy to Mr. Zuma, whose reputation for corruption was well established. Mr. Zuma was forced to resign the presidency in 2018 and is now being prosecuted on corruption charges.
Mr. Fraser also faces corruption allegations himself, stemming from his time overseeing state security. With a report on his conduct set to be released soon, analysts say he may be trying to create a distraction.
In a strikingly detailed, 11-page affidavit, Mr. Fraser laid out how a domestic worker discovered cash hidden in the furniture at the president’s 17-square-mile rare game farm, Phala Phala Wildlife, in the country’s northeast. Mr. Ramaphosa is an avid game breeder, and Phala Phala bills itself as a haven for conservation and top quality animals, including white impala, roan antelope and golden wildebeest.
Mr. Fraser contends that the domestic worker enlisted five men from Cyferskyl, the informal settlement where she lived — four from Namibia, one from South Africa — to break in and steal the money on the night of Feb. 9, 2020.
By Mr. Fraser’s estimate, which he conceded was speculation, the men made off with between $4 million and $8 million.
Some of the burglars fled to Cape Town, his affidavit said, while one suspect went to Namibia. Mr. Ramaphosa sought the help of the Namibian president, Hage Geingob, it said. (Mr. Geingob said in a news conference that he never did any favors for Mr. Ramaphosa related to this case.)
Rather than report the crime to the police, Mr. Ramaphosa enlisted the head of his presidential protection unit, Maj. Gen. Wally Rhoode, to investigate.
According to Mr. Fraser, General Rhoode launched an off-the-books investigation, pulling together a team of current and former police intelligence investigators and a local farmer, who eventually detained and interrogated the suspects, then paid each of them, and the domestic worker, 150,000 rand ($9,600) to keep quiet.
Asked about the allegations, Mr. Ramaphosa said South Africans were demanding that he “follow due process, let this matter be looked into.”
But as he tried to deliver a budget statement to Parliament on Friday, members of the Economic Freedom Fighters, an opposition party, continually tried to shout him down, calling him a money launderer unfit to lead the country. Several of them got into scuffles with security as they were physically removed from the room, delaying the proceedings by three hours.
Mr. Ramaphosa trudged into the small, windowless auditorium for his news conference, his eyes appearing heavy over a black mask. About two dozen reporters tried every which way to get him to address the scandal.
Was he shocked when the allegations became public?
“Yes, of course,” he said. “You say, ‘What is this?’”
Will this scandal taint his effort to fight corruption?
No, he said, suggesting that this is not the type of corruption that really hurts South Africans.
Mr. Ramaphosa has staked his presidency on fighting the endemic corruption that has led the A.N.C. to lose the support of many South Africans. He has sidelined some of the organization’s top officials whom prosecutors have charged with crimes. He would step aside from his post if he were charged, he said.
His wealth has long been an Achilles’ heel in a country where many officials have used their public roles to enrich themselves. Questions frequently surface about how pure he has been in amassing his fortune.
His involvement in the scandal has made it “difficult for us to say there are still innocent people within the movement,” said Hlengiwe Ndlovu, a senior lecturer at the School of Governance at the University of the Witwatersrand in Johannesburg.
“It means that the A.N.C. just pays lip service — everyone — to this whole issue of corruption,” she added.
Now, Dr. Ndlovu said, Mr. Ramaphosa’s political opponents within the A.N.C. have an opening to unseat him when the party meets to elect its leader in December.
The suggestion that political opponents were capitalizing on the scandal to bring down the president was irrelevant, said Tony Yengeni, a top A.N.C. official who is part of an anti-Ramaphosa faction.
“I think that’s a flimsy excuse to avoid accountability on the part of a person who’s been accused of very serious crimes,” Mr. Yengeni said. “Whether some of us who do not like him are going to jump on the bandwagon or not, for me is neither here nor there.”
Mr. Ramaphosa faces recriminations from even his own supporters.
“Surprised is an understatement,” Chris Matlhako, an official of the South African Communist Party, an alliance partner of the A.N.C., said of his reaction to the burglary cover-up.
“I think it’s a huge dereliction of duty on the part of Cyril, and this is despite the fact that he’s been doing good things,” he added.
Mr. Ramaphosa's predecessor, Mr. Zuma, met his downfall after being consumed by numerous scandals. Asked why South Africans should believe that he was any better than Mr. Zuma, Mr. Ramaphosa said that time will tell.
“So I’m relying on the process to deal with this matter,” he said, “and that’s the best I can say.”
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Le Figaro
Notre critique de la minisérie Landscapers: douce romance criminelle sur Canal +
Constance JametCRITIQUE - Olivia Colman, l’héroïne de The Crown, se frotte au fait divers avec cette série pleine de poésie sur un couple cinéphile et meurtrier. une comédie noire, une histoire d’amour, une délicieuse chronique à la sauce british.
L’histoire est si extraordinaire que je n’ai pas compris à ma première lecture que nous allions retracer un fait divers qui avait défrayé la chronique», avoue David Thewlis. Avec la majestueuse Olivia Colman de The Crown, le comédien de la saga Harry Potter porte l’inclassable Landscapers, entre comédie noire, histoire d’amour et hommage surréaliste au septième art.
À lire aussi La «reine» de la télé britannique Olivia Colman s’allie avec HBO sur la série criminelle Landscapers
Cinéphiles acharnés, fans de Gérard Depardieu avec qui ils entretiennent une correspondance, Susan et Christopher Edward sont épris et dévoués comme au premier jour. Charmants quinquagénaires britanniques ayant refait leur vie à Lille, ils sont la politesse et la discrétion incarnées, malgré leurs difficultés à payer leurs factures. Un jour sous pression, Christopher confesse au téléphone avoir tué et enterré les parents de Susan dans le jardin de leur pavillon de Nottingham. Un double meurtre jamais soupçonné par la police pour qui le couple de retraités coulait des jours heureux en Méditerranée. Lorsque les autorités anglaises veulent auditionner les Edward, toujours dociles et civiques, ceux-ci traversent eux-mêmes la Manche pour se faire interpeller! «Excusez-moi, Maître, de vous déranger, mais nous sommes un peu dans le pétrin », lâche Susan à son avocat commis d’office.
Refusant le sordide, le sensationnalisme, Landscapers plonge dans l’imaginaire et la psyché de son couple meurtrier en les mettant en scène dans leurs films cultes: westerns des fifties, Le Dernier Métro de Truffaut, etc. Les Edward brisent régulièrement le quatrième mur. Les récits qu’ils ont vus sur grand écran ont nourri les histoires que ces rêveurs se sont racontées. C’est à travers ce prisme que les époux perçoivent la réalité et peut-être la vérité. Leur vie est un film.
«Zones grises de l’âme»
Mari d’Olivia Colman, le scénariste Ed Sinclair a pu assister à certaines comparutions des Edward et leur a écrit en prison. Il a voulu redonner une voix à des criminels, également victimes. Outre l’appât du gain puisqu’ils se sont approprié les retraites des disparus, leur passage à l’acte s’explique en partie par les abus et humiliations qu’a subis Susan aux mains de géniteurs alcooliques et méprisants. « Face à cette douleur, ils se sont réfugiés dans le cinéma et leur esprit», décrypte le créateur.
À l’écran, son compère réalisateur Will Sharpe (Flowers, Louis Wain) crée d’étranges superpositions de noir et blanc et de filtres de couleurs où abondent le vert et le rouge, «symbole de la culpabilité et de la violence». Un parti pris expérimental de Colman et Thewlis, à la démarche d’un Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro sur Delicatessen.
«L’enjeu n’est pas de savoir s’ils sont coupables. Clairement oui, mais de surprendre les spectateurs avec un mode de narration inattendu qui interroge sur les zones grises de l’âme. En l’occurrence le poids des traumas d’enfance et les bombes à retardement que cela laisse , plaide au Figaro Olivia Colman. Ce sont dans les moments les plus inconcevables que l’humour est le plus étrange. Will Sharpe le retranscrit à merveille.»
Une liberté de ton, un décalage et un sarcasme assumés, qui sont au cœur du documentaire qui suit la diffusion de Landscapers, British Touch. Le journaliste Olivier Joyard y décrypte l’audace et le radicalisme des séries anglaises. De Fleabag à Killing Eve en passant par la pionnière Le prisonnier ou l’immortel feuilleton Coronation Street. Des fictions qui innovent, cabotinent, inspirent. Avec les témoignages de Steven Knight (Peaky Blinders), Julian Fellowes (Downton Abbey), Phoebe Dynevor (Bridgerton), Laurie Nunn (Sex Education)…
Banksy volé au Bataclan : huit personnes renvoyées devant la justice
Une juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris a signé le 2 mars une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel des huit suspects du vol en janvier 2019 d'une porte du Bataclan, décorée d'un dessin attribué au célèbre street artiste.
Regarder la vidéoTop Gun: Maverick, Les Crimes du Futur... Les films à voir ou à éviter cette semaine
Tom Cruise de retour derrière les lunettes d'aviateur de «Maverick», une dystopie horrifique signée Cronenberg... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Camille Vasquez, avocate de Johnny Depp, promue au rang d'associée de son cabinet
Remarquée pour sa pugnacité durant le procès Depp-Heard, la juriste s'est vue proposer un poste d'associée dans le cabinet californien dans lequel elle exerce seulement depuis quatre ans.
France24 - Monde
La Nupes et Ensemble au coude-à-coude, le parti présidentiel en quête d'une majorité
Publié le : 12/06/2022 - 10:34Modifié le : 12/06/2022 - 22:19
FRANCE 24
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Au terme d’une campagne atone qui a peiné à mobiliser les foules, les estimations des résultats du 1er tour donnent la Nupes légèrement en tête devant Ensemble avec 25,6 % des voix. Le RN est en troisième position avec 19,1 %, et LR-UDI-DVD à 13,6 %. Retrouvez les réactions et analyses de ce premier tour des législatives sur notre page.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
En fin de soirée, les dernières estimations donnent la Nupes (25,6 %) en tête devant Ensemble (25,2 %), suivis du Rassemblement national à 19,1 % et de LR/UDI/DVD à 13,6 %, selon Ipsos Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France24/RFI/MCD et LCP Assemblée Nationale. Les autres listes ou coalitions sont en dessous des 10 %.
Les premières projections des 577 sièges donnent un avantage à la majorité sortante réunie sous l'étiquette Ensemble, avec une fourchette de 255 à 295 sièges, devant la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes (150 à 190), selon Ipsos Sopra Steria.
Mais elles ne règlent pas deux grandes questions : le chef de l'Etat parviendra-t-il à conserver sa majorité absolue à l'Assemblée nationale ? Et la gauche trouvera-t-elle des réserves de voix suffisantes pour envoyer, comme elle l'espère, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon à Matignon ?
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Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 France24 - Monde
Une pièce sur la finance et la diversité, grands vainqueurs à Broadway
Publié le : 13/06/2022 - 08:08
New York (AFP) – Une pièce de théâtre sur la banque Lehman Brothers et des comédies musicales sur Michael Jackson ou sur un auteur noir et queer ont triomphé dimanche soir à New York aux récompenses de Broadway, qui retrouve des couleurs après la pandémie.
Souvent comparés aux Oscars du théâtre, ces 75e Tony Awards, diffusés sur CBS, ont conclu une saison de renouveau pour les théâtres de la capitale culturelle américaine, qui avaient rouvert à l'automne 2021 après 18 mois de fermeture à cause du Covid-19.
Dans la ville de Wall Street, c'est une histoire de finance, "The Lehman Trilogy", qui est sortie victorieuse avec cinq récompenses, dont la meilleure pièce de théâtre, le meilleur acteur (Simon Russell Beale) et le meilleur metteur en scène (Sam Mendes).
La pièce de l'Italien Stefano Massini parcourt la longue vie de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, fondée au XIXe siècle par trois frères immigrés d'Allemagne, et dont la chute en 2008 avait déclenché une crise financière mondiale.
"MJ the Musical", un biopic à succès sur Michael Jackson, qui a reçu l'assentiment des héritiers et un accueil mitigé de la critique parce qu'il passe quasiment sous silence les accusations de pédophilie contre le "roi de la pop", a raflé quatre récompenses, dont celle du meilleur acteur de comédie musicale, pour Myles Frost, 22 ans. Deux des enfants de la star décédée en 2009 à 50 ans, Paris et Prince Jackson, ont fait une apparition sur scène.
"A Strange Loop", favori avec 11 nominations, a finalement remporté deux Tony, dont le plus prestigieux, celui de la meilleure comédie musicale et celui du meilleur livret musical pour son auteur, Michael R. Jackson -- sans lien avec le "roi de la pop".
"Canot de sauvetage"
La comédie musicale raconte les tourments d'un placeur de théâtre, artiste en herbe, noir et queer comme Michael R. Jackson, qui veut devenir auteur à Broadway.
"Je me sentais invisible. Je ne me sentais pas écouté, je me sentais incompris. Et j'ai voulu construire un petit canot de sauvetage pour moi, en tant qu'homme noir gay", a raconté, très ému et ovationné, l'artiste, enveloppé dans une grande cape fuchsia.
A son arrivée sur la scène du Radio City Music Hall, la maîtresse de cérémonie Ariana DeBose, oscarisée pour son rôle d'Anita dans le remake de "West Side Story", s'est dite "fière" devant les efforts de Broadway pour s'ouvrir davantage à la diversité.
Après la pandémie et la mort de George Floyd, un afro-américain tué par la police en juin 2020, provoquant un vaste mouvement contre le racisme aux Etats-Unis, Broadway avait rouvert à l'automne 2021 avec sept pièces ou comédies musicales écrites par des auteurs noirs, du jamais vu.
"Il y a des progrès, mais le travail doit continuer", a estimé auprès de l'AFP le chanteur et acteur Darius de Haas, l'un des fondateurs de Black Theatre United, qui défend une représentation plus diverse dans les théâtres américains.
Pour lui, "les producteurs et les propriétaires de théâtres ont ouvert les yeux et ont vu qu'ils pouvaient non seulement avoir des histoires reflétant plus de diversité à Broadway, mais aussi que cela peut fonctionner économiquement".
Situés autour de l'effervescente Times Square, les 41 théâtres de Broadway font la légende de New York mais ils sont aussi l'un de ses poumons culturel, économique et touristique. Avant la pandémie, les recettes dépassaient facilement 30 millions de dollars par semaine, voire 50 millions pour la semaine de Noël.
Cette saison 2021-2022 a encore été perturbée mais Broadway a retrouvé les foules, à l'image des 230.000 spectateurs s'y pressant la semaine dernière (environ 300.000 la semaine équivalente en 2019).
© 2022 AFP
Le Figaro
Cinq dictons qui nous viennent de l’Histoire
EXPRESSIONS NÉES DE L’HISTOIRE (3/3) - «Avoir la puce à l’oreille», «foncer tête baissée»... Voici l’origine de ces expressions que nous employons sans cesse.
Comme les deux personnages du célèbre film comique français Les Visiteurs, de nombreuses expressions ont traversé les siècles. Certaines ont gardé leur sens d’origine, d’autres ont beaucoup évolué à tel point que Jacquouille et Godefroy, incarnés par les acteurs Christian Clavier et Jean Reno, risqueraient de faire de lourds contre-sens en les utilisant. Nous vous proposons de découvrir l’origine de ces cinq expressions qui véhiculent quantité de références à des époques lointaines. L’occasion de se plonger dans les traditions instaurées par la garde napoléonienne ou les marchands des foires médiévales.
• Avoir la puce à l’oreille
Jusqu’au XVIe siècle, avoir la puce à l’oreille signifiait «avoir des démangeaisons amoureuses». En effet, les picotements ressentis sont un signe d’excitation, peu importe la partie du corps. Aujourd’hui avoir la puce à l’oreille signifie se douter de quelque chose sur les bases d’une information réduite ou se méfier de quelqu’un. L’expression est restée mais a donc radicalement changé de sens, passant d’un registre purement physique à un autre plus psychologique.
• Foncer tête baissée
Dans l’Antiquité comme au Moyen Age, les soldats portaient comme casques des bassinets à visière pour se protéger le visage contre les coups d’épée. Cela les obligeait à pencher la tête quand ils fonçaient dans la mêlée. Comme les rugbymen, ils avançaient «tête baissée» pour se protéger des coups. De là est née l’expression qui signifie toujours foncer sans se poser de question vers un parcours semé d’embuches.
• Un vieux de la vieille
En 1804, Napoléon 1er crée la garde impériale, un groupe d’élite composé de 100.000 soldats scindé en deux groupes: la Vieille Garde et la Jeune Garde. Cette unité a participé à tellement de batailles qu’elle est entrée dans la légende. Après la chute de l’empire, les «anciens» se mirent à raconter leurs exploits aux novices. On les appelait alors les «vieux de la vieille» (garde) et cette expression est restée dans le langage courant pour désigner une personne dotée d’une grande expérience dans un domaine précis.
• Graisser la patte
Pour comprendre le sens de cette expression, il faut remonter aux vendeurs de jambon dont la foire se tenait sur le parvis de Notre-Dame au Moyen Âge. L’Église touchait une dîme sur les ventes alors les marchands. Afin de se concilier les bonnes grâces des inspecteurs, ils avaient l’habitude de glisser un morceau de lard en leur serrant la main. C’était au sens propre «graisser la patte». Le sens figuré de l’expression a perduré aujourd’hui et signifie toujours donner illégalement de l’argent ou un avantage à quelqu’un en échange d’un service escompté.
• À brûle-pourpoint
Le pourpoint était à l’origine un vêtement constitué d’une double-peau rembourrée de laine porté par les guerriers sous leur cuirasse. Le pourpoint est ensuite devenu un vêtement de ville sous une forme un peu plus sofistiquée. «Tirer sur quelqu’un à brûle-pourpoint» signifiait en langage militaire tirer sur un ennemi de si près qu’on en brûlait le pourpoint. L’expression a complètement changé de sens: elle signifie désormais que l’on agit brusquement, sans prévenir.
Un youtubeur se lance le défi de lire l’intégralité du dictionnaire Larousse
Adrien Geek présente ce vendredi en direct sur le média Twitch son projet de vidéos dans lesquelles il compte lire la totalité du dictionnaire. Une première mondiale.
Le curieux langage (inventé) de Boris Vian
«Pianocktail», «députodrome», «trumeaux»... La rédaction vous propose de vous immerger dans le vocabulaire de l’auteur de L’Écume des jours.
Le Figaro
Comment gérer une personnalité paranoïaque au bureau ?
Laetitia LienhardNOS CONSEILS - Très délétère pour le fonctionnement d'une équipe, ce type de comportement, une fois identifié, peut-être canalisé.
Votre collègue est toujours sur la défensive, se montre d'une vigilance extrême et fait preuve de rigidité... vous avez peut-être affaire à une personnalité paranoïaque. Selon les estimations, 0,5 à 2,5 % de la population serait atteinte de ce trouble, qui peut-être difficile à gérer au quotidien, notamment dans le cadre professionnel. Comment l'identifier ? Quels comportements éviter ? Le Figaro vous donne cinq conseils pour vous adapter au mieux à cette situation, en tant que manager, subordonné ou simple voisin de bureau.
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#1. L'identifier
La première étape consiste d'ores et déjà à identifier une personne qui a une tendance paranoïaque au sein de l'entreprise. «Cela se remarque par un comportement de vigilance extrême et même de méfiance lorsque la tendance paranoïaque de l'individu qui s'installe de plus en plus», explique Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Cela se traduit par une personne qui pose beaucoup de questions, qui a l'impression que les autres lui veulent du mal et qui, par conséquent, est toujours sur la défensive, avec parfois des réactions très fortes et disproportionnées, notamment lors de réunions.
«Une personne à tendance paranoïaque a le sentiment de subir un préjudice et cherche ainsi à obtenir réparation. Pour cela, elle va en permanence rechercher des traces et des preuves pour monter des dossiers qui la confortent dans son délire paranoïaque», affirme le psychologue du travail. La dernière étape intervient lorsque l'individu concerné lance une action en justice, à l'encontre de l'entreprise notamment.
#2. Éviter tout comportement pathogène
Certaines attitudes au bureau peuvent renforcer les tendances paranoïaques de la personne concernée. Il est important de les éviter le plus possible. «Il faut faire attention à ne pas avoir un comportement dénigrant envers cette personne, tel que lui couper la parole en réunion, ne pas le saluer ou encore changer de comportement envers elle selon les jours», explique Marc Durin-Valois. Il est également nécessaire de ne pas l'isoler ou la stigmatiser pour ne pas le conforter dans son délire paranoïaque, en ne lui donnant pas les informations sur une réunion avec son équipe par exemple.
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#3. Rester factuel
Que la personne à tendance paranoïaque soit votre manager, collègue ou collaborateur, la meilleure option est de rester le plus factuel possible dans l'ensemble de vos échanges. « Lors des discussions, il faut mettre en avant des faits, sans passion, sans affect. Il est essentiel de ne pas entrer dans un débat basé sur les émotions car elle ne ressentira pas les choses de la même manière que vous. L'important est de s'en tenir aux faits », insiste Roland Guinchard, psychologue clinicien et auteur de «Psychanalyse du lien au travail». Par exemple, si votre collaborateur est persuadé qu'on veut démanteler son service, il faut lui montrer les montants qui ont été investis dans cette équipe et les recrutements qui ont été effectués récemment. «Il est important de ne pas être dans l'émotionnel mais plutôt apporter des réponses claires, précises et basées sur des données chiffrées sans jamais laisser la place à l'incertitude sinon on laisse le délire interprétatif se mettre en place », confirme Marc Durin-Valois.
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#4. Rester attentif à son comportement
Une tendance à la paranoïa peut s'aggraver pour laisser place à une vraie maladie psychiatrique. « Lorsque la personne bascule dans une profonde paranoïa, cela se traduit souvent par des excès de violence », déplore le psychologue du travail. Dans ces cas-là, l'entreprise est en capacité de se séparer du salarié concerné et peut tenter de l'accompagner dans sa prise en charge par des instituts psychiatriques spécialisés. Un suivi psychothérapeutique, lorsqu'il est instauré suffisamment tôt, peut permettre d'éviter l'évolution d'une personnalité paranoïaque vers une psychose paranoïaque.
#5. Garder une certaine distance
Quels que soient votre proximité ou votre rapport hiérarchique avec cette personne, il est essentiel de ne pas vivre dans la terreur et dans la crainte constante de ses réactions. « Il faut savoir prendre soi-même une distance avec cette personnalité pour ne pas s'abîmer », met en garde Marc Durin-Valois.
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Le dividende salarié doit faire partie de la loi «pouvoir d'achat» promise pour l'été. La CFDT a prévenu qu'elle ne serait «pas disponible» pour discuter des retraites avant la rentrée.
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Tous les voyageurs âgés de plus de 2 ans devaient présenter un test négatif de moins d'un jour avant le décollage, et ce quel que soit leur statut vaccinal.
France24 - Monde
Le design ukrainien s'expose à Milan pour défier les bombes russes
Publié le : 13/06/2022 - 07:50Modifié le : 13/06/2022 - 07:48
Milan (AFP) – Malgré les bombes tombant sur l'Ukraine, des designers du pays déchiré par la guerre ont tenu à exposer leurs oeuvres en marge du salon du meuble à Milan, pour défendre leur patrimoine culturel saccagé par l'armée russe qui pilonne musées, théâtres et galeries d'art.
"Ce n'est pas une guerre entre l'Ukraine et la Russie, mais elle concerne le monde entier, c'est la guerre entre la démocratie et l'impérialisme", a déclaré la designer ukrainienne Victoria Yakusha, 39 ans, contactée par l'AFP par téléphone.
Son exposition "Chornozem" ("terre noire" en ukrainien), présentée dans les locaux de l'association culturelle T12 lab, aura été l'un des temps forts du "Fuorisalone" (le Hors salon), qui se déroule parallèlement au Salon du meuble.
Le noir, reflet du lien avec la terre ukrainienne, son sol obscur, y est omniprésent: "Nous puisons notre force dans la terre de nos ancêtres. Nous ne pouvons pas parler à travers une autre couleur maintenant", explique Victoria Yakusha depuis Bruxelles, où elle vit depuis deux ans.
A travers son mobilier contemporain au style original et minimaliste, cette grande figure du design ukrainien raconte l'histoire des traditions ancestrales et techniques artisanales de son pays dans lesquelles elle puise son inspiration.
Symbole antique
Un symbole antique remontant à l'époque des Trypiliens, ancêtres des Ukrainiens, tissé au coeur d'un tapis, un vase Kumanec en argile célébrant le savoir-faire de la poterie ancienne, des lampes sous forme de tournesols ... tout renvoie vers la terre fertile.
Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, "le choc était trop grand, je ne pouvais plus créer. Toutes mes pensées étaient avec ma famille dans le Donbass, mon équipe sur place et les artisans dont il fallait assurer la sécurité", dit-elle.
Mais désormais, elle a repris sa "mission", qui est de "montrer au monde la créativité et la beauté de la culture ukrainienne et affirmer ainsi l'identité" de sa terre natale face à la Russie.
Sa marque, Faina, est née avec la révolution pro-européenne en 2014 qui avait pour épicentre la place Maïdan à Kiev et s'est soldée par la chute d'un président prorusse: "nous voulons défendre notre terre, notre liberté" à travers le design, résume-t-elle.
Une partie des recettes de Faina, dont les créations sont commercialisées dans 42 pays, parmi lesquels les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, est reversée à des musées et autres institutions culturelles en Ukraine pour financer la protection des objets exposés.
Formes géométriques
Une autre jeune designer, Kateryna Sokolova, 38 ans, accompagnée de son bébé de onze mois et de ses parents, a fait le déplacement à Milan depuis Lviv dans l'ouest de l'Ukraine, pour exposer sa marque Noom au Superstudio Più.
Sa nouvelle collection a été arrêtée net par la guerre. Quand les missiles ont commencé à tomber sur la capitale Kiev, "nous avons dormi pendant une semaine dans le parking souterrain de notre immeuble", avant de prendre la fuite en voiture vers Lviv, près de la frontière polonaise, raconte-t-elle à l'AFP.
A Lviv, où se sont également réfugiés ses fournisseurs, "les attaques russes ciblent surtout des installations militaires, mais il n'y a plus d'endroit sûr en Ukraine".
Après une pause forcée de deux mois, Kateryna Sokolova et son associé Arkady Vartanov ont repris le travail, pour éviter que "le design ukrainien soit rayé de la carte du monde".
Inspirée du peintre ukrainien Kazimir Malevitch, dessinateur et artiste abstrait du XXème siècle, l'oeuvre épurée de Kateryna Sokolova reproduit ses formes géométriques et unicolores.
Pièce maîtresse de l'exposition, un canapé rembourré de mousse recouverte d'un tissu en laine bouclée, créée à l'occasion du centenaire du Bauhaus, courant artistique fondé en 1919 en Allemagne par Walter Gropius.
Sculptées par des artisans ukrainiens, des tables basses en acier arborent des motifs dessinés à la main qui rappellent les ondulations de l'eau.
Pour Kateryna Sokolova, "cette guerre, c'est comme le retour de Staline. Nous voulons éviter à tout prix de repasser sous la coupe de l'Union soviétique et sauvegarder la culture ukrainienne".
© 2022 AFP
New York Times - World
U.K. Officials Won’t Investigate Political Donation Flagged for Russian Origins
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A bank alert had said a $630,225 Conservative Party donation originated in a Russian account. The authorities say there’s no evidence that a crime was committed.
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By Jane Bradley
LONDON — British law enforcement and elections officials said they will not investigate a major political donation to the Conservative Party that had been flagged as a suspected illegal campaign donation in documents linking it to a Russian bank account.
The decision, announced late Thursday, lifts a legal cloud over one of the largest donations that helped propel Prime Minister Boris Johnson and his party to victory in the 2019 election. Lawmakers from the opposition Labour Party said the decision reveals a campaign-finance loophole that could be used by bad actors.
The contribution, of $630,225, was made in February 2018 by Ehud Sheleg, a wealthy London art dealer and one of the Conservative Party’s biggest donors. He was most recently the party’s treasurer.
The New York Times reported last month that Barclay’s bank later flagged that donation to Britain’s national law enforcement agency, saying the money originated in the Russian account of Mr. Sheleg’s father-in-law, Sergei Kopytov. The alert, known as a suspicious-activity report, showed the money moving in and out of empty bank accounts on its way from Russia to the Conservative Party.
“We are able to trace a clear line back from this donation to its ultimate source,” the bank wrote in a January 2021 alert to the National Crime Agency.
Mr. Kopytov, a Ukrainian citizen, served in the country’s previous pro-Kremlin government and, according to the latest Russian corporate filings, owns businesses in Crimea and Russia.
Mr. Kopytov and Mr. Sheleg, through lawyers, have denied any wrongdoing and said that Mr. Sheleg had been “completely exonerated.” They acknowledged that, weeks before he donated to the Conservative Party, Mr. Sheleg received millions of dollars from Mr. Kopytov. Their lawyer, Thomas Rudkin, said the money was a family gift and not intended as a political donation.
Political parties are prohibited from accepting donations of more than 500 pounds (about $615) from foreign citizens who are not registered to vote in Britain. Mr. Kopytov is not listed on the national voter register, records show.
Both the National Crime Agency and the Electoral Commission, which enforces campaign finance laws, said in statements to The Times that they had decided not to open investigations after finding “no evidence” of an offense.
The National Crime Agency issued a similar statement in a letter to a Labour lawmaker.
“Provided a donation comes from a permissible source, and was the decision of the donor themselves, it is permitted,” Steve Rodhouse, the agency’s deputy chief wrote in a letter. “This remains the case even if the donor’s funds derived from a gift from an overseas individual.”
Labour lawmakers called this a loophole that would allow foreign citizens to funnel contributions through British donors.
“A person can give unlimited amounts of money to political parties if they are laundered through the bank account of a U.K. citizen,” said Liam Byrne, a Labour lawmaker, in a Parliamentary debate on Monday.
“That is utter nonsense,” he added. “No doubt Mr. Sheleg is an honorable man, but the Sheleg maneuver could be exploited by all kinds of bad actors.”
Before deciding not to open an investigation, the National Crime Agency met with its lawyers and determined that it would not be possible to bring a realistic prosecution because of weaknesses in political financing laws, according to a law enforcement official, who spoke on condition of anonymity because the official was not authorized to discuss details of the case.
Russia’s invasion of Ukraine has placed a spotlight on illicit money in Britain, and a push is underway to tighten campaign funding laws amid fears of corruption and foreign influence.
At the same time, however, the nation’s lead campaign-finance watchdog, the Electoral Commission, is fighting for survival. It has asked for greater powers to investigate donations for potential money laundering. But the Conservatives have branded the agency “not fit for purpose” and threatened to overhaul it.
“We have made recommendations to improve the controls on donations and loans to prevent foreign money being used in U.K. politics,” a spokeswoman for the Electoral Commission said.
The Conservative Party did not respond for a request for comment.
In letters through his lawyer, Mr. Kopytov said he had no interest in British politics. He said he “is and was anti-Putin” and had served in various Ukrainian governments, not only the pro-Kremlin government of Viktor Yanukovych.
The suspicious-activity report identified Mr. Kopytov as living in Russia. His lawyers say he was actually living in Ukraine. They said he lost his job as finance minister and deputy prime minister of Crimea following its annexation by Russia. He is now a refugee in the Czech Republic, they added, and has had his Crimean businesses nationalized by Russia.
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Valeurs Actuelles
Législatives : en cas de duel Nupes-RN, Élisabeth Borne s’oppose à “l’extrême droite”
Le premier tour à peine terminé, le second est déjà dans toutes les têtes. Beaucoup pensent à la stratégie à mener en vue du scrutin prévu dimanche 19 juin, notamment aux consignes de vote à donner. Si la coalition de la majorité présidentielle Ensemble et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) sont en tête dans une grande partie de circonscriptions, une centaine va voir s’opposer l’union de la gauche au Rassemblement national (RN).
Dans ce type de situation, LREM serait quelque peu gênée de devoir trancher entre les deux mouvances : celle du parti de Marine Le Pen, et celle menée par le leader d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon. Certaines voix du parti présidentiel, comme la ministre Agnès Pannier-Runacher, avaient toutefois indiqué que les consignes de vote se donneront « au cas par cas ». Finalement Élisabeth Borne a tranché en fin de soirée, dimanche 12 juin, relate BFM TV.
« Notre ligne : ne jamais donner une voix à l’extrême droite »
« Face à l’extrême droite nous soutiendrons toujours les candidats qui respectent les valeurs républicaines », a-t-elle assuré. Avant d’écrire : « Notre ligne : ne jamais donner une voix à l’extrême droite », a indiqué la Première ministre sur Twitter. Elle répondait au communiste Fabien Roussel qui avait interpellé la ministre quelques heures plus tôt sur le réseau social. L’ex-candidat à la présidentielle a appelé à plus de « clarté » de la part de la chef du gouvernement : « J’entends dire qu’Élisabeth Borne refuserait d’appeler au barrage républicain face à l’extrême droite. Lorsque j’ai appelé à faire barrage au second tour de la présidentielle, je l’ai fait avec clarté. »
Face à l’extrême droite nous soutiendrons toujours les candidats qui respectent les valeurs républicaines.
C’est votre cas @Fabien_Roussel.
Notre ligne : ne jamais donner une voix à l’extrême-droite. https://t.co/KowOW1lvW3
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) June 12, 2022
Le dernier scandale lié à Mélenchon
C’est un choix compliqué pour LREM, qui s’oppose facilement au RN mais reste mitigé face aux différentes nuances qui composent la Nupes. La coalition de gauche rassemble notamment Europe Ecologie-Les Verts, le Parti socialiste ou encore le Parti communiste et La France insoumise, avec à sa tête, Jean-Luc Mélenchon. La semaine dernière, le chef du parti d’extrême gauche n’a pas manqué de faire réagir la Première ministre. Le 7 juin, Élisabeth Borne avait jugé « très choquants » et « outranciers » les accusations anti-flics de Jean-Luc Mélenchon. Selon elle, l’Insoumis s’en prendrait « systématiquement à la police ». Jean-Luc Mélenchon avait réagi au refus d’obtempérer à Paris ayant tué une jeune femme. Il avait accusé la police de « tuer » et qualifié le syndicat policier Alliance de « groupe factieux ».
Le Figaro
Vacances d'été : et si vous dormiez sur le toit de votre voiture ?
Jean-Marc De JaegerPlus abordable qu'un van ou qu'un camping-car, la tente de toit permet de goûter aux joies du voyage en itinérance. Une entreprise basée dans le Gard vient de lancer un nouveau modèle écolo et made in France.
Sillonner un pays ou une région, s'arrêter au hasard des paysages, s'endormir face à la mer ou au pied des montagnes... Le voyage en itinérance est synonyme de liberté, d'autonomie et de rencontres. Et il fait son retour en grâce après l'épidémie de Covid-19. Sans avoir à investir dans un camping-car, un van aménagé ou une caravane, il existe une solution plus économique pour goûter aux joies d'un road trip sans lésiner sur le confort : la tente de toit, à installer au-dessus de votre voiture, qu'il s'agisse d'une citadine, d'une berline ou d'un 4x4.
NaïtUp en a fait sa spécialité. La société créée en 2007 et basée à Alès (Gard) a mis en vente en mai son quatrième modèle, la Hussarde TriUp. Intermédiaire entre les Duö (une à deux personnes) et les Quatrö (trois à quatre personnes), elle peut accueillir deux adultes et un enfant et peut également convenir aux couples qui veulent plus de confort et d'espace. Fabriquée en France avec des matériaux 100 % recyclables, elle offre un espace de couchage de 220 x 140 cm et une hauteur sous plafond de 150 cm.
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Ultra compact et simple d'utilisation
La tente peut être installée sur la benne d'un pick-up ou le toit d'un véhicule, à condition de disposer de barres de toit transversales capables de supporter le poids de la Hussarde repliée (entre 55 et 75 kg selon le modèle). Une fois mise en place, l'utilisation de la tente exige peu de compétences techniques : une minute suffit pour déployer et replier la tente. Ultra compacte, elle ne mesure plus que 1,25 m de large et 28 cm d'épaisseur une fois repliée. Elles disposent d'un système d'aération, d'une doublure moustiquaire et d'un système de sécurité empêchant toute chute.
Prix de ce nouveau modèle TriUp ? 2890€. Sans compter les options comme le choix d'accessoires (matelas, filets à chaussures, etc.) ou les éléments de personnalisation (choix de la toile, hauteur de l'échelle, etc.). Si l'entreprise ne possède pas de magasins, elle s'appuie sur ses propres utilisateurs et des revendeurs spécialisés comme WeVan. Partout en France, une centaine de particuliers proposent ainsi des démonstrations pour se familiariser avec ces tentes d'un nouveau genre. Certains d'entre eux proposent ces tentes à la location.
D'autres marques proposent des tentes de toit. La plus abordable est celle de Decathlon qui ne vend qu'un seul modèle pour deux personnes (1190 €). Du côté de l'entreprise suédoise Thule, spécialiste des sports de plein air, le modèle d'entrée de gamme est vendu à 1730 €. Le néerlandais Fjordsen commercialise le plus petit de ses trois modèles au prix de 1595 €.
Hôtels cachés à Paris : nos dix meilleures adresses
LA SÉLECTION DU FIGARO. - Situés dans un jardin, au fond d'une impasse ou dans une boutique, plus ou moins étoilés, on échange leur adresse sous le manteau… Jeu de piste, au hasard des quartiers, pour découvrir ces hôtels intimistes.
Cinq hôtels réservés aux adultes pour tout oublier à l'île Maurice
Tous en bord de lagon, ces établissements sans enfants allient le service et l'hospitalité légendaires d'une des plus belles îles de l'océan indien. Ils sont aussi parmi les premières adresses adults only de cette destination de rêve, cultivant chacun leur style.
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Valeurs Actuelles
Législatives : La NUPES et Ensemble largement en tête, la droite en déroute
Philippe Vardon et Benoit Kandel, la désunion éliminée.
Les deux candidats de la droite nationale, en conflit depuis le début de cette campagne à Nice, ont été éliminés dès le 1er tour. Benoit Kandel, ex Reconquête investi par le Rassemblement National, arrive 3ème avec 17,17 % des voix, devant Laurent Castillo (LR), avec 12,81 % et Philippe Vardon, avec 10,86 %. Ce dernier réagit auprès de Valeurs actuelles : « En 2017, j’avais permis au RN de se qualifier au second tour avec 21 %. Le RN devra assumer sa logique de division politiquement suicidaire qui a permis cette fois-ci à l’extrême gauche de se hisser au second tour alors que l’union nationale derrière ma candidature l’aurait clairement évité. » L’investiture RN était en effet promise à Philippe Vardon, jusqu’à ce que son conflit avec les instances locales et nationales du parti n’atteignent un point de non-retour.
En Seine-Saint-Denis, la NUPES fait carton plein
Bastion historique de la gauche, la Seine-Saint-Denis place la NUPES en tête dans toutes les circonscriptions, offrant la possibilité d’un “grand chelem” à l’alliance conduite par Jean-Luc Mélenchon. Alexis Corbière est ainsi réélu dès le premier tour avec 62,94 % des suffrages, tandis que nombre de ses camarades sont en ballotage extrêmement favorable : Eric Coquerel rassemble ainsi 53,79 % des suffrages (mais pas assez de voix pour être élu dès le premier tour), Stéphane Peu 62,85 %, Bastien Lachaud 56,61 %, Aurélie Trouvé 53,53 %.
La candidate d’Estrosi devant celle de Ciotti à Nice
A Nice, Marine Brenier, la députée sortante ex LR, ralliée à la macronie, arrive avec 26% des voix devant Christelle d’Intorni, maire de Rimplas (Alpes-Maritimes), avec 22% des suffrages. La première est soutenue par Christian Estrosi, maire de Nice, la seconde par son rival Eric Ciotti, député sortant LR lui-même arrivé en tête ce soir. Les deux ennemis se livrent à travers leurs candidate un nouveau combat par procuration
Edwige Diaz, proche de Marine Le Pen, qualifiée avec 15 points d’avance en Gironde
La conseillère régionale et membre du bureau exécutif du Rassemblement National, Edwige Diaz, s’est qualifiée pour le second tour avec 39 % des voix, devant la députée sortante Ensemble ! Véronique Hammerer, avec 23 %. Sollicitée par Valeurs actuelles, cette proche de Marine Le Pen « accueille les résultats avec beaucoup d’humilité et demande à ses électeurs de se redéplacer dimanche prochain ». Un score qu’elle dit devoir à un engagement politique de longue haleine – candidate aux municipales, aux régionales et aux législatives de 2017 – et à une équipe d’une quarantaine de militants mobilisés 24h/24
À Paris l’alliance des gauches fait carton plein
La présidentielle avait déjà montré que la capitale penchait à gauche ; le premier tour des législatives l’a largement confirmé. Les résultats — encore provisoires à cette heure, tous les bulletins n’ayant pas encore été dépouillés — donnent en effet un très net avantage à la NUPES. Trois de ses candidates pourraient même être élues dès le premier tour ; L’insoumise Danièle Obono, avec plus de 57 % des suffrages, sa consœur Sarah Legrain (plus de 56 % des voix) et Sophia Chikirou, fondatrice du Média(53 % des voix, mais plusieurs bureaux de votes n’ont pas terminé de dépouiller). Nombre d’autres candidats, sans se qualifier d’office, obtiennent également des scores élevés : Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, totalise près de 49 % des suffrages, Aymeric Caron plus de 45 %, Sandrine Rousseau un peu moins de 45 %, Danièle Simonnet plus de 47 %. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe, est lui en ballotage défavorable face à la candidate de la Nupes et avocate Caroline Mécary (35 % contre 40 %).
Bon… y en a qui ont souci à se faire…#legislatives2022 pic.twitter.com/K9DlmvqckN
— Nicolas Maviel (@mavielnicolas) June 12, 2022
8e circonscription des Bouches-du-Rhône : vers un duel Ensemble-RN, “tout reste possible” assure le candidat de Marine Le Pen
Dans la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône, le député sortant (Ensemble) Jean-Marc Zulesi est arrivé en tête avec 27,78 % des inscrits, devant le jeune Romain Tonussi (RN), conseiller municipal de Miramas, qui a obtenu 25,33%. David Ytier (LR), le protégé du maire de Salon-de-Provence Nicolas Isnard, est éliminé avec 14,93%. « On est très content d’être au second tour, avec un meilleur score qu’aux législatives de 2017 » réagit Romain Tonussi. « Le député sortant est en régression, il avait 4000 ou 5000 voix d’avance à l’époque, là on le talonne de 1000 voix, tout reste possible, surtout que Marine Le Pen a fait quasiment 53% sur la circonscription aux présidentielles » analyse-t-il, avant de promettre de « tout faire pour mobiliser notre électorat, car il y a eu une abstention assez forte ».
À Versailles, la présidente du mouvement conservateur Laurence Trochu, investie par Eric Zemmour, termine 5e
La présidente du Mouvement Conservateur, Laurence Trochu, qui se présentait à Versailles sous les couleurs de Reconquête !, n’échappe pas au destin des autres candidats du parti d’Eric Zemmour. Avec seulement 5,24 % des voix, elle se classe cinquième dans la première circonscription des Yvelines. Versailles, que l’on présente souvent comme une ville acquise à la droite, place en tête le candidat de la Nupes, Sébastien Ramage, avec 34 %. Juste derrière, avec 33 %, Charles Rodwell, candidat de la majorité présidentielle.
A Cannes, la candidate de David Lisnard écrase celui de la macronie
Alexandra Martin, candidate LR et Nouvelle Energie sur la 8e circonscription des Alpes-Maritimes, réalise le meilleur score des Républicains dans le département avec 36,22 % % des voix. Son concurrent Ensemble !, Jean-Valéry Desens, recueille 19 % des suffrages face à la candidate de David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, dont il était aussi le suppléant. « Alexandra est une vraie candidate de droite, à tous points de vue, dans ses convictions et dans ses bottes, qui peut même séduire des gens plus à droite que nous », a-t-il déclaré. La candidate, secrétaire générale du parti Nouvelle Energie de David Lisnard, améliore de trois points le score enregistré en 2017 par Bernard Brochand, ancien maire de Cannes et député sortant.
Charles Consigny (LR) : “ C’est quasiment impossible d’exister face à un contexte national défavorable”
Malgré sa troisième place dans la quatrième circonscription des Yvelines, l’avocat et figure médiatique Charles Consigny, qui portait pour la première fois les couleurs de LR, est loin d’avoir le moral à zéro. Il confie à Valeurs actuelles son envie de « continuer la politique » et de « poursuivre son engagement dans cette circonscription ». « J’ai adoré faire campagne et j’ai l’impression d’avoir progressé humainement pendant ce mois et demi », confie t-il. Sur les raisons de sa défaite, il pointe un scrutin qui fait de plus en plus la part belle aux étiquettes. Le tout au détriment des personnalités des candidats : « C’est quasiment impossible d’exister face à un contexte national défavorable. »
Olivia Grégoire en tête dans sa circonscription
Selon des résultats partiels dans la 12e circonscription de Paris, la porte-parole du gouvernement arrive en tête avec 39,75% des voix. Elle est suivie par Céline Malaisé (Nupes) à 21,75% et par Jérôme Loriau (LR) à 18,23%.
Nicolas Dupont-Aignan, 2e dans sa circonscription de l’Essonne
Dans la 8ème circonscription de l’Essonne, Émilie Chazette-Guillet (NUPES), avec 29,37%, devance Nicolas Dupont-Aignan (DSV) à 27,28% et Mohmed Bida (ENS) à 25,06%.
12ème circonscription des Bouches-du-Rhône : Franck Allisio (RN) arrive en tête
Avec 36,28% des suffrages exprimés, le candidat RN devance le député sortant Éric Diard (LR), qui obtient 29,78%. Ce dernier est soupçonné de connivence avec la majorité, qui n’a investi aucun candidat contre lui. « Nous avions face à nous un macroniste qui avançait masqué, et qui a été démasqué par les électeurs », commente Franck Allisio. « C’est une très bonne nouvelle pour tous ceux qui croient en la France et pas en Emmanuel Macron », dans « une circonscription où si vous ajoutez les voix de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour et les autres, nous sommes en tête » analyse le coordinateur départemental du Rassemblement national.
Charles Consigny manque son pari dans la quatrième circonscription des Yvelines
Avec 12 % des voix, le jeune avocat est largement devancé par la députée marcheuse sortante, Marie Lebec, qui arrive en tête avec 41 %. Elle affrontera la représentante locale de la Nupes, Céline Bourdon, qui totalise 26 %. Une douche froide pour Charles Consigny, nouveau venu en politique, qui avait été choisi par LR pour représenter le parti lors du débat télévisé de France 2, c’était jeudi soir.
11ème circonscription du Rhône : Michel Dulac (RN) battu au premier tour
Celui qui portait une grande partie des espoirs du RN dans le département échoue aux portes du second tour derrière le candidat du parti présidentiel qui arrive en tête suivi du candidat NUPES. Le RN se console avec la qualification de son candidat dans la 13ème circonscription
« Unis, on faisait 46% » : Stanislas Rigault regrette les divisions à droite
Eliminé au premier tour des élections législatives, avec 10,54%, Stanislas Rigault fait part de sa déception. « J’ai fait campagne avec le cœur et la ferveur, ça n’a pas suffi », confie-t-il estimant avoir « payé » le manque d’alliance à droite. « Le score de NUPES nous donne raison », explique le fondateur de Génération Z. Avec 19% des suffrages au niveau national, le RN aurait pu talonner l’alliance de gauche et la majorité présidentielle en additionnant les scores de Reconquête. Une alliance qui paye sur le terrain, selon Stanislas Rigault qui souligne l’exemple de Marie-France Lorho à plus de 40% dès le premier tour sur la quatrième circonscription. La défaite de Julien Aubert ? « Même tarif, il a refusé l’alliance, il perd », répond le jeune candidat de 23 ans. Pas de quoi faire la fête du côté de Reconquête après la « grosse déception » de la défaite d’Eric Zemmour. « Ni pour la France » avec la perspective de voir 150 députés NUPES arriver à l’Assemblée nationale. « On n’a pas à se réjouir », conclut-il. Le candidat défait se décidera dans les jours à venir pour un possible appel à voter Bénédicte Auzanot (RN), même s’il se demande « à quoi serviront les députés RN au Parlement ? ».
14ème circonscription du Rhône : Bruno Attal, l’ex policier investit par Reconquête obtient un score de 5,38%
Il arrive derrière les candidat de la NUPES et le député sortant Renaissance. « Au vu de la conjoncture, je m’en sors très bien c’est la gloire pour moi », relève-t-il en évoquant avoir été investi dans la « circonscription la plus islamisée ». Le candidat investi par le RN arrive en troisième position. Bruno Attal regrette l’absence d’accord pour réaliser l’union des droites qui « aurait sans doute permis d’être présent au second tour».
La vice-présidente LR de la Région Île-de-France battue au premier tour
Dans la cinquième circonscription des Yvelines, Alexandra Dublanche, vice-présidente LR de la Région Île-de-France, très proche de Valérie Pécresse, est écartée du second tour. Avec 16 % des suffrages exprimés, elle arrive loin derrière la ministre de l’Outre-Mer et députée LREM sortante Yaël Braun-Pivet (32 %). La marcheuse affrontera dimanche prochain la candidate de la Nupes, Sophie Thevenet (29 %).
Eric Ciotti estime que LR pourrait avoir le même nombre de députés à l’Assemblée qu’en 2017
Le député LR sortant est arrivé en tête dans la première circonscription des Alpes-Maritimes (32%). « Nous sommes en mesure de revenir avec un nombre de parlementaires identique à l’Assemblée nationale la semaine prochaine. » Et d’ajouter : « Nous avons un formidable espoir de gagner la cinquième circonscription avec Christelle d’Intorni, qui sera opposée à la candidate macroniste. C’est un véritable exploit, bravo à elle. »
Jean-Michel Blanquer tire les leçons de sa défaite
Eliminé dès le 1er tour des élections législatives dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer est revenu sur son résultat décevant. « Je suis triste de voir les résultats, non seulement en ce qui me concerne mais aussi pour la poussée des radicalités. J’ai échoué à peu de voix dans une campagne qui a été émaillée d’incidents, où j’ai fait l’objet de violences verbales de la part d’adversaires. »
Une réunion à Reconquête! pour déterminer les consignes de vote au 2e tour
Selon BFMTV, Reconquête! va tenir une réunion prochainement pour déterminer la ligne du parti sur les consignes de vote du second tour. « Aucun appel à voter pour qui que ce soit ce soir, on réfléchit », assure l’entourage proche d’Eric Zemmour.
A Marseille, les candidats Républicains balayés
Dans la cité phocéenne, les candidats LR subissent un sérieux revers. « C’est la bérézina ! », confie à Valeurs actuelles le député sortant de la 6e circonscription Guy Teissier. Didier Réault, qui devait lui succéder, échoue avec 8,56% des voix à 21h45, derrière la conseillère régionale RN Eléonore Bez (25%) et le candidat Ensemble ! Lionel Royer-Perreault (28%). Dans la 1e circonscription des Bouches-du-Rhône, Sarah Boualem-Aubert, épouse du député Julien Aubert lui aussi battu ce soir, est éliminée, avec 6,51% des suffrages, derrière notamment la candidate Reconquête Sophie Grech (7,34%) et Monique Griseti (28%)
A Aix-en-Provence, les deux députés sortants de la majorité arrivent en tête
Dans la 14ème circonscription des Bouches-du-Rhône, Anne-Laurence Petel (Ensemble) est en ballotage favorable face à Hélène Le Cacheux (Nupes). Dans la 11ème circonscription, Mohamed Laqhila (Ensemble) affrontera l’ancien maire de Cabriès Hervé Fabre-Aubrespy (RN) au second tour, talonné de peu par Stéphane Salord (Nupes), éliminé, tout comme Hervé Liberman (LR) et l’ancien porte-parole de Génération identitaire Jérémie Piano (Reconquête). Plus que de sa défaite, ce dernier « enrage de la montée en puissance de la gauche, permise par l’imposture de Marine Le Pen qui aurait pu prendre la tête de la première opposition, mais a refusé l’union des droites ».
Eric Ciotti en ballotage favorable dans les Alpes-Maritimes
Le député sortant des Républicains est en tête dans la première circonscription des Alpes-Maritimes. Avec 31% des voix, il devance le candidat de la majorité présidentielle, Graig Monetti (26%).
Guillaume Larrivé échoue dès le 1er tour dans l’Yonne
Soirée compliquée pour Les Républicains. Guillaume Larrivé, candidat LR à sa réélection, est éliminé dès le 1er tour dans la 1ere circonscription de l’Yonne (22,61%). Il a été battu par Florence Loury (Nupes), arrivée en tête avec 24,25% des voix, et Daniel Grenon, RN, crédité de 22,61% des voix.
Gérald Darmanin devance largement la candidate du RN
Dans la 10ème circonscription du Nord, le ministre de l’Intérieur est en tête avec 42,34%, devant Mélanie D’Hont (RN) à 23,16% et Leslie Mortreux (Nupes) à 17,67%.
Gabriel Attal largement en tête dans les Hauts-de-Seine
Dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, arrive en tête avec 50,32% des voix. Il est suivi de Cécile Soubelet (NUPES) à 28,50% et de Léa Bessières (REC) à 7,55%.
5e circonscription de Moselle : vers un duel RN/LR après l’élimination de la députée sortante LREM
C’est une vraie surprise de ces législatives en Moselle. Si elle est arrivée en tête des suffrages à Sarreguemines, principale ville de la 4e circonscription de Moselle, la députée sortante LREM Nicole Trisse est éliminée dès le premier tour avec 23,48% des voix. En tête du scrutin avec 25,88%, Marie-Claude Voinçon, la candidate du Rassemblement national, affrontera Vincent Seitlinger (LR), récoltant lui 24.53% des voix.
« Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes », concède Zemmour
Après l’annonce de son résultat aux élections législatives qui le place à la 3e position dans le Var, Eric Zemmour a pris la parole : « les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, mais nous venons de poser un drapeau dans chaque circonscription de France. (…) En un temps record, nous avons pu nous installer dans chaque ville de France.. (…) Nous avons proposé une union aux autres partis de droite, ils n’en ont pas voulu. (…) Il faut continuer à se battre contre l’islamo gauchisme de Mélenchon et la gauche technocratique de Macron. »
7e circonscription de Moselle : Alexandre Loubet (RN) largement en tête devant la député sortante LREM
Le parachutage dans l’Est du directeur de la communication du RN est pour le moment réussi. En effet, Alexandre Loubet arrive largement en tête du scrutin dans la 7e circonscription de Moselle (Saint-Avold, Boulay, Porcelette…) avec 33,80% des suffrages. Il devance la députée sortante de la majorité présidentielle, Hélène Zannier, qui récolte 22,08% des voix.
La ministre de la Transition énergétique assure qu’Ensemble évaluera « au cas par cas » chaque duel Nupes/RN
Invitée à réagir aux résultats du premier tour des élections législatives sur RTL, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique a assuré que son parti évaluera « au cas par cas » chaque duel Nupes/RN au second tour du scrutin. « J’ai toujours été adepte du front républicain », a-t-elle ajouté.
8e circonscription de Moselle : Laurent Jacobelli (RN) appelle à « l’union face à l’extrême gauche »
En tête avec 35% des voix dans la 8e circonscription de Moselle (Hayange), Laurent Jacobelli affrontera au second tour à la candidate de la Nupes, Céline Léger. « Place à la mobilisation générale et à l’union de tous ceux qui aiment la République face à la candidate d’extrême gauche qui veut lutter contre nos valeurs, notre police, notre droit local et diviser notre pays », a réagi le porte-parole de Marine Le Pen et chef du groupe RN au conseil régional, appelant les électeurs à se mobiliser autour « d’un programme de bon sens, sérieux et raisonnable pour défendre le pouvoir d’achat, notre sécurité et notre identité ».
Nouveau revers pour Les Républicains
6e circonscription de Moselle : Kevin Pfeffer (RN) en tête devant le député LREM sortant, Florian Philippot éliminé
Parmi la myriade de candidats se présentant dans la 6e circonscription de Moselle, le RN se détache. Kevin Pfeffer, cadre local du parti, arrive en première position avec 30,56% des voix, devant Christophe Arend, député sortant LREM (22,13%). En lice avec son mouvement Les Patriotes, après avoir été candidat dans la circonscription sous les couleurs du RN en 2017, Florian Philippot est relégué à la 6e place (4,62%), juste derrière le candidat de Reconquête.
4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques : fin de règne pour les Lassalle
Si le député sortant, Jean Lassalle n’a pas pu se représenter pour des raisons de santé, son frère Julien Lassalle n’a pas réussi à égaler aîné. Il ne récolte que 20,27% des suffrages, derrière Annick Trounday (Ensemble, 26,65%) et Inaki Echaniz (NUPES, 24,07%).
4e circonscription de Moselle : vers un duel Fabien Di Filippo (LR) / Michel Rambour (RN)
Pas de surprise dans la quatrième circonscription de Moselle. Le député sortant Fabien Di Filippo (LR) , seul parlementaire du département n’étant pas issu de la majorité présidentielle, arrive largement en tête avec 46% des voix. Au second tour, il sera opposé au candidat du Rassemblement national, Michel Rambour, qui récolte 22% des suffrages.
6e circonscription de l’Hérault : Emmanuelle Ménard largement en tête
La députée sortante, soutenue par le Rassemblement national arrive largement en tête dans la sixième circonscription de l’Hérault, avec 46,03% des suffrages. Elle sera opposée à Magali Crozier-Daniel (NUPES) qui n’a recueilli que 16,53%. La majorité présidentielle arrive en troisième position avec 16,07%.
8e circonscription de Moselle : Laurent Jacobelli (RN) en tête avec 35% des suffrages
Le porte-parole du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, arrive en première position (35%) dans la 8e circonscription de Moselle, qui compte notamment la commune de Hayange, dirigée par un édile mariniste. Petit surprise en revanche sur son adversaire au second tour. En effet, il fera face à la candidate de la Nupes, Céline Léger, qui pointe à 27,68%. Brahim Hammouche, député sortant de la majorité présidentielle (MoDem) est éliminé, récoltant seulement 23,44% des suffrages.
Julien Aubert, éliminé dans le Vaucluse, va-t-il quitter la vie politique ?
Arrivé 4ème, le député LR de la 5e circonscription du Vaucluse a été sévèrement battu par son concurrent socialiste de 2017, passé chez Ensemble !, Jean-François Lovisolo. « Je m’attendais à être au second tour compte tenu du fait que depuis dix ans j’ai un enracinement très marqué », confie à Valeurs actuelles celui qui souhaitait se présenter à la présidence des Républicains, à l’automne. « De plus en plus de gens votent l’étiquette et non la personne », regrette-t-il, en s’interrogeant : « La question de mon avenir politique se pose ce soir. » Julien Aubert ne ferme néanmoins pas la porte à une poursuite du travail avec son mouvement Oser la France.
Elisabeth Borne estime représenter « la seule force politique en mesure d’obtenir la majorité parlementaire »
La Première ministre s’est exprimée après l’annonce des premiers résultats partiels : « Nous sommes la seule force politique en mesure d’obtenir la majorité parlementaire. (…) Il nous reste une semaine pour obtenir cette majorité forte et claire (…) Nous avons face à nous une confusion inédite aux extrêmes », a-t-elle déclaré.
Les Républicains troisième force politique à l’Assemblée
Les Républicains réprésenterait la troisième force à l’Assemblée nationale avec un minimum de 40 sièges et un maximum de 60 sièges, selon l’IFOP. Le Rassemblement national obtiendrait, lui, entre 5 et 25 députés.
Le chanteur Francis Lalanne échoue au premier tour
Dans la 3e circonscription de Charente, Caroline Colombier (RN) arrive en tête avec 23,05% des voix, devant Sylvie Mocoeur (Ensemble!) à 20,43% et Marie-Pierre Noël (Nupes) à 19,48%. Le chanteur Francis Lalanne termine à la 8ème place avec 2,12% des voix.
Le ministre du Travail Olivier Dussopt en tête dans sa circonscription
Olivier Dussopt arrive en tête dans la 2ème circonscription de l’Ardèche, avec 29,97% des voix, devant Christophe Goulouzelle (Nupes) avec 23,57% et Cyrille Grangier (RN) avec 19,07%.
Damien Rieu (Reconquête !) éliminé dans les Alpes-Maritimes
Le candidat de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, maitre d’œuvre de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour, terminerait en 5e position, avec environ 9% des suffrages recueillis, derrière la candidate NUPES, la député sortante Ensemble ! Alexandra Valetta-Ardisson et Alexandra Masson, arrivée en tête avec pour l’heure 30,72% des voix. Cette dernière, porte-parole de Marine Le Pen durant la présidentielle, réagit auprès de Valeurs actuelles : « Notre électorat est venu voter, il avait vraiment envie d’avoir un représentant contre le système Macron et cru que cela était possible. » L’avocate niçoise, qui loue une campagne de terrain « intense », espère que les têtes de listes patriotes concurrentes « feront le bon choix ».
2e circonsciption du Loir-et-cher : Guillaume Peltier éliminé d’entrée
Le député sortant passé chez Reconquête!, est éliminé avec 14% et arrive la 5e place. Le candidat FN arrive en tête avec 24 % des suffrages exprimés. Il est suivi par Emmanuelle Chaplault pour Ensemble avec 19,4 %.
2e circonscription du Gard : Nicolas Meizonnet (RN) largement en tête
Le député sortant RN recueillerait 34,93% des suffrages exprimés, selon les résultats provisoires. Son concurrent de la majorité présidentielle, Yvan Lachaud est plus de dix points derrière (23,40%). Le candidat Renconquête, soutenu par l’ancien député Gilbert Collard, Anthony Leroy ne récolte que 5,42.
Florian Philippot loin derrière en Moselle
Dans la 6e circonscription de la Moselle, Kévin Pfeffer (RN) arrive en tête avec 28,75%, devant Christophe Arend (Ensemble!) à 23,03% et Jonathan Outomuro (Nupes) à 17,79%. Florian Philippot (DSV) arrive en 6e position avec 4,60%.
« Le parti présidentiel est battu et défait », affirme Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon a tenu une conférence à l’issue du premier tour des élections législatives. « Au terme de ce premier tour, la Nupes arrive en tête. Elle sera présente dans plus de 500 circonscription au second tour », a déclaré le leader LFI. « Le parti présidentiel est battu et défait », a-t-il ajouté.
4e circonscription du Var : Eric Zemmour éliminé dès le premier tour
Bien qu’en tête à Saint-Tropez, l’ancien journaliste n’a pas réussi à atteindre le second tour sur la 4e circonscription du Var. Selon les résultats provisoires, il ne récolte que 22,78%, derrière Franck Lottiaux (RN, 25,44%) et Sereine Mauborgne (Ensemble, 28,25%). Avec moins de 12,5% des inscrits, Eric Zemmour ne peut se maintenir au second tour.
Marine Le Pen devra passer par un second tour à Hénin-Baumont
Candidate à sa réélection dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen obtient 55% des voix. La faible participation l’a empêché d’être élue d’office lors du premier tour des législatives.
Marine Le Pen invite les électeurs du RN à ne pas choisir entre LREM et la Nupes
Marine Le Pen n’a pas donné de consigne de vote dans le cadre des duels LREM-Nupes pour le 2e tour. « Dans les circonscriptions qui voient s’opposer au second tour un candidat Nupes et un candidat de la majorité présidentielle, j’invite les électeurs à ne pas choisir entre les destructeurs d’en haut et les destructeurs d’en bas. (…) La France n’est ni une place de marché, ni une ZAD », a-t-elle déclaré.
Stanislas Rigault éliminé dans la 2e circonscription du Vaucluse
Le fondateur de Génération Z n’aura pas réussi à s’implanter dans la 2e circonscription du Vaucluse. Stanislas Rigault n’arrive que cinquième, avec 9,37% des voix. Sylvie Viala (Ensemble, 26,13%) et Bénédicte Auzanot (23,24%) seraient en ballotages, selon les résultats provisoires. Le candidat NUPES talonne sa rivale, avec 22,43%.
Marine Le Pen se réjouit des résultats du RN au premier tour
Les candidats du RN sont « qualifiés au second tour dans de très nombreuses circonscriptions de France », s’est félicité Marine Le Pen. « Ce résultat, en progression de 7 points par rapport à 2017, est obtenu malgré une abstention considérable », poursuit-elle.
La candidate RN Julie Lechanteux sort en tête à Fréjus
Dans le fief varois du Rassemblement national, la candidate Julie Lechanteux arrive largement en tête dans la commune dirigée par David Rachline. L’ancienne adjointe et députée européenne recueille 41,06% des suffrages exprimé devant Philippe Michel-Kleisbauer (MoDem) avec 24,68%. Le candidat NUPES, Robert Caraguel arrive troisième (12,45) devant le candidat Reconquête, Baptiste Laroche (9,37%).
Christophe Castaner au coude-à-coude avec le candidat de la Nupes
Dans la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, le patron des députés LREM arrive en tête avec 30,16%, devant Léo Walter (Nupes) à 29,30% et Aurélie Abeille (RN) à 23,30%.
Elisabeth Borne bien partie pour être élue
Selon les premiers résultats, la Première ministre serait en tête dans la 6e circonscription du Calvados. Elisabeth Borne est créditée de 32,07% des suffrages exprimés, contre 25,8% pour Noé Gauchard (Nupes) et 22,56% à Jean-Philippe Roy (RN).
Blanquer éliminé dès le premier tour
D’après des résultats partiels, l’ancien ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer (Ensemble!) serait éliminé dès le premier tour dans le Loiret, devancé par les candidats du RN et de la Nupes
Richard Ferrand en tête dans le Finistère
Dans la 6e circonscription du Finistère, Richard Ferrand (Ensemble) arrive en tête avec 33,23% des voix, suivi de Mélanie Thomin (NUPES) à 29,83%) et de Patrick Le Fur (RN) à 15,81%.
Marc Fresneau au second tour
Le ministre Marc Fresneau est arrivé en tête dans la 1ère circonscription du Loir-et-Cher, avec 31,09% des voix, devant Reda Belkadi (NUPES) avec 24,51%.
Eric Zemmour en tête à Saint-Tropez
L’ancien candidat à l’élection présidentielle arrive en tête dans la commune de Saint-Tropez, recueillant 37,12% des suffrages. Sa concurrente Ensemble, Sereine Mauborgne le talonne à 35,15%. Philippe Lottiaux récolte 11,79% des suffrages devant la candidate LR (5,50%). Toutefois, la candidate LREM arrive en tête à Gassin, avec 33,44% contre 29,86%. Le candidat RN est loin derrière, avec 19% des voix.
Darmanin largement en tête
Dans la 10e circonscription du Nord, le ministre de l’Intérieur devrait dépasser les 40% de suffrage au premier tour, selon des premières estimations.
Damien Abad qualifié au second tour
Selon des résultats partiels, dans la 5e circonscription de l’Ain, Damien Abad (Ensemble!) arriverait en tête avec 34,1% des voix, devant Florence Pisani (Nupes) avec 22,8% voix.
Une abstention record évaluée à 51,5%
L’abstention devrait atteindre dimanche un nouveau record pour un premier tour d’élections législatives, à 51,5% selon les estimations d’Ifop-Fiducial, légèrement au-dessus du précédent record de 2017 (51,3%).
Manuel Bompard (LFI) estime que « la Nupes est la première force politique du pays »
La Nupes est arrivée en tête des voix au niveau national après le premier tour des élections législatives. Manuel Bompard s’est réjouit des résultats de l’alliance de gauche. « Ce soir, malgré l’abstention, la NUPES est la première force politique du pays. Nous serons au 2nd tour dans plus de 500 circonscriptions. Dimanche prochain, si la jeunesse et les milieux populaires se mobilisent, Melenchon peut être premier ministre! », a-t-il écrit sur Twitter.
La répartition des sièges à l’Assemblée nationale
Après l’annonce des résultats du 1er tour, voici la répartition des sièges à l’Assemblée nationale selon une estimation Ifop-Fiducial pour TF1 : NUPES avec 180 à 210 sièges, Ensemble avec 275 à 310 sièges, RN avec 10 à 25 sièges, LR et UDI avec 40 à 60 sièges DVD avec 2 à 8 sièges, DVG avec 7 à 13 sièges et Reconquête avec 0 à 2 sièges.
Les résultats du premier tour des législatives en détail
Selon l’institut Ipsos pour France Télévisions Nupes, les résultats du premier tour sont les suivants : 25,2% LREM , 25,2% Nupes, 18,9 RN, 13,7% LR et 4,1 % pour DVG.
Résultats du 1er tour des législatives : la Nupes et LREM au coude-à-coude
Le résultat de ce 1er tour des élections législatives est donc bien serré. Selon les premières estimations, LREM et Nupes sont données à égalité autour de 25%, tandis que le Rassemblement national arrive en troisième position avec moins de 20% des suffrages exprimés, à l’issue d’un vote à la participation historiquement faible.
La plupart des bureaux de vote ont fermé
Une grande majorité des bureaux de vote pour le premier tour des élections législatives ont fermé leurs portes à 18 heures. En revanche, dans les grandes villes du pays, ils resteront ouverts jusqu’à 20 heures. Comparé à l’élection présidentielle dont les bureaux de vote fermaient à 19 heures, les électeurs ont eu moins de temps pour aller voter pour ce scrutin.
Quels départements ont le moins voté ?
La Seine-Saint-Denis arrive en tête de départements où les électeurs se sont le moins rendus aux urnes à 17 heures. Le taux de participation ne s’élève qu’à 27,72%. Suivent, le Val d’Oise avec 32,04% et la Moselle avec 32,41%.
Quels départements ont le plus voté ?
Le Lot, la Haute-Vienne et les Pyrénées-Atlantiques ont vu les électeurs se déplacer pour aller voter pour le premier tour des législatives. Dans le Lot, la taux de participation atteint 52,37% à 17 heures, il s’élève à 50,42% dans les Pyrénées-Atlantiques et à 48,81% en Haute-Vienne.
Vers une abstention record ?
Au premier tour des élections législatives, l’absention pourrait atteindre 52,8%, selon une enquête Elabe pour BFMTV et L’Express. Un chiffre supérieur à celui du premier tour en 2017. Le taux d’abstention finale s’était établi à 51,30%.
À 17h, la participation s’établit à 39,42%
Selon les données du ministère de l’Intérieur, la participation des Français à 17h s’élevait à 39,42%. Un peu plus tôt dans la journée, elle était de 18,43%. En 2017, à la même heure, elle s’établissait à 40,75%. Le chiffre du premier tour des législatives est particulièrement scruté, dans un contexte où l’abstention s’annonce déjà record.
Wallis-et-Futana vote Macron
Dans la seule circonscription de l’archipel de Wallis-et-Futana, qui avait déjà largement voté en faveur d’Emmanuel Macron au premier tour, le candidat de la majorité présidentielle, Mikaela Seo, est arrivé en tête. Président de la commission permanente de l’Assemblée territoriale, Mikaele Seo, proche de Renaissance, était jusqu’alors le suppléant du député sortant, Sylvain Brial. Mais ce dernier n’a pas pu se réprésenter, à la suite de sérieux problèmes de santé. Au second tour, il sera opposé à Etuato Mulikihaamea, qui ne compte que 226 voix de retard. 80% des habitants se sont déplacés pour voter.
Damien Abad a voté dans l’Ain
Le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, au centre d’une importante polémique qui a pollué les premières semaines du second quinquennat Macron, joue gros dans la 5e circonscription de l’Ain. Il y est candidat à sa réélection, après avoir élu sous l’étiquette LR en 2017, et avoir présidé le groupe des députés LR à l’Assemblée nationale.
A voté ! #legislatives2022 pic.twitter.com/Yu4eaUyyeX
— Damien Abad (@damienabad) June 12, 2022
Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont
L’ex-présidente du Rassemblement national, qui a passé le relais à Jordan Bardella avant l’élection présidentielle, a voté à Hénin-Beaumont peu avant 13h.
🗳 A voté ! #HéninBeaumont pic.twitter.com/BDNnCSuGee
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 12, 2022
Emmanuel et Brigitte Macron ont voté au Touquet
Le président de la République et son épouse ont voté au Touquet, ce dimanche à 12h30. Emmanuel Macron doit ensuite déjeuner dans la villa qu’il possède sur place, avant de rentrer à Paris en fin d’après-midi pour suivre les résultats avec son équipe.
A voté !
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 12, 2022
À 12h, la participation s’établit à 18,43%
Selon les données du ministère de l’Intérieur, la participation des Français à 12h s’élevait à 18,43%. En 2017, à la même heure, elle s’établissait à 19,24%. Le chiffre de ce 12 juin est à considérer particulièrement, dans un contexte où l’abstention s’annonce déjà record.
Les départements où l’ont a le plus voté pour l’heure sont le Cantal, le Lot et le Jura. A l’inverse, la Seine-Saint-Denis ferme le classement avec 9% de participation, suivie par le Val-de-Marne et Paris.
Guillaume Peltier a voté
Le vice-président de Reconquête !, candidat à sa réélection dans la 3eme circonscription du Loir-et-Cher, a voté ce dimanche matin. Guillaume Peltier avait été élu en 2017 sous l’étiquette LR, avant de rallier Eric Zemmour.
A voté.#electionslegislatives2022 #jevote pic.twitter.com/sgrvawktP1
— Guillaume Peltier (@G_Peltier) June 12, 2022
Elisabeth Borne a voté dans le Calvados
La nouvelle Première ministre, qui joue gros dans sa circonscription du Calvados, s’est présentée dans son bureau de vote de Vire peu après 11h. Elisabeth Borne y est candidate pour la première fois, et espère reprendre le siège d’Alain Tourret, député de la majorité qui ne se représente pas.
Edouard Phillipe a voté au Havre
Matinal, l’ancien Premier ministre s’est rendu dans son bureau de vote du Havre peu après 8h du matin. « Aujourd’hui, on vote ! », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Aujourd’hui, on vote ! #Législatives2022 pic.twitter.com/ppIt6oOmkM
— Edouard Philippe (@EPhilippe_LH) June 12, 2022
Tout savoir sur les résultats en Outre-mer
En raison du décalage horaire, les départements d’Outre-mer ont voté hier, samedi 11 juin. Les premiers résultats en Guadeloupe, Martinique et ailleurs ont été connus dimanche, dans la matinée. Plus d’informations et les résultats dans cet article :
Lire notre article – Législatives : les premiers résultats sont tombés en Outre-mer
Les bureaux de vote ont ouverts
Les bureaux de vote ont ouverts à 8h, partout en France, dans le cadre du premier tour des élections législatives 2022. Les électeurs ont jusqu’à 18h pour s’y rendre et faire leur choix – 20h pour les grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille.
France24 - World
Takeaways from the first round of France’s parliamentary elections
Issued on: 13/06/2022 - 04:45
FRANCE 24
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French voters went to the polls Sunday in the first round of parliamentary elections, with all 577 National Assembly seats at play. The left-wing NUPES coalition came out neck and neck with Emmanuel Macron’s presidential group, while Marine Le Pen’s National Rally and the right-wing Républicains trail behind. Here are the major takeaways from Sunday’s vote.
In the seven weeks since Macron was reelected president in a runoff against far-right leader Le Pen, France’s political landscape has shifted. A new alliance between the four largest left-wing parties made the left, rather than the hard right, the main challenger to the presidential coalition in the race for France’s 577 parliamentary seats. On Sunday, that dynamic was borne out as Macron’s Ensemble coalition virtually tied with the NUPES bloc, led by leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, even amid record-low turnout.
So what are the main takeaways from Sunday’s vote? FRANCE 24 breaks down the results, looking ahead to next weekend’s decisive second round.
Macron’s camp, left-wing coalition lead the pack
Macron’s coalition is looking far weaker than in 2017, when it dominated the first round and went on to win a commanding majority of seats. This time, its vote share (25.75 percent) was very nearly matched by NUPES’ (25.66 percent), with just 21,000 ballots separating the two, according to official results published by the Interior Ministry.
Next up is Le Pen’s National Rally with 18.68 percent. Far-right candidates largely failed to capitalise on Le Pen’s success in the presidential election, in which she claimed more than 40 percent in the second round.
Nevertheless, Sunday’s vote does promise a significant boost for Le Pen’s party in parliament. The National Rally currently has just eight seats in the National Assembly, short of the 15 needed to form a parliamentary group – a prerequisite to having any real weight in the chamber. That is likely to change next Sunday, with the National Rally projected to win anywhere from 20 to 45 seats, according to FRANCE 24 polling partner Ipsos/Sopra Steria.
>> French legislative elections: The first round, by the numbers
By contrast, Les Républicains are set to lose up to half of their seats. The party won 10.42 percent on Sunday – better than the 4.78 percent claimed by their presidential candidate Valérie Pécresse in April, but nevertheless a sharp drop for the party that for decades was the standard bearer of the French right.
No other party won more than 5 percent.
Key to the second round will be turnout. Sunday’s vote saw a new record low for electoral participation, with 52.49 percent of registered voters staying home. Left-wing leaders are seeking to rally much greater turnout next week, with the expectation that France’s disaffected are more likely to vote for them than for the governing coalition.
Macron hopes to hang on to a majority
With such an open-ended result in the first round, the stakes next Sunday will be high. The two leading coalitions are both touting their chances of winning an absolute majority (289 of 577 seats). The latest projections, however, suggest that both could well fall short – a highly unusual scenario for the Fifth Republic.
According to the latest Ipsos/Sopra Steria projections, Macron’s coalition could win anywhere from 255 to 295 seats. NUPES is projected to win between 150 and 190.
The goal for the left is to force Macron into “cohabitation” by winning a majority and forcing him to appoint members of the NUPES coalition as government ministers. Current projections make that scenario seem unlikely, but the left has a strong chance of imposing itself as the dominant parliamentary opposition and making it much harder for Macron’s group to pass laws unilaterally.
“The truth is that the president’s party is beaten and defeated,” Mélenchon said on Sunday night.
On the other end of the spectrum, Les Républicains will be looking to hang on to as many as possible of their current 101 seats. Ipsos/Sopra Steria projections put them at 50 to 80 seats, followed by the National Rally with 20 to 45. That could still leave Les Républicains a chance to play kingmaker if Macron ends up needing to assemble a coalition government.
Notable winners and losers
Only a handful of candidates won their seats outright in the first round: four for NUPES, and one for Macron’s coalition.
Marine Le Pen came close, winning an absolute majority (53.94 percent) in her run for reelection in the northern Pas-de-Calais region. She will still head to a runoff next week, however, because of low turnout: Candidates need the support of at least a quarter of a registered voters to skip the second round, a threshold Le Pen failed to clear. She will face NUPES candidate Marine Tondelier, who took 23.43 percent in the first round.
Perhaps the most notable loser on Sunday was far-right pundit Eric Zemmour, who attracted vast media attention in the presidential race but has so far flopped as a candidate. Zemmour failed to advance to the second round on Sunday in his bid for a seat representing Saint Tropez. Nationally, his Reconquest party won just 4.24 percent of the vote, and did not send a single candidate to the run-offs.
Jean-Michel Blanquer, who until recently served as Macron’s education minister, also faced a stinging defeat, coming in third behind the National Rally’s Thomas Ménagé and NUPES’ Bruno Nottin in his race in central France.
Two current ministers are also in precarious positions: environment minister Amélie de Montchalin and European affairs minister Clément Beaune, who both came in behind NUPES candidates in their races. If they don’t win their runoffs next Sunday, they will lose their seats in government.
Other Macroniste ministers fared better. Prime minister Élisabeth Borne, who had never before run for office, came out roughly 10 points ahead of the NUPES candidate in her bid for a seat in the northern Calvados region. Interior minister Gérald Darmanin also made it comfortably into the second round, as did Damien Abad, minister for Solidarity and the Disabled, who is facing rape accusations. Abad will face NUPES candidate Florence Pisani in the second round.
No sitting minister failed outright to make it into the second round.
On the left, two prominent members of Mélenchon’s France Unbowed party (heading up the NUPES coalition) won their races handily: Adrien Quatennens and François Ruffin.
On the nationalist right, former presidential candidate Nicolas Dupont-Aignan came in first in his race, while Florian Philippot, once a close Le Pen ally, fell far short of the runoff with 4.62 percent.
This article was adapted from the original in French.
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L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani New York Times - World
Single Cigarettes in Canada Will Be Inscribed With Warning
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Cigarette boxes and packaging in Canada are also expected to see an expanded list of health effects related to smoking.
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By Vjosa Isai
TORONTO — Every individual cigarette sold in Canada will carry a warning message under the terms of a new federal regulation intended to curb smoking, especially among young people, the country’s minister of mental health and addictions announced on Friday.
The individual warning label, said to be the first in the world, will supplement the warning messages already printed on cigarette boxes in Canada, a country where smoking rates have fallen sharply over the past few decades.
Young people who share cigarettes and don’t read the package labels would be able to see the health warning on individual cigarettes, said Rob Cunningham, a senior policy analyst at the Canadian Cancer Society.
Smoking is on the decline in the Canada, according to 2020 data from Statistics Canada, the national census agency, which showed a 3 percent drop between 2015 and 2019. The percentage of smokers in the country fell to 10 percent in 2020, per Statistics Canada. About half of all Canadians smoked in 1965, according to the University of Waterloo in Ontario.
But more than 20 billion cigarettes are sold each year in Canada, according to the Canadian Cancer Society and most of Canada’s 4.7 million smokers smoke cigarettes every day. While vaping is more frequent among younger Canadians, StatsCan data show that as of 2022, 4 percent of the country’s smokers were under the age of 19.
More on Smoking and Vaping in the U.S.
A spokesman for the Canadian subsidiary of tobacco giant Philip Morris International said the company supports Canada’s new regulation. “We share a common goal with Health Canada — eliminating cigarettes and making Canada smoke-free by 2035 or sooner,” said Jeff Gaulin, the spokesman for Rothmans, Benson and Hedges.
Health Canada, the nation’s health agency, is proposing that the warning “Poison in every puff” be printed on the cigarette paper around the filter.
Researchers expressed skepticism that the warnings would have a strong affect.
A better way to reduce youth smoking would be to decrease the availability of cigarettes, commonly sold at corner stores and gas stations in Canada, and raise taxes on them, said Robert Schwartz, the executive director of the Ontario Tobacco Research Unit and a professor at the University of Toronto.
Professor Schwartz supports the new regulations and said they “could have a moderate effect,” on youth smoking. But he added, “I’m not head over heels that this is going to solve our problem.” He said: “The truth is that most young people know that cigarettes are not good for you.”
“This is what I would call another incremental step, and if the government is really serious about ending tobacco, it knows what to do,” Professor Schwartz said.
Dr. Christopher Carlsten, a professor and head of the respiratory medicine division at the University of British Columbia, said he was not sure that the scientific literature backing the placement of a warning on each cigarette was “compelling.”
“But nonetheless, I certainly don’t see any harm,” he added. “And I would be predisposed to think that it’s likely helpful just based on the overall mass of literature on the benefits of warnings.”
Higher taxes help reduce smoking rates, and Canada has some of the highest cigarette taxes in the world, according to a 2020 cigarette tax scorecard published by Tobacconomics, a research organization in Chicago. Australia and New Zealand both rank first on the scorecard.
Though the new regulations have not been adopted, their approval by Canada’s health minister is certain.
Cigarette boxes and packaging are also getting an overhaul under the new regulations, which will require additional health risks to be listed on the box, as well as new photos of ailments linked to smoking.
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Le Figaro
Aller en Irlande sans avion : on vous raconte cette traversée de 36 heures de Paris à Belfast
Jean-Marc De JaegerEXPÉRIENCE - Deux trains et une longue traversée maritime. Pour relier Paris à Belfast, nous avons volontairement emprunté l'itinéraire le plus tortueux pour le simple plaisir de goûter au temps long. Récit d'un voyage de 36 heures en mode slow.
800 km. À vol d'oiseau, Dublin est aussi proche de Paris que Lille de Montpellier. La mer faisant obstacle, impossible de s'y rendre en train ou en voiture. L'avion ? Pour une fois, nous voulons nous en passer, du moins à l'aller. Une solution semble évidente : le ferry. Comme la Corse, les Baléares ou le Maghreb, l’Irlande est l’une des destinations accessibles depuis l'Hexagone par la voie maritime.
Grâce à la combinaison du train et du bateau, le voyage est tout à fait réalisable depuis Paris sans passer par les airs. À condition d'avoir du temps. Beaucoup de temps. Pour notre part, environ 36 heures jusqu'à Belfast avec une escale à Cherbourg et Dublin.
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Le choix d'un voyage tout en lenteur
Pourquoi s’infliger un tel périple alors que l'avion aurait bouclé l'affaire en moins de deux heures pour une trentaine d'euros ? Simplement pour le plaisir de prendre notre temps. Ce n’est pas faire le choix le plus économique (voir le détail du coût du trajet en fin d'article), mais c’est opter pour une expérience de voyage radicalement différente, celle du slow tourism . Comme une envie de s'affranchir du règne de la vitesse en empruntant délibérément l'itinéraire le moins direct. Si le ferry a de quoi séduire les voyageurs les moins pressés, il peut aussi être utile si l’on est phobique de l’avion ou si l’on souhaite conduire son propre véhicule en Irlande plutôt que d'en louer un sur place.
Depuis Paris, il faut d'abord rejoindre les côtes de la Manche. À 6h12, notre train Nomad quitte une gare Saint-Lazare encore vide pour arriver trois heures et demie plus tard à Cherbourg (Manche), au bout de la presqu'île du Cotentin. En attendant le départ du ferry en milieu d'après-midi, rien de mieux que de visiter La Cité de la mer, aménagée dans l'ancienne gare transatlantique. Passionnant ! Entre l'exploration de l'ancien sous-marin nucléaire Le Redoutable, l'exposition dédiée au Titanic et la découverte de la faune océanique à travers les aquariums, le lieu mérite bien trois ou quatre heures d'attention.
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Une traversée de 19 heures vers Dublin
Le ferry Cherbourg-Dublin d'Irish Ferries en images
Mais il faut garder un œil sur la montre. Bien qu'une navette parcoure le centre-ville une heure et demie avant chaque départ, nous nous rendons à pied au port de Cherbourg. Desservi par plusieurs liaisons transmanche régulières, il l'est aussi par des navires de croisière plusieurs fois par mois. Premier constat : le ferry semble très majoritairement emprunté par des automobilistes et chauffeurs routiers, beaucoup moins par les piétons. En ce mercredi de fin avril, nous comptons «seulement» 150 passagers non véhiculés dans le hall d'embarquement : des groupes scolaires, quelques bandes d'amis et couples de retraités, une famille fuyant l'Ukraine...
Un bus nous conduit à bord du W. B. Yeats, le fleuron de la flotte d'Irish Ferries, qui sera à la fois notre moyen de transport et d'hébergement pour les 19 prochaines heures. Onze ponts, 440 cabines, 1900 passagers, 1200 voitures, 195 mètres de long... Difficile de ne pas se laisser impressionner par le gigantisme de ce navire flambant neuf, mis en service en 2019, affecté à la liaison Cherbourg-Dublin (3 à 4 traversées par semaine).
Vers 16h45, la sirène gronde tandis que les cheminées crachent un panache de fumée. C'est l'heure de larguer les amarres. Sous le soleil, une centaine de passagers se réunit sur le pont supérieur. Voir la terre ferme s’éloigner derrière le sillage du navire a quelque chose de poétique. Toutes proportions gardées, ce départ évoque les origines du voyage, celui des grands explorateurs ou simplement de nos ancêtres qui n'avaient que le bateau pour relier les continents et les îles. Le W. B. Yeats s'éloigne des côtes à la vitesse de 22,5 nœuds (41 km/h). Difficile d'être plus slow.
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Coucher du soleil en mer d'Irlande
À bord, tout a été pensé pour ne pas voir le temps passer. On y trouve plusieurs bars, restaurants et boutiques, et même deux salles de cinéma (8 € la séance) qui projetaient, ce soir-là, Belfast et Mort sur le Nil. Les enfants, quant à eux, profitent d'un espace de jeux particulièrement utile lors d'une aussi longue traversée. Un salon premium, le Club Class, est accessible gratuitement aux clients séjournant dans une suite (ou en option, 100 € pour quatre personnes). Il offre un bar exclusif ainsi que des boissons et snacks à volonté.
Ici et là, des pancartes invitent les passagers à désactiver leurs données mobiles. À plus de deux milles des côtes, le smartphone se connecte en effet sur le réseau satellitaire. La promesse d'une facture salée ! Même si le Wi-Fi est disponible (20 minutes gratuites par jour, ou 5 € par heure), quel bien fou de se déconnecter. Une retraite technologique en cohérence avec notre volonté de prendre notre temps. Pour s'occuper, rien de tel qu'un roman, quelques magazines et des podcasts préalablement téléchargés.
Le confort d'un hôtel
Sur la proue, il fait bon prendre un verre au Maud Gonne Bar & Lounge lors du coucher du soleil. Un moyen d’oublier notre «dîner» au Boylans Brasserie, cher payé (16 €) pour une qualité très discutable - ce fut véritablement le seul point négatif de notre traversée. Le restaurant Lady Gregory, gastronomique, aurait sans doute donné plus de satisfaction.
Voyons à présent la partie hébergement. Salle de bains privative, télévision, climatisation... Notre cabine avec hublot de quatre lits, configurée pour une occupation simple et située sur le pont 8, fait parfaitement l'affaire. On s'y sent comme dans une chambre d'hôtel, bien que la superficie soit un peu plus restreinte. Et on y dort très bien. Le mouvement des vagues est à peine perceptible, en tout cas bien moins que les secousses d'un train de nuit. Les passagers en quête de plus de confort peuvent séjourner dans une suite, dont certaines disposent d'un balcon.
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D'une Irlande à l'autre en train
Au réveil, autour d'un Irish breakfast plutôt généreux (13 €) mais là encore d'une qualité moyenne, nous apercevons les côtes de l'est de l'Irlande. Vers 10h30 (heure locale), le ferry entre dans le port de Dublin. Nous n'avons pas vu le temps passer, ni ressenti le moindre ennui malgré les 19 heures en mer. Un bus permet de gagner le centre de la capitale en une quinzaine de minutes. Dommage qu'il ne passe qu'une fois par heure. Une navette spécialement affrétée pour les passagers piétons n'aurait pas été de trop. Encore une fois, cela conforte notre impression que le ferry est décidément plus adapté aux voyageurs véhiculés.
Le périple pourrait s'arrêter ici, dans la capitale de la République d'Irlande, mais notre destination finale est l'Irlande du Nord, l'une des nations du Royaume-Uni. Après quelques heures dans la ville de James Joyce, il est temps d'emprunter un dernier train pour Belfast. Deux heures plus tard, nous y voilà enfin.
Commencé la veille à 6 heures du matin à Paris, le trajet prend fin le lendemain vers 18 heures (heure locale). Nous sommes partagés entre la satisfaction d'avoir accompli un aussi long périple, le soulagement de pouvoir se (re)poser... et le regret que ce cheminement n'ait pas duré encore plus longtemps ! Après cinq jours en Irlande du Nord, le retour se fera à bord d'un A319 d'easyJet. Inutile d'en faire tout un récit : un tel trajet est des plus banals.
Notre voyage France-Irlande en chiffres :
- Paris-Cherbourg en train Nomad (SNCF) : 3 heures 30 de trajet, 20 € en seconde classe ;
- Cherbourg-Dublin en ferry (Irish Ferries) : 19 heures de traversée, 162 € la cabine privative avec fenêtre pour un voyageur piéton avec le tarif Flexi ;
- Dublin-Belfast en train InterCity (Irish Rail) : 2 heures de trajet, 15,99 € (tarif fixe) en seconde classe.
Par comparaison, le vol retour Belfast-Paris avec easyJet a coûté 27 €, soit huit fois moins. Les prix ci-dessus correspondent aux prix d'appel. Ils sont susceptibles d'augmenter selon la période de voyage et le moment de la réservation, en particulier l'été. Pour une traversée en ferry en période creuse (à nos dates), la cabine familiale pour deux adultes et deux enfants sans voiture est proposée à partir de 400 € (ou 460 € avec voiture). Mais les prix doublent voire triplent à certaines dates en juillet et août !
Pourquoi déteste-t-on croiser des Français en voyage ?
DÉCRYPTAGE - Rien de plus banal que de croiser un compatriote à l'étranger. Si elle suscite généralement l'indifférence, une telle rencontre peut être mal supportée par les voyageurs en quête de dépaysement. Comment l'expliquer ?
Cinq hôtels réservés aux adultes pour tout oublier à l'île Maurice
Tous en bord de lagon, ces établissements sans enfants allient le service et l'hospitalité légendaires d'une des plus belles îles de l'océan indien. Ils sont aussi parmi les premières adresses adults only de cette destination de rêve, cultivant chacun leur style.
L'Isle-sur-la-Sorgue : nos incontournables au fil de l'eau
C'est la capitale des chineurs et brocanteurs ! Une certaine douceur de vivre règne dans cette ville provençale traversée par la Sorgue, ce qui lui vaut le surnom de Venise du Vaucluse. Nos incontournables.
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : stratégie payante et score historique pour le Rassemblement national
Marine Le Pen voulait son groupe. Elle devrait, sauf retournement improbable, l’obtenir dimanche prochain. Le Rassemblement national a placé plus de 200 candidats au second tour des élections législatives. Dimanche prochain, le parti bleu-marine devrait glaner entre 15 et 30 sièges. Dont un réservé au nom de Marine Le Pen. Dans sa circonscription du Pas-de-Calais, la candidate est arrivée largement en tête, avec 55 % des voix exprimées. Une meilleure participation et c’était la victoire assurée dès le premier tour. Le second ne devrait être qu’une formalité. Depuis Hénin-Beaumont, elle avait le visage, l’intonation des grands soirs. Avec 19 % des suffrages récoltés au niveau national, son parti signe son meilleur score historique (13.2 % à l’issue du premier tour en 2017).
« Certains disent qu’on ne peut pas gagner, mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut plus perdre. Malgré une abstention record, on se maintient », soufflait un proche de l’état-major du Rassemblement national après l’annonce des résultats. Comprenez : le parti à la flamme a réussi à s’implanter définitivement dans le paysage politique. Les députés sortants sont tous largement arrivés en tête ce dimanche. Dans la 19e circonscription du Nord, Sébastien Chenu, proche de Marine Le Pen, a récolté 44 % des voix.
Campagne discrète mais efficace
« Mélenchon ? Il ne sera pas Premier ministre. Donc ce soir, c’est la retraite ! La fable est finie », raillait Marine Le Pen à la sortie de son allocution. Le score imposant de la Nupes n’impressionne pas la candidate. Les prédictions de sièges pour “l’alliance du burkini” (entre 150 et 190 selon une étude d’Ipsos) non plus. Pour la candidate, l’important est ailleurs. Matignon ? Elle n’en a jamais voulu. Avec son groupe parlementaire, qu’elle devrait personnellement diriger, Marine Le Pen veut valider sa stratégie de “démarginalisation”. Désormais, son Rassemblement national est dans la cour des grands. Celle des partis de gouvernement qui comptent. Celle où la radicalité n’a pas sa place. « Suffit de voir les scores de Reconquête.. », souffle un cadre, non sans un certain plaisir.
La stratégie “loin du bruit et de la fureur”, mantra de la dernière élection présidentielle appliquée à la lettre pour ces législatives, a une nouvelle fois porté ses fruits. Tous au parti n’étaient pourtant pas ravis par la discrète campagne menée par Marine Le Pen. Après son troisième échec élyséen, la candidate a préféré prendre du recul, laissant le soin à Jordan Bardella d’entretenir un semblant de campagne nationale. Le jeune président par intérim s’est démultiplié. Un jour, il vient défendre le score de Marine Le Pen à l’élection présidentielle sur les plateaux télévisés. Le lendemain, il recueille les doléances d’élus inquiets lors d’un grand tour de France. « Ca a quand même du mal à partir..», confiait alors l’un d’entre eux. Le Rassemblement national n’aura finalement pas eu besoin de dynamique nationale pour performer. « Le RN est devenu une marque », résume, ce dimanche, un proche de Jordan Bardella.
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
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Will ‘drifting’ Macron need conservatives to save his majority?
Issued on: 13/06/2022 - 01:25
Tom WHEELDON
The French parliamentary elections' first round on Sunday put Emmanuel Macron’s centrist Ensemble group barely ahead of the leftist coalition NUPES under firebrand Jean-Luc Mélenchon – a disappointing result for the freshly re-elected president. But Macron’s centrist alliance is expected to get a second-round boost as swing voters rally to moderates – while a relatively strong performance for France’s conservatives gives them a chance to assure Macron a National Assembly majority.
For two decades French parliamentary elections – or the législatives, as they are called in France – have seen the newly (re)elected president sail to a National Assembly majority on the back of their victory in the race for the Élysée Palace. At the outset, observers expected this month’s polls to conform to type.
But unusual législatives should perhaps have been foreseen, after an unusual campaign overshadowed by the war in Ukraine and an unusually anti-climactic victory for the president.
‘Macron ended up drifting’
The first round gave an aberrant result indeed: Macron’s Ensemble("Together") has only scraped first place, barely ahead of the left-wing Nouvelle Union populaire écologique et sociale (“New Ecological and Social Popular Union”, or NUPES) coalition, with 25.75 percent for the former and 25.66 percent for the latter, according to figures provided by the interior ministry.
Even after Mélenchon came a close third in April’s presidential election first round, the most dreamily optimistic French socialist would have been brave to expect such an outcome – given the hitherto dire state of the French left, which saw its historic vehicle, the Socialist Party, dwindle into irrelevance.
A controversial figure whom swathes of the electorate detest for his hard-left policies and sometimes conspiratorial rhetoric, Mélenchon is nevertheless a formidable campaigner with a gift for creating and riding momentum.
By contrast, the famously zestful Macron seemed atypically lethargic after his re-election – waiting a month to name his new Prime Minister Élisabeth Borne and reshuffle his cabinet.
“Macron looked to float to victory and in the end he ended up drifting,” noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. It is a “remarkable performance” for NUPES, Smith continued, and in large part they got it because amid Macron’s drift “they looked dynamic; they had the wind in their sails during an otherwise lacklustre campaign”.
The Stade de France fiasco on May 28 reinforced the sense of drift and dented Macron’s appeal amongst voters of all stripes, added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.
For many French voters, he observed, Macron has “big appeal as a competent administrator and technocratic leader”. Crushes at the Stade de France entrances and police tear-gassing of Liverpool fans – followed by the deletion of official CCTV footage – “did something to that image”.
Second-round boost for Macron?
Nevertheless, the vote share figures are nowhere near as cut and dry in giving the législatives results as they are for the présidentielles, because in these polls the nationwide performance depends on parties’ scores in each of France’s 577 seats. And deals between like-minded parties will play out differently across that tapestry of constituencies. Disappointing performers often drop out to leave a final two, but all candidates scoring over 12.5 percent are eligible to enter the June 19 second round.
Indeed, Ipsos projections expect Macron’s Ensemble to perform far better than NUPES in the all-important run off. Ensemble is forecast to get 255 to 295 seats (with a fair proportion won by MoDem and Horizons, centrist outfits allied to Macron but not controlled by him). NUPES are expected to get 150 to 190 seats.
Macron’s centrism will provide a boon as candidates drop out and their voters have to choose a better-performing candidate in the run off, said Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “The support of losing candidates should play mostly to the advantage of Macron’s centrist alliance, allowing its candidates to pick up support on centre right and centre left depending on the opposition they face.
“The winner-takes-all electoral system in each constituency, with a high qualifying bar for the second round and the need to attract voters of eliminated candidates, favours more moderate parties over more radical,” Shields continued. “This is where Macron’s centrist positioning pays dividends and where the limited reserves of wider support for both the NUPES and [Marine Le Pen’s far-right] Rassemblement National [National Rally, or RN] will prove costly.”
Conservatives in ‘stronger position’
Still, it looks like the new National Assembly will be a far cry from the Macroniste-dominated parliament created by the 2017 législatives, as the Ipsos projections shows Ensemble could well miss out on the 289-seat threshold for an absolute majority.
Macron will be all too aware that anything less than a hefty majority makes him dependent on loyalty from veteran MoDem leader François Bayrou, not to mention Édouard Philippe – the Horizons leader and Macron’s popular first PM, who sees himself as “loyal but at liberty” and has his eye on his own expected presidential run in 2027.
The president famously pulled Philippe out of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR), before the centrist Macron moved rightwards along with the centre ground of French politics on issues like immigration and security.
LR have performed far better than expected after their catastrophic présidentielles performance under Valérie Pécresse. The Ipsos figures suggest their alliance got nearly 13.7 percent of the vote (compared to 4.8 percent for Pécresse). The pollsters predict 50 to 80 seats for LR in the second round – easily enough to make them a weighty bloc in the National Assembly.
“The relatively strong performance of Les Républicains is owed to how firmly the party remains embedded in some of its electoral heartlands, where LR candidates ran locally focused campaigns in these elections,” Shields explained.
Outgoing LR leader Christian Jacob said repeatedly during the campaign that his party would not back Ensemble candidates – although on Sunday he proffered a more ambiguous call for “no votes” to go from LR to the far left or far right, avoiding any mention of Macron.
Given Macron’s rightwards pivot in his first term, speculation has long abounded that he would reach some sort of deal with LR – rumours that have only intensified thanks to LR ex-president Nicolas Sarkozy strongly backing Macron in the second round and meeting him at the Élysée after his re-election.
“I think there will have to be alliance-building,” Andrew Smith said. “If Macron falls just short of the 289 seats needed for a majority, there may well be a lot of overtures to those Macron-compatible LR members. Their législatives first round performance puts LR in a stronger position to have political influence – and draws Macron towards them.”
‘A lot of people disengaged’
Indeed, alliance-building looks to be the name of the game in French politics after unity under Mélenchon propelled the left out of the doldrums.
The législatives first round have made this a stark lesson for the far right, Andrew Smith noted: “If the left demonstrated the boons gained from unity, the far right demonstrated the dangers of disunity, as warring continued between the Rassemblement National and Eric Zemmour – profiting neither.”
Marine Le Pen’s party got 18.9 percent in the first round, Ipsos projections say – a score expected to whittle down to 20 to 45 seats in the second round, as other voters rally against the far right in the so-called front républicain. For his part, Zemmour failed to meet the second round threshold in his campaign to win the St Tropez constituency.
Such a performance suggests a reversal of the far right’s momentum that saw Zemmour briefly surge in the polls last autumn, then Le Pen beat her previous first round performance before narrowing Macron’s lead in the runoff.
“Le Pen didn’t throw her all into the législatives, perhaps because she assumed that they would give Macron a majority again,” said Andrew Smith.
But the second round projections show RN more than doubling their number of National Assembly seats after they got a mere eight in the 2017 législatives. Crucially, the projections suggest they will easily surpass the threshold of 15 MPs needed to form their own official parliamentary group.
After the rise of NUPES over the past two months, Le Pen’s canny, submarine-like presidential campaign seems like it belongs to a different moment in French politics. However, the poor turnout in the législatives first round – a record 52.49 percent, according to the interior ministry – points to a disillusionment with the political system from which she could benefit in the second round: “Le Pen’s momentum does seem to have dissipated – but the abstention rate shows a lot of people disengaged from electoral politics, people who could be attracted to her anti-system rhetoric out of a desire to shake things up,” said Andrew Smith.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Live: French legislative elections: Voter turnout at 39.42% at 5pm, lower than in 2017
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron coalition, leftwing bloc neck and neck in first round of French elections
Valeurs Actuelles
“C’est terrible” : Éric Zemmour et ses candidats Reconquête balayés au premier tour des législatives
Il n’y aura pas de surprise pour Reconquête. Les 550 candidats du parti pour les élections législatives d’Eric Zemmour n’ont pas réussi à créer la surprise après la claque reçue par le candidat lors de la dernière élection présidentielle (7%). Pas un seul candidat du mouvement créé en décembre dernier n’a réussi à accéder au second tour des élections législatives. Reconquête fait les frais de l’absence d’union avec le Rassemblement national et Les Républicains, malgré de nombreux appels du pied d’Éric Zemmour. Avec seulement 4% des voix au niveau national, la marque Zemmour n’a pas porté ses fruits. Il y a quelques jours, le candidat malheureux de la présidentielle reconnaissait qu’il serait « très difficile » de faire entrer des candidats de son parti à l’Assemblée nationale.
Le président de Reconquête n’accède pas non plus aux bancs de la chambre basse. Éric Zemmour, qui avait tergiversé avant de se lancer dans sa campagne législative dans la 4e circonscription du Var, n’a récolté que 23,19% des voix et termine à la troisième position, à seulement ~800 voix derrière le candidat RN Philippe Lottiaux. Éric Zemmour pensait pouvoir l’emporter dans cette circonscription où il rêvait d’installer son alliance entre « la bourgeoisie patriote et les classes populaires ». Si Éric Zemmour a obtenu de très bons scores dans les communes du littoral comme à Saint Tropez (37,12%) et Cogolin (33,50%), son concurrent du RN a brillé dans l’arrière pays, obtenant 30,11% au Cannet-Les-Maures et 36,18% à Vidauban. Pas suffisant pour Éric Zemmour dans dans une circonscription qui ne se résume pas qu’à Saint-Tropez.
Les cadres balayés
Face à ses militants à Cogolin, dont la mairie est gérée par son suppléant Marc-Etienne Lansade, Éric Zemmour a réagi à sa défaite. « Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, mais nous venons de poser un drapeau dans chaque circonscription de France », a reconnu le président de Reconquête à quelques dizaines de partisans. Du côté de ses soutiens et cadres, son échec est vécu comme une déception. « En un temps record, nous avons pu nous installer dans chaque ville de France. Nous avons proposé une union aux autres partis de droite, ils n’en ont pas voulu », ajoute-t-il. « C’est terrible, confie un cadre. On s’attendait à faire un score national faible, mais on pensait vraiment qu’Éric allait se qualifier au second tour. »
Du côté des autres candidats Reconquête, l’heure n’est pas à la fête. Tous les résultats définitifs ne sont pas encore connus, mais aucun candidat ne parvient à se qualifier pour le second tour des élections législatives. Guillaume Peltier, député sortant, arrive seulement cinquième dans la 2e circonscription du Loir-et-Cher avec 13,99% des suffrages. Dans le Vaucluse, Stanislas Rigault termine à la quatrième position avec 10,58% dans la 2e circonscription. Damien Rieu, passé du RN à Reconquête en janvier, est cinquième dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes avec un peu plus de 9,08%. Enfin Denis Cieslik, qui avait réussi à récolter plus de 50 parrainages pour Eric Zemmour, termine avec 10,12% dans les Alpes-Maritimes.
France24 - World
Live: Amnesty accuses Russia of war crimes in Ukraine’s Kharkiv as war rages on in east
Issued on: 13/06/2022 - 06:48
FRANCE 24
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Amnesty International on Monday accused Russia of war crimes in Ukraine, saying attacks on Kharkiv, many using banned cluster bombs, had killed hundreds of civilians. The report came as fierce fighting continued in the eastern Donbas region, with a Russian attack destroying one of the few remaining escape routes from the key city of Severodonetsk. Follow FRANCE 24’s liveblog for the latest updates. All times Paris time (GMT+2).
07:29am: Former Russian PM says ‘Putin is out of it’
Mikhail Kasyanov, Russian prime minister between 2000 and 2004 and now a member of the opposition, said in an interview with AFP that Putin’s war on Ukraine has convinced him that: “Putin is already out of it. Not in a medical sense but in political terms.”
“I knew a different Putin,” he said.
Kasyanov also predicted the war could last for up to two years and that it is imperative that Ukraine wins. “If Ukraine falls, the Baltic states will be next”.
05:57am: Russia destroys bridge in Severodonetsk, leaving civilians only one way out
Russia on Sunday destroyed a bridge over the Siverskyi Donets River linking Severodonetsk with its twin city of Lysychansk. Serhiy Gaidai, the governor of Luhansk province, said that means that only one of the city’s three bridges are still standing.
“If after new shelling the bridge collapses, the city will truly be cut off. There will be no way of leaving Severodonetsk in a vehicle,” he said, noting the lack of a cease-fire agreement and no agreed evacuation corridors.
“About 500 civilians remain on the territory of the Azot plant in Severodonetsk, 40 of them are children. Sometimes the military manages to evacuate someone,” Gaidai said.
03:15am: Amnesty accuses Russia of war crimes in Kharkiv
Amnesty International on Monday accused Russia of war crimes in Ukraine, saying attacks on Kharkiv, many using banned cluster bombs, had killed 606 civilians so far, and wounded 1,248 others..
“People have been killed in their homes and in the streets, in playgrounds and in cemeteries, while queueing for humanitarian aid, or shopping for food and medicine,” said Donatella Rovera, Amnesty International’s Senior Crisis Response Adviser. “The Russian forces responsible for these horrific attacks must be held accountable.”
The report details how Russian forces began targeting civilian areas of Kharkiv on the first day of the invasion on February 24.
(FRANCE 24 with REUTERS and AFP)
© France Médias Monde graphic studio
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McDonald's reopens under new name in Russia
WAR IN UKRAINE
Russia strikes arms depot west Ukraine as battle for Severodonetsk rages east
WAR IN UKRAINE
Ukraine hopes to save foreign soldiers sentenced to death, MP says
France24 - Monde
Malgré la guerre en Ukraine et l'inflation, les Français partiront en vacances cet été
Publié le : 13/06/2022 - 07:44Modifié le : 13/06/2022 - 07:42
Paris (AFP) – La guerre en Ukraine et l'inflation n'ont pas freiné les envies de vacances des Français qui ont déjà réservé en masse pour la saison estivale et devraient être 33 millions à partir cet été.
"On va battre des records de fréquentation", assure à l'AFP Didier Arino. Selon le dirigeant de la société de conseil Protourisme, les "taux de départs sur l'été sont bons, on devrait atteindre 50% de partants, ce qui est un chiffre énorme".
Un peu plus de 33 millions de Français partiront en vacances en juillet-août, soit un million de plus qu'en 2019 avant la pandémie, selon lui.
"On pensait que la guerre en Ukraine allait refroidir" le désir des Français de partir en vacances mais après un effet de sidération, "c'est reparti très vite", confirme à l'AFP Alain de Mendoça, président de Promovacances/Fram.
"Il y a un appétit pour la France et pour l'étranger", dit-il. En témoigne le chiffre d'affaires du groupe, en hausse de 5 à 10% sur la destination France et de 30 à 40% sur l'étranger par rapport à 2019.
L'Italie, l'Espagne et la Grèce restent le peloton de tête des destinations étrangères mais la Tunisie et le Maroc font aussi leur retour. Des agences de voyage demandent déjà qu'on arrête de vendre des séjours en Sicile et Sardaigne, "et ça commence en Grèce et en Espagne où il doit rester 20% de disponibilités", précise M. de Mendoça.
"Si j'ai un conseil à donner, c'est de ne pas attendre la dernière minute pour réserver", dit-il.
En France, dans un premier temps, les réservations se sont faites sur les destinations classiques du littoral atlantique et méditerranéen, selon Didier Arino. Puis "il y a eu un arrêt avec le déclenchement de la guerre en Ukraine".
– Destination de proximité –
Ensuite, deux profils de vacanciers se sont dessinés : les vacanciers qui pouvaient se permettre d'augmenter leur budget par rapport à 2019, en voulant "en profiter", et les vacanciers pénalisés par la hausse des prix, notamment de l'essence, et qui ont choisi des "destinations moins chères donc de proximité", note Didier Arino.
"Il y a eu un frein sur la grande migration Nord-Sud", souligne Solange Escure, directrice nationale des Gîtes de France qui note que les vacanciers ont réduit les distances à parcourir.
Gîtes de France affiche déjà un taux d'occupation de 65% sur juillet et de 68% sur août "avec des semaines à 90-95%", selon la directrice qui souligne qu'une partie des vacanciers ont réservé tôt, pour certains "dès cet automne".
Si les distances sont réduites, la durée du séjour reste la même (10,5 jours en moyenne) ainsi que le budget (1.930 euros/foyer, soit 80 euros de plus qu'en 2019 et sensiblement égal à 2021), selon Didier Arino.
"Cela démontre que pour les Français, les vacances sont fondamentales et qu'il y a une envie de retrouvailles, de plaisirs partagés", ajoute-t-il.
Les restrictions budgétaires vont se faire sur la restauration et les sorties payantes, selon le spécialiste.
Du côté des hébergements choisis, il note "une très forte progression du camping".
Chez Siblu, exploitant de 21 campings haut de gamme en France, les campings du sud de la France sont déjà remplis à 90 à 95% et ceux du Nord entre 65 et 70%, avec une nouveauté : une très bonne première semaine de juillet.
"Peut-être parce qu'elle est moins chère" car hors vacances scolaires, avance Mickaël Quilfen, directeur marketing de Siblu. De manière générale, "le camping propose un style de vacances qui reste accessible à beaucoup de Français", estime-t-il, notant lui aussi que les réservations ont été faites "bien en avance" cette année.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Ligue des nations: décollage exigé pour les Bleus et Mbappé, avant les vacances
Publié le : 13/06/2022 - 07:28Modifié le : 13/06/2022 - 07:26
Saint-Denis (AFP) – L'équipe de France compte sur sa fusée Kylian Mbappé pour boucler sa saison avec une victoire, décoller enfin en Ligue des nations et atténuer les doutes qui la traversent à cinq mois du Mondial-2022, lundi (20h45) contre la Croatie à Saint-Denis.
Après une défaite 2-1 face au Danemark et deux matches nuls 1-1 en Croatie et en Autriche, les Bleus ont besoin de points et de confiance pour leur quatrième rencontre en onze jours, la dernière d'un copieux rassemblement de juin, avant les vacances.
La fatigue, les blessures, la nécessité de faire jouer les plus jeunes ou le manque de réussite ont tour à tour été avancés pour expliquer les contre-performances du stage. Pour que ces aléas ne passent pas pour des excuses, les Tricolores se doivent de faire le plein dans un Stade de France à guichets fermés.
Tout autre résultat confirmerait la dernière place des Bleus dans leur groupe de Ligue des nations, un rang indigne pour un champion du monde et qui laisse planer la menace d'une relégation en deuxième division (Ligue B). Pour la première place synonyme de qualification au "Final 4", les Bleus n'ont déjà plus leur destin en main.
"On sait que cette équipe de France ne devrait pas être à cette place-là. C'est une obligation de gagner demain, on en est tous conscients", a assuré dimanche Presnel Kimpembe, qui portera lundi le brassard de capitaine à la place d'Hugo Lloris, ménagé au profit de Mike Maignan.
Mbappé espéré d'entrée
Seule équipe sans victoire dans la poule, la France veut surtout se rassurer dans l'optique du Qatar: après la Croatie, il ne restera que deux rencontres, en septembre, avant l'entrée en lice des tenants du titre à Doha, le 22 novembre contre l'Australie ou le Pérou.
Entre sautes de concentration et erreurs défensives, les hommes de Didier Deschamps ont beaucoup donné aux adversaires cette saison, avec uniquement quatre "clean sheets" (aucun but encaissé) en douze matches. Mais ils ont aussi péché, ces derniers jours, dans la finition, à l'image de Kingsley Coman et Moussa Diaby, ailiers virevoltants mais maladroits.
Absent au match aller en Croatie à Split, Kylian Mbappé a fait des étincelles à Vienne pour son retour au jeu en fin de rencontre. Sa présence dès le coup d'envoi à Saint-Denis changerait sans doute beaucoup de choses pour l'efficacité offensive tricolore.
Gêné au genou gauche, le Parisien "n'est pas à 100%" selon Deschamps, mais pour la première fois en 10 jours, il a participé à une séance collective avec ses partenaires, dimanche.
"Il faut regrouper toutes nos forces pour bien terminer ce stage et gagner avec Kylian et ceux qui pourront commencer", a affirmé "DD" en conférence de presse.
Fatigue
La présence au coup d'envoi de Karim Benzema aux côtés de "Kyky" est moins certaine: le Madrilène a été ménagé dimanche à l'entraînement et pourrait céder sa place à Christopher Nkunku, auteur de deux passes décisives dans le rassemblement.
Le sélectionneur va également devoir faire un choix concernant Antoine Griezmann, fantomatique. "C'est juste un petit peu de (manque de) réussite. Tous les grands joueurs connaissent ça, ça va revenir, c'est sûr. Il va marquer à un moment ou un autre", a assuré Benzema, venu à la rescousse de son coéquipier.
Contre les "Vatreni" de Luka Modric, Deschamps devra aussi répondre aux interrogations tactiques, après avoir délaissé par deux fois son schéma privilégié à trois défenseurs centraux, au profit du 4-4-2 de la Coupe du monde 2018. "Je n'ai pas changé d'avis", martèle-t-il, appréciant être "moins prévisible pour l'adversaire".
Sa décision risque de dépendre des joueurs de champ à sa disposition. Dimanche, ils n'étaient que treize à participer à l'ultime séance d'entraînement, au lendemain du départ de N'Golo Kanté, blessé à un genou, et Lucas Hernandez, parti rejoindre sa compagne sur le point d'accoucher...
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : nouvelle claque pour les Républicains
« On sait où on va et ce n’est certainement pas vers l’Assemblée. » Cette militante francilienne est dépitée. Elle tient dans ses mains deux tracts des candidats de sa circonscription. Nostalgique de ces « belles années Chirac et Sarkozy », elle ne se fait guère d’illusions sur l’avenir de sa famille politique. Dans la permanence de campagne, qu’elle anime avec quelques sympathisants, leurs discussions ne tournent qu’autour de cela : Les Républicains jouent-ils leur survie politique ? Nos militants ne sont pas dupes. L’un d’eux, pessimiste, estime que « si l’on s’en sort, c’est un miracle ».
En cette soirée électorale de premier tour, la providence ne s’est guère penchée sur les locataires de la Rue de Vaugirard. Les Républicains terminent au pied du podium. Leur score oscille entre 13,7% des voix (selon les estimations de l’institut de sondage Ipsos Sopra Steria pour France télévisions) et 12,5% (selon l’institut de sondage Opinionway pour CNEWS). Ce revers réduit considérablement l’influence du premier groupe d’opposition de la dernière législature, qui passerait ainsi de 101 à 30-50 sièges. Cinq ans plus tôt, en 2017, les Républicains obtenaient 15,77 % des voix et se classaient à la deuxième place. Une claque ! Il y a quelques semaines, ce candidat à sa réélection estimait dans nos colonnes : « Avec moins de 5 % à la présidentielle, les ambitions étaient revues à la baisse. Mais là, il n’y a plus du tout d’ambition. » Ces paroles prémonitoires font écho à cette triste soirée. La faute à un contexte défavorable, un enchaînement de mauvaises décisions et donc des « ambitions revues à la baisse ».
« Emmanuel Macron voulait affaiblir notre famille politique »
Lundi 11 avril 2022. La Rue de Vaugirard est sur le pied de guerre. La tête basse et les mines renfrognées, les Républicains accusent le coup de l’élimination au premier tour de la présidentielle. Les regards se tournent déjà vers les législatives, sans réelle conviction. Dans les semaines suivantes, les bureaux politiques s’enchaînent. Au cœur des échanges des pontes LR, la désignation des candidats. Mais, pour le fond de la campagne, il faudra attendre. Un tort ? Le député du Vaucluse, Julien Aubert, éliminé ce soir, déplore que les LR n’aient pas mis « la priorité sur l’affirmation d’une ligne politique et sur quelques valeurs fondamentales de notre famille politique ». Plus critique, ce membre du bureau politique estime que « nous avons perdu trop temps à signer des chartes sur notre positionnement contre le Macronisme ».
Les sirènes de la majorité auront été préjudiciables aux Républicains. Rapidement après l’élection présidentielle, certains noms de LR Macron-compatibles fuitent dans la presse. Un climat de suspicion s’installe Rue de Vaugirard. Pour le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, « c’est l’aboutissement de la stratégie d’Emmanuel Macron d’organiser le face-à-face avec les extrêmes. Cela passait par un affaiblissement de notre famille politique. » Une fuite en avant des candidats LR est alors annoncée. Ces revirements tournent autour d’une figure bien connue du parti, Damien Abad, l’ancien président du groupe à l’Assemblée nationale. Dans son sillage, une dizaine seulement de LR rallient les rives de la Macronie. « Vous voyez bien que ce n’est pas l’hémorragie », insiste Éric Ciotti. Le président de la commission nationale d’investiture des Républicains estime même que « LR a fait preuve de clarté face à cette entreprise de débauchage. Nous sommes restés fidèles à nos valeurs jusqu’au bout ». Dans les faits, ce cadre plus pragmatique suppose l’idée que « certains LR se sont certainement fait miroiter des postes à responsabilité dans la majorité. Je n’accepte pas leurs décisions. Mais, LR ne tiendra pas dans la durée en passant cinq de plus dans l’opposition et certains l’ont bien compris ».
Pour espérer peser sur cette échéance, la stratégie de LR se résume en cinq lettres : le local. Un positionnement salué par Bruno Retailleau : « Nous avons fait le pari de l’implantation. LR c’est le parti des territoires. Une législative est une élection de circonscription. Nos candidats ont fait du terrain au plus près des préoccupations de leurs habitants et de leurs territoires ». Mais sur le terrain, le local ne fait pas tout, comme le déplore ce cadre, « LR mène une campagne sénatoriale au lieu d’une législative. On s’affiche plus avec nos élus qu’avec les Français. Les Marcheurs peuvent, eux aussi, prétexter qu’ils ont l’assise locale, puisque cela fait cinq qu’ils sont en place ».
« Pour les chapeaux à plumes du parti, il est plus rassurant de penser aux problèmes locaux qu’à l’avenir du pays. »
Quid d’une once de récit à l’échelon national ? Sur un ton sarcastique, ce ténor fait savoir qu’il « recherche désespérément un LR sur les chaînes de télévision ». Alors que l’alliance de la gauche sous la bannière de la NUPES fait couler beaucoup d’encre ou que le Rassemblement national martèle ses marottes sur le pouvoir d’achat et l’insécurité, LR est aux abonnés absents. Là aussi, ce positionnement est un choix assumé de LR et de son président Christian Jacob. « Il y a 577 circonscriptions, cela fait 577 élections différentes. Tout l’enjeu des législatives était de faire émerger des propositions concrètes pour chaque circonscription », développe le président des Républicains du Tarn et membre du bureau national, Bernard Carayon. Mais, pour cet autre candidat francilien, « je constate que sur le terrain, le combat pour la nation n’est pas déterminant. C’est plus le poids des forces locales qui importent. Pour les chapeaux à plume du parti, il est plus rassurant de penser aux problèmes locaux qu’à l’avenir du pays ».
Cette impéritie se répercute à l’échelle des fédérations. Ce candidat n’en revient toujours pas : « J’ai dû aller sur le site internet des Républicains pour trouver le programme, dont certains en haut, je suis sûr n’étaient pas au courant. On est des bébés nageurs. On a été jeté dans le grand bain, mais sans brassard. » Cette situation inquiète ce député candidat à sa réélection : « Les députés sortant comme moi vont globalement sauver les meubles. Mais, je mets un bémol sur nos néo-candidats. Les élus LREM ont acquis l’expérience qu’il leur faisait défaut il y a cinq ans. Cela a été un handicap malgré la qualité de tous nos investis. » Du côté de LR, la méthode Coué trouve ses limites. De l’aveu même de ce député, « on est en en chimio. Il faut espérer sortir rapidement des urgences ».
France24 - Monde
Mondial-2022/barrages: Australie-Pérou pour une place dans le groupe de la France
Publié le : 13/06/2022 - 07:24Modifié le : 13/06/2022 - 07:22
Doha (AFP) – La dernière marche avant la Coupe du monde au Qatar: l'Australie et le Pérou s'affrontent dans le pays hôte du Mondial-2022 lundi pour une place dans le Groupe D des champions du monde français, du Danemark et de la Tunisie.
Le coup d'envoi de ce barrage intercontinental, avant-dernier match qualificatif pour le Mondial-2022, sera donné à 21h00 heure locale (20h00 heure française) dans l'air climatisé du stade Ahmad ben Ali à Al-Rayyan (ouest de Doha), qui accueillera sept rencontres lors du tournoi du 21 novembre au 18 décembre.
La sélection péruvienne, 22e au classement Fifa et 5e des qualifications de la zone Amérique du Sud, vise une sixième participation au Mondial, la deuxième consécutive après 2018 après 36 ans d'absence.
Les "Socceroos" australiens, 42e nation mondiale et 3e de leur groupe de qualification, ont eux fait perdurer leurs espoirs de disputer une sixième Coupe du monde en battant les Emirats arabes unis 2-1 en match de pré-barrage de la zone Asie au Qatar la semaine passée.
Les deux pays ne se sont affrontés qu'une seule fois auparavant, au premier tour du Mondial-2018 en Russie, dans un match qui s'est soldé par une victoire 2-0 des Sud-Américains, déjà sous la houlette du sélectionneur argentin Ricardo Gareca.
"Dos au mur"
Habituée des barrages pour accéder au Mondial, l'Australie aime être "l'outsider", "dos au mur", clamait son sélectionneur Graham Arnold après la victoire sur les Emirats.
"J'ai inculqué à ces gars que, parfois, vous ne jouez pas bien mais vous pouvez toujours gagner en vous battant, en courant, en chassant et en étant agressif. Et cela aussi peut être un succès", développait-il, s'attendant tout de même à "de gros progrès" des siens face au Pérou.
Le milieu de terrain péruvien Renato Tapia, lui, entrevoit "un match très difficile" contre "un adversaire très physique, très coriace", disait-il en conférence de presse la semaine dernière à Barcelone, où son équipe s'est imposée 1-0 contre la Nouvelle-Zélande en amical.
"Notre équipe nationale joue toujours une finale à chaque match et ce (barrage) est le plus important de notre vie ces dernières années", ajoutait un autre milieu, Edison Flores.
Pour le pays également: la journée de lundi a été décrétée fériée pour les fonctionnaires péruviens, afin de leur permettre de suivre la rencontre, et douze chamans ont pratiqué une cérémonie au sommet d'une colline sacrée à Lima vendredi pour tenter d'influer sur son issue.
Il reste deux billets sur 32 à décrocher pour la première Coupe du monde dans un pays arabe: mardi, le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande se départageront pour une place dans le relevé groupe E, avec l'Espagne, l'Allemagne et le Japon.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : pour la Nupes, une victoire sans gloire
Beaucoup de tapage autour de la Nupes. Pour trop peu d’électeurs. Avec 25,6% des suffrages, l’union de la gauche a réussi de justesse son pari du 1er tour. Talonnée de près par Ensemble, le parti de la majorité (25,2%), la vaste coalition de Jean-Luc Mélenchon ne peut toutefois plus se faire d’illusion : à moins d’un miracle, elle n’aura pas la majorité à l’Assemblée nationale. En atteste la mine défaite de l’Insoumis en chef, lors de son allocution post-électorale. A la tribune, sans éclat ni trémolos dans la voix, celui qui sait maintenant qu’il ne franchira pas les portes de Matignon bredouille du bout des lèvres un discours :
Derrière lui, le visage cerné, presque gris de Julien Bayou, semble se demander : tout ça pour ça ?
La botte souveraine des Insoumis
« Faites mieux », qu’il disait. Au soir du premier tour des élections présidentielles, Jean-Luc Mélenchon joue les vieux soldats. Du haut de sa tribune, le président de la France Insoumise harangue la foule de jeunes venus l’écouter et laisse entendre qu’il pourrait enfin mettre la crosse en l’air… S’en aller vers d’autres horizons. Des adieux émouvants, formulés à grand renfort d’images poétiques et d’effets de manche, comme le pied-noir sait si bien le faire. A tel point que nombreux sont ceux qui le croient alors sincère. Mais en bon joueur d’échec, le vieil animal politique prépare en fait déjà le coup d’après. « Ce matin, il faisait beau à Marseille, récite-t-il après la défaite, devant une Mathilde Panot au bord des larmes. Sur la mer fuyante, les rayons du soleil bondissaient d’une vague à l’autre. » Le paysage état d’âme d’une gauche vouée à se relever, à la poursuite de quelque avenir radieux. Un rêve, pense-t-on alors. Il fallait y voir une promesse : neuf jours après le premier tour, voilà que “Méluche” revient à Paris avec une idée folle : « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre », annonce-t-il sans sourciller, le 19 avril sur BFM TV. Les élections de juin ne seront pas un simple scrutin législatif pour les insoumis, mais le troisième tour de l’élection présidentielle.
Ne reste plus qu’à rassembler la gauche derrière lui, pour amasser le plus d’électeurs possible. Et avec un score de 21,95% des voix – dont la moitié sont attribuées à un vote utile, selon Opinion Way – la partie est presque gagnée d’avance. La vieille gauche est mûre, Jean-Luc Mélenchon n’a plus qu’à la cueillir, puis lui imposer les conditions d’une nouvelle union. Une tâche jouissive confiée à l’impitoyable Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon et coordinateur de LFI. « On est favorable à faire en sorte qu’il puisse y avoir éventuellement un regroupement », souffle-t-il du bout des lèvres, le 13 avril. À condition qu’il se fasse « autour du programme qui a été porté par Jean-Luc Mélenchon et des résultats du premier tour ». Autrement dit : tout pour LFI, des miettes pour les autres.
L’humiliation est telle pour les anciens grands partis que certains ne veulent d’abord pas y croire. Mais tous finissent par se rendre à l’évidence : d’abord les communistes, puis les Verts… et enfin le Parti Socialiste. Malgré les milles et unes réticences de chacun, les anciens grands partis signent tous et rejoignent ce qu’il convient désormais d’appeler la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (Nupes). La campagne peut commencer.
La gauche Iznogoud
Dès les premiers jours, le “temps des cerises” se fane à gauche. A peine terminée la convention d’investiture du 7 mai que l’affaire Taha Bouhafs, du nom d’un journaliste du Média radié des listes Nupes du fait de potentielles agressions sexuelles, vient déjà semer le trouble dans la campagne. Et tandis qu’une place se libère dans la 14e circonscription du Rhône, où Bouhafs devait se présenter, Fabien Roussel sort du rang. Par l’odeur du siège alléché, le secrétaire national du Parti Communiste Français veut que Michèle Picard (PCF) devienne la nouvelle candidate Nupes. In extremis, Manuel Bompard finit par intervenir : « Bien évidemment, c’est La France insoumise qui choisira sa candidature sur cette circonscription et personne d’autre », tweete-t-il, laconique. Douche froide pour la maire de Vénissieux, qui ne sera pas candidate. Idir Boumertit, son adjoint issu de la France Insoumise, fera campagne à sa place.
L’affaire se tasse pendant un temps. Jusqu’à ce que Valeurs actuelles révèle que Boumertit désirait en réalité l’investiture de la circonscription de Vénissieux depuis le mois de décembre… Une ambition politique qui le pousse même à vouloir jouer un rôle dans la chute de Bouhafs. Sur des enregistrements que nous nous sommes procurés, le candidat affirme vouloir « griller » son rival à compter du moment où il présentera sa candidature. « On va éliminer, comme on peut éliminer, assume-t-il sur une bande. L’autre, c’est un parasite, il a des casseroles. Le national va être informé. » Ambiance, chez les insoumis. Tout comme à Europe Ecologie Les Verts, où les tensions ne manquent pas non plus. Avec 100 circonscriptions données par la France Insoumise, dont 30 jugées gagnables, les écologistes ont tout pour être heureux… Sur le papier. Car au sein du parti, “Le Souffle”, aile gauche du parti proche de la France Insoumise, se sent flouée. Sur la liste des candidats, trop peu des leurs portent les couleurs du parti à leur goût.
Lors d’un conseil fédéral tenu au début des négociations avec LFI, Julien Bayou s’était pourtant engagé à ce que la liste des investitures reflète les (très) nombreux courants de pensées du parti. Raté : l’état-major centriste du parti, proche de Yannick Jadot, s’est taillé la part du lion. « Ce à quoi nous sommes en train d’assister par ce vote, sur une liste bloquée, est une honte », lâche Alain Coulombel, figure de l’aile gauche d’EELV, dans un message dévoilé par nos confrères du Parisien. Dans nos colonnes, un proche de Jadot va encore plus loin et prédit : « Le 20 juin, plus personne n’en parle de cette “union de la gauche” », de cet accord de circonstance tout juste bon à “sauver les meubles”.
Une analyse partagée par certains cadres centristes du Parti socialiste, qui n’ont jamais digéré le ralliement d’Olivier Faure à la Nupes. Estimés au nombre de 70 au début de la fronde, les dissidents roses mènent la vie dure à Jean-Luc Mélenchon depuis le mois de mai, avec en tête de gondole les vieilles gloires du dernier quinquennat socialiste. Carole Delga, François Hollande, Stéphane Le Foll… Sans doute la présidente de la région Occitanie, l’ancien président et l’ex-ministre de l’Agriculture ne croient-ils pas vraiment en leur chance de renverser la table. Et ne s’en soucient guère. Leur objectif, à long-terme, semble plutôt de garantir la survie de la social-démocratie en France. Soit l’idéologie que l’Insoumis comptait détruire en rasant la “Vieille Maison”. Le scrutin de juin dira si leur révolte a été vaine ou non.
“Mélenchon is the new Le Pen” : l’omniprésence médiatique
En attendant, c’est la Nupes qui occupe le champ médiatique avec plus de la moitié du temps de parole en mai, selon Le Parisien. D’abord parce que l’union de la gauche est la grande surprise stratégique de cette élection. Et aussi parce que la campagne de Jean-Luc Mélenchon, axée sur son “élection” au poste de Premier Ministre, fournit un récit bien plus exaltant pour les militants que ceux des autres partis, embourbés dans des formes de propagande plus traditionnelles.
Communication mise à part, un autre paramètre moins flatteur pour la Nupes est aussi à prendre en compte pour comprendre sa place centrale dans les médias : la diabolisation croissante de son chef. Certes la presse se répand-elle rarement en compliments à son égard, mais jamais ne l’a-t-elle autant écorché que lors des dernières semaines. « La vérité sur M. Mélenchon, l’autre Le Pen », placarde notamment Le Point, sur sa Une du mois dernier. « Nupes : le miroir aux girouettes », dégaine à son tour Franc-Tireur. La cerise sur le gâteau ? « Danger ! Déficit : + 203 milliards. Europe déstabilisée. Croissance menacée. Communautarisme », que l’on doit à Challenges, photo du “Caudillo” sur fond rouge à l’appui. Tout le monde n’a pas apprécié…
Tout en finesse et argumentation pour un débat démocratique sans agressivité. Une punition : 4,20 euros pour accéder à ce régal de l’esprit. pic.twitter.com/qsmHse7QAE
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 9, 2022
Une “lepénisation” du nouveau patron de la gauche qui se marie d’ailleurs à merveille avec la stratégie d’Emmanuel Macron pour les élections législatives. « Le discours qu’on a tenu entre les deux tours de la présidentielle sur Le Pen, il faut maintenant le tenir sur Mélenchon », aurait tonné le chef de l’Etat le 1er juin en Conseil des Ministres, selon le Canard Enchaîné. L’ancien socialiste serait-il ainsi tombé dans le piège du président ? Rien n’est moins sûr. « Entendre parler de soi en mal est certes désagréable, disait Oscar Wilde. Mais pas autant que de ne jamais entendre parler de soi. »* Vous n’y croyez pas ? D’après un sondage Ipsos-Sopra Steria pour Radio France et France Télévisions, publié jeudi 9 juin, la Nupes est créditée de 28% des voix au premier tour. Soit en première place.
*Traduction de l’auteur. Citation originale : « There is only one thing worse than being talked about, and that is not being talked about. »
France24 - Monde
En vidéo : les discours de la soirée électorale du premier tour des législatives
Publié le : 12/06/2022 - 22:38
FRANCE 24
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Retrouvez les discours des personnalités politiques qui se sont exprimées à l'issue du premier tour des élections législatives.
- Marine Le Pen (Rassemblement National) appelle à la mobilisation, juge "possible d'envoyer un groupe très important" à l'Assemblée.
- Jean-Luc Mélenchon (NUPES) juge "le parti présidentiel défait", appelle ses électeurs à "déferler" au second tour.
- Elisabeth Borne (Ensemble !) a appelé dimanche soir au rassemblement autour du camp présidentiel pour le second tour des élections législatives.
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Le parachute de Blanquer ne s’est pas ouvert
ActuDans la 4e circonscription du Loiret, l’ex-ministre de l’Éducation nationale est éliminé. Le communiste de la Nupes Bruno Nottin affrontera au second tour le candidat RN Thomas Ménagé.
Aurélien SoucheyreC’est un parachutage qui a fini en crash. Jean-Michel Blanquer a été battu dimanche dès le premier tour de l’élection législative dans la 4e circonscription du Loiret. L’ancien ministre de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron, qui après cinq ans rue de Grenelle, laisse l’école dans un état de délabrement inédit, obtient 18,9 % des voix. Une sanction dont il faut mesurer la portée non seulement autour de Montargis, mais dans tout le pays, puisque les appels et les mobilisations visant à repousser l’ancien ministre étaient venus des différents coins de l’Hexagone, notamment de la part de nombreux enseignants et personnels de l’éducation nationale, tant son bilan est honni. Et pour cause : 7 500 suppressions de postes de professeurs en cinq ans, triplement des démissions, réforme catastrophique du bac, fiasco d’un système Parcoursup inique, salaires inférieurs de 20 % à la moyenne des enseignants dans l’OCDE, stigmatisations des professeurs et improvisations permanentes, et aberrantes, dans la gestion du Covid à l’école…
Jean-Michel Blanquer sort au final par une petite porte. Il y avait donc bien un « chauve de trop dans cette circonscription », selon la formule de Bruno Nottin, candidat communiste de la Nupes qui a rassemblé 19,4 % des voix en mouillant la chemise dès les premiers jours de la campagne, dans l’espoir de faire tomber l’ancien ministre, mais surtout avec la volonté farouche de participer au triomphe de la Nupes dans le pays. « Notre priorité, c’est le social, c’est la hausse du Smic à 1 500 euros, le blocage des prix des produits de première nécessité, la retraite à 60 ans, et le développement des services publics. L’école bien sûr, mais aussi l’hôpital, qui a en cruellement besoin dans notre territoire », explique le candidat, alors que 25 % des habitants ne déclarent pas de médecin traitant dans la sous-préfecture du Loiret (contre 11 % pour la moyenne nationale), dans une ville qui compte qui plus est 33 % de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, ce qui en fait la plus pauvre de la région Centre-Val de Loire.
L’enjeu, désormais, est de transformer la colère sociale qui s’est exprimée en vote d’espoir, en battant au second tour le candidat du RN, Thomas Ménagé, qui est arrivé en tête dimanche soir avec 31,4 % des voix dans cette circonscription. « Maintenant, on sort le R Haine ! » a fait savoir Bruno Nottin. Reste en partie à savoir quelle sera l’attitude de la droite locale puisque Ariel Lévy, successeur du député LR sortant Jean-Pierre Door, est lui aussi éliminé avec 14,64 % des voix. Et si LaREM se prononcera ou non en faveur d’un barrage au RN. « Il y a un danger d’extrême gauche comme d’extrême droite », a pour sa part déclaré Jean-Michel Blanquer, en renvoyant à plus tard sa position pour le second tour. L’ex-ministre, battu de 189 voix, s’est ensuite déclaré « triste » du résultat, évoquant une campagne « émaillée d’incidents » et de « violences », avant d’estimer qu’il y a eu « des irrégularités de la part du candidat » arrivé devant lui. « Je regarderai d’ailleurs juridiquement ce que l’on peut faire de cela », a-t-il conclu.
jean-michel blanquerNupesgaucheLégislatives 2022 Valeurs Actuelles
Législatives : les premiers résultats sont tombés en Outre-mer
Alors que les bureaux de vote ont ouvert à 8 h en métropole, ce dimanche 12 juin, les départements d’outre-mer ont déjà fini les opérations de vote, qui avaient débuté plus tôt en raison du décalage horaire. Plusieurs résultats sont donc déjà connus, rapporte Le Monde, notamment en Guadeloupe. Le taux de participation s’y établit à 25,31 %, un taux particulièrement faible par rapport aux standards métropolitains, mais relativement semblable aux chiffres de 2017 (25,60 %).
Dans la 1re circonscription, c’est le député sortant divers gauche, Olivier Serva, qui arrive très largement en tête, avec 43,44 % des voix. Il est secondé par Dominique Biras, également divers gauche, qui obtient 15,02 % des suffrages.
Dans la 2e circonscription, c’est la secrétaire d’État chargée de la mer, Justine Benin (La République en marche-Ensemble !) qui s’impose au premier tour, avec 31,3 % des voix. Députée sortante, elle devance le candidat divers gauche, Christian Baptiste, qui a obtenu 26,76 % des voix.
Dans la 3e circonscription, le candidat du Rassemblement national, Rody Tolassy, occupe la première place, avec 20,09 % des voix. Il est suivi par le député sortant, Max Mathiasin, dissident Modem, qui obtient 16,93 % des voix.
Enfin, dans la 4e circonscription, le candidat PS, Elie Califer, est en tête avec 38,61 %. Il est suivi par Marie-Luce Penchard (Guadeloupe unie, responsable et solidaire-Ensemble !), qui obtient 19,88 % des suffrages.
En Martinique
Dans la 1re circonscription, c’est le candidat régionaliste, Philippe Edmond-Mariette, qui est arrivé en tête avec 17,90 % des voix. Jiovanny William, en deuxième position, obtient 13,80 %.
Dans la 2e circonscription, c’est également un régionaliste qui prend la tête, Marcellin Nadeau obtenant 27,60 % des voix. Il est suivi de près par un autre régionaliste, Julien Pamphile, qui a récolté 25,90 %.
Dans la 3e circonscription, Johnny Hajjar (divers gauche) est arrivé en tête avec 37 % des voix. Il affrontera le régionaliste Francis Carole qui a obtenu 18,9 % des suffrages.
Dans la 4e circonscription, le député sortant, Jean-Philippe Nilor (Gauche démocratique et républicaine-Parti communiste), a obtenu 44,2 % des voix. Il est suivi par Alfred Marie-Jeanne (régionaliste), 85 ans, qui a récolté 25,80 % des suffrages.
À Saint-Pierre-et-Miquelon
Le second tour opposera le candidat divers droite, Stéphane Lenormand, à Olivier Gaston (LFI). Le premier a obtenu 32,39 % des voix, contre 29,59 % pour le second.
À Saint-Martin et Saint-Barthélemy
À Saint-Martin et Saint-Barthélemy, c’est Frantz Gumbs, candidat de la majorité présidentielle qui est arrivé largement en tête avec 47,09 %. Il fera face au candidat divers droite, Daniel Gibbs, qui a obtenu 27,62 % des suffrages. La députée sortante LR, Claire Guion-Firmin, est arrivée quatrième (6,52 % des voix) et est donc éliminée.
En Guyane
Dans la 1re circonscription, la candidate régionaliste, Yvane Goua, arrive en tête, avec 20,77 % des voix. Au second tour, elle fera face à un autre candidat régionaliste, Jean-Victor Castor (Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale), qui a obtenu 17,30 % des votes.
Dans la 2e circonscription, le député macroniste sortant, Lénaïck Adam, est en ballottage favorable face à Davy Rimane, membre de l’Union des travailleurs guyanais (divers gauche). Le premier a obtenu 31 % des suffrages, et le second 21,30 %.
France24 - Monde
Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
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Charlotte URIEN-TOMAKA
Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
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Élysée 2022
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Macron, des frissons dans la Nupes
ActuLa majorité a fait très peu campagne, essentiellement pour cogner sur la gauche rassemblée. Résultat : avec 25,9 % des voix, Ensemble ! ferait jeu égal avec la coalition au premier tour. Et pourrait être privée de majorité absolue.
Cyprien CaddeoLola RuscioOn entendrait presque une mouche voler. Le siège de La République en marche fait grise mine, dimanche 12 avril, alors que s’affichent les résultats. Heureusement qu’il y a la presse pour la remplir. Pas même de soupirs déçus, ou de cris énervés, car aucun militant n’a été convié. Seuls quelques cadres des partis de la coalition Ensemble ! (LaREM, Modem, Horizons, Agir) se dévouent. Dix minutes de prise de parole d’Élisabeth Borne, première ministre, et c’est tout. Une soirée électorale morose, à l’image d’une campagne quasi fantôme.
L’union de la gauche, sous la bannière de la Nupes, a en partie éclipsé le nouveau label de la majorité, Ensemble !. Une dynamique médiatique et de terrain qui s’est traduite dans les urnes, ce dimanche : selon les estimations de l’Ifop dont nous disposions à l’heure d’écrire ces lignes, la coalition macroniste, avec 25,9 % des voix, serait au coude-à-coude avec la Nupes (25,9 %). C’est la première fois, depuis l’inversion du calendrier électoral en 2002, que la majorité présidentielle n’arrive pas en tête des législatives, et la première fois qu’elle passe sous les 30 %. Il n’y aura donc pas eu d’état de grâce post-présidentiel et de seconde « vague Macron ». Avec 25,9 %, la majorité perd 6 points par rapport aux législatives 2017 (32,3 %). Preuve que la victoire du chef de l’État pour la deuxième fois par défaut face à l’extrême droite n’a en rien apaisé un paysage politique toujours aussi polarisé et mouvant.
L’inquiétude pourrait virer au vent de panique
Pour le camp du président de la République, l’inquiétude pourrait virer au vent de panique. Afin de réformer librement, Emmanuel Macron espérait reconduire l’essentiel des 345 sièges sortants qui composaient sa majorité sur la législature 2017-2022. Compte tenu de l’esprit de la Ve République depuis l’instauration du quinquennat, le minimum attendu pour tout président élu ou réélu un mois plus tôt est d’avoir la majorité absolue, soit 289 sièges. « Nous sommes la seule force politique en mesure d’obtenir une majorité à l’Assemblée », a certes déclaré Élisabeth Borne après les résultats, agitant « le risque de l’instabilité » en cas d’échec. Mais les scores de ce dimanche montrent que LaREM et consorts pourraient être privés de majorité absolue, se contentant d’une majorité relative, voire d’être mis en minorité si la Nupes venait à surmobiliser et transformer largement l’essai au second tour. En effet, les projections de l’Ifop, à prendre avec des pincettes, donnent Ensemble ! entre 275 et 310 sièges (donc sans majorité absolue en fourchette basse) et la Nupes entre 180 et 210 à l’issue du second tour. La Macronie affrontera en duel la gauche rassemblée dans la plupart des circonscriptions au second tour, à commencer par celles des ministres candidats. La première ministre Élisabeth Borne réussit son parachutage, mais n’a pas tant d’avance que ça sur son poursuivant : elle est en tête de la 6e du Calvados avec 32,5 % des voix, contre 25,8 pour la Nupes. Dans la 1re « circo » de l’Isère, Olivier Véran (Relations avec le Parlement) est largement en tête avec 41,2 % contre 35,6 % pour la gauche unie. Malgré les accusations de viol, les électeurs de la 5e de l’Ain ont placé Damien Abad (Autonomie) en tête avec 34,1 %. Il affrontera aussi la Nupes (23 %). Avances confortables également pour Gérald Darmanin (Intérieur) dans le Nord, avec 39,11 % contre 23 % pour la Nupes, pour le ministre du Travail Olivier Dussopt en Ardèche (30 %, 23,6 % pour la gauche), ou pour celui de l’Agriculture Marc Fesneau dans le Loir-et-Cher (32 %, contre 24,3 pour la Nupes).
En revanche, la ministre de la Transition écologique peut trembler : dans la 6e « circo » de l’Essonne, elle arrive deuxième (30,4 %), distancé par le socialiste de la Nupes Jérôme Guedj (40,4 %). Tout comme Clément Beaune (Europe), seulement deuxième (34,7 %) derrière la gauche (39,5 %). Le plus gros camouflet est toutefois pour un ancien ministre : dans la 4e « circo » du Loiret, le parachuté Jean-Michel Blanquer est éliminé dès le 1er tour, avec 18,9 % des voix, contre 19,4 % pour Bruno Nottin (PCF-Nupes) et 31,4 % pour le RN. L’ex-ministre du Logement Emmanuelle Wargon est éliminée dans le Val-de-Marne. Reste à savoir quel comportement auront les macronistes appelés à choisir entre la Nupes et l’extrême droite. La majorité, qui avait exhorté à grands cris les électeurs de gauche à faire barrage à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, choisit cette fois de ne pas choisir. « C’est une question qui concerne très peu de circonscriptions, on ne peut pas en tirer des généralités, ce seront surtout des débats locaux », botte en touche la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire. « Face aux extrêmes nous ne céderons rien pour défendre le progrès social et la République », a quant à elle martelé Élisabeth Borne, renvoyant dos à dos RN et Nupes et refusant donc de donner une consigne de vote claire.
satisfaction pour la majorité : l’effondrement de LR
Pour cause, il est désormais acté que seule la Nupes est en capacité d’empêcher Emmanuel Macron d’avoir une majorité et de passer ses réformes à sa guise, à commencer par le recul de l’âge de la retraite à 65 ans. C’est donc l’ennemi à abattre. Dans le Nord, Gérald Darmanin vide déjà quelques cartouches sur son rival de gauche : « C’est une candidature de l’extrême gauche qui n’aime pas la police et non de la gauche rassemblée », avance le ministre. Et d’ajouter, sans aucun élément pour étayer son propos : « Notre score montre que les écologistes et les socialistes ont voté pour nous. » À contre-courant, Clément Beaune appelle, lui, « à titre personnel » à voter Nupes en cas de duel face au RN.
La Macronie va de toute façon sulfater dans la dernière ligne droite, s’autorisant toutes les outrances contre la Nupes. L’union de la gauche s’est vue, avant le premier tour, taxée de « soviétisme », d’ « islamo-gauchisme » ou encore de pratiquer la « guillotine fiscale ». On imagine les réunions des chargés de communication missionnés pour trouver les meilleures punchlines…
Reste un motif de satisfaction pour la majorité : l’effondrement en voix et en sièges de LR (et ses alliés centristes), avec 11,3 % des suffrages (lire page 9), contre 18,8 % en 2017. Ce score confirme ce que la cuisante élimination de Valérie Pécresse au 1er tour a dessiné : le déport de l’électorat de droite, notamment les plus de 65 ans, sur le parti au pouvoir. En cas de majorité relative, LR pourrait devenir un interlocuteur occasionnel, à défaut d’un allié sur lequel la Macronie peut compter.
Législatives 2022LaREMmacronie Valeurs Actuelles
Procès du 13-Novembre : une avocate des parties civiles estime que le salafisme veut « changer notre mode de vie »
Le procès des attentats du 13-Novembre touche à sa fin. Au terme de trois jours de réquisitoire, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis, vendredi 10 juin, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible contre Salah Abdeslam. Pour l’avocate, Samia Maktouf, ce rendez-vous judiciaire historique « n’était pas le procès de l’islam, c’était le procès d’une pratique prétendument religieuse, d’une idéologie, de l’étendard du salafisme qui veut s’insérer dans notre vie, changer notre mode de vie à l’encontre de l’État de droit », a-t-elle déclaré sur Europe 1, dimanche 12 juin.
Pour les accusés, « il était inconcevable qu’une femme puisse être avocate »
Interrogée sur les raisons qui l’ont poussé à débuter l’une de ses plaidoiries en arabe, Samia Maktouf a indiqué vouloir « expliquer le contexte » et montrer « quel était le monde idéal des accusés. » « Je voulais que les magistrats professionnels sachent que pour eux (…), il était inconcevable qu’une femme puisse porter la voix de ses victimes », a-t-elle déclaré. Selon elle, « il était inconcevable qu’une femme puisse être avocate. Et quand bien même voilée, j’aurais été contrainte de respecter des préceptes religieux obligatoires ».
Pour les terroristes des attentats du 13-Novembre, « le diable est dans la femme », a-t-elle ajouté. « Il est dans tout ce que représente notre société laïque, notre République », a-t-elle souligné.
Lors de sa réquisition, l’avocate générale, Camille Hennetier , avait expliqué que malgré les paroles et les larmes de Salah Abdeslam, il était « resté fidèle à son idéologie et incapable de formuler un remords ».« Salah Abdeslam reste pétri d’idéologie et incapable de porter un regard distancié vis-à-vis des faits », a-t-elle déclaré
L'Humanité
RN En retrait, mais son influence s’étend
ActuAvec 19 %, et une projection de 10 à 25 sièges, le parti de Marine Le Pen pourrait obtenir un groupe à l’Assemblée nationale. Une progression qui masque un recul par rapport à l’élection présidentielle et une difficulté réelle à s’implanter partout.
Benjamin KönigCertes, la campagne atone et manquée du Rassemblement national, en retrait par rapport à la présidentielle et concurrencé dans son rôle d’opposant en chef par la Nupes, met le parti d’extrême droite derrière les deux autres blocs : celui du chef de l’État et la gauche unie. Cependant, avec 19 % des voix selon l’Ifop, le RN confirme que, dans la recomposition qui se poursuit à l’échelle nationale, l’extrême droite s’affirme bien comme l’une des trois forces principales du pays. À Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle est arrivée en tête avec 54 % des voix, Marine Le Pen se lamentait le 5 juin à propos de « la malédiction d’un mode de scrutin injuste ». Mais c’est bien dans la tradition antiparlementariste de l’extrême droite qu’il faut chercher les raisons de sa difficulté à s’implanter durablement sur l’ensemble du territoire. Et, comme à chaque scrutin, le RN a éprouvé les pires difficultés à dénicher 567 candidats crédibles (dans dix circonscriptions ultramarines, il n’a investi personne).
Quelques zones de force
« Nous pouvons arriver en tête dimanche », assurait pourtant Marine Le Pen le 10 juin, dans ce qui ressemblait davantage à la méthode Coué. Et de réitérer ce dimanche, en déclarant contre toute évidence « la victoire du camp national à portée de main et de vote ». En guise de victoire, il ne s’agirait que de pouvoir constituer un groupe. L’objectif de « 150 députés », un temps évoqué en écho aux 159 circonscriptions où la cheffe du RN était arrivée en tête au second tour de la présidentielle, semble bien loin. Même la possibilité d’un « groupe puissant de 60 députés », cible finalement affichée par Marine Le Pen le 5 juin, semble écartée. En 2017, le RN s’était qualifié au second tour dans 257 circonscriptions. Et il avait obtenu huit députés seulement, la plupart dans les Hauts-de-France : quatre dans le Pas-de-Calais et un dans le Nord. Les trois autres, Gilbert Collard dans le Gard, Louis Aliot à Perpignan et Emmanuelle Ménard à Béziers, ont pris leurs distances, soit avec leur mandat, soit avec le RN. Les résultats de ce premier tour lui laissent toutefois espérer une implantation plus large : en Picardie, où Jean-Philippe Tanguy, le jeune directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen à la présidentielle, s’est qualifié avec 32,45 % dans la Somme. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, le RN est qualifié dans pas moins de 25 circonscriptions sur 33. Autre zone de force : le Grand-Est, notamment en Moselle, dans le Bas-Rhin ou dans la Haute-Marne (2e circonscription). Enfin, dans le Sud-Est, avec le Var, où la candidate Julie Lechanteux est en tête dans la circonscription de Fréjus, avec 41,06 %, mais aussi dans l’Hérault (5e et 6e circonscriptions). Sans oublier les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Dans le Loiret, dans la circonscription de Jean-Michel Blanquer, où le candidat RN est en tête. Cette implantation répondrait au vœu formulé par Marine Le Pen : « Ce que je souhaite, c’est que je puisse avoir des députés qui viennent des quatre coins de la France. » Et même de Guadeloupe, où, dans la 3e circonscription, celle de Nord-Basse-Terre, le candidat du RN est arrivé en tête avec 20,09 % des voix. Il fera face au député sortant Max Mathiasin, qui siégeait avec le Modem. Son élection constituerait un véritable séisme, et un crève-cœur que de voir le RN s’implanter ainsi sur l’archipel. Au total, le parti d’extrême droite a réussi à qualifier davantage de candidats au second tour que les 257 de 2017, mais peu semblent en capacité de l’emporter.
Ni ensemble, NI nupes
Ce dimanche soir, les cadres du parti d’extrême droite ont donné leurs consignes de vote en cas de duel entre la majorité macroniste et la Nupes. Sans surprise, ils les ont renvoyés dos à dos dans une de ces formules de communicants dont ils sont friands, invitant à « ne pas choisir entre les destructeurs d’en haut et les destructeurs d’en bas », pour Jordan Bardella, ou bien « la France n’est pas une salle de marché ou une ZAD », pour Marine Le Pen. Enfin, pour celle-ci, le dernier objectif consistait à écraser la concurrence naissante de Reconquête !. Il est en passe d’être atteint : avec 4,3 % des suffrages, le mouvement de l’idéologue réactionnaire ne sera pas en mesure d’obtenir un seul élu à l’Assemblée. Ses lieutenants Stanislas Rigault, dans le Vaucluse, et Guillaume Peltier, dans le Loir-et-Cher, ont été éliminés. Tout comme Éric Zemmour, dans la 4e circonscription du Var, celle de Saint-Tropez, ce qui constitue une bonne surprise. Qu’il convient de relativiser : son concurrent du RN, Philippe Lottiaux, s’est, lui, qualifié.
Résultats Législatives 2022Rassemblement nationalLégislatives 2022Extrême droite France24 - Monde
Tour d'horizon des résultats du 1er tour des législatives françaises
Publié le : 12/06/2022 - 22:10Modifié le : 12/06/2022 - 22:18
Nabia MAKHLOUFI
La majorité sortante d'Emmanuel Macron et la coalition de gauche (Nupes) emmenée par Jean-Luc Mélenchon ont entamé sans attendre leur duel d'entre-deux tours des élections législatives, après avoir largement dominé le premier tour dimanche devant le Rassemblement national et la droite. Tour d'horizon des résultats du premier tour des législatives françaises avec Nabia Makhloufi.
Valeurs Actuelles
« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre
Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »
France24 - World
Macron coalition, leftwing bloc neck and neck in first round of French elections
Issued on: 12/06/2022 - 10:33
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French President Emmanuel Macron was in danger of falling short of a parliamentary majority after a first round of voting in parliamentary elections on Sunday that saw his centrist camp tied with a left-wing coalition led by Jean-Luc Mélenchon. Follow the election night as it happened on our liveblog.
Estimates by Ipsos put Mélenchon's Nupes bloc on 25.6 percent, just ahead of Macron's alliance on 25.2 percent, casting doubt on the president's ability to hold on to his majority in France's National Assembly. Turnout was on course to reach a record low of 47.7 percent.
Voters will return to the polls next Sunday for a second and final round of voting, with Marine Le Pen's far-right National Rally also hoping to bolster its presence in parliament after coming third with around 19 percent of votes cast.
"We have a week ahead of us to mobilise. One week to convince, one week to obtain a powerful and clear majority," Elizabeth Borne, Macron's newly appointed prime minister, said after Sunday's first round.
"In view of this result, and the extraordinary opportunity it offers us and the destiny of the common homeland, I call on people next Sunday to defeat the disastrous politics of the majority, of Macron," said the left's Mélenchon.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
French legislative elections: The first round, by the numbers
French Legislative Elections
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
The Debate
French legislative elections: Can Macron hold on to his majority?
L'Humanité
Bruxelles promet un « parcours européen » à Kiev
ActuGuerre En visite surprise dans la capitale ukrainienne, la présidente de la Commission s’engage à soutenir Volodymyr Zelensky dans sa demande d’adhésion. Mais le chemin promet d’être très long avant l’entrée hypothétique de l’Ukraine dans l’Union européenne.
Thomas LemahieuUrsula von der Leyen nelésine pas sur les symboles : après un premier déplacement en avril, elle est retournée samedi à Kiev pour une visite surprise aux autorités ukrainiennes. « Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l’Ukraine sur la voie de l’Europe », a-t-elle indiqué à son arrivée. Après un entretien avec Volodymyr Zelensky, la présidente de la Commission européenne a promis une réponse « d’ici à la fin de semaine prochaine » au sujet de la candidature du pays à l’adhésion à l’Union européenne (UE). « Nous voulons soutenir l’Ukraine dans son parcours européen, a-t-elle déclaré lors d’une courte conférence de presse. Les discussions d’aujourd’hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation. Vous avez fait beaucoup pour renforcer l’État de droit mais des réformes doivent encore être mises en place, pour lutter contre la corruption par exemple. »
De son côté, l’Ukraine réclame un « engagement juridique » concret de la part des Européens avant la fin du mois. En clair, il s’agirait d’obtenir un statut de candidat officiel à l’entrée dans l’UE. Le président ukrainien souligne un enjeu qui, à ses yeux, dépasse largement les frontières de son pays. « Toute l’Europe est une cible pour la Russie et l’Ukraine n’est que la première étape de cette agression, dramatise Volodymyr Zelensky. C’est pourquoi une réponse positive à la candidature d’adhésion de l’Ukraine peut être une réponse positive à la question de savoir si le projet européen a un avenir. »
Derrière les accolades dans la capitale ukrainienne, tout est loin d’être joué pour l’adhésion à l’UE. Même si l’Ukraine obtenait le statut officiel de « candidat », cela ne ferait que lancer un processus de négociations et de réformes potentielles avant qu’elle ne puisse rejoindre les Vingt-Sept. Pour l’heure, en dépit du soutien de la plupart des pays de l’est de l’UE, plusieurs États membres, comme les Pays-Bas, le Danemark mais aussi l’Allemagne et la France, ont plutôt douché les espoirs de Kiev. Selon eux, il n’existe aucune procédure « accélérée » d’adhésion à l’UE, et l’expérience montre qu’elle peut durer des années, et plus d’une décennie : la Hongrie et la Pologne ont fait la demande en 1994 et ne sont rentrées qu’en 2004 ; la Roumanie et la Bulgarie ont dû attendre douze ans avant l’adhésion en 2007.
le paradoxe d’une adhésion en plein conflit
Accélérateur de la demande ukrainienne d’une adhésion à l’Union européenne, la guerre déclenchée par la Russie en février pourrait constituer, en fragilisant les institutions politiques, un frein net pour tout ce processus. Ce qu’Emmanuel Macron avait lui-même invoqué en mars lors du sommet de Versailles : « Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d’adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas. »
Autre problème pour les Ukrainiens, un degré de corruption endémique très élevé, comme Ursula von der Leyen l’a reconnu. Selon le baromètre mondial établi par l’ONG Transparency International, l’Ukraine se trouve en position de lanterne rouge en Europe.
Ukraineadhésion union européenne France24 - World
US senators announce bipartisan gun control deal
Issued on: 12/06/2022 - 19:47
NEWS WIRES
Kethevane GORJESTANI
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A bipartisan group of US senators on Sunday proposed steps to curb gun violence following devastating mass shootings in Texas and New York, but the limited measures fall far short of the president's calls for change.
The shootings in May -- one at a Texas elementary school that killed 19 young children and two teachers, and another at a New York supermarket that left 10 Black people dead -- have piled pressure on politicians to take action.
But Republicans lawmakers, who have repeatedly blocked tougher measures, are still resisting major changes to gun regulations, instead pointing to mental health issues as the root of the problem. The new proposals include tougher background checks for gun buyers under 21, increasing resources for states to keep weapons out of the hands of people deemed a risk, and cracking down on illegal gun purchases.
"Today, we are announcing a commonsense, bipartisan proposal to protect America's children, keep our schools safe, and reduce the threat of violence across our country," the group of 20 Democratic and Republican lawmakers said in a statement. "Our plan increases needed mental health resources, improves school safety and support for students, and helps ensure dangerous criminals and those who are adjudicated as mentally ill can't purchase weapons."
The senators also called for increased investment in mental health services and school safety resources, as well as including domestic violence convictions and restraining orders in the national background check database. President Joe Biden praised the announcement and urged lawmakers to pass it quickly, while making clear that the proposals do not go far enough.
"Obviously, it does not do everything that I think is needed, but it reflects important steps in the right direction, and would be the most significant gun safety legislation to pass Congress in decades," he said in a statement. "With bipartisan support, there are no excuses for delay, and no reason why it should not quickly move through the Senate and the House."
Frequent mass shootings
The president had pushed for more substantive reforms, including a ban on assault rifles -- which were used in both the Texas and New York shootings -- or at least an increase in the age at which they can be purchased. He had also urged lawmakers to ban high-capacity magazines, mandate safe storage of firearms, and allow gun manufacturers to be held liable for crimes committed with their products.
The Democrat-controlled House of Representatives passed a broad package of proposals that included raising the purchasing age for most semi-automatic rifles from 18 to 21. But the party does not have the requisite 60 votes to advance it in the Senate, leaving the bipartisan deal as the only hope for federal measures to address firearms violence.
Frequent mass shootings have led to widespread outrage in the United States, where a majority of people support tighter gun laws, but opposition from many Republican lawmakers and voters has long been a hurdle to major changes. A strong supporter of gun rights is the National Rifle Association, which has been weakened by scandals and was hit by a lawsuit from New York State's attorney general, but it still wields considerable influence. "The media, leftist politicians, and gun-hating activists are bullying NRA members and gun owners because they want us to give up. We won't bend a knee," the lobby tweeted on Saturday.
The media, leftist politicians, and gun-hating activists are bullying NRA members and gun owners because they want us to give up. We won’t bend a knee. The Second Amendment is worth fighting for.
June 12, 2022That day, thousands of people took to the streets in the United States to push for action on gun violence, protesting in Washington, New York and locations across the country. "The will of the American people is being subverted by a minority," said protestor Cynthia Martins, a 63-year-old resident of the US capital. "Hand wringing is not going to do anything -- you have to make your voice heard."
(AFP)
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Six dead, 25 wounded in US mass shootings in Philadelphia and Chattanooga
INSIDE THE AMERICAS
Mass shootings in the US: The impossible reform of gun legislation
Thousands rally for action on US gun violence after mass shootings
France24 - World
McDonald's reopens under new name in Russia
Issued on: 12/06/2022 - 18:45
NEWS WIRES
FRANCE 24
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The restaurant that launched McDonald's in Russia in 1990, heralding Moscow's opening after decades of Soviet rule, reopened Sunday with a new name and logo in a potent reminder of the upheaval sparked by the conflict in Ukraine.
The US fast-food giant announced on May 16 that it would exit Russia in the wake of its Ukraine offensive. In Moscow's Pushkin Square on Sunday, dozens of people gathered outside the Russian incarnation of the fast-food restaurant, "Vkusno i tochka" ("Delicious. Full Stop"), well before the official noon (0900 GMT) opening.
"My whole family went... three times to McDonald's for a farewell meal," Elena, a programmer and mother of two, told AFP. "Now we're going for a reunion lunch," she smiled.
Inside, 31-year-old Oleg, one of the first customers to receive his order, said "Vkusno i tochka" was "delicious, beautiful and cheap."
The restaurant, on the spot where the very first McDonald's opened its doors to long queues and great fanfare in January 1990, is among the first 15 to welcome customers. On Monday, another 50 restaurants are set to open, according to Oleg Paroyev, general manager of the new group, with the chain then planning to reopen 50 to 100 a week across the country.
In place of the Golden Arches, there's a new logo - two stylised orange fries alongside a red dot on a green background. There are still double cheeseburgers on the menu, as well as a wide range of ice creams and desserts. But the "Mc" prefix no longer appears.
"We had to remove some products from the menu because they refer directly to McDonald's, such as the McFlurry and Big Mac," Paroyev said. Prices have risen "slightly" due to the inflation that has hit Russia hard after Western countries imposed sanctions -- but they remain "reasonable", he added.
As for the packaging, it is "neutral" -- "no word, no letter" should remind customers of the McDonald's group, Paroyev said. McDonald's Russian restaurants had accounted for around nine percent of the US group's turnover.
Three days after the company announced its exit in May, Russian businessman Alexander Govor, who had been a licensee of the chain, bought the 850-restaurant operation. "I am ambitious and I don't only plan to open the 850 restaurants but to develop new ones," Govor said on Sunday.
Under the sale conditions, Govor agreed to retain employees for at least two years and fund liabilities to suppliers, landlords and utilities, McDonald's said. The price of the transaction was not disclosed but in announcing its exit, McDonald's said it planned to take a one-time charge of $1.2 billion to $1.4 billion to write off the investment.
McDonald's had employed 62,000 workers in Russia. Govor, a licensee since 2015, has operated 25 restaurants in Siberia. He is co-founder of NefteKhimService, a refining company, and a board member of a firm that owns the Park Inn hotel and private clinics in Siberia.
(AFP)
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As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blockade
EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
war in ukraine
African Union head Sall 'reassured' after talks with Putin on food shortages
New York Times - World
Jeanine Añez, expresidenta de Bolivia, sentenciada a 10 años de prisión
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El juicio a la exmandataria que asumió el poder luego de que Evo Morales fue depuesto, despierta preocupación sobre el uso político del sistema judicial.
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Por Megan Janetsky y María Silvia Trigo
Jeanine Añez, la expresidenta de Bolivia, fue sentenciada el viernes a 10 años de prisión luego de que fuera acusada de ocupar la presidencia de manera ilegal tras la renuncia de su predecesor, Evo Morales.
El juicio, el capítulo más reciente de la prolongada agitación política de Bolivia, ha despertado preocupación de que los líderes del país estén usando los tribunales contra sus adversarios políticos y de que la sentencia sea muestra de una crisis democrática más amplia en el país sudamericano y en la región.
“La democracia está en cuestión, no solo en Bolivia, sino en Latinoamérica”, dijo Gonzalo Mendieta, abogado y analista político basado en La Paz, sede del gobierno de Bolivia.
Añez fue detenida el 13 de marzo de 2021 en Trinidad, su ciudad natal, y fue trasladada a La Paz luego de que se emitiera una orden de captura acusándola de terrorismo y sedición. También fue acusada de otros delitos y retenida en prisión por casi 15 meses bajo la modalidad de “detención preventiva”.
El viernes fue sentenciada por el Tribunal Primero de Sentencia de La Paz, acusada de incumplimiento de deberes y de tomar resoluciones contrarias a la Constitución de Bolivia.
Luis Guillén, el abogado de Añez, le dijo a The New York Times que creía que el fallo del tribunal tenía motivaciones políticas y que el actual gobierno de Bolivia, liderado por un aliado socialista de Morales, incurrió en violación a la ley debido al trato que Añez recibió durante su detención.
“Vamos a agotar los recursos internos y luego acudir a organismos internacionales”, dijo Guillén.
Iván Lima, ministro de Justicia de Bolivia, negó las acusaciones y dijo que “no hay pruebas” para sustentarlas. “Somos un gobierno que está respetando las reglas del debido proceso y que está permitiendo que las reglas democráticas lleguen a todos los actores políticos”, dijo Lima en una entrevista.
Añez, una senadora conservadora otrora poco conocida, ascendió a la primera fila de la escena política de Bolivia en noviembre de 2019. En ese entonces, Morales, presidente del país durante más de una década, socialista y el primer líder indígena de Bolivia, perdió el control del poder y huyó a exiliarse a Argentina durante una serie de protestas violentas suscitadas por su cuestionada elección.
Añez dio un paso al frente y prometió fungir solo como presidenta interina de transición y convocar a nuevas elecciones, en las que no participaría. Pero casi de inmediato empezó a reformular la política exterior de Bolivia. Cristiana conservadora, introdujo símbolos religiosos a los procedimientos laicos del Estado y lanzó una campaña contra los seguidores de izquierda de Morales, quien durante 14 años en el cargo había enfatizado la importancia de la cultura indígena.
Después, su gobierno acusó a Morales de sedición y terrorismo, a pesar de que grupos internacionales de derechos humanos indicaron que las pruebas para respaldar esas acusaciones eran deficientes y dijeron que el caso contra el expresidente tenía motivaciones políticas.
El equipo de defensa de Añez ha sostenido que en 2019 se vio obligada a ocupar un vacío de poder, pero los seguidores de Morales dicen que su deposición fue un “golpe”.
El viernes, durante los alegatos finales, Añez se hizo eco de esa argumentación al decirle a los magistrados que era inocente y que su ascenso al poder fue “una consecuencia de todo lo que pasó” hace dos años.
“No moví ni un dedo para llegar a la presidencia”, dijo Añez.
Ella ha negado las acusaciones en su contra y dijo que era víctima de “persecución política”.
Pronto, Añez, de 54 años, se volvió profundamente impopular entre el pueblo boliviano por motivos que iban desde presuntas violaciones a los derechos humanos hasta su antagonismo hacia el partido de Morales, Movimiento al Socialismo (MAS), que sigue siendo el mayor del país. Tal vez lo más significativo, fue su impopularidad por su manejo de la pandemia y la perturbación económica subsiguiente.
Añez abandonó su campaña a la presidencia de Bolivia aproximadamente un mes antes del 18 de octubre de 2020, día de las elecciones, cuando los votantes eligieron al socialista Luis Arce, respaldado por Morales.
El miércoles, cuando los fiscales pedían la máxima sentencia en su contra y presentaban sus alegatos finales en el tribunal, en el exterior se reunió un grupo de manifestantes anti Añez, muchos de los cuales indicaron que su gobierno los había reprimido. Llamaron a que la exmandataria recibiera 15 años de condena, el máximo que contempla la ley, con gritos de “¡No se negocia con sangre derramada!”.
El fallo significa una victoria para el gobierno de Arce y el partido MAS, al reforzar su relato de que Añez llegó al poder con un golpe.
Pero la decisión también causa preocupación sobre la independencia del sistema de justicia de Bolivia, que, a decir de Cesar Muñoz, investigador sénior en Human Rights Watch, ha sido utilizado por gobiernos anteriores de ambos lados del espectro político, para ejercer “revancha” hacia sus enemigos.
“Nos preocupa lo que esto significa para la imparcialidad del sistema judicial”, dijo Muñoz. “Los que están en el poder han usado el sistema de justicia para sus propios fines políticos”.
El gobierno de Morales ha enfrentado acusaciones de persecución política por parte de periodistas y políticos opositores, así como de manipulación del sistema judicial con fines políticos.
Human Rights Watch dijo que el gobierno de Añez “presionó públicamente a fiscales y jueces para impulsar sus intereses”, que según el grupo, condujo investigaciones penales dirigidas a más de 100 personas vinculadas al gobierno de Morales por acusaciones de delitos de sedición y/o terrorismo.
Con el gobierno de Arce, Añez ahora enfrenta las mismas acusaciones de terrorismo por delitos que se dice cometió antes de su presidencia, y de los cuales Muñoz dijo que también hay pocas pruebas, así como acusaciones de genocidio durante su mandato.
El Departamento de Estado estadounidense, así como observadores de la Unión Europea, ha expresado preocupación por “señales crecientes de comportamiento antidemocrático y la politización del sistema legal en Bolivia”.
El fallo también sucede cuando otros líderes de América Latina muestran tendencias autoritarias.
En El Salvador, más de 36.000 personas han sido detenidas luego de que la Asamblea Legislativa autorizó al presidente Nayib Bukele a suspender algunas garantías constitucionales para acabar con la violencia de las pandillas. The Brookings Institution también ha observado “erosión democrática” en Haití, Honduras, Guatemala, Paraguay, Nicaragua y la República Dominicana.
“Cuando uno ve la región, se ve bastante convulsa”, dijo Mendieta, el abogado y analista de La Paz.
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Valeurs Actuelles
Val-de-Marne : des mères de famille vont sillonner l’Île-de-France contre la violence dans les cités
« Un samedi, en plein jour, un jeune est arrivé et a tiré sur d’autres jeunes », se souvient Fanta Macalou, mère de famille résidant à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Au Parisien, elle et plusieurs de ses amies racontent un quotidien marqué par la violence et l’inaction des pouvoirs publics : « Les médiateurs ? On ne les voit jamais. La police municipale ? On ne la voit jamais. Les marches blanches une fois que nos jeunes sont morts, cela ne sert à rien », lâche-t-elle, persuadée qu’il faut désormais « agir en amont, faire de la prévention ».
Fanta a donc pris la tête d’un groupe, l’association Femmes solidaires de Villeneuve et d’ailleurs (FSDVA). Avec ce dernier, elle ambitionne de sillonner tous les départements d’Île-de-France à bord d’un bus de la paix. « Nous voulons marquer le coup car nous ne sommes jamais concertés par ceux qui votent les lois, qui prennent les mesures », explique Fanta au Parisien. Pour l’occasion, les mères de famille de la FSDVA ont même décidé de donner le coup d’envoi de leur opération dimanche 12 juin, pour le premier tour des législatives.
Les candidats trop méprisants
Tout au long de leur tour d’Île-de-France, elles rencontreront d’autres organisations et procéderont à la rédaction d’un cahier de doléances, qui sera ensuite remis aux élus locaux. Une initiative motivée par le sentiment que ces derniers, comme leurs pairs nationaux, ne comprennent pas le problème : « Parfois, nous nous sentons épuisées. On ressent le mépris quand on regarde les programmes des candidats. Il n’y a pas de solutions concrètes. Il faut essayer d’autres modes de fonctionnement. », confie Fanta.
Ce collectif de mères en colère a d’ailleurs déjà quelques idées pour calmer les choses : créer « davantage de structures d’accompagnement et des permanences des services publics dans les quartiers prioritaires » ; « des formations pour les représentants des structures de proximité » ; « des noyaux de personnes identifiées dans les quartiers » pour porter la voix des résidents ; des rencontres avec les parents de jeunes violents ; la création d’un collectif d’habitants dans chaque ville, etc.
France24 - World
Ex-PM says Putin 'out of it', Ukraine war could last two years
Issued on: 13/06/2022 - 07:30Modified: 13/06/2022 - 07:29
Paris (AFP) – He was Vladimir Putin's first prime minister but Mikhail Kasyanov never in his worst nightmares imagined that his former boss would unleash a full-scale war on Ukraine.
Speaking to AFP in a video interview, Kasyanov, Russia's prime minister from 2000 to 2004, said he expected the war could last up to two years but he was convinced Russia could return to a democratic path.
The 64-year-old, who championed close ties with the West as prime minister, said that, like many other Russians, he did not believe in the weeks ahead of the war that it would actually happen.
Kasyanov only understood that Putin was not bluffing when he saw him summon the country's top leadership for a theatrical meeting of the security council three days before the invasion on February 24.
"When I saw the meeting of Russia's Security Council I realised, yes, there will be a war," Kasyanov said.
He added that he felt that Putin was already not thinking properly.
"I just know these people and by looking at them I saw that Putin is already out of it. Not in a medical sense but in political terms," he said.
"I knew a different Putin."
After being sacked by Putin, Kasyanov joined Russia's opposition and became one of the Kremlin's most vocal critics.
He is now the leader of the opposition People's Freedom party, or Parnas.
- 'Complete lawlessness' -
Kasyanov said Putin, a former KGB agent who turns 70 in October, has managed over the past 20 years to build a system based on impunity and fear.
"These are the achievements of a system that, with the encouragement of Putin as head of state, has started operating even in a more cynical, cruel manner than in the final stages of the Soviet Union," he said.
"Essentially, this is a KGB system based on complete lawlessness. It is clear that they do not expect any punishment."
Kasyanov said he had left Russia because of the war and was living in Europe but he declined to disclose his location out of concern for his safety.
His close ally and fellow opposition politician Boris Nemtsov was gunned down near the Kremlin in 2015.
Putin's best-known critic Alexei Navalny, 46, was poisoned with a nerve agent in 2020 and is now in prison.
Kasyanov predicted the war could last for up to two years and said it is imperative that Ukraine win.
"If Ukraine falls, the Baltic states will be next," he said.
The outcome of the war will also determine Russia's future, he said.
Kasyanov said he "categorically" disagreed with French President Emmanuel Macron's suggestion that Putin should not be humiliated.
He also rebuffed calls for Ukraine to cede territory to end the war.
"What has Putin done to deserve this?" he said. "This is an overly pragmatic position.
"I believe this is wrong and hope that the West won't go down that path."
- 'Enormous tasks' -
Kasyanov believes Putin will eventually be replaced by a "quasi-successor" controlled by the security services.
But a successor would not be able to control the system for long and eventually Russia will stage free and fair elections, the former prime minister said.
"I am certain that Russia will return to the path of building a democratic state," he said.
He estimated it would take about a decade to conduct "de-Communisation" and "de-Putinisation" of the country.
"This will be difficult, especially after this criminal war."
He said trust would have to be re-established with European countries, which he called Russia's "natural partners".
Critics have in the past accused the Russian opposition of being hopelessly divided but Kasyanov said he was confident things would now be different.
"I have no doubt that now, after the tragedy that we are all witnessing, the opposition will unite."
Russians will face a huge task rebuilding their country, he said.
"Everything will have to be rebuilt anew. Essentially, an entire set of economic and social reforms should be started all over again.
"These are enormous and difficult tasks and they will have to be done."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
La mairie d’un village du Calvados fait annuler une rave-party déclarée
La fête n’aura finalement pas lieu. Samedi 11 juin, à Soumont-Saint-Quentin, dans le Calvados, devait se tenir un festival de musique électronique, qui avait été déclaré. Mais finalement, la mairie du village a fait annuler l’événement, en raison des nuisances sonores qu’il pourrait engendrer, rapporte France 3 Normandie. « Tous les papiers étaient faits : contrat avec la société de sécurité, contrat avec les secouristes, contrat avec la structure, en lien avec les gendarmes aussi qui nous appuyaient en plus à la préfecture… », s’est désolé Pierre-Emmanuel Clouaire, président du collectif Oiz, organisateur du festival.
Nuisances sonores
Pour justifier sa décision, le maire de Soumont-Saint-Quentin a expliqué que « ce secteur est souvent touché par des rave-parties sauvages. Je me suis aperçue de l’organisation, du nombre de personnes attendues et sur un hameau comme celui-ci, ce n’est pas possible ». En effet, comptant environ 500 habitants, ce village ne souhaitait pas accueillir les quelque 800 festivaliers attendus pour le week-end. Autre raison : les nuisances sonores. Des habitations sont situées à moins de 200 mètres de l’endroit où la musique devait être diffusée. Inacceptable pour le maire : « Avec des habitants à fleur de peau, qui subissent déjà énormément de nuisances sonores par rapport à un stand de tir, qui est présent sur place. Moi, dans mon rôle d’élue, je dois maintenir l’ordre public donc j’ai contacté directement le propriétaire pour lui demander d’annuler cette location. » Le festival va donc trouver une autre date et un autre lieu pour pouvoir se tenir.
Calvados : les dernières actualités
France24 - World
Fired over Ukraine posts, Russian lecturer fights to keep teaching
Issued on: 13/06/2022 - 07:10Modified: 13/06/2022 - 07:09
Volgograd (Russia) (AFP) – In the bedroom of his modest apartment in the southern Russian city of Volgograd, ex-university lecturer Roman Melnichenko has two bags packed: one if he goes to prison, the other if he has to flee.
"I have to be ready," the 49-year-old says.
Melnichenko taught law in Volgograd, known as Stalingrad in Soviet times, for 25 years before he was fired in April for speaking out against Russia's military action in Ukraine.
He is battling in court for the right to keep teaching, while facing other legal troubles after he was charged with spreading "false" information about the conflict.
Teachers have been under increasing pressure in Russia for years as authorities cracked down on free speech, with many dismissed for alleged "immoral conduct" after they criticised the government or challenged the country's increasing conservatism.
This has intensified since President Vladimir Putin sent troops into Ukraine in late February, and Melnichenko said he understands why.
"The intellectual elite has the power to make the ruling elite lose the foundations of its power, that's why there is such a harsh reaction against universities," the moustachioed former senior lecturer at Volgograd State University told AFP.
Melnichenko was fired for "immoral conduct" after sharing social media posts denouncing Moscow's intervention in Ukraine, despite agreeing to a request from the university to delete the posts.
He was also detained by police at the university and accused of spreading "false" information -- one of the many Russians who have fallen foul of new restrictions against criticising the offensive.
'In shock for three months'
At the police station, he made the symbolic move of demanding a Ukrainian translator -- a right under Russian law -- but was refused.
Melnichenko may live in Russia, but he has a deep connection to Ukraine.
His parents live in Nikopol, a city in southern Ukraine close to the front line.
"I have been in shock for the past three months. These are my parents," he said with tears in his eyes.
In June, a court found Melnichenko guilty of an administrative charge and ordered him to pay a fine of 30,000 rubles (about $500) -- roughly his monthly salary.
Luckily, Melnichenko said, he is not the family's main breadwinner. His wife Zoya is a manicurist and makes more money than him.
"If they ban manicures, Russia will fall," he said, bursting out laughing.
It is not the first time the outspoken Melnichenko has been in trouble with the authorities. Two universities have previously declined to renew his contracts.
In one incident, it was after he denounced a case of corruption, he said. In the other, he offered students the chance to discuss the hugely sensitive issue of Russia's 2014 annexation of Crimea from Ukraine.
But the dismissal for immoral conduct is much more serious, since it will prevent him from finding another teaching job in Russia.
He is contesting the decision in court, but also fears he could face criminal charges.
Melnichenko said he cannot imagine life without teaching.
"I need the university, the students, the lecturers," he said. "This is the place where everyone can grow and help others grow."
Defending prisoners of war
His former students spoke highly of him.
"He encouraged us to pursue intellectual work," said Sergei, who did not want his last name published for fear of reprisals.
In the meantime, Melnichenko continues to post videos on his popular YouTube channel, which has more than 67,000 subscribers.
Since his legal troubles began, Melnichenko said he has been watched by security services and become the target of a smear campaign in local media.
But he said he is not afraid, and is actually stepping up his activities.
Melnichenko has teamed up with Alexander Efimov, a member of the liberal Yabloko party, in an effort to locate Ukrainian soldiers taken prisoner by Russian forces. They also plan to launch an initiative to track down Russian servicemen held in Ukraine.
"There are still people in Russia who are dignified, honest and genuinely care for others," said Efimov, 50.
"The authorities want to create a kind of monolith in the country that would support any of their delusions, any of their crimes."
The two hope that by working to defend prisoners of war on both sides, they can help bring Russians and Ukrainians together.
"This is important for the future," Melnichenko said. "Prisoners of war can either divide our two nations, Ukrainians and Russians, or help them to unite."
© 2022 AFP
L'Humanité
En Bolivie, la droite prépare la riposte après la condamnation de la présidente putschiste Jeanine Añez
ActuLes conservateurs annoncent une série de manifestations alors que l’ancienne deuxième vice-présidente du Sénat a été condamnée, vendredi, pour sa participation au coup d’État contre Evo Morales en 2019.
Lina Sankari« Dix ans de prison est une peine légère en comparaison avec les dommages causés à la démocratie. » La sentence est tombée de l’ancien chef de l’État bolivien. Evo Morales (Mouvement vers le socialisme, MAS) a ainsi réagi à la condamnation, vendredi, de l’ex-présidente par intérim Jeanine Añez, qui a participé au putsch qui avait conduit à le renverser en novembre 2019 L’ancien chef des forces armées William Kalimán, qui avait demandé à Evo Morales de « renoncer à son mandat présidentiel afin de permettre la pacification et le maintien de la stabilité, pour le bien de notre Bolivie », et le responsable de la police Yuri Calderón, tous deux en fuite, ont écopé de la même peine.
Deuxième vice-présidente du Sénat au moment du coup d’État, Jeanine Añez a été condamnée pour « manquement au devoir » et « décisions contraires à la Constitution et aux lois ». Le pays vivait au rythme des mutineries d’unités policières et d’incendies de résidences officielles. Les médias publics étaient quant à eux occupés par la droite. Sur fond de manifestations liées à de présumées fraudes dénoncées par l’Organisation des États américains (OEA), inféodée à Washington, Evo Morales, qui briguait un quatrième mandat, avait été poussé à la démission avant de s’envoler pour le Mexique. L’élection avait par la suite été annulée. À la faveur de la vacance du pouvoir, le coup de force de Jeanine Añez avait été validé par le tribunal constitutionnel. « La Bible est revenue dans le palais ! » annonçait, triomphante, la présidente par intérim.
Branle-bas de combat
« Nous n’en resterons pas là, nous irons devant la justice internationale », a d’ores et déjà annoncé Jeanine Añez, qui se présente comme une « prisonnière politique ». Elle devra toutefois faire face à un deuxième procès pour « sédition, soulèvement armé et génocide ». Des familles de victimes de la répression avaient déposé plainte contre les massacres qui avaient fait 22 morts, selon le décompte d’un groupe d’experts indépendants.
À la suite de l’annonce de la condamnation, la droite s’est immédiatement mise en ordre de marche. Des manifestations ont été annoncées pour la semaine prochaine. Les conservateurs n’ont jamais digéré la victoire dès le premier tour, en 2020, de Luis Arce, candidat du MAS à la présidence grâce à une participation historique (88 %).
BolivieJeanine Añez Chavezevo morales Valeurs Actuelles
Le « wokisme » de Netflix irrite aussi les personnes issues de minorités
Impossible d’y échapper. Dans la quasi-totalité des programmes produits par Netflix ces dernières années, impossible de faire sans un personnage LGBT, noir ou issu d’une quelconque minorité. Le géant du streaming se fait fort de proposer les programmes les plus inclusifs possibles… même quand l’ajout d’informations sur la sexualité ou l’origine des personnages est parfaitement inutile. Un progressisme acharné qui excède de très nombreux utilisateurs, y compris les spectateurs issus de minorités, a constaté Le Point.
« Je suis noir, je le sais et j’ai déjà vécu du racisme. Mais quand je regarde des séries, j’ai l’impression que c’est partout, tout le temps, et ça m’énerve de me sentir comme une victime alors que je veux juste me détendre après les cours », explique à l’hebdomadaire Nelson, 17 ans. Le jeune lycéen cite l’exemple de la série Lupin, qui met en vedette Omar Sy : « Il y avait presque à chaque épisode du racisme des Blancs sur les Noirs. Ça m’énervait en tant que Noir, pas parce que c’est injuste, mais parce que c’est pas ça ma vie. »
Un activiste aux importantes responsabilités
« J’aime bien les contenus LGBT sur Netflix, mais ce qui me gêne, c’est quand l’info sur la sexualité tombe comme un cheveu sur la soupe », abonde Eliott, également âgé de 17 ans et qui explique au Point être lui-même homosexuel. « On a l’impression que c’est faux et qu’on sert juste à cocher des cases », explique le jeune homme. « Les séries Netflix, en ce moment, se concentrent beaucoup sur la représentation de toutes les catégories : gay, polyamoureux, bi, cisgenre, etc. au point que ça devient les traits principaux des personnalités des personnages », ajoute enfin Anna, 18 ans, étudiante en histoire et « féministe engagée ».
Le constat que dressent Nelson, Eliott et Anna dans les colonnes du Point ne sort pas de nulle part. Selon l’hebdomadaire, il est la conséquence du travail de Darnell Moore, vice-président de la stratégie d’inclusion de la plateforme. Cet activiste, décrit comme « intersectionnel, antiraciste et queer », est chargé de passer les programmes de Netflix au scanner woke, et de ne pas laisser une occasion de créer un personnage qui en coche les cases. Un activisme forcené qui pourrait être l’un des problèmes compliquant les affaires de Netflix : au premier semestre 2022, et pour la première fois depuis des années, la firme a perdu des abonnés.
L'Humanité
La lettre ouverte de la société civile congolaise au roi des Belges
TribuneDans une lettre ouverte, des intellectuels, des militants syndicaux et associatifs congolais pointent les limites des "regrets" exprimés par le roi des Belges en visite au Congo. Pour eux " exprimer des regrets, c’est également annihiler toute chance de questionner certes la Belgique d’hier, mais également la Belgique d’aujourd’hui qui s’est installée dans une relation néocoloniale avec le Congo depuis son indépendance et qui a travaillé à rigoureusement miner toute possibilité d’éclosion d’une réelle démocratie au cœur de l’Afrique en mettant à mal sa souveraineté comme à l’époque". Ils demandent au roi des Belges d'avoir "ce courage que n’ont pas eu (ses) prédécesseurs et qui permettra à votre Nation de construire son avenir en se regardant dans le miroir de l'Histoire. Faire une déclaration publique en faveur de la justice et des réparations pour les conséquences de la terreur initiée par votre famille sur nos terres".
CollectifLettre au Roi des Belges
Monsieur,
Nous vous écrivons au moment où vous vous trouvez sur le sol congolais depuis le mardi 7 juin 2022. Nous savons que le Congo a toujours eu une place spéciale pour le royaume de Belgique, car il a d’abord été la possession privée du Roi Léopold II, de 1885 à 1908, puis après payement compensatoire par l’Etat belge au roi, est devenu colonie belge de 1908 à 1960. Alors que ces tractations avaient lieu entre les sujets belges et leur roi, nombre de Congolais avaient déjà et allaient encore perdre la vie du fait de la férocité de l’ordre colonial.
Nous souhaiterions rappeler ici que l’entreprise coloniale belge a commencé par un mensonge. En effet, afin de pouvoir avoir une colonie comme d’autres pays européens de l’époque, lorsque Léopold II a arrêté son choix sur le Congo, celui-ci s’est présenté comme un « humanitaire » ayant à cœur de libérer le Congo de l’esclavage. Cependant, la solution qu’il entendait proposer pour remédier à l’économie esclavagiste qui s’était installée sur le continent grâce à des hommes comme Tippo Tip, était la colonisation.
S’associant à ce marchand d’esclaves à certains endroits, et par l’entremise de son envoyé Stanley, il fera signer des documents particuliers aux chefs locaux. Ces derniers, en apposant un X à la fin du document, et en échange d’un morceau de tissu, promettaient en leur nom et au nom de leur descendance, de librement lui céder pour l’éternité́ la souveraineté et tous les droits souverains liés à leurs territoires. Ainsi, les routes qui seraient développées, le gibier, la pêche, les minerais ou encore les forêts de ces territoires devenaient l’absolue propriété du roi des Belges représenté par son association de l’État Indépendant du Congo (EIC). Quant aux autres terres, elles seront déclarées vacantes et deviendront également propriété de l’EIC.
Le vol des terres et de la souveraineté des peuples du Congo ne sera que la première étape dans son entreprise d’assujettissement. Leopold II instaurera le travail forcé pour mettre en valeur « sa colonie ». Récolte de latex, dont a besoin l’industrie automobile européenne naissante, collecte d’ivoire, mise à disposition de nourriture pour les colons sera le lot quotidien de millions de Congolais. La Force publique, qu’il crée aussi, est chargée de contrôler les rendements, vérifier que les nombres assignés soient respectés. Elle est invitée à brutaliser ceux qui ne peuvent faire face à ces obligations. Pour s’assurer de la coopération des populations, on n’hésite pas à emprisonner les femmes et les enfants dans des camps de concentration où les sévices sexuels sont monnaie courante. Il arrive également que des individus soient chicotés ou tués pour l’exemple et les mains coupées étaient la preuve que chaque cartouche donnée à un soldat avait été utilisée à bon escient. Cette exploitation sauvage du Congo va rapporter des bénéfices énormes aux différentes sociétés que Leopold II va créer, donc à lui-même et par la suite à sa descendance.
Ce n’est que forcé par des actes et des mouvements de résistance congolaise générant une campagne internationale initiée par ED Morel sur les crimes commis au Congo et le pillage systématique de ce territoire que Léopold II cédera le Congo à l’État belge. Rappelons également que 38 % à 49 % du budget de l’EIC était consacré aux dépenses militaires, c’est-à-dire à la brutalisation des peuples du Congo qui furent, rien qu’à cette époque, réduits de moitié par la sauvagerie belge massacrant par millions et réprimant toute forme de résistance.
La période allant de 1908 à 1960 sera également caractérisée par une économie de prédation de la part de la Belgique qui tirera d’immenses profits de l’exploitation minière au Congo. Le travail forcé ne sera nullement aboli. Ainsi, 11 % de la population recrutée au Kasaï pour travailler dans les mines mourront en chemin du fait des mauvais traitements et les cadavres de ces Congolais seront appelés déchets. Les Congolais construiront des villas afin que les colons puissent vivre agréablement. Ils construiront également des routes, des chemins de fer et des hôpitaux, non pas pour « développer » ou rehausser le niveau de vie et le bien-être de la population, mais pour pouvoir acheminer les ressources pillées et ces marchandises qui feront les bénéfices de la colonie. Les dispensaires de santé étaient destinés à conserver une main d’œuvre en santé suffisante que pour pouvoir effectuer toute la besogne. Quant aux écoles, elles servaient à formater les Congolais à l’administration coloniale, non pas pour devenir de brillants sujets, mais pour accomplir des actes typiquement bureaucratiques administrant les bénéfices coloniaux.
C’est également durant cette période que l’État belge qui avait accepté de prendre en charge les dettes contractées par Léopold II, contractera lui-même des dettes pour ses investissements dont il gardera les bénéfices générés mais dont il transfèrera les dettes à l’État congolais en 1965 en toute illégalité ! Tout ça pour services rendus, oubliant que les Congolais appelés pour se battre lors des Guerres mondiales européennes qui ne les concernaient pas, sont morts par milliers et ont permis à la Belgique de s’asseoir à la table des vainqueurs. Oubliant également que l’annulation de la dette belge auprès des Etats-Unis avait été rendue possible grâce à l’uranium du Congo que la Belgique avait généreusement pourvu les Etats-Unis qui allaient ensuite fabriquer la bombe qui détruira Hiroshima et Nagasaki.
Qu’en ont tiré les peuples du Congo de tout ceci ? Ceux-ci ont vécu dans un système d’apartheid qui fera dire à Patrice Emery Lumumba au moment de l’indépendance : « Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un noir on disait « Tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « Vous » honorable était réservé aux seuls blancs ?». Pour ces mots qui traduisaient le calvaire qu’ont eu à vivre les Congolais durant septante-six ans, pour son désir de voir un Congo réellement libre naître, Patrice Lumumba, Premier ministre démocratiquement élu sera condamné à mort et exécuté par la Belgique et son roi Baudouin, aidés par les Américains. Son corps, celui de Maurice Mpolo et Joseph Okito seront taillés en morceaux et trempés dans de l’acide. Pour la Belgique, cette indépendance de vitrine devait constituer une transition vers la néo-colonisation car dans les faits, rien ne devait changer.
Ceci explique le soutien que la Belgique accordera au président Mobutu car c’était l’homme qui avait su préserver ses intérêts et avait montré en apportant aucun soutien à Lumumba qu’il était de son côté. Conseillers économiques, militaires belges défileront au Congo-Zaïre alors que le régime montrait des signes non démocratiques clairs. Ce n’est qu’au moment où les Etats-Unis voudront reconfigurer le pouvoir en Afrique centrale, qu’ils décideront que Paul Kagame et Yoweri Museveni étaient leurs nouveaux types de leaders, ostracisant ainsi Mobutu, que la Belgique s’autorisera des critiques à l’endroit du dictateur en perte de vitesse. Le roi Baudouin et la reine Fabiola ne manqueront pas, eux non plus, de visiter le Zaïre alors que les Zaïrois vivaient sous une dictature féroce.
Aujourd’hui alors que le Congo vit à nouveau des temps troublés, alors qu’il se débat face à un président issu d’une nouvelle fraude électorale et en quête de légitimité, la Belgique par l’entremise de votre visite lui apporte du soutien.
Au vu de tout ceci, Monsieur, que devons-nous, nous Congolais, entendre des regrets que vous avez exprimés au sujet des relations hautement questionnables que votre pays a entretenu et entretient avec le Congo et son peuple ? Le regret nous renvoie à l’idée d’impuissance, l’impératif de l’action en est complètement absent. Ceci suppose également que l’on fasse le choix de ne pas agir. La Belgique s’est beaucoup émue du fait que le gouvernement allemand ait reconnu avoir commis un génocide contre les peuples Hereros et Namas de Namibie et ait présenté ses excuses à ces populations pour les crimes commis. Des journaux belges se sont même demandé si ce n’était pas un dangereux précédent car bien entendu la question de savoir si un génocide avait été commis au Congo était sur toutes les lèvres. Le spectre qu’ouvre cette question est nécessairement celle de la justice et subséquemment celle des réparations. Or en exprimant des regrets face à ce passé tragique des Congolais cela permet d’enterrer celui-ci, de le rendre aphone pour transformer notre présent. Exprimer des regrets, c’est également annihiler toute chance de questionner certes la Belgique d’hier, mais également la Belgique d’aujourd’hui qui s’est installée dans une relation néocoloniale avec le Congo depuis son indépendance et qui a travaillé à rigoureusement miner toute possibilité d’éclosion d’une réelle démocratie au cœur de l’Afrique en mettant à mal sa souveraineté comme à l’époque.
Au vu de tout ceci, et contrairement à ce qu’ont exprimé les politiques congolais à ce sujet, nous refusons de faire silence sur les pillages, les viols, la chicote, les humiliations, les massacres ainsi que les « génocides » culturels, spirituels et identitaires qu’ont subi nos ancêtres. Nous refusons que l’assassinat de Patrice Emery Lumumba soit évacué́ au moyen de la rétrocession de sa dent alors que pendant soixante-et-un an elle a été gardée comme une relique d’autosatisfaction de la barbarie commise par l’État belge. Nous avons tiré de notre passé des convictions qui nous ont permis de développer un certain nombre de valeurs qui dérivent toutes de l’idée de la sacralité de la vie.
Quels Congolais serions-nous aujourd’hui si nous nous contentions de regrets alors que les crimes qui ont été commis contre le Congo et les Congolais commandent avant tout la justice ? Quels Congolais serions-nous si nous acceptions d’aller de l’avant alors que les relations futures qui nous sont proposées, comme celles de hier, ne s’inscrivent que dans la vassalité engendrant une mise sous silence de notre volonté de nous instituer comme peuple politique en prenant comme ferment de notre nation les souffrances immenses que notre peuple a subi aux mains du colonisateur ? La mémoire ne saurait se négocier car elle est notre boussole pour l’avenir, c’est elle qui nous dit le peuple libre que nous voulons être, l’engagement que nous prenons face à notre destin.
Dans une de nos langues, le lingala, nous utilisons le même mot pour dire hier et demain, lobi. Nos ancêtres ont montré par là le lien fondamental qu’il existait entre le passé et l’avenir, comment le second se nourrissait du premier. Donner une chance à cet avenir c’est avoir un regard réflexif et critique sur ce qui nous est tous arrivé, en Belgique, au Congo. Les regrets, outre le fait de produire de l’émotion en celui qui les exprime, ne permettent ni la transmission, ni une réconciliation réelle, ni sans doute l’impératif de justice.
Nous espérons, Monsieur, que vous aurez ce courage que n’ont pas eu vos prédécesseurs et qui permettra à votre Nation de construire son avenir en se regardant dans le miroir de l'Histoire. Faire une déclaration publique en faveur de la justice et des réparations pour les conséquences de la terreur initiée par votre famille sur nos terres ainsi que des excuses au nom de votre Royaume sont un minimum symbolique qui vous permettront à vous aussi de vous reconstruire sans porter le poids transgénérationnel de cette barbarie humaine.
Seules ces actions pourront constituer le point de départ d’une nouvelle relation entre nos deux pays.
Cher Philippe, nous vous remercions de l’attention que vous voudrez bien porter à notre lettre.
Respectueusement,
Les signataires :
- Armand Bukula, citoyen congolais,
- Ben Kamuntu, artiste et Militant de Lucha,
- Bénédicte Kumbi Ndjoko, militante de droits de l’homme,
- Bienvenu Matumo, militant de Lucha,
- Bopomi Bolapa Mino, militant de Filimbi
- Claude Kinyunyi, citoyen congolais,
- Claude Nshokano, militant politique,
- Copernic Disanka, militant de Lucha,
- Dr Richard Ndambo, médecin,
- Guy Shungu Lama, citoyen congolais,
- Henry Mikiti Panda, citoyen congolais,
- Henry Pacifique Mayala, chercheur en sciences sociales,
- Jeanine Zenobita, citoyenne congolaise,
- Joel Mputu, citoyen congolais,
- Justin Murhula, journaliste engagé,
- Laetitia Munzadi, citoyenne congolaise,
- Nino Susu, citoyen congolais,
- Palmer Kabeya, militant de Filimbi,
- Salomon Zahiga, membre des ateliers de la République,
- Steward Muhindo, défenseur des droits humains,
- Valériane Ndena, citoyenne congolaise,
- Victor Tesongo, activiste de droits humains,
- Yves Diabikulwa Watumu, militant de Lucha
- Maguy Ndona Mavakala, citoyenne congolaise,
- Jean Paul Mualaba, militant de Lucha,
- Emmanuel Mabunguta, militant Mouvement Justice en Action
France24 - World
Pre-summer heatwave to hit France starting Wednesday
Issued on: 13/06/2022 - 07:09
NEWS WIRES
An early heat wave is expected to hit France this week, the state forecaster Meteo France said on Sunday, with temperatures reaching up to 38 Celsius (100 Fahrenheit) in the south.
The heat wave will affect the southern part of the country first, although how far it will spread to the north is uncertain, Meteo France said.
Temperatures could reach 35 to 38 degrees Celsius from the middle of the week until the weekend, and are not expected to drop below 20 degrees, the meteorological service predicted.
Meteo France said this year’s heat wave is set to arrive unusually early, with temperatures predicted seen normally at the height of summer.
This is due to a low-pressure system located between the Azores islands and Madeira in the Atlantic, which favours the uprising of warm air over Western Europe.
The state forecaster said it expected the peak of the heat wave in France to take place between Thursday and Saturday.
Neighbouring Spain is currently experiencing the hottest pre-summer heatwave for at least 20 years.
Temperatures reached 40C (104 Fahrenheit) in the Guadalquivir valley in Seville and the nearby city of Cordoba on Saturday, the national meteorological office AEMET said.
(REUTERS)
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Blistering heatwave sweeps South Asia as mercury in Pakistan soars to 50C
Extreme heatwave scorches India’s wheat harvest, snags export plans
Southern France swelters under record high temperatures for May
L'Humanité
Égarée, l’équipe de France se cherche
ActuFootball Derniers de leur groupe en Ligue des nations et relégables en division inférieure, les Bleus tenteront de finir la saison sur une première victoire contre la Croatie, ce lundi au Stade de France.
Nicolas GuillerminC’est un match qui va permettre d’en apprendre beaucoup sur les ressources psychologiques des Bleus et leur capacité ou non à relever la tête malgré les forfaits, les joueurs épuisés ou en plein doute, et la présence de jeunes inexpérimentés. Dernière du groupe 1 de la Ligue des nations (1) après sa défaite 2-1 face au Danemark puis deux matchs nuls en Croatie et en Autriche (1-1), l’équipe de France, tenante du titre, n’a plus le choix. Pour garder une chance de disputer le Final Four et éviter la relégation en deuxième division (Ligue B), elle doit battre la Croatie, ce lundi 13 juin, au Stade de France (20 h 45, TF1) pour son dernier match de la saison, le quatrième en onze jours.
Seule équipe sans victoire dans sa poule, la France est passée tout près de la correctionnelle, vendredi 10 juin, à Vienne. Après l’égalisation de Kylian Mbappé (83e), entré à l’heure de jeu, les Bleus auraient même pu s’incliner sur une ultime contre-attaque autrichienne dans le temps additionnel. Lors de ces trois rencontres, d’importantes lacunes sont apparues en défense : erreurs d’alignement de Théo Hernandez face au Danemark, manque de concentration de Jonathan Clauss, qui a offert un pénalty aux Croates, marquages défaillants de William Saliba face aux attaquants danois et autrichiens ou encore passivité des défenseurs face à une équipe autrichienne qui n’en demandait pas tant.
Le mondial dans cinq mois
S’il est indéniable que le forfait de Raphaël Varane, blessé lors du premier match contre le Danemark, a pesé et que la jeune arrière-garde tricolore alignée manque d’expérience, il semble néanmoins que le mal soit plus profond. Cette saison, l’équipe de France a encaissé au moins un but sur huit de ses douze rencontres et n’a signé que quatre succès sans en prendre. L’attaque tricolore est également moins flamboyante en cette fin de saison, pénalisée par les forfaits de Paul Pogba et N’Golo Kanté, grands pourvoyeurs de ballons. Les ailiers Kingsley Coman et Moussa Diaby ont fait étalage de leur maladresse, tandis que Karim Benzema, éreinté par une saison interminable, a atterri sur le banc, que Kylian Mbappé souffre d’un genou et qu’Antoine Griezmann n’est plus que l’ombre de lui-même.
À cinq mois du Mondial, les champions du monde ont besoin de se rassurer en remportant ce dernier match, d’autant qu’en septembre il ne restera plus que deux rencontres avant l’entrée en lice au Qatar, le 22 novembre, contre l’Australie ou le Pérou. « On est toujours en vie mais, maintenant, on est dans l’obligation d’aller gagner les trois prochains matchs, souligne le capitaine Hugo Lloris. (…) Si on veut rester tout en haut de la hiérarchie mondiale, il faut être capable d’être beaucoup plus solide. »
football France24 - Monde
Législatives : premiers résultats en Outre-mer, une abstention record dans les Antilles
Publié le : 12/06/2022 - 09:50Modifié le : 12/06/2022 - 14:49
FRANCE 24
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La secrétaire d'État chargée de la mer, Justine Bénin, est en ballotage à l'issue du premier tour des élections législatives, marqué par une abstention record dans les Antilles comme à Saint-Pierre-et Miquelon.
Les premiers résultats des élections législatives françaises sont arrivés des Outre-mer, dimanche 12 juin, où les citoyens se sont rendus aux urnes 24 heures avant ceux de la Métropole. Un scrutin largement marqué par l'abstention, notamment dans les Antilles.
Dans les deux circonscriptions de Nouvelle-Calédonie, les candidats de la majorité présidentielle sont en tête, sur fond d'abstention record. Moins d'un électeur sur trois s'est déplacé.
Dans la première, le sortant Philippe Dunoyer, qui siégeait dans la précédente mandature dans les rangs de l'UDI avant de rallier Ensemble pour ce scrutin, dépasse les 40 %, laissant loin derrière sa principale rivale loyaliste, Virginie Ruffenach (LR), qui ne parvient pas à se qualifier pour le second tour. Elle est devancée par la candidate du FLNKS, Wali Wahetra, qui réalise une percée inattendue et se qualifie pour le second tour dans cette circonscription acquise à la droite, où se trouve Nouméa.
Dans la seconde circonscription, où le député sortant Philippe Gomès (UDI) ne se représentait pas, Nicolas Metzdorf (Ensemble) arrive au coude à coude avec l'indépendantiste Gérard Reignier, qui ne pourra compter que sur une plus forte mobilisation de son camp pour l'emporter.
Les deux candidats LR battus ont appelé dimanche à voter pour les candidats de la majorité présidentielle.
À Wallis et Futuna, où sept candidats briguaient le seul siège, Mikaele Seo, candidat de la majorité, au pouvoir dans l'archipel, sera en ballotage favorable face à Etuato Mulikihaamea, soutenu par l'opposition locale.
Président de la commission permanente de l'Assemblée territoriale, Mikaele Seo, proche de Renaissance, était jusqu'alors le suppléant du député sortant, Sylvain Brial, qui n'a pas pu se représenter après un grave accident vasculaire cérébral en 2019.
Avec seulement 226 voix de retard sur son adversaire, Etuato Mulikihaamea, 55 ans, est un novice en politique, jusqu'alors connu à Wallis et Futuna pour son investissement dans le rugby et le sport en général. Il est président du Comité territorial olympique et sportif.
Dans ce territoire, où l'on a voté à près de 80 %, les reports de voix au second tour sont difficiles à anticiper compte tenu de l'importance des liens familiaux et coutumiers, au-delà des étiquettes politiques.
Sur les quatre circonscriptions de ce département d'outre-mer, deux députés sortants sont en ballotage favorable : Justine Bénin (2è circ.), qui joue son poste de secrétaire d'État chargée de la mer au gouvernement et qui s'opposera au second tour au candidat de la Nupes, Christian Baptiste, et Olivier Serva (1è circ.), récemment démissionnaire de la majorité présidentielle.
La 3e circonscription crée la surprise en mettant en tête le leader local du RN, Rody Tolassy, devant le député sortant Max Mathiasin, apparenté Modem. Au second tour de l'élection présidentielle Marine Le Pen avait obtenu presque 70 % des suffrages en Guadeloupe.
Dans la 4e circonscription, le candidat soutenu par le PS, Elie Califer, maire de la commune de Saint-Claude devance Marie-Luce Penchard, ministre des Outre-mer de Nicolas Sarkozy, soutenue dans cette élection par Renaissance.
La participation a été faible (25,31 %, contre 25,60 % au 1er tour en 2017).
Lors de ce premier tour marqué par une forte abstention dans les quatre circonscriptions, avec une participation de 21,37 %, contre 26 % en 2017, le seul député sortant à se représenter, Jean-Philippe Nilor (Gauche démocratique et républicaine), a été mis en ballotage par l'ancien président de la collectivité territoriale, Alfred Marie-Jeanne, 85 ans, son ancien mentor.
Le deuxième tour verra s'affronter dans deux autres circonscriptions un parti d'extrême gauche Peyi-A, et Gran sanble pou matinik, la coalition menée par le Mim, le mouvement indépendant Martiniquais d'Alfred Marie Jeanne, tandis que dans la circonscription de Fort-de-France un candidat soutenu par le Parti progressiste Martiniquais, créé par Aimé Césaire est en ballotage face à un candidat Gran sanble pou matinik.
Le député macroniste sortant, Lénaïck Adam est en ballotage favorable face au syndicaliste Davy Rimane, membre de l'Union des Travailleurs Guyanais.
Dans la première circonscription, dont Gabriel Serville (député GDR 2012-2021) avait démissionné pour prendre la tête de la collectivité de Guyane, Yvane Goua, figure du milieu associatif, et porte-parole du collectif Trop Violans, né des remous des manifestations de 2017, affrontera Jean-Victor Castor membre du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale.
Le taux de participation est légèrement en hausse.
- Saint-Barthélemy et Saint-Martin
La député sortante LR Claire Javois Guion-Firmin est éliminée dès le premier tour. Le deuxième tour opposera le centriste Frantz Gumbs, ancien président de la Collectivité de Saint-Martin de 2009 à 2012 et actuel second vice-président de la majorité territoriale, au Divers droite Daniel Gibbs, ancien député de 2012 à 2017 et président de la Collectivité de Saint-Martin de 2017 à 2022.
Le taux de participation est très faible, il ne s'élève qu'à 21,25 % contre 24,02 % en 2017.
Le député LREM sortant Stéphane Claireaux, ne se représentait pas. Le second tour opposera le candidat du mouvement local Archipel Demain, Stéphane Lenormand à Olivier Gaston proche du parti de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
Là aussi le taux de participation est en recul avec 53,47 % d'inscrits à s'être déplacés contre 59,47 % en 2017.
Avec AFP
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Législatives 2022
Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives
ANALYSE
Entre coalition présidentielle et Nupes, les législatives les plus ouvertes depuis 25 ans
Politique
Élections législatives : LREM et la Nupes à couteaux tirés
Valeurs Actuelles
Stade de France : les images de vidéosurveillance de la RATP ont également été détruites
On ne compte plus les nombreux épisodes qui composent le feuilleton du fiasco du Stade de France, survenu le 28 mai dernier. Relancée, si tant est qu’elle était retombée, par la découverte de la suppression des images de vidéosurveillance du stade, la polémique ne faiblit plus. Et selon Le Parisien, cela ne risque pas de s’arranger : vendredi 10 juin, la RATP a annoncé qu’elle avait également supprimé les images captées le soir de la finale de la Ligue des Champions.
Contrairement au Stade de France, qui a l’habitude de supprimer toutes ses archives vidéos au bout de sept jours, la RATP procède à un tel ménage 72h après l’enregistrement. Là encore, aucune réquisition de la justice n’est venue empêcher ce processus automatique. « Le délai de conservation des vidéos des caméras de vidéoprotection est de 72 heures pour des raisons de stockage », explique la société qui exploite la ligne 13 du métro parisien, où ont eu lieu de très nombreux vols et agressions. « Sans réquisition judiciaire, elles sont écrasées automatiquement par les nouveaux enregistrements. Nous n’avons eu aucune réquisition. »
« Ça ne peut pas être un oubli »
« La justice connaît très bien ces délais, ils ont l’habitude de travailler sur ces dossiers. Ça ne peut pas être un oubli », tance une source proche de l’enquête. Une colère qui rejoint celle des nombreux responsables politiques qui, depuis le jeudi 9 juin, n’ont pas hésité à accuser les autorités judiciaires et policières d’avoir volontairement laisser expirer le délai, afin de dissimuler d’éventuelles preuves. Contacté par Le Parisien, le parquet de Bobigny rappelle qu’il « faut le support d’une enquête judiciaire pour effectuer des réquisitions ». Or, la seule enquête ouverte à ce stade concerne le trafic de faux billets. Une information judiciaire qui « ne nécessitait donc pas l’exploitation de la vidéoprotection ».
L’enquête pour vols et violences aggravées, elle, n’a été ouverte que le vendredi 10 juin, bien après le délai maximum de conservation des images. « À tort, on n’a peut-être pas mesuré que beaucoup de gens avaient vécu l’enfer. Nous n’avions pas connaissance que sur ces vidéos, il y avait des choses gravissimes. Personne ne nous a fait remonter l’information », glisse une source proche du dossier au Parisien. Pour faire éclater la vérité, la justice ne pourra donc utiliser que les images de la SNCF, qui exploite les lignes des RER B et D, et des caméras de voirie de la préfecture de police. Seul espoir : selon un spécialiste, il serait possible de récupérer les images détruites, même si « cela dépend des systèmes d’exploitation ».
France24 - Monde
En Russie, les premiers "McDonald's russes" ont ouvert leurs portes
Publié le : 12/06/2022 - 19:06
FRANCE 24
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Karina CHABOUR
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Quinze restaurants "Vkousno i totchka" (Délicieux. Point) ont ouvert leurs portes, dimanche en Russie, pour remplacer les anciens restaurants McDonald's. L'inauguration du nouveau restaurant à Moscou a attiré les clients nostalgiques depuis le départ de Russie de la chaîne de fast-food américaine.
"Le nom change, l'amour reste" : les premiers "McDonald's russes" ont ouvert leurs portes, dimanche 12 juin, sous ce slogan dans le pays nostalgique de la chaîne de fast-food américaine, qui a quitté la Russie en raison du conflit en Ukraine.
"Vkousno i totchka" (Délicieux. Point) est le nouveau nom de l'enseigne, dévoilé dimanche à Moscou devant une centaine de journalistes russes et étrangers. Le nouveau logo représente lui deux frites stylisées orange et un point rouge sur fond vert.
"Nous essaierons de tout faire pour que nos clients ne remarquent aucune différence, ni en matière d'ambiance, ni en matière de goût, ni en matière de qualité", a assuré le directeur général de la chaîne, Oleg Paroïev.
"Ce ne sera pas pire, c'est sûr. Nous essaierons de faire que ce soit meilleur" qu'avant, a renchéri de son côté le nouveau propriétaire, l'homme d'affaires Alexandre Govor.
"Nous espérons que le nombre des clients ne diminuera pas mais au contraire, qu'il augmentera. Surtout que désormais, c'est une entreprise entièrement russe", a-t-il ajouté.
Implantée depuis plus de 30 ans en Russie, McDonald's fut l'une des premières fenêtres sur le monde occidental à s'ouvrir pour les Russes et devint ancrée dans leur quotidien et leur cœur. Très populaires, les restaurants russes représentaient environ 9 % du chiffre d'affaires du groupe américain.
Cinquante nouveaux restaurants dès lundi
Sa décision de suspendre le travail de ses 850 restaurants et 62 000 salariés en mars, puis de quitter définitivement le pays en mai en raison de l'offensive russe en Ukraine lancée le 24 février, a été mal digérée par les Russes.
Une longue file d'attente s'étendait dimanche devant le McDonald's emblématique de la capitale russe, face à la place Pouchkine, l'un des quinze premiers restaurants à accueillir ses clients dimanche, bien avant l'ouverture officielle qui a eu lieu en grande pompe à 9 h GMT.
"Des millions des clients ont de nouveau une possibilité de venir dans leur restaurant préféré", a lancé lors de la cérémonie Oleg Paroïev, alors que Alexandre Govor a salué, ovationné par le public, le retour de ces plats "comparables à rien".
Lundi, 50 autres restaurants doivent ouvrir leurs portes, la chaîne prévoyant ensuite la réouverture de 50 à 100 restaurants par semaine à travers le pays.
Des prix qui ont "légèrement augmenté"
Au menu, la même gamme qu'auparavant : cheese et double cheeseburgers, vaste gamme de glaces et de desserts, mais le Filet-O-Fish s'appelle désormais le Fishburger, le Royal Deluxe s'est transformé en Grand Deluxe et le préfixe McDo ne figure plus sur aucun nom.
"Nous avons été obligés de supprimer du menu certains produits car ils font référence directe à McDonald's, comme le McFlurry et Big Mac", explique Oleg Paroïev.
Les prix, eux, ont "légèrement augmenté" en raison de l'inflation frappant la Russie de plein fouet depuis la mise en place de nouvelles sanctions occidentales en février et mars, dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine, mais ils restent "raisonnables" selon le directeur général de "Vkousno i totchka".
Quand à l'emballage, il est "neutre" : "aucun mot, aucune lettre" ne doit rappeler le groupe McDonald's, explique-t-il.
Alexandre Govor, qui exploitait 25 restaurants du groupe américain en Sibérie depuis 2015, a racheté en mai les activités de McDonald's.
Cofondateur d'une entreprise de raffinage de pétrole, Neftekhimservice, il a accepté de conserver les 51 000 salariés directs - 11 000 autres étant employés des restaurants sous franchise - pendant au moins deux ans, dans des conditions équivalentes à celles qu'ils avaient auparavant.
L'entrepreneur de 62 ans originaire de Novokouznetsk (Sibérie du Sud), jusqu'alors inconnu en dehors du monde des affaires, dit avoir des "projets très ambitieux" : "Nous voulons que le nombre de nos restaurants atteigne un millier d'ici cinq ou six ans".
Avec AFP
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Le Débat de France 24
Blocage des céréales en Ukraine : l'autre arme de la Russie ?
GUERRE ET SPÉCULATION
Ukraine : pendant la guerre, les affaires continuent pour les fonds spéculatifs
L'Humanité
Aliya Luty, l’enfant des cités à qui profite l’escrime
ActuAtteinte du syndrome des loges, Aliya Luty n’ira pas aux championnats d’Europe du 17 au 22 juin. Touchée mais pas coulée, elle redouble d’énergie pour développer l’escrime dans les quartiers populaires et viser l’or à Paris en 2024.
Georgia DiazAliya Luty, 22 ans, est un des principaux espoirs de l’épée féminine française. Pointant à la trente-quatrième place du classement mondial des tireuses, la jeune femme a toutefois dû écourter sa saison 2021-2022, victime d’une récidive du syndrome des loges – une affection survenant à l’effort, qui se manifeste par de vives douleurs après gonflement excessif d’un muscle et compression des vaisseaux sanguins et nerfs qui le traversent. Opérée des mollets pour la deuxième fois en quatre ans, elle n’a pas pris part aux championnats de France organisés les 21 et 22 mai dernier à Épinal et ne participera ni aux championnats d’Europe en juin ni aux championnats du monde en juillet. Un mal pour un bien, assure-t-elle posément, pour « pouvoir reprendre à la rentrée de septembre et être en forme pour les premières qualifications olympiques. Participer aux Jeux de Paris est le plus important ». Déjà triple championne du monde des moins de 20 ans, Aliya Luty n’imaginait pas un seul instant « faire de tels résultats et en arriver là si vite ».
La fondatrice de citéscrime
Grenobloise d’origine, elle a grandi à la Villeneuve, un grand ensemble urbain construit dans les années 1970, au sud de la ville. Classé zone de sécurité prioritaire au tournant des années 2010, le quartier populaire est miné par les difficultés : chômage, trafic de drogue, suppressions de postes dans les services publics. « Le sport était important dans ma famille. Basket, judo, gymnastique ou natation : j’ai touché à tout dans la limite de ce qui m’était accessible en cité », reprend la jeune femme dont les parents se sont rencontrés à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep).
L’escrime lui était inconnue jusqu’au passage de la Caravane du sport à la Villeneuve. Cette opération menée à l’initiative de la direction des sports de la ville permet aux enfants et adolescents de découvrir gratuitement des activités sportives durant l’été. Le coup de cœur est immédiat. Et les résultats suivent. À 15 ans, Aliya Luty quitte le domicile familial et intègre le pôle France implanté au Centre de ressources, d’expertise et de performance sportives (Creps) de Talence, près de Bordeaux. Elle rejoint l’Insep trois ans plus tard et y est toujours pensionnaire. Élève infirmière, elle a choisi de faire une année et demie de césure pour préparer les Jeux et a fondé une association, Citéscrime, pour promouvoir la pratique de sa discipline dans les quartiers populaires.
« J’ai toujours voulu être engagée. Rien de ce qui m’arrive actuellement ne serait arrivé si je n’avais pas habité en cité, mais l’escrime est souvent vue comme un sport élitiste. Les clubs sont souvent implantés au cœur des centres-villes et rares sont les jeunes de cité qui y ont accès. À l’Insep, nous ne sommes que cinq », poursuit l’hyperactive championne qui propose différents formats d’intervention. Animation découverte, initiation ou rencontre avec des sportifs de haut niveau dans les écoles et maisons de jeunesse.
Fidèle à Grenoble-Parmentier
À plus long terme, elle espère pouvoir aussi financer la prise de licences et l’achat de matériel pour de jeunes talents et organiser des stages de perfectionnement. « L’intérêt est réel et la demande forte de la part des mairies, à Grenoble évidemment, mais aussi à Grigny (Essonne) », assure-t-elle. Imminence de la Journée olympique et paralympique (23 juin) oblige, sept événements sont d’ores et déjà en cours de discussion. Aliya Luty se prépare, en outre, à passer son diplôme de maître d’armes pour plus de crédibilité. « J’ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes coéquipiers et coéquipières, de la fédération. » Laquelle a lancé, en septembre dernier, le Mardi de l’équipe de France. Un rendez-vous mensuel qui voit des athlètes de haut niveau partir à la rencontre des pratiquants aux quatre coins de l’Hexagone. L’escrime a beau être le sport qui a rapporté le plus de médailles olympiques à la France, 119 dont 42 en or au total, elle est loin d’être un sport de masse. Après avoir perdu 24 % de ses effectifs lors de la saison 2020-2021, elle a annoncé rassembler un peu plus de 475 000 licenciés, répartis dans 743 clubs, début janvier. Parmi eux : le Grenoble-Parmentier Escrime auquel Aliya est restée fidèle et souhaiterait offrir une médaille olympique en 2024.
sportsescrimeBanlieue et quartiers populaires Valeurs Actuelles
Insalubrité des rues lyonnaises : les Verts attaqués en justice par les habitants ulcérés
Alors que l’exécutif écologiste à la tête de la municipalité et de la métropole du Grand Lyon s’emploie à verdir, “apaiser” et piétonniser les rues de la capitale des Gaules, la question de la salubrité publique ne semble pas rentrer dans l’agenda de ces prochaines semaines. Au cœur du quartier de la Guillotière, ils sont pourtant toujours plus nombreux à dénoncer l’état de « dégradation déplorable » de la tristement célèbre place Gabriel Péri et ses alentours. Le désormais bien connu collectif de « La Guillotière en colère », dont la réputation s’est bâtie au gré des faits divers du quartier depuis maintenant deux ans, s’en est même fait une spécialité. Les quelque 4500 abonnés au compte Twitter de l’association se désolent en contemplant les photos postées quotidiennement par la présidente, Nathalie Balmat, qui donnent à voir la réalité d’un quartier gangrené par les immondices déversées à même le trottoir. « Au niveau de la rue Dansard, on avait l’équivalent de 6m3 de poubelle qui sont restés sur le trottoir pendant une semaine. On a un problème au niveau des commerçants qui n’ont pas de bac suffisamment grands voir pas de bacs du tout et on aussi des gens qui laissent leur poubelle au milieu de la rue en toute incivilité ». A la pollution visuelle à laquelle doivent faire face quotidiennement les riverains de la place, s’est ajoutée, au fil des mois, une autre pollution, sonore et olfactive cette fois-ci. Les policiers présents sur place sont régulièrement témoins de trafics en tout genre tandis que les nuits sont émaillées d’hurlement, auxquelles donnent lieu les multiples rixes entre délinquants établis dans le quartier. Des nuisances auxquelles la municipalité estime avoir répondu à travers l’installation des très décriés « uritrottoirs » disséminés dans autour de la place Gabriel Péri pour contenir les effluves d’urine qui embaument un quartier abandonné à son sort. Des propositions raillées par le collectif sur Twitter, lassés de voir ses propositions largement ignorées par les écologistes.
« On nous plante des urinoirs de chantier sous nos fenêtres, c’est méprisant »
Les Verts, qui ne manquent pas de rappeler leur attachement à la démocratie locale au travers de concertations et de réunions publiques en tout genre, semblent étrangement s’être dessaisis de leurs prérogatives de leur propre chef. « On a des témoignages d’habitants qui font remonter les mêmes constats que nous auprès de la maire et qui n’ont pas de réponse non plus » se désole Nathalie Balmat. Et lorsque Grégory Doucet, le maire de la ville, est rappelé à ses obligations par les élus d’opposition en conseil municipal, la réponse tient en quelques concepts dérisoires : apaisement, végétalisation, piétonnisation. En dernier lieu, les membres du collectif ont été conviés dans le cadre de l’inauguration d’un nouveau passage piéton au cœur du quartier pensé comme vecteur de pacification. Des projets de piétonnisation des rues adjacentes à la place Gabriel Péri sont également à l’étude. Les rares échanges directs avec les autorités locales ne sont jamais suivis d’effets pour les membres du collectif. « On avait rencontré quelques élus d’arrondissement le 14 juillet 2021, qui devaient revenir vers nous au mois de septembre, mais depuis plus rien. Ils nous ont catégorisé comme des opposants politiques alors que nous sommes un collectif apolitique qui représente des centaines de personnes » observe avec résignation Nathalie Balmat. Après des mois de sollicitations infructueuses, l’attente et l’espoir ont cédé la place à une profonde résignation du côté du collectif. « On n’est pas écoutés et en plus on nous plante des urinoirs de chantier sous nos fenêtres, c’est méprisant ».
Une plainte contre la Métropole et la municipalité
Les habitants auront pourtant tout essayé depuis deux ans pour alerter sur la situation apocalyptique qui est la leur. Le seul sursis accordé l’aura été à la faveur d’une semaine d’intense mobilisation médiatique dans un contexte de campagne présidentielle. Après une brève reprise en main par la préfecture, le quotidien du quartier a inéluctablement repris son cours. En juin 2021, c’est une mise en demeure de faire portant sur les sujets de sécurité, de propreté, de tranquillité et de ramassage des ordures que les riverains avaient transmis à la mairie. Une correspondance restée sans réponse. Alors c’est sur l’action judiciaire que le collectif a décidé de faire entendre ses doléances cette fois-ci. Une plainte pour « carence fautive dans l’exercice des missions de gestion des déchets maintien de la salubrité publique » a été déposée contre la métropole du Grand Lyon auprès du tribunal administratif. La municipalité fait elle aussi l’objet d’un dépôt de plainte pour « carence dans l’exercice de ses pouvoirs et de contrôle ». « On a beaucoup réfléchi à comment obtenir gain de cause avec une action qui soit assez représentative : une plainte sur les manquements autour du ramassage des poubelles nous a paru être plus facilement démontrable » commente Nathalie Balmat. Ce faisant, les riverains entendent faire valoir la responsabilité de l’exécutif écologiste pour « rupture d’égalité devant les charges publiques ». Pour autant, l’association le sait, l’action en justice tient de la gageure compte tenu des jugements rendus par les magistrats de la ville autour d’affaires similaires portées devant les tribunaux. Le 24 novembre 2021, saisi par une plainte de 500 plaignants se revendiquant des collectifs « Lyon en colère » et « Presqu’île en colère » qui entendait faire condamner la préfecture et la ville de Lyon pour leur inaction sur les sujets de sécurité et de tranquillité publique, le tribunal administratif avait déclaré « qu’aucune faute de nature à engager la responsabilité de la commune de Lyon ni de l’État n’est caractérisée ». Fatalistes, les habitants espèrent néanmoins que l’initiative aura à nouveau le mérite de porter leur combat sur le devant de la scène. « On y va en pensant être dans notre bon droit mais je pense qu’ils trouveront un vice de procédure quelconque. Ce n’est pas tant la décision de justice qui nous importe que les actions. On compte plus sur l’électrochoc que ça pourrait créer pour les mettre face à leurs responsabilités. Que l’on gagne ou que l’on perde ne nous préoccupe pas plus que ça, mais qu’on arrête de vivre dans une déchetterie, c’est juste ça l’important.»
France24 - Monde
Irak : démission des députés du bloc sadriste, la plus grande force politique au Parlement
Publié le : 12/06/2022 - 21:51
FRANCE 24
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En Irak, les élus sadristes, qui représentent la plus grande force parlementaire, ont démissionné dimanche. Depuis les législatives d'octobre 2021, le pays est dans une impasse. Faute de majorité absolue, l'Irak n'a toujours pas de président et de gouvernement.
Les 73 députés du courant du leader chiite Moqtada Sadr, plus importante formation à l'Assemblée d'Irak, ont présenté, dimanche 12 juin, leur démission. Ce geste est destiné à faire pression pour qu'avance la formation du gouvernement en panne depuis les législatives de 2021.
"Nous avons accepté à contrecœur les demandes de nos frères et sœurs, représentants du bloc sadriste, de démissionner", a annoncé le président du Parlement, Mohammed al-Halboussi, sur Twitter après avoir reçu les lettres de démission des 73 élus de Moqtada al-Sadr qui avait lui-même réclamé ce geste collectif jeudi de la part de ses députés.
Un "sacrifice pour le pays et le peuple"
Dans un communiqué manuscrit, Moqtada al-Sadr, qui s'affiche comme un opposant à toute ingérence étrangère en Irak, que ce soit des États-Unis ou de l'Iran, a qualifié cette décision de "sacrifice pour le pays et le peuple".
Le bloc sadriste a remporté, avec 73 élus sur 329, le plus grand nombre de sièges au Conseil des représentants lors des dernières législatives, et renforcé sa présence au Parlement.
Mais les désaccords entre partis ont jusqu'ici bloqué l'élection d'un président et la formation d'un gouvernement.
Les services du Parlement n'étaient pas disponibles dans la soirée pour commenter les implications constitutionnelles de cette décision.
Mais selon le politologue irakien Hamzeh Haddad "le Parlement doit encore entériner" ces démissions "à la majorité absolue" pour qu'elles deviennent effectives. Or, les vacances parlementaires ont débuté jeudi et les élus ne doivent retrouver l'hémicycle qu'au mois d'août.
Impasse politique
Ce soubresaut vient toutefois souligner l'impasse politique totale dans laquelle se trouve l'Irak, où, depuis 2003 et la chute du président Saddam Hussein, les tractations entre partis en vue de former un gouvernement et de nommer un Premier ministre jouent les prolongations.
Depuis les législatives anticipées d'octobre 2021, desquelles le mouvement sadriste est ressorti grand gagnant, les deux pôles du chiisme politique - celui de Moqtada Sadr et les pro-Iran du Cadre de coordination - continuent à revendiquer une majorité au Parlement et le droit de nommer le Premier ministre.
Moqtada Sadr, allié à des forces sunnites et kurdes, entend briser la tradition qui prévalait et qui voulait que toutes les forces chiites soient parties prenantes dans un "gouvernement de consensus". Le clerc chiite veut un "gouvernement majoritaire" qui repousserait dans l'opposition ses adversaires du Cadre de coordination.
Il n'y est pas parvenu jusqu'à aujourd'hui et, en signe de protestation, a lui-même affirmé récemment que ses députes siégeaient "dans l'opposition", laissant au Cadre de coordination l'apanage de la formation d'un gouvernement. Le Cadre de coordination compte notamment l'Alliance de la Conquête, vitrine politique des anciens paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi. Il rassemble 83 élus.
Faute de majorité claire et de consensus, le Parlement a échoué par trois fois depuis le début de l'année à organiser l'élection du président de la République, première étape avant la désignation du Premier ministre et la formation du gouvernement.
Avec Reuters et AFP
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ENTRETIEN
Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays"
En Irak, report de la présidentielle pour cause de boycott au Parlement
Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum
L'Humanité
Les Bleus en quête d’une première victoire
ActuFOOTBALL L’équipe de France affronte l’Autriche, ce soir à Vienne, pour son troisième match de Ligue des nations en huit jours. Après une défaite et un nul, les champions du monde sont dos au mur et doivent s’imposer.
Nicolas GuillerminC’est une question de statut. Après une défaite (2-1 contre le Danemark), le 3 juin, puis un match nul (1-1 en Croatie), trois jours tard, l’équipe de France de football est sous pression avant de se déplacer en Autriche, ce soir (20h45, TF1) pour son troisième match de Ligue des nations 2022. Vainqueurs de la première édition de cette nouvelle compétition en octobre dernier, les champions du monde (3 e nation au classement Fifa) s’attendent à un match piège face aux Autrichiens (34 e), mieux classés qu’eux dans ce groupe 1, après leur belle victoire 3-0 en Croatie et leur défaite surprise à domicile dans les dernières minutes face aux surprenant Danois qui ont inscrit deux buts sur leurs deux seules occasions (1-2).
A cinq mois du Mondial 2022, Didier Deschamps se retrouve dans une situation compliquée. Il a besoin de tester des joueurs remplaçants en procédant à de nombreux changements pour savoir qui il emmènera au Qatar, sachant qu’en septembre il ne lui restera plus que deux matchs de préparation avant la Coupe du monde. D’un autre côté, la tentation est forte de revenir à un système de jeu habituel avec les titulaires afin de redresser la barre et remporter ce match et le suivant contre la Croatie au Stade de France, le 13 juin. « On a pris du retard d’un point de vue comptable. On va tout faire pour gagner (…) mais ça reste aussi des matchs de préparation », rappelle-t-il.
Après avoir effectué dix changements lors des deux dernières rencontres, le sélectionneur devrait encore procéder à une revue d’effectif au stade Ernst-Happel de Vienne, qui affichera complet (45 000 spectateurs). « Ce sera encore le cas par rapport à l’équipe qui a joué contre la Croatie », a-t-il expliqué. En effet, l’état physique de certains joueurs lui impose des rotations en cette fin de saison où les organismes sont fatigués. Depuis le match à Split, lundi soir, auquel ils n’ont pas participé, N’Golo Kanté et Kylian Mbappé ne se sont pas entraînés avec le groupe. Les deux joueurs sont touchés à un genou. Quant à Adrien Rabiot, titulaire contre les Croates, il a lui aussi été préservé lors des entraînements.
Le défenseur de Liverpool Ibrahima Konaté pourrait donc faire ses premiers pas aux côtés des cadres que sont Hugo Lloris, Antoine Griezmann et Karim Benzema, attendus dans le onze de départ. Habitué à évoluer dans une défense à trois dans son ancien club de Leipzig ou dans un schéma plus classique à quatre défenseurs comme à Liverpool, le natif de Paris (11 e arrondissement) postule pour une titularisation. Au milieu de terrain, en raison de l’état de forme de Rabiot et Kanté, Didier Deschamps pourrait aussi être tenté de faire entrer Boubacar Kamara et Mattéo Guendouzi, après avoir fait jouer Aurélien Tchouaméni lors des deux dernières rencontres.
Face à une équipe autrichienne qui évolue très haut, les Bleus ne seront pas ménagés et ils le savent. « C’est une équipe qui met beaucoup de vitesse, d’impact physique. Ils ont de bons joueurs et collectivement ils mettent beaucoup d’intensité parce qu’ils ont une très bonne fraicheur physique » redoute Didier Deschamps. Le capitaine Hugo Lloris craint aussi cette débauche d’énergie de la part d’une équipe qui aimerait bien accrocher les champions du monde. « Depuis la prise en charge du nouveau sélectionneur (Ralf Rangnick), il y a une nouvelle identité de jeu, précise le gardien. On le sent avec leur pressing. L’équipe semble assez fraîche et capable de répéter les efforts. A nous de ne pas nous faire piéger et d’utiliser la profondeur car c’est une équipe jouant très haut. »
Bien conscient qu’une nouvelle défaite voire un nul des Bleus créeraient un début de crise, Hugo Lloris appelle à la mobilisation. « On se trouve un peu dos au mur dans cette phase de groupe. Même si ça n’enlève pas les bonnes choses qu’on a pu faire, on est en déficit de points. Ce match devient très important. On est dans l’obligation de prendre trois points pour avoir une chance de qualification. » Des changements dans l’attitude et un réalisme froid sont désormais à l’ordre du jour au sein du groupe. « On doit être capable de répondre à toutes les problématiques. Il n’y a pas forcément de préférence entre les systèmes de jeu, il y a surtout cette envie de gagner. Cela ne peut que passer par des efforts, par des sacrifices. (…) On est toujours dans la recherche de beau jeu, mais parfois, il faut peut-être savoir fermer le jeu, comme on a pu le faire dans le passé, où, en jouant peut-être un peu moins bien, on était capable de gagner d’une manière un peu différente. » Le message est clair.
équipe de france de football France24 - Monde
Il y a 80 ans, Anne Frank écrivait la première page de son journal
Publié le : 12/06/2022 - 07:24
Stéphanie TROUILLARD
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Le journal d’Anne Frank commence à la date du 12 juin 1942. Pendant un peu plus deux ans, depuis sa cachette dans la ville d'Amsterdam occupée par les nazis, la jeune fille de 13 ans se confie et témoigne. La dernière entrée de son journal est datée du 1er août 1944. Elle sera arrêtée et déportée.
"J'espère pouvoir tout te confier comme je n'ai encore pu le faire à personne ; j'espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien". C’est avec ces mots que débute le Journal d’Anne Frank. L’ouvrage, publié par son père en 1947, est devenu un monument de la littérature mondiale et un récit inégalé de la barbarie nazie.
Née en 1929 à Francfort, Anne Frank émigre aux Pays-Bas avec sa famille en 1933, lorsque Adolf Hitler devint chancelier d’une Allemagne en crise. En 1942, alors que les autorités traquent les juifs dans les Pays-Bas occupés, les Frank s’installent clandestinement dans " l'Annexe ", un appartement caché derrière une fausse bibliothèque, pour échapper à la Gestapo.
Dénoncés en août 1944, les habitants de "l'Annexe" sont déportés à Auschwitz. Anne et sa soeur sont ensuite emmenées à Bergen-Belsen. Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur aînée Margot.
Seuls 38 000 des 140 000 juifs qui vivaient aux Pays-Bas ont survécu à l'occupation nazie, faisant du pays l'un de ceux qui comptabilisent le nombre de morts le plus élevé en Europe. Le professeur néerlandais Johannes Houwink ten Cate, de l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide (NIOD) à Amsterdam, revient sur la portée de ce monument de la littérature.
France 24 : quand Anne Frank entreprend la rédaction de son journal, en juin 1942, à quoi ressemble sa vie ?
Johannes Houwink ten Cate : c’était la vie ordinaire d’une adolescente issue de la petite classe moyenne juive d’Amsterdam de l’époque. Sa famille était relativement modeste, son père était un homme d’affaires qui n’avait pas vraiment réussi. Elle vivait dans le quartier populaire de Rivierenbuurt ("le quartier des rivières") alors que les juifs allemands plus aisés vivaient dans le sud d’Amsterdam.
Anne Frank n’a pas reçu d’éducation religieuse. Elle appartenait à un milieu de juifs allemands libéraux. Cela a beaucoup contribué au rayonnement de son journal : depuis la soupente de sa cachette, elle a continué de proclamer son attachement aux valeurs humanistes et libérales.
C’était quelqu’un de très intégré, avec des rêves loin de l’orthodoxie juive. Par exemple, elle écrit que son rêve est de devenir une star de cinéma d’Hollywood. C’est une jeune fille de 13 ans, qui entre dans la puberté, qui a échangé des baisers avec une amie et qui, comme beaucoup de jeunes filles de cet âge, se dispute beaucoup avec sa mère.
Lorsque son journal a été publié en 1947, par son père Otto, ces passages ont par ailleurs été retirés. Ils n’ont été rendus publics qu’en 1986 quand une version "scientifique" a été publiée aux Pays-Bas par le NIOD (l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide) à l’époque où certains, en Allemagne de l’Ouest, remettait en cause l’authenticité du journal d’Anne Frank.
Selon vous, pourquoi a-t-elle décidé de se raconter dans un journal ?
Pendant l’occupation nazie en Europe, de l’ouest comme de l’est, de très nombreuses personnes se sont lancées dans l’écriture. Il s’agissait de témoigner et, d’une certaine manière, de reprendre le contrôle de sa vie à un moment où les nazis faisaient ce qui bon leur semblait dans les territoires qu’ils contrôlaient.
C’est le cas d’Anne Frank qui, dans son journal, entretient une conversation avec une amie imaginaire, Kitty - son alter ego. Je pense que pour une jeune fille de son âge, c’était une façon de combattre son sentiment d’isolement et de solitude. À ce moment-là, son journal était destiné à un unique lecteur, elle-même. Puis, elle a décidé qu’il devrait être publié et elle s’est mise à le réécrire. Ainsi, elle a transformé son journal intime en une œuvre littéraire, un roman du passage à l’âge adulte.
Comment expliquez-vous le succès du Journal d’Anne Frank et l’attrait qu’il exerce toujours sur les jeunes générations ?
Anne Frank était une enfant innocente, une adolescente. C’est pour cela, je pense, que beaucoup de jeunes s’identifient à elle. Partout dans le monde, tant qu’il y aura des jeunes filles de 13 ans, il y aura des lecteurs du Journal d’Anne Frank. Depuis 2011, il existe même une traduction en chinois.
De plus, elle n’était pas religieuse, et son histoire touche aussi les non-juifs. Elle garde la foi en l’humanité et n’évoque pas la Shoah. Il n’y a ni meurtre ni camps dans son récit. Et pourtant, son journal ne parle finalement que de la Shoah puisque, nous, ses lecteurs modernes, savons ce qu’elle-même ne pouvait pas imaginer : sa mort horrible au camp de Bergen-Belsen.
Beaucoup d’ouvrages et d’enquêtes tentent d’élucider l’énigme de l’identité de celui qui a dénoncé la famille Anne Frank. Qu’en pensez-vous ?
Le livre "Qui a trahi Anne Frank ?" de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, explique comment le notaire, Arnold van den Bergh, aurait révélé la cachette d'Anne Frank en 1944, à Amsterdam. Mais il n’y a pas de preuves vraiment solides pour affirmer que cette personne était un collaborateur des nazis. De plus, cet homme était entré en clandestinité six mois avant l’arrestation d’Anne Frank.
Aux États-Unis, les ouvrages les plus récents consacrés à Anne Frank, notamment les biographies de Melissa Müller et Carole Anne, révèlent l’identité d’un nouveau traître. Au cours de ma carrière, j’ai entendu parler de sept traîtres potentiels qui auraient "vendu" l'adolescente. Les Américains adorent ce genre d’intrigues et les histoires de détectives, mais ce ne sont pas à proprement parler des enquêtes scientifiques.
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, "le marquage" des juifs par l'étoile jaune en zone occupée
SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
SECONDE GUERRE MONDIALE
Shoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk
Publié le : 12/06/2022 - 14:20Modifié le : 12/06/2022 - 15:57
FRANCE 24
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Pauline GODART
L'armée russe affirme avoir frappé "un grand entrepôt" d'armes occidentales dans l'ouest de l'Ukraine, tandis que la bataille de Severodonetsk se poursuit dans l'est. En Russie, après le départ de McDonald's, les premiers "McDonald"s russes" ont ouvert leurs portes, dimanche, avec le slogan "le nom change, l'amour reste".
Moscou a affirmé dimanche 12 juin avoir "détruit un grand entrepôt" d'armes fournies par les Occidentaux dans l'ouest de l'Ukraine alors que la bataille fait rage à Severodonetsk, ville clef de l'Est, où la défense ukrainienne apparaît en grande difficulté.
Sur le plan diplomatique, après avoir promis la veille, à Kiev, une réponse "d'ici la fin de la semaine prochaine" à la demande de l'Ukraine d'entamer un processus d'adhésion à l'Union européenne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reconnu que "le défi [serait] de sortir du Conseil européen [prévu pour les 23 et 24 juin] avec une position unie [à la hauteur d'un enjeu] historique".
Au plan militaire, le ministère de la Défense russe a dit avoir détruit à Tchortkiv, à 140 km de la frontière avec la Roumanie, "un grand entrepôt de systèmes de missiles antichars, de systèmes portatifs de défense aérienne et d'obus fournis au régime de Kiev par les États-Unis et les pays européens".
L'armée russe n'a pas précisé quand a eu lieu cette frappe réalisée selon elle à l'aide de missiles de croisière tirés depuis la mer, mais selon les autorités ukrainiennes locales, cette petite ville de l'ouest du pays, une zone largement épargnée par la guerre, a été touchée samedi soir par "quatre missiles" ayant fait au moins 22 blessés, dont des civils, et partiellement détruit un site militaire.
Dans l'Est, sur la ligne de front où l'offensive russe s'intensifie depuis plusieurs jours, la présidence ukrainienne a fait état dans la matinée d'"assauts et de bombardements d'artillerie constants sur Severodonetsk et les villages alentours". La prise de la cité ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, une étape pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
L'étau se resserre sur Severodonetsk
"La situation à Sevorodonetsk est extrêmement difficile", a reconnu sur la messagerie Telegram, Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de la région.
Les assaillants veulent "sceller complètement la ville" et empêcher tout passage en hommes et en munitions, a-t-il ajouté, disant craindre que l'ennemi lance "toutes ses réserves pour prendre la ville" sous 48 heures.
Samedi, Serguiï Gaïdaï avait reconnu que les Russes contrôlaient "probablement" 70 % de la ville, tandis que Leonid Passetchnik, dirigeant de la région séparatiste prorusse de Louhansk, reconnaissait buter sur le contrôle de "la zone industrielle". "C'est un site d'industrie chimique", a souligné Leonid Passetchnik, "notre objectif principal est de nettoyer la zone [des combattants ukrainiens] sans provoquer de catastrophe environnementale".
Samedi soir, Serguiï Gaïdaï avait affirmé qu'un incendie était en cours sur le site de l'usine chimique Azot, cible de l'armée russe. Dimanche midi, on ignorait toutefois quelle était la situation sur place.
Plus au sud, dans la région de Donetsk, la présidence ukrainienne affirmé que "les Russes [intensifiaient] leurs efforts pour détruire les infrastructures essentielles".
À l'autre bout de la ligne de front, à Mikolaïv, grand port de l'estuaire du Dniepr, dans le Sud, l'avancée russe a été stoppée aux abords de la ville, selon une équipe de journalistes de l'AFP sur place.
Selon Moscou, l'armée russe a par ailleurs abattu trois avions de chasse Soukhoï Su-25 entre samedi matin et dimanche matin, deux en combat aérien, et le troisième par des tirs de DCA.
Les "McDonald's russes" ouvrent leurs portes
En rentrant de Kiev, où elle a rencontré samedi le président Volodymyr Zelensky et le Premier ministre Denys Chmygal, Ursula von der Leyen est revenue sur la demande d'adhésion de Kiev à l'UE.
"J'espère que dans 20 ans, lorsque nous regarderons derrière nous, nous pourrons dire que nous avons fait ce qu'il convenait de faire", a-t-elle déclaré à des journalistes à Varsovie.
"L'Ukraine a fait de grandes choses au cours des dix dernières années et il reste encore beaucoup à faire. Notre opinion reflètera cela avec soin", a-t-elle dit à propos de la recommandation sur la candidature de l'Ukraine que la Commission s'apprête à formuler en vue du prochain Conseil européen. "Le chemin qui mène à l'Union européenne est bien connu", a-t-elle ajouté, "il est fondé sur le mérite".
L'Ukraine réclame un "engagement juridique" lui permettant d'obtenir au plus vite un statut de candidat officiel à l'UE, mais les Vingt-Sept sont très divisés sur la question.
Pour l'Ukraine, le statut de candidat serait "un point de départ", avec à la clé un long processus de négociations et de réformes, a reconnu Volodymyr Zelensky.
Il n'empêche, a-t-il dit dans un message vidéo samedi soir, "nous allons travailler de façon encore plus puissante à tous les niveaux pour obtenir la bonne décision. Elle est très importante pour nous".
En Russie, après le départ de McDonald's précipité par l'invasion de l'Ukraine, les premiers "McDonald"s russes" ont ouvert leurs portes dimanche avec le slogan "Le nom change, l'amour reste".
"Vkousno i totchka" (Délicieux. Point) est le nouveau nom de l'enseigne, dévoilé dimanche à Moscou devant une centaine de journalistes russes et étrangers. Le nouveau logo représente lui deux frites stylisées orange et un point rouge sur fond vert.
Avec AFP
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Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
TÉMOIGNAGES
Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine
LE FIL DU 10 JUIN
Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa
France24 - World
UK's Rwanda asylum plan faces last-gasp challenge
Issued on: 13/06/2022 - 06:58Modified: 13/06/2022 - 06:56
London (AFP) – UK campaigners get their last chance in court on Monday to stop the government's first flight of asylum-seekers to Rwanda.
The government is vowing to push ahead with the planeload of 31 claimants, on a chartered flight Tuesday from an undisclosed airport.
It defeated an attempt to halt the plan on Friday in the High Court, brought by refugee charities and a trade union which called it immoral, dangerous and counter-productive.
But the same groups have filed an emergency appeal for Monday, alongside a separate legal challenge, and have been heartened by Prince Charles reportedly dubbing the plan "appalling".
The claimants include the Public and Commercial Services Union (PCS), whose members in the UK Border Force agency are tasked with executing the deportations.
PCS chief Mark Serwotka noted that as part of its judgment on Friday, the High Court had scheduled a fuller hearing for next month on the legality of the plan overall.
"Imagine if you're told to do something on Tuesday, that in July is subsequently found to be illegal. That would be an appalling situation," he told Sky News on Sunday.
Home Secretary Priti Patel should wait for the July hearing if she "had any respect, not just for the desperate people who come to this country, but for the workers she employs", Serwotka added.
"We're absolutely confident that in July, in line with what the UNHCR (UN Refugee Agency) said very graphically in court, we believe these proposals will be found to be unlawful."
However, Patel and Prime Minister Boris Johnson are unbowed, insisting the policy is needed to stop a flood of all-too-often deadly migrant crossings of the Channel from France.
Under the agreement with Kigali, anyone landing in the UK illegally is liable to be given a one-way ticket for processing and resettlement in Rwanda.
'Hate speech and discrimination'
The government says that will dismantle the business model of gangsters who charge would-be migrants thousands of dollars to undertake the perilous crossing for a new life in Britain.
Genuine asylum claimants should be content to stay in France, it says.
And contradicting the UNHCR, it insists that Rwanda is a safe destination with the capacity to absorb possibly tens of thousands of UK-bound claimants in future.
For now, the deportations will proceed "on a gradual basis", Doris Uwicyeza, chief technical adviser to Rwanda's justice ministry, told LBC radio.
Uwicyeza pushed back at criticism over the human rights record of President Paul Kagame's government -- which is set this month to host a Commonwealth summit attended by Prince Charles and Johnson.
Rwanda's 1990s genocide made it particularly attentive to "protecting anybody from hate speech and discrimination", including gay people, she said.
But British critics of the new policy are unconvinced.
They include Charles, according to The Times newspaper on Saturday, prompting unnamed cabinet ministers to tell Queen Elizabeth II's heir to stay out of politics in the Sunday Times.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Feux de forêt : les pompiers craignent le pire pour cet été
« On a des indicateurs qui ne sont pas bons et qui nous laissent présager un été difficile. » Voilà ce qu’a expliqué sur l’antenne de Franceinfo le porte-parole des sapeurs-pompiers de l’Hérault, le colonel Jérôme Bonnafoux, ce dimanche 12 juin. Déjà, ces derniers jours, les pompiers du sud de la France ont dû affronter deux violents incendies, l’un dans l’Hérault qui a ravagé 80 hectares, et l’autre dans les Alpes-Maritimes qui a détruit 12 hectares. « On est en avance au niveau de la sécheresse par rapport aux autres années », commente le colonel.
« Un été difficile »
L’été s’annonce difficile, explique l’officier de sapeurs-pompiers. En cause : « Chez les pompiers, on a ce que l’on appelle la règle des trois 30 : c’est-à-dire que lorsque l’on a un taux d’humidité dans l’air inférieur à 30 %, une température supérieure à 30 degrés et un vent supérieur à 30 km/h, on sait qu’on va avoir des incendies », détaille le pompier. Aussi, il recommande une grande vigilance lorsque des usagers vont se promener dans la nature. D’ailleurs, « certains départements, comme les Bouches-du-Rhône ou le Var, interdisent l’accès aux massifs forestiers lorsque le risque est élevé ».
Hérault : les dernières actualités
France24 - World
Yen slides to 24-year low against dollar
Issued on: 13/06/2022 - 06:56
Tokyo (AFP) – The yen plunged to its lowest level against the dollar since 1998 on Monday as sky-high US inflation fuels a widening monetary policy gap between Japan and the world's largest economy.
Japan's currency has been weakening for months, accelerated by the US Federal Reserve's aggressive monetary tightening to tackle soaring inflation caused by the war in Ukraine and other factors.
But unlike the Fed, the Bank of Japan has said it will stick with its long-standing monetary easing programme which it hopes will lead to stable growth.
The increasingly polar policies have strengthened the greenback, and on Monday one dollar bought 135.19 yen.
It's a level not seen since October 1998 during the Asian currency crisis, and marks a dramatic drop from January rates of around 115 yen per dollar.
"The ongoing backdrop to the yen's fall is the growing gap between long-term interest rates in Japan and the United States," Takahide Kinouchi, executive economist at Nomura Research Institute, said in a recent commentary.
And as higher oil prices fuel US inflation, "expectations are growing stronger that aggressive US monetary tightening will continue for the time being, causing US yields to rise further."
US consumer prices for May hit a new four-decade high, rising 8.6 percent and topping what economists thought was the peak in March.
In Japan however, inflation has only just hit the central bank's long-term target of two percent.
And while the figure represents a seven-year high, the BoJ sees current inflationary pressures as temporary, and believes its monetary policy is necessary to produce more long-lasting growth.
Benefits for tourism, exporters
As the war in Ukraine pressures global fuel and food prices, household brands from Uniqlo to 7-Eleven have anounced price hikes, with budget sushi chain Sushiro causing shock when it said it would no longer offer plates for 100 yen ($0.75).
But BoJ governor Haruhiko Kuroda said last week that "monetary tightening is not at all a suitable measure" for Japan, whose economy is still recovering from the pandemic, according to Kyodo News.
He also pointed to the benefits of a weaker yen for Japanese exporters, whose overseas profits are inflated when they are repatriated and have seen their stock prices rise in recent months.
The weaker yen could also be a boon for the tourism sector, with Japan cautiously reopening to foreign visitors now allowed in on group tours.
"The weak yen helps to support Japan's export sector directly, and a weaker exchange rate also contributes to looser monetary conditions domestically," said Alvin Tan, head of Asia forex strategy at RBC Capital Markets in Singapore.
"These will help drive the economic recovery further," he told AFP.
Although "higher import prices will negatively affect consumers" and the weaker yen will contribute to inflation, particularly given Japan's reliance on energy imports, this could also be "seen as a positive", he said.
"It could help to deepen more persistent inflation expectations in a country that has suffered under deflation for so many years."
The yen's trajectory may depend on how the US Fed acts in its September meeting, with worse-than-expected inflation figures for May raising expectations of further rate hikes.
But "there is still a lot of time left until then," said Kinouchi, and other factors may also be at play including energy prices rising further after a European Union ban on most Russian oil imports.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
A Lyon, un jeune homme poignarde un octogénaire qu’il accuse de pédophilie
Une sombre histoire. Mercredi 8 juin, un jeune homme s’est présenté à la police de Lyon, s’accusant d’avoir poignardé un homme qu’il accuse de pédophilie, rapporte LyonMag. En milieu de matinée, le jeune homme, un sans domicile fixe âgé de 18 ans, s’est présenté spontanément aux policiers près du centre commercial de la Part-Dieu, dans le 3e arrondissement de la ville, en expliquant avoir tué un homme tôt ce matin-là, couteau ensanglanté à la main. Les fonctionnaires de police ont immédiatement fait le lien avec une agression au couteau survenue plus tôt dans la matinée. Le jeune homme a été tout de suite interpellé, placé en garde à vue, présenté au parquet, puis mis en détention provisoire.
Accusations de pédophilie
Le jeune homme a affirmé qu’il dormait chez la victime, dans le même lit que cet homme âgé de 82 ans dans la nuit du 7 au 8 juin, lorsque celui-ci aurait tenté des attouchements sexuels. Le jeune homme se serait alors rendu dans un foyer à proximité, où les occupants lui auraient fait part de rumeurs de pédophilie concernant la personne âgée. C’est ensuite que le jeune SDF aurait poignardé sa victime à la gorge, sans réussir à le tuer. Cette dernière, conduit à l’hôpital, n’a pas pu encore être auditionnée. Ses jours ne sont cependant plus en danger. Une enquête a été ouverte.
Lyon : les dernières actualités
L'Humanité
Grossesse et discrimination
ChroniqueMaude BeckersAvocate
La convention internationale de l’Organisation internationale du travail « sur la protection de la maternité » a été adoptée dès 1919, faisant de la protection de la maternité au travail l’une des plus anciennes normes internationales. Depuis, cette protection n’a cessé de se renforcer. Pourtant, les discriminations dont les femmes sont victimes sont encore trop fréquentes : pour l’année 2021, plus de 3,2 % des saisines enregistrées par le Défenseur des droits en matière de discriminations avaient pour motif la grossesse. Dans le dixième baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi, publié par le Défenseur des droits, la grossesse et la maternité constituent le troisième motif de discrimination cité par les femmes (7 %). Ainsi, malgré un droit extrêmement protecteur, les femmes continuent à subir des discriminations et ont ainsi toujours besoin du juge pour faire respecter leurs droits.
C’est ainsi que la Cour de cassation, dans un arrêt du 1er avril, a consacré le caractère définitif d’un arrêt d’appel (1) du 30 septembre 2020 qui rappelait l’interdiction de cette discrimination dès les premiers stades de l’embauche. En l’espèce, une société adressait à une salariée un document en date du 10 juin 2016 faisant expressément état de l’intitulé de son poste, de sa qualification, du montant et des modalités de sa rémunération ainsi que sa date d’entrée en fonction pour le 4 juillet. Le 29 juin 2016, la salariée informait le directeur général de la société de son état de grossesse. Quelques heures plus tard, ce dernier lui indiquait qu’il annulait son contrat de travail, avant de lui écrire, le 4 juillet, que cette rupture était justifiée par des difficultés de trésorerie.
La cour d’appel jugeait que « cette chronologie et ces données circonstancielles prises dans leur ensemble laissaient présumer l’existence d’une discrimination en raison de la situation de grossesse de la salariée ». La cour rappelait donc qu’il incombait ainsi à l’employeur de prouver que ses agissements n’étaient pas constitutifs d’une telle discrimination par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Après avoir constaté que ce dernier avait embauché quelques mois après une salariée au même poste, la cour d’appel jugeait que la promesse d’embauche constituait un contrat de travail et que la rupture de cette dernière, consécutive à l’annonce de la grossesse, était donc nulle. L’employeur était ainsi condamné à verser à la salariée six mois de salaire au titre de la nullité de son contrat de travail, trois mois au titre de son préavis ainsi qu’une indemnité au titre de la clause de non-concurrence.
Chronique juridiquedroit du travaildiscrimination au travailcongé maternité Valeurs Actuelles
Démantèlement d’un important trafic de cannabis entre l’Espagne et la Moselle
Une très belle prise. Mercredi 8 juin, un important trafic de cannabis entre l’Espagne et la Moselle a été démantelé, rapporte France Bleu Lorraine Nord. Ce jour-là, cinq individus, soupçonnés d’être tous membres d’un même réseau de trafic de stupéfiants ont été interpellés par les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention, alias l’antigang). Parmi eux, l’organisateur du trafic, le responsable du déchargement et de la revente, le chef d’entreprise d’Hettange-Grande qui prêtait son entrepôt, une nourrice et le chauffeur du camion venant d’Espagne avec la « marchandise ».
Plus d’une tonne de cannabis saisie
Au total, près d’une tonne trois cents kilos de cannabis et seize autres kilos d’herbe ont été saisis par la police, sur l’indication d’un renseignement anonyme. Les enquêteurs ont également découvert de l’argent et des biens de luxe d’une valeur de 396.000 €. La drogue partait d’Espagne, où elle était dissimulée dans un camion frigorifique au milieu d’aliments, avant d’être déposée et entreposée à Hettange-Grande, dans l’entrepôt d’une société, puis d’être distribuée à des dealers qui se chargeaient de l’écouler. L’enquête a été dirigée conjointement par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy et le parquet de Metz, et menée par la police judiciaire (PJ), la BRI, et le groupe interministériel de recherche (GIR) de Metz. Trois des cinq personnes interpellées le 8 juin ont été placées en détention provisoire, les deux autres sous contrôle judiciaire, en attendant la suite des investigations.
Moselle : les dernières actualités
France24 - World
French legislative elections: The first round, by the numbers
Issued on: 09/06/2022 - 19:44
Tracy MCNICOLL
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Hot on the heels of April's presidential election, voters in France are heading back to the polls to fill the lower-house National Assembly's 577 seats. Some 48.7 million voters are registered to cast a ballot in the legislative elections' first round, which concludes Sunday at 8pm Paris time. The second round follows a week later on June 19. FRANCE 24 lays out the key numbers to watch for on Sunday.
51.3% abstention in 2017
On the opening Sunday of France's last legislative elections in 2017, the abstention rate hit 51.3 percent, a record for the first round of a French parliamentary poll. Observers say that record could well be broken this time around. Few of France's European Union brethren have sunk to such low turnout levels in parliamentary elections – only Croatia, Lithuania, Poland, Portugal and Romania, according to figures from the Stockholm-based International Institute for Democracy and Electoral Assistance.
Voter turnout is poised to play a significant role in France's first round on Sunday, as pollsters flag particularly low interest in a legislative campaign short on televised debates and star candidates anaesthetising voter enthusiasm. Indeed, the political scientist Vincent Tiberj has called the run-up a "chloroform campaign", telling Agence France-Presse that "this low-intensity campaign can only produce weak turnout in the end".
Significantly, abstention doesn't cut into the votes for each party in the same way. On paper, the demographics of voter turnout tend to work in favour of Emmanuel Macron, who is eyeing an absolute majority for his centre-right Ensemble! ("Together!") coalition to help push through the platform that won him re-election with 58.5 percent of the presidential vote in April. Ensemble's older electorate tends to turn up at the ballot box more than the younger, working-class voters that Jean-Luc Mélenchon's vast left-wing coalition is counting on this Sunday. Whether Mélenchon's New Ecological and Social Popular Union ("Nouvelle Union populaire écologique et sociale", or NUPES) has made up that ground with a comparatively higher octane campaign than its rivals put forward will be a key factor to watch when polls close at 8pm.
6,293 candidates on the trail
In this first round, a total of 6,293 candidates are standing for election in the 577 individual races in as many districts across the country.
While stories of candidates waging their first-ever electoral battles abound – from Prime Minister Elisabeth Borne to the left-wing baker Stéphane Ravacley – many are tried and tested political veterans. According to a Le Monde count, 1,734 of those running already hold another elected office at the local, national or European level. Indeed, some 680 of those candidates will have a decision to make on Election Night should they win a National Assembly seat. French law prohibits lower-house lawmakers from holding onto certain kinds of other elected offices, like mayorships, senate seats or mandates in the European Parliament.
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
A candidate can win an election outright in the first round of a French legislative election, but it is no easy feat, requiring more than 50 percent of the vote and support from a minimum 25 percent of the voters registered. Only four candidates won election in a single round in 2017. Otherwise, any candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the runoff, meaning the second round can see two, three or more hopefuls squaring off for the job.
289 seats for an absolute majority
The figure that rules in these elections, somewhat literally, is 289 – the number of seats needed to win an absolute majority in the 577-seat National Assembly.
Keen to dent Macron's designs on scoring an absolute majority to push through his policy agenda, the leftist Mélenchon, after narrowly missing out on a place in the presidential final in April, has spent two months lobbying voters to give his NUPES coalition the majority instead and, at least indirectly, elect him prime minister. While 289 seats for the left remains a long shot, whether Macron's Ensemble coalition can eke out a new absolute majority is a bigger question mark.
Macron's Republic on the Move ("La République en Marche" or LREM) party won 306 seats on its own steam back in 2017, with its centrist ally Modem padding out that count with 42 more seats. A repeat of that glittering performance is a bigger ask this time around. If Ensemble falls short of 289, Les Républicains could stand to benefit, elevating the beleaguered conservative party to a kingmaker role through the next legislature.
15 ministers in the hot seat
Fifteen cabinet ministers, more than half of the 28 named just last month after Macron's re-election, are laying their jobs in the government on the line in these parliamentary polls. Convention has it that a sitting minister who runs for an elected office and loses must step down from his or her role in government. Most of the ministers standing in this election – with Prime Minister Borne chief among them running in the Calvados – are campaigning in safe pro-Macron constituencies. But a few have their work cut out.
State Secretary for Overseas Territories Justine Benin is the centrist Modem incumbent in her Guadeloupe district. But her constituency heavily rejected Macron in April, putting Mélenchon on top in the first presidential round and choosing far-right candidate Marine Le Pen in the run-off.
Standing in his first election, Junior Minister for Europe Clément Beaune has a tight race to win in Paris's 2nd District. Solidarities Minister Damien Abad, meanwhile, is running for re-election in his eastern France district, but he last won office there for the rival Les Républicains before joining forces with Macron last month. More to the point, Abad has drawn unwanted attention in the wake of rape allegations recently revealed by the investigative news site Mediapart that he denies.
Running in northern France, Interior Minister Gérald Darmanin has drawn the spotlight over the course of this legislative campaign over heavy-handed law enforcement at the Champions League final and recent police shootings. The highest-ranking minister after Borne to put his government place on the line, Darmanin is not considered especially at risk in a district he won once before (as a conservative in 2012) and where he has served as mayor of Tourcoing. But the far-right National Rally and left-wing NUPES (not to mention Liverpool football fans) would certainly take a Darmanin slip-up there as a feather in their cap.
Achievements unlocked: 15, 58, 60, 185...
Short of winning the coveted 289 seats needed for an absolute majority, a series of seat targets gradually open up new realms of privilege for the National Assembly factions that win them.
Winning 15 seats qualifies a party (or any band of like-minded lawmakers) to form a parliamentary group, which is the basic prerequisite to bringing any real influence to the chamber. Parliamentary groups are allotted more speaking time to question government ministers on the house floor. The status also unlocks access to National Assembly funding to cover expenses and hire staff as well as to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Beyond those basics, higher seat counts sweeten the privileges available. A minimum of 58 deputies is required to issue a no-confidence motion, which spurs a debate on the floor and entails a vote. The threshold for challenging a law by referring it to the Constitutional Council is 60 deputies. Lastly, no fewer than 185 deputies are required to request that an issue be put to a shared-initiative referendum nationwide.
1 name for 2 candidates
Green Party heavyweight Sandrine Rousseau made headlines last September when she fell short of winning the Europe Écologie-Les Verts presidential primary by a one-point margin. Now running to win a National Assembly seat for the first time on her third try, Rousseau is representing the pan-leftist NUPES in Paris's 9th District, where Mélenchon topped April's presidential first round. Silliest among her challenges in trying to defeat a Macronist incumbent? A little homonym hijinks. The marginal Rurality Movement (LMR) is running a political newcomer in the district who is also named Sandrine Rousseau. How many voters will two Sandrine Rousseaus confuse at the ballot box? Yet another number to watch on Sunday night.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'
French Legislative Elections
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Explainer: How do France's legislative elections work?
L'Humanité
Une avancée historique à l’OIT
ActuDroit du travail Santé et sécurité sont enfin considérées comme des droits fondamentaux des travailleurs. Une résolution obtenue de haute lutte contre les employeurs.
Luis ReygadaC’est une grande victoire pour le camp des travailleurs. Après plusieurs jours de discussions parfois épineuses, les syndicats sont parvenus à arracher l’inclusion du droit à un environnement de travail sûr et salubre sur la liste des principes et droits fondamentaux définis par l’Organisation internationale du travail (OIT). En d’autres termes, la santé et la sécurité au travail seront considérées comme des droits universels, ce qui oblige tous les États membres de l’OIT – au nombre de 187 – à appliquer les conventions encadrant ces questions, même s’ils ne les ont pas ratifiées.
Un événement « historique » pour Joaquim Pintado Nunes, qui aura « un impact sur la vie des gens partout dans le monde ». Joint par l’Humanité, le chef de service de l’OIT explique que, à l’heure où 3 millions de personnes meurent chaque année à cause d’accidents et de maladies liés au travail, « tous les États membres de l’OIT seront appelés à intensifier leur action visant à promouvoir la sécurité et la santé de tous les travailleurs ». Aussi présent durant les négociations menées dans le cadre de la 110e session de la Conférence internationale du travail – qui a réuni du 27 mai au 11 juin représentants des gouvernements, employeurs et travailleurs au sein de l’agence onusienne tripartite basée à Genève –, Pierre Coutaz ne cache pas sa satisfaction.
de nouvelles obligations pour l’État français
« Le vote a été compliqué, car les employeurs ne voulaient pas de cette résolution », explique le délégué de la CGT. Il est en effet bien plus commode pour les patrons d’être couverts par des normes qui considèrent que les questions de santé et de sécurité sur le lieu de travail relèvent d’une responsabilité partagée avec les travailleurs, et non principalement de la leur seule. « Nous avons pesé de tout notre poids pour la faire adopter, et au final les syndicats ont obtenu gain de cause. » À l’heure où des conventions sur les questions de santé au travail n’ont toujours pas été ratifiées par la France, ce cadre juridique international crée de nouvelles obligations pour l’État français et vis-à-vis de la convention n° 155, datant de 1981 mais jamais entérinée par la France.
Les travailleurs français pourraient réclamer le respect de cette convention s’appliquant à « toutes les branches d’activité économique » et qui impose aux États membres de « définir, mettre en application et réexaminer périodiquement une politique nationale cohérente en matière de sécurité, de santé des travailleurs, en consultation avec les organisations de travailleurs les plus représentatives » (articles 1 et 4).
« En l’espace d’une semaine, la France se retrouve de fait obligée d’appliquer la convention n° 155, se réjouit Pierre Coutaz. Nous serons maintenant en capacité d’interroger la responsabilité de l’État français par rapport à ce texte qu’il n’a pourtant pas approuvé. C’est une avancée très positive pour les travailleurs, conclut-il, comme nous n’en avions pas obtenu depuis plusieurs années à l’OIT. »
droit du travaildroit internationalOnusanté au travail L'Humanité
Numérique : les licornes ont perdu leur corne d’abondance
ActuLes annonces de plans sociaux massifs s’enchaînent dans le monde des start-up depuis que les banques centrales ont annoncé la remontée de leurs taux d’intérêt, fermant le robinet de l’argent magique qui s’était jusque-là déversé sur ce secteur hautement spéculatif.
Pierric MarissalLa fête est finie pour les start-up. Ce seul mois de mai, il y a eu plus de plans sociaux dans le secteur que sur toute l’année 2021. En cause ? Les levées de fonds, qui ont atteint des records l’année dernière – près de 12 milliards d’euros rien que pour la France – ont quelque peu baissé en nombre, comme en valeur. Pour la première fois depuis près de vingt ans, les valeurs tech, comme on dit chez les spéculateurs du Nasdaq, ne sont plus en croissance continue. D’après CB Insights, une société privée dont le métier est de rassembler des données sur les entreprises et les investisseurs, les start-up dans le monde ont levé près de 140 milliards d’euros au premier trimestre 2022, ce n’est clairement pas rien, mais c’est 19 % de moins qu’au trimestre précédent.
4 500 salariés menacés pour la start-up turque Getir
Les start-up les plus en crise sont celles du commerce de détail. En premier lieu celles du quick commerce, ces entreprises qui promettent de livrer des courses de petite épicerie en un temps record. En mai 2021, elles avaient levé 800 millions d’euros en cumulé en France : c’est tombé à 42 millions en mai dernier. Dans l’emploi, c’est l’hécatombe : les Britanniques de Zapp ferment en France en laissant plus de 130 salariés sur le carreau et ont annoncé supprimer autant d’emplois ailleurs en Europe.
La start-up turque Getir devrait supprimer 14 % de ses effectifs à travers le monde après avoir levé plus de 700 millions d’euros en mars dernier. Cela fait près de 4 500 salariés menacés dans les neuf marchés où elle opère (Turquie, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Espagne, Pays-Bas, Portugal et États-Unis). L’entreprise allemande Gorillas va supprimer 300 emplois administratifs et stopper son expansion pour se concentrer sur cinq pays, dont la France, où la société a racheté Frichti en mars, s’arrogeant ainsi la moitié du marché hexagonal. La liste est encore longue.
Bolt met à la porte le quart de ses effectifs
Comme ces entreprises n’ont pas de modèle économique, que le couperet tombe n’étonne personne. Mais les plans de licenciement se sont étendus aux start-up dans la finance, où Klarna supprime 700 postes, tout comme dans la mobilité, avec Bolt qui met à la porte le quart de ses effectifs. Même Tesla envisage le licenciement de 10 % de ses salariés après avoir annoncé le gel des embauches et des salaires, car son patron, Elon Musk, a « un mauvais pressentiment »… Résultat, une grosse centaine de plans de licenciement est en cours dans les start-up états-uniennes et plusieurs dizaines de plus chez les européennes.
Les marchés financiers inondés par l’argent gratuit
Ce n’est pas l’éclatement d’une bulle, en tout cas pas encore. Il faut aller chercher les raisons de ce revirement dans les politiques monétaires des banques centrales. Entre 2007 et 2020, elles ont multiplié les injections de liquidité par 7. Les taux d’intérêt sont même passés en négatif après 2014. Cela a inondé les marchés financiers d’argent gratuit, faisant baisser les taux des dettes souveraines, qui ont perdu tout leur intérêt auprès des investisseurs. Pour obtenir du rendement, les spéculateurs ont misé gros sur les start-up avec comme principe : « Si elles coulent, ce n’est pas grave, c’est de l’argent gratuit. Et si on mise sur le prochain Amazon, c’est le gros lot. »
Avec la pandémie, la situation a empiré. Selon l’Insee, le bilan de la Banque centrale européenne (BCE) a ainsi bondi de 2 800 milliards d’euros, soit + 60 %, entre 2020 et 2021, quand celui de la Réserve fédérale américaine (Fed) s’est envolé de 90 % sur la période. En pleine crise sanitaire, alors que l’économie réelle était confinée, les levées de fonds sont devenues délirantes. On ne comptait plus en dizaines mais en centaines de millions de dollars investis.
Des milliers de milliards d’euros partis en fumée
L’indice Nasdaq de cotation des grandes entreprises états-uniennes a grimpé progressivement de 2 800 à 7 000 points de 2012 à 2020, avant de bondir à 16 000 points fin 2021. Mais voilà : pour lutter contre l’inflation galopante, la Fed, suivie de la BCE jeudi 9 juin, ont annoncé qu’elles relèveraient progressivement leurs taux d’intérêt, sifflant la fin de la récréation pour les spéculateurs. Rien de bien violent cependant. Christine Lagarde, la patronne de la banque centrale, a annoncé pour l’heure le passage de – 0,5 % à – 0,25 %. Mais cela suffit aux investisseurs pour se souvenir des principes de bases de l’économie, à commencer par avoir un modèle économique.
Il faut cependant noter que pendant que la start-up nation au pouvoir lors du premier quinquennat baissait les aides aux logements et les allocations chômage, des milliers de milliards d’euros sont partis en fumée, dans des projets comme de la livraison de course par des précaires, des applications de smartphones pour spéculer en Bourse, ou des cryptomonnaies polluantes fondées sur du vide.
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Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'
Issued on: 09/06/2022 - 16:08
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron said it was imperative that this month's parliamentary election result in a "strong and clear" majority for his political bloc to be able to implement pro-business reforms and avoid a "French disorder."
Macron said any breakthrough for far-left and far-right parties in the elections on June 12 and June 19 would add further uncertainty to a political backdrop marked by Russia's invasion of Ukraine and concerns over rising inflation.
"Nothing would be more dangerous than adding a French disorder on top of a world disorder, as proposed by extremists," said Macron on Thursday, during a visit to the southern French region of Tarn.
Macron used his trip to Tarn to warn against the challenges faced to his 'Ensemble' centrist bloc from both the far-left party, which has allied with the traditional left-wing Socialist Party, and from far-right parties such as Marine Le Pen's Rassemblement National and Eric Zemmour's 'Reconquest' group.
Two polls showed earlier this week that Macron's centrist camp was not guaranteed to win an absolute majority in the parliamentary elections.
The left-wing 'Nupes' coalition led by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon is seen second in polls, but the conservative Les Republicains could end up being kingmakers, if Macron's Ensemble alliance falls short of an absolute majority.
Failure to get an absolute majority would mark a major setback for Macron. It would force him to broaden his alliance, which in turn could complicate policy decisions.
Macron was re-elected as French President in April but he also needs a majority in the lower house of parliament to implement reforms aimed at strengthening the economy, such as proposed changes to pensions and cutting taxes.
A minority cabinet or coalition government would be an unusual scenario for modern-day France. The Fifth Republic was designed to avoid unwieldy coalitions.
(Reuters)
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Paris shooting thrusts police violence into the spotlight as French legislative elections loom
French Legislative Elections
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
French Legislative Elections
Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon
France24 - World
As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?
Issued on: 08/06/2022 - 14:54
Benjamin DODMAN
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Coming on the heels of the Élysée Palace race, France’s legislative elections are often seen as an appendix to the presidential contest, a sideshow designed to hand the freshly elected president a working majority. It’s an assumption veteran leftist Jean-Luc Mélenchon plans to shatter as he leads a rejuvenated left-wing coalition into battle, aiming to force President Emmanuel Macron into an uncomfortable “cohabitation”.
Just weeks after re-electing Macron as their president, French voters return to the polls over the next two Sundays to renew the country’s National Assembly – the epilogue to a protracted election cycle made suspenseful by one man’s dogged refusal to yield.
At the end of the April 10 presidential first round, Mélenchon – a fiery leftist who narrowly missed making it to the run-off – appeared to be bowing out as he concluded an emotional concession speech with a call on youngsters to take up the baton. His last words – “faites mieux” (“do better”, or “succeed where I failed”) – fuelled speculation that the hard left’s tireless campaigner might finally throw in the towel.
In the end, talk of Mélenchon’s “retirement” lasted just nine days.
By the time Macron crushed Marine Le Pen – for the second time – in a lopsided April 24 presidential run-off, Mélenchon had already barged his way back into the ring, defying custom and protocol to claim the prime minister’s job for himself. To that end, he urged voters to give his party a majority in parliamentary polls, often dubbed the “third round” of France’s two-round presidential election.
Never mind the fact that presidents alone appoint prime ministers under France’s constitution – not parliament, nor the people, let alone oneself. Mélenchon’s brash call on voters to “elect (him) prime minister” thrust the 70-year-old back at the heart of the political debate, effectively sidelining the looming Macron-Le Pen rematch. It also guaranteed he would dominate the run-up to legislative elections just as he bossed the final stretch of the presidential campaign.
French legislative elections © FRANCE 24
“Jean-Luc Mélenchon pulled off an extraordinary PR coup,” said Pascal Perrineau, a professor of political science at Sciences-Po Paris. “Asking the French to elect him prime minister might sound absurd, but it was an extremely shrewd strategy. It allowed him to both supplant Le Pen as Macron’s chief opponent and cast himself as the pillar of a revamped left.”
The PR stunt was soon followed by another tour de force, which even critics have hailed as a masterstroke. In the days following Macron’s re-election, Mélenchon and his team engineered what many had come to see as an impossible feat: a broad alliance of France’s deeply fractured left, united around a common policy platform and fielding a single candidate in each of France’s 577 constituencies.
With just days to go before the first round of parliamentary elections on June 12, that coalition is polling neck-and-neck with Macron’s bloc, raising fears for the ruling party that it may fail to secure the absolute majority it looked guaranteed to win only weeks ago.
A resurgent left
Just as it helped Macron in the presidential contest, France’s two-round system of voting is likely to favour the ruling party’s candidates in parliamentary run-offs on June 19, their centrist pitch being ideally positioned to draw support from left or right, depending on the adversary. Still, Mélenchon’s gamble has helped redraw the political map and alter the balance of power.
The recent presidential election signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent president, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a 2017 Macron v. Le Pen rematch. Paradoxically, it is the latter bloc that has bounced back in recent weeks, tossing aside the common assumption that the winner of the presidential contest necessarily has the momentum.
“The far right is divided, Le Pen has shown little appetite for legislative elections, the mainstream right is virtually inaudible, and Macron’s camp has precious little to say aside from attacking Mélenchon – which is a bit thin for a political platform,” said Michel Wieviorka, a sociologist and professor at the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).
“Mélenchon is the only one who has energised this campaign and his left-wing bloc is currently the force with momentum on its side,” Wieviorka added.
Known by the somewhat awkward acronym “Nupes” (for Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale), the coalition of the left is unprecedented in its breadth, encompassing Mélenchon’s La France insoumise (France Unbowed, or LFI) as well as the Greens, Communists, Socialists and other smaller groups. It is also the first such alliance to gravitate around the hard left, rather than the more moderate Socialists, leading critics to lament the centre-left’s “submission” to Mélenchon’s Insoumis.
Astonishingly, the Nupes coalition includes bitter foes who spent much of the presidential campaign lambasting the veteran leftist rather than Macron. Personal and policy differences have nurtured suspicions that the bloc is little more than an alliance of convenience. Either way, the ability to bind them together marks a spectacular turnaround for Mélenchon, who has previously taken much of the blame for the left’s crippling divisions.
“The Nupes is perhaps a motley crew but it has given visibility and momentum to a moribund left,” wrote the left-leaning daily Libération in an editorial on Tuesday. “Jean-Luc Mélenchon may well fail to fulfil his dream of becoming prime minister, but he has succeeded in building an opposition that quashes all others.”
Talking up the left’s chances
Mélenchon has repeatedly stressed that his prime ministerial ambition is not a “dream” – but a credible prospect. He has opted not to seek re-election to the National Assembly, surrendering his seat in Marseille. Instead, he has chosen to be everywhere at once, holding campaign rallies and press conferences up and down the country to drum up support for Nupes candidates.
At each stop, Mélenchon has talked up the coalition’s prospects, no doubt mindful that a lack of belief in his own presidential hopes – coupled with the fact that pollsters underestimated his final score by a massive 5 points – may well have cost him a place in the April 24 run-off.
“If people think we can win, they'll go out to vote in droves,” he told a crowd of several hundred at a campaign stop in Paris last week. Victory for Nupes is “highly likely”, he said days later in a suburb of Lyon. At every opportunity, he has detailed the coalition’s policy proposals, which include restoring a wealth tax scrapped by Macron, lowering the retirement age to 60, and hiking the minimum wage by 15 percent.
Meanwhile, his aides have defended Mélenchon’s unorthodox decision to claim the PM’s job, stressing the need to give the election visibility at a time of growing abstention and voter disaffection. As his campaign director Manuel Bompard put it, the idea is to “give voters a clear and readable objective to make this election relevant”.
An electoral ‘accident’
The LFI leader’s ubiquity on the campaign trail has contrasted sharply with Macron’s discretion and that of his entourage, including his newly appointed prime minister, Elisabeth Borne.
While Mélenchon swiftly cobbled together a broad coalition and an ambitious platform for the legislative elections, Macron dithered at length over the composition of his reshuffled cabinet. When he finally made up his mind, he promptly instructed his new ministers to keep a low profile and steer clear of campaign mishaps.
“This low-profile strategy has backfired,” wrote the Journal du dimanche, France's leading Sunday paper, adding that “the government’s deafening silence has turned into an echo chamber” for damaging incidents: first the accusations of sexual assault levelled at one minister, then the chaos that marred the Champions League football final near Paris in late May, tarnishing France’s image across the globe.
Recent polls have served as a wake-up call for the ruling party, spurring calls to take the parliamentary vote seriously. On Tuesday, a survey by the Ifop group suggested Macron's Ensemble (Together) coalition would win between 250 and 290 seats, likely below the 289 needed for a majority. The Nupes coalition was seen making major gains with 170-205 seats, the poll suggested. Another poll by Ipsos on Wednesday put the ruling camp at between 275 and 315 seats.
The Élysée Palace is also alarmed by results from early elections in overseas constituencies that are normally considered safe seats for Macron’s candidates. After the first round of voting, the ruling party led in most areas but faced a much stronger challenge from the left compared with five years ago, pointing to uncomfortably close run-offs next week.
“We're taking [the threat] seriously because in the media and in the polls the only person who exists, apart from the presidential majority, is Jean-Luc Mélenchon,” Aurore Bergé, a senior ruling party MP, told France 2 television, describing the left-wing alliance as the only “strong and credible” alternative to the government. Her colleague Patrick Mignola, from the Macron-allied MoDem party, expressed fears of an “electoral accident” in the two-round parliamentary elections.
Counter-balancing the president’s powers
Talk of a possible “accident” reflects the ingrained tendency to view legislative elections as an appendix to the presidential contest – an almost procedural ritual designed to hand the president a workable majority. In the words of Olivier Véran, the minister for parliamentary affairs, failure to give Macron a majority in the National Assembly would represent a “major destabilisation of politics in our country for years to come”.
That is precisely the scenario Mélenchon and his allies are aiming for, hoping to clinch a majority of seats and force Macron into appointing a left-wing government. No poll has yet predicted such an outcome. Analysts say it is highly unlikely, though not impossible. Pollsters are urging caution, stressing that even small differences in turnout could swing results one way or the other.
France has not had a president and a parliamentary majority from different parties since 1997-2002, when right-wing president Jacques Chirac ended up having to work with Socialist premier Lionel Jospin after calling an ill-judged snap election. A constitutional change in 2000 was meant to prevent such “cohabitations” by moving the parliamentary elections to immediately after the presidential ones.
Since then, French voters have invariably given their presidents a parliamentary majority, reinforcing the notion that parliamentary votes are supposed to uphold the presidential verdict. Such precedents mean a majority for Macron is “likely but not automatic”, Wieviorka cautioned, adding that voters had also expressed a desire “not to give the president free rein in parliament”.
While Macron ultimately trounced Le Pen in the presidential run-off, his victory was tarnished by the lowest turnout in half a century. Only one in five registered voters backed the incumbent in the first round on April 10 – a more accurate indicator of his support across the country. A poll by the BVA group last week found that only 35 percent of voters wanted Macron to have a parliamentary majority, reflecting the sharply fractured nature of the electorate.
“Macron’s camp is still the likeliest to win the legislative elections,” Wieviorka added. “But polls also suggest that French voters are not inherently opposed to a ‘cohabitation’ and a parliament that counter-balances the president’s powers.”
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Ukraine : des fleurs sur les murs de Boutcha pour soigner les blessures de guerre
Les Observateurs
Publié le : 08/06/2022 - 16:50
Ivanka Siolkowsky, une bénévole canadienne d’origine ukrainienne, s’est rendue dans la ville de Boutcha, dans la banlieue de Kiev. Elle a souhaité aider les habitants à surmonter les traumatismes du massacre qui y a été commis en mars dernier, et dont l'armée russe serait responsable. Elle s’est alors mise à peindre des fleurs sur les impacts de balles. Dans cet entretien à France 24, elle décrit cette expérience et raconte son admiration devant la capacité de résilience des habitants.
France24 - World
‘Macron is right’ to want to avoid humiliating Russia, Le Pen and Mélenchon say
Issued on: 09/06/2022 - 18:44
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron last week sparked a tsunami of criticism after reiterating his call on the international community to “avoid humiliating Russia” over Ukraine. But three days ahead of the first round of the French legislative elections, the French leader has won the unlikely backing of two of his fiercest political foes: far right leader Marine Le Pen and leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon.
In an interview with French broadcaster FranceInfo on Tuesday, Le Pen spoke a phrase rarely heard from her mouth: “The French president is right”. She was referring to Macron’s renewed call on the West to avoid humiliating Russia and its leader Vladimir Putin in a bid to offer Moscow a diplomatic way out of the war in Ukraine.
“The French president is right to try to find the means to stop this war through discussion, so that Ukraine regains its sovereignty, Russian troops leave Ukraine,” Le Pen said, who last month lost to Macron in the second round of the French presidential election. In a televised debate between the two final candidates, Macron shamed Le Pen over Russia, accusing her of being “dependent on Putin” due to loans granted to her party by a Russian bank. During her 2017 presidential run, Le Pen also accepted an invitation to meet Putin in Moscow.
During her time on air with FranceInfo, Le Pen also suggested that Ukraine’s criticism over Macron’s comment was off the mark. “I don’t understand why President [Volodomyr] Zelensky accuses him because he even says himself that the only way out of this is diplomacy”, she said, adding that “when you’re looking for a diplomatic exit, you try to avoid cutting off the communication channels”.
Le Pen then went on to criticise Macron over the French government’s embargo on Russian oil and gas imports. It’s “a stupid and harmful sanction for the French people", she said, noting that “the Russian oil we don’t buy will be sold to others“ anyway, and French energy prices will increase.
'One day Russia will come back to the table'
Mélenchon, who hopes to score the prime minister post via the upcoming legislative elections, also lauded Macron’s stance on how to handle Putin.
“If, three weeks from now, I’m put in charge of taking care of this country together with him, it might be better if I don’t immediately provoke any incidents.“ He added that he didn’t think “the Ukrainians should talk to us like that“, since France "supports" Ukraine and is "providing it with arms".
"If President Macron is talking with Mr. Putin, I think he’s right to do so," he said, "because we must not let this man lock himself into a corner. But it would be naive to believe that by talking to him, we will make him leave Ukraine“.
Mélenchon said dialogue should be conditioned on the withdrawal of Russian forces, however.
"One day or another, Russia will come back to the table, but it will take 10 or 15 years", he said, "because having broken everything, massacred people and committed war crimes, (...) is something irreversible in the minds" of Europeans.
"Ukraine must regain its sovereignty and Russian soldiers must leave Ukraine," he said.
Last Friday, Macron again took a swipe at Le Pen and Mélenchon for what he referred to as their “projects of disorder” and "submission" to Russia.
(FRANCE 24 with AFP)
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France24 - Monde
Le Qatar s'associe à TotalEnergies pour exploiter le plus grand champ de gaz naturel au monde
Publié le : 12/06/2022 - 16:59
FRANCE 24
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La multinationale française TotalEnergies a été choisie comme premier partenaire étranger par le Qatar pour développer le projet North Field East qui permettra l'exploitation du plus grand gisement de gaz naturel au monde.
Le Qatar a annoncé, dimanche 12 juin, avoir choisi le géant français des hydrocarbures TotalEnergies comme premier partenaire étranger pour développer le plus grand champ de gaz naturel du monde, et, à terme, apaiser les craintes de l'Europe sur le plan énergétique.
"Je suis heureux d'annoncer la sélection de TotalEnergies comme premier partenaire dans le projet North Field East (NFE)", a déclaré le ministre qatari de l'Énergie, Saad Sherida Al-Kaabi, lors d'une conférence de presse à Doha.
Le groupe pétro-gazier français va prendre une part de 6,25 % dans le projet, qui vise à aider le pays du Golfe à augmenter sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) de 60 % d'ici 2027, a-t-il ajouté.
Le NFE fait partie du projet d'expansion du champ offshore North Field, le plus grand gisement de gaz naturel au monde que le Qatar partage avec l'Iran.
"Un mariage plus que des fiançailles"
C'est "un mariage plus que des fiançailles", a affirmé le ministre, en précisant que l'accord durera jusqu'en 2054.
Pour TotalEnergies, cet accord est le plus important jamais conclu avec le Qatar, et devrait contribuer à compenser le retrait du groupe français de Russie, a affirmé son PDG Patrick Pouyanné, qui se trouve à Doha.
"C'est un investissement de 2 milliards de dollars pour financer 25 % d'un train (ensemble des unités d'une usine assurant le traitement et la liquéfaction du gaz, ndlr) qui coûte entre 7 et 8 milliards de dollars" a-t-il déclaré dans un entretien à l'AFP.
>> À lire aussi : "Les majors du pétrole et du gaz continueront à encaisser l'argent pendant que le monde brûle"
D'autres entreprises étrangères rejoindront le projet dans le cadre de coentreprises avec le géant qatari des hydrocarbures QatarEnergy (QE), mais aucune participation ne sera plus importante que celle de TotalEnergies, a déclaré Saad Sherida Al-Kaabi.
"Nous avons terminé le processus de sélection et nous avons signé les accords", a-t-il ajouté, précisant qu'ils seront annoncés dans un "avenir proche".
Exxon Mobil, Shell et ConocoPhilips sont sur les rangs, et la part des géants pétroliers et gaziers étrangers devrait s'établir à environ 25 %, ont affirmé des sources du secteur à l'AFP.
Un projet estimé à 28 milliards de dollars
Le coût total du projet est estimé par QE à 28 milliards de dollars, et la production devrait commencer en 2026, a indiqué le ministre qatari, qui dirige par ailleurs QE.
Le Qatar est l'un des principaux producteurs mondiaux de gaz naturel liquéfié, avec les États-Unis et l'Australie.
Les dirigeants européens se sont bousculés dans l'émirat du Golfe ces derniers mois, à la recherche d'alternatives au gaz russe, dans un contexte de guerre en Ukraine, qui a donné un nouvel élan aux projet de GNL. Sans donner de chiffres, Patrick Pouyanné a laissé entendre que le Qatar avait obtenu un bon prix dans les négociations, qui ont débuté en 2019.
>> À lire aussi : Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"
"Votre équipe et vous-même avez très bien défendu les intérêts du Qatar dans ce projet", a-t-il dit au ministre qatari, lors d'une conférence de presse.
Le North Field représente environ 10 % des réserves de gaz naturel connues dans le monde, selon QE. Ces réserves s'étendent sous la mer jusqu'au territoire iranien, où les efforts de la République islamique pour exploiter le champ de South Pars sont entravés par les sanctions internationales.
La Corée du Sud, le Japon et la Chine sont les principaux clients du GNL qatari, mais depuis l'année dernière, Doha a fourni des quantités additionnelles à la Grande-Bretagne et annoncé un accord de coopération avec l'Allemagne.
L'Europe s'est longtemps opposée aux accords à long terme demandés par le Qatar, mais le conflit en Ukraine a changé la donne.
Avec AFP
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Fourniture de gaz à l'Europe : Algérie, Qatar et Iran pourraient-ils remplacer la Russie ?
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STOCKS D'ÉNERGIES
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France24 - World
India: Trapped leopard rescued after climbing ladder out of well
Issued on: 10/06/2022 - 14:08
A video of a leopard climbing a ladder out of a well in the eastern Indian state of Odisha has been shared widely online. After the leopard got trapped in the well, local officials dropped a ladder to the animal. The leopard was able to climb to safety and was released back into its habitat. A vulnerable species, the leopard is protected in India.
A leopard was rescued on June 8 after getting trapped in a well near the town of Redhakhol, in the Sambalpur district of eastern India. Officials from the region’s Forest and Environmental Department notified fire services who initiated the rescue, according to the Indian Express.
ABP News reported that the leopard fell into the well the previous night. Locals discovered it after hearing growls coming from the well.
A video shared online shows the leopard clutching onto a floating log at the bottom of the well. The big cat then carefully climbs up a ladder and runs back into the forest.
One leopard has been safely rescued from a deep well At-Mushakata, PS-Rairakhole, Dist.-Sambalpur by Rairakhole Fire Service personnel in a joint operation with other agencies #OdishaFireService @CMO_Odisha @homeodisha @DGFS_HGs_CD pic.twitter.com/O4mnJJHUu5
June 8, 2022Another video shared by the Odisha state fire services shows officials carefully lowering the ladder into the well. They installed a net on one side of the well so that the escaped leopard would head back into the forest and not toward villagers.
One leopard has been safely rescued from a deep well at Mushakata, PS-Rairakhole, Dist.-Sambalpur by Rairakhole FS personnel in a joint operation with other agencies #OdishaFireService @MoSarkar5T @SRC_Odisha pic.twitter.com/XFiZ0vqPlb
June 8, 2022Fire officials said neither the leopard nor any locals were injured in the rescue.
There are an estimated 800 leopards in the state of Odisha. Authorities have been concerned about an uptick in wildlife crimes including poaching for leopard skins during the Covid-19 pandemic.
A highly adaptive species, leopards have also been forced to venture closer to human settlements in order to find prey and shelter, leading to attacks on livestock or domestic dogs. A video published on June 6 showed a leopard attacking a dog in western India, renewing the debate on human-leopard interactions.
>> Read more on The Observers: ‘We’re encroaching into their habitat’: Angry mob kills leopard in Azad Kashmir
The leopard is listed on the IUCN Red List as a vulnerable species enjoying protection under Schedule I of the Indian Wildlife (Protection) Act of 1972. However, in recent years, India’s leopard population has been increasing.
A report released in 2020 revealed that the leopard population grew around 60% to nearly 13,000 between 2014 and 2018. This comes after significant losses in the leopard population over several decades, as habitat loss and human encroachment threatened the species.
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Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément
Publié le : 08/06/2022 - 18:34
Sébastian SEIBT
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Après plus de cent jours de combats en Ukraine, l’un des principaux problèmes de l’état-major russe est une pénurie de soldats de plus en plus criante. Mais la guerre n’a, en réalité, fait qu’amplifier une faiblesse plus profonde de l’armée russe.
À Severodonetsk, l'armée russe gagne du terrain… mais lentement ce mercredi 8 juin. Le siège de cette ville-clé pour le contrôle d'une partie du Donbass est à l'image de la tournure prise par les combats depuis quelques semaines. Le conflit s'est transformé en "guerre d'attrition", selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan. Chaque bataille pour un pâté de maison ou un pont fluvial s'éternise.
Et cette guerre de position ou de tranchées ne fait pas les affaires de la Russie. Pour une raison simple : elle risque rapidement de manquer d'hommes sur le front. Aussi étrange que cela puisse paraître pour une nation qui, historiquement, est souvent apparue comme une machine à envoyer des hommes se battre, vague après vague, jusqu'à épuisement d'adversaires technologiquement supérieurs, tels que l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.
Des promesses de salaires mirobolants
Pourtant, l'armée russe en est là. Elle a envoyé des camions de recrutement sillonner le pays jusqu'en Sibérie pour enrôler des nouvelles recrues pour le front ukrainien, a constaté le Moscow Times. Autre exemple : des bureaux de recrutement éphémères ont été installés aux abords de concerts de groupes de rock populaires, souligne le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Le président russe, Vladimir Poutine, a également approuvé une loi, le 25 mai, qui permet à tous les Russes entre 18 et 65 ans de rejoindre l'armée, alors que jusqu'à présent seuls les Russes âgés de moins de 40 ans pouvaient s'engager.
Moscou est prêt à dépenser beaucoup pour attirer ces nouveaux soldats. "L'armée propose actuellement de payer les nouvelles recrues qui signeraient un contrat de trois mois, l'équivalent ou presque d'un an de salaire d'un habitant de certaines régions pauvres", note Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.
La seule limite que les autorités semblent se fixer, c'est celle "de ne pas envoyer des conscrits [jeunes hommes sur le point d'être incorporés dans l'armée, NDLR] sur le front car c'est illégal en Russie", souligne Rod Thornton, spécialiste des forces armées russes au King's College de Londres. Mais même à ce sujet, l'armée semble prendre quelques libertés avec la loi. Ainsi douze officiers ont été mis en examen, lundi 7 juin, pour avoir envoyé plus de 600 jeunes conscrits se battre en Ukraine, souligne le Moscow Times.
Comment en est-on arrivé à cette quête effrénée pour trouver des volontaires ? En réalité, le ver était déjà largement dans le fruit de cette armée qui, avant le conflit en Ukraine, était décrite comme la deuxième plus importante au monde après celle des États-Unis. "Sur le papier, elle a un grand nombre de divisions d'infanteries, mais ce qu'il faut savoir c'est que la plupart des brigades qui les composent sont en sous-effectif depuis la fin de la Guerre froide", note Rod Thornton.
De l'artillerie plutôt que des hommes
Ce manque chronique d'hommes "est le résultat d'une évolution sur plusieurs générations pour une population qui a subi d'énormes pertes durant les deux guerres mondiales, qui a fait les frais des purges staliniennes et a souffert de l'industrialisation forcée durant l'époque soviétique", résume Jeff Hawn. Autrement dit, la population mobilisable avait considérablement fondu lors de la chute de l'URSS.
Le traumatisme de cette période a, ensuite, poussé "Moscou à réviser sa doctrine pour mettre davantage l'accent sur l'artillerie et les blindés que sur les simples soldats", explique Nicolo Fasola, spécialiste des questions de sécurité dans l'espace de l'ex-Union soviétique à l'université de Birmingham. Une volonté qui s'explique aussi par la crise démographique que traverse la Russie. Moscou ne veut pas sacrifier des hommes alors que les autorités font tout pour enrayer un sérieux déclin démographique.
>> Déclin démographique en Russie : "Poutine n'a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
Une approche parfaitement adaptée aux conflits éclairs, comme en Crimée en 2014, et aux batailles où il convient d'écraser l'ennemi sous un déluge de feu, comme en Syrie. Mais pour le scénario de la guerre en Ukraine "où les forces d'invasion cherchent à prendre des territoires, il faut surtout des hommes capables ensuite de les occuper, ce qui est le talon d'Achille de l'armée russe", affirme Nicolo Fasola.
Les succès des Ukrainiens à Kiev et à Kharkiv, où les forces d'occupation ont été repoussées, illustrent cette faiblesse russe. "La manière dont le conflit se déroule était ainsi plus ou moins écrit d'avance à cause de ce problème d'effectif et de doctrine mal adaptée aux objectifs de la guerre", résume le chercheur de l'université de Birmingham.
Mais cette pénurie de soldats "est devenue un problème critique pour Moscou après 100 jours de combats", assure Jeff Hawn. Les Russes ont, en effet, perdu beaucoup d'hommes depuis le début du conflit. Il est, certes, difficile d'avoir un chiffre exact, mais l'estimation des services britanniques de renseignement qui font état d'un tiers des forces d'invasion détruit est celle qui est le plus souvent reprise.
Conséquence : "Les Russes ont aujourd'hui beaucoup d'artillerie et de véhicules blindés sur le front, mais peu d'hommes pour les utiliser", affirme Rod Thornton. On est très loin de la célèbre règle d'or de tout conflit armé où le rapport de forces doit être de trois contre un en faveur de l'agresseur si ce dernier veut l'emporter. "Actuellement, ce serait plutôt du deux contre un et même du un contre un à certains endroits", estime Jeff Hawn.
Tant que les remplaçants n'arrivent pas sur le front, cette "pénurie de soldats est vraiment devenue l'une des principales raisons du ralentissement de la progression russe dans le Donbass", estime Jeff Hawn.
C'est d'autant plus vrai que les Ukrainiens ont, quant à eux, "beaucoup moins de mal que les Russes à motiver des volontaires à rejoindre l'armée pour défendre le pays" note cet expert.
Mobiliser ou ne pas mobiliser, telle est la question
Toutes les initiatives mises en place par Moscou - ces campagnes de recrutement et la promesse de salaires mirobolants pour le commun des Russes - ne semblent pas avoir eu de franc succès, raconte le Moscow Times. Il faut dire que l'armée russe souffre d'un sérieux déficit d'image. "Elle a la réputation d'être très dure, et de n'offrir que très peu d'avantages sociaux", assure Nicolo Fasola.
La promesse de salaire élevé "va surtout attirer des personnes appâtées par l'argent, ce qui n'en fera pas forcément les recrues les plus motivées face à des soldats ukrainiens qui se battent pour défendre leur pays", analyse Jeff Hawn.
C'est pourquoi Moscou a fait venir, ces dernières semaines, des soldats des régions géorgiennes pro-Russes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, de Syrie ou de Tchétchénie. "C'est un pansement temporaire qui ne va pas suffire à régler les problèmes d'effectif à plus long terme", assure Nicolo Fasola. "C'est loin d'être suffisant pour combler les besoins, et ce sont des troupes qui vont devoir apprendre à s'intégrer à la chaîne de commandement mise en place en Ukraine", ajoute Rod Thornton.
Il reste à Vladimir Poutine une dernière solution : la mobilisation générale. Tous les experts interrogés estiment que le président russe ne s'y résoudra qu'en dernier recours. Il faudrait, en effet, qu'il reconnaisse que "l'opération spéciale" menée en Ukraine est une guerre "car sinon, la mobilisation générale serait illégale", souligne Rod Thornton. Un pas que Vladimir Poutine ne veut pas franchir car "ce serait politiquement très coûteux pour lui", assure Nicolo Fasola.
Le temps joue donc en faveur des Ukrainiens puisque l'avantage quantitatif russe va continuer à s'atténuer tant que Moscou ne trouvera pas un moyen de renforcer son front sans décréter une mobilisation générale. Mais ce n'est pas forcément un avantage qui mènera Kiev à la victoire finale. Le scénario le plus probable, d'après Rod Thornton, est "que les forces russes décident de passer en mode défensif pour camper sur leurs positions".
Le Donbass se transformerait alors en une sorte de zone de conflit sans fin à l'horizon car "les Ukrainiens n'ont pas les moyens offensifs de déloger les Russes sauf à recevoir des armes plus puissantes de pays occidentaux", affirme le chercheur du King's College de Londres. Et c'est une option qui n'enchante guère l'Otan, soucieux de ne pas apparaître comme un cobelligérant de ce qui aurait alors de plus en plus une allure de troisième guerre mondiale.
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New York Times - World
Chile pierde en su intento de sustituir a Ecuador en el Mundial
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Fútbol
La federación chilena de fútbol argumentaba que Ecuador debía ser expulsado del torneo por utilizar un jugador no elegible durante la fase de clasificación. La FIFA no estuvo de acuerdo.
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Por Tariq Panja
El intento de Chile de expulsar a su rival sudamericano, Ecuador, de la Copa del Mundo fracasó el viernes, cuando un panel disciplinario del organismo rector del fútbol mundial rechazó un reclamo de que Ecuador había alineado a un jugador no elegible en varios partidos de clasificación.
El caso giraba en torno al defensa Byron Castillo, que según Chile no solo había nacido en Colombia, sino que tenía tres años más de los que figuraban en los documentos que lo identificaban como ecuatoriano. La federación de fútbol chilena presentó documentos de registro, incluyendo certificados de nacimiento, que, según dijo, respaldaban su reclamación.
De acuerdo con las normas de la FIFA, la alineación de un jugador no elegible puede dar lugar a la pérdida de cualquier partido en el que participe dicho futbolista.
Ecuador quedó en cuarto lugar en las eliminatorias del continente, con lo que obtuvo una de las cuatro plazas de pase automático asignadas a Sudamérica para el Mundial. Pero Chile había exigido que Ecuador perdiera los ocho partidos de clasificación en los que participó Castillo, y que sus rivales en esos encuentros recibieran tres puntos por partido. Los funcionarios chilenos habían calculado que esa fórmula cambiaría los resultados de la clasificación en Sudamérica y llevaría a Chile al Mundial de Fútbol a expensas de Ecuador.
La FIFA dijo que sus funcionarios habían analizado las presentaciones de todas las partes involucradas en el caso —que también involucró a Perú, país que competirá en una clasificatoria internacional el lunes por un pase a Catar— antes de concluir que Ecuador no tenía ningún caso que responder.
Chile dijo que apelaría el fallo.
“Estamos consternados con la decisión”, dijo Eduardo Carlezzo, abogado que representa a la federación chilena. “Es una enorme cantidad de pruebas, tanto de Colombia como de Ecuador, lo que demuestra sin ninguna duda que el jugador nació en Colombia. Por lo tanto, apelaremos y esperamos que esas evidencias sean consideradas en su totalidad”.
La federación ecuatoriana de fútbol emitió un comunicado después de que Chile presentara su demanda en mayo, en el que rechazaba lo que calificaba de “infundados rumores” sobre Castillo, de quien dijo que era ciudadano ecuatoriano en el sentido jurídico y deportivo.
“Rechazamos categóricamente cualquier intento de quienes pretenden evitar su participación en el Mundial de Fútbol de Catar 2022, la cual fue obtenida legítimamente en la cancha”, dijo entonces la federación.
Los antecedentes de Castillo han sido cuestionados durante varios años, después de que una investigación más amplia sobre las inscripciones de jugadores en Ecuador analizó cientos de casos y dio lugar a sanciones para al menos 75 jugadores juveniles que se descubrió que habían falsificado sus documentos. Temerosos de un error que pudiera poner en peligro las esperanzas de Ecuador en la Copa del Mundo de este año, los responsables de su federación nacional de fútbol habían aplazado la incorporación de Castillo a la selección de mayores hasta este año.
Hace dos años, de hecho, el presidente de una comisión especial de investigación convocada por la federación pareció sugerir que Castillo era colombiano, algo que los funcionarios chilenos argumentaron que habían corroborado.
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France24 - World
Meet Ivanka, the woman transforming Bucha's bullet holes into things of beauty
The Observers
Issued on: 10/06/2022 - 13:40
Pariesa Young
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Bucha, a suburb of Ukraine's capital Kyiv, made global headlines in April when Russian troops left the town they had occupied for over a month. Ukrainian authorities returned to find scenes of horror – bodies in the streets, burnt buildings and what they say is evidence of torture and war crimes. But one woman is trying to help the residents of Bucha forget this trauma, by painting over the bullet holes that serve as reminders of the massacre.
Ivanka Siolkowsky, a Canadian volunteer of Ukrainian descent, headed to Poland to help refugees fleeing Ukraine soon after the war broke out. She made her way to Bucha where she met a man who inspired her to help beautify peoples' homes in order to bring some joy back to the town.
In this week's episode of The Observers, she told us about her project and how it has helped reveal the resilience of the Ukrainian people.
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Amenazas y luego armas: un periodista y un experto desaparecen en la Amazonía
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La reserva en la que desaparecieron está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes del gobierno de Jair Bolsonaro. Los indígenas locales comenzaron a patrullar la selva y los ríos y han recibido amenazas cada vez más serias.
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Por Jack Nicas, Ana Ionova y André Spigariol
RÍO DE JANEIRO — El Valle del Yavarí, en la selva amazónica, es uno de los lugares más aislados del planeta. Se trata de una reserva indígena densamente boscosa del tamaño de Maine, donde prácticamente no hay carreteras, los viajes pueden durar una semana en barco y se cree que al menos 19 grupos indígenas siguen viviendo sin contacto con el exterior.
La reserva también está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes presupuestarios del gobierno del presidente de Brasil, Jair Bolsonaro. Ahora los indígenas locales han comenzado a patrullar formalmente el bosque y los ríos por sí mismos, y los hombres que se dedican a explotar la tierra han respondido con amenazas cada vez más serias.
Esa tensión es el tipo de historia que por mucho tiempo le ha interesado a Dom Phillips, periodista británico en Brasil durante los últimos 15 años, más recientemente como colaborador habitual de The Guardian. La semana pasada, Phillips llegó al Valle del Yavarí para entrevistar a las patrullas indígenas para un libro. Lo acompañaba Bruno Araújo Pereira, un experto en grupos indígenas que había pedido recientemente una licencia al gobierno brasileño para ayudar a las patrullas.
Hacia las 6 a. m. del sábado, los dos hombres estaban con una patrulla, detenidos en un río serpenteante, cuando se acercó otra embarcación, según funcionarios de Univaja, una asociación indígena del Valle del Yavarí que ayuda a organizar las patrullas. En la embarcación que se acercaba estaban tres hombres conocidos como pescadores ilegales, dijo Univaja, y al pasar, los hombres mostraron a la patrulla sus armas. Era el tipo de amenaza que Univaja había denunciado recientemente a las autoridades.
A la mañana siguiente, Phillips, de 57 años, y Pereira, de 41, iniciaron su viaje de regreso a casa, viajando por el río Itaquí en una embarcación nueva con un motor de 40 caballos de fuerza y suficiente combustible para el viaje. Estaba previsto que llegaran a Atalaia do Norte, una pequeña ciudad en la frontera con Perú, a eso de las 8 a. m. del domingo.
Los hombres y su barco no han sido vistos desde entonces.
En los últimos tres días, varios equipos de búsqueda, desde grupos indígenas hasta la Marina brasileña, han rastreado la zona; políticos y personalidades brasileñas han pedido más medidas para encontrar a los hombres; y su desaparición ha sido noticia en los periódicos matutinos y en los noticieros nocturnos de todo el país.
El martes por la noche, la policía estatal dijo que estaba interrogando a un sospechoso e inspeccionando su barco. El sospechoso era uno de los pescadores que mostraron sus armas a la patrulla el sábado, según Soraya Zaiden, activista que ayuda a dirigir Univaja, y Elieseo Marubo, director jurídico de Univaja. Dijeron que el hombre había disparado a una lancha patrullera de Univaja meses antes. Las autoridades estatales declinaron hacer comentarios sobre el sospechoso.
“Continuaremos la búsqueda”, dijo Zaiden. “Pero también sabemos que puede haber ocurrido algo grave, muy grave”.
Phillips, quien también escribió regularmente para The New York Times en 2017, ha dedicado gran parte de su carrera a documentar la lucha entre las personas que quieren proteger la Amazonía y las que quieren explotarla. Pereira ha pasado años defendiendo a grupos indígenas bajo la amenaza derivada de esta. Ahora crece el temor de que su último viaje a las profundidades de la selva tropical pueda acabar siendo uno de los retratos más sombríos de ese conflicto.
Univaja dijo que Pereira “tiene un profundo conocimiento de la región”, y los funcionarios locales dijeron que si los hombres se hubieran perdido o hubieran tenido problemas mecánicos, probablemente ya habrían sido encontrados por los equipos de búsqueda. Univaja dijo que Pereira llevaba tiempo sufriendo amenazas en la región.
Por mucho tiempo, la violencia ha sido común en el Amazonas, pero ha sido en gran parte entre los lugareños. Desde 2009 hasta 2020, hubo 139 asesinatos de activistas y defensores del medioambiente en la Amazonía, según datos recopilados por un proyecto periodístico llamado Tierra de Resistentes. Pero casi ninguno de esos ataques fue contra funcionarios del gobierno brasileño o periodistas que eran forasteros en la región.
En 2019, un trabajador del gobierno brasileño fue asesinado a tiros en aparente represalia por su trabajo de lucha contra la actividad ilegal en el Valle del Yavarí.
El asesinato en 1988 de Chico Mendes, el conservacionista más famoso de Brasil en ese momento, ayudó a desencadenar un movimiento ambiental en el país para proteger la Amazonía. Ese movimiento se ha enfrentado a importantes vientos en contra últimamente, especialmente bajo el mandato de Bolsonaro, quien ha prometido abrir la Amazonía a la minería, la tala y otras industrias.
La deforestación ha aumentado durante su presidencia, ya que su gobierno ha debilitado muchas de las instituciones diseñadas para proteger los bosques.
El martes, Bolsonaro dijo que rezaba para que Phillips y Pereira fueran encontrados. También cuestionó su viaje. “Dos personas en un bote, en una región completamente salvaje como esta, es una aventura que no es recomendable”, dijo. “Podría ocurrir un accidente, podrían haber sido ejecutados, cualquier cosa”.
La política también ensombrece la respuesta del gobierno, que muchos políticos, periodistas y otras figuras públicas criticaron ampliamente como inadecuada y lenta.
Zaiden dijo que Univaja alertó a las autoridades federales de la desaparición de los hombres el domingo a mediodía. La Armada brasileña tardó un día entero en enviar un equipo de búsqueda, que consistía en una sola embarcación, cuando un avión habría sido mucho más eficaz y eficiente para buscar en una zona tan vasta y remota.
El lunes por la tarde, el ejército dijo que seguía esperando la autorización de las “altas esferas” del gobierno brasileño para unirse a la búsqueda, antes de decir finalmente que iba a enviar un equipo.
Alessandra Sampaio, la esposa de Phillips, suplicó a las autoridades que intensificaran la búsqueda en un video publicado en internet el martes por la mañana.
“Todavía tenemos alguna esperanza”, dijo. “Aunque no encontremos vivo al amor de mi vida, hay que encontrarlo, por favor. Intensifiquen las búsquedas”.
El martes, la Marina y el ejército dijeron que habían desplegado aviones, así como barcos adicionales en la búsqueda. El Ministerio de Defensa aseguró que las fuerzas armadas empezaron a ayudar en la búsqueda “tan pronto como se dieron las primeras informaciones sobre la desaparición”. El miércoles, un juez brasileño dictaminó que el gobierno no había logrado proteger la reserva y que debía utilizar aviones y barcos para buscar a los desaparecidos.
Phillips y Pereira se conocían bien. En 2018, Phillips se unió a un viaje de 17 días liderado por Pereira en las profundidades del Valle del Yavarí —950 kilómetros en barco y 72 kilómetros a pie— para una historia sobre la búsqueda del gobierno brasileño de señales de grupos indígenas aislados. “Llevando solo unos pantalones cortos y unas chancletas mientras se acuclilla en el barro junto a una hoguera”, escribió Phillips en The Guardian, Pereira “abre el cráneo hervido de un mono con una cuchara y se come sus sesos para desayunar mientras discute políticas”.
En ese entonces, Pereira ayudaba a liderar los esfuerzos del gobierno para identificar y proteger a estos grupos. Después de que Bolsonaro se convirtiera en presidente en 2019, el departamento de Pereira enfrentó recortes y órdenes cambiantes desde arriba, dijo Antenor Vaz, un exfuncionario del departamento, lo que les impidió llevar a cabo las expediciones que alguna vez fueron críticas para proteger la reserva.
“Es una región extremadamente peligrosa, especialmente desde 2019, cuando aumentaron las acciones ilegales de madereros, mineros, pescadores y cazadores”, dijo Vaz.
Pereira acabó pidiendo una licencia en su puesto para ayudar a los grupos indígenas del Valle del Yavarí a llenar el vacío en la vigilancia. Esas patrullas se han centrado en parte en documentar y denunciar a los pescadores que capturan ilegalmente el pirarucú, un pez de agua dulce que puede pesar hasta 200 kilos y que está considerado en peligro de extinción en Brasil.
A medida que las patrullas indígenas organizadas por Univaja se convirtieron en la primera línea de aplicación de la ley en el Valle del Yavarí, empezaron a recibir amenazas. En abril, un hombre abordó a varios trabajadores de Univaja y le dijo a uno de ellos que si no dejaba de denunciar actividades ilegales, “le pondría una bala en la cara”, según un informe policial que Univaja presentó a las autoridades locales.
Zaiden compartió una carta que recibió Univaja en la que se amenazaba a Pereira por su nombre, acusándolo de enviar a los indígenas a “confiscar nuestros motores y llevarse nuestro pescado”. La carta añadía: “Solo voy a advertirle una vez que si sigue así, será peor para usted”.
Zaiden señaló que la organización había denunciado muchas de las amenazas a las autoridades locales, pidiendo ayuda. Marcelo Ramos, diputado de la región, dijo que había confirmado con las autoridades federales que el grupo había denunciado amenazas en la última semana.
“Hemos exigido que se actúe, pero desgraciadamente no ha habido ninguna reacción”, dijo Zaiden. “Ahora nuestro mayor temor es que este sea el motivo de la desaparición de Bruno y Dom”.
Leonardo Coelho colaboró con reportería desde Río de Janeiro.
Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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France24 - Monde
Covid-19 : à Shanghai, retour à une vie pas si normale après deux mois de confinement
Publié le : 08/06/2022 - 14:11
Bahar MAKOOI
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La plus grande ville de Chine, Shanghai, a levé ses restrictions anti-Covid le 1er juin après deux mois d’un des confinements les plus drastiques au monde. Mais sur place, la situation reste fragile, comme en témoignent plusieurs Français expatriés. Tests PCR tous les deux jours, reconfinement de quartiers entiers derrière des grilles… la métropole est loin d’avoir tourné la page.
Vidéos festives, gratte-ciel éclairés de mille feux et retour du trafic dans les rues de la ville. Shanghai a levé le confinement dans la plupart de ses quartiers depuis le 1er juin.
With the lifting of a crippling 2-month lockdown, the streets of Shanghai looked (and sounded) like this. Video shows traffic and people along the Bund which has been all but deserted for weeks. #China https://t.co/nV1HWpCM9u
June 1, 2022Mais l’euphorie des premiers jours a laissé place à la frustration de devoir faire la queue pendant des heures pour se faire tester au Covid-19 sur l’un de 15 000 sites de dépistage installés par les autorités.
Car la menace du virus est toujours là, tout comme celle des restrictions. Des habitants sont reconfinés à la hâte, contraints de s'enfermer après la découverte de nouvelles contaminations. En vertu de la stratégie sanitaire nationale zéro Covid, les cas positifs sont toujours placés en quarantaine.
Empêchés de quitter leur résidence, dans le centre de Shanghai, plusieurs dizaines d'habitants ont même protesté, lundi 7 juin, contre des fonctionnaires vêtus de combinaisons intégrales, en manifestant derrière le grillage qui entoure leurs bâtiments.
Pour France 24, plusieurs Français, contactés une première fois par notre rédaction en avril, ont accepté de raconter leur quotidien à peine sortis du confinement.
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Géraldine, 40 ans, community manager
Je ne dirais pas que la vie à Shanghai est revenue à la normale. On est en sursis. J’habite dans le centre historique et de plus en plus de quartiers autour du nôtre sont reconfinés.
J’ai peur comme jamais. Je reste sur le qui-vive car nous devons quitter le pays dans sept jours si tout va bien, mon mari, ma fille de 4 ans et moi. C’était prévu de longue date et c’est ce qui m’avait aidé à tenir durant les deux mois de confinement.
Dans mon district, il y a eu un cas positif et le comité de quartier [autorité locale] a demandé à faire tester tous les immeubles de notre résidence de plusieurs centaines d’habitants. On nous a fait descendre à minuit pour se faire tester en pleine nuit par ces fameux volontaires avec leurs tenues de protection de la tête au pied. Si jamais un cas positif au Covid-19 est détecté, on nous renferme immédiatement. Je vois bien en me baladant que certains immeubles d'habitation du voisinage sont encore confinés, il y a beaucoup de barrières autour de chez nous pour bloquer l’accès à des quartiers entiers, des policiers dans les rues et des kiosques de tests PCR. On doit se faire tester toutes les 48 heures pour accéder aux commerces ou même pour prendre un taxi. L’ambiance n’est pas à la fête.
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Moi je suis un peu insouciante et tellement contente qu’on soit libérés que je voudrais profiter des derniers instants à Shanghai avant de quitter le pays. Après deux mois enfermés, j’ai passé très peu de temps dans l’appartement depuis le premier jour de déconfinement [le 1er juin]. Je vois beaucoup de copains, je pique-nique, je me balade.
Les magasins et les commerces ont rouvert pour booster l’économie, mais malheureusement la plupart des restaurants sont restés fermés et peu de gens les fréquentent par crainte d’être testés positifs et de devoir s’isoler de nouveau. Je ne restreins pas mes déplacements mais je garde mon masque, je me désinfecte soigneusement les mains et je garde les distances.
Nous allons devoir nous reconfiner quelques jours avant le départ, éviter les lieux clos pour ne pas avoir de mauvaises surprises avec le QR code qui passe au rouge. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Mais on est aussi surveillés. Et les autorités peuvent nous retrouver facilement si on a croisé une personne positive dans un centre commercial ou un autre lieu public, même si on ne la connait pas.
Et puis la crainte d’aller en centre de quarantaine est toujours là. Cette histoire de camps d’isolement, ça continue.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Géraldine Bordère⭐️foodie (@geraldineatshanghai)
Je suis contente de partir car Shanghai, la ville que j’ai adorée, est devenue triste. Ce n’est plus possible de vivre comme ça et la vie ne redeviendra pas comme avant. La première chose que je ferai en rentrant en France, c’est d’ôter mon masque. J’ai oublié la sensation que ça fait. Et de s’agglutiner dans un restaurant.
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Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture
Je n’avais pas mis les pieds sur notre site de fabrication depuis deux mois. C’est un soulagement. Ce matin, j’ai revu les ouvriers qui dorment sur place depuis fin mars. Mes équipes étaient presque toutes là. Certains dorment encore à l’usine, parce qu’ils habitent une province voisine de Shanghai et qui n’est pas encore déconfinée. S’ils retournent chez eux, ils doivent effectuer sept jours de quarantaine dans un centre, à leur frais, où ils dorment dans des box sans fenêtres. À l’usine, on leur a installé des lits, ils ont aussi un cuisinier qui leur prépare les repas.
Je ne sais pas comment nos clients vont réagir et j’espère qu’ils ne vont pas décider de relocaliser à un moment ou à un autre. On ne peut pas continuer à faire du "on" / "off" en confinant, il va falloir apprendre à vivre autrement. C'est long et on ne parle pas du déconfinement en soi.
La vie d’aujourd’hui est différente. Pour se rendre au travail, je dois présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures. On a les résultats avec plus de dix heures de retard, étant donné les millions de personnes qui se testent en ville, alors on est obligé de se faire tester tous les deux jours dans les faits. A partir de demain nous avons décidé de payer une société pour venir faire les tests à l’usine afin d’éviter à nos employés d’avoir à faire la queue dans la rue.
Partout en ville, il y a des stands et des gens qui attendent des heures. Les personnes qui effectuent les tests ne sortent pas de leur cabine, des trous ont été prévus pour passer les bras hors du kiosque et effectuer les tests avec des gants en plastique.
Je ne suis jamais sereine quand je passe le test. Jusqu’ici, j’ai réussi à éviter le Covid-19 et les centres de quarantaine. Mais le stress est toujours là. Ce déconfinement est assez particulier.
Chaque fois que j’entre dans un centre commercial, je dois scanner mon QR code et je suis tracée, donc j’évite d’y aller. Dehors, tout n’a pas repris comme avant, les écoles sont encore fermées et de nombreuses personnes sont restées en télétravail.
Mais sur le Bund de Shanghai [les berges aménagées de la rivière Huangpu], il y a beaucoup de monde, les gens pique-niquent, font du vélo. J’entends des flots de bruits, de rires, c’est la vie qui reprend. Ils profitent avant la saison des pluies qui ne va pas tarder.
Ça fait du bien de revoir les amis après avoir passé deux mois, seule, entre quatre murs, même si je suis restée positive et bien occupée par les défis à relever au travail.
-
Thibaut, 29 ans, informaticien
J’ai réussi à rentrer en France dans la nuit du 27 au 28 mai. On était cinquante Français dans un Airbus et juste un Chinois qui a réussi à obtenir un rare visa de sortie.
Mon permis de résidence chinois ayant expiré, j’ai bien failli ne pas partir. Je n’avais pas pu le faire renouveler durant le confinement parce que les services administratifs étaient fermés. J’ai dû corrompre un agent chargé des visas à quelques jours de mon départ. J’ai payé 2 500 euros. En plus de mon billet retour à 4 000 euros, cela fait cher. Mais je ne me voyais pas rester dans ces conditions à Shanghai. Quand je suis parti, je n’avais pas de visibilité sur la fin du confinement qui a finalement eu lieu les jours suivant. Il me fallait cette bouffée d’air frais.
L’expérience a quand même été dure. En avril, quand je suis passé au QR code rouge [positif au test du Covid-19], la moitié des habitants de mon bâtiment a réclamé mon transfert immédiat en centre de quarantaine. J’ai réussi à y échapper mais le comité de quartier a placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle.
Le mois suivant, j’ai eu le temps d’échanger avec les autres résidents de mon bâtiment. J’étais le seul étranger, mais je parle couramment le chinois. J’ai compris qu’ils avaient vraiment eu peur de mourir du Covid-19. Ils ont encore en tête les images de Wuhan et la propagande d’État est très forte. À partir du moment où je leur ai présenté un certificat de rémission, ils ont été rassurés.
Ce retour en France me permet de prendre du recul pour ne pas atteindre une limite qui m’aurait dégouté de la Chine. Quand j’ai quitté l’appartement il y a deux semaines, le capteur était encore sur ma porte. Rester plus longtemps m’aurait mis dans une position mentale compliquée.
Je pense quand même revenir à Shanghai en septembre pour finir mon projet. Je présume que ça ira mieux car ce qu'il se passe est politique. J’ai l’impression que le gouvernement central souhaite punir Shanghai pour ne pas que la direction de la province de Shanghai prenne trop de poids au sein du Parti communiste chinois [dont le 20e congrès a lieu cet automne].
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Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle
REPORTAGE
Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes
Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement
BBC
US gun control: Cautious welcome to bipartisan deal on new safety measures
By Yaroslav LukovBBC News
US campaigners have welcomed a potential cross-party deal on gun safety reforms but stressed the proposals do not go far enough.
"This is progress even if small," said David Hogg, a survivor of the 2018 Parkland school shooting in Florida.
Ex-lawmaker Gabrielle Giffords, injured in a 2011 shooting in Arizona, said it was an "important step forward".
The plans include tougher checks for buyers under the age of 21 and cracking down on illegal gun purchases.
They were announced by a cross-party group of US senators on Sunday. Crucially, the proposals are supported by 10 Republicans, meaning they have the numbers to be voted into law.
President Joe Biden also said the plans were "steps in the right direction" but they fell far short of what he and many Democrats have been calling for.
Previous attempts to tighten gun laws in the US - which has the highest rate of firearms deaths among the world's wealthy nations - failed to get the required support in Congress.
Tens of thousands of protesters rallied across the US on Saturday to call for stricter gun laws in the wake of two mass shootings.
"It's a great first step but that's just what it is," Mr Hogg told the BBC. "No single policy is going to stop every shooting but this policy could stop the next Parkland and that's a good step."
Ms Giffords, who suffered a severe brain injury, also gave a tentative welcome to the proposals. Writing on Twitter, she said the agreement "could be the first time in 30 years that Congress takes major action on gun safety.
"This deal represents that it's still possible to cut through politics and deliver for the American people," she said.
Moms Demand Action, a gun control advocacy organisation, tweeted: "Our grassroots army is ready to fight like hell to make sure it becomes law. 26 years for federal action on gun safety is unacceptable."
Senate Majority Leader Chuck Schumer, a Democrat, said he was "pleased" by the development and that he wanted to move a bill quickly to a Senate vote once legislative details were worked out.
The Republican Senate Minority Leader Mitch McConnell stopped short of endorsing the proposals but said they showed "the value of dialogue and cooperation".
The National Rifle Association of America (NRA), a powerful gun rights advocacy group, said it would respond once the full text of the reformed was released.
But the group stressed it would "continue to oppose any effort to insert gun control policies, initiatives that override constitutional due process protections & efforts to deprive law-abiding citizens of their fundamental right to protect themselves/loved ones into this or any other legislation".
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Despite the high rate of firearms deaths, the US is a country where many cherish gun rights that are protected by the Constitution's Second Amendment to "keep and bear arms".
These are the first gun safety laws to receive bipartisan support of this kind in decades, with previous attempts by Democrats for strengthened controls frustrated by Republicans.
Attempts to tighten the laws in the wake of a previous school shooting at Sandy Hook in Connecticut nearly a decade ago - in which 20 children and six adults were killed - failed to get the required votes in Congress.
The Senate, or upper chamber of Congress, is currently split - with 50 Democrats and 50 Republicans - and legislation must have 60 votes to overcome a manoeuvre known as the filibuster.
Ten of the 20 senators who proposed the new measures are Republicans, meaning the proposals have the numbers needed to overcome the filibuster.
Democratic Senator Chris Murphy said a "substantial" part of the deal had been nailed down by negotiators, allowing the drafting of legislation to get under way on Monday, Reuters reported.
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Thousands rally across US for stricter gun laws
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New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Adiós, Chaikovski; adiós, Tolstói: los ucranianos buscan ‘descolonizar’ sus calles
Por todo el país, los funcionarios evalúan y rebautizan calles, parques y otros espacios públicos que llevan nombres rusos.
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Por Erika Solomon
Lejos del frente este de Ucrania, que se encuentra sumergido en la guerra, se libra otra lucha. No se pelea en las trincheras, sino en calles arboladas y en amplias avenidas. Ahí, el enemigo se llama Pavlov. O Chaikovski. O Catalina la Grande.
En toda Ucrania, las autoridades están iniciando proyectos para, como dicen, “descolonizar” sus ciudades. Las calles y paradas de metro cuyos nombres evocan la historia del Imperio ruso o la Unión Soviética se encuentran bajo el escrutinio de una población ansiosa por deshacerse de los vestigios de la nación que los invadió a finales de febrero.
“Estamos defendiendo nuestro país también en el frente cultural”, comentó Andriy Moskalenko, vicealcalde de Leópolis y jefe de un comité que ha revisado los nombres de cada una de las más de mil calles de la ciudad. “Y no queremos tener nada en común con los asesinos”.
Por supuesto, Ucrania no es el primer país que emprende una rendición de cuentas histórica de este tipo; por ejemplo, Estados Unidos ha batallado desde hace décadas por cambiarles el nombre a monumentos en honor de personajes de la Guerra de Secesión. Tampoco es la primera vez que Ucrania acomete este esfuerzo: tras la caída de la Unión Soviética, fue uno de los muchos países de Europa del Este que renombró calles y quitó estatuas que conmemoraban una era de gobierno comunista, el cual se había vuelto sinónimo de totalitarismo.
En esta ocasión, la decisión de borrar nombres rusos no solo es un símbolo de desafío ante la invasión y la historia soviética, afirmó Vasyl Kmet, historiador en la Universidad Nacional Ivan Franko de Leópolis. Su objetivo también es reafirmar una identidad ucraniana que muchos sienten ha sido reprimida por siglos de dominación a manos de su vecino más poderoso.
“El concepto de descolonización es un poco más amplio”, explicó Kmet. “La política rusa de hoy está construida con base en la propaganda de la llamada Russkiy mir, el mundo rusoparlante. Esto que estamos haciendo es para crear una alternativa poderosa, un discurso nacional ucraniano”.
La ciudad occidental de Leópolis es una de muchas áreas que están llevando a cabo campañas de “descolonización”, al igual que la ciudad de Lutsk en el noroeste del país, la cual planea rebautizar más de 100 vías públicas. En la ciudad portuaria de Odesa, al sur, cuyos habitantes son en su mayoría rusohablantes, los políticos están debatiendo si retiran un monumento a Catalina la Grande, la emperatriz rusa que fundó la ciudad en 1794.
En Kiev, la capital, el ayuntamiento está estudiando cambiar el nombre de la parada de metro León Tolstoi por el de Vasyl Stus, poeta y disidente ucraniano. La estación denominada Minsk —en honor a la capital de Bielorrusia, que ha estado al lado de Moscú durante la invasión — podría rebautizarse pronto como Varsovia, con el fin de honrar el apoyo que Polonia ha prestado a Ucrania.
Además, no son solo los nombres rusos los que están bajo escrutinio. El comité de Leópolis también tiene planeado eliminar los nombres de calles que rinden homenaje a algunos ucranianos. Una lleva el nombre del escritor Petro Kozlaniuk, quien colaboró con agencias soviéticas de seguridad, como la KGB, entre otras.
Retirar el nombre de algunos iconos culturales —lo cual el comité de Leópolis dijo que había hecho solo luego de consultar con académicos de las áreas pertinentes— ha resultado ser más polarizador. La historia de personalidades como Piotr Chaikovski a veces es más espinosa: las raíces de la familia del compositor se remontan a la actual Ucrania y algunos musicólogos sostienen que sus obras estuvieron inspiradas en la música folclórica ucraniana.
A unos cuantos kilómetros de Leópolis, Viktor Melnychuk tiene una fábrica de señalética que se está preparando para hacer nuevos postes y placas destinados a las vías rebautizadas. Si bien reconoce que tiene un interés comercial en cada cambio, se muestra ambivalente sobre algunos de los nombres nuevos.
“Tal vez deberíamos mantener algunos escritores o poetas clásicos si son de otra época. No estoy seguro”, expresó. “No podemos rechazar todo totalmente. Había algunas cosas buenas”.
Pero se atendrá a las opiniones del comité y su decisión había sido unánime: Chaikovski tenía que irse.
“Cuando renombramos una calle, no significa que decimos: ‘Esta persona no hizo esta invención o no fue importante’”, dijo Moskalenko, el vicealcalde de Leópolis. “Lo que decimos es que la obra de esta persona ha sido usada como una herramienta de colonización”.
Kmet, el historiador, vio la oportunidad de honrar a algunos ucranianos cuyas aportaciones se han perdido en la historia. Espera dar a una calle de Leópolis el nombre de un bibliotecario poco conocido, Fedir Maksymenko, quien, según él, salvaguardó en secreto la cultura y los libros ucranianos durante la época soviética.
“Yo y toda la cultura ucraniana le debemos mucho. Debemos esforzarnos mucho hoy para mantener lo que él salvó”.
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France24 - Monde
Mali : la junte "coupe l'herbe sous le pied" de la Cédéao en annonçant une transition de deux ans
Publié le : 09/06/2022 - 16:56
Jean-Luc MOUNIER
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C'est en 2024 que la junte malienne a décidé, lundi, de rendre le pouvoir aux civils en s'engageant par décret à une transition. Une décision qui a surpris à la Cédéao, alors que les discussions pour parvenir à un accord ont toujours lieu. L’organisation semble avoir été "prise de court" par le choix du gouvernement de transition. Explications.
Le face-à-face entre le Mali et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui se poursuit depuis des mois, a connu une nouvelle évolution lundi 6 juin. Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret lu à la télévision d'État et stipulant que "la durée de la transition (serait) fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022".
Un choix d'autant plus surprenant que la junte malienne envisageait encore, en février dernier, de rendre le pouvoir aux civils, mais après une transition de cinq ans – ce que la Cédéao avait alors qualifié de délai "totalement inacceptable". Les discussions s'étaient depuis poursuivies entre le gouvernement de transition malien et l'organisation ouest-africaine, sans pour autant parvenir à un consensus sur une date.
Une annonce qui a surpris autant au sein même du gouvernement de transition que dans les rangs de la Cédéao. "Des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision", a pu savoir RFI, qui a aussi eu la réaction d'un diplomate d'un pays membre de la Cédéao, pour qui le Mali "met la charrue avant les bœufs".
Le décret de lundi "est une façon pour la junte d'accélérer la fin des discussions et d'entériner sa volonté de prolonger de deux ans la transition de manière officielle aux yeux de la population malienne et de la communauté internationale", explique à France 24 Jérôme Pigné, cofondateur du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel et chercheur associé à l'Institut Thomas More.
"La Cédéao prise de court" par l'annonce de la junte malienne
Le "timing" choisi par la junte malienne ne doit rien au hasard : la signature du décret a eu lieu deux jours après que la Cédéao s'est réunie au Ghana, le 4 juin, pour un sommet extraordinaire consacré à l'examen de l'évolution de la situation politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Cela n'a permis aucune avancée sur les processus de transition en cours dans les trois pays, et l'organisation ouest-africaine a reporté ses prises de décision à son prochain sommet, le 3 juillet.
La junte malienne peut alors avoir été guidée par une double motivation en fixant pour horizon mars 2024, analyse Jérôme Pigné : "La position du gouvernement de transition est de couper l'herbe sous le pied de la Cédéao en montrant que le Mali reste souverain et qu'il lui tient tête, ainsi qu'à la communauté internationale. D'un autre côté, c'est aussi peut-être une manière d'aller vers une forme de surenchère en disant que si l'organisation ouest-africaine ne révise pas sa position – considérée par certains comme dogmatique –, le Mali décidera, lui, de son propre sort."
Communiqué de presse de la CEDEAO sur le Mali pic.twitter.com/Txt3f41MER
June 8, 2022La Cédéao n'a pas tardé à réagir : dès le lendemain de l'annonce du colonel Goïta, l'organisation a publié un communiqué dans lequel elle a dit "prendre acte de la signature" du décret prolongeant la période de transition au Mali. "La Cédéao regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus", précise aussi le communiqué, qui ajoute que les échanges vont se poursuivre avec les autorités maliennes.
"La Cédéao est peut-être prise de court par cette annonce, puisque l'objectif (du 4 juin) était de se donner quelques semaines de plus pour que les différentes parties à la négociation s'entendent sur un délai, mais surtout sur un chronogramme et une feuille de route. Il ne suffit pas de donner une date, mais de créer les conditions d'un retour à l'ordre constitutionnel", explique le chercheur.
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, avait assuré lundi qu'il ne craignait "absolument pas" d'accès de tension avec la Cédéao. Au contraire, le décret "est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue", en le justifiant par la volonté de trouver un "compromis" entre les "exigences" de la Cédéao et les "aspirations" des Maliens à des réformes avant la tenue d'élections à la fin de la transition.
"Le climat est en train de changer tout doucement"
Le choix assumé de la junte est aussi à envisager dans le cadre d'un "bras de fer" qui dure depuis plusieurs mois entre la Cédéao et Bamako. L'organisation ouest-africaine, en réaction au projet du gouvernement malien de rester au pouvoir jusqu'à cinq ans de plus, avait adopté en janvier 2022 de "très lourdes" sanctions économiques et financières.
>> À lire aussi - Les sanctions de la Cédéao constituent "une impasse pour le Mali comme pour ses voisins"
La Cédéao a notamment décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité. Elle a aussi coupé ses aides financières et gelé les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest.
"Cinq mois de sanctions sont passés, qui pèsent énormément sur la junte, mais surtout sur la vie quotidienne des Maliens", explique Virginie Herz, chroniqueuse internationale à France 24. "Jusque-là, ces sanctions étaient perçues par la population et la junte comme une sorte d'injustice, d'acharnement des pays de la région soi-disant 'instrumentalisés' par la France. Là, le climat est en train de changer tout doucement."
Ce changement d'ambiance se constate notamment dans les quelques critiques qui émergent à l'encontre de la junte. Celle de l'imam Mahmoud Dicko retient l'attention : cette figure emblématique du mouvement de contestation contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, soutien de la junte depuis sa prise de pouvoir en août 2020, a critiqué fin mai "l'arrogance" du gouvernement de transition au pouvoir, sans épargner la communauté internationale et "son orgueil".
L'émergence de voix dissonantes et le poids d'un embargo économique de plusieurs mois peuvent aussi finalement expliquer l'initiative de la junte de fixer une date de transition… afin d'obtenir un allègement ou une levée des sanctions de la Cédéao ? "Nous le saurons très rapidement avec le sommet ouest-africain du 3 juillet, et d'ici là, il y aura certainement une nouvelle visite de Goodluck Jonathan [l'envoyé spécial de la Cédéao pour les négociations avec le Mali, NDLR] aux autorités maliennes”, répond Jérôme Pigné.
Et le chercheur de conclure : "Il ne faudrait pas que cette séquence diplomatique et politique prenne le pas sur les réalités sécuritaires et militaires du quotidien, avec une insécurité grandissante dans la zone dite des trois frontières [un territoire sans délimitation physique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger]."
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La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest
DÉCRYPTAGE
Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali
Mali : la junte se donne deux ans pour rendre le pouvoir aux civils
BBC
Ukraine war: Evidence shows widespread use of cluster munitions in Kharkiv
By Joel Gunterin Kharkiv, Ukraine
Russia has killed hundreds of civilians in the north-eastern Ukrainian city of Kharkiv using indiscriminate shelling and widely-banned cluster munitions, according to new research by Amnesty International.
Amnesty said it had found evidence of Russian forces repeatedly using 9N210/9N235 cluster bombs, as well as "scatterable" munitions - rockets that eject smaller mines that explode later at timed intervals.
The BBC visited five separate impact sites in residential neighbourhoods in Kharkiv and saw evidence of a distinctive, symmetrical spalling effect associated with cluster munitions. We showed images from the sites to three weapons experts, who all said the impacts were consistent with the controversial weapons.
"Those impacts are from cluster munitions, it's a classic signature," said Mark Hizney, a senior researcher in the arms division of Human Rights Watch, a campaign group. "And in one image you can see a remnant of a stabiliser fin from one of the submunitions," he said.
CCTV footage passed to the BBC by a resident at one of the sites showed successive clustered detonations - "a very strong indicator of submunitions from a cluster weapon," said Hamish de Bretton Gordon, a former British Army colonel and Cambridge University weapons expert.
Cluster munitions are controversial because they detonate in the air and release a cluster of smaller bombs which fall indiscriminately over a wide area, potentially putting civilians at risk.
The smaller bombs also often fail to detonate on impact, posing a threat for years to come. More than 120 countries have signed a treaty prohibiting the use of the weapons - though neither Russia or Ukraine are signatories.
At the site of one apparent cluster munition strike in Kharkiv, around a housing estate and playground in the Industrialnyi neighbourhood, the spalling effect was visible around three separate impacts on three sides of a playground.
Ivan Litvynyenko's wife Oksana was badly wounded in the strike and later died.
Litvynyenko, 40, told the BBC the couple was walking through the playground with their five-year-old daughter when the munitions hit. Their 14-year-old son was inside their apartment.
"Suddenly I saw a flash and I heard the first explosion," Litvynyenko said. "I grabbed my daughter and pressed her to a tree. My wife was about five metres away and she just dropped."
Oksana, 41, was hit by shrapnel that penetrated her back, chest and abdomen, puncturing her lungs and damaging her spine.
She was in intensive care for two months, until Sunday, when she died from complications from her injuries and diabetes, Litvynyenko said. "Doctors operated on her several times but her body could not survive it," he said, speaking just hours after her death.
Describing the strike, Litvynyenko said he saw a "series of explosions, lots of bombs one after another". Two other residents who were inside their apartments at the time of the strike told the BBC they heard successive detonations when the attack happened. "You could hear explosions over several minutes," said Danya Volynets, 26. "When we came outside I could see the burning cars. It looked like everything was on fire."
Tetiana Ahayeva, a 53-year-old nurse, was standing in front of her building when the munitions hit. "There was a sudden sound of firecrackers everywhere, lots of them, all over," she told Amnesty. "We dropped to the ground and tried to find cover. Our neighbour's son, a 16-year-old boy called Artem Shevchenko, was killed on the spot. He had a hole 1cm wide in his chest. His father had a shattered hip and a shrapnel wound in his leg."
Doctors at a central Kharkiv hospital said that among the victims brought in after the playground strike they saw penetrating wounds to the abdomen, chest and back, and they collected metal fragments which matched the types of pellets found in 9N210/9N235 cluster munitions. According to Amnesty, the strike on the Industrialnyi neighbourhood killed at least nine civilians and wounded 35, detonating over an area of 700 square metres.
At another residential building, in Kharkiv's Haribaldi Street area, a munition landed in the entranceway to the building, killing two elderly women and gravely wounding another. The tell-tale spalling effect could be seen around the doorway and on the path nearby.
"There was a series of explosions one after another," said resident Nadia Kravchuk, 61. "I came out and saw a woman lying here face down and another other woman lying here, and next to them was Lena, who lost both her legs. She was crying out, 'I have lost my leg.'"
Tetiana Bielova and Olena Sorokina were sitting on a bench outside when a munition detonated nearby. They got up to enter the building but a second munition landed right in the entranceway, killing Bielova and another woman called Tetiana who was with them. Sorokina lost both her legs in the blast.
In total, over two weeks' field research, Amnesty investigated 41 strikes in Kharkiv in which at least 62 civilians were killed and 196 wounded, the charity said. They found evidence of cluster munitions and unguided rockets killing people who were shopping, queuing for food aid, or simply walking down the street.
"These weapons should never be used," Donatella Rovera, Amnesty's senior crisis response adviser, told the BBC. "They cannot be pinpointed. They are area weapons. And they have a devastating effect and cause a lot of civilian death and injury."
Use of the weapons was "tantamount to deliberately targeting civilians," Rovera said. "Russia cannot claim it does not know the effect of these types of weapons," she said. "And the decision to use them shows absolute disregard for civilian life."
Russia has previously denied using cluster munitions in Ukraine and insisted that Russian forces have only struck military targets.
BBC
Africa Eye: Racism for sale
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In February 2020 a shocking video began to circulate on Chinese social media. A group of African children are being instructed, by a voice off-camera, to chant phrases in Chinese. The kids repeat the words with smiles and enthusiasm — but they don't understand that what they're being told to say is " I am a black monster and my IQ is low."
The clip ignited outrage in China and beyond. But no-one ever answered some crucial questions: why was this filmed? Where was it shot? Who made it?
These questions send BBC Africa Eye reporters Runako Celina and Henry Mhango on a journey into a Chinese video-making industry that exploits vulnerable children across the continent.
Investigative reporters: Runako Celina and Henry Mhango
Producer: Chiara Francavilla
Video editing: Suzanne Vanhooymissen & Matthew Bradley
Exec Prod: Daniel Adamson
Valeurs Actuelles
Terrorisme : Sofiane, 18 ans, voulait semer la mort sur les berges du Rhône
La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a permis d’éviter un drame. Sofiane E. a été interpellé, vendredi 20 mai, par les policiers de la DGSI à Bourg-lès-Valence (Drôme), selon Le Parisien. Les forces de l’ordre ont également interpellé l’une de ses deux petites sœurs à l’école. Durant la perquisition, un téléphone et un passeport appartenant à Sofiane ont été saisis ainsi que deux ordinateurs de la famille. Âgé de 18 ans, le suspect a été emmené dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). « La police nous a juste expliqué que mon fils allait passer à l’acte samedi. Mais le lendemain, il avait une heure de conduite pour passer le permis. À quel moment aurait-il pu faire son attentat ? », a indiqué, le père du jeune homme, Hassan, au quotidien.
Une vidéo d’allégeance à l’organisation État islamique
Les preuves d’un attentat terroriste sont pourtant légions. Quelques heures avant son arrestation, le jeune lycéen avait tourné une vidéo d’allégeance à l’organisation État islamique (EI) et évoqué l’imminence de son action sur une messagerie cryptée. En effet, le jeune lycéen prévoyait de commettre une tuerie aveugle au couteau, conformément à la propagande djihadiste. Lors de sa garde à vue, Sofiane E. a reconnu le projet terroriste. Le jeune homme de 18 ans souhaitait s’attaquer aux promeneurs sur le quai du Rhône, dans l’agglomération valentinoise, à Guilherand-Granges, selon le journal. Pour mettre en place son dessein terroriste, le suspect avait effectué des repérages sur place en plaçant des croix sur une carte pour établir son itinéraire meurtrier. Il aurait envisagé une attaque en plusieurs temps, avec des séquences où il se serait dissimulé dans les environs.
Sofiane E. était en contact avec un djihadiste russophone localisé en Syrie. Le jeune homme de 18 ans semblait sous son influence. Les deux hommes radicalisés échangeaient sur les moyens logistiques à prévoir pour passer à l’acte. Le lycéen a même envoyé une photo du couteau avec lequel il souhaitait commettre l’attaque terroriste. L’enquête se poursuit pour tenter d’identifier l’individu radicalisé et déterminer son rôle dans l’affaire. Sofiane E. a été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placé en détention provisoire.
Du côté de la famille du suspect, l’incrédulité règne. « Toute la famille est sous le choc. Sofiane n’a jamais été un voyou ou un trafiquant, c’était un lycéen ordinaire. En 18 ans, il n’a jamais fait de bêtise », a affirmé le père du lycéen. Si son fils montrait parfois des signes d’une radicalisation, Hassan ne l’aurait jamais « cru capable de terrorisme comme on voit à la télé (…) Pour moi, il s’est fait piéger par Daech. Ces gens-là profitent que les jeunes soient en construction intellectuelle pour leur laver le cerveau (…) J’aimerais le remettre sur le droit chemin. L’islam, ce n’est pas commettre des crimes », a-t-il ajouté.
France24 - World
Brazilian police find belongings of journalist, expert missing in Amazon
Issued on: 13/06/2022 - 05:00
NEWS WIRES
Brazilian authorities say they have found a backpack and personal effects of a British journalist and an Indigenous expert who disappeared in the Amazon last week, with the Briton’s mother-in-law saying she has lost hope that they will emerge alive.
Fears have been mounting over the fate of Dom Phillips, 57, a veteran contributor to The Guardian newspaper, and 41-year-old Bruno Pereira, an expert with Brazil’s government agency for Indigenous affairs (Funai), since they disappeared last Sunday after receiving threats during a research trip to Brazil’s Javari Valley.
After a slow start, the Brazilian federal police and the army have intensified the search for the two men, who were last seen in the town of Sao Gabriel, not far from their destination, Atalaia do Norte.
“Objects belonging to the two missing persons have been found: a health card, black pants, a black sandal and a pair of boots belonging to Bruno Pereira, and a pair of boots and a backpack belonging to Dom Phillips containing personal clothing,” the Federal Police in Amazonas state said Sunday in a statement.
The Amazonas Fire Department had previously told local media that personal effects possibly belonging to the missing men had been found “near the house” of Amarildo Costa de Oliveira, the only person arrested so far in the case and who witnesses say pursued the men upriver.
Police said search teams on Sunday covered about 25 square kilometers (10 square miles) with “thorough searches through the jungle, roads in the region and flooded vegetation,” especially in the area where a boat belonging to Oliveira was found.
Earlier, authorities described 41-year-old Oliveira as a “suspect,” and said they were analyzing traces of blood found on his boat.
The finding of the men’s belongings came just hours after friends and relatives of the pair held a vigil on a beach in Rio de Janeiro.
‘We want an answer’
“At first we had a crazy faith that they had noticed some danger and had hidden in the jungle,” said Maria Lucia Farias, 78.
“Now, not anymore.”
In a statement posted online and reported by The Guardian, a British newspaper to which Phillips contributed, his mother-in-law said: “They are no longer with us. Mother Nature has snatched them away with a grateful embrace.”
She added: “Their souls have joined those of so many others who gave their lives in defence of the rainforest and Indigenous peoples.”
Few of those gathered at the beach expressed much hope in the men’s survival, especially after authorities said they had found a second boat with blood marks, and had located possible human remains, still being analyzed.
One who did voice hope was Phillips’s 13-year-old nephew, Mateus Duarte.
“I used to come for walks on this beach with my uncle,” he said.
Phillips, who has contributed dozens of reports on the Amazon to The Guardian, had traveled to the Javari Valley while working on a book on environmental protection. Pereira went along as a guide.
“We have to know what happened,” said Fabiana Castilho, 47, a friend of Phillips, who wore a T-shirt bearing a photo of the two together.
“We want an answer.”
Others in attendance said they hoped the men’s disappearance would not be in vain.
“It should serve to raise awareness” about the environmental destruction of the Amazon, said Zeca Azevedo, Phillips’s brother-in-law and Mateus Duarte’s father.
(AFP)
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Blood found in suspect’s boat as Brazilian police probe Amazon disappearances
Fears rise as UK journalist goes missing in Amazon
British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats
France24 - Monde
Protéger les vagues, une première en France dans un village breton
Publié le : 08/06/2022 - 17:35
Bahar MAKOOI
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Sources de biodiversité marine, les vagues sont de plus en plus menacées par la construction d’ouvrages visant à freiner la montée du niveau de la mer. Pour la première fois en France, ce patrimoine océanique fait l’objet d’une mesure de protection grâce à une "réserve de vagues" créée par la commune de Saint-Pierre-Quiberon en Bretagne.
Depuis quatre mois, les vagues de la commune de Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, sont protégées. Une première en France. La municipalité a adopté en février 2022 un arrêté définissant une "réserve de vagues" de 30 hectares le long de sa côte sauvage pour "préserver et promouvoir leur richesse et leur qualité". Cette mesure permet l’interdiction de toute construction humaine, telle que des digues, des travaux d’ensablement ou le drainage de sable, pouvant modifier la forme des vagues, voire induire leur disparition à terme.
"Les vagues sont vulnérables", alerte Erwan Simon, à l’origine de cette initiative sur la presqu’île de Quiberon. Ce surfeur breton est un "chercheur de vagues". Il parcourt le monde pour les recenser et milite pour qu’elles soient reconnues d’utilité publique.
Seules quelques réserves locales de vagues existent déjà dans de rares pays comme l’Australie et les États-Unis. Le Pérou, quant à lui, compte une trentaine de sites protégés. "Quand Erwan Simon est venu nous parler de ce projet, on a naturellement été d’accord. On est déjà en zone Natura 2000 [site classé par l’Union européenne] mais protéger les vagues c’est du jamais vu", raconte Stéphanie Doyen, la maire de Saint-Pierre-Quiberon.
"La France, explique Erwan Simon, possède la 2e plus grande aire maritime au monde et elle est championne de l’hydrodiversité, grâce à sa présence dans des zones tropicales, arctiques, tempérées. Les vagues en font partie. Notre pays compte énormément de spécimens remarquables, dans le Sud-Ouest comme à Hossegor [Landes], ou à Tahiti [Polynésie française] et nous nous devons de les protéger".
Certaines vagues ont déjà disparu en France à cause de l’intervention de l’homme. "Dans la commune d’Anglet [Pyrénées-Atlantiques], la ‘barre’ était une vague réputée mondialement, parmi les plus belles du monde. Le spot n’a pas survécu à la construction de deux grandes digues d’agrandissement du port de Bayonne, dont le but était de faciliter l’accès des cargos dans une zone où ces vagues les empêchaient de passer", raconte Erwan Simon, qui a fini par fonder l’association France Hydrodiversité pour protéger ce patrimoine marin.
Source de richesses sous-marines
À Saint-Pierre-Quiberon, la fameuse vague, qui vient se fracasser contre les falaises déchiquetées, attire de nombreux touristes. "Puissante", "changeante", "rarement freinée par la houle", elle forme le deuxième spot de surf le plus connu de Bretagne. "Elle revêt un aspect patrimonial, avec des gens qui viennent séjourner ici pour la surfer, d’autres pour humer ses embruns", poursuit la maire de la commune.
Outre l’aspect culturel et économique, l’existence des vagues favorise les ressources naturelles. "Il y a de la vie dessus et dessous. Elles viennent oxygéner l’environnement marin. Elles retournent le sable, font remonter des coquillages, qui servent de nourriture aux poissons, eux-mêmes chassés par les oiseaux marins", détaille Erwan Simon.
Un avenir de plus en plus sombre pour les vagues
Le fondateur de France Hydrodiversité prédit un avenir de plus en plus sombre pour les vagues dans les années à venir avec le réchauffement climatique et la montée des eaux face à laquelle "les hommes ont tendance à se lancer la tête baissée dans la construction de digues et par des travaux d’enrochement".
C’est pourquoi la maire Stéphanie Doyen tient à l’aspect symbolique de leur initiative et aimerait faire du lieu une réserve pilote. "C’est important d’un point de vue philosophique pour moi. L’homme est aujourd’hui tellement puissant qu’il peut dans l’absolu tout détruire, même les vagues. On les voit dérouler à l’infini mais elles ne sont pas éternelles, donc c’est à nous de mettre en place des outils de protection". Depuis plusieurs semaines l'élue reçoit des coups de fils du monde entier pour saluer la démarche.
"Les mairies ont un droit de regard jusqu’à 300 mètres de leurs côtes, mais cette action reste encore trop faible d’un point de vue juridique", relève Erwan Simon, qui ambitionne d’aller plus loin en allant taper à la porte du ministre de la Transition écologique. "Il faut inscrire l’hydrodiversité dans la loi française, au même titre que la biodiversité".
Jusqu’ici, le Pérou est le seul pays au monde à avoir légiféré sur les vagues. Grâce à une loi adoptée en 2013 et surnommée "la déferlante", il y est interdit d'édifier toute construction pouvant altérer les fonds et les courants marins jusqu’à un kilomètre en amont de la formation des vagues.
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Focus
Pêche en France : le dauphin, une espèce mal protégée
JOURNÉE MONDIALE DE L'OCÉAN
Face à la montée des eaux, Singapour veut être le pionnier du combat climatique en Asie
JOURNÉE MONDIALE DE L'OCÉAN
Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète
BBC
Darwin Nunez: Liverpool reach agreement with Benfica for Uruguay striker
Last updated on 37 minutes ago37 minutes ago.From the section Liverpool
Liverpool have reached a deal with Benfica to sign Uruguay striker Darwin Nunez, the Portuguese club have confirmed.
Benfica say a fee of 75m euros (£64m), rising to a potential 100m (£85m) euros with add-ons, has been agreed.
Nunez, 22, scored 34 times in 41 appearances across all competitions for Benfica last season.
Liverpool's record transfer is the £75m paid to sign centre-back Virgil van Dijk from Southampton in 2018.
Premier League rivals Manchester United were reportedly also interested in signing Nunezexternal-link, who cost Benfica 24m euros (£20.5m) when he signed from Spanish side Almeria in 2020.
The striker, who has 11 caps for Uruguay, scored 26 goals in 28 league games in 2021-22 - with 25 of those goals coming in the 24 league matches in which he started.
He also scored six times in 10 Champions League games last season, including against Liverpool in both legs of their quarter-final in April.
Liverpool won the FA Cup and Carabao Cup last season - along with finishing as Premier League runners-up and losing in the Champions League final.
Portuguese 19-year-old Fabio Carvalho became Liverpool's first signing of the summer transfer window in May, with the forward set to officially join from Fulham on 1 July.
The Reds have rejected a deal worth £30m from Bayern Munich for Senegal forward Sadio Mane who, like the club's Egyptian star Mohamed Salah, is set to become a free agent next summer if an agreement over a new contract cannot be reached.
Brazil forward Roberto Firmino, another key part of Liverpool's attack during Klopp's tenure, has also entered the final 12 months of his current deal, while Japan international Takumi Minamino is attracting interest from a number of clubs.
Valeurs Actuelles
Un père de famille poignardé sous les yeux de son fils sur une piste cyclable près d’Annecy
Sous les yeux de son propre fils. Samedi 11 juin, un père de famille qui circulait sur une piste cyclable avec son fils près d’Annecy, en Haute-Savoie, a été poignardé par un individu, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Il était aux alentours de 19 heures, ce jour-là, lorsque la victime, qui circulait à vélo avec son jeune fils de 11 ans, a été prise à partie, à priori sans raison, par un individu qui l’a alors poignardée. Dans un état grave, la victime, âgée de 39 ans, a été transportée par les pompiers, et sous escorte de la gendarmerie, à l’hôpital d’Annecy.
Un geste « irrationnel »
Les jours de la victime ne sont heureusement pas en danger. Le suspect des coups de couteau a lui été immédiatement interpellé par les forces de l’ordre et placé en garde à vue pour être entendu. Une enquête pour violences avec arme a été ouverte par le procureur de la République d’Annecy. Celui-ci a indiqué que l’auteur du coup de couteau était « en état d’ébriété au moment des faits » et que son acte semblait « sans rationalité ». Pour le moment, les circonstances et les raisons exactes de cette agression au couteau demeurent inconnues, les deux hommes, victime comme suspect, n’ayant pas encore pu être interrogés par les enquêteurs.
Haute-Savoie : les dernières actualités
L'Humanité
Bonnaffé et Verheggen reprennent la Bastille
Nos recommandations culturellesThéâtre L’acteur du Nord recrée l’Oral et Hardi, voyage détonant sur les terres du poète belge, dont la langue, irrévérencieuse et malicieuse, fait mouche.
Marie-José SirachD’abord, il y a les mots de Verheggen. Des mots qui s’entrechoquent et se bousculent, pris d’une frénésie irrépressible où les sens sont détournés, contournés, vous propulsant dans une autre dimension. Mots gigognes qui s’emboîtent pour mieux se désemboîter, mots joyeux qui déboulent en cascade dans des phrases sans point final visible, juste un silence pour rouler de nouveau leur bosse vers d’autres ailleurs, aussi inattendus que burlesques.
Et puis il y a Jacques Bonnaffé. Acteur, bonimenteur, jongleur de mots, dont la fréquentation assidue et loufoque des mots du poète leur confère une dimension vertigineuse, envoyant valdinguer les académiciens et docteurs ès poésie au diable. Rencontre détonante que celle du poète belge et de l’acteur du Nord. Ils ont en commun une terre noire saignée à blanc, une terre où les hommes ont la vie rude. Des taiseux au premier abord. Des taiseux qui aiment le verbe, sans le conjuguer, pour mieux le conjurer. Chez Verheggen, la langue est indocile, triviale, carnavalesque. Populaire et savante, elle se rit de tout, piquant çà et là des bons mots et autres calembours. Elle invente, se réinvente, résiste aux bonnes manières. Elle semble être cousue main pour un acteur comme Bonnaffé, électron libre, aventurier des mots, porteur d’histoires abracadabrantesques.
un corps qui fait valser les mots
Seul en scène, il arpente le plateau, à cour, à jardin, saute dans le public, remonte sur le plateau pour un marathon dont il a le secret. Bonnaffé a imaginé ce spectacle, l’Oral et Hardi, il y a quinze ans. Il le recrée aujourd’hui, pour le meilleur et pour le rire. Pour nous rappeler que seule la poésie résiste au temps qui passe et aux modes qui trépassent. Les mots de Verheggen, Bonnaffé les a bouffés, mâchés, ruminés, digérés pour mieux nous les servir sur un plateau et nous permettre de les déguster, sans modération. On en prend plein les mirettes. On ne perd pas une miette de ces divagations extra-poétiques qui convoquent en un clin d’œil Rimbaud et Artaud au même titre que Cafougnette, les majorettes et la fanfare du coin ou la clarinette de Louis Sclavis. Bonnaffé, lui, est toujours sur le pont, le corps aux aguets qui se déploie, s’empare d’un porte-voix, se dresse, solennel, devant un micro et se prend une tarte à la crème en pleine poire. Il court, il court, sans perdre haleine, exhorte les jeunes gens à se réveiller, à « oser toutes les audaces », à pratiquer « la langue d’escampette », à cultiver leur « jardin d’amour interdit », à s’embarquer « pour ne plus se taire », à grimper « sur le Rimbowarrior » pour courir, « joyeux, à l’échec ! ». C’est du Verheggen dans le texte, du Bonnaffé dans le corps, un corps qui danse, qui fait valser les mots.
La langue de Verheggen est une langue libre. Nul ne peut la brider. Réfractaire à la propriété privée, elle trouve aujourd’hui une résonance salutaire, tant les mots qui nous parviennent appartiennent chaque jour qui passe à des langues mortes, ternes, aseptisées. La dimension poétique et politique du spectacle est là, palpable ; elle se répand comme une traînée de poudre, jaillit à chaque instant. Jacques Bonnaffé donne tout, de la sueur, des rires, de l’amour. Que demander de plus ?
Théâtrejacques bonnaffé France24 - World
Russia strikes arms depot west Ukraine as battle for Severodonetsk rages east
Issued on: 12/06/2022 - 15:10
NEWS WIRES
Russian forces said Sunday they had struck a site in western Ukraine storing large amounts of weapons supplied by the United States and European countries, as the battle intensified for the key eastern city of Severodonetsk.
The strike on the town of Chortkiv, a rare attack by Russia in the relatively calm west of Ukraine, left 22 people injured, the regional governor said. Meanwhile the situation in Severodonetsk was "extremely difficult", after the Russian army destroyed a second bridge into the city and was heavily bombarding the last one, regional governor Sergiy Gaiday said.
Away from the battlefield, the head of the European Commission on Saturday promised it would provide a clear signal by the end of next week on Ukraine's bid to become a candidate to join the European Union. "Ukraine has achieved a lot in the past ten years and much still needs to be done. Our opinion will reflect this carefully," Ursula von der Leyen said after a surprise trip to the capital Kyiv.
Despite reservations among some member states, EU leaders are expected to approve the bid at a summit later his month, although with strict conditions attached. "The challenge will be to come out of the (EU) council with a united position, which reflects the enormity of these historic decisions," von der Leyen said as she travelled back to Poland.
Ukraine's geopolitical vulnerability has been laid bare by Russia's February 24 invasion, which has killed thousands, sent millions fleeing and reduced swathes of the country to rubble. Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Saturday that it was a "decisive time".
"Russia wants to ruin European unity, wants to leave Europe divided and wants to leave it weak. The entirety of Europe is a target for Russia. Ukraine is only the first stage in this aggression," he said.
Extremely difficult
The United States and EU have sent weapons and cash to help Ukraine fend off the Russian advance, alongside punishing Moscow with unprecedented economic sanctions. Russia's defence ministry said the strike on Chortkiv destroyed a "large depot of anti-tank missile systems, portable air defence systems and shells provided to the Kyiv regime by the US and European countries".
Regional governor Volodymyr Trush said that four missiles fired from the Black Sea had partially destroyed a military installation in the town, about 140 kilometres (85 miles) from the border with Romania, on Saturday evening. Residential buildings were also damaged and 22 people were hurt, all of them -- including seven women and a 12-year-old -- taken to hospital, he said in a Facebook post.
It was a rare attack in western Ukraine, with the east and south of the country having borne the brunt of Russian firepower. The cities of Severodonetsk and Lysychansk, which are separated by a river, have been targeted for weeks as the last areas still under Ukrainian control in the region of Lugansk.
"The situation in Severodonetsk is extremely difficult," said Lugansk governor Gaiday on Sunday, adding that by attacking the bridges, Russian forces wanted to cut off the city completely. "Most likely, today or tomorrow, they will throw all reserves to capture the city and also possibly in other directions to cut and fully control the road" southwest to Bakhmut. He said the Azot chemical plant was being shelled, with fighting around the area.
About 800 civilians have taken refuge in the plant's bunkers, according to the tycoon whose company owns the facility.
Crisis and famine
The war has caused a spike in the global prices of energy -- Russia is a major producer of oil and gas -- and basic food stuffs. Before the war, Russia and Ukraine produced 30 percent of the global wheat supply, but grain is stuck in Ukraine's ports and Western sanctions have disrupted exports from Russia.
Addressing the Shangri-La Dialogue security summit in Singapore on Saturday, Zelensky warned of an acute food crisis, adding that the "shortage of foodstuffs will inexorably lead to political chaos". Also Saturday, Gaiday cited reports of Russians loading trucks with Ukrainian wheat and taking it to Russian-controlled areas.
At the summit, Zelensky urged international pressure to end the blockade, speaking to delegates including Chinese Defence Minister Wei Fenghe, who on Sunday reiterated Beijing's position on the crisis. "On the Ukrainian crisis, China has never provided any material support to Russia," he said, adding that it supported peace negotiations and hoped "NATO will have talks with Russia".
Delicious
The sanctions against Moscow have hit the Russian economy, and also caused major Western brands to leave the country, with US fast-food chain McDonald's selling its businesses there. Its iconic restaurant on Moscow's Pushkin Square -- where the very first McDonald's opened its doors to long queues and great fanfare in January 1990 -- was set to reopen Sunday under new ownership.
It was named "Vkusno i tochka" ("Delicious. Full Stop"), Oleg Paroyev, the boss of the new group, told a press conference. Separately, Ukrainian nuclear operator Energoatom announced that the connection between the Zaporizhzhia plant, now part of Russian-held territory in the south, and the UN's nuclear watchdog had been restored after a month and a half.
The Russian shelling of the plant -- the largest in Europe -- had sparked international outrage and fears over Ukraine's 15 operational reactors. Energoatom said the Russians had cut off the mobile phone operator at the site on May 30, but the connection with the UN's International Atomic Energy Agency (IAEA) had finally been restored on Friday.
The IAEA said this week it was planning to visit the Zaporizhzhia plant to carry out essential safety work. However, Energoatom said that such a trip would legitimise Russia's control of the site, and said a visit would only be possible once Ukraine regained control.
(AFP)
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WAR IN UKRAINE
Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
WAR IN UKRAINE
Ukraine hopes to save foreign soldiers sentenced to death, MP says
AS IT HAPPENED
EU to finalise position 'next week' on Ukraine's ambitions to join
BBC
Dom Phillips and Bruno Pereira: Police find belongings of missing pair
By Katy WatsonBBC South America correspondent, Amazon
Brazilian police say they have found personal items belonging to missing UK journalist Dom Phillips and indigenous expert Bruno Pereira.
The items include Mr Phillips' boots and a backpack with clothes in, as well as Mr Pereira's health ID card, a flip-flop, black trousers and boots.
The pair went missing while travelling by boat on a reporting trip in a remote Amazon rainforest on 5 June.
Mr Phillips' wife and mother-in-law say they now presume the two men are dead.
"They are no longer with us," his mother-in-law wrote on Instagram. The post was later shared by the journalist's wife.
Last week, the police found possible human remains in a river near the town of Atalaia do Norte. Experts have since been analysing the "organic material".
Blood traces found on a boat belonging to a fisherman, who has been arrested, are also being tested.
Another boat belonging to the suspect, named as Amarildo da Costa, was also discovered in the past 24 hours.
Mr da Costa, known locally as "Pelado", has been questioned and charged with illegal possession of restricted ammunition.
The authorities were helped by searches carried out by the indigenous communities.
Over the weekend, they alerted the authorities to an area of vegetation on the side of the river where there were signs that a boat had been dragged through the area.
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Bruno Pereira had many friends among the indigenous communities.
With increasing government cuts to budgets for indigenous protection, he helped train indigenous people to defend themselves against the increasing threat of illegal fisherman and poachers.
"It's a huge loss for the indigenous - two men who fought and gave their life for the indigenous communities so we could live in peace," one leader said, who asked to remain anonymous. "The community is shocked."
Indigenous groups say both men have received threats for their work in the region, which has seen illegal fishing, logging, mining and drug trafficking. The indigenous communities fear the same.
"A fisherman financed by the narcos will do what they probably did to Bruno, end our lives - because they see us as an obstacle."
Both Mr Pereira and Mr Phillip, who has written for publications such as the Guardian and the Washington Post, are hugely experienced and planned their journeys thoroughly. They reportedly had a new boat and plenty of fuel.
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Dom Phillips: Family and friends demand answers
Please find my husband, urges missing Briton's wife
Concern for British journalist missing in Amazon
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Valeurs Actuelles
Un homme tué par balle par son voisin après un différend de stationnement à Lyon
Nuit tragique au nord de Lyon. Dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juin, un trentenaire a été tué par balle par son voisin au nord de Lyon, après un différend de stationnement, rapporte Le Progrès. Peu après minuit, sur un chemin non loin du centre-ville de la commune de Saint-Forgeux, un différend a éclaté entre deux voisins. Selon les premiers éléments, l’un des deux se serait garé devant l’accès à la place de stationnement de l’autre. Très vite, le ton est monté entre les deux hommes, jusqu’à ce que l’un des deux, âgé de 41 ans, aille à son domicile, y prenne une arme, revienne et mette en joue son contradicteur, d’après des riverains, témoins de la scène.
Homicide
Le quarantenaire a alors tiré sur son rival, âgé lui de 32 ans, le touchant à l’abdomen. La victime, transportée à l’hôpital en urgence absolue, est morte de ses blessures quelques heures plus tard. Le tireur, après être dans un premier temps rentré chez lui, a fini par appeler les gendarmes pour se dénoncer. Il a été placé en garde à vue.
Lyon : les dernières actualités
L'Humanité
Marivaux notre contemporain
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniLa revue Europe, dont le rédacteur en chef avisé est le poète Jean-Baptiste Para, consacre l’essentiel de son numéro 1117 à Marivaux (1). Dans la longue histoire de cette revue littéraire mensuelle (née en 1923), ce n’est pas la première fois qu’il est question de Marivaux (1688-1763) et des appréciations saisonnières sur son œuvre. La catégorie restrictive du marivaudage, compris comme un caquètement de volaille mondaine (Claudel disait jadis : « Voir Marivaux, c’est bouffer de la poudre de riz pendant une heure »), a peu à peu cédé le pas à la reconnaissance approfondie d’un génie, certes élégant (du Watteau par écrit), qui apparaît désormais, sous l’action conjuguée d’hommes de théâtre et de chercheurs universitaires à l’esprit affûté, proprement avant-coureur. Sur l’amour et ses subterfuges, ses travestissements, ses élans du cœur parmi les contradictions de classes, sur les désirs suggérés des femmes, que de complexité enfin démasquée et mise au net. Patrice Chéreau, montant en 1973 la Dispute, lever de rideau dont il fit un manifeste éclatant, ne nous avait-il pas dit, à propos de cette expérience d’hominisation sauvage : « Marivaux tient la porte, Sade fait son entrée » ?
Michel Delon, en ouverture, synthétise parfaitement les enjeux des études actuelles sur l’auteur de la Double Inconstance et autres fleurons de son répertoire. On explore attentivement ses romans, ses journaux, sa correspondance, ce que dirent de lui les autres de son temps et ceux qui vinrent après. Jacques d’Hondt, dans « Le philosophe travesti », trace un parallèle avec Descartes. Nicolas Fréry, dans « L’âme et le rang », s’attache à « être aimé pour soi-même », tandis que Marc Escola, sous le titre « Sexe, genre et comédie » dans le cas de la Fausse Suivante, analyse toutes les arguties de l’aveu amoureux. Jean-Paul Sermain traite de l’oppression et de la révolte des femmes chez Marivaux. D’autres précieuses études (de Sophie Marchand, Clémence Aznavour, Christophe Martin, France Lotterie, Michel Delon, Erik Leborgne, Nathalie Rizzoni, Maria Grazia Porcelli, Pierre Franz, Fabien Gris et Conception Pérez-Pérez) à leur tour passent au crible, sous une infinité d’angles, la galaxie Marivaux, lequel semble ainsi, fût-ce à distance, plus que jamais notre contemporain. Par ailleurs, avant le cahier de création et les chroniques, dans des textes majeurs choisis par Jean-Louis Jacquier-Roux, sont évoquées la figure et l’œuvre du romancier et résistant italien Beppe Fenoglio (1922-1963). Il reste à découvrir à sa juste hauteur, jusque dans son pays.
europe.revue@wanadoo.frLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtremarivaux France24 - World
China says it 'will fight to the very end' to stop Taiwanese independence
Issued on: 12/06/2022 - 07:52
NEWS WIRES
China will "fight to the very end" to stop Taiwanese independence, the country's defence minister vowed Sunday, stoking already soaring tensions with the United States over the island.
The superpowers are locked in a growing war of words over the self-ruled, democratic island, which Beijing views as part of its territory awaiting reunification.
Frequent Chinese aerial incursions near Taiwan have raised the diplomatic temperature, and on Saturday, US Defense Secretary Lloyd Austin accused Beijing of "destabilising" military activity in a speech to the Shangri-La Dialogue security summit.
Defence Minister Wei Fenghe hit back in a fiery address at the same event, saying Beijing had "no choice" but to fight if attempts are made to separate Taiwan from China.
"We will fight at all cost, and we will fight to the very end," he said.
"No one should ever underestimate the resolve and ability of the Chinese armed forces to safeguard its territorial integrity."
"Those who pursue Taiwanese independence in an attempt to split China will definitely come to no good end," he added.
Wei urged Washington to "stop smearing and containing China... stop interfering in China's internal affairs and stop harming China's interests".
But he also struck a more conciliatory tone at points, calling for a "stable" China-US relationship, which he said was "vital for global peace".
During his address, Austin stressed the importance of "fully open lines of communication with China's defence leaders" in avoiding miscalculations.
The pair held their first face-to-face talks on the sidelines of the summit in Singapore on Friday, during which they clashed over Taiwan.
US accused of sea 'rampage'
Tensions over Taiwan have escalated in particular due to increasing Chinese military aircraft incursions into the island's air defence identification zone (ADIZ).
President Joe Biden, during a visit to Japan last month, appeared to break decades of US policy when, in response to a question, he said Washington would defend Taiwan militarily if it was attacked by China.
The White House has since insisted its policy of "strategic ambiguity" over whether or not it would intervene had not changed.
The dispute is just the latest between Washington and Beijing, who have clashed over everything from the South China Sea to human rights in Hong Kong and Xinjiang.
China's expansive claims to the sea, through which trillions of dollars in shipping trade passes annually, have stoked tensions with rival claimants, Brunei, Malaysia, the Philippines, Taiwan and Vietnam.
China, whose historical claims were rejected in a landmark 2016 Hague ruling, has been accused of flying its planes and sailing its boats close to the coastlines of rival claimants, and of intercepting patrol planes in international airspace in a dangerous fashion.
Wei insisted Sunday that China respects freedom of navigation in the seas, and took a veiled swipe at Washington.
"Some big power has long practised navigation hegemony on the pretext of freedom of navigation," he said. "It has flexed its muscles by sending warships and warplanes on a rampage in the South China Sea."
Wei said China -- North Korea's main ally -- wanted peace on the Korean Peninsula following Pyongyang's blitz of sanctions-busting rocket launches and as fears grow it is preparing for a nuclear test.
"The key to (resolving) the problem now is to pay attention to and meet the security interests of all parties," he said.
Speaking at the Shangri-La Dialogue on Sunday, South Korean Defence Minister Lee Jong-sup said Seoul would boost its defence capabilities and work with the United States in face of the threat from the North.
"The level of tensions on the Korean Peninsula remains higher than in any other place in the world," he said.
The United States and China have also been at loggerheads over Russia's invasion of Ukraine, with Washington accusing Beijing of providing tacit support for Moscow.
(AFP)
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Analysis
Ukraine today, Taiwan tomorrow? Tensions mount between US and China over Taiwan
Japan hosts Quad summit seeking united front on dealing with China
China will 'not hesitate to start war' if Taiwan declares independence, Beijing says
L'Humanité
Où l’esprit soufi se met à souffler sur l’Aveyron
Nos recommandations culturellesRencontres À la Commune d’Aubervilliers, la chorégraphe Dalila Belaza se confronte avec bonheur, dans Au cœur, à la tradition des danses locales, si puissamment rythmées par les lourds sabots des hommes.
Muriel SteinmetzÀla tête de la compagnie Hiya (« elle » en arabe), la chorégraphe Dalila Belaza (sœur de la chorégraphe Nacera Belaza, dont elle est aussi l’interprète), née en France de parents algériens installés ici, présente Au cœur à la Commune d’Aubervilliers (1). On perçoit d’abord les sons étouffés d’une cloche d’église qui s’intensifient. S’y mêlent des sonorités de coquilles d’œufs broyées par des maîtres verriers de Rodez. Sur scène, la troupe costumée des irréductibles de Lous Castelous de Sénergues, groupe folklorique du nord de l’Aveyron. Dalila Belaza explore, depuis trois ans, l’identité, la communauté, le dialogue entre danses rituelles et abstraction.
Ils sont huit. Trois femmes, dont elle, et cinq hommes en pantalon à rayures, foulards et chapeaux en feutre, lourds sabots. Jupes rouges et tabliers pour les dames, mitaines en dentelle, chaussures à bride sur bas blancs et petites coiffes. Tous se positionnent en un ensemble apparemment figé. En réalité, ils bougent imperceptiblement : gestes magnifiquement modulés, l’un d’eux ôte son chapeau pour en saluer un autre, l’une s’éloigne d’une autre, deux mains s’étreignent. Cachée dans la masse policée, Dalila, le corps dissimulé sous un ensemble gris, apparaît tel le fou du village. Elle se meut par soubresauts raides, épileptiques, continûment agitée de partout.
La chorégraphe, qui officie aussi aux lumières, crée un environnement bordé d’ombre. On peine parfois à voir, rien n’est donné d’emblée. Des fragments de costumes se divulguent par surprise. Les sons gagnent en force, hybridation de chants de nonnes du monastère de Bonneval, voix de femmes du sud de l’Algérie et flûtes bouturées à des notes à l’accordéon. La greffe prend entre la tradition du terroir ancrée au sol (les hommes en sabots martèlent les planches) et un élan soufi fait de lancinante répétition. Le monde d’hier des campagnes aveyronnaises remue dans une obscurité d’encre, tandis que Dalila, au cou penché qui roule et s’enroule autour du tronc, désancre l’énergie du collectif qu’elle apprivoise. « Il a fallu, dit-elle, gagner leur confiance, les voir souvent, manger avec eux, défaire peu à peu certaines revendications identitaires fortes. »
Sur une même ligne , les corps à l’unisson avancent vers le public, d’un pas sonore précis. Le mouvement, multiplié par huit, exhibe en sourdine une solidarité têtue. La pénombre aidant, cela devient un état qui gagne les rangs des spectateurs sensiblement hypnotisés. Chacun scrute apparitions et disparitions. L’œil furète dans le noir, se perd, loin des images assénées, partout tout le temps. Une tension « s’écrit » dans les ténèbres et gagne en densité. Les danses deviennent poreuses. La mémoire ancienne, enfouie, d’un certain folklore percute l’identité au présent de la troupe, additionnée d’un nouveau membre qui fait exploser la tradition.
danseseine-saint-denis BBC
Rebel Wilson: Paper denies outing actress amid storm of criticism
By Alex TherrienBBC News
An Australian newspaper has denied outing actress Rebel Wilson amid a storm of criticism over its reporting of her new relationship with a woman.
On Friday, Wilson said she had found her "Disney princess" as she shared a selfie with her partner on Instagram.
But on Saturday the Sydney Morning Herald revealed it had known about the relationship before it was public and had given Wilson two days to comment.
The Herald denied pressuring Wilson, saying it had "simply asked questions".
But the paper has faced criticism on social media, with LGBTQ+ campaigners saying it was unacceptable to put pressure on people to come out.
In response to a Twitter post saying it wasn't Wilson's choice to come out, the 42-year-old Australian actress, who is known for roles in Bridesmaids and Pitch Perfect among others, said it was a "very hard situation but trying to handle it with grace".
A post shared by Rebel Wilson (@rebelwilson)
Wilson's post about her relationship with leisurewear designer Ramona Agruma prompted a wave of congratulations from fans and famous friends - along with more than 1.6 million likes.
But a day later Andrew Hornery, a columnist at the Herald, revealed the paper had known about the relationship and contacted Wilson's representatives on Thursday morning - "with an abundance of caution and respect" - to request a comment.
Writing in the Private Sydney column, Hornery said: "In a perfect world, 'outing' same-sex celebrity relationships should be a redundant concept in 2022. Love is love, right?
"As Rebel Wilson knows, we do not live in a perfect world.
"So, it was with an abundance of caution and respect that this media outlet emailed Rebel Wilson's representatives on Thursday morning, giving her two days to comment on her new relationship with LA leisure wear designer Ramona Agruma, before publishing a single word."
Hornery went on to criticise Wilson, saying she instead "opted to gazump the story", adding that "her choice to ignore our discreet, genuine and honest queries was, in our view, underwhelming".
BBC reporter Megha Mohan was among those on social media to criticise the paper's journalistic methods and the tone of the piece, saying: "Still reeling from the fact that a publication gave someone a deadline to out them in 2022. Maybe I'm incredibly naive but this is what I imagined 90s gutter press was like and most journalists had huge standards change since then."
LGBTQ+ campaigners also criticised the paper.
A Stonewall spokesperson said: "Coming out is a deeply personal decision. Whether, when and how to come out should be decided by the individual, entirely on their terms.
"It is simply not OK to 'out' LGBTQ+ people or put pressure on us to come out. Media outlets should take care not to sensationalise LGBTQ+ lives and relationships."
I’ve just read this @smh piece 3 times to make sure that I wasn’t misreading. The publication messaged Rebel Wilson saying they would out her in 2 days - and is now complaining that she chose to announce her relationship with a woman herself. Quite astonishing. pic.twitter.com/qiPZkYFmka
Bold move to run an editor’s note claiming that the paper wasn’t trying to out Rebel Wilson after the columnist in question has already written not one but two columns describing in intricate detail his attempts to out Rebel Wilson
Absolute kicker is @smh legitimately scolding Rebel Wilson bc when faced with a newspaper saying they are going to out her without her consent & she has two days to supply a quote, she quickly came out first.As if @smh owns HER story, is entitled to break it & she scooped THEM!
But the Herald's editor, Bevan Shields, denied the paper had outed Wilson, saying it had made no decision about what it would have published.
He wrote: "Like other mastheads do every day, we simply asked questions and as standard practice included a deadline for a response.
"I had made no decision about whether or what to publish, and the Herald's decision about what to do would have been informed by any response Wilson supplied."
Shields added that the Private Sydney was a column "in which the writer's interaction with his subjects is often part of the story", adding it was not a "standard news story".
'Very romantic'
Last month, Wilson told People magazine she had been set up with a new partner "through a friend" but refused to reveal their identity.
She said: "We spoke on the phone for weeks before meeting. And that was a really good way to get to know each other.
"It was a bit old-school in that sense - very romantic."
Wilson was previously in a relationship with businessman Jacob Busch.
They made their red carpet debut as a couple in September 2020 at a gala in Monaco but appeared to confirm their split the following February.
Earlier this year, Wilson followed in the footsteps of Graham Norton, Dame Joanna Lumley and Stephen Fry by hosting the Bafta film awards at the Royal Albert Hall in London.
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Rebel Wilson: I know what it’s like to be invisible
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Valeurs Actuelles
Un homme tué au fusil de chasse en pleine rue à Aix-en-Provence
Un homicide en pleine rue. Samedi 11 juin, un homme d’une quarantaine d’années a été abattu au fusil de chasse à Aix-en-Provence, rapporte La Provence. Peu avant 20 heures, la victime, un homme âgé de 45 ans, a été abattu d’un tir de fusil de chasse de calibre 12. L’homme est mort. L’homicide a eu lieu dans le quartier de la Duranne, au sud-ouest de la ville. La victime se trouvait à proximité de sa voiture lorsqu’elle a été tuée. Pour l’heure, impossible de savoir le mobile de cet homicide. Le tireur est en fuite et est recherché par les forces de l’ordre. Une enquête a été ouverte.
La criminalité en augmentation dans les Bouches-du-Rhône
Cet homicide intervient alors que, d’après BFM Marseille, la criminalité est en augmentation dans le département des Bouches-du-Rhône. Ont été comptabilisés 149 homicides volontaires et tentatives d’homicides volontaires dans les Bouches-du-Rhône en 2021, contre 106 en 2019. L’année 2020 ne peut servir de comparatif, le trafic et la criminalité ayant été freinés par les confinements et couvre-feux liés à la crise sanitaire.
Aix-en-Provence : les dernières actualités
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg France24 - World
Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions
Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16
FRANCE 24
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In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain.
The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.
Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world.
The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.
According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey".
"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."
According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.
Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow.
Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.
After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.
"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.
Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."
"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."
The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.
Maritime corridors
From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.
Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.
"We can see from end to end," he said.
Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.
These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.
Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".
He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".
Geopolitical fallout
Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.
Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.
"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.
EU considering tighter sanctions
"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara.
The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.
"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."
But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.
"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."
Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports.
(FRANCE 24 with AFP)
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WAR IN UKRAINE
Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
AS IT HAPPENED
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
People & Profit
Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
Valeurs Actuelles
Un dealer de Marseille propose du cannabis à des policiers en échange de sa liberté
Une tentative de corruption. Jeudi 9 juin, un dealer a été arrêté à Marseille par la police alors qu’il s’apprêtait à vendre du cannabis. Il a proposé sa marchandise et de l’argent aux fonctionnaires en échange de sa liberté, rapporte BFM Marseille. La scène s’est déroulée dans le 4e arrondissement de la cité phocéenne, vers 22 h 30. Un équipage de la BAC (brigade anticriminalité) a repéré un individu en train d’opérer une transaction suspecte. De fait, il s’agissait d’un dealer de cannabis en train de vendre de la résine.
Corruption
Pris en flagrant délit, le dealer a commencé par essayer de dissimuler sa marchandise derrière la roue d’une voiture. Mais les policiers l’ont vu faire et ont voulu l’appréhender. C’est alors que l’individu leur a proposé sa marchandise, 489 grammes de cannabis, ainsi que les 550 euros qu’il avait sur lui, en échange de sa liberté. Mais les fonctionnaires ne s’en sont pas laissé conter et ont interpellé le dealer manu militari. Ils ont également trouvé 5.100 euros dans la voiture du suspect. À noter que la tentative de corruption sur un fonctionnaire de police est punie de dix ans de prison et 1.000.000 d’euros d’amende. Cette peine s’applique pour la corruption passive d’une personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’une mission de service public ou investie d’un mandat électif public.
Marseille : les dernières actualités
France24 - World
Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian
Issued on: 30/05/2022 - 19:39
David GORMEZANO
One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills.
In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.
All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.”
Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector.
‘I started taking classes after the invasion’
Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.
Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian.
Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.
Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.”
‘It’s not just about learning grammar’
Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades.
Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”
The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s.
The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”
‘The Russian language is not guilty’
The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.
“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.”
For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.”
This article was translated from the original in French.
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ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
AS IT HAPPENED
Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas
AS IT HAPPENED
French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine
France24 - Monde
La Chine prête à se battre "jusqu'au bout" pour empêcher l'indépendance de Taïwan
Publié le : 12/06/2022 - 09:22
FRANCE 24
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Au lendemain de déclarations du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, dénonçant l'activité militaire "provocatrice et déstabilisante" de Pékin, son homologue chinois, Wei Fenghe, a assuré, dimanche, lors du forum de sécurité "Dialogue de Shangri-La", à Singapour, que la Chine allait se "battre jusqu'au bout" pour empêcher Taïwan de déclarer son indépendance.
Nouvelle passe d'arme diplomatique entre Américains et Chinois sur le dossier sensible de Taïwan : la Chine va se "battre jusqu'au bout" pour empêcher l'île de déclarer son indépendance, a déclaré, dimanche 12 juin, le ministre chinois de la Défense, au moment où les tensions croissent entre Pékin et Washington dans le Pacifique.
Cette déclaration sonne comme une réplique à celle, la veille, du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, qui avait dénoncé l'activité militaire "provocatrice et déstabilisante" de Pékin près de Taïwan.
Cette joute verbale entre les deux superpuissances intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques au sujet de l'île autonome et démocratique, que Pékin considère comme faisant partie intégrante de son territoire.
Les incursions sans précédent d'avions militaires chinois dans la zone défense aérienne taïwanaise ont fait monter la pression ces derniers mois.
"Nous allons nous battre à tout prix et nous allons nous battre jusqu'au bout. C'est le seul choix possible pour la Chine", a affirmé Wei Fenghe, sur un ton offensif, lors du forum de sécurité "Dialogue de Shangri-La" à Singapour.
"Ceux qui poursuivent l'indépendance de Taïwan dans le but de diviser la Chine n'arriveront certainement pas à leurs fins", a-t-il déclaré. "Personne ne devrait jamais sous-estimer la détermination et la capacité des forces armées chinoises à sauvegarder son intégrité territoriale".
Wei Fenghe a exhorté Washington à "cesser de dénigrer et de contenir la Chine (...), à cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et à cesser de nuire aux intérêts de la Chine". Mais il s'est également montré plus conciliant, appelant à une relation sino-américaine "stable", qui, selon lui, est "vitale pour la paix mondiale".
Escalade verbale
Lors de son discours, Lloyd Austin avait dénoncé, samedi, l'activité militaire "provocatrice et déstabilisante" de la Chine près de Taïwan, au lendemain d'une ferme mise en garde de Pékin.
"Nous constatons une coercition croissante de la part de Pékin. Nous avons assisté à une augmentation continue de l'activité militaire provocatrice et déstabilisante près de Taïwan", a déclaré le chef du Pentagone lors du forum de sécurité à Singapour. Mais il a également souligné l'importance de maintenir les "lignes de communication totalement ouvertes avec les responsables de la défense de la Chine" pour éviter les erreurs de calcul.
Les deux hommes ont eu leur premier entretien en tête-à-tête en marge du sommet de Singapour vendredi, au cours duquel ils se sont affrontés au sujet de Taïwan.
La Chine estime que cette île de 24 millions d'habitants est l'une de ses provinces historiques qu'elle entend reprendre par la force si nécessaire.
>> À voir : Taïwan : une économie entre forte croissance et inquiétude face à la Chine
Selon un porte-parole du ministère chinois de la Défense, Wei Fenghe a affirmé vendredi lors d'une rencontre avec Lloyd Austin en marge de ce forum : "Si quiconque osait séparer Taïwan de la Chine, l'armée chinoise n'hésiterait pas un instant à déclencher une guerre, quel qu'en soit le prix". Pékin "briserait en mille morceaux" toute tentative d'indépendance, a averti le ministère chinois de la Défense.
De son côté, Lloyd Austin a dit à Wei Fenghe que Pékin devait "s'abstenir" de toute nouvelle action déstabilisatrice dans cette région, selon le Pentagone.
Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a réagi samedi en disant rejeter les "affirmations absurdes" de Pékin.
Le président Joe Biden, lors d'une visite au Japon le mois dernier, a semblé rompre avec des décennies de politique américaine lorsque, en réponse à une question, il a déclaré que Washington défendrait militairement Taïwan si elle était attaquée par la Chine. La Maison Blanche a depuis insisté sur le fait que sa politique d'"ambiguïté stratégique" quant à une éventuelle intervention n'avait pas changé.
Ce différend n'est que le dernier en date entre Washington et Pékin. La mer de Chine méridionale constitue un autre point chaud majeur dans la région. La Chine revendique la quasi-totalité de cette mer riche en ressources, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars d'échanges maritimes.
Wei Fenghe a insisté dimanche sur le fait que la Chine respectait la liberté de navigation et s'en est pris de manière voilée à Washington. "Une certaine grande puissance a longtemps pratiqué l'hégémonie de la navigation sous le prétexte de la liberté de navigation", a-t-il déclaré.
Wei Fenghe a déclaré que la Chine, principal allié de la Corée du Nord, souhaitait la paix dans la péninsule coréenne après une récente série d'essais d'armement. "La clé pour (résoudre) le problème maintenant est de prêter attention aux intérêts en matière de sécurité de toutes les parties et de les satisfaire", a-t-il déclaré.
S'exprimant dimanche lors du sommet, le ministre sud-coréen de la Défense, Lee Jong-sup, a déclaré que Séoul renforcerait ses capacités de défense et collaborerait avec les États-Unis face à la menace du Nord.
Avec AFP
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Face à Pékin, les pays du "Quad" promettent des investissements massifs en Asie-Pacifique
DÉCRYPTAGE
À Taïwan, "plus la capacité militaire de la Chine augmente, plus le risque d'invasion grandit"
Le Débat de France 24
Zone indo-pacifique : regain de tensions entre la Chine et les États-Unis ?
New York Times - World
‘Necesitamos más resguardo’: la violencia en las zonas rurales de México atrapa a los médicos
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Mientras las bandas criminales ganan terreno en las regiones menos pobladas, los profesionales de la salud se muestran renuentes a trabajar en esos lugares. El gobierno anunció que invitaría médicos cubanos para suplir la escasez.
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Por Steve Fisher
CIUDAD DE MÉXICO — El doctor Espinoza, médico general de una zona rural del estado de Chihuahua, en el norte de México, estaba en su casa hace poco cuando un hombre armado se presentó en su puerta. El pistolero le dijo que un miembro de una banda había sido gravemente herido en un tiroteo y que necesitaba ayuda de inmediato.
No era la primera vez que el doctor Espinoza recibía la orden, a punta de pistola, de prestar atención médica. No hay opción. Así que fue a la casa del herido.
“Te levantan y tienes que ir”, dijo Espinoza, quien pidió que se reservara su nombre completo por temor a represalias. “Ya que llega un grupo armado por ti, sabes que no es para cosa buena.”
Cada vez más, los médicos y otros trabajadores de la salud están siendo atrapados en la violencia a medida que las organizaciones criminales en todo México se apoderan de más territorio, creando una escasez de médicos en las zonas donde los riesgos son más pronunciados.
En el estado fronterizo de Tamaulipas, al norte del país, los médicos son secuestrados para que atiendan a los miembros de las bandas heridos en combate. En el estado de Guerrero, los grupos criminales cobran a las clínicas una cuota mensual de extorsión. Y en el estado de Zacatecas, personal médico fue asesinado por trasladar a miembros de bandas enemigas a un hospital, según los trabajadores de la salud.
La situación se ha vuelto tan grave y la falta de trabajadores de la salud es tan significativa en algunas partes del país, que el gobierno federal ha anunciado que va a reclutar 500 médicos cubanos para ayudar a suplir los vacíos en las comunidades más pobres.
“El médico que egresa le da miedo, le da temor ir a ejercer en áreas rurales”, dijo José Luis Pérez Ávalos, director de estudios médicos de la Universidad Autónoma Metropolitana, con sede en Ciudad de México, en Xochimilco, “porque la delincuencia ha permeado en todos lados.”
El doctor Espinoza dijo que cuando llegó a la casa del miembro del cártel herido, encontró al hombre sangrando abundantemente por una herida de bala en el brazo. Después de que logró detener la hemorragia, el médico pudo regresar a su casa.
Todos los días, para poder visitar a los pacientes, debe pasar por un puesto de revisión en su ciudad que controlan los narcotraficantes.
“Donde nos topan nos bajan y nos pegan unos balazos si quieren”, dijo, refiriéndose a sí mismo y a sus colegas médicos. “Necesitamos más resguardo, más seguridad, pero no lo tenemos.”
El aumento de las vacantes de médicos y enfermeros en las zonas rurales a causa de la creciente violencia ha provocado una falta de acceso a la atención a la salud en algunas de las zonas más pobres del país.
Hay unas 50.000 vacantes para personal médico en México, muchas de ellas en regiones empobrecidas, dijo recientemente el presidente Andrés Manuel López Obrador, aunque los expertos dicen que el número real podría ser mucho mayor.
La creciente inseguridad, junto con los bajos salarios, ha hecho que médicos y otros trabajadores de la salud abandonen sus puestos de trabajo, dejando vacantes en clínicas desde los estados norteños de Tamaulipas y Chihuahua hasta los estados sureños de Chiapas y Oaxaca, según los expertos en salud.
Los funcionarios del gobierno también cuestionaron el sentido de responsabilidad profesional de los médicos que no están dispuestos a trabajar en las clínicas rurales.
“Se les olvida lo que es el principal sentimiento y derecho que tienen los pacientes de ser atendidos estén donde estén y esto es lo que nos señala por qué se tiene que recurrir a otras modalidades como es la contratación del extranjero”, dijo Jorge Alcocer Varela, secretario de Salud de México, a los periodistas en una reciente conferencia de prensa.
El anuncio sobre los doctores cubanos provocó la indignación de muchos médicos mexicanos, que afirmaron que el problema no era la falta de profesionales o la falta de voluntad para trabajar en las comunidades rurales, sino las condiciones de riesgo para la vida en las que deben trabajar.
“Es una cuestión ideológica y política”, dijo Germán Fajardo Dolci, director de la facultad de Medicina de la Universidad Nacional Autónoma de México, sobre la medida de reclutar médicos cubanos. “No es una cuestión técnica, ni científica, ni racional, digamos del punto de vista de operación de un sistema de salud.”
Fajardo Dolci dijo que la seguridad personal es la principal preocupación de muchos médicos. “Es una gran preocupación de todo el gremio”, aseguró.
En julio del año pasado, un médico fue asesinado a machetazos frente a su casa en el estado de Puebla, según las noticias locales. En enero, otro fue asesinado a tiros en el estado de Chiapas, durante un robo a mano armada. Y en abril, unos pistoleros mataron a tiros a un médico en el estado de Coahuila mientras operaba a un paciente, según informes locales.
La escalada de violencia también ha dificultado la vida de los residentes, según los expertos en cuidado a la salud.
En la comunidad de Guajes de Ayala, en las montañas del estado de Guerrero, en el oeste de México, la violencia expulsó a una persona que trabajaba como enfermera, dejando a la clínica de salud sin personal médico para atender a casi 1600 residentes de la región.
Una vecina, Andrea Arrollo Pérez, de 34 años, estaba embarazada de tres meses a finales del año pasado, cuando empezó a sangrar, tuvo fiebre y sintió un terrible dolor en el útero. Una banda criminal había bloqueado la carretera a la siguiente clínica más cercana, a seis horas de distancia, por lo que Arrollo Pérez recurrió a remedios caseros.
Después de una semana de graves pérdidas de sangre, Arrollo Pérez tomó la única opción que le quedaba: un día de viaje a caballo, a través de las montañas, hasta otra clínica.
Cuando llegó allí, el médico le dijo que no habría vivido si hubiera esperado mucho más tiempo. Pero había perdido el embarazo, como temía.
“Se siente una impotencia al saber que lo perdí por tanta delincuencia y con el gobierno que no nos apoya”, dijo.
En general, el país no tiene escasez de médicos. Hay 2,4 médicos por cada 1000 habitantes en México, según el Instituto Nacional de Estadística y Geografía. Esta cifra es superior a la de la mayoría de los países de América Latina, y apenas inferior a la de Estados Unidos, que tiene 2,6 médicos por cada 1000 habitantes.
Aun así, el gobierno mexicano ha lanzado recientemente un sitio web en el que se enumeran más de 13.000 puestos médicos vacantes en todo el país, muchos de ellos en zonas que sufren violencia significativa.
Además de hacer frente a la violencia en las zonas rurales, los expertos en atención a la salud afirman que el gobierno debe aumentar los salarios y garantizar que los hospitales y las clínicas dispongan de los suministros básicos. Fajardo Dolci dijo que los puestos en las zonas rurales suelen ser contratos temporales mal pagados.
El salario promedio de los médicos generales en México equivale a unos 15.000 dólares al año, y muchos médicos de las grandes áreas metropolitanas ven pocos incentivos para arriesgar sus vidas al ejercer en regiones azotadas por la violencia.
A pesar de los peligros, algunos médicos, como el doctor Espinoza, que creció en las montañas de Chihuahua, están decididos a quedarse. “Es mucho el riesgo”, dijo, pero “amo a mi profesión.”
Adonai Esparza, de 28 años, ayudante de cirujano en una clínica del estado de Michoacán, en el oeste de México, estaba trabajando el año pasado cuando un jefe de la banda local llegó una noche, rodeado de guardias armados.
El hombre había recibido cuatro disparos en el estómago y se encontraba en estado grave.
Sus guardaespaldas hicieron una dura advertencia al cirujano y a Esparza: sálvenlo o morirán.
El jefe del grupo criminal fue trasladado finalmente a un hospital situado a varias horas de distancia, donde murió.
“Te sientes vulnerable, con miedo, frágil”, dijo Esparza. “Los médicos están acostumbrados. Pero no es algo a lo que debería de estar acostumbrado nadie”.
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L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg BBC
Man v horse: Powys race won by runner Ricky Lightfoot
By James McCarthyBBC News
The winner of the gruelling Man v Horse race has revealed he had been awake for 29 hours before the event after flying from Tenerife to claim victory.
Trail runner Ricky Lightfoot became only the third person to win the race since it started in 1980.
He told the BBC he had woken at 06:00 BST on Friday before catching a flight to Manchester at midnight.
Landing at 04:00 he travelled to Wales, arriving at Llanwrtyd Wells, Powys, at 09:00 for the race start at 11:00.
Crossing the line, the 6ft 4in (1.93m) athlete had no idea whether he had won as the people and animals take slightly different routes.
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After asking around, he discovered he had come out on top against 1,000 runners and 50 horses with a time of 2:22:23.
He took home £3,500 after beating the first horse by more than two minutes on the 22.5-mile (36km) course.
The 37-year-old Cumbrian said winning was "pretty good, like".
"It's great to win the event and beat the horse," he said.
"I called my partner and said: 'I beat the horse'. And she said: 'You're joking?'.
"And I said: 'No, I did.' She was like, 'oh my God!'"
The firefighter said he had been quietly confident.
"I thought I could give the horse a good race," he explained.
Since his win, he has been asked if he will enter the Grand National next.
"It would be great if I could win the Grand National," he said.
"I've never rode a horse in my life. I once rode a donkey at Blackpool Pleasure Beach though."
After winning, the father of two then made his way home to Maryport, in Cumbria, as he had to be back in work at 07:30 on Sunday.
Race director Mike Thomas said Mr Lightfoot, a member of Cumbria running club Ellenborough AC, beat the horses "quite comfortably" on Saturday.
The last time a human beat a horse in the race was in 2007, and the first time was in 2004.
The race, which returned after two years due to the pandemic, began on tarmac but took in forest tracks and open moorland.
The jackpot prize for a runner who beats the first horse and rider starts at £500 and increases by £500 each year the event takes place until it is won.
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L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - Monde
Guerre en Ukraine : des femmes formées au déminage au Kosovo
Publié le : 12/06/2022 - 11:10
FRANCE 24
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Des Ukrainiennes se sont rendues au Kosovo pour recevoir une formation au déminage donnée par des instructeurs qui ont connu la guerre 20 ans plus tôt, lorsque ce pays d'Europe de l'Est se battait pour son indépendance. Une manière de se sentir "utiles" à leur retour et de servir leur pays. Reportage signé Nadia Blétry et Thierry Trelluyer.
Dans l'ouest du Kosovo, des Ukrainiennes et des Ukrainiens sont formés au déminage par des instructeurs expérimentés qui ont connu la guerre des Balkans. C'est le cas d'Anastasia : pour cette jeune humanitaire qui vit dans une région pilonnée par l'armée russe, cette formation représente une chance de servir son pays mais aussi de résister à la violence de la guerre.
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Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
Une semaine dans le monde
Le Donbass sous le feu des Russes
TÉMOIGNAGES
Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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BBC
French election: Left surge threatens Macron majority in France
By Paul KirbyBBC News
French President Emmanuel Macron is at risk of losing his outright majority after a strong challenge from a coalition of left-wing parties in National Assembly elections.
Jean-Luc Mélenchon's left-green alliance finished neck and neck with Mr Macron's Ensemble (Together), in terms of votes cast in Sunday's first round.
The president faces a battle in next week's second round to win 289 seats and keep his majority.
Turnout was a historically low 47.5%.
Within half an hour of the first projection, a sombre Jean-Luc Mélenchon announced his alliance was in the lead: "The truth at the end of the first round is that the presidential party is beaten and defeated." He called on voters to turn out in force next Sunday "to reject definitively the disastrous policies of Mr Macron's majority".
Centrist Emmanuel Macron won a second term in April, but without a majority in the Assembly he will struggle to push through reforms. He intends to raise gradually the retirement age from 62 to 65, while Mr Mélenchon vows to lower it to 60.
Although Ensemble won 25.71% of the vote, marginally ahead of the left's 25.61%, it was still projected to dominate the National Assembly. TF1 pollster Ifop gave Ensemble 275 to 305 seats, with the green-left alliance on 175-205. Ipsos for France Télévisions said Mr Macron's alliance was heading for a lower 255-295 seats and the left 150-190.
Turnout was the lowest in modern French history. Many voters clearly decided to take advantage of the sunny weather across France, with temperatures in Paris hitting 27C. But so far the election campaign has largely failed to spark into life.
Mr Mélenchon has proved the exception, leading a vigorous campaign since he came a close third in the presidential election. He has built an alliance called Nupes, made up of his own far-left party France Unbowed, the Socialists, Communists and greens - with the slogan "Mélenchon prime minister".
His aim has been to stop the president winning the majority he needs across France's 577 constituencies. On top of lowering the retirement age, Nupes vows to freeze prices on 100 essentials and create a million jobs.
Meanwhile, Mr Macron has spent the intervening weeks since he won a second term in building a new government under Elisabeth Borne, as France grapples with rising inflation and a cost of living crunch.
The prime minister said the government had one week to convince voters and win a majority. Pointing to Russia's invasion of Ukraine, she said "we cannot risk instability"; France's values were at risk, she said: "We alone have a project of coherence and responsibility."
Ms Borne is one of 15 ministers who have to win their seats to stay in government. And as each constituency is an individual local race, this election is played out over two weeks. Amélie de Montchalin, the minister in charge of green transition, faces a battle to survive as an MP, as does Europe Minister Clément Beaune. Former Macron education minister Jean-Michel Blanquer was an early casualty, losing out in the Loiret area to the south of Paris.
Unless a candidate wins more than 50% of the vote based on a quarter of the electorate, the race culminates in a run-off next Sunday, involving the top two candidates and anyone else who wins 12.5% of the vote.
One of Mr Mélenchon's closest colleagues, Manuel Bompard, was only denied outright victory in the first round in Marseille because of a low turnout. Green leader Julien Bayou also came close to winning through in the first round.
Far-right Marine Le Pen, who was runner-up in the presidential elections, was delighted with her party's performance. Her National Rally won 18.74% of the vote with a projected 15-30 seats, higher than her current number of eight. Another far-right leader, Éric Zemmour, was knocked out of the election in the first round.
The mainstream right, which fared badly in the April vote, has focused its campaigning locally. Despite winning only 10.44% of the vote, the Republicans could win 45 to 65 seats.
The fact that one in two French voters had stayed away from the ballot box on Sunday was worrying, said political scientist Olivier Rouquan. People felt they had already expressed their opinions in the presidential election, he believed.
Until 2002, the two elections were kept apart, which meant the government was sometimes led by a different party from the president, in what became known as cohabitation. If Mr Macron loses his majority he could be forced into cohabitation with the left.
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France24 - Monde
Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine
Publié le : 11/06/2022 - 16:53
Peu de temps après le début de la guerre en Ukraine, fin février, des "camps de filtration" tenus par des Russes sont apparus à l’est du territoire. Officiellement, ces centres de détention permettent aux Russes de traquer les "nationalistes ukrainiens". Dans les faits, les milliers de civils qui y transitent sont soumis à des interrogatoires, des fouilles à nu, et pire encore.
Tomber de Charybde en Scylla. À peine sont-ils parvenus à fuir les bombardements et les sièges de leur ville, que certains Ukrainiens sont dirigés dans des "camps de filtration" russes. Au moins treize de ces centres de rétention sont actuellement en activité, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), situés principalement dans l’est du pays, autour des villes de Novoazovsk, Dokoutchaïevsk, Starobecheve, Bezimenne et Kazatske. "Les hommes y sont rassemblés et filtrés", assure Tanya Lokshina, directrice associée Europe et Asie centrale de Humans Rights Watch.
Vitaly est l’un d’entre eux. Cherchant à fuir les bombes avec sa femme et sa fille d'un an, début avril, il profite d’un bus mis à disposition par les forces russes pour s'échapper de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine. Ce véhicule se dirige vers Nikolske, une petite ville industrielle contrôlée par les forces pro-russes à environ 20 kilomètres au nord-ouest de la cité portuaire assiégée. Mais une fois la famille arrivée, les hommes sont vite séparés des femmes et envoyés vers une caravane pour être soumis à des fouilles. Ou plutôt "filtrés", comme l'affirment les forces russes qui les gardent.
Satellite images show Russian camp for Ukrainians near Mariupol as deportation claims grow🔴 Investigation from @deankirby_ https://t.co/FNcYYvu4Rb
March 26, 2022Fouilles à nu
"Nous sommes montés à tour de rôle dans la caravane, deux soldats nous ont passé au crible : téléphones, tatouages, effets personnels", raconte le père de famille dans une interview au site d'information indépendant en langue russe Meduza, datée du 12 mai . Vitaly est interrogé, fouillé, déshabillé. Il est sommé d’expliquer l’aigle américain tatoué sur son corps et l’absence d’application de messagerie dans son portable. "J’ai fini par prouver que je n'avais rien à voir avec [l'armée ukrainienne]", explique-t-il. "En fin de compte, ils m'ont laissé partir."
Dans la caravane, deux autres hommes en sous-vêtements, l'un avec les mains derrière la tête, face au mur, l'autre assis dans un coin par terre, ont moins de chance. "Les deux hommes ont été identifiés dans des rassemblements anti-russes par les soldats, si j’ai bien compris", poursuit l’Ukrainien.
"La vie est belle"
Vitaly n’est pas un cas isolé. De nombreux témoignages similaires proviennent de ces "camps de filtration" principalement situés dans la région orientale du Donbass, où les forces séparatistes pro-russes, russes et locales travaillent souvent en tandem. Certains y sont emmenés de force, d’autres s’y rendent d’eux-mêmes, contraints de suivre le processus d'évacuation russe des zones assiégées.
Ces opérations de filtrage ne sont pas réservées qu’aux hommes. Anna Zaytseva, enseignante de français à de Marioupol, en a aussi fait les frais. Son mari a été fait prisonnier de guerre alors qu'il combattait avec le régiment Azov - un bataillon ukrainien de volontaires d'extrême droite. Elle aussi a été interrogée et fouillée à nu lors de son évacuation de la ville. "Après qu’ils m’ont demandé de me déshabiller, ils ont vu un tatouage où il est écrit 'La vie est belle' en français. Ils [les soldats] ne pensaient pas que c'était du français mais de l’allemand. Ils y voyaient là la preuve que j'avais, d'une manière ou d'une autre, des liens avec les nazis."
"Les villages se transforment en camps d'internement"
Nul doute, pour l’humanitaire de HRW, Tanya Lokshina, que ces camps de filtration sont "très intrusifs et douloureux" avec des opérations qui peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Elle en tient aussi, pour preuve, le témoignage d'un homme envoyé fin avril dans un "camp de filtration" à Kazatske, aux côtés de 200 autres individus, que son organisation a pu récupérer.
Bien que le filtrage n'ait duré que quelques jours, ces hommes ont été privés de leur passeport. Or sans ce précieux document, impossible de fuir la région quadrillée de militaires. "Essayer de quitter ces villages sans passeport relève du suicide. Même s’ils ne sont pas verrouillés en tant que tels, les villages ressemblent à s’y méprendre à des camps d'internement à ciel ouvert."
Entre-temps, les détenus ont été placés dans une école municipale, dans des conditions presque carcérales, ne recevant pour toute pitance qu’un peu de riz, du pain et des pâtes. "Ils dormaient essentiellement sur des bureaux et dans les couloirs. Beaucoup d'entre eux sont tombés malades, contractant des maladies respiratoires, probablement le Covid-19, des grippes et toutes sortes de maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Les gens vomissaient, avaient la diarrhée. C'était horrible", rapporte Tanya Lokshina. Au final, leur rétention a duré quarante jours sans qu’ils en comprennent les raisons.
L’un d’entre eux a pourtant cherché à comprendre la situation. "Les soldats de la RPD [la République populaire de Donetsk, autoproclamée par des séparatistes pro-russes en 2014, Ndlr] sont venus le chercher", explique la directrice de Human Rights Watch. "Ils lui ont dit : 'alors, tu as des questions sur les raisons de ta rétention ? Nous allons y répondre.' Puis ils l’ont emmené. Quand ils l’ont ramené, quatre jours plus tard, il était complètement hagard. Il n'a pas dit un mot de ce qui lui était arrivé. Bien qu'il ne porte aucun signe visible de torture, tout laisse penser qu’il a vécu une expérience intense et douloureuse." Les hommes de Kazatske ont finalement récupéré leur passeport et ont été relâchés. Mais aucune explication n'a jamais été avancée sur les raisons de leur si longue incarcération.
Zones d'ombre
Lorsque les Ukrainiens parviennent à passer les tests de filtration, ils reçoivent un document frappé des lettres FP - Filtration Point -, précieux sésame qui permet de se déplacer "librement" à l'intérieur et autour de la région de Donetsk.
"Quant à ceux qui ne passent pas ces filtrages, on sait peu de choses sur leur sort réel", estime Tanya Lokshina. Un groupe d’hommes détenus à Bezimenne a bien tenté de filmer les conditions de vie du "camp de filtration" dans lequel ils avaient été confinés. Ils ont publié la vidéo sur Internet, relate Tanya Lokshina. Mais après sa diffusion sur les réseaux sociaux, les gardiens les ont rassemblés et emmenés. "Selon des informations fiables mais non-officielles, il semblerait qu'ils soient en prison, en territoire contrôlé par la DPR. Ils sont accusés d'avoir filmé sans autorisation et d'avoir diffusé de fausses nouvelles."
"Effrayant"
Sans surprise, le Kremlin nie l’existence de ces "camps de filtration", les qualifiant de "mensonges". De leur côté, les autorités de la RPD autoproclamée rejettent, elles aussi, toutes les accusations ukrainiennes de rétention, filtrage et mauvais traitements sur des civils, au sein de ce qu’elles nomment officiellement des "centres d'accueil".
Au niveau international, ces camps font l’objet de sévères récriminations. Ils sont même parfois comparés aux camps de concentration de l'Allemagne nazie. "Les rapports indiquent que les agents de la sécurité fédérale russe confisquent les passeports et les pièces d'identité, emportent les téléphones portables et séparent les familles les unes des autres", a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, lors d'un point de presse le 5 avril devant le Conseil de sécurité de l'ONU. "Je n'ai pas besoin de préciser à quoi ressemblent ces soi-disant camps de filtration. C'est effrayant et nous ne pouvons pas détourner le regard."
Texte traduit de l'anglais par Aude Mazoué
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Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
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BBC
Mauricio Pochettino: Paris St-Germain coach to leave after talks with club
Last updated on 12 June 202212 June 2022.From the section European Football
Coach Mauricio Pochettino is to leave Paris St-Germain following talks with the club at the end of last week.
PSG are still to make a formal announcement but it is understood the former Tottenham manager, 50, will not serve the final year of his contract.
Zinedine Zidane, Jose Mourinho and Nice coach Christophe Galtier are among those linked with replacing Pochettino.
PSG regained the French title last term but the Argentine failed to lead them beyond the Champions League's last 16.
Although they were beaten by eventual winners Real Madrid, PSG held a 2-0 aggregate advantage with less than half an hour remaining in their second leg.
Pochettino claimed the first trophies of his managerial career with PSG - the 2021 Coupe de France and 2022 Ligue 1 title - but the club's hierarchy felt that was the minimum he should achieve given the squad at his disposal.
The ex-Spurs manager was considered a potential replacement for Ole Gunnar Solskjaer at Manchester United before they appointed interim boss Ralf Rangnick and then Solskjaer's permanent successor Erik ten Hag.
New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
Valeurs Actuelles
Paris : des militants écologistes bloquent la circulation… en collant leurs mains sur la route, les pompiers obligés d’intervenir
Une manifestation de militants écologistes a provoqué l’intervention des pompiers. Le groupe « Dernière rénovation » a organisé une opération visant à bloquer la circulation sur le pont de Neuilly-sur-Seine, dans l’Ouest parisien, samedi 11 juin, relaie CNews. Pour mener à bien leur mobilisation, une douzaine de militants se sont assis en plein milieu de la route et ont collé leurs mains sur le bitume pour éviter d’être délogés par les forces de l’ordre. Dans le même temps, d’autres participants ont distribué des tracts. Des automobilistes excédés ont tenté de déloger les manifestants.
Les pompiers appelés en renfort
Face à cette immobilisation inédite, la police a été appelée pour faire évacuer les militants. Seulement, trois d’entre eux s’étaient collé une main avec de la colle forte. Une situation qui a obligé les forces de l’ordre a appelé les pompiers pour décoller les mains des trois manifestants avec du dissolvant. Ces derniers ont été menottés et interpellés.
Le groupe « Dernière rénovation » s’est rassemblé pour réclamer le vote immédiat d’une loi visant à la « rénovation globale et performante du parc immobilier français d’ici à 2040, sans coût pour les propriétaires les plus modestes ». L’entité s’est fait connaître après qu’une de leur militante s’est attachée le cou au filet de tennis lors d’une des demi-finales du tournoi de tennis de Roland-Garros.
France24 - Monde
Des centaines de manifestations aux États-Unis pour un meilleur encadrement des armes à feu
Publié le : 11/06/2022 - 17:57Modifié le : 11/06/2022 - 21:16
FRANCE 24
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Sonia DRIDI
L'Amérique est encore sous le choc après la série de tueries qui a endeuillée le pays ces dernières semaines. Des manifestations ont eu lieu, samedi, dans plusieurs villes, dont la capitale, Washington, pour faire pression sur le Congrès afin qu'il durcisse la législation sur les armes à feu.
Des dizaines de milliers d'Américains se sont rassemblés, samedi 11 juin, dans les rues du pays pour manifester en faveur d'un meilleur encadrement des armes à feu après de récentes tueries, dont celle dans une école du Texas, qui a choqué les États-Unis.
"Je me joins à eux pour réitérer mon appel au Congrès : faites quelque chose", a écrit le président américain Joe Biden sur Twitter pour soutenir ces manifestations à Washington et dans de nombreuses autres villes.
Today, young people around the country once again march with @AMarch4OurLives to call on Congress to pass commonsense gun safety legislation supported by the majority of Americans and gun owners. I join them by repeating my call to Congress: do something.
June 11, 2022Le 24 mai, un lycéen de 18 ans porteur d'un fusil d'assaut a tué 19 écoliers et deux enseignantes dans une école primaire d'Uvalde, près de la frontière mexicaine. Quelques jours plus tôt, un jeune suprémaciste blanc de 18 ans avait tué dix personnes noires à Buffalo, dans le nord-est des États-Unis.
Ces derniers massacres, et les centaines de fusillades qui ne font pas la une de l'actualité, ont provoqué ces nouveaux appels à descendre dans la rue pour réclamer de mieux réguler l'accès aux armes à feu.
"Il est temps de retourner dans la rue", demande March for Our Lives, le mouvement fondé par des victimes et survivants de la tuerie dans le lycée de Parkland, en Floride, qui avait déjà organisé dans la foulée, en mars 2018, une immense manifestation à Washington.
>> À voir aussi : L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
À Washington, 40 000 personnes se sont retrouvées sous une pluie fine sur l'esplanade du National Mall, près du Washington Monument, selon les chiffres fournies par les organisateurs.
March for Our Lives a prévu plus de 450 rassemblements à travers le pays, à New York, Los Angeles et Chicago notamment.
"Nous avons droit à une nation libérée de la violence par arme à feu"
"Montrez à nos élus que nous exigeons et avons droit à une nation libérée de la violence par arme à feu", écrit-il sur son site.
"Peu importe qui vous êtes, marchez avec nous", a lancé vendredi dans une tribune pour Fox News l'une des figures de l'organisation, David Hogg.
Fox News just published my op-edYes, this time is different. pic.twitter.com/3mMJSVY0l9
June 10, 2022"Si nous sommes d'accord sur le fait que tuer des enfants est inacceptable, alors nous devons soit empêcher que ces personnes mettent la main sur des armes, ou alors agir en amont pour qu'ils ne passent pas à l'acte", a-t-il écrit.
Les gens "en ont marre, et il est temps de pousser le Congrès à faire quelque chose", a ajouté le jeune homme.
De son côté, Joe Biden, reprenant les éléments d'un discours passionné prononcé le 2 juin à la suite du massacre à l'école d'Uvalde, a appelé samedi les élus à "voter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu".
Le président démocrate a énuméré à nouveau les réformes qu'il souhaite du Congrès : interdire les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité, renforcer la vérification des antécédents, notamment psychologiques, des acheteurs; obliger les particuliers à garder leurs armes sous clé; encourager les signalements en cas de crainte d'un passage à l'acte et rendre les fabricants d'armes plus responsables. "Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain", a-t-il écrit sur Twitter.
Le camp républicain fait bloc
Si des sondages indiquent qu'une majorité d'Américains sont en faveur de davantage de restrictions sur la vente d'armes à feu, l'essentiel des élus républicains s'y opposent.
La Chambre des représentants a voté mercredi un texte qui interdirait entre autres la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité.
>> À voir aussi : Fusillades aux États-Unis : réformer la législation sur les armes, mission impossible ?
Mais il n'a quasiment aucune chance de passer au Sénat, où le soutien de dix conservateurs est nécessaire en raison des règles de majorité qualifiée.
En parallèle ont lieu des discussions entre élus des deux partis pour tenter de trouver un texte de compromis susceptible de rassembler la majorité nécessaire.
Avec AFP
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Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée
ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
On va plus loin
Fusillade meurtrière au Texas : l'Amérique malade des armes ?
BBC
Azerbaijan Grand Prix: Race blow 'significant' for Charles Leclerc title hopes
Last updated on 12 June 202212 June 2022.From the section Formula 1comments333
Charles Leclerc's championship challenge with Ferrari this year looks increasingly like an illusion.
His retirement from the lead of the Azerbaijan Grand Prix in a cloud of engine smoke was not only the second time in three races the same thing has happened. It was also the latest in a string of disappointments that have seen an 80-point swing against him in just five races.
"It feels bad, it hurts," Leclerc said, adding: "It is more than significant. I don't really have the words. It is just a huge disappointment and I hope we can jump back from it and be on top of those things."
Three races into this season, Leclerc had scored two wins and a second place, and was leading title rival Max Verstappen by 46 points.
Five races later, Leclerc trails the Red Bull driver by 34 points - a remarkable 80-point turnaround, at an average of 16 points lost on average per race - despite being on pole position for the past four grands prix in a row.
In that time, in addition to the two engine failures, Leclerc has seen his team throw away victory in his home race in Monaco with a bungled strategy, while his own spin in the closing stages at the Emilia Romagna Grand Prix turned third place into sixth.
Two races ago in Spain, Leclerc seemed on course for a certain victory. Monaco was another win that got away. Was the same the case on Sunday in Baku? That was less clear-cut.
Ferrari's decision to stop Leclerc for fresh tyres under an early virtual safety car put him on an off-set strategy against the Red Bulls.
When Verstappen emerged from his stop nine laps later, he was just under 13 seconds behind and there were 32 laps to go. Could Leclerc have gone fast enough for long enough to keep Verstappen at bay, or was the Red Bull set to catch and pass him?
A second virtual safety car - caused by another Ferrari engine failure, this time in the back of Kevin Magnussen's Haas - meant it was even harder to work out. How this would have affected the race, had Leclerc still been in it, is impossible to know.
Verstappen said: "It would have been a really interesting fight to the end with Charles to see how much we would have caught him, because I think we did have a bit of a pace advantage."
Red Bull team principal Christian Horner said he believed Verstappen would have been able to catch and pass Leclerc, and other teams' strategy simulations agreed, suggesting that it would have been close, but Verstappen would have won out.
Leclerc was not so sure. "We were leading and I was managing the tyres well," he said. "We just had to manage the tyres to the end and we were in the best position to do that."
In the end, it was all academic. And, ultimately, while another retirement was a major blow to Leclerc's title hopes, of potentially even bigger concern to Ferrari and Leclerc is the problematic situation it creates moving forward.
Leclerc is now certain to be hit by grid penalties for using too many engine parts this season - and the first may well be in Canada this coming weekend.
Leclerc has already reached his maximum allocation of three turbochargers this year.
An entire new power-unit - his second of the year - was fitted to his car in Miami, for the fifth race of the season.
And after his Spain retirement, caused by a failure of the turbocharger and its related hybrid-system component, the MGU-H, Ferrari gave him his third turbo at the start of the Baku weekend. When Ferrari use a fourth turbo on his car, it will mean an automatic 10-place grid penalty.
Of the other components that make up a power-unit, Leclerc still has a leeway of one before a penalty - this time five places - kicks in. Ferrari team boss Mattia Binotto admitted on Sunday that Leclerc would need a new engine for Montreal, although he stopped short of confirming that this would mean a grid penalty there.
Whatever happens in Canada, this means that Leclerc will inevitably be hit with at least one further engine-related grid penalty further down the line, given there are still two-thirds of the season to go.
Binotto said: "It is a concern - and even more a concern because I do not have the answer I would like right now as to what was the problem.
"We will need to fit another new engine, it's a fact. It's very early in the season. Sometimes the problems you may have are not short fixes, so I don't know what will be the strategy we need to adopt. Is it shorter mileage or a different type of usage, or a short fix because what happened is a short-fix solution?
"It is something we will understand in the next days and hopefully we will have a clearer answer by the time we are in Canada."
The meaning of those remarks is stark. Binotto is saying that while Ferrari have a reliability concern, they don't at this stage know what its cause is.
Not only that, but if there is not a short-term fix, they will have to change the way they use their engines. That would be by either running less mileage - ie, using more engines, which would mean more penalties - or by running them at a lower performance, which would mean reducing their competitiveness.
Teams are permitted to make changes to their engines for reliability reasons - and the FIA has approved a number of such requests from Ferrari, insiders say. But engine changes have a long lead time, and it is not clear when they will be ready.
Unsurprisingly, sympathy for his rival was in short supply from Verstappen.
"That's racing," he said. "It happened to me. It happened to many people in the past. Unfortunately, it is happening to Charles.
"It is about how you come out of it. You look at how to improve things. You learn from it. You don't like it. You're angry, but you turn it around and you always have to stay on it because you never know what else might happen."
Verstappen has had his own reliability problems this year, as he pointed out after the race. Leclerc's massive lead after his last victory in Australia back in early April was created by the fact that Verstappen had retired from two of the first three races of the season.
"We had our misfortune in the beginning of the year," Verstappen said. "So we knew that we had to play a bit of catch-up, but then of course it seems like now it's more or less evened out with the bad luck and you have to score points every single weekend if you want to really fight for the championship.
"Everyone knows that. Everyone of course tries that. But it's not always that easy."
The luck has not quite evened out in terms of reliability. Both have had two retirements, yes. But Verstappen's both came when he was running second to Leclerc and his chances of victory were gone; one of Leclerc's cost a certain win; the other a possible one.
Leclerc, perhaps reflecting on the two huge swings this season has already seen, remains optimistic - at least in public - that he can bounce back.
"I am more than frustrated," he said. "It keeps adding up. We need to get on top of these things and hopefully we will be strong in Canada.
"It is not easy but I went through tougher times in my career. Mentally, I will be there. I am still as motivated as five races ago when I was leading with quite a big margin. The championship is long and I still believe in it as much as I did in the last few races but we need to get on top of those things."
As for Ferrari's title hopes, Binotto said: "It is not something we are looking at. We are focused on ourselves and trying to get the most out of race weekends.
"We know to get to the top, there is still a gap. We had some problems at the last events and we are simply focusing on trying to improve ourselves.
"We have another step required right now. I would rather have good performance and try to fix reliability than vice versa."
And, perhaps thinking of that looming new engine, he rejected a suggestion that Leclerc needed to win in Canada to get his title challenge back on track.
"I don't think it is a must-win at all," Binotto said. "We will be focused race by race to optimise our potential. Today something went wrong. Lesson learned, try to understand, move forward and try to do it as soon as possible.
"Reliability is a key element of overall performance. To finish first, first you have to finish and we are not yet there."
Valeurs Actuelles
Les islamistes utilisent le wokisme pour diffuser leur idéologie en Occident, selon un rapport
Un rapport étonnant met en lumière les liens qui existent entre les islamistes et le wokisme en Occident. Lorenzo Vidino, directeur du programme sur l’extrémisme à l’université́ américaine George-Washington, a réalisé une thèse sur le sujet qui a été publiée par la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), relaie Le Point.
Lorenzo Vidino y explique notamment que contrairement à la première génération d’islamistes arrivée du Moyen-Orient, la nouvelle génération connaît mieux les sujets culturels occidentaux avec notamment le wokisme. Comme elle est née en Occident, cette génération parvient à infiltrer des partis politiques ou les réseaux sociaux en adaptant la diffusion de leur idéologie au plus grand nombre.
« Les structures islamistes cherchent à encourager le wokisme »
« Au fil des ans, les membres occidentaux du mouvement islamiste, qui se caractérise par sa souplesse et son pragmatisme, ont compris que plusieurs aspects de leur matrice politique devaient être adaptés », écrit l’auteur de l’étude. Ainsi, deux groupes sont particulièrement ciblés : les communautés musulmanes occidentales et les institutions occidentales, soit les acteurs gouvernementaux, les médias et la société civile.
Le responsable de la thèse estime que « si l’adoption du wokisme a pu être spontanée, il existe de nombreuses preuves que les structures islamistes cherchent à l’encourager ». L’exemple d’AJ+ vient étayer son argumentation. Créé en 2014, le média numérique appartient au groupe Al-Jazira Media Network. Il possède des comptes en anglais, en espagnol, en arabe et français sur les principaux réseaux sociaux avec plus d’une centaine de milliers d’abonnés. Sa cible ? La jeunesse occidentale. Pour ce faire, le média n’hésite pas à diaboliser la relation entre les Occidentaux et les non-Occidentaux ou encore à reprendre des hashtags pour dénoncer le manque de personnes de couleur dans une série très populaire chez les jeunes.
La « décolonisation », autre arme des islamistes
D’autres exemples sont également repris par la thèse notamment celui de la « décolonisation ». Les islamistes occidentaux auraient conclu des alliances avec des associations de lutte contre le racisme et des agences gouvernementales finançant la lutte contre la discrimination. Un mélange des genres qui fait dire à Lorenzo Vidino que « la proximité même avec ces environnements les protège partiellement des accusations d’islamisme formulées par les critiques ».
Le Forum européen des organisations musulmanes de jeunes et d’étudiants est pris pour exemple. L’organisation d’étudiants a été fondée par des dirigeants des Frères musulmans en Occident. L’entité aurait reçu d’importants financements provenant de l’Union européenne afin de mener des campagnes anti-islamophobie et pro-hidjab.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance BBC
Rory McIlroy retains Canadian Open title for first win of 2022
Last updated on 12 June 202212 June 2022.From the section Golf
Rory McIlroy claimed his first win of the year as he defended his Canadian Open title with a two-stroke victory from Tony Finau.
The 33-year-old Northern Irishman shot an eight-under round of 62 to finish on 19 under par.
McIlroy's first win since October comes four days before the US Open starts.
England's Justin Rose finished five shots behind McIlroy in joint fourth after a bogey at the last when needing a birdie for a record-equalling 58.
"This is a day I'll remember for a long, long time. It's my 21st PGA Tour win," said McIlroy to a backdrop of raucous cheers.
"I think after Covid and everything, I just needed a complete reset and sort of rededicated myself to the game a little bit and realised what made me happy, and this makes me happy."
McIlroy had shared the overnight lead on 11 under at St George's Golf & Country Club in Toronto alongside American Finau.
He had two bogeys on the back nine as Justin Thomas threatened to challenge, but a total of 10 birdies was enough to secure his first victory since the CJ Cup and a timely one ahead of the US Open at Brookline.
McIlroy played in the PGA Tour event, which he won when last held in 2019, while a number of his colleagues competed at the Saudi-funded LIV Golf Invitational this week.
The PGA Tour has suspended all of its members who played in the tournament near London, a move that was backed by McIlroy.
"It's incredible, playing with Tony and JT today - two of the top players in the world, all of us playing the way we did. I think the worst score in the group was six under par," he told Sky Sports.
"It was pretty entertaining being part of it - the crowd, the calibre of play, everything about today was first class, which this tour is.
"It's the best tour in the world with the best talent. It feels really good to go out there and beat someone like JT, who is one of the best players I have ever played with."
France24 - World
Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine
Issued on: 24/05/2022 - 20:02
Cyrielle CABOT
With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.
Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.
“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.
“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.
Childbirth policies and migration
But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.
“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”
At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.
‘Putin is obsessed’
“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”
Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.
In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.
In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.
Consequences of the war in Ukraine
But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?
“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”
“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.
But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.
No trust, no babies
Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”
“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.
“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”
This article has been translated from the original in French.
© France Médias Monde graphic studio
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In the papers
The lessons learned after three months of war in Ukraine
Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN
Perspective
Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says
L'Humanité
Pour sauver la rentrée : le job dating !
ActuOlivier ChartrainLes diplômes, les concours, c’est ringard ! Un bac + 3, un entretien, une petite formation vite fait mal fait au mois d’août et hop ! Vous voilà propulsé enseignant, en CDD pour un an… à condition de tenir le coup. Le job dating organisé dernièrement par l’académie de Versailles a fait grand bruit. Objectif : recruter les quelque 2 000 personnels – enseignants des 1er et 2d degrés, infirmiers et médecins, AESH, psychologues… – qui vont manquer à la rentrée. C’est le résultat du manque d’attractivité notamment de la profession d’enseignant, dénoncé depuis longtemps par les syndicats, avec ses salaires parmi les plus bas en Europe pour un bac + 5, ses 41 heures de travail hebdomadaire en moyenne, ses conditions de travail dégradées, l’absence de reconnaissance, l’autoritarisme… D’autres job datings ont déjà eu lieu ou sont annoncés à Poitiers, Toulouse ou encore Amiens. Logique : le projet macronien pour l’école vise à se débarrasser des concours et du statut des profs pour les recruter au niveau local, avec toutes les inégalités et les possibles dérives que cela impliquerait. Inique mais logique.
Éducation nationaleCharivari France24 - World
After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?
Issued on: 04/06/2022 - 11:58
Diana LIU
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As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold?
With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.
Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.
These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.
“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.
“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.
Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.
“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.
“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."
“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.
A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?
Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.
Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.
Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.
“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.
“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.
“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”
What future for the Commonwealth?
As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.
“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.
“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.
“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”
For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.
“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”
For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.
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CARTOONING FOR PEACE
Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee
PLATINUM JUBILEE
Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff
The Debate
The longest reign: What next for the British monarchy?
L'Humanité
« La biodiversité nous protège des pandémies »
La rencontreAvec son documentaire « la Fabrique des pandémies », tiré de son livre éponyme, la journaliste d’investigation et réalisatrice Marie-Monique Robin va aux sources du virus qui a paralysé le monde et met en lumière ce que les scientifiques démontrent depuis des décennies : la destruction de la biodiversité par l’homme est à l’origine des maladies émergentes.
Nadège DubessayElle nous reçoit dans son pavillon, banlieue nord de Paris. Là où elle vit depuis une vingtaine d’années et où ses trois filles ont grandi. Marie-Monique Robin a le débit rapide, net et précis. Car son temps est précieux. L’après-midi, la journaliste doit filer à Blois pour animer un débat qui suivra la projection de son nouveau film. « La Fabrique des pandémies » nous conduit, à travers l’actrice Juliette Binoche, vers huit pays où des scientifiques décryptent de façon très claire les mécanismes à l’origine des épidémies.
Quel a été le déclic qui vous a conduite à vous intéresser au rapprochement entre la destruction des écosystèmes naturels et les virus émergents, comme celui du Covid-19 ?
Depuis vingt ans, je travaille sur le lien entre l’environnement et la santé, mais je ne m’étais jamais penchée précisément sur la corrélation entre la biodiversité et la santé. Avant le premier confinement, un article de David Quammen, dans le « New York Times », « We Made the Coronavirus Epidemic » m’a interpellée. Des scientifiques y expliquent comment, en pénétrant des espaces naturels sauvages, les hommes bousculent les écosystèmes et finissent par être le réceptacle de virus inconnus qui, jusque-là, vivaient sur d’autres espèces. J’ai décidé de m’entourer de 62 scientifiques indépendants. Quels que soient leur discipline, le continent où ils travaillent, ils disent tous la même chose. Les études qu’ils ont réalisées depuis deux ou trois décennies concordent. Elles prouvent non seulement que l’origine des pandémies est liée à la destruction de la biodiversité, mais aussi comment celle-ci protège de l’émergence de maladies infectieuses. Je trouvais intéressant de montrer les mécanismes écologiques, biologiques, qui font que plus on a de biodiversité et moins on est en danger. La biodiversité, c’est notre maison commune. Elle nous protège. Ce n’est pas un supplément d’âme pour bobos écolos à vélo.
Sida, Ebola, Nipah et, aujourd’hui, le Covid-19… Toutes ces maladies sont des zoonoses. Elles se transmettent de l’animal à l’homme. Que nous disent-elles ?
Elles représentent 70 % des nouvelles maladies infectieuses. Dans une forêt tropicale, il existe une grande diversité végétale et animale, avec beaucoup de micro-organismes, y compris des pathogènes. Normal, puisqu’ils font partie de la biodiversité eux-mêmes. En Guyane, sur les 650 espèces de moustiques, seules deux piquent l’homme et transmettent la malaria, la dengue, le chikungunya. Mais, avec 650 espèces, il y a peu de risques d’être piqué par l’une de ces deux-là. C’est l’effet de dilution. En déforestant, on détruit évidemment la biodiversité. Les espèces disparaissent, l’effet de dilution est rompu et les épidémies apparaissent. Deux scientifiques américains, qui travaillent sur la maladie de Lyme depuis trente ans, ont montré que, lorsqu’on fragmente une forêt, on fait d’abord disparaître les prédateurs – comme le renard ou le lynx. Les rongeurs pullulent alors. Ils se classent dans deux grandes catégories : les spécialistes qui ne mangent pas n’importe quoi et qui disparaissent s’ils n’ont plus leur source d’alimentation et les généralistes. Avec la déforestation, ceux-là vont proliférer car ils mangent n’importe quoi. Ce sont eux qui portent les maladies, notamment la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Lorsqu’une tique se nourrit du sang de ces souris à pattes blanches, elle attrape la maladie et peut la transmettre à l’homme. Une plus grande diversité animale dilue le danger parce que si une tique se nourrit sur un cerf, elle ne sera pas infectée. Dans une forêt fragmentée, le risque d’attraper la maladie de Lyme est multiplié par cinq.
Les scientifiques avaient alerté sur les risques d’une pandémie comme celle du Covid-19. Pourquoi n’ont-ils pas été entendus ?
Les scientifiques indépendants que j’ai rencontrés se battent pour l’intérêt général et n’en tirent aucun bénéfice financier. D’autres sont financés par de grandes industries qui défendent les intérêts privés. La confusion peut venir de là. Mais, surtout, ces trente dernières années, les épidémies émergentes restaient localisées en Afrique, en Asie. Alors elles n’intéressaient pas. Avec la globalisation, la grande accélération du transport des humains et des produits, les épidémies deviennent vite des pandémies. Tous les scientifiques m’ont dit qu’ils savaient qu’une pandémie allait arriver. Le Covid, pour eux, reste un petit virus qui tue moins d’un pour cent des gens qu’il contamine. Ebola tue 90 % des gens. Le Nipah 40 %. Le Mers 30 %. La liste est très longue…
Et les pandémies sont de plus en plus nombreuses…
Oui. L’Organisation mondiale de la santé estimait qu’il y en avait une tous les quinze ans jusque dans les années soixante-dix. Maintenant, il y en a une à cinq par an. Et tant qu’on ne s’attaquera pas aux causes qui sont à l’origine de ces émergences et à la destruction des écosystèmes – les mêmes causes, d’ailleurs, qui contribuent au dérèglement climatique – il n’y a aucune raison pour que le climat ne continue pas de se dérégler et les pandémies d’apparaître.
Pourquoi la lutte pour la sauvegarde de la biodiversité va de pair avec celle contre la pauvreté ?
Nous sommes dans une impasse collective à cause d’un système dominant, celui du capitalisme mondialisé, encouragé par nos modes de consommation. Si on ne fait rien, nous allons vers un monde de plus en plus violent, où les inégalités ne cesseront de se creuser. La viande industrielle française est produite par les grands capitalistes de l’agrobusiness. Je l’ai filmé en 2008 dans « le Monde selon Monsanto » : les grandes cultures de soja, reliées au capitalisme international, ne profitent pas aux paysans. Ils sont même expulsés de leurs terres pour en faire de vastes étendues.
Vous avez dénoncé le trafic d’organes en Amérique du Sud, les violences conjugales, les dictatures latino-américaines, l’empire du géant de l’agrochimie Monsanto… Quel est le fil rouge qui relie vos investigations ?
Les droits humains. J’ai longtemps soutenu les lanceurs d’alerte. Aujourd’hui, je suis avec les lanceurs d’avenir. J’ai beaucoup travaillé avec AmnestyInternational et la Ligue des droits de l’homme. Souvent, je leur ai assuré que leur combat pour la liberté de la presse, contre les tortures, était juste. Mais que le droit fondamental, c’est celui de manger. D’avoir un air sain. De ne pas être malade. Il y a vingt ans, j’étais taxée d’écolo avec un discours de pays riches. Mais non ! Neuf millions de personnes meurent chaque année dans ce monde à cause de la pollution de l’air, de l’eau.
Qu’est-ce qui a déterminé votre intérêt pour les enjeux de l’alimentation ?
En 2004, j’ai réalisé le film « les Pirates du vivant ». C’est vraiment cette enquête qui a déclenché tout le reste. Elle raconte l’histoire de cet Américain, débarqué au Mexique, qui achète un sac de haricots jaunes pour les cultiver aux États-Unis. En 1999, il obtient un brevet en se présentant comme l’inventeur de cette variété. Les paysans mexicains ne pouvaient plus exporter leur production sans lui payer des royalties ! Un vrai piratage. Mon enquête m’emmène vers l’entreprise qui a déposé le plus de brevets sur les plantes… Monsanto.
Vous êtes fille de paysans. Que vous ont-ils légué ?
Le goût de la terre. Ils étaient militants de l’Action catholique. Ma mère était championne des arbres, des plantes. Mon père spécialiste des oiseaux. Ils m’ont toujours dit qu’ils faisaient le plus beau métier. Qu’on pouvait changer le monde. Ça vous marque ! Quand j’étais ado, ils étaient pourtant considérés comme des moins que rien. Il fallait dire qu’on était enfants d’exploitants agricoles. Aujourd’hui, ceux qui revendiquent un changement de modèle se présentent comme paysans, liés aux paysages et non à l’agriculture industrielle. Mon père, très engagé syndicalement, s’est retrouvé embarqué dans ce modèle agro-industriel en pensant qu’il allait nourrir le monde, comme on le lui avait assuré. Quand j’ai filmé « le Monde selon Monsanto », mon père, mon frère, qui avait repris la ferme, ont réalisé l’impasse dans laquelle ils étaient. La ferme est passée en bio. À la fin de sa vie, mon père s’est dit : quel gâchis. Tous ces paysans qu’il avait vus malades du cancer, de Parkinson, d’Alzheimer…
Vous avez des projets ?
Je vais continuer à accompagner le film. Après deux années passées avec un virus sans rien y comprendre, il remet de la cohérence. Les causes sont bien identifiées. Alors on se dit qu’on peut agir. Les scientifiques, inquiets, sont sortis de leur domaine d’expertise pour entrer sur le terrain politique. Ce qui est assez rare. Ils disent qu’il faut changer de cap. Prendre les bonnes mesures. Malheureusement, je ne suis pas sûre qu’on en emprunte le chemin.
marie-monique robin BBC
These behaviours are not just functionless by-products of stress, but actually have communicative functions - Jamie Whitehouse
Like many people, public speaking once filled me with a sense of dread. As a writer I felt much more comfortable expressing myself on the page, rather than from centre stage.
Strangely, I found that the feelings of anxiety themselves were perfectly tolerable; instead, I was preoccupied with the ways that others would perceive my nervous energy. A slight wobble of the voice, the unconscious biting of my lip – I assumed that I’d be judged harshly for any non-verbal signal that betrayed my lack of confidence. I was experiencing anxiety about my anxiety – a double whammy of worry that made the whole task feel much more daunting.
You might have noticed this yourself before a job interview or important work meeting in front of senior colleagues. And the more you try to suppress your feelings, the harder they bounce back.
According to a striking new study, however, these concerns may be unwarranted. Jamie Whitehouse, a research fellow at Nottingham Trent University in the UK, has shown that visible signs of stress are often appealing, leaving others predisposed to like us and treat us warmly. If so, we need not try so hard to maintain a calm-and-collected poker face – safe in the knowledge that people will relate well to our emotional authenticity.
Magnanimous monkeys
Whitehouse’s interest in stress is rooted in evolutionary theory. Stress is typically accompanied by many internal physiological changes which help us to prepare the body for a challenge. A racing heart, for example, helps to deliver oxygen to the brain and body, which will mean we can react with greater speed.
It is easy to see why these changes are adaptive. Yet many primates, when they are stressed, also reveal characteristic 'displacement' behaviours – such as nervous scratching of the skin – which don’t seem to serve any obvious purpose in handling the situation causing their discomfort. So why would they evolve?
One possibility is that these behaviours help smooth over social interactions within the group. Primate groups are often complex, with alliances between members and established hierarchies, and meeting a potentially hostile individual could be an important source of stress. The displacement behaviours may act as a subtle signal that shows this discomfort and reduces the risk of a needless confrontation. For the higher-ranking individual, it could be the cockier rivals who would most need taking down a peg or two, after all – not necessarily those who are already nervy.
In 2017 Whitehouse found some initial evidence supporting this idea. Observing a group of 45 rhesus macaques in Punta Santiago, Puerto Rico, he found that individuals tended to show more nervous scratching when they were around higher-ranking individuals and relative strangers with whom they did not already have a strong social bond. And that, in turn, seemed to change the nature of the interaction – resulting in gentler behaviour from the other monkey.
In the spotlight
Inspired by this finding, Whitehouse decided to test whether humans’ displays of stress might also alter individuals’ responses to us – perhaps through an empathic response.
In addition to the skin scratching seen in other primates, humans have many subtle behaviours associated with anxiety, including touching our face and hair, twisting the mouth, licking lips and biting nails – all of which might signal our sense of vulnerability and evoke a warmer reaction in others.
To find out if this was true, Whitehouse’s team first asked 23 participants to undergo the “Trier Social Stress Test” – an anxiety-inducing routine in which the participants must undergo a fake job interview, with a three-minute speech about why they are the ideal candidate and an on-the-spot mental arithmetic test.
A further 133 participants were then asked to rate videos of the fake interviews – with questions about how stressed the person appeared to be, and how much they liked the person they saw. Psychologists, meanwhile, counted how many times the participants showed non-verbal signs of stress.
As he had expected, the people rating the videos were able to predict how stressed the interviewees felt, and this seemed to come from those characteristic non-verbal signals. Most importantly, those perceptions then influenced the raters’ judgements of the interviewees’ likeability – for the better. The more the interviewees showed signs of stress, the more appealing they were to the people watching their videos.
“This tells us that these behaviours are not just functionless by-products of stress, but actually have communicative functions,” Whitehouse says.
Our body language can expose our levels of stress - but this can bring us benefits, the research indicates (Credit: Getty)
Red-faced apologies
Whitehouse’s study chimes with experiments examining the effects of blushing from embarrassment. Many people feel uncomfortable with their shame being broadcast so overtly – but like the nervous mannerisms that Whitehouse studied, our reddening faces can actually improve the way we are perceived by others.
Consider a recent study by Christopher Thorstenson, an assistant professor at the Rochester Institute of Technology in New York state. In a series of experiments, he presented photos of embarrassed faces accompanied by vignettes describing socially awkward situations, and then questioned participants about the people’s reactions. The participants were told, for example, “You catch these people telling a lie. Which face looks more embarrassed?” and “These people apologise for cheating on a test. Whose apology is more sincere?”
Thorstenson found that a slight blush to the face increased the participants’ rating of embarrassment and sincerity, and it increased the likelihood that they would forgive the person for the transgression. “It signals appeasement to others,” he says – and unlike other non-verbal cues, like facial expressions, a blush cannot be faked easily. It is therefore seen as a sign of honesty which, in turn, makes you more likeable.
Whether we are nervously biting our lips or glowing like a neon sign, it can pay to show some emotional authenticity.
Missed cues
Leah Mayo, an assistant professor at the Center for Social and Affective Neuroscience of Linköping University in Sweden, is intrigued by Whitehouse’s results. Her research has examined the characteristic facial expressions that are associated with stress, and she suspects that people’s responses to our non-verbal signals will depend on context. When someone sees us giving a speech or presentation, for example, it is obvious why we might be feeling nervous – and this knowledge of the situation leads the other person to feel more empathetic. “In that case, you could get a ‘tend-and-befriend’ response,” she agrees.
But the reaction might not be the same if someone saw us scowling and jittery in the office, without any clues about the source of our worries, Mayo adds. In these situations, observers may easily misread stress signals for hostility or anger – and a further explanation may be necessary to help them read the cues correctly.
Clearly, we should be careful about making too many broad generalisations from this research. Whitehouse, however, hopes that his research can at least offer a breath of relief for anyone who is nervous about a presentation or a job interview – the specific context of his study. “A nice take-home from this research is that it’s sometimes OK to be stressed and look stressed,” he says. “You don’t have to try so hard to suppress it.” Provided that you can still reveal your knowledge and competence, you won’t be judged harshly for betraying your nerves.
When you allow your feelings to be more transparent, you may also find that the whole experience feels less overwhelming. Whitehouse points to a separate study which found that people who show more overt stress tend to get over their discomfort more quickly than those who keep their anxiety hidden. The altered attitudes of others could offer one mechanism, he suggests. “Producing stress behaviours may elicit a more co-operative response, which may in turn allow that individual to recover from stress much more quickly.”
There is also strong evidence that our mindset about stress can determine its consequences: people who see anxiety as energising tend to perform better in difficult tasks than those who fear the feelings and assume that they are inherently debilitating. A recognition of its social value could just be one more reason to view our discomfort a little more positively.
I’ve certainly found that this attitude can help with my public speaking. By learning to accept my pre-talk nerves, I have stopped feeling anxious about my anxiety. As a result, I find that I can focus more of my mental energy on the message I want to deliver – safe in the knowledge that my audience will react more warmly than I could have previously imagined.
David Robson is a science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.
Valeurs Actuelles
Immigration : Londres débute la « remigration » de clandestins après un accord historique
Un accord inédit a été conclu entre la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel et le gouvernement du Rwanda, le mois dernier. Londres peut ainsi envoyer vers le pays africain des clandestins interpellés sur son sol afin qu’ils accomplissent, sur place, les démarches nécessaires à une migration légale. En compensation, le pays d’Afrique de l’Est recevra 120 millions de livres (140 millions d’euros).
Selon le Journal du dimanche, l’accord va être mis en application pour la première fois dans les prochains jours : une trentaine de clandestins ont été informés qu’ils allaient être envoyés au Rwanda par avion. « Mais je doute qu’il décolle », a indiqué Stuart Luke, avocat de trois clandestins concernés par la mesure. Des centaines de recours ont été déposés à titre individuel.
Un accord pour endiguer le nombre de migrants présents au Royaume-Uni
L’accord signé entre Londres et Kigali consiste à déplacer l’endroit où les migrants peuvent demander à s’installer au Royaume-Uni. Jusqu’à présent, c’est depuis les îles britanniques que les clandestins devaient faire leur demande. Un système qui encourageait les entrées illégales sur le territoire britannique. Depuis le début de l’année, ils sont 10 000 à avoir traversé la Manche depuis la France, un chiffre en explosion par rapport à 2021, déjà une année record. Désormais, les migrants devront faire ces démarches depuis le Rwanda, où un vaste complexe et un camp ont été installés.
Le Rwanda accueillera ses propres ressortissants, mais également les clandestins libyens, érythréens, syriens, etc. Au moment de signer l’accord, Boris Johnson avait salué le Rwanda comme l’un des pays les « plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants ». De son côté, le président rwandais avait précisé que les migrants envoyés par le Royaume-Uni au Rwanda, et qui souhaiteraient y poser définitivement leurs valises, étaient les bienvenus.
BBC
There is an emotional and almost spiritual quality to barbecue
Late afternoon sun seeped through the cracks of the mid-rise buildings, casting a golden glow on the gritty side streets of Metro Manila. Here, on the fringes of the Makati and Pasay business districts, kitschy jeepneys, whizzing motorcycles and rickety tricycles shuttled daily commuters through the snaking lanes. As always, the unmistakably sweet scent of charred barbecue perfumed the air, wafting from smoky coals being fanned on the roadsides.
Ihaw-Ihaw, which literally translates from Tagalog as "grill-grill", is one of the most popular cooking techniques in the Philippines. "Grilling is integral to local cuisine because a lot of rural cooking makes use of wood and charcoal," explained Chef Jordy Navarra of Toyo Eatery, named one of Asia's Top 50 Best Restaurants in 2021. "Because of this, I think the whole idea of ihaw is at the centre of a lot of Filipino food. It's a way of cooking that is simple, and can be done wherever you are, especially if you have no access to gas or electricity."
The regional incarnations of grilled seafood and meats are manifold, from the lemongrass- and annatto-marinated inasal from the Ilonggo region to the headier, peanutty satti from Zamboanga province. However, nothing is more ubiquitous than the classic, skewered version fondly known as Pinoy BBQ (Pinoy is the shortened, colloquial word for Filipino).
Grilling is one of the most popular cooking techniques in the Philippines (Credit: Scott A Woodward)
Whether bought from a street vendor, eaten at a child's birthday party or ordered at one of the country's top tables, this barbecue is an iconic favourite across the nation. "Pinoy BBQ is one of those dishes that stands out when recounting my memories of food growing up," Navarra said. "Celebratory cooking in my family's household always included some form of grilled food. My lola (grandmother) used to run a palengke (wet market), and outside it were barbecue joints that we would always buy from. To this day, it's still one of our go-to foods, whatever the occasion may be."
Though it's broadly popular, it comes in many varieties: approachable pork or chicken skewers; the more adventurous isaw (intestines); Betamax (rectangles of coagulated pig's blood that resemble the 1980s AV tapes); and Adidas (chicken feet, colloquially named after the famed sneaker brand). But all Pinoy BBQ has one thing in common: the marinade. Made with soy sauce, calamansi (an indigenous, fragrant citrus fruit), banana ketchup and lemon-lime soda, and served with a dipping sauce of spicy vinegar, the result is a chargrilled treat with the distinctive sweet and tangy flavour Filipinos love.
While there is no record of the precise origins of this unique marinade, it is widely acknowledged that the trend of preparing barbecue in this manner began in 1950s Metro Manila before expanding to other urban centres. This was at the height of American cultural influence, a phenomenon that has its roots in the American colonial period in the Philippines (1898–1946), which then flourished due to a continued strong military presence in the country. Some hypothesise that the sauce is meant to emulate the smoky, zesty and rich flavours of the barbecue glazes from the American South.
Pinoy BBQ's distinctive sweetness and caramelisation comes from two integral, albeit unusual, ingredients: ketchup and soda. These were introduced during the American Commonwealth Era in the mid 1930s and popularised post-World War Two. "Somehow, locals perceived that imported elements such as soda and ketchup would lend 'deliciousness' to a dish because they are 'imported' and 'from America'," explained Ige Ramos, food historian and author of Dila at Bandila: Search for the National Palate of the Philippines.
Pinoy BBQ's unique marinade contains soy sauce, calamansi, banana ketchup and lemon-lime soda (Credit: Scott A Woodward)
However, the scarcity of tomatoes during WW2 led to the invention, mass production and popularisation of banana ketchup, a local and less-expensive alternative to the American condiment that's made from bananas, vinegar and spices. Its sweeter profile appeals to many, making it a mainstay on the tables of all Filipino homes and giving a distinctly candied quality to the BBQ glaze.
And what of the lemon-lime soda? "I would have thought the primary purpose of using 7UP was to mask the strong smell of meat that had been exposed to the elements," Ramos said, "but street food vendors swear by the efficacy of carbonated water to tenderise cheap cuts of meat." He explained that in the marinating process, the sugar and citrus flavours create a crunchy, caramelised film on the meat, especially around the fat, after it has been grilled.
"One can also presume that it's this very marinade that defined the urban Filipino taste buds with a preference for sweet-tasting food," Ramos said.
BBQ vendors ply their trade from street side stalls at transportation hubs and simple tables and grills placed outside homes, churches and school yards – as well as at more established restaurant chains and via delivery services. Aside from its comforting taste, the appeal of barbecue lies in its value for money, with a skewer ranging from just 12 to 50 pesos (£0.18 to £0.75). According to Micky Fenix-Macabenta, president of the Food Writers Association of the Philippines, the well-loved snack is not merely something to eat, but a way of life. "Barbecue has a culture of its own," she said. "It's a place where people gather, interact and share stories. Often you'll find these stalls grouped together in a plaza or on a street corner, and late in the afternoon it's a very vibrant scene."
Ramos agrees. "There is an emotional and almost spiritual quality to barbecue," he said. "It can be shared with friends for a birthday party along with lumpiang shanghai (spring rolls) and pansit (noodles); it serves as pulutan (bar snacks) for happy hour and when dining alone, it still conjures happy memories."
Aling Bebeng's BBQ is one of the most popular street grills in Metro Manila (Credit: Scott A Woodward)
While there are myriad places to try Pinoy BBQ, and everyone has their favourite spot, Ramos recommends Aling Sosing's in Pasay. When we visited, the carinderia was packed full of ravenous diners with a long queue that wound up the street. A slim, energetic man was at the grill, darting quickly amidst the bellows of thick smoke, clicking his tongs rhythmically while flipping and dispatching charred whole tilapia, glistening pork belly strips and skewers of barbecued pork.
Established in the 1970s, the business is still family-owned, with Aling Sosing's daughter-in-law, Gemma, and granddaughter, Mimay, running the show. "My grandmother started small, serving breakfast and a few dishes like nilagang baka (boiled beef soup) for jeepney and taxi drivers," said Mimay. "Slowly, she kept adding more dishes, and people from the offices in Makati would cross over to eat here."
The mood was festive, and every table had some kind of grilled specialty, shared family-style alongside mountains of rice, bowls of broth and myriad condiments such as fresh bird's eye chilli, soy sauce and vinegar. Their skewers and liempo (pork belly) had a salty profile, with more umami than many places, making it a perfect ulam (main dish) rather than a simple snack.
Despite serving up a more savoury, high-end version of BBQ at Toyo (using three cuts of pork and an ultra-concentrated reduction glaze to highlight the meaty flavours), Navarra remains a big fan of the classic street version. "I like to discover places recommended by my colleagues, and our master bread baker, Sherwin, introduced me to Aling Bebeng's BBQ," he explained. Located on the corner of Makati's Washington and Roosevelt Streets, the small charcoal grill, flanked by a table and a few stools, is one of the most popular barbecuhans (street grills) in Metro Manila due to the extra-sweet marinade and tender, plump cuts of meat. "It's become a favourite haunt for merienda (a late afternoon snack) for the whole Toyo team," Navarra said.
At Toyo Eatery, Chef Navarra serves up a high-end version of BBQ that uses three cuts of pork and a concentrated reduction glaze (Credit: Scott A Woodward)
There's a social etiquette with unspoken rules about enjoying your Pinoy BBQ street-side. Large vats of spiced vinegar sit alongside the grill where diners can dunk their fare. Double dipping is not allowed for the tightly skewered pork BBQ, but larger chunks such as Betamax can be moved apart and re-submerged, as long as it has never touched your lips.
If you are Filipino, you will like it because of its sweet and nostalgic flavours
Whether an office worker, jeepney driver or student, people from all walks of life stand side-by-side at these stalls on a daily basis to enjoy these practical and delicious treats. Pinoy BBQ is the great equaliser. "It crosses the social divide," Fenix-Macabenta said. "If you are Filipino, you will like it because of its sweet and nostalgic flavours."
And although it can be enjoyed anytime, anywhere, the consensus is that barbecue is best fresh off the coals, on the street. "Everyone has a shared experience when going to a barbecue stall, from picking out which skewers you want to eat, to watching and waiting as the meat is cooked, then dunking them into vinegar," said Navarra. "It's an experience that so many people can relate to, wherever in the country you are."
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France24 - Monde
Bruxelles se prononcera "la semaine prochaine" sur l'ambition européenne de l'Ukraine
Publié le : 11/06/2022 - 07:53Modifié le : 11/06/2022 - 22:41
FRANCE 24
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Pauline GODART
Depuis Kiev, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis, samedi, que Bruxelles rendrait d'ici la fin de "la semaine prochaine" son avis sur la candidature d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Sur le terrain, les forces ukrainiennes ont indiqué avoir bombardé des positions russes dans la région de Kherson tandis que Severodonetsk est toujours sous le feu de l'artillerie russe. Retrouvez le fil de la journée du 11 juin.
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14 h 55 : Bruxelles promet une réponse "la semaine prochaine" aux ambitions européennes de l'Ukraine
La Commission européenne finalisera son avis "la semaine prochaine" sur les ambitions de l'Ukraine de se porter candidate à l'adhésion à l'UE, a annoncé sa présidente, Ursula von der Leyen, en visite à Kiev.
"Nous voulons soutenir l'Ukraine dans son parcours européen", a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une courte conférence de presse suivant son entretien avec Volodymyr Zelensky.
"Les discussions d'aujourd'hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation d'ici la fin de la semaine prochaine", a-t-elle ajouté, soulignant que les autorités ukrainiennes ont "fait beaucoup" en vue d'une candidature, mais qu'il y a "encore beaucoup à faire", notamment dans la lutte anticorruption.
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14 h 06 : la France n'a "aucun esprit de concession" à l'égard de Poutine, affirme un conseiller de l'Élysée
"Comme le Président a eu l'occasion de le dire, nous souhaitons la victoire de l'Ukraine. Nous souhaitons que l'intégrité territoriale de l'Ukraine soit rétablie", a déclaré vendredi un conseiller de l'Élysée.
"Il n'y a aucun esprit de concession à l'égard de (Vladimir) Poutine ou de la Russie dans ce que dit le président. Et quand le Président parle à Poutine directement, ce n'est pas pour compromettre, c'est pour lui dire les choses telles que nous les voyons", a ajouté cette source.
La France est également prête à contribuer à permettre l'accès au port ukrainien d'Odessa, où une partie des stocks de céréales ukrainiennes sont prêtes à être exportées, selon ce même conseiller.
Emmanuel Macron a notamment subi les foudres des autorités ukrainiennes et de pays d'Europe de l'Est pour avoir appelé, dans un entretien accordé il y a une semaine à la presse quotidienne régionale, à ne pas "humilier" la Russie "pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques".
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13 h 41 : Prague annonce la mort d'un Tchèque dans l'est de l'Ukraine
Un ressortissant tchèque a été tué dans l'est de l'Ukraine occupé par la Russie, a déclaré, samedi, à Prague le ministre des Affaires étrangères tchèque Jan Lipavsky.
"Le corps de cet homme devrait être acheminé demain jusqu'à la région de Kharkiv", deuxième ville d'Ukraine, sur la ligne de front entre armée ukrainienne et forces russes, a indiqué le ministre à des journalistes après avoir rencontré son homologue turc Mevlut Cavusoglu.
Selon la journaliste tchèque Lenka Klicperova, qui avait publié vendredi la première information sur la mort de cet homme, il s'agit d'un combattant volontaire, identifié comme Michal J.
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13 h 40 : Volodymyr Zelensky demande la fin du blocus russe des ports de la mer Noire
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel à une pression internationale pour obtenir que la Russie mette fin au blocus des ports ukrainiens de la mer Noire, permettant ainsi des exportations nécessaires pour éviter une crise alimentaire mondiale.
S'adressant, par vidéo, au forum sur la sécurité en Asie-Pacifique, le Shangri-La Dialogue, il a prévenu que, faute d'une reprise des exportations ukrainiennes, "le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire, et même des famines, dans de nombreux pays en Asie et en Afrique".
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13 h 28 : "Vu de Russie", la peine de mort au service de la propagande
Cette semaine dans "Vu de Russie", la propagande russe brandit en exemple le verdict de peine de mort prononcé jeudi 9 juin à l’encontre de trois combattants étrangers à Donetsk. Une menace qui planerait, selon les officiels et les médias d’État russes, sur tous ceux qui voudraient aller combattre aux côtés des Ukrainiens. Les explications de notre chroniqueuse Elena Volochine, ancienne correspondante de France 24 en Russie.
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12 h 55 : les premiers passeports russes remis aux habitants du sud de l'Ukraine
La Russie a remis ses premiers passeports à des habitants de Kherson, ville occupée par les troupes de Moscou dans le sud de l'Ukraine, ont rapporté les agences de presse russes.
Selon l'agence officielle TASS, 23 habitants de Kherson ont reçu, au cours d'une cérémonie, un passeport russe, une "procédure simplifiée" permise grâce à un décret signé fin mai par le président russe Vladimir Poutine.
L'Ukraine avait dénoncé l'instauration de cette procédure spéciale, fustigeant une "violation flagrante" de son intégrité territoriale. "Le décret présidentiel russe est juridiquement nul et n'aura pas de conséquences" sur "l'appartenance des habitants des territoires temporairement occupés par la Russie à la citoyenneté ukrainienne", avait indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
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11 h 25 : "Il est encore possible d'éviter une crise alimentaire", selon la secrétaire générale adjointe de l'OCDE.
L'économie mondiale va payer le prix fort de la guerre en Ukraine, prévient l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui a revu ses perspectives de croissance à la baisse et prévoit désormais une progression du PIB mondial de 3 % en 2022, soit 1,5 point de moins que prévu. Au cœur des inquiétudes : l'inflation et les risques de crise alimentaire dans plusieurs pays.
Pour en parler, Line Rifaï reçoit la secrétaire générale adjointe et cheffe économiste de l'OCDE, Laurence Boone.
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10 h 41 : Ursula von der Leyen en visite à Kiev pour parler d'intégration européenne
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est arrivée à Kiev pour une nouvelle visite consacrée aux ambitions de l'Ukraine de rejoindre l'UE et à la reconstruction.
"Je suis de retour à Kiev pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky et le Premier ministre Denys Chmygal. Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l'Ukraine sur la voie de l'Europe", a-t-elle indiqué aux journalistes, dont l'AFP, l'accompagnant dans sa visite.
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10 h : l'Ukraine réclame des armes et une aide humanitaire face au choléra
L'Ukraine a demandé aux Occidentaux d'accélérer leurs livraisons d'armes pour résister aux pilonnages de l'armée russe dans le Donbass. En parallèle, Kiev a appelé la communauté internationale à lui fournir une aide humanitaire face à la propagation de maladies comme le choléra à Marioupol.
Dans le sud de l'Ukraine, cette ville portuaire du Donbass, réduite à l'état de ruines après un siège de plusieurs semaines par la Russie, a déclaré que les infrastructures sanitaires étaient détruites et que des cadavres pourrissaient dans les rues.
Il y a une épidémie de dysenterie et de choléra", a dit Vadym Boïtchenko à la télévision ukrainienne. "La guerre qui a emporté 20 000 habitants (...) malheureusement avec ces infections, va coûter la vie à des milliers d'habitants supplémentaires."
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9 h 20 : l'étau russe se resserre sur le Donbass
Les forces ukrainiennes ont indiqué avoir bombardé des positions russes dans la région occupée de Kherson, dans le sud, dont elles redoutent une prochaine annexion par Moscou.
Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Severodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière. "Severodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon", a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une allocution jeudi soir.
Retour sur les derniers développements du conflit en Ukraine avec notre envoyée spéciale à Kiev, Pauline Godart.
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4 h 09 : Biden affirme que Zelensky "ne voulait pas entendre" ses avertissements sur une invasion russe
Joe Biden a assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky "ne voulait pas entendre" les mises en garde américaines formulées avant l'invasion de son pays par la Russie.
"Beaucoup de gens pensaient que j'exagérais" en évoquant une attaque russe contre l'Ukraine avant qu'elle ne débute, a déclaré le président américain lors d'une réception à Los Angeles, destinée à lever des fonds pour le parti démocrate. "Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. Poutine allait traverser la frontière. Il n'y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l'entendre", a-t-il ajouté devant des journalistes.
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2 h 36 : l'unité de l'UE ne doit pas être compromise par le statut de candidat à l'adhésion de l'Ukraine
La décision d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne (UE) doit être prise sans que cela n'affaiblisse le bloc et sans laisser Kiev dans l'incertitude pendant des années, a déclaré un responsable français, cité par l'agence Reuters.
"Nous serons attentifs à l'unité du Conseil européen. Nous pensons aussi que l'Union européenne doit sortir renforcée de cette crise en Ukraine et non pas affaiblie", a expliqué cette source au sein de la présidence française.
Si de nombreux pays, principalement en Europe de l'Est, soutiennent une adhésion de l'Ukraine, certains comme les Pays-Bas ou le Danemark, mais aussi l'Allemagne et la France, qui préside l'UE jusqu'à fin juin, sont très réservés.
La Commission européenne (CE) rendra son avis sur la demande de candidature de l'Ukraine le 17 juin, et les chefs d'État de l'Union devraient en discuter lors d'un sommet qui se tiendra la semaine suivante.
Avec Reuters et AFP
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soutien militaire
Les chars de la discorde : bientôt des Leopard 2 en Ukraine ?
PRESSIONS
Sanctions : l’UE s’en prend finalement à Sberbank, le mastodonte bancaire russe
guerre de tranchées
Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément
L'Humanité
Logement. Répit pour l’Ambassade des immigré.e.s
ActuDepuis le 18 avril dernier, 93 réfugiés et demandeurs d’asile occupent un immeuble à Paris, dans le 9 e, réquisitionné par le collectif La Chapelle Debout afin d’en faire un lieu symbolique de réclamation des droits des migrants. Un jugement d’expulsion a été mis en délibéré jusqu’au 18 juillet.
Mélanie MermozLes 93 occupants de l’Ambassade des Immigré.e.s vont au moins pouvoir rester dans les lieux jusqu’au 18 juillet. Aucune expulsion n’est, en effet, possible avant le jugement du tribunal d’instance de Paris. « C’est un véritable répit, les occupants vont pouvoir garder un toit jusque-là et ne plus subir le harcèlement policier dans la rue », se félicite Nestor*, membre du collectif La Chapelle Debout. Le 9 avril, un peu moins d’une centaine de réfugiés et demandeurs d’asile africains, soutenus par ce collectif militant, ont investi un bâtiment, situé au 9 rue Saulnier dans le 9e arrondissement parisien. Si pour le moment aucune intervention policière n’a eu lieu, des militants d’extrême droite ont tenté d’envahir le bâtiment pendant la nuit du 23 au 24 mai. Les assaillants masqués et armés de matraques ont été heureusement repoussés et personne n’a été blessé.
Cet immeuble vide depuis juillet 2019 appartient à la Socgecap Immo, une filiale de la société générale. Celle-ci a porté plainte devant le tribunal d’instance de Paris et demandé non seulement l’expulsion, mais aussi le paiement d’une indemnité d’occupation de 5 000 euros et le versement de 5 000 euros au titre de des frais de justice. « Entre la première audience, le 9 mai, et le prononcé du jugement, nous aurons déjà gagné deux mois », apprécie maître Henri Braun, l’avocat des occupants, qui réclame que les exilés qui y habitent bénéficient « d’une égalité de traitements avec les réfugiés ukrainiens ».
Le lieu rebaptisé Ambassade des Immigrés n’a pas seulement vocation à offrir un logement mais se veut un espace d’auto-organisation, de rencontres. Plusieurs collectifs (Solidarité Migrants Wilson) et associations (la Cimade, Médecins du Monde, Dom ’Asile..) y tiennent des permanences et des cours de français langue étrangère y sont dispensés. Une rencontre a eu lieu avec la Mairie de Paris le 2 juin et une autre est prévue le 20 juin. Ian Brossat, adjoint au logement (PCF) a, par une lettre, apporté son soutien. « Un tiers des occupants sont réfugiés statutaires et peut accéder au logement social. Nous comptons rester ici jusqu’à ce que les situations de toutes les personnes soient réglées, papiers comme logements », poursuit Nestor. Autant dire que l’occupation est pensée dans la durée.
réfugiésImmigrationimmigration Sans-papiers Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : à l’Est, la solidarité envers les réfugiés en perte de vitesse
Plus de trois mois après le début de la guerre en Ukraine, qui a occasionné le déplacement de millions d’Ukrainiens dans les pays frontaliers, la plupart des pays d’accueil commencent à lever le pied. Souvent prises en raison du coût de l’accueil ou au nom de la lutte contre les abus, relate Le Monde, ces décisions prouvent que l’accueil massif des réfugiés, dans l’urgence des premiers jours du conflit, est terminé. Aujourd’hui, relate Le Monde, les flux d’arrivées se sont presque totalement taris, et de plus en plus d’Ukrainiens rentrent dans leur pays.
Exemple en Pologne, pays qui a accueilli plus d’un million et demi de réfugiés, où la gratuité des transports pour les Ukrainiens vient d’être suspendue. En Slovaquie, les autorités ont également décidé de réduire à cinq jours la gratuité des transports, après avoir détecté des fraudes. A Vienne, en Autriche, le stationnement des véhicules immatriculés en Ukraine est de nouveau payant. La République tchèque, deuxième pays à avoir accueilli le plus de réfugiés, l’allocation mensuelle est désormais réservée aux Ukrainiens capables de se loger et de se nourrir par leurs propres moyens. Par ailleurs, les réfugiés ne peuvent désormais plus prétendre à l’assurance-maladie gratuite que durant les 150 premiers jours suivant leur arrivée.
Fraudes et élections en approche
Outre les difficultés financières du moment, plusieurs abus ont pu motiver les pays concernés à réduire la voilure. A Prague, par exemple, des centaines de Roms ont planté leurs tentes dans la gare Centrale, prétextant venir d’Ukraine. En réalité, une enquête a montré que beaucoup d’entre eux possédaient des passeports hongrois. Ils ont donc été expulsés. Une décision que dénoncent des ONG locales, qui estiment que les élections approchantes poussent les responsables politiques à se montrer moins généreux : « Des élections ont lieu bientôt, et nos responsables politiques font visiblement très attention à ne pas apparaître comme ceux qui ont pu faire venir des cas problématiques. »
France24 - Monde
Entre l'Irak et l’Arabie saoudite, une frontière entrouverte (1/4)
Publié le : 10/06/2022 - 11:44
Séverine BARDON
Lucile WASSERMANN
La crise migratoire, la montée des nationalismes et la pandémie de Covid-19 ont remis les frontières au cœur de l’actualité. Si celles-ci n’avaient pas disparu, la mondialisation des économies, l’essor des transports et les nouvelles mobilités avaient largement contribué à les faire oublier, du moins dans de nombreuses régions. France 24 consacre une série documentaire aux frontières dont l'évolution raconte notre époque. C'est le cas de celle qui sépare l'Irak et l'Arabie saoudite, deux pays qui avaient rompu leurs relations diplomatiques après l’invasion du Koweït en 1990. Lucile Wassermann s'est rendue au poste-frontière d’Arar, qui reprend vie au milieu du désert.
Après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, l'Arabie saoudite avait fermé sa frontière et coupé toute relation avec l’Irak. Ce n’est que 30 ans plus tard, le 18 novembre 2020, que le poste d’Arar s’est à nouveau entrouvert. C’est actuellement le seul point de passage sur les 800 kilomètres de frontière entre les deux pays. Une soixantaine de camions s’y rend tous les jours.
Mais impossible pour eux de traverser. Les camions en provenance des deux pays sont parqués dans une cour grillagée. Les marchandises y sont échangées puis les chauffeurs repartent, chacun de son côté. À ce jour, les hommes n’ont toujours pas le droit de passer ; seules les cargaisons passent la frontière.
Même si elle est encore imparfaite, et parfois frustrante, l’ouverture du poste-frontière d’Arar marque le début d’une nouvelle ère dans les relations entre l’Irak et l’Arabie saoudite. Pour les populations transfrontalières, elle est synonyme de nouveaux espoirs : Bagdad et Riyad parlent aujourd’hui d’ouvrir deux points de passage supplémentaires.
Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable
Entre le Kenya et l'Ouganda, une frontière indécise
Entre le Laos et la Chine, une frontière prospère
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France24 - Monde
Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"
Publié le : 09/06/2022 - 20:02Modifié le : 09/06/2022 - 20:30
Christophe BOISBOUVIER
Marc PERELMAN
Christophe BOISBOUVIER
Marc PERELMAN
Macky Sall, président du Sénégal et de l'Union africaine, est l'invité de France 24 et RFI. Depuis Paris, il revient sur sa récente visite à Sotchi, en Russie, au cours de laquelle il a demandé à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que l'Afrique était victime du conflit en Ukraine, du fait du danger d'une crise alimentaire mondiale. Il commente également la situation politique du Sénégal, où la principale formation d'opposition dénonce sa mise à l'écart en vue des prochaines législatives.
Le président du Sénégal et de l'Union africaine (UA), Macky Sall, a répondu aux questions de France 24 et RFI. Interrogé sur son déplacement à Sotchi, en Russie, pour rencontrer Vladimir Poutine en tant que président de l'UA, Macky Sall explique qu'il s'est rendu sur place "parce que nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain".
Il a indiqué avoir adressé trois messages au président russe. "Tout faire pour aider à libérer les céréales d'Ukraine par le port d'Odessa", "accéder aux céréales et aux engrais", et "la fin de la guerre, une désescalade". "Nous demandons d'engager des discussions avec l'Ukraine et les autres parties", a ajouté Macky Sall.
"Si les céréales ne sont pas produites, on sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent africain", prévient le président de l'UA.
Concernant la manifestation de l'opposition du 8 juin contre le rejet de la liste nationale de l'opposition des élections législatives du 30 juillet, le président Sall a rappelé l'esprit des institutions. "Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois. Le pays va faire ses élections."
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Sécurité alimentaire : Macky Sall "rassuré" après sa rencontre avec Vladimir Poutine
Sénégal : une marée humaine dans les rues de Dakar pour accueillir les héros de la CAN-2022
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Australia announces compensation deal with France for scrapped submarine contract
Issued on: 11/06/2022 - 07:12
NEWS WIRES
FRANCE 24
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Australia unveiled a massive compensation deal with French submarine maker Naval Group Saturday, ending a contract dispute that soured relations between Canberra and Paris for almost a year.
Prime Minister Anthony Albanese said the French firm had agreed to a "fair and an equitable settlement" of 555 million euros (US$584 million) for Australia, ending a decade-old multi-billion-dollar submarine contract.
The deal draws a line under a spat that derailed relations between both countries and threatened to torpedo talks on an EU-Australia trade agreement.
In September 2021, then-Australian prime minister Scott Morrison abruptly ripped up the French contract to build a dozen diesel-powered submarines.
>> Perception that France is ‘too soft’ on China fed Australia submarine dispute
He also stunned Paris by announcing a secret deal to buy US or British nuclear-powered submarines, a major shift for a country with little domestic nuclear capability.
The decision drew fury from French President Emmanuel Macron, who publicly accused Morrison of lying and recalled his ambassador from Australia in protest.
Relations were on ice until this May when Australia elected centre-left leader Albanese.
Since coming to office, Albanese has rushed to fix strained relations with France, New Zealand and with Pacific Island nations, who objected to the previous conservative government's foot dragging on climate change.
He has also made tentative steps to conduct the first ministerial-level talks with China in over two years, after a range of bitter political and trade disputes.
"We are re-establishing a better relationship between Australia and France," Albanese said, after speaking to Marcon about the settlement.
"I'm looking forward to taking up President Macron's invitation to me to visit Paris at the earliest opportunity," he added.
Arms race
The submarine contract had been the centrepiece of Australia's race to develop its military capabilities, as it fears the threat from a more bellicose China under President Xi Jinping.
In total the failed French submarine contract will have cost Australian taxpayers US$2.4 billion, Albanese said, with almost nothing to show for it.
The promised nuclear-powered submarines are likely to give Australia the ability to operate more stealthily and -- armed with sophisticated cruise missile capabilities -- pose much more of a deterrent to Beijing.
But there remains deep uncertainty about how quickly they can be built.
The first US or British submarines likely will not be in the water for decades, leaving a long capability gap as Australia's existing fleet ages.
The choice of contractor will have a significant economic impact and strategic implications, closely enmeshing the Australian navy with that of the chosen nation.
Former defence minister and now opposition leader Peter Dutton said this week that he had decided to source the submarines from the United States, an unusual revelation given the sensitivity of ongoing talks.
The current government has insisted no decision has yet been reached.
(AFP)
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Submarine dispute
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New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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How a French Bank Captured Haiti
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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BBC
SANS TITRE
During World War Two, the UK ministry of agriculture encouraged gardeners to "Dig for Victory" and grow their own vegetables to help feed the country. Allotments sprung up in private gardens and public parks – even the lawns outside the Tower of London were transformed into vegetable patches.
Almost 100 years later, the "Dig for Victory" slogan has been repurposed by the UK's Royal Horticultural Society (RHS). The gardening charity aimed to mobilise the biggest gardening army since World War Two to fight the biggest threat of the 21st Century: climate change. The tools at their disposal? Planting trees, using rainwater instead of sprinklers, and making compost.
If every one of the UK's 30 million gardeners planted one medium-sized tree and let it grow to maturity, they would store the same amount of carbon as is produced by driving 284 billion miles (457 billion km), 11 million times around the planet, research by the RHS shows. If every gardener produced 190kg of compost each year, they would save the amount of carbon produced by heating half a million homes for a year.
As governments and companies race to slash their emissions, there is increasing interest in the ability of natural landscapes, such as forests, wetlands and mangroves, to protect against the risks posed by climate change. Horticulturalists say the humble garden can also serve as a powerful tool in this fight.
"Gardens are becoming shop windows for the wider environment, demonstrating the dangers of pests and threats of climate change and showing what can be done to tackle it," says Simon Toomer, curator of living collections at Kew Gardens in the UK.
To cope with climate change, gardens must become more resilient to hotter and drier conditions in the summer and more rainfall in the winter, the RHS warns.
Ponds can actually reduce the amount of carbon stored in a garden, but they have many other benefits (Credit: Alamy)
The ideal low-carbon garden has a wildness to it. It is packed with plants and teeming with life. The gardener in this sustainable haven is equally mindful of nurturing life below the ground as she is of tending to her flower displays and shrubs. She recycles every grass clipping, fallen leaf and broken twig within the garden and avoids toxic chemicals to boost plant growth, relying instead on home-made compost and living mulch to create a thriving habitat.
Wild lawns
"In the past everyone wanted a pristine lawn, but now there's a big movement in gardening for more natural landscapes which is really quite exciting," says Justin Moat, senior research leader on Kew Gardens' Nature Unlocked programme, which explores nature-based solutions to climate change and food security.
From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at the future of gardens in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.
"We need to put up with scruffy lawns," says Moat. This may be wishful thinking, as BBC Future revealed recently: we appear addicted to manicured lawns (read more about their strange appeal and the people who think we should get rid of them).
In the UK, gardeners were recently encouraged to let nature take its course during "No Mow May". Environmentalists say if left alone, lawns could become thriving wildlife hotspots. Given that an estimated 23% of urban land is covered by lawns, there is great potential for them to help fight the global biodiversity crisis.
Leaving the lawn mower in the shed also benefits the climate. One of the most important things gardeners can do in the short-term is reduce their energy consumption, from lawn mowers and sprinklers, says Toomer.
Operating a petrol lawn mower for one hour releases as much smog-forming pollution as driving for 160km (100 miles), says the California Air Resources Board (CARB).
Sally Nex, a professional gardener and author of the book How to Garden the Low Carbon Way, switched her petrol mower for a battery-powered one years ago after learning how many toxic fumes it spews out.
"There's no regulation on the maximum emissions for petrol powered tools – it's really shocking," says Nex.
Effective carbon sinks don’t have to be boring – the idea is just to have an abundance of plants (Credit: Alamy)
Other gardening tools are just as polluting as mowers. Using a petrol-powered leaf blower produces the same amount of emissions as a 1,770km (1,100 mile) car journey – the distance from Los Angeles to Denver – according to CARB.
Trapping carbon
Moat says the Nature Unlocked programme has highlighted the "phenomenal" power soil has to transform our gardens into biodiverse havens that can help mitigate climate change.
"So much more is happening underground than above it," he says. "We need healthy soil for our food production and we need it to trap carbon."
Replenishing and restoring the world's soils – both in farming and natural landscapes – could help remove up to 5.5 billion tonnes of CO2e every year, according to a 2020 study. That is equivalent to the annual greenhouse emissions of the US, the world's second largest polluter, in 2020.
Healthy soil offsets emissions by soaking up carbon from dead plant matter. To lock in as much carbon as possible, soil needs a good balance of water, pockets of air, living organisms, such as fungi, and nutrients. Gardeners maintain this balance by constantly adding organic material to their soil.
"I compare it to a carbon checking and savings account," says Andrea Basche, assistant professor at the department of agronomy and horticulture at University of Nebraska. "You need a constant input of decaying plant matter and roots into the soil checking account to feed all the living organisms."
Gardeners shouldn't press the soil down too much or use heavy equipment when it's wet as this will cause it to become compacted, closing vital air pockets and preventing water from draining, Gush says.
If left bare and exposed to the elements, soil will degrade and its carbon stocks will deplete. Covering the bare soil with plants, such as clover, and mulches – loose coverings of biodegradeable materials – is therefore key to prevent CO2 from seeping into the atmosphere, Gush says.
A recent study by Penn State University found that cover crops were more effective at protecting corn and soybeans from pests than applying pesticides.
Mulching has transformed Nex's garden. "When I stopped digging and started mulching, I realised my topsoil was getting deeper and deeper," she says. "The soil is black and teeming with life – it's very rewarding."
Mulching also suppresses weeds, helps soil retain moisture and protects plant roots from extreme temperatures.
Even balconies can be turned into carbon sinks (Credit: Alamy)
Fallen leaves and broken twigs don't need to be removed from flower beds but can be treated as "living mulches", which are contributing vital nutrients to the soil. "Essentially leave any organic matter to feed into the soil," says Toam.
Living mulches can also reduce gardeners' reliance on nitrogen fertilisers, many of which have a high carbon footprint. Basche says farmers in Nebraska are having to use less fertiliser on their crops after growing a cover crop and using living mulches for several years. Legumes, such as beans and peas, act as a green manure by adding valuable nitrogen – vital for plant growth – to the soil when they decompose. Introducing a legume crop for one year at a cereal farm in Scotland could reduce the amount of nitrogen fertiliser needed over the entire five-year cycle by almost 50%, according to a 2021 study.
An easy way to enrich your soil is by adding homemade compost. Healthy compost should contain a 50:50 mix of materials that are rich in nitrogen, such as grass clippings and vegetable peels, and carbon, such as woody stems and paper towels.
Composting also allows you to discard any leftover food in a sustainable way. When dumped into landfill without oxygen, food waste rots and releases methane, a highly potent greenhouse gas which, although shorter-lived in the atmosphere, has a global warming impact 84 times higher than carbon dioxide (CO2) over a 20-year period.
But on a compost heap, exposed to oxygen, organic waste is converted into stable soil carbon, while retaining the water and nutrients of the original matter. Food which is composted releases just 14% the greenhouse gases of food that is thrown away.
"I dispose of all my garden waste, vegetables and peelings in the garden. Every time I harvest vegetables or prune roses, I'm removing carbon from the garden, so it's important to return that carbon to the soil," says Nex.
Compost heaps must be turned regularly – the RHS recommends once a month – to add air to the biomass and keep it moist. Garden compost can take up to two years to reach maturity, when it turns a dark brown colour, has a crumbly texture and smells like damp woodland.
Wild lawns absorb more carbon than those that are mown often, and have the added bonus of producing bee-friendly flowers (Credit: Alamy)
If you plan on buying compost, avoid one containing peat, says Gush. Peatlands cover just 3% of the planet's surface, but store twice as much carbon as all the world's forests. They lock in carbon over thousands of years, with 1cm of peat forming roughly every 10 years.
"Peat bogs are very important sinks, they have accumulated carbon over millennia," says Gush. "As soon as they are drained and the peat is exposed to the air, carbon is unlocked and released back into the atmosphere."
The UK government said last year it plans to ban the sale of peat compost to gardeners by 2024, but critics warn that the two-year delay will add more than 1.5 million tonnes of CO2 to the atmosphere – the equivalent of the annual emissions of 214,000 UK residents.
CO2 equivalent is the metric measure used to compare the emissions from various greenhouse gases on the basis of their capacity to warm the atmosphere – their global warming potential.
Plant abundance
While some gardeners might desire a uniform look for their flower beds and lawns, growing a wide range of plants is beneficial if you are looking to transform your garden into a miniature carbon sink.
Plant diversity has been shown to increase productivity and the amount of carbon stored in the soil. "Increased plant diversity boosts carbon sequestration by optimising use of available space in a garden, both above-ground and below-ground," says Gush.
It's important to grow layer plants in your garden and grow crops with roots that will reach different depths so that they can penetrate all parts of the soil and spread nutrients around. "This facilitates maximum carbon drawdown," says Gush.
For those on a mission to transform their gardens into a carbon sink, growing long-lived trees seems like the most obvious option. To make your garden climate-resilient, the RHS recommends planting a mix of drought-tolerant trees, such as snow gum and holm oak, and ones that can withstand waterlogging, such as red maple and golden willow.
Garden trees absorb significant amounts of carbon from the atmosphere, but it also helps to have a diversity of plants (Credit: Alamy)
But trees are far from the only plants that can help offset your garden's carbon footprint. Native grasses have extensive root systems – reaching more than 2ft into the ground – and act as reservoirs for carbon, which transfers into the soil when the roots die and decompose.
Woody shrubs, such as spindle and sweet briar and herbs like rosemary and thyme, can help boost your garden's carbon stocks, Nex recommends in her book.
If you're set on sprucing up your garden with colourful crops, it's best to steer clear of annual flowers which need to be dug up every year – releasing locked-in carbon in the process – and opt for hardy perennials instead, such as peonies and sunflowers, says Nex.
Planting hedges is another worthwhile investment. A well-grown hedge, rich in biomass, helps suck carbon out of the atmosphere and into plants and soil. One study found that hedgerows store similar amounts of carbon to woodland. Hedges also harbour rich biodiversity and are teeming with wildlife. A British ecologist who monitored an old hedgerow near his home in Devon counted a remarkable 2,070 species, ranging from pollinators to lizards and mammals, visiting or residing there.
Ponds may also play an important role in gardens' fight against climate change. One study of small, lowland ponds in north-east England found that they stored much higher rates of carbon (79 to 247g per square metre per year) compared to surrounding woodland or grassland (2-5g).
However, not all ponds act as carbon sinks. A US study found that man-made ponds collecting stormwater run-off in Florida emit more carbon than they store in their mucky sediment.
"That finding means some ponds are doing us an ecosystem 'disservice,'" Mary Lusk, the study's co-author and assistant professor of water and soil sciences at the University of Florida, said when the study was published. "Our results suggest that when they're new, [the ponds] emit large proportions of carbon from the landscape."
Ponds can also emit large amounts of potent methane into the atmosphere. One study by the University of Exeter concluded that ponds smaller than one square metre are responsible for releasing around 40% of all methane emissions from inland waters.
However, not all environmental benefits are about carbon – and ponds come with many other advantages, such as boosting biodiversity. In fact, some charities say that adding a pond to your garden is one of the best things you can do for wildlife (more on this later in the series).
"If you are disturbing the sludge at the bottom of the pond, your pond will release more methane than it will absorb carbon," says Nex. To keep the noxious gas contained, Nex recommends removing dead foliage from your pond surface as rotting debris will give off methane and netting it in the autumn.
Gardeners who adopt low-carbon practices will be rewarded with thriving biodiversity and borders brimming with lush plants.
"My plants now grow so much better. It's very flattering to me as I'm not doing very much!" says Nex. "It has really improved the appearance of my garden – it's quite breath-taking actually."
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France24 - World
Ukraine hopes to save foreign soldiers sentenced to death, MP says
Issued on: 11/06/2022 - 14:44
FRANCE 24
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Ukraine is doing everything possible to save three foreign nationals who were sentenced to death by proxy authorities in Donbas for fighting for Ukraine, a lawmaker in Ukraine's parliamentary security and defence committee said on Saturday.
After being captured, two Britons and a Moroccan were convicted of "mercenary activities" on Thursday by a court in the self-proclaimed Donetsk People's Republic (DPR), whose separatist leaders are backed by Moscow.
"Both the Defence Ministry and the Main Directorate of Intelligence, which deals with the exchange of prisoners, are taking all necessary measures to ensure these citizens of foreign states ... are saved," MP Fedir Venislavskyi said on national television. He did not give further details.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said she believed the separatist authorities would ultimately act rationally, "for they are well aware of the irreparable implications for them and for the Russians if they take any wrong steps against these three of our soldiers."
"Something tells me that, eventually, one way or another, sooner or later, these three servicemen will be exchanged (or otherwise get home)," she said in an online post on Saturday.
This comes as the family of Shaun Pinner – one of the Britons sentenced to death by Russian proxy authorities in Donbas – expressed their devastation at the news and requested he is exchanged or released.
"Firstly, our whole family is devastated and saddened at the outcome of the illegal show trial by the so-called Donetsk People’s Republic," the family said in a statement.
"Shaun should be accorded all the rights of a prisoner of war according to the Geneva Convention and including full independent legal representation. We sincerely hope that all parties will co-operate urgently to ensure the safe release or exchange of Shaun."
Britain has condemned the sentencing of the fighters as an "egregious breach" of the Geneva Convention, under which prisoners of war are entitled to combatant immunity and should not be prosecuted for participation in hostilities.
Ukraine, which has dismissed the Donetsk court's ruling as having no authority, says the fighters had signed contracts with the Ukrainian armed forces.
As a result, "the status of prisoners of war under international law fully applies to them. We will take all measures to save them," lawmaker Venislavskyi said.
(FRANCE 24 with REUTERS)
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WAR IN UKRAINE
Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
AS IT HAPPENED
EU to finalise position 'next week' on Ukraine's ambitions to join
WAR IN UKRAINE
Ukrainian boy depicts horrors of war in journal
France24 - World
Hit by US sanctions, Iran and Venezuela sign 20-year cooperation deal
Issued on: 11/06/2022 - 20:13
NEWS WIRES
Iran and Venezuela signed a 20-year deal on cooperation between the two allies subject to US sanctions during a visit Saturday to the Islamic republic by Venezuelan President Nicolas Maduro.
The inking of the agreement "shows the determination of the high-level officials of the two countries for development of relations in different fields," Iranian President Ebrahim Raisi said.
Maduro, speaking at a joint news conference in Tehran, said the cooperation covered the energy and financial sectors, as well as "work together on defence projects".
Maduro also met Iran's supreme leader Ayatollah Ali Khamenei, who said that "resistance" is the way to confront US pressure.
"The conclusion that can be drawn from the resistance and success of the two nations of Iran and Venezuela is that the only way against pressure is to stand and resist," Khamenei said.
Khamenei welcomed the agreement, and called for "stronger" cooperation between Tehran and Caracas, according to a statement on his official website.
"The Islamic Republic of Iran has shown that it takes risks in times of danger and takes the hands of its friends," he added.
Alongside the likes of Russia, China, Cuba and Turkey, Iran is one of Venezuela's main allies. And like Venezuela, it is subject to tough US sanctions.
"Venezuela has passed hard years but the determination of the people, the officials and the president of the country was that they should resist the sanctions," Raisi said during the joint news conference.
"This is a good sign that proves to everyone that resistance will work and will force the enemy to retreat," the Iranian president added.
In addition to the 20-year accord inked by the two countries' foreign ministers, "Iran and Venezuela signed documents on cooperation in the political, cultural, tourism, economic, oil and petrochemical fields," state news agency IRNA said.
"We have important projects of cooperation between Iran and Venezuela in the fields of energy, petrochemicals, oil, gas and refineries," Maduro said.
Direct flights
From July 18, direct flights would operate between Caracas and Tehran "in order to promote tourism and the union between our countries," he said, adding that "Venezuela is open to receive tourists from Iran".
Iran's president said direct flights would pave the way for enhanced "trade and economic relations, as well as bringing the two nations closer together".
The two presidents took part via videoconference in a ceremony marking the delivery of the second of four Iranian-built oil tankers to Venezuela, IRNA reported.
Ties between the two oil producers were strong under late Venezuelan socialist leader Hugo Chavez and have been further bolstered under his successor Maduro.
In May 2022, Iran's Oil Minister Javad Owji met Maduro during an official visit to Venezuela, which sits on the world's largest proven crude reserves.
Owji also held talks with his Venezuelan counterpart Tareck El Aissami on how best to cope with US economic sanctions.
The oil minister's trip to Venezuela came just weeks after a surprise visit by US officials following the sharp rise in world oil prices triggered by Russia's invasion of Ukraine in February.
The US delegation even held a hushed meeting with Maduro, whose very legitimacy as president Washington disputes.
Iran is a major oil producer and said in April that its output capacity was back to the levels seen before the reimposition of US sanctions by president Donald Trump in 2018.
In 2020, Venezuela received two shiploads of fuel and derivatives from Iran to help address chronic domestic shortages.
Iran is the third country Maduro visited this week after trips to Turkey and Algeria.
(AFP)
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Excluded from Americas Summit, Venezuela's Maduro visits Turkey
Iran disconnects nuclear site cameras as IAEA raises concern over uranium traces
France, Germany, UK urge Iran to ‘cease its nuclear escalation’, finalise deal
BBC
All over the world, it is only the communities who have been pushed to the margins who ask difficult questions through art, and that’s what is happening in India right now – T M Krishna
In the cold winter of 2019-2020, in the Shaheen Bagh neighbourhood in Delhi, calls for inquilab (revolution) and azadi (freedom) rang out. People were protesting against the Indian government passing the controversial Citizenship Amendment Act (CAA), which provides citizenship to non-Muslim illegal immigrants from Pakistan, Bangladesh and Afghanistan. (Yet to be implemented because of pandemic delays, it has been alleged by critics to be part of the "Hindu nationalist" agenda of the ruling Bharatiya Janata Party (BJP) aimed at marginalising India's Muslim population, though the government has said it is simply a way of helping those fleeing religious persecution.)
More like this:
– The street music that won’t be silenced
– How drill took over the world
– The new wave of provocative Indian TV
As the protests intensified, crowds kept vigil at the Muslim locality of Shaheen Bagh for days and nights on end, even as the police cracked down on student protestors at the city's Jawaharlal Nehru and Jamia Millia Islamia Universities.
Arivarasu Kalainesan, better known as Arivu, is among the rappers who have raised a clarion call of protest (Credit: Kalpana Ambedkar)
Amid this, a young journalism student at Delhi's Jamia Millia Islamia, Shumais Nazar, joined voices with Manosh Kochi, studying at Azharul Uloom Arabic College in Ernakulam, in the southern state of Kerala, to declare that "inquilab is the new Hindustani beat". This came on the track Streetocracy, a rap track by the pair in support of the anti-CAA protests.
Meanwhile, down south in Chennai, singer Arivarasu Kalainesan, popularly known as Arivu, raised a clarion call for protest with the track sanda seivom (let’s fight) which featured the lyrics "Naa yaaru, nee yaaru/ Un paatan endhooru/ Thondi edukkumaam NRC" ("Who are you to tell me who I am?/Who are you? Who is your grandfather?/The NRC is coming to dig up all that") – referring to the controversial National Register of Citizens (NRC) that was recently updated by the government to determine who is a legal citizen. The NRC has also been accused of being a tool by which to deny rights to many long-term Muslim migrants, although the government has said its use is a necessary measure to help identify illegal immigrants from Bangladesh.
Around the same time, Sumit Roy from Kolkata wrote and recorded “Go protest” in the early hours of the morning, in response to the pushback against student protestors from the government, in which he declaimed: "Poora desh cheeke/ chowkidar chor hai" ("The whole country is shouting/ Those who are the guards, are the ones looting)". That particular line refers to Indian Prime Minister Narendra Modi, who has referred to himself in campaigns as the nation's chowdikar or 'watchman'.
And further up in the northeast state of Assam, amidst curfews and lockdowns, rapper VAN M (pronounced Venom) declared "Assam aaj jal raha/ khoon mera khaul raha" ("my blood is boiling/ as I see my state burning")
These rappers collectively coming out in force against the CAA follows the rise within India of hip-hop as protest music. In Gully Boy, the 2019 Bollywood movie about rappers in Mumbai's Dharavi slums, when the protagonist Murad (played by actor Ranveer Singh) is asked by his friend and mentor MC Sher to sing his protest poetry in front of a group, he demurs and says he is not "comfortable" performing. To which MC Sher replies, "If everything was comfortable in the world, then why would anyone make rap?"
The urgent issues being raised
Chuck D, rapper of the popular band Public Enemy, once famously referred to rap (a term used interchangeably with "hip-hop" in India) as "the black CNN". He was referring to the fact that hip-hop and rap began in the African-American community in the New York City borough of the Bronx, as a tool for broadcasting issues of social injustice, racism and discrimination.
The Shaheen Bagh protests against the Citizenship Amendment Act were the catalyst for a number of hip-hop musicians (Credit: Getty Images)
In the last few years, young people in India have similarly begun to use rap as a means of dissent, even as human rights organisations have alleged that the Indian government has increasingly come down hard on critics of its regime. What they are speaking about is somewhat similar to African-American rappers, ranging from discrimination and marginalisation to governmental apathy. "I use rap to convey the anger inside me, the anger I have had for many years. Rap allows me to speak about my own life experiences," Arivu, who speaks for the Dalit community that he belongs to, tells BBC Culture. Dalits were previously known by the reprehensible term 'Untouchables', and are still considered the lowest in India's insidious caste system: the oppression and violence associated with the caste system is the topic, above all, that has exercised rappers in India. Arivu says that he is inspired by Nina Simone's words that "it's an artist's duty to reflect the times in which we live."
Protest music and poetry is not new in India, and has been used during the Independence movement of the first half of the 20th Century, and through the years since, by activists across the country to speak out against perceived social and political injustice. But no musical genre has caught the popular imagination in India in recent times the way rap has, with popular songs gaining thousands upon thousands of views in a matter of days.
One of the earliest such protest rap songs was I Protest (2010) by Roushan Illahi, or MC Kash, about the ongoing violence in Kashmir Valley in India's only Muslim-majority state. Other Kashmiri rappers have come and gone, while elsewhere in the country, young people have rapped about acid attacks on women, farmer suicides because of crop failures, atrocities against Dalits, and politicians who think of their people only at election time. Rapper Duleswar Tandi, who goes by the name Dule Rocker, even released a song about poor migrants having to walk back to their hometowns from the cities where they had been working following the sudden and stringent pandemic lockdown imposed in India in April 2020. "Sarkar, jawab de" it went, meaning “government, answer us".
We are part of the system that we keep complaining about, so what can we do about it? My way is to speak up for people’s rights through rap – EPR Iyer
"All over the world, it is only the communities who have been pushed to the margins who ask difficult questions through art, and that's what is happening in India right now," comments classical musician and activist TM Krishna. "Many of these communities have no choice but to raise their voices and challenge the listener." As Arivu says: "Rap is a people's art – it does not belong to the elite and that is what attracts me."
There have also been rap tracks about environmental issues, one of the most significant being 2015's Kodaikanal Won't, a riff on Nicki Minaj's Anaconda, which was a protest against alleged mercury poisoning at Unilever's thermometer factory in the hill town of Kodaikanal in Tamil Nadu. The catchy rap by Chennai's Sonia Ashraf that rhymed "hill station" with "contamination" and "devastation" was released in August 2015. Then in March 2016 the Dutch multinational company, while denying wrongdoing, agreed to settle with 591 ex-employees who claimed they had been harmed by working with mercury there – 15 years after this company shut up shop, but within just a few months of the song going viral.
Social activist Nityanand Jayaraman, who has been involved in the protest since the beginning, tells BBC Culture that mainstream media showed no interest in reporting this story, and so they had to find a way to reach the company, and specifically the CEO. "Our voices from India were not being heard, and so we wanted young, white people globally to put the pressure on him. And this rap video worked." It worked, he adds, because "facts don’t appeal to people, but art has the power to affect your feelings, and shake your value system." Indeed, Nicki Minaj herself reacted to it on Twitter, and the video and the issue blew up overnight.
Rapper EPR Iyer calls himself the “newspaper rapper” for the way he brings attention to newsworthy issues (Credit: Sreedip Debnath)
Krishna – who himself rapped in the 2018 follow-up video Kodaikanal Still Won't – says that rap works as protest because "it is direct and in your face, it demands attention and dares the listener to ignore it. Rap artists deliberately use language that makes the listener uncomfortable, because the idea is to ask uncomfortable questions." Krishna adds that such artists are talking to multiple audiences: coaxing their peers to step up and speak up; telling elders in their community that it is time to stop mutely enduring injustice; and challenging larger institutions, including the upper class and the government.
A watershed moment?
Indian protest rap arguably came of age in the wake of the anti CAA and NCR movement in late 2019. Talking about why he dropped Sanda Seivom in support of the protests, Arivu says: "They [the government] are trying to divide us on the basis of language and religion, and I won't take it." Sumangala Damodaran, professor of Economics, Development Studies and Popular Music Studies at Ambedkar University, Delhi, and an accomplished musician, who took part in the CAA protests herself, describes rap as speaking truth to power. She says that it allows the artists to use their voice and their body to connect instantly and directly with their audiences. "It is all the more powerful because much of it comes from personal experience," she explains.
Eventually, the pandemic put an abrupt end to these protests, and temporarily paused the CAA narrative. But then came the tidal wave of the farmers' protest, in which many thousands marched in opposition to agricultural reforms, which again played out on the open streets of Delhi in the bitter winter months of 2020.
Kolkata Rapper EPR Iyer's Ekla Cholo Re, released earlier that year in solidarity with struggling farmers, gained more attention during the protest. He calls himself the "newspaper rapper", because he uses his music to become the voice of the voiceless. "We are part of the system that we keep complaining about, so what can we do about it? My way is to speak up for people's rights through rap," he tells BBC Culture. Arivu adds that rap allows him to talk about things that affect both him personally – such as the way upper castes treat lower castes – and the people around him – such as the way he says CAA discriminates against Indian Muslims.
Protest rap has also been so popular in India because most of the artists have chosen to rap in their own regional languages – whether Tamil or Punjabi or Assamese. This not only allows them to express themselves fluently but also connect better with their peers in the hinterlands. (One of the notable exceptions is MC Kash, who used English to make audiences outside India aware of the situation in Kashmir). It is also interesting that these young rappers have drawn from the traditional music forms of their own region or community. Krishna says that there is no single uniform rap style in India. "For instance, Tamil rap has its own characteristics, it derives from local koothu and gaana tradition. These rappers are not just copying African-American rap, but are making it their own," he says.
India's young rappers are taking on society's Goliaths through their music. And they say they have nothing to fear. As Arivu puts it, "Privileged people may not understand this, but for millions of people, our daily life itself is a struggle. If rap lets me talk about this struggle, then why should I be afraid of anything?"
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France24 - World
Between Iraq and Saudi Arabia, a half-open border (1/4)
Issued on: 10/06/2022 - 11:53
Lucile WASSERMANN
Séverine BARDON
The migration crisis, the rise of nationalism and the Covid-19 pandemic have put borders back in the headlines. Although frontiers had never disappeared, globalisation and modern forms of transport had seemed to render them obsolete, at least in many regions. FRANCE 24 brings you a documentary series on four borders that are emblematic of our times. Our reporter Lucile Wassermann travelled to the Arar border crossing between Iraq and Saudi Arabia, which is coming back to life in the middle of the desert.
When Saddam Hussein invaded Kuwait in 1990, Saudi Arabia closed the border and cut off all relations with Iraq. The Arar crossing would only reopen 30 years later, on November 18, 2020. This is currently the only crossing point on the 800-kilometre border between the two countries. Around 60 trucks arrive here every day.
But they cannot cross. Trucks from both countries are parked in a fenced yard. The goods are exchanged and then the drivers each go back the way they came. The men themselves are still not allowed to pass. Only the cargo will cross the border.
While imperfect, and sometimes frustrating, the opening of the Arar border crossing marks the beginning of a new era in relations between Iraq and Saudi Arabia. For cross-border populations, it brings new hope: Baghdad and Riyadh are now in talks about opening two additional crossing points.
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Imagine trying to run a dialysis unit with no plastic – Sharon George
Of the 8,300 million tonnes of virgin plastic produced up to the end of 2015, 6,300 million tonnes has been discarded. Most of that plastic waste is still with us, entombed in landfills or polluting the environment. Microplastics have been found in Antarctic sea ice, in the guts of animals that live in the deepest ocean trenches, and in drinking water around the world. In fact, plastic waste is now so widespread that researchers have suggested it could be used as a geological indicator of the Anthropocene.
But what if we could wave a magic wand and remove all plastics from our lives? For the sake of the planet, it would be a tempting prospect – but we'd quickly find out just how far plastic has seeped into every aspect of our existence. Is life as we know it even possible without plastic?
Humans have been using plastic-like materials, such as shellac – made from a resin secreted by lac insects – for thousands of years. But plastics as we know them today are a 20th Century invention: Bakelite, the first plastic made from fossil fuels, was invented in 1907. It wasn't until after World War Two that production of synthetic plastics for use outside the military really took off. Since then, plastic production has increased almost every year, from two million tonnes in 1950 to 380 million tonnes in 2015. If it continues at this rate, plastic could account for 20% of oil production by 2050.
Today, the packaging industry is by far the biggest user of virgin plastic. But we also use plastic in plenty of longer-lasting ways too: it's in our buildings, transport, and other vital infrastructure, not to mention our furniture, appliances, TVs, carpets, phones, clothes, and countless other everyday objects.
All this means a world entirely without plastic is unrealistic. But imagining how our lives would change if we suddenly lost access to plastic can help us figure out how to forge a new, more sustainable relationship with it.
In hospitals, the loss of plastic would be devastating. "Imagine trying to run a dialysis unit with no plastic," says Sharon George, senior lecturer in environmental sustainability and green technology at Keele University in the UK.
Plastic is used in gloves, tubing, syringes, blood bags, sample tubes and more. Since the discovery of variant Creutzfeldt–Jakob disease (vCJD) in 1996 – caused by misfolded proteins called prions that can survive normal hospital sterilisation processes – standard reusable surgical instruments have even been replaced by single-use versions for some operations. According to one study, a single tonsillectomy operation in a UK hospital can result in more than 100 separate pieces of plastic waste. While some surgeons have argued that single-use plastic is overused in hospitals, right now many plastic medical items are essential, and lives would be lost without them.
Some everyday plastic items are also vital for protecting health. Condoms and diaphragms are on the World Health Organization's list of essential medicines, and face masks – including plastic-based surgical masks and respirators, as well as reusable cloth masks – have helped slow the spread of the Covid-19 virus. "A mask that you have for Covid is related to our safety and the safety of others," says George. "The impact of taking that away could be loss of life, if you took it away on a big scale."
In hospitals, the loss of plastic would be devastating (Credit: Kseniia Zatevakhina/ Alamy)
Our food system would also quickly unravel. We use packaging to protect food from damage in transit and preserve it long enough to reach supermarket shelves, but also for communication and marketing. "I cannot imagine how [plastic] would be replaced completely in our system," says Eleni Iacovidou, a lecturer in environmental management at Brunel University London.
It's not just consumers that would need to change their habits – supermarket supply chains are optimised for selling packaged produce, and would need overhauling. In the meantime, highly perishable goods with long journeys between farm and supermarket, such as asparagus, green beans, and berries, might end up left in fields, unpicked.
If we could solve those supply chain issues, fruit and vegetables could be sold loose, but we might need to shop more frequently. Research by UK waste reduction charity WRAP found that plastic packaging extended the shelf life of broccoli by a week when kept in the fridge, and bananas 1.8 days at room temperature – though for apples, cucumber, and potatoes, the plastic made no difference. In fact, the research found that food waste could even be reduced by selling fruit and veg loose, as it allowed people to buy only what they needed.
Even tins of tomatoes and beans would be out – they have an inner plastic coating to protect the food – so we'd have to buy dried pulses in paper bags and cook them at home instead. "People have relied too much on getting the thing they need in the most convenient and easy way," says Iacovidou. "I think we need to get a little bit uncomfortable."
Swapping out plastic packaging would have knock-on environmental effects. While glass has some advantages over plastic, such as being endlessly recyclable, a one litre glass bottle can weigh as much as 800g compared to a 40g plastic one. This results in glass bottles having a higher overall environmental impact compared to plastic containers for milk, fruit juice, and fizzy drinks, for example. When those heavier bottles and jars need to be transported over long distances, carbon emissions grow even more. And if the vehicles they're transported in don't contain plastic, they themselves will be heavier, which means even more emissions.
In some ways, though, changing food packaging would be the easy part. You might buy milk in a glass bottle, but plastic tubing is used in the dairy industry to get that milk from cow to bottle. Even if you buy vegetables loose, sheets of plastic mulch may have helped the farmer who grew them save water and keep away weeds. Without plastic, industrial agriculture as we know it would be impossible.
Instead, we'd need shorter food chains – think farm shops and community-supported agriculture. But with over half of the global population now living in cities, this would require huge changes in where and how we grow food. It wouldn't be an impossible task, says Iacovidou, but "we have to devote the time to do it, and we have to also cut the amount of things that we eat".
If we ditch synthetic clothing materials, cotton production would have to be scaled up significantly (Credit: Getty Images)
Living without plastic would also require a shift in how we dress. In 2018, 62% of the textile fibres produced worldwide were synthetic, made from petrochemicals. While cotton and other natural fibres like hemp would be good substitutes for some of our clothing, scaling up production to match current demand would come with a cost. Cotton already grows on 2.5% of arable land worldwide, but the crop accounts for 16% of insecticide use, risking the health of farmers and contaminating water supplies. Without plastic, we'd need to ditch fast fashion in favour of more durable items we can wear again and again.
We'd also quickly run out of shoes. Before widespread synthetic plastics came along, shoes were often made out of leather. But today there are many more people on Earth, and we get through many more pairs each: 20.5 billion pairs of footwear were manufactured in 2020. "We couldn't go to leather shoes for every person on the planet… that's just not feasible," says George.
There would be upsides to a world without plastic, though: we'd escape the harmful effects it has on our health.
Turning oil and gas into plastic releases toxic gases that pollute the air and impact local communities. What's more, chemicals added during the production of plastics can disrupt the endocrine system, which produces hormones that regulate our growth and development. Two of the most well-studied of these endocrine disrupting chemicals (EDCs) are phthalates, used to soften plastic but also found in many cosmetics, and bisphenol A (BPA), used to harden plastic and commonly used in the lining of tins.
"While these phthalates or BPA are important for the structure of the plastic, they are not chemically bound to it," says Shanna Swan, professor of environmental medicine and public health at the Icahn School of Medicine at Mount Sinai in New York. That means when these chemicals are used in food packaging, they can leach into the food itself – and end up in our bodies.
Some phthalates can lower testosterone production, reducing sperm counts and increasing fertility problems in men. BPA, on the other hand, mimics oestrogen and has been linked with an increased risk of reproductive problems in women. But the effects extend beyond fertility. "The breadth of the potentially disruptive influences of EDCs is striking," writes Swan in her book, Count Down. "They have been linked to numerous adverse health effects in almost all biological systems, not just the reproductive system but also the immunological, neurological, metabolic, and cardiovascular systems."
Exposure to EDCs during critical periods of foetal growth can have long-lasting effects. "If the mother is pregnant, and she is exposed to plastics or other chemicals that alter the development of her foetus, those changes are lifelong, irreversible changes," says Swan. This means that, while going cold turkey on plastics would reduce our exposure, their effects would still be felt for at least the next two generations. "Your grandmother's exposure is relevant to your reproductive health and your health in general," says Swan.
Plastics have been found in Antarctic sea ice and in the guts of animals living in the deep ocean (Credit: Getty Images)
At some point, we'd want to address the plastic that's already in the oceans. Could we ever clean it all up? "You have some materials that are on the seafloor and they're not going to go anywhere, they're just part of the ecosystem," says Chelsea Rochman, assistant professor in the department of ecology and evolutionary biology at the University of Toronto. But with the floating plastics, she says, we have a fighting chance.
Researchers now think that most plastics floating in the ocean will eventually get washed up or buried along our shorelines. At the moment some of those shoreline plastics are removed with trash-traps and old fashioned beach cleans. Keeping that removal up would make a difference to marine wildlife. "You would have fewer animals washing up on the beach with plastics in their bellies, and less entanglement," says Rochman. "A lot of what's being ingested by animals is not the stuff that's in the deep sea, it's the coastal stuff."
Taking out bigger pieces of plastic waste would also stop them breaking up into microplastics. Most of the microplastics found away from coastlines are from the 1990s or earlier, suggesting that bigger pieces take decades to break down. That means if we simply stopped adding new plastic pollution to the oceans tomorrow, microplastics would continue to increase over the next decades – but by removing the existing debris as well, we could stop that surge. "Maybe we reach a time where every animal we pull out of the water doesn't have microplastics in it," says Rochman.
Maybe we reach a time where every animal we pull out of the water doesn't have microplastics in it – Chelsea Rochman
In a plastic-free world, making new kinds of plastic out of plants might start to look tempting.
Bio-based plastics that have many of the same qualities as petrochemical plastics are already in use. Corn starch-based polylactic acid (PLA), for example, is used to make straws are almost indistinguishable from their fossil fuel plastic counterparts – unlike paper straws that can end up soggy before you finish your drink. Bio-based plastics can be made from the edible parts of plants like sugar or corn, or from plant material that isn't fit for consumption, like bagasse, the pulp left over after crushing sugarcane. Some, but not all, bio-based plastics are biodegradable or compostable. But most of those plastics still need careful processing, often in industrial composting facilities, to ensure they don't persist in the environment – we can't just throw them into the sea and hope for the best.
Even if we did create the infrastructure to compost them, bio-based plastics might not be better for the environment – at least not right away. "I think initially we'd see all impacts increase," says Stuart Walker, a research fellow at the University of Exeter and author of a recent review looking at environmental impacts of bio-based and fossil fuel plastics.
Supermarket supply chains are optimised for selling packaged produce and would need overhauling if we stopped using plastic (Credit: Getty Images)
Clearing land for crops would impact ecosystems and biodiversity. Fertilisers and pesticides come with carbon emissions attached and can pollute local rivers and lakes. One study found that replacing fossil fuel plastics with bio-based alternatives could require between 300 and 1650 billion cubic metres of water (300-1650 trillion litres) each year, which is between 3 and 18% of the global average water footprint. Food crops could end up being used to produce plastic instead, risking food security. Once they have been grown, crops need more refining to reach the bio-based equivalent of crude oil, which requires energy, resulting in carbon emissions.
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But trying to compare the environmental impacts of bio-plastics with conventional ones is tricky, not least because fossil fuel-based plastics have a head start. "We've been making these things for so long at such scale that we're really good at it," says Walker. "In time it would shift and we'd see that with bioplastics, the emissions would reduce." As countries around the world decarbonise their electricity supplies, the carbon emissions from producing bio-based plastics would decrease further.
However, making plastic from plants wouldn't necessarily solve health problems stemming from the material. While research on the topic is scarce, it's likely that similar additives to those used in conventional plastics would also be used in bio-based alternatives, Iacovidou says. This is because the properties the materials need are the same. "The fate of the additives is what concerns me the most," she says. If bio-based plastics are mixed with food waste and composted, whatever is in the plastic enters our food system.
It's clear that replacing one material with another won't solve all our plastic problems.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
There's already a push to figure out which plastics are unnecessary, avoidable, and problematic, with several countries, including the US, UK, Australia, New Zealand and the Pacific Islands region, aiming to phase these out. To go even further than that, we could decide to only use plastics that we really, truly need. In a recent book chapter, George describes a framework to help us figure out which plastics are vital. By considering whether the item fulfils an essential need – such as food, shelter, or medicine – and also whether reducing the amount of material, or replacing the plastic with something else, would affect its use, we can start to see which plastics we can and cannot live without.
But these essential plastics are context-specific and not set in stone. In some places, the only safe drinking water comes in plastic, for example. "That means we need to develop drinking water infrastructure there so that we don't have to rely on packaged water, but right now that [plastic] is necessary," says Jenna Jambeck, professor of environmental engineering at the University of Georgia.
Thinking through the whole life cycle of any new materials, including what we do with them when they no longer serve their purpose, would be essential. "We’ve kind of forgotten that recycling isn't the gold standard of what we can do with stuff when we’re finished with it," says Walker.
Along with colleagues at the University of Sheffield, he investigated the environmental impacts of disposable and reusable takeaway containers. They found that a durable plastic container would only need to be used between two and three times to be better, in terms of climate impact, than a single-use polypropylene one, even taking into account washing. Stainless steel containers reached the same break-even point after 13 uses – takeaways, thankfully, wouldn't need to be a thing of the past in a plastic-free world.
The biggest shift we'd face, then, would be re-evaluating our throwaway culture. We'd need to change not just how we consume items – from clothes and food to washing machines and phones – but how we produce them too. "We're too quick to buy something cheap and disposable, where we ought to be making things so they are compatible, and there's more standardisation, so things can be swapped out and mended," says George.
Without plastic, we might even have to change the way we talk about ourselves. "Consumer is inherently a single-use term," says Walker. In a world where packaging is reused and repurposed, not thrown out, we might become citizens instead.
Perhaps we'd also discover that, for all the genuine good plastic has done, not all of the lifestyle changes it has enabled have been positive. If it's plastic packaging that allows us to grab lunch to eat on the go, and plastic-heavy devices that mean we are always contactable, without it our schedules might need to be a little less frantic. "If that was all taken away, life would slow down," says Jambeck. "Would that be such a bad thing?"
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France24 - Monde
La peine de mort au service de la propagande
Publié le : 10/06/2022 - 19:28
Elena VOLOCHINE
Cette semaine dans "Vu de Russie", la propagande russe brandit en exemple le verdict de peine de mort prononcé jeudi 9 juin à l’encontre de trois combattants étrangers à Donetsk. Une menace qui planerait, selon les officiels et les médias d’État russes, sur tous ceux qui voudraient aller combattre aux côtés des Ukrainiens.
Valeurs Actuelles
La Chine prête à « se battre jusqu’au bout » contre l’indépendance de Taïwan
Alors que le monde occidental concentre son attention sur l’Ukraine, d’autres importantes tensions internationales se développent partout ailleurs. C’est notamment le cas à Taïwan où, depuis des mois, les violations répétées de l’espace aérien taïwanais par l’aviation chinoise font craindre le début d’un autre conflit. Selon Le Parisien, les autorités chinoises n’ont d’ailleurs rien fait pour détendre l’atmosphère lors d’une rencontre avec le secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin.
La Chine compte se « battre jusqu’au bout » pour empêcher Taïwan de déclarer son indépendance, a martelé Wei Fenghe, ministre de la Défense chinois, dimanche 12 juin. Un rappel à l’ordre qui est venu sanctionner une précédente déclaration de Lloyd Austin. Vendredi 10 juin, ce dernier avait effectivement dénoncé « l’activité militaire provocatrice et déstabilisante » de Pékin près de Taïwan. « Nous constatons une coercition croissante de la part de Pékin. Nous avons assisté à une augmentation continue de l’activité militaire provocatrice et déstabilisante près de Taïwan », avait également déclaré Lloyd Austin.
Discours très martial
« Ceux qui poursuivent l’indépendance de Taïwan dans le but de diviser la Chine n’arriveront certainement pas à leurs fins », a donc répondu Wei Fenghe, affirmant qu’empêcher l’indépendance de l’île est « le seul choix possible pour la Chine ». « Personne ne devrait jamais sous-estimer la détermination et la capacité des forces armées chinoises à sauvegarder son intégrité territoriale », a-t-il poursuivi, exigeant que Washington cesse de « dénigrer et de contenir la Chine ». Le ministre chinois a cependant terminé son intervention par des propos moins martiaux, appelant de ses vœux à une relation sino-américaine « stable », « vitale pour la paix mondiale ».
BBC
England v New Zealand: The five factors behind Kiwis' Test transformation
Last updated on 8 June 20228 June 2022.From the section Cricket
New Zealand were the inspiration for England to transform their limited-overs cricket after the 2015 men's World Cup. Now, in an attempt to reinvigorate their Test team, England are trying to borrow from them again.
That can be seen in the appointment as England's new Test head coach of Brendon McCullum, who captained New Zealand from 2012 to 2016. During those four years, McCullum helped his home country rise from eighth in the world rankings. Under his successor Kane Williamson, they reached number one for the first time in 2021, when they also won the inaugural World Test Championship.
New Zealand have thrived in the limited-overs game as well, reaching the finals of the past two one-day international World Cups and last year's T20 World Cup.
They have managed it all with a population of just five million - the smallest of any of the 12 Test sides - and with an annual revenue lower than the richest English counties, such as Surrey.
So what's the formula? And what might England learn from it? Here are five factors that have underpinned New Zealand's transformation from a team languishing among the lower echelons of Test nations into a side who excel in all three international formats of the game.
In 1995, three prominent New Zealand cricketers admitted to smoking marijuana on their tour of South Africa. One of those, Stephen Fleming, later said "more than half the squad were involved".
The turmoil that followed led to something that seldom promises major change: a governance review.
The old New Zealand Cricket (NZC) board comprised 13 members, all drawn from the country's six provincial associations and all unpaid. The Hood Report recommended a trimmer board of paid administrators, who would be the best people for the job, rather than part-timers selected by provincial associations. Remarkably, the old board effectively voted themselves out of existence.
NZC was now empowered to take decisions based on the best interests of the game in New Zealand, not the parochial interests of the provincial associations. The new board swiftly innovated to popularise cricket, developing shorter formats at grassroots level aimed at increasing participation. In 1996, they launched the short-format game Cricket Max - in many ways the precursor to Twenty20, which was first played in 2003.
The All Blacks were among those to emulate NZC's structure. But it remains largely an outlier in cricket. Cricket West Indies has rejected a series of reports calling for independent governance. In England, major changes need to be approved by an unwieldy vote of the England and Wales Cricket Board's 41 members - comprising the chairs of the 18 first-class counties, the 21 national counties, the Marylebone Cricket Club and the chair of the National Counties Cricket Association.
In 2000, domestic players in New Zealand were all semi-professional. The only professionals were the members of the national squad, who'd become so in 1995. It damaged standards; many players left the sport early because they weren't paid enough.
The New Zealand Cricket Players Association (NZCPA), formed in 2001, negotiated a fixed pool of money to be distributed from the board's revenue to players. It marked the beginning of the fully professional domestic cricket era in the country.
Today, 116 cricketers in New Zealand - 16 in each of the provinces and another 20 with central contracts - are professional, contributing to the country's unprecedented depth. They have so many options that Matt Henry, who took 7-23 against South Africa in February and was player of the match in two of his last three Tests, wasn't picked against England at Lord's.
And the professionalisation of the domestic game also extended to coaching. Before 2001, domestic coaches worked only in the summer, rather than being full-time professionals.
"The characters you could pick were pretty much people who were in jobs that could afford to take two or three months off, so clearly you weren't always getting the best people," says Mike Hesson, who worked in various coaching roles for Otago from 1996, and was national coach from 2012 to 2018.
Now, coaching is treated like a serious career, helping players to maximise their talents.
As well as improving pay for players and coaches, NZC has upgraded the sport's infrastructure.
In 2002-03, domestic matches were played at 24 different grounds, with the six provinces criss-crossing the country, playing games at small venues in small towns.
"Many of the venues just didn't have practice or playing facilities that were going to help develop players," Hesson recalls.
In 2005, the NZCPA pressed NZC to introduce a 'warrant of fitness' - essentially, criteria for playing and practice facilities that any ground hosting domestic cricket had to meet. This has been the catalyst for a surge in the quality of training and practice facilities.
It has also transformed the quality of pitches in New Zealand, which were traditionally green seamers - giving batters little experience of building long innings and bowlers little experience on flat pitches.
These have now become far more conducive to batting, replicating the conditions normally found in Test cricket. Since 2010, averages in New Zealand domestic cricket have been higher than anywhere else in the world, and the closest of anywhere in the world to the average in Test cricket.
The launch of the Indian Premier League (IPL) in 2008 meant that players - especially those from outside Australia, England and India - could now earn more from foreign T20 leagues than the international game.
Many countries long failed to recognise this reality. England were scornful of the IPL until 2015. West Indies mandated that players had to play in their domestic 50-over tournament to be eligible for the national one-day team, even though it clashed with major T20 leagues. It was a self-defeating policy, which meant that West Indies often picked weakened sides.
In 2018, South Africa's superstar AB de Villiers retired from international cricket. He wanted to play a combination of lucrative T20 tournaments and major internationals, but was unable to "pick and choose", as he termed it.
Of all leading nations, New Zealand have perhaps dealt with the new reality most shrewdly. Their flexible policy has allowed players to miss low-key internationals to play in T20 leagues, ensuring that, barring injuries, they have been at full strength for the games that matter most. Had they tried to limit players' participation in leagues, "you would end up with players retiring earlier, potentially prioritising IPL over international cricket," Hesson says.
NZC's pragmatism has extended to their own T20 competition. Other mid-sized countries have tried to generate their own mini-versions of the IPL, often with disastrous results. Cricket South Africa lost £11m on the Global T20 League, which was cancelled before its launch in 2017.
Of the 12 ICC full members, New Zealand is the only one that has not tried to create a glitzy T20 tournament built around new teams; instead, its T20 competition uses the same sides that compete in domestic first-class cricket. This means that the board has avoided overextending themselves in pursuit of a market that isn't there.
Before he walked out at number three at Lord's, Ollie Pope had never batted in the top three in any first-class match. Surrey would have been open to batting him at three at the start of this season - but England didn't think to ask, emblematic of how counties and the international side do not always work in synergy.
New Zealand have benefited from an altogether more collaborative approach between the national side and domestic teams. As New Zealand head coach, Hesson occasionally influenced domestic selection for the good of the national team.
Soon after taking over, he called up the Northern Districts head coach to ask if BJ Watling - who played as a specialist opener - could instead keep wicket and bat in the middle order. Watling would become arguably New Zealand's best Test wicketkeeper.
Similarly, Hesson requested that Canterbury move opener Tom Latham to bat in the middle order and keep wicket in one-day cricket - the same role that he would play in New Zealand's run to the 2019 World Cup final.
A combination of history and geography - the relative lack of regional divides and ease of travel - has created a culture in which the six districts are tasked with furthering the interests of the national team first, mirroring the system in New Zealand Rugby.
A portion of each domestic head coach's salary is directly paid by NZC, and developing international players is part of each coach's key performance indicators. Players who live in one major association but play in another can also get full access to local training facilities during the off-season.
Domestic sides have also accepted their fixture list being pared back for the greater good. In 2018, NZC reduced their domestic first-class programme from 10 rounds to eight to fund increasing investment in their A-team programme - a decision made possible by this collective understanding of the need to prioritise the national team.
Culture is perhaps New Zealand's greatest advantage. It might also be the hardest to replicate.
Stefan Szymanski and Tim Wigmore are the co-authors of Crickonomics.
France24 - Monde
Roubaix, la créative
Publié le : 10/06/2022 - 18:44
Wassim NASR
Ségolène MALTERRE
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C'est une ville du nord longtemps sinistrée mais où souffle un vent de renouveau. De quartier en quartier, Théo Yossa nous fait visiter Roubaix la créative.
L'Humanité
Agro-Industrie. Quand les futures élites disent « Stop »
Histoire de la semaineC’est un appel à « bifurquer » qui fait le buzz. Lancé le 30 avril, en pleine cérémonie des lauréats d’AgroParisTech, par huit jeunes ingénieurs qui ont décidé de déserter un système productiviste aveugle, il secoue l’enseignement supérieur agricole. Mais la fronde des jeunes scientifiques gagne d’autres grandes écoles.
Marie-Noëlle BertrandCes mots ont fait le tour du Web en moins de temps qu’il n’en faut à un coup de vent pour plier des blés, mais avec le même effet décoiffant. Pas tant pour leur impertinence : les routards d’AgroParisTech le diront, il est dans la tradition de l’école, à l’heure de la remise des diplômes, de laisser libre le micro à ses étudiants. Mais leurs paroles, habituellement, restent cantonnées à l’enceinte où elles sont prononcées. C’est peu dire que celles-ci l’ont dépassée. « Nous n’avions pas imaginé que notre intervention aurait un tel écho », s’étonne encore Julia, l’une des huit agronomes certifiés qui, ce 30 avril, sont montés sur l’estrade de la salle Gaveau, à Paris, pour exprimer leur refus de suivre les rails que l’agro-industrie a posés sur leur route. La vidéo de leur intervention compte à ce jour plus de 12 millions de vues. En quelques heures, les « agros qui bifurquent », autorevendiqués déserteurs d’un système productiviste qui cherche dans l’ingénierie des solutions aux maux qu’il génère, sont devenus célèbres au point de devoir refuser des interviews. Dix éditeurs, déjà, les ont sollicités.
La scène se passe donc lors de la cérémonie de remise des diplômes d’AgroParisTech, fleuron des grandes écoles françaises dédié aux sciences et aux industries du vivant et de l’environnement, dont la mission n’est autre que de former des talents aptes à nourrir les humains, tout en préservant les ressources naturelles et le climat.
« Labels bonne conscience et rapports délirants »
Les interventions s’enchaînent. Elles racontent les trois ou quatre années d’études et les perspectives à venir. Vient le tour de Lola. La jeune femme ne monte pas seule à la tribune. Ils sont sept autour d’elle, filles et garçons, qui vont ensemble dérouler un discours aux mots tranchés. « Nous ne voulons pas faire mine d’être fiers d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours, entame Lola. Nous voyons que l’agro-industrie mène une guerre au vivant et aux paysans partout sur Terre. » Et de poursuivre en dézinguant pêle-mêle les outils dont le système s’est emparé et les métiers qui le servent : « Nous ne voyons pas les sciences et les techniques comme neutres et apolitiques. Nous pensons que l’innovation technologique et les start-up ne sauveront rien d’autre que le capitalisme. Trafiquer en laboratoire des plantes pour des multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et des agriculteurs, inventer des labels “bonne conscience”, pondre des rapports d’autant plus longs et délirants que les crimes qu’ils masquent sont scandaleux… ces jobs sont destructeurs ; les choisir, c’est nuire. » Et pourtant, se désolent les agro-bifurqueurs, ce sont « ces débouchés qui nous ont été présentés tout au long de notre cursus à AgroParisTech. En revanche, on ne nous a jamais parlé des diplômés (…) qui ont choisi de déserter. » Dans la salle, le public applaudit. Les bifurqueurs poursuivent. En cours d’installation en apiculture, dans une ferme collective sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ou comme paysans-boulangers dans le Tarn, eux ont décidé de prendre la clé des champs. S’adressant à « celles et ceux qui doutent », ils portent l’estocade : « Ne laissons pas filer cette énergie qui bout quelque part en nous. Désertons. »
Un « esprit critique » salué...
L’histoire n’a pas été écrite à Hollywood. Face à eux, le public d’étudiants ne s’est pas levé d’un seul corps pour brûler diplômes et promesses d’embauche, et partir en campagne. Il n’en reste pas moins que l’affaire a eu son impact. « À l’issue de la cérémonie, beaucoup sont venus nous parler de leurs doutes », reprend Julia. Sur les réseaux sociaux, le monde de l’agro-industrie s’est déchaîné. La vidéo, surtout, a secoué celui de l’enseignement agricole. Singulièrement, on le devine, du côté d’AgroParisTech.
« Il paraît que notre discours a mis plusieurs professeurs en colère », note Julia. Les soutiens, au sein même de ce corps de formation d’élites, ne s’en font que plus vifs. « Des collègues m’ont dit : “C’est toi le coupable !” », s’amuse Marc Dufumier, enseignant aujourd’hui à la retraite, figure de proue de l’agroécologie au sein de l’établissement, où il continue de livrer quelques cours. « À vrai dire, je me suis senti plutôt honoré… »
Après un communiqué de presse dans lequel elle salue l’esprit critique de ses étudiants et une interview accordée aux « Échos Start », la direction d’AgroParisTech, elle, a préféré ne plus s’exprimer. Une tribune, toutefois, a été publiée le 18 mai dans « l’Opinion ». Signée des mains de son directeur, de son président et de deux de leurs prédécesseurs, elle se pose en défense de l’établissement. Elle relance, surtout, le débat mis au jour par les huit déserteurs, sensible quand il interroge aussi la notion de progrès et questionne la place des sciences et de la technologie. « Nos ingénieurs ne devraient pas souffrir de l’approximation, l’amalgame, les corrélations simplistes, les généralisations hâtives ou les affirmations infondées », mordent les responsables. « Nous sommes convaincus que le progrès des connaissances, des sciences, des technologies et de leurs usages constitue la meilleure réponse aux défis lancés à nos sociétés. » Acquérir ces connaissances n’empêche pas les diplômés d’AgroParisTech de choisir en toute liberté leur voie professionnelle, poursuivent-ils. « Sortir des sentiers battus a toujours été considéré par AgroParisTech comme une source d’enrichissement pour notre société », concluent les dirigeants et anciens dirigeants de l’école.
... mais une désertion qui pose question
Ils ne sont pas les seuls, cependant, à interroger cette vision d’un retour à la terre loin des sciences et de la technologie comme seule issue pour la planète. Dans une tonalité bien distincte, Pierre Charbonnier, chercheur en politiques de la terre au CNRS et auteur d’« Abondance et liberté » (1), un ouvrage qui, en 2020, a eu son petit succès, s’en inquiète lui aussi sur Twitter. S’il partage avec les étudiants la critique de l’agro-industrie, « lobby monumental qui par bien des aspects retarde l’émergence d’une agriculture durable », et comprend les ressorts de leurs propos, « la philosophie invoquée » le laisse dubitatif. Elle « porte une forme de renoncement à construire un autre système productif, une autre façon de nourrir et d’innover », note-t-il. Elle se réfère, aussi, à une rhétorique « des alternatives locales en archipel » aux relents « vitalistes, néoromantiques, voire conservateurs », dont « on ne comprend pas exactement en quoi elle correspond à un dépassement du capitalisme ». L’agroécologie, oppose-t-il, « peut devenir un modèle de haute qualité sociale et environnementale, affranchi des barrières du productivisme, de la pression sur le travail ». Ne pas le prendre en compte, c’est se priver d’une transformation plus massive, exprime-t-il en substance, c’est renoncer, au final, à changer la société.
Le fait est que l’initiative des bifurqueurs tranche avec celles qui, depuis quelques années, ont éclaté ici et là, posant leurs petites bombes idéologiques au sein d’institutions peu habituées à se faire secouer de l’intérieur. En 2021, les étudiants de Polytechnique se rebellaient ainsi, au nom de l’éthique et du bien commun, contre l’installation d’un centre de recherche et d’innovation de TotalEnergies en lien avec leur école. Quelques années plus tôt, en 2018, Clément Choisne avait fait sensation, lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’École centrale de Nantes. La moustache bien taillée, le nœud papillon impeccable et l’humour à fleur d’allocution, le tout jeune ingénieur avait dégommé le modèle dominant, se disant « incapable de se reconnaître (…) en rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation », fustigeant la vision d’un métier d’ingénieur qui n’aurait pas à s’interroger sur son rôle social, ainsi que les partenariats de son école avec de grands groupes industriels. Lui, toutefois, n’appelait pas à déserter. « Il n’est pas trop tard pour faire de Centrale Nantes un laboratoire de solutions techniques, sobres et durables, de changer la donne et de coconstruire un futur souhaitable où l’argent n’est plus la seule valeur ! » avait-il lancé.
Démissionnaires d’une transition nationale au profit de celle, plus restreinte, de communautés locales réinventées, les bifurqueurs ? « Leur choix est complémentaire du nôtre », tempère Rémi Vanel, membre du collectif Pour un réveil écologique, lancé en 2018 par des étudiants de grandes écoles et qui défend l’idée de transformer les choses depuis l’intérieur même du système économique et éducatif. « Nous avons choisi de donner des clés aux futurs cadres pour influer sur le niveau d’engagement de leurs entreprises. Mais, lorsqu’on voit le pseudo-plan climat de TotalEnergies, il est clair qu’il y a de quoi ne plus y croire… »
Un enseignement en silos donnant à entendre que toutes les pratiques se valent
« Les bifurqueurs ne sont ni démissionnaires ni fatalistes ! tempête Marc Dufumier. Leur propos est celui de jeunes engagés et mêmes enragés, qui décident de ne pas se laisser formater par le système. » Oui, il y a de tout à AgroParistech, note-t-il. L’école a vu sortir de son giron des Julien Denormandie, ex-ministre de l’Agriculture, tout comme des Aurélie Trouvé, ex-porte-parole d’Attac et candidate de la Nupes aux législatives. Lui-même en est un exemple, ou encore le biologiste Pierre-Henri Gouyon. « Étudiant, j’y ai suivi les cours de René Dumont (2), abonde celui-ci. Mais j’y ai également suivi des cours ultraproductivistes. » C’est là qu’est la duperie, estiment les deux figures de l’école : cet enseignement en silos donne à entendre que toutes les pratiques se valent et sont complémentaires, alors que l’une, par essence, détruit l’autre.
« Tout cela raconte quelque chose du moment charnière dans lequel on se trouve », relève Frédéric Chassagnette, cosecrétaire général du Snetap-FSU (3), qui souligne l’enjeu pour l’enseignement agricole. Un temps fleurissant, le secteur est aujourd’hui exsangue et manque, au bas mot, de 12 000 postes pour faire face au mur démographique qui l’attend. « Or, nous devons utiliser ce formidable outil pour accompagner les transitions à opérer », insiste l’enseignant, qui confirme : « Non, toutes les agricultures ne se valent pas, et nous, nous sommes à l’heure des choix. »
Julia et ses sept camarades ont fait le leur. « Intégrer le système, c’est risquer de se laisser transformer par lui avant de pouvoir le transformer », maintient-elle. Les bifurqueurs ne sont d’ailleurs pas isolés. Frais émoulus d’HEC, des diplômés ont eux aussi fait le buzz en refusant des CDI payés 100 000 euros. Vous n’êtes pas seuls ou les Désert’heureuses : des collectifs en quête d’autres voies prennent forme. Pas encore une révolution, non, mais déjà une révolte.
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Italie : sous la pression d’une ONG, le gouvernement autorise le débarquement de 440 migrants
Le gouvernement italien a cédé sous la pression. Le navire humanitaire Mare Jonio, appartenant à l’ONG italienne Mediterranea, a annoncé au ministère de l’Intérieur qu’il « entrerait dans le premier port accessible » sans autorisation en cas d’absence de réponse dans les 10 heures de sa demande de débarquer, relaie Le Parisien. Plus de 440 migrants ont donc débarqué en Sicile via deux navires humanitaires ayant été autorisés à accoster. Les navires transportaient des migrants sauvés en Méditerranée lors d’une opération menée près de la Libye et de Malte.
Dans le même temps, une autre ONG humanitaire, l’allemande Sea Watch, s’est engouffrée dans la brèche et s’est vue également accorder une autorisation de débarquer avec 352 personnes à bord du navire. « Après des jours épuisants, enfin un port de sécurité pour le #SeaWatch3″, a écrit l’ONG sur Twitter, avec à son bord près de 120 mineurs non-accompagnés.
La Méditerranée, première porte d’entrée des migrants en Europe
En 2021, près de 200 000 migrants ont pénétré illégalement sur le sol de l’Union européenne, a indiqué en janvier 2022, Frontex, l’agence communautaire de gardes-frontières. Un chiffre en hausse sur les quatre dernières années. L’augmentation du nombre de clandestins est particulièrement marquée si l’on prend 2020 comme référence, avec une évolution de + 57 %. La Méditerranée reste la principale voie d’arrivée, avec près d’un tiers des clandestins qui sont passés par cette route. Selon Frontex, les migrants illégaux sont principalement syriens, tunisiens, marocains, algériens puis afghans.
L'Humanité
Amendement Ferrari
Emilio MesletDans l’automobile, c’est la révolution, mais toujours pas la lutte des classes. Mercredi, le Parlement européen a voté l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves à partir de 2035. Sauf que ce texte ne vaut pas pour tout le monde : il ne s’applique pas aux voitures… de luxe. Polluer en Dacia ou en Seat, c’est non. Polluer en Maserati ou en Lamborghini, c’est oui. Nous devons cette idée à une poignée d’eurodéputés issus de la droite italienne, qui ont proposé ce très symbolique « amendement Ferrari ». Voté à 339 voix pour et 229 contre, il autorise, jusqu’en 2036, la vente de voitures de luxe fabriquées à moins de 1 000 exemplaires. En clair, les riches auront un an de plus que le commun des mortels pour répandre du CO2 avec leur nouveau joujou acheté à prix d’or. Deux poids, deux mesures, comme on dit. Allez, roule !
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Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?
Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.
Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !
La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.
Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.
Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.
Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.
Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.
Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.
Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.
Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».
Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.
Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.
Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.
Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.
Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.
“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”
Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.
Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »
Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.
De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies
Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».
Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.
France24 - Monde
L'Iran et le Venezuela, sous sanctions américaines, concluent un accord de coopération de 20 ans
Publié le : 11/06/2022 - 22:06Modifié le : 11/06/2022 - 22:11
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Siavosh GHAZI
L'Iran et le Venezuela, deux grands pays producteurs de pétrole frappés par de lourdes sanctions américaines, ont signé, samedi, un accord de coopération courant sur une période de 20 années. De nombreux secteurs sont concernés par cette coopération, dont le pétrole, la défense et l'agriculture.
L'Iran et le Venezuela, deux pays pétroliers soumis à des sanctions américaines, ont signé samedi 11 juin un accord de coopération sur 20 ans pour renforcer leur alliance face aux États-Unis, leur adversaire commun.
"La signature d'un accord de coopération stratégique de 20 ans (...) montre la détermination des hauts responsables des deux pays à développer les relations bilatérales dans différents domaines", a affirmé le président Ebrahim Raïssi lors d'une déclaration à la presse avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, en visite dans le pays.
Ce document stratégique a été signé par les ministres des Affaires étrangères puis les ministres concernés ont signé des accords de coopération dans les domaines politique, économique, du tourisme, du pétrole et de la pétrochimie, a détaillé l'agence officielle iranienne Irna.
>> À lire aussi : Nucléaire iranien : de l’espoir diplomatique à une nouvelle escalade
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a reçu le président vénézuélien dans sa résidence à Téhéran, a souligné que "l'expérience réussie des deux pays a montré que la résistance est la seule façon de faire face aux pressions américaines".
"Votre résistance et celle du peuple vénézuélien sont très précieuses car elles renforcent la dignité du pays. Aujourd'hui la vision américaine du Venezuela est fondamentalement différente de celle du passé", a-t-il déclaré selon un communiqué diffusé par son bureau.
"Relations étroites" et "amitié indéfectible"
Ali Khamenei a par ailleurs salué les "relations étroites" avec le Venezuela, affirmant que son pays est prêt "à prendre des risques pour aider ses amis quand ils sont en danger".
Nicolas Maduro, arrivé vendredi en Iran, s'est félicité dans sa déclaration à la presse de "l'amitié indéfectible entre les deux pays".
"Nous avons d'importants projets de coopération dans les domaines de la défense, de l'énergie, du pétrole, du gaz, des raffineries et du secteur pétrochimique", a-t-il déclaré, mentionnant aussi "la coopération financière avec la Banque nationale de développement irano-vénézuélienne".
Le président Maduro a également fait état "des projets communs pour produire de la nourriture au Venezuela et l'exporter en Iran et dans la région".
Par ailleurs, Nicolas Maduro a annoncé l'inauguration le 18 juillet du vol Téhéran-Caracas afin de promouvoir le tourisme entre les deux pays. "Le Venezuela est prêt a recevoir des touristes d'Iran qui pourront jouir de la beauté des Caraïbes, des Andes et de l'Amazonie", a-t-il dit.
Les deux chefs d'État ont assisté au palais présidentiel en vidéoconférence à une cérémonie de remise "dans le Golfe" au Venezuela d'un tanker fabriqué en Iran, a annoncé Irna. Il s'agit du deuxième bâtiment sur les quatre commandés par Caracas, a précisé l'agence.
Le ministre iranien du pétrole en visite au Venezuela
Ebrahim Raïssi a lui aussi rendu hommage à la "résistance" du Venezuela face aux États-Unis. "Le Venezuela a traversé des années difficiles mais la détermination du peuple, des responsables et du président du pays a permis de résister aux sanctions", a souligné le président iranien.
"Aujourd'hui, ce pays a surmonté l'hyper-inflation et la croissance économique a repris. C'est un bon signe qui prouve à tous que la résistance fonctionnera et obligera l'ennemi à battre en retraite", a-t-il ajouté.
En mai, le ministre iranien du Pétrole Javad Owji avait effectué une visite officielle au Venezuela, pays qui possède les plus grandes réserves prouvées de brut au monde, et avait rencontré le président Maduro.
Au cours de son voyage, Javad Owji s'était également entretenu avec son homologue vénézuélien Tareck El Aissami pour trouver des moyens de faire face aux sanctions paralysantes imposées par les États-Unis aux deux pays.
Avec AFP et Reuters
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Washington allège certaines sanctions contre le Venezuela pour favoriser le dialogue politique
Exclu du Sommet des Amériques, le président vénézuélien se rend en Turquie
Nucléaire iranien : l'Agence de l'énergie atomique rappelle à l'ordre Téhéran
BBC
Is it the end for the lush lawns of Los Angeles?
By Christine RoBusiness Reporter, Los Angeles
"The era of the lush lawn is over," declares Lynne Toby, a pensioner who has lived in Los Angeles for 40 years.
Ms Toby's attitude toward grass lawns has changed over the years. She wanted a lawn when her son was young and playing sport. But once he stopped, she let it die.
This was partly for practical reasons - as a lawn requires a great deal of maintenance. But the decision was also related to her interest in conserving water, amidst the persistent drought conditions in Los Angeles, California.
Her husband still likes the idea of a traditional lawn and picket fence, but Ms Toby is considering replacing the lawn altogether.
As a volunteer at the Theodore Payne Foundation for Wild Flowers & Native Plants, she is surrounded by alternative ideas.
Milkweed remains a popular plant with customers, she says, due to being both heat-tolerant and butterfly-friendly.
Many conservation-minded homeowners in Los Angeles are in a similar position. Every year, there are more rock gardens, shrubs, cacti, wood chips, wildflowers, and other landscape types appearing in front of Southern California homes.
Water agencies in Southern California have been encouraging these lawn replacements for years. But landscapers and horticulture organisations have seen an uptick in interest since April, when the Metropolitan Water District announced unprecedented new restrictions on outdoor watering, which in the UK would be described as hosepipe bans.
Under the new rules, which came into effect in June, millions of residents are limited to one day of outdoor watering per week. In Los Angeles, two days of outdoor irrigation are allowed, but only outside the hours of 9.00 to 16.00, and on certain days of the week.
Kristen Torres Pawling, who directs sustainability programmes for Los Angeles County, calls this "the dawn of a new era".
New measures are badly needed, given the recurrent dry periods, and uninspiring record of water conservation, in Southern California.
Water agencies offer rebates to encourage lawn replacement, but these incentive programmes are inconsistent, complicated to navigate, and insufficient to cover the full cost of overhauling a lawn.
The cost of lawn replacement might be $10-15/square foot (£8-£12), estimates Pamela Berstler, co-founder of the Green Gardens Group, a consultancy on regenerative land management.
Meanwhile, the rebates for lawn-to-garden transformation are in the range of $2-3/square foot.
According to the Metropolitan Water District, only 2,411 people applied for turf replacement rebates between July 2020 and June 2021. This is a small number for a network of water agencies covering 19 million people in Southern California.
Lawn replacement often comes down to what people can afford: lower-income residents, who have outdoor space, may not have the time, or money to devote to landscape restoration.
Higher-income people can afford to keep up their verdant lawns, simply paying any fines for violating water restrictions.
Ms Berstler calls for a more nuanced approach to landscape restoration than simply seeing all lawns as bad. "These agencies and municipalities have been so focused on removing turf, that...they miss the fact that people actually want grass."
Some types of groundcover are drought-tolerant and have essentially the same functions as lawns. These include patented plants like Kurapia and native, warm-season grasses.
"The type of lawn that is installed most often is a cool-season grass," explains Ms Berstler, which needs twice as much water as warm-season grass. She says that children could continue playing on warm-season grass in winter.
But embracing this more locally appropriate grass would require a change in mentality. Residents would have to be ok with seasonal change, such as seeing their grass go dormant and brown in the winter.
"We have to shift the aesthetics from monoculture lawn to something else," Ms Berstler argues. "The monoculture is not going to stay green on one day [of watering] a week."
A new reality for Southern California's yards doesn't have to be bleak.
Stephanie Pincetl, an expert on sustainability and the environment at the University of California, Los Angeles, offers one vision of how the landscape would change if more people embraced the area's Mediterranean climate.
This would take the place of an unrealistic, aspirational lushness that dates back to white settlers in previous centuries who came from places with more water and thirstier plants.
A more locally appropriate landscape would have more birds and insects, Dr Pincetl says. There would also be more flowering plants. Even the aromas would be different, with "kind of fragrant, pungent, sage-type smells". Overall, "I think you would have a more diverse and interesting outdoor landscape."
Short of this kind of sea change, Ms Berstler believes that for residents who aren't ready for full lawn replacement, even incremental changes would improve soil health and sponginess, which she calls "the most important thing you can do for water conservation".
Mowing the lawn less, using fewer herbicides, and planting a variety of plants wherever possible would help a bit.
So would using soil probes to assess how much moisture is already in the soil, to avoid overwatering. Along similar lines, the Metropolitan Water District has provided a grant to Responsive Drip Irrigation (RDI), which has developed tubing with micropores that analyse and respond to signals from plants' root zones.
The more sophisticated tools may only be accessible to landscaping professionals, however.
An overall issue with the current approach to lawn replacement is that it's very individualised, says Dr Pincetl. There is an element of personal responsibility when it comes to lawns and water use, according to Dr Pincetl, where "the water you use on your lawn is the water I'm not going to be drinking next week".
At the same time, more sweeping community-level changes are needed.
Dr Pincetl calls for "a more robust infrastructure of transformation to really help people who want to make that transformation and don't have that kind of capacity". For instance, youth training organisations could work neighbourhood by neighbourhood to support residents in reimagining their lawns.
At the moment, given the challenges, many people opt for artificial turf. While it's an understandable choice, artificial turf has limited ecological benefits.
Ramin Javahery, a businessperson who has lived in Los Angeles for nearly 30 years, likes artificial grass because it "looks nice" and is "easy to maintain". One month ago, he replaced a lawn with an artificial substitute.
Some people don't even believe that drought exists in Southern California, given the wider problem of politicised distrust in authorities, according to David Bernstein.
Mr Bernstein runs the business, California Nursery Specialties, also known as Cactus Ranch, whose plants are all grown at nurseries in Southern California.
Clearly, one of the challenges around the lawn revolution relates to messaging. But these challenges can be overcome.
As Mr Bernstein says of people who have been holding onto an increasingly antiquated style of lawn, "they can have a beautiful place to live and they don't have to waste water".
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L'Humanité
Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs
ActuSous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .
Marie-Noëlle BertrandUn coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.
Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.
Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.
Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansL’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72 % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.
Des manœuvres jusqu’à la dernière minute
Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.
La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.
Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environnementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.
Climatparlement européen France24 - Monde
Aux États-Unis, la plainte pour viol contre Cristiano Ronaldo classée sans suite
Publié le : 11/06/2022 - 20:38Modifié le : 11/06/2022 - 20:54
FRANCE 24
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Un tribunal du Nevada a classé sans suite, vendredi, la plainte au civil pour viol contre Cristiano Ronaldo, trois ans après l'arrêt des poursuites au pénal. La plaignante, Kathryn Mayorga, une ex-mannequin américaine, accusait l'attaquant de Manchester United de l'avoir violée en 2009 à Las Vegas.
La plainte au civil pour viol contre le footballeur portugais Cristiano Ronaldo, déposée par une ancienne mannequin américaine aux États-Unis, a été classée sans suite par une juge américaine, selon la décision de justice consultée samedi 11 mai par l'AFP.
La juge d'un tribunal du Nevada a classé l'affaire vendredi en raison des irrégularités reprochées à l'avocat de la plaignante Kathryn Mayorga, qui accusait la star du football de l'avoir violée en 2009 dans un hôtel de Las Vegas.
La justice américaine avait décidé dès 2019 de ne pas poursuivre Ronaldo au pénal, faute de preuves. Au civil, un juge avait recommandé en octobre de classer la plainte de Kathryn Mayorga, aujourd'hui âgée de 37 ans, estimant qu'elle était en partie fondée sur des documents piratés issus des "Football leaks" qui n'auraient pas dû se trouver en sa possession.
L'avocat de la plaignante jugée de "mauvaise foi"
Dans ses recommandations, ce juge accusait l'avocat de la jeune femme d'avoir agi avec "mauvaise foi" dans ce dossier. Le tribunal fédéral du Nevada a suivi ces recommandations en estimant que cette "mauvaise foi" avait "persisté".
"Le recours répété à des documents volés et confidentiels pour étayer les accusations portent toutes les marques de la mauvaise foi", a-t-il écrit dans sa décision.
S'il dit "reconnaître" sa "sévérité" pour la plaignante, le tribunal estime que ces "informations mal acquises" ont "imprégné" à tel point la plainte et les accusations, "et probablement les souvenirs et perceptions des événements-clés" chez l'ancienne mannequin, que toute autre décision aurait été "inadéquate".
L'attaquant, qui joue actuellement dans le club anglais de Manchester United, a toujours fermement démenti ces accusations de viol, affirmant avoir eu une relation "complètement consentie" avec la jeune femme.
En juin 2009, la plaignante avait certes appelé la police de Las Vegas pour dénoncer un viol mais elle avait refusé d'identifier son agresseur. Le dossier avait alors été refermé.
375 000 dollars proposés à la plaignante
Une "médiation privée" avait été organisée peu après avec des représentants de Ronaldo, se soldant en 2010 par une transaction financière : 375 000 dollars en échange d'une confidentialité absolue sur les faits présumés ou l'accord, ainsi que l'abandon de toute procédure.
Pour les avocats actuels de Kathryn Mayorga, cet accord est nul et non avenu, notamment en raison du trouble psychologique de leur cliente à l'époque et des pressions exercées à son encontre. Ils réclamaient à Ronaldo jusqu'à 200 millions de dollars d'indemnités.
C'est en août 2018 que la plaignante avait repris contact avec la police de Las Vegas et demandé la réouverture de son dossier, accusant pour la première fois publiquement le footballeur.
Le capitaine du Portugal avait affirmé par la suite que 2018 avait été son "année la plus difficile sur le plan personnel" car son "honneur" avait été "mis en cause".
Avec AFP
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ÉTATS-UNIS
Faute de preuves, Cristiano Ronaldo ne sera pas poursuivi pour viol par la justice américaine
ESPAGNE
Ronaldo condamné pour fraude fiscale à plus de 3 millions d'euros d'amende
BBC
Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water
During the summer of 1883, a caldera in the Sunda Strait, located between the islands of Java and Sumatra, became increasingly turbulent, releasing huge plumes of ash and steam into the sky. Then, on 26 August, an underwater volcano ejected approximately 25 km3 (six cubic miles) of debris, hurtling pumice ash and boiling lava flows across nearby settlements. The eruption killed tens of thousands of people. Krakatoa remains one of the most deadly underwater eruptions in history.
Nearly a century and a half later, on 15 January 2022, another underwater giant awoke from its slumber, this time off the shores of Tonga. The Hunga Tonga-Hunga Ha’apai eruption and resulting tsunami were different, however. Volcanologists were able to document the underwater mountain’s violent release in real time, and what they found confounded their expectations.
The South Pacific nation was all but cut off from the rest of the world after an undersea communications cable was severed by the explosion, but satellites captured hundreds of lightning discharges issuing forth from the volcano’s ash clouds. Remote sensors recorded powerful shock waves reverberating across the globe for days. A column of ash rose to never before seen heights, lingering in the outer reaches of the planet’s atmosphere.
The Hunga Tonga eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga – and an unfolding tale of mystery and caution for the world. It prompted scientists to rethink their ideas on the hazards posed by the many submarine volcanoes lurking beneath the oceans. Now, the hunt is on to find these underwater seamounts in order to protect land and ocean alike.
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With increasingly sophisticated methods of detection, volcanologists hope to improve early warning systems, determine environmental impact, mitigate hazards posed by eruptions, and aid in ecosystem recovery. Who are the people trying to find where the next underwater volcano is hiding? And where do they look next?
Volcanos in the deep sea are much more difficult to locate than those at ground level; indeed, we know more about the surface of the Moon than we do about the ocean floor. But Hunga Tonga’s eruption has galvanised the scientific community and underscored the need for further exploration of this uncharted realm. In April 2022, New Zealand’s National Institute of Water and Atmospheric Research (Niwa) launched an ocean voyage to the site Tonga’s dramatic eruption. Their vessel, the RV Tangaroa, surveyed thousands of square kilometers of the seafloor and collected video images and physical samples, which are now being studied back on land.
Volcanologists hope to improve early warning systems, and mitigate the environmental and economic damage caused by eruptions (Credit: Shinobu Maeda/EyeEm/Getty Images)
Given that the region is so seismically active, Niwa is in a unique position to investigate Hunga Tonga’s dramatic impact. “Before our voyage, we had only anecdotal information from the small boats that had gone out from Tonga’s mainland,” says Mike Williams, chief scientist of oceans at Niwa. Underwater volcanos often fall under their own weight. When seawater mixes with magma, this can lead to an explosive collapse, which in turn may generate a tsunami (and create noxious vapours on land). “Imagine a ringed cake tin, and one side has exploded outside of the tin,” explains Williams.
Researchers aboard the Tangaroa had a few immediate goals: map the site, retrieve volcanic deposits to help understand the chemistry and geology of the eruption, and examine the caldera’s impact on the surrounding seabed. “We arrived at the volcano at dawn, and saw the sun rise over two jagged peaks oozing fire and doom and violence,” says Kevin Mackay, veteran volcanologist and leader of Niwa’s voyage.
Once the vessel reached the outer caldera of Hunga Tonga, a remotely operated Deep Towed Instrument System (DTIS) traveled to the seamount’s flanks. There, the unmanned vessel glided down toward the seafloor like a torpedo with wings, allowing the team to record video footage and take samples. “It was a bit scary,” says Mackay. “The constant risk of a minor eruption under our steel boat meant we could, at any moment, sink in the blink of an eye.”
The team’s trial deployment of this new instrumentation allowed them to sniff out other volcanic plumes and to document changes to Hunga Tonga’s structure, which turned out to be rather dramatic.
“Before the eruption, the caldera was about 120m (396ft) high. Now it’s a kilometer deep,” says Mackay. “Additionally, we found pyroclastic flows – turbulent, dense, violent rivulets that have flowed along the seafloor – at least 60km (37 miles) away, radiating from all angles.”
Niwa’s voyage was part of the Tonga Eruption Seabed Mapping Project, an endeavour funded by the Nippon Foundation, a non-profit based in Japan which has helped underwater research since 1962. The programme is also supported by the General Bathymetric Chart of the Oceans (Gebco), an organisation aiming to map the world’s ocean floor by 2030. While Niwa doesn’t actively monitor submarine volcanos, the organisation has an active research programme geared toward investigating seamounts, many of which are extinct volcanoes.
Hunga Tonga's eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga (Credit: Dana Stephenson//Getty Images)
Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water. Those that scientists have observed, however, may give us clues to future disasters. In 2018, for example, an underwater eruption off France’s Mayotte Island gave rise to a colossal new seamount, revealing a high level of seismicity in the region. Mayotte is now continuously monitored, its activity regularly updated by a group of scientists on Revosima, a coordinated platform which watches over volcanic hazards such as magma flow, water temperature and acidity, as well as seismicity.
Efforts like Revosima are particularly critical for ongoing eruptions, but they are extraordinarily expensive. Ship cruise time and operations can cost up to €50,000 day (£43,500). Securing a cable near a volcanic site (which allows for local data collection) can cost millions. Infrastructure takes years to fund and establish.
But the research is critical – not just so that we can ascertain the dangers posed to us by active volcanoes, but also so that we can develop a better understanding of their environmental impact.
People are interested in volcanoes because they are a risk – Javier Escartin
The way that these natural phenomena occur can tell us about how ecosystems recover, since volcanic eruptions tend to follow similar patterns of destruction as human disturbances such as mining, ocean trawling, fishing and other extractive operations. Much of a submarine volcano’s impact may be from the stirring up of the seabed or the blanketing by sediment, for example.
“People are interested in volcanoes because they are a risk,” says Javier Escartin, bathymetric researcher at the Laboratoire de Géologie at the Ecole Normale Supérieure in Paris. “In general, deep volcanoes do not pose much danger; more dangerous are those near the sea surface or that emerge above it.” Approximately 1,500 potentially active volcanoes dot the globe (about 500 of which have erupted in recorded time), but those do not account for the continuous belt of volcanoes on the ocean floor – of which there are untold hundreds. Many of these are likely located along the Pacific Rim, in the so-called Ring of Fire which circles the Pacific Ocean. Most dangerous are volcanic islands where humans reside.
“Imagine an explosion the scale of Tonga in the Mediterranean or Hawaii,” says Escartin. “The death and destruction, the damage to the economy and transportation systems… but of course we can’t study the volcanoes if we don’t know where they are.”
The RV Tangaroa has surveyed thousands of square kilometres of the seafloor near New Zealand on recent missions (Credit: Marty Melville/AFP/Getty Images)
How do volcanologists search for these as yet undiscovered submarine volcanoes, especially when bathymetric data is relatively sparse? Hydroacoustic monitoring is one answer. When a volcano erupts underwater, it produces acoustic energy: when lava as hot as 1,200C (2,192F) interacts with near-freezing seawater, it vaporises, causing an explosion of sound – from sharp cracks and thunderous booms to slow rumbles. Seismic energy is converted to underwater acoustic energy at the seafloor-water boundary, a kind of Goldilocks zone for those listening for underwater vibrations.
At depths of approximately 1,000m (3,300ft), pressure, temperature and salinity combine to slow the movement of sound through water, facilitating its transmission. This zone is known as the Sound Fixing and Ranging (Sofar) Channel (whales use this same acoustic channel to communicate with one another underwater). Hydrophones, or underwater microphones, can detect the acoustic signal from sound waves produced by a conversion of seismic energy along the Sofar channel. This acoustic data gives clues to the emplacement of lava flows, a potential warning of impending or ongoing eruptions.
This shotgun blast into the sky was unique – Kevin Mackay
Researchers understand the collapse of volcanic islands as part of their geological history, and some expect the flanks to give away and collapse into the ocean, resulting in landslides, earthquakes and major tsunamis. “Though we have not had one such major event in recorded history, consequences could be catastrophic,” says Escartin. In the meantime, geologists and volcanologists continue their underwater detective work with the “crime scenes” available to them.
Consider Axial Seamount, an active volcano off the Pacific Northwest coast of the United States, and the most active underwater volcano known. With documented eruptions in 1998, 2011, and 2015, it is also the most heavily surveyed underwater volcano in the world. Bottom pressure recorders show that Axial is slowly reflating, while remote operated vehicles have discovered new lava flows, suggesting another eruption could happen in the not-too-distant future.
The United States maintains a Volcano Disaster Assistance Program, which includes geologists, volcanologists and other experts in all aspects of volcano hazard assessment, monitoring and volcano-emergency response. Many governments have similar teams in place. Would-be amateur volcano hunters can consult the USG’s handy guide to volcanoes, including a FAQ about eruptions portrayed in movies (turns out scientists can’t actually drive across bubbling lava in real life). But the guidelines for underwater volcano-generated tsunamis are still being written.
Few submarine eruptions have been documented because they are hidden beneath the water, making detection difficult (Credit: Mary Lyn Fonua/AFP/Getty Images)
“Hunga Tonga erupted out of type,” says Mackay, “and that’s what’s confused us: this volcano didn’t behave the way textbooks say it should.” The eruption in Tonga was more explosive than a super volcano, but instead of blowing apart, the volcano remained intact, prompting volcanologists to reassess their theories about what mechanism might have caused such violence. More puzzling still was the fact that Hunga Tonga’s energy dispersed in a sheer vertical pattern rather than outward across the seafloor. “This shotgun blast into the sky was unique,” says Mackay.
Hunga Tonga’s massive explosion not only generated ocean waves, it also produced sound waves and atmospheric waves, oscillations which radiated outward. These waves reached more than 100km (60 miles) into the atmosphere and traveled outwards at a speed approximately twice as fast as a jet liner. Even more unusual, “the waves didn’t follow the traditional pattern of decay”, says Williams. “They seemed to hold more energy and create a wave that was well recorded, even as far as the Ross Ice Shelf in Antarctica.”
Researchers are still trying to piece together the series of events that created, by any metric imaginable, one of the most devastating eruptions of the century. Hunga Tonga’s explosion was estimated to have unleashed the energy equivalent of 10 million tons of TNT, a paroxysm of ash and angry seawater that practically smothered the island.
The eruption not only disrupted local infrastructure, polluting water supplies and cutting off roadways; it had ripple effects across the globe. Earth is dotted with countless other submarine volcanos, any one of which could unleash its fury without notice. By studying Hunga Tonga, we can learn more about what protective measures to take when it comes to these other underwater time bombs, ticking away.
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France24 - Monde
Crise des sous-marins : l'Australie dédommage Naval Group pour rupture de contrat
Publié le : 11/06/2022 - 07:06Modifié le : 11/06/2022 - 08:19
FRANCE 24
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Après la rupture, en septembre 2021, d'un méga contrat de 56 milliards de d'euros pour la livraison de sous-marins français, l'Australie a annoncé qu'elle allait verser 555 millions d'euros à Naval Group. "Un accord important", selon le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, pour "ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l'Australie" et "regarder vers l'avant".
C'est le point d'orgue d'une crise sans précédent entre la France et l'Australie. Canberra a dévoilé samedi 11 juin un accord de compensation massive avec le fabricant français de sous-marins Naval Group, mettant un terme financier à un conflit qui a envenimé les relations entre Canberra et Paris pendant près d'un an.
Le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que l'entreprise française avait accepté un "règlement juste et équitable" de 555 millions d'euros, pour la rupture du gigantesque contrat de 56 milliards d'euros, qui avait occasionné de vives tensions diplomatiques entre Paris et Canberra à l'automne dernier.
Naval Group a confirmé avoir signé un "accord équitable" avec l'Australie mais sans préciser le montant du dédommagement.
De son côté, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a déclaré "prendre acte" de l'accord de compensation qui permettra "d'ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l'Australie et de regarder vers l'avant".
Le "contrat du siècle" torpillé par l'Australie
En septembre 2021, le Premier ministre australien d'alors, Scott Morrison, avait mis fin soudainement au contrat français en préparation depuis une dizaine d'années.
Le chef du gouvernement annonçait que son pays achèterait des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités nucléaires.
Scott Morrison s'est alors attiré les foudres du président français Emmanuel Macron qui l'a accusé de tromperie et a rappelé son ambassadeur d'Australie en signe de protestation.
Les relations entre les deux pays sont restées glaciales jusqu'à l'élection en mai de Anthony Albanese, de centre gauche.
Depuis son arrivée au pouvoir, celui-ci s'est empressé de rétablir les relations tendues avec la France, la Nouvelle-Zélande et les nations insulaires du Pacifique qui reprochaient au gouvernement conservateur précédent sa lenteur en matière de changement climatique.
"Nous sommes en train de rétablir une meilleure relation entre l'Australie et la France", a déclaré Anthony Albanese, se disant "impatient de répondre à l'invitation que m'a faite le président Macron de me rendre à Paris à la première occasion".
Des sous-marins pour contrer la Chine
Au total, l'échec du contrat des sous-marins français aura coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, a précisé leur Premier ministre, sans qu'ils aient pu en tirer un quelconque bénéfice.
Le contrat de sous-marins constitue la pièce maîtresse de la stratégie australienne de défense face à une Chine à l'influence grandissante dans la région, sous la présidence de Xi Jinping.
Les sous-marins à propulsion nucléaire pourraient permettre à l'Australie d'opérer de façon plus furtive et plus dissuasive vis-à-vis de la Chine. Mais une grande incertitude règne sur l'échéance à laquelle l'Australie pourra effectivement posséder ces appareils.
>> À lire : l'affaire des sous-marins australiens torpille les relations entre Paris et Washington
Le premier sous-marin américain ou britannique ne sera vraisemblablement pas en service avant des décennies, ce qui laissera un vide pour l'Australie dont la flotte actuelle est vieillissante.
Le choix du fournisseur aura un impact économique important et des implications stratégiques, liant étroitement la marine australienne à celle de la nation choisie.
L'ancien ministre de la Défense et actuel leader de l'opposition, Peter Dutton, a déclaré cette semaine qu'il avait décidé de s'approvisionner auprès des États-Unis, une révélation inhabituelle compte tenu de la sensibilité des négociations en cours.
Le gouvernement actuel a insisté sur le fait qu'aucune décision n'a encore été prise.
Avec AFP
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Crise des sous-marins : Emmanuel Macron rétablit le dialogue avec l'Australien Scott Morrison
Crise des sous-marins : la fuite d'un SMS d'Emmanuel Macron à Scott Morrison irrite Paris
Crise des sous-marins : face à Emmanuel Macron, Joe Biden reconnaît des maladresses
L'Humanité
Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…
Actu À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.
Emilio MesletC’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.
Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».
Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »
« Catastrophe naturelle »
Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».
Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.
intempériesagricultureClimat France24 - Monde
Nucléaire iranien : de l’espoir diplomatique à une nouvelle escalade
Publié le : 11/06/2022 - 07:27
Sophian AUBIN
La décision de l'Iran, jeudi, de retirer 27 caméras de surveillance de ses activités nucléaires, ravive les inquiétudes de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Désormais paralysés, les pourparlers en vue d’un nouvel accord sur le nucléaire iranien semblaient pourtant en passe d’aboutir il y a quelques mois.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dénoncé, jeudi 9 juin, la décision de l'Iran de retirer 27 caméras de surveillance des activités nucléaires, déplorant un "coup fatal" aux pourparlers dans ce dossier sensible, si le blocage devait persister.
La veille, Téhéran expliquait avoir déconnecté certaines de ces caméras, sans en préciser le nombre, pour protester contre le vote au Conseil des gouverneurs de l’AIEA d'une résolution qui rappelait fermement l’Iran à l'ordre et condamnait des violations répétées de l’accord mis en place.
Ces mises en garde ont provoqué l’ire du président conservateur iranien Ebrahim Raïssi : "Vous croyez que vous adoptez une résolution à l’AIEA et que nous allons reculer ? Au nom de Dieu et de notre grande nation, nous ne reculerons pas d’un pas", a-t-il déclaré.
La déconnection des caméras "pose naturellement un sérieux défi à notre capacité à continuer à travailler là-bas", a déploré le directeur général de l'Agence, Rafael Grossi, lors d'une conférence de presse au siège de l'instance onusienne à Vienne, jeudi.
"Il faudrait profondément méconnaître l’Iran d’aujourd’hui pour être surpris d’une telle réaction" explique Thierry Coville, chercheur à l'IRIS, spécialiste de l'Iran. "Une partie de l’entourage de l’actuel président souhaiterait que leur pays sorte du traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP)", explique-t-il. "En acceptant, fin novembre 2021, de revenir à la table des négociations avec Washington - honni dans cette frange 'ultra dure', le pouvoir iranien avait fait preuve d’une forme de pragmatisme, et ce en dépit de son idéologie anti-occidentale. Mais face aux condamnations de l’AIEA mercredi, il est évident que les maîtres de Téhéran n'allaient pas rester les bras croisés."
L’optimisme, puis la paralysie
Il y a quelques mois, à peine, et malgré les inquiétudes que faisait planer Moscou sur le dossier, l’heure était pourtant à un optimisme prudent. Le 15 mars, le directeur de l’AIEA lui-même, sur le plateau de France 24, se félicitait qu’un nouvel accord sur le nucléaire iranien ne soit "pas loin" d’être réalisé.
Après des mois de négociations indirectes à Vienne, via une médiation européenne, un texte était en effet en passe d’être signé. Il devait permettre la levée partielle des sanctions américaines et un retour de l’Iran dans les clous de l’accord de 2015. Conclu sous l’administration de Barack Obama, Donald Trump en avait retiré les États-Unis en 2018.
Pour Thierry Coville, le retrait américain et le retour de sanctions aggravant la pauvreté de la société iranienne ont décrédibilisé cet accord conclu en 2015 par les modérés, dont faisait partie l’ex-président Hassan Rohani. Donald Trump a ainsi concouru au triomphe des franges les plus conservatrices de la classe politique iranienne, lors des élections législatives de 2020, puis de la présidentielle, en 2021.
Orphelin de son parrain américain et de ses signataires iraniens, l’accord survit péniblement jusqu’à l’arrivée démocrate Joe Biden, en 2021. L’ancien colistier de Barack Obama était déterminé à ressusciter l’accord conclu par ce dernier six ans plus tôt. Comment, dès lors, expliquer l’impasse l’actuelle ?
L’Iran a entre-temps posé une nouvelle condition : le retrait des Gardiens de la révolution, le corps d’élite de l’armée iranienne, de la liste américaine des "organisations terroristes". Requête à laquelle l'émissaire américain pour l'Iran, Robert Malley, répondait, fin mars, par un refus catégorique - "y compris en cas d’accord".
La conséquence de la "politique de pression maximale" de Trump
"Washington objecte que cette question n’a 'rien à voir' avec le dossier nucléaire, ce qui n’est 'pas faux', mais demeure néanmoins 'assez hypocrite'", estime Thierry Coville. "Placer les Gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes est une décision qui avait été prise par Donald Trump en 2019, dans l’optique d’exercer une 'politique de pression maximale' contre le régime iranien. Or cette mesure du président républicain ambitionnait alors clairement de pressuriser Téhéran, dans l'espoir de renégocier un accord plus dur avec l'Iran".
Dans une république islamique dirigée par les "ultra durs", ceux qu’on appelle les "pasdarans" constituent le "cœur du pouvoir", continue le spécialiste de l’Iran. "Qu’ils soient placés sur la liste des organisations terroristes par Washington est inacceptable pour le pouvoir en place et ses soutiens, c’est là, à la fois, une question d'idéologie et de fierté nationale".
Du côté américain, la question des Gardiens de la révolution est un "enjeu de politique intérieure", continue Thierry Coville. Selon lui, Joe Biden et les Démocrates sont en mauvaise posture tandis que s’approchent les élections de mi-mandat, et l’idée de faire preuve de fermeté face à l’Iran est vendeuse électoralement. "Mais la priorité même pour Washington, ne devrait-elle pas être cet enjeu de sécurité collective que représente la clôture du dossier nucléaire iranien ?" s’interroge le spécialiste. "L’escalade actuelle risque d’amener une des parties à aller trop loin, ce qui nous fait entrer dans une période de très fortes tensions".
Deux directions
Sur le terrain, loin de Washington, le programme nucléaire a en effet repris, en violation des engagements iraniens : les centrifugeuses tournent à plein régime, et le pays rapproche toujours du seuil d’enrichissement de l’uranium qui lui permettrait de produire une arme atomique.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a prévenu que les dernières "provocations" de Téhéran risquaient d'aboutir à "une crise nucléaire aggravée" et à un "isolement économique et politique accru de l'Iran".
Mais dans le même temps, il a laissé la porte ouverte à la diplomatie, assurant vouloir toujours sauver l'accord sur le nucléaire. À ce stade, sa relance répondrait encore "fortement aux intérêts de sécurité nationale" des États-Unis, a-t-on expliqué dans son entourage.
"Les choses peuvent aller dans les deux directions", dit à l'AFP Ali Vaez, de l'organisation de prévention des conflits International Crisis Group.Selon lui, "les tensions des derniers jours peuvent pousser les dirigeants à Téhéran et Washington à prendre le compromis qui est sur la table", ou au contraire provoquer "un autre cycle d'escalade qui ne fera qu'empirer".
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Berlin, Londres et Paris exhortent l'Iran à "mettre fin à l'escalade nucléaire"
La Grèce accuse l'Iran de "piraterie" après la saisie de deux pétroliers
Reportage
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
France24 - World
Reconsidering modern art's sacred monster: Picasso in a post-MeToo world
Issued on: 10/06/2022 - 18:43
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Eve JACKSON
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Pablo Picasso's problematic relationship with the opposite sex has long been documented: by the women who shared his life and by the art critics and biographers who relayed the artist's musings, such as "there are only two kinds of women: goddesses and doormats". As the Picasso Museum in Paris invites feminist artist ORLAN to revisit his portraits in "Weeping Women Are Angry", we speak to art critic and author Judith Benhamou. She tells us why "like many geniuses, Picasso was a monster" and how his sexual appetite fuelled his creative impulses.
We also discuss Picasso's family life, as illustrated through a series of portraits of his daughter Maya.
Plus we talk about how cancel culture might affect someone widely accepted as a totemic figure in modern art.
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#The 51%
Johnny Depp v Amber Heard: What it means for the #MeToo movement
#The 51%
#MeToo in music: Female artists and DJs campaign against sexual harassment
Perspective
'Black Box' by Shiori Ito: The book that spearheaded Japan's #MeToo movement
France24 - World
Putin 'will probably never stop' denying existence of Ukraine: Austrian FM
Issued on: 10/06/2022 - 19:01
Catherine NICHOLSON
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Austria's Foreign Minister Alexander Schallenberg speaks to FRANCE 24 about the latest comments by the Russian president that his country needs to "take back" lands that were once claimed by Russia – saying that Vladimir Putin "will probably never stop" denying the existence of Ukraine.
After two Britons and a Moroccan were handed death sentences by a court in the self-proclaimed, Russian-backed People’s Republic of Donetsk in eastern Ukraine, Schallenberg condemned the ruling: "These are prisoners of war [...] an exchange of prisoners of war is what is needed. These kinds of show trials are exactly the contrary and are utterly unacceptable."
The Austrian foreign minister went on to underline the need for EU unity after a laborious period of negotiations before the bloc agreed on its latest package of sanctions: "We have to be aware that Moscow, Beijing and others are observing us. We are great in Europe at showing our divisions, and in this case unity is the key word and we have to show this unity faced with this aggression."
Schallenberg also defended Austria's continued diplomatic efforts with Russia and went on to admit that his country had been "naïve" regarding Russia in the past.
Finally, asked about Ukraine's ambitions to join the European Union, the minister called for the EU to "think harder about how to make Ukraine part of the European family".
Produced by Isabelle Romero, Sophie Samaille, Georgina Robertson and Perrine Desplats
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Macron draws new wave of criticism over call not to 'humiliate' Russia
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Do sanctions work? EU bets on oil embargo while Moscow blocks grain exports
EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - World
Smashing the glass ceiling: EU bill calls for 40% quota for women on boards
Issued on: 10/06/2022 - 17:13
Annette Young
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In what is set to be a landmark agreement for gender equality, the EU is to vote on legislation where companies will face mandatory quotas to ensure women have at least 40 percent of seats on corporate boards. Annette Young talks to Carlien Scheele from the European Institute for Gender Studies on what it means for businesses across the European bloc. Also as the Taliban continues to ban schooling for girls aged over 11, we meet the Afghan people risking all to ensure girls receive an education. Plus the story of Viola Smith, the first female professional jazz drummer who fought for greater recognition of women in the industry.
New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
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The Saturday Profile
Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
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By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
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France24 - World
French midfielder Tchouameni joins Real Madrid on a six-year deal from Monaco
Issued on: 11/06/2022 - 14:56
NEWS WIRES
France midfielder Aurelien Tchouameni has joined Real Madrid from Monaco, both clubs announced on Saturday.
According to sources the 22-year-old has cost the Champions League and La Liga holders more than 80 million euros ($84 million) as well as an additional 20 million euros in bonuses.
The former Bordeaux playmaker has won 10 caps since making his Les Bleus debut in September.
"Real Madrid and Monaco have agreed on the transfer of the player Aurelien Tchouameni, who will be linked to the club for the next six seasons," they said.
"Next Tuesday, June 14, at 12:00 at Real Madrid City, the presentation ceremony for Aurelien Tchouameni as a new Real Madrid player will take place after the corresponding medical examination," they added.
Madrid have also signed Chelsea centre-back Antonio Ruediger ahead of the new season but missed out on Paris Saint-Germain's Kylian Mbappe last month as he decided to stay in the French capital.
(AFP)
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El País (ESP)
Viajar a Yucatán siempre es una gran idea: playas caribeñas, gastronomía y patrimonio
MÉXICOHacienda, queso de bola, cenote o 'cuatrimoto' son conceptos con los que aquí el viajero se familiariza. Recorremos el Estado mexicano al encuentro de fascinantes experiencias más allá de Chichen Itzá y la cochinita pibil
Un artículo que pretenda hablar de las cualidades de Yucatán bien podría empezar a la sombra de un paraguas en la cola de entrada al yacimiento maya de Chichen Itzá, a la sombra de una ceiba —árbol sagrado de los mayas— o a la de una palapa improvisada en una playa de Progreso. También podría hacerlo sobre una barca ante esa mancha rosa que trazan los flamencos sobre el agua de Ría Lagartos. Incluso podría comenzar en la mesa del delicado restaurante Picheta o en el mercado de Mérida, o comiendo una marquesita en el paseo de Montejo de la ciudad o en uno de los tantísimos cenotes. O cientos de años atrás cuando el mundo maya ordenaba el caos, o en cualquiera de sus reservas ecológicas. O rezando el credo yucateco que dice: “Creo en el salbute y en el panucho, en el poc chuc de Ticul, los huevos motuleños y los lomitos de Valladolid. Creo en el frijol con puerco, en la cochinita pibil, el siquilpac, los papadzules y en el dulce de papaya con queso de bola…”. A nadie le extrañaría, seguro. Pero en esta ocasión el viaje va a empezar sobre el asiento de un cuatrimoto, como llaman a los quads en el pueblo de Izamal, con las manos al volante, a punto para arrancar, dispuestos a recorrer la primera de nuestras apuestas de una posible ruta por los lugares menos conocidos de uno de los Estados más turísticos de México.
01 Un pueblo mágico
Entre los muchos pueblos mágicos de Yucatán, Izamal es de los que más se acercan a esa distinción. La posibilidad de descubrirlo en cuatrimoto no debe pasarse por alto. La llaman la ciudad de las tres culturas. Su color es el amarillo por voluntad de autoridades y vecinos. En cuanto se pone un pie en el acelerador del vehículo y se desprecinta el paseo, se entiende por qué. Sus orígenes son más antiguos que los de Chichen Itzá y Uxmal (otra gran joya arqueológica), de ahí que algunos aún la conozcan como la ciudad de los cerros por la monumentalidad (entonces) de sus pirámides (hoy restos visibles). Los primeros asentamientos mayas de Izamal (que significa rocío que desciende del cielo) se remontan al siglo III y fue un gran centro de poder político y religioso, pero antes de la llegada de los españoles ya estaba abandonada. Sobre sus ruinas se construyó su mayor atracción. Todo gira (incluso el viajero en su cuatrimoto) alrededor del convento de San Antonio de Padua, especial por varios motivos: tiene el segundo atrio más grande del mundo y su superficie (unos 7.800 metros cuadrados) resulta ciertamente impactante. Cuando se piensa en esa preferencia por el espacio al aire libre se descubre que tenía una finalidad evangelizadora.
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En cualquier caso, qué bien queda el amarillo intenso del convento entre el cielo, tan azul, y el manto verde del jardín en el que las parejas se van describiendo mutuamente su mundo propio. Por supuesto el señor de la estatua es fray Diego de Landa, obispo que inició la construcción del convento en 1553. Cuando cae el día y afloja el sol, los visitantes estirados sobre el césped despiden la tarde tratando de ralentizar el tiempo y la permeabilidad de la belleza del cielo. Es entonces cuando resulta más asombroso entrar en la plaza vecina, a la que acuden en masa los pájaros que durante el día han evitado el calor. La línea melódica de sus cantos de alegría no resulta lírica, sino más bien estridente, pero igualmente es un espectáculo de esos que uno sabe que guardará en el recuerdo: podrá olvidar la plaza, pero no ese concierto.
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02 Un festival de sabores
Si se ha de elegir un restaurante estratégico, sin duda hay que decantarse por el Picheta, en Mérida, en el mismo corazón de la capital de Yucatán, con una terraza que guarda las mejores vistas de la plaza Grande y la catedral de San Ildefonso. El festival de sabores que poetiza la mesa concentra lo prehispánico, lo colonial y lo actual, y es ideal para descubrir (o volver) la cocina yucateca en su máxima expresión. Por supuesto, uno puede beber cerveza artesanal Ceiba (más yucateco, imposible), en cuya etiqueta se leen estos versos: “Quisiera ser mosquito / y entrar en tu mosquitero / para cantarte, bajito / canciones de Manzanero”, en recuerdo del gran cantante de boleros, cuyo nuevo museo Casa Manzanero, situado en el número 60 del paseo de Montejo, es una visita obligada; una cita con la sensibilidad hecha música y con la conciencia cultural de un yucateco carismático, alegre y solidario.
Tras el paréntesis melódico, atención al taco de cerdo pelón servido en tortilla de maíz azul, con aguacate, cebolla morada, cilantro y salsa habanera. Irresistible. Estamos en un edificio de más de 350 años, en el corazón del centro de Mérida, degustando gastronomía de origen, de evolución (de la tradición) y de autor.
03 Una hacienda
En Yucatán uno se familiariza rápido con conceptos como cenote, banco confidencia o queso de bola, y el concepto hacienda es muy digno de tener en cuenta. Muchas de ellas han sido reconvertidas en restaurantes y hoteles. Eran lugares en los que, en la época de la colonia, los conquistadores se instalaron en grandes terrenos donde se dedicaban principalmente a la agricultura y ganadería. En el siglo XIX muchas de ellas produjeron el henequén, el oro verde con el que se fabricaban las sogas. Hay incontables haciendas, para todos los gustos y de todas las medidas. Un ejemplo de hacienda bien conservada y reconvertida en hotel con muy buen gusto es la Hacienda Xcanatun. Se cree que fue construida alrededor del año 1800 sobre ruinas mayas de la época precolombina. Su arquitectura colonial se ha modernizado de manera armónica y consecuente. Casa de Piedra es el nombre de su restaurante y un punto de referencia en la ciudad de Mérida. La cocina de la chef zacatecana Reyna García se define como regional y espontánea, inesperada y sorprendente. Reinventa la tradición introduciendo contemporaneidad y jugando con pastas o risottos, algo muy atrevido en la cocina mexicana. Un viaje a los orígenes que por supuesto incluye platos míticos yucatecos como la sopa de lima y la cochinita pibil, pero diferentes a los que irremediablemente el viajero probará en otros lugares.
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04 Un sitio arqueológico
La mayoría de los viajeros que llegan a Yucatán tienen una primera cita con la arqueología en Chichen Itzá y una segunda en Mayapán. Sin embargo, hay otros sitios arqueológicos a tener en cuenta. Uxmal es el centro religioso más grande de la zona, floreció entre los años que van del 600 al 900 de nuestra era. Evidentemente, la Unesco lo declaró patrimonio mundial. Es ideal para entender la capacidad constructiva de los mayas, conocedores de las estrategias para el abastecimiento y almacenamiento de agua.
La presencia de iguanas caminando cerca de nuestros pies o tostándose al sol sorprende solo al inicio de la visita. La interpretación tradicional del significado de Uxmal es “tres veces construida”, lo que podría deberse a las ocupaciones sucesivas del lugar. También es posible que el vocablo ux (“cosechar”, en el maya yucateco) transmita la idea de las abundantes cosechas propias de la región Puuc, que conserva aquí el asentamiento más representativo de su arquitectura. Las fachadas están decoradas con mascarones de Chaac, el dios de la lluvia, paneles con jeroglíficos y altas cresterías. Entre los edificios más impactantes están la Pirámide del Adivino, la Casa de las Palomas y el Cuadrángulo de las Monjas.
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05 Una ciudad
Esta es una de las ciudades coloniales que mejor mezclan la conservación de la identidad y la del paisaje, estructurada, como es lógico, de manera cuadriculada a partir de su parque de la Mestiza o Zócalo, por lo que es imposible perderse (y cansarse, todo está cerca). En su ayuntamiento conviene prestar atención a los murales del yucateco Manuel Lizama sobre la historia de Valladolid. Más arte popular espera en la vecina Casa de los Venados y en el Museo de San Roque. Pero más interesante aún es la Calza da de los Frailes, una calle que conduce al parque de Sisal y a la iglesia y exconvento de San Bernardino de Siena, primera sede de los franciscanos aquí, un tesoro arquitectónico que con su imponente estructura y su discreto estilo franciscano se ha convertido es un ejemplo de conservación de patrimonio. En la calzada se entiende por qué Valladolid atrae a mochileros sofisticados y a extranjeros sin prisa alguna que se adaptan enseguida al ritmo de la ciudad y sueñan con quedarse. Los estudios creativos, las concept stores y los cafés con wifi y aire de coworking dan una alegría al viajero, pues a nadie le gusta más que le sorprendan.
06 Una comunidad maya
A apenas 30 minutos en coche de Chichen Itzá se encuentra el pueblo de Yaxunah, gestionado como una comunidad maya. La experiencia incluye una inmersión en el mundo del maíz, baños en el cenote de Lol-Ha (sin duda, de los mejores al aire libre) y, por supuesto, la comida: la cochinita pibil cocinada enterrada bajo la tierra, de la manera más auténtica. Se ofrece también la posibilidad de un taller de tejido y artesanía. El objetivo de la comunidad es compartir su cultura y tradiciones y mejorar a un mismo tiempo el entorno del pueblo.
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07 Una playa
Una opción de playa popular e insuperable por su autenticidad y capacidad de transportación a un mundo más primitivo, tan necesario en nuestro mundo globalizado, es Celestún. Al lado guarda una de las reservas naturales de flamencos más pictóricas del planeta, y sigue siendo inexplorada y hecha de elementos básicos: mar, arena y palapas (esas sombrillas creadas con ramas y troncos). Estamos en una península frente al golfo de México y solo sobra sol. Si se necesita algo más para pasar el día, en La Palapa de la Tía Candi se ofrecen ceviches hechos en casa. Nunca mejor dicho porque salen de la misma casa de Candi. Este tipo de pueblos y de playas (aún vírgenes; así era Tulum hace 20 años) inspiran el deseo de rebelarse contra la fugacidad de los viajes, que, como la vida, pasan más deprisa de lo que debieran.
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08 Ocho cenotes semivírgenes
Los cenotes son un reclamo constante e inevitable en cualquier ruta por Yucatán. Por más que al inicio puedan generar dudas, acaban generando adicción. Los hay cubiertos y los hay al aire libre, también subterráneos y kilométricos. Son tan fotogénicos, ay, que parecen puestos ahí como de encargo, para alargar el momento, pues no son lugares para decisiones precipitadas. Se observan con la mente y con los ojos, y se disfrutan con los cinco sentidos. Aunque hay parques temáticos con ellos como protagonistas como Tsukán o Chichikan, los más atractivos para aventureros e igualmente seguros son los cenotes semivírgenes.
Elegir uno, dos, tres o cuatro es tarea difícil que generará competencia; aun así, cuesta poco reconocer la belleza natural (y a menudo indecente) de cenotes paradisiacos como Kikil, en el municipio de Tizimín, cuyo baño en su manantial de agua dulce entre árboles, senderos, palapas y cantos de pájaros es a todas luces revelador. Si se visita Río Lagartos o San Felipe, Kikil es, claramente, digno de marcar en el mapa. Más cerca de Mérida y para amantes del buceo: Noh Mozón, “gran remolino” en lengua maya. Es un cenote semisecreto y semiabierto con bóveda, con una altura de 9 metros sobre la superficie del agua, un diámetro de 30 metros y 45 metros de profundidad. Como en otros tantos, se desciende mediante escalera de madera que deja en la plataforma desde la que conviene deshacerse del miedo cuanto antes. El cenote Nah Yah, a unos 45 minutos de Mérida, es una obra de arte de la naturaleza, empeñada en trazar en sus aguas azules unos juegos de luces que explican muy bien aquello de que el color es una circunstancia. Ejemplo digno de cenote caverna resulta Aka’ab Che’en, ideal para quienes no se resistan a la mezcla de aguas cristalinas y una bóveda con formaciones naturales de estalactitas, estalagmitas y oolitos. La espiritualidad convertida en agua y viceversa.
Desde el agua, con el pelo kixpol (rebelde), es una buena forma de despedirnos de Yucatán. Ahora que ya nos sabemos casi de memoria el diccionario yucateco, aún con el agradable dolor de las despedidas, es el momento de decir adiós al aire con el clásico autóctono “¡Vaya bien!”.
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El País (ESP)
Restaurante Plato Jondo, inmersión en las raíces de la cocina tradicional andaluza en Sevilla
COMERLos cocineros Javi Abascal y Javi Vargas trabajan con el respaldo de la antropóloga de la alimentación Isabel González Turmo para ofrecer bocados en formato tapas, raciones o platos de cuchara
Al mismo tiempo que un restaurante en Sevilla, Plato Jondo es un proyecto cultural que ahonda en las raíces de la cocina tradicional andaluza. Los dos Javi, Abascal y Vargas, cocineros que trabajan con el respaldo de la antropóloga de la alimentación de la Universidad de Sevilla Isabel González Turmo, autora de 200 Años de cocina (43 manuscritos andaluces datados entre 1775 y 1975), intentan sacar adelante un ilusionante repertorio de recetas. Bocados familiares, populares o burgueses, que se ofrecen en formato tapas, raciones y platos de cuchara. Todo un reto por delante.
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Dos menús y una escueta carta acogen enunciados repletos de referencias al territorio, a las tradiciones y a hechos culturales. El gazpacho clásico, algo sobrado de ajo, abre una degustación que arranca con sorpresas. “Elaboramos nuestro hojaldre con manteca de ibérico y toques de naranja tal y como se hacía antiguamente en Guadalcanal (Sevilla). Lo servimos con lomo ibérico y, aparte, relleno de una masa de salchichas con matalahúva, receta de Aroche (Huelva)”, afirma Abascal. Resulta agradable el lomo de atún en escabeche al vinagre de Jerez. Están logrados los canelones de puerro confitados y rellenos de queso azul y espinacas con notas de menta, receta moderna con aromas tradicionales. Y desconcierta el plato que denominan No Ensaladilla, que se elabora con las patatas y verduras del típico cocido de pringá con mahonesa a la hierbabuena. Ensaladilla templada que se termina de desmarcar por efecto de la ventresca de atún a la plancha con la que se corona.
“El plato que sigue es un homenaje a mi madre Manuela,”, asegura Vargas. “Asamos cebollas en grasa de vaca que rellenamos de un paté de higaditos al Pedro Ximénez”. Preludio de otra receta suculenta: las castañetas de ibérico maduradas en grasa de vaca y estofadas. Se presentan con cigalitas de Isla Cristina (Huelva) en un mar y montaña en el que están de más las colas de los crustáceos. El guiso que sigue, contundente, garbanzos con sorpresa de cerdo ibérico, corte próximo a la carrillera, cumple con su propósito de prestar relevancia a la cuchara. Tan conseguido como las manitas de cerdo con morcilla, guiso antiguo, con notas de comino y anís estrellado. “Por cada kilo de manitas una botella de Tío Pepe, además de morcilla tonta ahumada de Huelva y Sevilla”.
Al final, aguarda un lomo de gamo a la mantequilla Café de París donde retornan las alusiones familiares. “Se trata de un homenaje a mi tío Antonio. La receta se la proporcionó la chef May Hoffman y él la tuneó con varios de ingredientes”, recuerda Vargas de nuevo.
Lamentablemente, al listado de postres (fresas estofadas con helado de nata; avellana y chocolate), muy actuales, les falta por profundizar en las raíces de un patrimonio goloso de tanta envergadura como el de Andalucía.
- Dirección: calle Pastor y Landero, 10. Sevilla.
- Teléfono: 633 48 66 97.
- Web: platojondo.com
- Cierra: lunes y martes. A partir de julio cierra sábados y domingos y abre de lunes a viernes.
- Precio: entre 35 y 45 euros por persona. Menú tapas, 24 euros. Menú degustación, 39 euros. Cebolla Manuela asada con paté al Pedro Ximénez, 6,5 euros. La No Ensaladilla, 7,5 euros. Atún en escabeche, 11 euros. Lomo de gamo a la mantequilla Café de París, 16 euros. Fresas con nata, 6 euros.
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New York Times - World
Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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France24 - World
Biden, western hemisphere leaders announce migration plan at Americas summit
Issued on: 11/06/2022 - 09:21
NEWS WIRES
US President Joe Biden and other leaders from the western hemisphere on Friday announced what is being billed as a roadmap for countries to host large numbers of migrants and refugees.
“The Los Angeles Declaration” is perhaps the biggest achievement of the Summit of the Americas, which was undercut by differences over Biden’s invitation list. Leaders of Mexico and several Central American countries sent top diplomats instead after the US excluded Cuba, Nicaragua and Venezuela.
A set of principles announced on the summit's final day includes legal pathways to enter countries, aid to communities most affected by migration, humane border management and coordinated emergency responses.
“Each of us is signing up to commitments that recognize the challenges that we all share,” Biden said on a podium with flags for the 20 countries that joined the accord extending from Chile in the south to Canada in the north.
“This is just a start,” Biden said, expressing hope that more countries join. "Much more work remains, to state the obvious.”
The White House highlighted measures that were recently announced and some new commitments. Costa Rica will extend protections for Cubans, Nicaraguans and Venezuelans who arrived before March 2020. Mexico will add temporary worker visas for up to 20,000 Guatemalans a year.
The United States is committing $314 million to assist countries hosting refugees and migrants, and is resuming or expanding efforts to reunite Haitian and Cuban families. Belize will “regularize” Central American and Caribbean migrants in the country.
It is a blueprint already being followed to a large extent by Colombia and Ecuador, whose right-leaning leaders were saluted at the summit for giving temporary legal status to many of the 6 million people who have left Venezuela in recent years.
President Guillermo Lasso of Ecuador last week announced temporary status for Venezuelans in his country, estimated to be around 500,000. He said at a panel discussion Tuesday that his country was paying back the generosity of Spain and the United States for welcoming large numbers of Ecuadoreans who fled more than two decades ago.
Lasso was the only other leader to speak at a brief ceremony Friday. President Jair Bolsonaro of Brazil arrived late.
“I would like to highlight that migration is a significant phenomenon and it demands joint actions under the principle of shared responsibility and differentiated between countries of the region,” Lasso said.
President Iván Duque of Colombia, who stood next to Biden at the ceremony, got standing ovations at an appearance Thursday for describing how his government has granted temporary status to 1 million Venezuelans in the last 14 months and is processing another 800,000 applications.
“We did it out of conviction,” Duque told The Associated Press, saying he couldn't be indifferent to Venezuelans who lost their homes and livelihoods and was prepared to suffer in approval ratings.
“They were invisible (in Colombia),” he said. "They couldn't open bank accounts, they couldn't work, they couldn't get health care. They were practically a community with no future."
While the measures are not universally popular — Duque's vice president, Marta Lucia Ramirez, has said Colombia has reached its limit and Ecuadoreans notice when a Venezuelan commits a high-profile crime — Venezuelans have generally assimilated without major backlash.
“The two most dangerous phenomena are xenophobia and indifference, and I believe we have managed to conquer both (in Colombia),” Duque said.
The United States has been the most popular destination for asylum-seekers since 2017, posing a challenge that has stumped Biden and his immediate predecessors, Donald Trump and Barack Obama.
But the US is far from alone. Colombia and neighbouring South American countries host millions of people who have fled Venezuela. Mexico fielded more than 130,000 asylum applications last year, many of them Haitians, which was triple from 2020. Many Nicaraguans escape to Costa Rica, while displaced Venezuelans account for about one-sixth the population of tiny Aruba.
Key countries that send or receive migrants, or serve as transit corridors joined the agreement: Brazil, Canada, Chile, Colombia, Costa Rica, Ecuador, El Salvador, Guatemala, Haiti, Honduras, Mexico, Panama, Peru and the United States. Also participating are Argentina, Barbados, Belize, Jamaica, Paraguay and Uruguay.
The absence of the presidents of Mexico, northern Central America and other counties deprived Biden of symbolic heft.
“What are those countries expected to do to contribute to shared responsibility?” said Adam Isacson of the human rights advocacy group Washington Office on Latin America.
US Homeland Security Secretary Alejandro Mayorkas said Thursday that the summit declaration acknowledged migration's regional dimensions. He and other US officials applauded efforts of Colombia, Ecuador, Costa Rica and Panama, among others, for accepting migrants and refugees, and noted that the US has granted refuge from natural disasters and civil strife to hundreds of thousands of Salvadorans, Haitians, Venezuelans and others under what is known as Temporary Protected Status.
“It’s a hemispheric challenge,” Mayorkas said.
The responses of Colombia and Ecuador cannot be replicated, said José Samaniego, the U.N. refugee agency's regional director for the Americas. Each country is different, and migration from Central America is more complicated than Venezuela.
“You don't want to copy and paste," he said, “but there are good practices.”
Ronal Rodríguez, a researcher at University of Rosario in Colombia, said some Venezuelans have faced problems with bank or commercial transactions despite having legal status and that much will depend on who voters select in June 19 elections to succeed Duque, who is limited to a single term.
(AP)
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US says no more Haitian migrants in Texas camp, most press on seeking asylum
INSIDE THE AMERICAS
Summit of the Americas: Joe Biden's agenda overshadowed by invite controversy
US to resume Trump-era ‘Remain in Mexico’ policy for asylum-seekers
Valeurs Actuelles
Tesla et Elon Musk investissent 1,5 milliard de dollars en bitcoin, le cours bat son niveau record
Après cette annonce, le prix du bitcoin a bondi. Vers 14 heures, le 8 février, il a atteint plus de 43 000 dollars en bourse.
Le prix du bitcoin connaissait déjà une hausse phénoménale depuis le début de l’année. Mais l’annonce de Tesla l’a encore accentué. Le groupe a fait savoir, lundi 8 février, qu’il avait investi pas moins de 1,5 milliard d’euros en Bitcoin, relaie le Figaro. Déjà, il y a quelques jours, le comportement sur les réseaux sociaux du patron du constructeur de véhicules électriques, Elon Musk, avait mis la puce à l’oreille de certains. Il avait changé temporairement sa description sur son compte Twitter en marquant #bitcoin.
Les clients de Tesla pourront payer en bitcoin
Dans un document transmis lundi à la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine, Tesla a donc déclaré avoir acheté 1,5 milliard de bitcoin, durant le mois de janvier, dans le cadre d’une « mise à jour de la politique d’investissement du groupe ». Il s’agirait de donner « plus de souplesse pour diversifier davantage et maximiser les rendements de nos liquidités qui ne sont pas nécessaires pour maintenir une liquidité d’exploitation adéquate », cite BFM Bourse. Tesla a aussi précisé que les clients pourront se servir du bitcoin pour acheter certains produits de la marque dans un avenir proche.
Valeurs Actuelles
Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”
Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ?
Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !
Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue
Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ?
Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.
La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ?
Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.
Propos recueillis par Frédéric Paya
France24 - World
Ukrainian boy depicts horrors of war in journal
Issued on: 11/06/2022 - 12:32
FRANCE 24
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One of the bloodiest chapters of the war in Ukraine has been depicted in words and drawings by 8-year-old Iegor Kravtsov as Mariupol came under fire by Russian forces.
Iegor Kravtsov was forced to spend weeks in a basement with his mother and sister after their home, not far from the Azovstal steel plant in Mariupol, was hit by a Russian missile.
Keeping a journal became a way for the boy both to occupy his time spent underground and to deal with the death of his grandfather during the shelling on April 26.
The family eventually managed to flee to Zaporizhzhia, 225 kilometers to the northeast of Mariupol in territory under Ukriainian control, where journalists from partner channel France 2 met with Iegor, his mother Olena Kravtsova, and his sister Veronika.
"I have a wound on my back. The skin is ripped off. My sister's head is broken. My mom tore her hand muscles, and has a hole in her leg", reads Iegor from the diary.
The family is now being housed in a shelter for displaced people and hopes to reach Kyiv.
Click on the player above to watch the report in full.
(FRANCE 24 with AFP)
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WAR IN UKRAINE
Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
Focus
Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers
As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blockade
Valeurs Actuelles
Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre
Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.
Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.
Un dernier obstacle d’importance
« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.
La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.
France24 - Monde
Au Mozambique, une brigade de police locale 100 % féminine contre les violences sur les femmes
Publié le : 09/06/2022 - 16:44Modifié le : 09/06/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
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Dans le village mozambicain de Manhene, près de la frontière du Zimbabwe, une brigade de police locale exclusivement féminine, créée à l'origine pour pouvoir fouiller et interpeller des femmes, a été reconvertie en unité de lutte contre les violences basées sur le genre. Elles interpellent les maris violents et mettent les femmes à l’abri grâce à l’association Lemusica, qui tente de faire évoluer les mentalités.
Valeurs Actuelles
Immobilier : l’heure des arbitrages
La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.
Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes
Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.
Le marche du luxe se porte bien
« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »
On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part
L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.
« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.
Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote
« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.
De nouvelles envies
Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.
En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.
Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.
L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.
France24 - Monde
En Thaïlande, l'incroyable marché de la voie ferrée de Maeklong retrouve ses touristes
Publié le : 08/06/2022 - 17:50
Samia METHENI
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La sirène du train retentit, et instantanément les toiles de ce marché près de Bangkok se replient les unes après les autres pour laisser passer le convoi qui frôle passants et étalages de fruits et légumes.
Opex 360
L’US Air Force lance le développement d’un nouveau missile pour le F-35 afin de contrer les capacités de déni d’accès
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2020, le Pentagone publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de lancer le développement du « Stand In Attack Weapon » [SiAW], un nouveau missile destiné à permettre au chasseur-bombardier de 5e génération F-35A de contrer les capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD] en ciblant non seulement les défenses aériennes mais aussi les lanceurs de missiles balistique de théâtre, les batteries de défense côtière, les système anti-satellite et les brouilleurs de signaux GPS. L’objectif était alors d’en doter l’US Air Force à partir de l’exercice 2025/26.
A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.
Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.
Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.
D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.
Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».
L’US Air Force lance le développement d’un nouveau missile pour le F-35 afin de contrer les capacités de déni d’accès
par Laurent Lagneau · 9 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2020, le Pentagone publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de lancer le développement du « Stand In Attack Weapon » [SiAW], un nouveau missile destiné à permettre au chasseur-bombardier de 5e génération F-35A de contrer les capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD] en ciblant non seulement les défenses aériennes mais aussi les lanceurs de missiles balistique de théâtre, les batteries de défense côtière, les système anti-satellite et les brouilleurs de signaux GPS. L’objectif était alors d’en doter l’US Air Force à partir de l’exercice 2025/26.
A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.
Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.
Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.
D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.
Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».
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A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.
Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.
Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.
D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.
Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».
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A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.
Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.
Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.
D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.
Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».
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Vivre l’Harmonie à l’île Maurice
L‘île Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.
Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).
Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.
Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.
Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.
France24 - World
Judge dismisses Cristiano Ronaldo rape lawsuit in Las Vegas
Issued on: 11/06/2022 - 20:22
NEWS WIRES
A U.S. judge has dismissed the Las Vegas rape lawsuit against Manchester United and Portugal soccer player Cristiano Ronaldo, Britain's Sky News reported on Saturday.
The ruling comes nearly three years after prosecutors said Ronaldo would face no charges in Las Vegas in connection with a 10-year-old sexual assault allegation because the case cannot be proven beyond a reasonable doubt.
Kathryn Mayorga filed a civil lawsuit in September 2018 in state court in Nevada accusing Ronaldo of raping her in a Las Vegas hotel penthouse suite in 2009, then paying her $375,000 in hush money.
Ronaldo, who plays for Premier League club Manchester United, has maintained he is innocent.
U.S. District Judge Jennifer Dorsey kicked the case out of court on Friday over the way documents were obtained.
The judge said that dismissing a case outright with no option to file it again is a severe sanction, but that Ronaldo had been harmed by the conduct of the woman's lawyer, Leslie Mark Stovall.
"I find that the procurement and continued use of these documents was bad faith," the judge said in her ruling.
"Simply disqualifying Stovall will not cure the prejudice to Ronaldo because the misappropriated documents and their confidential contents have been woven into the very fabric of (the plaintiff's) claims."
"Harsh sanctions are merited."
(REUTERS)
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Footballer Cristiano Ronaldo tests positive for coronavirus
Ronaldo scores but still loses on return to Champions League with Manchester United
'Welcome home': Manchester United agree deal to re-sign Ronaldo
France24 - World
Prosecutors seek life sentence for chief suspect in 2015 Paris attacks trial
Issued on: 10/06/2022 - 17:26
FRANCE 24
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James ANDRÉ
French prosecutors on Friday laid out their demands for sentences in the historic Paris trial of 20 men suspected of critical roles in France’s worst peacetime attacks, the Islamic State (IS) group killing of 130 people on November 13, 2015.
Prosecutors recommended a life sentence without possibility of parole for the main suspect, Salah Abdeslam, the only surviving member of the group that carried out the attacks.
The request for no chance of parole is rare in France, where prisoners on life sentences are often released after 20 to 25 years.
Also on trial are 19 others accused of assisting the killers through various means. For three of them, prosecutors requested standard life sentences – two for high-ranking IS group members thought to have been killed in Syria or Iraq, and one for Mohamed Abrini, a Belgian accused of having provided weapons and logistical support.
For the remaining suspects, sentences of five to 16 years were requested.
The 2015 killing spree at a Paris music hall, cafes and the national stadium led to intensified French military action against extremists abroad and a security crackdown at home.
The three prosecutors summarized nine months of testimony since the start of the marathon trial, held in a specially built secure complex inside Paris’s original 13th century Justice Palace, with 12 overflow rooms to accommodate victims, lawyers and journalists.
Fourteen of the defendants have been in court. All but one of the six absent men are presumed – but not confirmed – dead. Most of the suspects are accused of helping create false identities, transporting the attackers back to Europe from Syria, providing them with money, phones, explosives and weapons.
'Bloodthirsty fury'
"Those who committed these heinous crimes are nothing more than lowlife terrorists and criminals," one prosecutor, Nicolas Le Bris, told the court on Friday at the end of three days of closing statements by the prosecution.
"The bloodthirsty fury of these criminals was without limit," he said.
Abdeslam, who was arrested in Belgium after five months on the run, kept silent during the police investigation but started talking during the trial, explaining how he gave up plans to blow himself up, and apologised to victims.
But his tearful appeal for forgiveness had little impact on the prosecutors, who believe that his explosive belt simply malfunctioned.
Prosecutors also said that Abdeslam's claim that he was recruited by a jihadist cell only a few days before the attacks was "illogical".
>> Read more: Main Paris attacks suspect apologises to ‘all victims’ at the end of testimony
A verdict of life in prison without parole has been handed down only four times since it was implemented in 1994, and all but rules out a later reduction of the sentence, and only after at least 30 years behind bars.
Abdeslam's brother, who was among those who attacked Paris cafes, was killed on the spot.
The trial will continue with defence pleas. Final words from the defendants are set for June 27, with a verdict expected on June 29.
(FRANCE 24 with AFP)
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Paris attacks suspect says he changed his mind at last minute
'I knew that death was coming': Bataclan band member recalls attack before French court
Prosecutors begin closing arguments in Paris 2015 attacks trial
Valeurs Actuelles
Cap sur la “porte des Amériques”
Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.
A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%
« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».
Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).
Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.
L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.
Une rentabilité proche de 10 %
Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.
Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.
France24 - World
Bolivia’s former president Anez sentenced to 10 years in prison
Issued on: 11/06/2022 - 09:54
NEWS WIRES
Bolivian ex-president Jeanine Anez was sentenced Friday to 10 years in prison, more than a year after her arrest for an alleged plot – dismissed as fictional by many – to oust her rival and predecessor Evo Morales.
Anez, who has been held in pre-trial detention since March 2021, has consistently denounced what she calls political persecution.
The former interim leader will serve 10 years in a women's prison in La Paz, the administrative capital's First Sentencing Court announced in a decision that comes three months after her trial began.
Convicted of crimes "contrary to the constitution and a dereliction of duties," Anez was sentenced to "a punishment of 10 years" over accusations stemming from when she was a senator, before becoming president.
Prosecutors had asked for a 15-year jail sentence.
The former leader had already announced she would appeal if convicted, saying: "We will not stop there, we will go before the international justice system."
Also sentenced to 10 years were the former head of the armed forces, William Kaliman, and the former head of the police, Yuri Calderon, both of whom are on the run.
Anez still faces a separate, pending court case for sedition and other charges related to her short presidential stint.
At the start of her presidency, Anez had called in the police and military to restore order. The post-election conflict caused 22 deaths, according to the Inter-American Commission on Human Rights (IACHR).
For that, Anez also faces genocide charges, which carry prison sentences of between 10 and 20 years.
'Political persecution'
Right-wing Anez became Bolivia's interim president in November 2019 after Morales, who claimed to have won a fourth consecutive term as president, fled the country in the face of mass protests against alleged electoral fraud.
The Organization of American States (OAS) said at the time it had found clear evidence of voting irregularities in favor of Morales, who had been in power for 14 years.
Many potential successors to Morales -- all members of his MAS party -- also resigned and fled, leaving opposition member Anez, then vice-president of the Senate, next in line.
Virtually unknown, the lawyer and former television presenter proclaimed herself interim president of the Andean nation on November 12, 2019, two days after Morales' resignation.
The Constitutional Court recognized Anez's mandate as interim, caretaker president, but MAS members disputed her legitimacy.
Elections were held a year later, and won by Luis Arce – a Morales protege.
With the presidency and congress both firmly in MAS control, Morales returned to Bolivia in November 2020.
After handing over the presidential reins to Arce, Anez was arrested in March 2021, accused of irregularly assuming power.
The arrest occurred in the city of Trinidad, located in the country's Beni department, where she was born and where she returned after her tenure in office.
"I denounce before Bolivia and the world that in an act of abuse and political persecution, the MAS government has ordered my arrest," she said on Twitter at the time.
In detention, Anez would go on to carry out hunger strikes.
Shortly before the start of her trial in mid-February, she echoed the same sentiment, stating: "I assumed the presidency of Bolivia without asking for it, without seeking it and even less expecting it... with the sole mission of organizing elections and calming a country in crisis."
According to one of Anez's lawyers, Luis Guillen, the fact that multiple cases were being pursued against her at the same time violated the law.
He additionally maintained that the court that weighed in was not capable of deciding constitutional matters, and that the former president would need trying in congress.
The IACHR described the 22 deaths that occurred at the beginning of Anez's tenure as "massacres," and found they indicated "serious violations of human rights."
Unlike the other accusations against Anez, the case will be dealt with by congress, which will decide whether or not to hold a trial.
(AFP)
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Bolivia ex-president Anez arrested in crackdown on opposition
Tens of thousands of Bolivians protest over ex-president's arrest
Bolivian protesters block streets, allege 'persecution' by government
Valeurs Actuelles
Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles
Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.
Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution
Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.
La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.
Dordogne : les dernières actualités
BBC
Have a look inside Russia's new 'Tasty' McDonald's replacement
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The first of Russia's rebranded McDonald's has opened in Moscow, after the famous fast food brand ended all operations in the country.
Last month McDonald's announced the closure of all restaurants in the Russia, citing the "humanitarian crisis" and "unpredictable operating environment" caused by the war in Ukraine.
The fast food company sold more than 800 restaurants to Russian businessman Alexander Govor.
The branches will now reopen under the new name of "Vkusno i Tochka", which translates to"Tasty and that's it".
The BBC's Russia editor Steve Rosenberg visited the Moscow restaurant on its first day.
France24 - World
Scientists create robotic finger with 'living skin'
Issued on: 10/06/2022 - 17:44
Sam BALL
Scientists in Japan have created a robotic finger coated in living skin, in what they say could be a major step towards creating robots with a genuine human likeness. Like real human skin, the lab-grown coating is water-repellent, wrinkles up when the robot's finger curls and even has the ability to heal itself.
France24 - World
'Filled with garbage': Kathmandu chokes as trash piles up
Issued on: 09/06/2022 - 17:34
Sam BALL
For weeks, rubbish has been left to rot in the streets of Nepal's capital Kathmandu and now the stench of garbage is getting too much to bear for some locals and tourists. The problem comes after protests by villagers living next to a nearby landfill, who have barricaded roads to prevent garbage trucks getting through.
BBC
March For Our Lives: Thousands join gun control rallies across the US
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Protesters gathering at hundreds of rallies across the US have been calling for stricter gun control laws in the wake of last month's mass shooting at a primary school in Uvalde, Texas.
Gun safety group March For Our Lives was founded by survivors of the 2018 Parkland school shooting. It said around 450 protests had been planned for Saturday, and that it would not "sit back" and allow deaths to continue.
US President Joe Biden backed the protests, calling on Congress to "pass common sense gun safety legislation."
France24 - World
'A little bit of panic': Thai railway market makes post-pandemic comeback
Issued on: 08/06/2022 - 17:47
Sam BALL
Along a 500-metre stretch of railway track near Bangkok, Thailand, lies one of the world's most unique – and hair-raising – markets. Stalls at the Mae Klong Railway Market are set up so close to the tracks that vendors and shoppers must scramble out of the way each time a train passes. After two hard years due to the Covid-19 pandemic the market is now starting to recover.
New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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France24 - Monde
Exposition "Dicokam" : la nouvelle génération d’artistes camerounais à l’honneur
Publié le : 07/06/2022 - 18:24
Laura MOUSSET
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Peu représentée et étudiée dans le monde de l’art, la scène contemporaine camerounaise est mise à l’honneur dans l’exposition "Dicokam" à la 193 Gallery à Paris, jusqu’au 31 juillet. Huit artistes engagés exposent leurs œuvres, qui évoquent des problèmes politiques, écologiques ou sociétaux.
New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
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Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
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Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : la perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam
Publié le : 10/06/2022 - 17:25
Aude MAZOUE
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Neuf mois après l’ouverture du procès des attentats du 13-Novembre, et au terme de trois jours de réquisitions, les trois avocats généraux ont requis, vendredi, la perpétuité incompressible à l'encontre de Salah Abdeslam.
À procès hors norme, peine exceptionnelle. Les avocats généraux ont requis la perpétuité à l'encontre de Salah Abdeslam, assortie d'une période de sûreté "incompressible". Cette sanction, la plus lourde du code pénal, rend infime la possibilité d'obtenir un aménagement de peine et donc une libération. Elle n'a été que très rarement requise et prononcée qu'à quatre reprises dans le passé. "On ne peut que constater que, malgré ses larmes, pétri d’idéologie, il s’est montré incapable de formuler des remords", a estimé l'avocate générale Camille Hennetier.
L'accusation a formulé vis-à-vis des dix-neuf autres accusés des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité. Le ministère public a notamment requis la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans contre le Belge Mohammed Abrini, "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles.
La Cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, n'est pas tenue de suivre ces réquisitions. Si elle prononce une période de sûreté illimitée, elle devra par ailleurs spécialement motiver sa décision. En cas de "perpétuité réelle", le condamné peut, toutefois, au bout de trente ans passés en prison, demander au tribunal de l'application des peines de revenir sur cette impossibilité.
Depuis mercredi, les trois représentants du Parquet national antiterroriste (Pnat), Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris, se sont relayés durant près de quinze heures dans un long récit à trois voix, décortiquant la minutie de la logistique des attentats, partant de la genèse des motivations meurtrières aux ultimes attaques. De mémoire de magistrat, l'exercice est une première.
Vendredi après-midi, c'est d'abord Nicolas Le Bris qui a ouvert le dernier volet des réquisitions, en revenant sur les attaques aux abords du Stade de France, sur les terrasses parisiennes et au Bataclan, qui ont fait 130 morts et 350 blessés. "Quasi simultanément, les lions vont entrer dans Paris et Saint-Denis", a-t-il relaté faisant allusion aux "lions du califat" dont parlait l'organisation État islamique. "Ceux qui ont commis ces crimes abjects ne sont rien d'autre que des vulgaires terroristes, des criminels", a poursuivi l'avocat général d'un ton posé.
"On avance (...), les avocats de la défense vont ramer", estime Dominique Kielemoes, partie civile de l'association 13onze15 pic.twitter.com/CaybWX0xDK
June 10, 2022Quelque 397 récits de souffrance
Ces lieux ont-ils été choisis au hasard ? L'avocat général en doute. Les cibles choisies n'ont rien d'aléatoire, "à chaque fois, il s'agit de terrasses bondées" qui se trouvent à des angles de rues qui offrent "un très large angle de tir" et plusieurs "chemins de fuite".
Nicolas Le Bris évoque, ensuite – non sans émotion dans la voix – la salle de concert ciblée par les terroristes. "Toutes les personnes qui s'y trouvaient au moment de l'arrivée des jihadistes doivent être considérées comme des otages de ces derniers." Reprenant à son compte les témoignages de "souffrances" des victimes, l'avocat général avoue "avoir pris en pleine face" les 397 récits de victimes venues déposer à la barre, mêlant survivants et proches des personnes décédées. "Avant d'entendre ces récits, mes collègues et moi-même n'avions pas encore pris conscience de toutes ces douleurs."
Seule solution pour échapper au déluge "d'écrous et de mitraille", fuir au péril de sa vie, "faire le mort ou se faire minuscule". Dans la salle, "le sang des victimes se mélange en une gigantesque flaque étendue et visqueuse". Une "douce soirée de novembre qui se termine en cauchemar". En somme, des "vies fracassées".
Pour Sarah, dont le frère a été tué au Carillon, "les peines des réquisitions sont justifiées mais pas assez fortes à l'encontre certains accusés." pic.twitter.com/J1CNVVKVfw
June 10, 2022"Loyauté déplacée"
Pas question pour le magistrat de passer sous silence la "bravoure et le courage des forces de l'ordre" et des "primo-intervenants" du Bataclan. Leur action a "vraiment été déterminante", a-t-il insisté, saluant également la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention, et le Raid.
Puis le deuxième avocat général, Nicolas Braconnay, a pris le relais des réquisitions. Il a évoqué d'une voix claire la suite des attentats, la cavale, les caches. Et notamment le retour de Salah Abdeslam en Belgique. L'occasion de revenir sur les cas de Mohammed Amri, Hamza Attou et Ali Oulkadi, tous accusés d'avoir aidé Salah Abdeslam dans sa fuite. Nicolas Braconnay a dénoncé la "loyauté déplacée vis-à-vis d'un copain du quartier", un certain état psychologique, mais aussi "une complaisance idéologique pour la violence jihadiste - une atmosphère dans laquelle ils baignaient depuis plusieurs mois".
Après une suspension de séance, Camille Hennetier a apporté les derniers éléments des réquisitions. L'avocate générale, calme et sereine, est revenue sur "les derniers instants de la cellule terroriste". Neuf terroristes sont morts après les attentats et l'assaut du Raid à Saint-Denis le 18 novembre 2015. Les autres "vont devoir se terrer". Elle explique que les accusés n'ont "pas grandi dans la misère, ni dans l'opulence". Ils ont, au contraire, "quasiment tous bénéficié d'une enfance qu'ils qualifient d'heureuse, ou sans histoire". Raison pour laquelle, "la prison est la seule réponse sociale acceptable pour protéger la société", assure-elle.
À l'encontre d’Osama Krayem et de Sofien Ayari, soupçonnés d'avoir fomenté un attentat à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, aux Pays-Bas, le 13 novembre 2015, une peine de prison à perpétuité, assortie d’une peine de sureté de 30 ans, a été requise.
L'accusation a en outre réclamé contre Ahmed Dahmani, accusé d'avoir aidé à la préparation des attentats, une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Celui qui s'était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie y a été condamné en 2016 à dix ans de prison. Il y est toujours détenu et est également jugé en son absence.
Concernant les "opérationnels contrariés", Adel Haddadi et Muhammad Usman, soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat mais qui n'avaient pas pu rallier la France, une peine de 20 ans de prison assortie d’une peine de sureté des deux tiers est requise.
Évoquant le sort réservé aux "petites mains", l'avocate générale a préconisé pour Hamza Attou et Abdellah Chouaa, qui comparaissent libres, une peine de six ans de réclusion criminelle. La peine demandée ne sera pas aménageable et si elle est suivie par la cour. Pour Ali Oulkadi, l'accusation a demandé une peine de 5 ans de prison, sans mandat de dépôt. Pour Mohammed Amri, la peine requise est de 8 ans de prison. Farid Kharkhach, le "coup de main ponctuel", se voit lui sous le coup d'une peine de 6 ans de prison.
Une peine de 9 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers est requise contre Yassine Atar, petit frère du commanditaire des attentats, et 16 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers contre Ali El Haddad Asufi, considéré comme un "témoin privilégié" des agissements de la cellule terroriste. L’accusation requiert la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 22 ans contre Mohamed Bakkali, la "cheville ouvrière" du groupe derrière le 13-Novembre.
S’agissant des absents, leur condamnation est une "mesure préventive", a précisé l’avocate générale qui réclame contre Oussama Atar et Obeida Aref Dibo, cadres de l'État islamique, présumés morts, une peine de prison à perpétuité incompressible. Les frères Clain, Fabien et Jean-Michel, présumés morts, l’accusation requiert la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Concernant Omar Darif (Ahmad Alkhald), l'accusation requiert la prison à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans.
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Début des réquisitions au procès des attentats du 13-Novembre
Au procès du 13-Novembre, les plaidoiries des parties civiles débutent
L’invité du jour
Philippe Duperron : le procès des attentats du 13-Novembre, "une immense leçon d'humanité"
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
A country 'worth defending': Finnish women learn defence skills amid Russia fears
Issued on: 07/06/2022 - 18:15
Sam BALL
Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, there has been a surge in the number of women in Finland signing up for defence and survival training, according to the organisation that runs the courses, amid fears in the country that they could be the Kremlin's next target.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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La Pologne va vendre à l’Ukraine des obusiers ASH Krab pour 650 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.
« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
La Pologne va vendre à l’Ukraine des obusiers ASH Krab pour 650 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.
« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.
« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerIl y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.
« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».
Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.
Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.
En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.
« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.
Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.
presse polonaiseEn tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.
En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.
Valeurs Actuelles
La France, un pays qui s’oublie
Un prêtre ou des fidèles qui tombent sous les coups de fanatiques islamistes. Des églises incendiées, des tabernacles profanés. Des processions attaquées. Des calvaires vandalisés, des statues de saints qu’on cherche à bannir de l’espace public. Des “humoristes” de sévice public qui s’autorisent des agressions verbales contre le catholicisme qu’ils ne se permettraient à l’encontre d’aucune autre religion. Des lieux de culte qui servent de caisse de résonance aux provocations de féministes dépoitraillées ou de jeunes crétins en mal de médiatisation. Des hommes politiques qui, sous prétexte de ne pas stigmatiser l’islam, profèrent contre le catholicisme des accusations absurdes. Des élus locaux qui ne veulent plus prononcer le mot “Noël” mais n’oublient jamais de saluer le début du ramadan… Jour après jour, les occasions ne manquent pas pour les catholiques français de se sentir agressés, soupçonnés, comme mis à l’écart de la communauté nationale, et pour fi nir comme étrangers dans leur propre pays.
Cette quantité de manifestations d’hostilité antichrétienne, grandes ou petites, devrait remplir les colonnes des journaux : mais c’est à peine si l’incendie criminel d’une église débordera les frontières de la presse locale. Journaliste à Boulevard Voltaire, Marc Eynaud a voulu réparer cette injustice en dressant un inventaire de ces multiples attaques, dont l’accumulation fait sens et révèle un climat inquiétant. Le sujet est d’importance, et ce coup de projecteur sur un sujet minoré de manière “systémique” est plus que bienvenu. Regrettons seulement que ce livre utile épouse une forme excessivement confuse, tant dans sa construction que dans son style, qui en brouille le propos.
On accusera sans doute l’auteur de mêler des choses qui n’ont rien à voir, comme les attentats islamistes et les attaques des libres-penseurs. On aura tort, car si ces phénomènes ne sont évidemment pas du même ordre, ils s’éclairent mutuellement. Ainsi, tandis que l’islam prospère naturellement sur le déni de nos racines chrétiennes, on pourrait croire que les militants de la libre-pensée et autres tenants d’une laïcité agressive se montreraient particulièrement vigilants quant à la montée en puissance d’un islamisme fanatique : or les mêmes qui sont prompts à chasser le moindre crucifi x ou à porter plainte contre une crèche municipale redoublent d’indulgence pour les atteintes à la laïcité en provenance de l’islam, et seront tout aussi prompts à taxer d’islamophobie ceux qui dénoncent l’islamisme.
On ne compte plus les déclarations de politiques qui, pour dédouaner l’islam d’un rapport problématique avec la laïcité, ou se dédouaner eux-mêmes d’une complaisance envers l’islamisme, bottent en touche avec des déclarations surréalistes sur la “menace catholique”. Marc Eynaud en dresse une liste très loin d’être exhaustive : c’est Sandrine Rousseau qui, interrogée sur la condition des femmes musulmanes, préfère dénoncer l’enfermement des « chrétiennes pratiquantes […] avec huit enfants, avec des jupes et des serre-tête en velours sur la tête » ; c’est le député LFI Éric Coquerel qui brosse un audacieux parallèle entre le voile islamique et — non plus l’inquiétant serretête en velours, qui obsède aussi le député de gauche Aurélien Taché — le voile de mariée catholique. C’est Marlène Schiappa qui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, fantasmait une « convergence idéologique » entre terroristes islamistes et partisans de La Manif pour tous… C’est, aussi, le site Internet de France Culture qui, pour illustrer une émission sur le retour du blasphème diff usée après l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, publie la photo d’une manifestation… de catholiques.
« Sorte de réflexe culturel », comme l’écrit Marc Eynaud, qui s’exprime dans les médias ou la classe politique comme par un incontrôlable mouvement pavlovien, la christianophobie ne contribue pas seulement à aff aiblir encore un peu plus un christianisme déjà bien éprouvé : elle fait aussi le lit de l’islamisme. D’une part parce qu’à l’image de la récente loi contre le séparatisme, elle dilue la lutte contre le fanatisme islamiste dans une méfi ance généralisée à l’égard de toutes les religions. D’autre part parce qu’elle ne permet d’opposer à l’islamisme que le bouclier totalement ineffi cace de la laïcité, qui prétend répliquer par une règle, strictement juridique, à un contenu, politique, philosophique et religieux : « Puisque le mot est à la mode, utilisons-le : l’impuissance de la République à contrer l’islamisme est systémique », constate avec raison Marc Eynaud.
Car cette règle est d’autant plus inopérante qu’elle tend à priver la France elle-même de son contenu. Ce que manifeste en eff et la christianophobie d’une bonne part de nos “élites” politico-médiatiques, c’est que leur laïcité ne consiste pas seulement, en application de la loi de 1905, à séparer l’État du catholicisme, mais bien à vouloir séparer la société française du catholicisme, à vouloir en éradiquer toute trace : mission quasiment impossible, tant la culture et l’identité françaises sont intimement liées au catholicisme. Mission surtout suicidaire, car cette conception de la République laïque ne peut que vider un peu plus la France de sa substance. Le révèle de manière éclairante le témoignage de Jeanne, jeune femme passée de l’islam au catholicisme, qui témoignait ainsi de sa conversion dans l’excellente émission En quête d’esprit sur CNews : « Étudier l’histoire de France m’a permis de briser l’écran républicain qui nous cache la France catholique. Une fois le vernis gratté, j’ai vu la France de Saint Louis, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Et là, […] c’était fi ni avec l’islam non seulement d’un point de vue spirituel, mais aussi culturel. »
Pris en tenaille entre un islam conquérant et un anticatholicisme pavlovien des “élites”, encore aiguillonné par une culture woke qui veut déconstruire tout ce qui touche de trop près l’identité française, culpabilisés par la crise des abus sexuels dans l’Église, mal soutenus par une hiérarchie trop souvent timorée et qui semble surtout soucieuse de passer pour le bon élève de la laïcité, les catholiques français ne peuvent guère compter que sur eux-mêmes et sur leur foi pour résister aux vents mauvais. Mais ils peuvent surtout se dire qu’il n’y a pas de meilleur moment que les tempêtes pour se souvenir que, aujourd’hui comme sur la mer de Galilée, rien n’est impossible à Dieu.
Qui en veut aux catholiques ? , de Marc Eynaud, Artège, 232 pages, 15,90 €.
L'Humanité
Ils ont chanté pour réapprendre à vivre en liberté
Nos recommandations culturellesTélévision Le documentaire de Cécile Allegra raconte pourquoi de jeunes hommes et femmes ont fui leur pays.
Gérald RossiLa nuit est noire sur ce quai de gare quand s’installent dans un train un groupe d’hommes et de femmes, emmitouflés dans leurs doudounes. « Tous ont survécu à la longue route de l’exil », précise le commentaire de cet impressionnant documentaire que signe Cécile Allegra, également fondatrice de l’association Limbo. Le jour n’est toujours pas levé quand le groupe parvient à Conques, au cœur du département de l’Aveyron. Dans ce village dominé par une superbe abbatiale dont les vitraux ont été créés par le peintre Pierre Soulages il y a plus de trente ans, le groupe est accueilli par des habitants.
« Ils marchent, découvrent, s’oxygènent dans cette nature qu’ils découvrent mais ne se défont pas du souvenir de la mort qui hante leurs mémoires », ajoute la journaliste. Ces jeunes hommes et femmes ne sont pas des touristes, mais des réfugiés. Ils sont originaires d’Érythrée, du Soudan, de Somalie, de Guinée et de République démocratique du Congo. Il s’agit là de leur faire « mettre des mots sur les drames qu’ils ont connus », violences morales, physiques, viols…
Les bénévoles de l’association Limbo, créée par Cécile Allegra, participent au processus de « reconstruction ». À travers des séances d’art-thérapie, ils profitent de cette parenthèse dans leur parcours de demandeurs d’asile. Ils rejoindront après quelques semaines leur centre d’accueil dans l’attente d’une décision administrative pour leur avenir. Il s’agit, à Conques, de mettre des mots sur les violences et les peurs. Et progressivement s’esquissent des récits, des poésies, des chansons.
« On est ces corps de cicatrices, on est ces âmes qui vivent, on est des vivants », chantent-ils un jour en chœur en réponse à l’un d’eux, David, fredonnant : « Le seul crime que j’ai commis, c’est de fuir l’insécurité. » Avec Limbo, ces chansons devraient être bientôt disponibles sur une plateforme. Le musicien et compositeur Mathias Duplessy participe à cette aventure sensible.
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Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous
ActuDans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.
Christophe DeroubaixNul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).
Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubliEmpruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.
Égyptologie. Dans les manuscrits de ChampollionTrois ans et 23 millions d’euros plus tard
« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.
Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.
Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans
Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.
Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.
Une opération de « sauvetage virtuel »
Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».
Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.
À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 : de Marie Thiry.
Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade
En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.
préhistoiremarseillesciences France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
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Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
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France's Macron faces a divided nation after election win
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À cause de malfaçons, la modernisation du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov » va prendre encore du retard
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.
Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
À cause de malfaçons, la modernisation du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov » va prendre encore du retard
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.
Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.
Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
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Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.
Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.
Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].
Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…
« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.
à TassEn 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.
Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.
France24 - Monde
“Interdit aux étrangers” : nos Observateurs dénoncent les discriminations à l’entrée des boîtes de nuit en Corée du Sud
Publié le : 06/06/2022 - 20:19Modifié le : 06/06/2022 - 20:27
Thaïs Chaigne
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En Corée du Sud, certaines boîtes de nuit et autres lieux festifs interdisent systématiquement l’entrée aux étrangers. Une politique jugée xénophobe et qui cible plus particulièrement les personnes noires et de peau foncée, largement documentée sur TikTok et Instagram par ceux qui la subissent.
Les fêtards qui vivent en Corée du Sud le savent : impossible de se rendre dans certains lieux nocturnes si l’on n'est pas Coréen. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus d’étrangers qui vivent à Séoul documentent cette discrimination à l’entrée de certaines boîtes de nuit, bars ou même parfois des restaurants.
Une vidéo publiée le 15 mai sur TikTok et visionnée près de 400 000 fois a récemment relancé le débat.
@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#xenophobia♬ original sound - The Expat PatElle a été publiée par Patrick Ramos, alias “Theexpatpat,” sur les réseaux sociaux. On le voit face à un videur qui lui demande d’arrêter de filmer avant de saisir son poignet, puis de le plaquer au mur. Selon une de ses amies contactée par la rédaction des Observateurs, le videur a continué de le violenter après avoir arrêté de filmer.
Selon le Korea Herald, Patrick Ramos était en train de tourner un live alors qu’il passait devant la boîte de nuit “Owl Lounge”, connue pour interdire l’accès aux non-Coréens. L’établissement se situe à Itaewon, un quartier pourtant très cosmopolite de Séoul.
Sur un écriteau à l’entrée de l’établissement, visible sur un cliché publié par le Korea Herlad, il est indiqué que seules les personnes possédant une carte d'identité nationale et les étrangers disposant d’un visa F-4 (délivré aux membres de la diaspora coréenne) étaient autorisés à rentrer.
@beyonceibnidas♬ original sound - Krys Tha Sis
Contactés par la rédaction des Observateurs, plusieurs expatriés en Corée du Sud nous ont confirmé avoir fait l’objet de ce type de refus à l’entrée des établissements nocturnes, sous prétexte qu’ils n’étaient pas Coréens.
Les établissements concernés ont déjà donné plusieurs arguments pour justifier ce filtrage : le fait que le personnel ne parle pas anglais, un mauvais comportement passé de certains étrangers, ou plus récemment le Covid.
In South Korea: "Apologies! Because of the coronavirus, foreigners are not allowed to enter for the time being." #Xenophobia #CoronavirusOutbreak h/t @jmoore2001 pic.twitter.com/N2EyQgem2H
February 3, 2020De graves abus commis par certains soldats américains basés en Corée du Sud en boîte de nuit (notamment des cas de viols et agressions sexuelles) seraient également en cause - notamment dans la ville de Daegu, près d’une base importante de l’armée américaine.
La boîte de nuit OWL lounge, qui n’a pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations, a par exemple expliqué au Korea Herald exclure les étrangers, car s’ils venaient à commettre un acte répréhensible, un harcèlement sexuel notamment, ils pourraient fuir le pays en toute impunité.
@denoz.yt#korea#korean#daegu#racism♬ original sound - DENOZ
Quentin F. (“Denoz”), un étudiant français en échange, a publié cette vidéo TikTok, où on le voit se faire refuser l’accès à deux boîtes de nuit, à Daegu. Il explique à la rédaction des Observateurs :
“Je vis à Daegu, où il y a très peu d'étrangers, et il y a plusieurs boîtes de nuit qui ne nous laissent pas entrer. Certains étrangers peuvent entrer dans des clubs réservés aux Coréens s'ils ont un garant sud-coréen - de préférence une célébrité, qui se porte garant d'un comportement approprié”.
Les personnes à la peau foncée et noire particulièrement discriminées
Ce tri ciblerait selon nos Observateurs plus particulièrement les personnes noires, sud-asiatiques et nord-africaines.
@nya_0152#racistclubinkorea#expatinkorea#southkorea#daegu♬ original sound - nya_0152Kirsten Keels est une étudiante afro-américaine installée à Séoul. C’est une amie de Patrick Ramos. Elle essaye comme lui d’attirer l’attention sur cette discrimination à l’entrée de certains lieux nocturnes. Pour elle, il ne fait aucun doute que tous les étrangers ne sont pas logés à la même enseigne.
Il y a deux ans, je me suis rendue dans un club assez “hype” de Gangnam [quartier chic de Séoul : NDLR] il y a deux ans. J’étais la seule personne noire parmi mes amis, le videur est allé dire à mon ami blanc : “il y a certaines personnes du groupe qui ne peuvent pas entrer”, tout en me regardant de haut en bas. Il a dit que mes habits n’étaient pas conformes au “code vestimentaire”. On avait tout vérifié, j ‘étais habillée comme toute Coréenne qui sort en boîte de nuit. (…) La façon dont il m’a regardé, je sentais que je n’étais pas la bienvenue.”
La plupart du temps, ils ne disent pas ça directement, mais disent plutôt : “c’est complet”, ou “pas d’étrangers”. Mais on voit des personnes blanches entrer.
@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#lifeinkorea#movingtokorea♬ original sound - The Expat Pat
Il y a même des images de panneaux qui indiquent : “interdit aux Africains” qui ont circulé sur les réseaux sociaux, ou des messages des gérants de la boîte de nuit sur Kakaotalk (Whatsapp coréen : NDLR) qui indiquaient “pas de personnes noires"
Toutes les personnes noires que j’ai rencontrées m’ont raconté avoir subi des discriminations dans les discothèques, et même ailleurs.
>> LIRE AUSSI SUR LE SITE DES OBSERVATEURS DE FRANCE 24 : Corée du Sud : une vidéo révèle les conditions de détention humiliantes d’un migrant marocain
Playing hiphop music but not allowing black ppl enter the club!? pic.twitter.com/EuBkvjyQRi
April 29, 2022Michelle est métisse et vient des États-Unis. Elle est professeure d’anglais à Daegu, ville du centre du pays. Elle aussi dit s’être déjà vu refuser l’entrée d’une boîte de nuit alors que des personnes blanches ont pu y avoir accès sous ses yeux. En tant que femme métisse dans une ville peu habituée aux étrangers, Michelle détaille comment cette différence de traitement va bien au-delà des boîtes de nuit :
On me dévisage souvent dans la rue. Et comme j’ai les cheveux très bouclés, des inconnus me les touchent sans me demander.
@chelle_mybelle_#southkorea#korea#lifeinsouthkorea#didyouknow#curlyhair#expatinkorea♬ original sound - Lorena Pages
J’ai entendu certains enfants m’appeler la “professeur singe”. j’imagine bien qu’ils ont dû apprendre cela quelque part. Et encore, je ne comprends pas tout ce qu’on me dit. Entre étrangers qui vivent en Corée du Sud, on se dit que plus on apprend à maîtriser le Coréen, plus ça devient compliqué au quotidien, parce qu’on comprend ce que les gens disent sur nous.”
Kirsten Keels, qui a grandi dans un État du sud des États-Unis et dit avoir l'habitude des remarques racistes, y voit aussi de l’ignorance et de la curiosité qui peut être bienveillante, dans une société exposée depuis peu à l’immigration :
Il arrive que des gens ne veuillent pas s’asseoir à côté de moi ou disent à leur enfant qu’il ne faut pas me parler (…). Mais je dirais que c’est surtout du racisme ordinaire, ou simplement parfois même de l’ignorance, ou encore de la curiosité, parce que certains n’ont jamais parlé à des étrangers. Alors j’essaye de leur donner une image positive.
Pour pouvoir profiter de la vie nocturne, Kirsten Keels a donc décidé de regrouper les lieux considérés comme “tolérants” sur une liste qui a été publiée dimanche 5 juin.
On a fait cette liste "verte" pour que les personnes noires-américaines, sud-asiatique, africaines.. qui sont de plus en plus nombreuses à vivre en Corée du Sud puissent s’amuser sans se dire : “ je vais peut-être subir une discrimination”.
C’est aussi une façon de rassembler cette communauté, et de dire qu’on est ensemble et qu’on est présents. Et que le racisme et les discriminations ne sont pas acceptables.
Selon nos deux Observatrices, les lieux qui refusent les personnes selon leur ethnie ou nationalité restent minoritaires, mais difficile à dénoncer. Les noms des boîtes de nuit et autres lieux discriminatoires sont souvent tus ou cachés sur les réseaux sociaux, et nos Observateurs n’ont pas non plus souhaité communiquer le nom des clubs incriminés. En cause : la loi punissant la diffamation en Corée du Sud, qui peut conduire à des peines de prisons, largement utilisée en cas d’accusation, parfois même aux dépens de la vérité. (L'accusé doit être en mesure de pouvoir fournir des "preuves" de ses accusations, faute de quoi il peut être condamné).
Il n’existe aucune loi pour punir des pratiques discriminatoires en Corée du Sud, que ce soit en raison de la nationalité, de l’origine ethnique, du genre ou encore de l’orientation sexuelle.
Télécharger l'application
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Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann s’associent pour assurer le soutien des blindés de l’Otan dans les pays baltes
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.
Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI
— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022
« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.
Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann s’associent pour assurer le soutien des blindés de l’Otan dans les pays baltes
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.
Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI
— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022
« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.
Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.
Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI
— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022
« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.
Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
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Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.
Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.
#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI
— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022
#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI
#Rheinmetall#NATOhttps://t.co/Hx7Uv91A21#Defence#Militarypic.twitter.com/Lr2iUDouzI— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022
June 8, 2022
« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.
Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…
France24 - Monde
Inde : un léopard tombé dans un puits sauvé grâce à une échelle
Publié le : 10/06/2022 - 14:10
En Inde, des pompiers ont dû redoubler d’imagination pour sauver un léopard qui s’est retrouvé coincé dans un puits, mercredi, dans l'État d'Odisha (est). Pour l’aider à s’en extraire, ils ont installé une échelle, et l’astuce a fonctionné puisque que le félin a pu rapidement l’escalader et recouvrer ainsi sa liberté, au grand soulagement des riverains.
Dans la nuit du 7 au 8 juin, les habitants du village de Redhakhol, dans le district de Sambalpur, ont entendu des grognements provenant d’un puits rapporte ABP News. Quand ils ont découvert qu’il s’agissait d’un léopard, ils ont alerté les services du département des forêts et de l'environnement, qui, à leur tour, ont appelé les pompiers, explique Indian Express.
Les images de l’opération de sauvetage ont été publiées sur le compte Twitter des pompiers de l’État d’Odisha. On les voit faire glisser l’échelle dans le puits. Et pour protéger les badauds d’une éventuelle attaque du félin, ils ont aussi installé des filets autour.
One leopard has been safely rescued from a deep well At-Mushakata, PS-Rairakhole, Dist.-Sambalpur by Rairakhole Fire Service personnel in a joint operation with other agencies #OdishaFireService @CMO_Odisha @homeodisha @DGFS_HGs_CD pic.twitter.com/O4mnJJHUu5
June 8, 2022Puis les pompiers tentent de faire monter le léopard sur l’échelle à l’aide d’un tronc d’arbre suspendu à des cordes. Après quelques tentatives, celui-ci parvient enfin à se saisir de l’échelle, qu’il escalade à toute vitesse.
One leopard has been safely rescued from a deep well at Mushakata, PS-Rairakhole, Dist.-Sambalpur by Rairakhole FS personnel in a joint operation with other agencies #OdishaFireService @MoSarkar5T @SRC_Odisha pic.twitter.com/XFiZ0vqPlb
June 8, 2022Les pompiers ont indiqué que le léopard était sain et sauf et qu’il était retourné dans son habitat. Il n'y a eu aucun blessé parmi les services de secours et les habitants .
L'État d'Odisha compte environ 800 léopards. Les autorités s'inquiètent d'une recrudescence du braconnage du léopard, dont la peau est très prisée, depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Le léopard est inscrit sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en tant qu'espèce vulnérable bénéficiant d'une protection. L’animal est protégé en vertu de la loi indienne sur la protection de la faune de 1972.
Selon un rapport publié en 2020, la population de léopards a augmenté d'environ 60 %, pour atteindre près de 13 000 animaux entre 2014 et 2018.
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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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UK judge rejects bid to block deportation of asylum seekers to Rwanda
Issued on: 10/06/2022 - 22:25
NEWS WIRES
A British judge on Friday rejected an emergency bid to block deportation flights of asylum seekers to Rwanda set to start next week under an agreement with the east African country, ruling politicians must manage immigration policy.
The UK government intends to fly the first planeload of claimants to Rwanda on June 14, after agreeing the plan with Kigali in a bid to deter illegal migrants from undertaking perilous crossings of the Channel by boat.
Refugee rights groups and a trade union representing UK Border Force personnel challenged the plan in London's High Court, seeking an injunction against Tuesday's inaugural flight and any beyond then.
They argue that the plan violates asylum seekers' human rights, and say the government cannot justify its claim that Rwanda is a safe destination.
But delivering his decision after a one-day hearing, judge Jonathan Swift said it was in the "public interest" for Interior Minister Priti Patel "to be able to implement immigration control decisions".
However, Swift gave permission for his ruling to be appealed, suggesting Court of Appeal judges would hear the case on Monday, whilst also setting the date for a fuller two-day High Court hearing next month.
'Ashamed'
Patel welcomed the move, saying the government "will not be deterred in breaking the deadly people smuggling trade and ultimately saving lives".
"Rwanda is a safe country and has previously been recognised for providing a safe haven for refugees," she added.
But rights groups bidding to block the policy said they were "disappointed", while one faith leader said it left her feeling "deeply ashamed to be British"
"It feels inhumane," the Bishop of Dover Rose Hudson-Wilkin told Times Radio of the planned deportations.
Enver Soloman, chief executive of the Refugee Council, said it was "extremely worrying that despite these legal challenges and widespread concern, the government remain determined to press ahead".
Noting the numbers of migrants crossing the Channel had risen since the policy was unveiled earlier this year, he urged ministers to "reflect on the initial failures of this plan, and rethink".
Earlier, the UN refugee agency had accused the British government of dishonesty over its plan, after lawyers for the claimants said Patel's interior ministry had claimed the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) endorsed it.
The UN agency's lawyer Laura Dubinsky said it "in no way endorses the UK-Rwandan arrangement".
"UNHCR is not involved in the UK-Rwanda arrangement, despite assertions to the contrary made by the secretary of state," she told the court.
Dubinsky said the would-be refugees were at risk of "serious, irreparable harm" if sent to Rwanda, and that the UN had "serious concerns about Rwandan capacity".
The UNHCR's concerns include a lack of legal redress in Rwanda and potential discrimination against gay claimants.
"These are concerns that have been communicated to the UK authorities and yet the secretary of state's position... is that the UNHCR has given this plan a green light," the claimants' lawyer Raza Husain said.
"That is a false claim."
'Right approach'
Lawyers for the ministry later addressed the court, which heard there were 31 people expected to be on Tuesday's scheduled flight.
"The Home Office does intend to make arrangements for a further flight or flights to Rwanda this year," its lawyer Mathew Gullick said.
He urged the judge to consider the impact of blocking the flights, noting "even a pause of six weeks creates a period of time in which people may rush to cross (the Channel)".
"There are potentially hundreds of people who can cross in a single day," he added.
The government remains committed to the policy, Prime Minister Boris Johnson's spokesman had told reporters.
The plan remained "the right approach, not least to tackle the criminal gangs who exploit migrants on the coast of France and quite often force them into unseaworthy vessels to make what is an incredibly dangerous crossing to the UK", he said.
More than 10,000 migrants have made the journey so far this year, a huge increase on prior years. The one-way flights are intended to deter others from entering Britain by illegal routes, and offer those who do try a new life in Rwanda instead.
(AFP)
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Three questions
Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'
UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda
EYE ON AFRICA
UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Opex 360
Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.
Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.
« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.
Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 8 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.
Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.
« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.
Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
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Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.
« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.
Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
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a diffuséSelon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.
avait indiquéLors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.
« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».
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Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »
Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.
Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.
France24 - World
Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns
Issued on: 10/06/2022 - 17:41
Marc Perelman
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Senegalese President Macky Sall, who is the current chair of the African Union, granted an interview to FRANCE 24 and RFI in Paris. He discussed his meeting with Russian leader Vladimir Putin last week in Sochi, which focused on the issue of grain supplies stuck in Ukrainian ports. Sall said he stressed to Putin that Africa is suffering from the war in Ukraine, as it already faces a shortage of grain and fertiliser. He warned of a possible "famine" on the continent if African farmers have insufficient fertiliser for their crops.
Sall also addressed the political situation in Senegal, where the main opposition bloc is unhappy at being excluded from upcoming legislative elections.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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EYE ON AFRICA
Senegal's Macky Sall appeals to West to ease sanctions on Russia
war in ukraine
African Union head Sall 'reassured' after talks with Putin on food shortages
African Union head tells Putin Africans are 'victims' of Ukraine conflict
France24 - World
Ivory Coast's Blé Goudé on his upcoming return home after ICC acquittal
Issued on: 10/06/2022 - 20:42
Marc Perelman
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After being definitively acquitted of crimes against humanity by the International Criminal Court last year, Charles Blé Goudé, the former right-hand man of ex-Ivorian president Laurent Gbagbo, is expected to soon return to Ivory Coast after more than a decade in exile. On May 30, Blé Goudé received an Ivorian passport via the current president, Alassane Ouattara. In an interview with FRANCE 24, Blé Goudé discussed his upcoming return home, as well as his political ambitions.
Speaking to FRANCE 24 in The Hague, Blé Goudé said he had received an Ivorian passport via the current president, Alassane Ouattara, his former political opponent. Blé Goudé added that he was in talks with the presidency to organise his return. While denying a deal with Ouattara, he expressed confidence that his 20-year jail sentence handed down by the Ivorian justice system will not be carried out.
Although the former minister did not rule out working with Ouattara, he admitted that his former mentor Laurent Gbagbo had not invited him to join his new party, which Gbagbo launched on his own return to Ivory Coast a year ago. Blé Goudé said he was nevertheless open to an alliance with Gbagbo's ex-wife Simone, who is expected to soon launch her own political movement.
The 50-year-old politician said he was in favour of an upper age limit of 75 for presidential candidates and a limit on presidential terms. Former president Laurent Gbagbo is 77 and current leader Alassane Ouattara is 80. Blé Goudé also reaffirmed that he wants to be president of Ivory Coast "one day", but refused to say if he will run in the 2025 elections, adding that he needs time to reunite with his country and his peers after 11 years of exile.
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The France 24 Interview
'I don't exclude being a candidate for the 2025 elections,' says ex-Ivorian president Laurent Gbagbo
Former Ivorian President Laurent Gbagbo launches new political party
Ex-president Gbagbo, right-hand man Blé Goudé ‘free to return to Ivory Coast' after ICC acquittal
BBC
Why you may have a thinking digital twin within a decade
By Jane WakefieldTechnology reporter
Most of us have been told by a friend that we have a doppelganger - some stranger they passed on the street who bore an uncanny resemblance to you.
But imagine if you could create your very own twin, an exact copy of yourself, but one that lived a purely digital life?
We are living in an age where everything that exists in the real world is being replicated digitally - our cities, our cars, our homes, and even ourselves.
And just like the hugely-hyped metaverse - plans for a virtual, digital world where an avatar of yourself would walk around - digital twins have become a new, talked-about tech trend.
A digital twin is an exact replica of something in the physical world, but with a unique mission - to help improve, or in some other way provide feedback to, the real-life version.
Initially such twins were just sophisticated 3D computer models, but artificial intelligence (AI) combined with the internet of things - which uses sensors to connect physical things to the network - have meant that you can now build something digitally that is constantly learning from and helping improve the real counterpart.
Technology analyst Rob Enderle believes that we will have the first versions of thinking human digital twins "before the end of the decade".
"The emergence of these will need a huge amount of thought and ethical consideration, because a thinking replica of ourselves could be incredibly useful to employers," he says.
"What happens if your company creates a digital twin of you, and says 'hey, you've got this digital twin who we pay no salary to, so why are we still employing you?'?
Mr Enderle thinks that ownership of such digital twins will become one of the defining questions of the impending metaverse era.
We have already started the journey towards human twinning - in the form of the above mentioned avatars - but these are currently rather clunky and primitive.
In Meta's (formerly Facebook) virtual reality platform, Horizon Worlds, for example, you may be able to give your avatar a similar face to your own, but you can't even provide it with any legs because the technology is at such early stages.
Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in AI at Oxford University, understands the appeal of creating digital twins of humans, "it is reminiscent of exciting science fiction novels, and at the moment that is the stage where it is at".
She adds that whether someone will "be successful at law school, get sick, or commit a crime - will depend on the still debated 'nature versus nurture question'.
It will depend on good luck and bad luck, friends, family, their socio-economic background and environment, and of course their personal choices."
However, she explains, AI is not yet good at predicting these "single social events, due to their inherent complexity. And so, we have a long ways to go until we can understand and model a person's life from beginning to end, assuming that is ever possible."
Instead, it is in the fields of product design, distribution and urban planning where the use of digital twins is currently the most sophisticated and extensive.
In Formula One racing, the McLaren and Red Bull teams use digital twins of their race cars.
Meanwhile, delivery giant, DHL, is creating a digital map of its warehouse and supply chains to allow it to be more efficient.
And increasingly our cities are being replicated in the digital world; Shanghai and Singapore both have digital twins, set up to help improve the design and operations of buildings, transport systems and streets.
In Singapore, one of the tasks of its digital twin is to help find new ways for people to navigate, avoiding areas of pollution. Other places use the technology to suggest where to build new infrastructure such as underground lines. And new cities in the Middle East are being built simultaneously in the real world and the digital.
French software company, Dassault Systemes, says it is now seeing interest from thousands of firms for its digital twins technology.
So far its work has included using digital twins to help a hair care firm digitally design more sustainable shampoo bottles, instead of endless real-life prototyping. This cuts down on waste.
And it is enabling other firms to design new futuristic projects - from jetpacks, to motorbikes that have floating wheels, and even flying cars. Each has a physical prototype too, but the refining of that initial model happens in the digital space.
But the real value seen in digital twins is in healthcare.
Dassault's Living Heart project has created an accurate virtual model of the a human heart that can be tested and analysed, allowing surgeons to play out a series of "what if" scenarios for the organ, using various procedures and medical devices.
The project was founded by Dr Steve Levin, who had personal reasons to want to create a digital twin. His daughter was born with congenital heart disease, and a few year's back, when she was in her late 20s and at high risk of heart failure, he decided to recreate her heart in virtual reality.
Boston Children's Hospital is now using this technology to map out real patient heart conditions, while at Great Ormond Street hospital in London, a team of engineers is working with clinicians to test devices that may help children with rare and difficult-to-treat heart conditions.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Experimenting on a digital heart also has the knock-on effect of cutting down on the need to test on animals - one of the more controversial aspects of scientific research, says Severine Trouillet, global affairs director at Dessault.
The firm now plans more digital organ twins, including the eye and even the brain.
"At some point we will all have a digital twin, so that you can go to the doctor, and we can increasingly make preventative medicine, and make sure that every treatment is personalised," says Ms Trouillet.
Perhaps even more ambitious than replicating human organs is the race to build a digital version of our entire planet.
US software firm, Nvidia, runs a platform called Omniverse, designed to create virtual worlds and digital twins.
One of its most ambitious projects is to build a digital doppelganger of the Earth, capturing high resolution imagery of its entire surface.
Earth-2, as it is dubbed, will use a combination of deep-learning models and neural networks to mimic physical environments in the digital sphere, and come up with solutions to climate change.
In March this year, the European Commission, in conjunction with the European Space Agency among others, announced its own plans to make a digital twin of the planet, dubbed Destination Earth.
By the end of 2024, it hopes to have enough data from real-time observations and simulations to have a digital twin that will focus on floods, drought and heatwaves, alongside natural disasters such as earthquakes, volcanic eruptions and tsunamis, and provide countries with concrete plans to save lives in the face of these growing challenges.
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France24 - Monde
Le "Sommet des Amériques" se conclut avec un partenariat sur l'immigration et un bilan mitigé
Publié le : 11/06/2022 - 09:00
FRANCE 24
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Qualifiée "d'historique" par Joe Biden en clôture, vendredi, du "Sommet des Amériques", la "Déclaration de Los Angeles" doit permettre d'harmoniser la lutte contre l’immigration clandestine dans les vingt pays signataires. Le grand rendez-vous diplomatique, censé ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les États-Unis et ses voisins du Sud, s'achève sur un bilan mitigé.
Vingt pays ont lancé vendredi 10 juin un partenariat sur l'immigration en Amérique latine, sous la houlette des États-Unis et en conclusion d'un "Sommet des Amériques" marqué par plus de frictions que d'annonces concrètes ou spectaculaires.
"Aucun pays ne doit être laissé" seul face aux mouvements de population croissants qui voient des milliers de personnes tenter de passer la frontière entre le Mexique et les États-Unis, fuyant la misère et l'insécurité, a dit le président américain Joe Biden vendredi.
Se tenant avec les autres signataires de la "Déclaration de Los Angeles", tous alignés devant une rangée de drapeaux, le président américain a affirmé que l'immigration "sûre" et "légale" bénéficiait au développement économique. Mais il a également jugé qu'il fallait "protéger les frontières" contre les entrées illégales, avec "humanité".
Joe Biden veut poser le principe d'une "responsabilité partagée" entre États sur un sujet qui lui vaut des attaques constantes de la droite américaine.
La "Déclaration de Los Angeles" recouvre divers engagements ou rappels d'engagements passés, en termes d'accueil de migrants et de régulation des flux, mais n'a pas de dimension contraignante.
Le texte, diffusé par la Maison Blanche, a été signé par l'Argentine, La Barbade, le Bélize, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Equateur, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, la Jamaïque, le Mexique, les Etats-Unis, le Panama, le Paraguay, le Pérou et l'Uruguay.
Joe Biden a espéré vendredi que "d'autres pays verront le potentiel" de ce partenariat qu'il a qualifié d'"historique".
>> À voir : L'immigration, le défi de Joe Biden
Embarras diplomatique
Dans ce cadre, les États-Unis vont accueillir 20 000 réfugiés venus d'Amérique latine en 2023 et 2024, soit, selon l'exécutif américain, le triple du nombre de réfugiés accueillis en 2022.
La Maison Blanche a aussi annoncé une enveloppe de 314 millions de dollars d'aide humanitaire à destination surtout des migrants vénézuéliens. Plus de six millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, en proie à une très grave crise économique et sociale.
Néanmoins selon les informations dont dispose Washington, le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro et l'opposition emmenée par Juan Guaido ont "l'intention" de reprendre un dialogue politique, a fait savoir vendredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Ce dernier a répété que les États-Unis étaient "vraiment prêts à soutenir" tout effort de dialogue, et laissé entendre que des résultats positifs amèneraient à revoir les sanctions prises contre Caracas.
Ni le Venezuela, ni Cuba ni le Nicaragua n'ont été conviés par Washington au sommet, ce qui a suscité de vives critiques de certains dirigeants et le boycott pur et simple du président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador.
Le "Sommet des Amériques", lancé en 1994 à Miami et qui ne s'était plus tenu aux États-Unis depuis, est censé célébrer une nouvelle ère dans les relations sur le continent, notamment après les accrochages ayant marqué la présidence de Donald Trump. Mais il se conclut, pour les Américains, sur un bilan mitigé.
Joe Biden a ainsi connu un vrai moment d'embarras diplomatique jeudi quand le Premier ministre du Bélize puis le président argentin l'ont critiqué au sujet de l'absence de Cuba et du Venezuela, en pleine séance plénière, et alors qu'il était assis à quelques mètres.
Le chef de l'État américain a fait bonne figure, applaudissant toutes les interventions, même les plus critiques, et serrant la main des dirigeants concernés à leur descente de l'estrade. Il a assuré que sur le fond, "l'unité" était de mise avec les pays du continent.
"Made in China"
Et vendredi, il a pu se réjouir des satisfecit du Mexique et du Brésil, qui ont semblé vouloir terminer sur une note positive.
Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a ainsi salué des résultats "très positifs". Il a remplacé le président Andrés Manuel López Obrador, qui s'est retiré pour protester contre l'exclusion de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua, que Washington accuse de ne pas respecter les règles démocratiques et les droits de l'homme.
Marcelo Ebrard a insisté pour une réforme de l'Organisation des États américains (OEA) afin d'éviter ce genre d'exclusions lors des prochaines réunions. "Un nouvel accord est proposé aux États-Unis et le début d'une nouvelle étape dans la relation entre les Amériques", a déclaré le ministre mexicain.
Quant au président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, avec qui les sujets de frictions ne manquent pas, il a qualifié de "fantastique" son face-à-face de la veille avec Joe Biden et a tenu des propos conciliants sur l'environnement, assurant que le Brésil pouvait développer son agriculture tout en préservant l'Amazonie.
"Nous sommes les deux plus grandes démocraties dans l'hémisphère. Il est logique pour nous de continuer à travailler ensemble et de chercher des moyens d'approfondir notre partenariat", a dit de son côté Antony Blinken, qualifiant la rencontre de "constructive."
Les États-Unis s'inquiètent de l'influence croissante de la Chine sur une région qu'ils ont toujours considérée comme leur pré carré, et de la dépendance commerciale très forte de tous les pays, eux compris, envers Pékin.
Mais l'administration Biden a fait clairement comprendre qu'elle ne suivrait pas l'exemple chinois, synonyme de gros investissements et de grands projets d'infrastructures en Amérique latine.
Une anecdote est venue rappeler l'omniprésence de la Chine, dont le nom n'a été que très peu évoqué à Los Angeles, publiquement du moins. La Chambre de commerce américaine a ainsi distribué en marge du sommet un sac bleu rempli de cadeaux censés promouvoir l'industrie américaine. Mais contenant entre autres une gourde et des lunettes de soleil... "Made in China".
Avec AFP
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Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique
Sommet des Amériques : en ouverture, Joe Biden défend la démocratie sur le continent
Exclu du Sommet des Amériques, le président vénézuélien se rend en Turquie
Valeurs Actuelles
“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?
François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.
Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?
Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.
Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…
La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.
À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?
Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?
En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?
En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?
Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?
Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.
À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.
Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?
Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?
Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?
Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…
Comment expliquez-vous que ce système perdure ?
Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.
Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?
Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.
Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.
Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…
Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.
Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.
Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?
Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.
Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?
Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.
Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?
En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.
Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.
France24 - Monde
En Bolivie, l'ex-présidente Jeanine Añez condamnée à 10 ans de prison
Publié le : 11/06/2022 - 09:53Modifié le : 11/06/2022 - 10:00
FRANCE 24
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Accusée d'avoir participé à un coup d'État contre son prédécesseur, Evo Morales, l'ancienne présidente de la Bolivie, Jeanine Añez, a été condamnée, vendredi, par le tribunal de première instance de La Paz, à 10 ans de prison. Quasiment inconnue jusqu'à son arrivée au pouvoir, cette avocate de formation s'était proclamée présidente intérimaire du pays andin en novembre 2019.
Jeanine Añez, qui était devenue présidente par intérim de la Bolivie fin 2019, juste après la démission d'Evo Morales, a été condamnée à dix ans de prison, accusée d'avoir participé à un coup d'État contre son prédécesseur.
Le tribunal de première instance de La Paz a décidé vendredi 10 juin d'une "condamnation" à une "peine de 10 ans" d'emprisonnement, trois mois après le début du procès et 15 mois après son placement en détention provisoire.
Les anciens chefs des forces armées, William Kalimán, et de la police, Yuri Calderón, tous deux en fuite, ont écopé de la même peine.
Jeanine Añez, âgée de 54 ans, a été condamnée coupable de "manquement au devoir" et "décisions contraires à la Constitution et aux lois". Elle est accusée d'avoir accédé à la présidence de manière anticonstitutionnelle en novembre 2019, après la démission d'Evo Morales (2006-2019), sur fond de manifestations de masse liées à de présumées fraudes électorales dénoncées par l'Organisation des États américains (OEA).
Elle avait annoncé qu'elle ferait appel d'une éventuelle condamnation : "Nous n'en resterons pas là, nous irons devant la justice internationale".
L'ancienne cheffe de l'État doit par ailleurs encore être jugée lors d'un second procès pour "sédition, soulèvement armé et génocide" lorsqu'elle était présidente par intérim. L'accusation de génocide fait suite à des plaintes de familles de victimes de la répression menée par les forces de l'ordre fin 2019 dans des fiefs de Evo Morales, qui a fait 22 morts selon un groupe d'experts indépendants.
Lors de sa dernière déclaration, cette femme de droite avait affirmé que le tribunal avait "exclu" des preuves permettant de démentir un renversement de Evo Morales.
Quasiment inconnue jusqu'à son arrivée au pouvoir, cette avocate de formation et ex-présentatrice de télévision s'était proclamée présidente intérimaire du pays andin le 12 novembre 2019, deux jours après la démission du président Morales.
À l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, au cours de laquelle Evo Morales briguait un quatrième mandat, et de la confusion qui avait entouré les résultats le donnant vainqueur, l'opposition avait crié à la fraude. Une explosion de violence avait suivi le scrutin, finalement annulé.
Grève de la faim
Deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez avait pris ses fonctions, Bible en main et ceinte de l'écharpe présidentielle, à la faveur d'une vacance de pouvoir provoquée par les démissions en chaîne de Evo Morales et de ses successeurs constitutionnels. Le tribunal constitutionnel avait validé son élection.
Le premier chef de l'État indigène, alors réfugié au Mexique avant de fuir en Argentine, avait dénoncé "le coup d'État le plus astucieux et le plus odieux de l'histoire".
Le gouvernement "m'accuse d'avoir participé à un coup d'État qui n'a jamais eu lieu", avait réagi Jeanine Añez peu avant son arrestation en mars 2021 à Trinidad, dans la région de Beni, dans le nord-est, où elle est née le 13 juin 1967 et où elle résidait depuis son départ du pouvoir.
Elle avait ensuite entamée en détention une grève de la faim, affirmant être une "prisonnière politique".
"J'ai assumé la présidence de la Bolivie sans la demander, sans la rechercher et encore moins l'attendre (...) avec pour seule mission d'organiser des élections et de pacifier le pays en crise", avait-elle déclaré peu avant l'ouverture de son procès début février.
Sénatrice depuis 2010 et militante d'un parti minoritaire, Unidad Democratica (Unité démocratique), elle avait été élue deuxième vice-présidente du Sénat en vertu de la tradition voulant que tous les groupes soient représentés.
À la tête du gouvernement intérimaire de novembre 2019 à novembre 2020, elle avait promis dès sa prise de fonction de convoquer des élections générales "au plus vite" dans un délai de quelques mois, mais le scrutin avait dû être reporté à plusieurs reprises, notamment en raison de la pandémie de Covid-19.
Contre sa promesse, elle avait finalement annoncé sa candidature à la présidentielle de 2020, suscitant des critiques de ses adversaires de gauche, mais aussi de ses propres alliés à droite.
Elle avait fini par renoncer face à des sondages peu favorables qui la plaçaient en quatrième position très loin derrière le candidat de gauche et dauphin de Evo Morales, Luis Arce.
Face à la victoire dès le premier tour de ce dernier en octobre 2020, elle avait immédiatement reconnu la défaite de son camp.
Candidate au poste de gouverneur de Beni lors d'élections locales, elle avait échoué à se faire élire.
Avec AFP
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En 2020, l'Amérique latine plus polarisée que jamais
Bolivie : l'ex-présidente par intérim Jeanine Añez arrêtée pour "sédition"
En Bolivie, la présidente par intérim rejette une demande d'amnistie pour Evo Morales
BBC
Circus ambition comes true for trapeze artist Trystan Chambers
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Trystan Chambers always wanted to run away with the circus from the age of five - and now he has.
When it came to work experience from school, he knew he wanted something different from his classmates.
Trystan did 10 days of work experience at a circus in the north of Scotland, before being invited back for the whole summer.
After fulfilling his dream, he is now a member of Cardiff-based NoFit State Circus - with a job that certainly has its ups and downs.
Valeurs Actuelles
Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?
En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.
D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.
En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.
La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.
Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas
En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.
Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).
Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.
Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.
* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.
France24 - Monde
Charles Blé Goudé : "Le président Ouattara n'a posé aucune condition à mon retour"
Publié le : 10/06/2022 - 19:52
Marc PERELMAN
L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, définitivement acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, a reçu son passeport ivoirien le 30 mai. Charles Blé Goudé affirme que c’est le président Alassane Ouattara lui-même qui s’est chargé de le lui octroyer, en dépêchant son chef de cabinet. Il ajoute avoir été en contact avec la présidence afin d'organiser son retour au pays de façon "concertée". Charles Blé Goudé nie tout accord avec Alassane Ouattara conditionnant son retour, mais il n’exclut pas la possibilité de travailler avec le président ivoirien.
L'ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo a été acquitté au printemps 2021 par la Cour pénale internationale des crimes contre l'humanité dont il était accusé. Après plus d'une dizaine d'années passées à l'étranger, Charles Blé Goudé affirme dans un entretien à France 24 que c’est le président Alassane Ouattara en personne qui s’est chargé de le lui octroyer, en dépêchant son chef de cabinet. Il ajoute avoir été en contact avec la présidence afin d'organiser son retour au pays de façon "concertée" et se dit confiant que la peine de 20 ans de prison à son encontre prononcée en Côte d’Ivoire fin 2019 ne sera pas appliquée.
S'il nie tout accord avec Alassane Ouattara conditionnant son retour, Charles Blé Goudé n'exclut pas de travailler avec l'actuel président de la Côte d'Ivoire, tout en précisant qu’il restera un opposant. Il explique que son mentor Laurent Gbagbo ne lui a pas proposé de devenir membre du parti qu’il a lancé en octobre après son retour au pays. Tout en notant que leurs rapports personnels sont bons – ils se sont parlé après l'obtention de son passeport –, il fustige l’entourage de l’ancien président, qu'il accuse de chercher à créer des tensions entre eux. Il se dit cependant ouvert à une alliance avec Simone Gbagbo, qui s’apprête à lancer sa propre formation politique.
Charles Blé Goudé se prononce en faveur de la limitation à 75 ans de l'âge pour être candidat à la présidence et de celle des mandats présidentiels. Il dit vouloir être président mais refuse de préciser s’il sera candidat dès la prochaine élection prévue en 2025, demandant du temps pour retrouver son pays et les siens après 11 ans d’exil.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Charles Blé Goudé, ancien ministre ivoirien : "Je demande des dommages et intérêts à la CPI"
L'Entretien de France 24
"Je demande pardon aux Ivoiriens", répète Charles Blé Goudé
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé "libres de rentrer en Côte d'Ivoire"
L'Humanité
De si gentils monstres ordinaires
Nos recommandations culturellesTélévision Ed Sinclair a écrit et réalisé la série Landscapers en partant d’un fait divers sordide. En résulte un objet télévisuel d’une totale créativité et d’une qualité exceptionnelle.
Caroline ConstantCe n’est ni un polar, ni la reconstitution d’un crime, ni une histoire d’amour : la série Landscapers, d’Ed Sinclair, est un pur ovni télévisuel, une merveille de narration et de créativité, sur une affaire pourtant terriblement sordide, l’assassinat, par un couple poli, gentil et amoureux, des parents de l’épouse. Susan et Christopher Edwards existent vraiment, leur crime aussi : ils ont été condamnés à la prison à perpétuité en 2014. Mais ce que raconte Ed Sinclair, servi par des acteurs magistraux (Olivia Colman, David Thewlis, Kate O’Flynn, entre autres), c’est le portrait de ce couple, inadapté, fusionnel et si déférent que leur crime semble presque impossible.
La série commence à Paris, où vit le couple d’Anglais. Ce sont de petites gens, très modestes. Ils ont dépassé la cinquantaine, il peine à retrouver du boulot et, bientôt, anticipe-t-il, il va lui devenir impossible de payer le loyer. Elle vit dans une sorte de rêve éveillé, entre le cinéma et les affiches qu’elle achète en se faisant copieusement berner par des marchands sans scrupule qui ont deviné sa naïveté.
Une affaire terrible
Après un énième échec lors d’un entretien d’embauche, Christopher, désespéré, appelle à l’aide sa belle-mère, Tabitha, à qui il n’a pas donné de nouvelles depuis des années. Et il lui avoue une affaire terrible : quinze ans plus tôt, en 1998, il a enterré les parents de Susan dans leur jardin. Il parle d’accident. Mais en toute logique, Tabitha prévient la police. Qui retrouve très vite les cadavres. Le couple ne fait pas d’histoires, et se rend gentiment en Angleterre pour se faire arrêter, sûr de son récit, et de sa bonne foi. Mais une inspectrice, Emma Lancing, va chercher à aller plus loin. Elle va découvrir que pour un accident, ce double homicide, et ses suites, semblent bien calculés.
Là est le récit. Mais Ed Sinclair s’intéresse avant tout aux rapports de ce couple. À ce qui les unit, au jour le jour. Et c’est là que l’affaire se corse, en déconstruisant complètement le récit. Susan est une rêveuse qui voit sa film comme un film de cinéma. Ed Sinclair entre dans sa tête, filme ses rêves, où elle caracole sur un cheval, repasse une scène du Dernier Métro, de Truffaut, ou d’un film avec Gary Cooper, joue entre passé et présent, entre film en noir en blanc et film en Technicolor. L’inspectrice a un doute sur le récit ? le réalisateur reconstitue le crime en cassant les décors, au sens propre, de la salle d’interrogatoire, transportant l’imaginaire ses personnages dans une autre salle, un autre temps. C’est brillantissime, talentueux, époustouflant.
Séries téléviséescanal plusTélévisionfaits divers El País (ESP)
ENSALADA DE CALABACÍN, RÚCULA, AVELLANAS Y ALIÑO DE YOGUR
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
La primavera llega a su fin, para alegría de los alérgicos y tristeza de los enamorados de las frutas y verduras que nos regala. Para despedir la época de las flores y de las lluvias inesperadas, en El Comidista hemos preparado este nuevo menú semanal, lleno de platos fáciles, ligeros y muy apetitosos como una ensalada de calabacín en dos texturas con aliño de yogur, unas sardinas en ajoblanco y un salteado de pollo con verduras que queda espectacular. Para el plan dominical hemos reservado dos recetazas: un arroz del ‘senyoret’ muy valenciano y una tarta de frutos rojos de escándalo.
Lunes 13 de junio
Esta ensalada combina el calabacín crudo con el cocido, el sabor potente de la rúcula, el crujiente de las avellanas. Y además llena de color tu mesa estos meses calurosos.
Hacer un salteado es la cosa más sencilla del mundo, pero para que el resultado no sea un pollo seco y unas verduras blandas hay que respetar unos cuantos pasos. Aquí va una receta infalible.
Esta receta entra directamente en la categoría de 'jetapostre'. ¿Sabes remover? Pues entonces puedes preparar estos vasitos llenos de fruta fresca y sabrosa.
Martes 14 de junio
Estrenamos la temporada de sopas frías con una que combina la frescura de la manzana ácida con el dulzor de la cebolla y la textura del calabacín. La cremosidad corre a cuenta del yogur.
Calamar y calamarata son los dos principales ingredientes de este plato: el primero es el molusco, y el segundo, una pasta con su forma. El tomate, el ajo y el perejil también están invitados a la fiesta.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Miércoles 15 de junio
Si no te gusta el pepino o te sienta mal, ésta es la ensalada que te reconciliará con esta hortaliza. Otra buena noticia: se tarda exactamente cinco minutos en hacerla.
Se preparan en dos patadas y aceptan mil versiones: estas tortitas sacan lo mejor del calabacín gracias a una sencilla técnica que ayuda a deshidratarlo para que no quede blandurrio.
No, la crema catalana y las natillas no son iguales. Solucionada esta discusión, solo queda prepararlas en casa con esta receta y disfrutar de su textura y sabor.
Jueves 16 de junio
El ya inminente verano es el mejor momento para este pescado azul, rico en calcio y en grasas insaturadas. Disfrútalo al máximo en una receta fácil y fresca con sardinas marinadas acompañadas de ajoblanco.
Dicen que en los años setenta el cocinero Ramón Roteta fue el primero en rellenar pimientos del piquillo, esa variedad navarra tan sabrosa. Hemos hecho una versión menos señorial que la suya con gambas y merluza.
Debe tener una mancha amarillenta en la zona que ha estado en contacto con la tierra, y al darle golpecitos con los dedos se debe "sentir hueca".
Viernes 17 de junio
La masa de esta coca destapada valenciana va sin fermentar, por lo que se prepara en menos tiempo que otras. Junto al tomate rematan la jugada los pimientos, unos piñoñes y la ‘tonyina de sorra’ (ventresca de atún salada).
Imagina unos trocitos de solomillo tierno, cubiertos con una capa de rebozado crujiente que sabe a churro y rematados con la más lujuriosa y explosiva salsa agridulce. Eso es más o menos "cerdo hip hop" del Chi Nanit.
Sábado 18 de junio
La salsa con atún, mayonesa y alcaparras que acompaña el plato italiano que suele acompañarse con ternera también está buenísimo con un corte tierno de pollo, brotes y metido entre dos panes.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Domingo 19 de junio
Este arroz típico de la Comunidad Valenciana se llama así porque el marisco y el pescado se presentan limpios y pelados, para que los comensales más finolis no tengan que ensuciarse las manos.
La leyenda cuenta que un pastelero creó esta tarta inspirándose en una bailarina rusa. Aunque no sea cierta, este postre está muy rico y lo puedes acompañar también de chocolate, crema de limón o dulce de leche.
La bebida del finde
¿Por qué inflarte a Coca-Cola, Fanta, Pepsi y otras bebidas azucaradas industriales, cuando es tan fácil hacer tus propios refrescos en casa con fruta de verdad?
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
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Valeurs Actuelles
Ukraine : devenons des ouvriers de paix
Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.
Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.
Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité
Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.
Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.
Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.
La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen
Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.
L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.
L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.
Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.
* Thierry Mariani est député européen.
France24 - World
Spain swelters in hottest pre-summer heatwave for 20 years
Issued on: 12/06/2022 - 17:17Modified: 12/06/2022 - 17:39
Fan-sellers were doing good business in the southern city of Seville on Saturday as Spain sizzled in the hottest pre-summer heatwave for at least 20 years. Temperatures reached 40 C degrees in the Guadalquivir valley in Seville and the nearby city of Cordoba on Saturday, the national metereological office AEMET said.
BBC
Gujarat: How doctors saved a lion from going blind
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A five-year-old lion in the western Indian state of Gujarat is recovering his vision after doctors performed cataract surgery on both his eyes.
Officials at the Gir forest - the last abode of the Asiatic lion - first noticed something was wrong when the lion stopped responding even when prey was nearby. They then took him to a rescue centre, where an examination showed he had mature cataracts in both eyes.
A cataract surgery involves replacing the eye's natural lens with one made out of plastic. They are routinely performed on smaller animals such as dogs.
To prepare for operating on the lion, the doctors read research papers and spoke to experts. They also studied an eye sample obtained from the post-mortem of a dead lion to understand the anatomical structure.
The lion is now recovering from the surgery and will be released back in the forest soon.
Video by Hanif Khokhar, BBC Gujarati.
Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
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Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerNation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerNation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
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Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
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Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…
En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».
Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.
Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.
Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.
Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke
El País (ESP)
SANS TITRE
¿Puede un plato mal hecho darte más placer que uno técnicamente perfecto? En contadas ocasiones, sí. Cuando nuestra memoria gustativa entra en juego, tendemos a dar por bueno lo que no toleraríamos en otro contexto. Un ejemplo: las croquetas de tu madre o el arroz de tu abuela quizá no sean los mejores, pero si los has comido desde tu más tierna infancia, sus posibles pegas pierden importancia, y volver a ellos te proporciona más gustarraco que cualquier versión más refinada.
Esto me pasaba a mí con las patatas con vainas de mi madre. Visto desde una perspectiva culinaria contemporánea, eran un auténtico espanto: las judías verdes agonizaban en agua hirviendo durante incontables minutos y salían de la cazuela con un color pardo no demasiado sexy (y no es que Doña María Carmen cocinara mal, es que así se trataba la verdura en un pasado no muy lejano). Sin embargo, cada vez que volvía a Bilbao y me las encontraba en el plato, acompañadas de patatas y aliñadas con un refrito de ajo, algo en lo más recóndito de mi cerebro gritaba SÍ.
Tranquilos porque en el plato de hoy no hay sitio para las verduras recocidas, esa parte de “la cocina de las abuelas” que, por suerte, descansa en paz en el cementerio de la gastronomía. Más bien propongo lo contrario: unas judías verdes -de verdad- cocinadas al punto, sin que rechinen en los dientes pero conservando su sabor original. Donde sí me tiro a la tradición es en las patatas, que podríamos llamar revolconas: ahí está el refrito de mi santa madre, potenciado con pimentón ahumado, para activar la dopamina del recuerdo.
La receta se inspira en la ensalada tibia de vainas con patatas de Rodrigo de la Calle, incluida en su libro Cocina verde. Mi adaptación es bastante más simple y doméstica, porque él es un gran cocinero, y yo, no. Si quieres verle en acción en anteriores episodios de El Comidista, aquí le tienes preparando un fantástico salmorejo de zanahorias o dando buenísimos consejos para no torturar las hortalizas.
JUDÍAS VERDES CON PATATAS REVOLCONAS
Dificultad
La de poner agua a calentar.
Ingredientes
Para 4 personas
- 700 g de judías verdes
- 2 patatas grandes o tres medianas
- 1 diente de ajo
- ½ cucharadita de pimentón dulce
- ½ cucharadita de pimentón picante
- Aceite de oliva virgen extra
- Sal
Preparación
- Poner a calentar una cazuela con agua a fuego vivo y un par de cucharaditas de sal, y preparar un bol con agua y hielo.
- Quitar a las judías los extremos que las unen a la planta. Cortarlas en tiras finas ligeramente diagonal.
- Cuando el agua esté hirviendo a borbotones, poner a cocer las judías y dejarlas unos dos minutos en cuanto el agua recupere el hervor. Sacar una y, con cuidado de no quemarse, probarla. Si está demasiado dura, dejar un minuto más.
- Sacarlas con una espumadera (el agua se usará después para cocer las patatas) y ponerlas en el bol con agua helada.
- Escurrirlas, ponerlas en un plato o bol, aliñarlas con un poco de sal y aceite de oliva virgen extra, taparlas y dejar que reposen.
- Poner las patatas bien lavadas sin pelar en el agua en la que se han cocido las judías. Dejar que se cuezan a fuego suave unos 20-25 minutos, o hasta que las pinchemos con un palillo o un cuchillo pequeño y entren con facilidad. Apagar el fuego y dejar que se templen en dentro del agua.
- Cuando estén tibias, sacarlas del agua, pelarlas, ponerlas en un bol, desmigarlas un poco con un tenedor y salarlas.
- Calentar seis cucharadas de aceite en una sartén grande a fuego medio. Mientras se calienta, picar el ajo y añadirlo.
- Cuando el ajo empiece a dorarse, apartar la sartén del fuego e incorporar el pimentón. Menear la sartén para que se integre bien y verter el aceite sobre un cuenco, pasándolo por un colador si no se quiere poner el ajo en las patatas.
- Limpiar un poco la sartén con un papel de cocina y devolverla al fuego. Saltear allí las judías verdes, lo justo para que se calienten (un minuto). Devolverlas a su bol.
- Poner las patatas en la sartén y removerlas para que se calienten uniformemente. Regarlas con el aceite sin que caiga sobre ellas el poso de pimentón. Remover con cuidado para que no se conviertan en un puré, hasta que se tiñan de rojo.
- Servir las patatas con las judías verdes por encima.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - World
Spirituality and ecological values: What remains of India's utopian city of Auroville?
Issued on: 10/06/2022 - 17:11
It's a utopian city without money, without a government, without religion and which welcomes all nationalities. Auroville was founded in southern India in February 1968 by Mirra Alfassa, a French woman nicknamed "the Mother". After her death in 1973, the city developed, despite being located in the middle of the desert, thanks to the work of its residents. Some 3,300 people from 52 different countries live there today. Half of the population is Indian and a fifth is French. Together, they dream of building a new humanity, where people live in peace and harmony. FRANCE 24's Marion Laouamen, Lucile Perrone and Navodita Kumari report.
"The Mother" named the city of Auroville after her spiritual partner, the Indian philosopher Sri Aurobindo, founder of a movement that seeks harmony in all aspects of life.
Over the past half-century, this experimental community has developed with the support of UNESCO and is recognised by the government of India as "an international cultural city". The city is organised in a spiral that wraps around the centre, where the Matrimandir, or "temple of the mother", is located. It's a golden ball (pictured), as tall as a nine-story building, and a place of meditation.
Residents have managed to transform this desert into a forest: more than 3 million trees have been planted. Today, Auroville covers 2,000 hectares. The city has become a veritable living laboratory, a pioneer in ecological urban planning. When they settle there, Aurovillians cede their property to the community and renounce private ownership. Despite being repeatedly threatened and considered sectarian by some, the experiment continues.
The objective is to accommodate 50,000 inhabitants. To make this a reality, the residents of Auroville have asked the Indian government for €120 million in a bid to rejuvenate this dormant utopia. Only around 100 people settle in Auroville each year, in search of spirituality and ecological values.
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Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
L'Humanité
« Le journalisme était une réelle vocation pour lui, une évidence »
ActuHommage. Vendredi 10 juin, place de la République à Paris, une foule de journalistes, de proches et de citoyens s’est réunie pour rendre hommage à Frédéric Leclerc-Imhoffau journaliste tué en Ukraine le 30 mai dernier.
Perrine Bontemps« Fred était une personne douce et joyeuse, alors ne soyez pas tristes, je ne crois pas qu’il l’aurait voulu. » Place de la République à Paris, la mère de Frédéric Leclerc-Imhoff, Sylviane Imhoff, a pris longuement la parole, aux côtés de leurs proches, pour rendre hommage à son fils. Le jeune homme lui avait confié que son départ en Ukraine représentait « le sens même de son engagement professionnel ». Journaliste encore anonyme il y a quelques jours, Frédéric Leclerc-Imhoff est devenu un symbole, « son visage est partout et tout le monde le pleure ». Un journaliste reporter d’images (JRI) de 32 ans, engagé, perfectionniste et à l’écoute. « Le meurtre de Fred est d’autant plus horrible qu’il représente tout ce qu’il y a de bon dans cette société », s’exclame, émue, une de ses amies de lycée.
« Fred tournait beaucoup trop, il voulait être sûr d’avoir le bon angle, le plan parfait » se souvient Maxime Brandstaetter, journaliste pour BFMTV parti en Ukraine aux côtés de Frédéric Leclerc-Imhoff. Propos confirmés par sa mère, elle précise qu’il « gardait le souci de la belle image, pas dans un désir d’esthétisme nombriliste, mais comme pour dresser un rempart d’humanité positive face à la barbarie ». Avant son départ, le journaliste avait calculé avec son compagnon, Sam, la probabilité qu’il lui arrive quelque chose. Elle en ressortait très faible. Joint par téléphone, Son compagnon confie cette anecdote en concluant : « Il y a une semaine, j’ai compris que les morts de cette guerre étaient bien plus que des statistiques ».
Touché à bord d’un convoi humanitaire
Lundi 30 mai, Frédéric Leclerc-Imhoff part en reportage avec Maxime Brandstaetter, lui aussi journaliste pour BFMTV, et leur fixeuse, Oksana Leuta. À bord d’un véhicule blindé, il est à l’avant pour prendre des images et parler avec les organisateurs de cette opération d’évacuation de civils à Lyssytchansk. Alors que le véhicule arrivait aux abords de la ville, il est visé par un obus, donc des éclats touchent mortellement le journaliste reporter d’images. C’est le 8 ème journaliste disparu depuis le début du conflit russo-ukrainien.
« Toujours de bon conseil, tu te battais pour tes collègues pigistes »
Journaliste reporter d’images pour BFMTV depuis six ans, Frédéric Leclerc-Imhoff avait un statut de pigiste, c’est-à-dire qu’il était rémunéré à la tâche. Ce statut, souvent précaire, est un choix pour certains journalistes car il permet de collaborer avec plusieurs médias, mais ce n’était pas son cas. Il travaillait exclusivement avec BFMTV depuis plusieurs années. Son compagnon précise même que « contrairement à ce que disent certains médias, il n’avait pas choisi d’être pigiste ». « Ces derniers temps il n ’en pouvait plus, il travaillait tous les week-ends. Financi èrement c’était compliqué. Il ne choisissait pas ses horaires, on l ’appelait toujours au dernier moment. Il ne pouvait rien prévoir, parce qu ’il ne savait jamais quand il serait en mission. Il annulait tout le temps les anniversaires, les rendez-vous… Il loupait tout. » Cette frustration confiée à Sam, son partenaire de vie, le poussait jusqu’à douter de son engagement, « i l en était au point o ù il se posait la question d ’arrêter le journalisme ». Il était membre du Syndicat National des Journalistes (SNJ), et se renseignait beaucoup sur les réalités de ce statut précaire, espérant le faire changer un jour.
La chaîne d’information lui a tout de même proposé un CDD de quelques mois avant son départ en Ukraine, qu’il a accepté. Ce n’est donc pas en qualité de pigiste qu’il est parti en mission. Il espérait un CDI par la suite, qu’il se voyait mal refuser même si son compagnon soulève que la chaîne « ne correspondait pas vraiment à ses valeurs ». « Il aurait voulu acheter un appartement un jour, avoir une vie stable, arrêter de tout lâcher au dernier moment » explique son compagnon. Un contrat stable était donc nécessaire pour espérer un jour atteindre ce but.
journalistes assassinésGuerre en Ukraine Opex 360
La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.
En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022
Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022
Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.
En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022
Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
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Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
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En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
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Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
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Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
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En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].
Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.
Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
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Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN
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Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.
En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022
#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA
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June 7, 2022
Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.
D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.
France24 - Monde
Législatives : le candidat NUPES en tête dans la 9e circo. des Français de l'étranger
Publié le : 12/06/2022 - 22:20Modifié le : 12/06/2022 - 22:31
Lilia BLAISE
Le candidat NUPES Karim Ben Cheikh est arrivé en tête dans la 9e circonscription des Français de l'étranger, devant la candidate LaREM, Elisabeth Moreno. Les précisions de Lilia Blaise, correspondante pour France 24, en Tunisie.
BBC
Florence 'DJ Cuppy' Otedola opens up about student life at Oxford University
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Many have come to know her as the bright, pink and happy DJ with no worries in the world.
But what many do not know is that Florence Otedola, also known as DJ Cuppy, is also a budding academic.
The daughter of Nigerian billionaire Femi Otedola, she is undertaking her third degree at one of the world's top universities.
She tells BBC What's New's Nyasha Nyatsambo about what drew her to pursue a Masters degree in African Studies at Oxford University.
L'Humanité
Un rapport sénatorial propose de dynamiter l’audiovisuel public
ActuLe financement de la télévision et de la radio publiques subit des attaques inquiétantes. La dernière en date émane d’une mission de contrôle conjointe des commissions sénatoriales des Finances, de la Culture, de l’Éducation. Présentée jeudi 9 juin, elle représente un danger sur ce bien public.
Caroline ConstantC’est une vraie bombe qu’ont lancée jeudi 9 juin les deux sénateurs LR Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet, avec leur rapport sur le financement de l’audiovisuel. Ils proposent, ni plus ni moins, d’exploser l’audiovisuel public, et de remettre aussi, politiquement, la main dessus. Leurs dix préconisations n’ont qu’un seul but : les économies, à tous les niveaux, sous prétexte de redonner de la cohérence et des contenus, jugé «pas particulièrement innovants ou originaux», voire «insuffisants sur le numérique».
Ce rapport tombe alors que le candidat à la présidentielle, depuis réélu, Emmanuel Macron, a promis de supprimer la redevance qui finance, à hauteur de 3,14 milliards, France Télévisions, Radio France, L’INA, Arte et France Médias Monde. La raison essentielle : cet impôt était adossé à la taxe d’habitation, elle aussi supprimée, et sa collecte, selon les deux rapporteurs, reviendrait trop cher : elle demanderait à conserver l’équivalent aux impôts de 200 emplois équivalent temps plein. Ils proposent donc d’intégrer à la loi de finances, dès l’exercice 2022, un financement de ces sociétés, avec un plan pluriannuel, révisable entre deux exercices, et piloté par une nouvelle structure, de cinq membres, présidée par un magistrat de la Cour des comptes. Exit aussi la publicité, pour eux : à «services publics, ressources publiques, et secteur privé, ressources privées», écrivent-ils. Seule petite épine dans leur pied : les ressources induites par la publicité rapportent 400 millions d’euros, à porter donc sur le budget de l’État. Ils réclament aussi, tout de suite, la fin des parrainages des émissions, notamment sur la télévision publique.
Le credo des deux sénateurs est donc de réduire la voilure. Même s’ils se cachent derrière des volontés de «vrai projet de l’actionnaire (l’État)» pour justifier cette position. La première de leur préconisation est d’ailleurs de remettre au goût du jour, d’ici 2025, soit la fin du mandat de la présidente de France Télévision, Delphine Ernotte-Cunci, la fameuse holding, suggérée par l’ancien ministre de la Culture Franck Riester. Le projet avait été abandonné en 2020. Cette holding regrouperait toutes les entités de l’audiovisuel public, ce qui permettrait, selon les sénateurs, de «prioriser» les projets. Lionel Thompson, syndicaliste SNJ-CGT à Radio-France, ne se fait guère d’illusions : «Partout où cela a été réalisé dans le monde, c’est la télévision qui a fini par être prioritaire». Pour lui, «leur vision, c’est que nous serons meilleurs si nous nous regroupons tous, alors que c’est exactement l’inverse qui se produit». Il est inquiet : « Sibyle Veil, la présidente de Radio France, ne cache pas que s’il devait y avoir un nouveau plan d’économies, c’est le périmètre même de Radio France qui serait atteint. On pourrait revenir à des propositions de l’ancien président, Matthieu Gallet, massivement rejetées par les salariés, comme le passage de France Musique sur le web ou la suppression d’une des formations musicales».
Les deux sénateurs visent aussi, et ce n’est pas un hasard, les rédactions : ils appellent de leurs vœux une newsroom, qui regrouperait toutes les entités de la radio et de la télévision publiques, au mépris de l’identité et de l’indépendance de chacune des rédactions. «Ce qu’ils refusent de comprendre, c’est qu’on ne peut pas tout mélanger : chacun de ces médias a une logique et une écriture différentes», s’agace Lionel Thompson, journaliste à France Inter. Les amateurs de journaux télévisés peuvent d’ailleurs le constater : loin d’enrichir l’information, la fusion des rédactions de France 2 et France 3 contraint à diffuser exactement les mêmes sujets, d’une chaîne à l’autre, à moins d’une heure d’intervalle. Le Monde, sur son site internet, chiffre les pertes d’emplois possibles entre 1 500 et 3 300.
Les grands gagnants de ce massacre annoncé ? Les chaînes et radios privées, qui vont ramasser un joli pactole de plus, comme les dirigeants de TF1 et de M6 le réclament depuis des années. On n’est jamais mieux servi que par ses amis.
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Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…
En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…
En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
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En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
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En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.
« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.
Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.
Intelligence OnlineÀ noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].
La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.
La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.
Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.
France24 - Monde
Côte d'Ivoire : la lutte contre le travail des enfants dans le cacao
Publié le : 12/06/2022 - 16:32Modifié le : 12/06/2022 - 20:42
En Côte d'Ivoire, ils seraient 800 000 mineurs à travailler dans le secteur du cacao. Sur le continent africain, le phénomène remonte en flèche.
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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The Saturday Profile
Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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BBC
YouTube accused of not tackling Musk Bitcoin scam streams
By Joe TidyCyber reporter
YouTube is being criticised for failing to tackle a network of cyber-criminals streaming fake Elon Musk videos to scam viewers.
The criminals are hijacking YouTube accounts and using the videos to promote bogus cryptocurrency giveaways.
BBC News found dozens of these streams being watched by tens of thousands of people over four days this month.
On Tuesday, Elon Musk said YouTube was not tackling "scam ads". YouTube says it removes channels that are reported.
For many months, the streams have been fooling thousands of people into sending cryptocurrency to criminals, thinking they will receive a prize from Mr Musk.
One of the most common links to website https://elon-x2.live/, which invites people to double their money by sending Bitcoin or Ethereum to the digital-wallet addresses advertised.
Wallet transaction history shows the scammers made $243,000 (£194,000) in just over a week:
Analysts at Whale Alert say giveaway scammer wallets they track show profits of:
Every few days, the hackers change the name and picture of dozens of YouTube channels to make them look like official Tesla channels, the electric-car manufacturer of which Mr Musk is chief executive.
They are thought to buy email-and-password pairs from previous data breaches online - or simply try common passwords with known email addresses.
Chilean urban-music artist Aisack had YouTube channel hacked and hijacked two weeks ago.
"My followers on other social networks started asking me what is going on with the name of my channel and were very confused about why I was streaming Tesla content," he said.
"It is very frustrating that your YouTube channel is hacked after dedicating so many years of work to it.
"I feel completely violated and insecure.
"The hacking of my channel has hurt me a lot, since I am a few days away from releasing a new music video and now I am creating a second channel as a back-up and re-uploading more than 10 years of work on YouTube.
"YouTube is not doing enough on security issues to prevent hacker attacks, since many users are in the same situation as me."
YouTube said it had removed one of the channels BBC News had alerted it to, adding: "We have strict Community Guidelines prohibiting scams, including Impersonation and hacking."
Last year, one man hoping to double his money sent scammers $400,000 worth of bitcoins, after seeing a fake advert on Twitter.
So far this year, scammers are having less success, Whale Alert founder Frank van Weert said, but still making millions and set for a boost if the price of Bitcoin rises.
"The numbers are going down compared to 2021 - but there are still plenty of victims falling for it, as they evolve their tactics," Mr Van Weert said.
"Right now, they have been overfishing the sea a bit, especially with Bitcoin prices going down, but that will change as not enough is being done to stop them."
The scammers could be stopped if cryptocurrency exchanges blocked their wallets to prevent them cashing out their stolen coins, he added.
The vast majority of the fake livestreams show financial firm ARK Invest's July panel with Musk and then Twitter chief executive Jack Dorsey
An spokeswoman told BBC News ARK "is aware of hacked third-party YouTube channels fraudulently posing as ARK".
"These accounts are impersonators and not affiliated with ARK Invest in any way," she said.
"ARK Invest will never use YouTube or other social media to solicit money, including cryptocurrency."
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L'Humanité
La mort et le vieux fond identitaire de l’extrême droite
TribuneJean Jacob Enseignant-chercheur en science politique à l’université de Perpignan
Face à Éric Zemmour, c’est finalement Marine Le Pen qui a réussi à rallier une grande partie de l’électorat d’extrême droite, tout en tenant un discours faussement compassionnel.
La portée de l’entretien que Marine Le Pen avait accordé à la revue Éléments (février-mars 2021) a été mésestimée par les spécialistes de l’extrême droite. Jusqu’alors, c’est en effet avec circonspection et un zeste d’indifférence hautaine que cette revue élitiste traitait le FN. Dans le giron de la fameuse Nouvelle Droite d’Alain de Benoist, cette publication campe de longue date sur une position europhile affirmée, souvent nappée de nostalgies indo-européennes et d’équivoques brumes germaniques. On y vomit à foison le nivellement des sociétés contemporaines, déplore la bassesse des revendications consuméristes, et cultive un élitisme guerrier, conquérant.
Peu à voir, donc, avec le national-populisme de Jean-Marie Le Pen, qui mariait son vieux fond d’extrême droite avec un culte aveugle d’une France rance, familialiste, un zeste de catholicisme intégriste, des breloques d’antiquaires et quelques saillies médiatiques inopportunes et scandaleuses, parfois condamnées par les tribunaux. Il en reste toutefois quelque chose chez sa fille. Dans son discours de Perpignan du 7 avril 2022, Marine Le Pen estimait, par exemple, que la nation constitue une « communauté naturelle », alors que tout républicain conséquent la définirait comme une « volonté de vivre ensemble » ou, pour reprendre ErnestRenan, un « plébiscite de tous les jours ». Mais, aujourd’hui, Marine Le Pen maquille adroitement son vieux fond identitaire en le parant d’atours républicains et sociaux. Elle s’est également assagie. Dans le numéro 188 d’ Éléments, elle s’est même livrée à des considérations philosophiques sur le statut des animaux et la singularité de l’espèce humaine. Non, elle n’assimile pas l’homme à l’animal et se tient prudente à l’écart de la sociobiologie. Que s’est-il passé ?
En mal de conseiller écologiste et d’experts autoproclamés, Marine Le Pen s’est, il y a quelques années, entouré d’Hervé Juvin, entrepreneur cravaté, expert en réseautage, et surtout en esbroufe théorique (dénonciation du terrorisme du développement…) pour lieux mondains. Dans un entretien accordé au Figaro du 6 avril 2022, Marine Le Pen annonçait même vouloir « très certainement » en faire un ministre de son éventuel futur gouvernement. Publié avec mansuétude, Juvin n’a pourtant pas été avare de propos frontaux. Chroniqueur régulier à Éléments, il figure donc aussi, par la force des choses, dans le même numéro de la revue qui avait ouvert ses colonnes à Marine Le Pen. Mais la présence de cette dernière a malheureusement évincé les propos du premier. Ils méritent d’être relus. Brassant comme à l’accoutumée beaucoup d’air, « Le carnet géopolitique » d’Hervé Juvin portait alors sur « ces menaces qui servent si bien nos ennemis ». Le député européen partisan du localisme y paraissait affligé par les ravages du capitalisme.
C’est pourquoi il plaidait pour un nouveau mot d’ordre, « conserver et demeurer ». Mais Juvin s’y montrait tout autant consterné par l’anomie contemporaine, le repli sur le bonheur individuel aux dépens de tout esprit de défense, de tout sacrifice collectif. Ainsi, pour lui, « reste la pire menace. Celle de sociétés où la préférence pour la vie, la longue vie, la vie sans accident, sans souffrance et sans risque, emporte tout ». Puis, concluant sa tribune exaltée, Hervé Juvin avait laissé éclater sa colère. Pour lui nous serions en fait dans des « sociétés où la mort ne fait plus son travail ».
Si une telle assertion a sans doute fait fureur à l’extrême droite, on souhaiterait pour notre part qu’Hervé Juvin nous éclaire désormais sur les modalités pratiques qui permettraient à la « mort » de refaire son travail. Par exemple en Ukraine, sur la réforme des retraites, dans les Ehpad, les cliniques, les hôpitaux, le marché du travail, sur les chantiers…
Extrême droiteMarine Le Pen Opex 360
Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens
par Laurent Lagneau · 7 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
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« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
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« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.
« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.
Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».
Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».
Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.
En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».
Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.
Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.
» Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».
En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».
Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.
France24 - Monde
Visite du roi de Belgique en RDC : il appelle les jeunes congolais à " regarder vers le futur "
Publié le : 10/06/2022 - 22:23
Fatimata WANE
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La visite du roi des Belges en République Démocratique du Congo se poursuit. Il est à Lubumbashi. Ce mercredi, il a exprimé ses plus profonds regrets pour « les blessures, les exactions et les humiliations » endurées par les congolais durant la période coloniale notamment sous le règne de ses ancêtres Léopold II et le roi Baudoin.
Après des années de travail acharné pour un maigre salaire dans des hôpitaux zimbabwéens, les infirmières ne rêvent que d'exil. Elles émigrent en masse en Grande-Bretagne où elles gagnent en moyenne dix fois plus d'argent que dans leur pays d’origine. Un cercle vicieux, qui ne fait qu'aggraver une situation déjà alarmante.
Il est né à Dakar au Sénégal où très jeune, déjà, il s'intéressait au dessin et à la création mais il devient sculpteur à Paris. Diplômé avec les félicitations du jury en 2001 de l’école des Beaux-arts, son travail est traversé par les questions d'identité, d'exil et de violence. Le sculpteur Diadji Diop était notre invité.
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Dragons' Den star Hilary Devey dies aged 65
Former Dragons' Den star Hilary Devey has died aged 65.
Devey, who grew up in Leeds, died after a long illness on Saturday night, her publicist Benjamin Webb said.
The Bolton-born entrepreneur, who founded the multimillion-pound freight distribution business Pall-Ex in the 1990s, died at her holiday home in Morocco.
Mr Webb said Devey was a "remarkable lady and an inspiration" who was "so proud" of her work on Dragons' Den.
Hannah Wyatt, managing director for Factual Entertainment and Events at BBC Studios, said: "Hilary Devey will always hold a unique place in the hearts of Dragons' Den viewers and the programme team.
"We are all extremely saddened by her loss and our thoughts at this time are with her family and friends."
She joined the popular BBC TV show in 2011 and left in 2012, going on to present Channel 4's The Intern.
In 2013 she was made a CBE for her career in business and her contribution to charity.
Devey's charitable work included her position as vice-president of the Carers Trust and she was also a patron of the Stroke Association, having herself suffered a stroke in 2009.
From age seven, Devey started helping out in the pubs and corner shop run by her parents.
She left school at 16 and later moved to London. She started work as a sales clerk in the offices of a distribution company and worked her way up through the logistics industry.
Devey came to public attention when she replaced James Caan on Dragons' Den, later saying her best investment had been a mattress-duvet for caravans, boats and trucks.
Businessman Duncan Bannatyne, who previously appeared on the show with Devey, tweeted: "Sad to hear that @HilaryDevey has passed. So young. Too young. Rest in Peace Hilary. X"
Another former co-star, Theo Paphitis, tweeted: "So sad to hear of the passing of the lovely Hilary Devey. She left us all with some fantastic memories, may she rest in peace. My thoughts are with her family. x"
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Dragons' Den presenter Evan Davis said Devey would be "long remembered", tweeting: "So sorry to hear of Hilary Devey's passing. I didn't know her well, but she really brought a wonderful grit to the Den; it was quite different to anything we'd encountered and audiences loved it."
Kate Phillips, director of BBC Unscripted Content, said: "When Hilary entered the Den in 2011 she was formidable, fiery and completely unforgettable.
"A tough talking Dragon who never minced her words, she also always saw the person behind the product and was such an encouraging mentor and investor to so many entrepreneurs.
"A hugely successful businesswoman and television expert, she will be missed by all who knew her and benefited from her wise words and experience. "
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L’élection à la proportionnelle, condition de la représentation politique ?
Le débatDepuis plus de deux décennies, l’instauration d’un scrutin plus juste en termes de répartition des voix est mise en débat sans aboutir. Avec la crise politique, cette revendication démocratique ressurgit.
Pierre ChaillanLe scrutin majoritaire affaiblit la légitimité des représentants. L’adoption d’un scrutin proportionnel à un tour permettrait de reconstruire la confiance.
Dominique Rousseau Juriste, professeur de droit constitutionnel
La vie politique d’un pays dépend de sa Constitution, du poids de son histoire, de l’évolution de sa démographie, de sa structure sociologique, de l’influence des religions. Elle dépend aussi du mode de scrutin, c’est-à-dire des modalités de transformation des voix en sièges. Ainsi, la France est passée de la IV e à la V e République en 1962, l’année où elle a choisi de faire élire le président de la République au suffrage universel. Avant : multipartisme, instabilité, changement opportuniste d’alliances. Après : bipolarisation, stabilité, continuité des alliances. Des partis ont disparu, d’autres se sont reconstitués, des coalitions nouvelles se sont formées, et de nouveaux profils d’hommes politiques sont apparus.
Aujourd’hui, la rénovation de la vie politique passe par une modification du mode de scrutin pour l’élection des députés. Une des causes de la crise de confiance des citoyens dans leurs institutions est qu’ils se « sentent » peu ou mal représentés. Et ce sentiment s’explique par une loi électorale, le scrutin majoritaire, qui réduit et déforme la représentation politique. Cette déformation affaiblit la légitimité des représentants puisqu’une partie des citoyens n’est pas représentée.
Pire, peut-être, des électeurs sont obligés de voter au second tour pour des candidats dont ils ne partagent pas les idées, voire qu’ils ont combattus au premier tour. Le scrutin majoritaire à deux tours pousse à un vote d’opposition à un candidat plus qu’à un vote d’adhésion. Comment produire de la confiance politique avec un tel scrutin ? Reconstruire la confiance passe par l’adoption d’un scrutin proportionnel rationalisé à un tour. Il est intégrateur puisqu’il permet à toutes les convictions politiques des citoyens d’être représentées proportionnellement à leur influence électorale. Il est honnête puisqu’il évite toutes les combinaisons préélectorales. Il est novateur puisqu’il favorise la parité et l’ouverture de la classe politique. Il est aussi adapté à la réalité sociale.
La France vit une période de mutations profondes, de remises en cause fortes de ses repères économiques, sociaux, moraux. Il faut du dialogue social, du débat politique, de l’écoute, de la négociation, des compromis. Ce que permet le scrutin proportionnel. Toutes les forces politiques étant représentées à l’Assemblée nationale, la discussion parlementaire est nécessaire pour construire des majorités. Au contraire du scrutin majoritaire, qui fige les positions et fait marcher les députés avec des godillots.
Une objection attendue : le spectre de l’instabilité et du retour de la IV e République. Mais objection rejetée. Angela Merkel a gouverné pendant quinze ans avec la proportionnelle. En France, il est possible d’inscrire dans la Constitution le mécanisme du contrat de législature : l’alliance majoritaire de partis désigne le premier ministre. Si le contrat entre la majorité et le premier ministre est rompu, le gouvernement démissionne et l’Assemblée est dissoute : le peuple tranche.
La réponse est plutôt un système mixte à dose proportionnelle, en renforçant des leviers de prise de décision collective et de diversité politique.
Yves Sintomer Professeur de science politique à l’université de Paris-VIII
Le système majoritaire à deux tours tel qu’il est pratiqué pour les législatives en France distord fortement la représentation des tendances politiques du pays. En 2017, avec 32 % des voix au premier tour, le bloc présidentiel a raflé la majorité absolue des députés (356), tandis que la gauche, toutes tendances confondues, n’a gagné qu’environ 70 députés pour plus de 27 % des suffrages. Les premiers théoriciens des systèmes électifs soutenaient que ceux-ci devaient permettre de refléter la diversité des valeurs et intérêts présents dans la population, tout en instituant un corps collectif capable d’incarner la nation. Plus tard, la pression pour assurer une majorité, donc un gouvernement stable, a conduit la France à opter pour le mode de scrutin majoritaire. Avec la fin de la polarité droite-gauche organisée autour d’alliances durables, la capacité du système à représenter équitablement la diversité politique du pays a encore été affaiblie. Aujourd’hui, le nombre de citoyens qui estiment qu’ils ne sont pas représentés a explosé, et cela se traduit aussi par les mouvements sociaux qui ont marqué le premier mandat du président Macron.
La cause semble donc entendue : il faudrait revenir à la proportionnelle. Un coup d’œil aux pays voisins démontre que les choses sont plus compliquées. En Allemagne, ce mode de scrutin permet une représentation fidèle des tendances politiques, tout en étant compatible avec la stabilité gouvernementale. En Italie, en Belgique ou en Israël, les coalitions gouvernementales sont fragiles, peuvent être modifiées plusieurs fois entre deux élections, et les petits partis charnières jouent un rôle démesuré.
En fonction des contextes, la proportionnelle a donc des conséquences très différentes. Si les élections de juin 2022 s’effectuaient avec ce système, il faudrait une majorité gouvernementale alliant la Nupes et le bloc soutenant Macron, celui-ci et l’extrême droite, ou cette dernière et la gauche. Cela serait-il un progrès majeur ?
Un système mixte, alors ? Aux régionales, la prime accordée à la liste arrivée en tête (25 % des sièges plus sa part proportionnelle sur les 75 % restants) permet une représentation moins déformée des courants politiques. Surmonter la crise de la représentation implique cependant bien d’autres choses. Pour donner plus de pouvoir aux électeurs, il faudrait, comme en Suisse ou aux municipales en Allemagne, permettre à ceux-ci de modifier l’ordre des candidats sur les listes et de panacher leurs suffrages entre différentes listes. De même, une meilleure présence à l’Assemblée des classes populaires et des minorités visibles serait nécessaire. L’instauration du référendum d’initiative citoyenne et le développement d’assemblées tirées au sort et pesant d’un poids véritable dans la prise de décision seraient aussi fondamentaux. Plus de proportionnelle, certes, cela ne serait qu’un élément d’une refonte autrement plus radicale.
Six Thèses pour la démocratie continue, de Dominique Rousseau, éditions Odile Jacob, 2022.
Petite Histoire de l’expérimentation démocratique. Tirage au sort et politique d’Athènes à nos jours, d’Yves Sintomer, éditions La Découverte, 2011.
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Navigation : un dessous des cartes de plus en plus stratégique
Publié le : 10/06/2022 - 20:07
Guillaume GRALLET
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Cartographie, dis-moi ce que tu montres et je te dirai qui tu es. À mesure que l'on cartographie le monde entier, des océans à nos déserts, on peut effectuer un formidable voyage dans le temps, comme décider, lorsque c'est trop sensible, de ne montrer qu'une partie de la réalité. Décryptage
Le géant Apple vient d'annoncer la mise à disposition d'un rendu 3D pour certaines villes dans le monde comme Las Vegas, quand Google donne la possibilité, avec Street View, d'apercevoir depuis son écran, certains endroits marqués par l'Histoire, comme les combles de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. Ces dernières ont notamment servi de cachettes à plusieurs pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'initiative OpenStreetMap, elle, compte sur la mobilisation citoyenne pour prendre en photo les coins les plus inaccessibles, au Cameroun, au Ghana ou encore au Sénégal. Dans notre vidéo, chaque crépitement signifie l'ajout d'une photo sur le site participatif. Cette avalanche d'informations, au cœur de la bataille entre les géants de la technologie, est inédite. Elle ne signifie pas pour autant que l'on obtienne une seule et même vision de la réalité dans le monde entier.
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Découvertes
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BBC
Food strategy for England will back farmers, Boris Johnson says
By Helen BriggsEnvironment correspondent
Backing farmers will be at the heart of England's new food strategy, the prime minister has announced.
Under the plans, farmers are set to produce more home-grown food to help guard against future economic shocks, Boris Johnson has pledged.
Full details of the proposals will be published later on Monday.
A leaked draft version of the report has been slated by critics. Labour said it failed to deliver "much more than a new slogan".
And environmental groups have accused the government of rowing back on green ambitions.
Announcing the blueprint, Mr Johnson said it set out "how we will back farmers, boost British industry and help protect people against the impacts of future economic shocks by safeguarding our food security".
The PM added: "Harnessing new technologies and innovation, we will grow and eat more of our own food - unlocking jobs across the country and growing the economy, which in turn will ultimately help to reduce pressure on prices."
The strategy also includes plans to:
The policy paper follows an independent review of the food system by restaurateur Henry Dimbleby who made a raft of recommendations around farming, environmental issues and health.
Mr Dimbleby called for the taxing of salt and sugar in processed foods and a move towards more sustainable food production, including protecting the budget for farm payments until at least 2029.
He told the BBC that less than 50% of his recommendations had been adopted, but progress had been made.
The final version of the report has not yet been published, but a leaked draft that emerged in recent days has been described as "half baked" and "watered down" by campaigners.
Joan Edwards, director of policy and public affairs at conservation charity, The Wildlife Trusts, said the landmark review had recommended a greater emphasis on protecting nature and the climate in farming, but she feared the government was "watering down" its approach.
"We don't have a food security issue now, but unless we deal with the climate and nature crises we will have a food security issue in 10 or 15 years' time," she said.
The president of the National Farmers' Union, Minette Batters, broadly welcomed the commitment to food production and food security, but said this was dependent on the policies put in place to deliver it.
"It's vital that food stays affordable and vital that social policies are in place for access to high quality food," she told BBC News.
Sue Davies of consumer group, Which?, said the strategy lacked ambition and many of the recommendations made by the government's independent adviser on how the food system can be healthier for people and the planet, had been "watered down, ignored or put off for further consultation".
The independent National Food Strategy was commissioned in 2019 by the then environment secretary, Michael Gove, and has produced two reports.
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L'Humanité
Pouvoir produire et manger à sa faim dans un pays riche
ActuLe ministre de l’Agriculture est aussi celui de la » Souveraineté Alimentaire » depuis la récente nomination de Marc Fesneau à ce poste. Mais une fois paré de ce titre, il faut agir pour que tous les Français puissent manger à leur faim et, en même temps, permettre aux paysans de vivre de leur travail. Ce sont là deux gros enjeux du second quinquennat du président Macron.
Gérard Le PuillÀ moins de trois jours de l’ouverture des bureaux de vote, il fut beaucoup question du pouvoir d’achat hier soir dans le cadre du débat organisé par France 2 sur les enjeux de l’élection des députés les dimanches 12 et 19 juin. Des vérités difficiles à entendre par Olivier Véran et le camp de la majorité présidentielle ont été rappelées au nom de la Nupes par le communiste Ian Brossat, l’insoumis Adrien Quatennens, l’écologiste Julien Bayou et le socialiste Olivier Faure.
Le fait que 12 millions personnes vivent désormais sous le seuil de pauvreté dans un pays développé comme la France tandis que 80 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires en 2021 permet d’identifier l’origine du mal dont souffre la population laborieuse de plus en plus soumise à la précarité avant de percevoir une pension de retraite parfois dérisoire. Pour nourrir toute la population, il faudra aussi que les paysans puissent vivre de leur travail. Les journalistes de France 2 n’ont pas mis le sujet en débat hier soir, bien que la question du chèque alimentaire ait souvent fait l’actualité ces derniers jours. Il convient aussi d’alerter sur la situation de plus en plus difficile des paysans, à commencer par les éleveurs.
On risque de nombreuses faillites chez les éleveurs de porcs
Les professionnels de la filière porcine publiaient ce 9 juin un communiqué dans lequel on pouvait lire : « les 10.000 élevages de porcs que compte la France sont dans une situation dramatique. 10 % d’entre eux se dirigent aujourd’hui vers une cessation d’activité dans les prochains mois et cette proportion pourrait grimper à 30 % selon certaines estimations. Les éleveurs n’ont pas atteint leur seuil de rentabilité une seule fois sur les douze derniers mois. En effet, le prix de l’aliment des porcs poursuit sa hausse vertigineuse de + 25 % en un an alors que, dans le même temps, le prix du porc payé aux éleveurs ne progresse que lentement ».
Pour comprendre de quoi il retourne, il faut savoir que les aliments vendus aux éleveurs par les industriels de la nutrition animale sont surtout composés de maïs et d’orge ainsi que de tourteaux issus de la trituration du soja et du colza après l’extraction de l’huile. Le 7 juin dernier, la tonne de maïs se négociait à 332€ contre 260€ en juin 2021 et 160€ en juin 2020. La tonne colza était à 814€ le même jour après avoir passé la barre des 900€ en mai, contre 550€ un an plus tôt et 350€ en 2020. Comme on annonce aussi une baisse de la production de soja en Amérique du nord et du sud en raison d’aléas climatiques, on peut penser que les prix des protéines végétales qui entrent dans l’alimentation des porcs, des volailles et des vaches laitières seront encore élevés dans les prochains mois.
Reconstituer le lait des veaux coûte aussi plus cher !
Dans un communiqué daté du 8 juin, la Fédération nationale bovine (FNB) de la FNSEA expliquait que « l’alimentation des veaux de boucherie est basée sur de la poudre de lait réhydratée avec de l’eau chauffée au gaz dans 62 % des élevages », tandis que le prix du gaz a augmenté de 23 % en un an. Le syndicat des éleveurs spécialisés indiquait que le contrat avec les acheteurs de veaux élevés de cette manière « doit prévoir une clause d’indexation par laquelle la rémunération de l’éleveur sera automatiquement révisée, à la hausse ou à la baisse, dans les conditions librement définies par les parties et précisées dans le contrat ». Selon la FNB, « cette clause doit permettre la prise en compte de l’augmentation des coûts dans la prestation pour couvrir la totalité des charges de production de l’éleveur ». Mais il apparaît que la partie n’est jamais gagnée d’avance quand les charges augmentent.
Rares sont les acquis des deux lois EGALIM votées en 2018, puis en 2021, suite à une promesse du président Macron dans un discours prononcé à Rungis en octobre 2017. Mais il faut aussi se souvenir que l’énarque Emmanuel Macron, promoteur du contradictoire « et en même temps », fut chargé en 2007-2008 de rédiger le rapport de la Commission Attali. Cette commission fut mise en place par le président Sarkozy à la demande de Michel Édouard Leclerc. La Loi de Modernisation Économique (LME) qui continue de prévaloir sur les lois EGALIM, fut inspirée de ce rapport qui préconisait le pillage des producteurs agricoles par les distributeurs. Elle fut votée par la majorité de droite qui soutenait le gouvernement Fillon durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy qui s’est achevé en 2012.
Deux lois Chassaigne ont amélioré les retraites agricoles
Dix ans plus tard, deux lois positives pour le monde paysan ont pu être adoptées en 2021 grâce à la persévérance d’André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme et président du groupe de la Gauche Démocratique et Sociale (GDS). Elles aboutissent à une augmentation d’environ 20 % des pensions pour 220.000 chefs d’exploitation déjà en retraite et pour autant de conjoints collaborateurs et autres aides familiaux. Pour y parvenir, André Chassaigne a bataillé dès la fin du quinquennat de François Hollande et utilisé la procédure des niches parlementaires à plusieurs reprises. À l’approche de la double campagne de la présidentielle et des législatives de 2021, aucun parlementaire n’a osé se prononcer contre ces deux lois qui amélioreront aussi les pensions des futurs retraités de l’agriculture en plus des retraités déjà bénéficiaires. L’un d’eux nous a fait savoir que sa pension nette mensuelle était passée de 858€ en octobre 2021 à 1.034€ en janvier 2022.
Voilà aussi qui donne à voir ce qu’est vraiment l’utilité des parlementaires communistes en France.
BBC
Thailand legalises cannabis trade but still bans recreational use
By Frances MaoBBC News
People in Thailand can now grow cannabis plants at home and sell the crop after the nation removed marijuana from its banned narcotics list.
The nation is the first to advance such a move in South-East Asia, a region known for its stringent drug laws.
But recreational use is still banned, even though advocates say the easing effectively decriminalises marijuana.
The government is hoping that developing a local cannabis trade will boost agriculture and tourism.
It's even giving away one million cannabis seedlings to citizens to encourage pick-up.
"It is an opportunity for people and the state to earn income from marijuana and hemp," said Anutin Charnvirakul, deputy prime minister and health minister, on his social media accounts last month.
He shared a photo on Facebook of a chicken dish cooked with cannabis, adding that anyone could sell the dish if they followed the rules - the main one being that products must contain less than 0.2% of tetrahydrocannabinol (THC), the compound that gives users that "high" feeling.
From Thursday, households will be able to cultivate up to six cannabis pot plants at home if they register with authorities, and companies can also farm the plant with a permit.
Diners will also be able to order cannabis-infused dishes and drinks at restaurants.
Clinics across the country can also more freely offer cannabis as a treatment. Thailand was the first in Asia to legalise medicinal cannabis use in 2018.
However, using the drug for personal use is still illegal. Officials have warned people against smoking in public, saying it's considered a public nuisance and offenders risked arrest.
Under the plan the government says it also aims to release about 4,000 prisoners convicted of cannabis-related offences.
Thailand, with its year-round tropical climate, has long had a history with cannabis which many locals commonly used in traditional medicines.
A wider draft law on cannabis control is currently being considered in Thai parliament. Advocates believe that coming years could see a gradual relaxing on the rules governing use.
So is it legal or isn't it? As Thailand's tourist economy recovers from its long Covid slumber, many visitors will be wondering whether the new liberal regime governing cannabis means they can light up a joint wherever and whenever they please.
The answer from the government is no, you cannot smoke marijuana in public, and it is still illegal to sell or supply any products containing more than 0.2% of the main hallucinogenic compound THC.
The official goal is for Thailand to get a head start on its neighbours in winning a large slice of the lucrative market for health treatments using cannabis derivatives, in particular the milder compound CBD. But there is another motive; to reducing overcrowding in some of the world's most overcrowded jails.
Which means, in theory, with cultivation of the plant in any quantities now completely legalised, that the police are now unlikely to arrest people just for possession of marijuana.
Already there are hundreds of businesses in Thailand, operating even before the new law, offering a whole range of marijuana products, like restaurants putting the leaves in Thai curries. It is hard to see how the authorities can regulate how much THC they contain.
The government insists they are permitting production and consumption solely for medical, not recreational purposes, but in practice that line is already blurred.
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Thailand approves medicinal cannabis
‘It’s either cannabis or die’
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France24 - Monde
Au Kenya, TikTok fait le jeu de la désinformation à l’approche de la présidentielle
Publié le : 10/06/2022 - 19:25
Sébastian SEIBT
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TikTok facilite la propagation de contenu haineux et de désinformation, au Kenya, à deux mois de l’élection présidentielle, selon un rapport de la Fondation Mozilla publié jeudi. C’est la première fois que le rôle du célèbre réseau social d’origine chinoise dans le débat politique en Afrique est analysé.
La vidéo ressemble à la bande-annonce du documentaire Netflix "Le parcours des tyrans". Mais très vite, le propos se détache des Adolf Hitler, Joseph Staline ou encore Saddam Hussein, pour se concentrer de plus en plus sur l’un des deux principaux candidats à l’élection présidentielle kényane, prévue en août : l’actuel vice-président William Ruto. Tout est fait pour suggérer qu’il a l’étoffe des pires dictateurs.
Cette vidéo est l’un des 133 exemples de désinformation retenus dans un rapport consacré à la propagande électorale sur TikTok, dans le contexte de la campagne présidentielle au Kenya, publié par la Fondation Mozilla, jeudi 9 juin.
Plus de quatre millions de vues pour 133 vidéos
William Ruto n’est pas l’unique victime de ces attaques sur le réseau social, où les auteurs sont impossibles à identifier par manque de transparence sur l'origine des comptes. Le principal adversaire du vice-président, Raila Odinga, qui est soutenu par le président sortant Uhuru Kenyatta, en fait également les frais. Plusieurs vidéos le montrent aussi comme un semeur de chaos qui, s’il devenait président, s’en prendrait à ses opposants sans avoir peur de déclencher des bains de sang.
Toutes ces vidéos qui ont largement circulé sur le célèbre réseau social d’origine chinoise - ces 133 clips ont été vus plus de quatre millions de fois - ont un point commun. "Elles évoquent toutes le spectre des violences post-électorales au Kenya", résume Odanga Madung, l’auteur du rapport.
Le pays reste encore marqué par les affrontements qui ont suivi la très contestée élection présidentielle de 2007. Plus de 1 100 personnes avaient trouvé la mort à l’occasion de cette grave crise politique, et environ 300 000 Kényans avaient été déplacés.
Cet épisode sombre de l’histoire politique récente du pays a souvent servi de munition aux campagnes de désinformation qui se sont multipliées ces dernières années sur les réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou Twitter. En 2017, la tristement célèbre société Cambridge Analytica - au cœur d’un important scandale de fuite de données sur Facebook en 2018 - avait sévi au Kenya pour dénigrer l’adversaire d’Uhuru Kenyatta à la présidentielle de l’époque (qui n’était autre que son allié actuel Raila Odinga…).
Mais TikTok avait jusqu’à présent été épargné par les critiques formulées à l'encontre des grandes plateformes face à la propagation des "Fake News" au Kenya et, plus généralement, en Afrique. Ce relativement nouveau réseau social - il a été créé en 2016 - a longtemps bénéficié d’une image de service utilisé quasi-exclusivement pour diffuser des vidéos musicales et de danse, alors "qu’en réalité il joue un rôle de plus en plus important dans le débat politique", peut-on lire dans le rapport de la Fondation Mozilla.
Les jeunes dans le viseur de la désinformation
Surtout, "c’est le réseau social qui a eu la plus importante progression depuis 2017 pour devenir l’un des plus utilisés au Kenya", souligne Odanga Madung. Avec désormais près de 10 % de la population qui s’y connecte quotidiennement, il serait incongru de l’ignorer pour qui cherche à comprendre l’impact de la désinformation sur l’opinion publique.
>> Éthiopie : Facebook se prend encore les pieds dans les violences ethniques
TikTok présente un autre avantage pour tout apprenti désinformateur : "Contrairement à Twitter ou Facebook, il n’est pas nécessaire de disposer de beaucoup d’abonnés à son compte pour réussir à produire du contenu viral", note Odanga Madung. Une utilisation maligne des bons hashtags, qui vont plaire à l’algorithme TikTok - tels que #siasa et #siasazakenya (qui se traduit par politique et politique kényane) - a ainsi permis à seulement 33 comptes de diffuser des contenus violents et de propagande à plusieurs millions de Kényans.
Et pas à n’importe quel internaute. TikTok est principalement peuplé, au Kenya comme ailleurs dans le monde, de jeunes qui n’ont pas encore ou viennent d’avoir l’âge légal pour voter - 18 ans. C’est une population dont la maturité politique est encore en devenir et qui sont, par conséquent, "d’autant plus influençables par la propagande sur leur réseau social favori", résume Odanga Madung.
À cet égard, le scrutin présidentiel du 9 août "est, pour beaucoup, la mère de toutes les élections", assure ce spécialiste de l’analyse des données et du paysage médiatique au Kenya. "Il n’y a jamais eu autant de jeunes électeurs, autant d’électeurs connectés et qui sont, en même temps, politiquement désabusés", ajoute-t-il.
C’est pourquoi les rappels répétés dans ces vidéos aux violences passées et les tentatives de dépeindre l’un ou l’autre des candidats en monstre prêt à mettre le pays à feu et à sang sont des messages parfaitement adaptés à l’audience visée. Ces vidéos visent à créer un climat de peur afin de faire passer le message auprès des plus désabusés que c’est leur sécurité, voire leur vie, qui est en jeu.
"TikTok a échoué son premier grand test en Afrique"
Plusieurs de ces vidéos ont été supprimées par TikTok après la publication du rapport. Mais il était déjà trop tard, elles avaient touché un vaste public. "On aurait pu espérer que TikTok aurait tiré les leçons des échecs de Facebook dans sa politique de modération des contenus en Afrique. Il n’en est rien : le réseau social chinois a fait les mêmes erreurs", regrette Odanga Madung.
Pour lui, cette "élection était le premier grand test pour le réseau social sur le continent africain et il a échoué dans les grandes largeurs". La modération n’a pas été au rendez-vous, et le nombre de vidéos contraires aux règles du réseau social qui ont été identifiées prouve que "les promesses au sujet des procédures de vérification du contenu n’ont pas été suivies d’effet", regrette l’auteur du rapport.
TikTok dispose bien de modérateurs en Afrique, mais l’un d’eux - une femme interrogée pour le rapport de Mozilla - a expliqué que les conditions de travail rendaient la tâche insurmontable. Ces modérateurs doivent, par exemple, vérifier un nombre de vidéos par jour - jusqu'à 1 000 - ce qui fait que parfois "on est obligé de les regarder en accéléré pour remplir nos objectifs", explique-t-elle.
"TikTok néglige ses responsabilités au Kenya et probablement sur le continent", résume Odanga Madung. Ce laissez-faire à l’égard du contenu haineux sur une plateforme de plus en plus influente n’est pas sans risque réel. Le rôle de Facebook a souvent été cité comme un facteur aggravant dans les violences ethniques en Birmanie ou en Éthiopie.
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Au Kenya, Antony Blinken appelle à la vigilance contre les menaces visant la démocratie
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Forces spéciales : Destiné aux chuteurs opérationnels, le SMTCOPS est enfin en cours de qualification par la DGA
par Laurent Lagneau · 12 juin 2022
Cela fera bientôt six ans que les unités du Commandement des opérations spéciales [COS] attendent l’arrivée du « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS] de type « Phantom Canopy », commandés à 750 exemplaires par la Direction générale de l’armement [DGA] auprès de Zodiac Aerosafety Systems [groupe Safran], via un contrat d’une valeur de 65 millions d’euros. Et cela, afin de remplacer les parachutes G9 d’Air Azur, dont la charge est limitée à 160 kg [chuteur et matériel compris].
« Extrêmement performant, ce système [le SMTCOPS] permettra de sauter à plus de 9.000 mètres, en emportant jusqu’à 200 kg », avait précisé la DGA, dans le communiqué annonçant cette commande.
Seulement, ces SMTC-OPS tardent donc à être livrés… Et les unités concernées s’impatientent… Au point que, comme l’a révélé Intelligence Online en juillet 2021, les états-majors de la Marine nationale et de l’armée de l’Air & de l’Espace ont donné leur feu vert à l’achat de parachutes Hi-5, produits par Airborne Systems, pour en équiper respectivement le Commando Hubert et le Commando parachutiste de l’Air n°10 [CPA 10].
Cela étant, dans son dossier de presse publié à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, la DGA a indiqué que le SMTCOPS était en cours de qualification, avec le concours des parachutistes d’essais des centres DGA Techniques aéronautiques [DGA TA] et DGA Essais en vol [DGA EV]. Ce qui laisse augurer la livraison prochaine des 750 exemplaires commandés en 2016.
Le programme SMTCOPS « vise à équiper les chuteurs opérationnels français d’un ensemble complet d’équipements et accessoires de parachutage de haute performance. Le SMTCOPS permet de franchir des distances de l’ordre de 50 km, et des atterrissages sur des zones sommaires. Le nouveau parachute amènera de meilleures performances de stabilité, et de confort », assure la DGA.
Dans le détail, le SMTCOPS se compose d’un parachute, de moyens de communication et de navigation, des équipements d’aide au poser de nuit ainsi que d’une protection thermique et balistique. Il offre également des capacités d’emport de charge sous gaine ou de colis autoguidés.
France24 - Monde
Rachat de Twitter par Elon Musk : une saga à rebondissements qui risque de durer
Publié le : 10/06/2022 - 19:17
Elon Musk va-t-il bien racheter Twitter pour 44 milliards de dollars ? Lundi 6 juin, le patron de Tesla et de SpaceX a menacé, dans un document officiel, de retirer son offre d'achat. Selon lui, Twitter ne répondait pas à ses demandes d'information sur les spams et les faux comptes. Depuis, le conseil d'administration du réseau social a cédé, d'après The Washington Post. Pourquoi le rachat de la plateforme suscite-t-il autant de tensions et de rebondissements ? Quelles conséquences pourrait-il avoir sur le débat démocratique ?
-
Alexandre BARADEZ, Responsable Analyses Marchés chez IG France
-
Denis JACQUET, Entrepreneur
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Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter
La chronique de l’éco
Rachat de Twitter par Elon Musk : le multimilliardaire menace de retirer son offre
Valeurs Actuelles
L’Atelier Robuchon Étoile
Ouvert depuis 2010 au sous-sol du drugstore Publicis, L’Atelier de Joël Robuchon Étoile est un incontournable parisien, avec son décor tout en rouge et noir et un grand comptoir très prisé par les habitués, qui aiment s’asseoir sur les hauts tabourets pour mieux voir le travail de la brigade des cuisiniers. L’Atelier, invention de Joël Robuchon, incarne une approche contemporaine de la gastronomie.
C’est le chef Thierry Karakachian qui perpétue aujourd’hui sur les Champs-Élysées l’héritage du chef disparu en 2018, et exécute avec brio les plats créés par le maître. La carte propose de petites portions en formule dégustation ou des portions normales. Ce format a été un succès dès l’ouverture, L’Atelier est d’ailleurs étoilé par le guide Michelin.
Sur la carte, langoustines en raviolis truffés, artichaut rôti ou pâté en croûte de veau au foie gras de canard pour les entrées, burger au foie gras et onglet de veau, accompagnés de la fameuse purée onctueuse “Joël Robuchon” à la truffe noire. Une purée au secret bien gardé car jamais égalée.
Côté évolution, on se tournera vers le chou romanesco en aigre-doux et chutney de cacahuètes, ou le bœuf, qui est ici mijoté au miso rouge. Pour les becs sucrés, on retient le paris-brest, crème mousseline au praliné noisette, gelée d’orange du Brésil, une petite merveille à 24 euros.
Le petit plus qui plaira aux œnophiles : tous les vins au verre sont servis à partir d’un magnum. Une envie d’y retourner. Les prix : à partir de 49 euros. Trois menus sont proposés au déjeuner, à 49, 69 et 89 euros.
L’Atelier de Joël Robuchon Étoile, 133, avenue des Champs-Élysées, Paris VIIIe. Tél. : 01.47.23.75.75.
BBC
Elephant tusk ivory sold on eBay a decade after self-imposed ban
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
Sellers are flouting eBay's self-imposed ban on the sale of elephant ivory by listing it under pseudonyms.
An investigation by the BBC and legal experts found ivory objects were often listed as "bovine bone".
We bought three such items on eBay UK and tested them in an independent lab. Two were confirmed to be made of ivory.
An analysis by ivory trade experts also indicated that thousands of elephant ivory objects have been sold on the site since the company banned its sale.
The investigation was started in 2018 by Dr Caroline Cox at the University of Portsmouth. She and other ivory trade experts say online trade is continuing despite a new UK-wide ban on the sale of ivory, which came into force on 6 June.
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It is more than 10 years since eBay announced its own complete, worldwide ban on ivory sales. An online post stated that the global ban would "protect buyers and sellers, as well as animals in danger of extinction".
In 2018 Dr Cox and her team carried out a three month online study, tracking "bovine bone" as a sale category on eBay's UK site. The team tracked 632 pieces of bovine bone that were sold on eBay UK; more than 500 of those were determined to be ivory.
For this online forensic study, Dr Cox explained, she was able to use pictures and information in listings that provide buyers - and investigators - with clear evidence of what the objects are actually made of.
"Ivory has a distinct, creamy colour," she explained. "And a listing will often mention the weight of the item being sold - very accurately and specifically - because that's the measure of ivory's value."
The key piece of evidence is in the image of an object. Carved ivory has distinct and visible growth lines called Schreger lines, which you can think of as tree rings, but for teeth and tusks. "These are unique to ivory," said Dr Cox.
Investigators and law enforcement officers have long employed these visual techniques to identify illegal ivory, both in seizures of the material and when they are investigating the online trade.
The ivory act
BBC News bought three objects listed on eBay as bovine bone to have tested in an independent lab in 2019.
Of three items we bought, a small, carved African head ornament, a bracelet and a set of figurines, two were chemically confirmed by scientists in the Oxford University School of Archaeology to be made of elephant tusk.
In a statement responding to the BBC's findings, eBay said that it had been working to tackle the illegal trade in elephant ivory for nearly a decade.
"We blocked or removed over 265,000 listings prohibited under our animal products policy in a recent two-year period," a spokesperson told BBC News in an email.
"Our proactive approach means that illicit ivory sellers are forced to use obscure 'code words' [for items] which very rarely - if at all - get sold, because buyers can't find them."
The ivory trade experts who started this investigation pointed out that they tracked 500 eBay sales of ivory to completion over just three months in 2018. And the same code words or pseudonyms, primarily "bovine bone", were used repeatedly.
Laws on the ivory trade differ from country to country. On Monday, the UK brought into force what it called "one the toughest bans on elephant ivory sales in the world". From 6 June, trade in elephant teeth and tusks is illegal in the UK, punishable by fines of up to £250,000 or up to five years in prison.
Scrolling for wildlife
EBay is not the only online platform that wildlife traders have exploited. During our investigation of the pet trade in endangered apes back in 2017, we found animals being advertised on Instagram, in posts that the company subsequently removed.
And in April of this year, researchers from a conservation campaign group called Avaaz published a report citing "129 pieces of potentially harmful wildlife trafficking content" posted on Facebook," including posts selling or seeking cheetahs, monkeys, pangolins and pangolin scales, lion cubs, elephant tusks, and rhino horn.
In response to the report, Facebook's parent company Meta said: "We prohibit the trading of endangered wildlife or their parts. Meta is a dedicated member of the Coalition to End Wildlife Trafficking Online."
John Scanlon, CEO of the Elephant Protection Initiative Foundation, said that these online platforms had "enormous reach and impact".
"If they are not carefully policed, they are an efficient vehicle for criminals to sell illicit goods in any country," he said. "So it's deeply troubling when an online platform makes big commitments about policing trade, but then fails to deliver."
"The international community has made great progress at closing down legal ivory markets in recent years, of which the new UK legislation is just the latest example. But this progress risks being seriously undermined by leakages online."
Conservationists point out though that threats to Africa's elephants are changing.
"Organised ivory poaching remains a threat in some regions, especially in central Africa, but has been much reduced in parts of eastern and southern Africa," said Mr Scanlon. "We believe that the biggest emerging threat comes from the increasing competition between growing human populations and elephants for land and resources, especially as the impact of climate change is beginning to be felt."
Dr Cox and other wildlife trade experts are concerned though that, as national legislation is tightened, more products like ivory could move online, especially if platforms are not policed.
"Sites like eBay operate by allowing millions of sellers all around the world to advertise across international borders," Dr Cox pointed out.
She added that the company's failure to enforce its ban on the trade in ivory provided a safe space for a trade that threatened wildlife.
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Le français CNIM dévoile ROCUS, un robot conçu pour l’ouverture des itinéraires piégés
par Laurent Lagneau · 12 juin 2022
Actuellement, l’armée de Terre, via le 13e Régiment du Génie [RG] dispose de quatre Engins blindés d’intervention et de protection de type Buffalo, un véhicule de plus de 36 tonnes à pleine charge, doté d’un système de détection de mines et d’EEI [engin explosif improvisé] ainsi que d’un grand bras articulé permettant à un sapeur d’examiner un objet suspect à distance. Cinq exemplaires avaient été acquis d’occasion en 2008, pour les opérations en Afghanistan.
A priori, la Direction générale de l’armement [DGA] devrait lancer un appel à candidatures d’ici la fin de cette année pour remplacer les Buffalo. D’où le projet ROCUS [Route Clearance Unmanned System], qui sera présenté par le groupe français CNIM lors de l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.
À l’image de l’Uran-6, que les forces russes ont déployé dans le Donbass pour leurs opérations de déminage, ROCUS est un robot muni d’une lame à l’avant et d’un bras articulé de quatre mètres, pouvant lever et tenir une charge de 100 kg au bout de ses pinces. Son rôle est de détecter une menace éventuelle, de la confirmer, de l’inspecter et de la neutraliser. Le tout dans un environnement hostile.
Étant donné les impératifs de stabilité et de mobilité pour les missions dont il sera chargé, CNIM a choisi le THeMIS de l’estonien Milrem Robotics pour développer le ROCUS. Ce robot affiche une autonomie pouvant aller jusqu’à 10 heures en mode hybride et jusqu’à 1h30 en mode électrique. Qui plus est, il est très robuste. Mis en oeuvre par le détachement estonien déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, il avait encaissé l’impact direct de l’explosion d’un véhicule suicide [VBIED] chargé de 200 kg d’explosifs.
Le mode de propulsion du THeMIS est également un élément clé… la motorisation exclusivement électrique n’ayant pas, pour le moment, donné pleinement satisfaction en opération. Du moins, c’est le constat qui a été établi avec le mule robotisée ROPOPEX, évaluée en 2021 par l’armée de Terre au Mali.
Quoi qu’il en soit, le ROCUS n’a besoin que d’un opérateur pour fonctionner. Grâce à une caméra fonctionnant en mode « bird view », le robot peut être manipulé hors de la vue, à 500 mètres de distance. En outre, son empreinte logistique est faible et son maintien en condition opérationnelle [MCO] est facilitée par la disponibilité des pièces détachés dans le civil. Aérotransportable et pouvant être tracté par un véhicule blindé multi-rôles lourd [Griffon] ou léger [Serval], il est possible de le doter d’autres capteurs [géoradars, par exemple]pour avoir une meilleure connaissance du terrain, que ce soit de jour comme de nuit.
France24 - World
Sand: Digging into a crisis?
Issued on: 10/06/2022 - 12:34
Valérie DEKIMPE
The word sand usually conjures up images of a holiday on the beach. But the fine grains also happen to be a precious commodity. Humans extract 50 billion tonnes of sand and gravel every year, making it the second most exploited resource on the planet. Can the world keep digging for more? The Down to Earth team investigates.
An insatiable appetite for sand
Laurent Biagetti, the manager of a sand quarry in France's northwestern Normandy region, likens his job to that of an orchestra conductor. Machines dig into the ground, trucks come and go, vessels get loaded with sand on a near-daily basis.
Concrete maker CEMEX scooped out nearly a million tonnes of gravel in 2021 from the mine, from pebbles to fine grains of sand. The different materials will be a key component in the production of concrete and the construction of roads.
"When we exploit a sand mine, we can't just do whatever we want," warns Biagetti. "We need to determine the volumes and areas we'll extract from under a specific timeline," adding that once the reserves run out, the land needs to be restored to its natural state before it's returned to the local constituencies.
The site also collects and recycles rubble, mostly construction waste from the Paris region.
"Sand stocks are becoming increasingly scarce. It's getting very difficult to open quarries or even to extend existing quarries, despite the fact that sand is essential to our everyday lives," he says.
Is the world running out of sand?
Sand has become the second most exploited resource on Earth after water, with experts warning we could soon reach a crisis point. Even though global stocks might seem infinite, we are in fact depleting sand reserves faster than they can be replenished. Around the world, calls to put a break on the expansion of sand mines are growing louder.
On the French Atlantic coast, a small town of a few thousand inhabitants is rising up against a powerful opponent: two massive sand mines that have been nibbling away at their land.
The mines, run by industry giants Lafarge and GSM, already cover a surface of 115 hectares. The two companies have applied for an extension permit that could see their quarries grow by several dozen hectares.
A citizens' association, La tête dans le sable (Head stuck in the sand), is firmly standing in their way. Its members say they won't let their rural community get sacrificed for the sake of sand.
"The mining companies will dig huge holes. And that means the aquifer, water reserves found underground which are normally out of sight, are going to be burst open," explains Sylvain Jallot, the association's spokesperson.
The non-profit claims that least 1 million cubic metres of water will evaporate from the surface each year, the equivalent of the domestic water consumption of about 30,000 people.
The group has already organised several rallies and is leading a legal battle against the mining companies.
"Our goal in stopping these quarry extensions is to say let's be careful with this resource," says Jallot. "It's not by blindly authorising them and sticking our heads in the sand that we're going to solve our sand problems."
Once the mines close, can ecosystems heal?
In her laboratory in the western French region of Brittany, Laure Simplet closely examines samples of sand and sludge arranged in thin layers. A team of scientists from France's IFREMER (National Institute for Ocean Science) led by Simplet collected the samples from a former mining ground off the coast of La Rochelle. A total of 40 million cubic metres were extracted from the site with the help of dredging barges, giant vacuum cleaners designed to suck up sand.
As a matter of fact, sand is not only mined from quarries but also from the bottom of the sea. Understanding the long-term impact of marine sand extraction has been at the heart of Simplet's research.
"The point of our research, now that the mining has stopped, is to try and observe and understand how the seabed will be able to recover," she explains.
Her scientific work has already produced some results. The ecosystem found on the ocean floor has been modified, she says, the layers of sludge becoming thicker than they used to be. But contrary to previous assumptions, the area has not turned into a dead zone.
New forms of life have emerged, with some species now calling the former mining ground home. But it could take many more years, at least another decade, for the scientists to get a full picture of how ecosystems have evolved: "The whole point of looking at what happened there is to learn from past mistakes and come up with recommendations for the future. But also to see how far we can modify the natural environment of the seabed without disrupting its biological equilibrium," says Simplet.
Replacing sand
Whether ecosystems can recover to a certain extent, the overarching problem remains the same: our appetite for sand is only expected to grow. By the middle of the century, 70 percent of the world's population will live in urban areas. We'll need more buildings but also viable solutions to get them off the ground without relying on sand.
The construction industry, which heavily relies on sand, is on the hunt for alternatives.
Cycle Terre, a startup based in Paris, is banking on a seemingly updated material: mudbrick. The company collects excavated soil from construction works in Paris, turning it into compressed bricks made of soil, water and a small fraction of sand.
For Cycle Terre's Managing Director Teddy Dusausaye, it's a no-brainer: "We use a lot less sand than concrete."
While concrete is usually made of two-thirds sand, mudbrick needs less than a third of that. For now, the company is still obliged to add sand to its formula, as the type of soil found in the Paris region naturally contains little sand. They're confident, however, that expanding their activities to other regions will allow them to unearth other soil types. "Mudbrick has ample potential and must be part of the future of housing," Dusausaye concludes.
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Les terrasses de l’été à ne pas louper
Les adeptes du bronzage en bord de bitume ont leurs habitudes, mais, pour 2022, Valeurs actuelles vous conseille ces adresses où il faut être vu, caché, lové ou tout simplement découvert.
La plus glamour : Ralph’s. Chaque année tout Paris attend l’ouverture de ce petit jardin privé entouré des quatre murs de la boutique Ralph Lauren, qui attire égéries de la mode, stars et business people. De larges parasols, des banquettes à rayures et une déco très végétalisée. Un service au cordeau et élégant, une argenterie chic, des assiettes aux produits parfaits et aux recettes très américaines pour une ambiance chic et décontractée. À la carte : lobster rolls, saumon, toast à l’avocat, boeuf des États-Unis et une sublime croquette de crabe. Prix des plats à partir de 20 euros.
La plus grande : Madame Rêve. La terrasse rooftop de l’hôtel, à la déco végétalisée, fait le buzz en plein coeur de Paris, dans l’ancienne poste du Louvre. On y accède directement au 43 de la rue Étienne-Marcel pour aller au quatrième étage. Ses 250 places sont très prisées d’une faune fashion, nous vous conseillons de ne pas trop traîner, il y a du monde qui attend. Une carte ultra-courte est proposée pour savourer une finger food raffinée et siroter des cocktails aux saveurs asiatiques.
La plus exotique : Andia. Toujours sur la rive droite à cette table aux influences sud-américaines twistées d’épices. Avec son décor coloré, aux airs de jungle tropicale, c’est toute l’Amérique du Sud dans l’assiette. Andia possède le gril au charbon de bois le plus grand d’Europe, installé dans le patio, pour brochettes de poulet, côtelettes d’agneau ou poisson. Une formule déjeuner à 28 ou 35 euros attire les habitués. Cerise sur le gâteau, du jeudi au samedi soir un bar propulse les hôtes dans une ambiance très sud américaine où les décibels grimpent à mesure que la nuit tombe.
La plus confidentielle : le restaurant de la Maison Bréguet, cet hôtel cinq étoiles de la rive droite, situé à côté de la Bastille et à proximité du Marais. Il off re une terrasse végétalisée pour profiter d’un moment bucolique loin de l’agitation de la ville. Elle est ouverte toute la journée du petit déjeuner au dîner et propose une cuisine méditerranéenne subtile et raffinée. C’est le lieu idéal pour profiter du brunch dominical en famille ou entre amis.
La plus show off : Gigi. C’est la terrasse qui fait le buzz. Laurent de Gourcuff a installé son concept de resto festif au coeur de l’avenue Montaigne en lieu et place de l’ancienne Maison Blanche. Ici, la clientèle VIP adore se montrer sur le toit du Théâtre des Champs-Élysées. La carte italienne fait la part belle aux incontournables vitello, carpaccio, spaghettis et rosé à gogo, avec orchestre et DJ en fonction des heures.
BBC
Billie Eilish pauses London show over fan safety
By Mark SavageBBC Music Correspondent
Billie Eilish briefly paused her show at London's O2 arena on Saturday after several fans got into difficulties in sweltering temperatures.
"Are you all ok?" she asked. "People were fainting and getting pulled out. It's hot, I know".
After fans said they were "squished", she halted the music until the pressure in front of the stage eased.
"Take a step back, give everybody some space," Eilish said. "If someone looks a little woozy, just tell someone."
She added: "Don't try to save feelings."
Earlier, Eilish had asked the O2 security team to distribute water to the audience.
It is not the first time the singer has stopped a concert to check on her fans.
In February, she interrupted her Happier Than Ever tour show in Atlanta after noticing someone struggling to breathe, and refused to proceed until they could access an inhaler.
"Can we just grab one?" she asked a crew member.
Later that month, she also paused a show in New York's Madison Square Garden, telling fans: "If you want to sit down, you are allowed. Go ahead, you're good. Sit down, take a breath."
The issue of crowd safety has been in the spotlight ever since 10 people were killed during a crush at Travis Scott's Astroworld festival in Houston last year.
Fans in the audience later criticised the response of emergency services, and asked why organisers did not call a halt to the concert.
An inquiry is currently investigating the circumstances that led to the tragedy.
At the O2 on Saturday night, fans took matters into their own hands. One group, after noticing a fellow concertgoer in trouble, formed a protective circle and turned on their phone lights to alert the security team.
Eilish resumed her show after three minutes. She later thanked "all the security [and] all the staff" at the venue, adding: "I appreciate you".
Powerful songs
Saturday's concert was the second of six dates at the 20,000 capacity O2 arena, as Eilish continues her Happier Than Ever world tour.
The atmosphere had been feverish from the start; with the star's breathy vocals frequently drowned out by fans.
Beatlemania-pitch screams punctuated the evening, whiplashing around the O2 whenever Eilish approached the edge of the stage; or when she sank to her knees during Therefore I Am; or when she picked up a fan's Pride flag and draped it over her shoulders; and even when she struggled to disentangle a scrunchie from her jet-black pigtails.
It was a reaction you'd typically expect for a boyband like BTS or One Direction - but while those groups whip up emotions with the illusory promise of romance, Eilish's songs dwell in the uncomfortable messiness of early adulthood.
She sings of nerves and depression, awkward social interactions and hopeless boyfriends. Her songs have a flair for the macabre (one features the sound of a dentist drill) and a scepticism of authority.
No wonder her lyrics resonate so powerfully with her fans.
"Singing those songs out loud was like free therapy," my 12-year-old remarked as we left the arena.
Early in the set, Eilish laid out her ground rules for the night: "Don't be an asshole, do not judge anyone in here, and have fun, bitch".
She was the biggest beneficiary of her own advice, throwing herself around the stage with the unchecked energy of a hurricane; while her legs were taped up to prevent the recurrence of an old dance injury.
The show relied entirely on her charisma, with minimal staging, lit almost exclusively in red and white.
One concession to arena spectacle was the moment Eilish climbed into a giant hydraulic crane to serenade the back of the auditorium, but she managed to subvert even that cliché, bending backwards over the safety ropes to dangle perilously over the crowd. Her insurers must have been quaking in their boots.
But maybe the most impressive feat was the way Eilish turned some of her less powerful songs into arena-filling monsters.
Goldwing, a fluttering, experimental track on her second album, became a thrilling call-and-response banger; while the mumbled beats of Oxytocin briefly turned the O2 into an underground rave.
Elsewhere, a montage of childhood videos during Getting Older was endearing and sweet; while Your Power - a song about older men who abuse their positions - felt especially cathartic.
Other songs were cruelly cut short.
All The Good Girls Go To Hell - a macabre stand-out from her debut album - was hacked down to a single verse and chorus; while her break-out songs Bellyache and Ocean Eyes were unnecessarily condensed into a brief medley.
With only two albums to her name, Eilish didn't need to short-change fans on some of their favourite songs, even if she has progressed musically since they were released.
But she ended the night on an indisputable high, with the delightfully malevolent Bad Guy (duh!) followed by Happier Than Ever, a gently-strummed break-up ballad that builds and builds to an almighty, operatic climax.
"You make me hate this city," the audience bellowed along at the top of their lungs.
But not tonight. Not when Billie's around.
Setlist
Eilish will play further dates in London, Birmingham and Glasgow this week, and headlines Glastonbury on 24 June.
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The making of Billie Eilish's Bond theme
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La Direction générale de l’armement va lancer un nouveau pôle d’innovation dédié à la mobilité terrestre
par Laurent Lagneau · 11 juin 2022
La ville d’Angers est, en quelque sorte, la « capitale » des sapeurs de l’armée de Terre puisqu’elle abrite leur « maison mère », c’est à dire l’École du Génie, leur musée et le 6e Régiment de Génie [RG]. Et elle accueillera, l’été prochain, un nouveau pôle d’innovation de la Direction générale de l’armement [DGA].
En effet, à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory, DGA « Techniques Terrestres » et l’armée de Terre signeront une lettre d’intention concernant la création du « Pôle d’Innovation Ligérien pour la mObilité Terrestre » [PILOTE].
La mission de cette future structure sera d’identifier, d’accompagner et de développer des concepts innovants portés par des industriels ou des « acteurs académiques » dans les domaines de la mobilité terrestre et aquatique, des moyens de combat et d’appui du Génie ainsi que celui des plateformes et systèmes de combat terrestre.
Pour cela, des partenariats vont être noués avec le pôle de compétitivité ID4CAR, qui accompagne les acteurs de la filière « Véhicules et Mobilités » du Grand Ouest, ainsi qu’avec la Société d’Accélération du Transfert de Technologie [SATT] Ouest Valorisation, qui s’attache à « valoriser les résultats issus des laboratoires de recherche publique » de 28 établissements établis en Bretagne et dans les Pays de la Loire.
Selon la DGA, PILOTE oeuvrera « au profit des systèmes de défense, des opérations d’armement, des forces armées, des directions et services du ministère des Armées, en prenant appui sur l’Agence de l’innovation de défense [AID] ».
L’implantation de ce pôle d’innovation à Angers s’explique aussi par le fait que DGA « Techniques Terrestres » y dipose de pistes de roulages et différents autres moyens pour les essais de mobilité des véhicules destinés notamment à l’armée de Terre.
Pour rappel, huit pôles d’innovation de ce type ont déjà été créés par la DGA depuis 2018, dont GIMNOTE et Orion [techniques navales], GINCO [NRBC], LAHITOLLE [armement terrestre], IDEA3 [aéromobilité], BINGO [Cyber], GAI4A [robotique], ALIENOR et NOVAERO [aérospatial].
L’objectif de telles structures est de capter et de soutenir les innovations en matière de défense afin d’en faire bénéficier les armées dans des délais courts.
France24 - Monde
Le Français Aurélien Tchouaméni rejoint le Real Madrid pour six ans
Publié le : 11/06/2022 - 15:08Modifié le : 11/06/2022 - 15:38
FRANCE 24
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Le Real Madrid et l'AS Monaco ont annoncé le départ officiel d'Aurélien Tchouaméni du club monégasque pour rejoindre "los Blancos", sacrés champions d'Europe. Le Français, âgé de 22 ans, doit encore signer son contrat qui lui permettra de jouer six saisons aux côtés du Real Madrid.
C'était un transfert attendu. Les clubs du Real Madrid et de l'AS Monaco ont officialisé l'arrivée du milieu de terrain français Aurélien Tchouaméni chez les champions d'Europe pour six saisons, samedi 11 juin, dans deux communiqués distincts.
L'international, âgé de 22 ans, doit encore passer la visite médicale avant de signer son contrat et d'être présenté, mardi à 12 h, au Stade Santiago Bernabeu.
💫 #WelcomeTchouaméni 💫 pic.twitter.com/c5zICQQJKo
June 11, 2022L'ambition d'un jeune talent
Actuellement en sélection avec l'équipe de France, Tchouaméni est le seul joueur du groupe de Didier Deschamps à avoir été titulaire lors des trois premiers matches des Bleus (contre le Danemark, en Croatie et en Autriche) du groupe 1 de la Ligue des nations. L'équipe de France dispute une dernière rencontre dans cette compétition lundi, au Stade de France, contre la Croatie.
Si Tchouaméni a choisi Madrid, c'est qu'il se sent prêt et assez fort pour assouvir ses ambitions profondes : devenir titulaire chez un très grand d'Europe pour l'être aussi en Bleu et viser les plus grands trophées.
Didier Deschamps apprécie particulièrement le profil et la forte personnalité de celui qu'il a fait débuter le 1er septembre dernier. "Il n'a pas été impacté par l'aspect émotionnel", analysait le sélectionneur, séduit par "sa jeunesse, son assurance, son potentiel, et ce qu'il montre sur le terrain". Depuis, Tchouameni a compilé 11 sélections (1 but).
Une nouvelle recrue qui vaut 100 millions d'euros
Arrivé à Monaco en provenance de Bordeaux en janvier 2020 pour un transfert de 20 millions d'euros, Tchouaméni quitte le club de la Principauté contre, selon différentes sources très proches du dossier, 80 millions d'euros, auxquels se rajoutent 20 millions d'euros sous forme de divers bonus.
Il s'agit du deuxième transfert le plus lucratif de l'histoire de l'AS Monaco après celui de Kylian Mbappé, parti pour le Paris Saint-Germain en août 2017 pour 180 millions d'euros.
Selon ces mêmes sources, Monaco doit reverser 10 % de la plus-value réalisée à Bordeaux, soit 6 millions d'euros, hors bonus.
Désigné meilleur espoir de Ligue en 2020-21, Tchouaméni suscitait également l'intérêt de Liverpool et du PSG.
Avec AFP et Reuters
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Bernadotte, maréchal d’Empire, impose la neutralité à la Suède
Né Bernadotte, le roi de Suède — et de Norvège — Charles XIV Jean, tient ce jour-là, le 25 janvier 1839, son discours d’ouverture de la session du Riksdag, le Parlement. Pour la première fois, il annonce renoncer à toute politique d’expansion par les armes.
« Rentrez dans vos limites, dit-il, si vous êtes forcés de les dépasser après avoir rejeté les injures sur les agresseurs. Insulaires sur les neuf dixièmes du territoire des deux royaumes [la Suède et la Norvège, NDLR], nous ne tenons au continent européen que par une région presque stérile. Notre position trace notre politique. Sillonner toutes les mers avec nos vaisseaux et désirer la paix du monde : voilà notre vocation. »
Si le souverain a choisi de renoncer à toute ambition militaire, c’est parce qu’il sait que la dynastie qu’il a fondée reste contestée par bien des monarchies étrangères. Destinée à rassurer les chancelleries et à garantir le statu quo international, sa politique de neutralité est conçue comme un moyen d’affermir sa propre légitimité.
L’homme qui vit au palais royal de Stockholm, imposant édifice de 600 pièces, n’appartient pas à « la race des rois », selon l’expression de Talleyrand. Jean-Baptiste Bernadotte est né dans une maison bourgeoise de Pau, le 26 janvier 1763. Et comme il le résumera plus tard en une formule qui fait frémir les cours européennes : « Mon épée et mes actions, voilà mes aïeux. »
Engagé à 17 ans comme soldat dans l’armée de Louis XVI, remarqué pour ses brillants états de service, Bernadotte est propulsé dans la hiérarchie militaire à la faveur des guerres de la Révolution : en deux ans, de 1792 à 1794, il passe du grade de lieutenant à celui de général.
Dix ans plus tard, Napoléon l’élève à la dignité de maréchal d’Empire. Les relations entre les deux soldats sont difficiles, même si un amour de jeunesse du Corse, Désirée Clary, qui est la fille d’un négociant marseillais et l’épouse de Bernadotte, fait tout pour atténuer les tensions.
À l’été 1810, coup de théâtre ! À l’initiative de l’entourage du vieux roi de Suède Charles XIII, privé de descendants, le Parlement de Stockholm élit Bernadotte prince héritier de la couronne. Si le Béarnais a été choisi, c’est avec l’espoir qu’il puisse être l’homme qui reprendra la Finlande, perdue lors d’une guerre désastreuse contre l’Empire russe, en 1808 et 1809. Les Suédois vont être déçus.
“J’ai vu la guerre de près, j’en connais tous les fléaux”
Le 5 novembre 1810, jour de son adoption officielle par Charles XIII sous le nom de Charles Jean, Bernadotte dit : « J’ai vu la guerre de près, j’en connais tous les fléaux. Il n’est point de conquêtes qui puissent consoler la patrie de ses enfants versés en terre étrangère. »
Devenu régent du royaume, en mars 1811, à la suite d’une congestion pulmonaire qui a frappé le roi, Bernadotte, conscient de la faiblesse de la flotte suédoise et du préjudice porté au commerce de sa patrie d’adoption par l’alliance avec la France, va manœuvrer. La Suède adopte formellement le Blocus continental à l’encontre des marchandises britanniques, que Napoléon a imposé à son empire et à ses alliés, mais, dans les faits, cela n’entrave pas les flux commerciaux. Dans les mois qui suivent, afi n de sauver son trône et les intérêts de ses marchands, Bernadotte engage le pays dans un renversement d’alliance. Il lâche Napoléon, négocie la survie de sa dynastie et le rattachement de la Norvège (alors liée au Danemark, allié de la France) à la Suède. À l’été 1813, celle-ci rejoint la sixième coalition contre l’Empire français : ce sera la dernière guerre d’alliance à laquelle la Suède prendra part.
Une promenade militaire en Norvège, à l’été 1814, afin de vaincre quelques velléités d’indépendance locales, marque la fi n de l’histoire des conquêtes militaires suédoises.
En prononçant son discours du trône pour l’année 1818, le nouveau roi, Charles XIV Jean — Charles XIII est mort le 5 février de cette année-là — fi xe le cap de sa politique étrangère : « À l’écart, comme nous le sommes, du reste de l’Europe, nos intérêts nous amèneront toujours à nous abstenir de nous engager dans un conflit, quel qu’il soit, qui ne concernerait pas les deux peuples scandinaves. »
La prudence devient la règle pour la diplomatie suédoise. Coincée entre les deux puissances victorieuses de Napoléon, le Royaume-Uni et la Russie, la Suède hésite, conciliante avec l’une ou l’autre, sans jamais s’engager dans aucune alliance dont elle ne pourrait se défaire ni même dans une aventure incertaine. À l’été 1825, le roi doit ainsi annuler la vente de vaisseaux de guerre aux jeunes républiques d’Amérique du Sud en lutte pour leur indépendance contre l’Espagne et vers lesquelles sa sympathie naturelle le porte, car les Bourbons de Madrid réclament le soutien des monarchies d’Europe.
“La baleine anglaise et l’ours russe”
En juillet 1830, alors qu’un mouvement révolutionnaire porte Louis-Philippe d’Orléans sur le trône à Paris, le roi de Suède attend de voir comment vont réagir « la baleine anglaise et l’ours russe », selon son expression, avant d’oser reconnaître le nouveau régime.
Stockholm ne peut courir le risque de se fâcher avec Londres ou Moscou. Or, les ambitions russes de se rapprocher des mers chaudes et d’annexer le sud du Caucase inquiètent Londres, qui veille jalousement sur son propre empire, celui des Indes.
L’affrontement semble inéluctable. Le 4 janvier 1834, le roi de Suède donne instruction à son cabinet : « Placés entre deux grandes puissances, contendantes en quelques points, rivales en d’autres, les deux royaumes [la Suède et la Norvège, NDLR] ont des intérêts majeurs à ménager chacune d’elles. Quant à la Russie, il y a l’extrême proximité, la grande supériorité des forces, et enfin quelques intérêts positifs de commerce. Quant à l’Angleterre, on y trouve l’ensemble de notre système industriel et commercial, nos garanties maritimes. »
Jamais le roi n’avait été aussi clair. L’impératif de maintenir la petite Suède hors du champ des deux supergrands de l’époque va se maintenir deux siècles durant. Lors de la guerre de Crimée, de 1853 à 1856, qui met aux prises Français, Britanniques et Ottomans d’un côté, Russes de l’autre, la Suède résiste aux pressions de Paris et de Londres, qui espèrent ouvrir un front dans la Baltique, et ne se range dans aucun camp.
En 1864, lors de l’invasion par les troupes prussiennes du Danemark, puis en 1866, lors de la guerre austroprussienne, et en 1870, lors du conflit entre la Prusse et l’Empire français, Stockholm se tient à une stricte neutralité, alors même que son opinion est largement antiallemande.
À la veille de la Première Guerre mondiale, la situation s’inverse. L’opinion publique croit à un affrontement inévitable avec l’Empire russe et rêve, à la faveur d’une alliance avec l’Allemagne, à une guerre éclair qui permettrait de récupérer la Finlande, alors objet d’une politique de russification accélérée.
De la droite conservatrice, désireuse de panser la mutilation de 1809, à la gauche sociale-démocrate, allergique à l’autocratie du régime tsariste, le consensus est large. À l’été 1914, des troupes suédoises sont d’ailleurs, un temps, mobilisées et placées dans le nord face aux lignes de l’armée russe, qui craint même une éventuelle offensive contre Saint-Pétersbourg. Pourtant, le pays reste fidèle à sa neutralité.
Plus de deux décennies plus tard, il en est de même. Alors que l’invasion russe de la Finlande, à l’hiver 1939 (lire Valeurs actuelles du 28 avril), suscite un vaste élan de sympathie dans le pays, le gouvernement suédois rejette, en février 1940, la demande d’intervention militaire qui lui est adressée par Helsinki et refuse, en mars, aux Alliés, le passage par son territoire de troupes destinées à soutenir l’armée finlandaise.
De même, quelques semaines plus tard, lorsque l’Allemagne hitlérienne envahit le Danemark et la Norvège (indépendante depuis 1905), Stockholm affirme sa « neutralité intégrale ». Au lendemain du second conflit mondial, la bipolarisation de l’Europe entre l’Alliance atlantique, fondée en 1949, et le Pacte de Varsovie, créé en 1955, ne parvient pas davantage à remettre en question la neutralité du pays, qui refuse toute alliance militaire.
Il faudra attendre le choc provoqué par l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine pour voir la Suède déposer, le 18 mai dernier, en même temps que la Finlande, une demande d’adhésion à l’Otan. Ce jour-là prit fi n une tradition biséculaire.
Opex 360
Les chasseurs-bombardiers F-35I israéliens seraient maintenant capables d’atteindre l’Iran sans ravitaillement en vol
par Laurent Lagneau · 11 juin 2022
Depuis que, à l’initiative de Donald Trump, les États-Unis sont sortis de l’accord sur le nucléaire iranien [PAGC pour Plan d’action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action – JCPoA] et ont rétabli leurs sanctions contre l’économie iranienne, l’Iran s’affranchit progressivement des engagements qu’il avait pris à Vienne, en juillet 2015.
Pourtant, des négociations sont en cours afin de permettre aux États-Unis de revenir dans l’accord. Seulement, et alors qu’elles avaient été décrites comme « encourageantes » à un moment, elles sont encore loin d’aboutir.
D’autant plus que l’Iran a augmenté ses capacités d’enrichissement de l’uranium et qu’il est désormais proche de disposer d’un stock de matières fissiles de qualité militaire. En outre, ces derniers jours, Téhéran a retiré 27 caméras installées par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] sur certains de ses sites nucléaires. Et cela afin de protester contre le vote, au Conseil des gouverneurs de cette dernière, d’une résolution rappelant fermement le gouvernement iraniens à l’ordre et condamnant ses violations répétées du PAGC.
En clair, les négociations sont au point mort. Et pour l’AIEA, la dernière décision de Téhéran est de nature à porter un « coup fatal » au PAGC dans la mesure où elle ne sera plus en mesure d’assurer le suivi du programme nucléaire iranien.
De leur côté, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé Téhéran « à mettre fin à l’escalade nucléaire » et « à accepter maintenant de toute urgence l’accord sur la table » depuis mars afin de rétablir le PAGC, dont l’objectif, pour rappel, était d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires [ou du moins, de reculer le moment où il pourrait en obtenir] en échange d’une levée des sanctions frappant son économie.
Cela étant, Israël a régulièrement dénoncé le PAGC, accusant Téhéran de continuer ses activités nucléaires de manière clandestine. En tout cas, c’est ce que ne cessait d’affirmer Benjamin Netahyahu, l’ex-Premier ministre israélien. Son successeur, Naftali Bennett ne se situe pas exactement dans la même ligne. Toutefois, a-t-il fait savoir, si l’État hébreu « préfère la diplomatie afin de priver l’Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l’autodéfense et à l’action contre l’Iran afin de bloquer son programme nucléaire. »
Aussi, les forces israéliennes poursuivent leur entraînement en vue de possibles raids contre les installations nucléaires iraniennes, à l’image de celui effectué contre la centrale irakienne d’Osirak, en 1981 [opération Opéra, ndlr]. Tel est d’ailleurs le thème des manoeuvres « Chariots de feu », lancées le 29 mai et devant durer un mois. À noter qu’une partie se déroule à Chypre. D’ailleurs, selon le plan stratégique de Tsahal pour 2022, l’Iran est décrit comme étant la principale menace, en raison de ses activités nucléaires, du développement de ses capacités en matière de drones et de missiles ainsi que de sa présence militaire en Syrie.
Seulement, un raid contre les sites nucléaires iraniens serait extrêmement compliqué à planifier. Déjà, il supposerait la mobilisation d’une centaine d’appareils [dont, évidemment, des chasseurs-bombardiers, mais aussi des avions ravitailleurs] et de capacités de guerre électronique pour neutraliser la défense aérienne iranienne qui, par ailleurs, ne cesse de se développer.
Le problème principal est la route qu’il faudrait emprunter pour se rendre en Iran. Israël pourrait compter sur l’appui de l’Azerbaïdjan… mais cela supposerait un survol de la Turquie, ce qui n’est pas envisageable pour le moment. La voie la plus directe passerait par l’Irak… à conditions que les forces aériennes irakiennes restent muettes. Ou on peut encore imaginer un passage par l’Arabie Saoudite [d’où l’enjeu de la normalisation des relations israélo-saoudienne…].
Quoi qu’il en soit, une telle opération reposerait sur la furtivité des chasseurs-bombardiers F-35I « Adir », la version israélienne de l’appareil développé par Lockheed-Martin. Seulement, son autonomie n’est que d’environ 1200 km. Ce qui est trop court pour envisager des frappes en Iran, à moins d’avoir recours à des avions-ravitailleurs pouvant voler dans des espaces aériens de pays non alliés d’Israël.
Aussi, une solution passerait par une autonomie plus grande des F-35I. Du moins suffisante pour se passer d’avions ravitailleurs. Et, selon le Jerusalem Post, Tsahal aurait trouvé un moyen pour cela. Moyen que le quotidien n’a pas précisé. Cela étant, il n’y a que deux possibilités : soit les ingénieurs israéliens ont fait en sorte que le moteur F-135 soit moins gourmand, soit ils ont mis au point des réservoirs externes susceptibles de ne pas dégrader d’une manière excessive la furtivité du F-35I.
Si la première option est improbable, la seconde est en revanche plausible étant donné que Lockheed-Martin s’était penché sur la question et avait envisagé de concevoir des réservoirs externes pouvant contenir entre 2000 et 2700 litres de carburant. De quoi augmenter la capacité totale d’emport en kérosène de 40%. Or, en 2021, le journal Walla avait rapporté que le centre d’essais en vol de la force aérienne israélienne travaillait sur une telle solution, en partenariat avec l’industrie locale [dont Israel Aerospace Industries et Cyclone]. Cependant, elle ne devait pas être opérationnelle d’ici 2023.
Par ailleurs, le Jerusalem Post a également révélé que Rafael Advanced Weapons Systems avait mis au point une nouvelle bombe de plus de 2200 livres destinée à être emportée par le F-35I. Cette munition, qui appartient à la même catégorie que les GBU-24, GBU-28 et autres GBU-31, serait « protégée contre les systèmes de brouillage et de guerre électronique ». Enfin, a précisé le quotidien, elle a été « récemment utilisée dans une série de tests de la force aérienne israélienne, dont les résultats ont été présentés au ministre de la Défense Benny Gantz ».
Note : Tout commentaire de nature autre que technique ne sera pas validé.
France24 - Monde
Ligue des nations : la France obtient péniblement le match nul en Autriche
Publié le : 10/06/2022 - 23:01
FRANCE 24
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Pour son troisième match de la Ligue des nations 2022, l'équipe de France a été de nouveau tenue en échec, concédant le match nul en Autriche (1-1), vendredi à Vienne.
Trois matches en Ligue des nations et toujours pas de victoire pour les Bleus. Face à l'Autriche, vendredi 10 juin, l'équipe de France, tenante du titre mais qui n'a toujours pas remporté la moindre rencontre dans cette compétition (deux nuls, une défaite), a encaissé un but d'Andreas Weimann (37e) avant d'égaliser en toute fin de partie par Kylian Mbappé (83e). Les champions du monde français sont derniers de leur groupe avant d'accueillir la Croatie, lundi au Stade de France.
Apathiques sur le but d'Andreas Weimann et rarement autoritaires durant la rencontre, les défenseurs tricolores ont montré de la fébrilité lors d'un troisième match d'affilée en Ligue des nations.
Aux erreurs d'alignement de Theo Hernandez en ouverture contre le Danemark (1-2) et au manque de concentration de Jonathan Clauss, fautif en Croatie lundi soir (1-1) pour offrir un pénalty aux "Vatreni", ont succédé vendredi une passivité criante contre les Autrichiens.
Les Bleus sont même passés tout près de la correctionnelle, sur une ultime contre-attaque, très dangereuse mais très mal négociée par Karim Onisiwo dans le temps additionnel.
Certes, l'arrière-garde alignée par le sélectionneur Didier Deschamps sur la pelouse abîmée du Ernst-Happel Stadion était inédite, avec un total de six sélections en charnière centrale – cinq pour William Saliba, la première pour Ibrahima Konaté – et un latéral gauche – Theo Hernandez – qui n'avait jamais joué dans ce système avec les Bleus.
Avec AFP
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FOOTBALL
Ligue des nations : face à la Croatie, des Bleus diminués veulent se relancer
FOOTBALL
Ligue des nations : face à la Croatie, la France concède le nul et ne se rassure pas
COMPTE-RENDU
Ligue des nations : réaliste, la France punit l'Espagne et ajoute un trophée à sa collection
BBC
India's loan scams leave victims scared for their lives
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
When Raj took out a loan for $110 (£87) in March, he thought it would swiftly solve his financial problems, instead it has made his life much, much worse.
The Pune-based man had been lured into one of India's many digital loan scams.
Like many, Raj (not his real name), was attracted by the quick and easy loan approval process. All he had to do was download an app to his phone and supply a copy of his identity card to qualify.
He quickly received some money - but only half of the amount he requested. Just three days later the company started demanding he pay back three times the amount they loaned him.
His debts spiralled as he took loans out from other finance apps to pay off the first. Eventually, Raj owed more than $6,000 (£4083), spread across 33 different apps.
Many of the people running those apps began threatening him over repayments but he was too scared to go to the police.
The people running the apps gained access to all the contacts on his phone and his pictures, and have threated to send nude pictures of his wife to everyone on his phone.
To pay off the scammers he has sold all of his wife's jewellery, but says he is still frightened.
"I don't think they will let me go. I am scared for my life. I get threating calls and messages everyday," Raj says.
In India, this type of mobile phone scamming has become all too common. Between 1 January 2020 and 31 March, 2021, a study by the Reserve Bank of India (RBI) identified 600 illegal lending apps.
During that period, Maharashtra state recorded the highest number of complaints relating to lending apps, with 572 reported to the RBI.
"These apps promise hassle-free loans, quick money, and people are lured into them, not realising that their phones get hacked, their data gets stolen and their privacy is comprised," says Mr Yashasvi Yadav, special inspector general of police, Maharashtra Cyber Department.
"I would say it's a scam which is spreading because so many people in India are not eligible for [legitimate bank] loans," he adds.
Often the apps are run via servers in China, but the scammers themselves are usually located in India, says Inspector Yadav.
He says many scammers have been caught by tracking their bank accounts and phone numbers.
But one scammer the BBC spoke to said it was relatively simple to evade detection by the Indian authorities.
"The founders of apps, or people like us who work for them, are very difficult to trace as we use all fake papers to get a mobile number.
"We operate from all across India. Most of us don't have a fixed location to work from. All I need is laptop and a phone connection. One operator like me has more then 10 numbers to use for threatening the customer."
This particular scammer told us that they are trained to find "gullible and needy" people, who are then loaned just half of what they ask for. Then, as in the case of Raj, the scammer will demand that three times that amount is paid back.
If the victim fails to pay, more pressure is quickly applied.
"The first step is to harass. Then threaten. Then the actual game starts of blackmailing the person, as we have loanees' phone details," the scammer told us.
"Many don't go to authorities out of shame and fear."
The BBC has seen messages sent to victims - they include threats to tell family and work colleagues about the victim's debts. But some are more brutal, with threats to make and distribute porn videos using the victim's image.
The government has made some efforts to stamp out loan scam operators. In May last year, it urged Google to review the apps available from its Play app store.
Google is a key component, as almost all Indians with a smartphone will have its operating software, called Android, and use its app service, Play.
But when shut out from such services. the scammers move elsewhere, and use simple text messages to advertise.
Following its study of digital lending the RBI has asked the government to come up with new legislation to help curb illegal lending. It includes a central agency at the RBI which could verify apps.
The government is expected to respond within the coming weeks.
But any new rules will come in much too late for some.
According to his family, Sandeep Korgaonkar committed suicide on 4 May, due to the threats and harassment he was receiving from loan scammers.
According to his brother Dattatreya, Sandeep had not even taken out a loan, he had just downloaded the app.
Soon after that agents began calling Sandeep's work colleagues telling them he had bad debts. They also manipulated his images to make nude photographs and forwarded them to 50 of his colleagues.
"The harassment did not stop, even after he filed a police complaint," says Dattatreya.
"His life had become a living hell, he could not sleep or eat," he adds.
The police are now investigating the case.
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Valeurs Actuelles
Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours
C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.
La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux
Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.
Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur
La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or
Chantier mené en un temps record
A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.
Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.
Opex 360
Naval Group recevra 555 millions d’euros pour la rupture du contrat des sous-marins australiens
par Laurent Lagneau · 11 juin 2022
Quand, en septembre 2021, le gouvernement australien annonça son intention de se procurer des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et État-Unis], le contrat qu’il avait précédemment attribué à Naval Group pour la construction de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda [ou classe Attack] à propulsion diesel-électrique en était à la phase de « revue fonctionnelle ». Phase qui était sur le point de s’achever, la partie française attendant alors le lancement de la suivante, dite de « Basic Design », pour laquelle un investissement de 1,9 milliard d’euros était prévu.
Évidemment, tout cela est « tombé à l’eau » avec la décision de Canberra de se procurer des sous-marins à propulsion nucléaire, le programme « Attack » étant annulé. Pour rappel, celui-ci devait coûter 56 milliards d’euros [en tenant compte de l’inflation et de l’évolution des exigences exprimées par les Australiens, ndlr]. Cet investissement ne devait pas profiter uniquement à Naval Group puisque d’autres industriels étaient concernés, dont l’américain Lockheed-Martin, chargé de concevoir le système de combat des Shortfin Barracuda.
Au moment de l’annonce faite en septembre 2021, l’Australie avait déboursé 1,5 milliards d’euros pour le programme Attack, dont 900 millions revinrent à Naval Group. La rupture du contrat – pour « convenance » – étant survenue relativement tôt [c’est à dire avant le début de la construction du premier sous-marin, prévu en 2023], la presse australienne avait estimé à environ 200 millions d’euros le montant de l’indemnisation que le constructeur naval français était alors en droit d’exiger.
« C’est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés à venir, liés à la ‘démobilisation’ physique des infrastructures physiques et informatiques ainsi qu’au reclassement des employés », avait expliqué Pierre-Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group, dans les colonnes du Figaro. Et, alors que Canberra lui avait demandé une « proposition détaillée et chiffrée » pour évaluer le montant des indemnités, celui-ci avait prévenu. « Nous ferons valoir tous nos droits », avait-il en effet assuré.
Depuis, le gouvernement australien a changé, après la victoire du Parti travailliste local aux élections législatives organisées en mai dernier. Et le nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, a fait part de son intention de « rétablir une meilleure relation » entre son pays et la France, après les tensions provoquées par l’alliance AUKUS et, surtout, par la rupture du contrat relatif aux sous-marins, une coopération stratégique ayant été mise en place dans le cadre de celui-ci.
Si les négociations concernant l’idemnisation de Naval Group ont été conduites par le précédent gouvernement australien, le nouveau vient d’en annoncer le résultats. En effet, ce 11 juin, M. Albanese a annoncé que l’industriel français avait accepté un « règlement juste et équitable » de 555 millions d’euros. Soit un montant plus de deux fois supérieur à celui pronostiqué par la presse australienne il y a quelques mois.
En avril dernier, le Sénat australien avait estimé à 5,5 milliards de dollars australiens le coût de l’abandon du programme Attack. Mais d’après M. Albanese, cette évaluation a été revue à la baisse étant donné qu’il n’est plus question que de 3,4 milliards de dollars australiens.
« Il s’agit d’une économie par rapport aux 5,5 milliards de dollars qui, selon les estimations du Sénat, résulteraient de ce programme. […] Mais cela représente toujours un gaspillage extraordinaire de la part d’un gouvernement qui a toujours fait beaucoup d’annonces sans obtenir de résultats. Et d’un gouvernement dont on se souviendra qu’il aura été le plus gaspilleur de l’histoire de l’Australie », a dénoncé M. Albanese.
Effectivement, la Royal Australian Navy [RAN] risque une rupture capacitaire majeure, étant que les six sous-marins de type Collins dont elle dispose actuellement arrivent au bout de leur potentiel et que la perspective d’obtenir les dix SNA prévus pour les remplacer est lointaine…
France24 - Monde
Football : le PSG officialise Luis Campos, en attendant Zidane ?
Publié le : 10/06/2022 - 14:31
FRANCE 24
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Le Paris Saint-Germain a officialisé vendredi l'arrivée du Portugais Luis Campos en charge "de l'organisation, du recrutement et de la performance de l'équipe professionnelle". Une première pierre au nouveau projet vanté par le club qui pourrait être suivi de l'arrivée de Zinedine Zidane selon plusieurs médias français.
Le PSG a un nouveau projet : tel est le mot d'ordre depuis la prolongation du contrat de la superstar française Kylian Mbappé. Ce mot d'ordre est suivi d'effets puisque les grandes manœuvres sont lancées. Le club a annoncé vendredi 10 juin l'arrivée du Portugais Luis Campos en qualité de "conseiller sportif". Une arrivée qui pourrait être suivie d'autre autre : celle de la légende Zinedine Zidane sur le banc, selon plusieurs médias français dont Europe 1.
Aucune annonce officielle n'est intervenue pour entériner le départ du directeur sportif Leonardo ; Mauricio Pochettino est toujours officiellement entraîneur du Paris SG. Mais en coulisses, ça s'active.
Le @PSG_inside est heureux d'annoncer l'arrivée de Luis Campos en tant que Conseiller Football à compter de ce jour. ❤️💙
June 10, 2022Vendredi, l'hypothèse de l'arrivée prochaine de Zinedine Zidane, l'enfant de Marseille qui a remporté sur le banc du Real Madrid quatre Ligues des Champions – une comme adjoint, trois comme entraîneur –, a repris de la vigueur.
Très affirmatif, Europe 1 évoque un "accord de principe (...) pour que Zinedine Zidane soit le prochain entraîneur". Selon RMC, les deux parties "sont proches d'un accord" même si "les discussions devraient se poursuivre encore plusieurs jours avant une signature définitive du coach français".
Sollicité par l'AFP, l'entourage de Zidane n'a pas donné suite. Le Paris SG s'est refusé à confirmer ou infirmer l'information. Une source proche de la direction du club a toutefois relativisé auprès de l'AFP l'information selon laquelle un tel accord était acquis.
Âgé de 49 ans, Zinedine Zidane a quitté le Real Madrid en 2021. Il est depuis libre de tout engagement, même s'il est régulièrement présenté comme le successeur naturel de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France si celui-ci décidait de partir après le Mondial.
La saison passée, le Paris SG a remporté le huitième titre de champion de France de l'ère qatarie. Mais éliminé dès les huitièmes de finale par le Real Madrid, il a encore échoué dans sa quête de Ligue des Champions, le grand objectif du club.
Luis Campos, un "conseiller football"
Désigné "conseiller football", le Portugais Luis Campos sera l'architecte du nouveau projet du club, bâti autour de Kylian Mbappé, qui a annoncé en mai qu'il restait au club malgré la cour assidue du Real Madrid.
L'arrivée de Campos, un proche de l'attaquant superstar qu'il a rencontré à Monaco, promet coups d'éclat sur le mercato – le Portugais l'a montré à Monaco et Lille – et coups de sang en coulisses.
Âgé de 57 ans, il est un fort caractère à la compétence reconnue. Il va non seulement devoir remanier l'effectif, mais surtout définir une politique plus cohérente que Leonardo, démis au soir de la prolongation de Mbappé.
Si Pochettino reste officiellement l'entraîneur des Parisiens, son départ apparaît logique. Depuis son arrivée en remplacement de Thomas Tuchel, l'Argentin n'a pas convaincu en une saison et demie. Et son année restante de contrat ne devrait pas représenter un obstacle financier.
Zinedine Zidane, libre, a le pedigree idéal pour lui succéder. Il était à Paris, en même temps que l'émir du Qatar, à l'occasion de la finale de C1. Une présence qui a alimenté toutes les spéculations.
Outre Zidane, d'autres noms sont évoqués, notamment celui de l'entraîneur de Nice, Christophe Galtier, qui a travaillé trois ans à Lille avec Campos. Le Portugais avait solidement bâti l'équipe nordiste sacrée championne de France en 2021, un an après son départ.
Un effectif à dégraisser et à renforcer
Après l'entraîneur, viendra le temps des joueurs. L'entrejeu est une faiblesse identifiée depuis plusieurs années au PSG qui n'arrive pas à trouver un binôme à Marco Verratti au milieu de terrain. Selon RMC, Paul Pogba, également convoité par la Juventus, "attend l'officialisation de l'arrivée de Zidane au PSG pour entamer des discussions avec le club parisien".
Avec le départ d'Angel Di Maria, Paris devrait aussi se mettre en quête d'un ailier. Le nom d'Ousmane Dembélé, libre de tout contrat fin juin à Barcelone, revient souvent dans la presse.
Campos devra aussi dégraisser un effectif pléthorique – un point où Leonardo a failli, malgré de mauvais résultats financiers pour le PSG, qui a enregistré 225 M d'euros de pertes sur l'exercice 2020-2021.
Sur la sellette, Mauro Icardi et Leandro Paredes ont signifié leur intention de rester dans un club où les salaires sont élevés.
Il faudra aussi gérer les egos. "Le meilleur joueur du monde, c'est Kylian Mbappé", a lancé Nasser Al-Khelaïfi, semblant rétrograder Lionel Messi et Neymar dans la hiérarchie du vestiaire.
Autre sujet : la clarification de la situation des gardiens Keylor Navas et Gianluigi Donnarumma, qui veulent rester tout en étant n°1 la saison prochaine – ce qui impliquerait le départ de l'un d'entre eux.
Avec AFP
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Kylian Mbappé annonce qu'il reste au PSG, la fin d'un long suspense
SAGA MBAPPÉ
Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"
Revue de presse
Nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne : la répétition du "en même temps"
Opex 360
Plusieurs pays européens demandent un renforcement significatif du flanc oriental de l’Otan
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
Immédiatement après le début de la guerre en Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures, à commencer par celles ayant consisté à activer ses plans de défense et à renforcer les quatre bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes et la Pologne. Puis, l’organisation a décidé le déployer un dispositif similitaire en Roumanie [avec la France comme nation cadre, via la mission Aigle], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Est-ce suffisant?
Non, ont répondu neuf pays d’Europe centrale, dont les dirigeants se sont réunis à Bucarest, ce 10 juin, afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Madrid, à la fin de ce mois. En effet, ils ont plaidé pour un nouveau renforcement du flanc oriental de l’Alliance pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est […] devient d’autant plus urgent et crucial », a en effet déclaré Klaus Iohannis, le président roumain, au début de cette réunion, à laquelle avaient été conviés les chefs d’États de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie.
Selon M. Iohannis, le sommet de Madrid devrait permettre de brosser une « vision à long terme », avec le nouveau concept stratégique de l’Otan, lequel « mettra la défense collective » inscrite dans l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord « au coeur des actions ». Ce qui, espère-t-il, passera par un « renforcement de la posture de dissuasion et de défense » afin de répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».
Quoi qu’il en soit, la déclaration finale publiée à l’issue de cette réunion ne parle pas de « consolider » la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental de l’Otan mais de la « renforcer significativement », de manière « équilibrée, crédible, cohérente et durable », en « tenant compte des spécificités nationales et conformément à l’approche à 360 degrés » de l’Alliance « afin de décourager toute agression ».
Le document évoque notamment des « dispositifs de commandement et de contrôle accrus, une défense aérienne et antimissile renforcée » ainsi que des « infrastructures améliorées », tout en insistant sur la « mobilité militaire » et sur la logistique.
Par ailleurs, ces neuf pays ont également réaffirmé leur « ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie », également susceptibles d’être menacées par la Russie. « Leur stabilité contribuent également à la sécurité de la zone euro-atlantique », ont-il fait valoir.
France24 - Monde
Une vague de chaleur "extrêmement précoce" devrait toucher la France dès mercredi
Publié le : 12/06/2022 - 19:55
FRANCE 24
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Julien CHEHIDA
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Cette année encore, la France n'est pas épargnée par le réchauffement climatique. Une vague de chaleur "extrêmement précoce", selon Météo-France, devrait frapper le pays à partir de mercredi. Un phénomène qui inquiète, alors que la France fait déjà face à un épisode de sécheresse.
Nouveau signe du réchauffement de la planète, une vague de chaleur particulièrement précoce est attendue à partir de mercredi 15 juin en France, avec des températures entre 35 et 38 °C sur la moitié sud, dans un contexte de sécheresse qui fait déjà craindre pour les récoltes.
Cet épisode lié à une dépression localisée entre les Açores et Madère qui favorise les remontées d'air chaud sur l'Europe occidentale, devrait arriver dès mardi soir sur l'extrême-sud du pays, avant de s'étendre mercredi à toute la moitié sud, jusqu'au week-end, selon Météo-France, qui note une incertitude concernant la moitié nord.
Cette forte chaleur sur plusieurs jours, dès la mi-juin, est "extrêmement précoce", a indiqué à l'AFP Frédéric Nathan, prévisionniste chez Météo-France.
Le mercure est déjà monté très haut en juin par le passé, en particulier lors d'une des canicules de 2019 avec un record absolu pour la France métropolitaine de 46 °C à Vérargues (Hérault), mais c'était à la toute fin du mois.
Entre 35 et 38 °C attendus dans la moitié sud
Entre jeudi et samedi, des températures très élevées de 35 °C à 38 °C sont attendues sur la moitié sud, et le mercure pourrait même frôler les 40 °C localement. Les températures minimales ne devraient pas descendre sous les 20 °C la nuit.
Une vague de chaleur "exceptionnelle voire proche des records", a commenté sur Twitter le climatologue Christophe Cassou, insistant sur la multiplication de ce type d'épisodes en raison du réchauffement de la planète.
La vague de chaleur prévue pour la fin de semaine est donc exceptionnelle voire proche des records. ⚠️ La position exacte est a affiner bien sur. De même, ne pas s'attacher au détail des zones de records. A cette échéance, il ne faut considérer que la grande échelle!10/.
June 12, 2022"Les faits sont clairs; les observations confirment nos projections mois après mois. L'intensité et la précocité de cette vague de chaleur en sont un nouvel exemple", a-t-il insisté. "Le déni de gravité n'est plus une option. Ne pas être à la hauteur est aujourd'hui irresponsable".
>> À lire aussi : Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe
Les prévisions ne permettent pas pour l'instant de qualifier l'épisode de "canicule", qui répond à des critères précis adaptés aux zones géographiques (période de chaleur intense et durable, de jour comme de nuit, sur une période prolongée supérieure à trois jours en général). Il est toutefois possible que le seuil de canicule soit atteint voire dépassé sur certains départements, selon Météo-France.
En l'état actuel des prévisions, l'extension de la vague de chaleur de cette semaine vers la moitié nord du pays est encore "incertaine", mais il devrait aussi y avoir une "bouffée de chaleur", selon Frédéric Nathan, qui évoque la possibilité de 35 °C à Paris par exemple vendredi ou samedi.
L'accélération du réchauffement climatique incriminé
La multiplication et l'intensification des vagues de chaleur aux quatre coins de la planète sont les manifestations les plus évidentes du réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre qu'experts et militants appellent à réduire drastiquement et immédiatement pour limiter les impacts déjà à l'œuvre.
En France, les données montrent bien cette multiplication. Ainsi, sur les 43 vagues de chaleur détectées depuis 1947, 9 ont eu lieu avant 1989, le reste entre 1989 et 2020 : soit "3 fois plus de vagues de chaleur ces 30 dernières années que durant les 42 années précédentes", souligne Météo-France.
Et ce n'est que le début. Même dans un scénario optimiste de baisse majeure des émissions, le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicules devrait doubler d'ici la fin du siècle en France.
L'épisode de cette semaine intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué sur une grande partie de l'Hexagone une sécheresse des sols qui fait craindre pour les récoltes et crée des conditions propices pour les incendies.
Dans ce contexte, de plus en plus de départements mettent en place des restrictions d'utilisation de l'eau. Au 12 juin, 35 départements avaient pris des arrêtés en ce sens, selon le site officiel Propluvia, contre 22 il y a dix jours.
Avec AFP
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URGENCE CLIMATIQUE
Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique
C'EST EN FRANCE
Comment les épisodes de sécheresse affectent la France
L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique
Opex 360
La Chine prévient qu’elle n’hésitera pas à « déclencher une guerre » pour empêcher l’indépendance de Taïwan
par Laurent Lagneau · 10 juin 2022
Jusqu’à présent, les autorités chinoises ont soigneusement évité de prononcer le mot « guerre » en évoquant Taïwan, pays qui, estiment-elles, a vocation à rejoindre le giron de la Chine.
Ainsi, en janvier 2019, le président chinois, Xi Jinping, avait affirmé que l’indépendance de l’île « ne pourrait conduire qu’à une impasse », tout en assurant que, à terme, la Chine serait « réunifiée ». Et d’ajouter : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires ».
Puis, un an plus tard, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, affirma que Pékin continuerait de s’opposer « résolument » à l’indépendance de Taïwan et d’encourager les habitants de l’île à promouvoir la réunification de la Chine ». Ce qui dénotait un léger glissement sémantique dans la mesure où contrairement aux discours précédents, il n’était plus question de « réunification pacifique ».
La même année, le général Li Zuocheng, chef du département d’état-major interarmées et membre de la commission militaire centrale, alla encore plus loin. « La collusion entre les forces indépendantistes de Taïwan et les forces étrangères constitue une grande et réaliste menace pour le développement pacifique des relations inter-détroit. […] Et si la possibilité d’une réunification pacifique échoue, l’Armée populaire de libération prendra, avec l’ensemble du pays – y compris le peuple de Taiwan – toutes les mesures nécessaires pour briser résolument tout complot ou action séparatiste », avait-il prévenu.
Depuis, la Chine a accentué sa pression militaire sur Taïwan, via notamment des exercices militaires et, surtout, des incursion répétées dans la zone d’intentification de défense aérienne [ADIZ] de l’île. Ainsi, en 2021, 969 incursions furent constatées [contre 380 un an plus tôt]. Et 470 autres l’ont été depuis depuis le début de cette année, la dernière en date ayant eu lieu le 30 mai dernier, avec une formation de 30 aéronefs, dont, pour la première fois, des chasseurs multi-rôles Su-35 « Flanker E » de fabrication russe.
Alors que les forces taïwanaises sont mises sous pression et que le menace d’une invasion de l’île semble se préciser, le président américain, Joe Biden, a récemment assuré que les États-Unis défendraient Taïwan si nécessaire, tout en estimant que la Chine « flirtait avec le danger ». Washington « joue avec le feu », a rétorqué Pékin.
En attendant, la rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan.
Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île.
Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale ».
Justement, ces deux pays n’ont cessé d’approfondir leurs relations, malgré des intérêts pouvant sembler divergents. « Les systèmes politiques russe et chinois se ressemblent de plus en plus, c’est un terreau propice à l’amitié. Et leur compétition commune avec la superpuissance mondiale américaine fait de cette amitié une nécessité », avait ainsi relevé Foreign Policy, en 2019. Et cette proximité s’affiche également dans le domaine militaire, comme en témoigne l’exercice effectué conjointement par leurs forces aériennes au-dessus des mers de Chine et du Japon, lors de la visite de M. Biden à Tokyo, le 24 mai.
France24 - Monde
Inde : Auroville, une utopie spirituelle et écologique
Publié le : 10/06/2022 - 18:56
Une cité sans argent, sans gouvernement, sans religion, qui accueille toutes les nationalités : Auroville a été fondée en février 1968 dans le sud de l'Inde par Mirra Alfassa, une Française de Pondichéry, surnommée "la Mère". Après son décès en 1973, la ville se développe, en plein désert, grâce au travail de ses résidents. Ensemble, ils rêvent de bâtir une humanité nouvelle, en paix et en harmonie. Marion Laouamen, Lucile Perrone et Navodita Kumari s’y sont rendues pour France 24.
Originaires de 52 pays différents, 3 300 personnes habitent Auroville aujourd'hui, dont près de la moitié sont Indiens et 20 % Français. La cité s’organise en une spirale qui s’enroule autour du centre, où se trouve le Matrimandir, "maison de la Mère". Une sphère d'or, haute comme un immeuble de neuf étages, lieu de méditation. La "Mère" a choisi de nommer la ville en hommage à son compagnon spirituel, le philosophe indien Sri Aurobindo, fondateur d'un courant qui cherche l'harmonie dans tous les aspects de la vie.
Un désert transformé en forêt
En un demi-siècle, cette communauté expérimentale s'est développée avec le soutien de l'Unesco et est reconnue par le gouvernement de l’Inde comme "une ville culturelle internationale". Les résidents ont réussi à transformer ce désert en forêt : plus de trois millions d’arbres ont été plantés. Aujourd’hui, Auroville s’étend sur 2 000 hectares. La cité est devenue un véritable laboratoire du vivant, pionnière en matière d'urbanisme écologique. Lorsqu'ils s'y installent, les Aurovilliens cèdent leurs biens à la communauté et renoncent à la propriété privée. Maintes fois menacée et jugée sectaire par certains, l'expérimentation continue.
L'objectif est de réussir à accueillir 50 000 habitants. Pour y parvenir, les Aurovilliens ont fait une demande d’investissement de 120 millions d’euros auprès du gouvernement indien, de manière à redynamiser une utopie endormie. Car seule une petite centaine de personnes s’installe à Auroville chaque année, en quête de spiritualité et de valeurs écologiques.
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BBC
In pictures: Platinum Jubilee pageant
A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.
More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.
The pageant started with a military parade.
There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.
The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.
A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.
A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.
The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.
On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.
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On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.
There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.
Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.
The final part of the pageant featured carnival floats.
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BBC
In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee
Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.
The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.
The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.
Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.
Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.
Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.
The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.
George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.
Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.
Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.
As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.
Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.
Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.
Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".
Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.
Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.
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