Valeurs Actuelles
Ode à la Résistance en Paca
Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.
Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.
David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».
Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes
Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.
En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.
Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.
Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.
Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.
BBC
Full moon: Photographers capture 'worm moon' over Yorkshire and Lincolnshire
Photographers across Yorkshire and Lincolnshire have had their lenses trained on the night sky to capture March's full moon in all its glory.
The moon was at its brightest on Tuesday evening just after sunset.
According to the Royal Museums in Greenwich, Native Americans named the last full moon of winter the "worm moon" after the worm trails that would appear in the newly thawed ground.
The next full moon, the so-called pink moon, will rise on 6 April.
Andy Stones, in Scunthorpe, also captured a bright ring around the moon known as a lunar halo.
This ring is caused by the refraction of moonlight from ice crystals in the upper atmosphere.
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Northern Lights captured in Yorkshire skies
Valeurs Actuelles
De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte
« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.
Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.
Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.
En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.
Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».
J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.
Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »
Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.
De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.
Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »
« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »
En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.
Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.
L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).
Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.
L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com
France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá
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Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.
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Por Norimitsu Onishi
Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.
La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.
“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.
“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.
Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.
El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.
Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.
Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.
Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.
Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.
El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.
François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.
En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.
Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.
Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.
Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.
Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.
Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.
“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.
Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).
Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.
Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.
Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.
“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.
Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.
Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.
“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.
“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.
Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.
Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.
Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.
El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.
No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.
La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.
Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.
“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.
Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.
Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.
No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.
“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.
Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.
Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.
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L'Humanité
Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe
ActuAlors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.
Marion d'AllardLes faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.
Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.
L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.
Entre les mains du géant russe Rosatom
Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».
De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».
Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.
NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie France24 - World
Biden administration greenlights controversial Willow oil project in Alaska
Issued on: 13/03/2023 - 16:09
NEWS WIRES
The Biden administration is approving a scaled-back version ConocoPhillips' COP.N $7 billion oil and gas drilling project in Alaska, the US Department of Interior said on Monday.
The decision comes despite an aggressive eleventh-hour campaign from opponents who say the development of the three drill sites in northwestern Alaska conflicts with Biden's highly publicized efforts to fight climate change and rapidly shift to cleaner sources of energy.
The fate of the project has been closely watched by Alaska officials, the oil and gas industry and green groups as President Joe Biden seeks to balance his goals of decarbonizing the US economy with calls to increase domestic fuel supplies to keep prices low.
ConocoPhillips had sought to build up to five drill sites, dozens of miles of roads, seven bridges and pipelines.
The Interior Department approved the project with three drill pads after saying last month that it was concerned about the greenhouse gas impacts of Willow.
Its Bureau of Land Management last month recommended a "preferred alternative" that includes three drill sites and less surface infrastructure than originally proposed.
The department on Monday said it reduced the size of ConocoPhillips' proposal by 40% by denying two requested drill pads that would reduce the project’s freshwater use and prevent the development of 11 miles of roads, 20 miles of pipelines, and 133 acres of gravel.
ConocoPhillips and Alaska elected officials endorsed that version of the project, which the agency has said would reduce the impact on habitats for species like polar bears and yellow-billed loons.
The decision comes after the Biden administration on Sunday announced new protections for Alaskan land and water.
It said it would make nearly 3 million acres of the Beaufort Sea in the Arctic Ocean "indefinitely off limits" for oil and gas leasing, building on an Obama-era ban and effectively closing off US Arctic waters to oil exploration and issued protections for 13 million acres of "ecologically sensitive" Special Areas within Alaska's petroleum reserve.
Environmental groups criticized the Biden administration, saying it was trying to have it "both way" on climate change.
"Promoting clean energy development is meaningless if we continue to allow corporations to plunder and pollute as they wish,” Food & Water Watch Executive Director Wenonah Hauter said.
(Reuters)
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Biden to release 15 million barrels of US oil from reserves, says official
Biden says Saudi Arabia will face 'consequences' for OPEC+ oil production cut
Biden announces modest climate actions, stops short of declaring emergency
France24 - World
IPCC report: Governments to vet crucial UN climate science report
Issued on: 13/03/2023 - 14:50Modified: 13/03/2023 - 15:03
Diplomats from nearly 200 nations and top climate scientists begin a week-long huddle in Switzerland Monday to distill nearly a decade of published science into a 20-odd-page warning about the existential danger of global warming, and what to do about it. The UN Intergovernmental Panel on Climate Change's synthesis report -- to be released on March 20 -- will detail observed and projected changes in Earth's climate system; past and future impacts such as devastating heatwaves, flooding and rising seas; and ways to halt the carbon pollution pushing Earth toward an unlivable state.
L'Humanité
Kamel Kaddour, qui refuse le racisme ordinaire
Un jour avecL’ancien ouvrier de Safran Aircraft Engines a été victime de discrimination de la part de ses collègues pendant quinze ans. Depuis son licenciement en 2021, il tente de faire entendre la vérité. La justice lui a donné raison.
Marion Mergault«Ils m’ont sali. » Quand Kamel Kaddour parle de son ancien employeur, c’est avec le regard grave et fermé. Pendant quinze ans, cet ouvrier a travaillé pour Safran Aircraft Engines, fabricant de moteurs pour l’industrie aéronautique et spatiale, sur le site de Corbeil-Essonnes. Quinze longues années durant lesquelles il a été victime de harcèlement raciste de la part de certains chefs et collègues.
Kamel Kaddour, aujourd’hui âgé de 44 ans, se souvient de tout. Chaque insulte, chaque date, chaque personne impliquée. Toutes sont gravées dans sa mémoire. « J’y pense tous les jours. » Avec précision, il retrace son parcours dans l’entreprise, depuis son embauche en 2006, au poste d’ouvrier de traitement de surface. À l’époque, il intègre la Snecma (ex-Safran) en intérim. Mais, à la fin de son premier jour, on lui annonce la fin de son contrat, au prétexte de l’instauration du plan Vigipirate, et l’accès au site lui est bloqué. C’est l’incompréhension pour cet homme, qui fournit « un travail impeccable », selon Sylvie Men, une ancienne collègue et représentante syndicale CGT, aujourd’hui à la retraite. Il saisit le Défenseur des droits, et suite à une procédure aux prud’hommes, il est finalement recruté en contrat à durée indéterminée le 30 octobre 2006. « Ils n’ont pas eu d’autre choix que de l’embaucher. » Sauf que le climat se transforme rapidement en racisme ordinaire.
Un chef l’appelle « al-Qaida »
« Un collègue répétait : “C’est quoi ce travail d’Arabe.” Même des responsables rigolaient », raconte Kamel Kaddour. « Un autre collègue qui était chasseur me demandait de venir avec lui à la chasse. Il disait qu’il voulait me tirer une balle. » Kamel prévient la hiérarchie, qui ne fait rien. Il remarque aussi qu’il n’a pas accès aux mêmes formations que ses collègues, et n’est pas augmenté autant que son ancienneté devrait lui permettre. En 2015, alors que la France est touchée par une vague d’attentats, Kamel en subit les raccourcis racistes. Au détour des couloirs, on lui glisse des phrases comme « On est en France ici. » Des inscriptions racistes sont découvertes : elles ne lui sont pas adressées personnellement, mais révèlent le climat ambiant. Un chef l’appelle « al-Qaida ». Là encore, Kamel alerte la direction, qui n’agit toujours pas. L’ouvrier, à bout, est arrêté pendant deux mois par un médecin. À son retour, il découvre avec stupéfaction que son badge pour accéder au site a été désactivé. Comme un goût de déjà-vu. Il faudra l’intervention de la CGT et de l’inspection du travail pour qu’il puisse reprendre son poste, jusqu’à la remarque raciste de trop.
« Un vendredi soir, on m’a demandé de faire des heures supplémentaires », se souvient-il. Il accepte à condition de pouvoir se faire livrer une pizza, comme il est d’usage de faire. Un chef refuse, mais insiste lourdement pour lui donner son sandwich jambon-beurre, bien que Kamel lui indique ne pas manger de porc. L’ouvrier prend la décision de lancer une procédure pour discrimination raciale et syndicale en 2018. Mais il est débouté un an plus tard, décision à laquelle il fait appel.
En mars 2021, Safran licencie Kamel Kaddour pour « faute grave ». L’entreprise lui reproche d’avoir tenu des « propos sexistes, agissements menaçants, agressifs et violents (…) envers ses collègues qui ont émis plusieurs droits d’alerte auprès de la direction », nous a indiqué l’entreprise. « Je n’ai jamais été convoqué pour des comportements perturbateurs », conteste Kamel. Une première reconnaissance intervient en septembre dernier, quand la cour d’appel des prud’hommes de Paris condamne Safran à verser 13 000 euros à l’ancien ouvrier, en dommages et intérêts, jugeant que la hiérarchie « n’a jamais réagi à ces comportements ». L’entreprise précise que cette décision de justice se base « sur des propos d’ex-collègues », dont elle n’a eu connaissance « qu’au moment du procès en appel, plus de douze ans après les faits supposés ».
« Rétablissement de ses droits »
Ces années à subir du racisme ont profondément marqué Kamel Kaddour. Après son licenciement, sa femme, qui s’occupait jusque-là de leurs deux enfants à la maison, a dû se remettre à travailler. Aujourd’hui, l’ancien ouvrier a retrouvé un emploi, dans une imprimerie. « Ça se passe super bien », confie-t-il. Mais sa bataille contre Safran n’est pas terminée. Le 16 mars, il passera devant le tribunal administratif pour demander sa réintégration dans l’entreprise, avec la rémunération et les formations correspondantes à son niveau d’ancienneté. « C’est une forme de rétablissement de ses droits. S’il réintègre l’entreprise, il espère qu’on ne le discriminera plus, car cela aura été sanctionné par la justice », complète son avocate, Me Marie-Laure Dufresne-Castets, qui l’accompagne depuis 2006. L’ancien salarié en aéronautique est prêt. « C’est un nouveau combat. Je n’ai pas peur. »
discriminations BBC
'Not affected by one party or other' - BBC boss denies Tory pressure in Gary Lineker row
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The BBC's director general Tim Davie has said that the corporation's decisions are not influenced by pressure from any political party, when questioned on whether he bowed to pressure from the Conservative party.
Match of the Day's Gary Lineker was stepped back from presenting by the BBC, after tweeting in criticism of the government's immigration plans.
In an interview, Mr Davie was speaking to the BBC's Media Correspondent David Sillito, following a weekend of disrupted programming as many sports pundits and presenters pulled out of programmes in solidarity with Mr Lineker.
L'Humanité
« Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros
Florent LE DUComme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.
Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793
Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.
« Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.
robespierredantonRévolution française El País (ESP)
SANS TITRE
Santiago de Compostela era una ciudad que, a finales de los años ochenta, no llegaba a los 90.000 habitantes. Lo llamativo es que, al mismo tiempo, era la sede de la universidad más importante de Galicia, con cerca de 40.000 estudiantes, la mayoría de ellos llegados de otros lugares. Eso tuvo dos consecuencias: la primera fue que la ciudad se convirtió en el sitio perfecto para pasar tu adolescencia y tus años de estudios. Puedo dar fe. La segunda es que, con esa marabunta de gente llegada de aquí y de allá nació un ecosistema gastronómico peculiar, especializado en dar de comer de manera contundente y económica.
En aquella época en la que pizzas y hamburguesas eran aún bastante poco habituales -la primera pizzería que abrió en Galicia se inauguró en A Coruña en 1972 y el primer McDonald’s a finales de 1987 y los dos modelos tardaron en llegar a Compostela-, el bocadillo se convirtió en la solución perfecta: era barato, apetecible, te lo podías comer por la calle, llevártelo a casa y saciaba más que un plato sencillo. Así es como nació la relación de amor de Santiago con el bocadillo, y así es como algunas variedades se convirtieron en emblemas no oficiales de la ciudad. Todos los que pasamos por aquí en aquella época hemos hecho cola en el Bar Coruña, nos hemos apiñado ante la barra de O Rei do Bocadillo y a todos nos ha salvado más de un amanecer que parecía no tener ya remedio el tremebundo tortizorza.
Si has vivido aquí esa parte de tu vida, seguramente añoras los bocadillos de calamares del Latino, que cerró hace unos meses, los del antiguo Frankfurt o los del mítico Rosa Street. Por suerte, la ciudad sigue apostando por este formato y, aunque algunos de los clásicos hayan bajado la reja, todavía hay un buen montón de locales en los que explorar la diversidad infinita del entrepán compostelano: La Isabelita, Abrente, Arroutada, Migas, O Lar do Estudante, Santos, Nariño, Daca, Miro, Papaxantares, Tordoya, A Tulla-Comobocata…
Aunque, de todos los bocadillos posibles, hay tres que son especialmente populares y han sido capaces de dar el salto generacional: le gustaban tanto a aquellos estudiantes de los 70 como nos gustaron a los del final de siglo y triunfan entre los que vienen a graduarse aquí en la actualidad. Ya no hay tantos matriculados, pero más de 20.000 estudiantes siguen siendo suficientes como para mantener viva la tradición.
Bocadillo de jamón asado
Si me tuviera que quedar solamente con un bocadillo que esté asociado a Santiago y a mi etapa como estudiante, tendría que ser este. Ha sido comida rápida, cena al salir de un concierto y un bocado compartido entre amigos cuando no había dinero para mucho más. Es cierto que no es exclusivo de la ciudad -los he tomado estupendos en Vigo o en Vilagarcía- pero sí que define como pocos una manera de sobrevivir a los pisos de estudiantes y a las comidas apresuradas al salir de la biblioteca. Muchos bares de la ciudad asan sus propios jamones frescos: son baratos, se encuentran en cualquier carnicería y de cada uno salen docenas de raciones.
Aún hoy sigue siendo el salvavidas al que muchos nos aferramos cuando la hora de comer nos pilla todavía sentados delante del ordenador y necesitamos algo rápido, sin complicaciones y, sobre todo, reconfortante. Una cantidad generosa de lonchas de ese jamón asado cortadas con el grosor justo y el pan adecuado. No hace falta más. Para mí, el contenedor perfecto es la bola branca compostelana, un bollo de miga alveolada y ligeramente húmeda que tiene el tamaño exacto.
A partir de ahí, hay quien se limita al jamón asado y su salsa, hay quien añade queso, quien incorpora tomate, cebolla, lechuga o salsa picante; hay quien lo pasa por la plancha y quien lo sirve frío: cuestión de gustos. Yo me quedo con el del Bar Aturuxo, en el barrio de San Caetano: jamón asado en el local, lechuga, tomate y queso, todo en una bola branca y pasado por la plancha. Pero no soy fundamentalista con este tema; si estoy en el otro lado de la ciudad, los de O Rei do Bocadillo, me hacen también muy feliz.
Bocadillo de zorza
La zorza era, originalmente, la carne -una mezcla de lomo de cerdo y grasa troceados más o menos gruesos- que se adobaba para embutir en los chorizos. Antes de hacerlo, se pasaba una porción por la sartén para comprobar que estuviera en su punto. Es similar a la prueba del chorizo en Andalucía, a las jijas leonesas, a las chichas salmantinas y al picadillo asturiano: carne de cerdo adobada con aceite, pimentón, en ocasiones ajo, vino blanco, orégano, etc.
A veces se prepara en casa o en el restaurante, aunque lo más habitual es comprarla en tu carnicería de confianza, donde sabes que tiene el adobo que te gusta. Así sólo te queda pasarla por la sartén y dejar que esa grasa fundida y teñida por el pimentón empape la miga del pan. Una vez que la pruebas, es difícil no soñar con ella.
O, como hemos hecho durante generaciones, ir al bar de cabecera y dejar que sean ellos quienes lo preparen. Hay pocas cosas mejores que salir de allí con ese paquete caliente entre las manos, apurando el paso para llegar cuanto antes a casa y darle el primer bocado. Además del que preparan en el Aturuxo, yo probaría los bocadillos del bar Coruña, o los del Raíces Galegas que, por cierto, tiene también un bocadillo de oreja que me pone ojitos desde la carta cada vez que entro, aunque ese no sea el tema hoy. Eso sí, para mí el bocadillo de zorza va siempre con queso.
Bocadillo de chicharrones
Hagamos una aclaración antes de ir más allá: los chicharrones gallegos no tienen nada que ver con lo que en otras zonas se conoce por ese nombre. Puestos a no parecerse, tienen en realidad hasta otra forma de llamarse: rixóns. Según la zona también roxóns o rinchóns. Aunque, al traducir al castellano, supongo que para evitar confusiones, se ha usado siempre la palabra chicharrones y así ha quedado en la carta de cientos de bares. Los rixóns tienen más que ver, en cierto modo, con un pulled pork o con unas rilletes que con un chicharrón.
Se trata de cortes grasos de cerdo que se cocinan lentamente, dejando que la grasa se funda y la carne, que se va deshebrando, se haga en ella muy despacio. Luego solamente queda escurrirlos bien para que no resulten demasiado pesados. En algunas zonas, esa carne confitada en su grasa se prensa bien antes de que pierda temperatura para formar un bloque que luego se corta en láminas, pero en Santiago lo más habitual es dejarlos desmigados. Si les das un golpe de sartén, la grasa se funde y esa carne un poco apelmazada se convierte en unas hebras jugosas y aromáticas que son una auténtica perdición.
Con el bocadillo de rixóns ocurre algo curioso. Fue realmente popular en la ciudad hasta los años 90, pero ha ido desapareciendo para dejar su espacio a un pariente próximo: la tosta de chicharrones. Los ingredientes son esencialmente los mismos -pan, rixóns, normalmente algo de queso que funda bien y, si acaso, un golpe de pimentón- lo único que cambia es el formato y, curiosamente, el precio que, al reducir la cantidad de pan, ha tendido a subir en muchos locales de manera exponencial. No sé por qué, pero cada vez cuesta más encontrar bocadillos de rixóns en bares y restaurantes, aunque por suerte quedan sitios como la Hamburguesería Frankfurt de la plaza de Vigo, que suelen tenerlos en carta. De todos modos, si consigues los ingredientes, puedes prepararlo en casa en cinco minutos.
Una receta para llevarte Santiago a casa
Necesitarás una bola branca compostelana, 100 gramos de rixóns (si quieres hacerlos en casa, aquí tienes una receta), 50 gramos de queso tipo Arzúa-Ulloa, lechuga Iceberg cortada en juliana (opcional) y salsa picante al gusto si se la quieres poner. No te preocupes si no hay bolas brancas en la zona en la que vayas a preparar el bocadillo: si consigues molletes del tipo de los de Antequera son un sustituto muy aceptable.
Para los rixóns las alternativas son más complicadas. Yo los compro en A Cortadoría de Rosa e Moncho, una carnicería de mi barrio con más de 70 años de historia. Y la buena noticia es que tienen tienda online en la que también puedes hacerte con su estupendo jamón asado. Si no, siempre puedes explorar la tienda online del Mercado de Abastos de Santiago: los del puesto de Carnicería Carmiña son fantásticos.
Eso sí: presta atención a que no sean rixóns prensados y, sobre todo, no los confundas con los rixóns da tripa, que aunque son un productazo del que tendremos que hablar otro día, tienen muy poco que ver con los que se suelen consumir en Santiago. En cuanto al queso, un Arzúa-Ulloa o un Tetilla que sea cremoso te irá bien. Para mí, el Queixo da Josefa, un queso artesano sin denominación de origen que puedes conseguir por ejemplo, en Petra Mora, es difícil de superar.
En cuanto a la elaboración, no hay demasiados secretos: abre la bolla a la mitad en sentido horizontal, pasa los rixóns por la sartén hasta que veas que la grasa está fundida y comiencen a tomar un color más oscuro. Sácalos directamente al pan, añade un par de porciones de queso, no demasiado gruesas para que se fundan bien. Es el momento de añadir alguna salsa picante, si te apetece. En mi caso, unas gotas de Tabasco Habanero.
Ya sólo te queda tomar una decisión: si quieres pasar el bocadillo por la plancha, en cuyo caso no le añadiría nada más, o si quieres tomarlo con el pan al natural. Si es así, puedes añadir un poco de lechuga Iceberg cortada en juliana para añadir una capa extra de textura al conjunto. Y quien dice lechuga dice, por supuesto, cebolla morada, alguna verdura encurtida, unas piparras en vinagre, unos rabanitos cortados en láminas finas, pepinillos… no será lo más tradicional, pero te abrirán todo un mundo de posibilidades.
France24 - World
Gold mining in Ivory Coast: Locals fear water contamination in eastern regions
Issued on: 13/03/2023 - 12:41Modified: 13/03/2023 - 12:46
In Ivory Coast, villagers in the Ouellé region in the centre of the country are suffering from water pollution. They accuse the gold mining company SOMINA of being at the root of this pollution. Our team on the ground reports.
France24 - World
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Presented by
Issued on: 31/01/2023 - 15:00
The green paths
From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism
Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.
Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.
“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”
Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.
“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”
All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”
In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.
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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
L'Humanité
Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe
ChroniqueNicolas OffenstadtVoici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?
Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.
Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !
À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. » En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.
Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.
Nicolas Offenstadt France24 - Monde
"Japa" : l'exode massif de la jeunesse nigériane
Publié le : 13/03/2023 - 17:09Modifié le : 13/03/2023 - 17:23
Au Nigeria, le terme "japa" signifie "courir" ou "fuir" en yoruba. Depuis quelques années, il est à la mode car un nombre croissant de Nigérians, souvent jeunes et diplômés, cherchent à partir s’installer à l’étranger. Le seul moyen, selon eux, d’échapper au chômage, à l’inflation et aux bas salaires dans le pays. Mais face à cette "fuite des cerveaux", certains, qui ont déjà tenté l’aventure, mettent en garde : l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.
L'Humanité
Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »
La rencontreEn s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.
Kareen JanselmeC’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.
Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?
Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…
Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.
Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.
J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»
Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.
Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».
Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoirDans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?
Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.
Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.
Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.
En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…
Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.
Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.
La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »
Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.
Quand vous êtes-vous sentie féministe ?
Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.
Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »
Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.
Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?
Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.
On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…
Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »
Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale.
Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.
Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.
Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.
L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?
Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.
Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.
Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »
Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité.
Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.
michelle perrotdroit des femmesFéminisme France24 - Monde
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra unis contre Pékin ?
Publié le : 13/03/2023 - 20:16Modifié le : 13/03/2023 - 20:17
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Un sommet pour contrer la menace chinoise dans le Pacifique : le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et son homologue australien Anthony Albanese sont à San Diego pour sceller leur alliance stratégique. Négociée par Boris Johnson et Scott Morrison avec Joe Biden, elle s’était soldée en septembre 2021 par l’annulation d'un important contrat de livraison de sous-marins français à Canberra, une décision alors qualifiée de "coup dans le dos" par la France.
Émission préparée par Imen Mellaz, Leonore Jaury et Didier Mesgard
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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AMIRAL ALAIN COLDEFY, Ancien Major général des armées
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Hélène CONWAY-MOURET, Sénatrice des Français de l'étranger
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Pierre-Antoine DONNET, Journaliste, auteur de "Chine, le grand prédateur, un défi pour la planète" (éditions de l’Aube, 2021) et directeur de l'ouvrage "Le dossier chinois, portrait d’un pays au bord de l’abîme"
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Denis MACSHANE, Ancien ministre britannique des Affaires européennes (Parti travailliste Labour)
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra signent un contrat de sous-marins majeur
Emmanuel Macron n'enterre pas la coopération avec l'Australie sur les sous-marins
Une rencontre Macron-Albanese à Paris pour "réinitialiser" les relations France-Australie
El País (ESP)
SANS TITRE
Es bastante probable que la hayas visto en alguna película estadounidense, y si conoces las costumbres culinario-festivas de aquel país, sabrás que se suele tomar en Acción de Gracias. La tarta de nueces pecanas, las únicas autóctonas de Norteamérica, nació en el sur de EEUU, se hizo popular a partir de los años veinte del pasado siglo y se consumía en el otoño por ser la época de recolección del fruto seco, autóctono de aquel país. Ahora se come en cualquier época del año, porque es un clásico incontestable de la pastelería americana.
Si la haces con una masa de hojaldre comprada, la pecan pie es facilísima y nada engorrosa. Ricky Mandle, neoyorquino y fundador de Delicious & Sons, nos enseñó a prepararla, y damos fe de que su combinación de sabores y texturas es de las que enganchan. Su receta está en el vídeo de arriba.
Ingredientes
Para unas 8 personas
- 240 g nueces pecanas
- 1 disco de masa de hojaldre
- 100 g de azúcar moreno
- 5 huevos
- 240 ml de caramelo líquido o sirope de arce o maíz
- 60 g de mantequilla
- 1 cucharada de extracto de vainilla
- Helado de vainilla o nata montada para acompañar (opcional)
Preparación
- Calentar el horno a 175ºC.
- Poner la masa de hojaldre en un molde redondo de tartas sin quitarle el papel. Apretar bien dentro de molde para ajustarla, y doblar la parte que sobresale por el borde para hacerlo más grueso (ver vídeo).
- Pinchar la masa con un tenedor por todas partes y guardar en la nevera 30-40 minutos (o 10-15 en el congelador).
- En una olla pequeña a fuego suave, fundir la mantequilla y añadir el azúcar y el caramelo o sirope. Mezclar bien hasta conseguir una textura lisa.
- Retirar del fuego y dejar enfriar unos minutos.
- Batir cuatro huevos en un bol. Añadir la vainilla y, poco a poco, incorporar la mezcla de caramelo o sirope batiendo bien.
- Repartir las nueces pacanas por la base del hojaldre enfriado y verter los huevos por encima.
- Batir el huevo restante y pintar con él el borde del hojaldre.
- Hornear la tarta entre 45 y 60 minutos hasta que el relleno esté firme. Apagar el horno y dejar la tarta dentro media hora con la puerta abierta. Sacar y dejar reposar hasta que se temple.
- Se puede servir con nata montada o con helado de vainilla.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
L'Humanité
Pour les passionnés de sport, « on prône un événement pour tous, c’est un mensonge »
ActuFace aux prix astronomiques des épreuves pour les jeux Olympiques de Paris, la frustration gagne les passionnés de sport. Certains ont cassé leur tirelire pour vivre une expérience unique, d’autres s’en sont exclus, après avoir pourtant été tirés au sort. Témoignages.
Le plus grand événement sportif planétaire débarque sur le territoire français en 2024. Sur le papier, Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, a pour ambition de les rendre plus accessibles au plus grand nombre.
Dans la réalité, il n’en est rien. Les personnes désireuses d’encourager et d’admirer les athlètes se sont inscrites sur une plateforme, il y a plusieurs mois. Les chanceux tirés au sort ont vite déchanté face aux prix exorbitants.
« J’ai la sensation d’être le dindon de la farce »
« Tous les sports sont au-dessus de 80 euros, ça refroidit. 100 euros la qualification de tennis de table, pareil pour l’aviron, ça n’a aucun intérêt », confie Baptiste, pourtant conscient que la chance de vivre les JO dans son pays est unique. Mais pas à n’importe quel prix. « J’ai la sensation d’être le dindon de la farce. Depuis six ans, on prône un événement à la portée de tous, mais c’est un mensonge », ajoute-t-il.
Habitué à dévorer chaque olympiade à la télévision, il s’imaginait dépasser l’écran en 2024. Certes, 1 million de billets étaient à 24 euros, mais ils sont partis comme des petits pains dès la première session de vente ; 500 000 étaient pour le grand public, l’autre moitié étant réservée aux collectivités et aux clubs. Le fait d’être contraint de prendre la totalité d’un pack qui comprend trois épreuves cristallise les tensions.
« Ma cousine a acheté six places, elle en a eu pour 2 000 euros ! »
L’addition, pour des packs individuels, est donc très salée. « Cette obligation, c’est n’importe quoi. Je pense aux jeunes de 17-18 ans qui ne peuvent pas se permettre de lâcher 300 euros. Autant d’argent dépensé pour y aller seul… C’est le genre d’événement que tu veux partager en groupe. Ma cousine a acheté six places, elle en a eu pour 2 000 euros ! »
N’en déplaise à l’enthousiasme des institutions organisatrices, le côté populaire et inclusif du sport est bloqué dès l’entrée des enceintes. Il pourra se frayer un chemin lors de la cérémonie, gratuite, d’ouverture qui devrait se dérouler le long de la Seine. « Entre les populations des banlieues et celles des villes proches de Paris, les Jeux auraient pu réunir tout un tas de gens d’horizons différents, mais là, c’est impossible », regrette Quentin.
Étudiant caennais en tourisme, il rêvait de vivre les JO en découvrant de nouveaux sports et en rencontrant des personnes. Il explique : « C’était inimaginable de faire des folies. Peu importe la discipline, si les prix étaient compris entre 10 et 30 euros, je n’aurais pas hésité. Après avoir attendu ce moment pendant des années, je ne pense pas y aller, sauf pour la cérémonie d’ouverture. »
« Il ne faut pas se leurrer, le sport, c’est aussi de l’économie »
Pour d’autres, le label JO vaut toutes les folies, ou presque. Après avoir vécu l’Euro 2016 et la prochaine Coupe du monde de rugby devant la télévision, Thomas sera bel et bien dans les rues… et les tribunes parisiennes en 2024. « J’aurais raté ça pour rien au monde. Alors que mon envie était de partager ces moments avec mes proches, j’ai eu trois places seul pour des sports que je ne voulais pas forcément et qui m’ont coûté 305 euros. Si un Français y brille, je vivrai ça aux premières loges », confie ce passionné de sport depuis son enfance.
Il est conscient que les logiques marchandes ont pris le pas sur l’aspect populaire. « Il ne faut pas se leurrer, le sport, c’est aussi de l’économie. Ce qui m’agace, c’est l’immense proportion prise par le business », ajoute-t-il. Un esprit olympique qui tend à s’effacer au profit d’une minorité, laissant place à la frustration de la majorité.
jeux olympiques Paris 2024 France24 - Monde
Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées
Publié le : 08/03/2023 - 07:03
Sophian AUBIN
À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 s'est intéressée à une plateforme dédiée aux violences que subissent les femmes françaises établies hors de l'Hexagone. Laissant la victime seule aux mains de son agresseur, l’expatriation est un facteur aggravant la détresse. Lancée en octobre, "Save You" a permis à plus d’une centaine de personnes de briser le silence. Elles racontent une vie brisée par la violence.
"Je ne t’ai pas assez frappée la dernière fois. J’ai l’impression que tu en redemandes", hurle un homme massif. Le colosse turc finit par claquer la porte. Nour (son nom a été modifié) est gagnée par l’angoisse. Cette semaine-là, à Mersin, dans le sud de la Turquie où elle vit séquestrée depuis plus d’un an, la terre a tremblé par deux fois. Quelques jours plus tard, c’est la vie de Nour qui vacille. "Il faut absolument m’extraire du domicile ce soir, il est armé, je sens que je vais mourir à son retour", murmure-t-elle par téléphone à Caroline.
Présidente de l’association Cœurs de guerrières, Caroline est aussi la coordinatrice de la plateforme Save You. Une voix apaisante, que Nour a pu contacter via un numéro de téléphone, et que les Françaises expatriées victimes de violences peuvent composer gratuitement, où qu’elles se trouvent dans le monde, 24h/24, 7 jours/7. À l’autre bout du fil, des personnes s’efforcent de dénouer les situations les plus complexes, ou même "d’éviter le pire", comme ce soir-là, avec Nour.
Première du genre, lancée en octobre 2022, Save You est une initiative de la Sorority Foundation, une association française, mère de l'application "The Sorority", à laquelle se connectent des femmes de tous les pays de la planète. Dédiée aux Françaises expatriées et leurs enfants, la plateforme Save You se met à l’écoute de femmes (de quelques hommes aussi) victimes de violences variées. En tête de liste, les violences psychologiques (43% des cas), suivies des violences physiques (19%).
Prises au piège
Ces deux poisons avaient conjointement contaminé la vie d’Alice (son nom a été modifié), le jour où, en pleurs, elle appelle Caroline. Il y a un peu plus plus d'un an, Alice prenait la décision de quitter la France pour Manchester, avec son compagnon, lui anglais. En septembre dernier, ils mettaient au monde une petite fille. Mais aujourd'hui, l’homme qu'elle aimait lui interdit d’aimer leur propre fille : dès les premiers mois qui suivent sa naissance, le Britannique commence à arracher le nourrisson des bras de sa mère. Les coups de pied assénés par le Britannique se mêlent aux menaces et aux insultes : "Laisse la petite ici et retourne en France, on n'a plus besoin de toi. Espèce de sorcière, va", confie Alice à France 24 par téléphone.
Sans emploi, handicapée par une langue qu’elle parle mal, esseulée dans un microcosme appartenant à Monsieur, économiquement et juridiquement ultra-dépendante, et séparée de siens par des milliers de kilomètres : voilà les leviers du piège dans lequel Alice est paralysée.
Ce piège correspond point pour point à celui qui retenait Nour captive. Et à celui des 124 personnes suivies par Save You, abonde Caroline. Certaines des femmes avec qui elle est en contact sont séquestrées depuis quinze ans. Leur situation se trouve aggravée dans les cas où l’expatriation s’est faite contre l’assentiment et en rupture avec la famille, poursuit la militante : la transformation violente d'un homme pour lequel elles ont tout quitté plonge alors les victimes dans une infinie solitude émotionnelle.
Elément déclencheur
Cette "explosion" de brutalité, rien n’aurait pu la laisser présager chez son ex-compagnon, assure Alice. Jusque dans les dernières semaines de la grossesse, le père de son enfant avait fait preuve d’un irréprochable soutien. Comment la violence a-t-elle pu le gagner, au point qu’intervienne la police britannique ? "Je ne comprends toujours pas", soupire la quadragénaire.
Fréquentes, soudaines, ces brutales "métamorphoses" ont souvent l’accouchement pour déclencheur, explique Caroline. Comme si, aux yeux du père, la mère lui devenait acquise selon la logique suivante : "de toute façon, tu ne pourras plus jamais partir puisqu’il y a l’enfant. Et si tu pars, je vais le garder". C’est en somme ce que martelait son homme à Alice, insistant sur le fait qu'elle n'avait aucun droit en Angleterre. Ces paroles trouvent dans la réalité un écho amer. Car, si en dépit de son combat, Alice n'obtient pas de passeport français pour son bébé, elle ne pourra jamais légalement quitter le Royaume-Uni avec son enfant.
Celui qu'élevait Nour au cours de sa longue séquestration en Turquie est issu d’un mariage antérieur. Secourue par des gendarmes turcs alertés par Save You, la jeune femme a échappé in extremis à son ancien compagnon, parvenant depuis Mersin à l’aéroport d’Adana. Elle y passera de nouvelles heures d’angoisse : le chaos semé par le séisme avait eu raison de tout vol vers Paris. Sans argent, au terme de multiples escales, Nour a finalement atterri à l'aéroport de Roissy. Là où elle avait naguère embarqué pour un weekend, que le sort a mué en dix-huit mois mois de captivité. Épuisée, considérablement amaigrie, sans ressources, Nour a tout perdu. "Il m’a ôté toute confiance en moi". La jeune femme explose en sanglots.
Sur plus d’un million d’expatriées, combien vivent actuellement cet enfer, sans même pouvoir espérer s’en réveiller ? Cet angle mort des violences sexistes échappent aux radars de toute statistique officielle. Débordée par le flot d’appels au secours, Caroline est gagnée par l’indignation. Selon elle, les autorités françaises devraient elles aussi s'emparer de ce fléau à bras le corps.
La contrainte des lois locales
Le Quai d'Orsay s'est doté d'une cellule dédiée, mais elle pâtit d’un cruel manque de personnel, regrette Amélia Lakrafi, députée des français de l’étranger (10e circonscription). "Pour répondre efficacement à un problème, il faudrait déjà en avoir une pleine conscience", analyse cette franco-marocaine". Or, "en métropole, l’imaginaire collectif perçoit les Français de l’étranger comme des nantis, jouissant d’excellentes situations, qui seraient très heureux". Par delà ce fantasme exotique, un autre écueil : la difficile exportation des politiques publiques françaises sous d’autres latitudes. "Nos représentations nationales ne font pas ce qu’elles veulent. Et nous demeurons tous extrêmement contraint par les lois locales", poursuit la députée (LREM).
Amélia Lakrafi, qui alertait depuis des années les décideurs publics face à cet angle mort des violences sexistes, fut conquise par la plateforme dès ses balbutiements. Save You est "vraiment l’outil qu’on attendait", se félicite-t-elle. D’autant que les porteurs de projets associatifs comme ceux de The Sorority Fondation disposent selon elle d’une liberté plus grande que celle de l’administration, alourdie par les procédures qui lui sont propres. "Pour autant, Save You ne montera en puissance qu’en travaillant de concert avec le réseau institutionnel français à l’étranger, le Quai d’Orsay, et le ministère de l’Intérieur", nuance la députée.
Les prémisses de cette symbiose semblent avoir déjà pris forme. "Le Quai d’Orsay nous permet souvent d’avancer plus vite, heureusement qu’ils sont avec nous", se réjouit Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de The Sorority Foundation. En quelques mois, les sites tels que celui du Ministère des Affaires Étrangères ont affiché un lien vers la plateforme. Une décision salutaire pour des femmes telles que Nour ou Alice, qui n’auraient pas pris connaissance de Save You sans ces relais officiels.
Savoir que l’on est pas seul.e
Alice n’a certes pas encore abattu le mur d’obstacles juridiques qui la sépare d’une vie paisible. Mais l’efficacité de ses interlocutrices l’aide à croire en des lendemains meilleurs. Des barrières qui lui semblaient insurmontables tombent. Alice a ainsi pu s'installer dans un nouveau domicile, dans un lieu qu'elle ne peut divulguer, craignant de voir son ex-compagnon resurgir pour lui enlever sa fille.
Dès son lancement, avocats, médecins, travailleurs sociaux et autres professionnels-clés ont proposé leurs services à Save You dans divers pays du monde, lui offrant-là une des clés de son succès : un réseau grandissant, auquel la plateforme connecte toujours plus de femmes. "Parfois, nous servons simplement de lien vers une solution locale que la victime cherchait désespérément depuis des mois, sans succès", explique la coordinatrice de la plateforme.
Mais en lui prêtant une oreille attentive, Caroline a offert à Alice un cadeau de nature immatérielle : "Elle m’a écoutée. Depuis le trou noir où j’étais, c’est comme si j’apercevais une sortie", confie Alice.
Comme Alice et Nour et comme des centaines de milliers de Françaises chaque année, Priscillia Routier-Trillard et Caroline ont elles aussi jadis subi les coups d’un homme. Longtemps, elles se sont murées dans cette paradoxale culpabilité. Dans ce silence.
Aujourd’hui, "ce qui me porte, c’est de devenir cette main que j’aurais aimé qu’on me tende", confie Caroline. Nous "sommes des êtres sociaux", poursuit Priscillia. "Savoir que l'on n'est pas seul.e : rien au monde n’est plus puissant".
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JOURNÉE INTERNATIONALE
Violences contre les femmes : l'appli française "The Sorority" fait ses débuts au Maroc
DEMAIN A LA UNE
Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité
ActuElles
Quels progrès pour les droits des femmes en France ?
L'Humanité
Manifestation à Paris: « Nous pouvons encore remporter le combat »
ActuPour cette septième journée de mobilisation contre la réforme de retraite, à Paris dans un cortège familial, 300.000 personnes ont affichés leur détermination.
Samuel EyeneLes sourires sont nombreux parmi les femmes, les hommes mais aussi des nombreux enfants qui prennent le départ de la manifestation parisienne. Pour cette septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’ambiance est familiale en cette seconde date de manifestation un samedi. « J’attends de cette mobilisation qu’elle soit massive, nous aurons les chiffres en fin de journée mais le gouvernement doit entendre notre mécontentement, amorce Didier . Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons toujours eu grâce à la rue ». Comme ce syndicaliste CGT-EDF, des milliers de personnes défilent de la Place de la République jusqu’à Nation pour exprimer leur colère. « Je pense que le gouvernement joue son rôle en étant méprisant par rapport à la rue, mais il ne va pas pouvoir ignorer encore longtemps ce qui se passe dehors et dans les entreprises », cingle Isciane. Du haut de ses 24 ans, cette étudiante en informatique profite de la mobilisation pour distribuer des tracts pour la NPA. « Après la mobilisation record le 7 mars, faire reculer le gouvernement c’est possible ! » vante le bout de papier. De fait, l’heure n’est pas au découragement. La semaine prochaine s’annonce décisive alors que le texte gouvernemental est censé arriver en commission mixte paritaire, mercredi prochain. « Nous pouvons encore remporter le combat. Mais il faut que le mouvement continue d’être massif », encourage la jeune femme.
Lutte joyeuse.
Le boulevard est particulièrement coloré cet après-midi. Des chasubles rouges, jaunes, bleus et blancs composent notamment le paysage. De la CGT à la FSU en passant par l’Unsa ou encore la CFDT, les organisations syndicales accompagnent la mobilisation. Les chants résonnent également le long des cortèges. « Travail, travail, plus loin » chante une femme reprenant le tube « Voyage, voyage » de Desireless. « Ce n’est pas possible qu’il soit aussi sourd », fustige Christopher en mentionnant l’attitude du président de la République. Ce dernier a, en effet, fermé sa porte à l’intersyndicale dans une lettre adressée ce vendredi. « Ça m’inquiète pour l’avenir du pays. Les conséquences d’avoir un président qui méprise autant le peuple, c’est de perdre confiance en la démocratie et de se tourner vers les partis d’extrême droite », redoute Assan Lakehoul, coordinateur national des Jeunes communistes de France.
Esprit collectif retrouvé
Pour autant, des motifs de satisfaction subsistent. « Toute cette période de grève a permis aux gens de discuter entre eux. Que ce soit sur les retraites mais aussi le chômage etc. Les gens commencent à se préparer pour d’autres luttes », souligne Isciane. Et Cyril de rajouter que « le combat est intergénérationnel ». C’est pourquoi, ce libraire est venu soutenir le mouvement avec sa femme et leur enfant. « Tout le monde risque d’être impacté par les effets de la réforme des retraites. C’est donc important que tout le monde puisse participer ».
grèvesRéforme des retraitesMobilisations retraites France24 - Monde
Emmanuel Macron reçoit Viktor Orban à l'Élysée pour évoquer "l'unité" face à Moscou
Publié le : 13/03/2023 - 21:59
FRANCE 24
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Emmanuel Macron a reçu, lundi soir à Paris, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, pour insister sur "l'unité des pays européens" sur la guerre en Ukraine face à la voix dissonante que fait régulièrement entendre le dirigeant, ainsi que sur les "valeurs européennes" et "l'État de droit".
Emmanuel Macron a reçu Viktor Orban lundi 13 mars à Paris pour insister sur "l'unité des pays européens" sur la guerre en Ukraine face à la voix dissonante que fait régulièrement entendre le Premier ministre hongrois, ainsi que sur les "valeurs européennes" et "l'État de droit".
Lors d'un dîner de travail à l'Élysée, le chef de l'État français et le dirigeant hongrois controversé ont préparé le Conseil européen des 23 et 24 mars à Bruxelles. Ils ont évoqué "les questions de politique industrielle et de compétitivité européennes, ainsi que le sujet des migrations", a déclaré la présidence française.
Viktor Orban navigue à contre-courant de ses partenaires européens sur le dossier ukrainien depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a un an. Il fustige la "guerre indirecte" menée par l'Europe contre la Russie et a encore lancé fin février un nouvel appel à un cessez-le-feu.
Par ailleurs, le dirigeant nationaliste s'est plusieurs fois frotté à l'Union européenne au sujet du respect fluctuant de l'État de droit en Hongrie, qu'Emmanuel Macron, bien plus europhile, entendait à nouveau soulever lundi soir.
L'Otan au menu
Le dîner élyséen, plus d'un an après leur dernière rencontre bilatérale de décembre 2021 à Budapest, "a été l’occasion de réaffirmer la nécessité de l’unité des pays européens dans leur soutien à l’Ukraine face à l’agression russe, notamment via l’application stricte des sanctions contre la Russie", a fait savoir l'entourage du président français.
Il a également "permis d’aborder la question de la ratification de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, ainsi que de réformes d’intérêt commun, qui devraient intervenir dans les prochaines semaines au Parlement hongrois", selon l'Élysée.
Sur les 30 membres de l'Alliance atlantique, seules la Turquie et la Hongrie doivent encore ratifier ces deux nouvelles candidatures déposées en pleine guerre en Ukraine. Une source diplomatique française s'est dite lundi "assez confiante" quant au processus parlementaire engagé côté hongrois.
Depuis le début du conflit en février 2022, Budapest, très dépendant des importations d'hydrocarbures russes, maintient une position ambiguë, se gardant de critiquer le président russe.
Viktor Orban, qui entretenait des liens étroits avec Vladimir Poutine avant la guerre, refuse d'envoyer des armes à Kiev et fustige les sanctions européennes visant Moscou, même s'il les a votées.
Depuis son retour au pouvoir en 2010, le dirigeant nationaliste a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs, qu'il s'agisse des médias ou de la justice, s'attirant régulièrement les critiques de l'Union européenne. Cette dernière bloque aussi quelque 12 milliards d'euros de fonds destinés à Budapest dans l'attente de réformes anticorruption.
Avec AFP
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Hongrie : Emmanuel Macron en visite chez Viktor Orban, un adversaire mais aussi un partenaire
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Crise migratoire : Macron se pose en principal adversaire d'Orban et Salvini
France24 - Monde
Quand la génétique permet à deux souris mâles de procréer
Publié le : 11/03/2023 - 06:38
Sébastian SEIBT
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Un célèbre biologiste japonais, Katsuhiko Hayashi, a annoncé, mercredi 8 mars, une percée scientifique qui lui a permis de mettre au monde des souriceaux ayant deux pères et aucune mère. Si cette prouesse est inédite, elle est encore loin d’annoncer la possibilité pour des couples humains du même sexe d’avoir des enfants.
Dans la famille souris, ils ont demandé le papa, puis encore un autre papa et enfin le souriceau. Mais de mère, il n’en a pas été question. Katsuhiko Hayashi, un célèbre biologiste japonais du développement, a annoncé avoir réussi à donner naissance à des bébés souris en bonne santé uniquement à partir de cellules souches mâles, mercredi 8 mars à l’occasion du troisième Sommet international sur l’édition du génome humain à Londres.
Les travaux de son équipe n’ont pas encore été publiés, mais celle-ci a soumis l’article décrivant l'exploit à la revue Nature, a précisé le chercheur japonais.
Un ovocyte de père
Si cette percée scientifique venait à être confirmée par le célèbre journal, il s’agirait d’une "petite révolution", a réagi Nitzan Gonen, directrice du Sex Determination Lab à l’université israélienne Bar-Ilan.
La quête pour faire naître des bébés de parents d’un même sexe agite le petit monde des biologistes et généticiens depuis plus d’une décennie. Le but n’est pas seulement de démontrer la possibilité pour des couples homosexuels d’avoir des enfants sans l’intervention d’un individu de l’autre sexe, mais aussi d’ouvrir des portes thérapeutiques pour des personnes stériles ou encore pour des familles monoparentales, souligne le Guardian.
Mais pour l’heure, les travaux de Katsuhiko Hayashi restent confinés au règne animal. Il a réussi à reprogrammer des cellules de souris mâles pour qu’elles perdent leur chromosome Y – marqueur sexuel pour les hommes – et acquièrent un deuxième chromosome X, qui est uniquement présent chez les femmes.
"Certaines cellules souches perdent naturellement leur chromosome Y, tandis que d’autres, en raison de malformations ou d’erreurs que les scientifiques ont cherché à stimuler en ajoutant une molécule particulière, peuvent acquérir un chromosome X", note Nitzan Gonen. Les travaux des scientifiques japonais reposent donc sur un subtil mélange de sélection naturelle et de manipulation humaine.
Le nouvel ovocyte ainsi créé – c’est-à-dire une cellule sexuelle féminine – a ensuite été fécondé par les chercheurs grâce à des spermatozoïdes de souris. L’œuf a alors été implanté dans une souris femelle pour qu’il se développe.
Il y a donc bien encore une "femme" qui intervient dans le processus, mais "uniquement parce qu’on n’a pas encore développé d’utérus artificiel pour assurer le bon développement de l’embryon en laboratoire", note Robin Lovell-Badge, biologiste et généticien au Crick Institute de Londres.
Mais cette femelle porteuse ne transmet aucun bagage génétique au futur souriceau qui doit tout à ses deux papas.
Une méthode peu efficace
"C’est un travail scientifiquement très intéressant et prometteur, mais il faut aussi avoir conscience des limites actuelles et du chemin encore à accomplir", prévient Robin Lovell-Badge.
D’abord, de l’aveu même de Katsuhiko Hayashi, ce n’est pas encore une méthode très efficace. Sur 630 embryons implantés dans des femelles porteuses, seuls sept souriceaux ont vu le jour. La bonne nouvelle est que ces petits ont tous bien grandi et sont devenus fertiles, souligne le magazine Nature.
"La production de gamètes [cellules reproductrices mâles ou femelles, NDLR] est un processus très complexe et long. On ne sait pas parfaitement le reproduire in vitro", assure Nitzan Gonen. En outre, "les œufs produits en laboratoire et grâce à cette méthode sont de moins bonne qualité que ceux qui sont formés naturellement", ajoute Robin Lovell-Badge. De ce fait, le nombre d’embryons viables sera plus faible dans cette configuration.
"Il faudra clairement améliorer l’efficacité de cette méthode avant de penser à la tester sur l’homme", assure Nitzan Gonen. Et le chemin pour arriver à une éventuelle application de cette découverte à l’homme risque de s’avérer long et semé d’embûches.
D’abord d’ordre purement scientifique. "On ne maîtrise pas encore pour l’homme la technologie qui a, ici, été utilisée pour transformer une cellule souche d’une souris mâle en ovocyte", souligne Robin Lovell-Badge.
Le processus prendrait aussi beaucoup plus longtemps. "Ce serait un défi technique d’une tout autre ampleur, car il faudrait maintenir l’intégrité des échantillons en laboratoire sur une période beaucoup plus longue, ce qui multiplie les risques d’accidents", explique Robin Lovell-Badge.
Obstacles éthiques
Et c’est sans compter les obstacles éthiques. "Il faudra s’assurer que la société soit prête à accepter la possibilité que des couples d’hommes puissent faire des enfants", estime Nitzan Gonen.
"Il y aura probablement une partie non négligeable de la population qui n’aura pas d’objection à cette possibilité, mais une autre s’y opposera pour des raisons religieuses ou autres. Il faudra prendre du temps pour réfléchir, en amont, aux arguments pour justifier cette technologie", note Robin Lovell-Badge, qui a déjà participé aux débats nationaux au Royaume-Uni sur l’éthique des recherches sur les cellules souches.
Une réflexion devra aussi être menée sur la place de la femme dans ce processus. Les mêmes questions qui ont agité et continuent à nourrir dans certains pays les débats sur le rôle des mères porteuses devraient revenir sur la table.
La technique utilisée par Katsuhiko Hayashi ne fonctionne en outre pas encore pour deux mères. "Si on connaît à peu près la manière de créer un ovocyte à partir d'une cellule souche mâle, personne n’a encore réussi à fabriquer un spermatozoïde à partir d'une cellule souche femelle", explique Nitzan Gonen, dont le laboratoire travaille, entre autres, sur cette question.
Autant d’obstacles qui, pour elle, font que si cette technologie peut un jour être utilisée pour l’homme, ce ne sera probablement "pas avant dix ou vingt ans". Et elle pourrait alors servir dans des cas beaucoup moins sujets à controverse, comme pour aider des couples ayant des problèmes de fertilité. "Cette technologie pourrait venir en aide aux personnes souffrant de stérilité, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un problème purement génétique", note la biologiste.
Cette méthode pourrait ainsi représenter une solution pour les personnes devenues stériles après des traitements contre le cancer. "Il y a par exemple des enfants qui ont vaincu des leucémies grâce à des chimiothérapies ou des radiothérapies. Mais ces traitements peuvent affecter leur fertilité. Cette technique de création d’ovocytes à partir de cellules pourrait leur venir en aide", détaille Robin Lovell-Badge. Idem pour des couples qui décideraient d’avoir des enfants à un âge relativement avancé "quand la qualité des cellules reproductrices s’est détériorée", ajoute Nitzan Gonen. Pour l’heure, il s’agit donc d’un petit pas pour les souris qui, peut-être un jour, deviendra un grand pas pour l’humanité.
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Jeunes étrangers : « je pensais qu’ici, j’aurais un abri, que je pourrais étudier… »
ReportageChaque soir, l’association Utopia 56 vient en aide, place de l’Hôtel-de-Ville à Paris, aux jeunes étrangers dont la minorité n’a pas été reconnue par l’aide sociale à l’enfance.
Eugénie BarbezatAlors que la nuit tombe, les lumières de l’imposante façade de l’hôtel de ville de Paris donnent à l’endroit un côté féerique. C’est l’heure où les habitants de la capitale pressent le pas pour s’engouffrer dans le métro, à la sortie des bureaux. C’est aussi le moment où celles et ceux qui n’ont nulle part où aller se rassemblent pour avaler un repas chaud et espérer qu’une association leur trouve un lieu où dormir.
Chaque soir, des adolescents à la démarche fatiguée rejoignent ce petit espace de solidarité. « Ce matin, j’ai eu un coup dur », soupire Hassan. Vêtu d’un simple sweat, ce frêle Guinéen de 15 ans grelotte et a même du mal à parler. Arrivé à Paris deux jours auparavant après un périple de six mois, l’adolescent ne cache pas sa désillusion.
« Je pensais qu’en France, j’aurais un abri, que je pourrais faire des études, devenir informaticien… Mais apparemment, lors de l’entretien (au dispositif d’accueil de mineurs non accompagnés de Paris, assuré par France Terre d’asile – NDLR), ils ont mal compris ma situation. J’avais signalé que j’avais très mal aux oreilles ; ils m’ont donné une chambre pour la nuit. Mais ce matin, quelqu’un est venu me dire que, pour eux, je n’étais pas mineur et que je devais quitter la chambre immédiatement. »
« Je ne comprends pas pourquoi ils ne croient pas que j’ai 16 ans alors que c’est marqué sur mon passeport »
Même déception pour Aboubacar, un autre adolescent guinéen arrivé à Paris le 17 février. « La personne qui m’a fait l’évaluation de minorité a écrit sur le papier des choses que je n’ai pas dites. C’était très rapide et je n’avais pas d’interprète. Je ne comprends pas pourquoi ils ne croient pas que j’ai 16 ans alors que c’est marqué sur mon passeport. Quand j’ai vu ça, j’ai failli pleurer. »
Ce lundi soir, ils sont une dizaine de jeunes « recalés de la minorité » à avoir rejoint la place de l’Hôtel-de-Ville où, depuis des mois, chaque soir à partir de 18 heures, les membres de l’association Utopia 56 tentent de les aider.
« On les accompagne dans leurs démarches pour faire reconnaître leur minorité. Et on essaie de leur trouver un hébergement pour une nuit ou plus, grâce à notre réseau de familles solidaires. Certains Parisiens nous laissent même les clés de leur appartement quand ils partent en vacances. Mais, hélas, on n’a pas de solution pour tous », détaille Edvige Liotta, bénévole pour Utopia 56.
« On essaie de leur apporter un peu de considération car, ce qui fait vraiment mal, c’est de voir à quel point l’administration et l’État les déshumanisent », assure cette productrice de cinéma italienne, drapée dans un grand manteau beige. « Nous allons équiper ceux qui resteront sur le carreau avec des tentes et des couvertures, complète Zelda Gayet, coordinatrice d’Utopia 56, en désignant la camionnette de l’association chargée de matériel de camping et de vêtements chauds. Mais on risque de manquer de couvertures. »
« On veut invisibiliser la misère »
Pour ceux qui restent à la rue, le plus difficile commence alors : trouver un endroit où se poser sans subir harcèlement et violences policières. « Depuis décembre, la situation est vraiment très difficile, les jeunes sont obligés de se séparer pour se cacher dans des recoins. Bien sûr, les campements ne sont pas la panacée, mais cela permet de les rendre visibles et oblige les pouvoirs publics à prendre leur situation en considération et à leur trouver des solutions d’hébergement, comme l’impose la loi », explique Anna, 23 ans, bénévole au pôle mineur d’Utopia 56.
Sous les anneaux olympiques lumineux qui éclairent la place de la mairie, la jeune femme ajoute : « On a l’impression qu’il y a une politique “zéro tente” à Paris et qu’avec les JO qui se préparent il faut invisibiliser la misère, la repousser au-delà du périphérique. » Quitte à maltraiter des enfants.
« Il y a deux jours, une quinzaine de mineurs qui avaient planté leurs tentes porte de la Villette ont été réveillés en pleine nuit à coups de gaz lacrymogène et des policiers ont lacéré leurs tentes. Deux jeunes ont été embarqués et placés en garde à vue, ils viennent juste d’en sortir. L’un a écopé d’une Obligation de quitter la France, alors qu’il avait un document prouvant qu’il était dans une procédure de recours concernant sa minorité, rapporte Zelda. On va faire un énième signalement à la Défenseure des droits. »
Des multiples condamnations de la France par le Conseil national des droits de l’homme qui ne sont pas suivies d'effet
Depuis de nombreuses années, l’institution alerte sur les manquements relatifs à la protection de ces enfants. « Les jeunes exilés se disant mineurs doivent être considérés comme tels et jouir immédiatement des droits s’y rattachant, le cas échéant jusqu’au prononcé d’une décision judiciaire définitive », estimait Claire Hédon dans un avis rendu en février. Mais ses recommandations, pas plus que les multiples condamnations de la France par le Conseil national des droits de l’homme pour « défaut de prise en considération de l’intérêt supérieur de l’enfant », ne sont suivies d’effet.
Tandis que les bénévoles de la « bambini team » font chauffer leurs téléphones à la recherche de solutions d’urgence pour les jeunes, des soupes chaudes sont distribuées à ceux qui attendent. Debout, entre deux cuillerées, les jeunes se racontent. « Regardez, ça, c’est sur le bateau, quand on a été secourus après deux jours sur l’eau », indique Mohamed Maurice, grand gaillard âgé de 15 ans et 9 mois, en nous tendant son téléphone où défile une vidéo tournée en Méditerranée.
« J’ai quitté Conakry avec mon grand frère le jour de mon anniversaire », se rappelle-t-il. « Je n’ai pas connu ma maman. Je vivais avec ma belle-mère et mon père. Quand ce dernier est mort en 2019, la marâtre a commencé à me torturer », raconte-t-il en nous montrant les cicatrices sur ses avant-bras.
« Elle m’empêchait d’aller à l’école, alors que j’étais très bon élève. À la place, je devais faire des travaux domestiques. Mon frère m’a recueilli chez lui. Je travaillais dans son restaurant. Un jour, il m’a demandé de l’accompagner en voyage et nous avons quitté le pays. Je ne savais pas qu’on partait pour l’Europe. »
Traversée du Mali à pied en en camion
Tous deux ont traversé à pied et en camion le Mali et le désert algérien avant d’arriver en Tunisie, où ils ont embarqué sur un petit bateau, direction l’Italie. Secourus au large de la Sicile après plusieurs jours de mer, ils ont pris des trains jusqu’à Nice, où leurs routes se sont séparées.
Son histoire fait écho à celle de Hassan. « Mon rêve, c’était d’aller à l’école. En Guinée, j’étais le meilleur de ma classe et la personne qui me poussait à apprendre, c’est ma maman. Quand elle est morte en 2021, ma belle-mère n’a pas voulu payer les frais de scolarité, et elle me traumatisait, j’étais privé de tout, même de nourriture. Rentrer là-bas, ce serait un suicide. »
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Éprouvés par des voyages périlleux et traumatisants, les jeunes sont souvent dans un état psychologique alarmant. « Beaucoup sont en état de choc, notamment quand ils ont perdu un proche sur la route. D’autres, voyant leurs espoirs de scolarisation s’envoler, s’effondrent en arrivant en France », constate la coordinatrice d’Utopia.
Pour les plus vulnérables, l’association a mis en place avec l’ONG Médecins du monde le programme « Accueillir », qui dispose de trois maisons en Île-de-France (deux pour les garçons et une pour les filles) où sont hébergés, le temps de l’examen de leur recours en minorité, une cinquantaine de jeunes « en grande fragilité médicale ou psychologique ».
Pallier les défaillances de l'Etat
Une mission qui relève pourtant de la responsabilité de l’État, tout comme l’accès universel à la santé. Pour pallier ces défaillances, un camion de Médecins du monde est présent chaque soir sur la place de l’Hôtel-de-Ville, grâce auquel les jeunes mais aussi les familles sans abri peuvent consulter un médecin et un psychologue.
« On assure une vingtaine de consultations chaque soir », précise le jeune homme en charge de l’accueil des patients. Debout dans l’angle du barnum de l’ONG, Fatoumata attend son tour. Engoncée dans sa doudoune, un foulard noir serré autour de la tête et des lunettes sur le nez, la jeune Ivoirienne de 17 ans semble épuisée. « Parfois je me demande à quoi ça sert d’être en vie », souffle-t-elle.
Pourtant, elle a la chance d’être scolarisée. En seconde au lycée Alfred-Nobel à Clichy-sous-Bois, elle est interne mais se retrouve à la rue durant les week-ends et les vacances scolaires, lorsque l’établissement est fermé. Ce soir, c’est Zelda qui lui a téléphoné pour qu’elle vienne afin qu’on lui trouve un lieu où dormir. Mais son cas est complexe.
Victime dans son enfance, en Côte d’Ivoire, de parents maltraitants, elle a fui le pays à 14 ans, aidée par une voisine plus âgée. De cette période, Fatoumata garde un profond traumatisme. « Je ne supporte pas d’aller dans une famille, même s’ils sont très gentils. Cela me rappelle de mauvais souvenirs et je me sens très mal… », confie-t-elle au bord des larmes.
La seule chose qui aide la jeune fille, qui rêve de devenir infirmière, ce sont ses études
La seule chose qui aide la jeune fille, qui rêve de devenir infirmière, ce sont ses études. « Sans prétention, je suis très bonne en classe, surtout en mathématiques, en physique et en biologie », glisse-t-elle avec un sourire timide. « Ce que j’aime aussi c’est faire des stages, j’en ai fait un de trois semaines dans une école maternelle et cela s’est très bien passé. À mes 18 ans, je pourrai en faire un autre, plus long, en Ehpad durant les vacances. » « Fatoumata, j’ai trouvé une personne qui veut bien t’accueillir chez elle avec une autre fille cette nuit. Si vous êtes à deux, tu penses que ce sera moins dur pour toi ? » interrompt Zelda. « Oui, je crois. Je vais essayer… » murmure la jeune fille.
Des éclats de voix et de rire fusent soudain au milieu du groupe d’adolescents, rejoints par quatre jeunes aux visages moins marqués, écouteurs vissés dans les oreilles et démarche assurée.
« Ce sont les anciens ! » s’exclame Edvige, tandis qu’Abdoulaye et Koné lui donnent l’accolade. Tous deux ont fini par être reconnus mineurs par un juge des enfants. Le premier est aujourd’hui en formation pour devenir électricien et le second prend des cours intensifs de français.
Mahamad est là aussi. Ce jeune Afghan a eu davantage de chance, il a été reconnu mineur du premier coup, mais a quand même vécu plusieurs semaines d’errance dans des campements aux portes de Paris avant d’être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance.
« Je suis dans un foyer à côté de la place de la Bastille et je vais à l’école depuis un mois. Je viens dire bonsoir à mes amis qui n’ont pas encore cette chance », articule-t-il dans un français impeccable. « C’est sympa qu’ils reviennent nous voir, sourit Edvige. Cela donne un peu d’espoir aux autres. Et ils savent qu’on sera encore là s’ils ont besoin de nous. »
mineurs étrangersProtection de l'enfanceenfanceImmigration France24 - Monde
Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos
Publié le : 09/03/2023 - 16:47
Sébastian SEIBT
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La banque Silvergate a annoncé, mercredi, qu’elle se préparait à la liquidation de ses activités. Ce serait la première faillite d’un établissement financier traditionnel liée aux soubresauts des cryptomonnaies depuis la création du bitcoin en 2008.
C’est l’histoire d’un patron de banque, fervent catholique et grand-père de 21 petits-enfants, qui a tout misé sur les bitcoins. Alan Lane dirige une petite banque régionale américaine qui, telle la grenouille de la fable de La Fontaine, a voulu devenir le bœuf de l’univers des crypto. Et qui vient de s’effondrer.
La banque californienne Silvergate a annoncé, mercredi 8 mars, son intention de réduire ses activités en vue d’une faillite qui semble être “l’issue la plus réaliste”, d’après un communiqué.
Une banque qui a tout misé sur les cryptomonnaies
Silvergate devient ainsi la première banque traditionnelle à succomber à la crise des cryptomonnaies qui sévit depuis la faillite retentissante de la plateforme d’échanges FTX en novembre 2022. Un phénomène inédit qui pourrait faire craindre un début de contagion des affres du secteur des cryptomonnaies au système financier traditionnel.
Sauf qu’en l’occurence “Silvergate reste un cas particulier puisqu’il s’agit d’une banque qui a décidé très tôt d’adopter une stratégie quasi-exclusivement axée sur les cryptomonnaies et qui en paie le prix aujourd’hui”, résume Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School.
Les principales autorités américaines de régulation financière, tels que la FDIC (la Federal Deposit Insurance Corporation, qui garantit les dépôts bancaires) ne se sont d’ailleurs pas ruées au chevet de Silvergate “alors qu’elles font tout pour trouver un repreneur lorsqu’une institution financière systémique menace de s’effondrer”.
En réalité, Silvergate, qui existe depuis 30 ans, a tout fait au fil des années pour devenir la “banque de crypto”. Pour elle, la “révolution” des bitcoins et autres monnaies dématérialisées “était le moyen de passer du statut de petite banque régionale à institution financière d’ampleur”, souligne le Financial Times.
Au début des années 2010, elle est encore une petite banque spécialisée dans les prêts immobiliers, l’une des rares aux États-Unis à avoir réussi à survivre à la crise des subprimes de 2008 sans trop de dommage. Surfant sur ce succès, Silvergate commence à vouloir appâter de nouveaux clients. Mais où en trouver ?
Alan Lane, à côté d’une vie paroissiale très active, s’intéressait aussi à l'époque à une nouvelle mode monétaire sur Internet : le bitcoin. En 2013, il effectue son premier achat.
Victime collatérale de FTX
Le PDG de Silvergate a alors une révélation : tous les acteurs de ce nouveau secteur en pleine croissance doivent bien avoir besoin d’une banque ? Renseignement pris, les Kraken, Gemini, Paxos - parmi les start-up les plus en vue du monde des crypto à l’époque - ont du mal à trouver des banquiers qui acceptent des dépôts en bitcoin ou de leur accorder des prêts, raconte CNBC, qui avait consacré un article à Alan Lane en 2018. Il faut dire qu’à l’époque, le bitcoin est essentiellement associé au monde du cybercrime… pour les rares banquiers qui en ont entendu parler.
Alan Lane y voit une opportunité. Silvergate entame alors un virage stratégique qui se traduit par une baisse des activités bancaires traditionnelles et une réaffectation des salariés pour satisfaire aux besoins de ces nouveaux clients 2.0. “Silvergate se vantait même sur son site d’être la banque qui faisait des affaires avec ceux qui avaient été snobés par les autres institutions financières”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France qui travaille sur le secteur des cryptomonnaies.
>> Scandale FTX : le Who’s who de l’incroyable débâcle au royaume des cryptomonnaies
Une transformation en profondeur qui a longtemps semblé réussir à cette banque. Elle passe d’une vingtaine de clients venus du monde des blockchain, bitcoins ou encore ethereum à plus de 1 000 en 2022. L’argent commence à affluer. En 2020, Silvergate engristre des dépôts de deux milliards de dollars liés aux cryptomonnaies, contre 16 milliards de dollars en septembre 2022.
Silvergate réussit son pari : devenir le banquier des stars de cette nouvelle économie, tels que Coinbase… ou FTX. Au moment de l’effondrement de cette plateforme, “plus de 90 % de tous les dépôts sur les comptes de Silvergate étaient liés aux cryptomonnaies”, souligne Nathalie Janson.
Au final, “Silvergate a été une victime collatérale de FTX”, note Alexandre Baradez. L’onde de choc de la faillite de l’empire de Sam Bankman-Fried, le PDG de FTX, entraîne des retraits massifs d’argent des comptes de Silvergate. Entre septembre et décembre 2022, les fonds disponibles ont été divisés par deux et la banque a annoncé un milliard de dollars de pertes au quatrième trimestre.
Fin d’une ère ?
Cette probable faillite risque de rendre la vie plus dure à tous les acteurs du secteur. Vers qui les start-up vont-elles se tourner pour leur prêter de l’argent et gérer leur compte ? “Tout dépend de comment cette histoire va finir. Si lors de la liquidation, certaines parties de l’activité de Silvergate sont reprises, il peut y avoir une transition en douceur. Mais si la banque disparaît purement et simplement, c’est sûr qu’il va y avoir un vide pendant un temps”, estime Nathalie Janson.
Mais l’importance de la disparition annoncée de Silvergate est “avant tout symbolique”, assure Alexandre Baradez. “Après la faillite de la principale plateforme d’échange du monde des cryptos, c’est sa principale banque qui menace de disparaître. Deux piliers de cet écosystème s’effondrent."
Pour lui, c’est le signe qu’un chapitre de l’histoire des cryptomonnaies se clôt. Le temps du far west des cryptomonnaies - un monde sans shérif ou régulation - toucherait à sa fin. “Les investisseurs vont dorénavant demander beaucoup plus de garanties, et les banques ne vont plus miser aussi gros sur ce secteur sans assurer leurs arrières”, prédit Alexandre Baradez. Il juge que la fin de Silvergate est un mal à court terme, pour un bien à plus long terme. Ce serait peut-être l'avènement d’un monde des cryptomonnaies débarrassé de ces mauvaises herbes, chassées des terres crypto par des régulateurs plus actifs dans ce secteur. En attendant qu'une nouvelle crypto-grenouille gonfle au point d'exploser.
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PORTRAITS
Scandale FTX : le Who’s who de l’incroyable débâcle au royaume des cryptomonnaies
La semaine de l'éco
Faillite de FTX : faut-il réguler le secteur des cryptos ?
chute libre
Cryptomonnaies en berne : des investisseurs au bord de la crise de nerfs
L'Humanité
Nicolas Bonnet Oulaldj : « Nous voulons un vrai débat sur la billetterie sociale »
EntretienL’élu parisien Nicolas Bonnet Oulaldj demande une remise à plat afin que les plus modestes puissent être de la fête.
Éric SerresBillets hors de prix, système d’attribution alambiqué, les JO de Paris que l’on nous avait promis ouverts à tous et pour tous ne répondent pas à ce qui était affiché. C’est-à-dire des jeux populaires. Mais, au-delà de la billetterie même, l’héritage ne dépassera pas le cadre des belles images. Quid du sport en France après la fête ?
Le fiasco de la billetterie a éclaté au grand jour. En tant que membre du Conseil de Paris, avez-vous pu échanger avec le Comité d’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop) à ce sujet ?
Ils ne nous ont jamais vraiment écoutés. Depuis le départ, ils considèrent que la billetterie est de leur seul ressort. Tenir pour idée que la principale source de revenu doit être la billetterie élimine de fait nombre d’autres possibilités.
Que ce soit au Conseil de Paris ou même face à Tony Estanguet, je suis intervenu à ce sujet. J’ai expliqué à maintes reprises que ces JO devaient être accessibles à toutes et à tous. Pour le Cojop, la billetterie fait partie des recettes de son modèle économique et cela doit rapporter.
N’est-il pas normal que ce Comité olympique cherche à rentrer dans ses frais pour ne pas être déficitaire ?
Si, bien sûr, et d’un certain point de vue, ces JO sont exemplaires. Il n’y a pas eu de grandes dépenses dans les constructions. 80 % des installations existaient déjà. Celles qui ont été entreprises, notamment la piscine et l’Arena, passeront ensuite sous la gestion des collectivités locales qui les utiliseront. Donc pas d’éléphants blancs.
Derrière les portes du Village OlympiqueReste cette question de l’équilibre économique du Cojop. À partir du moment où la billetterie fait partie des recettes, cela impliquait que ces Jeux ne pourraient pas être accessibles à tous. Ce n’est pas ce que nous voulions et c’est ce qui se passe.
Nous sommes donc très loin des belles promesses affichées par le Comité ?
Ces Jeux doivent être, comme promis, populaires. Pour cela, il faut des accès gratuits qui permettent aux collectivités, aux associations et aux clubs d’y emmener des enfants des quartiers populaires et des familles pauvres.
Or, dans cette première phase, nous sommes bien loin d’atteindre cet objectif. L’argument de Tony Estanguet, de dire que l’on n’est pas plus chers qu’à Londres, ne tient pas vraiment. Autour de cela s’est développé tout un business de tour-opérateurs avec des packages où l’on vend les billets, l’hôtel, la restauration.
Certes, c’est l’évolution du sport en général, mais les JO de Paris avaient un autre objectif : être accessibles à tous ! Dans le système mis en place, le mouvement sportif lui-même et les pratiquants sont exclus. J’ai eu des retours de sportifs qui voulaient aller les voir, mais qui ne pourront pas en raison de tout ce que je viens d’évoquer.
Quelles sont vos propositions pour remédier à cela ?
Dans notre communiqué, nous appelons à la reprise en main de l’organisation de ce système de vente. L’État et les collectivités doivent intervenir pour préempter des places afin que les populations les plus défavorisées et intéressées par le sport puissent assister aux JO.
On a des gamins à Paris et en Seine-Saint-Denis qui ne partiront pas en vacances car les parents n’ont pas assez d’argent pour cela. Est-ce qu’il serait possible qu’ils puissent aller voir au moins une session ? L’enjeu est là. Dans quelques jours, nous allons en parler au Conseil de Paris. Il y aura un débat sur ce que l’on appelle « la billetterie sociale » et comment s’organiser pour répondre au flop de cette première vente.
Parlons aussi de l’héritage si souvent mis en avant par le Cojop. Quel sera-t-il ?
Il ne dépend pas seulement du Cojop. L’État, les collectivités locales doivent être aussi partie prenante. Aujourd’hui, on a pris beaucoup de retard sur une réflexion politique autour du développement du sport en France, son accès à toutes et à tous.
Il faut notamment un rattrapage en termes d’équipements sportifs afin d’ouvrir plus de créneaux horaires et de permettre notamment aux femmes d’y avoir plus accès. Pour que ces JO servent à quelque chose, il faut que tout le monde puisse se rendre à l’événement et, après, avoir une pratique sportive au quotidien. C’est un choix politique qui relève de l’État. Pour l’instant, nous avons face à nous des gens qui ne voient que par l’événementiel avec une vision capitaliste du sport.
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Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden
Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34
David RICH
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Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.
Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars, au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.
Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.
L’or noir de l’Arctique
La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.
Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.
Bataille judiciaire
En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.
Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.
Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.
"J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."
"Bombe climatique"
Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve.
Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.
"Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.
Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT
March 13, 2023"Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de voitures neuves à essence par an.
Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.
Avec AFP
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Le fil du 27 décembre
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STOCKS D'ÉNERGIES
Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole
L'Humanité
Silicon Valley Bank : après le vent de panique, l'heure des comptes
Actu
- Depuis le 8 mars, trois banques se sont retrouvées en faillite, avant que la FED et le président Biden n’interviennent.
- Ce recours qui a évité les défauts de paiement dans les nouvelles technologies et les cryptomonnaies, les secteurs les plus touchés.
- Un épisode révélateur de leurs fragilités.
Pierric MarissalLe gros de la tempête est retombé. Le spectre d’une crise rappelant celle de 2008 a été écarté. Avant l’ouverture des marchés, la banque centrale états-unienne, la FED, a assuré le secteur financier qu’il pouvait garder confiance dans le système malgré la faillite de trois banques.
La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, ainsi que l’agence de garantie des dépôts (Federal Deposit Insurance Corporation, FDIC), y sont aussi allées de leur couplet rassurant. Même le président Joe Biden s’y est plié : « Le peuple américain et les entreprises américaines peuvent avoir confiance dans le fait que leurs dépôts bancaires seront là lorsqu’ils en auront besoin. » Et visiblement les marchés l’ont cru, puisqu’ils n’ont décroché que d’une poignée de points.
Le déclenchement de la panique
Quelques jours auparavant, les établissements financiers craignaient une véritable contagion. Mercredi 8 mars, une banque spécialisée dans les actifs de cryptomonnaies, la Silvergate Bank, annonçait dans un communiqué que, vu la situation du secteur, « un arrêt ordonné des activités de la banque et une liquidation volontaire constituent la meilleure solution ».
Le lendemain, c’était au tour de la Silicon Valley Bank (SVB) de se fendre d’une annonce où elle explique avoir subi de lourdes pertes et le besoin d’un sérieux apport de capital pour s’en sortir, déclenchant la panique.
Une ultra-spécialisation qui fait sa fragilité
Si la SVB s’avère être la 16e banque états-unienne par la taille, elle est cruciale dans le domaine des nouvelles technologies. Son ultra-spécialisation fait aussi sa fragilité. La baisse de la valeur des actions des entreprises du secteur – même les Gafam ont perdu la moitié de leur capitalisation en une année – pèse lourdement sur le bilan de l’établissement, qui y avait massivement investi.
C’est ce qu’elle appelle pudiquement « des pertes importantes sur son portefeuille obligataire ». En outre, ses clients sont des start-up. Ces dernières, du fait de la hausse des taux d’intérêt, peinent à se financer comme avant, lorsqu’elles multipliaient les levées de fonds sans toucher à leur bas de laine. Depuis, elles se voient obligées de puiser dans leur trésorerie : leur compte en banque chez SVB.
Les clients de la Silicon Valley Bank : un peu plus de 30 000 start-up.
Les 210 milliards de dollars que l’institution financière a misés sur divers marchés financiers sont ainsi garantis par les 175 milliards que ses clients, un peu plus de 30 000 start-up, ont déposés chez elle. Sauf que ces entreprises ont aujourd’hui besoin de leurs fonds, et la SVB ne peut pas suivre, elle s’est retrouvée à ne pas pouvoir honorer leurs demandes de retraits.
96 % des fonds déposés n’étaient pas assurés
Dès vendredi, ces entreprises se sont retrouvées avec leur compte en banque bloqué. Certaines start-up avaient confié toute leur trésorerie à SVB, d’autres des trésors de guerre, comme Roku, qui avait placé près de 500 millions de dollars, ou la société de jeux vidéo Roblox, qui y avait déposé 150 millions. Des milliers d’entre elles se sont retrouvées avec la perspective de ne pouvoir payer ni leurs salariés, ni leurs factures, car la FDIC, l’assurance qui couvre les dépôts, ne les garantit qu’à hauteur de 250 000 dollars.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
96 % des fonds déposés à la Silicon Valley Bank n’étaient ainsi pas assurés, donc potentiellement perdus. C’est là que, dimanche, les autorités américaines ont annoncé qu’elles allaient notamment garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque californienne en faillite. Elles ont aussi promis l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, cette fois new-yorkais : la Signature Bank, aux 110 milliards de dollars d’actifs, qui a été à son tour fermée par le régulateur vendredi.
Tout le secteur des cryptos stables tangue
Spécialisée aussi dans les nouvelles technologies, Signature avait déjà annoncé en décembre réduire grandement ses encours en cryptomonnaies. Car si nombre de start-up l’ont échappé belle et que le système bancaire s’est vite remis grâce à l’intervention publique, le secteur des monnaies virtuelles ne sort pas de la tourmente.
L’une d’entre elles, l’USD Coin a ainsi l’équivalent d’un tiers de sa valeur, soit 3,3 milliards de dollars, coincé à la Silicon Valley Bank. Cette cryptomonnaie est dite stable, cela veut dire qu’à chaque USDC émis, il y a un vrai dollar provisionné, auquel il est adossé.
Sauf qu’à la suite de la faillite de la SVB, la confiance est rompue, il ne vaut plus 1 dollar, mais 0,75, et tout le secteur des cryptos stables (l’USDC est la deuxième en valeur et jugée la plus fiable) tangue. Pour enfoncer le clou, Signature et Silvergate, les deux autres banques liquidées, étaient les deux plus engagées, autorisant par exemple les paiements en monnaie virtuelle pour tous leurs clients.
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Guillaume Diop
Homme du jourMuriel SteinmetzL’Opéra de Paris a nommé danseur étoile Guillaume Diop (23 ans). En trois cents années d’existence, c’est la première fois que cette institution décerne cette distinction à un danseur noir. Né en 2000, jeune espoir de la compagnie depuis plus d’un an, Guillaume Diop commençait la danse à 4 ans, avant d’entamer son apprentissage en 2008 au Conservatoire de Paris. Il est l’un des cinq auteurs noirs et métis du manifeste De la question raciale à l’Opéra, écrit en 2020, qui dénonçait notamment la persistance de pratiques inadmissibles : « discours discriminatoires », manque de diversité sur scène, recours au blackface auquel le ballet a renoncé un an après. Guillaume Diop sera à l’affiche du Chant du compagnon errant, de Maurice Béjart, à l’Opéra Bastille, entre le 21 avril et le 28 mai.
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Creed/Rocky : Respectez la boxe ! POPulaire, la chronique pop de #Bolchegeek
BolchegeekCinémaBolchegeekPourquoi les films de boxe font-ils d'aussi bons films sociaux ? Alors que le 3ème film "Creed" vient de sortir, revenons sur cette saga entamée par Rocky en 1976 et ce qu'elle illustre des réalités sociales derrière le noble art. Le cinéma de sport populaire va-t-il faire son grand retour ?
Avec POPulaire, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, revient tous les mois pour l'Humanité vous proposer une analyse de tout ce que la culture populaire révèle de notre monde. Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte depuis 7 ans sur sa chaîne Youtube la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto. Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant. » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle !
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Une émission écrite et présentée par Benjamin Patinaud et KateImage : Le Fils de PubMontage : Ace ModeyMusique : 2080Générique : Copain du WebProduction : Kathleen BrunMiniature : Boidin
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Racisme et sexisme : double peine pour les femmes racisées
ReportageAlexia AvrilSolène CahonÀ l’occasion de la marche féministe parisienne du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous avons rencontré des manifestantes et militantes confrontées, à la fois, au sexisme et au racisme.
Depuis 1977, le 8 mars est une journée de rassemblement et de revendication autour de la question des droits des femmes. Ces dernières années, dans la lutte féministe, un courant de pensée émerge, celui du féminisme intersectionnel. Selon cette idée, il faudrait prendre en compte toutes les intersections où se rencontre les discriminations dont sont victimes les minorités en France.
Féminisme L'Humanité
Philippe Martinez : les coulisses du red chef d'un jour
ReportageSolène CahonAlors qu'il est l'une des voix majeures de la contestation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est devenu rédacteur en chef de l'Humanité le temps d'une journée pour ce jeudi 9 mars.
Arrivé ce matin à 9h00, Philippe Martinez s'est directement mit à la tâche pour superviser l'édition de l'Humanité à paraître le vendredi 10 mars et consacrée au mouvement social contre la réforme des retraites. Son objectif : mettre en avant la question de la "démocratie" dans ce débat.
Engagé au coeur de la lutte, le secrétaire général de la CGT se trouve à un tournant de sa carrière. Il quittera ses fonctions lors du prochain congrès du syndicat en mars. En poste depuis 2015, il retrouvera bientôt son poste de salarié chez Renault, à la veille de ses 62 ans.
Réforme des retraites L'Humanité
Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »
ReportageRéforme des retraitesSamuel EyeneAfin de protester contre le projet de réforme des retraites, des salariés de l’énergie ont privé de courant durant quelques heures le chantier du village olympique et le quartier du Stade de France.
On pourrait confondre la scène avec un flash mob : plus d’une centaine de personnes, bras levés, tête en avant, le corps tourné dans la même direction. Cette étrange chorégraphie s’appelle la « technique de la tortue ». « Tous les collègues se regroupent, de sorte que l’un d’entre eux réalise l’opération sans qu’on puisse l’identifier », explique l’un des grévistes.
Ce jeudi 9 mars, près de 300 agents de la fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME) se sont réunis au poste source EDF Ampère (Seine-Saint-Denis) pour réaliser un coup d’éclat, l’opération « Sobriété énergique », comme ils l’appellent. Une fois la « tortue » mise en place, une dizaine d’entre eux accèdent au local technique pour y couper l’alimentation, tandis que les autres veillent. « Durant deux à trois heures, cette action a privé d’énergie le chantier du village olympique, tout le quartier de la zone commerciale du Stade de France et trois data centers », explique Sébastien Menesplier, secrétaire général CGT mines-énergie, lors d’un point de presse improvisé devant une forêt de micros tendus.
Non violente, l’initiative, qualifiée d’« historique » par les représentants syndicaux, est l’un des événements chocs pour s’opposer au projet de réforme des retraites. « Les électriciens et gaziers sont en grève reconductible pour obtenir le retrait du texte gouvernemental. Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement et du président de la République », reprend Sébastien Menesplier. D’autant que l’opération a l’ambition de s’inscrire dans des modes d’action de plus en plus ciblés. « Aujourd’hui, on dit ce qu’on a à dire, on fait ce qu’on a à faire. Et si le gouvernement ne veut pas nous écouter, on coupe », résume un gréviste encapuchonné.
« Là, c’est politique »
L’affaire avait, bien sûr, été méticuleusement préparée. Une heure avant la coupure, les 300 participants convergent dans un gymnase de Saint-Denis. Avant d’embarquer dans cinq bus affrétés par la FNME-CGT francilienne, leurs représentants syndicaux leur rappellent le sens de l’initiative. « Il est hors de question qu’on nous enlève ce pour quoi on a cotisé, le régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières, défend Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. Arrêtons d’attendre qu’on nous tape dessus. Réagissons ! »
Arrivés devant le poste Ampère, ni la plupart des agents ni les journalistes prévenus la veille ne savent à quoi s’attendre, afin de conserver l’effet de surprise. Cagoules et fumigènes rouges sont alors de sortie et quelques chants entonnés. « Emmanuel Macron, président des patrons, il va faire tout noir chez toi », résonne dans la cour. « Là, c’est politique », s’amuse un gréviste.
Au vu du lieu hautement « symbolique » de l’action, « le gouvernement va nous traiter de terroristes, alors qu’on a juste coupé l’électricité. Mais ce n’est pas grave », anticipe Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT énergie Bagneux. Parmi les parlementaires présents, Thomas Portes et Antoine Léaument pour la FI, Soumya Bourouaha et Stéphane Peu pour le PCF, ce dernier prend la parole : « Nous sommes à vos côtés jusqu’au bout. »
Samuel Eyene
Réforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
À Paris-Gare-de-Lyon, les cheminots savourent la mobilisation du 7 mars et votent la grève reconductible
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletRéunis dans un hangar SNCF de la gare de Lyon, l'intersyndicale du Sud-Est Parisien a dressé le bilan de la manifestation historique du 7 mars avant de voter la reconduction de la grève, en assemblée générale.
Il est onze heures lorsque les cheminots et agents SNCF affluent dans ce vieil hangar de la gare de Lyon. Les responsables syndicaux saisissent le micro, sans vraiment dissimuler leur sourire.
« Hier, quelque soient les chiffres retenus, des organisations syndicales ou de la police, on a connu la plus grosse manifestation de l'histoire du mouvement ouvrier de ces quarante dernières années, tout simplement.», martèle Fabien Villedieu, porte-parole Sud-rail. « Sur les six manifestations, quatre ont dépassé le million de personnes, on est dans un rendez-vous, typiquement, avec l'histoire» insiste le représentant syndical.
3,5 millions de manifestants
La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.
« Dans les aéroports, les ports et docks, les raffineries, les plateformes méthanières donc oui, la grève reconductible est ancrée » insiste Béranger Cernon, porte-parole CGT. « On sait que pour certains salariés, c'est très difficile mais toute forme de grève est bonne à prendre à partir du moment ou chacun joue le jeu», explique le cheminot.
grèves reconductibles
Tandis que des grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale souligne que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".
L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.
Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions contre le projet de réforme des retraites : samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15 ou le 16.
Réforme des retraites L'Humanité
Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène
ReportageSolène CahonAlexia AvrilAlors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue.
Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent “tout aussi injuste et injustifié”.
Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier.
Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.
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La population fait bloc derrière les grévistes
ActuCette septième journée de mobilisation a rassemblé samedi un large public familial. Plus d’un million de personnes, selon la CGT, sont venues réaffirmer leur refus de la retraite à 64 ans et leur soutien au mouvement social. Reportage dans le cortège parisien.
Pierric MarissalLes énormes et structurés cortèges syndicaux qui ont battu le pavé mardi ont laissé place aux familles avec poussettes et pancartes faites maison. Le relais est passé, le soutien populaire à la mobilisation s’est exprimé ce samedi 11 mars.
De quoi réchauffer le cœur de Cécile et d’Évelyne, deux institutrices, grévistes, qui cheminent de concert dans les rues parisiennes. « Il n’y a pas un parent d’élève qui ne nous soutienne pas », assure la première. « Cela a donné le courage à pas mal de collègues de faire grève », renchérit la seconde.
La journée de mardi a en effet enregistré 60 % de grévistes dans l’éducation nationale. Les colères s’accumulent : à la réforme des retraites s’est ajoutée la réception de la nouvelle carte scolaire, avec son cortège de suppressions de classes et de postes.
« Et puis là il y a le bac qui arrive. J’ai une copine qui fait grève et qui assure quand même ses cours aux classes de terminale », précise Évelyne. Cécile acquiesce : « On veut se mobiliser, durcir le mouvement, mais on est un service public, ça a encore un sens, c’est avant tout le public qu’on pénalise. »
« Quand on dit que “ça va péter” »
Voilà une considération que connaît bien Nathalie, syndiquée à la FSU. Cette assistante sociale a une manière bien à elle d’exprimer le problème : « Quand je fais grève, les seuls que ça dérange, c’est les plus précaires. Vous croyez vraiment que Macron et Roux de Bézieux en ont quelque chose à faire quand les travailleurs sociaux débrayent ? Mais on n’a pas le choix », tranche-t-elle.
Elle prend une grande inspiration et s’imagine à 63 ans, épuisée, en plein burn-out… « Comment pourrais-je encore aider les gens qui en ont besoin ? C’est moi qui aurai besoin d’aide. » Le large soutien populaire au mouvement social, partout en France, la rassure.
Elle voudrait trouver des moyens de soutenir davantage ceux qui peuvent vraiment bloquer le pays. « Quand on dit que “ça va péter”, souvent on ne veut pas vraiment tout casser. Mais parfois, on n’a pas le choix », répète-t-elle.
Sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter
Loin devant, en tête de manifestation, sous les ballons rouges de la CGT Île-de-France, Didier a l’air un peu fatigué. Il fut de toutes les journées de mobilisation, de tous les défilés depuis le 19 janvier et aurait bien passé ce samedi en famille. Travailleur et militant chez Enedis, c’est aussi l’un des 300 à avoir participé à l’action coup de poing au Stade de France jeudi.
Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »Bravant la fatigue, il est venu sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter. « C’est important, sans ce soutien, on ne serait pas là », lâche-t-il. Quand on parle de durcir le mouvement, Didier et ses camarades sont en première ligne. « On va multiplier les actions, les coupures de courant ciblées, revendiquées. On va aussi débrancher les compteurs d’hôpitaux, de boulangers et d’artisans pour qu’ils aient l’électricité gratuite, c’est populaire mais ça ne se voit pas beaucoup. Par contre, si ça continue, si ça se tend encore, il y aura sûrement des actions incontrôlables », prévient-il.
Avec ses près de trente années de militantisme à la CGT derrière lui, Didier est un peu résigné à rester en première ligne. Il comprend en tout cas ceux qui ont peur des répercussions : « On a tellement vu de conseils de discipline, de camarades licenciés… Ce couperet fait peur. »
« Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! »
À côté, Rudy, technicien de maintenance à la RATP et également militant CGT, n’est pas aussi conciliant. Pour lui, le simple soutien n’est plus suffisant et la situation exige davantage. Le terme de « grève par procuration » commence à l’agacer. « Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! Et ça ne te coûtera pas plus cher de descendre dans la rue », résume-t-il.
Place de la République, sa fille sur les épaules, sa mère à sa gauche, les trois générations de la famille de Mélanie s’apprêtent à rejoindre le cortège. Deux raisons ont décidé cette juriste, mère célibataire, à s’engager. « Déjà, j’ai calculé que si je voulais que ma fille puisse faire des études supérieures, je n’aurai jamais les moyens de m’arrêter, donc je n’aurai jamais de retraite », confie-t-elle.
Et de s’indigner : « Je suis sidérée par le mépris de ce gouvernement : plus de 90 % des travailleurs sont contre cette réforme et il s’en moque. En 1995, Juppé était tombé pour moins que ça ! »
Réforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
Olivier Le Tinnier, forçat de l’asphalte
Un jour avecOuvrier autoroutier qualifié depuis trente ans, le syndicaliste veut mettre en lumière la pénibilité méconnue de son métier.
Cécile RousseauRouen (Seine-Maritime), envoyée spéciale.
« Borne, prends ta retraite ! » Dans les rues de Rouen, fin janvier, Olivier Le Tinnier avait confectionné cette pancarte invitant la première ministre à cesser son activité professionnelle. « Elle n’est même pas concernée par le recul de l’âge légal ; nous, on n’a pas le choix, on doit continuer à bosser ! » lance-t-il en marchant d’un pas décidé.
Ouvrier qualifié au sein de la Société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN), le tout juste quinquagénaire n’en a pas encore fini avec les horaires en trois-huit qui usent la santé.
Depuis trente ans au service des usagers dès 5 heures du matin ou jusqu’au lever du soleil, il ne se lasse pas de ce quotidien fatigant mais plein de surprises. Sur les tronçons de l’A13 et de l’A29, elles ne manquent jamais d’arriver au bout du virage. « C’est à la fois stressant et intéressant, analyse-t-il. On a une certaine autonomie : quand nous sommes seuls en patrouille à deux heures du mat, on doit gérer. »
Sauf quand le problème dépasse les limites. « Il y a quelques semaines, j’ai ramassé un gros sanglier qui avait provoqué un accident. On s’y était pris à deux avec un collègue pour le mettre dans le véhicule. Entre son poids, les odeurs et le fait qu’il était désarticulé, on en a bavé. »
La Macronie ressort le mot « pénibilité » des oubliettesLes conditions de travail se sont dégradées depuis la privatisation des autoroutes
Sa vie professionnelle recèle son pesant d’anecdotes, racontées avec une pointe d’adrénaline : « On peut rapporter des pneus pesant 80 à 100 kilos, perdus par des poids lourds. On s’occupe aussi des objets et des déchets jetés, énumère-t-il. Mais on ne peut pas bloquer la circulation pour ça, il faut donc aller vite. »
Pour les forçats de l’asphalte œuvrant sous les intempéries et frôlés par des voitures lancées à toute allure, les conditions de travail déjà difficiles se sont dégradées depuis la privatisation des sociétés autoroutières, en 2005.
Quant au matériel, il continue de vieillir. Même si les accidents du travail ont, eux, un peu baissé : « Ce qui arrive le plus souvent, ce sont les chutes de plain-pied : on se tord une cheville en trébuchant dans un trou ou sur une bordure, précise-t-il. Dans ces cas-là, c’est déclaré en accidents du travail mais on nous propose des aménagements de postes pour éviter de prendre l’arrêt maladie qui va normalement avec… »
Les kilomètres arpentés finissent par détruire les genoux
Au fil des années, les kilomètres arpentés en marchant et les talus escaladés avec de lourdes chaussures de sécurité finissent par détruire les genoux. Le dos coince.
En horaires décalés, le sommeil de qualité n’est plus qu’un vague souvenir pour le secrétaire FO de la SAPN : « Quand on nettoie les toilettes sur les aires de repos, de nuit, l’hiver, nous sommes aussi en contact avec des produits chimiques et avec plein de choses désagréables, ajoute-t-il. Alors, OK, notre boulot ne consiste pas à casser des cailloux, mais tous ces éléments mis bout à bout, pour en moyenne 1 900 euros net par mois, pèsent à la longue ! »
Pénibilité. Le gouvernement refait une fleur au patronatOlivier déplore que la pénibilité de son métier passe sous les radars. Si l’ouvrier rappelle qu’un véhicule de société d’autoroute se retrouve impliqué dans un accident chaque semaine en France, c’est parce qu’il en a marre des campagnes de communication édulcorées vantant leur rôle d’« anges gardiens ».
« Quand nous sommes en négociation annuelle sur les salaires avec la direction, on n’entend pas le même discours héroïque, tacle-t-il. Pour 2023, c’était : “On vous propose 0,99 % d’augmentation et si vous ne voulez pas signer, ça sera encore moins !” Ça illustre bien le dialogue social, alors que la société mère, la Sanef (Société autoroutière du nord et de l’est de la France), va verser 660 millions d’euros de dividendes cette année. Ce qu’on nous donne est totalement déconnecté du résultat. »
« Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne »
La sensation d’être invisibles ou méprisés se retrouve jusque sur le bitume : « On passe à côté de nous sans nous voir. Les automobilistes nous klaxonnent en faisant signe de bosser ou râlent parce qu’il y a des travaux. Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne, mais on peut aussi se faire agresser. »
Après une grève pour exiger des revalorisations, en décembre 2022, le syndicaliste a été surpris de voir autant de collègues embrayer sur la bataille des retraites : « Nous sommes nombreux à avoir une cinquantaine d’années et à regarder ce point charnière à l’horizon. Nous avons un accord négocié tous les deux ou trois ans avec l’entreprise pour pouvoir partir à 58 ans en cas de carrière longue. Ça leur permet de “vider les vieux” , ce qui est paradoxal avec le fait de bosser plus longtemps. On se demande si la réforme va remettre tout ça en cause. »
Celui qui charbonne depuis l’âge de 16 ans dans la restauration ne sait pas encore s’il pourra bénéficier de cet accord, certains trimestres travaillés s’étant envolés. Contrairement à son espoir bien ancré de faire reculer le gouvernement.
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Retraites. L'intersyndicale appelle à « consulter le peuple »
ActuÀ l’occasion de cette nouvelle journée de contestation contre la réforme des retraites, plus d'un million de personnes ont manifesté ce samedi 11 mars. Pour les syndicats, devant la surdité du pouvoir, il faut désormais consulter le peuple.
Samuel EyeneLes français vont ils réussir à faire plier le gouvernement ? Ce samedi 11 mars marque la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avec cette fois-ci, un mouvement de lutte organisé en weekend pour permettre aux salariés de se mobiliser sans poser de jour de grève. Cela avait déjà été le cas le 11 février où plus de 2,5 millions étaient descendus dans les rues, selon la CGT.
Les mobilisations s’annoncent particulièrement suivies, à la veille d’une semaine décisive quant à l’adoption du texte de loi par les députés et sénateurs. « C’est la dernière ligne droite (…) C’est maintenant que ça va se jouer », a estimé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, auprès de franceinfo ce matin.
Consulter le peuple
Environ 230 manifestations ont eu lieu dans tout l’Hexagone. Elles ont rassemblé 80 000 à Marseille, 50 000 Saint-Étienne, 45 000 personnes à Toulouse, 25 000 à Nantes,12 000 à Rennes, 11 000 à Grenoble, 8 000 personnes à Vannes, Nice et Toulon, 7 300 à Bayonne, 7 000 à Pau, 17 500 à Caen, 3 600 à Laval...
Comme lors de précédentes journées de mobilisations, des rassemblements ont eu lieu jusque dans des petites villes : Par exemple 1 800 se sont rassemblées à Saint Omer, 1 500 Montluçon,1 250 à Vichy, 800 à Moulins, 600 à Monbard..
300 000 étaient à Paris, où la manifestation s’est élancée à 14 H 00 de la place de la République vers celle de la Nation. « La détermination est là, on est passé même à un stade de grosse colère, avec ce qu'a fait le président de la République » vendredi, en rejetant la demande des syndicats de le rencontrer, a dit le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
« J'implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social », abonde Laurent Berger, principal dirigeant de la CFDT qui dit sa « sidération » face à la fin de non-recevoir du président de la République. Les responsables syndicaux ont appelé le président de la République à « consulter le peuple » sur la réforme des retraites, lors d'un point presse en amont de la manifestation parisienne contre le projet du gouvernement.
« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicatsLes grèves continuent
Des grèves reconductibles, qui ont été enclenchées cette semaine, se poursuivent également dans plusieurs secteurs. C’est notamment le cas du côté des cheminots, des éboueurs ou encore des électriciens et gaziers. Ces derniers ont d’ailleurs réalisé des coups d’éclat ce jeudi avec des actions « robin des bois de l’énergie ».
Côté transport, la SNCF annonce un trafic « fortement perturbé » : 1 TGV sur 2, 2 TER sur 5 et 1 Intercités sur 4 circulent aujourd’hui. De son côté, la RATP a annoncé un trafic quasi normal ce samedi sauf sur les RER A et B. Dans le secteur aérien, plus d'un vol sur cinq sont annulés aux aéroports de Nice et Marseille.
Droite et gouvernement manœuvrent au Sénat
Alors que les Français marchent, le débat sur la réforme se poursuit au Sénat. La droite veut absolument aller au bout de l'examen du texte. Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a ainsi renoncé à présenter son amendement emblématique qui, contrairement aux dispositions actuelles, demandait que la suppression des régimes spéciaux concerne aussi les salariés actuels.
Ce renoncement permet d'accélérer les débats puisque 300 amendements de la gauche y était consacrés. Depuis la décision du gouvernement d'utiliser la méthode du vote bloqué, les débats se sont singulièrement tendus dans la haute assemblée, la gauche dénonçant « un nouveau coup de force » inacceptable.
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« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats
ActuDans une lettre adressée ce vendredi, le chef de l’Etat ferme sa porte à l’intersyndicale, renvoyée vers son gouvernement. Une fin de non recevoir à la veille de la septième journée de manifestations contre la réforme des retraites.
Stéphane GuérardJeudi, les huit syndicats unis contre la réforme des retraites avaient envoyé une lettre à l’hôte de l’Elysée, dans laquelle ils spécifiaient que « dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations syndicales constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer. » Demande rejetée par Emmanuel Macron. Ce vendredi midi, la présidence de la République a rendu publique la réponse du chef de l’Etat dans laquelle ce dernier renvoie tout contact vers l’exécutif: « Le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite. »
Le président se contente de parer les critiques à son encontre. Mis en cause par l’intersyndicale pour être resté « silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social (trois millions et demi de participants revendiqués par la CGT lors de la sixième journée de manifestations mercredi dernier, ndlr) », il rétorque: « Je ne sous-estime pas le mécontentement dont vous vous faites le porte-parole comme les angoisses exprimées par de nombreux Français inquiets de ne jamais avoir de retraite ».
Critiqué pour « cette absence de réponse (qui) constitue un grave problème démocratique », le président insiste sur son « attachement au dialogue avec les Français comme avec les organisations syndicales et professionnelles ».
Le chef de l’Etat se réfugie ensuite derrière son rôle de « garant des institutions. Il est de mon devoir de préserver ce temps parlementaire qui se déroule actuellement », une façon d’affirmer que le temps des discussions avec les syndicats est révolu depuis la présentation du projet de réforme début janvier par la première ministre.
Afin de prouver qu’un processus de discussions a bien eu lieu au préalable, le chef de l’Etat rappelle les « nombreuses avancées (...) réalisées (sur le texte gouvernemental, NDLR) , y compris sur la question de l’âge légal en renonçant à le porter à 65 ans ». Cette dernière « avancée » est pourtant le fruit des négociations entre la première ministre Elisabeth Borne et Les Républicains, non avec les syndicats. Ceux-ci fondent au contraire leur front commun sur le retrait du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.
Emmanuel Macron ne reconnaît finalement qu’une vertu aux mouvement social initié par les confédérations: le fait d’organiser des manifestations sans heurts. « Vous exprimez avec force votre désaccord avec ce projet de loi et avez organisé des manifestations dans un esprit de responsabilité qui vous honore », note-t-il. L’intersyndicale a l’occasion de répondre à la missive présidentielle ce samedi, lors de la septième journée de mobilisation, avant une huitième mercredi.
Stéphane Guérard
Emmanuel MacronRéforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
Philippe Martinez, (réd)acteur de la lutte
Un jour avecLe secrétaire général de la CGT a passé le jeudi 9 mars dans les locaux de l’Humanité. Il s’est montré déterminé à poursuivre le combat des retraites, mené par une intersyndicale solide et solidaire.
Marion d'AllardTout sourires, pile à l’heure et clope au bec, Philippe Martinez a débarqué ce jeudi matin à l’Humanité. « Je suis bien content de passer cette journée avec vous », lâche le secrétaire général de la CGT, déterminé à prendre à cœur son rôle de rédacteur en chef d’un jour.
Une pause fraternelle, dans une période marathon. Il n’avait pas franchi les portes du journal qu’un salarié d’une entreprise voisine, manifestement touché, l’interpelle : « Je peux prendre un selfie avec vous ? Je suis un grand fan. »
Philippe Martinez, rompu à l’exercice, s’y prête volontiers. Puis, relevant la tête en souriant, toise le jeune homme : « C’est vrai que vous êtes grand. » Cet humour caustique n’a pas quitté Philippe Martinez de la journée.
Y compris au cœur de la conférence de rédaction, lorsque est évoqué le match de rugby Angleterre/France de samedi. « Mince, marmonne-t-il, il va falloir décaler l’heure de la manif. » Les rires n’entameront pas le sérieux de cette réunion qui détermine l’angle des sujets à traiter et leur longueur.
Le syndicaliste connaît l’exercice. Il s’y était déjà plié en 2017. Mais, cette fois, il a des revendications : « J’interviendrai moins que la dernière fois. Vous m’aviez exploité. J’ai failli me syndiquer. »
Stylo en main, floqué Fnaf CGT – « il écrit super bien » –, le secrétaire général de la CGT écoute, concentré, aux côtés du sénateur et directeur de l’Humanité Fabien Gay, les sujets qui font l’actu.
« Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes »
Interpellé par une intersyndicale « soudée comme jamais », le président de la République tiendra l’angle de l’article d’ouverture. « C’est sa réforme, c’est lui qui tire les ficelles, lui, l’omniprésent invisible », résume Philippe Martinez.
Mais, face à la pression conjuguée de la rue et de l’intersyndicale, l’exécutif a fini par réagir, confie-t-il. « Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes. Voilà leur conception du dialogue », résume le numéro un de la CGT.
Loin de l’anecdote, cette séquence est le symptôme d’un « véritable problème démocratique », rajoute Philippe Martinez. « Il n’y a jamais eu autant de mobilisations, les opposants à cette réforme ne sont pas écoutés. » Une bombe sociale à retardement, « une situation incendiaire ».
Les sujets s’enchaînent : grève à Airbus, stratégie de la droite sénatoriale, marche pour le climat… Mais pas seulement. Il faut penser à donner la liste des principaux points de rendez-vous des cortèges de samedi. Philippe Martinez relève alors le nez de ses notes et lève le pouce en souriant.
« C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. »
Le sens, sans doute, de l’utilité d’un journal de luttes, où « vous êtes parmi ceux qui ne peuvent pas faire formellement grève quand il s’agit de rendre compte d’un mouvement social ».
Au fil des pages, les propositions défilent. Reste à « ranger le journal ». « C’est bien de parler de la paix en pages internationales », tranche le rédacteur en chef d’un jour. Sujet validé.
Place à l’écriture, non sans se réserver quelques moments d’échanges privilégiés avec celui qui, dans deux semaines, passera la main à la tête de la Confédération en plein cœur d’un mouvement social historique. Mais le numéro un de la CGT préfère parler au présent, de ses rencontres de terrain, des expériences de vie des salariés qu’il croise, dans la rue ou dans leur entreprise…
Un coup de fil l’interrompt : « C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. » Le temps passe, et, dans un quotidien, souvent, le temps presse. Ce jeudi, Philippe Martinez l’a vécu au rythme du journal de Jaurès. Avec la rédaction de l’Humanité, il aura pris le temps de lever le verre de l’amitié. Et nous nous sommes quittés, en nous souhaitant « bonne lutte ».
Philippe Martinezle rédacteur en chef d'un jourRéforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »
ActuLes jeunes s’étaient donné rendez-vous, le jeudi 9 mars, pour prendre leur part du mouvement contre la réforme des retraites. Dans la manifestation parisienne, la colère dépassait largement cette seule question.
Olivier ChartrainDevant la gare Saint-Lazare, ce jeudi, le ton est donné avant même le départ de la manifestation, à l’appel des organisations de jeunesse (Unef, Fage, l’Alternative, la Voix lycéenne, Jeunes communistes, Jeunes écologistes, Jeunes socialistes, Jeunes insoumis…). Aux couleurs de la Coordination interfacs d’Île-de-France, la banderole de tête proclame : « Étudiant·e·s et salarié·e·s en grève pour tout bloquer. » Signe d’une mobilisation qui veut s’ancrer dans la jeunesse, malgré des débuts hésitants.
Depuis le 7 mars, le nombre de jeunes manifestants, comme la hausse des AG et des blocages dans les lycées et les universités, constitue un signe encourageant. Ce jeudi, ce sont les étudiants en architecture qu’on ne peut pas manquer. Venus en nombre et en colère, derrière une banderole qui fait de l’École nationale supérieure d’architecture (Ensa) une « École nationale sans avenir ». Parmi eux, Lisa ne se fait pas prier pour résumer la situation : « On étudie dans des conditions déplorables, dans des locaux insalubres, délabrés, sans accès aux restaurants universitaires. Avec la culture de la “charrette’’ (travailler intensément – NDLR) , on ne dort pas, tout ça finit par avoir des conséquences sur notre santé. Nos enseignants sont souvent des contractuels très mal payés… » On ne l’arrête plus : « Quel avenir pour nous si on ne se mobilise pas ? Pour avoir une retraite, il faut déjà avoir un travail ! »
Chez nombre de jeunes présents, la problématique de la réforme des retraites ne vient pas seule. Baptiste manifeste tout en distribuant des flyers du collectif Dernière Rénovation : « L’urgence pour la planète, c’est de ralentir la production, donc cette réforme est une absurdité ! » Marianne, des Jeunes écologistes, se demande : « Pourquoi faire travailler nos aînés plus longtemps si c’est pour nous imposer des bullshit jobs dépourvus de sens ? » Matéo, un assistant d’éducation (AED) venu avec des collègues, remarque : « La plupart des AED sont à temps partiel, et on a des primes qui, en plus de ne toujours pas être payées depuis octobre 2022, ne comptent pas pour la retraite ! »
Le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent »
Venu de l’université de Nanterre, bloquée depuis le 7 mars, Roméo se dit « pas hostile par principe à une réforme des retraites. Mais Macron fait des choix contestables ». Pompier volontaire, il questionne : « Pourquoi faire travailler plus les gens alors qu’on peut aller chercher ailleurs l’argent dont on a besoin, pour les retraites mais aussi pour des services publics comme l’hôpital ou les pompiers ? » Lycéen, Ceydric remarque que la perspective des premières épreuves du bac, dans quinze jours, ne facilite pas la mobilisation malgré le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent l’éducation nationale, Parcoursup, la réforme du bac, le SNU (service national universel), qu’ils veulent rendre obligatoires tout en les finançant avec l’argent de l’école »… « Beaucoup de jeunes n’ont connu que Macron, son nom cristallise le rejet de méthodes de gouvernement dont on ne veut plus », conclut Mathieu, jeune travailleur et secrétaire de la JC Paris.
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Toulouse : Capitole de la lutte contre la réforme
ReportageDistributions de tracts, manifestation monstre, cortège féministe, assemblée générale en fac et grève reconductible… La préfecture de Haute-Garonne a vécu une semaine au rythme des mobilisations contre le projet macroniste. Reportage.
Samuel Ravier-RegnatToulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.
«Mettre la France à l’arrêt » : l’objectif avait été affiché dès le 11 février par l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites, avec pour échéance le 7 mars. À Toulouse, comme partout en France, la semaine a été rythmée par les manifestations et les grèves, reconduites dans certaines entreprises, en attendant la nouvelle journée de mobilisation prévue samedi. Notre récit.
Mardi 7 mars, 8 heures. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar »
« Contre la réforme des retraites ! » Un paquet de tracts dans une main, un sac de madeleines dans l’autre, Émilie aborde par ce slogan synthétique les automobilistes à l’arrêt au niveau d’un rond-point de Ramonville-Saint-Agne, commune limitrophe de Toulouse.
C’est ici que convergent chaque matin des milliers de travailleurs de l’industrie aéronautique et spatiale, qui fait la fierté de la préfecture de Haute-Garonne. Ce mardi 7 mars, à l’occasion de la nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale, la circulation est fortement ralentie depuis 7 heures du matin par les actions de tractage des grévistes qui laissent passer les voitures au compte-gouttes.
Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine« Ça fait cinq fois qu’on manifeste et qu’il ne se passe pas grand-chose ensuite. On n’a pas le choix, on doit passer à la vitesse supérieure si on veut être entendus », pose Émilie, employée à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
Derrière elle, des centaines de véhicules forment une longue file d’attente. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar », revendique Benoît, délégué CGT chez Airbus Defence & Space, qui fabrique des satellites. Une cinquantaine de personnes sont présentes, bientôt rejointes par une trentaine d’autres, revenues d’un rond-point qu’elles ont bloqué pendant deux heures.
Un attelage disparate autoproclamé « citoyen », sans étiquette ni drapeau, où l’on croise « Gégé », 27 ans, qui avait participé aux manifestations des gilets jaunes en 2018 et en 2019. « Dans les deux mouvements, on part d’une revendication spécifique, mais au fond c’est tout le système qu’on veut remettre en cause », souffle-t-il.
Mardi 7 mars, 15 heures. « Une journée d’exception »
Frédéric est tout de noir vêtu, jusqu’au parapluie qui le protège de la pluie qui arrose la gigantesque manifestation toulousaine contre la réforme des retraites. Le trentenaire employé dans la cybersécurité était déjà des précédentes journées de mobilisation. « Nos dirigeants nous demandent de travailler deux ans de plus, mais ils n’ont jamais fait un travail physique de leur vie. Ils sont déconnectés de la réalité », peste-t-il.
Et de confier qu’il trouve « complètement justifiée » la volonté exprimée par l’intersyndicale de « mettre la France à l’arrêt » à partir du 7 mars. Dossard de la CFTC sur les épaules, Patricia, intérimaire dans l’énergie, abonde, mais souligne que la grève reconductible « n’est pas possible pour tout le monde en raison des fins de mois trop difficiles ».
7 mars. La France à l’arrêt, acte IL’heure est à la détermination et à l’enthousiasme. Au diapason de la dynamique nationale, la mobilisation toulousaine atteint un niveau record : 120 000 manifestants selon l’intersyndicale (27 000 selon la police), soit l’affluence la plus élevée depuis le début du mouvement. « C’est une journée d’exception, malgré la pluie. Cela faisait des semaines qu’elle était dans les têtes de tout le monde », salue Marie-Cécile Perillat, cosecrétaire générale de la FSU en Haute-Garonne, qui se réjouit aussi de « l’installation dans la durée d’une dynamique de grève ».
Mercredi 8 mars, 12 h 30. « Les jeunes peuvent faire la différence »
Le Mirail, fac rouge. Fidèle à sa réputation de bastion de la lutte sociale, l’université toulousaine, rebaptisée Jean-Jaurès en 2014, est bariolée d’affiches et d’autocollants aux couleurs de la mobilisation contre la réforme des retraites. « Même si notre retraite arrive dans longtemps, on y pense. On veut aussi exprimer notre ras-le-bol face à ce que ce gouvernement propose à la jeunesse, c’est-à-dire la précarité de A à Z », expose Louise, étudiante en anglais de 23 ans, depuis le « quartier de lutte » établi par les protestataires, où l’on prépare des pâtes à la sauce tomate servies à prix libre aux étudiants dans le besoin.
Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »En face du bâtiment le Gai Savoir, occupé depuis quelques heures, des militantes achèvent à peine une peinture murale violette représentant une manifestation féministe, quand commence une assemblée générale avec une centaine de personnes. Beaucoup moins que lors des précédentes journées, regrettent les orateurs, qui discutent des moyens de « massifier » le mouvement. Pour faire basculer la contestation dans une autre dimension ? La présidente de l’Unef à Toulouse, Jessy Berger, l’espère : « Les jeunes ont une capacité de mobilisation énorme qui peut faire la différence. »
Mercredi 8 mars, 14 heures. « Touchez ni à ma retraite ni à mon cul ! »
« Est-ce que je manifeste contre la réforme des retraites ou pour la Journée internationale des droits des femmes ? Les deux ! Je suis une femme et à cause de la réforme je vais devoir travailler jusqu’à 64 ans, et même 67 ans si je veux une retraite complète. Ça me met en colère. » Aide-soignante en maternité, gréviste et syndiquée à SUD, Carole participe à la marche féministe qui emprunte le même parcours que la manifestation de la veille – mais cette fois sous le soleil.
Un large 8 mars aux forts accents sociauxÀ 49 ans, elle s’est déjà résignée à « partir avec une petite retraite », comme ses collègues aux carrières hachées, nombreuses dans un métier essentiellement féminin. « Quand vous êtes aide-soignante, vous êtes pétée de partout à 50 ans. Soulever des patients, ça use ! » souligne-t-elle.
Professeure de français dans un lycée de l’Est toulousain, Marion, 45 ans, est là parce qu’elle « adore faire les manifestations du 8 mars », pour « l’énergie de dingue » qui s’en dégage. Gréviste la veille, elle souhaite une « convergence » avec les revendications féministes qui pourrait « donner un nouveau souffle » au mouvement.
Elle aussi s’imagine mal enseigner vingt années supplémentaires. « C’est un métier avec beaucoup de charge mentale. À 67 ans, j’ai peur d’être essorée », explique-t-elle. Le joyeux brouhaha des tambours et de la sono couvre sa voix.
Les slogans contre les violences faites aux femmes se succèdent, qui visent notamment le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusé de viol dans une affaire dans laquelle la justice a rendu une ordonnance de non-lieu en 2022. « Touchez ni à ma retraite, ni à mon cul ! » a écrit une étudiante au dos de sa veste. Comme une tentative de synthèse des mots d’ordre de la journée.
Jeudi 9 mars, 10 heures. « La date de fin du conflit, c’est quand Borne retire sa réforme »
Plusieurs centaines de véhicules bleus stationnent sur le parking de l’agence Enedis la plus importante de la métropole toulousaine, rue Marie-Laurencin. Des drapeaux cégétistes rouges annoncent la couleur : le site est occupé depuis la nuit du dimanche au lundi par des salariés décidés à « reprendre leur outil de travail » pour protester contre la réforme des retraites.
Plus aucun véhicule n’en sort, sauf pour les interventions d’urgence. « Tous les travaux de maintenance seront reportés aussi longtemps que nécessaire. Si ça dure, ça va créer un bordel monstre », prévient Thomas Bozonnet, coordinateur régional de la fédération mines-énergie de la CGT. Les grévistes protestent contre le recul à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, mais aussi contre la suppression du régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières.
Ces derniers jours, ils ont enregistré le ralliement des salariés de l’agence Enedis de Saint-Alban, occupée depuis la mi-février. Des employés d’EDF, GRDF ou de RTE participent aussi au roulement qui permet au piquet de grève de tenir sur le temps long.
Au total, ils sont quelque 200 grévistes, ce jeudi matin, pour l’assemblée générale organisée dans le hangar reconverti en lieu de vie où sont entreposés les véhicules lourds. « Nous sommes en colère et le gouvernement ne nous entend pas. On va donc monter d’un cran et on ne s’interdira rien. On rentre en résistance », annonce à la tribune Majid Galla, secrétaire général CGT énergie Toulouse.
À l’unanimité, la reconduction de la grève est votée, avec de nouvelles actions de « mise en sobriété énergétique » (coupures d’électricité ciblées) dans la journée. « On ne va pas lâcher. La date de fin du conflit, pour nous, c’est quand Élisabeth Borne retire sa réforme », promet Thomas Bozonnet.
Le rédacteur en chef d'un jour : « Les entreprises privées sont mobilisées »
On entend trop souvent – encore – dire que les grévistes sont des privilégiés, salariés du secteur public, avec un statut à part. Ce n’est pas le cas. Il existe beaucoup de débrayages dans les boîtes privées. C’est important de le rappeler et le cas d’Airbus est symbolique. Airbus Toulouse est l’un des plus gros sites industriels de France. Les salariés s’y mobilisent régulièrement et, aujourd’hui encore, contre cette réforme des retraites. Le 19 janvier, un salarié sur huit du géant de l’aéronautique a défilé dans les rues de Toulouse, soit près de 2 500 personnes. C’est d’autant plus symbolique, d’ailleurs, qu’on n’est pas là dans un bastion de la CGT.
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Retraites. Emmanuel Macron, l'intenable silence
ActuLes dirigeants des principales organisations syndicales interpellent le chef de l’État dans une lettre ouverte, pour l’exhorter à rouvrir le dialogue. L’intéressé laisse la majorité gérer le dossier, quitte à ce que son entêtement menace la démocratie.
Cyprien BogandaCyprien CaddeoIl est toujours périlleux de miser sur le pourrissement d’une situation. Depuis des semaines, l’exécutif fait le pari d’un essoufflement du mouvement social, tout en fermant la porte aux revendications des syndicats. Mais les niveaux de mobilisation (la journée du 7 mars a réuni plus de 3,5 millions de personnes dans les rues, selon la CGT), de même que les sondages d’opinion quasi quotidiens témoignent d’une colère grandissante.
Désormais, les salariés ont entamé le deuxième acte du mouvement social, mêlant démonstrations de force sur le pavé et grèves reconductibles dans les entreprises, dont les effets commencent à se faire sentir. Ce jeudi 9 mars, la SNCF a été en mesure de faire rouler un tiers de ses TGV seulement, comme la journée précédente. Dans les raffineries, les blocages se poursuivent, tandis que les quatre terminaux méthaniers français recevant les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont toujours à l’arrêt.
Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracineAutant dire que le vote de l’article 7 (contenant le recul de l’âge légal) au Sénat n’a fait qu’envenimer les choses. Sur les piquets de grève, certains salariés n’écartent pas l’hypothèse d’une radicalisation. Dans ce contexte hautement inflammable, les dirigeants syndicaux demandent officiellement à Emmanuel Macron de sortir du bois, en acceptant enfin de les recevoir.
Seulement 32% des Français soutiennent le texte
Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi, ils commencent par planter le décor, en soulignant que le projet présidentiel d’un recul de l’âge légal à 64 ans, couplé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, est massivement rejeté par l’intersyndicale et l’opinion publique. Seulement 32 % des Français soutiennent le texte, d’après un sondage réalisé par l’Ifop cette semaine.
Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars« De puissantes manifestations ont été organisées (…), réunissant à chaque fois des millions de personnes pour exprimer le rejet » de la réforme, constatent les dirigeants, qui appellent à une nouvelle journée de mobilisation samedi 11 mars.
Ces derniers savent qu’ils peuvent compter sur l’appui de l’opinion publique, qui soutient non seulement les manifestations mais aussi les blocages. « Dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer », écrivent les responsables syndicaux au chef de l’État… Qui se mure obstinément dans le silence.
Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ?
Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ? Emmanuel Macron, l’hyperprésident actif sur tous les dossiers, a pris ses distances avec celui, bouillant, des retraites, alors même qu’il avait incarné personnellement cette mesure lors de la présidentielle.
« C’est une situation étonnante, relève le politologue Luc Rouban. Le chef de l’État s’est souvent mis en avant en reléguant les premiers ministres à un rôle technique. Il a, cette fois, ressuscité le rôle de fusible du premier ministre pour les besoins de la cause : il laisse Élisabeth Borne endosser ce rôle politique, et pourra toujours la sacrifier si cela tourne mal. »
Hormis deux sorties rapides à Rungis et au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron laisse sa majorité gérer l’opposition massive au projet. « La porte est toujours ouverte », ânonne-t-on sans trop y croire côté Matignon, alors que les échanges avec les syndicats sont au point mort.
Une « situation qui pourrait devenir explosive »
Car il n’est toujours pas question pour la majorité d’entendre les protestations de la rue : « Il y a confrontation de deux types de légitimité, politique et sociale. On est dans un État de droit, donc la légitimité politique doit prévaloir », assure la députée Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet. Comprendre, celle du Parlement. C’est dans les deux assemblées que se jouerait désormais le texte, et non plus dans la négociation syndicale. Un silence taxé de « grave problème démocratique » par l’intersyndicale, dans son courrier envoyé à l’Élysée. Les signataires alertent sur une « situation qui pourrait devenir explosive ».
Mais la Macronie, à court terme, a tout intérêt à faire la sourde oreille. Elle sait qu’elle n’a de chance de victoire qu’au Parlement, où elle a usé de tous les stratagèmes légaux pour contraindre le débat et s’offrir la possibilité, en dernière instance, de passer sa loi même en l’absence d’un vote de la représentation nationale.
Retraites. À l'Assemblée, un débat sans vote qui va laisser des tracesDernier en date, au Sénat, l’usage de l’article 38 du règlement intérieur de la Chambre haute pour précipiter les débats, malgré les protestations de la gauche. « Le règlement organise notre vie commune, s’étrangle le sénateur communiste Fabien Gay. Quand on vient à l’utiliser pour régler une question politique, on est au bord de la crise démocratique. »
Toutes les pistes démocratiques avancées par l'opposition ont été rejetées
Il n’y a pas qu’à l’Assemblée nationale ou au Sénat que la séquence va laisser des traces. Si la réforme venait à passer, quel message serait envoyé aux Français ? Le texte aura été adopté contre l’opinion majoritaire, contre les salariés, dans un débat volontairement précipité et potentiellement sans avoir été voté.
Toutes les pistes démocratiques avancées par l’opposition, comme un référendum sur les retraites, voire une dissolution (évoquée par la FI) de l’Assemblée pour régler la question par les urnes, ont été rejetées. L’exécutif nourrit ad nauseam la défiance des Français envers la politique.
Faute de prise en compte des manifestations et des grèves, les concernés sont laissés face à deux options : l’acceptation, de guerre lasse, de leur impuissance, ou la radicalisation des moyens de s’opposer. Double peine pour la démocratie. Avec, à la fin des courses, un probable grand gagnant : le RN.
« Pour Macron, c’est après moi, le déluge. Il est en train de mettre Marine Le Pen au pouvoir », soupire Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT . « La méfiance ne profite pas à la gauche, souligne Luc Rouban. Si la réforme passe, le premier bénéficiaire en sera le Rassemblement national qui pourra dire, “vous voyez, la gauche a échoué, les syndicats ont échoué, l’alternative, c’est nous”. Le RN peut, à la fois, incarner le parti de l’ordre en promettant qu’avec eux, ce ne sera plus le bazar, tout en ayant un discours social et parler aux employés, aux classes populaires. » La Macronie pourra se targuer auprès de ses soutiens d’avoir résisté à la « grogne » sociale. Au risque de léguer un quinquennat d’extrême droite aux Français dès 2027. Une terrifiante et cynique victoire à la Pyrrhus.
Le rédacteur en chef d'un jour : « Parlons démocratie ! »
« Ce n’est pas la rue qui dirige. » Une phrase souvent entendue dans la bouche des ministres ou du président de la République. Ainsi, les millions de citoyens et citoyennes qui défilent dans les rues de toutes les villes de France depuis le 19 janvier, celles et ceux qui arrêtent le travail par la grève, seraient transparents... Du folklore, du rituel, des Gaulois réfractaires ! La démocratie ne peut se limiter à un rendez-vous dans les urnes tous les cinq ans, sans avoir de liens réguliers avec ses électeurs et ceux qui ne votent plus. On ne peut concevoir une démocratie délégataire, résumée par un « votez pour moi et après, je fais ce que je veux ». Une des exigences qui marquent ce conflit c’est le besoin d’être écouté, et surtout entendu régulièrement. Le projet de loi consistant à nous faire travailler deux ans de plus va largement impacter nos vies. Travailler plus longtemps quand on est déjà usé et cassé à 50 ans, voir ses projets de vie bouleversés… n’est-ce pas essentiel que les principaux intéressés puissent donner leur avis ? Une mobilisation qui ne trouverait pas de relais parmi les élus du peuple, et jusqu’au plus haut niveau de l’État, encouragerait à coup sûr l’amplification de l’abstention. Et ouvrirait grand la porte du pouvoir au RN. Emmanuel Macron met la démocratie en danger. Mais celle-ci doit aussi se matérialiser dans les entreprises et services. Trop fréquemment, les travailleurs et les travailleuses subissent leur travail au travers de notes qui leur expliquent comment bien travailler. Ils doivent pouvoir agir sur leur travail, sur la stratégie de leur entreprise. L’écoute du peuple dans la cité comme au travail est une urgence démocratique.
Réforme des retraitesEmmanuel MacronMobilisations retraitesIntersyndicale L'Humanité
Monokini à Berlin
ChroniqueCharlotte RecoquillonQue j’aimerais voir ça de mes propres yeux ! Bientôt, les femmes pourront nager topless dans les piscines de Berlin et je savoure cette nouvelle. Alors non, évidemment, ce n’est pas leur poitrine que j’aimerais voir, mais les réactions engendrées. Les seins restent, en effet, un support privilégié de la domination masculine. Or, aucune figure de style ne suffit à dire à quel point la libération des corps est fondamentale dans le combat féministe. Nos corps, donc nos seins, en sont un lieu et un outil de bataille. En ce qu’ils sont contrôlés, formatés, sexualisés et marchandisés par le patriarcat, ils doivent être reconquis.
Attention, « reconquis » ne signifie pas forcément exposés : combinaison de plongée, Bikini, monokini ou burkini, chaque femme devrait pouvoir aller à la piscine dans la tenue qu’elle souhaite. Chaque femme devrait pouvoir allaiter en public, ou non, au gré de son envie et de son confort. Chaque femme devrait pouvoir montrer ou coiffer ses cheveux comme elle le désire. Chaque femme devrait pouvoir choisir de porter un soutien-gorge – à peine moins coercitif qu’un corset – sans risquer de paraître provocante ou indécente, sans enfreindre les codes explicites du professionnalisme et de la féminité. Ces codes que nous avons toutes intégrés, même inconsciemment.
D’ailleurs, chaque matin, nos choix vestimentaires s’ajustent à notre contexte, ou devrais-je dire, à notre condition. Choisir un tee-shirt, choisir une jupe sont des décisions beaucoup plus techniques qu’il n’y paraît. La forme du col – appelée, sans détour, « décolleté » quand il s’agit de vêtements féminins – doit trouver l’équilibre entre la suggestion et la dissimulation, être ni trop, ni trop peu. À l’instar des pantalons, qui ne doivent être ni trop moulants, ni trop larges, leurs tailles ni trop hautes, ni trop basses. Des jupes, qui ne doivent être ni trop longues, ni trop courtes. Chaque matin, les tenues sont mises à l’épreuve : si je me baisse, si je marche, en bref, si je bouge, quelles parties de mon corps et surfaces de peau seront visibles ? Quelles en seraient les conséquences ?
Les modalités diffèrent selon les saisons et les endroits dans le monde mais, partout, tout le temps, nos corps sont sexualisés. Nous devons jongler avec deux injonctions contradictoires : se montrer et se cacher. On s’en aperçoit lorsqu’on voyage. Nos tenues s’adaptent. Au Brésil, par exemple, on peut montrer ses fesses dans l’indifférence générale, mais surtout pas ses tétons. En France, les femmes doivent se couvrir le corps quand elles sont en ville, mais sont obligées de se découvrir à la plage, au risque d’être verbalisées par la police. Je me demande : la possibilité d’être en monokini dans les piscines parisiennes susciterait-elle le même tollé que celui suscité par le burkini ?
droit des femmesla chronique de charlotte recoquillon L'Humanité
Patrice Chéreau : la fièvre de créer
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniPensées en marche dans l’écheveau démêlé des contradictions.
Je retrouve, derrière un meuble où il était tombé, ce livre qu’il importe si fort de traiter, le tome 3 du Journal de travail de Patrice Chéreau (1), qui mourait il y a dix ans. Il s’agit de la période 1972-1974. Sous un portrait de Chéreau en beau jeune homme (ne le fut-il pas jusqu’à la fin ?), on lit l’Invention de la liberté. C’est le titre de l’ouvrage de Jean Starobinsky sur la période 1700-1789 (Skira), qui l’inspirait alors. Il quitte le Piccolo Teatro de Milan. Roger Planchon l’accueille au TNP de Villeurbanne. Désormais son propre maître, Chéreau, en si peu de temps, déploie une énergie créatrice frénétique, tempérée par l’usage de la raison au plus haut prix. Il note, quasi au jour le jour, ses réflexions sur ses travaux de mise en scène. Autant de réalisations entrées dans la mémoire glorieuse du théâtre, depuis Massacre à Paris, de Marlowe, jusqu’aux Contes d’Hoffmann, d’Offenbach, en passant par Toller, scènes d’une révolution allemande, de Tankred Dorst, et la Dispute, de Marivaux. Simultanément, il écrit son adaptation cinématographique du roman de James Hadley Chase, la Chair de l’orchidée, laquelle occupe dans l’ouvrage une place considérable.
On n’en revient pas, à la lecture, de découvrir page après page une activité aussi vertigineuse, abondamment nourrie de lectures essentielles et de rencontres indispensables. Et il voyage sans cesse ! Rome, Milan, Portofino, Lyon, Londres, New York, etc. Il voit les films d’autres, qui comptent (Bergman, Hitchcock, Ferreri, Visconti, belle époque !), assiste au théâtre de ses pairs, dévore romans et écrits philosophiques, s’intéresse à la psychanalyse, s’entoure de fidèles collaborateurs à la hauteur. Ses pensées en marche sur la politique, notamment à propos de l’idée de « révolution » dans Toller, sont infiniment passionnantes dans l’écheveau démêlé des contradictions.
C’est compter sans la mise en route de projets qui n’auront pas de suite : Antoine et Cléopâtre, de Shakespeare, une reprise de Lulu, de Wedekind, ou encore l’opéra la Gioconda, de Ponchielli, tiré du drame de Victor Hugo Angelo, tyran de Padoue. En préface, François Regnault, compagnon éclairé de maintes aventures artistiques de Chéreau – entre toutes, l’épopée Wagner à venir à Bayreuth –, précise, à juste titre, qu’on pourra retrouver, dans ces pages encore brûlantes d’énergie, « les précieuses traces préhistoriques d’un monde disparu ». Il faut souligner l’exemplarité du travail de Julien Centrès, qui a présenté, établi et annoté le texte de Chéreau. L’ouvrage participe de la récolte de documents inhérente à la mission de l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (Imec), qui conserve les archives de Patrice Chéreau.
La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardinipatrice chéreau L'Humanité
Un entraîneur ne devrait pas dire ça
ChroniqueMejdaline MhiriAu club de foot d’Angers (Ligue 1), la situation empire aussi régulièrement que les saisons passent. En février 2020, son président Saïd Chabane était mis en examen pour agression sexuelle. Sept femmes, toutes salariées du SCO ou de son entreprise, témoignaient de tentatives d’attouchements de la part de leur patron.
Les victimes décrivent un homme qui « usait de son pouvoir pour faire pression ». L’individu, toujours à la tête de l’institution sportive, a rendez-vous devant le tribunal correctionnel en juin.
En octobre 2020, l’attaquant du club Farid El Melali était condamné pour exhibition sexuelle, à la suite de la plainte de deux femmes, tandis que Stéphane Bahoken, autre attaquant du collectif, était reconnu coupable de violences conjugales.
Violences sexuelles dans le sport : « Notre pays a presque une dizaine d’années de retard »Le 2 mars 2023, c’est au tour de l’arrière gauche du SCO, Ilyes Chetti, d’être poursuivi pour des attouchements sur une jeune femme lors d’une soirée en boîte de nuit. L’international algérien a reconnu sa culpabilité. Et qu’a fait l’entraîneur de l’équipe, Abdel Bouhazama ? Il l’a titularisé pour affronter Montpellier, le dimanche suivant. Avant de franchir définitivement la ligne rouge.
Lors de sa causerie d’avant le match, pour justifier la présence du mis en cause, le coach a théorisé à ses joueurs que « c’est pas méchant, on a tous déjà touché des filles ». La culture du viol dans ce qu’elle a de plus abject, de plus décomplexé, aux conséquences que l’on connaît. Ces propos sont rapidement sortis du vestiaire, tant ils ont choqué les footballeurs d’abord (ouf !), les supporters ensuite.
Affaire Noël Le Graët : « La FFF est un royaume où l’on se transmet la couronne »Abdel Bouhazama a nié, puis reconnu ses paroles auprès de l’Équipe : « Je ne cautionne pas son geste, je suis père de famille, j’ai deux filles. Comme mon joueur allait jouer, c’était pour le mettre dans de bonnes conditions, pour qu’on dédramatise, entre guillemets. »
Abdel Bouhazama n’a absolument rien compris de la gravité de ses propos, ni de la nécessité du consentement. Mardi 7 mars, « devant la pression médiatique », le SCO annonçait sa démission. Encore une carrière brisée par la furia féministe… En réalité, il pourrait occuper d’autres fonctions au sein du club.
Si Abdel Bouhazama doit tout réapprendre sur les rapports femmes-hommes et la loi, ce n’est pas à Pierre Ménès qu’il pourra demander une leçon.
Mercredi 8 mars, l’ancien journaliste de Canal Plus comparaissait pour répondre d’atteintes sexuelles sur deux vendeuses d’un magasin Nike et une hôtesse du Parc des Princes. « Aujourd’hui, tout geste avec une femme est inapproprié », regrettait-il, ne cessant de crier au complot. Dans le milieu du sport, les affaires de violences envers les femmes s’enchaînent. Il y a urgence à déconstruire.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiriharcèlement sexuelViolences sexuelles L'Humanité
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »
EntretienHani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.
Pierre BarbanceyRamallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?
Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.
Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.
Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.
Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?
À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.
Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneNetanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.
La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.
C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.
Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.
Et cela dure depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.
Allons-nous vers une troisième Intifada ?
Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…
La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.
À Jénine, la résistance de tous les instantsPour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.
La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.
En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?
Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.
Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.
Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes.
Israël-PalestineintifadaPalestine L'Humanité
Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »
ReportageLe nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.
Pierre BarbanceyJérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.
Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.
Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.
Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.
Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer
Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »
Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.
Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.
L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.
Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006
Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.
Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».
Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».
Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».
À Jénine, la résistance de tous les instantsDans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens
Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »
Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.
Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.
« On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ».
Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo.
PalestineColonies israéliennesIsraël-PalestineCisjordanie L'Humanité
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »
ReportageLe 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.
Pierre BarbanceyHuwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »
« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara
À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise- t-il.
Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.
La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille
Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.
Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara
« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »
Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA
Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.
Des « milices terroristes »
« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finDans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le communiqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.
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Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »
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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie
ActuLe ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.
Pierre BarbanceyNaplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.
Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.
Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finMais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».
Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.
Les Palestiniens sans recours
Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».
Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.
Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».
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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »
EntretienAlors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.
Pierre BarbanceyYehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.
Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.
Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?
Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.
Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.
De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.
Une feuille de route pour l’annexion de la CisjordanieIl y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?
Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.
Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.
Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?
Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.
Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteJusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.
Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.
Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?
C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.
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Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.
Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?
Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.
Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?
On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…
C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.
S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.
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Proche-Orient. Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique
Premier planDes centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage
Pierre BarbanceyTel-Aviv (Israël), envoyé spécial.
Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.
La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.
Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »
Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirsVoilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.
Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.
« Cette loi nous amène vers la dictature »
Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.
Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteCe n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.
Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».
Une mobilisation qui transcende les clivages
Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».
En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».
Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte
Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».
La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »
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La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.
Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».
Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?
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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin
ActuAprès le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.
Pierre BarbanceyComment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.
Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis
Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.
Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à JénineLes ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.
Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit « profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.
L’obtention de permis de port d’armes facilitée
À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirC’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.
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En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...
ActuDix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.
Gaël De SantisPour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.
Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique
Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.
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Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien.
La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.
30 morts en 26 jours
Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.
La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteGaza bombardée
Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.
Des faits traduits devant la Cour pénale internationale
Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.
Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.
Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité
Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ».
À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese.
Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël
« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. »
Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.
Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts.
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Israël-PalestinePalestineJénineBenjamin Netanyahou L'Humanité
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite
ActuDes dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.
Gaël De SantisLa place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.
Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialisteUne association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.
« Un impact fatal sur la démocratie »
Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirLes participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».
israëlIsraël-Palestineréforme de la justiceExtrême droite L'Humanité
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir
ActuLe dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.
Pierre BarbanceyAdam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.
Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.
Un site est un lieu de tensions régulières
L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneLe site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».
Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocationImmunité totale promise aux soldats
Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.
À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.
DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :
Israël-PalestinejérusalemisraëlExtrême droite L'Humanité
En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée
ActuLes personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.
Bruno OdentÀ l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics.
La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.
Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée
Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.
C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.
Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.
En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL
La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.
Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».
Le printemps social s’annonce chaud
Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.
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Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.
Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.
Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »
La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.
En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.
Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.
Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Un accord très chiche sur le partage de la valeur
ActuRémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.
Stéphane GuérardLe nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.
En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».
Des mécanismes exonérés de cotisations
Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’intéressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.
À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.
Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale L'Humanité
Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel
ActuAgroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.
Cécile RousseauLe numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.
Des mesures d’austérité
Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».
Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».
À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.
Une mise en sous-traitance des usines Danone
Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.
Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.
Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.
Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.
DanoneSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne
ActuÉtranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.
Bruno OdentDes millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.
Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».
Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel
Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.
Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement
La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.
AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations L'Humanité
Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois
ActuNumérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.
Pierric MarissalLa magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).
« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.
Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».
Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an
Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.
La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.
Harcèlement sexuel. Du très lourd chez UbisoftÀ cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction.
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Grand écart salarial chez Schneider Electric
ActuGRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.
Cécile RousseauBranle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.
Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.
Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.
Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.
3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021
Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.
La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.
Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.
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Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau
ActuPour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.
Cyprien Boganda«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.
«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.
DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation L'Humanité
Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »
EntretienSylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.
Antoine PortolesDepuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?
Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultralibéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.
RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.
Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.
Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?
Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.
Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.
Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.
Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?
On oublie souvent que, dans les catégories populaires, une part significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.
Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.
Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.
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Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires
ReportageTransports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.
Eva LerayBondoufle (Essonne), envoyée spéciale.
«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».
Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.
« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »
Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.
La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »
« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».
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Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national
ActuAvant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen.
Florent LE DULe masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue
Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.
Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale
Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.
Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».
Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».
SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.
« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.
L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac
Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.
En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.
50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas LebourgEn 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.
« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. » Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique
Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».
Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.
Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »
Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence
Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…
Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.
La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».
Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.
Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.
Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »
Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »
Un parti profondément anti-social
Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.
Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.
En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »
Et le masque social pourrait commencer à tomber.
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Dans les bas-fonds de l’amnésie coloniale
Nos recommandations culturellesSpectacle vivant Au Théâtre des Quartiers d’Ivry, Kheireddine Lardjam met en scène En pleine France, nouvelle escale d’une réflexion au long cours sur la mémoire de la domination et les balafres qu’elle laisse dans notre présent.
Rosa MoussaouiTout commence dans l’obscurité des sous-sols du musée de l’Homme, où les crânes des conquêtes coloniales accumulés là comme autant de cadavres dans le placard font suffoquer une visiteuse. Depuis ces bas-fonds se trame En pleine France, spectacle de la compagnie El Ajouad écrit par Marion Aubert, imaginé et mis en scène par Kheireddine Lardjam. Il faut retrouver de l’air, respirer, remonter à la surface, monter en humanité.
Première échappée : celle des onze footballeurs qui ont déserté leur club, en 1958, pour former, en pleine guerre d’indépendance algérienne, l’équipe du FLN, pour libérer leur pays, jouer enfin à égalité. Point de fuite : un match, au Stade de France, qui s’est joué, ou se jouera, peut-être, on ne sait pas, et vers lequel bringuebale un bus abritant d’improbables collisions amoureuses. En toile de fond, se déplie notre histoire coloniale. Au premier plan, les personnages qui s’y cognent, aux prises avec les non-dits, l’amnésie, les fractures : autant d’archétypes tour à tour drôles, touchants, cruels que jouent avec cœur Linda Chaïb, Marion Casabianca, Marie-Cécile Ouakil, Azeddine Bénamara, Mohamed Rouabhi, Elya Birman et Issam Rachyq-Ahrad. Des corps à l’épreuve de ce que les têtes s’évertuent à concevoir, de ce que les bouches peinent à articuler. Parmi ces vivants englués dans un présent d’histoires amputées, l’incursion des spectres, l’allégresse des enfants en train de grandir, émancipés de ces tourments.
Tout ce petit monde se croise et se frôle, dans un jeu de rideaux tirés sur ce qui est tu, dissimulé, ouvert sur ce qui se dévoile. À certaines heures, on ne se croise pas. Là s’ouvrent les trous béants de la mémoire collective, là se fait plus brûlant le désir d’une histoire commune, partagée.
menace, peur, violence, fanatisme religieux
Dans cette nouvelle escale d’une réflexion au long cours, Kheireddine Lardjam questionne sans concession toutes ces représentations propres à fissurer la vie commune. La figure de l’Arabe et ces hantises qui nous viennent de loin, forgées par un siècle et demi de domination : menace, peur, violence, fanatisme religieux. La commisération nourrie des mêmes clichés. L’irénisme de la « belle histoire » qu’il nous faudrait ensemble raconter, en passant à la trappe tout ce qu’elle a de sale – « Une histoire d’amour ! » : c’est Macron qui le dit.
Des mots, ceux d’un appelé, finissent par être mis, ici, sur ce « quelque chose » qui « n’est pas passé », qui entretient « entre nous une guerre sans fin », celle du racisme, de la mise à distance, des insultes, des effets de caste, des ornières sociales, des fibres d’amiante dans les poumons ensanglantés, des fiches de paie de misère. Est-ce qu’on peut aller bien dans un pays qui va mal ?
Empêtré dans l’histoire jusqu’au cou, avec le sentiment d’être pris au piège, chacun des personnages se fraie pourtant, à tâtons, un chemin de libération, conjure la colère, l’amertume, le chagrin, la haine qui cherche à s’instiller jusque dans ce qu’ils ont tenté de concilier. Se délester du fardeau des culpabilités, desserrer le piège… respirer. Cette traversée est une invitation à guérir du mutisme, à s’extirper de ce qui fait sédiment, à prendre le large.
ThéâtreAlgérie L'Humanité
Vertiges autour de Francis Bacon
Nos recommandations culturellesThéâtre Grand Palais, mis en scène par Pascal Kirsch, décortique une ultime rencontre passionnelle entre l’artiste et son modèle-amant, suicidé dans un hôtel parisien.
Gérald RossiReims (Marne), envoyé spécial.
Ce 25 octobre 1971, le ciel parisien n’est pas le seul à pleurer des larmes sombres. Francis Bacon, alors âgé de 62 ans, vient d’apprendre le suicide de son modèle et ex-amant, le voyou George Dyer. L’homme gisait nu sur la cuvette des toilettes, victime d’une surdose de médicaments et d’alcool, dans la chambre de l’hôtel parisien des Saints-Pères où il logeait momentanément avec le peintre. Ils avaient tous deux fait le voyage de Londres afin de participer au vernissage d’une vaste rétrospective organisée au Grand Palais, avec plus de cent œuvres exposées. La réception, en présence de personnalités et d’artistes, devait se dérouler au Train bleu, fameux restaurant historique de la gare de Lyon. Afin de ne pas ternir le brillant de ces festivités mondaines, le drame est gardé secret pendant de longues heures.
Ce sont ces moments, ces chocs, cette dernière rencontre entre l’artiste génialement torturé et le modèle sulfureux que porte à la scène Pascal Kirsch avec autant de culot que de talent. Désormais, il est définitivement trop tard pour que les deux hommes dialoguent. Depuis son arrivée, Bacon, le francophile militant, est absorbé minute après minute par les préparatifs de cette exposition qu’il vit comme un couronnement de sa carrière. Pendant ce temps, Dyer, de bar en bar, désespérément seul, offre des tournées à des inconnus, comme de coutume « habillé de ces costumes élégants, à la mode chez les truands », précise la feuille de salle. Puis, il franchit ses propres limites. En Grèce, déjà, lors d’un voyage avec l’artiste, il avait tenté de mettre fin à ses jours. Cette fois, Francis n’est pas là pour lui venir en aide. Mais il restera dès lors hanté par une insolente culpabilité.
le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental du couple
Sur le plateau, le dispositif est audacieux. Des voiles successifs qui deviennent miroirs, des fumigènes, des jeux de lumière, des projections permettent de dire le présent, mais aussi de remonter le temps. Sans forcément de chronologie pointilleuse. Deux auteurs se sont partagé le récit, Julien Gaillard et Frédéric Vossier, leurs écrits croisés devant solidifier le fil conducteur. La densité et parfois la longueur excessive produisent l’effet contraire, mais ce n’est pas bien grave, finalement. Car, le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental de Francis Bacon et du couple.
La présence musicale et chantée de Richard Comte y contribue fortement. C’est pour le compositeur, performeur et guitariste, la quatrième participation aux créations de la compagnie Rosebud. Il ne s’agit pas ici d’accompagner la parole des protagonistes, mais bien plutôt de participer à l’évocation, au partage même des souvenirs, de l’intimité, des regrets, des pulsions sexuelles, des passions picturales et plastiques, en passant par la réalité travestie. Bacon aimait, par exemple, dire qu’il a surpris l’homme qui allait partager son quotidien pendant sept ans alors qu’il le cambriolait nuitamment. Ils s’étaient en vérité, du moins semble-t-il, rencontrés dans un bar qu’ils fréquentaient.
Dans ce « récit fragmenté » et hypnotique, les éclairages précis de Nicolas Amiel tout comme les vidéos de Thomas Guiral soulignent combien cette aventure peu commune mérite un écrin aussi soigné. Grand Palais, dont le texte est publié aux Solitaires intempestifs, doit aussi beaucoup aux comédiens qui portent sans faillir cet univers. Ainsi, Arthur Nauzyciel, actuel directeur du Théâtre national de Bretagne, metteur en scène et acteur, est-il un Francis Bacon à la fois sobre, aérien et torturé. On devine qu’une partie de l’œuvre à venir (il est mort vingt ans plus tard, à Madrid) sera hantée par l’image de George Dyer, qu’il peindra d’ailleurs encore à de multiples reprises.
Déjà, il est « le modèle principal » de la plupart des toiles exposées au Grand Palais. Vincent Dissez, que l’on a pu voir par exemple à Avignon en 2019 dans Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, mis en scène par Julie Duclos, est ce modèle, ce type à la gueule de boxeur et aux mains soignées. Ce gars qui a passé une partie de sa vie derrière les barreaux entre deux mauvais coups et qui a vécu avec Bacon dans un monde qu’il n’a jamais vraiment apprivoisé. Reste Guillaume Costanza, en passeur du drame intime, parfois fantomatique, inquiétant ou sensuel. Le trio fait unité, vibrant dans le partage d’un chaos infini.
Théâtrefrancis bacon L'Humanité
Une Orestie franco-portugaise qui ne tient pas ses promesses
Nos recommandations culturellesThéâtre Brillamment interprétée par une troupe de comédiens bilingues, la tragédie d’Eschyle bute sur une transposition contemporaine qui n’en restitue pas le souffle.
Marina Da SilvaC’était l’une des pièces les plus attendues de la saison France-Portugal (clôturée à Lisbonne, le 29 octobre 2022). Une création à quatre mains de Catherine Marnas, directrice du Théâtre national de Bordeaux-Aquitaine (TnBA), et Nuno Cardoso, directeur du Théâtre national de Porto, jouée dans les deux langues par une douzaine de comédiens des deux pays. Qui plus est, Pour que les vents se lèvent, version contemporaine de l’Orestie d’Eschyle, faisait l’objet d’une commande d’écriture auprès du talentueux auteur et metteur en scène d’origine iranienne Gurshad Shaheman.
La trilogie d’Eschyle, écrite en 458 av. J.-C., se compose de trois tragédies, Agamemnon, les Choéphores et les Euménides. À son retour de Troie, le roi Agamemnon est assassiné par son épouse Clytemnestre, qui ne lui pardonne pas le sacrifice de leur fille Iphigénie, puis vengé par son fils Oreste. Le conflit posé par ce matricide sera jugé par la déesse Athéna et marquera la naissance du droit et de la démocratie. Gurshad Shaheman a cherché à en transposer la trame vertigineuse à notre époque. Mais il en éclate les situations, les lieux et les temporalités. Au risque de faire exploser la puissance politique novatrice de la trilogie et de nous perdre dans un état des lieux du monde où tout est à feu et à sang et sans horizon.
qui trop embrasse mal étreint
Chacune des trois parties convoque force références politiques d’ici et d’ailleurs, à peine évoquées ou surlignées, sans que cela n’éclaire les enjeux dramaturgiques. Dans la première, Clytemnestre et son amant Égyste ont pris le pouvoir en l’absence d’Agamemnon, dont le retour évoque celui d’un mercenaire revenu d’une guerre du Moyen-Orient et dont la mort n’émeut pas. Dans la deuxième partie, jouée façon West Side Story, Oreste est poussé par électre à assassiner Clytemnestre. En toile de fond, la montée des populismes et la révolte de la jeunesse devant la destruction écologique. Le procès d’Oreste, dans la troisième partie, donne la parole aux Érinyes qui font alors entendre toutes les voix féministes du siècle, depuis les Femen jusqu’à MeToo. La scénographie audacieuse de Fernando Ribeiro dessine tour à tour un amphithéâtre grec, des caveaux funéraires, des jardins, une boîte de nuit, un tribunal… Mais, à vouloir convoquer tous les déchirements de l’actualité, qui trop embrasse mal étreint. On le regrette d’autant plus que le spectacle est porté par un chœur d’excellents comédiens : Carlos Malvarez, Gustavo Rebelo, Inês Dias, Telma Cardoso, Teresa Coutinho, Tomé Quirino, et les jeunes acteurs français issus de l’école du TnBa, Zoé Briau, Garance Degos, Félix Lefebvre, Léo Namur, Mickaël Pelissier et Bénédicte Simon. Tous jouent le jeu de la mesure et de la démesure, en glissant d’une langue à l’autre dans une partition sans fausse note, où les corps se répondent ou s’entrechoquent.
Pour que les vents se lèvent recèle une véritable puissance esthétique et émotionnelle, peut-être aurait-il suffi de rester au plus près de la langue d’Eschyle.
Théâtre L'Humanité
Printemps des poètes : place aux enfants
Nos recommandations culturellesÀ l’occasion du traditionnel rendez-vous culturel qui se tient du 11 au 27 mars, « l’HM » vous présente quatre livres jeunesse qui mêlent éveil, malice et poésie.
Clément GarciaLe Printemps des poètes, 25e édition ! Cette année, le festival des mots s’est choisi pour thème les « Frontières ». Les frontières que l’on franchit comme celles qui nous astreignent. Celles qui nous rassurent comme celles qui nous angoissent. Frontières physiques ou mentales, frontières mouvantes ou stagnantes. Un beau thème pour fêter le genre poétique, qui se fond autant dans l’histoire majuscule, celle qui nous rattrape et nous heurte aux frontières orientales de l’Europe, qu’il pénètre les intimités. Marrainé cette année par l’actrice Amira Casar, le Printemps des poètes promet de belles rencontres, déclinées en lectures et soirées poétiques, et de riches découvertes d’auteurs et d’éditeurs, du 11 au 27 mars sur l’ensemble du territoire.
Et, parce qu’il n’y a pas d’âge pour jouer avec les mots, et parce que la poésie est aussi une naïveté domestiquée, apprivoisée, nous vous proposons cette année un focus sur la poésie jeunesse à travers la maison d’édition Rue du monde, partenaire de « l’Humanité » et présente chaque année dans les allées de sa fête. Une maison d’édition ouverte sur le monde, qui prend le pari de l’intelligence de ses jeunes lecteurs, du rêve et du rire, de l’âge des premiers mots prononcés à l’adolescence. Nous avons sélectionné pour vous quatre de leurs nouveautés, éditées pour le Printemps des poètes, signés du fondateur de Rue du monde, Alain Serres, du poète Jean-Pierre Siméon ou du cinéaste iranien Abbas Kiarostami.
A chacun ses mots
Qu’est-ce qu’un poème ? Pour sûr, ce qu’on en fait. Arthur est justement parti à la recherche d’un poème, seul remède capable de guérir Léon, son poisson malade. Une quête de mots et de sens à travers une galerie de personnages qui, chacun, ont une petite idée de ce que pourrait être un poème, « un chant de prison », « chaud comme le pain ». Il ne sera finalement que la somme des définitions imagées que chacun en donne. Un beau voyage initiatique dans les mystères de la langue signé Jean-Pierre Siméon. C. G.
Derrière les questions, il y a toujours un poème
Voilà un petit ouvrage où d’enfantines et innocentes interrogations sont prétextes à un instant de légèreté. Une trentaine d’entre elles se suivent sans se ressembler, portant principalement sur le vivant et les liens entre humains et non-humains. Les mots d’Alain Serres apparaissent gracieusement illustrés par Judith Gueyfier, dont les coquelicots viennent s’insérer discrètement dans chaque image. Un livre charmant qui permettra notamment de répondre à l’éternelle question : « Une goutte de pluie existe-t-elle encore après être tombée dans un lac ? »
Sur le chemin de la vie
Les haïkus des tout-petits, d’Alain Serres et Judith Gueyfier, éd. Rue du monde, 16 euros
Alain Serres s’était déjà essayé à la forme aphoristique du haïku, venue du Japon. Avec l’illustratrice Judith Gueyfier, ils ont conçu quelques dizaines de poèmes miniatures et évocateurs, destinés aux tout-petits. L’horizon des premiers âges de la vie s’en trouve éclairci par une approche poétique fine et subtile, que les auteurs ont construite autour de thématiques structurantes (le repas, la sieste, les jeux…). Un bel éveil au monde, tout en concision et en suggestions, qui fait surgir du quotidien quelque magie. C. G.
De petites gouttes pour voir le monde
Quelques gouttes de pluie sur la terre, d’Abbas Kiarostami, illustrations d’Hoda Haddadi, éd. Rue du monde, 9,50 euros
Photographe, peintre et cinéaste de renom de la nouvelle vague iranienne, Abbas Kiarostami (1940-2016) était aussi poète à ses heures perdues. Cinquante-cinq de ses textes destinés aux enfants sont compilés dans « Quelques gouttes de pluie sur la terre », un petit recueil où animaux et éléments se mêlent pour former de courtes leçons de vie. Touchée par les mots lumineux du réalisateur-poète, l’illustratrice iranienne Hoda Haddadi accompagne ses écrits de son imaginaire coloré. P. P.
alain serresprintemps des poètesJean-Pierre Siméonpoésie L'Humanité
De petites gouttes pour voir le monde autrement
Nos recommandations culturellesPablo PatarinPhotographe, peintre et cinéaste de renom de la nouvelle vague iranienne, Abbas Kiarostami (1940-2016) était aussi poète à ses heures perdues. Cinquante-cinq de ses textes destinés aux enfants sont compilés dans « Quelques gouttes de pluie sur la terre », un petit recueil où animaux et éléments se mêlent pour former de courtes leçons de vie. Touchée par les mots lumineux du réalisateur-poète, l’illustratrice iranienne Hoda Haddadi accompagne ses écrits de son imaginaire coloré. P. P.
printemps des poètes L'Humanité
VOD de la semaine — « La Viuda negra » de Arturo Ripstein
Nos recommandations culturellesÀ travers ce mélo provocateur sur la relation sulfureuse d’un prêtre et de sa bonne, le Mexicain Arturo Ripstein fustige la société bien-pensante de son temps — qui d’ailleurs censura le film pendant plusieurs années.
Vincent OstriaDécouvert dans les années 1990 en France — alors qu’il avait débuté en 1966 —, Arturo Ripstein est depuis retombé dans l’oubli, bien qu’il tourne encore aujourd’hui. Hélas, on n’a pas pris la mesure de l’importance de ce cinéaste mexicain, chaînon manquant entre Luis Buñuel et les réalisateurs actuels de ce pays contrasté, comme Iñarritu, Reygadas ou Franco, tous un peu portés sur la cruauté et la provocation, spécialités nationales. Fidèle continuateur du surréaliste espagnol émigré en Amérique latine (Buñuel), Ripstein va s’évertuer à fustiger l’hypocrisie de ses concitoyens et à dézinguer les institutions, notamment la religion catholique, repaire de tartuffes. Comme dans cette « Viuda negra » (« Veuve noire »), où il pourfend avec une belle énergie les faux-semblants et les vices cachés des notables d’une petite ville. Synchrone avec le dernier film du maestro Buñuel (« Cet obscur objet du désir ») et l’explosion du punk en musique, cette œuvre de 1977 démontre en filigrane que sadisme et satanisme sont des conséquences de la religion chrétienne. L’aspect délibérément outrageux (mais bien vu) du film, dont l’enjeu est de stigmatiser les mensonges et les préjugés, réside dans les parenthèses du récit. D’abord dans le prologue désopilant, fort elliptique, où l’on voit l’héroïne, Matea, se livrant à tous les âges de l’enfance à divers actes blasphématoires, dûment châtiés par les religieux dont elle est la pupille. Ensuite dans la dernière partie, où Matea devenue adulte est quasiment poussée à la faute par des villageois sournois et frustrés, puis se métamorphose en imprécatrice quasi satanique après la mort du curé dont elle était la maîtresse. Contre toute attente et malgré ce virage spectaculaire du récit, le film demeure sobre — notamment dans sa partie centrale sur la relation entre les deux amants. Ce film aux accents érotiques, qui mettait en lumière les turpitudes du clergé catholique, déchaîna l’ire des instances religieuses et fut aussitôt censuré au Mexique, ce qui est souvent un gage de qualité, où il ne sortit qu’en 1983. En France il est resté inédit, comme une bonne partie de l’œuvre de ce grand cinéaste qui, comme Buñuel, a donné un coup de fouet au cinéma latino-américain en détournant le mélodrame traditionnel.
La VOD de la semaine L'Humanité
Quand la cruauté inconsciente conduit à la peur
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Avec « ADN », de Dennis Kelly, Marie Mahé met en scène une pièce glaçante sur la dérive d’un groupe de collégiens avec des comédiens investis.
Gérald RossiIls ont les mains rouges. Couleur de sang frais. Du bout des ongles aux poignets. Teinture tenace, indélébile. D’abord silencieux, ils se jaugent, puis hurlent le secret qu’ils partagent. Adam, leur pote, plutôt le souffre douleurs de ce groupe de collégiens dont le passe temps favori est d’aller trainer dans le petit bois médiocre, en marge de la zone industrielle, est mort. Enfin, peut être. Il a obéi à John, le chef autoproclamé de la meute et a traversé l’autoroute. Puis, une des pierres lancées par le groupe l’a atteint à la tête. Alors, il a fait une vilaine grimace, s’est affaissé et a glissé, au bout des grilles, dans le grand trou noir et profond qu’elles sont censé protéger. On n’en voit pas le fond, on ignore la profondeur.
Telles sont les premières minutes de « ADN », la pièce publiée en France en 2011 par Dennis Kelly, que vient d’adapter et de mettre en scène Marie Mahé, dans la traduction de Philippe Le Moine. Kelly, acteur, scénariste et dramaturge britannique prolifique est né en 1969 dans la banlieue de Londres. Il est sait dire, avec une précision d’horloger, l’horreur que produisent les dérives de la société contemporaine dans le cerveau de certains. « ADN » construit au départ pour 11 comédiens, est un de ses textes pièges, dont on ne sort pas indemne.
Seul un vieux banc assure l’intégralité du décor, avec une fresque signée Yol, accroché en fond de scène, qui reproduit les mains du tableau de Michel-Ange « La création d’Adam ». Dans ce lieu unique, à la fois intérieur et extérieur, les protagonistes du drame « sont contraints de rester ensemble pour survivre » souligne Marie Mahé, pour qui « leur incapacité à communiquer, à se comprendre et à parler le même langage les renvoie à leur grande solitude et à leur grande mélancolie ».
Outre John et Adam, portés en alternance par Achille Reggiani et Tigran Mekhitarian, Léa et Cathy, sont interprétées par Léa Luce Busato et Marie Mahé; reste Phil (Maxime Boutéraon) personnage un peu mutique, qui finalement s’impose comme leader du groupe, le seul qui semble oser se servir de ses méninges. Même si ce n’est pas pour la bonne cause.Pour lui, la question essentielle étant : comment se « sortir de la merde ».
Au delà du sensationnel, du fait divers, « ADN » met en jeu les mécanismes de la domination dans un groupe, composé d’individus fragiles, qui, faute de mieux épousent les choix du « chef ». Conscients des conséquences de leur geste, les collégiens découvrent aussi qu’ils sont responsables de leurs actes, mais jusqu’au bout ils imaginent des stratagèmes de sauvetage. Voire de fuite. Sur fond musical de rap, avec par exemple « Tout l’monde s’en fout » de Sofiane, les comédiens, qui ont (presque) l’âge de leurs personnages, les poussent dans des retranchements sans retour. C’est bien vu, bien fait, et donc bien effrayant.
www.la-tempete.frhttps://theatrelepic.comThéâtre L'Humanité
Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon
EnquêteÀ la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.
Rosa MoussaouiLe 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »
Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas » Christian Cambon
Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdomadaire marocain francophone Tel Quel.
Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».
« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».
Comme une atmosphère de Mamounia à Paris
Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-président de la délégation parlementaire au renseignement.
En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.
Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.
Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.
Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.
Un ancien tortionnaire honoré
Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »
Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.
Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »
Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »
Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le PalaisDans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.
Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».
« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »
« Notre allié le plus sûr au Maghreb »
Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’autodétermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.
Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».
Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »
De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.
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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc
ActuL’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.
Jérôme SkalskiLe Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.
L’expulsion de la délégation israélienne
Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTVLe sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
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Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV
Enquête[Mise à jour le 23 février]
BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.
Rosa MoussaouiDans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.
Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».
« Ingérence étrangère »
Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.
Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».
Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.
Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.
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D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.
« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »
Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.
Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »
Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.
Un autre média concerné ?
La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.
Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.
« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».
Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.
Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française
Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du MarocDans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.
Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».
La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifienOmar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »
Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien
Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».
Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »
MarocMarocgatebfmtvmarc-olivier fogiel L'Humanité
Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue
Histoire de la semaineEn vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.
Clément GarciaL’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.
À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.
Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortunePionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.
L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL
Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»
Des métalleux en prison
Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.
Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias
Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».
L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.
Subventions et répression
Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»
Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»
Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».
C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»
Une programmation cloisonnée
Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.
TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.
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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».
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La version définitive du F-35 n’aura finalement pas de nouveau moteur
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.
En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.
Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.
L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.
Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.
Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].
« Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».
« Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…
Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.
L'Humanité
Fatiha et Driss Radi, au nom du fils
Un jour avecLes parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.
Rosa MoussaouiDans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».
mis à l’épreuve d’un cruel isolement
Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.
Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».
Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.
guets-apens et violences policières
Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.
Salir, calomnier, bâillonner...
Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.
Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.
MarocMarocgateOmar Radi L'Humanité
Ignacio Cembrero
Homme du jourRosa MoussaouiC’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.
Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.
pegasusMarocEspagneliberté de la presse L'Humanité
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien
RévélationDes accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés.
Gaël De SantisÀ 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.
À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».
Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.
Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteUne idylle de longue date
Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.
Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.
Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».
Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du MarocEn d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.
« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.
Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.
Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.
De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.
Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».
On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE
Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.
Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.
Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.
Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouieAu mépris du droit international
Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.
Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.
L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.
Une mansuétude incompréhensible
Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.
« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.
En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.
Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.
Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.
Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraouiIl est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.
La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».
Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC
La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…
Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UEL’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.
Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.
« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.
« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.
L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.
Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sangLe Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.
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Le ministère britannique de la Défense obtient une rallonge budgétaire de 5,7 milliards d’euros sur deux ans
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Ce 13 mars, et alors que Londres s’apprête à dévoiler la mise à jour de l’examen intégré de sécurité, de défense et de politique étrangère, publié en 2021, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que le ministère de la Défense [MoD] bénéficierait d’une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres sterling [soit 5,7 milliards d’euros au taux de change actuel] au cours des deux prochaines années afin de lui permettre de « reconstituer et de renforcer ses stocks de munitions », de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins » dans le cadre du pacte AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis].
Cet investissement « fait suite à une hausse de 24 milliards de livres sterling sur quatre ans des dépenses de défense en 2020, la plus forte augmentation soutenue depuis la guerre froide », ont rappelé les services du Premier ministre britannique.
Pour rappel, en septembre 2020, l’un des prédécesseurs de M. Sunak, Boris Johnson, avait annoncé que le MoD disposerait de 16,5 milliards de livres sterling supplémentaire, en plus des 7,6 milliards qui avaient déjà été prévus. C’est « un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide », avait-il souligné à l’époque. Un effort qui devait surtout profiter à la Royal Navy…
Par ailleurs, M. Sunak a assuré qu’il ferait le nécessaire pour porter les dépenses militaires britanniques à 2,5% du PIB « à plus long terme »… mais pas avant deux ans. « Le Royaume-Uni aura une conversation avec les Alliés sur la position future et le partage des charges lors du sommet de l’Otan, en Lituanie cet été. Nous reverrons les dépenses de défense après 2025, à la lumière de cette ambition », a en effet indiqué 10 Downing Street.
Cela étant, certains estiment outre-Manche que cet enveloppe de 6 milliards de livres sterling et cette promesse de porter les dépenses militaires à 2,5% du PIB sont insuffisantes pour continuer à soutenir l’Ukraine sans affaiblir la défense britannique, celle-ci étant aux prises avec un risque de ruptures capacitaires, notamment au niveau des forces terrestres, mal loties au cours de ces dernières années.
D’ailleurs, il y a encore peu, le ministre britannique de Défense, Ben Wallace, plaidait pour porter son budget à 3% du PIB d’ici 2030… Et c’était la raison pour laquelle il avait apporté son soutien à Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street, avant de se rallier à M. Sunak. « Sans ce changement, nous nous dirigeons vers moins de 2%. Mais selon les prévisions actuelles, cela représente environ un budget de 100 milliards de livres sterling en 2029-30. Nous sommes actuellement à 48 milliards de livres sterling. Voilà donc la différence. En huit ans, c’est une somme énorme », fit-il d’ailleurs valoir, en septembre dernier.
A priori, cette rallonge budgétaire devrait permettre à la British Army de moderniser son artillerie [dont une bonne partie a été cédée à l’Ukraine]. En tout cas, M. Wallace s’y était engagé en annonçant, en janvier, une accélération du programme MPF [Mobile Fires Platform] afin de le faire aboutir avant 2030.
Quoi qu’il en soit, selon l’agence Reuters, la revue stratégique actualisée va mettre en garde contre l’approfondissement des liens entre la Chine et la Russie… ainsi que contre la coopération croissante en matière militaire entre Moscou et Téhéran. En outre, elle devrait plaider pour un changement d’approche à l’égard de Pékin, qui sous l’égide du Parti communiste chinois [PCC], pose un « un défi historique et systémique avec des implications pour presque tous les domaines de la politique gouvernementale et de la vie quotidienne des Britanniques ».
Le PCC a « poursuivi une modernisation rapide et opaque » de l’Armée populaire de libération [APL], « avec d’énormes investissements », « militarisé des îles contestées en mer de Chine méridionale et refusé de renoncer à l’usage de la force pour atteindre ses objectifs concernant Taiwan », détaille le document. D’où l’intérêt de Londres pour la région Indo-Pacifique…
Mais, dans l’immédiat, la Russie reste « toujours la menace la plus aiguë », affirme cette revue stratégique actualisée. « Ce qui a changé, c’est que notre sécurité collective est désormais intrinsèquement liée à l’issue du conflit en Ukraine », estime-t-elle.
L'Humanité
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019
RévélationJamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Thomas LemahieuQuand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Derrière l’ONG, une organisation « présumée criminelle »
Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.
« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »
Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…
Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.
Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.
Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence
Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.
Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».
Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européenDans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.
L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.
En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteFight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…
Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes
Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.
Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.
Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.
Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.
« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve
Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »
Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir françaisSollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»
Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.
C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»
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Un sous-marin nord-coréen aurait lancé deux missiles de croisière « stratégiques » pour la première fois
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
En septembre 2021, la Corée du Nord se félicita de l’essai réussi d’un ‘système de missile de croisière d’attaque terrestre » de longue portée [1500 km], décrit comme « stratégique », avait été probablement développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe.
En tout cas, ce succès traduisait une évidente avancée technologique, qui plus est rapide puisque la mise au point de missiles de croisière « stratégiques », c’est à dire susceptibles d’emporter une charge nucléaire, avait été décidée dans le cadre d’un plan quinquennal lancé deux aux plus tôt. Depuis, Pyongyang a procédé à d’autres tirs de tels engins, comme en octobre 2022 et en février dernier. Connus sous le nom de « Hwasal-2 », ceux-ci ont affiché des performances améliorées, avec notamment une portée de 2000 km.
Évidemment, de tels missiles de croisière posent de nouveaux problèmes aux forces sud-coréennes et japonaises dans la mesure où, en raison de leur trajectoire et de leur manoeuvrabilité, ils sont beaucoup plus difficile à détecter… et donc à contrer. D’ailleurs, celles-ci n’auraient pas été en mesure de repérer les quatre Hwasal-2 tirés en février…
Et la situation pourrait se compliquer davantage si les dernières affirmations de Pyongyang sont vérifiées. Alors que les forces américaines et sud-coréennes s’apprêtaient à donner le coup d’envoi de leur exercice conjoint « Freedom Shield 23 », d’une ampleur inégalée depuis cinq ans, la Corée du Nord a en effet assuré avoir lancé deux « missiles de croisière stratégiques » depuis un sous-marin, en l’occurrence le « 8.24 Yongung », qui naviguait alors dans la baie de Kyongpho, au large de Sinpo.
Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les deux missiles ont volé pendant près d’une heure et parcouru 1500 km, selon une trajectoire « en forme de huit », avant d’atteindre « précisément » leur cible. « La manœuvre a confirmé la fiabilité du système d’arme et permis de vérifier que la capacité d’attaque des sous-marins constitue l’une des principales forces de dissuasion nucléaire de la République populaire démocratique de Corée », a-t-elle commenté. Et d’insister : « L’exercice […] a vérifié la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion d’une guerre nucléaire dans différents espaces ».
BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq
— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023
Cependant, s’il a dit avoir observé les deux tirs, l’état-major interarmées sud-coréen [JCS] a affirmé que les « détails donnés par Pyongyang ne correspondaient pas exactement aux informations » qu’il a recueillis. « Les autorités militaires sud-coréennes sont en train d’analyser à quel niveau l’annonce nord-coréenne est exagérée », a indiqué KBS World.
Affichant un déplacement de 2000 tonnes en immersion pour une longueur de 68 mètres, le 8.24 Yongung [« Héros du 24 août », en français] est un sous-marin expérimental de type « Sinpo », connu pour avoir prétendument tiré un missile balistique mer-sol, à deux reprises [en août 2016 et en otobre 2021, ndlr]. Ce qui, dans les deux cas, n’avait pas pu être vérifié, d’autant plus qu’une barge utilisée pour les tirs sous-marins avait été repérée près de la zone de lancement grâce à l’imagerie satellitaire…
Quoi qu’il en soit, si ce qu’avance Pyongyang s’avère exact, alors ce tir de deux missiles de croisière par un sous-marin nord-coréen serait une « double » première. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait tiré qu’un seul missile [balistique] à la fois. En outre, hormis la Russie [Kalibr], la France [MdCN] et les États-Unis [Tomahawk], peu de pays disposent d’une telle capacité
« Les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils sont susceptibles de tirer sont difficiles à détecter et parcourent des distances relativement plus courtes, ce qui les rend plus compliqués à contrer », a noté Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, cité par le Wall Street Journal.
L'Humanité
Mondial. Le Maroc termine au pied du podium
ActuLes Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.
Nicolas GuillerminPremière équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).
La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »
Rythme enlevé en début de rencontre
Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.
C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).
Les Marocains se créent quelques occasions
Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.
Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.
FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc Opex 360
Ventes d’armes : La France va-t-elle bientôt doubler la Russie?
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Durant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.
« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.
Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.
Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.
« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.
Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».
En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.
Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.
« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.
Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.
L'Humanité
L’extrême droite échoue à gâcher la fête
ActuLe camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.
Nada Abou El AmaimJoie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.
Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.
L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. « Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.
Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde antifasciste.
La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.
FootballExtrême droiteMaroc Opex 360
MBDA en dit un peu plus sur l’ASN4G, le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].
L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.
Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.
Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.
Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».
Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».
« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».
Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.
Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.
Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».
« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.
« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».
Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».
Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.
Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».
Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».
France24 - Monde
"Je n'ai aucun regret" : une Polonaise risque la prison pour avoir aidé une femme à avorter
Publié le : 14/03/2023 - 07:10
Bahar MAKOOI
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Le procès d’une militante féministe polonaise ayant fourni des pilules abortives à une femme victime de violences conjugales se poursuit mardi en Pologne. Pour la première fois en Europe, une activiste ayant aidé une femme à avorter risque la prison ferme.
Accusée d'avoir fourni une aide à l'avortement, Justyna Wydrzynska sera entendue pour la sixième fois, mardi 14 mars, par un tribunal de Varsovie. La fondatrice du collectif Abortion Dream Team, qui lutte en Pologne pour le droit à l'avortement, encourt jusqu'à trois ans de prison. Elle est poursuivie par la justice polonaise depuis avril 2022 pour avoir fourni des pilules abortives à une Polonaise qui en avait fait la demande.
"C'est la première fois en Europe qu'une activiste risque la prison pour avoir porté assistance à une femme souhaitant avorter", souligne Mara Clarke, co-fondatrice de Supporting Abortions for Everyone (SAFE), qui défend l'accès à l'avortement dans toute l'Europe.
En Pologne, il est légal de donner des informations sur l'IVG. Mais l'avortement reste interdit, sauf en cas de viol, d'inceste ou de mise en danger pour la vie de la mère. Même en cas de malformation grave du fœtus, l'avortement reste quasi-impossible.
>> À lire : En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d'accéder à l'avortement
Sur place, les militantes polonaises comme celle du collectif Abortion Dream Team parcourent le pays, informent les femmes, et réalisent un travail de fond délicat et "risqué", comme le souligne Mara Clarke. Mais si quelqu'un a besoin de recourir à une IVG, l'envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur, par une organisation tiers.
C'est dans ce contexte que Justyna Wydrzynska a répondu à l'appel au secours d'Anna, enceinte d'environ 12 semaines et victime de violences conjugales, en lui fournissant dans l'urgence un paquet de pilules abortives qu'elle avait gardé chez elle. "Tout ça s'est déroulé pendant la crise du Covid, en 2020", détaille Mara Clarke. "Les services postaux ne fonctionnaient pas correctement et on ne savait pas si les médicaments seraient livrés à temps depuis l'étranger pour aider cette femme".
"Le mari d'Anna l'avait empêchée une première fois d'aller se faire avorter en Allemagne. Et cette fois-ci, il a confisqué ses médicaments après avoir surveillé ses communication", poursuit la militante.
L'homme, soupçonné de violences conjugales, a ensuite appelé la police et dénoncé Justyna Wydrzynska, dont le domicile a été perquisitionné. La femme a fait une fausse couche quelques jours après que son mari ait alerté la police.
Un procès pour l'exemple
"Les autorités veulent faire dire à Justyna qu'elle regrette son geste et qu'elle ne le refera plus. Mais elle refuse", raconte Mara Clarke, en contact permanent avec la prévenue. "Elle est fatiguée car l'affaire dure, mais elle est déterminée à poursuivre ses activités".
Pour Mara Clarke, "le fait que Justyna Wydrzynska risque trois ans de prison pour avoir répondu à la demande d'aide d'une femme et d'une mère qui tentait d'échapper à une relation abusive est en soi un crime - contre la liberté de disposer de son corps et contre les droits de l'Homme".
Loin d'avoir intimidé les militantes féministes, le sort de Justyna Wydrzynska a ravivé leur combat. À chaque audience, devant le tribunal, des dizaines d'entre elles se rassemblent avec des banderoles proclamant "J'aurais fait comme Justyna".
Dans une lettre rendue publique le 2 mars par le site d'investigation OKO.press, la femme secourue par Justyna Wydrzyńska, la remercie pour son aide : "C'était une expression d'humanité. Parce que dans une situation où des personnes qui avaient le devoir moral et, pour certaines d'entre elles, le devoir légal de m'aider, se tenaient debout en se lavant les mains, vous seule m'avez donné la main".
Trial of Justyna Wydrzyńska starts today in Warsaw. She could be imprisoned for 3 years for providing an abortion pill to a woman who needed it. It's the first case where prosecution goes after an activist. pic.twitter.com/gNPLyDMcfD
April 8, 2022"Je n'ai aucun regret"
"L'affaire étant médiatisée, on parle enfin de la réalité des IVG en Pologne", analyse Mara Clarke, qui se réjouit que, d'une certaine manière, "les femmes en entendent parler et savent qu'elles peuvent nous contacter en cas de besoin".
De son côté, Justyna Wydrzynska n'a pas baissé les bras, et dispose même de quelques soutiens politiques. Elle est intervenue le 6 mars devant des députées polonaises du parti de centre-gauche Nowa Lewica pour défendre son action. Très émue, elle a déclaré à propos de l'affaire d'Anna : "Si je pouvais remonter le temps, je le referais. Je n'ai aucun regret".
Le lendemain était débattue au Parlement polonais une proposition de loi intitulée "L'avortement est un meurtre", visant à criminaliser la communication d'informations sur l'IVG. Un texte qui a finalement essuyé le refus d'une très grande majorité de parlementaires.
Właśnie trwa debata w Sejmie nad haniebnym projektem Kai Godek, która chce wsadzać do więzienia osoby pomagające kobietom w aborcjach. Takie jak Justyna Wydrzyńska.Ale nie ma na to naszej zgody. pic.twitter.com/Uwz4yqOmMA
March 7, 2023Pendant ce temps, plusieurs femmes sont décédées en Pologne, en 2021 et 2022, après qu'un avortement leur a été refusé, relate la Rtbf. L'une d'entre elles, Agnieszka, est morte le 25 janvier 2022, après "un choc septique lié à sa grossesse", selon sa famille. Enceinte de jumeaux, elle perd un fœtus, puis un second. Mais les médecins ont tardé à lui extraire, citant la loi sur l'avortement adoptée par le gouvernement polonais.
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DROITS DES FEMMES
En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement
DROITS DES FEMMES
En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"
DECRYPTAGE
Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
L'Humanité
Le réconfort du bœuf bourguignon
ActuFigure de proue de la gastronomie bourguignonne, c’est un plat à consommer avec modération, mais avec beaucoup de plaisir.
Noé BlouinTerroir à la cuisine riche et généreuse, la Bourgogne possède bon nombre de recettes qui ont assuré sa renommée à la cuisine française. Escargots ou cuisses de grenouilles au beurre d’ail, coq au vin, jambon persillé, œufs en meurette… Tous ces mets classiques ont été revisités par nos plus grands chefs. S’il fallait n’en retenir qu’un pour représenter l’extraordinaire vivier culinaire traditionnel de cette région, ce serait le bœuf bourguignon. Sa recette allie les deux produits phares de la région : la viande charolaise et le vin.
Une viande choisie avec précaution
Si Hitchcock avait été cuisinier plutôt que cinéaste, il aurait certainement déclaré : « Pour faire un bon bœuf bourguignon, vous avez besoin de trois choses : une bonne viande, une bonne viande et une bonne viande. » Pièce maîtresse de ce plat traditionnellement réservé aux jours de fêtes, la viande doit être choisie avec précaution. Pour le morceau, la macreuse ou le paleron sont des valeurs sûres. La longue cuisson du paleron permet en effet au collagène qu’il contient de se changer en gélatine, apportant ainsi le moelleux recherché sous la dent. La macreuse, moins grasse et plus persillée, se prête tout aussi bien aux recettes à mijoter, mais elle a un goût plus affirmé.
Côté vin, cela ne sert à rien de sélectionner un grand cru pour cuisiner, mais évitez de choisir un vin de mauvaise qualité qui pourrait altérer le goût du plat. Une bouteille de caractère, comme celles issues des châteaux du Sud-Ouest, est une très bonne option.
Se laisser aller à quelques fantaisies
Mettons tout de suite fin au débat : non, il n’y a pas de carottes dans la garniture classique du plat, juste des oignons et du lard. Mais cela n’empêche pas de se laisser aller à quelques fantaisies. Les poireaux, les champignons, ou le fond de veau sont autant de possibilités pour agrémenter un bourguignon. Quant à la technique du carré de chocolat, censé brunir la sauce et en atténuer l’acidité, là encore les avis sont partagés. Dans le déluge de saveurs que propose cette recette, difficile de vraiment sentir la différence avec ou sans cacao.
Une cuisson longue pour garder un maximum de protéines
Cuisiné dans sa forme la plus traditionnelle, le bœuf bourguignon a de quoi faire peur aux nutritionnistes. Pour ceux qui surveillent leur ligne de près, il est heureusement possible d’ôter un peu de gras superflu. Lier la sauce au beurre n’est pas une nécessité absolue. Une belle réduction, après avoir enlevé la viande, suffit, par exemple, à lui donner une texture onctueuse. Bien dégraisser la viande avant de la saisir permet aussi de s’épargner quelques calories.
La cuisson longue du plat à basse température est parfaite pour garder un maximum de protéines contenues dans les aliments. Elle permet aussi une meilleure digestion. En résumé, et puisqu’il faut savoir se faire plaisir, le bœuf bourguignon n’a pas volé son image de repas festif, convivial et réconfortant.
Quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce. © Getty Images/iStockphoto
Bœuf bourguignon allégé
Préparation : 4 h 30Difficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 500 g de macreuse de bœuf (charolais, de préférence), 3 carottes (pour cette recette), 3 oignons, 850 g de pommes de terre, 100 g de lardons fumés, 1 bouteille de vin rouge, 1 cuillère à soupe de farine, 1 bouquet garni.
- Éplucher les oignons et les carottes, puis les découper.
- Couper les morceaux de viande en cubes d’environ 4 cm et enlever le surplus de graisse.
- Mettre la viande et les carottes dans un saladier. Verser l’intégralité de la bouteille de vin rouge et laisser mariner le tout au frais au minimum 2 heures.
- Dans une cocotte, bien saisir les lardons et les oignons à feu vif, sans ajouter de matière grasse, puis réserver. Dans le même récipient, ajouter une cuillère d’huile d’olive et saisir les morceaux de viandes 5 minutes. Ajouter la farine et mélanger puis réserver.
- Une fois la cocotte vide, garder le feu vif et déglacer avec quelques centilitres de la marinade au vin rouge. Racler le fond du récipient à la cuillère en bois pour décoller les sucs.
- Baisser à feu doux et ajouter la viande, les oignons, les carottes, les lardons, le vin rouge et le bouquet garni. Si le liquide ne recouvre pas entièrement les autres ingrédients, ajouter de l’eau jusqu’à hauteur. Laisser mijoter le tout pendant au moins 2 heures en mélangeant de temps en temps. La règle est simple avec le bourguignon, plus il cuit longtemps à basse température, meilleur il est.
- Avant de servir, éplucher les pommes de terre et les cuire une vingtaine de minutes à l’eau bouillante salée.
- Dresser les assiettes avec quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce.
Bon et sain Opex 360
L’idée de livrer des avions F/A-18 Hornet à l’Ukraine fait polémique en Finlande
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
Lors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.
En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.
Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…
« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.
Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.
“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”
Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC
— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023
« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.
Pour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.
Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.
Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.
France24 - Monde
La Chine met fin à trois ans de restrictions et relance ses délivrances de visas
Publié le : 14/03/2023 - 05:35
FRANCE 24
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À partir de mercredi, la Chine, qui avait fermé ses frontières en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, recommencera à délivrer "tous types de visas" pour les ressortissants étrangers, y compris les touristes.
La Chine va reprendre à compter de mercredi 15 mars la délivrance de "tous types de visas", y compris ceux à des fins touristiques, après trois ans de restrictions draconiennes qui ont fermé le pays au monde en raison de l'épidémie de Covid-19.
La Chine, premier pays touché par ce qui était alors un mystérieux virus, avait brutalement fermé en mars 2020 ses frontières à tous les détenteurs de visa, y compris les titulaires de permis de résidence, par crainte d'une nouvelle vague de contaminations depuis l'étranger.
Au plus fort de l'épidémie, de nombreux expatriés s'étaient ainsi retrouvés dans l'impossibilité de rentrer après leur départ de Chine, tandis que le nombre de vols internationaux avait été drastiquement réduit par les autorités chinoises. Des assouplissements avaient toutefois été consentis avec la reprise progressive des visas d'affaires ou pour réunion familiale.
Mais les échanges entre la Chine et l'étranger sont restés fortement limités durant près de trois ans, par l'obligation d'une quarantaine dès l'arrivée sur le territoire chinois pour tous les voyageurs. Cette mesure emblématique de la politique sanitaire dite du "zéro Covid" de Pékin a été levée en janvier, à la faveur d'un retour progressif à une vie normale en Chine. La suspension depuis 2020 des visas touristiques demeurait le dernier vestige de cette politique sanitaire.
Reprise du tourisme
À partir de mercredi, la Chine recommencera à délivrer "tous types de visas" pour les ressortissants étrangers, selon un avis publié par le ministère chinois des Affaires étrangères. Les ambassades de Chine aux États-Unis et en France ont publié en ligne des notices similaires.
Les visas délivrés avant la fermeture des frontières le 28 mars 2020 et qui n'ont pas encore expiré retrouvent leur validité pour se rendre en Chine, précisent les documents. La Chine va également rétablir les possibilités de certaines entrées sans visa, dont celles vers l'île touristique de Hainan (Sud) ou celles permises aux croisiéristes faisant escale à Shanghai.
L'annonce intervient au lendemain de la clôture d'une importante session annuelle du Parlement chinois, qui a reconduit le président Xi Jinping pour un nouveau mandat de cinq ans – le troisième – à la tête du pays et désigné un nouveau Premier ministre. Li Qiang a averti lundi qu'il serait difficile pour son pays d'atteindre cette année son objectif de croissance "d'environ 5 %", déjà l'un des plus faibles depuis des décennies.
Avant de se fermer au reste du monde, la Chine avait accueilli en 2019 quelque 65,7 millions de visiteurs internationaux, selon les données de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies.
Depuis janvier, les ressortissants chinois peuvent de nouveau quitter leur pays pour faire du tourisme. Durant l'épidémie, seuls les déplacements pour raisons impérieuses étaient autorisés tandis que les autorités chinoises avaient suspendu la délivrance des passeports.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le nouveau Premier ministre chinois fustige la "répression" américaine visant son pays
Chine : Xi Jinping obtient un inédit troisième mandat de président
Le Débat de France 24
Xi Jinping tout puissant ? La Chine augmente son budget militaire pour 2023
Opex 360
L’US Air Force teste un concept visant à réduire les équipages de ses avions de transport C-130J Hercules
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].
Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
L'Humanité
Bordeaux, si gourmande, si belle et gironde
ActuSous ses faux airs de provinciale placide, « la Perle de l’Aquitaine » est, avec son centre-ville chargé d’histoire, la deuxième ville de France en termes de monuments classés. Des cannelés dans l’assiette aux mascarons des façades, une délicieuse escapade s’offre à vous. Suivez le guide.
Anne DrivasAu cœur d’une des plus fameuses régions viticoles de France connue du monde entier, Bordeaux s’est construite sur les bords de la Garonne, à deux pas de l’océan. Elle lui doit son existence même, son histoire, sa fortune, mais aussi sa douceur de vivre. Entre les deux rives du fleuve et ses quais, Bordeaux est riche de nombreux quartiers aux ambiances très différentes. Nous débutons notre escapade par le cœur de la ville, le quartier Saint-Seurin. Place Pey-Berland où siège l’actuel hôtel de ville, on ne peut manquer l’imposante basilique Saint-Seurin, construite sur une nécropole antique du IVe siècle. Il ne reste plus aujourd’hui du vaste édifice roman bâti au XIe siècle que le porche, le chevet, la crypte et la base du clocher. Il est néanmoins classé monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998 comme une des étapes du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Quelques rues plus loin, nous voici sur la place Meynard. En son centre, un pur joyau du gothique flamboyant du XIVe siècle, la basilique Saint-Michel, le plus haut bâtiment de la ville dont la flèche culmine à 114 mètres, offrant un panorama à 360° degrés (5 euros l’ascension).
Faire son marché avec l’archange
Vous êtes redescendu sur terre, et il est temps de céder à une pause gourmande toute profane car vous vous trouvez entre le marché Saint-Michel en plein air et celui des Capucins, dans le ventre de Bordeaux. Et, en ce samedi matin, c’est jour de marché, autant dire d’effervescence dans le « quartier de l’archange », l’un des plus chaleureux et des plus éclectiques de la ville. Pour se mettre dans l’ambiance, rien de mieux que quelques huîtres en provenance directe du bassin d’Arcachon, accompagnées d’un verre de blanc bien sec. Les becs sucrés se rabattront sur les incontournables petits gâteaux emblématiques de la région, les fameux cannelés bordelais. On en trouve sur de nombreux étals même si deux institutions continuent de faire la course en tête, la Toque cuivrée (rue Sainte-Catherine) et la Maison Baillardran (rue de la Porte-Dijeaux). Cuits dans un moule en cuivre, parés d’une robe croquante et dorée, au cœur moelleux délicatement parfumé au rhum et à la vanille, les cannelés bordelais sont tout simplement un pur délice.
Une fois rassasiés, retour au plaisir des yeux. Nous prenons la direction de « la Grosse Cloche », l’un des plus vieux beffrois de France et seul vestige des anciens remparts de la ville dont les cloches rythment la vie bordelaise depuis le XIIIe siècle. La Grosse Cloche porte bien son nom puisqu’elle mesure 2 mètres de haut et de diamètre. On estime son poids à 7 750 kilos. Une plaque en latin rappelle ses missions : « J’appelle aux armes, j’annonce les jours, je donne les heures, je chasse l’orage (les nuages), je sonne les fêtes, je crie à l’incendie ». La Grosse Cloche sonne six fois par an à l’occasion de certaines célébrations et le premier dimanche de chaque mois à midi pendant un quart d’heure. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1886 et se visite uniquement avec un guide le samedi matin. Véritable camp retranché, ce monument présente des portes de 10 centimètres d’épaisseur aux énormes verrous et a longtemps servi de prison. Il est imbriqué dans les constructions voisines, ce qui le différencie des autres portes de Bordeaux. Clocher de l’ancien hôtel de ville, elle figure à ce titre sur les armoiries de la ville.
Un théâtre tricentenaire
Nous revenons à présent sur nos pas pour revenir à la porte Cailhau, puis à la rue du Pas-Saint-Georges et la rue Sainte-Catherine, la plus grande rue piétonne d’Europe avec ses 1 200 mètres de long et ses 10 mètres de large. Percée en 1984, la rue Sainte-Catherine relie la place de la Comédie (et le Grand Théâtre vers lequel nous nous dirigeons) et la place de la Victoire (avec la porte d’Aquitaine). Depuis 2015, la rue Sainte-Catherine accueille la « promenade Sainte-Catherine », un centre commercial de 3 kilomètres de magasins à ciel ouvert. N’en oubliez pas pour autant de lever les yeux et d’admirer les macarons sur les façades des immeubles et hôtels particuliers !
Situé à côté de la prestigieuse allée de Tourny, à deux pas de la place des Quinconces et du monument aux Girondins, le Grand Théâtre de Bordeaux rayonne depuis plus de trois siècles sur la vie culturelle et possède l’une des plus belles salles de théâtre XVIIIe au monde. Opéra, jazz, classique, danse, festivals thématiques, vous trouverez forcément comment terminer la soirée en beauté. Avant d’aller dîner dans le quartier.
Une cité tout entière dédiée au vin
Cité viticole mondialement connue, capitale du plus grand vignoble français, Bordeaux a évidemment l’embarras du choix en matière de bars à vins et de bonnes tables. Elle a aussi, depuis 2016, sa Cité du vin. Un lieu d’exposition sur plus de 13 000 mètres carrés entièrement consacré à la connaissance, et même à la civilisation, du divin breuvage. La Cité du vin accueille chaque année jusqu’à 400 000 visiteurs venus de France et du monde entier. Musée, expositions, conférences, ateliers, dégustations… tout est axé ici autour de la découverte des caractères et caractéristiques du vin à travers son histoire, sa géographie, ses cépages mais aussi l’importance d’une filière en termes d’emplois, de chiffre d’affaires, d’exportation dans un lieu culturel emblématique. Un patrimoine national à découvrir, à préserver et à goûter… mais toujours avec modération ! La Cité du vin, 134, quai de Bacalan. Tél. : 05 56 16 20 20. laciteduvin.com
Découverte France24 - Monde
Détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : le rêve israélien d'un front anti-iranien s'éloigne
Publié le : 13/03/2023 - 19:29
Marc DAOU
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Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran est considéré comme un des évènements diplomatiques majeurs des dix dernières années dans la région. Même si les contours de cet accord, signé à Pékin, restent flous, il risque de bouleverser la donne régionale. Notamment pour Israël, qui s’activait pour se rapprocher de Riyad afin de créer un front arabo-israélien face aux ambitions nucléaires iraniennes. Décryptage.
Le récent rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui ont annoncé, vendredi 10 mars, avoir conclu un accord visant au rétablissement de leurs relations diplomatiques rompues depuis sept ans, est un évènement géopolitique majeur pour le Moyen-Orient.
Annoncé à l'issue de pourparlers qui se sont déroulés à Pékin, ce rapprochement pourrait en effet avoir, selon les experts, de nombreuses conséquences pour les principaux acteurs de la région.
Outre la guerre au Yémen, où Riyad et Téhéran s’affrontent indirectement depuis 2015, les crises au Liban et en Irak, où la pétromonarchie sunnite et la République islamique chiite soutiennent des adversaires politiques, cette annonce risque de bouleverser la donne pour Israël.
Un échec diplomatique pour Benjamin Netanyahu ?
Même si on ignore quels compromis ont été consentis par les uns et les autres du côté de Pékin pour parvenir à ce rapprochement, et que les bonnes intentions des deux rivaux restent à prouver, d’aucuns se demandent si cette détente peut contrecarrer les plans de l’État hébreu et de l’administration Biden qui œuvraient en coulisses en faveur d’un accord de normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite.
Longtemps tenu à l’écart sur la scène régionale en raison du conflit israélo-palestinien, l’État hébreu a normalisé ses relations avec plusieurs pays du Golfe, les Émirats arabes unis et Bahreïn, dans le cadre des accords d’Abraham parrainés par l’administration Trump en 2020. Avec un feu vert tacite de l’Arabie saoudite qui domine le Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Peu après l’annonce de l’accord conclu en Chine, l'opposition israélienne a tiré à boulets à rouges sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu en l’accusant d’avoir offert une victoire diplomatique aux Iraniens. Il est notamment reproché à son gouvernement, empêtré dans sa très controversée réforme de la justice, de ne pas avoir réussi à faire entrer l'Arabie saoudite dans les Accords d'Abraham pour isoler un peu plus Téhéran et créer un front commun arabo-israélien face à la menace nucléaire iranienne. Le programme nucléaire iranien est perçu comme une menace existentielle par l’ensemble des forces politiques israéliennes.
"L'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran est un échec total et dangereux de la politique étrangère du gouvernement israélien", a lancé le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid sur Twitter.
"Cette annonce n’est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle pour Israël, mais Yaïr Lapid est dans son rôle et dans une posture politique extrêmement légitime parce qu’après tout Benjamin Netanyahu est le grand artisan des Accords d’Abraham", estime Frédéric Encel, maître de conférences à Science-Po et docteur en géopolitique.
Et de poursuivre : "Benjamin Netanyahu s’est fait fort, lors des dernières campagnes électorales successives, d’être celui qui parviendrait à planter un drapeau israélien sur le sol saoudien, autrement dit à ouvrir des relations diplomatiques avec la monarchie wahhabite. Or avec ce rapprochement irano-saoudien, il est clair qu’Israéliens et Saoudiens n’en prennent pas le chemin, même si de toute façon, la monarchie wahhabite n’avait pas l’intention, jusqu’ici, de franchir le pas pour ouvrir des relations diplomatiques avec Israël".
Un rapprochement israélo-saoudien compromis ?
Même si le conflit israélo-palestinien n’est plus prioritaire pour l’Arabie saoudite, la récente flambée des violences dans les territoires palestiniens, concomitante avec l’arrivée au pouvoir, fin décembre, du gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël, rend difficile un revirement diplomatique à court terme pour le pays qui abrite les deux sites les plus sacrés de l'islam.
Selon Simon Mabon, professeur en relations internationales et spécialiste du Moyen-Orient à l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni, l’Arabie saoudite dirigée par le prince héritier Mohammed Ben Salmane n’est tout simplement pas prête à signer des accords avec Israël.
"Les Saoudiens discutent avec les Israéliens, ce n’est un secret pour personne, mais ils ne sont pas prêts à normaliser leurs relations comme l’ont fait certains de leurs voisins du Golfe, parce que les répercussions d’un tel rapprochement vont au-delà du domaine politique et induisent d’énormes conséquences dans l'ensemble du monde musulman, estime-t-il. Pour franchir le pas, Riyad aura besoin d’un accord global très large avec les États-Unis, or je ne pense pas que Mohammed Ben Salmane ait très envie d’offrir une telle victoire diplomatique à l’administration Biden, vu l’état de ses relations avec Joe Biden, qui ne sont pas particulièrement étroites, ce qui complique un peu plus la donne pour ce dossier".
Toutefois, les experts s’accordent pour indiquer que le rapprochement entre Téhéran et Riyad n’aura pas de conséquence fatale pour les relations qu’entretiennent dans l’ombre Israël et l’Arabie saoudite. Après tout, ces derniers mois, les Émirats arabes unis ont repris leurs relations diplomatiques avec l'Iran, sans le moindre impact sur les relations déjà bien engagées entre Abu Dhabi et Tel-Aviv.
Alors que les négociations étaient déjà en cours avec les Iraniens, Riyad n’a pas hésité à montrer des signes positifs l'année dernière, en ouvrant notamment, à l’occasion de la tournée régionale de Joe Biden, son espace aérien à "tous les transporteurs". Un geste de bonne volonté qui a levé de facto les restrictions pour des avions à destination et en provenance d'Israël.
Deux quotidiens américains de référence, le Wall Street Journal et le New York Times, ont rapporté cette semaine que Riyad a fait monter les enchères ces derniers mois en cherchant à obtenir des garanties de sécurité de la part de Washington et une assistance sur son programme nucléaire civil, en échange d'une normalisation avec Israël. Un prix élevé que les États-Unis n’ont pas accepté de payer, pour le moment, quitte à laisser la Chine s’engouffrer au Moyen-Orient.
La Chine au Moyen-Orient, une bonne nouvelle pour Israël ?
Après la signature, en mars 2021, d’un accord de "coopération stratégique et commerciale sur 25 ans" entre Pékin et Téhéran, la visite remarquée, en décembre, du président chinois, Xi Jinping, en Arabie saoudite, et maintenant l'accord saoudo-iranien, la Chine semble prête à jouer un rôle prépondérant dans une région délaissée par les États-Unis. Et pas seulement un rôle économique. Au grand dam des Israéliens ?
"Israël a beau avoir des relations cordiales avec la Chine, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle du point de vue des Israéliens de voir un nouvel interlocuteur intervenir dans la région, a fortiori une grande puissance mondiale comme la Chine, souligne Frédéric Encel. À partir du moment où les États-Unis étaient prépondérants pendant un demi-siècle, dans un rôle de juge et arbitre, la situation était plutôt confortable pour Israël. Si demain Pékin devait sérieusement concurrencer Washington dans la région, cela ouvrirait une alternative qui n’est pas forcément du meilleur grain pour Israël".
Et de conclure : "De toute façon, qu’il y ait rapprochement entre Riyad et Téhéran ou pas, que les Chinois décident de s’impliquer dans la région ou pas, les Israéliens sont obnubilés par la potentielle capacité des Iraniens de se doter à terme de la bombe nucléaire. Et quelle que soit la nature ou la coloration politique du gouvernement en Israël, ils ne le permettront pas".
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La France salue avec prudence le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite
L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques
Nucléaire : Téhéran donne des gages aux inspecteurs de l'AIEA
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L’US Air Force veut retirer ses derniers avions d’attaque A-10 Warthog du service avant 2030
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
L'Humanité
Lectures pour s’évader
ActuCroisement malin entre les escape games modernes et les classiques « Livres dont vous êtes le héros », les livres-jeux de nouvelle génération offrent des expériences inédites et exaltantes.
André GoulvenDepuis une dizaine d’années, aux quatre coins des centres-villes et des zones commerciales, les « escape games » ont fait leur apparition. Le principe de la plupart d’entre eux est plutôt simple : une pièce fermée et truffée d’énigmes, un scénario à démêler et une équipe invitée à s’entraider pour en venir à bout. En quête de toujours plus d’immersion, le public s’est vite approprié ces nouvelles expériences ludiques. Dans le sillage de cet engouement pour les casse-tête romancés, le concept des livres-jeux, inspirés des « livre dont vous êtes le héros », qui avaient connu un succès fracassant dans les années 1980, fait un beau retour dans les rayons des librairies. Si l’idée reste la même qu’à l’époque – aller de page en page dans le désordre pour avancer dans l’histoire –, l’ajout d’énigmes dans ces nouvelles moutures richement illustrées fait toute la différence. Ces livres-jeux offrent ainsi la possibilité de vivre une expérience qui rappelle celle de l’escape game et ce, dans n’importe quel environnement. Idéal pour toute la famille.
Lupin et des jeux
Incarnez l’apprenti du gentleman cambrioleur pour une aventure à travers le Paris de Maurice Leblanc. Un scénario efficace et des énigmes retorses, à privilégier pour les habitués de ce format.
Enfantin
Pour se défaire des mangeombres menaçant la paix au village du Cristal d’argent, le héros doit partir pour affronter le Royaume ténébreux. Destiné aux plus jeunes, ce livre est un bon moyen de développer sa logique tout en s’amusant.
Bûchez la sorcellerie
Du côté de Salem, l’heure n’est pas à la tranquillité. D’étranges actes de sorcellerie poussent le héros à enquêter pour savoir s’il s’agit bien de sciences occultes ou d’un fauteur de troubles. Très immersif, ce livre d’énigmes au format poche promet de belles expériences, partout où l’on peut l’emporter.
Consommation France24 - Monde
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra signent un contrat de sous-marins majeur
Publié le : 13/03/2023 - 20:15
FRANCE 24
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Bilal TARABEY
Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni vont s'associer pour une nouvelle génération de sous-marins à propulsion nucléaire. Ce projet de l'alliance Aukus – qui réunit les trois pays – a fait enrager la France et suscite la colère de la Chine.
Une coopération "sans précédent" annoncée sous un soleil californien radieux : Joe Biden, avec les dirigeants australien et britannique, a lancé lundi 13 mars un spectaculaire programme de sous-marins à propulsion nucléaire, destiné à tenir tête à la Chine dans le Pacifique.
"Nous nous mettons dans la meilleure position qui soit pour faire face ensemble aux défis d'aujourd'hui et de demain", a dit le président américain, ses lunettes de soleil favorites sur le nez, depuis une base navale de San Diego.
Entouré d'Anthony Albanese et de Rishi Sunak, Joe Biden a assuré que les États-Unis ne pouvaient avoir "de meilleurs amis", vantant l'alliance à trois baptisée Aukus qui avait fait enrager la France lors de son annonce il y a dix-huit mois.
Le président américain avait soigné la mise en scène : derrière les trois dirigeants, un sous-marin et un navire militaire américains à quai, de grands drapeaux et des rangées de marins en uniforme.
>> À lire aussi : "Quad, Aukus : comment Washington isole la Chine dans la zone indopacifique"
Le Premier ministre australien a souligné que son pays faisait "le plus grand investissement de (son) histoire" avec ce partenariat, qui prévoit l'achat de sous-marins américains à propulsion nucléaire puis la construction d'une nouvelle génération d'appareils. Selon le gouvernement australien, ce projet pluridécennal, qui coûtera près de 40 milliards de dollars sur les dix premières années, générera environ 20 000 emplois.
Anthony Albanese a souligné que l'Australie est, après le Royaume-Uni, le deuxième pays à avoir accès aux secrets nucléaires de la marine américaine. "Nous sommes avant tout liés par un monde où la paix, la stabilité et la sécurité garantissent une plus grande prospérité", a-t-il déclaré.
Son homologue britannique a également vanté les efforts faits par le Royaume-Uni pour doper son budget de la défense, et estimé qu'avec les États-Unis et l'Australie, son pays s'engageait dans "l'accord de défense multilatéral le plus important depuis des générations".
Formation des marins et ingénieurs australiens
Le programme de sous-marins d'attaque, qui a l'ambition de remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique, se déclinera en trois phases, a détaillé la Maison Blanche. Et selon un principe "crucial", martelé par Joe Biden : "Ces sous-marins seront à propulsion nucléaire, mais ne porteront pas d'armes nucléaires", pour respecter le principe de non-prolifération.
Il y aura d'abord une phase de familiarisation de l'Australie – qui n'a pas de sous-marins à propulsion nucléaire, ni de technologie nucléaire, qu'elle soit militaire ou civile. Ses marins, ingénieurs, techniciens seront formés au sein d'équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et les écoles spécialisées des États-Unis et du Royaume-Uni.
L'objectif est de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth (Ouest).
Dans un deuxième temps, et sous réserve du feu vert du Congrès américain, l'Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux navires submersibles supplémentaires. Les sous-marins doivent être livrés à partir de 2030.
"SSN Aukus"
Enfin – troisième et plus ambitieuse étape du programme –, les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni vont s'associer pour une nouvelle génération de sous-marins d'attaque, baptisée "SSN Aukus". Ces sous-marins vont impliquer un gigantesque effort industriel, en particulier de la part de l'Australie, qui doit se doter d'un nouveau chantier naval à Adelaïde, dans le Sud.
Les nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni et l'Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040.
Les sous-marins à propulsion nucléaire sont difficiles à détecter, peuvent parcourir de grandes distances pendant de longues périodes et peuvent embarquer des missiles de croisière sophistiqués.
La conclusion de l'alliance Aukus, avec pour corollaire l'annulation par Canberra du contrat d'acquisition de 12 sous-marins français, avait donné lieu en 2021 à une crise diplomatique avec la France, qui avait crié à la "trahison".
>> À lire aussi : "Dans l’affaire des sous-marins, la France paie une politique 'trop douce' face à la Chine"
Désormais, le projet indispose surtout la Chine. "Nous appelons les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle", avait déclaré Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avant les annonces de lundi.
Aucun des trois dirigeants rassemblés à San Diego lundi n'a fait mention de manière explicite de la Chine, mais Joe Biden y a fait une référence implicite. Il a en effet affirmé que l'alliance Aukus devait assurer que "la zone indopacifique reste libre et ouverte", une formule qui, dans le jargon diplomatique américain, désigne la volonté de contrer l'influence chinoise dans la région.
Avec AFP
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JEUX D'ALLIANCE
Quad, Aukus : comment Washington isole la Chine dans la zone indo-pacifique
Crise des sous-marins : la France et l'Inde veulent "agir conjointement" en Indo-Pacifique
Sous-marins : le pari risqué de la France face aux États-Unis
Opex 360
L’Union européenne veut organiser des exercices navals pour améliorer la protection de ses infrastructures critiques
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
L’Union européenne n’est pas, stricto sensu, une alliance militaire comme l’Otan, conçue comme telle dès sa création… Mais plutôt une alliance avec un projet de défense, incarné par sa Politique de sécurité et de défense et de commune [PESDC]. Aussi mène-t-elle des opérations militaires, comme comme EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine, Irini en Méditerranée ou encore Atalanta dans le golfe d’Aden] ainsi que des missions d’assistance au profit de pays tiers, à l’image d’EUMAM Ukraine.
Par ailleurs, l’UE s’attache également à favoriser les coopérations opérationnelles et industrielles entre ses pays membres, notamment via le Fonds européens de défense [FEDef] et les projets menés au titre de la Coopération structurée permamente. À noter que, paradoxalement, la même UE défend des règles financières [la fameuse taxonomie européenne] susceptibles de compliquer le financement des industries de défense… Comprenne qui pourra.
Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, la Commission européenne s’empare de plus en plus souvent de sujets liés à la défense, en poussant, par exemple, les États membres à mutualiser leurs achats de munitions, via l’Agence européenne de défense. Ce qui était un sujet tabou jusqu’à présent.
Quoi qu’il en soit, la Commission s’intéresse désormais de près à la protection des infrastructures maritimes critiques, dans le cadre de la stratégie de sûreté maritime [SSMUE] qu’elle avait publiée en 2014 et qu’elle vient d’amender pour prendre en compte l’apparition de « nouvelles menaces ».
« La sûreté maritime est essentielle pour l’Union européenne et ses États membres. […] L’économie de l’UE dépend dans une large mesure d’océans sûrs et sécurisés. Plus de 80 % du commerce mondial est effectué par voie maritime et environ deux tiers du pétrole et du gaz dans le monde sont soit extraits en mer, soit transportés par voie maritime. Jusqu’à 99 % des flux de données mondiaux sont transmis par des câbles sous-marins. Pour libérer tout le potentiel des océans et de l’économie bleue durable, le domaine maritime mondial doit être sûr. L’UE entend renforcer le large éventail d’instruments dont elle dispose pour promouvoir la sûreté maritime, tant civile que militaire », a expliqué la Commission, à l’occasion de la mise à jour de sa SSMUE, publiée le 10 mars.
Or, cette mise à jour était nécessaire afin de repondre aux « menaces » et aux « défis en matière de sûreté » qui se sont « multipliés » depuis 2014, ce qui nécessite « des mesures nouvelles et renforcées », a continué l’exécutif de l’UE.
Ces menaces nouvelles et « évolutives » sont notamment liées à la « concurrence géopolitique croissante, au changement climatique et la dégradation de l’environnement marin ainsi qu’aux attaques hybrides et aux cyberattaques », a détaillé la commission.
S’gissant des attaques hybrides, celle-ci précise qu’elle qu’il s’agit notamment d’actions hostiles « contre les gazoducs et les câbles » et de la « présence de véhicules sans pilote non autorisés autour d’installations offshore dans les bassins maritimes européens ». Et d’ajouter : « Des acteurs malveillants sont de plus en plus susceptibles d’utiliser des moyens hybrides et cybernétiques pour cibler les infrastructures maritimes ».
Cette SSMUE mise à jour s’articule autour de six objectifs, dont l’intensification des activités en mer, via la tenue d’exercices navals au « niveau de l’UE », le « développement des opérations de garde-côtes dans les bassins maritimes européens », la « mise en œuvre du concept de présences coordonnées maritimeset le renforcement des inspections des ports dans l’UE.
Il est aussi question d’approfondir les coopérations avec certains « partenaires », à commencer par l’Otan, de « jouer un rôle de premier plan en matière d’appréciation de la situation maritime », de renforcer les capacités via la définition d’exigences communes pour les « technologies de défense » et certains programmes, comme la corvette de patrouile européenne [EPC] ainsi que par l’amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine. Enfin, un dernier point porte sur la formation en matière de « sécurité hybride et de cybersécurité », en particulier du côté civil.
Les exercices navals conjoints évoqués par cette SSMUE actualisée seraient menés « dans le cadre de l’intensification des efforts visant à protéger les infrastructures critiques en mer », a précisé Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen à l’Environnement.
L'Humanité
Doucement mais sûrement, les secrets de la méthode Pilates
ActuEn adaptant différentes pratiques sportives à ses problèmes physiques, Joseph Pilates a créé il y a près de cent ans une gym douce pour tous, à mi-chemin entre renforcement musculaire, yoga et stretching. Une école de bien-être.
Noé BlouinUne pincée de yoga, un soupçon de gymnastique, quelques gouttes de danse, un zeste de machine… Voilà en partie la recette du Pilates, une discipline douce destinée à muscler et à assouplir notre corps, tout en apprenant à mieux le connaître.
Créée dans les années 1930 par Joseph Pilates, elle a connu un essor considérable outre-Atlantique une cinquantaine d’années plus tard. Porteurs de la bonne parole de l’inventeur, les premiers élèves à l’avoir suivi ont peu à peu réinterprété la pratique à leur manière, entraînant aujourd’hui de nombreux dérivés de ce sport, centrés en majeure partie sur les muscles profonds.
Souplesse et tonicité
Renforcer sans traumatiser est un peu le mantra de cette discipline. Habituellement pratiqués sur des machines spécifiques, les principaux mouvements consistent à contracter l’ensemble d’un groupe musculaire quelques instants dans les efforts statiques, puis à relâcher l’ensemble d’une manière fluide.
« La machine Pilates est fullbody workout », commence le Canadien Raphaël, employé du studio Reformation Pilates, dans le 3e arrondissement parisien. « Elle permet de travailler tous les muscles, même les plus profonds », explicite-t-il. Lorsqu’ils sont peu sollicités, ces derniers s’affaissent et sont à l’origine de nombreux problèmes posturaux, du dos voûté au ventre tombant, en passant par les épaules rentrantes.
Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?Ce travail s’effectue grâce à une attention particulière portée à l’alignement du corps. « C’est un sport doux, cherchant à former le muscle plutôt qu’à le faire grossir ou créer une endurance », ajoute Raphaël, qui insiste sur l’importance d’être accompagné pendant la séance pour effectuer au mieux les mouvements.
Des machines... ou un simple tapis de yoga
La pratique est davantage axée sur la qualité des efforts que sur leur quantité. Parmi les nombreuses machines imaginées par Joseph Pilates, la plus célèbre, toujours largement utilisée aujourd’hui, est le reformer (ou réformateur). Sur un cadre en bois rappelant celui d’un lit simple, des élastiques et des sangles sont accrochés sur les côtés. Moins brutaux que des poids, ce sont eux qui apportent la fluidité aux mouvements. Pendant les contractions, l’accent est également mis sur la concentration et la respiration.
La plus célèbre machine imaginée par Joseph Pilates, c'est le reformer (ou réformateur).
Le prix des machines utilisées se répercute sur celui des séances, souvent affichées aux alentours de 20 euros en groupe et de 50 à 80 euros pour les cours individuels. De nombreux coachs exercent aussi en ligne, proposant des cours sur YouTube ou en visioconférence. Pour ce type de Pilates, la machine n’est évidemment pas requise, un simple tapis de yoga suffit généralement. D’autres professeurs préconisent aussi l’aide d’un mur lisse, pour effectuer certains mouvements impossibles à réaliser sans aide.
De nombreux cours gratuits sont aussi disponibles en ligne. Mais il faut bien garder en tête que si l’on a mal pendant un exercice, c’est que celui-ci est mal effectué.
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Bien-être France24 - Monde
Sous-marins nucléaires : colère de la Chine face à l'alliance entre Washington, Canberra et Londres
Publié le : 14/03/2023 - 10:40
FRANCE 24
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Pékin a réagi fermement mardi au grand programme de coopération dans le domaine des sous-marins nucléaires lancé la veille par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. La Chine dénonce une "voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale".
La Chine a fustigé mardi 14 mars le spectaculaire programme de coopération dans les sous-marins nucléaires lancé la veille par les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, mettant en garde contre une "voie erronée et dangereuse".
Soucieux de tenir tête à la Chine dans le Pacifique, Washington, Londres et Canberra ont lancé lundi leur alliance baptisée Aukus – annoncée voilà 18 mois au grand dam de Paris qui voyait ses propres sous-marins évincés – et vont s'associer pour construire une nouvelle génération de sous-marins nucléaires, après l'achat prévu par Canberra de plusieurs appareils.
"La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Australie montre que ces trois pays s'engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale", a fustigé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
Pékin avait déjà appelé les trois pays, avant les annonces de lundi, "à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle".
La Russie a également réagi mardi par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "Le monde anglo-saxon bâtit des structures de bloc comme Aukus, avançant l'infrastructure de l'Otan en Asie, et faisant sérieusement le pari de longues années de confrontation", a-t-il déclaré lors d'un discours à Moscou.
Une coopération "sans précédent"
"Nous nous mettons dans la meilleure position qui soit pour faire face ensemble aux défis d'aujourd'hui et de demain", avait dit lundi le président américain Joe Biden, annonçant une coopération "sans précédent" depuis une base navale de San Diego, entouré des Premiers ministres australien Anthony Albanese et britannique Rishi Sunak. Selon lui, les États-Unis ne peuvent avoir "de meilleurs amis".
Aucun des trois dirigeants rassemblés à San Diego n'a mentionné explicitement la Chine, mais Joe Biden y a fait implicitement référence, affirmant que l'alliance Aukus devait assurer que "la zone indopacifique reste libre et ouverte". Une formule qui, dans le jargon diplomatique américain, désigne la volonté de contrer l'influence chinoise dans la région.
Anthony Albanese a souligné que l'Australie fait là "le plus grand investissement" de défense de son histoire. Selon Canberra, ce projet pluridécennal, qui coûtera près de 40 milliards de dollars sur les dix premières années, générera environ 20 000 emplois.
L'Australie est, après le Royaume-Uni, le deuxième pays à avoir accès aux secrets nucléaires de la marine américaine, a insisté Anthony Albanese.
Formation des marins et ingénieurs australiens
Rishi Sunak a également vanté les efforts pour doper son budget de défense du Royaume-Uni, qui s'engage dans "l'accord de défense multilatéral le plus important depuis des générations".
Le programme de sous-marins d'attaque, qui a l'ambition de remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique, se déclinera en trois phases, a détaillé la Maison Blanche. Et selon un principe "crucial", martelé par Joe Biden : "Ces sous-marins seront à propulsion nucléaire, mais ne porteront pas d'armes nucléaires", pour respecter le principe de non-prolifération.
Il y aura d'abord une phase de familiarisation de l'Australie – qui n'a pas de sous-marins à propulsion nucléaire ni de technologie nucléaire militaire ou civile. Ses marins, ingénieurs, techniciens seront formés au sein d'équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et écoles spécialisées américaines et britanniques.
L'objectif est de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth (Ouest).
Dans un deuxième temps, sous réserve du feu vert du Congrès américain, l'Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux supplémentaires. Ils doivent être livrés à partir de 2030.
Des sous-marins d'attaque "SSN Aukus"
Dans la troisième et la plus ambitieuse étape du programme, les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni vont s'associer pour une nouvelle génération de sous-marins d'attaque baptisée "SSN Aukus". Cela impliquera un gigantesque effort industriel, surtout pour l'Australie qui doit se doter d'un nouveau chantier naval à Adelaïde (Sud).
Les nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni et l'Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040.
Le projet est complexe : "C'est diablement délicat mais pas insurmontable", estime John Blaxland, expert en sécurité internationale à l'Université nationale australienne (ANU).
L'Australie va bâtir de toutes pièces une industrie manufacturière nucléaire de haute technologie, souligne David Andrews, analyste en stratégie militaire à l'ANU. "Il existe des risques dans la manière d'administrer le personnel, construire les lignes de production, gérer les approvisionnements et la maintenance", dit-il à l'AFP. "Nous n'avons pas actuellement beaucoup de capacités pour former les gens comme physiciens ou ingénieurs nucléaires et d'autres spécialités dont nous aurons besoin pour opérer ces sous-marins."
Les sous-marins à propulsion nucléaire sont difficiles à détecter, peuvent parcourir de grandes distances pendant de longues périodes et embarquer des missiles de croisière sophistiqués.
Avec AFP
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Le Débat de France 24
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra unis contre Pékin ?
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra signent un contrat de sous-marins majeur
Un "nouveau départ" entre la France et l'Australie après la crise des sous-marins
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La Pologne et la Slovaquie sont prêtes à céder leurs MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à donner ses MiG-29 Fulcrum hérités de son passé communiste à la force aérienne ukrainienne. Et Washington sembla appuyer cette initiative… qui ne put finalement pas aboutir.
En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.
Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.
« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.
Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.
Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».
Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.
« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.
Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.
Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.
France24 - Monde
La Bourse de Paris se reprend un peu mais reste en alerte
Publié le : 14/03/2023 - 10:32
Paris (AFP) – La Bourse de Paris tentait de se reprendre mardi (+0,33%) au lendemain de sa pire chute en séance en trois mois, toujours focalisée par le risque de crise bancaire, qui se reflète sur les cours des banques.
L'indice vedette CAC 40 avançait de 22,90 points à 7.034,40 points vers 09H55. La veille, il avait cédé 2,90%, sa pire journée depuis le 15 décembre.
"La peur s'est répandue en Europe", observent les analystes de la Banque Postale AM." On peut espérer que dans les heures qui viennent les banquiers centraux européens vont s'exprimer pour rassurer les investisseurs", ajoutent-ils.
Les répercussions de la faillite de la banque américaine SVB, ainsi que deux autres banques régionales, continuent de faire frémir les investisseurs. La banque centrale américaine (Fed) a annoncé lundi qu'elle allait se pencher sur les conditions de supervision et de régulation de SVB.
Les établissements bancaires du CAC 40, qui ont perdu près de 10 milliards d'euros de valeurs en Bourse lors des deux dernières séances, continuaient de reculer: Crédit Agricole cédait 1,01% à 10,57 euros, Société Générale 0,13% à 23,90 euros même si BNP Paribas prenait 0,14% à 56,23 euros. De son côté, l'assureur Axa perdait 0,99% à 27,40 euros.
Les investisseurs attendent par ailleurs les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, attendus à 13H30.
Lundi, ils ont revu nettement à la baisse leurs anticipations de hausse des taux des banques centrales dans les prochains mois, en réaction aux effets du choc bancaire, pour partie provoqué par le durcissement des conditions monétaires.
Le rythme de l'inflation demeure une attention constante de la part des banquiers centraux, qui s'étaient inquiétés ces dernières semaines que le ralentissement était de moins en moins marqué alors que le taux restait bien au-dessus de leur cible.
Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt de l'Etat français à 10 ans restait stable à 2,80% après sa chute des deux derniers jours. Plus sensible aux variations de la politique monétaire, le taux à 2 ans reculait à 2,71%, contre 2,78% en clôture lundi.
Bond d'Icade
Icade, filiale immobilière de la Caisse des dépôts et consignations, a annoncé lundi un accord avec la société de gestion immobilière Primonial REIM pour la cession de sa filiale santé. La société percevra environ 1,2 milliard d'euros de plus-values, dont 70%, soit 710 millions d'euros, devront être redistribués à ses actionnaires comme dividendes exceptionnels.
Les investisseurs se réjouissaient, l'action bondissait de 9,40% à 51,00 euros.
Vivendi se tourne vers Kretinsky
Le géant français des médias Vivendi "a décidé d'entrer en négociations exclusives" avec International Media Invest (IMI), filiale de la holding CMI fondée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, en vue de lui céder 100% d'Editis, deuxième groupe d'édition français. L'action était stable à 9,45 euros.
Sur l'indice élargi SBF 120, Lagardère, que Vivendi veut racheter mais dont la prise de contrôle est encore sous condition de l'aval de la Commission européenne, baissait de 2,99% à 20,14 euros.
© 2023 AFP
L'Humanité
Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?
ActuAttitude voûtée, douleurs cervicales, tête en avant... ce « syndrome du cou du texto » résulte de l’utilisation intensive des portables et autres tablettes dans une mauvaise position. Nos recommandations.
Hannah Tordjman Savez-vous qu’en lisant cet article sur une tablette ou un smartphone, vous malmenez sans doute votre nuque ? Selon une étude réalisée par la société spécialisée App Annie, les Français dotés d’un appareil Android ont passé en moyenne trois heures trente quotidiennes sur leur téléphone portable durant le second trimestre de 2021.
Une durée qui n’est pas sans conséquences sur notre santé. En effet, elle favorise une position voûtée, la tête en avant, un enroulement des épaules, mais aussi des douleurs et raideurs musculaires de la zone des cervicales. Certains spécialistes appellent cela le « syndrome du cou du texto ».
La tête pèse 10 % de notre poids total.
En déplaçant votre tête vers l’avant, c’est comme si vous faisiez supporter un poids à votre cou ! La musculature doit forcer pour soutenir la tête. La position peut donc augmenter la pression sur les disques situés entre les vertèbres du dos. À long terme, les effets peuvent être désastreux et, surtout, irrémédiables. S’il n’est pas question ici de déconseiller l’utilisation des smartphones, il convient toutefois de prendre conscience des mauvaises postures et de ces réflexes.
Sans les mains !
Les raideurs de la nuque ou du dos, les douleurs entre les omoplates et les épaules résultent d’un stress excessif du cou. Un stress qui, trop répété, peut déboucher sur de l’arthrose. Pour éviter d’en arriver là, il existe des astuces.
- D’abord, taper ses messages à la verticale. Même si la position semble bizarre à adopter, c’est une question d’habitude à prendre. Plus vous placerez votre téléphone à la hauteur de vos yeux, moins vous solliciterez votre nuque. Privilégiez les messages sonores. En les énonçant oralement plutôt qu’en les écrivant, vous éviterez de pencher vos épaules vers l’avant.
- Ensuite, prenez l’habitude de faire des pauses. Ne restez pas penché sur un écran trop longtemps. Il faut prendre conscience du temps passé dans cette position et faire des interruptions régulières de cinq minutes au minimum.
- Troisième recommandation : utiliser son ordinateur à la place du téléphone aussi souvent que possible. En le plaçant à hauteur de votre regard et en posant vos coudes et vos avant-bras bien à plat sur une surface plane, vous soulagerez la zone de la nuque.
Pour lutter contre les contractures, les élongations sont une bonne solution. Étirez les bras vers le haut comme si vous vouliez vous accrocher à une barre horizontale au-dessus de votre tête, détendez-vous avec des rotations régulières et lentes de la tête : c’est un gage de bien-être des cervicales.
Bruxisme, une habitude qui fait grincer les dentsPar ailleurs, le réflexe de placer son téléphone entre l’oreille et l’épaule est à proscrire. Enfin, pensez à vous hydrater ! Les contractures ne sont pas toujours dues qu’à de mauvaises positions.
PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE !Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien
Santé L'Humanité
À tu et à toi : pourquoi tant de tutoiement dans les offres d'emploi ?
ActuUne étude montre que le tutoiement dans les offres d’emploi, même s’il reste marginal, est deux fois plus fréquent qu’en 2020, manière pour les entreprises de se démarquer en se donnant une image plus « cool ». Une évolution qui n’est pas sans conséquences.
Mélanie Mermoz« Ta mission (si tu l’acceptes) sera d’être le/la garant.e de l’expertise métier sur le product management, en intervenant sur la conception et le développement de produits digitaux tout en plaçant l’utilisateur au centre de tes décisions. » Cette phrase est extraite d’une offre d’emploi de product manager senior (responsable produit senior) pour une start-up, parue sur le site Welcome to the jungle.
Cette pratique du tutoiement dans les offres d’emploi a presque doublé (+ 91 %) depuis 2020. C’est ce que révèle une étude du moteur de recherche d’emploi Indeed parue en février. Même si elle reste très marginale – à peine 3,2 % du total des offres d’emploi – cette pratique est plus répandue dans certains univers professionnels. Elle concerne ainsi 10 % des annonces dans le marketing, la communication, les médias, et 9 % dans le développement informatique.
Attirer les « pépites »
Pour les recruteurs, cette évolution formelle est une manière de se démarquer, de se donner une image cool, attirante pour les « pépites », ces jeunes candidats talentueux. L’enjeu est particulièrement important dans des secteurs comme le développement informatique où il existe une tension forte dans les recrutements et où le turnover est important.
Vos droits Tous nos conseils pour mieux vous défendre au quotidien !
« Les entreprises doivent se préparer à mieux intégrer les seniors. Les offres d’emploi utilisant le tutoiement ont tendance à décourager – volontairement ou non – les candidatures de profils seniors, donc n’envoient pas vraiment le bon signal », note toutefois Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed.
L’influence de l’anglais
Pas sûr cependant que cela rebute les candidats plus âgés. La pratique du tutoiement s’est largement répandue dans le milieu du travail. « Elle s’inscrit dans un phénomène d’informalisation linguistique qui a tendance à se généraliser », souligne Dominique Maingueneau, linguiste.
C’est aussi la marque de cultures d’entreprises. « En français, utiliser le “tu”, c’est appartenir à la même communauté », poursuit-il. « Il existe de nombreux facteurs qui pondèrent cette appartenance à une communauté, comme l’âge, mais aussi les activités. Le tutoiement est nettement moins pratiqué dans l’industrie, où il existe une hiérarchisation des activités et où celles-ci sont exercées dans des lieux distincts. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Impossible aussi d’ignorer l’impact de l’anglais dans ce développement du tutoiement. « Dans cette langue, il n’existe pas de distinction entre le tu et le vous », conclut le linguiste. Pour Danièle Linhart, sociologue du travail, « cette quasi-généralisation du tutoiement s’inscrit dans la modernisation managériale qui a débuté dans les années 1980. Celle-ci met de côté la professionnalité et s’adresse davantage à la subjectivité ».
Une évolution qui n’est pas sans conséquences. « L’usage du “tu” permet de davantage recourir à l’émotion dans les critiques avec des formules comme “tu m’as déçu”. Il peut vulnérabiliser les personnes, particulièrement quand elles sont en position de subordination. » S’il gomme, en effet, les hiérarchies, le tutoiement ne les fait pas disparaître, mais les rend simplement plus subtiles.
recrutementEmploi France24 - Monde
500 jours avant les Jeux olympiques 2024 : la Seine-Saint-Denis est-elle prête ?
Publié le : 14/03/2023 - 10:24Modifié le : 14/03/2023 - 11:04
Nous sommes ce mardi 14 mars à 500 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024. Emmanuel Macron lancera officiellement le compte à rebours depuis la préfecture de Paris. Les prochains JO se dérouleront un peu partout autour de la capitale, et majoritairement en Seine Saint Denis. C'est le département le plus pauvre de France, mais il accueille notamment les deux plus grandes infrastructures de l'événement, le village des athlètes et un centre aquatique. Une occasion unique pour ce département de se développer. Reportage.
France24 - Monde
Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Publié le : 14/03/2023 - 10:12Modifié le : 14/03/2023 - 10:15
Lundi 13 mars, le bureau des recherches géologiques et minières, le BRGM, a tiré la sonnette d'alarme. La situation des nappes phréatiques en France est "dégradée". Au 1er mars, 80 % d'entre elles étaient à des niveaux "modérément bas à très bas". En cause, une sécheresse exceptionnelle et de longs mois marqués par l'absence de pluie. La crainte d'un nouvel été marqué par des restrictions pose la question de la répartition des usages. Les précisions de Cyrielle Cabot, journaliste à France 24.
Opex 360
Paris et Londres vont se coordonner pour assurer une présence aéronavale européenne permanente en Indo-Pacifique
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
Ces cinq dernières années, et malgré les accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a connu des hauts et des bas.
Certes, la Royal Air Force a accepté d’appuyer la force Barkhane avec trois hélicoptères de transport lourd CH-47 Chinook au Mali et la Force expéditionnaire commune interarmées [Combined Joint Expeditionary Force – CJEF] a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Certes, au niveau industriel, l’initiative « One Complex Weapons » lancée dans le domaine des missiles en s’appuyant sur MBDA, s’est concrétisée…
Mais, dans le même temps, d’autres projets n’ont pas pu aller jusqu’au bout, quand ils n’ont pas été tués dans l’oeuf. Tel a été le cas, par exemple, du projet de drone MALE [Moyenne Altitude Londure Endurance] Telemos, qui devait être développé par BAE Systems et Dassault Aviation. Ou encore des initiatives en matière de combat aérien du futur, Français et Britanniques ayant finalement pris des voies différentes, les premiers avec le SCAF, mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, les seconds avec le Tempest, qui réunit les Italiens et… les Japonais.
D’autres programmes n’ont pas avancé aussi vite qu’espéré, comme le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière [FMAN-FMC], appelé à remplacer les missiles SCALP-EG et les missiles antinavires Exocet français et Harpoon britanniques. Et cela en raison, notamment, des remous de l’affaire AUKUS [et celle des sous-marins australiens].
Les échanges entre le président Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ce 10 mars, devaient permettre de relancer cette coopération entre les deux pays en matière de défense. Mais lors de la conférence de presse donnée par les deux responsables, peu d’annonces ont été faites [peut-être que la déclaration finale sera plus étoffée…].
Ainsi, selon M. Macron, il est question que les forces françaises et britanniques « renforcent [leurs] capacités communes » et « travaillent davantage à l’interopérabilité opérationnelle, technique et humaine ».
Sur ce point, le locataire de l’Élysée a évoqué une « volonté d’avancer, avec un calendrier ambitieux, sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans les domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée ».
S’agissant des fonds marins, la France et le Royaume-Uni ne partent pas de rien puisque ces deux pays ont mené le programme MMCM [Maritime Mines Counter Measures], qui vise à renouveler leurs capacités de lutte anti-mine respectives, via des drones navals.
Par ailleurs, et sans doute afin de prendre le contre-pieds de l’iniative allemande « European Skyshield » [bouclier du ciel européen] lancée dans le cadre de l’Otan, M. Macron a parlé de « penser les termes de la sécurité européenne de demain, avec un cadre juridique et de vraies capacités, pour notre protection antimissile » et de « bâtir ce qui devra advenir après les décisions prises sur New Start », c’est à dire le traité de désarmement russo-américain désormais moribond, après la décision de Moscou de suspendre ses obligations.
De son côté, et sans entrer dans les détails M. Sunak a cité les mêmes points que le président français… « Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni et la France ont régulièrement été les premier et deuxième contributeurs européens de l’Otan. Nous sommes les seuls alliés européens à être membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et les seules puissances nucléaires de la région. Le Royaume-Uni et la France ont donc la responsabilité de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l’Europe », a-t-il d’abord souligné.
Avant son déplacement à Paris, le Premier ministre britannique avait tenu à rappeler que, « au-delà de notre voisinage immédiat, le Royaume-Uni et la France sont également les nations européennes les plus présentes dans l’Indo-Pacifique, une région cruciale pour notre protection et notre prospérité, dont la sécurité est indissociable de celle de l’Europe ».
D’où l’annonce faite par M. Sunak d’une coordination entre Paris et Londres pour maintenir une présence aéronavale européenne permanente dans la région Indo-Pacifique, les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth [ou HMS Prince of Wales] devant évidemment en constituer « l’épine dorsale ».
La coopération entre les groupes aéronavals de la Marine nationale et la Royal Navy avait été évoquée par Florence Parly et Ben Wallace, alors ministres français et britannique de la Défense, pour le dixième anniversaire des accords de Lancaster House. Ce qui s’était traduit, quelques mois plus tard, par l’exercice Gallic Strike 21, lequel avait réuni le Charles de Gaulle et le HMS Queen Elizabeth, en Méditerranée.
Là, il s’agit donc de coordonner les déploiements, sachant que la Marine nationale ne peut aligner qu’un seul porte-avions… Probablement que cette coopération franco-britannique se portera sur la composition des groupes aéronavals, une frégate française étant susceptible d’intégrer l’escorte du HMS Queen Elizabteh [ou celle du HMS Prince of Wales] et vice-versa.
France24 - Monde
Grèves dans les transports: mercredi ne sera pas une "journée noire" selon Clément Beaune
Publié le : 14/03/2023 - 10:08Modifié le : 14/03/2023 - 10:07
Paris (AFP) – Mercredi ne devrait pas être une "journée noire" dans les transports publics, avec moins de perturbations liées à la grève contre la réforme des retraites pour la huitième journée de mobilisation, a indiqué le ministre des Transports Clément Beaune mardi matin.
"En Ile-de-France, il y aura peu de perturbations. A la SNCF aujourd'hui ce n’est pas une situation normale et ça devrait être moins bien demain. Dans le transport aérien, seulement sur l’aéroport d’Orly, il y aura 20% de vols en moins", a précisé le ministre sur France 2.
"Je ne crois pas que ce soit une journée noire" mercredi, a souligné Clément Beaune. Il a concédé cependant que "quand on a une galère et qu’on a son train annulé, on considère toujours que c’est une journée noire".
"Ce sera moins pénalisant", "on ne sera pas dans les niveaux de perturbation des transports publics qu’on a connu lors des précédentes mobilisations", a poursuivi le ministre.
A la SNCF, une grève reconductible a été lancée le 7 mars à l'appel de tous les syndicats de cheminots contre la réforme des retraites, et jusqu'à 80% des TGV avaient été annulés lors des journées de mobilisation précédentes.
Dans le transport aérien, les annulations de vols pour mercredi s'annoncent aussi moins nombreuses que la semaine dernière, quand elles avaient touché, outre les plateformes parisiennes d'Orly et Roissy, des aéroports en région, et concerné jusqu'à 30% des mouvements d'appareils.
© 2023 AFP
France24 - Monde
Ukraine : jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ?
Publié le : 12/03/2023 - 07:47Modifié le : 12/03/2023 - 07:50
Raphael KAHANE
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L’Ukraine est entrée dans sa deuxième année de guerre face à un envahisseur, la Russie, bien décidé à imposer sa loi et son récit des événements : une opération visant seulement à "libérer" l’Ukraine de prétendus néonazis et la ramener vers sa mère patrie. Jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ? L'analyse de l'historienne Sabine Dullin, spécialiste de l’empire russe et soviétique à Sciences Po Paris.
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Sabine DULLIN, Professeure à Sciences Po, spécialiste de la Russie, auteure de "L'ironie du destin - Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991)" (éditions Payot, novembre 2021)
Le monde dans tous ses États
Ukraine : quel bilan pour Vladimir Poutine ?
Le monde dans tous ses États
Russafrique, un nouvel empire ?
Le monde dans tous ses États
Ukraine : vu de Russie, une autre guerre
France24 - Monde
Ukraine : Zelensky assure que 1 100 soldats russes ont été tués à Bakhmout en six jours
Publié le : 12/03/2023 - 08:31Modifié le : 12/03/2023 - 20:24
FRANCE 24
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Plus de 1 100 soldats russes ont été tués en moins d'une semaine lors de combats autour de la ville de Bakhmout, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans l'est du pays, les Ukrainiens préparent une contre-offensive. Voici le fil du 12 mars 2023.
Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez notre couverture de la guerre en Ukraine ici.
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1 h 05 : les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022
Les importations d'armement en Europe ont augmenté de 93 % en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
"L'invasion a vraiment provoqué une envolée significative de la demande d'armes en Europe, qui n'a pas encore montré sa pleine puissance et va, selon toute vraisemblance, mener à de nouvelles hausses d'importations", souligne à l'AFP Pieter Wezeman, coauteur du rapport annuel.
Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022. Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine comprennent environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7 000 missiles antichar britanniques et des systèmes anti-aériens, neufs cette fois, liste le Sipri.
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20 h 21 : confirmation de l’identité du soldat ukrainien exécuté dans une vidéo devenue virale
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont confirmé l'identité du soldat que l'on voit se faire fusiller dans une vidéo devenue virale, après que plusieurs sources officielles eurent donné deux noms différents. "Les enquêteurs du (SBU) ont établi que le soldat ukrainien qui a été abattu (...) était un tireur d'élite du 163e bataillon de la 119e brigade de défense territoriale de la région de Tchernihiv, Oleksandre Igorovitch Matsievskiï", ont annoncé les enquêteurs.
Sur la vidéo en question d'une douzaine de secondes, abondamment relayée début mars, on voit un homme balafré en uniforme militaire mais désarmé en train de fumer une cigarette avant de s'écrier "Gloire à l'Ukraine !" et de se faire faucher par des rafales de mitraillettes.
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20 h 12 : plus de 1 100 soldats russes tués en moins d'une semaine à Bakhmout, selon Volodymyr Zelensky
Plus de 1 100 soldats russes ont été tués en moins d'une semaine lors de combats autour de la ville de Bakhmout, a déclaré Volodymyr Zelensky. Selon le président ukrainien, quelque 1 500 soldats russes ont été blessés et mis hors d'état de combattre pendant la même période.
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16 h 03 : le point sur la situation avec notre envoyée spéciale
La situation reste très tendue à Bakhmout. L'armée ukrainienne continue de défendre cette ville de l'est du pays, dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes.
Le point sur la situation avec notre envoyée spéciale à Kiev, Emmanuelle Chaze.
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15 h 47 : le président suisse dénonce une "frénésie guerrière"
Le président de la Confédération Alain Berset, attaché à la neutralité de son pays et opposé au transfert d'armements vers l'Ukraine, dénonce une "frénésie guerrière", dans une interview dimanche à la NZZ am Sontag.
"Je ressens cette frénésie guerrière dans certains milieux", déclare Alain Berset. "Et je suis très inquiet à ce sujet car ce sentiment repose sur une vision à court terme". "Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des guerres", réaffirme le socialiste fribourgeois, soulignant que la position du Conseil fédéral était très claire en la matière.
>> À lire aussi : Suisse, Irlande, Suède... La neutralité des pays européens à l'épreuve de la guerre en Ukraine
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14 h 38 : la Russie dit poursuivre ses attaques dans la région de Donetsk
Le ministère russe de la Défense a annoncé dimanche que les troupes russes poursuivaient leurs opérations militaires dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, après avoir tué plus de 220 soldats ukrainiens au cours des dernières 24 heures.
"Dans la direction de Donetsk... plus de 220 militaires ukrainiens, un véhicule de combat d'infanterie, trois véhicules de combat blindés, sept véhicules ainsi qu'un obusier D-30 ont été détruits au cours de la journée", a-t-il dit. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.
>> À voir aussi : La région de Donetsk meurtrie : des villages détruits et vidés de leurs habitants
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12 h 51 : l'Ukraine veut "gagner du temps" à Bakhmout face à l'avancée russe
L'armée ukrainienne continue dimanche de défendre Bakhmout, avec l'objectif de "gagner du temps" dans cette ville de l'est de l'Ukraine dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes.
"Les vrais héros sont les défenseurs qui tiennent le front de l'Est sur leurs épaules", a salué le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Syrsky.
"Il faut gagner du temps pour accumuler des réserves et lancer une contre-offensive, qui n'est pas loin", a-t-il encore dit, cité samedi par le service de presse de l'armée, sans donner plus de précisions sur cet assaut potentiel.
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12 h 31 : la Moldavie démantèle un groupe "orchestré par Moscou" pour déstabiliser le pays
À quelques heures d'une manifestation anti-gouvernementale, la police moldave a annoncé avoir arrêté les membres d'un réseau "orchestré par Moscou" dans le but de déstabiliser ce petit pays de l'ex-Union soviétique.
À l'issue de perquisitions samedi soir, 25 hommes ont été interrogés par les enquêteurs et sept d'entre eux ont été placés en détention, a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de la police Viorel Cernautean.
Un agent a pu infiltrer le groupe dirigé par un Russo-Moldave, a-t-il précisé, évoquant "dix heures" d'enregistrement vidéo et audio à charge.
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3 h 43 : les forces ukrainiennes se préparent à une contre-offensive près de Bakhmout
Les Ukrainiens se préparent dimanche à une contre-offensive qui, selon eux, ne devrait pas tarder dans la région de Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine que les forces russes tentent de prendre depuis l'été au prix de lourdes pertes.
À Bakhmout, Evguéni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire Wagner, a revendiqué une nouvelle progression de ses hommes qui s'y battent en première ligne.
L'armée russe poursuit parallèlement ses attaques dans d'autres régions : les autorités ont ainsi annoncé qu'une frappe avait fait dans la matinée au moins trois morts et deux blessés à Kherson, une cité méridionale libérée par l'armée de Kiev en novembre après plusieurs mois d'occupation.
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3 h 22 : plus de 500 soldats russes ont été tués en une journée à Bakhmout, selon l'Ukraine
Plus de 500 soldats russes ont été tués ou blessés au cours des dernières 24 heures au cours de la bataille de Bakhmout, a déclaré samedi le porte-parole de l'armée ukrainienne.
Les forces pro-Kremlin se battent depuis des mois pour prendre Bakhmout, dans la région orientale du Donbass. Les deux parties admettent des pertes importantes et les chiffres exacts sont difficiles à vérifier.
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00 h 00 : Kiev exhorte l'Allemagne à envoyer plus de munitions et à former des pilotes
Le ministre ukrainien des affaires étrangères a exhorté l'Allemagne dans une interview publiée dimanche à accélérer les fournitures de munitions et à commencer à former des pilotes ukrainiens sur des avions de chasse occidentaux.
Dmytro Kuleba a déclaré au journal Bild que les pénuries de munitions étaient le problème "numéro un" en Ukraine pour tenter de repousser l'invasion russe.
Il a dit que les fabricants d'armes allemands lui avaient dit à la Conférence de Munich sur la sécurité le mois dernier, qu'ils étaient prêts à livrer mais attendaient que le gouvernement signe des contrats.
Avec AFP, Reuters.
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LE FIL DU 11 MARS
Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner
LE FIL DU 10 MARS
Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie
LE FIL DU 9 MARS
Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée
L'Humanité
Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »
EntretienGuerre en Ukraine. Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.
Gaël De SantisMoscou (Russie), envoyé spécial.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.
Quel est votre regard sur cette année de guerre ?
L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.
En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?
À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.
La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…
Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.
La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?
Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.
Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?
La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.
Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix France24 - Monde
La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques, affirme Séoul
Publié le : 14/03/2023 - 02:37
FRANCE 24
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Alors que d'importantes manœuvres conjointes entre Séoul et Washington ont débuté lundi soir, l'armée sud-coréenne a rapporté mardi le lancement par Pyongyang de deux nouveaux missiles balistiques de courte portée.
La Corée du Nord a tiré mardi 14 mars deux missiles balistiques de courte portée, a annoncé Séoul, au lendemain du coup d'envoi des plus importantes manœuvres conjointes avec les États-Unis depuis cinq ans.
"Nos militaires ont détecté deux missiles balistiques de courte portée tirés en direction de la mer de l'Est depuis la zone de Jangyon dans la province de Hwanghae du Sud entre 7 h 41 (22 h 41 GMT) et 7 h 51", a déclaré l'état-major interarmées dans un communiqué, en référence à l'étendue également connue sous le nom de mer du Japon. "Nos forces armées ont renforcé leur surveillance et leur vigilance en prévision d'autres lancements, tout en se tenant prêtes à intervenir dans le cadre d'une coopération étroite entre la Corée du Sud et les États-Unis", a-t-il ajouté.
Dimanche, Pyongyang avait déjà lancé deux missiles de croisière depuis un sous-marin, à la veille des exercices conjoints "Freedom Shield". La Corée du Nord a déclaré que ce lancement visait à vérifier ses "moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces", tout en critiquant les exercices qui ont débuté lundi pour au moins dix jours.
Ce type de manœuvres, destinées selon les deux alliés à lutter contre les menaces croissantes de Pyongyang, suscitent l'ire de la Corée du Nord. Elle les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire et met régulièrement en garde contre une action "écrasante" en réponse à ceux-ci.
L'armée sud-coréenne a indiqué que ces exercices vont "impliquer des procédures de temps de guerre pour repousser de potentielles attaques nord-coréennes et mener une campagne de stabilisation dans le Nord".
La semaine dernière, Washington et Séoul avaient procédé à des exercices aériens conjoints avec un bombardier lourd américain B-52 à capacité nucléaire.
Engagement "sans faille" de Washington
En 2022, le Nord a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et a conduit un nombre record d'essais balistiques en violation de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
La semaine dernière, le leader Kim Jong-un avait ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".
Leif-Eric Easley, professeur à l'Université Ewha de Séoul, a estimé que si Pyongyang justifie régulièrement ses essais de missiles en pointant du doigt les exercices militaires du Sud, ceux-ci servent également un objectif national. "Il s'agit en grande partie pour le régime de Kim de ne pas paraître faible alors qu'il est en proie à des difficultés économiques dans son pays et que la Corée du Sud parvient à renforcer sa puissance de feu conventionnelle et ses partenariats en matière de sécurité", a-t-il affirmé à l'AFP. "En conséquence, on peut s'attendre à de nouvelles démonstrations de force de la part de Pyongyang."
Washington a réaffirmé à plusieurs reprises son engagement "sans faille" à défendre la Corée du Sud en utilisant "toute la gamme de ses capacités militaires, y compris nucléaires".
Pour sa part, la Corée du Sud souhaite apaiser une opinion qui semble s'inquiéter de l'engagement des États-Unis en faveur de la dissuasion dite élargie, qui veut que les moyens militaires de Washington, y compris les armes nucléaires, servent à prévenir les attaques contre ses alliés.
Avec AFP
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Pyongyang accuse Washington de chercher à compromettre leur relation
La Corée du Nord teste quatre missiles de croisière dans la mer du Japon
Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington
L'Humanité
Walter Baier, solidaire des Français
Un jour avecLe nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.
Gaël De SantisDans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.
En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.
Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.
Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »
Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.
autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine France24 - Monde
En Californie, la justice entérine la loi sur le statut indépendant des chauffeurs Uber
Publié le : 14/03/2023 - 02:14
FRANCE 24
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Uber a remporté une victoire lundi en Californie, où une cour d'appel a estimé que la loi "Proposition 22" consacrant le travail rémunéré à la tâche, tout en accordant aux chauffeurs quelques avantages sociaux, était bien conforme à la Constitution locale.
La loi sur le statut indépendant des chauffeurs d'applications comme Uber n'est pas contraire à la Constitution de la Californie, a jugé lundi 13 mars une cour d'appel de cet État américain, une victoire pour l'entreprise internationale dont le modèle économique dépend de ce statut.
"La décision du jour est une victoire pour les travailleurs et les millions de Californiens qui ont voté pour la Proposition 22", a réagi Tony West, le directeur juridique d'Uber, en faisant référence à la loi approuvée lors d'un référendum en 2020, qui consacrait le travail rémunéré à la tâche, tout en accordant aux chauffeurs quelques avantages sociaux.
Uber, son concurrent Lyft et d'autres plateformes refusent de considérer les conducteurs comme des employés à part entière, ce qui impliquerait de leur accorder certains droits, comme des allocations chômage ou d'éventuelles négociations collectives.
Des associations de chauffeurs et syndicats qui militent pour le statut de salarié avaient remporté une première bataille en août 2021, quand un juge avait déclaré la Proposition 22 "inconstitutionnelle", parce qu'elle limitait "le pouvoir de l'assemblée" à légiférer à l'avenir sur ce sujet. Sollicitée par l'AFP, l'une de ces associations, RDU (Rideshare Drivers United), n'a dans l'immédiat pas réagi à la décision.
Uber incarne la "gig economy", ou l'économie rémunérée à la tâche, largement adoptée, mais aussi largement critiquée, dans de nombreuses grandes villes de la planète. Le groupe défend pied à pied son modèle économique, mais il a dû lâcher du lest dans certains pays. Au Royaume-Uni, il a ainsi dû accorder en 2021 un statut de travailleur salarié à ses conducteurs britanniques, avec salaire minimum et congés payés, une première mondiale pour l'entreprise.
Résistance aux États-Unis
Mais aux États-Unis, la plateforme continue de résister. Avec son concurrent Lyft et des services de livraison, elle avait dépensé en 2020 plus de 200 millions de dollars pour promouvoir le "oui" à la Proposition 22. Et trois mois avant le vote, les deux entreprises californiennes avaient menacé d'interrompre totalement leur service dans l'État, ce qui aurait mis au chômage des dizaines de milliers de personnes.
Les électeurs avaient voté à 58,6 % en faveur de la loi proposée par les entreprises. "Dans tout l'État, les chauffeurs ont dit qu'ils étaient satisfaits de la Proposition 22, qui leur permet de profiter de nouveaux avantages tout en préservant la flexibilité du travail par le biais des applications", a affirmé Tony West lundi.
La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) et de livraisons de repas a enregistré une perte nette de 9,1 milliards de dollars sur l'année 2022, malgré un bénéfice net de près de 600 millions de dollars au quatrième trimestre 2022. Son titre prenait près de 5 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse lundi.
Avec AFP
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En France, Uber condamné à payer au moins 17 millions d'euros à 139 chauffeurs de VTC
En France, la course en VTC rémunérée au moins 7,65 euros à partir du 1er février
"Uber Files" : au nom de l'emploi, Emmanuel Macron "assume à fond"
L'Humanité
Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »
EntretienGUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.
Youness MachichiDans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.
Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?
Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.
Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.
Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?
Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.
Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?
L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.
Guerre en UkraineChine Opex 360
Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.
« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ
— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023
Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.
« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.
« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ
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Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.
« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
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« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
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« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
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« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
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Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.
« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
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L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.
Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.
Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.
Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
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Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
courte dépêchePuis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
pic.twitter.com/sQhLLzJABV— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
Opex 360
La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCréé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].
« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCréé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].
« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
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« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
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« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
L'Humanité
Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire
ReportageUkraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.
Emmanuelle ChazeOdessa (Ukraine), correspondance particulière.
Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.
Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.
les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses
La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »
Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire.
Guerre en Ukraineodessa Opex 360
Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.
Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.
Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.
Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
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Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
L'Humanité
À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres
ReportageRussie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.
Vadim KamenkaRostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.
Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.
des millions de réfugiés du donbass passent par rostov
Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.
Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »
Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.
Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre.
RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don Opex 360
Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.
Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.
Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
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Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
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Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
France24 - Monde
Au Sénégal, la société civile vent debout contre les propos de Kaïs Saïed sur les migrants
Publié le : 10/03/2023 - 22:01
Elimane NDAO
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De notre correspondant à Dakar – Trois semaines après les déclarations incendiaires de Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens et les violences racistes qui ont suivi, la colère ne désenfle pas au Sénégal. Plusieurs associations et organisations de la société civile demandent des excuses publiques du président tunisien. Des appels au boycott des produits de Tunisie ont également été lancés sur les réseaux sociaux. Reportage.
"Il faut mettre rapidement fin à la présence en Tunisie de hordes de migrants clandestins source de violences, de crimes et d’actes inacceptables." Les propos polémiques de Kaïs Saïed, prononcés le 21 février, ont entraîné licenciements, agressions, expulsions violentes de migrants subsahariens en Tunisie. Une situation qui nourrit la colère au Sénégal.
Quinze associations se sont réunies au sein d'un "collectif des organisations et acteurs de la migration au Sénégal" pour réclamer des sanctions de la communauté internationale après la ligne rouge franchie par Kaïs Saïed.
"Le collectif recommande au président tunisien de prendre de la hauteur, de retirer ses propos, de présenter ses excuses à toute la communauté africaine et de s’engager à respecter et à faire respecter les droits des populations africaines sur son territoire", exige le communiqué du collectif.
Le ministère sénégalais des Affaires étrangères a mis en place une cellule de crise. Contrairement à la Côte d'Ivoire et à la Guinée qui ont déjà organisé des vols de rapatriement de leurs ressortissants désirant rentrer au pays, Dakar s'est voulu plus mesuré dans sa réaction : un registre a été ouvert pour "recenser nos ressortissants qui souhaitent rentrer au Sénégal", a indiqué le ministère, qui a précisé le 5 mars qu'"aucun incident concernant un compatriote n'[avait] été signalé en Tunisie".
>> À voir, notre Focus : "Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine"
Une manifestation interdite
La timide tentative de médiation d'Umaro Sissoco Embaló, le chef de l'État bissau-guinéen également président en exercice de la Cédéao, n'a pas trouvé grâce aux yeux des Sénégalais. Le dirigeant de la Guinée-Bissau s'est rendu à Tunis pour apaiser la situation. "Nous sommes tous des Africains. Vous êtes vous-même africain, quelle que soit la couleur de votre peau... Nous sommes tous des frères", a-t-il déclaré, estimant que les propos du président tunisien avaient été mal interprétés.
Une démarche jugée "très molle" par Ahmadou Bamba Fall, président de l’association Village du migrant et membre du collectif des acteurs de la migration au Sénégal. "Au moment où la Banque mondiale a sanctionné la Tunisie, au moment où des associations tunisiennes ont manifesté contre leur président, on s’attendait à plus de fermeté de la part de la Cédéao. On s’attendait à ce qu’Embaló dénonce les propos de Kaïs Saïed et lui demande de les retirer, et qu'il demande aux Tunisiens d'arrêter leurs agissements contre les Subsahariens", explique-t-il.
Le collectif et d’autres organisations de la société civile comme le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp), un mouvement souverainiste sénégalais, espéraient faire entendre leurs voix lors d'une manifestation devant l'ambassade de Tunisie à Dakar le 3 mars et par le dépôt symbolique d’une lettre de protestation à l’ambassadeur. La manifestation a été cependant interdite par les autorités sénégalaises et 19 protestataires ont été arrêtés, avant d'être libérés 24 heures plus tard.
Appel au boycott des produits et services
Guy Marius Sagna, député de l’opposition et secrétaire administratif du Frapp, faisait partie des manifestants. Les protestataires souhaitent initier un boycott des produits venant de Tunisie.
"Nous avons lancé une campagne de boycott de tous les produits tunisiens mais également de tous les services tunisiens allant de Tunisair aux produits alimentaires de [la marque d'huile] Jadida. On a demandé à tous les Sénégalais et à tous les Africains d’ici ou de la diaspora de boycotter ces produits et services", raconte le député.
La lettre de protestation a finalement pu être déposée jeudi 9 mars. Un courrier dans lequel est dénoncée "l’utilisation des Noirs africains comme boucs émissaires de la crise sociale en Tunisie".
Une autre manifestation contre le président tunisien et les violences subies par les migrants noirs était prévue samedi 11 mars sur la place du Souvenir africain à Dakar. Cependant, le préfet a décidé de l'interdire, évoquant des "risques de troubles à l’ordre public" et "d’entrave à la libre circulation des personnes et de leurs biens". Les protestataires hésitent encore à braver l'interdiction.
Au grand dam de Bourguiba
Malgré son inflexibilité face aux propos tenus par Kaïs Saïed, le collectif fait néanmoins la part des choses. Ses membres répètent à l'envi que leur antagonisme n’a pas pour cible le peuple tunisien mais leur président, ainsi que les Tunisiens qui ont commis des violences sur des migrants subsahariens. Ils ont ainsi apprécié la manifestation du 25 février à Tunis, quand la société civile tunisienne a dénoncé les propos de son président.
>> À lire aussi : "Discours antimigrants en Tunisie : 'Une façon de faire oublier les problèmes du pays'"
Le Sénégal et la Tunisie ont dans le passé entretenu des relations étroites, notamment au lendemain des indépendances. Le père de la nation tunisienne Habib Bourguiba était adulé des Sénégalais pour ses prises de position en faveur d’une "Afrique libre", selon des historiens interrogés par France 24. Une grande avenue à Dakar porte son nom.
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Focus
Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine
Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme
Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes
Opex 360
Le Japon va commander cinq avions de guet aérien E-2D Advanced Hawyeke supplémentaires
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.
En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.
Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.
Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.
D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.
« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.
Le Japon va commander cinq avions de guet aérien E-2D Advanced Hawyeke supplémentaires
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.
En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.
Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.
Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.
D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.
« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.
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En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.
Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.
Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.
D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.
« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.
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En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.
Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.
Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.
D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.
« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.
Valeurs Actuelles
[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?
Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.
El País (ESP)
SANS TITRE
Es bastante probable que la hayas visto en alguna película estadounidense, y si conoces las costumbres culinario-festivas de aquel país, sabrás que se suele tomar en Acción de Gracias. La tarta de nueces pecanas, las únicas autóctonas de Norteamérica, nació en el sur de EEUU, se hizo popular a partir de los años veinte del pasado siglo y se consumía en el otoño por ser la época de recolección del fruto seco, autóctono de aquel país. Ahora se come en cualquier época del año, porque es un clásico incontestable de la pastelería americana.
Si la haces con una masa de hojaldre comprada, la pecan pie es facilísima y nada engorrosa. Ricky Mandle, neoyorquino y fundador de Delicious & Sons, nos enseñó a prepararla, y damos fe de que su combinación de sabores y texturas es de las que enganchan. Su receta está en el vídeo de arriba.
Ingredientes
Para unas 8 personas
- 240 g nueces pecanas
- 1 disco de masa de hojaldre
- 100 g de azúcar moreno
- 5 huevos
- 240 ml de caramelo líquido o sirope de arce o maíz
- 60 g de mantequilla
- 1 cucharada de extracto de vainilla
- Helado de vainilla o nata montada para acompañar (opcional)
Preparación
- Calentar el horno a 175ºC.
- Poner la masa de hojaldre en un molde redondo de tartas sin quitarle el papel. Apretar bien dentro de molde para ajustarla, y doblar la parte que sobresale por el borde para hacerlo más grueso (ver vídeo).
- Pinchar la masa con un tenedor por todas partes y guardar en la nevera 30-40 minutos (o 10-15 en el congelador).
- En una olla pequeña a fuego suave, fundir la mantequilla y añadir el azúcar y el caramelo o sirope. Mezclar bien hasta conseguir una textura lisa.
- Retirar del fuego y dejar enfriar unos minutos.
- Batir cuatro huevos en un bol. Añadir la vainilla y, poco a poco, incorporar la mezcla de caramelo o sirope batiendo bien.
- Repartir las nueces pacanas por la base del hojaldre enfriado y verter los huevos por encima.
- Batir el huevo restante y pintar con él el borde del hojaldre.
- Hornear la tarta entre 45 y 60 minutos hasta que el relleno esté firme. Apagar el horno y dejar la tarta dentro media hora con la puerta abierta. Sacar y dejar reposar hasta que se temple.
- Se puede servir con nata montada o con helado de vainilla.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
Opex 360
Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…
Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.
Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.
En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.
Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.
Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.
Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…
Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.
Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.
En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.
Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.
Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…
Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.
Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.
En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.
Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.
Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.
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Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.
Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.
En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.
Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.
Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.
L'Humanité
Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme
ReportageL’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.
Vadim KamenkaVolgograd (Russie), envoyé spécial.
Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazification », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »
Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.
À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.
L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».
« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »
La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »
Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.
UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky L'Humanité
Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre
ReportageLa ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.
Vadim KamenkaSamara, Moscou (Russie), envoyé spécial.
À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).
Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.
Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.
Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.
Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.
« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.
Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022
Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »
De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.
La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.
« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »
Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.
Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.
« Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages
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RussieGuerre en Ukraine L'Humanité
La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine
ReportageDans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.
Emmanuelle ChazeHostomel (Ukraine), correspondance particulière.
Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.
Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.
Des familles captives
C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.
En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.
Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.
L'Humatinale
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Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »
Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.
Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »
Les enfants ont repris les cours
Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.
Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.
Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.
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Guerre en UkraineUkraine Opex 360
Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].
Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].
Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.
En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.
Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.
À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.
« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».
Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.
Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z
— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023
Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.
« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.
Photo : Cédric Bordères / armée de Terre
Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].
Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].
Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.
En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.
Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.
À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.
« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».
Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.
Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z
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Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.
« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.
Photo : Cédric Bordères / armée de Terre
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Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].
Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.
En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.
Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.
À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.
« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».
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« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.
Photo : Cédric Bordères / armée de Terre
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerActuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].
Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].
Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.
En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.
Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.
À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.
« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».
Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.
Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z
— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023
Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z
#Griffon@armeedeterre#Scorpionpic.twitter.com/9XVNmYKq3Z— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023
March 7, 2023
Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.
« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.
Photo : Cédric Bordères / armée de Terre
Valeurs Actuelles
[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London
“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.
Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.
Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.
Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.
Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.
Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.
L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.
France24 - Monde
La Russie prête à prolonger l'accord céréalier pour seulement "60 jours"
Publié le : 13/03/2023 - 08:42Modifié le : 13/03/2023 - 22:45
FRANCE 24
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La Russie est favorable au renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours, et non 120 comme c'était le cas jusqu'à présent, a indiqué un haut responsable russe après des discussions avec l'ONU. Voici le fil du 13 mars 2023.
Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la guerre en Ukraine, cliquez ici.
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23 h 04 : les États-Unis prolongent le permis de séjour humanitaire des Ukrainiens entrés par le Mexique
Les États-Unis vont permettre aux Ukrainiens qui sont entrés sur le territoire l'année dernière via la frontière mexicaine de renouveler leur permis de séjour humanitaire, ce qui leur permettra de continuer à bénéficier de prestations sociales telles que l'assurance maladie et les bons d'alimentation.
Cette prolongation est une victoire pour les défenseurs des droits de l'homme qui ont exhorté l'administration du président américain Joe Biden à élargir les voies légales pour des milliers de migrants autorisés à entrer dans le pays ces dernières années sur la base d'une situation d'urgence temporaire.
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20 h 48 : Kiev critique les conditions de Moscou au renouvellement de l'accord céréalier
La Russie a proposé de prolonger l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars, pour 60 jours seulement, une offre critiquée par Kiev qui y voit une remise en question de l'entente initiale.
"L'accord sur 'l'Initiative céréalière de la mer Noire' implique au moins 120 jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement 60 jours contredit donc le document signé par la Turquie et l'ONU", a tweeté le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandre Koubrakov, précisant que Kiev attendait "la position officielle" des Nations unies et d'Ankara, en tant que "garants de l'initiative".
À New York, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a assuré que "les Nations unies restaient complètement impliquées dans 'l'Initiative céréalière de la mer Noire' et pour s'efforcer de faciliter les exportations d'engrais et d'alimentation russes".
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18 h 33 : TotalEnergies se désengage d'une importante usine de lubrifiants industriels en Russie
Le groupe français TotalEnergies a annoncé se désengager d'une importante usine de lubrifiants automobiles et industriels, située au sud-ouest de Moscou, continuant son retrait progressif du pays annoncé dans la foulée de l'offensive militaire du Kremlin en Ukraine.
"TotalEnergies a abouti à un accord de cession de son usine de lubrifiant et de sa filiale TotalEnergies Marketing Russia à une société créée par l'équipe dirigeante russe de la filiale", a indiqué le groupe, précisant que la "finalisation de la cession" venait de s'achever après avoir reçu l'autorisation des autorités russes, ce qui permet "la mise en œuvre effective et définitive de la vente".
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18 h 05 : le procès de l'opposant Kara-Mourza, passible de 25 ans de prison, débute en Russie
Un tribunal de Moscou a commencé à juger à huis clos l'opposant Vladimir Kara-Mourza, qui risque jusqu'à 25 ans de prison, notamment pour haute trahison, dernier exemple de la répression accélérée des détracteurs du Kremlin.
Les autorités russes ont multiplié les poursuites contre les critiques de Vladimir Poutine depuis le lancement de son offensive contre l'Ukraine, et le cas de Vladimir Kara-Mourza, 41 ans, est l'un des plus emblématiques. Dans une même affaire, il est visé par trois graves accusations : "haute trahison", diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe et travail illégal pour une organisation "indésirable".
L'un de ses avocats, Vadim Prokhorov, a indiqué à l'AFP que l'opposant risquait jusqu'à 25 ans de prison pour ces trois chefs d'inculpation cumulés. "Nous sommes revenus aux temps staliniens. Nous sommes revenus aux énormes peines staliniennes", a-t-il dénoncé après l'audience de lundi.
Et "les autorités veulent régler tout ça à une vitesse cosmique", a-t-il ajouté, indiquant que la prochaine audience était prévue dès jeudi.
Vladimir Kara-Mourza, en détention provisoire depuis avril 2022, est un opposant de longue date à Vladimir Poutine. Il a failli mourir après avoir été, selon lui, empoisonné à deux reprises, en 2015 et 2017, des tentatives d'assassinat qu'il attribue au régime russe.
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17 h 24 : la Russie favorable à la prolongation de l'accord céréalier pour seulement "60 jours"
La Russie est favorable au renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours, et non 120 comme c'était le cas jusqu'à présent, a indiqué un haut responsable russe après des discussions avec l'ONU.
"La partie russe (...) ne s'oppose pas à une nouvelle prolongation de l''initiative de la mer Noire' après l'expiration de son deuxième mandat le 18 mars, mais seulement pour 60 jours", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, dans une déclaration écrite envoyée aux médias à l'issue de la réunion.
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16 h 49 : La CPI veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine
La Cour pénale internationale (CPI) veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine, a rapporté le New York Times, citant deux premiers dossiers que sont ceux des enfants transférés en Russie et les frappes délibérées sur des infrastructures civiles.
Le bureau du procureur de la CPI, qui siège à La Haye, a déclaré qu'il ne ferait "aucun commentaire".
Selon le média américain, la première affaire concerne l'enlèvement d'enfants ukrainiens qui auraient ensuite été envoyés à l'adoption, ou dans des camps de rééducation. La deuxième affaire concerne les accusations selon lesquelles les forces russes ont délibérément ciblé avec des missiles des infrastructures civiles telles que des centrales électriques et hydrauliques.
La cour, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, aurait également l'intention de demander des mandats d'arrêt contre plusieurs personnes, selon le New York Times.
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15 h 22 : la Moldavie est confrontée à une "guerre hybride" de la Russie, selon le ministre moldave de la Défense
La Moldavie n'est pas confrontée à un "danger militaire imminent" mais à "une guerre hybride" menée par Moscou pour "renverser le pouvoir" pro-européen, a estimé le ministre moldave de la Défense dans un entretien à l'AFP.
Les craintes ont été ravivées ces dernières semaines dans l'ancienne république soviétique voisine de l'Ukraine, dont les ambitions européennes sont vues d'un mauvais œil par le Kremlin.
"Il n'existe pas à l'heure actuelle de danger militaire imminent contre la Moldavie, mais il y a d'autres types de risques qui affectent la sécurité", a déclaré Anatolie Nosatii, interviewé dans ses bureaux de Chisinau. Il a évoqué "la désinformation, les tensions dans la société générées par la Russie", "un ensemble de provocations" destinées à semer le chaos et à "changer l'ordre politique".
Dimanche, la police avait annoncé l'arrestation des membres d'un réseau qu'elle soupçonne d'être orchestré par Moscou. Il est reproché aux fauteurs de troubles présumés d'avoir voulu déstabiliser le pays en intervenant lors des manifestations anti-gouvernementales qui secouent régulièrement la capitale moldave.
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11 h 24 : début d'une réunion entre la Russie et l'ONU sur l'accord céréalier
De hauts responsables russes et des Nations unies se rencontrent lundi à Genève pour discuter du renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars.
Le chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, est arrivé sur place peu avant 11 h, le visage fermé, et a refusé de faire des commentaires auprès des journalistes. La secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan, doit en principe également participer aux discussions
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10 h 30 : tirées par l'Ukraine, les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022
Les importations d'armement en Europe ont quasiment doublé en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié lundi.
Avec une envolée de 93 % sur un an, les importations ont aussi augmenté du fait de la hausse des dépenses militaires de plusieurs Etats européens comme la Pologne et la Norvège, qui devrait encore accélérer, selon cette étude faisant référence.
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8 h 40 : de "violents combats" pour le centre de Bakhmout
De "violents combats" avec les forces russes sont en cours pour le centre de Bakhmout, a indiqué le commandant de troupes terrestres ukrainiennes, informations confirmées du côté russe.
Les Russes "attaquent depuis plusieurs directions" pour "avancer vers les quartiers centraux", a indiqué Oleksandr Syrsky, cité par le centre de presse de l'armée. "Plus nous sommes proches du centre-ville, plus durs sont les combats", lui a fait écho Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner.
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7 h 02 : Human Rights Watch s'inquiète des conséquences de la guerre sur les orphelins ukrainiens
Dans un rapport publié ce lundi, Human Rights Watch (HRW) exprime son inquiétude à l'égard des orphelins et des enfants placés ukrainiens. L'ONG appelle Kiev à réformer "urgemment" son système de prise en charge de ces enfants.
"La guerre a signifié que de nombreux enfants placés dans centres ont dû s'abriter dans des sous-sols lors de bombardements, sans électricité ni eau courante, pendant des semaines", écrit HRW en préambule de ce rapport. Selon cette organisation de défense des droits humains, "des dizaines d'orphelinats ukrainiens ont été endommagés ou détruits" depuis le début de l'invasion russe, il y a plus d'un an, et "de nombreux enfants ont été évacués massivement", à l'intérieur de l'Ukraine, mais aussi vers l'étranger, en premier lieu vers la Pologne voisine.
Dans ces conditions, HRW appelle le gouvernement ukrainien à mettre en œuvre "d'urgence" les "réformes promises sur son système institutionnel de prise en charge des enfants" orphelins et placés. L'organisation demande ainsi à plus et à mieux "suivre et évaluer" les enfants concernés, dont certains souffrent de traumatismes psychologiques importants.
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1 h 05 : les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022
Les importations d'armement en Europe ont augmenté de 93 % en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
"L'invasion a vraiment provoqué une envolée significative de la demande d'armes en Europe, qui n'a pas encore montré sa pleine puissance et va selon toute vraisemblance mener à de nouvelles hausses d'importations", souligne à l'AFP Pieter Wezeman, coauteur du rapport annuel.
À elle seule, l'Ukraine a concentré 31 % des importations d'armement en Europe et 8 % des échanges mondiaux, selon des données transmises par le Sipri à l'AFP dans le cadre de son rapport annuel.
Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022. Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine comprennent notamment environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7 000 missiles antichar britanniques et des systèmes anti-aériens, neufs cette fois, liste le Sipri.
Avec AFP et Reuters
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LE FIL DU 11 MARS
Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner
LE FIL DU 10 MARS
Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie
LE FIL DU 9 MARS
Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée
L'Humanité
En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail
ReportageDepuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.
Emmanuelle ChazeKiev (Ukraine), correspondance.
Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.
Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.
Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflitLa tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »
Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants
Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.
Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »
Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »
Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »
Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud
En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.
Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.
Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»
« Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages
- Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit
- Reportage. À Moscou, l'ordinaire à l'heure de la guerre
- Reportage. De Boutcha à Kiev, la guerre au quotidien
- Reportage. Les Russes, entre fatalisme et soutien à Poutine
- « Des familles sans père, sans mari », le témoignage de Valentina Melnikova, mère de soldats de Russie
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« Il est encore illusoire de parler de paix », l'analyse de Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur
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À l'ONU, une résolution pour sortir du conflit
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« On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire », l'analyse de Bertrand Badie, politiste
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UkraineGuerre en Ukrainecheminots France24 - Monde
Le retour du cyclone Freddy fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique
Publié le : 13/03/2023 - 11:45Modifié le : 13/03/2023 - 13:38
FRANCE 24
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Le cyclone Freddy, qui a de nouveau touché le Mozambique et le Malawi ces dernières heures, a tué plus de 100 personnes dans ces deux pays d'Afrique australe. Le phénomène, atypique, est en passe d'être considéré comme le cyclone le plus long jamais enregistré.
Le cyclone Freddy, "hors norme" car il a fait une boucle rarement observée par les météorologues, a fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique en revenant frapper l'Afrique australe, ont indiqué lundi 13 mars les autorités.
Au moins 99 personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées au Malawi, après une coulée de boue dans la nuit qui a emporté des maisons et enseveli des habitants. L'agence de gestion des catastrophes de ce pays pauvre a dit s'attendre à un bilan encore plus lourd. Au moins 10 personnes sont mortes et 14 autres ont été blessées au Mozambique voisin, selon les autorités locales.
>> À lire aussi : "Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire"
La région de la capitale économique du Malawi, Blantyre, où des habitants recherchaient des survivants dans la boue à mains nues ou munis de pelles, a enregistré à elle seule 85 morts.
Les membres des secours gouvernementaux ont mis du temps à arriver, a affirmé un habitant du township de Chilobwe, couvert de boue et participant aux efforts de sauvetage. "Les gens sont accablés. La situation est très difficile", résume un autre, Honest Chirwa, ajoutant que les sauveteurs manquent de matériel adéquat.
L'état de catastrophe déclaré dans le sud du Malawi
Le Malawi a déclaré l'état de catastrophe dans plusieurs régions du Sud, dont Blantyre. Plus de 11 000 personnes ont été déplacées par la tempête dans le pays, selon les Nations unies.
Richard Duwa, 38 ans, fonctionnaire, a raconté à l'AFP l'eau montée soudainement au milieu de la nuit. À 3 h GMT (5 h heure locale), il a reçu un coup de téléphone : cinq membres de sa famille installés dans le township ont été emportés. "Nous venons de retrouver le corps d'un petit garçon mais les autres sont encore introuvables", dit-il. Il doit se rendre à la morgue. Des corps ont été retrouvés en aval, il pourrait s'agir de ses proches.
La compagnie aérienne nationale, Malawi Airlines, a annulé tous les vols à destination de Blantyre jusqu'à nouvel ordre.
En passe d'être classé le cyclone le plus long jamais enregistré par les météorologues, Freddy avait déjà touché Madagascar et le Mozambique fin février. Le bilan avait alors été de 17 morts, des milliers de déplacés et de maisons ravagées.
Revenu dans la région la semaine dernière en suivant une trajectoire en boucle inédite, il s'est d'abord abattu sur Madagascar pour la seconde fois en deux semaines, faisant 10 morts. Puis il est revenu frapper le Mozambique samedi soir.
De nombreuses personnes portées disparues
La ville portuaire de Quelimane (centre), à une quarantaine de kilomètres de l'endroit où le cyclone a atterri, est encore largement isolée du reste du monde : routes, eau, électricité sont coupées par endroits, selon Guy Taylor, porte-parole de l'Unicef sur place joint par téléphone.
De nombreuses personnes sont portées disparues, selon les autorités. Et la catastrophe semble avoir dépassé les craintes : "Les centres d'hébergement d'urgence ont été débordés car le nombre de personnes affectées a été supérieur aux prévisions", a déclaré à l'AFP Luisa Meque, présidente du bureau national de gestion des catastrophes.
Le cyclone, qui était accompagné de vents violents et de pluies torrentielles, s'est ensuite déplacé dans la nuit de dimanche à lundi vers le Malawi voisin, provoquant des inondations et d'importantes coulées de boue. Les écoles du pays, parmi les plus pauvres au monde, ont été fermées dans une grande partie sud.
Freddy devrait repartir par la mer au cours de la semaine et s'affaiblir, selon les prévisions. Le phénomène, formé au large de l'Australie et qui a atteint le stade de tempête début février, sévit dans l'océan Indien depuis 35 jours. Il est passé au large de l'île française de la Réunion et de Maurice en y causant des dommages limités.
Avec AFP
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MÉTÉO EXTRÊME
Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Le cyclone Freddy frappe Madagascar
Valeurs Actuelles
Michel Fournier, président des maires ruraux: “La méthanisation détourne l’utilisation de la terre”
L'Humanité
Habib Benglia, un comédien haut en couleur
Il était une foisIl y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.
Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles
Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.
De Tombouctou à Paris
Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.
Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noirRencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.
Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »
La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).
Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.
Un « racisme ordinaire »
Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…
Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que ChocolatPrétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.
La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme
La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.
Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.
Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création
Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).
À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).
« La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.
La polyvalence des artistes de l’époque
Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.
Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.
Histoire France24 - Monde
Madagascar : en route vers Mayotte, 22 migrants périssent dans un naufrage
Publié le : 13/03/2023 - 18:12
FRANCE 24
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Vingt-deux migrants à bord d'un bateau en route vers l'île française de Mayotte, dans l'océan Indien, ont péri samedi dans un naufrage au large des côtes de Madagascar, ont annoncé, lundi, les autorités maritimes malgaches. Vingt-trois passagers ont pu être sauvés.
Naufrage dans l'océan Indien. Vingt-deux migrants à bord d'un bateau en route vers Mayotte ont péri samedi après que leur embarcation a sombré au large des côtes de Madagascar, ont annoncé, lundi 13 mars, les autorités maritimes malgaches.
"Quarante-sept personnes ont été déclarées avoir pris le bateau clandestinement, dans l'intention de rejoindre Mayotte, mais il a fait naufrage. Vingt-trois des passagers ont pu être sauvés. Vingt-deux corps sans vie ont été retrouvés", a précisé l'Autorité portuaire, maritime et fluviale (APMF) dans un communiqué.
Les recherches se poursuivent après le naufrage qui a eu lieu au large du district d'Ambanja, à la pointe nord de Madagascar. La côte la plus proche de la grande île se situe à un peu plus de 350 km du département français.
La marine, la gendarmerie, les douanes mais aussi de simples pêcheurs ont participé aux opérations de sauvetages, selon l'APMF.
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Traversées clandestines risquées à bord de kwassa kwassa
Les chavirages de kwassa kwassa, petites embarcations de pêche à moteur utilisées par les passeurs, surviennent régulièrement sur la route maritime reliant les Comores, ou Madagascar, à Mayotte.
De nombreux migrants africains et comoriens tentent chaque année clandestinement de rallier l'archipel dont la moitié de la population est étrangère. L'île comorienne d'Anjouan n'est située qu'à 70 km de Mayotte.
Depuis 2019, l'État français a considérablement augmenté ses moyens de lutte contre cette immigration clandestine avec notamment la présence continue en mer de bateaux intercepteurs et une surveillance aérienne. En visite en décembre à Mayotte, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé sa volonté de renforcer la lutte.
En 2021, 6 355 migrants et 324 passeurs ont été interpellés, et 459 embarcations détruites, selon les autorités françaises.
Il n'existe pas de statistiques fiables sur les morts de ces traversées clandestines risquées. Selon un rapport d'information du Sénat français publié au début des années 2000, environ un millier de personnes y perdent la vie chaque année.
Avec AFP
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Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
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À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.
Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.
Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.
Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».
Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».
Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.
Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.
Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.
Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer
À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.
Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.
Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.
Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».
Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».
Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.
Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.
Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.
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À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.
Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.
Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.
Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».
Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».
Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.
Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.
Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.
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À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.
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Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.
Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».
Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».
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L'Humanité
Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance
Il était une foisPour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance
L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.
Le CNR : l’originalité d’une démocratisationUn phénomène qui se développe au départ de façon spontanée
Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.
Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.
Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne
Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.
Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au ReichLes tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.
Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du VercorsMétamorphoser les réfractaires en combattants
Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.
Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.
La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.
Henri Frenay « L’inventeur » de la RésistanceTransformer les « camps refuges » en maquis combattants
L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.
Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.
À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.
Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances
L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.
Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.
Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943
Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).
Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).
Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.
En savoir plus
- Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
- Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
- Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
- « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
résistance L'Humanité
Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité
Il était une foisDonner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2
Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.
« Une épreuve prolétarienne de masse »
Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »
Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».
Une foule admirative des sportifs
Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »
Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »
Un rendez-vous de l’athlétisme français
Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.
Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’orUne importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.
« Le sport est un moyen et non un but »
La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »
Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.
Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière
L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.
La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.
La base de départ pour de futurs champions
La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».
La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.
Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne
Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.
Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.
Pour en savoir plus
- Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
- Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes
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Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne
Il était une foisLe 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens
Thomas GrillotC’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.
Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.
Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers
Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.
L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.
Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.
Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy
Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.
Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.
Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.
Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890
Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.
C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.
Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...
C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.
Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?
Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.
Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge
C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.
Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.
Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.
Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis
Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.
Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.
Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa
Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.
Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.
Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux
Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.
Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.
Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.
Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».
Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.
La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.
En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson
D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.
Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.
(1) L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.
Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
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Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].
Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.
En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.
Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.
L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.
Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.
« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.
Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».
Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.
« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…
Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.
Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?
En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.
« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].
Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.
En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.
Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.
L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.
Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.
« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.
Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».
Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.
« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…
Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.
Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?
En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.
« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
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Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.
En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.
Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.
L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.
Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.
« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.
Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».
Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.
« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…
Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.
Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?
En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.
« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
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Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.
En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.
Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.
L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.
Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.
confié au magazine Wired« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.
Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».
l’hebdomadaire Die ZeitSelon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.
« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…
a fait étatEt celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.
Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?
En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.
« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
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[Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes
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[Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat
Plenel ne veut pas discuter : Moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat .
Pour une fois, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas. Celui-ci sur France Culture, la semaine dernière, m’a reproché d’avoir préfacé le livre de l’intellectuel israélien Yoram Hazony Vertus du nationalisme. ( Éditions Jean-Cyrille Godefroy). Il est vrai qu’Hazony et moi avons commis le crime des crimes pour un internationaliste obtus : défendre la notion d’état- nation. Celui qui défend la liberté et la souveraineté des peuples. Y compris ceux d’Occident.
A la décharge de Plenel, si par hypothèse hardie, il avait lu l’ouvrage de ce grand auteur conservateur qu’est Hazony, je ne suis pas certain qu’il l’eut saisie, tant notre homme est peu accessible à la nuance.
Toujours est-il que si j’ai commis un Manuel de résistance au fascisme d’extrême- gauche, c’est précisément parce que je me refuse désormais de dialoguer avec les tenants de l’extrême-gauche totalitaire. Et notamment avec un moustachu qui exulta lorsqu’il apprit qu’on avait massacré des sportifs israéliens à trente kilomètres de Dachau.
Avec une extrême-gauche qui , par black- blocs et antifas interposés, fait régner la terreur dans la rue, quand ce n’était pas la mort avec ses Brigades Rouges, son Action Directe et sa Rote Arme Fraktion.
Avec une extrême-gauche intolérante qui empêche ses opposants de s’exprimer dans les universités, de Finkielkraut à Rigault en passant par Agacinski .
Avec une extrême-gauche qui regarde les antisémites Corbyn ou les islamistes avec les yeux de Chimène , d’Obono à Panot .
Avec une extrême-gauche dont le dernier avatar wokiste est en passe de transformer le monde occidental en hôpital psychiatrique.
Qui persuade les petits garçons d’être des petites filles , ou les petits blancs de devoir laver les pieds des petits noirs.
Qui prétend mensongèrement que c’est le monde judéo-chrétien qui a inventé le féminicide ou l’esclavagisme.
Qui entretient obsessionnellement la détestation du mâle hétérosexuel blanc.
Qui voudrait achever de transformer la France en camp de migrants, et où les autochtones trembleraient pour leur peau sans pouvoir espérer leur salut d’une police forcément raciste.
Le monde qui risque d’advenir, si nous ne faisons rien, est l’oeuvre de l’extrême-gauche dont Plenel est l’un des plus sombres hérauts.
Il sait qu’il a perdu la bataille des idées, raison pourquoi il ne veut pas discuter, mais il sait tout autant qu’il peut gagner la bataille de l’émotion et de la terreur intellectuelle, par ses relais médiatiques puissants, les contre- vérités et le discrédit de ses adversaires.
Alors, oui, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas.
Dans combat culturel, il y a combat.
L'Humanité
Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page
Il était une foisLe 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin
Jean-Yves MollierOn pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.
Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous) américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.
Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.
De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.
Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.
Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.
Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.
« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.
Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.
Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).
C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.
Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.
Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.
En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.
EN SAVOIR PLUS
« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.
« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.
« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.
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Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui
Il était une foisPremier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne
Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.
Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.
Trop fluet pour le football américain
Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.
Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.
Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.
Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.
Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.
A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »
Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.
Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».
Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.
Martin Luther King lui écrit personnellement
Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »
Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.
La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.
Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid
Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.
Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.
Un dernier défi : remporter Wimbledon
En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.
Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.
Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.
« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »
Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »
S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.
Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.
EN SAVOIR PLUS
« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.
« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.
TennisségrégationnismeÉtats-Unis Valeurs Actuelles
David Lisnard, de retour d’Ukraine : « Le Donbass, c’est 14-18 avec des drones »
Valeurs actuelles. Pourquoi être retourné en Ukraine, un an après le déclenchement de la guerre et votre premier déplacement dans le pays ?
David Lisnard. Pour continuer le travail engagé avec les communes ukrainiennes et françaises, renforcer leurs relations, voir l’affectation de l’aide humanitaire envoyée, apporter du matériel cannois et anticiper la reconstruction. C’était un déplacement très dense de cinq jours, dont deux nuits blanches, du 21 au 25 février. Je suis notamment allé à Lviv, Kiev, Borodyanka, Makaryv, Andryvka et Boutcha, à la rencontre de certains maires et habitants, qui ont résisté aux exactions des troupes russes et tchétchènes. Des communes ont combattu, tous les jours, jour et nuit, en corps à corps. J’y ai vu des charniers. Des maires ont été héroïques, d’autres exécutés, sept sont actuellement détenus en otage. Je suis aussi retourné à Ternopil, Irpin, Tchortkiv…
Etes-vous satisfait de l’affectation des moyens envoyés par Cannes et les communes françaises ?
Oui, bien qu’il faille toujours sécuriser les filières, dans un pays où subsiste la corruption inhérente à l’héritage soviétique. L’aide internationale est aujourd’hui beaucoup plus organisée qu’il y a un an, où nous étions pionniers. J’ai eu des témoignages d’habitants très reconnaissants d’avoir reçu de l’aide dès les premiers jours : lits de camps, couvertures, garrots… Grâce à un générateur électrique fourni par Cannes, une école a pu rouvrir à Ternopil. Des cours en français y sont délivrés aux enfants et nous allons accentuer les échanges en faveur de la francophonie. L’enjeu est aussi celui de la reconstruction. Seul non ukrainien, j’ai participé à une réunion depuis la « war room » de la présidence à Kiev pour la mise en place d’un sommet permanent entre maires français et ukrainiens. Leur intérêt est de bénéficier d’un soutien juridico-administratif et technique, le nôtre est de renforcer l’influence de la France et la présence d’entreprises françaises via une coopération décentralisée. A Irpin, qui a besoin d’environ un milliard d’euros pour se reconstruire, il y a des pavillons allemands et portugais, mais le nôtre est absent. Il faut aussi être vigilant quant à l’affectation des moyens financiers. Les critères de transparence et de traçabilité doivent être garantis.
Des séquences de votre déplacement vous ont-elles particulièrement marqué ?
Les charniers bien sûr. Mais même hors zones de combat, la guerre est présente. A Lviv, chaque jour, à 12h15, le maire est au garde à vous devant la mairie, pour saluer le cercueil des jeunes hommes morts au front. Il n’y a pas un jour sans obsèques de soldats de la ville. A Ternopil, j’ai revu une mère que nous avions accueillie avec son fils qui avait intégré l’équipe de football de l’AS Cannes. Dans l’ouest, la vie redevient normale, malgré les coupures de courant, les alertes et parfois attaques de missiles, et les familles endeuillées. J’ai d’ailleurs tenu une réunion avec le maire de Lviv dans un abri souterrain. Mais plus on va vers l’est, plus ce sont des paysages de désolation. Vers le Donbass, c’est 14-18 avec des drones.
Vous allez bientôt accueillir à Cannes le maire de Lviv, votre ville jumelle…
J’ai invité Andriy Sadovyi, le 15 mars, à venir au MIPIM. Il y présentera le programme Unbroken, mené par l’hôpital de sa ville, où en un an, 70 000 civils et 17 000 militaires amputés de guerre ont été soignés, grâce à leur propre fabrique de prothèses. Nous allons mettre en place une sorte de jumelage entre les hôpitaux de Cannes et de Lviv pour procéder à un échange de compétences. Le directeur de l’hôpital de Cannes et des médecins cannois s’y rendront bientôt.
On ne peut pas se prétendre souverainiste et ne pas reconnaitre la légitimité d’une nation à se battre pour sa souveraineté, en s’asseyant sur le droit international.
Diriez-vous, comme certains politiques, que l’on en fait trop avec l’Ukraine ? Que c’est une guerre de l’OTAN contre la Russie qui n’est pas la nôtre ?
C’est aussi une guerre de communication. Il ne faut pas se faire intoxiquer ni avoir d’ambiguïté : un pays est agressé. C’est un combat existentiel pour l’Ukraine. Et quelles que soient ses faiblesses et les subtilités de l’Histoire, notre intérêt est de le soutenir. On ne peut pas se prétendre souverainiste et ne pas reconnaitre la légitimité d’une nation à se battre pour sa souveraineté, en s’asseyant sur le droit international. Certains se réclament du gaullisme, mais ont tort de faire parler le général de Gaulle après sa mort. S’il avait une vision historique de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, qui devra nous amener, à terme, à travailler avec la Russie et ne pas la laisser dans les bras de la Chine, De Gaulle savait aussi trancher dans les circonstances. Il était plus que réservé sur la Grande-Bretagne et les États-Unis. Pour autant, il est allé à Londres en 40 et, lors du blocus de Berlin, il a condamné très clairement la Russie soviétique et soutenu les initiatives de Kennedy. J’observe d’ailleurs que la Suède, qui n’est pas un pays va-t-en-guerre, avec une tradition démocratique et parlementaire forte, vient de décider d’adhérer à l’OTAN. C’est qu’elle a conscience des risques qui pèsent sur la zone.
Une partie de la droite est ouvertement russophile. Cela vous dérange ?
D’abord, je suis moi-même russophile. Contrairement à d’autres, nous avons conservé à Cannes notre programmation culturelle des œuvres russes. Le problème n’est pas là, il est géopolitique. Et je pense qu’une partie de la droite, de la gauche aussi, se fourvoie en édulcorant la responsabilité russe dans cette guerre. Ensuite, chez les passionnés de géopolitique et de renseignements, il y a toujours eu des contacts étroits et abondants avec la Russie. Certains ont des intérêts matériels avec la Russie, d’autres aussi sont agacés par le retour en Europe du leadership américain. Puis il y a également une fausse sagesse de ceux qui clament ne pas être manichéens. Si l’analyse peut être subtile, dans l’action, il faut prendre parti quand nos intérêts et les démocraties sont en jeu.
Accepter une conquête spatiale sur l’Ukraine, c’est une prime à l’impérialisme nucléaire.
Le risque d’escalade et de troisième guerre mondiale, justifié par certains pour nous désengager du conflit, vous parait-il crédible ?
Il faut faire attention à ne pas se vautrer dans un gaullisme dévoyé, ni reprendre la sémantique sur l’escalade ou la co-belligérance qui n’existe pas en droit international. C’est un argument de la propagande russe. La complaisance à l’égard de la Russie est dangereuse sur le plan de la jurisprudence nucléaire, qui est défensive. Céder à Poutine, qui agite la menace nucléaire non pas pour se défendre mais pour justifier une conquête territoriale sur un pays souverain, constituerait un renversement de la doctrine de dissuasion en vigueur depuis 1953. Cela autoriserait n’importe quelle puissance nucléaire à vassaliser son voisin. Ce serait alors la porte ouverte à l’Iran, à la Corée du Nord, au Pakistan, à la Chine… Les pays menacés seraient eux aussi incités à s’équiper de l’arme nucléaire, comme vient de l’évoquer la Corée du Sud, ou comme pourraient le vouloir le Japon, Taïwan, le Vietnam, la Turquie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite… Le monde connaitrait une spirale extrêmement dangereuse. Accepter une conquête spatiale sur l’Ukraine, c’est une prime à l’impérialisme nucléaire.
Comment pourrions-nous sortir de ce conflit par le haut ?
Les empires sont habitués aux conflits gelés à leurs confins. Pour la Russie en Ossétie du Sud et en Transnistrie. Une des deux parties pourrait craquer, mais je n’y crois pas. L’Ukraine est vulnérable en terme de ressources humaines et matérielles, mais elle a montré son inouïe capacité de résistance et a le soutien de l’Occident. La Russie dispose d’infinies ressources naturelles et d’un recul stratégique, un « arrière » immense. Habilement, Poutine met de plus en plus en exergue son combat contre l’Occident, ce qui lui permet de ne pas être isolé sur la scène internationale, alors que seulement 40 pays ont voté les sanctions. Ursula von der Leyen a d’ailleurs commis une erreur en disant que la Russie est esseulée. La victoire de l’Ukraine doit d’abord être une non victoire de la Russie. Le seul à avoir un discours clair dans ce dossier, radical et maximaliste, c’est Zelensky. Il affirme vouloir retrouver les frontières de l’Ukraine d’avant 2014, incluant le Donbass et la Crimée. Il faudra déjà revenir aux frontières d’avant 2022. Les six mois à venir vont être cruciaux sur le plan militaire, donc potentiellement diplomatique. Peut-être une solution internationale pourra-t-elle le moment venu exiger le retrait des forces russes des quatre provinces de Kherson, Zaporijia, Donestk et Louhansk, de mettre la Crimée à part, pour en faire un objet de négociations ? Mais quelle présomption de parler de cela… En attendant, il faut que l’Ukraine puisse résister et mener sa contre-offensive.
Les effets mitigés des sanctions contre la Russie commencent à être documentés. A-t-on eu raison de les prononcer ?
Je trouve que l’on manque d’informations là-dessus. J’étais a priori sceptique et a posteriori ne suis pas complètement convaincu… En tout cas, on n’en voit pas vraiment les bénéfices, et on voit bien que la Russie continue à commercer et renforcer ses positions ailleurs dans le monde. Mais je n’ai pas tous les éléments pour vous répondre.
Pour refaire de la France un pays pivot capable de parler avec toutes les parties de manière crédible, il nous faut retrouver nos atouts
La France a-t-elle vocation, ou seulement la crédibilité, pour peser dans ce conflit ?
Le vrai prisme de lecture géopolitique désormais, c’est l’affrontement entre les États-Unis et la Chine. Entre ces deux blocs, la France se retrouve considérablement affaiblie, par son déclassement militaire, industriel, financier, scientifique… Pour refaire de la France une nation référence, un pays pivot capable de parler avec toutes les parties de manière crédible dans cette nouvelle polarisation mondiale, il nous faut retrouver nos atouts : énergie, agriculture, soft power… Cela précède la puissance géopolitique. Quel est le bilan de notre action en Europe ? On le voit avec les choix de l’Allemagne en matière d’armement. Et dans la zone indopacifique ? Ou au Liban ? Quel est le bilan de la tournée du président de la République en Afrique ? De son action au Maghreb ? On vient de réussir la performance unique de se mettre à dos le président algérien, après avoir cédé sur les visas, en même temps que le roi du Maroc. Tant que notre politique étrangère sera tournée vers l’opinion intérieure, ce ne sera qu’un leurre.
L'Humanité
1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge
Il était une foisLe 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.
Bernard FrederickLe 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.
L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.
Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.
Un groupe terroriste de médecins
L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.
Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»
Un diagnostic erroné
L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…
Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.
Lutte interne au sein de la direction du PCUS
Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.
Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.
Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»
« Sans moi, le pays périra »
Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.
L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.
En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»
«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)
Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens
Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)
Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.
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Retraites. Marine Le Pen, supercherie rentable ?
ActuMalgré sa discrétion et ses arrangements avec l’exécutif pendant les débats, le RN incarne, selon les enquêtes d’opinion, une opposition importante, voire la principale, au texte du gouvernement. Une stratégie à bas bruit qui porte ses fruits. Analyse.
Florent LE DUL e RN n’a même pas commencé à livrer bataille que certains lepénistes baissent déjà les armes. « Emmanuel Macron réussira à faire passer sa réforme des retraites. Je pense même que, hélas, le pays s’est résigné à cela », a balayé le député RN Sébastien Chenu, le 7 mars, alors même que des millions de Français défilaient dans la rue, avant d’exprimer la même pensée, dimanche 12 mars, après le vote du Sénat.
Et, pourtant, une petite musique médiatique s’est installée depuis plus d’un mois. Malgré une opposition de façade qui ne s’est jamais étoffée de véritables propositions alternatives ou d’arguments détaillés, le RN serait « le grand gagnant de la réforme des retraites ». Une affirmation au minimum suggérée, ces dernières semaines, par le Point, l’Obs, le JDD, le Figaro. Avec, à l’appui, des sondages qui placent le parti comme « premier opposant » au texte du gouvernement.
« La réalité c’est que le RN a été absent, le doigt sur la couture du pantalon, déposant moins d’amendements que la majorité »
Pour 46 % des Français, Marine Le Pen « incarne bien l’opposition à la réforme des retraites », score le plus élevé de cette enquête Ifop du 22 février. Devant tous les représentants de gauche et syndicaux, y compris Philippe Martinez (CGT) et Laurent Berger (CFDT).
Sidération, pour certains membres de la Nupes. « C’est absolument fascinant, s’étonne Sandrine Rousseau (EELV). Dans les débats à l’Assemblée, c’était dramatique, les députés du RN ont été inexistants. »
« On ne peut pas considérer que le RN se soit positionné comme opposant, abonde Ian Brossat, porte-parole du PCF. La réalité c’est qu’il a été absent, sagement assis, le doigt sur la couture du pantalon, déposant moins d’amendements que la majorité, ils n’ont servi strictement à rien. »
Mais si, justement, cette discrétion profitait au RN ? « En étant deux fois de suite au second tour de la présidentielle, le RN s’est imposé comme le principal adversaire de Macron. Il n’est pas actif à l’Assemblée, mais profite de sa couverture médiatique pour faire passer le message qu’il s’oppose, observe Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. De plus, Marine Le Pen a clairement acté une stratégie de différenciation avec la Nupes, en voulant incarner une alternative respectable, donc crédible. »
La stratégie de la cravate
Alors que des invectives, parfois vigoureuses, ont jailli des rangs insoumis pendant les débats à l’Assemblée, l’extrême droite comme la majorité ont en chœur dénoncé la « bordélisation » de la Chambre par des « zadistes ». L’occasion pour le RN d’asseoir sa stratégie de la cravate, et de se positionner comme « la seule alternative crédible », par comparaison avec une « Nupes immature », avance Marine Le Pen.
Une stratégie qu’accompagne la Macronie, Olivier Dussopt allant même jusqu’à considérer que la fille de Jean-Marie Le Pen « a été bien plus républicaine que beaucoup d’autres dans ce moment-là », après l’avoir remerciée dans l’Hémicycle.
Olivier Dussopt rend hommage à Marine Le Pen, jugée « plus républicaine que beaucoup d’autres » Les députés RN étaient en effet plusieurs fois montés au créneau pour défendre le gouvernement face aux attaques venues de la gauche. « Ils ont passé deux semaines à se congratuler respectivement, jusqu’à boucler l’examen du texte en chantant bouche contre bouche la Marseillaise, dénonce Benjamin Lucas (Génération.s). La Macronie fait tout pour que Le Pen soit une opposante acceptable. »
Avec, en point d’orgue, fin janvier, le détournement du règlement pour permettre à l’extrême droite de défendre la motion référendaire, rôle légitimement revendiqué par la gauche, première dépositaire. Un tour de passe-passe qui a offert aux lepénistes un argument choc dans leur quête du statut d’opposants numéro 1.
Derrière son masque social, Marine Le Pen prône la même défense du libéralisme que la majorité
« Ce sont nos députés qui ont proposé de soumettre ce texte de loi à l’avis référendaire, s’est targué Jordan Bardella, président du RN. Comme pour notre motion de censure, la gauche ne l’a pas voté. Ce qui prouve que nous sommes aujourd’hui les seuls à incarner une alternative crédible. »
L’attitude complaisante de l’extrême droite révèle autre chose : derrière son masque social, Marine Le Pen prône en réalité la même défense du libéralisme que la majorité. « Il faut le marteler, revendique Ian Brossat. Rappeler leurs votes à l’Assemblée contre la hausse du Smic, le blocage des prix, le gel des loyers. Ou le fait qu’ils crient avec les macronistes pour baisser les cotisations sociales, donc les recettes de la Sécurité sociale, donc empêcher la revalorisation, les retraites… » Un travail nécessaire et réalisé par la gauche, mais « sans doute devons-nous être plus forts et plus audibles », estime le porte-parole du PCF.
Un socle électoral du RN solide
Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, doute pour sa part de « l’efficacité » de tout argumentaire technique face au RN. Et il observe d’ailleurs que, « face au “bon sens” populaire proposé par Marine Le Pen, ses opposants craignent parfois de lui opposer une forme de technicité dans l’appréhension des dossiers ».
Sa campagne axée sur le pouvoir d’achat semble avoir porté ses fruits. Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête chez les ouvriers (42 %) et les employés (33 %), bien que ce soit l’abstention qui règne dans ces deux catégories.
Les sondages qui placent le RN comme principal opposant à la réforme des retraites confirment donc, surtout, que son socle électoral est solide. « Électoralement, son plafond est devenu son plancher », note le sondeur de l’Ifop Jérôme Fourquet dans l’Obs.
« Cela nous oblige, admet Ian Brossat. La gauche doit être capable d’être plus unie, s’inspirer davantage de l’intersyndicale qui arrive à parler d’une même voix, à rassembler à la fois les grandes métropoles et les petites villes, ce que les partis n’arrivent pas à faire pour l’instant. »
Historiquement hostile à la grève
La mobilisation syndicale est d’ailleurs montée d’un ton depuis les enquêtes d’opinion. Historiquement hostile à la grève, le RN entretient désormais avec elle un rapport ambigu, cherchant à plaire à la fois aux classes dominantes et populaires. « La grève est un droit et nous la soutenons, mais le blocage est une double peine pour les Français », estime ainsi Jordan Bardella.
Les syndicats, eux, n’ont jamais hésité face à l’extrême droite, refusant toujours catégoriquement leurs représentants dans les cortèges. Mais, là encore, la surdité du gouvernement au mouvement social pourrait bénéficier au RN, si la réforme venait à passer.
Retraites. Entre sa réforme et la démocratie, Macron doit choisirL’extrême droite ne manquera pas de brandir l’échec de la gauche et des syndicats pour s’arroger à nouveau le titre de seule alternative possible à Macron. Inflexible, l’intéressé prend donc le risque de léguer à la France un quinquennat d’extrême droite en 2027.
Rassemblement nationalRéforme des retraites France24 - Monde
Viols en Ukraine : documenter l'horreur
Publié le : 10/03/2023 - 11:59
Ilioné SCHULTZ
La justice est à l’œuvre en Ukraine pour documenter les crimes de guerre, avec l'espoir de pouvoir un jour condamner les coupables. Les femmes sont, comme dans tous les conflits, les premières victimes des viols commis par les Russes, même si de nombreux hommes ont eux aussi subi des tortures génitales. Ces crimes sexuels sont souvent considérés comme honteux par leurs victimes qui peinent à témoigner. Certaines ont accepté de le faire dans ce reportage en coproduction avec La Chaîne Parlementaire signé par Ilioné Schultz et Marine Courtade.
Avertissement : des propos peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
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Focus
En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels
CRIMES DE GUERRE
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
LONG FORMAT
Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?
France24 - Monde
Que sait-on de ces caméras accusées de contrôler les achats de la population au Canada ?
Publié le : 13/03/2023 - 15:38
Lise Kiennemann
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Surveillance de la population, limitation des achats… De nombreuses allégations accompagnent une vidéo montrant des caméras installées dans un supermarché Walmart au Canada, qui circule sur Twitter depuis le 7 mars 2023. Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, l'enseigne a fait savoir que ces caméras servaient à surveiller le niveau d'approvisionnement des rayons.
Le détail de la vérification
- Depuis le 7 mars 2023, des comptes partagent une vidéo montrant ce qui ressemble à des caméras, qui auraient été installées dans un supermarché de la marque Walmart dans la ville de London, en Ontario au Canada.
- Selon eux, ces caméras serviraient à contrôler la quantité de nourriture achetée par les clients ou à surveiller ceux-ci via des technologies de reconnaissance faciale.
- Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Walmart a expliqué que ces caméras servaient à détecter les ruptures de stock pour permettre un meilleur approvisionnement.
- Selon une association de consommateurs canadienne, les allégations partagées sur les réseaux sociaux ne s'appuient sur aucun élément fondé.
La vérification en bref
"Je suis dans le [supermarché] Walmart à London et je me demande ce que sont toutes ces caméras…". Dans une vidéo publiée le 7 mars 2023 sur Twitter, qui affiche plus de 110 000 vues et 2 000 partages, une femme arpente les rayons viande, œufs ou produits laitiers du magasin, en montrant ce qui apparaît comme de mystérieux boîtiers noirs au-dessus des armoires réfrigérées. L'utilisatrice précise dans un tweet publié une demi-heure plus tard qu'en mentionnant la ville de London, elle fait référence à une ville située dans l'est du Canada, et non à la capitale britannique.
Pour ceux qui partagent cette séquence, ces prétendues caméras servent sans aucun doute à traquer les mouvements des clients du supermarché. "Bienvenue dans la ville des 15 minutes. Si vous avez dépassé votre limite de viande, de produits laitiers et d'œufs, les portes d'entrée numériques ne s'ouvriront pas pour vous" peut-on lire en accompagnement de la séquence.
Pour cette publication du 10 mars 2023, il s'agirait même de "caméras de reconnaissance faciale". "L'objectif final est le contrôle total et l'asservissement de la population humaine" peut-on lire.
"Préparez-vous. Toute votre vie vous devrez vivre dans un État de surveillance" avertit cet cet autre compte.
La vidéo a aussi été partagée dans des tweets en français (ici ou ici).
Si la publication initiale précisait que la séquence avait été tournée à London, dans l'est du Canada, d'autres publications ont par la suite localisé celle-ci au Royaume-Uni à Londres, ville appelée de manière homonyme "London" en anglais.
Surveillance des stocks par intelligence artificielle
Mais à quoi servent donc ces boîtiers noirs disposés sur les rayons ? Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Walmart a expliqué que ces caméras étaient installées dans ses supermarchés à travers le Canada, mais a réfuté les accusations de surveillance associées à celles-ci.
Il s'agit d'une solution d'intelligence artificielle de vision par ordinateur qui utilise des caméras pour automatiser la détection des ruptures de stock afin de nous aider à améliorer la disponibilité des produits pour les clients.
Sur son site Internet, Walmart Canada détaillait en septembre 2022 l'utilisation de cette technologie et expliquait son fonctionnement.
Ces caméras scanneraient ainsi les étagères disposées de l'autre côté du rayon à des intervalles prédéterminés, et la rupture de stock d'un produit déclencherait l'envoi d'une alerte aux employés. Ceux-ci pourraient alors réapprovisionnner l'étagère en question.
Selon ce même communiqué, c'est l'entreprise Focal Systems qui se trouve à l'origine de cette technologie. Sur le site Internet de celle-ci, on retrouve une présentation de cette "caméra robuste et économique qui scanne vos étagères toutes les heures, vous permettant de savoir exactement ce qu'il y a sur votre étagère".
Les caméras qui apparaissent sur les images diffusées à ce moment-là par Walmart sur Linkedin ou son site Internet correspondent à celles qu'on aperçoit sur la vidéo partagée récemment.
Technologie utilisée depuis 2019
L'usage de cette technologie par les supermarchés Walmart est en fait documenté depuis plusieurs années. En avril 2019, l'agence de presse américaine Associated Press expliquait ainsi que des magasins américains de la franchise y avaient recours.
Cette technologie a ensuite été déployée au Canada, d'abord dans 70 magasins pilotes dès novembre 2020, comme le mentionnent à cette date Kam City ou Chain Store Age, des sites spécialisés dans le domaine de la vente. La technologie aurait été déployée à plus grande échelle dès 2021 dans le cadre d'un plan d'investissement pour la transformation des magasins de 3,5 milliards de dollars, selon le média spécialisé Supermarket news.
D'autres chaînes de supermarchés d'Amérique du Nord, comme Piggly Wiggly ou Metropolitan Market, utilisent aussi cette technologie.
Des achats limités par le gouvernement ?
Ces caméras auraient donc pour objectif de contrôler les stocks du magasin, et non les clients ou leurs achats. Mais des dérives liées à l'usage de cette technologie ont-elles été documentées ?
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Alexandre Plourde, avocat et analyste chez Option Consommateurs, une association de consommateurs canadienne, a remis en cause les allégations partagées sur les réseaux sociaux.
Il n'y a au Canada aucune ordonnance ou décrêt gouvernemental qui irait dans le sens d'une volonté du gouvernement de contrôler ou de limiter les achats des citoyens.
Quant aux autres utilisations potentielles qui pourraient être faites des données recueillies, il faut savoir que ces entreprises doivent, selon la loi, divulguer les utilisations qu'elles ont de ces données. Elles doivent aussi demander le consentement du consommateur pour collecter des renseignements. Et si on constatait qu'elles avaient une utilisation différente de ce qu'elles ont renseigné, elles seraient en infraction avec la loi.
Aucun cas de mauvaise utilisation de ces technologies de surveillance des stocks par caméra n'ont à sa connaissance été à ce jour documentés.
Au Canada, la collecte des données de plus en plus encadrée par la loi
Les enjeux autour de la protection de la vie privée sont toutefois réels selon Alexandre Plourde, dans un contexte où les pratiques de collecte des données sont en expansion en Amérique du Nord.
Les supermarchés utilisent de plus en plus des caméras, des capteurs, pour recueillir des données, pour leur achalandage, pour aider la gestion des inventaires...
Dans les magasins Amazon Go par exemple, les consommateurs peuvent choisir leurs produits puis sortir sans avoir à passer à la caisse car les produits sont facturés automatiquement grâce à des capteurs ou des caméras. Donc il y a une très grande collecte de données dans ces magasins.
Il y a aussi des magasins qui peuvent pister les téléphones portables dans leur enceinte, pour avoir différentes informations, notamment sur l'achalandage, sur les lieux où les gens circulent le plus…
En 2019, Walmart avait par exemple annoncé avoir recours à des caméras utilisant l'intelligence artificielle pour détecter les vols dans ses magasins.
Pour Alexandre Plourde, si les lois canadiennes autour de la protection des données devraient être renforcées, on observe toutefois ces dernières années une réelle volonté d'encadrer ces pratiques.
En 2020, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a par exemple épinglé le centre d'achat canadien Cadillac Fairview pour avoir recueilli des images et des données biométriques de ses clients "sans avoir obtenu un consentement valable", notamment via un logiciel d'analyse vidéo anonyme.
En juin 2022, un projet de loi portant "sur la protection de la vie privée des consommateurs" a également été présenté au Parlement canadien. Il vise notamment à encadrer davantage l'utilisation de l'intelligence artificielle, d'imposer aux entreprises l'obtention d'un "consentement clair" de leur client avant d'utiliser leurs données personnelles et de permette au Commissariat à la protection de la vie privée d'infliger des amendes aux entreprises qui ne se conforment pas à la loi.
Théories du complot autour de la "ville des 15 minutes"
En présentant ces caméras comme un moyen de surveiller la population, ces allégations font en fait écho à de nombreuses publications alimentant une théorie autour de la "ville de 15 minutes". Cette notion est d'ailleurs mentionnée dans le tweet partagé massivement ces derniers jours.
La "ville du quart d'heure" est un concept urbain - utilisé notamment à Paris - qui prévoit la présence de tout service essentiel dans un périmètre de 15 minutes à pied ou à vélo autour de chaque citoyen. Mais celui-ci a dernièrement été détourné, certains affirmant qu'il s'agissait pour les dirigeants d'une manière de contrôler les citoyens.
En décembre 2022, des publications trompeuses avaient par exemple affirmé que la mairie d'Oxford, au Royaume-Uni, allait confiner les habitants dans leur quartier. Or, la ville était simplement en train de mettre en place des restrictions de circulation, dans le cadre de son programme pour une "ville en 15 minutes", comme l'avait expliqué le média de vérification AFP Factuel.
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - Monde
Oscars 2023 : "Everything Everywhere All At Once" triomphe lors de la 95e cérémonie
Publié le : 13/03/2023 - 02:28Modifié le : 13/03/2023 - 05:23
FRANCE 24
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Loïc PIALAT
La comédie déjantée "Everything Everywhere All At Once" a dominé, dimanche à Hollywood, la cérémonie des Oscars en remportant sept statuettes dorées, dont celle du meilleur film. La performance des acteurs Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan a également été saluée. Le film allemand "À l'Ouest, rien de nouveau" s'est imposé comme l'autre révélation de la soirée.
La 95e cérémonie des Oscars s'est ouverte, dimanche 12 mars à Los Angeles, avec un survol d'avions au-dessus d'Hollywood, un clin d'œil à "Top Gun" de Tom Cruise. Mais c'est un autre film qui a raflé une vague de statuettes dorées.
La comédie déjantée "Everything Everywhere All At Once", où s'entrecroisent un trou noir en forme de bagel et des sex toys utilisés comme nunchakus, a été couronnée de succès. Le grand favori de la soirée, en lice dans 11 catégories, a obtenu l’Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur, attribués à Daniel Kwan et Daniel Scheinert.
Ce long-métrage, mélange de science-fiction, d'action et de comédie, raconte les aventures d'une mère de famille américaine d'origine chinoise transportée dans des univers parallèles pour sauver le monde et sa famille.
La performance de ses acteurs a également été récompensée. Michelle Yeoh, qui y incarne le personnage principal, remporte ainsi l'Oscar de la meilleure actrice. L'acteur vietnamien Ke Huy Quan, révélé à l'âge de 12 ans dans "Indiana Jones et le Temple Maudit", repart avec l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour son incarnation de mari un peu gauche au potentiel insoupçonné. L'actrice américaine Jamie Lee Curtis a, de son côté, décroché le meilleur second rôle féminin pour son rôle de contrôleuse fiscale aigrie.
Avec son casting majoritairement asiatique, ce long-métrage loufoque s'impose comme un symbole pour Hollywood, souvent critiqué ces dernières années pour son manque de diversité.
Jamie Lee Curtis reçoit son Oscar
Jamie Lee Curtis accepts the Oscar for Best Supporting Actress for her performance in 'Everything Everywhere All At Once.' #Oscars95 pic.twitter.com/1H3tJEmgGF
March 13, 2023Le film a également été salué pour son scénario original et son montage, soit un total de 7 récompenses.
Un Oscar pour le film pacifiste "À l'Ouest, rien de nouveau"
Aux côtés de ce rouleau compresseur, l'adaptation en allemand de "À l'Ouest, rien de nouveau", chef d'œuvre pacifiste du romancier Erich Maria Remarque sur les horreurs de la Première Guerre mondiale, ne repart pas bredouille. La production de Netflix a été sacrée meilleur film international. Le long-métrage a devancé ses concurrents "Argentina 1985", "Close", "EO" et "The Quiet Girl".
Le film a également reçu les Oscars pour la meilleure musique originale, les décors et la photographie.
Brendan Fraser a, lui, signé un retour inespéré à Hollywood en remportant l'Oscar du meilleur acteur pour sa puissante interprétation dans le drame "The Whale", de Darren Aronofsky, dans lequel il incarne un professeur obèse reclus et tourmenté par le chagrin.
Brendan Fraser a remporté l'Oscar du meilleur acteur
Brendan Fraser accepts the Best Actor Oscar for his incredible performance in 'The Whale' #Oscars #Oscars95 pic.twitter.com/ofuc00ckv3
March 13, 2023De son côté, "Navalny", qui relate l'empoisonnement du leader de l'opposition et militant anti-corruption russe Alexeï Navalny, s'est vu décerner le prix du meilleur documentaire.
"Pinocchio par Guillermo del Toro", une version sombre du célèbre livre pour enfants qui se déroule dans l'Italie des années 1930, a remporté l'Oscar du meilleur film d'animation.
Au début de la cérémonie, moins mouvementée que la précédente, l'humoriste et présentateur Jimmy Kimmel n'a pas hésité à plaisanter sur la fameuse gifle de Will Smith de l'an dernier, encore dans tous les esprits et que la production aimerait faire oublier. "Si quoi que ce soit d'imprévisible ou violent arrive pendant la cérémonie, faites ce que vous avez fait l'année dernière : rien", a-t-il lancé.
Avec AFP et Reuters
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Oscars : la comédie "Everything Everywhere All At Once" mène la course aux nominations
Après avoir giflé Chris Rock, Will Smith interdit de toute cérémonie des Oscars pour dix ans
Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith démissionne de l'Académie
New York Times - World
Daily Briefing: War in UkraineRussia Says It Is Willing to Extend Grain Deal With Ukraine
Follow live news updates on the Russia-Ukraine war.
Here’s what we know:
The city of Bakhmut has been the main focus of Russia’s assault, but Moscow is also targeting other areas of eastern Ukraine. Here’s what we are covering:
Russia says it is willing to renew the grain deal, but only for 60 days.
Russia steps up attacks on an eastern town as part of a broader attempt to advance.
The leader of Belarus, a key Kremlin ally, welcomes an ‘upgrade’ in ties with Iran.
Biden gives thousands of Ukrainians another year to to stay in the United States.
Britain revises its security policy, citing the threats posed by China and Russia.
At odds over support for Ukraine, Macron and Orban meet for dinner.
Battlefield Update: Russia targets Lyman with shelling but fails to make gains.
Russia on Monday said it did not object to extending the Black Sea Grain Initiative by 60 days, a measure that would allow Ukraine to continue shipping its grain past a Russian blockade to world markets. But, Moscow added, any further extensions would depend on whether restrictions on Russian agricultural exports are eased.
The Black Sea grain deal has been a rare example of cooperation between the warring countries and is set to expire on Saturday. The agreement, brokered by the United Nations and Turkey, was earlier renewed in November three days before its previous expiration date.
Russian leaders had indicated that they were not satisfied with the deal ahead of the expiration date. But Sergei Vershinin, a deputy foreign minister, disclosed Russia’s position on Monday after “comprehensive and frank” talks in Geneva with senior U.N. officials eager to keep the agreement alive.
“Our further stance will be determined upon the tangible progress on normalization of our agricultural exports, not in words, but in deeds,” Mr. Vershinin said in a statement released after the talks concluded.
The U.N. said in a statement released hours later that it took note of Russia’s announcement but did not comment directly on the possibility of a 60-day extension. Secretary General António Guterres, the U.N. said, would do everything possible to preserve the integrity of the grain deal and ensure its continuity.
Ukraine’s infrastructure minister, Oleksandr Kubrakov, said on Twitter that Russia’s stance would contradict the initial agreement that any extension would last a minimum of 120 days.
The U.N. has reported that the grain initiative, brokered in July and then extended in November, has allowed more than 23 million tons of grain to reach world markets. The deal helped to stabilize — and then lower — global food prices that had soared after Russia invaded Ukraine in February 2022.
The agreement also provided for unobstructed exports of agricultural products and fertilizers to world markets, a critical step toward preventing a calamitous decline in global food production at a time when climate disasters are aggravating shortages that are causing millions of people to live in acute hunger.
Mr. Vershinin, airing the Kremlin’s complaints, said that while Ukraine’s food exports were running smoothly, Western sanctions had compromised Russian agricultural exports. The exemptions to those sanctions announced by the United States, Britain and the European Union, he said, were “essentially inactive.”
Russia has pushed for months to resume exporting ammonia through a pipeline across Ukraine, to the Black Sea port of Odessa. But Kyiv, in exchange for its consent to that proposal, has countered with a prisoner-of-war swap.
In the meantime, despite Western sanctions exemptions for their agricultural goods, Russian companies said they have run into problems of over-compliance by Western banks, insurance and shipping companies that have continued to refuse to work with them.
— Nick Cumming-Bruce Reporting from Geneva
Russian forces have stepped up their shelling of Avdiivka, a town in eastern Ukraine, according to Ukrainian officials, as Moscow attempts to mount a broader offensive against a heavily defended front line in the Donbas region.
While the battle for the city of Bakhmut has become the main focus of Russian attempts to secure territory in the region, Avdiivka is one of several areas where Moscow is intensifying its attacks along the 160-mile, crescent-shaped front line in the east, Ukrainian officials say.
For weeks, Russia has thrown tens of thousands of soldiers into battles up and down eastern Ukraine in an attempt to drive the Ukrainians out of well-fortified positions. The deadliest fighting has been in and around Bakhmut, where both sides are trying to degrade the other in a monthslong battle of attrition, but the Ukrainian military’s General Staff is routinely reporting more than 100 attempts by Russian forces to break through their defensive lines each day.
Eastern Ukraine
RUSSIA
30 miles
Kupiansk
UKRAINE
LUHANSK
Lyman
Bakhmut
Avdiivka
Kyiv
DONETSK
Detail area
UKR.
By The New York Times
Many of the individual battles relate as much to key roads and supply lines as to control over now devastated towns and villages. The length of the battle for Avdiivka illustrates how difficult it has been for Russian forces to take further ground in the east, where both armies have established significant defenses and Ukraine has reinforced its positions.
Russian troops fired two shells at an abandoned school in the town on Monday, killing a local woman, according to a post by Andriy Yermak, head of Ukraine’s president’s office, on the social messaging app Telegram. He posted two photographs of a three-story building that had been reduced to rubble. Russian forces also fired three other artillery rounds at the town, according to the head of the regional Ukrainian military administration, Pavlo Kyrylenko, writing on Telegram.
There was no independent confirmation of the reports. The town had a population of 31,000 before the war, but almost all its inhabitants have fled. Mr. Kyrylenko said that Russia also shelled nearby communities.
Mr. Kyrylenko said Russia’s attacks included the use of cluster munitions, which rights groups say can disproportionately harm civilians. His account could not be independently confirmed.
The Ukrainian General Staff said in a daily report that its forces had repelled attacks in the town itself as well as in at least five nearby settlements. The attacks form a pattern of destruction, according to other officials.
Russia “has been massively hitting the villages near and on the way to the town over the past week,” Vitaliy Barabash, head of Avdiivka’s military administration, said on Ukrainian television over the weekend.
“These villages are being erased,” Mr. Barabash said. He said Russian forces appeared to be “trying to cut off Avdiivka, disrupt the logistics, the delivery of personnel and ammunition,” probably in the belief that the town housed “a lot of personnel, our guys.” He added that Russian fighters had targeted a road that runs from a big industrial plant into the town.
Videos and photographs from Avdiivka posted on social media in recent weeks showed a town devastated by shelling, even by the standards of other hard-hit places in a region where fighting has raged since Russia launched its full-scale invasion of Ukraine a year ago. In one, a fire burned in a deserted industrial building, a large crater stood in a street full of debris and dozens of houses and many apartment blocks had windows blown out. Even trees appeared blackened. The material had not been confirmed independently.
Pro-Russian separatists occupied Avdiivka for a few months in 2014, when Moscow illegally annexed Crimea and set up breakaway republics in Donetsk and Luhansk, the two provinces that make up Donbas. Ukrainian forces drove the separatists out of Avdiivka in July of that year.
Over the weekend, The Institute for the Study of War, a Washington-based research group, reported a Russian claim that Moscow’s forces had taken Sjeverne and Kamianka, settlements east and west of Avdiivka. The Ukrainian military denied the claims, and there was no independent confirmation.
— Matthew Mpoke Bigg
The State of the War
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The authoritarian leader of Belarus, a staunch Kremlin ally, welcomed an “upgrade” in relations with Iran during a state visit to Tehran on Monday, Belarusian state media reported, as both countries grapple with Western sanctions and greater scrutiny tied to Russia’s war in Ukraine.
President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus has emulated Russia’s moves to strengthen ties with countries such as Iran and China, as the United States and European allies enforce sanctions over his support for Moscow’s invasion. His trip to Tehran came as U.S. officials warned about deepening military cooperation between Russia and Iran, an important source of drones and other weapons for Moscow in the yearlong war.
Officials across the Western alliance have said that they are convinced that Iran, Russia and Belarus, all isolated by American-led sanctions, are building a new alliance of convenience.
But Iran’s warm welcome of Mr. Lukashenko on Monday also likely aims to publicly demonstrate that, despite monthslong internal turmoil and opposition — and Western efforts to isolate it — Iran still can court engagement.
Mr. Lukashenko, who met with China’s leader, Xi Jinping, in Beijing this month, arrived in Iran on Sunday night. After a welcome ceremony featuring national anthems and an honor guard, Mr. Lukashenko and President Ebrahim Raisi of Iran sat down on Monday for talks at the presidential palace. In remarks carried by state media, both men brushed off the isolation measures imposed by the West.
“The Iranian president and I agree that sanctions are a time of opportunities,” Mr. Lukashenko said, praising Iran’s ability to “resist external pressure,” according to the Belarusian state news agency Belta. Mr. Raisi echoed that message and said Tehran was “ready to share its experiences” in countering the penalties’ impact, Iran’s state-run IRNA reported.
Mr. Lukashenko said he gave Mr. Raisi “a lot of credit” for improving bilateral relations over the past two years, noting that his own focus on Iran had at one point “somewhat weakened.”
“I often think about this and assume that we were meant to live through this period, a period of a less intense relationship,” Mr. Lukashenko said, according to Belta. “Yet, during this period, we realized how much we needed each other, how closely we should cooperate.”
Mr. Lukashenko emphasized that point in an afternoon meeting with Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, saying that “the current difficult international situation has shown us who our true and fake friends are.”
“We are determined to have special cooperation with our real partners,” Mr. Lukashenko added, according to IRNA
Ayatollah Khamenei also suggested that taking on sanctions should be an area of cooperation between Iran and Belarus.
“The countries that have been sanctioned by the United States must cooperate with each other and form a joint assembly to destroy the weapon of sanctions,” he said during the meeting, IRNA reported. “We believe that such a thing is achievable.”
Belta reported on Monday that Mr. Lukashenko and Mr. Raisi had signed a “comprehensive road map for all-around cooperation between Belarus and Iran” but did not provide further details. Trade between Iran and Belarus has been growing. It tripled to $100 million in 2022 from $33 million in 2021, according to Belta, but the figures represent a small fraction of Belarus’s trade with other countries with which it enjoys less friendly relations, such as neighboring Poland.
Mr. Lukashenko has been almost wholly reliant on Russia since the Kremlin helped him crush street protests in August 2020 after he claimed an improbable landslide victory in an election whose outcome was widely contested. He depends on subsidized Russian oil and gas, preferential access to the Russian market and Russian security assistance to maintain his 28-year rule.
— Cassandra Vinograd and Andrew Higgins
WASHINGTON — The Biden administration said on Monday that thousands of Ukrainians who fled to the United States in the first months after Russia invaded their country would be eligible to extend their stay, as the war in Ukraine continues into a second year.
About 25,000 Ukrainians and their family members who came into the country through Mexico at a U.S. port of entry between Feb. 24 and April 25 last year were allowed to stay for a year. The Department of Homeland Security said it would consider one-year extensions for that group.
The total two-year period aligns with the length of time Ukrainians fleeing the war were later permitted to stay in the United States under a program in a system known as humanitarian parole.
“As Russia’s unprovoked invasion of Ukraine and the unprecedented humanitarian crisis it has caused continue, D.H.S. assesses that there remain urgent humanitarian reasons, as well as a significant public benefit, for extending the parole of certain Ukrainians and family members on a case-by-case basis,” Angelo Fernandez, a homeland security spokesman, said in a statement on Monday.
Nearly 300,000 Ukrainians and their families have entered the country since the start of the war under humanitarian parole, with a visa or as a refugee. More than eight million have fled to European countries in the past year.
The Biden administration had indicated that it would find a way to let the early Ukrainian arrivals extend their stay and work in the United States, but it did not announce a solution until Monday. Thousands of Ukrainians had been left to wonder whether they would have to uproot themselves to find refuge in another country while the war raged on in theirs.
“This process will provide critical relief to thousands of Ukrainians who have been facing tremendous anxiety and uncertainty about their future here,” said Krish O’Mara Vignarajah, the president of Lutheran Immigration and Refugee Service.
Human rights advocates said people from other countries who are in the United States under temporary humanitarian parole should be given similar assurances. Ms. Vignarajah said protections would expire this summer for thousands of Afghans who were among the first to arrive in the United States after the rushed evacuation of Afghanistan in August 2021.
“The administration’s broader use of parole must be accompanied by a thoughtful plan for how and when temporary protections will be extended, and how beneficiaries can access pathways to longer-term status,” she said.
A legislative proposal to give Afghan parolees an opportunity to apply for permanent residency in the United States has failed to get enough Republican support.
— Eileen Sullivan
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LONDON — Prime Minister Rishi Sunak of Britain described China on Monday as an “epoch-defining challenge” to the international order, as his government published an updated security review that toughened its stance toward Beijing while underscoring the threats posed by Russia and Iran.
The document was ordered last year to revise policy in light of Russia’s invasion of Ukraine, something that was not foreseen by the previous version, which had relatively little to say on European security challenges.
“From Russia’s illegal invasion of Ukraine to China’s growing economic coercion, the world is becoming more dangerous,” Mr. Sunak’s office wrote on Twitter. “The UK is responding.”
The updated review described Russia’s invasion of Ukraine as one of Moscow’s “assaults on European security,” and said that “the threat from Iran has increased,” as demonstrated by its advancing nuclear program, the country’s destabilizing behavior and threats against individuals in Britain who oppose the government in Tehran.
“As threats and volatility increase, we recognize the growing importance of deterrence and defense to keep the British people safe and our alliances strong,” Mr. Sunak wrote in the foreword to the updated review.
Two developments of “particular concern,” he wrote, were China’s deepening partnership with Russia and Russia’s growing cooperation with Iran following the full-scale invasion of Ukraine.
Mr. Sunak pledged an additional 5 billion pounds, roughly $6.1 billion, in spending on defense over the next two years. He also repeated a promise to increase resources for the military to the equivalent of 2.5 percent of the country’s gross domestic product, but without giving a precise time frame for doing so.
The updated review failed to satisfy some hard liners within Mr. Sunak’s Conservative Party, including a former leader, Iain Duncan Smith, who questioned whether the new policy defined the government in Beijing as a threat.
There was also criticism from some lawmakers campaigning for greater military spending. Tobias Ellwood, the chairman of the House of Commons Defense Committee, appealed for a rapid push to spend 2.5 percent of G.D.P. on defense.
“We are sliding toward a new Cold War,” Mr. Ellwood said in Parliament, “threats are increasing, yet here we are, staying on a peacetime budget.”
— Stephen Castle
THE BATTLE: Ukraine regained control over Kupiansk, which lies about 50 miles from the Russian border in northeastern Ukraine, in the fall, along with a string of other towns and villages across the Kharkiv region. Russia deployed three major divisions to the area and ramped up its attacks in early February, according to Ukrainian officials, but has failed to break through the Ukrainian defensive lines.
WHAT’S CHANGED: While Russia has largely failed to advance, it has stepped up shelling of civilian targets in the area, prompting a Ukrainian official to state over the weekend that Kupiansk was experiencing the “hottest” fighting in the region. The Ukrainian authorities have ordered a mandatory evacuation of all civilians from Kupiansk. On Monday, the head of the Kharkiv regional military administration said that shelling continued in Kupiansk and other border districts, but that no civilians had been killed.
WHY IT MATTERS: Control over Kupiansk could determine future lines of attack for both sides. The town is a key railroad hub, and it also straddles the Oskil River. If the Kremlin’s forces manage to push Ukrainian troops back across the river, that could create a new defensive line and also clear a path for Russian forces to make a renewed drive further south.
— Marc Santora
Eastern Ukraine
RUSSIA
30 miles
Kupiansk
UKRAINE
LUHANSK
Lyman
Bakhmut
Avdiivka
Kyiv
DONETSK
Detail area
UKR.
By The New York Times
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President Emmanuel Macron of France met on Monday in Paris with Prime Minister Viktor Orban of Hungary — a dinner between one of the most vocal supporters of the European Union and one of its strongest detractors. Both leaders are also at odds over support for Ukraine.
The French presidency said after the dinner that it was “an opportunity to reaffirm the need for unity among European countries in their support for Ukraine in the face of Russian aggression, particularly through the strict application of sanctions against Russia.”
But Mr. Macron and Mr. Orban, who last met in December 2021 in Budapest, have little common ground on Ukraine, and the French presidency did not say whether Mr. Orban had been receptive.
“When you see Orban’s past statements, I don’t think he cares very much what Macron thinks,” said Paul Gradvohl, a historian and professor at the Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne who specializes in Hungary.
The E.U. has rebuked Mr. Orban multiple times over Hungary’s drift into authoritarianism, his government’s undermining of the judiciary and its attacks on the media. Concerns over the rule of law and corruption have led the E.U. to hold up about 6.3 billion euros, or about $6.7 billion, in funds for Hungary.
Mr. Macron, while he has faced criticism for insisting on the inevitability of negotiation with Russia to bring an end to the conflict, has also been a strong supporter of Ukrainian victory. France has already delivered hundreds of millions of euros worth of aid to Kyiv, as well as weapons, including 18 Caesar howitzers.
Mr. Orban, meanwhile, has repeatedly criticized the E.U. ’s stance on Ukraine, and wants to keep close ties with Russia. He has gone along with sanctions against Russia but has repeatedly denounced them; refused to let weapons for Ukraine pass through Hungary; and sent senior officials to Moscow to plead for more natural gas even as the rest of Europe tries to wean itself off Russian energy.
Mr. Orban has also offered only tentative support to Finland and Sweden’s NATO applications, which the parliaments of Turkey and Hungary still have to agree to ratify. The French presidency said that Mr. Orban and Mr. Macron had discussed the ratifications over dinner on Monday, but did not elaborate.
Mr. Macron and Mr. Orban also discussed industrial policy, migration and “converging views” on nuclear power over the dinner, which was meant to be part of preparations for an upcoming meeting of European leaders later in March, the French presidency said.
— Aurelien Breeden
“Navalny,” a film that followed the imprisoned Russian dissident Aleksei A. Navalny as he investigated his own near-fatal poisoning in 2020, won the Oscar for best documentary feature on Sunday, with Mr. Navalny’s wife and daughter appearing onstage to deliver a message of defiance.
Accepting the award, the Canadian filmmaker Daniel Roher spoke out against President Vladimir V. Putin of Russia, and said he was there “because Aleksei Navalny right now is languishing in a gulag six and a half hours outside of Moscow, and I want to remind the world that he is there.”
He then handed the microphone to Mr. Navalny’s wife, Yulia Navalnaya.
“My husband is in prison just for telling the truth,” she said. “My husband is in prison just for defending democracy.”
Ms. Navalnaya continued, directly addressing Mr. Navalny: “I am dreaming of the day when you will be free and our country will be free. Stay strong, my love.”
The focus on Mr. Navalny came during Hollywood’s most high-profile annual event, with last year’s telecast attracting 15.4 million viewers. The other family member to appear at the awards ceremony, Mr. Navalny’s 21-year-old daughter, Dasha Navalnaya, told the Times columnist Nicholas Kristof in February that she saw the documentary as a “‘get out of death’ card,” in that international attention to his plight would reduce the risk of him being killed in prison.
The documentary, which was an NYT Critic’s Pick, debuted at the Sundance Film Festival in January 2022. That February, Mr. Putin began his full-scale invasion of Ukraine. In March, a Russian court sentenced Mr. Navalny to nine years in a high-security prison on charges of embezzling donations from supporters; he had already been in prison on separate charges of violating the terms of his parole from a 2014 embezzlement conviction. Europe’s top human rights court ruled that his numerous arrests between 2012 and 2014 were politically motivated.
Both sentences were internationally seen as efforts to keep the opposition leader and one of Mr. Putin’s most prominent critics, one who had been seen as an international symbol of resistance to Mr. Putin, behind bars.
Mr. Navalny said in November that he had been transferred permanently to solitary confinement, limiting his interaction with the outside world.
In the film “Navalny,” the dissident extracted a recorded confession from a man he had suspected was involved in the August 2020 poisoning. White House officials said American intelligence agencies concluded that Russian security police agents poisoned Mr. Navalny. There is substantial evidence that the Kremlin was responsible for the attack.
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said Monday that awarding the Oscar to “Navalny” showed “an element of politicization,” according to Russia’s state news agency, Tass. Mr. Peskov said he had not seen the film.
— Daniel Victor
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The International Criminal Court intends to open two war crimes cases tied to the Russian invasion of Ukraine and will seek arrest warrants for several people, according to current and former officials with knowledge of the decision who were not authorized to speak publicly.
The cases represent the first international charges to be brought forward since the start of the conflict and come after months of work by special investigation teams. They allege that Russia abducted Ukrainian children and teenagers and sent them to Russian re-education camps, and that the Kremlin deliberately targeted civilian infrastructure.
The chief prosecutor, Karim Khan, must first present his charges to a panel of pretrial judges who will decide whether the legal standards have been met for issuing arrest warrants, or whether investigators need more evidence.
The Kremlin has denied accusations of war crimes, but international and Ukrainian investigators have gathered powerful evidence of an array of atrocities since the invasion’s early days.
Some outside diplomats and experts said it was possible that President Vladimir V. Putin of Russia could be charged, as the court does not recognize immunity for a head of state in cases involving war crimes, crimes against humanity or genocide.
Still, the likelihood of a trial remains slim, experts say, as the court cannot hear cases in absentia and Russia is unlikely to surrender its own officials.
— Marlise Simons Reporting from Paris
THE BATTLE: A Ukrainian counteroffensive in the fall forced Russian troops to retreat from the eastern Ukrainian city of Lyman and take up new positions about 15 miles away. While Russian forces have launched assaults in the direction of Lyman for weeks, they have failed to make significant progress.
WHAT’S CHANGED: Russia stepped up its assaults in the area in early February but after more than a month, it has made little in the way of territorial gains while absorbing heavy casualties. Still, in recent days, Ukrainian officials have reported heavy Russian shelling along the roughly 50-mile stretch from Lyman north to the town of Kupiansk. “For several weeks in a row, this area has been the leader in terms of artillery” and shelling from multiple-launch rocket systems, Col. Serhiy Cherevaty, a spokesman for Ukraine’s eastern command, said over the weekend.
WHY IT MATTERS: Lyman is about 30 miles northwest of Bakhmut and is a critical railway juncture, serving as an important supply hub on the western edge of the Ukrainian region known as Donbas. Recapturing it is key for Moscow’s objective of gaining full control of Donbas, although military analysts say that Russian forces’ failure to advance there underscores the challenges they face in achieving that goal.
— Marc Santora
Eastern Ukraine
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30 miles
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UKR.
By The New York Times
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MOSCOW — He cuts the figure of a typical leather-wearing pop star heartthrob. He has a fan base of young and middle-aged women who bring him flowers and stuffed animals when he performs. But Yaroslav Y. Dronov, better known by his stage name, Shaman, is also beloved by an exclusive and powerful Russian fan base: the Kremlin.
The young singer’s star has been rising as the war in Ukraine continues into a second year and Mr. Dronov aligns his music with Moscow’s party line. When Vladimir V. Putin staged a patriotic rally last month coinciding with the anniversary of Russia’s full-scale invasion, Mr. Dronov performed “Vstanem,” or “Let’s Rise,” a ballad of gratitude to veterans, just before the Russian president came onstage.
More and more, as the Kremlin seeks to remake the country’s institutions to comport with Mr. Putin’s militaristic worldview, cultural figures in Russia are picking a side. Many have chosen to leave the country because of political pressure or to signal their disagreement. Others have spoken out against the war, only to see their concerts or exhibitions canceled. They include musicians, theater directors, actors and artists.
But many have stayed and are aligning their art to Mr. Putin’s messaging — out of either pragmatism, pursuit of wealth or true conviction. As the Kremlin seeks to win over Russians in support of the war, performers like Mr. Dronov have become willing — and sometimes well-compensated — messengers.
— Valerie Hopkins and Georgy Birger
Valeurs Actuelles
[La touche de bon sens] Le vrai problème d’Eric Dupond-Moretti
Il est entendu que le bras d’honneur est un geste fort laid, qui ne trouve pas sa place dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. A fortiori lorsqu’il est fait trois fois de suite, dans un contexte déjà marqué par une désinvolture permanente au cœur du Palais Bourbon. Certes, le garde des Sceaux est connu pour ses colères et emportements, mais il s’est aussi illustré depuis des années par son indignation permanente à l’égard de tout ce qui ne pense pas comme lui, à commencer par ceux qu’il appelle très généreusement « les extrêmes ». La tartufferie n’est jamais très bien accueillie, et certains profitent donc de l’emportement pour réclamer sa démission.
Que ce bras d’honneur ait été fait au député Olivier Marleix, au principe de la présomption d’innocence que Dupond-Moretti entendait alors défendre ou aux Français qui ne supportent plus ce théâtre permanent censé régir leurs vies quotidiennes… Peu importe dans le fond. Il est triste, pour ne pas dire exaspérant, que la démission soit systématiquement réclamée, sans discernement, et si possible pour l’acte le plus politiquement insignifiant qui soit.
Il y a bien pire, c’est promettre une chose par la communication et de la contrer subtilement dans les actes posés
Dupond-Moretti s’est montré particulièrement mal élevé, il s’est excusé, passons à autre chose. Passons au fond des choses plus exactement. La mission que le ministre de la Justice s’était donné à lui-même était de restaurer la confiance des Français dans la justice. Et c’est évidemment sur un bilan que le ministre doit d’abord et avant tout être jugé. Pour retrouver cette confiance, le gouvernement a augmenté des budgets manquants. C’est déjà ça, même si ce ne sera malheureusement pas suffisant devant l’ampleur du gouffre à combler. Mais il y a bien pire : c’est de promettre une chose par la communication et de la contrer subtilement dans les actes posés. Or c’est exactement ce qu’a fait Eric Dupond-Moretti avec sa loi visant à restaurer la confiance dans l’institution judiciaire.
Prenons un exemple concret : celui des remises automatiques de peines, c’est-à-dire l’érosion des peines effectuées par rapport aux peines prononcées systématiquement appliquées aux prisonniers de ce pays. En 2021, Eric Dupond-Moretti paraissait avoir réussi sa mue d’avocat de la défense en garde des Sceaux en déclarant que les Français ne pouvaient plus supporter le concept. Il annonçait donc leur suppression pour « en finir avec l’hypocrisie » d’un système dont le seul but était de « réguler la population carcérale, sans le dire ».
La réduction de peine remplacée… par une autre !
L’intention semblait claire : rompre avec le dispositif décidé en 2004, qui octroyait une réduction de peine automatique — jusqu’à cinq mois par an — à chaque personne condamnée entrant en détention (sauf en cas de terrorisme). Bien sûr, ces remises pouvaient être supprimées en cas de mauvaise conduite, mais la règle était bien de les accorder.
En effet, la nouvelle loi a supprimé le dispositif. Mettant à la place un autre système, par lequel l’érosion potentielle de la peine est… plus forte ! Désormais, la réduction de peine s’accorde en cas de bonne conduite — on inverse la philosophie, mais le résultat peut être le même —, jusqu’à 6 mois par année d’emprisonnement ! L’incompréhension de nombreux français reste entière : quel est le sens de la peine qui se retrouve divisée par deux par un juge intervenant postérieurement à la juridiction de jugement ?
Pire encore : depuis le premier janvier dernier, conséquence directe de cette nouvelle loi, une partie des détenus bénéficie de plein droit, et de manière automatique, de la suppression des trois derniers mois de peine. Sont concernés ici les détenus condamnés à moins de deux ans d’incarcération (hormis les personnes condamnées pour violences conjugales, pour viols et agressions sexuelles, pour des infractions sur mineurs de moins de 15 ans ou sur personnes dépositaires de l’ordre public).
On interroge le laxisme supposé de tous les magistrats, mais personne ne pense à demander des comptes aux politiques qui rédigent et votent ces lois.
Concrètement, cela représente quelque 150 personnes par mois : on comprend évidemment que la surpopulation carcérale (déjà coupable de provoquer des injonctions contradictoires permanentes envers les magistrats : “soyez fermes, mais en fonction des places de prisons !”) est à l’origine de cette décision.
Si l’on entre dans le détail, la stupéfaction est toujours croissante : en France les peines de moins d’un an sont aménagées hors de la prison. Ensuite, les alternatives à la prison sont encouragées, l’enfermement apparaît comme l’ultime mesure. Ensuite, le juge d’application des peines est désormais obligé d’étudier une libération sous contrainte aux deux tiers de la peine de n’importe quel prisonnier… Les détenus libérés par cette nouvelle mesure automatique ont potentiellement vue cette libération refusée !
L’incompréhension de nombreux Français reste entière : quel est le sens de cette libération sous contrainte obligatoire… Qui est automatique ?
Voilà des semi-mensonges qui se perdent dans la complexité des procédures judiciaires auxquelles personne ne semble faire attention. On interroge le laxisme supposé de tous les magistrats, mais personne ne pense à demander des comptes aux politiques qui rédigent et votent ces lois. Il serait plus satisfaisant qu’Eric Dupond-Moretti réponde de ce bras d’honneur là fait aux Français, fût-il moins spectaculaire.
L'Humanité
En pleine crise énergétique, la loi nucléaire agite l’Assemblée
ActuAdopté au Sénat, le texte sur la relance de l’atome est arrivé, lundi, au Palais Bourbon. S’il devrait in fine être voté, les groupes de gauche ne partent pas unis. Seuls les communistes devraient se prononcer favorablement, malgré des réserves.
Emilio MesletEsplanade des Invalides, 13 h 30. Un trentenaire, debout sur la plateforme d’un camion, chante sur l’air de New York avec toi, de Téléphone : « Le cœur de l’IRSN bat en moi/Et tu m’emmèneras pas. » Face à lui, des dizaines de manifestants en tee-shirt blanc siglé « IRSN en danger ». IRSN pour Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, établissement public que le gouvernement entend fusionner, avec l’aide de l’extrême droite, avec l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), via un amendement sorti de nulle part dans le projet de loi de relance du nucléaire. De quoi provoquer une levée de boucliers, particulièrement à gauche.
Quelques heures plus tôt, dans la matinée de lundi, l’intergroupe de la Nupes faisait parvenir un communiqué pour redire son opposition : « Il est essentiel de maintenir une indépendance entre la fonction de régulateur (ASN) et celle d’expertise (IRSN). »
La loi supprime l’objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % dans le mix électrique d’ici à 2035.
C’est l’un des rares sujets concernant le nucléaire qui met d’accord les quatre groupes de gauche à l’Assemblée, alors que le texte législatif, adopté par le Sénat et examiné entre ce lundi et jeudi au Palais Bourbon, devrait obtenir une large majorité, les groupes LR et RN y étant favorables.
Les socialistes, pas hostiles au nucléaire comme une énergie de transition vers le 100 % renouvelable, avaient un temps envisagé de s’abstenir sur cette loi censée être un simple texte de simplification des procédures. Mais ils s’orientent vers un vote contre car la loi supprime l’objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % dans le mix électrique d’ici à 2035 : « Vous utilisez la stratégie du bulldozer », a dénoncé Marie-Noëlle Battistel, qui a porté une motion de rejet pour le groupe PS.
« Réaffirmer le rôle d’un État stratège »
De même, insoumis et écologistes ont – sans surprise – décidé de rejeter ce projet d’accélération de l’atome. « C’est un moment grave où on relance une industrie au plus mal, avec des centrales qui vieillissent mal. Le nucléaire ne sauvera jamais le climat. Selon le Giec, nous avons cinq ans pour infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre. Les premières centrales n’arriveront pas avant quinze ans, au mieux », explique Julie Laernoes, cheffe de file EELV.
De plus, ajoute l’insoumise Aurélie Trouvé, « c’est une fuite en avant atomique décidée par Macron et une aberration démocratique qui court-circuite le débat national porté par la CNDP (Commission nationale du débat public) ».
À l’inverse, les communistes s’orientent, eux, vers un vote favorable au texte. « Cela dépendra de la façon dont seront traités nos amendements », prévient Sébastien Jumel, chef de file sur la question. La position officielle sera tranchée ce mardi matin, lors de la réunion du groupe GDR. « On devrait réussir à faire adopter des amendements », se réjouit un député PCF. Notamment une disposition visant à imposer la présence d’un commissaire du gouvernement dans les conseils d’administration des entreprises productrices d’énergie. Une façon de « réaffirmer le rôle d’un État stratège, planificateur, garant d’une énergie sûre, décarbonée, à bas coût, sous maîtrise publique », a défendu, à la tribune, Sébastien Jumel.
NucléaireAssemblée nationaleSébastien Jumel France24 - Monde
Le nouveau Premier ministre chinois fustige la "répression" américaine visant son pays
Publié le : 13/03/2023 - 07:20
FRANCE 24
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"La Chine et les États-Unis peuvent et doivent coopérer", a appelé lundi le nouveau Premier ministre chinois Li Qiang. Lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination, il a dénoncé "l'encerclement" et la "répression" de son pays par Washington.
Le nouveau Premier ministre chinois Li Qiang a dénoncé lundi 13 mars "l'encerclement" et la "répression" de son pays par les États-Unis, dans un contexte de tensions exacerbées avec la première puissance mondiale.
"La Chine et les États-Unis peuvent et doivent coopérer. Si nous coopérons, nous pouvons accomplir de grandes choses", a affirmé devant la presse Li Qiang, ajoutant que "l'encerclement et la répression ne sont pas une solution".
Il y a une semaine, le président chinois Xi Jinping avait lui aussi parlé en ces termes des tensions géopolitiques avec Washington, lors d'une session parlementaire à Pékin.
Bataille autour des semi-conducteurs
La Chine et les États-Unis se livrent une féroce bataille pour la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d'équipements militaires. Au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l'encontre des fabricants de puces chinois.
Les deux puissances s'opposent par ailleurs sur d'autres dossiers – Taïwan, le traitement des musulmans ouïghours, le commerce ou encore Hong Kong.
Sur fond de tensions avec Washington, Xi Jinping a de nouveau souligné lundi la nécessité de renforcer la sécurité nationale. "La sécurité est le fondement du développement, tandis que la stabilité est une condition préalable à la prospérité", a affirmé Xi Jinping à l'occasion de son premier discours depuis sa reconduction vendredi à la tête de la Chine.
"Grande muraille d'acier"
À cette fin, il est nécessaire de "promouvoir pleinement la modernisation de la défense nationale et des forces armées, et de faire de [l'armée] une Grande muraille d'acier qui protège efficacement la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement", a insisté Xi Jinping dans un discours prononcé lors de la clôture de la session annuelle du Parlement.
Le président chinois a par ailleurs fustigé les "forces extérieures" qui s'ingèrent dans le dossier taïwanais. Le pouvoir communiste considère l'île comme une province de la Chine qu'il n'a pas encore réussi à rattacher au reste du territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
La Chine désapprouve le rapprochement à l'œuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis, qui fournissent depuis plusieurs décennies à l'île un soutien militaire face à Pékin.
Avec AFP
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Chine : Li Qiang, allié de Xi Jinping, désigné Premier ministre
Chine : Xi Jinping obtient un inédit troisième mandat de président
Valeurs Actuelles
[La touche de bon sens] Le vrai problème d’Eric Dupond-Moretti
France24 - Monde
Madagascar : la faim et la précarité poussent des familles à vendre leurs enfants
Publié le : 13/03/2023 - 14:19
Caroline BRENIÈRE
Gaëlle BORGIA
À Madagascar, le récent passage meurtrier du cyclone Freddy s’ajoute à la désolation laissée après les cyclones Batsirai et Emnati il y a un an, qui avaient tout détruit : cultures, récoltes, routes, infrastructures. Une catastrophe qui a plongé des centaines de milliers de Malgaches dans la famine. En janvier dernier, des médias malgaches révèlent que des familles sont contraintes de vendre leurs enfants pour survivre. La polémique enfle et devient une affaire d’État. L’information est rapidement démentie par le gouvernement. France 24 s’est rendue dans des villages isolés et a obtenu des témoignages exclusifs qui contredisent la version officielle.
Attention, certaines images peuvent heurter la sensibilité des téléspectateurs
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Le cyclone Freddy frappe Madagascar
Focus
Madagascar, pays dévasté par cinq catastrophes naturelles en un mois et demi
Madagascar : après le passage du cyclone Emnati, les opérations de secours commencent
L'Humanité
Pieds et mains
BilletMaurice UlrichHabemus papam, nous avons un pape. Dix ans déjà. Après cinq tours de scrutin la fumée blanche consacrait le pape argentin Bergoglio. Jean-Paul II et Benoit XVI avaient résisté de leur mieux aux tropismes progressistes dans l’Église. Venu d’un continent marqué par les théologies de la libération, François, quand bien même il n’en était pas partie prenante, promettait « une église pauvre parmi les pauvres ». Ses prises de position à Lampedusa sur l’accueil des migrants, ses dénonciations des abus de la richesse et du capitalisme ont désorienté une part de la curie et les catholiques conservateurs, inquiets de quelques signes d’ouverture sur les questions sociétales mais sans apporter de véritables réponses. Prudence, prudence ou convictions. On ne sait pas trop. Toujours est-il qu’il désavoue désormais l’Église allemande qui entend s’ouvrir davantage aux femmes, aux couples homosexuels, aux divorcés ou au réexamen du célibat des prêtres. Là-dessus, peut-être, Voltaire avait-il raison, « le pape est une idole à qui on lie les mains et à qui on baise les pieds ».
Pape Françoisle billet de Maurice Ulrich France24 - World
China says AUKUS alliance on 'path of error and danger' after submarine deal unveiled
Issued on: 14/03/2023 - 09:54
NEWS WIRES
China warned on Tuesday that Australia, the United Kingdom and the United States were treading a "path of error and danger" after they unveiled a nuclear-powered submarines deal.
"The latest joint statement from the US, UK and Australia demonstrates that the three countries, for the sake of their own geopolitical interests, completely disregard the concerns of the international communities and are walking further and further down the path of error and danger," foreign ministry spokesman Wang Wenbin said.
Australia announced on Monday it would buy up to five US nuclear-powered submarines, then build a new model with US and British technology under an ambitious plan to bulk up Western muscle across the Asia-Pacific in the face of a rising China.
US President Joe Biden has stressed that Australia, which joined a newly formed alliance with Washington and London known as AUKUS 18 months ago, will not be getting nuclear weapons.
However, acquiring submarines powered by nuclear reactors puts Australia in an elite club and at the forefront of US-led efforts to push back against Chinese military expansion.
Wang accused the three Western allies on Tuesday of inciting an arms race, saying the security deal was "a typical case of Cold War mentality".
The sale of submarines "constitutes a severe nuclear proliferation risk, and violates the aims and objectives of the Non-Proliferation Treaty," Wang said at a regular news conference.
(AFP)
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Aukus deal: US accuses China of 'economic warfare' against Australia
SUBMARINE DISPUTE
Were the French blindsided by the AUKUS submarine deal?
Australia, US, UK unveil nuclear submarine plan
L'Humanité
Grèce : après la catastrophe ferroviaire, jusqu'où ira l'exaspération ?
Reportage
- Un mouvement de contestation inédit a éclaté après la mort de 57 personnes dans une collision de trains, avec la politique du gouvernement en ligne de mire.
- Alors les législatives ont été repoussées à mai, une nouvelle journée de mobilisation nationale est prévue le jeudi 16 mars.
- La pire catastrophe ferroviaire de l'histoire du pays est en train de tourner en crise politique.
Athènes (Grèce), correspondance particulière.
Sur les hauteurs de l’Acropole, une grande banderole flotte sous le ciel menaçant et assène : « Nos vies comptent ». Du rocher surplombant la capitale grecque, un vent de colère parcourt le pays depuis deux semaines et la collision mortelle entre deux trains reliant Athènes et Thessalonique.
La catastrophe ferroviaire, dont le bilan s’élève à 57 victimes, agit comme un catalyseur des exaspérations latentes dans la société grecque. Elles s’expriment dans un mouvement social inédit sous le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis, élu en juillet 2019, et pourraient influencer les élections législatives prévues au printemps.
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées ces derniers jours devant le Parlement grec et dans plus de 80 villes à travers le pays. En première ligne se dresse une jeunesse grecque s’identifiant aux nombreux étudiants victimes de la collision.
« Éviter de voir d’autres victimes sur l’autel du profit »
Elle réclame justice, exigeant des autorités qu’elles assument leurs responsabilités face au drame. « On ressent de la rage », assure Stathis Paizis. « On se mobilise pour éviter de voir d’autres victimes sur l’autel du profit », assène le jeune homme de 27 ans.
Les jeunes Grecs se veulent « la voix des morts » mais aussi celle des vivants qui luttent quotidiennement pour des perspectives au sein d’une société où le chômage des jeunes flirte avec les 30 %, le deuxième plus haut total de l’Union européenne. « On a grandi dans la crise, enfermés dans le chômage, sans perspective, et ce meurtre vient montrer à quel point nos vies sont méprisées », dénonce Stathis Paizis.
La tristesse du drame ferroviaire s’est rapidement transformée en colère et la tragédie nationale en débat politique. Car la responsabilité individuelle d’un chef de gare ayant reconnu une erreur d’aiguillage ne peut cacher l’état déplorable d’un réseau ferroviaire délaissé, vétuste, aux mesures de sécurité insuffisantes et dont l’état n’a cessé de se détériorer depuis la privatisation de la compagnie nationale ferroviaire, cédée en 2017 à une société italienne dans le cadre des mesures d’austérité imposées par Bruxelles.
« Tous dans le même wagon »
Face à l’ampleur de la polémique, le ministre des Transports, Kostas Karamanlis, a démissionné et le premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a présenté des excuses. Insuffisant pour répondre aux attentes d’une population désabusée, qui exige de profonds changements. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », estime Loudovikos Kotsonopoulos, professeur associé en sciences politiques à l’université Panteion. « La Nouvelle Démocratie a été élue en promettant un retour à la normalité après une décennie de crises. Visiblement, elle a échoué », analyse-t-il.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
« Tous dans le même wagon », lit-on dans des cortèges qui expriment le ras-le-bol de secteurs divers subissant les mêmes maux : difficultés économiques, déconnexion de la classe politique, destruction des services publics. La collision est venue rappeler la réalité d’une Grèce qu’on a dite sauvée mais dont les structures s’effondrent, des transports publics aux hôpitaux en passant par les universités.
Car la catastrophe ferroviaire met en lumière les maladies chroniques d’un pays où l’État n’existe presque pas. Les incendies et les intempéries le rappellent chaque année, la pandémie l’a encore illustré : la Grèce ne dispose pas de mécanismes efficaces et se montre peu capable de protéger ses citoyens.
Le gouvernement espère faire retomber la pression de la contestation
Ces mobilisations sociales, les plus importantes sous le gouvernement Mitsotakis, s’inscrivent dans un contexte préélectoral qui leur donne une caisse de résonance particulière. Prévues début avril, les élections législatives devraient être décalées à mai. Le gouvernement espère ainsi faire retomber la pression de la contestation.
Mais c’est bien l’ensemble de la classe politique au pouvoir ces dernières années qui est pointée du doigt, des conservateurs à la gauche gouvernementale de Syriza et du Pasok, tous tenus responsables de l’état actuel du pays. « La population tourne le dos au système politique, l’opposition fait partie du problème et peine à embrasser la contestation », estime Loudovikos Kotsonopoulos, qui voit planer « le risque d’une forte abstention ». D’ici là, une nouvelle journée de mobilisation nationale est prévue le jeudi 16 mars.
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Grèceathènescatastrophe ferroviaire France24 - World
China to allow foreign tourist visas for first time since 2020
Issued on: 14/03/2023 - 05:38
NEWS WIRES
China said that it will reopen its borders to foreign tourists for the first time in the three years since the outbreak of the COVID-19 pandemic by restoring the issuance of all types of visas from Wednesday.
The removal of this last cross-border control measure imposed to guard against COVID-19 comes after authorities last month declared victory over a recent surge in the virus.
The boost to the tourism sector should help rekindle a $17 trillion economy that last year suffered one of its slowest rates of growth in nearly half a century.
Areas in China that required no visas prior to the pandemic will revert to visa-free entry, the foreign ministry said on Tuesday. This will include the southern tourist island of Hainan and cruise ships passing through Shanghai port.
Visa-free entry to the southern manufacturing hub of Guangdong for foreigners from Hong Kong and Macau will also be resumed.
The ministry also said foreigners holding visas issued before March 28, 2020 that are still within their validity dates will also be able to enter China.
"Resuming applications for all types of visas removes another significant barrier in the resumption of normal travel between the UK and China," Tom Simpson, managing director, China-Britain Business Council, told Reuters.
"The (council) has already seen business travel applications and arrivals begin to increase since January, however, this news should lead to a significant increase in visits in particular for tourism."
Outbound travel
China, which withdrew its advisory to citizens against foreign travel in January, also added another 40 countries to its list for which group tours are allowed, bringing the total number of countries to 60.
Inbound and outbound international flights in the week of March 6 rose more than 350% compared with a year earlier to nearly 2,500 flights, according to Chinese flight tracking APP Flight Master, though the number was still just 17.4% of 2019 levels.
In 2022, just 115.7 million cross-border trips were made in and out of China, with foreigners accounting for around 4.5 million.
By contrast, China logged 670 million overall trips in 2019 before the arrival of COVID, with foreigners accounting for 97.7 million.
Beijing abandoned its draconian zero-COVID policies in December and in January cancelled quarantine requirements for incoming travellers.
New Premier Li Qiang said on Monday that China took less than two months to achieve a "smooth transition" in its response to COVID-19 and that the country's strategies and measures had been completely correct.
(REUTERS)
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Business Daily
China's manufacturing sector expands at fastest clip in more than a decade
FBI director says Covid pandemic likely caused by China lab leak
France drops Covid testing restrictions for travellers from China
New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘Russia Outside Russia’: For Elite, Dubai Becomes a Wartime Harbor
In the exclusive neighborhoods and palatial shopping malls of the United Arab Emirates’ biggest city, wealthy Russians can build a new life without having to cut ties to their home country.
The Marina District in Dubai, in the United Arab Emirates. Many Russians favor this area when they first arrive in the country.Credit...
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By Anton Troianovski
Photographs by Andrea DiCenzo
DUBAI, United Arab Emirates — On an artificial island on the edge of the Persian Gulf, Dima Tutkov feels safe.
There are none of the anti-Russian attitudes that he hears about in Europe. He has noticed no potholes or homelessness, unlike what he saw in Los Angeles. And even as his ad agency turns big profits back in Russia, he does not have to worry about being drafted to fight in Ukraine.
“Dubai is much more free — in every way,” he said, sporting an intricately torn designer T-shirt at a cafe he just opened in the city, where his children are now in a British school. “We are independent of Russia,” he said. “This is very important.”
Moscow
Russia
DEIRA
Ukraine
TURKEY
IRAN
UNITED ARAB
EMIRATES
Dubai
PALM
JUMEIRAH
E44
MARINA
4 miles
BLUEWATERS I.
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80 miles
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Abu Dhabi
united arab
emirates
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saudi arabia
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E44
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MARINA
saudi arabia
4 miles
BLUEWATERS I.
By The New York Times
A year into a historic onslaught of economic sanctions against Russia over its invasion of Ukraine, Russia’s rich are still rich. And in Dubai, the United Arab Emirates’ biggest city, they have found their wartime harbor.
Among the city’s waterfront walkways, palatial shopping malls and suburban cul-de-sacs, Russian is becoming a lingua franca. Oligarchs mingle in exclusive resorts. Restaurateurs from Moscow and St. Petersburg race to open there. Entrepreneurs like Mr. Tutkov are running their Russian businesses from Dubai, and opening up new ones.
Dubai’s new Russian diaspora spans a spectrum that includes multibillionaires who have been punished with sanctions and middle-class tech workers who fled President Vladimir V. Putin’s draft. But to some extent, they share the same reasons for being in the Emirates: It has maintained direct flights to Russia, staked out neutral ground on the war in Ukraine, and, they say, displays none of the hostility toward Russians that they perceive in Europe.
“Why do business somewhere that they’re not friendly to you?” says Tamara Bigaeva, who recently opened a two-story outpost of a Russian beauty clinic that is already welcoming longtime clients. “In Europe, they clearly don’t want to see us.”
Indeed, a major draw of Dubai is that it is apolitical, according to interviews with Russians who have settled there. Unlike in Western Europe, there are no Ukrainian flags displayed in public and no rallies of solidarity. The war itself feels far away. Anyone in Dubai harboring anti-Russian sentiments would most likely keep them to themselves, anyway; protests in the Emirates’ authoritarian monarchy are effectively illegal, and freedom of assembly is severely limited.
The State of the War
The presence of wealthy Russians in Dubai at a time when they have been largely cut off from the West shows how Mr. Putin has been able to maintain the social contract that is key to his domestic support: In exchange for loyalty, those close to power can amass enormous riches.
In fact, one political scientist, Ekaterina Schulmann, said Mr. Putin has been signaling to businessmen that he is prepared to remove still more obstacles to enrichment. A recent law, for example, frees lawmakers from having to make public their income and property.
“Yes, we’ve cut you off from the First World, but things won’t get any worse for you,” Ms. Schulmann said, describing how she sees Mr. Putin’s revised contract with the elite. “First of all, there are many other countries that are friendly to us. Second, you’ll have plenty of opportunities to get even richer, and we will no longer prosecute you for corruption.”
Publicly, Mr. Putin has been calling on jet-setting Russian elites to refocus their lives and their investments inside Russia. But the rich who have relocated to Dubai have other ideas.
“For all of us, this is an island of safety for a certain period of time,” said Anatoly Kamenskikh, a Russian real estate salesman who brags that his team sold $300 million worth of property in Dubai last year — the vast majority to Russian citizens. “Everyone is trying to park their assets somewhere.”
Mr. Kamenskikh’s real estate developer, Sobha Realty, celebrated Dubai’s Russian-driven real estate boom by setting up a miniature St. Basil’s Cathedral and artificial snow outside the sales office. A section of the artificial island called the Palm Jumeirah is lined with Russian restaurants and nightclubs, one of which was packed on a recent Wednesday night as guests ordered $1,200 bottles of Dom Pérignon Champagne that dancing waiters delivered with lighted sparklers.
When one drunken guest yelled out, “Glory to Ukraine!” the bouncers swiftly saw him out.
“You get the feeling that they have their head in the sand,” Dmytro Kotelenets, a Ukrainian entertainment producer who moved to Dubai with his family, said of the Russians around him. “They either don’t want to notice what’s happening between Russia and Ukraine, or they think that nothing has changed.”
In his state-of-the-nation speech last month, Mr. Putin called on Russia’s wealthy to “be with your Motherland” and to bring their financial assets home, rather than to view Russia “as simply a source of income” from abroad.
In fact, many of Russia’s rich are simply shifting their lives to the United Arab Emirates, which — like the rest of the Middle East — has refused to join the West’s sanctions against Moscow.
“I’m in Dubai, I’m chilling,” go the lyrics to the current No. 1 song in Russia, according to Apple Music. “Yeah, I’m rich, and I don’t hide it.”
The Emirates has a population of about 10 million, of whom only about a million are Emirati citizens. The rest are expatriates, including millions of Indians and Pakistanis, and smaller numbers of Europeans and Americans.
A New York Times analysis of flight records last spring found that the United Arab Emirates became the top destination for private flights out of Russia in the weeks after the invasion, which began Feb. 24, 2022. Since then, by all accounts, the country’s allure has only grown.
Russian government statistics show that Russians took 1.2 million trips to the Emirates in 2022, compared with one million in the pre-pandemic year of 2019. Many of those visitors put down roots: Russians were the leading nonresident buyers of Dubai real estate in 2022 by nationality, according to Betterhomes, a Dubai brokerage.
First, there are the tycoons. Andrey Melnichenko, a Russian coal and fertilizer billionaire, moved to the United Arab Emirates last year after sanctions forced him to leave his longtime home in Switzerland. Last month, in the hushed lobby of an exclusive resort, another penalized Russian businessman said he was in town for a birthday party.
Russian officials and their families also visit, though they try to avoid calling attention to their presence, and for good reason: In the northwest Russian region of Vologda, the pro-Kremlin United Russia party expelled two local lawmakers after social media posts placed them in Dubai. One of them, Russian journalists studying their posts reported, was vacationing there with Ksenia Shoigu, the daughter of the Russian defense minister.
The elite cross paths at Angel Cakes, an Instagram-friendly cafe that Mr. Tutkov, the advertising entrepreneur, opened on an artificial island called Bluewaters in the shadow of the world’s tallest Ferris wheel. One frequent guest of the cafe, the former president of a major Russian company, quipped, “Dubai is becoming a part of Russia outside Russia.”
Mr. Tutkov dismissed as an “illusion” the idea that sanctions had wrecked the Russian economy. His advertising agency, he said, was profiting as companies race to fill the vacuum left by Western corporations that pulled out of Russia. His clients include Haier, a Chinese home appliance maker trying to break into a market that had been dominated by more established brands.
Sanctions on the financial system also proved no hindrance. Last summer, the ruble soared to historic highs against the dollar. Mr. Tutkov said he took advantage of the exchange rate by using Russian banks that had not been placed under sanction to move some of his ad agency’s profits to Dubai.
“We were exchanging into dollars and transferring them here,” he said. “In dollars, we were getting colossal excess profits, you understand? And everyone was doing this.”
Mr. Tutkov and his family had planned to spend the summer in Moscow. But after Mr. Putin’s draft last fall, he is no longer sure he will go back.
“These are colossal risks,” said Mr. Tutkov, 39. “What if you can’t leave or they take you into the army or something?”
The diaspora also includes smaller earners, among them art-world types, technology workers and employees of Western companies that relocated their Moscow offices to the city.
Dmitri Balakirev, who worked in tech in the Ural Mountains, left Russia because he opposed the war, he said, and went to Dubai because he had visited it previously thanks to direct flights from his city.
Mr. Balakirev decided to stay and start a real estate agency. He judged that direct flights to Russia were likely to remain, allowing him to stay in touch with his relatives. And he saw it as a place where he could make a living.
Emirati officials say that their banks follow all American sanctions-related rules. Indeed, many Russian émigrés say that among the hardest parts about moving to Dubai is opening a bank account, attributing monthslong waits to the banks’ exacting compliance requirements.
“There are many Russians who are not sanctioned and are interested in safer havens,” Anwar Gargash, a diplomatic adviser to the Emirates’ president, told reporters last year.
Among those who found a haven in Dubai last year is the Russian pop star Daria Zoteyeva, the singer of Russia’s current No. 1 hit. She now lives in an unfinished luxury housing development in the desert. At night, a light show flashes across the Burj Khalifa, the world’s tallest skyscraper, in the distance.
To make music, Ms. Zoteyeva said in an interview on a roadside bench, “you need to be in a good mood.” Dubai, she goes on, is a “sunny place” where the war “doesn’t affect you.” She refuses to take a position on the war, which she calls “this whole situation.”
“It’s to avoid letting go of my audience, and to make money,” she said, explaining her silence. “Because it’s a lot of money. It’s a lot of money.”
Vivian Nereim contributed reporting from Riyadh, Saudi Arabia, and Alina Lobzina from London.
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L'Humanité
Le boom des ventes d’armes
Lina SankariL’industrie de l’armement se porte bien. En 2022, portées par la guerre en Ukraine, les importations d’armes ont presque doublé en Europe, selon l’Institut de recherche sur la paix de Stockholm. Si le pays d’Europe orientale est devenu le troisième plus gros importateur mondial (+ 93 % par rapport à 2021), le commerce a également augmenté du fait de l’accélération des dépenses militaires à l’échelle continentale, notamment en Pologne et en Norvège. La France n’est pas en reste : ses exportations ont bondi de 44 % entre 2018 et 2022. Paris participe à la montée des tensions avec la Chine et aux projets coloniaux au Cachemire, puisque 30 % de ses ventes sont destinées à l’Inde. Elles sont également destinées aux guerres et à la répression en Palestine, au Yémen, en Irak ou en République démocratique du Congo.
ventes d'armes New York Times - World
Cyclone Freddy Persists, Leaving Scores More Dead in Africa
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A storm that has broken records for its longevity — now 35 days — swept inland from the southeastern coast of Africa and is causing massive flooding and displacement.
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By Golden Matonga and Lynsey Chutel
LILONGWE, Malawi — Cyclone Freddy, the longest-lasting tropical cyclone ever recorded in the Southern Hemisphere, swept in from the southeastern coast of Africa and traveled to the landlocked nation of Malawi, where by Monday it was responsible for at least 99 deaths, government and relief officials said.
The Department of Disaster Management Affairs in Malawi reported that 85 people had died in Blantyre, the second-largest city in the country, and the flooding and mudslides across the southern region prompted the government to declare a state of disaster in 10 districts.
Schools were closed, flights were canceled, and rescue workers frantically dug through mud and collapsed buildings in an effort to save lives. Police and aid workers said they anticipated that there would be more found dead and injured.
“The figures might rise because there is a lot of rubble, especially in Blantyre,” said Felix Washoni, spokesman for the Red Cross in Malawi. “There might be some bodies that are buried in the rubble.”
Times are Central African Time. Storm position is from the latest data available.
Source: Observed and forecast storm positions from the Global Disaster Alert and Coordination System
By John Keefe
The storm has raged for 35 days, breaking the record for the longest and most sustained storm in the Southern Hemisphere, according to the U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration.
It has caused major destruction in three countries: hitting the island nation of Madagascar, making landfall in Mozambique on the mainland on Saturday, and moving farther northwest into Malawi on Sunday.
In Mozambique, where 10 people have been reported killed, the authorities also expected the death toll to rise as rescue workers struggled to reach towns and villages cut off by the flooding.
“We have seen quite widespread devastation,” Guy Taylor, spokesman for the United Nations children’s agency Unicef, said from Quelimane, one of the worst hit towns in Mozambique. “Roofs ripped off of schools, of homes, of hospitals and clinics.”
In its unusual track, Cyclone Freddy has circled around and twice hit Mozambique and the island nation of Madagascar. On Freddy’s first pass through Mozambique, starting on Feb. 24, it left 10 people dead. In Madagascar, 17 people were killed.
The storm was still “alive” on Monday, said Wayne Venter, a meteorologist with the South African Weather Service. This could make Cyclone Freddy a contender for the longest-running storm in history, according to the World Meteorological Organization, a United Nations agency. More than 24 hours after it made landfall, heavy rain continued to fall in both Malawi and Mozambique.
The storm appeared more than a month ago and was named on Feb. 6, as it took shape near the northern coast of Australia. Then it began a journey of more than 4,000 miles across the Indian Ocean. Meteorologists have not seen that path in two decades, and only three other storms have been recorded traveling from the east to the west of the Indian Ocean, according to a tracking agency at the U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration.
The World Meteorological Organization has set up a committee to evaluate whether Freddy had become the longest-lasting storm anywhere in the world, taking into account Freddy’s shifts in intensity. The record-holder is Hurricane John, a storm in the Pacific in 1994 that lasted 31 days.
At its peak, Freddy sustained wind speeds of about 160 miles per hour, the equivalent of a Category 5 hurricane, as such storms are known when they form in the Atlantic.
Cyclone Freddy’s devastation could worsen a cholera outbreak already underway in Malawi and Mozambique, authorities warned. In Malawi, more than 1,600 people have already died in the past year from cholera, a waterborne bacterial disease. With clinics and hospitals now destroyed and floodwaters spreading, both countries will struggle to contain the outbreak.
Golden Matonga reported from Lilongwe, Malawi, and Lynsey Chutel from East London, South Africa.
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L'Humanité
Le harcèlement contre Salah Hamouri se poursuit en France
ActuDix-neuf associations et organisations syndicales ont écrit à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour lui demander de protéger la liberté d’expression et de réunion alors que des pressions s’exercent pour empêcher les villes d’organiser des rencontres avec l’avocat franco-palestinien
Pierre BarbanceyDepuis qu’il a été expulsé par les autorités israéliennes et revenu en France, Salah Hamouri doit de nouveau affronter les soutiens les plus zélés à Israël. Parmi eux, on ne trouve pas que Meyer Habib, grand copain de Netanyahou et dont les photos le montrent aux côtés de l’actuel ministre d’extrême-droite Bezalel Smotrich.
Bezalel Smotrich, un ministre fasciste israélien sur notre sol ?Il y a d’abord le mininstre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui s’est activé pour faire en sorte qu’une table ronde sur les accords d’Oslo prévue à Lyon en présence de l’avocat franco-palestinien et défenseur des droits humains, ne puisse se tenir. Parlant de « projet mortifère », il laissait entendre qu’une telle réunion relevait de l’antisémitisme.
Les menaces se multiplient via les réseaux sociaux
Le même Darmanin a avait été saisi par un député macroniste, Mathieu Lefèvre. Un parlementaire qui reprend d’ailleurs, sans ciller, des tweets de la « Brigade juive », groupe sioniste ultra-violent. L’attitude des membres de Renaissance est d’ailleurs sans ambiguïté, à l’instar de Deborah Abisror-de Lieme. Candidate dans la 8e circonscription des Français de l’étranger (celle où était élu Meyer Habib qui se représente), elle a, en février dernier, indiqué qu’elle considérait Salah Hamouri comme un « terroriste ».
Tout est fait aujourd’hui pour tenter d’empêcher Salah Hamouri de s’exprimer en France. Les menaces se multiplient via les réseaux sociaux, sans doute encouragées par l’attitude du ministre de l’Intérieur.
Devant cette situation, dix-neuf associations et organisations syndicales ont écrit à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour lui demander de protéger la liberté d’expression et de réunion, de clarifier la position du gouvernement sur Salah Hamouri, et de renoncer à tout amalgame entre la critique de l’État d’Israël et la lutte légitime contre l’antisémitisme et contre toute forme de racisme.
La lettre des 19 organisations, envoyée le lundi 6 mars, n’ayant toujours pas reçu de réponse, les organisations signataires ont décidé de la publier.
Madame la Première ministre
Hôtel Matignon
57 rue de Varenne
75007 PARIS
Paris, le 6 mars 2023
Objet : alerte sur la liberté d’expression et demande de rendez-vous
Madame la Première ministre,
Le 29 décembre dernier, l’État d’Israël s’est doté du gouvernement le plus marqué par l’extrême-droite de son histoire, au sein duquel des ministres condamnés pour incitation à la haine raciale occupent des responsabilités clés dans l’oppression du peuple palestinien. Ce gouvernement fait aussi figurer le développement de la colonisation de peuplement, qui constitue un crime de guerre, au premier rang de ses priorités. Les derniers événements à Huwara confirment malheureusement l’extrême menace que constitue cette politique pour le simple respect des droits humains.
Dans ces circonstances, on aurait pu penser que les partisans inconditionnels de la politique de l’État d’Israël feraient preuve d’une relative discrétion. Il n’en est malheureusement rien, et l’on voit se développer, au sein de votre gouvernement comme au sein de la majorité présidentielle, des pratiques qui sont à l’opposé des valeurs de notre République et qui menacent directement nos libertés.
Nous avons été particulièrement surpris et indignés d’entendre le ministre de l’Intérieur, lors de la séance des questions au gouvernement du 31 janvier, reprendre les positions des partisans les plus inconditionnels de la politique de l’État d’Israël, annoncer qu’il aurait fait interdire la réunion prévue par le maire de Lyon, tenir des propos haineux à l’encontre de Salah Hamouri et faire un amalgame honteux entre la critique de la politique de l’État d’Israël et
l’antisémitisme. Il agissait ainsi en contradiction avec la décision du Tribunal administratif de Lyon. De plus, en mettant en avant l’argument des troubles à l’ordre public, il donnait une prime aux potentiels fauteurs de trouble au lieu de garantir la liberté d’expression.
Dans le même état d’esprit, des député·es de votre majorité, et même la Secrétaire générale du groupe Renaissance, multiplient les propos haineux et diffamatoires contre Salah Hamouri et se livrent sur les réseaux sociaux à des campagnes d’intimidation contre tous et toutes les député·es qui osent contester la politique du gouvernement israélien d’extrême-droite ou marquer leur soutien aux droits du peuple palestinien. Ils et elles pratiquent de la manière la plus éhontée l’amalgame entre la critique de la politique de l’État d’Israël et l’antisémitisme, alors même que cette politique est actuellement fortement contestée en Israël même
Les attaques nombreuses, répétées, diffamatoires contre Salah Hamouri, de la part du ministre de l’Intérieur comme de député·es de la majorité inconditonnel·les de la politique de l’État d’Israël, vont à l’encontre de la politique affichée par le gouvernement et le président de la République. Faut-il rappeler que la France a condamné l’expulsion de Salah Hamouri, et a demandé à Israël qu’il puisse vivre librement à Jérusalem avec sa famille ? Faut-il rappeler que Salah Hamouri a été reçu au Parlement européen, qu’Amnesty International, qui met en oeuvre des critères stricts et des enquêtes approfondies, le soutient en tant que défenseur des droits humains, et qu’il a reçu en décembre 2022 le prix des droits humains Engel - du Tertre de la fondation ACAT ? Et qu’il est également soutenu par la FIDH, directement et par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains ? Faut-il rappeler que, dans le passé, Salah Hamouri a tenu des dizaines de réunions publiques en France sans qu’aucune pose le moindre problème ? Avez-vous mesuré votre responsabilité, celle du gouvernement comme celle de plusieurs député·es de la majorité présidentielle, dans l’instauration d’un climat de haine qui peut même mettre en péril son intégrité physique ?
Il est important de s’arrêter sur les accusations d’antisémitisme portées contre toute personne qui conteste la politique de l’État d’Israël. Cet amalgame est une tactique constante de l’État d’Israël pour assurer son impunité face à ses violations constantes du droit international et des droits humains. Nos organisations, comme l’écrasante majorité du mouvement de soutien aux droits du peuple palestinien, sont particulièrement vigilantes contre toute manifestation d’antisémitisme. Nous tenons à vous mettre en garde contre la définition controversée dite « IHRA » de l’antisémitisme, et vous rappeler que les « exemples » associés à cette définition ont été explicitement exclus du vote de l’Assemblée nationale du 3 décembre 2019.
Dans un tel climat, nous vous demandons, Madame la Première ministre, d’agir de toute urgence pour que cessent ces menaces, ce climat d’intimidation et de chasse aux sorcières, au service de l’impunité d’un État tiers qui viole quotidiennement le droit international et les droits humains. Il y a là une menace contre la démocratie et l’image de la France dans le monde que nous vous demandons de prendre en considération.
Nous vous demandons également d’agir, Madame la Première ministre, pour que cessent les menaces et les diffamations contre notre compatriote Salah Hamouri, expulsé par Israël. Après avoir été interdit de vivre à Jérusalem-Est occupée et annexée, et d’y exercer son métier d’avocat pour les droits humains, Salah Hamouri est maintenant menacé d’interdiction de s’exprimer en France même. La position de votre gouvernement à son sujet doit être clarifiée : les propos tenus dans l’enceinte du Parlement français par le ministre de l’Intérieur ne peuvent rester sans réponse et correction. 3/3
Nous vous demandons d’agir plus largement pour protéger la liberté d’expression, et particulièrement la libre expression d’opinions politiques s’agissant d’Israël et de la Palestine. Les amalgames constamment entretenus entre la critique de l’Etat d’Israël et l’antisémitisme ne sont pas seulement une menace vis-à-vis de la liberté d’expression : ils affaiblissent la lutte indispensable contre l’antisémitisme et toutes les autres formes de racisme, ils menacent nos valeurs républicaines et la cohésion de notre société.
Dans l’attente des suites que vous donnerez à nos demandes, nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir et restons à votre disposition pour tout élément complémentaire à l’appui de notre analyse et de nos demandes.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Première ministre, l’expression de notre très haute considération.
Copies :
Monsieur le Président de la République
Monsieur le ministre de l’Intérieur
Madame la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Signataires :
Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité
François Leroux, président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme
Philippe Martinez, Secrétaire général de la Confédération générale du travail
Benoît Teste, Secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire
Cybèle David, Secrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires
Thierry Jacquot, Secrétaire national aux questions internationales de la Confédération paysanne
Hervé Le Fiblec, Secrétaire national du SNES-FSU
François Sauterey, co-président du Mouvement contre le Racisme et pour l’amitié entre les peuples
Pierre Stambul, porte-parole de l’Union juive française pour la Paix
Pascal Lederer, et Oliver Gebuhrer, co-animateurs d’une Autre Voix Juive
Serge Perrin, animateur du réseau international du Mouvement pour une alternative non-violente
Fayçal Ben Abdallah, président de la Fédération des Tunisiens pour une communauté des deux Rives
Nacer El Idrissi, président de l’Association des Travailleurs maghrébins en France
Ivar Ekeland, président de l’Association des Universitaires pour le respect du droit international en Palestine
Lana Sadeq, présidente du Forum Palestine Citoyenneté
Perrine Olff-Rastegar, porte-parole du Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine
Maurice Buttin, président du Comité de Vigilance pour une paix réelle au Proche-Orient
Raphaël Porteilla, membre du Bureau national du Mouvement de la Paix
Salah Hamouri France24 - Monde
AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine
Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54
Fadile BHAYAT
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En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.
France24 - Monde
Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales
Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21
Laura MOUSSET
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Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.
L'Humanité
Paris 2024. Des Jeux pour les riches et des promesses non tenues
ActuPrix exorbitants, impact social quasi nul, rendez-vous manqué avec les collectivités… À 500 jours des JO, et malgré leurs discours marketing, les organisateurs sont passés à côté de l’objectif initial de Jeux « populaires » et « accessibles ».
Nicolas GuillerminL’autosatisfaction comme réponse au mécontentement. Un mois après le lancement de la billetterie des jeux Olympiques de Paris 2024 (celle des Paralympiques débutera à l’automne), le patron du Comité d’organisation (Cojo) n’en finit pas de saluer le « succès » de cette première phase de vente. La crispation exprimée, notamment sur les réseaux sociaux, au sujet des prix élevés, voire indécents ? Du passé. La promesse de Jeux « populaires » et « accessibles » ? Oubliée.
Le triple champion olympique de canoë-kayak préfère retenir les 3,25 millions de billets déjà vendus et continuer à défendre sa politique tarifaire alors que la deuxième phase de vente (1,5 million de billets), à l’unité cette fois, débute à partir du mercredi 15 mars, au lendemain de J -500 du coup d’envoi.
« Il y a une telle attente, un tel engouement, que, de toute manière, on ne pourra pas satisfaire tout le monde. On en est désolé », a même lancé, le 9 mars, Tony Estanguet. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Celui du Cojo.
Des places à 690 euros pour des éliminatoires en athlétisme ou à 260 euros pour deux heures de qualifications en gymnastique artistique
Bizarrement, le patron du Comité d’organisation a oublié qu’il a été envoyé à deux reprises, une semaine après le lancement de la billetterie, pour éteindre l’incendie sur RTL et BFM. Interrogé sur les prix excessifs – comme des places à 690 euros pour des éliminatoires en athlétisme ou à 260 euros pour deux heures de qualifications en gymnastique artistique –, Tony Estanguet s’est défendu en assurant que les Jeux de Paris n’étaient « pas plus chers que les JO de Londres » en 2012. Vraiment ?
Là où Paris 2024 ne met à la vente qu’un million de billets à 24 euros (500 000 ont été réservés par l’État et les collectivités pour de la billetterie solidaire) sur un total de 10,5 millions de tickets, la capitale anglaise en proposait 2,5 millions à 23 euros. Aux Jeux de Rio 2016, 50 % des places étaient à 13 euros. Et même au Japon, où la vie est pourtant chère, le prix minimal était fixé à 19 euros pour Tokyo 2020 (organisé à huis clos en 2021).
« La candidature des Jeux 2024 s’est beaucoup positionnée par rapport aux JO 2012 de Londres. Au début, ils ont considéré que c’était le modèle à reproduire mais, quand on regarde le prix des places entre Londres et Paris, il y a quand même un différentiel assez énorme », souligne Michaël Attali, professeur des universités (Rennes-II) et directeur du laboratoire Vips (Valeurs, innovations, politiques, socialisations & sports).
Inabordables pour beaucoup de Français qui devront se rabattre sur les disciplines moins onéreuses comme le tir ou le triathlon
Le patron du Cojo répond, lui, que 50 % des billets sont à 50 euros ou moins (66 % à 62 euros ou moins à Londres). Mais les phases de qualifications de nombreux sports donnent une autre impression, à l’image du handball ou de l’escrime qui coûtent au moins deux fois plus cher, pour une même catégorie, que sur les bords de la Tamise (respectivement 140 et 150 euros contre 57 et 73 euros).
Inabordables pour beaucoup de Français. Finalement, ils devront se rabattre sur les disciplines les moins onéreuses comme le tir (24 ou 45 euros), la voile (24 euros) et le triathlon (24 ou 40 euros), tandis que les nantis pourront s’offrir une place en catégorie A (990 euros) pour assister aux finales du 100 mètres en athlétisme ou du basket (980 euros).
Pour les passionnés de sport, « on prône un événement pour tous, c’est un mensonge »Sur cette première phase, qui mettait en vente 3,25 millions de billets par packs de trois places au minimum (30 maximum), 13 % ont été vendus à 24 euros, 70 % à moins de 100 euros et 4,5 % à plus de 200 euros selon les chiffres fournis par le Cojo. Pas étonnant que les réseaux sociaux se soient vite enflammés. « Prix et choix lamentables pour les billets (…) honte à vous, je suis dégoûté », a tweeté, par exemple, l’ex-joueur de tennis Laurent Rochette (son meilleur classement 202e mondial).
prix et choix lamentables pour les billets des JO @Paris2024 ! faut deja avoir la chance d etre tiré au sort, les places sont hors de prix, aucun choix de finales a moins de 200 ou 400eur minimum en athle... honte à vous je suis degouté
— Laurent Rochette (@LaurentRochette) February 22, 2023
Pour la ministre des Sports, circulez, y a rien à voir !
Selon un sondage Odoxa pour Winamax et RTL, publié le 5 mars, une écrasante majorité des Français (82 %) trouve que les prix pour assister aux JO 2024 ne sont pas accessibles. Pour la ministre des Sports, circulez, y a rien à voir ! Amélie Oudéa-Castéra a même tenu à défendre les tarifs, le 22 février, arguant qu’un « effort d’accessibilité extrêmement important » avait été réalisé.
Concrètement, les recettes de la billetterie doivent rapporter 1,4 milliard d’euros – hospitalités (packages haut de gamme) comprises –, soit un tiers d’un budget global serré de 4,4 milliards d’euros. Les deux autres tiers viennent du CIO (1,3 milliard) et du sponsoring (1,2 milliard), la part publique ne représentant que 4 %.
L’inflation a alourdi le budget de 195 millions d’euros, soit quasiment la moitié de la rallonge de 400 millions annoncée en décembre. Pour compenser, le Cojo a donc répercuté l’inflation sur les billets des « sessions à plus forte demande » et pratiqué « l’optimisation des jauges », ce qui lui a permis de récupérer 143 millions des recettes supplémentaires.
« Malgré le discours marketing tenu depuis le début par les organisateurs, les prix des billets disent beaucoup de leur choix sociétal, souligne un spécialiste proche du dossier, qui préfère rester anonyme. Quel est l’objectif de ces Jeux ? Sont-ils là pour le prestige d’organiser une grande compétition, gagner de l’argent, avoir de bonnes audiences et assurer la sécurité ? Ou bien veut-on des Jeux inclusifs avec un impact pour les citoyens et qui laissent une trace dans la transformation de la société ? »
« Les conditions pour que Paris 2024 ait des effets à moyen et à long terme auprès de la population n’ont pas été créées »
Spécialiste de l’impact des grandes manifestations et auteur en 2021 du livre Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, Michaël Attali semble avoir la réponse. « Le Cojo et Tony Estanguet, mais pas que lui, ont beaucoup insisté sur le fait que les JO 2024 seraient les premiers Jeux avec un véritable héritage notamment social et culturel. Je considère que c’est possible de penser des événements par l’intermédiaire des héritages qu’ils pourraient produire en termes d’accessibilité aux pratiques, de diversification des publics concernés, etc. Mais encore faut-il s’en donner les moyens et, là, force est de constater qu’on en est resté aux mots… Les conditions véritables pour que les JO de Paris 2024 aient des effets à moyen et à long terme auprès de la population n’ont pas été créées. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
À 500 jours des Jeux, les organisateurs, accompagnés par le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers France, ont-ils encore le temps de rectifier le tir ? « À un an et demi du lancement, ça devient très, très compliqué, insiste Michaël Attali. Il faut mettre des dispositifs d’accompagnement, d’accueil, mobiliser les acteurs à l’échelle des territoires, des terrains… »
Les Phryges, mascottes des JO 2024, clin d’œil ou pied de nez à la Révolution ?Des labels comme Génération 2024, dont le but est de développer des passerelles entre le monde scolaire et le mouvement sportif, ou Terre de Jeux 2024, pour inciter les collectivités territoriales à mettre plus de sport dans le quotidien des habitants et à accueillir une délégation étrangère souhaitant s’entraîner en France en amont de 2024, ont vu le jour.
Plus d’un tiers des 300 000 infrastructures sportives que compte le pays datent d’avant 1985
« C’est un peu court, pointe Michaël Attali. On ne construit pas une piscine ou un gymnase en 500 jours. En Seine-Saint-Denis, quelques équipements sont sortis de terre, mais, à l’échelle nationale, il n’y a pas d’équipements construits parce qu’on a les Jeux en 2024. Ces labels peinent à se développer, à s’implanter et sont plus des éléments de communication que des outils au service des acteurs dans les clubs, les associations et les territoires. »
Vieillissant, sous-dimensionné, le parc des équipements sportifs en France a, en effet, besoin de plusieurs milliards d’euros pour se remettre à niveau (1). Pire, l’Hexagone n’a pas assez de gymnases, de piscines ou de terrains de sport par rapport aux besoins de sa population.
Plus d’un tiers des 300 000 infrastructures sportives que compte le pays datent d’avant 1985 (62 % pour les 4 000 piscines), et, selon une étude de la banque BPCE, parue en janvier, plus de la moitié de ces équipements n’ont jamais fait l’objet de travaux.
En octobre 2021, à quelques mois des élections et à moins de trois ans des JO, Emmanuel Macron, opportuniste, lançait un plan doté de seulement 200 millions d’euros jusqu’à 2024 pour rénover et créer 5 000 petits équipements sportifs de proximité. Mais une fois les Jeux terminés, une baisse d’intérêt pour cette problématique est fortement à craindre.
« Ont-ils pensé à s’appuyer sur les 35 000 profs d’éducation physique ? »
Sur la question de la santé publique, et notamment l’obésité croissante chez les jeunes, les organisateurs sont, là aussi, dans l’effet d’affichage avec le choix d’un « ambassadeur santé Paris 2024 ». « Michel Cymes s’active beaucoup, c’est très bien, reconnaît Michaël Attali. Mais, concrètement, qu’est-ce qui a été mis en place ? Pas grand-chose. Ont-ils pensé à s’appuyer sur les 35 000 profs d’éducation physique qui interviennent auprès des élèves entre la 6e et la terminale chaque semaine ? Il y a pourtant, là, un vrai levier d’héritage, mais on préfère faire appel à un médecin médiatique qui va faire du buzz… »
JO Paris 2024. Philippe Rio : « Il faut affirmer le droit au sport au même titre que le droit à l’éducation, au logement, à la santé ou à l’emploi »Pour Dominique Charrier, maître de conférences HDR à la faculté des sports de l’université Paris-Saclay et auteur de plusieurs ouvrages dont l’Impact social des grands événements sportifs internationaux : processus, effets et enjeux publié en 2019, on ne peut pas compter sur les organisateurs pour travailler sur l’impact social des Jeux.
« Le rôle du Cojo, c’est d’organiser les JO. Ils ont bien compris qu’il fallait insister sur cette question pour rendre les Jeux plus acceptables, donc, ils développent des programmes comme Impact 2024, etc. Mais la question de l’impact social, pour eux, c’est secondaire. »
La « question sportive n'est dans les priorités des politiques publiques »
Concernées au premier chef, les collectivités territoriales, insuffisamment aidées par l’État, sont démunies et encore plus avec la crise énergétique . « Dans une conjoncture économique particulièrement contrainte, les collectivités souffrent, et donc ça limite tous les dispositifs d’accompagnement dans le cadre de projets locaux en rapport avec les JO, précise le chercheur. Il fallait être naïf pour croire que les JO allaient résoudre les problèmes sociaux en Seine-Saint-Denis ou ailleurs et imaginer que les questions de l’emploi, de la santé, du développement urbain, etc. seraient réglées par une parenthèse olympique. »
Pour l’universitaire, qui regrette que la « question sportive ne soit pas dans les priorités des politiques publiques », il faut absolument « créer les conditions d’accompagnement local pour que le plus de personnes possible vivent l’expérience intéressante d’une activité sportive, participent à un projet artistique ou autre chose autour des Jeux. On va toucher des gens dans leur vie quotidienne, à l’école, au club sportif, dans les quartiers. Si on pouvait accompagner des trajectoires individuelles, ce serait déjà pas mal. Mais le temps presse… »
jeux olympiques Paris 2024Parisseine-saint-denisministre des Sports France24 - Monde
Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école
Publié le : 08/03/2023 - 22:25
Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.
L'Humanité
Promesses et réalité…
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinIl n’y a jamais de petits symboles… À 500 jours de Paris 2024, alors que les organisateurs avaient promis des jeux Olympiques « accessibles à tous » et « populaires », la polémique sur le coût exorbitant de la billetterie, comme les conditions d’obtention des tickets, laisse des traces et des doutes légitimes. Avec ses tarifs élevés, son mode de tirage au sort et ses disciplines reines hors de prix pour le commun des mortels, ces Jeux tant rêvés oscillent d’ores et déjà entre les promesses initiales et une certaine réalité concrète.
Les principaux acteurs de l’événement, qu’il s’agisse du Comité d’organisation ou de l’établissement public chargé de la livrais on des ouvrages, la Solideo, ne manquent pourtant pas d’imagination pour vanter l’avancement des chantiers et le coup d’accélérateur que ces derniers opèrent dans le processus du Grand Paris. Infrastructures, transports, développement économique, emploi : tout est, en effet, dans la boucle de ces Jeux de 2024, qui ne concernent pas que la capitale. En témoigne la situation en Seine-Saint-Denis, aux premières loges de ces JO, puisque ce département draine 80 % des investissements de la Solideo, avec des projets monumentaux en cours, tels que le village olympique et celui des médias qui accueilleront le monde entier. Le discours officiel – volonté de promulguer des Jeux « solidaires » devant être une « opportunité » pour les territoires d’accueil – peine à se concrétiser.
À mi-parcours des travaux de préparation, les retombées positives en matière d’emploi local restent très en deçà des objectifs fixés. En 2019, Paris 2024 avait annoncé « 150 000 emplois directs créés sur la période 2018-2024 » dans les trois secteurs directement concernés : événementiel, tourisme et construction. Devant l’omerta des grandes entreprises, singulièrement celles du BTP, personne ne se risque à quantifier les emplois effectivement créés. Seule indication, très modeste, la Solideo se félicite d’avoir impliqué 2 222 personnes éligibles aux clauses sociales, dont 1 007 en Seine-Saint-Denis. Selon certaines indiscrétions, il fut même « laborieux » d’en arriver là… Au stade suprême du néolibéralisme sportif et des intérêts capitalistiques, les JO de 2024 pourront-ils vraiment être populaires ? Rien n’est gagné.
jeux olympiques Paris 2024solidarité France24 - Monde
Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation
Publié le : 08/03/2023 - 15:40
Laura MOUSSET
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Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.
L'Humanité
15 mars. « On se bat pour les retraites de tous »
ActuAlors qu’une nouvelle journée d’action est prévue ce mercredi 15 mars, à l’appel de l’intersyndicale, les grévistes veulent capitaliser sur un soutien populaire toujours aussi massif. Témoignages de Paris à Saint-Nazaire.
Cyprien BogandaClotilde MathieuLa question est aussi ancienne que les mouvements sociaux. Dans les raffineries, les ports ou les gares, à mesure que les grèves se reconduisent et que la colère grandit, chacun se demande comment s’ancrer dans la durée sans épuiser ses forces, ni son capital de sympathie.
Une semaine décisive vient de s’ouvrir dans la bataille des retraites, avec un possible vote sur le projet de loi en ligne de mire. Ce mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire (CMP) au Parlement, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée d’action.
Commission mixte paritaire, comment ça marche ? Sur le terrain, les salariés les plus en pointe dans le mouvement s’organisent concrètement, jour après jour, pour poursuivre les grèves entamées la semaine dernière. Dans le bassin nazairien, la détermination ne faiblit pas.
« Tous les outils de production sont à zéro » dans l'énergie
Les grévistes qui, ce matin-là, s’abritent des rafales de vent et de la pluie, devant la centrale thermique de Cordemais (Loire-Atlantique), affichent leur confiance : « La mobilisation est de très haut niveau, exceptionnelle même, assure Christophe Jouanneau, secrétaire général de la FNME 44. Tous nos outils de production sont à zéro. » Il cite la centrale à charbon, le terminal méthanier ou encore la centrale à gaz.
Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »Idem au port où les terminaux portuaires sont tous à l’arrêt, fermés, et à la raffinerie où rien ne sort depuis mardi 7 mars 5 heures. Ce vendredi 10 mars, les raffineurs ont acté collectivement de poursuivre la grève au moins jusqu’au jeudi 16 mars 21 heures et selon les mêmes modalités.
Nourris de leurs expériences, les opérateurs ont appris à « peser sur l’économie sans trop perdre d’argent ». À chaque changement d’équipe par exemple, les agents des services de conduite se concertent pour décider qui cessera le travail ce jour-là, en tournant. Idem dans la raffinerie à côté. Ainsi, une soixantaine de salariés doivent chaque jour se mettre en grève sur près de 350 pour que la production soit interrompue.
En 2017, la caisse de grève a permis de tenir deux mois et demi
Fin février, la FNME a mis en place une caisse électronique de grève pour aider les plus touchés. À Cordemais, la solidarité prend racine dans la lutte menée en 2017 contre le projet de fermeture de la centrale. Un minimum de salariés en grève, les autres qui cotisent. Ce mécanisme a permis à l’époque de tenir deux mois et demi jusqu’à la levée de la menace, explique le responsable de la CFE-CGC, Damien Mouille : « En 2017, nous avions 250 cotisants sur 350 salariés », précise-t-il. « On n’est pas là pour crever la dalle. On s’organise intelligemment », lance un gréviste présent sous la tente.
C’est pour répondre à cette impérieuse nécessité – tenir sans « crever la dalle » – que les caisses de grève ont recommencé à fleurir sur tout le territoire. Certaines centrales comme la CFDT ou FO ont des caisses permanentes, alimentées par les cotisations des adhérents – les réserves cumulées chez la CFDT depuis cinquante ans atteignent les 140 millions d’euros, selon un responsable de la confédération cité par l’AFP.
Ailleurs, les caisses se remplissent uniquement en cas de conflit social d’ampleur, comme en ce moment. La cagnotte « solidarité CGT mobilisation », accessible sur le site Leetchi.com, affichait ce 13 mars près de 857 000 euros au compteur.
Un mouvement multiforme, en trois temps : grands-messes nationales, des initiatives locales, et retour en entreprises pour convaincre les non-grévistes
Tenir sans s’essouffler, donc… Et construire la lutte au jour le jour. C’est un mouvement multiforme, en trois temps, avec des grands-messes nationales, des initiatives locales, et des temps de retour dans les boîtes pour convaincre les non-grévistes et réfléchir aux prochaines actions, qui continue à se construire, analyse le secrétaire général de l’union locale CGT de Saint-Nazaire, Damien Girard.
Car quel que soit le parcours législatif de la loi, les salariés ici sont persuadés d’obtenir le retrait de la réforme. Damien Girard cite notamment le CPE, voté en 2006, puis retiré par Dominique de Villepin. Le vote bloqué au Sénat, l’évocation d’un 49.3 sur le texte final, ou encore, la menace d’exclusion à tout député de Renaissance qui ne voterait pas le texte, sont autant de signes qui montrent que, au fond, « ils ont les pétoches ».
Le Sénat a voté la réforme des retraitesEn attendant, le soutien populaire au mouvement social ne faiblit pas : un sondage BVA publié en fin de semaine dernière montre ainsi qu’une large majorité de Français (61 %) approuve le « durcissement » du mouvement, ce qui en dit long sur l’exaspération sociale qui bouillonne dans le pays.
À Saint-Nazaire, tous racontent les mots de soutien lancés de la vitre des voitures, les sourires et les nombreux signes d’encouragement lors de cette matinée où les militants de la CGT ont fermé l’ensemble des accès au port et perturbé la circulation de plusieurs axes routiers.
Les Robins des bois de l’énergie, apparus en France dans les années 2000, ont repris du service
Partout dans le pays, les grévistes comptent bien capitaliser sur ce soutien, eux qui ont tout fait, depuis le début du mouvement, pour ne pas s’aliéner la sympathie de l’opinion. C’est dans ce but que les Robins des bois de l’énergie, apparus en France dans les années 2000 (et plus spécifiquement au cours du mouvement social de 2004 contre le changement de statut d’EDF), ont repris du service.
Au programme : coupures de courant « ciblées » – contre les permanences parlementaires macronistes, notamment –, rétablissement chez les usagers privés d’électricité, etc.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
L’aspect « coup de com » de ce type d’actions est tout à fait assumé par Sébastien Roumet, 35 ans, Robin des bois dans la Vienne : « Bien sûr que cela a un impact médiatique, explique-t-il. Les journaux parlent davantage d’une coupure temporaire dans une permanence Renaissance que d’une baisse de rendements dans une centrale électrique ! Mais nos luttes ne se limitent pas à cela. »
Les scenes de fraternité se multiplient
En menant ce type d’actions, les Robins de bois tissent aussi des liens avec la population… et créent des interactions inattendues. « Il y a quelques jours, nous avons organisé le blocage collectif d’une grosse zone commerciale à Poitiers, raconte Sébastien. Les salariés d’un petit boulanger nous ont engueulés, en nous expliquant que l’action risquait de nuire à leur activité. Là-dessus, le patron arrive, et nous propose le café ! Il nous a assuré qu’il comprenait notre combat. Finalement, nous avons passé son compteur en quasi-gratuité, en guise de remerciement. »
Anecdotique ? Pas seulement. Les scènes de fraternité se multiplient un peu partout en France, loin du procès « en prise d’otages » traditionnellement instruit contre les bloqueurs. « Nous recevons des courriers, des appels, des messages sur les réseaux sociaux, se réjouit Matthieu Bolle-Reddat, conducteur (CGT) de la ligne de RER C. Les gens nous disent : “Nous sommes derrière vous, ne lâchez rien.” Lorsqu’on fait des AG dans les gares, des usagers nous applaudissent, alors même qu’ils galèrent à cause de nous ! Ils savent que nous luttons pour le bien commun. »
Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 marsLes paysans épaulent les grévistes
Le syndicaliste explique que les paysans ont décidé d’épauler les grévistes. Ce mercredi matin, près de 2 tonnes de denrées alimentaires (poulets, miel, pâté, etc.) doivent ainsi être distribuées aux salariés devant la gare de Versailles-Chantiers, collectés par le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) et la Confédération paysanne.
Même si le scénario d’une « grève par procuration » rebute certains grévistes, las de monter au front tout seuls, il faut bien avouer que, cette fois encore, une minorité de secteurs d’activité ont pris les devants du mouvement social, parmi lesquels l’énergie, le raffinage ou les transports en commun.
« J’assume complètement de me battre pour défendre les retraites de tout le monde, assure Matthieu Bolle-Reddat. Beaucoup de salariés en France ne peuvent pas le faire, pour des raisons diverses – travailleurs précaires, salariés de petites boîtes, retraités, etc. Cela dit, le plus dur dans ce type de combat, c’est le sentiment de solitude qui peut gagner les grévistes, ce sentiment de se battre tout seul dans son coin. C’est pour ça qu’il est aussi important de pouvoir compter sur le soutien de la population. »
Réforme des retraitesMobilisations retraites New York Times - World
10 Years On, Pope Francis Faces Challenges From the Right and the Left
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In an ideologically divided Roman Catholic Church, the right has accused him of going too far and the left of not going far enough.
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By Jason Horowitz
ROME — Pope Francis once envisioned serving only a few years as pontiff. On Monday, he commemorated his 10th anniversary as leader of the world’s Roman Catholics, saying it seemed “like yesterday” that he took control of an ideologically divided church that has opposed him from the right for going too far and criticized him from the left for not going far enough.
Throughout the past decade, Francis, now 86, has visited far-flung countries and strode across the international stage as a major figure willing to use his moral capital on the major issues of the day. He has made the College of Cardinals, which will pick his successor, much more global and has opened doors to debate in the church, seeking to make a torn institution more collegial, unified and less centralized in Rome.
But deep into Francis’ longer-than-average papacy, many of the faithful are wondering whether the pope, slowed by a bad knee but perhaps less inhibited after the death of his predecessor, Pope Benedict XVI, will make concrete and transformative change or decide once and for all that such shifts will not happen on his watch.
“It’s been 10 intense years,” Cardinal Pietro Parolin, the Vatican secretary of state and second-highest-ranking figure after the pope, told reporters on Monday evening. He said that the reform of the Roman bureaucracy that governs the church, which is deeply resistant to change, “took a lot of time and a lot of energy.”
Cardinal Giovanni Battista Re, dean of the College of Cardinals, added in a brief interview on Monday evening that the pope “realized many things” during his pontificate. “Mainly the new ideas, building bridges.”
But Francis has had less success in bringing bishops along with him, something he views as essential for making lasting change.
“In all these years, we didn’t see a clear majority of reformers among the bishops and priests all over the world,” said Marco Politi, a veteran Vatican analyst and author of “Pope Francis Among the Wolves: The Inside Story of a Revolution.”
While Francis has for a decade faced unrelenting pressure from conservatives — especially in the United States — who oppose his more inclusive style, social justice focus and de-emphasis of the sexual culture wars, the latest pressure has come from Francis’ left flank, on an issue with which he made his mark as a transformative figure.
This weekend, the opposition came from the powerful, wealthy and progressive German Roman Catholic Church, once a bedrock of European Catholicism that produced the last pope but that is now a deeply shaken institution that believes it needs to give laypeople more of a voice after devastating sexual abuse scandals accelerated an exodus of worshipers.
Germany’s Catholic bishops defied the Vatican by overwhelmingly voting this weekend to approve voluntary ceremonies to bless same-sex relationships, as well as those of couples who divorced and remarried outside the Catholic Church. The Germans also voted to urge Francis to reconsider the question of priestly celibacy.
The vote appeared to throw down a gauntlet for Francis, who has made outreach to marginalized gay Catholics a touchstone of his papacy, famously saying, “Who am I to judge?” He has also ministered to transgender Catholics, counseled gay couples on the upbringing of their children, endorsed same-sex civil unions and recently asserted that “being homosexual is not a crime.”
But the church doctrine, which considers homosexuality “intrinsically disordered,” has not changed, and in 2021, the church’s orthodoxy watchdog banned the blessing of gay couples by arguing that God “cannot bless sin” and that it would be “illicit” for a priest to acknowledge same-sex unions.
While blessing such relationships has become increasingly common in Germany in recent years and has even included orchestrated, live-streamed ceremonies, the Vatican sought to prevent the German bishops from officially moving ahead and clearly did not appreciate their having done so.
Asked on Monday evening if the German church was in rebellion, Cardinal Parolin said: “Let’s not speak of rebellion. In the church there has always been tensions and different positions.” He added that the Germans were “clearly” making decisions that “don’t exactly correspond with what is the actual doctrine of the church.”
Cardinal Parolin said the Holy See had made its position abundantly clear. In November, Vatican officials tried to shut down the German assembly during a meeting in Rome. In January, top Vatican cardinals, with Francis’ explicit approval, said they would accept no overhaul of church governance in Germany that gave laypeople the potential to overrule bishops.
Francis himself suggested he did not recognize the German church’s reform process and warned that it was “very, very ideological” and “made by the elites,” a sign he was worried it did not reflect the church’s base.
The Vatican need not look far to see the divisive power of the issue. The Anglican Church has been split apart by gay rights, with conservative provinces, including many in Africa, breaking off relations with Western provinces that accept and bless same-sex relationships.
At the meeting of Catholics in Frankfurt over the weekend, Bishop Gregor Maria Franz Hanke of Eichstatt warned during the debate over the proposed blessing that he hoped “this step is not going to tear us apart the way the Anglican Church finds itself.”
Francis told the leader of Germany’s Catholic bishops in 2022 that the country already had “a very good Evangelical church” and “we don’t need two.”
Francis would clearly prefer that the blessing of same-sex couples be discussed with bishops at a major meeting — a synod — that he is organizing for October and next year.
Some analysts have compared the meeting to a miniature Second Vatican Council — the landmark church assembly of bishops in the 1960s that opened up the church to the modern world. Francis has made it clear that he wants many, if not all, of his bishops behind him, and analysts say the German church risks not only raising the pope’s ire, but also exposing how alone it is on the issue of gay blessings in a global church.
The German bishops did appear to bow to some papal pressure, delaying carrying out the blessings for three years, which will give Francis time to run the issues through his major meeting.
Cardinal Parolin said it was a “good sign” because an individual national church needed to engage in earnest dialogue with Rome and the rest of the universal church “to clarify what are the decisions to be taken.”
It is the wider church meeting in Rome, experts say, that will matter most.
“We will see the real situation with the universal synod; we can see the strengths of the different groups,” Mr. Politi said. He added, “Francis has opened doors and windows and new paths which are and which will continue to be important for the Catholic Church. There is no going back.”
But the church’s liberals remain frustrated by what they view as a holdup.
“Today, it seems clear that Pope Francis has a ‘Gorbachev problem' — enormous acclaim outside the Catholic Church but increasingly brazen opposition from within,” John L. Allen Jr., the editor of Crux, a news site specializing in coverage of the Vatican and the Catholic Church, wrote on Sunday, comparing Francis to Mikhail Gorbachev, the former Soviet president.
“Also like Gorbachev, Francis’ foes come both from a traditionalist right unhappy with his progressive agenda and an impatient left increasingly hungry for actual revolution rather than mere reform.”
Francis has shifted from entertaining talk of resigning to speaking more about the papacy being a lifetime ministry. But after health ailments that have him leaning on a cane or using a wheelchair some wonder how much time for change is left.
“Time flies,” Francis said in a Vatican podcast on Monday. “When you gather up today, it is already tomorrow.”
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France24 - World
Asian stocks fall despite bids to contain SVB contagion fears
Issued on: 14/03/2023 - 07:15
NEWS WIRES
Asian markets sank Tuesday, with banks bearing the brunt of the selling on fears of contagion in the sector after the collapse of two regional US lenders.
The swift closure of Silicon Valley Bank on Friday, followed by Signature Bank days later, forced US authorities to immediately pledge support for other lenders and depositors.
The move by the Federal Reserve, Treasury Department and Federal Deposit Insurance Corp. provided some reassurance to investors, but shares in several US banks were hammered on fears of a run by customers.
That came despite Joe Biden giving assurances that the nation's banking system was sound, while European leaders similarly tried to soothe investor worries.
The collapse of SVB, which specialised in venture-capital financing largely in the tech sector, was largely the result of the Fed's sharp interest rate hikes aimed at quelling inflation, which hit securities hard.
Now several commentators and leading banks say the Fed might need to pause its tightening campaign to provide some stability to financial markets -- with some even suggesting it could cut borrowing costs.
That sent the dollar tumbling Monday, though it clawed back some of those losses in Asian trade.
Yields on government bonds around the world have tumbled in light of the crisis, and analysts warn the risk of recession has grown.
"Global bond markets are suggesting a global economic slowdown, which is not great for Asia," said John Vail of Nikko Asset Management.
Equity markets were well in the red in early Asian trade Tuesday, with Tokyo, Sydney and Seoul almost two percent down, while Hong Kong, Shanghai, Singapore and Taipei suffered hefty selling.
Among banks in the region, Mitsubishi UFJ Financial and Sumitomo Mitsui Financial Group each shed more than seven percent in Japan, while Hong Kong-listed HSBC sank more than three percent.
National Australia Bank was off more than two percent and South Korea's KB Financial Group fell three percent.
Bloomberg News reported that about $465 billion had been wiped off the market value of global financial stocks in three days.
"Measures by authorities have so far prevented a US bank run on deposits but have not been enough to avert a bank run by investors," said National Australia Bank's Rodrigo Catril.
"The risk of a financial crisis remains elevated, and investors have rushed to reduce their exposure to the sector."
Stephen Innes of SPI Asset Management added that the selling came despite non-US banks having little exposure to the firms in trouble and with global financial systems being flush with cash.
"US financial stress could lead banks of all stripes to retrench lending to the real economy and tighten broader financial conditions, amplifying risk to the broader markets," he added.
"And a lower rates environment would likely hit worldwide banks' profits."
Investors were already on edge over the prospect the Fed would hike interest rates more than initially thought when it meets next week, as the economy remains in rude health and the jobs market tight.
They are now nervously awaiting the release of US consumer inflation figures this week, with a forecast-beating figure meaning a huge headache for the Fed, in light of the SVB crisis.
"A policy mistake is hands down the biggest risk in the market," Mary Manning, of Alphinity Investment Management, told Bloomberg Television.
"Controlling inflation but also addressing the fact there is some instability in the banking system is difficult."
(AFP)
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Business
Asian markets surge on record-breaking Wall Street comeback
Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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International Court to Open War Crimes Cases Against Russia, Officials Say
The cases before the International Criminal Court would accuse Russia of abducting Ukrainian children and of deliberately targeting civilian infrastructure.
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By Marlise Simons
Reporting from Paris
The International Criminal Court intends to open two war crimes cases tied to the Russian invasion of Ukraine and will seek arrest warrants for several people, according to current and former officials with knowledge of the decision who were not authorized to speak publicly.
The cases represent the first international charges to be brought forward since the start of the conflict and come after months of work by special investigation teams. They allege that Russia abducted Ukrainian children and teenagers and sent them to Russian re-education camps, and that the Kremlin deliberately targeted civilian infrastructure.
The chief prosecutor, Karim Khan, must first present his charges to a panel of pretrial judges who will decide whether the legal standards have been met for issuing arrest warrants, or whether investigators need more evidence.
It was not clear whom the court planned to charge in each case. Asked to confirm the requests for arrest warrants, the prosecutor’s office said, “We do not publicly discuss specifics related to ongoing investigations.”
Some outside diplomats and experts said it was possible that President Vladimir V. Putin of Russia could be charged, as the court does not recognize immunity for a head of state in cases involving war crimes, crimes against humanity or genocide.
Still, the likelihood of a trial remains slim, experts say, as the court cannot hear cases in absentia and Russia is unlikely to surrender its own officials.
The Kremlin has denied accusations of war crimes, but international and Ukrainian investigators have gathered powerful evidence of an array of atrocities since the invasion’s early days.
The first case, the briefed officials said, deals with the widely reported abduction of Ukrainian children, ranging from toddlers to teenagers. As part of a Kremlin-sponsored program, they were taken from Ukraine and placed in homes to become Russian citizens or sent to summer camps to be re-educated, The New York Times and researchers have found. Some came from orphanages or group homes.
Moscow has made no secret of its program, presenting it as a humanitarian mission to protect orphaned or abandoned Ukrainian children from the war.
The State of the War
Russia’s commissioner for children’s rights, Maria Lvova-Belova, the program’s public face, began sending children to Russia within weeks after the invasion began in February 2022 and has regularly appeared on television to promote adoptions. Mr. Putin signed a decree last May to speed up access to Russian citizenship for Ukrainians.
Mr. Khan, the prosecutor, has publicly signaled his intentions to pursue this case, saying that illegal transfers of children to Russia or to occupied parts of Ukraine were a priority for his investigators.
Earlier this month, he visited a children’s home in southern Ukraine, now vacated, and his office posted a photograph of him standing among empty cots. “Children cannot be treated as the spoils of war,” he said in a statement following his visit.
A report published in February by Yale University and the Conflict Observatory program of the U.S. State Department said that at least 6,000 children from Ukraine were being held in a total of 43 camps in Russia, with the actual number thought to be higher. The National Information Bureau of the Ukrainian government said that as of early March it could be more than 16,000.
“There has been a lot of focus on this issue, and pursuing it as a crime will generate a lot of reaction,” said Mark Ellis, executive director of the International Bar Association. “It’s forbidden to forcibly transfer civilians across a border, and during a conflict it can be a war crime. It can also amount to crimes against humanity.” He added, “Deporting children could even be part of genocidal intent.”
In the second case, the I.C.C. chief prosecutor is expected to address Russia’s unrelenting attacks on civilian infrastructure, including water supplies and gas and power plants, which are far from the fighting and are not considered legitimate military targets.
The U.S. government has evidence shedding light on Kremlin decisions to deliberately target vital civilian infrastructure, and many in the Biden administration are said to favor sharing it with the court, although it is not a member. But the Defense Department is blocking the intelligence from being shared because it fears setting a precedent that could open the way for prosecuting Americans.
President Biden has yet to decide whether to approve the release of the material, according to officials.
Arrest warrants for suspects in either of the two cases are not expected imminently.
In the past, the judges at the international court have taken several months to review charges before issuing arrest warrants or summons to appear. But the devastation taking place in Ukraine has put the court under pressure to act swiftly.
More than 40 countries who are parties to the court have requested its intervention. Ukraine itself is not a formal member, but it has granted the court jurisdiction over its territory.
Ukraine’s government is now holding its own war-crimes trials, and a host of other international bodies are also investigating.
But looming over the investigations is the question of whether any cases against Russia will ever reach a courtroom.
In recent weeks, a group of governments and international organizations have stepped up talks on the need to create a separate international court with the power to prosecute Russia for the crime of aggression, over which the I.C.C. has no jurisdiction. The court can hold individuals, even leaders, accountable for only war crimes, crimes against humanity and genocide in this case.
But advocates of a new court argue that aggression is the paramount crime from which all others flow. It is effective because it addresses most directly the political or military leaders who decide to wage war.
Still, Western governments believe that the I.C.C. does have a role and should proceed. The issuance of any arrest warrant, even if not carried out, is symbolically important because it can make someone a pariah as these charges do not go away, legal experts say.
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France24 - World
California court: Uber, Lyft can classify drivers as independent contractors
Issued on: 14/03/2023 - 02:58
NEWS WIRES
A California state appeals court on Monday revived a ballot measure allowing app-based services such as Uber Technologies and Lyft Inc to treat drivers as independent contractors rather than employees, in a major victory for the industry.
A three-judge panel of the San Francisco-based court reversed a lower court ruling in 2021 that the ballot measure, known as Proposition 22, was unconstitutional.
The appeals court ruling did strike down a provision of Prop 22 that limits the ability of gig workers to join unions, but the ruling was still broadly seen as a win for Uber and Lyft.
Shares of Uber and Lyft were up nearly 5% in after-hours trading.
The Service Employees International Union (SEIU) and several gig drivers who challenged Prop 22 will likely appeal the decision to the California Supreme Court, the state's top court.
Prop 22 was approved in November 2020 by nearly 60% of voters in California. It exempted app-based drivers from a 2019 state law known as AB5 that makes it difficult to classify workers as independent contractors rather than employees.
The issue is critical for gig companies because contractors do not receive the same legal protections as employees and can be up to 30% cheaper, according to several studies.
Prop 22 allows app-based transportation services to classify drivers as independent contractors as long as they are paid a minimum wage while transporting passengers and receive expense reimbursements and healthcare subsidies.
The 2021 ruling striking down Prop 22 found that it violated the state constitution because it limited the legislature's power to include gig drivers within the scope of California workers' compensation law.
The appeals court on Monday disagreed. The court, however, found that the provision of Prop 22 limiting the ability of gig workers to join unions and engage in collective bargaining was invalid and severed it from the rest of the ballot measure.
Uber's chief legal officer, Tony West, said in a statement that the ruling was a victory for gig workers and millions of Californians who voted in favor of Prop 22.
"Across the state, drivers and couriers have said they are happy with Prop 22, which affords them new benefits while preserving the unique flexibility of app-based work," West said.
But David Huerta, the president of SEIU California, said corporations should not be able to spend millions of dollars to "buy themselves laws."
"When gig companies can spend over $200 million to pass a law that violates our state’s constitution instead of investing in workers, it’s clear that California needs better safeguards for our democracy," Huerta said.
(REUTERS)
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French Uber drivers to earn a minimum €7.65 per ride after union deal
Uber Files
‘We sold people a lie’: Former Uber lobbyist comes forward as whistleblower
Media Investigation
Leaked Uber docs reveal dubious tactics used to conquer new markets
New York Times - World
A Mossad Agent’s Treasure Trove of Photos
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Sylvia Rafael worked undercover as a news agency photographer. Her pictures for the Israeli spy agency sat in its archives for decades before being released for a show.
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By Ronen Bergman
Reporting from Tel Aviv
On Oct. 8, 1965, the chief of Israel’s foreign intelligence service, the Mossad, presented the country’s prime minister with a plan to assassinate several leading Palestinian militants based in Beirut, Lebanon, with letter bombs.
“It will be a woman doing it,” said the Mossad chief, Meir Amit, according to transcripts of the meeting with the prime minister, Levi Eshkol, seen by The New York Times. The agent would travel to Beirut and slip the bombs into a mailbox there, he said. At a later meeting, Mr. Amit told the prime minister that the woman was a Mossad agent using a Canadian passport who was working as a photographer for a French press agency.
The woman’s identity, Sylvia Rafael, and her face, later became known across the world when she was arrested as a member of a Mossad team that had planned to kill another top Palestinian militant in Norway but shot the wrong man.
Ms. Rafael and parts of her life story are widely known, but her work as a press photographer, documenting the unique access she attained in countries where foreigners were not usually welcomed, in secret training camps used by Palestinian militants, as well as to leaders of Arab states and Hollywood stars, had never been publicly revealed.
Until now.
On Tuesday, her work will be open to the public for the first time at the Yitzhak Rabin Center in Tel Aviv after being kept for decades in a locked suitcase in the Mossad archive, in the heart of one of the most protected facilities in Israel. The suitcase contained hundreds of negatives and contacts from her years of work for Dalmas, a now defunct French news agency.
Ms. Rafael’s work as a photographer was just a cover for her espionage activity but the photographs she took, the curators of the exhibition say, show great talent.
The pictures open a window into the two lives of a woman, as a spy and a photographer. They include portraits of regional leaders like President Gamal Abdel Nasser of Egypt and his successor, Anwar Sadat, oblivious to the fact that they were being photographed by a Mossad agent.
Other images show scenes of flooding in Yemen and social unrest in Djibouti, as well as daily life in countries like Lebanon and Jordan, which would have been off limits for any Israelis, let alone a Mossad agent.
They also include pictures of Hollywood stars like Danny Kaye, Yul Brynner, Vanessa Redgrave and Eli Wallach.
“Sylvia was someone special,” said Moti Kfir, who was serving as the commander of Mossad’s Clandestine Operations Academy at the time Ms. Rafael was recruited and trained there. She had, he continued, “a remarkable talent for forming relationships with anyone, and to give her or him the feeling that they were her best friends.”
“Sylvia’s story fascinated me,” said Ilan Schwarz, one of the curators of the exhibition who was the first to look for the collection. “She was a woman who went against conventions at a very young age, left her comfort zone, and agreed to sacrifice so much.”
He added, “When I heard that she had been using the cover of a photographer in war zones in Africa and the Middle East, I believed that if we could locate those photographs, they might have great artistic value.”
Shortly after Ms. Rafael was arrested in 1973 in Norway, the Mossad acquired her photographs, Mr. Schwarz said. He joined forces with two London-based Israeli art collectors, Tamar Arnon and Eli Zagury, and together they approached the Mossad with a request to make the collection available.
“Not for a moment did I imagine that we would find such a level of photography and such a talent, until we opened the suitcase,” said Ms. Arnon, who curated the exhibit with Mr. Schwarz and Mr. Zagury.
The photographs document the assignments Ms. Rafael worked on from 1965 to 1971. Some of the photos are still classified top secret by the Mossad and have been kept out of the exhibition.
Ms. Rafael, who died in 2005, appears in some of the photos. Mr. Kfir, the intelligence officer, said such self portraits were a common practice for intelligence agents trying to get pictures of locations or people without arousing suspicion.
Collections of works by deceased artists are often put on show by families or people interested in profiting from their work, Ms. Arnon said. She added, “Here, however, because of the secrecy and the sensitivity, this collection, which was created thanks to clandestine activity, had been forgotten until now.”
Ms. Rafael was born in 1937 in South Africa to a Jewish father and a non-Jewish mother, meaning she was not a Jew under Jewish religious law. However, she developed a strong allegiance with the Jewish people, immigrated to Israel and started working as a teacher.
She soon caught the eye of the Mossad, which was constantly on the lookout for potential agents who did not appear to be Israeli.
“One of the instructors at Mossad’s academy told us proudly about a new girlfriend of his who had a flatmate in Tel Aviv who could be of interest to us,” Mr. Kfir said.
That flatmate was Ms. Rafael, who was successfully recruited and underwent two years of tough training as an agent. “It was important for her to prove to us that she, who had not grown up in Israel, who was not Jewish, would be more successful,” he said. “And she was not scared of anything. There was no assignment that she expressed fear about or refused to carry out.”
During her training, which also included the use of cameras, the instructors noticed her talent.
“And then the idea of building a cover for her as a photographer began to sprout,” Mr. Kfir said. “It’s a perfect cover story because it gives the operative a journalist’s credentials and an excellent explanation of why she needs to enter countries for which it is very difficult to get a visa.”
Rafael went through an intensive course in photography with one of the leading press photographers in Israel. A Jewish European businessman sent her portfolio with a warm recommendation to the Dalmas agency in Paris to accept the “rising talent” for work experience, according to Mr. Kfir.
“And this is how the cover-up story took shape,” Mr. Kfir said. “She lives in Paris, and from there she goes on missions in Djibouti or Jordan or Lebanon.”
Ms. Rafael managed to get up close to King Hussein of Jordan, who invited her to his home to photograph him and his family, including Prince Abdullah, the current king. The Mossad did not allow the publication of the photos from that trip but did allow the publication of photos in which she documented Presidents Nasser and Sadat, proof of how close the Mossad came to the two Egyptian leaders, who feared for years that Israel would try to assassinate them.
Ms. Rafael was also the Mossad agent who penetrated training camps for Fatah, the movement founded by Yasir Arafat that later merged with the Palestine Liberation Organization and, in 1965, began a campaign of attacks against Israel and Israeli citizens around the world. Top officials from the organization were the target of the letter bomb attack that the Mossad chief requested in 1965 but that was ultimately unsuccessful.
One of the pictures of her visit to the camp is on display in the exhibition in Tel Aviv. It shows “the burning look in the eyes of the boys who mobilized to Yasir Arafat’s call,” Mr. Schwarz said.
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France24 - World
Australia, US, UK unveil nuclear submarine plan
Issued on: 13/03/2023 - 20:12
NEWS WIRES
Australia will buy as many as five US nuclear-powered submarines and later build a new model with US and British technology under an ambitious plan to beef up Western muscle across the Asia-Pacific in the face of a rising China, a US official said Monday.
President Joe Biden was hosting his Australian and British counterparts, Prime Minister Anthony Albanese and Prime Minister Rishi Sunak, on a US naval base in San Diego, California, to announce the plan.
Australia, which joined the newly formed AUKUS group with Washington and London 18 months ago, will not be getting nuclear weapons. However, with nuclear propulsion, the new submarine fleet will add substantial new strength to the Western alliance seeking to push back against China's own military expansion.
Biden's national security advisor, Jake Sullivan, told reporters flying on Air Force One to California that the submarine plan illustrated Washington's long-term commitment to guarding "peace and stability" in the Asia-Pacific region.
The partnership with Australia, which involves sharing secret nuclear technology previously only given to Britain, is "a decades-long, maybe a century-long commitment," Sullivan said.
Three conventionally armed, nuclear-powered Virginia class vessels will be sold "over the course of the 2030s," with the "possibility of going up to five if that is needed," Sullivan said.
The new model, also nuclear-powered and carrying conventional weapons, is a longer-term project and will be dubbed the SSN-AUKUS, he said. It will be built on the base of a British design, with US technology, and "significant investments in all three industrial bases," Sullivan said.
Defence spending on the rise
While Australia has ruled out deploying atomic weapons, its submarine plan marks a significant new stage in the US-led attempt to counter growing Chinese military power, including Beijing's construction of a sophisticated naval fleet and turning artificial islands into offshore bases.
In the face of the Chinese challenge -- and Russia's invasion of pro-Western Ukraine -- Britain is also moving to beef up its military capabilities, Sunak's office said Monday.
More than $6 billion additional funding over the next two years will "replenish and bolster vital ammunition stocks, modernize the UK's nuclear enterprise and fund the next phase of the AUKUS submarine program," Downing Street said.
Australia had previously been on track to replace its aging fleet of diesel-powered submarines with a $66 billion package of French vessels, also conventionally powered.
The abrupt announcement by Canberra that it was backing out of that deal and entering the AUKUS project sparked a brief but unusually furious row between all three countries and their close ally France.
Compared to the Collins-class submarines due to be retired by Australia, the Virginia-class is almost twice as long and carries 132 crew, not 48.
China warned that AUKUS risked setting off an arms race and accused the three countries of setting back nuclear nonproliferation efforts.
"We urge the US, the UK and Australia to abandon the Cold War mentality and zero-sum games, honor international obligations in good faith and do more things that are conducive to regional peace and stability," Chinese foreign ministry spokeswoman Mao Ning told reporters in Beijing.
The communist country's leader Xi Jinping made a fiery statement last week accusing the United States of leading a Western effort at "all-round containment, encirclement and suppression of China."
But Washington says Beijing is alarming countries across the Asia-Pacific with its threats to invade the self-governing democracy of Taiwan, as well as highlighting the threat from nuclear-armed North Korea.
(AFP)
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Biden to announce Australia nuclear submarine deal at AUKUS meeting
Macron says submarine cooperation offer with Australia still ‘on the table’
The France 24 Interview
Submarine dispute: France has 'every right to be angry,' says ex-Australian PM
France24 - Monde
Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington
Publié le : 13/03/2023 - 00:16Modifié le : 13/03/2023 - 00:36
FRANCE 24
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Pyongyang a tiré dimanche, au large de la ville côtière de Sinpo, deux missiles de croisière depuis un sous-marin, a annoncé lundi l'agence nord-coréenne KCNA. Ces tirs sont intervenus quelques heures en amont des exercices militaires entre les forces américaines et sud-coréennes.
La Corée du Sud et les États-Unis ont débuté, lundi 13 mars, leurs plus importantes manœuvres militaires conjointes en cinq ans, malgré les menaces de la Corée du Nord, qui a annoncé quelques heures plus tôt avoir tiré deux missiles de croisière depuis un sous-marin.
Pyongyang a déclaré que son tir visait à vérifier ses "moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces", tout en critiquant les exercices "Freedom Shield" entre les forces américaines et sud-coréennes. Prévus pour durer au moins dix jours, ces exercices ont pour objectif de lutter contre les menaces croissantes de la Corée du Nord.
Selon KCNA, le tir a eu lieu au large de la ville côtière de Sinpo, à l'est de la Corée du Nord. L'armée sud-coréenne, citée par l'agence Yonhap, a déclaré avoir détecté le lancement d'un seul missile non spécifié, sans donner de détails. KCNA assure que l'exercice a été couronné de succès, les missiles ayant atteint leurs cibles désignées et non spécifiées au large de la côte est de la péninsule coréenne.
Selon l'agence, ce tir exprime "la position invariable" de la Corée du Nord face à une situation dans laquelle "les impérialistes américains et les forces fantoches sud-coréennes avancent de manière de moins en moins dissimulées dans leurs manœuvres militaires contre la RPDC", la République populaire démocratique de Corée.
Le tir d'essai a également permis de "vérifier la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces".
Un "complot" des États-Unis
Les plus importantes manœuvres conjointes entre la Corée du Sud et les États-Unis depuis cinq ans, "Freedom Shield", débutent lundi pour au moins dix jours. Ils impliquent des procédures de temps de guerre pour repousser de potentielles attaques nord-coréennes et conduire une campagne de stabilisation dans le Nord", a décrit l'armée sud-coréenne.
L'état-major interarmées sud-coréen a insisté sur le fait que ces exercices sont "défensifs (et) se fondent sur un plan opérationnel conjoint".
Tous les exercices de ce type suscitent la colère de Pyongyang qui les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire. Le régime nord-coréen met régulièrement en garde contre une action "écrasante" en réponse à ces manœuvres.
En 2022, le Nord a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et a conduit une nombre record d'essais balistiques en violation de résolutions de l'ONU. Vendredi, KCNA a rapporté que Kim Jong Un avait ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".
Avec AFP
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Pyongyang accuse Washington de chercher à compromettre leur relation
Réunion-clé sur l'agriculture en Corée du Nord, qui souffrirait de "graves" pénuries alimentaires
La Corée du Nord teste quatre missiles de croisière dans la mer du Japon
France24 - Monde
Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes
Publié le : 13/03/2023 - 09:42
Grégoire SAUVAGE
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À moins d'un an et demi d'une cérémonie d'ouverture "historique" qui doit se dérouler sur la Seine en présence de 600 000 spectateurs, le casse-tête continue pour l'État, le Comité d'organisation (Cojo) et la ville de Paris, qui rendent les derniers arbitrages sur la sécurisation de l'événement. La réduction de la jauge de spectateurs est évoquée pour faciliter le travail des forces de l'ordre.
26 juillet 2024 : la date symbolise l'entrée de Paris dans son rêve olympique, mais elle donne aussi des sueurs froides aux forces de l'ordre. Ce jour-là, à 20 h 24, une centaine de bateaux chargés des délégations d'athlètes descendront la Seine, du pont d'Austerlitz jusqu'à la tour Eiffel. Six kilomètres sous les yeux de 600 000 spectateurs pour une arrivée à 23 h 50.
Première cérémonie d'ouverture organisée en dehors d'un stade, l'événement doit se dérouler sans accroc : un milliard de téléspectateurs auront les yeux rivés sur la capitale française. Mais la tâche s'annonce immensément complexe et nécessite un colossal effort de coordination.
Depuis des mois, l'État, le Comité d'organisation (Cojo) et la ville de Paris travaillent d'arrache-pied pour offrir au monde ce spectacle inédit et grandiose. "Tout le monde travaille et travaille énormément. Une cérémonie pareille n'a jamais eu lieu. Le défi est énorme. Mais on va y arriver, on sera prêt", répète un haut fonctionnaire.
Mais un an et demi avant le Jour J, le format-même de la parade nautique, imaginée par Emmanuel Macron et la maire de Paris Anne Hidalgo, n'est toujours pas définitivement arrêté. L'interrogation la plus importante porte sur la jauge de spectateurs.
En novembre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué 100 000 spectateurs payants sur les quais bas et 500 000 gratuits sur les quais hauts de la Seine, avec la mise en place d'une billetterie gratuite pour contrôler la foule sur le site.
La mairie, qui privilégiait un scénario sans billetterie, s'est finalement rangée à la position de Gérald Darmanin. "On n'en fera pas un casus belli", assure Pierre Rabadan, l'adjoint de la mairie chargé des JO.
Vers une réduction de la jauge ?
Cette billetterie, dit-il, séquencera l'accès aux quais hauts "en 17 zones" – une "vingtaine", corrige un organisateur. "Un ticket permettra d'accéder à une zone, on ne pourra pas déambuler de Bercy au Trocadéro", précise Pierre Rabadan.
Le public ne pourra pas non plus se promener sur les ponts. Certains seront réservés à la logistique, l'éclairage, la sonorisation ; d'autres, aux spectateurs payants. Et d'autres encore aux services d'urgence et de sécurité en cas d'évacuation.
>> À lire sur France24.com : JO de Paris, tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques
Pour le moment, le chiffre de 600 000 spectateurs n'est pas remis en question officiellement, mais certains suggèrent déjà de le réduire à 500 000, voire 400 000, pour des raisons de sécurité.
Seul le nombre de personnes qui pourront accéder aux quais hauts est en train "d'être affiné", explique un organisateur.
Pour Pierre Rabadan, plutôt que celle des spectateurs, "la vraie question" posée porte sur l'affluence globale dans l'espace public parisien ce jour-là : "Sans doute plus d'un million".
Des répétitions organisées cet été
Les services de la préfecture de police de Paris (PP) "n'ont encore jamais travaillé sur des scénarios comme celui-là", note un policier de haut rang. "Quand c'est répétitif, ils peuvent faire des 'debriefs', s'améliorer, pérenniser ce qui a marché. Là, ce sera un 'one shot'".
Une répétition de la parade fluviale aura lieu en juillet prochain avec "30 à 40 bateaux", selon un haut fonctionnaire. "Des test events" sont également prévus cet été.
Pour la seule cérémonie d'ouverture, Gérald Darmanin prévoit la mobilisation de "35 000 policiers et gendarmes". Le ministre table sur une moyenne de 30 000 membres des forces de l'ordre par jour durant la durée des Jeux, du 26 juillet au 11 août. Ce dernier a déjà prévenu que les policiers ne pourront pas prendre de vacances pendant cette période.
>> À lire aussi : les défis organisationnels avant le début des Jeux Olympiques
Il chiffre en outre à 25 000 les besoins en agents de sécurité privée pour sécuriser les sites de compétition, responsabilité du Cojo. Fin février, seuls 3 000 de ces agents avaient été embauchés et 1 800 étaient en formation, selon la préfecture de la région Île-de-France.
Mais les appels d'offres lancés par le Cojo ont été "dans leur grande majorité infructueux", confie une source proche du dossier, les entreprises du secteur considérant les prix trop bas.
Menace élevée
La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et tous les autres services de renseignements seront eux aussi pleinement mobilisés, compte tenu des menaces très élevées entourant tous les événements mondiaux comme les JO.
Mouvements de foule, cyberattaques, attentats... les forces de l'ordre se préparent à tous les scénarios. Un sujet majeur concentre les inquiétudes, celui des drones. "On n'est pas prêts du tout. Si un drone équipé de grenades passe au-dessus de la foule et en lâche quelques-unes, on ne sait pas encore comment le neutraliser", reconnaissait à l'été 2022 une source proche de l’exécutif.
Cette inquiétude n'est pas nouvelle, les drones sont une menace récurrente lors des manifestions. "Mais là, c'est l'ampleur de la foule dispersée sur les 6 km de berges qui pose problème", explique cette source.
Lors d'un entretien accordé en novembre à l'AFP, Gérald Darmanin avait confirmé en novembre que les attaques de drones sont "la menace terroriste principale d'aujourd'hui et de demain".
Selon un pré-rapport de la Cour des comptes, le budget pour sécuriser les JO-2024 de Paris s'élèverait à "419 millions d'euros". Une facture qui pourrait toutefois continuer à grossir alors que le dispositif n'est pas encore fixé et que les derniers arbitrages devraient être rendus dans les prochains mois.
Avec AFP
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Le Nicaragua menace de suspendre ses relations avec le Vatican
Publié le : 13/03/2023 - 07:30
FRANCE 24
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Après que le pape François a qualifié de "dictature grossière" le régime du président Daniel Ortega, le gouvernement du Nicaragua a assuré dimanche qu'il envisageait de suspendre ses relations avec le Vatican.
Le Nicaragua encore un peu plus isolé sur la scène internationale ? Le pays envisage de suspendre ses relations avec le Vatican, a déclaré dimanche 12 mars le ministère nicaraguayen des Affaires étrangères après que le pape François a estimé que ce pays d'Amérique centrale était "une dictature grossière".
"Devant des informations diffusées par des sources liées à l'Église catholique, le gouvernement de réconciliation et d'unité nationale de notre Nicaragua bénie et toujours libre précise qu'une suspension des relations diplomatiques est envisagée entre l'État du Vatican et la République du Nicaragua", a déclaré le ministère dans un communiqué.
Le pape François avait ainsi qualifié le régime du président Daniel Ortega dans un entretien au quotidien argentin Infobae. "Avec tout le respect, je n'ai pas d'autre choix que de penser que ce dirigeant souffre d'un déséquilibre", a-t-il ajouté dans ce journal.
"C'est comme si on voulait instaurer la dictature communiste de 1917 ou l'hitlérienne de 1935", a poursuivi le pape. "Ce sont des dictatures grossières".
La "mafia" du Vatican
Le président nicaraguayen Daniel Ortega avait lui estimé fin février qu'une "mafia" au sein du Vatican décidait de l'élection du pape et des hauts responsables religieux.
"Le peuple devrait élire les cardinaux et il devrait y avoir un vote au sein du peuple catholique (...) afin que le pape soit également élu, par un vote direct du peuple, pour que ce soit le peuple qui décide et non la mafia qui est organisée là-bas au Vatican", avait déclaré Daniel Ortega.
Cette diatribe du président nicaraguayen intervenait plus d'une semaine après une déclaration du pape François qui s'était dit "préoccupé" et "attristé" par la situation au Nicaragua, notamment après la condamnation à 26 ans de prison de l'évêque Rolando Álvarez et l'expulsion de 222 opposants vers les États-Unis.
Le 9 février, le gouvernement de Daniel Ortega a libéré 222 prisonniers politiques, les a expulsés vers les États-Unis et déchu de leur nationalité nicaraguayenne.
L'évêque Rolando Álvarez, détenu depuis août 2022, a refusé d'être extradé et a été condamné dès le lendemain à 26 ans d'emprisonnement, notamment pour "conspiration et diffusion de fausses nouvelles".
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Bianca Jagger, défenseure des droits humains, appelle le pape à "condamner" le régime au Nicaragua
Le Nicaragua se retire de l'OEA et expulse l'organisation de Managua
Au Nicaragua, Cristiana Chamorro, principale opposante de Daniel Ortega, écope de huit ans de prison
L'Humanité
Quand les entreprises se gavent d’aides publiques… il n’y a plus d’argent pour les retraites
ChroniqueJean-Christophe le DuigouLes « aides publiques aux entreprises » sont passées selon l’Institut de Recherche Économiques et Sociales, de 2,7 % du PIB à 6,4 % en un peu plus de vingt ans, amputant d’autant les budgets publics. Sortir de la logique dispendieuse des « aides aux entreprises ». Une partie de la réponse au besoin de financement de la retraite, de la santé, des principaux budgets sociaux pourrait venir de la mise en cause de ces multiples « cadeaux ».
Utiles ou inutiles ces interventions viennent se greffer sur une pratique de subventionnement des entreprises qui n’a cessé de se développer au point de former un système intégré aux principales politiques publiques comme l’analysait Anicet Le Pors dans un ouvrage demeuré célèbre, Les béquilles du capital (1977). Un peu plus de quatre décennies plus tard, il reste difficile de saisir en détail ce que les administrations publiques, État et collectivités territoriales essentiellement, dépensent pour soutenir le capital. La raison en est simple : aucun relevé systématique officiel n’existe !
Rien du côté de Bercy, rien du côté de la puissante direction du Trésor, le sujet n’est « pas pertinent » (sic). Seul le Conseil des prélèvements obligatoires a procédé à un chiffrage global dans son champ de compétences. En 2010 la Cour des comptes parlait de 172 milliards d’aides qui depuis ont encore « prospéré » avec notamment, le CICE (20 milliards) et le pacte dit de responsabilité (9 milliards). On se trouve donc certainement aux environ de 200 milliards, chiffrage en accord avec le travail récent mené par l’IRES qui conclut à 157 milliards d’aides auxquelles s’ajoutent « les déclassées » c’est-à-dire les mesures initialement dérogatoires qui sont passées dans le droit fiscal courant. Cela fait de « l’assistance aux entreprises » non seulement le premier poste de dépenses publiques mais de plus un poste en pleine croissance [1].
Dévoiler le montant des aides publiques, mieux analyser leur croissance et mettre en évidence ce que représente l’évolution de leur contenu, telle est notre démarche. Démarche indispensable s‘il en est pour espérer mettre un terme à l’emballement du mécanisme des aides et pour éclairer les conditions d’une reprise en main du pilotage de l’économie par les travailleurs et les citoyens. Les leviers traditionnels d’intervention, les commandes publiques, les avances, prêts et bonifications u secteur financier semi-public et l’appui du secteur public en général, voient leur rôle s’amoindrir au fur et à mesure de l’avancement du processus de privatisation. Est désormais privilégié le soutien direct au taux de marge des entreprises via la forte croissance des exonérations fiscales et sociales dont ces dernières bénéficient Au total une mutation de l’action publique. qui pèse lourdement sur le budget et accroît la dette.
Pour quelle efficacité ? Une bonne partie de ces aides demeure sans réel effet en termes d’emplois, de recherche, d’innovation, ou d’investissement. La littérature économique est riche de critiques concernant cette politique d’allégement des contributions des entreprises, coûteuse et peu performante. Les évaluations quant à elles se suivent, et divergent peu. Au mieux, elles concluent à un effet très limité par rapport au coût. Ainsi en va-t-il du CICE, qui revient à subventionner entre 150 000 et 200 000 euros par emploi « créé ou maintenu ». Dans d’autres cas l’aide rate sa cible et n’a pratiquement aucun effet tel est le cas du Crédit d’Impôt Recherche monopolisé par les grandes entreprises. Seul effet réel des aides, l’accroissement des marges des entreprises, ce qui se traduit non par de l’investissement supplémentaire… mais par la capture de ces sommes par les actionnaires. Le patronat ne réclame plus « moins d’État » mais plutôt sa transformation au service direct de l’accumulation financière. L’exonération d’impôts et cotisations sociales des entreprises ayant pour conséquence des prélèvements accrus sur les ménages et une amputation de leur pouvoir d’achat.
Comment sortir de ce piège ? Il ne s’agit nullement de récuser tout transfert de l’État aux entreprises mais de sortir le plus rapidement possible de la pratique dispendieuse des « aides aux entreprises » au profit d’une intervention plus sélective sur la base de nouveaux critères. Les choix économiques doivent s’opérer dans le cadre d’une nouvelle démarche planificatrice rompant avec la logique de « baisse systématique des coûts » au détriment des salaires, de l’éducation, de la formation, de la recherche. Une nouvelle démarche qui doit donner la priorité à la fourniture de nouveaux biens et services, notamment publics, à la consolidation de ceux qui existent, enfin au financement de la transition économique, sociale et écologique. Une marge de jeux que l’on peut estimer à plusieurs dizaines de milliards !
Jean Christophe Le Duigou
Réforme des retraitesAides publiques L'Humanité
Thomas Demand fabrique de l’histoire
Nos recommandations culturellesArts plastiques L’exposition du Jeu de paume, à Paris, est sidérante par sa scénographie, sa théâtralité et son audace politique : l’artiste allemand déconstruit les représentations médiatiques et élabore, en papier, ses propres récits historiques.
Magali JauffretAller voir l’exposition de l’artiste allemand Thomas Demand, « Le bégaiement de l’histoire », au Jeu de paume, c’est vivre une sacrée expérience. Dès la première salle, l’immersion est réussie. Bravo les scénographes ! Dans une salle tapissée jusqu’au plafond de papier peint représentant à l’infini ces consignes impersonnelles où l’on dépose ses affaires dans les piscines ou les musées, plusieurs photographies monumentales, légendées Refuge, montrent ce qui ressemble à une cellule de prison, nue, clinique, close, angoissante, couche minimale, sans fenêtre, mais avec détecteur de fumée et bouche d’aération, sans doute destinés à dissimuler des dispositifs d’écoute.
C’est dans la zone de transit de l’aéroport moscovite de Cheremetievo, le lieu dans lequel se serait réfugié, pour échapper aux autorités, le lanceur d’alerte Edward Snowden, après avoir fui les États-Unis. Banalité de l’état d’urgence dans un monde dominé par la surveillance technologique. Saisissant ! Plus loin, et selon la même volonté immersive, elle aussi dépourvue de la moindre présence humaine, la salle de contrôle de la centrale de Fukushima captée sur Internet après le passage du tsunami, dalles descellées pendant du plafond effondré. La sérénité muette de la scène tranche avec la catastrophe. Que découvrons-nous lorsque nous nous approchons des formats monumentaux à l’échelle 1/1 ? La photographie d’une maquette méticuleusement fabriquée par l’artiste, formé à la sculpture par la fameuse académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, où officiait le mythique couple de photographes Bernd et Hilla Becher.
en 2008, il explore les mystères du quotidien, passe du monumental au petit format
Dans son atelier berlinois, Thomas Demand ne façonne, dans la plus grande solitude, à raison de six ou sept maquettes par an, que du papier plié et du carton. Il ne fabrique ces maquettes que pour les photographier. Et cela étant fait, il les détruit par le feu. Mais que voit-on de plus en s’approchant ? À y regarder de plus près, on voit quelque chose de granuleux, un peu brut de décoffrage, qui tranche avec l’image léchée, le plus souvent médiatique, qui a servi de point de départ. C’est toute la différence entre ce type de reconstitution et un trompe-l’œil. « Le bégaiement de l’histoire » réside dans l’écart entre le flot d’images actuel, les maquettes en papier à taille réelle au moyen desquelles l’artiste reconstitue les espaces montrés par ces images, les prises de vue de ces maquettes, leur destruction ultérieure et les formes paraphotographiques qui les remettent en circulation dans le monde. À ce stade de l’exposition et en cette époque où, faute de vérification des sources, on doute de l’information, on sait que l’image peut mentir, on est perturbé, on réfléchit à ce jeu de miroirs entre image reconstituée et fake. On se dit que l’artiste, en triant dans les événements que retiendra l’histoire, en choisissant de réveiller en nous certains d’entre eux, en donnant à ses maquettes des qualités expressives, construit ainsi ses propres récits historiques et pose ainsi un acte politique.
Avec The Dailies, il se met, en 2008, à explorer les mystères du quotidien. Il passe de l’histoire à l’intime, du monumental au petit format. Ses maquettes reproduisent des photographies qu’il a prises avec son téléphone lors de voyages ou de promenades dans son quartier. Avec un chewing-gum collé sur une bouche d’aération, un gobelet en plastique qui a atterri dans une clôture grillagée, une laisse de chien attachée à un lampadaire, on se dit que ce n’est pas la partie la plus passionnante de l’exposition. Mais les très autobiographiques Dailies viennent combler les manques lorsque l’histoire bégaie… Une autre partie de l’exposition se consacre à de vraies performances : ainsi la reconstitution d’une grotte, celle d’un atelier de luthier, une époustouflante canopée de plus de 6 mètres de haut qui évoque l’idéal de l’Éden et convoque la vision romantique de la nature, l’atelier de Matisse éclatant de couleurs, l’hommage à Monet et à ses jardins de Giverny sont autant de folies de papier !
Autre délire : la restitution de ce qui survient à bord du bateau Pacific Sun alors que, s’approchant des côtes néo-zélandaises, il est pris dans la tempête et tangue de plus en plus. Cette épopée en images animées, réalisée en slow motion, à partir des caméras de surveillance installées sur le navire, montre les meubles qui valsent. Le tout est présenté dans un décor de salle de cinéma contenu dans un cylindre orange géant. Un ballet aléatoire, une perturbation, un chaos qui repose, encore, sur le papier.
Photographiejeu de paume France24 - Monde
Catastrophe ferroviaire en Grèce : les manifestants réclament des comptes au gouvernement
Publié le : 12/03/2023 - 15:46Modifié le : 12/03/2023 - 19:14
FRANCE 24
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Des milliers de personnes ont de nouveau manifesté dimanche en Grèce à la suite de l'accident de train le plus meurtrier qu'ait connu le pays, accentuant la pression sur le gouvernement.
La colère ne redescend pas en Grèce. Des milliers de personnes sont de nouveau descendues dans la rue dimanche 12 mars pour réclamer des comptes au gouvernement, après l’accident de train qui a coûté la vie à 57 personnes fin février.
À l'appel de plusieurs syndicats et partis politiques, quelque 12 000 manifestants se sont rassemblés à Athènes et 5 000 sont descendus dans les rues de Thessalonique, la deuxième ville du pays, selon le décompte de la police.
"Nous ne pardonnerons pas"
Dans la capitale, les manifestants ont occupé la place Syntagma, à proximité du Parlement, avec des banderoles où était écrit "Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas" et "Nous serons les voix de tous les morts".
La collision entre deux trains survenue le 28 février à Tempé, à environ 350 km au nord d'Athènes, a coûté la vie à 57 personnes.
"C'est la colère et la rage qui m'ont fait venir ici", a déclaré Markella, une personne de 65 ans vivant à Athènes et qui n'a pas souhaité donner son nom.
"Nous sommes désespérés. On ne sait pas quoi dire, quoi faire, tout ce qu'on peut faire, c'est participer à la manifestation", a dit de son côté Alexandros, 26 ans, sous couvert lui aussi d'anonymat.
La police a fait état dans un communiqué d'un "incident isolé", "un petit groupe" qui a "jeté des billes, des pierres et d'autres objets" sur des agents, sans faire de blessés. Dix personnes ont été arrêtées.
Quatre responsables des chemins de fer sont poursuivis à la suite de cet accident, qui a mis en lumière les problèmes chroniques du réseau ferroviaire grec.
La démission du Premier ministre réclamée
L'accident, qui a touché surtout des jeunes, a suscité des manifestations massives contre le gouvernement conservateur alors que se profilent avant juillet des élections générales.
La plus grosse manifestation s'est déroulée mercredi, avec 65 000 personnes dans les rues pour réclamer des comptes au Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Sa démission a été réclamée par des protestataires. Il avait été critiqué pour avoir initialement pointé une "erreur humaine" due à un chef de gare, l'un des quatre employés poursuivis.
Mais les syndicats ont depuis longtemps alerté sur le manque de personnel dans les chemins de fer et les retards pris dans la modernisation des systèmes de sécurité.
Le ministre grec des Transports a démissionné après l'accident et Kyriakos Mitsotakis a cherché à apaiser la colère de l'opinion publique en présentant des excuses répétées et en promettant une enquête transparente.
Depuis des semaines, la presse grecque bruisse de rumeurs sur la date du scrutin, le 9 avril étant jusqu'ici le plus souvent retenu par les observateurs. Mais la plupart des analystes estiment désormais que les élections devraient se tenir plus tard, peut-être fin mai.
Avec AFP
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Catastrophe ferroviaire en Grèce : des poursuites contre trois autres employés des chemins de fer
Catastrophe ferroviaire en Grèce : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues
Grèce : la catastrophe ferroviaire, enquête "prioritaire" pour la Cour suprême
New York Times - World
Xi’s Third Term
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China’s New Premier Needs to Revive Growth. How Far Will Loyalty Get Him?
Li Qiang’s business-friendly reputation could bolster confidence in China’s economy. But he is stepping into a role with diminished power under Xi Jinping.
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By Keith Bradsher and Chang Che
Keith Bradsher reported from Beijing, and Chang Che from Seoul.
Before Li Qiang was appointed China’s No. 2 leader this past week, he oversaw Shanghai, a city that, for a time early last year, was celebrated for trying to contain Covid with relative restraint. City officials wanted to avoid the economic devastation of a full-scale lockdown and instead opted for limited restrictions that applied to, in one instance, a single milk tea shop.
But as cases spread, the central government in Beijing intervened. Suddenly, the pragmatism and business-friendly character that had long defined Shanghai’s spirit gave way to “zero Covid,” the top leader Xi Jinping’s single-minded pursuit of eliminating the virus. Mr. Li, who vowed to “firmly implement” Mr. Xi’s orders “without hesitation,” imposed a citywide lockdown that confined 25 million people to their homes for two months.
Mr. Li’s pivot in Shanghai demonstrated his loyalty to Mr. Xi, a quality that appears to have kept him close to the top leader for two decades and that culminated in his elevation to premier on Saturday. But it also shows how he is at the center of the tension between Mr. Xi’s emphasis on authoritarian Communist control over society and the free-market, business-friendly policies that underpinned China’s rise.
The direction of the world’s second-largest economy now depends on how these tensions play out.
The party has sought to demonstrate that Mr. Li has Mr. Xi’s trust. When Mr. Xi was reappointed as president at the National People’s Congress last week, the two men were seen sitting next to each other on the stage, chatting animatedly. But the position of premier has also been diminished under Mr. Xi.
Mr. Li “will only focus on domestic livelihood issues,” said Alfred Wu, an associate professor at the Lee Kuan Yew School of Public Policy in Singapore, who specializes in political and economic issues in China. Mr. Xi will be in charge of virtually everything else.
Even within that limited scope, Mr. Li faces serious challenges. To revitalize China’s economy, he needs to restore confidence that had been battered by Covid restrictions as well as clampdowns on tech and real estate. Mr. Li, at his first news conference as premier on Monday, sought to reassure private companies of their importance to the party and Beijing’s commitment to market-oriented economics, despite Mr. Xi’s emphasis on national security and Communist ideology.
Mr. Li pointed to his long experience working in cities and provinces with strong private businesses and entrepreneurs. “I have some understanding of their aspirations and apprehensions in the course of their development,” he said at the briefing.
Mr. Li’s record points to a commitment to promoting business. As Shanghai’s party secretary, he pushed successfully for the creation of another stock market in the city. Under Mr. Li’s watch, Elon Musk built in Shanghai what is now Tesla’s largest electric car factory. The factory began manufacturing cars in less than a year after construction crews took turns working around the clock under floodlights, as is common for priority projects in China.
At times, he has sounded like an advocate of free markets. “When facing the market, the government must respond if there’s a request, but must not disturb if there’s nothing,” Mr. Li told the official Xinhua news agency in 2018.
Mr. Li, 63, spent his entire career until last autumn working his way up through a series of municipal and provincial administrations on China’s prosperous eastern seaboard, along the way cultivating his relationship with Mr. Xi.
He began his career in an irrigation station, then a tool factory in Rui’an, a county on the outskirts of Wenzhou, one of the most entrepreneurial cities in China. He worked his way up to the post of Communist Party leader of Wenzhou, a position he held for three years until 2004. Then Mr. Li moved to Hangzhou, the capital of Zhejiang, and became chief of staff for several years to Mr. Xi, the province’s party leader then.
What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.
Robert Lawrence Kuhn, an American author and businessman and a host of a show on Chinese state television, visited Zhejiang Province on a book tour in 2005 and met Mr. Xi and several of his aides, including Mr. Li. A year later, during an interview with Mr. Xi for another book, Mr. Kuhn found only Mr. Li at Mr. Xi’s side.
“He was not just there to carry his briefcase — he was very much engaged” in the discussion, Mr. Kuhn recalled about the meeting, referring to Mr. Li. Mr. Kuhn said Mr. Li was someone Mr. Xi “trusted above all others, at least at that time.”
Mr. Li moved quickly up the ranks of the province’s Communist Party after that, and only two months after Mr. Xi became China’s top leader in 2012, he named Mr. Li as the governor of Zhejiang. Three years later, he promoted Mr. Li again, to become Communist Party secretary of Jiangsu Province, a prosperous hub of heavy industry just north of Zhejiang. And in 2017, he chose Mr. Li as Communist Party secretary of Shanghai — long a steppingstone to the Standing Committee of the Politburo, including for Mr. Xi himself.
The big question that lies ahead for Mr. Li is whether he will retain the same access to Mr. Xi and influence in Beijing that he once had as a senior aide in the much smaller world of provincial government.
“You can’t assume that because he was able to speak frankly to Xi in the past, that means he will be able to do so in the future,” said Kenneth Jarrett, a former American diplomat and business leader in Shanghai who has met Mr. Li many times in Zhejiang and later in Shanghai.
There are apparent limitations to Mr. Li’s influence on matters of national importance. At the start of the pandemic, Mr. Li played a key role in an agreement between BioNTech, a German biotech company, and Fosun Pharma, a private-sector pharmaceuticals company in Shanghai, to manufacture BioNTech’s mRNA vaccines in Shanghai, said Jörg Wuttke, president of the European Union Chamber of Commerce in China.
With Mr. Li’s help, Fosun moved quickly to build a factory in Shanghai. By December 2020, the factory had started to produce large quantities of an mRNA vaccine. But the vaccines were never certified for use, partly because of Beijing’s obstructions, according to Mr. Wuttke.
“He was a matchmaker, but the marriage was never consummated,” Mr. Wuttke said.
Mr. Li’s reputation was also badly hurt by the lockdown on Shanghai last spring, which was often chaotic and bungled, with some residents locked in their homes without access to food and critical medicines. The city was later also the site of rare protests against “zero Covid” and, specifically, Mr. Xi’s authoritarian leadership.
Mr. Li has since been credited with helping to lead the push in early December for China to quickly abandon its “zero Covid” policy, several people who know Mr. Li said in interviews in early January, speaking on the condition of anonymity to discuss elite Chinese politics.
Mr. Li’s move should not be construed, however, as a broader sign of his sway in the central leadership, said Neil Thomas, an expert on Chinese elite politics. By then it was clear that the rapid spread of the Omicron variant of the coronavirus had made lockdowns and mass testing unsustainable and futile.
“When it really counted for the Chinese economy, he wasn’t able to convince Xi Jinping to reverse zero Covid,” he said, referring to Mr. Li’s deference to Beijing’s authority during the Shanghai lockdowns.
“Xi is likely to listen seriously to what Li Qiang has to say about economic policy, but ultimately, Xi is still going to call the shots,” Mr. Thomas added.
Chris Buckley and Amy Chang Chien contributed reporting from Taipei, Taiwan, and John Liu from Seoul. Li You contributed research.
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France24 - World
Lebanese pound hits historic low of 100,000 to dollar
Issued on: 14/03/2023 - 10:46Modified: 14/03/2023 - 10:44
Beirut (AFP) – The Lebanese pound sank to a historic low against the dollar on the parallel market Tuesday, the latest sombre milestone in an economic meltdown that has plunged most of the population into poverty.
The Lebanese pound, officially pegged at 15,000 to the dollar, was trading at 100,000 against the greenback, dealers said -- a dizzying plunge from 1,507 before the economic crisis hit in 2019.
The currency's market value was at around 60,000 to the dollar in late January.
Despite the gravity of the crisis, the political elite, which has been widely blamed for the country's financial collapse, has failed to take action.
Since last year, the country has had no president and only a caretaker government, amid persistent deadlock between rival alliances in parliament.
Lebanese banks that have long imposed draconian withdrawal restrictions -- essentially locking depositors out of their life savings -- were closed on Tuesday as they resumed an open-ended strike.
The strike began early last month to protest what the Association of Banks in Lebanon described as "arbitrary" judicial measures against lenders, after depositors filed lawsuits to retrieve savings.
In response to the lawsuits, some judges sought to seize the funds of bank directors or board members, or to force lenders to pay out customers' dollar deposits in pounds at the old 1,507 exchange rate.
Hold-ups
Customers had a two-week reprieve from the strike after caretaker Prime Minister Najib Mikati intervened late last month to impede the work of one of the judges investigating banks.
Over the past three years, bank withdrawal limits have sparked public outrage that has seen some Lebanese resort to armed hold-ups in a bid to lay hands on their own money.
The facades of many banks in the capital are almost unrecognisable from the outside, covered in protective metal panels, while ATMs have been vandalised and bank branches have repeatedly closed for days.
In mid-February, dozens of angry demonstrators attacked several banks in Beirut after the pound sunk to around 80,000 against the greenback.
Political inaction and a lack of accountability has been a hallmark of the Lebanese economic crisis.
Officials have failed to enact any of the reforms demanded by international creditors in return for unlocking billions of dollars in emergency loans.
In April last year, the International Monetary Fund announced an agreement in principle to provide Beirut with $3 billion in loans spread over four years -- conditional on a package of sweeping reforms.
Lebanon is facing the economic meltdown largely leaderless, as divided politicians have failed to elect a new president for months -- in a country already governed by a caretaker cabinet with limited powers.
Lebanon has had no president since Michel Aoun's term ended in October. Repeated sessions of parliament convened to elect a successor have all failed to reach agreement on a consensus candidate.
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
Immigration : être recalé à l’examen de français n’impliquera pas une expulsion, d’après l’OFII
Ce sont des précisions qui ont été apportées ce lundi 13 mars. Les ressortissants étrangers qui seraient recalés à l’examen de français que le gouvernement souhaite mettre en place dans le cadre de son projet de loi sur l’immigration ne seront pas expulsés. Cette annonce a été faite par Didier Leschi, le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), avant d’être rapportée le même jour par plusieurs médias, dont Le Figaro.
Une formation linguistique actuellement demandée
Comme le rappellent nos confrères, le texte de l’exécutif doit être examiné dès le 28 mars prochain au Sénat. Il est prévu par ce document de « conditionner la première délivrance d’une carte de séjour pluriannuelle à la maîtrise d’un niveau minimal » de la langue française, cite le journal national. À l’heure actuelle, l’obtention de ces cartes est uniquement conditionnée à la participation à une formation linguistique.
Auditionné au cours de la matinée de ce lundi par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), Didier Leschi a expliqué que « ce n’est pas parce qu’on [n’avait] pas de titre pluriannuel qu’on ne [pouvait] pas avoir de nouveau titre annuel », cite Le Figaro. Et le patron de l’OFII d’ajouter ensuite que le but n’était pas « d’exclure les personnes du droit au séjour à travers cet objectif de langue ».
New York Times - World
BBC Ends Suspension of Top Sports Host After Staff Mutiny
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The move calmed a crisis at the publicly funded broadcaster after Gary Lineker, a former soccer star, was removed from a flagship show because of a tweet about immigration policy.
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By Mark Landler
Reporting From London
The BBC made peace with its most famous sports anchor, Gary Lineker, announcing a deal on Monday to put him back on television after a suspension that ignited a national debate over free expression and political pressure at Britain’s public broadcaster.
But the price of peace was high, and the aftershocks of the drama continued to reverberate, with a shake-up on the BBC’s board potentially looming.
Mr. Lineker will return to hosting the BBC’s flagship soccer program, “Match of the Day,” on Saturday, having been taken off for a Twitter post in which he likened the British government’s language on immigration policy to that used by 1930s Germany. His suspension caused a staff mutiny that plunged the BBC into chaos and Britons’ televisions into eerie silence as the broadcaster aired his show without commentary.
“Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend,” Tim Davie, the corporation’s director general, said in a statement.
The BBC, Mr. Davie said, would open an independent review into its social media guidelines, which had come under fire for being ambiguous and haphazardly enforced. That was particularly true in the case of Mr. Lineker, who is closely identified with the BBC but is a contractor who does not work in its news department.
Mr. Lineker did not apologize for the Twitter post that set off the storm, which government officials criticized as not just improperly political but also offensive in its diminution of the Holocaust. He even reiterated his strong feelings about the plight of asylum seekers that prompted his original post.
“However difficult the last few days have been,” Mr. Lineker wrote on Twitter, “it simply doesn’t compare to having to flee your home from persecution or war to seek refuge in a land far away.”
The disparity in those responses drew anger from some Conservative politicians, who said the BBC had capitulated to its star. Some said it was high time for the government to end the compulsory public license fee that funds much of the BBC’s operations, a favorite target of right-wing critics of the public broadcaster.
Even those more sympathetic to the BBC said the agreement was a humiliating retreat for its management, which did not count on Mr. Lineker’s colleagues walking out in a dramatic, and destabilizing, act of solidarity.
Inside the Media Industry
“It’s a cave-in,” said Alan Rusbridger, a former editor of The Guardian. “They didn’t think it through, didn’t anticipate that Lineker would have such support from his colleagues. The only way out was the one they’ve chosen: essentially a fudge.”
Ending the license fee for the BBC is not a priority for Prime Minister Rishi Sunak, who has focused his government on fixing the economy and has largely shunned the cultural battles that often engaged his predecessor, Boris Johnson. Mr. Sunak kept his distance from the standoff over Mr. Lineker, saying it was a matter for him and the BBC.
He also distanced himself from the chairman of the BBC’s board, Richard Sharp, a former Goldman Sachs investment banker with whom Mr. Sunak once worked. Mr. Sharp, a Conservative Party donor, is being investigated for his role in arranging a loan of 800,000 pounds ($973,000) for Mr. Johnson.
The prime minister told reporters traveling with him to San Diego on Sunday that Mr. Sharp had been appointed by his predecessor in a process that, Mr. Sunak added, he “had nothing to do with.” Mr. Sunak was in California to inaugurate the next phase of a submarine alliance with Australia and the United States.
The questions swirling around Mr. Sharp have made it difficult for him to represent the BBC during its recent upheaval. And the convoluted nature of his ties to the Tories have led some critics to demand that he resign.
“Richard Sharp’s position is increasingly untenable,” the leader of the Labour Party, Keir Starmer, said in an earlier interview with ITV. “I think most people watching the complete mess of the last few days would say, How on earth is he still in position and Gary Lineker has been taken off air?”
Rasmus Kleis Nielsen, director of the Reuters Institute of Journalism at the University of Oxford, said the dispute over Mr. Lineker had “drawn public attention to the fact that the BBC’s governance has a political element. That is something that is going to linger over the chairman.”
Mr. Davie, who negotiated the deal with Mr. Lineker’s representatives, is in less immediate danger. He won an expression of sympathy from Mr. Lineker, who posted on Twitter that “he has an almost impossible job keeping everybody happy.” But Conservatives faulted Mr. Davie’s handling of the affair, and others pointed out that he had a role in drafting the social media guidelines now under review.
Mr. Davie, who was appointed during the government of Mr. Johnson, has made upholding the BBC’s political impartiality one of his major goals as director general. He denied that the broadcaster had capitulated to public pressure to reinstate Mr. Lineker and added that he had no plans to resign.
“We believe we did the right thing,” Mr. Davie said in an interview with the BBC. “I think I did the right thing.”
Drafting guidelines that satisfy everyone will be tricky, Professor Nielsen said, with some outsiders pressuring the BBC to force everyone with ties to the broadcaster to abide by the same restrictions on political speech as those who work in the BBC’s news department. That would hardly satisfy Mr. Lineker.
The BBC could find itself in another hot seat the next time one of its stars posts something that raises hackles — and Mr. Lineker is not the only opinionated figure on the BBC. Alan Sugar, a British businessman who hosts a BBC version of the American reality TV show “The Apprentice,” has tweeted against a former Labour leader, Jeremy Corbyn, whom Mr. Lineker has also criticized.
Mark Thompson, a former director general of the BBC who later served as chief executive of The New York Times Company, said the guidelines adopted by the BBC and other news organizations needed to grow out of a collaborative process, involving management and editorial employees.
“We should err on the side of freedom of speech and of the individual,” Mr. Thompson said. “The constraints we put on employees should not be unnecessarily tight. Hopefully, we will end up with a community of journalists with whom we’ve discussed these issues and agreed on the rules of the road.”
Mr. Lineker suggested that he was ready for such a conversation. “After a surreal few days,” he said on Twitter, “I’m delighted that we have navigated a way through this.” He also thanked his colleagues who had supported him.
Professor Nielsen played down the damage to the BBC’s reputation with the public, noting that Britons’ views of the broadcaster were so well established and deeply formed that the furor over Mr. Lineker would fade in significance.
“For the vast majority of the public,” he predicted, “this might be something they chuckle about months from now in the pub.”
But among Britain’s political classes, where the BBC’s dominant role makes it both a lightning rod and a tempting target, some analysts said a new tempest would soon blow up to disturb the peace reached with Mr. Lineker.
“It’s a long war, and this is but another skirmish,” said Claire Enders, a London-based media researcher and the founder of Enders Analysis.
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France24 - World
South Africa, West Indies start new one-day era
Issued on: 14/03/2023 - 10:40
East London (South Africa) (AFP) – South Africa have a new coach and the West Indies a new captain as they start a three-match one-day international series at Buffalo Park in East London on Thursday.
Proteas coach Rob Walter and West Indian captain Shai Hope will both be seeking a winning formula at the beginning of a crucial period for both teams in the lead-up to the Cricket World Cup in India in October and November.
Neither South Africa nor West Indies are guaranteed a place in cricket's showpiece event as they languish in eighth and nine places on the International Cricket Council's World Cup Super League.
The top eight teams qualify automatically for the World Cup – the rest will have to survive a qualifying tournament in Zimbabwe in June and July.
South Africa can overtake the West Indies – and both could be trumped by Sri Lanka – as the Super League comes to an end early next month.
The series starting on Thursday will not count towards qualification as it falls outside the Super League programme.
Both teams will be much-changed from the sides that played in a Test series won 2-0 by South Africa.
Only four of the South Africans played in the Tests, including captain Temba Bavuma.
The other three, fast bowler Gerald Coetzee and batsman Tony de Zorzi, who both made their Test debuts in the recent series, and Ryan Rickelton, have yet to play in a one-day international.
Injuries kept out all-rounder Wiaan Mulder and left-arm spinner Keshav Maharaj, who were originally selected.
Walter will take charge for the first time since being appointed last month. He has worked with the South African team as a strength and conditioning coach but has spent the past seven years coaching in New Zealand.
He has made changes in the support staff, including the appointment of former national players JP Duminy and Rory Kleinveldt as batting and bowling coaches.
Hope, 29, was appointed West Indies skipper after Nicholas Pooran resigned from the white-ball leadership after the T20 World Cup last year. Pooran is still part of the squad.
Hope has an impressive one-day record, with an average of 48.95 from 104 one-day internationals. He captained Barbados in the regional 50-overs competition last year.
Roston Chase, Shannon Gabriel, Jason Holder, Alazarri Joseph and Kyle Mayers played in the Tests.
The first two matches will be played at Buffalo Park, which has not hosted a one-day international since Bangladesh played there in October 2017. Since then there have been two T20 internationals, the most recent against England in February 2020.
Squads:
South Africa: Temba Bavuma (captain), Gerald Coetzee, Quinton de Kock (wkt), Tony de Zorzi, Bjorn Fortuin, Reeza Hendricks, Sisanda Magala, Lungi Ngidi, Ryan Rickelton, Wayne Parnell, Andile Phehlukwayo, Tabraiz Shamsi, Tristan Stubbs, Lizaad Williams, Rassie van der Dussen.
West Indies: Shai Hope (captain), Shamarh Brooks, Yannic Cariah, Keecy Carty, Roston Chase, Shannon Gabriel, Jason Holder, Akeal Hosein, Alzarri Joseph, Brandon King, Kyle Mayers, Nicholas Pooran, Rovman Powell, Romario Shepherd, Odean Smith.
Fixtures:
16 March, East London (day-night)
18 March, East London (day-night)
21 March, Potchefstroom (day)
© 2023 AFP
L'Humanité
Mort de l’écrivain Kenzaburõ Õe, conscience progressiste du Japon
ActuDisparition Il aura, de son pays, connu tous les malheurs, dont il a su tirer une morale profondément humaniste, en rupture délibérée avec les standards idéologiques de la société nippone.
Muriel SteinmetzL’écrivain japonais Kenzaburo Oe (prix Nobel de littérature 1994), « est mort de vieillesse aux premières heures du 3 mars », a déclaré, le 13 mars, la maison d’édition Kodansha. Ses funérailles familiales ont déjà eu lieu. Né en 1935, Kenzaburo Õe a tout vu de l’histoire de son pays, des bombardements atomiques à Fukushima. Son expérience de vie l’a conduit au pacifisme et à la lutte antinucléaire. Il est né et a grandi à Ose, village d’une vallée reculée de l’île méridionale de Shikoku couverte de forêts. Ce sera le décor principal de son œuvre romanesque. Nourri par les légendes que lui racontent sa mère et sa grand-mère, il subit, enfant, la propagande militariste et nationaliste qui le destine à mourir pour un empereur quasi divinisé. Le choc est terrible après la capitulation du Japon, précédée du décès du père et des deux bombes atomiques de 1945. Il découvre le concept de démocratie à travers le modèle éducatif imposé par l’occupant américain. Il s’en émerveillera, avant de résolument déchanter.
Exploration de toute l’histoire politique
En 1963, son fils Hikari (« lumière » en japonais) vient au monde. Il est handicapé mental. Kenzaburo Õe l’intègre dans ses écrits et l’inclut dans la famille. Hikari devient familier aux lecteurs de son père. Le roman Une affaire personnelle (1964) sera le premier d’une longue série d’œuvres nourries de sa vie privée. Parmi celles-ci sur trois périodes (1957-1965 ; 1967-1980 ; 1990-2013), on relève le recueil de nouvelles Gibier d’élevage (1958), qui obtint un prix alors qu’il est encore étudiant en littérature française. Dans le Jeu du siècle (1967), il explore toute l’histoire politique du Japon à travers révoltes paysannes, manifestations étudiantes et luttes contre les dirigeants sous influence étrangère. Dans M/T et l’histoire des merveilles de la forêt (1986), il met en scène des éléments rebelles à la fondation d’un village dans une forêt perdue.
En faveur des faibles et des minorités
Écrivain progressiste, anticonformiste, fin psychologue et fin connaisseur de Dante, Blake, Sartre et Camus, connu pour faire partie de la gauche « non classée », Õe a occupé une place tout à fait singulière dans la société nippone. Il a décrit la violence des rapports de force, à travers des récits de bourreaux et des portraits de martyrs. Son style est volontiers métaphorique, parfois sinueux, propre à traduire l’écheveau complexe de toute vie affective. Il s’est prononcé en faveur des faibles, des minorités, des groupes autonomes contre un pouvoir centralisé et prédateur. Ses Notes d’Hiroshima (1965) recèlent des témoignages de victimes du 6 août 1945, tandis que ses Notes d’Okinawa (1970) évoquent un archipel du Japon qui ne sera rétrocédé qu’en 1972 par les États-Unis. Honni par les nationalistes, Kenzaburo Õe sera poursuivi pour avoir rappelé, dans cet essai, que des civils avaient été poussés au suicide par des militaires japonais durant la bataille d’Okinawa en 1945. Il gagnera son procès au terme d’une longue procédure.
Son refus de l’ordre de la Culture a fait scandale
En 1994, le prix Nobel de littérature couronne « celui qui, avec une grande force poétique, crée un monde imaginaire où la vie et le mythe se condensent pour former un tableau déroutant de la fragile situation humaine actuelle ».
Peu après, son refus de l’ordre de la Culture, distinction japonaise remise par l’empereur, fait scandale. « Je ne saurais reconnaître aucune autorité, aucune valeur plus haute que la démocratie », avait-il déclaré. Sa longévité littéraire et ses positions tranchantes dans une société éminemment traditionaliste ont fait de Kenzaburo Õe une figure résolument à part et une conscience essentielle.
JaponLittératureKenzaburo OeDécès Valeurs Actuelles
Grève des éboueurs : Paris sous plus de 5 000 tonnes de déchets
Au moins 5 400 tonnes de déchets traînent dans les rues de Paris, depuis que les éboueurs ont commencé leur grève contre la réforme des retraites il y a une semaine.
La colère monte contre la mairie d’Hidalgo
Nous avons tjs proposé un service minimum pour le ramassage des ordures en cas de grève pour éviter tout risque sanitaire et sécuritaire (prolifération de rats ou incendie)!
En #2026 je le ferai ainsi qu’une réorganisation totale des services de #propreté https://t.co/PXY65mOaPb
— Rachida Dati ن (@datirachida) March 12, 2023
7ème jour sans ramassage des poubelles. Puanteur et pourrissement.
Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris.
Enième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. pic.twitter.com/Q0iBH5VPlz
— Clement Beaune (@CBeaune) March 12, 2023
Les ordures s’amoncellent mais la mairie de Paris ne répond pas à l’appel et s’entête dans une opposition idéologique au mépris des parisiens et de sa mission de service public.
Il est urgent de changer la gestion de la voirie. Il est urgent de réagir. pic.twitter.com/Atg924O2yQ
— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) March 12, 2023
France24 - World
Israel MPs push on with legal reforms decried as threat to democracy
Issued on: 14/03/2023 - 10:30Modified: 14/03/2023 - 10:28
Jerusalem (AFP) – Israel's parliament took another step Tuesday to push forward a legal reform package that has sparked mass protests against the hard-right government of Prime Minister Benjamin Netanyahu.
Lawmakers in a 3:00 am (0100 GMT) vote approved a bill in first reading that would, among other things, allow the Knesset to scrap Supreme Court rulings with a simple majority vote.
Netanyahu's government has argued the reforms are needed to limit judicial overreach, but protesters have decried them as threatening Israel's liberal democracy by weakening key checks and balances.
Demonstrations have flared for 10 weeks, and activists staged another sit-in early Tuesday outside government ministries in Jerusalem, briefly blocking access to staff.
"Stop the rush toward a messianic dictatorship and start working toward democracy," the protesters demanded before 10 of them were detained by police.
The latest measure was adopted by a 61 to 52 vote but will still need to be approved in a committee and then in second and third plenum readings before becoming law.
It would allow lawmakers to override Supreme Court decisions that strike down legislation with a majority of 61 of the 120-member parliament, and then deny the court the right to review such a move.
It would also make it harder for the Supreme Court to strike down legislation it deems to contravene Basic Laws, Israel's quasi constitution, by requiring the support of 12 out of 15 judges.
In an earlier overnight vote, lawmakers also approved a bill in first reading that would considerably limit the chances of a prime minister being declared incapacitated for any reason other than mental or physical impairments.
'Constitutional chaos'
The government of Netanyahu, which includes ultra-Orthodox and extreme-right parties, introduced its judicial reform package in January.
Ten consecutive weeks of nationwide demonstrations have followed, with critics also charging that the proposed changes aim to protect Netanyahu as he fights corruption charges in an ongoing court battle.
Netanyahu and his justice minister argue the changes are needed to reset the power balance between elected politicians and the unelected judges on the powerful Supreme Court.
The reforms would also grant the ruling coalition more powers in appointing judges.
Israeli President Issac Herzog, whose role is largely ceremonial, has tried to broker dialogue on the conflict that has deeply split Israeli politics and society.
Herzog warned late Monday that the "constitutional and social crisis" was damaging the country and "could have diplomatic, economic, social and security repercussions".
Israel's opposition leader, centrist former premier Yair Lapid, has refused to engage in dialogue before the ruling coalition entirely freezes its push to turn the bills into law.
Lapid and three other Jewish opposition party leaders said Monday they would boycott the final votes on the legal reform bills if they reach their third readings. The heads of the two Arab opposition parties did not attend the meeting.
A group of prominent scholars have meanwhile sought to present to the parliament a compromise version of the reforms, declaring that the aim was "preventing constitutional chaos".
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
Logements sociaux, pistes cyclables… comment Hidalgo veut accélérer sa “révolution écologique”
Anne Hidalgo a de grands et coûteux projets pour Paris. Et la maire PS de la capitale compte bien s’appuyer sur les bénéfices de la taxe foncière qui a augmenté de 52%. Il s’agit ainsi de récolter « 400 millions de plus par année », a expliqué Anne Hidalgo lors d’un point presse boudé par certains de ses adjoints écologistes. L’édile de la capitale a pour priorité « l’accélération de la révolution écologique » à Paris, relaie Le Figaro lundi 13 mars.
40% de logements sociaux en plus
D’ici 2050, la mairie d’Anne Hidalgo souhaite mettre en place de nombreux projets pour rendre la capitale plus verte et plus équitable. La Ville a notamment pour objectif d’obtenir 40% de logements sociaux et abordables. L’enveloppe supplémentaire devrait permettre de doubler le budget, de 200 à 400 millions d’euros par an, dédié à l’acquisition du bâti existant pour le convertir en logements sociaux.
Végétalisation et panneaux photovoltaïques
Anne Hidalgo souhaite également que 20% des toits soient équipés de panneaux photovoltaïques et que le nombre d’arbres plantés dans la capitale soit doublé afin de « donner plus de place à la nature ». Les autres points du plan de la mairie concernant les piscines, les espaces verts, les pistes cyclables ou les crèches seront détaillés « à l’occasion du budget supplémentaire », a fait savoir le premier adjoint PS, Emmanuel Grégoire, au Figaro.
Hidalgo peine à rassembler
Toutefois, le projet d’Anne Hidalgo peine à convaincre certains membres de son propre camp. Des élus écologistes, dont certains de ses adjoints, ont refusé de se rendre à son point presse. « Les premiers éléments ne donnaient aucune garantie », a expliqué Jérôme Gleizes d’Europe Écologie-les Verts (EEV) comme le relaie Le Figaro. L’élu écologiste a, au passage, pointé un manque de transparence sur ce plan : « À ce stade, nous ne connaissons que 2,59 milliards d’investissements sur les 10,6 » prévus d’ici la fin du mandat. De plus, « ces 2,59 milliards sont flous », a enfin déclaré Jérôme Gleizes.
L'Humanité
Oscars. Carton plein pour Everything Everywhere All At Once
ActuLa comédie de science-fiction de Daniel Scheinert et Daniel Kwan arrache 7 statuettes sur les 11 nominations de la 95e cérémonie des Oscars. Se détache la récompense attribuée à Michelle Yeoh, grande gagnante du prix de la meilleure actrice.
C’est une déferlante quasiment monochrome pour Everything Everywhere All At Once. Dans la nuit du 12 au 13 mars 2023, le duo de cinéastes connu sous le pseudonyme Daniels s’est imposé sur le devant de la scène du Dolby Theatre à Los Angeles. Sept Oscar pour onze nominations : meilleur film, meilleurs réalisateurs, meilleur scénario original, meilleur montage (pour Paul Rogers), meilleure actrice et meilleurs seconds rôles. Long-métrage hybride qui mélange science-fiction et comédie dramatique en se proposant d'explorer des univers parallèles, le film, déjanté, lâche les vannes de l’inventivité : les scènes d’action de kung-fu se mêlent au drame hollywoodien sur fond d’histoire familiale dysfonctionnelle.
Aux États-Unis, l’originalité du film a payé auprès du public, porté par un bouche-à-oreille qui a largement contribué à son succès. Le distributeur indépendant A24, qui a produit le film, est également sorti vainqueur en s’imposant face aux gros poissons d’Hollywood. En France, la distribution de Everything Everywhere All At Once avait été mise en péril. Le film n’a vu le jour dans les salles françaises que 5 mois après sa sortie américaine, précipitant le téléchargement illégal pour les plus impatients. Une mesure liée à l’exigence particulière d’A24 vis-à-vis du cinéma français, lui réclamant une somme très élevée compte-tenu de son potentiel commercial dans l'hexagone. C’est finalement le distributeur indépendant Originals Factory qui a obtenu les droits pour la France.
Les performances des comédiens ont été aussi récompensées. Michelle Yeoh, connue pour avoir notamment joué dans Tigre et Dragon, s’est retrouvée sous les projecteurs en remportant l’Oscar de la meilleure actrice, devenant la première femme asiatique à remporter ce prix. « Pour tous les petits garçons et les petites filles qui me ressemblent et qui regardent ce soir, ceci est un symbole d’espoir et de possibilités », a-t-elle déclaré en montant sur scène. L’actrice de 60 ans montre aussi au monde entier que l’âge n’est pas un critère de talent : « Ne laissez jamais personne vous dire que vos meilleures années sont derrière vous ». A ses côtés, l’actrice Jamie Lee Curtis et l’acteur Ke Huy Quan ont obtenu les statuettes de meilleurs seconds rôles féminin et masculin. Leurs premiers à tous deux. La voix tremblante d’émotion, Ke Huy Quan, que l’on connait pour son rôle d’enfant-star dans Indiana Jones et le temple maudit, a remercié sa mère. Si c’est Steven Spielberg qui l’a révélé il y a plus de 40 ans, le réalisateur de The Fabelmans est, quant à lui, resté assis dans son fauteuil cette année, bredouille malgré sept nominations.
Goinfrée de prix, la bande d’Everything Everywhere All At Once a toutefois laissé quelques récompenses aux autres. Brendan Fraser s’est vu remettre la statuette du meilleur acteur pour sa prestation et sa remarquable transformation physique dans The Whale, de Darren Aronofsky . Sarah Polley a reçu l’Oscar du meilleur scénario adapté pour Women talking, inspiré du roman de la canadienne Miriam Toews. Le film allemand A l’Ouest, rien de nouveau a aussi connu un grand succès ce soir-là. Edward Berger, dont le film est produit par Netflix, a reçu les Oscars du meilleur film étranger, de la meilleure musique originale, de la meilleure photo et du meilleur décor. Une récompense qui renforce la plateforme en tant qu'acteur légitime du cinéma mondial, reconnu par ses pairs.
Lisa Rompillon
cinémaOscars France24 - World
Art auctions hit record in 2022 despite economic gloom
Issued on: 14/03/2023 - 10:28
Paris (AFP) – More than a million artworks were put up for auction for the first time in 2022 despite a gloomy global economy, according to a report released on Tuesday.
The report by France-based analysts Artprice also confirmed a near-total collapse in the previous year's craze for NFTs -- the blockchain tokens that prove ownership of digital artworks -- whose sales fell 94 percent to $13.9 million.
But more traditional art, particularly paintings, had a bumper year.
More than a million artworks were put up for auction, and 704,747 sold -- both records -- with Christie's seeing six works that surpassed $100 million each.
"One might be forgiven for thinking that the world's problems have had no impact on the art auction market," the report said. "Indeed, for certain masterpieces of art history, the year 2022 saw more intense competition than ever before."
Global art auction revenues fell slightly on the previous year -- from $17 billion to $16.5 billion.
But this was due to the slowdown in the Chinese market, which was still under strict zero-Covid restrictions and saw its art sales fall by a third to $3.9 billion.
New York almost made up the difference on its own, with sales up by $1.5 billion thanks to sales of several masterpieces by the likes of Cezanne, Van Gogh and Monet from private collections, particularly that of Microsoft co-founder Paul Allen.
One of his paintings alone -- a Marilyn Monroe portrait by Andy Warhol -- fetched $195 million, the highest-ever for an American work of art.
Picasso remains the most sought-after artist historically; his works generated $494 million last year.
"Twenty years ago, selling a work of art took several month. Today, they are sold in a few days," said Artprice boss Thierry Ehrmann.
While non-fungible tokens lost much of their value -- partly due to the crash in crytocurrencies -- the number of auctions for these digital artworks actually increased from 284 to 373.
Buyers have mostly gone for cheaper NFTs under $5,000 and largely ignored those still trying to reach the astronomical levels of 2021, the report said.
Overall, the art market remains dominated by the United States, China and Britain, which together make up 81 percent of global sales.
The United States regained its top position with a record $7.34 billion, accounting for 44 percent of the total.
France was in fourth place with $2.16 billion, with the weak performance of the euro causing a slight contraction.
They were followed by Germany, Italy, Japan, Switzerland and South Korea.
© 2023 AFP
France24 - World
'There are parallels': It's the 'biggest banking collapse' since the 2008 global financial crisis
Issued on: 14/03/2023 - 10:22Modified: 14/03/2023 - 10:30
Nadia MASSIH
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In 2016, Vice President Joe Biden warned against efforts to unravel banking regulations that Democrats had fought to implement following the nation’s financial crisis, just as the emerging Trump administration was determined to loosen those strict banking rules. Biden argued that without the far-reaching 2010 banking overhaul known as Dodd-Frank, financial institutions would continue to gamble with consumers' cash and ultimately hurt the middle class. Now there's a banking crisis on his watch as president, and Biden is moving aggressively to assure the public that it is contained, bank executives will be fired, deposits are safe and taxpayers aren't on the hook — measures also designed to calm jittery financial markets. For more on the biggest banking collapse since 2008, FRANCE 24 is joined by Victoria Scholar, Head of Investment at Interactive Investor.
BBC
Aukus deal: US, UK and Australia agree on nuclear submarine project
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Joe Biden: "Nuclear-powered, not nuclear-armed subs"
The US, UK and Australia have unveiled details of their plan to create a new fleet of nuclear-powered submarines, aimed at countering China's influence in the Indo-Pacific region.
Under the Aukus pact Australia is to get its first nuclear-powered subs - at least three - from the US.
The allies will also work to create a new fleet using cutting-edge tech, including UK-made Rolls-Royce reactors.
Beijing has strongly criticised the significant naval deal.
Its foreign ministry on Tuesday accused the three nations of "walking further and further down the path of error and danger".
China's UN mission had earlier also accused the Western allies of setting back nuclear non-proliferation efforts.
But US President Joe Biden said the deal was aimed at bolstering peace in the region and stressed the submarines would be "nuclear-powered, not nuclear-armed".
Speaking alongside the UK and Australian prime ministers - Rishi Sunak and Anthony Albanese - in San Diego, California, Mr Biden said the deal would not jeopardise Australia's commitment to being a nuclear-free country.
For Australia, it is a major upgrade to the US ally's military capabilities. The country becomes just the second after the UK to receive Washington's elite nuclear propulsion technology.
The submarines will be able to operate further and faster than the country's existing diesel-engine fleet and Australia will also be able to carry out long-range strikes against enemies for the first time.
Under the deal, Australian navy sailors will be sent to US and UK submarine bases from this year to learn how to use the nuclear-powered submarines.
From 2027, the US and UK will also base a small number of nuclear submarines in Perth, Western Australia, before Canberra will buy three US-model Virginia-class submarines in the early 2030s - with options to purchase two more.
After that, the plan is to design and build an entirely new nuclear-powered submarine for the UK and Australian navies - a model that is being called SSN-AUKUS.
This attack craft will be built in Britain and Australia to a British design, but use technology from all three countries.
President Biden said all three countries were committed to ensuring the Indo-Pacific region would remain free and open.
"Forging this new partnership, we're showing again how democracies can deliver our own security and prosperity... not just for us but for the entire world," he said.
He also pledged of $4.6bn (£3.7bn) to expanding the US' submarine construction capacity and improving maintenance of its current nuclear-powered Virginia-class submarines.
Australia's PM said the plan - which will cost Canberra up to A$368bn (£201bn) over 30 years - marked the "biggest single investment in Australia's defence capability in all of its history".
Anthony Albanese said building the submarines in Australian shipyards would also create thousands of local jobs. The UK PM also said thousands of jobs would be created in Derby and Barrow-in-Furness, where some of the construction would take place.
Mr Sunak said that in the 18 months since the Aukus alliance was unveiled, the challenges to global stability had only grown.
"Russia's illegal invasion of Ukraine, China's growing assertiveness, the destabilising behaviour of Iran and North Korea - all threaten to create a world codefined by danger, disorder and division," Mr Sunak said.
As part of his visit to the US, Mr Sunak has also pledged to increase defence spending by nearly £5bn ($6bn) over the next two years to counter threats from hostile states.
The Aukus security alliance - announced in September 2021 - has repeatedly drawn criticism from China. Beijing's foreign ministry last week reiterated its position that the pact risked creating an arms race.
But the three Western countries say the security deal is aimed at shoring up stability in the Indo-Pacific.
While all three leaders have stressed how the deal will strengthen their co-operation, it hasn't been without its political fallout.
In 2021, Australia scrapped a multi-million dollar diesel-powered submarine agreement with France in favour of the trilateral agreement - causing a political rift with Paris.
Australia also faces a delicate diplomatic situation with China - its largest trading partner. Analysts say the question will be whether it can continue to strengthen its military ties with US, while fostering commercial ties with Beijing.
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Valeurs Actuelles
[Nay] Les projets vertigineux de Mme Hidalgo
Le tribunal administratif saisi par Mme Hidalgo a tranché en faveur de la Préfecture de police qui s’opposait à ses projets d’aménagement des abords de la tour Eiffel en vue des jeux Olympiques de 2024. La maire de Paris dénonçait un excès de pouvoir de l’ex-préfet Didier Lallement, sa bête noire.
Sous la présidence Hollande, une loi en 2017 a confié au maire de Paris la responsabilité de la circulation, de la verbalisation du stationnement payant et de la fourrière. Seules les voies de circulation jugées “structurantes” – soit environ 20 % d’entre elles – restent sous le contrôle du préfet de police, lequel demeure l’exécutif du Conseil de Paris sur les sujets de sécurité. Et c’est à ce titre qu’il y siège. Et non pas comme le représentant de l’État.
Le préfet Lallement n’a pas dépassé ses prérogatives. Tout ce qu’il y a autour du Trocadéro et de la tour Eiffel est de sa compétence. Mme Hidalgo a refusé d’en tenir compte. L’abus de pouvoir, c’est elle qui le commet.
Son projet : végétaliser tout l’espace entre le Trocadéro et l’École militaire, y compris les voies de circulation des deux côtés de la Seine et le pont d’Iéna. Pour aller de Vincennes à Neuilly, on ne pourrait plus passer par le centre de Paris. D’où les risques d’embolie dans toute la capitale.
Et l’impossibilité pour le préfet d’accomplir sa mission de sécurité comme organiser rapidement les secours en cas d’attentat, de crise sociale violente, d’incendie… Au moment de l’embrasement de Notre-Dame, les pompiers avaient mis beaucoup de temps pour arriver sur les lieux, bloqués par les travaux, les pistes cyclables et les voitures.
Derrière son projet, Mme Hidalgo veut se servir des jeux Olympiques pour réduire plus encore la circulation automobile. « C’est antihaussmannien », explique Didier Lallement. Au XIXe siècle, il s’agissait de pouvoir entrer dans la ville par de larges avenues, pour des motifs militaires et économiques.
Aujourd’hui, Anne Hidalgo fait l’inverse. Elle joue l’étouffement. Les couloirs de bus sont supprimés pour créer des pistes cyclables. Sa conception est très idéologique. La capitale doit être la ville du quart d’heure : tout à proximité et on se déplace à vélo.
Question : Paris sera-t-il prêt à temps pour l’ouverture des Jeux ? La maire doit revoir ses plans. Elle comptait sur ces nouveaux espaces pour y organiser les cérémonies de distribution de médailles.
La Concorde sera transformée en stade olympique. Ses abords seront interdits à la circulation.
En réalité, la grande interrogation porte sur la cérémonie d’ouverture. Les 206 délégations devraient voguer sur la Seine à bord de péniches ou de barges depuis l’île de la Cité jusqu’à la tour Eiffel. Jusqu’ici toutes ces cérémonies ont eu lieu dans des stades fermés, car plus faciles à sécuriser et contrôler.
Cet événement en zone ouverte est donc une première. Le monde entier avait plaisir à admirer les athlètes défiler derrière leur drapeau. Debout sur un bateau, ils seront immobiles donc passifs. Rien qui suggère ou mette en valeur leur discipline. On le sait, le public ne pourra pas stationner sur les ponts pour regarder le spectacle. Sur les quais longeant la Seine, la foule sera cantonnée par tranches séparées d’au moins 100 mètres. On imagine les effectifs de police nécessaires qu’il va falloir réunir pour la surveillance d’un tel événement. Ceux qui ont des revendications pourraient avoir de mauvaises idées. Certaines délégations voudront peut-être renoncer.
La Seine n’étant pas un bassin mais un fleuve, il peut y avoir des turbulences pendant le défilé.
La Concorde sera transformée en stade olympique. Ses abords seront interdits à la circulation. Sur le périphérique, des voies seront réservées aux seuls athlètes. Sortir ou entrer dans la capitale sera un cauchemar pour ses habitants.
Un projet fou. Mme Hidalgo avait gagné le concours. Elle était seule candidate. D’autres capitales avaient renoncé, à cause du coût.
BBC
Bali plans tourist motorbike ban over misbehaviour
Indonesian island Bali is planning to ban foreign tourists from using motorbikes after a spate of cases involving people breaking traffic laws.
"You [should] not roam about the island using motorbikes, without wearing shirts or clothes, no helmet, and even without a licence," Governor I Wayan Koster said.
Tourists will instead get around on vehicles provided by travel agents.
The plan has been divisive as tourism continues to recover from Covid losses.
More than 171 foreign nationals have violated traffic orders from late February to early March, according to local police records. Some tourists also use fake licence plates.
"If you are a tourist, then act like a tourist," said the governor.
Foreign tourists in Bali often prefer renting motorbikes to get around the island, which does not have a well-developed public transport system. The two-wheelers make for a good option for weaving in and out of traffic, as well as travelling through scenic back alleys.
The proposed ban will be implemented via a regional law sometime this year, but how it will be enforced is unclear.
One Ukrainian tourist - who asked not to be named - said foreigners should be "given the freedom" to ride motorbikes as long as they provide valid licences.
"We don't use the services of a travel agent because we want to be independent and like to do things ourselves so we can feel the atmosphere," she told BBC Indonesia.
Finnish tourist Kristo, on the other hand, supports the proposed ban. "Many riders behave like they are drunk and do not wear helmets. That is very dangerous," he told Indonesian news website detik.
But some operators have raised concerns over its effect on business.
Dedek Warjana, who chairs Bali's motorbike rental association, said the proposal was hasty and authorities should act on specific violations instead of setting a blanket ban.
Such a ban may also tarnish Indonesia's reputation in the eyes of other countries, said Nyoman Sukma Arida, a lecturer in tourism at Bali's University of Udayana.
The growing number of traffic violations also points to weak enforcement of existing rules by the local authorities, he said.
He suggested strengthening the vehicle rental system, such as by making sure those who rent have valid driver's licences, requiring security deposits, and taking action on riders who violate rules.
After all not every traveller behaves badly, he said.
The governor also announced a plan to revoke visa on arrival permits for tourists from Russia and Ukraine because of misconduct. Many people from the two countries have "flocked to Bali" amid the war but are not abiding by local regulations, he said.
In the past week, for instance, authorities arrested several Russian citizens for violating their residence permits. Some also misused visitors' visas to set up businesses.
Tourism contributed some 60% to Bali's annual GDP before the pandemic. According to the province's statistics bureau, Australia was the largest contributor of foreign tourists to Bali in January 2023 - with more than 91,000 Australians landing in the province. Russia took the second spot, with about 22,000 of its citizens visiting the province that month.
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🔴 Live: Russia launches deadly strike on residential buildings in Ukraine's Kramatorsk
Issued on: 14/03/2023 - 10:22
FRANCE 24
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A Russian missile strike on several residential buildings in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk killed one and wounded three people on Tuesday, Ukraine's president said. Images released by President Volodymyr Zelensky showed police and rescuers working in front of a three-storey partially-destroyed brick building with shattered windows. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+1).
10:29am: Consultations ongoing with all parties to Black Sea grain deal, UN says
Informal dialogue between the United Nations and parties to the Black Sea grains deal continue over an extension, a UN spokesperson said on Tuesday, adding that the in-person talks with Russia have already ended.
"The talks completed yesterday as agreed, but consultations continue with all parties," a spokesperson for the humanitarian office of the United Nations led by Martin Griffiths said in an emailed response to Reuters questions.
Griffiths and top UN trade official Rebeca Grynspan met with Russian Deputy Foreign Minister Sergei Vershinin in Geneva on Monday where the latter suggested renewing the deal for 60 days, or half the term of the last extension.
10:29am: Turkey says talks continue on extension of Black Sea grain deal
Turkey's defence ministry said on Tuesday that talks over the extension of a deal that allows the export of Ukrainian grain on the Black Sea is still continuing.
In a statement, the ministry cited Russia as agreeing to back a 60-day extension to the deal, brokered between Moscow and Kyiv in July by Turkey and the United Nations.
Russia said the deal had been extended for 60 days, but Ukraine said the agreement allows only a 120-day extension.
09:18am: Russia's goals in Ukraine can only be achieved by military force, Kremlin says
The Kremlin said on Tuesday that Kyiv's position means Russia's goals in Ukraine can only be achieved by "military means", the TASS news agency cited Kremlin spokesman Dmitry Peskov as saying.
09:17am: Kremlin says Russia does not recognise ICC jurisdiction, TASS reports
The Kremlin said on Tuesday it does not recognise the jurisdiction of the International Criminal Court in the Hague, the TASS news agency reported, citing Kremlin spokesman Dmitry Peskov.
Peskov was asked about reports which indicated that the International Criminal Court (ICC) was expected to seek its first arrest warrants against Russian individuals in relation to the conflict in Ukraine shortly.
09:04am: Ukraine will stick to terms of previously signed 120-day grain export deal, Kyiv official says
Ukraine will stick to the terms of the previously signed agreement on a 120-day extension of the Black Sea grain export initiative, a senior Ukrainian government official said on Tuesday.
"We will follow the agreement strictly," the official, who declined to be named, told Reuters.
Russia's TASS news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Alexander Grushko as saying on Tuesday that the deal that facilitates Ukrainian agricultural exports had been extended on the previous conditions.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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L'Humanité
Les brocantes de l’histoire
ChroniqueNicolas OffenstadtOn se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.
On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?
Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…
Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.
Nicolas Offenstadt France24 - Monde
Une trentaine de migrants portés disparus après un naufrage au large de la Libye
Publié le : 12/03/2023 - 21:34
FRANCE 24
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Quelque 30 migrants sont portés disparus après un naufrage au large de la Libye, pendant la tentative de sauvetage par un bateau cargo naviguant dans la zone, ont annoncé dimanche les garde-côtes italiens.
Les drames se succèdent en Méditerranée. Environ 30 migrants sont portés disparus après le naufrage d'un bateau au large de la Libye, dimanche 12 mars, ont déclaré les garde-côtes italiens.
"Pendant les opérations de secours, le bateau s'est retourné en plein transfert des migrants : 17 personnes ont été secourues, mais environ 30 autres sont portées disparues", ont annoncé les garde-côtes.
Ce week-end, des ONG avaient signalé qu'un bateau transportant 47 personnes dérivait à une centaine de kilomètres des côtes libyennes. L'organisation de secours Alarm Phone, qui tient une ligne d'urgence pour migrants en détresse, a été la première, dimanche, à annoncer que des migrants s'étaient noyés.
🆘! 47 lives at risk in the Central Med! Alarm Phone is contact with 47 people in a boat adrift who fled from #Libya. Weather is extremely dangerous and immediate rescue is needed!! pic.twitter.com/w45b5mIzdI
March 11, 2023Alarm Phone a indiqué avoir alerté samedi le Centre de coordination des secours de Rome de la présence de ce bateau en détresse, ainsi que les autorités maltaises et libyennes.
Un navire marchand qui se dirigeait vers le bateau de migrants a fait état de difficultés à effectuer un sauvetage en raison du mauvais temps.
Pendant ce temps, les autorités libyennes, responsables des efforts de recherche et de sauvetage dans cette zone, ont signalé ne pas avoir de bateaux disponibles et demandé l'aide de Rome, qui a envoyé trois navires marchands qui se trouvaient dans la zone vers le bateau, ont indiqué les garde-côtes.
"Les opérations de transfert des migrants ont commencé aux premières lueurs du jour par l'un des quatre navires marchands, qui avait atteint l'embarcation en difficulté", ont déclaré les garde-côtes.
Après avoir embarqué 17 migrants, le navire "Froland" s'est dirigé vers Malte pour débarquer deux migrants nécessitant des soins médicaux urgents.
Les opérations de recherche se poursuivent.
Avec AFP
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Italie : plus de 1 300 migrants secourus en Méditerranée par les garde-côtes
Revue de presse
Nouveau naufrage en Méditerranée : "Des enfants morts aux portes d'une Europe trop cynique"
Italie : près de 60 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants
France24 - Monde
Le Sénat adopte la réforme des retraites avant une semaine décisive
Publié le : 12/03/2023 - 06:55
FRANCE 24
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Sérine BEY
Le Sénat, dominé par la droite, a adopté samedi, tard dans la soirée, le projet de réforme des retraites par 195 voix pour et 112 contre, après dix jours de débats houleux. Le texte va poursuivre son parcours législatif lors d'une semaine décisive, avec un vote crucial, probablement jeudi, à l'Assemblée nationale.
Tard dans la soirée, le Sénat, à majorité de droite, a adopté samedi 11 mars le projet de réforme des retraites après dix jours de débats heurtés, offrant au gouvernement un premier succès législatif sur ce texte très contesté.
La Première ministre Élisabeth Borne n'a pas caché sa satisfaction après ce vote obtenu par 195 voix contre 112.
"Une étape importante a été franchie", s'est-elle félicitée dans une déclaration à l'AFP, convaincue qu'il "existe une majorité" au Parlement pour adopter la réforme.
Car le projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron va poursuivre son parcours législatif et aborde une semaine décisive. Un vote crucial l'attend probablement jeudi à l'Assemblée nationale.
Course contre la montre
Le Sénat a bouclé sa course contre la montre avec une journée d'avance sur l'échéance fixée à dimanche minuit, en vertu de l'article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs.
"Enfin, nous y voilà !", s'est exclamé le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message au président Emmanuel Macron. "Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui".
À gauche, la sénatrice socialiste Monique Lubin a fustigé une réforme "brutale". "C'est une journée noire pour tous les salariés de ce pays".
Le Sénat "a joué son rôle" et avait pour seul objectif "l'intérêt du pays et celui des Français", a au contraire estimé son président Gérard Larcher (LR).
En février, l'avalanche d'amendements déposés par l'alliance de gauche (Nupes) avait empêché l'Assemblée nationale de se prononcer sur cette réforme contestée de toutes parts. Elle n'était même pas parvenue à examiner l'article 7, au cœur du projet, prévoyant le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans.
Au Sénat, où la France insoumise (LFI) ne dispose pas d'élus, les échanges ont été moins paisibles qu'attendu et ont tranché avec l'ambiance habituellement feutrée du Palais du Luxembourg.
La procédure express du 44.3
Afin d'accélérer des débats qui s'éternisaient, Olivier Dussopt avait dégainé vendredi l'arme de l'article 44.3 de la Constitution.
Une procédure qui permet un vote unique sur l'ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable.
L'examen du projet de loi a donc pu avancer au pas de charge, surtout après le nouveau coup d'accélérateur impulsé par Bruno Retailleau, qui a renoncé samedi après-midi à son amendement emblématique sur les régimes spéciaux de retraite bénéficiant à certaines catégories de travailleurs.
Pendant que le Sénat concluait l'examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d'une septième journée d'action, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes.
>> À lire : Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"
Le ministère de l'Intérieur a dénombré 368 000 manifestants en France, dont 48 000 à Paris, tandis que la CGT en a comptabilisé plus d'un million, dont 300 000 à Paris. C'est la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement de contestation.
La détermination est "forte", a néanmoins assuré le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui souligne régulièrement le caractère historique de l'opposition populaire à cette réforme.
Après le Sénat, c'est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d'entrer en scène. Ce conclave réunira mercredi 7 députés, 7 sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais Bourbon avec l'objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu'Assemblée et Sénat n'ont pas votées dans les mêmes termes.
Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement 5 et 4 titulaires chacun, dont Olivier Marleix, patron des députés LR, favorable à la réforme. Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, sera organisée par les syndicats, en parallèle de la réunion.
L’hypothèse 49.3
Dans le meilleur des scénarios pour l'exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9 h au Sénat, puis à 15 h à l'Assemblée. Ce dernier vote, s'il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement.
Mais les doutes sur l'existence d'une majorité à l'Assemblée ont ravivé l'hypothèse d'un recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution. Il permet une adoption sans vote mais expose l'exécutif au risque d'une motion de censure.
User de ce dispositif serait "dangereux", "une forme de vice démocratique", a averti Laurent Berger.
Au Palais Bourbon, la droite est très divisée sur ce texte bien qu'elle soit traditionnellement favorable à un report de l'âge légal de la retraite. À ce stade, entre 30 et 35 députés LR seulement (sur 61) envisagent de voter le texte, une quinzaine de s'y opposer, et environ une dizaine de s'abstenir, selon une source interne.
Signe du malaise chez certains élus de droite, les LR n'ont pas fait le plein non plus au Sénat. Six d'entre eux ont voté contre et 18 se sont abstenus.
Avec AFP
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Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"
Retraites : le gouvernement impose le vote unique au Sénat, Macron ne rencontrera pas les syndicats
Réforme des retraites : le Sénat approuve l'article sur le recul de l'âge de départ à 64 ans
New York Times - World
Biden Unveils Landmark Submarine Deal With Australia and Britain
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The arrangement is part of a broader effort to counter China’s military development and assertive territorial claims across Asia.
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By Michael D. Shear and Edward Wong
SAN DIEGO — President Biden took his most aggressive step yet on Monday to counter China’s military expansion in the Asia-Pacific region, formally unveiling plans with Britain and Australia to develop and deploy nuclear-powered attack submarines.
Standing in front of the U.S.S. Missouri, a nuclear submarine, at the Point Loma naval base in San Diego, Mr. Biden and the leaders of the other two countries described the naval partnership as a critical way to confront China at a time of heightened tension with Beijing. It will create, U.S. officials said, a “nuclear stewardship” among the allies.
“The United States has safeguarded stability in the Indo-Pacific for decades for the enormous benefit of nations throughout the region,” Mr. Biden said, adding, “We’re showing again how democracies can deliver our own security and prosperity, and not just for us but for the entire world.”
For the first time in 65 years, Mr. Biden said, the United States will share the technology at the heart of its nuclear submarines, allowing Australia to build powerful war machines that will grow into fleets capable of facing off with Chinese vessels in the South China Sea and other waters. Initially, Australia will buy three submarines like the Missouri, and will eventually build a new version, called the AUKUS, with British and American help.
The move is a sign of the degree to which Mr. Biden and his aides are investing in strategic military planning with allies and partners to counter China’s growing capabilities and to prepare for a potential armed crisis over Taiwan, the democratic island with de facto independence that Chinese leaders claim is their territory. American officials say the submarine capabilities also will help to deter aggression by North Korea and by Russia, which has been conducting naval exercises with China in the region.
Nuclear submarines can stay underwater longer and travel farther than conventional submarines without surfacing. They are a substantial upgrade over the Australian navy’s six diesel electric submarines, which will soon age out of service. The nuclear-powered submarines are the headline items of the AUKUS arrangement, which also includes long-term plans to cooperate on artificial intelligence, quantum computing, cyberwarfare and missiles.
Australian officials said Monday that the country would spend between $178 billion and $245 billion as part of the nuclear submarine arrangement.
Better Understand the Relations Between China and the U.S.
The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.
Monday’s announcement was a key step by the three English-speaking nations to deepen the partnership called AUKUS that they announced 18 months ago. The deal had infuriated French officials, whose own $66 billion submarine deal with Australia was canceled in the process.
Standing next to Mr. Biden in front of the flags of the three countries, Prime Minister Anthony Albanese of Australia and Prime Minister Rishi Sunak of Britain stressed the economic benefits from the deal, which they said will provide thousands of good-paying jobs for those who design, build and operate the subs.
“Our future security will be built and maintained not just by the courage and professionalism of our defense forces, but by the hard work and know-how of our scientists and engineers, our technicians and programmers, our electricians and welders,” Mr. Albanese said.
Mr. Sunak — who on Monday also invited Mr. Biden to Northern Ireland for the 25th anniversary of the Good Friday Agreement that ended decades of conflict there — said the new alliance will cement the effort of democratic nations to contain destabilizing behavior.
“The challenges we face have only grown,” he said. “Russia’s illegal invasion of Ukraine, China’s growing assertiveness, the destabilizing behavior of Iran and North Korea all threaten to create a world defined by danger, disorder, and division. Faced with this new reality, it is more important than ever that we strengthen the resilience of our own countries.”
The plan embeds Britain firmly into American and Australian military strategies in the Asia-Pacific region, which is likely to put London at greater odds with Beijing in the coming years.
“It’s tying the United Kingdom, a European power, to Australia, a Pacific power, with the United States as the glue holding this new partnership together,” said Jake Sullivan, the White House national security adviser. “And it’s a manifestation of a broader encouragement that the president has offered to European allies to be more engaged in Asia, and Asian allies like Japan and Korea to be more involved in Europe.”
In recent months, Mr. Biden and his aides have announced they will help Japan build up its military after decades of a pacifist stance by Tokyo, and they will deploy American troops and equipment at more non-U.S. military bases in the Philippines.
The Biden administration has also worked to strengthen cooperation among the nations in the Quad, a nonmilitary partnership that includes the United States, India, Japan and Australia — all countries that are increasingly anxious about China’s expansive territorial claims and strategic intentions in Asia.
Officials in Beijing have accused the United States of trying to inhibit China’s growth. Xi Jinping, China’s leader, said last week during a political meeting in Beijing that the United States was leading Western countries to engage in “all-around containment, encirclement and suppression of China,” the Chinese state news agency, Xinhua, reported.
Mao Ning, a Chinese foreign ministry spokeswoman, said on Thursday at a news conference that the agreement on the submarines “constitutes serious nuclear proliferation risks, undermines the international nonproliferation system, exacerbates arms race and hurts peace and stability in the Asia-Pacific.”
Mr. Sullivan said Mr. Biden planned to try to talk to Mr. Xi after the Chinese political meeting. He added that U.S. officials had spoken to Chinese counterparts about AUKUS over the past 18 months but that communications between the two nations, including in military-to-military channels, have been poorer than Washington would like. That is partly because of confrontations over a Chinese spy balloon and American accusations that China might send weapons to Russia.
China should “be open to ensuring that we have regularized, routinized patterns of communication and consultation at senior levels,” Mr. Sullivan said.
Until the new agreement, the United States had shared the technology for nuclear-powered submarines with only Britain, as part of a defense agreement signed in 1958. Officials in Washington say it is one of the “crown jewels” of the U.S. military and the American defense industry.
American and Australian officials say Australia would have complete sovereign command over the submarines they buy. Australian commanders plan to have some American and British service members work on the ships to help with the learning process.
Australia will first buy three nuclear-powered submarines from the United States — with the option to add two more — that would be delivered starting in 2032, Mr. Sullivan said.
Some Australian politicians are demanding that Australian leaders ensure the arrangement brings substantial jobs to their country. Officials in Canberra, Australia’s capital, said Tuesday that the program would add 20,000 jobs over the next three decades.
The United States and Britain will provide Australia with nuclear fuel for their submarines while adhering to strict standards of nonproliferation of weapons-grade nuclear material, U.S. officials said.
As part of the agreement, the United States and Britain will rotate nuclear-powered submarines into port in Perth, Australia, by 2027. One such submarine, the U.S.S. Asheville, is already there now on a port visit, before the formal schedule of rotations.
Australian engineers will also work on production sites in the United States and Britain. The first of the new class of British-made submarines are expected to be delivered to the British navy by the late 2030s, before Australia builds the next batch at a new shipyard in Adelaide. Australian officials hope to complete their first submarine in 2042.
Mr. Biden has requested $4.6 billion of federal money from now until 2028 to expand the United States’ submarine manufacturing capacity, with half of those funds expected to go to production and half to maintenance, and Australia will also contribute to that expansion.
Michael D. Shear reported from San Diego, and Edward Wong from Washington. Damien Cave contributed reporting from Canberra, Australia.
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France24 - Monde
France 24 rappelle l'attachement de ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination
Publié le : 12/03/2023 - 17:22
FRANCE 24
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France 24 rappelle l'attachement de toutes ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination, et ouvre un audit interne après la mise en cause de quatre journalistes de sa rédaction arabophone.
Après la publication d’un article sur le site de CAMERA (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America), repris par le Centre Simon Wiesenthal, mettant en cause un journaliste et trois correspondants arabophones de France 24 au sujet de certains propos qu’ils auraient postés sur leurs pages personnelles sur les réseaux sociaux, la direction de la chaîne a immédiatement ouvert un audit sur ces faits présumés, comme elle l’a fait savoir en interne dès le 10 mars. Par mesure conservatoire, et comme le prévoit ce type de procédure, les quatre journalistes concernés ont été dispensés d’activité dans l’attente des résultats de l’audit.
La charte de déontologie de France Médias Monde (France 24, RFI, MCD) prévoit que les journalistes du groupe, lorsqu’ils publient sur des blogs, forums, sur les réseaux sociaux et tout espace dédié à l’échange public d’informations, doivent veiller "au respect des règles professionnelles et déontologiques (…) et à ne pas violer les valeurs d’éthique, d’indépendance et d’impartialité de l’entreprise (…)".
Les mesures prises dans le cadre de cette situation visent à protéger l’intégrité du travail de toute la rédaction arabophone de France 24, dont les contenus éditoriaux, tant à l’antenne que sur les environnements numériques, en font une chaîne d’équilibre, non partisane, vérifiant les faits et cultivant les débats constructifs grâce au professionnalisme de ses journalistes. Comme dans l’ensemble des langues de France 24, la chaîne arabophone s’illustre chaque jour par son engagement dans la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et les discriminations.
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[Vidéo] Recours au 49.3 : “Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer”, rassure Olivier Véran
Le gouvernement tend à rassurer sur le possible usage de l’article 49.3 de la Constitution. Il ne souhaite pas recourir à cet outil constitutionnel pour faire passer sans vote à l’Assemblée nationale la réforme des retraites, très contestée par les syndicats et une majorité de Français. Le porte-parole de l’exécutif, Olivier Véran, a tenu à mettre les choses au clair ce lundi 13 mars. Au micro de LCI, l’ancien ministre de la Santé a assuré que le 49.3 n’était « pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : « Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, mais ce n’est pas une option qu’on utilise », a-t-il insisté.
🔴 #RéformeDesRetraites
➡ Vers un recours au 49.3 ?
🗣️ »Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, après ce n’est pas une option qu’on utilise […] Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : @olivierveran à @agindre dans #LesMatinsLCI. pic.twitter.com/0f5L36IPsL
— LCI (@LCI) March 13, 2023
L’exécutif confiant en cette semaine décisive
Olivier Véran se montre particulièrement confiant alors que le Sénat a adopté samedi 11 mars l’ensemble de la réforme des retraites, et que le texte entre dans une semaine décisive. Les débats doivent reprendre mercredi 15 mars, jour de la huitième mobilisation contre le projet de loi de l’exécutif. Une commission mixte paritaire (CMP) – composée de sept députés et de sept sénateurs sans la présence de membres du gouvernement – devra trouver un compromis sur la réforme des retraites.
Sur LCI, le porte-parole a assuré que l’exécutif comptait sur le soutien de certains parlementaires, notamment à droite. Olivier Véran a cité « le patron de LR », Éric Ciotti, ainsi que « les présidents à l’Assemblée et du Sénat du principal groupe d’opposition », qui seraient plutôt « enclins à voter » la réforme des retraites, après des échanges satisfaisants.
New York Times - World
Kenzaburo Oe, Nobel Laureate and Critic of Postwar Japan, Dies at 88
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With his powerful novels and essays, Mr. Oe tried to ensure that Japan learned the lessons of its 20th-century militarism.
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By Daniel Lewis
Kenzaburo Oe, a Nobel laureate whose intense novels and defiant politics challenged a modern Japanese culture that he found morally vacant and dangerously tilted toward the same mind-set that led to catastrophe in World War II, died on March 3. He was 88.
His publisher, Kodansha, announced the death on Monday. It did not specify a cause or say where he had died.
Mr. Oe (pronounced OH-ay) was awarded the Nobel Prize in Literature in 1994 for creating what the Nobel committee called “an imagined world where life and myth condense to form a disconcerting picture of the human predicament today.”
Though he often said he wrote with only a Japanese audience in mind, Mr. Oe attracted an international readership in the 1960s with three works in particular: “Hiroshima Notes,” a collection of essays on the long-term consequences of the atomic bomb attacks; and the novels “A Personal Matter” and “The Silent Cry,” which had their genesis in a crisis for him and his wife, the birth of a son with a deformed cranium.
Politically, he was a prominent voice for a generation of dissidents who opposed arming Japan’s defense forces and advocated paying war reparations to China, Korea and other Asian neighbors. He was frequently vilified and occasionally threatened with death by elements on the far right, as when he declined to receive Japan’s Order of Culture in 1994 because it was bestowed by the emperor. “I do not recognize any authority, any value, higher than democracy,” he said.
As if in validation of his objections to the country’s whitewashing of history, he was sued for defamation in 2005 for an essay he had written in 1970 asserting that Japanese officers had coerced hundreds of Okinawans near the end of World War II to commit suicide by telling them that they would be raped, tortured and murdered by advancing American troops. The plaintiffs were a 91-year-old war veteran and surviving relatives of another veteran, but the suit was seized upon by right-wing politicians who wanted references to the military’s involvement deleted from high school textbooks.
Mr. Oe was able to do little writing while the suit was in court, from 2006 to 2008, but the judge ultimately ruled in his favor, saying, “The military was deeply involved in the mass suicides.”
Mr. Oe, a prodigy from a remote forest village on the western island of Shikoku, became the most important young Japanese writer of his time. While still an undergraduate at the University of Tokyo, he won a major literary prize for short stories. In 1958, he published a remarkable first novel, “Nip the Buds, Shoot the Kids,” about a group of reformatory boys evacuated in wartime to a rural village, where they are ordered to bury rotting carcasses of animals killed by a plague.
But by his mid-20s he was in a deep funk, considering suicide, because he saw no way forward in his writing.
Then, in 1963, came a confluence of events that would change his life. That June, his first child was born with a large mass protruding from a lesion in his skull. Without surgery, doctors told him, the boy would die. With surgery, he would have severe mental handicaps.
At first Mr. Oe just wanted to run away, and he did. While the weeks-old infant lay in a hospital, he accepted a journalism assignment to cover an international antinuclear conference in Hiroshima.
“I was escaping from my baby,” he told The New Yorker in a 1995 interview. “These were shameful days for me to remember. I wanted to escape to some other horizon.”
Mr. Oe set out to interview survivors of the blast 18 years earlier and began to draw courage from their example. They did not want to be “a data set of victims,” as he wrote in an introduction to “Hiroshima Notes.” They wanted to live their lives as free individuals. He met women who chose to have babies regardless of the risk that the children could develop leukemia and die, and he encountered many quiet heroes who, he wrote, “did not commit suicide in spite of everything.”
He was especially influenced by Dr. Fumio Shigeto, director of a Hiroshima A-bomb hospital and a survivor himself, who had become one of the first to understand radiation sickness. In The New Yorker interview, Mr. Oe recalled a story that Dr. Shigeto had told him about a young physician who despaired of being any use against such overwhelming suffering. The doctor said he replied, “If there are wounded people, if they are in pain, we must do something for them, try to cure them, even if we seem to have no method.”
Hearing this, Mr. Oe said, “I felt great shame that I was doing nothing for my son — my son, who was silent and could not express his pain or do anything for himself.”
He returned to Tokyo and chose surgery for the child, who was named Hikari — Japanese for “light.” Hikari lived, though he would need perpetual care and would not progress beyond the level of a 3-year-old in many respects. But he also had a gift for music that blossomed as his parents played recordings of bird song, Mozart and Chopin to soothe him. In time, he was able to express his deepest feelings in music and grew to be a popular composer of pieces for flute and piano.
During this time, Mr. Oe wrote “A Personal Matter,” his first mature novel. In the book, a young man has wrecked his chances of a solid academic career by going on a stupendous drinking binge, and now he has a baby with a diagnosis of brain herniation. He escapes, not to an antinuclear conference, but rather to a former girlfriend who has become a sexual adventurer. Their boozy, steamy days and nights culminate in a plan to turn the infant over to a doctor who will let him die, after which they will go to Africa. But he can’t go through with it. He returns the infant to the hospital for surgery, strengthens his marriage and even wins the respect of his mother-in-law.
Mr. Oe followed with “The Silent Cry,” a much more ambitious work whose psychological intensity is infused with his concerns about Japanese history, cultural integrity and mindless consumerism. Here, a vegetative infant is the underlying source of stress in a hopeless marriage. The father is a morose, one-eyed book translator. He has a firebrand younger brother, who lures him to their home island, Shikoku, with a sham business scheme. And there the two brothers find themselves playing out a conflict that echoes events of a hundred years earlier, when their great-grandfather represented the establishment in the face of a peasant uprising fanned by his younger brother. There is incest and a horrific shotgun suicide. Yet in the end there is something like reconciliation and hope.
“Everything I write begins with the personal,” Mr. Oe once said.
These two early novels, with their motifs of a son with mental disabilities and a search for meaning in post-atomic-bombings Japan, were rootstock for many of his more than 40 subsequent novels and short-story collections, including “Aghwee the Sky Monster” (1964), “Rouse Up O Young Men of the New Age” (1986), “A Quiet Life” (1990) and “Somersault” (1999).
“I’m a boring person,” Mr. Oe told The Paris Review in 2007. “I read a lot of literature, I think about a lot of things, but at the base of it all is Hikari and Hiroshima.”
He said one of his methods was “repetition with difference — I begin a new work by first attempting a new approach toward a work that I’ve already written. Then I take the resulting draft and continue to elaborate upon it, and as I do, the traces of the old work disappear.”
Mr. Oe was Japan’s second Nobel laureate in literature, after Yasunari Kawabata in 1968. In style and substance, the two could hardly have been more different. Where Mr. Kawabata mostly wrote sparse, elegant novels and stories on traditional themes, Mr. Oe stretched the Japanese language to its limits with gnarly sentences that dealt head-on with sex, depression, abnormality and the struggle for human dignity. One American admirer, Henry Miller, likened him to Dostoyevsky in his “range of hope and despair.”
Kenzaburo Oe was born on Jan. 31, 1935, in a village in Ehime Prefecture on Shikoku. His father, a member of a prominent landowning family, drowned in the Pacific war. On the morning of Aug. 6, 1945, his mother was outdoors gathering herbs when she saw a flash in the sky — the atomic bomb explosion over Hiroshima, 100 miles away.
Mr. Oe’s memories of World War II were those of a terrified, disillusioned schoolboy. His teachers would ask the students what they would do if the emperor commanded them to commit suicide. They had to answer: “I would die, sir. I would cut open my belly and die.”
On Aug. 15, Hirohito announced the unconditional surrender to the United States. The 10-year-old Kenzaburo had imagined the emperor as a kind of mystical white bird. He recalled his shock in the essay “A Portrait of the Postwar Generation”: “The adults sat around their radios and cried. The children gathered outside in the dusty road and whispered their bewilderment. We were most surprised and disappointed that the emperor had spoken in a human voice.”
At the University of Tokyo, Mr. Oe majored in modern French literature, but throughout his life his reading ranged widely among American and European writers, with a particular reverence for W.B. Yeats. While his influences included everything from “Huckleberry Finn” to the Russian critic Mikhail Bakhtin’s theory of images of grotesque reality, little of this erudition called attention to itself in his fiction. Nor did he allow a bent for preaching to get in the way of a good story. For that, he used his many essays and lectures, in which he staunchly opposed nuclear power and efforts to revise Japan’s pacifist Constitution.
Mr. Oe also had a quarrel with Japanese society, arguing that, after 25 years of democracy and intellectual ferment following the war, the country had lapsed into a trough of conformity. It was a period, he argued, marked by one-party rule and “insular, unaccommodating” attitudes that prevented constructive relationships with other Asian countries, much less a meaningful role in world affairs.
Mr. Oe’s survivors include his wife, Yukari, his son Hikari and two other children: a son, Sakurao, and a daughter, Natsumiko. Hikari lived with his parents into middle age, composing his music in the same room where his father wrote and rewrote books.
“I’ve spent my life at home, eating the food my wife cooks, listening to music and being with Hikari,” Mr. Oe said in The Paris Review interview. “I feel I have chosen a good career. Every morning I have woken up knowing that I will never run out of books to read. That has been my life.”
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France24 - Monde
Jean-Pierre Lacroix (ONU) : "Un conflit régional qui ne dit pas son nom" sévit au Nord-Kivu
Publié le : 14/03/2023 - 09:44
Marc PERELMAN
Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, a accordé un entretien à France 24. Le diplomate français juge "très grave" la situation dans le Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Le conflit entre les forces congolaises et le groupe rebelle M23 ont conduit au déplacement de centaines de milliers de personnes. Jean-Pierre Lacroix estime que ces tensions constituent un "conflit régional qui ne dit pas son nom".
Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, s'exprime sur France 24 au sujet de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Elle rencontre des entraves toujours plus grandes sur le terrain, aggravées par la présence des mercenaires du groupe Wagner.Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, chef des droits de l'homme de la Minusma, a été déclaré "persona non grata" par la junte le 5 février, accusé d'"agissements déstabilisateurs et subversifs".
Mais si les différends avec la junte malienne sont nombreux, "un certains nombre ont pu être réglés", estime toutefois Jean-Pierre Lacroix, qui entend soutenir la transition et "continuer à mettre en œuvre" le mandat onusien.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Le Rwanda accuse la RDC d'avoir violé son espace aérien et évoque des "mesures défensives"
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Camps de déplacés dans l’est de la RDC : la faim tenaille, le choléra menace
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Le référendum constitutionnel au Mali reporté sine die
Valeurs Actuelles
[Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes
Encore une fois la France se paye l’un de ses grands malentendus dont elle a le secret; par-delà le brouhaha incessant de l’immédiateté, il faut d’abord relever quelques-uns des paradoxes dont le conflit social sur les retraites est porteur. Ce sont ainsi sept paradoxes qui s’imposent comme autant de péchés capitaux.
Premier paradoxe : les Français sont massivement contre la réforme des retraites, mais pas prêts à se sacrifier pour s’opposer à un projet qui leur impose un sacrifice avec le relèvement de l’âge de départ de la vie active. Deuxième paradoxe indissociable du précédent : les syndicats ont beau affirmer leur détermination à faire reculer le gouvernement, ils ne sont pas parvenus à ce stade à relever leur niveau d’action d’une telle manière qu’il réussisse à convaincre les Français à sacrifier des jours de travail et donc de revenus pour bloquer et mettre le pays à l’arrêt. Le repli individualiste est en conséquence le meilleur allié des gouvernements à propension oligarchique.
Les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir.
Troisième paradoxe : la droite LR pourra arguer sur un ton passablement emphatique comme Bruno Retailleau l’autre soir au Sénat qu’en fin de compte c’est « sa » réforme qui a été adoptée, elle ne convaincra qu’elle-même tant une grande partie de ses électeurs se trouve soit déjà ralliée à Macron, soit engagée dans une hostilité telle au Président de la République qu’elle privilégiera cette dernière au devoir de cohérence dont ses dirigeants en déshérence sociologique se prévalent. Quatrième paradoxe : les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir. Ils auront pour la circonstance fait le choix aberrant du dogmatisme sur le pragmatisme. A ce rythme le malade républicain s’apprête à mourir…guéri.
Cinquième paradoxe : l’exécutif, s’il parvenait à aller jusqu’au terme de sa réforme, y verra là l’expression de son volontarisme alors que sur le fond cette disposition est d’abord la traduction de l’incapacité du politique à résister aux injonctions normatives de la globalisation et de son bras armé bruxellois sur le vieux continent.
Sixième paradoxe : cette réforme a toutes les chances de ne pas atteindre sur un plan comptable l’objectif qu’elle se fixe si l’on retient l’hypothèse de l’incapacité de la soutenabilité financière de notre système de répartition au regard des évolutions démographiques. Tout simplement parce que, comme l’écrivait récemment dans Le Figaro l’économiste Jean-Yves Archer, » il ressort des calculs – de diverses parties – que le solde net d’économies risque fort d’être inférieur à 12 milliards d’euros à horizon 2030 (…). Une économie de 10 à 15 milliards d’euros ne représente que moins de 10 pour cent de notre déficit budgétaire annuel ». C’est la justification d’efficacité qui est ici mise à mal.
Il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ».
Septième paradoxe enfin : la « victoire » gouvernementale ne sera qu’apparence tant elle ira renforçant à juste titre l’incompréhension grandissante de la société avec sa classe dirigeante. Pour cette simple raison que, depuis 2005, date du non référendaire au projet européen de constitution, rétabli pour une part par le Traité de Lisbonne, les pouvoirs se succédant interprètent comme ils l’entendent les résultats des urnes et non comme le peuple les comprend. Il en va de même avec ce texte sur les retraites dont la majorité assure, non sans raison, qu’il était dans le programme macroniste, oubliant cependant que la réélection s’est actée d’abord sur le rejet par l’électorat de gauche de Marine Le Pen et non sur l’adhésion à la doxa du président sortant.
A ce niveau, il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ». Voudrions-nous abîmer plus encore qu’il ne l’est dans le regard collectif le libéralisme politique que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
New York Times - World
North Korea Launches Cruise Missiles From Submarine
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The missile test, the first of its kind carried out by the North, took place as South Korea and the United States were about to begin joint military exercises.
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By Choe Sang-Hun
Reporting from Seoul
North Korea said on Monday that it had fired two strategic cruise missiles from a submarine, its first such missile test, as South Korea and the United States were about to begin a major joint military exercise.
The missiles were launched at dawn on Sunday and flew for more than two hours, covering a distance of 932 miles, according to the North’s state-run Korean Central News Agency. The report said they were fired from the 8.24 Yongung, the only submarine capable of launching missiles that North Korea is known to possess. South Korea’s military confirmed that the test had taken place.
The North Korean report indicated that the missiles were capable of carrying nuclear warheads, calling the launch part of a test of the North’s “nuclear deterrent.” North Korea has said that it is developing nuclear-capable missiles of various ranges and types, but some outside analysts are skeptical that it has warheads light enough to be mounted on cruise or small ballistic missiles.
The launch, North Korea’s sixth missile test this year, marked the first time the North had tested cruise missiles from a submarine. The country last launched a short-range ballistic missile from a submarine on May 7 off its east coast.
The North announced the launch as South Korea and the United States were beginning an 11-day joint military exercise on Monday. Code-named Freedom Shield, the drill, one of the biggest the two allies have planned for this year, will involve large numbers of troops, including a simulated storming of a beach.
Seoul and Washington have expanded their joint military exercises this year, citing a growing threat from the North, which launched a record number of missiles last year. North Korea has long characterized the allies’ drills as rehearsals for an invasion.
The North appears to have stepped up its weapons tests as Freedom Shield drew closer. On Thursday, North Korea launched six short-range ballistic missiles off its west coast, testing what the country called its ability to strike military airfields in the South. North Korea’s leader, Kim Jong-un, watched the test with his daughter, according to North Korean state media.
At a meeting of the North’s Central Military Commission over the weekend, Mr. Kim said “the war provocations of the U.S. and South Korea are reaching the red line” and called for “important practical steps,” according to state media.
In its report Monday on the submarine missile test, North Korea said it was responding to the allies’ drills by testing “different” ways of launching nuclear warheads. Submarine-launched nuclear missiles are among an array of new weapons that Mr. Kim has ordered his government to develop.
The North’s submarine-launched missile program, by potentially extending the range of the country’s nuclear arsenal, is believed to pose a particularly acute threat to the United States and its allies. The deployment of submarine-launched missiles is also harder to detect in advance.
North Korea has been launching ballistic missiles since 2016 from the 8.24 Yongung. That submarine has a single launch tube, but the North has been developing a new missile-capable submarine with greater capabilities, according to the South Korean military.
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Valeurs Actuelles
Le maire d’Orléans Serge Grouard quitte LR pour “construire une nouvelle majorité”
Une autre figure du parti quitte le navire Les Républicains (LR). Le maire d’Orléans Serge Grouard a annoncé la nouvelle dimanche 12 mars dans une lettre partagée sur les réseaux sociaux : « J’ai décidé de quitter Les Républicains, après plus de quarante ans d’adhésion à la famille politique gaulliste. » En raison des divisions au sein de LR sur la réforme des retraites – qui a mené à l’éviction d’Aurélien Pradié à la vice-présidence du parti – Serge Grouard a estimé que ses collègues de droite « se perdent dans des petits jeux politiques stériles, dignes des pires heures de la IVe République que le général de Gaulle a pourtant tellement combattue ». Le parti n’aurait d’après lui, « plus aucune ligne politique et pas davantage de projet pour notre pays ».
pic.twitter.com/1NZIdLgktg
— Serge Grouard (@SergeGrouard) March 12, 2023
Une nouvelle majorité pour « éviter le pire »
L’ancien député du Loiret a également rappelé qu’il avait proposé « un pacte de gouvernement clair et net avec le président de la République », lorsqu’il était candidat à la présidence de LR. Ce « pacte » reposait sur la base de « quatre urgences pour la France : environnement et énergie, sécurité et immigration, santé et hôpital, dettes et réformes de l’État ». Serge Grouard a conclu en appelant à « construire une nouvelle majorité pour éviter le pire », avant qu’il ne soit « trop tard ».
France24 - World
Ex-Wagner mercenary Andrey Medvedev: 'I apologise to the Ukrainian people'
Issued on: 08/03/2023 - 16:04Modified: 08/03/2023 - 16:06
Marc Perelman
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FRANCE 24 spoke to Andrey Medvedev, a deserter of Russia's Wagner Group, almost two months after he fled to Norway. The 26-year-old Russian ex-mercenary entered the country illegally on January 13 in a bid to seek asylum there. Speaking from Oslo, Medvedev explained that he "witnessed many things" while fighting with the Wagner Group in Ukraine. However, he said he was unable to talk in detail about them and was keeping this information for Norwegian investigators. Medvedev also apologised to the Ukrainian people.
Medvedev, who fought for the paramilitary Wagner Group in Ukraine between July and November 2022, fled to Norway after deserting. He told FRANCE 24 he did so because of the "methods" and "orders" of Wagner's commanding officers. According to the former mercenary, the men were sent into battle as "cannon fodder".
He said he took the risk of fleeing despite knowing that Wagner deserters suffered "very, very severe consequences", such as the execution of one of them with a sledgehammer, a horrific scene filmed and made public by Wagner.
The former mercenary said he "witnessed many things" in Ukraine, but admitted he could not talk in more detail about them. He denied that Wagner's regular fighters have committed atrocities against civilians, but said that the group's commanding officers have things to be ashamed of. He refused to give any further details about these crimes, saying that he reserved this information for Norwegian investigators.
Wagner chief Prigozhin is 'mad' and 'his own men will kill him'
Asked about Wagner chief Yevgeny Prigozhin, Medvedev said he saw him in a training centre, where he was encouraging his men by saying that the eastern Ukrainian city of Bakhmut had already been almost conquered. The former mercenary explained that he himself expressed his disagreement and was subsequently locked up in a container for several days. Medvedev called Prigozhin "mad", saying the Wagner chief "thinks that he can do anything he wants". "Once this whole display, spectacle is over, I think that his own men will kill him," he predicted.
He added, however, that Prigozhin continues to obey Russian President Vladimir Putin, otherwise he would no longer be there. But Medvedev said he was "surprised" at Prigozhin's recent public appearances, which included denouncing Wagner's lack of logistical support and ammunition.
The former mercenary apologised to the Ukrainian people "for being part of this". Yet he insisted on the fact that one should not confuse the people of Russia, who are victims of pro-war "propaganda", with the Russian leaders, who decided this war.
The deserter is hoping to obtain asylum in Norway. He said that if he is sent back to Russia, he will at least have "told the truth" and is "prepared to pay the price for that".
Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde
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The France 24 Interview
Ukraine’s prosecutor: 'We’ve collected evidence that Wagner has committed war crimes'
MERCENARY WAR
Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder
EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Retraites : Jordan Bardella évoque des “discussions” sur une motion de censure entre les oppositions
« Le gouvernement a une chance de tomber. » Jordan Bardella ne lâche rien et espère que la réforme des retraites ne sera pas actée, et ce, alors que Sénat a voté ce très contesté texte samedi. Invité de l’émission Questions politiques France Inter/franceinfo/Le Monde dimanche 12 mars, le président du Rassemblement national (RN) a affirmé que « des discussions » avaient lieu « à l’Assemblée nationale », en vue d’une motion de censure commune. « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible », a-t-il fait savoir sur le plateau. Pour l’eurodéputé RN, « c’est dans l’intérêt de tous les Français, du modèle social français, que les oppositions peut-être se mettent d’accord pour déposer une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement, si le choix du 49.3 est fait ».
.@J_Bardella : « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible. Il y a des discussions à l’Assemblée. Le gouvernement a une chance de tomber. » #QuestionsPol pic.twitter.com/SSPJWO0Mjb
— France Inter (@franceinter) March 12, 2023
Le risque d’un 49.3 ?
L’exécutif peut en effet recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa très critiquée réforme des retraites – qui sera discutée en commission mixte paritaire cette semaine. Toutefois, une telle manœuvre accentue le risque de dépôt de motion de censure par l’opposition. Le RN en avait déjà déposé plusieurs, mais celles-ci avaient été rejetées par les députés. La macronie ne devrait néanmoins pas utiliser de 49.3, comptant d’abord sur la droite pour la soutenir dans le passage du projet de loi.
Jordan Bardella a pourtant rappelé dans Questions politiques que le gouvernement d’Élisabeth Borne et d’Emmanuel Macron n’avait « pas de majorité » et que la réforme des retraites n’avait ainsi « aucune garantie de passer ». « 49.3 ou pas, nous pouvons encore éviter le pire », a-t-il encore plaidé. À l’approche de la huitième journée de mobilisation prévue mercredi 15 mars, le président du RN a enfin appelé à manifester ; « une nécessité », selon lui.
France24 - World
Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut
Issued on: 12/03/2023 - 10:44
FRANCE 24
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The Ukrainian military was preparing Sunday for a counterattack in Bakhmut after more than seven months of fighting in the region, a top commander has said. Ukraine's foreign minister has urged Germany to speed up supplies of ammunition and to start training Ukrainian pilots on Western fighter jets. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
8:07pm: More than 1,100 Russian dead in less than a week in Bakhmut, says Zelensky
Russian forces suffered more than 1,100 dead in less than a week of battles near the eastern Ukrainian city of Bakhmut, the focal point of fighting in eastern Ukraine, President Volodymyr Zelensky said on Sunday.
"In less than a week, starting from 6th March, we managed to kill more than 1,100 enemy soldiers in the Bakhmut sector alone, Russia's irreversible loss, right there, near Bakhmut," Zelensky said in his nightly video address.
He said Russian forces had also sustained 1,500 "sanitary losses" - soldiers wounded badly enough to keep them out of further action. Dozens of pieces of enemy equipment were destroyed as were more than 10 Russian ammunition depots.
7:54pm: Moldova police say they foiled Russia-backed unrest plot
Police in Moldova said they foiled a plot by groups of Russia-backed actors who were trained to cause mass unrest during a Sunday protest against the country’s new pro-Western government.
The head of Moldova’s police, Viorel Cernauteanu, said in a news conference that an undercover agent had infiltrated groups of “diversionists,” some Russian citizens, who allegedly were promised $10,000 to organize “mass disorder” during the protest in the capital, Chisinau. Seven people were detained, he said.
Separately, police said they arrested 54 protesters, including 21 minors, who exhibited “questionable behavior” or were found to be carrying prohibited items, including at least one knife.
The protest Sunday is one of several held in recent weeks organized by a group calling itself Movement for the People, which is backed by Moldova’s Russia-friendly Shor Party, which holds six seats in the country’s 101-seat legislature.
5:24pm: The Ukrainian army decided to defend Bakhmut for 'strategic reasons'
FRANCE 24's correspondent in Kyiv Emmanuelle Chaze reports that although the Ukrainian army has "decided to stay and defend Bakhmut for strategic reasons", there have been losses that are deeply felt. Thousands of mourners, including Ukraine's armed forces chief, knelt on Kyiv's main square on Friday at the funeral of a "repected and loved" war hero nicknamed "Da Vinci", who was killed by Russians in the battle for Bakhmut.
3:34pm: Swiss president defends neutrality, Ukraine arms ban
Swiss neutrality is more important than ever, President Alain Berset said in an interview published Sunday, defending the controversial ban on transferring Swiss-made arms to Ukraine.
"Swiss weapons must not be used in wars," he told the NZZ am Sonntag weekly.
The long tradition of neutrality has been hotly debated since Russia's full-scale invasion of Ukraine in February 2022.
While the wealthy Alpine country, which is not a member of the European Union, has followed the bloc's lead on sanctions targeting Moscow, it has so far shown less flexibility on its military neutrality.
Despite pressure from Kyiv and its allies, Switzerland has continued to block countries that hold Swiss-made weaponry from re-exporting it to Ukraine.
To date, requests from Germany, Spain and Denmark have ben rejected under the War Materiel Act, which bars all re-export if the recipient country is in an international armed conflict.
11:54am: ‘No confirmed advances’ for Russian troops in Bakhmut, says US think tank
Russia’s advance seems to have stalled in Moscow's campaign to capture the eastern Ukrainian city of Bakhmut, a leading think tank said in an assessment of the longest ground battle of the war.
The Washington-based Institute for the Study of War said there were no confirmed advances by Russian forces in Bakhmut. Russian forces and units from the Kremlin-controlled paramilitary Wagner Group continued to launch ground attacks in the city, but there was no evidence that they were able to make any progress, ISW said late Saturday.
Ukraine: USA's 'The Study of War' think tank
New: #Russian forces did not make any confirmed advances within #Bakhmut on March 11. @criticalthreats Our latest: https://t.co/U0sK1WbhHo pic.twitter.com/ZgmTs2629K
March 11, 2023The report cited the spokesperson of the Ukrainian Armed Forces’ Eastern Group, Serhii Cherevaty, who said that fighting in the Bakhmut area had been more intense this week than the previous one. According to Cherevaty, there were 23 clashes in the city over the previous 24 hours.
10:05am: Situation in Bahkmut ‘very, very difficult’ for Ukrainian troops
Ukraine’s commander in chief says the situation in Bakhmut is “increasingly difficult” after more than seven months of fighting in the region, FRANCE 24's Emmanuel Chaze reports.
While Russia’s Wagner group has made unverified claims of gains in region, “one thing is for sure: the situation is very, very difficult for Ukrainian troops,” Chaze added.
7:39am: Russians living in richest cities ‘relatively unscathed’ by high casualties of war toll says UK intelligence
Russian casualties of war are concentrated among people living in east Russia while wealthier families based in Moscow and St Petersburg are "relatively unscathed" the British Ministry of Defence said on Sunday. In some cases, ethnic minority groups are disproportionately impacted, it added.
"In many of the Eastern regions, deaths are likely running, as a percentage of population, at a rate 30+ times higher than in Moscow. In places, ethnic minorities take the biggest hit; in Astrakhan some 75% of casualties come from the minority Kazakh and Tartar populations," it said in a Tweet.
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing. The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 11 March 2023.Find out more about Defence Intelligence's use of language: https://t.co/Q556veYzIS🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/RTRuEc0HP5
March 12, 2023
5:08am: Ukrainian military says defence of Bakhmut 'necessary to buy time' for counteroffensive
The Ukrainian military was preparing Sunday for an upcoming counteroffensive, with a top commander saying his forces' ongoing defence of Bakhmut in the face of fierce and sustained Russian attacks was necessary to "buy time" for that push.
Some military experts have questioned the sense of continuing to hold the city, but the commander of Ukraine's ground forces argued his case. Colonel-General Oleksandr Syrsky, said on Saturday, "It is necessary to buy time to build reserves and launch a counteroffensive, which is not far off.
In a video released on Saturday, Yevgeny Prigozhin, chief of Russian mercenary group Wagner, said that his forces were close to the administrative centre of the city.
Standing on the rooftop of a high-rise building in what is said to be Bakhmut, Prigozhin is seen pointing towards a building in the distance.
"This is the building of the town administration, this is the centre of the town," he said, clad in full military gear. "It is one kilometre and two hundred metres away."
12:00am: Ukraine urges Germany to speed up ammunition supplies and train pilots
Ukraine's foreign minister urged Germany in an interview published on Sunday to speed up supplies of ammunition and to start training Ukrainian pilots on Western fighter jets.
Dmytro Kuleba told the Bild am Sonntag newspaper that ammunition shortages were the "number one" problem in Ukraine's attempt to repel Russia's invasion.
He said German weapons manufacturers had told him at the Munich Security Conference last month they were ready to deliver but were waiting for the government to sign contracts.
"So the problem lies with the government," Kuleba was quoted as saying.
Kuleba made it clear he did not expect Western allies to give Ukraine the fighter jets it has been asking for any time soon. But he said Ukrainian pilots should be trained anyway, so they will be ready once that decision was taken, the paper reported
If Germany were to train Ukrainian pilots, that would be a "clear message of its political engagement", he added.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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Reporters
Documenting the horror of mass rape in Ukraine
AS IT HAPPENED
White House says Russian missile barrage on Ukraine 'brutal, unjustified'
Focus
Latvia becomes safe haven for Russians opposed to war in Ukraine
Valeurs Actuelles
Retraites : les députés écologistes déposent une proposition de loi pour supprimer le 49-3
La gauche veut supprimer le 49-3. Dimanche 12 mars, le député écologiste Europe Écologie-Les Verts Jérémie Iordanoff a déposé une proposition de loi pour abroger l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, rapporte Le Figaro. Cet article permet au gouvernement d’engager la responsabilité de l’exécutif devant l’Assemblée nationale sur un texte de loi. Le dépôt de cette proposition (PPL), qui a été cosignée par les autres députés du groupe écologiste à l’Assemblée nationale et ne sera pour l’instant pas débattue – n’ayant pas été inscrite à l’ordre du jour – a pour but de « faire monter la pression sur le gouvernement » avant une potentielle utilisation de cette disposition constitutionnelle jeudi prochain dans le cadre du projet de loi sur la réforme des retraites, explique Jérémie Iordanoff. Et d’obliger l’ensemble des parlementaires à se positionner sur ce sujet. « Avec le 49-3, le gouvernement légifère à la place du législateur. Cela devient très compliqué pour la crédibilité du système démocratique dans son ensemble », avance le député écologiste isérois.
La Nupes soutient l’abrogation, la majorité et la droite vent debout contre une telle proposition
Dans les rangs de la Nupes, et en particulier du côté de la France insoumise, cette initiative du député écologiste est vue d’un bon œil. « C’est dans le programme commun de la Nupes et nous avons tous fait campagne là-dessus », rappelle d’ailleurs le député LFI Hadrien Clouet. « Nous sommes une exception européenne. Il y a une domination de l’exécutif sur le Parlement : il fixe l’ordre du jour et n’est pas obligé de composer avec qui que ce soit », regrette-t-il. Chez les alliés socialistes et communistes, si l’avis est plus mitigé, le principe d’un vote en faveur d’une telle abrogation est tout de même accepté.
En revanche, au sein du parti présidentiel Renaissance, l’idée est battue en brèche : « C’est un effet d’annonce et de buzz. Si les écologistes avaient voulu que ce sujet soit débattu et mis au vote, ils l’auraient proposé dans leur niche parlementaire. Or, ils ne l’ont pas fait », dénonce la patronne du groupe, Aurore Bergé.
Même son de cloche à droite, tant chez les Républicains qu’au Rassemblement national : « Au lieu de chercher le buzz avec une PPL qui n’a aucune chance d’être mise à l’ordre du jour, Iordanoff aurait mieux fait de voter notre motion référendaire ou notre motion de censure. L’efficacité aurait été immédiate », tacle la députée RN Edwige Diaz. Pour le député LR Aurélien Pradié, cette abrogation est un faux problème : « Ce n’est pas le 49-3 le problème. Le débat qui nous occupe aujourd’hui, ce n’est pas le 49-3, c’est le 47-1, le non-vote de l’Assemblée qui représente le peuple, le vote bloqué au Sénat, les non-réponses de l’exécutif lors des débats, le non-dialogue social et le mépris politique exprimé par le président », estime-t-il.
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : le patron de Renaissance Stéphane Séjourné n’est pas favorable au 49-3
Rassembler une « majorité ». C’est toujours l’ambition de Stéphane Séjourné pour faire adopter la réforme des retraites. Alors que le texte s’apprête à passer en commission mixte paritaire (CMP) après d’âpres débats dans les deux chambres du Parlement ainsi que plusieurs journées de mobilisation dans la rue, le patron de Renaissance n’est toujours pas de l’idée de passer en force sur ce texte. « Je ne suis pas favorable au 49-3 sur ce texte. Le vote est légitime pour ce texte car on peut avoir une majorité. Jusqu’au bout, nous devons rester dans cette optique », a assuré l’eurodéputé, auprès du JDD, ce 12 mars.
« Ce texte peut et doit avoir une majorité. En responsabilité, je demande aux Républicains de voter cette réforme, conformément à ce qu’ils portent depuis des années. Une partie du groupe LR a été constructive : le Gouvernement leur a concédé des avancées », a encore expliqué le patron du parti présidentiel, assurant que le président de LR, Éric Ciotti, « devra montrer qu’au sein de son groupe il est majoritaire ».
« Le rôle des parlementaires, c’est de débattre »
Dans l’entretien accordé au JDD, Stéphane Séjourné n’a également pas manqué de tacler la stratégie de l’opposition, que ce soit dans la chambre haute ou basse du Parlement. « À l’obstruction outrancière de La France insoumise à l’Assemblée nationale a succédé l’obstruction honteuse de la gauche au Sénat, qui a essayé d’empêcher le vote. C’est un aveu d’échec de la part des oppositions qui n’ont pas de contre-projet à proposer », a-t-il assuré.
« Le Gouvernement a tout fait pour qu’il y ait un vote au Sénat. Le rôle des parlementaires, c’est de débattre et de faire voter la loi. Ce n’est pas l’un ou l’autre », a encore martelé le patron du parti présidentiel. Selon lui, cette séquence difficile pour l’exécutif ne doit d’ailleurs pas avoir de conséquences sur le long terme. « L’épisode des retraites ne doit pas nous faire dévier de notre cap : nous voulons bâtir une France plus unie, plus indépendante, plus verte, dans une Europe plus forte », a-t-il conclu.
France24 - Monde
En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique"
Publié le : 14/03/2023 - 06:58
Aude MAZOUE
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Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rend cette semaine en Afrique, notamment en Éthiopie, où il devra souffler le chaud et le froid auprès du gouvernement dont il attend des actes concrets concernant le Tigré. Il se rendra ensuite au Niger pour discuter de la sécurité au Sahel. Deux visites aux enjeux très différents qui ont néanmoins un point commun : concurrencer la présence accrue de la Chine et de la Russie sur le continent.
L'Afrique est à l'agenda de la diplomatie américaine cette semaine. Antony Blinken se rend à partir du 14 mars en Éthiopie, puis du 16 au 17 mars au Niger. En quittant Washington, le secrétaire d'État américain a déclaré vouloir "discuter des priorités globales et régionales partagées" avec Addis-Abeba et Abuja. Deux pays, deux objectifs diplomatiques distincts mais une même volonté américaine : damer le pion aux puissances chinoise et russe qui ont investi le continent. Mais pas seulement.
Traveling to Ethiopia and Niger to discuss shared global and regional priorities. African nations are critical partners in food security, the climate crisis, global health, human rights, and peace. They deserve greater representation in global institutions. pic.twitter.com/oOH4VRCmYz
March 14, 2023En Éthiopie d'abord, il s'agit de "faire progresser la paix et promouvoir la justice transitionnelle dans le nord", peut-on lire dans un communiqué du département d'État. Le haut diplomate doit y rencontrer "des partenaires humanitaires et des acteurs de la société civile pour évoquer la fourniture d'aide humanitaire, la sécurité alimentaire et les droits humains", mentionne le document officiel.
NEWS: @SecBlinken will travel to Ethiopia & Niger March 14-17. On March 15, the Sec will visit Ethiopia where he will discuss implementation of the cessation of hostilities agreement to advance peace & promote transitional justice in northern Ethiopia. https://t.co/umuHJbvVB6
March 13, 2023Une dynamique de réengagement des Occidentaux
Derrière les formules diplomatiques, faut-il y voir le signe d'un réchauffement des relations entre Washington et Addis-Abeba ? Assurément, abondent des spécialistes de la région. "Depuis le début du conflit, les États-Unis ont fait pression pour mettre fin aux hostilités dans le Tigré et continuent d'être à la manœuvre dans ce dossier, relève Sabine Planel, chercheuse à l'Institut pour la recherche au développement (IRD). Cette visite, tout comme celle de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et de son homologue allemande mi-janvier, s'inscrit dans une dynamique de réengagement des Occidentaux auprès de l'Éthiopie."
Les relations entre Washington et Addis-Abeba se sont nettement refroidies après la décision d'Abiy Ahmed de lancer, en 2020, une offensive au Tigré qui a ravagé cette région septentrionale de l'Éthiopie. On estime que le conflit, jalonné d'exactions, a tué 600 000 personnes et contraint des milliers de personnes à l'exil, a déclaré mi-janvier l'envoyé de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo.
Sec Blinken: Your upcoming visit to Ethiopia should not aim:1 Creating wage between Eritrea & Ethiopia.2 Restoring TPLF back to its former self.3 Endorsing OLF's grip to power.None of the above bring peace to the region, nor align itself with US national interest.@SecBlinken pic.twitter.com/2G6E869AS1
March 12, 2023La realpolitik à l'œuvre
Néanmoins, cette visite ne scelle pas un retour à la normale dans les relations américano-éthiopiennes. "Il y a certes une volonté des États-Unis d'aller de l'avant, mais la diplomatie américaine attend des actes concrets du gouvernement éthiopien, comme l'accès humanitaire au Tigré et la reconstruction d'un ordre politique pacifié", estime Roland Marchal, chercheur au CNRS et fin connaisseur de la Corne de l'Afrique. "Il ne s'agit pas de donner au gouvernement éthiopien un blanc-seing, opine Sabine Planel. Les États-Unis comme l'Europe opèrent un retour timide qui reste très pragmatique : leur objectif commun est que le pays, exsangue sur le plan économique et social, ne s'effondre pas. Il ne doit pas tomber dans l'extrême pauvreté ni le terrorisme, comme son voisin somalien. En aucun cas, il ne s'agit d'un retour à la normale. Les capitales occidentales attendent des gages du gouvernement éthiopien, notamment sur la justice transitionnelle et l'accès humanitaire au Tigré. Or on en est à ce stade très loin."
>> Abiy Ahmed à Paris : la discrète mais pragmatique diplomatie française en Éthiopie
Signe de la réserve diplomatique américaine, il n'est pour l'heure pas prévu de rencontre avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Il faut dire que l'épineuse question de la relation diplomatique avec le belliqueux prix Nobel de la paix divise. "Les expatriés américains du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) font, depuis le début du conflit, pression sur le gouvernement américain pour que le dirigeant éthiopien soit traduit devant la justice et réponde de ses crimes de guerre et des accusations de génocide qui pèsent à son endroit", poursuit Roland Marchal. L'administration américaine s'est, elle, montrée plus prudente en se gardant de qualifier les éventuelles violations massives des droits de l'Homme du dirigeant."
Concurrencer la Chine, la Turquie et la Russie
Pour afficher toutefois sa détermination à soutenir économiquement l'Éthiopie, "il n'est pas exclu qu'Antony Blinken annonce la levée progressive ou totale de certaines sanctions économiques, comme la fin de l'exclusion de l'African Growth and Opportunity Act (Agoa), actée le 1er janvier 2022 par Washington", précise le sociologue. Ce programme, également connu sous le nom de Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, a pour but de faciliter et réguler les échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique. L'exclusion de l'Agoa avait porté un sérieux coup à l'économie éthiopienne.
Les États-Unis ne cachent pas leur volonté de maintenir leur présence géostratégique en Afrique pour concurrencer notamment la progression des intérêts de la Chine, de la Turquie et de la Russie en Éthiopie. À l'heure de la guerre en Ukraine, le rapprochement diplomatique opéré par Addis-Abeba et Moscou depuis quelques années ne sont pas du goût de Washington. "On peut imaginer que cette visite sera l'occasion pour les États-Unis de rappeler que si l'Éthiopie veut bénéficier de l'aide financière de l'Occident, il serait bon qu'elle soutienne ses intérêts et non ceux des Russes", considère Roland Marchal.
En résumé, Antony Blinken va devoir déployer en Éthiopie "une diplomatie schizophrénique", résume Sabine Planel. "Car il va d'un côté mettre la pression sur Addis-Abeba pour accélérer la mise en place des engagements pris par l'Éthiopie lors de l'accord de paix du 2 novembre à Pretoria, notamment sur la justice transitionnelle et l'aide humanitaire, tout assurant au pays son soutien économique et financier."
L'accord de paix suppose en effet que le gouvernement éthiopien doit mettre "en œuvre une politique nationale globale de justice transitionnelle visant à la responsabilisation, à l'établissement de la vérité, à la réparation des victimes, à la réconciliation et à l'apaisement, conformément à la Constitution de la FDRE [République démocratique fédérale d'Éthiopie].
L'allié nigérien
La seconde partie de ce déplacement conduira le diplomate américain au Niger. Il s'agit de la toute première visite d'un secrétaire d'État américain dans le pays. Au programme, des rencontres avec des jeunes affectés par les nombreux conflits dans la région. Ce voyage coïncide avec le Premier Sommet des Alumni du Young African Leader Initiative (Yali), un Programme de formation du Gouvernement Américain au profit des jeunes leader africain. Le sommet réunira à Niamey, du 15 au 16 mars, les Alumni des 25 pays africains couverts par le Centre Régional de Leadership de Dakar, un des 4 centres Yali du continent.
Le diplomate américain doit surtout s'entretenir avec le président Mohamed Bazoum et son ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, au sujet de la coopération sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Les enjeux de la visite de ce pays de l'Afrique de l'Ouest situé aux confins de l'Algérie, de la Libye et du Mali sont surtout d'ordre politique et sécuritaire.
"Le Niger, qui fait figure de bon élève grâce à la clarté diplomatique de son président Mohamed Bazoum, entretient des liens privilégiés avec ses voisins, affirme le professeur du CNRS Roland Marchal. Même s'il s'agit d'un pays pauvre, il dispose d'une aura auprès des autres capitales de la région. Maintenir de bonnes relations avec cet allié régional de poids présente un intérêt considérable dans la lutte contre le terrorisme mais aussi dans l'évolution des régimes de la région."
Le déplacement d'Antony Blinken au Niger intervient également au moment où la Russie développe, en pleine guerre contre l'Ukraine, sa présence au Sahel via le groupe de mercenaires russes Wagner. Il s'opère aussi dans un contexte où la présence militaire étrangère, notamment française, est de plus en plus contestée par les populations au Sahel. Les contingents français expulsés du Mali et du Burkina Faso se sont repliés sur le Niger avec l'accord du gouvernement. Mais le mécontentement populaire ne cesse de monter contre cette présence et des mouvements de la société civile ainsi que des syndicats demandent leur départ. Dans le même temps, des indices laissent penser que le Niger serait dans le viseur du groupe russe Wagner. Or, les États-Unis, qui sont un partenaire de premier plan et qui possèdent une base militaire à Agadez et une autre base tenue par la CIA à Dirkou, ne comptent pas laisser une once de terrain de plus aux Russes. D'ailleurs, après Antony Blinken, c'est le président Joe Biden lui-même qui doit se rendre dans l'année en Afrique pour maintenir la présence américaine sur le continent.
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Intérêts croisés
Abiy Ahmed à Paris : la discrète mais pragmatique diplomatie française en Éthiopie
DIPLOMATIE D'INFLUENCE
Pour Emmanuel Macron, un retour à la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique
Sécurité, crise alimentaire et libre-échange au programme du sommet annuel de l'UA
BBC
Silicon Valley Bank: Global bank stocks slump despite Biden reassurances
Bank shares in Asia and Europe have slumped, despite reassurances from the US president that America's financial system is safe following the collapse of two US lenders.
The falls come after authorities moved to protect customer deposits when the US-based Silicon Valley Bank (SVB) and Signature Bank collapsed.
Joe Biden promised to do "whatever is needed" to protect the banking system.
But investors fear other lenders may still be hit by the fallout.
On Tuesday, Japan's Topix Banks share index fell by more than 7%, putting it on course for its worst day in more than three years.
Shares of Mitsubishi UFJ Financial Group, the country's largest lender by assets, were down by 8.1% in mid-day Asian trading.
On Monday, Spain's Santander and Germany's Commerzbank saw their share prices dive by more than 10% at one point.
A string of smaller US banks suffered even worse losses than European counterparts, despite reassuring customers that they had more than enough liquidity to protect themselves from shocks.
The volatility has led to speculation that America's Federal Reserve will now pause its plans to keep raising interest rates, designed to tame inflation.
Mr Biden said that people and businesses that had deposited money with Silicon Valley Bank would be able to access all their cash from Monday, after the government stepped in to protect their deposits in full.
Many business customers had faced the prospect of not being able to pay staff and suppliers after their funds were frozen.
BBC North America Technology correspondent James Clayton spoke to people queuing up all day outside the SVB branch in Menlo Park, California, to access their funds.
As the bank was no longer offering wire transfers, they were taking out their money in cashier cheques.
Just spoke to another techie who walked out of here with a cashier’s cheque for “a few million” just casually in his pocket. Extraordinary day pic.twitter.com/xnNmXC2oNi
How did Silicon Valley Bank collapse?
Silicon Valley Bank - which specialised in lending to technology companies - was shut down by US regulators who seized its assets on Friday. It was the biggest failure of a US bank since the financial crisis in 2008.
It had been trying to raise money to plug a loss from the sale of assets affected by higher interest rates. Word of the troubles led customers to race to withdraw funds, leading to a cash crisis.
Authorities on Sunday also took over Signature Bank in New York, which had many clients involved in crypto and was seen as the institution most vulnerable to a similar bank run.
Mr Biden promised that covering the deposits would not cost taxpayers anything, and instead be funded by fees regulators charge to banks.
As part of efforts to restore confidence, US regulators also unveiled a new way for banks to borrow emergency funds in a crisis.
Yet there is concern that the failures, which came after the collapse of another US lender, Silvergate Bank, last week, are a sign of troubles at other firms.
Paul Ashworth of Capital Economics said the US authorities had "acted aggressively to prevent a contagion developing".
"But contagion has always been more about irrational fear, so we would stress that there is no guarantee this will work," he added.
Danni Hewson, head of financial analysis at the stockbrokers AJ Bell, said: "The first rush of relief has been replaced by niggling concerns that the era of high rates might be more difficult for some banks to stomach than had been previously thought.
"In the US, bank stocks slid despite Joe Biden's pledge that 'whatever is needed' will be carried out to prevent more dominos from tumbling."
Political fallout
The failure of SVB has re-ignited debates - similar to those seen following the 2008 financial crisis - about how much the government should do to regulate and protect banks.
The chair of the US Federal Reserve, Jerome Powell, says there will be a thorough and transparent review of the collapse.
Mr Biden called for tougher rules and emphasised that investors and bank leaders would not be spared.
"They knowingly took a risk... that's how capitalism works," he said.
Still, Republican Senator Tim Scott, seen as a potential presidential candidate in 2024, called the rescue "problematic".
"Building a culture of government intervention does nothing to stop future institutions from relying on the government to swoop in after taking excessive risks," he said.
Once again people are worried about banks. Once again there is intense debate about bailouts. But this isn't 2008.
Following the global financial crisis, the focus was on reforming banks considered "too big to fail". Today's problems are centred around medium- and smaller-sized banks.
Both of the banks that collapsed - Silicon Valley Bank and Signature Bank - had the same thing in common: their business models were too concentrated in one sector and they were over exposed to assets whose values came under pressure from rising interest rates.
The criticism is that they should have foreseen this and they didn't. US Federal Reserve chair Jerome Powell has gone to great lengths to signal the Fed's intention to raise interest rates.
Since most banks are well diversified and have plenty of cash on hand, the assumption is that the risk to the rest of the banking sector is low. That won't stop regulators looking into what went wrong and what rules need to change.
And the pressure on small- and medium-sized banks hasn't gone away. What happens to the US economy and the fight against inflation also remains to be seen.
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US bank taken over in biggest failure since 2008
Financial shares hit by Silicon Valley Bank slump
Rising interest rates will uncover more ticking bombs
France24 - World
No, these videos do not prove the Ukrainian army is using chemical weapons
Issued on: 07/03/2023 - 23:25Modified: 07/03/2023 - 23:26
Emerald MAXWELL
Videos purporting to show the Ukrainian army making or using chemical weapons keep surfacing on pro-Russian accounts. We debunk two of them in this edition of Truth or Fake.
Click here for a deeper dive into the subject looking at more videos (in French) by FRANCE 24's Observers.
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AS IT HAPPENED
Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns
WAR IN UKRAINE
Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv
AS IT HAPPENED
🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says
Valeurs Actuelles
Michel Fournier, président des maires ruraux: “La méthanisation détourne l’utilisation de la terre”
Valeurs actuelles. Qu’est ce qui vous dérange dans la méthanisation ?
Michel Fournier. La méthanisation ne me dérange pas en soi, ce qui me dérange ce sont certaines pratiques qui se font autour. Pour faire fonctionner ces usines de méthanisation, nous assistons à un excès d’apport de matières vertes alors que ces unités devaient essentiellement se nourrir à partir des résidus de type fumier ou d’effluents d’élevages. Cet apport végétal vient souvent du maïs, qui n’est cultivé que pour remplir ces usines. D’un bien fondé à produire de l’énergie verte, nous arrivons à une déviance. Car ce maïs, on va le chercher de plus en plus loin, avec des engins très puissants de gros tonnages. Les chemins ruraux en pâtissent, la sécurité sur la route est même impactée, car les véhicules ont tendance à rouler à trop grande vitesse. Ça devient un réel souci en milieu rural.
Pourquoi un tel engouement vers cette nouvelle forme d’énergie dans le monde rural ?
La raison de tout ça, c’est un aspect financier. Un hectare de maïs cultivé pour la méthanisation va avoir une valeur bien supérieure que s’il était utilisé pour l’alimentation du bétail par exemple. Ce maïs qui va directement dans la méthanisation va rapporter jusqu’à trois fois plus que s’il était utilisé pour autre chose.
Cette nouvelle forme de culture pose-t-elle un problème ?
Cela ne me semble pas cohérent que la terre, qui est faite pour nourrir une population, soit détournée ainsi, à une époque où nous manquons de productions dans beaucoup de domaines, que ce soit dans les fruits et les légumes par exemple. Nous sommes déficitaires en matière de production alimentaire, ce qui est incroyable dans un pays comme la France et ce détournement de l’utilisation de la terre entraîne des interrogations chez les producteurs.
Peut-on parler d’une réelle explosion des usines de méthanisation en monde rural ?
Les usines se multiplient sans aucune concertation, ni organisation. Un groupe d’exploitants peut facilement mettre en place une méthanisation. Il peut même y avoir deux unités l’une à côté de l’autre. Nous assistons effectivement à une forme d’explosion et cela gêne les élus. Ces unités utilisent des surfaces qui ne sont pas sujettes à une imposition quelconque. A titre de comparaison, une même surface occupée par une importation industrielle ou commerciale classique va payer une taxe foncière, alors qu’une occupation dédiée à la méthanisation ne payera rien. C’est complètement inégal. Je constate également que les communes sont soumises à des restrictions de bâti, mais étrangement pas pour ce genre d’infrastructures liées à la méthanisation. Certes, les investissements sont lourds pour ces installations, mais quand on voit le nombre de réalisations qui existent, on se doute que le retour sur investissement est bien réel. Les petites unités sont subitement devenues très grosses alors que la potentialité n’a pas augmenté localement. Et ça va malheureusement continuer. Ça veut dire que ce n’est plus une affaire de traitement de déchets, mais bien une affaire financière.
Que peut faire le maire ?
Le maire n’a aucun pouvoir là-dessus. Les exploitants sont bien structurés, ce sont des indépendants qui s’installent comme ils le souhaitent. Ce qui dérange les maires ruraux c’est qu’il va y avoir beaucoup d’exploitations agricoles traditionnelles qui vont s’arrêter par manque de recettes. Une spéculation de cette terre disponible va se faire au profit de la rentabilité qui s’orientera vers de la méthanisation. Je connais beaucoup de maires qui s’interrogent sur cette réalité. Nous ne sommes pas contre la méthanisation, mais sur un équilibre. Or, on part sur des installations qui entraînent déjà des déséquilibres économiques mais aussi écologiques car le résidu des usines, le digestat, commence à inquiéter les agriculteurs en raison du nitrate qui appauvrit les sols.
Jusqu’à quel point le monde rural peut-il être impacté ?
La modification des cultures existe déjà. On voit les surfaces de mono-culture exploser dans les campagnes pour cultiver uniquement du végétal pourtant très consommateur en eau. Alors qu’on nous parle régulièrement de faire des économies en eau, je trouve que nous sommes dans la contradiction la plus totale. Quand je repense à l’été très chaud que nous avons eu et les prochains qui vont arriver, je me dis que le monde agricole est très concerné par le réchauffement climatique. Si tout est sec pour nourrir les bêtes avec du foin parce que tout est brûlé et qu’à côté se développe de la culture pour nourrir de la méthanisation, on peut à terme arriver à un risque de conflits intra-professionnels. Et nous risquons d’arriver à cette impasse pour de l’argent gagné trop facilement.
Avez-vous évoqué vos craintes au gouvernement ?
Les ministères intéressés semblent découvrir la situation et évoquent la surprise alors qu’ils sont concernés en premier lieu. C’est étonnant. Pour l’instant, ils s’interrogent…
Comment sortir de cette situation ?
Le prix du lait qui permet de faire vivre un agriculteur est trop peu valorisé, alors que le prix de l’électricité est très valorisé, en particulier pour de l’énergie renouvelable. Il n’y a pas 50 solutions, il faut faire en sorte qu’il n’y ait pas de concurrence disproportionnée entre le fait de produire de l’alimentation ou de l’énergie. L’énergie dite verte est aujourd’hui super subventionnée, comme ne l’est pas la production agricole classique et ça joue sur le prix du lait ou de la viande par exemple.
Que préconisez vous ?
Il faudrait mieux rémunérer les produits agricoles pour l’alimentation en France, mais on ne fait pas ce choix car nous préférons subventionner de l’énergie verte. L’Etat a sa part de responsabilité, tout comme le consommateur qui cherche trop souvent le produit le moins cher, sans tenir compte de la provenance des produits. Toutes les publicités de la distribution clament « le moins cher », or il faudrait « le juste prix » ! Nous sommes dans le moins-disant dans la production alimentaire alors qu’il faut le mieux-disant.
Pourquoi les médias traitent- ils assez peu de cette dérive de la méthanisation ?
Ce n’est pas connu du grand public en effet, et je pense que malheureusement beaucoup de monde s’en désintéresse… Pour un aéroport, on trouve des révolutionnaires de tout ordre réagir ou des zadistes faire des kilomètres, mais pour ce problème là qui n’est jamais repris par les médias, je n’entends pas grand monde. C’est pour cela que j’ai aussi envie de dénoncer ces abus. Il est grand temps de les révéler.
France24 - Monde
En Guinée, le dialogue entre les militaires et les partis ne débouche sur aucun accord
Publié le : 13/03/2023 - 23:04Modifié le : 13/03/2023 - 23:06
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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En Guinée le dialogue entre les militaires au pouvoir et les plus grands partis politiques est toujours au point mort. La rencontre très attendue ce lundi entre le gouvernement et les formations politiques n’a abouti sur aucun accord. Les explications avec Malick Diakité, notre correspondant à Conakry.
Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des négociations pour mettre fin aux violences qui ensanglantent de plus en plus l'est de la République démocratique du Congo, en terminant une visite de trois jours dans le pays. L'est de la RDC, frontalier notamment du Rwanda, est en proie à une flambée de violence depuis que la milice du M23 a repris les armes fin 2021, et s'est emparée de pans entiers du territoire.
Des juges de l'ONU ont suspendu vendredi le procès de Félicien Kabuga, financier présumé du génocide au Rwanda en 1994, arrêté en France en mai 2020 après 22 ans de cavale. Selon des experts médicaux l’accusé n’est plus en état d’assister au procès et serait même atteint de démence. Le tribunal se donne jusqu’à fin mars pour décider si Kabuga doit rester sur le banc. La suspension du procès a déclenché de vives réactions à Kigali, la capitale rwandaise, où les survivants attendent un verdict. Clément Di Roma est sur place.
En Guinée le dialogue entre les militaires au pouvoir et les plus grands partis politiques est toujours au point mort. La rencontre très attendue ce lundi entre le gouvernement et les formations politiques n’a abouti sur aucun accord. Des explications avec Malick Diakité notre correspondant à Conakry.
Le parlement tunisien a élu son président, il s'agit de Brahim Bouderbala. Il a été élu au second tour le jour de l'inauguration du nouveau parlement, un parlement aux prérogatives très limitées comme nous l'explique notre correspondante à Tunis Lilia Blaise.
Les sénatoriales ont eu lieu au Cameroun. Le parti du président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans, devrait remporter largement les élections qui ont eu lieu dimanche. Les conseillers régionaux et municipaux se sont rendus aux urnes pour élire 70 sénateurs, le président de la république nommera de son côté les 30 autres. Il s'agit du dernier scrutin avant l’élection présidentielle de 2025. La correspondance a Yaoundé Marcel Amoko.
Le bilan s'alourdit au Gabon après le naufrage d'un petit ferry jeudi dernier. Au moins 6 personnes sont mortes et 31 sont toujours portées disparues. Les recherches se poursuivent.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Targeting employees with less tenure and seniority makes workers of colour statistically more likely to be let go, particularly in companies who homed in on diversity-focused hiring only in recent years
Underrepresentation, fewer pathways to success and a lack of institutional support: these are some of the setbacks people of colour have experienced, and continue to experience, in nearly all industries. It’s only within the past few years that many workplaces, including large tech firms, have opened up about the lack of diversity in their workforces, following decades of non-diverse hiring practices.
Most recently, companies have invested billions in diversity and inclusion initiatives to improve these long-standing inequities and increase representation of marginalised workers. Data shows the most significant of these investments, particularly in tech, came in the wake of 2020’s Black Lives Matter movement. In many cases, these initiatives showed promising results; for example, before Elon Musk’s takeover of Twitter in late 2022, the company received positive press for hiring more black employees: in US locations, the numbers went from 6.9% to 9.4%. The same year, the US-based telecommunications conglomerate Cisco documented a 120% increase in black vice presidents, beating diversity targets they’d originally set for 2023.
However, these diversity efforts – along with workplace representation for people of colour overall – may be stalling out amid global layoffs.
An analysis of publicly available data for 2022 conducted by workforce-intelligence firm Revelio Labs shows that black and Latino workers represented 7.42% and 11.49% respectively of the tech layoffs in 2022, even though they make up only 6.05% and 9.96% of the industry, respectively. In May 2022, Netflix laid off 150 workers, 26.6% of whom were identified by Protocol as workers from underrepresented backgrounds.
While these numbers are useful for tracking the impact of layoffs on diversity in some companies, there is not enough publically available data to confirm employees of colour have been laid off in higher numbers than their white counterparts, overall. However, hiring patterns and layoff policies, as well as data on diminishing budgets for diversity, equity and inclusion (DEI) resources, show many marginalised workers are struggling in the wake of corporate cuts.
Last in, first out
Several companies have adopted layoff policies that use position and tenure as deciding factors for cost-cutting. Many of these policies were adopted in the wake of a series of high-profile lawsuits around gender and racial discrimination filed against companies including Google, Uber and Riot Games in 2018.
The stated goal of these layoff policies is neutrality, but targeting employees with less tenure and seniority makes workers of colour statistically more likely to be let go, particularly in companies who homed in on diversity-focused hiring only in recent years. In a ‘last in, first out’ layoff policy, these jobs are more likely to be cut.
According to a 2016 study by Alexandra Kalev, an associate professor of sociology and anthropology at Tel Aviv University, this layoffs approach negatively impacts underrepresented workers. And while some data has shown that workers of colour have made strides towards representation in the C-suite, many of them are recent hires, and therefore are vulnerable targets of tenure-based layoffs.
“Companies are still making those decisions, and reflexively saying [the] last people in should be the first people out,” notes Corey Jones, co-founder and chief creative officer at PrismWork, a consultancy focused on cultural transformation in the workplace.
Jones recently co-authored a Harvard Business Review article with his PrismWork colleagues Daina Middleton and Rebecca Weaver, in which they made the case that savvy companies should “embed DEI efforts into every state of the employee lifecycle – including separations”. If a company is genuinely committed to inclusion, argue the authors, layoffs should not disproportionately affect marginalized employees, intentionally or not.
For workers of colour, the challenges presented by layoffs are twofold. Having overcome an inital higher barrier for entry than their white counterparts, finding a new position after a layoff – particularly in a STEM careers – can prove difficult. And when workers of color are let go and unable to secure new jobs in their chosen fields, it damages a burgeoning network of professionals who provide mentorship and connections to these job seekers.
A 2023 study on the State of Inequity in the workforce from US-based diversity-advancement organisation Hue found that one in two workers of colour reported that they do not have the professional connections to get the job they want. For workers of colour, “it will take longer to recover as the economy starts to stabilize”, says Fahad Khawaja, Hue’s founder and CEO. ”As jobs start to become available again, you are now coming from a position of disadvantage, which will only make it harder to come back up at level footing with others.”
All of these factors can compound to create a great deal of layoff anxiety for workers of colour, who feel particularly vulnerable in a downsizing labour market. “Nearly 30% [of black, indigenous, people of colour] are concerned that they will be laid off or fired in the next month,” says Khawaja. “And it goes higher as you look at additional intersections. For Latinos or Latinas it's 35%, similarly, for Asians, it’s 35%. But if you look at LGBTQ+ people of colour, it’s nearly 40%.”
Networking is important for workers of colour, but these connections can be diminished in a layoffs economy (Credit: Getty Images)
‘Occupational segregation’
Another major issue for workers of colour facing layoffs is the dismantling of diversity, equity and inclusion initiatives. For example, Lyft, which cut 13% of its workforce in Q4 2022, also eliminated its diversity and inclusion teams. An analysis by Revelio Labs revealed that companies cut DEI positions “at a faster pace than non-DEI roles, beginning in 2021 and continuing to accelerate during layoffs in 2022” .
Middelton, chief strategy officer at PrismWork, notes that companies have stepped away from the diversity commitments made in 2020. “There was a real focus on DE&I initially, then all of a sudden post layoffs its ‘we’re past that, no more DE&I, not important anymore, not a priority’,” says Middleton.
In many cases, experts say these programmes are being reduced because companies commonly cut positions that aren’t considered ‘revenue-generating’. An analysis by jobs site ZipRecruiter showed recruiters, HR, marketing and sales professionals were disproportionately affected by workforce reductions. Often referred to as ‘occupational segregation’, these roles are often staffed by underrepresented workers, says Ruchika Tulshyan, the author of Inclusion on Purpose. And emerging data shows that the diversity officers who remain employed are mostly white.
These factors can result in negative morale among remaining employees. “It harms a sense of belonging, might cause your remaining staff to wonder if they are aligned with the company's values and might also appear to be arbitrary and not fair,” says Tanya Tarr, behavioural scientist and president of Cultivated Insights, an executive learning and development company.
There was a real focus on DE&I initially, then all of a sudden post layoffs its ‘we’re past that, no more DE&I, not important anymore, not a priority’ – Daina Middleton
And amid the budget cuts, Middleton worries about the long-term viability of diversity and inclusion efforts. “If DE&I experts have been disinvited to the table or disempowered, no-one owns the roll up of [those programs], and execution is often left to individuals’ managers,” she says.
‘A real storm’
Although the current layoffs situation is particularly problematic for workers of colour, experts say there are larger implications that affect everyone.
“The research is very clear: increased diversity in staff leads to increased innovation, resiliency and profitability,” says Tarr. Indeed, companies in the top 25% for racial and gender diversity are more likely to have stronger financial returns, according to a 2020 report by McKinsey & Company. And in a study on group performance, UK-based work-intelligence firm Cloverpop found that diverse teams outperform individuals about 87% of the time in business decision-making. Considering employee retention, research shows that employees in diverse and inclusive companies are 5.4 times as likely to stay for a longer tenure.
“Companies might think cutting DEI staff or initiatives helps the short-term bottom line, they're actually cutting themselves off from the human assets that would be a stabilizing revenue source,” says Tarr.
As research continues to corroborate the positive impacts of diverse workforces on organizational success, some executives have expressed concerns over going back to homogenous workforces that exhibit a lack of trust and innovation.
As mass layoffs continue, many workers of colour may continue to see their progress impeded – especially as mass cuts aren’t showing signs of slowing. ”In many ways,” says Tulshyan, “it feels like a real storm is approaching.”
L'Humanité
Derrière les « fraudes à la Sécu »
ChroniqueChristophe PrudhommeComme toujours, la bourgeoisie, relayée par les médias qu’elle contrôle, désigne toujours les pauvres comme les responsables de tous les maux. Ainsi, sur la Sécurité sociale, nous sommes régulièrement abreuvés de reportages sur des abus individuels, certes réels, mais anecdotiques face à la réalité des chiffres. Désigner des boucs émissaires permet de cacher les véritables profiteurs de ce système, qui sont protégés par le gouvernement. Le bilan pour 2022 présenté par l’assurance-maladie est sans appel. Sur 315 millions d’euros de fraudes détectées en 2022, 75 % proviennent des professionnels de santé et seulement 25 % des assurés. Pour ces derniers, il s’agit principalement d’indemnités journalières ou encore de la CMU, soit en général de petites sommes, pour des personnes souvent à faibles revenus.
Ces fonds américains qui veulent faire main basse sur les cliniques françaisesEn revanche, du côté des professionnels, les montants explosent ces dernières années. Chaque profession a son lot d’individus malhonnêtes. Mais la grande nouveauté est l’apparition d’investisseurs qui ont flairé la bonne affaire en développant de pseudo-centres de santé ophtalmo, dentaire, ou encore des « consultations non programmées », qui facturent des actes inutiles ou non réalisés. Plus grave, certaines de ces structures ont été récemment fermées par les autorités sanitaires pour avoir mutilé des patients, tout en les endettant. Ces dérives étaient prévisibles et les feux verts donnés à ces centres par les ARS constituent un véritable scandale.
Laisser des investisseurs entrer dans ce qu’ils considèrent comme un marché très lucratif devait déboucher sur ces dérives, car leur objectif restera toujours de maximiser le retour sur investissement, c’est-à-dire leurs profits. Le scandale d’Orpea n’a pas servi de leçon et les libéraux au pouvoir accélèrent leur entreprise de prédation dans le champ de la santé et sur la Sécurité sociale. Il s’agit là d’un des éléments de la stratégie d’ouverture accélérée au marché de notre système de santé, auquel s’ajoutent l’organisation de la pénurie de médecins, le refus de réguler leur installation, la fermeture massive des hôpitaux de proximité, la généralisation des dépassements d’honoraires chez les spécialistes, le développement des Ehpad et des cliniques privées à but lucratif, etc.
Il faut comprendre que tout ceci a été théorisé et organisé par les libéraux depuis les années 1980 avec Thatcher, Reagan ou les tenants du « tournant de la rigueur » en France sous Mitterrand. L’attaque contre notre système de retraite participe de la même logique. C’est pourquoi il est urgent de dire stop en continuant à se mobiliser pour nos retraites, mais plus largement pour défendre notre système de santé et de protection sociale.
Santésécurité socialefraude socialeLe billet du Dr Christophe Prudhomme France24 - Monde
Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux
Publié le : 14/03/2023 - 10:37
Christophe DANSETTE
Le président de la Réserve fédérale américaine a demandé un rapport d'enquête sur les raisons qui ont conduit à la faillite de la banque SVB et de deux autres établissements aux États-Unis. La brutale hausse des taux directeurs de la Fed pourrait être l'une des causes. De quoi remettre en question la politique monétaire actuelle. La Fed doit décider si elle réhausse à nouveau ses taux la semaine prochaine. Mais ces faillites rebattent les cartes, avec le risque que l'inflation demeure forte.
débâcle bancaire
Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux
Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
Les autorités américaines mettent la Silicon Valley Bank aux enchères
BBC
Beneath the supersized action, the character hasn’t deepened over time
With the first John Wick (2014), Keanu Reeves and director Chad Stahelski established a franchise that soars above most action films. Merging an artful aesthetic with brilliantly choreographed and shot fight scenes, it set a standard matched in its three sequels, including the latest, John Wick: Chapter 4. Knives, guns, swords and martial arts come into play, often in lovely, red-tinged light to the sound of glass shattering all around. The violence is just cartoonish enough not to be truly disturbing, at least most of the time.
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There is another reason the films are so entertaining and successful, though (with the franchise earning more than $500 million dollars so far). Perversely, we love John Wick himself. That lethal, bereaved assassin is a good bad guy for our times, the natural extension of Tony Soprano, Walter White and all the other heroic antiheroes the culture has embraced. A hit-man who tried to escape the criminal life, Wick returns with fury and vengeance after his wife dies and thugs kill the dog she left him. He only murders villains and is driven by humanising grief. Reeves' action moves and his sincerity, even when Wick is at his most stern, perfectly capture the blend of emotion and kinetic energy that define the films.
The twist in Chapter 4 is that John Wick goes full James Bond, globe-trotting and shooting his way through glamorous cities, with action that is even more spectacularly staged. Running at 2 hours and 49 minutes, it is bigger than the previous films in every way – not better or worse, just more.
The plot picks up where the last film left off. The High Table, the organisation that controls crime around the world, has a multi-million-dollar contract out on Wick, who killed a High Table member. In more familiar Mafia terms, it's as if he murdered a made man. And he violated another rule by doing it on the grounds of a Continental hotel, the supposed safe spaces for assassins around the world. Like Michael Corleone in The Godfather Part III, Wick keeps getting pulled back in. Now, to try to free himself once more, he must grapple with a new villain, the Marquis de Gramont (Bill Skarsgård), who in his first scene commits a murder so arbitrary and upsetting that he instantly becomes one of the franchise's most despicable figures.
As Wick fights his way along, he meets colourful allies and enemies. Donnie Yen (the Ip Man films) plays a blind assassin. Ian McShane returns as Winston, the ever-logical and calm manager of the New York Continental, the only person able to ask John, "Have you learned nothing?" As always, McShane's urbane, dry delivery makes the films even more engaging.
In Osaka, the big action scenes take place with arrows as well as swords, amid glass display cases holding samurai costumes, a classic Wick setting. In Berlin, Wick battles Killa (Scott Adkins), a corpulent, gold-toothed villain who, oddly for a Wick film, seems like a misconceived reject from Goldfinger. But in the extravagant fight scene, Wick chases him through a dance club, where waterfalls line the walls and techno music drowns out the sounds of gunshots and axes to the head. Throughout, Wick is trailed by The Tracker (Shamier Anderson), a bounty hunter with a very well-trained killer dog (in fact five incredible stunt dogs).
Director: Chad Stahelski
Cast: Keanu Reeves, Donnie Yen, Bill Skarsgård
Run-time: 2hr 49m
Release date: 24 March in the US and UK
And in Paris, Wick has a meeting with the Marquis, the Eiffel Tower providing a picturesque backdrop. A big, climactic scene is set on the steps and in the shadow of Sacré-Coeur. The backdrops make the criminal underworld look like the subject of a glossy fashion-magazine photo shoot. There is nothing wrong with that, but it is a sign of a slender plot engineered to suit the settings.
The film echoes a central question from all the Wick films, though: is he a natural-born murderer? Or a good man underneath it all? "This is who you are," the Marquis tells him. "A killer." The question is pointedly unresolved here. Beneath the supersized action, the character hasn’t deepened over time. For an action series, that isn't a flaw, but it is a missed opportunity.
The franchise is already growing in new directions. The Continental, a three-episode spin-off series coming this year on Peacock, is set in the 1970s and tells the origin story of Winston and his hotel. Production has finished on Ballerina, set between Wick 3 and 4, starring Ana de Armas as a dancing assassin. We don't know if she kills en pointe, but we do know Reeves is in the film. Apparently, as long as the franchise keeps making money, one way or another John Wick will never die.
★★★★☆
John Wick: Chapter 4 is released on 24 March.
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L'Humanité
Trois ans de Covid, une histoire sans fin ?
ActuLe 11 mars 2020, face à la propagation du Sars-Cov-2, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait l’état de pandémie. Trois ans plus tard, celle-ci n’est pas terminée. Pourra-t-on un jour éradiquer cette maladie ? D’autres virus respiratoires vont-ils émerger ? Réponses.
Alexandra ChaignonEn un peu plus de trois ans, le Covid a fait au moins 6,8 millions de morts à l’échelle mondiale, selon un bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un chiffre très en deçà de la réalité, de l’aveu même de l’Organisation, qui maintient son niveau d’alerte maximal.
La pandémie n’est pas terminée
Malgré la vaccination et l’immunité acquise par les vagues précédentes (90 % de la population mondiale présentent une forme d’immunité), le virus circule toujours, probablement à un niveau sous-estimé.
Et il continue d’affecter la vie des personnes les plus vulnérables. « Le Covid continue de présenter un risque élevé pour la santé humaine et le risque de transmission du virus reste élevé à l’échelle mondiale. (…) Le virus conserve la capacité de donner forme à de nouveaux variants aux caractéristiques imprévisibles », relevait, le 30 janvier, l’OMS.
Covid : l’isolement, c’est fini... quoi qu'il en coûte pour les personnes immunodépriméesCe que les experts anticipent, cependant, c’est une transformation progressive de la pandémie en virus endémique, continuant de circuler et provoquant des résurgences régulières de la maladie, comme c’est le cas de la grippe saisonnière aujourd’hui.
Pourra-t-on un jour éradiquer cette maladie ?
« Pour éradiquer un virus, il faut que la maladie soit cliniquement visible, qu’il n’y ait pas de réservoir animal, et disposer d’un vaccin très efficace, qui protège à vie. Le Covid coche toutes les mauvaises cases », expliquait Philippe Sansonetti, microbiologiste, lors d’un colloque de l’Institut Pasteur organisé en décembre 2022.
Pandémie : « Nous jouons à la roulette avec le vivant »Une part des porteurs du Covid sont en effet asymptomatiques, ce qui nuit aux mesures d’isolement. Et le virus se transmettant aux animaux, il pourrait continuer à circuler chez eux et réinfecter l’humain. Enfin, les vaccins protègent bien contre les formes graves de la maladie, mais peu contre les réinfections et des rappels restent nécessaires.
Pour Étienne Simon-Lorière, directeur de l’unité génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur, interrogé lors de ce même colloque, « on laisse aujourd’hui beaucoup trop circuler le virus : à chaque fois qu’il infecte une personne, des mutations peuvent apparaître et sont susceptibles de le faire évoluer vers des formes plus ou moins sévères. On n’a aucune raison de penser qu’il va devenir plus sympathique ».
D’autres virus vont-ils émerger ?
Non seulement il est difficile de fixer précisément la fin d’une pandémie, mais d’autres épidémies émergeront inévitablement. Depuis l’apparition du Sras, du Mers et du Sars-COV-2, « on a retrouvé une bonne dizaine de coronavirus chez des chauves-souris, qui pourraient potentiellement infecter l’homme », a relevé Arnaud Fontanet, spécialiste des maladies émergentes à l’Institut Pasteur.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Environ 60 à 70 % des maladies émergentes sont d’origine zoonotique : elles se transmettent naturellement des animaux à l’homme et vice versa. Les changements opérés par l’homme sur les habitats naturels augmentent les risques de rencontre entre des animaux vecteurs, des réservoirs d’agents infectieux et l’homme. Sans compter les facteurs sociaux, dont l’explosion des échanges internationaux, qui créent des conditions parfaites à l’expansion mondiale d’un phénomène local.
« La biodiversité nous protège des pandémies »Pour s’y préparer, il est nécessaire de réfléchir aux facteurs qui favorisent ces émergences, en interrogeant les interactions de l’homme avec les écosystèmes. C’est ce que préconise le concept One Health (une seule santé), qui promeut une approche globale des enjeux sanitaires avec des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l’environnement.
La science et la conscience, avec l’Humanité
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Coronavirus covid-19pandémies France24 - Monde
Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux
Publié le : 13/03/2023 - 16:59
Sébastian SEIBT
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La chute ultra-rapide de la Silicon Valley Bank, vendredi, et la réaction tout aussi rapide des autorités pour limiter la casse ce week-end montre à quel point la vitesse d'échange et de transmission des informations a modifié le monde bancaire, notamment dans la Tech. Éclairage sur une crise virale, aux racines plus profondes que quelques tweets, mais qui s’est propagée à la vitesse du clic.
"Pour les start-up, tous les chemins mènent à la Silicon Valley Bank", assurait un entrepreneur américain au Wall Street Journal. Depuis vendredi 10 mars et le retentissant effondrement de cette banque californienne, les chemins semblent dorénavant mener droit dans le mur. De quoi jeter une ombre des plus menaçantes sur le poumon américain de la nouvelle économie.
Mais les autorités de régulation - la Réserve fédérale, le département du Trésor et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC) - ont décidé de voler au secours des déposants. Ils ont annoncé, dimanche 12 mars, une garantie fédérale pour les quelque 175 milliards de dollars gardés dans les coffres de la Silicon Valley Bank pour le compte de milliers de start-up et d’investisseurs.
Un tweet et ça repart
À peine cette annonce faite, pour le plus grand soulagement du petit monde de la high-tech américaine, qu’une autre banque de la Silicon Valley, la Signature Bank, mettait à son tour la clef sous la porte. Nouvelle angoisse parmi les investisseurs et les chefs d’entreprise et… nouvelle réaction des autorités qui, le même jour, ont étendu leur garantie aux comptes bancaires de la Signature Bank.
En 48 heures, la finance américaine a connu une succession de retournements de situation sans précédent. Un TGV émotionnel pour banquiers et boursicoteurs qui rappellent les heures les plus sombres du début de la crise de 2008.
Mais à un rythme encore plus effréné. La réaction éclair des régulateurs semblent pour l’instant avoir réussi à limiter l’onde de choc économique, mais toute la séquence entrera dans les annales comme “le premier bank run [panique boursière] de l’ère des réseaux sociaux”, ont affirmé plusieurs médias à l’instar du site Fortune.
Pour certains observateurs, cette débâcle bancaire aurait été en partie déclenchée par un tweet mis en ligne le 23 février. “C’est fou de se dire que toute cette histoire est potentiellement due au tweet de Byrne Hobart au sujet de sa newsletter”, a affirmé Evan Amstrong, un rédacteur pour le site économique Napkin Math.
Byrne Hobart, un blogueur très influent dans la Silicon Valley et dont la newsletter est suivie par la plupart des investisseurs de la Tech, avait affirmé, fin février, que la Silicon Valley Bank avait été “techniquement insolvable au dernier trimestre”.
Ce qui se serait produit, d’après les tenants de la théorie du tweet fatidique d’un oiseau de malheur, est qu’à partir de ce message “tout le microcosme de la Silicon Valley a commencé à regarder de très très près les actualités autour de cette banque”, souligne Fortune.
Lorsque la SVB a dévoilé, mercredi 8 mars, avoir perdu deux milliards de dollars et qu’elle cherchait à lever des fonds pour renforcer sa santé financière, des investisseurs à l’affût ont commencé à voir rouge. “Des grands noms du secteur comme Sam Altman [président de Y Combinator, le plus important incubateur de start-up aux États-Unis, NDLR] et Peter Thiel ont tiré la sonnette d’alarme”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.
Tout n’est pas de la faute des réseaux sociaux
Viralité des réseaux sociaux oblige, cette mise en garde s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre sur Twitter et d’autres services similaires. En entreprise, les appels à retirer les fonds de la SVB “se sont multipliés sur Slack [service de messagerie interne] rapporte le Wall Street Journal. J’ai toujours dit que Slack était dangereux et incontrôlable, et maintenant ont voit le résultat : cette messagerie a contribué à l’effondrement d’une grande banque !”, affirme Kevin Drum, un journaliste réputé pour son blog à l’intersection entre politique et économie.
“Il ne fait nul doute que les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont été un formidable accélérateur de la crise à la SVB”, reconnaît Alexandre Baradez. Pas seulement pour nourrir la panique à la vitesse du tweet.
La technologie a aussi rendu la course aux retraits bancaires beaucoup plus rapide. La décision de fermer son compte peut se faire depuis une application ou grâce à un mail en quelques heures. C’est d’autant plus vrai avec une banque comme la SVB, dont la plupart des clients sont ultra-connectés, rappelle le New York Times.
Rien à voir avec l’époque de “la crise des subprimes en 2008, quand les bank runs étaient d’une autre nature : les gens se déplaçaient aux guichets et le tout pouvait prendre plusieurs jours, laissant aux autorités un peu de temps pour réagir”, rappelle Alexandre Baradez.
Mais pour lui, il ne faut pas non plus tout mettre sur le dos des réseaux sociaux. “Le sort de SVB était scellé de toute façon. La valeur de cette banque avait déjà beaucoup baissé l’an dernier. Les réseaux sociaux ont simplement permis de planter le dernier clou dans le cercueil”, soutient Alexandre Baradez.
Les problèmes de la Silicon Valley Bank tiennent moins à la panique des clients qu’à “une mauvaise gestion du risque, avec trop d’argent placé dans des actifs dont la valeur a baissé ces derniers mois”, souligne-t-il.
Risque de contagion maîtrisé ?
La déroute de la SVB illustre la face obscure de la force des réseaux sociaux pour les marchés financiers. Depuis 2020, “ils avaient contribué à l’exubérance des Bourses et notamment de certains modes", rappelle Alexandre Baradez. Ces réseaux avaient notamment amplifié le soutien à des sociétés cotées de seconde ou troisième zone, telle que GameStop. Maintenant que la situation boursière se tend, ils jouent le même rôle amplificateur.
Reste à savoir si l’action des autorités va réussir à tuer dans l’œuf ce début de crise bancaire. Le président américain, Joe Biden, s’est voulu optimiste, lundi, en assurant que le système bancaire américain dans son ensemble “était solide” et que le risque de contagion était contrôlé.
En effet, la débâcle express de la Silicon Valley Bank a démontré la nécessité pour les autorités de réagir bien plus vite aux débuts de paniques boursières à l’ère des réseaux sociaux. “Et on peut dire que, cette fois-ci, les régulateurs ont au moins démontré qu’ils avaient conscience de cette vitesse de propagation”, note l’analyste financier.
Mais l’ouverture de la Bourse américaine, lundi, suggère que cette réponse rapide n’aura pas suffi pour tout le monde. Plusieurs autres banques régionales américaines ont connu un début de séance catastrophique avec des chutes en Bourse qui ont dépassé plus de 70 % pour certaines d’entre elles
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Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
La chronique de l’éco
Les autorités américaines au secours des clients de la banque SVB
DESCENTE AUX ENFERS
Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos
Известия (RUS)
В Госдуме предупредили о рисках в случае нерешения проблем по зерновой сделке
Нерешение проблемных вопросов по зерновой сделке приведет к удорожанию продукции. Об этом 14 марта «Известиям» заявил председатель комитета Госдумы по вопросам собственности, земельным и имущественным отношениям Сергей Гаврилов.
По его словам, зерновая инициатива «с момента подписания имела очень неплохие перспективы до недавнего времени».
«К сожалению, все усилия нашей страны, в том числе в части законодательства, — были приняты изменения для разблокировки страховых платежей страховым брокерам, и готовность экспортеров обеспечить рынок развивающихся стран зерном и удобрениями — столкнулись с препятствиями, которые не решены до сих пор. Речь идет об обеспечении расчетов и разблокировки SWIFT, давлении на импортеров в части кредитования импорта поставки зерна, страховании и цене фрахта», — сказал депутат.
Парламентарий подчеркнул, что всё это приводит к повышению рисков и удорожанию продукции. Львиная доля зерна осела в Европе, что усиливает противоречия между Африкой и европейскими странами, добавил он.
«Энтузиазм наших компаний (например, Уралхим), с которым были встречены договоренности по сделке, демонстрирует высокий уровень ожиданий от сделки, поэтому мы полагаем, что крайне важно разблокировать все проблемные вопросы. В случае их нерешения в ближайший месяц эти факторы спровоцируют резкий рост цен на зерно и удобрение, невостребованными останутся производственные мощности, возрастет социальное напряжение», — заключил Гаврилов.
Женевский гамбит: почему Россия не против продления зерновой сделки
Правда, в этот раз — не на 120 дней, а лишь на 60
Ранее в этот день замглавы МИД России Александр Грушко сообщил о продлении зерновой сделки. По его словам, РФ продолжит добиваться снятия всех препон для поставок сельхозпродукции на мировые рынки, переговоры по зерновой сделке продолжаются.
13 марта замглавы МИД РФ Сергей Вершинин заявил «Известиям» после консультаций с представителями ООН в Женеве, что Россия не возражает против второго тура черноморской зерновой инициативы после истечения срока 18 марта, но только на 60 дней. При решении о новом продлении зерновой сделки Россия будет опираться на то, насколько эффективно выполняется часть соглашения по экспорту российской сельхозпродукции, уточнил он.
Вместе с этим 9 марта пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков заявил, что у России остаются вопросы по реализации зерновой сделки, которые она продолжит поднимать на переговорах.
Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна. В ноябре договор был продлен на 120 дней.
France24 - Monde
Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
Publié le : 13/03/2023 - 06:08Modifié le : 13/03/2023 - 16:09
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Nina MASSON
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Après la faillite de la banque Silicon Valley Bank, le président américain a assuré, lundi, que le système bancaire américain est "solide". Joe Biden a aussi soutenu que les contribuables ne seront pas responsables des pertes, et a appelé le Congrès à "renforcer" la régulation du secteur. Les institutions bancaires américaines ont, quant à elles, annoncé qu'elles allaient permettre aux clients de retirer l'intégralité de leurs dépôts. Une décision hors norme.
Les Américains peuvent "avoir confiance" en un système bancaire "solide". Ce sont les mots qu'a employés Joe Biden, lundi 13 mars à la mi-journée, réagissant à la faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB). "Nous ne nous arrêterons pas là" et "nous ferons tout ce qui est nécessaire", a-t-il assuré, après que les autorités américaines ont mis sous tutelle cet établissement proche des milieux technologiques et sont intervenus en toute hâte face à la faillite de deux plus petites banques.
Le président américain, qui a aussi appelé le Congrès à "renforcer" la régulation du secteur, est allé dans le même sens que plusieurs institution bancaires américaines en affirmant que les contribuables ne seront pas responsables des pertes de la SVB.
Ces annonces n'ont, toutefois, pas empêché Wall Street d'ouvrir en baisse lundi matin, avec plusieurs banques régionales qui s'effondraient. Dans les premiers échanges, l'indice élargi S&P 500 perdait 1,08 %. Les marchés financiers tanguaient fortement, rongés par les risques de contagion dans le secteur bancaire mondial : la banque californienne First Republic, qui a lâché 30 % en deux séances, se dirigeait vers une chute de 60 % à l'ouverture, la Western Alliance de près de 50 %.
En Europe aussi, les indices vedettes des principales places souffraient, avec des baisses allant de 2 à 3 % voire au-delà pour les principaux indices, et les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses.
>> À voir aussi : comment expliquer les déboires de la Silicon Valley Bank ?
Le Trésor, la Réserve fédérale et l'Agence de garantie des dépôts ont annoncé dimanche, suivies par leurs homologues britanniques, des mesures pour protéger les dépôts de la SVB, et rassurer les particuliers comme les entreprises.
Les autorités américaines vont notamment garantir le retrait de l'intégralité des dépôts de la banque en faillite, et permettre l'accès à tous les dépôts d'un autre établissement, Signature Bank, fermé d'office par le régulateur, à la surprise générale, selon un communiqué.
La Réserve fédérale (Fed) – la banque centrale américaine – s'est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont été prises conjointement par la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la Fed et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC), après consultation avec le président américain.
"Pas de risque significatif" de contagion en Europe
La faillite des deux banques américaines SVB et Signature Bank ne représente "pas un risque significatif" pour le système financier européen, a estimé, lundi, le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni. "Il n'y a pas de contagion directe et la possibilité d'un impact indirect est quelque chose que nous devons surveiller mais pour le moment nous ne voyons pas de risque significatif", a-t-il déclaré à Bruxelles, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro.
La faillite de deux banques américaines, SVB et Signature Bank, ne met pas en danger les banques françaises, a assuré de son côté le ministre de l'Économie française, Bruno Le Maire, interrogé lundi matin sur Franceinfo. "Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n'y pas d'alerte spécifique", a-t-il déclaré.
"Nous avons des banques qui sont solides", "un système bancaire qui est solide" et "un ratio de liquidités qui est élevé", a affirmé le ministre, ajoutant que les établissements bancaires français avaient "des secteurs d'activité très diversifiés". Les banques françaises "ne sont pas exposées à un seul secteur d'activité" à l'instar de la Silicon Valley Bank, qui était presque exclusivement exposée au secteur des nouvelles technologies, a souligné le ministre français.
Les banques françaises "ne sont pas exposées" à la faillite de la SVB, a affirmé lundi après-midi à l'AFP une porte-parole de la Banque de France, confirmant une information du journal Le Parisien.
Même son de cloche en Allemagne. La faillite de la banque SVB aux États-Unis ne constitue "pas une menace pour la stabilité financière" en Allemagne, a assuré le superviseur bancaire allemand Bafin. La branche a toutefois ordonné le gel des activités de la succursale allemande de SVB, basée à Francfort, en raison du "risque pesant sur l'exécution des obligations envers ses créanciers".
La branche britannique de la SVB vendue à HSBC
Londres a, pour sa part, annoncé lundi que la branche britannique de SVB avait été vendue à HSBC, qui a précisé l'avoir acquise pour une livre symbolique. "Silicon Valley Bank (UK) a été vendue aujourd'hui à HSBC. (...) Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d'aujourd'hui", ajoute le Trésor britannique dans sa déclaration.
Les autorités financières britanniques ont agi dans l'urgence tout le week-end, après l'annonce des déboires de SVB, afin de rassurer les marchés et tenter de limiter les dégâts pour le secteur de la technologie – pour ce dernier, cette faillite pose un "risque sérieux", a admis le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt.
Ces mesures déployées par les autorités américaines témoignent des turbulences qui menacent le système bancaire, perturbé par le resserrement monétaire de la Fed à marche forcée. Ces relèvements de taux d'intérêt ont notamment incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants et ont bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.
La vague de retraits bancaires qui a suivi a provoqué la défaillance de trois banques la semaine dernière: SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.
L'établissement new-yorkais Signature Bank est la 21e banque américaine, avec des actifs estimés par la Fed à 110 milliards de dollars fin 2022. Sa défaillance est la troisième plus importante de l'histoire des États-Unis, derrière SVB et Washington Mutual en 2008.
"Demander des comptes"
Le président américain s'est dit "fermement déterminé à demander des comptes aux responsables de ce gâchis". La solution annoncée dimanche protège les déposants, mais les actionnaires de SVB et Signature Bank "vont tout perdre", a souligné le responsable de la Fed.
Joe Biden a assuré que "le peuple américain et les entreprises américaines (pouvaient) avoir confiance dans le fait que leurs dépôts bancaires seront là lorsqu'ils en auront besoin".
Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l'objectif de trouver un repreneur au plus vite.
Cette course contre la montre rappelle le week-end des 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d'intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l'économie tout entière.
Outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disaient préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. SVB se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains.
Avec AFP
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Les autorités américaines prennent le contrôle de la Silicon Valley Bank
La semaine de l'éco
Silicon Valley : le grand licenciement
Résultats d'Alphabet, Amazon et Apple : la Tech entre dans l'ère de la frugalité
Известия (RUS)
Экс-советник Пентагона предсказал уничтожение национальной мощи США из-за Украины
У США остается все меньше возможностей поддерживать умирающий киевский режим, заявил бывший советник Пентагона, полковник Дуглас Макгрегор в статье для The American Conservative от 14 марта.
По его мнению, участие Вашингтона в конфликте с Россией на территории Украины только расшатывает как политическую, так и экономическую обстановку в самих Штатах.
«Осознание того, что американские и европейские военно-промышленные мощности не могут удовлетворить потребности Украины в боеприпасах и оборудовании, — зловещий сигнал, который следует послать во время опосредованного конфликта, в котором, как настаивает Вашингтон, побеждает его украинский суррогат», — указал Макгрегор.
Он подчеркнул, что РФ подготовлена к ведению спецоперации по защите Донбасса лучше, чем западный блок союзников президента Украины Владимира Зеленского, заручившись при этом не только эффективной экономической системой, но и политическим влиянием Глобального Юга.
«Тот факт, что экономические санкции Запада нанесли ущерб экономике США и Европы, превратив российский рубль в одну из самых сильных валют международной системы, едва ли укрепил глобальные позиции Вашингтона», — считает экс-полковник.
Он также выразил уверенность в том, что в нынешней администрации президента США Джо Байдена оказалось слишком много представителей администрации бывшего лидера страны Джорджа Буша-младшего, требующих от руководства Белого дома более бездумных действий на Украине, вызывая тем самым кризис доверия граждан к собственным властям.
Добрым словом и пистолетом: оружейное лобби США выбило у конгресса новые привилегии
Американский ВПК получает сверхприбыли на Украине и преференции в Белом доме
До этого, 8 марта, Макгрегор призвал Байдена пойти на мирное соглашение с РФ, пока российская армия не заняла Киев и не дошла до границ Польши. По его словам, США недооценили Россию, а армия, которую Штаты вооружили на Украине, уничтожена и теряет тысячи людей в день.
Вместе с тем в январе президент России Владимир Путин заявил о том, что победа России в конфликте на Украине неизбежна. Он отметил, что это возможно благодаря единству, сплоченности российского народа, а также работе оборонно-промышленного комплекса.
Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года. Ситуация в регионе обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны ВСУ.
New York Times - World
Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion
Angola Dispatch
A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.
Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...
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By John Eligon
Photographs by Gulshan Khan
Reporting from Luanda, Angola
The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.
“United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.
The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.
The son of an Angolan music legend, Mr. do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.
Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.
Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.
Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.
And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.
By The New York Times
Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.
“When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”
So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.
So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.
Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.
“There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”
The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.
The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.
“When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.
Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.
“It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.
In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.
Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.
Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.
“We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.
Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.
When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.
“They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”
A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.
But Mr. do Fumo was already moving on.
Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.
“Let’s go now, let’s work,” he said.
Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.
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BBC
China reopening borders to foreign tourists for first time since Covid erupted
China is to resume issuing visas to foreign tourists for the first time since the Covid pandemic broke out three years ago.
The major easing of restrictions comes after Beijing declared victory over the virus and retreats from a zero-Covid strategy that has hurt its economy.
Valid visas issued before China closed to the world on 28 March 2020 will be honoured starting on 15 March.
Visa-free entry will resume in Hainan Island and Shanghai for cruise ships.
Tour groups from Hong Kong and Macau will be allowed visa-free-entry while Chinese consular offices abroad will also resume processing visa applications.
The removal of the last cross-border restrictions imposed to tackle Covid marks a major step towards the resumption of normal life in post-pandemic China. All changes take effect on 15 March.
Tens of millions of international visitors came to China each year prior to the pandemic, and its tourism industry has been hard hit by strict anti-Covid measures.
But the country can expect a significant increase in international arrivals, after it reopens its borders, analysts say.
Chinese citizens will also be allowed to travel on tour groups to 60 countries, up from 20 previously.
China said its gross domestic product grew just 3% in 2022, the worst in nearly half a century.
For the current year, Beijing has set a 5% target with new Premier Li Qiang saying that the world's second largest economy is stabilising and picking up again.
The zero-Covid policy that was lifted in December sparked rare protests against China's leader, Xi Jinping.
He has since solidified his grip on power in the Communist Party and secured a record third term as president.
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Relics of zero-Covid dot China as life moves on
Chinese city draws backlash with flu lockdown idea
Valeurs Actuelles
Affaire Palmade : l’humoriste reste sous contrôle judiciaire
La justice a tranché sur le cas de Pierre Palmade, impliqué dans un grave accident de voiture survenu le 10 février en Seine-et-Marne alors qu’il était sous l’emprise de cocaïne et de drogues de synthèse. Ce mardi 14 mars, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a décidé que l’humoriste resterait sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l’hôpital dans lequel il est admis. Dans un communiqué relayé par BFMTV, la cour d’appel a expliqué son choix en raison de l’état de santé du comédien de 54 ans, victime d’un AVC fin février, qui « amoindrit les risques qui avaient fondé la décision de placement en détention provisoire ».
En liberté depuis le 7 mars
En détention provisoire depuis le 27 février, Pierre Palmade avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 7 mars avec l’accord de la juge d’instruction de Melun, rappelle BFMTV. Le parquet avait toutefois fait immédiatement appel de cette décision.
Pour rappel, Pierre Palmade a été mis en examen pour « homicide et blessures involontaires par conducteur ayant fait usage de produits stupéfiants en état de récidive légale », après le grave accident de la route dans lequel il a été impliqué le 10 février. Si l’artiste avait été grièvement blessé, trois autres victimes avaient également été impliquées. Il s’agit d’un conducteur de 38 ans, de son fils de 6 ans et de sa belle-sœur de 27 ans, qui avait perdu le bébé qu’elle portait depuis six mois.
France24 - Monde
JO-2024 : Paris est-il prêt face au défi des transports ?
Publié le : 13/03/2023 - 16:56
Romain HOUEIX
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Les transports d'Île-de-France seront-ils prêts à encaisser les 10 millions de spectateurs et spectatrices des Jeux olympiques et paralympiques de Paris ? Les autorités se veulent rassurantes et tentent de tout mettre en œuvre pour y arriver, malgré de nombreux retards et un climat social tendu.
Sur le papier du dossier de candidature, c'était une affaire qui roulait : trains, bus, tramways et applications pour guider les voyageurs étaient prévus et donc ne devaient poser aucun problème pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024.
Cependant les difficultés rencontrées actuellement dans les transports en commun d'Île-de-France laisse présager le pire. L'opérateur des transports publics parisiens a été mis à rude épreuve depuis l'été, victime d'une pénurie de personnels, de difficultés à recruter, d'un absentéisme inquiétant et de grèves sporadiques. Bus et métros se sont faits plus rares, ce qui a exaspéré les usagers... et amène à se poser des questions pour les Jeux olympiques.
"Nous allons tout faire pour être au rendez-vous", a promis Jean Castex, ancien Premier ministre et actuel PDG de la RATP, annonçant des milliers d'embauches.
Île-de-France Mobilités se veut rassurant
L'autorité organisatrice des transports de la région capitale, Île-de-France Mobilités (IDFM), a donc dévoilé dimanche 12 mars son plan pour assurer une circulation la plus fluide possible entre le 26 juillet et le 8 septembre 2024, dates des Jeux olympiques puis paralympiques.
Le défi est de taille : l'entreprise devra se montrer capable de transporter autant de voyageurs que lors d'un jour de pointe en Île-de-France, mais sur quelques sites concentrés à Paris et en Seine-Saint-Denis, et le tout en plein été.
Le plan "n'a rien d'anodin car il n'y a pas qu'un seul site à desservir, mais 25 qui fonctionnent en même temps", a posé le directeur général d'IDFM, Laurent Probst, en conférence de presse.
Les Jeux (26 juillet-11 août 2024) sont divisés en 750 "sessions", avec 7 millions de spectateurs attendus. En moyenne, cela représente 50 sessions par jour et "pour chacune, il y a un plan de transport. C'est comme si on avait 50 matches par jour pendant deux semaines", a expliqué Laurent Probst.
Pour les Paralympiques (28 août-8 septembre), avec environ 3 millions de spectateurs, ce sera en moyenne 18 sessions par jour mais "avec la particularité que la deuxième semaine sera aussi la semaine de rentrée scolaire".
Les JO rassembleront jusqu'à 500 000 spectateurs par jour – avec des pics prévus les 28 juillet et 2 août – sans compter les épreuves ouvertes comme le cyclisme ou le marathon, pour lesquelles on attend des centaines de milliers de spectateurs le long des parcours.
À Saint-Denis, autour du Stade de France, on prévoit des pics à 1 000 personnes par minute "mais pendant plusieurs heures, c'est assez inédit à gérer", selon Laurent Probst.
Répartir pour mieux gérer
Même si le nombre de trains va être augmenté de 15 %, l'enjeu principal réside dans la répartition des voyageurs entre les lignes existantes. Pour ce faire, IDFM travaille aussi à une application dédiée au transport pendant les JO et aura 5 000 agents dans les gares pour orienter les voyageurs.
"On est sur un objectif de 100 % de personnes qui viennent au Stade de France en transports en commun" contre 60 % en moyenne habituellement, a rappelé Laurence Debrincat, directrice études et Jeux olympiques à IDFM.
Paris-2024 va donc recommander aux spectateurs détenteurs de billets un itinéraire à privilégier pour "les encourager à aller chercher" d'autres lignes que celles empruntées en temps normal, le Stade de France étant par exemple desservi par le RER mais aussi le métro.
"Pour vous rendre sur un site, oubliez comment vous y allez d'habitude et allez-y comme on vous dit de le faire", a expliqué Laurence Debrincat.
Alerte rouge sur le climat social
Reste qu'un élément pourrait encore faire dérailler les plans élaborés sur le papier : un climat social potentiellement explosif, les JO étant organisés six mois avant l'ouverture à la concurrence du réseau d'autobus actuellement exploité en monopole par la RATP.
Les syndicats de la Régie y sont très hostiles, la gauche régionale, dans l'opposition, s'agite... Pour éviter une grève qui ferait désordre, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, se dit même prêt à prolonger le monopole de la RATP.
Côté politique, la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, tente de capitaliser sur l'urgence pour boucler son budget de 2024, arguant que l'offre supplémentaire pour les JO, en particulier, doit coûter 200 millions d'euros, menaçant de ne pas ouvrir les nouvelles lignes si elle n'obtient rien.
Des nouvelles lignes sur lesquelles comptait beaucoup le dossier de candidature de Paris 2024 publié il y a sept ans.
Il promettait par exemple des temps de parcours de "22 minutes jusqu'au village des médias et 30 minutes jusqu'au village olympique depuis (l'aéroport de) Roissy par la ligne 17" du futur métro du Grand Paris. Mais celle-ci ne sera pas achevée avant 2030... Le CDG Express, un train rapide devant relier Roissy au centre de Paris, et la ligne 16 ne seront pas non plus au rendez-vous.
Une seule infrastructure sera prête juste à temps : la ligne 14, qui doit être prolongée au nord jusqu'à Saint-Denis Pleyel, à proximité du village olympique, et au sud jusqu'à l'aéroport d'Orly. En juin 2024.
"Les solutions annoncées ne paraissent ni suffisantes, ni opérationnellement faisables", juge ainsi Iona Lefebvre, de l'Institut Montaigne, un centre de réflexion sur les politiques publiques en France.
Le sujet est suivi avec attention. Les scènes de chaos aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions de football, fin mai, sont encore dans toutes les mémoires alors que les autorités françaises avaient été pointé du doigt.
Avec AFP
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Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes
Billet trop cher ?
JO de Paris : tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques
JO-2024 : les comités olympiques africains se prononcent en faveur de la participation des Russes
BBC
King Charles makes first appearance on special stamps
The first special stamps bearing the head of King Charles are being released by the Royal Mail, with his silhouette appearing on a set showing popular garden flowers.
These are likely to be the first stamps showing the King's profile that will be widely seen by the public.
This replaces a design showing the Queen's head used continuously on commemorative stamps since 1968.
Last month saw the final issue of a new set of stamps with the Queen's head.
David Gold, of Royal Mail, said using pictures of flowers for this landmark set of stamps reflected the fact that the King was a "passionate gardener".
The Royal Mail had previously revealed the design for new regular first and second class stamps showing King Charles.
But those new stamps will not begin to appear regularly on letters until stocks run out of existing stamps showing the late Queen's head.
It is not expected that the new King Charles versions of ordinary first and class stamps will start to be seen until next month.
That means that the first visible change in stamps for the new reign will be these 10 flower stamps, showing back garden favourites such as rose, dahlia, sunflower and fuchsia.
These flower stamps can be ordered from Tuesday, and will go on general release next week.
This ends the use of the late Queen's head for commemorative stamps.
It had appeared on stamps marking hundreds of events and themes, from Concorde to Christmas and Doctor Who to Thomas the Tank Engine.
The long-term planning for such special stamps meant that the Royal Mail had continued with plans in the pipeline made before the Queen's death last September.
But the last planned set, marking the centenary of the Flying Scotsman, was revealed in February. The silhouette of Charles will now appear on all such special issues.
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Final Queen stamps revealed
No crown for King on new stamp
New York Times - World
Iran-Saudi Arabia Deal
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From ‘Hitler’ to ‘Sharing One Fate’: Saudi-Iran Pact Could Transform the Middle East
Both countries as well as the broader region have much to gain from the reset in relations — if the agreement truly holds.
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By Vivian Nereim
RIYADH, Saudi Arabia — Only five years ago, Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto ruler of Saudi Arabia, derided Iran’s supreme leader, saying he “makes Hitler look good.” Last week in a development that had the world doing metaphorical double takes, the Saudis not only re-established diplomatic relations with Tehran but also spoke gauzily of the countries “sharing one fate.”
The diplomatic rapprochement between Saudi Arabia and Iran after years of facing off in proxy conflicts across the Middle East was a coup for China, which facilitated the agreement. And it was a relief for Iran, which is grappling with domestic unrest and an economy waylaid by harsh sanctions.
But Saudi Arabia, too, has much to gain if the new cooperation truly takes root. The pact could help quiet the regional tensions that have inflamed wars, fueled media spats and sent missiles and drones flying across the Arabian Peninsula.
Resolving conflicts that have drained the Saudi government’s budget, stained its reputation and deterred potential investors has become a top priority for Prince Mohammed, as he overhauls the conservative Islamic kingdom’s economy and society, hoping to make it into a global hub for business and culture.
“The countries of the region share one fate,” the Saudi foreign minister, Prince Faisal bin Farhan, said on Twitter after the announcement. “That makes it necessary for us to work together to build models for prosperity and stability.”
The rivalry between the two Islamic nations, separated by less than 150 miles of Persian Gulf waters, has long shaped politics and trade in the Middle East.
It has a sectarian dimension — Saudi Arabia’s royal family and a majority of its populace are Sunni, while Iran’s people are overwhelmingly Shiite — but has mainly played out in proxy conflicts in Yemen, Iraq, Syria and Lebanon, where Iran has supported militias that Saudi officials say have destabilized the region.
The timing of the reconciliation was a surprise to many analysts; until recently, Saudi officials had said they were making little progress in talks with Iran. So, too, was the role that China played, hosting the discussions that led to the breakthrough.
Several Washington-based policy experts framed the Chinese involvement as a challenge to waning American dominance in the Middle East. Indeed, some Gulf Arab officials say that they can no longer rely on the United States to guarantee their security, that they must solve their own problems and that China is ready to offer weapons, technology and investment with no strings attached.
Saudi Arabia’s Foreign Policy
But other analysts cautioned that Prince Mohammed is simply leaning into the more pragmatic approach in foreign policy that he has followed over the past few years. While the United States remains the kingdom’s dominant security partner, they say Washington could not have brokered a deal between Saudi Arabia and Iran anyway, given its deeply strained relations with the Islamic Republic.
“It’s not like Saudi Arabia isn’t fully conscious that even a Chinese guarantee has its limits,” said Yasmine Farouk, a nonresident scholar at the Carnegie Endowment for International Peace, a Washington research group. “The Saudis have learned, over the past few years, very hard lessons, one of those being we have to continue in the diversification of our relationships.”
Saudi Arabia has long made clear that it was seeking a resolution with Iran. Saudi officials held several rounds of talks with their Iranian counterparts over the past two years, including in Iraq and Oman.
In an interview in 2019, Prince Mohammed said that a war between Saudi Arabia and Iran would send oil prices skyrocketing and spark the “total collapse of the global economy,” meaning that a “political and peaceful solution is much better than the military one.”
Just weeks before those remarks, a missile and drone assault on a major Saudi oil installation had briefly disrupted half of the kingdom’s crude production, an attack that U.S. officials said was directly overseen by Iran.
The realization that Iran had the audacity and ability to carry out such an operation — and that the attack had few immediate repercussions for the Islamic Republic — was a critical moment for Saudi officials, analysts have said. It appears to be part of what pushed them to enter into talks with Iran in 2021.
Since then, American efforts to revive the 2015 nuclear deal with Iran that was abrogated by President Donald J. Trump have faltered and stalled. Experts warn that Tehran now has enough enriched uranium to build several nuclear weapons if it chooses to, and Saudi officials fret that the kingdom could be their first target.
At the same time, Russia’s invasion of Ukraine has drawn the focus of global powers elsewhere, leaving Gulf governments with an even stronger sense that they must depend on themselves.
“Saudi foreign policy is very clear: They want to solve any differences, disagreements or disputes through diplomacy and have been trying very hard with the Iranians,” said Mohammed Alsulami, who heads an Iran-focused think tank in the Saudi capital of Riyadh.
“Saudi wants to try now,” he added, because “we are thinking that there might be some difficulties in the near future in terms of Iran’s relationship with the international community — the Russia crisis, enrichment. So let’s send this positive message and see.” Iran has implicitly taken Russia’s side in the Ukraine war by selling it drones that are attacking Ukrainian cities and infrastructure.
The move toward reconciliation is partly driven by the challenges Prince Mohammed faces at home as he overhauls nearly every aspect of life in Saudi Arabia. His all-encompassing transformation plan, “Vision 2030,” calls for diversifying the oil-dependent economy by attracting foreign investment and necessitates building new sectors like luxury tourism and entertainment.
He has said that he wants tens of millions of expatriates to move to the kingdom, and the government is bidding to host the World Expo in 2030. All of those targets would be particularly difficult to reach with an active war with Iran-backed rebels in Yemen on the kingdom’s southern border and missiles flying overhead.
Yet the shift toward resolving regional conflicts is also driven by the crown prince’s desire to transform Saudi Arabia into a global power in its own right, instead of the American “client state” that critical members of Congress have dismissed it as. Prince Mohammed sees the kingdom as the heavyweight and political leader of the Middle East, no longer as beholden to the United States as it once was, and he is eager to strengthen its relationships in Asia, Europe and Latin America.
He is also keen to portray the kingdom as a neutral arbiter in a world polarized by Russia’s invasion of Ukraine. The Saudi foreign minister traveled to Ukraine and Russia over the past month, disbursing humanitarian aid and offering to mediate the conflict.
That does not mean that Saudi Arabia is casting off the United States as its main security guarantor anytime soon; the United States supplies the vast majority of the kingdom’s weapons and defensive systems. But it does mean a relative weakening of America’s supremacy in the region, as Saudi officials expand ties in China, South Korea, India and beyond.
The first and most critical test of the new agreement with Iran will be played out in Yemen, where a Saudi-led coalition has been fighting the Iran-backed Houthi rebels since 2015. Saudi officials are eager to reach a deal to end the conflict, which has cost the Saudi government billions of dollars and sparked severe criticism of the kingdom in Washington and Europe. It has also killed hundreds of thousands of Yemenis and driven the country, the poorest in the Arab world, into a dire humanitarian crisis.
“In Yemen, we have a situation that is fragile but continuing on a positive trend,” the United Nations spokesman, Stéphane Dujarric, said at a news conference after the pact was announced. “We hope that this agreement will have a positive impact on this situation and others.”
Farnaz Fassihi contributed reporting from New York.
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Известия (RUS)
В метро Москвы поступит 6,5 млн карт «Тройка» с российским чипом в 2023 году
В 2023 году в кассы и автоматы Московского метрополитена поступит около 6,5 млн транспортных карт «Тройка» с чипом российского производства. Об этом во вторник, 14 марта, сообщает заместитель мэра Москвы по вопросам транспорта Максим Ликсутов.
По его словам, для карт с новым чипом не потребуется менять или дорабатывать оборудование турникетов и касс по продаже билетов, потому что такая «Тройка» полностью соответствуют стандартам городского транспорта.
Новый чип российского производства для транспортной карты начали разрабатывать в 2019 году, но внедрить технологию удалось только сейчас.
«Еще тогда мы сделали правильную инвестицию и получили результат — современную и безопасную отечественную технологию, которая обеспечивает стабильную работу билетной системы в транспорте», — передает слова Ликсутова сайт мэра Москвы.
Работу в этом направлении планируют продолжать. По словам заммэра, сейчас в транспортной сфере работают над внедрением еще одного более современного чипа, который позволит запускать еще больше билетных решений.
Большая кольцевая линия на карте Москвы
В последний раз новые карты «Тройка» выпустили 1 марта к полному запуску Большой кольцевой линии (БКЛ) московского метро после открытия последнего участка, который включал девять станций «Марьина Роща», «Рижская», «Сокольники», «Текстильщики», «Печатники», «Нагатинский Затон», «Кленовый бульвар», «Каширская» и «Варшавская». О новом чипе в этих картах заявлено не было: они отличаются от обычной «Тройки» только дизайном с изображением новых станций метро.
Valeurs Actuelles
Paris 2024 : 35 000 gendarmes et policiers mobilisés pour assurer la sécurité de la cérémonie d’ouverture, un dispositif inédit
Le scénario du pire est redouté en marge des Jeux olympiques organisés à Paris en 2024. Le ministère de l’Intérieur prévoit ainsi un dispositif de sécurité jamais vu. Dès la cérémonie inaugurale, 35 000 agents des forces de l’ordre devraient être mobilisés sur place, révèle Le Figaro lundi 13 mars. Lors des journées les plus denses, jusqu’à 45 000 policiers et gendarmes devraient être sur le pied de guerre. Les effectifs utilisés seront donc dix fois supérieurs à ceux des manifestations parisiennes contre la réforme des retraites.
Le triplement des patrouilles
Par cet important dispositif, Beauvau tente en effet d’anticiper les situations les plus dramatiques, notamment un attentat à la « bombe sale » de type « NRBC », voulant dire nucléaire, radiologique, bactériologique ou chimique, rapporte Le Figaro.
Le ministère a déjà prévenu ses troupes que « tous les congés annuels seront annulés pendant les JO ». De plus, 15 000 réservistes devraient être aussi mobilisés. Pour surveiller l’ensemble des espaces de la compétition, le gouvernement compte également obtenir sept nouvelles unités de forces mobiles d’ici 2024 et affecter 3 000 élèves sortis d’écoles. Avec le triplement des patrouilles, Beauvau souhaite des policiers et gendarmes sur tout le terrain.
Un risque de cyberattaques
Des experts n’écartent pas non plus des « cyberattaques massives ». Le ministère de l’Intérieur a ainsi expérimenté 173 solutions techniques liées à l’exploitation du « big data » pour détecter des actes de cybercriminalité. Le Figaro a encore rapporté que le gouvernement a signé un programme pour acquérir pour 50 millions d’euros de matériel innovant afin d’augmenter les détections de drones.
BBC
SANS TITRE
From bad to worse!
Pace off, pummelled into the stands.
14 from the over.
You've got to feel for Jofra Archer.
Should have two wickets to his name but instead just watches a thick edge fly down to fine leg for four more.
Ban 110-1
What is going on?!
Quick from Jofra Archer, and Litton Das struggles to time his pull shot. It sails to Ben Duckett at deep mid-wicket, who gets there with plenty of time, and spills it.
Archer laughs but it's clearly hiding a fair bit of frustration. That's the second drop off his bowling today...
Into the crowd!
Shanto has had a fantastic T20 series and he's showing no signs of stopping.
A perfectly-timed slog sweep off Rehan Ahmed sends the ball sailing into the stands.
Ban 100-1
A single brings up Bangladesh's 100 and a very fine half-century from opener Litton Das.
He's had a tough series so this one clearly means a lot, as he raises his bat to his team-mates and looks to the sky.
#bbccricket
Gareth: Didn't we win the world cup a few months back? Certainly doesn't seem like it...
Followed by a glorious lofted drive over the covers for four!
Jordan responds with some sharp bounce that clatters Litton Das on the helmet. He's fine, but we'll have the mandatory concussion check.
Still a profitable over for Bangladesh and England are in trouble.
Short, and punished.
Chris Jordan takes the pace off but the length is all wrong and Litton Das gratefully pulls for four.
Moeen recovers well, just a few singles coming off the last four balls.
There's a bit of confusion as Shanto pulls out of his crease because he mistakes the square leg umpire for an England fielder.
They are all wearing red shirts, in fairness.
First of the day!
Shanto is not going to let Moeen Ali settle in to his first over. He skips down the track to his second ball and launches it over long-on.
Nice.
Das 40, Shanto 5
Curran does well, executing his yorker perfectly so that only a single is managed from the free hit.
I'm glad that over is done - it took forever.
And now a drinks' break. Perfect.
Now there's a delay as Jos Buttler and the umpires have a bit of a debate around field changes for the free hit. I think.
Oh, lovely.
Litton Das just opens the face of the bat and helps himself to four more with a deft touch past backward point.
And a bit more sloppiness from England as Sam Curran oversteps and gifts Shanto a free hit.
And then the free hit is a wide. Let's try again.
Hmm.
I've not seen England field this badly in a long while.
Rashid the culprit this time as he dives over the ball at short third and it races away for four.
Nine from Rehan Ahmed's over. Frustrating.
Three runs and the wicket from Adil Rashid's third over.
What a precious commodity he is for England.
Talukdar c & b Rashid 24 (Ban 55-1)
Finally the breakthrough!
Reward for Adil Rashid, whose variations were proving very difficult to pick. Rony Talukdar goes for a sweep, gets a top edge and it pops up back to the bowler who takes the simplest of catches.
Talukdar swipes his bat in frustration but it's a solid innings, and that partnership has given Bangladesh a decent platform.
Jos Buttler gives Rehan Ahmed a chance to redeem himself immediately, as he's on for his first over.
He starts well, beating the edge a couple of times with his tricky variations, but another Ben Duckett misfield on the cover boundary gifts Litton Das four more from the final ball.
A tougher chance, but England pride themselves on their fielding and that should've been saved.
Archer responds with a 92mph delivery that beats Rony Talukdar's outside edge, venting his frustration.
Certainly not England's finest hour in the field after Duckett's misfield and the dropped catch. After that, it looks like a very decent powerplay effort from the hosts.
Ban 44-0
Oh. Even worse.
The simplest of chances is put down by young Rehan Ahmed at short third as Archer's extra pace draws a false shot from Rony Talukdar.
Literally straight in, and straight out again. Archer has his head in his hands.
A shocker.
Oh, poor.
Talukdar heaves a Jofra Archer short ball over mid-wicket, where Ben Duckett misfields and allows the ball through for four.
He had to cover a fair amount of ground but he got there, and it should've been saved.
Известия (RUS)
В ГД назвали важным доказательством переписку России с ФРГ, Данией и Швецией по СП
Переписка РФ с Германией, Данией и Швецией по расследованию диверсии на «Северных потоках» является важным доказательным фактором. Об этом 14 марта заявил член комитета Госдумы по бюджету и налогам Евгений Федоров.
«Понятно, что когда-то произойдет выяснение материальных отношений. Там довольно серьезные инвестиции, большие деньги. Те, кто взорвал либо как-то способствовал этому взрыву, либо укрывал, им придется платить. Для выяснения такого рода отношений — на сегодняшнем уровне это политические отношения, а в будущем экономические и финансовые — эта переписка является важным доказательным фактором», — приводит слова депутата «Дума ТВ» для «Известий».
Взрывное дело: как повлияет на «Северный поток» расследование Херша
В Кремле рассказали, чего ждут после резонансной статьи американского публициста
Ранее в этот день первый заместитель постоянного представителя РФ при ООН Дмитрий Полянский сообщил, что Россия распространила в Совете Безопасности и Генеральной ассамблее ООН копию переписки с Германией, Данией и Швецией по расследованию диверсии на «Северных потоках». Полянский указал на то, что документы позволят коллегам в ООН убедиться, что утверждения об информировании России этими странами о ходе их расследований не соответствуют действительности.
Накануне секретарь Совета безопасности РФ Николай Патрушев отмечал, что Москва настаивает на объективном расследовании диверсии на «Северных потоках» с участием России и других заинтересованных стран. Он напомнил, что Москву так и не подключили к расследованию.
Совместная следственная группа из представителей Германии, Дании и Швеции приступила к расследованию деталей инцидентов на газопроводах «Северный поток» и «Северный поток – 2» еще осенью прошлого года. Каких-то определенных выводов о произошедшем от них не поступало.
Вместе с этим 8 февраля 2023 года американский журналист Сеймур Херш опубликовал свое расследование диверсий на российских газопроводах. В нем говорилось о том, что дайверы из США заложили бомбы во время учений Baltops в Балтийском море еще в июне прошлого года, а активировали взрывчатку норвежцы. Мотивы Вашингтона, со слов журналиста, заключались в том, чтобы вынудить Германию оказать Украине военную и финансовую поддержку.
Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. После этого на месте аварии были найдены следы взрывчатки.
BBC
War in Ukraine: Watch BBC crew take cover as group comes under fire
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A BBC team has come under fire in Ukraine while following a group of local aid workers.
The volunteers deliver food to villages in southern Ukraine and have continued to work well within artillery range of Russian troops. One was filming an aid drop in Mylove in the Kherson region when two missiles from the direction of the Russian front line exploded nearby.
As reporter Viktoria Zhuhan, producer Claire Press and cameraman Kevin McGregor witnessed last month, the work frequently comes close to costing them their lives.
Valeurs Actuelles
Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes
« J’ai dû emmener moi-même une élève aux urgences psychiatriques », se souvient cette professeure de français enseignant dans un lycée catholique réputé du Finistère. En même temps, comment Catherine* pourrait-elle oublier cet épisode ? Un jour, à la fin d’un cours, l’une de ses élèves lui a fait part de son projet de se supprimer pendant les vacances de Noël. Catherine avait déjà alerté la direction sur le cas de cette élève, mais cela n’avait semblé inquiéter personne.
Alors elle a passé une heure et demie à discuter avec cette élève, avant de l’emmener elle-même aux urgences psychiatriques dans le centre hospitalier le plus proche. « On s’occupe de ces enfants parce qu’on ne voudrait pas les voir faire un geste désespéré, mais on est complètement dans la confusion des fonctions des uns et des autres », se désole Catherine.
« D’un point de vue de l’état psychique des élèves, il n’y a pas de différence entre les élèves du privé catholique et du public. »
Ce qui avait frappé dans l’incident de Saint-Jean-de-Luz, où une professeure a été poignardée à mort par un élève, c’était notamment le fait qu’il se soit produit dans un établissement privé, un secteur que l’on pourrait croire moins exposé à ce genre de problèmes. Mais Patrice Huerre, pédopsychiatre en charge d’une vingtaine d’unités pour adolescents et auteur de nombreux ouvrages sur les jeunes, offre une réponse sans équivoque : « D’un point de vue de l’état psychique des élèves, il n’y a pas de différence entre les élèves du privé catholique et du public. »
Des troubles dépressifs en augmentation ?
Isabelle, qui enseigne dans ce même établissement breton, s’est elle aussi déjà retrouvée à alerter des parents sur l’état dépressif dont semblait souffrir leur fils. Isabelle les convoque et leur confie qu’il serait peut-être bon que leur fils voit un psychologue. Avant de s’entendre dire : « Très bonne idée ! Vous n’avez qu’à y aller avec lui ! ».
Quand on leur demande, ces professeurs ont l’impression que les troubles psychologiques, les dépressions ou les troubles anxieux ont augmenté chez les jeunes, notamment depuis le Covid. Une impression corroborée par une enquête IPSOS de novembre 2022, réalisée sur des adolescents de 11 à 15 ans, qui montre que 53 % d’entre eux disent souffrir de symptômes d’anxiété ou dépressifs (soit 10 points de plus que l’année précédente), et 17 % d’entre eux disent connaître des pensées suicidaires (contre 10 % seulement en 2021).
Patrice Huerre tient pourtant à modérer l’idée selon laquelle il y aurait une “aggravation” de la santé psychologique de la jeune génération. « Tous ceux qui sont confrontés à des jeunes qui vont mal ont tendance à penser que le problème est nouveau, explique le pédopsychiatre. L’auteur de L’adolescence n’existe pas (éditions Odile Jacob) ajoute qu’« Hésiode, dès l’Antiquité disait déjà que la jeunesse allait plus mal ». En réalité, le pourcentage d’adolescents qui souffrent de pathologies psychiatriques, telles que la schizophrénie, ou de troubles dépressifs graves, est à peu près stable : « On estime qu’ils représentent entre 9 et 10 % de leur classe d’âge. » Ainsi, « ce n’est pas tant la santé des jeunes qui se dégrade, mais le regard que l’on porte sur elle », puisque « nous n’avons jamais prêté autant d’attention à la santé mentale des jeunes », indique le médecin.
« Beaucoup de familles attendent qu’on se substitue à elles. »
Il est logique que les professeurs soient amenés à s’intéresser à la santé de leurs élèves, au vu du temps passé à leur contact en classe. Mais Catherine déplore que « beaucoup de familles attendent qu’on se substitue à elles, alors que ce ne sont pas des gens totalement démunis ».
Les professeurs interrogés expliquent en partie les troubles psychologiques des élèves par l’omniprésence des écrans dans la vie des jeunes, et ce dès le collège. Un rapport du Haut Conseil de la santé publique datant de janvier 2020 rappelle que « plus le temps passé devant les écrans est élevé et plus l’expression de syndromes dépressifs chez les pré-adolescents et adolescents est importante ».
Banalisation de la violence
Dans l’affaire de Saint-Jean-de-Luz comme dans d’autres, on en appelle souvent à la “folie” du coupable. Pourtant, « le lien entre les pathologies psychologiques et les actes de violences sont très rarement établis », explique Patrice Huerre. Aussi, la banalisation de la violence, y compris chez les adolescents, est plus souvent la « résultante d’insécurités intérieures, de problèmes éducatifs, ou de carences affectives », poursuit le médecin.
Plusieurs professeurs d’établissements catholiques pourtant situés dans des quartiers privilégiés rapportent avoir déjà vu des élèves de collège arriver à l’école avec un couteau. « C’est un jeu pour eux », rapporte Juliette*, élève de troisième dans un établissement catholique a priori calme de la banlieue est de Paris. Agnès Lassalle est la dernière victime en date d’une agression à l’arme blanche au sein d’un établissement scolaire. Mais elle est malheureusement loin d’être la première. Une professeure de lettres dans un lycée de Caen avait elle aussi été agressée au couteau le 13 septembre 2022 par un élève de 15 ans. Le 16 janvier dernier à Thiais, c’est un garçon de 16 ans qui a été poignardé à mort par une bande de lycéens.
« Les formes de violence commises par les jeunes empruntent beaucoup à ce qu’ils ont pu visionner. »
Une violence observée « particulièrement chez les garçons », selon Catherine, et qui semble « liée à l’accès aux réseaux sociaux et à la pornographie ». « Un jour, des jeunes collégiennes sont venues me voir pour me rapporter les propos qu’avait tenus un de leur camarade », raconte-t-elle. Captures d’écran à l’appui, la professeure de français est restée sans voix face à la violence du message de ce garçon d’environ 13 ans qui racontait, avec des termes « d’une pornographie indicible », ce qu’il allait faire à la mère de son camarade. Là encore, l’éclairage du médecin est précieux, car s’« il est sûr que les formes de violence commises par les jeunes empruntent beaucoup à ce qu’ils ont pu visionner, cela ne signifie pas que tous ceux qui ont vu des films pornographiques deviennent des violeurs ».
Ce sentiment vient probablement du fait que « chez les garçons, la violence s’exprime d’abord de manière physique », comme l’explique Patrice Huerre. Ceci dit, on note ces dernières années « une augmentation de la violence chez les filles ». Pourtant « chez les adolescents, globalement, il n’y a pas d’augmentation de la violence ».
Parmi les autres facteurs qui peuvent affecter la santé mentale des adolescents, on pense également à la drogue. Mais là encore, son influence sur le comportement des jeunes est ambivalente : « Ça dépend de quelle drogue on parle », remarque le médecin. « Il y a une appétence plus grande pour ces substances potentiellement apaisantes pour les sujets avec une fragilité ou des troubles psychiques », rappelle le médecin. « Aussi, elles diminuent la conscience de ce que l’on fait et donc potentiellement passer à l’acte plus facilement », concède-t-il.
Perte d’identité ?
Tous ces facteurs influencent la santé psychologique des adolescents quel que soit leur établissement. Cependant, des professeurs des écoles privées catholiques rajoutent à cette longue liste l’effacement de l’identité religieuse : « Les parents qui mettent les enfants dans l’enseignement catho ne le font absolument pas pour la religion, ils s’en moquent, raconte Pierre*, professeur d’histoire dans un autre établissement privé du Val-de-Marne. Ils choisissent l’enseignement catho pour sa bienveillance, ce n’est malheureusement pas nouveau ». Un phénomène que Catherine qualifie de « perte d’identité » de l’enseignement catholique qui, pour des questions financières, accepte d’accueillir n’importe qui, catholique ou non. Pourtant, Pierre tient à nuancer cet état des lieux : « Globalement, dans l’enseignement privé, on a des élèves faciles et on travaille dans de bonnes conditions. »
« Souvent les enfants qui se portent bien sont ceux qui ont une structure familiale très solide, des valeurs, une structure. »
Les causes du mal-être de ces enfants sont multiples selon Catherine. Elle note notamment une augmentation du nombre de mères célibataires, souvent désemparées. « Il y a un lien évident entre l’éclatement de la famille, la difficulté financière des mères célibataires et les scolarités à problème », relève l’enseignante. « Souvent les enfants qui se portent bien sont ceux qui ont une structure familiale très solide, des valeurs, une structure », conclut la professeure. Une idée confirmée par le médecin spécialisé : « L’adolescent est extrêmement sensible au bien-être de son parent. »
Déliquescence de la pédopsychiatrie
Face à cet état des lieux de la santé des jeunes, Patrice Huerre alerte aussi sur la situation de la médecine scolaire, actuellement « en très grande difficulté ». Il n’y a parfois qu’un médecin scolaire pour des milliers d’adolescents, et « il y a des infirmières mais elles sont débordées, souligne le médecin. Le privé a parfois plus de moyen, mais ça n’est pas significatif. » C’est pourquoi la détection précoce des adolescents qui ne vont pas bien est très difficile, d’autant plus qu’il faut « en moyenne, deux à trois ans pour identifier un trouble ou une pathologie » et que « les plus malades sont souvent très silencieux ».
Au-delà de la médecine scolaire, « l’état de la pédopsychiatrie en France est catastrophique », alerte Patrice Huerre. Une situation qui ne risque malheureusement pas de s’améliorer dans les années à venir puisque les pédopsychiatres ne sont plus que 600 dans tout le pays et que la moitié d’entre eux est âgée de plus de 60 ans. « Le creux démographique va continuer de se creuser dans les dix prochaines années, explique le spécialiste, à une époque où l’on prête une grande attention à la santé mentale des adolescents. Il y a là de quoi s’inquiéter ».
*Les prénoms ont été modifiés
France24 - World
France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk
Issued on: 13/03/2023 - 10:55
NEWS WIRES
European finance ministers and the EU's economics commissioner played down the contagion risk of the collapse of US Silicon Valley Bank (SVB) while European bank shares saw their biggest rout since the start of Russia's invasion of Ukraine.
Pan-European STOXX banking index .SX7P was down 5.38% by 1700 CET after being down more than 6%, extending Friday's losses when it shed 3.8%. Over two days, it lost nearly nine percent, after being down as much as 10.4% in afternoon trade and hitting its lowest level since early January.
At the start of a Eurogroup finance ministers meeting in Brussels, French Finance Minister Bruno Le Maire called on markets to "calm down" and European Economic Commissioner Paolo Gentiloni stressed he did not see a risk of contagion for European banks following SVB's collapse SIVB.O.
"There is a possibility of indirect contagion, but at the moment we do not see this as a specific risk," Gentiloni said.
Germany's Commerzbank CBKG.DE was the worst-hit bank in the index, down nearly 13% at 1700 CET, but German Finance Minister Christian Lindner said in Brussels that the SVB collapse "changes nothing" for Germany.
"I have faith in the German economy," he said.
France's Le Maire and his Belgian counterpart Vincent Van Peteghem also said they saw no specific concern for their country's banks, as investors were dumping their financial institutions' shares.
Shares of French banks Societe Generale SOGN.PA and BNP Paribas BNPP.PA were down over six percent, while shares of Belgian KBC KBC.BR were down nearly six percent shortly before market close.
"There is no link between the different situations...when you are looking at the economic model and the financial model of BNP Paribas BNPP.PA, Société Générale SOGN.PA, and other French banks: it is radically different from the model of the Silicon Valley Bank," Le Maire said.
Belgian finance minister Vincent Van Peteghem also poured oil on the waters.
"We have a very clear European and Belgium regulatory framework which allows us to know what the situation is and that of course helps us to keep to keep trust in the banking system," he said.
In Spain, shares of Sabadell SABE.MC, Santander SAN.MC, BBVA BBVA.MC, Caixabank CABK.MC and Unicaja UNI.MC fell between 7% and 11% in afternoon trading.
"Spanish banks have a reinforced supervisory framework and have a healthy balance sheet," Spanish economy minister Nadia Calvino said.
Meanwhile, Irish finance minister Michael McGrath said it was still "early days" with respects to seeing the impact of the collapse, adding Ireland welcomes the acquisition of the British arm of the collapsed Silicon Valley Bank by HSBC.
(Reuters)
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Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
Yellen rules out SVB bailout but US said to weigh safeguarding deposits
US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis
France24 - World
North Korea fires two missiles in second test in three days
Issued on: 14/03/2023 - 01:42
NEWS WIRES
North Korea test-fired two short-range ballistic missiles in another show of force Tuesday, a day after the United States and South Korea began military drills that Pyongyang views as an invasion rehearsal.
The missiles launched from the southwestern coastal town of Jangyon flew across North Korea before landing in the sea off that country’s east coast, South Korea’s Joint Chiefs of Staff said in a statement. It said both missiles traveled about 620 kilometers (385 miles).
The reported flight distances suggest the missiles target South Korea, which hosts about 28,000 U.S. troops. South Korea's military called the launches “a grave provocation” that undermines stability on the Korean Peninsula.
The U.S. Indo-Pacific Command said Tuesday's launches don’t pose an immediate threat to its allies. But it said the North’s recent tests highlight the “destabilizing impact” of the North’s unlawful weapons programs and that the U.S. security commitment to South Korea and Japan remains “ironclad.”
Japanese Prime Minister Fumio Kishida told reporters that officials were still gathering details of the North Korean launches and there were no immediate reports of damage in Japanese waters.
Pyongyang could further escalate its weapons tests over the coming days in a tit-for-tat response to the allies’ military drills, which are planned to run until March 23. Last week, North Korean leader Kim Jong Un ordered his troops to be ready to repel what he called the “frantic war preparations moves” by his country’s rivals.
Worries about North Korea’s nuclear program have grown sharply after the North test-fired more than 70 missiles in 2022, many of them nuclear-capable weapons, and openly threatened to use them in potential conflicts with the United States and South Korea.
North Korea appears to be using long-stalled talks with Washington and the expanding U.S.-South Korean drills as a chance to enlarge its weapons arsenals to increase its leverage in future dealings with the United States.
The North Korean threats, along with China’s increasing assertiveness, have pushed the U.S. to seek to reinforce its alliances with South Korea and Japan. But some experts say a solidified Washington-Seoul-Tokyo cooperation could prompt Pyongyang, Beijing and Moscow to strengthen their own trilateral ties.
China and Russia, embroiled in separate confrontations with the U.S., have repeatedly blocked U.S. and its allies’ bids to toughen United Nations sanctions on North Korea.
Tuesday's launches were the North's second weapons test this week. On Monday, North Korea said it had test-fired two cruise missiles from a submarine the previous day. It implied the cruise missiles were being developed to carry nuclear warheads, though outside experts debate whether Pyongyang possesses functioning nuclear-armed missiles.
Submarine-launched missile systems are harder to detect and would provide the North retaliatory second attack capability. But experts say it would take years, extensive resources and major technological improvements for the heavily sanctioned nation to build a fleet of submarines that could travel quietly and reliably execute strikes.
U.S. National Security Adviser Jake Sullivan said Monday that North Korea has been refining its submarine-launch capabilities since its first test in 2016, and the United States was studying Sunday’s launches to assess the North’s capabilities.
“But of course, we’re not going to let any steps North Korea takes deter us or constrain us from the actions that we feel are necessary to safeguard stability on the Korean Peninsula,” Sullivan said.
The U.S.-South Korean joint exercises that started Monday include computer simulations involving North Korean aggression and other security scenarios and field exercises. The field exercises would return to the scale of the allies’ biggest springtime exercises that were last held in 2018, according to South Korean defense officials.
The two countries have been expanding their drills as North Korean nuclear threats have been growing.
U.S.-South Korea drills will proceed normally, regardless of whether “North Korea tries to disrupt them with provocations like missile launches,” Jeon Ha Gyu, spokesperson of South Korea’s Defense Ministry, said Tuesday. U.S. State Department spokesperson Ned Price said Monday the United States has made clear it harbors no hostile intent toward North Korea and that the allies’ longstanding exercises are “purely defensive in nature.”
Holding telephone talks for the second consecutive day to discuss the North Korean launches, the chief South Korean and U.S. nuclear envoys stressed Tuesday that the North would face “clear consequences” for its actions, without specifying what those would be. They said the allies will maintain “firm readiness” to respond to any kind of North Korean provocation, according to Seoul’s Foreign Ministry.
Later this week, South Korean President Yoon Suk Yeol is to visit Tokyo for a summit with Kishida, where the North Korean threat is expected to be a major topic. The shared urgency over security is pushing Seoul and Tokyo closer together following years of disputes stemming from Japan’s colonial rule of the Korean Peninsula before the end of World War II.
(AP)
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North Korea announces missile launch as US-South Korea drills begin
North Korea fires four cruise missiles into the Sea of Japan
North Korea says it fired ICBM as a warning to the US and South Korea
France24 - World
Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
Issued on: 13/03/2023 - 03:38
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US President Joe Biden on Monday reassured Americans that their banking system is safe in the wake of the sudden collapse of Silicon Valley Bank (SVB) and the federal takeover of a second bank.
"Americans can have confidence that the banking system is safe. Your deposits will be there when you need them," he said in televised remarks from the White House.
The government is ensuring that SVB depositors get their money back, said Biden. "No losses will be borne by the taxpayers," he said. "The money will come from the fees that banks pay into the deposit insurance."
Biden's address came as US and European authorities moved to ease fears over the health of the banking system following the failure of Silicon Valley Bank.
US federal authorities stepped in to ensure depositors still had access to their funds at SVB and promised other institutions help in meeting customers' needs, but markets remained on edge Monday following the bank's sudden collapse.
In Britain, banking giant HSBC bought SVB's UK division for just £1 ($1.2) in a rescue deal overseen by the Bank of England and the government, while French and German authorities said there were no risks to their financial systems.
Amid fears over the wider sector, US President Joe Biden vowed to hold "fully accountable" the people responsible for "this mess" before delivering his remarks on Monday morning.
"The American people and American businesses can have confidence that their bank deposits will be there when they need them," Biden said.
In a joint statement on Sunday, the Federal Reserve, the Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) and the Treasury Department said SVB depositors would have access to "all of their money" starting Monday and that American taxpayers will not have to foot the bill.
They added that depositors in Signature Bank – a New York-based regional-size lender with significant cryptocurrency exposure which was shuttered on Sunday after its stock price tanked – would also be "made whole".
The Fed also announced it would make extra funding available to banks to help them meet the needs of depositors, which would include withdrawals.
"We are taking decisive actions to protect the US economy by strengthening public confidence in our banking system," the statement said.
"The US banking system remains resilient and on a solid foundation," due in large part to reforms and banking industry safeguards undertaken after the financial crisis of 2008, they added.
"Those reforms combined with today's actions demonstrate our commitment to take the necessary steps to ensure that depositors' savings remain safe."
Regulators on Friday took control of SVB – a key lender to startups across the United States since the 1980s – after a huge run on deposits left the medium-sized bank unable to stay afloat on its own.
SVB's implosion represents the largest bank failure since Washington Mutual in 2008.
Markets fall further
The British government's SVB UK rescue deal also guarantees deposits of customers, which include major businesses in the technology and life science sectors.
"This (deal) ensures customer deposits are protected and can bank as normal, with no taxpayer support," said British finance minister Jeremy Hunt, who had warned a day earlier that SVB's collapse posed a serious risk to the UK's tech sector.
Germany's finance watchdog said the "distressed situation" of SVB's German branch "does not pose a threat to financial stability".
The regulator, Bafin, added it had ordered "a moratorium" on the bank's German unit which it said did not offer bank deposit services.
French Finance Minister Bruno Le Maire said no "special warning" was needed for local lenders.
"I don't see any risk of contagion," he told Franceinfo radio.
Despite the moves, European stock markets fell deeper into the red on Monday and most Asian indices finished lower, with banks taking a hit.
"The contagion risk remains for small banks with highly rate-sensitive clients but the US authorities now step in to avoid contagion," said Ipek Ozkardeskaya, senior analyst at Swissquote Bank.
"The bank crisis will be sitting in the headlines, as solutions and possible contagion beyond the banking sector and beyond US borders will be on the menu of the week,"she said.
Avoiding 'contagion'
Investors punished the global banking sector on Thursday after SVB disclosed the extent of its troubles the day before.
Little known to the general public, SVB specialised in financing startups and had become the 16th largest US bank by assets: at the end of 2022, it had $209 billion in assets and approximately $175.4 billion in deposits.
Hours before Sunday's joint statement, Treasury Secretary Janet Yellen told CBS that the US government wanted "to make sure that the troubles that exist at one bank don't create contagion to others that are sound".
Since Friday, there have been calls from the tech and finance sectors for a bailout, which Yellen ruled out.
Yellen said reforms made after the 2008 financial crisis meant the government was not considering this option for SVB.
"During the financial crisis, there were investors and owners of systemic large banks that were bailed out ... and the reforms that have been put in place means that we're not going to do that again," she said.
In their joint statement, the US federal agencies stressed shareholders and certain unsecured debtholders will not be protected.
Fed officials said "investors in those two banks will lose everything. Senior management of those two banks will bear losses and be removed."
The officials said the "core goal" of the moves was to reassure bank customers they would have their money to pay their bills or meet payrolls for their businesses.
(FRANCE 24 with AP and AFP)
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US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis
US Federal Reserve hikes interest rates by another 0.75 percentage point
Business Daily
US Federal Reserve hikes interest rate to highest level since 2007
BBC
SANS TITRE
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Jonny V:"Pep didn't win the CL with Bayern but is still held in high regard there."
Wilfried Zaha is reportedly weighing up a £9m-a-season offer by Saudi Arabian side Al-Ittihad.
According to the Mail, the 30-year-old Ivory Coast winger is considering the offer, with his contract at Crystal Palace due to run out in the summer.
Click here for more transfer stories in today's Gossip column.
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Pep Guardiola says that he will be judged by whether or not he wins the Champions League with Manchester City.
Do you think that is right? And will City go all the way this year?
Let us know in the usual ways.
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Kevin De Bruyne has registered 17 assists in 34 appearances this season, three more than the two-time Premier League player of the season managed in 45 games last term.
But Guardiola has started the Belgium midfielder on the bench in four of City's past nine top-flight games and has told the 31-year-old to focus on the "simple things" to get back to his best.
"It's been a difficult season for all of us, me included, [because of] the World Cup and many things," said Guardiola.
"I'm not going to discover Kevin. Kevin has an ability to do it. What I'd like - I spoke many times to him - is [for him] to go to the easy principles and do it well.
"He has an incredible ability to make an assist, to score goals and see passes like no-one else, but I always have belief they will increase and will get better when [players do] the simple things...
"When the simple things are done perfectly and we are in the right moment, the actions to create incredible passes that he - only he - can find, it will be easier, it will be better."
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Chris Sutton doesn't make City Champions League favourites as they are not at their best... yet.
"This season is very odd," added former Blackburn striker Sutton on BBC Radio 5 Live's Monday Night Club.
"If you had a guess who you would make favourites for the Champions League, would we not all say Napoli at the moment?
"But I don't think we've seen Manchester City at their best, that could be ominous, and they find ways to win.
"It's as open as it's ever been and there's not a really outstanding team where in previous seasons you could argue differently."
Smith, of the New York Times, added: "It feels like the field is a bit more open and slightly unfamiliar, and to be honest, better for it.
"Real, City and Bayern are the three established powers and looking how the field is falling will be thinking they are the three outstanding teams.
"City should probably be favourites and will be thinking 'Barcelona aren't there, Liverpool aren't there, Arsenal, the form team in the Premier League, weren't in the competition, it is not quite as daunting as it would be normally'.
"City should be thinking 'this is a really good opportunity to right the wrongs of the last six years'."
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Manchester City aim to take another step closer on Tuesday to the one title that has eluded them - the Champions League.
Boss Pep Guardiola says he will be judged on success in the competition but does this year represent their best chance of becoming European champions?
"There's not an outstanding team" in this season's tournament says pundit Chris Sutton, while football journalist Rory Smith feels the competition is "not as daunting" as in previous years.
City, second in the Premier League, will secure a place in the quarter-finals if they win their last-16 second leg at home to RB Leipzig after a1-1 draw in Germany.
Bayern Munich, Chelsea, AC Milan and Benfica are the teams already through, while Real Madrid hold a 5-2 advantage over Liverpool, with Italian sides Napoli and Inter Milan leading after their first-leg matches against Eintracht Frankfurt and Porto respectively.
Of the teams left in the competition, only Bayern, Napoli and Benfica are top of their domestic leagues.
Full story.
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
There was a rare sight for Manchester City in Germany last month as striker Erling Haaland failed to score in the Champions League against RB Leipzig.
The Norwegian star has netted five goals in seven games in the competition since joining City in the summer and has taken his season tally to 28.
Having only made his debut in Europe's premier competition in September 2019, the Norwegian is already ranked just outside the all-time top 40 scorers.
He sits alongside Hernan Crespo, Mario Mandzukic and Edin Dzeko among others on 28 goals, but who has registered a higher tally?
You've got seven minutes. Keep a note of your score and let us know how you get on using #bbcfootball.
Click here.
Man City v RB Leipzig (20:00GMT)
Simon Stone
BBC Sport
RB Leipzig coach Marco Rose was asked last night about a chat he had with Erling Haaland after the first leg of his side's Champions League game with Manchester City.
The pair worked together at Borussia Dortmund and evidently remain on good terms.
"He said he feels good," said Rose.
"He feels comfortable with the team and the
fans and says he made the right decision to come here."
That's good news for Pep Guardiola anyway.
Man City v RB Leipzig (20:00GMT)
Simon Stone
BBC Sport
RB Leipzig boss Marco Rose was rather taken aback last night when he was told there was a school of thought that Erling Haaland had reduced the overall effectiveness of Manchester City because he is not as fluid as his attacking team-mates.
Rose was Haaland's coach at Borussia Dortmund last season.
"He has scored 28 goals in 26 games," he said. "If you take those goals away, where
would City be in the league?
"He is one of the top number nines in the world and they are much more difficult to play against with him because you don’t know what they are going to do.
"It could get really, really, really
good with Pep and Man City. If you don’t want him send him to me. I love him."
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Former Premier League midfielder Stewart Downing says Erling Haaland is still adapting to the Premier League but at the same time "is still scoring goals which he was bought to do".
Haaland's winner from the penalty spot for Manchester City against Crystal Palace was his 34th goal in 35 games in all competitions this season.
Downing told BBC Radio 5 Live's Football Daily: "I’ve seen a lot of comments saying they don’t play to his strengths but earlier on in the season you saw a lot of runs he was doing and Kevin De Bruyne finding him in that space.
"Teams click onto that and they have to find a way of stopping that. Then he’s got to adapt to the team and I think he slowly has done that.
"He’s still scoring goals and that was what he was bought to do. If they win the title at the end of the season no one will question why did they sign him.
"It’s just adapting to the league which he has done amazingly with the goals he’s got and then it’s adapting to a different way of playing.
"Earlier on in the season he had a lot of space in behind and teams clicked onto that. Now it’s a lot of men behind the ball and he’s found a way to not be involved in games as much as he was, but he’s still scoring goals."
Listen to Football Daily on BBC Sounds
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Kevin de Bruyne’s game time hasn’t been as high as perhaps it has been in recent seasons. Injury and illness have been a contributing factor, but one of the more regular names on the team sheet in the Pep Guardiola era at Manchester City has found himself rotated more than before.
He’s still top of the Premier League assists chart with 12, but has only one goal in his 13 top-flight matches.
When asked about his form De Bruyne told BBC Radio Manchester: "I think it’s alright. I think people have a different standard [of me] to a lot of players.
"People expect me to score every game, assist every game. I think there’s been less assists but I don’t think I’ve been creating less. I feel fine."
He’s wrong, he’s already four ahead of his tally for the entire of last season - but he set the bar at a record 20 assists in a single Premier League season in 2019-20.
"Maybe not the best I’ve ever played but it’s good," he added. "I guess I expect more from myself than you guys ever do. There’s no pressure. I play football because I like it, not because I have to."
Having De Bruyne in a fantasy football team this season is a nightmare - mind you that can be said of any Pep Guardiola side.
On his game time, De Bruyne said: "It is what it is. He [Pep Guardiola] takes his decision. Whenever I play I do my best. I’ve been here eight years and played a lot. I’ve created the most in the league, the most assists and I’ve not even played four or five games."
De Bruyne only came on for 15 minutes in the 1-0 win over Crystal Palace. By that point, City were already a goal up through Erling Haaland’s penalty.
"Whenever I go on the pitch I try to do what I do always," he said. "I don’t have to do anything different. I’m an old man in this game, I want to play as much as possible but if not then I do my best for 10 minutes and that’s what I did."
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Kevin de Bruyne says he won't have any regrets if he doesn't win the Champions League with Manchester City.
De Bruyne has reached one final, two semi-finals and three quarter-finals with City in Europe's elite competition, but said winning it isn't the be all and end all.
He said: "I don't regret the things I do. Whatever competition I try to win. You lose more than you win. I've won a lot, I'm fortunate.
"If you care about the noise obviously it's going to annoy people a little bit. We’ve not won it but we have done really well in the Champions League.
"People base everything on only winning but there has been a lot of circumstances in these games. In the Madrid game and the Tottenham game we deserved to go through and we didn’t.
"Moments in these games, these things happen. Obviously I want to win it, but I know as long as we don’t then I will come and get the same questions. If people judge you on that, we try to win these games and be the best version we can be, as a team and as a person."
De Bruyne was also asked about his future and how long he feels he has left playing at the top level.
He said: "I'm an old man in this game, but I'm not an old man. I'm pretty young.
"I know how it works, when people talk about you, you notice these things a lot more. People talk about form, how you play, it's give or take. I know how to manage.
"I don't know how long I've got left, as long as I'm having fun I'll keep on playing. There will come a day, I don't know when.
"I'm a perfectionist. Whatever I do in football, normal life. I want to be 100%. If the time comes, it's not necessarily important now. If I think about it right now, I want to stay as high as possible for as long as possible. It's not only my decision. Something to think about."
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Pep Guardiola has been speaking to the media before the second leg of Manchester City's Champions League last-16 tie with RB Leipzig.
Here are the key lines from his news conference:
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Pep Guardiola said his time in charge of Manchester City will be judged on whether or not he wins the club's first Champions League title.
Guardiola has won nine domestic trophies with City, but the European competition, which he won twice with Barcelona, still eludes him.
He said: "Yes, that doesn't mean I agree with that, but absolutely I will be judged for that competition.
"Since day one when I arrived here in the first game in the Champions League, they asked me when I was sitting here for the first time 'are you here to win the Champions League?' I said 'what?!' If I was the manager for Real Madrid, which isn't going to happen, I could understand. But here, I don't know. But I accept it. It's not going to change."
City host RB Leipzig on Tuesday as they look to reach the last eight of Europe's elite competition for the sixth successive season, which Guardiola said is vital heading into the international break.
He said: "It's really important. Not just for a better international break, for the fact to be alive in the last two months of the season.
"As much to extend being alive, in the Premier League and Europe, to be close to Arsenal, it will be good."
Will you judge Guardiola's time at City on whether he wins the Champions League?
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Hit the thumbs, too.
Man City v RB Leipzig (20:00 GMT, 1-1 agg)
Manchester City boss Pep Guardiola said his side will "adjust a few things" from the first leg as they host Leipzig for a place in the Champions League quarter-finals.
The sides drew 1-1 in Germany with Riyad Mahrez's penalty giving City the lead in a dominant first half before Josko Gvardiol's headed equaliser.
"I don't pay any attention to what happened there," said Guardiola.
"We are going to adjust a few things to have more control and be better."
Full story.
So, here is a quick rundown of what we have for you, subject to change as always.
The Daily Star
The Star goes in stronger, describing Pep Guardiola's advice for Kevin de Bruyne as a "rap", saying the Manchester City manager has urged his star midfielder to "up his game" with tonight's Champions League last-16 tie at home to RB Leipzig finely poised at 1-1 after the first leg.
There is also a story on a police "race hate probe" into abuse Southampton defender Kyle Walker-Peters has received on social media.
Daily Mirror
The Mirror also picks up on Pep Guardiola's plea to Kevin de Bruyne ahead of tonight's Champions League last-16 second leg at home to RB Leipzig.
The Daily Express
As Pep Guardiola calls on Belgium midfielder Kevin de Bruyne to "get back to basics", the Express contends the Manchester City manager needs his playmaker at "his best" to end the club's wait for Champions League glory.
Hello and welcome to your Tuesday BBC Sport live page.
We've got plenty for you today, including focus on the Champions League from this evening as Man City look to overcome RB Leipzig to reach the quarter-finals, plus focus on Tottenham boss Antonio Conte after Chris Sutton told BBC Radio 5 Live's Monday Night Club he thinks he should leave the club now.
Plus, plenty more gossip, news and debate coming your way, as well as a few news conferences later. All will be revealed in the agenda after a quick check-in with the papers.
France24 - Monde
Foot européen : l'OM cale encore, Naples, Arsenal et le Barça foncent vers le titre
Publié le : 13/03/2023 - 11:36
Romain HOUEIX
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En Ligue 1, le PSG a mollement rebondi avec une victoire à Brest alors que son dauphin, l'OM, a cédé le match nul à domicile. En Angleterre, Arsenal a enchainé une cinquième victoire consécutive, tandis qu'en Espagne, le Barça poursuit sa course en tête en solo.
Le PSG s'en sort, Marseille cale encore à domicile
Trois jours après son élimination sans gloire en Ligue des champions, le PSG s'en est remis à un but dans les arrêts de jeu de Kylian Mbappé pour se sortir d'un mauvais pas à Brest (1-2) et relever quelque peu la tête. Les Parisiens n'ont visiblement toujours pas digéré leur énième désillusion européenne mais ils peuvent dire un grand merci à leur attaquant vedette, qui les a une nouvelle fois sauvés.
Lens, porté par le triplé foudroyant en moins de cinq minutes de Loïs Openda, a effectué la bonne opération du week-end et se replace sur le podium (3e) après son large succès à Clermont (0-4), dimanche, mettant la pression sur l'OM, incapable de battre Strasbourg au Vélodrome (2-2).
L'OM, très tôt réduit à dix après l'exclusion dès la 29e minute de Leonardo Balerdi, coupable d'une faute sur Habib Diallo, pensait avoir fait le plus dur en menant 2-0 jusqu'à la 88e minute mais il a été puni par le doublé de Jean-Eudes Aholou et voit le leader parisien, vainqueur la veille à Brest (2-1), s'échapper avec dix points d'avance.
La deuxième place des Marseillais est désormais en grand danger car Lens recommence à pousser fort derrière. Les Sang et Or, qui venaient d'enchaîner trois matches sans victoire, toutes compétitions confondues, se sont parfaitement relancés et ne sont plus qu'à deux longueurs des Phocéens. C'est surtout la performance d'Openda qui a fait sensation. L'attaquant lensois a, à lui tout seul, dynamité la défense clermontoise en inscrivant trois buts coup sur coup en première période, le triplé le plus rapide de ces 50 dernières années en championnat avec celui du Lillois Matt Moussilou en 2005 face à Istres.
Les Monégasques, qui font aussi les frais du réveil lensois et rétrogradent à la quatrième place, feraient bien de s'en méfier. L'ASM peut se mordre les doigts d'avoir été surpris par Reims à Louis-II (0-1) malgré plusieurs occasions nettes, même si elle n'est pas la première à se casser les dents sur les hommes de Will Still, qui n'ont perdu aucune de leurs 19 dernières rencontres en L1. Le club du Rocher marque singulièrement le pas avec cette troisième sortie consécutive sans victoire.
Invaincu en Ligue 1 depuis le 11 janvier, Nice fait de son côté du surplace (7e) après le nul ramené de Nantes (2-2). Le dernier représentant français en Coupe d'Europe, qui reçoit le Sheriff Tiraspol jeudi en huitièmes de finale retour de la Ligue Europa Conférence, avait peut-être déjà la tête ailleurs. Le Gym a en effet mené deux fois au score avant d'encaisser un deuxième but à seulement deux minutes de la fin du temps réglementaire.
Le FC Barcelone en route vers le sacre
Le Barça a difficilement dominé l'Athletic à Bilbao (0-1) dimanche lors de la 25e journée de Liga, et reprend 9 points d'avance en tête du classement sur le Real Madrid (2e, 56 points), vainqueur de l'Espanyol Barcelone 3-1 samedi. Les Catalans ont débloqué la situation juste avant la pause, sur une passe lumineuse du capitaine Sergio Busquets pour Raphinha, qui a décoché une frappe croisée du droit (45e+1), d'abord refusé puis finalement validé par l'arbitre vidéo, avant de résister à une fin de match haletante.
Pour le grand retour de Robert Lewandowski dans le onze blaugrana (après avoir manqué 2 matches à cause d'une douleur à la cuisse gauche), les hommes de Xavi ont refait le plein de confiance sur la pelouse, à défaut d'être épargné par le scandale arbitral et l'inculpation pour corruption qui a frappé le club vendredi. Du baume au moral, donc, à une semaine du clasico retour de Liga, dimanche 19 mars au Camp Nou.
Le Bayern Munich désormais seul en tête
Le défenseur Benjamin Pavard a inscrit son premier doublé en sept saisons de Bundesliga, offrant la victoire au Bayern contre Augsbourg (5-3) lors de la 24e journée de championnat. Un doublé qui permet aussi au Bayern de prendre la tête de la Bundesliga : son concurrent, le Borussia Dortmund a concédé le match nul sur la pelouse de Schalke (2-2) et vu sa série de 8 victoires prendre fin.
Derrière les deux géants d'Allemagne, la lutte s'est resserrée, après la victoire de Fribourg contre Hoffenheim (2-1) et le nul de l'Union Berlin à Wolfsburg (1-1). Au soir de la 24e journée, le RB Leipzig, l'Union Berlin et Fribourg sont à égalité à 45 points, à la troisième place derrière le Bayern Munich, seul dans le fauteuil de leader (52 pts), et le Borussia Dortmund (50 pts). Une lutte à trois pour les troisième et quatrième places qualificatives pour la phase de groupes de la prochaine Ligue des champions.
Tenu en échec par Stuttgart (1-1), l'Eintracht Francfort semble marquer le pas (40 pts) à la sixième place, avec un trou désormais avec le trio devant lui au classement.
L'Inter Milan s'incline mais personne n'en profite
Naples continue de marcher sur la Serie A avec une nouvelle victoire sans discussions contre l'Atalanta Bergame (2-0), samedi, qui lui offre 18 points d'avance à 12 journées du terme. Dans le sillage de son perce-muraille Khvicha Kvaratskhelia, qui a débloqué la rencontre d'une frappe sous la barre après une double feinte de tir (60e), le Napoli n'a pas laissé place au doute après son revers contre la Lazio Rome (0-1) et continue de sprinter vers un premier Scudetto depuis ceux de l'époque Maradona, en 1987 et 1990.
Naples porte son incroyable avance à 18 points sur l'Inter Milan (2e), surprise vendredi par la Spezia (2-1). Les Nerazzurri restent deuxièmes en dépit de leur revers, après le 0-0 de la Lazio Rome (3e) à Bologne samedi soir.
L'AS Rome, à dix pendant toute la seconde période, a raté pour sa part l'occasion de rejoindre l'Inter Milan à la deuxième place en s'inclinant à domicile contre Sassuolo (3-4) dans un match à rebondissements. La Roma (5e) reste deux points derrière la Lazio Rome (3e) avant le derby de la capitale dimanche prochain.
Cinq à la suite pour Arsenal, Newcastle regagne
Arsenal a remporté dimanche sa cinquième victoire de suite à Fulham (0-3) et a repris cinq points d'avance devant Manchester City, vainqueur la veille à Crystal Palace (0-1). Au-delà de cette victoire essentielle à Fulham, les joueurs de Mikel Arteta ont de nouveau impressionné par leur compacité au milieu de terrain, leur intelligence tactique et la qualité de leur jeu de passes, face aux Cottagers, désormais 8es du classement.
>> À voir aussi : Le football anglais deviendrait-il écolo ?
Deux mois après leur dernière victoire en championnat, Newcastle a repris ses bonnes habitudes de la première partie de saison avec une victoire face à Wolverhampton (2-1), qui lui permet de revenir en 5e position, à quatre points du premier qualifiable pour la prochaine Ligue des champions, Tottenham, et avec deux matches en plus à jouer. La meilleure défense du championnat (18 buts en 25 matches) a également marqué pour la première fois depuis décembre deux buts dans un même match.
À la troisième place du classement, Manchester United n'a pas pu faire mieux qu'un score nul (0-0) contre le dernier du classement, Southampton, une semaine après avoir explosé à Liverpool (7-0) et après s'être rassuré en Ligue Europa contre le Betis Seville (4-1).
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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SUCCESSION
Soubeyrand, Prêcheur, Bompastor… Qui pour succéder à Corinne Diacre à la tête des Bleues ?
SUR ENTR
Le football anglais deviendrait-il écolo ?
BBC
Antonio Conte: Tottenham manager should leave the club immediately, says Chris Sutton
Last updated on 13 March 202313 March 2023.From the section Tottenham
Tottenham manager Antonio Conte should leave the club immediately if he does not want to commit his future to Spurs, says ex-Blackburn striker Chris Sutton.
Conte, 53, is out of contract at the end of the season, with Spurs out of all the cup competitions.
They are fourth in the Premier League - the last of the qualifying places for the Champions League.
"It's better for all concerned if he goes now," said Sutton on BBC Radio 5 Live's Monday Night Club.
"I think he will see the season out, but I'm just really confused what is going on at Spurs at this moment.
"Antonio Conte really needs to commit one way or the other and if he says 'I'm here and happy to sign for another year or two' then Tottenham can move on but it doesn't look like he will.
"Therefore if Tottenham want to progress, they are better off making a change now.
"They have regressed from last season, they have been massively inconsistent."
Conte guided Chelsea to the Premier League title in 2016-17 and the FA Cup the following season before he was sacked.
After winning Serie A with Inter Milan in 2020-21, Conte replaced Nuno Espirito Santo at Tottenham in November 2021 and took them to fourth and Champions League qualification.
However, Tottenham, who have not won a trophy since 2008, went out of the Carabao Cup in the third round to Nottingham Forest and fielded an under-strength side as they lost in the FA Cup fifth round to Championship side Sheffield United earlier this month.
Last week they were beaten 1-0 on aggregate over two legs by AC Milan in the last 16 of the Champions League.
"I was at the Milan game last week where I thought their performance was really insipid," added Sutton, a Premier League title winner with Blackburn.
"The bigger issue among the Tottenham fanbase was the FA Cup against Sheffield United with a weakened side, now what are they playing for?
"They have a good chance of getting fourth but they have been a massive disappointment this season.
"One of the biggest things is Tottenham fans' [hopes] and brand of football and they do not get that brand of football under Conte so he needs to win trophies."
L'Humanité
« Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »
EntretienLa marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.
Marion d'AllardCe vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?
On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.
C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.
Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?
Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.
Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?
Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire.
Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat »
C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables.
France24 - Monde
Royaume-Uni : la BBC réintègre Gary Lineker après le tollé provoqué par sa suspension
Publié le : 13/03/2023 - 12:05Modifié le : 13/03/2023 - 12:25
FRANCE 24
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Suspendu par la BBC pour des propos sur la politique migratoire du Royaume-Uni, l'ancien footballeur et présentateur vedette de la chaîne a finalement été réintégré lundi. L'annonce de sa suspension a provoqué un tollé tout au long du week-end, contraignant la direction de la chaîne à faire machine arrière.
La BBC a craqué sous la pression populaire. Le groupe audiovisuel anglais a annoncé lundi 13 mars le retour à l'antenne de l'ex-footballeur Gary Lineker, l'un des plus célèbres présentateurs du groupe, dont la suspension vendredi après un tweet contre le gouvernement a provoqué un tollé.
"Gary est un élément important de la BBC et je sais à quel point la BBC compte pour lui, et je me réjouis qu'il présente notre émission le week-end prochain", a déclaré le directeur-général de la BBC, Tim Davie, dans un communiqué. Gary Lineker avait été mis à pied après avoir critiqué sur Twitter un projet de loi du gouvernement conservateur sur l'immigration.
"Mr Nice" avait dénoncé "une politique cruelle"
Sur Twitter, où il compte 8,8 millions d'abonnés, Gary Lineker avait dénoncé "une politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n'est pas sans rappeler celui qui a été utilisé par l'Allemagne dans les années 1930". Le texte gouvernemental, qui vise selon le gouvernement à mettre fin à l'arrivée illégale de migrants par la Manche, a été dénoncé par l'ONU qui a accusé Londres de vouloir "mettre fin au droit d'asile".
Ces propos ont été vivement critiqués par le gouvernement et les journaux conservateurs. Le groupe audiovisuel, qui a érigé l'impartialité en "priorité", a décidé vendredi "que (Gary Lineker) allait se retirer de la présentation de Match Of The Day jusqu'à ce que nous ayons un accord clair avec lui sur son utilisation des réseaux sociaux".
Mais cette suspension a provoqué un tollé. Elle a entraîné le bouleversement des programmes sportifs de la BBC à la télévision et à la radio. Plusieurs consultants d'émissions de football, tels que les anciens internationaux anglais Ian Wright et Alan Shearer, ont décidé de se retirer de leurs programmes par "solidarité". Le hashtag #BoycottBBC est devenu tendance sur Twitter.
Lundi, Tim Davie a présenté ses excuses. "Tout le monde reconnaît que cette période a été difficile pour le personnel, les collaborateurs, les présentateurs et, surtout, nos téléspectateurs", a-t-il écrit dans un communiqué.
BREAKING: Gary Lineker suspension lifted. Statement is peak BBC fudge. Tim Davie admits social media rules on impartiality are not clear, not uniformly applied and that the Match of the Day suspension was disproportionate. pic.twitter.com/8d5VHvkJ9w
March 13, 2023"L'impartialité est importante pour la BBC. C'est aussi important pour le public. La BBC s'est engagée à respecter l'impartialité qui est dans sa Charte et s'est engagée pour la liberté d'expression", a-t-il écrit.
Le directeur du géant de l'audiovisuel public a annoncé une enquête menée par un expert indépendant sur les directives en matière d'utilisation des réseaux sociaux, et notamment sur la manière dont les règles s'appliquent aux présentateurs ne travaillant pas sur l'actualité.
Ce communiqué cite également Gary Lineker, qui se dit "heureux" qu'une solution ait été trouvée. "Je soutiens cette enquête et j'ai hâte de retourner à l'antenne", a-t-il ajouté.
Sur Twitter, où il est suivi par près de 9 millions de personnes, il a remercié les personnes qui l'ont soutenu durant "ces jours surréalistes".
"Je présente le sport sur la BBC depuis près de trente ans et je suis extrêmement fier de travailler avec le meilleur et le plus juste des médias au monde", a-t-il ajouté.
After a surreal few days, I’m delighted that we have navigated a way through this. I want to thank you all for the incredible support, particularly my colleagues at BBC Sport, for the remarkable show of solidarity. Football is a team game but their backing was overwhelming. 1/4
March 13, 2023
Il s'est permis "une dernière réflexion" : "Aussi difficiles qu'aient pu être les derniers jours, ce n'est tout simplement pas comparable au fait de devoir fuir sa maison pour échapper à la persécution ou à la guerre et chercher refuge dans un pays lointain".
Gary Lineker, surnommé "Mr Nice" pour son comportement irréprochable tout au long de sa carrière - il n'a jamais écopé d'un seul carton jaune -, a l'habitude d'exprimer ses positions politiques progressistes, notamment pour l'accueil des réfugiés.
L'ancien attaquant aux 48 buts sous le maillot de l'Angleterre n'a pas réagi publiquement à sa suspension mais avait répété cette semaine qu'il assumait complètement ses propos. Samedi, il est allé à Leicester, sa ville natale où il a débuté sa carrière professionnelle, pour le match des Foxes contre Chelsea en Premier League.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Royaume-Uni : la suspension du présentateur Gary Lineker sème le chaos à la BBC
Sommet franco-britannique : Emmanuel Macron évoque un "nouveau départ"
BBC
When I was a teenager, I became aware my limbs were huge, with my arms being absolutely massive – Gillian Harris
Nine-year-old Josh Firth was in the car with his parents when he noticed something strange happening to the buildings on either side – they seemed to be getting bigger. When he told his mother, Sonja, she was baffled. As far as she was concerned, the buildings looked the same as they always had. "As the car was moving, the buildings on either side suddenly became enlarged and felt as if they were closing down on him," says Sonja.
It wasn't the only time this would happen. After returning from school one day, Josh, who is from Canberra, Australia, told his mother how "his teachers' faces became bigger, out of proportion to their bodies and the walls of the schoolroom got elongated and further away from him". Josh says that on one occasion when playing chess at school, he noticed "his fingers getting wider and bigger to the point of feeling unable to pick up the chess pieces".
These bizarre episodes were most frightening at night, when "the edges of his room were changing, the walls becoming wonky and closing down on him", leading to night terrors, according to Sonja. She says that, at times, her son would say her voice sounds different and he experiences her speech at a "lower pitch and a slower rate".
It took nearly two years for the family to find out what was going on. Josh suffers from a rare disorder known as Alice In Wonderland syndrome, sometimes also called Todd's syndrome.
Alice in Wonderland syndrome (AIWS) affects the way people perceive the world around them and can distort how they experience their own bodies and the space it occupies. These can include distortions in vision as well as time. Imagine seeing people's faces change into dragon-like faces all your life. This symptom is only one of the 40 types of visual distortions characteristic of Alice in Wonderland syndrome. Some patients also describe seeing different body parts added to the people in front of them, such as a shortened arm attached to the face of the person sitting in front of them. Other symptoms include seeing people or objects moving in slow motion or moving unnaturally fast or not at all. Their hearing can also be affected – sufferers can hear loved ones speaking oddly slow or unnaturally fast. And they report seeing objects or their own body parts shrinking or swelling in front of their eyes, creating the sensation that they are themselves changing size, just as Josh experienced.
It is this last symptom that led to the disorder's name, after Lewis Carroll's fictional character, who shrinks after drinking a potion and then grows after eating cake. Carroll himself may have even been inspired by perceptual distortions himself, perhaps brought on by migraine auras – temporary visual disturbances that often occur in migraine sufferers. Others have suggested the author could have suffered from Alice in Wonderland Syndrome that was triggered by epilepsy, substance misuse or even an infection. (Read more about the messages hidden within Alice in Wonderland.)
Despite being formally described by doctors as a distinct syndrome in 1955 and some symptoms being recorded by doctors even earlier than this, the exact causes of Alice in Wonderland syndrome still remain shrouded in a mystery that Alice herself might have found curiouser and curiouser.
As researchers attempt to unravel this strange condition, they hope it could provide vital insights into how our brains interpret the world around us.
Whenever Josh now carries a mirror with him for whenever he needs a "reality check" when he starts to experience symptoms (Credit: Sonja Firth)
Thanks to the signals from our assorted senses, which combine with our past life experiences, each of us perceives the world differently to one another. We all exist in our own unique reality. "Perception is not a passive process of merely seeing, hearing, feeling, tasting or smelling," says Moheb Costandi, a London-based neuroscientist and writer who discusses Alice in Wonderland syndrome in his book Body Am I. "It is an active process. The brain acts upon incoming sensory stimuli, based on our past experiences and biases. The way we perceive things influences how we act, and how we act influences what we perceive."
But, at times our perception can become disordered, such as when people suffer from hallucinations, illusions or distortions. When the perception of ourselves and the world we live in is distorted, we risk losing our sense of self and suffer from depersonalisation. We might even end up experiencing the world itself as being unreal, a process known as derealisation.
In the past, Alice in Wonderland syndrome has been commonly dismissed as a largely harmless condition that doesn't require medical intervention. Some degree of symptoms are reported in the general population, with up to 30% of adolescents reporting mild or transient experiences of the syndrome. Certain cough medicines and illicit hallucinogenic substances are also known to trigger it.
Sometimes, however, changes in our perception of the world are triggered by something else underlying them. A wide range of causes have been suggested for Alice in Wonderland syndrome in both children and adults, including strokes, brain tumours, aneurysms, viral infections, epilepsy, migraines, eye diseases and psychiatric disorders such as depression and schizophrenia. It has also been associated with some infections such as Lyme disease, H1N1 influenza and Coxsackievirus B1. One study even identified it as a manifestation of Creutzfeldt-Jacob Disease (CJD), a fast-developing and often fatal neurodegenerative disorder.
Jan Dirk Blom, a professor of clinical psychopathology at Leiden University in the Netherlands, who is one of the few researchers who has dedicated himself to studying Alice in Wonderland syndrome, emphasises the need for doctors to take patients describing these symptoms seriously.
Blom says that diagnosis and recognition of Alice in Wonderland syndrome has barely improved over the past few decades. "That is a real challenge," he says. This often means it can be missed in patients for years.
Gillian Harris, from Pulborough, West Sussex, in England, was only diagnosed with Alice in Wonderland Syndrome six years ago at the age of 48, despite suffering with it from a young age. "As a child, at times, I felt as if things were further away from me and when I was a teenager, I also became aware my limbs were huge, with my arms being absolutely massive," she says. From the age of about 16, she was diagnosed and treated for epilepsy.
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What little research does exist, however, is starting to provide some clues about why Alice in Wonderland syndrome afflicts some patients but not others.
"Genetics may perhaps play a role in creating a susceptibility for Alice in Wonderland syndrome in some people, although that is in need of empirical corroboration," says Blom.
In children, encephalitis caused mostly by Epstein-Barr virus is the most common cause of Alice in Wonderland syndrome, whilst it is most often associated with migraines among adults.
Surprisingly, the sensory distortions of Alice in Wonderland syndrome can also occur in people suffering from abdominal migraine, a condition which shares common triggers and relievers with the more commonly known migraine, but includes excruciating abdominal pain which comes in bouts and lasts between two and 72 hours. Often people with abdominal migraines have a personal or family history of migraine headaches.
Brain imaging is also offering some insights too. These suggest that Alice in Wonderland syndrome may be caused by a dysfunction of a region of the brain called the temporo-parietal-occipital junction, where visual and spatial information are combined with signals about touch, body position and pain. Changes in this key meeting point of sensory information caused by lesions, neurological damage or swelling may alter how the brain interprets the signals.
There is still a lot of work that needs to be done to understand exactly what is going on in the brains of patients with Alice in Wonderland syndrome, says Blom. But he believes that the condition, which is known as AIWS for short, could provide vital clues about how the brain itself compiles information about our world.
"I think AIWS can teach us how much more intricate, complex, and yet balanced the whole process of perception is, as opposed to what we usually take for granted," says Blom. "Sometimes perception is hardly affected when even fairly large parts of the brain are compromised or even missing (as in prosopometamorphopsia due to gunshot wounds, which tends to disappear within weeks) whereas in other cases a dysfunctioning of minute stacks of nerve cells in [AIWS] may cause gross and lasting alterations to our perception. This syndrome teaches us that the whole network for (visual) perception has enormous parts that can be circumvented, or compensated for by other parts, whereas others appear to be absolutely crucial if we want to be able to properly perceive very basic aspects such as faces, lines, colours, and movement."
Symptoms of Alice in Wonderland syndrome are surprisingly common within the general population (Credit: Alamy)
But conducting brain studies that get to the root of what is going on in patients with Alice in Wonderland syndrome are not easy. "I think the big obstacle is the rarity of AIWS, and the fact that symptoms are fleeting," says Costandi. "And so it's difficult to scan a patient's brain while they're experiencing these symptoms."
But while in some cases the sensory distortions that come with Alice in Wonderland syndrome can be mildly disorientating, they can also be downright terrifying and can even pose a risk to those who suffer them at times. As Gillian, now 54, herself describes it: "When the symptoms were happening a lot I did not want to go to a train station on my own, in case it happened on the platform or get on a bus on my own in case it happens; you lose your independence. It has an impact on everything."
In most cases, research suggests, cases of Alice in Wonderland syndrome tends to resolve over time, however sometimes symptoms might recur depending on the underlying cause.
Gillian is on the highest dose of two anti-epileptic medications, and she has not only been seizure-free, but also AIWS-free for two years. Josh, on the other hand is still experiencing symptoms of "Alice", as he calls his condition, but he has developed coping mechanisms for it.
"Looking outside the window, or looking in the mirror really helps him, when everything is going on, as he looks at his facial features and helps shorten his episode of Alice," says Sonja. Josh now carries a pocket mirror with him when he is not at home, just in case he needs "a reality check".
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France24 - Monde
Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires
Publié le : 13/03/2023 - 06:58
Romain BRUNET
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Le projet de loi d’accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive lundi à l’Assemblée nationale, après un vote au Sénat qui l’a largement amendé. Censé être purement technique, ce texte suscite désormais des interrogations qui pourraient enflammer le Palais Bourbon.
Lever les obstacles administratifs pour aller vite. C'est l'objectif poursuivi par le projet de loi visant à accélérer la construction en France de nouveaux réacteurs nucléaires, voté au Sénat le 24 janvier, et dont l'examen à l'Assemblée nationale débute lundi 13 mars, bien que la réforme des retraites ne soit pas achevée.
Dans la lignée du discours de Belfort d'Emmanuel Macron du 10 février 2022, qui a marqué le revirement du président en faveur du nucléaire, ce projet de loi doit permettre la construction plus rapide de six réacteurs de type EPR2 (réacteur pressurisé européen de 2e génération) et la possibilité d'en ajouter huit autres en accélérant les procédures.
>> À lire : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Pour y parvenir, le texte prévoit de rendre possible la mise en compatibilité des documents locaux d'urbanisme, de dispenser de permis de construire les nouveaux réacteurs nucléaires qui seront construits à proximité immédiate des centrales existantes, ou encore de construire des nouveaux réacteurs en bord de mer s'ils sont installés dans le périmètre d'une centrale existante. Alors que 69 % de l'énergie produite en France est d'origine nucléaire, le texte permet également de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants.
Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui porte ce projet de loi, cela permettrait "de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d'un réacteur".
Quatre jours d'examen sont annoncés au Palais Bourbon pour un texte initialement présenté comme purement technique, mais qui, après son examen au Sénat, va désormais bien au-delà. Le projet de loi tel qu'il sera débattu entre députés soulève par conséquent plusieurs questions.
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Un texte qui se substitue à la loi de programmation sur l'énergie et le climat ?
Le projet de loi voté au Sénat le 24 janvier a subi d'importantes modifications par rapport au texte initial, à tel point que son objet même semble avoir été détourné. D'un texte qui devait se contenter de modifier des aspects administratifs pour rendre plus rapide d'éventuelles décisions de construction, l'Assemblée nationale hérite davantage d'une feuille de route.
Les amendements apportés par les sénateurs intègrent ainsi la relance du nucléaire à la planification énergétique et prévoient que la future loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) acte la construction de nouveaux réacteurs.
>> À lire : Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe
"Ce n'est plus un texte technique, mais programmatique, regrette la députée écologiste Julie Laernoes. La loi de programmation sur l'énergie et le climat n'arrivera pas avant le printemps, mais on sait déjà que l'on veut construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. C'est très différent de ce qui a été produit avec la loi d'accélération sur les énergies renouvelables qui, elle, ne fixe aucun objectif."
D'autant que les sénateurs ont supprimé un élément clé de la loi de transition énergétique de 2015 : le plafonnement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français d'ici 2035. Dans la version du projet de loi votée au Sénat, le plafond de 50 % devient un plancher. Les sénateurs ont également imposé la révision du décret prévoyant la fermeture de douze réacteurs existants.
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Quelles conséquences sur la sûreté nucléaire après la fusion entre l'IRSN et l'ASN ?
Le gouvernement a ajouté le 8 février, lors de l'examen de son projet de loi en commission des affaires économiques, une réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement. Celle-ci prévoit la disparition de l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), que l'exécutif veut fondre dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L'IRSN est l'institut en charge de l'expertise scientifique du risque nucléaire qui émet des avis sur lesquels se base l'ASN, entité en charge des décisions en matière de sûreté et de contrôle des centrales, pour rendre ses arbitrages.
L'ajout de cet amendement en catimini a fait l'effet d'une bombe et a suscité une levée de boucliers des syndicats de l'IRSN comme de l'ASN, de la gauche, et des protestations jusque dans la majorité. Les salariés de l'IRSN étaient en grève, lundi 20 février, et l'intersyndicale a prévu une nouvelle journée d'action, lundi 13 mars, pour l'arrivée du texte dans l'Hémicycle.
>> À voir : En France, la fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?
"On ne comprend pas pourquoi le gouvernement vient déstabiliser notre système de sûreté. Le faire à ce moment-là de manière aussi brutale est totalement irresponsable. Qu'on soit pour ou contre le nucléaire, on doit être pour la sûreté", affirme Julie Laernoes.
D'autant que cette annonce intervient au moment où une fissure "importante" dans la tuyauterie d'un réacteur de la centrale de Penly, en Seine-Maritime, vient d'être révélée.
Le ministère de la Transition énergétique assure que cette réorganisation doit permettre de "fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités lié à la relance de la filière nucléaire".
"On a plus que jamais besoin d'un système de sûreté robuste, mais c'est le moment que le gouvernement choisit pour tout casser. La réforme n'est pas guidée par des intentions vertueuses, mais par la volonté de faire rentrer l'IRSN dans le rang. Ce qui est en jeu, c'est son indépendance", estime de son côté Yves Marignac, de l'association négaWatt, qui promeut la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.
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Quid de la capacité industrielle de la France à construire des EPR2 ?
Le projet de loi mentionne la construction de six EPR2. Les deux premiers devraient être implantés à Penly, en Seine-Maritime, suivis de deux autres à Gravelines, dans le Nord, selon les plans d'EDF. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a avancé l'objectif de 2027 pour "la première coulée de béton", et "2035-2037" pour la mise en service.
Une gageure quand on garde à l'esprit le cauchemar que représente la construction de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Lancé en 2007, le chantier devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024, tandis que son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.
>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?
Le projet de loi ne se concentre que sur les autorisations administratives, alors que pour être mené à bien, le nouveau "plan Messmer" que souhaite lancer Emmanuel Macron demande aussi des compétences industrielles. Or, "vingt ans après la mise en service de la dernière centrale (Civaux en 2002), le tissu industriel s'est progressivement délité" et "des travaux sur les déboires de l'EPR de Flamanville pointent des pertes de compétences industrielles dans la soudure, l'ingénierie et la gouvernance du projet", relèvent Michaël Mangeon, spécialiste de l'histoire du nucléaire, professeur à l'Université Paris Nanterre, et Mathias Roger, chercheur en histoire et sociologie des sciences et des techniques à l'IMT Atlantique, dans un article publié le 21 avril 2022 sur le site The Conversation.
"D'autres travaux mettent en évidence des mécanismes de désapprentissage liés à une longue période d'absence de projets et un profond renouvellement générationnel des équipes d'ingénieurs", poursuivent-ils.
"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", affirmait Emmanuel Macron dans son discours de Belfort il y a un an. EDF a depuis mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et a estimé en novembre que celle-ci devra recruter 10 000 à 15 000 personnes par an sur la période 2023-2030.
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Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe
BATAILLE CULTURELLE
Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022
L'Humanité
Le chantier des canalisations
ActuLes enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier.
le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie Известия (RUS)
Песков сообщил о планах проведения прямой линии с Путиным в 2023 году
Прямая линия президента России Владимира Путина в нынешнем году планируется, это востребованный формат, но сроки пока не определены. Об этом заявил официальный представитель Кремля Дмитрий Песков 14 марта.
«Будем надеяться, что да (состоится. — Ред.). Может быть [с большой пресс-конференцией]. Это востребованные, популярные форматы. Мы не будем их забывать», — сказал он журналистам.
Ответ на реакцию: о чем рассказал и что пообещал президент на прямой линии
Почему обязательная вакцинация — это законно, а «Колобок» важен
В ноябре Песков заявлял, что проведение прямой линии зависит от рабочего графика Путина.
Прямая линия с главой государства проходит ежегодно. Президент выслушивает вопросы, жалобы граждан и по ходу дает поручения ответственным лицам.
В последний раз мероприятие состоялось онлайн 30 июня 2021 года. Тогда Путин ответил на 68 вопросов.
В декабре 2020 года ежегодная пресс-конференция была совмещена с форматом прямой линии.
BBC
I'm really proud of what Daisy Jones & The Six has to say about women in rock, and how they make their way in the world – Taylor Jenkins Reid
They say if you can remember the 60s then you weren't really there, but arguably, that adage is even more fitting for the 70s. From the glamorous debauchery of disco in Studio 54 to the anarchic fever of punk, hedonistic excess hit new heights. Given that, older music fans might think they've simply forgotten about the best-selling band of that hazy decade, Daisy Jones & The Six. With the group's seminal album, Aurora, now available internationally, and with an accompanying bio-series about why the group broke up currently running on Amazon Prime Video, you could be wondering: who are they, again?
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In fact, the band has never existed. It is a fantastical figment of the imagination of author Taylor Jenkins Reid in her novel Daisy Jones & The Six. The book – published in 2019 – tells the origin story of the fictional band, and its members: the titular frontwoman Daisy Jones, co-lead singer Billy and his lead guitarist brother Graham Dunne, keyboardist Karen, rhythm guitarist Eddie and drummer Warren (as well as Billy's wife, Camila) against the backdrop of LA in the 70s. It covers the in-band love affairs and bitter rivalries that ensued, the high-living, pleasure-seeking and addiction – and, of course, the creation of their music, which documented all their drama.
Daisy Jones & The Six tells the story of a 70s chart-topping band riven by inter-group love affairs, rivalries and addiction (Credit: Amazon Prime Video)
The novel, like the fictional band, became an instant sensation. The it-book of 2019, it has sold more than one million copies worldwide, spent nine weeks on the New York Times bestseller chart, and been a hit on BookTok. It has captured the imagination of readers, among other things, for its escapist qualities, as they are happily transported back to a time of rock 'n' roll excess, played out in sun-kissed, bohemian 70s California. Now, the new 10-part small-screen adaptation, which premiered its first three episodes a couple of weeks ago and has been rolling out further episodes weekly, may prove similarly alluring to Amazon Prime viewers; from the opening beats, it is captivating. If reading the book made you feel like you were there, the TV series draws fans even further into the action, bringing viewers along for the wild ride of the band's genesis, and keeping them hooked until the fateful last gig when the group implodes.
The book's power
Among those who consider the book a personal favourite are author and host of the You're Booked podcast, Daisy Buchanan. "I was lucky enough to read an early copy – and even before it came out, I could feel the buzz," she tells BBC Culture. "I read it from cover to cover on a train journey, and I was completely captivated. You know something's great when you're so consumed by the reading experience that you don't want to pick up your phone.
"The story is filled with sharp, clear, compelling voices – not just Daisy's. I love Karen, the band member whose personal turmoil – and love story – is brewing quietly in the background. I think the secret to great storytelling is writing characters that readers want to spend time with. Taylor Jenkins Reid makes you want to spend every spare second hanging out with the band."
What sets the novel apart from other music-themed novels – like Roddy Doyle's The Commitments or Utopia Avenue by David Mitchell, for example – is its format. Told in an unusual oral history style, it blurs the boundaries between reality and fiction. Made up of mock interviews with the different band members and their associates, it immerses the reader fully in its made-up history, as well as adding narrative tension by having the band's "true" story disputed by the different characters. As the fictional author of the oral history declares at the beginning of the novel: "It should be noted that, on matters both big and small, sometimes accounts of the same event differ. The truth often lies, unclaimed, in the middle."
"There's a real feeling of urgency, [the testimonies] a cross between gossip and confession," says Buchanan, explaining what made many people race through the book so hungrily. As Reese Witherspoon, who made the novel part of her book club, then successfully bid to make the TV adaptation via her production company, Hello Sunshine, said at the time of its release: "I devoured Daisy Jones & The Six in a day, falling head over heels for it. Daisy and the band captured my heart."
For the author, Jenkins Reid, it was her sixth novel, following up her 2017 work The Seven Husbands of Evelyn Hugo (which is currently also being adapted for TV by Netflix). She has got a few ideas as to what made Daisy Jones & the Six such a soaraway success: "It's always hard for me to conjecture about what I might have done right, but I think I'm always trying to tell stories that are really compelling to me in two different ways," she tells BBC Culture. "One, that they have something to say: and I'm really proud of what this book – and what this TV adaptation – has to say about women in rock, and how they make their way in the world. The other thing that's important to me is to be fun. I want to make stories that are fun to read."
The Fleetwood Mac connection
When it came to wild-living musical inspiration, Jenkins Reid needed to look no further than Fleetwood Mac as a starting point. Fleetwood Mac were one of the bestselling acts of the 70s, and the eventful history around the making of their 1977 iconic album, Rumours, is well-documented. At the point of going into the recording studio, two couples in the band – Stevie Nicks and Lindsey Buckingham and Christine and John McVie – had split up and were having affairs with other people, fuelling the heart-breaking or angry emotions that the musicians channelled into songs about their ex-partners.
The torrid drama around Fleetwood Mac, particularly during the making of their 1977 album Rumours, is a clear inspiration for Daisy Jones & The Six (Credit: Alamy)
Jenkins Reid has explained in the past that the first kernel of the idea for Daisy Jones came from her memory of watching footage of Stevie Nicks performing the song Landslide, from their 1975 album Fleetwood Mac, while Buckingham watched on intently. "It looked so much like two people in love. And yet, we'll never truly know what lived between them," she said. "I wanted to write a story about that, about how the lines between real life and performance can get blurred, about how singing about old wounds might keep them fresh."
Of course, the story of Fleetwood Mac can't be told without mentioning their drug habits. Par for the course in the LA music scene in the industry at that time was the use of cocaine and other illegal substances – Mick Fleetwood once claimed the amount of cocaine he'd snorted in this era would stretch to a line seven miles long, while Stevie Nicks has spoken extensively about her own drug addiction, which escalated as the band rose to global success. The character of Daisy Jones is obviously strongly indebted to the frontwoman of Fleetwood Mac; from her wild-child behaviour to her cosmic sensibility, and ethereal, tasselled and floaty stagewear. Readers follow Daisy's journey from recreational substance abuse to dangerous addiction – something which bonds her with her married bandmate, Billy, also an addict struggling with sobriety, with whom she engages in a tormented, emotional love affair.
Meanwhile, the character of Karen, the straight-talking, effortlessly cool British keyboard player in the band, is almost a double for the late Christine McVie. This enmeshing of a fictional band with the much-loved Fleetwood Mac – of whom there has never been a definitive biopic – is another key factor in the appeal of the book, and now the TV series, says Buchanan. "It's a very good cultural crossover. I know a lot of women who really love Fleetwood Mac, possibly because – unlike so much of the music of the era – there actually are women in Fleetwood Mac. I love Daisy and Karen like I love Stevie Nicks and Christine McVie."
Taylor set the bar incredibly high, based on this being the biggest band of that time period, so we knew we had to hire people at the top of their game – Brad Mendelsohn
However, while Fleetwood Mac seems to be a blueprint for Daisy Jones & The Six – and there are many striking parallels – Jenkins Reid explains that she sees their history as more of a backdrop to her tale: "To me, this isn't a story about Fleetwood Mac. It's fiction and there's nothing that happens in the story that really happened to Fleetwood Mac in any concrete or specific way. It's just about vibes, Fleetwood Mac vibes. But in creating that sense, we were able to tell a very different story."
"I think that any time you write a story about the 70s there's going to be inspiration pulled from Fleetwood Mac," adds executive producer Brad Mendelsohn. "But it's also Linda Rondstadt, Tom Petty, Bruce Springsteen, all of those people who were inspiration for Taylor and the writers on the show."
Getting the music right
One of the biggest challenges for the creative team adapting the series was finding the right actors to create a bona-fide band, and then furnishing them with original songs that convincingly sounded like they could have been chart-toppingly sensational, compelling audiences of thousands to sing along with every word. However, Jenkins Reid says that this wasn't an issue for her personally: for while she wrote lyrics to all the songs of the fictional album Aurora in her book, these weren't used in the series, and instead the challenge of devising the music was laid firmly at the door of the production team, including the series co-creator Scott Neustadter. As Jenkins Reid puts it: "I remember having a conversation with one of the execs at Amazon, who said, 'So now we just have to go and make the best-selling album of the '70s?'. And I was like, 'For once, that's not my problem!'" she laughs. "'That feels like a really ambitious task and I'm glad it's not assigned to me'." Neustadter agrees with her about the mission they had on their hands: "It's true, the way you describe Aurora [in the book], there are some very intimidating adjectives."
With Jenkins Reid happily relinquishing control over the music, it meant the producers could pull together a crack team, explains Mendelsohn: "Taylor set the bar incredibly high, based on this being the biggest band of that time period, so we knew we had to hire people at the top of their game. Blake Mills [songwriter and producer for the likes of John Legend and Jack Johnson] came up early and often, and then people like [fellow producer] Tony Berg were able to reach out to other incredible musicians like Jackson Browne, Phoebe Bridgers, Marcus Mumford and many others." Sonic Youth musician Kim Gordon was also brought in as a creative consultant.
Author Taylor Jenkins Reid currently has another one of her bestselling books, The Seven Husbands of Evelyn Hugo, being adapted for TV (Credit: Amazon Prime Video)
There is a slight cognitive dissonance in the first few episodes of Daisy Jones & The Six, for when the band start to play, the viewer naturally expects to hear a familiar song, perhaps even a Fleetwood Mac number (there is a needle-drop of Rumours track Gold Dust Woman eventually used with poignancy in a pivotal moment towards the end of the series). But the repeated use of original songs like Regret Me and Look At Us Now (Honeycomb) mean that by the end of the series, the songs are seared into the viewer's memory. Which, fortuitously, is a good tie in with the fact that band's album, Aurora, was released on Atlantic Records, on the same day the first three episodes premiered.
Is it weird seeing a band you've imagined as a fictional construct then come into actual being? "It's the coolest thing ever," says Jenkins Reid. "I love mythologising a band, if I could do it 17 more times I would. I absolutely love it, it's been the joy of my career to find this little pocket of storytelling. To now see that something I made up is now standing in front of me, I compare it to a 3D-printer that's attached to my brain that's now made it real. It's incredibly, incredibly gratifying."
Much of the credit for how authentic the band feels on screen can be handed to the actors, including Riley Keough as Daisy Jones, Sam Claflin as Billy, and Suki Waterhouse, Will Harrison, Josh Whitehouse and Sebastian Chacon on stage as their various bandmates. "Every sound you hear coming out of their mouth is all theirs," Mendelsohn explains. "Riley put in an insane amount of work and training." Despite Keough being Elvis's grand-daughter, "she had never sung before," he adds. "When we cast her [it was] simply because of her extraordinary talent.
"When Riley came into audition, it was a transformative moment for all of us for the series. She was our Daisy – there was not another actor that we considered. Once we had Riley, we needed someone who could be her equal, and when we met Sam, similar to Riley, we were blown away. He embodied Billy – soulful, powerful. When the two of them had a chemistry read, there was just electricity and we knew we had a really great match between them."
The enforced downtime of the pandemic meant the actors had longer to train and hone their musical skills and voices, and the result is a band, that, to all intents and purposes, could have been that genre-defining, chart-topping outfit so enthrallingly imagined by Jenkins Reid on the page.
As the series concludes over the next couple of weeks, what remains to be seen is quite how high this semi-fictional-semi-real band can fly. Could the album Aurora hit the upper echelons of the charts, and might a stadium live tour even follow? When asked during the press launch of the series whether they would go on tour, the actors were coy. "We might," said Keough, while Claflin said: "I hope so… I'd love to. It would be a huge bonus for us to have the opportunity to come together and play again in whatever capacity. We'll do small venues, birthday parties, bar mitzvahs… whatever!"
The first six episodes of Daisy Jones & The Six are now available on Amazon Prime Video, and the final four episodes will be released on 17 and 24 March.
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L'Humanité
Le mystère des six galaxies précoces révélées par James-Webb
Actu
- Tandis que le puissant télescope spatial James-Webb livre de nouvelles images des confins de l’Univers, l'étude de celles livrées en juillet 2022 vient de révéler d’étranges amas d'étoiles et de gaz.
- S'il s'agit bien de galaxies, elles seraient alors si massives et apparues si « tôt » après le big bang qu'elles pourraient remettre en cause la théorie cosmologique actuelle.
Anna MussoLancé en décembre 2021 et positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le télescope spatial James-Webb (JWST), des agences américaine, canadienne et européenne, poursuit sa moisson d’images exceptionnelles. Et multiplie, en parallèle, les études de ses premiers clichés.
Si la Nasa a investi plus de 10 milliards de dollars dans cet outil d’observation inédit, cent fois plus puissant que Hubble et capable de détecter la moindre lumière infrarouge, c’est bien pour débusquer les galaxies les plus lointaines et rembobiner ainsi jusqu’à ses débuts le film de notre Univers.
Comparable à notre Voie lactée... en 30 fois plus compacte
Et justement : une équipe internationale d’astrophysiciens vient de publier dans la revue Nature les résultats d’une recherche sur des images fournies en juillet 2022. Rien de spectaculaire a priori pour le néophyte.
Or, ces petits points rouges et flous (voir photo ci-dessus) sont une vraie découverte : treize galaxies et notamment six très lointaines, dont le gigantisme, aussi tôt dans l’histoire de l’Univers, ne cadre pas avec les théories cosmologiques actuelles.
Leurs masses sont comprises entre quelques dizaines de milliards et une centaine de milliards de fois celle du Soleil. Et l’une d’elles serait comparable à notre Voie lactée, tout en étant 30 fois plus compacte.
Astronomie. Le télescope James-Webb dévoile notre jeune UniversCes galaxies géantes pourraient avoir existé il y a plus de 13 milliards d’années, soit 500 à 750 millions d’années après le big bang, à peine 5 % de l’âge actuel de l’Univers. Comment des galaxies aussi massives ont-elles pu se former en si peu de temps ? Et s’agit-il vraiment de « galaxies » ?
« On s’attendait à une formation plus tardive »
Dans leur article, les chercheurs restent prudents, emploient le conditionnel et parlent de « six galaxies massives candidates » dans l’attente d’une vérification précise de leur masse stellaire. « Il s’agit d’une découverte très intéressante, voire surprenante, si elle est confirmée », explique François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’évolution des galaxies et auteur du livre Voyage de la Terre aux confins de l’Univers (éd. Odile Jacob). « A priori, on s’attendait à une formation plus tardive, c’est-à-dire au moins un milliard d’années après le big bang, sachant qu’une galaxie comme la nôtre a mis plus de 10 milliards d’années pour se former. »
« Les images du JWST dévoilent les régions les plus internes des galaxies » Pierre-Alain Duc, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Observatoire astronomique de Strasbourg, estime que ce sont très probablement des galaxies, des objets formés d’étoiles, de gaz et de matière noire. « Et on ne peut exclure que des trous noirs supermassifs soient présents en leur centre, ajoute-t-il. S’ils existent, ils contribueraient peu à la masse totale, mais la lumière que générerait leur activité dans le noyau des galaxies pourrait fausser les mesures. »
Peut-être simplement d’énormes quasars
En effet, les astronomes n’excluent pas que certains de ces objets célestes puissent être simplement d’énormes quasars, ces trous noirs supermassifs qui produisent à leur périphérie une très forte luminosité.
En revanche, si ne serait-ce qu’une seule de ces galaxies est bien réelle, alors cette découverte remettrait en question notre compréhension de leur processus de formation. « Les modèles standards, rappelle Pierre-Alain Duc, prévoient une formation graduelle des galaxies, relativement lente, par fusions successives. Dans quelles conditions pourrait-elle s’accélérer ? Les modèles sont-ils à revoir totalement ou à mettre à jour pour rendre compte de ces nouvelles contraintes ? »
Vérifier si ces galaxies contiennent beaucoup de poussières
Pour répondre à ces questions, relève le chercheur, il faudra disposer de statistiques plus conséquentes sur la fréquence de ces galaxies massives, formées très tôt après le big bang. Et s’assurer qu’il n’y a pas eu de mauvaise estimation des masses. « A priori, ce sont des techniques éprouvées qui ont servi aux mesures, toutefois un suivi spectroscopique est nécessaire pour confirmer à la fois la distance et la masse de ces galaxies. »
Les hypothèses pourront être validées par le spectrographe NIRSpec de James-Webb. « Cet outil nous permet de décomposer la lumière en différentes longueurs d’onde, confirme François Hammer. Cela permettra de vérifier aussi si ces galaxies, qui ont une couleur rouge, contiennent beaucoup de poussières. Dans ce cas, leurs masses pourraient être bien plus petites, ce qui reviendrait à les rendre plutôt ordinaires du point de vue des modèles cosmologiques. »
Une nouvelle année d’observations détaillées sera nécessaire pour mesurer précisément la distance par rapport à la Terre, donc l’âge, et connaître leur composition chimique. D’ici là, JWST poursuivra sa fantastique collecte d’images dans les profondeurs de l’Univers.
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SciencesAstronomiegalaxiestélescope james-webb France24 - Monde
Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Publié le : 11/03/2023 - 17:27
Romain BRUNET
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Alors que plusieurs récents sondages montrent une adhésion plus forte des Français à l'énergie nucléaire, et notamment chez les jeunes sympathisants écologistes, le parti Europe Écologie-Les Verts (EELV) lance la contre-offensive et, douze ans après la tragédie de Fukushima, appelle à une Convention citoyenne.
"La faute des écologistes depuis Fukushima, c'est d'avoir cru qu'on avait gagné la bataille. On s'est dit que la rationalité allait l'emporter, mais on a sous-estimé la puissance du lobby nucléaire", estime l'ancien candidat d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle, Yannick Jadot, vendredi 10 mars, lors d'une "master class" sur le nucléaire organisée par son parti à Paris.
Alors que le projet de loi visant à accélérer les procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale, lundi 13 mars, les écologistes entendent réinvestir la bataille culturelle et appellent à l'organisation d'une Convention citoyenne sur le nucléaire.
"On repart au combat, affirme la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier. On va faire cette proposition de Convention citoyenne. Si vous prenez en France 150 personnes tirées au sort, que vous faites en sorte qu'elles puissent travailler sérieusement, en ayant accès à un débat contradictoire et rationnel sur le sujet, je fais le pari qu'en sortant [leur] avis ne serait pas en faveur du nucléaire."
>> À voir : En France, fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?
Si les écologistes se mettent en ordre de bataille, c'est que plusieurs récents sondages ont montré une plus grande adhésion des Français à l'énergie nucléaire. Ils sont ainsi 60 % à avoir une image positive du nucléaire, selon un sondage Odoxa publié le 6 janvier, quand ils n'étaient que 34 % en 2019. Et 71 % des personnes interrogées se disent favorables au projet de loi sur l'accélération des procédures pour la construction de nouveaux réacteurs.
Pire, de nombreux sympathisants EELV semblent désormais avoir tourné le dos à la bataille historique des écologistes : ils sont 51 % à juger que l'énergie nucléaire a de l'avenir, selon un sondage Elabe du 3 novembre 2022. Un an plus tôt, ils n'étaient que 39 % à partager ce sentiment.
"Faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent"
En cause, les conséquences de la guerre en Ukraine qui a mis l'accent sur la dépendance énergétique de l'Europe, et en particulier du voisin allemand, au gaz russe. Les difficultés rencontrées par Berlin, de même que la forte hausse des prix de l'énergie, ont donné du poids à l'argument des pro-nucléaires sur l'indépendance énergétique de la France – même s'il convient de nuancer cet argument, la France ne disposant pas de mines d'uranium.
Le succès en librairie de la bande-dessinée de Jean-Marc Jancovici, "Le monde sans fin" (éd. Dargaud) – livre le plus vendu en France en 2022 avec 514 000 exemplaires écoulés –, et l'omniprésence médiatique de son auteur, expliquent également l'évolution de l'image du nucléaire.
>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?
L'ingénieur à la tête du groupe de réflexion Shift Project, créateur du bilan carbone, y fait l'apologie de l'énergie nucléaire, tout en décrédibilisant les énergies renouvelables, qu'il juge trop coûteuses et pas assez rentables en termes de production électrique. Les affirmations de Jean-Marc Jancovici ont depuis été contredites dans de nombreux articles de presse (notamment ici ou ici), mais pour EELV, le mal est fait.
"C'est vrai que cette BD est un problème pour nous, reconnaît en off un membre de la direction du parti. D'un côté elle a permis de faire prendre conscience à un grand nombre de personnes de l'urgence climatique devant laquelle nous nous trouvons, mais en même temps elle a convaincu les lecteurs que le nucléaire était la seule solution en matière d'énergie."
Marine Tondelier souhaite donc "rattraper le retard pris dans l'opinion". Mais avec un projet de loi d'accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires déjà voté au Sénat et qui, en l'état, met fin à la trajectoire d'abaissement de la part du nucléaire à 50 % dans le mix énergétique français, il y a urgence pour les opposants à l'atome.
"Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres"
"On est dans le bon timing, veut croire Yannick Jadot. Dans cette loi, par le fait du prince, il y a des objectifs inscrits qui ne relèvent normalement pas de ce texte, mais de la PPE [loi de programmation pluriannuelle de l'énergie] qui arrivera au printemps ou à l'été. Donc il est encore temps. J'espère que nous parviendrons à faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent."
Un débat sur le nucléaire a bien été organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) du 27 octobre eu 27 février. Celui-ci portait précisément sur le programme proposé par EDF de six réacteurs nucléaires de type EPR2, dont les deux premiers seraient situés à Penly, en Normandie. Mais dans un communiqué daté du 8 février, la CNDP, qui pointe le vote au Sénat du projet de loi et la tenue d'un Conseil de politique nucléaire le 3 février à l'Élysée, interroge : "Pourquoi débattre, alors que les décisions sont déjà perçues comme prises, et que la machine est en route ?"
>> À lire : Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Les écologistes prennent donc le relais. "On va faire cette proposition de Convention citoyenne sur le nucléaire, et peut-être que si Macron n'y répond pas favorablement, on devra l'organiser nous-mêmes", déclare Marine Tondelier, qui regrette que l'examen du projet de loi visant à accélérer les procédures de construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale au moment où les Français ont l'esprit plutôt tourné vers la réforme des retraites.
Le nucléaire est "une filière de manipulation et de mensonges", affirme-t-elle. "Si ces mensonges avaient été faits dans un autre secteur, les gens seraient en prison. On mise toute notre politique énergétique et climatique sur un mirage. L'EPR de Flamanville, c'est le meilleur exemple. Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres."
Lancé en 2007, le chantier du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, dans la Manche, devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024. Son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.
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Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022
Corrosion de réacteurs nucléaires : la France échappe au pire pour cet hiver
En chiffres
Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Известия (RUS)
Песков заверил в отсутствии влияния банковского кризиса в США на Россию
Банковский кризис в США не окажет влияния на Россию. Об этом 14 марта заявил пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков.
«Наша банковская система, конечно же, имеет определенные связи с некоторыми сегментами международной финансовой системы, но находится в большей своей части под незаконными рестрикциями, введенными коллективным западом. Нет худа без добра, здесь мы в определенной степени застрахованы от того кризиса, который разворачивается за океаном», — сказал он на брифинге.
11 марта стало известно о банкротстве в США банка Silicon Valley. Организация разорилась менее чем за двое суток. После того как банк совершил неудачную операцию с ценными бумагами, вкладчики начали резко снимать средства со счетов.
После продажи британского отделения обанкротившегося Silicon Valley Bank акции американских банков стали терять позиции на торгах. Так, более чем на 44% подешевели ценные бумаги Western Alliance, почти на 59% — First Republic Bank. Акции банков PacWest, Zions и UMB Financial падали в цене на 20,7–27,5%.
На следующий день издание Axios сообщило, что администрации президента США Джо Байдена в скором времени грозит кризис банковской системы. В публикации отмечается, что, если американское правительство не организует сделку по спасению вкладчиков Silicon Valley Bank до того, как 13 марта откроются отделения, кабмин столкнется с катастрофическим кризисом.
Тогда же появилась информация о том, что американские власти не рассматривают возможность выкупа обанкротившегося SVB. По словам министра финансов Джанет Йеллен, нынешняя ситуация отличается от финансового кризиса 2008 года, когда правительство спасало многие банки, чтобы защитить экономику страны.
В свою очередь Байден попытался убедить американских граждан, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны Он пообещал запросить конгресс и «регуляторов банковского сектора на предмет ужесточения правил для банков и сокращения угрозы того, что подобного рода крах банка произойдет вновь», а также для защиты рабочих мест и малого бизнеса в стране. По словам американского лидера, ситуация вокруг обанкротившихся банков не отразится на налогоплательщиках.
Новость дополняется
New York Times - World
In World Cup Run-Up, Qatar Pressed U.N. Agency Not to Investigate Abuses
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Lobbying at the International Labor Organization dovetailed with an influence campaign that set off a corruption scandal at the European Parliament.
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By Rebecca R. Ruiz and Sarah Hurtes
Rebecca R. Ruiz has investigated corruption within professional soccer and the Olympics for years. Sarah Hurtes has been investigating the European Parliament’s influence scandal from Brussels.
With a series of raids and arrests this winter, the Belgian authorities unearthed what they said was a dirty deal at the heart of the European Parliament. Politicians are charged with pocketing money to praise the tiny Gulf nation of Qatar and downplay its labor rights abuses in the run-up to the World Cup.
Well before any cash is known to have changed hands in that scheme, however, Qatar embarked on a yearslong campaign of political maneuvering that helped turn the International Labor Organization, the United Nations workers’ rights watchdog, from critic to ally, an examination by The New York Times found.
The campaign included free travel for a labor leader; an intense and divisive lobbying effort to head off an investigation; a parliamentary hearing with planted questions; and a $25 million Qatari contribution to the labor organization as part of a package of promised changes, according to documents and interviews with more than a dozen current and former labor officials. Finally, on the eve of the World Cup, officials with the Qatari labor ministry asked the U.N. agency to refrain from any commentary that could overshadow the tournament.
Hosting the World Cup was part of a long, expensive effort by Qatar to cultivate its global image. But the bid was tainted by bribery accusations and drew attention to Qatar’s exploitative labor system. Even now that the tournament is over, the new revelations involving a U.N. agency highlight the secretive ways some rich Persian Gulf monarchies, authoritarian governments and strongmen continue to use their wealth to influence global institutions.
The Belgian authorities see Qatar’s campaign at the International Labor Organization as a key part of its efforts to shape public opinion, particularly among European lawmakers, according to an official close to the investigation, who spoke on condition of anonymity because he was not authorized to discuss the case. Qatar has denied any wrongdoing. There is no indication that the labor organization is under investigation.
A confidential report by the International Trade Union Confederation, which sits on the U.N. labor agency’s governing body, found that the confederation had “operational, financial, constitutional, and political” vulnerabilities to corruption. The report, obtained by The Times, cited an urgent need to protect against “threats posed to the global trade union movement.”
The International Labor Organization can investigate governments, take them to court and label them as rights abusers — acts that can jeopardize foreign investment and damage reputations.
By the time the World Cup kicked off, the agency had quieted its criticism and withdrawn a complaint accusing Qatar of forced labor and exploitation. The agency said it won important concessions and did nothing differently in response to Qatari lobbying. But behind closed doors, these moves were divisive, current and former officials said.
“It is possible for countries with power and money to manipulate the system by bullying others,” said Marie Clarke Walker, a Canadian unionist who was part of the International Labor Organization’s governing body.
Labor officials say they have acted with integrity. What some might see as soft-pedaling criticism, agency officials say was diplomacy in action. They say the $25 million — one of the largest single contributions of its kind, and one that was not announced when the deal was publicized — did not buy influence. They and Qatar described it as a sign of the country’s commitment to improve.
“Rather than going to McKinsey, they decided to trust the I.L.O. expertise,” Corinne Vargha, director of the organization’s standards department, said of Qatar.
Indeed, several current and former employees said the labor organization often treated Qatar more like a paying client than a country under scrutiny. The Qatari contribution funded the organization’s office in Doha and provided millions for its general administrative costs.
“Qatar engages with the I.L.O. through the same official channels used with other U.N. agencies,” the government said in a statement. It added, “The fact that the I.L.O.’s decision to adopt a nuanced and objective stance, aimed at effecting positive change on the ground in Qatar, has been met with cynicism and distrust is, while sadly unsurprising, completely absurd.”
This debate about the line between diplomacy and influence shopping is familiar inside U.N. agencies and other international organizations. Groups including Interpol, the International Maritime Organization and the World Health Organization have come under scrutiny for policies that benefit authoritarian government members or corporate partners.
Labor rights in Qatar have improved since the International Labor Organization opened its Doha office in 2018. Qatar set a minimum wage and said workers could switch jobs without their employers’ permission. Labor officials said they won those improvements through delicate negotiations. Criticism, they said, would only have undermined that progress.
But labor advocates, human rights groups and some politicians said they were stunned by what they saw as one-sided public statements that minimized problems. State Department reports, for example, cited continued examples of forced labor. Migrant construction workers and housekeepers were trapped in long-term debt by employers who confiscated their passports and bank cards and withheld their pay — conditions that some human rights groups have likened to modern slavery.
European lawmakers used the labor organization’s positive statements to justify their own posture toward Qatar. The labor organization in turn amplified the politicians, creating an echo chamber of rosy commentary.
“I.L.O. said Qatar is a front-runner in labor rights,” Eva Kaili, a Greek politician, said at the European Parliament in November. Three weeks later she was charged with corruption.
“Qatar was very effective at controlling not just the narrative but the framing,” said Mustafa Qadri, a human rights researcher who wrote an early report on labor abuses tied to the World Cup. “There was a lot of being very much a cheerleader for the reforms and giving the government an ‘A’ rating without them having been actually implemented.”
For the global labor rights movement, the fallout from the World Cup has been severe. In interviews, more than a dozen people in the International Labor Organization and its partners said their organizations have been stuck in suspended animation as the corruption investigation in Brussels unfolds.
The trade unionist Luca Visentini was arrested in Brussels late last year and went on leave. Though he was not charged, it was revealed that his successful campaign to lead the International Trade Union Confederation was financed partly by a nonprofit group run by a former lawmaker who has since admitted acting as an agent of Qatar. The internal report obtained by The Times shows that the Qatari government paid for Mr. Visentini to fly there in October.
In a lengthy statement, Mr. Visentini denied any wrongdoing and said the donation was never tied to any policies on Qatar. He is awaiting a decision on whether he can return to his job.
“It’s a huge damage to the entire labor rights movement,” said Houtan Homayounpour, the former head of the I.L.O. project office in Qatar.
What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.
Things began quite differently.
In 2014, as migrant labor fueled a multibillion-dollar World Cup building boom, international union representatives filed a complaint to the International Labor Organization, accusing Qatar of rights violations.
“From the moment migrant workers begin the process of seeking work in Qatar, they are drawn into a highly exploitative system that facilitates the exaction of forced labor by their employers,” the representatives said.
When complaints are issued, the organization can begin a formal investigation. Current and former labor officials recalled Qatari officials crowding the agency’s negotiating rooms in Geneva, urging them not to investigate.
The I.L.O. is the only United Nations agency composed not just of governments but also of groups representing workers and employers. Qatari diplomats rallied employers and countries with Qatari business interests to oppose an investigation, according to Luc Cortebeeck, a Belgian unionist who led the agency’s workers’ group.
The proposed investigation, known as a commission of inquiry, never materialized.
“The unprecedented lobbying campaign succeeded,” Mr. Cortebeeck wrote in his 2020 book “Still Work to Be Done.”
The labor organization instead sent a delegation to Qatar in 2016 and ultimately did win concessions. In exchange for dropping the complaint and the proposed investigation, Qatar said it would enshrine some worker protections into law, promised more changes in the future and made its big contribution.
“The government had demonstrated a clear commitment to major labor reforms,” Gilbert F. Houngbo, the I.L.O. director general, said in a statement this past week. He said the complaint was handled like any other.
It’s not uncommon for countries to resolve complaints, and some labor officials saw this as a good deal. The Qatari government said it was the only country in the region to engage with outside groups to improve working conditions. Its deal with the I.L.O. “is not illegal, nor is it unusual, and similar agreements exist between other governments and U.N. agencies around the world,” its statement said.
Coming on the heels of intensive lobbying, some inside the organization were disappointed that the complaint was closed without a formal investigation.
“I truly believe that we needed a commission of inquiry to be able to better protect the workers there,” Ms. Clarke Walker said. “We have a process to deal with it. We should have used that process.”
Ms. Vargha, the I.L.O. labor standards chief, said the agency pressed Qatar to make good on its promises. “The Ministry of Labor was not at the point where they could deliver on what we agreed,” she said. Eventually, the country took steps to criminalize forced labor and abolish its “kafala” system, which tethers workers to their jobs.
Enforcement of these policies has been inconsistent and abuses continue, rights groups and the State Department say. Bhim Shrestha, a Nepali who worked in Doha as a migrant from 2013 to 2021, said the changes offered the most protections to workers linked to World Cup projects. Retail and domestic workers, he said, were left behind.
Rather than use the World Cup stage to highlight those abuses, the labor organization and its affiliates frequently struck a positive tone.
In its internal investigative report, circulated among labor leaders this past week, the union confederation concluded that its change “from harsh critique to qualified praise” was made in good faith. Mr. Houngbo said that even when the I.L.O. praised Qatar’s progress, it made clear that more work was needed.
Last November, Qatari influence was on display at a European Parliament committee hearing about labor abuses.
One witness came from the International Labor Organization’s office in Doha. Committee members said they had no idea that the office was funded by Qatar itself.
A second came from the International Trade Union Confederation, whose soon-to-be top official, Mr. Visentini, had received free travel to Qatar and taken a campaign donation from a Qatar-linked donor. The donor was Pier Antonio Panzeri, a former lawmaker who was since pleaded guilty to corruption charges and is cooperating with investigators.
The third witness was Qatar’s labor minister. He had been prepped by Mr. Panzeri, who also planted friendly questions with the committee, according to evidence disclosed by the German newsmagazine Der Spiegel.
What’s more, the committee chairwoman had also received undisclosed trips to Qatar. She has since resigned her committee seat but denied wrongdoing.
“The whole thing felt off,” said Minky Worden of Human Rights Watch, who kicked off the hearing by describing wage abuses, illegal recruitment fees and deaths that had not been investigated.
Then the tone shifted. One left-wing lawmaker, Miguel Urbán Crespo of Spain, described it as bizarrely optimistic. In retrospect, he chalked that up to Qatar’s “caviar diplomacy.”
“It’s not moral,” he said. “It’s structural damage for all United Nations organizations.”
Shortly before the World Cup kickoff, as part of a regular meeting with the I.L.O., the Qatari government had a request, one that one labor official described as casual, almost off-handed: Could the agency let Qatar have its soccer spotlight without any distracting commentary?
The agency says it did not soften its message at the government’s request. But with the eyes of the world on Qatar, the agency’s public statements during the World Cup made no mention of persistent labor abuses, opting instead to applaud its cooperation with the government.
The agency even posted on Twitter a photo of its top official enjoying the tournament.
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L'Humanité
L’ONU passe enfin un cap dans la protection de la haute mer
ActuLes Nations-unies ont adopté le premier texte réglementaire concernant les zones maritimes internationales, le 4 mars. L’aboutissement de plus de quinze ans de négociations qui ont pour objectif de protéger la biodiversité marine. Mais l’accord doit encore passer l’étape de la ratification pour pouvoir entrer en vigueur.
Marion d'AllardIl aura fallu près de deux décennies de tractations. Le 4 mars, en fin de soirée, au siège new-yorkais de l’ONU, les États membres ont enfin accouché d’un traité international protégeant la haute mer. Zone maritime immense, couvrant 65 % des océans et près de 45 % de la surface totale du globe, la haute mer commence là où s’achèvent les zones économiques exclusives nationales (ZEE), au large des côtes, au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres).
Un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses
Jusqu’alors, aucune législation spécifique ne concernait la haute mer. Ce traité est donc le premier texte officiel censé engager la communauté internationale sur la voie de la préservation de la biodiversité marine, au moyen, entre autres, d’un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses pour ces écosystèmes particulièrement fragiles.
À l’ONU, deux semaines pour protéger la haute mer« Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée Rena Lee, la présidente de la conférence onusienne, samedi, déclarant qu’ « il n’y aura(it) pas de réouverture (de négociations) ni de discussions sur le fond ». Le texte adopté est en somme définitif. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est immédiatement applicable. Loin de là.
L’accord va devoir d’abord être traduit dans les six langues officielles de l’ONU (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) avant d’être ratifié par chacun des États membres. Une procédure qui peut prendre des années, sans compter les « réserves » déjà émises sur sa mise en application par la Russie et par la Turquie.
Concrètement, ce texte – BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) dans le jargon de la diplomatie internationale – doit permettre de créer des zones marines protégées dans ces eaux internationales, indispensables « pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique », a expliqué Liz Karan, de l’ONG The Pew Charitable Trust.
Claire Nouvian : « Ce qui se passe sous l’eau est un drame absolu »Atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030
Une étape cruciale si l’on veut atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030, entériné en décembre 2022 lors de la COP15 Biodiversité, toujours sous l’égide de l’ONU. Mais pas seulement.
Cet accord doit également instaurer l’obligation de réaliser des études d’impact environnemental préalables à toute activité économique envisagée en haute mer.
Il prévoit, enfin, un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes vivants (végétal, animal et microbien) qui se trouvent dans ces zones internationales et qui regorgent de propriétés intéressant au premier chef le secteur de la recherche médicale, les industries pharmaceutique et cosmétique.
Expédition. Tara part à la découverte du tissu le plus fondamental de l’océan, son microbiomeCe dernier point a largement crispé les discussions ces dernières années, les pays en développement n’ayant pas les moyens financiers d’organiser les coûteuses recherches en mer, mais refusant obstinément d’être exclus de l’accès à ces ressources – qui par définition n’appartiennent à personne – et du partage anticipé de leurs bénéfices.
Un premier succès, même si d’autres combats sont encore à mener
Pour l’heure, seules les grandes lignes de l’accord sont connues, le texte définitif n’ayant pas encore été rendu public, mais, du côté des ONG, c’est le soulagement d’avoir enfin débouché sur un accord international et contraignant qui domine.
« En tant que militant, voir l’aboutissement d’un combat si long est rare et précieux », a réagi François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France, même si, souligne-t-il, « le combat ne s’arrête pas pour autant ».
Et pour cause, poursuit-il, « trop de place est encore laissée à des activités aussi destructrices que l’exploitation minière en haute mer, dont les impacts dépasseraient largement les limites des zones minières ». Sur ce dossier, seul Paris s’est pour l’instant positionné en faveur d’un moratoire.
BiodiversitéocéansONUécosystème Valeurs Actuelles
Trams fouillés par les antifas, conférence annulée : à Grenoble, l’extrême gauche réhabilite les persécutions politiques
Beaucoup le savent, le militantisme de droite n’a jamais été en odeur de sainteté sur les campus des universités françaises. Aux quatres coins de l’Hexagone, longtemps la liberté d’expression a reculé sous les coups de boutoir du politiquement correct. C’est désormais la censure qui menace au gré de l’avancée du virus woke qui s’étend un peu plus chaque jour au sein de l’université. A Grenoble, capitale rouge où le wokisme siège désormais en majesté, le syndicat étudiant UNI a désormais dû apprendre à en faire les frais au quotidien.
La conférence reportée « ailleurs que sur le campus »
Ce jeudi 9 mars 2022 était organisée une conférence au sein du campus de l’université Grenoble Alpes (UGA) à l’initiative du syndicat étudiant UNI. L’intervenant, Julien Polat, vice-président du département de l’Isère et maire de la commune de Voiron était invité pour y exposer son parcours et les différentes fonctions qui lui incombaient en tant qu’élu local. Rien de bien surprenant dans un cursus de science politique et ce d’autant plus que l’UNEF, syndicat étudiant de gauche, propose régulièrement des conférences de même nature au sein des locaux. « Notre objectif était de permettre aux étudiants de mieux comprendre le fonctionnement des collectivités et de leur donner envie de s’engager en politique. L’organisation de cette conférence était symboliquement importante car c’est la première fois depuis plus d’une décennie qu’un homme politique de droite, invité par une organisation de droite, pouvait venir donner une conférence dans les locaux mêmes de l’université », s’enthousiasme Yvenn Le Coz, responsable local du mouvement. Seulement, près de 2h30 avant l’échéance, les deux parties sont informées par la préfecture de possibles perturbations tenant au rassemblement de groupuscules d’extrême gauche en marge de la conférence. Les manifestants sont déjà présents depuis la matinée pour participer au blocage de l’université dans le cadre de la réforme des retraites. « Le directeur de cabinet du préfet m’a appelé pour me dire que les renseignements territoriaux attendaient près de 200 personnes sur place et que dans ces conditions il serait très compliqué de maintenir la conférence. Ils ne m’a toutefois pas été donné d’injonction de ne pas me rendre sur place et la préfecture a précisé qu’elle mettrait en place toutes les dispositions utiles pour assurer ma sécurité » souligne Julien Polat. D’un commun accord, la conférence est finalement reportée à une date ultérieure et « ailleurs que sur le campus ».
Trams bloqués et fouillés par les milices antifas
La conférence annulée, les militants de l’UNI décident malgré tout de se réunir séance tenante dans les locaux de l’université afin d’y organiser une réunion d’informations auprès de 50 étudiants présents. Les membres de l’extrême gauche restés présents aux abords de l’établissement en dépit de l’annulation maintiennent une pression extrême. « Durant plus de 2h, les militants antifas ont essayé de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment et ont menacé les étudiants souhaitant rejoindre notre réunion » rapporte Yvenn Le Coz. La persécution politique se poursuit ensuite à l’issue de la réunion. Les militants de droite sont attendus à la sortie de la faculté et traqués par les milices d’antifa désireuses d’en découdre. Dans une orwelienne inversion accusatoire, les trams s’arrêtant à proximité du bâtiment sont bloqués et fouillés aux cris de « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ». Fort heureusement, l’ensemble des étudiants ont pu quitter les lieux avant d’être interceptés et aucun blessé n’est à déplorer.
Conférence de Clémentine Autain et Philippe Poutou
L’affaire, loin d’être exceptionnelle, jette à nouveau un regard cru sur la mainmise de l’extrême gauche sur l’université française, en particulier à Grenoble. Dernièrement, les accusations d’islamophobie proférées contre un professeur ou la polémique autour de la viande hallal servi à la cantine de la faculté avait déjà confirmé un état de fait bien connu des étudiants de droite sur le campus. La persécution, d’abord morale que connaissent ces derniers, se joue désormais sur le terrain des violences physiques. Valeurs Actuelles s’était déjà fait l’écho d’un procès où deux militants de l’UNI, dont Yvenn Le Coz, avaient été victimes de coups et blessures occasionnant des jours d’interruption de travail de la part de plusieurs antifas. « Aujourd’hui encore, il ne se passe pas un mois sans que je reçoive de coups lors de tractage sur le campus de la faculté » atteste le jeune responsable local de l’UNI. Outre le délit d’opinion restauré depuis plusieurs années sous la pression de groupuscules d’extrême gauche, ce sont désormais les attaques ad hominem qui tendent à essaimer au sein de l’université grenobloise. La faculté a ainsi pu accueillir en dernier lieu les universités d’été du parti écologiste où Sandrine Rousseau, Eric Piolle ou encore Julien Bayou ont pu discourir sans l’ombre d’un incident sur le campus. De la même manière que Clémentine Autain ou Philippe Poutou quelques années plus tôt sur des sujets éminemment politiques. « Ce n’est même plus le sujet d’une conférence qui détermine le droit que s’autorise l’extrême gauche à dire si un sujet doit être évoqué ou pas, c’est la simple qualité de l’intervenant. Il y a aujourd’hui des personnes qui sont par principe privées du droit de parole aujourd’hui sur le campus » analyse vertement Julien Polat alors même que le contenu de la conférence était dépourvu de tout caractère politique. L’édile, venu exposer son témoignage d’élu de terrain, a ainsi été rendu coupable par la section locale de la CGT « d’avoir offert son parrainage à Eric Zemmour » lors de la dernière élection présidentielle.
Selon Julien Polat, l’établissement est tellement noyauté par l’extrême gauche que «le campus est devenu une ZAD ». Une métaphore aux yeux mais dont les apparences sont pourtant bien réelles pour les étudiants présents sur place. « Ca fait 20 ans qu’elle est présente, ils l’ont baptisée le jardin de l’utopie » rapporte Yvenn Le Coz. Une allusion à un baraquement défraîchi trônant en plein milieu du campus et devenu le repère des militants d’extrême gauche dont certains ne sont d’ailleurs pas étudiants au sein de l’université. Bien qu’informée de sa présence de longue date, l’administration explique vouloir démanteler le campement « en douceur ». Contactée par Valeurs Actuelles, la direction de l’établissement n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.
New York Times - World
The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv
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Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.
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By Patrick Kingsley
Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.
As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.
Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.
“Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”
Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.
He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.
His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.
Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.
Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.
To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.
But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.
To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.
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They are shaping the world around them. These are their stories.
By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.
“It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.
A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.
Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.
20 miles
Mediterranean
Sea
Jordan R.
West
Bank
Tel Aviv
JORDAN
DESTINATION
Jerusalem
ISRAEl
Dead
Sea
Deir al-Asal al-Fauqa
GAZA
STRIP
ORIGIN
Meitar
Beersheba
By The New York Times
Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.
Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”
Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.
He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.
Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.
More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.
Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?
“Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”
An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.
Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.
Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.
Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.
But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.
One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.
“I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”
Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.
It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.
His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.
Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.
For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.
But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.
“My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”
His own journey has already enlightened Israeli colleagues.
After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.
“It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”
Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.
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Известия (RUS)
Украинские СМИ сообщили о взрывах в Одесской области
Взрывы прогремели в Одесской области. Об этом сообщило 14 марта украинское издание «Страна.ua».
В регионе работает система противовоздушной обороны. О пострадавших и разрушениях не сообщается.
К настоящему моменту комментария от Минобороны России о нанесении ударов по данной территории Украины не поступало.
В лес — с небес: российские десантники продвигаются к Красному Лиману
Взятие города и дальнейшее наступление позволит зайти с фланга к Славянску
Накануне взрывы прогремели в Сумской области. В российском ведомстве данную информацию также не комментировали.
Российские войска начали наносить удары по критическим объектам Украины с 10 октября 2022 года. Как пояснил российский лидер, это стало ответом на террористические действия киевского режима, в частности на Крымском мосту.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Valeurs Actuelles
Grenoble : après l’agression d’un enfant par le père d’un élève, des parents fustigent un climat d’insécurité
Le 7 mars, à la mi-journée, un père de famille – armé d’un couteau – a semé la terreur auprès des élèves, des enseignants et des parents présents devant l’école primaire Léon-Jouhaux située à Grenoble (Isère), où son enfant est scolarisé. Comme l’avait relaté France Bleu Isère le lendemain, cet homme n’a pas hésité à s’en prendre à un élève de 8 ans – et à une maman qui voulait s’interposer – en le menaçant de mort : « Je vais te couper la tête. » Des menaces qui ont été proférées à la suite d’une dispute entre le fils de l’agresseur et cet élève. Après avoir été interpellé, l’auteur de cette agression avait finalement été placé en garde à vue. Il a également reçu une convocation devant le délégué du procureur de la République. En réponse à ces événements, vendredi 10 mars, plusieurs parents d’élèves se sont retrouvés devant cette école, comme l’a rapporté le même jour France 3. Furieux, ils ont déploré un climat d’insécurité et fait part de leur inquiétude.
Une montée de la violence
Pour l’heure, l’auteur de l’agression a été relâché, précise France 3. Au quotidien, il continue de conduire son enfant à l’école. Une situation qui préoccupe grandement les autres parents. « On n’ose plus mettre nos enfants à l’école, a confié à nos confrères la mère d’une élève. Je ne suis pas tranquille. » Cette maman a précisé qu’un certain nombre de problèmes internes avaient, par le passé, été identifiés dans cet établissement scolaire. Pour illustrer son propos auprès de France 3, elle a ajouté que sa fille avait, à deux reprises, été « étranglée par un autre enfant ». Elle a précisé que l’école ne l’en avait pas immédiatement avisée, mais qu’elle avait appris la situation à la fin de la journée, au moment de récupérer son enfant à l’école.
Selon les informations de France 3, la directrice de l’école aurait déjà été alertée, par le passé, par des parents d’élèves préoccupés par ces problèmes d’insécurité. Toutefois, selon leur témoignage auprès du même média, aucune suite n’aurait été donnée. Plusieurs parents, au cours des derniers jours, ont commencé à faire circuler une pétition dans laquelle ils fustigent cette augmentation de la violence. L’académie de Grenoble, avisée de la situation, a annoncé la mise en place d’une cellule d’écoute psychologique, à destination des enseignants et des élèves. Aussi, un référent a été nommé. Sa mission sera de déterminer s’il y a eu du harcèlement entre le fils de l’agresseur et l’enfant que ce dernier a menacé.
Grenoble : les dernières actualités
France24 - World
Turkish opposition unites against 'weaker than ever' Erdogan ahead of elections
Issued on: 10/03/2023 - 22:13Modified: 10/03/2023 - 22:21
Cyrielle CABOT
Kemal Kiliçdaroglu, the leader of Turkey's Republican People's Party (CHP), has emerged as the main challenger to President Recep Tayyip Erdogan in elections scheduled for May 14. Kilicdaroglu hopes to deprive Erdogan of a third term as he grapples with the country's economic crisis and the fallout from last February's devastating earthquakes.
Turkey's presidential campaign officially kicked off on March 10 and President Recep Tayyip Erdogan, who is running for a third mandate, now knows who his main opponent is.
Kemal Kiliçdaroglu, 74, a bookish former bureaucrat, is often described by observers as Erdogan’s polar opposite. He was chosen by the Table of Six, an alliance of the six main opposition parties, after weeks of negotiations and debates.
"Today, we are very close to overthrowing the tyrant's throne," Kiliçdaroglu said the day after his nomination.
"Together, we will end this madness,” he added.
Opinion polls say the election will be close, adding that it is the most uncertain vote ever for Erdogan since he came to power in 2003.
FRANCE 24 takes a look at the issues at stake ahead of the vote.
‘Turkey’s Gandhi’ to challenge Erdogan
The Table of Six, a diverse coalition that includes parties from the entire political spectrum, struggled to designate a candidate for the presidential election. During the tumultuous weekend preceding Kemal Kiliçdaroglu’s selection, the coalition even seemed on the verge of imploding when Meral Aksener, the leader of the second-largest party in the alliance, threatened to withdraw from the alliance.
“Ultimately it was the need for consensus that won out,” said Aurélien Denizeau, an independent researcher specialising in Turkey. "The Republican People's Party (CHP) is the most important movement of the coalition, and it has embodied the opposition to Erdogan since its creation. Nominating its leader was a logical choice,” said Didier Billion, deputy director of France's Institute of International and Strategic Relations (Iris) and a Turkey specialist.
Kiliçdaroglu, 74, is a former civil servant who has held senior roles in the ministry of labour and social security who has now emerged as one of the president's main opponents. Since 2008, he has made a name for himself by uncovering corruption cases involving members of the AKP, the presidential party. Nicknamed "Gandhi" for his calm demeanour, Kiliçdaroglu launched a 450-kilometre-long march in 2017 to protest the erosion of democracy in Turkey. In the mayoral elections of 2019, Kiliçdaroglu’s party succeeded in winning back several major cities, including Istanbul, from the AKP.
Despite these victories, many within the coalition criticise Kiliçdaroglu for his lack of charisma, favouring the nomination of the mayor of Istanbul or Ankara. "What some consider a lack of charisma could ultimately turn out to be an asset during the campaign," said Didier Billion. "Kemal Kiliçdaroglu has a very different image than that of Recep Tayyip Erdogan, who is seen as authoritarian and bellicose. The population wants this kind of normality."
The Kurds, kingmakers of the election
Kemal Kiliçdaroglu’s nomination could rally the Kurdish vote to the Table of Six. Born into a family of seven children, the candidate is from the Dersim region, which has a Kurdish majority, and a member of the Alevi minority, which a heterodox branch of Islam. Based on his profile, he could potentially win over the nationalist wing of the alliance, keep his left-wing voters and win the vote of the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP).
“About a third of the Kurdish population traditionally votes for Recep Tayyip Erdogan as conservative Sunnis”, said Aurélien Denizeau. "The vote of the remaining two-thirds, which usually vote for the HDP, is less certain. This is Turkey’s third-biggest political party. It has 10% of the vote. It will be the kingmaker in these elections."
The co-president of the pro-Kurdish HDP party, Mithat Sancar, hinted on Monday that his party might not put forward a candidate and offered support for Kiliçdaroglu. "The alliance could win the first round of the election," said Denizeau. "But the HDP’s offer depends on guarantees for the Kurds in the event of victory. Therefore, we will have to see what Kemal Kiliçdaroglu proposes in the upcoming days."
Recep Tayyip Erdogan weakened "but still solid"
Faced with the Table of Six, Recep Tayyip Erdogan appears "weaker than ever" but "he still enjoys a very solid electoral base", said Aurélien Denizeau. "According to the latest polls, he still has 40% of the vote. That's enough to win the election, but the result could be very close."
During the campaign, Erdogan will also be able to count on a press that is almost exclusively under his control to try to rally voters. "He will certainly try to play up the divisions within the opposition in order to discredit it," added the specialist.
While the outgoing president is vulnerable because of the economic crisis and heavy criticism of his management of the February 6 earthquakes, the opposition is struggling to formulate a program. "Their common denominator is to oust Erdogan, to put an end to the presidential regime and return to a parliamentary democracy," said Didier Billion. "As for economic or social issues, they are dragging their feet until after the election, promising that there will be 'compromises'."
"Recep Tayyip Erdogan will also certainly try to improve the country's economic situation, even in just the short-term," said Aurélien Denizeau. “He will draw attention to his foreign policy – one of the few areas where there is a consensus on his positive record, especially when it comes to his handling of the war in Ukraine.”
This paper has been adapted from the original in French.
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Turkish opposition chooses Kemal Kilicdaroglu to challenge Erdogan in 2023 poll
MIDDLE EAST MATTERS
A month after quake, 1.5 million people still homeless in Turkey
Turkey's Erdogan indicates May elections to go ahead despite quake
France24 - World
Mice born from two fathers could take human reproduction into new territory
Issued on: 11/03/2023 - 16:47
Sébastian SEIBT
Scientists in Japan say they have succeeded in breeding mice with two fathers, using eggs originating from male cells. While the scientific breakthrough could pave the way for new fertility treatments, experts say it is still a long way from being used in humans.
Katsuhiko Hayashi, a renowned biologist at the University of Osaka, said his team had used chromosomal engineering to breed seven “healthy” mice pups, hailing a “first case of making robust mammal oocytes (eggs) from male cells”.
Hayashi made the announcement at the Third International Summit on Human Genome Editing at the Francis Crick Institute in London on March 8, prompting a flurry of excitement and speculation about the discovery’s implications for the future of human reproduction.
The study’s results have been submitted for publication in the scientific journal “Nature.” If confirmed, they would mark a “small revolution”, said Dr. Nitzan Gonen, head of the Sex Determination Lab at Israel’s Bar-Ilan University in Tel Aviv.
Biologists and geneticists have been working towards this feat for more than a decade, hoping to develop new treatments for severe forms of infertility or even allow for single-parent embryos.
The discovery in Japan also raises the prospect of same-sex couples being able to have a biological child together in the future, though experts caution that a number of hurdles remain before a leap from the lab to the clinic.
A father’s egg
Hayashi’s approach to chromosome engineering involves a subtle mix of natural selection and human manipulation.
His team succeeded in reprogramming cells from male mice so that they lose their Y chromosome – a male marker – and develop a second X chromosome to provide the XX female contribution.
“Some stem cells spontaneously lose their Y chromosome, while others may acquire a second X chromosome due to malformations or errors that scientists seek to stimulate by adding a particular molecule,” Gonen explained.
The resulting eggs were then fertilised using mouse sperm and transferred into the uterus of surrogate female mice.
While the technique still relies on surrogate female mice, “this is only because scientists are yet to develop an artificial uterus that can ensure the proper development of embryos in the lab”, said Robin Lovell-Badge, a biologist and geneticist at the Francis Crick Institute.
Unlike the two fathers, the surrogate mother has no genetic link with the mice embryos.
Low success rate
Though “promising and highly interesting”, the Japanese team’s approach is still subject to a number of limitations, Lovell-Badge cautioned.
By Hayashi’s own admission, the technique has a low success rate, with only seven mice born out of the 630 embryos implanted into a female mouse – though all seven baby mice developed into healthy and fertile offspring.
“Producing gametes (male or female reproductive cells) is a very long and complex process. We don’t know how to replicate it perfectly in vitro,” said Gonen.
Moreover, according to Lovell-Badge, “eggs produced in the laboratory using this method are of lower quality than those formed naturally”, leading to a low number of viable embryos.
Both experts agreed that the technique was still a long way from being used by humans, citing a number of hurdles.
“The technology used in this case to transform a male mouse stem cell into an oocyte has not yet been mastered for humans,” said Lovell-Badge, adding that the process would also take much longer.
“The integrity of the samples would have to be preserved in laboratories for a much longer period of time, thereby increasing the risk of accidents,” he added, pointing to a “technical challenge of a whole different magnitude”.
Ethical hurdles
The ethical ramifications of Hayashi’s discovery are also certain to stir debate.
When asked whether his technique would one day allow two men to have a baby, he said, “This is not just a question for the scientific programme, but also for [society]”.
“We will need time to reflect on the arguments put forward to justify this technology,” said Lovell-Badge, who has played a prominent role in debates on the responsible and ethical application of stem cell research.
Women’s role in the process is also bound to stir controversy, with surrogacy already a divisive issue in countries around the world. The fact that Hayashi’s technique has yet to work using cells from two mothers is another sticking point.
“We know, more or less, how to create eggs from a male stem cell, but nobody has succeeded in producing sperm from a female stem cell,” said Gonen, whose laboratory has been carrying out research in this field.
She believes it will be “another decade or two” before the new technique is applied to humans. Even then, it is more likely to be used in cases that are considered less sensitive, such as treating infertility.
Future patients could include cancer survivors, said Lovell-Badge. “For instance, children who defeated leukaemia but whose fertility rate has been affected by chemotherapy or radiotherapy.”
Gonen said chromosomal engineering could also become a game-changer for couples who choose to have children at a later age, when “the quality of their reproductive cells has deteriorated”.
This article was translated from the original in French.
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TECH 24
Infertility and building babies from skin cells
Down to Earth
Designer genes: Technical tinkering
Focus
Infertility in France: A major public health issue causing concern
New York Times - World
The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)
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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.
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By Jason Horowitz
ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.
“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.
Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.
It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.
A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.
With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.
“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”
The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”
She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.
Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.
Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.
But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.
She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.
She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.
“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”
One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.
“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”
But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.
Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”
Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.
But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”
That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”
Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”
Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”
The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.
Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”
She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.
Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.
“Well,” she said. “We’ll see.”
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Известия (RUS)
Глава «Оренбурга» заявил о желании футболиста из Аргентины получить гражданство РФ
Президент российского футбольного клуба «Оренбург» Василий Еремякин рассказал изданию «Спорт-Экспресс» 14 марта о желании 25-летнего аргентинского полузащитника Лукаса Веры получить гражданство РФ.
«Вера хочет оформить российское гражданство. Мы об этом знали. Это личное желание Лукаса. Если у него есть такое твердое желание, то мы готовы поддержать его с этим. Мы готовы помочь юридически, почему нет? Но пока что никаких конкретных действий в этом направлении не было», — сказал Еремякин.
Вера начал играть за «Оренбург», покинув аргентинский ФК «Ланус», в июле прошлого года. В сезоне-2022/23 он забил один гол и сделал пять результативных передач в 20 матчах за команду.
Контракт спортсмена с «Оренбургом» действителен до конца июня 2024 года.
Атаке быть: Сычевой может стать лучшим бомбардиром РПЛ
Хет-трик форварда «Оренбурга» позволил команде сенсационно разгромить «Краснодар»
10 марта «СЭ» сообщил о том, что ФК «Сочи» на своем домашнем поле потерпел разгромное поражение от «Оренбурга» в матче 19-го тура чемпионата России по футболу. «Оренбург» на стадионе «Фишт» одержал победу над «Сочи» со счетом 4:0. «Сочи» в текущем сезоне РПЛ проиграл на домашнем поле впервые. Кроме того, это первое поражение главного тренера команды Курбана Бердыева после возвращения в чемпионат России.
Ранее, 24 февраля, сообщалось, что президент России Владимир Путин подписал указ, по которому российское гражданство получили футболисты «Зенита» из Бразилии Малком и Клаудиньо.
Valeurs Actuelles
Gard : trois chiens mortellement empoisonnés lors du championnat de canicross
Les propriétaires de ces animaux sont en deuil. Dimanche 12 mars, trois chiens qui participaient au championnat de canicross organisé dans la commune de Vauvert (Gard) sont morts empoisonnés, comme l’ont rapporté le même jour TF1 et LCI, confirmant ainsi une information de France 3. Un quatrième animal se trouve dans un état grave. Des faits qui ont entraîné l’annulation de la seconde journée prévue pour la compétition, détaillent nos confrères. Ce lundi, par le biais d’un communiqué, Cécile Gensac – la procureure de la République – a expliqué que « quatre chiens [avaient] été pris de malaises fulgurants », avant que trois d’entre eux ne décèdent. Quant au quatrième, il a été « conduit à la clinique vétérinaire de Montpellier », cite TF1.
Un délit passible de cinq ans d’emprisonnement
Selon des informations évoquées par TF1, les chiens auraient été empoisonnés par un produit contre les limaces. Ce dernier aurait été introduit dans les boulettes de viande éparpillées tout au long du parcours. Sur Facebook, la Fédération des sports et loisirs canins (FSLC) a fait savoir qu’elle avait porté plainte, à l’instar de la mairie de la commune. Une enquête en flagrance, pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif, aggravé par la circonstance de mort pour trois des quatre chiens », a été ouverte. Celle-ci a été confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), comme l’a également annoncé ce lundi Cécile Gensac, dans un communiqué cité par le même média. Ce délit est passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement, ainsi que de 75 000 euros d’amende.
Gard : les dernières actualités
France24 - World
‘Save You’: Online platform helps French expatriates who are victims of domestic violence
Issued on: 08/03/2023 - 21:23
To mark International Women's Day on May 8, FRANCE 24 looks at an online platform dedicated to helping expatriate French women who are victims of domestic violence. Seeking help can be more difficult when women are living abroad with their abusers and are cut off from a support system of friends and family. Launched in October, Save You has already helped more than 100 women break their silence to share their horrific stories.
"I didn't hit you hard enough last time. I feel like you're asking for more," shouts a large Turkish man, slamming the door on his way out. Nour* is overcome by anxiety. That week, two earthquakes hit Mersin in southern Turkey where she has been living, isolated from everyone for more than a year. A few days later, Nour herself was shaking. "I have to get out of the house tonight. He is armed, I feel like I’m going to die when he comes back," she whispers over the phone to Caroline B.
Caroline B., president of the Coeurs de Guerrières (Warrior’s Hearts) association, also runs the Save You online platform. Nour and other French expatriate women who are victims of domestic violence can seek comfort from her soothing voice over the phone for free, wherever they are in the world, 24/7. On the other end of the line, volunteers help them resolve some extremely complex situations, even helping them "avoid the worst" – as they did that evening with Nour.
Save You is the first of its kind. Dedicated to French expatriate women and their children, the platform offers women (and some men) who are victims of violence a place to tell their stories. Some 43 percent of the women who phone in suffer from psychological violence while 19 percent are victims of physical violence. Launched in October 2022, it was created by France’s Sorority Foundation, which also invented The Sorority app – an app that enables women to help each other by alerting other users using geolocation if someone nearby is in danger.
>> Read more: French app fighting violence against women brings a ‘revolution’ to Morocco
Trapped
On the day she called Caroline B. in tears, Alice* had been subject to both kinds of violence. A little over a year ago, Alice left France for Manchester with her English partner. Last September, she gave birth to a baby girl. Alice said his attitude completely changed a few months later: he tried to prevent her from caring for their daughter and began tearing the baby from her arms. The British man’s kicks were punctuated by threats and insults. Alice told FRANCE 24 over the phone what her partner had said: "Leave the baby here and go back to France, we don't need you anymore. Go, you witch."
Alice is trapped in this situation – she is unemployed, does not speak English well, is economically and legally dependent on her partner, and is living far from her family.
Nour found herself trapped in similar circumstances, as have the more than 120 other people who have reached out via Save You, says Caroline B. Some of the women she is in contact with have been held prisoner by their partners for 15 years. The situation becomes particularly challenging in cases where the woman broke off ties with her family when she left her country. Victims often sink into a deep depression after they witness the violent transformation of a man for whom they had left everything behind.
Triggering element
Alice says that her former partner’s "explosive" brutality came out of nowhere. During the last few weeks of her pregnancy, the father of her child had been extremely supportive. So how did he become so violent that the British police had to intervene? "I still don't understand," says the 40-year-old.
These sudden and brutal "metamorphoses" are often triggered by childbirth, explains Caroline B. In some cases, the father feels that the mother and child have become his property. It is as if he is thinking, "You can never leave because there is a child. And if you leave, I'll keep it," says Caroline B.
This is essentially what Alice’s partner yelled at her, insisting she had no rights in England. Unfortunately, his words were not far from the truth. If Alice does not succeed in obtaining a French passport for her baby, she will never be able to leave the UK legally with her child.
Nour was also raising a child from a previous marriage during her long period of isolation in Turkey. Rescued by Turkish policemen alerted by Save You, the young woman managed to escape from her former companion, arriving at Adana airport from Mersin. She spent many long, difficult hours there, as the chaos caused by the earthquake had grounded all flights to Paris. With no money and after several layovers, Nour finally landed at Paris Charles de Gaulle airport. She had finally returned home from what was originally meant to be a weekend trip, but which had turned into 10 months of captivity. Exhausted, considerably thinner and destitute, Nour had lost everything. "He took away all my self-confidence," the young woman said, before bursting into tears.
Overwhelmed by the flood of calls for help, Caroline B. is overcome with indignation, as she feels that French authorities should tackle the problem head-on. Out of more than a million expatriate French women, how many are living in similar circumstances, she wonders. This type of gender-based violence is not included in any official statistics.
Constrained by local laws
Although the French foreign ministry has set up a dedicated unit, it suffers from a severe lack of personnel, says Amélia Lakrafi, the MP who represents French nationals living abroad. "To respond to a problem effectively, one needs to be aware of it," says Lakrafi. In France, she says, “the popular imagination tends to imagine French expatriates as being wealthy and living wonderful, happy lives".
The other challenge is trying to apply French policies in other countries. "Our national representatives are not allowed to do what they want. And we all remain extremely constrained by local laws," she says.
Lakrafi, who has been telling decision-makers for years that this type of gender-based violence needs to be addressed, was a fan of the online platform from the start. Save You is "the tool we have been waiting for", she says.
She says associations such as The Sorority Foundation have more latitude than a government administration, which is weighed down by its own procedures. However, she adds, “Save You will only gain traction if it works alongside French government institutions abroad, like the French foreign ministry and the interior ministry.”
This relationship seems to have already begun taking shape. "The French foreign ministry often allows us to move forward more quickly, we are lucky that they support us," says Priscillia Routier-Trillard, founder of The Sorority Foundation. Within a few months of its launch, government offices such as the French foreign ministry posted a link to Save You. This has greatly benefited women like Nour and Alice, who may not have otherwise been aware of the platform.
Knowing you are not alone
Alice still has many legal obstacles to overcome before she can live in peace. However, the support that she receives from Caroline B. and others at Save You helps her believe in a better tomorrow. Barriers that seemed insurmountable before now seem to be crumbling, and Alice was able to move to a new home – although she will not disclose its location due to fears that her ex-partner will come take her daughter away.
Since its launch, lawyers, doctors, social workers and other professionals have offered their services to Save You in various countries around the world. This growing network has helped ensure that more women are made aware of this platform. "Sometimes we simply serve as a link to a local solution, which the victim has been desperately seeking for months without success," Caroline B. explains.
Simply by lending a sympathetic ear, Caroline B. gave Alice a priceless gift. "She listened to me. It was like I could see a way out from the black hole I was in," says Alice.
Like Alice and Nour – and hundreds of thousands of French women every year – Routier-Trillard and Caroline B. were once victims of domestic violence. For a long time, they felt trapped in silent guilt.
"What gets me through is providing the support I would have liked to have," Caroline B. says.
We are social beings, Routier-Trillard adds. "Nothing in the world is more powerful than knowing that you are not alone."
*Names have been changed
This article has been translated from the original in French.
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In the press
International Women's Day: Paying tribute to battles for gender equality around the world
The Debate
International Women's Day: Years of work undone by Covid-19 pandemic
VIOLENCE AGAINST WOMEN
Female genital mutilation: 'Women circumcise little girls for men'
France24 - World
Al Qaeda leader in North Africa grants exclusive interview to FRANCE 24
Issued on: 06/03/2023 - 17:00
FRANCE 24
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Wassim NASR
Nadia MASSIH
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Algerian Islamist Abu Obeida Youssef al-Aanabi, the current leader of al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), granted an exclusive interview to FRANCE 24 in which he officially confirmed his group is holding French journalist Olivier Dubois, who was kidnapped in Mali in 2021, and discussed the role of jihadism in the Sahel.
As FRANCE 24's terrorism expert Wassim Nasr explains, it took a year from requesting the interview to securing the responses, with the militant leader imposing "many conditions" including the submission of all 17 questions in advance.
Nasr said he requested a "stamped" audio file from the militant group so he could be certain it was al-Aanabi who was speaking.
When asked whether AQIM was planning attacks in France, al-Aanabi said his group's dispute with France was limited to local issues in the Sahel and wider Africa. He went on to criticise Western leaders for failing to acknowledge that AQIM's interests were exclusive to Africa.
The AQIM leader's admission was the first official confirmation from his group that it is holding Dubois, but he denied AQIM had lured Dubois into being abducted. Dubois was kidnapped in April 2021 as he was trying to interview a local al Qaeda commander. Al-Aanabi said his group is open to negotiations and that it is up to French authorities to make the first move towards opening talks.
He said AQIM considers it a victory that French troops withdrew from both Mali in August last year and Burkina Faso in February 2023, calling it a vindication of 20 years of jihad in the region. But Nasr points out that the French withdrawal was due to friction with the Malian junta as well as the arrival of Russian mercenaries. Al-Aanabi said the increasing presence of the Wagner Group was no better, calling them yet another colonial force.
Al-Aanabi touted the success of AQIM's recruitment strategy in the Sahel, describing the region as the "epicentre" of jihad today, according to Nasr. Moreover, he said, there are no limits to the group's possibilities for expansion. Al-Aanabi went on to say that AQIM is essentially at war in the Sahel with the Islamic State group, whom he views as "deviants".
Al-Aanabi has been on the US watchlist of "international terrorists" since September 2015.
Click on the video player above to watch the full interview. Click here to watch FRANCE 24's previous exclusive with Abu Obeida Youssef Al-Aanabi from May 2019.
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MAGHREB
Exclusive: FRANCE 24 questions AQIM jihadist leader
France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction
BBC
When you get into the train, it is like you enter another dimension
The Bollywood movie Dil Se may have opened to a lukewarm response at the Indian box office, but one of the song sequences from the movie remains a favourite melody 25 years on. Chaiyya Chaiyya isn't just memorable just for its catchy tune, but also because it was shot entirely on top of a moving train. Indian heartthrob Shah Rukh Khan pranced around with a group of backup dancers as the train chugged slowly across lush hilly terrain, past tea plantations and over tall viaducts, steam billowing from the old-fashioned engine.
I, too, have travelled on this very train, although my journey was far more comfortable and less precarious than Khan's. The Nilgiri Mountain Railway (Nilgiri translates to "blue mountain" after the bluish hue the sun casts on the hills), which locals refer to as NMR or more fondly as the "toy train", is a delightful example of the cliché about the journey being the destination.
Running though Tamil Nadu State, the train is the slowest in India due to an extremely steep gradient on the route. It takes nearly five hours to cover a distance of 46km, climbing from the town of Mettupalayam at the foothills of the Nilgiris up to the hill town of Udhagamandalam – amended by British tongues to Ootacamund and then shortened by Indians to Ooty. The downhill ride back cuts an hour, but the journey by road takes just a fraction of that time.
The Nilgiri Mountain Railway connects Metupalayam and Ooty in the southern state of Tamil Nadu (Credit: Raimond/Getty Images)
Clearly, nobody uses the NMR to get from A to B, but for the sheer joy of riding in a train that passes through 16 tunnels, 250 bridges and 208 steep curves on the richly biodiverse Western Ghats mountain range, a Unesco World Heritage site.
Armed with a first-class ticket that cost Rs 600 (about £6), I boarded the blue train at Ooty on a chilly morning, eager to experience this quintessential Nilgiris experience. (A second-class ticket is less than half the price, but without the light cushioning on the seats).
D Om Prakash Narayan, senior public relations officer with Southern Railway, which operates the train, told me, "When you get into the train, it is like you enter another dimension."
I could see what he meant when I boarded the tiny coach. Families with children were crowded around the boxy windows, waiting for the promised views of the Nilgiris. There was a palpable sense of excitement among passengers, with everyone in a holiday mood, cheering and clapping when the train went through dark tunnels.
Located at an altitude of 2,240m, Ooty was founded as a summer resort for the British Raj (Credit: Sreekanth G/Getty Images)
Ooty is one of India's oldest hill stations – these towns at higher elevations were the summer retreats of the British Raj when they needed to escape the stifling heat of the plains – and remains popular among Indian tourists looking for a cool holiday or honeymoon. Today it's a crowded little town, with vestiges of colonialism hidden within the chaos of urban India. But as we left Ooty behind, reminders of the British Raj began to make an appearance, with station names like Lovedale, Wellington, Adderly and Runnymede.
"It all feels unchanged from the British times, like time has stopped here," said Sharanya Sitaraman, who recently travelled on this train with her family. "We almost could imagine European ladies with fancy hats getting off the train at these small stations."
Remnants of the Raj are particularly seen in the colonial design of several old buildings across the Nilgiris: offices, bungalows (some of which are now boutique hotels) and churches. The colonial feel is so evocative that Coonoor station, just an hour down from Ooty, became part of the fictional town of Chandrapore in David Lean's 1984 film adaptation of EM Forster's novel, A Passage to India.
We almost could imagine European ladies with fancy hats getting off the train at these small stations
"People on this train still see the same things that people saw more than 100 years ago," said retired journalist D Radhakrishnan, who reported for decades from the Nilgiris region.
Coonoor station formed the backdrop for David Lean's movie A Passage to India, based on E M Forster's novel (Credit: Dethan Punalur/Getty Images)
Narayan, a railways veteran of more than 30 years, agrees: "Ooty and Coonoor have been exploited for their natural resources in the name of development, and you see this when you travel by road. But when you travel by this train, it feels like nothing has been touched."
We passed tea plantations with workers bent over the leaves, and waterfalls that had sprung up after the monsoons. I kept leaning out of the window to see the train's serpentine twists and turns, keeping my eyes peeled for a glimpse of a stray gaur (Indian bison) or elephant in the thickets. There was incessant activity, with people getting off to stretch their legs and take photographs at the various stations on the way (some are for passengers and others are only to refill water for the steam locomotive). The halt at Coonoor was much longer, allowing the train to change from a diesel locomotive (used for the fairly flat ride until now) to steam, for more power on the slopes.
The restful scenery and the gentle rocking of the train lulled me into a state of near somnolence. At one of the water stops, I fuelled up on piping-hot chai and masala vada (spicy fritters) sold by local vendors – quintessential elements of any train trip in India.
Mangalore-based journalist Subha J Rao, who grew up in the plains near Mettupalayam, has similarly relaxing memories of the train trip from her childhood. "We could actually get off and walk along with the train," she said. "As adults, we now talk of the romance of train travel, but then as kids, we just enjoyed the experience, even with all the soot and smoke from the steam engine."
Views from the train take in the many tea plantations in the area (Credit: Charukesi Ramadurai)
The Nilgiri Mountain Railway, along with the Darjeeling Himalayan Railway in West Bengal and the Kalka Shimla Railway in Himachal Pradesh up north, are part of Unesco's Mountain Railways of India World Heritage listing. All of them owe their existence to the British, who built them as a means of convenient travel to cooler climes during the sweltering summers. But Radhakrishnan was quick to point out, "They brought in the railways entirely for their own comfort, not for the good of Indian people. If they could have taken it back with them, they would have."
Whatever the intentions, creating this route on this treacherous hill terrain was highly challenging. According to Unesco, "This railway, scaling an elevation of 326m to 2,203m, represented the latest technology of the time." Narayan explained that the gradient in some parts, such as the stretch between Kallar and Coonoor, is so steep that a unique rack and pinion system has to be used. This means an extra rail with sharp teeth in the middle of the tracks (rack) grips the toothed wheel (pinion) on the coach to prevent slipping and sliding. It was devised by the original Swiss engineering team hired by the Brits to design and oversee the construction. This design is found only in a few other Swiss railway lines today, apart from the NMR, and still works to this day.
Work on the rail line began in 1891 and took 17 years to complete, making this the 115th year since it started. Ooty itself is gearing up to celebrate a milestone anniversary in 2023, as it is exactly 200 years since British official John Sullivan came across this salubrious hamlet in the hills and added it to the increasing list of Raj summer retreats. That means the NMR has been part of Ooty's heritage for more than half of its existence.
Apart from the NMR, the rack and pinion system is only found only in a few other Swiss railway lines (Credit: Undefined/Getty Images)
According to Radhakrishnan, there have been several plans to shut down this train service due to it being uneconomical. But it is such an integral part of Ooty's tourism sector that these plans get squashed as soon as they are mooted. "Many people come here only for a ride on this train, and it is impossible to think of Ooty without the NMR," he said.
When we finally pulled into Mettupalayam, four calm and relaxing hours after leaving Ooty, I recalled something that Rao had told me: "Travel on this train is a throwback to gentler times."
I found it to be an antidote to the stress and strife of everyday life, and as my own mind slowed to match the speed of the train, it was exactly the kind of throwback I needed.
Rail Journeys is a BBC Travel series that celebrates the world's most interesting train rides and inspires readers to travel overland.
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BBC
Many workers to this day are still struggling to catch up on their wellbeing across their personal and professional lives – Alex Soojung-Kim Pang
While burnout has long been a widespread workplace phenomenon, rates spiked during the pandemic. Amid lockdowns, caring responsibilities and a public-health emergency, global data shows more workers reported feeling chronic stress and exhaustion: according to a March 2021 study of 1,500 US workers by hiring platform Indeed 67% of respondents believed burnout had increased during the Covid-19 pandemic.
Yet, three years on, there are few signs burnout is abating. In the new world of work, large swaths of the workforce still say they’re burnt out. Rates continue to climb: in a February 2023 survey of 10,243 global workers by US think-tank Future Forum, 42% reported burnout, its highest figure since May 2021.
In theory, flexible working arrangements would mean increased work-life balance, productivity and well-being for employees. Conversations around burnout have increased, and companies seem to be more willing to offer employees perks such as gym memberships and home-office expenses that, intuitively, should help mitigate stressors driving burnout.
But despite these factors, reports of burnout are still on the rise – and the phenomenon can no longer be solely associated with the pandemic. Its prevalence suggests it's here to stay for the long term, even with companies making adjustments in the workplace. Given this, experts say it may be the case that employers and workers need to instead focus on managing burnout, rather than aim to eliminate it entirely.
A long-standing issue
Burnout had been a growing concern even before the pandemic. A 2018 Gallup study of 7,500 US workers showed that 67% experienced burnout on the job. In 2019, the World Health Organization (WHO) included it in its International Classification of Diseases, defining it as an ‘occupational phenomenon’, rather than a medical condition.
While extreme working culture and gruelling hours have been glamorised in some cases, the conversation around burnout has largely shifted to recognise its seriousness. Data has been a part of this evolution in attitude: a May 2021 study by WHO and the International Labour Organization suggested that an estimated three-quarters of a million people die annually from ischaemic heart disease and stroke, due to working long hours.
“Even before Covid-19, we saw that burnout had turned from an occupational risk in a few high-status, high-stress professions, to something that was more of a public health problem,” explains California-based Alex Soojung-Kim Pang, author of Rest: Why You Get More Done When You Work Less.
Major causes of burnout include prolonged heavy workloads, sustained overworking and toxic cultures. Pang says such workplaces practices have been common for decades. “Many companies have felt entitled to demand long hours from their employees, and extract the maximum amount of work from them in order to improve the bottom line.”
Traditionally, businesses have left the onus of managing burnout up to the employee. “They’ve tended to think of it as a worker's responsibility: it’s something that happens to you,” says Pang. “It’s typically been treated in the same category as health and fitness, rather than a phenomenon the employer allows to happen as a result of certain workplace conditions. Burnout is an organisational problem, left for the individual to deal with.”
Why it’s rising
When the pandemic hit, pre-existing workplace issues like dealing with daily stress and career anxiety were greatly exacerbated by the ongoing uncertainty of the health crisis.
Sean Gallagher, director of Centre for the New Workforce at Swinburne University of Technology, based in Melbourne, says this had a “compounding effect” for workers. In global surveys, Australian employees often rank among the most burnt out in the world.
“Workers not only experienced mental-health issues arising from isolation and not knowing if they had a job the next day, but they also had to juggle caring responsibilities with a new way of working,” adds Gallagher. “It created a residual effect in terms of burnout: many workers to this day are still struggling to catch up on their wellbeing across their personal and professional lives.”
While remote and hybrid working have afforded employees greater autonomy, flexibility can also come at a price. Workdays have extended: an April 2022 survey of 32,924 global workers by ADP Research Institute showed that employees worked 8.5 hours of unpaid overtime each week, compared to 7.3 hours before the pandemic.
Burnout has only increased amid the pandemic – and many workers are left to fix the problem themselves (Credit: Getty Images)
“It can all too often mean that the work never stops,” says Pang. “You’re accessible wherever you are, round the clock. Like burnout, workers are often left with the responsibility to fix problems that result from flexible working, in which they're often trying to fit in as much as possible between home and work responsibilities.”
The changed workplace also enables new causes of overworking to flourish. “We’ve seen bad habits emerge from remote working in how we communicate, such as having a meeting where an email would suffice,” says Gallagher. “It leaves workers with less time in their workday to focus and get heavy workloads done, forcing them to regularly work beyond contracted hours to catch up – it leaves them exhausted.”
Although some employers have recognised the need to address worker wellbeing, they often don't provide them with the right resources. Pang cites the example of Big Tech firms and lavish on-site perks. “Benefits like dry cleaning and sushi chefs help to keep the employee in the office for as long as possible, rather than reduce burnout,” he says. “In effect, it’s creating a comfortable workplace for people to work themselves to death.”
Employers often don’t address the underlying issues that cause burnout, says Gallagher, instead offering employee perks that only mask its symptoms. “Offering workers meditation apps or yoga from time to time isn’t a bad thing, but it’s a temporary, Band-Aid solution to structural problems: overly long hours, overwork and uncertainty over flexible work arrangements.”
Can it end?
Pang and Gallagher both say that current working practices mean burnout, in some cases, is inevitable.
“Really, there should only be a fraction of occupations in which burnout should occur: when putting yourself repeatedly on the line could save lives,” says Pang. “But right now, in too many workplaces, it comes down to an individual’s tolerance to long hours, overwork and fatigue whether they suffer from it or not.”
Alongside high rates, some experts believe broader economic concerns mean burnout is likely to stick around longer term. “Away from work, employees are also having to deal with enormous cost-of-living pressures,” says Gallagher. “Inflation is worse, layoffs are happening and workers are concerned they’ll lose their homes. So, it wouldn’t be surprising if burnout levels are exacerbated even further.” The ongoing childcare crisis and enduring instability is also a compounding factor across the globe for parents particularly. One May 2022 report from The Ohio State University showed 66% of US working parents meet the criteria for burnout.
It’s creating a comfortable workplace for people to work themselves to death – Sean Gallagher
As long as there are workplaces that cause workers to experience chronic stress, overwork and long hours, burnout is here to stay. However, Pang says that more organisations are beginning to realise they have a responsibility for the burnout burden. “We’re gradually moving away from a world in which burnout rested wholly on the individual to recognising that organisational solutions are key. There’s a wider acknowledgement that workplace factors contribute to burnout, and that a worker suffering from it may have negative consequences for the wider business.”
In some cases, change could come in the form of legislation. For example, new laws in Australia now classify burnout as a work health and safety hazard, meaning bosses are legally obliged to identify and manage risks that may cause employee work-related stress, from peak periods of high workload to excessive working hours. “If work practices are leading to burnout, employers now have a significant obligation to bring their employees back from the brink,” says Gallagher.
However, such measures could take time, especially on a global scale – and there’s no guarantee they’ll convince employers to overhaul their working practices, anyway. In the meantime, Gallagher says that flexible working arrangements can be more formalised for workers, helping to manage their workloads. “Having better guardrails in place can clarify working hours, reduce unpaid overtime and improve work-life balance.”
For now, given its pervasiveness, Pang believes the narrative surrounding burnout needs reframing. “The idea that it can be eliminated is as realistic as thinking we can solve work-life balance once and for all,” he says. “Instead, we need to figure out if the sacrifices that put us at risk of burnout are worth making for the sake of our jobs and careers.”
Going forward, experts still say the goal should still be to eradicate burnout. Even if it may be unrealistic, its pursuit remains worthwhile: it could help reduce its most harmful effects, and mean fewer workers ever have to experience it. “Mitigation is always better than doing nothing,” says Gallagher.
France24 - World
Macron meets with Hungary's Orban at Elysée Palace to discuss Ukraine war
Issued on: 13/03/2023 - 22:41
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron received Hungary's Prime Minister Viktor Orban to discuss the Ukraine war and other issues ahead of a European Council meeting over a working dinner at the Elysée Palace on Monday night.
An outspoken critic of Europe's stance on the war in Ukraine, Orban remains one of the few dissenting voices among his EU counterparts, accusing the West of waging an "indirect war" on Russia.
The Hungarian prime minister has criticised Western sanctions levelled at Moscow and vowed to maintain ties with the Kremlin while refusing to supply arms to Ukraine.
Monday's dinner between Macron and Orban would represent an "occasion to reaffirm the importance of European values and European countries' united support of Ukraine in the latter's war with Russia via sanctions", said sources close to the president.
The two leaders were further expected to discuss “questions related to industrial policy, energy and migrations issues” as well as the Rule of Law ahead of the European Council set for March 23-24, the French presidency said in a statement.
Budapest is also engaged in a long-running row with the European Union over concerns in Brussels about corruption in Hungary.
In December, Brussels froze €12 billions in funds for Hungary pending anti-corruption reforms expected from Budapest.
(FRANCE 24 with AFP)
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Orban says Hungary will stick to veto of EU's Ukraine aid plan
EU extends deadline for Hungary to implement anti-corruption reforms
European Parliament says Hungary is no longer a 'full democracy'
Известия (RUS)
Путин проведет мероприятия по случаю воссоединения Крыма с Россией
Президент России Владимир Путин проведет субстантивное совещание накануне годовщины воссоединения Крыма с РФ, которая будет отмечаться 18 марта. Также у главы государства запланированы мероприятия и в саму праздничную дату, сообщил журналистам пресс-секретарь российского лидера Дмитрий Песков во вторник, 14 марта.
Совещание пройдет в формате видеоконференции, сообщает телеканал «360».
«И в сам день годовщины будут еще некоторые мероприятия у президента, которые ознаменуют [это. — Ред.]. Тоже по видеоконференции», — цитирует Пескова НСН.
Он пояснил, что в Крыму будет открываться достаточно важный культурный, исторический объект, и видеоконференция у президента будет как раз в связи с этим событием.
Правая в приоритете: Путин проехал по отремонтированному Крымскому мосту
Как полосу для машин смогли восстановить на две недели раньше срока
12 марта журналист, автор программы «Москва. Кремль. Путин» Павел Зарубин рассказал, что Путин на будущей неделе намерен посетить с рабочей поездкой один из регионов страны, сообщается на сайте kp.ru.
Зарубин предположил, что в графике президента есть мероприятия, связанные с девятилетней годовщиной воссоединения Крыма и Севастополя с Россией, пишет REGNUM.
Крым вошел в состав России в 2014 году после референдума, на котором большинство жителей полуострова проголосовали за воссоединение с РФ, передает RT. Киев отказывается признавать итоги голосования и считает Крым своей территорией. Руководство РФ многократно заявляло, что жители Крыма демократическим путем, в полном соответствии с международным правом проголосовали за воссоединение и вопрос о принадлежности полуострова закрыт окончательно.
France24 - World
Russia approves 60-day extension of Black Sea grain deal
Issued on: 13/03/2023 - 09:36
FRANCE 24
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Russia consented on Monday to prolong an ongoing Black Sea grain deal for 60 days following its second-term expiration date on March 18. The original deal was brokered by the UN and Turkey in July 2022 to ensure safe transportation of grain and other food products to prevent a food crisis amid the ongoing war between Russia and Ukraine. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+1).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
9:15pm: Ukraine's future lies in the outcome of battles in the east, Zelensky says
President Volodymyr Zelensky said on Monday that Ukraine's future depended on the outcome of battles in key points in the east of the country.
"It is very tough in the east – very painful. We have to destroy the enemy's military power. And we shall destroy it," Zelensky said in his nightly video address.
"Bilohorivka and Marinka, Avdiivka and Bakhmut, Vuhledar and Kamyanka – and other places where the kind of future we are to have is being decided. Where the future of all Ukrainians is being fought for."
8:01pm: Biden adminstration allows Ukrainians who fled war stay in US longer
The Biden administration is allowing thousands of Ukrainians who fled their homeland when Russia invaded a year ago to stay in the United States longer, the administration said Monday. The decision provides relief to Ukrainians whose one-year authorisation to remain in the US was set to expire soon.
The Homeland Security Department said the extension is for certain Ukrainian nationals and their immediate family members who were let into the US before the Uniting for Ukraine program started.
Ukrainians who came in under the Uniting for Ukraine program generally got two years of humanitarian “parole” in the US whereas those who arrived before them generally got permission to stay only for one year.
Thousands of Ukrainians came to the US last year fleeing the war.
7:15pm: Russia's 60-day grain deal extension 'contradicts' agreement, says Kyiv
Ukraine's infrastructure minister said Monday that Russia's decision to extend the grain deal for 60 days went against the agreement, but did not reject Moscow's proposal.
"(The grain) agreement involves at least 120 days of extension, therefore Russia's position to extend the deal only for 60 days contradicts the document signed by Turkey and the UN," Oleksandr Kubrakov said on Twitter, adding: "We're waiting for the official position of the UN and Turkey as the guarantors of the initiative."
#BlackSeaGrainInitiative agreement involves at least 120 d. of extension, therefore Russia’s position to extend the deal only for 60 d. contradicts the document signed by Turkey & the UN. We’re waiting for the official position of @UN & Turkey as the guarantors of the initiative pic.twitter.com/TPhpaHUdhg
March 13, 2023
6:20pm: British warship escorts Russian frigate in waters off UK
Britain's Royal Navy said on Monday that it was escorting a Russian frigate and tanker in waters close to the UK having shadowed the vessels through the Channel on Sunday morning.
"The Royal Navy routinely responds to escort warships in our territorial waters and the adjacent sea areas to ensure compliance with maritime law and to deter malign activity," the Royal Navy said in a statement.
"Escorting the Russian task group alongside allied partners demonstrates the commitment of the Royal Navy and the NATO alliance to maintaining maritime security which is crucial to our national interests," it said.
5:50pm: Ukrainian soldiers complete Spain training on Leopard tanks
Dozens of Ukrainian soldiers on Monday wrapped up a four-week training in Spain on how to operate the Leopard 2A4 battle tank, of which Madrid is set to deliver six mothballed units to Kyiv this spring.
A total of 40 tank crew members and 15 mechanical specialists underwent training on their use at a military base in the northeastern city of Zaragoza, Spain's armed forces said in a statement.
"It has been intense," Spanish trainer Captain Contreras – who identified himself only by his rank and surname – told reporters, who were allowed access to the drills for the fist time.
Contreras said the Ukrainians would be returning home "with a very acceptable knowledge" of the Leopards.
5:33pm: Russia approves 60-day extension of Black Sea grain deal
Russia has agreed to renew the Ukraine grain export deal but only for another 60 days, Deputy Foreign Minister Sergey Vershinin announced following talks with the United Nations on Monday.
"The Russian side... does not object to another extension of the 'Black Sea Initiative' after its second term expiration on March 18, but only for 60 days," he said in a statement issued by the Russian mission in Geneva following the negotiations at the UN's Palais des Nations.
5:20pm: UK warns against deepening China-Russia relationship
Britain cast China as representing an "epoch-defining challenge" to the world order, in an update to its foreign policy framework published on Monday which declared that the UK's security hinged on the outcome of the Ukraine war.
In the refresh of Britain's blueprint for security and international policy, the government warned of China’s deepening partnership with Russia, and Moscow’s growing cooperation with Iran following the invasion of Ukraine.
Only first released two years ago, Prime Minister Rishi Sunak said Britain's Integrated Review (IR) had been updated to take account of events, with the hardening of language and positioning towards Beijing and Moscow.
But the decision to still not describe China as a threat was likely to disappoint many in Sunak's governing Conservative Party, who also believe his vow to spend an extra £5 billion ($6 billion) on defence is insufficient to support Ukraine without leaving Britain vulnerable.
5:15pm: Italy blames Russia's Wagner for increase in migrants, part of 'hybrid warfare'
The Italian government on Monday said Russian mercenary group Wagner was behind a surge in migrant boats trying to cross the central Mediterranean as part of Moscow's strategy to retaliate against countries supporting Ukraine.
"I think it is now safe to say that the exponential increase in the migratory phenomenon departing from African shores is also, to a not insignificant extent, part of a clear strategy of hybrid warfare that the Wagner division is implementing, using its considerable weight in some African countries," Defence Minister Guido Crosetto said in a statement.
Some 20,000 people have reached Italy so far this year, compared to 6,100 in the same period of 2022, interior ministry figures show, and the migration issue is piling pressure on the rightist government.
3:35pm: China-Russia relationship key to global stability, says Russian defence minister
Russian Defence Minister Sergei Shoigu said on Monday that relations between Russia and China were the main factor supporting global stability in the world today, the TASS news agency reported.
Sergei Shoigu said bilateral relations between Moscow and Beijing had reached an unprecedented high.
3:28pm: ICC looks to arrest Russians over alleged abduction of Ukrainian children
The International Criminal Court (ICC) is expected to seek arrest warrants against Russian individuals in relation to the conflict in Ukraine "in the short term", a source with knowledge of the matter said on Monday.
The prosecutor of the ICC is expected to ask a pre-trial judge to approve issuing warrants against several Russians for the abduction of children from Ukraine to Russia and the targeting of civilian infrastructure in Ukraine, said the source, who commented on condition of anonymity.
3:19pm: Russia tries Kremlin critic Kara-Murza in latest case against opposition voices
Russia on Monday began the closed-door trial of opposition activist Vladimir Kara-Murza, who faces up to two decades in prison on treason charges for comments critical of Russian authorities.
An AFP journalist reported from a Moscow court that Kara-Murza's trial began. This is the latest in a string of cases against opposition voices in Russia in a crackdown that has intensified since President Vladimir Putin deployed troops in Ukraine last year.
12:53pm: China's Xi to speak with Ukraine's Zelensky, WSJ reports
Chinese President Xi Jinping plans to speak with Ukrainian President Volodymyr Zelensky for the first time since Russia's invasion of Ukraine, the Wall Street Journal reported on Monday.
The newspaper, citing people familiar with the matter, said the call was likely to take place after Xi's visit to Moscow next week to meet with Russian President Vladimir Putin.
12:27pm: Russian lawmaker introduces bill pushing back conscription age
A senior Russian lawmaker on Monday introduced a bill to parliament to raise the age of conscription to 21-30 years from the current 18-27 years by 2026.
11:29pm: Negotiations under way on Black Sea grain deal extension in Geneva
Negotiations began on Monday between UN officials and Russian Deputy Foreign Minister Sergei Vershinin aimed at discussing an extension to a deal allowing the export of grains from Ukraine, Russia's diplomatic mission in Geneva said.
The initiative, brokered by the United Nations and Turkey last July, is up for renewal on March 18.
UN trade official Rebeca Grynspan and aid chief Martin Griffiths arrived at the UN European headquarters in Geneva on Monday morning, without making a comment.
8:40am: Ukrainian forces in ‘fierce battles’ with Wagner units for Bakhmut’s centre, military says
Fierce fighting was raging for control of the centre of Bakhmut in eastern Ukraine, the longest-running and bloodiest battle of the war, both sides said on Monday.
"Wagner assault units are advancing from several directions, trying to break through our troops' defensive positions and move to the centre of the city. In fierce battles, our defenders are inflicting significant losses on the enemy," the Ukrainian military said in a morning briefing, referring to the Russian mercenary group that has claimed to be leading Moscow's offensive.
Wagner meanwhile said: "the enemy is battling for every metre, the closer we are to the city centre, the harder the battles".
7:00am: HRW sounds alarm on children 'illegally taken' from orphanages in Ukraine
Russia's invasion of Ukraine has had "devastating" consequences for children in residential institutions, with thousands transferred to occupied territories or to Russia, Human Rights Watch said Monday.
In a report released Monday, the watchdog also said the war highlighted the urgent need for reform in Ukraine, which had over 105,000 children in institutions before the invasion, the largest number in Europe after Russia.
"This brutal war has starkly shown the need to end the perils faced by children who were institutionalised," said Bill Van Esveld, associate children's rights director at the New York-based organisation.
"Returning children who were illegally taken by Russian forces should be an international priority," he added.
At least several thousand children have been transferred to Russia or occupied territories, the report said.
It added that 100 institutions that had housed over 32,000 children before 2022 are now in territories under Russian occupation.
12:02am: Arms transfers to Europe almost doubled in 2022, says report
Arms imports into Europe almost doubled in 2022, driven by massive shipments to Ukraine, which has become the world's third-largest destination, researchers said Monday.
With a 93 percent jump from the year before, imports also increased due to accelerating military spending by European states including Poland and Norway, and they are expected to accelerate further, according to the report by the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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NUCLEAR RESURGENCE
France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink
AS IT HAPPENED
Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut
AS IT HAPPENED
White House says Russian missile barrage on Ukraine 'brutal, unjustified'
L'Humanité
Jouer collectif
ChroniqueSylvestre HuetLa science, une affaire de collectifs ou d’individus ? Le collectif l’emporte, de plus en plus et dans des dimensions inédites. En 1964, une particule porteuse de l’interaction expliquant la masse de toutes les autres fut proposée par trois physiciens. Peter Higgs d’un côté, Robert Brout et François Englert de l’autre. En 2012, l’article annonçant la détection de ce qui fut appelé par contraction paresseuse « le boson de Higgs » était signé de 2 932 auteurs. Le premier ? Georges Aad. Un physicien d’origine libanaise, formé à l’université d’Aix-Marseille, aujourd’hui chercheur au CNRS. L’article de 2012 est cité près de 20 000 fois dans la littérature scientifique. Mais Georges Aad n’aurait garde de faire dire à l’alphabet – la raison de sa position – que son rôle dans l’affaire fut autre que sa contribution de jeune postdoctorant.
« Sans le boson de Higgs, il n’y aurait pas d’atomes et de galaxies »La physique n’est pas seule à réclamer le collectif pour percer les mystères du réel. Le record de signataires d’un article scientifique se trouve en médecine. Une coopération de plus de 15 000 médecins a démontré, en 2021, que vacciner contre la Covid avant une opération diminuait fortement le risque de décès causé par le virus. Au-delà du record, le nombre d’articles de recherche signés par plus de cent, voire plus de 1 000 auteurs, s’est multiplié. Un effet de l’intensification des coopérations internationales, avec des articles signés de scientifiques de plus de 30 pays. Un effet, surtout, de l’attaque de sujets de plus en plus complexes dans tous les domaines – de l’astrophysique à la médecine en passant par l’environnement – qui requièrent de vastes collaborations pour réunir les nombreuses observations et expériences nécessaires à leur compréhension.
Dans ce mouvement, la résolution des énigmes posées par la nature ou la société exige toujours des personnes qui proposeront des idées nouvelles. Mais c’est au sein de collectifs, de laboratoires ou à l’échelle planétaire qu’elles seront testées, validées ou infirmées. Pourtant nos gouvernants, notamment depuis 2004, ne cessent de vouloir glorifier et financer les individus par des systèmes ultra-compétitifs où le conformisme domine et où s’épuisent nos chercheurs. Les « meilleurs », comme le proclame souvent l’actuel PDG du CNRS, Antoine Petit. Au détriment des collectifs, des laboratoires, des organismes de recherche. Disons-le tout net, cette vision idéologique, contraire au réel et directement inspirée de la concurrence capitaliste entre entreprises, est une ânerie.
Sciencesla chronique scientifique de sylvestre huet BBC
7 best Oscars moments from the 95th Academy Awards
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WATCH: The must-see moments from this year's Oscars
The 2023 Academy Awards were full of emotional acceptance speeches, surprising turns and out-of-this-world movies. Here are some of the best moments from the year's biggest night in Hollywood.
A full-circle moment
Sunday's ceremony was an opportunity for Ke Huy Quan to catch up with his old friend Harrison Ford.
Quan, who starred alongside Ford in Indiana Jones and the Temple of Doom when he was a child, won best supporting actor for Everything Everywhere All at Once following a two-decade break from performing.
After Everything Everywhere's best picture win, he excitedly ran up to the stage and embraced his former co-star, who presented the award.
Lady Gaga goes make-up free
Lady Gaga made sure her vocals were centre stage when she performed without make-up and wearing jeans and a plain T-shirt.
The look for her performance of Hold My Hand, nominated for best original song, was a stark contrast to her earlier appearance on the not-so-red carpet, in a black Versace dress with a sheer corset bodice.
While on the carpet, she received praise from fans on social media for rushing to the aid of a photographer who appeared to have fallen when walking past her.
Hugh Grant talks up the benefits of moisturiser
British actor Hugh Grant's humour was a hit with the crowd at the Dolby Theatre.
When presenting the award for best production design with his Four Weddings and a Funeral co-star Andie MacDowell, Grant joked: "The purpose of this is two-fold.
"The first is to raise the vital importance of a good moisturiser. Andie has used one every day of her life, I have not."
Grant then gestured to MacDowell, saying: "Still stunning." He then gestured to himself: "Basically a scrotum."
Earlier in the evening, Grant seemed less enthused as he spoke to model Ashely Graham about his cameo appearance in the film Glass Onion: A Knives Out Mystery.
Asked about his experience filming the sequel, he replied: "Well I'm barely in it. I'm in it for three seconds."
Probed further about whether he enjoyed filming it, he replied: "Almost."
John Travolta's tearful tribute to Grease co-star
When presenting the In Memoriam tribute for Hollywood figures who have died last year, John Travolta offered an emotional tribute to his Grease co-star Olivia Newton John.
"We remain hopelessly devoted to you," Travolta tearfully said, referencing the iconic song by Newton John.
Jimmy Kimmel addresses The Slap
The late-night talk show host returned to host his third Academy Awards ceremony. He quickly addressed last year's Oscars controversy, when Will Smith slapped Chris Rock on stage.
"We want you to have fun, feel safe and, most importantly, we want me feel safe. So, we have strict policies in place," Kimmel said.
"If anyone in this theatre commits an act of violence at any point during the show, you will be awarded the Oscar for best actor and permitted to give a 19-minute long speech.
"But seriously, the Academy has a crisis team in place," he added. "If anything unpredictable or violent happens during the show, sit there and do absolutely nothing. Maybe even give the assailant a hug."
... and brings a donkey on stage
In an ode to the Irish film Banshees of Inisherin, Kimmel later brought a donkey on stage.
"She's a certified emotional support donkey. At least that's what we told the airline to get her on the plane from Ireland. If you're feeling sad or need a hug... Let's get you back on that Spirit Airlines flight now."
Cocaine Bear makes an appearance
Elizabeth Banks presented the award for best visual effects - accompanied by a very hyperactive grizzly.
"I recently directed the film Cocaine Bear and without visual effects, this is what the bear would look like," Banks joked.
An Irish Goodbye star gets birthday singalong
The directors of best short film, An Irish Goodbye, used their acceptance speech to sing a rendition of Happy Birthday to one of the film's stars, James Martin.
After saying their thank yous, director Ross White said: "This award is actually the second most important thing about today because it's this man's birthday", referring to Martin.
"We'd like to use the rest of our time up here to sing for James," he added, before leading the audience in song while Martin clasped the Oscars award.
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France24 - Monde
En France, l'empreinte carbone du numérique pourrait exploser d'ici 2050
Publié le : 10/03/2023 - 16:08
Grégoire SAUVAGE
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Selon une étude commandée par le gouvernement, l'empreinte carbone du numérique pourrait tripler d'ici 2050. Cependant, des mesures d'efficacité et de sobriété pourraient permettre de ralentir cette fuite en avant technologique.
C'est une étude qui interroge une nouvelle fois notre boulimie d'écrans et la dématérialisation tous azimuts de l'économie. Selon l'Arcep (le régulateur des télécommunications) et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les émissions de gaz à effet de serre dues aux usages numériques des Français pourraient être multipliées par près de trois d'ici à 2050 si aucune action n'est prise d'ici là.
Dans ce scénario, l'empreinte carbone du numérique (17 millions de tonnes équivalent CO2 en 2020, soit 2,5 % de l'empreinte nationale) augmenterait de 187 % d'ici 2050, la consommation de métaux et de minéraux de 59 % et la consommation énergétique de 79 %. La croissance attendue des usages demanderait aussi la création de nouveaux centres de données qui représenteraient à cette échéance 22 % des émissions.
"C'est un scénario logique dans la mesure où nous sommes un pays déjà très équipé. Pour rappel, on compte 15 équipements numériques par Français de plus de 15 ans", détaille Frédéric Bordage, expert en sobriété numérique et fondateur du collectif Green IT qui a participé à l'étude. "Dans les années à venir, la multiplication des objets connectés devrait être la principale source de croissance des impacts environnementaux du numérique."
Le point noir de la fabrication
Principaux responsables de l'empreinte carbone du numérique : les terminaux (79 %), dont la fabrication est extrêmement polluante, sans parler de leur consommation électrique qui a toutefois été largement réduite ces dernières années grâce aux innovations technologiques.
Selon l'Ademe, la fabrication d’un ordinateur nécessite 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. "La fabrication concentre le gros des impacts environnementaux. À moins de changer de façon radicale la manière dont on fabrique un équipement numérique, cela restera comme ça. Il faut donc en fabriquer moins et qu'ils durent plus longtemps", souligne Frédéric Bordage.
La palme du produit numérique le plus nocif pour l'environnement revient aux téléviseurs toujours plus grands et gourmands en ressources avec le passage d’écrans LCD à des écrans Oled. En 2020, 91 % des foyers étaient équipés d’au moins un téléviseur, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
>> À lire aussi : "1 % des émissions de CO2" : la France est-elle vraiment un petit pollueur à l'échelle mondiale ?
Pour réduire ces impacts à l'horizon 2030, l'Arcep et l'Ademe ont imaginé quatre scénarios plus ou moins ambitieux, allant d'une simple écoconception des équipements associée à l'allongement d'un an de leur durée de vie, à une démarche de sobriété où les téléviseurs seraient progressivement remplacés par des vidéoprojecteurs et où le nombre d'objets connectés n'augmenterait pas. Cette dernière hypothèse est la seule qui parvienne à réduire les émissions (de 16 %) d'ici 2030.
"Il faut massifier le réemploi de ces objets. Cela commence à se développer pour les smartphones mais il faudrait aussi le faire pour les télévisions. Le problème aujourd'hui est qu'il y a un déficit de confiance sur le marché du reconditionné", observe Frédéric Bordage, qui plaide pour la création d'une carte grise numérique permettant d'associer un produit et un contrôle technique des équipements.
Efficacité ou sobriété ?
Longtemps passé sous les radars, l'impact du numérique sur l'environnement gagne en visibilité ces dernières années. Sur le plan législatif, la loi du 15 novembre 2021 cherche à limiter l'empreinte environnementale du secteur en rendant plus opérationnel le délit d’obsolescence programmée, en améliorant l'information des consommateurs ou encore en favorisant des centres de stockage de données moins énergivores.
"La législation actuelle essaye de faire durer un peu plus les objets, de favoriser le réemploi et de mieux connaître l'empreinte numérique. Des mesures qui vont toutes dans le sens de l'efficacité mais pas de la sobriété", regrette Fabrice Flipo, philosophe des sciences et techniques.
"La sobriété, c'est faire des choix", poursuit le maître de conférences en développement durable. "On ne peut pas continuer à multiplier les services numériques juste parce qu'on a la capacité de le faire. Il ne faut pas développer le métavers ou la 6G. Par ailleurs, comme le numérique sert à favoriser l'expansion des autres secteurs de l'économie, une politique de sobriété doit être complète et s'appliquer à l'ensemble de la société", estime Fabrice Flipo.
>> À lire aussi : Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?
"Le numérique améliore la condition humaine mais aujourd'hui, il y a un usage disproportionné du numérique de loisirs compte tenu des impacts environnementaux et de son utilité dans d'autres domaines comme le médical ou encore la modélisation du climat", explique Frédéric Bordage, selon qui le numérique est une ressource limitée qu'il va falloir apprendre à économiser.
"Plus de 60 matériaux entrent dans la composition d’un smartphone", selon le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), dont des terres rares ou encore des matériaux critiques comme l'antimoine, le gallium ou encore le cobalt, qui nécessitent des techniques d'extraction désastreuses pour l'environnement et dont les stocks s'épuisent.
Selon un communiqué de la Société européenne de chimie publié en novembre, l'utilisation non durable de sept éléments dans les smartphones constituera une menace sérieuse d'épuisement dans les 100 prochaines années. Encore une autre bonne raison pour mettre en veille notre addiction au numérique.
Avec AFP
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Le Parlement européen impose le chargeur universel pour les appareils électroniques portables
ELEMENT TERRE
Stocker nos données numériques sur ADN
L'entretien de l'intelligence économique
Câbles sous-marins : d'énormes enjeux économiques au fond des mers
Известия (RUS)
Производство машин и оборудования в России упало почти на 45% в 2022 году
Производство транспортных средств и оборудования в России упало в 2022 году на 44,7%, что вызвало снижение промышленного производства в регионах с высокой долей автопрома — в Калужской, Калининградской, Тверской и Ярославской областях. Об этом говорится в исследовании Института комплексных стратегических исследований (ИКСИ), предоставленном редакции «Известий» 14 марта.
В регионах, специализирующихся на сборке легковых автомобилей иностранных марок, резко упало промпроизводство, рассказала «Известиям» заместитель начальника отдела аналитических исследований ИКСИ Вера Кононова. Так, в Калужской области промпроизводство снизилось на 19,3%, в Калининградской — на 17,6%. В регионах с развитым автопромом, но в меньшей степени ориентированным на сборку иномарок, ситуация лучше. Например, в Самарской области промпроизводство сократилось на 3,5%, в Тверской — на 3,2%, в Ярославской — на 2,8%. В Нижегородской области выпуск в промышленности даже увеличился, но на символические 0,1%, отметила она.
В общей сложности спад в промышленности, в основном в обрабатывающей, произошел в 37 субъектах — до 15%.
Сектор неравномерно адаптируется к новым условиям, и положение отраслей, показавших высокие результаты в 2022 году, в этом году может измениться, например в случае ужесточения санкций или сокращения госзаказа на ряд видов продукции, говорится в исследовании. В институте считают, что федеральное правительство и Банк России должны посодействовать в снятии инфраструктурных ограничений и формировании новых логистических мощностей, стимулировании роста объемов строительства жилья в регионах и развитии новых производств внутри страны, прежде всего в сфере обрабатывающей промышленности. Наряду с этим необходим ряд специфических мер поддержки для отраслей экономики, которые сейчас претерпевают спад, добавили в ИКСИ.
Сорвать пашню: первый российский электротрактор получил отечественный мотор
Серийный выпуск техники планируется начать уже в 2024 году
6 марта премьер-министр Михаил Мишустин сообщил, что правительство России выделит около 21,5 млрд рублей на поддержку системообразующих организаций в сфере промышленности и торговли.
Ранее, 27 февраля, замглавы Минпромторга РФ Альберт Каримов рассказал, что выпуск автомобилей всех сегментов в России за 2022 год снизился на 60% по сравнению с 2021 годом. При этом, по его словам, самым стабильным сегментом по итогам прошлого года стали автобусы.
Вице-премьер РФ — министр промышленности и торговли Денис Мантуров 26 ноября прошлого года сообщил, что ситуация в российском автопроме постепенно стабилизируется. 26 декабря он заявил, что долю машин российского производства планируется увеличить на внутреннем рынке с 40 до 80% к 2030 году.
New York Times - World
The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most
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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.
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By Constant Méheut
Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.
A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.
And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.
He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.
Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.
“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”
These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.
His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.
He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”
The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.
With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.
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Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.
“We wanted to repeat May 1968!” he said.
Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.
His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.
In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”
“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”
Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.
Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.
Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.
Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.
Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.
“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”
In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.
Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.
His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”
Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”
But in the crowds, Mr. Reddé is popular.
At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.
“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.
Mr. Reddé is even a kind of human landmark.
“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”
Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.
“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.
Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.
“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.
Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.
Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.
“Protesting rejuvenates,” he said.
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France24 - Monde
Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
Proposé par
Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09
The green paths
Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.
Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.
Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.
"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".
Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.
“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".
En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".
En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Известия (RUS)
Боярский заявил о планах завершить карьеру в театре
Народный артист РСФСР Михаил Боярский заявил 13 марта в программе Пятого канала «Светская хроника», что готовится завершить карьеру.
Он отметил, что ему нравится сидеть дома, проводить время с супругой и играть с внуками, а выступления уже не приносят столько удовольствия, как ранее.
«Я едва по сцене передвигаюсь. Танцевать уже тяжеловато и петь не всегда могу. Глупее стал намного. Не такой подвижный, как раньше был», — признался Боярский.
Артист также указал на то, что свой отпечаток на здоровье наложил и постковидный синдром.
Боярский заявил, что сделал достаточно для отечественного кинематографа и теперь пришло время посвятить семье.
Тысяча черт: за что мы любим Михаила Боярского
70-летний юбилей актер отмечает спектаклем на сцене Театра им. Ленсовета
Михаил Боярский родился 26 декабря 1949 года в Ленинграде. В 1972 году окончил актерское отделение факультета драматического искусства Ленинградского государственного института театра, музыки и кинематографии.
Роль д'Артаньяна в фильме Георгия Юнгвальд-Хилькевича «Д'Артаньян и три мушкетера» стала для Боярского одной из самых известных. В 1990 году Боярский получил звание народного артиста РСФСР.
Valeurs Actuelles
“Lucifer a raison”, “thank you Satan” : une église bordelaise ciblée par des tags
Au cours des derniers mois, la presse s’est fait l’écho de plusieurs actes de vandalisme visant des églises françaises. Et notamment, depuis quelques semaines, dans la capitale. Cette fois-ci, c’est à Bordeaux (Gironde), qu’un édifice religieux – l’église du Sacré-Cœur plus précisément – a subi des dégradations, comme l’ont rapporté plusieurs médias, parmi lesquels Le Figaro, ce lundi 13 mars. Sur la façade, une dizaine de tags ont été inscrits, au cours de la soirée de la veille, parmi lesquels les suivants, cités par nos confrères : « Thank you Satan » [« Merci Satan », Ndlr], « Brûle tout gratos », « Diable, emmène-moi avec toi » ou encore « Lucifer a raison. » Par ailleurs, un feu a été allumé sur le parvis de l’église, note le journal. Vite éteintes par les pompiers mobilisés sur place, les flammes n’ont heureusement pas endommagé le porche du lieu de culte.
Une enquête ouverte
Selon les informations dont dispose le quotidien national, les responsables de ces dégradations ont aussi causé des détériorations à l’intérieur de l’église. D’autres graffitis ont été inscrits sur une porte. Le diocèse a dit « partage[r] l’émotion des fidèles catholiques et des habitants choqués par ces actes », cite Le Figaro. Il a par ailleurs annoncé avoir porté plainte contre X. La Direction départementale de la sécurité publique, qui suspecte des débordements en lien avec la consommation d’alcool, a ouvert une enquête. Le voisinage devrait être questionné et les caméras de surveillance exploitées. Dans un communiqué cité par le site d’actualités, la municipalité de Bordeaux a réagi à ces dégradations. Dans ledit document, il est écrit que « Pierre Hurmic [le maire de Bordeaux] s’émeut des actes de vandalisme et de dégradation perpétrés […] sur l’église du Sacré-Cœur ».
Bordeaux : les dernières actualités
New York Times - World
After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story
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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.
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By Norimitsu Onishi
TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.
“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”
The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.
“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”
A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.
Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”
Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.
“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.
CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.
In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”
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During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.
“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”
Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.
She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.
Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.
“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”
Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”
After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.
She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.
“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”
In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.
Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.
“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.
Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.
The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”
A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.
At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.
“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.
She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.
The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”
But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.
As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.
“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”
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Известия (RUS)
МИД обвинил США в попытке создать очаги напряженности для противостояния с Россией
США и их сателлиты пытаются создать очаги напряженности для геополитического противостояния с Россией в Молдавии и Грузии, заявил замглавы МИД РФ Александр Грушко во вторник, 14 марта.
По его словам, российскую сторону беспокоит ситуация в Грузии и Молдавии, поскольку эти страны далеко расположены от Америки, которая пытается диктовать правила.
«Это наши соседи, и мы видим, что США со своими сателлитами ведут дело к тому, чтобы создавать всё новые и новые очаги напряжения вдоль наших границ и <...> устроить некое геополитическое соревнование в этих зонах», — цитирует Грушко ТАСС.
При этом дипломат подчеркнул, что события в этих странах демонстрируют неоколониальное отношение западных государств. Страны Запада, по его словам, исходят из того, что только они имеют право диктовать, что делать.
Заклятые друзья: почему Грузия отказывается помогать Украине против России
В Тбилиси решили не передавать Киеву оружие и не открывать второй фронт на Кавказе
Накануне, 13 марта, экс-офицер разведки Корпуса морской пехоты США Скотт Риттер заявил, что Штаты хотят открыть второй фронт в Грузии против российской стороны. Риттер отметил, что Вашингтон полностью готов позволить грузинским гражданам погибнуть за свои дела в погоне за геополитическими амбициями США, однако сам он никогда не пожертвует жизнью американцев в целях защиты Грузии.
До этого, 12 марта, глава грузинского правительства Ираклий Гарибашвили предупредил, что, пока партия «Грузинская мечта» у власти, они не допустят там второго фронта для Украины. Политик также указал на то, что Украина целенаправленно отправила бывшего президента Грузии Михаила Саакашвили на родину для дестабилизации ситуации в стране и втягивания ее в украинский конфликт.
В свою очередь вице-спикер парламента страны Георгий Вольский заявил, что из Украины приехала определенная группа сторонников Саакашвили, чтобы подталкивать молодежь к революции.
7 и 8 марта в Тбилиси проходили масштабные акции протеста после принятия парламентом страны в первом чтении законопроекта «О прозрачности иностранного влияния». Документ предполагал создание реестра неправительственных организаций и СМИ, получающих зарубежное финансирование. 9 марта волнения продолжились.
По итогу правящая партия «Грузинская мечта» и партия «Сила народа» сделали совместное заявление, в котором говорилось, что законопроект отозван из парламента.
France24 - Monde
Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école
Proposé par
Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50
Unicef
Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.
“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.
Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.
Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.
C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.
Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique
Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.
Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.
L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.
Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/
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Paris : un homme suspecté d’avoir dégradé trois églises interpellé
Au cours des derniers jours, plusieurs lieux de culte parisiens, situés dans les 10e, 7e et 3e arrondissements, ont été la cible d’actes de vandalisme. Comme l’a relaté Aleteia, samedi 11 mars, la préfecture de police de Paris a annoncé la veille qu’un individu avait été interpellé. Cet homme est suspecté d’avoir commis des dégradations dans trois églises de la capitale. D’après les éléments dont dispose CNews, il serait entré dans l’église Saint-Vincent-de-Paul (10e arrondissement), alors qu’une messe était donnée. Sur place, il aurait insulté le sacristain et le prêtre. Peu après, il aurait cette fois-ci pénétré dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs (3e arrondissement), où il aurait jeté une statue à terre. Il a finalement été arrêté aux abords d’un autre édifice religieux : l’église Saint-François-Xavier (7e arrondissement), à l’intérieur de laquelle il aurait craché.
Une plainte de la ville de Paris
Ces faits ne sont pas isolés. D’autres églises parisiennes ont, au cours des semaines précédentes, fait l’objet d’actes similaires. Ainsi, l’église Saint-François-Xavier avait déjà été la cible d’actes de vandalisme, fin février. Comme le rappelle Aleteia, une statue avait été jetée au sol dans ce lieu de culte. Plus récemment, le 2 mars, la vitre du maître-autel de l’église Saint-Eustache (1er arrondissement) avait été détruite à coups d’extincteur. Six jours plus tard, ce sont les églises de Saint-Augustin (8e arrondissement) et de Notre-Dame-de-Lorette (9e arrondissement) qui, à leur tour, avaient été vandalisées. Dans l’article d’Aleteia, il est précisé que le profil de l’individu arrêté par les forces de l’ordre correspondait à celui qui a commis des dégradations dans ces églises. Le 9 mars, la ville de Paris avait décidé de porter plainte contre ces nombreux actes de malveillance envers des églises.
Известия (RUS)
Экс-премьер Украины предрек банкротство страны без «подачек» Запада
Бывший премьер-министр Украины Николай Азаров заявил 14 марта, что страна превратится в банкрота, если перестанет получать подачки от Запада.
Он отметил, что все собираемые государством налоги в настоящее время идут на военные расходы.
«Страна деградирует <...> если прекратятся вот эти подачки западные, то Украина сразу же, автоматически становится банкротом», — написал Азаров в Telegram-канале.
По его словам, большая часть дефицита бюджета покрывается благодаря США и Евросоюзу. При этом Украине всё равно не хватает на данный момент $10 млрд.
Азаров уточнил, что именно от своевременного поступления западных средств зависит обеспечение первоочередных социальных расходов: выплаты пенсий и зарплат бюджетников.
«Цель Владимира Зеленского — втянуть в конфликт европейские народы»
Депутат Европарламента Тьерри Мариани — о мирном урегулировании конфликта на Украине, взрывах на «Северных потоках» и африканском турне Макрона
В начале января российский сенатор Алексей Пушков указал, что Вашингтон может значительно сократить помощь Киеву, если убедится в том, что продолжать поддерживать Украину бесперспективно.
В ноябре прошлого года украинский парламент принял бюджет на 2023 год с дефицитом $38 млрд.
В середине сентября премьер-министр Украины Денис Шмыгаль допустил ускорение инфляции в стране до 30% в 2023 году.
France24 - Monde
L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises
Proposé par
Publié le : 05/09/2022 - 11:10
Banque mondiale
Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.
Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.
La flambée des prix
L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.
« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.
Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.
S'attaquer aux causes profondes
La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.
Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.
Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.
La Grande muraille verte
Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.
La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.
Des résultats tangibles
« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.
En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.
« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.
Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.
Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.
Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.
Un avenir vert
À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.
« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa
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‘They spit on us’: What’s really going on in the El Ouardia migrant centre in Tunis
Issued on: 13/03/2023 - 17:14
Fatma Ben Hamad
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Officially, the El Ouardia migrant centre in Tunis is meant to serve as a reception centre to “welcome and orient” new arrivals to Tunisia. However, what is actually happening there has long remained opaque because NGOs and lawyers aren’t allowed access. The FRANCE 24 Observers decided to investigate the nightmarish conditions inside. Our source told us that about fifty migrants, refugees and asylum seekers, most of them Black Africans, are being arbitrarily detained in the squalid centre.
Léopold (not his real name) came from the Ivory Coast to Tunisia several years ago to attend university. When he graduated, he decided to stay and work in the country. He also got married and had a child. However, Léopold was not a legal resident of the country where he had made his home. And so, in 2021, he began sorting out his papers and regularising his situation.
However, before Léopold was able to finish the process, he was arrested alongside several other Ivorians when police raided the headquarters of the Association of active Ivoirians in Sfax (AIVAS) on August 21, 2021. He was placed in detention in Tunis.
'There is a difference between what the judicial system decides and what the border police do'
A judge at the Ariana tribunal said that Léopold should be released on July 22, 2022. However, instead of being allowed to return home to his family, police brought him to the El Ouardia migrant centre in Tunis, where he has been arbitrarily detained ever since. He has received no legal or administrative support.
According to a judge, I was freed last summer. But there is a difference between what the judicial system decides and what the border police do.
From the moment I stepped into the migrant centre, I realised that the guards there were ready to harm us and it gave me a good indication of what to expect during my stay there. They spit on us, they called us "kahlouch" [Editor’s note: a derogatory term for Black people in North African Arabic] or "guirguira" [Editor’s note: a word that is supposed to imitate the sounds made by a monkey].
“Tunisia is our country, we’ll do what we want with you,” the guards told us.
Most of the people detained in the centre don’t want to go back to their countries of origin, but they are also being denied their freedom. I came to study in Tunis and then started working there. My family and my child are in Tunisia, I don’t plan on going back [to my home country].
Since February, police in Tunisia have been carrying out a campaign of violence and arrests of Black African migrants living in Tunisia. The campaign intensified in mid-February when Tunisian President Kais Saied called for the deportation of the "hoards of clandestine migrants” in the country.
>> Watch on The Observers: The growing xenophobic violence against sub-Saharan migrants in Tunisia
'Many of us were transferred to the centre from Mornaguia Prison because there is no room there'
Before the arrests began in February, there weren’t many of us in the centre. But since then, we’ve seen many people brought to El Ouardia even after a judge has ordered their release – like me. There are also migrants transferred to the centre after spending months in prison.
There are about fifty men in the centre and four women.
Many of us were transferred to the centre from Mornaguia Prison because there is no room there. One of the people who was detained there said that he spent six nights without a bunk, so, here, we take turns sleeping.
There are so many of us in the dormitories. It’s chaotic. There are a lot of sick people who then spread their illnesses to others. A number of people ill with COVID were transferred here without ever being given a test.
'What happens in the centre rarely gets out'
Since I’ve been here, we’ve called on the authorities several times to give us papers. On February 27, those of us detained here in El Ouardia held a protest, calling on the UN High Commissioner to take an interest in our plight.
Even though the centre is run by the National Guard [known as the gendarmerie], when we started protesting, they brought the border police in to shut down the protest. They handcuffed us, stripped us and beat us savagely. Some of the men here got terrible injuries including wounds and dislocated shoulders.
But what happens in the centre rarely gets out.
@monsieurleministre25♬ son original - monsieurleministre
'Officially, it’s a reception centre, though it functions like a detention centre'
The number of detainees fluctuates in the El Ouardia "Reception and Orientation Centre" – as it is officially known – according to Romdhane Ben Amor, the spokesperson for the Tunisian Forum of Economic and Social Rights.
There are migrant centres in each region in Tunisia. However, the El Ouardia centre is the only one run by the ministry of the interior, which means that it is the only one where migrants are being arbitrarily detained in this extreme way.
Ben Amor explained:
The Tunisian National Guard, and thus the ministry of the interior, transfers migrants to this centre from prisons and other detention centres before either deporting them or liberating them. According to the latest figures from the World Organisation Against Torture, one of the only NGOs that has managed to access this centre, 51 people are currently being detained there.
Between 2011 and 2013, the centre was open to humanitarian organisations. However, since 2013, only organisations that have an agreement with the Ministry of the Interior have been able to access it.
And, since July 25, 2021 [Editor’s note: the date when President Kais Saied suspended parliament], the centre has only been used for detaining migrants and operates at maximum capacity.
The legal status of El Ouardia centre isn’t completely clear. Officially, it’s a reception centre, though it functions like a detention centre.
'It’s like they are in prison without any hope of getting out or getting a decision'
There’s also another aspect of how the El Ouardia centre operates that remains unclear. At El Ouardia, detention and liberation are administrative matters and not judicial. That means that a detainee can not appeal their case or ask for judicial support, like help from a lawyer. On the contrary, the decision to detain the person is taken by public servant. There is no guarantee that the person can contest the decision.
Unfortunately, the detention is arbitrary and the migrants who are detained have no information about when they might be released. As if they were in a prison, without any hope of getting out or judgment.
When the people detained in the migrant centre try to insist that they have rights, they are met with violence, but that isn’t new. These police were transferred to El Ouardia in a punitive role. They aren’t used to working with migrant populations and use violence as a response to everything.
The Tunis administrative tribunal declared in 2020 that the way that people were detained in the centre was illegal. And even though the Ministry of the Interior promised reforms under the Mechichi government, nothing has changed since.
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La Courneuve : une balle perdue atterrit dans une chambre d’enfants
L’histoire se termine bien, car aucun blessé n’est à déplorer, mais elle aurait pu prendre une tournure dramatique. Comme l’a relaté 20Minutes, ce lundi 13 mars, citant des informations de CNews, les forces de l’ordre ont été contactées, le 10 mars, par un habitant de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, qui s’appuie sur une source policière, une balle perdue a traversé l’appartement de cet homme qui a appelé la police. Après avoir brisé une vitre du logement, ladite balle a traversé un mur. Et cela, avant de se loger dans un lit, situé dans la chambre des enfants. Les policiers ont ouvert une enquête. L’objectif sera pour eux de faire toute la lumière sur les circonstances de ces événements.
Des faits qui ne sont pas isolés
Dans l’article de CNews, il est précisé que – selon les premiers éléments de l’enquête – le riverain chez lequel la balle s’est logée n’aurait aucun conflit avec ses voisins. La source policière qui s’est confiée à nos confrères a expliqué que le tir pourrait provenir de la cité des Cosmonautes. Il s’agit d’un point de deal connu par les forces de l’ordre. Cette cité se trouve dans la commune voisine de Saint-Denis, située dans le même département.
Les faits évoqués ci-dessus ne sont pas isolés. Mi-février, nous nous étions par exemple fait l’écho d’un autre article de CNews dans lequel nos confrères rapportaient qu’une balle perdue de kalachnikov avait fini sa course dans l’appartement d’une famille vivant à Nantes (Loire-Atlantique). Et, plus précisément, dans le mur d’une chambre d’enfants.
Известия (RUS)
Ереван сообщил о получении очередного варианта проекта мирного соглашения от Баку
Ереван несколько дней назад получил от Баку очередной вариант мирного соглашения. Об этом во вторник, 14 марта, заявил премьер-министр Армении Никол Пашинян на пресс-конференции, которую транслирует канал News.am.
Он отметил, что в деле есть некоторый прогресс.
«Как вы знаете, в феврале мы отправили в Баку наш вариант проекта мирного соглашения. Два-три дня назад мы получили очередной вариант от Азербайджана. Могу сказать, что есть некоторый прогресс. Но чем дальше мы идем, появляются фундаментальные проблемы», — отметил он.
Пашинян заявил, что Азербайджан в своем проекте мира посягает на территориальную целостность Армении, сохранение которой является красной линией для Еревана. По словам премьера, главная проблема — обеспечение внешней безопасности республики — остается нерешенной. Уровень опасности эскалации на границе с Азербайджаном и в Нагорном Карабахе политик назвал высоким.
«Международное сообщество должно констатировать, что сейчас велика вероятность обострения ситуации», — подытожил Пашинян.
В прогрессе переговоров: как встреча в Сочи приблизила Ереван и Баку к соглашению
Что содержит трехстороннее заявление лидеров РФ, Азербайджана и Армении и чего нет в документе
Накануне премьер Армении обсудил с президентом России Владимиром Путиным реализацию трехсторонних договоренностей по Нагорному Карабаху, включая шаги по обеспечению стабильности и безопасности на армяно-азербайджанской границе.
До этого, 6 марта, официальный представитель МИД РФ Мария Захарова призвала к сдержанности стороны конфликта в Нагорном Карабахе. Захарова рекомендовала Еревану и Баку предпринять шаги по деэскалации ситуации и призвала неукоснительно соблюдать положения заявления Путина, Пашиняна и лидера Азербайджана Ильхама Алиева от 9 ноября 2020 года о полном прекращении огня и всех военных действий в зоне нагорно-карабахского конфликта.
29 декабря в МИД РФ отметили, что работа российских миротворцев на территории Нагорного Карабаха заслуживает высочайшей оценки, так как благодаря им поддерживается безопасность в регионе. В свою очередь министр иностранных дел РФ Сергей Лавров отметил, что российские миротворцы ежечасно работают для урегулирования ситуации в Лачинском коридоре.
Отношения Армении и Азербайджана обострились на фоне оспаривания принадлежности Нагорного Карабаха, который в 1988 году заявил о выходе из состава Азербайджанской ССР. В ходе военного конфликта 1992–1994 годов Баку утратил контроль над Карабахом. В сентябре 2020 года Баку в ходе военных действий взял под свой контроль ряд населенных пунктов. В ноябре того же года Армения и Азербайджан при участии РФ подписали соглашение о прекращении боевых действий в Нагорном Карабахе.
France24 - Monde
Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique
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Publié le : 25/07/2022 - 13:17
JICA
Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.
Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.
Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.
« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.
En prélude à la TICAD8
Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».
La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.
Une nouvelle approche du développement
Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.
Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».
Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.
La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation
La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.
Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.
« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »
La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »
Répondre aux défis par l'appropriation des solutions
L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.
Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».
Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »
Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.
Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».
Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.
Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).
TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement
Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.
« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »
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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Valeurs Actuelles
[Vidéo] Paris : un aveugle et son chien-guide frappés par un chauffeur Uber
La situation a pris une ampleur choquante. Un homme non-voyant nommé Anthony, accompagné de son chien guide d’aveugle, a été violemment agressé par un chauffeur VTC de la plateforme Uber, lundi 6 mars à Paris. Ce père d’une fillette de 4 ans ne se déplace jamais sans son chien, un croisé golden retriever appelé Népia, et a l’habitude de se voir refuser l’accès à un VTC à cause de son animal. Anthony n’hésite ainsi plus à filmer ses déplacements, et son agression a été enregistrée et diffusée par RMC ce lundi 13 mars.
💬Un aveugle avec son chien-guide agressé par un chauffeur #Uber !
L’équipe de « RMC s’engage pour vous’ révèle un témoignage bouleversant. #ApollineMatin pic.twitter.com/jAA9EV5sg4
— RMC (@RMCInfo) March 13, 2023
« Il pète complètement les plombs »
Dans cette séquence, il est possible d’entendre Anthony rappeler le règlement au chauffeur Uber : « Monsieur, je suis avec ma petite fille de 4 ans que je dois emmener à l’école. Je suis non-voyant. C’est un chien guide, vous êtes obligé de me prendre. » Ce que le VTC a refusé, assurant qu’il pouvait « faire le choix de ne pas [le] prendre » dans son véhicule. Après quelques minutes d’échanges, Anthony pense que la situation est réglée et qu’il va pouvoir monter dans la voiture. Son chien entre alors en premier et se place au niveau du sol.
C’est à ce moment-là que les coups ont commencé à pleuvoir. La victime a raconté l’agression à RMC : « Il pète complètement les plombs, me saute dessus, me frappe au niveau des côtes. Il ouvre la porte côté conducteur à l’arrière, et là, il s’en prend au chien. Et j’ai ma fille de 4 ans qui est de l’autre côté et qui regarde. » Après les avoir chassés, le chauffeur est remonté dans sa voiture et a quitté les lieux. Anthony a déposé plainte pour « violences sur personne vulnérable ».
L’application Uber réagit
Pour rappel, la loi autorise l’accès aux chiens guides d’aveugles dans tous les transports. En cas de refus, une amende allant jusqu’à 450 euros peut être infligée. Contactée par RMC, l’application Uber a « condamné fermement cette discrimination grave » et a indiqué avoir suspendu définitivement le compte du chauffeur à l’origine de l’agression.
La ministre chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, a également dénoncé « l’acte de violence » contre le non-voyant et son chien d’assistance. « La suspension du chauffeur par Uber ne dédouane pas la société de mieux sensibiliser ses conducteurs », a-t-elle fait savoir. RMC a enfin révélé que le ministère des Transports échangerait avec les plateformes de VTC afin de mettre en place une charte d’engagements dans la lutte contre l’ensemble des discriminations.
France24 - World
UK to boost defence spending over China, Russia concerns
Issued on: 13/03/2023 - 18:31
NEWS WIRES
Britain on Monday detailed plans to bolster military and security spending to confront the "epoch-defining challenge" posed by China while also countering Russia, as London updated its strategic foreign and defence policy.
In a "refresh" of the so-called Integrated Review, the UK government identified "the threat posed by Russia to European security" as the most pressing short- to medium-term priority.
But the 63-page report – compiled after months of work across government – also labelled China a "systemic challenge with implications for almost every area of government policy".
"We cannot be blind to the increasingly aggressive military and economic behaviour of the Chinese Communist Party," Foreign Secretary James Cleverly said, as he unveiled the updated review to parliament.
Britain's top diplomat added Beijing was "stoking tensions" with Taiwan – the self-governing island which China considers its territory – and of trying to "strong-arm" other countries.
Responding to the twin threats posed by Beijing and Moscow requires stepped up defence and national security spending, both now and in the future, the review concluded.
It includes plans to spend an extra £5 billion ($6 billion) on defence over the next two years, focused on nuclear resilience and replenishing depleted ammunition stocks.
It also restated an ambition to dedicate 2.5 percent of annual GDP spending to defence, up on the UK's current 2.2 percent spending in the policy area.
'Push back'
London last updated its strategic policy portfolio two years ago, in what was billed as the most comprehensive overhaul since the Cold War era and as part of a recalibration of its post-Brexit world view.
Although it branded Russia the "most acute direct threat to the UK", the report then also announced a much-heralded pivot in focus towards Asia to counter China's growing threat.
Despite the subsequent Russian invasion of Ukraine, the government assessed those fundamentals have not changed, but that the response to them needed to "evolve".
"China poses an epoch-defining challenge to the type of international order we want to see, both in terms of security and values – and so our approach must evolve," Prime Minister Rishi Sunak wrote in the review's foreword.
He added Britain would work with Beijing on shared priorities such as combating climate change but pledged to "push back" alongside allies against its attempts to "coerce or create dependencies".
"And we are taking new action to protect ourselves, our democracy and our economy at home," Sunak noted.
That will see several existing agencies revamped, including creating a new £1 billion "integrated security fund" and a National Protective Security Authority to improve resilience of critical infrastructure.
Ministers will also double funding on skills and knowledge on China for government staff, including on Mandarin language skills.
The BBC World Service will get a £20 million funding boost to protect its dozens of language services over the next two years, "support English language broadcasting and counter disinformation".
(AFP)
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France, UK working on new deal to combat illegal migration ahead of summit
China announces military spending increase despite low economic growth
US Senate passes record $858 billion defense bill including aid for Ukraine, Taiwan
BBC
Leicester study could pave way for new lung disease treatments
A study which academics claim is the largest and most diverse of its kind could pave the way for new potential lung disease treatments.
The global study, led by universities in Leicester and Nottingham, linked more than 500 new genes to lung function for the first time.
The study analysed genome data from 580,869 participants worldwide.
Scientists said it built the best picture yet of how our genes affect our lung health.
The study, led by the University of Leicester and the University of Nottingham, was able to identify 559 new genes implicated in lung function.
Those behind it said it represented a huge boost to scientists as they sought to understand which medicines may help improve lung health, and also which medicines might make lung health worse.
'A big leap'
They said the findings could pave the way for potential new treatments to tackle conditions such as chronic obstructive pulmonary disease (COPD) and asthma, and highlight existing drugs that could potentially be repurposed at speed.
Chronic respiratory disease, such as COPD, is the third leading cause of death globally.
The principal investigator on the study, Prof Martin Tobin from the University of Leicester's department of population health sciences, said: "This is a big leap in terms of the size and the ethnic diversity of the populations that we've been able to study before and it's a huge step in the number of associated genetic variants that we've discovered.
"Our genetic research findings can be used to generate individual risk scores that could personalise medicine.
"At this stage the risk scores we developed form important tools for further research, but in the future these could help to select which drugs might be most effective for individual patients, and which drugs should be avoided."
Inclusion 'important'
The study combined genomic information from multiple research studies worldwide.
The University of Nottingham lead Prof Ian Hall said: "Inclusion of people from diverse backgrounds in genetics research is important to make sure that all groups of people benefit from the advances in prevention and treatment that such research can bring.
"At present though, the majority of people in genetic studies are from white backgrounds.
"In the future, we urgently need more studies in different ethnic groups to provide the necessary sample sizes to really take the field forward."
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Lung disease sufferers waiting years for diagnosis
France24 - World
France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink
Issued on: 13/03/2023 - 07:36
Benjamin DODMAN
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French lawmakers start examining a new bill on Monday aimed at speeding up the construction of new nuclear reactors, which President Emmanuel Macron says are crucial to bolstering France’s energy independence. Critics of the bill, however, say it ignores pressing concerns over the safety of the country’s ageing reactors as well as the industry’s dependence on uranium imported from Russia.
The proposed legislation comes a year after Macron pledged to modernise and expand the country’s nuclear industry in a dramatic policy U-turn, reversing his predecessor’s commitment to cap the share of nuclear power fuelling France at 50 percent – down from the current 70 percent, the highest in the world.
Macron has proposed the construction of six new French-designed EPR2 reactors, designed to enter service starting in 2035, with an option for a further eight reactors to follow. The bill is intended to streamline the administrative and bureaucratic processes needed to approve and build new plants. It also does away with the 50 percent cap introduced only eight years ago by former president François Hollande.
The bill’s chief sponsor Maud Bregeon, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, said the legislation would “allow France to reach carbon neutrality” by increasing the share of low-carbon energy derived from nuclear sources. Crucially, she added, it would also bolster the country’s energy independence as European countries scramble to wean themselves off Russian gas and oil amid the war in Ukraine.
As with the controversial pension reform plan that has roiled the country in recent months, Macron’s minority government is relying on support from the conservative Les Républicains party to ensure passage of the bill, which has already sailed through the right-wing-dominated Senate.
However, concerns over the safety of France’s ageing nuclear plants threaten to throw a spanner in the works, just days after the country’s main nuclear watchdog, the Agence de sûreté nucléaire (ASN), reported the latest case of corrosion cracks at a nuclear facility.
Last November, a record 26 of France’s 56 nuclear reactors were shut for repairs or maintenance, forcing the country to import electricity from Germany – just when it was hoping to showcase the benefits of its much-vaunted nuclear industry amid a continental energy crunch.
>> How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need
News of the latest cracks at the Penly plant in Normandy has cast a spotlight on a controversial amendment merging the ASN with another nuclear inspectorate, the IRSN, which critics of the bill have flagged as evidence of the government taking nuclear safety lightly. Green lawmakers, in particular, have blasted what they say is an attempt to “dismantle” the IRSN, vowing to battle the draft legislation in the National Assembly.
Public opinion swing
On top of security concerns, opponents of the government’s planned nuclear revamp cite the enormous cost of building new reactors while also maintaining an ageing fleet that requires frequent repairs. They point to the first-generation EPR (European Pressurised Reactor) being built in Flamanville, in northwest France, which is now more than a decade behind schedule and whose cost has ballooned from an initial €3.3 billion to four times as much.
However, polls suggest opponents of nuclear power are fighting a losing battle, with public opinion steadily warming to the industry as surging energy prices weigh on French consumers and memories of Japan’s 2011 Fukushima disaster fade.
“The Greens’ mistake since Fukushima has been to think that we’d won the battle (against nuclear power),” the party’s 2022 presidential candidate, Yannick Jadot, told a meeting in Paris on Friday, calling for an urgent change of strategy.
According to an Odoxa poll conducted earlier this year, 60 percent of the French now have a positive opinion of nuclear power, up from 34 percent in 2019. An even higher percentage – 71 percent – said they backed the proposal to speed up the construction of new reactors. Remarkably, support has also risen among the Greens’ own voters, with one in two backing nuclear power, according to an Elabe poll.
The shift in public opinion signals an astonishing reversal of fortunes for the industry, just five years after Macron initially confirmed his predecessor’s plans to close 14 reactors by 2035 and cap the share of nuclear-powered electricity at 50 percent before abruptly changing course last year.
Since Macron’s U-turn, France has embarked on an aggressive push to advocate nuclear power in EU energy policies, teaming up with like-minded member states to promote nuclear power as a low-carbon energy source and the bloc’s best chance of achieving energy security. The move has put Paris on a collision course with traditional EU partner Germany, which argues that nuclear power should not be put on a level footing with renewable energy.
A new dependence?
Critics of France’s nuclear push also dispute the government’s claims regarding energy sovereignty, arguing that the nuclear industry’s continuing ties with Russia are simply another form of dependence.
In a report timed to coincide with the start of debates in the National Assembly, Greenpeace claimed on Saturday that France’s nuclear industry was “under Russian influence” due to its reliance on imports of uranium from countries in the former Soviet bloc whose exports transit Russia.
In 2022, “almost half of all French imports of natural uranium came from Kazakhstan and Uzbekistan”, the environmental advocacy group argued, with most of them arriving at the port of St Petersburg via the Russian nuclear firm Rosatom, “which controls the transport of all nuclear-related materials transiting on Russian soil”.
Rosatom, which runs Russia’s civilian nuclear programme, currently operates the flashpoint Zaporizhzhia nuclear power plant in occupied Ukraine. It is also in charge of the maintenance of Russia's nuclear weapons arsenal.
Greenpeace accused France and other EU countries last December of continuing to import nuclear fuel from Russia, describing their reluctance to sanction Moscow’s nuclear industry as “scandalous”.
“Contrary to what nuclear advocates claim, the French nuclear industry is hugely dependent on Russian authorities, which might explain why France continues to oppose sanctions against Rosatom at the European level,” the environmental group said on Saturday.
Responding to Greenpeace’s allegations, a French government source told AFP that sanctions targeting Russia’s nuclear sector would have “only a modest impact” on the country’s economy, without elaborating. The source also claimed that penalties resulting from a unilateral cessation of existing uranium re-enrichment contracts would be “more profitable to Russia” than simply allowing the contracts to expire.
Ukraine's President Volodymyr Zelensky has repeatedly urged the EU to sanction the Russian nuclear industry and most recently the heads of Rosatom. The European Commission has so far ruled this out amid resistance from several EU countries with domestic nuclear industries, including France.
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ENERGY CRISIS
How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need
Announcing new reactors, Macron bets on nuclear power in carbon-neutral push
ENERGY
France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China
Valeurs Actuelles
Lyon : le principal suspect de l’agression de policiers arrêté six mois après
La dernière pièce du puzzle ? Dimanche 12 mars, le principal suspect de l’agression de policiers à Lyon a été interpellé, six mois après les faits, rapporte Le Parisien. L’individu a été interpellé jeudi 9 mars à Vénissieux (Rhône) pour des faits de vol en flagrant délit. Il doit comparaitre le 13 mars pour ces faits, mais également pour une affaire plus ancienne, pour laquelle il était par ailleurs recherché.
En effet, le 20 juillet 2022, trois policiers en civil l’avaient poursuivi après le vol à l’arraché d’un collier, dans une rue du quartier populaire du VIIe arrondissement de Lyon, près de la place de la Guillotière.
Sauvé par la foule
Mais l’individu avait été « sauvé » de l’interpellation par une foule qui s’en était pris aux fonctionnaires de police. Ceux-ci avaient été blessés. Le voleur avait ainsi pu prendre la fuite. L’affaire avait rapidement pris une tournure polémique lorsque divers responsables politiques s’étaient emparés de l’affaire pour dénoncer l’insécurité minant le quartier de la Guillotière et les violences subies par les forces de l’ordre.
Trois individus ont finalement été mis en examen dans l’instruction judiciaire ouverte après cette scène de violences et clôturée le 22 février dernier. L’avocat des policiers, qui se sont constitués partie civile, Me Laurent Bohé, se « félicite » de cette dernière interpellation. « Les policiers sont soulagés d’apprendre que cet individu est interpellé. L’affaire va pouvoir être complètement et sereinement examinée par les juges », a-t-il déclaré.
Lyon : les dernières actualités
BBC
Could waste plastic become a useful fuel source?
Plastic waste dumps, says Prof Erwin Reisner, could be the oil fields of the future.
"Effectively, plastic is another form of fossil fuel," says Prof Reisner, who is professor of energy and sustainability at the University of Cambridge. "It's rich in energy and in chemical composition, which we want to unlock."
But the chemical bonds that make up plastics are made to last and, of the seven billion tonnes ever created, less than 10% has been recycled.
Dilyana Mihaylova, plastics programme manager for the Ellen MacArthur Foundation, says: "Our extractive, take-make-waste economy [means] billions of dollars' worth of valuable materials are lost."
Worldwide, more than 400 million tonnes of plastic is produced every year - roughly the same weight as all of humanity. Today, around 85% ends up in landfill or is lost to the environment where it will stay for hundreds, perhaps thousands, of years.
Now the race is on to find the best way to break those chemical bonds and reclaim the Earth's precious resources locked into plastic.
Mechanical recycling, where waste plastic is washed, shredded, melted and reformed, degrades plastic over time and can result in inconsistent quality products.
The plastics industry is keen on chemical recycling, where additives are used to alter the chemical structure of waste plastic, turning it back into substances that can be used as raw materials, perhaps for making fuel like petrol and diesel.
But that approach is currently costly and inefficient and has been criticised by environmental groups.
"So," says Ms Mihaylova, "just as we can't recycle our way out of the plastics pollution crisis, we can't rely on plastics-to-fuel processes to solve the problem either."
Could a new solar-powered system show the way forward?
Prof Reisner and his team have developed a process that can convert not one, but two waste streams - plastic and CO2 - into two chemical products at the same time - all powered by sunlight.
The technology transforms CO2 and plastic into syngas - the key component of sustainable fuels such as hydrogen. It also produces glycolic acid, which is widely used in the cosmetics industry.
The system works by integrating catalysts, chemical compounds which accelerate a chemical reaction, into a light absorber.
"Our process works at room temperature and room pressure," he says.
"Reactions run automatically when you expose it to sunlight. You don't need anything else."
And, assures Prof Reisner, the process produces no harmful waste.
"The chemistry is clean," he says.
Other solar-powered technologies hold promise for tackling plastic pollution and CO2 conversion, but this is the first time they have been combined in a single process.
"Combining the two means we add value to the process," says Prof Reisner. "We now have four value streams - the mitigation of plastic waste, the mitigation of CO2, and the production of two valuable chemicals. We hope this will bring us close to commercialisation."
In addition, Prof Reiner says his system can handle otherwise unrecyclable plastic waste.
"Usually, plastic contaminated with food waste goes to incineration, but this plastic is really good for us. In fact, food is a good substrate - so it makes our process work better."
Researchers around the world are looking for ways to turn unwanted plastic into something useful.
When broken down, the elements of plastic can be re-made into a myriad of new products including detergents, lubricants, paints and solvents, and biodegradable compounds for use in biomedical applications.
Nature has found ways of breaking down polymers - substances made up of very large molecules - and plastic is a synthetic polymer.
"There are already bacteria out there that have enzymes designed to break [polymers] down," says Dr Victoria Bemmer, senior research fellow at the University of Portsmouth.
"We can tweak these enzymes by changing the structure of them very slightly - to make them go faster, make them more firm or stable."
Using machine learning, Dr Bemmer and her team have developed variants of enzymes adapted to deconstruct all varieties of polyethylene terephthalate (PET), a type of polyester.
The enzymes break the plastic down in a similar way to chemical recycling, says Dr Bemmer but, because they are akin to enzymes found in nature, the process can be done in much more "benign conditions".
Where chemical recycling uses chemicals, the Portsmouth University team are able to use water. And the highest temperature they need is 70C, meaning energy consumption can be kept low compared to other processes.
Dr Bemmer and her team are developing their enzymes further and hope that their work will help them create a sustainable circular economy for plastic-based clothing too.
Polyester made from PET is the most widely used clothing fibre in the world.
However, recycling synthetic fabrics using enzymes is not easy. The addition of dyes and other chemical treatments make it difficult for them to be degraded in a natural process.
"Polyester is an absolute pain," says Dr Bemmer. "Plus, it's very rarely just pure polyester. You find mixed fibres as well."
More technology of business:
The team hope their enzymes will reduce the PET in waste textiles to a soup of simple building blocks, ready to be made back into new polyesters.
"We're at a very early stage," says Dr Bemmer. "We don't know yet if the dyes and additives to these fabrics will inhibit the action of the enzymes on the polyester chain. Hopefully they won't have an impact and we can just carry on but if they do, we can develop our enzymes further."
Worldwide production of plastic continues to increase, and is expected to triple by 2060. For many, recycling remains the focus in addressing the issue, but some argue this will never be enough.
Back in Cambridge, Prof Reisner's team are taking "baby steps in the direction" of commercialisation. They plan to develop the system over the next five years to produce more complex products and hope that one day the technique could be used to develop an entirely solar-powered recycling plant.
Around 600 million tonnes of syngas is already produced every year, says Prof Reisner, but it's largely from fossil fuels.
"If we can make syngas, we can access almost all of the petrochemical industry and make it sustainable."
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France24 - World
‘Everything Everywhere’ dominates Oscars, Michelle Yeoh makes Academy history
Issued on: 13/03/2023 - 04:14
NEWS WIRES
Wassim CORNET
In the end, its victory was utterly predictable and yet still totally implausible.
"Everything Everywhere All at Once" -- a wacky sci-fi featuring hot dog fingers, sex toys, bagels and talking rocks -- on Sunday became surely the most absurd film ever to win the Oscar for best picture.
With its unique blend of action, humor and existential angst, the adventure of a Chinese American laundromat owner battling a multiverse-hopping supervillain entered the Academy Awards as the clear favorite.
It had dominated nearly every Hollywood awards ceremony in the buildup to the Oscars, and led the nominations for Sunday night's gala with 11.
It ultimately fended off rivals such as Steven Spielberg's intimate memoir "The Fabelmans," Tom Cruise's blockbuster "Top Gun: Maverick" and acclaimed tragicomedy "The Banshees of Inisherin" to claim Tinseltown's most coveted prize.
"If our movie has greatness and genius, it's only because they have greatness and genius flowing through their hearts and souls and minds," co-director Daniel Kwan said of his cast and crew.
Overall the film won seven prizes: best picture, best director, best actress, best original screenplay, best editing, and both the best supporting actor and actress prizes.
A joyful tour-de-force in which dildos are used as nunchucks and an everything bagel represents a black hole of nihilism, "Everything Everywhere" could hardly be further from the classic Oscar canon.
Yet the modestly budgeted independent film not only found success with Hollywood and film industry voters, but with mainstream audiences, earning a whopping $100 million at the global box office.
It chronicles the unlikely odyssey of Evelyn Wang (played by Michelle Yeoh), an immigrant businesswoman who is overwhelmed by strained family relations and financial woes.
During a tax audit, the existence of parallel universes is suddenly revealed to her by forces who insist she holds the key to saving the entire multiverse from an evil force.
This shadowy threat turns out to be none other than the alter ego of her depressed lesbian daughter Joy (Stephanie Hsu).
She must harness the wide-ranging powers of other Evelyns living vastly different lives in their own distant but inter-connected universes, from martial arts to opera singing.
In witnessing the myriad paths she did not take, this ordinary mother questions whether her life could have been more meaningful -- and whether she and her family would have been happier.
'Bulldozed by the emotion'
While it is packed with pop culture references and bizarre conceits -- not least a universe in which human fingers have been replaced by hot dogs -- "Everything Everywhere" has deeply emotional, heartfelt messages at its core.
Audiences and voters "gave our movie a chance" and "got past the kind of things that were going to be 'too edgy' for them," producer Jonathan Wang recently told AFP.
"And then they were bulldozed by the emotion of it."
Yeoh has said "the one thing that stays with you is the emotion of love."
With its focus on a mother-daughter relationship, its use of the multiverse concept popularized by superhero movies, and discussion of how modern life is oversaturated with information, "Everything Everywhere" has the clear feel of a movie made by and for a younger generation.
Co-director Daniel Scheinert has discussed how he and Kwan, both 35, set out to make "an empathetic story about how hard it is for our parents' generation to understand our generation."
"This film is almost a way for us to say, 'We see you in this chaos. (...) Maybe we can find a way to exist in all this noise,'" Kwan told The Verge.
'Look at us now!'
The film was originally written for Jackie Chan, but its lead role was reworked for his fellow martial arts superstar Yeoh, giving the movie a feminist tone and allowing the Malaysian actress to showcase her formidable range of talents.
The movie is also multicultural. It transforms an ordinary family of Chinese immigrants into superheroes, with characters alternating mid-sentence between English, Mandarin and Cantonese.
It revitalized the career of Vietnam-born actor Ke Huy Quan, who plays Evelyn's gentle husband Waymond.
Quan was a major child star with "Indiana Jones and the Temple of Doom" and "The Goonies," but had disappeared from acting due to a lack of roles.
As co-star James Hong, 94, commented after the film's Screen Actors Guild win last month, Hollywood has long marginalized Asian actors.
"But look at us now!" he concluded.
(AFP)
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'French Oscars' reward femicide film but criticised for no women up for best director
Tunisian filmmaker Chebbi wins Fespaco’s pan-African film award for 'Ashkal'
French documentary 'On the Adamant' wins Berlin film festival's top prize
BBC
The tech helping women manage the menopause
It was in 2019 when Debbie Dickinson experienced her first hot flush.
"I was at home and felt very puzzled," says the 55-year-old. "I didn't know what was going on in my body.
"But then I had an ah-ha moment and realised something major was happening." That something was the menopause.
It prompted Debbie, who lives in Miami, Florida, to speak to older female relatives for advice on how to best cope with the symptoms that occur both before and when a woman's periods stop. The later typically takes place around the age of 51.
What is the menopause and what are the signs?
Meanwhile, Debbie started to try lots of DIY ways to manage, including opening her freezer and standing right in front of it.
Despite getting helpful guidance, she says she felt unprepared for this stage of her life.
"There's so little understanding and education about the menopause. A lot of this is down to stigma and ageism, when actually it's just very natural."
It was after experiencing a hot flush in her car later that same year that Debbie had the idea for a portable device that could keep women cool.
A former executive for healthcare giant Johnson & Johnson, she had numerous contacts in the sector. So able to raise $1.5m (£1.3m) in investment, she worked with a team of engineers, scientists and doctors to produce a wristband and connected app called Thermaband.
The bracelet is powered by artificial intelligence software that monitors the wearer's temperature, and when it detects a hot flush it can deliver a cooling sensation. Alternatively, it can also provide heat, if required.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
The wristband also tracks blood pressure and heart rate, with all the data displayed on the app. With Debbie's daughter Markea also helping to lead the company, the Thermaband is now due to go on sale this year.
After years of widespread ignorance, there's now more awareness and conversation about the menopause than ever before. In the UK this has been helped by high-profile campaigners such as TV presenter Davina McCall, who presented a Channel Four show on the subject in 2021.
Meanwhile, Conservative MP Caroline Nokes has led a campaign for women going through the menopause to be able to take time off work. However, in January the UK government rejected a proposed pilot scheme for England.
While women who think they are suffering from menopause symptoms should in the first instance see their doctor, the increased coverage that the issue is getting is leading to a growing number of tech firms entering the sector. These companies, often female-led, are introducing new products that offer help and support.
It comes as the wider menopause support sector, which also includes hormonal treatment and dietary supplements, is expected to soar globally to $24.4bn in 2030, from $16.9bn this year.
Monika Scott, 46, an operations manager at a property firm, has been using UK digital health app Peppy, which includes support for women going through the menopause, for a couple of years as she navigates her symptoms.
"One major issue for me is not sleeping, which is frustrating," says the Londoner. "I'd wake up feeling tired and grouchy.
"I also experience dry skin and super heavy periods. My sister had a difficult time with the menopause and so when I saw Peppy, I thought I'd take a look."
The app enables users to have one-to-one video or chat consultations with a menopause expert, sign up to courses, access on-demand videos, and take part in live events.
GP and menopause expert Dr Phillipa Kay believes most of the tech coming through is helping empower women.
"When it comes to information, if it's good and verified then that's great. Information is power," she says. "Apps that track symptoms can be useful as people aren't always aware of all the potential symptoms, and it helps connect the dots for people.
"But we do have to be cautious, as the menopause is trendy right now, and people have been making money out of women's health for a long time. If people want to know they're receiving good verified evidence, they can get that from NHS website."
Andrea Berchowitz, co-founder of another UK menopause app, Stella, says she noticed a gap in the menopause market when she was looking to start a business in women's health. "Tech in women's health is still mainly centred about fertility and period tracking," she says.
Stella, she says, offers personalised treatment plans, combined with weekly guidance to address specific symptoms, and help facilitating conversations about hormone therapy (HRT).
Andrea says that specifically tailored support is vital because "women have different symptoms". She adds: "Someone might experience difficulty sleeping, another might need a different approach if they have low mood and incontinence".
London-based Stella, which launched in 2021, is focusing on partnering with companies so that they offer its app as part of their HR policy.
"It is for everyone, but we are focused on workplaces," says Andrea. "Women shouldn't have to pay extra for this support, we are finding workplaces want to offer support."
Companies signed up so far include clothing brand Barbour, and Betterspace and Heka, which are both websites that allow firms to offer their staff health and wellbeing resources.
Andrea adds that Stella is now looking to increase the level of AI software that powers its app, so it can better establish "what combination of treatments could work for specific symptoms".
Tech start-ups such as these come as a growing number of large UK companies and organisations have introduced menopause policies in recent years.
For example both the Royal Mail and supermarket giant Tesco offer menopause training, and the latter last year changed its uniform to incorporate a lightweight, more breathable fabric to help with hot flushes. Meanwhile, the Co-Op has a dedicated menopause support guide.
Back in Miami, Debbie says the wristband is making a real difference to her own life. "It alleviates discomfort, and makes the symptoms feel shorter and less intense. It's just a more comfortable experience to navigate."
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Известия (RUS)
Песков заверил в обеспечении безопасности Путина от коронавируса
Меры защиты президента России Владимира Путина от коронавируса будут соблюдаться, несмотря на возможное прекращение пандемии. Об этом 14 марта заявил его пресс-секретарь Дмитрий Песков.
«Наши специалисты, те, кто отвечают за безопасность президента, исходят прежде всего из наших реалий. Прекращение пандемии не исключает опасность распространения разных инфекционных заболеваний, вирусных заболеваний. Мы с вами видим цифры ежедневно, которые публикуются. Поэтому и дальше для обеспечения безопасности президента будет делаться всё, что необходимо», — сказал он журналистам.
ВОЗ отныне там: почему остановлено расследование происхождения COVID-19
Кому выгодно прекращение поисков источника коронавируса и могли ли его создать люди
Ранее, 8 марта, научный сотрудник НИЦ эпидемиологии и микробиологии им. Н.Ф. Гамалеи Анатолий Альтштейн рассказал, что эпидемия коронавируса имеет тенденцию к завершению, однако возможен вариант появления новых вариантов вируса. По его словам, в России сейчас около 12–14 тыс. заболевших, что является небольшим количеством. Также он отметил невысокий уровень летальности и заверил, что в стране не происходит ничего страшного.
В тот же день сообщалось, что российские ученые разработали универсальный анализатор, способный распознавать вирусы и инфекции. Анализатор успешно распознает аденовирус, коронавирус и несколько возбудителей гриппа (А и В).
Вся актуальная информация по ситуации с коронавирусом доступна на сайтах стопкоронавирус.рф и доступвсем.рф, а также по хештегу #МыВместе. Телефон горячей линии по вопросам коронавируса: 8-800-2000-112.
France24 - World
Hunger-stricken families in Madagascar forced to sell children
Issued on: 13/03/2023 - 14:19Modified: 13/03/2023 - 14:26
Jeremy MARTIN
Cyclone Freddy hit Madagascar first in February and then again in March, a rare loop trajectory that left behind a trail of destruction. The island nation was already reeling from last year's Batsirai and Emnati cyclones, which had destroyed farmland and infrastructure in the southeast. As a result, hundreds of thousands of people are going hungry, unable to find enough to eat. In January, Malagasy media claimed that some families had been forced to sell their children to survive. These claims quickly spread and were speedily denied by the government. FRANCE 24's team has been to some isolated villages and obtained exclusive accounts that contradict the official narrative.
Warning: Viewers may find some scenes in this report upsetting.
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Focus
Madagascar left reeling from two major cyclones
Madagascar's death toll from Cyclone Batsirai rises sharply
Aid agencies fear humanitarian crisis in Madagascar after deadly cyclone
L'Humanité
Un drone à pile à hydrogène dans le sillon de Jean Mermoz
ActuUne équipe de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace a fait voler un aéronef alimenté par une pile à hydrogène. Objectif : la traversée de l’océan Atlantique Sud en 2025. Science
Jérémie BazartLes 12 et 13 mai 1930, Jean Mermoz, Léopold Gimié et Jean Dabry traversent l’océan Atlantique par le sud, à bord d’un hydravion Latécoère. Pour la première fois, un équipage relie la ville de Saint-Louis, au Sénégal, à celle de Natal, au Brésil. Il ouvre ainsi une nouvelle route commerciale par les airs.
Presque un siècle plus tard, c’est sur le tarmac de l’aéroclub de Muret, dans la région de Toulouse, que le drone « Mermoz » (1) a décollé, le 20 janvier. Une étape importante du projet Mermoz mené par l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae-Supaero).
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. ExplicationsSans émission de dioxyde de carbone
« Notre ambition est de réaliser, à l’horizon 2025, la traversée mythique de Jean Mermoz avec un drone électrique léger, en totale autonomie et sans émission de CO2. Nous souhaitons démontrer la faisabilité et la fiabilité d’un aéronef bio-inspiré, propulsé par un ensemble énergétique alliant pile à combustible et panneau photovoltaïque », explique Jean-Marc Moschetta, professeur d’aérodynamique à l’Isae-Supaero.
Le drone qui a décollé fin janvier constitue en cela la première étape de ce projet. L’aéronef actuel est radiocommandé et vole électriquement grâce à de l’hydrogène sous forme gazeuse. « Le projet final sera entièrement autonome et fonctionnera grâce à de l’hydrogène liquide », précise Jean-Marc Moschetta.
Transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C
Actuellement, l’équipe a déjà effectué et validé de nombreux tests : la pile à hydrogène seule, puis les réservoirs seuls, puis la pile et le réservoir ensemble, puis l’ensemble dans un fuselage, puis les tests en soufflerie, avant d’arriver finalement au décollage du 20 janvier.
Allemagne. De l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles ? Une aberration made in Berlin« Pour nous, le chapitre hydrogène gazeux est clos, mais si nous souhaitons traverser l’Atlantique à l’horizon 2025, il faudra à nouveau enchaîner et maîtriser cette nouvelle succession d’étapes. Le remplissage, par exemple, est un problème en soi car transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C est très délicat et proche de l’industrie spatiale. Il nous faudra documenter tout un protocole destiné à devenir routinier », déclare le professeur d’aéronautique.
Le carburant du futur
De manière plus pragmatique et immédiate, avant l’utilisation à grande échelle de l’hydrogène comme carburant du futur, l’utilisation de drones de surveillance autonome fait partie des applications que l’on peut immédiatement déduire de ce premier essai de « Mermoz ».
« Si notre projet d’école d’ingénieurs n’est pas l’industrialisation, on imagine aisément l’utilisation de tels drones autonomes pour des missions de surveillance sur de très grandes zones. Des missions qui nécessitent des présences sur place très longues (de trois à quatre jours – NDLR), destinées à baliser des secteurs maritimes ou terrestres », poursuit Jean-Marc Moschetta.
Académie des sciences. L’avion à hydrogène du futur volera d’abord dans un super-ordinateurCar la qualité numéro un des drones de surveillance est la permanence en vol. Un atout essentiel, car, si aujourd’hui, le vol électrique est fiable, silencieux et souple, l’endurance est son problème majeur. « La masse des batteries est un frein important au développement de ce type de vol. Nous souhaitons, avec “Mermoz”, lever des barrières, créer des ruptures technologiques permettant d’améliorer de façon significative l’endurance des vols autonomes », explique Jean-Marc Moschetta.
Mais, au-delà de cet objectif, il y a bien évidemment un enjeu important, que l’industrie aéronautique doit relever : celui de l’aviation décarbonée, libérée des émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu qui (re)mobilise des élèves ingénieurs parfois en perte de repères et qui redonne un sens à leur engagement professionnel.
Point de vue « Il faut agir vite et trouver des avions propres »
Jean-Marc Moschetta
Professeur d'aérodynamique à l'ISAE-SUPAERO
En quoi le projet répond-il à un défi technologique en termes de pile à hydrogène ?
Les difficultés sont communes à celles de l’aérien, c’est-à-dire essentiellement des problèmes de répartition des masses. Il nous faut trouver des solutions pour ne pas alourdir la pile et tout le système de bord.
Une deuxième difficulté réside dans le contrôle thermique de la pile propulsive. Elle émet autant de chaleur qu’elle produit de puissance électrique. Pour cela, nous utilisons des piles à cathode ouverte, c’est-à-dire que l’air ambiant apporte à la fois l’oxygène nécessaire pour le fonctionnement de la pile et l’évacuation de la chaleur en excès. Le but de cette campagne est de bien maîtriser ce point de la masse et du contrôle thermique de la pile, et de vérifier l’efficacité énergétique de la chaîne complète.
Qu’est-ce qui rend « Mermoz » bio-inspiré ?
Il s’agit de la façon de conduire le vol, à la manière des oiseaux. Pour l’aviation générale, la vitesse des appareils rend insignifiantes les perturbations atmosphériques (les turbulences) proches du sol. Les drones volent lentement et très près du sol. Les perturbations atmosphériques sont assez importantes, l’idée est donc d’imiter ce que font les oiseaux de proie, c’est-à-dire exploiter les petites perturbations de vent afin d’économiser de l’énergie. Concrètement, cela fait que les trajectoires, au lieu d’être de simples lignes droites à altitude et vitesse constantes, seront fluctuantes à l’intérieur d’un tunnel de vol. Ce tunnel sera situé entre 100 et 200 mètres du sol et d’un diamètre de 50 mètres environ. Le pilote automatique va modifier légèrement la trajectoire en fonction des petites perturbations ressenties et les optimiser pour se laisser porter. Il s’agit d’un vrai gisement énergétique !
Comment s’investissent les élèves ingénieurs dans ce projet ?
Ce projet présente l’avantage de sortir les élèves d’une forme de « dépression existentielle », de sidération, liée au futur de l’aéronautique, considéré comme un secteur polluant. Or, toutes les activités humaines sont polluantes et celle-ci, comme d’autres, doit se réinventer à l’aune de l’urgence climatique. Il faut agir vite et trouver des avions propres ! En cela, ce projet redonne de l’enthousiasme aux jeunes.
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Sciencesaéronautique L'Humanité
Deux sœurs, une mère et les liens invisibles qui les relient
ActuTÉLÉVISION Une vieille dame, qui a des pertes de mémoire, disparaît. Ses deux filles, qui ne s’entendent pas, doivent s’unir pour la retrouver.
Caroline ConstantMaman a disparu,Où est passée Caroline ? Pourquoi a-t-elle disparu ? Et surtout, se trouve-t-elle en danger ? La vieille dame (Nicole Calfan) souffre de petits problèmes de mémoire : elle range ses lunettes dans le réfrigérateur, confond les prénoms de ses filles. Rien de très grave, à son grand âge. Mais, un midi, elle disparaît. Elle informe la jeune fille qui l’aide à domicile qu’elle part chercher un châle, et disparaît dans la nature. Ses filles sont inquiètes, forcément. L’aînée, Louise (Claire Borotra), tout juste séparée de son compagnon, vit chez elle. Elle a choisi de rester dans ses montagnes natales pour y exercer le métier de vétérinaire. La cadette, Céline (Claire Keim), est devenue tatoueuse, au loin, après de multiples petits délits. Elle est en guerre contre sa mère et contre sa sœur. Elle vient par devoir, plus que par inquiétude. Avec l’aide d’un gendarme (Loup-Denis Elion), les recherches se lancent, et vont leur ouvrir un pan insoupçonné et refoulé de leur histoire familiale.
Secrets de famille
Le téléfilm n’est pas une enquête policière. Il interroge la notion de sororité : que reste-t-il des années d’enfance, de la complicité quand on devient adulte ? Peut-on renouer, quand on a pris, sur le chemin de la vie, des routes différentes ? Les deux sœurs, dans le téléfilm, sont obligées, pour retrouver leur mère, de s’allier, ce qui ne va pas de soi. Mais elles se retrouvent aussi à égrener leurs souvenirs qui ne sont pas forcément les mêmes. Elles n’ont d’ailleurs pas la même version de la mort de leur père, quelques années auparavant : pour l’une, c’est un bête accident, pour l’autre, un suicide.
Le film questionne la part d’enfance qui reste en nous, et la façon dont les secrets de famille gangrènent les relations entre les individus. Un joli téléfilm, notamment dans sa première partie.
TéléfilmNicole CalfanClaire Borotra Известия (RUS)
Лавров заявил о «прямом нацизме» в европейских странах
Россия наблюдает сегодня, как нацизм захватывает всё больше европейских стран. Об этом заявил 14 марта министр иностранных дел РФ Сергей Лавров на открытии учредительного конгресса Международного движения русофилов.
«Мы видим не просто неонацизм, мы видим прямой нацизм, который охватывает все больше и больше европейских стран. Видим, как <...> разрушаются святые памятники», — сказал глава российского внешнеполитического ведомства.
Лавров отметил, что сегодня всё актуальнее необходимость противостоять диктату во всех проявлениях и демонстрировать человеческое отношение к людям.
«На преодоление русофобии потребуются годы»
Глава СПЧ Валерий Фадеев — о «культуре отмены» на Западе, иностранных соцсетях и переговорах РФ и Украины
Ранее в этот же день президент России Владимир Путин в обращении к участникам и гостям первого конгресса Международного движения русофилов заявил, что власти ценят их твердую решимость русофобской кампании.
В феврале постоянный представитель Российской Федерации при Организации Объединенных Наций Василий Небензя заявил, что у России больше нет доверия к Западу, поэтому «жить как прежде» уже не получится.
За месяц до этого, в январе, Лавров сообщил, что США объединяют европейские страны для борьбы против России и создают коалицию. Он сравнил эту стратегию с действиями французского императора Наполеона Бонапарта и лидера нацистской Германии Адольфа Гитлера.
France24 - World
Global banking stocks slump amid fallout from SVB collapse
Issued on: 14/03/2023 - 10:26
Georgina ROBERTSON
Carys GARLAND
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Charles PELLEGRIN
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Banking stocks around the world have fallen sharply following the collapse of Silicon Valley Bank and a subsequent intervention by US regulators to protect depositors. Smaller regional lenders in the US are particularly hard hit, with many requests being made to move deposits to some of the country's larger lenders. Also in this bulletin, we look at the calls for stricter regulation of the financial sector.
Asian stocks fall despite bids to contain SVB contagion fears
Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk
Известия (RUS)
Зеленский связал будущее Украины с Артемовском
Будущее Украины зависит от Артемовска (украинское название — Бахмут), заявил украинский президент Вадимир Зеленский.
«Очень жестко на востоке, очень болезненно. Надо уничтожить военную мощь врага — и мы уничтожим. Белогоровка и Марьинка, Авдеевка и Бахмут, Угледар и Каменка и все другие места, где сейчас решается, каким будет наше будущее», — приводятся слова украинского лидера на его сайте.
Кроме того, Зеленский сообщил о решении правительства Украины увеличить расходы на оборону, деньги будут направлены на обеспечение солдат и закупку оборонного оборудования, в том числе дронов.
«Это не пригород — это уже Бахмут»
Российские силы продолжают выбивать украинских боевиков из одного из важнейших городов Донбасса
Ранее, 14 марта, один из сотрудников ЧВК «Вагнер» уведомил о провале обороны войск Украины под Артемовском. Стало известно, что на артемовском направлении у Вооруженных сил Украины (ВСУ) достаточно качественно организована оборона, но на некоторых участках она «проламывается» за несколько дней под натиском Вооруженных сил России (ВС РФ).
Накануне издание INews написало, что в рядах боевиков ВСУ в Артемовске наблюдаются пессимистичный настрой и критическое отношение к командованию. Также есть вероятность окружения города, а это приведет к большим потерям и подорвет планы начать контрнаступление.
1 февраля член комитета Государственной думы по международным делам Дмитрий Белик назвал в беседе с «Известиями» будущее Украины как суверенного государства туманным и неопределенным. Суверенитет этой страны и ее государственность «растоптаны и брошены киевским режимом к ногам США и их союзников», пояснил российский депутат. Так он отреагировал на слова премьер-министра Венгрии Виктора Орбана о том, что киевские власти вряд ли смогут сохранить независимость и суверенность страны.
Месяцем ранее экс-советник двух украинских лидеров Олег Соскин назвал Зеленского неопытным руководителем, который наивно верит в обещания стран Запада восстановить страну. Экономист сказал, что Украина — «страна-лузер», отметив депрессивность государства. По мнению Соскина, в разговорах об улучшении ситуации в стране до 2023–2024 годов никакого смысла нет.
Спецоперация по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
New York Times - World
‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line
The Saturday Profile
Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.
Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...
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By Jeffrey Gettleman
Photographs by Ivor Prickett
Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.
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KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.
When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.
“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”
The second shell landed even closer.
She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.
But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.
She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.
Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.
Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.
“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.
In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.
She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.
“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.
“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”
The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.
In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.
“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.
By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.
Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.
When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.
Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.
No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.
The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.
The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.
“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.
Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.
“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”
Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.
But as in any other city, residents love complaining about their mayor.
“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.
Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.
Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.
“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”
She left with a promise of 20 buses.
“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”
Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.
“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.
Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.
When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.
But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.
That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.
Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.
“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”
Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.
Audio produced by Adrienne Hurst.
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France24 - World
Happy Pi Day! Celebrating mathematics this March 14 (aka 3/14)
Issued on: 14/03/2023 - 09:53
Dheepthika LAURENT
IN THE PRESS – Tuesday, March 14: The blame game heats up in the press after the collapse of lender Silicon Valley Bank sparks panic and worry among global investors. Who's to blame? Also in the press: it's 500 days until the Paris 2024 Olympics, but why is there so little enthusiasm so far? Finally, it's "Pi Day", the international day of mathematics and a chance to celebrate those who have contributed to the field.
Valeurs Actuelles
Antibes : un quadragénaire mortellement poignardé dans un appartement, deux suspects interpellés
Les faits ont eu lieu tard dans la nuit, ou tôt le matin. Ce dimanche 12 mars, un homme d’une quarantaine d’années a été retrouvé mort dans un appartement situé au boulevard Dugommier, à Antibes (PACA), rapporte BFMTV. Prise en charge vers les 8 heures du matin par les pompiers et le Samu, la victime présente une plaie au niveau de l’abdomen. C’est un couteau qui est à l’origine de cette blessure, indique la chaîne d’information en continu.
Des motifs à déterminer
À ce stade, deux suspects ont été interpellés par la police avant d’être placés en garde à vue, a appris BFMTV de source policière. Tous deux sont en couple et il est possible qu’ils aient été amis avec la victime. Les faits auraient d’ailleurs eu lieu dans l’appartement où le corps a été retrouvé, celui de la femme suspectée au côté de son conjoint. Les trois individus auraient passé la soirée ensemble avant que cela ne dégénère. Tous les motifs de l’affaire restent encore à éclaircir. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat d’Antibes.
Antibes : les dernières actualités
Известия (RUS)
Предсказавший крах Lehman Brothers аналитик ожидает банкротства Credit Suisse
Аналитик и инвестор Роберт Кийосаки, предсказавший в 2008 году крах Lehman Brothers, заявил, что следует ожидать банкротства Credit Suisse. Об этом он сказал в эфире телеканала Fox Business.
«Проблема заключается в рынке облигаций., <...> Я назвал Lehman Brothers много лет назад, и я думаю, следующим банком будет Credit Suisse, <...> так как рынок облигаций рушится», — цитирует его RT.
Накануне французский политик и бывший депутат Европарламента Флориан Филиппо выразил мнение, что экономический хаос, к которому приведет крах крупнейших западных банков, может спровоцировать третью мировую войну, сообщает телеканал «360».
По его словам, крах претерпевают парижская фондовая биржа и швейцарский финансовый конгломерат Crédit Suisse, пишет Pravda.Ru. Американский банк Western Alliance также находится на грани разорения. Котировки банков приостановлены из-за волатильности стоимости акций.
Сезон распродаж: инвесторы избавляются от акций США
Американская экономика в ожидании спада
11 марта стало известно о банкротстве в США банка Silicon Valley. Организация разорилась менее чем за двое суток. После того как банк совершил неудачную операцию с ценными бумагами, вкладчики начали резко снимать средства со счетов.
После продажи британского отделения обанкротившегося Silicon Valley Bank акции американских банков стали терять позиции на торгах. Так, более чем на 44% подешевели ценные бумаги Western Alliance, почти на 59% — First Republic Bank. Акции банков PacWest, Zions и UMB Financial падали в цене на 20,7–27,5%.
На следующий день издание Axios сообщило, что администрации Байдена в скором времени грозит кризис банковской системы. В публикации отмечается, что, если американское правительство не организует сделку по спасению вкладчиков Silicon Valley Bank до того, как 13 марта откроются отделения, кабмин столкнется с катастрофическим кризисом.
Тогда же появилась информация о том, что американские власти не рассматривают возможность выкупа обанкротившегося SVB. По словам министра финансов Джанет Йеллен, нынешняя ситуация отличается от финансового кризиса 2008 года, когда правительство спасало многие банки, чтобы защитить экономику страны.
В свою очередь президент США Джо Байден попытался убедить американских граждан, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны, передает НСН. Он пообещал запросить конгресс и «регуляторов банковского сектора на предмет ужесточения правил для банков и сокращения угрозы того, что подобного рода крах банка произойдет вновь», а также для защиты рабочих мест и малого бизнеса в стране.
По словам американского лидера, ситуация вокруг обанкротившихся банков не отразится на налогоплательщиках, сообщает телеканал «Звезда».
Valeurs Actuelles
Des Colombiens et leur laboratoire de cocaïne arrêtés dans l’Aisne
Les policiers ne s’attendaient pas à faire une découverte pareille dans un tel endroit. En janvier dernier, alors qu’ils investissaient un entrepôt vétuste à Bohain-en-Vermandois (Aisne), des enquêteurs de la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine ont découvert un véritable laboratoire de transformation de cocaïne, relate Le JDD, ce samedi 11 mars.
Derrière un rideau mélanique, les forces de l’ordre ont ensuite vu surgir deux hommes au visage surpris, s’écriant « Quimicos ! Quimicos ! », ce qui signifie « chimistes » en espagnol. Ces deux individus, en plus de deux autres, qui tentaient de se cacher au milieu de dizaines de palettes de bidons de lessive et de cartons de shampooing, ont été interpellés.
Détention provisoire
Lors de leur garde à vue, les deux chimistes de nationalité colombienne, âgés de 23 et 42 ans, ont assuré être arrivés d’Espagne à la fin de l’année 2021. Ils affirment avoir été payés 2 000 euros chacun pour fabriquer du produit de coupe et pour conditionner une centaine de kilos de cocaïne sous forme de pains.
En perquisition, les enquêteurs ont saisi près de 20 kilos de cocaïne, 100 kilos de produit de coupe, mais également un four, dans l’entrepôt situé dans l’Aisne. Mis en examen pour trafic de stupéfiants par un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, les deux chimistes, ainsi que les deux autres suspects interpellés, ont été placés en détention provisoire.
Aisne : les dernières actualités
France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
Proposé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Известия (RUS)
Глава Новой Каховки рассказал о попытках украинских ДРГ пересечь Днепр
Украинские диверсионные группы не оставляют попыток переправиться на левый берег Херсонской области, однако все их действия пресекаются. Об этом 14 марта рассказал глава Новокаховского городского округа Владимир Леонтьев в эфире телеканала «Россия 24».
«Мне даже тяжело понять, с какой целью они осуществляются, потому что эти диверсионные группы немедленно уничтожаются», — отметил Леонтьев.
На первом плане: ВС России готовятся полностью освободить Херсонскую область
К борьбе с «Абрамсами» и «Леопардами» наши танкисты уже готовы, уверяют они
Борьба против украинских диверсантов в Херсонской области ведется с прошлого года. Так, в сентябре ГУ МВД по региону сообщали о задержании диверсионно-разведывательной группы в составе пяти человек. При проведении обысков обнаружены тайники со значительным арсеналом оружия. Правоохранители изъяли у диверсантов автоматы и пулеметы Калашникова с патронами, девять противотанковых управляемых ракет, гранатометы, ручные гранаты и мины.
22 сентября прошлого года в Херсоне были задержаны диверсанты, планировавшие совершить теракты на гражданских объектах в целях срыва референдума. В ходе задержания один из пяти боевиков при оказании вооруженного сопротивления был ликвидирован, остальные четверо задержаны.
Референдум о вхождении в состав России прошел в Херсонской области с 23 по 27 сентября. В этот же период референдумы состоялись в Донецкой и Луганской народных республиках (ДНР и ЛНР) и Запорожской области.
Valeurs Actuelles
Côte d’Azur : deux hommes de 79 et 65 ans attaqués au couteau sur un marché
Une double agression. Samedi 11 mars, un individu s’en est pris à deux hommes à Nice (Alpes-Maritimes), les blessant à coups de couteau, rapporte Le Figaro. Les faits ont eu lieu aux alentours de 10 heures du matin, au Marché d’intérêt national, près de l’aéroport de Nice. Deux hommes, respectivement âgés de 79 et 65 ans, ont été blessés à l’arme blanche, un couteau, par un individu, d’après les premiers éléments de l’enquête. Selon une source proche du dossier, un différend d’ordre professionnel entre un employé et son patron serait à l’origine de cette agression.
Un suspect interpellé
Le suspect de cette attaque, également blessé, a été appréhendé. L’auteur présumé des faits est suivi pour un traitement contre l’alcoolémie. Les deux victimes ont été légèrement blessées, l’une à l’abdomen, l’autre au dos. Leur pronostic vital n’est pas engagé, ils ont donc été catégorisés comme blessés légers. Cette violente altercation a nécessité l’intervention de dix sapeurs-pompiers. Le maire de la ville, Christian Estrosi, n’a pas encore réagi.
Nice : les dernières actualités
France24 - World
Is it contagious? US regulators scramble after Silicon Valley Bank failure
Issued on: 13/03/2023 - 20:15
François PICARD
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Imen MELLAZ
François PICARD
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Imen MELLAZ
Are banks going bad again? Markets are scrambling to contain the shockwaves from the collapse of Silicon Valley Bank, a California lending institution favoured by tech startups. Its seemingly safe bet on government bonds proved a bust, triggering an old-fashioned run on the bank. Is it contagious? The bank's failure marks the first major default since rising interest rates signalled the end of decades of cheap money. The 2008 financial crisis triggered a return of regulation, forcing big banks to keep more reserves in the vault. But was it enough?
Produced by Alessandro Xenos, Imen Mellaz and Antonia Kerrigan
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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
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Jakob HAESLER, Entrepreneur
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Catherine LUBOCHINSKY, Professor of Economics, Panthéon-Assas University
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Jean-Edouard COLLIARD, Associate Professor of Finance, HEC
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Darrell DUFFIE, Professor of Finance, Stanford Graduate School of Business
France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk
Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
Business Daily
US regulators step in to shore up banking sector in wake of SVB's collapse
Известия (RUS)
Трамп призвал США задуматься о смене власти в Белом доме вместо Кремля
Бывший президент США Дональд Трамп отрицательно ответил на вопрос о необходимости сменить власть в России, предложив сделать это в Вашингтоне. Об этом он заявил 13 марта телеканалу Fox News.
«Нет. Мы должны поддержать смену режима в США, это гораздо важнее. Администрация Джо Байдена — это те, кто втянул нас в эту неразбериху», — сказал Трамп.
Также в ходе интервью он раскрыл условие для выделения помощи Киеву. По его словам, лимиты на нее будут зависеть от его встречи с президентом РФ Владимиром Путиным. Трамп также считает, что конфликт на Украине является национальным стратегическим интересом Европы, а не США.
Развод по-американски: сторонники Трампа призывают к реконструкции федерализма США
Правоконсервативные республиканцы говорят о политическом разделе страны
13 марта Трамп пообещал предотвратить третью мировую войну после переизбрания в 2024 году. Об этом он сообщил в ходе выступления на митинге своих сторонников в штате Айова. По его словам, угроза глобального конфликта реальна.
Ранее, 4 марта, бывший американский лидер также пообещал решить конфликт на Украине за сутки в случае своего переизбрания. Однако он отказался сообщить, в чем именно состоит его план. Трамп отметил, что раскрытие данной информации не позволит ему реализовать задуманное и положить конец конфликту.
20 февраля Трамп огласил на митинге своих сторонников во Флориде очередное предвыборное обещание — в случае переизбрания на пост главы государства позвонить российскому лидеру Владимиру Путину и украинскому президенту Владимиру Зеленскому «в ту же ночь».
До этого, 16 ноября 2022 года, Трамп официально объявил об участии в выборах на должность главы государства в 2024 году. Он пояснил, что сделал это, чтобы «вновь сделать Америку великой и величественной».
Valeurs Actuelles
États-Unis : Joe Biden juge “cruelle” la loi sur les enfants trans en Floride
La politique menée par le gouverneur de Floride Ron DeSantis est considérée « honteuse » et « cruelle » par Joe Biden. Le président des États-Unis a accordé une interview à l’émission The Daily Show lundi 13 mars. Il est revenu sur la loi « Don’t say gay », entrée en vigueur à l’été 2022 en Floride, visant à interdire l’évocation de l’orientation sexuelle et des sujets LGBTQ+ à l’école pour les élèves âgés de moins de 9 ans. Plus récemment, l’ordre des médecins de Floride a décidé d’interdire l’accès des mineurs transgenres aux traitements bloquant la puberté, mais aussi l’accès à la prise d’hormones et aux opérations chirurgicales. « Ma mère dirait que ce qui se passe en Floride n’est pas loin d’être honteux. Ce qu’ils font est juste terrible », a dénoncé Joe Biden.
« It doesn’t matter whether it’s same-sex or a heterosexual couple, you should be able to be married. » @POTUS joins @KalPenn to discuss his evolution on same-sex marriage, and how the government can protect the transgender community. pic.twitter.com/HqurEvVctE
— The Daily Show (@TheDailyShow) March 13, 2023
La politique décriée du gouverneur floridien
Pour lui, « ce n’est pas comme si un enfant se réveillait un jour et disait ‘Vous savez quoi, j’ai décidé de devenir un homme ou une femme’ ». Le président américain a tenu à rappeler qu’il s’agissait d’« êtres humains » : « Ils ont des sentiments. Ils ont des émotions (…) cela me semble cruel. »
La politique du gouverneur républicain Ron DeSantis est vivement critiquée par ses opposants. Celui qui est décrit comme un potentiel prétendant à l’investiture républicaine pour la prochaine échéance présidentielle défend des positions très conservatrices et n’hésite pas à s’en prendre à des entreprises puissantes. Fin février, il a révoqué la « zone économique spéciale » de Disney World qu’il accuse d’endoctriner les enfants au sujet des questions LGBT+.
France24 - World
No, a Ukrainian military base in Bakhmut was not destroyed by Russian army
Issued on: 13/03/2023 - 22:39
Catalina Marchant de Abreu
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A pro-Russian account on Facebook has been sharing a video that purports to show the destruction of a Ukrainian firing base at the hands of the Russian army; the video actually illustrates the exact opposite. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
AS IT HAPPENED
Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut
AS IT HAPPENED
The head of Wagner says Russian fighters near central Bakhmut
AS IT HAPPENED
Wagner announces opening of recruitment centres in 42 Russian cities
Известия (RUS)
Около 80% красной икры в крупных российских магазинах продают с нарушениями
Около 80% объема всей реализуемой в РФ крупнейшими сетевыми магазинами красной икры продается с серьезными нарушениями и небезопасно для потребителей. Об этом Национальный союз защиты прав потребителей (НСЗПП) сообщил 14 марта в письме премьер-министру Михаилу Мишустину (есть в распоряжении «Известий»), попросив дать ряд поручений ведомствам.
Как отметили в союзе, для проведения мониторинга качества по итогам многочисленных обращений потребителей была проведена закупка образцов икры и организованы лабораторные исследования. Продукция была закуплена в магазинах крупных торговых сетей и направлена на исследование в испытательную лабораторию подведомственного Россельхознадзору Национального центра безопасности продукции водного промысла и аквакультуры.
«Лабораторные исследования выявили, что в 70% образцов от пяти до 36 раз превышено допустимое содержание мезофильных аэробных и факультативно анаэробных микроорганизмов или общая бактериальная обсемененность (показатель КМАФАнМ). Увеличение КМАФАнМ свидетельствует о размножении микроорганизмов, в числе которых могут оказаться патогены и микроорганизмы, вызывающие порчу продукта. Высокое содержание КМАФАнМ может вызвать пищевое отравление с признаками диареи, гастроэнтерита», — сообщили в НСЗПП.
При этом в союзе добавили, что сроки и температурные режимы хранения для продукции торговыми предприятиями не нарушены.
В 20% образцов выявлен кислый запах, в 40% реализуемой крупнейшими сетевыми супермаркетами икры обнаружены бактерии группы кишечной палочки. В 20% исследованной продукции выявлен запрещенный консервант уротропин (Е-239). В 10% образцов обнаружено несоответствие ДНК заявленному на потребительской таре виду икры, что говорит о том, что один вид икры заменен на другой.
Жировые предложения: как в Москве делают фальшивое белорусское масло
Цеха по производству контрафакта располагались в гаражах у Мытищинской ярмарки
В НСЗПП попросили Мишустина поручить Россельхознадзору и Роспотребнадзору усилить надзор над производством и продажей красной икры, Минпромторгу совместно с Минэкономразвития и отраслевыми компаниями розничной торговли «выработать план мер по исключению возможности дальнейшей реализации небезопасной икорной продукции», а также Минпромторгу с заинтересованными ведомствами проработать вопрос о включении икры в список продукции, подлежащей маркировке.
Ранее, 21 декабря, Роспотребнадзор опубликовал памятку с правилами о том, как правильно выбирать красную икру. В ней говорится, что покупать продукцию необходимо только в проверенных или специализированных магазинах. Кроме того, стоит обращать внимание на этикетку, где должно быть указано название рыбы, из которой была изъята икра, а также дата изготовления и фасовки.
L'Humanité
Hommes et animaux englués dans l’enfer des fermes usines
Nos recommandations culturellesTélévision Ce documentaire consacré aux mécanismes de l’élevage industriel démontre comment il enrichit une poignée de multinationales au mépris du bien-être animal mais aussi des éleveurs.
Emile LeauthierToutes les secondes, partout dans le monde, 35 000 animaux sont tués dans les abattoirs. Ce nombre s’élève à 70 milliards chaque année, dont 3 milliards rien qu’en France. Ce chiffre échappe à notre capacité d’imagination, tant il paraît démesuré. Pourtant, ce décompte est le reflet d’une réalité que le plus grand nombre se refuse à voir. Chacun s’imagine vivre sur une planète pleine d’animaux en liberté. Pourtant, 80 % d’entre eux vivent dans des usines. Des milliards de veaux sont séparés de leur mère dès la naissance, parqués dans des boîtes. Des milliards de poulets grandissent dans de gigantesques hangars sans jamais goûter au moindre rayon de soleil. Des milliards de truies sont enfermées dans des cages, incapables de se mouvoir.
Aux États-Unis comme en Europe, 95 % des cochons proviennent d’élevages intensifs. Les fermes usines pullulent, esquissant un sinistre nouvel horizon des paysages. Comment l’élevage industriel, aujourd’hui largement dominant, est-il devenu la norme ? Pour connaître la réponse, il faut rembobiner le fil de l’histoire. À la fin du XIXe siècle, Chicago est un cœur industriel situé au croisement de tous les chemins de fer : c’est là que l’essentiel du bétail américain est mis à mort. Soucieux d’augmenter les rendements, des ingénieurs développent l’abattage industriel. Chaque animal est pendu par les pattes à une chaîne mécanisée. Ils sont ainsi abattus chacun leur tour à un rythme effréné. Dès lors, l’industrialisation de la mort est en marche.
80 % du marché de la viande entre les mains de quatre multinationales
Henry Ford, venu visiter les abattoirs de Chicago, s’en inspirera pour mettre en place le travail à la chaîne dans ses usines. L’abattage de masse devient donc le point de départ de l’industrialisation du monde. Après la Seconde Guerre mondiale, ce modèle se généralise. Les premières fermes usines arrivent en France dans les années 1960 et 1970, emportant avec elles les petites exploitations. En moins de cinquante ans, deux tiers d’entre elles ont disparu. Aujourd’hui, 80 % du marché de la viande se trouve entre les mains de quatre multinationales, dont l’appétit féroce ne trouve aucune limite.
Si certains éleveurs parviennent à quitter ce système mortifère et reviennent à une agriculture paysanne, d’autres s’endettent pour s’industrialiser toujours plus. Ce documentaire rappelle l’urgence de changer de modèle. Et de modifier en profondeur notre rapport aux animaux.
souffrance animaleindustrieArtedocumentaire Valeurs Actuelles
Etats-Unis : en Floride, les mineurs désormais interdits de… changer de genre
C’est officiel, les mineurs ne pourront plus changer de genre en Floride, aux Etats-Unis. Comme l’a relayé Le Figaro ce samedi 5 novembre, le conseil médical a voté cette décision vendredi 4 novembre, à six voix contre quatre. Aucune personne de moins de 18 ans ne pourra donc bénéficier d’opérations chirurgicales ou se voir prescrire des médicaments par des médecins pour effectuer une transition.
D’autres Etats sur la même voie ?
Cette nouvelle mesure ne s’appliquera en revanche pas aux personnes ayant déjà entamé leur transition. Ron DeSantis, le gouverneur conservateur de Floride, a estimé lors d’un débat télévisé organisé la semaine dernière qu’« une grande partie des cas de dysphorie de genre se résolvaient d’eux-mêmes une fois les enfants devenus adultes ». La dysphorie de genre fait référence à l’inconfort physique et psychique vécu par une personne par rapport au genre qui lui a été assigné à la naissance, en tant qu’individu de sexe masculin ou féminin. D’autres Etats ont tenté de faire appliquer cette même interdiction pour les mineurs, comme dans l’Arkansas ou dans l’Alabama. Mais les décisions ont été contrées par des actions en justice menées par des organisations médicales défendant ce processus de transition de genre, comme l’Académie américaine de pédiatrie.
France24 - World
Documenting the horror of mass rape in Ukraine
Issued on: 10/03/2023 - 12:27
In Ukraine, the justice system is now documenting potential war crimes committed by Russian forces, with the hope of one day seeing the perpetrators face justice. Like in all conflicts, women are the main victims of rape committed by the Russian occupiers, although many men have also suffered genital torture. The victims of these sexual crimes are often ashamed and find it very difficult to speak out. Some agreed to do so in this report by Ilioné Schultz and Marine Courtade.
Warning: some viewers may find the scenes in this report upsetting.
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Focus
Rape used as weapon of war by Russian forces in Ukraine
#The 51%
Ukraine, one year on: The impact on the nation's women and girls
#The 51%
Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine
Известия (RUS)
В Госдуме предупредили о рисках в случае нерешения проблем по зерновой сделке
Нерешение проблемных вопросов по зерновой сделке приведет к удорожанию продукции. Об этом 14 марта «Известиям» заявил председатель комитета Госдумы по вопросам собственности, земельным и имущественным отношениям Сергей Гаврилов.
По его словам, зерновая инициатива «с момента подписания имела очень неплохие перспективы до недавнего времени».
«К сожалению, все усилия нашей страны, в том числе в части законодательства, — были приняты изменения для разблокировки страховых платежей страховым брокерам, и готовность экспортеров обеспечить рынок развивающихся стран зерном и удобрениями — столкнулись с препятствиями, которые не решены до сих пор. Речь идет об обеспечении расчетов и разблокировки SWIFT, давлении на импортеров в части кредитования импорта поставки зерна, страховании и цене фрахта», — сказал депутат.
Парламентарий подчеркнул, что всё это приводит к повышению рисков и удорожанию продукции. Львиная доля зерна осела в Европе, что усиливает противоречия между Африкой и европейскими странами, добавил он.
«Энтузиазм наших компаний (например, Уралхим), с которым были встречены договоренности по сделке, демонстрирует высокий уровень ожиданий от сделки, поэтому мы полагаем, что крайне важно разблокировать все проблемные вопросы. В случае их нерешения в ближайший месяц эти факторы спровоцируют резкий рост цен на зерно и удобрение, невостребованными останутся производственные мощности, возрастет социальное напряжение», — заключил Гаврилов.
Женевский гамбит: почему Россия не против продления зерновой сделки
Правда, в этот раз — не на 120 дней, а лишь на 60
Ранее в этот день замглавы МИД России Александр Грушко сообщил о продлении зерновой сделки. По его словам, РФ продолжит добиваться снятия всех препон для поставок сельхозпродукции на мировые рынки, переговоры по зерновой сделке продолжаются.
13 марта замглавы МИД РФ Сергей Вершинин заявил «Известиям» после консультаций с представителями ООН в Женеве, что Россия не возражает против второго тура черноморской зерновой инициативы после истечения срока 18 марта, но только на 60 дней. При решении о новом продлении зерновой сделки Россия будет опираться на то, насколько эффективно выполняется часть соглашения по экспорту российской сельхозпродукции, уточнил он.
Вместе с этим 9 марта пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков заявил, что у России остаются вопросы по реализации зерновой сделки, которые она продолжит поднимать на переговорах.
Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна. В ноябре договор был продлен на 120 дней.
France24 - World
China's new premier vows 'better environment' and 'level playing field' for private sector
Issued on: 13/03/2023 - 08:11Modified: 13/03/2023 - 08:12
NEWS WIRES
New Chinese Premier Li Qiang sought to reassure the country's private sector on Monday, saying the environment for entrepreneurial businesses will improve and that equal treatment will be given to all types of companies.
Li, the former Communist Party chief of Shanghai, was installed as premier on Saturday during the annual session of China's parliament and is tasked with reviving the world's second-largest economy after three years of COVID curbs.
Making his public debut in a media conference, the close ally of President Xi Jinping said China will take measures to boost jobs and urged officials at all levels to "make friends" with entrepreneurs.
"Developing the economy is the fundamental solution for creating jobs," Li, 63, said in the Great Hall of the People in central Beijing after the closing of the parliamentary session.
Li faces challenges including weak confidence among consumers and private industry, sluggish demand for exports and worsening relations with the United States.
A career bureaucrat in some of China's most economically vibrant regions, Li talked up his track record with the private sector, which has been rattled in recent years by a sweeping regulatory clampdown targeting industries including internet platforms and private education.
"Indeed, last year there were some incorrect remarks about the development of the private economy, which worried some entrepreneurs," Li said in his televised address, without giving details.
"Private entrepreneurs or enterprises will enjoy a better environment and broader space for development ... we will create a level playing field for all kinds of market entities and we will make further efforts to support private entrepreneurs to grow and thrive."
At the opening of the annual parliamentary session, China set a GDP growth target of around 5%, its lowest goal in nearly three decades, after the economy grew just 3% last year.
Achieving the target would not be easy, with China facing many difficulties this year, Li said.
Li replaces Li Keqiang, who retired after serving two five year terms during which he was seen to be increasingly sidelined as Xi tightened his grip on control of the economy.
Investors hope the new premier's close ties with Xi enable him to push for more business-friendly policies.
At under 90 minutes, Li's media briefing was shorter than the annual sessions held in recent years by his predecessor, which could exceed two hours.
'Great Wall of Steel'
Earlier on Monday, Xi said China needs security to develop and must modernise its military to make it a "Great Wall of Steel", calling for China to step up its ability to safeguard national security and manage public security.
Xi was speaking for the first time since the National People's Congress, China's parliament, unanimously voted to confirm him in a precedent-breaking third term as China's president.
"Security is the foundation for development, stability is the prerequisite for prosperity," Xi, 69, said.
The ruling Communist Party is expected to tighten party oversight over security matters, a move that comes after Xi replaced top security officials with his trusted allies.
Xi said China will distribute the fruits of development more equitably, in an effort towards "common prosperity", his signature policy of reducing the wealth gap by ways such as asking private firms to pitch in.
China must achieve greater self-reliance and strength in science and technology, Xi said, a call that comes as the United States blocks China's access to chip making equipment and other cutting-edge technologies.
On Taiwan, the self-ruled island which China claims its own and a major producer of semiconductors, Xi said China must oppose pro-independence and secessionist activities and the interference of external forces.
China's relations with the United States sank to a low after U.S. House Speaker Nancy Pelosi visited Taiwan in August 2022. China launched unprecedented military drills around Taiwan and halted military dialogue with Washington.
(Reuters)
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What to expect from Xi Jinping in the next five years as Chinese president
Xi Jinping opens 20th Chinese Communist Party Congress by hailing policies at 'critical moment'
China's Xi Jinping to meet Russia's Vladimir Putin as tensions grow with West
Valeurs Actuelles
Perte de terrain de la France en Afrique : “Nous avons fabriqué de toutes pièces une partie de nos concurrents”
Ancien colonel des troupes de marine, connu pour avoir raconté ses souvenirs d’aide de camp de François Mitterrand et de Jacques Chirac, Peer de Jong est le cofondateur et le vice-président de la société Themiis, opérateur français de services et de formations clés en main dans le domaine militaro-sécuritaire, particulièrement pour les gouvernements africains, auprès desquels il passe une grande partie de l’année. Dans son dernier essai Agir entre les lignes. Sociétés militaires privées : Wagner, Blackwater, Mozart et les autres (Mareuil Éditions), en librairie ces jours-ci, il analyse la montée en puissance des acteurs privés sur le continent, faux nez du jeu des grandes puissances. Après le voyage d’Emmanuel Macron en Afrique Centrale, il décrypte les failles des positions et de la stratégie française sur le continent.
Valeurs actuelles. Pour sa 18e visite sur le continent africain, Emmanuel Macron a choisi l’Afrique centrale francophone. Mieux vaut tard que jamais, non ?
Peer de Jong. La francophonie nous oblige. Et il est plus que temps de la défendre car elle cède de plus en plus de terrain à l’influence anglo-saxonne. En 2022, le Togo et le Gabon ont adhéré au Commonwealth, dont fait déjà partie le Cameroun depuis 1995. Cette double adhésion illustre la diminution de notre poids dans ces pays amis. En concentrant nos moyens et notre action au profit du Sahel depuis 2013, nous avons négligé le reste de l’Afrique où nous comptions. Difficile de voir notre vision et notre logique en Afrique Centrale, même si ce voyage s’imposait.
Le périple du président a été émaillé de couacs de communication. L’Elysée sait-il encore parler aux Africains ?
Il est urgent de rompre avec une certaine forme de paternalisme vis-à-vis des Etats africains. Quoi qu’on pense du fonctionnement de leurs systèmes de représentation politique, ce n’est pas à nous de juger. C’est une question de souveraineté qui appartient strictement aux dirigeants et à leurs peuples. Il faut évidemment respecter les chefs d’Etat élus, surtout les plus anciens d’entre eux, comme le congolais Denis Sassou Nguesso et le Camerounais Paul Biya, considérés comme des sages par leurs propres pairs.
Les restrictions budgétaires affaiblissent l’action de nos ambassades auprès des gouvernements africains.
Est-ce vraiment la milice russe Wagner qui nous chasse de nos pré-carrés, comme Paris le répète ?
C’est complètement faux. Cette milice privée n’a pas cette capacité. Elle n’est qu’un produit d’appel, la vitrine marketing de la stratégie russe sur le continent. Son objectif est notamment de reprendre pied là où Moscou cultivait des accointances du temps de l’URSS. Elle instrumentalise sans vergogne nos faiblesses et nos failles, qui se sont dangereusement accrues du fait de nos récentes “réorientations” stratégiques en matière de coopération.
Quelles sont ces “réorientations” stratégiques ?
L’Europe nous oblige à la coopération multilatérale au détriment de notre politique bilatérale. Le positionnement très européen d’Emmanuel Macron provoque plusieurs chocs systémiques sur notre relation à l’Afrique. Par exemple les restrictions budgétaires affaiblissent structurellement l’action de nos ambassades et de nos coopérants auprès des gouvernements africains. De surcroît, là où nous étions encore les seuls interlocuteurs, nous avons vu émerger très rapidement une concurrence européenne. Il ne pouvait en être autrement puisque Bruxelles répartit sa manne financière au prorata de la contribution des Etats au budget de l’Union.
Nous sommes clairement entrés dans une période de désinfluence sur le continent.
Nous aurions donc fabriqué nos propres concurrents…
Exactement. J’ajoute un troisième effet. Là où une grande partie de notre coopération passait historiquement par notre dispositif militaire, sans doute imparfait mais légitime par ses actions et son implantation géographique, des opérateurs civils français, récipiendaires des financements européens, sont venus s’intercaler dans une relation fonctionnant sur des bases culturelles communes : entre eux, les militaires arrivent toujours à se comprendre. Ces opérateurs souvent éloignés des réalités militaires africaines, ne sous-traitent qu’à la marge leurs activités. La politique multilatéraliste a ainsi fragilisé le volet spécifique de notre coopération bilatérale, notre marque de fabrique historique dans beaucoup de pays amis.
Comment ont réagi les Africains ?
Pragmatiques, ils trouvent des solutions, souvent chez nos compétiteurs. Et cela a amplifié le désintérêt des jeunes générations pour nos liens historiques. Dans la foulée, les Russes se sont engouffrés dans la brèche, jouant à fond la carte du « protecteur des peuples opprimés par l’ancien colonisateur », pour reprendre les éléments de langage martelés par Sergueï Lavrov lors de sa récente tournée africaine de février 2023. La réalité est cruelle pour la France. Nous n’avons pas vu évoluer l’Afrique et notre positionnement s’est embourgeoisé. Nous sommes clairement entrés dans une période de désinfluence sur le continent.
L’Afrique est l’objet d’une compétition entre les grandes puissances, la Chine, les Etats-Unis, la Turquie, l’Allemagne, le Canada et bien sûr la Russie.
Et la guerre d’Ukraine accélère le recentrage de nos armés sur l’Europe de l’Est…
C’est inévitable. De nombreux dirigeants africains viennent de comprendre que les votes aux Nations unies ne devaient pas se faire automatiquement dans le sens de Paris. Le conflit ukrainien n’est pas leur guerre, mais il leur donne l’occasion de nous reprocher à la fois le fameux discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007, qui affirmait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire », et la guerre menée par la France en Libye en 2011 qui a finalement livré le Sahel aux djihadistes.
Comment la France peut-elle se rétablir sur le continent ?
Il faut bien comprendre que l’Afrique est l’objet d’une compétition entre les grandes puissances. La Chine, les Etats-Unis, la Turquie, l’Allemagne, le Canada et bien sûr la Russie sont présents, parfois massivement. Il nous faut maintenant nous mettre en phase avec le continent. Sous l’angle de la sécurité, il est plus qu’urgent de diminuer notre empreinte militaro-sécuritaire et d’agir d’avantage entre les lignes, pour reprendre le titre de mon dernier essai, à l’instar de nos compétiteurs. Nous devons repenser intégralement notre coopération militaire. A l’instar de tous les grands pays, l’emploi des entreprises de services de sécurité et de défense (les « ESSD ») devient une nécessité. Dans un autre domaine, l’économie, la culture, la langue sont les axes de progression que nous devons travailler. Nous avons de solides atouts à faire valoir sur la concurrence.
Agir entre les lignes. Sociétés militaires privées : Wagner, Blackwater, Mozart et les autres, de Peer de Jong, Mareuil Éditions, 245 pages, 21 euros.
L'Humanité
Un guide féministe à soi
Nos recommandations culturellesÉdition Faisant suite au succès d’Un podcast à soi, sur Arte Radio, qui aborde l’avancement du féminisme ces dernières années, l’animatrice radio Charlotte Bienaimé retranscrit des témoignages de femmes dans un livre poignant.
Margot BonnéryQue devient le féminisme ? En 2017, peu avant le mouvement #MeToo, Charlotte Bienaimé a lancé Un podcast à soi sur Arte Radio, faisant résonner des témoignages intimes et forts de femmes qui se battent au quotidien pour leurs droits. Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’épisodes sont disponibles gratuitement sur toutes les plateformes de streaming. Bien que la parole des femmes soit encore amoindrie dans la société et la sphère médiatique, ce podcast permet de l’entendre, de briser le silence, ce qui amène l’auditeur à se questionner sur sa propre manière de penser.
Intimité et expertise
Et pour que leurs mots ne soient pas oubliés, l’auteure en a fait Un livre à soi, rédigé à partir des vingt-cinq premiers épisodes, d’octobre 2017 à avril 2020. « En fabriquant ce livre, j’ai eu la sensation d’inscrire les histoires. De les fixer. Pour qu’elles ne soient pas effacées, effaçables. Nous avons besoin d’imposer nos récits (…) afin qu’ils soient pris au sérieux », souligne-t-elle en préface. Au cours de sa rédaction, Charlotte Bienaimé a suivi l’effervescence de #MeToo, « la nouvelle vague féministe, plus puissante chaque jour ». De la même manière que le podcast, elle retrace les témoignages de femmes en abordant divers sujets de société au travers du féminisme et des discriminations : lutte des classes, racisme, orientations amoureuses, parentalité, religion, grossophobie, sexualité, gynécologie… Quel est le quotidien de ces femmes ? Qu’ont-elles affronté pour arriver là où elles sont aujourd’hui ? Sans porter de jugement, Charlotte Bienaimé retrace leur parcours : de Florence, qui subit du sexisme ordinaire sur son lieu de travail, à Héloïse, stigmatisée parce que lesbienne et transgenre, en passant par Patricia, contrainte de jongler entre ses enfants et son travail. Tant de profils qui se débattent avec les contraintes imposées par la société.
Ce qui fait la particularité du livre – et du podcast – c’est l’abondance de sources féminines. Au-delà de ses mots en début de chapitre où elle s’interroge sur les sujets abordés, Charlotte Bienaimé mêle les témoignages de ces femmes aux paroles d’expertes, mais aussi aux poèmes et citations d’écrivaines. Un livre à soi est un guide, un manuel pour toute femme en quête de représentation qui n’ose pas se libérer de son carcan social. Mais c’est aussi un outil pour toute personne ne souhaitant pas perpétuer certaines formes de discrimination.
FéminismeArteLittératurepodcast Известия (RUS)
В метро Москвы поступит 6,5 млн карт «Тройка» с российским чипом в 2023 году
В 2023 году в кассы и автоматы Московского метрополитена поступит около 6,5 млн транспортных карт «Тройка» с чипом российского производства. Об этом во вторник, 14 марта, сообщает заместитель мэра Москвы по вопросам транспорта Максим Ликсутов.
По его словам, для карт с новым чипом не потребуется менять или дорабатывать оборудование турникетов и касс по продаже билетов, потому что такая «Тройка» полностью соответствуют стандартам городского транспорта.
Новый чип российского производства для транспортной карты начали разрабатывать в 2019 году, но внедрить технологию удалось только сейчас.
«Еще тогда мы сделали правильную инвестицию и получили результат — современную и безопасную отечественную технологию, которая обеспечивает стабильную работу билетной системы в транспорте», — передает слова Ликсутова сайт мэра Москвы.
Работу в этом направлении планируют продолжать. По словам заммэра, сейчас в транспортной сфере работают над внедрением еще одного более современного чипа, который позволит запускать еще больше билетных решений.
Большая кольцевая линия на карте Москвы
В последний раз новые карты «Тройка» выпустили 1 марта к полному запуску Большой кольцевой линии (БКЛ) московского метро после открытия последнего участка, который включал девять станций «Марьина Роща», «Рижская», «Сокольники», «Текстильщики», «Печатники», «Нагатинский Затон», «Кленовый бульвар», «Каширская» и «Варшавская». О новом чипе в этих картах заявлено не было: они отличаются от обычной «Тройки» только дизайном с изображением новых станций метро.
France24 - World
BBC reverses Lineker suspension after row over criticism of UK asylum policy
Issued on: 13/03/2023 - 12:13
NEWS WIRES
Gary Lineker will return as presenter of the flagship BBC football show Match of the Day, the broadcaster said on Monday, ending a crisis sparked by his criticism of the UK government's new asylum policy.
The former England footballer was suspended on Friday after using Twitter last week to compare the language used to launch the new policy to the rhetoric of Nazi-era Germany.
His comments and removal sparked days of frenzied media coverage, that escalated on Friday after fellow presenters, pundits and commentators refused to work over the weekend in support.
That threw the publicly funded broadcaster's sports coverage into disarray, curtailing its highlights package to just 20 minutes, without commentary or analysis.
But on Monday the two sides said they had come to an agreement that would see Lineker return to screens and the launch of an internal review into the corporation's social media guidelines.
"Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend," said BBC director-general Tim Davie.
In a joint statement, Lineker, 62, said: "I am glad that we have found a way forward. I support this review and look forward to getting back on air."
He tweeted separately that the last few days, during which he has been mobbed outside by London home by reporters, photographers and camera crews, had been "surreal".
But in a parting shot he added: "However difficult the last few days have been, it simply doesn't compare to having to flee your home from persecution or war to seek refuge in a land far away."
Davie apologised for the disruption to the service, saying he recognised the "potential confusion caused by the grey areas of the BBC's social media guidance".
"Impartiality is important to the BBC. That is a difficult balancing act to get right where people are subject to different contracts and on air positions, and with different audience and social media profiles," he said.
The independent review will look at how the guidance applies to staff and freelancers such as Lineker, he added.
Outspoken
Former Leicester, Everton, Tottenham and Barcelona striker Lineker, who has hosted refugees in his home, has been an at times outspoken figure against government policy, particularly on immigration.
His comments overshadowed the announcement of plans to toughen laws governing asylum seekers, including the removal of those coming to the UK across the Channel from northern France in small boats.
The proposals were widely condemned by rights groups and the UN refugee agency, whose high commissioner Filippo Grandi on Monday sub-tweeted the UK government in his response to Sunday's Oscars.
"Small boats carry big talent," he wrote of the best supporting actor award for Ke Huy Quan, who fled Vietnam for a refugee camp in Hong Kong before moving to the United States.
Critics of Lineker said he should stay out of politics, given his high-profile sports presenting position, and Davie's drive for BBC impartiality.
The BBC has also come under repeated criticism in recent years from politicians of all stripes, for perceived bias in news reporting, particularly over the UK's divisive departure from the European Union.
But Lineker has argued that as a freelancer not working in news he is not bound by the same social media rules, while his supporters point to other potential conflicts of interest in the BBC.
Notably they have highlighted the role of the BBC chairman Richard Sharp, a donor to the ruling Conservative party who facilitated a loan to former prime minister Boris Johnson.
They also questioned Davie's own past links to the Tory party, and the presence on the BBC board of Robbie Gibb, who was a former Downing Street communications director in Theresa May's government.
(AFP)
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BBC crisis escalates as presenters, players support football host Lineker
BBC presenter Lineker pulled from air over '1930s Germany' post on UK migrant policy
Valeurs Actuelles
Ukraine : le chef de Wagner annonce sa candidature à l’élection présidentielle du pays
Le groupe paramilitaire Wagner tente d’avancer peu à peu ses pions. Son chef de file, Evgueni Prigojine, a fait une annonce dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux samedi 11 mars, relayée par BFM TV. Il a fait part de son « ambition politique » pour l’avenir : « J’ai décidé de me présenter en 2024 à l’élection présidentielle ukrainienne. » Il souhaite ainsi affronter l’actuel chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky, et son prédécesseur Petro Porochenko. « Je me présenterai à ce poste contre [eux] », a-t-il indiqué comme le relaie BFM TV.
Une avancée près de Bakhmout ?
Evgueni Prigojine a laissé entendre que, s’il était élu, la guerre entre la Russie et l’Ukraine serait réglée, sans préciser de quelle manière. « Si je gagne l’élection au poste de président de l’Ukraine, tout ira bien, les gars. Les munitions ne seront plus nécessaires », a assuré l’ancien homme de main du Kremlin, devenu très critique envers Moscou depuis le début du conflit.
Dans sa vidéo relayée par BFM TV, le chef du groupe paramilitaire – composé majoritairement de mercenaires – a fait savoir qu’il se trouvait près de Bakhmout où les combats s’intensifient ces dernières semaines. Evgueni Prigojine a annoncé l’avancée de ses hommes dans la zone, assurant avoir conquis le « bâtiment de l’administration municipale, le centre administratif de la ville » de Bakhmout. Toutefois, ses déclarations n’ont pas été confirmées.
L'Humanité
Quand la nature n’a que peu d’espace pour se reposer
ActuTélévision Les zones protégées le sont-elles vraiment ? Sur le front pointe un manque de volonté qui fait primer l’économie sur l’environnement.
Grégory MarinAh ! Le calme de la nature. Le gazouillis des petits oiseaux, la course d’un lapin surpris par le randonneur dans ce coin de forêt sauvage… Et puis le son pétaradant d’une moto qui déboule au détour d’un fourré et file sur un chemin déjà défoncé par des dizaines de roues crantées, ne laissant qu’un nuage bleu malodorant. Dans cette zone d’Auvergne estampillée Natura 2000, on ne s’attendait pas à tomber sur le championnat mondial d’enduro ! C’est ce genre d’incongruité, pourtant légale, que le journaliste Hugo Clément dénonce dans ce nouveau numéro de Sur le front.
Il existe bien des terres réellement préservées, les « réserves intégrales », seulement quatre en France (!) où « la nature fait ce qu’elle veut ». Toute présence humaine y est formellement interdite, à part, sous conditions drastiques, à des fins de recherche scientifique. Sinon, un droit ouvert récemment autorise des propriétaires à soustraire leur terrain à toute influence humaine : les obligations réelles environnementales permettent de garantir le renouvellement ou le maintien de la biodiversité. Car, même dans les parcs régionaux ou les zones Natura 2000, elle est menacée.
Du massif de la Sainte-Baume, où du gravier peut être extrait à coups d’explosifs, à Nice, où la dernière bande verte, entre aéroport et centre commercial, est menacée de disparition, en passant par le parc marin de la Côte d’Opale, archi-fréquenté par des chalutiers, c’est l’immense majorité des zones protégées qui subit ces « coups de poignard », estime une responsable de France Nature Environnement. La démonstration est implacable : la carte officielle des terrains censés être exclus des activités humaines pour en limiter l’impact se réduit au fur et à mesure que le journaliste et son équipe découvrent les abus et « petits arrangements » avec la loi.
documentairefrance 5Environnementparcs naturels L'Humanité
Outrage à la mémoire de Manouchian
ActuPierre ChaillanLa fresque réalisée par l'artiste JBC en hommage à Mélinée Manouchian, dans le 20e arrondissement de Paris, a été odieusement vandalisée le week-end dernier, quelques jours après l’hommage qui lui a été rendu le 21 février avec le dépôt de gerbe en présence de l’ambassadrice d’Arménie.
« Dans la perspective d’une entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, les vieux démons aux relents fascistes refont surface », ont regretté l’Union culturelle française des Arméniens de France et l’Association de défense des valeurs de la Résistance. De nombreux élus parisiens et associations comme Unité laïque ont fait part de leur émotion. Le sénateur PCF des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias a condamné « un acte détestable qui démontre que le combat en faveur des étrangers morts pour la France est loin d’être gagné ». Et de conclure : « Nous ne lâcherons rien. » Une plainte a été déposée.
Missak ManouchianParis New York Times - World
The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries
Toronto Dispatch
Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.
Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times
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By Norimitsu Onishi
SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.
Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.
Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.
“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”
Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.
But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.
Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.
A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”
“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”
Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.
For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.
“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.
The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.
Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.
To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.
An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.
“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”
“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”
Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.
Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.
“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”
When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.
Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.
“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.
Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.
“Eight years the same,” he said.
The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.
“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”
At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.
Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.
“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”
Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.
“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”
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Известия (RUS)
В Москве школьница выстрелила в одноклассника на уроке
Школьница выстрелила в одноклассника из игрушечного пистолета во время урока русского языка.
Источник «Известий» сообщил, что инцидент произошел 13 марта в московской школе № 1577.
Подросток 2007 года рождения получил ушибы мягких тканей в области левой скулы и шеи. После осмотра в поликлинике его отпустили домой.
Оружие изначально приняли за пневматическое, но позже отец пострадавшего ребенка заявил, что пистолет был игрушечным.
Запредельная жестокость: нужно ли менять критерии для самообороны
В Совфеде предлагают учитывать, какая из сторон конфликта физически слабее
Накануне сообщалось, что десятиклассник, пострадавший в ходе драки в московской школе в Новокосино, находится в тяжелом состоянии. Мальчик узнает родителей и уже может говорить.
В субботу, 11 марта, мальчику сделали операцию. Отец рассказал, что вмешательство было сложным и длилось три часа.
Инцидент произошел утром 9 марта в ГБОУ «Школа Новокосино», на востоке столицы. Конфликт между двумя учениками 10-го класса разгорелся из-за того, что один оскорбил родителей другого. В результате драки один из подростков был госпитализирован с черепно-мозговой травмой.
Директор школы Виктор Дьячков рассказал «Известиям», что конфликт возник из-за переписки школьников в чате. Учеников разняли учителя и другие ребята, после чего вызвали скорую помощь. Дьячков добавил, что администрация школы находится в постоянном контакте со всеми участниками драки. Также в учебном заведении проводится служебное расследование.
L'Humanité
America First et réindustrialisation
TribunePar Robert Kissous, économiste, militant associatif.
Robert KissousEn 2023 deux lois importantes étaient adoptées aux Etats-Unis (EU), « Chip and Science Act » (CSA) et l’Inflation Reduction Act (IRA). Par ces lois, les Etats-Unis accordaient des subventions considérables à toutes les entreprises industrielles qui venaient s’implanter aux EU. Elles visent essentiellement les entreprises qui investissent dans les domaines d’avenir.
Le « Chip and Science Act »Cette loi vise à relancer aux EU l’industrie des semi-conducteurs – fabrication, innovation et recherche & développement (R&D). En 1990, 38% de la fabrication mondiale de puces était localisée aux EU contre 12% aujourd’hui, alors que la région Asie-Pacifique en fabrique 75%. Un déclin lié au désintérêt dans « l’économie réelle » au profit de la financiarisation caractéristique de l’impérialisme. Les EU veulent retrouver la rente de monopole.Les EU se donnent 5 ans pour réaliser ce pari, avec des moyens colossaux 280 milliards de dollars : 52,7 milliards d’aide aux entreprises fabriquant des puces avec en plus un crédit d'impôt total de 24 milliards de dollars (25% du montant des investissements). Au total près de 80 milliards d’aides directes aux entreprises et 170 milliards pour diverses institutions de recherche et ministères à investir dans la R&D de puces avancées. Au terme des 5 ans il est prévu que les EU aient près de 140 milliards de dollars de capacité de fabrication de puces avancées, Ce qui représenterait 30 à 40 % au niveau mondial.
Garder le monopole : haro sur la ChineLes aides sont conditionnées : les investissements doivent se faire aux EU ; il est interdit aux entreprises aidées de construire de nouvelles capacités de production de semi-conducteurs avancés dans des pays tels que la Chine … au nom de la sécurité nationale. La « concurrence libre et non faussée » ou le blabla sur la compétitivité ont disparu du paysage en faveur d’une situation de monopole.S’y est ajouté début octobre 2022, toute une série de mesures contrôlant les exportations de haute technologie, l'interdiction d'expédier en Chine certaines puces dès lors qu’elles sont fabriquées avec des équipements étatsuniens. Ce qui n’arrange guère les pays asiatiques en particulier, et bien d’autres, qui dépendent grandement d’échanges commerciaux avec la Chine. Quelques chiffres permettent d’illustrer cette tendance. 60% des exportations de puces sud-coréennes vont en Chine. Les importations chinoises de semi-conducteurs s’élevaient à 300 milliards de dollars en 2018 dont 25% par des entreprises des Etats-Unis. L’interdépendance est une réalité.
La vassalisation des « alliés » asiatiquesLes EU font pression pour que le Japon, la Corée du Sud et Taïwan constituent une alliance, sous leur contrôle, transfèrent leurs capacités de production de pointe aux EU. Plus de secrets commerciaux ni technologiques. On aura compris que la démarche n’a pas un caractère économique au sens étroit du terme mais vise le maintien de l’hégémonie planétaire des EU et le retour de la rente monopolistique aux EU.
L’IRA (Inflation Reduction Act)Environ 390 milliards de dollars sont budgétés sur 10 ans pour la « politique industrielle verte » des États-Unis. Pour attirer les industries, européennes en particulier, sont accordées des subventions et des allégements fiscaux pour produire et acheter des équipements aux EU. A quoi s’ajoute un coût d’énergie 4 à 6 fois plus faible qu’en Europe.Les investissements sur le marché américain des énergies renouvelables devraient atteindre 105 milliards d’euros d’ici à 2031 (59 Mds en 2021) du fait de cette loiA quoi s’ajoutent des aides pour acheter « américain ». Des pays asiatiques, entre autres, le constatent déjà : de fortes subventions sont accordées pour l’achat de voitures construites exclusivement aux EU au détriment des voitures coréennes, japonaises etc. Une violation des règles de l’OMC dont se moque éperdument les EU.
« Protectionnisme » pour les USA mais pas pour les autres pays occidentauxCertains qualifient cette politique de protectionniste. Mais en quoi est-ce protectionniste de subventionner des usines à condition qu’elles soient construites aux EU ? Il s’agit tout simplement d’utiliser le statut du dollar que les EU peuvent imprimer à leur guise … jusqu’au jour où la demande de dollars reculera suffisamment dans les échanges internationaux. Ce n’est pas pour demain mais le processus est amorcé.
Réindustrialiser l’Europe et la France ? Ou se soumettre ? Est-ce possible sans s’opposer aux prétentions de l’impérialisme états-unien, sans s’opposer à ce qui s'apparente à un pillage ?La volonté politique des alliés-vassaux des EU ne semble guère aller dans ce sens alors que des dizaines de milliards d’euros d’investissements sont détournés d’Europe vers les EU et ce dans les filières d’avenir. Un handicap qui sera difficile à rattraper.D’ores et déjà la liste de grandes entreprises ayant annoncé leur relocalisation aux EU est impressionnante : « BASF, Stellantis, Iberdrola, Siemens Gamesa, Solvay, Volkswagen, BMW, Engie... Les plus grands industriels européens ouvrent ou agrandissent des usines aux Etats-Unis dans la mobilité électrique et les énergies renouvelables pour des dizaines de milliards d'euros. » On peut y ajouter Tesla qui gèle ses investissements à Berlin pour agrandir son implantation au Nevada, Linde au Texas… L’Allemagne est particulièrement touchée ayant le plus supporté les conséquences de sanctions visant clairement à rompre les avantages industriels procurés par un gaz abondant et bon marché. Ce à quoi les EU se sont constamment opposés accusant l’Allemagne de réaliser ses énormes excédents commerciaux au détriment de ses « alliés » états-uniens. Depuis le personnel politique allemand s’est rallié à Biden espérant en tirer quelques profits. Après avoir contribué - par les sanctions et la rupture du lien Allemagne-Russie – aux difficultés considérables de l’industrie allemande les EU offrent une porte de sortie aux multinationales : venez chez nous, vous serez bien reçus et vous toucherez des milliards en subventions et aides. L’odeur du dollar est forte. Les plus grands producteurs allemands sont prêts à supprimer des milliers d'emplois en Allemagne et investir aux États-Unis, car Berlin "ne sera pas en mesure" de leur fournir de l'énergie aux prix du gaz russe, écrit Bloomberg. "Nous ne sommes plus compétitifs en Allemagne, mais nos investissements pour la poursuite de la croissance seront dirigés vers des endroits plus compétitifs, comme les États-Unis", a déclaré Matthias Zahert, directeur de l'entreprise chimique Lanxess.L’Allemagne met en place un budget colossal pour freiner la fuite, limiter les dégâts. Ce qui irrite Macron qui voudrait que l’Allemagne partage ce budget avec le restant de l’Union européenne. Mission impossible.Emmanuel Macron, lors de sa rencontre avec Biden, plutôt que de remettre en cause la politique des Etats-Unis a insisté pour obtenir des aménagements pour la France. L’UE non plus n’a pas remise en cause ces lois. Biden a fait comprendre que de toutes façons rien ne changerait sur le fond. Le patron a parlé !La riposte de l’UE n’est pas à la mesure de l’offensive des Etats-Unis. A part une protestation sans suite contre le « protectionnisme » ou des appels à « Buy european », certaines aides sont mises en place - notamment pour les énergies vertes ou pour réduire les émissions de CO2 - mais qui sont, aux dires certes des fédérations d’employeurs, compliquées et pas du niveau d’aide accordé aux EU. Normal puisque la planche à billets fonctionne beaucoup mieux aux Etats-Unis. S’y ajoutent les écarts des prix de l’énergie en Europe et aux EU conséquence directe des sanctions qui ont largement profitées aux EU.La soumission de l’industrie européenne aux conditions des Etats-Unis est en bonne voie s’il n’y a pas d’opposition claire à la politique de Biden. Mais une telle soumission, un tel suicide industriel, peut-il être durable ? Comment alors se situeront les européens ? Touours plus vers la vassalisation ? Pas sûr. Les contradictions sont vives. Les peuples européens ont un rôle fondamental à jouer pour s’opposer à « America First » et à la désindustrialisation qui est lancée.Dernièrement une délégation d’hommes d’affaires allemands accompagnait le chancelier Scholz en Chine pour lui assurer la poursuite des échanges commerciaux entre les deux pays. Mais les déclarations sont mouvantes puisque le chancelier Scholz avec l’appui de son gouvernement est reparti sur le thème du découplage avec la Chine. Le problème est général et n’est pas limité aux grands pays européens. Les fédérations d’employeurs de pays européens ont tiré la sonnette d’alarme.
Maintenir l’hégémonie des Etats-UnisLe plan des EU pour maintenir leur hégémonie politique et économique sur la planète « oublie » un élément fondamental : le poids des peuples dans le monde et le développement des pays émergents et du Sud. Si Biden et ses compères s’imaginent dominer le monde ils devraient se souvenir que plus de 150 pays ont refusé de céder aux injonctions occidentales de sanctionner la Russie. La fracturation du marché mondial par le bloc occidental sous la direction des EU n’arrêtera pas l’évolution du monde. Tout au plus la retardera-t-il un peu.
Coopérer dans le développement ou fracturer le monde et semer la discorde pour tirer les marrons du feu ?Il y a une réponse que les gouvernements européens, profondément atlantistes, n’osent pas emprunter tant ils subissent la pression des Etats*Unis : la coopération avec les pays émergents et pays du Sud en général pour un droit au développement gagnant-gagnant. Il ne pourra y avoir de réindustrialisation en Europe si l’on ignore, ou pire si on soutient, l’exigence des EU du découplage d’avec la Chine. Peut-on ignorer que la classe moyenne chinoise représentera plus de 800 millions de personnes en 2030 et que la classe moyenne indienne en représentera près d’un milliard en 2050 ? Sans parler de l’Afrique, de l’Amérique Latine et d’Asie. Soit 80 à 85% de la population mondiale qui ne se laisseront pas voler leur droit au développement. Il serait temps qu’en France on se souvienne de cette immense population aux besoins insatisfaits considérables plutôt que de s’imaginer se réindustrialiser en circuit fermé, comme s’il s’agissait simplement de relocaliser les usines parties en Chine. Alors que les emplois de filiales françaises industrielles aux EU sont deux fois plus nombreux qu’en Chine mais les préjugés occidentalistes sont tenaces et anciens.Le temps où le bloc occidental pouvait mépriser et écraser les pays en développement est révolu. L’avenir est dans un projet commun pas dans la soumission à l’impérialisme hégémonique qui ne pense qu’à maintenir sa domination mondiale. Au prix de quelles catastrophes ?
États-Unis Valeurs Actuelles
Un général américain s’inquiète d’une résurgence de l’Etat islamique dans les prisons syriennes et irakiennes
Il tire la sonnette d’alarme. Samedi 11 mars, le général Kurilla, responsable militaire américain pour le Proche-Orient, s’est alarmé d’une résurgence de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, rapporte Sud-Ouest. En effet, le patron du Centcom (commandement militaire américain pour le Moyen-Orient) a détaillé dans un communiqué ses craintes quant à un retour de Daesh au Proche-Orient. Ce communiqué a été rédigé à la suite de la visite du général Kurilla de prisons irakiennes ou kurdes où sont détenus des milliers de djihadistes de l’Etat islamique.
« Entre ceux qui sont détenus en Syrie et en Irak, c’est une véritable armée de Daesh en détention. S’il est libéré, ce groupe constituerait une grande menace pour la région et au-delà », a-t-il ainsi déclaré.
Une « bombe à retardement »
Le général Kurilla a notamment visité les prisons et camps de détention de Ghwayran à Hassaké, au Kurdistan syrien, ainsi que ceux Roj et d’al-Hol, dans la même région. Les Forces démocratiques syriennes, un conglomérat de combattants sunnites, chrétiens, sous leadership kurde, se sont alarmées de l’état des détenus djihadistes emprisonnés dans les camps qu’ils gèrent, décrivant des prisonniers « impénitents, susceptibles de se radicaliser davantage […] et comme une bombe à retardement », selon le Centcom.
Aussi appellent-ils les pays d’où sont originaires ces djihadistes à reprendre leurs ressortissants. Malgré ces appels répétés de l’administration kurde, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-gouttes par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol.
France24 - World
North Korea announces missile launch as US-South Korea drills begin
Issued on: 13/03/2023 - 00:44
NEWS WIRES
Nuclear-armed North Korea test-fired two strategic cruise missiles from a submarine on Sunday, state news agency KCNA said on Monday just as US-South Korea military drills were due to begin.
"Strategic" is typically used to describe weapons that have a nuclear capability.
KCNA said the launch confirmed the reliability of the system and tested the underwater offensive operations of submarine units that form part of North Korea's nuclear deterrent.
South Korea's Joint Chiefs of Staff said the military was on high alert and the country's intelligence agency was working with its US counterpart to analyse the specifics of the launch.
On Monday, South Korean and American troops were scheduled to begin 11 days of joint drills, dubbed "Freedom Shield 23," which will be held on a scale not seen since 2017.
The drills will strengthen the allies' combined defensive posture, the two militaries have said, and will feature field exercises including amphibious landings.
North Korea has long bristled over drills they regard as a rehearsal for invasion. It has conducted a record number of missile tests and drills in the past year in what it says is an effort to boost its nuclear deterrent and make more weapons fully operational.
The submarine launches aimed to show North Korea's determination to control a situation in which, KCNA said, "the US imperialists and the south Korean puppet forces are getting evermore undisguised in their anti-DPRK military maneuvers."
DPRK stands for North Korea, officially the Democratic People's Republic of Korea.
KCNA said the strategic cruise missiles were fired from the "8.24 Yongung" submarine in the water off the east coast of Korea in the early hours of Sunday.
The missiles traveled some 1,500 kilometres (932 miles) before hitting a target in the sea, the KCNA report said.
North Korea has a large submarine fleet but the 8.24 Yongung (August 24th Hero) is its only known experimental ballistic missile submarine. Analysts say it plays a critical role in the development of missiles, submarine technology and operational procedures, as well as hands-on training of new submariners.
North Korea has said it is building an operational ballistic missile submarine.
While overseeing a short-range ballistic missile (SRBM) launching exercise on Thursday, North Korean leader Kim Jong Un ordered the military to intensify drills to deter and respond to a "real war" if necessary.
On Sunday state media reported that Kim led a ruling party meeting to discuss and decide on "important, practical measures" to boost the country's war deterrence in the midst of stepped-up actions by the United States and South Korea. The report did not provide specifics on the measures.
(Reuters)
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N. Korea accuses US of ramping up tensions with joint S. Korea air drills
North Korea's Kim opens farming summit amid reports of food shortages
North Korea fires four cruise missiles into the Sea of Japan
Известия (RUS)
В ГД назвали важным доказательством переписку России с ФРГ, Данией и Швецией по СП
Переписка РФ с Германией, Данией и Швецией по расследованию диверсии на «Северных потоках» является важным доказательным фактором. Об этом 14 марта заявил член комитета Госдумы по бюджету и налогам Евгений Федоров.
«Понятно, что когда-то произойдет выяснение материальных отношений. Там довольно серьезные инвестиции, большие деньги. Те, кто взорвал либо как-то способствовал этому взрыву, либо укрывал, им придется платить. Для выяснения такого рода отношений — на сегодняшнем уровне это политические отношения, а в будущем экономические и финансовые — эта переписка является важным доказательным фактором», — приводит слова депутата «Дума ТВ» для «Известий».
Взрывное дело: как повлияет на «Северный поток» расследование Херша
В Кремле рассказали, чего ждут после резонансной статьи американского публициста
Ранее в этот день первый заместитель постоянного представителя РФ при ООН Дмитрий Полянский сообщил, что Россия распространила в Совете Безопасности и Генеральной ассамблее ООН копию переписки с Германией, Данией и Швецией по расследованию диверсии на «Северных потоках». Полянский указал на то, что документы позволят коллегам в ООН убедиться, что утверждения об информировании России этими странами о ходе их расследований не соответствуют действительности.
Накануне секретарь Совета безопасности РФ Николай Патрушев отмечал, что Москва настаивает на объективном расследовании диверсии на «Северных потоках» с участием России и других заинтересованных стран. Он напомнил, что Москву так и не подключили к расследованию.
Совместная следственная группа из представителей Германии, Дании и Швеции приступила к расследованию деталей инцидентов на газопроводах «Северный поток» и «Северный поток – 2» еще осенью прошлого года. Каких-то определенных выводов о произошедшем от них не поступало.
Вместе с этим 8 февраля 2023 года американский журналист Сеймур Херш опубликовал свое расследование диверсий на российских газопроводах. В нем говорилось о том, что дайверы из США заложили бомбы во время учений Baltops в Балтийском море еще в июне прошлого года, а активировали взрывчатку норвежцы. Мотивы Вашингтона, со слов журналиста, заключались в том, чтобы вынудить Германию оказать Украине военную и финансовую поддержку.
Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. После этого на месте аварии были найдены следы взрывчатки.
New York Times - World
Earthquake in Turkey and Syria
Turkey Dispatch
‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks
More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.
People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...
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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac
Photographs by Sergey Ponomarev
Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.
The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.
On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.
“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.
“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.
The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.
The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.
The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.
In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.
Deadly Quake in Turkey and Syria
A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.
Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.
“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”
Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.
“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.
On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.
At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.
“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.
Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.
“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.
“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.
The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.
On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.
“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”
He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.
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BBC
I can't say anything at the moment, I'm sorry - Gary Lineker
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Gary Lineker has told reporters he cannot say anything "at the moment" about the ongoing row over a tweet he sent about government migrant policy.
He was speaking to press outside his house after several sports staff walked out in solidarity with him.
Multiple BBC sport programmes were changed or cancelled over the weekend after Lineker was told to step back from Match of the Day until an agreement on his social media use was reached.
BBC live football coverage hit by staff boycott
Valeurs Actuelles
Corée du Nord : Kim Jong-un adopte des mesures de dissuasion de guerre « plus offensives »
C’est un conflit qui monte. La Corée du Nord a indiqué sa décision d’adopter des « mesures de dissuasion de guerre » plus importantes, rapporte BFM TV, ce dimanche 12 mars. Une annonce qui intervient un jour avant que la Corée du Sud et les États-Unis n’entament le « Freedom Shield », leurs plus grands exercices militaires conjoints en cinq ans. Ce projet vise à répondre à « l’évolution de l’environnement de sécurité » due à l’agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont expliqué les deux pays.
« Des mesures pratiques importantes ont été discutées et adoptées pour un usage plus efficace, plus puissant et plus offensif de la dissuasion de guerre », a déclaré l’agence officielle KCNA, citée par la chaîne d’information en continu. Une décision prise lors d’une réunion de la Commission militaire centrale du Parti des travailleurs au pouvoir, présidée par le dirigeant Kim Jong-un, a précisé l’agence.
Des « provocations de guerre »
À chaque fois, Kim Jong-un ne cache pas sa colère quant à ces essais conjoints réalisés entre Séoul et Washington. Selon le rapport qui précède les nouvelles mesures prises par Pyongyang, celles-ci font face à un contexte où « les provocations de guerre des États-Unis et de la Corée du Sud atteignent la ligne rouge ».
Le leader nord-coréen, qui a supervisé un nouvel exercice militaire, a ainsi ordonné à ses soldats de se préparer à « deux missions stratégiques ». La première consistant à « dissuader la guerre » et, la seconde, à « prendre l’initiative de la guerre ». Selon un certain nombre d’analystes, la Corée du Nord utilisera en outre ces entraînements comme un prétexte pour enchaîner des tests de missiles.
France24 - World
Nicaragua considers suspending ties with Vatican following Pope’s ‘dictatorship’ comment
Issued on: 13/03/2023 - 07:54
NEWS WIRES
Nicaragua on Sunday said it was considering suspending diplomatic ties with the Vatican, after Pope Francis days earlier called the Central American country's government a "crude dictatorship."
"Between the Republic of Nicaragua and the Vatican, we propose a suspension of diplomatic relations," a statement from the Ministry of Foreign Affairs said, "given the information that has been divulged by sources apparently close to the Catholic Church."
The ministry statement did not directly reference Francis' comments in the Friday interview with Argentine news outlet Infobae, during which the pontiff also called Nicaraguan President Daniel Ortega "unbalanced."
The interview came days after the government last week shuttered two universities with ties to the Roman Catholic Church.
The schools, which have campuses in several cities, had their legal status cancelled for alleged contraventions of the law, according to the government.
The institutions were ordered to hand over all information on students, professors, study plans and other details to the country's National Council of Universities (CNU), according to an official government register.
The universities' thousands of students will be integrated into other CNU-approved institutions and all university property will be transferred to the state.
That was the latest move in ongoing friction between the Church and Ortega's government, which include the sentencing of Bishop Rolando Alvarez -- an outspoken critic of what he called restrictions on religious freedom under Ortega -- to 26 years in prison.
He refused to be deported to the United States with more than 200 other political opponents last month.
The pontiff referenced but did not mention Alvarez by name in the Infobae interview, during which he also compared the situation in Nicaragua to the rise of communism in the 1917 Russian Revolution and to Nazi Germany in the 1930s.
Since anti-government protests were violently put down in 2018, leaving more than 350 dead, hundreds imprisoned and more than 100,000 in exile, rights groups, the United Nations and Western governments have accused Ortega's government of illegally attempting to crush any and all opposition.
(AFP)
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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'Humanité
Comment stopper la colonisation israélienne ? (2/2)
Le débatTel-Aviv vient d’autoriser de nouvelles colonies. Seul un coup d’arrêt à ce processus d’annexion de la Cisjordanie peut relancer le processus de paix. Avec Taoufiq Tahani Président d’honneur de l’Association France Palestine Solidarité et Dominique Vidal Journaliste et historien
Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)La colonisation est l’obstacle majeur à la paix. Il faut mettre fin à l’impunité d’Israël et interdire les transactions avec les colonies.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé, par une simple déclaration, « sa profonde préoccupation et sa consternation » face à l’annonce par Israël, le 12 février, de la construction de 10 000 unités de logements dans les colonies en Cisjordanie, toutes illégales selon le droit international, et de la « légalisation » des avant-postes, colonies jusqu’ici considérées par le gouvernement israélien comme illégales. Cette déclaration ne condamne pas la colonisation et « rappelle l’obligation de l’Autorité palestinienne de renoncer à la terreur », passant sous silence les crimes de l’armée et des colons. Joe Biden ne voulait pas de résolution du Conseil et il a fait pression pour que celle qui condamne la colonisation et qui devait être soumise au vote soit retirée. Il a obtenu gain de cause : la déclaration est plus symbolique que le vote.
« Il faut mettre fin à l’impunité d’Israël et écouter les organisations de défense des droits humains qui concluent que les politiques d’Israël à l’égard des Palestiniens constituent un crime d’apartheid. »
Pourtant, le secrétaire d’État américain, ainsi que les ministres allemand, français, italien et britannique des Affaires étrangères avaient, dans un communiqué commun, exprimé leur ferme opposition à l’annonce israélienne, assimilée à une action unilatérale ne faisant qu’ « accroître les tensions entre Israéliens et Palestiniens ». Ces ministres savent tous que la colonisation est un crime de guerre. Michael Lynk, ancien rapporteur spécial sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, l’avait établi. Pour Francesca Albanese, qui l’a remplacé, il s’agit d’un crime de guerre au sens du statut de Rome régissant la Cour pénale internationale. Mais Biden, au nom du droit face à l’agression russe, ne pouvait se permettre de mettre son veto le même jour au Conseil de sécurité à une résolution contre la violation de ce même droit par Israël. Les autres signataires du communiqué sont experts dans la politique du deux poids deux mesures. Aucun n’a soutenu, fin décembre, la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui demandait à la Cour internationale de justice de donner un avis juridique sur l’occupation prolongée de la Palestine. La France s’est abstenue et les autres ont voté contre.
Pour stopper la colonisation, obstacle majeur à la paix, il faut mettre fin à l’impunité d’Israël et écouter l’expertise des organisations de défense des droits humains et d’universitaires qui concluent que les politiques et pratiques discriminatoires généralisées employées par Israël à l’égard des Palestiniens constituent un crime d’apartheid au regard du droit international. Il faut interdire toute transaction commerciale avec les colonies et imposer des sanctions à Israël tant qu’il ne respecte pas le droit international. Il faut reconnaître l’État de Palestine pour bien signifier que tout ce que fait Israël au-delà de la ligne verte d’avant 1967 est un crime d’agression. Il faut apporter un ferme soutien à la Cour pénale internationale, qui a décidé en mars 2021 l’ouverture d’une enquête pour les crimes commis, depuis juin 2014, dans les territoires palestiniens occupés. Israël doit être traité comme les autres pays. Il ne peut être au-dessus de la loi et du droit.
Le nouveau gouvernement veut annexer la Cisjordanie. La mobilisation en cours de la population israélienne peut contribuer à le stopper.
Depuis le 1 er janvier 2023, 83 Palestiniens ont été assassinés par l’armée israélienne. Et 13 Israéliens ont perdu la vie dans des attentats. Dernièrement, la mort de deux Israéliens a servi de prétexte aux colons pour perpétrer dans la ville d’Huwara un véritable pogrom – terme que même la presse de Tel-Aviv utilise.
Rarement la situation a donc été aussi grave en Palestine. Et pour cause : Benyamin Netanyahou a associé à son nouveau gouvernement, à des postes clés, des suprémacistes, racistes et homophobes. Ces « néonazis », comme les qualifie l’historien spécialiste du fascisme Daniel Blatman, menacent à la fois d’annexer le reste de la Cisjordanie, d’en finir avec ce qui reste de la démocratie israélienne et de déclencher une guerre contre l’Iran.
Il faut les arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Comment ? Beaucoup dépend de la résistance du peuple palestinien et notamment de sa jeunesse, qui n’hésite plus à recourir aux armes pour se défendre. Pèsera également l’émotion des opinions arabes, très majoritairement attachées à la cause palestinienne et hostiles aux accords d’Abraham. Plus largement, c’est toute la communauté internationale qui doit se remobiliser, afin que les États traduisent en actes le soutien aux droits du peuple palestinien qu’ils manifestent en paroles à l’ONU. Il faut notamment que Paris, malheureusement première capitale à accueillir Benyamin Netanyahou depuis sa réélection, invite l’Union européenne à suspendre son accord d’association avec Israël afin de doucher ses ardeurs bellicistes.
« Toute la communauté internationale doit se remobiliser, afin que les États traduisent en actes le soutien aux droits du peuple palestinien qu’ils manifestent en paroles à l’ONU. »
Comptera aussi l’expression de l’opinion israélienne. Et c’est le cas avec, depuis janvier, des défilés ininterrompus de grande ampleur – jusqu’à 300 000 participants en une journée, soit l’équivalent de 2 millions en France. Certes, la place qu’y occupe la question palestinienne n’est pas centrale, mais pas marginale pour autant : les dizaines d’associations réunies dans le « bloc anti-occupation » rallient un nombre croissant de manifestants, qui arborent même des drapeaux palestiniens pourtant interdits. Les rassemblements organisés par les communistes après Huwara contribuent à cette prise de conscience.
Ne sous-estimons pas pour autant le combat contre la marginalisation de la Cour suprême, même si elle a trop souvent légitimé l’occupation. Dans un pays dépourvu de Constitution, c’est le dernier garde-fou de la démocratie, jouant, en termes français, un triple rôle de Conseil constitutionnel, de Conseil d’État et de Cour de cassation. Sa survie conditionne donc largement l’avenir des Israéliens. Et des Palestiniens.
Car ces derniers seraient – qui peut en douter ? – les premières victimes d’une fascisation radicale du régime. Voilà pourquoi les démocrates, les progressistes et les pacifistes israéliens méritent aussi notre solidarité. L’avenir dépend aussi d’eux.
Colonies israéliennesPalestineIsraël-Palestine Известия (RUS)
В Кремле оценили позицию Сербии по отношению к России
Россия высоко ценит позицию Сербии, которая отказалась присоединиться к антироссийским санкциям в условиях беспрецедентного давления. Об этом 14 марта заявил официальный представитель Кремля Дмитрий Песков.
Так он прокомментировал заявление министра экономики Сербии о необходимости введения санкций против России. Представитель Кремля подчеркнул, что в настоящий момент на многие страны мира, особенно на Сербию, оказывается грубое давление. При этом Москва рассчитывает, что самые острые вопросы с Белградом будут решаться в рамках партнерского диалога.
«Мы высоко ценим ту позицию, которую до сих пор занимала Сербия. Понимаем, что условия меняются. Рассчитываем, что самые острые вопросы мы будем решать в рамках нашего партнерского и доверительного диалога с сербскими друзьями», — пояснил он.
Тянут — не потянут: Сербия не планирует вводить санкции против России
Присоединение к рестрикциям ЕС может негативно отразиться на экономике балканской страны
Ранее, 13 марта, министр экономики Сербии Раде Баста заявил, что стране необходимо присоединиться к санкционной политике против России. Свою позицию он аргументировал тем, что правительство платит высокую цену за то, что не ввело антироссийские рестрикции.
Официальный представитель МИД РФ Мария Захарова в свою очередь отметила, что Белград не сможет прекратить давление со стороны Вашингтона, если введет рестрикции в отношении Москвы. Напротив, она предрекла усиление давления США на Сербию.
До этого, 9 марта, президент Сербии Александр Вучич заявил о намерении поддерживать корректные отношения с Россией после встречи с послом РФ Александром Боцан-Харченко.
Западные страны усилили санкционное давление на РФ на фоне проведения спецоперации по защите Донбасса. Решение о ее начале было принято после обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.
Valeurs Actuelles
La Corée du Nord ordonne d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une “guerre réelle”
Une escalade des tensions avec Pyongyang est de plus en plus redoutée. Kim Jong-un a exhorté son armée à intensifier ses exercices militaires, relaie Le Figaro ce vendredi 10 mars. Le pays doit « intensifier régulièrement les divers exercices de simulation de guerre réelle, de manière diversifiée et dans des situations différentes », a fait savoir le dirigeant nord-coréen lors d’un exercice de tirs de missiles en présence de sa fille – considérée comme l’héritière de son pouvoir.
Des salves de missiles
Kim Jong-un a ainsi demandé « deux missions stratégiques » à ses troupes : « Premièrement, dissuader la guerre et, deuxièmement, prendre l’initiative de la guerre. » Des images diffusées par la presse coréenne ont dévoilé le lancement simultané de six missiles par l’unité Hwasong. Cette unité nord-coréenne aurait également tiré plusieurs missiles dans les eaux de la mer de Corée occidentale.
Des relations tendues
Jeudi, l’armée de la Corée du Sud avait indiqué que le lancement d’un missile balistique de courte portée avait été identifié. L’engin aurait été tiré depuis Nampo, une ville située au sud de Pyongyang. Dès lundi, les États-Unis et la Corée du Sud vont mener de vastes manœuvres militaires conjointes. À l’approche de cet événement, Pyongyang avait accusé dans la semaine Washington d’aggraver « intentionnellement » les tensions. La sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, avait même menacé les États-Unis d’une « déclaration de guerre », si le pays interceptait l’un des essais de missiles nord-coréens.
France24 - World
Italy says 30 migrants missing after boat capsizes off Libya's coast
Issued on: 12/03/2023 - 21:39
NEWS WIRES
About 30 migrants were missing and presumed drowned after the overcrowded boat they were on capsized during a rescue attempt by a cargo ship off Libya's coast, Italy's coastguard said.
Seventeen migrants were saved and a search was underway for the missing after the early-morning attempted rescue in a search-and-rescue zone under the jurisdiction of Libya, the coastguard said.
"During the rescue operations... the boat capsized during the transfer of the migrants: 17 people were rescued and recovered by the (cargo) vessel while approximately 30 migrants were missing," said the coastguard.
The latest disaster in the Mediterranean comes exactly two weeks after a shipwreck off Italy's southern coast of Calabria that killed at least 76 people, with bodies continuing to wash ashore nearly daily.
That shipwreck has put Italy's far-right government on the defensive as it tries to fend off sharp criticism that it failed to intervene in time to save the migrants.
Alarm Phone, a charity that monitors migrant boats, said it had been contacted by the boat in distress some 100 miles (160 kilometres) northwest of Benghazi and alerted Italian authorities early Saturday morning.
The boat was also spotted by a surveillance plane of German NGO SeaWatch, which reported it was "dangerously overcrowded and in frightening waves."
In a statement, Italy's coastguard said Alarm Phone had notified Rome's rescue coordination centre, as well as Maltese and Libyan authorities about the boat.
A merchant vessel that had headed towards the boat after the alert by SeaWatch reported difficulty in rescuing the boat due to bad weather, the coastguard said.
Search and rescue operation
Authorities in Libya -- which the coastguard said was responsible for search and rescue efforts in that zone -- reported "a lack of availability of naval assets" and requested the support of Rome, which dispatched three additional nearby merchant ships to the area, according to the statement.
A rescue operation began early Sunday morning after the ship "Froland" reached the site, but the boat capsized during the operation, the coastguard said.
Two migrants pulled safely onboard needed urgent medical care and the ship headed to Malta to disembark them.
Merchant ships were still in the area searching for the missing, along with two Frontex planes, it said.
"The rescue operation took place outside the Italian SAR (search-and-rescue) area of responsibility, recording the inactivity of the other National Maritime Coordination and Rescue Centres involved in the area," the coastguard said.
SeaWatch tweeted on Saturday that bad weather was making a rescue difficult and that "Tripoli claims it is unable to send a patrol boat."
Earlier Sunday, Alarm Phone tweeted that it had lost contact with the boat and implored authorities not to allow the Libyan coastguard "to force the people back to Libya where they had tried to escape from".
(AFP)
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More than 1,300 migrants brought ashore in Italy as locals march for shipwreck victims
At least 60 migrants, including 12 children, die after shipwreck near southern Italy
Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals
Известия (RUS)
Экс-советник Пентагона предсказал уничтожение национальной мощи США из-за Украины
У США остается все меньше возможностей поддерживать умирающий киевский режим, заявил бывший советник Пентагона, полковник Дуглас Макгрегор в статье для The American Conservative от 14 марта.
По его мнению, участие Вашингтона в конфликте с Россией на территории Украины только расшатывает как политическую, так и экономическую обстановку в самих Штатах.
«Осознание того, что американские и европейские военно-промышленные мощности не могут удовлетворить потребности Украины в боеприпасах и оборудовании, — зловещий сигнал, который следует послать во время опосредованного конфликта, в котором, как настаивает Вашингтон, побеждает его украинский суррогат», — указал Макгрегор.
Он подчеркнул, что РФ подготовлена к ведению спецоперации по защите Донбасса лучше, чем западный блок союзников президента Украины Владимира Зеленского, заручившись при этом не только эффективной экономической системой, но и политическим влиянием Глобального Юга.
«Тот факт, что экономические санкции Запада нанесли ущерб экономике США и Европы, превратив российский рубль в одну из самых сильных валют международной системы, едва ли укрепил глобальные позиции Вашингтона», — считает экс-полковник.
Он также выразил уверенность в том, что в нынешней администрации президента США Джо Байдена оказалось слишком много представителей администрации бывшего лидера страны Джорджа Буша-младшего, требующих от руководства Белого дома более бездумных действий на Украине, вызывая тем самым кризис доверия граждан к собственным властям.
Добрым словом и пистолетом: оружейное лобби США выбило у конгресса новые привилегии
Американский ВПК получает сверхприбыли на Украине и преференции в Белом доме
До этого, 8 марта, Макгрегор призвал Байдена пойти на мирное соглашение с РФ, пока российская армия не заняла Киев и не дошла до границ Польши. По его словам, США недооценили Россию, а армия, которую Штаты вооружили на Украине, уничтожена и теряет тысячи людей в день.
Вместе с тем в январе президент России Владимир Путин заявил о том, что победа России в конфликте на Украине неизбежна. Он отметил, что это возможно благодаря единству, сплоченности российского народа, а также работе оборонно-промышленного комплекса.
Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года. Ситуация в регионе обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны ВСУ.
Valeurs Actuelles
TikTok : des élèves créent un “deepfake” mettant en scène le directeur d’un établissement scolaire proférant des propos racistes
Ce canular ne passe pas. Trois lycéens américains du Carmel High School au nord de New York ont créé un « deepfake » qu’ils ont ensuite publié sur TikTok, relaie BFMTV jeudi 9 mars. Dans ces fausses vidéos, les jeunes ont mis en scène le proviseur du collège voisin George Fischer en train de proférer des injures et menaces racistes. L’homme semble dans ces séquences qualifier des étudiants noirs de « singes » et leur affirmer qu’ils seraient renvoyés en Afrique, relaie BFMTV. L’interlocuteur se serait ensuite montré plus virulent en déclarant : « J’espère que ces nég*** se feront tirer dessus parce qu’ils n’apprennent tout simplement pas. » Puis de menacer de passer lui-même à l’action en venant au lycée « avec (sa) mitrailleuse ».
Colère des parents d’élèves
Mais ces vidéos étaient bel et bien des « deepfakes » réalisées par les trois lycéens. Ces jeunes se sont servis de l’intelligence artificielle pour falsifier les propos du directeur. Cette technologie permet aussi de modifier le visage d’une personne de façon très réaliste. Si les vidéos ont été retirées, la polémique ne devrait pas s’éteindre de si tôt. Les parents d’élèves ont dénoncé l’inaction de la direction scolaire, qui se serait contentée de dénoncer un « racisme flagrant », sans mettre en place de mesures de sécurité adaptées au collège.
Des dépôts de plaintes envisagés
Dès le 12 février, les vidéos ont été signalées à la direction. Puis le 15 février, le district central de Carmel, gérant à la fois le lycée et le collège, a condamné, dans un communiqué relayé par BFMTV, des « vidéos inappropriées créées à l’aide de l’intelligence artificielle et se faisant passer pour des membres de l’administration du district ». Avant de prévenir que les auteurs des faits seront « traités conformément au code de conduite du district ». Cela n’empêche pas certains parents de vouloir porter plainte contre les autorités scolaires. Leur avocat a même évoqué une « menace terroriste à l’école ».
France24 - World
'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth
Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37
Sam BALL
The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.
L'Humanité
L'enseignement supérieur et la recherche contre la réforme des retraites
TribuneNous publions cet appel signé par 851 enseignants et chercheurs des différentes disciplines des universités françaises.
CollectifDes amphis délabrés et trop étroits pour accueillir les nombreux étudiants, un manque cruel d’enseignants et de personnels BIATSS dans les facultés, un recours massif à des vacataires sous-payés pour répondre à l’urgence et un décrochage de la recherche publique française qui manque de moyens… l’état de l’enseignement supérieur est insoutenable.
Pourtant, voilà que le projet de loi sur la retraite vient ici aggraver la situation en allongeant, comme pour tous les autres travailleurs, l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, qui pourra aller jusqu'à 70 ans. Les collègues sont déjà surmenés par la quête aux moyens pour faire de la recherche et la multiplication des tâches annexes, que le management néo-libéral accroit. Les étudiants n'ont pas intérêt à avoir affaire à des enseignants qui fatiguent. L'allongement de l'âge légal de départ à la retraite ne va donc faire que renforcer les difficultés pour l’ensemble des personnels de l'université déjà en souffrance du fait de conditions de travail dégradées. Pour les chercheurs, aux carrières souvent incomplètes, avec un premier poste de titulaire obtenu en moyenne autour de 35 ans et avec des années parfois passées à l'étranger, l'accélération de la loi Touraine (augmentation du nombre de semestres cotisés requis) conduira à une baisse des pensions.
Les jeunes chercheurs et doctorants sont également les plus touchés par cette réforme : ayant subi l’accumulation de périodes de chômages, de vacations, de mi-temps, de bourses de recherches et autres contrats courts et précaires renforcés depuis la loi LRU de 2007, ils ne peuvent espérer qu'une restriction des débouchés si les anciens sont dissuadés de partir par le faible niveau des pensions, alors que le niveau de recrutement dans l’ESR est au plus bas. Et leurs propres pensions futures risquent d'être bien basses avec cette réforme. L'ensemble des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche est donc, lui aussi, concerné au premier chef par le mouvement actuel.
Comme l’exige l’intersyndicale depuis plusieurs semaines, le gouvernement et le président de la République ne peuvent plus rester sourds. Ils doivent dès maintenant retirer leur projet de réforme antisociale qui est rejeté par l’immense majorité des travailleurs. Ancrés dans ce mouvement social d’une ampleur immense, des UFR, des établissements, des sections CNU, des associations et collectifs de précaires, des assemblées générales étudiantes ont déjà tiré la sonnette d'alarme. Le monde universitaire dans son ensemble refuse cette réforme et sa logique. Il demande urgemment, et depuis des années, des moyens supplémentaires en repensant collectivement ce que doivent être l'enseignement supérieur et la recherche alors que les chiffres des dividendes versés aux actionnaires contrastent avec l'état d'un service public exsangue.
Une autre réforme ambitieuse est possible avec un droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous, avec une pension à taux plein garantie pour une carrière complète, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non travail notamment pour des années de thèse et de formation. Mais défendre ce projet de société demande une grande ambition pour un service public de création de connaissances et de formation intellectuelle de la jeunesse, de repenser le sens du travail, et de donner du pouvoir aux salariés. Un tout autre projet de société pour lequel nous appelons à peser de toute notre poids : les jours qui viennent sont décisifs.
Signataires :
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Stéphane Bonnéry, Université Paris 8
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Marine Roussillon, Université d'Artois
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Nicolas Tardits, Université Paris Nanterre
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Marine Miquel, Université de Tours
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Sylviane Lejeune, Cneser et Cese
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Erwan Lehoux, Université Paris 8
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Julien Houles, CNRS Marseille
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Corinne Luxembourg, Université Sorbonne Paris Nord
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Florent Schepens, Université de Franche-Comté
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Jean-Christophe Cervantes, Université Clermont Auvergne
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François Périnet, Université Paris Saclay
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Sabrina Royer, Université d’Avignon
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Elsa Koerner, Université Rennes 2
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David Noël, Université de Lille
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Franck Gaudichaud, Université Toulouse Jean Jaurès
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Carole Hoffmann, Université de Toulouse
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Xavier Lambert, Université de Toulouse
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Hugo Dumoulin, Université Paris Nanterre
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Pascal Guillot UVSQ
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Cécile Baron, CNRS Marseille
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Rebecca Guez, Université Paris Nanterre
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Alexandre Fernandez, Université Bordeaux-Montaigne
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Jonas Didisse, Université de Rouen Normandie
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Nicolas FEREY, université Paris Saclay
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Pierre Salvadori, Sorbonne Université
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Lukas Tsiptsios, Université de Rouen-Normandie
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Sylvie Bouffartigue, UVSQ Paris Saclay
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Colin Marais, Université Picardie-Jules Verne d'Amiens
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Baptiste Giron, Université Clermont-Auvergne
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Geoffrey Bodenhausen, École Normale Supérieure, Paris
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Sandrine Garcia, Université de Bourgogne
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Tristan Poullaouec, Université de Nantes
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Thomas Carle, Université Toulouse 3
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Claudette Lafaye, Université Paris 8
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Daniel Thin, Université Lyon 2
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Claire Piluso, Université de Haute Alsace
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Severine Chauvel université Paris Est Créteil
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Sylvia Faure, Université Lyon2
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Eric Roditi, Université Paris Cité
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Benjamin Moignard, Université Cergy-Paris
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Yasmine Siblot, Université Paris 8
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Wenceslas Lizé, Université de Poitiers
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Artemisa Flores Espinola, Université Paris Est Créteil
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Stanislas Morel, Université de Sorbonne-Paris-Nord
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Jérôme Deauvieau, École normale supérieure
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Pierre Clément, Université de Rouen
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Stéphanie Tralongo, Université Lyon 2
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Sami Amaerih, Université Paris-Cité
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Marianne Blanchard, université Toulouse 2
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François da Rocha Carneiro, Université d'Artois
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Benjamin Derbez, Université Paris 8
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Charles Frédéric, Université d'Amiens
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Sophie Béroud, Université Lyon 2
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David Gaborieau, Université Paris Cité
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Sylvie Cèbe, Université Clermont-Auvergne
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Dominique Belougne, Université de Bordeaux
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Emmanuel de Lescure, Université Paris Cité
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Philippe Coulangeon, CNRS/Sciences Po
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Davy Castel, Université Picardie Jules Verne d'Amiens
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Thierry Pagnier, Université Paris Est Créteil
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Maeva Durand, Université Paris Dauphine
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Igor Martinache, Université Paris Nanterre
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Emma Gobin, Université Paris 8
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Alain Pagano, Université d'Angers
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Nicolas Lambert, CNRS
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Marianne Woollven, Université Clermont-Auvergne
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Evariste Sanchez-Palencia, Académie des Sciences
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Cyril Triolaire, Université Clermont Auvergne
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Catherine Comet, Université Paris 8
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Pascal Nicolas-Le Strat, Université Paris 8
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Élie Guéraut, Université Clermont Auvergne
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Antoine Da Lage, Université Paris 8
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Ségolène Darly, Université Paris 8
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Joël Laillier, Université d'Orléans
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Cyril Castanet, Université Paris 8
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Cécile Barth-Rabot, Université Paris Nanterre
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Laure Flandrin, École Centrale de Lyon
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Peppino Terpolilli, Total retraité
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Wilson Tarbox, Université de Rouen-Normandie
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Nathalie Lemarchand, Université Paris 8
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Roland Pfefferkorn, Université de Strasbourg
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Florian Raymond, Université Paris 8
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Julien Netter, Université Paris Est Créteil
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Jean-François Valette, Université Paris 8
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Christophe Joigneaux, Université Paris Est Créteil
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Caroline Bertron, Université Paris 8
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Ivan Lavallée, professeur émérite, Paris 8
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Viviane Ravet, Université Clermont Auvergne
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Camille Gerzaguet, Université Paul-Valéry Montpellier 3
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Bernard Lahire, ENS de Lyon/CNRS
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Henri Eckert, Université de Poitiers
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Chantal Zaouche Gaudron, Université de Toulouse 2
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Jacques Audran, INSA Strasbourg
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Stéphan Mierzejewski, Université de Lille
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Ghislain Leroy, Rennes 2, CREAD
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Jérôme Camus, Université de Tours
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Denis Merklen, Université Sorbonne Nouvelle
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Raphaëlle Doyon, Université Paris 8
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Cédric Quertier, CNRS
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Aline Estèves, Université Paul-Valéry Montpellier 3
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Fabienne Montmasson-Michel, Université de Poitiers
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Frédérique Sitri, Université Paris Est Créteil
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Anne Halté, Université de Lorraine
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Sébastien Urbanski, Nantes Université
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Manuel Schotté, Université de Lille
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Gérard Mauger, CNRS
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Magdalena Kohout -Diaz, Université de Bordeaux
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Annie Collovald, Université Paris Nanterre
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Marie David, Nantes université
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Sandrine Michel, Université de Montpellier
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Anne Roger, Université Lyon 1
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Sabrina Bresson, ENSA Paris Val de Seine
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Julien Despois, INSPE Normandie Rouen Le Havre, Université Rouen Normandie
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Jeanne Demoulin, Université Paris Nanterre
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Hugo Dupont, Université de Poitiers
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Jérôme Boissonade, Université Paris 8, Université du Littoral
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Marie-Hélène Bacqué, Université Paris Nanterre
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Fabienne Maillard, Université Paris 8
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Fabien Granjon, Université Paris 8
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Ludivine Balland, Nantes Université
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Mathieu Soula, Université Paris Nanterre
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Hervé Christofol, Université d'Angers
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Stéphane Tassel, Université Marne-la-Vallée
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Nima Zahir, Université Paris 8
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Estelle Gourvennec, Université Paris 8
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Christine Mennesson, Sciences Po Toulouse
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Sylvain Doussot, Nantes Université
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Patricia Principalli, Université de Montpellier
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Luc Maisonneuve, Université de Bretagne Occidentale
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Muriel Coret, INSPE Université de Poitiers
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Etienne Douat, Université de Poitiers
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Alexandre Zimmer, Université de Bourgogne
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Jean-Numa Ducange, Université de Rouen
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Yann LHOSTE, Université des Antilles
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Bernard Sarrazy, Université de Bordeaux
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Angela Barthes, Université d'Aix-Marseille
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Mej Hilbold, Université Paris 8
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Muriel Darmon, CNRS
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Chantal Amade-Escot, Université de Toulouse Jean Jaurès
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Benjamin Riviale, Université Paris Nanterre
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Martine Court, Université Clermont Auvergne
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Pierre Mercklé, Université Grenoble Alpes
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Sophie Orange, Nantes Université
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Maíra Mamede, Université Paris-Est Créteil
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Fanny Salane, Université Paris Nanterre
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Anne Joulain, Université de Poitiers
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Yannick Henrio, Université de Paris 8, CRH LAVUE
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Renaud d'Enfert, Université de Picardie Jules Verne
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Yankel Fijalkow, ENSA Paris Val de Seine
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Brigitte Louichon, Université de Montpellier
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Edwige Chirouter, Université de Nantes
-
Sebastien PESCE, Université d'Orléans
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Frédérique Giraud, Université Paris Cité
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Nathalie Denizot, Sorbonne Université
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Xavier Riondet, Université Rennes 2
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Laurent Lescouarch, Université de Caen
-
Jérémy Sinigaglia, Université de Strasbourg
-
Emmanuelle Canut, Université de Lille
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Ugo Palheta, Université de Lille
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Hervé Bismuth, Université de Bourgogne
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Florian Vaurs, Université Paris 8
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Bruno Robbes, CY Cergy Paris Université
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Catherine Tardivel, INRAE
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Claire Desmitt, Université Paris 8
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Cyril Courrier, Aix-Marseille Université
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Gladys Chicharro, Université Paris 8
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Franck Duchesne, Université Paris Nanterre
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Brigitte Félix, Université Paris 8
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Michel Kokoreff, Université Paris 8
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Pierre Kahn, Université de Caen
-
Cécile Canut, Université Paris Cité
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Louis Autin, Sorbonne-Université
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Bérengère Kolly, Université Paris Est Créteil
-
Samuel Johsua, Université Aix Marseille
-
Gilles Tabourdeau, Université de Poitiers
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Véronique Kannengiesser Université de Picardie Jules Verne
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Lorenzo Barrault-Stella, CNRS, Université Paris 8
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Luc Pellissier, Université Paris Est Créteil
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Christophe Benzitoun, Université de Lorraine
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Patricia Legris, Université Rennes-2
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François Bonnarel, CNRS, Strasbourg
-
Florence Bouillon, Université Paris 8
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Hélène Le Levier, Université de Strasbourg
-
Marie Leroy-Collombel, Université Paris Cité
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Laurence De Cock, université Paris-cité
-
Mathilde Larrère, Université Gustave Eiffel
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Pierre Moinard, Université de Poitiers
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Julie Pelhate, INSEI
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Gaële Henri-Panabière, Université Paris Cité
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Laetitia Perret, Université de Poitiers
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Emmanuel Bellanger, CNRS, Centre d'histoire sociale
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Catherine Mills, Paris 1
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Fanny Madeline, Université Paris 1
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Philippe BRUNET, Université Gustave Eiffel
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Marie Scarpa, Université de Lorraine
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Hélène Machinal, Université Rennes 2
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Véronique Boiron, Université de Bordeaux
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Valérie Vignaux, Université de Caen
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Jean-Michel Dufays, HE2B
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Claire Somaglino, Lettres Sorbonne Université
-
Marie Chenet, Université Paris 1
-
Julie Pagis, CNRS, Campus Condorcet
-
Cathy Frier, UGA, Lidilem
-
Geneviève Cortes, université Montpellier 3
-
Alexandre Mege-Revil, Centrale Lille Institut
-
Chloé Ragazzoli, Sorbonne Université
-
Valérie Brunetière, Université Paris Cité (ex-Paris Descartes)
-
Paul Lehner, Université de Lille
-
Natacha Perez, Université Paris 8
-
Olivier Quéré, Université de Haute Alsace
-
Guillaume Mazeau, Université Paris 1
-
Roland Goigoux, Université Clermont-Auvergne
-
Chantal Jaquet, Université Paris 1 Panthéon -Sorbonne
-
Laurence Buson, Université Grenoble Alpes
-
Stéphanie Dauphin, Université de Lille
-
Makis Solomos, Université Paris 8
-
Stéphanie Dauphin, Université de Lille
-
Bruno Garnier, Université de Corse Pasquale Paoli
-
Jean Fabbri, Université de Tours
-
Eric Pellet, Université Paris Est Créteil
-
Cyril Trimaille Université Grenoble Alpes
-
Anissa Belhadjin, CY Cergy Paris Université
-
Natacha Espinosa, Université paris Nanterre
-
Claire Fabre-Clark, Université Paris Est Créteil
-
Nasser Rebaï, Université Sorbonne Paris Nord (USPN)
-
Patrick Rayou, Université Paris 8.
-
Michèle Artaud, Université d'Aix-Marseille (INSPE)
-
Alexandre Ployé, Université Paris-Est Créteil
-
Frédéric Lebaron, ENS Paris-Saclay, université Paris-Saclay
-
Claire Fabre-Clark, Université Paris Est
-
Laurence Vanoflen, Université Paris Nanterre
-
Patricia Pol, Université Paris Est Créteil
-
Vérène Chevalier, Université Paris Est Créteil
-
Cendrine Waszak, Université Paris Est Créteil
-
Raphael Porteilla, Université Bourgogne
-
Etienne Fieux, Université de Toulouse.
-
Nathalie Coutelet, Université Paris 8
-
Michel Savaric, Université de Franche-Comté
-
Nathalie Peyrebonne, Université Sorbonne Nouvelle
-
Ingrid Verscheure, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
-
Lucie Aussel, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
-
Ali Boulayoune, Université de Lorraine
-
Josette Badet, Université Paris Cité
-
Virginie André, Université de Lorraine
-
Arthur Lannuzel, UTBM
-
Nathalie Lebrun, Université de Lille
-
Joëlle Le Marec, MNHN
-
Franck Laorden, Université de Caen Normandie
-
Hervé Adami, Université de Lorraine
-
Bertrand Berche, Université de Lorraine
-
François Le Goff, université de Toulouse Jean Jaurès
-
Christelle Dormoy-Rajramanan, Université de Lille
-
Frédéric Mole, Université de Saint-Étienne
-
Olivier Long, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Rémi Deslyper, Université Lumière Lyon 2
-
Pascale Guibert, Université de Franche-Comté
-
Jeremy Tranmer, Université de Lorraine
-
Jean-Marc Baud, Université Sorbonne Paris Nord
-
Cécile Tannier, CNRS Besançon
-
Benjamin Le Hénaff, Université de Franche-Comté
-
Philippe Signoret, Université de Franche-Comté
-
Plínio W Prado, Université Paris 8
-
Hélène Raux, Sorbonne Université
-
Cédric MENARD, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle (BSN)
-
Bérénice Zunino, Université de Franche-Comté
-
Sophie Rabau, Paris3 Sorbonne Nouvelle
-
Fernando Curopos, Sorbonne Nouvelle
-
Alexis Medina, Université de Franche-Comté
-
Frédéric Dufaux, Université Paris Nanterre
-
Louise Ferté, Université de Lille
-
Jean-François Dupeyron, Université de Bordeaux
-
Kevin Guillas-Cavan, IRES
-
Maxime Amblard, Université de Lorraine
-
Anaïs Le Fèvre-Berthelot, Université Rennes 2
-
Glomaud Michele
-
Maryse Esterle, Université d'Artois
-
Benjamin Bultel, Université Paris-Saclay
-
Évelyne Jacquey, UMR ATILF - Université de Lorraine
-
Benoît Carini-Belloni, Université Sorbonne Paris Nord
-
Cecile Lavergne, Université de Lille
-
Pierre Rouxel, Université Rennes 2
-
Isabelle Vieilleribière, Sorbonne Nouvelle Paris 3
-
Bénédicte Louvat, Sorbonne Université
-
Olivier Fardoux, Université de Lille
-
Jean-Luc Antonucci, retraité, ENSAV, Université Toulouse-Jean Jaurès,
-
Alice Olivier, Université de Lille
-
Lucie de Carvalho Université de Lille
-
Lionel Jacquot, Université de Lorraine
-
Alexis Cukier, Université de Poitiers
-
Séverin Muller, Université de Lille
-
Laurence Thouroude, Université de Rouen Normandie
-
Anne Mesliand, retraitée, Université d'Aix Marseille
-
Yann Boniface, Université de Lorraine
-
Jauffrey Berthier, Université Bordeaux Montaigne
-
Vanina Bouté, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
-
Pierre Crétois, Université Bordeaux-Montaigne
-
Céline Baud, Université Paris Dauphine
-
Adrien Revault d'Allonnes, Université Paris 8
-
Armelle Mabon Université Bretagne Sud, retraitée
-
Fanny Jedlicki, université rennes2
-
Jean Christian Bernède, Université de Nantes
-
Monica Michlin, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Jean-Yves Rochex, Université Paris 8 Saint-Denis
-
Déborah Cohen, Université de Rouen
-
Igor Babou, Université Paris Côte
-
Florent Figon, Université Grenoble Alpes
-
Coline Cardi, Université Paris 8
-
Sandra Métaux, Université de Bordeaux
-
Emile Petit, Université UPC
-
Apolline Weibel, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
MIchelle Nota, Université de Bourgogne
-
Karën Fort, Sorbonne Université / LORIA
-
Claire Pallas Université Sorbonne Nouvelle
-
Paul Boulland, CNRS Centre d'histoire sociale
-
Blandine Mortain, Université de Lille
-
Cécile Boulaire, Université de Tours
-
Romain Telliez, Sorbonne Université
-
Fabien Hildwein, Université Sorbonne Paris Nord
-
Alain Michalowicz, Université Paris Est Créteil
-
Philippe Enclos, Université de Lille
-
Nicoletta Diasio, Université de Strasbourg
-
Thomas Alam, Université de Lille
-
Nathalie Lallemand-Stempak, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Rémi Bonasio, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
-
Manuel Rebuschi, Université de Lorraine
-
Sarah Hatchuel, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Samuel Bouron, Université Paris-Dauphine
-
Moussa Nait Abdelaziz, Université de Lille
-
Marine Doucet, Université Clermont-Auvergne
-
Alexia Blin, Université Sorbonne Nouvelle
-
Caroline Masson, Université Sorbonne Nouvelle
-
Jessica Wilker, Université de Lille
-
Josselyne Santer, Université Paris Est Créteil
-
Quentin Rodriguez, Université Clermont Auvergne
-
Anne-Laure de Place, Université Paris 8
-
Philippe Batifoulier, Université Paris 13
-
Sylvie Donnat, Université de Strasbourg
-
Tassadit Amghar, Université d'Angers
-
Jean-Luc Kop, Université de Lorraine
-
Manuela Parillo, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Isabel Violante, Université Paris 1 Panthéon -Sorbonne
-
Michaël Rivard, Université Paris Est Créteil
-
Jean-Paul Domin, Université de Reims Champagne-Ardenne
-
Martin Thibault, Université de Limoges
-
Margot Gaetani-Liseo, Université Claude Bernard Lyon 1
-
Myriam Boulin, Université Paris 1 Panthéon -Sorbonne
-
Luisa Bonadies, Université Paris1 Panthéon Sorbonne
-
Ivan Garrec, Université Sorbonne Paris Nord
-
Marie-Aude Depuiset, Université de Lille
-
Montserrat Rangel Vicente, Université de Lille
-
Vincent Legeay, Université Paris Est - Créteil
-
Marie Cottrell, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
-
Gwendal Roblin, Université de Poitiers
-
Luc Keunings, Historien chercheur indépendant, ex enseignant
-
Mina Aït'MBark, Université de Franche-Comté
-
Stéphanie Péraud-Puigségur, Université de Bordeaux
-
Judith Michalet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Hervé GUYON, Université de Bretagne Occidentale
-
Céline Rosselin-Bareille, Université d'Orléans
-
Julien Larena, Université de Montpellier
-
Hélène Cottet, Université de Lille
-
Camille Sanrey, Université de Strasbourg
-
Christophe Demarque, Université d'Aix-Marseille
-
Frederique Bey, Université de Lorraine
-
Hugues Vasseur, Université de Picardie
-
Olivier Coux, CNRS Montpellier
-
Radija Taourit, Université Paris 8
-
Rachel Gasparini, Université Lumière Lyon 2
-
Mohammed Bachir, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
-
Elodie Djordjevic, Université Paris-Panthéon-Assas
-
Sylvie Wolf, Sorbonne Université
-
Doris Buu-Sao, Université de Lille
-
Marc Champesme, Université Sorbonne Paris Nord
-
Anne Pellus, université Toulouse Jean Jaurès
-
Françoise Brunel, retraitée, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Emmanuel Charrier, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Romain Guicharrousse, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Michel Delsart, Université de Lille
-
Patricia Voisin, Université d’Orléans
-
Hassina Zeghlache, Université de Lille.
-
Vincent Charbonnier, Nantes université
-
Delphine Vallade, Université Montpellier 3
-
Flaviene Lanna, Université Sorbonne Paris Nord
-
Philippe Vitale, Aix-Marseille Université
-
Bertrand Binoche, Université Paris-I Panthéon-Sorbonne,
-
Lionel Ruffel, Université Paris 8
-
Cedric Brun, Université Bordeaux Montaigne
-
Gwenaëlle Fabre, Université d'Orléans
-
Natacha Thiéry, Université de Picardie-Jules Verne
-
Guillaume Trousset, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
-
Joël Legrand, CentraleSupélec
-
Laurence Lizé, Université de Paris1 Panthéon-Sorbonne
-
Nathalie Vienne-Guerrin, Université Paul-Valéry, Montpellier 3
-
Philippe Nabonnand, Université de Lorraine
-
Marc Geiller, CNRS, ENS de Lyon
-
Hélène Gispert, Université Paris-Saclay
-
Denis Lemercier, retraité, Université de Caen
-
Marianne Elias, CNRS, Paris
-
Corinne Grenouillet, Université de Strasbourg
-
Leïla Frouillou, Université Paris Nanterre
-
Emilie Lanciano, Université Lyon 2
-
Ania Szczepanska, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Willy Gibard, Université Lyon 2
-
Marion Polirsztok, Université Rennes 2
-
Julie Denouël, Université Rennes 2
-
Jean-Paul Engélibert, Université Bordeaux Montaigne
-
Sophie Guérard de Latour, École Normale Supérieure de Lyon
-
Fabien Labarthe, Université Jean Monnet, Saint-Etienne
-
Anis Rojbi, Université Paris 8
-
Nina Dumas, Université Clermont Auvergne
-
Cécile Robert, Sciences Po Lyon
-
Muriel Amar. Université de Nanterre
-
Jeanne Gineste, Université Paris 8
-
Chloé Bourmaud, Université de La Réunion
-
Marine Delaval, Université de Lille
-
Thierry Michalot, Université Jean Monnet Saint-Etienne
-
Théo Favre Rochex, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
-
Florence Eloy, Université Paris 8
-
Jennifer Verraes, Université Paris 8
-
Mathieu Lericq, Université Paris 8
-
Stylianos Pangalos, Université Paris 8, Université de Poitiers
-
Marie Fare, Université Lyon 2
-
Joël Delhom, Université de Bretagne Sud
-
Camille Blot-Wellens, Université Paris 8
-
Saïd Belguidoum, Université d'Aix Marseille (AMU)
-
Christophe Trombert Université Lyon 2 Lumière
-
isabelle Rebre, Université Paris 8
-
Antonella Corsani, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Anne Kerlan, Cnrs
-
Emmanuel Soland, Université Paris 8
-
Christophe Pellet, Université Paris 8
-
Fabien Tarrit, Université de Reims
-
Romain Debref, Université de Reims
-
Marie-Pierre Julien, Université de Lorraine
-
Gérard Tollet, retraité, Université Paris-Est Créteil
-
Maïtena Armagnague, Inshea
-
Gautero Jean-Luc, Université Côte d'Azur
-
Louis Braverman, Université de Bretagne Occidentale
-
Rémi Lombardi, Université d'Aix-Marseille
-
Lisa Carayon, université Sorbonne Paris Nord
-
Elena Tyushova, Université Paris 8
-
Anne Marchand, Université Sorbonne Paris Nord
-
Anthony Blanc, Université Sorbonne Nouvelle
-
Alexandra Rojo, Université Paris 8
-
Caroline Lachet, Université Paris Cité
-
Hélène Quanquin, Université de Lille
-
Christine Roquet, Université Paris 8
-
Frédéric Gonthier, Sciences Po Grenoble
-
Sylvie Monchatre, Université Lumière Lyon2
-
Hélène Monnet, Sciences Po Lyon
-
Séverin Guignard, Université Franche-Comté
-
Sonia Caritu Arfaras, Université Lumière Lyon
-
Etienne Boisserie, Inalco
-
Céline Gailleurd, Université Paris 8
-
Céline Piot, Université de Bordeaux
-
Carlos Alvarez, Université Paris 8
-
Dimitri Batani, Université de Bordeaux
-
Anne-Claudine Oller, Université Paris-Est Créteil
-
Pierre Boukhalfa, Université Savoie Mont-Blanc
-
Patrick Vassort, Université Caen Normandie
-
Renaud Bécot, Sciences Po Grenoble
-
Jean-Christophe Angaut, ENS de Lyon
-
Florent Giordano, Université de Reims Champagne-Ardenne
-
Marie Pierre-Bouthier, UPJV Amiens
-
Lydie Bichet, Université de Strasbourg
-
Laurence Giavarini, Université de Bourgogne
-
Térésa Faucon Université Sorbonne Nouvelle
-
Ingrid Hayes, Université Paris-Nanterre
-
Jonathan Cornillon, Sorbonne Université
-
Isabel Boni Le Goff, Université Paris 8
-
Jean-Philippe Uzan, CNRS, Paris
-
Brigitte Zanda, Muséum national d'Histoire naturelle
-
Alek Faitrouni, Lycée La Rochefoucauld
-
Cathy Montbeyre, collège Henri-Georges Adam
-
Claudine Garcia-Debanc, Université Toulouse Jean Jaurès
-
Silvia Capanema, Sorbonne Paris Nord
-
Marie Leca-Tsiomis, Paris Nanterre
-
Emmanuelle Sibeud, Université Paris 8, Vincennes Saint-Denis
-
Stéphanie Rubi, Université Paris Cité
-
Jacob Matthews, Université Paris 8
-
Jacqueline Proust
-
Alice Ray, Université d'Orléans
-
Alexandre Dupont, Université de Strasbourg
-
Emmanuel Brasseur, CNRS Le Mans
-
Alexandra Oeser, Université Paris Nanterre
-
Nicolas Droin Université Paris 8
-
Véronique Larrivé, Université Toulouse Jean Jaurès
-
Julien Vincent, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
-
Nicolas Poulin, Université de Strasbourg
-
Christophe Miqueu, Université de Bordeaux
-
Anaïs Sené, Université UPJV d'Amiens
-
Etienne Gérard, IRD
-
Victor Tsaconas, Université de Poitiers
-
Liliane Picciola, Université Paris Nanterre
-
Mélanie Forret, Université Paris 8
-
Christophe Voilliot, Université Paris-Nanterre
-
Olga Moll Université Paris 8 Vincennes à Saint Denis
-
Cecilia D'Ercole, École des Hautes Études en Sciences Sociales
-
Elisa Rossi Danelzik, Université Lyon 2
-
Odile Etaix, Université Paris 8
-
Virginie Vinel, Université de Franche-Comté
-
Aurore Després, Université de Franche-Comté
-
Virginie Iché, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Jules Falquet, Université Paris 8 st Denis
-
Pascal Maillard, Université de Strasbourg
-
Damien Marguet, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
-
Sophie Bredier, Université Paris 8
-
Marie Baudry, Université de Lorraine
-
Chantal Michel, Université de Genève
-
Maxime Favard, Université de Strasbourg
-
Francis Lebon, Université Paris Cité
-
Christophe AL-SALEH, Université de Picardie
-
Mathilde Lévêque, Université Sorbonne Paris Nord
-
Brian Thomas, Université Paris 8
-
Marie Hélène Mourgues Université Paris
-
Anne Sinha, Université Sorbonne Paris Nord
-
Weiwei Guo, Université Lumière Lyon 2
-
Dorian Mellot, Université Jean Moulin Lyon 3
-
Sandra Hernández, Lyon 2
-
Jean Quétier, Université de Strasbourg
-
Nolwenn Lesparre, CNRS, Strasbourg
-
Pascal Bricard, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
-
Laurence Dreyfuss, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Muriel Cohen, Université du Mans
-
Loïc Teyssier, Université de Strasbourg
-
Élodie Lebeau-Fernández, Université de Toulouse 2 Jean Jaurès
-
Frederic Verhaegen, Université de Lorraine
-
Dominique Ulma, Université d'Angers
-
Jean-Marc Bardet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Cécile Gardiès, Université de Toulouse
-
Stanislas de Courville, Université Paris 8
-
Marie-Jeanne Verny, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Cécile Quintana, Université de Poitiers
-
Valérie Lavoix, Inalco
-
Christiana Charalampopoulou, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
-
Jean-Philippe Legois, CY Cergy Paris Université
-
PlhetaGilles Frapper, Université de Poitiers
-
Marie-Agathe Tilliette, Université du Littoral Côte d'Opale
-
Agata Jackiewicz, Université Paul-Valéry Montpellier
-
Véronique Bordes université Toulouse Jean Jaurès
-
Linda Gil, Université Paul-Valéry Montpellier
-
Alba Lara-Alengrin, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Christian Topalov, EHESS
-
Heidi Charvin, Université de Rouen
-
Claudia Lambert, Université Lyon 2
-
Emmanuelle Jacques, Université Paul-Valéry Montpellier
-
Olivier Le Cour Grandmaison, Université Paris-Saclay-Evry-Val-d'Essonne
-
Masy James, Université Rennes 2
-
Cécile Folschweiller, INALCO
-
Claire Derycke, Université de Lille
-
Alain Cochard, Université Strasbourg
-
Géraldine Mallet, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Oumaya Hidri Neys, Université d'Artois
-
Matilde Alonso, Université Lyon 2
-
Christophe Gauthier, Ecole nationale des Chartes, Paris
-
Laurence Jouniaux, CNRS, Université de Strasbourg
-
Philippe Wellnitz, Université Paul-Valéry Montpellier
-
Marc Conesa, Université Paul-Valéry Montpellier
-
Thierry Blin Université Montpellier III
-
Jean-Michel Ganteau, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Claire Pignol, Université Paris 1
-
François-Xavier Nérard, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
-
Dominique Crozat, Université Paul Valéry Montpellier
-
Constance Valentin, Université de Bordeaux
-
Alvar de La Llosa, Université Lyon 2
-
Mickael Popelard, Université de Caen
-
Marc-Antoine Mahieu, INALCO
-
Jean Bréhon, Université d'Artois
-
Arnaud Regnauld, Université Paris 8
-
Nicolas Patin (Université Bordeaux Montaigne)
-
Hélène Camarade, Université Bordeaux Montaigne
-
Yann Leredde, Université de Montpellier
-
Carole Gauthié, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Vincenzo Susca, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Roxane Chilà, Université Bordeaux Montaigne
-
Chauvin Jean-Sébastien, Université Paris 8
-
Didier Cariou, Université de Brest
-
Maxime Del Fiol, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
François-Xavier Guerry, Université Bretagne Sud
-
Mathias Millet, Université de Poitiers
-
Jean-Jacques Leseure, Le Plessis Robinson
-
Ludovic Gaussot, Université de Poitiers
-
Stéphane Vanderhaeghe, Université Paris 8
-
Fabio La Rocca, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Joseph Beaudreau, Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13)
-
Maurice Duval, Université Montpellier 3, retraité
-
Marie-Noëlle Dabestani, Université Paris 8
-
Jean-Paul Géhin, Université de Poitiers
-
Yan Brailowsky, Université Paris Nanterre
-
Alexandra Poulain, Sorbonne Nouvelle
-
Mathias Lenzi, Université de Poitiers
-
Michelle Lecolle, Université Paris 3 Sorbonne nouvelle
-
Jean-Marc Sarale, Université Paul-Valéry Montpellier 3, retraité
-
Carlo Vercellone, Université Paris 8
-
Pierre-Emmanuel Berche, Université de Rouen
-
Aurélie Chesnais, Université de Montpellier
-
Annabelle Filipozzi, Université de Poitiers
-
Julien Villain, Université d'Evry Val d'Essonne, Paris-Saclay
-
Véronique Alphand, CNRS, Aix-Marseille Université
-
Camille Hamidi, Université Lyon 2
-
Vincent Broqua, Université de Paris 8
-
Laurence Ellena, Université de Poitiers
-
Fanny Renard, Université de Poitiers
-
Pierig Humeau, Université de Limoges
-
Olivier Masclet, Université de Limoges
-
Lucas Tranchant, Université Paris 8
-
Jérémy Clotault, Université d'Angers
-
Rudy Chaulet, Université de Franche-Comté
-
Frédéric Saly-Giocanti, Université Gustave Eiffel
-
Lorraine Bozouls, Université de Limoges
-
Gwenaël Imfeld, CNRS, Université de Strasbourg
-
Frédéric Roux, Inspé, Université de Bordeaux
-
Myriam Normand, Université de Saint-Etienne
-
Bernard Tourancheau, Université Grenoble Alpes
-
Sophie Wauquier, Université Paris 8
-
Sibylle Goepper, Université Jean Moulin Lyon 3
-
Pierre-Yves Testenoire, Sorbonne Université
-
Luc Moutote, Université de Strasbourg
-
Barbara Gomes, Université d'Avignon et Pays de Vaucluse
-
Manuel Rémy, Université d'Evry.
-
Philippe Aubry, Sorbonne université
-
Olivier Chovaux, Université d'Artois
-
Mark Oliver Goerbig, CNRS, Université Paris-Saclay
-
Joachim Benet Rivière, Université de Poitiers
-
Charlotte Moquet, Université de Poitiers
-
Emmanuelle Tixier du Mesnil, Université de Paris Nanterre
-
Marie-Pierre Pouly, Université de Limoges
-
Emma Rubio-Milet, Université Sorbonne Nouvelle
-
Maia Pomadère, Université Paris 1
-
Valérie Auclair, Université Gustave Eiffel
-
Cédric Sarré, Sorbonne Université
-
Raúl Caplán, Université Grenoble -Alpes
-
Emmanuel Buron, Université Sorbonne nouvelle
-
Philip Deline, Université Savoie Mont Blanc
-
Andrea Cabezas Vargas, Université d'Angers
-
Noémie Beltramo, Université d'Artois
-
Christian de Montlibert, Émérite, université de Strasbourg
-
Noëlle Lallemand Conservatoire des Arts et Métiers Paris
-
Florent Becker, Université d'Orléans
-
Cécile Quantin, Université Paris-Saclay
-
Nicolas Boileau, Aix-Marseille Université
-
Wahnich Sophie, CNRS UGA
-
Willy Pelletier, Université de Picardie
-
Ana Núñez Ronchi, Université de Rennes
-
Bárbara Janicas, Université Paris 8
-
Elisabeth Magendie, Université de Bordeaux
-
Henri Louis GO, Université de Lorraine
-
Frédérique-Marie Prot, Université de Lorraine
-
Catherine Dolignier, Université de Bordeaux
-
Aurélie Deny, Université de Franche-Comté
-
Modesta Suárez, Université Toulouse Jean Jaurès
-
Catherine Dupuy, Université Montpellier
-
Caroline Durand, conservateur émérite
-
Julie Deville, Université de Lille
-
Robin Dereux, Université Paris 8
-
Julien Maubon, Université de Lorraine
-
Géraldine Gaudefroy-Demombynes, Université de Rennes 2
-
Patrick Taïeb, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Chloé Lacoste, Université d'Orléans
-
Marie-Paule Poggi Université des Antilles
-
Murielle Thanneur UTBM
-
Edouard Mills-Affif, Université Paris Cité (ex Paris 7-Diderot)
-
Médéric Gasquet-Cyrus (Aix-Marseille Université)
-
Stéphanie Tabois, Université de Poitiers
-
Sabine Santucci, CNRS, Nice
-
Christine Russo, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Pierre Gaucher, Université Montpellier
-
Joël Augros, Université Sorbonne-Nouvelle
-
Pierre Girod, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Martin Delacourt, Université d'Orléans
-
Thierry Bastien, Université Paris Cité
-
Claire Crignon, Université de Lorraine
-
Marie Chabrol, Université de Picardie Jules Verne
-
Fabienne Toupin, Université de Tours
-
Guilhem Mevel, Sciences Po
-
Jonathan Parisi, Université Lumière Lyon 2
-
Sylvie Humbert-Mougin, Université de Tours
-
Audrey Gozillon, Université de Rouen Normandie
-
Sylvie Bauer, Université Rennes 2
-
Isabelle Alfandary, Sorbonne nouvelle
-
Julien Thorez, CNRS
-
Elise Julien, Sciences Po Lille
-
Hélène Fleckinger, Universités Paris 8
-
Gregory Bligh, Institut d'études politiques de Lyon
-
Corinne Lanzarini, Université Sorbonne Paris Nord
-
Marie-Christine Marcellesi, Sorbonne Université
-
Noah Teichner, Université Paris 8
-
Rozenn Décret-Rouillard, Université Rennes 2
-
Théoxane Camara, Université de Poitiers
-
Aline Durand, Université du Mans
-
Anne Emmanuelle Berger, Université Paris 8
-
Céline Clément, Université de Strasbourg
-
Sabine Fourrier, CNRS
-
Rita Compatangelo-Soussignan, Université du Mans
-
Chantal Keller, Université Paris-Saclay
-
Marie-Lucie Copete, Université de Rouen Normandie
-
Gilles Lefebvre, Université Paris Est Créteil
-
Bruno Viaris, Université Paris-Saclay
-
Najat Tahani, Le Mans Université
-
Marie Glon, Université de Lille
-
Laure Dupeyrat, Université Paris Saclay
-
Lucie Kempf, Université de Lorraine
-
Eric Beaumatin, université Sorbonne Nouvelle
-
Paola DOMINGO, Université Paul Valéry - Montpellier 3
-
Valérie Rolle, Nantes Université
-
Sylvie Thénault, CNRS
-
Vincent Rouzé, Université Paris 8
-
Laurence Dubois, Université Paris Nanterre
-
Brigitte Marrec, Université Paris Nanterre
-
Thomas Vaïsse, EHESS
-
Anne-Marie Pailhès, Université Paris Nanterre
-
Florence Alazard, Université de Tours
-
Katja Schubert, Université Paris Nanterre
-
Miguel Martinez, Université Gustave Eiffel
-
Silvia Contarini, Université Paris Nanterre
-
Iván López Cabello, Université de Bretagne Occidentale
-
Marina Bertrand, Université Paris Nanterre
-
Jean-Baptiste Yon, CNRS
-
Philippe Colin, Université de Limoges
-
Chabaud Sylvan, Université Paul Valéry, Montpellier III
-
Audrey Boulin, Université Cergy-Paris
-
Hervé Mayer, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Fabrice Hirsch, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Hervé Jouin, Université de Bordeaux
-
Adrien Frenay, Université Paris Nanterre
-
Eva Touboul, Université Paris Nanterre
-
Daniel Selig
-
Cécile Viollain, Université Paris Nanterre
-
Hugo Chatellier, Université Paris Nanterre
-
Edgar Romero, University of New Mexico
-
Vincent Corriol; Université du Mans
-
Hervé Lieutard, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Catherine Aventin, Ensa de Toulouse
-
Xavier Vigna, Université Paris Nanterre
-
François Cusset, Université Paris Nanterre
-
Véronique Rauline, Université Paris
-
Nelly Bensimon, Université Paris-Saclay
-
Jean-François Marie, Université Paul Valéry Montpellier 3
-
Chloë Cottrell, Université Paris Nanterre
-
Léa Boichard, Université Savoie Mont Blanc
-
John Mullen, Université de Rouen
-
Helen E. Mundler, Université Paris-Est Créteil
-
Erick Falc'her-Poyroux, Université de Tours
-
Karim Daanoune, Université Paul Valéry-Montpellier 3
-
Delphine Leroy, Paris 8
-
Fabienne Brière, Aix-Marseille Université
-
Noëlle Héloury, Université de Montpellier
-
Mathilde Rogez, Université de Toulouse - Jean Jaurès
-
Isabelle Combroux, Université de Strasbourg
-
Alexandra Saemmer, Université Paris 8
-
Martine Derivry, Université de Bordeaux
-
Elsa Grassy, Université de Strasbourg
-
Roselyne Waller, retraitée Université de Strasbourg
-
Caroline Rossi, Université Grenoble Alpes
-
Pauline Collombier, Université de Strasbourg
-
Armelle Parey, Université de Caen Normandie
-
Marie-Claire Pierret, Université de Strasbourg
-
Ruth Menzies, Aix-Marseille Université
-
Emilie Mitran, Aix-Marseille Université
-
Marc Deneire, Université de lorraine
-
Corinne Nativel, Université Paris-Est Créteil
-
Christiane Migette, retraitée. Université Sorbonne Paris Nord
-
Cecile Birks, Université Paris Nanterre
-
Rémi Vuillemin, Université de Strasbourg
-
Pierre Jobard, Inalco
-
Pierrick Labbé, Université de Montpellier
-
Gaudy-Campbell Isabelle, Université de Lorraine
-
Christelle Lacassain, Sorbonne Université
-
Anne Jollet, Université de Poitiers
-
Sophie Herment, Aix-Marseille Université
-
Manon Brouillet, Université de Picardie Jules-Verne
-
Kevin Cristin, Aix-Marseille Université
-
Jean-Baptiste Guillaumin, Sorbonne Université
-
Laurent Mellet, Université Toulouse Jean Jaurès
-
Claire Hélie, Université de Lille
-
Jacques Haiech, Université de strasbourg
-
Benoît Tadié, Université Paris Nanterre
-
Anne-Sophie Besse, Université de Strasbourg
-
Bénédicte Gendron, Université Montpellier 3
-
Suzy MICHEL, Université de Strasbourg
-
Nathalie Jammet-Arias, Université Paris Nanterre
-
Yann Bugeaud, Université de Strasbourg
-
Jérémy Potier, Université Lumière Lyon 2
-
Jean-Luc Galzi, Université de Strasbourg
-
Isabelle Hajek, Université de Strasbourg
-
Claire Dutriaux, Sorbonne Université
-
Cédric Courtois, Université de Lille
-
Catherine Paulin, Université de Strasbourg
-
Olivier Gouirand, Université de Toulon
-
Isabelle Laboulais, Université de Strasbourg
-
Pierre Crepel, retraité, Lyon 1
-
Véronique Bertrand, CNRS
-
Emilie Jehl, Université de Strasbourg
-
Antonia Rigaud, Sorbonne Nouvelle
-
Eric Gondard, Université Montpellier 3
-
Pierre Dubois, Université de Tours
-
Ann Coady, Université Paul Valéry, Montpellier 3
-
Laure Cataldo, Université de Franche-Comté
-
Guillaume Teillet, Université de Poitiers
-
Nicolas Diochon, Université Toulouse Capitole
-
Marie-Julie Bernard, Sciences Po Grenoble
-
Eric Bertrand Université Rennes 2
-
Fleur Laronze, Université de Haute Alsace
-
Olivier Esteves, Université de Lille
-
Mathias Thura, Université de Strasbourg
-
Jean Kister, Inserm
-
Robert Soussignan, retraité, Université de Reims
-
Laurence Rasseneur, Université de Strasbourg
-
Yohan Dubigeon, Université Jean Monnet de Saint Etienne
-
Jeremy Elprin, Université de Caen Normandie
-
Cyril Selzner, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Jean-Christophe Murat, Aix-Marseille Université
-
Sophie Aymes, Université de Bourgogne
-
Aurélie Griffin, Sorbonne Nouvelle
-
Gilles Laschon, Université de Tours
-
Catherine Delesse, Université de Lorraine
-
Benjamin Néa, Université Paris Cité
-
Julien Dufour, Université de Lorraine
-
Karin Fischer, université d'Orléans
-
Julien Lavalle, CNRS, Montpellier
-
Erwan Bousse, Nantes Université
-
Kimberley Page-Jones, Université de Bretagne Occidentale
-
Hugo Roussille, ENS de Lyon
-
Christophe Mileschi, Université Paris Nanterre
-
Aline Henninger, Université d'Orléans
-
Alice Marion-Ferrand, Université Paul-Valéry Montpellier 3
-
Nicolas Handtschoewercker, INSA - Université de Strasbourg
-
Maria Tang, Université Rennes 2
-
Philippe Gillig, Université de Strasbourg
-
Fabien Archambault, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
-
Françoise Dupeyron-Lafay, Université Paris Est Créteil
-
Sébastien Ronceray, Paris 8
-
Emma Bell, USMB
-
Estelle Laurent, Université de Poitiers
-
Mayumi Shimosakai, Université d'Orléans
-
Anne Combarnous, Université de Pau et des Pays de l'Adour
-
Patricia Caillé, Université de Strasbourg
-
Line Numa-Bocage, CY Cergy Paris Université
-
Claire Cornillon, Université de Nîmes
-
Sophie Torres, Université de Pau et des Pays de l'Adour
-
Aurore Caignet, Université Rennes 2
-
Joanne Le Bars, Université Gustave Eiffel
-
Corinne Marache, Université Bordeaux Montaigne
-
Joël Lécussan, Université Toulouse Jean Jaurès
-
Marc-Jean Filaire-Ramos, Université de Nîmes
-
Cécile Hardouin, Université Paris Nanterre
-
Peggy Cenac, Université de Bourgogne
-
El Miri Mustapha, AMU-Lest
-
Chantal Crenn, UPV, Montpellier
-
Emmanuelle Gautherat, Université de Reims Champagne Ardenne
-
Jeanne Mathieu, Université Toulouse-Jean-Jaurès
Valeurs Actuelles
Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement
Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ?
Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet.
La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.
Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.
Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ?
Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français.
Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.
Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ?
Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.
Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.
La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.
Известия (RUS)
Песков назвал военный путь единственным на Украине при нынешней позиции Киева
Достижение целей России при текущей позиции властей Киева возможно только военным путем, заявил официальный представитель Кремля Дмитрий Песков в беседе с журналистами 14 марта.
Кремль позитивно оценивает усилия стран, которые «уже прикладывают изрядные усилия, чтобы ввести этот конфликт в мирное русло», однако сейчас это не представляется возможным, Россия для начала должна осуществить свои планы, добавил пресс-секретарь президента РФ.
«Пока не будет соответствующего решения США, не будет и переговоров»
Экс-премьер Украины Николай Азаров — о возможности диалога Москвы и Киева, дальнейших поставках западного оружия и коррупции в стране
Член комитета Госдумы по международным делам Дмитрий Белик 13 марта сказал «Известиям», что в условиях, когда Запад продолжает накачивать Украину оружием, а Киев демонстрирует нацеленность на продолжение конфликта, тезисы о переговорах, озвучиваемые немецкими политиками, выглядят не только абсурдно, но и нахально. Так он прокомментировал слова экс-главы Мюнхенской конференции по безопасности Вольфганга Ишингера о том, что мирный процесс по Украине уже давно пора запустить. По словам депутата ГД, предложение Ишингера включить в переговоры Берлин, Вашингтон, Париж и Лондон вызывает «особенно много вопросов».
9 марта глава МИД России России Сергей Лавров подчеркнул, что РФ не видит желания Украины начать серьезный диалог об урегулировании конфликта. Министр отметил, что «западные хозяева» президента Украины Владимира Зеленского не хотят мирного урегулирования конфликта и регулярно заявляют о необходимости поражения РФ на поле боя, чтобы получить возможность разговаривать с ней с позиции силы.
Последний на сегодняшний день очный раунд переговоров между российской и украинской сторонами прошел 29 марта минувшего года в Турции. Позже Киев официально отказался от контактов с Москвой. 4 октября Зеленский ввел в действие решение Совета национальной безопасности и обороны страны о невозможности проведения переговоров.
Россия 24 февраля 2022 года начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в ЛНР и ДНР в результате обстрелов со стороны украинских военных.
New York Times - World
Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention
Nepal Dispatch
In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.
Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...
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By Sameer Yasir
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.
As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.
“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.
Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.
Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.
Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.
“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”
For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.
Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.
In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.
Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.
“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”
Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.
Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.
Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.
The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.
Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.
The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.
The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.
But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.
During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.
The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.
“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”
Their work has inspired other women in Nepal’s capital.
“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”
Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.
“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”
“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”
On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.
Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.
After the prayers, the nuns gathered outside.
Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.
She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.
One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.
And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?
“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”
Bhadra Sharma contributing reporting.
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France24 - World
'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war
Issued on: 09/03/2023 - 17:46
Sam BALL
The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.
Известия (RUS)
Песков сообщил о планах проведения прямой линии с Путиным в 2023 году
Прямая линия президента России Владимира Путина в нынешнем году планируется, это востребованный формат, но сроки пока не определены. Об этом заявил официальный представитель Кремля Дмитрий Песков 14 марта.
«Будем надеяться, что да (состоится. — Ред.). Может быть [с большой пресс-конференцией]. Это востребованные, популярные форматы. Мы не будем их забывать», — сказал он журналистам.
Ответ на реакцию: о чем рассказал и что пообещал президент на прямой линии
Почему обязательная вакцинация — это законно, а «Колобок» важен
В ноябре Песков заявлял, что проведение прямой линии зависит от рабочего графика Путина.
Прямая линия с главой государства проходит ежегодно. Президент выслушивает вопросы, жалобы граждан и по ходу дает поручения ответственным лицам.
В последний раз мероприятие состоялось онлайн 30 июня 2021 года. Тогда Путин ответил на 68 вопросов.
В декабре 2020 года ежегодная пресс-конференция была совмещена с форматом прямой линии.
New York Times - World
Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future
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Albania Dispatch
An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”
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By Andrew Higgins
TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.
The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.
“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”
Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.
For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.
“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.
Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.
“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.
Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.
Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”
He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.
Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.
But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.
Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.
Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.
“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.
One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.
The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.
“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.
Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.
With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.
Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.
Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.
By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.
The current renovation finally broke the streak of failure.
Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.
The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”
Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.
In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.
Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.
But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.
“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”
Fatjona Mejdini contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire
Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.
Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».
Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire
Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
France24 - World
Nigeria's education crisis: 20 million children out of school
Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49
Sam BALL
Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.
BBC
Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures
The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.
Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.
Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.
Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.
Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.
Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.
British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.
Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.
Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."
She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.
Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.
Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.
Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.
Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.
Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.
Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.
Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.
Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.
Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.
The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.
Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.
Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.
M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.
Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.
Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.
The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".
In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."
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WATCH: The must-see moments from this year's Oscars
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Известия (RUS)
Песков не исключил участия Путина в саммите G20 в Индии
Пресс-секретарь президента России Владимира Путина Дмитрий Песков заявил, что в Кремле не исключают возможности участия главы государства в саммите «Группы двадцати» в Индии.
«Не исключаем возможности участия Путина в саммите G20», — сообщил он журналистам 14 марта.
Днем ранее Песков отметил, что Россия продолжает полноформатное участие в «Двадцатке» и намерена делать это и дальше, но решения о поездке на саммит Путина пока не принималось.
Было и Бали: как G20 обсуждал мир на Украине
И почему на этот раз Запад не стал бойкотировать российскую делегацию
Ранее, 10 марта, глава МИД РФ Сергей Лавров заявил, что разговор с госсекретарем США Энтони Блинкеном на полях G20 в Нью-Дели прошел конструктивно. Он уточнил, что обсуждал с Блинкеном исключительно ситуацию с сфере стратегической стабильности и тему Украины.
Разговор между Лавровым и Блинкеном состоялся 2 марта в ходе саммита глав МИД G20. Госсекретарь США рассказал, что обратился к главе российского Министерства иностранных дел с призывом отменить решение о приостановке участия в Договоре о сокращении наступательных вооружений (ДСНВ, СНВ-3), о чем Путин объявил 21 февраля в рамках своего послания Федеральному собранию.
В диалоге Блинкен также подчеркнул, что США будут поддерживать Украину столько, сколько потребуется, и призвал освободить осужденного за шпионаж американца Пола Уилана, который был задержан в Москве в конце декабря 2018 года.
В свою очередь официальный представитель МИД России Мария Захарова заявила «Известиям», что никакого диалога о судьбе Пола Уилана не велось. Она задалась вопросом, почему представитель администрации президента США обманывает своих граждан, и предположила, что для Блинкена это «самопиар» и часть электоральной игры.
Саммит G20 в 2023 году пройдет в индийском Нью-Дели с 9 по 10 сентября. Предыдущее собрание лидеров «Двадцатки» прошло 15 и 16 ноября 2022 года на Бали.
Valeurs Actuelles
« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte
« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.
Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.
Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.
« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.
Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.
D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Russia Dispatch
In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll
A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.
Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...
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By Valerie Hopkins
Photographs by Nanna Heitmann
BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.
“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.
Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.
This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.
Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”
But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.
Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.
Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.
Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.
The State of the War
Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.
“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.
Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.
“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.
Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.
One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”
Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.
“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.
Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.
Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.
The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.
One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.
He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”
In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.
The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.
In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.
Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.
“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”
“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”
The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.
“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.
Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.
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BBC
Texas man sues women for helping ex-wife get abortion
A Texas man is suing three women for helping his now-ex-wife obtain pills to have an abortion last year.
The lawsuit says under Texas law, "a person who assists a pregnant woman in obtaining a self-managed abortion has committed the crime of murder".
Marcus Silva's lawsuit heavily relies on text messages between his ex-wife and the three women.
It is the first such lawsuit in the state since the Supreme Court quashed constitutional abortion protections.
Mr Silva is seeking $1m (£800,000) in damages. His ex-wife's friends allegedly texted her information about Aid Access, an international group that provides abortion medication by mail.
Text messages reveal Mr Silva's ex-wife was concerned he would try to make her stay with him if he learned about the pregnancy.
One of the women dropped off the pills to Mr Silva's ex-wife, the lawsuit says.
The legal action claims the drug manufacturer will also be named as a defendant once they are identified.
There is also a conspiracy charge against the women - the lawsuit alleges they told Mr Silva's ex-wife to hide the pregnancy and their text messages about the baby from him.
Mr Silva's former wife is not named as a defendant - under Texas law, a pregnant person is exempt from prosecution.
They have two daughters together, according to the lawsuit.
She filed for divorce in May 2022 before the divorce was finalised in February 2023. The lawsuit alleges she learned she was pregnant in July 2022, after the Supreme Court overturned Roe v Wade , but a month before the state's trigger law banning abortion came into effect, which made providing an abortion a felony punishable by up to life in prison except to save the life of the mother.
Even before the trigger ban was in effect, there were a number of other restrictions on abortion in the state.
In 2021, Texas passed a law that made most abortions illegal after about six weeks of pregnancy. It gave citizens the right to sue anyone who "knowingly engages in conduct that aids or abets the performance or inducement of an abortion". A pre-Civil War ban on abortions was also still on the books when Roe v Wade was overturned.
Mr Silva is being represented by Republican state representative Briscoe Cain and Jonathan Mitchell, a former solicitor general who helped pen one of Texas' abortion bans.
The defendants did not immediately respond to a request for comment.
Last week five women sued the state of Texas over limited abortion access when they had life-threatening health risks. Their lawsuit alleges doctors are refusing to perform the procedure even in extreme cases out of fear of prosecution.
A Texas judge is also expected to rule soon in another lawsuit, which takes aim at the Food and Drug Administration's approval process for the abortion pill, mifepristone. If the judge overturns the FDA's approval for mifepristone, it could affect the drug's availability nationwide.
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Texas abortion law: 'I waited for my daughter to die so I wouldn't die'
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12 US states sue to expand access to abortion pill
France24 - World
Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion
Issued on: 23/02/2023 - 15:43
A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.
Valeurs Actuelles
Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher
Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.
Plusieurs villes ciblées
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».
Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.
Valeurs Actuelles
Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France
Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.
Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »
Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.
Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »
La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.
France24 - World
Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch
Issued on: 13/03/2023 - 20:44
Benjamin DODMAN
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A protracted strike by rubbish collectors has added a new twist to France’s festering dispute over pension reform as the battle over President Emmanuel Macron’s deeply unpopular reform enters a make-or-break week with tonnes of uncollected garbage piling higher by the day.
“When the rubbish collectors go on strike, the trashers are indignant.” Jacques Prévert’s iconic play on words has long been a favourite slogan of the French left – and indeed of all advocates of workers’ right to lay down their tools in protest.
Two months into a bitter tussle over pension reform, and with garbage piling up in the streets of Paris and other cities, the French poet’s words resonate with a festering labour dispute that opponents of Macron’s reform have successfully reframed as a battle for social justice.
The fight over Macron’s flagship – and deeply unpopular – pension overhaul has now entered the final stretch, moving through tricky political territory in parliament even as unions and protesters continue to challenge it in the street.
At its heart is a plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics. Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.
>> ‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age
A week of strike action by dustbin collectors has resulted in some 5,600 tonnes of garbage piling up across the French capital, including in front of the right-wing-dominated Senate, which gave the pension reform its preliminary backing in a late-night vote on Saturday.
But the plan to raise France’s minimum retirement age faces further hurdles in parliament later this week – with rubbish piles growing by the day, the smell of decaying food wafting in the wind, and only late-winter temperatures sparing Parisians a greater stench.
Betraying France’s essential workers
The government, trade unions, and Paris city officials have been trading the blame for allowing the streets of the world’s most visited city to be fouled, with tourist hotspots among the areas affected by the strike.
In a flurry of tweets on Sunday, Sylvain Gaillard, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, urged Mayor Anne Hidalgo’s left-leaning administration to “requisition” garbage trucks and incinerators blocked by the strikers, while Olivia Grégoire and Clément Beaune, the junior ministers for tourism and European affairs respectively, both slammed the municipality’s “contempt for Parisians”. The next day, Gabriel Attal, the junior budget minister, accused Hidalgo of encouraging the city’s employees to go on strike.
Paris officials were quick to fire back, laying the blame squarely on the government’s shoulders.
“Rubbish collectors worked throughout the pandemic; it took this infamous pension reform for them to lay down their tools,” Ian Brossat, a deputy mayor of Paris, hit back in a tweet. “And how does the government thank them? With two more years of work!”
At the Ivry incinerator on the eastern edge of Paris, one of three blocked facilities that process most of the capital’s waste, sewage worker Julien Devaux said he was not surprised to see the government “turn its back” on the essential workers it championed at the height of the Covid-19 pandemic.
“I think the public was truly grateful, but we also knew those in power would not live up to their word,” said the 46-year-old representative of the CGT trade union, manning the picket line along with a few dozen colleagues.
Rubbish collectors can currently retire from the age of 57 owing to the particularly tough nature of their jobs, while sewage workers can leave at 52. According to the CGT, both categories will have to work two more years under the government’s planned reform, a prospect Devaux says is untenable.
“I can assure you that spending three to four hours down in the sewers, as we do on an average day, is like working 48 hours round-the-clock,” he explained. “I know plenty of colleagues who are physically crushed by the time they reach their mid-40s. Some die even before retirement while many more fall critically ill soon after.”
According to studies by the IRNS health watchdog, sewage workers are twice as likely to die before the age of 65 as the rest of the population. The huge discrepancy reflects broader inequalities affecting blue-collar workers, who stand to lose most from the planned pension overhaul.
Should the reform pass, Devaux added, “there will be more and more of us who never get to enjoy the pension they deserve”.
Public support
The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left.
The notion of pénibilité (arduousness) in particular has been a recurrent theme, with protesters lamented the government’s refusal to acknowledge the hardship endured by low-income workers who perform physically-draining tasks. Macron has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.
In January, more than a hundred public figures, including last year’s Nobel literature laureate Annie Ernaux, signed a petition denouncing a reform that “runs contrary to the history of social progress, (…) hitting hardest those who work in the most difficult, physically and psychologically demanding jobs, and who are less likely to enjoy a peaceful retirement and imagine a future after the age of 64”.
Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the government’s plans – including a staggering three in four women, according to a recent Elabe poll. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and fuel deliveries.
>> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform
At the picket line in Ivry, Devaux said the public had been broadly supportive of their struggle, “directing their wrath at the government that caused this situation in the first place”.
“Our job is to keep Paris clean – none of us are happy to see rubbish pile up,” he said. “But the public understand that this is the only tool we have to defend our rights.”
Over in central Paris, pastry chef Romain Gaia offered support for the rubbish collectors even as he complained of rats and mice gathering around smelly piles of trash. “They are quite right to strike,” he told AFP. “Normally they have no power, but when they lay down their tools, that’s when they have power.”
Russian roulette
Despite promises to “grind the economy to a halt”, France’s united front of trade unions has so far proved powerless to stop the pension reform in its tracks, while the ebbing number of protesters who turned out at rallies on Saturday led some analysts to suggest their momentum may be fading.
Still, the scale of opposition to the reform has piled the pressure on ministers and lawmakers alike, adding to the uncertainty surrounding the outcome of looming votes.
Unions are planning more strikes and an eighth round of nationwide protests on Wednesday, the day the pension reform heads to a committee of seven senators and seven lower-house lawmakers. They will aim to find a compromise between the two chambers’ versions of the legislation.
If the committee reaches a deal, the approved text will be put to a vote the following day in both the Senate and the National Assembly. However, the outcome in the latter chamber, where Macron’s centrist alliance lost its majority last year, is hard to predict, with the government dependent on support from conservative lawmakers in the opposition.
At the weekend, Prime Minister Elisabeth Borne tweeted her optimism that the measure would be “definitively adopted in the coming days”. She is hoping the government won’t have to resort to a special constitutional option, known as the “article 49.3”, that would force the pension reform through without a vote.
Borne has used that mechanism 10 times before, but invoking it for such a sensitive issue would be seen as an explosive move, almost certainly triggering a no-confidence motion that many opposition parties would be tempted to support.
That prospect means the government effectively faces a choice between two gambles, the conservatives’ top senator Bruno Retailleau quipped on Sunday: “Either playing Russian roulette (with a vote on the bill) or firing the Big Bertha gun (and facing a no-confidence vote)”.
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Worried about the future, France's young people are fighting pension reform
BBC
Turkey earthquake: UK team to assess building damage
Structural and civil engineers from the UK have travelled to Turkey to help to investigate the damage caused by last month's powerful earthquake.
They are collecting geological data and carrying out detailed assessments of why so many buildings collapsed.
Work with their Turkish colleagues has revealed examples of poor construction, including large pebbles mixed in concrete, which weakens its strength.
But the sheer power of the quake also caused some of the devastation.
The ground movement was so great in some areas that it exceeded what buildings had been designed to withstand.
Turkey is also carrying out its own extensive investigations into the quake.
The research is being carried out by the Earthquake Engineering Field Investigation Team (EEFIT).
The group includes experts from industry as well as leading academics and has carried out assessments of major earthquakes over the last three decades.
They will combine their findings with research being carried out by Turkish teams and other structural engineers with the aim of learning lessons from the earthquake and finding ways to improve the construction of buildings to make them more resilient.
"It's important to get the full picture rather than just looking at a snapshot of a single asset or a single building," explains Professor Emily So, director of the Cambridge University Centre for Risk in the Built Environment, who is co-leader of the investigation.
"The successes of the buildings that are still intact and perform perfectly well are as important as the neighbouring buildings that have collapsed.
"And actually having that distribution, having that overview, is really key to what we can learn from this earthquake."
The Magnitude 7.8 earthquake struck on 6 February in southern Turkey close to the Syrian border and was followed by powerful aftershocks.
More than 50,000 people lost their lives in the region as buildings collapsed.
In the wake of the devastation, there has been scrutiny of building regulations and construction practices in Turkey. Now the EEFIT team is carrying out technical evaluations of the performance of buildings in the area.
Structural engineers from Turkey, who are working with the team, have already found some problems.
Samples of concrete taken from a collapsed building in Adiyaman have revealed that it contains 6cm-long stones. They have come from a nearby river and have been used to bulk out the concrete.
"That has some serious implications on the strength of the concrete," says Prof So.
And steel bars inside the concrete, which should reinforce it, have been found to be smooth instead of ridged.
This means the concrete doesn't cling to them, again weakening the structure.
In Turkey, many older buildings collapsed during the quake, but some modern ones also failed.
New building codes were brought in after a major earthquake in Iznit in 1999, and Prof So says newer buildings should have fared better.
"I think it's really important that we recognise those and actually do the testing, to find out why these new buildings, which would have been built to code, have failed in such a way," she told BBC News.
The EEFIT team is also analysing the nature of the quake.
Dr Yasemin Didem Aktas, co-leader of the expedition, from UCL in London, said that the earthquake was extremely powerful.
"Even the aftershocks were as large in magnitude as a decent-sized earthquake," she said.
The quake also caused major ground shifts.
"In an earthquake, the ground shakes in a horizontal and vertical fashion. Often the vertical component is much lower and negligible compared to the horizontal movement. However, this event recorded very high vertical accelerations as well."
Some areas saw a process called liquefaction. It turns the solid ground into a heavy fluid - like very wet sand - a tell-tale sign of this is a building that has toppled over or has sunk.
"I think the characteristics of the events also played a very important role in the devastation that we are seeing," Dr Aktas added.
But buildings can be designed to be earthquake resilient.
Ziggy Lubkowski, who leads the seismic team at design and engineering company Arup, which has sent engineers to Turkey for the investigation, said: "What we try and do when we design buildings is to prevent life loss.
"The basic design principle is to allow some form of damage within the building. That damage absorbs the energy of the earthquake, and ensures that the building still stays upright, but doesn't collapse."
Components such as dampers, which act like shock absorbers as the building sways to and fro, and rubber bearings, which are fitted underneath a building and absorb the energy of a quake, can be added.
But all of this costs money.
"Those increases, in terms of the structural cost of the building, may be in the order of 10 to 15%, depending on the nature of the building," Ziggy Lubkowski says.
"But actually, if you think about it, the fit-out costs of a building often outweigh the structural costs of a building. So at the end of the day, the additional structural costs are not that much more."
The United Nations has estimated that the cost of clearing and rebuilding in the earthquake in Turkey could exceed $100 billion.
The EEFIT team says the findings, which will be published in the coming weeks, could help in setting new building codes to stop the devastation caused by this earthquake from happening again,
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EEFIT
Valeurs Actuelles
[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins
L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.
Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?
C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.
Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?
Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.
Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.
Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.
*Olivier Dauger est délégué FNSEA.
BBC
Vinyl records outsell CDs for first time in decades
Vinyl record sales outperformed CDs in the US for the first time since 1987, according to a new report.
Just over 41 million vinyl records were sold in 2022, to the tune of $1.2bn (£.99bn). Only 33 million CDs were sold, amounting to $483m.
It was the 16th consecutive year of growth for record sales, about 71% of physical format revenues.
Recorded music revenue in the US grew for the seventh consecutive year and reached a record high of $15.9bn.
Overall, revenue for recorded music in 2022 increased by 6%, according to the report released by the Recording Industry Association of America (RIAA), driven largely by streaming but also by physical music format sales.
The report found that revenue for physical music formats has steadily risen over the years, marked by a "remarkable resurgence" in 2021 after being muted by Covid-19 in 2020. Physical music revenues as a whole were up 4% last year, propelled by vinyl records which saw a 17% increase. Meanwhile, revenue from CDs fell 18%.
Physical copies of music continued to perform better than digital downloads, the report found, which saw yet another decline in revenue, dropping by 20% to $495m. It's a stark contrast from the peak popularity digital downloads once held, having made up 43% of recorded music revenues in 2012. Since then, downloads have plummeted - to just 3% last year.
Revenue from streaming, which includes "paid subscriptions, ad-supported services, digital and customized radio, social media platforms, digital fitness apps and others," grew 7% to a record high $13.3bn. It accounted for 84% of total revenues.
Last year's vinyl record sales demonstrate that vinyl is "cementing its role as a fixture of the modern music marketplace," RIAA Chairman and CEO Mitch Glazier said in a post on Medium.
"Music lovers clearly can't get enough of the high-quality sound and tangible connection to artists vinyl delivers," Glazier said, "and labels have squarely met that demand with a steady stream of exclusives, special reissues, and beautifully crafted packages and discs."
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France24 - World
Macron hails ‘new start’ in France-UK relations at Sunak meeting
Issued on: 10/03/2023 - 21:24Modified: 10/03/2023 - 21:55
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron hailed a “new start” in Franco-British ties at a bilateral summit in Paris with British Prime Minister Rishi Sunak, aiming at restoring close ties after years of tensions between the two countries.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Pasaporte para salir de Rusia: dar a luz en Argentina
Desde el inicio de la guerra de Ucrania, muchas mujeres rusas embarazadas viajan al país sudamericano donde obtener la ciudadanía es relativamente fácil, si dan a luz ahí.
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Por Natalie Alcoba
BUENOS AIRES, Argentina — Los pasajeros comenzaron a alejarse hasta que en el control migratorio solo quedaron las mujeres embarazadas.
Entre ellas estaba Maria Konovalova, que fue apartada del resto de los viajeros y le hicieron preguntas por su embarazo. Estaba embarazada de 26 semanas, según le dijo a los funcionarios de inmigración en el aeropuerto internacional de Ezeiza, el mes pasado.
Luego le dijeron que se reuniera con otras mujeres rusas, también embarazadas, en una zona común del aeropuerto, donde movieron muebles para sentarse y hacían bromas para calmar los nervios.
“Era bastante extraño, era como un campamento de mujeres embarazadas”, relató Konovalova, quien estuvo retenida 24 horas hasta que un juez ordenó la liberación de las seis mujeres detenidas.
Desde que el Kremlin ordenó la invasión de Ucrania, miles de rusos que esperan bebés han llegado a Argentina atraídos por el procedimiento relativamente fácil y rápido del país para concederles pasaportes que les darán a sus hijos, y a ellos, más libertad que sus pasaportes rusos.
Los rusos no necesitan visado para entrar en Argentina. Y una vez que nacen, sus hijos son automáticamente ciudadanos argentinos, lo que les otorga a los padres el derecho a la residencia permanente y también es una vía rápida para obtener un pasaporte argentino.
“Cuando me enteré que iba a tener un niño, dije: ‘Tengo que mudarme, no quiero que sea carne de cañón en ese país’”, cuenta Konovalova, de 25 años y natural de San Petersburgo, Rusia.
Lo que empezó como grupos pequeños se ha convertido en grandes cantidades de personas, según los funcionarios de migración argentinos. En enero llegaron unas 4500 personas rusas, cuatro veces más que el pasado enero, aunque no está claro cuántas eran mujeres embarazadas. Dos grandes hospitales de Buenos Aires afirman que entre el 25 por ciento y el 45 por ciento de los bebés nacidos en sus maternidades entre diciembre y enero eran de mujeres rusas.
Las empresas argentinas están sacando provecho de la agitación mundial provocada por la invasión rusa de Ucrania comercializando de manera agresiva los partos en el país como una vía hacia la ciudadanía.
“Parto en Argentina. El país más rápido del mundo para conceder pasaportes a los padres”, proclama en su página web RU Argentina, una organización que ayuda a los rusos en Argentina. Su paquete VIP, que incluye traductores, clases de español y residencia permanente para los padres, cuesta 15.000 dólares.
Otra agencia, Eva Clinic, exhibe hospitales privados y consejos para descubrir Buenos Aires en su cuenta de Instagram. En una noche reciente, Ekaterina Bibisheva, una sexóloga y bloguera rusa con 4,8 millones de seguidores en Instagram, llegó al aeropuerto internacional. Bibisheva fue recibida con una pancarta y flores, mientras dos hombres vestidos con camisetas de fútbol de Argentina hacían trucos futbolísticos para ella y su familia.
“Me dijeron que, en Argentina, el parto era como un cuento de hadas”, le dijo Bibisheva, de 34 años, a la doctora Karina Fraga a través de un traductor unos días después durante una cita en Buenos Aires. La consulta de la obstetra estaba adornada con esculturas de mujeres embarazadas y sobre su mesa había un bol lleno de caramelos con envoltorios rusos.
Bibisheva ya es madre de dos hijos, pero hacía tiempo que quería dar a luz en Argentina. El pasaporte “es un extra”, dijo la bloguera, cuya misión es educar a las mujeres para que disfruten de su sexualidad.
Algunas organizaciones han atraído la atención de los legisladores argentinos, que afirman que se está abusando de la política migratoria de puertas abiertas del país.
Florencia Carignano, directora de Migraciones en Argentina, cree que la mayoría de los rusos que esperan bebés no tienen intención de vivir en el país, sino que buscan un pasaporte que les permita entrar en más de 170 países sin visado y obtener una visa estadounidense válida hasta por 10 años. En la actualidad, los rusos solo pueden ingresar en 87 países sin visado.
Su departamento está vigilando más de cerca a los rusos, cancelando las residencias permanentes de las personas que pasan mucho tiempo fuera del país y realizando comprobaciones de domicilio de las mujeres embarazadas recién llegadas para asegurarse de que realmente viven allí.
“Lo que está en juego es la seguridad de nuestro pasaporte”, dijo Carignano, que citó el caso de dos personas acusadas de ser espías rusos en Eslovenia y que tenían un pasaporte argentino.
La policía también investiga la posibilidad de que algunas organizaciones que ayudan a los rusos podrían estar blanqueando dinero e implicadas en actividades del crimen organizado. El mes pasado, unos agentes hicieron una redada en una organización acusada de usar documentación fraudulenta para ayudar a los rusos a obtener papeles de residencia y ciudadanía.
Christian Rubilar, abogado especializado en inmigración, que representó a tres de las seis mujeres embarazadas que fueron detenidas en el aeropuerto, calificó de discriminatoria la reacción de los funcionarios argentinos.
Dijo que, si bien es cierto que un bebé argentino permite a los padres evitar el periodo de espera de dos años que suele exigirse antes de solicitar la nacionalidad, aún deben cumplirse otros requisitos.
“Lo más importante es vivir acá”, lo que significa pasar al menos siete meses al año en Argentina, explica Rubilar. Después se tarda entre uno y tres años en obtener la nacionalidad.
Para Pavel Kostomarov, aclamado director de cine ruso, obtener el pasaporte era proteger a su familia. En mayo de 2022, emigró a Argentina con su esposa Maria Rashka, diseñadora de producción cinematográfica. Temían por su seguridad debido al apoyo que le dieron a un político de la oposición, por lo que huyeron de Moscú y finalmente llegaron al país austral. En agosto nació su hija Alexandra, su “pequeña porteña”, un término que se usa para referirse a alguien nacido en la capital argentina.
“Los rusos están buscando un lugar para escapar”, dijo Kostomarov, de 47 años. “No queremos formar parte de la agresión. Es muy vergonzoso. No somos combatientes, no somos revolucionarios”.
El cineasta sostiene que su plan es quedarse en Argentina para “salvar una vida joven”. Están intentando adaptar una película de Netflix que Kostomarov iba a empezar a rodar en Rusia antes de que estallara la guerra.
En Buenos Aires, la nueva presencia rusa es notable en Palermo, un barrio de moda, y Recoleta, un vecindario de lujo, donde muchos se han asentado. El ruso se oye a menudo en las calles y los hospitales locales tienen letreros en cirílico.
The New York Times habló con 10 familias con hijos recién nacidos o con bebés en camino. La mayoría habían venido por su cuenta, sin ayuda de ninguna organización. Muchos están tomando clases intensivas de español. Buscan trabajo o desempeñan oficios remotos en zonas horarias diferentes. Las redes de apoyo en Telegram, la aplicación de mensajería, ofrecen consejos sobre cómo asentarse y desenvolverse en una nueva cultura.
Irina Bugaeva, de 31 años, y su marido Aisen Sergeev, de 32, eligieron Argentina por su reputación de país acogedor. Son yakutos, un pueblo indígena que vive en el norte de Rusia. Cuando el presidente Vladimir Putin anunció la movilización de soldados en septiembre, temieron que Sergeev fuera reclutado.
“Se estaban llevando a gente de pueblos que no conocen sus derechos”, dijo Bugaeva, que trabaja en producción cinematográfica con su marido. Su hijo, Duolan, nació en noviembre, y han estado viviendo de sus ahorros y del dinero que Sargeev obtiene de sus contratos como trabajador autónomo. También tienen una hija, Leia, de 5 años.
“Extraño el invierno. Extraño los 50 grados bajo cero, aunque parezca una locura, pero es así”, dijo Bugaeva, que también es activista de los derechos de la mujer y del medioambiente. “Tengo muchas ganas de regresar a casa, pero mi casa ya no es mi casa”.
El mes pasado, se convocó una manifestación contra la guerra ante la embajada rusa en Buenos Aires por el primer aniversario de la invasión. Y las parejas con bebés abundaban entre la multitud.
Entre ellas estaba Konovalova, que trabaja como profesora de inglés, con una pegatina de protesta en su vientre de embarazada.
Tras su experiencia en el aeropuerto, le preocupaba no ser aceptada en su nuevo hogar. Pero se concentraba en conseguir un apartamento, encontrar un hospital y esperar a que llegara su marido, Yuriy. Corrió a recibirlo cuando salió por la puerta del aeropuerto, dos semanas después de la llegada de ella, y lo abrazó con fuerza.
Al principio, su plan era viajar al país por el pasaporte del bebé y seguir adelante. Pero ahora quieren quedarse y ver qué les depara Argentina.
“Se trata de buscar la vida, con V mayúscula”, dijo Konovalova. “En Rusia no hay vida, se trata de sobrevivir”.
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Valeurs Actuelles
Terreur sur les prix alimentaires
Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.
Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.
« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »
Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».
Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »
Les industriels sous la menace d’un déréférencement
Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.
Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.
Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.
Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.
« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.
Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”
Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.
Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.
Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.
« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »
Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.
« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.
“Ne laissons pas crever nos entreprises”
Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.
Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.
« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).
Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.
« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.
« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.
New York Times - World
Los cárteles mexicanos tratan de demostrar que no están relacionados con el secuestro de los cuatro estadounidenses
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Aunque los mexicanos conviven todos los días con la violencia, los grupos criminales saben que atacar a ciudadanos estadounidenses afecta sus negocios.
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Por Maria Abi-Habib y Natalie Kitroeff
Los cinco hombres quedaron postrados en la acera frente a su camioneta negra, con las camisas sobre la cabeza, los torsos desnudos en el suelo, las manos atadas extendidas ante ellos, casi como un gesto de súplica.
El mensaje, escrito a mano y dejado en el parabrisas de la camioneta, se lee como una disculpa formal, aunque escalofriante y relevante: el grupo Escorpiones del Cártel del Golfo lamentaba que sus integrantes dispararan y mataran accidentalmente a dos estadounidenses y a una transeúnte mexicana, mientras secuestraban a otros dos ciudadanos estadounidenses.
Los hombres fueron entregados a las autoridades, según el mensaje, para enmendar una situación que perturbaba la paz. El viernes, una fiscalía en México acusó a los cinco hombres en relación con el secuestro y los asesinatos.
Aunque los cárteles de la droga mexicanos prosperan en un vacío de ley y orden que subsiste en México, hay una regla tácita que muchos integrantes de los grupos delictivos organizados suelen no trasgredir: no tocar a los estadounidenses.
Estados Unidos se toma en serio los ataques a sus ciudadanos, y la respuesta a esa violencia, en ambos lados de la frontera, puede ser desastrosa para un grupo criminal mexicano.
“Cuando los ciudadanos estadounidenses son atacados, el gobierno de EE. UU. ejerce presión, involucran a sus agencias de seguridad y después comienzan a presionar a México para que actúe”, dijo Cecilia Farfán Méndez, investigadora de seguridad de México en la Universidad de California en San Diego.
“Lo peor para los cárteles es que tienen que dedicar recursos a contrarrestar a las autoridades mexicanas que, en gran medida, los dejan en paz”, agregó. “No es bueno para los negocios”.
Los cárteles pueden superar en armas a las autoridades mexicanas con frecuencia, o simplemente comprar su cooperación, pero saben que incitar al gobierno de Estados Unidos a emprender una respuesta puede obstaculizar su capacidad de operar. Y en los últimos años, el crimen organizado ha llegado a depender de la ineficiencia del gobierno mexicano para controlarlos.
El presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, asumió el cargo con la promesa de implementar un nuevo enfoque para enfrentar la violencia: evitar la confrontación directa con los grupos criminales y más bien abordar las causas profundas de la criminalidad, como la corrupción y la pobreza.
Pero su estrategia, que resumió con la frase “abrazos, no balazos”, ha generado pocas repercusiones al momento de controlar los grandes niveles de violencia o limitar el poder cada vez mayor de los cárteles que trafican drogas y migrantes a través de la frontera de Estados Unidos y aterrorizan a los mexicanos en el país.
Los mexicanos de muchas comunidades viven con miedo de las acciones de los grupos criminales, que cometen actos de violencia de manera cotidiana y que por lo general atraen poca atención fuera del país. Y aunque los cárteles evitan deliberadamente atacar a estadounidenses, su modelo de negocios se basa en enviar narcóticos al norte, lo que ha contribuido a impulsar una epidemia de muertes por drogas en Estados Unidos.
La gestión de Biden ha sido renuente a criticar de manera pública a López Obrador, a pesar de los problemas de seguridad en México. Los funcionarios han sido cautelosos ante la posibilidad de poner en riesgo la colaboración en temas migratorios.
Pero el secuestro de cuatro estadounidenses la semana pasada se convirtió en un escándalo internacional, lo que aumentó la presión al gobierno estadounidense para hacer más y combatir el crimen al sur de la frontera. Además, legisladores republicanos lanzaron propuestas para autorizar el uso de la fuerza militar estadounidense con el fin de enfrentar a los cárteles.
Las propuestas provocaron indignación en México, y algunos funcionarios exigieron que el gobierno de Estados Unidos respetara la soberanía del país, pero también le pedían al gobierno mexicano responder. Esta semana, se desplegaron cientos de fuerzas de seguridad mexicanas adicionales en Matamoros, la ciudad fronteriza donde sucedió el ataque contra los cuatro estadounidenses.
Se trata, precisamente, del tipo de respuesta significativa que los grupos criminales procuran evitar, y en buena medida no se han metido con los ciudadanos estadounidenses desde el secuestro, tortura y brutal asesinato en 1985 de Enrique Camarena, un agente de la DEA que en ese momento había afectado las operaciones de un cártel y desencadenó su ira sanguinaria.
El cuerpo mutilado de Camarena fue encontrado en un rancho en el occidente de México en bolsas de plástico, tenía las manos y los pies atados y el rostro estaba irreconocible por una serie de golpes con un objeto contundente.
La DEA, en su búsqueda de justicia, lanzó la Operación Leyenda, una de las mayores investigaciones de homicidio realizadas por la agencia, que reveló que autoridades mexicanas habían encubierto el asesinato de Camarena y destruído pruebas valiosas. La operación derivó en el arresto de miembros del cártel y forzó a otros a esconderse.
El mensaje era claro: atacar a los agentes estadounidenses del orden público tendría consecuencias importantes para los delincuentes y sus cómplices en el gobierno mexicano.
Al final, los cárteles aprendieron que incluso matar por error a ciudadanos estadounidenses podría ser muy costoso.
En 2019, un grupo del crimen organizado disparó contra un grupo de personas estadounidenses y mexicanas que conducían por Sonora, un estado al norte de México, y mataron a tres mujeres y seis niños, que formaban parte de una comunidad mormona que vivía en el país. Algunas de las víctimas fueron quemadas vivas en sus autos, a unos 112 kilómetros al sur de la frontera con Estados Unidos.
Con el tiempo, varias personas fueron arrestadas, entre ellas un jefe policial mexicano que se cree que protegía a los grupos criminales locales. El gobierno mexicano afirmó que el ataque mortal podría haber sido un caso de identidad equivocada y relacionado con un conflicto entre dos grupos criminales que competían por el control territorial.
Esta semana, se dijo que las autoridades mexicanas estaban analizando una explicación similar para el secuestro y asesinato de los estadounidenses en Matamoros, investigando la posibilidad de otro caso de identidad equivocada.
Quienes viven en Matamoros, que forma parte del estado de Tamaulipas y se encuentra al otro lado del río Bravo del sur de Texas, sobrellevan a diario el estallido de la violencia que consume la vida desde que las organizaciones criminales comenzaron a afianzar su control de la ciudad.
Lo que les sucedió a los estadounidenses es lo que ellos enfrentan todos los días, dijeron los habitantes de Matamoros, mientras dejan a sus hijos en la escuela, compran comida o van rumbo al trabajo.
Pero lo que hizo que este caso fuera distinto, declararon con pesar y enfado, fue la inmensa atención y las exigencias de justicia que suscitó la nacionalidad de las víctimas.
“¿Quién está hablando de la mujer que murió aquí? Nadie”, dijo Alberto Salinas, refiriéndose a la mexicana asesinada durante el ataque. Salinas es dueño de una casa cerca de la escena donde ocurrió el ataque, pero estaba en otro lugar en ese momento.
En buena medida, Tamaulipas está dominada por el Cártel del Golfo, una de las organizaciones criminales más viejas de México, pero se divide en diferentes facciones de grupos criminales. Aunque todas las facciones pertenezcan al mismo grupo dominante, no siempre están aliadas.
Por lo general, los líderes locales están atentos a quienes podrían estar invadiendo su territorio. El Grupo Escorpión, que dice haber escrito el mensaje, comenzó como una fuerza especial que custodiaba a un líder anterior del Cártel del Golfo, dijo Jesús Pérez Caballero, experto en seguridad y profesor del Colegio de la Frontera Norte en Matamoros.
Aunque los mexicanos han visto con frecuencia los mensajes desplegados por los cárteles que acompañan a cuerpos, el mensaje de esta semana fue inusual porque los cinco hombres fueron encontrados con vida.
Las organizaciones criminales vigilan a sus propios integrantes, dijeron los expertos, en especial si llaman mucho la atención sobre las actividades de los grupos.
Es posible que se haya dejado a los hombres con vida para que las organizaciones delictivas garanticen que los investigadores tengan declaraciones que respalden la versión de que el cártel no ordenó el ataque. Los miembros de nivel inferior de esos grupos a veces actúan por su cuenta, aunque no está claro si eso es lo que sucedió en este caso.
“Muchas veces los sicarios intentan hacer méritos ante la gente con más poder y van por la libre. Y si les sale bien, sale bien”, dijo Pérez Caballero. “Y si les sale mal, pues sale mal”.
Oscar Lopez colaboró en este reportaje desde Ciudad de México.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
Maria Abi-Habib es una corresponsal de investigación radicada en Ciudad de México y cubre América Latina. Antes ha reportado desde Afganistán, Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib
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France24 - World
The challenge of enshrining abortion rights in the French constitution
Issued on: 10/03/2023 - 19:52
Romain BRUNET
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During a speech given on International Woman’s Day, French President Emmanuel Macron announced the decision to put forward a bill enshrining abortion rights in the country's constitution. Despite being lauded by women’s rights groups, changing the constitution may be more difficult than it appears.
Perhaps in an attempt to divert attention from the backlash his government is facing over the recent pension reform proposal, Emmanuel Macron on Wednesday, March 8 announced his intention to cement abortion rights in the French constitution as he paid tribute to feminist activist Gisèle Halimi, who greatly influenced the passing in 1975 of the Veil Act granting women the right to abortion and contraception.
“Progress made through parliamentary talks initiated by the National Assembly and informed by the Senate would allow, I hope, to inscribe this freedom in our founding text through a bill amending our constitution introduced in the coming months,” Macron said at the Palais de Justice courthouse in Paris.
The two parliamentary chambers both recently voted – the National Assembly in November, the Senate in February – on adding abortion rights to the constitution, though in different terms.
While the news was warmly welcomed by women’s rights groups, which saw the move as a “victory”, consecrating the right to abortion in the Constitution is still far from reality.
On one hand, a bill put forward by the government is voted on by parliament in a joint session and passes with a three-fifths majority, contrary to a bill submitted by legislators, which is voted on via referendum and seen as more risky.
On the other hand, contrary to the legislators’ proposal, Macron’s government is opting for a bill that looks to bring about wider change in current institutions instead of one that is specifically targeted at consecrating abortion rights.
The draft law is expected to include changes such as the redrawing of current regional borders and the redefining of elected officials’ mandates, according to people close to the president.
Macron has himself evoked the possibility of returning to a seven-year presidential mandate with mid-term elections to uncouple presidential and legislative elections, according to an interview with Le Point magazine given in April 2022.
Conditions for amending the constitution have “never been less favorable since 1962”
But burying abortion rights in a myriad of other institutional reforms is largely criticised by the opposition, which cites fears of being coerced.
“Emmanuel Macron is starting to take some steps and it’s a good thing. But it’s doomed to fail if he wants to make us agree to things that are inacceptable, such as the return of the seven-year term and the proportionality feature,” left-wing political party La France Insoumise (France Unbowed) head legislator Mathilde Panot said, adding that the failure of the project would then be entirely the president’s fault.
Indeed, with a fractured National Assembly and no absolute majority, it appears quite implausible for Emmanuel Macron to obtain the 60% of parliamentary votes needed to amend the constitution.
“It seems completely unrealistic,” said Benjamin Morel, a public law professor at the University of Paris-Panthéon-Assas. “The conditions for amending the constitution have never been less favourable since 1962. The Senate and the National Assembly currently exhibit different political colours, and the presidential party doesn’t even have an absolute majority in the Assembly. When Nicolas Sarkozy amended the constitution in a significant way in 2008, despite having a relatively large majority in the Senate and Assembly on his side, the bill passed by a single vote.”
Emmanuel Macron already had a taste of defeat during his first term as president when he submitted a constitutional amendment bill in 2018. This bill included the "dose of proportionality" feature regarding legislative elections, in which the parties would potentially be awarded a number of legislators in line with their results at the national level in addition to the legislators elected in each district, as well as a 30% reduction in legislators, a limit on accumulated mandates, and the abolishment of the Republic's Court of Justice. The Benalla affair that came to light in the summer of 2018 put a stop to the reform. It was reintroduced in 2019 before being buried once and for all by the Covid-19 crisis.
Has Macron learned his lesson? At a meeting in early February with his presidential predecessors François Hollande and Nicolas Sarkozy, he evoked the subject of amending the constitution. According to our information, he aims to create a cross-party commission on the subject of reform, which had already been mentioned during the last presidential campaign. This commission would aim at “reaching a consensus along the lines of what currently exists on abortion rights”, the Élysée Palace indicated.
“Freedom” instead of “right”
Macron’s strategy, however, is unlikely to convince the opposition, especially given that the political left doesn’t present a united front on abortion.
The Senate, with its right-wing majority, has voted in favour of enshrining "women's freedom" to access abortion in the constitution. This wording leaves out the idea that it is a “right” to access abortion, which the political left in the National Assembly prefers. It is thus the Senate’s wording that Macron adopted in his speech on Wednesday.
This clash over semantics is anything but trivial. While Emmanual Macron seeks to appease Senators from the conservative party Les Républicains, the use of the word “freedom” instead of “right” has legal consequences, according to Mathilde Panot.
“It’s a pity and dangerous that Emmanuel Macron is choosing the Senate’s version,” she said. “The National Assembly had a strong desire to reaffirm that abortion is a fundamental right for women. By using the word 'freedom', they weaken the text,” she added.
Benjamin Morel, however, does not share this view, and considers that access to abortion is guaranteed by either of the wordings. “The difference between ‘right’ and ‘freedom’ is the fact that the Senate’s version leaves the various methods of access to abortion for the Parliament to decide, while the ‘right’ to access abortion as written in the National Assembly’s proposal would hand this power to the Constitutional Council”, he explained.
Still, the whole debate could very well be a show in political manoeuvring, taking into account the unlikelihood that the constitution will actually be amended. When asked for more information, the Élysée Palace had little to say on the exact content of the future constitutional amendment bill, as well as on the timing and the way in which the cross-party commission on the subject would be organised.
This article is a translation of the original in French.
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Macron says will put right to abortion in French constitution in ‘coming months’
Fight for abortion rights 'isn't over', Biden says, 50 years after Roe v. Wade
FRANCE IN FOCUS
Women and retirement in France: A lifetime of inequality
Valeurs Actuelles
Montmartre, ses touristes et sa délinquance
Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.
Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.
La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.
Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.
Un marché noir à ciel ouvert
En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.
Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.
« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »
Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs
Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.
Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »
Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »
Un mécanisme bien huilé
C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.
Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.
Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.
Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus.
« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.
BBC
TikTok users shrug at China fears: 'It's hard to care'
TikTok has been banned on government networks and devices in the US, Canada and the European Union. But are the moves having any effect?
When TikTok would not load on her university's wi-fi network earlier this year student Liz Barr was stymied - but not for long.
She soon figured ways around the block using personal mobile data or a virtual private network (VPN). The block had been introduced after state officials in Maryland banned the video app on government networks, citing national security concerns.
"I was annoyed, because I live here and I get bored," says the 18-year-old, who is studying computer science and creative writing at St Mary's College of Maryland. "But now it works, so it's not that big of a problem."
The workaround shows the quandary facing the US and other countries as they threaten to crack down on TikTok, which has exploded in global popularity in recent years offering an endless feed of user-generated makeup tutorials, life hacks, silly dances, and other confessionals curated by algorithm.
Rumbling against the social media platform, which is owned by the Chinese tech giant ByteDance and has more than one billion users globally, has reached new pitch in recent months.
Concerns have been especially loud in the US, where politicians from across the ideological spectrum are urging steps to curtail its reach, arguing that the data TikTok collects could be used by the Chinese government to spy on Americans or influence political debates.
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Watch: Ros Atkins on... The creeping TikTok bans
Dozens of states, like Maryland, have banned TikTok on government networks and devices, moves that affect access in public libraries, universities and elsewhere.
TikTok's chief executive is due to appear this month in Congress, which is debating various proposals that could result in a wider national ban, while the company remains in a years-long negotiation with the White House about what changes it could make to satisfy the security concerns.
But among the app's prime users in the US - people aged under 25 - the general frenzy has done little to dent use, if they're aware of it at all.
At the University of Oklahoma, which announced it was blocking the app on the campus wi-fi in December, students were surprised and annoyed but "people were pretty quick to figure it out and navigate it," says student body president Christopher Firch, noting that most people can simply switch from wi-fi to a personal mobile data plan to get around the ban.
"I don't want to negate a national security issue... but I just think people are like, 'this sucks' and then laugh about it," he says. "They're not taking it super, super seriously."
Among the American public broadly speaking, support for a ban on TikTok has been rising.
In December, 53% of adults in the US favoured a national ban on Chinese-owned social media apps, according to decision intelligence company Morning Consult.
That compares to just 29% who said they supported blocking TikTok in 2020 when US President Donald Trump took steps to ban TikTok and WeChat - moves that were later blocked in court.
But Americans aged 18-25 are less likely than older adults to be concerned about competition with China and more likely to distrust the US government, says Jordan Marlatt, tech industry analyst at Morning Consult. They also have more positive views of social media.
Less than a third favoured banning Chinese social media apps, Morning Consult's survey found.
Liz, the student in Maryland, says she is already giving up personal data to many other apps and is sceptical that her information would be useful, even if it were accessed.
"To me, I can understand banning it at government places because those are more sensitive," she says. "But I'm not important enough as a college student with eight cents to my name."
"It's hard to care about one [social media company] and not care about all of them," says Iniko Thornell, 25, who works in New York City and has been on the app for about two years. "I don't think anything on my TikTok is that important," she adds.
Even those like 21-year-old Kate Nazzaro, who have quit TikTok, say their concerns were unrelated to national security. Rather, she says, "I thought it was bad for my brain."
TikTok has said it strictly limits who can access American user information and would not provide data to the Chinese government if asked.
It says a ban would have "the effect of censoring the voices of millions of Americans" and the US should instead approve a deal under negotiation in the Committee on Foreign Investment in the US, which would store data of American users in the US and create other oversight.
But at a time of heightened anti-China sentiment in Washington, the firm's assurances have failed to persuade lawmakers, who have put forward a number of proposals aimed at curbing the app and are expected to give chief executive Shou Zi Chou a tough grilling on 23 March.
The popularity of TikTok, a tech giant from outside of Silicon Valley, has brought home to the US questions that other countries have long faced about what governments should do to protect their citizens' data, says Timothy Edgar, a professor of computer science at Brown University who advised former President Barack Obama on cyber security issues.
He says lawmakers are rightfully sceptical of TikTok's claims, but a ban would do little to address the worries, noting that many social media apps collect and sell data on users and are vulnerable to efforts by foreign countries to influence political debate.
A ban is also unworkable without far bigger changes to the way the internet is run in the US, says Bruce Schneier, a security technologist and author.
"It's easy to say your employees can't use it on government computers but those teenagers... we cannot stop them - it's not going to work," he says, noting that the internet as it stands was designed to be open. "We just don't have that ability."
He adds: "We've built an internet where spying is the business model and at this point, we can't pick and choose who gets to spy."
For now, the general shrug from Generation Z seems to be in part a bet that the threats will not result in action anytime soon.
TikTok personality Colin Rea, who has built a following of 2.7 million for his posts about rebuilding his life after prison, recently posted a video urging fans to join him on alternate platforms, worried about losing his livelihood if a ban moves forward.
He's not the only one to do so, but he told the BBC for now concerns about a ban seem far more muted than in 2020, when furore erupted in response to Mr Trump's orders.
"I think there would be more discussion if we hadn't already been in this position so many times," he says.
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France24 - World
More than 100 killed as Storm Freddy batters Malawi and Mozambique
Issued on: 14/03/2023 - 05:18
NEWS WIRES
Vedika BAHL
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Mozambique and Malawi on Monday were counting the cost of Tropical Storm Freddy, which killed more than 100 people, injured scores and left a trail of destruction as it ripped through southern Africa for the second time in a month over the weekend.
Freddy is one of the strongest storms ever recorded in the southern hemisphere and could be the longest-lasting tropical cyclone, according to the World Meteorological Organization.
It pummelled central Mozambique on Saturday, ripping roofs off buildings and bringing widespread flooding around the port of Quelimane, before moving inland towards Malawi with torrential rains that caused landslides.
The full extent of the damage and loss of life in Mozambique in particular is not yet clear, as the power supply and phone signals were cut off in some parts of the affected area.
The storm has killed 99 people in Malawi, including 85 in the main commercial hub of Blantyre, said the commissioner of the Department of Disaster Management Affairs, Charles Kalemba, at a press briefing.
The total number killed by storm Freddy in Mozambique, Malawi and Madagascar since it first made landfall last month is now around 136.
The central hospital in Blantyre had received at least 60 bodies by early afternoon, Doctors Without Borders (MSF) country director Marion Pechayre told Reuters by telephone, adding that some 200 injured were being treated in the hospital.
The injuries were from falling trees, landslides and flash floods, she said. "A lot of (houses) are mud houses with tin roofs, so the roofs fall on people's heads."
Police spokesperson Peter Kalaya told Reuters that rescue teams had been looking for people in Chilobwe and Ndirande, two of the worst-affected townships in Blantyre, the country's second-largest city, where it was still raining on Monday and many residents were without power.
"Some missing people are feared buried in rubble," Kalaya said.
Critical situation
Malawi's national electricity company EGENCO said that power generation capacity was unstable and that it had experienced total system shutdown twice on Monday. It has shut down all major hydro power stations to protect them from damage, it said.
At least ten people died in Mozambique's Zambezia province, a provincial delegate from the National Institute of Disaster Risk Management, Nelson Ludovico, said on public broadcaster Radio Mozambique, adding that the figures were still provisional.
"The situation is critical in Zambezia province. We can't advance with an accurate picture of the scale of damage because there's no communications with all the regions," Health Minister Armindo Tiago said on public radio.
Guy Taylor, chief of advocacy, communications and partnerships for U.N. children's agency UNICEF in Mozambique, told Reuters from Quelimane that humanitarian agencies there did not have the capacity to deal with a disaster of this size.
"We saw a lot of destroyed buildings and clinics. People's homes had their roofs torn off by the wind. Even before the cyclone hit we saw localised flooding," he said.
The wind had died down on Monday but there was still a lot of flooding that had destroyed crops and created a risk of waterborne diseases, he said.
Mozambique has seen more than a year's worth of rainfall in the past four weeks.
Malawi has been battling the deadliest cholera outbreak in its history, and U.N. agencies have warned the situation could now get worse.
Scientists say fossil fuel-driven climate change is making tropical storms stronger, as oceans absorb heat from greenhouse gas emissions and when warm seawater evaporates heat energy is transferred to the atmosphere.
(REUTERS)
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Science
Cyclone Freddy could be longest-lasting storm on record
Military helicopters pluck survivors as New Zealand reels from Cyclone Gabrielle
Bomb cyclone sweeps California with rains, winds and floods
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre
J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.
L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.
Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.
Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…
BBC
Oscars 2023: Everything Everywhere All At Once cleans up with seven awards
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WATCH: The must-see moments from this year's Oscars
Michelle Yeoh became the first Asian woman to win best actress, as Everything Everywhere All at Once dominated at the Oscars.
The dazzling multiverse adventure won seven awards including best picture, director and original screenplay.
Accepting her statuette, Yeoh said: "For all the little boys and girls who look like me watching tonight, this is a beacon of hope and possibilities.
"And ladies, don't let anybody tell you that you are ever past your prime."
Yeoh's co-stars Ke Huy Quan and Jamie Lee Curtis triumphed in the supporting actor and actress categories. In the history of the Oscars, no other film has ever won best picture, best director and three acting prizes.
In Everything Everywhere All at Once, Yeoh plays a Chinese-American laundrette owner who is mired in a tax audit, stuck in a crumbling marriage and struggling to connect with her daughter Joy.
But when she discovers different versions of herself in the multiverse, she must tap into their skills in order to save the world.
"This is proof that dreams do come true," Yeoh said in her speech. "I have to dedicate this to all the moms in the world because they are the superheroes, and without them, none of us would be here tonight."
The 60-year-old enjoyed a late surge in momentum in this year's Oscars race, ultimately overtaking the early frontrunner Cate Blanchett.
Yeoh is only the second woman of colour to win best leading actress, following Halle Berry for Monster's Ball more than two decades ago.
Best leading actress has historically been far less diverse than the supporting actress category, where Ariana DeBose, Yuh-jung Youn, Regina King, Viola Davis, Lupita Nyong'o and Octavia Spencer have won in the past decade.
Brendan Fraser caps comeback
Elsewhere, Brendan Fraser capped his extraordinary comeback after years away from the Hollywood spotlight by winning best actor for his performance in The Whale.
Thanking the film's director, the 54-year-old said: "I'm grateful to Darren Aronofsky for throwing me a creative lifeline."
"I just wanted to say thank you for this acknowledgement," he said.
Addressing his fellow nominees, he said: "You laid your whale-sized hearts so we could see into your souls, like no-one else could do, and it is my honour to be named alongside you in this category."
Fraser was a huge film star at the turn of the millennium, starring in films such as George of the Jungle and The Mummy.
But he spent years out of the spotlight as he struggled to recapture his earlier success, mostly taking on smaller roles.
That changed when he was cast in The Whale as an overweight professor trying to repair his relationship with his estranged daughter.
Fraser transformed his appearance for the film, which also won best make-up and hairstyling.
Ke Huy Quan's emotional speech
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WATCH: Ke Huy Quan and Jamie Lee Curtis make emotional speeches
Much like Fraser, best supporting actor winner Quan has enjoyed a comeback narrative this awards season. The actor catapulted back into the spotlight thanks to his role in Everything Everywhere All at Once.
He told the audience: "Dreams are something you have to believe in - I almost gave up on mine."
The 51-year-old took an extended break from acting after rising to fame as a child star in films such as The Goonies and Indiana Jones and the Temple of Doom.
In an emotional speech, the Vietnamese-American actor said: "They say stories like this only happen in the movies - I cannot believe it is happening to me. This is the American dream.
"My journey started on a boat, I spent a year in a refugee camp, and somehow I ended up here, on Hollywood's biggest stage... Thank you so much for welcoming me back."
Curtis won the first Oscar of her 45-year acting career by scoring best supporting actress - one of the tightest categories of the night.
"I know it looks like I'm standing up here by myself but I am not, I am hundreds of people," Curtis said in her acceptance speech. "The entire group of artists who made this movie - we just won an Oscar."
Everything Everywhere also won best editing, best original screenplay and best directing for Daniel Kwan and Daniel Scheinert - jointly known as Daniels.
Accepting best picture, Kwan said "I realised growing up that one of the things we can do for each other is shelter each other from the chaos of this crazy world that we live in. Thank you to the storytellers who did that for me."
Other winners
All Quiet on the Western Front, Netflix's German-language World War One epic, finished the night in second place with four awards - best international feature, original score, production design and cinematography.
Its success at the Oscars follows a string of technical wins at the Baftas, but the film failed to replicate its British victory in the top category.
Guillermo del Toro's Pinocchio was named best animated feature. The Mexican filmmaker said: "Animation is cinema, animation is not a genre and animation is ready to be taken to the next step."
Wakanda Forever's Ruth E Carter repeated the best costume design victory she scored with the original Black Panther. She dedicated the prize to her mother, who died aged 101 last week.
There was a British win for The Boy, The Mole, The Fox and The Horse. The adaptation of the illustrated Charlie Mackesy book, which aired on BBC One over Christmas, won best animated short.
The award for best documentary feature went to Navalny, about Russian opposition leader Alexei Navalny and the events related to his 2020 poisoning.
In his speech, director Daniel Roher dedicated the award to Navalny, who has been imprisoned for two years, saying: "Alexei, the world has not forgotten your vital message to the world."
Navalny's wife, Yulia Navalnaya, added: "Alexei, I am dreaming of the day you will be free and our country will be free, stay strong my love."
There was a win in the best sound category for Top Gun: Maverick - one of the biggest box office hits of the past year - while Naatu Naatu from RRR won best original song.
Elsewhere at the ceremony, a dressed-down Lady Gaga sang a stripped-back rendition of Hold My Hand (from Top Gun: Maverick) while Rihanna sang Lift Me Up (from Wakanda Forever).
Jimmy Kimmel's best Oscars jokes
The 95th Academy Awards ceremony was hosted by US chat show host Jimmy Kimmel, who opened with a monologue which reflected on the past 12 months in the film industry.
"They say Hollywood is running out of ideas. I mean, poor Steven Spielberg had to make a movie about Steven Spielberg," he joked, referring to the director's autobiographical best picture nominee The Fabelmans.
He also made jokes about the cancelled Batgirl film - commenting that the character was "the first superhero to be defeated by the accounting department".
The US comic described Avatar: The Way of Water as "another opportunity for James Cameron to do what he loves doing more than anything else - drowning Kate Winslet" (the actress also appeared in Cameron's Titanic).
"It was a big year for diversity and inclusion," Kimmel continued, "we have nominees from every corner of Dublin." The Banshees of Inisherin had four acting nominations, including Colin Farrell and Kerry Condon.
"Five Irish actors are nominated tonight which means the odds of another fight on stage just went way up."
Finally, Kimmel referenced the event that overshadowed last year's ceremony: Will Smith slapping Chris Rock.
"If anyone here commits an act of violence during the show, you will be awarded best actor," Kimmel said, to much laughter, "and permitted to give a 19-minute speech".
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France24 - World
Civilians continue to flee fighting in eastern DR Congo
Issued on: 13/03/2023 - 22:38
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: Vigils continue for the dozens missing in a ferry accident off the coast of Gabon's capital. Also, delegates for the UN Security Council meet some of the thousands displaced by ongoing clashes in eastern DR Congo. Finally, a new exhibition is set up in Senegal to bear witness to the trauma and abuse suffered by Gambians who lived through Yahya Jammeh's rule. Many of the victims were forced to flee the country.
UN Security Council team arrives in DR Congo as violence erupts in east
More than 40 killed in suspected eastern DR Congo rebel attacks
Clashes erupt in DR Congo between M23 rebels and army despite ceasefire
BBC
UK swan conservation success gives cause for hope
Numbers of whooper swans are predicted to double in the UK by 2030, thanks to efforts to protect the wetlands where they spend the winter.
The wild bird, known for its trumpet-like call, flies in from Iceland to overwinter across the country.
Scientists say the swan is benefitting from special protection in nature reserves.
And this offers hope that setting aside 30% of the planet for nature can help reverse decades of biodiversity loss.
"The big message is that nature reserves can operate as very good protectors of wildlife," Prof Stuart Bearhop of the University of Exeter told BBC News.
"If we could get 30% of the world protected - and protected in the right way - we are going absolutely in the right direction."
The researchers - led by the universities of Exeter and Helsinki - analysed 30 years of data on more than 10,000 wild swans.
They found survival rates were significantly higher at nature reserves and population growth was so strong that it boosted numbers elsewhere.
The study found that nature reserves in low-lying coastal areas were key to the survival of whooper swans.
Whopper swans can be seen between October and March in Scotland, Northern Ireland, northern England and parts of East Anglia.
Three nature reserves at Welney in Norfolk, Martin Mere in Lancashire and Caerlaverock in southwest Scotland give special protection to wild swans.
"Our findings provide strong evidence that nature reserves are hugely beneficial for whooper swans, and could dramatically increase their numbers in the UK," said study researcher, Dr Andrea Soriano-Redondo.
Providing the highest possible protection for the swan was key - such as fencing out foxes and other predators, avoiding farming methods that disturb the land and sighting the reserves away from hazards such as power lines.
Humanity relies on healthy global ecosystems for clean air and water, as well as food. But species of plants and animals are disappearing at a rate unprecedented in human history.
In December nearly 200 countries signed up to a plan to protect 30% of lands and seas for nature by 2030 in an attempt to halt and reverse biodiversity decline.
Highly-protected areas that allow nature to recover are at the heart of this global effort.
The research is published in the journal, Proceedings of the National Academy of Sciences.
Follow Helen @hbriggs.
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El País (ESP)
SANS TITRE
He crecido bajo el techo del bar Collado, la casa de comidas que regentó mi familia durante 84 años. Me licencié en psicología y trabajé durante más de una década como consultor analizando tendencias sociales y hábitos de consumo para decirle a las grandes marcas cómo conectar con el corazoncito de los consumidores. Cansado de alimentar al demonio capitalista, decidí volver a mis raíces, a aquello que tanto odié de adolescente y que ahora adoro: dar de comer y beber a la gente del barrio. Desde mi vuelta al otro lado del mostrador, he observado la aparición de un nuevo tipo de usuario -que no necesariamente cliente, como veremos más adelante-: las personas que montan su oficina en ellos.
La primera vez que escuché el término “nómada digital” la imagen que me vino a la cabeza fue la de un señor de treinta y tantos con su barba bien cepillada y un cabello con tirabuzones despreocupados sentado frente a una pantalla. Enfundado en un taparrabos de piel de perro Akita y con la mirada abducida por las llamas psicodélicas de la chimenea de Netflix, se cargaba de energía pensando en su próximo asentamiento.
Más tarde me enteré de que Estonia fue uno de los primeros países en ofrecer residencia electrónica y una identidad digital para brindar acceso al entorno empresarial del país. De este modo, todo aquel que se autodefina como ciudadano del mundo puede terminar una “presen” mientras se come un sándwich de espadín ahumado y disfruta de las vistas a la Raekoja Plats teniendo como campamento base la Unión Europea; y el planeta Tierra.
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Pero no todo es de color de rosa en este universo líquido donde la vida fluye a la velocidad que desaparece tu suciedad por el desagüe. No, amigos. Solo unos pocos privilegiados tienen la suerte, y la habilidad, de poder responder emails recostados sobre flamencos hinchables mecidos por las cálidas aguas que rodean las Bahamas.
La gran mayoría de la working–autonomous&precarium–class tiene que ingeniárselas todos los días para encontrar un metro y medio de mesa y convertirla en su oficina. Son personas que no pueden –o no quieren– pagar un coworking. Aunque cueste creerlo, existe un colectivo de currelas independientes a los que no les gusta trabajar en un cubo de cristal mientras al otro lado hay un grupo de seres humanos en mallas practicando yoga.
Así pues, como observador desde los dos lados de la barra, he detectado diferentes perfiles de héroes anónimos que, día tras día, salen de sus madrigueras en busca de una oficina. Cargados con su MacBook Air y una botella de agua reutilizable dentro de su mochila Ölend, pretenden comerse un pedazo de este mundo al que definen como “glocal” destrozándose las cervicales desde la silla de un bar.
Estos son los principales perfiles de nómadas que usan el bar como oficina:
SandwiChezianos: hay un tipo de autónomo que solo frecuenta establecimientos de la cadena SandwiChez. Llegan al local cuando el suelo todavía huele a recién fregado y el personal se está preparando para el servicio. Su objetivo es pillar la mejor mesa, aquella que se encuentra más alejada del mostrador para evitar el murmullo del desfile de clientes que pasan por caja. Pueden pasarse nueve horas allí sentados habiendo consumido tan solo un miserable café con leche. Se rumorea que algunos se llevan el táper de casa y comen sin esconderse demasiado. Lo más inquietante es que parece que el valor de marca de esta cadena sea este: ven a trabajar a nuestro garito. Lo único que vas a consumir es nuestra electricidad.
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Guionistas: son más de tarde. Cualquier bar les sirve mientras tenga WiFi y cerveza. Beben como si tuviesen un hijo en la cárcel a la vez que miran series en una tablet y escriben en una libreta ENRI de tapa blanda. De vez en cuando sueltan carcajadas con las que disparan mocos involuntarios al personal, pero les da igual. Para ellos no hay nadie más en ese lugar.
Diuréticos: buscan cafeterías con una gran variedad de tés e infusiones. Se caracterizan por pedir repetidas veces que les rellenen la taza con agua caliente para exprimir al máximo las hierbas. Sonríen más de lo que deberían y hablan demasiado bajo. Si están pasando por una jornada muy dura deciden hacer las paces con los azúcares, su principal archienemigo, para comerse un trozo de alguna tarta de fantasía. Siempre cargan con una esterilla de color lila y una toalla de microfibra del Decathlon.
Predators: son los que generan más estrés al personal de hostelería. Entran al local solos y hablando en inglés muy alto por los airpods con alguien que, por supuesto, se encuentra al otro lado del mundo. Se quedan parados en la barra mirando fijamente al camarero mientras siguen mencionando “briefings” y “budgets”, como si los ojos del dependiente les teletransportasen directamente con ese canguro de Australia con la que están hablando. No se les ocurre pensar que la persona de la barra puede sentirse confusa al tener a alguien delante hablándole en inglés sobre marketing digital.
Todo se solucionaría con un pequeño gesto señalando a sus oídos y un “perdona, dame un segundo” gesticulado con los labios. Algo que nunca pasa. A veces la llamada es tan larga que entran y salen varias veces del bar sin realizar un pedido. Cuando cuelgan no se disculpan y reclaman su consumición como si la hubiesen encargado hace media hora. Se mueven en bicicleta Brompton y son tan afortunados que jamás se la han robado.
¿Tú a mí me oyes bien?: reunirse es su movida. Van de Zoom en Zoom y cancelan reuniones por culpa de otras reuniones. La mayoría son boomers o millennials viejos que reivindican ese modo de vida tan improductivo e ineficiente de cuando el dinero brotaba del asfalto como níscalos en otoño. Se quejan constantemente de la mala conexión del local y no se cortan en pedir a los camareros que bajen la música. Su presencia ocupa todo el espacio sonoro y acaparan la atención de los parroquianos que hay en la barra.
Una publicación compartida de Roche Communications (@rochecom)
Cuando quedan de forma presencial con clientes, les reciben en la puerta del bar como el que abre la puerta de su casa y acompaña a sus invitados al salón. Son ese tipo de personas muy dinámicas que suavizan su adicción a la cafeína pidiendo un flat white en vez un café con leche con doble carga a las seis de la tarde.
Empáticos: cualquier camarero u hostelera estará de acuerdo con que es el mejor perfil con el que te puedes encontrar al otro lado de la barra. Empiezan con café y cruasán, siguen con ensalada y rigatoni al pesto y acaban con un trozo de tarta de zanahoria y un rooibos de vainilla. Se caracterizan por no querer perturbar la dinámica del local, hasta el punto de compartir los datos de su teléfono para no gorronear WiFi. Son agradecidos y educados.
La elegancia se mide por la capacidad de adaptarse a cada lugar y situación. Si eres un freelance sin oficina que necesita salir de casa para currar, recuerda quién eres y a dónde vas a trabajar.
New York Times - World
Honduras anula la prohibición de las píldoras del día después
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La presidenta Xiomara Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras, firmó un decreto ejecutivo que levanta la prohibición impuesta en 2009.
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Por Jesus Jiménez y Joan Suazo
La presidenta de Honduras, Xiomara Castro, firmó el miércoles un acuerdo ejecutivo con el que se levanta una larga prohibición sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia, cumpliendo así su promesa electoral de cambiar esa política, una medida que durante años fue solicitada por grupos feministas.
Castro, quien firmó el acuerdo el Día Internacional de la Mujer, dijo en Twitter que la píldora anticonceptiva de emergencia forma “parte de los derechos reproductivos de la mujer y no es abortiva”, citando a la Organización Mundial de la Salud.
La medida fue celebrada por organizaciones feministas y de derechos humanos, y es una importante victoria para Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras y quien hizo campaña prometiendo revocar la prohibición de las píldoras anticonceptivas de emergencia, entre otras políticas.
Pero, en un país que es mayoritariamente católico, la medida de Castro encontró resistencia.
Mirtha Gutiérrez, secretaria de Derechos Humanos de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era un “gran paso” y que el gobierno hondureño seguirá tomando más decisiones por las mujeres.
“Como gobierno creemos que es importante seguir avanzando en los derechos de las mujeres”, dijo Gutiérrez. “Este es el comienzo de un largo esfuerzo conjunto con las mujeres de Honduras”.
Honduras era el único país del mundo que había impuesto una prohibición legal general contra las píldoras anticonceptivas de emergencia, según el Consorcio Internacional de Anticoncepción de Emergencia, un grupo de investigación que se enfoca en las políticas públicas. La prohibición se promulgó en 2009. Honduras sigue siendo uno de los pocos países latinoamericanos que prohíben el aborto en cualquier circunstancia.
Human Rights Watch, una organización internacional, dijo que la medida de Castro “es particularmente importante en un contexto en el que el aborto es ilegal en todas las circunstancias y constituye un paso hacia adelante en el reconocimiento de los derechos reproductivos de las personas embarazadas”.
Regina Fonseca, activista feminista y cofundadora del Centro de Derechos de la Mujer de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era “un enorme triunfo” que se había gestado durante 13 años.
“¿A cuántas niñas les cortaron las alas porque tuvieron que vivir la maternidad antes de tiempo?”, dijo Fonseca. “Es maravilloso que haya pasado esto y que las generaciones futuras tengan mejores oportunidades que las que hemos tenido estos últimos años”.
Pero no todos los hondureños apoyaron el acuerdo de la presidenta, y algunos ni siquiera sabían que eso había sucedido. En Tegucigalpa, la capital del país, cerca del Hospital Escuela, el mayor centro asistencial de Honduras, pocas personas sabían de la aprobación.
Sandra Sierra, de 30 años y trabajadora doméstica, dijo que se oponía a la medida.
“Es peligroso para la salud”, dijo Sierra refiriéndose a los efectos de las píldoras. Aunque las píldoras anticonceptivas de emergencia pueden causar efectos secundarios, como náuseas y vómitos, la Administración de Alimentos y Medicamentos de EE. UU. (FDA, por su sigla en inglés) las considera seguras cuando se ingieren siguiendo las instrucciones.
Ana María Cáceres, de 42 años, vendedora ambulante y madre de tres hijos, acompañaba a su hija de 20 años a una consulta de embarazo cuando se enteró de la medida. Su hija está embarazada de seis meses de su segundo hijo.
“Está bien cuando se haya cometido una violación porque hay mujeres que, si han sido maltratadas, no quieren tener un hijo”, dijo Cáceres. “Pero, cuando es por placer, no”.
Durante mucho tiempo, el uso de la anticoncepción de emergencia en Honduras ha enfrentado la oposición de las principales congregaciones cristianas, que sostienen que esas píldoras podrían interrumpir un embarazo ya comprobado.
Esos grupos han citado la etiqueta de Plan B One-Step, un anticonceptivo de emergencia que es muy popular en Estados Unidos. El envase del fármaco dice que es posible que el medicamento impida que un óvulo fecundado se adhiera al útero. Sin embargo, no hay evidencia científica que lo pruebe. En diciembre, la FDA anunció que aclararía la información sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia más utilizadas para indicar que no impiden que un óvulo fecundado se implante en el útero. La agencia explicó que estos productos no pueden describirse como píldoras abortivas.
El cambio de redacción propuesto por la FDA se produjo meses después de que la Corte Suprema de Estados Unidos anulara el caso Roe contra Wade, eliminando el derecho constitucional al aborto, y en medio de la preocupación de los defensores del derecho al aborto por la posibilidad de que los estados conservadores pudieran limitar o prohibir el uso de las píldoras de anticonceptivas de emergencia.
Antes de que se revocara la prohibición en Honduras, esos medicamentos aún se vendían abiertamente en algunas farmacias de las principales ciudades a unos 10 dólares por dosis pero, las mujeres de zonas pobres y rurales, no tenían un acceso fácil a esos fármacos, según denunciaron los grupos de defensa de los derechos de la mujer.
El Programa para América Latina y el Caribe del Centro de Derechos Reproductivos dijo en Twitter el jueves que la medida era un avance para Honduras, pero el grupo también pidió a los funcionarios federales que crearan un plan concreto de aplicación del acuerdo y garantizaran la distribución y la accesibilidad de esos medicamentos.
El centro dijo que tener acceso a las píldoras anticonceptivas de emergencia era muy importante en Honduras, que tiene una de las tasas más altas de embarazo adolescente entre los países latinoamericanos. Las tasas de violencia sexual también son elevadas en el país.
Fonseca dijo que su organización seguirá pidiéndole al gobierno hondureño que apruebe leyes para proteger a las mujeres de la violencia sexual y proporcionar atención posparto.
“Queda mucho trabajo por hacer”, dijo Regina. “Pero esto ha sido fundamental”.
Anatoly Kurmanaev colaboró en este reportaje.
Jesús Jiménez es reportero de noticias de última hora. @jesus_jimz
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[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire
Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.
Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?
Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.
C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.
À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.
Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?
Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.
Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.
D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.
Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.
Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.
Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.
Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?
Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?
Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.
Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?
Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.
Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.
Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.
Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.
Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?
Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.
On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.
On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.
Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?
Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.
Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.
Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.
Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?
L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.
L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.
Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.
Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?
Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.
Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.
France24 - World
Cyclone Freddy could be longest-lasting storm on record
Issued on: 13/03/2023 - 16:16
Shirli SITBON
Mozambique, Madagascar and Malawi are counting the cost of Cyclone Freddy, which ripped through their region for the second time in a month over the weekend, leaving at least 70 people dead. Freddy is one of the strongest storms ever recorded in the southern hemisphere, and could be the longest-lasting tropical cyclone, according to the World Meteorological Organization. FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon tells us more.
Focus
Hunger-stricken families in Madagascar forced to sell children
Focus
Madagascar left reeling from two major cyclones
‘Significant, widespread damage' feared as Cyclone Batsirai hits Madagascar
Valeurs Actuelles
[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »
Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.
« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?
Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.
Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.
Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.
L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.
Comment expliquer cette inversion récente ?
Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.
Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.
Comment décrire le loisir ?
Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…
« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort…
Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.
Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.
Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ?
Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.
Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.
Quelle est la différence entre culture et divertissement ?
Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »
Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.
Si tout est culture, alors la culture n’est rien.
Quel effet ont les écrans ?
Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.
Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ?
Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…
Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ?
Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.
Quelle juste place donner aux loisirs ?
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.
La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.
BBC
Is there a better way to insulate our draughty homes?
It has insulated components on rovers sent to Mars, extracted toxic contaminants from water, some even speculate that the US military has put it inside nuclear warheads.
But it could be just the thing for your bay windows.
Aerogel is often described as the most effective insulating material known to science.
While aerogel strips or panels have been used in buildings for decades, this type of insulation remains a little-known and rather expensive option for those aiming to reduce heat loss from their homes.
Given that British houses are generally pretty poorly insulated, yet we live in an age when energy efficiency is paramount, could aerogel be about to find a bigger niche in the construction and retrofit industries?
In the late 1920s or early 1930s - no-one is quite sure - two chemical engineers in the US came up with a way of removing liquid from a silica gel substance while leaving behind an ultralight, highly porous structure that one of the engineers, Steven Kistler, christened aerogel.
Imagine a foam but an extraordinarily low-density foam riddled with microscopic pores - some aerogels are around 99% air. Nicknames for aerogel include "frozen smoke" and in pictures it can look like an ethereal half-gas, half-solid slice of matter.
But the intricate structure and large volume of air inside it mean that aerogel is an amazingly good insulator. It has found its way into a surprising variety of buildings.
Aerogel insulation has been used in the roof of a former church in Belfast called The Duncairn, now an arts centre, as well as a façade for a building on Pimlico Road in London, and the ceiling of a banker's residence overlooking Lake Geneva in Switzerland.
"You could have the whole house done in aerogel, we have done it," says Liam Brown, managing director of Enviroform, a Northern Ireland-based company that supplied the insulation for these projects.
Enviroform's products use aerogel insulation made by Aspen Aerogels in the US. According to Aspen Aerogels' website, the material combines silica aerogel with a reinforcing fibre in a blanket-like composite.
Aspen Aerogels did not respond to a BBC request for comment.
Where space is at a premium, a 10mm layer of this aerogel insulation fixed to a property's walls could reduce heat loss through those walls by two thirds, says Mr Brown.
The cost of 10mm thick aerogel insulation in the UK is around £50 per sq m, Mr Brown notes, which makes it roughly five times as expensive as the equivalent 30mm rigid board insulation. The aerogel option is thinner and more flexible, though.
For many people, Mr Brown says, aerogel is best suited to features of a building that threaten to act as thermal bridges - points where heat will easily escape, such as the heat-conducting metal posts around a window unit, aluminium door or window frames, or steel beams, for example.
It might also be useful for insulating floors where digging up or disturbing an existing floor would be too disruptive.
"We can go in with a 10mm or 20mm panel, insulate the floor, and walk out again," says Mr Brown.
Aerogel is a "fascinating" material, says Jonathan Bloor at the University of Plymouth, who has studied aerogel for water decontamination applications.
It works so well as an insulator because heat finds it difficult to move across all the air pockets in aerogel that block its path. The heat must instead take a labyrinthine route through the minimal solid structure of the material, says Dr Bloor.
"It's not a direct line, it's kind of weaving its way through," he explains.
Since aerogel insulation can, in principle, whack up the energy efficiency of buildings without the need to make walls and ceilings much thicker, there could be rising interest in it from people keen to retrofit their properties, suggests Dr Bloor.
If this market were to expand, that in turn could prompt a boost in production and bring the cost down.
Cost really is the key barrier to the wider use of aerogel as a building insulation material, suggests senior scientist at the Passive House Institute, Berthold Kaufmann.
"[Expanded polystyrene] or mineral wool, these will always be less expensive," he says.
Take a large heritage building where very thick insulation might drastically alter the aesthetics of the property. Aerogel provides a slim-line alternative - but one that some architects might say is simply too costly.
"And so they do not do anything. This is what I fear," says Dr Kaufmann.
All the same, he says that aerogel has some really useful applications in, for example, domestic properties where you need to raise and insulate a floor but don't want to lower the ceiling height too much.
More technology of business:
Cheaper insulation could be used elsewhere in the building where space doesn't really matter. Again, it's a case of using aerogel for a specific purpose where the cost becomes justifiable.
Dr Kaufmann notes that there are alternatives, such as vacuum insulation panels, which are extremely effective insulators, though they might be fragile, more rigid and not much cheaper.
"Hopefully the price [of aerogel insulation] will go down and it will be used more frequently," says Dr Kaufmann. "But it will not be a material for everyday use."
Mr Brown acknowledges that aerogel insulation is still a "very, very small" part of the insulation market. But many people are still not aware it is even an option, he notes.
"If you're doing a full-scale retrofit, aerogel should be needed somewhere," he argues, noting how properly insulating the steel posts in the wall around an expensive window frame, for instance, can help prevent condensation - a key driver of mould and other problems.
No matter what insulation you use, cracking down on those thermal bridges is really important since they can account for around 30% of heat loss in a home, according to the Energy Savings Trust.
As Mr Brown puts it, "Would you buy a bucket with a hole in it?"
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New York Times - World
Un viaje a México termina con un secuestro y la muerte de dos estadounidenses
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Un grupo de amigos viajó a Tamaulipas el viernes, pero a las pocas horas fueron secuestrados por hombres armados. Dos de ellos murieron antes de que los otros dos fueran rescatados el martes.
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Por Natalie Kitroeff, Maria Abi-Habib, Jack Nicas y Jacey Fortin
CIUDAD DE MÉXICO — La última vez que Zalayna Grant habló con su hermano fue el jueves, cuando le dijo que iba a México en coche con un grupo de amigos; uno de ellos planeaba hacerse una abdominoplastia.
Su hermano, Zindell Brown, de 28 años, se reía, dijo Grant, y escuchó cómo se divertían sus tres amigos, que iban en el coche.
“No estaban nerviosos”, dijo Grant, de 34 años, en una entrevista.
Pero el martes, las autoridades mexicanas confirmaron la muerte de su hermano, uno de los dos estadounidenses que murieron luego de que unos hombres armados atacaron su vehículo, horas después de haber cruzado a la peligrosa ciudad fronteriza de Matamoros, en el estado de Tamaulipas, la semana pasada.
Los otros dos miembros del grupo sobrevivieron, uno de ellos con una herida de bala en la pierna. Ambos fueron encontrados junto con los cuerpos de los fallecidos en una casa a las afueras de la ciudad, donde habían sido retenidos, según informaron las autoridades.
Los estadounidenses fueron las víctimas más recientes de la incesante violencia que se vive en México y que el gobierno no ha podido contener, a pesar de las promesas del presidente del país, quien asegura que su estrategia de seguridad está funcionando.
Además, el incidente se produce en un momento crítico para la relación en temas de seguridad entre México y Estados Unidos, ya que miembros republicanos del Congreso han propuesto un proyecto de ley que permitiría al ejército estadounidense combatir el crimen organizado al sur de la frontera y mientras varios estados presionan para clasificar a los cárteles de la droga como grupos terroristas.
“Esto alimenta la narrativa de que México es un lugar sin ley, que México no tiene la capacidad para lidiar con esto y que Estados Unidos debe hacer algo”, dijo Alejandro Hope, analista de seguridad en Ciudad de México. “La administración Biden puede verse cada vez más presionada para hacer algo”.
Grant dijo que junto con su hermano, Zindell Brown, también fueron secuestrados sus amigos Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard y Eric James Williams.
Las autoridades mexicanas dijeron que McGee y Williams sobrevivieron, y el martes fueron trasladados a la custodia de funcionarios estadounidenses.
Los investigadores están analizando muchas teorías sobre el ataque, pero se han centrado en la posibilidad de “que fue una confusión, no fue una agresión directa”, dijo Irving Barrios, el fiscal del estado de Tamaulipas, en una conferencia de prensa el martes.
“Esa es la línea que tratamos ahorita como la más viable”, dijo Barrios.
Dos funcionarios mexicanos familiarizados con la investigación, pero que no están autorizados para hablar públicamente, dijeron que entre los diversos motivos que analizan las fuerzas de seguridad figura la posibilidad de que los estadounidenses fueran confundidos con traficantes de migrantes haitianos.
Los cruces ilegales de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos se han disparado en los últimos meses, lo que ha provocado tensiones entre los grupos criminales que controlan el tráfico de personas a través del norte de México, según los expertos.
Karine Jean-Pierre, secretaria de prensa de la Casa Blanca, dijo el martes que el gobierno de Biden estaba en contacto con las familias de los secuestrados. “Seguiremos trabajando estrechamente con el gobierno mexicano para asegurarnos de que se haga justicia en este caso”, dijo.
Y agregó que el gobierno estadounidense ha trabajado para desarticular los cárteles a través de sanciones impuestas a los grupos criminales. “Nuestra preocupación inmediata es el regreso seguro de nuestros ciudadanos”, añadió.
Jean-Pierre dijo que la alerta de viaje del Departamento de Estado para la zona donde los estadounidenses fueron secuestrados se mantiene en el nivel 4, lo que significa “no viajar debido a la delincuencia o el secuestro”.
“Instamos a los estadounidenses a leer estas alertas antes de viajar”, dijo Jean-Pierre.
La funcionaria se negó a responder cuando le preguntaron si Biden consideraría la posibilidad de implementar la acción militar contra el crimen organizado.
Los cuatro estadounidenses llegaron en una minivan blanca el viernes a la ciudad fronteriza de Matamoros, México, procedentes de Brownsville, Texas, cuando unos hombres armados empezaron a disparar contra su vehículo, según informó el FBI. A continuación, los atacantes metieron a los estadounidenses en otro vehículo y se los llevaron.
Durante el enfrentamiento inicial entre las víctimas y los secuestradores, murió “un ciudadano mexicano inocente”, según dijo Ken Salazar, embajador de Estados Unidos en México.
Américo Villarreal, el gobernador de Tamaulipas, dijo que las autoridades encontraron “exámenes de laboratorio médicos” en el coche de los estadounidenses, lo que parecía indicar que “una de las personas americanas venía a hacerse una cirugía de tipo estética”.
El domingo, Grant vio un video que circulaba por las redes sociales en el que se veía cómo subían a las cuatro personas a una camioneta. Reconoció las trenzas rubias de McGee, dijo, así como a su hermano, quien, según ella, vestía pantalones beige y camisa negra. “Pensé, ese de ahí es mi hermano”, dijo.
Uno de los otros estadounidenses secuestrados, Woodard, había trabajado recientemente en una empresa de aislamiento y luego limpiando habitaciones en un hotel playero en Myrtle Beach, Carolina del Sur, según antiguos compañeros. “Siempre estaba dispuesto a trabajar y era muy amable”, dijo Regina Downs, gerente del Monterey Bay Suites.
Michael Graham, de 45 años, dijo que era amigo de tres de los cuatro estadounidenses secuestrados y que en Lake City, una ciudad de 6000 habitantes ubicada en el centro de Carolina del Sur, eran conocidos porque siempre estaban juntos, por lo que no le sorprendió que todos hubieran viajado a México.
“Iban juntos a todas partes”, dijo Graham. “Veías a uno, y veías a los cuatro”. Al menos algunos de ellos se habían trasladado recientemente a Myrtle Beach, dijo.
Aunque en algunas ocasiones los estadounidenses se ven involucrados en la violencia del norte de México, una frontera compartida de más de 3000 kilómetros de largo con grandes franjas dominadas por cárteles de la droga y organizaciones criminales, no es muy común que ciudadanos estadounidenses sean secuestrados en México.
El video ampliamente difundido que parece captar el secuestro mostraba a tres hombres arrastrando a personas por el suelo y luego levantándolas y arrojándolas en la caja de una camioneta blanca. Al menos uno de los hombres, que actuaban a la vista del tráfico cercano, llevaba un chaleco protector.
La frontera entre Estados Unidos y México es una de las más transitadas del mundo: los jóvenes mexicanos cruzan hacia el norte para ir de compras o asistir a escuelas privadas, y ciudadanos estadounidenses van hacia el sur para comprar medicamentos baratos o someterse a procedimientos médicos que son inasequibles en su país, desde citas con el dentista hasta cirugía estética.
Con frecuencia, los estadounidenses que son víctimas de la violencia en México es porque están en el lugar y en el momento equivocados, pues atraviesan una frontera plagada de actividades delictivas. Los grupos criminales que operan en todo el país a menudo evitan atacar a los ciudadanos estadounidenses, temerosos de provocar una respuesta de las fuerzas del orden de EE. UU.
En 2021, más de 200 estadounidenses murieron en México, según el Departamento de Estado, pero la mayoría de esos fallecimientos fueron ocasionados por accidentes, suicidios o incidentes relacionados con drogas. Solo 75 fueron homicidios.
A diario, los mexicanos deben enfrentarse a la realidad de una violencia implacable. Más de 30.000 personas son asesinadas cada año en México, según cifras del gobierno, y la gran mayoría de los crímenes quedan sin resolver.
Recientemente se han producido algunos casos de violencia especialmente brutal contra estadounidenses al sur de la frontera. En enero se encontró el cadáver de un defensor público estadounidense con 40 fracturas craneales en un balneario del norte de México.
Ese mismo mes, las autoridades mexicanas encontraron cuatro cadáveres, entre ellos el de un arquitecto estadounidense que había desaparecido, cerca de una furgoneta acribillada a balazos en el centro de México. En octubre, una estadounidense de 25 años fue asesinada cerca de la ciudad turística de Cabo San Lucas.
Y solo unos días antes del secuestro de los cuatro estadounidenses, otro ciudadano de EE. UU. murió el 26 de febrero a manos del ejército mexicano en el mismo estado, Tamaulipas, cuando regresaba en auto de una discoteca con sus amigos.
Elda Cantú, Oscar Lopez y Zolan Kanno-Youngs colaboraron con la reportería. Kitty Bennett colaboró con investigación.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
Maria Abi-Habib es corresponsal de investigación con sede en Ciudad de México y cubre América Latina. Anteriormente ha reportado desde Afganistán, todo Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib
Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente reportó de tecnología desde San Francisco y, antes de integrarse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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Valeurs Actuelles
[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague
Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.
En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?
Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.
Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?
Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.
Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
L’islam est tout autant une culture qu’une confession.
Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.
Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?
Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.
Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?
Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !
Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.
Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.
La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.
Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.
En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.
En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?
Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.
Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).
Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.
Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).
Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.
Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?
On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.
Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).
Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.
Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?
Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.
Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?
La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.
L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?
Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.
Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.
De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.
France24 - World
Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Presented by
Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33
The green paths
The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world
Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.
Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”
Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.
Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”
With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.
In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.
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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
BBC
UK microchip firms ask government for hundreds of millions
The boss of one of the UK's leading microchip firms is calling for the government to invest "hundreds of millions" in the sector.
Millions of products from cars to washing machines and mobiles rely on microchips also called semiconductors.
Scott White, of Pragmatic Semiconductor, said without a huge funding boost UK firms will go abroad.
The government said it would soon publish its strategy to improve access to skills, facilities and tools.
It comes as a new report says the UK government "must act now to secure the future of the vital UK semiconductor industry".
Mr White, Pragmatic's chief executive, said the government "can't just spend a few tens of millions of pounds" on the semiconductor sector, as "that isn't enough to move the needle".
"It has to be hundreds of millions, or even more than £1bn, to make a substantive difference," he said.
"It is not about unfair subsidies, it is about having a level playing field with other countries around the world."
Mr White said that other governments were "investing substantially" in their microchip industries, and that the UK had to follow suit.
Pragmatic Semiconductor employs 200 people across its headquarters in Cambridge and at two production sites in Country Durham.
Mr White added that while the company wanted to keep manufacturing in the UK, "that only makes sense if the economies are justified compared to elsewhere".
A joint report published on Thursday by the Institute of Physics (IOP) and the Royal Academy of Engineering (RAE) found "skills shortages, high costs and low public awareness threaten the UK's position in the vital semiconductor race".
The study follows a global shortages of microchips in recent years temporarily halted production of everything from games consoles to cars.
The IOP and RAE are calling for financial support for the sector in the UK.
They also want to see more children encouraged to study sciences at school, to help increase the number of qualified potential employees, and highlighting the importance of the sector.
The report - entitled UK Semiconductor Challenges and Solutions - also calls for the government to release its long-awaited national semiconductor strategy. This has now been two-years in the making.
The IOP's director of science, innovation and skills, Louis Barson, said the UK cannot simply rely on importing the microchips it needs.
He said: "We need a strong homegrown semiconductor industry, and that is critical to our economic security and physical security."
The UK's semiconductor sector is valued at $13bn (£11bn), according to one recent estimate. That might sound like a lot, but the global industry is said to be worth $580bn (£490bn).
Meanwhile, a parliamentary report last autumn said that the UK only produced 0.5% of the world's semiconductors.
The IOP says that there are currently 40 or so semiconductor firms in the UK, with 25 doing manufacturing work. And it estimates that the total workforce is around 11,400 people.
There have recently been some worrying signs for the industry in the UK.
Last week, the UK's top chip-designer Arm announced that it would be listing its shares on the New York Stock Exchange instead of London's. The news came despite UK Prime Minister Rishi Sunak meeting with bosses from Arm's parent company, Japan's SoftBank.
In addition, another UK chip firm, IQE, has already warned that it might have to relocate abroad without more government support for the sector.
All this comes against a backdrop of big overseas government investment in the semiconductor sectors. Last summer, the White House announced that it would invest $50bn in the industry in the US over five years, $29bn in boosting production, and $11bn in research and development.
It is a similar picture in the European Union, with Brussels planning to invest €43bn ($46bn; £38bn).
"Other countries are continuing to invest significantly in their own semiconductor industries, and the UK will fall behind without timely government action and a coherent strategy," said Prof Nick Jennings, chairman of the RAE's engineering policy centre committee.
In addition to the matter of funding, the IOP and RAE want the government to confirm that it will proceed with its proposed plan to set up a national body for the sector, a so-called "semiconductor institute".
"Crucially it could speak for the sector, provide a coordinated voice that would allow the industry to present a united front," said Mr Barson.
A government spokesman said: "Our forthcoming semiconductor strategy will set out how the government will improve the sector's access to the skills, facilities and tools it needs to grow. The strategy will be published in due course."
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France24 - World
West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises
Presented by
Issued on: 05/09/2022 - 11:22
World bank
As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.
In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.
These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.
Soaring prices
The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes.
« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.
Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.
The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.
Tackling root causes
The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.
The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.
The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.
The Great Green Wall
As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.
The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.
Tangible results
“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.
By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.
“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.
His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.
About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.
In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.
Green future
As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.
“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.
Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa
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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BBC
I rarely saw people who looked like me, says Liverpool photographer
A photographer said he was inspired to showcase artists and activists of African and Caribbean heritage in Liverpool after "rarely seeing people who looked liked me" in parts of it.
Ean Flanders, who moved to the city from London, said he expected to see more diversity as the city had one of the oldest black communities in Europe.
"I didn't see that reflected," he said.
"I rarely saw people who looked like me in the heart of the city, the Knowledge Quarter, the trendy Baltic area."
As a result, he decided to embark upon a project to research and tell the stories of black people living and working in the city.
"I wanted to start a conversation and an awareness and hear people's stories," he explained.
The Descendants exhibition features more than 50 prominent local people including including Mayor of Liverpool Joanne Anderson, historian Ray Costello, vocal coach and choir leader Jennifer John, social justice and equalities academic Dr Leona Vaughn and historian Laurence Westgaph.
Mr Flanders said the exhibition also highlighted "the continued discrimination" people of African and Caribbean origin face in the city.
"In my first year of living in the city within the Georgian Quarter, I was racialised whilst taking pictures in the area," said Mr Flanders.
He said a security guard called police when he was taking photographs in the Hope Street area of the city.
The incident prompted him to share other black people's experience in the city.
"Despite regeneration in the 80s and 90s, barriers to equity and resources for black and brown communities remain," he said, adding that while he thought Liverpool was "very friendly and very genuine" it was important "to tackle the issues that people are still facing today".
Nicola Euston, head of museums and galleries at the University of Liverpool, said she hoped the exhibition would "help to break down barriers".
"We are really excited to launch our 2023 exhibition programme with Ean's work," she said.
"His skill as a photographer is outstanding and the perspectives that he offers through his portraits should give visitors lots of things to reflect on and we hope will further help to break down barriers between communities and generations."
The Descendants - Portraits by Ean Flanders is at Victoria Gallery & Museum until 13 May.
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Valeurs Actuelles
Maurras au carmel
Décembre 1926 : la foudre tombe sur la droite française. Devant les cardinaux réunis en consistoire, Pie XI condamne le mouvement nationaliste et néoroyaliste Action française, interdisant notamment de lire le journal du même nom sous peine d’être privé des sacrements et des funérailles religieuses. Le vendredi 24 décembre 1926, en une de son quotidien, l’Action française répond par un non possumus marquant son refus de se soumettre. Ce drame n’a pas échappé au carmel de Lisieux dont la prieure, mère Agnès de Jésus, est une sœur aînée de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Les religieuses sont-elles d’Action française ? Non, bien sûr, mais elles perçoivent bien que ce conflit entre un mouvement qui réunit une majorité de catholiques et le pape va entraîner des effets néfastes pour les âmes. Au nom de l’obéissance, elles se placent derrière Pie XI. Mais une idée s’impose à l’une d’entre elles : offrir sa vie pour la conversion de Maurras. Quand elle décède, le retour à Dieu du maître de l’AF ne s’est pas réalisé. Sa sœur de sang, religieuse dans le même carmel, entreprend alors de s’adresser à Maurras lui-même pour le pousser à la conversion.
Sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras et l’invite à la conversion.
Et c’est ainsi que commence en 1936 une correspondance proprement incroyable entre une petite carmélite retirée du monde et un intellectuel influent et chef d’un mouvement politique condamné par Rome. Au fil de la correspondance, sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras, l’invitant à la conversion, répondant à ses arguments, le poussant à l’acte d’humilité nécessaire à la rencontre avec Dieu tout autant qu’à la soumission au souverain pontife. Étonné, ému même, le chef de l’AF entre dans cet échange, malgré les circonstances parfois contraires (en 1936-1937, il est en prison), se laisse bousculer mais tient ferme ses positions. Non pas tant sur le plan personnel – sa position intérieure n’a rien à voir avec l’athéisme que ses adversaires lui prêtent – qu’en tant que responsable d’un mouvement dont il considère la condamnation injuste.
De son côté, mère Agnès suit avec attention cet échange et tient au courant Pie XI. Ce qui conduit Maurras, en 1937, à écrire au souverain pontife et à ainsi poser les premiers pas d’une reprise de contact qui conduira à la levée de la condamnation en 1939. Entre-temps, le comité directeur de l’Action française aura adressé une lettre au nouveau pape, Pie XII, regrettant publiquement le ton des polémiques passées et celles des opinions professées qui seraient « contraires aux enseignements de l’Église ».
Le “Conseil d’État tenu par des anges”
Et Maurras ? Le 13 juillet 1937, il s’est rendu en pèlerin au carmel de Lisieux. Est-il devenu catholique ? Non, mais il reste sous l’influence de celles qu’il appelle le « Conseil d’État tenu par des Anges » (mère Agnès, sa sœur également carmélite sous le nom de sœur Geneviève de la Sainte-Face et sœur Madeleine de Saint-Joseph).
Et c’est au seuil de la mort, en 1952, qu’il se confessera, recevra l’absolution puis l’extrême-onction avant de mourir le chapelet en main. Un aboutissement rendu possible par une correspondance aujourd’hui publique, dévoilant à la fois les secrets d’une âme et les péripéties de l’Histoire.
“Un chemin de conversion, correspondance choisie entre Charles Maurras et deux carmélites de Lisieux, 1936-1952”, rassemblée par Xavier Michaux, préface de Jean Sévillia, Pierre Téqui Éditeur, 472 pages, 28 €.
BBC
Mik Critchlow: Tributes to acclaimed documentary photographer
Tributes have been paid to an acclaimed photographer who was championed as a "working class hero" for documenting everyday life in the North East.
Mik Critchlow was born in Ashington, Northumberland, in 1955 and based himself in the town for a long-term project chronicling social change.
His "ability to connect with people through the camera" won him praise.
His daughter, Shona Brown, said "with great sadness" her father had "passed away peacefully" on his 68th birthday.
Woodhorn Museum in Ashington - where an exhibition of Critchlow's work is displayed - said staff were "saddened to hear the news of the passing" of the "incredible photographer".
We are saddened to hear the news of the passing of Mik Critchlow. He was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera. 'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery pic.twitter.com/AgEdGop7d2
The exhibition, called Coal Town, chronicles the colliery and the people who worked there before and after the mine was closed. His grandfather worked there as a miner for 52 years.
Paying tribute, a spokesperson for the museum said: "A proud Ashington lad, he was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera.
"'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery."
Critchlow described the photograph of the colliery deputy George Miller Davison on the final shift at Woodhorn in 1981 as a near happenstance.
He recalled: "I was taking photographs around the mine shaft of the miners coming out from the cages and I was just taking loads and loads of photographs.
"I thought that was the last people out but the shafts man said 'Well, there's one more guy coming'. I looked at my camera, and had ran out of film on my 35mm camera and had one shot left.
"I strapped a flash on and this guy came out, and the lead image for the exhibition is the result of the picture."
The son of a coal miner, Critchlow left school at 15 and, after a variety of jobs, in 1977 enrolled on art course as a mature student.
Shortly after he began taking photographs of his hometown and in 1979 received a grant to produce documentary work in the area.
A book of his work published in 2019, also called Coal Town, became a local history best seller.
In December 2021 Critchlow was appointed a member of the board of trustees for The Ashington Group also known as "The Pitman Painters".
As a student he had been inspired by the group to document his hometown, using a lens, rather than a paint brush.
Capturing images of the everyday in changing economic times became his life's work.
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Woodhorn Museum - Museums Northumberland
Valeurs Actuelles
John Steinbeck : les sarments amers
Dans la solitude désarmante des prés brûlés par le soleil, en Californie, les hommes devenus fous de solitude sont aussi insignifiants que les souris dans les champs de blé. Ils sont des milliers à prendre la route vers l’ouest, au début des années 1930, abandonnant les terres arides de l’Oklahoma et des États du Sud que la sécheresse, la surexploitation des sols et un déluge de poussière ont rendues stériles. En quittant la désolation de ces grandes plaines qui n’ont plus rien à leur offrir, ils espèrent rejoindre la Terre promise où coulent le lait et le miel. Dans son nouveau volume consacré à John Steinbeck, La Pléiade réunit ce que la critique a nommé la “trilogie du travail”. En un combat douteux (1936), Des souris et des hommes (1937) et les Raisins de la colère (1939) explorent la tragique condition d’une humanité déçue et abandonnée à la fragilité de ses rêves. Vient ensuite À l’est d’Éden (1952), l’œuvre de la maturité, moins manichéenne que les précédentes car c’est cette fois en l’homme lui-même que s’affrontent les ténèbres et la lumière. Tous revisitent les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, comme cette poussière âcre qui a ravagé les champs de maïs et poussé des familles entières de paysans et de métayers à fuir vers l’ouest.
La « trilogie du travail » revisite les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, âcre comme celle qui a poussé les paysans de l’Oklahoma à l’exil.
Dans En un combat douteux, Steinbeck fonde son intrigue sur la rébellion. Ce “combat douteux”, sorte de prélude à Des souris et des hommes, met en scène ici la déception suscitée par les premières mesures du New Deal, censé répondre à la crise, alors que le chômage frappe près d’un quart de la population en âge de travailler. Les grèves se multiplient tandis que les élites économiques californiennes se dressent contre les ouvriers. Une nouvelle littérature “prolétarienne” émerge, dont les romans de Steinbeck sont de remarquables exemples, et nourrit le ferment révolutionnaire pour défendre la condition ouvrière. Le titre énigmatique du roman vient quant à lui du poème de John Milton, le Paradis perdu, publié en 1667, et que Steinbeck cite en exergue. Milton met en scène le combat qui oppose Dieu et Satan. Après l’échec de sa révolte, celui-ci s’immisce dans le jardin d’Éden pour subvertir Adam et Ève. Steinbeck transpose cette lutte impitoyable dans le monde ouvrier où s’opposent les grévistes et les élites. Comme chez Milton, le trône céleste est ébranlé, mais l’issue du combat ne fait aucun doute.
Le rêve d’un lopin de terre
Dans Des souris et des hommes, Stein-beck met cette fois-ci en scène l’Amérique pauvre et rurale du début des années 1930 à travers les tribulations de deux ouvriers agricoles : George, nerveux mais réfléchi, et Lennie, un colosse simplet qui a souvent mis les deux amis dans le pétrin malgré lui. Saisonniers en quête de travail, ils sillonnent ensemble la vallée de la Salinas, ce « long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes ». « “Les types comme nous, ils ont pas de famille. Ils se font un petit magot, et puis ils dépensent tout. Y a personne dans le monde pour se faire de la bile à leur sujet… – Mais pas nous, s’écria Lennie, tout heureux. Raconte comment c’est pour nous. ” Georges resta un instant tranquille : “Mais pas nous, dit-il. – Parce que… – Parce que, moi je t’ai et… – Et moi, je t’ai. ” » Dans la brutalité de ces étés sans fin et misérables, ils espèrent réaliser ce rêve auquel ils ne croient pas vraiment : s’acheter un lopin de terre où vivre simplement. « Dis-moi ce qu’on aura dans le jardin, et les lapins dans les cages, et la pluie en hiver, et le poêle, et la crème sur le lait qui sera si épaisse qu’on pourra à peine la couper. »
Dans le film que John Ford a tiré des « Raisins de la colère », Henry Fonda incarne Tom Joad, en route vers une terre promise qui n’existe pas.
Vendus à un demi-million d’exemplaires à sa sortie en 1939, couronnés par le film de John Ford l’année suivante, puis, plus tard, par l’album de Bruce Springsteen, The Ghost of Tom Joad, en 1995, les Raisins de la colère apparaissent comme le grand roman de la route. L’odyssée du récit, qui suit l’exode de la famille Joad, se fond dans l’histoire de la Grande Dépression et dans celle de tous les naufragés du capitalisme, main-d’œuvre flottante et bon marché. Couverts de dettes, les Joad quittent l’Oklahoma de leurs ancêtres à la recherche d’un avenir, mais la désillusion est amère lorsqu’ils découvrent la Californie et ses routes « inondées d’hommes avides de travail, prêts à tuer pour travailler ». Comme dans les portraits de Dorothea Lange, les visages de tous ces oubliés, déçus par cette Terre promise qui n’existe pas, se couvrent du voile de l’angoisse. Elles furent innombrables, ces migrant mothers, le front soucieux et le ventre vide. « Ceux qui n’avaient jamais connu la faim découvraient le regard des affamés. Les greniers débordaient et les enfants des pauvres dépérissaient, et les pustules de la pellagre enflaient sur leurs côtes. Les grandes sociétés ne savaient pas que la frontière est ténue entre la faim et la rage. […] Et la colère commençait à fermenter. » Dans la solitude des champs de maïs, les vendanges de la colère sont proches.
La malédiction de Caïn
À l’est d’Éden explore cette fois les histoires de deux familles, les Trask et les Hamilton, sur fond historique et biographique. Le récit, à la fois mémoriel et fictionnel, s’étend sur une cinquantaine d’années, de 1863 à 1918 ; de la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale, dans une sorte de fresque historique qui se déploie en arrière-plan. « Je choisis d’écrire ce livre pour mes fils. […] Je vais leur raconter l’une des plus grandes histoires, sinon la plus grande histoire de toutes – l’histoire du bien et du mal, de la beauté et de la laideur », un peu à la manière de Dostoïevski dans ses Frères Karamazov. « Nous n’avons qu’une histoire. Tous les romans, tous les poèmes sont bâtis sur la lutte incessante que se livrent en nous-mêmes le bien et le mal. Et il m’apparaît que le mal doit être constamment ressuscité, alors que le bien et la vertu sont immortels. Le vice offre toujours un visage frais et jeune, alors que la vertu est plus vénérable que toute autre chose au monde. » Le titre du roman est tiré, quant à lui, de la malédiction qui s’abat sur Caïn après le meurtre de son frère Abel, qui le contraint à l’errance éternelle et à la fuite « au pays de Nod, à l’est d’Éden » (Genèse 4, 16). C’est de cette rivalité fraternelle, la même qui opposa Jacob et Ésaü au chapitre 25 de la Genèse, que Steinbeck tire le matériau qui façonne son œuvre dans la relation conflictuelle qui oppose deux générations de fratries, réécrivant ensemble à leur manière le mythe biblique du premier meurtre.
Contrairement, pourtant, au récit de la Genèse qui voit le geste créateur séparer les ténèbres de la lumière, dans cette Amérique rurale que peint Steinbeck, tout n’est qu’ébauche et promesse avortée. Dans les Raisins de la colère, c’est l’attente d’un jour qui ne vient pas : « L’aube arriva, mais pas le jour. Dans le ciel gris se leva un soleil rouge, un disque rouge imprécis produisant une faible lumière, une lumière de crépuscule ; et, le jour avançant, le crépuscule redevint ténèbres, et le vent continuait à geindre et à vagir au-dessus du maïs abattu. » Ici, le souffle de Dieu ne plane pas sur l’abîme. À moins que l’homme lui-même ne perce de son cri d’espérance les ténèbres qui ont envahi le monde : « Dans le doute, rappelle ainsi Stein-beck, je suis certain que, sous sa carapace de faiblesse, l’homme aspire à la bonté et veut être aimé. S’il prend le chemin du vice, c’est qu’il a cru prendre un raccourci qui le mènerait à l’amour. »
“Romans”, de John Steinbeck, sous la direction de Marie-Christine Lemardeley-Cunci, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade”, 1 664 pages, 66 €.
Valeurs Actuelles
JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée
Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».
Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.
Pour Anne Hidalgo, c’est non
Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.
BBC
Robert Blake in pictures: From Hollywood to murder accused
The US actor Robert Blake has died aged 89.
Blake, who started acting at the age of six, was best known for his role as detective Tony Baretta in the 1970s TV series Baretta.
He starred in numerous other films and TV dramas during a career that spanned nearly six decades.
In 2002, he was charged with murdering his second wife Bonnie Lee Bakely.
Acquitted in 2005, he was later found liable for her death by a civil jury and ordered to pay her family $30 million, a move which bankrupted him.
All images are subject to copyright.
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Actor Robert Blake, once tried for murder, dies at 89
Valeurs Actuelles
Guy Savoy perd sa troisième étoile : Guide Michelin, la course au buzz ?
« Ce sont deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du Guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?
Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la sixième fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau, quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile juste avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.
“Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile”
Le guide rouge, qui aimerait continuer à faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de la troisième étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?
Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent, et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser abattre. Au contraire, ils vont rapidement rebondir, encouragés par les nombreux messages de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle.
C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré sur RTL une amie du chef, Roselyne Bachelot : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » Moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est indigné auprès de nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »
Malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent.
Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-même. N’oubliez jamais que, contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelles, un instant subjectif et singulier. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.
Il est loin le temps des récompenses discrètes décernées dans les cuisines de chaque chef par le guide. Aujourd’hui, il a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les marques de luxe.
Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, ce que l’on peut dire, c’est que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.
Valeurs Actuelles
Chez Francis
On l’avait connu chez Marius et Janette puis il est parti au Flandrin dix ans. Il revient ici pour diriger la brasserie qui occupe un des angles les plus chics de Paris, entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, avec vue sur la tour Eiffel. Si les lieux sont très prisés des touristes pour l’emplacement exceptionnel, déjà les fashionistas et les hommes d’affaires du triangle d’or de Paris sont de retour à la belle adresse. Celle-ci comprend un bar à l’ambiance intimiste et feutrée, qui accueillera bientôt un piano, une salle privatisable pour six personnes, une immense terrasse séduisante été comme hiver à toute heure, et une salle à manger qui se divise en plusieurs spots. Les 150 couverts, largement nappés, séduisent une clientèle variée, ce qui ajoute à l’intérêt du lieu.
Ici se décline une véritable culture gastronomique classique et authentique, et l’on craque pour le plateau de l’écailler, la pizzetta à la truffe, l’omelette au saumon d’Écosse, le “tigre qui pleure” émincé et mariné, la sole meunière, le foie gras de canard et, en dessert, le légendaire pain perdu ou le paris-brest léger, des incontournables de la maison. L’adresse est idéale, pour déjeuner comme pour dîner. Compter environ 65 euros à la carte ; le plat du jour (en semaine) est à 24 euros.
Chez Francis, 7, place de l’Alma, Paris VIIIe . Tél. : 01.47. 20.86.83. chezfrancis-paris.com
Valeurs Actuelles
Afeela EV, Honda épouse Sony
PHILOSOPHIE
C’était au salon CES de Las Vegas, en janvier dernier, Honda et Sony révélaient le nom de leur marque automobile conjointe ou coentreprise : Afeela. L’appellation place le “ressenti” ( « to feel ») au cœur la “mobilité”, dixit le marketing. C’est que les deux grandes marques japonaises ne s’associent pas pour faire de la figuration. Sony a déjà présenté deux concepts, les Vision-S 01 et 02, qui attestent de son appétit pour la voiture électrique autonome ou presque. Son expertise ? L’électronique évidemment, l’analyse de données, le numérique. Voici donc l’inventeur du Walkman et de tant d’autres produits cultes associé à un expert de la mobilité et même de la mutation automobile, de l’intégration des moteurs, des batteries, de la gestion des volumes et des espaces ou de l’aérodynamique, entre autres. Sony et Honda, sur le papier, c’est le mariage parfait.
CONCRÉTISATION
Le premier fruit de cette association est le prototype d’Afeela EV (EV pour electric vehicle, “véhicule électrique”), dont les lignes ont été très commentées à “Vegas” cette année. Il a les proportions d’une Hyundai Ioniq 6, autant dire celles d’une berline de belle taille. Eh oui, l’avenir se doit d’être fluide ! Les SUV, tant prisés aujourd’hui, sont ils vraiment condamnés ? Cette Afeela arrondit les angles, sa poupe loge un aileron mobile, ses poignées de porte escamotables affleurent pour limiter la prise au vent. Sa barre éclairée sous le capot avant masque maints dispositifs pour communiquer avec d’autres usagers de la route ; véhicules, cyclistes, piétons… Pas moins de 45 capteurs et autres caméras, radars et “lidars” (télémètre laser infrarouge) sur cette machine pour veiller au grain et vous conduire en toute sérénité sur les rivages de la conduite autonome de niveau 3 (sans lâcher le volant).
TECHNIQUE
“Intérieur minimaliste, expérience maximum”. Dans l’habitacle, le style épuré à l’extrême vous saisit. On se croirait aux commandes d’un engin de l’espace, avec ce volant de spider semblable à celui des dernières Tesla. Et puis, il y a cette dalle numérique immense occupant toute la largeur de la planche de bord, pour tout affi cher, les informations de conduite, de confort, le multimédia et ce que voient les camé-ras qui remplacent les rétroviseurs. L’architecture électrique devrait repo-ser sur une batterie de l’ordre de 80 kilowattheures. Autonomie imaginable : 600 kilomètres. Transmission AWD, donc intégrale avec un moteur par essieu. Produite aux États-Unis, l’EV sera lancée en 2025, mais l’Europe ne la verrait pas arriver avant 2027.
Valeurs Actuelles
Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris
Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…
À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !
Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée
Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.
Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »…
Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…
L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).
Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.
L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com